Situation sociodémographique

Population féminine plus jeune

La population Malagasy compte plus de 24 millions d’habitants dont 49,9% sont des femmes. Elles constituent plus de la moitié de la population urbaine (51,9%).

51,9 Repartition de la population par milieu et par sexe (%) 50,5 50,1 49,5 49,9 48,1 Femme Homme

URBAIN RURAL ENSEMBLE

Les femmes sont plus représentées dans la Région Betsiboka (54,8% contre 45,2% des hommes). La Région Ihorombe a la plus faible représentativité (46,4% contre 53,6% des hommes).

L’âge moyen de la population féminine est de 23,2 ans (population masculine : 23,3 ans) et les femmes sont plus représentées dans la tranche d’âge de 15 à 39 ans.

Les femmes vivent plus longtemps avec une espérance de vie à la naissance de 67,1 ans contre 64 ans pour les hommes.

Répartition de la population par âge et par sexe (%)

43,1 43,8 36,4 34,4 17,2 18,6 3,4 3,1

0-14 15-39 40-64 65 et + Femme Homme

A noter que : Un ménage sur cinq est dirigé par une femme et les femmes chefs de ménages sont plus nombreuses en milieu urbain qu’en milieu rural. La population rurale continue d’augmenter en raison d’une croissance rapide de la population. L’indice synthétique de fécondité est de 5,2 enfants par femme à la campagne contre 2,7 en ville.

Faible fréquentation scolaire

L’Education Pour Tous prévoit comme objectif de scolariser 100% des enfants Malagasy. Pourtant, le taux net de scolarisation en est encore loin, car parmi les enfants ayant l’âge officiel de scolarisation, 72,6% de filles âgées de 6 à 10 ans fréquentent l’école primaire contre 70,5% chez les garçons. Seulement 3,2% des filles âgées de 18 à 25 ans sont inscrites dans les établissements supérieurs. 70,5 72,6 71,6 Taux net de scolarisation par niveau d'instruction et par sexe (%) Homme Femme 25 20,3 22,6 Ensemble 8,4 8,2 7,9 2,8 3,2 3

Primaire Collège Lycée Université

02

Les femmes sont les plus victimes de l’illettrisme : 38,4% des femmes ne savent ni lire ni écrire leur langue maternelle, contre 34,3% pour les hommes. Les pratiques culturelles usuelles accordent plus d’importance à l’instruction du genre masculin, étant donné qu’il représente la force productive et de protection au niveau de la société. Les femmes se retrouvent alors souvent au second plan quant à la priorité sur l’éducation.

Répartition de la population selon le niveau d'alphabétisation par sexe (%) 45,3 42,9 44,1 38,4 36,9 34,3

Homme 19,4 19 18,7 Femme Ensemble

Bon Moyen Pas du tout

Percée des femmes dans l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle (ETFP)

Les effectifs des apprenantes dans les établissements d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle (ETFP) publics connaissent une nette augmentation, malgré le fait que les filières dispensées soient généralement perçues comme étant à vocation masculine.

Les établissements d’ETFP privés connaissent un effectif élevé d’apprenantes suite au développement des Centres de Formation Professionnelle (CFP) offrant une diversité de formations qui intéressent les jeunes filles.

25000 Evolution des effectifs des apprenants dans les établissements d'ETFP publics et pirvés par sexe 20000

15000

10000 Homme Femme

5000

0 Public Privé Public Privé Public Privé Public Privé

2013-2014 2014-2015 2015-2016 2016-2017

03

Suivant les filières, les filles se trouvent davantage dans le secteur Textile, Habillement et Accessoire (THA), et dans le secteur Tourisme, Hôtellerie et Restauration (THR). Certes, une évolution significative des effectifs a été constatée dans la filière THR durant les quatre dernières années. Pour ces mêmes années, les établissements enregistrent un chiffre très minime des filles dans les secteurs Génie Industriel et Génie civil.

Evolution des effectifs des apprenantes dans les 93,6 95,3 établissements d'ETFP par filière (%) 83,1

64,6 60,1 61,1 59,3 57,4 54,8 49,8 50,0

41,9 39,7 41,4

11,9 11,3 3,9 3,8

2013-2014 2014-2015 2015-2016 2016-2017

En général, que ce soit dans les établissements publics ou privés, les femmes enseignants/formateurs sont moins nombreuses par rapport aux hommes dans les établissements d’ETFP.

Depuis 2015, l’effectif des femmes enseignants/formateurs a été augmenté surtout au niveau des établissements d’ETFP publics pour étoffer le corps enseignant en vue d’améliorer la qualité de la formation.

Evolution de l'effectif des enseignants dans les établissements d'ETFP selon le sexe

2129 2232 2220 1985

1387 1409 1235 1257

Homme Femme Homme Femme Homme Femme Homme Femme

2013-2014 2014-2015 2015-2016 2016-2017

A noter que : La pauvreté des ménages est la principale cause d’abandon scolaire ou de non scolarisation. La grossesse et le mariage précoces constituent un des motifs principaux d’abandon scolaire chez les jeunes filles (4,4% contre 0,3% pour les jeunes garçons). Les parents préfèrent privilégier l’avenir des garçons, culturellement considérés comme futurs piliers de la famille et successeurs qui font perdurer le nom de leurs pères.

04

Femmes et marché du travail

Participation relativement faible

Environ 48% de la population active sont des femmes. Et parmi les femmes de 5 ans et plus, 61,5% sont sur le marché du travail (en quête d’emploi ou en emploi) contre 65% pour les hommes.

Cependant, les femmes sont plus actives en milieu rural qu’en milieu urbain : 63,4% contre 54,4%. Fait significatif : les femmes dans les Régions Vatovavy Fitovinany et Betsiboka participent plus au marché du travail (un taux d’activité respectif de 70,2% et 69,1%).

La participation au marché du travail des femmes sans instruction est la plus importante avec un taux de 74,7%. Pour les femmes ayant suivi des études supérieures, ce taux diminue à 61,3%, soit un écart de 14 points en moins par rapport à celui des hommes.

Selon le niveau d’instruction, les femmes actives diplômées sont sous-représentées par rapport aux hommes : sur 10 actifs ayant un niveau supérieur, 4 sont des femmes.

Parmi la population active féminine, 66% d’entre elles n’atteignent que le niveau primaire : 42% de la main d’œuvre féminine n’ont fréquenté que l’école primaire et 24% sont sans instruction. Et 3,5% seulement ont le niveau supérieur.

Taux d'activité par sexe et par niveau Répartition de la population active par niveau d'instruction (%) d'instruction selon le sexe (%)

69,2 Niveau supérieur 61,3 Ensemble 51,6 48,4 75,7

Niveau 69 60,1 39,9 Niveau supérieur 65,4 secondaire 72,4 Niveau 53,6 46,4 secondaire 55,8 Niveau 53,9 primaire 57,5 Niveau primaire 53,0 47,0

73,4 Sans 74,7 Instruction Sans Instruction 44,0 56,0 71,8

Ensemble Femme Homme Homme Femme

Les femmes exercent des activités domestiques de 23,9 heures par semaine en moyenne (contre 20,1 heures pour les hommes). En milieu urbain, elles consacrent plus de temps aux activités domestiques que celles en milieu rural (26 heures contre 23,4 heures par semaine).

A noter que : Les femmes inactives sont des jeunes Les études restent le principal motif de non-participation au marché du travail (70,6% des femmes inactives en sont concernées) La nécessité de s’occuper du foyer représente 9,7 % des motifs d’inactivité et les femmes au foyer sont plus nombreuses en milieu urbain qu’en milieu rural (15 % contre 8 %).

05

Les femmes, plus victimes de chômage

Entre 2005 et 2015, le taux de chômage global à variait entre 1 et 4% et celui des femmes entre 1 et 5%. Les femmes sont plus touchées par le chômage que les hommes, sauf en 2015 où le taux de chômage des hommes et celui des femmes ont été identiques.

Pour le phénomène du chômage déguisé (comprenant les individus en âge de travailler qui sont, pour des motifs indépendants de leur volonté, restés dans un statut d’inactif), les femmes sont les plus touchées (10,9% contre 6,5% pour les hommes). Elles sont ainsi les plus découragées à chercher des emplois.

Le chômage affecte surtout les jeunes femmes âgées de 15 à 39 ans (2,3% contre 1% pour la tranche d’âge de 40 à 64 ans). Environ 49% des femmes chômeurs sont des primo demandeurs d’emploi, contre 66,3% pour les hommes.

Evolution du taux de chômage 6,00% 5,00% 4,00% 3,00% 2,00% 1,00% 0,00% 2005 2010 2015 Ensemble hommes femmes

On rencontre plus de femmes chômeurs dans les Régions Betsiboka (9,5%), Analamanga (6,7%) et DIANA (6,0%). Par contre, dans les Régions Vatovavy Fitovinany, Bongolava, Atsimo Atsinanana, Analanjirofo et Menabe, la quasi-totalité des femmes actives sont occupées.

Les femmes en milieu urbain sont les plus touchées par le chômage (6,4% contre 0,6% en milieu rural), et dans ce milieu, le chômage des femmes est plus important que celui des hommes (6,4% contre 5,3%).

Taux de chômage selon le sexe et le milieu (%) 6,4 5,8 5,3 Femme Homme 0,6 0,8 0,7

Urbain Rural

Les femmes intellectuelles sont les plus confrontées au chômage avec un taux de 9,9% (7,5% pour les hommes). Par contre, les femmes à faible niveau d’instruction en sont les moins touchées avec un taux inférieur à 1%.

Taux de chômage par sexe selon le niveau d'instruction (%) 9,9 8,5 7,5 Homme Femme ensemble 2,9 3,1 3 1,6 1,6 1,6 0,7 0,2 0,1 0,1 0,5 0,6

Sans instruction Primaire Secondaire Supérieur Ensemble

06

Sous-utilisation de la main d’œuvre féminine

Le sous-emploi « invisible » (c’est-à-dire la situation où un actif occupé gagne un revenu inférieur au Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti ou SMIG en vigueur) touche 89,7 % des femmes, contre 75,1% pour les hommes.

Quant au sous-emploi « visible » (c’est-à-dire la situation où un actif occupé travaille moins de 35 heures par semaine et est à la recherche d’un emploi supplémentaire), 10% des femmes en emploi sont exposées à ce phénomène de sous-emploi lié à la durée de travail, contre 9,6% pour les hommes.

Accès difficile des femmes à l’emploi

Pour les femmes, il faut en moyenne 27 mois pour trouver un emploi (3 mois de plus que par rapport aux hommes). De plus, 64,9% des femmes chômeurs sont en quête d’emploi depuis plus d’un an (chômage de longue durée).

La plupart des femmes en quête d’emploi préfèrent l’emploi salarié (61,1% contre 20% qui choisissent l’emploi indépendant).

La majorité des femmes au chômage souffre de manque d’expériences et de compétences professionnelles avec une part de 73,2%.

Les femmes chômeurs prétendent à un salaire de 230 000 Ariary par mois, soit 24 000 Ariary de moins que pour les hommes.

Proportion des chômeurs selon la durée du chômage (%) 70,9 64,9

Femmes 35,1 29,1 Hommes

Plus d’un an Moins d’un an

Précarité proéminente des emplois

Près de deux femmes occupées sur trois (2/3) travaillent à titre d’aides familiales et ne perçoivent aucune forme de rémunération (contre un homme sur trois). Seules 0,6% des femmes occupées sont des cadres, soit deux fois moins par rapport aux hommes. De plus, elles sont très peu nombreuses à bénéficier d’avantages et de protection sociale (1,1%).

Répartition de la population occupée selon la catégorie socio-professionnelle et le sexe (%) 63,6 56,2 Masculin 47,4 43,1 Féminin Ensemble 29,2 32,2

4,8 5,6 4,6 1,3 0,6 1 3,1 4 3,5

Cadre Ouvrier qualifié Ouvrier non qualifié Travailleur indépendant Aide familiale

07

Selon la forme de paiement de revenus, la proportion des femmes occupées qui perçoivent des bénéfices (29,2%) sont en deçà de la proportion des hommes (56,2%). La même tendance est observée pour celles et ceux qui ont un salaire fixe (respectivement de 6% et 9%).

En matière de revenus, les femmes gagnent moins que les hommes : le revenu mensuel moyen des femmes n’atteint que de 36 900 Ariary, soit près du tiers de celui des hommes.

Répartition des actifs occupés par sexe selon la forme de paiement de revenus (%) 63,6 56,2 47,4 Hommes 43,1 Femmes 32,2 Ensemble 29,2

9 6 7,5 1,3 0,7 1 1,2 0,50,90,2 0,1 0,1

Salaire fixe Au jour ou à A la tâche Commission Bénéfices Sans l'heure de rémunération travail

Emploi à tendance informelle et agricole

Les femmes occupées travaillent davantage dans le secteur primaire que dans le secteur hors agricole (74,8% contre 9,1% dans le secteur secondaire et 16,1% dans le secteur tertiaire). Dans le secteur tertiaire, la branche « commerce » est celle qui comprend le plus de femmes occupées (8,5% contre 4,1% pour les hommes).

Dans la plupart des cas, plus de 9 emplois sur 10 sont des emplois informels. Pour les femmes occupées, 94,4% d’entre elles exercent leur activité dans le secteur informel (contre 92% pour les hommes). Elles sont plus présentes dans les entreprises informelles hors agriculture (20% contre 14,6% pour les hommes).

Répartition de la population active 0,4 occupée selon le secteur institutionnel Entreprises associatives 0,4 (%) 0,5

76 Entreprises informelles agricoles 74,4 77,4

17,2 Entreprises informelles hors 20 agriculture 14,6

4,1 Entreprises formelles 3,4 4,7 Ensemble

2,4 Féminin Administration publique 1,9 Masculin 2,8

08

Très peu de salariées

Les femmes salariées ne représentent que 7,3% des femmes qui travaillent, contre 11,7% pour les hommes occupés. Et en milieu urbain, ce taux de salarisation est relativement supérieur (22,8% contre 4% en milieu rural pour les femmes).

La Région Analamanga enregistre plus de femmes salariées (27% y sont localisées) et les Régions Androy et Melaky en affichent le moins (seulement 2%).

Répartition des salariés par sexe selon le type 34,8 Taux d'emploi salarié par sexe et par de contrat de travail (%) milieu (%) 28,8 43,2 40,9 Homme 39,6 35,5 22,8 Femme 33,7 30,5 Ensemble

11,7 15,6 9,5 14,6 10,7 7,1 7,3 14,1 5,6 10,8 10,8 4

URBAIN RURAL Ensemble CDI CDD Accord verbal Aucun contrat

Les femmes salariées se trouvent surtout dans l’enseignement (24% des salariées) et dans le textile et habillement (11 %). Elles sont très peu présentes dans le secteur Bâtiment et Travaux Publics.

Les femmes salariées sont relativement stables par rapport aux hommes. Environ 59% d'entre elles travaillent sous contrat écrit (contre 53,7% pour les hommes), dont 43% sont en possession d’un Contrat à Durée Indéterminée (CDI) et 16% sont sous Contrat à Durée Déterminée (CDD).

Le secteur industriel, le plus pourvoyeur d’emploi formel

Seulement 38% des salariés dans le secteur formel sont des femmes, trois sur cinq (3/5) de ces dernières ont moins de 40 ans.

Environ 92 798 femmes salariées travaillent dans l’industrie du secteur formel, elles sont plus présentes dans le secteur THA (plus de 70% des salariées). Cependant, elles occupent en majorité des emplois de catégories inférieures : piqueuse, lessiveuse, emballeuse…

Répartition des travailleurs Répartition des salariés dans le secteur formel selon la branche salariés par sexe dans le secteur d'activité et par sexe (%) formel INDUSTRIES 42,6 COMMERCE - TRANSPORT ET AUTRES ACTIVITES CONNEXES 10,8 AGRICULTURE - ELEVAGE - PECHE 7,5 Femme SERVICES - BANQUES & ASSURANCES 38% 15,0 ENSEIGNEMENT -ASSOC. RELIG. - ORGANISATION 13,1 Ensemble Homme 62% SERVICES RECREATIFS, TOURISME & Homme LOISIRS 6,1 ADMINISTRATION PUBLIQUE Femme 3,0 GENS DE MAISON 1,9

0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0

09

Peu représentées dans l’entrepreneuriat

Seulement moins de 2% des femmes dans le monde professionnel sont classées dans la catégorie d’employeur (celles possédant une unité de production et employant au moins une personne). Plus de la moitié d’entre elles sont localisées davantage dans la zone urbaine. Au niveau régional, Betsiboka et DIANA ont les proportions des femmes employeurs les plus élevées avec un taux respectif de 15,5% et 8,4%. Par contre l’entrepreneuriat féminin n’est pas encore développé dans les Régions Androy, Anosy, Sofia, Boeny, Atsimo Atsinanana et Bongolova.

Emploi indépendant par statut et par sexe (%)

51,2 39,7

27,4 Masculin Féminin 5,0 1,8 3,4 Ensemble

Patron/Employeur Travailleur à son compte propre

La promotion de l’entrepreneuriat, notamment pour les femmes est généralement entravée par l’accès au financement. En effet, seulement 3,8% des femmes mariées de 15 à 49 ans ont participé actuellement au programme de micro finance : 7,5% en milieu urbain, contre 3% en milieu rural. Le faible accès des femmes au crédit s’explique souvent par des motifs liés au genre. Il s’agit entre autres de : Problème lié aux garanties à cause des pratiques culturelles discriminatoires ; Manque d’accès aux informations sur le système financier ; Taux de recouvrement du crédit moins élevé chez les femmes. Le montant moyen de crédit accordé aux femmes est inferieur par rapport à celui octroyé aux hommes. Cependant, 48,5% des emprunteurs auprès des institutions de micro-finances sont des femmes. De plus, elles sont plus sérieuses dans l’aboutissement de leur projet.

Plus de femmes victimes de violence

Un peu plus de 83% des cas de violence sont perpétrés à l’encontre des femmes. Par ailleurs, 30% des femmes malgaches ont été victimes au moins d’une forme de violences. Ces statistiques démontrent à quel point les femmes, y compris les filles, sont encore vulnérables. Quatre types de violence sont très courants à Madagascar : violences physiques (coups et blessures à l’encontre des femmes), violences sexuelles (agression sexuelle et/ou viol), violence morale (humiliation, insultes, stigmatisation…), et violences matérielles et/ou économiques (inégalité de salaire, de statut professionnel…).

10

Sous-représentation des femmes dans les postes publics

L’Administration Publique : un monde dominé par les hommes

Dans l’Administration publique, il y a généralement moins de femmes que d’hommes (46,6% contre 53,4%), et elles sont majoritairement plus jeunes (50,6% de femmes âgées de 18 à 39 ans).

Répartition des employés selon le sexe et par classe d’âge (%)

54,4 50,6 51,4 48 43,9 47 Homme Femme Ensemble

1,7 1,4 1,6

18-39 40-60 61 et plus

Par ailleurs, 33,4% des femmes se trouvent dans la catégorie des cadres supérieurs, avec un niveau d’études supérieur à Bacc+4, contre 37,5% pour les hommes.

Peu de femmes servent sous les drapeaux, et leur intégration effective ne s’est faite que tout récemment. En effet, seulement 2% des militaires sont des femmes, et elles se trouvent majoritairement dans les corps de la Gendarmerie Nationale et des Services Pénitentiaires.

Les femmes sont plus représentées dans la catégorie des cadres moyens, avec un niveau d’études entre 2 et 4 années après le Bacc, représentant 32,3% contre 25% pour les hommes.

37,5 Répartition des Agents de l'Etat par sexe et selon la catégorie (%) 35,6 33,4 32,3 28,4 27 25 24 homme 20,5 femme ensemble 13,8 12,1 10,5

cadre supérieur cadre moyen agent de maîtrise agent d'exécution

11

Plus d’hommes que de femmes dans les sphères décisionnelles

Les membres du gouvernement comptent actuellement 7 femmes et 25 hommes. Quelques ministères dits « de souveraineté » ont été dirigés par des femmes : Ministère de la Défense (2007), Ministère de la Justice (depuis 2009), Ministère des Affaires Etrangères (entre 2014 et 2017) et actuellement le Ministère des Finances et du Budget.

A noter que les ministères dirigés actuellement par les femmes sont : le Ministère de la Justice, le Ministère des Finances et du Budget, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Ministère de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, le Ministère de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts, le Ministère de la Population et de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme, le Secrétariat d’Etat auprès du Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche chargé de la mer.

Ce n’est que dans deux ministères (Ministère de la Population et de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme, et Ministère des Postes, des Télécommunications et du Développement Numérique) que le poste de Secrétaire Général est actuellement attribué aux femmes, et elles sont moins nombreuses dans les hauts emplois de l’Etat (Directeur Général et Directeur) et au sein des postes de Chef de Service.

Répartition des hauts emplois de l’Etat part titre et par sexe (%)

26,58 38,33 47,38 52,62 Homme 73,42 61,67 Femme

Directeurs Généraux Directeurs Chefs de Service

Désintéressement des femmes dans la vie politique

Très peu de femmes se sont présentées candidates aux élections présidentielles successives : elles ne sont que 2 sur 33 hommes en 2013 et 1 sur 14 en 2006. Ceci peut s’expliquer en partie par le fait que seuls 0,03% des chefs de formation politique sont des femmes.

Les femmes sont sous-représentées, quant à considérer par exemple qu’aux élections législatives de 2013, 12% des candidats sont des femmes. Seules 13,4% des candidates ont accédé à la Chambre Basse (33 candidates sur les 247).

Actuellement, l’Assemblée Nationale compte 29 femmes députés sur les 151, mais parmi elles, seules deux femmes sont membres du Bureau permanent (aux titres de Vice-président et de Rapporteur général adjoint), contre 11 hommes.

Quant à la Chambre Haute, 13 sièges sur les 63 sont occupés par les femmes et une seule sénatrice (au titre de Rapporteur général) compose le Bureau permanent sur les 12 membres.

151 Homme 122 Femme Total 50 63 25 32 29 7 13 11 1 12 10 2 11

Membre du Membre du Sénat Bureau Permanent Membre de Bureau Permanent Gouvernement du Sénat l’Assemblée de l’Assemblée Nationale Nationale

12

Durant les 15 dernières années, les femmes dans le Gouvernement ont toujours été minoritaires. Néanmoins, une évolution de leur effectif a été constatée. En effet si en 2002, elles représentaient 13,3%, en 2011 ; elles étaient à 25%. Parmi les Ministères de souveraineté, 2 seulement, au maximum, ont été conduits par les femmes.

Effectif des Ministres dans le Gouvernement depuis 2002 Femme dans Nombre des Ministres Part des les Période Premier Ministre femmes Ministères Total Homme Femme (%) de souveraineté Mar. 2002 - Avr. 2002 Me 18 17 1 5,6 1 Mai 2002 - Jun. 2002 Me Jacques Sylla 30 26 4 13,3 1 Jun. 2002 - Jan. 2003 Me Jacques Sylla 34 31 3 8,8 1 Jan. 2003 - Jan. 2007 Me Jacques Sylla 23 20 3 13,0 1 Jan. 2007 - Oct. 2007 Gl 22 20 2 9,1 1 Nov. 2007 - Avr. 2008 Gl Charles Rabemananjara 21 17 4 19,0 2 Avr. 2008 - Mar. 2009 Gl Charles Rabemananjara 19 15 4 21,1 2 Mar. 2009 - Déc. 2009 M. 32 26 6 18,8 2 Déc. 2009 - Fév. 2011 Gl 32 27 5 15,6 1 Mar. 2011 - Oct. 2011 Gl Albert Camille VITAL 33 28 5 15,2 2 Nov. 2011 - Jan. 2014 M. Jean 36 27 9 25,0 1 Avr. 2014 - Jan.2015 M. 31 25 6 19,4 2 Fév. 2015 – Avr. 2016 Gl 30 24 6 20,0 2 Depuis Mai 2016 Mahafaly Olivier SOLONANDRASANA 32 25 7 21,9 2

Les collectivités territoriales, sanctuaires des hommes

Actuellement, aucune femme n’occupe le poste de Chef de Région. Par ailleurs, 3 Préfets de Région sont des femmes sur 23, de même que 17% des Chefs de Districts.

443 femmes se sont présentées aux élections municipales et communales de 2015 et 81 ont été élues (soit 5% des maires élus dans toutes les Communes). De plus, seuls 6% des conseillers communaux sont des femmes.

1676 1595

Homme

Femme

Total

119 22 0 22 20 3 23 99 20 81

Chef de Région Préfet de Région Chef de District Maire

13

A retenir

 Population féminine plus jeune principalement en milieu urbain ;

 Participation des femmes au marché du travail relativement faible notamment chez les femmes diplômées ;

 Chômage et sous-emploi important chez les femmes intellectuelles ;

 Obstacles à l’insertion professionnelle des femmes : manque d’expériences et de compétences professionnelles ;

 Précarité des emplois chez les femmes travailleurs : faible revenu et aides familiales dans la majorité, sans avantage ni protection sociale ;

 Présence minime des femmes dans l’entrepreneuriat malgré leur sens de responsabilité : problème d’accès au crédit et financement (existence de discrimination, manque d’accès aux informations, montant de crédit inférieur à celui des hommes) ;

 Plus de femmes victimes de violence en milieu professionnel : viol, insulte, inégalité de salaire, de statut professionnel… ;

 Administration Publique : un monde dominé par les hommes, en particulier dans les postes de responsabilité (Membres du Gouvernement, Secrétaires Généraux, Directeurs Généraux, Directeurs, Chefs de Service) ;

 Désintéressement des femmes dans la vie politique (élections présidentielles, législatives…) et leur marginalisation dans l’administration territoriale (Chefs de Région, Préfets de Région, Chefs de District…).

Actions et perspectives

Instauration de formations professionnelles adéquates assurant l’accès à des emplois rémunérateurs pour les jeunes femmes : mise en place de Centres de Formation Professionnelle pour les Femmes (CFPF) visant l’autonomisation des femmes par l’auto- emploi (Analamanga, Boeny, Atsimo Andrefana, Anosy, Haute Matsiatra).

Augmentation de la capacité d’accueil des établissements de formation professionnelle ainsi que de leur aptitude à répondre aux besoins en compétence de l’économie locale (métiers porteurs) surtout en faveur des jeunes femmes défavorisées.

Facilitation d’accès des femmes au financement, susceptible de soutenir leurs initiatives d’auto-emploi, à travers la création de Moyennes et Petites Entreprises et l’amélioration de leur productivité tant en milieu urbain que rural.

Appui des activités traditionnelles des femmes tout en promouvant les activités privées créatrices d’emplois.

Promotion de l’application de la législation du travail tout en réduisant les disparités de genre et de l’extension du dispositif de protection sociale.

Adoption des réformes légales concrètes pour améliorer la participation des femmes aux postes de prise de décision, y compris électifs.

14 Sources et documents de référence :

Rapport de la Cellule d’Ecoute et de Conseil Juridique 2016, Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme Enquête Nationale sur l’Emploi (2012, 2015), Institut National de la Statistique Enquête Nationale du Suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement (2012), Institut National de la Statistique et Banque Mondiale Enquête auprès des Institutions et des Ministères (Office National de l’Emploi et de la Formation 2017) Enquête Permanente auprès des Ménages (2005, 2010), Institut National de la Statistique Politique Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (2015) Statistique de la Caisse Nationale de la Prévoyance Sociale (2016) « Des Femmes en quête des voix », Institut Electorale pour une Démocratie Durable en Afrique (EISA Madagascar 2014) Indicateurs Clés du Marché du Travail 9è Edition, Bureau International du Travail Projection de la population de la Division Statistique des Nations Unies (2015)

LOT VK 40 Anjohy Ambohitsiroa Bâtiment de l’ONEF, Complexe Scolaire 101 Ampefiloha, Antananarivo 101 MADAGASCAR MADAGASCAR (+261)20 22 693 63 (+261) 34 20 526 35 [email protected] [email protected]