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By Havas Group’s data experts

AVRIL - MAI 2020

CRISE SANITAIRE L'abécédaire media du confi nement

ÉTUDE Environnement et santé, un lien évident pour les Français

SPORT Ultime : on refait le match !

BUSINESS La TV, championne du ROI

TECHNOLOGIE La DCO, une réponse à l’adblocking ?

MARQUES Brand Driver, une solution de monitoring de marque inédite REPRODUCTION INTERDITE www.csa.eu - [email protected] REPRODUCTION INTERDITE

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CRISE SANITAIRE

L’ABÉCÉDAIRE MEDIA DU CONFINEMENT

CLAUDINE BRULÉ Face à cette crise sanitaire inédite, le be- mer local. Plus d’un tiers des Français Directrice du pôle consumer de CSA soin d’information, tant sur les avancées déclare avoir augmenté sa consomma- +33 (0)1 57 00 59 43 [email protected] de la médecine que sur les mesures tion de produits « made in » et a ocielles en cours, n’a jamais été aus- l’intention de continuer à en consommer si important. Et, pour les media, jamais davantage après le déconfinement. Les l’audience du public n’a été autant au commerces de proximité, les produc- rendez-vous, disponible, et captive par teurs locaux, les agriculteurs, les cir- obligation. L’accompagnement quotidien cuits courts enregistrent ainsi une forte des lecteurs, téléspectateurs, auditeurs, progression. Les consommateurs ap- internautes durant cette épreuve est précient notamment la capacité d’adap- une opportunité pour renforcer un lien tation des commerces de proximité face de confiance parfois distendu. Et de le à la situation traversée, notamment la consolider pour les jours d’après. création de services de livraison ou de JÉRÉMIE KALMAN Analyste media & consumer insights drive. Les Français ont-ils envie de faire Havas Media — de temps en temps un break dans le +33 (0)1 46 93 37 28 B COMME BRANDS « fait maison » ? Picard fait son appa- [email protected] — rition dans le club des marques jugées utiles dans cette période confinée. Quelles relations les Français entre- CSA note, par ailleurs, un net recul des tiennent-ils avec les marques en cette pharmacies parmi les enseignes ou ser- période où la consommation n’est pas vices considérés comme les plus utiles leur priorité ? Pour le savoir, l’institut au quotidien. Mais les ocines pour- CSA a lancé Brands&You, un outil de raient remonter dans la liste car depuis suivi hebdomadaire, à chaud et en spon- le 27 avril elles sont autorisées à com- tané, du rapport des Français avec les mercialiser des masques grand public. marques, pendant les stades 3 et 4 de la Dans la catégorie « services », les trois lutte contre le Covid-19. marques les plus citées sont Amazon, La ANNE-LAURE MARCHAL Directrice de clientèle au pôle Au moment où nous écrivons ces lignes, Poste et Netflix. À mesure que le temps society de CSA il apparaît, qu’après quatre semaines de passe, les Français sont de plus en plus +33 (0)1 57 00 57 94 confinement, les enseignes de la grande soucieux de leur apparence, à commencer [email protected] distribution alimentaire restent, de loin, par leur coupe de cheveux. À la question considérées comme les plus utiles par « Quels sont les enseignes ou services qui les Français. Carrefour est la marque la vous manquent le plus au quotidien ? », plus citée, suivie de Leclerc, Intermar- ils répondent en chœur « Les salons de Le 17 mars 2020 restera ché, Auchan et Système U. La crise sa- coi¢ure », « Les instituts de beauté », et évidemment dans toutes nitaire booste aussi l’envie de consom- « L’habillement », la marque Zara en tête. les mémoires. Depuis cette date, les Français font partie des quelque 3,5 milliards de terriens confinés chez eux. Une situation « 100 % sciencefictionnesque » dans laquelle les media jouent à fond leur premier rôle : informer.

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REPRODUCTIONNos INTERDITE compatriotes regrettent aussi une population de cinéphiles, mais elle — l’inaccessibilité physique à l’univers de a aussi contraint la profession à boule- I COMME INFORMATION la culture et des loisirs, et aux rayons verser les règles de di¢usion des films. — des magasins de la Fnac, en particulier. Avant la crise sanitaire, tout film qui fai- De semaine en semaine, les enseignes sait l’objet d’une sortie en salles était de bricolage figurent toujours parmi soumis à une chronologie des media les manques les en application de plus aigus, Leroy laquelle il ne pou- Merlin en tête de vait être exploité file. L’univers de LA CRISE SANITAIRE BOOSTE sous forme de la jardinerie pro- L’ENVIE DE CONSOMMER LOCAL. VOD à l’acte ou de gresse aussi dans PLUS D’UN TIERS DES FRANÇAIS DVD/Blu-ray qu’à le classement. l’expiration d’un dé- Tru¢aut, Gamm DÉCLARE AVOIR AUGMENTÉ SA lai de quatre mois vert et Jardiland CONSOMMATION DE PRODUITS à compter de la rejoignent ainsi la « MADE IN FRANCE ». date de cette sortie. liste des marques Mais le Covid-19 regrettées. est passé par là. On sait que les consom- Tant que les salles mateurs sont en attente de marques ne rouvriront pas leurs portes, le public meaningful, qui s’engagent, qui donnent pourra disposer d’un accès immédiat du sens à leur activité ou à leurs pro- aux nouveaux films. L’article 17 de la À situation inédite besoin d’information duits, c’est évidemment encore plus loi d’urgence du 23 mars 2020 permet, permanent. Selon le baromètre exclusif vrai durant cette crise sanitaire. Dans en e¢et, d’accorder, à titre exceptionnel, sur « Les Français en confinement » ré- chaque vague de Brands&You, CSA in- une réduction du délai d’exploitation en alisé au travers du Panel propriétaire de terroge ainsi les Français sur les initia- salles pour une di¢usion en vidéo à la de- la régie 366, 96 % des Français déclarent tives d’entreprise, de marque, qu’ils ont mande à l’acte ou pour une exploitation s’informer chaque jour de l’actualité, dont le plus appréciées. Au début de la crise, en DVD des films déjà sortis à la date du 31 % plus de cinq fois par jour. Un résul- ils ont cité Decathlon, pour la mise à 14 mars dernier. Plus de cinquante films tat globalement stable depuis le début du disposition de ses masques de plongée, qui en ont fait la demande ont ainsi déjà confinement. Où s’informent-ils ? Encore LVMH pour la production de gel hydroal- bénéficié d’une autorisation de di¢usion et toujours via les media traditionnels : coolique, PSA pour la production de res- anticipée. Le CNC précise qu’il s’agit bien 82 % s’informent en regardant la télé- pirateurs artificiels, Canal+ en clair pour de VOD à l’acte, et non des plateformes vision, et particulièrement les chaînes tous, Intermarché pour la mise en place de SVOD comme Netflix ou Amazon. Ces d’info, 60 % en lisant la presse, dont d’horaires adaptés aux plus âgés et au dernières restent toujours soumises à 48 % la presse en ligne, et 36 % en écou- personnel soignant ou la MAIF pour le une chronologie des media fixée à un tant la radio. Cette surconsommation – remboursement d’une partie des cotisa- délai de trente-six mois après la sortie 59 % des Français déclarent suivre tions à ses sociétaires. d’un film. En outre, ces deux dispositifs davantage l’actualité que d’ordinaire À la mi-avril, ils ont aimé qu’Orange o¢re ne remettent pas en cause la chronolo- – muscle également la fréquentation 10 Go d’Internet mobile supplémentaire gie des media. des supports digitaux. Selon l’ACPM, la à ses clients ayant consommé l’intégra- fréquentation des sites et applis d’ac- lité de leur enveloppe et que le groupe tualités et d’informations générales a Accor ouvre ses chambres d’hôtel au bondi de + 111 % la première semaine personnel soignant. Mais selon l’ins- de confinement (1 milliard de visites), de titut CSA, « après quatre semaines de + 86 % la semaine 2 (892 millions de vi- confinement, il devient de plus en plus sites) et était encore en hausse de 70 % dicile pour les marques de mener des la semaine arrêtée au 14 avril. initiatives qui émergent aux yeux des Français. Ils sont ainsi moins d’un sur — trois à citer une action qu’ils ont appré- P COMME PRESSE ciée, contre près d’un sur deux au début — du confinement ». On s’en doute, le confinement et la fer- — meture de nombreux kiosques et autres C COMME CINÉMA points de vente de journaux ne font pas les — a¢aires du print. À ce titre, on peut saluer le soutien apporté à la presse nationale et La fermeture brutale des salles de ci- régionale par le groupe France Télévisions. néma a non seulement désespéré toute Des revues de presse, un kiosque à jour-

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naux, un duplex en direct d’une rédac- comme le premier media dans lequel les tion ponctuent chaque jour l’actualité Français ont confiance, devant la presse, du media dans la matinale commune de la télévision et Internet. On peut penser LES APPLIS QUI Franceinfo et France 2 ainsi que dans le que c’est encore plus le cas en temps de CARTONNENT CHEZ 13 heures et le 20 heures de France 2. crise. En revanche, les deux grands car- LES FRANÇAIS Loin de se laisser abattre, nombre d’édi- refours d’audience que sont les matinales CONFINÉS teurs de marques de presse ont rapide- et le drive ont probablement évolué. Les ment réagi de leur côté en dynamisant premières parce que les gens se lèvent TOP 5 DES TÉLÉCHARGEMENTS RÉALISÉS d’autres canaux moins plus tard. Et le second ENTRE LE 26 MARS ET LE 1ER AVRIL 2020 impactés par la situa- faute de circulation (EN MILLIERS). tion, comme l’abonne- en voiture. » ment, proposé à des Le marché dispose SUR GOOGLE PLAY prix promotionnels. 96 % toutefois déjà de don- WhatsApp 379,0 Entre le 15 et le 30 nées sur l’écoute des Zoom 338,6 mars, le nombre de radios digitales. Elles TikTok 157,9 souscriptions d’abon- confortent la force du Houseparty 155,5 nements numériques des Français déclarent media. Selon l’ACPM, Skype 131,1 à des titres nationaux s’informer chaque jour les écoutes actives en SUR APPLE STORE ou régionaux a ainsi de l’actualité, dont France ont progressé Plato 206,7 été multiplié de deux 31 % plus de cinq fois de 18 % en mars 2020 Zoom 199,3 à cinq pour certains, par jour. par rapport à mars Houseparty 116,5 et jusqu’à dix pour 2019, soi 30 millions TikTok 98,0 d’autres, estime Mind Media. La presse de sessions en plus. Le contexte de crise Discord 72,2 quotidienne nationale et régionale a sanitaire a modifié le top 5 par rapport également vite misé sur le format de la au mois de février. France Inter et RMC Sources : Priori Data/Statista. newsletter. Des articles, interviews, in- restent aux deux premières places. fographies, vidéos y font, chaque jour, le Franceinfo ravit la troisième place à NRJ, point sur l’évolution de la pandémie, sur tandis que FIP gagne deux places et de- e¢et, très nombreux, toutes générations le confinement, sur les conditions du dé- vient cinquième devant Nostalgie. confondues, à utiliser les réseaux sociaux confinement à venir, etc. Une donnée est pour maintenir le lien durant cette période éloquente, elle provient de Tagaday (ex- — de distanciation sociale forcée. Selon Press’edd). La plateforme de veille media R COMME RÉSEAUX SOCIAUX une étude menée par l’institut CSA pour a recensé 646 500 citations de l’occur- — LinkedIn France, une majorité d’entre nous rence « coronavirus » ou « covid19 » dans (55 %) auraient du mal à vivre le confine- la presse écrite et le Web éditorial depuis Sortirons-nous de cette crise sanitaire ment sans les réseaux sociaux. Mieux : le 1er janvier 2020, dont 90 % enregistrées plus connectés que jamais ? Si cette pé- près d’un quart d’entre nous (22 %) ne depuis le 1er mars, et 14 521 citations par riode de confinement peut être propice pourraient même pas l’envisager. Un sen- jour en moyenne depuis le 16 mars. à l’introspection, elle ne va, en e¢et, pas timent particulièrement prégnant chez les de pair avec la déconnexion. Bien au plus jeunes (18-24 ans), au sein desquels — contraire. Pour garder le contact avec nos 31 % partagent ce constat. Mais toutes R COMME RADIO proches, nous informer, nous divertir, tra- les tranches d’âge sont touchées par la — vailler ou faire du sport, nous sommes, en « social » attitude. Une majorité des 50 à

On pourrait ajouter « F comme frustra- tion », tant des stations de radio que du marché. En e¢et, alors que la TV est en ca- pacité de publier ses chi¢res d’audience, crise sanitaire ou pas, il en va di¢érem- ment pour la radio. Médiamétrie a, en e¢et, stoppé son terrain d’enquête dès le début du confinement pour protéger ses personnels, amputant de ce fait son étude sur la période janvier-mars 2020 de deux semaines cruciales pour le media. « Nous avons quand même un certain nombre d’intuitions, dit Fleur Toutain, directrice du département audio de Havas Media. Le baromètre 2020 de la confiance dans les media place, encore cette année, la radio

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REPRODUCTION64 ans INTERDITE (54 %) font état d’une utilisation entreprise (20 %) est également un aspect accrue des réseaux sociaux. Cette ten- souvent cité concernant l’usage des ré- dance transgénérationnelle touche égale- seaux professionnels. LA TV EXPLOSE LES ment les 65 ans et plus : 44 % d’entre eux SCORES : LA PREUVE déclarent user des réseaux sociaux plus — EN CHIFFRES qu’auparavant. T COMME TÉLÉVISION « Tout se passe comme si cette période — particulière était le ferment d’une ac- DURÉE D’ÉCOUTE QUOTIDIENNE DE culturation massive et accélérée de très Souvenez-vous, il y a quelques mois LA TÉLÉVISION AU MOIS DE MARS 2020 (ÉVOLUTION PAR RAPPORT AU MOIS nombreux Français de tous âges aux ou- encore, on parlait de « déconsomma- DE MARS 2019) tils digitaux, dont les réseaux sociaux font tion télévisuelle ». Mais ça, c’était avant. partie », relève l’étude. Les Français uti- Le confinement a fait exploser les au- 4 ans et plus : 4 h 19 (+ 34 minutes) lisent avant tout les réseaux sociaux pour diences, et pas uniquement lors des 4-14 ans : 1 h 47 (+ 20 minutes) pallier la solitude et l’isolement. Dans un carrefours d'information. Le mérite en 15-34 ans : 2 h 15 (+ 34 minutes) univers bouleversé, ces outils virtuels revient aux chaînes qui ont su mus- 15-49 ans : 3 h 10 (+ 39 minutes) sont en premier lieu utilisés pour garder cler leur o¢re pour répondre à deux at- 50 ans et plus : 6 h 19 (+ 54 minutes) le lien avec ses amis (53 %), prendre des tentes fortes du public. L’éducation des Individus CSP+ : 3 h 40 (+ 53 minutes) nouvelles de ses proches (50 %) ou bien enfants, d’abord. En partenariat avec pour y chercher de la distraction ou du le ministère de l’Éducation nationale 35,5 millions de téléspectateurs le rire (52 %). Ces besoins sont communs à et de la Jeunesse, France Télévisions 16 mars devant la deuxième allocution d’Emmanuel Macron annonçant le début toutes les catégories de population, quels a ainsi mobilisé ses antennes, dont du confinement. que soient l’âge, la situation profession- France 4, sa chaîne dédiée à la jeunesse, 36,7 millions de téléspectateurs le nelle et le lieu de résidence. CSA pointe pour faire la classe aux enfants du pri- 16 avril devant l’allocution d’Emmanuel toutefois une di¢érence à noter : les maire jusqu’au lycée, grâce à Lumni, sa Macron évoquant la date du début du femmes sont les premières utilisatrices nouvelle plateforme éducative. Le groupe déconfinement. des réseaux sociaux, et ce quel qu’en soit propose six séances de cours réparties le motif. sur la journée en fonction des niveaux Source : Médiamétrie. Concrètement, l’utilisation des réseaux scolaires. La seconde attente est d’ordre sociaux se matérialise en premier lieu par culinaire. Enjoints de rester chez eux, la publication de photos, vidéos ou conte- les Français ont rapidement pris le che- sine du chef. Lancé au départ comme nus distrayants (par 36 % des Français et min de la cuisine. Ce qui était au départ un test, ce programme est vite devenu 45 % des 35-49 ans) mais également par une nécessité est vite devenu un plaisir, quotidien et a réuni jusqu’à 2,5 millions la continuité, à distance, des rituels qui comme en témoignent les milliers de d’apprentis cuistots (11,3 % de part d’au- font le quotidien de chacun. Un tiers des photos de plats publiées chaque jour sur dience sur les 4 ans et plus). Une pre- Français (34 %) se réunissent virtuelle- les réseaux sociaux. Le grand gagnant de mière pour la chaîne dans cette case de- ment avec leurs amis et leur famille, plus cette poussée de fièvre culinaire est M6, puis janvier 2014. M6 réfléchit d’ailleurs d’un quart (27 %) relaient des informa- avec son émission Tous en cuisine avec à la poursuite d’un programme de ce tions sur la situation actuelle et 14 % se Cyril Lignac, réalisée en direct de la cui- type après le déconfinement. maintiennent en forme en faisant du sport via les cours en ligne sur les réseaux so- ciaux (25 % parmi les moins de 35 ans). L’enquête CSA pour LinkedIn France s’est également penchée sur les réseaux pro- fessionnels, également très utilisés en ces temps de télétravail pour favoriser la continuité de l’activité professionnelle. Pour les actifs en poste, ces réseaux revêtent deux fonctions essentielles. D’abord, ils permettent de garder le lien avec ses contacts professionnels (33 %), c’est-à-dire planifier des réunions vir- tuelles (24 %) ou organiser plus facile- ment son travail avec ses collègues (23 %). Ensuite, les réseaux comme LinkedIn sont utilisés pour rester informé sur l’activité de son entreprise ou de son secteur en général (25 %), mais aussi au regard de la crise du Covid-19 (22 %). Communiquer soi-même sur son activité ou celle de son

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REPRODUCTION INTERDITE ÉTUDE ENVIRONNEMENT ET SANTÉ, UN LIEN ÉVIDENT POUR LES FRANÇAIS JUDITH SOFFER Directrice du département santé de CSA +33 (0)1 57 00 58 10 [email protected]

C’est l’enseignement numéro un de l’étude inédite menée par CSA Research sur la perception qu’ont les Français de l’impact de l’environnement sur leur santé, à l’occasion du colloque «Santé et Environnement» qui s’est déroulé en janvier dernier. Une étude en résonance avec l’actualité.

Trois sujets préoccupent en priorité médecins, anthropologues, patients et nos concitoyens : la santé, le pouvoir industriels autour de cette thématique, d’achat et l’environnement. Les inégali- en abordant les enjeux relatifs à la qua - tés sociales, l’insécurité, le terrorisme, lité de l’air, à la question des pertur- l’école et le logement soucient égale- bateurs endocriniens et aux effets du ment nos compatriotes mais arrivent changement climatique sur la santé. loin derrière le trio de tête, avec moins de 10 % de première citation. « Si nous — menions l’enquête aujourd’hui, il est QUAND L’ENVIRONNEMENT probable que la santé sortirait beau- NUIT À LA SANTÉ coup plus fortement encore comme le — premier sujet de préoccupation des Français », reconnaît Judith Soffer, Santé et environnement : pour les Fran- directrice du département santé de CSA. çais, le lien direct entre les deux sujets Avant d’être présentée plus largement, est évident. Plus de la moitié des per- l’étude a d’abord sonnes interrogées servi de fil rouge pensent, en effet, pour nourrir les que leur santé échanges du col- est impactée par loque « Santé et TROIS SUJETS PRÉOCCUPENT l’environnement Environnement » EN PRIORITÉ LES FRANÇAIS : (dont 66 % des organisé par la LA SANTÉ, LE POUVOIR 25-34 ans et 63 % revue Pharmaceu- D’ACHAT ET L’ENVIRONNEMENT. des personnes tiques, en parte- vivant en agglo- nariat avec l’Institut mération pari- de l’économie positive, sienne). Par « en- qui s’est tenu au Conseil vironnement », ils économique, social et environnemental entendent d’abord l’air qu’ils respirent. le 27 janvier dernier. Cette journée de Ainsi, 86 % des sondés considèrent que débat réunissait décideurs politiques, la qualité de l’air a des conséquences institutionnels, ONG, think tank, experts, directes sur l’état de leur organisme.

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Un Français sur deux voit même dans portements conservateurs par rapport à bon dernier », indique Judith So¢er. la pollution de l’air le facteur le plus ces substances. » L’enquête révèle ain- Les défis à relever sont nombreux. Ils impactant sur leur santé. Les habitants si que plus d’un Français sur deux évite sont résumés par Béatrice Parance, di- du Nord, les résidants de la région pa - l’usage de désherbant et d’insecticides rectrice du Centre de recherche en droit risienne et les 65 ans et plus en sont dans la maison ou le jardin. En outre, privé et droit de la santé de l’université les plus convaincus. 40 % privilégient les 8, et Nathalie Gimenes, experte « Ce sentiment est produits cosmétiques des stratégies d’innovation en RSE et renforcé par le fait sans parabènes ou les présidente de Be-Concerned, toutes que 69 % des sondés détergents naturels. deux modératrices des tables rondes du déclarent manquer 86 % Près de 30 % essayent colloque : « La mise en œuvre d’actions d’informations suf- de manger bio pour concrètes en matière de protection en- fisamment précises éviter les pesticides vironnementale relève d’une prise de sur la qualité de l’air ou privilégient les conscience collective de la fragilité des qu’ils respirent. Ce des Français conserves en verre aux ressources de notre planète et de la score monte à 75 % considèrent que la conditionnements en nécessité d’élaborer des politiques ef- chez les 35-49 ans. qualité de l’air a des aluminium. Les CSP+ ficaces. Les entreprises, au même titre Et ce en dépit des conséquences directes et les femmes appa- que l’ensemble des acteurs, peuvent se indices de qualité sur l’état de leur raissent comme les lancer dans une démarche d’améliora- de l’air donnés dans organisme. plus investis dans les tion de leurs performances environne- les bulletins météo gestes en faveur de la mentales : meilleure gestion des flux ou des informations protection de l’environ- de matières premières, réduction de la fournies par l’affichage municipal sur nement et de la prévention de leur santé. consommation d’énergie, des effluents les panneaux digitaux. Interrogés sur la Globalement, 41 % des Français se industriels, mesure et suivi des émis- réglementation imposée aux industriels sentent eux-mêmes activement investis sions de gaz à effet de serre, utilisation pour préserver une bonne qualité de dans la protection de l’environnement. En des énergies renouvelables, réduction l’air, les deux tiers des Français interro- bonne logique, ils attendent autant d’in- des déchets et lutte contre l’obsoles- gés ne la trouvent pas assez sévère, les vestissement de la part des entreprises. cence, etc. Des innovations écorespon- habitants de l’agglomération parisienne « 39 % des Français pensent que c’est sables sont possibles au niveau des en tête », note Judith Soffer. l’industrie agroalimentaire qui est au- produits et services, au niveau organi- Mais la qualité de l’air n’est pas le seul jourd’hui la plus engagée dans la protec- sationnel, au niveau des modèles d’af- critère environnemental susceptible tion de l’environnement. Ce secteur béné- faires grâce à des démarches d’écologie de toucher la santé, et les Français en ficie probablement de l’e¢et bio. Viennent industrielle et d’économie de la fonc- ont bien conscience : 67 % d’entre eux ensuite l’industrie cosmétique et l’indus- tionnalité ou encore vers de nouveaux craignent également les effets de la trie pharmaceutique. Le textile se classe modèles d’économie circulaire. » pollution de l’eau et 63 % les effets de la pollution des sols sur la qualité de ce qu’ils boivent et de ce qu’ils mangent. Mieux, et alors que le sujet peut encore sembler technique sur certains points, nos compatriotes sont aussi familia- risés avec la notion de perturbateurs endocriniens. Huit Français sur dix ont déjà entendu parler de ces substances perturbatrices de notre système hormo- nal, et tout particulièrement les CSP+, les 35-49 ans et les plus de 65 ans. Les résidus de pesticides, le bisphénol et les parabènes sont parmi les perturbateurs endocriniens les plus connus.

— ÊTRE ACTEUR DU CHANGEMENT —

« Non seulement les Français sont in- formés, mais ils sont aussi acteurs du changement, poursuit Judith So¢er. Ils réagissent en mettant en place des com-

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LE CLASSIQUE ULTIME : ON REFAIT LE MATCH !

Comment est née l’idée de créer Thibaut Arthaud : Orange est un client le Classique Ultime ? historique de l’agence que nous accom- pagnons dans la gestion de ses partena- Charles Bal : Pour les supporters de riats et sponsorings sportifs, notamment l’Olympique de et du Paris dans la gestion de l’écosystème social Saint-Germain, le Classique est une des media Team Orange Football. rencontres les plus importantes de la sai- Ce seul écosystème rassemble 850 000 son, celle qui procure le plus d’émotions. fans sur les réseaux sociaux, soit la plus L’édition 2019 avait une particularité, il grande communauté de marque dans le s‘agissait du 80e match de championnat football en France aujourd’hui. La légiti- THIBAUT ARTHAUD Directeur de clientèle, digital et social entre les deux équipes. C’était l’occasion mité d’Orange dans cet univers est évi- media, Havas Sports & Entertainment pour Orange de le célébrer par une opé- dente. Il n’était pas question d’opposer les [email protected] ration spécifi que, supporters, mais de +33 (0) 1 58 47 81 71 et un défi intéres- les réunir sous le sant à relever pour prisme de ce qui CHARLES BAL nous en termes L’ÉCOSYSTÈME TEAM ORANGE les rassemble, le Directeur digital, contenus, influence, de communica- FOOTBALL RASSEMBLE match, et ce d’une Havas Sports & Entertainment tion car Orange manière qui soit [email protected] est partenaire et 850 000 FANS SUR LES irréfutable, en s’ap- +33 (0) 1 58 47 86 65 sponsor des deux RÉSEAUX SOCIAUX, SOIT puyant sur les don- équipes. Il fallait LA PLUS GRANDE COMMUNAUTÉ nées statistiques. trouver la bonne DE MARQUE DANS LE FOOTBALL Opta, référence Comment dépasser la tonalité pour par- EN FRANCE AUJOURD’HUI. mondiale de la rivalité historique OM-PSG ler du match, sans data sportive, a en s’imposant comme le jamais prendre par- été chargé d’ana- ti. Nous avons choisi lyser les résultats partenaire du Classique pour d’aller regarder le passé, et les statistiques, les supporters des deux de plonger dans la réalité des 79 confron- collectives ou individuelles, enregistrés équipes ? Un sacré challenge tations précédentes, pour à la fois racon- lors des 79 confrontations qui se sont dont Orange est ressorti ter une autre histoire et imaginer le 80e déroulées en championnat depuis 1971. vainqueur l’an dernier, match, le match parfait, le Classique Ul- Ces données ont mis en lumière de nom- entraîné par Havas Sports & time. Pour ce faire, nous avons utilisé de breuses anecdotes, sur lesquelles Orange la data froide en la réchau¢ ant su sam- s’est appuyé pour établir la composition Entertainment. Charles Bal, ment pour nous adapter à ce contexte des équipes au regard des joueurs qui directeur digital, contenus, très émotionnel du classique. avaient le plus marqué de leur empreinte influence, et Thibaut Arthaud, directeur de clientèle digital et social media, nous racontent comment la marque a relevé le défi.

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REPRODUCTIONces classiques.INTERDITE Et ensuite pour défi nir le nologie, Innovation » aux Prix Data & réjouit les passionnés que nous sommes scénario du match idéal. Par exemple, on Créativité du groupe Prache Media Event. à l’agence. a constaté que le premier tir du match C’est une grande satisfaction. Mais le Nous pouvons parler à l’envi de la bonne intervenait en moyenne à la 8e minute et grand gagnant est le sport. Et c’est aussi utilisation des données, de la créativité qu’il était parisien. À l’inverse, le premier une grande satisfaction. Les statistiques au service de la data, mais la dramatique, but était plus généralement marseillais aboutissaient au score de deux buts à l’émotion de l’univers sportif se joue sur et intervenait à la 31e minute. Et dans la un pour l’OM sur la pelouse du Parc des le terrain, et nulle part ailleurs. La seule foulée, le PSG avait tendance à égaliser Princes. La réalité a été tout autre : le 80e créativité qui vaille est celle des joueurs dans les deux minutes suivantes, ce qui Classico s’est soldé par la victoire du PSG des deux équipes. Une preuve de plus que rendait le match encore plus disputé. On a 3-1 face à l’OM. Dans la « vraie vie » le le football se joue à 11 et qu’à la fi n, ce pu ainsi imaginer le déroulé de ce match sport a repris ses droits, et c’est ce qui sont toujours les émotions qui gagnent. de légende, minute par minute, sur le modèle des live commentés sur les sites d’actualité sportive. 2020, MATCH À DOMICILE Comment avez-vous fait connaître l’opération auprès des supporters des deux équipes ? L’édition 2020 du Classico restera dans et 2018. Quinze minutes par rencontre, les mémoires, mais pour une raison tris- pour une soirée intense mêlant le meil- Thibaut Arthaud : L’agence a travaillé main tement di¢ érente de celle de 2019. Après leur de cette confrontation unique, pré- dans la main avec Socialyse, Havas Media un match aller gagné par le PSG contre sentée par Hervé Mathoux. Cette pre- et Ecselis sur un plan d’amplifi cation me- l’OM par 4-0 en une mi-temps, dimanche mière partie de best of s’est prolongée dia du dispositif. Nous avons créé un site 22 mars devait se jouer le choc retour sur Canal+ et myCanal, par un match Internet événementiel dédié à l’opération, très attendu par les supporters marseil- OM-PSG en version virtuelle, avec les leclassiqueultime.orange.fr en surfant lais et parisiens. Mais le Covid-19 est cadors de l’e-sport. Le match était joué sur une tendance qui est de plus en plus passé par là. Les footballeurs comme les sur le jeu vidéo FIFA 2020, par DaXe forte en matière de contenu digital, le autres sportifs ont dû précipitamment (membre de l’équipe du PSG ) contenu long. Le dispositif s’est égale- quitter les stades pour rentrer se confi - pour le PSG face à Roken (ArmaTeam) ment fortement appuyé sur les réseaux ner chez eux. Au grand dam des suppor- pour l’OM, deux joueurs professionnels. sociaux d’Orange ainsi que sur la publicité ters mais aussi des media, pour qui cette Les fans ont pu également retrouver le en ligne, ciblée selon la communauté de prestigieuse a che est toujours syno- traitement médiatique des rencontres supporters et de fans de football intéres- nyme d’audience à la hausse. OM-PSG en presse écrite. Mais là encore, sés par cette a che. Les relations presse, La Conforama en pause, et la di¢ éremment. L’Équipe a consacré pas pilotées à partir de chez nous en étroite Ligue de football professionnel ayant moins de huit pages à cette rencontre collaboration avec Orange, ont aussi joué donné aux di¢ useurs du championnat manquée, en zoomant sur la vie confi - un rôle important. Elles ont abouti à plus la possibilité de redi¢ user des matchs née des footballeurs des deux camps, d’une vingtaine de retombées dans les complets et des résumés des dix der- mais aussi en revisitant l’histoire de ce media, principalement dans la presse nières années, Canal+ a proposé aux té- match OM-PSG des années 1990 aux écrite – L’Équipe, Paris Match, So Foot, et léspectateurs de vivre une soirée Clas- années 2010. Le journal a aussi publié la PQR dont La Provence. L’opération a sico di¢ érente. Dès 21 heures, la chaîne les équipes types historiques des deux aussi été bien relayée en télévision, no- proposait les meilleurs moments de six clubs que les internautes ont élues sur tamment dans les matinales sportives matchs joués au Vélodrome entre 2011 le site lequipe.fr. de CNews et beIN Sports. Dans les cinq jours précédant le match « réel », plus de 10 millions de personnes ont été touchées par la campagne, plus de mille sept cents heures ont été passées à parcourir le scé- nario du Classique Ultime.

Quel bilan tirez-vous de ce dispositif inédit ?

Charles Bal : Nous avons eu la chance d’être primés à plusieurs reprises pour le Classique Ultime. Cette opération ori- ginale a obtenu l’or dans la catégorie « Digital – Opérations sur les réseaux sociaux » aux Grands Prix Stratégies du Sport et un prix dans la catégorie « Tech-

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REPRODUCTION INTERDITE BUSINESS

LA TV, CHAMPIONNE DU ROI

THIERRY FONTAINE-KESSAR CEO de CSA Data Consulting +33 (0)1 46 93 16 38 [email protected]

GAËLLE LE FALHER Data & analytics senior director chez CSA Data Consulting +33 (0)1 46 93 16 05 [email protected]

Qu’elle joue seule ou en équipe avec d’autres media, la TV est le premier booster de ventes. C’est ce qui ressort d’une étude inédite du SNPTV à laquelle a notamment participé CSA Data Consulting.

« En ces temps où agences et annon- par rapport aux investissements publici- ceurs ont des besoins croissants en ma- taires dont elle bénéficie. Cette puissance tière d’outils d’aide à la décision, et plus est encore augmentée par l’activation spécifiquement d’insights business, cette couplée des leviers digitaux. Comme on étude économétrique pouvait le penser, le était très attendue. combo entre les Pour la première deux media surper- fois en France, il a PRÈS DES DEUX TIERS (65 %) forme de manière été possible d’ana- très significative. lyser l’impact des DES EFFETS DES MEDIA SUR Un aspect très inté- leviers marketing LES VENTES SONT IMPUTABLES ressant de l’étude et media sur les À LA TÉLÉVISION. est toutefois de ventes et, tout par- montrer que la ticulièrement, l’eca- contribution du di- cité et le ROI des cam- gital est disparate pagnes TV », explique Gaëlle Le Falher, selon les outils investis. Elle est ainsi de data & analytics senior director chez CSA 11 % pour le tandem aliation + display, Data Consulting. de 5 % pour Facebook et de 4 % pour la Au global, selon #ROITV, les media contri- vidéo on line, par exemple. « Par ailleurs, buent en moyenne à 16 % des ventes la TV est peu touchée par un e¢et de sa- ou souscriptions, parmi les 20 facteurs turation, elle n’est pas touchée par la loi étudiés. Dans ce contexte, un chi¢re des rendements décroissants malgré campe d’emblée le décor : près des deux un seuil élevé d’investissement », note tiers (65 %) des e¢ets des media sur les Gaëlle Le Falher. ventes sont imputables à la télévision. Un autre indicateur mis en lumière par Déjà forte d’une part d’investissement de cette étude économétrique multisecto- 62 %, parrainage et catch-up compris, la rielle parlera immédiatement aux annon- TV est ainsi surcontributrice de 3 points ceurs. Il s’agit du ROI, étudié ici selon une

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vision croisée. « Le ROI ne peut être un indicateur observé de manière isolé. Il n’a de sens que si l’on tient compte de la part UNE MÉTHODOLOGIE ROBUSTE d’investissements publicitaires consa- crée et de la contribution aux ventes gé- La méthodologie utilisée repose sur une approche économétrique multisectorielle. Réalisée nérées, sans oublier les e¢ets de syner- par BearingPoint et MMZ pour le SNPTV, l’étude #ROITV s’appuie sur l’expertise économétrique gies non déduits des ROI », précise-t-on de cinq agences, dont CSA Data Consulting. L’institut du groupe Havas en est un des plus gros au SNPTV. Et là encore, la TV ache un contributeurs car il a déjà l’expérience du sujet, traité en partie sous un angle ROIste il y a niveau très élevé : « Pour un 1 euro inves- quelques années. ti, le retour sur investissement est de 4,9, Pour assurer la fiabilité de l’étude, les agences contributrices ont désigné elles-mêmes les ce qui est juste énorme au regard de sa campagnes et les clients à analyser tout en respectant la représentation sectorielle et des part contributive aux ventes de 65 %. Cet investissements plurimedia. enseignement est en cohérence avec ce qui a pu être observé en Grande-Bretagne, Cinq secteurs majeurs et représentatifs pour la télévision ont ainsi été étudiés : automobile, aux États-Unis et, plus récemment, en alimentation, hygiène-beauté, banque & assurance, pure players. Belgique », relève Gaëlle Le Falher. Quinze modèles économétriques portant sur 85 campagnes, de 15 marques, analysent les Ecace à court terme, la télévision double facteurs contribuant aux ventes. encore ses effets à long terme : son in - dice d’efficacité long terme versus court Trois ans de profondeur de données ont été exploités afin de tenir compte des phénomènes de terme est de 210, significativement su- saisonnalité et disposer d’une diversité de combinaisons des media. périeur à celui de tous les autres media. « Le “Vu à la TV” donne envie d’acheter le produit à court terme, mais le fait de #ROITV est encore allé plus loin en me - munication est de vingt-six jours, vingt- voir la campagne plusieurs fois dans surant la rémanence d’une campagne deux jours pour le parrainage et jusqu’à l’année crée la préférence d’achat. Les TV, c’est-à-dire le maintien dans le vingt-neuf jours en catch-up. À titre de effets à long terme sont particulière- temps des effets publicitaires après l’ex- comparaison, la rémanence est de dix- ment spectaculaires sur les PGC (pro- position au message. « Il en ressort que neuf jours pour la radio, seize jours pour duits de grande consommation), l’ali- la télévision est le media qui a la plus la publicité extérieure et quinze jours mentaire et l’hygiène-beauté – deux des grande capacité à marquer les esprits, pour les leviers digitaux. Elle n’est que cinq secteurs étudiés. C’est aussi vrai à générer du souvenir publicitaire, et ce de sept jours pour Facebook. pour les pure players, dont la TV booste quelles que soient ses déclinaisons », L’étude commanditée par le SNPTV bra- les campagnes drive-to-web », souligne indique Gaëlle Le Falher. L’efficacité que aussi les projecteurs sur les effets Gaëlle Le Falher. sur les ventes après l’arrêt de la com - de synergies et l’impact de la TV sur l’efficacité des autres media. Et là en- core, les résultats parlent d’eux-mêmes. Elle active l’efficacité des ventes géné- rées par les autres media de 25 %, en moyenne. Le score d’efficacité est en- core plus fort pour le combo TV + radio (+ 38 %) ou TV + search (+ 33 %). Il atteint des sommets en misant sur la synergie TV + presse (+ 68 %). Qu’ils soient pris individuellement ou combinés, les indices d’ecacité du me- dia aboutissent aux mêmes conclusions. Cette étude inédite apporte aux annon- ceurs des enseignements majeurs pour optimiser leur mediaplanning, notam- ment par rapport au digital qui s’achète d’une manière très ROIste. Elle donne aussi envie d’en savoir plus. «Le SNPTV souhaite que cette étude devienne une référence sur le marché. L’objectif est d’aller encore plus loin et d’étudier, cette fois, les effets de branding, d’in- fluence du media, seul et investi en synergie avec les autres media, sur l’engagement à la marque », confirme Gaëlle Le Falher.

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REPRODUCTION INTERDITE TECHNOLOGIE

LA DCO, UNE RÉPONSE À L’ADBLOCKING ?

Les annonceurs sont nombreux à activer dirai qu’il y a, d’un côté, l’agence créa le levier DCO dans leur communication qui va mettre en place une stratégie et digitale. Quelle est la spécifi cité de la produire des formats publicitaires et, de plateforme Pacha ? l’autre, l’agence media qui va s’occuper de l’achat d’espace et de la di¢ usion de François Barral : La DCO est un levier ces formats. Or, il y a encore souvent particulièrement intéressant pour op- une rupture de la chaîne entre l’agence timiser les campagnes publicitaires en créa et l’agence media, qui ralentit la ligne, car elle permet d’adapter en temps di¢ usion des messages par une succes- réel et automatiquement des créations sion d’intervenants et d’interventions publicitaires avant que les bannières ne dans des environnements di¢ érents. Ce FRANÇOIS BARRAL CEO de Havas Digital Factory soient exposées aux internautes. Durant qui change avec Pacha, c’est que notre +33 (0)1 58 47 88 90 la campagne, les messages sont enri- plateforme technologique supprime ces [email protected] chis avec des données tierces, comme ruptures de chaînes et ces moments de la météo, la géolocalisation de l’inter- frottements entre les di¢ érents interve- STÉPHANE POGGIOLI naute, les stocks magasin, le moment de nants. Directeur de clientèle la journée… Autant de data accessibles +33 (0)1 58 47 92 90 et qui permettent à la campagne de ga- Stéphane Poggioli : La plateforme Pacha a [email protected] gner en pertinence et en personnalisa- été coconstruite par Havas Digital Factory, tion en fonction de la cible à laquelle elle Havas Programmatic Hub et Google. Nous s’adresse. L’enjeu est de simplifi er au voulions chacun répondre aux demandes La DCO, ou dynamic creative maximum tout le processus de mise en de simplifi cation de nos clients. Les ad- optimization, permet de place et de mise à jour des campagnes servers qui proposent la DCO, comme personnaliser les messages DCO pour un client. Cela se traduit par Google, Adform, Sizmek et d’autres, sont en fonction d’une cible bien une interface simple d’utilisation qui des plateformes très complexes, très centralise les données des outils media IT, sur lesquelles les clients ne peuvent précise, de ses habitudes de et les créations des agences créa. Cela avoir la main. Nous avons construit consommation et d’autant de consiste à connecter les outils media cette plateforme de manière à laisser critères qu’il est possible de avec les outils créa. Pour faire court, je nos clients piloter ces outils de la façon récolter via de la data. La DCO donne la possibilité d’adresser le bon message à la bonne personne au bon moment. Cette technologie permet d’améliorer le taux de conversion et de multiplier les clics mais aux yeux des clients elle devient un sujet complexe et technique. C’est pour cela que Havas Digital Factory a développé Pacha, une plateforme ultra- ergonomique grâce à laquelle les clients peuvent piloter eux- mêmes leurs campagnes DCO. François Barral, CEO de Havas Digital Factory, et Stéphane Poggioli, directeur de clientèle, expliquent comment.

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création ou, au contraire, de la modifi er et d’adapter ses créations en fonction des performances.

Un tel outil, directement accessible à l’annonceur, ne limite-t-il pas le rôle des agences ?

François Barral : Non, au contraire. Si le rôle de l’agence est de produire des ban- nières de manière industrielle, le plus rapi- dement possible, l’annonceur peut le faire. Ce n’est pas son métier, mais il n’y a pas de barrière à l’entrée. Si le rôle de l’agence est d’aller chercher des données tierces, l’an- nonceur peut le faire également. Si le rôle de l’agence se limite à aller négocier de l’espace, en achat programmatique ou en gré à gré, l’annonceur peut aussi le faire. Ce n’est pas son cœur de métier, mais il peut théoriquement le faire. En revanche, mener toutes ces tâches simultanément et connecter, c’est le cœur de métier d’une agence, le conseil et la plus-value qu’elle apporte à ses clients. la plus simple possible. Havas Digital Stéphane Poggioli : C’est aussi une so- Notre valeur ajoutée n’est pas dans l’exé- Factory est d’abord intervenu sur son lution pertinente pour des secteurs qui cution d’une tâche que tout le monde, sur cœur de métier, à savoir la création et la réalisent des campagnes massives de re- le papier, peut théoriquement faire. Elle production des formats, et a mis en place crutement de personnes, comme la res- est dans la conception de l’ensemble du un fl ux qui permet d’envoyer automatique- tauration rapide ou système, dans son ment ces créations vers les outils media l’armée. La possi- optimisation per- de di¢ usion. Pour cette connexion, nous bilité de contextua- manente en fonc- avons fait appel à Havas Programmatic liser le message LA DCO OFFRE LA POSSIBILITÉ tion des évolutions Hub et Havas Media, qui nous ont aidés à avec des données du marché, ou de hiérarchiser au mieux ces fl ux. Cela afi n enrichies leur DE TOUCHER UN GRAND la technologie des de pouvoir piloter la partie media et la permet de mieux NOMBRE DE CONSOMMATEURS plateformes me- partie créa d’une campagne DCO au sein performer. Cet ou- POUR LES INCITER À FAIRE dia, dans le conseil d’une même interface, Pacha. Cette solu- til répond égale- UN ACHAT ET RÉPOND À DES stratégique, dans tion simplifi e tout le process de mise en ment aux attentes PROBLÉMATIQUES DE DRIVE- l’analyse des don- place et de mise à jour des campagnes d’annonceurs qui TO-STORE ET DRIVE-TO-WEB. nées et dans la DCO, et les annonceurs disposent d’un ont des objectifs restitution des stra- seul point d’entrée pour piloter leurs de notoriété et des tégies à optimiser. créations, en temps réel. messages à faire pas- Avec cette plate- ser dans di¢ érents pays en forme, les agences- Quels sont les secteurs d’activité même temps. Au lieu de produire autant conseils deviennent des broadcasters susceptibles d’être les plus intéressés de bannières que de messages, la DCO de production commerciale réalisée en par cette plateforme ? donne l’occasion de produire beaucoup coproduction avec le client pour un pu- moins mais de di¢ user massivement blic choisi. On pourrait presque parler de François Barral : C’est évidemment un le- grâce à l’automatisation de la production « masse-personnalisation », dans le sens vier très intéressant pour les annonceurs tout en réduisant les coûts de production. où l’internaute aura en face de lui une de secteurs qui demandent beaucoup Enfi n, pour les gros investisseurs en di- bannière dont le contenu sera le plus per- d’agilité, de granularité dans leur o¢ re, gital, les campagnes ne doivent pas seu- tinent, le plus utile pour lui. ceux qui ont une très forte élasticité de lement engager, informer, surprendre, la demande par rapport au prix, comme divertir leur audience, mais aussi se me- Stéphane Poggioli : Et au-delà, être le retail et l’e-commerce. La DCO o¢ re la surer sur des objectifs business. Pacha moins intrusif avec une donnée plus per- possibilité de toucher un grand nombre propose de remonter en temps réel les tinente apportée au client, c’est une forme de consommateurs pour les inciter à faire statistiques des campagnes sous forme de service. Cela contribue à limiter l’ad- un achat et répond à des problématiques de graphiques, et ainsi de mesurer im- blocking, ce frein au bon développement de drive-to-store et drive-to-web. médiatement le ROI, de pousser telle de la publicité digitale.

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REPRODUCTION INTERDITE MARQUES

BRAND DRIVER, UNE SOLUTION DE MONITORING DE MARQUE INÉDITE

CLAUDINE BRULÉ Directrice du pôle consumer de CSA +33 (0)1 57 00 59 43 [email protected]

Il y a quelques mois, CSA devenait le premier institut à proposer à ses clients une solution de monitoring en continu de l’attractivité des marques qui permet l’activation des cibles prioritaires en media et hors media. Claudine Brulé, Quelle est la méthodologie utilisée résultats sont livrés en continu tous directrice du pôle consumer pour mettre en œuvre la solution les quinze jours, et l’étude est réali- de l’institut, nous dresse un Brand Driver ? sée auprès d’un échantillon de 1 000 individus, âgés de 18 ans et plus, re- premier bilan. La finalité de Brand Driver est de suivre présentatif de la population française. l’attractivité des marques, en temps Nous les interrogeons via notre panel réel, en se concentrant à la fois sur les propriétaire CSA Link, riche de 130 000 intentions d’achat et sur l’attachement individus. Les résultats sont livrés clés à la marque. en main sur une plateforme dynamique, Une première dimension confronte ain- conviviale et facile d’accès pour les an- si les intentions d’achat passées et les nonceurs abonnés. Nous proposons par intentions d’achat des douze prochains ailleurs à nos clients de travailler les mois, afin d’analyser la part des recru- enseignements au regard de leurs in- tés et la part des fidèles aux marques vestissements media et marketing. C’est étudiées. Une deuxième dimension du un deuxième niveau qui enrichit encore questionnaire s’attache à mesurer l’at- l’analyse. Enfi n, la qualifi cation fi ne des tractivité des marques à moyen terme. cibles, identifi ées comme à risque ou au Nous demandons aux Français s’ils contraire à potentiel, permet une activa- seraient gênés par la disparition des tion plus performante, en media et hors marques étudiées. Enfin, nous avons in- media. L’activation se fait grâce à l’exten- tégré une question concernant l’impact sion d’audience sur des réseaux sociaux, environnemental et RSE de chacune de dans des bases fi rst, second et third par- ces marques. ty data. Nous nous appuyons pour cela Brand Driver repose sur une métho- sur nos partenaires comme Socialyse dologie et un échantillon robustes. Les pour l’activation sur Facebook.

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Combien de marques sont-elles déjà, Plus la crise sanitaire liée à l’épidémie de à date, mesurées par Brand Driver? Covid-19 augmente, plus le recrute- Et dans quels secteurs d’activité ment et la proportion d’individus à qui la opèrent-elles ? marque manquerait si elle venait à dispa- raître progressent. Les annonceurs peuvent s’abonner à l’année pour suivre leur marque et/ou La solution Brand Driver des marques concurrentes. Une pre- est-elle appelée à évoluer ? mière phase d’apprentissage a permis de mesurer l’éventuelle volatilité sur Elle a déjà évolué en janvier dernier avec les indicateurs et sur les résultats livrés l’ajout d’une question sur l’impact envi- aux annonceurs. ronnemental des marques. Pour chaque Aujourd’hui, Brand Driver suit entre 25 marque, nous demandons aux Français et 30 marques. Celles-ci sont issues si, d’après eux, elle a un impact positif ou d’univers variés : la santé du quotidien négatif sur des sujets comme l’emploi DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Étienne Curtil comme Doliprane, le retail comme Inter- local, le recyclage, l’écologie, le respect RESPONSABLES DE LA RÉDACTION : Marie Glatt, marché, Leclerc, Carrefour, le commerce des employés, le respect des sous-trai- Mélanie Stephan spécialisé comme Darty, Boulanger, tants. C’est un indicateur intéressant à Leroy Merlin, ou encore les cuisinistes suivre dans le temps, afi n de voir com- GRAPHISTE - MAQUETTISTE : Coraline Vacher Schmidt, Mobalpa, l’automobile comme ment les actions des entreprises se Hyundai, l’alimentaire comme Elle & traduisent dans les perceptions des SUIVI DE FABRICATION : Anne Geesen Vire, Bordeau Chesnel, le bien-être consommateurs sur ce sujet. comme Weleda… Par ailleurs, nous al- CONTACT COMMERCIAL : Rose-Aimée Gémain Desplan Nous avons ainsi lons vers une plus pu constater des grande personna- RELECTRICE : Ève Mougenot pics d’attractivité lisation de l’outil. BRAND DRIVER REPOSE RÉDACTION : Lena Rose pendant les temps SUR UNE MÉTHODOLOGIE ET Les clients abonnés forts promotion- auront ainsi la pos- UN ÉCHANTILLON ROBUSTES. CONTACT : [email protected] nels. Weleda, par sibilité de poser des LES RÉSULTATS SONT LIVRÉS exemple, a bénéfi - questions addition- ÉDITEUR : Havas Édition cié à Noël, au mo- EN CONTINU TOUS LES nelles. Cette person- 29-30, quai de Dion Bouton ment des cadeaux, QUINZE JOURS. nalisation permettra 92817 Puteaux Cedex d’un phénomène aux annonceurs soit de recrutement ac- de creuser des points IMPRIMEUR : Arteprint cru chez les plus jeunes spécifi ques, d’a ner 79-83, rue des Frères Lumière et chez les hommes qui ne sont pas ses une cible qu’ils souhaitent activer, soit de 93330 Neuilly-sur-Marne cibles habituelles. L’exemple de Doli- surfer sur l’actualité, sur des tendances du DÉPÔT LÉGAL : Avril-Mai 2020 prane est évidemment le plus signifi catif. moment pertinentes pour eux.

DATE DE PARUTION : Avril-Mai 2020

N° ISSN : 2552-304X / N° ISSN WEB : 2552-9056

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