La France, Le Rwanda Et Le Génocide Des Tutsi (1990-1994)
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COMMISSION DE RECHERCHE SUR LES ARCHIVES FRANÇAISES RELATIVES AU RWANDA ET AU GÉNOCIDE DES TUTSI La France, le Rwanda et le génocide des Tutsi (1990-1994) Rapport remis au Président de la République le 26 mars 2021 © Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi, 2021 Note liminaire Le Rapport présenté ici a été rédigé et adopté par l’ensemble de la Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi. Il est le résultat de deux années de travail dans les fonds d’archives français et d’écriture collective de la recherche. Il est remis au Président de la République le 26 mars 2021, et aussitôt rendu public en vertu de la décision prise à la création de la Commission le 5 avril 2019. Le Rapport est accessible en intégralité sur le site de la pré- sidence de la République et réglementairement sur celui de la DILA (ex-Documentation française), ainsi que sur le site institutionnel de la Commission et sur celui du ministère de l’Europe et des Affaires étran- gères. Un résumé en anglais est diffusé simultanément. L’organisation interne du manuscrit permet un accès facile à son contenu, grâce à une table des matières détaillée, des introductions et conclusions de cha- pitre, et l’introduction générale qui suit, ainsi que les conclusions finales. Conformément à l’engagement de la Commission de recherche, la publication de son Rapport est suivie, le 7 avril 2021, de l’accès à tout public des sources du Rapport sous forme de fac-similés intégraux de l’ensemble des archives exploitées par la Commission de recherche, docu- ments classifiés ou non*. Cette collection de sources est disponible en salle de lecture des Archives nationales, là où les chercheurs se rendent, là où la recherche se fait. Afin de permettre l’égalité des lecteurs devant les sources, des dispositifs d’aide à l’accès seront prises. Conformément 4 LA FRANCE, LE RWANDA ET LE GÉNOCIDE DES TUTSI (1990-1994) à l’objectif également assigné à la Commission de favoriser l’ouver- ture des archives françaises sur le Rwanda et le génocide des Tutsi, à son initiative, des fonds constitués sont également inclus dans le cadre de la dérogation générale signée du premier ministre. L’ouverture des archives publiques porte sur le Fonds présidentiel François Mitterrand et le Fonds premier ministre Édouard Balladur. Cette collection de docu- ments pour la recherche et ces fonds désormais accessibles bénéficient de la mise à disposition d’un état des sources des fonds publics sur le Rwanda et le génocide des Tutsi réalisé par les personnels scientifiques des centres d’archives concernés à l’initiative de la Commission, ainsi que de la mise en ligne d’une documentation propre à l’événement des accords d’Arusha et à la vie politique rwandaise (FPR inclus). Le Rapport est publié simultanément par les soins de la maison d’édi- tion Armand Colin impliquée de longue date dans la diffusion des connaissances scientifiques sur les génocides, les droits d’auteur reve- nant à la recherche publique. *La liste des documents contenus dans les cartons sources librement acces- sibles à tous aux Archives nationales figure dans les annexes numériques du Rapport. Elle totalise près de 8 000 documents, tous rendus communi- cables et déclassifiés au préalable si nécessaire (de fait, les documents classifiés n’apparaissent plus comme tels puisqu’ils ont été déclassifiés à la demande de la Commission). Ces cartons sources ne renferment pas les copies des documents utilisés dans le fonds présidentiel et Premier ministre Édouard Balladur dans la mesure où ceux-ci sont intégralement ouverts. Nous invi- tons les lecteurs à s’y référer. Lettre du Président de la République adressée, le 5 avril 2019, à M. Vincent Duclert Monsieur le Professeur, Le 7 avril 2019, la France commémorera, aux côtés du Rwanda, le 25e anniversaire du génocide des Tutsi. En cent jours, cet événement tragique, que la communauté internationale n’a pas su empêcher, faisait près d’un million de victimes. La France a toujours veillé à honorer le souvenir des victimes et à saluer la dignité des survivants, ainsi que la capacité de réconciliation du peuple rwandais. Je souhaite que ce 25e anniversaire marque une véritable rupture dans la manière dont la France appréhende et enseigne le génocide des Tutsi, tournée vers une meilleure prise en compte de la douleur des victimes et des aspirations des rescapés. Conformément à l’engagement que j’avais pris le 24 mai 2018, lors de ma rencontre avec le président Paul Kagame à Paris, je tiens à ce que le génocide des Tutsi prenne toute sa place dans notre mémoire collective. Cela doit passer d’abord par un approfondissement de notre connaissance et de notre compréhension de cette entreprise terrifiante de destruction humaine, en vue de son enseignement en France et de l’éducation à la vigilance des jeunes générations. La Mission d’étude sur la recherche et l’enseignement des génocides et des crimes de masse, que vous avez présidée, en a posé les premières pierres, avec la décision prise d’inscrire le génocide des Tutsi au programme des classes de Terminale. Cette étape était importante. Elle doit maintenant être accompagnée d’un travail consacré à l’étude de toutes les archives françaises concernant le Rwanda, entre 1990 et 1994. J’entends confier cette tâche à une commission de chercheuses et de chercheurs français, dont vous assurerez la présidence. Cette commission aura pour objectif : 1. De consulter l’ensemble des fonds d’archives françaises relatifs à la période pré-génocidaire et celle du génocide lui-même ; 2. De rédiger un rapport qui permettra : • d’offrir un regard critique d’historien sur les sources consultées ; 6 LA FRANCE, LE RWANDA ET LE GÉNOCIDE DES TUTSI (1990-1994) • d’analyser le rôle et l’engagement de la France au Rwanda au cours de cette période, en tenant compte du rôle des autres acteurs engagés au cours de cette période ; • de contribuer au renouvellement des analyses historiques sur les causes du génocide des Tutsi, profondes et plus conjoncturelles, ainsi que sur son déroulement, en vue d’une compréhension accrue de cette tragédie historique et de sa meilleure prise en compte dans la mémoire collective, notamment par les jeunes générations. Ce rapport devra être achevé dans un délai de deux ans sous la forme d’un rapport qui sera rendu public. Pour remplir votre mission, vous serez soumis, ainsi que les autres membres de la commission, à titre exceptionnel, personnel et confidentiel, à une procédure d’habilitation d’accès et de consultation de l’ensemble des fonds d’archives français concernant le Rwanda, entre 1990 et 1994 (archives de la Présidence de la République, du Premier ministre, du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, du Ministère des Armées et de la mission d’information parlementaire sur le Rwanda). Vous pourrez vous appuyer sur les moyens que mettront à votre disposition les ministères concernés – ministère des Armées, ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation – ainsi que les services d’archives des différentes institutions concernées. Avec tous mes vœux de succès dans l’accomplissement de cette mission d’importance, je vous prie d’agréer, Monsieur le Professeur, l’expression de ma considération distinguée. Emmanuel MACRON COMPOSITION DE LA COMMISSION DE RECHERCHE SUR LES ARCHIVES FRANÇAISES RELATIVES AU RWANDA ET AU GÉNOCIDE DES TUTSI* • M. Vincent Duclert, chercheur et ancien directeur du CESPRA (CNRS-EHESS), enseignant à Sciences-Po, inspecteur général de l’Éducation nationale, président de la Commission ; • Mme Catherine Bertho Lavenir, professeure émérite de l’Université Sorbonne-Nouvelle, inspectrice générale de l’Éducation nationale honoraire, archiviste paléographe ; • M. David Dominé-Cohn, professeur certifié d’histoire-géographie, spécialiste des archives des armées et des opérations militaires ; • Mme Isabelle Ernot, professeure d’histoire-géographie détachée, docteure en histoire contemporaine, spécialiste de la Shoah, membre de la Mission d’étude en France sur la recherche et l’enseignement des génocides et des crimes de masse ; • M. Thomas Hochmann, professeur de droit public à l’Université Paris Nanterre, membre de l’IUF, spécialiste de droit constitutionnel ; • Mme Sylvie Humbert, professeure d’histoire du droit à l’Université catholique de Lille, spécialiste de la justice pénale internationale ; • M. Raymond H. Kévorkian, directeur de recherche émérite à l’Université de Paris 8, spécialiste du génocide des Arméniens, membre de la Mission d’étude en France sur la recherche et l’enseignement des génocides et des crimes de masse ; • M. Erik Langlinay, professeur agrégé d’histoire, docteur en histoire contemporaine, spécialiste des organisations en temps de guerre ; • Mme Chantal Morelle, professeure en classes préparatoires, docteure en histoire contemporaine, spécialiste de la Ve République, de sa diplomatie et du général de Gaulle ; • M. Guillaume Pollack, professeur certifié d’histoire-géographie, docteur en histoire, spécialiste des réseaux de résistance et des services secrets ; • M. Étienne Rouannet, professeur certifié d’histoire-géographie, doctorant, spécialiste des archives d’État et de leur traitement documentaire ; 8 LA FRANCE, LE RWANDA ET LE GÉNOCIDE DES TUTSI (1990-1994) • Mme Françoise Thébaud, professeure émérite en histoire contemporaine de l’Université d’Avignon, spécialiste de la Grande Guerre, des femmes et du genre ; • Mme Sandrine Weil,