Bureaucratisation Néolibérale Dans Le Développement
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Bureaucratisation néolibérale dans le développement : la gouvernance des partenariats public-privé Euro-Méditerranéens pour les énergies renouvelables au Maroc Marie Gerin-Jean To cite this version: Marie Gerin-Jean. Bureaucratisation néolibérale dans le développement : la gouvernance des partenar- iats public-privé Euro-Méditerranéens pour les énergies renouvelables au Maroc. Sociologie. Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2018. Français. NNT : 2018PA01H112. tel-02307258 HAL Id: tel-02307258 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02307258 Submitted on 7 Oct 2019 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. UNIVERSITE PARIS I PANTHÉON SORBONNE UFR de Géographie de Paris – UMR : Développement et Sociétés Thèse pour l’obtention du titre de Docteure en Sociologie Présentée et soutenue publiquement le 21 septembre 2018 par Marie Gerin-Jean Bureaucratisation néolibérale dans le développement : La gouvernance des partenariats public-privé Euro-Méditerranéens pour les énergies renouvelables au Maroc. Photo de la centrale d’Ouarzazate. Crédit Masen Sous la direction de M. Jean-Yves Moisseron Economiste DR/HDR CESSMA (UMR 245) - Centre d'Etudes en Sciences Sociales sur les Mondes Africains, Américains et Asiatiques (IRD-INALCO-Paris-Diderot) Membres du Jury Alia GANA (Présidente du Jury) Directrice de recherche au CNRS, Sociologue, UM7533 LADYSS en affectation à l’IRMC Mme. Béatrice Hibou (rapporteuse) Directrice de recherche, CNRS Science Po CERI (Centre d'Études et de Recherches internationales) Mme. Catherine BARON (rapporteuse), Professeur en aménagement de l'espace et urbanisme. Sciences Po Toulouse M. Frédéric PIERRU. Chargé de recherche en sociologie au CNRS IEDES, UMR 201 - Développement et Sociétés (Paris 1 et IRD) Jardin d’Agronomie Tropicale de Paris, 45 bis avenue de la Belle Gabrielle 94736 Nogent-sur-Marne Tél. : 33 (0)1 43 94 72 92 Mél : [email protected] (relations institutionnelles) et [email protected] (fonctionnement interne) Marie Gerin-Jean - La bureaucratisation néolibérale de l’énergie solaire au Maroc 2 Résumé Cette thèse propose une étude de la transformation de l’État et de l’exercice du pouvoir à partir de l’observation des instruments politiques utilisés pour construire les grandes centrales solaires marocaines. Ce travail s’appuie sur deux longues observations participantes, consistant en une double ethnographie du développement dans l’institution publique bénéficiaire de l’aide ainsi que dans les institutions qui contrôlent cette aide. Je mobilise simultanément la sociologie de l’action publique et les études en sciences de gestion et en sociologie économique sur la finance et les Partenariats Public-Privé. La contractualisation des Partenariats Public-Privé semble devenir un nouveau mode d’action publique pour l’aide au développement. Or, le choix d’un type de contrat, d’un type de mode de financement, sont également des choix politiques. Les politiques euro-méditerranéennes pour les énergies renouvelables étudiées dans cette thèse illustrent un glissement des politiques publiques stato-centrées vers une action publique multi- acteurs. L’analyse de la fabrication des outils et instruments du Plan Solaire Méditerranéen met en lumière un mode de gouvernance basé sur le consensus et sur l’expertification. La charpente de l’action publique pour les énergies renouvelables au Maroc est édifiée autant par les acteurs privés que publics et entraîne la diffusion des formalités issues des grandes entreprises et du marché financier. Sous l’impulsion de ces acteurs, le secteur de l’énergie solaire du Maroc s’institutionnalise à partir des années 2009 en s’inscrivant dans un processus de bureaucratisation néolibérale. Lors de cette institutionnalisation, les bailleurs de fonds et les consortiums privés véhiculent, à travers leurs expertises et leur participation à l’action publique, plusieurs instruments politiques. Cette instrumentation passe par les appels d’offres concurrentiels et internationaux, les prêts d’aide au développement économique ou issus des fonds de lutte contre le changement climatique, et enfin les solutions contractuelles comme le Partenariat Public-Privé. La synergie entre les instruments de l’aide au développement et les politiques pour les énergies renouvelables entraîne une transformation des modes de gouvernement et du rôle de l’État. L’utilisation de ces instruments de l’aide au développement et de l’expertise privée permet la régulation et le contrôle bureaucratique, au sens wébérien, du marché de l’énergie solaire. La politique de transition énergétique marocaine participe au renforcement des monopoles dans le secteur de l’énergie marocain et à sa centralisation. Mots-clés Sociologie de l’action publique – Bureaucratisation Néolibérale – Energie renouvelables Politiques Européennes – Etat Marocain – Aide au développement Partenariats Public-Privé – sociologie politique – Instruments politiques – Marie Gerin-Jean - La bureaucratisation néolibérale de l’énergie solaire au Maroc 3 Abstract This thesis proposes a study of State transformation and of the exercise of power from the observation of political instruments used to develop the big Moroccan solar power plants. This work is based on two long participative observations, which consist of a double ethnography of development in the public institution beneficiary of the aid as well as in the institutions that control this aid. I summon up both public policy sociology and studies in management and in economic sociology on finance and Public - Private Partnerships. The Public - Private Partnership contractualisation seems to become a new mode of public policy in favour of aid to development. Besides, the choice of a type of contract, of a type of mode of financing, are political choices as well. Euro-Mediterranean policies for the renewable energy studied in this thesis illustrate a shift of state-centered public policies towards a multilevel public policy. The analysis of the making of tools and instruments of the Mediterranean Solar Plan highlights a mode of governance based on consensus and expertification. The framing of the public policy for renewable energy in Morocco is erected by private and public actors and leads to the diffusion of the formalities coming from big companies and from the financial market. Compelled by these actors, the Moroccan solar energy market has been institutionalized since 2009, in keeping with a process of neoliberal bureaucratization. In this institutionnalisation, international financial institutions and private consortiums convey, through their expertise and their participation to public policy, many political instruments. This instrumentalization goes through competitive and international calls for tender, loans for economic development aids, or climate change funds, and at last contractual solutions such as Public-Private Partnership. The synergy between aid to development instruments and the policies in favour of renewable energy lead to a transformation of the modes of government and of the role of State. The use of these aids to development and private expertise instruments allows bureaucratic regulation and control, as Weber says, of the solar energy market. The Moroccan energetic transition policy takes part to the strengthening of monopolies in Moroccan energy and to its centralization. Keywords Public policy – renewable energies– development aid – Morocco public-private partnerships- External European policy Marie Gerin-Jean - La bureaucratisation néolibérale de l’énergie solaire au Maroc 4 Remerciements A ma famille La thèse est un besoin de réponse à une question qui est ancrée profondément en nous et qui nous anime durant toutes les années que l’on y consacre. Il est vrai que c’est une quête intime qui nous pousse à aller au bout de ce que nous sommes capable de faire, mais heureusement nous n’embarquons pas seul dans cette aventure. Ma gratitude sincère va en premier lieu à mon directeur Jean-Yves Moisseron, pour m’avoir guidé tout au long de ces années et d’avoir tout fait pour je réalise cette thèse et les terrains d’enquête dans de si bonnes conditions. Je remercie également ceux qui m’ont offert un cadre académique qui a marqué théoriquement ma thèse depuis mon master à l’IEDES, puis dans l’UMR Sociétés et Développement, notamment les enseignements (en particulier ceux de Bruno Lautier) ou les conseils chaleureux et amicaux (particulièrement ceux de Sylvie Capitan), ainsi que les jeunes chercheurs prometteurs Sofia, Louise, Alexis, mais surtout le sourire sans faille de Marie Bardin. En y rencontrant Raphaëlle Héron, j’ai eu la chance de trouver une amie attentionnée, infaillible, sibylline ainsi qu’une collègue de passions. Je remercie les membres du CIST qui m’ont ouvert en premier la porte de la recherche et permis certaines des rencontres essentielles à cette thèse. Je remercie Marta Severo pour m’avoir tant appris, soutenue et offert sa précieuse amitié. Je dois beaucoup aux membres de MASEN et de la DIMED qui m’ont permis de réaliser cette thèse grâce à leur