MASARYKOVAUNIVERZITA PEDAGOGICKÁFAKULTA Katedrafrancouzskéhojazykaaliteratury EMPRUNTSARABESENFRANÇAIS Diplomovápráce Brno2007 Vypracovala: Vedoucídiplomovépráce: JanaŘehořová PaedDr.PavlaKellnerová

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Prohlášení

Prohlašuji,žejsemdiplomovouprácizpracovalasamostatněapoužilajenprameny uvedenévseznamuliteratury.

Souhlasím, aby práce byla uložena na Masarykově univerzitě v Brně v knihovně Pedagogickéfakultyazpřístupněnakestudijnímúčelům

VBrnědne………………. Podpis……………………………

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Remerciement JevoudraisremercierMadamePavlaKellnerová,professeurauDépartement deFrançaisdelaFacultédePédagogiedel’UniversitéMasaryk,d’avoiracceptémon sujet et de m’avoir guidé pendant mon travail. Ses conseils et ses suggestions m’aidèrentàrédigercemémoire .

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EMPRUNTSARABESENFRANÇAIS

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SOMMAIRE INTRODUCTION 9 PREMIÈREPARTIE(THÉORIQUE) 11 1.L’ARABE 12 1.1.Paysarabophones 12 1.2.Minoritésarabophones. 13 1.3.Languesarabes 13 1.4Arabestandardmoderne(l’ASM) 14 1.4.1.Naissancedel’ASM 14 1.4.2.Variantesdel’ASM 15 1.4.3.Enseignementdel’arabe 15 1.5.Languesarabe 15 2.LESSIGNESDEL’ÉCRITUREDESMOTSARABES 16 2.1.Signesphonèmesconsonnes 16 2.2.Signesphonèmesvoyelles 18 2.3.Doublesvoyelles(tanwin) 20 2.4.Signesdiacritiques 20 2.5.Chiffres 21 3.L’HISTOIREDELALANGUEFRANÇAISE 22 3.1.Naissanceetévolutiondufrançais 22 3.2.Français,langued’unenation 23 3.3.Transforùationetréformesdel’orthographe 25 3.4.Politiquelinguistiqued’aujourd’hui 26 3.5.Vocabulairedufrançais 27 3.5.1.Motsdufondsprimitifetemprunts 27 3.5.2.Dérivation,composition,abréviation 29

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4. L’HISTOIRE DES CONTACTS ENTRE LES FRANÇAIS ET 30 LESARABES 4.1.MoyenÂge 30 4.1.1.BatailledePoitiers 30 4.1.2.Croisades 31 4.2.Décadencedelacivilisationarabe 32 4.3. Contacts entre Français et Arabes (fin XVII e siècle –32 XX e siècle) 4.3.1.SyrieetLiban 33 4.3.2.Tunisie 33 4.3.3.Maroc 33 4.3.4.Alger 33 4.3.5.Conflitisraéloarabe 35 DEUXIÈMEPARTIE(PRATIQUE) 36 5.LESEMPRUNTS(Problèmed’intégration) 38 5.1.Intégrationphonologique 39 5.2.Intégrationgraphique 39 5.3.Intégrationmorphosyntaxique 40 5.4.Intégrationmorpholexicale 41 5.5.Intégrationsémantique 41 6.LESSCIENCESARABES 43 6.1.Floreetfaune 43 6.2.Chimieetmédecine 47 6.3.Mathématiques 49 6.4.Cadrenatureletartificiel 50 7.LASOCIÉTÉARABE 53 7.1.Commerce 53 7.2.Gensetleursprofessions 55 7.3.Objetsdelaviequotidienne 60

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7.4.Religion 65 7.5.Alimentation 67 7.6.Musique 70 7.7.Architecture 71 7.8.Équipementdelamaison 72 8.LESTERMESMILITAIRES 74 8.1Guerre 74 8.2.Expressionsdemarin 77 9.L’HABILLEMENT 79 9.1.Vêtementsetlesmatériaux 79 9.2.Couleurs. 83 10.LALANGUEDESCITÉS 84 10.1.Emprunts–motsd’originearabeouberbère 84 TROISIÈMEPARTIE(DIDACTIQUE) 90 FICHEPÉDAGOGIQUE1–Laleçonzéro 92 FICHEPÉDAGOGIQUE2–Lejeudumotcaché 96 FICHEPÉDAGOGIQUE3–Unmensongequiméritelafilleduroi 100 CONCLUSION 106 RÉSUMÉ . 107 BIBLIOGRAPHIE 108 SITOGRAPHIE . 110 ANNEXE 111

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INTRODUCTION C’est autour de l’année 620 de notre ère que la langue arabe, qui était le dialecte de quelques tribus du désert de l’Arabie, est brusquement devenue l’instrumentd’expressionprivilégiédelareligionquivientdenaître. L’Empire arabe à son apogée a été l’une des sources importantes des cultureseuropéennes,etnotammentdelaculturefrançaise.Sapuissancemilitaireet politique s’est doublée d’une civilisation brillante qui a connu un épanouissement littéraire, scientifique et technique. Les Arabes reprennent très vite à leur compte l’héritage d’autres cultures comme les cultures indienne, persane ou grecque. Cet héritagesemanifesteparl’arabisationdenombreuxtermestechniquesvenussurtout du grec. Les Arabes, précurseurs de la science moderne, ont excellé dans les mathématiques, la médecine, l’alchimie et l’astronomie. Grâce à leur activité commercialeenOrientetdanslemondeméditerranéen,ilsontjouéunrôleprincipal etontmultipliélescontactsentreOrientetOccident. Cerayonnementintellectueletéconomiques’esttraduitpardenombreux apports linguistiques qui ont été véhiculés principalement par les trois langues: le latinmédiéval,l’italienetl’espagnol Leprésentmémoireapoursujetl’étudedesempruntsàl’originearabeen français. L’objectif de ce travail est d’analyser les mots d’origine arabe dans la languefrançaise,lesdomainesd’emploi,ainsiquel’intégrationdesmotsarabesdans lesystèmedufrançais. J’ai structuré le texte en trois parties. La première partie comprend les chapitresthéoriques.Ladeuxièmepartiepratiqueprésenteuneanalyselinguistiqueet latroisièmepartieestconsacréeàladidactique. La première partie théoriquecontient les informations sur la langue arabe.Elleestsuivied’unchapitresurlessignesdel’écrituredesmotsarabesavecla transcription.Cettepartietraiteaussil’évolutiondelalanguefrançaise.Lesrapports historiquesentrelesArabesetlesFrançaisavecleséchangeslexicauxréciproques concluentlapremièrepartie.

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La deuxième partie est introduite par le chapitre sur l’intégration et l’adaptation les mots arabes dans le système grammatical français. Je classe les arabismesdupointdevuedudomained’appartenanceenarabe. Dans la troisième partie, la partie didactique, je propose les activités réalisablesenclassedeFLE,étroitementliéesaveclesempruntslinguistiques.Jeles orienteaudéveloppementdescompétenceslinguistiquesfondamentales.

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PREMIÈREPARTIE(THÉORIQUE)

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1. L’ARABE L’arabeappartientauxlangueschamitosémitiquesqu’onpeutdiviseren cinqgrandsgroupes: • L’égyptienancien–quinesurvitquedanslesusagesliturgiquesducopte • Lechouchique–lesdiversesvariétéssontparléesdanslaCornedel’Afrique (Somalie,Éthiopie,Érythrée,Soudan,ÉgypteduSud) • Lelybicoberbère–parlédansle • Lehaussa(languetchadienne)parléauNiger,auGhana • Le sémitique – qui comprend l’herbeux, l’arabe et l’éthiopien, les autres languessémitiquesayantpresquetoutesdisparu.1 La langue arabe, comme son nom l’indique, est la langue parlée à l’origineparlepeuplearabe.L’expansionetledéveloppementdelalanguearabeest liéeàlanaissancedel’islam.Dufaitdel’expansionterritorialeauMoyenÂgeetpar ladiffusionduCoran,l’arabes’estrépanduenAfriqueetenAsiemineure. 1.1. Paysarabophones Ces pays sont regroupés dans une fédération appelée la Ligue arabe, fondée en Égypte le 22 mars 1945. Les pays fondateurs sont l’Égypte, l’Irak, le Liban, l’Arabie Saoudite, la Syrie, la Transjordanie et le Yémen. Aujourd’hui, la Ligue arabe compte désormais 22 membres. Exprimant l’aspiration unitaire desArabes,ellenemetjamaisenoeuvredelalanguearabe. Au ProcheOrient, l’arabe présente la langue maternelle d’une grande majoritédelapopulation.Ilestmajoritaireàplusde80%enSyrieetenIrak.Ilest à peu près la seule langue au Liban, en Jordanie, en Arabie Saoudite, au Yémen, au Koweït, au Qatar, en Oman, au Bahreïn, dans les Émirats arabes unis. Donc, ils’agitde90millionsdepersonnesutilisantl’arabecommelanguematernelle.

1 WALTER, H. Dictionnaire des mots d’origine étrangère. Paris : Larousse, 1991. ISBN 203 7102275.p53

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Sur le continent africaine, la situation estplus complexe qu’au Proche Orient.L’Égypte,laLybieetlaTunisiesontlespaysoùl’arabeestparlépresquepar 100%delapopulation. 1.2. Minoritésarabophones Lesminoritésarabophonessontsouventbilinguesetsituéesdanslespays oùl’islamestlareligionprincipale.NouspouvonslestrouverégalementenEurope et en Amérique du Nord. Les minorités importantes sont au Tchad (28 % de lapopulation)etenIsraël(33%delapopulation).D’autrespetitesminoritéshabitent l’Iran,laTurquie,laDjibouti,laSomalie,leMali,leNiger,leSénégal,l’Afghanistan et le Tadjikistan. Ces minorités arabophones comptent environ 15 millions delocuteurs. 2 1.3. Languesarabes La langue arabe se présente sous trois formes principales: les arabes dialectaux,l’arabeclassiqueetl’arabemoderne. Lesarabesdialectaux:ils’agitdeslanguesparléesauquotidiendans les pays arabes. Elles résultent de la fragmentation de l’arabe du VII e siècle et de la fusion des locutaires provenant des dominations militaires et des mélanges de population des langues sudarabiques, berbères, africaines, etc. Ces variétés dialectaux sont nombreuses et elles sont parlées sur un vaste territoire s’étendant de façon pratiquement continue, de l’Iraq jusqu’au Maroc, à travers la Syrie, le Liban, la Jordanie et l’Arabie, par le sud de la Méditerranée. Donc, il s’agit deslanguesexclusivementparléesdontlesvariétéssontrarementincompréhensibles entrelesarabophones.Onpeutdivisercesdialectesenquatregroupes: 1. les dialectes arabes, parlés dans la Péninsule Arabique: dialectes du Golf,dialectedunajd,yéménite;

2L’arabe[enligne]http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/Langues/2vital_inter_arabe.htm

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2. les dialectes maghrébins: algérien, marocain, tunisien, hassaniya de Mauritanie; 3. les dialectes procheorientaux: égyptien, soudanais, syrolibanopalestinien, irakien(nordetsud); 4. lalanguemaltaiseestégalementconsidéréecommeundialectearabe. L’arabeclassique :lalangueduCoran,parléeauVII esiècle L’arabe standard moderne (l’ASM, dorénavant) : une forme un peu différenciée de l’arabe classique, et qui constitue la langue écrite de tous les pays arabophones. Il s’agit de la variété retenue comme langue officielle dans tous lespaysarabes,etcommeunelanguecommuneentreeux. 1.4. Arabestandardmoderne(l’ASM) L’ASM est la langue de la communication écrite, aussi la langue des médiasofficielsetdetoustypesdecommunicationnonspontanée.Socialement,il faut distinguer deux mouvements en opposition. D’une part, l’apparition d’une languedesjeunesaccentuantl’écartentredialectesetnormesdelalangue,etd’autre part,unattachementàlalangueclassiqueetuneenviedeluidonnervieentantque langueparlée. 1.4.1. Naissancedel’ASM La variation moderne de l’arabe date du début du XIX e siècle. Le premier contact direct de l’empire ottoman avec l’Europe occidentaleétait en 1798.Celamarqueledébutd’unepériodedel’infiltrationdelacultureeuropéenne dans le monde arabe. Sur le plan linguistique, la confrontation avec des idées occidentales mène à un débat sur la capacité de la langue arabe pour exprimer de nouvellesnotionsetsurtoutlaprisedeconsciencedelanécessitédemeneruntravail decréationlexicale. AuXIX esiècle,lapresseenlanguearabes’estdéveloppée,toutd’abord enSyrieetplustardenÉgypte.

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Au début du XX e siècle, la création de l’Académie de Damas et de l’AcadémieduCaire,dontlebutestdepréserverl’intégritédelalanguearabefaceà l’influencedialectaleetétrangèreetdel’adapterauxbesoinsdel’époquemoderne. Par ailleurs, le vaste vocabulaire, qui a été créé, avec les variations dialectales contribuentàunemodificationprogressivedelalangueclassique,jusqu’àarriverà unevariétéquenouspouvonsappelerl’arabestandardmoderne. Le système grammatical de l’ASM n’évolue pas beaucoup. Quelquels élémentsdelalangueclassiquedeviennentdésuètes,parexemple:lesconstructions complexes des noms verbaux. Au contraire, la langue moderne développe des nouveauxdispositifsgrammaticaux,surtoutdanslalanguedesmédiastrèsinfluencée parleslanguesindoeuropéennes. 1.4.2. Variantesdel’ASM Ils’agitsurtoutdesvariationsrégionales.Nouspouvonsimmédiatement reconnaître un texte marocain visàvis d’untexte égyptien ou d’un texte du Golf. Cettevariationestlaplusmarquéedanslacréationdunouveauvocabulairequiest lerésultatdedifférenteshistoirescoloniales.Lestextessontinfluencésauniveaude lastylistiqueetdelasyntaxeparlalanguefrançaiseouparl’anglais(danslespays sansunpassécolonialfrançais). 1.4.3. Enseignementdel’arabe DepuisleXIX esiècle,nouspouvonssuivrel’appelpoursimplification del’enseignementdusystèmegrammatical.Laquestiondel’enseignementdel’ASM est traitée toujours. Même aujourd’hui, un diplômé est à peine d’écrire l’arabe correctement, sans parler d’improviser dans la conversation. La description grammaticaledelalanguearaberestedoncunequestiond’actualité. 1.5. Grammairesderéférence Pour l’arabe classique, la grammaire de Sibawayh (un des premiers etdesplusimminentsgrammairiensarabes),estlapremièregrammairederéférence

15 complètedel’arabeclassique.ElledateduVIII esiècle.Elleestricheenexemples de poésie, de prose, de proverbes du Coran. Parmi les références plus récentes: Wright (1859), Blanchère et GaudefroyDémombynes (1937), Winder et Ziadeh (1957),AlChartouni(1986)etFischer(2002). Pour l’ASM, il n’y a pas beaucoup de grammaires de référence. Cantarinoestl’auteurdelaplusgrandegrammaire(19741975)composéedetrois volumes. D’autres grammaires expliquent les mécanismes de l’ASM et son fonctionnement,commeparexemple:Kouloughli(1994et1995),NeyreneufetAl Hakkak(1996),HaywoodetNahmad(1998),Badawietal.(2003)etHoles(2004). 3 3ElKASSAS,D.Uneétudecontrastivedel’arabeetdufrançaisdansuneperspectivedegénération multilingue[enligne]– http://www.olst.umontreal.ca/pdf/PhDElKassas2005.pdf(pp41–47)

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2.LESSIGNESDEL’ÉCRITUREDESMOTSARABES La langue arabe est écrite de droite à gauche. L’un des faits caractéristique des langues sémitiques, particulièrement de l’arabe, est une prépondérance des consonnes: les racines y sont purement consonantiques et les voyellesn’yjouentquelerôlesecondaired’élémentsdedérivationetdeflexion. Le caractère et les signes voyelles peuvent être considérés comme des signesphonèmes. 2.1.Signesphonèmesconsonnes Laformedeslettresarabesvarielégèrementselonqu’ellessontinitiales, médianes et finales (voir ANNEXE 1). Le tableau suivant indique seulement les formesinitiales. Arabe Transcription Notes

préférableau[']

[b] ب

[t] ت interdentalespirantesourdecomparableà

[ ṯ] th anglais[ think] ث

[j] comme j de[ jamais] ج spirantesonoreémiseparlelarynxdansla

ḥ] positiondelavoixchuchotée] ح fricativesourde,commele jespagnol[ jota ]

[ ch] oule ch allemandde[ Nacht] خ

[d] د

[ consonnecomparableà dh anglais[ there [] ذ vibrantesonore Rroulécommeenespagnol

r] ouitalien] ر

[z] ز

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[s] س

[ š] comme ch françaisde[ chat] ش

ṣ] semphatique] ص

d emphatique [] ض

ṭ] t emphatique] ط

ẓ] z emphatique] ظ préférableau[']quel'onpeutconfondre

avecle[']dehamza ع spirantevélairesonoreest rgrasseyédes

ḡ] Français] غ

[f] ف occlusivearrièrevélairesourdeavec

q] occlusionsimultanéedugosier] ق

[k] ك

[l] ل

[m] م

[n] ن soufflesonore,analogueà htchèque

[h] véritablementaspirée

[ w] wanglais[ well] و

[ y] y consonnecommedanslefrançais[ yeux] ي 4,5

4ROMAN,A. Grammairedel’arabe .Paris:PresseuniversitairesdeFrance,1990,p.10 5BEYERL,J. Arabskýslovník .Praha:VRÁJI,2000.ISBN8085894742,p.911

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2.2. Signesphonèmesvoyelles Les voyelles ne sont remarquées que dans les textes qui, par leur importancereligieuse oupar les difficultés deleurinterprétation (poésie, ouvrages techniques),doiventêtrel’objetd’uneattentionparticulière. Tableaudesvoyelleslongues formes isolées noms symboles /:alif /a ا /:wāw /ou و /:jā' /i ي Lesvoyelleslongues/ou:/et/i:/sontnotéesparlewāwetparlejā'. Tableaudesvoyellesbrèves formes noms symboles /fatha /a َ

/damma /ou ۥ /kasra /i ِِ

Ba Bou Bi B Lesvoyellesbrèvesontd’abordéténotéespardespoints.Cespointsont .[ي ,و,ا]étéensuiteremplacéspartroissignesquisontdestracéssimplifiésde

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;/audessusdelaconsonnepour/ou[ۥ];/D’où[َ]audessusdelaconsonnepour/a ./audessusdelaconsonnepour/i[ِِ] 2.3. Doublesvoyelles(tanwin) Lavoyellepeutêtrebrèveoudoublée(selonlagrammaire)àlafinde mot.Parexemple:ladoubleconsonneANesttoujourssuivied’unalif. formes symboles

an ً

oun ٌ

in ٍ

NOURAN NOUROUN NOURIN 2.4.Signesdiacritiques Cesontle sukkūn ,le wasla ,le šadda . Le sukkūn est un signe vocalique, le wasla est un signe syllabique et le šadda estunsigneconsonantique. Le sukkūn ,réalisé[ ْ],notel’absencede/a/,de/i/etde/ou/.Ilpeutêtre .«dit«voyellezéro».Parexemple ْ báht«enquête,recherche Le wasla est réalisé [ ۘ ]. Il indique que la consonne qui le suit est lamargedroitedelavoyelle,centredelavoyellequileprécède. Le šadda se place audessus des consonnes redoublées: [ ّ ]. Par .bérrek كpour ّ كexemple

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2.5.Chiffres ,٢«2»,١«LesArabesontadoptéleschiffresd’origineindienne:«1 .٠«0»,٩«9»,٨«8»,٧«7»,٦«6»,٥«5»,٤«4»,٣«3» Les nombres sont écrits avec les chiffres dans le sens indien, de gaucheàdroite.Cependant,danscertatinspays,ilssontremplacésparleschiffres dits«arabes». 6

6ROMAN,A. Grammairedel’arabe .Paris:PresseuniversitairesdeFrance,1990,pp.914

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3. L’HISTOIREDELALANGUEFRANÇAISE 3.1. Naissanceetévolutiondufrançais L’emprunt est un phénomène linguistique dont l’étude va de pair avec l’histoiredelaformationd’unelangue .7 Lefrançaisestunelangueromane.Sagrammaireetlaplusgrandepartie desonvoabulairesontissuesdulatin.Ilnes’agitpasdelatinlittéraire,maisdulatin populaire, dit parfois le latin vulgaire. Au V e siècle, quand le latin atteint l’unilinguisme,leslanguesgauloisesdisparaissenttoutes. Les Serments de Strasbourg, qui confirment en 842 l’alliance entre Charles le Chauve et Louis le Germanique, sont considérés comme le plus ancien documentécritenfrançais. Au Moyen Âge, la langue française est formée d’une multitude dedialectesetd’autreslanguesquivarientselonlesrégions: • diversesvariétésdelanguesd’oïl(picard,poitevin,normand,etc.) • diverses variétés de langues d’oc ainsi que le catalan (gascon, provençal, languedocie,etc.) • diversesvariétésdelanguesdufrançoprovençal. Lefrançaisn’estquelalangueminoritaireparléedanslarégiondel’Île deFrance (comme langue maternelle) et en province par une bonne partie de l’aristocratie (comme langue seconde). Avec l’établissement de la monarchie capétienne,c’estlalangued’oïlquis’imposeprogressivement. AuX esiècle,laFranceest,commetouslesautrespaysd’Europeàcette époque, un pays bilingue. D’un côté, la grande partie de la population parle lalanguevulgaire,quiestaussicelledeschefsd’oeuvredelalittératureancienne (laChansondeRoland,leRomandelarose...);d’autrecôté,lelatinestlalanguede l’Église,desclercs,dessavantsetdel’enseignement. Malgré la progression continue du français, cette coexistence se prolonge jusqu’au XVII e siècle et même bien plus tard dans le monde del’Universitéetdansceluidel’Église. 7GUILBERT,L. Lacréativitélexicale .Paris:Larousse,1975.ISBN2030703400.p89

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3.2.Français,langued’unenation L’extension de l’usage du français est proportionnelle, pour une large part, aux progrès de l’administration et de la justice royale dans le pays. L’épanouissementdelalanguefrançaiseetlagénéralisationdesonemploisontdes facteursdéterminantsdanslaconstructiondelanationfrançaise. Le français commence à être perçu comme un moyen d’unification de la justice tout en la rendant plus proche du peuple. Mais l’événement le plus important est la célèbre ordonnance royale de François 1 er en 1539: l’édit deVillersCotterêtsquiimposelefrançaiscommelangueadministrativeaulieudu latin. ...FrançoisI er ,relativeàl’organisationdelajustice,astipuléque,pouréviter desdifficultésd’interprétationsurlestermeslatins,tousarrêtsetautresprocédures seraient «prononcer, enregistrez et déliurez aux parties en langage ‘ maternel’ français».8Voicilesarticlesconcernantlalanguefrançaise:

Article50 Que des sépultures des personnes tenans bénéfices, sera faict registre en forme de preuve, par les chapitres, colléges, monastères et cures, qui fera foi, et pour la preuve du temps de la mort, duquel temps sera fait expresse mention esdicts registres,etpourserviraujugementdesprocèsoùilseroitquestiondeprouverledit tempsdelamort,aumoins,quantàlarécréance.

Article51 Aussi sera fait registres, en forme de preuve, des baptêmes, qui contiendront letempsetl'heuredelenativité,etparl'extraitdudictregistre,sepourraprouver letempsdemajoritéouminorité,etserapleinefoyàcestefin. Article110 Etafinqu’iln’yaitcasuededoutersurl’intelligencedesditsarrêts,nousvoulons etordonnonsqu’ilssoientfaitsetécritssiclairement,qu’iln’yaitnipuisseavoir aucuneambiguitéouincertitudenelieuàdemanderinterprétation. 8COHEN,M.Histoired’unelangue:lefrançais(deslointainesànosjours).Paris:Messidor/ Éditionssociales.1987.pp159160

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Article111 Etpourcequetelleschosessontsouventadvenuessurl’intelligencedesmotslatins contenusesditsarrests,nousvoulonsd’oresnavantquetousarrests,ensembletoutes autres procédures, soient de nos cours souveraines et autres subalternes et inférieures, soient de registres, enquestes, contrats, commissions, sentences, testaments,etautresquelconques,actesetexploictsdejustice,ouquiendépendent, soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties en langage maternel francois etnonautrement. 9 Ainsilepublicdupaysestindissociablementliéàl’emploiscrupuleuxdu «langage maternel français». Ce texte doit être rapproché de la Deffence et Illustration de la langue françoyse (1549). Le manifeste du groupe «Pléiade», proclamel’excellenceetlaprééminencedufrançaisenmatièredepoésie. En 1635, Richelieu crée l’Académie française qui est chargée de rédiger un dictionnaire, une grammaire, une rhétorique et une poétique et de veiller sur lalanguefrançaise. ...Richelieuen1632enafaituneinstitutiond’étatchargéede faire des livres théoriques, de vrais codes de langue .10 Le dispositif imaginé par Richelieu est si parfait qu’il franchit les siècles sans modification majeure: le pouvoirpolitiquenesauraitsansabusintervenirdirectementsurlalangue. L’éclat et la puissance de la monarchie française, la culture, lesperfectionnementsapportésàlalangueparl’Académieetlesgrammairiensfont quelefrançaisdépasserapidementlecadredelanationauxXVII eetXVIII esiècles. Lefrançaisdevientlalanguedel’aristocratieetdespersonnescultivéesetlalangue de la diplomatie. ...il ( le français ) était plus ou moins la langue de cour et d’académie dans divers pays: Piémont, Autriche, Suède, Russie, Hongrie... 11 La langue française déborde largement l’empire politique et économique de la France. 9 Recueil général des anciennes lois francaises (Bibliothèque de l’Assemblé nationale) [en ligne] http://www.assembleenationale.fr/histoire/villerscotterets.asp 10 COHEN,M.Histoired’unelangue:lefrançais(deslointainesànosjours).Paris:Messidor/ Éditionssociales.1987.p187 11 COHEN,M.Histoired’unelangue:lefrançais(deslointainesànosjours).Paris:Messidor/ Éditionssociales.1987.p222

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3.3. Transformationsetréformesdel’orthographe Lapériode17891870connaît deschangements derégimes, mais aussi unetransitionenfrançaiscontemporain.Lapérioderévolutionnairemetenvaleurs le sentiment national qui influence le domaine de la langue. Les révolutionnaires veulentproclamerleuridée«Républiqueunieetindivisible»,maisellenepeutpas se concilier avec le morcellement linguistique et avec le particularisme des anciennes provinces du régime monarchique. Pour cette raison, ils déclarent la guerre aux patois. Par la suite, il paraît nécessaire d’imposer le français par desdécretsrigoureuxàtraverstoutelaFrance.Ledécretdu2Thermidor(20juillet 1794) sanctionne cette terreur linguistique . À partir de ce moment, lespatoislocauxsontlittéralementpourchassés.Voicilesarticlesdecedocument: Article1 er Àcompterdujourdelapublicationdelaprésenceloi,nulactepublicnepourra, dans quelque partie que ce soit du territoire de la République, être écrit qu’en languefrançaise. Article2 Aprèslemoisquisuivralapublicationdelaprésenteloi,ilnepourraêtreenregistré aucunacte,mêmesousseingprivé,s’iln’estécritenlanguefrançaise. Article3 Tout fonctionnaire ou officier public, tout agent du Gouvernement qui, à dater du jour de la publication de la présente loi, dressera, écrira ou souscrira, dans l’exercicedesesfonctions,desprocèsverbaux,jugements,contratsouautresactes généralement quelconques conçus en idiomes ou langues autres que la française, seratraduitdevantletribunaldepolicecorrectionnelledesarésidence,condamné àsixmoisd’emprisonnement,etdestitué.

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Article4 Lamêmepeineauralieucontretoutreceveurdudroitd’enregistrementqui,après lamoisdelapublicationdelaprésenteloi,enregistreradesactes,mêmesousseing privé,écritsenidiomesoulanguesautresquelefrançais. 12 Mais la terreur linguistique ne détruit pasles patois. Très souvent, lesadministrationslocalespréfèrenttraduirelesdocumantsenpatoisouendialecte plutôtqued’utiliserlefrançais. Au XIX e siècle, le développement de l’institution scolaire contribue àfigerl’orthographe,ensuscitantdegrandsprojetsderéforme.Lesystèmeéducatif abesoinderèglesfermesquipuissentêtreenseignéesauxélèves.Autermededébats passionnés, deux arrêtés fixent, en 1900 et 1901, de simples tolérances orthographiques et syntaxiques pour les examens et concours de l’Instruction publique. 3.4. Politiquelinguistiqued’aujourd’hui À cause de massive importation des mots angloaméricains dans le lexique français, les autorités gouvernementales complètent le dispositif de régulationdelalangue. À partir de 1972, des commissions ministérielles de terminologie et de néologie sont constituées pour éviter tel ou tel mot étranger, ou pour désigner unenouvellenotionouunnouvelobjetencoreinnomés.Onneditplus,parexemple, tiebreak mais jeudécisif ou baladeur pour walkman . En1975,laloi«BasLauriol»du31décembrerendl’emploidufrançais obligatoire dans différents domaines, comme l’audiovisuel ou le commerce (publicité)etdanslemondedutravail.Au25juin1992,unnouvelalinéaestajouté àl’article2delaConstitution: LalanguedelaRépubliqueestlefrançais . 12 Décret du 2 Thermidor, An II, sur la langue française [en ligne] http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/francophonie/Decret2_thermidorterreur.htm

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Article1 er Dansladésignation,l’offre,laprésentation,lapublicitéécriteouparlée,lemode d’emploioud’utilisation,l’étendueetlesconditionsdegarantied’unbienoud’un service,ainsiquedanslesfacteursetquittances,l’emploidelalanguefrançaiseest obligatoire. Le recours à tout terme étranger ou à toute expression étrangère est prohibé lorsqu’il existe une expression ou un terme approuvés dans le conditions prévues par le décret n ˚ 7219 du 7 janvier 1972 relatif à l’enrichissement de lalanguefrançaise./…/ 13 Pendant les années quatrevingtdix, on peut constater que la France adopte une quantité impressionnante de lois portant sur les cultures et les langues régionales,surlescollectivitésterritorialesetlalanguefrançaise.Ils’agitaumoins une douzaine de lois, une vingtaine de décrets, plus de 40 arrêtés et autant de circulairesadministratives.Laplupartdecestextesjuridiques,dontlaloidu4août 1994 relative à l’emploide la langue française– «loi Toubon», visant avant tout lalanguedel’enseignementetlaterminologiefrançaise. En 1990, le Conseil supérieur dela langue françaisepublie au Journal officiel un document intitulé Les rectifications de l’orthographe avec les principales modifications: la soudure d’un certain nombre de noms composés (p.e. portemonnaie ), l’harmonisation du pluriel des noms composés avec celui des simples ( un perceneige – des perceneiges ), la rectification de quelques anomaliesgraphiques(p.e. charriot,nénufar ),etc. 14 3.5. Levocabulairedufrançais 3.5.1.Lesmotsdufondsprimitifetemprunts Lefondsprimitifdelalanguefrançaiseestissudelaprononciationdu latinpopulaireparléenGauleàlafindel’Empireromain.

13 Historique des textes législatifs LOI N o 751349 DU 31 DÉCEMBRE 1975 [en ligne] http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/lois/archives/31_12_75.htm 14 Académiefrançaise[enligne]http://www.academiefrancaise.fr

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Le plus ancien fonds gaulois se réduit à quelques dizaines de termes ruraux: charrue,chêne,glaner ,etc. Au III e siècle, la pénétration germanique commence par l’immigration desmercenairesetdestravailleursruraux.LesFrancsdonnentauxdiverslocuteurs romans de nombreux termes liés avec la guerre et avec les institutions: franc, guerre,riche ,etc. Des emprunts au latin sont le plus importants. Depuis le IX e siècle, la langue vulgaire commence à s’enrichir de termes puisés à la langue des clercs etaulatinecclésiastique,aulatinscolastiqueetscientifiqueduMoyenÂge.Ils’agit très souvent des mots abstraits. Dans de nombreux de cas, le mot d’emprunt, qui reproduit la forme latine, double un mot primitif de même origine, mais dont l’évolution phonétique masque l’étymologie 15 , par exemple hôtel/ hôpital, écouter/ ausculter,parole/parabole, etc. Parallèlementaveclelatin,nouspouvonssuivrelesempruntsaugrecqui présentent la langue de médecines, de philosophe et aussi de poètes. Parmi les empruntsgrecs,nouspouvonsciter: phrase,mythe,thèse,politique ,etc. DèsleXII esiècle,àcausedel’instaurationdesrelationscommerciales, desmotsorientaux,arabesoubyzantins,s’intègrentdanslevocabulairefrançais.Les motscomme: chiffre,zéro,amiral ,etc. Levocabulairefrançaisestaussienrichiparlesempruntsàl’italiendont les apports principaux se trouvent au moment de guerre d’Italie, fournissant de nombreuxmotsaulexiquedelaguerre( attaquer,canon,citadelle ,etc.),delavie mondaine( courtisan )ducommerce( banque) etdel’art( concerto,ténor,fresque ). Par ailleurs, l’espagnol, utilisé comme l’intermédiaire entre les langues d’Amériqueetd’Afrique,influencelefrançais,surtoutaudébutduXVII esiècle. Les mots d’origine néerlandaise enrichissent le vocabulaire maritime, celuidesNormands. L’apport anglais est notable au vocabulaire français dans les divers domaines:politique( parlementaire ),technique( tunnel ),alimentaire( bifteck ),etc. Les mots venus de l’allemand sont moins nombreux et sont limités surtoutauxvocabulairesspéciaux,commelestermesmilitaires( képi,bivouac ,etc.).

15 DAUZAT, A. Nouveaudictionnaireétymologiqueethistorique. Paris:Larousse,1964,p.VI

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LesuccèsdesdomainesrussesduderniertiersduXIX esiècleintroduit enfrançaisdenouvellesexpressions: moujik,cosaque ,etc. 3.5.2.Dérivation,composition,abréviation Il ne fautpas oublier que la langue a aussi ses resssourcespropres:la dérivation,lacomposition,l’abréviationetlatransformationanalogique. Ladérivation Lesdérivéssontforméssoitàl’aidedepréfixes,dontbeaucouppeuvent fonctionnerailleurs,commeprépositions(à,en,par)oucommeadverbes(bien),soit àl’aidedesuffixes,quin’ontaucuneexistenceisolée.Onpeutdistinguerlessuffixes primitifsremontantaulatinpopulaire(âtre),etdessuffixesdulatin(teur),dugrec (isme),etc. Le français connaît, à côté de la dérivation préfixale et suffixale, la dérivationsanssuffixe(suffixationzéro)etsurtoutlesdéverbaux. Lacomposition Lacompositionestdedeuxtypes:lacomposition,proprementdite,par réuniondemotsfrançais,avecousanspréposition(potaufeut),etlarecomposition, quiunitdesradicauxsavantsd’originegracqueoulatine. L’abréviation L’abréviationestleraccourcissementd’unmotoud’ungroupedemots, représentéparuneletreoupardeslettresissusdecemot.Pourlesnomsdesfirmes ou d’administrations,etc, les langues européennes généralisent l’abréviation par les initiales,parexemple:S.N.C.F.–Sociéténationaledescheminsdeferfrançais. 16 16 DUBOIS,J.,MITTERAND,H.,DOUZAT,A. Dictionnaireétymologique .Paris:Larousse,2001. ISBN2035320577.ppVIIX

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4. HISTOIREDESCONTACTSENTRELESFRANÇAIS ETLESARABES L’emprunt linguistique témoigne des rapports entre les peuples. Pour cette raison, il faut évoquer les événements historiques qui ont causé les contacts entre les Arabes et les Français. Après les informations historiques, je présenterai aussidesempruntsvenantdel’époquedonnée. L’arabeduMoyenÂge(VII e–XV e siècles)estunedesgrandessources pour la culture occidentale. Il influence les divers domaines (administratif, commercial,scientifique,etc.). DuXVI eauXVII esiècle,lescontactsentrelemondearabeetl’Europe sont limités. À cette époque, un peu d’arabismes entrent dans la langue française grâceauxvoyageursetauxécrivainss’intéressantauxmotsarabes. AuxXIX eetXX esiècles,lefrançaisestdominantauMagreb.Lessoldats ou les administrateurs français apprennent des formules arabesnécessairespourla viequotidienne. Ilfautaussimentionnerqu’aprèslacolonisationfrançaiseauMaghreb, lesmotsarabescontinuentàs’intégreraufrançaissurtoutparlesimmigrantsarabes venus en France. Les journalistes aussi emploient des mots arabes pour mieux transmettredenouvellesinformations( moudjahiddin,charia ,etc.) 4.1. MoyenÂge 4.1.1. BatailledePoitiers En 719, les conquérants arabes pénètrent en Gaule, prenant Narbonne, ravageantlavalléeduRhônejusqu’àLyon.Cespillardssetrouventauxprisesavec la résistance du duc d’Aquitaine Eudes qui les force. En 725, Eudes se lie avec Othman, chef musulman, et en même temps il se révolte contre les autorités de Cardoue.En732,l’allianceconclueseretournecontrelui.‘AbdalRahman,l’émir d’Espagne, décide de finir avec les rebelles. Il s’ouvre un chemin à travers les Pyrénées, bat Othman. Pour convaincre les troupes berbères, Eudes appelle

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à l’aide son suzerain mérovingien, Charles Martel. Charles Martel convainc lesSarrasinssurlechampdebatailledePoitiers. 17 4.1.2. Croisades Du X e siècle au XI e siècle, il y a des guerres entre les Arabes etlesOccidentaux.Lescroisadesd’OrientsontorganiséespourconquérirlaTerre Sainte,enOccident,lapapautémènedesguerrescontrelesArabesd’Espagnepour remplacerlareligionmusulmaneparlareligionchrétienne. L’influencearabeestremarquablesurlemodedesFrancs.Ilsadoptent le style vestimentaire, le décor oriental des maisons, l’art culinaire et la médecine arabe. Lapériodedecroisadesapportedanslevocabulairefrançaislestermes de guerre et les expressions de marin : amiral, caïd, barbacane, jaseran ou mamelouk . Lesarabismes,insérésdansleslanguesromanesauMoyenÂge,viennent del’arabeclassiqueetduvocabulairesavant.Lesplusieursmotsarabessontentrés en français par l’intermédiaire du latin médiéval, de l’italien, du sicilien et de l’espagnol. • Mathématiques Ledomaineestpendantcettepériodeenrichipar: algèbre,algorithme, chiffreetzéro . • Chimieetpharmacopée Les Arabes étaient des chimistes et des pharmaciens excellents introduisantenfrançais: amalgame,alchimie,alcali,alambic,alcôve ,etc. • Biologie Il s’agit des termes de plantes utilisées souvent en cosmétique: henné, ambre,talc ,etc.

17 LANEYRIEDAGEN,N. MémoiredelaFrance:Desoriginesànosjours .Paris:Larousse,2001. ISBN2035052688.pp.8485

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• Commerce Les Arabes étaient aussi des commerçants. Ils jouaient le rôle d’intermédiairesentrel’Orientetl’Occident.CetteactivitécommercialedesArabesa enrichilalanguefrançaisepardesmots,parexemple: arsenal,douane,magasin ou par des mots désignant des mesures des poids: carat, fardeau, rame , etc. Le commercearabeapportedesnomsd’étoffesetdevêtements: coton,damas,mohair, satin,jupe,gilet ,etc.etaussidesnomsdefruitsetd’épices: curcumaou orange . 4.2. Décadencedelacivilisationarabe Le XVI e siècle désigne un tournant important pour l’Empire Arabe. L’Espagne est reconquise par les Chrétiens et les Ottomans, possédant plusieurs territoires,dominentlesArabes. Les rapports entre les Arabes et les Européens sont en cette époque limités. Pour cette raison, il y a moins d’emprunts arabes s’introduisant dans le vocabulairefrançais.Nouspouvonsciter,parexemple: harem oulesmotsliésavec lareligion: ,minaret,islam,ramadan, etc. Pendant le XVI e siècle, les Français commencent à connaître l’Orient etlareligionislamiquegrâceauxrécitsdesvoyageurs.Parmilestermesempruntés àcetteépoque,nouspouvonstrouver: calife ou cheik ,quidésignentlesfonctions,ou lesmotsdésignantlacivilisationarabe: burnousou fez. 4.3.ContactsentrelesFrançaisetlesArabes(finXVIII esiècle–XX esiècle) Au XIX e siècle encore se situèrent les interventions militaires européennes.Aprèsl’expéditiond’Egypte,laFrancefitlaconquêtedel’Algérieen 1830etimposasonprotectoratàlaTunisieen1881,tandisquelaGrandeBretagne occupaitmilitairementl’Egypteen1882.AudébutduXX esièclelaFranceétendait soninfluenceauMaroc(1912),l’EspagnolauMarocseptentrional(1912)etl’Italie enLibye(1913) .18 18 SOURDEL,D. HistoiredesArabes .Paris:PUF,1991.ISBN213043924.p108

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4.3.1. SyrieetLiban En1920,LaFrancereçoitlemandatdes’installerenSyrieetauLiban. Cesdeuxpaysrestentdesprotectoratsfrançaisjusqu’àlasecondeGuerreMondiale. DèsleXIX e siècle, les Français s’installent au Maghreb. Cette colonisationapporteenfrançaisbeaucoupd’arabismesprovenantdel’arabedialectal maghrébin. 4.3.2. Tunisie En1881,laFranceenvahitlaTunisie.Parsuite,laTunisieestmisesous le protectorat français de 1881 à 1956. Cela signifie que les deux s’influençaient mutuellement,égalementauniveaulinguistique. 4.3.3. Maroc En1906,leMarocestmissoussurveillancefrançaiseetespagnole.En 1912,leMarocestsoumisauprotectoratfrançaisquidurejusqu’en1956.Pendantla colonisation française, quelques mots empruntés à l’arabe marocain s’installent en français. 4.3.4. Algérie En1827,uneaffairedegrainimpayéparlaFranceaudeyd’Algeramène leroiCharlesXàdéciderleblocusduportd’Alger,quidure3ans,etl’expédition militaire contre la ville. Les troupes françaises envahissent d’Alger en 1830. Le nouveau régime suscite une résistance des tribus autochtones. En Oranie, elles organisent sous l’émir Abd elKader qui proclame la guerre sainte contre lesFrançais. Filsd’unefamilled’originechérifienneetmarabout(dignitairereligieux musulman), Abd elKader a 24 ans lorsque, le 22 novembre 1833, il se proclame «sultandesArabes»parquelquestribusdel’Oranie .19 Ilestdéfinitivementvaincuen1847.

19 LANEYRIEDAGEN,N. MémoiredelaFrance:Desoriginesànosjours .Paris:Larousse,2001. ISBN2035052688.p588

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En1848,l’Algérieestproclaméecommeleterritoirefrançaisetdivisée en trois départements. La conquête française ne s’achève qu’en 1857 avec lasoumissiondesoasisdeSudetdelaKabylie. En 1936, le projet de la loi Violette, qui veut donner le droit de voter à une élite de 21 mille musulmanes, devient, d’un côté, inacceptable pour les Européens, d’autre côté, insuffisant pour les Algériens. En 1944, de Gaulle proposeunprojetprochedeceluiViolette,maisilestdéjàtard. 20 Laguerred’indépendance DesmilitantsduMouvementpourletriomphedeslibertésdémocratiques MTLD créent en 1954 un Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA) qui devient plus tard le Front de libération nationale (FLN). Dès le 1957, le FNL intensifiesonactionterroristeetmilitaire.Ils’agitdelapériodeaucoursdelaquelle lapressionmilitaireestprobablementlaplusfortedetouteladuréedelaguerre. La bataille d’Alger se déroule de janvier à octobre 1957. L’armée n’hésite pas sur les méthodes: quadrillage des quartiers musulmans, encadrement strict de la population par la propagande, manipulation de militants du FLN, exploitation des repentis, mais aussi recours à la torture 21 . Les frontières entre l’Algérie, le Maroc et la Tunisie sont fermées par les lignes fortifiées pour isoler l’Algérie de l’ensemble du Maghreb et pour interdire les relations entre le FLN intérieuretlesdirigeantsdeTunisieoud’Égypte. En 1958, le bombardement d’un village tunisien, Sakiet Sidi Youcef, signifie en tournant dans le conflit. En France, le prolongement de la guerre d’Algérie contribue à la faillite de la IVe République et le retour au pouvoir degénéraldeGaulle.Ilprometdemaintenirl’Algériefrançaise. Enavril1961,lesgénérauxChalle,Salan,JouhaudetZellerorganisent àAlgeruncoupd’étatquiavorte.L’Organisationdel’arméesecrète(OAS)regroupe

20 LANEYRIEDAGEN,N. MémoiredelaFrance:Desoriginesànosjours .Paris:Larousse,2001. ISBN2035052688.pp.588589 21 SIRINELLI,J.Fr. LaFrancede1914ànosjours .Paris:PUF,2004.p303

34 desmilitairesetdescolonsextrémistes,s’associeaucomplotcontreleFLNetcontre lesautoritésfrançaises.Maislaplusgrandepartiedel’armée françaiseenAlgérie restefidèleaugouvernement. Le 18 mars 1962, un accord de cessezlefeu est signé à Évian par les autorités françaises et les représentants du FLN. Cet accord prévoit la tenu de référendum.Enjuillet,l’Algérievotepourl’indépendance. 22 En Algérie, le référendum d’autodétermination est fixé au 1 er juillet 1962. Approuvé à une très forte majorité (près de 90 % des électeurs inscrits), il aboutitàlaproclamationdel’indépendance. 23 La colonisation du Maghreb signifie une influence considérable sur leplanlinguistique.Lesarabismesréfèrentsurlesluttes: baroud,fellagha ou razzia , maisaussisurlaviequotidiennedesMaghrébins: barda,,souk ,etc. L’immigrationdesMaghrébinsenFrance Après l’Indépendance, beaucoup d’Algériens quittent leurs pays pour la France. La population maghrébine en France était composée d’étudiants etd’ouvrierstravaillantdanslesconditionsdéfavorables. Les Arabes établis en France gardent leurs coutumes, leurs traditions et leur langue. L’Arabe fait partie de la vie quotidienne des Français. Pour cette raison, nous pouvons suivre les mots à l’origine arabe installés en français, par exemple: roumi,soua ou toubib ,etc. 4.3.5. Conflitisraéloarabe Il faut aussi mentionner le conflit israéloarabe. La presse française, comme celle des autres pays, désigne régulièrement ce conflit. Les journalistes français utilisent les termes arabes pour décrire ce conflit: djihad, hizballah, moudjahiddin, etc. Quelques mots, comme djihad, datent de la période des Croisades.

22 SIRINELLI,J.Fr. LaFrancede1914ànosjours .Paris:PUF,2004.pp293316 23 SIRINELLI,J.Fr. LaFrancede1914ànosjours .Paris:PUF,2004.p316

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DEUXIÈMEPARTIE(PRATIQUE)

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L’origine des emprunts enrichissant le vocabulaire français est très discutée. Même les auteurs, occupant de cette question, s’opposent. En consultant diverses listes des emprunts arabes venus en français, j’ai constitué plus que 250 motsd’originearabe,relevésdesdictionnaires • REYDEBOVE, J., REY, A. Le Petit Robert: dictionnaire alphabétique et analogiquedelalanguefrançaise .Paris:DictionnaireLeRobert,2001. • REY,A. Dictionnairehistoriquedelalanguefrançaise.(2volumes). Paris: DictionnaireLeRobert,2000 • GOUDAILLER, J.P. Comment tu tchatches! . Le PoirésurVie : Compo Mécas.a.,2001.ISBN2706814764, quicréentnotrecorpus. Danslapartiepratique,jeclasselesempruntsarabesselonlesdomaines d’appartenance en arabe. Les emprunts sont complétés par la datation, l’origine étymologique et la définition. Pour compléter ce partie, je joins le chapitre sur l’intégrationetl’adaptationlesmotsarabesdanslesystèmegrammaticalfrançais.

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5.LESEMPRUNTS(Problèmed’intégration) Le contact mutuel entre deux langues produit des échanges qui se traduisent par des emprunts réciproques. Le français a enrichi son lexique par des sourcesdiverses:lelatinetlegrec,maisaussil’arabe,l’italien,l’allemandetsurtout l’anglais. Il importe de discerner les étapes de l’adoption de mot nouveau. On distingued’abordlasituationoùletermeétrangerestintroduitdanslecorpsd’une phrase française à un signifiépropre à la langue étrangère. En ce cas, onparle de xénisme . Danscettecatégorieentrentd’abordtouslesnomspropres,patronymesqui désignent les hommes appartenant à l’histoire du pays concerné ou à la société contemporaine, noms géographiques de fleuves, de villes. 24 Ces mots ont souvent formesdecitationetilssontemployésdanslesreportages.Facillement,onpeutdire quelexénismedésigneletermeétrangerquirestetoujoursétranger. Lasituationd’empruntcommenceàpartirdumomentoùleschosessont introduitesdanslalangueétrangèreetoùlacommunautélinguistiqueaccueilleàla foislesréférencesetletermequilesdésigne. Onappelle«emprunts»lesélements qu’une langue, au cours de son histoire, a pris à d’autre langue . Ce que l’on empruntleplusfacilement,cesontdesmots,spécialementdesnoms,desverbeset des adjectifs. 25 Il faut que la volonté d’adoption se manifeste par une certaine extensiondutermeétranger. Letermeétrangercessed’êtrenéologiqueàpartirdumomentoùilest entrédanslesystèmelinguistiquedelalangued’accueil. Les procédés d’adaptation des emprunts sont multiples. Nous pouvons suivrecinqtypesdel’installationd’untermeétrangerdanslesystèmelinguistique d’une langue d’accueil, parce que la langue prêteuse (l’arabe classique ou l’arabe dialectal)abeaucoupdedifférencesparrapportausystèmefrançais.Ainsi,ilfaut, dansbeaucoupdecas,adapterlesmotslocauxauxexigencesdeprononciationetde fonctionnementdesmotsfrançaisengénéral. 24 GUILBERT,L. Lacréativitélexicale .Paris:Larousse,1975.ISBN2030703400.p92 25 GREVISSE,M. Lebonusage:grammairefrançaise .Paris:Duculot1993,p190

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5.1. Intégrationphonologique L’intégration phonologique est accompagnée souvent par l’intégration graphique.Trèssouvent,unedoubleprononciations’installe:l’unefrancisée,l’autre forméeselonlesystèmephonétiqued’origine.C’estlecasdumotcasbah «citadelle d’unsouverain,danslespaysarabes»,écrit casbah ou qasbah etprononcé/kasba / ou/ qasba/ .Deuxprononciationsmarquentunecertainedifficultéenintégrantlemot ausystèmedufrançais. Lesautrestypesdel’intégrationphonologique: inconnuenfrançais,tendàêtreremplacéepar,عLaconsonnepharyngale une voyelle ou simplement disparaît. Par exemple: alem/uléma «savant en théologie». Aucontraire,lesempruntscomportantlephonème/x/ 26 ,quin’existepas enfrançaisetquiestorthographiékh,maintientleursprononciationsd’origine.Par exemple:cheik(h)/ ʃεx/«chefdetribudansunpaysarabe».Ilexisteaussiquelques exceptions , par exemple: khalife où la fricative postpalatale /x/ devient/k/, par exemple: calife . Les affriquées en position initiale sont maintenues dans la variété régionaledufrançais.Soitle/d ʒ/djihad/d ʒihad/,soitle/t ʃ/quiindiquelesmots introduits en français par l’intermédiaire espagnol: tchamir /t ʃamir/«robe longue»27 . La longueur est en français indiquée par des accents, par exemple: maqâm /maqa:m/,ousimplementsupprimée. 5.2. Intégrationgraphique Lesempruntsàl’arabesontgénéralementpeuintégrés.Lesprocédésont pour but de conférer à l’emprunt une appartenance française. Très souvent, 26 TranscriptionselonAPI,vizANNEXE1 27 Leregionalismedufrançaismarocain

39 une graphie arabe est simplifiée. Nous pouvons suivre quelques procédés d’intégrationgraphique. • L’intégrationgraphiquementestrenforcéeparlaprésenced’accentsfrançais, parexemple: médina . • Certainescaractéristiquesarabesrestent,unegraphieconservelephénomène d’apostrophepropreàl’arabe,parexemple: k’hôl «produitcosmétique». • On peut aussi noter l’apparition d’un e muet qui n’existe pas en arabe, parexemple moudjahiddines . • Leremplacement: Du ou parle u,parexemple: sounna>sunna Du kparle cquiestplustypiquepourlesystèmefrançais,parexemple: karrûba> caroube Du qparle qu ,aussiplushabituelpourlefrançais,parexemple: >tariqua «voiemystique». 5.3. Intégrationmorphosyntaxique Cette intégration est capitale, parce qu’elle forme le noyau dur de la langue. Elle soulève de nombreux problèmes d’adaptation des catégories langagières de la langue source (arabe) à la langue cible (français), par exemple: lenombreoulegenre,etc. Lenombre Lemodedeformationduplurielestvariable,ainsi,ilnerépondàaucune normesystématique. Lesjournalistesfrançaisd’AfriqueduNordsesonteneffetgénéralementinitiés à la langue arabe. Aussi écriventils parfois non sans pédantisme, des moqqademines,deschioukh(s),(plurieldecheikh),etmêmedesdiour(s)(plurielde dar). 28

28 LANLY,A. Lefrançaisd’Afriquedunord:(Algérie–Maroc) .Paris:Presseuniveritairede France,1962.p116

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Nouspouvonsvoirelespossibilitéssuivantes: • Leplurielestarabe,ils’agitd’unevariantegraphiqueduvocable.Lepluriel n’estpasnotégrammaticalement,maissémantiquement. • Le pluriel est formé selon le système français. La morphologie du pluriel arabeestsuppriméeetlaisseplaceau –sduplurielfrançais. • Laformationduplurielestunecombinaisondesdeuxsystèmes,c’estàdire ilintègreàlafoisunsignifiantarabeetunsignifiantfrançais. Legenre Le genre des emprunts correspond, dans la majorité des cas, à celui de la langue d’emprunt. Les exceptions sont par exemple: calif et henné qui sont àl’origineféminine,maisilsontdugenremasculinenfrançais. Ilarrivequelegenresoitfluctuant,parexemple: caïdat ,tantôtféminin, tantôtmasculin. 5.4. Intégrationmorpholexicale On peut dire que l’emprunt est tout à fait intégré dans l’usage de la langue d’accueil quand il est utilisé pour la dérivation ou pour la composition du mêmequ’unmotautochtone. 5.5. Intégrationsémantique L’emprunt peut conserver son sens ou il peut prendre dans la langue d’accueildessensdifférents.Ainsiilpeut: • Conserver dans la langue emprunteuse son sens original alors qu’il a profondémentchangédanslalanguesource • Setrouvertransféréàdeschosesouàdesnotionsquinesontpascomplément identiquesàcellesqu’ilindiquedanssalangue

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• Perdresapolysémieauprofitd’unemonosémiedanssalangued’accueil. 29,30 29 BENZAKOUR,F. LefrançaisauMaroc–Lexiqueetcontactsdelangues .Bruxelles:Edition Duculot,2000.ISBN2801112607.pp.119122 30 LANLY,A. Lefrançaisd’Afriquedunord:(Algérie–Maroc) .Paris:Presseuniveritairede France,1962.pp.112121

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6.LESSCIENCESARABES Au Moyen Âge, la médecine et l’alchimie arabes dominent le monde occidental. Les emprunts les plus nombreux viennent de cette époque grâce à un Anglais, Adélard de Bath, qui traduisit les textes arabes en latin. Ces traductions datentduXI esiècle. DescentresdetraductionontétéfondésaprèslareconquêtedeTolèdeen 1085,ensuiteaussidanslesvillesenItalie(Salerne,CrémoneouTivoli).Àcausede cestraductions,lemondeoccidentalpeutconnaîtrelesmotsarabes. Les Arabes, les précurseurs de la science moderne, excellent en mathématiques,enmédecine,enalchimie,enbotaniqueetenzoologie.Beaucoupde relations intellectuelles et économiques se traduisent par de nombreux apports linguistiquesparmitroislangues:lelatinmédiéval,l’italienpratiquédanslesports deGênesetdeVenisedecommerceetl’espagnol.Avecledéclindel’EmpireArabe auXIV esiècle,lescontributionslinguistiquessediminuent. 6.1. Floreetfaune Abricot ,nommasculin Ils’agitd’unempruntdirect(XVI esiècle)àl’arabe–‘albarqûq . LesGrecsontappelécefruit armeniakon «fruitd’Arménie»,parcequel’Arménie étaitsaprovenanceimmédiate.LesLatinsontappeléla prunaarmeniana («prune d’Aménie»)aussipar praecoquum –«lefruitprécoce»,ensuitecemotaétéadopté engrectardif.Cemotpasséenarabe albarqûq ; al estl’articleet barqûq signifie le grec praikokion , qui a été adapté dans la péninsule Ibérique (le mot espagnol albaricoque ). Artichaut ,nommasculin Ce mot est un emprunt de la Rennaissance (1538) à l’italien, transmettant en l’occurence un mot d’origine arabe, alkharshōf. La forme parlée lombarde articcioco quisediffèredutoscan carciofo venantdel’espagnol alcarchofa ,emprunt àl’arabe alharšūf ,oùletoscanaéliminél’articleetconservéle f final.

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Azerole ,nomféminin C’estunempruntàl’ancienespagnol azarolla (1365),enespagnol acerola,cerola empruntantàl’arabe ‘azza’rŵa . Lemotdésigneunfruitjauneourouge,ressemblantàunepetitepomme. Baobab ,nommasculin Lesformes bahobab (1592),puis baobab (1762)sontlesempruntsàl’arabe būhībāb «fruitauxnombreusesgraines». Bardot, nommasculin Le mot est emprunté de même que le mot italien bardotto «mulet» et l’espagnol albarda «bât»àl’arabe barda’a (→barda)parl’intermédiaireduprovençal bardo . Lemotdésigneunpetitmoulet,produitdel’accouplementduchevaletdel’ânesse. Bourrache ,nomféminin Cemotvientdulatinmédiéval borago , borrago ,attestédepuisleXI esiècle.Ilest probablementempruntéàl’arabe ‘abû‘araq «pèredelasueur». Lemotdésigne«plantedeslieuxincultes,àfleursbleuesetdontlesfeuillessont utiliséesentisanesudorifiqueetdiurétique». Cubèbe ,nommasculin Il vient du mot arabe kebâba . C’est un arbuste voisin du poivrier, dont les fruits contiennentunprincipemédicinal. Épinard ,nommasculin C’est un emprunt, sous les formes espinace, espinarde, espinar, épinart , par l’intermédiaire du latin médiéval spinarchia, spinargia , à l’arabe d’Andalousie ïsbināh , arabe orientale ‘asfanāh, ïsfināh, îsfanāh , luimême emprunté au persan ispanāg. Épinard désigneuneplantepotagèreauxfeuillesvertes,introduiteenEspagnepar lesArabesquil’utilisaientcommemédicament.

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Estragon ,nommasculin Lemotestempruntéàl’arabe tarkhoun . Gazelle ,nomféminin C’estunemprunt,sousplusiersformes: gacele, puis gasele (1298)et gazel ,àl’arabe classique ăazāl. Lemotdésigneunmammifèred’Afriqueetd’Asie. Gerboise ,nommasculin Ilestempruntéd’abordsouslesformes ierbuah (1655), gerbo (1712),aulatindes naturalistes gerboa ,luimêmeempruntéàl’arabe ğarbū. Le mot désigne un petit mammifère rongeur, vivant dans les déserts d’Afrique, d’Amériqueetd’Asie. Girafe ,nomféminin Le mot est emprunté à l’italien giraffa , luimême emprunté à l’arabe zarāfa qui a passéàl’ancienfrançaissouslesformes giras et orafle (finXIII esiècle). Ha(s)chi(s)ch ,nommasculin Ilvientdel’arabe hašiš «herbe,foin»et«chanvreindien».Lagraphie haschīsch estattestéeen1773. Henné ,nommasculin Il s’agit d’un emprunt à l’arabe hinna’ «henné», par l’intermédiaire du latin médiéval henne (XIII esiècle). Lemotdésigneuneplantenomméeparlesbotanistes lawsonia . Ketmie ,nomféminin Ils’agitdel’empruntàl’arabe hatmi «arbred’Afrique». Lilas ,nommasculin C’estunemprunt,sousplusieursformes: lilac (espagnol), lilaz (portugais)aumot arabopersan lilāk .

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Méharie ,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabed’AfriqueduNord mahrī, aupluriel mahārā.Lemot désigne«latribudeMahra,danslesuddel’Arabie».Enfrançais,lemots’estécrit différemment: el mahri (1637), meihari (1753), meherry (1822) avant de se stabiliseren méhari (1849). Lemotdésigneundromadairetrèsrapide,utiliséparl’arméecoloniale Nafé ,nommasculin(1844) Il est emprunté à l’arabe nafi’ «fruit de ketmie qui entre dans la composition de certainsremèdes». Pastèque ,nomféminin Ils’agit d’une altérationd’abordgraphique,puisphonétique.Le motestemprunté avecaltérationàl’arabe battiha ou bottiha «melond’eau». Safran ,nommasculin Ilestempruntéaulatinmédiéval safranum ,luimêmeprisàl’arabe zafarān. Safran désigne,commesonétymon,uneplantedontlesstigmatessontutiliséspour leurspropriétésaromatiquesetcolorantes. Séné ,nommasculin Le mot est emprunté au latin médiéval sene , qui reprend l’arabe sanā’ . Le mot désigneunarbrisseauduMoyenOrientdontlesfeuillesétaientutiliséesenmédecine pourleurpurgative. Soude ,nomféminin Ilestempruntéàl’arabe suwayd , suwwād «soude», nom d’une plante utilisée en médecinepourcombattrelamigraineetdontlescendresproduisentlasoude,motde laracine swd«noir».CetteplantefutexportéeengrandesquantitésverslaSicile; c’est par cette voie que le nom fut introduit dans toutes les langues européennes: italien,espagnol,portugais.

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Sumac ,nommasculin Ilestempruntéàl’arabe summāq ,nomd’uneplanteconnuedepuisl’Antiquitépour sespropriétésmédicinales. 6.2.Chimieetmédecine Alambic, nommasculin Lemotarabe ‘al‘anbïq fournissantl’espagnol alambique etl’italien lambisco ,aété empruntéaugrectardif ambix . Cemottémoignedeladiffusiondel’alchimiearabeenEurope. Alcali ,nommasculin Ils’agitd’unempruntdumoyenfrançaisàl’arabe ‘alqaly«lasoude».Ensuite,il passeenlatinmédiévalcomme alkali (1215). Alchimie, nomféminin L’originedumotvientdumotarabe ‘alkīmiyā’ désignantlapierrephilosophaleet passé au XIII e siècle à l’espagnol et au catalan (1296). Les formes françaises alkimie (1275) , alchimie, arkemie, archimie ontétéprocédéesparlelatin médiéval alcheimia .(→chimie) Alcool, nommasculin Souslaforme alcohol ,lemotaétéattestéauXVI esiècle.Ilaétéempruntéau latinmoderne alcohol ,luimêmeempruntéàl’arabe‘ alkuhl «lapoudre d’antimoine». Kuhl devient kohl etensuitekhōl. LemotdevientusuelaudébutduXVI esiècleavecbeaucoupdedérivés (alcooholique,alcoolisé,alcoolisme ).Ils’emploiepour«boissonalcoolisée». Nouspouvonssuivredeuxdirectionsdel’évolution:enchimieetentechnique. Amalgame ,nommasculin Cemotvientdel’arabe ‘aman «sécurité»,d’où«pardonoctroidelaviesauve».

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Antimoine ,nommasculin Ilestempruntéaulatinmédiéval antimonium àl’originearabe ‘iŃmid ,peutêtreliéau grec stimmi , stibi «antimoineenpoudre». Antimonium désignaitunproduitutilisé en alchimie; soit le sulfure d’antimoine, soit d’autres composés du corps simple définisbeaucoupplustardparlachimiemoderne. Benjoin, nommasculin Lesformes benjuym (1479)etbenioin (1538)sontempruntéesaucatalan benjuī.Ce dernier emprunt vient de l’arabe lubāngāwi «encens de Java». Il existe aussi la forme bengin de même origine arabe venant en France par l’intermédiaire du portugaisetdel’italien. Camphre ,nommasculin Il est emprunté au latin médiéval camphora , attesté depuis le IX e siècle sous la forme non nasalisée cafora . Le mot est emprunté à l’arabe kāfūr, avec un déplacementdel’accentsurlapremièresyllabe. Le mot désigne la substance extraite du camphrier , utilisée notamment comme antimieetenmédecinecommeantispasmodiqueeténergétique.Parextension,ilest employéàproposd’unesubstanceextraitedediversvégétaux,ayantdespropriétés analogues,etilaservienargotàdésignerl’eaudevie(1876). Dourine ,nomféminin Lemotestunempruntàl’arabe darin «croûteux». Goudron ,nommasculin Le mot est emprunté à l’arabe d’Égypte qatrān . Le mot désigne d’abord une substancevisqueuseobtenuepardistillation.Parextension,ildésigneunrevêtement routier(XX esiècle). Kalium ,nommasculin(1842) Ilestvenudel’arabe qali .

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Mazout ,nommasculin D’abord mazou (1899),puis mazout (1902),ilestvenudelalanguerussedemême sens mazut . Il est emprunté à l’arabe mahzūlāt «restes, résidus, déchets». Cependant,ilexisteenrussedialectal mazutina «tache,tachedegraisse»,issudu russe mazajt «graisser,enduire».Cemotrusseestpasséenanglais(1924, mazout et mazut ). Nuque ,nomféminin Le mot est emprunté, sous la forme nuche (1314), puis nuque (1377), au latin médiéval nucha «moelle épinière», emprunté à l’arabe nuhh «moelle» par lemédecinConstantinl’AfricainquienseignaàlafameuseécoledeSalerne. Réalgar ,nommasculin D’abord riagal (1300),puis realgar (finXV esiècle)enoutre réalgal auXVII esiècle, estuneadaptationavecdéformationdel’arabe rahăalāar ,littéralement«poudrede caverne», employé chez les Arabes du Magreb pour désigner l’arsenic, parce que cette matière étaittiréedes mines d’argent. Lemot rahă alāar est une erreur de lecture pour rahă alfar «poudre des rats». Il est difficile de déterminer quelle langue est servie d’intermédiaire vers le français. Peut être il s’agit de l’espagnol, l’ancienprovençaloul’italien. Lemotestl’anciennomdusulfurerouged’arsenic. Talc ,nommasculin Ilestempruntéàl’arabe talq ,nomd’unsilicatenatureldemagnésium.Lemotarabe aétéempruntéparl’espagnol talco ,l’italien talco (1544),leportugais talco . 6.3. Mathématiques Algèbre, nommasculin L’origine du mot est venue de l’arabe ‘alğabr «la réduction». Ellea été utilisée d’abordàlatechniquechirurgicalepropreàremettrelesmembresdémis,puisàla réduction des calculs, à une forme «contrainte», utilisant les chiffres aujourd’hui appeléarabes.

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Algorithme ,nommasculin Lemotd’aborddésignel’arithmétiqueélémentaireetsesrègles.Ils’estspécialiséau XIX esiècleausensde«suitederèglesopératoiresexplicites». Les formes augorisme puis algorisme (XIII e siècle) viennent de l’ancien espagnol algorismo , alors que la forme moderne calque le latin médiéval algorithmus , altérationsousl’influencede arithmetica dunomdumathématicienarabe. Alidade, nomféminin L’expressionestempruntéeàl’arabe ‘al‘idāda’«compteur ». Chiffre ,nommasculin D’abordécrit chiffre (1220),ilestunemprunt,parlelatinmédiéval cifra «zéro», àl’arabe sifr «vide»,puis«zéro»,calquedusanskrit sūnya demêmesens.Lemot faitpartiedelasériedegrandesnotionsmathématiquesquisontpasséesparl’arabe. Lepassagedel’initialelatine cà chs’expliquerait(plutôtqueparl’influencede l’italien cifra )parlepicard,lesvillesindustriellesduNordayantétélespremières àadopterlesystèmenumériquearabe. Zéro ,nommasculin Il a été emprunté à l’italien zero , contraction de zefiro qui représente une transcriptiondel’arabe sifr «vide». 6.4. Cadrenatureletartificiel Bled ,nommasculin Ils’agitd’unempruntdestroupesfrançaisesenAfriqueduNordàl’arabed’Alger bald correspondantl’arabeclassique bilād «terrain,contrée,pays». Chergui ,nommasculin Il est emprunté à l’arabe marocain chargī «vent d’est». Il désigne le vent chaud etsecquisouffledusudest.

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Djébel ,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabe jbel «montagne,chaînedemontagne». Erg, nommasculin Ils’agitd’unempruntd’abordaupluriel areg puisausingulier erg ,àl’arabe ‘irg , aupluriel a’rāq «dunemouvante». Gour ,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabe gara quiindiquedesfragmentsdeplateauisolépar l’érosionéolienne,formantbutte. Hamada ,nomféminin(1880) Lemotestd’originearabequisignifierocheuxdesrégionsdésertiques. Mousson, nomféminin Elle vient par emprunt du portugais monçāo ou mouçāo (début du XVI e siècle), empruntàl’arabe «saison»,d’où«fêtequialieuàépoquefixe»,«saison de pèlerinage à La Mecque». Le nom est tiré du verbe wasama «marquer, désigner».Chezlesmarinsarabes«saisondesventsfavorablesàlanavigationvers l’Indesurl’océanIndien». Aujourd’hui,lemotdésigneunventsaisonniersoufflantsixmoisdansunedirection, sixmoisdansl’autre,responsabled’importantschangementsclimatiques. Oued ,nommasculin(1874) Ils’agitd’unempruntàl’arabe wād .Lemotdésigneunerivièred’AfriqueduNord, coursd’eautemporairedanslesrégionsarides. Reg ,nommasculin Ilestempruntéàl’arabe(1923) ruqq «désertrocheuxd’oùlespartiesfinesontété enlevéesparlesvent».Lemotn’arienàvoiravec erg . Sebkaousebkha,nomféminin Ils’agitd’unempruntàl’arabe sabkah .Lemotdésigneunlacd’eausalée.

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Simoun ,nommasculin C’estunemprunt,d’abordécrit simoon (1791),puisfranciséd’aprèslaprononciation anglaise en simoun (1842), luimême emprunté à l’arabe samūn , dérivé de samma «empoisonner».Lefrançaisavait samun (1777)parempruntdirectàl’arabe. Le mot désigne un vent violent, très chaud et sec, qui souffle sur les régions désertiquesduSahara,del’Arabie. Siroco ,nommasculin IlestattestéauXVI esièclesoussaformeactuelle(1599),estconnudepuisleXIII e siècle,écrit soloc , scilocque (1474), siroc , siroch ,enfin siroco .Lesdernièresformes sontempruntéesàl’italien scirocco, luimêmeprisàl’arabe sārūq «leverdusoleil», del’arabeclassique sārqi «del’est,oriental». Zénith ,nommasculin Le mot vient d’une mauvaise lecture de zemī , transcription dans l’alphabet latin de l’arabe samī «chemin», surtoutemployé dans l’expression samī ra’s «chemin (audessus)delatête». Le mot désigne le point de la sphère céleste situé sur la verticale ascendante d’unobservateur.

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7.SOCIÉTÉARABE L’arabedevienttrèstôtlalanguedelaculture,souventétroitementlié aveclescritèresethniquesetreligieuxdelasociété( bédouin ).Autrementdit,cette société est strictement liée avec la religion,l’Islam, qui se reflète aussi àl’architecture( minaret ).Lesconnaissancesdelaculturearabepassentàl’Occident grâceauxtraductionsenlatinetenlanguesromanes. Les emprunts arabes en français désignant la société arabe présentent lesgensetleursprofessions( camelot )oulesoutilsetobjetsdelaréalitéquotidienne (gabelle ).Cettesociétéreconnaîtlavaleurdelafamille( smala )etdelamaison,pour cette raison beaucoup d’expressions viennent de ce domaine ( sofa ). Par ailleurs, beaucoupd’empruntsconcernantl’allimentationviennentdel’arabe. 7.1. Commerce Aval ,nommasculin L’hypotèseconcernantd’unempruntàl’italien avallo ouàl’arabe hawālā «lettrede change, mandat» faitproblème,parce que lemot italiensemblerécent etpourrait être luimême pris au français et la date de aval en français rend peu probable unempruntàl’arabe.Peutêtre,ils’agitd’unabrègementgraphiquede àvaloir . Civette ,nomféminin Elle est empruntée par l’intermédiaire du catalan civetta «substance odorante sécrétée par les glandes d’un animal d’Afrique ou de l’Inde» à l’arabe zabād. Il s’agitdel’abréviationde qattaazzabād «chatàcivette». Le mot s’est répandu comme le nom de la substance odorante qui était longtemps l’objet d’un commerce avec l’Inde et l’Afrique par l’intermédiaire de Venise et d’Alexandrie. Chouia ,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabemaghrébin chouya «unpeu».

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Fardeau ,nommasculin Ils’agitd’unempruntdel’arabe fārdāh «démicharged’unchameau»,d’où«balle, paquet». Flouse, nommasculin C’estunempruntàl’arabemaghrébin flûs ,arabeclassique fuls «l’argent»,pluriel de fals , fīls ,nomd’uneanciennemonnaiearabe. Magasin ,nommasculin Le mot est emprunté à l’arabe mahāzin , pluriel de mahzan «entrepôt»; soit par l’intermédiairedel’italien magazzino ,soitparleprovençal magazenum(1228). Avant 1615, magasin désigne un lieu destiné à la vente des marchandises. Il se distingue de boutique qui indique un lieu de vente en gros. Dès le XVIII e siècle, ladistinctionn’estpastoujoursrespectée. Quintal,aux ,nommasculin Laforme quintar ,attestéeauxXIII eetXIV esiècles,estprobablementunemprunt directàl’arabe. Lemotdésigned’abord«poidsdecentlivres»,puis«poidsdecentkilogrammes». Rame ,nomféminin Il s’agit d’une modification de rayme (XIV e siècle), raime (1358 1359), remme (1451), reyme (1489), empruntant à l’espagnol et au catalan, luimême repris de l’arabe razma variante de rizm a «paquet de hardes», dérivé razama «mettre en paquet». Sequin ,nommasculin Ilestattestéaprèsplusieursvariantes: chequin (1540), essequin (fin XIV e siècle). C’est une adaptation du mot vénitien zecchino emprunté à l’arabe sīkkī «pièce de monnaie». Souk ,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabe sūq «marché».

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Souk désigne spécialement un marché couvert qui, dans les pays d’islam, réunit boutiquesetateliersdansundédalederues. Tare ,nomféminin Le mot est emprunté, par l’intermédiaire de l’ancien provençal tara (seulement attestéen1375)oudel’italien,àl’arabe tarha «poidsdesemballages»,substantif verbal de taraha «enlever, ôter». Le mot appartient au même domaine que magasin ,autreempruntcommercialàl’arabeparleprovençal,estpasséencatalan, enespagnoletenportugaissouslaforme tara (XV esiècle),ainsiqu’enitalien(XV e siècle, tara ). Tarif ,nommasculin Il est emprunté, par l’intermédiaire de l’italien tariffa , à l’arabe ta’rifa «notification».Lemotarabeestpasséaussiencatalan,enespagnoletenportugais sousforme tarifa . 7.2 . Gensetleursprofessions Almée ,nomféminin Ils’agitd’unempruntàl’arabeparlé ‘ālm ,del’arabeclassique‘ ālima’ «cellequiest experte(àladanse)».Lemotindiqueenfrançaisunedanseuseorientale,notamment égyptienne. Arbi ,nommasculin Ilestissudel’arabe arabi «arabe».Ildésigneunindigèned’AfriqueduNord. Assassin ,nommasculin LemotapparaîtauXVI esiècledanslesensde«tueuràgages».C’estunempruntà l’italien assassino ou assessino .Desformesplusanciennessontfréquentesenlatin médiéval, et dans la plupart des langues romanes, notamment occitan et français (assacis,assassis,hassassis ,...),pourdésignerlesmembresd’unesecteismaélienne (shi’ite)deSyrieetfigurémentunséidecapabledetuerpoursonmaître.

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En français, cet emprunt a de nombreuses formes: assasin, assacin, halsasin, hassissin,haquassin,harsasis .Lemotquiétaitexpliquéparl’arabe hassa «mettre en pièce», a été considéré comme un dérivé de l’arabe hašīš: la forme haššāš a pluriel haššāšin «fumeurdehaschisch».Cetteoriginedumotpourraitcéderlaplace ausubstantif ‘asas «patrouille», ‘assās «gardien»(pluriel ‘assāsīn ). Bédouin/ine ,nometadjectif Les formes: bedoîns , puis besdouyn , bédouin sont empruntées à l’arabe badawin , pluriel badowîy «habitantdudésert»,dérivéde badw «désert». Cadi, nommasculin Lemotestempruntéàl’arabe( al )qādi ,participeactifsubstantivéde qadā «décider, juger». Lemotdésigne«magistratmusulmanquiremplitdesfonctionsciviles,judiciaireset religieuuses». Cador ,nommasculin Ilestvenudel’arabe gaddour«chef»oudeca(bot)etMé(dor). Calife ,nommasculin Les formes califfe et calif sont empruntées à l’arabe halifa «souverain musulman succédant à Mahomet», autrement dit, «successeur» dérivé de halafa «succéder à». Cafard ,nommasculin Il s’agit d’un emprunt à l’arabe kāfir «incroyant», qui a pris le sens «converti à une autre religion, c’estàdire, non musulman», d’où «faux dévot». Kāfir est le participe présent substantivé de kafara «être incroyant». La finale –ar a été assimiléeausuffixe –ardàvaleurpéjorative. Caïd ,nommasculin D’abord caïte,caïd sontempruntésdel’arabe qā’id «commandant,chef».Ils’agit duparticipeactifsubstantivéde qadā «conduire,gouverner».L’ancienfrançaisaeu

56 la forme auquaise venue de l’ancien espagnol alcaide «commandant d’une forteresse»(1140)etlavariante alcayaz ,empruntéeàl’arabeavecl’article. Caïdat «divisionterritorialesousl’autoritéd’uncaïd». Cheik(h), nommasculin Cemotestempruntéàl’arabe šayh «veillard»,ilindiqueunhommeâgérespecté poursonsavoirphilosophiqueetreligieux.Lemotestintroduitenfrançaissousles formes isolées seik (1309), schet (1568), cheque (1598). Depuis XVII e siècle, la graphievarieentre cheik (1631), cheick (1798)etenfin cheikh (1838). Émir ,nommasculin Le mot vient de l’arabe ‘āmir «prince, commandant» qui a par ailleurs donné amiral . Émir est d’abord utilisé au sens de «chef de province», ensuite le mot s’emploie commeuntitredesdescendantsdeMahomet,enparticulierpourdésignerlechefdu mondemusulmanaudébutdel’hégire. ,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabe faqīr«pauvre».L’ancienfrançaisconnaissaitlemot foqui «hommeversédanslaconnaissancedelaloidivine»,quivientd’unautremot arabefaqīh, maisdont lesouvenirapuinterféreraveclenouvelemprunt. Fanfaron/onne ,adjectifetnom Il s’agit d’n emprunt à l’espagnol fanfarrón, formation onomatopéique, comme l’arabe farfār «bavard,léger». Lemotseditd’unepersonnequisevantedesabavure,réelleousupposée. Fatma ,nomféminin(1900) Lemotestvenudunomarabe Fatima ,FatmaestlenomdelafilledeMahomet.Les Européensdisenttoujours«fatma»àunefemmemusulmane.

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Fellagaoufellagha ,nommasculin C’est un emprunt à l’arabe maghrébin fellāga , pluriel de fellāg qui désigne des banditsdegrandchemin. Fellāg vientdel’arabeclassique fallāq «pourfendeur». Le mot, repris vers 1954, désigne les partisants de l’indépendance algérienne soulevéscontrelaFrance.Lemot,soussenspéjoratif,aétédéforméen fellouze par l’argotmilitairefrançais. Genet ,nommasculin Cemotestvenudel’arabe zinātā ,nomd’unetribuberbèreconnuepoursacavalerie légère.Ilvientauvocabulairefrançaisparl’intermédiaired’espagnol. Iman ,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabe imām «guide».Aujourd’hui,lemotdésignelechef deprièredansunemosquée. Mamelouk ou mameluk ,nommasculin Ilestemprunté,aprèsdesformesaltérées( mamelon ,1195; mamelu ,1432)àl’arabe d’Égypte mamluk «celuiquiestpossédé». Cemotdésignelemembred’uneanciennemiliceturquefournissantlesgardesdu corpsdusultanetdevenuetoutepuissanteenÉgypte.Aufiguré,mamelouks’estdit d’unpartisanzéléetfanatique.Cesensadisparu. Marabout, nommasculin Lemotvientduportugais maraboto (1552), marabuto (1558),luimêmeempruntéà l’arabe murābi ṭ( merābut danslaprononciationvulgaireàcausedu ṭemphatique). Le mot arabe indique à l’origine un homme vivant dans un ribā ṭ, couvent fortifié situéauxfrontièresdel’empirepourdéfendrecontrelesinfidèles.Ensuite, murābi ṭ designeunhommepieux,unsaintetparmétonymiesonmanteau. Moudjahiddin ,nommasculin Ilestunempruntàl’arabe moudjahidīn (1903),plurielde moudjahid «combattantde laguerresainte».

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Mudéjar ,nommasculin Il s’agit d’un emprunt à l’arabe mudayyan « pratiquant», venu au vocabulaire françaisparl’intermédiaireespagnol( mudejar ). Le mot désigne le musulmane d’Espagne devenu sujet des chrétiens après la reconquête. Musulman,ane ,adjectifetnom Le mot est adapté sous la forme Montssoliman (1551), puis mussulman (1553) et musulman (1562), est emprunté directement ou par l’intermédiaire du turc müslüman ,aupersan musulmān ou musliman (nommasculinaupluriel).Luimême estreprisàl’arabe muslīm.L’arabe muslīmestleparticipeactifduverbe aslama «se confier,sesoumettre,serésigneré». Naban ,nommasculin Ilestempruntéd’abordsouslaforme nauabo (1614),puisparlecanalduportugais nababo. Cemotestempruntéàl’arabe nuwwāb, plurielde nā’ib «lieutnant,vice roi»,participeactifde nāba «prendrelaplacede(qqn),emplacer,représenter». Enfrançais, nabab estemployépourdésignerletitredonnéenIndemusulmaneaux grandsofficiersdessultansetgouverneursdesprovinces.AuXIII esiècle,ils’estdit égalementd’unEuropéenquiavaitfaitfortuneauxIndes(1777). De nabab, estdérivé Nababie (nomféminin)«territoiregouvernéparunnabab». Raïsoureis ,nommasculin Il restitue le turc reis «chef, président, capitaine», luimême epmrunté à l’arabe ra’îs . Roumi ,nommasculin Il vient de l’arabe. C’est le nom que les Autochtones donnent aux Eouropéens chrétiens.Ilsemblequeletermesoittrèsancienetchargédehainereligieuse. Smala ,nomféminin Il est emprunté à l’arabe d’Algérie zmālah «famille», en arabe classique zamāla «réuniondetentesautourdecelled’unchef».

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Smala désignelaréuniondetentesquiabritaitlafamilleetleséquipagesd’unchef arabe.Lemotseditparanalogiepour«famillenombreuse». Sarrasin,ine ,adjectifetnom Il est issu du bas latin Sarracenus , singulier de Sarraceni, nom d’un peuple de l’Arabie.Lelatinvientdel’arabe šaraiyyīn ,plurieldu šarqī «oriental»,maiscette hypothèseestcontroversée. Sultan ,nommasculin Il s’est substitué par réemprunt au turc (1540) à l’ancien français souldan (1180 1220), soldain , puis soudan . Comme les formes anciennes de l’italien soldano , de l’espagnol soldan , celles de l’ancien français sont empruntées à l’époque des croisadesàl’arabe sultān «pouvoirroyale»et«souverain». Lemotempruntelesensdel’arabe,encoreauXVIII esiècle,pourdésignerletitre donnéausouveraind’Égypte. Taliban ,nommasculin Il s’agit d’un mot afghan emprunté à l’arabe taleb où ce mot désigne l’étudiant, spécialementl’étudiantenthéologie. Maintenant,cemotestutilisépourdésignerlemembred’un mouvementislamiste militaireafghan. Toubib, nommasculin Ilestunempruntàl’arabed’Algérietabīb«médecin,savanthabile». Toubib est apparu au milieu du XIX e siècle dans le contexte de l’armée coloniale d’Algérie,àproposd’unmédecinmilitaire. 7.3. Objetsdelaviequotidienne Almanach ,nommasculin Almanach vient du latin médiéval almanach. Il s’agit de la transcription romaine d’unmotarabe ‘almanāh «calendrier».

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Amalgame ,nommasculin Cemotvientdel’arabe ‘aman «sécurité»,d’où«pardonoctroidelaviesauve». Avanie, nomféminin C’est un emprunt à l’italien avania qui a été emprunté au grec médiéval abania «calomnie,délation»provenantdel’arabe hawān «traitre». Enfrançais,lesensfiguré«humiliation»estattestéen1713etilestdevenuleseul enusage.Lavaleurd’originaireestoubliée Baraka, nommasculin Le mot est l’origine arabe qui désigne «bénédiction, faveur du ciel». Ce mot est utilisédansuncontextearabeetaussicommeunéquivalentfamilierde«chance» (avoirlabaraka ). Bésefoubézef ,adverbe C’est un emprunt à l’arabe bezzaf , familièrement «beaucoup» (surtout en emploi négatif–parexemple iln’enapasbésef ). Dahir ,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabe,«décretduroiduMaroc». Darse ,nomféminin Lemotvientdel’arabe dārsinâ’a «maisondetravail». Djinn ,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabe ginn «démons»,plurielcollectifde ginni . Le mot désigne, dans le Coran et les légendes musulmanes, un être intelligent, généralementmalfaisantquipeutapparaîtresousdifférentesformes. Douar ,nommasculin Le mot est emprunté à l’arabe maghrébin doûâr . Il désigne une agglomération de tentesdisposéesencercle,quelesArabesnomadesinstallenttemporairement.

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Fanal/aux ,nommasculin Ilestempruntéàl’italien fanale «feuplacéausommetd’unetour»,enmarine,du grecbyzantin phanarion «lanterne»(oudel’arabe fanār quienprovient),dugrec classique phanos «lanterne». Le mot s’est écrit phanars (1369), fanar (1372) et phanal(1548,Rabelais).L’hésitationentreleretlelfinauxmarquelessources. Gabelle ,nomféminin Ils’agitd’unempruntàl’italien gabella «desimpôts»probablementempruntépar l’Andalousieàl’arabe qabāla aveclemêmesens. Harem ,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabe haram «choseinterditeetsacrée». Hégire ,nomféminin C’est un emprunt à l’arabe hiğra «la fuite (de Mahomet)» par l’intermédiaire de l’italien hegire . Houka, nommasculin Lemotestempruntéàl’arabehuqqa «pipeàrésevoir». Jarre ,nomféminin Jarrre estempruntéàl’arabe ğarra «grandevasedeterre».Elledésigneunvaseen poterie.Paranalogiedeforme,ilaprislesenstechniquede«clochedeverre,de cristal,dontonformelesbatteriesélectriques». Kief ,nommasculin C’estunempruntàl’arabe kef «aise,étatdebéatitude».Le motdésignelerepos absoluaumilieudujour. Kifkif ,adjectif Ils’agitd’unempruntàl’arabealgérien kif «comme»,redoubléàvaleurintensive.

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Le mot est passé par l’argot de l’armée d’Algérie. Il correspond familièrement à «pareil, semblable». Il est souvent simplifié en kif et substantivé: c’est du kif (1914)«c’estlamêmechose». Madrague ,nomféminin Il s’agit d’un emprunt à l’arabe au provençal madraga , repris à l’hispanoarabe madrāba (XIV esiècle),àl’arabe mādraba «lieu,endroitoùl’onfrappe». LemotaétéreprisdanslecadredelapêcheauthonenMéditerranée. Mafiaoumaffia ,nomféminin L’originedumotestobscureetcontroversée.Onainvoquéunvieuxtermetoscan, maffia «misère»,maisl’orthographe maffia n’estpasd’usagesicilien.Onaévoqué uneoriginearabe,soitunmotsignifiant«vantard»,soituneexpressionsignifiant «protectiondesfaibles». Ledéveloppementsémantiquedumotcausequelamafiaestdevenueuntermepour unesociétésecrèteprotégeantlesintérêtséconomiquesliésàlastructuresicilienne, puis une association criminelle internationale passée aux ÉtatsUnis avec l’immigrationsicilienne. Masser ,verbe Il s’agit d’un emprunt à l’arabe massa «toucher, palper». L’art du massage est d’origineorientale. Matraque ,nomféminin Ils’agitd’unempruntàl’arabemaghrébin matraq ,àl’arabeclassique mītraq «bâton dontseservantlesBédouinspourconduireleurschameaux». Mesquin,ine, adjectif C’est un emprunt (1604) soit à l’italien meschino «qui manqe de grandeur», proprement «pauvre», soit à l’espagnol mezquino «pauvre, indigent».Tous les deuxsontempruntésàl’arabe miskīn «pauvre».

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Momie ,nomféminin Le mot est emprunté d’abord sous la forme aberrante mommie , au latin médiéval mum(m)ia «substance extraite des corps embaumés utilisée comme drogue médicinale»,empruntàl’arabe mūmiyā «mélangedepoixetdebitume,substance dontlesÉgyptiensseservaientpourembaumerleursmorts»,de mūm «cire». Momie ,dontlaformeactuellen’estattestéequedepuis1563aprèsmommie (XIII e siècle)etmummie(XV esiècle),adisparuencesens,dontilresteunetraceenarts, la momie , dite baume de momie , entrant comme pigment dans la préparation depeinturesdepalette,encoreauXIX esiècle. Parunnouvelempruntàl’arabe mūmiyā’ «cadavreembaumé»,ilaprissonsens actuelenparlantdesmomiesdel’AncienneÉgypteet,parextension,d’uncadavre desséchéetembaumé(1690). Mortaise ,nomféminin Le mot est emprunté à l’espagnol de même sens mortaia , luimême emprunté àl’arabe murtazza ,participepasséde razza «introduireunechose». Lemotestuntermetechniquedésignantuneentaillefaitedansunepiècedeboisou demétalpourrecevoirletenond’uneautrepièce. Mousson ,nomféminin Lemotvientparemprunt( mouçones , monçondans unetraductiondunéerlandais)du portugais monçāo , emprunt à l’arabe mawsīm «saison», d’où «fête qui a lieu à époque fixe»,«saison de pèlerinage à La Mecque» et chez les marins arabes «saisondesventsfavorablesàlanavigationversl’Indesurl’océanIndien».Lemot esttiréduverbearabe wasama «marquer,désigner». Noria ,nomféminin Lemotestempruntéàl’espagnol noria quidésigneunemachinehydrauliqueservant àirriguer.Luimêmeempruntéàl’arabe nā’ūra ,dérivéde na’ara «gronder». Noria désigneunsystèmed’irrigationetunmontechargeàgodets(1858).

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Raquette ,nomféminin Le mot est emprunté à l’arabe dialectal rahet, en classique rahat «paume de la main».L’espagnoletleportugais raqueta ,l’italien rachetta ontlamêmeorigine. Rock ,nommasculin Le mot vient, sous formes: (1653), ruc (1298), de l’arabe rokh . Il désigne un oiseaufabuleuxdeslégendesorientales,d’uneforceetd’unetailleprodigieuse. Safari ,nommasculin Lemotestemprunté(XX esiècle)auswahili safari signifiant«bonvoyage»,issu del’arabe safara «voyager». Sacre ,nommasculin Ilvientdumotarabe çaqr .Lemotdésignelefauconutilisantàlachasse. Salamalec ,nommasculin Ilestempruntéàl’arabe assalām‘alayk ,unesalutationsignifiant«paixsurtoi». Le mot est employé à partir du XVII e siècle avec une conotation péjorative et n’a conservéquelesensfamilier. Sébile, nomféminin Le mot est attesté en 1417. Sébile est un mot d’origine incertaine, peutêtre empruntéeàl’arabe sabīl «aumōne». Sébile désigneunepetitecoupeenboisutiliséeparlesmendiantspourrecueillirles aumônes. 7.4.Religon Un certain nombre de noms de fêtes religieuses sont bien connus des Européensparcequ’ellesdonnentlieuàdesréjouissancespubliques.Nouspouvons citer: Le Mouloud ,quivientdel’arabe mulud ,estlejourdelanativitéduProphète.

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Ayatollah ,nommasculin Lenomestunempruntàunsubstantifarabecomposantde ‘āyāt,plurielde ‘āya qui symbolise un signe miraculeux, et de nom divin ‘allah . Cette expression s’est répandueen1978,lorsqueledignitaireshiiteiranien( ayatollah )Khomeinidéclencha larévolutionquimitfinaurégimedushah. Charia ,nomféminin Ils’agitd’unmotd’originearabequidésigneuneloicanoniqueislamique. Coran ,nommasculin Ilvientdel’arabe qur’ān «lecture».Lemotestdérivéd’unverbe qaea’a signifiant «lire, réciter». Le moyen français a connu la forme alchoran et alcoran , où al présentaisl’articlearabe.Lasuppressionde al,leXVII esiècle,aintroduitlaforme moderne koran (1657)puis coran. Hadjdj ,nommasculin Lemotestissudel’arabe hādjdjī «pèleringe». Mollah ,nommasculin Il est emprunté (1605) à l’arabe maul , maulā «maître, seigneur», mot également passé en turc ( molla ) et en persan ( mullā ) et derivé de waliya «administrer, gouverner». Le mot s’est acclimaté sous diverses formes: meulane , mola , mullat (1653)et mollah (1670). Mudéjar ,nommasculin Il s’agit d’un emprunt à l’arabe mudayyan « pratiquant», venu au vocabulaire françaisparl’intermédiairedel’espagnol mudejar . Le mot désigne le musulmane d’Espagne devenu sujet des chrétiens après lareconquête. Muezzin ,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabe mo’adhdhin «quiappelleàlaprière».

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Mufti ,nommasculin Sousformes: muphti (1559), mofti (1546),lemotvientdel’arabe moufti «juge». Lemotdésigneunthéoricienouuninterprètedudroitcanoniquemusulman. Uléma ,nommasculin Le mot vient de l’arabe oulamā , le pluriel d’ âlim «savant». Le mot montre le docteurdelaloi,lethéologienmusulman. 7.5. Alimentation Alkermès ,nommasculin Il s’agit d’un emprunt à l’arabe alqirmiz qui vient au vocabulaire français par l’intermédiaireespagnol alkermes .Lemotdésigneleliqueuràbasedecanelleetde girofle,avecadditiond’aromatesdivers,coloréeenrougeaukermèsanimal Arak ,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabe araq(attamr) «vin(depalme)». Boutargue ,nommasculin(oupoutargue,nomféminin) La forme actuelle boutargue vient du provençal boutargo , également poutargo . Cesformessontempruntéesàl’arabe butārih. Le mot désigne un mets provençal composé d’oeuf de mulet pressés, salés séchés ausoleiloufumés. Café ,nommasculin Lemotestempruntéauturc qahwe ,reprisàl’arabe qahwa quidésignelaboisson, àl’origine«liqueurapéritive». Carafe ,nomféminin Lemotestpeutêtreempruntéàl’arabeduMagrheb qarafa «bouteilletrèsventrue, potàboire». Lemot,employéaufigurédansl’expression vieilleCarafe ,estattestédepuis1642 ausenspropre.

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Caroube ,nomféminin D’abord quarobe (1195), puis caroube (1512), est emprunté au latin médiéval carubia , luimême emprunté à l’arabe karrûba «fruit comestible d’une espèce d’arbreméditerranéen». Lemotdésignelagousselongueetépaisseàpulpecomestibleducaroubier,utilisée pourremplacerlecacaodanscertainesrecettesdiététiquesetcommestabilisantdans lapréparationdesglaces. Couscous ,nommasculin Il s’agit d’un emprunt à l’arabe d’Afrique du Nord kuskus ou kuskusū , le mot qui désignelagrainedeblédurétuvéeoulasemoule. Parmétonymie,unplatdontlabaseestconstituéeparcettesemoule. Curcuma ,nommasculin Ilestemprunté,demêmequel’espagnol cūrcuma ,àl’arabe kūrhū «safran». Harissa ,nommasculin(1930) Il est venu de l’arabe harasa «piler». Il désigne un poudre de pimente utilisée commeunassaisonnement(danslacuisinemaghrébin). Limon ,nommasculin Ilvientdumotarabopersan limûn «citron». Massepain ,nommasculin Il vient du mot arabe martaban désignant le petit gâteau fait d’amandes pilées, desucreetdeblancsd’oeufs. Mazagran ,nommasculin Lemotestissude Mazagran ,nomd’unvillaged’Algérie.Du4au6février1840, les Français sous le commandement du capitaine Lelièvre y ont soutenu un siège contredouzemillesAlgériens.L’idée,outrel’intentiondecélébrerunfaitd’armes, estcelled’un«cafébuàlavavite,commeàMazagranen1840».

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Le mot désigne d’abord un café chaud ou froid, parfois d’eaudevie et par métonymieenrécipientprofondenformedeverreàpiedpourboirelecafé. Méchoui ,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabemaghrébin mešwī «rôtigrillé»,participepasséde šawā «rôtir,griller». Lemotindiqueunprocédédelacuisinearabedontl’usages’estrépanduenEurope, aveclamétonymie«réunionoùl’onmangeleméchoui». Merguez ,nomféminin C‘estunempruntàl’arabemaghrébin mergāz , merkāza «saucisse»(XIX esiècle). Lemotestconnuenarabed’Espagnesouslesformes mirkās ou markās , merquiç alkanzir ( mirkās alhanzīr)«boudindeporc», merauize «saucisse»(1505). Moka ,nommasculin Ilesttiré(1720)deMoka(arabe alMuhā ),nomd’unevilleduYémen,surlamer Rouge, qui était aux XVII e et XVIII e siècles le port principal du pays et aussi un grandcentred’exportationducafé. Le mot a été introduit en français comme toponyme avant d’être employé comme nomcommun(1762),elliptiquementpour cafédeMoka (1751).Iladonnésonnom àlaboissonobtenueaveclesgrainsdu cafémoka etàuneliqueuràbasede moka dénommée crème Moka (1823) puis crème de Moka (1852), ainsi qu’à un gâteau parfuméaucafé. Raki ,nommasculin(1827) Il s’agit d’un mot arabe qui désigne une liqueur d’Orient, eaudevie parfumée àl’anis. Sorbet ,nommasculin Il est emprunté à l’italien sorbetto , luimême emprunté à l’arabe dialectal šurbā «boisson»,arabeclassique šarāb (→sirop).

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Tamarin ,nommasculin Il est emprunté à l’arabe tamar hindi «datte d’Inde». Le mot désigne le fruit du tamarinier. Taboulé ,nommasculin Lemotneserépandquedanslesannées1970,reprendparempruntunmotarabe tabūla signifiant«relevéavecdescondiments». Lemotdésigneunepréparationpropreauxcuisineslibanaisesetsyriennes. 7.6. Musique Derbouka ,nomféminin Le mot vient de l’arabe derbouka qui désigne le tambour arabe fait d’une peau tenduesurl’extrémitépansued’untuyaudeterrecuite,plusdemétal. Luth ,nommasculin Le mot a été emprunté à l’arabe al’ūd , de l’article al et ’ūd «bois, luth», soit directement,soitparl’intermédiairedel’ancienprovençal lautz (finXIII esiècle)ou del’ancienespagnol alod (1254). Nouba ,nomféminin(1897) Le mot est emprunté à l’arabe maghrébin nūba correspondant à l’arabe classique nawba «tourderôle»,d’où«servicedegarde»et«corpsdetroupefaisantàtour de rôle son service», puis par métonymie, «concert de musique qui a lieu périodiquementdevantlamaisond’unofficieroud’undignitaire»,enfin«concert, fanfareorchestre». Rebab , rebec ,nomsmasculins Ilsviennentdumotarabe rabâb. Lepremierdésigneuninstrumentdemusiquedu mondearabeàuneoudeuxcordes,ledeuxièmedésigneuninstrumentdemusiqueà troiscordes.

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7.7. Architecture Adobe ,nommasculin Cemotvientdel’espagnol adobe «briqued’argile»empruntéàl’arabe altûb . Alcazar ,nommasculin Alcazar estunempruntenarchitectureprisàl’arabe alqasr «laforteresse»(aussi ksar, ksour ) par intermédiaire espagnol alcazar , issu du latin castrum «château fort». Lemotdésigneunpalaisfortifiédesmusulmansd’Espagne,ensuiteutilisécomme nomproprepourceslieuxdeplaisirdécorés. Fondouk ,nommasculin Il vient de l’arabe funduk «magasin». Aujourd’hui, le fondouk est un type de constructionenAfriqueduNord:c’estunesuitedepetitsbâtimentss’ouvrantsur une cour rectangulaire et servant d’entrepôt, garage, écurie, atelier et même d’habitationpourlegardien,desgensdepassage. Gourbi, nommasculin Lemotestvenudel’arabealgérien gurbi «maisondeterre,chaumière».Pendant la guerre 1914 – 1918, le mot gourbi et guitaune étaient synonymes dans le sens «d’abri de tranchée». Aujourd’hui, le mot gourbi peut signifier «appartement moderne». Koubba ,nomféminin Le mot est emprunté, sous formes: cube (1568), cubee (1608), kubbe (1776), koubba ,àl’arabe «coupole»;«édificeenformededômeousurmontéd’un dôme». Krak ,nommasculin Lemotestempruntéàl’arabe karak quidésigneunchateaufortétabliauXII esiècle parlescroisés.

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Minaret, nommasculin Ilestemprunté,parl’intermédiaireduturc,àl’arabe mamāra «phare,cadélabre», d’où«tourdemosquée»de nāra «luire,briller». Médine ,nomféminin Elleestempruntéeàl’arabe madīna «ville». Mosquée ,nomféminin Il s’agit d’un emprunt à l’italien moscheta «temple du culte musulman», antérieurement meschita (XIII e siècle) et meskita en latin médiéval. Celuici est emprunté à l’espagnol de même sens mezquita (1140). Le mot a été emprunté à l’époque de la première croisade à l’arabe masgid «lieu où l’on pose la tête en faisantlaprière,endroitoùl’onadore». Moucharabieh ,nommasculin Lemotvientdel’arabe machrabiya quidésigne,dansl’architecturearabe,lebalcon ferméparungrillage. Ogive ,nomféminin Le nom est attesté depuis 1260 (traité d’architecture de Villard de Honnecourt), surtout écrit augive en ancien français, est d’originaire incertaine. Il semble qu’il s’agissed’unempruntàl’espagnol algibe , aljibe «citerne»,luimême empruntéà l’arabe alqubb demêmesens. Ogive désignemdèslespremierstextesl’arcdiagonalbandésousunevoûteenarc brisé qui se diffuse au XIII e siècle et devient rapidement caractéristique d’un nouveaustylequireçoitlenomd’abordpéjoratifdegothique.Lemotentredansles syntagmestechniques croiséed’ogive et voûted’ogive . 7.8. Équipementdelamaison Divan ,nommasculin Divanestempruntéparl’italien divan auturc divānā quipossèdeàlafoislesensde «conseilpolitique»etde«salledeconseil,garniedecoussins».C’estenturcun

72 empruntaupersan dīwān motquidésigneunregistre,uneliste–sensempruntépar l’arabeauVII esiècle. Matelas ,nommasculin Il est emprunté, par l’intermédiaire de la langue «franque», à l’italien materasso «grand coussin pour garnir le lit». Ce mot, attesté dès 1255 en latin médiéval à Venise ( mataracius ) puis à Bologne (1274, matarazum ), est un emprunt à l’arabe maŃrah «tapis,coussin»de Ńaraha «jeter»,parcequelesOrientauxjettenttapiset coussinsurlesolpours’asseoirousecoucher. Nadir ,nommasculin Ilestempruntéàl’arabe nazīr , naīr «opposé,visàvis»,prisparellipsede nazīraš šams «opposéausoleil». Lemotestuntermed’astronomiedésignantlepointdelasphèrecélesteopposéeau zénith. Ottoman ,nomféminin Le mot est l’emploi comme nom commun (1729) de Ottoman. Il est emprunté à l’arabe ‘utmānī (adjectif),dérivédu ‘utmān (nompropredufondateur). Sofa ,nommasculin Ilestemprunté(1560, sopha ,1690, sofa) àl’arabe sūffāh . Tasse ,nomféminin Le mot est emprunté à l’arabe tasa d’où viennent aussi l’ancien provençal tasse , l’italienetleportugais tazza etl’espagnol taza .Lemotestintroduitàlafaveurde l’importationdepoteriesorientales.

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8.TERMESMILITAIRES L’histoirearabeestliée,aussicommelesautres,avec l’expansion du territoire,autrementdit,aveclaguerre.Cedomaineestcomplétéparlesexpressions demarin.Lesdeuxpartiesenrichissentlevocabulairefrançais. 8.1. Guerre Alcazaras ,nommasculin Ce mot est un emprunt à l’espagnol alcaraza (XVI e siècle), luimême emprunté à l’arabealkarráz «lajarre». L’expressiondésigne,dansuncontextehispaniqueouarabe,unvasedeterreporeuse utilisépourconserverlesliquidesaufrais. Algarade ,nomféminin Lemot algarade estunempruntàl’espagnoldérivéd’ algara «troupequiattaque, bandearmée»,empruntàl’arabe ‘algārra’ «attaqueàmainarmée». Le mot a été utilisé pour exprimer «combat simulé» (1530), puis «mouvement brusque»etensuite(1548)«querelle,attaqueverbaleinattendue». Argousin ,nommasculin Laforme argousin, puis argousin «surveillantdesforçats,gardechiourme»aune histoire complexe, qui témoigne de la circulation de certains termes au territoire méditerranéenduXIII eauXVI esiècle. Le mot est emprunt à l’arabe ‘al wazīr «le conseiller». La source portugaise de argousin, algoz est aussi un emprunt à l’arabe, où ‘alğuzz est le nom d’une tribu turque. Arsenal ,nommasculin Il s’agit d’une forme tardive, succédant à deux séries de mots bien distincts: tarsenal, tercenal, tersenal (employés jusqu’au XVI e siècle) et archenal, arsenail (XV esiècle) ,arsenac aboutissantàlaforme arsenal quiaéliminélesautres.

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Ces formes viennent d’un emprunt à l’arabe dār (‘a) an’a «maison de construction, de fabrication», peutêtre emprunt direct par les dialectes italiens quiontassourdile darabeen t.Lesformessans tvenantduvénitienancien arzana . On suppose que la fausse coupe di arzana en a résulté. Le suffixe –al est savant, utiliséauXVII esiècle. DèsleXVII esiècle, arsenal estutilisépourl’expression«dépôtd’armes». Barbacane ,nomféminin Il s’agit d’emprunt d’origine incertaine, peutêtre à l’arabe dialectal balbaqára , altérationdel’arabeclassique bābalbāquara ,«portepourlesvaches».Peutêtre, ils’agitd’unempruntàl’arabe barbahėāneh «rempart». Barda ,nommasculin, Barde ,nomféminin Ilaéténoté bardāa, puisadaptéen barda empruntantàl’arabe barda’a .Cetemprunt afaitpartied’uneséried’empruntsàl’arabed’Algériequis’étaitrépanduepardes soldatsfrançaisayantservieenAfrique. Lemotdésigneunéquipementdusoldat. Baroud ,nommasculin L’empruntaudialecteberbèredusudduMaroc bārūd «poudreexplosif».Lemota étéintroduitparlaLégionétrangère. Casbah ,nomféminin Unepremièrefois alcassabe avecl’articlearabe(1735),puis casauba (1830),venu del’arabeclassique,aétéréempruntésouslaforma casbah, estempruntéàl’arabe maghrébin qăsbăh «forteresse».Lederniercorrespondàl‘arabeclassique qăsăbăh dérivant du verbe qăsăbăh «couper, retrancher». Le mot s’est installé définitivement au vocabulaire français après la conquête de l’Algérie entre 1840 et1870. Clebs ,nommasculin D’abord cleb , puis clèbs , il s’agit de l’emprunt à l’arabe maghrébin klab (arabe classique kilāb ),plurielde kelb (arabeclassique kalb )«chien».

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Lemot,introduitparlessoldatsd’Afriqueetrépandudansl’usagefamilier,désigne unchien.Lesensde«caporal»(1914)estdérivéparparonymiede cabot «chien» et«caporal». Djihad, nommasculin Lemotestempruntéàl’arabe jihad «effortsuprême».Ilsignifieuneguerresainte menéepourpropageretdéfendrel’islam. Goum ,nommasculin(1849) C’estunempruntàl’arabe qaum «troupe».Lemotdésigneuncontingentmilitaire recrutéenAfriqueduNordparmilapopulationindigène. Guitaune, nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabe gētōn «tente».Ilestdevenuuntermedelalangue militaireofficielleetfiguresurlesétatsrégimentairesdel’Intendanceoùildésigne unetentedemoyennegrandeur. Harki ,nommasculin C’est un emprunt à l’arabe harka «mouvement». Il s’agit d’un militaire indigène d’AfriqueduNordquiservaitdansunemilicesupplétiveauxcôtésdesFrançais. Ksar ,nommasculin(plurielksour) Ilvientdumotarabe qasr «placeforte».EnAfriqueduNord,lemotestutilisépour indiquerlelieufortifié. Razzia ,nomféminin Lemotestemprunté,adaptésuccessivementen gaze (1725), gazia (1806),puis razia et razzia , à l’arabe algérien ğazya’ , en classique ğazwa’ «expédition, incursion militaire».

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8.2. Expressionsdemarin Amiral ,nommasculin Lesplusieursformes: amiralt (dansLaChansondeRoland,1080), amirant ,amirail etenfin amiral (XIIIsiècle)viennentdel’arabe‘ amīr. Boutre ,nommasculin Il est un emprunt à l’arabe but «bateau à voile». Le mot désigne un petit navire arabeàvoile. Calfater ,verbetransitif L’expressionestempruntéeàl’arabe qalata «rendreétache»,indirectementattesté auIX esiècleparlesubstantif qalafât ,surnomd’unpoètecordouanduIX esiècle. Lepassagede ce mot s’est faitpar l’intermédiaire d’une langue méditerranéenne: italien calafare ,latinmédiéval calafatus etprovençal calafatar . Lemotaétéreprisaveclesensdumotarabeenmarine;parextensionilexprime lefaitdefermerhermétiquement. Cange ,nomféminin Le mot est un emprunt à l’arabe gandja «barque à voiles qui servait sur le Nil à transporterlesvoyageurs». Felouque ,nomféminin Lemotestempruntéàl’espagnol faluca ducatalan faluca ou faluga . Faluca estune variante de falua qui est un emprunt à l’arabe falwa «pouliche» et par analogie «petitnaviredecharge». Jaseranoujaseron,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabed’Algériealdjazaīr«chemisedemailles». Patache ,nomféminin Elle est empruntée, sous la forme modifiée patence , puis patache (1573), à l’espagnol pataje «navire, bateau de guerre léger». Le mot espagnol est

77 probablementempruntéàl’arabe batāē quiseraitunemploisubstantivéd’unadjectif signifiant«rapide». Récif ,nommasculin Ilestempruntéàl’espagnol arrecife «rocher,chaînederochersàfleurd’eauprès descôtés»,luimêmeempruntéàl’arabe (ar)racif «chaussée,levée,digue». Lemot,introduitenfrançaisparlescolonsd’Amériquequil’ontreçudesEspagnols, désigneunrocherouungroupederochersàfleursd’eauprèsdescôtes.

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9.L’HABILLEMENT Ce domaine contient surtout les termes concernant les sortes devêtements,dematériauxetdecouleursquiviennentauvocabulairefrançais. Un grand nombre de Musulmans conservent encore leurs vêtements traditionnels,sioriginaux.Beaucoupdesortesdevêtementssontliésavecl’armée, parexemple: burnous ou chéchia . 9.1. Vêtementsetlesmatériaux Basane, nomféminin Le mot est l’origine arabe batāna «doublure», correspondant à l’arabe classique bitāna .IlaétéattestédanslasecondemoitiéduXIII esiècle. Burnous ,nommasculin Il est emprunté à l’arabe bournous « grand manteau de laine à capuchon et sans manche». Caban ,nommasculin Le motvientenfrançaisparl’intermédiaireduprovençal caban (1485)«manteau épaiscontrelapluie».Ils’agitd’unempruntàl’arabeqabā «tunique».Lemota obtenu l’adjonction du suffixe –anu analogie d’autres noms de manteaux (palandranu ). Camelot ,nommasculin Il s’agit d’un emprunt, sous la forme camelos , à l’arabe hamlāt , pluriel de hamla «peluchedelaine»avecsubstitutiondusuffixe –ot àlafinelarabe –at . Le mot désigne une étoffe faite originellement de poils de chameau, puis de poils dechèvre.

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Chamarrer ,verbe Le nom est dérivé du substantif féminin chamarre . Ce mot désigne un ample vêtement porté aux XV e et XVI e siècles. Par extension, il désigne un ornement destinéàenrichir.Ilestempruntéàl’arabe sammur . Chamarrer estunverbesignifiant«rehausserd’ornementssomptueux». Chéchia,nomféminin Unepremièrefois chachie (1575),puis chachia (1845), chéchia (1855)estemprunté àl’arabe šāšiyya .LemotestattestédepuisIbnBattūtaet LesMillesetUneNuits, désignantlacalottequel’onposesurlatêteetautourdelaquelleonrouleunepièce d’étoffe.Lemotestdérivéde šāš «pièced’étofferouléautourdelacalotte»,lui mêmeintroduitenfrançaissouslesformes seisse (1657),sesse (1676),puischech (1918)etenfin chéche (nommasculin),tirédel’anciennomdelavilledeTachkent oùl’onfabriqueaitdetellescoiffures. Coton ,nommasculin D’abord cotun ,estempruntéàl’arabe qutun ,demêmesens Djellaba ,nomféminin Le mot est emprunté, sous des formes variées: jilleba (1743), gélabia (1832), dgilabad (1836), djellăba, enfin djellaba et djellabah , au mot arabe du Maroc ăallāba , ăallābiyya d’où gelibīa enmoyenfrançais.Lemotarabedésigneàl’origine unvêtementportéparles ăallāb (marchandsd’esclaves)etaussilevêtementqueces marchandsfaisaientporterauxesclaves. Fez ,nommasculin Ilesttirédunomde Fez (arabe Fās ),villedemarocoùl’onfabriquaitcettecoiffure delainerougeoublanche. ,nomféminin Le mot est emprunté à l’arabe d’Algérie ganūra , à l’arabe classique qandūra. Les formes arcandore , arcandolle avaient été empruntées à l’arabe par

80 l’intermédiairedel’espagnol alcandora «sortedechemise».Lemotdésigneune longuetuniquesansmanches. Haïk ,nommasculin Ilvientdel’arabe heyque «longuepièced’étofferectangulaire». Hoqueton ,nommasculin Ils’agitd’unempruntàl’arabe algoton «coton».Ildésignelavestedegrossetoile queleshommesd’armesportaientsouslehaubert. Jupe ,nomféminin Elleestempruntéeàl’arabe ğubba «vestededessous».Elleestvenueenfrançais parintermédiairedel’italien jupa . Keffieh ,nommasculin Le mot est emprunté à l’arabe kaffiyah , à l’arabe littéraire kuffiyah . Il désigne une coiffure des Bédoins, formée d’un carré de tissuplié en triangle etretenupar unlien. Litham ,nommasculin Il est emprunté (1831) à l’arabe lithām «voile couvrant la partie inférieure duvisage»,lemotestpasséégalementenanglaisdanslapremièremoitiéduXIX e siècle. Mérinos ,nommasculin C’estunempruntàl’espagnol merinos ,masculinplurieldel’adjectif merino quisert àdésigneruneracedemoutonàlaine,égalementdans lanamerina (1442).Lemot espagnol est d’origine obscure, peutêtre à rapprocher de l’arabe merīnī , issu de Berbèresnomadeséleveursdemoutons.Onaaussiproposéunedérivationdulatin merinus, adjectifcorrespondantà merus «moutondepurerace»,del’adjectif merus «pur,sansmélange».

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Moire ,nomféminin Il s’agit d’une adaptation (1639), selon la prononciation en usage à l’époque, de l’anglais mohair . Mohair , attesté en anglais depuis 1619, représente peutêtre unealtération,sousl’influencede hair «poil»,motgermaniqued’origineinconnue, dumotanglais mocayares (1570)quidésigneàl’origineletissuenpoildechèvre angora.L’ancienanglais mocayares estluimêmeunempruntàl’italien mocajardo , prisàl’arabe muhayyār «tissuenpoildechèvre».Cemotarabe,parl’intermédiaire del’italien,avaitaussidonnéaufrançaislesformes moucacayar (1553), moucauard (1565), mocaiar,mocayar , moncaiar (1575)quin’ontpasvécu,évincéespar moire . Mousseline ,nomféminin Le mot a été emprunté une première fois sous la forme mosulin (nom masculin) ausensde«brocatfabriquéàMossoul».Ilétaitprisàl’italien mosolino «brocart d’or», emprunté à l’adjectif arabe mawsilī «originaire de al Mawsīl (Mossoul)». Le mot Mousseline a été emprunté une seconde fois (nom féminin) à l’italien mussolina «tissu,toiledecotonoudelaineimportéedeMossoul»(1629). Mousseline s’est implantée au XVII e siècle comme nom d’une toile de coton très légère. Le mot développe quelques sens métaphoriques qui réalisent une idée de transparencediaphane,spécialementdansledomaineculinaire(unepâtecomposée degommeadragantemêléed’eauetdejusdecitron). Nacre ,nomféminin Les formes italiennes: naccaro , naccara, nacchara , nacchera sont empruntées à l’arabe naqqāra «substanceàrefletsirisésquitapisseintérieurementlacoquillede certainsmollusques(burgau,mulette,huître),utilséeenbimbeloterie,marqueterie». Ouate ,nomféminin Le mot venu de l’arabe bata’in « fourrure de vêtements» par l’intermédiaire de l’italien ovatta . Le mot désigne soit la matière textile préparée pour garnir les doubluresdevêtements,soitlecotonpréparépourservirauxsoinsd’hygiène.

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Saroualouséroual ,nommasculin Ilestempruntésousplusieursformes( séroual ,1887; serouel,sarouel ,XXsiècle) parlevocabulairemilitaireàl’arabe sirwāl ,désignéunpantalonlargeetflottant. Satin ,nommasculin Il est emprunté, (1351, zatīn ; 1387, satin) , sans doute par l’intermédiaire de l’espagnol aceitunī (avec l’article arabe), setunī , à l’arabe Zaytūnī, proprement «de la ville de Zāyntūn», c’estàdire TsiaToung (en Chine) où on fabriquait desétoffesdesatin. 9.2. Couleurs Alezan/ane ,adjectifetnommasculin Il s’agit d’un hispanisme venu de l’arabe ‘az’ar «blond ardent, roux». Il désigne lerenardetlepoildecouleuranaloguedecertainschevaux. Ambre, nommasculin L’originedumotarabe ‘anbar passantaulatinmédiéval ambar .Enfrançais,lemota desvariantescomme aumbre ou lambre (XIII esiècle).

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10.LALANGUEDESCITÉS Le grand nombre des cités doivent être considérées comme de ghettos nonseulementéconomiquesouculturels,maisaussilinguistiques. Lesgensdescitésutilisentunelanguefrançaisequ’ilstordentdanstous les sens et dont ils modifient les mots en les coupant, les renversant; ladéstructurationdelalangues’opèreparintroductiondanslesénoncésdeformes parasitaires, qui sont construites par divers procédés formels ou empruntées àd’autresdialectesetlangues 31 . Parmi les procédés qui enrichissent le vocabulaire des cités, on peut citer: • Des procédés sémantiques: l’emprunt à diverses langues ou l’utilisation demotissusduvieilargotfrançais • Desprocédésformels:ladéformationdetypeverlanesque,latroncation,etc. 10.1.Emprunts–motsd’originearabeouberbère Lesmotssuivantsd’originearabesontactuellementutilisédanslalangue descités: Il faut mentionner l’utilisation du dictionnaire GOUDAILLER, J.P. Comment tu tchatches!. Chaque mot ou locution comporte un certain nombre d’informations, quisontfourniesdansl’ordresuivant: • Sens • Nature grammaticale indiquée par les abréviation suivantes: v.i. verbe intransitif,v.t.verbetransitif,n.f.nomféminin,n.m.nommasculin,sg.singulier,pl. pluriel,inv.invariable,adj.adjectif,adv.adverbe,loc.locution,part.participe • Étymologieet/oumorphologie • Synonyme(s) • Exemples 31 GOUDAILLER,J.P. Commenttutchatches! .LePoirésurVie:CompoMécas.a.,2001.ISBN2 706814764,p.9

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Ahchouma (hahchouma) honte n.f. étym./morph :arabe infamie,honte syn. :hach,tehon ex .:situveuxdirelahonte,tupeuxdirela tehon maisaussi ahchouma . Arhnouch Policier,flic n.m . étym./morph :arabedialectalmarocain(a)serpent,b)flic) syn. :bleu,chtar,colbock,condé,dèk,dékis,dular,keuf,etc. ex .:lesarhnouchssontpasbienvusdanslestécits;onlesaimepas Bzazel(s) Sein(s),poitrinedefemme n.m. (pl.)(généralementemployéaupluriel) étym./morph :arabemaghrébin,mêmesens syn. :airbags,ananas,eins,poumons,etc. ex .:chouffelesbzazelsqu’ellea! Casbah maison n.f. étym./morph :arabemaghrébin,mêmesens syn.: case,zonmai ex .:onlaisseleschiardsàlacasbah Doura tour,virée n.f. étym./morph :arabemaghrébin,promenade

85 ex .:oncraillavd’abord,ensuiteonfaitunedoura Haram péché n.m . étym./morph :arabe,mêmesens ex .:c’estharamdepasserdebrasenbras Heps prison n.f. étym./morph :arabe,mêmesens syn. :carpla,placard,zon,zonpri,zonzon ex .:onafiniàlaheps Hralouf porc n.m. étym./morph :del’arabe ex .:y’aqu’desdwichsàdamer,enplusy’aduhraloufd’dans(pourmangeriln’ya quedessendwichs;deplus,ilsontaujambon) Kif mélangedetabacetdecanabis n.m . étym./morph :arabekiff,mêmesens ex .:...j’obtiensdukifendosantducannabisetdutabac Maboul digue,fou adj. étym./morph :adjectifargotique,del’arabe syn. :barge,chtarbé,cramé,déjanté,destroy,foncedé,foulek,etc.

86 ex .:y’aquoid’venirmaboulavectouscesbusinessautourd’nous Mesquin a) pauvre,minable,nul;b)pauvretype adj.,n.m . étym./morph : de l’arabe miskin «pauvre»; introduit en ancien français par l’intermédiairedel’italien meschino ,pauvre,chétif . Leféminin miskinette estutilisé pourdésignerunefilleconsidéréecommenulle syn. :réné ex .:regarde! Tout c’qu’on a c’est une «maison pour tous»...avec des stages de poterie.C’estpasmesquine,ça! Msrot fou,dingue adj. étym./morph :arabe syn. :barge,chtarbé,cramé,déjanté,destroy,foncedé,etc. ex .:msrot!msrot!l’estvraimentfou! Rhouan dérober,voler v.t. étym./morph :arabedialectalmarocain syn. :barber,bébar,chéfo,chourave,chourer,lévo,liav,péta,etc. ex .:rhouan,c’estaussivoler,toutcommepécho,choféetd’autresmots Roloto nul adj.,n.m. étym./morph: arabekhlot,abandonné,indésirable syn. :a)nase;b)tache,tnah ex .:enfinmoncousinRachidilarriveàParis,100%roloto cemec,c’(e)stunmec,quej’aij’téenboîte,m’fint’voisl’roloto!

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Roumi,roum françaisdesouche n.m . étym./morph :arabe,hommeeuropéen syn. :bab,babtou,blonblon,blondin,céanf,céfran,fessed’aspirine,from,etc. ex .:unroumiàlamaison,non,cen’estpaspossible,monsieur.Paspourunefille. Çasefaitpas.CommeditFaridilyalatradition Shatan,shitan diable n.m . étym./morph :arabeetarabedialectalmaghrébin,mêmesens ex .:tuvendstonâmeaushâtanetpuisoptepourlatune Soua fille,femme n.f. étym./morph :arabemaghrébin,trèsbien syn. :belette,bitch,caille,charnelle,dama,fébosse,feumeu,gavali,gazelle,go,etc. ex .:c’temeuf,c’estunesouamortelle,j’lacommais! Toubab françaisdesouche n.m . étym./morph :arabetebib,savant(arabemaghrébinalgérien);cetermeétaitutilisé pendantlapériodecolonialeparlesautochtonesdelanguearabepourdésignernon seulementlemédecinmaistouthommeblanceuropéen;c’estcederniersensquiest icimaintenu syn. :bab,babtou,blonblon,céfran,from,roum,etc. ex .:quandtuveuxdireleBlanc,tudisleçaifranouletoubaboulegaulois

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Zetla haschisch n.m . étym./morph :arabedialectalmaghrébin,tabacàpriser,àchiqueretparextension, drogue syn. :hasch,chicha,chichon,shit,teush,teushi,tlaz ex .:ils’estfaitserrerparleskeufsavecdesretbasdezetlasurlui(ils’estfaitarrêté parlespoliciersavecduhaschischenbarrettessurlui) Des formes verlanesques peuvent être formées à partir de mots arabes, parexemple: barka –«prostituée»quivientdel’arabe qāhbā (mêmesens).

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TROISIÈMEPARTIE(DIDACTIQUE)

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Ilestimportantd’aborderlanotiond’empruntslinguistiquesavecles élèves.Lesenjeuxdecettedémarchesontàlafoisintellectuels,affectifsetsociaux. Outredenouvellesconnaissances,lesactivitéspermettentunautreregardsursa proprelangueetsurleslanguesengénéral.Lesdocumentsauthentiquesliésavecles empruntspeuventêtreutilisésenclassedeFLEpourdévelopperlescompétences linguistiquesfondamentales. L’objectisdesactivitéspédagogiquesproposéesdanslespagessuivantes estlamaîtriseducomportementlangagierefficace.Poursimplifierletravailavecce thème,ilyadeuxtypesdefiches:fiched’enseignantaveclecorrigéetfiche d’apprenant.

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FICHEPÉDAGOGIQUE1 Fiched’enseignant–Laleçonzéro Thème:Empruntslinguistiques,leçonzéro Objectifspédagogiques: Lacompréhensionécrite(identifierlestextes) Niveau: A1 Public:Jeunes,adultes Durée: 10minutes Supports,matériaux:Lesextraitsdetextesdiffěrents Déroulement(consignes): Distribuerlaficheàchaqueélève. Demanderauxapprenants: Regardezcestextesetidentifiezlalanguedanslaquelleestécritchacundeces textes. Texte1 مأوه"1" : أاا اآنادونهاودار"2 ". آنآااكدارا، اسا . وآناإ ا،،اااة . Texte2 GuillaumePréboisadécidédefaireleTourdeFranceunjouravantlacourseofficielle. Chaquejour,ilraconteson"autreTour".Mardi17 juillet,ilaeffectuéleparcoursentre Tallard(Hautes Alpes)etMarseille.DeTallardàMarseille,j'aieul'impressiond'êtreunpouletgrilléqui tournait lentement sur une broche. Le soleil au zénith écrasait l'ombre sur le goudron fondant. Ses rayons verticaux aspiraient la lymphe vitale de mon corps et frappaient ma nuqueaveclavigueurd'uncoupdematraque.

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Texte3

チェコにある日系物流会社が倉庫内現場監督を募集。メーカーで生産や生産管理・物流(購買でも可)に携わっていた方歓迎。几帳面でコミュニケ-ション能力のある方。労働許可申請サポート可

Texte4 Ныне, когда в общественном сознании и отечественных средствах массовой информацииотчастисмытагрязноватаяпенавсевозможныхконъюнктурных«анти»– антикоммунизма, антиленинизма, антисталинизма, антисоветизма, пришло время взглянуть на главное событие начала прошлого века незашоренным взглядом. Наверняка он будет во многом существенно отличаться от того, который в Российской Федерации ещё 10–15 лет назад господствовал в качестве государственной... Texte5 Homer Simpson, the oafish paterfamilias of America's favourite dysfunctional family, emergesfromhisbigscreendebutabonafideHollywoodactionhero.

AtthestartofTheSimpsonsMovie,whichhaditsworldpremiereinthesmallVermont townofSpringfieldthisweekend,Homer'sdreamsofgloryarelimitedtoholdinghisnew petpigupsidedownagainsttheceilingandsinging"Spiderpig…Spiderpig"tothetuneof theSupermanthemesong.

Textessontécritsen 1. Arabe 2. Français 3. Japonais 4. Russe 5. Anglais

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FICHEPÉDAGOGIQUE1 Fiched’apprenant–Laleçonzéro Regardezcestextesetidentifiezlalanguedanslaquelleestécritchacundeces textes. Texte1 مأوه"1" : أاا اآنادونهاودار"2 ". آنآااكدارا، اسا . وآناإا،،اااة . Texte2 GuillaumePréboisadécidédefaireleTourdeFranceunjouravantlacourseofficielle.Chaque jour,ilraconteson"autreTour".Mardi17juillet,ilaeffectuéleparcoursentreTallard(Hautes Alpes) et Marseille. De Tallard à Marseille, j'ai eu l'impression d'être un poulet grillé qui tournaitlentementsurunebroche.Lesoleilauzénithécrasaitl'ombresurlegoudronfondant. Sesrayonsverticauxaspiraientlalymphevitaledemoncorpsetfrappaientmanuqueavecla vigueurd'uncoupdematraque. Texte3

チェコにある日系物流会社が倉庫内現場監督を募集。メーカーで生産や生産管理・物流(購買でも可)に携わっていた方歓迎。几帳面でコミュニケ-ション能力のある方。労働許可申請サポート可

Texte4 Ныне, когда в общественном сознании и отечественных средствах массовой информацииотчастисмытагрязноватаяпенавсевозможныхконъюнктурных«анти»– антикоммунизма, антиленинизма, антисталинизма, антисоветизма, пришло время взглянуть на главное событие начала прошлого века незашоренным взглядом.

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Наверняка он будет во многом существенно отличаться от того, который в Российской Федерации ещё 10–15 лет назад господствовал в качестве государственной... Texte5 Homer Simpson, the oafish paterfamilias of America's favourite dysfunctional family, emergesfromhisbigscreendebutabonafideHollywoodactionhero.

AtthestartofTheSimpsonsMovie,whichhaditsworldpremiereinthesmallVermont townofSpringfieldthisweekend,Homer'sdreamsofgloryarelimitedtoholdinghisnew petpigupsidedownagainsttheceilingandsinging"Spiderpig…Spiderpig"tothetuneof theSupermanthemesong.

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FICHEPÉDAGOGIQUE2 Fiched’enseignant–Lejeudumotcaché Thème:Empruntslinguistiques Objectifspédagogiques: Lacompréhensionécrite(identifierlesmotsempruntés enfrançais) Laproductionorale(discussionsurlanotiond’un empruntlinguistique) Niveau: B1 Public:Jeunes,adultes Durée: 30minutes Support,matériel:Grillepréparée Déroulement(consignes): 1. Sensibilisation Avantdelancerlesélèvesaujeu,leurdemander: Quelleestlepointcommunentrelesmotsdonnés? Quelleestlasignificationdu«motcachéemprunt»? 2. Travailaveclagrille Distribuerlaficheàchaqueélève. D’abord, il faut traduire les mots, ensuite les élèves commencent àretrouverlesmots.

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Ces mots sont écrits soit horizontalement, de droite à gauche ou de gaucheàdroit,soitverticalementsoitendiagonaledehautenbasoudebasenhaut. Lemotcachéestunmotde8lettres. Listedesmotsàretrouverdanslagrille : algèbre erg jupe alchimie fez ketmie coton haïk kief couscous islam satin A S K K Ï H F Z L L A E E M E E CH P G T T R I F I U N E I M K N M G R E B N I O I S L A M R T T E E P U J S E O S U O C S U O C Touslesmotssontd’originearabe. algèbre algebra haïk –typlátky alchimie –alchimie islam islam coton bavlna jupe sukně couscous kuskus ketmieibišek erg saharskápísečnápoušťkrytá kief odpočinekvprůběhudne přesypy satin satén fez fez

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3. Discussion Élargirladiscussionsurlanotiondesempruntslinguistiques. Pourquoiempruntetondesmotsàd’autreslangues? En général, nous pouvons dire que la langue emprunte un mot pour désignerunnouvelobjet,unenouvelleactivitéoupourrépondreàunphénomènede mode. Commentlesmotsempruntéssontilsintégrésdanslalangued’accueil? Siunelangueemprunteunmotàuneautrelangue,laprononciationdu mot est influencée par la langue d’accueil. En ce cas, il s’agit d’une adaptation phonétique. Nous pouvons suivre aussi une adaptation orthographique. Par exemplelemotitalien«solfeggio»quiapasséenfrançais:adjonctiond’unaccent gravesurle e,perted’un g,transformationdu oen e. Certainesmotsontparfoisunesonoritéinconnuedelalangued’accueil. Ils peuvent être transformés selon la langue d’accueil, par exemple algèbre → aldjabr. Certaines mots sont arrivés directement et d’autres ont transité par d’autreslangues(parexemplel’espagnol).

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FICHEPÉDAGOGIQUE2 Fiched’apprenant–Lejeudemotcaché 1. Retrouvezlesmosdonnésdanslagrille Ces mots sont écrits soit horizontalement, de droite à gauche ou de gaucheàdroit,soitverticalementsoitendiagonaledehautenbasoudebasenhaut. Lemotcachéestunmotde8lettres. Listedesmotsàretrouverdanslagrille : algèbre erg jupe alchimie fez ketmie coton haïk kief couscous islam satin A S K K Ï H F Z L L A E E M E E CH P G T T R I F I U N E I M K N M G R E B N I O I S L A M R T T E E P U J S E O S U O C S U O C 2. Discussion Pourquoiempruntetondesmotsàd’autreslangues? Commentlesmotsempruntéssontilsintégrésdanslalangued’accueil?

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FICHEPÉDAGOGIQUE3 Fiched’enseignant–Unmensongequiméritelafilleduroi Thème:Emprunts Objectifspédagogiques: Lacompréhensionécrite(lireletexte) Laproductionécrite(écrirelesempruntslinguistiques, inventerunautretexte) Niveau: B2 Public:Jeunes,adultes Durée: 45minutes Supports,matériaux:BLOCH,M. 365contespourtouslesâges .Paris: Gallimard.1995 REYDEBOVE,J.,REY,A.: LenouveauPetitRober dictionnairealphabétiqueetanalogiquedelalangue française.Paris:DictionnairesLeRobert,2001 Déroulement(consignes): 1. Motivation Demanderquelleslanguesenrichissentlefrançais(anglais,allemand, espagnol,italien,arabe,etc). Présenterl’auteurdutexte: MurielBloch Elle commence sa carrière de conteuse en 1779. Elle multiple ensuite les tournées en France et à l’étranger, anime télévision et radio. Chargée de cours à Paris VII dans la section Artscinéma et récit, elle a travaillé dans des maisons d’édition (collection Fées et Gestes chez Hatier), assure la direction artistique des contes de Paris Quartier d’été, participe à diverses manifestations – la 5 ème festival du polar à St QuentinenYvelines: conférence sur la lumière du polar;

100 contes au Louvre: Souvenirs d’un artiste égyptien à DeirelMedineh pour l’expositionLesartistesdePharon,... La musique tient un rôle primordial dans ses enregistrements. Avec les Trois 8, ses collaborateurs habituels (Fres Costa, Alexandre Meyer), Muriel Bloch réalise Luda/Du Caucase au Kamtchatka, et les Contes chahutés qui nous promène de la Bretagne à l’Australie, et du Talmud à la poésie arabe. Avec lemusicienPatrickVerbeke,elleembarquepourunvoyageenLouisianedansSix contesenduo–auquelparticipentBenZimetetEddySchaff. Lesoeuvres: 365contesdelatêteauxpieds 365contesdespourquoisetdescomments Lepoildelamoustachedutigre 2. L’introductionautexte Demanderauxapprenantsdelireletexteindividuellementetderépondre auxquestionssuivantes: Quelestlegenredutexte? Lanarrationdescriptive. Queltempsestutilisépourraconterl’histoire? Lepassésimple,lepassécomposéetl’imparfait,leprésent. Unmensongequiméritelafilleduroi Unjour,unroiconvialesprétendantsaumariagedesafille.Illesréunit danslagrandesalledupalais.Solennellement,leroidéclaraqu’ildonneraitlamain desafilleainsiquelamoitiédesonroyaumeàceluiquidiraleplusgrosmensonge. Àtourderôle,chaqueprétendantcontaalorsunmensonge.Maisleroi rétorquaitchaquefois:

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«Denosjours,nousvoyonstellementdechosesextraordinaires...Ceque tu viens de me raconter n’est peutêtre pas un mensonge, cela a pu réellement se passerainsi». Après une journée d’audition, il ne restait plus que Assim, le dernier desprétendants.Ils’avançaalorsversleroietracontafièrementsonhistoire: «En traversant les steppes arides de Russie, j’ai vu, au sommet d’un iceberg , un kangourou qui mâchait du chewinggum à l’ orange . Des mocassins auxpieds,un poncho surledos,un walkman surlatête,ilécoutaitdu rockandroll tout en faisant son jogging matinal. De sa poche dépassait une balalaïka , une pagaie ,trois litchis etune cravate .Enrentrantdemonvoyage,jevousaicroisé sur mon chemin, ô Majesté, et vous étiez tout nu, en train de faire du judo dans unchampd’ épinard ». «Tumens,s’écriaalorsleroi.Jen’aijamaisfaitdejudotoutnudans unchampd’épinards!» Etc’estainsiqueAssimépousalafilleduroietdirigeaunnouveau royaume. 3. Travailavecletexte Demanderauxapprenantsdelireletexteensembleetd’essayerde trouverlesempruntslinguistiques.Ensuite,lesapprenantstravaillentencouplepour classerlesempruntsselonl’origine. Demanderauxapprenantsdeconsulterledictionnairepourvérifierleurs résultatsetpournoterl’originedesemprunts. Lesmotsempruntés : • àl’anglais:chewinggum,walkman,rockandroll,jogging (parintermédiaireanglais:iceberg–aunorvégien;kangourou–audialecte australien;mocassins–àl’AmériqueduNord) • aurusse:steppe,balalaïka • àl’espagnol(concrètementàl’AmériqueduSud):poncho

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• aumalais:pagaie • àl’arabe:orange,épinard • auchinois:litchi • aujaponais:judo • aucroate:cravate Demanderauxapprenantsdetrouverlesautresempruntsetd’essayer d’écrire unautremensonge . Unmensongemodèle: Du balcon , j’ai vu une lagune avec un yach t où un jeune homme reposait sur le sofa . Il mangeait un toast avec du yaourt . Ensuite, il a commencé à étudier la biologie des crabes etdes anchois . Lesmotsempruntés • àl’italien:balcon,lagune • aunéerlandais:yacht,crabe • àl’arabe:sofa • àl’anglais:toast • auturc:yaourt • augrec:biologie • àl’espagnol:anchois

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FICHEPÉDAGOGIQUE3 Fiched’apprenant–Unmensongequiméritelafilleduroi 1. Lisezletexteetrépondezauxquestionssuivantes: Quelestlegenredutexte? Dansqueltempsestracontéel’histoire? 2. Suivezlesdonnéesdel’enseignantpendantlalecturecommune.Après l’avoirfinie,trouvezlesempruntslingvistiques. Unmensongequiméritelafilleduroi (BLOCH,M.365contespourtouslesâges.Paris:Gallimard.1995) Unjour,unroiconvialesprétendantsaumariagedesafille.Illesréunit danslagrandesalledupalais.Solennellement,leroidéclaraqu’ildonneraitlamain desafilleainsiquelamoitiédesonroyaumeàceluiquidiraleplusgrosmensonge. Àtourderôle,chaqueprétendantcontaalorsunmensonge.Maisleroi rétorquaitchaquefois: «Denosjours,nousvoyonstellementdechosesextraordinaires...Ceque tu viens de me raconter n’est peutêtre pas un mensonge, cela a pu réellement se passerainsi». Aprèsunejournéed’audition,ilnerestaitplusqueAssim,ledernierdes prétendants.Ils’avançaalorsversleroietracontafièrementsonhistoire: «En traversant les steppes arides de Russie, j’ai vu, au sommet d’un iceberg,unkangourouquimâchaitduchewinggumàl’orange.Desmocassinsaux pieds,unponchosurledos,unwalkmansurlatête,ilécoutaitdurockandrolltout enfaisantsonjoggingmatinal.Desapochedépassaitunebalalaïka,unepagaie,trois litchisetunecravate.Enrentrantdemonvoyage,jevousaicroisésurmonchemin, ôMajesté,etvousétieztoutnu,entraindefairedujudodansunchampd’épinard». «Tumens,s’écriaalorsleroi.Jen’aijamaisfaitdejudotoutnudans unchampd’épinards!».

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Etc’estainsiqueAssimépousalafilleduroietdirigeaunnouveau royaume. 3. Travaillezendeuxetclassezlesempruntsselonl’origineenconsultant ledictionnaire 4. Trouvezlesautresempruntsetessayezd’écrireunautremensonge.

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CONCLUSION Ledéveloppementdel’Empiremusulmanepardesconquêtesterritoriales produisent une évolution du vocabulaire. Le contact des peuples engendre automatiquement un contact des langues. Le français, au fil des siècles, augmente sonlexiqueenpuisantàdessourcesdiverses:lelatin,legrec,maisaussil’arabe, l’italien,l’allemandet,plusrécemment,surtoutl’anglais. Cetravails’orienteavanttoutsurlecontactentrelesFrançaisetlesArabes qui s’est fait déjà depuisle MoyenÂge. Pendantle XIX eet XX e siècles, les deux peuples se côtoient et, par conséquence, leurs langues s’influencent. Ce contact mutuelproduitbeaucoupdemotsnouveauxs’introduisantdanslesystèmefrançaiset aussidansceluidelalanguearabe. L’objet principal de notre travail, Emprunts arabes en français , est de montrerl’influencedel’arabesurlefrançais.J’aichoisicethème,parcequej’aipu s’appuyersurlesconnaissancesacquisesparlesétudesdeslanguesfrançaisetarabe. Avantdeprocéderàl’analysedesempruntsarabesdansladeuxièmepartie, j’aid’aborddonnéunbrefhistoriquedescontactsentrelalanguearabeetlalangue françaisequiafait,aveclesinformationssurl’arabeetlefrançais,l’objetdupremier chapitre. Les différents chapitres essaient de rapprocher la problématique des contactsmutuelsentreleslangues,desexpressionsarabes,deleurintégration,dela fréquenceetdel’emploidanslevocabulairefrançais. Surlabasedesétudes,quej’airéalisées,concernantlesempruntsarabes,je peuxconstaterquelesauteurs,occupantdel’étymologiedemotsarabes,s’opposent. Enconsultantdiverseslistesdesarabismes,autrementdit,lesmotsvenusdel’arabe, j’aiconstituéplusque250motsd’originearabe.J’aiclassélesempruntsarabesselon lesdomainesd’appartenancesenarabe.Letravailestengrandepartiebasésurles informations trouvées dans le Nouveau Petit Robert, Dictionnaire historique de la langue française et du livre Comment tu tchatches!. Il en résulte que mon travail resteseulementsurleniveauthéorétique.

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RÉSUMÉ Cílem diplomové práce s názvem Výpůjčky zarabštiny ve francouzštině je upozornit na problematiku arabských výrazů ve francouzském jazyce.Jesloženazetříčásti:teoretické,praktickéadidaktické. Teoretická část obsahuje kapitoly o arabském jazyce, francouzském jazyceajejichvzájemnémhistorickémstřetáváním. Praktickáčást,založenánastudiuseznamůarabskýchvýpůjčekodrůznýchautorůa jejich ověření pomocí etymologických slovníků, je vytvořena zarabismů rozdělenýchdoodpovídajícíchoblastí. Didaktická část obsahuje cvičení, včetně řešení, které mohou posloužit vyučujícímukpřiblíženístudovanéhojevu. Theaimofthethesistitled' ArabicloanwordsintheFrenchlanguage 'is to draw attention to the issues of Arabic expressions in the French language. This thesiscomprisesthreeparts;namelytheoretical,practicalandmethodologicalone. ThetheoreticalpartembodieschaptersontheArabiclanguage,theFrenchlanguage andtheirrelativehistoricconcurrences. The practical part, based on the study of lists concerning Arabic borrowings by various authors and their verification by means of etymological dictionaries,ismadeupofArabismsdividedintoappropriatefields. Themethodologicalpartshowsexercisestogetherwithanswerkeysthat ateachercanfindusefultoacquaintwiththephenomenonunderinvestigation.

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BIBLIOGRAPHIE BENZAKOUR, F. Le français au Maroc – Lexique et contacts de langues . Bruxelles:EditionDuculot,2000.ISBN2801112607 BEYERL,J. Arabskýslovník .Praha:VRÁJI,2000.ISBN8085894742 COHEN,M. Histoired’unelangue:lefrançais(deslointainesànosjours). Paris: Messidor/Éditionssociales.1987 CONDEESCU, N.N. Traité d’histoire de la langue française . Bucuresti: Editura DidacticǎsiPedagogicǎ,1973. DUBOIS, J., MITTERAND, H., DOUZAT, A. Dictionnaire étymologique . Paris: Larousse,2001.ISBN2035320577 DAUZAT, A. Nouveau dictionnaire étymologique et historique. Paris : Larousse, 1964. DE GREIGUEUIL, P. 2000 ans d’histoire de France . Paris: Éditions Assouline, 1999. FERRO,M. DějinyFrancie .Praha:NakladatelstvíLidovénoviny,2006.ISBN80 71068888 GAUDEFROYDEMOMBYNES,M., MERCIER, L. Manuel d’arabe marocaine avecintroductionhistoriqueetgéographique .Paris:Orientale&Américaine,19 GOUDAILLER,J.P. Commenttutchatches! .LePoirésurVie:CompoMécas.a., 2001.ISBN2706814764 GREVISSE,M. Lebonusage:grammairefrançaise .Paris:Duculot1993

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ANNEXE Alphabetarabe

Graphie Nom Trans. Valeur( API ) isolée initiale médiane finale

[hamza ’et‚ [ʔ ئ,ؤ,إ,أ

[‘ alif ā/â [a´ — ا

[bā ’ b [b ب

[tā ‘ t [t ت

[ṯā ṯ/th [θ ث

[ǧīm /j/dj [ʤ ج

[ḥā‘ ḥ [ħ ح

[ḫā‘ /ẖ/kh [x خ

[dāl d [d — د

[āl /dh [ð — ذ

[rā ‘ r [r — ر

111

[zāy z [z — ز

[sīn s [s س

[šīn š/sh [ʃ ش

[’ṣād ṣ [s ص

[‘ ād [d‘],[ð ض

[‘ṭā‘ ṭ [t ط

[‘ẓā‘ ẓ [z‘],[ð ظ

[ayn ʿ/‘ [ʔɭ´ ع

[ā ayn ā /gh [ɣ غ

[fā ‘ f [f ف

[qāf q/ ḳ [q ق

[kāf k [k آ ك

[lām l [l ل

[mīm m [m م

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[nūn n [n ن

[hā ‘ h [h ه

[wāw w [w — و

[yā y [j ي

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32 Alphabetarabe[enligne]http://fr.wikipedia.org/wiki/Alphabet_arabe

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