MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ------UNIVERSITE DE TOLIARA ------

FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES ------

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ------

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Mémoire de Maîtrise

ZINA Florence Présenté par Mlle Soutenu publiquement : le 13 juin 2010 Devant la commission d’examen composée de :

Président : Docteur MANJAKAHERY Barthélemy

Directeur : Docteur JAOFETRA Tsimihato Examinateur : Monsieur SOLO Jean Robert Date de soutenance : 13 Juin 2010

Année Universitaire : 2009 ---2010 Table des illustrations

Liste des cartes : - 1. Présentation générale de l’ex-province de Toamasina ...... 4 - 2. Localisation de la ville et du Bazar Be de Toamasina ...... 7 - 3. Infrastructures de transport dans la région d’Atsinanana ...... 17 - 4. Répartition des cours d’eau dans l’ex-province de Tamatave ...... 21 - 5. Répartition des zones de ravitaillement en produits d’origine végétale – ex-province de Tamatave ...... 27 - 6. Principales zones d’approvisionnement local en fruits ...... 28 - 7. Localisation des zones enclavées de Tamatave à Antananarivo ...... 55

Liste des schémas : - 1. Répartition des activités commerciales au Bazar Be ...... 8 - 2. Distribution directe ...... 14 - 3. Distribution indirecte courte ...... 14 - 4. Distribution indirecte avec deux intermédiaires ...... 15 - 5. Distribution indirecte longue avec plusieurs intermédiaires ...... 15 - 6. Circuit commercial général des produits d’origine végétale ...... 16

Liste des figures : - 1. Nombre de jours des pluies pour l’année 2004 ...... 11 - 2. Evolution pluviométrique mensuelle pour l’année 2004 ...... 11 - 3. Répartition des vendeurs du Bazar Be par groupe ethnique ...... 23 - 4. Comparaison des prix de viande de bœuf et de porc ...... 42 - 5. Pourcentage des cheptels bovin et porcin en 2003 ...... 42 - 6. Evolution des cheptels bovin et porcin entre 2001 et 2003 ...... 44

Liste des photos : - 1. L’ancien Bazar Be de Toamasina, situation de 1900 ...... 9 - 2. Transport de litchis à la ville par chariot ...... 18 - 3. Des litchis en abondance sur le marché à partir de novembre ...... 31 - 4. Entassement des fruits du cocotier sur une table (à gauche) et exposition des litchis, bananes,…à la face opposée ...... 32 - 5. Vente des légumes a l’intérieur du Bazar Be ...... 36 - 6. Une viande de bœuf étalée sur une table et prête à être vendue ...... 43 - 7. Un boucher vendant de la viande de porc ...... 43 - 8. La vente de poissons et de crevettes, une activité réservée aux femmes ...... 47

i - 9. Ankajobe en rabane pour les hommes (tissu de raphia) ...... 49 - 10. Ankajobe en rabane pour les femmes...... 49 - 11. Exposition des objets d’art en penja – sobika (tente), tsihy (natte) et autres aux Bazar Be ...... 52 - 12. Vente de vannerie fine en raphia : sac à dame, chapeau, tabouret, etc...... 52 - 13. Produits manufacturés en provenance de la Chine ...... 52

Image : - 1. Localisation et limite du Bazar Be ...... 8

Liste des tableaux : - 1. Données climatiques de Toamasina en 2004 ...... 11 - 2. Pourcentage des groupes ethniques vendeurs au Bazar Be ...... 22 - 3. Répartition des tickets en fonction des produits vendus au Bazar Be ...... 24 - 4. Zones d’approvisionnement en fruits suivant les périodes de l’année ...... 26 - 5. Récapitulation sur les produits maraîchers offerts sur le marché ...... 37 - 6. Prix de la viande de bœuf et du porc par catégorie en 2008 ...... 41 - 7. Evolution des cheptels bovin et porcin entre 2001 et 2003 ...... 44 - 8. Variation des prix de volailles ...... 45

ii SOMMAIRE

Table des illustrations ...... iii

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

CHAPITRE I : PRESENTATION GLOBALE DE TOAMASINA ...... 3

I.1- DONNEES HISTORIQUES ET GEOGRAPHIQUES ...... 3

I.2- INFLUENCE CLIMATIQUE SUR LA DYNAMIQUE ECONOMIQUE ...... 10

CHAPITRE II : COMPOSANTS DU RESEAU COMMERCIAL ...... 13

II.1- DISTRIBUTION DES PRODUITS ...... 13

II.2- MOYENS DE TRANSPORTS ...... 16

II.3- ACTEURS DU MARCHE ...... 22

CHAPITRE III : PRODUITS D’ORIGINE VEGETALE offerts sur le marche ...... 26

III-1- FRUITS ...... 26

III.2- LEGUMES ...... 33

III.3- CEREALES ...... 38

III.4- TUBERCULES ...... 39

CHAPITRE IV : PRODUITS D’ORIGINE ANIMALE, OBJETS D’ART ET MARCHANDISES GENERALES OFFERTS SUR LE MARCHE ...... 41

IV.1- PRODUITS D’ORIGINE ANIMALE ...... 41

IV.2- OBJETS D’ART ...... 48

IV.3- MARCHANDISES GENERALES ...... 51

CHAPITRE V : PROBLEMES RELATIFS AU SYSTEME COMMERCIAL ET ELEMENTS DE REPONSES ...... 53

V.1- PROBLEMES RELATIFS AU SYSTEME COMMERCIAL ...... 53

V.2- ELEMENTS DE REPONSES...... 59

CONCLUSION GENERALE ...... 62 BIBLIOGRAPHIE ...... 65

iii INTRODUCTION GENERALE

La recherche sur la géographie du Bazar Be de Toamasina s’inscrit dans le cadre de la géographie économique. Elle s’oriente vers la connaissance de ce milieu qui n’a pas encore fait l’objet d’une étude de ce genre. Ce travail donne suite aux recherches effectuées sur différentes régions malgaches : Antsiranana par JAOFETRA (1986), Ankazobe par TIBAVY (2003), Sambirano-Ambanja par JAOFETRA (2006), Majunga par ANZILAINE (2007), Morondava par SYLVIA (2009), etc.

Le marché est un lieu de rencontre et d’échange des biens entre les vendeurs et les acheteurs. Cette définition ne tient pas compte des éléments situés en dehors du marché. Dans le souci d’obtenir des résultats ayant une dimension régionale, nous allons essayer d’associer les paramètres internes et externes pouvant influencer directement ou indirectement la dynamique commerciale du Grand marché de Toamasina (Bazar Be).

Le Bazar Be a été choisi suivant son contexte socio-économique. Toamasina est la deuxième agglomération urbaine de . Il est la capitale économique de la Grande île. Cette ville a acquis une importance, tant par le dynamisme du marché dans la région Atsinanana que par la mobilisation des produits les plus divers, les déplacements des populations, des marchands et des opérateurs économiques ainsi que des clients. A part le port international, le Grand marché de Toamasina constitue, en quelque sorte, la plaque tournante du développement économique de la région. Il reçoit la visite de divers groupes ethniques et des personnes de nationalité étrangère dont le rôle mérite d’être connu.

Toamasina est depuis longtemps alimenté en produits locaux par la région Atsinanana. Les jours de fête, la ville fait appel, pour le ravitaillement en vivre de sa population, à des fournisseurs d’origines diverses. Cette demande semble connaître une croissance au fur et à mesure que le nombre d’habitants augmente dans un contexte de progression d’occidentalisation. A l’origine, Bazar Be aurait assuré principalement le ravitaillement en aliment des coopérants français ou des colons et des hommes riches. Aujourd’hui, il semble avoir dépassé sa capacité

1 d’accueil en matière de clients et de vendeurs. Par ricochet, d’autres points de vente se sont installés dans la ville sans qu’on puisse évaluer les impacts. Face à cette situation, il convient de s’interroger d’abord sur le passé du Toamasina avec son Grand marché et réfléchir par la suite sur le réseau commercial : la manière dont sont distribués les produits depuis le lieu de production jusqu’à la destination finale, les moyens utilisés pour les acheminer, les acteurs qui interviennent et la nature des produits commercialisés. L’objectif est de dégager, à travers ces éléments de la problématique, les paramètres empêchant le développement du système commercial (dont fait partie le Bazar Be) pour pouvoir y remédier. Ici, il s’agit de cerner les limites de la capacité du Bazar Be à satisfaire les besoins de la population.

Pour mieux répondre à la problématique posée et atteindre l’objectif fixé, nous avons consulté des documents relatifs à notre thème dans les bibliothèques de Tamatave (bibliothèque municipale et universitaires, aumônerie catholique,…) et Toliara (bibliothèque TSIEBO CALVIN, du Département de Géographie et d’Histoire, de l’Alliance Française,…). Des personnes ressources (vendeurs, clients du marché, paysans, etc.) ont étés enquêtées. Les discussions étaient orientées sur le circuit commercial, les lieux de provenance des produits, les problèmes de production,… Nous avons visité différents bureaux pouvant apporter des renseignements substantiels pour notre recherche. Il s’agit, par exemple, des ceux de l’INSTAT, du Domaine, de la Région Atsinanana, etc. La confrontation des données documentaires à celles des enquêtes a permis d’apporter quelques réponses à la problématique posée précédemment.

Ainsi, ce travail comprend cinq chapitres. Le premier est consacré à la présentation globale de Toamasina. Vient par la suite les composants du réseau commercial. Ceux-ci ont un rapport direct avec les chapitres III et IV traitant les produits offerts au Bazar Be. Enfin, le chapitre V analyse les problèmes relatifs au système commercial tout en essayant d’apporter des éléments de réponse.

2 CHAPITRE I :

PRESENTATION GLOBALE DE TOAMASINA

Dans ce chapitre, nous allons essayer de fournir des données historiques et géographiques de Toamasina et de Bazar Be. Viendra par la suite l’influence du climat sur la dynamique économique de la région.

I.1- DONNEES HISTORIQUES ET GEOGRAPHIQUES

La ville de Toamasina se caractérise par certaines conditions historiques et naturelles auxquelles la société s’attache pour comprendre le passé et assurer son développement.

I.1.1- Toamasina : une ville et une histoire

Toamasina est à 250 km au Nord-Est d’Antananarivo. Il se localise au 18°07’ de latitude Sud et 49°24 de longitude Est su r une altitude de 5 à 6 m. L’ex- province couvre 71 237 Km 2 de surface. Par rapport aux cinq autres provinces, elle occupe la quatrième position en terme de superficie derrière Fianarantsoa (100 671 km 2) – carte 1.

La ville de Toamasina comptait environ 450 000 habitants en 2009. Avec l’avènement de DYNATEC ou SHERRIT, la population urbaine n’a pas cessé de croître puisqu’elle était estimée à 300 000 habitants en 2006 1.

Jusqu’à présent, l’histoire de Toamasina est encore assez mal connue. Nous nous sommes donc contenté des versions orales recueillies auprès des notables malgaches. Les renseignements que nous avons recueillis portent surtout sur l’origine du mot « Tamatave ».

1 Données recueillies auprès de la Région Atsinanana

3

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E E UU S : 43 042 km2 UU QQ III BB BB MM MM AA A 650km Z ZZ OO OO MM 1270 MM 1270

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FIANARANTSOAFIANARANTSOA m 470 k 470 0 3 8 N S : 100 671km2 E

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Source : BD 500 de Madagascar 0 200 400 Réalisation : FLORENCE 01/06 Kilomètres LEGENDE

Chef-lieu de l'ex-province

Zone d'étude

Limite de l'ex-province

Carte 1. Présentation générale de l’ex-province de Toamasina

4

Les Betsimisaraka constituent le groupe ethnique autochtone de Toamasina. Ils forment une unité notoire dans l’ensemble, mais une diversité dans les détails, entre le Sud, le Centre et le Nord. C’est un peuple très indépendant mais ouvert parce qu’il redoute l’inceste.

Au début, il n’y avait que quelques cases en falafa sur pilotis construites à base des matières locales. Toamasina est bâti sur des terrains, parfois parsemés de petits lacs ou de marécages où abondaient des moustiques qui causèrent la mort de nombreux européens, d’où l’expression : « Tamatave, tombeau des européens ». Tamatave était longtemps dominé par des pirates vazaha , ce mot serait d’origine indonésienne « Bazahlauts » (étranger). Ces pirates s’y sont établis et ont épousé des femmes autochtones. Leurs descendants sont devenus des princes ou des rois. En 1710, un métis du nom de RATSIMILAHO ou RAMAROMANOMPO, fils du pirate THOMAS WHITE et de RAHENA fut proclamé Roi des Betsimisaraka.

D’où vient le mot « Toamasina » ?

Chacun donne sa version plus ou moins fantaisiste. Tous les Betsimisaraka s’accordent pour dire « Toamasiñy », Toamasiñy ou Toamasina , pour désigner cette même ville. D’après les anciens, Toamasina vient du nom d’un navigateur (pirate) appelé TOM ou THOMAS WHITE, prononcé Tama . Celui-ci épousa RAHENA et donna naissance à RATSIMILAHO. RAHENA était une Betsimisaraka de Fénérive-Est, descendante des Zafindramisoa. L’histoire s’est passée aux 18 e siècle ; à l’emplacement actuel de la Bank Of Africa (B.O.A) dans le quartier d’Ampasimazava, autrefois Comptoir National d’Escompte de Paris, près de la Messagerie Maritime et de la Place Bien Aimé. Sur cette place, se trouve un autel de sacrifice ou fisôkiñy , très ancien, non loin des tombeaux des Zafindramazava.

Ce lieu cultuel portait le nom d’Ambodihasiñy et juste à côté se trouvait l’entrepôt de THOMAS WHITE. Cet ancien pirate était devenu célèbre auprès des Betsimisaraka grâce à sa femme RAHENA. Il était très riche et avait beaucoup de travailleurs et peut-être aussi des esclaves. Il possédait des armes à feu, des marchandises, entre autres de l’alcool comme le rhum, le vin, etc. Le lieu où

5 TAMA était enterré finit par porter son nom : Ambodihasiñ’iTama, en anglais « Tama-Hasin’s », malgache « Tamasiñy », devenu plus tard Toamasina ou Toamasiñy.

C’est là qu’on immolait des bœufs en guise de sacrifice. On distribuait de l’alcool aux assistants à la cérémonie. Chaque fois, les distributeurs de boissons disaient : « Taho masiñy , Taho-matavy ». Selon les malgachisants, le mot « taho » vient du verbe « mitaho », servir à boire ; « tahomasiñy » qui signifie boire du sacré. C’est un souhait, en quelque sorte, que le serveur adresse aux invités à chaque fois qu’il offre à boire. L’expression « Tahomasiñy » a donc donné le nom de TOAMASIÑY ou TOAMASINA.

Certains récits informent que ce sont les Merina qui ont donné le nom de Toamasina quand ils ont goûté, pour la première fois, l’eau de mer de Toamasina : « Toa masina izy izany ! » (On dirait que c’est salé !). D’autres affirment que ce nom vient de « toaka masina » (alcool salé) car les manutentionnaires, après avoir volé une quantité suffisante de boisson alcoolique dans un fût, y ajoutaient de l’eau de mer pour faire le plein. Toamasina veut dire alors : « alcool salé ».

I.1.2- Contextes géographique et historique du Bazar Be

Le Bazar Be a vu le jour à Toamasina vers 1840. Il se trouve dans le quartier d’Ampasimazava appartenant à l’arrondissement d’Ambodimanga qui se localise à 18°6’de latitude Sud et 49°23’36’’ de lo ngitude Est. Du point de vue administratif, il est limité à l’Est par le Boulevard Joffre, à l’Ouest par la Rue Des Hovas, au Nord par la Rue Amiral Billard et au Sud par la Rue de Bertho. Le grand marché se trouve juste à un pas près du Boulevard Ratsimilaho qui mène vers le port de Toamasina (carte 2 et image 1).

Situé au bord de la mer, le quartier d’Ampasimazava est occupé par des riches. Il est un quartier des Réunionnais et des colons qui ont implanté le Bazar Be juste à leur voisinage. Les anciens bâtiments administratifs y ont été construits. Toamasina était divisé en deux parties : le quartier des riches et le quartier des

6 N

B S 18°09’26.1’’

OCEAN INDIEN

E 49 °24.54.9’’

Source : TYSSEUR, 1987 0 20 0 40 0 m Légende : B : Espace du Bazar Be : Bâtiment public : Phare

Carte 2. Localisation de la ville et du Bazar Be de Toamasina

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signy de Tas Lattre hal De Maréc Rue Du Source : Google earth Image : satellite NOAA Interprétation : FLORENCE

Image 1. Localisation et limite du Bazar Be pauvres. Le quartier des riches se limite au boulevard de l’OUA, à la Mairie et le quartier des pauvres se situe à l’opposé. En d’autres termes, les riches s’installaient dans les quartiers résidentiels comme Ampasimazava bordés par l’Océan Indien, tandis que les pauvres occupaient les quartiers peu considérés. Le plan du marché est conçu de telle sorte à accueillir divers usagers (schéma 1) : les vendeurs de poissons, les fleuristes, etc.

HOTELSPOISSONS APPAREIL REPARATION TAILLEURS ELECTRO- MONTRES HOTELS NIQUE CONFECTIONS GARGOTES VETEMENTS VOLAILLES TUEES LEGUMES

VOLAILLES FLEURS FRUITS VIVANTS MEUBLES EPICERIES ART ZEBUS ET MALGACHE PORCS FRIPERIES LIBRAIRIE Source : FLORENCE, décembre 2008 Schéma 1. Répartition des activités commerciales au Bazar Be

8 Tenant compte de leurs intérêts politico-économiques, les colons avaient aménagé le bord de la mer. C’est pour cette raison que le Bazar Be est implanté dans cette partie de la ville. D’après les archives consultées, le Bazar Be portait jadis le nom de « Marché Central ». Ce marché était destiné surtout aux Français et aux autres européens ainsi qu’aux Malgaches naturalisés français.

Actuellement, parler de Bazar Be revient à faire référence aux riches ou aux colons. Leurs descendants se sont habitués à y faire le marché. Géographiquement, le Plan d’Urbanisme a reconnu l’implantation de ce Grand marché à sa place actuelle. Avec le Bazar Be, on a aussi le « Bazar Kely » qui est construit à Tanambao.

Source : FLORENCE, Prise de vue au Musé du Port de Toamasina Photo 1. L’ancien Bazar Be de Toamasina, situation de 1900

Cette photo montre l’état du Bazar Be en 1900. A l’époque, il était très petit et presque détruit par des cyclones. Il est rehabilité mais beaucoup reste à faire.

9 I.2- INFLUENCE CLIMATIQUE SUR LA DYNAMIQUE ECONOMIQUE

I.2.1- Un climat avantageux ….

L’effet orographique est fondamental sur la partie orientale malgache. Frappée perpendiculairement par l’alizé, cette barrière orographique entraîne une forte ascendance qui génère des précipitations. C’est la région la plus arrosée de Madagascar. Elle reçoit plus de 2 000 mm, voire 3 000 mm des précipitations annuelles. La température moyenne tourne autour de 25°C. Le climat est marqué par l’absence de véritable saison sèche. Cette situation est propice aux cultures de rente (girofle, café, vanille, canne à sucre) et vivrières. Sous l’influence de son climat, la partie Est malgache abrite une forêt ombrophile d’où provient une quantité importante de bois destinée à la commercialisation. En plus de cela, les cours d’eau sont pérennes et, de ce fait, navigables ; ce qui permet les échanges commerciaux.

I.2.2- …malgré ses excédents…

Les excès des eaux restent un problème insoluble pour l’assainissement de la commune urbaine de Toamasina. La quantité notable des précipitations est due aux cyclones tropicaux. La ville reçoit chaque jour des précipitations. Tamatave reste toujours arrosé pendant la nuit et la matinée. En prenant le cas de l’année 2004, le nombre de jours des pluies par mois varie de 15 à 28. Janvier en détient le record, ce qui n’est pas le cas pour le mois d’août (tableau 1 et figure 1). Le mois le moins arrosé est août et le plus arrosé est décembre ; soit 64 contre 775 mm (figure 2). La moyenne pluviométrique enregistrée pour cette année était de 3834 mm (tableau 1) . La population locale adaptée à ces conditions naturelles poursuit ses activités économiques. Toutefois, janvier, mars et décembre correspondaient aux mois où la fréquence du nombre des clients avait diminué au Bazar Be.

10 Tableau 1. Données climatiques de Toamasina en 2004

janv fév mar avr mai juin juil aoû sep oct nov déc Moy/Total N jours de pluies (j) 28 15 25 21 23 25 21 15 16 20 19 24 252 Précipitations (mm) 597 228 584 349 326 312 224 64 119 122 134 775 3834 Température max (°C) 32,2 35,5 32,5 31 29 27,5 26,9 26,8 28 28,7 29,9 31,1 29,93 Température min (°C) 20,7 20 21 20 14,5 15,5 15 15 16 17,8 18,5 20,3 17,86 Température moy (°C) 26,5 27,8 26,8 25,5 21,8 21,5 21 20,9 22 23,3 24,2 25,7 23,89 Source : Direction météorologique, Ampandrianomby, 2005

30 28 25 25 25 24 23 21 21 20 20 19 16 15 15 15

10 Nonbrede desjours pluies janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Mois

Figure 1. Nombre de jours des pluies pour l’année 2004

900 800 775 700 597 584 600 500 400 349 326 312 300 228 224 Précipitations (mm) Précipitations 200 119 122 134 100 64 0 janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Mois

Figure 2. Evolution pluviométrique mensuelle pour l’année 2004

I.2.3-…suivant les saisons de l’année

La répartition des saisons climatiques permettra d’avoir une idée sur la dynamique économique non seulement de la ville mais aussi de ses environs.

11 Ainsi, dans l’année, DONQUE (1975) a distingué : - de décembre à avril, une saison pluvieuse et chaude pendant laquelle les pluies apportent 60 à 80 % des totaux annuels ; les orages deviennent très fréquents. - de mai à août, les pluies diminuent un peu et les températures moyennes fraîchissent. - de septembre à novembre, apparaît enfin une saison de transition, au cours de laquelle les pluies diminuent encore, l’humidité atmosphérique s’atténue mais les températures remontent.

L’on peut dire de cette répartition saisonnière que la période de décembre à avril n’est pas propice aux activités commerciales. Elle correspond à celle des cyclones et des excès pluviométriques. Ce type de climat a des impacts négatifs sur le circuit commercial que nous détaillerons ultérieurement. A partir de mai à août, les collecteurs de Bazar Be commencent à partir à la recherche des denrées alimentaires. Viennent enfin les mois de septembre, octobre et novembre qui sont très favorables aux activités économiques depuis les zones de production jusqu’à celles de commercialisation. On remarque que beaucoup de vacanciers fréquentent le Bazar Be.

12 CHAPITRE II :::

COMPOSANTCOMPOSANTSS DU RESEAU COMMERCIAL

II.1- DISTRIBUTION DES PRODUITS

II.1.1- Généralités

Les prix d’achat des produits dépendent de leur qualité ainsi que de la loi de l’offre et de la demande sur le marché. Avant l’achat des denrées agricoles, les paysans producteurs et les vendeurs négocient les prix de vente. Le fait que les acheteurs vont à la campagne pour collecter les produits avantage les paysans ne disposant pas des moyens de transport. En tenant compte des frais de transport, des prix et des taxes sur le marché, l’on se demande si les collecteurs tirent profit de leurs activités. En réalité, d’après nos informations, ils en tirent bénéfice. Toutefois, les pertes sont parfois inévitables lorsque l’offre est plus élevée que la demande. Les denrées sont périssables. Pour éviter une perte totale, les collecteurs liquident leur marchandise à des prix dérisoires.

Les vendeurs du Bazar Be sont dynamiques. Ceci explicite l’importance des communications entre les producteurs et les collecteurs de la région. La distribution commerciale se répartit en deux systèmes bien connus : la distribution directe et indirecte.

II.1.2- Distribution directe

La distribution directe est un système fiable. On l’appelle directe, car les paysans producteurs écoulent leurs produits eux-mêmes. Ils vont directement au grand marché sans intervention ni intermédiaire d’autres vendeurs. Autrement dit, les producteurs et les consommateurs sont en rapport direct en échangeant la marchandise par son équivalence. A titre d’illustration, le café vendu par gobelet ou kilogramme est troqué contre des poissons selon l’accord entre les protagonistes. Le kilogramme de riz s’échange contre un kilogramme de poissons.

13 Pour bien comprendre le système commercial, la distribution directe se schématise ainsi :

PRODUCTEUR

CONSOMMATEUR

Schéma 2. Distribution directe

Ce schéma montre les producteurs vendeurs, qu'ils soient éleveurs, pêcheurs, cultivateurs, chasseurs ou artisans, ils vendent leurs biens sans aucun intermédiaire.

II.1.3- Distribution indirecte

Les collecteurs vont directement à la campagne pour acheter des produits d’exportation ; par exemple du café, de la vanille, du girofle ou du litchi. La vente de ces derniers aux collecteurs est assurée par un intermédiaire.

La distribution est dite indirecte lorsqu’il y a la présence d’un ou plusieurs intermédiaires, selon le cas qui se présente. Cette distribution peut avoir deux subdivisions, à savoir, la distribution indirecte courte, lorsqu’il y a un seul intermédiaire. Ainsi, les produits venant des propriétaires passent par une personne quelconque, avant l’intervention des acheteurs (schéma 3) .

PRODUCTEUR

INTERMEDIAIRE

CONSOMMATEUR

Schéma 3. Distribution indirecte courte

Quant à la distribution indirecte longue, elle implique deux ou plusieurs intermédiaires (schéma 4) dès le lieu de production jusqu’à la destination finale.

14 Ce système vise les produits de rente, les produits manufacturés, les produits de première nécessité, etc. Cependant, face aux différents réseaux commerciaux, ces matières sont vendues très chères. En effet, les consommateurs les achètent au Grand marché avec des prix très élevés. Les prix des produits changent donc toujours dans un milieu avec les circonstances.

PAYSAN

er 1 INTERMEDIAIIRE

2ème INTERMEDIARE

CONSOMMATEUR

Schéma 4. Distribution indirecte avec deux intermédiaires

Ce schéma montre que le paysan producteur entretient un rapport direct avec un premier intermédiaire qui lui achète ces produits. Celui-ci à son tour, les vend à un autre intermédiaire qui les revend aux consommateurs. Les paysans ne connaissent pas les différents secteurs de la commercialisation ou le système de marketing.

A part la distribution indirecte longue à deux intermédiaires, il y a aussi celle à plusieurs intermédiaires, soit plus de deux (schéma 5).

er ème ème (1) ELEVEURS ou (2) COLLECTEURS ou (3) 1 , 2 , 3 GROSSISTES INTERMEDIAIRES PRODUCTEURS

(6) CONSOMMATEURS (5) DETAILLANTS ou (4) BOUCHER ou ou POPULATIONS REVENDEURS VENDEURS D’après Schéma 5. Distribution indirecte longue avec plusieurs intermédiaires

D’après ce schéma, nous constatons que les produits vendus au Bazar Be suivent plusieurs étapes avant d’arriver aux consommateurs ou à la population. A chacun de ces étapes, chaque acteur (collecteur, intermédiaire,…) s’investit dans ce système commercial pour obtenir de bénéfices. Cela se traduit par une hausse

15 graduelle des prix des matières en vente qui passent dans plusieurs mains. Dans ce circuit, l’on peut dire que ce sont les agriculteurs qui tirent les faibles revenus bien qu’ils soient les acteurs du développement économique de la région. Bref, le schéma 6 présente d’une façon générale le circuit commercial des produits d’origine végétale, il intègre les différents acteurs depuis l’amont (les producteurs) jusqu’à l’aval (les consommateurs). Les denrées agricoles passent donc par plusieurs étapes de commercialisation. Toutefois, il faut noter que le producteur peut aussi se rendre directement au marché pour liquider sa marchandise. Dans ce cas, tout dépend du trajet à parcourir et de la quantité des produits à sa disposition. Notons seulement que les produits les moins chers sont issus de la distribution directe. La présence d’intermédiaires dans le circuit commercial joue un rôle sur la diminution du chômage. Toutefois, elle se répercute au niveau des consommateurs qui payent cher pour acheter les vivres.

PRODUCTEURS

COLLECTEURS MARCHE DE GROS DETAILLANTS

GROSSISTES CONSOMMATEURS

Schéma 6. Circuit commercial général des produits d’origine végétale

II.2- MOYENS DE TRANSPORTS

Les voies de communication sont très importantes pour la circulation des produits, des personnes qui viennent de la campagne et même d’autres régions. Les produits vendus sur le Grand marché suivent diverses voies avant d’y parvenir. Ainsi, les vendeurs et les revendeurs de Bazar Be ravitaillent aussi les marchés d’autres régions suivant les voies terrestre (routes et chemins de fer), maritime et aérienne (carte 3). La RN2 reliant Toamasina-Antananarivo est en bon état, 350 km route bitumée. La ligne ferroviaire Tanà-Côte Est (TCE) opérationnelle dispose d’une longueur de 370 Km.

16

580 680 780 N

RRR NNN 555

Soanerana-ivongoSoanerana-ivongo Sainte Marie

MAHAJANGA

980 980

Fenerive-EstFenerive-Est 222 222 NN RR

N

E

I RR NN D 333333 333 N

I

RRR NNN N

333 000 A

E

C

O ANTANANARIVO 5 5 5 long courrier NNN RRR principal

ToamasinaToamasina

880 TOAMASINA ToamasinaToamasina 880

4 4 4

4 4 4

4 4 4

4 4 4

4 4 4

4 4 4

N N N

N N N

N N N

R R R

R R R

R R R

aeroport international

3 3 3 3 3 3 2 2 2 NNN 2 2 2 NNN NNN RRR NNN RRR RRR

BrickavilleBrickaville

Source : 580 680 BD 500 de Madagascar Réalisation de FLORENCE 0 50 100 01/09 LEGENDE Kilomètres

Limite de l'ancienne province

Route Nationale

Autre route

Chemin de fer

Aéroport

Port

Mer

Carte 3. Infrastructures de transport dans la région d’Atsinanana

17 II.2.1- Voies terrestres

- Transports routiers

Les frais de transport sont trop chers par taxi-brousse de Brickaville à Tamatave ; Ils s’élèvent, par exemple, à plus de 2 000 Ar pour les petits colis ; sobika ou paniers de légumes ou de fruits. Pour le train, il n’en présente que le 1/3 par sobika .

Dans la plupart des cas, le transport des produits agricoles ou forestiers est assuré par des chariots – Kalesy – (photo 2) loués pour un trajet déterminé. Le coût de la location journalière varie de 1 500 à 2000 Ar . Le frais de transport de dix garaba remplis de litchis partant du bazar d’Ambolomadinika vers Bazar Be est de 3 000 Ar . Le tireur de chariot tire ainsi de bénéfices qui varient en fonction du nombre de clients par jour.

Bref, le transport de marchandise via les taxis est rapide mais le frais est élevé. Or, pour le chariot, le prix est abordable mais la marchandise prend du temps pour parvenir à destination.

Source : FLORENCE, décembre 2008 Photo 2. Transport de litchis à la ville par chariot

18

- Transport ferroviaire

Depuis 1929, le Gouverneur Général Yves Léon CAYLA avait construit le chemin de fer F.C.E. (Fianarantsoa - Côte-Est) qui menait également vers Toamasina. Actuellement, les chemins de fer réhabilités ne couvrent pas l’ensemble du territoire national. En général, l’extension des voies ferrées nécessite beaucoup de travaux et d’investissements car elles doivent traverser les escarpements orientaux.

Beaucoup de personnes transportent leurs produits par MADARAIL qui dispose, à la fois, des trains de voyageurs et de marchandises, c’est le cas de DIA SOA n° 131. Le montant pour expédier un colis varie de 600 à 1 000 Ar de Brickaville à Tamatave. Ce prix est abordable car la capacité de charge de la locomotive est largement supérieure à celle de taxi-brousse mais elle roule lentement. Le ticket pour les voyageurs vaut 3 600 Ar . Le nombre de passagers en moyenne est de 40.

Le train présente plus d’avantages, car il peut transporter des chargements lourds avec un moindre coût.

II.2.2- Transport maritime

Le transport maritime occupe une place importante et est convenable pour les produits qui viennent des campagnes ou d’autres régions. De Mananara-Nord vers Toamasina, le frais de transport varie selon la qualité des produits :

- Girofle : 80 Ar /kg - Riz : 100 Ar /kg - T H B : 3 000 Ar /cageot - Divers colis : 200 Ar /kg.

Le frais par passager est 30 000 Ar . Le bateau Ville de Mananara-Nord supporte 150 t de marchandises. La durée du voyage est entre 15 et 16 heures de temps de Toamasina à Mananara-Nord (cap direct). Elle est fonction du courant d’eau de direction Sud vers le Nord. Quand celui-ci est fort, on arrive tôt.

19 Les cabotages qui accostent au port de Toamasina paient les frais de quai qui s’élèvent à 30 000 Ar et de douane pour la navigation à raison de 75 000 Ar .

Les denrées ou les articles vendus à Mananara-Nord proviennent presque du Bazar Be, par exemple : le palissandre, etc.

II.2.3- Navigation par cours d’eau

Les rivières sont coupées de nombreuses rapides. Elles sont impraticables par navigation, sauf près des embouchures. Les cours d’eau navigables sont : Mangoro, Onibe, Maningory, Ivoloina, Ivondro,… (carte 4). Ils sont alimentés par les pluies. Ce sont les fleuves et les rivières permanents qui sont fonctionnels pour les domaines de transports et les autres activités. Les produits sont acheminés à terre par des canots ou des chalands via ces cours d’eau. De petits ports sont construits pour faciliter les échanges, on peut citer celui de Verrerie sur le canal de Pangalane. Ce fleuve qui passe sur la côte orientale en arrière du cordon littoral, remplace la navigation par voie maritime le long de la côte où la mer est très agitée.

Le Pangalane et l’Ivoloina contribuent depuis longtemps au développement économique de la région car ils facilitent les transports.

II.2.4- Réseau aérien

La compagnie AIR MAD achemine beaucoup de clients nationaux et étrangers à Toamasina. Le frais vers les îles Mascareignes (de Toamasina à la Réunion) est de 589 800 Ar . Ce prix est pour un aller simple. Les étrangers, en retournant chez eux, apportent des produits artisanaux dont la plupart sont achetés au Bazar Be. Il en est de même pour les Malgaches qui passent des vacances à Toamasina. Les vendeurs des produits artisanaux confirment que l’année 2009 était déficitaire. A cause de la crise politique, ils n’ont reçu que peu de clients étrangers. Les périodes propices pour les touristes sont celles de vacances, par exemple au mois de novembre. Le transport aérien joue un grand rôle sur le développement économique. Le prix d’achat d’un objet d’art par un touriste est largement supérieur à celui d’un citoyen malgache.

20 580 680 780

AMBOASARY MiarinarivoMiarinarivo MiarinarivoMiarinarivo N ANOVE

MANOMPY ManompanaManompana

MAROVOALAVO SIMIANONA SoanieranaSoanierana IvongoIvongo ANKOBAKA AntanimenabakaAntanimenabaka MARIMBONA

AndilamenaAndilamena AntsiatsiakaAntsiatsiaka

AmbatomaintyAmbatomainty Ampasina-ManingoryAmpasina-Maningory MANINGORY 980 VohilengoVohilengo 980 AmboavoryAmboavory VohimenaVohimena AnjahambeAnjahambe VohimenaVohimena AndasibeAndasibe AnjahambeAnjahambe VohitsaraVohitsara FenoarivoFenoarivo AtsinananaAtsinanana VohitsaraVohitsara AmpasimazavaAmpasimazava VavateninaVavatenina MahamboMahambo AmbodimangaAmbodimanga MahamboMahambo

AmparafaravolaAmparafaravola AmbatosoratraAmbatosoratra AmpasimbeAmpasimbe MiarinarivoMiarinarivo ONIBE AmbohitsilaozanaAmbohitsilaozana MahavelonaMahavelona N

MoraranoMorarano ChromeChrome E MoraranoMorarano ChromeChrome ManakambahinyManakambahiny AtsinananaAtsinanana BE ManakambahinyManakambahiny AtsinananaAtsinanana AndondabeAndondabe I SAHA

AmbatondrazakaAmbatondrazaka MangabeMangabe D BejofoBejofo AmbatondrazakaAmbatondrazaka

N

IlafyIlafyIlafy I IlafyIlafyIlafy

AndilanatobyAndilanatoby SahambalaSahambala AmbodirianaAmbodiriana SahambalaSahambala AmbodirianaAmbodiriana N

A AntetezambaroAntetezambaro E Sahaviavy-FitoSahaviavy-Fito IVOLOINA C AmbodilazanaAmbodilazana DidyDidy O 880 TOAMASINA 880 AndaingoAndaingo GaraGara IVONDRO FanandranaFanandrana MahatsaraMahatsara MANGORO AnjahamanaAnjahamana Ampasimadinika-ManamboloAmpasimadinika-Manambolo Amboasary-GaraAmboasary-Gara FierenanaFierenana AntaniditraAntaniditra AntaniditraAntaniditra MaroserananaMaroseranana MandialazaMandialaza AmbinaninonyAmbinaninony

FetraombyFetraomby Morarano-GaraMorarano-Gara Morarano-GaraMorarano-Gara VohitranivonaVohitranivona Anivorano-EstAnivorano-Est AmbohidrononoAmbohidronono Anivorano-EstAnivorano-Est AntaniditraAntaniditra AntaniditraAntaniditra FanasanaFanasana BrickavilleBrickaville MoramangaMoramanga RIANILA

Source : 580 680 BD 500 de Madagascar Réalisation de FLORENCE 0 50 100 01/09 LEGENDE Kilomètres Cherf-lieu de Commune Cours d'eau

Mer

Carte 4. Répartition des cours d’eau dans l’ex-province de Tamatave

21 II.3- ACTEURS DU MARCHE

II.3.1- Commerçants

En général, les marchés de Toamasina accueillent des commerçants venant de différentes régions. Ils se répartissent suivant les groupes ethniques (tableau 2 et figure 3). Les Merina représentent la majorité des vendeurs avec 60 %. En effet, à part la riziculture, ils sont des commerçants réputés à Madagascar et leur territoire d’origine, Antananarivo, est proche de Toamasina, soit à 250 km. Les Betsimisaraka qui sont les « tompon-tany » occupent la deuxième position avec 15 % du fait que leur principale activité est l’agriculture. Les Tsimihety couvrent le plus faible pourcentage des commerçants, soit 2 %. Ils préfèrent migrer vers le Nord (par exemple : la région DIANA) et consacrent leur temps aux activités forestières. En ce qui concerne le nombre de vendeurs, il varie selon la saison de production et l’abondance des produits. Par exemple, pendant la saison des litchis, de novembre à janvier, le nombre de vendeurs augmente mais à la fin de cette campagne, ils diminuent. Ils s’occupent d’autres travaux comme la préparation des terrains agricoles (vanille, café, riz,…).

Bon nombre des commerçants sont des femmes âgées de 20 à 45 ans. Ces dernières peuvent être des producteurs ou des revendeurs.

Tableau 2. Pourcentage des groupes ethniques vendeurs au Bazar Be

GROUPES ETHNIQUES POURCENTAGE (%)

Merina 60

Betsimisaraka 15 Antandroy 10 Antaisaka 5 Tsimihety 2 Autres 8 Source : Enquête de FLORENCE, 2008

22 Autres: 8% Tsimihety: 2% Antaisaka: 5% Antandroy:10%

Betsimisaraka: 15% Merina : 60%

Figure 3. Répartition des vendeurs du Bazar Be par groupe ethnique

II.3.2- Clients

Les estimations se concordent qu’il y a environ un millier de clients qui fréquentent chaque jour la partie permanente du marché central. Les étrangers, actuellement nombreux à Toamasina, préfèrent faire leurs achats au Grand marché.

Le Bazar Be est le marché des familles aisées. Par rapport aux autres marchés, les prix sont élevés. En revanche, les marchandises sont de bonne qualité et mieux présentées. Pour cette raison, il attire chaque jour plusieurs Français. A leurs yeux, c’est le seul point de vente disposant des produits frais et c’est le marché de leurs aïeux. Aussi, les Français se ravitaillent-ils à partir de la société REFRIGEPECHE (sise au Boulevard JOFFRE) qui est tenue par leurs compatriotes. Toutefois, on constate que certains domestiques des Français vont souvent au Bazar kely, leur marché habituel, pour ravitailler leur patron, notamment en produits frais.

Les pavillons et surtout le marché des fruits, des fleurs et des légumes sont fréquentés quotidiennement, tandis que le samedi, 1 500 personnes, en moyenne, circulent entre la place du Bazar Be et la gare ; le tsena (marché hebdomadaire) est particulièrement animé le week-end. Les gens s’y rendant sont : de simples flâneurs, des acheteurs occasionnels, des ménagères faisant leurs courses quotidiennes ou hebdomadaires, des boutiquiers de la périphérie ou de la brousse et des paysans venus tant pour se livrer à l’indispensable achat que pour se divertir et satisfaire leurs besoins.

23 Ce sont les riches (grossistes) qui dominent dans ce milieu. Les clients sont des consommateurs qui viennent au marché pour acheter des produits alimentaires. Parmi cette masse, il y a ceux qui viennent des régions voisines et même de l’étranger. Les produits d’exportation sont collectés par les grandes sociétés et sont stockés avant d'être exportés vers les pays riches ou les pays industrialisés comme l’Union Européenne et les Etats-Unis d’Amérique.

II.3.3- Percepteurs

Les percepteurs sont des agents de la commune urbaine de Toamasina. Ils sont chargés de la collecte des taxes journalières (taxe sur les produits, vente des tickets de droit de place) que doivent payer tous les vendeurs ou les collecteurs qui occupent le marché. La somme récoltée se répartit de la façon suivante.

Tableau 3. Répartition des tickets en fonction des produits vendus au Bazar Be

TYPE DES PRODUITS VALEUR EN ARIARY PAR JOUR Céréales 400 Légumes 200 Tubercules 200 Objets d’art 400 Fruits 200 Poissons 200 Viande 400 Source : FLORENCE, décembre 2008

Cet argent est destiné à renflouer la caisse de la Commune Urbaine de Toamasina ou à entretenir le marché. Le montant à payer dépend de l'importance des marchandises. Il existe plusieurs catégories : friperies, vêtements de confection, objets artisanaux, charbon, etc. Le droit de place est estimé au mètre carré du milieu occupé. En 2008, le nombre de personnes qui ont occupé les places du marché était d’environ 600 ; ce qui a rapporté en moyenne 43 800 000 Ar à la caisse communale. Presque 90 % de ces personnes sont en activité formelle.

24 II.3.4- Consommateurs

Les achats aux marchés incombent aux ménagères qui n'ont pas assez d’argent, à faible revenu ou aux ressources financières limitées. Elles représentent la majeure partie des clients dans tous les domaines, à l’exception de la vente des tissus et des objets d’art. Ceci s’explique, d’une part, par la forte occupation des hommes dans les affaires, dans l’agriculture ou dans la pêche traditionnelle ; et d’autre part, le respect de la coutume malgache ou africaine qui veut notamment que la femme s’occupe de la cuisine.

Cependant, pendant le week-end, beaucoup d'hommes se rendent seuls au marché ou sont accompagnés de leurs épouses. Ils discutent alors en marchant du choix des marchandises. Parfois, ils se promènent en faisant des va-et-vient à la recherche des produits aux prix abordables.

Une autre catégorie de clients regroupe les salariés, les hommes à revenu financier régulier, possédant souvent des moyens de conservation (congélateurs, réfrigérateurs, …). Cette catégorie dessert le plus souvent les marchés une ou deux fois par semaine. Elle achète une grande quantité et conserve une partie pour n'en faire usage que les jours suivants. Il s’agit surtout de grands fonctionnaires dont les épouses sont aussi fonctionnaires ou ayant des occupations importantes, employées d’un organisme ou même des femmes de chambre.

Le port International de Toamasina embauche plus de 1 500 personnes et le DYNATEC dispose plus de 2 000 employés. Tous sont des clients potentiels du Bazar-Be.

On peut trouver dans la liste, l’ensemble des étrangers tels que les Chinois, les Européens et les Indopakistanais. Partout, leur nombre reste faible mais ils procurent autant d’argent aux marchés que les ménagères qui font les achats quotidiens.

25 CHAPITRE IIIIIIIIII ::: PRODUITS D’ORIGINE VEGETALE offerts sur le marche

La carte 5 donne une vue d’ensemble sur les différentes zones qui ravitaillent le marché de Bazar Be en produits d’origine végétale. On distingue, les zones d’approvisionnement en denrée agricole qui se localisent sur la plaine littorale. A par les habitations, la mosaïque de culture et les rizières marquent le paysage. Les espaces marécageux sont occupés par des CYPERACEAE utilisés pour l’artisanat. Les communes ravitailleuses du Grand marché sont Vavatenina, Brickaville, Soanierana-Ivongo, Fénerive-Est, Fanandrana, Antetezambaro,…Vers l’intérieur des terres, les cultures vivrières alternent avec la forêt dégradée d’où proviennent les fruits sauvages. Ces derniers sont également collectés à l’intérieur de la forêt dense humide.

III-1- FRUITS

III.1.1- Principales zones d’approvisionnement

Brickaville fournit la plus grande quantité de bananes à la ville (55 t/mois). L’approvisionnement en papayes n’y est pas significatif (2 t/mois). Le tableau 4 et la carte 6 présentent les principales zones d’apprivoisement suivant les types de fruits offerts sur le marché.

Tableau 4. Zones d’approvisionnement en fruits suivant les périodes de l’année Production moyenne Principales localités Produits Période de production mensuelle productrices Litchi Novembre à janvier 36t Ambodiriana Ananas Mai à juillet 12,5t Vavatenina Banane Tout au long de l’année 55t Brickaville Papaye Tout au long de l’année 2t Ambodibonara Orange Mai à juillet 6t Fanandrana Mangue Novembre à février 3t Foulpointe Corossol Septembre à octobre 4t Fénerive Est Coco Tout au long de l’année 20t Sainte Marie Source : Enquête de FLORENCE, 2009

26 580 680 780 Miarinarivo N Manompana

Antanimenabaka Soanierana Ivongo

Andilamena Antsiatsiaka SAINTESAINTE MARIEMARIE

Ambatomainty Ampasina-Maningory 980 980 Vohilengo Andasibe Ampasimazava Vavatenina

Ambodimanga Mahambo

a

n

i s

a m

a Ampasimbe

o Miarinarivo T

Ambohitsilaozana

e

d

e Manakambahiny Atsinanana Andondabe

c Mangabe

n i

v

o

r

p -

x Sahambala

e

' l

Andilanatoby Ambodiriana

e

d

e Antetezambaro

t

i

m i

L Sahaviavy-Fito TOAMASINA

880 880 Gara Fanandrana

Anjahamana

Amboasary-Gara Ampasimadinika-Manambolo

Antaniditra Maroseranana Ambinaninony EN DI Fetraomby IN Morarano-Gara N Anivorano-Est EA Fanasana C Brickaville O

Source : 580 680 BD 500 de Madagascar Réalisation de FLORENCE 0 50 100 01/09 LEGENDE Kilomètres Chef-lieu de Commune Plan d'eau /mer Formation non classée Forêt littorale Mosaïque de culture Savane herbeuse et/ou arborée Marécage Sol nu et sable Rizière Forêt dense humide Forêt dégradée Grande culture Zone reboisée Surface batie

Carte 5. Répartition des zones de ravitaillement en produits d’origine végétale – ex-province de Tamatave

27 N

W E

S Cocos : 20 t/mois

Corossols : Ananas : 4 t/mois 12,5 t/mois

PO Mangues : 3 t/mois

OCEAN INDIEN Litchis : 36 t/mois

FANANDRANA Oranges : 6 t/mois

Papaye : 2 t/mois

0 50 km

Bananes : 55 t/mois

Source : enquêtes de FLORENCE, 2009 Carte 6. Principales zones d’approvisionnement local en fruits

28 III.1.2- Anonacées

La famille des Anonacées est généralement représentée par des arbres subspontanés ou spontanés. Ils sont introduits à Madagascar par les Européens au XIX e siècle et les Arabes ou les Protomalgaches. Ces plantes proviennent essentiellement de l’Amérique, de l’Asie et du Pacifique. Il s’agit de cœur de bœuf de la famille et autres (Corossolier écailleux – Anonaquamosa , Corossolier – Anona muricata . Ces fruits sont saisonniers et ont un goût adorable.

III.1.3- Bananes

Les conditions climatiques favorisent la culture bananière. Les fruits existent donc en permanence sur le Grand marché. On peut citer quelques variétés principales en malgache : akondro mavokely , bitavia , handatra , lahy . Elles coûtent de 400 à 1 000 Ar le kilogramme et 200 Ar par tas.

La banane plantain - akondro lahy ne se mange pas à l’état mûr, mais il faut la faire cuire durant 20 à 25 minutes avant de la consommer. En général, Brickaville en est la principale région productrice. Le goût des bananes qui viennent de Toamasina est bien sucré et, à l’époque, cette province exportait ce produit qui était l’une des sources de revenu des habitants. Malgré toutes ces opportunités, les grandes compagnies sont tombées en faillite. Les bananes se vendent exclusivement de nos jours au marché. Elles sont très appréciées par la population de Tamatave.

III.1.4- Mangues

La majorité des mangues vendues au Bazar Be sont importées du Nord- Ouest. Elles sont disponibles au marché depuis le mois de novembre jusqu’en février. On peut y en trouver différents types selon leur forme. Certaines mangues se présentent sous la forme ovale qu’on appelle « manga lava » (mangue longue). D'autres sont de forme ronde et sont appelées « manga vato » (mangue pierre) et les mangues de simples formes sont appelées « manga gasy ». On distingue aussi celles qui prennent la forme de la lettre « S ». On les appelle « manga eso » venant en particulier de Mahajanga. Elles sont vendues par kilogramme qui vaut entre 1 000 et 1 400 Ar . Ainsi, les vendeurs importent plusieurs variétés de fruits.

29 L’insuffisance de la production locale fait que le kilogramme de mangue coûte très cher même en période de récolte, vu la distance à parcourir.

III.1.5- Ananas

La capitale betsimisaraka a climat chaud et humide est favorable à la culture d’ananas. La région Atsinanana approvisionne en ananas les marchés. Ceux-ci y sont vendus à partir du mois d’octobre au mois de mai. Bien que ces fruits soient en abondance sur le marché, ils coûtent cher. Leurs prix varient entre 1 000 et 2 000 Ar la pièce.

III.1.6- Pommes et pêches

Les pommes et les pêches sont des produits extra-régionaux provenant surtout de Vakinankaratra et de la Haute-Terre : Antsirabe, Fianarantsoa et Tananarive. Le climat de la région de Toamasina n’est pas favorable à leur production.

Au Grand marché, on peut trouver quelques variétés de pommes. Il y a les pommes « varimasaka » qui sont moins chères par rapport aux pommes golden d’une peau jaune et bien sucrées. Ces deux variétés sont vendues au kilogramme ; le prix de chaque produit varie en fonction de la qualité mais aussi de la quantité offerte. Il vaut 600 à 1 000 Ar ; mais la golden atteint 1 400 Ar .

En général, les pêches sont vendues à la même période que l’ananas. Le kilogramme vaut entre 800 et 1 000 Ar .

III.1.7- Litchis

La région Atsinanana alimente les différents marchés en litchis. Ces derniers sont en quantité importante, surtout au Bazar Be (photo 3). Ils sont aussi expédiés vers d'autres régions par les vendeurs de ce marché. Ainsi, ces fruits s’éparpillent dans toutes les régions et même dans d'autres pays. La capitale économique de Madagascar assure l’exportation par l’intermédiaire de grands collecteurs – exportateurs.

30

Source : FLORENCE, novembre 2008 Photo 3. Des litchis en abondance sur le marché à partir de novembre

La vente des litchis constitue une source de revenu pour les paysans. Elle contribue au développement économique de la ville. Chaque année, les litchis font rentrer au pays beaucoup de devises. Il s’ensuit que ces revenus améliorent notamment la vie des paysans.

Les fruits sont vendus à raison de 600 à 1 600 Ar /kg, et le garaba (corbeille en lianes ou en bambous tressés) vaut 7 000 à 15 000 Ar . Si les produits sont en abondance, ils coûtent moins chers, entre 400 à 600 Ar /kg. Les cultivateurs les vendent aux intermédiaires qui les livrent par la suite aux revendeurs par taxi- brousse, camion, voiture 4x4,…En gros, les litchis renflouent la caisse de l’Etat par les taxes et les droits qu’il faut payer.

Malgré tout cela, l’importance des revenus tirés des litchis a diminué presque de 40% en 2007. Sa qualité et sa quantité ont également baissé à cause des aléas climatiques. Il s’ensuit une régression brusque de la qualité et de la quantité des litchis qui sont désavantageusement concurrencés par les produits d’autres pays. Les litchis malgaches sont confrontés aux problèmes de la cueillette précoce. En novembre, ils ne sont pas encore mûrs alors qu’ils sont cueillis pour être vendus. En réalité, c’est au mois de décembre qu’ils mûrissent ; ils sont bien sucrés. A ce temps, les pays européens reçoivent des litchis d’autres pays.

31 III.1.8- Cocos (photo 4)

La région Atsinanana, plus précisément l’île de Sainte Marie, produit beaucoup de cocos (Cocos nucifera ). Les jeunes plants et les fruits sont vendus à un prix abordable : 5 000 Ar (vaný vola ) pour le jeune plant, 400 Ar pour le jeune coco ( bokam-baný ou coco rano ) et de 1 000 à 1 500 Ar pour le coco mûr ( vaný maina ) selon la quantité et la taille. Le Bazar Be ravitaille en cocos le bord de la mer et les autres marchés. Ce sont des fruits vendus en permanence car ils n’exigent pas une saison climatique spécifique. On peut donc les trouver au marché durant toute l’année.

Cocos

Le Bazar Be est un marché très fréquenté par les vazaha (Européens). Divers produits végétaux y sont disponibles, à savoir les bananes, les litchis, les ananas,…

Source : FLORENCE, novembre 2008 Photo 4. Entassement des fruits du cocotier sur une table (à gauche) et exposition des litchis, bananes,…à la face opposée

Le coco fournit en général un beurre excellent. D’une part, quand on a soif, on boit directement l'eau du jeune coco et, d’autre part, on peut fabriquer du lait comme de l’huile à base de coco sec pour la beauté des cheveux. Par définition, le lait de coco est un albumen liquide et blanc contenu dans la noix de coco. Autrement dit, la noix de coco fournit le lait qui est dans le fruit mûr sous forme d’amande ou de coprah. Ce dernier est utilisé pour la fabrication du savon. Le péricarpe de fruit du cocotier sert à faire des récipients, des bourres ou coirs, des balais, des tapis, des sous-assiettes, etc.

32 III.1.9- Canne à sucre

La culture de canne à sucre exige un climat chaud et humide. La région Atsinanana lui est favorable. La canne à sucre provient principalement de Brickaville et de Fanandrana. Une grande partie de la production est destinée à la fabrication du sucre ; SIRAMA est la société consommatrice. La canne à sucre vendue au Bazar Be n’est que de faible quantité. La tige est vendue à 600 Ar , par contre, un morceau d’environ de 50 cm coûte 100 Ar .

III.1.10- Papayes

Les papayes sont moins vendues au Bazar Be et sont surtout destinées à l’autosuffisance. D’un côté, les marchands ne sont pas habitués à les vendre. De l’autre côté, une partie importante des citadins n’est pas tellement intéressée par ce fruit. Les quelques consommateurs se rendent directement auprès des personnes qui disposent des papayers dans leur cour pour acheter les fruits. Le prix varie selon la taille et l’attente entre le propriétaire et le vendeur. En moyenne, il tourne autour de 400 Ar . La grande papaye verte ou mûre se vend entre 600 Ar et 1 000 Ar. Par tas, le prix est estimé entre 600 et 1 000 Ar.

III.1.11- Fruits sauvages

Il existe des variétés de fruits sauvages en provenance de la forêt (cf. carte 5, p. 27) et qui sont vendus partout. Parmi eux, on peut citer les goyaves. Ils sont vendus par tas à 200 Ar et par kilogramme à 800 Ar. Ils sont achetés pour être consommés directement ou utilisés pour la préparation des confitures et des jus. Parmi les grands consommateurs, on peut citer les vendeurs des jus et les hôteliers.

III.2- LEGUMES

III.2.1- Feuilles potagères

Ce sont des légumes-feuilles connus généralement sous le nom « ravin’anana ». Très variés les uns des autres, ils sont vendus sur les marchés.

33 Prenons quelques exemples : anamalao (Spilanthes oleracea ), anamamy ou añantsindra (Solanum nigrum ), añantsaladina ou anandrano (cresson : Nasturtium officinale ), feuilles de patate douce et feuilles de manioc. Leurs prix varient entre 100 et 200 Ar . Les choux sont des produits assez courants dans cette région. Ils sont vendus par kilo à 800 Ar . Il s’agit des légumes saisonniers provenant du pays sihanaka.

III.2.2- Tomates

Elles se cultivent pendant la saison des pluies et se récoltent au bout de 3 mois environ. La culture exige beaucoup de soins et d’entretiens pour lutter contre les insectes ou les parasites. Les tomates se vendent par pesée au marché, le kilogramme coûte 800 Ar . On peut aussi les mettre dans un cageot en bois de sapin – kesika – de forme cubique (carrée ou rectangle), comme caisson pour les livraisons. Le prix des caissons peut atteindre 15 000 Ar et varie selon leur taille. En été, les prix montent progressivement. La zone de production est la région d’Ambatondrazaka.

III.2.3- Concombres et courgettes

Les concombres et les courgettes sont cultivés de la même manière que les tomates. Ils se vendent par kilogramme et le prix est compris entre 800 et 1 600 Ar . Ces légumes sont essentiellement saisonniers. C'est durant l’été austral qu’ils abondent au marché, à partir du mois de novembre. Ils ont le même prix et la même période de production.

III.2.4- Légumineuses

Les haricots flageolets sont présentés sous deux états : vert et sec. Les produits verts sont commercialisés à partir du mois de décembre. Toutefois, la période de récolte n’est pas totalement précise. Elle varie selon les saisons. Les produits secs se vendent par gobelet et par pesée en permanence sur les places des marchés. Un gobelet d’haricot vert est acheté à moins de 400 Ar . Mais à l’état sec, les prix sont de 1 500 Ar /kg et 500 Ar par gobelet.

34 Quant aux haricots verts (non écossés) et aux petits pois, il n’ y a pas de période bien déterminée pour la culture. Il faut retenir seulement que leur culture nécessite beaucoup d’humidité. On peut les cultiver à n’importe quelle saison à condition de pouvoir les arroser régulièrement chaque jour. Mais le mieux, pour avoir de meilleurs rendements, est d’effectuer le semis durant la saison de pluies. Après 3 mois de culture, on peut déjà procéder à la récolte. Au Bazar Be ou sur les marchés, les haricots verts coûtent 1 600 Ar le kilogramme, tandis que les petits pois peuvent être obtenus par gobelet à raison de 800 Ar .

Dominés par les haricots flageolets, les gros pois verts sont rares au marché. Quand on les trouve, ils sont souvent à l’état sec et coûtent 350 Ar le gobelet et 1 400 Ar le kilogramme. Ces produits proviennent de la région de Boeny (Mahajanga) et de celle du Sud-ouest malgache (Toliara).

En général, les légumineuses abondent sur les marchés entre les mois d’octobre et décembre.

III.2.5- Piments et angivy

D’une manière générale, les cornichons, les piments et les angivy sont vendus par tas. Ils ne se trouvent pas tout au long de l’année aux marchés car ils sont fortement dépendants des saisons. Le tas ou le gobelet vaut 200 Ar . Parfois, les angivy se vendent par kilogramme à partir de 600 Ar . En période de récolte, la région exporte du piment ; il y a même des étrangers qui arrivent au Grand marché pour l’acheter et le vendre dans leur pays d’origine ou dans d'autres régions.

III.2.6- Autres légumes

Généralement, les carottes, les pommes de terre, les oignons, etc. se trouvent en permanence au marché. Ces types de produits ne sont pas cultivés à l’intérieur de la région mais sont importés d’Antsirabe et de la capitale de Madagascar. Le kilogramme de pommes de terre vaut 800 Ar et celui des carottes 600 Ar . Par contre, l’oignon coûte cher, soit 1 200 à 1 600 Ar /kg. L’ail coûte plus cher encore – 6 000 Ar /kg.

35

Source : FLORENCE, novembre 2008 Photo 5. Vente des légumes a l’intérieur du Bazar Be

Les zones de production sont très éloignées de Toamasina. En plus, la culture nécessite beaucoup d’entretiens, d’où la cherté des légumes cités prédominants.

Les concombres, les choux, les tomates, les oignons, etc. sont exposés sur une partie du hangar construit il y a environ 15 ans (photo 5) . En général, les vendeuses sont des professionnelles, c’est-à-dire le commerce est leur seule activité. Elles tiennent compte des appréciations et des goûts des clients. Elles savent choisir les produits à vendre pour s’en faire beaucoup. Les légumes sont vendus par tas ou par pesage à la balance. Tout dépend du client qui peut choisir la modalité d’achat, selon sa bourse. Beaucoup d’entre eux préfèrent l’achat par tas pour moins de dépenser : l’oignon vaut 100 Ar par exemple. Ce système présente d’inconvénients ; les produits sont parfois de mauvaise qualité.

36 Tableau 5. Récapitulation sur les produits maraîchers offerts sur le marché

VARIETES DES PERIODE UNITE DE MESURE PRIX Ariary PRODUITS DISPONIBLE Toute l année mais ’ Tas 200 Ar Tomates très abondantes Kg 800 Ar d’août à novembre, Cageot 15 000 Ar

Produit saisonnier de Concombre et Tas 200 Ar novembre à mars courgette Kg 800 Ar

- Durant la période de Haricot flageolet : la production : - état frais Kg 1 600 Ar de décembre à avril Gobelet 400 Ar - Toute l’année - état sec

Kg 1 200 Ar Haricot vert D’octobre à décembre Tas 100 Ar

Petit pois A partir de mois d’août Gobelet 800 Ar

350 Ar Toute l’année et à Gobelet Gros pois 1 400 Ar l’état sec Kg

100 Ar Cornichons Mois de décembre Tas

Toute l’année mais très abondants de Gobelet 200 Ar Piment et angivy novembre à décembre Kg 600 Ar

Légumes : feuilles - Toute l’année 100 Ar - Toutes les brèdes Tas et les feuilles de Kg manioc ou ravi- mangahazo - A partir de mai et - Choux juin en surabondance 800 Ar

800 Ar Légumes racines : Toute l année mais 600 Ar - Pomme de terre, ’ 1 200 Ar carotte abondant pendant Kg 4 000 Ar l’hiver : mai, juin, juillet Tas

Toujours à l’état sec,

- Oignon en abondance de

janvier à mars 100 Ar Source : FLORENCE, décembre 2008.

37 III.3- CEREALES

Dans les pays sous développés comme Madagascar, les Etats ont encouragé la culture des céréales dont l’objectif est de parvenir à l’autosuffisance alimentaire des citoyens. Parmi ces céréales, on peut citer, pour Tamatave, le riz et le maïs.

III.3.1- Riz

Le riz constitue le principal aliment des Malgaches. Il est ainsi la nourriture de base des habitants de la région d’Atsinanana qui est l’une des plus grandes productrices de riz par la quantité et la qualité. Le riz constitue l’essentiel du menu du jour et du soir. Il est accompagné de viande, de poissons ou de légumes bouillis. Pour ceux qui ont des moyens limités, le riz est souvent remplacé par le manioc, la patate douce mais aussi la banane. Il demeure un produit de luxe.

La riziculture tient de ce fait une place fondamentale dans les activités agricoles. Celles-ci son la base du développement économique dans le pays betsimisaraka, particulièrement en zones rurales.

Parmi les cultures d’autosubsistance, celle du riz est de loin la plus importante du fait de son importance dans le plat national. Vu l’augmentation de la population urbaine, la demande en produits céréaliers est plus forte que l’offre. Le riz est le produit clé de l’équilibre alimentaire des Betsimisaraka et offre aussi une grande possibilité commerciale. Il est en permanence durant toute l’année sur les marchés. Au Bazar Be, on distingue le riz d’origine locale et celui en provenance de Lac Alaotra.

- Riz local : - Qualité B ordinaire (50% de brisures) : 1 300 Ar /kg - Qualité Bc 2 ordinaire (40% de brisures) : 1 200 Ar /kg

- Riz de Lac Alaotra : - Riz rouge : 1 000 Ar /kg - Makalioka (75% pureté) : 1200 Ar /kg - Makalioka (92% pureté) : 1400 Ar/kg

38 La région de Lac Alaotra produit peu de riz ordinaire rouge. Lorsque les quotas envoyés à Antananarivo deviennent importants, le makalioka , de qualité supérieure devient plus cher sur le marché de Toamasina. C’est ainsi qu’intervient la caisse du riz qui prend en charge toute ou une partie de la différence des prix comme ce fut le cas en janvier et février 2007.

III.3.2- Maïs

En général, on classifie le maïs sous deux catégories : le maïs sec pilonné ou non et le maïs vert.

Le maïs sec pilonné est vendu au kilogramme à raison de 600 Ar et le gobelet vaut 250 Ar ; tandis que celui non pilé coûte 200 Ar . Les grains secs existent pendant toute l’année. Pourtant, le maïs vert ou frais se vend juste au moment de la récolte ; le tas coûte 600 Ar selon le nombre d'épis. Pendant la période de soudure, ce produit céréalier alimente les habitants grâce à l'abondance de la production provenant de la région du Sud-ouest malgache. Mais le rendement dépend fortement des conditions climatiques dans ce milieu semi- aride.

III.4- TUBERCULES

Les plantes à tubercules constituent un aliment complémentaire dans la région Atsinanana. Ils sont appréciés par les éleveurs de bovins. C’est pour cette raison que les paysans de la région les cultivent en abondance. Mais en général, le rendement n’est pas important. Le manioc, la patate douce et le taro sont remarquables.

III.4.1- Manioc

Une quantité importante du manioc vendu au marché vient des zones périphériques : Fanandrana, Brickaville (le long de RN2), Fénérive-Est (le long de la RN5), Vavatenina, etc. Il faut signaler cependant que le Sud-Ouest reste le plus grand producteur de ce tubercule à Madagascar.

39 La plupart du manioc est consommée à l’état frais ; face à la forte pluviométrie, on ne peut pas le conserver jusqu’à la période de soudure. Les tubercules sont vendus par tas à un prix variant entre 400 Ar et 1000 Ar , selon le nombre et la taille. Pendant la période de soudure, le sac (équivalent d’un sac vide de 50 kg de riz) coûte entre 6 000 et 10 000 Ar .

III.4.2- Patate douce et taro

Les paysans betsimisaraka cultivent la patate douce et le taro pour la consommation pendant la période où les autres produits sont vendus chers. Au Grand marché, un tas de patate douce vaut 1 000 Ar selon la taille. Quant au taro, il est très prisé par les habitants bien que le rendement soit faible. Le prix par pièce varie de 1000 Ar à 2000 Ar et est de 600 Ar par tas. Le taro est plus cher que la patate douce. La variété et la taille sont prises en considération pour la fixation des prix. Signalons qu’il existe deux variétés de taro qui se diffèrent suivant les tailles et les couleurs (blanche et violette).

Ces produits ne garantissent pas la sécurité alimentaire de la population parce que, généralement, le système cultural n'est pas encore développé.

40 CHAPITRE IVIVIV :::

PRODUITS D’’’ORIGINE’ORIGINE ANIMALEANIMALE,,,, Objets d’d’d’Artd’ Art et MARCHANDISES GENERALES offerts sur le marche

IV.1- PRODUITS D’ORIGINE ANIMALE

IV.1.1- Produits d’élevage

- Bœuf et porc La plupart des produits d’élevage se trouvent en permanence sur le Grand marché de Toamasina. Les zébus sont importés de la région Boeny puis égorgés à Tamatave. Les quartiers urbains (Morarano, Ankirihiry,…) et périurbains (Fanandrana, Ivoloina,…) ainsi que les villages ruraux approvisionnent le Bazar Be et les autres marchés en viande de porc. Aucun problème d’approvisionnement n’est perceptible pour la viande de bœuf et porc. Leur prix varie selon les catégories de la viande (tableau 6) .

Tableau 6. Prix de la viande de bœuf et du porc par catégorie en 2008 Prix de la viande en Ar/kg Catégorie bœuf porc Viande sans os 6 000 6 400 Viande avec os 5 800 6 000 Foie 8 000 8 000 Tripes 3 000 4 000 Source : FLORENCE, novembre 2008

41 9000 Viande de boeuf 8000 7000 Viande de porc 6000 5000 4000 3000 Prix (Ar/kg) 2000 1000 0 V,sans os V, avec os Foie Tripes Viande

Figure 4. Comparaison des prix de viande de bœuf et de porc

D’après le tableau 6 et la figure 4, on constate qu’à l’exception du foie, la viande de porc est plus chère que celle du zébu. Cette différence s’explique par le fait que la viande de porc est considérée comme celle des riches. Pendant les fêtes, elle est la plus préférée par plusieurs ménages de la ville. En plus, le nombre de cheptel porcin est largement inférieur à celui du cheptel bovin, soit 503 320 (87 %) bœufs contre 72 027 (13%) porcs, ce qui correspond à une différence de 431 293 en 2003 (figure 5).

Porcs : 13%

Zébus ; 87%

Figure 5. Pourcentage des cheptels bovin et porcin en 2003

La vente de la viande est assurée uniquement par des hommes dont certains ont commencé cette activité depuis 20 ans. Ce métier leur permet de subvenir aux besoins familiaux. La femme peut juste faire l’achat de la viande et en assurer la préparation.

42

Mandroso Madame, la viande de zébu coûte moins chère que celle de proc !!!

Source : FLORENCE, novembre 2008 Photo 6. Une viande de bœuf étalée sur une table et prête à être vendue

Jusqu’à maintenant, il n’y a pas de client pour acheter mes saucisses !!!

Source : FLORENCE, novembre 2008 Photo 7. Un boucher vendant de la viande de porc

43

En suivant l’évolution des cheptels bovin et porcin à partir de 2001, on constate que leur nombre a connu une augmentation (tableau 7 et figure 6). En effet, en 1999, les prix des produits d’exportation (le girofle, le café, le litchi,…) étaient en baisse. Les paysans se sont donc tournés vers les activités d’élevage.

Tableau 7. Evolution des cheptels bovin et porcin entre 2001 et 2003

ANNEES 2001 2002 2003 bovin 433 158 455 346 503 320 porcin 53 671 58 278 72 027

CHEPTEL CHEPTEL TOTAL 486 829 513 624 575 347 Source : INSTAT, 2005

600 000

500 000

400 000

300 000 Effectif 200 000

100 000

0 2001 2002 2003 Année Cheptel bovin Cheptel porcin

Figure 6. Evolution des cheptels bovin et porcin entre 2001 et 2003

- Volailles On trouve quotidiennement les volailles sur le Grand marché. Il s’agit de poule, de canard, d’oies et de dindons. Leur prix varie selon l’espèce, la taille et la quantité offerte. Les oies et les dindons sont les plus chers, leur valeur économique est entre 15 000 et 40 000 Ar par espèce. Ils sont surtout consommés en période de fête. Le canard occupe le second rang avec une valeur de 8000 à 25 000 Ar . Quant aux poulets, elles sont les moins chères ; elles valent entre 5000 et 15 000 Ar (tableau 8). On distingue deux modes de vente : - les volailles sont égorgées et traitées avant d’être vendues. Dans ce cas, le client peut choisir les organes qu’il préfère. L’unité de mesure est le kilogramme.

44 - les animaux sont amenés vivants au marché. Ils sont enfermés dans un « antomby » (tente) ou reliés les uns des autres par des cordes.

Tableau 8 . Variation des prix de volailles PRIX DU VOLAILLE PRODUITS vivant ( Ar par uni té) tué ( Ar /Kg ) Poule de race locale ( Akoho 5 000 à 15 000 7 000 gasy ) Canard (Gana ) 8 000 à 25 000 8 000

Oie (Gisa ) 15 000 à 35 000 8 000

Dindon ( Kolokoloka ) 15 000 à 40 000 8 000

Poulet de chair ( Akoho vazaha ) 5 000 8 000 Source : FLORENCE, décembre 2008

Selon les statistiques de l’INSTAT (2005), le nombre de volailles a connu une croissance dans la région d’Atsinanana. Il est passé de 4 667 000 en 2001 à 5 858 000 en 2002 pour atteindre 6 076 000 en 2003. Cette augmentation quantitative est due aux conditions favorables du milieu et au développement des techniques d’élevage : usage de provende et de couveuse. L’on peut dire que cette activité est rentable au sein de la population.

- Oeufs et lait Les œufs sont permanents au Bazar Be. Les grands fournisseurs sont les éleveurs des poules pondeuses. Ils livrent leurs produits aux vendeurs du marché. A leur tour, ces derniers les revendent aux consommateurs en tirant un bénéfice de 50 Ar au maximum. Le prix par unité est de 300 Ar . A défaut du temps pour cuisiner ou des moyens pour s’acheter de la viande ou du poisson, les œufs peuvent constituer un aliment de substitution.

Pour le lait de vache, il ne se trouve que dans quelques quartiers, à savoir celui d'Ambohijafy. Sur le marché, les vendeurs sont rares. Les clients vont auprès du producteur ou bien celui-ci va vendre, lui-même, le lait chaque matin en faisant de porte à porte. Le prix du litre est presque partout le même qu'au Bazar Be, soit 1 400 Ar /l.

45 IV.1.2- Produits de chasse

Les produits de chasse proviennent surtout de la forêt (cf. carte 5, p.27). La chasse est une activité traditionnelle et les pratiquants utilisent des pièges pour capturer les animaux, surtout ceux qui ravagent les plantations. On peut noter les lamboala 1, les tanrecs, les lémuriens etc. D’après notre enquête, ces animaux seraient enfermés dans des sobika (corbeille) pour être vendus illicitement au Bazar Be ou ailleurs. Ce sont des femmes de plus de 35 ans qui s’en chargent de la vente et les hommes s’occupent de la chasse. Or, ces animaux font partie des espèces endémiques menacées inscrites sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et, par conséquent, protégées par la législation malgache. Il est de ce fait difficile d’avoir des informations fiables sur ce commerce clandestin dont la faune est victime.

IV.1.3- Produits de pêche

Toamasina est situé au bord de la mer, plus précisément bordé par l’Océan Indien. Cela favorise les activités halieutiques. La pirogue reste la principale embarcation de la communauté locale. Les produits de pêche sont destinés à la consommation familiale et à la vente. Les eaux douces constituent aussi des zones de pêche (cf. carte 5, p.27).

Les pêcheurs utilisent des filets de dimension environnante 100 m de long sur 6 m de large. En période pluvieuse et en dehors des périodes cycloniques, un groupe de six pêcheurs peut capturer plus de 350 kg de poissons. Ils partent vers 5 heures du matin pour revenir à 9 heures. Dans l’après-midi, le départ est fixé vers 14 heures et le retour vers 16 heures. En somme, les pêcheurs restent en mer pendant 2 à 3 heures de temps. Les débarcadères sont le pont situé près de l’Hôpital Be, devant l’Hôtel NEPTUNE, le Club Nautique,…

Les produits sont vendus également aux marchés dès qu’ils viennent de la mer ou des eaux douces. De ce fait, ils sont frais.

1 Par abus de langage, le lamboala est appelé « sanglier ».

46 - Produits d’eau douce

Il s’agit des produits qui proviennent de grands lacs situés le long du canal de Pangalane, des fleuves (Mangoro, Ivondro, …) et des rivières. Les espèces les plus présentées au Bazar Be sont les tilapia , les carpes et les différentes sortes d’écrivisses. Le prix varie suivant l’espèce et son abondance sur le marché. Le kilogramme de poissons coûte entre 4 400 et 8 000 Ar , tandis que les écrevisses se vendent à raison de 4 400 à 10 000 Ar /kg.

- Produits de mer Les revenus journaliers de la pêche sont estimés à 10 000 Ar au minimum. Cette activité permet ainsi à plusieurs pêcheurs de subvenir aux besoins familiaux. Les rendements sont élevés en période de fortes pluies.

Les produits se vendent directement au Grand marché par des mareyeurs qui sont des femmes âgées d’environ 30 ans (photo 8). Autrement dit, les pêcheurs vendent leurs poissons au bord de la mer à des clients qui sont des revendeurs. Au marché, les produits halieutiques (menahelika , mandratonona , trois dents, etc.) sont exposés à l’état frais et sec. Le poisson sec vaut 1 000 à 6 000 Ar /kg et le prix d’un kilogramme de crevettes varie de 4 400 à 15 000 Ar suivant l’espèce. Les grands hôtels, JOFFRE, NEPTUNE, Restaurant JUPTER sont les grands consommateurs. D’après notre enquête, leurs clients préfèrent beaucoup les crevettes fraîches. Cela génère une concurrence entre les acheteurs et entraîne ainsi une hausse des prix des crevettes sur le marché.

Source : FLORENCE, décembre 2008 Photo 8. La vente de poissons et de crevettes, une activité réservée aux femmes

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IV.2- OBJETS D’ART

Plusieurs objets d’art sont observés au Bazar Be mais nous n’allons pas tous les inventorier. Il sera question ici de traiter uniquement, les objets faits à base de la végétation : raphia , penja et zozoro qui confèrent à Tamatave le nom de la « Capitale des fibres végétales ». Les bénéfices sont de 50 à 90 %.

IV.2.1- Objets d’art à base de raphia (Raphia farinifera)

Le tissage est l’une des activités principales des femmes betsimisaraka. Ces dernières fabriquent des nattes, tabourets, chapeaux, sacs des dames, sobika. Celui-ci sert à assurer la fermentation de Betsabetsa contenu dans un sajoa – bouteille. Le tissage constitue, pour certaines, la principale source de revenu. Les produits artisanaux sont vendus dans divers quartiers de la ville, à savoir Ambolomadinika, Ankirihiry, etc. et sont permanants au Bazar Be . A cela, on peut ajouter les pots de fleurs et les petits pots (pot de belles de jour) dont les prix de vente respectifs sont de 5 000 à 10 000 Ar et 600 à 1 000 Ar . La confection d’ akanjobe en rabane (photos 9 et 10) a tendance de disparaître. Sa fréquence de vue en pays betsimisaraka devient moins significative d’une année à l’autre. Le raphia se fait de plus en plus rare à cause de sa surexploitation et de la conversion des forêts marécageuses en terrain de culture.

L’influence du modernisme n’est pas négligeable pour justifier la dévalorisation de ce patrimoine culturel. Or, depuis longtemps, la tenue principale des Betsimisaraka était en rabane. Elle a fait et fait partie des vêtements traditionnels portés par les ray amand-reny lors des cérémonies traditionnelles. A ce titre prestigieux, certains paysans s’habillent en rabane lors des travaux agricoles. En effet, ce tissu résiste aux intempéries par rapport à ceux importés. Le prix de vente d’ Ankajobe s’estime entre 10 000 Ar et 15 000 Ar.

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Source : FLORENCE, décembre 2008 Photo 9 . Ankajobe en rabane pour les hommes (tissu de raphia)

Source : FLORENCE, décembre 2008 Photo 10. Ankajobe en rabane pour les femmes

49 IV.2.2- Nattes en penja et en satrana

Les espèces principalement utilisées pour la fabrication des objets d’art à tisser sont le penja (Lespironea ) et le satrana .

- Natte en « penja » Le penja est une herbe vivace à épiderme vert pâle, luisant et uni. Il colonise les espaces marécageuses comme ceux de Brickaville (cf. carte 5, p.27) et de Mananara-Nord. Il constitue une matière première. Lorsque ses tiges sont écrasées avant d’être utilisées, on parle de « penja » entier. Quand elles sont coupées en lanières étroites (« penja » fendu), elles peuvent être teintes. L’intérieur du tige est blanc alors que sa partie superficielle dispose de diverses couleurs : bleue, verte, etc.

L’artisane betsimisaraka utilise les matières premières et adapte les gammes de couleurs selon des procédés de tressage utilisés par les ancêtres. En général, la transmission de savoir se fait de la mère en fille.

Il existe trois sortes de catégories d’articles de vannerie qu’on peut trouver au Bazar Be : les tapis en nattes, les chapeaux et tous les objets de vannerie fine.

Les nattes – tsihy , objets à clientèle essentiellement malgache, en particulier betsimisaraka, sont utilisées à la campagne comme matelas et linceuls.

- Natte en « satrana » La natte en satrana est très remarquable par sa taille de 1, 60m sur 2m. Le plus souvent, le fabricant est une femme et les produits de son travail constituent une ressource supplémentaire pour sa famille. Une natte se vend à partir de 2 000 Ar. Elle est essentiellement utilisée pour le séchage du riz, lors des cérémonies et des excursions.

Les vannières betsimisaraka de la campagne, acheminent leurs objets d’art à Ambohimanana (district de Brickaville), Fénérive-Est, Mananara-Nord et Maroantsetra. De-là, des vendeurs de la ville viennent faire la collecte des ces produits qui seront par la suite vendus en détail au marché. Les différents types de sobika ou paniers et les sacs à dame (photos 11 et 12) sont les plus achetés par

50 les vacanciers et les étrangers qui viennent à Madagascar. Ils désirent rentrer chez eux avec quelque souvenir justifiant leur séjour à la Grande Ile .

En réalité, le commerce des nattes perd sa florescence. En effet, l’importation des carpettes et des tapis en linoléum ou en matières similaires a engendré une concurrence sur le marché. Beaucoup de citadins jugent que les tapis importés sont de bonne qualité par rapport aux nattes fabriquées localement.

IV.3- MARCHANDISES GENERALES

Les marchandises générales qui nous intéressent sont les produits manufacturés répondant aux besoins quotidiens de la population. Elles sont commercialisées par des vendeurs journaliers, des épiciers ou des fournisseurs des marchandises générales. On distingue les produits alimentaires et ceux non consommables comme les torches, les vêtements, etc. De-là, on a les Produits de Première Nécessité (P.P.N) : pétrole, sucre, sel, etc. D’une part, les articles sont liquidés par des vendeurs ambulants qui les installent sur des tables en plein air, pendant le jour de marché. Il s’agit surtout de matériels ménagers (des assiettes, des pâtes alimentaires, des savons,…). D’autre part, les produits textiles qui sont en grande quantité au Bazar Be sont achetés non seulement par des citadins mais surtout par des paysans ayant vendu leurs produits. Dans la plupart des cas, il s’agit des friperies, des vêtements de confection et d’autres produits provenant de la Chine (photo 13).

51

Source : FLORENCE, décembre 2008 Photo 11. Exposition des objets d’art en penja – sobika (tente), tsihy (natte) et autres aux Bazar Be

Source : FLORENCE, décembre 2008 Photo 12. Vente de vannerie fine en raphia : sac à dame, chapeau, tabouret, etc.

Source : FLORENCE, décembre 2008 Photo 13. Produits manufacturés en provenance de la Chine

52 CHAPITRE V :::

PROBLEMES RELATIFS AU SYSTEME COMMERCIAL ET ELEMENTS DE REPONSES

V.1- PROBLEMES RELATIFS AU SYSTEME COMMERCIAL

V.1.1- Problèmes d’ordre socio-économique

- Des moyens de transport défaillants et enclavement Nous avons souligné précédemment que le transport des produits se fait par taxis-brousse, chariots, embarcations,…suivant les moyens économiques des vendeurs, l’accessibilité aux sites de production et le trajet à parcourir. Dans le cas où le site de production est inaccessible par les moyens de transport cités plus haut, les hommes portent leurs marchandises sur le dos ou sur les épaules et les femmes sur la tête. Par exemple, à Brickaville, au Sud de la ville de Toamasina, les paysans utilisent les pirogues dès qu’ils sortent de leurs habitations. Ils transportent des cannes sur le dos pour faire la livraison à la SIRAMA (Siramamy Malagasy) dans le quartier de Maromamy.

Le transport par taxis-brousse connaît des problèmes surtout en période de très fortes pluies (décembre à mars) où les routes sont impraticables en milieu rural ou sont bloquées par des éboulis. En plus, pour éviter les accidents, rares sont les chauffeurs qui acceptent de faire le déplacement ; sinon, ils exigent plus d’argents. Il y a aussi le problème d’augmentation des prix du baril d’essence. Les propriétaires des véhicules se trouvent de ce fait dans l’obligation d’augmenter les frais. Par ricochet, les prix des denrées agricoles augmentent. De toutes les façons, les paysans ne profitent pas de ce moyen de locomotion. En effet, ils n’ont pas la possibilité de louer des voitures.

53 La carte 7 situe les zones de production agricole qui, jusqu’à présent, sont privées de voies de communication. Il n’y existe pas des routes qui les relient avec la RN2. Cette dernière facilite les échanges des marchandises entre Toamasina et Antananarivo. Ces zones sont également dépourvues de voie ferrée et de cours d’eau navigables. ANDRIATIANA (2007) constate qu’Ambatovola, Andekaleka, Lohariandava, Fanasana et Anivorano sont devenus des villages « enclavés ». En effet, ils se trouvent à 50 Km et à 60 Km de la RN 2 et il n’existe pas de moyens de communication possible à part la ligne du chemin de fer. La suspension du trafic de la ligne Tanà-Côte Est (TCE) en 2000 et la crise survenue en 2002 ont aggravé l’enclavement de ces zones. Les habitants n’arrivent pas à vendre leurs produits. Ils sont contraints d’abandonner leurs activités agricoles et de migrer vers Toamasina. Ces immigrants sont parmi les vendeurs qui occupent la rue du Bazar Be.

- Un circuit commercial mal organisé La longueur et la complexité des circuits commerciaux ainsi que la cherté du prix de vente en détail obligent les concernés de mobiliser des frais de transports des produits. Il s’ensuit aussi la cascade des intermédiaires, chacun prélève sa marge bénéficiaire qui varie à chaque stade du commerce. Par conséquent, les producteurs sont toujours perdants. Par exemple, le poulet vivant a au minimum une marge bénéficiaire de 2 000 Ar par tête ; le bénéfice obtenu varie selon la taille.

Pour les produits locaux, la relative proximité des zones d’approvision- nement n’engendre que de faibles augmentations de prix, d’autant que les vendeurs sont en même temps les producteurs. Ils sont satisfaits lorsqu’ils réalisent un certain bénéfice, d’ailleurs, modeste sur l’ensemble des produits qu’ils ont amenés. Ils ne cherchent pas à rapporter celui-ci à l’unité vendue en tenant compte de leurs propres frais de déplacement.

- Une abondance des denrées agricoles sans moyen de conservation Tamatave a connu des problèmes relatifs à la quantité et au prix des produits. Pendant les périodes des récoltes, certains produits se trouvent en abondance sur le Grand marché. Les litchis, les tubercules, les bananes,… sont concernés. Or, les vendeurs ne disposent pas des moyens de conservation.

54

Analamazaotra

Ambatovola

ANDEKALEKA

2

N

R Lohariandava

F Marovolo a n a R n i d a r n a i l n a a ZONE I Fanasana 2 N R Anivorano a ong TOAMASINA gar ZONE II Ranomafana Ron N I E N D TCE I N E A C AMPASIMANOLOTRA O Brickaville

0 5 10 km Source : Ministère des Travaux Publics (MTP) (Dans ANDRIATIANA, 2007) LEGENDE Route Nationale Zone enclavée I

Voie ferrée ligne TCE Zone enclavée II Cours d’eau Gares Carte 7. Localisation des zones enclavées de Tamatave à Antananarivo

55 En plus, le circuit commercial n’est pas assez développé pour permettre l’exportation du surplus. D’un côté, cela présente un certain avantage pour les collecteurs d’autres régions, comme Analamanga, Boeny, … qui viennent s’approvisionner au marché à cause de la réduction des prix. De l’autre côté par contre, les vendeurs du Bazar enregistrent parfois des pertes.

Il ressort qu’au moment de la récolte, les prix baissent considérablement. Par contre, ils sont en hausse pendant la période de soudure aux mois de mars et avril. Dans ce cas, la balance commerciale joue un rôle très intéressant.

- Des vendeurs en augmentation dans un espace limité Bien que nous ne disposions pas des données statistiques, il est remarquable que le nombre de vendeurs augmente au fil du temps. Le nombre de stands devient insuffisant et la superficie du marché est limitée. Son extension se heurte à des problèmes. Le marché se trouve entourer d’habitations et de bâtiments publics : le Service du Domaine, l'E.P.P. Maurice GUYOT, les Travaux Publics, la JIRAMA,… C’est donc le Plan d’Urbanisme qui doit être revu.

- Une vente dans les rues du marché en plein essor La vente dans les rues, une activité informelle en croissance, est liée au manque d’emploi et à l’immigration. Les trottoirs sont devenus de petits points de vente de produits manufacturés. En réalité, ce n’est pas toutes les rues de la ville ou du marché qui sont affectées par ce phénomène. C'est surtout la Rue des Hovas, en plein Bazar Be, qui est la plus occupée ainsi que le long de la route passant par la JIRAMA centre ville. Cette activité informelle permet à plusieurs personnes de répondre à leurs besoins quotidiens bien qu’elle pose un problème à la circulation et génère l’insalubrité dans la rue du Grand marché.

- Un réseau urbain en dégradation Le réseau urbain de Toamasina subit des pluies violentes qui sont courantes. Les canaux d’évacuations des eaux sont souvent bouchés ; ils ne fonctionnent pas. HAINGOMAMPIHIRATRA (2008) précise que la pente est généralement faible de l’ordre de 2 %, ce qui rend difficile l’évacuation des eaux usées. Ces dernières débordent en période de fortes pluies et contribuent aux inondations des rues. Des routes se détériorent sous l’action des eaux. Les nids-

56 de-poule augmentent. Après quelques années, l’asphalte disparaît totalement et laisse place aux sables. A cela s’ajoutent les constructions illicites sur des espaces comme la Rue des HOVAS autrefois goudronnés et les « collines » d’ordures. Tous ceux-ci gênent la libre circulation vers le marché. Les embouteillages sont fréquents bien que les anciennes routes construites pendant la période coloniale aient été réhabilitées à partir de 2007. Les encombrements sont extrêmes, surtout le jour du marché hebdomadaire – Tsena , le samedi. Par exemple, une voiture fait 40 minutes pour effectuer le trajet entre Valpinson et Bazar Be. Or, en temps libre comme le dimanche, la durée du déplacement est de 20 minutes en moyenne.

Bref, la dégradation du réseau urbain a des répercussions sur l’espace vécu de la population de Toamasina, notamment du Bazar Be. Une telle situation entrave le développement commercial.

- De l’insalubrité à l’insécurité sanitaire Les maladies évoquées par les enquêtés ont trait au manque d’hygiène causé par l’absence des douches publiques, les problèmes d’évacuation des eaux usées et de manque d’eau pour les vendeurs du Bazar Be. Les murs du bâtiment sont sales. Le marché n’est pas nettoyé quotidiennement. Les eaux stagnantes favorisent la prolifération des moustiques, vecteurs du paludisme.

Le service de la voirie ou la commune dispose d'un budget limité pour procéder à un ramassage régulier des ordures déversées au coin du marché et des rues. L’accumulation des ordures aux odeurs nauséabondes attire les souris.

Les mouches sont très abondantes au Grand marché. Leur présence indique que l’insalubrité y existe. Les produits vendus peuvent être contaminés par des microbes à partir de ces mouches.

Etant donné que le Bazar Be est fréquenté par un nombre important d’individus, il constitue un espace de contamination des maladies comme le tsicongounia menaçant directement la vie de la population.

57 V.1.2- Problèmes d’ordre naturel

- Cyclones Tamatave est exposé aux cyclones. Les mois à craindre sont : janvier, février et mars.

En 2004, le cyclone Gafilo a causé d’énormes dégâts à Tamatave. Etant donné que le Bazar Be se localise sur le littoral, il a été gravement touché. Sa toiture a été complètement ravagée par des rafales de vents. La bordure du boulevard Ratsimilaho, l’un des axes les plus empruntés et les plus prestigieux, a été endommagée au niveau de l'Hôpital Be et du stade municipal. La mer était intensément agitée ; elle a remonté à une dizaine de mètres sur la côte. Des digues ont rompues et des brèches furent ouvertes. Coïncidant avec la montée de la marée haute, les pluies diluviennes qui se sont abattues sur Toamasina ont provoqué des inondations. Dans l’ensemble, les dégâts étaient importants sur les plantations, les voies de communication, les ponts, les canaux d’irrigation,…etc.

Malgré la vétusté du bâtiment et les dégâts cycloniques, le Bazar Be est toujours fréquenté par un nombre important de population qui ne cessent pas d’augmenter.

- Crues A part les techniques culturales rudimentaires et archaïques, le problème fondamental de cette région sont la maîtrise de l’eau. Suite aux excès pluviométriques, des terroirs sont inondés ; les infrastructures agricoles comme les digues et les canaux d’irrigation sont endommagés. Cette situation entraîne une chute du rendement agricole. La riziculture est la plus affectée. Vu la forte humidité de la région, le paddy connaît des problèmes du séchage et du stockage. Dans la plupart du temps, il est mouillé et moisi. En conséquence, le riz local n’arrive pas à subvenir aux besoins quotidiens de la population. Or, les Betsimisaraka sont de grands consommateurs de riz ; un ménage de 3 à 4 personnes en mange 3 à 4 kg/jr. Pour y remédier, les Autorités ont recours à l’importation du riz pakistanais et thaïlandais qui inonde le marché.

58 La plaine betsimisaraka est dotée d’un sol favorable à l’agriculture. Les digues de protection des exploitations agricoles manquent. Les crues et/ou les inondations ne sont pas maîtrisables et posent un problème à la riziculture. Les cours d’eau responsables de cet état de fait sont : Rianila, Vohitranila, Rongaronga et ses affluents Sahanavo et Marongolo,…. Bien qu’ils drainent la plaine sucrière, les dégâts qu’ils engendrent se répercutent directement sur l’économie régionale, voire nationale. Ils ont à peu près les mêmes caractères : écoulement très rapide avec un seuil rocheux sinueux. Ce sont des courants d’eau dangereux et ne sont pas navigables en amont.

V.2- ELEMENTS DE REPONSES

V.2.1- Amélioration des conditions de transport et désenclavement

Il convient dans un premier temps de poursuivre la politique de désenclavement régional : ouverture des routes, construction de petits quais,… Il est nécessaire de trouver un moyen de transport moins cher permettant l’acheminement des produits vers la ville. Les Autorités peuvent équiper chaque commune d’un bus de transport des marchandises et des passagers. L’argent investi pour l’achat du car leur sera remboursé par tranche. Le mieux sera aussi d’implanter des points de collectes des denrées agricoles en milieu rural. Des études doivent être privilégiées afin d’identifier les sites inaccessibles en période de pluies pour pouvoir apporter des solutions. Pour désenclaver les villages d’Ambatovola, Andekaleka, Lohariandava, Fanasana et Anivorano, il est impératif d’ouvrir des routes qui les relient directement avec la RN2 ou de rendre opérationnel la ligne ferroviaire Tana-Côte-Est.

L’avantage de tout cela sera de faire bénéficier aux paysans des moyens de transport adaptés à leur niveau économique, freiner l’augmentation des prix sur le marché, limiter les accidents en périodes pluvieuses et les migrations vers Toamasina.

59 V.2.2- Structuration du circuit commercial

Comme nous l’avons déjà évoqué, les paysans sont les principaux acteurs du développement. Or, il a été constaté qu’ils sont les grands perdants dans le système commercial. Les revenus qu’ils obtiennent ne leur permettent pas de couvrir les besoins familiaux. Il appartient donc à l’Etat d’encourager la création d’association de groupement des paysans. Le but sera de les préparer à unir leur force afin de s’engager pleinement dans le circuit commercial. Mais il leur faut avant tout une formation intensive sur les techniques commerciales. De tels programmes peuvent être initiés par le Projet pour le Soutien au Développement Rural (PSDR) et le Fond d’Intervention pour le Développement (FID). Les résultats attendus seront de maximiser les bénéfices des paysans producteurs. Les consommateurs auront de leur part des produits de bonne qualité à des prix raisonnables.

V.2.3- Développement des moyens de conservation des produits

Afin de limiter les pertes dues au surplus de produits agricoles sur le marché, il faut encourager l’extension du réseau commercial vers l’extérieur comme ce fût le cas des litchis. Pour ce qui est des fruits, l’implantation d’une société de transformation peut rétablir l’équilibre de la balance commerciale. Ces fruits seront utilisés pour la fabrication des jus et des confitures.

V.2.4- Nécessité d’accroître la superficie du marché

Pour faire face à l’augmentation du nombre de vendeurs sur le marché, il est impératif d’étendre sa superficie. Avant toute intervention, il faut réviser le Plan d’Urbanisme, évaluer les possibilités d’indemnisation des personnes qui accepteront de céder leur place à la Commune. Si ce cas s’avère compliquer, le mieux sera d’implanter une annexe du Bazar Be dans un espace attractif et favorable au commerce. L’idée est de délocaliser certaines catégories d’activités vers le nouveau marché et d’augmenter le budget perçu par la Commune. De nouveaux vendeurs peuvent être accueillis.

60 V.2.5- De l’assainissement à la sécurité sanitaire

L’argent perçu par la commune peut être investi pour la construction des toilettes publiques. Les canaux d’évacuation des eaux usées doivent être réhabilités ou curés. Il est nécessaire de peindre le bâtiment et assurer son nettoyage quotidien ainsi sa désinfection par des moyens chimiques. Afin d’empêcher la prolifération des moustiques, les eaux stagnantes doivent être asséchées. La gestion des déchets peut se faire par la multiplication des bacs à ordure et l’installation des panneaux de sensibilisation sur les différents coins du marché. Le thème central sera l’hygiène. Des agents seront recrutés pour assurer le contrôle hygiénique au sein du marché. Ainsi, s’éternisera la sécurité sanitaire.

V.2.6- Limitation des dégâts occasionnés par les forces de la nature et gestion des ordures

Pour atténuer les impacts liés aux problèmes d’ordre naturel, il faut multiplier les bons gestes envers la nature, à savoir la plantation des arbres. La question des crues et des inondations doit être abordée sous un angle pluri- scalaire ; de l’amont à l’aval. La dimension socio-environnementale (activité socio- économiques, bassin-versant, végétation et eau) doit être prise en compte. Les Autorités locales doivent être les garants d’un entretien permanent des canaux d’évacuation des eaux usées pour s’assurer que les eaux ne débordent pas en cas de fortes pluies. C’est à travers cette optique que les impacts des crues et des inondations littorales peuvent être atténués. Des infrastructures comme les routes, les digues, etc. peuvent y être à l’abri.

Les Responsables communaux doivent prendre des mesures draconiennes contre les squatters pour réduire les encombrements dans la rue du Grand marché. Pour les ordures rencontrées en dehors du marché, la commune doit se doter des moyens efficaces pour assurer leur ramassage. La multiplication des bacs à ordure ne suffit pas ; il faut une volonté de lutte contre la surabondance des déchets. Ces derniers peuvent être par exemple recyclés pour être utilisés comme engrais biologique.

61 V.2.7- Pour une libre circulation des marchandises

Pour réduire les impacts de la vente dans les rues, la Commune urbaine de Tamatave doit maîtriser la migration et lutter contre le chômage. Elle peut encourager la population à s’investir dans d’autres activités ; on cite la pêche par exemple. Comme les vendeurs de rue gênent la circulation, ils doivent être délocalisés sur d’autres espaces. En effet, la libre circulation des marchandises dans le marché avec la potentialité des habitants permettront aux vendeurs et aux paysans d’atteindre plus facilement les dimensions techniques optimales. Le ravitaillement en produits aux clients serait rationnel et économique que possible. Les consommateurs auront un choix plus large, la concurrence assurera à la fois des prix raisonnables, une meilleure qualité de la production et une accélération du progrès technique.

62 CONCLUSION GENERALE

L’objectif du présent travail était de dégager, à travers les éléments de la problématique, les paramètres entravant le développement du système commercial afin d’y remédier. La confrontation des idées conceptuelles issues de la documentation et des résultats de l’enquête nous ont permis d’atteindre les objectifs fixés.

Il est certain que le Bazar Be, pour répondre aux besoins croissants de la ville de Toamasina, fait appel à des diverses zones de production de vivre. Or, à travers son histoire, depuis sa mise en fonction en 1840, il accueillait principalement les colons et les Français d’origine malgache. Cela reflète la situation actuelle. En général, il reste le marché de la couche sociale aisée.

La dynamique économique de la ville est conditionnée par un climat humide et chaud favorable à l’agriculture ; ce qui explique la diversité des produits sur le marché. Les mois de septembre, octobre et novembre sont très favorables aux activités économiques depuis les zones de production jusqu’à celles de commercialisation.

Pour être acheminées au Grand marché, les marchandises sont soumises soit à une distribution directe ou soit à celle indirecte. Pour le premier cas, le paysan producteur et le consommateur échangent directement leurs biens. Par contre, le second cas implique un ou plusieurs intermédiaires. Les produits les moins chers sont en principe issus de la distribution directe. Dans l’ensemble, ils sont expédiés par voies terrestre (route et chemin de fer), maritime, fluviale et aérienne. Cette dernière concerne précisément les objets d’art exportés à l’extérieur. Dans l’ensemble, le transport par Kalesy (chariot) demeure le moins cher. Les acteurs qui interviennent dans le circuit du marché sont les commerçants, les clients, les percepteurs et les consommateurs. Parmi les produits offerts sur le marché, on a identifié ceux d’origine végétale (le plus grand fournisseur en banane est Brickaville, légumes, céréales et tubercules) et animale (viande, œufs, poissons, etc.), les objets d’art à base du végétal (raphia, penja et satrana ) ainsi que les marchandises générales. A par les pommes et les pêches, ces divers produits proviennent de la

63 région Atsinanana. Dans le marché, un grand nombre de personnes parviennent à répondre aux besoins familiaux grâce aux revenus de leurs activités de vente.

Jusqu’à présent, le Bazar Be qui constitue, en quelque sorte, la plaque tournante du développement régional, n’est pas en mesure de satisfaire aux besoins de la population. Dans une dimension régionale, cela est dû à des problèmes d’ordre socio-économiques interdépendants. Les moyens de transports sont défaillants ; les frais de transport par voiture ne sont pas à la portée des cultivateurs. En période de pluies, plusieurs sites de production ne sont pas accessibles. L’économie locale connaît une paralysie momentanée. Le circuit commercial est mal organisé ; l’intervention de plusieurs intermédiaires pour la vente d’un produit entraîne l’augmentation du prix sur le marché. Les moyens de conservation des denrées agricoles manquent. Les vendeurs augmentent dans un espace très limité. La capacité d’accueil du Grand marché de Toamasina est dépassée. Cela est dû principalement à la croissance de la population associée à la migration et aux activités commerciales. En effet, les Merina constituent 60 % des vendeurs et les Betsimisaraka qui sont les tompon-tany n’en présentent que 15 %. Suite à ce débordement, les rues du marché sont occupées par des vendeurs. Le réseau urbain se dégrade ; les embouteillages sont fréquents, surtout pendant le jour du tsena (marché hebdomadaire). Le manque d’hygiène renforce l’insécurité sanitaire dans le marché. A ces problèmes s’ajoutent ceux d’ordre naturel. Les cyclones et les crues font plus de ravages dans l’ensemble de la zone d’étude. Ces aléas climatiques paralysent le système économique par la destruction du marché, des ouvrages et la chute des rendements agricoles.

Pour y remédier, il faut améliorer les conditions de transports, structurer le circuit commercial en créant une association de groupement paysan, développer les moyens de conservation des produits, étendre la superficie du marché en construisant une annexe, faire un assainissement pour renforcer la sécurité sanitaire et enfin trouver les moyens pour limiter les dommages environnementaux occasionnés par les forces de la nature.

64 BIBLIOGRAPHIE

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49- VALETTE J. ( ?). Sainte Marie et la côte Est de Madagascar , en 1818. s.p.

67 TABLE DES MATIERES

Table des illustrations ...... iii

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

CHAPITRE I : PRESENTATION GLOBALE DE TOAMASINA ...... 3

I.1- DONNEES HISTORIQUES ET GEOGRAPHIQUES ...... 3 I.1.1- Toamasina : une ville et une histoire ...... 3 I.1.2- Contextes géographique et historique du Bazar Be ...... 6

I.2- INFLUENCE CLIMATIQUE SUR LA DYNAMIQUE ECONOMIQUE...... 10 I.2.1- Un climat avantageux …...... 10 I.2.2- …malgré ses excédents… ...... 10 I.2.3-…suivant les saisons de l’année ...... 11

CHAPITRE II : COMPOSANTS DU RESEAU COMMERCIAL ...... 13

II.1- DISTRIBUTION DES PRODUITS ...... 13 II.1.1- Généralités ...... 13 II.1.2- Distribution directe ...... 13 II.1.3- Distribution indirecte ...... 14

II.2- MOYENS DE TRANSPORTS ...... 16 II.2.1- Voies terrestres ...... 18 II.2.2- Transport maritime ...... 19 II.2.3- Navigation par cours d’eau ...... 20 II.2.4- Réseau aérien ...... 20

II.3- ACTEURS DU MARCHE ...... 22 II.3.1- Commerçants ...... 22 II.3.2- Clients ...... 23 II.3.3- Percepteurs ...... 24 II.3.4- Consommateurs ...... 25

CHAPITRE III : PRODUITS D’ORIGINE VEGETALE offerts sur le marche ...... 26

III-1- FRUITS ...... 26 III.1.1- Principales zones d’approvisionnement ...... 26 III.1.2- Anonacées ...... 29 III.1.3- Bananes ...... 29 III.1.4- Mangues ...... 29 III.1.5- Ananas ...... 30 III.1.6- Pommes et pêches ...... 30 III.1.7- Litchis ...... 30 III.1.8- Cocos ...... 32 III.1.9- Canne à sucre ...... 33 III.1.10- Papayes ...... 33 III.1.11- Fruits sauvages ...... 33

I III.2- LEGUMES ...... 33 III.2.1- Feuilles potagères ...... 33 III.2.2- Tomates ...... 34 III.2.3- Concombres et courgettes...... 34 III.2.4- Légumineuses ...... 34 III.2.5- Piments et angivy ...... 35 III.2.6- Autres légumes ...... 35

III.3- CEREALES ...... 38 III.3.1- Riz ...... 38 III.3.2- Maïs ...... 39

III.4- TUBERCULES ...... 39 III.4.1- Manioc ...... 39 III.4.2- Patate douce et taro ...... 40

CHAPITRE IV : PRODUITS D’ORIGINE ANIMALE, OBJETS D’ART ET MARCHANDISES GENERALES OFFERTS SUR LE MARCHE ...... 41

IV.1- PRODUITS D’ORIGINE ANIMALE ...... 41 IV.1.1- Produits d’élevage ...... 41 IV.1.2- Produits de chasse ...... 46 IV.1.3- Produits de pêche ...... 46

IV.2- OBJETS D’ART ...... 48 IV.2.1- Objets d’art à base de raphia ( Raphia farinifera ) ...... 48 IV.2.2- Nattes en penja et en satrana ...... 50

IV.3- MARCHANDISES GENERALES ...... 51

CHAPITRE V : PROBLEMES RELATIFS AU SYSTEME COMMERCIAL ET ELEMENTS DE REPONSES ...... 53

V.1- PROBLEMES RELATIFS AU SYSTEME COMMERCIAL ...... 53 V.1.1- Problèmes d’ordre socio-économique ...... 53 V.1.2- Problèmes d’ordre naturel ...... 58

V.2- ELEMENTS DE REPONSES ...... 59 V.2.1- Amélioration des conditions de transport et désenclavement ...... 59 V.2.2- Structuration du circuit commercial ...... 60 V.2.3- Développement des moyens de conservation des produits ...... 60 V.2.4- Nécessité d’accroître la superficie du marché ...... 60 V.2.5- De l’assainissement à la sécurité sanitaire ...... 61 V.2.6- Limitation des dégâts occasionnés par les forces de la nature et gestion des ordures ...... 61 V.2.7- Pour une libre circulation des marchandises ...... 62

CONCLUSION GENERALE ...... 62 BIBLIOGRAPHIE ...... 65

II