informELLES Septembre 2017

Actions Citoyennes , lot II S 58A (1er étage), Anjanahary, 101 Antananarivo Tél. +261 20 24 306 00 e-mail : [email protected] PRESENTATION

Actions Citoyennes Madagascar (ACM) est une association qui vise à combattre toutes formes de discrimination et/ou d’exclusion basées sur le genre. Cela consiste, entre autres, à écouter, à offrir une opportunité de parler et de se faire entendre, et permettre aux femmes victimes de connaître leurs droits face aux abus et de les faire valoir le cas échéant. Le terme « femme » concerne les femmes proprement dites et les futures femmes (enfants de sexe féminin, filles et jeunes filles). Le présent document, à publication mensuelle, est le résultat d’une veille médiatique pour suivre l’évolution de la situation de la femme malgache dans tout le pays à travers divers articles et autres reportages. Faute de moyens de couvrir toutes les 22 Régions de Madagascar, la décision a été prise de se référer à ces articles. Ces informations sont mises à la disposition des membres, bénévoles et autres sympathisants et partenaires pour être informés sur la population cible d’ACM. En outre, elles serviront de base de données pour la rédaction de documents de projets, et pour les missions futures. Les divers articles sont répartis dans 4 rubriques : i) l’environnement de la vie au ‘féminin’, ii) les violences et abus basés sur le genre, iii) les actions en faveur des ‘femmes’, et iv) les perspectives pour le futur. La première partie, en guise d’introduction, est intitulée « les femmes du mois ». Elle a comme vocation de présenter les femmes qui ont marqué le mois en cours. On parlera surtout des cas jugés positifs. Mais étant donné les aléas de la vie, l’on sera des fois amené à parler des cas plutôt négatifs. *Bonne lecture ! La Rédaction 30 septembre 2017

ACTIVITES DU MOIS

Actions Citoyennes Madagascar termine ses activités dans le District de . Rappelons que le projet est intitulé « Combattre la discrimination/exclusion basée sur le genre en milieu rural ».

Le mois de septembre est marqué par la finalisation des activités réalisées dans les 17 villages des 9 Communes rurales du District de Moramanga sur le Projet financé par Amplify Change. Elles ont été tenues de janvier à septembre 2017. A cet effet, nous publions dans la rubrique qui suit dédiée aux « Femmes du mois » un groupe de femmes qui ont quelque peu marqué nos activités dans leur Commune, et auxquelles nous adressons nos remerciements. Elles sont toutes actives en tant qu’ACN (Agent Communautaire Nutritionnel). Avec l’aide de l’équipe Communale, elles ont fait connaître le Projet. Entre autres, dans ladite Commune, nous avions tenu deux réunions d’information et de sensibilisation dans deux autres villages. Dans un village, plutôt d’accès difficile, la réunion en plein air a intéressée 127 personnes, à majorité de femmes.

L’équipe de femmes ACN après la sensibilisation, avec à l’extrême droite le Maire (accroupi), le Responsable de Projets de Actions Citoyennes Madagascar (debout derrière), et derrière lui, la Conseillère juridique. A l’extrême gauche, l’Adjoint au Maire et à ses côtés, la Conseillère juridique Le mois de septembre a été consacré à l’évaluation des résultats du Projet auprès de différentes personnes. Il y a eu tout d’abord les femmes à travers des sondages d’opinion, des entretiens personnalisés et des enquêtes. Les résultats seront publiés pour le mois d’octobre prochain. Les premiers résultats ont fait apparaître des points positifs, avec, toutefois, quelques faiblesses montrant que beaucoup restent à faire. Nous avons réalisé 8 émissions en direct avec la Radio Feon’i Moramanga à titre de soutien juridico-administratif aux auditrices(eurs). Deux thèmes principaux ont servi de base à ces émissions, à savoir (i) les doits face à la violence conjugale, et (ii) les dois sexuels et reproductifs. Lors de la célébration du mois de l’enfance, nous avons dédié une émission aux droits de l’enfant. A titre de préface, nous fournissons ci-dessous les données sur le nombre d’appels et de messages de demandes d’aide ou directives en direct par thèmes reçus des 230 intervenants (majorité femmes, hommes et mineurs).

Enfin, nous présentons ci-dessous un apercçu des villages couverts par le Projet.

COMMUNES Villages Réunions dont Hommes Séance soutien TOTAL Andaingo 22 1 2 25 Ambohimena 0 13 13 Ambodirano 55 8 11 74 AMBOASARY GARA Amboasary Gara 43 1 6 50 Ambohimarina 18 0 0 18 Ambohidava 58 1 4 63 Ambohidronono 30 5 6 41 Ambohimiadana 124 12 3 139 Vohimarina 21 5 2 28 AMPASIMPOTSY GARA Ampasimpotsy Gara 32 1 5 38 Belavabary 25 1 8 34 Ampasika 21 0 3 24 ANDASIBE Morafeno 17 0 6 23 Falierana 27 0 5 32 Morarano Gara 36 2 9 47 Mandialaza 24 1 8 33 Sabotsy Anjiro 7 4 0 11 TOTAL 560 42 91 693

Les femmes du mois

Les nouvelles relatives au mois d’août ont quelque peu baissé concernant les activités des femmes. Vacances ou contexte local obligent ! Toutefois, deux femmes méritent d’être citées dans cette page dans la mesure où elles font partie des exceptionnelles. La première a seulement 26 ans, Nadia Anjanirina Randriamalaza, entre dans l’histoire de l’Armée malgache en tant que première femme ayant intégré les Forces Navales Malgaches. Fraichement diplômée de l’Académie Militaire et du Centre de Perfectionnement des Officiers de Fiadanana, elle a choisi la marine. A noter qu’elle est issue de la 37ème Promotion « Avo » de l’ACMIL (Académie Militaire). Elle vient d’être sélectionnée, en coordination avec la France, pour suivre une formation d’Officier de marine à l’Ecole navale de Guinée Equatoriale. Elle quittera la

Grande Ile pour l’Ecole Nationale à Vocation Régionale de Bata. Originaire de la Région Haute Mahatsiatra, elle a grandi à Fianarantsoa. C’est durant sa formation à Antsirabe qu’elle apprend que la marine est accessible pour les femmes. Les stages effectués lors de sa formation à la Base Navale d’Antsiranana, notamment sur le remorqueur côtier « TROZONA », ont fini de la persuader de rejoindre le Corps de la marine (« Nadia Randriamalaza : première femme à intégrer les Forces navales », Davis R., Gasy Winner, 7 septembre 2017, http://www.moov.mg/gasyWinner.php?articleId=945033). La seconde est une femme malgache, née en Californie aux Etats Unis. Ce mois de septembre, elle vient d’être nommée par le Département d’Etat comme ambassadrice américaine au Maroc.

Elle occupe ce poste après avoir travaillé dans plusieurs domaines en tant que fonctionnaire (France, Emirats Arabes Unis, Syrie, Togo et Tunisie). Elle est mariée et mère de deux garçons. Nous lui souhaitons bonne chance et du succès. « Jennifer Rasamimanana : vehivavy malagasy masoivohon’i Etazonia ao Maroc », Ando, Jejoo, 6 septembre 2017, http://www.jejooweb.net/pages/modules.php?id=17043&idcat=19&une=1 Dans le domaine de la mode, pour Rafidison Michèle, la vie a débuté à 40 ans. A cet âge, elle s’est lancée dans le stylisme. Et elle a raison de poursuivre ses rêves. Aujourd’hui, elle se prépare à éblouir les mordus de mode de Milan et de Paris. C’est le cas de « Coco masombika » qui va dévoiler ses dernières œuvres « Extra terriens » au Milan « Fashion Week » le 24 septembre et à Paris le 1er octobre. Il y a 15 ans, elle ne s’imaginait pourtant pas fouler un jour les marches de ce prestigieux évènement. Son aventure dans le stylisme ne débute effectivement qu’il y a douze ans. Il s’agit de prime abord d’un détail de peu d’importance, mais à l’époque, elle n’avait pas froid aux yeux. Entre le stylisme et la peinture, il n’y a qu’un pas, se disait-elle.

« Coco masombika », une styliste qui ambitionne de faire connaître la mode « made in Madagascar » le plus loin possible ! », Mahetsaka, Gasy Winner, 8 septembre 2017, http://www.moov.mg/gasyWinner.php?articleId=945188 Enfin, terminons avec ces jeunes filles qui sont allées sur le continent pour faire connaître le football féminin malgache. Mais aussi, peut-être, pour mieux connaître la discipline version continentale. Les footballeuses malgaches sont de retour au pays, mardi, dans l’indifférence presque totale. Mais c’était prévisible après les trois lourdes défaites au Zimbabwe et comme seule la défaite est orpheline, Sophie Farafanirina et ses camarades ne devaient tout de même pas s’attendre à un accueil chaleureux. Mais un accueil tout court aurait suffi, ne serait-ce que pour redonner le sourire à ces joueuses qui sont redescendues sur terre pour reconnaître que la situation n’est guère enthousiasmante et qu’on est encore très loin de la coupe aux lèvres. Mais c’était ce qui est arrivé à ce groupe monté après deux regroupements dans une belle proportion puisque les trois clubs de tête en l’occurrence l’ASKAM, ASOT et AC SabNam ont été représentés respectivement par 5, 5 et 6 joueuses. On y ajoutait sans doute pour ne pas froisser la sensibilité des autres équipes de l’élite, une joueuse de MIFA, une autre de PRESCOI d’Antsirabe, une Majungaise du SOM et une Fianaroise de l’ASCUF. Un choix de Johary Rakotomalala qui n’a pas pu mettre à l’écart son club de SabNam qui est le plus verni avec six représentantes. Johary Rakotomalala est assisté par la Tuléaroise Isabelle Razaiarisoa qui ne possède aucun palmarès et encore moins de joueuse en équipe nationale.

« Dossier : le football féminin malgache à la loupe », Clement Rabary, Midi Madagasikara, 22 septembre 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/dossiers/2017/09/22/dossier-le-football-feminin-malgache-a- la-loupe/

La vie de la ‘femme’ durant le mois de septembre 2017

ENVIR0NNEMENT DE LA VIE AU ‘FEMININ’ Même si la rentrée scolaire a beaucoup retenu l’attention des mères, notamment pour la rentrée des tous petits, il ya a eu aussi l’épidémie urbaine de peste à Antananarivo et Toamasina. Plutôt maîtrisée selon les sources gouvernementales, elle est devenue plus tard une actualité nationale, pour toucher les médias internationaux (RFI, BBC Afrique). La peste aussi a été une casse tête pour les mères ce mois de septembre. A cet effet, nous publions ci- dessous une photo montrant un centre d’accueil dans la ville d’Antananarivo.

« Épidémie de peste : quinze décès sur près de cent malades suspects », Miangaly Ralitera, L’Express de Madagascar, 27 septembre 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/epidemie-de-peste-quinze-deces- sur-pres-de-cent-malades-suspects/

1. La femme et la crise Les rentrées scolaires se ressembleraient-elles toutes ? Peut-être oui, peut-être non. Mais, comme toutes les années, elle a encore fait parler d’elles. Il fallait payer le prix fort ! Les fournitures scolaires imposées par certaines écoles privées indignent des parents d’élèves. « L’établissement scolaire où j’ai inscrit mon enfant en petite section exige 10 rouleaux de papier toilette, 20 mouchoirs à jeter et un matelas, à part les fournitures scolaires qu’il doit utiliser durant toute l’année scolaire. Il devrait aussi porter une couche tous les jours ! Est-ce normal ? », s’interroge une mère de famille.

Dans d’autres écoles, des parents doivent fournir deux ramettes de papier vélin pour chaque élève du préscolaire, si on en commande qu’une demi- ramette, pour le même niveau. On va jusqu’à demander des savons de toilette. Les parents se sentent, toutefois, abusés. Ils doivent dépenser au moins 100 000 Ariary, rien que pour l’achat des fournitures scolaires. Les dépenses vont au dessus de 200 000 Ariary, avec les droits d’inscription et les frais généraux (« Rentrée scolaire : des écoles abusent les parents », Miangaly Ralitera, L’Express de Madagascar, 8 septembre 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/rentree-scolaire-des-ecoles- abusent-les-parents/). Les deux cas qui suivent concernent les District d’Antanifotsy (Région Vakinankaratara) et d’Ambilobe (Région Diana). Dans le premier, c’est un cas vraiment tragique. En effet, une famille entière, composée de six membres ont péri lors d’une attaque des « dahalo » dans un village appelé Ambatovaventy. La nuit du mercredi 21 septembre, près de 10 « dahalo » ont débarqué dans la maison des victimes qui sont des marchands. Après avoir dérobé l’argent du père de famille, les malfaiteurs ont enfermé leurs victimes dans une chambre à l’étage de la maison puis, ils l’ont incendiée. Selon les informations, cette famille a trois gardiens. Mais ces derniers n’ont pu rien faire car les malfaiteurs les ont maitrisés avant d’agir. Selon les informations, l’incendie n’a pas du tout tué les victimes dans la mesure où le feu n’a pas pu consumer la pièce où elles ont été enfermées. « En voyant ce fait, les « dahalo » ont fait exploser quelque chose dans la maison », témoigne un gardien. Ce serait cette chose qui était à l’origine du décès de ces malheureux qui étaient asphyxiés (« Antanifotsy : une famille de six personnes périt dans un incendie criminel », AndryN., T. M., Midi Madagasikara, 22 septembre 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/faits-divers/2017/09/22/antanifotsy-une-famille-de-six- personnes-perit-dans-un-incendie-criminel/)/ « Banditisme à Antanifotsy : six personnes meurent asphyxiées », Andry Manase, L’Express de Madagascar, 22 septembre, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/banditisme-a-antanifotsy- six personnes meurent asphyxiees/. Le second, c’est un incendie mortel qui s’est produit dans le district d’Ambilobe. La maison d’un couple de planteurs de vanille a pris feu. Le drame est survenu juste au moment où les occupants de la maison étaient dans les bras de Morphée. C’est pourquoi, ils ne se sont rendus compte de l’accident que lorsque le feu s’est répandu dans toute la maisonnée. Le bilan est lourd. Piégé par le feu, un garçon de 3 ans est mort calciné. Puisque le couple venait de vendre de la vanille à Ampanefena-Vohémar, 15 millions d’ariary, argent avec lequel ils comptaient recommencer une nouvelle vie à Sambava, ont disparu dans cet incendie. Selon les informations, la cause du drame n’est pas encore identifiée. Reste à savoir si la gendarmerie qui se charge de cette affaire réussira à élucider le problème (« Ambilobe : un enfant et 15 millions d’ariary calcinés dans un incendie », T.M., Midi Madagasikara, 23 septembre 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/faits-divers/2017/09/23/ambilobe-un-enfant-et-15-millions- dariary-calcines-dans-un-incendie/). Parmi les problèmes auxquels fait face la femme en tant que mère chef de famille est la nourriture. L’article qui suit nous donne un récit et des images assez poignants de la dure réalité (« Antaly : le village de la faim », Zanaka Ny Lalana, No Comment, 6 septembre 2017, http://www.nocomment.mg/antaly-le- village-de-la-faim/). L’article est assez fourni et bien écrit que faute places nous ne pouvons pas le reproduire en intégral ici. Aussi, nous recommandons aux lecteurs intéressés de se référer au site fourni ci-dessus. Quoi de plus important, dans une région où règne la famine, que la mobilisation de personnes aptes à fournir une aide égale et équitable à tous, et non à se servir comme c’est hélas trop souvent le cas. C’est ce que j’ai compris en allant à Antaly, un village lointain du district d’Ampanihy, dans le Sud-Ouest de l’île, frappé par le kere (famine). Sur cette terre épineuse, tout est déforestation, manque de pluie, parentalité non planifiée, mauvaises routes et malaso (voleurs). L’aide arrive, parfois réelle, parfois ridiculement insuffisante.

Harinasoa passe son assiette à son fils qui n’avait pas assez à manger. Dans un Centre de Santé de Base (CSB), je retrouve une des familles victimes du kere (famine). Harinasoa est une mère célibataire de 26 ans, son benjamin Sena a une insuffisance pondérale et sa dernière fille est gravement malade. Leur alimentation quotidienne, comme beaucoup ici, se compose de maïs bouilli et de plantes épineuses. Les dépenses moyennes journalières de la famille sont de 500 Ariary.

Andanomaina avec sa fille sous-alimentée au Centre Sante de Base. Comme problèmes, il y a également la gestion des enfants, les petits comme les grands. Et oui, une fillette de 8 ans venant de cambrioler une maison a été arrêtée par la population à Sambava (Région Sava). Selon les dires, elle a fait son acte par deux fois. La première, elle s’est introduite dan la maison alors que la propriétaire était dans la cour en train de parler à une voisine. Elle a donc profité pour prendre un bijou et du beurre resté sur une table. La propriétaire est rentrée et en la voyant a appelé au secours. La poursuite s’est engagée, mais la petite voleuse a pu s’enfuir. Mais, une demi-heure plus tard elle est encore revenue pour voler de nouveau. Et, c’était là qu’elle fut attrapée. Amenée à la police, elle fut libérée le jour même après enquête.

« Sambava : zazavavy tsy ampy taona tratran’ny tompontrano teo am-pisavana poketra”, Ino Vaovao, 6 septembre 2017, http://www.inovaovao.com/spip.php?article19750 Ci-dessous, de nouvelles données sur les « Mineurs » , Orange Dépêches Madagascar, 16 septembre 2017, http://www.orange.mg/actualite/depeches : suivant les chiffres annoncés par la Gendarmerie Nationale, 371 mineurs ont eu des problèmes avec la justice depuis le mois de janvier 2017. La plupart de ces mineurs sont incarcérés a la maison centrale d'Antanimora (Antananarivo ville). Certes, la prostitution des mineurs est un phénomène qui existe depuis longtemps à Madagascar, et cela concerne également la Capitale. C'est une situation qui attire les jeunes filles ou garçons de 15 à 17 ans. Pour Antananarivo, ce sont les jeunes lycéens qui sont les plus attirés par la prostitution. L'évolution de la technologie et les réseaux sociaux sont évoqués parmi les moyens favorisant cette activité dans la Capitale. Notons que les réseaux sociaux permettent le contact rapide dans le monde de la prostitution. En effet, la plupart des jeunes qui plongent dans cette activité sont des catégories scolarisées que déscolarisées. Un phénomène qui détruit les jeunes de nos jours. La pauvreté et le manque d'affection dans la famille en sont les principales causes, sans oublier les conflits de génération ainsi que les manques de conversations dans le foyer. Selon l'explication du commissaire Fidy Andriamiandra, la plupart des parents ne savent même pas que leurs enfants sont des prostitués. Selon les chiffres publiés par l’organisation non gouvernementale qui lutte contre la prostitution des mineurs à Madagascar, sur les 1.237 prostitués en exercice à Antananarivo, 1.132 individus sont des jeunes de 11 à 21 ans. 67,8% sont originaires d'Antananarivo et 32,2% sont des migrants. Ce sont les derniers chiffres publiés en 2014. Par ailleurs, la prostitution touche de plus en plus les garçons, indique le Chef de division de la Police des mœurs et de la protection des mineurs (« Prostitution des mineurs : un fléau social difficile à éradiquer », Nampoina R., La Ligne de Mire, 28 septembre 2017, http://lalignedemire.mg/article/Prostitution%20des%20mineurs- Un%20fléau%20social%20difficile%20à%20éradiquer). Enfin, terminons dans le domaine des faits divers : une « Collectrice attaquée », L’Express de Madagascar, 30 septembre 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/collectrice attaquee/. Lundi soir vers 21heures, un gang armé a dirigé une attaque armée contre une femme opérant dans la collecte de produits locaux. Des produits s’élevant à une valeur totale de 2,6 millions d’Ariary ont été dérobés, selon les gendarmes. Par contre, à l’île Maurice, c’est une autre histoire (« Fraudes et contrebande : une Malgache interpellée à Maurice », Andry Manase, L’Express de Madagascar, 9 septembre 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/fraudes-et-contrebande- une malgache interpellee a maurice/). Coup de théâtre. Karen Teophile, une Malgache mariée à un Mauricien, s’est rendue de son plein gré hier au siège de la Mauritius Revenue Authority, apprend-on dans les colonnes de l’Express Maurice. Soupçonnée d’avoir tiré les ficelles d’une affaire de contrebande de cigarettes d’une valeur marchande de six millions de roupies, soit l’équivalent d’un peu plus de 534 millions d’ariary, la suspecte a été activement recherchée par la police.

Le pot-aux-roses a été découvert après que le porte-conteneurs Maersk- Skarstkind a jeté l’ancre à Maurice au terme d’une longue traversés depuis l’Asie. Le gros-porteurs a débarqué des milliers de tonnes de marchandises mais les portes suspectes, dont la ressortissante malgache en cavale en est la destinataire, leur ont particulièrement mis la puce à l’oreille. L’affaire qui a secoué à la fois la Grande île et surtout l’île Maurice concernant la saisie record de 3 200 cartouches de cigarettes de contrebande à Maurice et dans laquelle K.T., une Malagasy de 23 ans, résidente de Beau-Bassin, était impliquée, connaît un rebondissement. Outre le fait qu’elle s’est rendue de son propre chef mais en compagnie de son avocat au siège de la « Mauritius Revenue Authority » (Mra), vendredi après-midi dernier, elle a dénoncé M.N., l’époux de sa tante, qui s’était également rendu sur les lieux (« Cigarettes en contrebande à l’île Maurice : la Malagasy dénonce son oncle », F.R., La Vérité, 10 septembre 2017, http://www.laverite.mg/politique/item/4497-cigarettes-en-contrebande-à- l’île-maurice-la-malagasy-dénonce-son-oncle.html).

2. La vie au « féminin » et la santé Les maladies des enfants continuent à constituer un problème pour les mères. Selon une étude réalisée dans 17 Régions, il apparaît que seulement 30 à 35% des la population malgache boivent de l’eau potable. Une telle situation entraîne une mauvaise santé pour les enfants. En effet, 8% des enfants malgaches sont attrapés par la diarrhée (« Rano fisotro tsy zarizary : tratran’ny aretin-kibo ny 8%-n’ny zaza Malagasy”, Ravaka R., Jejoo, 15 septembre 2017, http://www.jejooweb.net/pages/modules.php?id=17138&idcat=1). A « Faratsiho : la moitié des enfants victime de la malnutrition chronique », Nampoina R. La Ligne de Mire, 25 septembre 2017, http://lalignedemire.mg/article/Faratsiho- La%20moitié%20des%20enfants%20victime%20de%20la%20malnutrition%20 chronique.

La malnutrition chronique touche actuellement 49% des enfants de bas âge dans le district de Faratsiho (Région Vakinankaratra). Dans son objectif de lutter contre ce phénomène, l’Office national de la nutrition (ONN) a initié un projet HIMO dans cette localité. La lutte continue pour l’ONN. Après une descente dans la partie Sud du pays, l’Office poursuit son action actuellement dans le Vakinankaratra, une des régions les plus touchées par le phénomène de la malnutrition. Et pourtant, c’est une zone agricole très productive. A cet effet, un projet HIMO a été initié dans le district de Faratsiho. En pleine ville d’Antananarivo, une femme a accouché dans le couloir d’un bus en pleine circulation. En effet, elle a cru pouvoir emmener son bébé qui allait naître jusqu’au prochain centre de santé. Mais, devant l’urgence, elle a averti tout le monde de son état. Ainsi, tous les passagers, le chauffeur et le receveur se sont mis à la tâche. Le bébé est arrivé au monde, sain et sauf. La mère est aussi en bonne santé. Bienvenue à ce bébé qui n’a pas pu venir au monde sur un lit d’hôpital (“Ambohimanandray : vehivavy teraka tao anaty « taxi-be » 114”, m.L., Midi Madagasikara, 19 septembre 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/faits-divers/2017/09/19/ambohimanandray-vehivavy-teraka- tao-anaty-taxi-be-114/). Un problème totalement inattendu apparaît dans le domaine des interventions chirurgicales des enfants. En effet, le bloc opératoire à Antananarivo refuse de soumettre des enfants à des interventions chirurgicales. La pollution de l’air fragilise leur état de santé.

Les chirurgiens du service de la chirurgie-pédiatrique du Centre Hospitalier Universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA) à Ampefiloha seraient contraints de refuser l’opération de 2 à 3 enfants par semaine. En plus de leur principale maladie, ces enfants sont aussi atteints de broncho-alvéolite. « Nous ne pouvons pas opérer un enfant présentant un problème respiratoire. Le risque de décès s’accroît à l’anesthésie, si les poumons sont bouchés. Il faut donc que les sécrétions soient évacuées avant l’opération du malade », explique le Dr Romain Aristide Rahelison, Chef clinique du service. Ce chirurgien- pédiatre n’hésite pas à parler de «recrudescence des bronchiolites et des broncho -alvéolites chez les enfants ». « Ce phénomène a été constaté depuis 3 ou 4 ans. La situation est encore pire, actuellement », indique-t il. C’est la pollution de l’air qui détériorait les voies respiratoires. « ce phénomène est constaté partout dans le monde. Toutefois, chez nous, il est grave », continue-t-il . Il va jusqu’à affirmer que, désormais, « c’est la principale cause de l’asthme, si, en général, il résulte des facteurs prédisposant et congénitaux ». Antananarivo figure sur la liste des villes les plus polluées du monde.

Face à cela, certaines si ce n’est toutes, oublient leurs propres cas. Ainsi, pour le « Cancer du col de l’utérus : 60% des cas, vus à des stades avancés », Hanitra R ., Midi Madagasikara, 27 septembre 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/societe/2017/09/27/cancer-du-col-de-luterus-60-des-cas-vus- a-des-stades-avances/. La maladie figure parmi les cancers les plus répandus à Madagascar. Plus de la moitié des cas de cancer concernent les femmes avec une proportion élevée de cancer gynécologique. Le cancer du col de l’utérus concerne environ 25% des cas de cancer observés dans le service d’oncologie de l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona. Là où environ 300 nouveaux cas de ce cancer par an sont enregistrés. Plus de 60% d’entre eux sont vus à des stades avancés. La prévention figure parmi les démarches les plus accessibles et permettant de lutter efficacement contre cette maladie à Madagascar. Dans le pays, la méthode la plus accessible pour le dépistage du cancer du col de l’utérus est la méthode IVA (inspection visuelle à l’Acide Acétique). Parmi les éléments de réponse dans le cadre de la lutte contre le cancer du col de l’utérus, le vaccin. Une phase pilote de la vaccination contre ce cancer a déjà été initiée, il y a quelques années chez des jeunes filles de plusieurs régions de Madagascar.

La vaccination est l’une des démarches de prévention du cancer du col de l’utérus. Et une très bonne nouvelle pour Nadia la jeune femme qui a publié des demandes d’aide au moyen des réseaux sociaux. Elle était victime d’une maladie cardiaque depuis 2014. Suite à cette publication, la Première dame s’est précipitée à être à son chevet, et elle a offert une forte somme de 4 millions Ariary à l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrinavalona mais aussi un fauteuil roulant. Il y a quelques jours de cela, cette jeune femme a publié dans les réseaux sociaux sa situation. Elle est mère de deux enfants âgés de 5 et 3 ans. Elle travaille comme greffier auprès de ministère de la Justice à Faravohitra. A part le problème de cœur, Nadia était victime également d’un accident vasculaire cérébral ou AVC. Une maladie qui a provoqué la paralysie de ses deux jambes. La circulation sanguine n’étant plus normale, ces jambes ont été endommagées par une forte infection ; raison pour laquelle les médecins ont décidé de les amputer. Des démarches qui nécessitent beaucoup d’argent ; d’où ses demandes d’aide. A noter que Nadia est mariée mais à cause de sa maladie, son mari l’a quittée.

« Œuvre de bienfaisance : la Première dame répond aux demandes d’aide de Nadia », Nampoina R., La Ligne de Mire, 21 septembre 2017, http://lalignedemire.mg/article/Œuvre%20de%20bienfaisance%20- La%20Première%20dame%20répond%20aux%20demandes%20d’aide%20de% 20Nadia). Encore une très bonne nouvelle : « Chirurgie infantile : une séparation de siamoises réussie », Miangaly Ralitera, L’Express de Madagascar, 19 septembre 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/chirurgie- infantile-une-separation-de-siamoises-reussie/. Il y a encore quelques jours, Fitia et Mitia, deux sœurs siamoises ont été collées sur leur ventre. Depuis le 13 septembre, elles ont commencé à apprendre à vivre séparément, l’une de l’autre. Elles ont été séparées par une équipe multidisciplin aire malgache composée entre autres de chirurgiens, d’anesthésistes- réanimateurs, de biologistes et de radiologues du Centre Hospitalier Universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA) à Ampefiloha. L’intervention aurait été difficile, selon le professeur Mamy Lalatiana Andriamanarivo, chirurgien-pédiatre et non moins ministre de la Santé publique qui y a participé. « C’était encore plus difficile que celle de Mahagaga et Mahalatsa, effectuée à Paris en 2009 », témoigne-t-il.

Espace ‘privé’ des femmes Elles étaient neuf femmes, de toutes fonctions confondues, à partager leurs expériences, à l’occasion du sommet du bien social et de la démocratie, organisé par le PNUD Madagascar à Antananarivo. L’objectif est de démontrer que les femmes sont la clé de voûte du développement et du pays et qu’elles ne seront pas à négliger lors des prochaines élections (« Sommet du bien social : pari gagné pour les femmes », Rakoto, Les Nouvelles, 16 septembre 2017, http://www.newsmada.com/2017/09/16/sommet-du-bien-social-pari-gagne- pour-les-femmes/).

VIOLENCE ET ABUS BASES SUR LE GENRE (VABG)

Ce mois de septembre, les articles sur les violences dans toutes ses formes ont quelque peu diminué par rapport aux autres mois. Il est difficile d’essayer d’interpréter un te résultat. L’important est que tout le monde sait dans son propre intérieur que la réalité pourrait être différente.

1. Actes de violence L’unique acte de violence rapportée par les médias a failli mal tourner pour l’épouse, suite à une altercation entre les deux époux. Le mari a d’abord tué son beau père sur le coup en le frappant avec la manche de sa bêche. Celui-ci a tenté de s’interposer. Dans la foulée, il s’est également mis à frapper sa femme. Celle- ci se trouve dans un état assez grave. La gendarmerie était arrivée sur les lieux pour l’arrestation. Cela s’est passé dans la Commune d’Ambohimalaza, banlieue Est de la Capitale (« Tselatra : famonoana », Taratra, 6 septembre 2017, http://www.newsmada.com/rubriques/en-bref/ ).

« Tranga : vono olona mahatsiravina », Tatiana R., Ino Vaovao, 6 septembre 2017, http://www.inovaovao.com/spip.php?article19758 .

2. Actes de viols Les violeurs, au sens propre du mot, ne font pas de quartier. Ainsi, le corps sans vie d’une femme plutôt âgée fut découvert par la population gisant au bord de la route du côté de Namontana (quartier Sud de la Capitale). Au début, les gens croyaient avoir affaire à une sans abri mort de faim ou de maladie. Mais, en réalisant que la femme était légèrement vêtue, le constat est fait qu’elle fut victime d’un viol. En effet, elle portait des traces de blessures dans sa partie génitale et rectale (“Namontana : vehivavy lehibe, hita faty voaolana”, m.L., Midi Madagasikara, 28 septembre 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/faits-divers/2017/09/28/namontana-vehivavy-lehibe-hita-faty- voaolana/). Sur la côte Est de l’île, le corps sans vie d’une fille de 20 ans fut trouvée tôt le matin alors qu’elle état partie avec des amis pour fêter sa réussite à l’examen du Baccalauréat. C’est en rentrant du culte religieux du dimanche qu’elle était allée à cette fête. On l’a trouvée jetée dans un caniveau, la moitié du corps mise à nue. Ainsi, le viol comme motif a vite circulé. Elle était une élève de la classe terminale d’un lycée privé de la ville de Maroantsetra (Région Analanjirofo) : « Maroantsetra : ankizy vao afaka Bacc nisy namono tamin’ny fomba feno habibiana », Britto, Sobika Mada, 7 septembre 2017, http://www.sobikamada.com/tselatra/item/13367-maroantsetra-ankizy-vao- afaka-bacc-nisy-namono-tamin’ny-fomba-feno-habibiana.html. Une autre, âgée de 17 ans, l’a échappé belle. Elle fut violée par 5 hommes grâce à Facebook. Selon les informations reçues, un homme qu’elle a contacté lui a promis un métier d’hôtesse. Rendez vous fut pris du côté d’Anosy (quartier de la Capitale). Là, l’homme l’emmène dans un hôtel où 5 hommes étaient déjà prêts pour la violer gratuitement. Une fois l’acte achevé, la fille fut jetée dans la rue. Un homme de bonne volonté l’a aidée pour rentrer à la maison. Et chose malheureuse, la fille a refusé de donner les coordonnées de l’homme qui a tout manigancé (« Serasera tanaty Facebook : tovovavy 17 taona naolana 5 lahy », Yves S., Taratra, 7 septembre 2017, http://www.newsmada.com/2017/09/07/serasera-tanaty-facebook-tovovavv-17- taona-naolana-dimy-lahy/ ).

3. Actes d’enlèvement

Les filles de tout âge font toujours partie des actes d’enlèvements, plutôt gratuitement pour certains cas. C’est le cas dans un village non loin du chef lieu de la Région Bongolava qu’est Tsiroanomandidy. Les dahalo ont fait une attaque. Ainsi, ils ont brûlé les maisons, emmenés les zébus, et pris en otage une femme. Malgré la poursuite engagée, on a perdu leurs traces. Les gendarmes et les membres de la population sont donc rentrés bredouilles, et la femme reste encore entre les mains des bandits. Et nous, nous posons la question suivante : pourquoi cete femme ? :“Bongolava : trano 20 nodorana, vehivavy iray takalonaina”, D.R., Midi Madagasikara, 13 septembre 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/faits-divers/2017/09/13/bongolava-trano-20-nodorana- vehivavy-iray-takalonaina/. Le cas suivant concerne une petite fille de 14 ans. Dans un village d’une commune rurale du District de Sambava (Région Sava), elle a été enlevée par un homme qui se prétend comme étant un masseur guérisseur de toutes les maladies. D’après ses dires, il fait le tour du pays pour soigner. Ainsi, il a été hébergé par une famille du village. Cela a duré un mois, et il a acquis l’amitié de tout le monde. Un jour, il a demandé au chef de famille d’emmener sa fille avec lui pour visiter un autre village. Sans hésitation, on a accepté sa demande. Il n’est plus revenu, la fillette avec. En outre, la famille a constaté que l’intrus a emporté avec lui leur réserve d’argent s’élevant à plus de 5 millions d’Ariary.

4. Meurtres et assassinats à l’endroit des femmes Il y a des femmes qui sont victimes d’assassinats du fait du statut de leurs époux. C’est le cas de l’épouse du chef de village localisé à une vingtaine de kilomètres du Chef lieu du District d’Ambato-Boeny (Région Boeny). D’abord, le mari a failli trouver la mort en sortant de chez lui en entendant un appel au secours. En effet, des dahalo sont venus voler les zébus d’un villageois. Face à ces bandits, il a d’abord été aveuglé par une torche, puis frappé à coups de hache, et poignardé. Comme il a pu s’enfuir, il a encore essuyé deux coups de fusil qui l’ont atteint aux deux bras. Irrités, les bandits se sont rabattus sur la femme du Chef. Ainsi, celle-ci a subi leur colère. Son cops fut tailladé à coups de hache, ce qui entraîna sa mort. Actuellement, le mari est soigné à Mahajanga pour extraction d’une balle. Jusque là, on ne lui a pas encore fait part de la mort de sa femme (« Ambato-Boeny : notetehin’ny dahalo ny filohan’ny dina sy ny vadiny”, Vanessa, Ino Vaovao, 13 septembre 2017, http://www.inovaovao.com/spip.php?article19797). Toujours dans le même domaine avec les dahalo, une « Villageoise abattue », L’Express de Madagascar, 25 septembre 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/villageoise abattue. Des gendarmes du groupement du Bongolava ont repoussé des voleurs de bétail à Anjanakazo Ankadinondry Sakay (Région Bongolava). Les malfaiteurs ont abandonné leur butin. Une villageoise a trouvé la mort lorsqu’ils ont sévi. Enfin, terminons avec les actes incompréhensibles, du moins jusqu’à maintenant. Il y le cas suivant « Un couteau retrouvé planté dans la gorge », L’Express de Madagascar, 7 septembre 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/un couteau retrouve plante dans la gorge/. Le couteau d’un assassin a été abandonné et retrouvé encore planté dans la gorge d’une femme. Les faits se sont déroulés à Mahatsinjo, commune rurale d’ Alasora (banlieue Est de la Capitale. La victime a été tuée à son domicile où un voisin a découvert sa dépouille. Et le cas de ces villageois en compagnie d’une femme étrangère rentrant d’une cérémonie de retournement de mort dans le District de Betafo (Région Vakinankaratra). Ils ont rencontré des dahalo avec une vingtaine de zébus volés. Sans sommation, ces derniers se sont mis à tirer dans le tas. 6 personnes ont été tuées, tandis que 2 autres furent blessées. Parmi les tués, il y a eu la femme étrangère et un bébé de un mois. Les autres sont des musiciens issus d’un village voisin (« Fandriampahalemana : mpamadika sendra dahalo : 6 namoy ny ainy 2 hafa naratra mafy », Caius R., Tia Tanindrazana, 5 septembre 2017, http://tiatanindrazana.com/fandriampahalemana/mpamadika-sendra-dahalo-6- namoy-ny-ainy-2-hafa-maratra-mafy-2017-09-05-27476.php). Evidemment, tout cela a un lien avec l’insécurité grandissante qui sévit dans le pays. Concernant les relations entre les époux, les comportements de certains d’entre eux font vraiment réfléchir au vu des articles qui suivent. Le cas qui vient en premier est celui de ce mari qui vient d’écoper son dû après avoir tué sa femme. 10 ans de prison, plus le paiement d’une amende de 25 millions d’Ariary, telle fut la sanction encourue par le tribunal d’Antsohihy (Région Sofia) à l’égard d’Arif Dio. Ce dernier a assassiné sa femme au mois de décembre de l’année dernière (voir InformELLES avril 2017). Le procès eut lieu le 8 septembre dernier (“Antsohihy : 10 taona an-tranomaizina ilay Karàna namono vady”, T.M., Midi Madagasikara, 11 septembre 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/faits-divers/2017/09/11/antsohihy-10-taona-an-tranomaizina- ilay-karana-namono-vady/).

5. Traite des femmes Une campagne de lutte contre la traite des personnes est lancée dans la Région Diana. A Madagascar, ce trafic est une réalité. Le rapport du Département d’État américain sur le trafic humain 2017 indique que la Grande Ile a fait des progrès significatifs en termes de protection de l'enfant et pour combattre les abus sexuels. Cependant, Madagascar devra fournir plus d'efforts dans la poursuite et la condamnation des auteurs et des complices de ce trafic («Traite de personnes », Orange Depêches Madagascar, 6 septembre 2017, http://www.orange.mg/actualite/depeches).

ACTIONS EN FAVEUR DES FEMMES

Comme la date du 26 septembre est consacrée à la Journée mondiale de la contraception, nous dédions les premières présentations à un tel événement.

Journée mondiale de la contraception

http://www.journee-mondiale.com/207/journee-mondiale-de-la- contraception.htm : une alternative à l'avortement ? Le constat est tragique : chaque année se dérouleraient 80 millions de grossesses non désirées dont un quart se termineraient par des avortements de fortune dans des conditions d'hygiène et de sécurité précaires, entrainant ainsi pas loin de 70 000 décès.

« Journée de la contraception : pour éviter la grossesse précoce », Nampoina R., La Ligne de Mire, 30 septembre 2017, http://lalignedemire.mg/article/Journée%20de%20la%20contraception- Pour%20éviter%20la%20grossesse%20précoce. Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la contraception, une clinique privée et maternité sise à Avaradoha (Antananarivo) a effectué des séances de formation concernant la contraception permanente et efficace. A cela s’ajoutent également les consultations gratuites sur les méthodes contraceptives de longue durée. Enfin, des méthodes permanentes comme la ligature des trompes et la vasectomie y ont été disponibles dans tous les bureaux de Maries Stopes dans la Capitale. A ce propos, le chiffre officiel venant du ministère confirme que la prévalence contraceptive à Madagascar est de 40 %, actuellement. Un taux qui devrait être augmenté jusqu’à 50% d’ici 2020. C’est pour cela que Madagascar a adopté le Plan d’action national budgétisé, ceci pour constituer un plan de mise en œuvre et de suivi du programme de planification familiale.

Pour les jeunes, les problèmes liés à la sexualité et à la reproduction restent un problème de santé très courant. Il s’agit de la grossesse non désirée, mais parfois précoce. A cela s’ajoutent les risques sur la santé et l’avenir des adolescentes. En effet, certains d’entre eux recourent à des avortements dangereux provoquant des risques de décès ou de handicap au cours de la grossesse et de l’accouchement. Ce qui implique la nécessité du planning familial et la pratique des méthodes contraceptives.

« Contraception », Dépêches Orange Madagascar, 28 septembre 2017, http://www.orange.mg/actualite/depeches : la prévalence contraceptive à Madagascar est actuellement de 40 %. Le pays envisage d’ici 2020 d’augmenter cette prévalence à 50 %. Pour ce faire, le Plan d’Action National Budgétisé (PANB) qui constitue un plan de mise en œuvre et de suivi du Programme de Planification Familiale a été adopté. Il s'agit d'un outil de plaidoyer et des mobilisations des ressources pour le programme à Madagascar.

1. Assistance sur le plan médical

« SOS santé : Mialisoa Prisca a besoin d’une aide d’urgence », Hanitra R., Midi Madagasikara, 17 septembre 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/societe/2017/09/15/sos-sante-mialisoa-prisca-a-besoin-dune- aide-durgence/

Mialisoa Prisca Ravelonandrianina est dans le coma depuis un peu moins de deux mois, suite à une méningite qui lui a laissé des dégâts dans la boîte crânienne. Déjà opérée une première fois, il y a trois semaines, cette jeune fille n’est pas encore sortie du coma. Un œdème cérébral lui comprime toujours le cerveau. Les médecins préconisent une deuxième intervention chirurgicale, mais la famille de Mialisoa Prisca n’a plus les moyens de payer. Aussi lance-t-elle un appel à l’aide pour continuer à soigner cette jeune fille, hospitalisée depuis presque deux mois à l’hôpital militaire Soavinandriana (Antananarivo). Sa famille est joignable aux numéros de téléphone suivants : 034 33 547 05 et 033 25 235 48. Un compte bancaire est également mis à disposition pour recevoir les aides financières : BOA Soarano, compte n° 15980560005. Le cancer du col de l’utérus et des seins, on en parle plutôt sérieusement maintenant. En effet, il apparaît que le cancer du col de l’utérus figure parmi les cancers les plus répandus à Madagascar. Plus de la moitié des cas de cancer concernent les femmes avec une proportion élevée de cancer gynécologique. Le cancer du col de l’utérus concerne environ 25% des cas de cancer observés dans le Service d’oncologie de l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona. Là où environ 300 nouveaux cas de ce cancer par an sont enregistrés. Plus de 60% d’entre eux sont vus à des stades avancés. La prévention figure parmi les démarches les plus accessibles et permettant de lutter efficacement contre cette maladie à Madagascar. Dans le pays, la méthode la plus accessible pour le dépistage du cancer du col de l’utérus est la méthode IVA (inspection visuelle à l’Acide Acétique). Parmi les éléments de réponse dans le cadre de la lutte contre le cancer du col de l’utérus, le vaccin. Une phase pilote de la vaccination contre ce cancer a déjà été initiée, il y a quelques années chez des jeunes filles de plusieurs régions de Madagascar (« Cancer du col de l’utérus : 60% des cas, vus à des stades avancés », Hanitra R., Midi Madagasikara, 27 septembre 2017, http://www.midi-madagasikara.mg/societe/2017/09/27/cancer-du-col-de- luterus-60-des-cas-vus-a-des-stades-avances/).

Pendant ce temps, à « Mahajanga II », Orange Dépêches Madagascar, 22 septembre 2017, http://www.orange.mg/actualite/depeches, un dépistage gratuit du cancer de col de l’utérus et des seins ou échographie mammaire, se tient ce 22 septembre au CSB II de la commune rurale de Belobaka (District Mahajanga II, Région Boeny).

Tout cela est bien beau, surtout ce qui se passe à Mahajanga II. Toutefois, selon un « Sondage sur le système de santé : 90% des interrogés insatisfaits des soins à Madagascar », Anatra R., La Vérité, 11 septembre 2017, http://www.laverite.mg/politique/item/4504-sondage-sur-le-système-de-santé- 90-des-interrogés-insatisfaits-des-soins-à-madagascar.html

Les failles du système de santé à Madagascar ont été étalés : le corporatisme, la corruption, la négligence médicale, le manque de moyens, la prescription des médicaments dangereux, la surmédication, … Le système de santé dans le pays est encore fragile. Le budget étatique annuel alloué à la santé publique à Madagascar est de 5,6 %, contre 41, 5 % pour le ministère des Finances et du Budget et 13, 9 % pour la Présidence. Pour alerter les autorités locales sur cette situation, Wake up Madagascar et Liberty 32 ont lancé la première édition de la campagne « Tsaboy ny gasy » (Soignez les Malgaches). Ils ont organisé un sondage en ligne sur la santé publique à Madagascar. 90 % des personnes interrogées ne sont pas satisfaites du système de santé à Madagascar. Selon les résultats de ce sondage, 54 % d'entre ces personnes ont un membre de famille ou une connaissance victime d'une négligence médicale ou hospitalière. Il s'agit de 12 erreurs de diagnostic, 14 cas de négligence (fil inadéquat, oubli de matériel médical dans le corps, indifférence, non assistance), 7 cas de surmédication, et 1 cas d'opération par un chirurgien en état d'ivresse…(« Campagne « Tsaboy ny gasy » : un sondage accablant pour le secteur santé », Ny Aina Rahaga, Madagascar Tribune, 11 septembre 2017, http://www.madagascar- tribune.com/Un-sondage-accablant-pour-le,23261.html). 2. Assistance sur le plan social

Les yeux en larmes, telle est l’image renvoyée par Nadia Razanaparany, une femme qui a subi une amputation des deux jambes le 16 août à cause de l’émergence d’une infection causée par la maladie cardiovasculaire suite à un accident de circulation. Cette dernière a reçu la visite de la première dame à l’hôpital HJRA Anosy. « Nous sommes émus. Elle est encore jeune et déjà en situation d’handicap car il a fallu qu’on ampute ses deux jambes ». Le ministère va prendre en main son traitement. Elle doit veiller seule sur ses trois enfants. Une enveloppe de 4 000 000 ariary a été offerte à Razanaparany pour élever ses enfants. Deux chaises roulantes ont été attribuées à deux femmes dont Razanamparany (« Charité : la Première Dame au chevet d’une amputée », Mamisoa Antonia, L’Express de Madagascar, 21 septembre 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/charite-la-premiere-dame-au- chevet-dune-amputee/). Sur un tout autre plan, où la réalité est aussi dure concerne la traite des personnes. Pour cela, nous nous tournons du côté de la Région Diana. A Madagascar, la traite concerne l’exploitation pour le travail domestique, l'exploitation sexuelle ou encore la servitude pour dette civile. Les auteurs de traites de personne quant à eux ont différents profils, allant de l’individu isolé, mais avec un réseau de distribution, à une bande bien organisée et structurée. Parfois, les auteurs sont des membres de la famille, des connaissances, des propriétaires d’établissements, voire des politiciens et des hauts fonctionnaires corrompus qu'il est difficile de mettre en cause.

Totozandry Marcellin, Directeur régional du Ministère de la Population, dément l’idée reçue comme quoi la traite d’humains ne concerne que les femmes

Le Directeur régional du Ministère de la Population, Totozandry Marcellin, a récapitulé, lors d’une séance d’information, le rôle de son ministère, et a expliqué brièvement les différences entre maltraitance, trafic illicite de migrants et la traite d’êtres humains proprement dite. Il a évoqué également la possibilité dans l’immédiat de dénoncer des cas ou des soupçons de cas pour que les autorités compétentes prennent les dispositions nécessaires pour enquêter, et si nécessaire intervenir. En effet, il a rappelé que si les femmes sont les victimes les plus fréquentes, les hommes et les enfants n’échappent pas à ce fléau eux aussi. La traite d’êtres humains est un fléau mondial qui touche tout aussi bien l’Occident que l’Orient, et Madagascar n’est pas en reste quant au réel risque de son expansion. Les facteurs structurels comme la pauvreté, le chômage, les inégalités liées sexe ou encore une mauvaise connaissance des risques entraînés par les migrations irrégulières accentuent la vulnérabilité. Et l’ignorance ou le manque d’information aidant, de nombreuses personnes victimes de traite le sont, sans même le savoir, croyant vivre une situation difficile, mais normale (« Madagascar en lutte contre la traite des personnes », Cerveau Kotoson, La Tribune de Diégo, 6 septembre 2017, http://latribune.cyber- diego.com/societe/2236-madagascar-en-lutte-contre-la-traite-des- personnes.html).

Après cela, on en revient à la « Protection de l’enfant et des mœurs : un service spécialisé au sein de la Gendarmerie », Njara Fih, La Ligne de Mire, 16 septembre 2017, http://lalignedemire.mg/article/Protection%20de%20l’enfant%20et%20des%20 mœurs- Un%20service%20spécialisé%20au%20sein%20de%20la%20Gendarmerie.

Désormais, la gendarmerie compte un service de protection de l’enfant et des mœurs (SPEM). De nouvelles infrastructures pour renforcer la capacité de la gendarmerie en matière de protection de l’enfant et en faire bénéficier toutes les localités de Madagascar, même celles les plus enclavées. C’est ce dont la gendarmerie nationale dispose désormais avec l’inauguration au Toby Ratsimandrava (Antananarivo), du nouveau bâtiment qui abritera les bureaux du Service de protection de l’enfant et des mœurs et le lancement officiel de ce service. Celui-ci assurera la mission de protection de l’enfant dans diverses régions du pays, jusqu’aux zones les plus éloignées où des cellules de protection de l’enfant et des mœurs sont progressivement mises en place. Par ailleurs, la gendarmerie a également contribué à la création par le ministère de la Justice du site web « arozaza » (arozaza.mg ) pour la protection des enfants en ligne. En 2016, le service de la lutte contre la cybercriminalité a été mis en place. Une formation spécialisée, avec l’appui de l’UNICEF, sur les techniques d’investigation numérique pour traquer les auteurs d’abus et d’exploitation des enfants en ligne, a été conduite en commun avec la police nationale. Ces policiers et gendarmes ainsi formés sont alors mieux « armés » pour effectuer des surveillances et des investigations pour les cas d’abus et d’exploitation des enfants en ligne afin d’identifier les enfants victimes et de leur venir en aide (« Droit de l’enfant : nouveau service de protection de l’enfant au sein de la gendarmerie », Hanitra R., Midi Madagasikara, 17 septembre 2017, http://www.midi-madagasikara.mg/societe/2017/09/16/droit-de-lenfant- nouveau-service-de-protection-de-lenfant-au-sein-de-la-gendarmerie/.

3. Assistance sur le plan éducation des enfants

Les enfants du « fokontany » Avaratsena Itaosy (banlieue Ouest de la Capitale) ont été gâtés. Mise en place depuis seulement quatre mois et présidée par l’artiste Mamy Brunette, l’association Manda a déjà pris sa part de contribution dans l’entraide et le développement humain, notamment, par une action sociale qui a ciblé 50 enfants issus de familles vulnérables dudit « fokontany ». Des fournitures scolaires leur ont été données par les membres de cette organisation afin de faire face à la rentrée scolaire. Mamy Brunette d’expliquer que « de nombreux enfants ne sont pas scolarisés dans ce quartier. Les causes sont généralement d’ordre financier ». De nombreux parents sont, en effet, incapables de scolariser leurs enfants étant donné les difficultés socio- économiques auxquelles font face les ménages malgaches. L’action a donc voulu alléger les parents dans la scolarisation de leurs enfants en ces temps où seules quelques franges de la population ne souffrent pas de la pauvreté. Mamy Brunette a également profité de l’occasion pour affirmer qu’il n’existe pas encore d’école primaire publique dans ce quartier. Une situation qui aggrave « la situation de non scolarisation des enfants », a-t-elle enchéri (« Association Manda : au chevet des enfants d’Avaratsena-Itaosy », José Belalahy, Midi Madagasikara, 7 septembre 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/societe/2017/09/07/association-manda-au-chevet-des-enfants- davaratsena-itaosy/ Un enfant qui a bénéficié des dons en fournitures scolaires de la part de l’association Manda.

PERSPECTIVES POUR LE FUTUR

Ce mois de septembre, il n’existe pas beaucoup de choix en termes d’articles sur les perspectives pour le futur des femmes. Toutefois, parmi les quelques articles reçus, nous optons pour le suivant pour ouvrir la rubrique : « Bien social : quel avenir pour les femmes à Madagascar ? », La Gazette de la Grande Ile, 18 septembre 2017, http://www.lagazette- dgi.com/index.php?option=com_content&view=article&id=61387:bien-social- quel-avenir-pour-les-femmes-a-madagascar&catid=42&Itemid=109. Le Programme des Nations Unies pour le Développement à Madagascar et ses partenaires ont célébré, le vendredi 15 septembre 2017, le huitième Sommet pour le Bien Social et la Journée Internationale de la Démocratie au sein de la salle Amphithéâtre de l’Hôtel de Ville d’Antananarivo. Le thème à l’honneur « Quel avenir pour les femmes à Madagascar ? » a permis de rassembler un panel d’oratrices, ayant brillé par leur contribution au développement de Madagascar, autour d’une plateforme d’expression, de dialogues. Cette plateforme d’expression a ainsi permis de faire une exploration dynamique sur ce que les femmes ont vécu et veulent vivre d'ici 2030 à Madagascar devant un public essentiellement composé de jeunes, de représentants du secteur privé et de décideurs politiques. L’ultime finalité de cet événement étant de débloquer le potentiel des femmes, les inspirer, les impulser, en se basant sur des perspectives de développement, afin rendre Madagascar meilleur sur différents plans. Les nouvelles qui suivent intéressent les femmes en tant que mères. D’abord, une plateforme nationale pour l’intégration des enfants en déficience a été mise en place, à Antananarivo. La réunion des différents acteurs concernés par ce projet par la mise en place du Projet Mahay afin de prendre en compte les enfants handicapés, délaissés par la société. Il débutera en octobre et ne se terminera qu’en 2020. Le projet sera coordonné par les églises FJKM et FLM, et sera financé par le CBM ou Christoffel Blindemission. Il s’agit de scolariser les enfants ESH1 ou enfant en situation de handicap dans les écoles FJKM et les écoles primaires privées et publiques. Les établissements qui reçoivent ces enfants sont au nombre de 36. Pour commencer, les régions cibles sont celles du Vakinakaratra et d’Analamanga. Des enseignants de ces institutions ont été formés pour s’occuper des enfants en situation de handicap léger comme ceux qui se déplacent avec des béquilles ou sur fauteuil roulant. « Le ministère de la Santé publique déterminera les critères d’aptitude des enfants à étudier dans ces écoles », explique Joseph Noroniaina Rakoto, Chef du Projet Mahay. Des enseignants exerçant déjà auprès des centres spécialisés, pour ne citer que l’Akama, l’Akany Felana et Fafanja, ont aussi bénéficié des formations.

« Atelier : le projet Mahay inclut les enfants en situation de handicap », Domoina Randrianarivo, L’Express de Madagascar, 16 septembre 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/atelier- le projet mahay inclut les enfants en situation de handicap/ Et enfin, le ministère de la Sécurité Publique envisage de réinstaurer la Brigade féminine à Madagascar. Ce service spécial «policiers féminins» sera mis en place pour bientôt, a annoncé le ministre de la Sécurité Publique dans son discours de célébration de la Journée de la Police nationale. Ce service est introduit dans la mise en œuvre du plan d’action de la politique de proximité de la Police nationale. Ainsi, des éléments de la Police nationale vont entreprendre de régler les passages des écoliers aux heures de rentrée et de sortie des classes. Une zone-pilote est envisagée pour commencer cette action.

« Sécurité publique : mise en place d’une brigade féminine », Jemima R., MaLAZA, 30 septembre 2017, http://matv.mg/securite-publique-mise-en-place-dune-brigade-feminine/#more- 97694

Sur un tout autre plan, dont notamment la direction des fédérations sportives, les femmes paraît-ils sont minoritaires (« Omnisports / Ligues Analamanga : la proportion femme / homme mal respectée », Anny Andrianaivonirina, Midi Madagasikara, 9 septembre 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/sports/2017/09/09/omnisports-ligues-analamanga-la- proportion-femme-homme-mal-respectee/. Qui veut diriger une ligue de sport ? La question est rarement posée à haute voix et encore moins les réponses. Les décisions se font dans un petit cadre de réflexion ou encore sur un coup de tête personnel. A en voir les ligues sportives tananariviennes, ou plutôt d’Analamanga, ce sont les hommes qui ont osé prendre les taureaux par les cornes. Il y a juste quatre dames dans ce cercle avec Andriamanjatoarimanana Tojohanitra, Raoelison Vola Elena, Ranoromihaja Fabienne et Vololonjatovo Mamy Léa. Le hic aussi, peu de gens connaissent ces présidents de ligues.

Merci pour votre attention, et rendez-vous pour le mois prochain

informELLES Septembre 2017

Actions Citoyennes Madagascar, lot II S 58A (1er étage), Anjanahary, 101 Antananarivo Tél. +261 20 24 306 00 e-mail : [email protected] PRESENTATION

Actions Citoyennes Madagascar (ACM) est une association qui vise à combattre toutes formes de discrimination et/ou d’exclusion basées sur le genre. Cela consiste, entre autres, à écouter, à offrir une opportunité de parler et de se faire entendre, et permettre aux femmes victimes de connaître leurs droits face aux abus et de les faire valoir le cas échéant. Le terme « femme » concerne les femmes proprement dites et les futures femmes (enfants de sexe féminin, filles et jeunes filles). Le présent document, à publication mensuelle, est le résultat d’une veille médiatique pour suivre l’évolution de la situation de la femme malgache dans tout le pays à travers divers articles et autres reportages. Faute de moyens de couvrir toutes les 22 Régions de Madagascar, la décision a été prise de se référer à ces articles. Ces informations sont mises à la disposition des membres, bénévoles et autres sympathisants et partenaires pour être informés sur la population cible d’ACM. En outre, elles serviront de base de données pour la rédaction de documents de projets, et pour les missions futures. Les divers articles sont répartis dans 4 rubriques : i) l’environnement de la vie au ‘féminin’, ii) les violences et abus basés sur le genre, iii) les actions en faveur des ‘femmes’, et iv) les perspectives pour le futur. La première partie, en guise d’introduction, est intitulée « les femmes du mois ». Elle a comme vocation de présenter les femmes qui ont marqué le mois en cours. On parlera surtout des cas jugés positifs. Mais étant donné les aléas de la vie, l’on sera des fois amené à parler des cas plutôt négatifs. **La publication consacre une ou deux pages aux activités réalisées par Actions Citoyennes Madagascar pendant le mois en cours dans le District de Moramanga avec le financement d’Amplify Change.** Bonne lecture ! La Rédaction 31 août 2017

ACTIVITES DU MOIS

Actions Citoyennes Madagascar continue ses activités dans le District de Moramanga. Rappelons que le projet est intitulé « Combattre la discrimination/exclusion basée sur le genre en milieu rural ».

Pour le mois d’août, quatre types d’activités ont été réalisées dans 6 Communes rurales du District de Moramanga . Tout d’abord, nous publions dans la rubrique qui suit dédiée aux « Femmes du mois » deux femmes qui ont quelque peu marqué nos activités. Cela étant, en premier lieu, comme activités il y a eu la tenue mensuelle d’une émission radio en direct en collaboration avec la Radio Feon’i Moramanga. Le thème retenu est tout à fait nouveau, d’où l’annonce de sa tenue a été faite plus tôt en avance. Il s’agit des droits sexuels et reproductifs de la femme. En tout, il y a eu 6 appels en direct et 24 SMS (textos) envoyés. Concernant les droits liés à la reproduction, les interventions focalisaient surtout sur la contraception et le planning familial. Ensuite, ont été traités les problèmes liés au viol conjugal (relations sexuelles non consenties entre époux) et à la violence sexuelle. Toutes les intervenantes ont eu des conseils sur les démarches à faire. Des adresses leur ont été même fournies pour les préventions en matière de reproduction.

Ensuite, trois séances de réunions publiques sur les droits de la femme face à la violence sexuelle ont été effectuées dans 3 villages de chefs lieux de communes. Il y avait en tout 43 participants (39 femmes et 4 hommes). Trois de ces femmes sont des employées de la Commune en contact permanent avec les femmes ayant des problèmes avec leurs maris et venant se plaindre auprès des autorités. Les problèmes débattus touchent dans la majorité le viol des mineurs, la grossesse précoce et le viol conjugal. Les questions y afférentes ont été posées uniquement par des femmes.

En plus, 5 femmes dans un village ont bénéficié de séances gratuites de soutien juridico-administratif. Elles ont demandé des conseils et de l’aide face à la grossesse non souhaitée, le viol conjugal et la violence du mari. Un cas plutôt grave a été noté dans la mesure où une femme n’a pas arrêté de pleurer à chaudes larmes. Comme la séance se passait dans la confidentialité et que la femme est venue toute seule, il a fallu faire appel à une employée de la Commune pour aider notre équipe. Toutes, elles ont apprécié le soutien et les conseils et recommandations qui leur ont été données.

Le dernier type d’activité a trait à un tournage d’un court film vidéo portant sur les avis des femmes (et homme) ayant déjà bénéficié des activités de la sensibilisation et de l’assistance du Projet par le biais de Actions Citoyennes Madagascar. La vidéo a été initiée suite à la demande d’une partie de la population cible, notamment les jeunes collégiennes de retour au village pendant les grandes vacances. Sa publication est prévue pour le mois de septembre. En tout 14 personnes de 6 villages différents ont été interviewées.

Nous terminons cette page avec le sourire de ces deux collégiennes qui ont fait une heure de route à pied sous la pluie pour venir assister à la réunion publique sur les droits de la femme face à la violence liée au genre et aux droits sexuels et reproductifs. Là, elles avaient hâte de rentrer avec les supports distribués, surtout que la pluie a cessé de tomber. Les femmes du mois Le mois d’août était marqué par la publication des résultats des examens du Baccalauréat. Dans la précédente publication, nous avons cité le cas de la benjamine à cet examen. Malheureusement, nous n’avons pu obtenir, à travers les médias, aucune nouvelle sur son cas. Donc, nous ne pouvons que souhaiter qu’elle ait réussi à son âge. Comme nous avions réalisé pour le mois d’août nos activités dans le District de Moramanga, nous ne manquerons pas de publier dans cette rubrique deux femmes qui ont marqué notre intervention. A cet effet, nous les classons sans hésitation parmi les ‘Femmes du mois’. La première, habitant un village de la Commune rurale d’Andasibe, est membre d’une association locale de femmes. Elle nous a confié qu’après avoir reçu les différents supports de Actions Citoyennes Madagascar, elle s’est mise à partager les acquis avec ses collègues qui n’ont pu assister à la réunion. En effet, lors de la tenue de celle-ci, il pleuvait à verse. Elle nous a encore confié qu’après les contacts avec notre juriste, elle s’est sentie plus confiante en elle-même.

La seconde est une paysanne. Informée par le Chef de village sur la tenue d’une réunion publique sur les droits de la femme face à la violence basée sur le genre, elle est venue au chef-lieu de la commune pour y assister. Ainsi, elle a fait 5 km à pied avec son petit bébé sous le bras pour y être présente. A la fin, elle a affirmé ne pas avoir regretté sur le choix de sa décision de venir.

Les nouvelles relatives au mois d’août ont quelque peu baissé concernant les activités des femmes. Nous débutons donc cette rubrique par le « Concours de beauté où Daniella Razafimahaleo sacrée Miss Jeunesse Madagascar », Mahetsaka, Midi Madagasikara, 24 août 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/culture/2017/08/24/concours-de-beaute-daniella-razafimahaleo-sacree-miss- jeunesse-madagascar/. C’est après une finale âprement disputée que la ravissante Daniella Razafimahaleo est devenue la toute première Miss Jeunesse Madagascar. Elles étaient 26 jeunes femmes en lice : il y en avait de très grandes, d’autres à la taille moyenne mais aux corps bien sculptés, certaines aux visages ronds et un peu joufflues…

Toutes aspiraient cependant à une seule chose : le titre de Miss Jeunesse Madagascar. Les prétendantes au titre avaient dû présenter au jury, composé entre autres de Miss Jeunesse World Jennifer Massicot et de la Présidente fondatrice de Miss Jeunesse World Priscillia Tebib, un projet social ou culturel qu’elle sera tenue de réaliser durant son année de règne en cas de couronnement. Après délibération, le verdict est enfin tombé. Daniella Razafimahaleo devient la toute première Miss Jeunesse Madagascar. Elle assistera l’année prochaine à Miss Jeunesse France et participera à Miss Jeunesse World. En attendant, Daniella va assumer dès la semaine prochaine ses fonctions de Miss et apportera des fournitures scolaires à un orphelinat sis à Ambohibao (banlieue Ouest de la Capitale), avec la Présidente de Miss Jeunesse World. Sur un autre plan, une autre jeune malgache fait connaître à l’étranger la plante malgache aux multiples vertus, « Recherche & Développement : une Malgache exporte l’ « ananambo » sur le marché international », Navalona R., Midi Madagasikara, 25 août 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/economie/2017/08/25/recherche-developpement-une-malgache-exporte-l- ananambo-sur-le-marche-international/. La plante « ananambo » ou bien « moringa » n’a pas encore trouvé sa place dans les habitudes alimentaires des Malgaches. Cependant, elle a une qualité naturelle venue de Madagascar connue sous le nom de l’arbre aux miracles compte tenu de ses vertus nutritionnelles et thérapeutiques. « Connue depuis en médecine traditionnelle comme étant une plante miraculeuse, ses propriétés quasiment uniques sont maintenant reconnues et prouvées scientifiquement. Raison pour laquelle, nous avons créé une entreprise sociale dénommée Morigna Waves SARL visant à transformer cette plante « ananambo » pour fabriquer une poudre à partir de ses feuilles séchées et une huile cosmétique à base de graines », a expliqué Vonimihaingo Ramaroson, la co-fondatrice de cette entreprise sociale, qui plus est, titulaire d’un Phd en Science des aliments à l’Université de Bourgogne en France.

Cette chercheuse malgache travaillant avec d’autres groupes de chercheurs internationaux a réussi à exporter l’ « ananambo » sur le marché international, notamment en France et en Italie. Travaillant en partenariat avec l’Office National de la Nutrition, l’entreprise Moringa Waves promeut la production, la distribution et l’utilisation du « moringa » et de ses dérivés selon les critères de l’économie solidaire et du commerce équitable. En outre, « nous respectons les critères de qualité européens ainsi que le protocole de HACCP (Hazard- Analysis and Control of Critical Point) dans la gestion de la qualité sanitaire et microbiologique de la plante depuis sa cueillette jusqu’au conditionnement du produit fini. Et nous travaillons en partenariat avec des coopératives de paysans cultivant du ‘moringa’ ou bien des ONG appuyant des producteurs de cette plante dans les régions de Toamasina, de Toliara et dans la partie nord de l’île », a enchaîné Vonimihaingo Ramaroson. Puis, nous terminons avec deux artistes malgaches vivant à l’extérieur mais œuvrant pour faire connaître le pays. La première réside en Italie depuis une vingtaine d’années où crie son désespoir à travers des textes écolo-engagés pour la déforestation, les trafics illicites de bois précieux, la disparition de la biodiversité…à Madagascar. « Olga del Madagascar : grandeur nature », Aina Zo Raberanto, No Comment, 7 août 2017, http://www.nocomment.mg/olga-del- madagascar-grandeur-nature/ : « je suis née et j’ai grandi au Nord-Est de Madagascar, là où l’on sait apprécier la beauté des forêts et des montagnes. Malheureusement, la déforestation est passée par là». Olga del Madagascar a plus mal pour son pays que le mal du pays. Cette région, chère entre toutes à Olga del Madagascar, abrite les plus beaux parcs et réserves nationaux comme Marojejy, Anjanahary-Be Sud et Tsaratanana, sans pour autant être épargnée par les problématiques environnementales. D’où ses deux albums coups de gueule, Bois de rose et Ma nature.

Le premier dénonce le trafic du palissandre, un bois précieux honteusement pillé bien que déclaré « patrimoine mondial » par l’UNESCO. Dans le titre « Masoala », elle raconte le naufrage en 2009 du bateau Belle Rose au large de la péninsule de Masoala, où elle a perdu ses deux nièces. « Ce bateau avait en fait comme mission de couper les bois de rose et de les revendre. C’est à cette époque que j’ai décidé de chanter pour dénoncer ce trafic. » Son second album, sorti en 2015, est davantage un chant à ce qui fait l’identité malgache, la terre, les gens, la culture. Elle puise volontiers dans les rythmes traditionnels tels que l’antsa, le salegy, le basesa mais aussi le malesa et le beguina. « Comme j’aime mélanger les rythmes et les langues, on peut aussi retrouver des influences pop-rock dans mes chansons. D’ailleurs je chante aussi bien en malgache qu’en français ou en italien. » Malgré la distance, Olga garde en permanence le contact Madagascar, en collaborant notamment avec son frère connu sous le pseudo de 13-1, qui l’assiste comme compositeur. La seconde suit des études dans une université américaine. Le journaliste commence son article comme suit : « qui ne connaît pas le titre « Ampy izay » de Niu Raza ? cette jeune malagasy étudiante à Berklee University ? « Ampy Izay de Niu Raza ? l’incontournable à Mada », Gasy Winner, 4 août 2017, http://www.moov.mg/gasyWinner.php?articleId=940858 Diffusée sur les ondes, les réseaux sociaux, cette chanson est devenue l’incontournable en 2017. Une production hors de commun qui a rencontré un succès fou. Derrière cette belle chanson qui fait fureur se trouve une jeune malagasy hyper talentueuse, connue de tous par son nom de scène Niu Raza. Mais pour ses proches elle reste quand même Ny Ony Razafindratandra. Son grand professionnalisme n’a d’égal qu’à elle-même. Dernièrement, elle a sorti laingalainga , qui a coup sûr rencontrera le même succès que la chanson phare Ampy zay. Cette jeune artiste peut être fière de son parcours. Une jolie pépite d’or qui fait la fierté du pays d’où elle est d’origine. On ne peut que souhaiter le meilleur pour cette artiste en herbe.

La vie de la ‘femme’ durant le mois d’août 2017

ENVIR0NNEMENT DE LA VIE AU ‘FEMININ’

Nous débutons ce chapitre par cet article sur la maladie des reins. Au cas où l’on n’a pas d’argent, il ne reste plus qu’à attendre la mort (« Aretin’ny voa : mody dia miandry fahafatesana sisa izay tsy manam-bola”, D.R., Midi Madagasikara, 1 août 2017, http://www.midi-madagasikara.mg/faits- divers/2017/08/01/aretinny-voa-mody-dia-miandry-fahafatesana-sisa-izay-tsy-manam-bola/. De 200 000 Ariary à 350 000 Ariary est le frais nécessaire pour la dialyse du rein auprès des hôpitaux. Ainsi, ils sont nombreux à décider à rentrer à la maison pour faute d’argent. En effet, certains patients doivent faire la dialyse trois fois par mois. Il ne reste plus à de telles personnes qu’à attendre sa mort chez elles.

1. La femme et la crise Le mois dernier, nous avons cité ici le niveau de la faim à Madagascar selon l’Union Africaine. Ce mois ci, il s’agit de la « Pauvreté : le quotidien des sans- abri », Nampoina R., La Ligne de Mire, 17 août 2017, http://lalignedemire.mg/article/Pauvreté-Le%20quotidien%20des%20sans-abri. Actuellement, on peut constater la recrudescence inquiétante des sans-abri à travers la ville d’Antananarivo. Un phénomène qui touche presque tous les quartiers. Il en est ainsi dans les quartiers périphériques comme Ampasampito, Mahazo, Ankadikely, Analamahitsy, Ambohitrarahaba. Presque à chaque coin de rue, on peut trouver des groupes d’individus voire même une famille. La plupart d’entre eux se fixent un endroit comme les bacs à ordures pour s’y installer. Comme le cas de la famille d’Armand qui vit auprès du bac à ordure à Analamahitsy. Ce père de famille essaie de nourrir sa femme et ces 4 enfants tous les jours. Leur vie quotidienne dépend du contenu dudit bac à ordures. Avec sa famille, Armand monte leur petite maison avec du carton ou bien des sachets en plastique toutes les semaines ou tous les jours en période de pluies. Et ce pour éviter le froid ainsi que la pluie. Concernant sa vie conjugale et intime, Armand affirme que son union avec sa femme n’est pas légitime et il n’envisage même pas de la légaliser faute de moyen et de temps. Quant à leur vie sexuelle, il a révélé que c’est pendant que les enfants s’endorment qu’ils ont, lui et sa femme, de rapport sexuel. A propos de sexualité et de vie familiale, ce père de famille ainsi que sa femme ignorent complètement l’existence des différentes méthodes contraceptives. Leur connaissance se limite à l’utilisation des préservatifs, mais ces derniers s’achètent. Faute de moyens, Armand ne peut pas s’en procurer. Il préfère, alors, ne rien faire pour éviter un cinquième enfant.

Cela étant, une autre révélation a trait à la « Malnutrition aigue », Dépêches Orange Madagascar, 26 août 2017, http://www.orange.mg/actualite/depeches. Les récentes enquêtes nutritionnelles SMART ont révélé un taux de malnutrition aigue sévère en dessous du seuil d'urgence de 3% dans huit districts du Grand Sud, tandis que trois districts se trouvaient au-dessus du seuil d’alerte de la malnutrition aigue globale (MAG) de 10%, et cinq districts en dessous du seuil d’alerte de la MAG. Du côté argent au niveau du ménage, le problème est résolu sur le dos de la fille si l’on peut le dire. A l’EPP d’Anjahira, de la Commune rurale de Farahantsa (District de Tolagnaro, Région Anosy), les parents marient leurs filles. Cette année, le taux de réussite à l’examen du CEPE a atteint les 100%, record tenu tous les ans. Seulement, les filles ayant terminé la classe de 7ème sont mariées par leurs parents. Ces derniers sont obligés de s’y conformer pour éviter de payer les frais de leurs scolarisation une fois au Collège d’enseignement général. Selon la Directrice de l’EPP, l’année dernière 10 filles ont quitté l’école, soit pour aider les parents, soit pour se marier. Tout cela, dit-elle, est la conséquence de la pauvreté (“10 niala tao amin’ny EPP Fanjahira : am-panambadian’ny rayamandreny ny mpianatra », Vonjy A., Taratra, 5 août 2017, http://www.newsmada.com/2017/08/05/10-niala-tao-aminny-epp-fanjahira-ampanambadianny-ray- aman-dreny-ny-mpianatra/). Sur un tout autre plan, le tourisme sexuel fait encore rage à Madagascar, surtout l’exploitation des mineurs (« Tourisme sexuel sur mineurs : 70% des « clients » sont des nationaux selon l’ONG Ecpat », Ny Aina Rahaga, Madagascar Tribune, 14 août 2017, http://www.madagascar-tribune.com/70-des-clients-sont-des- nationaux,23195.html). Et bien qu’on pense que c’est là un fait des étrangers, il semblerait pourtant que ce soit le contraire. En effet, 70% de ces clients du tourisme sexuel seraient des Malgaches alors que les étrangers de passage à Madagascar ne représentent que 30% des concernés. Sont mis en cause ceux qui partent en déplacement dans les provinces ou dans la capitale, ceux qui partent en mission, mais également les forces de l’ordre.. Ces chiffres ont été dévoilés suite à un suivi évaluation effectuée par l’ONG ECPAT France à Madagascar. Cette ONG est membre du réseau ECPAT International dont la mission est de lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales.

Ensuite, divers cas impliquant des femmes sont rapportés. Il y a d’abord la relance dans l’affaire du conteneur de balles de fusils de chasse dans le port de Vohémar (Région Sava), saisi le mois dernier. Ainsi, la gendarmerie de Sambava (Région Sava) a procédé à l’arrestation de la femme importatrice. L’enquête a duré trois heures au bout de laquelle la femme a nié toute implication dans cette affaire (“Raharaha bala tratra tany Vohemar : nosamborina ilay ramatoa tompon’ny kaontenera”, Pounie, Ino Vaovao, 28 août 2017, http://www.inovaovao.com/spip.php?article19673).

Puis, vient le cas de “Deux voleuses mineures écrouées”, L’Express de Madagascar, 25 août 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/deux voleuses mineures ecrouees/ Deux sœurs voleuses, âgées de 13 et 15 ans ont été placées en détention préventive à la maison centrale d’Antanimora, pour cambriolage. Elles ont été prises en flagrant délit à Antsavasava Itaosy (côté Ouest de la Capitale). Elles étaient sur le point de repartir avec des marmites, des assiettes ainsi que des poules et poulets, lorsque le propriétaire de la villa leur a mis la main dessus. Toujours dans la même rubrique à « Analakely :une prostituée scélérate mise en prison », Hajatiana Léonard, L’Express de Madagascar, 29 août 2018, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/analakely- une prostituee scelerate mise -en prison/ Présentés au procureur après deux jours d’une garde-à vue, une racoleuse de 24 ans et un mineur de 17 ans ont été placés sous mandat de dépôt, le weekend à Antanimora (prison de la Capitale). Ils font partie d’une bande de scélérats. Ce gang opérait en pleine nuit. Ainsi, un jeune homme est tombé dans leur piège. « La prostituée l’a amené dans un coin au milieu des pavillons d’ Analakely où il s’est fait ensuite dépouiller de son argent, de son portable et de sa bague en or », a indiqué une source sécuritaire. La victime aurait été menacée d’un couteau sous la gorge, et les trois assaillants l’ont détroussé pour disparaître dans les ruelles. La jeune femme est la tête pensante de cette bande, selon la police. Son mari, ayant pu s’échapper pendant l’arrestation.

Enfin, terminons avec les histoires du « Tribunal Anosy : plus de 2100 divorces enregistrés par an », Nampoina R., La Ligne de Mire, 26 août 2017, http://lalignedemire.mg/article/Tribunal%20Anosy- Plus%20de%202100%20divorces%20enregistrés%20par%20an.

En matière de divorce, les chiffres sont impressionnants à Madagascar. Plus de 2100 divorces sont enregistrés auprès du tribunal Anosy tous les ans. Ce qui veut dire qu’une centaine de couples par mois sont décidés à se séparer, d’où 7 par jour. Un phénomène qui touche les jeunes de 18 à 21 ans. Cela signifie que le mariage précoce reste un grand problème dans la société malgache d’où l’augmentation du nombre de divorces actuellement. Par ailleurs, l’adultère, les coups et blessures volontaires, le non-respect de la contribution à la survie du ménage, et le problème sexuel constituent les principales causes entraînant la majorité des séparations des couples au sein du tribunal. De nos jours, la plupart des divorces concernent les jeunes mariés qui n’ont même pas dépassé deux mois de mariage. Le manque d’éducation conjugale en est la principale cause, selon Laingoniaina, Coordinatrice de l’Association Potenciel Organizing. A noter que 61% des jeunes mariés d’aujourd’hui ne possèdent que le CEPE comme diplôme, tandis qu’un tiers des filles de 15 à 19 ans sont déjà mariées, selon encore Laingoniaina. Si auparavant la plupart des cas de divorce ne concernaient que les couples avec 15 à 20 ans de mariage, actuellement, ce n’est plus le cas. Plus de 62,5% des conjoints entre 15 à 24 ans pratiquent la violence conjugale à Antananarivo tandis que 53% des femmes acceptent cela et n’envisagent même de porter plainte auprès des autorités. La violence conjugale est un problème majeur qui affecte la majorité des femmes au niveau mondial mais également à Madagascar. A noter que c’est l’une des raisons de séparation des couples au niveau du tribunal. Pour l’Association Maheri, ou Miaro ny Ankizy sy ny Vehivavy amin’ny Herisetra, les plaintes enregistrées sur la violence conjugale pour cette année est de 483. Ce chiffre a connu une hausse par rapport à celle de l’année dernière qui a été de 280. Par ailleurs, les injures, les propos blessants, les humiliations, la jalousie excessive, l’interdiction de sortie, la confiscation des revenus, les gifles, les coups et les viols sont les plus fréquentes violences existantes dans une famille malgache. En plus, elle touche tous les gens de toutes les classes sociales, sans aucune exception. C’est pourquoi, l’Association Maheri effectue le programme de réinsertion des femmes victimes de violence conjugale dans la société. Un programme qui s’étend jusqu’à leur accompagnement dans la préparation et l’élaboration des papiers de divorce au tribunal.

2. La vie au « féminin » et la santé Une nouvelle plutôt inattendue. « Santé mère – enfant : baisse du taux d’allaitement exclusif », C.R., MaLAZA, 10 août 2017, http://matv.mg/sante-mere- enfant-baisse-du-taux-dallaitement-exlusif/#more-95599. Actuellement, seules 41% des femmes pratiquent l’allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois du bébé, si ce taux était plus élevé auparavant. «C’est principalement en ville qu’une baisse est constatée», a déclaré le Pr Mamy Lalatiana Andriamanarivo, Ministre de la Santé Publique. Inversement, une augmentation du taux de malnutrition chronique est notée. Une intensification des sensibilisations à l’allaitement maternel exclusif est ainsi requise. Ce n’est qu’à partir du 6ème mois que l’allaitement doit être couplé avec d’autres aliments, jusqu’à ce que l’enfant atteigne l’âge de deux ans. L’allaitement contribue au développement psychomoteur du bébé. Non seulement il nourrit, mais il protège également le bébé.

Cela étant, dans le domaine de la « Santé : le paludisme touche des milliers de personnes », Miangaly Ralitera, L’Express de Madagascar, 4 août 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/sante- le paludisme touche des milliers de personnes/. Un responsable de l’éducation à Vangaindrano, ayant requis son anonymat, vient de signaler le décès de l’un de ses proches, atteint du paludisme. Il s’agirait d’un enfant de 12 ans habitant la commune rurale de Bevata, dans le district de Vangaindrano (Région Vato Vavy Fito. Vinany). Le décès était survenu il y a quelques jours. «Le test de diagnostic rapide a confirmé qu’il était atteint du paludisme. C’est, notamment, le retard du traitement qui a causé son décès. Il habite un village enclavé. Le personnel de santé fait défaut», a-t-il confié. 140 décès paludéens ont été enregistrés par la direction du ProgrammeNational de Lutte contre le Paludisme (PNLP), de janvier à mai, au niveau national.

Le nombre de malades notifié dans cette même période est de 220 000 personnes, majoritairement des enfants, selon la même source. Des cas sont aussi recensés dans le district d’Ambohidratrimo (Région Analamanga). « 243 victimes, entre janvier et mai, et zéro décès », indique le PNLP. Les victimes hors des centres de santé ne sont pas répertoriées. Le nombre de victimes de l’épidémie aurait, toutefois, baissé. «Le taux de morbidité palustre a diminué de 44% par rapport à celui de l’année précédente. En 2016, 260 personnes ont succombé au paludisme, les premiers cinq mois de l’année, et qua tre cent quarante, jusqu’en décembre», précise le responsable de la Statistique du PNLP. Du côté des enfants, la situation n’est pas aussi meilleure. En effet, dans le domaine de la « Santé infantile : la diarrhée fait quelques victimes », M.R., L’Express de Madagascar, 26 août 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/sante-infantile- la diarrhee fait quelques victimes/. Stéphanie, une petite fille d’un an, est exténuée par la diarrhée, qui l’a affectée depuis quelques jours. Sur le dos de sa mère, elle ne manifeste aucune réaction, ses yeux sont à peine ouverts. «Elle commence à aller mieux, mais elle n’a toujours pas d’appétit», s’inquiète sa mère, Bodo Razafindrafara, en attente d’une consultation chez un médecin d’un centre de santé de base niveau II CSB II dans la périphérie d’Antananarivo. Ce médecin a reçu trois à quatre patients par jour, victimes de diarrhée, depuis le début de cette semaine.Les enfants en sont les principales victimes. «Il faut faire attention aux puits en cette période de sécheresse. L’eau y est sale. Il faut la bouillir avant de la boire sinon, elle sinon, elle peut provoquer la diarrhée », conseille le médecin de ce CSB II. Par contre du côté des femmes, une bonne nouvelle est publiée même si elle ne concerne qu’environ soixante et onze femmes. Elles ont bénéficié d’un service, dans le cadre de la nouvelle stratégie avancée de la Maternité Sainte Fleur au sein du Centre Hospitalier Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA) de janvier au juillet. L’Ordre de Malte qui gère cette maternité a passé un accord avec neuf dispensaires autour de la capitale où se redent quotidiennement des médecins. (« Des femmes prises en charge gratuitement », L’Express de Madagascar, 26 août 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/des femmes prises en charge gratu itement/). Mais il existe une maladie, plutôt ignorée, qui commence à couvrir presque tout le pays. En effet, selon le dernier bilan, plus de 98 districts sur 112 à Madagascar sont considérés comme zones endémiques de la Filariose lymphatique. Ce qui signifie que 1% de la population dans la zone concernée est touchée par cette maladie. La Région Analanjirofo en fait partie. Financé par l’Union Européenne, Handicap International à Madagascar a organisé une campagne de prévention de la transmission de cette maladie, la lutte contre la morbidité et la prise en charge des incapacités dues à la filariose lymphatique, vers le début du mois de mars de l’année dernière. Une campagne qui a déjà pris fin le mois de Janvier dernier. Par contre, la sensibilisation continue dans toutes les régions de Madagascar.

A part les médicaments, la prévention de cette maladie est d’éliminer les eaux stagnantes et les lieux favorables à la multiplication des moustiques, tuer les moustiques et se protéger de leurs piqûres. A noter que le Lymphœdème est une maladie qui ne se guérit pas, tandis que l’Hydrocèle peut être soignée à l’aide d’une chirurgie (« Filariose lymphatique : une maladie grave mais négligée », Nampoina R., La Ligne de Mire, 26 août 2017, http://lalignedemire.mg/article/Filariose%20lymphatique- Une%20maladie%20grave%20mais%20négligée Du côté des sages femmes, la vie devient de plus en plus difficile, surtout pour celles travaillant en brousse (“Asan’ny mpampivelona : misedra olana noho ny tsy filaminana”, Pati, Tia Tanindrazana, 21 août 2017, http://tiatanindrazana.com/fahasalamana/empty_$-2017-08-21-27251.php). Les sages femmes font face aux problèmes d’insécurité dans leurs lieux de travail. Actuellement, elles sont au nombre de 3500 inscrites, réparties dans toute l’île. Mais ce nombre est insuffisant, même si les écoles spécialisées continuent la formation, selon Ralamboson Tatavy Amélie, présidente adjointe de l’Ordre des sages femmes de Madagascar. Face à l’insécurité dans le pays, l’ordre propose à ce que l’Etat assure la protection des sages femmes travaillant en brousse. En effet, la plupart d’entre elles vivent toutes seules. Ainsi, malgré leur bonne volonté pour leur travail, elles craignent pour leur vie. Et pour finir, c’est la presque quotidienne crise d’ambalavelona frappant les jeunes filles, dans la majorité du monde scolaire. Cette fois, elle a frappé en plein championnat scolaire national dans la ville de Mahajanga. Ainsi, un fait étrange s’est produit lors du démarrage du sport scolaire national dans cette capitale du Boina. Huit filles de la Région Vakinankaratra ont été atteintes de l’ambalavelona. La crise s’est produite une fois que ces filles venaient de terminer des séances de handball. Elles ont toutes affirmées qu’elles ont senti quelque chose d’étrange dans leurs corps ayant fini par les rendre amollies. La crise s’est aggravée une fois dans leurs logements vers 20 heures. Aussi, les responsables ont-ils décidé de les emmener auprès de l’église luthérienne la plus proche où plusieurs diacres leur ont mis la main. Le lendemain, tout est revenu à la normale (« Mahajanga : ankizivavy valo namonjy « sport scolaire » indray nihetsika ambalavelona », m.L., Midi Madagasikara, 23 août 2017, http://www.midi-madagasikara.mg/faits-divers/2017/08/23/mahajanga-ankizivavy-valo-namonjy- sport-scolaire-indray-nihetsika-ambalavelona/).

VIOLENCE ET ABUS BASES SUR LE GENRE (VABG)

Dans cette rubrique, seront dévoilés les différents articles sur les violences, viols, enlèvements et autres assassinats touchant des femmes. Les cas touchant des enfants sont aussi présentés dans la mesure où ils affectent la femme en tant que mère.

1. Actes de violence Les quelques actes de violence rapportés concernent surtout les femmes au foyer. Face à de tels actes, permettez nous de rapporter ici un proverbe chinois à l’égard des maris violents envers leurs tendres épouses : (« 26 août Journée mondiale du chien : un bon chien ne mord pas les poules. Un bon mari ne bat pas sa femme. Proverbe chinois » : Lakroan’i Madagasikara, 26 août 2017, http://www.lakroa.mg). On est plus que poussé à citer un tel proverbe aux maris, surtout si l’on se réfère au cas qui suit. Une dispute entre le mari et sa femme s’est terminée par la coupure à la hache du bras de cette dernière. Cela s’est passé dans un fokontany de la ville de Fianarantsoa (Région Haute Matsiatra). Selon les informations reçues des voisins, il apparaît que le couple a l’habitude de se bagarrer. Une fois que quelques uns d’entre eux ont intervenu suite à l’appel au secours de la femme, ils ont remarqué le bras sectionné de l’épouse gisant au sol. Devant le sang giclant, une partie des voisins ont maîtrisé le mari tandis qu’une partie à emmener la femme à l’hôpital. Devant un tel acte, la famille de la femme et ses enfants ont décidé de porter plainte (« Mpivady mifamono : tapaka voakapa tamin’ny famaky ny tanan’ilay ramatoa”, Tatiana R., Ino Vaovao, 23 août 2017, http://www.inovaovao.com/spip.php?article19642). Oui, leurs calvaires continuent. Il s’agit ici des « Femmes », Dépêches Orange Madagascar, 29 août 2018, http://www.orange.mg/actualite/depeches. 65% des violences envers les femmes sont des violences corporelles et le reste est classé comme étant des violences morales. Une loi sur la protection des femmes et réprimandant la violence envers les femmes est déjà prête et devrait être proposée pour adoption au niveau des deux chambres parlementaires, d’ici la prochaine session. Donc, on attend. Et cela continue…« Violences conjugales : 3 000 plaignantes en trois ans », Jemima R., MaLAZA, 28 août 2017, http://matv.mg/violences-conjugales-3-000-plaignantes- en-trois-ans/#more-96329. De 2014 à ce jour, le «Tambazotra Iadiana amin’ny Herisetra Atao amin’ny Vehivavy ao Antokantrano» ou réseau TIHAVA a reçu 3 000 plaintes formulées par des femmes qui se prétendent victimes de violences conjugales. Ces femmes se déplacent même jusqu’aux centres d’écoute où elles sont reçues par des associations et ONG. L’objectif du réseau TIHAVA est d’aider et de faciliter l’accueil et l’orientation des femmes. La Coordonnatrice du projet TIHAVA, Lydia Razafindranoro, constate davantage de liberté et d’audace chez les femmes malgaches. Si auparavant, la majorité des femmes n’osaient pas se plaindre même auprès de leurs familles ou proches et subissaient en silence, actuellement ce silence est brisé. «Aujourd’hui, les victimes de ces violences osent franchir le mur et demander de l’aide ou se plaindre auprès de ces centres d’accueil», a fait constater la coordonnatrice. De plus, l’effectif des plaignantes ne cesse d’augmenter. Les violences conjugales sont sources de traumatisme chez les enfants, en particulier

les mineurs. Renforcer la capacité des femmes, promouvoir les communications… autant de formes d’aide dispensées par le réseau TIHAVA en faveur des victimes de violences conjugales.

2. Actes de viols

Nous débutons par un article rapportant des statistiques sur le viol d’enfants. Selon les plaintes déposées au tribunal, il apparaît que le nombre de viol d’enfants mineurs a augmenté à Toamasina (Région Atsinanana). Parmi les 113 dossiers portés au tribunal entre le 12 juin et le 25 juillet dernier, 26 concernent des viols d’enfants. La plupart d’entre eux sont âgés de 15ans, une fillette est même âgée de 3 ans. Les violeurs sont des pères de famille, issus de la même famille. Il y a aussi les beaux pères et les oncles maternels (« Toamasina : betsaka ny fanolanan-jaza », Sajo, Taratra, 9 août 2017, http://www.newsmada.com/2017/08/09/tomasina-betsaka-ny-fanolanan-jaza/). Puis, actualités obligent, nous vous livrons les articles du mois relatifs aux viols d’enfants mineurs, dont certains cas se rapportent aux statistiques fournies ci- dessus. Le cas devient plus inhumain lorsque le viol est lié à la torture. C’est le cas d’une fillette à Antananarivo qui est rapporté. Une adolescente a perdu la vie suite à une horrible torture. Elle a été découverte dans un état pitoyable à Antananarivo-ville, en novembre 2016. Tortue sur torture, une fille de 13 ans a été emmenée d’urgence dans un hôpital. Elle a été découverte très fatiguée et presque inconsciente dans la rue de la grande ville. Elle a succombé à ses peines quelques jours après, selon le rapport de Florence Boivin-Roumestan, présidente de la Fondation canadienne Justice et équité. « Elle était dans un état physique inimaginable, lle respirait à peine et était sous système respiratoire assisté. On l’a sortie de l’hôpital, alors que son état ne s’améliorait pas. Elle a succombé quelques jours après », se remémore-t-elle du fait. C’était lors de la célébration de la journée internationale contre la traite des êtres humains. Cette experte internationale contre le trafic humain soupçonne que cette fille a été une esclave sexuelle. « La victime a eu des traces qui ressembleraient être laissées par des chaines, autour de la cheville et du poignet. Un jour, je lui ai prise dans mes bras pour lui donner confiance. Elle m’a alors révélé qu’elle a été victime de viol », rajoute-t-elle. Et un avocat travaillant au sein de cette association d’ajouter que « cette fille nous a confié qu’elle a été enfermée dans une chambre et qu’elle a été violée à plusieurs reprises ». « Trafic humain : une fillette succombe à une torture », Miangaly Ralitera, L’Express de Madagascar, 2 août 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/trafic-humain-une-fillette-succombe-a- une-torture/

Dans l’île de Nosy Be (Région Diana), les cas de viol ne cessent de faire des échos. Un homme vient d’être condamné à perpétuité. Sanction exemplaire. Les juges de la Cour criminelle de Nosy Be ont tranché sur le sort d’un homme qui a violé la petite fille de sa femme. Il est condamné à perpétuité.Ce verdict est tombé, mardi, selon le rapport du Réseau de protection de l’enfant(RPE) à Nosy Be. «Les juges ont annoncé que de telles violences sont inadmissibles, surtout que l’auteur est sensé être le tuteur de l’enfant », rapporte ce réseau dans un communiqué. La mère n’a pas réclamé d’amendes. Elle a juste demandé à ce que ce violeur écope de la sanction qu’il mérite», précise Sousanah Yahyah, responsable du service de district du ministère de la Population, de la protection de l’enfant et de la promotion de la femme à Nosy Be. La victime n’est âgée que de 9 ans. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) a soutenu la famille dans la prise en charge. «Son état de santé commence à s’améliorer, depuis. Il est, toutefois, constaté que ce viol l’a psychiquement troublée», enchaine la source. « Protection de l’enfant : prison à perpétuité pour un violeur », Miangaly Ralitera, L’Express de Madagascar, 3 août 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/protection-de-lenfant- prison a perpetuite pour un violeur/ Puis, suit une série d’articles, toujours sur les viols de petites filles. A Sakaraha (Région Sud Ouest), une fillette de 13 ans accouchait d’un triplé après avoir été violée (« Sakaraha : ankizivavy 13 taona voaolana dahalo, teraka kambana telo”, Eric Manitrisa, Moov Actualités, 3 août 2017, http://www.moov.mg/actualiteNationale.php?articleId=940644). Elle a accouché de 3 bébés composés de garçon et de filles dans la ville de Sakaraha. Les bébés sont en bonne santé même si la jeune mère a eu des difficultés. Cette jeune fille a été victime d’une attaque de dahalo (bandits) le mois de novembre 2016. Après l’attaque, elle fut enlevée comme otage, et fut violée par le fils du chef des bandits et gardée en otage pour être la femme de ce dernier. Vers le mois de juillet dernier, comme la fille était sur la voie d’accouchement, les bandits l’ont remise à sa famille. C’est là que sa mère a décidé de l’emmener à Sakaraha pour l’accouchement. “Inceste : il viole et tue sa petite fille”, Mparany, La Nouvelle, 11 août 2017, http://www.newsmada.com/2017/08/11/inceste-il-viole-et-tue-sa-petite-fille/.

Enfin, deux hommes âgés de 52 et de 37 ont été arrêtés par la gendarmerie d’Ambohimangakely (banlieue Est de la Capitale). La recherche a duré plus d’une année, notamment pour le vieil homme de 52 ans accusé d’avoir violé sa petite fille de 4 ans, viol suivi d’un meurtre ( « Ambohimangakely : naolany avy eo novonoiny ny zafikeliny efa-taona », m.L., Midi Madagasikara, 11 août 2017, http://www.midi-madagasikara.mg/faits-divers/2017/08/11/ambohimangakely-naolany- avy-eo-novonoiny-ny-zafikeliny-efa-taona/ Terminons avec l’histoire de cette fillette de 2 ans qui l’a échappé belle. “Matsiatra Ambony : zazavavikely roa taona naratra mafy ahiana ho naolan’ny rainy”, Tatiana R., Ino Vaovao, 29 août 2017, http://www.inovaovao.com/spip.php?article19683. La mère est rentrée chez elle où elle a laissé se petite fille de 2 ans avec son père. Grande fut sa surprise en entendant les cris de la fille. Plus grande encore fut sa surprise en voyant le bas ventre de sa fille en sang. Et elle n’en revenait pas encore lorsqu’elle a constaté l’absence de son époux. Avec l’aide des voisins, la fillette a été amenée à l’hôpital. Il s’est avéré qu’elle a subi un viol, et les soupçons allèrent directement au père qui n’était pas encore rentré. L’affaire fut donc portée auprès des autorités. Cela s’est produit dans une commune de Fianarantsoa (Région Matsiatra Ambony).

3. Actes d’enlèvement L’unique enlèvement de femmes se rapporte toujours aux dahalo (bandits de grands chemins). Il s’agit d’un nouveau mode opératoire de leur part. 80 bandits détiennent toujours deux otages prises dans la Commune rurale de Mandrosonoro, 140km à l’ouest de la ville d’Ambatofinandrahana (Région Matsiatra Ambony). Les malfrats munis de fusils de chasse et d’armes blanches se sont emparés de 600 têtes de zébus dans cette zone. 19 gendarmes issus de la brigade de Mandrosonoro et d’autres éléments du Peloton mobile porté (PMP) d’Ambatofinandrahana se sont lancés à la poursuite des dahalo. Au moins quatre vols de bœufs ont été perpétrés dans le district d’Ambatofinandrahana en une semaine, y compris la commune de Mandrosonoro. « Les dahalo optent pour une stratégie infernale ces derniers temps, qui est le Firambany en terme local, ou enlèvement. Cette modalité nouvelle devient maintenant courant dans le vol de bœufs », a souligné un fonctionnaire dans cette localité. « Mandrosonoro : deux femmes otages des dahalo », Hajatiana Léonard, L’Express de Madagascar, 9 août 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/mandrosonoro-deux-femmes-otages- des-dahalo/

4. Meurtres et assassinats à l’endroit des femmes La mort de deux femmes, dont l’une est enceinte, de par les coups portés par leurs maris sont rapportés en premier au titre du mois. La première s’est déroulée en pleine ville d’Antananarivo (« Un conflit conjugal vire au meurtre », L’Express de Madagascar, 8 août 2017, http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/un conflit conjugal vire au meurtr e/).Un conflit conjugal s’est soldé par un homicide sur une falaise du côté de la falaise de Manakambahiny. Le mari ayant accusé sa femme d’être infidèle à cause d’un appel téléphonique a fini par la pousser dans le ravin. La victime a fait une chute de 15 mètres en contrebasn et est morte sur le coup. Le meurtrier a été arrêté et écroué à Antanimora après l’enquête. Il s’était dopé avant de tuer sa femme ( “Manakambahiny ambony : laharana finday no namonoan- dRangahy ny vadiny tany anaty hantsana”, T.M., Midi Madagasikara, 8 août 2017, http://www.midi-madagasikara.mg/faits-divers/2017/08/08/manakambahiny-ambony- laharana-finday-no-namonoan-drangahy-ny-vadiny-tany-anaty-hantsana/).

La seconde, une jeune mère enceinte de 3 mois, fut également tuée par son mari. Elle est ainsi morte à cause des coups et blessures continues qu’elle ne cessait de recevoir. Les voisins ont affirmé que le couple ne cessait de se bagarrer. Seulement, pour respecter leur intimité, il n’y a eu aucune intervention. Dès que le mari a constaté que sa femme venait de mourir, il a pris la fuite et reste introuvable. Le couple vivait dans leur maison d’Ankadikely (banlieue Ouest de la Capitale). “Ankadikely Ilafy : renim-pianakaviana bevohoka maty nodarohan’ny vadiny”, Avotra Isaorana, Ino Vaovao, 2 août 2017, http://www.inovaovao.com/spip.php?article19505

Terminons avec ce tragique cas de « Malaimbady », Orange Depêches Madagascar, 31 août 2017, http://www.orange.mg/actualite/depeches. Lundi 28 aout dernier, une bande de dahalo a attaqué un village de la Commune de Malaimbandy (Région Menabe). Ces dahalo voulaient que la population leur livre les zébus disponibles du fokontany. En attendant, ils ont pris 6 femmes en otage. L’une de ces dernières a perdu la vie en capture. Après affrontement, entre d’une part, les éléments de la gendarmerie aidés par les fokonolona locaux, et d’autre part, les dahalo, un de ces dahalo a été abattu par balle. Les 5 otages ont pu être libérées mais le reste de la bande a pu prendre la fuite.

5. Meurtres et assassinats à l’endroit des enfants Dans cette rubrique, les cas soulevés par les journaux sur l’assassinat d’enfants concernent différents cas. Il y a en premier lieu le cas du père de famille ayant entraîné la mort de sa fillette de 2 mois lors d’une bagarre avec sa femme (voir InformELLe juillet 2017). Il a été remis en prison en attendant son procès. Quand il a connu que la petite fille a perdu la vie, il s’est immédiatement enfui. Le recherche a été engagée, d’où son actuelle arrestation (“Androndra : Rangahy namono ny zanany roa volana, nadoboka am-ponja”, m.L., Midi Madagasikara, 5 août 2017, http://www.midi-madagasikara.mg/faits- divers/2017/08/05/androndra-rangahy-namono-ny-zanany-roa-volana-nadoboka-am-ponja-2/ ). A Soanierana Ivongo (Région Analajirofo), une scène tragique s’est déroulée au marché. Un bébé d’environ 18 mois a été tailladé au couteau par un homme atteint d’une maladie mentale. Devant un tel acte, la population s’est mise à tabasser le fou jusque à ce que mort s’ensuive (« Soanierana Ivongo : matin’ny fokonolona ilay adala namira zaza tamin’ny antsy », Tatiana R., Ino Vaovao, 8 août 2017, http://www.inovaovao.com/spip.php?article19543). Et dans un village de la Région Itasy, une attaque meurtrière de dahalo a eu lieu dans la Commune d’Imerintsiatosika. Deux villages différents en ont été les victimes, et deux habitations ont été attaquées. Une petite fille a été la victime des bandits (« Asan-dahalo mahery vaika : tokantrano miisa efatra indray voatafika, zazavavikely iray voatifitra », Tatiana R., Ino Vaovao, 9 août 2017, http://www.inovaovao.com/spip.php?article19554 ).

ACTIONS EN FAVEUR DES FEMMES 1. Assistance sur le plan médical « SMAM 2017 : les mères, tiraillées entre maternité et vie active », Luz R.R., Midi Madagasikara, 11 août 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/societe/2017/08/11/smam-2017-les-meres-tiraillees-entre- maternite-et-vie-active/. Dans le cadre de la Semaine mondiale de l’Allaitement maternel (SMAM 2017), une conférence-débat a été organisée à l’INSPC. Elle vise à promouvoir l’allaitement maternel jusqu’à deux ans incluant une exclusivité jusqu’à six mois, dont le taux est en chute libre depuis 2003. L’allaitement maternel jusqu’aux deux ans du jeune enfant est plébiscité à Madagascar et recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), car elle permet entre autres de lutter contre la malnutrition dans les 1000 premiers jours de l’enfant. Sa tendance à la baisse résulte de facteurs contingents. Toutefois, elle s’explique surtout par une plus grande insertion professionnelle des femmes-dans la pratique, difficilement conciliable avec l’allaitement exclusif- ; le respect du droit d’allaitement au travail qui n’est pas encore totalement effectif à Madagascar ; et la concurrence de la commercialisation des substituts du lait maternel dont la stratégie marketing est on ne peut plus poussée. Pour promouvoir l’allaitement maternel, des efforts ont été entrepris, notamment en ce qui concerne la promotion du droit à l’allaitement au travail et l’application du code national de commercialisation des substituts du lait maternel. Un coin « allaitement » a par exemple été inauguré au sein du Ministère de l’Emploi, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. Parmi l’assistance, Tiana, mère de famille a proposé l’extension du congé maternel à six mois ; pour permettre aux mères actives d’allaiter leurs enfants dans des conditions optimales. Mieja V. Rakotonarivo, DG de Nutri’Zaza y a répondu en disant que dans cette entreprise, les congés maternels peuvent durer jusqu’à sept mois, selon la demande des employés. La Directrice de l’Inspection du Travail de souligner que : « Cela se tient à l’étranger, mais demeure peu évident à Madagascar, vu la précarité de la situation économique du pays, alors que les femmes font partie intégrante de la population active. Toutefois, l’Inspection du Travail encourage l’allaitement maternel et effectue assidûment un contrôle du respect du droit à l’allaitement des femmes actives. » 2. Assistance sur le plan social Sur le plan social, on parle surtout des enfants. Même la célébration de la journée pour la femme africaine a été consacrée à l’éradication du mariage précoce des filles du continent. Pour Madagascar, depuis l’année 2007, l’âge pour le mariage est de 18 ans aussi bien pour la fille que le garçon, alors qu’il était de 14 ans pour la fille (“Andro iraisam-pirenena ho an’ny vehivavy afrikana : tsy tokony hampanambadiana aloha ny ankizivavy”, Vony, Taratra, 1 août 2017, http://www.newsmada.com/2017/08/01/andronny-vehivavy-afrikanina- tsy-tokony-hampanambadiana-aloha-ny-ankizivavy/).

Ainsi, et encore une fois on parle de la « Lutte contre la malnutrition : une aide alimentaire pour 1107 enfants », Nampoina. La Ligne de Mire, 14 août 2017, http://lalignedemire.mg/article/Lutte%20contre%20la%20malnutrition- Une%20aide%20alimentaire%20pour%201107%20enfants. Plus de 1107 enfants de la Région Anosy ont bénéficié d’une aide alimentaire de la part du Departement for international Development ou Dfid. Ceci entre dans le nouveau plan d’action de lutte contre la malnutrition aigüe modérée dans la partie Sud de Madagascar. Afin de renforcer la prévention de ce phénomène, mais également de traiter les enfants atteints par la malnutrition, le Dfid avec l’aide des représentants de l’Unicef et de l’ONN ont fourni une supplémentation nutritionnelle auprès de 1107 enfants dans la Région Anosy. C’était des sachets d’alimentation à base de cacahuètes, sucre, protéine de soja et du lait. Chaque enfant reçoit ces sachets de compléments nutritionnels toutes les deux semaines, selon le responsable.

Des enfants vulnérables, nous en trouvons presque à chaque coin de rue à Madagascar ; et il ne s’agit pas d’une hyperbole ! Cependant, des structures d’accueil, d’accompagnement et de réinsertion existent déjà, à l’instar de l’Akany Avoko à Ambohidratrimo (Région Analamanga) qui en accueille 130 (« Enfants vulnérables : un peu de soleil avec Madagas’cœur », Luz R.R., Midi Madagasikara, 30 août 2017, http://www.midi- madagasikara.mg/societe/2017/08/30/enfants-vulnerables-un-peu-de-soleil-avec-madagascoeur/).

Pour aider ces enfants en détresse à accéder peu à peu vers le développement personnel et l’épanouissement, le centre a besoin d’appuis divers, au niveau local, national et parfois même international. Depuis le 17 août jusqu’au 8 septembre, deux jeunes étudiantes savoyardes de l’INSEEC de Chambéry y réalisent un projet solidaire pour « apporter un peu de joie dans le quotidien de ces enfants» selon les dires d’Anna et de Mathilde, les porteuses du projet intitulé « Madagas’cœur » ; pour signifier que cette initiative vient du cœur. Figurent au programme : l’innovation de salle de jeux, la distribution d’habits et des ateliers artistiques, allant de l’expression corporelle, au chant, en passant par les arts plastiques dont la réalisation d’une installation artistique collective constituée de murs de mains, de collage et de peinture. Notons qu’Anna et Mathilde ont pu compter sur la collaboration massive des sculpteurs d’Ivato et d’Ambohidratrimo dans la réalisation des jeux en bois offerts aux 130 pensionnaires du centre. D’un point de vue personnel, les deux jeunes femmes ont salué l’esprit détendu et jovial avec lequel les Malgaches, surtout les enfants, font face à la vie. Visiblement, elles apprécient le « moramora » malgache.

PERSPECTIVES POUR LE FUTUR Comme pour les autres mois, peu d’articles ont été rapportés par la presse sur les sujets liés, de près ou de loin, aux perspectives pour le futur de la femme et/où de son enfant. Cela étant, la Plateforme nationale des femmes, développement durable et sécurité alimentaire (PNFDDSA) définit ses actions prioritaires. Cela à l’issue d’un atelier de cinq jours à Antananarivo. Cinq démarches ont été avancées, à savoir : le rôle et la contribution de la femme rurale dans le développement durable de sa localité et de sa région, la valorisation de leurs activités, assurer la sécurité alimentaire des ménages par la promotion de projets agricoles, d’élevage et halieutiques, tout cela en misant sur la qualité des produits en visant l’exportation (« Plateforme nationale des femmes : définition des actions prioritaires », Sera R., Les Nouvelles, 26 août 2017, http://www.newsmada.com/2017/08/26/plateforme-nationale-des-femmes-definition-des-actions- prioritaires/). Les articles qui suivent reviennent à des problèmes intéressant les jeunes, mais qui intéressent en haut lieu les femmes en tant que mères. Vient en premier lieu le chômage des jeunes :« Emploi : 98% des jeunes dans le secteur informel », Régis Kabary, Madagascar Tribune, 1 août 2017, http://www.madagascar- tribune.com/98-des-jeunes-dans-le-secteur,23160.html. L’on ne cesse de marteler que le taux de chômage à Madagascar est l’un des plus bas au monde. Une réalité certes mais qui en cache une autre. En effet, être chômeur selon le Bureau International du Travail (BIT) signifie « être sans emploi mais en cherche un ». Seulement 4% des Malgaches entrent dans cette définition, d’où le taux de chômage faible. La réalité est que parmi ceux qui possèdent un travail, pas moins de 80% se trouvent en situation de sous-emploi, c’est-à-dire travaillant en dessous de leurs qualifications. La situation est encore plus alarmante pour les jeunes. En effet, selon les chiffres officiels, 97,2% des jeunes occupés, et non travailleurs, se trouvent dans le secteur informel. Contraints par le faible revenu des ménages et par l’accès limité à l’éducation ou aux études supérieures puis par le manque d’offre dans le secteur de l’emploi, les jeunes préfèrent donc se réfugier dans le secteur informel et ce dès leur plus jeune âge. Pourtant, en majorité, ces 97,2% ne constituent que des ressources en main d’œuvre. Le secteur informel ne contribue également pas forcément au développement. La situation est plus que préoccupante. Après la publication des résultats des examens du BEPC et du Baccalauréat, des articles ont mentionné que des professionnels et autres parents ont avancé que les mauvais résultats sont imputables à Facebook. Ainsi, « mieux vaut prévenir que guérir », car le monde digital est devenu un univers à risques surtout pour les mineurs. Il faut donc trouver des moyens pour pouvoir mieux les protéger des dangers auxquels ils s'exposent. Tel est le grand défi du Congrès international sur les mineurs et l'Internet qui se déroulera du 3 au 6 octobre prochain à l'Université pontificale grégorienne. Pour le cas de Madagascar en particulier, les jeunes mineurs malgaches manipulent facilement l'Internet. Et ils peuvent y accéder sans aucun contrôle parental, vu que les responsables des cybercafés ne les prennent pas en charge. Tant que ces enfants arrivent à payer leur consommation, cela leur suffit amplement. Ainsi, les sites consultés ne constituent pas un problème pour les cybercafés. Pourtant, nombreux sont les jeunes qui usent du réseau pour se faire de l'argent en se prostituant ou en faisant du « hacking » ou du service de piratage. Et pour les réseaux sociaux, les jeunes ne réfléchissent pas aux impacts de leurs actes surtout que la plupart d'entre eux y exposent leur vie sans aucun scrupule. De ce fait, certains malfaiteurs en profitent.

De ce congrès résultera une « déclaration sur la dignité des mineurs dans le monde digital ». Ce congrès aidera surtout la société à prévenir les différents dangers ainsi qu'à préserver les prochaines générations (« Internet : un congrès pour une meilleure protection des mineurs », Rova R., La Vérité, 17 août 2017, http://www.laverite.mg/economie/item/4328-internet-un-congrès-pour-une-meilleure- protection-des-mineurs.html