ZIBELINE 11.09 > 11.12.2020 CULTURE LOISIRS ciné Hors-Série 3€90

Spectacles, concerts...

Les saisons se démasquent - RD

Journées du Patrimoine

actoral F: 3,90 - 4 H Correspondances de Manosque L 18227 la Biennale européenne de création conteMporaine présente son prograMMe d’événeMents parallèles Manifesta 13

les parallèles du sud 28.08 → 29.11.2020 près de 100 événements culturels à et en région sud manifesta13.org édito la Biennale européenne de création conteMporaine présente son prograMMe d’événeMents parallèles Retrouver le chemin

llez au théâtre et au cinéma, spectacle vont pouvoir rouvrir leurs vous ne risquez rien ! » C’est portes au public. Certaines partiellement, même Jean Castex qui devant se contenter d’une demi-jauge Manifesta «Ale dit. Après des mois de si la couleur de leur zone d’implantation navigation à vue, peut-on enfin voir un est rouge. D’autres pas du tout, si la signal positif dans l’enveloppe de 432 proposition artistique doit s’apprécier millions d’euros accordée au spectacle debout. Les lieux de diffusion de plein air vivant (220 pour le secteur privé, 200 pour sont épargnés, s’ils mettent en application le public et 12 pour l’emploi et les artistes les gestes barrière, et c’est tant mieux. 13 auteurs), auxquels s’ajoutent plus de 100 Pour tous en revanche, les événements millions pour la compensation des pertes rassemblant plus de 5 000 personnes d’exploitation ? À noter que la primeur demeurent interdits, au moins jusqu’à la de l’annonce a été réservée au Premier fin octobre. ministre, depuis la rue de Valois, et non Quelle galère ! Quel imbroglio ! Surtout à la ministre de la Culture elle-même. lorsque la cohérence et la justification des Au total, le chèque gouvernemental décisions ne brillent pas par leur logique. versé à l’ensemble du secteur culturel Depuis de nombreux mois, beaucoup se chiffrerait à 2 milliards sur les 100 du s’étonnent de pouvoir s’entasser dans plan de relance. Soit 2%, ce qui n’est pas les transports collectifs mais de ne pas négligeable. Reste à en connaître plus être autorisés à se nourrir d’une œuvre. précisément les fléchages, en souhaitant En cette rentrée, ne boudons pas les les que les opérateurs indispensables au billetteries. Insouciants les cultureux ? développement culturel des territoires -si Non, de simples hérauts de l’utopie parallèles chers à Matignon- ne soient pas lésés face humaniste dont l’arme de la création peut aux incontournables structures nationales, nous aider à sortir du tunnel. Et retrouver centralisées et parisiennes. le chemin des possibles comme du Malgré tout, jamais une saison n’aura été sensible. Malgré le brouillard ambiant et aussi incertaine, fragile, flexible. Rideau quitte à rêver masqué. du sud baissé depuis la mi-mars, les salles de LUDOVIC TOMAS

28.08 → 29.11.2020 Photo de couverture : © Jon Wallach - CC ZIBELINE MAGAZINE, MENSUEL CULTUREL Chargée des abonnements [email protected] près de 100 événements culturels à Marseille et en région sud CULTURE LOISIRS CINÉ Rédactrice en chef : Dominique Marçon Rédaction : Contact diffuseurs : [email protected] Mensuel paraissant le vendredi A juste Titres - tél : 04 88 15 12 41 Commerciale Titre modifiable sur www.direct-editeurs.fr Édité à 20 000 exemplaires Zoé Guillou par Zibeline [email protected] 07 67 19 15 54 RETROUVEZ TOUS NOS CONTACTS manifesta13.org BP 90007 13201 Marseille Cedex 1 Administration SUR JOURNALZIBELINE.FR Dépôt légal : janvier 2008 ISSN 2491-0732 [email protected] Imprimé par Rotimpres Directeur de publication Imprim’vert - papier recyclé Alain Hayot La rentrée s’annonce incertaine et fragile. C’est plus que jamais le moment de retrouver le spectacle Sommairevivant, de renouer avec une richesse culturelle qui nous a tant manquée. Zibeline vous accompagne dans ces propositions foisonnantes - toutes soumises à modifications, selon l’évolution des règles sanitaires. Osons l’utopie !

Événements [ P.6-27 ]

Farm Fatale, Philippe Quesne, Festival actoral © Martin Argyroglo

Alpes [ P.28-33 ]

Traversée en foret, Elise Vigneron, au Theâtre de la Passerelle © Theâtre de l'Entreouvert

Une femme se déplace, David Lescot, au Theâtre national de © Christophe Raynaud de Lage Alpes-Maritimes Hérault [ P.34-41 ] [ 118-130 ]

Var [ P.42-52 ] J'ai peur quand la nuit sombre, Edith Amsellem, à Châteauvallon © Edith AmsellemSommaire Sommaire Bouches-du-Rhône [ P.54-103 ]

Les fables ou le jeu de l'illusion, Philippe Car, au Theâtre du Gymnase © Nicksigo

Événements [ P.6-27 ]

Désobéir, Julie Berès, au Zef © Axelle de Russe

Vaucluse [ P.104-113 ] Gard [ P.114-116 ]

Hérault [ 118-130 ]

J'ai peur quand la nuit sombre, Edith Amsellem, à Châteauvallon © Edith Amsellem Journal d'un disparu, mise en scène Ivo van Hove, Opera de Montpellier Sommaire© Jan Versweyveld - production Muziktheater Transparant 6 événements Rencontre avec Hubert Colas, directeur d’actoral, pour la 20e édition du festival

Zibeline : actoral engage sa 20e édi- tion. Pensiez-vous atteindre une telle longévité ? Hubert Colas : L’origine d’actoral n’était pas de devenir un festival inter- national. Au début, cela s’appelait les Rencontres d’actoral. Ayant la chance de disposer d’un lieu occupé pour moi- tié par ma compagnie, je trouvais assez normal d’inviter d’autres personnes à l’utiliser, à profiter d’un temps, quelles que soient leurs orientations artistiques. On s’est dit que ce serait bien de mon- trer le résultat de leur résidence de tra- vail. Ce qu’on faisait pendant deux gros week-ends. Puis en 2007, il y a eu la can- didature de Marseille au titre de capitale européenne de la culture. On s’est de- mandé si l’on devait inventer une nou- velle aventure ou nous transformer pour faire un festival qui serait un des axes possibles de 2013. On a alors préparé une montée en puissance artistique et financière de 2007 à 2013. Cela a été ex- trêmement bien accueilli de la part de Hubert Colas © Marc-Antoine Serra Bernard Latarjet (premier directeur de MP2013, ndlr). On a proposé que ce soit un des événements pérennisés après l’année capitale et c’est à ce moment-là que nous sommes devenus festival inter- « national des écritures contemporaines. Quand un artiste fait œuvre, On a commencé des collaborations ac- tives avec une quinzaine de structures marseillaises dans l’idée de dresser un portrait de l’art contemporain dans la ville, à travers tous les domaines des il y met aussi ce qui n’est pas écrit » écritures contemporaines. Qu’est-ce qui a changé dans les formes d’écritures au cours des deux décennies ? due en grande partie à la transmission l’optique de chercher comment une so- Il y a une force d’évolution des arts en du politique en direction d’une société. ciété devrait évoluer au sein de la pla- fonction de celle d’une civilisation, même Et on peut dire qu’aujourd’hui les gou- nète, que nous sommes d’ailleurs enclins si on ne la discerne pas d’une année sur vernants ne préparent plus les citoyens à détruire depuis des années. On atteint l’autre. Les artistes répondent autrement, pour les années futures mais pour un les limites de notre autodestruction tant avec une forme de regard sur la société au temps ponctuel qui est celui du libéra- en termes d’organisation civilisationnelle niveau à la fois politique, technologique lisme, de l’immédiateté des choses, de la économique qu’écologique. Cette pen- et humain. L’évolution de l’humanité est consommation. Donc pas du tout dans sée-là existe dans le domaine des arts 7

puisque les artistes écoutent leurs contempo- et européenne qu’à l’international ? rains et traduisent une expression intime de leur C’est celle que je perçois autour de moi. Mais je ne connais ressenti de l’époque dans laquelle ils vivent. À pas toutes les cultures, et celle qui nous gouverne en Europe cette nécessité de s’exprimer s’ajoute celle de est malgré tout celle qui se targue d’être cheffe de file de bon confronter leur regard à un public. nombre d’autres. À différents égards, on nous envoie de fa- Peut-on dégager un fil rouge dans la çon presque subliminale et paradoxale l’idée que l’on doit être programmation ? plus multiples, mobiles, changeants... À un moment donné, Je refuse qu’actoral ait une thématique annuelle l’art entend ça, les artistes le traduisent. Je ne qualifierai au même titre que je n’ai jamais bien vécu des pas cette chose de bonne ni de mauvaise, c’est simplement refus de programmation à mon égard parce que l’époque dans laquelle on est. Il y a forcément des phéno- je n’entrais pas dans la thématique de telle ou mènes de mode, d’appréhension des formes qui donnent un telle scène. La thématique d’une programmation terrain d’accessibilité au public plus ouvert, et aujourd’hui est éminemment celle du choix des artistes et cela passe par la reconnaissance de ces pratiques. non pas du programmateur. C’était important Comment se portent le festival et Montévidéo en septembre pour moi que l’on retrouve des artistes invités 2020 ? dans les premières éditions, alors inconnus, et On tient l’ensemble de nos activités à bout de bras depuis de qui se sont fait un nom. Ils vont témoigner des nombreuses années. On ne peut que remercier les artistes deux décennies écoulées, de ce qu’ils ont été et et les structures de pouvoir construire une proposition aussi de ce qu’ils sont aujourd’hui. ambitieuse, vue comme une fenêtre importante et possible à Si on doit parler de fil rouge, je dirai que c’est un partager dans le paysage français. La difficulté est de n’être champ des territoires. Les artistes sont sensibles pas aussi soutenus qu’on le devrait par les institutions, pour à la problématique de l’origine des territoires, pouvoir mieux encore accompagner les artistes et donner plus des conflits à travers le monde, aux personnes d’appétence à la découverte de la part du public, à travers la en perdition. Ils observent comment certaines médiation par exemple. On aimerait qu’actoral soit en capa- sociétés préemptent la vie des gens. Mais peut cité de passer un cap supplémentaire, de grandir, de façon être que ma difficulté à nommer le fil rouge de à être mieux entendu par d’autres festivals en termes de co- cette édition est aussi due à ce que nous vivons production et de soutien aux artistes français, européens et depuis quelques mois. Pour bon nombre d’ar- internationaux. En même temps, il y a eu des gestes du mi- tistes, il a été difficile de se projeter dans l’ave- nistère de la Culture pour soutenir un peu mieux le festival. nir. On va peut-être réanalyser la plupart des La ville de Marseille est votre deuxième financeur après œuvres à l’aune ce qu’on est en train de vivre. l’État. Attendez-vous du changement ? La situation va animer certaines des créations Qui n’en attend pas ? C’est un grand changement pour Mar- qui représentent la moitié des spectacles de seille et on attend ce que le monde culturel gronde depuis cette édition. longtemps : une meilleure écoute et une meilleure compré- Parmi les artistes programmés en 2020, cer- hension des actions des uns et des autres sur notre territoire, tains sont des invités récurrents du festival. que le futur de la ville passe par l’art, la culture et l’éducation. Qu’est-ce qui détermine cet accompagnement ? Je trouve important que les dirigeants politiques de toutes La confiance. Celle que ces artistes et le festival couleurs confondues puissent penser l’art et la culture non se sont accordé lors de leurs premiers pas ré- pas comme une puissance électoraliste mais comme une Hubert Colas © Marc-Antoine Serra puissance de ce qui leur échappe dans ce que cela doit deve- nir après eux. Si on laisse à l’art la capacité de s’exprimer, il peut gouverner le monde pour une meilleure humanité. « Quand un artiste fait œuvre, ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LUDOVIC TOMAS il y met aussi ce qui n’est pas écrit »

ciproque. Cela tient également à toutes ces choses invisibles qui ne se nomment pas et qui font partie d’expressions ar- tistiques. Quand un artiste fait œuvre, il y met aussi ce qui n’est pas écrit, ce qui est autour, ce que nous public allons entendre et qu’il n’a pas soupçonné lui-même. C’est ce mo- actoral ment-là que je guette quand je rencontre les artistes. Jusqu’au 10 octobre La transdisciplinarité des artistes et des œuvres est-elle une Divers lieux, Marseille approche que l’on retrouve autant dans la création française 04 91 94 53 49 actoral.org 8 événements Entrons en Correspondance Depuis 22 ans, la fin du mois de septembre avec leur dernier livre : Arno Bertina, Jean-Marie Blas de Roblès, Chloé Delaume, Marie-Hélène Lafon, Éric Rein- est attendue par les affamés de littérature hardt ; des nouveaux venus, dont Barbara Cassin, Véronique Olmi, Madeline Roth… Mais aussi neuf premiers romans, qui se retrouvent à Manosque pour des dont ceux de Dima Abdallah, Dany Héricourt, Hugo Lin- derberg, Francesca Serra, Marie-Ève Thuot… On ne peut rencontres vivifiantes avec les auteurs les citer tous, mais de belles découvertes nous attendent ! Enki Bilal sera présent dès le premier jour avec la présen- de la rentrée tation de son livre Nu avec Picasso, récit de son errance une nuit au musée parisien du peintre. Le théâtre Jean le Bleu pré- a ville et ses places sont accueillantes, les entretiens sans sentera un concert dessiné avec Jeanne Cherhal et Aurelia afféterie, les auteurs disponibles. L’édition 2020 semble Aurita, une lecture de la correspondance de Boris Vian, dont d’autant plus savoureuse que l’on a été en manque de on fête le centenaire de la naissance, par François Morel, un Lrencontres depuis le mois de mars. Elle commence avec duo Anna Mouglalis et Micha Lescot pour le dernier roman un visuel décalé de Clémentine Mélois que l’on retrouvera de Lise Charles, des lettres de Manchette par Michel Vuil- sur la place de l’Hôtel de ville proposé en passe-tête. Festiva- lermoz. Et pour le cinquantenaire de la mort de Giono, une liers et passants vont s’en donner à cœur-joie. avant-première du documentaire de Fabrice Gardel, Giono, Durant cinq jours se succèderont des habitués du festival le voyageur immobile. C.B.

Une équipe soudée Les Correspondances sont désormais entrées dans une phase rencontrer le maire de Manosque, la ville de Giono. Il était de maturité et d’équilibre. Pour qu’une manifestation se dé- intéressé par un projet événementiel qui change des salons veloppe et perdure, elle doit être portée par une équipe sou- littéraires habituels. L’idée de développer un sens de la cor- dée, aux ambitions communes, aux plaisirs partagés. Mais qui respondance plus proche du sens baudelairien a fait peu sont ces personnes discrètes qui arpentent Manosque à peu son chemin. Trouver des échos, des croise- d’une place à l’autre, qui n’hésitent pas à mettre ments, des hybridations. J’avais le sentiment la main à la pâte, à la billetterie, au bar, au d’avoir en mains une forme naissante qui concert… ? Entretien avec son créateur, pouvait se développer dans une ville Olivier Chaudenson, à la tête des Cor- dont la configuration et les espaces respondances de Manosque depuis permettaient un développement 22 ans, dont on peut dire qu’il a harmonieux. inventé une forme de festival lit- Qui vous a accompagné dans téraire dédié aux auteurs et à cette aventure ? toutes les formes de l’écriture J’ai d’abord travaillé avec contemporaine. Olivier Adam avant qu’il se Zibeline : Quel a été votre consacre définitivement à parcours avant Manosque ? l’écriture, qui a été remplacé Olivier Chaudenson : Pen- par Arnaud Cathrine. dant 12 ans, j’ai travaillé dans une Les premières éditions avaient- agence de conseil pour les collec- elles la même forme que tivités en matières culturelles et ar- maintenant ? tistiques sur des projets qui pouvaient Les ingrédients étaient là, mais ont E ve ly concerner le patrimoine ou la création de n évolué. Il y a plus de spectacles, les siestes, Pr n aw an idlo zjm festivals. C’est ainsi que j’ai travaillé pour ce- et Kra au cours desquelles on écoute textes et mu- Oliv hila ier Chaudenson © G lui de la Correspondance de Grignan qui concernait sique allongé dans la pénombre, sont arrivées il l’art épistolaire sous toutes ses formes et rendait hommage y a une dizaine d’années. Je crois que désormais on est à la à Madame de Sévigné. Puis je me suis aperçu que la matière bonne taille. littéraire que j’adorais à titre personnel pouvait faire l’ob- Parlez-nous des résidences d’auteurs. Cette année, par exemple, jet d’un développement plus généreux. J’ai eu l’occasion de François Beaune, Miguel Bonnefoy, Alice Zeniter, qui ont été 9 Entrons en Correspondance

Écritoire - ''Boîte aux lettres geante'' de Pascal Ciret © Nicolas Serve

en résidence, retrouveront de vieilles Evelyn Prawidlo a rejoint Olivier Chau- d’avril. Evelyn Prawidlo confie volon- connaissances ? denson comme attachée de presse en tiers son plaisir de travailler avec cette Oui, les auteurs instaurent des liens forts 2003, après avoir travaillé en free-lance équipe (rejointe également en 2003 par avec la population. Les résidences ont pendant 18 ans, pour des maisons d’édi- Arnaud Cathrine), sans hiérarchie, et démarré il y a 12 ans. Elles permettent tion et des salons littéraires. Elle était avec une grande liberté dans leurs choix. que le festival ne s’éteigne pas complè- déjà séduite par la manifestation ma- « On a vraiment grandi ensemble », dit- tement. Nous avons pour cela un finan- nosquine dont l’originalité la séduisait. elle. C’est à elle que l’on doit l’idée d’un cement récurrent ; les auteurs vont dans Très vite, elle développe des liens avec changement de visuel ; elle le voulait gai les villages, les établissements scolaires. les autres structures et les habitants, et ironique ! Le but est atteint : « Pour Cela crée une dynamique. solidifiant une relation de confiance. une année exceptionnelle, un visuel ex- Vous êtes aussi directeur de la Maison de Et lorsqu’en 2013 Olivier Chaudenson ceptionnel ! » C.B. la Poésie de depuis 2013… a été nommé à la Maison de la Poésie C’est le résultat d’un nouveau rapport de Paris, c’est tout naturellement que entre texte et public à Manosque qui a ce dernier lui a proposé la codirection fait naître le besoin d’un lieu pour la des Correspondances. L’équipe se réu- Les Correspondances de Manosque 23 au 27 septembre littérature non destinée à la scène ; la nit régulièrement, effectue des séjours Divers lieux, Manosque ville de Paris a été sensible à la place des à Manosque plusieurs fois dans l’année 04 92 75 67 83 auteurs au cœur d’un projet scénique. et très régulièrement à partir du mois correspondances-manosque.org Ce festival ne sera pas comme les autres. Comment envisagez-vous l’organisa- tion dans le nouveau contexte sanitaire ? Des réunions vont se faire avec les ser- Clémentine Mélois est écrivaine et plasticienne. Son amour des mots et des images, son vices techniques pour réguler la fréquen- attachement à la culture populaire l’ont conduite à détourner des titres et des couvertures tation des lieux. Nous suivrons scrupu- de livres de façon parfois irrévérencieuse. Pour le visuel de la 22e édition des Correspon- leusement les consignes qui nous seront dances, elle s’est inspirée des romans-photos des années 60 dont les personnages sont recommandées, et des informations se- des archétypes de notre société. Son choix correspond à un besoin de légèreté, une vo- ront mises à jour sur le site. lonté de jouer avec l’imaginaire collectif. Dans le couple qu’elle a dessiné, c’est la femme PROPOS RECUEILLIS PAR CHRIS BOURGUE qui a le rôle dominant ; elle évoque la beauté plantureuse d’une Anita Ekberg sur l’épaule de laquelle un homme s’abandonne : les codes sont bousculés ! C.B. 10 événements

Vivifiant ! presque comme une autre © Baptiste Le Quiniou Une Tentative Après avoir été contraint d’annuler sa en itinérance une soirée durant, en collaboration avec l’as- sociation Le Carillon. Moun Fou sera l’aboutissement de ces 25e édition en juin dernier, le Festival travaux : dans ces portraits croisés, l’intime se joint à l’uni- versel, les comédiens professionnels se mêlent aux usagers, de Marseille maintient finalement trois en phase de rétablissement, des associations et le krump s’invite pour mieux faire résonner les corps. rendez-vous Vibrations à l’unisson peine avait-il eu le temps de dévoiler trois des trente Les 23 et 24 octobre au Théâtre des Bernardines, place à la spectacles que comptait sa programmation à venir, que première française d’Une tentative presque comme une autre, Jan Goossens devait annoncer en avril dernier l’annu- dont une étape de travail avait été accueillie par le Festival en Àlation de la 25e édition du Festival de Marseille. C’est 2018. L’on assiste cette fois à une incursion autour du double, peu dire que le maintien de trois créations, particulièrement dans son sens littéral : l’artiste marseillais Clément Papa- soutenues et accompagnées par le Festival, sonne comme une christou y explore le thème de l’altérité, en jouant aux côtés réjouissante nouvelle. Coup d’envoi les 10 et 11 octobre dans de Guillaume, son frère jumeau handicapé moteur. Théâtrale le quartier de la Belle de Mai avec Moun Fou de Rara Wou- et chorégraphiée, la performance exploite similitudes et dif- lib. Par son travail sur le sens des rituels, magnifié par un jeu férences, individualités et perceptions de son propre corps… sur les apparitions/disparitions et une prédilection pour les Enfin, les 29 et 30 octobre au Théâtre Joliette, la chorégraphe incursions sauvages dans la ville, la compagnie marseillaise Nacera Belaza présente la première mondiale de L’Onde, sa mène des recherches parmi les plus fines et pertinentes dans nouvelle création. Danseuses expérimentées et jeunes inter- l’espace public d’aujourd’hui. En immersion pendant deux prètes sondent à l’unisson la question du rituel, s’inspirant ans au sein du réseau santé mentale et précarité de la Ville des danses traditionnelles pour jouer sur la répétition, la de Marseille, les 14 comédiens de la troupe – pour la plupart circularité, les vibrations sonores et le mouvement percus- dotés d’un solide bagage professionnel dans le domaine psy- sif, en quête du mouvement infini qui saura relier les corps. chiatrique et éducatif – y ont cette fois exploré les « margina- Autant de créations singulières, résonnant particulièrement lités » de nos espaces communs, fussent-elles physiques ou avec nos sociétés contemporaines, nous rappelant combien, symboliques, pour y sonder patiemment la représentation du par son insatiable et exigeante curiosité, le Festival de Mar- « fou » et de l’altérité. Quatre « tentatives » ont émaillé ces tra- seille est précieux dans le paysage culturel local. vaux de recherche, comme autant de questionnements jetés JULIE BORDENAVE en place publique, ouvrant la parole sur des sujets aussi divers Festival de Marseille que les funérailles ou le rapport à la rue. En juin 2019, c’est 8 au 30 octobre leur Fête vagabonde qui ouvrait avec panache la 24e édition divers lieux, Marseille du Festival, investissant joyeusement les rues de Marseille 04 91 99 02 50 festivaldemarseille.com J4 Exposition Jusqu’au 4 janvier 2021 Exposition Jusqu’au 6 décembre 2020 Musiques oubliées, Musiques vivantes Fort Saint-Jean L’Orient Mucem sonore © Fadi Yeni Turk (détail), Fondation Amar / Mucem Fondation (détail), Turk Yeni © Fadi MAP-AAJHL (), de la Culture H. Lartigue © Ministère J. Photographie Juan-les-Pins, mai 1930. Renée, Jacques Henri Lartigue,

Vêtements Mucem modèles

Avec le soutien de En partenariat avec En partenariat avec 12 événements C’est pas du luxe !, le festival où l’art inclut

La Fondation Abbé Pierre, la Garance - scène nationale de l’État à peine un an après son élection. Les artistes professionnels sont généra- de Cavaillon et l’association Le Village retrouvent lement tout aussi marqués par l’aven- ture et certains y reviennent à l’instar du Avignon pour un festival pas comme les autres photographe Christophe Loiseau qui, cette année, a dirigé l’installation-vi- déo Prendre place. Sur un grand écran posé en plein air, un célèbre tableau de Brueghel le Jeune prend vie. Filmés sur fond vert, cent-quarante participants rejouent les différentes scènes, adop- tant les postures des personnages lors d’une fête paysanne haute en couleurs. En avant-première du Festival de Mar- seille, la compagnie Rara Woulib pré- sente Moun Fou acte III, une création qui donne corps aux sans-voix, aux exclus du débat citoyen, dans un mouvement festif et poétique où les savoir-faire et les savoir-être de chacun créent œuvre commune, à travers des récits intimes, chants rituels et danses libératrices. Autre moment fort, un grand bal participatif, sous la houlette de la chorégraphe Ma- rinette Dozeville. Les danseuses de sa compagnie ont animé des ateliers au C'est pas du luxe ! 2018 © Helène Degrandpre sein d’établissements de lutte contre la aventure C’est pas du luxe ! conti- le long cours, dans le cadre d’ateliers, grande précarité dans différentes villes nue. Un mariage à trois qui se par des personnes en situation de pré- de France. Plusieurs temps ont été ima- renouvelle une année sur deux, carité, en co-création avec des artistes ginés : danses collectives, danses susur- L’ sous les bons auspices de la ville professionnels. Ils sont 750, originaires rées à l’oreille, relaxation, DJ set... Pour d’Avignon. La Fondation Abbé Pierre, la de tous les coins de France, à avoir donné tenter de répondre à une question simple : Garance - scène nationale de Cavaillon de leur temps et de leur sensibilité pour au fait, pourquoi on danse ? En guise de et l’association Le Village, avec égale- aboutir à une programmation éclectique clôture, l’homme de théâtre Marc Sol- ment le soutien d’Emmaüs France et du de 60 spectacles, présentés dans quelque logoub devient chef de chœur et invite ministère de la Culture, co-organisent 26 lieux avignonnais. « Cela donne de les festivaliers à entonner un chant écrit une nouvelle édition de cet événement très belles rencontres à chaque édition, pour l’occasion à partir des réponses à culturel pluridisciplinaire singulier. Ils témoigne Sybille Arlet, cheffe de pro- un questionnaire sur ce que représente vivent en centres d’hébergement, pen- jet pour la Fondation Abbé Pierre. C’est C’est pas du luxe ! pour les participants. sions de famille, sont membres d’une un moment de valorisation pour ces per- LUDOVIC TOMAS communauté Emmaüs, demandeurs sonnes qui en tirent une grande fierté et d’asile, en situation de handicap... Ils sont ressortent avec beaucoup d’énergie pour les 750 héroïnes et héros de 9 films, 16 avancer dans la vie. » Fierté d’avoir ac- pièces de théâtre, 12 concerts, 14 expo- compli un objet artistique autant que sitions et même d’un grand bal. Le fes- de recevoir les réactions du public. De tival C’est pas du luxe ! propose bien du cette mise en lumière peut émerger un théâtre, de la musique, des expositions, regard différent sur les personnes fra- de la danse, du cinéma. Mais les artistes giles, dans une société où elles sont en- C’est pas du Luxe ! ne sont pas ceux dont on a l’habitude de core trop souvent perçues comme une 25 au 27 septembre voir les noms dans les programmes. Les charge, coûtant « un pognon de dingue » Divers lieux, Avignon œuvres présentées ont été élaborées sur selon les mots du plus haut représentant cestpasduluxe.fr

14 événements Le Liberté et In&Out s’associent pour créer le premier Festival queer de Toulon, du 21 au Cité 27 septembre. Une aventure artistique aux Queer retombées citoyennes prometteuses À Toulon, les prémices d’une ville LGBT-friendly ?

uand Le Liberté lance, en 2015, ses Courts-métrages en Toulon », précise Benoît Arnulf. Évolution rimera-t-elle avec Liberté, la scène nationale de Toulon était loin d’imaginer subvention au mouvement LGBT ? C’est une autre histoire. qu’elle co-programmerait cinq ans plus tard un festival Institution culturelle phare dans une ville à l’image plutôt QLGBT dans la capitale varoise. La rencontre autour de conservatrice, Le Liberté n’a cependant pas hésité à s’enga- la sensibilisation des jeunes à la lutte contre les discrimina- ger dans l’aventure, quitte à bousculer. « Cela peut provoquer tions et la haine anti-LGBT entre le théâtre et l’association certaines réactions mais l’autre solution aurait été de ne pas le maralpine Les Ouvreurs, organisatrice du festival de cinéma faire et ce serait pire. On est du côté du droit et le droit des per- In&Out à Cannes et Nice*, a changé la donne. En 2019, la thé- sonnes ne se discute pas, tranche Sophie Catala. Pour Charles matique choisie pour les ateliers courts-métrages (lire notre (Berling, directeur de la scène nationale, ndlr) comme pour article sur journalzibeline.fr) est celle de l’orientation sexuelle moi, l’art est politique et quand on montre une œuvre LGBT et de l’identité de genre. Benoît Arnulf du In&Out est parmi dans un festival dédié, le public est amené à la regarder sous les intervenants. Christiane Taubira est la marraine de la l’éclairage de la thématique. On veut aussi représenter une sorte manifestation et participe à la soirée de présentation des films de lieu refuge pour y faire émerger la parole et envoyer un signal au public. Après la pro- de bienveillance à l’égard jection, les témoignages de personnes qui, dans le se libèrent. Et la soirée a Var en particulier, en ont l’effet d’un déclic com- besoin pour oser évoquer mun pour les futurs certaines questions. » co-organisateurs du Bien que le festival -en- nouveau festival. « On visagé comme une bien- a compris que c’était nale- ait dû être amputé un événement impor- d’un certain nombre de tant pour Toulon. On propositions pour cause y a rencontré des mili- de Covid, il tenait à af- tants LGBT alors qu’il firmer dès sa première n’y avait pas de dyna- édition une program- mique. Cela a été libéra- mation pluridiscipli- teur », rapporte Benoît naire, mêlant l’art ci- Arnulf. Un sentiment nématographique au

partagé du côté du Li- A perfect family, film de Malou Reymann © Haut et Court spectacle vivant. « C’est berté : « Quand on s’est atypique en France », retrouvés face à ces personnes exprimant leur souffrance, on souligne Benoît Arnulf. À côté des films donc, la compagnie s’est dit qu’il y avait une urgence et qu’il fallait peut-être com- la CriAtura de la metteuse en scène Carole Errante propose mencer à afficher les choses, à institutionnaliser une sensibi- sa dernière création, L’affaire Harry Crawford, une lecture lisation au respect des personnes LGBT. On a alors eu l’idée de inspirée d’un fait divers impliquant une personne transgenre créer une antenne du festival In&Out à Toulon, conscients des dans les années 1920. La projection du classique Rocky horror difficultés liées à l’absence d’un réseau », raconte Sophie Ca- picture show sera doublée de sa restitution par une troupe de tala, responsable des actions culturelles de la scène nationale. théâtre, à la manière des célèbres soirées du cinéma Studio Galande, à Paris. Du cinéma en 4D authentique. Faire évoluer les mentalités LUDOVIC TOMAS Ce réseau militant se constituera progressivement, sous la forme d’un collectif pérenne et autonome, à l’initiative, entre * Festival in&Out Nice, jusqu’au 18 septembre. autres, de la première Marche des fiertés toulonnaise (le26 septembre). « Si le festival et le collectif abordent les mêmes problématiques, leurs missions sont différentes. Mais comme la marche, l’artistique peut aider à faire bouger le territoire dans 21 au 27 septembre le bon sens. Les deux événements sont destinés à toutes celles et Toulon tous ceux qui veulent que les mentalités continuent d’évoluer à 04 98 00 56 76 chateauvallon-liberté.fr VIVONS HEUREUX VIVONS MASQUÉS !

Avec les mesures sanitaires, Les Théâtres restent Les Théâtres.

Et ne vous transmettront que du bonheur !

LESTHEATRES.NET 08 2013 2013 (0,15€/min.) 16 événements

Rhizome, 2014 © Karine Debouzie Éphémères rhizomes À l’écoute des artistes et en lien avec Lefebvre, Antoine Nessi, Alexandre Perigot, Gilles Pour- tier, Guillaume Stagnaro, Floryan Varennes qui invoquent la thématique de Manifesta 13, Trait(s) « la qualité des relations humaines en matérialisant la dimen- sion spatiale qui en découle ». Toujours en résonance -ou en d’union, les Arts éphémères plante des confrontation- avec l’identité propre de Maison Blanche, les étudiants de l’École supérieure d’art et de design Marseille graines sur le territoire régional Julie Amengual et Anthony Moreno, Valentin Aubert, Sa- rah Fageot, Delphine Madon ont fait de la proxémie une ait du hasard ou coïncidence incroyable, la thématique expérience concrète en se frottant à leurs « ainés ». Et en dia- du festival des Arts éphémères cette année est la proxé- loguant avec « les espaces extérieurs habituellement destinés mie, ou l’analyse de la distance en présence d’autrui ! À à d’autres usages (la mairie du 9/10, ndlr) » pour leur donner F l’heure de la distanciation physique imposée par la crise une nouvelle identité empreinte de leurs préoccupations éco- de la Covid, parler de trait d’union et du rapport à l’espace logiques et environnementales. résonne singulièrement et aiguise plus encore notre curio- Distance, espace, relations humaines… à chacun sa manière sité. Co-commissaires de cette 12e édition, Martine Robin de vivre son territoire ! Baptiste César au Centre d’art in- et Isabelle Bourgeois réunissent des artistes reconnus et de tercommunal d’Istres et Guillaume Stagnaro à la Villa Ta- jeunes diplômés des Écoles d’art du réseau École(s) du Sud maris à La Seyne-sur-Mer poursuivent la réflexion, posant dont les œuvres interrogent « la nature des liens, dans les dif- leur propre regard sur la place de l’individu dans la société férents domaines du champs culturel, lexical ou social comme et son environnement dans deux expositions qui transfor- de l’architecture ou de l’ergonomie… ». Leur sélection artistique ment l’éphémère en un temps long de monstration. Et des- joue à parts égales entre la production d’œuvres inédites et la sinent un trait d’union entre les Bouches-du-Rhône et le Var. recontextualisation d’œuvres anciennes (« elles peuvent avoir MARIE GODFRIN-GUIDICELLI une vie avant et une vie après les Arts éphémères » souligne Martine Robin) selon le postulat originel du projet de soutenir Festival des Arts Éphémères la diffusion et la création contemporaine. Pour la première 30 septembre au 13 octobre Parc et salons de Maison Blanche, Marseille fois, les Arts éphémères essaime depuis Marseille jusqu’à Istres 04 91 14 63 50 et La Seyne-sur-Mer dans trois lieux aux configurations dif- férentes : un déploiement qui prend tout son sens au vu du 2 au 25 octobre fil rouge de l’édition et de son objectif de mailler le territoire. Centre d’art contemporain intercommunal, Istres Le parcours débute dans le parc et les salons de Maison 04 42 55 17 10 Blanche dans une entrelacs d’œuvres signées Aérosculp- 14 au 23 novembre ture, Richard Baquié, Diego Bustamante, Esmeralda Da Villa Tamaris centre d’art, La Seyne-sur-Mer Costa, Nicolas Daubanes, Karine Debouzie, Rumen Di- 04 94 06 84 00 mitriov, Marco Godinho, Emmanuel Lagarrigue, Vincent Lamouroux, Christian Lapie, Romain Lepage et Adrien arts-ephemeres.fr Le Préambule de l’automne du 29 septembre au 28 novembre 2020

Les Parents terribles Jean Cocteau mise en scène Christophe Perton du 29 septembre au 3 octobre Bande-annonce Goldoni d’après Carlo Goldoni texte & mise en scène Édouard Signolet du 6 au 14 octobre

La Double Inconstance Marivaux mise en scène Galin Stoev Nouvel accrochage des collections du 4 au 6 novembre

Petite Leçon de zoologie Exposition à partir à l’usage des princesses texte & mise en scène Édouard Signolet du 13 septembre 2020 du 12 au 20 novembre Commissariat: Jill Gasparina Larsene Magie un spectacle de magie de & par Larsene du 25 au 28 novembre

Avec: Eduardo Arroyo, Marion Baruch, Stéphane Calais, René Caussanel, Nicolas Chardon, saison 2020/21 Nina Childress, Cocktail Designers, Isabelle Cornaro, Robert Crumb, Sophie Crumb, Dado, Raymond Depardon, Daniel Dezeuze, Bertrand Dezoteux, Hervé Di Rosa, Dubois & Sanaoui, Mimosa Échard, Jacob El Hanani, Erró, Peter Fischli & David Weiss, Simon Fisher Turner / Optical La Saison Sound (Pierre Beloüin), Roland Flexner, Joan Fontcuberta, Helgi Þorgils Friðjónsson, Gérard Fromanger, Patrick des Gachons, Carsten Höller, d’hiver et Michael Just, Frédéric Khodja, Renée Levi, Didier Marcel, Allan McCollum, Jean Messagier, de printemps Vera Molnár, François Morellet, Olivier Mosset, Matt Mullican, Aurelie Nemours, Gérald Panighi, de décembre 2020 à mai 2021 Maud Peauït, Bruno Peinado, Stéphane Pencréac’h, Guillaume Pinard, Alain Séchas, Lucy Skaer, Matias Spescha, Lucie Stahl, Peter Stämpfli, Jessica Stockholder, Claire Tenu, Roland Topor, Niels spectacles Trannois, Sarah Tritz, Tatiana Trouvé, James Abonnements & Cartes Turrell, Ida Tursic & Wilfried Mille, Emmanuel Van à partir du 9 septembre der Meulen, Claude Viallat, Jessica Warboys… théâtre, danse, cirque, musique & marionnettes Musée régional d’art contemporain Occitanie / Pyrénées-Méditerranée 41 146 avenue de la plage, Sérignan Rejoignez-nous ! mrac.laregion.fr

Théâtre National de Nice | CDN Nice Côte d’Azur | Directrice Muriel Mayette-Holtz Promenade des Arts | 06300 Nice | 04 93 13 19 00 | tnn.fr 18 événements

es recommandations sanitaires im- poseront tout juste un frein à la foi- sonnante programmation en arts L visuels de cette rentrée. Celle-ci devra pourtant se faire sans art-o-rama (commué en Salon Immatériel) ni le Mu- sée d’Art Contemporain (pour cause de désamiantage), mais avec de nouveaux partenaires, dans une offre d’évènements diversifiée : Manifesta 13 / Les Parallèles du Sud, Printemps de l’Art Contempo- rain, Ouverture des Ateliers d’Artistes, Festival des Arts Éphémères, Portes Ou- vertes Consolat (en octobre)... Dans la catégorie du dessin, le week- end des 26 et 27 septembre sera consa- cré au salon Paréidolie, au Château de Servières, pour se prolonger jusqu’en décembre avec La Saison du Dessin dans 22 lieux partenaires de la région. Les circonstances ont amené l’équipe du Château de Servières à resserrer le projet « autour de la scène artistique française et / ou francophone, accompagné d’un programme de découverte des structures et des artistes de la scène locale », sans renoncer à maintenir le concept ouvert, que celui-ci s’affirme dans la grande tra- dition, réinventée sous des formes les plus singulières, jusqu’aux propositions

Michèle Sylvander, Sans titre (#Z), de la série « Juste un peu distraite », 2019-2020, crayon noir et rehauts crayon de couleur, cadre chêne, 21x14,8 cm, courtesy l’artiste/FRAC PACA. Les destins du dessin À Marseille et en région, malgré quelques aménagements de circonstance, le salon Paréidolie et la Saison du Dessin se confirment comme des

ambassadeurs indéfectibles dans l’art du dessin Laurane Farhni, Façade, 2019, calque, graphite, Posca, 60x40 cm, à l’Atelier Oxymore dans le cadre de la Saison du Dessin 19

Arteum). En artiste invitée, Victoire Bar- bot proposera sa vision de l’archivage artistique pour Paréidolie aux Ateliers Boisson. Au FRAC, Maïté Álvarez dé- ploiera un Atlas de nuit, pendant que nous nous pencherons sur la façon de faire Juste un peu distraite de Michèle Sylvander avec une série de dessins iné- dits (vernissage le 25 septembre à 18h et nocturne). Cartes blanches, rencontres, vidéos, pro- jets spécifiques, in situ, portés par les gale- ries et les artistes, complètent cette pro- grammation dont le succès ne se dément pas depuis bientôt six ans. À Marseille et alentours, les gestes barrière ne sau- raient empêcher la geste artistique ! CLAUDE LORIN

Vera Molnar, Sainte-Victoire interchangeable, impression numérique sur toile, 120x120 cm, 2018 © Adagp, présentée par la galerie 8+4 pour Paréidolie

hybrides ou expérimentales. Focalisation Molnar avec un ordinateur (galerie 8+4), hyperréaliste de Natacha Lesueur (ga- jusqu’à ce que la toile de tulle se substi- Paréidolie - Salon international du dessin contemporain lerie Eva Vautier), limaille de fer comme tue au papier et que le faisceau lumineux 26 et 27 septembre matériau pour Nicolas Daubanes (gale- s’étende à la dimension environnemen- Château de Servières, Marseille rie Maubert), œuvres pionnières de Vera tale (A.I.L.O., Géométrie spatiale, au MAC pareidolie.net

La Saison du Dessin : vernissages et finissages 16 & 17 septembre : Voyons Voir/Art contemporain et territoire, Marseille 18 septembre : Centre d’arts Fernand Léger, Port-de-Bouc 20 septembre : Le Pangolin / AMPIL / QG Manifesta, Marseille 24 septembre : Galerie Dialogue, Marseille 24 septembre : Atelier Hyph, Marseille 25 septembre : Atelier Oxymore, Marseille 2 octobre : Centre d’art contemporain intercommunal, Istres 3 octobre : Galerie Jean-Louis Ramand, Aix-en-Provence 8 octobre : Galerie Polysémie, Marseille 10 octobre : Studio Fotokino, Marseille 20 novembre : Centre d’arts Fernand Léger, Port-de-Bouc 21 novembre : MAC Arteum, Châteauneuf-le-Rouge 12 décembre : Villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer 19 décembre : Galerie Dialogue, Marseille

Laurane Farhni, Façade, 2019, calque, graphite, Posca, 60x40 cm, à l’Atelier Oxymore dans le cadre de la Saison du Dessin pareidolie.net 20 événements Le jazz en fête à Gréoux-les-Bains

Pour la sixième année consécutive, Gréoux- les-Bains organise un festival dans lequel se produisent des formations talentueuses, régionales et internationales

oujours dans un esprit d’écoute et de partage, le Gréoux Jazz Festival invite cette année les spectateurs à par- ticiper à des soirées aux activités variées : de la danse T au concert, l’association FestiGréoux, organisatrice du festival, a une fois de plus concocté de quoi séduire le public. The Shoeshiners Band ouvrira le bal. Cet ensemble de mu- siciens, natifs des Bouches-du-Rhône et emmenés par la chanteuse Alice Martinez, n’a qu’une idée en tête : faire se lever son public grâce à diverses danses -comme le lindy hop exécuté par les talentueux William et Maéva accompagnés de leurs complices Niko et Marion-, qui rassemblent tout le Red hot reedwarmers © X-D.R. monde autour d’un même rythme (16 septembre). César Swing, créé par Loïs Cœurdeuil, prendra le relais le Nikki et Jules, fondé par l’Américaine Nicolle Rochelle (au lendemain en rendant un hommage à Django Reinhardt. Au chant) et par le Français Julien Brunetaud (aux claviers), programme, des incontournables mais également des mor- passera par le Gréoux Jazz Festival lors de sa tournée aux ceaux moins connus. L’occasion pour les artistes de faire dé- accents de blues, de soul et de jazz. Le groupe, qui a reçu en couvrir et redécouvrir les œuvres du célèbre représentant du 2014 le Prix Jazz Vocal du Hot Club de France, sera accom- jazz manouche. pagné par Julie Saury à la batterie, Jean-Baptiste Gaudray

Un rire de résistance aison après saison, le Daki Ling piste sans relâche le rire jubilatoire, tendre ou provocant, plus que jamais salutaire en ces temps de crises multiples. Pour cette S15e édition du festival Tendance Clown, initialement prévue en mai dernier, l’équipe de la salle installée en plein cœur de Noailles revendique « une culture pour tous, acces- sible, qui transporte et éclaire les visages, un moment de ré- , Fred Tousch © Philippe Bilbille Fée , Fred Tousch pit salvateur qui lui-même permet d’affronter et d’accepter un quotidien morose ». Faisant la part belle aux solos, la program- mation hétéroclite porte toujours une attention soutenue au texte et au burlesque, oscillant entre les générations. Citons des incontournables : Patrick de Valette des Chiche Capon en ouverture (Hobobo, le 1er octobre), suivi de l’immense Fred Tousch, pour une féérique fantaisie (Féé, le 10 octobre), puis de Stéphane Filloque, ténor de la rue à la tête de Carnage Production (Ma vie de grenier, le 11 octobre). Mais aussi des valeurs sûres émergentes : la clownesse Véronique Tuaillon abordant avec pugnacité le délicat sujet de la maladie d’un enfant (More Aura, Association des clous, le 2 octobre), ou encore La dépliante de Starsky Minute, un concentré explo- sif de dérision, révélation des festivals de rue l’an dernier (8 octobre). Enfin, des curiosités tel cet hommage à la dystopie orwellienne (La ferme des animals, Collectif Xanadou, le 17 octobre), une relecture du capitalisme au vitriol, mêlant Le jazz en fête à Gréoux-les-Bains Les pieds dans

aux guitares et par Bruno Rousselet à la contre- basse (18 septembre). les étoiles Red Hot Reedwarmers apportera à la station thermale un air de Chicago. Fondé en 2003 par a compagnie de danse de Frank Micheletti, Kubilaï Khan Inves- la clarinettiste Aurélie Tropez et le saxophoniste tigation, propose la 10e édition de son festival Constellations, qui Stéphane Gillot, qui désirait jouer le jazz des an- hantera les lieux patrimoniaux, les places, les théâtres de Hyères nées 1920-1930 de façon originale, les membres Let Toulon, du 17 au 20 septembre. du groupe varient les rythmes et mélodies autour La création chorégraphique contemporaine est à l’honneur, et s’appuie d’une même passion pour la musique du clari- sur les troupes locales et internationales, fait dialoguer les inspirations, nettiste américain Jimmie Noone. les formes, les musiques, les grammaires, les sensibilités, les sym- Le festival sera bouclé par un dernier arrêt aux boles, les histoires et les géographies intérieures. Les frontières s’ef- États-Unis avec l’orchestre Charles Prévost Was- facent, les catégories se fondent, la porosité s’installe entre les genres. hboard Group, dont l’ambition est de jouer de la La danse abolit les murs. Nous voici partis autour du globe, direction musique de Louisiane. Cette dernière, jugée « vi- le Mozambique à Maputo pour son Festival Raiz de musiques tradi- vante » et « passionnante » par le groupe, passe tionnelles qui, enjambant les continents, tisse un partenariat avec le par de grands standards américains des années Japon et les artistes lauréats de la Villa Kujoyama de Kyoto. Le monde 1930-1940, comme Louis Armstrong ou Sidney se démultiplie et chante le bonheur des peuples dans le partage sans Red hot reedwarmers © X-D.R. Bechet. Le trompettiste Éric Luter sera l’invité cesse renouvelé de leurs cultures. Les découvertes étonnent, séduisent, de l’orchestre pour ce concert. le regard s’aiguise, trouve les singularités et les élans communs. Le MORGANE POULET

Gréoux Jazz Festival 16 au 20 septembre Centre de Congrès l’Etoile, Gréoux-les-Bains 04 92 78 01 08 greouxjazzfestival.com

sketches et rap, par la compagnie parisienne Rascar Capac (Nique sa mère la réinsertion, le 3 octobre), sans oublier le retour de la Cie de l’Autre, avec de nouvelles ritour-

nelles entêtantes (Toute la mer du monde, le 16 octobre). Mascarades © Queila Fernandez Crise sanitaire oblige, on comptera moins de spectacle en extérieur, mais toujours des rendez-vous au Parc de théâtre Liberté, mais aussi le Cercle Naval, le jardin Chalucet, la Tour Bagatelle (11 octobre) et à la Place des Halles Delacroix (18 Royale, le Musée des Arts Asiatiques, entre autres, accueillent ces pro- octobre), avec une adresse spéciale au jeune public (Kie positions portées avec une passion exigeante par les différents artistes. Faire Ailleurs, Compagnie émergente, Magik Fabrik). On y découvrira, entre autres, les chorégraphies de Betty Tchomanga Afin de garantir l’accessibilité au plus grand nombre, (Mascarades), Luiz de Abreu (O Samba do Crioulo Doido), Edna Jaime l’une des marques de fabrique de Tendance Clown, les (O Bom Combate), Benjamin Bertrand (Vestiges), Meytal Blanaru dates initialement prévues gratuitement hors les murs (Rain), Nach (Nulle part est un endroit), Ikue Nakagawa (Nakami)… seront réintégrées au Daki Ling et proposées à prix libre Pour la première fois, sans doute dans une prise de conscience plus (les 3 et 8 octobre). Et comme chaque année, une séance aigüe des enjeux -la nécessité d’unir les artistes dans des temps de ré- spéciale aura lieu pour les détenus au centre péniten- flexion, et volonté de fonder de nouvelles bases, alors que la condition tiaire des Baumettes. des acteurs culturels s’est vue fragilisée par la crise sanitaire-, une ren- JULIE BORDENAVE contre professionnelle est organisée, intitulée « Faire autrement… », en partenariat avec ARSUD et l’ONDA (18 septembre). MARYVONNE COLOMBANI

Tendance clown Festival Constellations 1er au 18 octobre 17 au 20 septembre Divers lieux, Marseille Divers lieux, Hyères, Toulon 04 91 33 45 14 dakiling.com kubilai-khan-investigations.com 22 événements Patrimoine pour tous Chaque année, les initiatives se multiplient pour célébrer, partager, décrypter le Patrimoine, toujours plus diversifié

a 37e édition des Journées euro- ces divers cheminements, et chacun est péennes du patrimoine déploie amené à comprendre et réfléchir sur la palette de ses découvertes dont l’impact des activités humaines sur son Lles orientations sont déterminées environnement. par le thème « Patrimoine et éducation : apprendre pour la vie ! ». Cette inscrip- La terre et les enjeux tion ferme d’une volonté de transmis- de la biodiversité sion, de dévoilement, de préservation, « Nous n’héritons pas de la terre de nos an- souligne la nécessité de l’appropriation cêtres, nous l’empruntons à nos enfants » des connaissances, de leur compréhen- écrivait dans Terre des hommes Antoine sion, dans la construction de tout être. de Saint-Exupéry. Planet Ocean, l’aqua- En « avant-goût » aux 19 et 20 septembre, rium de Montpellier, s’empare du principe © Guillaume Bottazzi, Fresque de 3,50 m par 2,50m, Musee du Prado la journée du 18 septembre sera dédiée et, en neuf escales autour des habitats aux élèves de la maternelle au lycée, por- naturels de notre « orange bleue », nous forte de son nouveau label « éco-jardin », tant en exergue l’injonction « Levez les donne à découvrir un héritage naturel infléchit le thème européen initial en yeux ! » (de vos livres, de vos tablettes, parfois insoupçonné, tandis que Bios- « Nature et architecture », multiplie les de vos mobiles, et regardez !). phera, centre d’interprétation des vallées promenades dans les jardins, expose la Malgré la crise sanitaire, les contraintes cévenoles, et la Maison de la biosphère variété des décors floraux des murs in- qui lui sont liées, les peurs, les difficultés des Cévennes (à Cendrars) nous donnent térieurs… À Colognac, on partira pour accrues d’organisation, la région regorge des clés pour penser la biodiversité et la une « rando-croquis » qui permettra d’ob- de propositions. Les portes s’ouvrent préserver. La ville d’Aix-en-Provence, server l’empreinte de l’activité humaine sur les lieux institutionnels, les musées, les édifices re- Musee du Vieux Montpellier © Ville de Montpellier ligieux, les châteaux, les jardins, les sites rappelant la mémoire ouvrière, et la plupart des visites sont ac- compagnées de guidages soigneusement concoctés par les intervenants : spé- cialistes, performances ar- tistiques, formes ambula- toires, parcours, concerts... De nouvelles résonnances pour les voûtes qui les ac- cueillent. Le patrimoine matériel ne fait pas oublier l’immatériel, les gestes des métiers, les coutumes, les sciences. La nature prend une place augmentée dans 23 Prieuré de Salagon : plantes comestibles ou guérisseuses se lovent dans les fabu- leux anthotypes de Sabrina Martinez. Plus de secrets de construction grâce à Isabelle Arlery qui, avec maquettes et corde à treize nœuds, décrypte les techniques qui ont permis d’édifier la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte- Baume. Le Mas des Tourelles (à côté de Beaucaire) reconstitue en archéologie expérimentale la manière de fabriquer le vin et ses divers arômes à l’époque de la Rome antique, depuis les vendanges au pressoir… À Saint-Jean-du-Gard, on entrera dans la légende des trains à va- peur au dépôt ferroviaire et son atelier. En complément, les sites métallifères de Rousson fourniront les matières pre- mières, comme le rappelle aussi le Mu- sée des Gueules Rouges de Tourves qui évoque le passé minier de la Provence qui était rouge aux temps de l’exploita- tion de l’alumine… Et l’art partout ! Le village de Pourrières célèbre son poète « illuminé », Germain Nouveau. Fresques et tableaux de Guillaume Bot- tazzi viendront s’immiscer boulevard de la Corderie et au Prado à Marseille, mais aussi au cœur du quartier historique de Martigues ou à Mandelieu. L’art de- © Guillaume Bottazzi, Fresque de 3,50 m par 2,50m, Musee du Prado vient accessible à tous, et ajoute de nou- sur les paysages, et à Gap, l’exposition qui aiguisent la soif d’apprendre et de velles significations dans les lieux où il « Rencontre et échange autour de l’her- comprendre, mêlées au plaisir ludique. éclot. Les ateliers d’artistes, les centres bier d’oiseaux » (initialement attribué au L’on s’approprie les faits en les ensei- chorégraphiques s’ouvrent, le Mamac botaniste haut-alpin Dominique Chaix) gnant, des balades historiques urbaines de Nice décline des visites ludiques, à rassemble une soixantaine de spécimens guidées par les habitants montrent les partager en famille, de ses collections. d’oiseaux, témoignage unique de l’his- lieux historiques et la transformation L’ensemble Café Zimmermann offre toire des sciences et des techniques, et urbaine de l’Ecoquartier des Hauts de la finesse de son jeu à laChapelle de la l’un des « joyaux mondiaux du bio patri- Mazargues La Cayolle (Marseille). La Consolation d’Aix-en-Provence, Silva- moine » , alerte sur la disparition d’es- Bastide Marin de La Ciotat (Centre ré- cane et au Centre hospitalier Aix-Per- Musee du Vieux Montpellier © Ville de Montpellier pèces de la gent ailée… Montpellier nous gional du matrimoine méditerranéen) tuis (CHIAP). conviera au Jardin de la Reine, le plus offre son Colloque Tricentenaire 1720- Renouer avec les bonheurs de visites, ancien jardin botanique de France et 2020 et ses « leçons de l’histoire », éta- écouter les artistes, voir, toucher, dé- l’un des premiers européens. blissant des échos entre la grande peste couvrir… nous retissons les liens avec le du XVIIIe siècle et la pandémie de notre monde, nos histoires, une manière de se Plongées dans l’histoire époque. L’épopée de la médecine s’ex- sentir encore plus vivants, impliqués… Les musées, les archives, incitent à relire pose à l’Hôtel Saint Côme à Montpel- Ainsi, réflexion et émerveillement se les pages de la grande Histoire, et cha- lier, qui renfermait l’amphithéâtre où conjuguent lors de ces jours privilégiés. cun s’ingénie à exhumer de ses réserves se pratiquait la dissection des corps au Pensez à réserver ! ses trésors. Comment les citer tous ! Le XVIIIe, non loin du musée de la Phar- MARYVONNE COLOMBANI musée Auguste Jacquet de Beaucaire, le macie qui entendra, (la musique est une musée de la Marine de Toulon, le mu- excellente thérapie !) le Sanctus Reme- sée du vieux Montpellier, niché dans dium par l’Ensemble Baroque Arianna l’ancien Hôtel de Varennes (XVIIIème), dirigé par Marie-Paule Nounou. les Archives municipales d’Avignon, de Brignoles, de Draguignan, de Nîmes… Des métiers Partout les lieux s’ouvrent, proposent On retrouve les anciens métiers, les Journées européennes du Patrimoine des jeux de piste, des chasses aux tré- gestes antiques, voici la Savonnerie Fer 19 & 20 septembre sors, des énigmes, des ateliers, activités à Cheval de Marseille, Les cueilleuses au journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr 24 événements ZeFestival accostera à Marseille Le festival de cinéma LGBTQ+ se tiendra du 1er octobre au 22 novembre dans la Région Sud our sa 13e édition, le festival fondé par l’association Po- lychromes démarrera, une fois n’est pas coutume, à Marseille. Du 1er au 4 octobre, neuf des douze films en Pcompétition y seront présentés au cinéma Les Variétés. Croze e Delizia, chronique de l’union de deux pères de famille que tout oppose, signée par l’italien Simone Godano, ouvrira les festivités. S’ensuivra une soirée dédiée aux femmes : As- phalt Goddess, du mexicain Julian Hernandez, s’attardera sur les voix rares des femmes des bidonvilles, quand Elle est

bo, documentaire belge signé Marion Vagner et Christophe The ground beneath my feet, de Marie Kreutzer © Salzgeber & Co Deborsu, suivra le coming-out transgenre d’une quinquagé- extra-conjugale. Reprise dans son intégralité au Mercury de naire. Le week-end du 3 & 4 octobre égrènera joyeusement Nice du 19 au 22 novembre, la programmation traversera les perles de ZeFestival : Bitter years, biopic dédié à l’icône entretemps la région. Précédé d’un concert de la chorale de du mouvement gay italien Mario Mieli ; Tell it to the bees de Polychromes, Gay Chorus Deep South sera projeté le 17 oc- l’américaine Annabel Jankel, idylle entre une femme mé- tobre à la salle polyvalente de Seillans : ce documentaire de decin et la mère d’un de ses patients dans l’Angleterre des David Charles Rodriguez suit la tournée mouvementée du années 1950 ; Song Lang du vietnamien Leon Le, romance chœur gay de San Francisco dans le sud profond américain. teintée de polar dans le Saïgon des années 1980 ; The ground L’Utopia d’Avignon prendra le relais en projetant Croce et De- beneath my feet de l’autrichienne Marie Kreutzer ; Le Prince lizia le 5 novembre et Gay Chorus Deep South le 6. Tandis que du chilien Sébastien Munoz, âpre romance carcérale ; et le Pathé de Toulon proposera Croce e Delizia le 6 novembre, Montana, de l’israélien Limor Shmila une aventure lesbienne puis Gay Chorus Deep South et Tell it to the bees le 7. Le Nice

Latin lovers Les Rencontres du Cinéma Sud- 22e Rencontres du Cinéma Sud-Amé- la réalisatrice Daniela Luizi, et Fran- ricain sous le signe de l’Amour et de çois-Xavier Renucci, passeur de cinéma Américain se dérouleront cette l’Empathie. Manifestations au Chili et au lycée depuis 20 ans. Ils départageront année sous le signe « Amour et terrible répression qui a suivi, pauvreté aussi les courts-métrages, et décerne- dévorant la population vénézuélienne, ront le Colibri de la meilleure actrice, Empathie » violences inouïes proférées au Brésil, et celui du meilleur acteur. Le prix du il fallait de la constance pour défendre public sera déterminé avec les votes des un tel thème. Le festival a heureuse- spectateurs cumulés à la fin des séances. ment pu être reporté, avec 22 films de fiction (courts et longs), arrivés de 7 pays À la vie à la mort (le Chili, le Brésil et le Venezuela donc, Dans Pureza (Brésil, Renato Barbieri, et l’Argentine, la Colombie, Cuba et le qui fait l’ouverture des Rencontres), une Mexique). Sans nécessairement limiter mère part à la recherche de son fils en la programmation aux films d’amour, ou Amazonie, et découvre la terrible réalité à ceux qui traitent d’une certaine atten- de la condition de quasi esclavage où sont tion à l’autre, l’équipe du festival, et sa réduits les travailleurs. Andrés Wood directrice Leonor C. Harispe, vise à of- aborde les années Allende au Chili dans frir des clés de compréhension aux spec- Araña. Un trio d’amis/amoureux décide tateurs, qu’ils ressortent plus riches des de renverser le chef d’État et commet salles de projection ; c’est cela, l’amour l’irréparable. Ils se retrouvent 40 ans Nunca subí el provincia d'Ignacio Agüero © Manufactura di peliculas au cinéma, l’amour du cinéma. Et parce après ; sera-ce l’heure de la remise en vant même la déferlante de la qu’un peu d’émulation ne nuit pas aux question ? Chili encore, avec la fiction Covid 19, l’Association Solida- bonnes relations, 7 longs-métrages se- franco/chilienne Perro Bomba de Juan rité Provence Amérique du Sud ront en compétition pour le Colibri d’Or, Cáceres, qui suit le parcours difficile A(ASPAS) décidait de s’inscrire en décerné par un jury constitué cette an- d’un émigré haïtien à Santiago : une pre- contre-pied en choisissant de placer ses née par l’homme de radio Antoine Chao, mière dans le cinéma de ce pays, qui n’a ZeFestival accostera à Marseille saison 20 • 21 natal du festival accueillera ensuite à la librairie Vigna deux documentaires dédiés à des parcours transgenres : Les Rêves lyrique Symphonique Siamois d’Yv Charmonneau-Ching, dédié à une jeune étu- Viva l’Opéra ! Orchestre Symphonique de l’Opéra de Toulon Design Marge : Atelier diante activiste contrainte de quitter la Thaïlande, et Sous la POMME D’API peau du suisse Robin Harsch. Chaque projection sera pré- Carmen Copland – Villa-Lobos TORKE – BACEWICZ cédé d’un des dix courts-métrages en sélection. Wonderful Town Mozart SUZANNE CANESSA Si j’étais Roi Beethoven Così fan tutte Korngold – Dvo ák ZeFestival Le Voyage dans la Lune LELEU er 1 au 4 octobre La Traviata Mahler – Chausson Cinéma Les Variétés, Marseille Prokofiev – Sibelius BOULANGER 17 octobre théâtre Herrmann – Legrand The ground beneath my feet, de Marie Kreutzer © Salzgeber & Co Salle polyvalente, Seillans N’écoutez pas Williams – SCHIFRIN Mesdames SILVESTRI 5 & 6 novembre 7 ans de réflexion Cinéma Utopia, Avignon J’ai envie de toi CINÉ-CONCERTs 6 & 7 novembre Le Cirque Cinéma Pathé, Toulon DANSE Charlot et Cie Le Lac des Cygnes 19 au 22 novembre operadetoulon.fr • 04 94 92 70 78 Cinéma Le Mercury, Nice

polychromes.fr 83000 Bd de Strasbourg, EPCC Opéra de Toulon, 451 807 • N° Siret 358 00028 Toulon 9001Z • Code APE 1-127103/2-127104/3-127105 - N° de licences | Design graphique lgbt.zefestival.fr

jusqu’ici jamais mis en avant un personnage afrodescendant. Natalia Smirnoff (Argentine) s’attache à l’histoire d’une des- sinatrice qui cherche l’équilibre entre passion professionnelle et vie familiale (La afinadora de árboles). Marioneta navigue entre drame et conte de fée, dans une comédie sociale située dans l’univers du théâtre (Álvaro Curiel, Mexique). Enfin, La espuma de los días (Fernando Timossi, Cuba) s’attache au destin de quatre amis, à la vie à la mort, plus que des frères, dans la vieille Havane. Une fiction au plus près de la jeunesse du Cuba contemporain. La sélection de courts-métrages est une belle occasion de partir dans les univers variés des réalisateurs, dans des fictions qui sont autant de prismes singuliers grâce auxquels on pourra découvrir l’histoire et les présents des différents pays invités cette année. Et le dernier soir, le FID, qui renouvelle sa col- laboration avec ASPAS, offre un détour par le documentaire avec Nunca subí el provincia (Ignacio Agüero), qui a remporté le Grand Prix de la Compétition internationale lors de son édition 2019. À noter : le 11 octobre, une journée d’hommage dédiée à l’auteur chilien décédé en avril, Luis Sepúlveda. ANNA ZISMAN

22e Rencontres du Cinéma Sud-Américain 6 au 10 octobre Friche de la Belle de mai, Marseille, puis dans 15 villes en Région 09 80 78 01 53 cinesud-aspas.org 26 événements Courts-Bouillon L'Automne en Short

est par une séance spéciale que dé- au long cours marrera cette 19e édition du Best of Short Festival, présidée par C’Turi Finocchiaro : le 8 octobre à 20h 30, aura lieu le Best of des Festi- vals. En 2019, invitation avait été donnée à 4 festivals de la région Sud, (le Berceau du Cinéma, le Festival Tous-courts d’Aix, le FIFA et CineHorizontes) de présenter leur coup de cœur. Cette année c’est au tour de 4 autres de le faire. Ainsi le FID présentera l’original Bab Sebta de la Marocaine Randa Maroufi, Films Femmes Méditerranée, le prix du jury 13 en courts Dia de festa de la Portugaise Sofia Bost ; AFLAM, Marado- na’s legs du Palestinien Firas Khoury et pour les Rencontres Internationales Sciences et Cinéma, ce sera le film deLéo Favier, Après le Volcan. Et comme d’habitude, pour tous les afi- Il Campione, de Leonardo D'Agostini © Destiny Films cionados du court-métrage, ce sera l’oc- a 15e édition de Courts-Bouillon, son ex-petite amie Kika qu’il aime tou- casion de voir plus d’une cinquantaine de concoctée par Les Films du Delta, jours. Mais, pendant une promenade, le films primés durant l’année dans les plus sera très spéciale. En effet, suite à chien s’échappe dans les quartiers turcs importantes manifestations internatio- Ll’impossibilité de tenir le festival de Chypre… À 17h, Il campione de Leo- nales, l’Oscar, la Palme d’Or, les grands nouv.o.monde en mars, les courts-mé- nardo D’Agostini, une histoire d’amitié prix de Sundance, Venise, Berlin, Cler- trages (10 octobre), seront suivis de la dans le monde millionnaire du football mont-Ferrand… 6 Programmes compéti- projections de longs-métrages (12 & 13 professionnel italien. Christian, jeune tifs les 9 et 10 octobre. octobre). joueur prometteur au caractère diffi- Sans faire le tour des festivals, -ce qui est En ouverture (11h), une séance « Coup cile, va devoir, pour être maintenu au encore moins possible en ces temps de de cœur » avec cinq films, dont le ter- sein de l’AS Romel’, réussir sa scolarité Covid- vous pourrez découvrir l’Oscar du rible Il muro bianco d’Andrea Brusa et et obtenir son bac. Un professeur par- meilleur court-métrage de fiction, The Marco Scotuzzi : une directrice et une ticulier va l’y aider. Et pour compléter Neighbors’ Window de Marshall Curry, enseignante trouvent des solutions pour cette journée méditerranéenne, à 14h, inspiré d’une histoire vraie : Alli, mère de protéger leurs élèves d’un monstre invi- une programmation autour de l’écrivain jeunes enfants de plus en plus frustrée sible caché au sein de l’école. À 14h, une Jean-Claude Izzo, avec la redécouverte dans son quotidien voit sa vie bouleversée séance familiale ; dans le film d’anima- du film Les Marins perdus en présence lorsque deux jeunes s’installent en face tion de Nathaniel H’limi et Clémence de la réalisatrice Claire Devers et du et qu’elle découvre qu’elle peut voir dans Madeleine-Perdrillat, La Vie de châ- fils de l’auteur. leur appartement. Si vous aimez l’anima- teau, on suivra une orpheline qui part Enfin, le 13 à Trets, après une séance « La tion, dans La Nuit des sacs plastiques de vivre avec son oncle, agent d’entretien jeunesse suit son court », le public aura la Gabriel Harel, César du Meilleur Court, au château de Versailles. Puis, la tradi- chance de découvrir en avant-première vous vous retrouverez dans les calanques tionnelle séance animation (16h), avec À cœur battant de Keren Ben Rafael, de Marseille en compagnie d’Agathe, qui des films d’écoles en partenariat avec le Grand Prix du Jury au Festival Cinéma tente de convaincre son ex de se remettre Mopa d’Arles, où sera montrée une sélec- Méditerranéen de Bruxelles : une his- ensemble et d’avoir un enfant alors que tion de courts. La séance nouv.o.monde toire d’amour au temps de Skype, avec des sacs en plastique prennent vie et at- démarrera à 21h avec Je serai parmi les Judith Chemla, Arieh Worthalter et taquent la ville. amandiers de Marie Le Floc’h, Grand Noémie Lvovsky. Keren Ben Rafael dont Ne ratez pas le Grand Prix du Festival Cur- Prix à Cinemed, et se terminera avec La on avait aimé le court, L’Aurore boréale tas Vila do Conde, le superbe Los que de- jupe d’Adam de Clément Tréhin-La- (2013) qu’on pourra également (re)voir. sean d’Elena López Riera : dans le sud de lanne où un jeune père de famille, cé- ANNIE GAVA l’Espagne, une course de pigeons peints dant au caprice de son fils, lui met une de toutes les couleurs récompensera non jupe pour aller à l’école. pas celui qui ira le plus vite, mais celui qui 10 au 13 octobre Le lendemain, deux comédies : à 10h aura su séduire une pigeonne femelle, et Courts-Bouillon, Rousset 30, Where is Jimi Hendrix ? de Marios nouv-o-monde, Trets voler le plus de temps à ses côtés. Une belle Piperides : Yiannis garde le chien de 04 42 53 36 39 filmsdelta.com métaphore pour observer les hommes de 27 L'Automne en Short

Los que desean © Alina Films

sa région natale d’Orihuela et le pacte personnel d’Anthony Nti. tacite qui les lie. La séance de clôture avec remise des Sans oublier le grand prix internatio- prix par le Jury aura lieu le samedi 10 Best of Short Festival nal de La Mecque du court, Le Festival octobre à 21h. 8 au 11 octobre de Clermont-Ferrand, « l’histoire d’un Alors rendez-vous, masqués, à La Ciotat ! Eden Théâtre, La Ciotat étranger au Ghana », Da Yie, un film très A.G. 06 50 09 50 86 bestoffestival.com

Septembre Novembre 2020

18 Décor Sonore, propositions Yann Lheureux, Pierre Sauvageot, artistiques dans OpUS, le G. Bistaki, l’espace public compagnie Superfluu, Caterina Moroni, On Anna Rispoli & Martina Angelotti, La Grave et Burlesque équipée du cycliste, Maria Sideri, pousse Johannes Bellinkx, Kubilaï Khan Investigations, lieux entre Marseille,20 la Tournoyante, Aix-en-Provence, Martigues, Cannes Guillaume Marmin, KompleX KapharnaüM, les Margo Chou, Kubra Khademi, Rara Woulib, murs ! Begat Theater Toute la programmation : lieuxpublics.com et sur nos réseaux 28 saisons alpes Un art plus que jamais citoyen

Malgré l’annulation de son festival d’été, œuvres qui lui permettent de s’incarner, de se perpétuer. « Programmer » est un mot un peu faible pour parler de ce l’Espace Culturel de Chaillol ancre qui se passe à Chaillol. La programmation est l’aspect le plus médiatisé mais bien des fortement sa démarche de diffusion choses se jouent, en amont, autour et parfois même en deçà de la représentation du concert. Garantir la présence régulière dans son territoire des Hautes-Alpes. d’artistes de premier plan sur le territoire, faciliter l’accès à la diversité des musiques d’aujourd’hui passe par l’organisation Son directeur Michaël Dian en évoque d’une saison musicale. Mais celle-ci sert de point d’appui à les termes un ensemble de propositions qui invitent les habitants à se construire un point d’écoute sur les paysages musicaux proposés. Le premier rendez-vous aura lieu entre le 18 et 24 septembre avec le Trobar Project. La musique est un prétexte, une manière avant tout sensuelle d’interroger le bruit du monde, et de ce fait, la place qu’on y occupe. La musique est tout à la fois le lieu et le vecteur d’une rencontre avec soi, avec les autres. C’est ce qui lui donne sa force, son mystère. Réaffirmer la présence des -ar tistes, des spectateurs-acteurs, a un goût libératoire, et prend le sens d’un manifeste où esthétique et politique se rejoignent. Se réunir sous les étoiles, offrir et s’offrir un peu de temps, faire silence en soi pour produire un espace de disponibilité, recevoir un geste musical, faire tout ceci en présence, avec d’autres, en acceptant la proximité d’autres Artistes en presence © Alexandre Chevaillard corps, toutes ces choses infimes, Zibeline : Concocter une saison actuellement tient encore de qu’aucune feuille de calcul ne peut traduire, me semblent être la gageure. Est-ce un acte de résistance ? d’une très grande portée. Politique et esthétique ont toujours Michaël Dian : Cela tient à la fois du pari et de la né- eu partie liée. Car décider d’accorder de la valeur à la beauté, cessité. Du pari, car le monde de la culture tient en équilibre qui n’a strictement aucune utilité économique, c’est déjà sur un fil. La manière dont évoluera la situation sanitaire remettre en question la croyance que seul ce qui se chiffre durant l’automne sera décisive. Après un printemps et un importe. Tant que nous resterons humains, nous aurons le été dévastés, dont les conséquences sur le plan économique, choix, par exemple, de préférer la contemplation d’un ciel sur l’emploi, ont été tardivement prises en compte, le sec- étoilé, comme le recommandait le poète Paul Valet : « Toutes teur reste très attentif à la traduction en actes des mesures les petites choses nous implorent de rester parmi elles »* récemment annoncées par le Premier ministre et la ministre PROPOS RECUEILLIS PAR MARYVONNE COLOMBANI de la Culture, unaniment saluées. Voilà pour le pari. Mais il s’agit aussi de nécessité, impérieuse, car on ne peut pas pri- *Paul Valet, La Parole qui me porte et autres ver durablement et sans risques une société de ses espaces poèmes, NRF, Poésie Gallimard de représentation et de partage symboliques. Au-delà des risques d’une désagrégation d’un secteur économique vi- tal pour l’économie française, c’est de notre capacité à vivre pleinement notre condition commune dont il est question. Je ne peux imaginer qu’une communauté humaine renonce Festival de Chaillol volontairement à la possibilité de produire et de partager les 09 82 20 10 39 festivaldechaillol.com SAISON VIII 2020-2021 www.theatrejoliette.fr

PREFET DE LA REGION PROVENCE-ALPES CÔTE D'AZUR

FORUM SAISON JACQUES CULTURELLE PRÉVERT CARROS 2020 2021 28 SPECTACLES

BALLET PRELJOCAJ MIOSSEC GUILLERMO GUIZ ALEXIS HK CLOTILDE COURAU & LIONEL SUA- REZ DAVID LESCOT JULIE BÉRÈS FRANCK LEPAGE LEANDRE CYRIL COTINAUT MICHEL KELEMENIS OLIVIER LETELLIER THOMAS QUILLARDET JORIS FRIGERIO ...

FORUM JACQUES PRÉVERT - CARROS 04 93 08 76 07 - FORUMCARROS.COM 30 saisons alpes « Interroger notre part d’animalité perdue » À Gap, la Passerelle conjure le sort avec une ouverture dansante et festive le 3 octobre sous la houlette des sonorités créoles du musicien David Walters, avant d’investir l’extérieur avec le festival Tous dehors (enfin) !,du 9 au 11 octobre. Entretien avec Philippe Ariagno, directeur de la scène nationale

politique qui décrypte la novlangue du néo libéralisme ; c’est aussi celui d’Ersatz, une pépite visuelle dans laquelle Julien Mellano nous présente le prototype de l’humain du futur. Avec Et le cœur fume encore, Margaux Eskenazi offre une polyphonie des mémoires sur la guerre d’Algérie. Et un coup de cœur pour Saint-Félix d’Elise Chatauret, qui interroge les notions de ruralité et d’identité ! Comment s’équilibre le reste des propositions ? Nous avons une belle variété de grands plateaux, visuels et porteurs de sens : Gravité du Ballet Preljocaj, l’hypnotique From IN, de la compagnie chinoise XieXin Dance Theatre, ou encore Möbius du Collectif XY… Une part belle est faite à la danse, avec Deal, de Dimitri Jourde et Jean-Baptiste An- Philippe Ariagno © X-D.R. dré, le retour de Pierre Rigal, mais aussi une complicité in- Zibeline : Comment abordez-vous cette rentrée ? tacte avec Thomas Lebrun. Et un petit événement en soi : le Philippe Ariagno : J’ai fait le pari de poser une saison diptyque Chronic(s), portrait du danseur de rue Hamid Ben normale d’octobre à mai, avec un peu moins de 34 spectacles. Mahi mis en scène par Michel Schweizer. En 2005, le pre- Il était important pour l’équipe de se reconnecter avec le public mier volet avait révolutionné le milieu du hip hop en détri- avant l’été. En lançant les abonnements, nous avons récolté cotant les clichés sur banlieue ; le 2e volet s’attache au même 85 000 euros de réservation sur les 100 000 habituels, ce qui danseur, 20 ans après. Chronics(I) jouera en extérieur du- est plutôt satisfaisant. Nous constatons que les spectateurs rant le festival Tous Dehors (enfin) !, et Chronics (II) en salle ont envie de revenir, ils affirment être prêts à supporter le en mars prochain. masque. Il reste toutefois encore l’incertitude de la billette- Quelques mots sur la programmation du festival ? rie finale. D’autre part, nous sommes restés prudents sur les Des propositions variées : Jean-Pierre, lui, moi de Thierry coproductions, car une difficulté supplémentaire s’ajoute à la Combe ; Les leçons impertinentes de Zou, sur le rapport au crise sanitaire : des travaux à venir à proximité immédiate corps, l’amour, la sexualité ; h o m, du Groupe FLUO, met- de l’Usine Badin, notre lieu de résidence. Nous accueillerons tant un danseur aux prises avec la construction d’un mobile donc les artistes en résidence uniquement durant les périodes à la Calder… Enfin, le retour au Domaine de Charance, pour de vacances, lorsque le plateau n’est pas occupé. des Traversées en forêts auprès d’Élise Vigneron. Autre sin- Quels temps forts se dégagent de la saison ? gularité de la Passerelle, ses expositions photos. Nous en ac- En premier lieu, une interrogation sur notre connexion à la cueillons trois sublimes cette année : Île d’enfance, de la pho- nature, à travers deux spectacles de David Wahl -Histoire de tographe Arja Hyytiäinen de l’Agence VU, autour d’une île fouilles, une histoire du plastique depuis son origine et La visite de Finlande ; suivie des trois lauréats du Prix Levallois 2020, curieuse et secrète, sur la biodiversité marine- ; Je suis la bête puis de Brésils de Ludovic Carême, accueillie par la Friche de Julie Delille, qui nous interpelle sur notre part d’animalité Belle de Mai en 2019. perdue ; ou encore Le bruit des loups du magicien Étienne PROPOS RECUEILLIS PAR JULIE BORDENAVE Saglio. D’autre part, de nombreux artistes s’emparent du réel -passé, présent ou futur extrapolé- pour poser la question : comment a-t-on pu en arriver là ? C’est le propos de Peri- Théâtre La Passerelle, Gap koptô, la nouvelle création de La Débordante Cie, un brûlot 04 92 52 52 52 theatre-la-passerelle.eu 31 Pas de cassure !

Zibeline : Cette année, si particulière, vous programmez rencontre d’écritures particulière, et très objectifs, relevant une saison complète, malgré tout. Cela tient de la des contraintes techniques, financières, et des disponibilités gageure? Loin communes. Faire une saison ce n’est pas remplir des Élodie Presles : De la gageure cases. Il y a des rythmes, des sujets qui se ré- probablement, de l’utopie surement, pondent, des contrepoints. Tout a sa place de la naïveté peut-être. Comme des centres et tout se répond dans un équilibre des beaucoup de directeurs et de disciplines, et des adresses. J’aime ame- directrices, j’ai navigué à vue urbains, le théâtre ner un théâtre ancré dans la société, en fonction des informations de nouvelles écritures qui ne sont qui arrivaient ou pas. Et en Durance maintient une pas que littéraires… Ensuite, il y a même temps le rapport au des complicités, des fidélités,Sé - temps est devenu étrange, saison complète et riche, et bastien Valignat (Cie Cassandre) parce que l’on est contraints un compositeur associé, Bruno à du très court terme, alors poursuit ses partenariats avec Allary, Josette Baïz… On invente que nous devons anticiper… des choses, on continue les Mardis Nous sommes passés par un les artistes. Entretien avec surprise initiés l’an dernier, on a mis grand nombre de scénarios. en place des soirées musique, petits Il était possible de concevoir Élodie Presles, concerts cabaret ou bar, dans la lignée une saison « covid compatible », de la programmation de découverte des sous-entendant de petites formes, sa directrice Escapades. On a la chance d’avoir un théâtre une petite jauge… mais prendre cette tellement modulaire que l’on peut y faire décision-là, six mois avant que les choses énormément de choses différentes. Et n’arrivent, paraissait un peu étrange. puis la place faite aux créations Une demi-saison aurait engendré de est essentielle, il y a les ar- nombreuses complications pour les tistes que l’on soutient, on artistes. L’incapacité à se projeter accompagne la création est encore pire pour eux car régionale, nationale, bien plus fragilisés que nous, voire internationale. actuellement. Cette saison Comme on a peu de était prête fin février, et recettes propres, nous nous sommes dit l’annulation des qu’elle pourrait peut-être spectacles a eu exister telle qu’on l’avait moins d’impact imaginée, pensée. Il nous que sur d’autres est apparu que l’essentiel structures et les était de conserver l’en- collectivités ont droit du plaisir, du désir maintenu leurs et du partage. subventions ce Vous avez d’ailleurs une dont je les remer- programmation complète cie très fort, cela avec tous les pôles, théâtre, nous a permis d’être cirque, musique, conférences, très présents auprès ateliers, échappées, allers et re- des artistes, y compris tours sur Gap… financièrement. Le spectacle n’a de sens que lorsqu’il y a On a géré l’urgence, mais il faut une rencontre entre un public et une œuvre. prévoir demain aussi, faire en sorte On va beaucoup travailler l’accueil du public, pour Elodie Presle © TD qu’il n’y ait pas de cassure. que les gens se sentent en sécurité et le soient. On accueille ENTRETIEN RÉALISÉ PAR MARYVONNE COLOMBANI déjà en sécurité des artistes chez nous, puisque depuis le mois de juin on a des artistes en résidence (sept compagnies et d’autres encore en septembre). Qu’est-ce qui a suscité vos choix dans la construction de ce programme ? Il y a déjà les spectacles que j’ai vus et que j’ai envie de pro- Théâtre Durance, Château-Arnoux-Saint-Auban poser, de défendre. Ce sont des choix très subjectifs, la 04 92 64 27 34 theatredurance.fr 32 saisons alpes

compagnie a la charge de mettre en place une programmation théâtrale tout au long de l’année dans une salle de spectacles Veynes se dote municipale qui vient d’ouvrir ses portes. Faire vivre le théâtre en territoire rural et alpin implique-t-il des difficultés propres ? On a toujours été d’ici, c’est chez nous. Ce projet nous permet d’aller plus loin. Travailler en mi- d’une nouvelle salle lieu rural, c’est voir les conséquences de ses actes et arriver à juger de l’évolution, de la construc- C’est la compagnie de théâtre Le tion d’un public. La démocratisation de l’accès à la culture prend chez nous un sens très concret puisqu’on connaît tout pas de l’oiseau qui est chargée de la le monde. Le monde rural, c’est aussi savoir proposer des spectacles au plus proche de la population mais cela pour- programmation du nouvel équipement rait être vrai en milieu urbain. Ce qui est très important pour nous, c’est la logique de partenariats. On essaie de travailler haut-alpin. Entretien avec Laurent avec les associations du territoire, la médiathèque, la MJC... jusque dans la programmation que l’on veut enrichir d’un Eyraud-Chaume, son co-responsable travail de terrain. Cet ancrage est important y compris pour notre démarche de création en tant que compagnie de théâtre artistique qui crée ses spectacles ici, notamment à partir de collectes de paroles. Forcément, on ne raconte pas les mêmes histoire quand on se situe à Paris ou dans une commune de 3300 habitants. La nouvelle salle offre pour cela un outil de travail de meilleure qualité. La démarche partenariale inclut-elle un tra- vail de coproduction ? En tant que compagnie, on est en partenariat avec les trois scènes labellisées des Alpes du Sud : le Théâtre Durance, la Passerelle et le Théâtre du Briançonnais. On travaille avec eux depuis longtemps, sur nos propres spec- tacles mais aussi sur la communication, le public, les billetteries. De notre côté, on essaie d’accueillir des résidences chaque année et d’accompagner des compagnies régionales dans leur processus de création. Là encore, la nouvelle salle vient étoffer un équipement qui manquait dans le sud des Hautes-Alpes. La situation sanitaire perturbe-t-elle votre activité ?

Vole, Cie Mecanique du Fluide © JL Devlaminck On a la chance en France d’avoir un sec- teur culturel qui fonctionne un peu comme Zibeline : Quel est le projet de votre compagnie Le pas de un service public. Pour l’instant, les structures ne sont pas l’oiseau ? en danger. Ce qui nous questionne plus, c’est comment les Laurent Eyraud-Chaume : Nous sommes une com- gens vont revenir au théâtre, comment le désir de poésie, de pagnie de théâtre-récit et avons co-construit le projet Buëch beauté, de se rassembler va réussir à réapparaître dans la territoire de théâtre, avec la ville de Veynes et la communauté vie de chacun. Ça se joue dans l’intimité des publics. Il faut de communes Buëch-Dévoluy. Il comporte plusieurs axes. Le avancer avec humilité. C’est un peu comme si on recom- parcours « Théâtre pour la jeunesse » propose une program- mençait à zéro. De nouvelles formes artistiques vont sans mation en milieu scolaire et des ateliers pour tous les enfants doute émerger, notamment dans le rapport à la proximité. de la vallée. Il y a également une tournée des villages, une Cela nous convient bien ; on est dans ces questionnements fois par an mais il y en aura deux cette année en raison du depuis tellement longtemps. On ne peut pas faire comme si report de celle de l’année dernière. Cela consiste à accueillir rien ne s’était passé. un spectacle dans cinq villages de la communauté de com- ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LUDOVIC TOMAS munes. En septembre, il s’agit de Jeanne… pour l’instant de et par Nicole Choukroun, puis au printemps Import/Export du conteur marseillais Marien Guillé. Un autre axe du projet est La fureur de dire, un festival des arts de la parole très im- Le pas de l’oiseau, Veynes portant pour nous, qui aura lieu les 23 et 24 octobre. Enfin, la 04 92 51 41 05 lepasdeloiseau.fr 33 TDB : faire avec l’imprévisible !

ranle-bas de combat refermé tragiquement sur au TDB ! Puisqu’on Face à la situation sanitaire, le lui-même. ne peut plus faire Théâtre du Briançonnais bouscule sa Du 12 au 15 octobre, pour Bcomme d’habitude, Les traversées, program- inventons d’autres façons saison et ses tarifs mation hors les murs du de faire. En résumé : une TDB, Cherchez la faute, saison en deux temps, spectacle inspiré des textes Automne et Hiver/Prin- de la psychanalyste Marie temps, des tarifs excep- Balmary, adaptés et mis en tionnels : 10 € la place (8 € scène par François Rancil- pour les étudiants et mini- lac. Une enquête passion- mas sociaux) et une série nante sur le péché originel de présences artistiques du dans le jardin d’Éden, me- 13 octobre au 23 novembre, née avec humour, suspens avec les compagnies Rara et intelligence - et avec le Woulib, Pudu, Cassandre public - par 3 experts-co- et Shindô, pour « revisiter, médiens-exégètes. réinterroger la façon dont Les 26 et 27 novembre sera les spectacles se fabriquent donné un spectacle jeune dans le briançonnais ». public plus que réjouissant Pour ce qui est de la pro- (à partir de 7 ans) : Grou ! grammation, l’Automne du de la Cie belge Renards/ Théâtre du Briançonnais Effet Mer. Charles qui fête commencera par une ou- son 12e anniversaire seul, verture en valse et en ac- est rejoint dans sa cuisine cordéon, le 19 septembre. par Grou, surgissant du Six accordéons plus exac- four et de la préhistoire. tement, qui seront ferme- Il va, en sa compagnie, et au ment tenus par Les Rus- moyen de trouvailles tech- tines de l’Ange, pour deux niques décoiffantes, par- petits bals de quartier, où courir les questions exis- à la valse succédera un tentielles à travers l’histoire répertoire sautillant tout de l’humanité. en contrastes amusants : Le 11 décembre, la brian- Bourvil, AC/DC, Marc Per- çonnaise Mandy Lerouge rone, Led Zeppelin, Pierre sortira La Madrugada, pre- Perret et Madness ! Ça va mier album nourri de ses valser ! rencontres avec les mu- Puis premier rendez-vous siques du nord de l’Argen- théâtral les 1er et 2 octobre Ça va valser © Jean Christophe Le Bruni tine. Un album dont elle avec Mary’s à minuit, texte drôle et poignant de Serge Valletti, chantera les titres ce même jour sur la scène du TDB, ac- dans laquelle Maryse, princesse cabossée par la vie, costu- compagnée d’une contrebasse (Felipe Nicholls), d’un piano mée, maquillée et seule dans sa chambre, délire un peu-beau- (Lalo Zanelli) et de percussions (Javier Estrella). Milonga, coup-passionnément en attendant le retour d’un prince char- chamamé, zamba et chancaras au programme ! mant disparu il y a longtemps. Catherine Marnas reprend La saison automnale se terminera (16 au 18 décembre) avec avec délicatesse la belle mise en scène qu’elle avait créée il y a un clown échappé du trio des Chiches Capon, l’inénarrable 20 ans, en compagnie de la comédienne Martine Thinières, Fred Blin pour A-t-on toujours raison ? Wich witch are-you ?, qui reprend également son rôle 20 ans après. où il sera question d’animaux et de nature humaine : magie, Les 7, 8 et 9 octobre, Bienvenue en Corée du Nord de la Cie Ac- dressage et loufoquerie ! tea, spectacle annulé par le confinement au printemps der- MARC VOIRY nier, par une bande de clowns et de clownesses qui sont allés voir de leurs propres yeux, en Corée du Nord donc, comment ça se passait vraiment… Sur scène, de la drôlerie (danse des missiles, séance de gymnastique rythmique et « sensuelle »), Théâtre du Briançonnais, Briançon mais qui n’escamote pas la dureté ni l’austérité de ce pays 04 92 25 52 42 theatre-du-brianconnais.eu 34 saisons alpes-maritimes « On dirige au théâtre comme on monte un spectacle » Nommée à la direction du Théâtre National de Nice en novembre dernier, l’ancienne administratrice générale de la Comédie-Française Muriel Mayette-Holtz évoque les grandes lignes de sa première véritable saison. Entretien

Zibeline : C’est la première saison que vous signez en tant que directrice du Théâtre National de Nice et elle s’ouvre dans un contexte particulier... Muriel Mayette-Holtz : J’ai épousé la saison précédente qui était vraiment intéressante et avait été pré- parée notamment avec ma collaboratrice Ella Perrier (secrétaire générale du TNN, Une femme se déplace © Zoe Laulanie ndlr). Cette année est un peu spéciale, qui nous seront accordées pour pouvoir que la star est le texte. Et pour l’incarner, avec un rapport au spectacle compliqué. accueillir du public à l’intérieur. La sai- l’intelligence du plateau est d’avoir su On a donc décidé de construire une pro- son classique, avec abonnements, com- mêler des disciplines complémentaires. grammation en trois temps. Le premier, mence le 1er décembre avec la Comédie Parmi mes priorités, il y a celle de pri- l’été, gratuit et en plein air. D’abord avec française. Cela fait partie de mon ADN et vilégier la création car il n’y en avait pas les Contes d’apéro, vus par 8000 per- c’était très important pour moi de la faire assez. Un Centre dramatique national sonnes, puis avec Le jeu de l’amour et revenir à Nice, comme de faire revenir se doit de le faire ainsi que de travailler du hasard de Marivaux que j’ai mis en en tant qu’acteur un ancien directeur : avec les acteurs de la région. J’ai donc en- scène. C’est le démarrage d’un projet que Jacques Weber, dans Hugo au bistrot. gagé une troupe de six comédiens et un j’avais présenté lors de mon oral pour Quelles couleurs avez-vous voulu don- musicien, salariés à l’année. J’ai grandi le poste de directrice. Nous jouerons ner à cette programmation ? pendant trente ans à la Comédie-Fran- chaque année en plein air un spectacle Je vous dirais généreuse et appuyée sur çaise, donc je connais l’avantage d’une itinérant de ville en ville et qui se mo- les artistes. Le théâtre pour moi, c’est troupe permanente. Mon autre volonté difiera selon les lieux dans lesquels on beaucoup d’acteurs sur le plateau. C’est est de développer les séries. Quand je se pose. Je voulais faire un festival hors- le cas notamment avec Électre des bas- suis arrivée, les pièces se jouaient trois les-murs, je l’ai simplement proposé plus fonds de Simon Abkarian, Un ennemi fois maximum or il faut qu’on soit dans rapidement que je ne pensais pour cause du peuple mis en scène par Jean-Fran- l’exploitation de nos spectacles. Il y a le de covid. La deuxième partie de la sai- çois Sivadier ou encore Une femme se public pour cela. Ce sera notamment son démarre le 29 septembre avec Les déplace, la comédie musicale de David le cas pour le Feuilleton Goldoni que je parents terribles de Cocteau, dans lequel Lescot. J’ai également voulu respecter ce mets en scène et dont l’intégrale vien- je joue avec Charles Berling dans une qui était en gestation, à savoir la diver- dra inaugurer, en fin de saison, un nou- mise en scène de Christophe Perton. sité des solfèges. Il y aura donc aussi de veau lieu, Les franciscains. Ce sera la Pendant deux mois, il y aura un tarif la danse, de la musique, du cirque, de la petite salle dans le futur du TNN et elle unique avec placement libre parce que magie, des marionnettes. On ne verra pas se situe dans une église du XIIIe siècle. je ne connais pas les conditions exactes que du théâtre de texte, même si j’estime Quelles sont les œuvres que vous êtes 35

plus particulièrement fière d’avoir pu programmer ? possible. Le succès des Contes d’apéro, qui ont été complets Je suis extrêmement fière d’accueillir la troupe de la Comé- tous les soirs cet été, est une première récompense. Et puis, die-Française (dans 20 000 lieues sous les mers, ndlr). C’est je ne dirige pas toute seule. Ce qui m’importe, c’est que le une façon de me présenter au public, ce qui est important corps soit assez solide pour qu’on soit performant et assez parce qu’on va faire un bout de chemin ensemble. De la même souple pour que chacun puisse s’y exprimer. manière que démarrer la saison en jouant moi-même est une Une épreuve comme celle du Covid peut-elle laisser des stig- façon de prendre tous les risques. C’est un peu un mates irréversibles sur le monde du théâtre ? hasard mais j’en suis très contente. Ce n’est pas Cela prendra du temps de revenir spontanément simple parce que cela me demande une vir- et sans inquiétude dans une salle fermée. Cela tuosité de passer de la directrice à l’actrice et peut inciter au plein air. Malgré les nuisances il n’y a pas trop de porosité entre les deux sonores de la ville, se retrouver au milieu rôles. Mais j’ai été nommé en tant qu’artiste des gens qui font du sport dans les jar- et c’est très bien de commencer comme ça. dins, de ceux qui promènent leur chien, Autre fierté dont je me suis rendu compte qui font leurs courses ou qui sont là par après coup, il y a une vingtaine d’artistes hasard avec leurs enfants, et que le théâtre femmes programmées, qu’elles soient met- ait autant sa place que les autres activités teuses en scène ou auteures. dans un jardin, je trouve ça merveilleux. C’est Dirige-t-on le TNN comme on dirige la comme si cela redevenait naturel. C’est ce ren- Mu riel GH Comédie-Française ? Mayette-Holtz © dez-vous du présent et du partage avec l’autre qui On dirige un théâtre comme on monte un spectacle. Quel nous a peut-être le plus manqué pendant le confinement. que soit le théâtre. Il n’y a pas un enjeu plus grand à la Co- ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LUDOVIC TOMAS médie-Française qu’ici. Les conditions sont différentes : ce n’est ni la même équipe ni le même public. Et c’est toujours un enjeu incroyablement grand de séduire un public, de l’em- mener et de requérir sa confiance. Pour ce faire, il ne faut Théâtre National de Nice - CDN Nice Côte d’Azur pas tricher. Il faut être éponge, le plus généreux et présent 04 93 13 90 90 tnn.fr

chateauvallon-liberte.fr Le Liberté Rejoignez-nous ! In&Out 2020 Festival queer de Toulon Du 21 au 27 septembre Spectacles Films Rencontres Débats DJ set Karaoké 36 saisons alpes-maritimes

La violence des riches © Georgia Robin La culture par la pratique

À Carros, une saison nourrie aux une ouverture de saison festive, avec les magnifiques acro- bates du Cirque Inextrémiste, la Cie 3.6/3.4 (une contor- valeurs sûres de l’éducation populaire sionniste, un musicien et un champion de BMX !), et un bal impro guinguette mené par Antipodes. e Forum Jacques Prévert s’inscrit dans un projet d’édu- Mais avant cela, Jacques a dit, festival des arts de la parole, cation populaire, porté par l’association du même nom devrait reprendre ses droits dans Carros et alentours. Du 16 depuis une quarantaine d’années. Statutairement, elle au 20 septembre, quarante représentations sont prévues, Lvise à « favoriser, développer et promouvoir l’accès à la toutes gratuites. Dont La violence des riches, première adap- culture des enfants, des femmes et des hommes par la pratique tation à la scène du travail des Pinçon-Charlot, sociologues artistique, et par la diffusion de spectacles vivants » : une dé- des nantis, par la Cie Vaguement Compétitifs (à partir de marche perceptible dans les actions menées toute l’année par 14 ans) ; les Petits contes amoureux de Fred Duvaud, à par- son équipe, notamment avec les publics scolaires (lire l’en- tir de 4 ans (parce qu’il n’est jamais trop tôt pour songer à tretien avec Pierre Caussin, directeur du Forum, au sujet du l’amour !) ; ou les spectacles de Pépito Matéo, conteur hors dispositif 100% EAC sur journalzibeline.fr). pair qui manie les mots avec une délicieuse excentricité (La Des valeurs solidaires qui passent, aussi, par le soutien ap- leçon de Français, L’échappatoire). porté aux artistes, dont le travail a été particulièrement im- Le reste du programme 2020-2021 sera à l’avenant : curieux pacté par l’incertitude sanitaire depuis les débuts de la crise de tout, attentif à tous les âges, et friand de formes hybrides. du Coronavirus. Si tout va bien, quatre compagnies seront Entre autres pépites, citons la Cie Fracas qui rassemble un accueillies en résidence durant cette saison 2020-2021 : La auteur de BD (Alfred) et un musicien (Sébastien Capazza) Crapule, dans le cadre du temps fort Fragments #8 qui per- pour un concert illustré. La Cie HKC, dont la nouvelle créa- met, à des compagnies de proposer leur travail en cours, dont tion hip-hop, Urgence, mélange théâtre et danse. Ou Les la nouvelle création porte sur l’autisme, Qui-Bout !, travaillant hommes de main qui se livrent, avec Taf, à l’exercice inédit sur l’univers de Lewis Carroll, Limite Larsen, qui s’intéresse du cirque documentaire. Enfin, le festival Trajectoires re- à la collapsologie, et Antipodes, fondée par la chorégraphe viendra proposer des récits de vie en prise avec notre rapport Lisie Philip, pour un spectacle conçu à l’attention des ado- au monde. Cette année, sous la houlette du FJP, il irriguera lescents, intention rare à saluer. En retour, plusieurs com- aussi les saisons des théâtres de Nice, Cannes, Grasse, Mou- pagnies proposeront des ateliers, parcours d’éveil artistique gins et Mouans-Sartoux. Notez que le forum Jacques Prévert ou stages d’initiation au public du théâtre, tandis que Lucile a déposé auprès du ministère de la Culture un dossier pour Jourdan (Cie Les passeurs) accompagnera la Troupe d’Ados obtenir l’appellation de Scène Conventionnée d’Intérêt Natio- de Carros (TAC) dans la conception de leur nouvelle pièce. nal avec une orientation sur « L’art, l’enfance et la jeunesse ». On lui souhaite un réponse positive ! Jacques a dit... Loin des écrans ! GAËLLE CLOAREC Pour nous emmener « loin des écrans, des visio-conférences et du télétravail » et « contribuer à l’invention de nouveaux récits collectifs, si nécessaires dans les temps à venir », l’équipe de Forum Jacques Prévert, Carros Pierre Caussin a « souqué ferme ». Reprise le 3 octobre pour 04 93 08 76 07 forumcarros.com 37 Tablée gourmande ! La Scène 55 de Mougins affiche une quarante-huit artistes, chanteurs, danseurs, spécialistes des arts martiaux… La danse trouve une belle place dans la sé- belle programmation, éclectique et lection, Quatuor à corps pour Mozart d’Émilie Lalande, une espiègle fantaisie pour les enfants et leurs parents, Patricia rassembleuse Guerrero déclinera un flamenco où la danse contemporaine affleure, à moins que ce ne soit l’inverse, un clair-obscur pro- pice enveloppera le superbe Nomad de Sidi Larbi Cherkaoui, ontrer à un public complice les œuvres qu’il a aimé alors que l’univers de Beckett imprègne l’intemporelle cho- en arpentant les diverses scènes de l’hexagone et régraphie de Maguy Marin, May B. Les marionnettes, spéci- d’ailleurs, risquer le plaisir de la découverte avec ficité de Scène 55, offriront leur magie : féérie de Cendrillon Mdes créations, René Corbier, directeur artistique de par la Cie Colla e Figli, Incertain Monsieur Tokbar du Turak la Scène 55, trouve un équilibre entre les genres, musiques, Théâtre, les spectacles se multiplieront lors du festival qui théâtre, marionnettes, cirque, danse, avec des pièces qui rassemble toutes les troupes annulées du printemps 2020… rendent compte du patrimoine artistique ainsi que des créa- Clémentine Célarié, seule en scène, est magistrale dans Une tions d’aujourd’hui. À l’écoute du public, sans démagogie, il vie de Maupassant, Paul Moulin met en scène avec brio la BD sait amener les spectateurs vers les formes les plus diveres, de Fabcaro, Zaï zaï zaï zaï, Paul Platel peint la vie d’un petit une trentaine (sans compter le Festival de la Marionnette), village de l’arrière-pays niçois dans Je me souviens, Agnès qui ont pour points communs une irréprochable qualité, et la Régolo met en scène La Dispute de Marivaux, Sandrine An- faculté de rassembler. Certes, il y a eu la crise sani- taire, mais elle est bien dé- passée pour la saison 2020- 2021 ! La seule allusion à cette période concerne les œuvres annulées et reportées (envi- ron 90% d’entre elles). Comme un pied de nez aux restric- tions, la formule d’entrée du programme lance « à circons- tances exceptionnelles, pro- grammation exceptionnelle ! » Qu’on se le tienne pour dit, rien n’arrête très longtemps le bonheur partagé des repré- sentations. René Corbier les évoque sur le mode d’un menu de gourmet, entre coups de cœur et champagne, répar- tis en chapitres aux titres fes- tifs : « Un octobre zéro tisane », « Des moments qui pétillent », Incertain Monsieur Tokbar © Romain Etienne - Item « Cocktail rafraîchissant », « Les découvertes », « À voir en famille », « Aux fourneaux », « Plat de glade La Tempête de Shakespeare, et Clara Le Picard, dont résistance », « Le dessert », « La cerise sur le gâteau »… la Cie À Table est associée au théâtre, peaufine sa nouvelle création Le cerveau. Le cirque décline ses inventions, sa poé- Un éclectisme de choix sie, ses acrobaties avec maestria… Comment tout citer dans La musique ouvre et ferme l’année. Le Requiem de Mozart ce foisonnement ? Laissons-nous aller sans modération aux avec le Chœur Région Sud et l’Orchestre de Cannes débute plaisirs de la scène ! les festivités que viendra refermer le concert de AaRON, pour MARYVONNE COLOMBANI une salle debout. Le violoncelle de Gautier Capuçon mêlera ses accents à ceux du piano de Jérôme Ducros, Richard Galliano rendra hommage à Michel Legrand et Piazzolla, le pianiste Alexandre Tharaud apportera la finesse de ses interprétations toujours très personnelles. L’opéra venu de Scène 55, Mougins Chine, La combattante Mu Guiyin, convoquera sur scène 04 92 92 55 67 scene55.fr 38 saisons alpes-maritimes De la prudence sans renoncements

e théâtre de Grasse n’a pas attendu le début traditionnel le souligne son directeur, Jean Flores. Deux temps forts sont à de la saison pour mettre en œuvre sa programmation. compter en cette première partie de saison : Fracasse d’après Comme il a été impossible de construire une program- Théophile Gautier, dans une mise en scène de Jean-Chris- L mation sur une saison complète tant les incertitudes tophe Hembert, un virevoltant et animé roman de cape et sont grandes, une demi-saison a été mise en place jusqu’en d’épée où le théâtre est mis en abyme avec brio ; puis Rouge décembre dans l’esprit d’une « solidarité territoriale » ainsi que de John Logan, mis en scène par Jérémie Lippmann avec le duo Alexis Moncorgé et Niels Arestrup, ce dernier incarnant le peintre Rothko aux prises avec son assistant Ken qui, dans une joute verbale enflammée, remet en question les théories et actes du maître… Le théâtre se love aussi dans la forme de la commedia dell’arte avec La Serenata par la Cie Prisma Teatro : masques et im- provisation servent une intrigue débridée et cocasse. Le dif- ficile sujet du handicap physique et mental est abordé avec humour et une énergie vivifiante parThierry Combe dans sa pièce Jean-Pierre, Lui, Moi, dans l’enceinte d’une palissade circulaire, nouvelle agora théâtrale. Le cirque déploiera sa poésie, que ce soit avec Boat, inspiré à la Cie Hors Surface par Le Bateau Ivre de Rimbaud, poème acrobatique et musi- cal aux variations époustouflantes entre numéro de funam- bule et trampoline. La Cie François Cervantes sert avec une verve bouleversante un texte qui nous parle de Genèse, de poésie, bref, de l’aventure humaine… le 6ème jour, à mi-che- min du théâtre et du numéro de clown (géniale Catherine Acqua Alta © Romain Etienne

Enfants de Cannes Le Théâtre municipal de Cannes place le jeune public au centre de son projet

année dernière, le théâtre municipal de la Licorne a obtenu le label de scène conventionnée d’intérêt natio- nal, mention « Art, enfance, jeunesse ». Le fruit d’un L’ travail au long cours en direction du jeune public, une attention portée également en milieu scolaire, dans le cadre du dispositif 100 % Éducation Artistique et Culturelle (lire notre entretien avec Emmanuel Ethis, recteur de l’académie de Nice sur journalzibeline.fr).

Élaborer sur un printemps secoué Émilie Garcia, responsable des publics de la structure, re- late la façon dont le théâtre est resté en lien avec les petits cannois alors que toutes les actions prévues au printemps étaient suspendues du fait de la situation sanitaire. « Un pro-

jet à distance a été mis en place avec l’École régionale d’acteurs Rock & goal © Agnès Mellon de Cannes et Marseille (ERACM), L’appel de la poésie : via le site Internet de la Ville, les familles pouvaient réserver un cré- l’écriture d’un texte présenté à Avignon en 2021. » Cannes a neau de 15 minutes de lecture adaptée à leur âge, par un étu- également tenu à soutenir les trois compagnies déprogram- diant-comédien. La metteuse en scène Émilie Leroux poursuit mées, en reportant leurs spectacles sur la saison 2020-2021 sa réflexion avec l’ERACM sur les traces de la crise. Un ques- (1, 2, 3 soleil et Linda Blanchet) ou la suivante (La Paloma). tionnaire a été créé, à développer dans les classes. Il servira à Pluridisciplinarité De la prudence sans renoncements

Germain), n’a pas pris une ride depuis sa création, il y a plus de vingt ans, tandis que la fine observation du quotidien de l’entre-deux-guerres par François Cavanna, évoquant son enfance parisienne dans Les Ritals, se voit portée avec finesse et tendre espièglerie parBruno Putzulu. Encore à la frontière des genres, Les rois vagabonds, Concerto pour deux clowns, allie la maestria acrobatique et musicale de Julia Moa Caprez et Igor Sellem pour un difficile exercice des zygomatiques du public. Proche de l’art circassien, Ac- qua Alta, Noir d’encre mêle chorégraphie et art visuel dans une superbe performance d’Adrien Mondot et Claire Bar- dainne face à la montée des eaux. Enfin, la musique n’est pas en reste avec trois concerts d’anthologie : le Kyle Eastwood Quintet ; Souad Massi et son nouveau spectacle Ya dra (qui sait ?), vibrant retour aux sources où hommage aux femmes et plaidoyer pour les droits de l’homme trouvent une voie commune ; et le pianiste David Bismuth accompagné par les solistes de l’Orchestre Prométhée qui fêtent le 250e an- niversaire de Beethoven. MARYVONNE COLOMBANI

Théâtre de Grasse 04 93 40 53 00 theatredegrasse.com

La Licorne a travaillé avec le réseau Scènes d’enfance et d’ailleurs sur les protocoles de reprise des représentations, notamment au niveau des parcours de circulation. Plusieurs propositions se feront hors-les-murs, dans le quartier populaire La Bocca. Ainsi du spec- tacle d’ouverture de saison, le 26 septembre : Pierre Sauvageot dirigera son Grand ensemble, puzzle sonore réalisé avec les cinquante musi- ciens de l’Orchestre régional de Cannes, au balcon d’un immeuble. Le reste de la saison s’est construit avec une volonté pluridiscipli- naire permettant à tous les publics de trouver leur bonheur. Ainsi, parmi les six œuvres au programme du festival P’tits Cannes à you, qui fêtera sa quinzième édition du 16 au 30 octobre, de la danse pour tout-petits (i.glu, col- lectif a.a.O, à partir de 2 ans) côtoiera l’Opéra

Rock & goal © Agnès Mellon minuscule de la Cie Be, pour les encore plus jeunes (à partir de 6 mois !). GAËLLE CLOAREC

Théâtre de la Licorne, Cannes 04 97 06 44 90 cannes.com 40 saisons alpes-maritimes Ballets en hiver Après la diète de spectacles vivants des périodes confinées et moroses, l’annonce des retours sur scène prend un air de fête !

inq pièces mises en scène, et écrites par Jean-Christophe Maillot, di- recteur des Ballets depuis 1993, Cseront interprétées par les Bal- lets de Monte-Carlo de la mi-octobre à début janvier, accompagnés par le bel Orchestre Philharmonique de Monte- Carlo (dirigé par Igor Dronov et Kazuki Yamada). Le premier spectacle de la sai- son (15 au 17 octobre) offre deux pièces du répertoire du chorégraphe monégasque, qui, chacune, magnifient et exaltent le corps des danseurs, superbe réponse à leur absence des plateaux durant une si longue période. À la lueur des bougies, dans un clair-obscur digne d’un Georges de La Tour, les corps androgynes d’Alto Canto se fondent aux volutes du Magni- ficat de Monteverdi, triomphe de l’abs- traction incarnée en une quête spiri- tuelle où l’être et le monde tentent de Lac © Alice Blangero s’accorder. La musique diabolique de John Adams impose un rythme d’une état à un autre est l’endroit où se réfu- pièce shakespearienne, Roméo et Juliette rare intensité aux danseurs de Vers un gie l’éternité. La thématique du temps (inscrit désormais au répertoire de sept Pays Sage, composé par Jean-Christophe si souvent teintée d’ombres est abordée grandes compagnies) dans la scénogra- Maillot en hommage à son père, Jean Mail- avec l’ardeur de la joie dans la nouvelle phie d’Ernest Pignon-Ernest, conjugue lot, peintre et scénographe aujourd’hui création du chorégraphe à l’occasion de avec éloquence modernisme et vocabulaire disparu. L’énergie folle de ce dernier se son soixantième anniversaire, Opus 60. classique, habité d’un souffle puissant où trouve transcrite dans ce ballet bouli- Intacts les bonheurs de créer, de vivre, l’intrigue suit sa marche tragique, avec mique de mouvement. de découvrir ! Le propos s’approfondit, humour et drame en une même coulée s’étoffe, le regard sur soi s’aiguise 11( au (23 & 26 décembre). La seconde œuvre Apothéose 13 décembre). magistrale des fêtes sera Lac, inspiré de Décembre, comme chaque année, pro- Cendrillon, les 18 et 19 décembre, revi- l’œuvre de Tchaïkovski. La distance prise posera son bouquet de représentations. site le conte de fées et s’inscrit dans le par le titre permet une liberté d’inter- Dov’è la Luna, messe solennelle pour sept contexte d’une famille recomposée, op- prétation du conte et se nourrit de nos danseurs, se love dans le clair-obscur, afin pose la vanité, le désœuvrement, l’attrait peurs, de nos insatisfactions d’enfance, d’explorer cet entre-deux entre l’ombre du futile et des apparences à la simplicité oscillant entre les pôles en une somp- et la lumière, la vie et la mort, lieu at- de la jeune fille. Dans une esthétique du tueuse et bouleversante fresque (30 dé- tribué à la lune par les antiques mytho- dépouillement, le pied nu de Cendrillon cembre au 3 janvier). logies. « Ni début ni fin » pour ce ballet prend une allure de symbole, il est la MARYVONNE COLOMBANI précise Jean-Christophe Maillot. Ici se danse, le facteur des élans, des sauts, des prépare « une seconde naissance » sur la courses, des figures, bref, la vie même. musique de Scriabine, tandis que la gram- Comme souvent, Jean-Christophe Mail- maire de la danse classique est repous- lot englobe dans son écriture une lecture Ballets de Monte-Carlo sée jusque dans ses extrêmes limites, et du monde et une réflexion sur son art. Grimaldi Forum, Monte-Carlo que le passage sans cesse mouvant d’un Autre grand ballet narratif, inspiré de la 0377 99 99 30 00 balletsdemontecarlo.com 41 Pour de bon Benjamin Levy, chef titulaire de l’Orchestre de Cannes, se réjouit de pouvoir à nouveau se confronter avec la fragilité de l'instant et la vérité du direct

l’occasion du centenaire de la naissance du cinéaste, retrouvons cette merveilleuse « fragilité » avec le concert hors les murs ÀFellini sur la plage, les pieds dans le sable de la plage Macé (spectacle gratuit, 19 septembre). Autre lieu inhabituel pour un orchestre, un im- meuble du quartier des Mûriers à La Bocca sera le cadre d’un Divertimento pour orchestre et im- meuble (Grand Ensemble, Lieux publics, 26 sep- tembre) : les phrases musicales venues des instru- ments installés sur les divers balcons de la façade se mêleront aux bruits du quotidien, la musique n’en étant qu’un de plus… Une multitude de mondes

Sans doute le Concert du Nouvel An répond aux as- Kevin Amiel © DR pirations de l’ensemble. La « bonne année » est dite ici en Espéranto : « Felicân novan jaron ! » et le concert peu- Des solistes internationaux plé des musiques issues des traditions et folklores des douze Au cours de la saison, le public sera amené à écouter de grands nationalités représentées au sein même de l’Orchestre… Les solistes, que ce soit dans le cadre de Classic’Antibes, où se goûts des musiciens sont d’ailleurs mis en avant tout au long produiront la pianiste Plamena Mangova (soirée Debussy de la saison avec six Cartes blanches au cours desquelles, et soirée russe), la harpiste Anaïs Gaudemard (soirée harpe en formations à géométrie variable, les instrumentistes in- et flûte, dont un fabuleux Boieldieu), ou le pianisteNelson terprètent des compositeurs mis intelligemment en regard, Goerner (Chopin) ; ailleurs, le violoncelle de Truls Mørk, Brahms / Beethoven, Telemann / Bach, Chostakovitch / Mo- le violon de Noa Wildschut, le piano de David Bismuth, zart. Les représentations s’égrènent entre Cannes, Mougins, ou celui de Philippe Bianconi, liront des pages de Poulenc, Antibes. L’orchestre se glisse avec aisance dans tous les ré- Mozart, Tchaïkovski, Beethoven… La violoniste Alexandra pertoires, depuis les pièces destinées aux enfants, comme Soumm, artiste associée à l’orchestre, proposera une explo- le concert-fiction Le roman d’Ernest et Célestine de Karol ration du mythe de Mélusine sur des airs de Mendelssohn, Beffa (dès 4 ans), accompagné par les élèves de l’ERACM en Sibelius, Beethoven, tandis que le subtil mandoliniste Vincent récitants (la recette sera entièrement reversée aux Restos du Beer-Demander reprendra les musiques de films de Nino Cœur), ou Le petit bestiaire fantastique de Pascal Renou, en Rota ou Cosma entre autres délices. création mondiale (dans le cadre des P’tits Cannes à You). Mais aussi… Les jeunes musiciens de l’Académie Sympho New (venus des divers conservatoires de la région) offriront leurs Sortilèges Académie. La fantaisie des inclassables sœurs Berthollet, des hommages à Serge Gainsbourg, Benny Goodman, (ef- fectivement « pas classique »), un ciné-concert (The Kid de Chaplin) ajoutent à la vivacité parfois potache de l’ensemble. Le lyrique n’est pas oublié avec l’hommage à Pavarotti par le jeune ténor Kévin Amiel, ou la soirée de clôture avec la mezzo-soprano Karine Deshayes, écho à l’ouverture de sai- son, le Requiem de Mozart emporté par la verve du Chœur Région Sud dirigé par Michel Piquemal. Quel programme ! MARYVONNE COLOMBANI

Orchestre de Cannes 04 93 48 61 10 orchestre-cannes.com

Grand Ensemble © Adrien Bargin 42 saisons var Bleu, passionnément…

Charles Berling © Aurelien Kirchner - La scène nationale Châteauvallon-Liberte

Pluridisciplinaire, la scène nationale Comme les artistes ont été obligés de travailler autrement et que les représentations n’ont pas eu lieu, faut-il selon vous Châteauvallon-Liberté œuvre au partage réinventer les relations artistes-publics ? Je pense que oui. Déjà, il faut toujours réinventer ! C’est un des émotions et des réflexions avec la combat permanent pour moi que de dire que les institutions, les théâtres, les artistes doivent toujours se poser la ques- volonté de croiser les arts et les savoirs tion de leur lien avec le public. C’est un lien qui par défini- tion bouge, évolue. Il faut se réadapter aux situations nou- Zibeline : Comment considérez-vous le rôle du spectacle vi- velles et ne pas se contenter, jamais, du public déjà acquis, vant dans ce contexte de crise sanitaire ? mais chercher toujours à toucher d’autres gens. Je pense Charles Berling : Je le considère comme important et que, fondamentalement, les institutions publiques n’ont de essentiel parce que nous sommes dans des temps où les com- sens que si elles sont vraiment connectées à tous les pu- munications par Internet et vidéo sont très nombreuses, et blics, c’est-à-dire qu’elles créent une véritable solidarité. Si où l’on constate que rien ne remplace le partage et le contact je prends l’exemple de Passion bleue, c’est pour nous l’occa- humain, ce moment à la fois éphémère et essentiel qui fait sion de retisser des liens avec tous ceux qui s’intéressent à que les êtres peuvent se parler, se voir, se toucher et avoir la mer, tous ceux qui y travaillent, avec l’Ifremer, la marine des émotions partagées. Ce n’est pas la même chose que ce nationale, les yachts clubs, les pêcheurs… Les thématiques que l’on peut vivre par exemple en télétravail. On sent tous sont à chaque fois l’occasion de réenclencher des relations évidemment que cela peut être utile mais qu’il y a quelque directes avec ce qui constitue le tissu général et social de la chose qui manque. Le spectacle vivant est là, je dirais, pour métropole toulonnaise et au-delà, de la région sud. Chaque donner cette liberté fondamentale d’un partage en direct et année on se pose la question du public, et comment travail- non pas d’un partage qui passe par des filtres. ler sur toutes les générations. Bien évidemment, il y a des Les artistes et les équipes ont-ils pu continuer à travailler générations et des populations plus difficiles à atteindre car pendant le confinement ? elles ont le sentiment que le spectacle n’est pas pour elles et On a travaillé sur l’organisation de la saison et sur les thé- une autre manière de se « divertir », ce mot que je déteste ! matiques de la rentrée, la première étant Passion bleue. Le Ce que l’on propose c’est du plaisir, bien sûr, mais c’est aussi reste s’est arrêté purement et simplement. Dès le mois de une façon de partager avec d’autres personnes une forme de mai on a décidé de rouvrir les salles aux artistes même si, liberté de jouir et une liberté de penser. à ce moment-là, ils ne pouvaient pas jouer mais seulement Ce sont ces Thémas qui vous permettent de créer de nou- répéter. Ensuite, on a pu sauver une partie du festival d’été velles relations ? de Châteauvallon. Pas seulement les Thémas mais aussi les questions que l’on 43

se pose quand on fait une programmation. Depuis le début lesquels on fait un pari avec le public. Cela a toujours été notre il y a une préoccupation constante de comprendre comment ADN et cela continue. La saison avait donc été largement on peut aller à la rencontre de différents publics. C’est plus ou commencée mais, avec la Covid, on a du la modifier un petit moins réussi, on ne s’estime pas parfait, mais je crois que ce peu. Certains spectacles ont été reportés la saison prochaine, combat est absolument nécessaire, encore plus aujourd’hui. d’autres annulés comme le Liberté Plage évidemment. C’était Moi qui connais le théâtre subventionné et privé depuis qua- très important de considérer les compagnies, les artistes, les rante ans, je suis sûr de cela. C’est un aspect extrêmement intermittents soit en les dédommageant directement soit en important de l’avenir des institutions culturelles comme les reportant les représentations, mais surtout ne pas les aban- scènes nationales. donner sur le carreau. Comme on n’a pas pu faire le Liberté Avez-vous mis en place des outils, des moyens de garder le Ville ni le Liberté Plage, on a reporté au printemps 2021 une contact pour continuer à vivre tout simplement ? thématique qui nous tient à cœur, EXTRA-ordinaires !, sur le Bien sûr, seulement on n’a pas voulu saturer les tuyaux d’infor- handicap. On a également fait attention aux éventuelles me- mations, de vidéos, de souvenirs… On a par exemple proposé sures de restriction de rassemblements de gens en déplaçant le aux enfants de continuer les ateliers avec les artistes par Skype Liberté Ville à la rentrée, à l’intérieur du Théma Passion bleue à la maison, mais on sait tous que c’est un pis-aller. Même qui intéressera les gens à la mer, à cet espace, à cet élément à l’intérieur de notre équipe, le télétravail et la distanciation absolument vitaux. On leur racontera la nature par sa beauté ont créé de la solitude. C’était important de sortir de cet état. et non pas seulement par les alarmes que représente la Covid. Vous a-t-il fallu réinitialiser la saison et repartir à zéro ? PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE GODFRIN-GUIDICELLI On avait déjà beaucoup avancé sur la saison en mars. On est fier des spectacles que l’on coproduit ou que l’on accueille parce que cela correspond à ce que doit faire, pour moi, une Scène nationale Châteauvallon-Liberté, Ollioules et Toulon direction d’un théâtre : affirmer tout simplement des goûts, 04 94 22 02 02 / 04 98 00 56 76 l’envie de faire partager des spectacles que l’on aime ou sur chateauvallon-liberte.fr

(LA)HORDE & BALLET NATIONAL DE MARSEILLE, ALEXIS ARMENGOL, ARTHUR H & WAJDI MOUAWAD, AYO, NACIM BATTOU, CIRQUE LE ROUX, VINCENT DEDIENNE, ANNE TERESA DE KEERSMAEKER & PAVEL KOLESNIKOV, SYLVAIN GROUD & BALLET DU NORD, GROUPE ACROBATIQUE DE TANGER, KATIA GUERREIRO, HOFESH SHECHTER, LA WAIDE CIE, AKRAM KHAN, ALONZO KING, LES CHIENS DE NAVARRE, DAVID LESCOT, ÉMILIE ANNE MAILLET, CATHERINE MARNAS, CHRISTIAN MAZZUCHINI, MADAME ARTHUR, JOSEF NADJ, ARTHUR NAUZYCIEL, NEDERLANDS DANS THEATER, OH FATCH, ORCHESTRE RÉGIONAL AVIGNON - PROVENCE, COLLECTIF PETIT TRAVERS, CIE PYRAMID, SCORPÈNE, CLAUDIA STAVISKY, ANNE THÉRON, YACOBSON BALLET, YOUN SUN NAH, LE TRAIN BLEU - NOÉMIE BOUTIN & EMMANUEL PERRODIN 04 42 49 02 00 44 saisons var Une saison enivrante

Zibeline : Comment avez-vous maintenu le lien avec votre reports. On a quand même pu reporter 6 spectacles. Il y a eu public depuis la fermeture du théâtre ? beaucoup de questionnements, de hauts et de bas : je me suis Maria Claverie-Ricard : Cela a été très compliqué car demandé si je faisais une programmation en fonction de la on n’avait pas de vision à long terme. Dans un premier temps, crise ou une programmation normale ? Finalement, j’ai opté on a informé le public de l’annulation pour une programmation normale car des spectacles jusqu’à début avril, on s’est préparé à l’accueil des ar- puis on a fait une deuxième vague tistes et du public dans les condi- d’information pour annoncer leur tions sanitaires exigées. On a la annulation jusqu’à mi-juin. On chance d’avoir une salle de 730 a joué au yoyo, j’ai envie de places, donc si c’est un siège dire, car on avait aucune sur deux, on pourra pro- certitude sur les condi- poser 360 places, voire tions d’une éventuelle 500 avec les regroupe- réouverture. On a uti- ments familiaux et lisé les réseaux so- envisager sur cer- ciaux, mais aussi tains spectacles le courrier pos- de doubler les tal car notre séances… On territoire est a également rural et certaines ouvert le pla- zones ne sont pas teau aux compa- encore couvertes par gnies pour qu’elles Internet. Au total, on puissent venir répéter. a annulé 18 spectacles, Vous évoquez votre ter- c’est-à-dire presque 50% de ritoire, justement, quelle la programmation du fait du place accordez-vous aux ar- festival L’ImpruDanse et de la tistes de la région ? période avril-mai-juin très pro- Il est important qu’il y ait une pice aux spectacles hors les murs. présence artistique et culturelle Sans compter un nombre très impor- Maria Claverie-Ricard © Gaël Delaite forte sur notre territoire et pas juste tant de représentations scolaires qui un lieu qui soit un médiateur entre ar- ont également dû être annulées... Mais cela Théâtres en tistes et public. Chaque année, nos portes nous a permis de développer une nou- sont grandes ouvertes aux artistes de velle forme de communication avec Dracénie compte la région et notamment les associés tous nos publics relais, notamment -Gilles Cailleau, Fanny Soriano, la visioconférence. Pour la nou- bien partager l’ivresse Arthur Perole, Alexis Moati- en velle saison, on a communiqué termes de diffusion, de copro- via nos outils multimédias : du jour d’après avec son duction, d’accompagnement on a annoncé la saison sur et de résidence. Ce sont des notre site et les réseaux so- public, précieux soutien à engagements sans date bu- ciaux pour se laisser plus de toir car je ne leur impose rien, temps pour la plaquette éditée l’équipe pour Maria c’est vraiment un échange et fin août. De la même façon, on a un désir partagé. Un lien fort et décalé l’ouverture de la billetterie, Claverie-Ricard, sa durable se crée avec le public avec toujours pour la même raison : avoir de vrais moments de partages et de plus de perspectives sur l’avenir. Force complicité. est de constater que des perspectives, au- directrice PROPOS RECUEILLIS PAR jourd’hui, on n’en a toujours pas ! Face aux MARIE GODFRIN-GUIDICELLI annulations, le public nous a témoigné un soutien énorme avec plus de 18 000 euros de dons ! On s’est engagé à les réinves- tir en totalité dans l’artistique et l’emploi des intermittents. On voit donc l’effet immédiat de la crise sanitaire. Mais a-t-elle également impacté votre saison d’un point de vue artistique ? Déjà, mi-mars, j’avais quasiment bouclé la programmation, Théâtres en Dracénie, Draguignan il me restait donc très peu de latitude pour envisager des 04 94 50 59 59 theatresendracenie.com 45 Au Carré, la terre tourne rond Valérie et Philippe Boronad, co-directeurs du Carré à Sainte-Maxime, affirment plus que jamais la nécessité d’ouvrir leur théâtre au monde

Zibeline : Peut-on parler de performance performance artistique est, qu’indénia- bien au contraire. Malgré le contexte sa- quand il s’agit de composer une saison blement, chaque vie, à chaque instant, nitaire exceptionnel, nous accueillerons en temps de confinement ? peut être vécue dans cette même optique. de grands artistes et des compagnies de Valérie et Philippe Boronad : Que nous devons, individuellement et référence de la scène internationale : Oui, mais alors au sens sportif du terme. collectivement, être créatif. Créatif de Hofesh Shechter, le Nederlands Dans Le bouclage de saison a pris, pour la plu- nos vies, de la qualité de nos relations, Theater, Israël Galván, Shantala Shi- part des théâtres, des allures de mara- de nos modèles de sociétés, du monde valingappa, Salif Keita, Femi Kuti, le thon : des équipes réduites, une course dans lequel nous voulons vivre. Groupe Acrobatique de Tanger, mais contre la montre entre accompagnement des artistes, annulations de tournées, reprogrammation et réalités sanitaires incertaines et mouvantes. Nous avions l’impression de courir vers une ligne d’arrivée qui ne cessait elle-même de se déplacer… Une arrivée d’ailleurs en- core floue et incertaine où beaucoup de créations ne verront pas le jour et où de nombreuses tournées, notamment inter- nationales, ont dû être annulées. Néan- moins, nous avons refusé de contribuer à amplifier ce processus en allégeant la programmation de la saison 2020/2021 ou en reportant la signature des contrats de cession avec les artistes pour pré- venir les restrictions de capacité d’ac- cueil des publics. Nous nous sommes a contrario engagés fortement en faveur de la défense et de la continuité de l’ac- tivité artistique. Le choix d’une saison 2020/2021 plus dense et plus forte pour réaffirmer notre engagement auprès des

artistes et l’indispensable place de l’art Valerie et Philippe Boronad © Aurore d'Amaya au sein de la communauté. Est-ce pour cette raison que vous avez La programmation du Carré est pluri- aussi Ibrahim Maalouf, Joël Pomme- titré votre saison Life is a performance ? disciplinaire et internationale : est-ce rat, José Montalvo, François Cervantes, Il semble plus que jamais intéressant dans votre manière d’affirmer que le théâtre François Morel ou Imany… nos vieilles maisons de réinterroger les est une « Maison-Monde » ? En quoi cette nouvelle saison se diffé- codes et valeurs de la performance. La Évidemment, oui. C’est le métissage des rencie-t-elle des précédentes ? prise de risque qu’elle représente, son cultures, des expériences et des disci- Parce qu’elle est plus dense encore, immédiateté, sa porosité avec le public. plines qui font la richesse et la vitalité réaffirmation de notre engagement à Elle est par excellence une œuvre « temps de la scène. Les arts vivants sont par na- défendre, outre les fondements mêmes réel ». Une œuvre s’inscrivant dans le ture toujours en mouvement et le fruit de nos métiers, l’absolue nécessité de présent, acceptant le réel et le transfor- de l’échange et du partage. Nous l’avons l’être-ensemble. mant à la fois. Life is a performance pour réaffirmé dès le départ dans notre ligne PROPOS RECUEILLIS nous rappeler que, consciemment ou éditoriale, en synergie avec le cosmopoli- PAR MARIE GODFRIN-GUIDICELLI inconsciemment, nous « performons » tisme de notre territoire : « Le Carré ouvert chaque instant de notre propre vie. En au monde et sur le monde ». Voilà notre Le Carré, Sainte-Maxime ce sens, ce que nous enseigne chaque ADN. Cette saison ne fera pas exception, 04 94 56 77 77 carre-sainte-maxime.fr 46 saisons var L’espace Comédia a 30 ans la fois lieu de diffusion théâtrale de Juliette et la mère de Roméo (1er oc- nouvelle création de la Cie L’étreinte, et lieu d’accueil de compagnies tobre). Télescopage est un face à face confronte un vieux célibataire, Grande régionales, l’espace Comédia va de deux personnages autour d’un ac- Monsieur, à un enfant intrusif, Petit Fille, Àfêter en 2021 ses 30 ans d’activités. cident de tôles froissées, l’un maniant sur un texte de Léonore Confino (19 C’est le 13 mars 1991 que le plus vieux et 20 novembre). Un double cinéma de Toulon, Le Comoedia, a été concert le 6 décembre : celui complètement transformé en Espace de Liza, auteure-interprète, Comédia / Théâtre de la Méditerranée, prix eurovision des langues une orientation géographique et cultu- minoritaires en 2006, chan- relle revendiquée, assez rare en France à sons douces et intimistes, suivi cette époque là. 30 ans après, le 13 mars de La Bande a Cana, 5 musi- 2021, rendez-vous est donc donné pour ciens de langue niçoise oscil- mesurer le chemin parcouru. Publics, lants avec bonne humeur du compagnies et professionnels du spec- blues au reggae en passant par tacle ayant fréquenté le lieu sont d’ores le jazz manouche ou la valse. et déjà invités à témoigner de leurs sou- Enfin, le 11 décembre, la Cie venirs en vidéo (détails de la participa- Cabaret Louise © Xavier Cantat Le Bruit des Hommes jouera tion sur espacecomedia.com). l’humour de banlieue, l’autre l’ironie Appelez-moi George Sand : une comé- D’ici là, d’octobre à décembre, 6 spec- cultivée, les deux étant joués par Jamel dienne, une chanteuse et une harpiste tacles sont à l’affiche, tous porté par des Khada (9 octobre). Cabaret Louise, de évoquent les multiples facettes de cette textes contemporains. La petite histoire Régis Vlachos, est une évocation puis- femme de lettres et républicaine engagée. de Roméo et Juliette, texte d’Eugène Du- sante de l’anarchiste Louise Michel, par MARC VOIRY rif, par le collectif niçois Mains d’œuvre, un trio à l’inventivité déjantée, avec re- est l’histoire de la haine entre les Mon- mise à l’heure de quelques pendules his- Espace Comédia, Toulon taigu et les Capulet, racontée par le père toriques (6 novembre). Le poisson belge, 04 94 36 19 16 espacecomedia.com Place aux artistes ! estivals, spectacles, café-lectures, performances iti- et bric-à-brac marionnettiste de la compagnie Rêve lune, nérantes, résidences de création… Le Pôle multiplie des spectacles pour enfants de 3 à 6 ans de la compagnie La les temps de rencontres avec les artistes au fil de ses robe à l’envers au coup de foudre du Groupe Vertigo pour F saisons Jeune public, Cirque méditerranée et Armand la pièce Pronom d’Evan Gatti. De quoi offrir au public « un après différent, innovant Placey, peinture tendre mais surtout palpitant » selon le souhait de son directeur Pa- et bienveillante de la jeu- trice Laisney. D’ailleurs, avant même l’ouverture du théâtre nesse. La saison Cirque le 20 novembre en compagnie des musiciens de jazz Nicolas méditerranée posera son Folmer et Ming Jung-Yeon, le festival Regards sur Rue in- chapiteau là où le vent vestira La Crau, Toulon et La Seyne-sur-Mer de formes fes- l’emmènera, soufflant tives (cirque, danse, opéra, performance plastique, fanfares, sur les spectateurs un clown) et de jeux participatifs gratuits. vent vertigineux avec Temps fort incontournable du Revest, de La Garde, Toulon le funambule Damien et Le Pradet, l’édition 2020 de Clown(E)s not dead sera cent Droin inspiré du Bateau pour cent féminine ! Drôles, osés, iconoclastes, fantasques, ivre d’Arthur Rimbaud imprévisibles, attendrissants, surréalistes, idéalistes : chaque (Cie Hors surface)… La spectacle reflète la personnalité et l’inventivité deCamille Per- Saison Gatti quant à elle rin (Les Arts ménagers), Charlotte et Delphine Saliou (Jackie tissera une maille ser- Star, l’élégance et la beauté), Elsa Foucaud (Foucade), Hélène rée autour de l’écriture Elsa Foucaud dans Foucade © Sileks, Loic Nys Ventoura (Ami-Ami), Catherine Germain (Le 6ème Jour en et des écrivains Éloïse Mercier, Vanessa Moskovosky, Sa- coréalisation avec la scène nationale Châteauvallon-Liberté), muel Gallet, Anouch Paré, Joan Tauveron à l’occasion de Marjorie Efther et Marie Filippi (Vous êtes ici). Et après ? café-lectures intimistes et gourmands. La saison Jeune public déclinera dix-huit spectacles en salle, MARIE GODFRIN-GUIDICELLI dans la rue et sous chapiteau, embrassant tous les arts vi- vants destinés au jeune public et aux familles. De la nouvelle Le Pôle, Le Revest-les-Eaux création musicale des Weepers Circus aux récupér-acteurs 0800 083 224 le-pole.fr 47 les Nouvelles Hybrides Sur le Rocher

À la fois théâtre et cinéma municipal, classé Estelle-Sarah Bulle art et essai, le Rocher à La Garde construit Annie Zadek des saisons culturelles variées et attractives Louis-Philippe Dalembert Karla Suárez Joseph Ponthus Le bruit

La guerre de Troie (en moins de deux) © L. Ricouard des mots Octobre – décembre 2020 e ce début septembre à fin mai, plus d’une trentaine de Entretiens spectacles -théâtre, clowns, ciné-concert, marionnettes, humour, concerts- vont ainsi être présentés, une diver- Lectures musicales sité de propositions appréciable, rendue possible grâce à D Lectures de nombreux partenariats de programmation, notamment avec à haute voix Le Pôle, Tandem, le Conservatoire Toulon Méditerranée, Var en Ateliers scènes…. Un petit regret cependant : pas de danse, à l’exception d’une soirée tango « Ensueños » proposé en fin de saison avec l’association Tangobleu83. Comme pour de très nombreux lieux culturels, le confinement Renseignements : 04 90 08 05 52 imposé au printemps dernier a conduit à un certain nombre lNH lesnouvelleshybrides.com de reports de programmation, placés ici principalement en lesnouvelleshybrides.fr début de saison (septembre-octobre) : le concert de Violons barbares trio de musiciens mongol-bulgare-français ; le tou- chant (et amusant) seul en scène autobiographique Cent mètre papillon de Maxime Taffanel, ancien nageur de haut niveau devenu comédien ; Les préjugés, examen fouillé du sentiment amoureux par la Cie Rêve Général ; le concert de Jî Drû, flu- tiste élégant accompagné de trois musiciens pour interpréter les titres de son premier album Western ; Jetlag, spectacle sans parole, burlesque, absurde et, comme le titre l’indique, décalé, de la Cie Chaliwaté. Et plus tard, en décembre, Jules et Marcel, l’histoire d’amitié entre Marcel Pagnol et Raimu, mis en scène par le petit-fils du premier, Nicolas Pagnol. Parmi les nombreuses autres propositions de cette saison du Rocher, on signalera La convivialité de la Cie Chantal & Berna- dette, conférence-spectacle participative caustique autour de l’orthographe française, ses bizarreries hilarantes et ses instru- mentalisations politiques pas très nettes. Le concert de Yom, cla- rinettiste extra-terrestre, avec Fréderic Deville au violoncelle et Régis Huby au violon pour une Eternal Odissey. Celui de Djazia Satour, belle voix algérienne, et celui de Marion Rampal, chan- teuse aventureuse donc inclassable, émouvante aussi bien dans le classique que dans le blues, le folk ou le jazz. Victor ou la nais- sance d’une pensée pour le jeune public, à partir de 8 ans, conte initiatique moderne en théâtre et chansons. La Guerre de Troie joyeusement dépoussiérée par le Théâtre du Mantois en 24 ta- bleaux joués tambour battant. Et Les filles aux mains jaunes, très beau texte de Michel Bellier sur la condition féminine pendant la Grande Guerre, mis en scène ici par Johanna Boyé. MARC VOIRY

Théâtre du Rocher, La Garde 04 94 08 99 34 ville-lagarde.fr 48 saisons var Toulon récolte les bonnes notes

e Festival de musique de Toulon orchestre la saison nou- velle entre concerts choisis, interprètes de haut vol et conférences éclairantes dans les diverses salles toulon- Lnaises. Les deux concerts annulés en raison de la crise sanitaire ont été reportés en octobre et novembre. On aura donc « quand même » le bonheur d’écouter le subtil piano de Nelson Goerner (23 novembre) qui a encore enchanté le Festival de La Roque d’Anthéron en ouverture cette année, dans un programme qui permettra d’entendre toute la palette nuancée de l’artiste, avec des œuvres de Robert Schumann, Johannes Brahms, Franz Liszt, Léopold Godowsky. Aupara- vant, le 12 octobre, Frantz Baronti et Bertrand Massei au piano auront interprété les sublimes Préludes (Livres 1 & 2) de Claude Debussy, accompagnés par la conférencière Coline Miallier, inaugurant une série d’ateliers destinés aux élèves de l’option musique du Lycée Dumont d’Urville. Ce concert doublé (afin de recevoir le public dans les meilleures condi- tions) sera aussi l’occasion de la présentation de saison, ren- due impossible par les évènements actuels. Gershwin piano quartet © Andreas Zihler Départ pour l’Italie avec l’orchestre de chambre I Solisti Ve- une partie de son travail avec le « Concert des élèves » issus du neti qui nous emportera dans les volutes aériennes et parfois Département Chant, Musiques anciennes et du Département acrobatiques de pièces de Vivaldi, Tartini, Paganini… (18 jan- Musique de chambre (30 janvier). Une Nuit du piano somp- vier). Le partenariat avec le Conservatoire de Toulon présente tueuse s’annonce le 12 février avec master class publique et La Croisée des Arts plus que jamais debout !

algré l’incendie de son toit et la crise sanitaire, La Croisée des Arts propose cette année une program- mation d’un riche éclectisme, tisse des partenariats, Ms’ouvre à de nouvelles formules… La saison débute sous les auspices du dynamisme avec le jazz de Cathy Hei- ting, en quartet. On s’égarera sur les routes de Woodstock (vol. 2), on évoquera la fantastique carrière de Gaby Deslys avec Jean-Christophe Born et son Gaby mon amour !, l’Or- chestre Passion Classique dirigé par Matthieu Peyrègne s’attachera à la 9e Symphonie de Beethoven, le jeune public sera initié à l’opérette avec les gourmandises que sont Le singe d’une nuit d’été de Serpette et Pomme d’Api d’Offen- bach, l’Ensemble Nuryana, en partenariat avec Le Chan- tier de Correns déploiera la magie des échos entre les mu- siques du monde. Les Dimanches musicaux (nouveauté de la saison) donneront en trois matinées de subtils concerts : l’Ensemble Deséquilibres avec le violon lumineux d’Agnès Pyka et la harpe de Nora Lamoureux, le piano du composi- teur Éric Breton, et les Archets du Roi René sous la houlette de Jean-François Sénart. La danse contemporaine occupe aussi une place privilégiée, que ce soit avec Rock & Goal de Michel Kelemenis, ou le pre- mier Festival En mai danse comme il te plaît et ses créations 2020, Mosaïques de Julien Lestel, Mutant par la Cie Studio Pilote, Dividus de la Cie Ayaghma. On partira ensuite en

My Land © Palyi Zsofia 49 Toulon récolte les bonnes notes

huit concerts. On entendra la jeune génération des virtuoses, tous récompensés par les plus hautes dis- tinctions internationales, Nathalia Milstein, Adi Neuhaus, Sélim Mazari, et la superbe violoniste Maria Milstein… dans des œuvres de composi- teurs russes, Tchaïkovski, Rachmaninov, Proko- fiev, Scriabine, Stravinski… La musique ancienne trouve aussi son écrin grâce à l’ensemble Actéa 19 dirigé par Marie-Louise Duthoit qui nous en- traîne dans un concert « spatialisé » de musiques française et anglaise du XVIIe, «À l’abordage ! », embarquement à bord de fiers navires pour aller vers la Nouvelle Amérique au temps d’Henri IV. Enfin, le 19 avril, le bel ensemble Café Zimmer- mann, Lorenzo Coppola, clarinette d’amour, Pa- blo Valetti, violon, Céline Frisch, piano-forte, nous feront entrer dans un salon viennois aux côtés de Mozart… Plaisirs de gourmets ! Gershwin piano quartet © Andreas Zihler MARYVONNE COLOMBANI

Festival de musique de Toulon Divers lieux, Toulon 06 34 29 59 33 festivalmusiquetoulon.com La Croisée des Arts plus que jamais debout !

Argentine avec Poussières et révolutions par Tango Danza (création 2021). Le théâtre n’est pas oublié et propose un bel éventail d’œuvres, le superbe Une vie d’après Guy de Maupas- sant avec Clémentine Célarié, bouleversante dans son seule en scène, Thierry Combe parle avec délicatesse du handicap avec Tandem, Jean-Pierre, lui, moi, la Cie Artscénium évoque mai 68 avec La Révérence, Mai 68, de Gaulle et moi, la fausse légèreté de Pair et manque répond à l’impossible « un homme, une femme » de Escale (Marilyne Bal)… Le jeune public n’est pas oublié avec le « cirque-danse » de la Recirquel Company de Budapest, My Land, Tarmagadam (ou le choc des cultures entre Paris et Conakry) par la Cie D’en face, Le voyage d’Hy- dro, où la Cie Pour l’amour de l’art suit le chemin d’une goutte d’eau, ou encore le Jeune Ballet de Marina Torres dans Be Yourself. Le Festival Hispanorama quant à lui présente deux concerts, El cantar tiene sentido, chants latino-baroques par le Chœur des Ateliers et l’orchestre Les Racines de l’Imagi- naire, et Latiname de Brice Lebert. Bien d’autres surprises YANNICK© : PERRIN ODC/ sont à découvrir dans cette belle envolée ! 2020-2021 M. C. : ATALANTE-PARIS: PHOTO–

La Croisée des Arts, Saint-Maximin-la-Sainte-Baume 04 94 86 18 90 croiseedesarts.com CONCEPTIONGRAPHIQUE

100x280-zibeline 20-21.indd 1 20-08-03 11:29 50 saisons var De la Terre à la Lune L’Opéra de Toulon annonce une saison classiques du répertoire, emmenés par le directeur musical Jurgen Hempel à la tête de son orchestre : tout d’abord Car- aussi prometteuse qu’éclectique men en version désormais de concert en novembre, avec la géorgienne Ketevan Kemoklidze, une habituée du rôle- titre. En mars, ce sera au tour de Cosi fan tutte dans une mise en scène bariolée et flamboyante deChristophe Gayral. On retrouvera au casting vocal Pauline Cour- tin, Laurent Alvaro et Marion Lebègue, qui avaient contribué au succès de la production à Saint Etienne. Enfin, la mise en scène plus classique de La Traviata créée par Renée Auphan à Marseille en 2018 (lire sur journalzibeline.fr), viendra clore la saison lyrique fin mai : la soprano Eugenia Dushina en Violetta s’y pro- duira pour la première fois en France. L’Opéra proposera également en nouvelle production le très méconnu Si j’étais roi, un opéra-comique d’Ado- lphe Adam. Marc Adam sera à la mise en scène de cette œuvre orientalisante. Une nouvelle coproduction très attendue : celle de l’opéra féérie d’Offenbach, Le Voyage dans la Lune, qui posera également ses bagages à Nice, Marseille et Montpellier. Cette perle injustement peu jouée, composée sous l’influence des écrits de Jules Verne, sera dirigée ici par Pierre Dumoussaud et mise en scène par Olivier Fredj. L’on retrouvera également avec plaisir la coproduction régionale du diptyque d’opérettes Le Singe d’une Nuit d’Eté / Pomme d’Api, déjà passé par l’Odéon la saison dernière (lire sur journalzibeline.fr). Deux ans après ses débuts triomphants sur le sol français à Toulon, Wonderful Town de Leonard Bernstein fera son re- tour dans le Var. Une belle occasion, pour ceux qui les avaient ratées, de découvrir la mise en scène très ac- tuelle d’Olivier Bénézech, et les voix de Jasmine Roy et Maxime de Toledo. Le programme symphonique s’avère tout aussi promet- teur : trois symphonies de trois membres de la famille Mozart fin novembre, ou l’intégrale des concertos pour piano début décembre pour bien terminer l’année Bee- thoven. Au printemps, deux incontournables, la Sym- Karine Deshayes © Aymeric Giraudel phonie du Nouveau Monde de Dvořák et le Chant de la Terre de Mahler avec Corby Welch, Katerina Hebel- a saison 2020-2021 de l’Opéra de Toulon aurait dû s’ou- kova et Fleur Barron en solistes. Et après la Symphonie n°5 vrir par une version concert du Semiramide de Rossini. de Sibelius en mai, un concert plus fédérateur, Hollywood En lieu et place, Karine Deshayes, qui devait tenir le Music, qui rassemblera des thèmes de musique de films fa- Lrôle-titre, sera la tête d’affiche de deux récitals lyriques miliers, d’Hermann à John Williams. qui couvriront un répertoire large, de Haendel à Offenbach Le Palais Neptune accueillera quant à lui un concert du grand en passant par Rossini. La mezzo-soprano française ne sera pianiste Nelson Goerner, consacré à Brahms, Liszt et Schu- pas seule, bien entourée par l’Orchestre de l’Opéra de Tou- mann. Un événement initialement prévu en avril qui aura lieu lon dirigé par George Petrou et d’autres voix talentueuses le 23 novembre. Enfin, c’est à l’Opéra qu’il faudra se rendre que certains auront déjà entendues dans les maisons de la pour la Nuit du Piano, autour du répertoire russe. Une saison Région (la basse Mirco Palazzi, le ténor Philippe Talbot, la 2020-2021 qui malgré les contraintes, s’annonce passionnante ! soprano Roxane Chalard). PAUL CANESSA Le programme, évidemment impacté par la crise sanitaire, n’abandonne pas pour autant son exigence et sa volonté de Opéra de Toulon s’adresser à tous. Ainsi le public retrouvera-t-il trois grands 04 94 92 70 78 operadetoulon.fr 51 Un printemps en automne

Divano Dromensa © FabB Le Festival de Printemps de Correns, le poète Roland Pécout sur le thème « Célébration du voyage, force archaïque de la poésie : à quoi bon des poètes en temps de reporté, se répartit en quatre weekends manque ? ». D’actualité n’est-ce pas ! Le même weekend, il y aura Gérard Zuchetto et les chants des troubadours, dont thématiques. Frank Tenaille, directeur il parlera lors d’une rencontre : « Les troubadours, loin des clichés. En quoi sont-ils les frères aînés de Bob Dylan ? ». Les artistique du Chantier, en dessine les créations abondent, celle de René Lacaille qui vient en ré- sidence, celle de Baltazar Montanaro, et l’on applaudira la nouveaux enjeux belle évolution de celle de Divano Dromensa, née au Chan- tier ; Juan Carmona, quant à lui, a accepté de concocter un Zibeline : Ce Printemps en automne apparaît réfléchi et cohé- programme « près de l’os », dans un flamenco très ramassé, rent à la fois dans son propos artistique et dans sa démarche. et Patrizia Gattaceca offrira son disque aux spectateurs, une Frank Tenaille : Oui, un festival est comme un acte de entrée musicale dans le roman du Digénis Akrites… Par ail- vie. La décision de remonter le festival dont l’annulation avait leurs les voix du chœur amateur né à Correns, Equinoxis, été ordonnée, a été prise très vite. S’est posée d’une manière seront travaillées lors de la résidence d’Évelyne Girardon. évidente la question des enjeux du vivant dont les musiques Un « gros souper » achèvera l’année ! Il ne faut pas oublier du monde nous disent énormément. Exacerbée avec l’his- les expositions, Les femmes dans la musique du monde (pho- toire du covid-19, cette dimension-là est devenue la base de tographies de Bill Akwa Bétotè) et Fabuloses Trobadores ap- notre travail, de sa philosophie. Au départ nous avions pensé portée par Gérard Zuchetto, Les haricots sont pas salés, sur à trois temps forts répartis sur trois jours de festival, mais la mémoire cajun… sans oublier les projections dont le su- techniquement ce n’était pas possible. Aussi nous avons dé- perbe film deJean-Pierre Bruno sur les cajuns de Louisiane. cidé de tout concevoir autrement, en nous appuyant sur de Donner du sens… « gros weekends » avec des dominantes, en réorganisant nos Oui, l’essentiel c’est donner du sens. C’est le problème d’au- envies de mai. Manqueront les rendus avec notre jeune pu- jourd’hui, on fait toujours la même chose quel que soit le blic, (leur travail avec le et les troubadours, nous es- concert. Quand on va au resto, on peut aller chez Mac Donald sayons de voir comment en rendre compte en 2021), ainsi ou ailleurs ; ici, c’est un peu de l’épicerie fine. Et puis quand que les tables rondes. Mais je peux témoigner du fait que les on vient là c’est qu’on aime la zic, hein ! Quand je programme artistes appelés durant le confinement soulignaient que nous je me fais d’abord plaisir et je me dis qu’il y a des gens qui étions le seul lieu à proposer une date. La situation est dra- prendront du plaisir aussi. matique, beaucoup d’artistes ont perdu cinquante, soixante, PROPOS RECUEILLIS PAR MARYVONNE COLOMBANI voire quatre-vingts dates. Donc c’était vraiment un acte poli- tique de maintenir ce festival qui est tout sauf de l’animation ! Quel en est le menu et quels sont les changements ? Festival de Printemps de Correns Il a fallu par exemple transformer le Baletti de Camille Sime- 11 septembre au 13 décembre ray en une forme de vrai concert. Avec Manu Théron nous Le Chantier, Correns avons accompagné un vrai travail de création, et il rencontrera 04 94 59 56 49 le-chantier.com 52 saisons var Tendance Tandem En plus de sa programmation régulière et itinérante, la scène de musique actuelle varoise propose deux festivals en octobre

ans le Var, les musiques actuelles n’existeraient pas sans découvrir une nouvelle esthétique musicale, plus intimiste Tandem. L’association labellisée Smac départementale et plus vocale. On ne peut également que recommander d’al- est sur tous les fronts : diffusion, médiation, formation, ler écouter Pomme (20 novembre, Draguignan), Juliette (16 Dsoutien et développement. Malgré des contraintes fluc- janvier, Draguignan), Djazia Satour (5 février, La Garde), tuantes au gré de la pandémie, Tandem annonce une pro- Birds on the Wire (10 février, Ollioules) et Marion Rampal grammation ambitieuse dès septembre et dans plusieurs lo- (11 mars, La Garde). calités du département. Des musiques du monde à l’électro, avec les pionniers de Hilight Tribe (26 septembre, Toulon) Rade Side et Faveurs de printemps qui défendent depuis deux décennies une acoustique Tandem a aussi concocté deux festivals pour octobre. Rade Side également appelée natural trance mêlant sonorités tribales (9 au 17) permet de déambuler entre différents sites toulon- nais, d’une brasserie à l’Oméga Live, en passant par les théâtres Colbert et Liberté. On retrouve la révélation post-punk marseillaise, Parade (le 9), sélectionné aux Inouïs du Printemps de Bourges et dont le premier EP épo- nyme vient de sortir. La Grande So- phie (le 15) présentera son dernier et 8e album, Cet instant, dont elle a pour la première fois composé la majorité des titres au piano. À souligner, deux soirées gratuites à l’Oméga, l’une rock (le 16) avec MNNQNS, The Spitters et Sovox, l’autre rap (le 17) avec Ne- click, Makala et Wilko & Ndy. En- fin, la 16e édition de Faveurs de Prin- temps prend ses quartiers d’automne, Covid oblige, les 29, 30 et 31 octobre à Hyères, avec une affiche presque entièrement remaniée. On retient Troy Von Balthazar, musicien in- tégral, sans filtres ni artifices, venu Troy Von Balthazar © DR présenter It Ends like Crazy, album solitaire et introspectif. Installée au et technologies actuelles. Il est auvergnat et joue du blues. fil de la décennie parmi les meilleurs songwriters actuels, J. Aubertin (10 octobre, Méounes) semble poursuivre une Emily Jane White brosse le portrait d’une société qui reste quête d’authenticité, en restant fidèle aux grands auteurs aveugle au chaos écologique qu’elle engendre. Réunis par la folk états-uniens. Encore un que la culture US passionne : musique après le décès de leur mère, les frère et sœur du duo c’est Slim Paul (24 octobre, Saint-Maximin). Transfuge du français Black Lilys signe une pop de son époque, à la fois hip-hop, il se choisit un nom en forme de clin d’œil à sa sil- organique et électronique. La Féline (Agnès Gayraud) est de houette autant qu’en hommage aux bluesmen des années retour avec son sens des ambiances sonores et son écriture 30. Les artistes femmes sont bien représentées à travers mélodique où, cette fois, les cordes se mêlent aux arrange- des personnalités et des styles empreints d’une créativité ments synthétiques d’une pop progressive. débordante. À commencer par Suzane (3 octobre, Toulon), LUDOVIC TOMAS l’Avignonnaise sacrée Révélation scène aux dernières Vic- toires de la musique, dont la pop électro fait danser autant Tandem que penser. Sa chanson New soul a fait de Yaël Naïm (16 oc- 04 84 07 00 70 tandem83.com tobre, Draguignan) l’artiste aux trois albums vendus à plus radeside.com d’un million d’exemplaire. Son spectacle NightSongs nous fait faveursdeprintemps.com Tendance Tandem

S C È N E N A T I O N A L E D E M A R S E I L L E

S A I S O N 2 0 / 2 1

lezef.org

Brune © Yohanne Lamoulère - Tendance floue (Avril 2020)

Sylvain Groud & le Ballet du Nord • Nicolas Mathis & Paul Changarnier • Marie Provence • Mohamed El Khatib • Hélène Milano • Henri jules Julien • Yohanne Lamoulère • Didier Ruiz • Balkis Moutashar • Ilaria Turba • Frédéric Ferrer • Jonathan Capdevielle • David Geselson • Linda Blanchet • Chiara Guidi • Sébastien Ly • Groupe Miroir & Cie Vol Plané • Maguy Marin • Pauline Bureau • François Veyrunes • Collectif La Palmera • Johann Le Guillerm • Nathalie Garraud & Olivier Saccomano • Emmanuel Eggermont • Fanny Soriano • Cie Théâtre l’Articule • Julie Berès • Baro d’Evel • Gilles Favier • Ambra Senatore • Catastrophe • Marion Pellissier • Nacim Battou • François Cervantes • Joanne Leighton • Aurélie Charon, Caroline Gillet & Amélie Bonnin • Fouad Boussouf • Anne Courel • Kurt Demey & Christian Ubl • Frédéric Blin & Gustave Akakpo • Métilde Weyergans & Samuel Hercule • Josette Baïz • Marguerite Bordat & Pierre Meunier • Olivier Letellier (…)

Brune - extrait de la série L’Île © Yohanne Lamoulère - Tendance floue - Avril 2020 54 saisons bouches-du-rhône La Criée, une maison « d’aiguillage et de redistribution »

Avec 65 propositions dont 35 spectacles, le théâtre national de Marseille promet une saison sous le signe des Joies souveraines. Entretien avec sa directrice Macha Makeïeff

Zibeline : Pourquoi avez-vous intitulé la saison Les joies souveraines ? Macha Makeïeff : C’est purement une intuition puisque le titre a été trouvé avant la pandémie. Il est important d’al- ler plus haut que les préoccupations pragmatiques. C’est le rôle de la chose artistique que d’aller vers une réjouissance et vers le rêve. La saison s’adresse au public en termes de spi- ritualité mais aussi de contestation. Elle porte un regard très politique sur la planète, la place de l’homme dans la société, la difficulté à vivre pour certains. Joies souveraines, c’est une façon d’accueillir, de dire que grâce aux arts on a cette double dimension, quelque chose d’à la fois joyeux et souverain. Quelles contraintes vous impose la crise sanitaire ? On est dans un entre-deux. Je crois que la Ministre a très bien défendu le spectacle vivant et l’idée qu’il fallait avoir des salles pleines et des jauges entières pour ne pas dénaturer le théâtre et surtout ne pas avoir une économie qui se fragilise pas trop.

Et puis, crac, on est en zone rouge. Donc c’est demi-jauge. Macha Makeïeff © Olivier Metzger J’ai d’abord pris cela comme une adversité mais comme nous avons beaucoup de belles propositions et de grands sujets à faut pour ne surtout pas pénaliser les artistes et retrouver relayer et faire connaître, on va essayer de voir avec les ar- notre équilibre. Nous sommes un lieu d’aiguillage, de redis- tistes si quelquefois on peut faire une représentation supplé- tribution, de diffusion et une marge artistique moindre si- mentaire. Concrètement, les salles seront occupées à moitié gnifie au final moins de créations. et on va inscrire les personnes qui appelleront sur des listes Vous êtes aussi un lieu d’accueil avec de nombreuses colla- d’attente. Si tout d’un coup nous ne sommes plus en zone borations avec d’autres structures. Quel sens donnez-vous à rouge, on remplira les salles. Cela va être un exercice un peu ces compagnonnages ? sportif mais c’est quand même moins triste que les annula- À côté de ses missions de Centre dramatique national (CDN), tions du trimestre dernier. le projet de La Criée, depuis bientôt 9 ans, c’est ce théâtre-là, Si la zone rouge devait durer, ne craignez-vous pas les inci- dans cette ville-là, avec ce public-là, cette sociologie-là, cet dences financières ? historique-là. C’est ce que je défends depuis le premier jour. Forcément. Pour nous qui sommes dans un système vertueux Au début ce n’était pas trop compris, maintenant ça l’est avec une part importante de recettes propres, c’est la double beaucoup mieux. Il faut savoir décaler le modèle de CDN peine. On accuse déjà 30% de réservations en moins (à la fin pour pouvoir répondre à ce qui fait l’ADN, l’identité pro- août, ndlr). On fait passer le message que pour soutenir les fonde d’une ville et d’une région. L’intelligence de ceux qui artistes et son théâtre, il faut acheter des places. Aujourd’hui, sont à deux encablures du théâtre me passionne. Comme il n’y a pas d’alternative. Si on a moins de recettes propres, l’interdisciplinarité m’intéresse. Une forteresse de théâtre on sera un peu plus fragilisés, c’est certain. Mais le Premier avec des théâtreux et que des théâtreux, c’est une absurdité. ministre a parlé de compensations, on fera les calculs qu’il Dans cette région, depuis plusieurs années, on sait travailler La Criée, une maison « d’aiguillage et de redistribution »

ensemble et s’écouter, avec nos personnalités et sensibilités différentes. Quand on soutient un artiste, quand on défend un spectacle, il doit tourner dans la région. Il ne faut pas être avare des découvertes de chacun et de chacune. Parlez-nous de vos propres créations. Chaque année, j’alterne entre une grande création et un spec- tacle maison fait avec les moyens du bord. Vous savez com- bien j’aime les sciences humaines au théâtre. Donc nous al- lons créer, avec l’ethnologue Philippe Geslin, le quatrième volet des Âmes offensées. Philippe revient de chez les Hadza, un peuple de chasseurs cueilleurs de Tanzanie qui, depuis des millénaires, vit de la même façon. Ils ont une philosophie de vie singulière, une approche du monde magnifique et une grande connaissance de la nature. C’est une heure de voyage, avec à la fois la parole scientifique et poétique de l’ethnographie telle que je l’aime, c’est-à-dire un récit d’explorateur. Le spec- tacle doit se jouer en mars au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac. Je reprends également Lewis versus Alice car je sou- haite toujours qu’on joue beaucoup les spectacles qui sont un investissement humain et pour qu’ils s’améliorent. J’ai aussi commencé la préparation de la création 2021. Murielle Mayette-Holtz, directrice du Théâtre national de Nice, a fondé une petite troupe. Ce n’est pas votre démarche... C’est une femme de troupe, quelqu’un qui a une immense ex- périence et une énergie incroyable. À La Criée, pour la saison 21/22, nous avons un projet avec Jean Bellorini autour d’une troupe éphémère. Ce sera un spectacle avec des jeunes que l’on va recruter. On a commencé à y travailler avant le confi- nement car une saison se fabrique bien en amont. Je vous en

Macha Makeïeff © Olivier Metzger parlerai quand ce sera bien établi. ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LUDOVIC TOMAS

Théâtre La Criée, Marseille 04 91 54 70 54 theatre-lacriee.com

Lewis Versus Alice © P. Gely 56 saisons bouches-du-rhône « Un désir de vie à travers le spectacle vivant »

Les Théâtres doivent faire face à une double problématique en cette rentrée : en sus de l’incertitude liée à la crise sanitaire, celle liée aux travaux à venir dans la salle du Gymnase, qui fermera ses portes pour deux ans à partir de juin 2021. Rencontre avec Dominique Bluzet, directeur des Théâtres

Zibeline : Comment avez- vous traversé cette crise sanitaire ? Dominique Bluzet : D’abord comme tout le monde, dans un effet de sidération. Vers avril, je commence à recevoir des signaux d’alarme notam- ment des pays anglo-saxons, indiquant que la situation pourra durer jusqu’en jan- vier ou septembre 2021… On se refuse d’abord à le croire, mais nous avons alors décidé de lancer notre saison vers le 1er novembre, en la recu- lant d’1 mois et demi. Nous avons attaqué la campagne d’abonnement en constatant une baisse de 40%, et nous ne sommes pas les plus mal lotis. En outre, les élections municipales de mars ne nous apportent pas de réponses Dominique Bluzet © Caroline Doutre sur ce qui va nous arriver concernant les travaux, ce qui ajoute pour nous au grand euros. La saison qui vient se donne un impératif : vivre. La sentiment d’angoisse ! Nous devons quitter les lieux en juin culture, comme l’économie, ne repartiront qu’avec du vo- prochain, il nous faut savoir si nous pourrons lancer les tra- lontarisme ; il faut avoir envie d’aimer le spectacle vivant, et vaux à partir de septembre suivant, et où nous pourrons aller pour ça il faut être avec lui. On ne peut pas voir ce temps ar- pendant ce temps. Encore beaucoup de zones d’incertitudes, rêté comme le commencement de la fin du spectacle vivant. mais notre récente rencontre avec le nouvel élu à la culture Je crois qu’il faut au contraire se poser les questions sur la s’est bien déroulé. manière de le réinventer. En attendant, vous avez pris le parti de « vivre ! », comme le Comment se présente la saison qui s’ouvre ? proclame votre programme de salle ? On poursuit cette aventure des Théâtres en offrant aux gens Dans une telle période, je pense qu’il faut devenir copain avec la possibilité d’ouvrir un catalogue de voyages imaginaires, l’incertitude, et accepter de laisser les réponses nous trouver. en ayant la certitude d’y trouver quelque chose qui leur plaira. Cela ouvre des champs interrogatifs : comment va réagir le Nous poursuivons à la fois un travail d’accueil et de copro- public, comment le reconquérir et lui redonner confiance, duction des compagnies régionales, et un travail sur la pro- de quelle manière allons-nous nous remettre en question ? duction. Parmi les artistes régionaux que nous accompa- Les plus âgés vont-ils revenir, comment conquérir les autres gnons, les générations se mélangent : des artistes confirmés générations ? Nous avons notamment mis en place la carte tels que Georges Appaix ou Philippe Car, à côté de jeunes 18-30 ans, qui permet d’accéder à tous les spectacles à 10 femmes comme Marie Vauzelle. De grands classiques comme & 9 « Un désir de vie à travers le spectacle vivant » 10 octobre La dispute mise en scène par Agnès Régolo, la reprise de Showroom écrit par Suzanne Joubert… Ensuite, des temps forts parmi les créations qu’on porte et accompagne : un très beau texte de Jean-Claude Grumberg sur la Shoah, La plus précieuse des marchandises, mis en scène par Charles Tordjman, que nous devions initialement créer au Jeu de Paume, sera finalement créé en décembre à Paris, pour être repris chez nous ultérieurement. Une complicité de 30 ans se poursuit avec François Cervantes, qui s’attelle cette fois à l’histoire d’un directeur de théâtre. Enfin, une très grosse machine théâtrale, Le roi Lear mis en scène par Georges Lavaudant, avec 15 comédiens sur scène dont Jacques We- ber… Nous allons le créer ici, puis l’exporter au TNS, au Théâtre de la Ville à Paris, au TNP de … Sans oublier de grands acteurs -François Morel, Charles Berling-, de grands textes, comme La machine de Turing, de jeunes metteurs en scène qui font partie de notre troupe comme Guillaume Séverac, un temps fort sur l’humour suisse… Comme les pièces d’un puzzle, chaque spectacle compose une image : celle d’un désir de vie à travers le spectacle vi- vant. La saison est un patchwork d’émotions variées, dans lequel le rire occupe une place prégnante. En toile de fond, ces challenges : il nous faut construire un partenariat dans la durée avec la nouvelle municipalité, afin de reconstruire le Gymnase, tracer des perspectives, imaginer ce que sera ce théâtre d’ici 4 ou 5 ans… Comment imaginez-vous ce lieu que vous souhaitez inves- tir pendant les travaux ? Nous suivons deux pistes : un lieu dans le quartier d’Euro- méditerranée, et un autre au Parc de la Mirabelle, dans le 12e arrondissement. Le secteur des 11e et 12e totalise 130 000 habitants, et aucun lieu culturel ! Nous arriverions dans un territoire vierge, pour proposer aux habitants de venir à la rencontre d’un lieu qu’on imagine ouvert toute la journée, fédérant les générations à travers des propositions de cours, d’ateliers, de fête culturelle sous différentes formes, par Dominique Bluzet © Caroline Doutre exemple des pique-niques dominicaux avec lectures, feuille- tons théâtraux… Se rappeler que la représentation classique n’est pas la seule finalité d’un lieu culturel ; s’y ajoutent sa finalité politique et sociologique. Ce qu’on y construit artis- nomad tiquement de différent. C’est l’enjeu. SIDI LARBI CHERKAOUI C’est aussi l’enjeu du Quartier des arts, qui devrait à terme prendre place autour du Gymnase et des Bernardines ? © Eastman Tout à fait. Maintenant qu’on sait qu’on va fermer, il faut qu’on apprenne de ce nouveau lieu que nous allons inves- tir, pour mieux revenir dans notre quartier et y inventer un théâtre différent. PROPOS RECUEILLIS PAR JULIE BORDENAVE BILLETTERIE SCENE55.FR 04 92 92 55 67

Gymnase, Bernardines, Marseille GTP, Jeu de Paume, Aix-en-Provence 08 2013 2013 lestheatres.net 58 saisons bouches-du-rhône Le ZEF, plus que jamais « Au fil de l’autre »

En plein cœur du 14e arrondissement, le et adolescents qui n’allaient plus à l’école, dont cer- tains ne mangeaient pas à leur faim. Nous avons ZEF a traversé l’été sur tous les fronts, créé des objets pédagogiques, imprimé des cen- taines d’attestations en différentes langues. Au dé- se mobilisant auprès des associations confinement, nous avons poursuivi nos actions, en fédérant le travail associatif et les gestes artistiques, locales. Plus que jamais, la scène nationale avec Alexis Moati, Sébastien Ly, Yohanne Lamou- lère, Edith Amsellem… Nous avons balayé tous les poursuit son projet Au fil de l’autre, porté arts -théâtre, photo, composition musicale…- afin de montrer qu’une scène nationale est pluridisciplinaire, par sa directrice Francesca Poloniato et que nous étions présents, même sans être sur le plateau ! L’investissement a été énorme, pour un Zibeline : Comment avez-vous traversé la crise sanitaire ? résultat fort. Il était important que les habitants se Francesca Poloniato : Cet épisode a mis en exergue réapproprient leur territoire. Tout cela a été positif, le projet du ZEF, qui est de « travailler avec ». Nous avons mis dans le sens où ça a mis en valeur ce en quoi nous nos valeurs en application encore plus fortement qu’avant. croyons, et les raisons de notre présence. Par un système de visioconférence, nous avons maintenu le Comment abordez-vous cette nouvelle saison ? Désobéir © Axelle de Russe même rythme de travail, hormis l’accueil spectacles ! Je n’ai Avoir une salle non numérotée facilite les choses : lors de la pas eu recours au chômage technique. Ceux qui ne pouvaient réservation, l’équipe billetterie demandera combien de spec- pas basculer sur du télétravail se sont occupés du jardin, des tateurs viendront, s’ils seront en famille ou pas, afin de les poules ou du bricolage à la Gare Franche. D’autres se sont placer au mieux dans la salle. Mais les gens auront-ils envie totalement investis sur le champ social. Main dans la main de revenir, de s’enfermer pendant une heure dans une salle ? avec les magnifiques associations du 14e arrondissement, nous Avec nos tarifs peu élevés, nous pouvons prendre le risque de nous sommes retrouvés auprès des habitants, des enfants jouer, même si seulement 80 spectateurs sont présents. Au Merlan comme à la Gare Franche, nos salles le permettent. Il faut voir aussi comment tout se passera pour les artistes, devront-ils passer un test ? On attendra la rentrée pour le savoir. Nous lançons la saison le 25 septembre, avec un bal chorégraphique. C’est audacieux ! Le chorégraphe Sylvain Groud a anticipé : il a fabriqué de Francesca Poloniato © cmarc magnifiques masques et gants, de véritables accessoires à distribuer au public, qui permettront de mener son projet à bien. Il a fait en sorte que les gens en couple se touchent, pas les autres ! Comment se présente le reste de la saison ? C’est une belle saison, conçue en collaboration avec Caroline Guichard. Nous avons choisi des spectacles qui partagent nos valeurs. Nous accueillons Didier Ruiz avec Trans, qui explore très bien cette problématique, le Rémi de Jonathan Capdevielle adapté du classique d’Hector Malot, les confé- rences de Frédéric Ferrer, qui abordent des sujets graves -réchauffement climatique, développement durable - d’une façon extrêmement drôle... Ludique aussi, le Pas grand-chose de Johan Le Guillerm, ou encore Pierre Meunier et Mar- guerite Bordat avec Sécurilif, qui évoquent les paradoxes et absurdités du principe de sécurité. Un spectacle plus que jamais d’actualité ! Tout comme La beauté du geste, un ma- gnifique spectacle qui parle des violences policières, porté par Nathalie Garraud et Olivier Saccomano, directeurs du CDN de Montpellier (lire aussi p 118-119). L’ouverture aura lieu en famille le 2 octobre avec un spectacle de jonglage, En- core la vie du Collectif Petit travers. Pour le jeune public, nous proposerons également Dans la peau de Don Quichotte 59 Le ZEF, plus que jamais « Au fil de l’autre »

On y ressent vraiment l’orage, ou l’arrivée de l’ogre ! Enfin, nous accordons toujours une part importante à la danse, avec Joanne Leighton, la nouvelle création d’Ambra Senatore, une pièce du répertoire -May B, de Maguy Marin-, mais aussi François Veyrunes, pour la première fois à Marseille. Les artistes associés, tels que Sébastien Ly, Baptiste Amann, Yohanne Lamoulère, seront présents tout au long de la sai- son, par des créations ou des actions. Enfin, cette saison parle des femmes. Nous organisons un parcours thématique par rapport à trois spectacles -Fémi- nines de Pauline Bureau, Antigone ma sœur du Collectif La Palmera, Désobéir de Julie Berès- sur l’importance de savoir dire non : un message fondamental à faire passer. PROPOS RECUEILLIS PAR JULIE BORDENAVE

Désobéir © Axelle de Russe de La Cordonnerie, un ciné concert avec des marionnettes, ou encore La mécanique du hasard d’Olivier Letellier. Sans oublier Buchettino, une adaptation du Petit poucet par Chiara Le Zef, Marseille Guidi, sur une ambiance sonore créée par Romeo Castellucci. 04 91 11 19 30 lezef.org

Sur terre et sur mer avec le Codex Seraphinianus A Little Night Music (And Reversals)

Exposition personnelle Exposition personnelle de de Luigi Serafini Than Hussein Clark

Luigi Serafini, Than Hussein Clark, Planche du Codex Seraphinianus. Tragedy of the Confidantes Courtesy de l’artiste. (Seeing), 2020. Platinotype. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Crèvecœur

dans le cadre du projet Reverse Universe de la commissaire Marie de Brugerolle

Expositions présentées CRAC Occitanie / Pyrénées-Méditerranée du 10 octobre 2020 au 03 janvier 2021 CRAC Centre Régional d’Art Contemporain Instagram @crac_occitanie Entrée libre Occitanie / Pyrénées Méditerranée Facebook @crac.occitanie et gratuite à Sète 26 quai Aspirant Herber Ouvert tous les jours (sauf le mardi) F-34200 Sète de 12h30 à 19h et le week-end de 14h à 19h. +33 (0)4 67 74 94 37 crac.laregion.fr [email protected] 60 saisons bouches-du-rhône Cure de jouvence Une belle saison concoctée par le Massalia, scène conventionnée d’intérêt national Art, « Enfance et Jeunesse » à la Belle de Mai

n a quitté la belle équipe du Massalia juste avant le confinement. LesMassalia Web Trotters, marionnettes apprenties re- Oporters du théâtre, élaboraient autour d’une boisson bleu schtroumpf la Presqu’Emis- sion de Boulègue TV, au Nomad Café. Ces irré- sistibles personnages, animés par des adoles- cents, nous ont bien manqué depuis, et l’on a hâte de découvrir le nouveau teaser du festival En ribambelle !, œuvre en soi, réalisée par leur mentor, Raoul Lala alias Cyril Bourgois. La septième édition, sur laquelle nous reviendrons amplement, aura lieu du 23 octobre au 14 no- vembre. Sachez d’ores et déjà que 12 spectacles sont au programme de cette manifestation jeu- nesse dédiée aux arts de la marionnette et de l’objet, pour près de 70 représentations sur le territoire de la Métropole Aix-Marseille. Trois œuvres seront présentées au Massalia : Click ! (théâtre visuel et musical proposé par Skappa ! & associés pour les tout-petits, à partir de 18 mois), le Bestiaire végétal du Colectivo Terrón (théâtre corporel et clown, nourri de land art, à l’attention des 5 ans et plus), et Pépé Bernique, du théâtre d’objets dessinés (par Les becs ver- seurs, à partir de 7 ans).

Ma place à table © MIMAI

De l’âge tendre à l’âge rebelle en deux actes inspirée d’Antigone version Anouilh. La révolte La saison proprement dite sera lancée le week-end des 18 et de la jeunesse est un thème qui devrait parler aux grands de 19 septembre, avec Ma place à table des Frères Pablof, duo 14 ans et plus. Quelques représentations, annulées au prin- débordant d’imagination familiale, qui déclare s’être inspiré temps, ont pu être reprogrammées : par exemple le joli Pic- d’un classique de l’anthropologue Claude Levi-Strauss, L’ori- coli, rite d’initiation au théâtre pour les très jeunes specta- gine des manières de table, pas moins. Parmi les compagnies teurs, de la Cie italienne Rodisio. que l’on aura plaisir à retrouver, le Begat Theater, pour un Notez que comme les années précédentes, Xavier Marchand ambitieux spectacle immersif au collège Belle de Mai. Askip* poursuit son programme de Simples conférences, rendez-vous (« à ce qu’il paraît », en langage ado) invite le public à suivre réflexifs où seuls les enfants ont le droit de poser des questions. trois personnages, une élève de troisième rebelle, un agent Les invités de cette 4e saison exercent tous un métier en rap- de maintenance sur le point de partir à la retraite, et un pro- port avec la nature : un spécialiste des rapaces, Jacques-Oli- fesseur de français. vier Travers ; l’astrophysicien Jean-Pierre Luminet ; Audrey D’autres présenteront de prometteuses créations, comme les Dussutour, chercheuse spécialiste des organismes unicellu- quatre clowns de Peanuts, avec Fin de la 4ème Partie, « l’his- laires... et un quatrième intervenant surprise. toire d’un monde qui périclite sous le regard bienveillant d’un GAËLLE CLOAREC poisson rouge en fauteuil roulant ». Du théâtre ultra local, puisque les artistes sont du quartier ! Certains viendront, si les consignes sanitaires le permettent, de bien plus loin : Théâtre Massalia, Marseille ainsi la compagnie canadienne Bluff, avec Antioche, tragédie 04 95 04 95 75 theatremassalia.com sep. CIE ZEC BALLET NATIONAL DE MARSEILLE DIRECTION (LA)HORDE > déc. CIE TOURNEBOULÉ MARIE LEVAVASSEUR, GAËLLE MOQUAY ANIMA THÉÂTRE YIORGOS KARAKANTZAS RADIO LIVE AURÉLIE CHARON, CAROLINE GILLET, AMÉLIE BONNIN T.A.C. THÉÂTRE CYRIL COTINAUT KELEMENIS & CIE CIE SHINDÔ ORCHESTRE RÉGIONAL AVIGNON - PROVENCE THÉÂTRE DU PHARE OLIVIER LETELLIER ... Licences 1.1074005 2.1074006 3.1074004 / www.kollebolle.com

DU HAUT VAUCLUSE CODIRECTEURS GILBERT BARBA & FRÉDÉRIC RICHAUD PROGRAMME Ma place à table © MIMAI BILLETTERIE ABONNEMENTS

SUR SCENE55.FR 04 92 92 55 67

40x60-TOURNEE.indd 2 21/02/2020 14:19 62 saisons bouches-du-rhône Retours à la Joliette

ue nous réserve la nouvelle perspicacité le rôle des objets dans programmation du Théâtre Une programmation nos vie (L’endroit de l’objet) et ce- de la Joliette ? D’abord une lui du cerveau dans nos peurs et Qvalse lente pour reprendre riche qui fait la part belle nos désirs (Cerveau en mars), tan- le rythme avec des soirées gra- dis que Marion Aubert et Marion tuites au nombre de places limité, aux textes politiques et Guerrero, Cie Tire pas la nappe, jusqu’au 19 septembre (réservation s’interrogent avec humour sur les indispensable, covid oblige !). Et poétiques difficultés de Télémaque pour se notamment un spectacle tous pu- construire en l’absence de son père blics de la Cie Les sens des mots, Ulysse (L’Odyssée en février). en association avec l’IRD, Je suis vert, où l’on réalise qu’il n’y a Les plus jeunes ne sont pas oubliés avec Cataquiem, spec- pas de planète B ; et une abracadabrante histoire de canards tacle de clowns contemporain, où il est question de toutes en plastique jaune et de glaciers du Groenland de et par Fré- les sortes de « catas » qui peuvent survenir dans une vie (Cie déric Ferrer, À la recherche des canards perdus. Transport en commun, texte de Philippe Delaigue) et Mon En octobre le cycle de Pascal Rambert sera incontournable. prof est un troll de Dennis Kelly, mis en scène par Vincent Il met en scène Arthur Nauzyciel dans le sombre monologue franchi (Cie Souricière) qui va certainement enthousiasmer d’un homme au bord du gouffre et de la mort, De mes propres mains. Et deux duos : l’amour perdu mais jamais oublié dans Reconstitu- tion, et la violence de la sépara- tion avec Clôture de l’amour. Un programme comme un coup de poing, un portrait-reflet de nos parcours amoureux avec des ac- teurs remarquables. En novembre, précipitez-vous sur la dernière création de Christian Mazzuchini qui, avec Je suis venu vous dire, vous emportera dans un délire ré- confortant, mais ne vous y trom- pez-pas, Mazzuchini sait être grave sans en avoir l’air !

Faire société Le thème de la discrimination ra- ciale et sexiste est abordé fronta- lement au cours de la saison par Fuck America © Laurent Schneegans Ntando Cele, artiste noire qui vit à Berne, avec Go Go Othello où le problème des artistes noires les enfants. Puis la reprise de Le voyage de Penazar de Fran- dans un pays de blancs est posé, tout autant que la place du çois Cervantes créé il y a déjà 20 ans et dont on ne se lasse corps de la femme noire dans l’imaginaire de l’homme oc- pas, avec l’immense Catherine Germain. cidental (novembre). Eva Dumbia met quant à elle en scène Reprise aussi de Fuck America, judicieusement adapté par le jeune Drissa qui voudrait être blond, comme les autres Haïm Menahem du roman d’Edgar Hilsenrath en rempla- (blancs !). À noter également Chasser les fantômes d’Hakim cement de la création de Supervision de Sonia Chiambretto Bah et le collectif ildit ! eldit ! qui nous confrontera aux dif- dont les répétitions n’ont pu se faire à cause du confinement. ficultés des couples mixtes. Autre sujet ancré dans le social, En revanche elle proposera avec Yohann Thommerel, Ilots, celui de la lutte durant 1336 heures des salariés de la société réflexion sur les mécanismes d’exclusion, notamment ceux Fralib de Gémenos : le comédien Philippe Durand se fait le des ghettos. porte-parole de leurs luttes. Solidarité encore avec Abysses De quoi retrouver avec enthousiasme le chemin de ce théâtre de l’auteur italien Davide Eni, mis en scène par Alexandra accueillant ! Tobelaim, qui nous revient du Grand Est pour partager ces CHRIS BOURGUE histoires de sauvetage, privé et collectif. Deux compagnies dirigées par des femmes seront en rési- Théâtre Joliette, Marseille dence longue. Clara Le Picard, Cie À table, ausculte avec 04 91 90 74 28 theatrejoliette.fr la Biennale européenne de création conteMporaine présente son prograMMe d’événeMents parallèles Manifesta 13

les parallèles du sud 28.08 → 29.11.2020 près de 100 événements culturels à Marseille et en région sud manifesta13.org a culture est vitale en Région Sud. Les artistes, les lieux Le programme parallèle de Manifesta, composante essentielle de création et de diffusion et, d’une manière générale, de la Biennale itinérante européenne qui fait étape à Marseille, a toutes celles et ceux qui travaillent au développement été rebaptisé Les Parallèles du sud, parce qu’il valorise la scène de l’imaginaire et de la sensibilité sont essentiels. Ils artistique et culturelle de la Région Sud. Plus de 80 projets ont été

Édito contribuent à notre bonheur de vivre et accroissent sélectionnés, à Embrun, Nice, Vallauris, Aix-en-Provence, Port de Ll’attractivité du Sud, tant pour ses habitants que pour tous ceux qui, Bouc, Avignon, Marseille, Arles et Monaco dans des espaces très toute l’année, nous rendent visite. différents les uns des autres qui mettent en valeur des formes Dans notre Sud de lumière, de mer et de montagne, les arts artistiques toujours singulières et inédites. plastiques et visuels ont toujours occupé une place singulière. Il est Avec ces Parallèles du Sud, Manifesta offre une visibilité magnifique dès lors nécessaire de soutenir l’art contemporain en accompagnant aux créateurs et aux lieux qui font vivre l’art toute l’année sur notre sa production et sa rencontre avec le plus grand nombre. territoire ou qui entrent de façon exceptionnelle en résonance avec C’est le sens du travail mené par la Région avec le Fonds Régional lui. d’Art contemporain, avec des centres d’art, avec des lieux Ces Parallèles du Sud, dont il nous faudra suivre la courbe tout au d’exposition ou de résidence d’artistes ou en publiant avec le long de cette édition de Manifesta, étaient une occasion de faire Comité Régional du Tourisme « Les Routes de l’art moderne et briller encore davantage la région. Une édition réinventée dans un contemporain », une carte qui permet de découvrir ou redécouvrir monde qui n’a pas fini de nous surprendre. 27 collections majeures de notre territoire. Le Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur Il s’agit d’assurer un maillage territorial de façon à ce que chacun Le Président délégué de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur puisse rencontrer au moins une fois, là où il se trouve, une œuvre de son temps.

es Parallèles du Sud, qui se tiennent à Marseille et dans des artistes ont accepté et su s’adapter en accompagnant le report toute la région Sud dans le cadre de l’ensemble de la des dates de Manifesta 13. Son maintien a été décidé comme un acte programmation de Manifesta 13, visent à mettre en valeur la de résistance et de solidarité envers les acteur.rice·s locaux·ales richesse de la scène artistique et culturelle régionale tout en qui se battent pour faire vivre la création contemporaine. Avec un reflétant les nombreuses collaborations avec les structures recentrage sur les productions émanant de structures locales, la Linternationales. À travers ses trois programmes, la biennale spécificité des Parallèles du Sud s’en est trouvée accrue, trouvant s’attache toujours à mobiliser les acteurs locaux. Ici, en région Sud, un sens particulier à développer un travail résolument ancré dans la cette volonté a pris une résonnance particulière: les talents étant géographie régionale. si nombreux et de grande valeur, il était nécessaire de donner à Il est important qu’un événement culturel comme la biennale soit chacun une place légitime. Au-delà des deux autres programmes capable de créer du sens au sein de la société, au-delà du public Traits d’union.s et Le Tiers Programme, l’appel à projets pour Les de spécialistes de l’art. Nous sommes pour cela encouragés par Parallèles du Sud a retenu 85 propositions -au lieu des 50 prévus la Région Sud qui soutient la qualité et la densité de l’ensemble des à l’origine. Il privilégiait les projets interdisciplinaires, sur une propositions des Parallèles du Sud. thématique partagée avec Manifesta 13 Traits d’union.s: dans une Le monde de l’art ne sera cependant désormais plus le même. À période où les enjeux humains et écologiques sont d’une complexité Manifesta, nous réfléchissons à repenser la biennale pour en faire accrue, comment renforcer les liens entre l’écosystème local et les une nouvelle plateforme locale de solidarité et de changement. Les partenaires extérieurs, pour révéler des résonnances entre enjeux échanges initiés avec les sphères sociétales et culturelles ancrées locaux et globaux ? Le jury, composé de Colette Barbier, directrice dans le territoire se poursuivront et, je l’espère, déboucheront sur de la Fondation d’entreprise Ricard, Alya Sebti, membre de l’équipe des actions concrètes bien après la départ de Manifesta. artistique Manifesta13 Marseille, Michèle Sylvander, artiste, et moi- même, a pu élaborer une programmation variée et novatrice avec Hedwig Fijen des projets qui nourrissent ces questionnements fondamentaux. Directrice de Manifesta 13 Marseille Dans le contexte de crise sanitaire survenu au printemps, la plupart

II Les 85 projets de Manifesta 13 Les Parallèles du Sud

Une proposition de Peuple et Culture Marseille, 65 rue Une proposition de Vertical Looping (star), Bureau des Une proposition de Marseille With Us, Disobey Orders, Save d’Aubagne Installation sonore 28/8 au 27/9, le mercredi de dépositions Performance the Artists Exposition, film, performance 30/8 au 29/11, Du 15:00 à 19:00 - le jeudi et vendredi de 17:00 à 20:00 - le samedi 10/10 à 17:00, Ben Moussa Bangoura, Diakité Laye, mercredi au dimanche de 15:00 à 19:00, Driss Aroussi, Gilles de 15:00 à 20:00, Annika Erichsen - Mehdi Ahoudig Mamadou Aliou Diallo, Pathé Diallo, Mamadou Djouldé Baldé, Barbier, Pascal Convert, Monique Deregibus, Gethan & Myles, y Coco Velten 16 rue Bernard Dubois 13001, Marseille Mamy Kaba, Ousmane Kouyaté, Sarah Mekdjian, Marie Nestor Siré, Sharka Hyland, Naomie Kremer, Catherine Melin, Moreau, Saâ Raphaël Moundekeno Yazid Oulab, Michel Pastore, Christian Sebille, Jacques Villeglé, Une proposition du Théâtre de l’Œuvre et de la Cie du Passage, y FRAC - 20 boulevard de Dunkerque 13002, Marseille Stéphane Zagdanski, Gérard Traquandi, Karine Rougier, Claire 93.13 Appel d’air.e Performance 20/9 à 17:00, Djannet Dantzer, Sara Fiaschi, Jérémie Delhome, Mayura Torii, Julie Abidelli, Cristina D’Antona, Odile Berki, Emma Bester, Chérifa Une proposition du Centre des Monuments Nationaux, Dawid Bounoua, Rahima Cherigui, Delphine Clément, Geneviève Cénotaphe Exposition 15/7 au 3/1, Du mardi au samedi de y American Gallery - 54 avenue des Flots Bleus 13007, Marseille Combal, Alzira Da Silva, Victoire Delord, Aïcha Derdar, Leslie 10:00 à 17:00, Eva Jospin Decloux, Raquel Fernanda, Marilou Gaillard, Fatima Gauna, y Abbaye de Montmajour-Centre des Monuments Nationaux - Une proposition du 3bisf, Displace Elisabetta Guttuso, Naïma Hamdaoui, Aouicha Hammoudi, Route de Fontvieille 13200, Arles Exposition, performance 5/9 au 17/10, Du mardi au samedi de Imen Helaoui, Joëlle Huret, Manon Lavédrine, Salomé Levi, 14:00 à 18:00, Marie Ilse Bourlanges, Elena Khurtova Khadija Madahi, Bàrbara Maia, Hafida Meddour, Laura Mérel, Une proposition de Head Genève et la Librairie Imbernon, Cité y 3bisf - Lieu d’arts contemporains - Hôpital Montperrin 109 Khéra Nouar, Corinne Raynaud, Karima Rouaf, Agnès Souffir, Radieuse : Night Manifeste du Sud avenue du Petit Bathelemy 13617, Aix-en-Provence Dhanalakshmi Ungamootoo, Fathia Zaoui, Wilma Levy, Sarah Exposition, atelier 9/10 au 9/11, HEAD-Genève, Architecture Champion-Schreiber, Elisabetta Guttuso, Elven Sicard et d’intérieur, Javier F. Contreras, Roberto Zancan, José Maria Une proposition de Zoème, Vidéodrome et wild project, EAUX Aurélie Strohmaier, Gesa Matthies et Julie Hassid Sanchez Garcia, Shizuka Saito, Bertrand Van Dorp, Melina D’ARTIFICE : La mauvaise réputation Exposition, film, rencontre y Quartier de Belsunce, Marseille Meyer, Tina Felix, Alain Van Garderen, Chiara Kocis 10/10 au 28/11, Du mardi au samedi de 11:00 à 19:00, Geoffroy y Cité Radieuse - 280 boulevard Michelet 13008, Marseille Mathieu Une proposition de la compagnie, lieu de création, y Galerie Zoème - 8 rue Vian 13006 et autres lieux, Marseille Allochronotopie Exposition, performance, atelier 28/8 Une proposition de Rives & Cultures, Collines en ville au 31/10, du mardi au samedi de 10:00 à 19:00, Arina Performance, marche, installation, atelier Une proposition d’Espace A VENDRE en collaboration avec le Essipowitsch, Victor Del (M)oral Rivera 26/9 et 10/10, Olivier Nattes, Roland Bellier Mac Val de Vitry-sur-Seine, la galerie d’Emmanuel Perrotin de y La compagnie - 19 rue Francis de Pressensé 13001, Marseille y Collines de l’Est – Rue de la Granière, 13011 Marseille Paris et la galerie La Mauvaise Reputation de Bordeaux, Eric Collines du Nord – Impasse Four de Buze, 13014 Marseille Duyckaerts : funambule élémentaire Exposition, film 11/10 au Une proposition de Southway Studio, Anima Mundi Exposition, 4/12, Du mardi au samedi de 14:00 à 19:00 performance et rencontre 26/9 au 14/12, tous les jours de Une proposition du centre d’art contemporain Les Capucins, y Espace A VENDRE - 10 rue Assalit 0600, Nice 9:00 à 19:00, Jean Marie Appriou, Korakrit Arunanondchai, D'ici, la vie ailleurs Exposition 28/08 au 12/09, Io Burgard Bella Hunt & Dante Di Calce, Joanne Burke, Dewar & Gicquel, et Yoan Sorin, D'ailleurs, la vie ici Exposition 12/09 au Une proposition de Voiture14 et Contemporaines, Expanded Andrew Humke, Jean Baptiste Janisset, Jordan Joévin, Jenna 31/10, David de Tscharner Women Rencontre, performance 27 & 28/11 Käes, Emiliano Maggi, Matteo Nasini, Luigi Ontani, Jacopo Pagin, Sterling Ruby, Southway Studio, Gérard Traquandi, Ben y Galerie Où et alentours 58 rue Jean de Bernardy 13001, y Voiture 14 - 14 rue des Héros 13001, Marseille Wolf Noam Marseille et Centre d’art contemporain Les Capucins Espace Delaroche 05200, Embrun Une proposition de la Villa Casa de Velasquez, la Villa Kujoyama y Abbaye de Saint Victor - Place Saint Victor 13007, Marseille et l’Académie de France à Rome - Villa Médicis, Festival ¡Viva Villa! Exposition, performance, film, atelier, rencontre 24/10 au Une proposition de Kalsa Art District, Arkad Une proposition de Versant Sud, D’ici et d’ailleurs : esthétiques 10/1, Du mardi au dimanche de 11:00 à 18:00, Nathalie Azoulai, Installation, atelier, rencontre et performance 28/08 au et imaginaires créatifs africains Sammy Baloji, Frédérique Barchelard & Flavien Menu, Thomas 29/11. Conférence 14/10 à 17:00, Christine Eyene Andrea Barbey, Jonathan Bell, Benjamin Bertrand, Hugo Capron, y Bibliothèque l’Alcazar - 58 cours Belsunce 13001, Marseille y Ecole des Beaux-Arts de Marseille - 184 avenue de Luminy Marine de Contes, Benjamin Crotty, Pauline Curnier Jardin, 13288, Marseille, ARCHAOS - Pôle National du Cirque 22 bd Bastien David, Hugo Deverchère, Mimosa Echard, Flore Falcinelli, de la Méditerrannée 13015 Marseille, ATELIEr 85 - 85 rue Une proposition de l’IMéRA, Dear Cell Clément Fourment, Samuel Gratacap, Étienne Haan, Valentina d’Endoume13007 Marseille Exposition 6 au 28/11, Du lundi au vendredi de 10:00 à 19:00 Hristova, Sara Kamalvand, Mathieu Larnaudie, Isabelle Le Minh, - le samedi de 10:00 à 13:00, Regina Hübner Anne Le Troter, Leticia Martínez Pérez, Native Maqari & Simon Une proposition de Mécènes du Sud Aix Marseille, As We Go y Espace Fernand Pouillon Campus Saint Charles Aix Marseille Rouby, Luz Moreno & Anaïs Silvestro, Benjamin Mouly, François Along Exposition 8/10 au 29/11 le vendredi et samedi de Université - 3 place Victor Hugo 13003, Marseille Olislaeger, Laurel Parker & Paul Chamard, Rithy Panh, Blaise 10:00 à 19:00 et sur rendez-vous - Dimanche 11/10 et 29/11 Perrin, Daniel Pescio, Aurélie Pétrel & Vincent Roumagnac, de 10:00 à 19:00, Ymane Fakhir Une proposition de Image clé, Déplacer l’horizon Émilie Rigaud, Francisco Rodríguez Teare, Louise Sartor, Fanny y Le 33 - 33 rue Saint Jacques 13006, Marseille Exposition, rencontre 6 au 15/11, Du mercredi au samedi Taillandier, Sébastien Thiéry, Mikel Urquiza, Guillaume Valenti, de 14:00 à 19:00, Driss Aroussi, Pauliina Salminen, Fleur Jeanne Vicerial, Keke Vilabelda, Sara Vitacca, Justin Weiler, Une proposition de Fraeme, Avec le vent… Descaillot, Marjo Levlin, Sari Palosaari, Marko Lampisuo, Katarzyna Wiesiolek Croisière, rencontre, film 30/8 au 10/9, le dimanche Fatimazohra Serri, Mohamed Laouli, Khadija El Abyad y Collection Lambert - 5 rue Violette 84000, Avignon 30 août à 9h30 (croisière) et le jeudi 10 septembre à 18h y Centre photographique Marseille - 2 rue Vincent Leblanc (rencontre), Nico Dockx & Jan Mast, Alexis Gautier, Cari 13002 Marseille Une proposition de la Fondation Bonotto, le CIPM et Alphabetville, Gonzalez-Casanova, Heide Hinrichs, Karl Holmqvist, Ann Giovanni Fontana. Epigenetic Poetry Veronica Janssens, Jean-Michel Meyers, Zak Kyes & Hans Une proposition du Centre photographique Marseille Les Exposition, performance 11/9 au 20/12, Du mardi au Ulrich Obrist, Pat McCarthy, Jonas Mekas, Philip Metten, Ateliers de l’Image, Des Architecture(s) Exposition, rencontre dimanche de 10:00 à 18:00, Giovanni Fontana Maurizio Nannucci (tbc), Ouragan, Anri Sala, Rirkrit 28/8 au 3/11, Du mercredi au samedi de 14:00 à 19:00, y Centre International de la poésie Marseille, Centre de la Tiravanija, Luca Vitone Valérie Jouve Vieille Charité - 2 rue de la Charité 13002, Marseille y Vieux port de Marseille y Centre photographique Marseille - 2 rue Vincent Leblanc 13002, Marseille Une proposition de Belsunce Projects et de la galerie Sans Une proposition du FID Marseille en collaboration avec Lieux titre (2016), Head Above Water Exposition 28/8 au 7/11, Du Fictifs, Baumettes, Notes pour un film Une proposition de OSU Institut Pythéas, IMBE, Prism et Locus mercredi au samedi de 11:00 à 18:00, Hamish Pearch Installation 9/10 au 13/11, Sharon Lockhart Sonus, Des mondes au creux de l’oreille Installation sonore y Belsunce Projects - 3 rue des Pénitents Bleus 13001, Marseille 11/9 au 29/11, en continu, Thierry Botti, Amandine Gasc, y Montévidéo - 3, impasse Montévidéo - 13006, Marseille Richard Kronland-Martinet, Grégoire Lauvin, Peter Sinclair Une proposition de furiosa, I’m a private person-I’m a public Une proposition de l’Institut Français des Pays Bas, Blue-Links y Vieux Port - Ligne de Bus 82 - de l’arrêt Mucem Saint Jean à mind Expositions 1/09 au 2/10, Hal Fischer (18th near Castro Rencontre et exposition novembre l’arrêt Théâtre la Criée, Marseille Street) 12/10 au 8/11, Mélanie Matranga (People) y Mucem- 1 Espanade du J4 13002, Marseille y furiosa studio - 6 quai Antoine1er, Monaco

III Une proposition du Château de Servières en partenariat avec Une proposition de Switch on paper, Les artistes refont le monde Une proposition des Musées Nationaux du 20e siècle des Alpes LA FABRIQUE, Collection Josée et Marc Gensollen Marseille et Publication 26/8 au 29/11. Maritimes, Mon heure préférée est une heure de la nuit : Al LOOP BARCELONA, Images Liées Exposition 9/10 au 19/12, y www.switchonpaper.com Fahmah Exposition 11/7 au 2/11, Tous les jours de 10:00 à Du mardi au samedi de 14:00 à 18:00, Marina Abramovic, Ivan 12:30 et de 14:00 à 18:00, Mounira Al Sohl Argote, Marcos Avila, Milena Bonilla, Mark Boulos, Dominique Une proposition de Montévidéo en collaboration avec le Mac y Musée national Pablo Picasso - La Guerre et la Paix - Place Castell, Jordi Colomer, Stefan Constantinescu, Nathalie Marseille, Galerie Axel Vervoordt. Antwerpen. B., Musée des de la Libération 06220 Vallauris Djurberg, Caroline Duchatelet, Alexandre Gérard, Clarisse Arts contemporains du Grand Hornu. B., Wallonie Bruxelles Hahn, Mona Hatoum, Harun Farocki, Katia Kameli, Bouchra International, Vidisquare, (IES)Arc-en-Ciel, Art et Développement Une proposition du Festival de Marseille, Moun Fou Khalili, Evangelia Kranioti, David Lamelas, Bruce Nauman, Marseille et Straatman ASBL, Les Belles idées reçues Performance Performance 10/10 au 11/10, 17:30 à 18:30, Cie Rara Woulib Joao Onofre, Hans Op de Beeck, Daniela Ortiz, Romain Rondet 11-12/09, 25-26/09 et 9-10/10 de 11h à 20h, Angel Vergara y Quartier Belle de Mai 13003 Marseille, Marseille et Gabriele Salvia, Anri Sala, Moussa Sarr, Javier Téllez, Rona y La Canebière, MARSEILLE Yefman et Tanja Schlander y Une proposition du FRAC Provence Alpes Côte d’Azur en Château de Servières - 19 boulevard Boisson 13004, Corps étranger : Les femmes de Belsunce Exposition, film collaboration avec le parc national des Calanques, la Fondation Marseille 20/9 au 23/10, Ouvert tous les jours de 10h à 13h puis de 16h Camargo et l’Institut Pythéas, Paysages productifs Exposition à 19h, Le Pangolin 20/9 au 8/10, Ouvert du lundi au vendredi 25/9 au 17/1, Du mercredi au samedi de 12:00 à 19:00 - Une proposition de The (He)art for (He)art program, Infinite de 10h à 17h, AMPIL, Ilana Salama Orta Dimanche de 14:00 à 18:00, Nicolas Floc’h Village Exposition, performance, rencontre, atelier y Galerie Le Pangolin 131 Corniche Jf Kennedy 13007 et Ampil y FRAC - 20 boulevard de Dunkerque 13002 Marseille 28/08 au 4/10, Espace Jouenne , du mardi au dimanche 14 rue des Dominicaines 13001, Marseille de 10.00 à 19.00 16/10 au 29/11 Le 109, du mardi au samedi 13h-19h Cora Von Zeschwitz & Tilman, Michelangelo Une proposition de l’Association pour la cité des arts de la rue, Pistoleto, Lucy & Jorge Orta, Ilya & Emilia Kabakov, Shezad Une proposition du BOA et du Festival Les Rencontres à l’échelle, NORIA, machinerie poétique et sonore Installation Dawood, Lyn Nekorimate, Eric Van Hove, Petroc Sesti, Les mariages arrangés Performance novembre, Ali Zare 30/8 au 11/11, Alain Arraez, Matthieu Audejean ( Sud side) et Douglas White, Arjuna Neuman & Denise Fereira, Hilario Ghanatnowi, Sophie Cattani, Mohamad El Rashi, Sandrine Roche, Christophe Modica Isola, Hilal Sami Hilal, Pelagie Gbaguidi, Shiva Lynn Burgos, Peshawa Mahmood, Antoine Oppenheim, Pierre Aviat y Cité des arts de la rue - 225 avenue des Aygalades 13015 Dimitri Mallet, Filip Van Dingenen, Perrine Lacroix, Green y Friche la Belle de Mai - 41 rue Jobin 13003, Marseille Marseille Kiss, Amir Habibi, Phil Niblock & Katherine Liberovskaya, Reynier Leyva Novo, Roberto Cabot, Simon Couvin, Yahon Une proposition de Fraeme, Les Suds d’Art-o-rama Exposition, Une proposition de Drawing Room et Produzentengalerie Chang, Damien Sorrentino, Alisson Ambrosia Mathis, Blond rencontre, podcast 28/8 au 1er/11, Davide Bertocchi, Tiago de Hamburg, Odyssey - an Exile Collage Exposition 28/8 & Gilles, Cœur Tac-Til, Christopher Roth, Isabelle Danto, Abreu Pinto, Cédric Aurelle, Benjamin Valenza, Flore Saunois, au 3/10, Du mercredi au samedi de 14:00 à 19:00, Maya Connexiones Improbables, Flore Saunois, Gwenola Wagon Julien Bourgain, Louise Mervelet, Nepheli Barbas… Schweizer, Olaf Metzel & Stephane Degoutin, Collectif Ding, Marine Dubosc, Jacob y Friche la Belle de Mai - 41 rue Jobin 13003, Marseille, en y Centre photographique Marseille -74 rue de la Joliette Knudsen & Lorenz Von Seidlein, Kjell Bjorgeengen & Ina ligne et autres lieux 13002 Marseille Margrete Aas, Lucia Leistner, Roland Fischer, Teksas.DK & Billy Gruner, Yifat Gat Une proposition de Atlas, Levée d’encres : exploration des Une proposition du Gmem-CNCM-Marseille, ORLANDO, opéra y Espace Jouenne 41 rue Montgrand 13006, Marseille - voix à traduire en Méditerranée Lecture, rencontre 6/11 du nouveau paradygme Installation performative 18/9 au Le 109 89 Route de Turin 06300, Nice à 18:30, Laura Brignon, Ursula Burger, Marta Cabanillas 19/9, de 20:30 à 22:30, Horace Lundd, Julie Beauvais, eRikm, Resino, Camilla Diez, Adil Hadjami, Hod Halévy, Maria Matta, Meryll Ampe, Christophe Fellay Une proposition de Zinc Seconde Nature - Chroniques Biennale Hélène Melo, Lotfi Nia, Adrienne Orssaud y Parc Henri Fabre - CCN Ballet National de Marseille- des Imaginaires numériques, Interne (L’augmentation des yEcole Nationale Supérieure de la Photographie - 30 avenue 20 boulevard de Gabès 13008 Marseille choses) Installation, performance 9/10 au 15/11, Grégory Victor Hugo 13200, Arles Chatonsky, Goliath Dyèvre Une proposition du collectif Callypso 36°21, Out.of. the. blue. y Esplanade du Mucem, Marseille Une proposition de la Galerie Art-Cade, galerie des grands map Exposition, film, rencontre, atelier 8/10 au 31/10, Du bains douches de la Plaine, Collective, Les Beaux-Arts de mardi au samedi de 11:00 à 18:00, Saïd Afifi, Randa Maroufi, Une proposition de l’Observatoire Photographique des Marseille et Mécènes du Sud, Liminal Exposition 27/8 au Collectif Calypso 36°21 Paysages depuis le GR2013 et le Bureau des Guides, INVENTAIRE 31/10, Du mardi au samedi de 15:00 à 19:00, Kevin Cardesa et y Coco Velten - 16 rue Bernard Dubois 13001, Marseille Exposition en ligne, projection, rencontre, atelier 10/10 au Aurélien Meimaris, Flore Saunois et Tzu Chun Ku 29/11, Exposition collective y Galerie Art-Cade, galerie des grands bains douches de la Palama Refuge 28/8 au 1/11, Tous les jours de 10:00 à 18:00, y Maison de l’Architecture et de la Ville PACA 12 Boulevard Plaine 35bis rue de la Bibliothèque 13001, Marseille Stéphane Barbier Bouvet, Allison Katz, Camilla Wills, Boy Vereecken Théodore Thurner 13006, Marseille y 43°22’47.4»N 5°26’07.6»E, Marseille Une proposition du Musée Regards de Provence, Local Heroes : Une proposition de la Station, et de la Ville de Nice, L’Effet Marseille & Berlin Exposition 12/9 au 7/2, Du mardi au dimanche de Une proposition du bureau des guides du GR2013 en collaboration Domino Exposition, performance 17/10 au 5/12, Du 10:00 à 18:00, 1UP, Moses and Taps, Edward Nightingale, Rap, Hams, avec le Gmem-CNCM-Marseille, Pamparigouste, une exploration mercredi au samedi de 13:00 à 19:00, Thierry Lagalla, Werner Lhomme Tommy, Skubb, Alexandre Bavard, Eliote, Peter Klasen, collective à la recherche de l’Étang de Berre Exposition, Reiterer, Claudia Larcher, Pauline Brun, Paul Harrison & John Raymond Hains, Jacques Villeglé, A.R. Penck, Georges Rousse, Piotr performance, marche, atelier 20/9 au 17/10, Christophe Modica, Wood, Des Hughes, Karim Ghelloussi, Mounir Gouri, Luna, Klemensiewicz, Richard Baquié, Jean-Louis Delbès le Collectif SAFI, Geoffroy Mathieu, Christian Sébille, Camille Claire Dantzer, JAŠA, Anna López Luna, Mark Požlep y Musée Regards de Provence - Avenue Vaudoyer 13002 Goujon, Maxime Paulet, Hélène Dattler, Francis Hallé, Nicolas Floch’, y Le 109 - 89 Route de Turin 06300, Nice Marseille Vinciane Despret, Marine Calmet et les chercheurs y Étang de Berre Une proposition de Ex Situ, La communauté qui vient Une proposition de Planète Emergences, Magiciens de la Ville Une proposition de l'Ecole des Beaux-Arts de Marseille Exposition et performance 13/11 au 28/11, le jeudi et le Installation, conférence 25/9 au 29/11, Jean-Baptiste Passages Exposition, Performance, Rencontre 23/10 vendredi de 17:00 à 21:00 et le samedi de 14:00 à 20:00, Flora Sauvage, Germain Alias IPIN, Yves Coppens au 25/10, Diplômé.e.s des Beaux-Arts de Marseille - art & Bouteille, Basile Dinbergs, Michala Julinyova, Nastasia Meyrat, y Croisement Boulevard Livon/ Quai de Rive Neuve, Place design et Prix François Bret Nicolas Pesquier, Rudolf Samohejl, Trapier Duporté, Victor d’Arvieux, MUCEM 1 esplanade du J4 13002 Marseille yEcole des Beaux-Arts de Marseille - 184 avenue de Luminy Yudaev 13009 Marseille y Coco Velten - 16 rue Bernard Dubois 13001, Marseille Une proposition de Vidéochroniques-Espace d’art Une proposition du Centre d’art Fernand Leger en Une proposition de cinémas du Sud & tilt, contemporain, Magnetic North Exposition 12/11 au 16/1, Du collaboration avec Voyons voir, Persévérance Exposition, La Constellation de la Rouguière Film 23 au 29/11, Dania mardi au dimanche de 14:00 à 18:00, Thomas Couderc, Pierre performance 28/8 au 16/10, Forlane 6 Studio (Hortense le Reymond. Daniel, Hélène Moreau, Boris Thiébaut Calvez et Matthieu Gousssin) y y Cinéma La Baleine - 59 cours Julien 13003, Marseille Vidéochroniques-Espace d’art contemporain - 1 place de y Bassin de J4 13002 Marseille et Maison du Projet Rue du Lorette 13002 Marseille Docteur Pujol 13110 Port-de-Bouc Une proposition du Zef, scène nationale de Marseille, La loterie des désirs Installation, performance 14/10 à partir de 10:00, Une proposition de la Librairie Imbernon, Marseille Drive Prishtina-Marseille Exposition 28/8 au 19/9, Du 28/8 au 5/9 Ilaria Turba. Exposition, performance, 12/9 au 28/11, Cristian Chironi de 10:00 à 18:00, Du 6/9 au 19/9 de 13:30 à 18:00, Stéphanie y Le Zef A Jardin - 7 chemin des Tuileries 13015, Marseille y Cité Radieuse 280 boulevard Michelet 13008 Librairie Rizaj et Marvin Kanas Imbernon, Marseille y Ville Blanche - 55 rue Flégier 13001 Marseille IV Une proposition de Montévidéo avec Radio Grenouille, Radio Une proposition des Musées de la Ville de Marseille, Une proposition du Musée Huis Marseille, The Third House Actoral Programme radiophonique 22/9 au 10/10, Du mardi Sortilèges au château Exposition 16/10 au 11/4, Du mardi Owner Exposition, Rencontre 28/8 au 25/9, Du jeudi au au vendredi de 17:00 à 20:00 et le samedi de 14:00 à 22:00 au dimanche de 9:30 à 18:00, Annie Bascoul samedi de 15:00 à 19:00, Chikako Watanebe y Château Borely Musée des Arts décoratifs, de la Faïence et y Galerie Zemma - 40 rue Sainte 13001 Marseille Real Utopias Exposition 25/9 au 30/11, Du lundi au vendredi de la Mode Parc Borely - 132 avenue Clot Bey 13008 Marseille de 9:00 à 12:30 et de 14:00 à 18:00, Giulia Andreani, Yuval Une proposition du CCN Ballet National de Marseille, Universal Avital, Francesco Arena, Jean Bedez, Elisabetta Benassi, Une proposition de l’association Just et du Collectif la Clique, Tongue Installation 10/11 au 19/11, De 14:00 à 19:00 et le Michele Ciacciofera, Jan Fabre, Maurizio Finotto, Giuseppe Speakers’ corner Installation, Performance 20/9 au 29/11 18/11 de 10:00 à 19:00, Anouk Kruithof Gallo, Sophie Ko, Fabienne Merelle, ORLAN, Pietro Ruffo, y Place du Refuge 13002 Marseille y CCN Ballet National de Marseille - 20 boulevard de Gabès Delphine Valli, Antonello Viola 13008 Marseille y Maison R&C - 224 rue Paradis 13006 Marseille Une proposition de SISSI, Split Window Exposition, Film, Performance 28/8 au 29/11, Rémy Bourakba, Clara Cimelli, Une proposition du Mamac-Galerie contemporaine, Ursula Une proposition de la Villa Arson, centre d’art contemporain, Morgane Portal, Bronte Scott, Lucas Vidal, Lucille Calmel, Biemann, Savoirs indigènes_Fictions cosmologiques Slavs and Tatars : Régions d’être Exposition 17/10 au 31/01, Sherwood Chen, Sarah Johnson, Macklin Kowal, Kahena Exposition 27/8 au 17/1, Du mardi au dimanche de 10:00 à Tous les jours sauf le mardi de 14:00 à 18:00, Slavs and Tatars Sanaâ, Kiriakos Spirou, Assala Abd-El-Azim, Marie Andrieu, 18:00, à partir du 1/11 de 11.00 à 18.00, Ursula Biemann y Timothée Moniertimsi, Lucien Roux... Villa Arson 20 avenue Stephen Liégeard 06100 Nice y Mamac - Galerie Contemporaine Place Yves Klein 06300 Nice y SISSI club - 18 rue du Coq 13001 Marseille Une proposition des Têtes de l’Art, Relai Performance Une proposition de Artport_making waves, We are ocean collective 30/8 au 29/11, Cyril Jarton Une proposition de Envolt, Spoiled Waters Spilled Exposition, Performance 15/9 au 19/9, Le mardi de 15:00 à 17:00 et le y Immeuble Bel Horizon - Place Dunoyer de Segonzac 13003 Performance 11/9 au 25/10, Du lundi au vendredi de 14h00 samedi de 11:00 à 21:00, Marc Johnson à 19h00, sauf le mercredi de 10:00 à 14:00, Minia Biabiany, Marseille y Théatre Silvain Chemin du pont 13007 Marseille et Station Marjolijn Dijkman, Marianne Fahmy, Toril Johannessen, Marine d’Endoume Chemin de la Batterie des Lions 13007 Valentina Karga, Jessika Khazrik, Anouk Kruithof, Rikke Une proposition de BAL bureau, Roots to Routes Exposition, Marseille film, rencontre, atelier, performance 28/8 au 25/10, Emilija Luther, Elvia Teotski y Škarnulytė, Katrīna Neiburga, Ieva Epnere, Eglė Budvytytė, CCN Ballet National de Marseille 20 boulevard de Gabès Une proposition de l’École des Beaux Arts de Marseille, White Anastasia Sosunova, Ingel Vaikla, Kristina Norman, Daria 13008 Marseille Moutain College Performance, Atelier, Exposition 28/8 Meļņikova, Flo Kasearu, Anne-Sophie Turion, Anastasia au 29/8, De 14:00 à 19:00, Alix Boillot, Angélique Buisson, Sosunova, Evita Vasiļjeva, Antoine Nessi, Lina Lapelytė, Maarja Une proposition de Cabanon Vertical, Street Corner Cécile Bouffard & Roxane Maillet & Barbara Quintin, Louise Tõnisson avec artistes invités Installation 28/8 au 29/11, Tous les jours, Cabanon Vertical Deltrieux, Cynthia Lefebvre, Eva Medin, Simon Nicaise, Daniel y Cité Radieuse / 280 boulevard Michelet 13008 - Salon y Espace Manifesta - 42 La Canebiere 13001, Marseille Nicolaevsky Maria, Marie Ouazzani & Nicolas Carrier, Blaise du Salon / 21 avenue du Prado 13006 Marseille - Parc de la Parmentier & Lina Schlageter, Sasha Pevak, Yassemecq et de Barasse 13011 Marseille - Cité Bel Air 13003 Marseille - 93 rue Une proposition de la Fondation Vasarely, Sud Est, Le jeunes artistes du territoire «les associé.e.s» de la République 13002 Marseille constructivisme en héritage : Europe de l’Est et Amérique y Friche la Belle de Mai - Ateliers Triangle Astérides 41 rue du Sud Exposition 12/9 au 31/1, Du lundi au dimanche de Jobin 13003 Marseille Une proposition de Parallèle-Pôle de production internationale 10:00 à 18:00, Carmelo Arden Quin, Antonio Asis, Henryk pour les pratiques émergentes et des Musées de la Ville de Berlewi, Martha Boto, Carlos Cruz- Diez, Horacio García Une proposition de Atlantis Lumière, Wilfrid Almendra : Marseille, Ruche- Hive, Abraham Poincheval Exposition 11/9 Rossi, Julije Knifer, Stanislav Kolibál, Gyula Kosice, Piotr So much depends upon a red wheel barrow Exposition, au 29/11, Du mardi au dimanche de 9:00 à 18:00, Abraham Kowalski, Juan Melé, Vera Molnár, István Nádler, Nicolas Performance, Rencontre 27/8 au 28/11, Du jeudi au samedi Poincheval Schöffer, Jesús Rafael Soto, Henryk Stażewski, Victor de 14:00 à 19:00 et sur rendez vous, Wilfrid Almendra, the y Musée de Marseille Centre de la Vieille Charité - 2 rue de la Vasarely et Jan Ziemski Winter Office y Charité 13002 Marseille Fondation Vasarely - 1 Avenue Marcel Pagnol 13090 Aix- y Atlantis Lumière - 2 rue du Chevalier Roze 13002 Marseille en-Provence Une proposition de TELEMMe, Rue d’Alger Exposition, Une proposition de Voyons voir, art contemporain et territoire Performance, Atelier 29/10 au 29/11, Du lundi au vendredi Une proposition de Triangle France-Astérides, Sur pierres et de la Double V Gallery, Winter A-Go-Go Installation 28/8 de 9:00 à 12:30 et de 14:00 à 17:30, Alessandra Ferrini, Nina brulantes Exposition, Performance, Rencontre 28/8 au au 11/9, sur rendez-vous, Olivier Millagou Fischer & Maroan el Sani, Emma Grosbois, Agathe Rosa, Amina 25/10, Du mercredi au dimanche de 14:00 à 19:00, Victoire y Chantier naval Borg - 25 anse du Pharo 13007 Marseille Menia, Muna Mussie, Mohammed Laouli Barbot, Sophie Bueno-Boutellier, Madison Bycroft, Timothée y Institut Culturel Italien - 6 rue Fernand Pauriol 13005 Calame, Nicolas Daubanes, Arthur Eskenazi, Maïa Izzo- Marseille Foulquier (1991-2019), Fiona Mackay, Caroline Mesquita, Antoine Nessi, Sara Sadik, Alan Schmalz, Adrien Vescovi, Une proposition de Coco Velten, Scenes of the World Victor Yudaev + invités Installation, Performance, Film, Rencontre 28/8 au 29/11, y Friche la Belle de Mai - 41 rue Jobin 13003 Marseille Johann Arens-Diaspore, Andrea Moreno, Matteo Demaria, Radio Bernard, VVFA, Lea Collet & Swan L’haoua, Theo Turpin, Une proposition de Aix Marseille Université, Symphonie du Marleen Boscher, Charles Pryor, Sara Rodrigues, Lou Atessa 7ème continent Performance 29/11, 16:00, Orchestre and Chooc Ly Tan, Dance for Plant Symphonique Aix Marseille Université en collaboration y Coco Velten - 16 rue Bernard Dubois 13001, Marseille Ensemble Vocal AMU et groupe vocal ANTEQUIEM, DANSE’AMU la Cie Une proposition de Spring-Agence d’art contemporain, Soft y Opéra municipal de Marseille - 2 rue Molière 13002 power Exposition 9/10 au 22/11, Du jeudi au dimanche Marseille de 12:00 à 18:00, Mali Arun, Amandine Guruceaga, Terencio Gonzalez, Shani Ha, Romain Langlois Une proposition du Centre culturel suisse (Paris), Institut y Hotel de Gallifet - 52 rue Cardinale 13100 Aix-en-Provence Kunst-HGK FHNW (Bâle), TBA21-Academy (Venise) et Istituto Svizzero (Rome), The Sea, Sounds & Storytelling Film, Une proposition de Euphonia / Radio Grenouille, Sonographie performance 2/10 au 3/10, Le 2/10 de 18:00 à 20:00 et le marseillaise Podcast 28/8 au 29/11, Nicolas Floc’h, Grégoire 3/10 de 15:30 à 18:00, Lena Maria Thüring, Ursula Biemann, Lauvin et Peter Sinclair, Olivier Nattes et Roland Bellier, Khadija von Zinnenburg Carroll, Julie Semoroz, Tomoko Abraham Poincheval, Caroline Boë, Lucia di Lorio, Amandine Sauvage, Maria Iorio et Raphaël Cuomo, Simone Frangi Gasc, des chercheurs de l’Institut Méditerranéen d’Océanologie, y La Criée Théâtre National de Marseille - 30 quai de Rive Nicole et Marcel Bonfils, Gilles Panzani, Michel Goury, Serge Neuve 13007 Marseille Ximenes, Jean-Pierre Joncheray, Nathalie Huet, Xavier Corré y radiogrenouille.com Retrouvez toutes les informations sur manifesta.org V 1 Biennale, 3 programmes La Biennale itinérante européenne de création contemporaine à Marseille en 2020 a 13e édition de Manifesta aura lieu, pour la première la série d’expositions et d’événements Archives Invisibles fois en France, à Marseille du 28 août au 29 novembre rassemble artistes et associations locales, afin de dresser peu 2020. De Rotterdam à Saint-Pétersbourg en passant à peu une mosaique d’identités tangibles de quelques quartiers par Palerme, l’unique Biennale européenne de création composant la ville. Lcontemporaine itinérante, fondée et dirigée par Hedwig Fijen, sillonne l’Europe depuis 1996. Initialement prévue Programme d’événements parallèles, Les Parallèles du Sud début juin, Manifesta 13 Marseille a adapté son format face a pour ambition de mettre en lumière la richesse de la scène aux restrictions sanitaires, et déploiera sa programmation artistique et culturelle locale, mais également internationale. graduellement à partir de fin août. 85 projets ont été sélectionnés. À retrouver à Marseille et en Région Sud durant la biennale, dès le 28 août.. Au cœur de Manifesta 13 Marseille, Traits d’union.s en est le programme central. Il est conçu par une équipe constituée En amont, un riche programme pré-biennale a démarré de trois professionnels de l’art : Katerina Chuchalina, avec Le Grand Puzzle. Depuis sa 12e édition à Palerme en commissaire d’exposition basée 2018, Manifesta fait la commande à Moscou et directrice de la d’une étude urbaine à un cabinet programmation de la Fondation V-A-C, 1 BIENNALE, 3 PROGRAMMES d’architectes et d’urbanistes de Stefan Kalmár, directeur de l’ICA à Le programme de renommée internationale. Cette Londres et Alya Sebti directrice de nouvelle méthodologie a pour objectif l’ifa-Gallery à Berlin. Traits d’union.s Manifesta 13 se décline de soutenir la biennale dans sa volonté se révélera au fil d’une exposition en en trois programmations de transformation : davantage qu’un six chapitres dans différents lieux de simple événement mono-disciplinaire Marseille, dont six musées marseillais connectées entre elles d’art contemporain Manifesta et autres lieux inattendus occupés à Marseille et dans devient une véritable plateforme pour l’occasion. Un programme menant une recherche de fond sur événementiel de rencontres, la Région Sud le terrain. Manifesta 13 Marseille a projections et installations sonores confié l’étude à l’agence néerlandaise viendra compléter le programme d’expositions. Traits d’union.s MVRDV dirigée par Winy Maas. Un travail d’immersion dans ouvrira progressivement ses lieux, entre le 28 août et le 9 la ville a permis de réaliser un document de 1200 pages octobre, et l’intégralité de l’exposition sera visible du 9 octobre dressant un portrait à 360° de la cité phocéenne, à travers des au 29 novembre 2020. thèmes larges tels que l’accessibilité, l’insertion, la propreté, la collectivité ou encore l’innovation. Ces données ont servi de Le Tiers Programme, concu par l'équipe Education et base à l’élaboration d’un programme d’événements en amont Mediation de Manifesta 13 Marseille, est issu de rencontres de la biennale, dont Le Tiers Programme ou Le Tour de Tous entre éducateurs, médiateurs, artistes, chercheurs, les Possibles (mené par Joke Quintens et Tarik Ghezali), série enseignants, étudiants et autres habitants de Marseille. Cette d’assemblées réunissant les citoyen·e·s marseillais·e·s de tous programmation s’articule autour d’un ensemble de projets horizons, pour discuter et imaginer les possibles futurs de leur interdépendants découlant d’une recherche de terrain à ville. Marseille. Le Tiers Programme travaille depuis septembre Le Grand Puzzle donnera lieu à une publication, en vente à 2019 à révéler les histoires non dites de Marseille et de ses l'Espace Manifesta. habitants. Partie émergée de ce processus au long cours,

Espace Manifesta, 42 La Canebière : Ouvert tous les jours de 9h à 18h, du 27 aout au 29 novembre Accueil, information, billetterie et vente, événements Retrouvez toutes les informations sur manifesta.org

VI ON A TOUS BESOIN D’ÉMOTIONS Découvrez les routes de l’art moderne et contemporain FONDATION VASARELY - PHOTO : GEOFFREY AF - PHOTO VASARELY FONDATION

art.provence-alpes-cotedazur.com 70 saisons bouches-du-rhône Balades et retrouvailles

On est sauvage comme on peut © Cie Greta Koetz Pour Marion Coutris, co-directrice du allant du concert (musique de chambre, jazz, cornemuses, orchestre de saxophones, accordéons, lyrique) aux arts de Théâtre des Calanques, il va s’agir de la rue, cirque, théâtre, danse, installation plastique, instal- « s’offrir une renaissance ». Et construire lation sonore. de nouveaux espaces et moments de Intra-muros La suite de la saison se fera intra-muros, avec trois trem- rencontres entre artistes et spectateurs plins jeune création thématisés (théâtre les 6 & 7 novembre, danse les 13 & 14 novembre, musique le 21 novembre), une t pour commencer, en allant respirer l’art au grand air, sortie de résidence, celle de Rémy Brès, chanteur lyrique, le direction les calanques, puis les Alpilles ! Dans les ca- 10 novembre, et l’accueil de trois spectacles. Le 16 octobre On lanques, ce sera le 26 septembre pour « Les arts se ba- est sauvage comme on peut, repas amical de retrouvailles qui Eladent » une déambulation de trois heures dans le Parc dérape dans des abîmes de folie, premier spectacle du col- National des Calanques de Marseille, pendant laquelle 130 lectif belge Greta Koetz, qui cherche à se libérer du « partage artistes seront à la manœuvre de « chorégraphie dans la na- policier du sensible ». Et le 20 novembre, deux spectacles de ture, numéros aériens dans les arbres, discours amoureux danse : Ordeal by water de la Cie Anna et Grégoire (Schaller), pour potager, voyage sonore dans les hauteurs, percussions action performative pour une danseuse (Anna Chirescu) et indonésiennes au creux d’un vallon, théâtre panoramique, un guitariste (Simon Déliot) qui confronte « la recherche du musique pour un plan d’eau, acrobaties et autres surprises mouvement parfait à l’écroulement ». Suivi de Rosarosaerosae spectaculaires ». Départ par groupe de 70 personnes maxi, de la Cie Sara Lupoli, sous-titré La peau des images, œuvre toutes les demi-heures, entre 14h et 16h30, gratuit, réservation multimédia et polyphonique liée à une recherche sur le fé- indispensable. S’ensuivra l’ouverture festive et musicale de la minin, son identité, sa conscience, sa corporéité. La fin de saison au théâtre à partir de 19h30. Dans les Alpilles, ce sera l’année 2020 se clôturera par le fameux Cabaret Nono, spec- « La caravane des Alpilles », première édition : le 3 octobre, tacle poétique et fantaisiste avec danse, plumes et musique, selon les mêmes principes et horaires que dans les calanques, le temps d’un repas gastronomique partagé. Huit représen- une déambulation artistique au départ du domaine viticole tations entre le 4 et le 19 décembre. Dalmeran, à Saint-Etienne-en-Grès, avec repas républicain MARC VOIRY accompagné de la Peña locale à la Mairie en soirée ; le lende- main, dans 9 villes et villages du Parc naturel régional des Alpilles (de Aureille, en passant par Maussane-les-Alpilles Théâtre des Calanques, Marseille jusqu’à Saint-Rémy-de-Provence). 15 propositions artistiques, 04 91 75 64 59 theatredescalanques.com scène nationale 1-1094146 /2-1094147 /3-1094148 /2-1094147 : 1-1094146 de spectacles Licences d’entrepreneur Liberté, — Le – 3-1110968 – 2-1110967 : 1-1110966

Châteauvallon 795 Chemin de Châteauvallon 83 190 Ollioules Nouveaux — Le Liberté Grand Hôtel, Place de la Liberté 83 000 Toulon de spectacles Licences d’entrepreneur Châteauvallon, horizons ! Rejoignez-nous ! chateauvallon-liberte.fr — 04 98 00 56 76 — 04 94 22 02 02 Rebaï : Beya / Illustration : trafik.fr 20—21 Conception

DIRECTEUR20202021 GÉNÉRAL MAURICE XIBERRAS OPÉRAS OPÉRETTES OCTOBRE MARS OCTOBRE FÉVRIER LUISA MILLER LA DAME DE PIQUE Giuseppe Verdi LA BELLE HÉLÈNE LE PAYS Piotr Ilitch Tchaïkovski Jacques Offenbach DU SOURIRE VERSION CONCERTANTE AU PIANO MAR 23 / VEN 26 / DIM 28 SAM 17 / DIM 18 Franz Lehár MAR 30 VEN 2 / DIM 4 / MER 7 / VEN 9 SAM 27 / DIM 28 NOVEMBRE NOVEMBRE AVRIL MARS TROIS DE LA L’ITALIENNE À LES PÊCHEURS MARINE NOS FOLLES ALGER DE PERLES Vincent Scotto ANNÉES Gioacchino Rossini Georges Bizet SAM 21 / DIM 22 Jacques Météhen VERSION CONCERTANTE MAR 17 / VEN 20 / DIM 22 SAM 20 / DIM 21 MAR 24 DIM 11 / MER 14 DÉCEMBRE MAI DÉCEMBRE / JANVIER JUIN LA CHAUVE SOURIS Johann Strauss fils L’AFRICAINE SAM 12 / DIM 13 LA MASCOTTE LA BOHÈME Giacomo Meyerbeer Edmond Audran Giacomo Puccini SAM 29 / DIM 30 DIM 20 / MER 23 / DIM 27 SAM 5 / MAR 8 / VEN 11 / DIM 13 JANVIER MAR 29 / JEU 31 / SAM 2 LE CHANTEUR FÉVRIER DE MEXICO Francis Lopez TOSCA SAM 16 / DIM 17 OPÉRA ODÉON Giacomo Puccini opera.marseille.fr odeon.marseille.fr MAR 9 / JEU 11 / DIM 14 MAR 16 / VEN 19 / DIM 21 Photo : SplitShire - Daniel Nanescu / VDM L icence n°1 112 116 n°2- 117 n°3 118 72 saisons bouches-du-rhône Bienvenue la danse

construction normative et la question des droits minoritaires » À Klap, Maison pour la danse, une à travers l’usage des nouvelles technologies (Goupils). Manon Avram livrera ses recherches sur la question migratoire, vue saison riche de nouveaux élans sous l’angle d’une « lutte des places » (Steps). Emma Gustaff- son s’est quant à elle inspirée d’une intervention radiopho- nique de Michel Foucault, Le corps utopique, avec l’ambition anser, nous revoir, vous redire bienvenue, et d’incarner la pensée en mouvement du philosophe, toujours s’embrasser... Enfin ! » Ça sort du cœur et ça d’actualité. Ou encore Christine Fricker, lors de la soirée de fait du bien : Michel Kelemenis choisit l’op- clôture, dont les quatre interprètes titilleront notre liberté «Dtimisme, et l’enthousiasme est communicatif. de choix, influencée par la loi du nombre (Collective Works). La danse retrouve son allant, pour une rentrée aux accents de retrouvailles. Rendez-vous est donné le 19 septembre pour + de genres, et plus encore lancer la saison 2020-2021 de Klap : sept artistes de la ré- Le temps fort suivant aura lieu du 16 au 27 mars. + de genres, gion ont participé à la formule estivale de la Maison pour la comme son nom l’indique, invite à la transmutation. Entre danse, série de performances intitulée 8m3 ; Desiré Davids, hommes et femmes, bien sûr, mais aussi entre disciplines ar- Aurore Indaburu, Ana Pérez, Corinne Pontana, Maxime tistiques. Hen, qui l’ouvrira, réunit deux musiciens (Guillaume Cozic, Alexandre Lesouëf et Sébastien Ly seront réunis ce Bongiraud et Cyrille Froger) et une marionnette, animée par jour-là sur le grand plateau (lire journalzibeline.fr). Johanny Bert. On y verra aussi la chorégraphe touche-à-tout Tânia Carvalho non pas sur scène, mais sur écran, lors d’une projection (A bag and a stone) suivie d’un récital (Duploc Barulin). Tout au long de la saison, la Maison pour la danse s’attachera à mettre en va- leur le travail des artistes locaux, notamment à travers ses partenariats (Le Zef, le Théâtre Joliette, le gmem- CNCM, et le Théâtre Massa- lia pour son volet jeune pu- blic). Mais aussi à accueillir des projets venus d’ailleurs. Ainsi, en novembre, Marco d’Agostin, « figure émergente du paysage chorégraphique italien », dans Best regards, un « solo vorace » qui ouvre l’appétit, et Liz Kinoshita, justement venue de Bruxelles en contrepoint, pour inter- Graces © Claudia Borgia, Chiara Bruschini roger la surconsommation avec You can’t take it with you. Ou, en décembre, Graces de Question de danse la turinoise Silvia Gribaudi, connue pour son humour acide La saison proprement dite ne démarrera pas tout de suite : non dénué d’autodérision, faculté précieuse s’il en est. c’est le festival Question de danse qui prendra le relais du- GAËLLE CLOAREC rant la première quinzaine d’octobre (2 au 16 octobre). Sept créations, trois présentations de projets en cours... Une pro- grammation riche de nouveaux élans, avec des chorégraphes concernés par leur rapport au monde. Ainsi Kaori Ito, qui ouvrira la manifestation, s’adresse-t-elle à nos fantômes, part invisible de chacun (Chers, une « manière d’amortir la dévastation du tsunami de mars 2011 au nord du Japon »). Mat- Klap, Maison pour la danse, Marseille thieu Hocquemiller a choisi d’entamer « une réflexion sur la 04 96 11 11 20 kelemenis.fr 73

Kaleidophones, bouquet dodécaphonique © Vincent Vanhecke Le Printemps s’installe en Automne : Lieux publics reprogramme ses 18 spectacles Dehors ! empêchés par la pandémie ystopie et utopie mêlées, requalification urbaine, rapport la plateforme européenne IN SITU : A certain value d’Anna intense au politique, au corps, participation ébouriffante Rispoli et Martina Angelotti, performance documentaire du public… En terme de spectacle urbain, au printemps basée sur les pratiques de mutualisation et d’expériences ra- Ddernier, la COVID 19 a fait très fort ! Mais un certain dicales menées par différents collectifs, dans différents pays nihilisme dans le propos, doublé d’une présence totalitaire européens ; et Assemblages de Maria Sideri, cartographie de ont tout de même grandement relativisé la performance... De Marseille vue depuis le témoignage du corps des femmes se plus, d’autres propositions de création pour l’espace public, déplaçant dans l’espace public. À noter également, au Parc alternatives, disponibles au même moment, sont passées à Borely, l’expérience perceptive physique, sonore et visuelle la trappe ! Qu’à cela ne tienne : Lieux publics, à Marseille et Reverse, proposée par le belge Johannes Bellinkx : regarder dans quelques villes environnantes, change l’automne qui devant permet de voir derrière tout en marchant à reculons. vient en printemps qui était prévu, en proposant, entre le 5 Enfin les danseurs chorégraphes musiciens deKubilaï Kahn septembre et le 28 novembre, la série des 18 spectacles prin- Investigations proposeront entre la Viste et les Aygalades Le taniers mis hors-jeu par le perfide virus. saut de la rivière, parcours artistique suivi d’un DJ set. Parmi ceux-ci, en septembre, 4 « grands formats » : les Ka- En novembre, les KompleX KapharnaüM seront à Aix-en- léidophones de la Cie Décor Sonore, à la fois sculptures et Provence pour Hide&See(k), déambulation dans un quartier instruments géants, disposés dans l’espace public, invitant à nourrie d’images et de témoignages recueillis auprès d’habi- une expérience sonore décalée, ludique, de la ville. Le Grand tant(e)s, portrait la fois intime et spectaculaire d’un morceau Débarras de la Cie Opus, organisation d’un vrai vide grenier de ville en mutation. À l’Harmonie de l’Estaque, Sensational dans lequel la bande à Pascal Rome infiltre le trouble de l’art. Platz de Margo Chou, trois comédiennes et deux musiciens Et le Grand Ensemble de Pierre Sauvageot, concert monu- inspirés par l’esprit du carnaval et celui des nuits sans fin mental, qui sera donné à Martigues, puis à Cannes, selon le des cabarets orientaux. Enfin au Parc de l’Oasis, un spectacle principe d’un orchestre symphonique dialoguant avec les immersif du Begat Theater La fille suspendue inspiré du ro- habitants d’une barre d’immeuble. man de Maryam Madjidi Marx et la poupée, adapté pour une Parmi les propositions du mois d’octobre, Bel Horizon par le déambulation sonore avec sacs à dos audios. G. Bistaki, collectif chorégraphique et circassien vu en 2019 MARC VOIRY sur l’esplanade de la Major avec pelles à neige et sacs de maïs dans Baïna(na), devrait valoir le détour jusqu’à Grand Litto- ral et Foresta. À la Cité des arts de la rue et au Lycée Diderot, Lieux publics, Marseille et autres lieux deux projets européens, politiques et poétiques, portés par 04 91 03 81 28 lieuxpublics.com 74 saisons bouches-du-rhône Les belles heures du Mucem Expositions, rencontres et recherche sous le commissariat de Hélia Paukner. Le 21 octobre, ouvrira sur le site du J4 Folklore, une nouvelle exposition conçue en partenariat scientifique au Musée des civilisations avec le Centre Pompidou-Metz (où elle se visite jusqu’au 4 octobre, avant de déménager à Mar- d’Europe et de Méditerranée seille). On y apprendra que « La définition du folk- lore a suscité et suscite encore aujourd’hui d’im- e public du Mucem, moins nombreux qu’en temps nor- portantes polémiques : le terme, créé en Angleterre mal, a pu profiter de l’été pour visiter sans pression tou- au milieu du XIXe siècle, et signifiant littéralement ristique la belle exposition anthropologique Vêtements « le savoir du peuple », sera rapidement banni des Lmodèles (à voir jusqu’au 6 décembre, lire sur journalzi- milieux intellectuels et scientifiques au XXe siècle beline.fr) ; La Flore de A à Z, abécédaire illustré par des objets en raison de récupérations idéologiques. » De quoi issus des fonds du musée (jusqu’au 11 janvier, lire sur jour- donner envie, pour comprendre les « relations par- nalzibeline.fr) ; ou encore L’Orient sonore (lire ci-dessous). fois ambiguës qu’entretiennent les artistes avec le À la rentrée, c’est le Centre de conservation et de ressources de folklore », de découvrir les 360 pièces rassemblées l’établissement, rue Clovis Hugues à la Belle-de-Mai, qui recevra par les co-commissaires Jean-Marie Gallais et Amalie Smith, Clay Theory (still), Video, 18', 2019 (c) Amalie Smith une nouvelle déclinaison du projet Excavating Contemporary Marie-Charlotte Calafat. Beaucoup sont issues Archaeology, programme européen de résidences d’artistes des riches collections du Mucem, héritier du musée national destiné à relier création contemporaine et patrimoine. Affleu- des Arts et Traditions populaires, et en ce qui concerne les rements présentera jusqu’au 8 janvier les travaux d’Amalie œuvres d’art moderne et contemporain, du Centre Pompidou. Smith, Sammy Beloji, Cristina Lucas et Francisco Tropa, Festivals, rencontres et recherche scientifique Comme le soulignait son directeur Jean-François Chougnet dans un entretien paru dans notre hors-série de l’été (à retrou- ver sur journalzibeline.fr), le Mucem a très vite évalué avec ses partenaires les modalités de maintien d’une program- mation adaptée à la situation. C’est ainsi que les rendez-vous Une plongée au cœur de l’Orient musical Si l’Orient fascinait déjà le XIXe siècle européen, une partie de sa culture est aujourd’hui presque passée dans l’oubli : celle des musiques traditionnelles. Au Mucem, Kamal Kassar et Fadi Yeni Turk s’évertuent à mettre en lumière ce pan méconnu de l’histoire orientale

e 22 juillet, le Mucem dévoilait au public sa nouvelle ex- position, L’Orient sonore. Musiques oubliées, Musiques vivantes, constituée à partir des fonds de la Fondation LAmar, qui archive les musiques traditionnelles arabes afin qu’elles ne tombent pas dans l’oubli. Mise en place par les co-commissaires Kamal Kassar -créateur de la Fonda- tion Amar- et Fadi Yeni Turk, réalisateur et directeur de la photographie, elle propose aux visiteurs une plongée dans la culture musicale de l’Orient. Du Maghreb au Qatar en passant par l’Égypte, le Koweït,

Vassily Kandinsky, Die Raben [Les Corbeaux], 1907. Linogravure. Centre Pompidou, Musée national d’art l’Arabie Saoudite, le Yémen et l’Irak, le visiteur est invité à moderne - Centre de création industrielle, Paris © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Georges Meguerditchian 75 Les belles heures du Mucem par un metteur en scène familier de l’œuvre théâtrale d’Alain Badiou et des dialogues de Platon, Grégoire Ingold. La jour- née inaugurale, Tous philosophes !, est prévue le 3 octobre : cela devrait être aussi amusant qu’instructif de participer au Gymnase des orateurs (en entrée libre dans la limite des places disponibles) pour se livrer à la disputatio, confronta- tion d’idées, et la lectio, lecture à voix haute de grands textes, sur un sujet qui promet bien des débats, L’éloge de l’injustice. À noter également que cet automne, le Mucem accueillera d’autres événements propices à la réflexion : L’œuvre d’art à l’heure des pratiques durables, journée professionnelle par- ticulièrement attendue le 5 octobre, puis un colloque sur Le phénomène « underground » autour de la Méditerranée, les 15 & 16 octobre, et enfin le séminaire Waza on the Move. L’art ineffable de l’apprentissage à la japonaise, les 22 & 23 octobre. Amalie Smith, Clay Theory (still), Video, 18', 2019 (c) Amalie Smith Tous sont en entrée libre sur inscription. de rentrée et d’automne, auxquels le public tient, devraient GAËLLE CLOAREC pouvoir y avoir lieu, à commencer par Actoral, qui célébrera Affleurements ses vingt ans du 11 au 13 septembre (p 6 et 7). Idem pour les 18 septembre au 8 janvier Journées européennes du patrimoine, le week-end des 19 et 20 septembre, avec des visites et ateliers prévus au CCR Tous philosophes ! (p 22 et 23). 3 octobre Nouveauté cette année, qui se prolongera jusqu’en 2023, La Folklore Méditerranée des philosophes, un programme de recherche, 21 octobre au 22 février de créations et d’ateliers participatifs qui se propose de revi- siter les écoles philosophiques du pourtour méditerranéen. Mucem, Marseille Le thème de cette première saison, la rhétorique, sera exploré 04 84 35 13 13 mucem.org Une plongée au cœur de l’Orient musical

déambuler dans la salle pour découvrir (flûte), tamboura (instrument à cordes des musiques rares et l’histoire qui les pincées)… autant d’instruments pour la accompagne. Danses accompagnées de plupart inconnus du grand public lui sont tenues de fête et rythmées par de nom- présentés. L’immersion est à la fois lu- breux instruments ou simple air chanté dique, sonore et visuelle, même si une dans l’intimité, le voyage est riche de dé- première impression de confusion peut couvertes. La première partie de l’exposi- déconcerter. En pénétrant dans la pièce, tion réunit 60 des plus de 9000 disques de tous les sons se mêlent en un vaste brou- la Fondation. Devant chacun des 78 tours, haha : il faut s’installer confortablement le visiteur peut flasher un QR Code pour devant la diffusion de son choix pour se écouter son contenu, et même le téléchar- laisser bercer par la musique. ger pour l’écouter plus tard, à sa conve- Jusqu’au 4 janvier 2021, malgré les res-

nance. Les airs sufis, égyptiens ou encore Hudairi Abou Aziz (Irak) Zanneit ma Ahebbak / Je pensais ne trictions dues à la crise sanitaire, il sera pas t’aimer 1940 Chakmakchiphon, 78 tours AMAR – Fonda- djezrâwî (tradition musicale de Jazirâ, ré- tion for Arab Music Archiving & Research, Beyrouth © AMAR donc possible de voyager via le Mucem au gion syrienne, d'appartenance kurde, syriaque, arménienne sein des traditions orales orientales, comme l’explique Pierre et arabe) sont également mis en contexte par le second volet, Giner, directeur artistique de l’exposition. Un moyen d’écou- qui projette sur écrans géants des captations vidéo. Devant ter « des musiques que l’on ne peut plus entendre autrement ». chacun d’eux, un tapis aux motifs orientaux sur lequel le vi- MORGANE POULET siteur est invité à s’asseoir pour profiter au mieux de l’émo- tion véhiculée par les enregistrements. Ainsi d’Al Anîn, chant L’Orient sonore de Haute-Égypte qui n’est plus pratiqué que par quatre in- jusqu’au 4 janvier terprètes : sur une prise de vue réalisée en 2019, on les voit Mucem, Marseille débattre en rythme de l’amour. Semsmiyye (harpe), qasba 04 84 35 13 13 mucem.org 76 saisons bouches-du-rhône Au tour du temps

e printemps nous aura bousculés le 27 septembre, sur la plage des Marets à Vitrolles. C’est dans nos rythmes, et peut- une juriste de l’environnement, Sarah Vanuxem, qui être dans nos convictions. Saison 2 devrait conclure ces réflexions déambulatoires CUne période d’incerti- à Berre-L’Étang le 10 octobre, accompagnée tude, pour être anxiogène, du cycle peut-être du philosophe Baptiste Morizot, est toujours propice à la autre fidèle d’Opera Mundi. réflexion, raison pour la- de rencontres quelle l’équipe d’Opera Des formats pour tous les âges Mundi poursuit plus que Parmi les formats spécialement prévus pour jamais son dialogue entre orchestré par Opera rallier le plus grand nombre, les conférences sciences et humanités, ques- abécédaires destinées aux enfants à partir tionnant les « nombreux Mundi, Prenons de 7 ans, précédées d’ateliers philo. Le 5 dé- changements sur le plan so- cembre à l’Alcazar, (Marseille), l’historien Fran- ciétal, culturel, écologique, écono- le temps çois Hartog expliquera pour eux « la notion de mique et technoscientifique » auxquels présentisme, ce temps évanescent et contrai- le monde contemporain est confronté. En gnant qui caractérise notre époque ». cette rentrée 2020 si spéciale et encore En mars, ils auront la chance de incertaine, s’ouvre la seconde saison rencontrer l’éminent socio- de son cycle de rencontres Pre- logue allemand Hartmut nons le temps. Cécile Arnold et Rosa. Nul ne sait si les Éric Giraud, fondateurs de Apéros Mundi, fa- la structure, développent çon de prolonger ainsi leur credo : « Nos les discussions sociétés sont face à la autour d’un nécessité de changer. verre, seront Pour nous ce n’est pas à nouveau à une contradiction de l’ordre du dire qu’il faut ralen- jour, mais tir pour réfléchir, et même der- aussi accélérer pour rière un trouver des manières masque de faire différentes. » les adultes devraient prendre plai- Penser nos sir à échanger modes de vie avec les autres Le programme qu’ils ont orateurs prévus élaboré sur le territoire de la tout au long de la métropole Aix-Marseille-Pro- saison, comme Ta- vence « invite à re-penser l’urgence rik Chekchak (éco- climatique et la transition des fonc- logue), Catherine Jeandel tionnements et des modes de vie sur la (océanographe), Virginie Ma- Fr anç ois H RES Terre ». À cette fin, ils ont sollicité des pen- artog ATU ris (philosophe), ou encore les as- © DIDIER GOUPY - SIGN seurs stimulants, lesquels interviendront dans le trophysiciens Samuel Boissier et Gabriel cadre convivial établi par Opera Mundi afin de favoriser leur Chardin. À suivre ! relation avec le public. Pour commencer, si les conditions sa- GAËLLE CLOAREC nitaires le permettent, une série de conversations marchées, en partenariat avec le Bureau des guides - GR2013. En sui- vant Francis Hallé, Véronique Mure, botaniste ingénieure en agronomie tropicale, nous entrainera sur les pas du célèbre spécialiste des arbres, au parc de la Poudrerie à Saint-Chamas pour évoquer Le temps des arbres, le 20 septembre. La philo- sophe et éthologue Vinciane Despret, (entretien à écouter sur Opera Mundi WRZ journalzibeline.fr) traitera de Temps et territoire animal 07 82 41 11 84 opera-mundi.org 77 Bonheurs des retours ! Vitrolles : un « retour de la culture » avec un détour marqué chez le jeune public

vec un bel optimisme, plus d’une quarantaine de spectacles sont pro- grammés abordant les univers du Athéâtre, de la danse, de la musique, du cirque, dans toute leur diversité. De quoi puiser dans l’éventail des envies de chacun, et ouvrir de nouveaux horizons. L’équipe de la ville a souhaité placer la saison nouvelle sous le signe de la joie en pied de nez à la morosité qui aurait pu s’installer sans spectacle vivant. Animés par l’ambition d’amener de nou- veaux publics dans les salles de spec- tacle, les programmateurs ont mis en avant une belle phalange de spectacles destinés aux enfants et adolescents. Dès octobre la Cie Croqueti présentera un spectacle visuel et musical d’une dé- licate tendresse, Le [tout] Petit Prince, inspiré du livre de Saint-Exupéry. On Devenir Hibou © Benoit Gob croisera plus tard la Cie La Zampa dans son inénarrable et subtil Devenir Hibou, de la journée des enfants en crèche ou à et l’Agence Artistik, Une soirée à Buenos où danse, performance, arts visuels se l’école avec Dans les jupes de ma mère… Aires résonnera des accents de la mu- mêlent. La Cie Les maladroits évoque, Les vraiment tout-petits ne sont pas ou- sique classique argentine, alors que le avec Frères, l’histoire de la Guerre d’Es- bliés non plus avec un spectacle vocal et partenariat avec La Mesón aura permis pagne à travers un théâtre d’objets du visuel donné en crèche par la Cie Filalo, aux évolutions et aux chant de tradition quotidien. Départ pour les lieux scolaires Rébus : poésie et premiers mots. flamenca de trouver leur ampleur avec où les acteurs interviennent, surgissant José Maya, une légende du flamenco. dans les classes, leur apportant un autre Des partenariats Les musiques du monde jalonneront regard sur leur vie studieuse, le Begat Un partenariat fort s’instaure avec l’as- l’année, le festival Avec le temps ouvrira Theater présente un spectacle déambu- sociation Charlie Free pour une série de la scène aux musiques actuelles franco- latoire, ASKIP*, tandis que le collectif spectacles époustouflants : quand le jazz phones, le cirque connaîtra de nombreux Sauf le Dimanche décline ses repré- sait explorer le monde et la création. On succès, le théâtre convoquera Bérénice, sentations surprises en collège, lycée entendra ainsi Mammal Hands, Avishai Le Dindon, La Dispute… Des rendez-vous et conservatoire, en un poétique et in- Cohen Trio (en première partie You), seront donnés dans les parcs au mois ventif solo de danse, Ma prof ? et que la Brad Mehldau solo et Jî Drû (Western), de mai, et septembre offrira une fête du Cie Tac Tac donne sa vision d’Hamlet le fabuleux Perrine Mansuy Trio (West Patrimoine d’un riche éclectisme. Une dans Nos fantômes en un virtuose théâtre of the Moon) qui invitera Naïssam Ja- parade lumineuse et musicale célèbrera d’objets. Curieux personnages que ceux lal, puis Jean-Marie Machado dans son le solstice de lumières… Vitrolles conso- de la pièce de la Cie Balkis Moutashar, Majakka Project. En coréalisation avec lide son image généreuse et culturelle De tête en cap ! Grenouille, princesse, ALG Spectacles, l’humour d’Olivier De avec talent ! superman, tout se transforme en une Benoist saura faire contracter tous les MARYVONNE COLOMBANI étrange espièglerie. Potache encore l’es- zygomatiques masqués. Dans le cadre prit du « home sweet home » de la Cie d’un partenariat encore avec le Chœur Divers lieux, Vitrolles Toutito Teatro qui raconte les étapes Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur 04 42 77 90 27 vitrolles13.fr 78 saisons bouches-du-rhône Note bleue et talons hauts Jazz, flamenco... la musique rythme la saison du Théâtre Comoedia d’Aubagne

e Maire d’Aubagne, Gérard Gazay, et son adjoint à la culture Philippe Amy le soulignent dans le nouveau programme du théâtre municipal : « La totalité des qua- Ltorze spectacles déprogrammés entre mars et juin 2020 est à nouveau proposée aux Aubagnais et à nos visiteurs […]. Onze ont été reportés sur la saison 2020-2021, et trois seront programmés à la prochaine saison. » Un soulagement partagé par le directeur du Comoedia, Patrick Balicchi.

Musique, maestro ! Comme toujours, les amoureux de la musique sont gâtés, notamment ceux qui prisent la note bleue : les rendez-vous qui rythment chaque saison s’appellent désormais Jazz&Co, mais l’ouverture au métissage des genres demeure. Joulik, le groupe invité début octobre, en est un bon exemple avec son goût pour les airs populaires en polyphonie, de même que La Rague, « contrebande de ragtime », en décembre, ou We are birds en janvier, grand écart entre l’Afrique et la Finlande. Jusqu’au Massilia Gypsy Band au printemps, entre tzigane, swing, klezmer et opéra. D’autres rencontres, d’autres styles sont prévus. La Troupe Mily Swing se livrera à une rétrospective pour régaler les vieilles oreilles, et initier les jeunes (Un siècle de chansons, 8 octobre). Le flamenco sera présent, bien-sûr :Jorge Pardo et le fidèleJuan Carmona, en novembre, puis ce dernier or- chestrera le 23 janvier la 2e édition de La nuit de la guitare. De la musique classique enfin, mais peu : les jeunes solistes Des cercles bleus et noirs © Isabellle Fournier de Piano Cantabile en novembre, le grand orchestre de la ville d’Aubagne en février, ou encore le Quatuor Varese au Danse, cirque et propositions jeune public début du printemps. De jolies choses sont prévues pour les enfants. Mademoi- selle B., notamment, spectacle inspiré au Théâtre Désac- Théâtre cordé par l’écrivain Haruki Murakami, ou Ma grand-mère La saison théâtrale s’ouvrira en entrée libre le 26 septembre, s’appelle Bœuf de Dominique Sicilia. Le Comoedia est éga- avec un spectacle récompensé aux Molières 2014 (prix de la mise lement partenaire du festival En Ribambelle : il accueillera en scène et du meilleur auteur) : Le porteur d’histoire d’Alexis Pourquoi pas ! du Tof Théâtre venu de Belgique, duo loufoque Michalik, un « feuilleton littéraire à la manière d’Alexandre pour homme et marionnette. Du 16 au 18 décembre, place au Dumas ». S’ensuivra au premier trimestre un solo de Didier cirque avec Flocon de Festimômes (Cies Pasvupaspris, Circo Landucci sur l’art d’improviser où il excelle ; Délivrez-moi, e Dintorni, Gorgomar). Enfin, pas de programme complet l’histoire, mise en scène par Bruno Ginoux, d’une working sans une bonne place faite à la danse ! Notamment aux ar- girl enfermée par erreur dans un bibliothèque (spoiler : cela tistes locaux, Julien Lestel et son Boléro pour 10 danseurs, va changer sa vie) ; ou Double jeu de l’amour et du hasard, ou le festival hip-hop Impulsions de la Cie En Phase, annulé création du Cartoun Sardines Théâtre. Cet hiver, on ne en avril, qui revient en octobre. manquera pas une autre pièce ayant raflé plusieurs prix aux GAËLLE CLOAREC Molières, en 2019, La machine de Turing, avec Benoît Solès et Amaury de Crayencour. De même, en mars, que le 2e opus du triptyque Héroïne(s) sur les addictions, Des cercles bleus et noirs, dont nous avions apprécié les autres volets, par la Le Comoedia, Aubagne Cie Les Passeurs (lire nos critiques sur journalzibeline.fr). 04 42 18 19 88 aubagne.fr 2020/2021

TOUTE LA SAISON EN LIGNE SUR www.kelemenis.fr 80 saisons bouches-du-rhône Un centre culturel citoyen L’Espace NoVa élargit le champ de ses ambitions et connaît une mutation qui lui permettra de rayonner au cœur d’un projet de démocratie citoyenne. Entretien avec Hugo Conreaux, directeur des affaires culturelles de Velaux

Zibeline : Origine(s) est le mot un café-théâtre ou café-concert… Avec de l’impro, des troupes de la programmation 2020-21. invitées à expérimenter un projet de spectacle, des lectures. Pourquoi ? Tandis que la grande salle garde bien sûr une programma- Hugo Conreaux : tion plus classique sur six mois afin d’être davantage dans le Chaque année on déve- flux. Un nouvel équilibre se crée entre les spectacles « com- loppe une thématique de merciaux » gérés par Village 42 et ceux qui correspondent à saison, principalement des projets de territoire : un gros cycle d’ateliers est prévu dans le cadre des disposi- avec Émilie Lalande et son Quatuor à corps et à cordes (lire tifs EAC (Éducation Artis- journalzibeline.fr), des accompagnements à la création avec tique et Culturelle). Et cette le projet de Jean-Jérôme Esposito (à venir en juin 2021) ou année l’idée était d’interro- celui de Cartoun Sardines avec Patrick Ponce (Double jeu ger le territoire. C’était une de l’amour et du hasard, d’après Marivaux, 13 novembre)... façon d’aborder le registre de Salle d’animation du territoire par la culture, Nova se veut Hu go Co nre aux la migration, mais pas seulement. désormais centre culturel citoyen, et hébergera un FabLab, aux © Ville de Vel Le travail s’appuiera sur les recherches une chaîne YouTube participative avec les enfants des écoles généalogiques dans les écoles, les paroles de résidents, ainsi et collèges (Culture Back Stage)… que sur un aspect historique plus large retraçant les grandes Quelle évolution ! ères de peuplements de la ville depuis le Néolithique jusqu’à Nous avions depuis longtemps cette idée d’un lieu entre théâtre l’implantation industrielle de l’Étang de Berre, etc... et espace d’animation d’un territoire. Le pas est franchi. Le Quel a été l’impact de l’arrivée de la nouvelle équipe politique ? théâtre est au service d’un projet d’animation de territoire Elle a un projet de démocratie citoyenne qui avait déjà nourri et non plus l’inverse. les expérimentations de Nova, dont les dix ans seront fêtés PROPOS RECUEILLIS PAR MARYVONNE COLOMBANI l’an prochain. Est apparue la nécessité de renouveler le rap- port de l’équipement avec son public, et réciproquement. On va signer aussi, en octobre, une convention avec la DRAC sur l’éducation artistique et culturelle, une action 100% EAC, dans la perspective d’une labellisation « ville EAC ». Nous avons la Espave NoVa, Velaux mission de créer des assises territoriales en 2021, qui invi- 04 42 87 75 00 espacenova-velaux.com teront l’ensemble des communes de notre bassin à se questionner sur les modalités d’une mutuali- sation en matière d’action cultu- relle. Cela légitime encore plus les logiques des projets d’éducation populaires et permet de renforcer la mutualisation de multiples do- maines : patrimoine, lecture pu- blique, spectacle vivant. NoVa sera bien plus qu’une salle de spectacles. Oui, on veut amener les specta- teurs à ne pas être uniquement des consommateurs de spectacles. On va aussi créer une nouvelle scène dans Nova, à l’Alter Café, qui permettra de travailler en cir- cuit court avec des compagnies et des structures de la région. Ce sera The Opera Locos © Dominique Plaideau 81 Gardanne est à vous pectacles, lectures, expositions, ateliers, musique, pro- d’Andréa Camparos, Flore Galais et Alexandre Lantieri, jections, conférences, festivals, l’annonce de saison de voyage vers la musique comme langage universel, ou bien la ville de Gardanne ressemble, d’une année sur l’autre, La contrebasse de ma grand-mère (10 novembre) de Jérôme S à un feu d’artifice culturel ! Avec un coup d’envoi rac- Bernaudon, accompagné de Simon Prouvèze à l’accordéon, cord : le 19 septembre, La rue est à nous, et c’est gratuit. Une une épopée swing jazz au cœur de la Seconde Guerre mon- journée de spectacles de rue, qui se clôturera par Et si c’était diale, dès 4 ans. Du théâtre avec Rustine de la Cie L’Avven- ça la vie, du théâtre de feu par la Cie Karnavires. tura, qui raconte les aventures en bicyclette d’un enfant de S’enchaîneront en- 7 ans, ou bien L’Arbre-monde, fantaisie botanique de et par suite jusqu’à décembre Sylviane Simonet. Le festival Oh Lala (pendant tout le mois de nombreuses ma- de novembre) pour les plus petits (de 0 à 6 ans) et celles et nifestations et spec- ceux qui les accompagnent. Une journée de la manifestation tacles, dont : la Fête métropolitaine « Lecture par nature » atelier, spectacle et per- de la science (6 au 10 formance proposés cette année par Le détachement inter- octobre) toujours pas- national de Muerto Coco et la Cie L’Aubépine. Deux cycles sionnante, qui s’ap- de conférences « Écouter-voir » et « Sciences et idées ». Et un puie sur les atouts concert des très talentueux Élise Caron (voix) et François locaux : le « Chemin Corneloup (saxophones) autour des 12 essais d’insolitude du des Énergies » entre poète Jacques Rebotier. L'arbre monde © Sabrina Martinez. les grandes industries MARC VOIRY du territoire, le parc agro-écologique du campus Georges-Char- pak-Provence ou bien encore la reconversion du Puits Mo- randat et le projet de CCSTI métropolitain et régional (Centre de culture scientifique, technique et industriel). Des Maison de la vie associative, Gardanne contes musicaux avec Haut les cœurs moussaillons (3 octobre) 04 42 65 77 00 ville-gardanne.fr

12E ÉDITION marseille9-10.fr 30.09 arts-ephemeres.fr 13.10 2020

PROXÉMIE PARC ET SALONS DE MAISON BLANCHE — MARSEILLE / 30.09 13.10 VILLA TAMARIS — MÉTROPOLE TOULON PROVENCE MÉDITERRANÉE / 14 23.11 CENTRE D'ART CONTEMPORAIN INTERCOMMUNAL — ISTRES / 02 25.10

PHOTOGRAPHIE © JEAN-CHRISTOPHE LETT — GRAPHISME STUDIO PETROFF 82 saisons bouches-du-rhône Le 3bisf, situé au sein de l’hôpital Montperrin, a changé de direction juste avant la crise sanitaire. Une prise de fonction dans une situation extrême pour Jasmine Lebert qui affiche détermination et optimisme, dans le même esprit que Sylvie Gerbault qui l’a précédée Cie Shonen - Eric Minh Cuong Castaing 2019 (compagnie en connivence) © Kamila K Stanley Être en lien

Zibeline : Comment arrive-t-on à la direction d’un théâtre permis une approche autre, « de biais », dans le cœur du pro- comme le 3bisf, dans les conditions si étranges de l’année 2020 ? jet. En en parlant énormément, en partageant beaucoup, en Jasmine Lebert : C’est difficile à résumer ! Ce contexte composant avec Diane Pigeau, -car nous avons une double extrêmement particulier m’a permis d’entrer d’une manière direction artistique des arts vivants et des arts visuels-, j’ai presque à contre-sens, et du coup a induit naturel- poursuivi la mise en dialogue des disciplines artis- lement une interrogation sur les fondamen- tiques -la singularité et la force du 3bisf- par taux du projet du 3bisf, dont j’étais déjà un projet artistique de création contem- évidemment particulièrement proche. poraine, pluridisciplinaire. Prendre la direction d’un lieu de vie, Un travail d’équipe qui privilégie le d’hospitalité, au cœur d’un hôpital décloisonnement ? ouvert au quotidien, à un public La composition de l’équipe est à mêlé de patients, de soignants, l’image du lieu, avec scientifiques, et de personnes extérieures de la patients, artistes, gens de l’exté- ville et du reste de la société au rieur. L’étrangeté de la situation, moment où ce lieu ferme, accor- cette véritable coupure et l’écla- dait une charge symbolique très tement de l’équipe qui ne pouvait étrange. L’équipe du 3bisf vivait plus se réunir, ne nous a pas em- une situation inédite également, pêchés de travailler, mais dans un puisque depuis trente-cinq ans que contexte où l’on a pu beaucoup échan- ce lieu existe, tout son enjeu réside dans ger à propos de ce projet éminemment l’accueil et l’hospitalité. Ce commencement singulier, qui s’est bâti dans la continuité J asm a ressemblé à un séminaire de deux mois, au ine sset des débuts du 3bisf, une initiative citoyenne Lebert © Aliette Co cours duquel on a travaillé à construire la saison et avant la lettre, et poursuivi grâce à Sylvie Gerbault à se rencontrer en n’étant ni dans les lieux, ni au contact de manière plus structurée. Le projet actuel met en dialogue quotidien du public ni des patients ni des soignants, c’était arts visuels et arts vivants, tout en conservant la dimension absolument antinomique ! Pourtant, ce contresens absolu a d’hospitalité du lieu. Expérimenter ensemble, s’appuyer sur 20 83 novembre hip-hop

Cie Shonen - Eric Minh Cuong Castaing 2019 (compagnie en connivence) © Kamila K Stanley

la force du collectif, décloisonner les genres, ce lieu nous permet d’inventer de nouveaux modes. Cette saison s’appuie sur les esthétiques relationnelles. La notion de lien traverse toute la saison par la mise en œuvre de langages artistiques qui reposent sur des formes parfois immatérielles. Il y a une co-construc- tion avec des artistes hybrides, allant de l’art visuel La Nuit au théâtre, à la danse, en un même mouvement. S’exerce ainsi une forme de résistance à toute forme d’emprisonnement. Nous avons même l’ambition d’un jardin partagé méditerranéen ! Une belle effervescence ! du Réveil Nous recevrons une vingtaine de projets artistiques, OXMO PUCCINO deux résidences de recherche de six mois chacune, et cinq résidences de création ; et du côté des arts © Fifou vivants, nous accueillerons treize compagnies, dont un grand nombre en création (le projet Tridanse par exemple). Le rapport au vivant sera exploré sous toutes ses formes. Les artistes viennent tenter des pas de côté, une respiration dans cet endroit rare qu’est le 3bisf. BILLETTERIE SCENE55.FR PROPOS RECUEILLIS PAR MARYVONNE COLOMBANI 04 92 92 55 67

3bisf, Aix-en-Provence 04 42 16 17 75 3bisf.com 84 saisons bouches-du-rhône Revenir au théâtre, tout simplement

Malgré les incertitudes, avec spectateurs et artistes permettent. de nombreux stages avec les personnes Du coup, la programmation couvre l’an- du Jas de Bouffan, donnera lieu à la créa- le Bois de l’Aune tient née entière, de septembre à juin, renoue tion de son étonnant 100 pas presque, avec les rendez-vous « traditionnels » sur les musiques interprétées par Pas- le cap de la richesse, la du Bois, ses rencontres, ses ateliers, cal Charrier (accompagné par des mu- ses Rebonds, - au cours desquels un siciens professionnels et amateurs). Il diversité, la convivialité, artiste vient lire un texte qu’il souhaite s’agit de faire avancer le plus lentement mettre en scène, qu’il a parfois écrit, possible un groupe de danseurs sur cent l’ouverture au monde, ou tout simplement parce qu’il l’aime mètres... pied de nez à une civilisation et tient à le partager -, suivis de discus- toujours pressée ! Les résidences d’ar- et toujours dans une sions impromptues autour d’un verre, tistes permettront de voir des lectures conversations qui s’aiguisent aux « cafés préparatoires, des étapes de travail, des gratuité qui met l’art à gourmands », les mots faisant partie des créations… Élise Vigneron, Mohamed mignardises ! Les mercredis et vacances El Khatib, Alain Béhar, fidèles du Bois la portée de tous scolaires connaîtront de nouveau les de l’Aune, y prépareront et peaufineront projections des Petites Bobines, et leurs leurs projets dont le théâtre aura sou- ntre les « on s’est dit que », « puis pépites du cinéma jeunesse. vent la primeur. non », « puis si », « presque », « au- trement », de son édito de rentrée, Un théâtre habité Des habitués EPatrick Ranchain, directeur du Un atelier d’écriture sera mené par l’au- Au premier plan des habitués, outre les Théâtre du Bois de l’Aune traduit tous teure Sabine Tamisier. Des projets col- spectateurs, l’Association des Amis du les bouleversements et atermoiements lectifs et participatifs viendront apporter Bois de l’Aune s’implique quotidienne- que la crise sanitaire a engendrés. Se leur vie au théâtre, qui est devenu au fil ment dans la vie du théâtre. Puis il y a refusant à entrer dans l’opportunisme des ans un vrai laboratoire de création. les troupes nouvelles et celles qui, an- des peurs, des terminologies et problé- Les installations éphémères d’Élise Vi- née après année, viennent offrir leurs matiques douteuses surexploitées au- gneron qui moule (lors d’ateliers avec créations. Reviendront ainsi les pas de jourd’hui, il prône la liberté de la créa- des spectateurs) ses marionnettes de danse de Georges Appaix qui n’en finit tion, qui s’attache ou non à l’actualité, glace, accompagneront son spectacle pas de dérouler son poétique alphabet à la nécessité du partage des émotions, Anywhere. Le travail du danseur et cho- (XYZ, ou comment parvenir à ses fins), des réflexions que les représentations régraphe Taoufiq Izeddiou qui anime Jeanne Béziers qui reprend Anne ma sœur Anne, dans un esprit potache et délirant, Josette Baïz et sa troupe, Gre- nade, dans la chorégraphie ébouriffante d’Ohad Naharin, Kamyot, Danio Manfre- dini qui évoque la naissance de sa Voca- zione, Christian Mazzuchini et sa verve langagière dans Je suis venu vous dire, la troupe du tg Stan dans un Poquelin II où L’avare et Le Bourgeois gentilhomme sont génialement bousculés, Jonathan Capdevielle dans une interprétation onirique de Sans famille (Hector Ma- lot) avec Rémi… Comment tout citer ? Musique, théâtre, cirque, arts croisés, inclassables, tout est là qui nous attend ! MARYVONNE COLOMBANI

Théâtre du Bois de l’Aune, Aix-en-Provence 04 88 71 74 80 boisdelaune.fr Vocazione © Agnes Dorkin programmation sept/déc 2020 EspacE n ova v E laux Origine(s)

Elie Semoun, The Opera Locos, Emilie Lalande et la Cie (1)Promptu, la Cie Hervé Koubi, Les Petites Reines, Double jeu de l’amour et du hasard…

B i l l e t t e r i e s u r

espacenova-velaux.com n o u s # re s t e z av e c

Conception graphique : Amandine Comte 86 saisons bouches-du-rhône Décoloniser les imaginaires

Le théâtre Antoine Vitez ne « tourne a été renfermé ces dernières années afin d’en extraire une signification positive où il appellerait à « l’élaboration d’un pas la page », comme le souligne nouveau contrat social, économique, écologique et politique ». Louis Dieuzayde, son directeur, et Un travail universitaire Les créations universitaires ont la part belle et ne se contentent se rêve d’« une énergie saxifrage » pas du temps fort d’un festival. Accompagnés par des met- teurs en scène contemporains comme Christelle Harbonn nimée du « désir simple et vital » des retrouvailles et de la et Hubert Colas, les étudiants de l’AMU abordent un réper- mise « en partage des expériences sensibles et pensantes toire enrichi de leur appréhension des œuvres, et de leurs que la scène peut susciter », l’équipe de ce théâtre aty- interprétations. On applaudira ainsi L’intouchable d’après Le Apique, qui a la particularité de se situer au sein de l’uni- Mariage de Witold Gombrowicz, La Cerisaie de Tchekhov, Les versité Aix-Marseille, a concocté un programme où les gestes Métamorphoses d’Ovide et La Promenade (mise en scène de théâtraux prennent une dimension de symbole, résistance de Malte Schwind), Temporairement épuisé d’Hubert Colas, Les 3 banquets de Christine Bouvier (hors les murs) ou Supervision de Sonia Chiambretto… Des créations menées de bout en bout par des étudiants en Mas- ter Arts apporteront leur souffle inventif. Des temps de réflexion permettront de travailler sur les pratiques de la création et les enjeux du théâtre : le 2 oc- tobre rassemblera compagnies jeunes et moins jeunes dans l’espace de débats L’entretien des compagnies qui abordera la question : « comment est vécue aujourd’hui, au théâtre, la posi- tion d’artiste ? ». Le rendez-vous pro du spectacle vivant en ré- gion Sud-Paca, Traverses sera tenu au théâtre Joliette.

Un lieu ouvert Comme chaque année le théâtre

Épouse moi © DR. Vitez s’ouvre aux compagnies non universitaires, et aux fes- la dramaturgie, des esthétiques, de la langue du théâtre, de tivals, comme Momaix, le Festival des Bahuts, Image de ville. l’art enfin, qui par son pas sur le côté sait interroger le monde Un concert/spectacle sera donné par une autre section de avec une acuité toujours renouvelée. l’AMU, celle des étudiants du centre de formation des musi- Le Festival 3 jours et plus… Déconfiné ! renoue le fil interrompu ciens (CFMI). On écoutera des lectures, on assistera à de fa- et verra son report en début de saison (18 & 19 septembre). buleuses créations, Le labo du gai savoir d’après Brecht, par Trois pièces (de Shakespeare, Lagarce et Viripaev) sont pro- la Cie In pulverem reverteris de Danielle Bré, Le reste vous grammées grâce à l’association étudiante Pratik Téatr, qui le connaissez par le cinéma de Martin Crimp par la Cie L’Ar- se situe à la croisée d’une logique de formation et d’une poli- gile, on croisera de nouveau la finesse des textes deMarie tique de pratique artistique amateure. Ce festival, temps fort Lelardoux, on rencontrera l’auteure Marie-José Mondzain… du théâtre étudiant, reviendra en fin de saison 4( au 8 juin). Le théâtre plus que jamais s’affirme en lieu et laboratoire de vie. Une palette de spectacles éclectique se conjugue à des temps MARYVONNE COLOMBANI de réflexion, de lectures, d’étapes de travail. Volontairement, les thèmes abordés tout au long de l’année éprouvent le réel, le « réfléchissent », jouant avec la « radicalité » que Louis Dieu- zayde et Agnès Loudes, directrice déléguée du théâtre Vitez, Théâtre Vitez, Aix-en-Provence tentent de sortir de l’ornière linguistique dans laquelle le mot theatre-vitez.com Abonnez-vous !

NOUVEAUX TARIFS

Abonnement annuel de soutien 60€ - Abonnements multiples Magazine + Site Premium - Parrainage - Adhésion de soutien Abonnement annuel 52€ - Abonnés en cours Magazine + Site Premium contact : [email protected] 07 67 19 15 54 Abonnement annuel à tarif préférentiel La Marseillaise & MGEN (sur présentation d’un justificatif ) 45€ Bulletin d’abonnement Magazine + Site Premium

Prénom et nom : Abonnement annuel réduit pour bénéficiaires de minima sociaux, chômeurs, intermittents du spectacle, artistes-auteurs, Adresse postale : journalistes et étudiants 40€ (sur présentation d’un justificatif )

Magazine + Site Premium Adresse électronique (en lettres capitales) :

Abonnement annuel Numérique Téléphone : 24€ Profession et centres d’intérêt : accès au Site Premium - pas de version papier (Facultatif. Cette information nous est utile pour mieux connaître, et donc mieux satisfaire, notre lectorat.)

Abonnement pour 6 mois Numérique 12€ Choix d’abonnement : (Encerclez la formule choisie) accès au Site Premium - pas de version papier 60 52€ 45€ 40€ 24€ 12€

Détachez ce bulletin d’abonnement et envoyez-le, accompa- Nos formules sont payables par chèque, virement, gné de votre règlement à : Zibeline / BP 90 007 / 13201 carte bancaire ou via HelloAsso (paiement sécurisé) Marseille Cedex 01. Vous pouvez également vous abonner directement en ligne sur notre site journalzibeline.fr 88 saisons bouches-du-rhône Le bonheur des questions

Cette année, les Nouvelles Hybrides lira des passages avant de s’attacher à des extraits de Mur Méditerranée de Louis-Philippe Dalembert, qui s’inspire se placent sous l’égide du « bruit des de la tragédie d’un bateau de clandestins sauvé, en été 2014, par le pétrolier danois Torm Lott. C’est le portrait d’une gé- mots », cette musique particulière par nération écrasée par une vision héroïque de son histoire que livrera ensuite Karla Suárez avec son dernier livre Le Fils laquelle les auteurs rendent compte des du héros et la construction de sa propre liberté individuelle. Novembre recevra en résidence Annie Zadek, dont les œuvres frémissements du monde font souvent l’objet de performances. Son nouveau travail débutera là, sous la plume de celle qui affirme que son matériau n’est « pas tant l’écrit que la parole, la voix, avec ses spécificités : sonorités, souffles, rythme, silences, intensité, timbre, qu’[elle] essaie d’incarner dans l’écrit ». La lecture pour cette auteure est es- sentielle, « un écrivain qui lit ne s’abandonne pas, il cherche », elle nous conviera à parcourir sa biblio- thèque idéale, chacun aura la possibilité d’apporter alors « son » livre préféré ou « incontournable »… Le même mois, les textes de Joseph Ponthus seront emportés dans les lignes mélodiques de Damien Gouy (voix) et les volutes du trombone d’Yves Ro- bert avant que l’auteur ne se plie au jeu des ques- tions auprès d’Élodie Karaki. La médiathèque des Carmes proposera aux enfants (dès 5 ans) une veillée cinématographique réjouis- sante pendant que les « grands » profiteront des lec- tures musicales (17 novembre, Pertuis). Autre di- mension des Nouvelles Hybrides, l’action littéraire en milieu carcéral, grâce à un partenariat avec la Esther Sarah Bulle © Julien Falsimage/Leextra/Editions Liana Levi Maison d’arrêt de Luynes 2 avec l’aide du Centre association Les Nouvelles Hybrides propose un pro- national du livre et de l’Agence régionale du livre gramme de rencontres avec les auteurs pour la 16e PACA : rencontres et lectures seront proposées aux publics année. Convivialité, conversations après les présen- empêchés. Une réelle volonté de lecture pour tous. L’ tations, performances, débats, temps de résidence, MARYVONNE COLOMBANI émergence d’œuvres nouvelles, tout est là pour rassembler auteurs et lecteurs, au cœur d’une connivence passionnée dans Les Nouvelles Hybrides les médiathèques et bibliothèques du Luberon. Le théâtre, la 04 90 08 05 52 lesnouvelleshybrides.fr musique, les ateliers participatifs où écriture et diction s’ap- privoisent, ajoutent une profondeur aux textes découverts et permettent de mieux saisir ce que signifient les termes « tra- vail d’écrivain ». Afin de renouer les fils rompus par la crise sanitaire, la sai- son 2020-2021 démarre avec le point d’orgue qui aurait dû clore la précédente, ouvrant sur la richesse de la littérature des Caraïbes, en passant d’île en île (octobre). Le journaliste Bernard Magnier, guide de ce voyage, offre un florilège de romanciers et poètes des Caraïbes, lus par Jean-Marc Fort : Aimé Césaire, René Depestre, Édouard Glissant, Maryse Condé, Patrick Chamoiseau, Gisèle Pineau, Dany Laferrière, Lionel Trouillot… Puis on approchera davantage, séparément puis en table ronde, trois auteurs issus de Cuba, de La Guadeloupe, d’Haïti : Estelle-Sarah Bulle dont les écrits finement ciselés laissent affleurer un soupçon de créole, évoque dans Là où les chiens aboient par la queue le destin déchiré d’une génération d’Antillais prise entre deux mondes ; Pauline Huruguen en Jospeh Ponthus © Julien Falsimage/Leextra/Editions Liana Levi ALTRO CANTO 1 VERS UN PAYS SAGE DOV’È LA LUNA OPUS 60 (Création) CENDRILLON ROMÉO ET JULIETTE LAC

Chorégraphies Jean-Christophe MAILLOT

OCT 2020 > JAN 2021

GRIMALDI FORUM - MONACO : G. Staquet / Graphisme : A. Blangero Photo

balletsdemontecarlo.com

200X280.indd 1 01/09/2020 09:58 90 saisons bouches-du-rhône Enfin des femmes ! Pour la saison 2020-2021, le Théâtre des Salins accueille nombre de metteures en scène. Comme quoi, c’est possible

ans l’incertitude de la rentrée, en scène Mathurin Bolze, qui travaille Sur le fil..., un spectacle de danse hip-hop l’équipe de la scène nationale des sur les ruines et le renouveau. C’est que poétique, à voir en famille dès 7 ans. Sur Salins, à Martigues, l’a conçue les arts du geste sont chers au cœur de le versant circassien de la programma- Dcomme un moment festif. Et Gilles Bouckaert, directeur des Salins. tion, La nuit du cerf, exercices d’équi- comme un rappel de la saison passée, Croisons les doigts pour que les mesures libres, main à main, banquine (voltige) interrompue par la pandémie. Les 1er sanitaires établies par le gouvernement et fil, inscrits dans une fresque fami- et 2 octobre, c’est donc Carmen, propo- ne se renforcent pas en automne, pri- liale située dans les années 1970, par le cirque Le Roux. Des prestations jonglées de haut vol, avec Pan- pot ou modérément chantant, du collectif Petit travers. Ou, pour les très jeunes spectateurs, des idées pour échapper aux intermi- nables repas de famille à l’aide d’un mât chinois, avec Je peux sortir de table ? par le Théâtre Bascule (dès 3 ans).

Répertoire théâtral et nouveautés Les femmes sont en force cette année ! Catherine Marnas met en scène un texte du dramaturge américain Tony Kushner, A bri- ght room called day (Une chambre claire nommée jour), pièce écrite dans les années 1980, qu’elle adapte aux évolutions politiques contemporaines. Cette nouvelle création joue de l’espace-temps en superposant l’accession d’Hit- Les hauts plateaux © Wilfrid Haberey ler au pouvoir et celle de Donald Trump. Agnès Régolo reprend sition de la Cie Attention fragile avec vant le public d’un événement : la cho- La dispute de Marivaux, sous l’angle fé- l’Ensemble Télémaque, n’ayant pu avoir régraphe Anne Teresa De Keersmaeker ministe ; Pauline Bayle, les Illusions lieu au printemps, qui ouvrira le bal. Un en solo, accompagnée par un pianiste perdues de Balzac ; tandis que Claudia hors les murs au Théâtre de Verdure qui virtuose, Pavel Kolesnikov, dans Les va- Stavisky s’empare de l’œuvre de Bertolt devrait faciliter les modalités de distan- riations Goldberg. Bach is back ! Hayden Brecht, en dirigeant Philippe Torreton ciation sociale, pour profiter à fond de aussi, puisque sa partition inspirera les dans La vie de Galilée. Anne Théron a cet opéra circassien. Le 3 octobre, une 22 danseurs du Malandain Ballet Biar- quant à elle choisi de se pencher sur les « fête du Nord au Sud », en entrée libre ritz dans Marie-Antoinette... Sans parler noirs secrets des crimes politiques fo- sur réservation, est prévue pour célébrer de Tchaïkovski, qui signa en 1890, pour mentés par la CIA dans le Brésil des an- les retrouvailles, avec le Ballet Natio- Marius Petipa, la musique de La belle au nées 1970 (Condor, d’après un texte de nal de Marseille et le Ballet du Nord. bois dormant, œuvre romantique revisi- Frédéric Vossier). tée par le prestigieux Yacobson Ballet. GAËLLE CLOAREC Arts du geste Huit spectacles sur onze ont pu être re- Pour les petits aussi portés, dont Les hauts plateaux, très at- À l’attention du jeune public, quelques tré- Théâtre des Salins, Martigues tendue création de l’acrobate et metteur sors également. La Cie Pyramid propose 04 42 49 02 00 les-salins.net 91 Le pouls du monde Le Sémaphore de Port-de-Bouc invite à célébrer à nouveau le vivant et l’instant avec une programmation très diversifiée

omme pour tordre le coup à l’ambiance morose et dé- vie de Camille Claudel en se basant sur sa correspondance, létère qui sévit en cette rentrée théâtrale, la program- accompagnée par la musicienne Fanny Lasfargues (Du rêve mation du Sémaphore concoctée par Laurence Cabrol, que fut ma vie) ; et Gilles Cailleau restaure la figure my- C sa directrice, affiche une belle diversité. On prendra « le thique de Carmen, incarnée par la soprano Sophie Chabert pouls du monde avec des spectacles qui portent un regard sur et Amanda Righetti au mât chinois : amour, pouvoir, liberté, des histoires individuelles et sur la grande Histoire, sur le passé courage seront au rendez-vous de ce spectacle joué sous cha- et l’actualité » en se demandant comment « prendre sa vie en piteau (Je suis Carmen). main » ; un fil rouge pour le moins prometteur ! Enfin, l’ouverture et la clôture de saison se feront en plein Pour convoquer ces trajectoires de vie, théâtre, danse, marion- nettes, cirque et formes pluri- disciplinaires se croiseront au gré des propositions. Parmi celles-ci le très beau Mo, une traversée de Marie Vauzelle et Selman Reda (Cie MAB), le voyage épique de Mo qui fuit l’Afrique en guerre pour re- joindre l’Europe. L’histoire est jouée en direct par un dan- seur-acrobate, deux comédiens, un musicien, un graphiste et un vidéaste. Autre histoire d’exil avec Rebetiko, racontée par la Cie Anima Théâtre au son de cette musique qui animait les réfu- giés d’Asie mineure en Grèce ; un musicien accompagne les marionnettes dans leur déraci- nement forcé. Revisiter le mythe de Frankenstein, c’est ce qu’a imaginé la Cie Karyatides, dans un spectacle qui mêle théâtre, Du rêve que fut ma vie © Vincent Muteau théâtre d’objets et opéra, interrogeant la responsabilité, l’en- air, dans les rues de Port-de-Bouc, avec la deuxième édition gagement et les limites imposées à l’espèce humaine. de Sem’art rue !, exceptionnellement morcelée en deux temps pour cause d’annulation forcée en fin de saison dernière : le Femmes à l’honneur 12 septembre se succèderont les Cies Anima Théâtre, Tan- Que ce soit en tant que metteuses en scène ou sujet de la pièce, daim, Didier Théron ainsi que la fanfare Big Joanna, et les femmes sont très présentes cette saison au Sémaphore. lors des beaux jours de juin 2021 Les 26000 couverts et la Margaux Eskenazi (Cie Nova) explore les résonnances de la Cie Mauvais Coton, en attendant de connaître d’autres sur- guerre d’Algérie entre celles et ceux qui l’ont vécue et leurs prises, seront de la partie ! descendants (Et le cœur fume encore) ; Agnès Régolo (Cie Du DOMINIQUE MARÇON Jour au lendemain) revisite Marivaux dans une Dispute en- levée ; Maguy Marin accompagne les jeunes danseurs de la formation professionnelle Coline d’Istres qui interprèteront sa pièce Waterzooï créée en 1993 ; Edith Amsellem (mise en scène) et Anne Naudon (jeu) s’interrogent sur la place (très rare) des femmes dans l’histoire de la littérature jusqu’au XXe siècle à travers la prose de Virginia Woolf ; Camille Trouvé Théâtre Le Sémaphore, Port-de-Bouc (Cie Les Anges au Plafond) met en forme, avec du papier, la 04 42 06 39 09 theatre-semaphore-portdebouc.com 92 saisons Un territoire qui cultive La Régie culturelle Scènes&Cinés, tout juste labellisée scène conventionnée d’intérêt national « Art en territoire », affiche sa vitalité et son optimisme avec une programmation foisonnante. Entretien avec Anne Renault, sa directrice artistique

Zibeline : Comment Scènes&Cinés a traversé cette crise quand même qu’on a reporté les spectacles sur les mêmes sanitaire ? lieux où ils avaient été programmés. Mais on a plus de facilité Anne Renault : J’ai été amenée à beaucoup travailler pour soutenir les compagnies. La Cie Libertivore, dont nous parce qu’il a fallu recontacter toutes les compagnies pour an- devions accueillir deux spectacles en mai dernier, sera pré- nuler les spectacles de fin de saison, et trouver pour chacun sente avec sa dernière création (Ether), et il en est de même une solution ; dans la plupart des cas on a réussi à reporter pour Hamid Ben Mahi qui donnera Yellel, tous les deux dans sur la saison 2020-21, voire 2021-22. Pour ceux qui ne pou- le cadre du festival Les Elancées. vaient pas l’être, on a systématisé la prise en charge du coût Comment se présente cette saison ? plateau pour payer les intermittents, artistes et administra- Le théâtre a toujours une place particulière et prépondérante. tifs. C’était primordial pour nous au regard de notre enga- Avec des classiques -Shakespeare mis en scène par Sandrine gement artistique. Anglade, Marivaux par Agnès Régolo, Balzac par Pauline Bayle-, et des écritures contemporaines -Ahmed Madani (In- candescences), Nicolas Bonneau (Qui va garder les enfants ?), François Cervantes (Le rouge éternel des coquelicots), Pippo Delbono (La Gioia), pour ne citer qu’eux. Le cirque est bien représenté aussi, en dehors même des Élancées -on s’inscrit d’ailleurs dans le cadre de la manifestation nationale La Nuit du cirque, avec Somos de la Cie colombienne El Nucleo-, et ce dès le premier week-end d’ouverture « cirque & magie » à Cornillon-Confoux, Fos et Grans, ou avec Johann Le Guillerm et sa tentative pataphysique ludique Le Pas grand-chose. Du- rant le festival on recevra Mathurin Bolze pour la première fois (Les Hauts Plateaux), mais aussi la Cie XY qu’on a plaisir à retrouver (Möbius), Boris Gibé (L’Absolu), le Cirque Altaï (Saison de cirque)… La danse sera très présente également, toujours dans un objectif contemporain : il y aura beaucoup de hip hop, avec des découvertes comme Fouad Boussouf (Näss) ou Nach (Cellule), et des confirmations commeMourad Merzouki (Boxe Boxe Brasil) ; Angelin Preljocaj et Georges Appaix accueillis en voisins, la Batsheva Dance Company… Dans quel état d’esprit êtes-vous à l’orée de cette rentrée ? Je suis toujours d’un naturel optimiste. Il est tout d’abord es- Näss, Fouad Boussouf © Charlotte Audureau sentiel de redonner confiance au public, qui a très envie, je pense, de se retrouver dans des salles de spectacle. Il nous Est-ce que la programmation telle que vous l’aviez prévue a revient d’inventer avec lui une nouvelle relation pour qu’il été impactée ? se sente réellement accueilli, en sécurité. Je suis confiante, Oui, forcément, parce qu’on a dû reporter des spectacles qui tout en étant bien sûr vigilante sur les conditions sanitaires étaient prévus pour cette saison sur la suivante, avec l’accord qui nous sont demandées. L’important est de jouer et de re- des compagnies bien sûr. Comme je termine relativement trouver ce plaisir de la communauté culture, du bien vivre tard la programmation, en mars je n’avais pas tout bouclé, ensemble et de se confronter au regard des artistes qui nous j’ai donc pu l’ajuster avec de nombreux reports. Il n’y a pas apportent énormément. de spectacle qu’on n’a pas pu programmer, mais la saison est PROPOS RECUEILLIS PAR DOMINIQUE MARÇON de fait plus importante. Le fait que Scènes&Cinés regroupe six salles, et programme chaque année un festival des arts du geste, vous a-t-il apporté Scènes&Cinés, Cornillon-Confoux, Grans, Fos- plus de souplesse ? sur-Mer, Istres, Miramas, Port-St-Louis Ça nous permet effectivement de jongler d’avantage, sachant scenesetcines.fr 93 Le Forum réenchante le monde La salle berroise compte bien continuer à faire vivre la magie des rencontres et du partage entre artistes et public dans ses murs

l faut redonner de la place aux rêves et à l’utopie ; et qui, mieux «Ique les artistes, les créateurs, peuvent nous permettre de réenchanter le monde ? » Une évidence que tient à rappeler Patrick Veyron, directeur du Forum, qui parle aussi d’envie, d’en- thousiasme et de légèreté pour qualifier cette saison nouvelle. Le Grand Orchestre de Poche de la Cie ni- çoise Gorgomar donnera le ton dès le 2 Pourquoi pas © Kalimba.M octobre avec un concert de ukulélé que elle livrera Le Secret, album patchwork les étranges personnages de Hang Up, ces clowns chanteurs et musiciens dy- de jazz, de blues, et de chansons à textes le fantastique et l’humour inviteront à namiteront à coup de reprises décalées (Michel Legrand, Brigitte Fontaine, Pierre réfléchir à notre place ici-bas. et chansons originales. On reste dans le Barouh…) ; accompagnée de ses complices Pas de saison sans théâtre, et nous em- domaine musical, avec une program- de toujours -Pierre-François Blanchard, barquerons avec Kelly Rivière sur les mation particulièrement tournée vers Sébastien Llado, Mathis Pascaud, Anne traces de son grand-père irlandais en- les rives de la Méditerranée : Hussam Paceo et Simon Tailleu (ou Laure San- foui sous les couches d’un secret de fa- Aliwat, joueur de oud surdoué, mêle des chez)-, elle partagera son dernier opus mille intriguant (An Irish Story), et avec sonorités arabo-andalouses au rock et tout juste paru, résolument blues et rock. Arnaud Hoedt et Jérôme Piron à la re- au jazz ; avec Souad Massi ce sont des cherche des absurdités de la langue fran- accents folk mêlés de chaâbi algérois qui Vertiges heureux çaise (La Convivialité). résonneront sur les chants de son der- Les méninges vont turbiner cette an- La danse ne sera pas en reste, en avril, nier album Oumniya (Mon souhait) ; le née au Forum, y compris chez les plus avec une triple soirée : la chorégraphe Mediterranean Project d’Antonio Valdès jeunes ! Les plus petits s’attacheront à Aïcha Aouad (dont on a applaudi la 1re (saxophone) et Philippe Troisi (guitare), suivre les tribulations d’un homme et création La Rose des Vents, à lire sur jour- avec Willy Quiko à la contrebasse, raconte d’une marionnette en pleine réflexion sur nalzibeline.fr) réunira le danseur Kim la passion de ces deux musiciens com- le genre et les rôles attribués aux filles Evin (hip hop) et le circassien Chaouki plices pour les rythmes jazz, flamenco, et aux garçons (Pourquoi pas !, dans le Amelal (Roue Cyr) dans un face à face rumba et tango gitan ; Paloma Pradal, cadre du festival En Ribambelle !), tan- rythmé par le groupe Aksak ; et la cho- dont le concert a été annulé en fin de dis que les plus grands s’interrogeront régraphe et interprète Leïla Ka dan- saison dernière, chantera de sa voix fou- sur le désir de liberté et le choix de vie sera un solo électrisant, Pode Ser, et en gueuse et lumineuse les morceaux teintés de chacun avec la version revisitée de duo avec Alexandre Fandard, C’est toi de jazz, flamenco, salsa de son premier l’œuvre de Daudet par la Cie Périphé- qu’on adore. album solo, Rabia, accompagnée par riques (Monsieur, Blanchette et le loup), DOMINIQUE MARÇON Sébastien Giniaux à la guitare. Et puis, et s’affronteront sur les stéréotypes et c’est une grande voix habituée des lieux clichés qui président aux allures et ac- qu’accueille le Forum pour deux dates en tions d’une fille et d’un garçon dans le février et mars : Marion Rampal. Avec bousculant Elle pas princesse, Lui pas Forum de Berre le pianiste Pierre-François Blanchard héros du Théâtre de Romette. Et avec 04 42 10 23 60 forumdeberre.com 94 saisons bouches-du-rhône Tous ensemble !

nsemble ! Un seul mot sur la cou- revisiteront de leurs performances. À la verture du programme qui claque Le théâtre d’Arles tombée de la nuit, le Groupe Zur créera comme une évidente invitation à se invite à des des tableaux oniriques sonores et imagés Eretrouver, enfin, et à se réapproprier (InStantané), Alexander Vantournhout in- les lieux et les propositions artistiques. retrouvailles placées vestira l’Abbaye de Montmajour (sous ré- C’est ensemble, donc, que nous vivrons serve) avec Screws, et Sophie Laly posera l’ouverture de saison avec les désormais sous le signe du sur l’eau une maison-mirage non loin du très attendus Cirques indisciplinés, pre- Pont Van Gogh (Fading # 6). mier temps fort de la saison. Quatre pe- collectif tites formes légères émailleront cette pre- L’humain au centre mière semaine (3 au 11 octobre), à l’Espace Saint-Cézaire C’est avec La Mondiale Générale, et son cocréateur Alexandre et dans l’église des Frères Prêcheurs, à commencer par les Denis, artiste complice du lieu, que le public sera convié à installations théâtrales miniatures de l’artiste Cécile Léna, rejoindre le théâtre dans un bel ensemble, après avoir assisté Kilomètre Zéro et Columbia Circus, qui forment le récit des aux quatre mini-séries spécialement pensées pour débuter la amours contrariés d’une trapéziste et d’un boxeur bourlin- saison dans ses murs. gueur. Suivront Demain hier de Cédric Paga alias Ludor Ci- Tout au long de l’année, les propositions théâtrales interro- trik, qui suit deux jeunes circassiens tout au long de leur vie geront le pouvoir, la politique, les liens familiaux, l’altérité. La toute nouvelle mise en scène de François Orsoni questionne la théâtralité du politique et la conquête du pouvoir (Coriolan de Shakespeare) ; pouvoir toujours, exercé par le régime d’Hafez El Assad dans l’une des pires pri- sons de ce pays, Y-Saidnaya, celle qui détient des prisonniers poli- tiques : Ramzi Choukair met en scène les histoires de celles et ceux qui ont mené le combat contre l’anéantissement. Avec Mohamed El Khatib, les enfants donnent leurs points de vue sur la sépara- tion de leurs parents : La dispute mêle vérités (ou pas) et ressen- tis dans une grande fraîcheur. C’est en famille encore que Pas- cal Rambert donne la parole à deux Sœurs (Marina Hands et Audrey Bonnet) dans une joute verbale violente qui révèle au- Shadows of tomorrow © Anders Linden tant les rancœurs que l’amour (commande de l’Académie Fratellini), la transe hypnotique qu’elles se portent. Du côté de la danse aussi les propositions de Juan Ignacio Tula (Instante), et le pas de deux détourné se révèlent alléchantes ! Le chorégraphe portugais Marco du duo Alexander Vantournhout et Axel Guérin (Through da Silva Ferreira brouille les codes du genre avec Bisonte, the grapevine). Julie Nioche crée une scénographie mouvante pour figurer Un deuxième temps fort, en avril, propose un parcours thé- des identités multiples (Vague Intérieur Vague), l’artiste nor- matique autour de l’intelligence artificielle. Outre les confé- végienne Ingri Midgard Fiksdal emporte vingt danseurs rences et projection de film, deux spectacles viendront ali- masqués dans une chorégraphie psychédélique silencieuse, menter les réflexions : Imposture posthume, de Joël Maillard, avec les jeunes interprètes de la formation Coline d’Istres interroge avec humour et loufoquerie le monde tel qu’il va, et (Shadows of tomorrow)… La Vallée de l’étrange, de Stefan Kaegi, nous place face à un DOMINIQUE MARÇON androïde sidérant. Le troisième et dernier temps fort, Pay- sages en mouvement, en coréalisation avec le Citron Jaune - Centre national des arts de la rue et de l’espace public de Théâtre d’Arles Port-St-Louis, clôturera la saison dans des lieux que les artistes 04 90 52 51 51 theatre-arles.com 95 L'Alpilium pluridisciplinaire

Grou © Michel Boermans

Salle de fêtes, de congrès Comédia Bonita spectacle en chantier quelques gyropodes. En danse, Le CCN de associant chanson, clown et théâtre, de Rennes sera présent (11 mars) avec un duo et de spectacles, l’Alpilium Raquel Esteve Mora et Nicolas Ber- impressionniste de Herman Diephuis nard (Cie Les Nouveaux Nez). Les deux Impressions, nouvel accrochage, et celui offre depuis son ouverture dernières de Sauvage de Jérôme Galli- d’Alban Richard, Vivace, tout en « vita- cian, récit et musique autour de Paul lité, acharnement et persistance ». Quand en 2013 à Saint-Rémy une Blanchet, souvent équipé d’un vélo à 35 à Ousmane Sy, chorégraphe et danseur cloches, contestataire politique et poé- hip-hop, co-directeur du CCN de Rennes, programmation ouverte et tique du début du XXe siècle qui a mar- il s’interroge dans Queen Blood (8 avril) qué l’histoire locale. Le tout gratuit sur avec sept danseuses sur la féminité. pluridisciplinaire réservation. Pour le jeune public, à partir de 18 mois : Dans la saison proprement dite, on re- Rébus de la Cie Filalo (10 décembre), a saison 20-21 ne déroge pas à la lèvera en théâtre Le porteur d’histoire 30 mn sonores, plastiques et poétiques règle avec du théâtre (5 spectacles), d’Alexis Michalik (24 septembre) : cinq autour de la formation du langage. Et à du cirque (2 spectacles), de la danse tabourets, cinq comédiens et deux por- partir de 7 ans Grou de la Cie Renards/ L(3 spectacles), des propositions jeune tants à costumes, pour une épopée phi- Effet mer (15 novembre), voyage dans le public (4 spectacles), de l’humour (2 spec- losophique tourbillonnante, une enquête temps truffé d’effets spéciaux et de rebon- tacles) et des concerts (5 spectacles). Y à travers les âges qui a obtenu 2 Molières dissements, qui devrait réjouir petits et sont présents 2 spectacles et 2 concerts en 2014. La dispute de Marivaux mis en grands. Enfin, parmi les concerts,Mios - empêchés par le confinement du prin- scène par la fougueuse et malicieuse sec (5 décembre) revisitera son ancien temps dernier : Jetlag de la Cie Chaliwaté Agnès Régolo (26 novembre) avec six (25 ans) et magnifique premier album (29 octobre), Urbis et Orbis de la Cie Ala- comédiens. Et An Irish Story, seule en Boire, tandis que La passion classique mourak, (6 novembre), le concert du scène de la comédienne Kelly Rivière des impressionnants Pascal Amoyel violoniste Andrey Baranov et de la pia- (1er avril), une saga familiale irlandaise et Emmanuelle Bertrand (16 octobre) niste Suzana Bartal (24 avril), et celui palpitante et émouvante, marquée par autour de Brahms devrait combler ama- du collectif Les Amazones d’Afrique l’exil. Du côté du cirque, la nouvelle col- teurs et néophytes. (19 février). laboration de l’Alpilium avec La biennale MARC VOIRY La présentation de saison se fera en 4 soi- Internationale des arts du cirque per- rées (du 9 au 12 septembre) avec chaque mettra de voir le nouveau spectacle des L’Alpilium, Saint-Rémy-de-Provence fois une jauge limitée à 100 personnes. acrobates d’Acrostiches Excentriques (13 04 90 92 70 37 Les deux premières seront suivies de février) où ils mettent à rude épreuve mairie-saintremydeprovence.fr 96 saisons bouches-du-rhone « Il restera au moins la musique…»

Zibeline : Trois productions de l’Opéra de Marseille – et deux Après s’être réuni fin août pour l’enregistrement de l’émis- de l’Odéon – ont été annulées depuis la fermeture des salles. sion Prodiges*, l’orchestre se retrouvera pour les Journées Entendez-vous y remédier la saison prochaine ? du Patrimoine ? Maurice Xiberras : Il était Tout à fait ! Nous avons concocté un programme aux pe- évidemment trop tard pour les re- tits oignons : l’Opéra sera ouvert au public toute la porter avant 2022-2023 : pour journée du 19 septembre. Des visites et un ate- Carmen et Nabucco, c’est en- lier « voix » s’y tiendront le matin, avant les core possible. Adrienne Le- Maurice Xiberras, concerts de l’après-midi. Deux concerts au- couvreur me semble com- ront lieu à 14h et 17h. Le premier réunira promis… et cela me brise directeur de l’Opéra les solistes du Chœur, accompagnés par le cœur. Il n’y a rien de Fabienne di Landro au piano, sur des pire, dans nos métiers, pages célèbres du répertoire lyrique. Et que d’abandonner en de Marseille, maintient le second les musiciens de l’orchestre, cours de route un spec- sous la direction de Clélia Cafiero. tacle, surtout un spec- sa saison 2020-2021, avec Après cela, c’est en version concertante tacle mûri depuis aussi et réduite que sera donnée La Dame de longtemps. les ajustements qui Pique, coproduction des Opéras au Sud Quelle est votre politique donnée à Nice en mars dernier. de remboursement ? s’imposent En effet… Nous avons pris cette décision très En l’état, nous avons encore difficile début juillet. Cette production, très dense à peu près 900 000 euros de re- scéniquement parlant, nous semblait impossible cettes à reverser. Notre statut de à monter telle quelle. Nous sommes régie municipale entraîne des lourdeurs partis du principe que les pro- administratives conséquentes… Il nous est ductions de novembre, qui difficile, par ailleurs, d’avoir une vraie vi- impliquent de répéter à sibilité sur la trésorerie à venir. Nous partir de septembre, mettons en place un accueil du public pourraient mieux adéquat, par groupe, qui réduirait se plier aux la jauge de ses 1800 places habi- contraintes de tuelles à 500. sécurité. Pour Savez-vous quand vos équipes La Dame de – Chœur, Orchestre, person- Pique, pla- nel – reprendront une activité nifiée en oc- « normale » ? tobre, c’était Les musiciens, les « forces trop juste. vives » de l’Opéra, comme on Clélia Cafiero aime les appeler, ont évidem- au piano, ment une envie très forte de ainsi que le jouer, ensemble ! Et ce malgré chef Lawrence des craintes tout à fait légitimes. Foster, ont ré- Certains théâtres, comme le Metro- arrangé la pièce politan Opera [New York], ont décidé pour huit musiciens, de suspendre totalement leur activité qui seront placés dans jusqu’à janvier. Je trouve ça terrifiant, pour les loges d’avant-scène. les artistes comme pour leur public. Évidem- C’est vraiment dommage

ment, tout ne pourra pas se passer « comme avant » M pour la mise en scène d’Olivier auric Billet e Xiberras ristophe tant que le virus circulera, et tant qu’un vaccin ne sera pas © Ch Py, mais il restera au moins la musique... disponible. Et le dispositif sera lourd : il faudra désinfecter Nous proposerons évidemment un tarif spécial, à la baisse, les pupitres, les chaises, laisser chaque musicien amener, an- aux spectateurs. noter, transporter sa propre partition, établir un sens d’en- Il s’agira, avec Les Pêcheurs de perles, du seul opéra non mis trée et de sortie. Et se limiter au contingent maximum de 35 en scène de la saison. musiciens sur scène. Tout à fait. C’est d’ailleurs un hasard assez malheureux. J’ai « Il restera au moins la musique…»

pour habitude de dire qu’un bon nombre d’ouvrages supporte très bien la version concert. Pour le répertoire du bel canto, par exemple, qui s’encombre souvent de canevas pas très élaboré. Mais pour La Dame de Pique comme pour Les Pêcheurs de perles, qui bénéficient d’une vraie dramaturgie, ce n’est évidemment pas le cas ! Nous tenions à garder Patrizia Ciofiau casting, et ses dispo- nibilités ne nous permettaient pas de la solliciter pour une mise en scène. Le reste de la saison propose en moyenne un opéra par mois, avec beaucoup de nouvelles productions, de prises de rôle... Tout à fait, il s’agit d’une saison très « jeune » ! La Bohème que nous donnerons en décembre, mise en scène par le grand ténor Leo Nucci, ne comporte quasiment que des prises de rôles, bien que la distribution soit composée de noms très familiers ! Enea Scala chantera son premier Rodolphe, Angélique Boudeville sa première Mimi. La Tosca que nous proposerons en février accueillera pour la première fois Jennifer Rowley à l’Opéra de Marseille, mais aussi Samuel Youn dans le rôle de Scarpia. Lui qui est surtout connu pour des rôles wagnériens très exigeants, il rêvait de Puccini sans trop y croire. Il est aux anges ! La saison se conclura sur un opus magnum rarement joué : L’Africaine de Meyerbeer. Ce sera en effet le clou de la saison, qui rassemblera de très grandes voix : Karine Deshayes, Florian Laconi, Hélène Carpentier et Florian Sempey ! Nous sommes en train de négocier une captation du spectacle. Ce se- Salon international rait formidable, c’est un opéra si rare. du dessin contemporain Côté orchestre, on retrouve cette saison des collabora- teurs familiers : les Musiques Interdites en octobre, le 26 — 27 sept. 2020 GMEM en décembre … Tout à fait ! Le GMEM et Musicatreize réuniront douze 8+4 — Paris compositeurs autour de la Lettre à Élise. En collabora- Galerie Al/Ma — Montpellier tion avec Manifesta, les Musiques Interdites donneront / le Chant de la Terre de Gustav Mahler. Il reste à espé- Galerie C — Neuchâtel Paris rer que l’on puisse le jouer, ainsi que les œuvres pour Galerie Valeria Cetraro — Paris orchestre romantique. Nous réfléchissons à un plan B, Galerie Laurent Godin — Paris tout en espérant qu’on ne doive pas se limiter à la mu- Galerie Bernard Jordan — Paris / Zurich / Berlin sique de chambre. Et que le public soit au rendez-vous. Galerie Maubert — Paris J’espère que nous continuerons à leur donner l’envie de Galerie Plein-Jour — Douarnenez pousser notre porte. Galerie Catherine Putman — Paris PROPOS RECUEILLIS PAR SUZANNE CANESSA Galerie Michel Rein — Paris / Bruxelles Galerie Vachet-Delmas — Sauve * lire sur journalzibeline.fr Galerie Eva Vautier — Nice Galerie Nadja Vilenne — Liège Magnin-A — Paris

Opéra de Marseille 04 91 55 11 10 opera.marseille.fr Château de Servières 11—19 boulevard Boisson 13004 Marseille pareidolie.net 98 saisons bouches-du-rhône Du Chœur à l’œuvre

Ton That Thiet et Roland Hayrabedian © Guy Vivien

a rentrée des classes se fera tôt et fort pour le Centre Na- Ici et là tional d’Art Vocal, soit le week-end du 11 au 13 septembre C’est encore de transmission qu’il sera question en octobre de part et d’autre des Bouches-du-Rhône. L’ouverture de avec la master classe des 8 et 9 octobre en vue du concert du Lcette Rentrée des Chœurs se fera conjointement lendemain, qui explorera les œuvres de Luciano Berio à Marseille et à Sausset-les-Pins. La salle Mu- et de Lucien Guérinel, ainsi qu’Acqua di mare sicatreize accueillera le chœur de chambre amaro de Luca Antignani, créé en 2019 (voir Créations, dirigé par YeoMyoung Lim, Musicatreize journalzibeline.fr). Lucien Guérinel qui cé- et l’Ensemble Ad Fontes, mené par Jan lèbrera cette année son 90e anniversaire, Heiting, pour un programme entre- poursuit et auquel Jean-Louis Roblin et Philippe mêlant joliment le répertoire roman- Gueït consacreront un concert entier le tique et les pages plus contemporaines. joyeusement son 11 octobre. C’est une ambitieuse créa- C’est le jazz qui s’imposera dans le port tion, en coproduction avec la MC2 de saussetois avec le Voice Gang de Co- exploration du Grenoble, la Cité de la Voix de Vézelay rinne van Gysel. Mollégès accueillera et la Philharmonie de Paris, mais aussi le lendemain L’Albizzia de Benoît Du- contemporain le GMEM et l’Opéra de Marseille, qui ré- mont pour un programme post-roman- unira Douze lettres à Élise, écrites par douze tique français fort alléchant (Fauré et Caplet compositeurs pour les douze chanteurs de l’En- réunis) ainsi que l’Ensemble Vocal d’Arles, ex- semble. Création qui amorcera sa tournée, et un plorant sous la direction de Pascal Stutzmann le Gloria mois de novembre très riche : une master classe de polypho- de Vivaldi. Tandis que le parvis de l’Église de Saint-Cannat nie corse en novembre précèdera l’opéra eschylien Les Sup- accueillera Vincent Cladère et les Chants de la Méditerra- pliantes, élaboré par Serge Lipszyc et Jérôme Casalonga. En née du Chœur de l’Horloge, suivis du Très Grand Groupe décembre, c’est un conte musical puisant son origine dans Gospel de Cyrille Martial. La Villa Ariane de Cassis accor- la tradition vietnamienne, L’Arbalète magique de Tôn-Thât dera le 13 septembre une place de choix aux femmes cheffes : Thiêt, qui conclura l’année et reviendra à Caen en mars. La l’Ensemble vocal Les Vallonés, dirigé par Brigitte Fabre, création sera à nouveau à l’honneur avec Une Odyssée de Be- proposera des chansons profanes de la Renaissance, et Anne noît Menut en février, puis Khenkhenou de Zad Moultaka, Périssé, à la tête de l’ensemble FAVA, nous emmènera sur le donné à l’Opéra de Rouen en avril avant d’embarquer vers la continent américain. Parallèlement à ces festivités, un Fo- Biennale de Venise en mai. Vaste programme ! rum d’Art Vocal se tiendra tout le week-end à la Salle Musi- SUZANNE CANESSA catreize, où se succèderont conférences, débats, scènes ou- Ensemble Musicatreize vertes et concerts itinérants. 04 91 00 91 31 musicatreize.org Cinémas du sud & tilt présente ciném nimé CINÉMA D’ANIMATION POUR PETITS ET GRANDS

© Milla - Menento films © Milla - Menento

LA RENTRÉE CINÉMA AVEC SÉANCES SPÉCIALES 23 SEPTEMBRE > 6 OCTOBRE 2020

DES AVANT-PREMIÈRES Yalda, la nuit du pardon de Massoud Bakhshi (Iran, France, Allemagne, Suisse, Luxembourg) Gints ZilbalodisGints A Dark, Dark man d’Adilkhan Yerzhanov (Kazakhstan,France) City Hall de Frederick Wiseman (Etats-Unis) - © AWAY Drunk de Thomas Vinterberg (Danemark) Last Words de Jonathan Nossiter (Etats-Unis) Michel-Ange d’Andreï Konchalovsky (Russie, Italie) Garçon chiffon de Nicolas Maury (France) Sans signe particulier de Fernanda Valadez (Mexique, Espagne) E The Singing Club de Peter Cattaneo (Angleterre) 21 ÉDITION Des hommes de Lucas Belvaux (Belgique, France) 14 OCTOBRE Ibrahim de Samir Guesmi (France) >10 NOVEMBRE 2020 Suzanna Andler de Benoît Jacquot (France) Un triomphe d’Emmanuel Courcol (France) AVANT-PREMIÈRES / ATELIERS / RENCONTRES Milla de Shannon Murphy (Australie) Aix-en-Provence, Arles, Berre-l’Étang, Cannes, Cucuron, Festival de Cannes (sélection offcielle) Digne-les-Bains, Forcalquier, Fos-sur-Mer, Grans, Istres, DES CINÉASTES DANS VOS CINEMAS La Garde, Laragne-Montéglin, La Valette-du-Var, Le Pradet, Marseille, Martigues, Miramas, Port-Saint- Jean-Baptiste Mees - Plonger encore Louis-du-Rhône, Saint-Rémy-de-Provence, Toulon, Hélène Milano - Les Charbons ardents Valbonne, Veynes, Vitrolles.

seances-speciales.fr festival-cinemanime.fr

toute l’année L'AGENDA DES RENCONTRES CINÉMA DANS LE SUD événements, festivals, rétrospectives, actualités, bons plans 100 saisons bouches-du-rhône Ne diabolisons pas la fête !

Directeur du PIC, chef permanent par un concert. Platero et moi (de Juan Ramon de l’Ensemble Télémaque qu’il Jimenez) avec le chan- a fondé, le compositeur Raoul teur Alain Aubin et le guitariste Philippe Lay évoque son travail et les Azoulay sera donné programmations à venir lors du Festival Tous en Sons, également Zibeline : Comment conçoit-on une pro- cadre du ciné-concert grammation dans le contexte si parti- jeune public que je suis culier que nous connaissons ? en train d’écrire, Le Raoul Lay : On a fait un peu comme rêve de Sam ; il qui tout le monde, on a reporté ce qui était re- sera donné aux en- portable. Finalement, la difficulté consiste fants des maternelles plutôt à proposer des nouveautés avec des 15e et 16e arrondis- tout ce qui va « se refaire ». Le PIC, dès sements de Marseille que cela a été possible, a rouvert pour (3000 gamins !) avec des résidences qui sont très demandées : des courts-métrages il n’y a plus un jour possible jusqu’en fé- animés très étonnants

vrier 2021 ! Et le deuxième semestre est Raoul Lay © Pierre Gondard et d’une grande poé- lui aussi pris d’assaut. On réalise com- sie. Il y aura aussi les bien ces résidences sont importantes l’inquiétude de la « deuxième vague ». Quoi résidences, les répétitions, Carmen que pour les jeunes compagnies, d’autant qu’il en soit, les spectateurs prennent l’on redonne à Martigues, Les Mondes so- que le PIC est ouvert à toutes sortes de leurs masques, et tout se passe très bien. nores en fabrique, proposés dès octobre musiques, jazz, musiques de création, Une programmation chargée donc ? aux amateurs, élèves, enseignants, sous vocales, populaires, du monde… Subsiste Les six résidences se concluent chacune forme d’un travail collaboratif à propos

S’engager dans la durée La saison 2020-21 voit le CALMS prendre de l’ampleur près sa première saison solidaire composée de neuf concerts au profit d’associations de lutte contre la pau- vreté, la discrimination ou la violence, le CALMS (Col- Alectif des Artistes Lyriques et Musiciens pour la Soli- darité) a lancé cet été son programme « Opéra Déconfiné » en amenant, en ces temps de repli sur soi, le lyrique à la rencontre du public populaire. Cet élan sera prolongé pour la deuxième saison solidaire du mouvement initié par Mikhael Piccone. Cette année, le CALMS propose en effet de nombreuses pre- mières qui feront date dans l’histoire du collectif. Tout d’abord une création avec Sans Frontières Fixes, un spectacle original bâti avec SOS Méditerranée où les témoignages des migrants rencontreront les poèmes de Jean-Pierre Siméon mis en mu- sique par Lionel Ginoux et les chorégraphies de David Llari.

Un spectacle à ne pas rater le 26 mai au Toursky. Nouveaux © Mikhael Piccone lieux également puisque le grand concert « Voix Solidaires » se tiendra cette année le 12 juin à l’Opéra de Marseille, au profit célèbre mezzo-soprano Béatrice Uria-Monzon aux côtés d’associations luttant contre les violences faites aux femmes. d’Amélie Robins et Lorrie Garcia à un récital le 13 décembre L’Opéra prêtera aussi son Foyer au concert « Mozart est là » au Pharo. Deux fidèles du CALMS, le ténorLuca Lombardo des étudiants musiciens de la région. et le jeune contre-ténor Rémy Brès, proposeront une as- Nouveaux engagements encore, avec la participation de la sociation vocale inattendue au profit du Centre Ressource 101 Des Arts vivants de l’histoire de la musique contemporaine, Octolab avec le L’Abbaye de Saint-Victor accueille une Pays de Galles, la reprise de L’Histoire de la musique en 66 programmation polychrome minutes, de Délicieuse(s), la tournée au Canada... L’agenda de Télémaque est plein jusqu’en octobre 2021 ! C’est vivifiant. Comment créer dans une telle période d’incertitude ? Durant les mois du confinement, je m’étais dit « compose, prends de l’avance »… mais, quand on est confronté au gouffre, on a envie de respirer sans se laisser aller à ses propres tréfonds. Sinon, les collectivités territoriales, l’État, tout le monde a joué le jeu, plutôt bien, pour l’instant, on est ras- surés économiquement du moins pour 2020. La culture est toujours une variable d’ajustement, alors que l’on en voit bien la nécessité. Ce besoin du vivant, de se re- trouver, est sensible. Bien sûr, il faut faire attention, mais cela a un peu diabolisé l’envie de faire la fête. Alors que ces envies positives élèvent l’humanité. Le côté positif de la crise sanitaire est qu’elle nous a amenés à interroger le rapport des compositeurs, spectateurs, artistes, producteurs, et à constituer un réseau de musiques de création en PACA avec Nik Bärtsch's Mobile duo © Christian Senti sept lieux, résolvant la problématique des circuits courts… es visites et expositions dédiées à la très belle église s’annoncent La Covid a renforcé les solidarités ! heureusement nombreuses : outre les habituelles explorations PROPOS RECUEILLIS PAR MARYVONNE COLOMBANI théâtralisées des lieux, une exposition et une conférence dé- Ldiées à la personnalité peu commune d’Isarn, devenu abbé de Saint-Victor il y a pile poil mille ans, se tiendront du 13 au 20 sep- Le PIC, L’Estaque tembre. Mais l’abbaye n’exposera pas seulement son patrimoine. 04 91 43 10 46 ensemble-telemaque.com Son partenariat réjouissant avec Manifesta et Les Parallèles du Sud permettra de voir l’installation Anima Mundi, conçue par Em- manuelle Luciani sous la houlette du Southway Studio s’y tiendra du 25 septembre au 13 décembre. En mai et juin 2021, le plasticien Renaud Vincent-Roux invitera à faire pénétrer le vivant, marin et organique, dans les lieux. Côté musique, plusieurs dates s’avèrent prometteuses : en octobre, la soprano colorature coréenne Sumi Jo posera enfin ses valises à Marseille, après 30 ans d’absence ! L’ensemble Irini explorera en avril les polyphonies multiples de la Renaissance, entre héri- Marseille le 11 octobre. Lucie Roche et Carl Ghazarossian tage occidental, byzantin et chrétien oriental. En mai, un vent ba- le 20 septembre à Marseille, Jennifer Michel, Armando roque soufflera gaiement avec l’orgue deChristophe Guida et le Noguera et Juan Antonio Nogueira le 15 novembre à Aix hautbois d’Héloïse Gaillard. En juin Bernard Abeille mêlera le uniront également leurs voix lors de récitals d’airs d’opéra son de sa contrebasse à l’énigmatique chant des baleines. Ce sont au profit des associations La Cimade et de Cent pour un toit. aussi des habitués que l’on aura la joie de retrouver : l’ensemble Nouveaux formats enfin avec cette version de poche de L’Elixir Hymnis, dirigé par Bénédicte Pereira, déclinera une vaste palette d’Amour de Donizetti, adaptée pour piano et quatre voix, qui d’Ave Maria en septembre, et les Musiques Interdites investiront le sera donnée à la Maison des Arts de Cabriès au profit de la transept avec les Rückert Lieder de Mahler et les œuvres plus mé- remarquable association Le Refuge. Autre opéra, autre pro- connues de Franz Schmidt. Le Jazz des Cinq Continents fera lui jet avec « Carmen & Co », concert autour des chœurs d’en- aussi une incursion sur les lieux avec un concert de Nik Bartsch et fants développé avec les élèves de CM2 et le Conservatoire Sha, précédé d’une conférence fort alléchante de Raphaël Imbert de Miramas, à voir au Théâtre de la Colonne le 27 mars. dédiée à la teneur spirituelle du jazz. D’autres personnalités pour Le concert des Cultures Solidaires, fin janvier à l’Espace Ju- le moins intéressantes s’attèleront également à l’exercice, difficile, lien, rappellera lui l’ancrage local de l’association Destina- de l’analyse des enjeux du sacré pour la pensée, l’histoire et l’art : tion Familles, et du quartier sinistré de Noailles, à l’origine Jean-Claude de Crescenzo en octobre, pour faire suite au concert du mouvement. de Sumi Jo en abordant la culture coréenne, Marcel Gauchet en PAUL CANESSA octobre, Jean Guyon en janvier, puis Macha Makeïeff en mars. SUZANNE CANESSA

CALMS (Collectif des Artistes Lyriques et Musiciens pour la Solidarité) Divers lieux à Marseille et alentours Abbaye Saint-Victor, Marseille calms-france.fr saintvictor.net 102 saisons bouches-du-rhône Toutes les musiques ont droit de cité Du jazz au flamenco, de la Méditerranée à Cuba, la Cité de la musique de Marseille explore les territoires et les esthétiques

uvrant la saison avec le festival Les réjouissances, la Cité de la musique invite Cathy Heiting en quartet (27 sep- tembre) sur le site de Magalone. Entourée de musiciens Ode la scène jazz actuelle, la vocaliste propose un concert aux accents jazz funk hybride où se côtoient standards et com- positions personnelles. Après un spectacle donné ici même dans lequel elle avait mis en lumière les liens entre flamenco et Algérie, la jeune cantaora arlésienne Meryem Koufi a ima- giné Con ellas (9 octobre), où elle rend hommage aux poé- tesses espagnoles de la première moitié du XXe siècle, partie prenante de la résistance au franquisme. Perrine Bourel et Mosin Kawa (20 novembre) croisent leurs traditions musi- cales ancestrales respectives dans un dialogue subtile entre Zoppa © DR violon des Alpes du Sud et Dauphiné et tablas du Rajasthan. afro-cubaines puise dans ses racines, les entremêle au jazz, Autre rencontre, celle des chanteuses et musiciennes Kalliroi au reggae et à l’ pour offrir un répertoire à son image, Raouzeou et Sylvie Paz, toutes deux membres des Dames de une identité culturelle forte et ouverte sur le monde. la Joliette, qui forment le duo Zoppa (6 février) et mêlent LUDOVIC TOMAS rythmes et poésie du patrimoine hispanique et grec. Avec sa nouvelle formation, Javier Campos Martinez pré- Cité de la musique, Marseille sente Proyecto iresongo (26 mars). Ce maître des percussions 04 91 39 28 28 citemusique-marseille.com

L’Espace Julien dans les starting-blocks La salle incontournable de musiques actuelles du centre-ville de Marseille omme toutes les salles de concert, l’Espace Julien vit d’espérer maintenir sa programmation si les artistes ne sont des mois difficiles. Et la classification en zone rouge pas contraints d’annuler leurs tournées. Reporté pour cause des Bouches-du-Rhône n’arrange pas sa situation. Mais de pandémie, le concert d’Arno devrait donc avoir lieu le Celle a l’avantage de pouvoir s’adapter aux règles sani- 24 septembre. Le chanteur belge fête ses 70 ans avec l’al- taires, en optant pour une configuration assise totale et donc bum Santeboutique. Double affiche aux sonorités d’Amé- rique latine (31 octobre) en coproduction avec le Molotov avec la franco-vénézuélienne La Chica et les Marseillais de La Cumbia Chicharra. La première incarne une globalisa- tion positive et propose un collage de sonorités urbaines, de beats électros et de chants traditionnels, immergé dans un univers pop, à l’esthétique street art ou afro-caribéenne. Les seconds réinventent la cumbia en lui ajoutant une touche balkano-méditerranéenne. Place au jeune public avec le spectacle musical Atchoum (8 novembre) de François Hadji-Lazaro, ou quand un mu- sicien issu de la scène rock alternative (Les Garçons bouchers, Pigalle) dépeint la société à travers un répertoire loufoque de bac à sable. Depuis ses débuts en trio en 1998, le songwriter australien John Butler (22 avril) cultive son indépendance musicale, entre folk et pop, ancrage occidental et explora- tions tribales. L. T.

Espace Julien, Marseille 04 91 24 34 10 espace-julien.com

Francois Hadji-Lazaro © DR 103 C'est exquis

La 23e édition Tour du Pays d’Aix propose huit la nouvelle génération. Les artistes confirmés sont issus d’es- thétiques tout aussi variées. Hilight Tribe est le groupe de escales musicales où artistes locaux et valeurs référence de la natural trance, musique électronique instru- sûres se partagent les plateaux mentale conçue sans machine. Quatuor cynique, Ricine est à la croisée des chemins entre heavy ix-en-Provence, Cabriès, Peynier, metal et grunge, oscillant entre bouf- La Roque-d’Anthéron et Venelles. fées aériennes et instants de fureur Les huit points de chute de la expiatoire. Melissmell bâtit un uni- Anouvelle édition du Tour du Pays vers proches des contes surnaturels d’Aix, festival itinérant qui a à cœur de de Maupassant où les plumes souf- valoriser les groupes émergents de la flées par de grands paroliers comme scène régionale, auront lieu dans l’une Brel ou Fauque, se plantent sur le dos de ces communes. « Notre appel à can- de l’animal indomptable qu’est le rock didature fait réagir un nombre croissant Hilight Tribe © jyhellphotographe contestataire des origines. Biga*Ranx de groupes à chaque édition du festival. Les sélectionnés sont mêle avec brio toutes les influences qu’il affectionne pour -dé ensuite traités comme n’importe quel autre musicien », s’en- fendre un reggae raffiné et moderne. Musicien marseillais thousiasme l’association Aix’Qui ?, à l’origine de l’événement. hyper-actif, David Walters revient avec un nouvel album so- À ces distingués s’ajoutent les lauréats du tremplin Class’Eu- laire, inspiré par le brassage des musiques afro-américianes Rock 2020. Cette année, pandémie oblige, la programmation du New York des années 70 et 80, dans lequel il révèle une a dû être réinventée par l’association qui « n’échappe pas non soul créole cosmopolite réjouissante. plus à son lot d’interrogations ». Les découvertes se nomment L. T. T.Hight.T, Stone Horns, Esparto, Le Tchapaclan, Natural Le Tour du Pays d’Aix Bashy sound system, Osoba, Mr Brown & le Libanais et Co- 24 septembre au 17 octobre pernic. Qu’ils proposent du rock, de l’électro, de la chanson, Divers lieux autour d’Aix du hip hop ou du dub, ils deviendront peut-être les talents de 04 42 27 08 75 aixqui.fr La Fiesta croise les doigts Woodkid, Izïa, The Avener, Chinese Man Records, Arnaud Rebotini, Rocío Márquez... La Fiesta des Suds met la barre haut. Et croit en sa bonne étoile es études de public l’attestent : La Fiesta des n’hésitant pas à réunir musiques symphonique Suds est un festival à part dans le paysage et électronique. Pour son retour sur scène et di- culturel marseillais. Sur le plan sociologique vulguer son deuxième opus, Woodkid a choisi la Lcomme générationnel. Tranches d’âge et ca- Fiesta parmi une dizaine de festivals où il a ac- tégories socio-professionnelles sont présentes à cepté de se produire. parts égales au sein d’un public fidélisé, tout en Autres temps forts, les quinze ans du label se renouvelant au tiers. Chinese Man Records, La manifestation autom- annonciateur d’une fête nale en est devenue bien d’anniversaire démesu- plus qu’un rendez-vous rée ainsi que les presta- musical. Ici, on ne vient tions de deux pointures pas uniquement pour les d’une l’électro que tout op- concerts mais pour l’am- pose : The Avener et Ar- biance et l’échange, dans naud Rebotini. Comme un esprit d’émulation des à la fougue d’Izïa répon- valeurs humaines. Cham- dra la sensibilité cristal- boulée par des annulations Woodkid © Woodkid line du porte-drapeau du d’artistes étrangers en raison de la pandémie, la nouveau flamenco, la chanteuseRocío Márquez. programmation 2020 mérite pourtant qu’on s’y L. T. arrête. La venue de Woodkid est un événement en Fiesta des Suds soi. Apparu en 2013 avec l’album The Golden Age, 8 au 10 octobre l’artiste français a conquis la planète pop interna- J4, Marseille tionale avec sa voix sensuelle et un son novateur, fiestadessuds.com 104 saisons vaucluse

Créations à Cavaillon

More Aura © Vincent Vanhecke

a Garance, seule scène nationale du Vaucluse, a tenté peu pratiqués, mais qui rencontrent à chaque fois un public comme les autres structures culturelles de soutenir les curieux. Ainsi du Radio Live proposé le 13 novembre par deux artistes et tout l’écosystème qui leur permet de journalistes, Aurélie Charon et Caroline Gillet, Lcréer, notamment les techniciens inter- épaulées de la dessinatrice Amélie Bonnin. Une mittents. Les temps sont durs, mais ce n’est La scène nationale séance d’information en direct sur la jeunesse pas le moment de baisser les bras, ainsi que de Méditerranée et d’ailleurs, rythmée par le souligne le directeur, Didier Le Corre, des portes du Nevché. Ou bien le Furieux désir de bonheur dans l’édito du programme 2020-2021. À Luberon ne baisse pas attisé par Olivier Letellier dans une hybri- Cavaillon, ce soutien passera par les ré- dation de danse-cirque-théâtre. sidences : sept compagnies -ZeC, Village les bras et mise sur la Depuis 20 ans, l’équipe de la scène nationale Pile-Poil, le Ballet National de Marseille, emmène les artistes à la rencontre des spec- T.A.C. Théâtre, Anima Théâtre, le Théâtre création tateurs, dans les villes et villages du Vaucluse, du Rivage, Tourneboulé- seront accueillies avec des suggestions émoustillantes. Ce sera par- durant la saison pour poursuivre leur travail. Et ticulièrement le cas cette année, où tout le monde a par la programmation de créations : douze, cette année. Au bien besoin de se retrouver. Rien de mieux que la présence nombre desquelles Rebetiko, odyssée en musique portée par de clowns pour cela ! Participeront aux tournées Nomade(s) le metteur en scène Yiorgos Karakantzas, en quête de ses ceux de la Cie Zec, également acrobates, jongleurs, musi- racines grecques. Le cabaret des absents de François Cer- ciens... Puis le constructeur de pyramides à base de seaux vantes, histoire d’un riche industriel qui sauve de la destruc- Bakéké, en janvier, dans le cadre de la Biennale interna- tion le Théâtre du Gymnase à Marseille, (toute ressemblance tionale des arts du cirque. Et surtout l’exceptionnelle Vé- avec des faits réels n’est pas fortuite). Comme un vent de noce, ronique Tuaillon avec More Aura en février, notre coup de séance de théâtre participatif où les spectateurs répondront à cœur lors du festival gapençais Tous dehors (enfin) ! en 2018 l’invitation de Pascale Danielle-Lacombe « dans un mélange (lire sur journalzibeline.fr). de vie réelle et de fiction », mêlés à ses huit comédiens, lors Sachez enfin que la Garance réserve à son public bien des d’un mariage qui culminera en bal. L’adaptation par Pauline moyens d’approfondir l’émotion des spectacles, via des stages Bayle du monument balzacien, les Illusions perdues. Ou en- et ateliers. Foncez si vous voulez vous initier au Rebetiko, au core, pour les tout jeunes, Click ! de Skappa et Associés, sur hula hoop ou à la langue des signes. Chaque compagnie de la première représentation que se fait de lui-même un enfant. danse au programme, notamment - BNM, Kelemenis, Ma- guy Marin - fera ainsi découvrir son univers chorégraphique. Formats nouveaux et tournées Nomade(s) GAËLLE CLOAREC S’il va falloir faire preuve d’endurance face aux incertitudes sanitaires, ce n’est pas une raison pour se replier sur ses ac- La Garance, Cavaillon quis. La Garance ouvrira ses planches à des formats encore 04 90 78 64 64 lagarance.com KLARTHE Records Management Ediitiions SaiSon 2020 2021

la plateforme musicale conçue Nueva barberia Carloni par et pour les artistes Photo : Roberto Manfredi - 3-1062043 • 1-1065019 1-1062041 Photo : Roberto

Sortie le 18 septembre Sortie le 13 novembre

La Dispute - Agnès Régolo Théâtre Jeudi 26 novembre 2020 • 20h Christophe Malavoy Sortie le 25 septembre Sortie le 4 décembre La Légende du saint buveur Théâtre Jeudi 28 janvier 2021 • 20h Les Amazones d’Afrique Mamani Keita, Kandy Guira, Fafa Ruffi no Musique Vendredi 19 février 2021 • 20h30 Queen Blood - Ousmane Sy Danse Sortie le 4 septembre Sortie le 23 octobre Jeudi 8 avril 2021 • 20h

Et aussi : Le Porteur d’histoire (théâtre) • Wally : Le meilleur d’entre moi (humour) • Passion classique, P. Amoyel et E. Bertrand (musique) retrouvez toutes nos nouveautés Jetlag (cirque) • Urbis et Orbis (jeune public) • Grou ! (jeune public) Nuova Barberia Carloni (humour musical) • Miossec (musique) • Rébus sur www.klarthe.com (jeune public) • ExCENTRIQUES (cirque) • Impression / Vivace (danse) Confi ance, ode à la terre (cirque jeune public) • An Irish Story (théâtre) Andrey Baranov et Suzana Bartal (musique de chambre)

Découvrez l’intégralité de la saison sur mairie-saintremydeprovence.fr Tél. 06 29 19 69 78

Pub Zibeline saison 2020-2021.indd 1 01/09/2020 11:43 106 saisons vaucluse Le programme automnal Théâtre, musique, œuvres destinées au des Halles jeune public et colloques : il y aura de quoi faire dans l’ancien cloître Sainte-Claire !

Dans la solitude des champs de coton © Thomas O'Brien

u Théâtre des Halles, l’équipe a fait le choix, en raison dont on avait beaucoup aimé le monologue d’un lobbyiste, des contraintes sanitaires, de communiquer son pro- Europe connexion (lire sur journalzibeline.fr). Il présente gramme par trimestres, plutôt que sur l’année complète. cette fois un conte des temps modernes aux 7 ans et plus. Le ALa rentrée se fera le 27 septembre, avec Ce monde qui second se jouera en musique, avec Laetitia Ithurbide (voix les traverse, spectacle musical et visuel doublé d’une expo- et violon) et Vartan Margaryan (violoncelle). De la musique sition, dans le cadre du festival C’est pas du luxe (lire p 12). aussi, pour les adultes cette fois, lors de la semaine italienne Quatre propositions théâtrales moins « hybrides » sont à l’af- organisée par la ville d’Avignon en octobre : le 17, les Halles fiche durant cette période, à commencer, le 3 octobre, par recevront les solistes de l’Accademia del Teatro alla Scala, L’occupation, où Romane Bohringer incarne une héroïne crème du chant lyrique milanais. d’Annie Ernaux. Une pièce sur les affres de la jalousie, mise Enfin, deux colloques se relaieront à l’automne. Le 29 oc- en scène par Pierre Pradinas. À la fin du mois, Alain Timár tobre, Les metteurs en scène dans la cité, pour interroger signera quant à lui sa version de l’œuvre phare de la décen- la place de ces artistes au sein de nos sociétés (dans le cadre nie 1980-1990, Dans la solitude des champs de coton. Du deal de la Semaine d’art en Avignon). Trois débats sont prévus : comme quintessence des rapports humain en contexte ca- Production et circulation des œuvres ; Le Théâtre : un art de pitalistique, selon Bernard-Marie Koltès... Début décembre, la consolation ? ; Théâtre et démocratie. Notez que la matinée Anaïs Muller et Bertrand Poncet partiront en quête de Mar- sera réservée aux professionnels, l’après-midi étant ouverte guerite Duras dans leur deuxième création, Là où je croyais au public. Couleurs naturelles, couleurs numériques, du 26 être il n’y avait personne. Une œuvre sur le désir incestueux, au 28 novembre, associera « différentes disciplines telles que centré sur le processus d’écriture de la romancière. Suivie, l’histoire, l’art et l’architecture, la vidéo, l’impression 2D et 3D, avant les fêtes, par Chasser les fantômes, événement accueilli l’informatique graphique, l’imagerie numérique » pour tenter dans le cadre des Francophoniriques, semaine dédiée à la de relier savoirs ancestraux et technologie. francophonie célébrant sa 5e édition. GAËLLE CLOAREC Le jeune public ne sera pas en reste. Lui sont destinés Mon prof est un troll, le 16 novembre, et Histoires en comptines, le Théâtre des Halles, Avignon 18 décembre. Le premier est un spectacle de Vincent Franchi, 04 32 76 24 51 theatredeshalles.com

Provence Alpes Expositions FRAC Côte d’Azur Plce

x u

Compgnies  Nicolas Floc’h Soutien  l production Paysages productifs Du spectcle vivnt en region Dans le cadre de Manifesta 13 Marseille Les Parallèles du Sud. Michèle Sylvander 28 septembre > 31 octobre 2020 Juste un peu distraite

Dans le cadre de Paréidolie, salon international du dessin contemporain. Aubgne

L distillerie / thetre comoedi meditheque MP / L meson

Maïte Álvarez

Atlas de nuit 25 sept. 18h00 > La distillerie Dans le cadre de Paréidolie, salon international du dessin contemporain. Ouverture de saison / Presentation Place aux compagnies 20h30 Concert pleasure

08 Oct. 13h30 > la distillerie Gouter des creations

08 oct. 18h00 le Comoedia > Rencontre professionnelle – debat /reflexion

08 oct. 20h15 > le Comoedia Lecture Ulysse est mon nom /compagnie Dromolo

21 oct. 20h30 > le Comoedia Lampedusa Snow /compagnie erre

24 Oct. 19h30 > le Comoedia Lecture personne n’a rien dit a la cigogne /compagnie fluid corporation

24 Oct. 20h30 > le Comoedia Je suis venu vous dire /Zoumai prod

28 Oct. 19h00 > la distillerie Dame chevale /compagnie le facteur independant Du vendredi 25 septembre 2020 29 Oct. 19h00 > la distillerie au dimanche 17 janvier 2021 Le charme obscur d’un continent /compagnie deliaisons

30 Oct. 19h00 > la distillerie Ouvert du mercredi au samedi de 12h à 19h Le labo du gai savoir /compagnie in pulverem reverteris Le dimanche de 14h à 18h 31 Oct. 19h00 > la distillerie Week-end d’ouverture des expositions (entrée libre) Flesh /Djab prod

Ouverture vendredi 25 septembre à 15h. 31 Oct. 20h00 > la distillerie Nocturne vendredi 25 septembre jusqu’à 22h. lecture performance /Compagnie Pop manuscrit Ouvert vendredi 25 septembre de 15h à 22h, Concert elvas samedi 26 de 12h à 19h, dimanche 27 de 14h à 18h. Renseignement reservation

20 bd de Dunkerque, 13002 Marseille FRAC Provence- 04 42 70 48 38 / 06 63 11 99 90 [email protected] Alpes-Côte d’Azur ladistillerieaubagne.wordpress.fr www.frac-provence-alpes-cotedazur.org @FRACPACA + 33 (0)4 91 91 27 55 FRAC @fracpaca entree libre

Le Fonds régional d’art contemporain est financé Provence par le ministère de la Culture et de la Alpes communication, Direction régionale des affaires culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur ! Côte d’Azur et la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur.

! !!!!!! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!& !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! ! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! !

108 saisons vaucluse Du théâtre d’objets pour tous les âges

e Vélo Théâtre, un des fleuron culturel d’Apt, est plus que la structure, abritée dans une ancienne usine de fruits précisément une scène conventionnée « théâtre d’objet », confits, aurait pu s’inspirer de l’usage passé du bâtiment ? forme artistique au croisement des arts plastiques et du Tout simplement parce que le premier spectacle de Tania Lspectacle vivant. Mais au fait, d’où vient ce nom, alors Castaing et Charlot Lemoine, ses fondateurs, s’appuyait sur un biclou anglais. Ce mystère éclairci, intéressons-nous à la programmation du dernier trimestre 2020 ! Après les Suites prométhéennes du Théâtre inutile, qui ont ouvert dès la rentrée une voie de sortie face à l’état de sidé- ration de nos sociétés, une ribambelle d’artistes réunis au sein d’un Collectif d’équilibristes, avec la Cie du Courcir- koui, présentera le 17 septembre Le complexe de l’autruche, une étape de travail suite à leur résidence de création (tout public dès 5 ans). Même procédé le 25 septembre, avec une proposition musicale sur l’écoulement du temps, pour les tout-petits (dès 6 mois), par la Cie du Pestacle (Un temps pour toi, titre provisoire). Toutes les tranches d’âges pourront renouer avec les joies du direct, après des mois de face à face avec nos ordinateurs. No- tamment les adolescents, qui devraient apprécier en octobre Les dents de la sagesse, un spectacle sur la montée des désirs qui embarrassent une jeune fille, racontés parAlice Mer- cier, une « joueuse-manipulatrice, prestidigitatrice, conteuse, Rebetiko © Hugues Cristianini L’importance de l’autre Textes contemporains, musique et conférences : une saison au Chêne Noir ette nouvelle année marque la volonté de Gérard Gelas, fondateur du lieu, de se consacrer totalement à l’écri- ture et à la création. Julien Gelas prend alors le relais, Caccompagné de toute l’équipe du théâtre. Afin de rattraper le temps perdu, To be or not to be Avignon, spectacle de Stephan Caso suspendu pour cause d’épidé- mie, ouvrira le bal et proposera une réflexion sur l’histoire, l’homme, le théâtre et leur sens. La Magie lente, pièce de De- nis Lachaud, ou encore Les Naufragés, mis en scène par Em- manuel Meirieu d’après l’œuvre de Patrick Declerck et Les Chaises, chef-d’œuvre de Ionesco interprété par la Compagnie des Passeurs, plongeront le spectateur dans des histoires qui font réfléchir sur la condition humaine. Place à la musique : du blues avec New Blues Generation, de la soul avec Slam Allen ou encore un format original, ce- lui de l’opéra rap, choisi par Clément Althaus pour conter la vie du philosophe grec Diogène. À la frontière du théâtre et du concert, le théâtre musical de Farida Rahouadj et de Vincent Leterme racontera L’Autre Proust, ou la vie mécon- To be or not to be © Paul Wagner nue de l’auteur mélomane. Et d’ailleurs, pourquoi ne pas se laisser aller à la musique, grâce au concert dansant de Ra- les genres dans une belle poésie énergisante. phaël Lemonnier et son Trova Project ? L’occasion, pour les Le format des Conférences sous le chêne tiendra également fans de jazz, de blues et de musique cubaine, de conjuguer une place importante dans la programmation : Le rêve inachevé 109 Du théâtre d’objets pour tous les âges Revisiter les classiques

menteuse ». Ou encore, avant les fêtes de Noël, Nos fan- rès peu de spectacles sont annoncés au programme du Théâtre tômes de la Cie Tac Tac, pièce dans laquelle souvenirs des Carmes à l’heure où nous bouclons ce numéro. Huit seule- de collège et tragédie shakespearienne se confondent. ment, dont une soirée contes avec Jihad Darwiche encore non Les plus jeunes se questionneront avec l’épopée d’exi- Tdétaillée, et la semaine du 18 mars, où sera célébré de manière lés déracinés de force au son du Rebetiko (Cie Anima encore mystérieuse l’anniversaire de la Commune de Paris (150 ans, Théâtre), et avec la Cie Émile Saar sur ce qui se passe, et toujours inspiratrice !). en famille, au moment des repas (Intérieur - table (Sur La saison s’ouvrira en musique à tout petit prix (5 €, le 7 octobre), avec un le jour fugace)). chœur de vingt femmes : Arteteca, au répertoire de chants traditionnels Quant aux adultes, selon que leurs goûts les porteront venus d’Italie, Bulgarie, Madagascar, Géorgie, Espagne, Portugal, pays vers les rimes ou la musique, ils opteront plutôt pour Les arabes, aire occitane... Deux œuvres sont ensuite prévues dans le cadre de cris poétiques, une soirée organisée le 13 novembre avec la Semaine d’art avignonnaise, les 26 et 30 octobre. La Cie Vol Plané re- le Centre international de poésie de Marseille (CIPM), noue pour la première avec Séverine Daucourt et Stéphane Bouquet. Ou bien, avec son goût des clas- dans le second cas, soit pour un solo de guitare de Pascal siques dans une ver- Charrier, inspiré par des chants de bergers, soit pour sion épurée d’Hamlet, le hip-hop mâtiné d’électroacoustique du rappeur Mike sans décor ni costumes, Ladd, accompagné du duo Boreal Bee. Les deux conclu- premier volet d’un dip- ront, le 18 décembre, la programmation du trimestre. tyque que Serge Moati GAËLLE CLOAREC mûrit à Marseille. La seconde est également Vélo Théâtre, Apt inspirée d’un grand 04 90 04 85 25 velotheatre.com classique, épistolaire, Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, réécrit par le drama- turge Heiner Müller en 1980. Jean-François Matignon signe une nouvelle mise en scène de Quartett, son texte, de Léonard de Vinci, film documentaire dePatrick Foch, sous le titre Merteuil, sera mis en perspective par Bruno Frigau, et « La peur », Variation. Du théâtre passion « la plus démocratique qui soit », sera traitée par ultra-local, puisque Luc Ferry. L’auteur de théâtre Éric-Emmanuel Schmitt la Cie Fraction est reviendra quant à lui sur le processus de la création ar- d’Avignon. tistique (« Une vie de création ! »), et l’historien scéna- Pas de date prévue Hamlet, Cie Vol Plane © Vincent Beaume riste Jean-Yves Le Naour posera la question de la vul- jusqu’au 31 décembre : garisation des faits historiques à travers le théâtre (« De le réveillon de la Saint-Sylvestre devrait se dérouler en compagnie du l’histoire au théâtre »). Théâtre de la Passerelle, pour sa toute récente création, Merci, mono- Enfin, les Rencontres de l’éloquence feront leur grand logue délicieusement cruel rédigé par l’écrivain Daniel Pennac. Mi-jan- retour, accompagnées d’expositions, de festivals et de vier, ce sont Les Bonnes de Jean Genet qui renaîtront sur les planches, temps accordés aux plus jeunes, avec notamment des pour commettre à nouveau leur forfait, sous la houlette de Marcos pièces et des concerts adaptés, comme Rachmanima- Malavia. Le 3 février, avec Hamlet Requiem, ce sera au tour de Cy- tion. Enfances de Sergueï, par Vadim Sher et Dimitri ril Cotinaut de mettre en scène et de déconstruire -il commence par Artemenko (Cie Musards), qui, donnent vie à toutes la fin- la pièce de Shakespeare. Dernier spectacle prévu à ce jour, le 2 sortes d’objets, mêlant théâtre et film d’animation, évo- avril, C’est dans l’ombre que le crocodile grossit le mieux : un brûlot an- quant leur enfance en Russie, sur les accents si expres- ticolonialiste dissimulé sous des atours burlesques, orchestré collecti- sifs de Rachmaninov. vement par d’anciens élèves du conservatoire d’Avignon implantés à MORGANE POULET , les membres de la troupe Le bleu d’Armand. À partir du cas pré- cis du Congo et de la Belgique, leur objectif est d’interroger plus géné- ralement les rapports de pouvoir et les mécanismes du racisme d’État. Une initiative toujours salutaire ! G.C. Théâtre du Chêne noir, Avignon 04 90 86 58 11 Théâtre des Carmes, Avignon chenenoir.fr 04 90 82 20 47 theatredescarmes.com 110 saisons vaucluse Au porte-à-porte

Pour la deuxième année, le Centre Dramatique des Villages fait se rencontrer spectacle vivant et public dans le Haut Vaucluse

é en 2020 de la fusion du Festival des Nuits de l’Enclave avec Éclats de scène, le Centre Dramatique Ndes Villages (CDDV) conjugue l’an- née en 4 saisons, 4 programmes et 3 in- tercommunalités : Rhône lez Provence, Enclave, Pays de Grignan et Vaison-Ven- toux (plus quelques villages au sud de l’Enclave des Papes). Une programma- tion théâtre, danse, marionnettes et mu- sique, où l’on trouve quelques spectacles portés par des têtes d’affiches populaires (Thierry Lhermitte, Christophe Ma- lavoy, Philippe Caubère), et une ma- jorité proposée par des compagnies ré- gionales et/ou nationales. Y sont liées des résidences d’écriture et de création pour des auteur(e)s et des compagnies, des prix littéraires, des formations, ate- liers, stages, et une programmation en milieu scolaire. La convivialité © Veronique Vercheval Mais prudence, car le COVID-19 rôde tou- jours. Pour l’instant, seuls les spectacles de Mollans-sur-Ouvèze à Saint-Panta- où un facteur force le secret des colis de la saison d’automne sont annoncés léon-les-Vignes, en passant par Mon- qu’il doit livrer : tendresse, poésie et hu- précisément, avec des jauges d’accueil dragon. Dans chacun de ces villages, la mour. Le 9 décembre à Bollène, et le 12 du public qui seront adaptées selon les présentation sera suivie de spectacles à Valréas, les deux clowns musiciens circonstances sanitaires du moment. différents Tac( Théâtre, Si seulement, de la Cie l’Attraction Céleste, à la fois Pour la suite, on verra ! (on se lave les Tout en vrac, La toute petite compa- exaspérants et attachants, un peu punks mains, on met son masque, et on croise gnie, Libertivore). Et, autour de repas, mais toujours drôles, joueront respecti- les doigts…). des concerts sur mesure (Canef, La Belle vement Bobines et Bibeu et Humphrey. L’automne programmé par le CDDV com- Lurette, Toupe Manège). Et le 19 décembre à Rasteau, les belges mencera donc, en octobre, par Les Jour- Arnaud Hoedt et Jérôme Piron feront nées du patrimoine, avec, à Bollène, La Drôles de punks part de leur perplexité caustique, hila- volière à piano qui viendra installer, le En novembre et décembre, des spectacles à rante et politique face à l’orthographe 19 septembre, Place de la Mairie, ses dates uniques, ou presque, parmi lesquels, française (La convivialité). pianos déjantés : piano manège, piano le 7 novembre à Visan, Opéra minuscule, MARC VOIRY cocktail, pianomatographe, piano mas- un opéra contemporain, pour un public sage, piano des minots. Une expérience qui va de « de bébé à pépé », de Caroline sonore participative qui sera suivie d’un Duval et Sabine Venaruzzo, toutes deux récital. Et à Mornas, Mondragon, Lapa- comédiennes et chanteuses lyriques. Le lud et Lamotte du Rhône, des monolo- 10 novembre, à Montségur-sur-Lauzon, gues théâtraux, signés Jeanne Béziers, Plein gaz, un texte de Serge Valletti, co- Leïla Cassar, Rozenn Guilcher et Guy médie ordinaire de la vie et truculence Robert, issus des résidences organi- cruelle, un monologue et un personnage sées par le CDDV, seront donnés du- mis en scène par Alain Timár, joué par rant les deux Journées. Suivra un festi- Nicolas Geny. Le 3 décembre, Le Vélo Centre Dramatique des Villages du Haut val itinérant pour l’ouverture de saison, Théâtre sera à Lapalud, pour deux re- Vaucluse du 9 au 11 octobre, un village par jour, présentations d’Enveloppes et déballages, 06 75 49 21 63 cddv-vaucluse.com THÉÂTRE LE SÉMAPHORE PORT-DE-BOUC THÉÂTRE Du Rêve que fut ma vie Les Anges au Plafond

Le Syndrome du banc de touche Cie Le grand Chelem

Et le coeur fume encore Cie NOVA

La Dispute Cie Du jour au lendemain

Jacques et Mylène 26 000 couverts

Borderline(s) Investigations #1 Cie Vertical Détour

Frankenstein Cie Karyatides

Sources MUSIQUE Cie Humani Théâtre L’Homme-orchestre Virginia à la bibliothèque Cie La Mue/tte Cie ERD’O Joy Ascension Macha Gharibian JEUNESSE CIRQUE Impérial Orphéon Cie Impérial Mo, une traversée Mule Cie MAB Collectif A sens unique

Click ! Je suis Carmen Skappa ! & associés Cie Attention Fragile

La Dystopie des heures creuses Bloop ! Cie Ayaghma Compagnie Pep Bou

Mongol Cie des Passages DANSE Rebetiko Waterzooï Anima Théâtre Coline Tamao Juste Heddy Cie Mon Grand Mickaël Phelippeau l’Ombre Jean-Yves, Patrick et Corinne Collectif ÈS

Et notre festival Sem’art rue ! www.theatre-semaphore-portdebouc.com 112 saisons vaucluse Bringing it all back home La saison 2020-21 marque le retour de l’Opéra d’Avignon dans son bercail du centre-ville

es travaux de modernisation et de remise aux normes de l’Opéra Grand Avignon, commencés en 2017, avaient vu l’exil des productions sous le toit temporaire de l’Opéra LConfluence, en face de la gare TGV. Ceux-ci sont termi- nés et cette saison est placée sous le signe de la réouverture et de la renaissance à plusieurs titres, et ce au cœur de la passation entre l’ancien directeur Pierre Guiral et son suc- cesseur Frédéric Roels. L’Opéra Confluence continuera d’accueillir les spectacles de début de saison jusqu’à fin décembre, notamment le George Dandin mis en musique par Lully, sous la direction musi- cale de Gaétan Jarry et la mise en scène de Michel Fau, ou le concert « Legrand écran » qui rendra hommage au talent multi-facettes du collaborateur le plus célèbre de Jacques Demy. Le pianiste Adam Laloum viendra s’illustrer sur Berg, Veronique Gens © Sandrine Expilly Brahms et Schubert, le Trio Wanderer sur Beethoven et Schumann, quand Renaud Capuçon accompagnera David retranscription par Pierre Guiral pour l’orgue de Luc An- Fray sur les sonates de Bach. tonini. La Missa Solemnis de Beethoven viendra hanter fin Les productions lyriques feront la part belle aux opérettes mai les murs de l’Eglise des Carmes. viennoises avec La Veuve Joyeuse de Lehar, nouvelle mise en L’Autre Scène à Vedène accueillera de nombreux spectacles scène de Fanny Gioria, et La Chauve-Souris de Strauss, tirée dont certains pour les plus jeunes et notamment le conte musi- par la baguette de Claude Schnitzler et la mise en scène de cal Alex au Pays des Poubelles ou Une petite histoire de l’Opéra. Jean Lacornerie. Frédéric Roels apportera dans ses valises le Don Giovanni qu’il avait créé lorsqu’il dirigeait l’opéra de Rouen. Charles Rice débutera dans le rôle-titre, aux côtés de Tomislav Lavoie et Gabrielle Philiponet. Mais nul doute que beaucoup n’auront d’yeux que pour le Avignon au diapason Chevalier à la Rose d’un autre Strauss qui marquera la réou- verture de l’Opéra le 29 janvier. Une nouvelle production très e nombreux concerts symphoniques émailleront la sai- attendue mise en scène par Jean-Claude Berutti dirigée par son de l’Orchestre régional d’Avignon, souvent sous Jochem Hochstenbach, avec dans le rôle de la Maréchale la la baguette de Debora Waldman, nouvelle directrice soprano Tineke van Ingelgem, déjà remarquée en Médée à Dmusicale de la maison. Haydn et Mozart y sont parti- Rouen. Grandes attentes également pour la production Sam- culièrement présents. Parmi les concerts les plus notables, son et Dalila de Paco Azorin qui sera porté par le talentueux on peut noter la soirée dédiée à la part mozartienne de Gou- duo Marie Gautrot et Marc Laho, sans oublier le ténébreux nod et Prokofiev le6 novembre, la succession de deux chefs- Grand Prêtre de Nicolas Cavallier. d’œuvre de Schubert et Tchaïkovski le 12 février, l’hommage Avignon restera un espace de création, avec L’art d’aimer de à Saint-Saëns et Mendelssohn le 28 mai, ou encore la soirée Jean-Claude Gallotta côté danse, La Femme Samouraï de consacrée au romantisme allemand le 6 juin. Pierre Thilloy et Le Messie du Peuple Chauve, opéra en un Parmi les chefs invités, attention à ne pas rater le 19 mars acte du compositeur local Eric Breton. Inspiré du roman Jean-François Heisser qui dirigera l’Orchestre et la mezzo éponyme d’Augustin Billetdoux, le livret évoque le combat Aude Extrémo sur un programme qui associera Gluck à la écologique d’un jeune homme atteint de calvitie et en proie Quatrième symphonie de Beethoven, ou encore Arie Van Beek à des élans messianiques. Samuel Jean dirigera Pierre-An- sur Mendelssohn, Beethoven et Schubert le 9 avril. Le pro- toine Chaumien dans le rôle principal ; Charles Chemin gramme de musique baroque est une fois de plus très riche : réalisera la mise en scène. on y entendra l’Ensemble Jacques Moderne, mais aussi Dia- bolus in musica, Les Petits Chanteurs de Saint-Joseph, Les Pas comme les autres Nouveaux Caractères sur les Leçons de ténèbres de Coupe- La Collégiale Saint-Didier accueillera début novembre rin, l’Ensemble Sébastien de Brossard sur un programme l’indémodable Requiem de Mozart dont l’originalité sera sa Telemann… Florence Malgoire, Ronald Alonso Martin et LIEU D’ARTS CONTEMPORAINS RÉSIDENCES D’ARTISTES CENTRE D’ART L’opéra participatif sera une nouvelle fois à l’honneur cette année avec Bas- AIX-EN-PROVENCE tien et Bastienne, œuvre d’enfance de SAISON 2020-2021 Mozart reprise d’une production jeu- #aixenprovence #hopitalmontperrin nesse de l’Opéra de Paris. L’opéra de chambre Narcisse de Joséphine Ste- phenson sera proposé début mai, sur un texte et une mise en scène de Ma- À VOUS DE VOIR rion Pellissier. D’autres artistes lyriques prestigieux seront invités par la maison avignon- naise pour cette saison pas comme les autres : le contre-ténor star Jakub Jozef Orlinski interprètera le 28 septembre des airs d’opéra baroque en compagnie de l’ensemble Il Pomo d’Oro. Il sera suivi par la fine fleur du chant fran- çais, avec Julie Fuchs pour un gala de réouverture en compagnie du baryton Edwin Crossley Mercer ; Jodie Devos OUVERTURE DE LA SAISON pour un récital colorature très attendu Veronique Gens © Sandrine Expilly VENDREDI 18 SEPTEMBRE À 13H30 consacré à Offenbach ; et l’immense Véronique Gens qui proposera un programme autour de la mélodie française avec l’ensemble I Giardini. www.3bisf.com PAUL CANESSA

Opéra Grand Avignon operagrandavignon.fr

© Alexandra de Laminne Jean-Marc Aymes uniront leurs forces sur les pages déli- cates du violon dix-septièmiste. Léa Desandre et Thomas Dunford concluront une affiche dédiée à Vivaldi auJardin Calvet en juin. De quoi faire tonner les orages de l’été ! P.C.

Orchestre régional d’Avignon 04 90 85 22 39 orchestre-avignon.com 114 saisons gard À Nîmes, un théâtre qui scrute les ailleurs « Ouverte au monde, aux autres, et tournée vers l’avenir. » C’est avec ces mots que François Noël, directeur du Théâtre de Nîmes, qualifie la saison

combine butō et danse urbaine, sur une musique électronique de Rex Casswell. Ritual for the Inuit met en parallèle la culture de survie des Inuits qui emploient traditionnellement le chant et la danse pour résoudre les conflits et celle des battles qui transfor- ment des intentions négatives en expression artistique. Dévoilée en novembre, la programmation du Festival Flamenco annonce d’ores et déjà une ouverture avec le nouveau travail de Rocío Mo- lina (8 & 9 janvier), Al Fondo Riela (lo otro de Uno), deuxième volet de sa Trilogía sobre la guitarra auquel elle convie les guitares expertes d’Eduardo Trassierra Nuées© Brice Godard - fleuve Saigon et Yerai Cortes. cène conventionnée d’intérêt national art et création pour Côté musique, Nîmes offre l’occasion unique d’écouter en la danse contemporaine, Nîmes creuse son sillon choré- France l’Orchestre Les Siècles dans l’intégrale des Sym- graphique à travers notamment le compagnonnage de phonies de Beethoven (1er au 4 février). Pour les 250 ans de Sdeux chorégraphes de premier plan en tant qu’artistes la naissance du compositeur, le chef François-Xavier Roth associés, Olivier Dubois venant rejoindre en cette rentrée dirige les œuvres sur instruments d’époque, en quatre re- Emmanuelle Huynh. Celle-ci signe Nuées (18 & 19 mars), présentations qui font revivre le tournant du classicisme au projet mûri pendant le confinement, après une résidence au romantisme tout en permettant l’expérience d’un orchestre Vietnam. Ce retour aux sources propose un portrait dansé du croissant, augmenté de solistes et de choristes. En théâtre, père de la chorégraphe, une quête identitaire et artistique, où les propositions ne manquent pas moins d’intérêt. Avec Cuc- destin, destination et errance se confondent. Olivier Dubois, koo (1er au 3 décembre), Jaha Koo raconte l’histoire d’une hu- de son côté, va à la rencontre de la jeune génération égyp- miliation, celle de la Corée du Sud, passée sous les fourches tienne et réinvente leur danse de feu avec Itmahrag (20 & 21 caudines du FMI au moment de la crise économique asia- janvier). Mis en musique par le compositeur François Caf- tique de 1997. Les acteurs ? Trois cuiseurs à riz bavards au fenne, la pièce montre comment le mahraganat, musique cynisme jubilatoire. La Luxembourgeoise Myriam Muller festive électronique, est devenu la nouvelle voix des quartiers porte à la scène Breaking the Waves (27 & 28 janvier), prix du populaires du Caire. Deux spectacles sont accueillis dans le Jury au Festival de Cannes 1996 pour le réalisateur Lars von cadre du festival Tout simplement hip hop. Avec Ohho (15 Trier. Création 2021 coproduite par le Théâtre de Nîmes, Il octobre), Mehdi Baki et Nicolas Fayol réinventent le dan- faut dire (11 & 12 mai) par le Collectif V.1 revient sur l’affaire ser ensemble à travers un corps à corps sans limite, jouant Gabrielle Russier, enseignante marseillaise emprisonnée à entre les sentiments de fascination et de répulsion, la sou- deux reprises à cause de sa relation amoureuse avec l’un de mission et la prise de pouvoir. Méconnue en France, l’œuvre ses élèves de lycée. Une ode à la liberté d’aimer. de la danoise Lene Boel déploie une force brute et raffinée. LUDOVIC TOMAS

Cuiseurs à riz On découvrira deux pièces la même soirée du 16 octobre. Dans Théâtre de Nîmes le solo Immortality, le danseur japonais Ismaera Takeo Ishii 04 66 36 65 10 theatredenimes.com théâtre_ARLES scène conventionnée d’intérêt national _ art et création _ nouvelles écritures Hauts les verbes 2020_2021 a convivialité en a pris un sérieux coup, ces temps-ci. Distance oblige, bas du visage caché ; difficile d’entre- tenir l’esprit spontané et chaleureux, développé depuis L 11 ans dans les différentes manifestations portées par la Maison Théâtre des Littératures à voix hautes. Et pour- tant, avec un bel esprit d’adaptabilité et d’invention, Denis Lanoy propose une « Saison 12 », ramassée sur trois mois autour de quatre auteur.e.s. Oubliant les habitudes, les ren- dez-vous hebdomadaires sont remplacés par quatre temps fort d’une semaine, pour faire ainsi découvrir l’œuvre d’un.e CÉCILE LÉNA - CÉDRIC PAGA - JUAN IGNACIO TULA écrivain.e, en plusieurs rencontres et divers lieux (Nîmes et autres adresses dans le Gard)*. Juliette Mézenc inaugurera la série de « En compagnie de... ». ALEXANDER VANTOURNHOUT - MÉLISSA VON VÉPY À Sète et ailleurs, elle pratique une écriture située « entre les genres », la fiction transmédia, la performance et le vidéo- poème. Ses propositions seront variées, exprimant chaque LA MONDIALE GÉNÉRALE - MARCO DA SILVA FERREIRA facette de sa pratique de l’écriture (6 au 10 octobre). Rémi Checchetto a lui aussi plus d’un style dans son sac, mais il aime au contraire gommer les différences entre les genres, celles qui cliveraient le théâtre et la littérature en particulier. JULIE NIOCHE - HERMAN DIEPHUIS - ALBAN RICHARD Ses mots sont mis en scène (Jean-Marc Bourg, Bela Czuppon, Alexandra Tobelaim...), en musique (Louis Sclavis, Bernard Lubat...), en formes (Sylvie Durbec...) et en papier (éditions INGRI MIDGARD FIKSDAL - JOËL MAILLARD Tarabuste, Espaces 34...). Tout un monde de « littératerre » à pénétrer (16 au 21 novembre). Le poète et éditeur Bruno Doucey, infatigable passeur de mots (24 au 28 novembre), STEFAN KAEGI (RIMINI PROTOKOLL) - THOMAS MELLE précèdera Sandrine Cnudde, poète et photographe passée par l’art du jardinage. Elle fera étape à Sommières lors d’un de ses périples qu’elle effectue seule et à pied, souvent très au nord. Elle donnera à découvrir ses « relations de voyages », qui FRANÇOIS ORSONI - MARION SIÉFERT - ANOUK GRINBERG mêlent écriture et photographie (1er au 5 décembre). ANNA ZISMAN NICOLAS REPAC - ANAIS MULLER - BERTRAND PONCET * Pour connaître le calendrier détaillé de chaque rencontre, indiquer son mail sur le répondeur pour recevoir tout au long de la saison les Lettres de nouvelles avec tous les détails et changements de dernière minute. MOHAMED EL KHATIB - ELISE CHATAURET Maison Théâtre des Littératures à voix hautes, Nîmes 04 66 62 06 66 JONATHAN CAPDEVIELLE - JORIS MATHIEU

RAMZI CHOUKAIR - FRÉDÉRIC SONNTAG

JUSTINE BERTHILLOT - PAULINE PEYRADE Juliette Mezenc © Jean-Philippe Cazier

PASCAL RAMBERT - GROUPE ZUR - SOPHIE LALY ensemble ! www.theatre-arles.com - 04 90 52 51 51 116 saisons gard Paloma aux ailes brûlées

Zibeline : Dans quelles conditions vont l’équilibre financier de la tournée. Le risque est donc que se dérouler les premiers concerts ? les tournées soient entièrement annulées. Cela veut Fred Jumel : Les concerts La situation dire que sommes interdépendants entre diffé- en station debout sont tou- rentes salles de spectacle en France. Beau- jours interdits dans les des salles de concert coup d’agents et de tourneurs nous disent lieux clos. Et comme qu’ils ne sont pas prêts à s’engager sur de nous nous trouvons accueillant du public nouvelles tournées avec le risque que en zone rouge, nous celles-ci soient amputées. Le fonction- sommes obligés essentiellement debout est l’une nement par différenciation entre les d’appliquer la dis- départements et donc par situation tanciation physique, des moins enviables. Entretien avec pour chaque Smac ne permet pas ce qui signifie que la Fred Jumel, directeur de Paloma, d’envisager une tournée parce que capacité de Paloma cela peut changer du jour au lende- passe de 1 400 à 300 scène de musiques actuelles de main suivant le choix d’un préfet. personnes en places Parallèlement, on a co-écrit un courrier assises. Donc tous les Nîmes Métropole, parmi les à plusieurs Smac du pays pour proposer spectacles pour lesquels aux artistes d’envergure nationale d’uti- nous avons vendus plus principales du Sud de la liser nos lieux pour des spectacles adaptés de 300 billets sont annulés. aux nouvelles jauges. C’est le cas pour Izïa ou IAM ; France Depuis le début de la crise, avez-vous vu la cou- il n’y a pas d’autre solution. On va leur d’une aide financière de la part des essayer de reporter certaines dates en collectivités ? 2021 mais cela dépend des disponibili- Non. Elles nous demandent de tés des artistes, sachant que leur plan- présenter les situations fi- ning est souvent déjà établi. On va nancières. On craint une également tenter de déplacer tous frilosité des collectivités les concerts prévus dans le Club à maintenir les sub- qui contient 300 places vers la ventions sans acti- grande salle, en formule assise vité. Du moins sans avec un demi-gradin. activité apparente Quelle est votre appréciation puisque nous fai- de la prise en considération sons de l’accom- de la situation des salles de pagnement de concert par l’État ? musiciens en ré- On est dans la pire situation pétition et en ré- qu’on pouvait imaginer. Pour sidence, des for- nous, elle n’a pas véritablement mations, de l’action changé depuis février-mars. Si culturelle en direc- le dialogue est rétabli, l’incerti- tion du jeune public et tude liée à la pandémie fait que le des scolaires, etc. Mais gouvernement n’est pas capable de ce sont les grands spec- nous donner une vision à moyen et plus tacles qui nous permettent long terme. On espère un soutien financier d’obtenir un équilibre financier pour pouvoir préserver l’écosystème de notre sur une saison. Et si on annule tous Fred secteur et, à la fin de cette crise, limiter les pots cas- Jumel © DR les concerts d’artistes à forte notoriété et sés. Les montants annoncés peuvent nous rassurer, on attend qu’on ne maintient que les spectacles découverte, notre aujourd’hui les critères d’attribution et de compensation pour situation économique risque d’être très compliquée. pouvoir bénéficier de ces enveloppes. Il reste pas mal d’in- ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LUDOVIC TOMAS connues. Quid du public. On a une vraie interrogation sur le fait que les gens aient envie de d’assister à des concerts assis avec des masques et une liberté de déambulation contrainte. Quelles conséquences pour la programmation de la saison ? Nous dépendons d’organisations de tournées qui se définissent à l’échelle nationale, voire européenne. Et il suffit qu’il y ait Paloma, Nîmes 20 ou 30% des salles qui annulent pour remettre en question 04 11 94 00 10 paloma-nimes.fr MARDI 8 DECEMBRE 2020 - 20H30 LE CEPAC SILO - MARSEILLE INFOS & RESERVATIONS : CEPACSILO-MARSEILLE.FR // 09 70 25 22 12

& points de ventes habituels sous réserve de modifications Programme 118 saisons hérault Au-delà des aléas

Zibeline : On sent, dans votre nouvelle programmation, une spectateur. C’est en fait cela qui transforme les pièces, sans volonté toujours plus affirmée de construire que celles-ci aient à s’adapter au fil de l’actualité. L’œuvre un discours à travers l’ensemble des n’a pas à courir après le régime d’actualité, ni à ren- propositions -et ce, malgré les Nathalie voyer l’image immédiate de ce qu’on est tous en aléas de la crise sanitaire. train de vivre. Il faut plutôt chercher un écart Olivier Saccomano : Garraud et Olivier d’avec la représentation dominante. S’arra- On pourrait dire que c’est cher au réalisme. une composition. Pour uti- Saccomano, à la Et comment se positionne alors ce qu’on ap- liser le vocabulaire des mu- pelle théâtre documentaire, que d’ailleurs, siciens ou des peintres, direction du Théâtre des 13 pour Adeline Rosenstein, vous nommez c’est une suite de mou- Théâtre documentaire sans documents ? vements, chacun avec sa Vents, affirment leur style O.S. : C’est un travail sur un rassemble- durée. ment de documents, d’enquêtes, mais sans Nathalie Garraud : Le en misant sur la durée transmission directe de ces données. Avec temps de présence qu’on de- des moyens finalement assez pauvres, elle ar- mande aux artistes (3 semaines) et la rencontre rive à matérialiser des idées et des notions beau- nous impose de travailler très en coup plus vivement que si cela été transmis avec du amont avec eux. Cela peut aller jusqu’à contenu. Plus avec des sensations qu’avec des savoirs deux ans d’échanges avant les représentations. en tant que tels. C’est de l’ordre de la production On a continué ces discussions pendant le de l’imaginaire. confinement, en sachant, puisqu’il Ce sera la première édition de la y avait une somme dévolue pour Biennale des Arts de la scène en chacune des compagnies in- Méditerranée. vitées, que quoi qu’il arrive, N.G. : Nous sommes 12 parte- les artistes viendraient, et naires, avec qui nous avons qu’on trouverait ensemble réfléchi, chacun avec nos des formes à présenter spécificités, à quels ar- dans les conditions dans tistes inviter pour mon- lesquelles on serait. trer leur travail et les Est-ce que ce choix, dé- faire se rencontrer. veloppé depuis votre ar- O.S. : La Méditerranée en rivée en 2018, des « pe- soi n’était pas un sujet à tites formes » (Qui Vive ! aborder obligatoirement. Poésie !,...), tout en of- Ce n’est pas une théma- frant un nombre impor- tique, mais un espace de tant de représentations rencontres entre des gens pour chaque spectacle, qui partagent une même zone n’était-il pas précurseur, avec géographique et imaginaire, une organisation qui permet de historique. mieux accueillir le public avec les Votre nouvelle création, Un Hamlet

O contraintes actuelles ? liv de moins, sera présentée en première ier Sa cco N.G. : Une œuvre a besoin de temps pour ma not à l’extérieur. no et rc Gi Nathalie Garraud © Ma exister, dans le sens où le parcours d’un artiste, N.G. : On vient d’entamer, il y a 6-8 mois, un c’est une vie entière, et chaque forme n’est en fait qu’une travail sur le personnage d’Ophélie. On créera en 2022 une image à un instant T du parcours d’un artiste. C’est une pen- pièce pour plateau qui s’appellera Ophélie. Celle-ci est une sée qu’on a depuis qu’on est ici, et qu’on déplie dans notre sorte de pièce d’étude sur le Hamlet de Shakespeare. Ces propre travail d’artiste. Essayer de créer dans des conditions formes légères, où on va un peu « à l’os », nous demandent, qui ne soient pas strictement soumises à la logique de mar- avec les acteurs, d’aller vraiment au nerf du jeu. C'est un vé- ché, mais articulées à la nécessité artistique. ritable entrainement mental et intellectuel. Sortir du cadre O.S. : Notre priorité, c’est le rythme des artistes. Nous ne vou- institutionnel, jouer en itinérance, cela crée des moments de lons pas nous soumettre à l’impératif d’adaptabilité politique. rencontres avec le public qui aiguisent notre perception de Pensez-vous que la crise sanitaire va infuser les différentes l’époque, des situations. propositions des artistes ? O.S. : Jouer à l’extérieur, c’est aussi pour nous insister sur le fait O.S. : La situation en question est déjà dans le regard du qu’il n’y a pas de hiérarchie entre les « petites » pièces, vouées 119

à être jouées en extérieur, et les « nobles », pour le plateau. chantier à propos de Dostoïevski (avril), avec Valérie Dréville Des spectacles à pointer dans cette saison ? et Nicolas Bouchaud. O.S. : Au-delà du fait que tous sont intéressants, il y a les créa- N.G. : Il y a aussi Françoise Bloch qui revient, et sera pré- tions, et ceux qu’on connaît. Le spectacle de François Tanguy sentée dans un programme avec une pièce d’une de ses an- (Item, octobre) est magnifique,Angelica Lidell (Une costilla ciennes élèves, Justine Lequette. On trouvait ça assez beau sobre la mesa : Madre, novembre), c’est splendide, les pièces de les réunir. L’histoire d’une filiation, une pensée. de Pierre Meunier et Marguerite Bordat (mars) c’est pas- Vous sentez le public prêt à revenir ? sionnant ! C’est difficile de faire un partage ! N.G. : En tous cas, il y a un très fort désir de théâtre. On a N.G. : Tanguy n’est pas venu à Montpellier depuis 20 ans. Pour créé, juste après le confinement, l’Association des specta- les jeunes qui sont en formation ici, ça nous semble extrê- teurs du Théâtre des 13 vents, pour avoir une instance de mement important qu’ils voient son œuvre. Avec des formes discussion avec le public. On été très surpris par l’appétit de pas forcement adaptées au marché contemporain. Les voir dialogue, avec des vraies questions de spectateurs, qu’il faut et les revoir, c’est fondamental. C’est l’occasion d’évoquer le prendre en compte et discuter ensemble. Il est important de lancement de notre abonnement « illimité », qui permet de créer des zones, non pas de convivialité, mais où le dialogue retourner voir une même pièce autant qu’on veut. peut s’installer. Sylvain Creuzevault sera là cette année encore. PROPOS RECUEILLIS PAR ANNA ZISMAN N.G. : Oui, c’est un compagnonnage qui se poursuit. Il est de notre génération, et il a un fort rapport à la troupe, comme nous. O.S. : Il était venu l’an dernier avec les petites pièces, cette Théâtre des 13 Vents, Domaine de Grammont, Montpellier année il revient avec les grosses ! Il s’agit d’une partie de son 04 67 99 25 00 13vents.fr 120 saisons hérault Rester conscient Tout en célébrant le retour du vivant dans les salles, le Domaine d’O présente un théâtre à l’écoute des déflagrations d’aujourd’hui

omme dans le conte de La Belle au Bois dormant, le ma- Déboussolés gnifique parc du Domaine d’O semble se réveiller d’un Le volet théâtre s’ouvre avec le poignant récit d’Alpha Kaba, long sommeil. Tout palpite à nouveau : les chapiteaux, la rescapé des milices libyennes puis d’une épouvantable traver- Ccabane Napo, le théâtre Jean-Claude Carrière, les allées sée de la Méditerranée. Julien Gauthier adapte et met en scène de pins méditerranéens... Écoutons les bruisser. son témoignage (Esclaves des milices), un enfer qui a duré trois Les Palabrasives proposent, dès ce début d’Automne (28 ans (7 au 9 octobre). Ce porte-parole unique sera présent pour 25 - 26 - 27 septembre au 4 octobre), une déambulation aux couleurs de une conférence le 7 octobre. Part-Dieu chant de gare évoque l’environnement. Petites formes théâtrales, exposition d’art le sort de Théodore, un M.I.E. (Mineur Isolé Étranger), ayant SEPTEMBRE cinétique en plein air, les petits comme les grands sont in- fui Kinshasa et sa dictature. Histoire vraie là encore, qui, re- 2020 - LA CRAU (83) vités à s’émerveiller joyeusement, dans un esprit de partage cueillie par Julie Rossello-Rochet prend des allures d’épopée au pays d’une administra- - SPECTACLES GRATUITS - tion française cannibale, Programme complet tant elle broie les énergies www.le-pole.fr en alimentant l’incompré- hension et l’injustice (12 & Informations 13 octobre). Jeunesse déra- 0800 083 224 (appel gratuit) cinée toujours, dans Itiné- raires - Un jour le monde changera (Yann Verburgh). Six interprètes, chacun dans sa langue mater- nelle (surtitrages en fran- çais), clament leurs désirs et leurs combats pour que demain soit plus vivable. Entre fable et manifeste (12 & 13 novembre). Après le chapitre 4 de sa série de MADAM (Manuel d’Auto Défense À Médi- ter) présenté en octobre au Théâtre Jean Vilar (lire p 122), Hélène Soulié re-

Itineraires © Jean-Louis Fernandez vient avec le premier et le dernier de la série. La parole et de rapport conscient à la nature. Participer, c’est aussi le des femmes musulmanes dans l’espace public (#1, 17 mars), principe de la Cie Le Doux Supplice, qui invente un spec- et la quête du bonheur dans les alpages pour s’inventer une tacle de cirque « à voir et à danser ». En attendant le grand nouvelle vie (#6, 18 mars). soir mélange astucieusement numéros acrobatiques et tango, Enfin, parmi les artistes musicaux Femi( Kuti le 4 décembre, mambo, rock ; alors tout semble plus léger, simple comme un Chinese man records le 5 décembre, Fatoumata Diawara pas de deux (14 au 16 octobre). Il y aura beaucoup de cirque le 20 janvier...), Brigitte Fontaine viendra, douce enragée, cette année : le Collectif Sous le manteau autour du mât remettre les pendules à l’heure (5 mars). chinois, l’agrès phare du spectacle (5 & 6 novembre), l’anni- ANNA ZISMAN versaire des 30 ans du centre des arts du cirque Balthazar (17 & 18 décembre), le duo de la Cie Seb et Blanca, un Je t’aime moi non plus entre leurs deux pays limitrophes, le Mexique et les États-Unis d’Amérique (Borderless, 4 & 5 février), la dissection d’une catastrophe amoureuse par Camille Boitel avec son spectacle de cirque théâtral (ma, aida...) (16 & 17 fé- vrier), du cirque seule en scène par Lola Bréard qui tombe Domaine d’O, Montpellier à l’infini (Imbroglio, 23 mars)... 0800 200 165 domainedo.fr MUSICATREIZE, CENTRE NATIONAL D’ART VOCAL À L’INITIATIVE DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL DES BOUCHES-DU-RHÔNE PRÉSENTE

VENDREDI 11, SAMEDI 12 & DIMANCHE 13 SEPTEMBRE 2020 25 - 26 - 27 SEPTEMBRE 2020 - LA CRAU (83)

- SPECTACLES GRATUITS -

Programme complet www.le-pole.fr

Informations

0800 083 224 (appel gratuit)

CONCERTS FORUM, TABLES RONDES, RENCONTRES AUTOUR DE L’ART VOCAL

Vendredi 11 (SAUSSET-LES-PINS) Samedi 12 (MARSEILLE, MOLLÉGÈS & SAINT-CANNAT) & dimanche 13 septembre 2020 (MARSEILLE, CASSIS & PORT-SAINT LOUIS )

INFOS T. 04 91 00 91 31 www.musicatreize.org 122 saisons hérault En chair et en os Fac news Au Théâtre municipal Jean Vilar, la programmation Les grands esprits se est une déclaration d’amour au spectacle vivant, rencontrent à La Vignette dans toute sa dimension physique et engagée a recherche s’inspire (parfois) de l’art pour avancer, et les artistes puisent éjà, il s’agissait de sauver les (quatre) Le théâtre s’associe au festival de la Ci- (souvent) dans les travaux des scien- spectacles prévus pour la saison made, Migrant’ scène, pour une soirée (18 Ltifiques pour nourrir leurs projets. précédente, annulés par le confi- novembre) organisée autour des œuvres Il est un lieu à Montpellier où toutes ces Dnement. C’est ce soir ou jamais de Janne Teller (Guerre, et si ça nous ar- dynamiques se croisent de manière har- inaugure ainsi le cru 2020-21 (23 & 24 rivait ?, avec Vanessa Liautey mise en monieuse. Le Théâtre universitaire de septembre). Avec des morceaux choisis scène par Fanny Rudelle) et Amin Maa- la Vignette offre un espace de création chez Karl Valentin, Dario Fo, Shakes- louf (Destination identité, par la Cie Ale- privilégié, où les étudiants, enseignants peare et d’autres (adaptés par Jean-Be- gria Kryptonite). Hélène Soulié pour- chercheurs et publics évoluent dans un noît Patricot), le Théâtre Hirsute monte suit son MADAM (Manuel d’Auto Défense contexte propice à l’échange et aux décou- une fabuleuse revue-concert qui plonge À Méditer) avec Je préfère être une cyborg vertes, aux côtés d’artistes internationaux, dans l’atmosphère des cabarets muni- qu’une déesse. Sa réflexion documentaire doublés de la présence des compagnies chois d’avant-guerre. Et le poignant Un sur l’identité, entre psychanalyse, phi- locales. Entrée dans le vif du sujet dès le homme qui fume c’est plus sain (Collectif losophie, théâtre, développe un mou- premier spectacle ; cela commence avec un vement féministe très colloque. Celui, international, du cirque, de inspirant, et se penche la recherche et de la performance, dans le cette fois sur l’univers cadre duquel sera présenté De la colle pour des technosciences, en- vos âmes (Cie ESACTO élèves de l’école fin arraché à sa dimen- du cirque Lido de Toulouse). Virtuosité et sion phallocentrée. risque riment ici avec le soin, l’attention à C’est Andersen l’autre (8 octobre). Antoine Wellens et Vir- qu’Alexis Armengol gile Simon (Primesautier Théâtre) nous convoque pour Vilain !, invitent ensuite à prendre À bras le corps l’histoire de la méta- les idées de Simone Weil, poursuivant leur morphose de Zoé, tout exploration de la pensée de la philosophe. en rebonds et résilience Partant de l’expérience d’un des comédiens (dès 8 ans, les 26 & 27 de la compagnie, qui a dû un temps deve- novembre). Les enfants nir employé de maison pour pallier des pourront aussi se réfu- difficultés financières, la pièce conjugue gier dans l’atmosphère ses réflexions avec le Journal d’usine de si particulière des écrits Simone Weil. Entre aliénation et redéfini- de Claude Ponti : c’est tion d’une société plus juste (10, 12 & 13 no- rigolo de dormir sous La vembre). Alban Lefranc publiait, en 2009, tente, mais ça fait peur une « anti-biographie » de l’égérie d’Andy aussi ; il va falloir trans- Warhol, Nico, âme du Velvet Underground. former ça en rigolmar- La chanteuse et comédienne Valentine Ca- Vilain! © Florian Jarrigeond rade ! (Cie du Sarment, rette s’empare de ce texte et le porte sur Bajour) pourra jouer son repas de famille, 27 au 29 janvier). scène avec les musiciens Babx et Frank retrouvailles pour un enterrement. Des Parmi la richesse des propositions, re- Williams. Rendre à Nico « quelques-unes frères et sœurs se souviennent d’une en- tenons que c’est le Collectif Le Baril qui de ses vies possibles » (26 novembre). fance bousculée, drôle, inquiétante. Tout cette année élaborera la 9e création par- est réuni, avec des comédiens explosifs, tagée, à la rencontre des jeunes du quar- La vie en listes pour révéler des non-dits et rejouer le tier de La Mosson, qui viendront sur Pour le chorégraphe Volmir Cordeiro, le passé (11 & 12 mars). le plateau partager quelques-unes Des Trottoir est un espace passionnant pour Famille, encore, dans le mode plus inti- illusions qui les habitent (2 & 3 mars). interroger la société à travers les corps qui miste d’Annie Ernaux, dont la Cie Dé- ANNA ZISMAN se croisent, les contacts, les différences. vot adapte Les années. La femme de la Sa pièce pour six danseurs recrée ce mi- photo, c’est l’auteur, qui au fil des clichés crocosme, en multipliant les poses et les scrute son passé et celui de notre société masques, les parures, les couleurs ; une française ; l’acuité de son regard permet fiction urbaine quasi extatique. 8( & 9 dé- de revivre de plein fouet chacun de nos Théâtre municipal Jean Vilar, Montpellier cembre). Frédéric Leidgens et Thierry épisodes personnels (4 & 5 novembre). 04 34 46 68 38 theatrejeanvilar.montpellier.fr Raynaud feront se répondre deux textes de 123 Fac news Tagliarini développent un projet parallèle au spectacle : Scavi (Fouilles), une per- formance qui présente le récit de leur exploration dans le monde du cinéaste (8 au 10 mars). Suivi de leur dernière créa- tion (Reality, 10 & 11 mars) qui restitue les notes des 742 carnets d’une femme « ordinaire », la polonaise Janina Turek (1921-2000) qui en 1943 a décidé de « dé- crire seulement la réalité, seulement et uni- quement les faits ». Extraordinaire matière brute, suite de listes et de dénombrements (23 397 personnes rencontrées dans la rue, 381 966 appels téléphoniques reçus...) Trottoir © Fernanda Tafner elles constituent le recueil de la matérialité Mathieu Riboulet (Nous camperons sur ou du tennis, tout ce qui peut finale- d’une vie. les rives, mise en scène d’Hubert Colas, ment célébrer l’art du dialogue (27 au A.Z. 15 au 17 décembre), tandis que les deux 29 janvier). chorégraphes et interprètes Paola Stella Pour ceux ont vu en 2019 Quasi Niente, Minni et Konstantinos Rizos approfon- impressionnant moment de théâtre au- dissent leur recherche sur la notion de tour du film Le désert rouge d’Antonioni, duo, avec Silver : affrontement démul- et pour les autres où tout reste à dé- La Vignette, Montpellier tiplié, sur le mode de la scène primitive couvrir, Daria Delflorian et Antonio 04 67 14 55 98 theatrelavignette.fr

CONCERTS DIRECTEUR20202021 GÉNÉRAL MAURICE XIBERRAS DE L’ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE MARSEILLE DIRECTEUR MUSICAL LAWRENCE FOSTER

OCTOBRE JANVIER AVRIL MAI VENDREDI 16 DIMANCHE 10 VENDREDI 23 VENDREDI 7 OPÉRA OPÉRA OPÉRA OPÉRA Direction musicale CONCERTS Direction musicale Direction musicale Lawrence FOSTER DU NOUVEL AN Gabriel BEBEȘELEA Lawrence FOSTER Violon Da-Min KIM Direction musicale Soprano Rodica VICA Piano Plamena MANGOVA Lawrence FOSTER DIMANCHE 18 Basse Alin ANCA VENDREDI 15 Ténor Tiberius SIMU JUIN OPÉRA – HORS ABONNEMENT Baryton Bogdan BACIU ÈME OPÉRA SAMEDI 19 XV FESTIVAL DE Direction musicale MUSIQUES INTERDITES VENDREDI 30 OPÉRA Direction musicale Jun MÄRKL OPÉRA Direction musicale Clelia CAFIERO Piano Direction musicale Nabil SHEHATA Andrei KOROBEINIKOV Lawrence FOSTER Piano Philippe BIANCONI DÉCEMBRE Trompette Guillaume FATTET MARS Baryton Marc SCOFFONI SAMEDI 5 AUDITORIUM DU PHARO JEUDI 4 Direction musicale AUDITORIUM DU PHARO OPÉRA Lawrence FOSTER Direction musicale opera.marseille.fr Piano Yury FAVORIN Adrian PRABAVA Violoncelle ODÉON Gautier CAPUÇON odeon.marseille.fr © photo : Adobe Stock, hunterbliss Ville de Marseille-Opéra-Licence n°1 - 112 116 n°2- 117 n°3 118 124 saisons hérault

Castellucci), la pièce évoque la perméa- bilité temporelle, lorsque souvenirs et avenir se mélangent (8 octobre).

Des solis et des fantômes Neuf spectacles ponctuent également la saison, dont des créations. Laura Kir- shenbaum inaugure le programme (9 novembre) à l’issue d’une résidence in situ. No hard feelings est le second solo d’un projet initié avec H.A.N.D., dont elle signe la chorégraphie et l’interpré- tation. Une plongée qui remonte à la scène originaire (la pomme, la damna- tion humaine), inspirée par les travaux de la théoricienne féministe Rosi Braidotti. Autre solo, masculin, pour la prochaine création de Christian Rizzo : en son lieu, composé pour Nicolas Fayol (Première mondiale, 17 au 20 novembre). Suivant son instinct, le chorégraphe sent qu’il est temps de « sortir du studio ». L’interprète, entré dans la danse par la porte du hip- hop, s’est installé à la campagne et en- tretient un rapport direct avec la nature, inscrivant sa pratique dans un milieu décalé, loin de l’environnement urbain où se cantonne la « street dance ». Pré- texte pour « partir en dérive » dans ce nouvel espace à investir. Emmanuelle Huynh présentera elle aussi son propre solo (lors d’une Fenêtre sur résidence : Nuage, création 2021, 28 janvier), sou- venir lointain de son voyage au Viet- nam, pays de son père exilé en France, From a speck of dust to strange things © Geoffrey Badel aujourd’hui disparu. Trois expositions seront également pro- posées, dont celle de Geoffrey Badel (26 septembre au 26 novembre) qui crée un ICI et maintenant pays-frontière entre documentaire et fic- tion, résultat d’une enquête in situ avec À la fois prudente et pleine de promesses, la saison l’équipe française de chasseuses de fan- tômes (collectif La Nuit du Chasseur) : d’ICI-Centre Chorégraphique de Montpellier parie une investigation nocturne et mentale du CCN, qui abolit la séparation entre sur la création art et parapsychologie. Les nombreux autres rendez-vous (aux- n exergue, comme pour souligner peut, en plus d’assister à des pièces en quels s’ajoutent des ateliers de pratique, une incertitude devenue inhérente tournée, toucher au plus près le travail des masterclass ouvertes au public, des par temps de pandémie, le mot en cours des artistes. Les « Fenêtres sur présentations de travaux des étudiants E « Hypothèse » introduit et donne résidence » (huit, cette année, en entrée du master exerce,...) seront présentés le ton à l’ensemble de la programmation libre) permettent en effet une visibilité lors de la Fête d’ouverture de saison le du lieu dirigé par Christian Rizzo : un dans le temps de création des artistes 26 septembre, orchestrée par les deux fort désir de partage, imaginer le mieux invités. Celui de Cindy Van Acker pour artistes associés du lieu (2020-22), Jordi sans oublier que peut-être quelque chose commencer, accueillie en ce tout début Galí et Vania Vaneau. viendra entraver cette hypothèse de sai- de saison, pour élaborer sa prochaine ANNA ZISMAN son. Hauts les cœurs ! L’énoncé prouve création Without references (prévue pour une fois encore que l’Institut Chorégra- 2021). Projet de grande envergure (11 ICI - Centre chorégraphique national phique International est un creuset de danseurs, quatuor expérimental japo- Montpellier Occitanie, Montpellier la création contemporaine, où le public nais Goat et scénographie de Roméo 04 67 60 06 70 ici-ccn.com Le grand rendez-vous annuel des Français et des Européens avec leur patrimoine aura bien lieu. Le thème sur le patrimoine et l'éducation permet aux nombreux organisateurs d'événements à l'occasion de ces journées, ON N’EN PEUT PLUS de faire découvrir, de partager et donc d'apprendre aux visiteurs à connaître, à comprendre, à construire et à DE LA VÉRITÉ, préserver tous les patrimoines matériels et immatériels. DIT ROLAND, FAITES DES HISTOIRES.

Cette année encore environ 1000 événements répartis sur plus de 120 communes montrent le plein intérêt des organisateurs pour faire connaître leur patrimoine. Le vendredi 18 septembre est dédié aux jeunes publics dans le cadre de l'opération Levez les yeux !

Pour en savoir plus : https://journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr/ https://www.culture.gouv.fr/Regions/Drac-Provence-Alpes-Cote-d-Azur Direction régionale des affaires culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur www.boisdelaune.fr 23 boulevard du roi René - 13617 Aix-en-Provence Cedex 1 04 42 16 19 00 - [email protected] 04 88 71 74 80 126 saisons hérault

Sète reparti ! Midnight sun © Francis Rodor

mpossible de faire la traditionnelle présentation de En marge !, dans une mise en scène à l’impressionnant saison en juin ? Qu’à cela ne tienne, Sandrine La dispositif scénique (14 janvier). Mini et toute l’équipe du Théâtre Molière Ide Sète nous invitent à pénétrer dans les Scène Supersonique coulisses, les bureaux, les imaginaires et Après Never Mind the future qui revisi- expériences des quelques 30 personnes nationale de tait l’album culte des Sex Pistols (2017), qui font tourner le lieu dans un petit film Sarah Murcia puise dans le roman de (à voir sur le site du TMS). Bon enfant, Faulkner Tandis que j’agonise la ma- la vidéo laisse transparaitre une sincère Sète réinvestie avec tière de son My mother is a fish (mise en envie de partage, et la hâte de chacun à scène par Fanny de Chaillé). Musique, voir revivre la scène nationale. 59 pro- une saison d’une danse, trompe-l’œil : l’esprit sulfureux positions sont dans les starting-blocks, de l’auteur américain retrouve une frai- qui se déploieront dans tout le territoire remarquable cheur novatrice (4 février). L’Enquête (9 au du Bassin de Thau. Bertrand Belin en tête 13 mars) expose une très touchante histoire (6 octobre), avec une sélection choisie dans l’en- diversité de transmission. C’est à l’auteur fildeféristeSé - semble de son répertoire, accompagné par les Per- bastien Le Guen que la veuve du clown Punch, qui cussions Claviers de Lyon. Joli pas de côté pour ce repré- officiait au cirque Medrano dans les années 50, légua les -af sentant d’une pop française tout en profondeur. Suit une faires de son mari. Après une enquête intimiste, il nous ra- programmation d’une remarquable diversité, entre danse, conte aujourd’hui l’histoire de ce clown blanc et de celui qui théâtre, marionnettes, cirque, musique et propositions hy- l’incarnait. Le chercheur-artiste a confié la mise en scène de brides, avec une attention particulière pour le jeune public, ce spectacle au très talentueux et ingénieux amoureux des via le pôle de création enfance et jeunesse de Mireval. Le objets et des reliques décalées Nicolas Heredia. voyage démarre avec la grande reporter Florence Aubenas, L’auteure Marie Ndiaye a écrit Royan spécialement pour Ni- qui, avec Le quai de Ouistreham avait ouvert les yeux de la cole Garcia, qui incarne une enseignante venue rendre des plupart d’entre nous en livrant le récit de son enquête au- comptes aux parents d’une adolescente au terrible destin. près des femmes de ménage. Louise Vignaud adapte cet ou- Une exploration sans concession de l’intime, mise en scène vrage indispensable, et Magali Bonat incarne ces femmes de par Frédéric Bélier-Garcia (12 mars). Thierry Balasse nous l’ombre (3 au 7 novembre). Parmi les rendez-vous circassiens, embarquera dans un nouveau Voyage supersonique (27 mars), Midnight Sun (10 & 11 décembre) : la Cie Oktobre propose le Ballet de l’Opéra national du Rhin nous plongera dans un moment presque cinématographique, esthétique singu- Le Lac des cygnes (30 & 31 mars), Hercule à la plage déploiera lière dans le paysage du cirque contemporain. Spectacle d’un les trésors d’inventivité et de poésie de Fabrice Melquiot (14 genre nouveau aussi, Artefact, installation interactive de Jo- avril)... C’est la vie qui pulse à nouveau ! ris Mathieu, joue avec la présence d’hologrammes, d’impri- ANNA ZISMAN mantes 3D, de robots pour un théâtre de machines où l’enjeu sera d’y trouver sa place de vivants (13 janvier). Le directeur du CDN de Lyon poursuivra sa réflexion sur l’identité hu- Théâtre Molière, scène nationale, Sète maine et met le spectateur au pied du mur avec sa création 04 67 74 02 02 tmsete.com Résurgence resurgit

rois compagnies, deux lieux, voilà de quoi se remettre (enfin !) en piste. Résurgence invite les Cie Nue, La mi- gration, et Le plus petit espace possible pour deux jour- T nées en phase avec celles, européennes, du Patrimoine (19 & 20 septembre). Le hall du musée de Lodève deviendra le théâtre d’un duel chorégraphique entre Lize Casazza et... le Faune de pierre (14 tonnes !) du grand sculpteur régional Paul Dardé. Le lendemain, cirque et fanfare enchanteront les rivages du Lac du Salagou à Celles, dans un vagabondage hypnotique et musical. Du Land Art convivial, avec un dé- jeuner sur l’herbe qui permettra aussi une présentation du projet de réhabilitation du village. La semaine suivante, c’est la désormais très suivie Fête des voisins qui sera déclinée en théâtre (une virée au cœur du quartier Saint-Martin de Lo- dève avec la Cie Fugaces) et orchestre (orchestre SopaLoca) : « Faites-vous des voisins ! ». Le 8 octobre, Périne Faivre (Les Arts Oseurs) présente à la médiathèque sa création en cours (première à Clermont-l’Hérault les 17 & 18 avril) : Héroïne, Midnight sun © Francis Rodor une audience en temps réel, une plongée au cœur du système judiciaire. Le collectif Jamais trop d’art s’empare de la célé-

CONCERTS DU 16 AU 20 SEPTEMBRE 2020 CENTRE DE CONGRES L’ETOILE GRÉOUX-LES-BAINS

Landscape(S)#1, Cie La Migration © Hippolyte Jacquottin photographe

brissime BD de Fabcaro (Zaï zaï zaï zaï) pour une adaptation en théâtre de rue (13 octobre), l’Association Des Clous nous invitent ensuite à Pousser les murs (le 17 au Puech), ballade circacienne acrobatique autant que contemplative. Théâtre d’objets (Cie Mu, Bidouille ex machina le 11 novembre 16/09 20H30 à Lodève), conteur (Alain Vidal, Le monde est mon jardin le THE SHOESHINERS BAND «SWING & DANCE» 17 à Soubes), BD concert (Cie Fracas, Bonobo le 4 décembre 17/09 20H30 à Lodève) s’adressent particulièrement aux petits. Au Caylar CÉSAR SWING, HOMMAGE AU JAZZ MANOUCHE (27 novembre) L’Atelier Lefeuvre & André pratiqueront ce 18/09 20H30 « slow-cirque » qu’ils développent depuis bientôt 20 ans : avec NIKKI & JULES

des accessoires du quotidien (boules de pétanques, truelles, 19/09 20H30 planches), ils transcendent le réel et s’échappent dans les RED HOT REEDWARMERS contrées périlleuses de l’imaginaire (Parbleu !). 20/09 17H30 Vivement la suite, qui sera dévoilée courant novembre... CHARLES PRÉVOST WASHBOARD GROUP INVITE ÉRIC LUTER ANNA ZISMAN Suivez-nous : Du 8 au 12 Résurgence @greouxjazz @greouxjazz Septembre Lodévois et Larzac

festival-resurgences.fr Renseignements : www.greouxjazzfestival.com ou 04.92.78.01.08 Conception : cl.designergraphique.

natZiblinindd 128 saisons hérault

Falstaff © Marc Ginot Exemplaire Valérie Chevalier redouble d’ambition pour l’Opéra- « œuvre qui [l’]a poursuivi toute [sa] vie. Le texte est si profond. Toutes les émotions Orchestre national de Montpellier essentielles à notre vie sont là. » La mise en scène sera confiée au vidéasteJu - our faire face aux incertitudes de Les habituelles visites préambules, gar- lian Rosefeldt, auteur d’un acclamé l’année qui vient, la directrice gé- deries artistiques et autres escape games Manifesto déclinant treize facettes de nérale de l’institution a su prendre achèvent de perpétuer la tradition de la comédienne Cate Blanchett. Le com- Pdes décisions fortes, politiquement l’opéra par-delà les générations et les positeur Philip Venables et le metteur et artistiquement parlant. Le choix d’un classes sociales. en scène Ted Huffman-également au prix unique de 10 euros pour la plupart Car la saison demeure d’une exigence et livret- uniront ensuite leurs forces sur des productions données de septembre d’une qualité artistiques bien trop rares le troublant Denis et Katya, inspiré de à décembre, mis en place en partie pour dans la région. Hormis l’ambitieuse Aïda l’histoire vraie d’un double suicide en pallier les éventuelles réductions d’ef- d’Annabel Arden, trop démesurée pour direct, qui rassemblera Anas Séguin et fectifs, est un geste fort. De même que les effectifs imposés et reportée jusqu’à Chloé Briot. Retour ensuite au néoclas- ce Moon Pass destiné aux moins de 30 nouvel ordre, de nombreux spectacles sique avec Werther de Massenet, qui of- ans, qui propose un accès illimité aux alléchants s’annoncent. En ouverture, le frira à la grande Marie-Nicole Lemieux spectacles sur des périodes de 3 mois Barbier de Séville trouvera dans le jeune sa première Charlotte ! (20 euros) à 1 an (60) - soit « bien moins metteur en scène Rafael R. Villalobos, La programmation symphonique fera la cher que Netflix ! ». un « petit Almodóvar » qui a la jeunesse part belle aux femmes, cheffes comme Mais cette politique tarifaire, nécessaire et l’irrévérence du Rossini d’alors. Le compositrices – cela demeure, pour et cependant courageuse pour un établis- Journal d’un disparu de Leoš Janaček Valérie Chevalier, « une obligation en sement estimant à quelques 800 000 eu- mis en scène par Ivo van Hove sera joué temps que femme directrice d’établisse- ros ses pertes de billetterie, ne résume en novembre, suivi du Voyage dans la ment ». Lili Boulanger, Camille Pépin pas à elle seule l’ambition de démocra- lune d’Offenbach, mis en scène parJean et Jennifer Higdon s’imposeront dans tisation culturelle à l’œuvre depuis de Lecointre, qui amorcera une tournée les programmes, et Karen Kamensek nombreuses années. Cette démarche se de trois ans en France et en Suisse. Le et Laurence Equilbey à la baguette. La perpétue également, entre autres, grâce Falstaff mis en scène par David Her- directrice s’est aussi arrogé les services aux jeunes chanteurs d’Opéra Junior. La mann, annulé dès sa générale, reviendra d’un grand chef afro-américain, Rode- mission célèbre ses trente ans d’activité sur les planches en janvier, avec quasi- rick Cox. Exemplaire, on vous dit. avec son concert anniversaire du 27 sep- ment l’intégralité de l’équipe sollicitée SUZANNE CANESSA tembre, son ciné-concert sur Amadeus initialement. Place ensuite aux Scènes en novembre, sa Fairy Queen en mars du Faust de Goethe, oratorio méconnu et et surtout sa commande à Russell Hep- sublime de Schumann. Le chef Michael Opéra Orchestre de Montpellier plewhite de l’opéra écologiste Climat. Schønwandt se réjouit de jouer cette 04 67 60 19 99 opera-orchestre-montpellier.fr Abonnez-vous et recevez Zibeline, tous les mois, chez vous et accédez à votre zone premium sur journalzibeline.fr

Zibeline pour sortir malin et penser la vie 130 saisons hérault Avant de crier Victoire La programmation de la salle de concerts héraultaise est toujours alléchante uoi de mieux qu’un festival en plein air et gratuit pour lancer la saison musicale ? Avec I love patio,Victoire 2, l’incontournable scène de musiques actuelles de l’agglo- Qmération montpelliéraine, invite, les fins de semaine du mois de septembre, à un moment de détente et de convi- vialité en musique, dans une ambiance guinguette de plage. Mais derrière la légèreté de la proposition, une intention ar- Les hurlements d'leo © artsanpo tistique louable : mettre en exergue les projets des studios et des groupes locaux les plus aboutis. L’occasion de découvrir, septembre), la princesse du nouveau . Révélée par le le 11 septembre, l’électro folk de Claw. et la dark-wave lyrique groupe portugais Buraka som Sistema avec qui elle a parcouru de Denuit. La semaine suivante, ce n’est pas une mais deux le monde, elle mélange maintenant en solo l’influence de ses soirées que propose Victoire 2. Le 18, Rosie Braï dévoilera racines africaines avec , dancehall ou son univers au confluent de la pop, du groove et du maloya, encore tribal pop. Sa voix puissante, rythmique et sensible bien loin du rock très noise de Murder at the Pony club et entraîne aux confins de la danse et du saudade. Et d’espé- du rap de Bois Vert. Le lendemain, rendez-vous avec la chan- rer pouvoir entendre Tim Dup et Mâle (3 octobre), Aaron son pop de Tristen, le folk-rock de My favorites horses et le et Antonin Appaix (17 octobre), Asian Dub Foundation (22 rock déjanté de Pipi Tornado. Aux platines, Dj Piroulis, Dj- octobre), Les Hurlements d’Léo (7 novembre)... BigMat et Emeraldia Ayakashi clotureront successivement LUDOVIC TOMAS chacune de ces trois soirées. En cette rentrée, le département de l’Hérault étant en zone rouge, il est difficile de prévoir ce que deviendra la program- mation en intérieur. Si les concerts sont maintenus, nous Salle Victoire 2, Saint-Jean-de-Védas vous recommandons d’aller écouter et danser avec Pongo (25 04 67 47 91 00 victoire2.com

Rockstore, j’adore La salle légendaire du centre-ville de Montpellier affiche toujours un bel éclectisme i vous aimez le reggae, vous serez enchantés de voir des années lumières, le petit monde sensible de Lou Doillon Protoje (17 septembre), considéré comme l’un des pré- (1er octobre) est tout aussi prenant. La « fille de » vient présen- curseurs du mouvement jamaïcain « reggae revival ». À ter Soliloquy, troisième album d’une auteure/compositrice qui Smoins d’en pincer plutôt pour le reggae roots nouvelle aime bousculer ses habitudes, fuir le confort et remettre en génération de Danakil (17 mars), jeu ses trophées chèrement acquis. des activistes de la musique indé- Quant au groupe marseillais Kid pendante depuis deux décennies. Francescoli (3 octobre), il a connu Troisième option avec les Califor- le succès à partir de 2013 à la sor- niens de Groundation (20 avril), tie de l’album With Julia et le titre devenus une des légendes du genre Blow up. Le nouvel opus, Lovers, grâce à ses incursions dans les so- invite quatre chanteuses d’hori- norités jazz. Dans la catégorie rock, zons différents pour enrichir les Trust (13 avril) est un bulldozer. sonorités r’n’b, tropicales et disco. Avec quarante ans au compteur, le On aime aussi la poésie engagée groupe avait vu juste en pourfen- sur des musiques populaires et no- No one is innocent © DR dant dès 1980 la dérive antisociale mades des ch’tis de HK et les Sal- de l’époque. Quelques jours plus tôt, une autre valeur sûre de timbanks (6 novembre). Sans oublier le retour sur scène de la scène alternative française : le groupe parisien de fusion Morcheeba (26 mai). rap/rock metal No one is innocent (9 avril). L.T. Hypnotic brass band (20 octobre) a choisi d’explorer le hip- hop en mode fanfare. Huit frères (les fils du trompettiste Phil Rockstore, Montpellier Coltran), huit cuivres, une batterie et beaucoup de groove. À 04 67 06 80 00 rockstore.fr 20•21

Pour fêter votre retour de sep. à déc. 2020, * 1 place = 10€ sur tous les spectacles Lim Kiihwan : de janvier à juin | Illustration .fr Trafik : Abonnement Liberté Minimum 6 concerts au choix

Conception graphique Conception dans la programmation

* Sauf Concert du Nouvel An 20 actπral festival international des arts et des écritures contemporaines 11/09 - 10/10 - 2020 µarseille

Youness Aboulakoul I Abstraxion I Aina Alegre & David Wampach I Michaël Allibert & Sarah Bahr I Daina Ashbee I Julien Blaine Anne-James Chaton I Sonia Chiambretto I Hubert Colas & Simon Johannin & Jardin I Chloé Delaume, Patrick Bouvet & Éric «Elvis» Simonet Olivier Derousseau I Sébastien Dicenaire & Mercedes Dassy I Léa Drouet I Mohamed El Khatib & Valérie Mréjen | Jean-Michel Espitallier Christophe Fiat I Frankie I Julien Gosselin & Manuel Vilas I Laure Gouraige | Erwan Ha Kyoon Larcher I A.C. Hello I Renaud Herbin & Tim Spooner I Julian Hetzel | Anna Holveck I Pierre Huygue I Silke Huysmans & Hannes Dereere I Mette Ingvartsen & Will Guthrie Macklin Kowal I Lech Kowalski | Alexandre Labruffe I Samy Langeraert | Jeanne Lazar & Benjamin Abitan I Rebecca Lighieri | Virginie Linhart Faustin Linyekula & Virginie Dupray | Sharon Lockhart I David Lopez | Vincent Macaigne I Marielle Macé | Randa Maroufi Marseille Manhattan I Cherish Menzo | Théo Mercier & Steven Michel | Dana Michel | Tommy Milliot & Naomi Wallace | Jean-Marc Montera Jeanne Moynot & Anne-Sophie Turion | Eric Noël & Simon-Élie Galibert I Jody Pou I Julien Prévieux | Philippe Quesne I Poésie Plate-forme / Christine Angot, Léonore Chastagner & Jérôme Mauche | Fabienne Radi I Maéva Ranaïvojaona & Georg Tiller | Nicolas Richard Revue Sabir : Bwanga Pilipili, Flore Saunois, Maud Marique, Théo Casciani, Eva Anna Maréchal, Judith Williquet (aka Judith Kiddo) Liz Santoro & Pierre Godard | Régis Sauder I Claude Schmitz | Simon Senn | Joseph Simon | Yoan Sorin & Io Burgard | Noé Soulier Superamas I Simon Thomas I Alexander Vantournhout | Gérard Watkins / ERACM…