Institut Régional de Formation aux Métiers de Rééducation et Réadaptation des Pays de la Loire 54, Rue de la Baugerie - 44230 St Sébastien sur Loire

Etat des lieux sur l’efficacité des vêtements com- pressifs et leur utilisation dans le football profes- sionnel français

Louis FLEURY

Travail Écrit de Fin d'Études

En vue de l'obtention du Diplôme d'État de Masseur-Kinésithérapeute

Année scolaire 2016-2017

RÉGION DES PAYS DE LA LOIRE

AVERTISSEMENT

Les travaux écrits de fin d’études des étudiants de l’Institut Régional de Formation aux Métiers de la Rééducation et de la Réadaptation sont réalisés au cours de la dernière année de formation MK.

Ils réclament une lecture critique. Les opinions exprimées n’engagent que les auteurs. Ces travaux ne peuvent faire l’objet d’une publication, en tout ou partie, sans l’accord des auteurs et de l’IFM3R.

Remerciements

Je tiens à remercier ma famille et mes proches pour leur soutien au cours de mes années d’études.

Je remercie aussi les kinésithérapeutes qui m'ont apporté leur aide et leurs remarques pertinentes, les cadres masseur-kinésithérapeutes des clubs de et pour m'avoir permis la diffusion de mon questionnaire, mais aussi les joueurs professionnels ayant répondu à mon questionnaire sans lesquels cette étude n'aurait pas abouti.

Enfin je tiens à remercier le club du FC Nantes qui m’a accueilli au cours du stage originaire de ce travail.

Re sume

Les vêtements compressifs ont depuis peu fait leur apparition dans le milieu sportif. Il existe deux types avec des conditions d’utilisation différentes, l’un étant fait pour être porté pendant l’effort et l’autre pendant la phase de récupération. La phase de récupération est déterminante dans un contexte à échéances rapprochées et chaque moyen pouvant optimiser cette dernière est à prendre en considération. L’analyse des données de la littérature nous a permis de justifier l’utilisation de ce matériel après un effort intense type match, afin de réduire la fatigue musculaire en agissant sur l’hémodynamique et plus précisément sur le retour veineux. Ensuite deux questionnaires à destinée des joueurs et des cadres MK des clubs de football français nous ont appris que même si l’utilisation de la compression textile est largement utilisée dans ce milieu, elle n’était pas toujours adaptée aux données de la littérature.

Mots Cle s

 Vêtements compressifs

 Récupération

 Retour Veineux

 Fatigue Musculaire

Abstract

Compressive sportswear recently appeared in the sports environment. There are two types of clothes with different use conditions, one to be worn during the effort and the other during the re- covery time.

The recovery time is determining in a close occurrence context and every optimizing means is to be considered.

The analysis of the literature data allows to justify the use of these materials after an intense effort such as a match, in order to reduce the muscle fatigue while acting on hemodynamics and more pre- cisely on the venous return.

Then, from two questionnaires intended for players and MK managers of French football clubs, we learnt that even if the use of the sportswear compression is widely used in this context, it was not always adapted to the literature data.

Keywords

 Compression Garments

 Recovery

 Venous return

 Muscle Fatigue

Sommaire

1 Introduction ...... 1 2 Cadre conceptuel ...... 3 2.1 Réseau veineux du membre inférieur ...... 3 2.2 L’hémodynamique (4) ...... 4 2.3 La récupération ...... 5 3 La compression ...... 9 3.1 Introduction ...... 9 3.2 Analyse des données de la littérature ...... 10 3.3 Conclusion ...... 16 4 Démarche de questionnement ...... 16 5 Enquête par questionnaire ...... 17 5.1 Introduction ...... 17 5.2 Matériel et méthode ...... 18 5.3 Résultats ...... 21 5.4 Analyse des résultats ...... 25 5.5 Conclusion de l’enquête ...... 26 6 Discussion ...... 26 7 Conclusion ...... 30

IFM3R – IFMK 2016/2017 Travail écrit de fin d’études Louis FLEURY

Etat des lieux sur l’efficacite des ve tements com- pressifs et leur utilisation dans le football profes- sionnel français

1 Introduction

Dans la population générale, l’image du masseur-kinésithérapeute (MK) est souvent associée au milieu sportif du fait de l’origine de notre métier (gymnaste médical), de l’aspect athlé- tique de certaines rééducations mais aussi de la médiatisation des équipes médicales lors de grands évènements sportifs.

Mais en quoi consiste le métier de MK dans le milieu sportif ? Quels sont les grands axes d’intervention qui se dégagent ?

Les cours de kinésithérapie sportive n’étant abordés qu’en 2ème partie de 3ème année, nos connaissances sur le sujet se retrouvaient limitées. C’est pourquoi j’ai décidé d’effectuer un stage au sein de l’équipe professionnelle de football du FC Nantes qui m’a permis d’éclairer la place du MK dans ce milieu sportif.

Le masseur-kinésithérapeute intervient dans les domaines suivants : préparation physique, échauffement, récupération post-effort, prévention des blessures, analyse des technopa- thies (étude du geste et du matériel), soins des blessures, gestion de la reprise d’activité sportive, éducation du sportif à la prévention.

Ce mémoire est axé sur la phase de récupération qui est capitale lors de compétition à échéances rapprochées. En effet la phase de récupération permet de prévenir d’éventuelles blessures potentielle- ment liées à la fatigue mais surtout d’optimiser la performance du sportif après un effort important type match.

Le football est un sport qui demande beaucoup d’exigence physique et technique, particuliè- rement au niveau professionnel, on y retrouve des sprints, des changements de direction et de vitesse, des sauts mais aussi des passes, des tirs, des tacles. Ces activités impliquent beaucoup de travail musculaire excentrique et plyométrique pou- vant induire des dommages musculaires. Or le temps de récupération entre deux matches est parfois insuffisant pour retrouver la totalité de ses capacités musculaires (1).

Quels sont les moyens mis à disposition des joueurs et des équipes médicales afin d’augmenter la récupération musculaire ?

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IFM3R – IFMK 2016/2017 Travail écrit de fin d’études Louis FLEURY

Plusieurs techniques et matériels sont utilisés depuis des années après avoir prouvé, pour la plupart, leur efficacité dans le milieu professionnel ainsi que dans la littérature scientifique (2). On retrouve ainsi classiquement la récupération active qui consiste à un réveil musculaire des régions sollicitées durant l’effort. Au FC Nantes cette récupération s’effectuait par une course à pied d’environ 10 minutes. On observe aussi des techniques passives telles que les étirements, les bains thermiques avec alternance froid-chaud (toutes les 2 minutes respectivement à 8°C et 34°C), les mas- sages et la compression.

Utilisée dans un premier temps par une machine à pressothérapie munie de bottes et pro- posant divers programmes allant de 10 à 20 min, la compression a récemment évolué avec l’apparition de vêtements compressifs, apportant un moyen additionnel de récupération passive.

En effet, utilisée autrefois uniquement pour les traitements des affections veineuses et lym- phatiques des membres inférieurs, la compression a vu ces dernières années un réel en- gouement dans le milieu sportif, toujours en recherche de performance et d’une meilleure récupération. De nombreux effets positifs pendant l’effort et au cours de la phase de récupération sont prônés par les commerçants de ces produits (Sigvaris, BV Sport) tels que l’élimination des toxines et des produits inflammatoires grâce à une augmentation du retour veineux.

Or dans une revue de littérature parue en 2012 (1,2), Nédelec déclare que les études sur les vêtements compressifs n’ont pas encore démontré d’effets bénéfiques significatifs sur la récupération musculaire. On apprend aussi à travers cet écrit que sur 32 kinésithérapeutes travaillant dans les clubs professionnels de football français (Ligue 1 et Ligue 2), seulement 22% utilisent des vête- ments compressifs dans leur(s) protocole(s) afin de favoriser la récupération musculaire.

C’est pourquoi la question relative à l’efficacité de ces vêtements a été posée, une recherche a ainsi été effectuée dans la littérature scientifique après 2012 et plus particulièrement aux membres inférieurs qui sont les zones les plus sollicitées chez le footballeur.

Puis dans un second temps face à la faible proportion de clubs intégrant cette stratégie de récupération au sein de leur protocole (22%), nous nous sommes demandé quelle en était l’utilisation dans le milieu sportif. Plus précisément dans les clubs de football professionnels français au sein desquels a été menée l’étude précédemment citée.

Cet ensemble de questionnements m’a amené à la problématique suivante : Qu’en est-il de l’utilisation des vêtements de compression en phase de récupération dans les clubs de football professionnels français sachant que la littérature semble montrer un réel

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IFM3R – IFMK 2016/2017 Travail écrit de fin d’études Louis FLEURY bénéfice ?

L’objectif de ce mémoire est d’analyser les potentiels apports bénéfiques du port de vête- ments compressifs sur des marqueurs physiologiques après un effort intense type match de football professionnel. Puis dans un second temps, d’établir l’utilisation qu’il en est faite à ce jour dans le milieu professionnel sportif et plus particulièrement dans les clubs professionnel de football fran- çais.

2 Cadre conceptuel

2.1 Réseau veineux du membre inférieur

Dans les structures veineuses du corps humain on retrouve toujours un système profond et superficiel, communiquant grâce aux veines dites perforantes. Les veines des membres inférieurs sont pourvues de valves anti-retour afin d’éviter l’accumulation de sang dans les jambes du fait de la gravité.

2.1.1 Réseau veineux profond (3)

Les veines profondes du pied et de la jambe sont au nombre de deux par tronc artériel (sauf pour l’artère poplité). Au niveau du pied, il existe deux veines plantaires latérales et deux veines plantaires mé- diales qui vont se jeter dans les deux veines profondes tibiales postérieures ainsi que dans les veines superficielles du dos du pied via les veines perforantes. Sur le dos du pied on retrouve les deux veines dorsales, superposables à l’artère pédieuse, qui se jettent dans deux veines profondes tibiales antérieures.

Au niveau du creux poplité à la face postérieure du genou, l’ensemble des veines profondes tibiales antérieures et postérieures va se réunir en une seule veine : la veine poplitée. Cette dernière reçoit de nombreuses branches musculaires dans cette région telle que les veines jumelles. La veine poplitée que l’on trouve dans la fosse homonyme devient fémorale en passant sous l’arcade du grand adducteur.

2.1.2 Réseau veineux superficiel (3)

Au niveau du pied, chaque orteil est muni de deux veines digitales dorsales issues du réseau veineux inguinal, qui s’unissent en une métatarsienne dorsale au niveau des commissures interdigitales. Elles vont ensuite se drainer dans l’arcade veineuse dorsale. Cette arcade veineuse dorsale va être suivie par les veines marginales médiales et latérales. On remarque un réseau veineux dorsal au niveau du tarse unissant les veines marginales à 3

IFM3R – IFMK 2016/2017 Travail écrit de fin d’études Louis FLEURY l’arcade veineuse dorsale.

De la même façon au niveau plantaire, le réseau veineux pulpaire de chaque orteil va être drainé par deux veines digitales palmaires, qui s’unissent en une métatarsienne plantaire afin d’aboutir à l’arcade veineuse plantaire. Cette arcade va se drainer dans les veines marginales et l’arcade veineuse dorsale citée pré- cédemment via de petites veines dites intercapitales qui se trouvent à la base de chaque orteil entre les os métatarsiens. On remarque aussi un réseau veineux plantaire constitué de veines anastomotiques flexueuses qui unit l’arcade veineuse plantaire aux veines marginales ainsi qu’aux veines de la jambe.

Au niveau de la jambe, on retrouve la grande veine saphène qui est la voie superficielle prin- cipale, cette dernière nait de l’union entre la veine marginale médiale, le réseau veineux dorsal et plantaire. Elle chemine en position sous cutanée au-dessus de l’aponévrose crurale en passant tout d’abord en avant de la malléole médiale puis se plaçant en arrière jusqu’à l’aplomb du bord médial du gastrocnémien médial. Elle croise ensuite la face postéro-médiale du genou puis remonte obliquement vers la face antérieure de la cuisse jusqu’au trigone fémoral où elle forme une crosse et se jette dans la veine fémorale commune.

L’autre veine superficielle de la jambe est la petite veine saphène, elle nait de l’union entre la veine marginale latérale, le réseau veineux dorsal et plantaire. Elle passe en arrière de la malléole latérale, remonte jusqu’à la partie inférieure de la fosse poplitée où elle se jette dans la veine poplitée en décrivant une crosse. Elle donne deux branches anastomotiques pour la veine grande saphène et possède également un système perforant vers le réseau profond.

2.2 L’hémodynamique (4)

Pour se redresser et vivre debout, l’homme a du développer au cours de son évolution des mécanismes permettant le retour du sang des membres inférieurs vers le cœur. Si le débit sanguin artériel est assuré par la contraction du cœur et par la pression hydrosta- tique pour les régions situées en dessous du cœur, le retour veineux du fait de la pesanteur se retrouve déficitaire.

L’orthostatisme fait augmenter la pression hydrostatique et provoque une stagnation du sang dans les membres inférieurs et bien que la pression hydrodynamique (différence entre pression veineuse et hydrostatique) permette le retour du sang en direction du cœur, ce retour est inférieur comparativement à la position allongée. Pour s’adapter le cœur doit donc accroitre sa fréquence de battement pour assurer un débit cardiaque suffisant.

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Pour répondre à ce déficit le corps humain a mis en place divers mécanismes :

Tout d’abord il est à noter que les structures veineuses des membres inférieurs sont pour- vues de valves anti-retours empêchant le sang de redescendre. On retrouve au niveau plantaire un réseau veineux superficiel dense, précédemment décrit, qui avec la pression du corps va chasser le sang en amont à chaque pas, c’est la semelle plantaire de Lejars.

On observe un second mécanisme déterminant dans le retour veineux, la pompe musculaire. En effet lors de la marche, le flux sanguin musculaire est diminué par la compression des fibres musculaires et la possible occlusion des vaisseaux intramusculaires. En réalité la contraction musculaire du triceps sural comprime les veines intramusculaires (jumelles) et intermusculaires (poplitée) au sein de la circulation profonde et chasse ainsi le sang vers le cœur tandis que la fraction comprise dans le réseau superficiel se retrouve aspi- rée via les veines perforantes. Ainsi la contraction musculaire assure le drainage du réservoir veineux et permet de dimi- nuer la pression dans ce compartiment. La réduction de la pression veineuse favorise le déplacement du sang des artères vers ces segments veineux, où la pression et le volume ont diminué (5).

Lors de la relaxation des muscles, les veines inter et intramusculaires se dilatent et se rem- plissent de sang, ce qui s’accompagne d’un bref reflux qui provoque la fermeture des val- vules veineuses, empêchant le sang de redescendre.

Enfin le dernier mécanisme permettant d’assurer le retour veineux est la pression négative qu’occasionne le diaphragme lors de l’inspiration

Les divers mécanismes physiologiques précédemment décrits peuvent être optimisés, ayant ainsi pour conséquence la possible diminution ou le recul de l’apparition de l’altération de la fonction musculaire (vasculaire et métabolique) suite à un effort. Avec une compression élastique externe spécialement mise au point, une augmentation du métabolisme musculaire via des adaptations hémodynamiques peut être observée et pour- rait favoriser une meilleure récupération (6).

2.3 La récupération

La période de récupération se définit par « la durée qui permet aux différents paramètres physiologiques modifiés par l’exercice, de revenir à leurs valeurs basales. Elle correspond à la phase ou l’état de fatigue est installé, et constitue une période réfrac- taire à la réalisation d’une performance suite à l’exercice » (7). En effet, suite à un effort physique de nombreux paramètres physiologiques se retrouvent perturbés et on voit apparaitre différents signaux tel que la déplétion énergétique, des lé- sions musculaires, un stress oxydatif ainsi que des processus inflammatoires (8).

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Cet ensemble témoigne une altération de l’état d’homéostasie et des processus adaptatifs limitant la répétition de l’activité physique. Ainsi toutes les étapes de la commande motrice centrale jusqu'à la production de force par les ponts actine-myosine, peuvent être affectées (9).

2.3.1 La fatigue centrale

Elle se définit comme une baisse de l’activité musculaire volontaire et dont l’origine est mul- tifactorielle. Au niveau supra-spinal, cette dernière peut être expliquée par un déficit ou au contraire d’un surplus de neurotransmetteurs et d’autres substances chimiques qui perturberont la transmission synaptique et donc en aval du recrutement des unités motrices. Au niveau spinal la commande motrice est régulée par des boucles réflèxes en fonction des afférences mécanosensibles et métabosensibles. Ces afférences ont pour objectif principal de contrôler la contraction musculaire et de proté- ger l’ensemble du muscle. On observe ainsi une diminution des décharges de motoneurones lors de contractions répé- tées, on parle alors de « sagesse musculaire ». (9)

2.3.2 La fatigue périphérique

La fatigue périphérique se définit comme une défaillance de la fonction musculaire due à des perturbations allant de la jonction neuromusculaire à la formation des ponts d’actine- myosine. Elle peut être provoquée par un déficit énergétique, des déséquilibres métaboliques ou en- core une altération de la structure musculaire (8,10).

2.3.2.1 Déficit énergétique

La consommation d’énergie dans les fibres musculaires augmente au cours d’effort physique intense et réduit les stocks énergétiques locaux, tel que le glycogène et donc de l’ATP, parti- cipant au développement de la fatigue. Si l’effort est prolongé ce sont les voies de décomposition des acides gras qui prennent le relais.

2.3.2.2 Accumulation de métabolites

Lors d’un effort intense, l’ATP produit suite à son hydrolysassion un phosphate inorganique (Pi), une molécule d’adénosine diphosphate (ADP) et un ion magnésium (Mg2+). A forte concentration, l’ADP est hydrolysée et produit notamment un groupement amine (NH3). « Le NH3 plasmatique peut alors traverser la barrière hémato-encéphalique et perturber les neurotransmetteurs du cerveau, contribuant à la fatigue centrale ».

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On sait aussi que « les augmentations concomitantes d’ADP et Pi peuvent inhiber l’action de certaines enzymes et ainsi réduire la resynthèse d’ATP ».

Dutka and Lamb on établit en 2004 que l’augmentation de concentration de Mg2+ est sus- ceptible de réduire le recaptage et augmenter le relargage du Ca2+ par les pompes du réti- culum sarcoplasmique, provoquant une augmentation de concentration du Ca2+ intracellu- laire (11). On comprend alors que ce phénomène perturbera le temps de relaxation musculaire.

La glycogénolyse anaérobie produit des ions lactate (La-) et hydrogène (H+) induisant une acidose locale qui est susceptible d’enrayer les processus de la contraction musculaire (8).

Enfin, au cours d’effort musculaire intense, des fuites extracellulaires d’ions potassium (K+) ont été observées, cet efflux de K+ altère la contraction musculaire en réduisant l’excitabilité des fibres musculaires ainsi que l’intensité et la vitesse de propagation du potentiel d’action le long du sarcolemme et des tubules transverses.

2.3.2.3 Dommage musculaire

Ces derniers sont appréciés par la concentration plasmatique, de certaines protéines intra- musculaires, normalement faibles. Ainsi, on retrouve la lactate déshydrogénase (LDH) et la créatine kinase (CK) comme mar- queurs les plus représentatifs de ces dommages musculaires (10). Ces dommages musculaires s’expliquent essentiellement par des perturbations mécaniques et métaboliques.

De nombreuses études ont clairement mis en évidence que les contractions musculaires excentriques induisaient des dommages musculaires plus importants que les contractions isométriques, concentriques et plyometriques (12–14). Une augmentation de l’activité en LDH et en CK après un exercice de type excentrique est très souvent observée (10,15).

2.3.3 Caractéristiques de la récupération suite à un exercice prolongé type « match de football »

Les exercices physiques comprenant des contractions excentriques conduisent à des lésions musculaires qui induisent des perturbations neuromusculaires (12–14). La dynamique de récupération se fait alors selon deux phases distinctes.

La première phase de récupération dite aigue est l’expression d’altérations métaboliques induisant des douleurs musculaires ainsi qu’une baisse de la force. La seconde phase de récupération dite retardée résulte quant à elle des dommages cellu-

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IFM3R – IFMK 2016/2017 Travail écrit de fin d’études Louis FLEURY laires impliquant des processus inflammatoires qui s’accompagnent également de douleurs musculaires et d’une diminution des performances musculaires pendant plusieurs jours.

La production de force maximale volontaire lors de contractions maximales volontaires (CMV) est l'un des indicateurs utilisé pour évaluer les dommages musculaires.

Howatson et al. ont montrés en 2009 une diminution de la force maximale volontaire suite à la réalisation de contractions excentriques répétées. De la même manière, Petersen et al. ont remarqué une baisse de la force maximale volon- taire entre 22 et 25% après un marathon chez des athlètes confirmés.

La mesure de la hauteur de saut lors de sauts verticaux en contre mouvement (CMJ) est une autre technique souvent employée. La cinétique de la hauteur de saut à l’arrêt de l’exercice est identique à celle de la force maximale volontaire.

La chute de performance maximale est enregistrée entre l’arrêt de l’exercice et 48h ; elle n’est rétablie qu’après 3 à 5 jours (16,17).

L’étendue de la fatigue musculaire est également étudiée à travers les sensations de dou- leurs musculaires perçues après l’effort, immédiatement et dans les jours qui suivent. En complément de ces marqueurs, les concentrations plasmatiques de protéines intramus- culaires tel que la myoglobine (Mb), la créatine kinase (CK) ou encore lactate déshydrogé- nase (LDH), normalement peu concentrées sont également appréciées (10).

Suzuki et al. ont établi que la CK augmente graduellement pour atteindre un pic après 24h de récupération (18). L’exercice de longue durée induit également une élévation de la LDH. Son niveau est double et reste élevé jusqu’à 2 semaines après l’épreuve (19).

Enfin, le développement des dommages musculaires liés à la répétition de contractions mus- culaires de haute intensité induit la mise en route de processus inflammatoires. Ces derniers constituent une réponse de l’organisme face à l’atteinte tissulaire, et leur finalité vise à favo- riser la réparation des tissus lésés. Ils sont indispensables à la bonne adaptation. Dans les régions tissulaires lésées, les cellules passent du plasma dans le milieu interstitiel. Elles participent à la formation de l’œdème qui survient au cours des 24 à 48h qui suivent (20,21). Après ce laps de temps, leur action semble se limiter et leur nombre diminue, bien qu’il puisse rester élevé pendant plus de 5 jours (22). Malgré ce retour vers des valeurs basales, l’œdème installé se résorbe plus lentement. L’œdème est un élément douloureux qui inhibe notamment l’amplitude du mouvement. De

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IFM3R – IFMK 2016/2017 Travail écrit de fin d’études Louis FLEURY plus, la compression locale des capillaires par l’œdème entrave le transport de l’oxygène vers les cellules et favorise les dommages musculaires secondaires (23). Finalement, l’objectif ici sera d’atténuer l’inflammation et l’œdème qui lui est associé (24), phénomènes qui sont à l’origine des sensations d’inconfort (25).

3 La compression

3.1 Introduction

L’efficacité potentielle des vêtements compressifs de récupération se base sur le principe de l’augmentation du retour veineux par application de pression externe. On comprend bien qu’une pression transversale sur le segment jambier aura tendance à réduire le calibre des veines superficielles, le sang contenu dans ces dernières ira donc dans le réseau profond. Couplé à ce mécanisme, la contraction musculaire induite lors de la marche majorera la pression veineuse, amplifiera donc le retour veineux et réduira l’accumulation de sang dans les membres inférieurs (6).

Certains auteurs ce sont intéressés à ce principe théorique et l’ont étudié sous plusieurs formes :

Watanuki et Murata se sont intéressés au débit cardiaque considéré comme un index du retour veineux. Ces auteurs ont observé une augmentation du débit cardiaque et du volume d’éjection systolique associé à une diminution de la fréquence cardiaque chez des femmes portant des bas de contention appliquant des pression de 25 et 20 mmHg au mollet et à la cuisse (26).

Kraemer et al ont établi à l’aide de l’imagerie doppler une réduction significative du dia- mètre des veines poplitées et tibiales postérieures après application de vêtements compres- sifs (27).

Partsch et Jonker (28,29) ont mesuré le gonflement diurne des membres inférieurs, c’est à dire la différence de volume entre le matin et le soir chez des sujets sains. On observait alors une augmentation moyenne de 2,4%, alors qu’avec des chaussettes de compression de classe II, ce phénomène était annihilé.

On comprend donc que le principe de base des vêtements compressifs destinés aux membres inférieurs est validé par ces expériences. L’efficacité sur les insuffisances veino-lymphatiques est établi, mais qu’en est-il chez le sujet sain ? Ici aussi de nombreux auteurs ont mis en évidence une amélioration du retour veineux grâce à la compression textile (30,31).

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La question qui demeure désormais est : quels bénéfices apportent ces derniers en phase de récupération post effort induisant des dommages musculaires.

3.2 Analyse des données de la littérature

Afin de déterminer si la compression textile influe ou non sur des marqueurs physiologiques de récupération, une étude large a été menée sur le sujet. En effet, l’apport potentiel en termes de récupération de ce nouvel outil nous a semblé inté- ressant dans un contexte sportif et particulièrement lorsque le temps entre les matches se retrouvait réduit.

Les recherches documentaires ont été effectuées du 20 octobre 2016 au 18 décembre 2016.

Les moteurs de recherche utilisés étaient alors kinédoc, Sport’s doc, PubMed, Google Scho- lar et Pedro. Les mots clefs utilisés dans les équations de recherche étaient : « compression stocking » ; « compression garments » ; « elastic compression » ; « recovery » ; « sport » ; « football » ; « soccer » ; « lower limb ».

C’est alors qu’une étude de Nédelec a été consultée datant de 2012 nommée « Recovery in Soccer » constituée de deux parties (1,2).

La première se propose de décrire les processus physiologiques de la fatigue musculaire à différents étages anatomiques. Ensuite l’auteur s’intéresse aux différents marqueurs suscep- tibles d’apprécier une fatigue ainsi que les dommages musculaires. Les marqueurs de performance relatent la fatigue musculaire tandis que les marqueurs in- flammatoires témoignent d’une souffrance musculaire et de potentiels dommages causés par des exercices intenses. Cette première partie établit les bases afin de mieux appréhender la seconde à laquelle nous nous sommes particulièrement intéressés.

En effet la seconde partie s’intéresse aux différentes stratégies mise en place par les kinési- thérapeutes travaillant au sein de club professionnel de football en et compare ces dernières à la littérature scientifique. On remarque alors différentes techniques tel que la diététique, le sommeil, la récupération active, les étirements, la cryothérapie, l’électrostimulation et enfin la compression textile. Pourtant, seule la diététique, le sommeil et la cryothérapie sont selon lui corrélés avec les données de la littérature. Les vêtements compressifs agiraient uniquement sur des paramètres subjectifs comme la douleur mais les études n’auraient pas démontré d’effets positifs sur des marqueurs physio- logiques liés à la récupération. 10

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De plus, on apprend que seulement 22% des clubs interrogés utilisent les vêtements com- pressifs au sein de leur protocole de récupération.

Face à cette étude et dans l’optique d’un futur stage au club de football professionnel du FC Nantes, les recherches ont été affinées. Les critères de sélection des écrits étaient que les études analysaient au moins deux va- riables sur au moins 24 heures après l’arrêt de l’effort, que le port de vêtements compressifs était appliqué en phase de récupération aux membres inférieurs et enfin que les études ait été publiées au cours ou après l’année 2012. Le but étant de déterminer « les effets physiologiques du port de vêtements compressifs dans un contexte de récupération post effort » établis au sein de la littérature scientifique.

A l’aide des moteurs de recherches ainsi que des différents mots clefs précédemment citées constituants les équations de recherche, 104 écrits ont été retenus. Après lecture des intitulés de ces études 53 articles ont été sélectionnés. Suite à la lecture de ces derniers et en appliquant les critères de sélections, 12 articles ont été retenus, dont trois revues de littérature.

Or l’une de ces revues converge parfaitement avec les critères de sélection et nos objectifs. Nous avons donc choisi de vous exposer cet écrit et de compléter ce dernier avec des articles publiés récemment afin d’approfondir le sujet traité.

Dans cet article paru en 2015 dans Physiology and Behavior, Marques-Jimenez cherche à « identifier les bénéfices des vêtements compressifs utilisés en récupération suite à des exercices induisant des dommages musculaires » (32). Or, nous cherchions à évaluer l’effet de la compression textile lors d’une récupération et suite à un effort intense entrainant des dommages musculaires tel qu’un match de football au niveau professionnel.

Au final 20 études furent sectionnées dans la revue de Marques-Jimenez après les avoir filtré en fonction des titres des études et des critères d’inclusion et d’exclusion. Cette revue de littérature rassemble 279 participants (169 hommes, 99 femmes, et 11 non répertoriés) et sont âgés en moyenne de 23,6 ans (±2.99 ans). Cependant on remarque une grande variabilité au niveau des sujets et des protocoles appli- qués au sein des études. Que ce soit selon les exercices induisant les dommages musculaires ou selon l’application des vêtements compressifs, chaque étude présente ses propres modalités d’exécution. Ces deux paramètres limiteront la transposabilité des résultats obtenus au niveau de sujet sportif professionnel.

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Ici le terme H+x définit les temps écoulés depuis l’arrêt de l’effort exprimé en heure avec x comme variable.

3.2.1 Douleurs musculaires

La revue de littérature de Marques-Jimenes intègre 15 études ayant comme paramètre la douleur musculaire perçue avec 234 participants et une pression textile moyenne de 15,3- 18,1mmHg. L’auteur déclare alors que malgré une légère augmentation de la douleur 1h après l’exercice cette dernière était inférieure à tous les temps (0 heure, 2 heures, 24 heures, 48 heures, 72 heures et 96 heures après effort).

Sur les 9 études répondants à nos critères 4 comportaient la douleur musculaire comme pa- ramètre. L’étude de K. Goto évalue les variables subjectives immédiatement et 24 heures post exer- cice, cette dernière ne révèle aucune différence significative à H+0 mais une baisse de la douleur à H+24 (33). Les recherches de A. Ménétrier et J. Hill évaluent les sensations de douleur musculaire de H+0 à H+72 avec réévaluation toutes les 24h (34,35). Ils ont tous deux établi que le port de vêtements compressifs aux membres inférieurs dimi- nuait les douleurs perçues de manière significative à 24h, même si des tendances sont ob- servées aux autres temps, les différences avec les groupes contrôles demeurent trop faibles pour affirmer la significativité. Bieuzen n’établit pas de bénéfices significatifs au niveau de la douleur musculaire dans son étude à H+0 ; H+1 ; H+24 et H+48 (36).

Dans ces 4 études, la pression appliquée par le textile n’est indiquée que dans les écrits de Bieuzen et Hill avec respectivement 20mmHg et 17,5mmHg appliqué à la cheville.

D’autres écrits montrent une réduction des douleurs musculaires grâce au port d’une com- pression textile. (37,38)

A la suite de ces résultats, les vêtements compressifs semblent être un moyen efficace pour lutter contre les douleurs musculaires après un effort intense. Les études sélectionnées par nos critères montrent une limite après 24h tandis que dans la revue de littérature de Marquès-Jimenes l’efficacité perdure de H+0 à H+96 avec une notion de croissance proportionnelle en fonction du temps (32).

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3.2.2 Volume des membres

La revue de littérature de Marquès-Jimenes intègre cinq études s’intéressant à l’évolution du volume des membres inférieurs. Elle regroupe 84 sujets avec une pression textile moyenne de 15.4-17.4 mmHg. L’auteur observe alors une réduction du volume des membres inférieurs à tous les temps (0 heure, 5 minutes, 30 minutes, 24 heures, 48 heures et 72 heures après exercice). Ici aussi on remarque que l’écart entre les groupes tests et les groupes contrôles augmente proportionnellement par rapport au temps jusqu’à 72 heures post effort (32).

Parmi les études sélectionnées suite à l’application de nos critères, deux analysaient l’évolution du volume des membres inférieurs. A.Ménétrier a montré dans son investigation une baisse significative de la circonférence des membres tests par rapport aux contrôles à H+24 et H+48, cependant les différences furent négligeables à H+0 et H+72 (34). Mizuno a lui aussi analysé l’évolution du volume des membres, toutefois après avoir recueilli les données à H+0 et H+24, ce dernier n’a établi aucune différence significative. Entre ces deux études, seul Mizuno indique la pression exercée par le vêtement compressif avec 8,6 ± 0.5 mmHg à la cheville, 13,2 ± 1.4 mmHg au mollet (39).

On observe dans l’étude de Lepers,R une baisse de la circonférence des jambes dans un contexte de récupération (38).

Nous pouvons donc dire après avoir étudié ces écrits que la compression textile agit positi- vement sur le volume des membres inférieurs dans un contexte de récupération. La différence obtenue entre les résultats de Marquès-Jimenes et les nôtres peuvent s’expliquer par des exercices moins délétères pour le muscle ainsi qu’une compression insuf- fisante en ce qui concerne les deux études sélectionnées (32).

3.2.3 Force

La revue de littérature de Marquès-Jimenes intègre huit études s’intéressant à l’évolution de la force en période de récupération à l’aide de MVC (maximal voluntary contraction), PK (peak torque), isokinetic muscle strength, et 1 repetition maximum (1RM). Elle regroupe 135 sujets avec une pression textile moyenne de 13,4-13,8 mmHg. L’auteur analyse alors une augmentation significative des résultats avec respectivement : H+1, H+3, H+5, H+8, H+24, H+48, H+72 et H+96 après l’exécution des exercices. La méta-analyse n’a cependant pas calculé de résultats analysables au temps H+0 et H+2.

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Les résultats suggèrent ici que le port de bas compressifs est efficace au recouvrement de la force jusqu’à 96 heures après l’effort. Mais aussi que l’apport maximal se trouve dans les huit premières heures (32).

Goto a étudié l’effet de la compression en période de récupération sur la force à l’aide d’une simple extension de genou (MVC). Cet auteur a ainsi mis en évidence un gain de force à H+24 (33). Bieuzen a lui aussi étudié cette variable dans ce même contexte et a conclu à un gain de force à H+24 et H+48 mais rien à H+1 (36). Il est a noté que Hill dans une étude similaire aux deux précédentes n’a établi que des ten- dances mais aucun résultat significatif a H+0, H+24 et H+48 (35). Ainsi suite aux trois études précédemment citées, deux vont dans le sens d’une compression textile.

A la suite de ces résultats on devine une possible efficacité des vêtements compressifs dans le recouvrement de la force mais dans une optique à plus ou moins long terme.

3.2.4 Puissance

La revue de littérature de Marques-Jimenes intègre 5 études ayant comme paramètre la puissance avec 98 participants et une pression textile moyenne de 12.5-13.5 mmHg. L’auteur déclare alors trouver une différence moyenne significative mais aussi à tous les temps avec respectivement : H+1, H+24, H+48, H+72, H+96. On remarque ici aussi une faible différence entre le groupe contrôle et le groupe test au dé- but de l’expérience ainsi qu’une phase où l’efficacité semble accrue entre 24 et 72h post effort (32).

Mizuno a étudié l’effet du port de vêtements compressifs sur la puissance en période de récupération. Ce dernier a proposé deux groupes avec des protocoles d’intensités diffé- rentes. Au final l’auteur a mis en évidence une différence significative entre le groupe test et le groupe contrôle pour le protocole « intense » tandis qu’aucune différence n’a été dévoilée dans l’autre expérimentation. Mizuno soulève alors l’hypothèse selon laquelle l’efficacité de ce matériel est fonction de l’intensité des exercices (39).

De la même manière Bieuzen déclare que la compression textile en phase de récupération permet une augmentation significative à 24 et 48h post effort. Toutefois aucune différence n’est perçue à H+1 dans cette même étude (36).

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3.2.5 Marqueurs inflammatoire

3.2.5.1 Lactates (La-)

La revue de littérature de Marquès-Jimenes intègre cinq études s’intéressant à l’évolution de la concentration sanguine en lactates durant la période de récupération. Dans ces études la pression moyenne exercée par le vêtement est de l’ordre de 10-20 mmHg et le nombre de participants est de 52. Dans cette partie l’auteur ne démontre aucune baisse du marqueur inflammatoire lors des temps étudiés (32).

D’autres auteurs ont cherché à évaluer une possible diminution du lactate plasmatique en période de récupération à l’aide de vêtements compressifs, cependant aucune différence n’a été mise en lumière (33,40).

3.2.5.2 Cytokines (CK)

La revue de littérature de Marquès-Jimenes intègre 9 études s’intéressant à l’évolution de la concentration sanguine en cytokine durant la période de récupération. La pression moyenne appliquée par les vêtements était alors de 12,4-14,4 mmHg tandis que le nombre de participants était de l’ordre de 156. Ici l’auteur constate une légère différence significative moyenne avec des résultats jugés inférieurs à tous les temps (1, 24, 48, 72, 96 heures suivant l’effort) (32).

Mizuno a mené une étude cherchant à établir un lien potentiel entre le port de vêtements compressifs et l’évolution du taux sanguin en cytokines durant une phase de récupération. Ce dernier a trouvé des tendances à chaque temps allant dans le sens de la compression textile, cependant les résultats analysés n’ont révélé de différence significative qu’a H+1 sur les quatre temps définit (H+0 ; H+1 ; H+3 ; H+24) (39).

Toutefois on remarque aussi dans deux études récentes relativement similaires, aucune dif- férence de concentration sanguine en cytokine entre le groupe test et contrôle.(33,35).

3.2.5.3 Lactates déshydrogénase (LDH)

La revue de littérature de Marquès-Jimenes intègre deux études s’intéressant à l’évolution de la concentration sanguine en lactates déshydrogénase durant la période de récupération. Le nombre de participants était de 31 et la pression moyenne exercée par le textile d’environ 12,5 mmHg. Après analyse statistique des résultats, l’auteur observe une différence significative

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IFM3R – IFMK 2016/2017 Travail écrit de fin d’études Louis FLEURY moyenne en faveur de la compression mais précise tout de même constater une variation positive du taux de LDH à H+24 (32).

Parmi les neuf études sélectionnées suite à l’application de nos critères aucunes n’étudiaient l’évolution du taux de LDH sanguin.

3.3 Conclusion

A la lecture de ces résultats, on remarque que la compression textile semble efficace en phase de récupération sur de nombreux paramètres physiologiques. En effet les résultats obtenus sur les douleurs musculaires, le volume des membres ainsi que le recouvrement de la force et de la puissance parlent d’eux-mêmes. Nous pouvons donc affirmer en réponse à l’étude de Nédelec (1,2) que les vêtements com- pressifs agissent favorablement dans la réduction du délai de récupération sur certains pa- ramètres physiologiques.

Cependant on remarque que les marqueurs inflammatoires, révélateurs de lésions muscu- laires, paraissent peu affectés par la compression mise à part la CK. Marquès-Jimenes (32) n’établit aucune différence significative sur le taux de lactate et de lactate déshydrogénase, à l’image des autres études citées (33,40). Seule la concentration sanguine en cytokine semble être affectée par le port de vêtements compressifs. Ces résultats sont néanmoins à consulter avec un certain recul car l’auteur ne présente qu’une « légère différence significative » tandis que les trois études supplémentaires n’établissent que des tendances sans preuve statistique. Il semble tout de même que la CK soit affectée par la compression.

Nous pouvons alors déclarer que les vêtements compressifs ne semblent pas affecter les marqueurs inflammatoires que sont les taux sanguins de lactates et de lactates déshydrogé- nase mais qu’il serait intéressant de poursuivre les recherches.

4 Démarche de questionnement

A partir des données de la littérature exploitée nous pouvons affirmer que le port de vête- ments compressifs apporte de réels bénéfices physiologiques en phase de récupération au niveau du volume des membres, de la sensation de douleur, du recouvrement de la puis- sance et de la force. Cependant lors d’un stage dans un club de football professionnel de Ligue 1 en 2017, l’observation faite était que le port de ces bas ne se faisait pas de façon automatique après un match chez tous les joueurs.

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En effet entre la fin du match et le classique « décrassage » du lendemain, les joueurs gé- raient leur récupération de façon autonome, ces derniers avaient à disposition des bains de cryothérapie ainsi que des kinésithérapeutes pour un éventuel massage drainant.

On comprend donc que les stratégies de récupération en phase aigüe (première 24h) étaient limitées, or on sait désormais que dans cette situation les vêtements de compressions portés de la fin du match au lendemain amélioreraient leur état musculaire et diminueraient poten- tiellement la durée de la phase inflammatoire en réaction aux efforts fournis. Sachant que presque tous les joueurs avaient au moins une paire de chaussettes de com- pression, pourquoi ne pas les utiliser systématiquement après un match ?

C’est ce qui nous a amené à nous demander si les kinésithérapeutes étaient au courant de l’efficacité de ces vêtements ? Avaient-ils informé et conseillé les joueurs quant à l’utilisation de ces outils ? Il en va de même pour les joueurs : Quelle en était leur utilisation ?

Afin de comprendre l’utilisation et la connaissance des staffs médicaux de ce matériel assez récent au sein des clubs de football professionnel de Ligue 1, deux questionnaires ont été établit :

- un premier destiné aux staffs médicaux mais plus particulièrement au cadre kinésithéra- peute, afin de comprendre la place de la compression textile dans leurs stratégies de récupé- ration et d’observer leurs connaissances sur les bénéfices de ces produits (Annexe 2).

- un second destiné aux joueurs professionnels de ces mêmes clubs, qui a pour but de con- naitre l’utilisation générale qui en est faite dans ce milieu à ce jour (Annexe 3).

5 Enquête par questionnaire

5.1 Introduction

L'objectif de cette enquête est donc d'analyser les pratiques du terrain concernant l’utilisation des vêtements compressifs dans les clubs professionnel de Ligue 1.

Au regard, d'une part de l'analyse des données de la littérature et du questionnement que nous avons réalisé, et d'autre part de l'expérience vécue dans le milieu du football profes- sionnel par l'auteur de ce travail écrit, les hypothèses de départ suivantes ont été posées :

Questionnaire à destination des kinésithérapeutes :

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 H1 : Oui, les clubs de football de Ligue 1 utilisent un protocole de récupération spéci- fique à l’issue d’un match.  H2 : L’utilisation de vêtements compressifs n’est majoritairement pas intégrée au protocole de récupération.  H3 : Oui, les staffs médicaux modifient souvent leurs stratégies de récupération en fonction de la littérature scientifique nouvelle.  H4 : Oui, les staffs médicaux ont pris connaissances de résultats sur les études me- nées sur les vêtements compressifs ces cinq dernières années.  H5 : Oui, les clubs de Ligue 1 proposent des vêtements compressifs à leurs joueurs.  H6 : Oui, des entreprises d’accessoires sportifs viennent parfois proposer leurs pro- duits aux joueurs.  H7 : La proportion majoritaire sera comprise entre 80 et 90%.  H8 : Les marqueurs majoritairement sélectionnés seront la douleur, le volume des membres, la puissance, la force et la cytokine.  H9 : Les vêtements compressifs semblent apporter un effet bénéfique jusqu’à 72h post effort.  H10 : les vêtements compressifs semblent apporter un effet bénéfique stable, voir croissant.

Questionnaire à destination des joueurs :

 H1 : Oui les joueurs professionnels de Ligue 1 utilisent des vêtements compressifs  H2 : Les effets bénéfiques ressentis sont une diminution des douleurs ainsi qu’une sensation de jambe moins lourde.  H3 : Les chaussettes de compression sont plus répandues que les collants intégraux.  H4 : Les joueurs portent les vêtements compressifs après un effort que ce soit un en- trainement ou un match.  H5 : Les joueurs portent ces vêtements globalement de 2 à 4h après l’effort.  H6 : Les joueurs ont été conseillés par les kinésithérapeutes en majorité.

5.2 Matériel et méthode

5.2.1 Population

Les personnes interrogées sont d’une part les cadres masseurs-kinésithérapeutes salariés des clubs de football de Ligue 1 et Ligue 2 françaises travaillant avec l’équipe première, soit 40 personnes.

Critère d’inclusion : être cadre masseur-kinésithérapeute salarié par un club de Ligue 1 ou 2 et travailler avec l’équipe première. Critère d’exclusion : travailler avec l’équipe réserve.

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Pour le second questionnaire les personnes interrogées sont les joueurs de football de l’équipe première, soit environ 800 personnes. Les joueurs professionnels des équipes ré- serves de ligue 1 et 2 ont été écartés car ce sont pour la plupart de très jeunes joueurs n’ayant pas le professionnalisme et les moyens d’investir dans du matériels personnel de récupération.

Critère d’inclusion : être joueur de football professionnel dans une équipe de ligue 1 ou 2 et jouer avec l’équipe première. Critère d’exclusion : jouer avec l’équipe réserve

5.2.2 Méthodologie de l’enquête

Les deux questionnaires (Annexe 2 et 3) comportant respectivement 10 et 6 questions ont été établis de la façon suivante :

Questionnaire à destinée des kinésithérapeutes :

- La première question à type de réponse fermée (2 choix) cherche à savoir si le club utilise un protocole de récupération après les matchs, cette dernière est en lien di- rect avec la suivante et a pour but de l’introduire - La seconde question à type de réponse fermée (3 choix) cherche à établir si l’utilisation de vêtements compressifs dans les protocoles des clubs de Ligue 1 a évo- lué depuis la publication de « recovery in soccer » parue en 2012, ils étaient alors 22% à intégrer cet outil. - La troisième question à type de réponse fermée (3 choix) cherche à savoir si les clubs renouvellent leurs stratégies de récupération et donc potentiellement intégrent la compression textile au sein de leurs protocoles depuis 2012. - La quatrième question à type de réponse fermée (2 choix) cherche à savoir si les staffs médicaux se sont récemment intéressés aux études sur les vêtements de com- pression. - La cinquième et la sixième question sont directement liées, elles sont toutes deux à type de réponse fermée, et cherchent à savoir si des vêtements compressifs sont à disposition plus ou moins directe des joueurs. En effet lors de mon stage j’ai remar- qué que si les joueurs étaient intéressés par un matériel mais que celui-ci nécessitait une démarche personnelle alors une partie de ces derniers abandonnaient ou re- poussaient sa procuration. - La septième question à type de réponse fermée (11 choix) cherche à établir la pro- portion de joueurs utilisant des vêtements compressifs, cette donnée sera confron- tée au résultat obtenu dans la 1ère question du questionnaire destiné aux joueurs afin de voir si les chiffres sont cohérents.

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- Les questions 8, 9, 10 à type de réponse fermée cherchent à évaluer les croyances et connaissances des masseurs-kinésithérapeutes sur les vêtements compressifs, en se référant à la revue de littérature menée par Diego Marquès jimenez et al.

Questionnaire à destiné des joueurs :

- La première question à type de réponse fermée (2 choix) cherche à introduire le questionnaire mais surtout à obtenir la proportion de joueur, ayant répondu à mon questionnaire, utilisant des vêtements compressifs. Ici le nombre de réponses sera déterminant dans la significativité de mon travail. Elle est obligatoire. - La question 2 à type de réponse ouverte cherche à établir quel est l’apport physiolo- gique principal de ces vêtements du point de vue des joueurs et donc vérifier si la douleur en fait partie. - La question 3 à type de réponse fermée (2 choix) cherche à savoir quel type de vête- ments compressifs les joueurs ayant répondu à mon questionnaire utilisent préféren- tiellement, cette question se réfère à une étude menée par Sparrow et al. qui con- clue que « la compression au-dessus du plateau tibial est relativement inefficace pour réduire la stagnation du sang dans cette région et compromet l’efficacité au ni- veau du mollet et de la cheville » (41). - La question 4 à type de réponse fermée (3 choix) cherche à savoir quand est ce que la majorité des joueurs utilise ces vêtements, sachant qu’ils sont indiqués en phase de récupération et que les études citées dans mon travail démontrent une efficacité après des efforts importants menant à des traumatismes musculaires, donc plutôt après un entrainement intense inhabituel ou alors après un match de compétition. - La question 5 à type de réponse fermée (7 choix) cherche à connaitre la durée moyenne de port des bas compressifs afin de la confronter aux résultats obtenus dans la revue de littérature menée par Diego Marquès jimenez et al qui étudie les ef- fets à ces 7 temps (32). - La question 6 à type de réponse fermée cherche à savoir si les kinésithérapeutes agissent dans leur champ de compétence qu’est la compression et sont donc les principaux conseillés voir instigateurs du port de ces vêtements par les joueurs.

Les cadres kinésithérapeutes ont été contactés par email, après avoir préalablement recueilli leurs coordonnées par l’intermédiaire des sites de leur club ou celui de la fédération fran- çaise de football. En plus de répondre au questionnaire leur étant destiné, ils devaient transmettre le second aux différents joueurs de leur club.

Les deux questionnaires ont été informatisés sur askabox le 21/02/17, un site de question- naire en ligne protégé, pour permettre leur diffusion par mail et ainsi faciliter l’accès pour les joueurs et les kinésithérapeutes, mais aussi la récolte des réponses et le traitement de ces dernières.

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Une première invitation a été envoyée aux cadres masseur-kinésithérapeutes le 28/02/17 et afin d’optimiser le nombre de réponse une relance a été effectué le 9/03/17. Le questionnaire a été clôturé définitivement le 18/03/17.

5.3 Résultats

5.3.1 Questionnaire à destination des cadres masseur kinésithérapeute

Au total, 24 réponses ont été enregistrées pour chacune des réponses (soit 60% des clubs), ces dernières étaient toutes obligatoires. L'ensemble des résultats est formalisé respective- ment par question et reporté sous forme graphique en annexe (Annexe n°4).

 Q°1 : Le club dans lequel vous exercez, utilise-t-il un protocole de récupération « post match » ?

On remarque ici que la quasi-totalité des clubs utilise un protocole de récupération spé- cifique après un match (96% soit n=24) contre seulement (4% soit n=1).

 Q2 : La compression textile y est-elle intégrée ou non, voir non utilisé ?

16 14 12 10 8 6 4 2 0 Intégrée au protocole/In Hors protocole/Out of Non utilisée/Not used protocol protocol

La compression textile est intégrée dans 58% des protocoles définis précédemment (n=14), 38% ne l’intègrent pas (n=9) et 4,2% des MK interrogés ne l’utilisent pas (n=1).

 Q3 : Faites-vous des ajustements dans les stratégies de récupération en fonction de la littérature scientifique nouvelle ?

Parmi les clubs ayant répondu, 75% renouvellent occasionnellement leur stratégie de ré- cupération (n=18), 21% souvent (n=5) et 4% jamais (n=1).

 Q4 : Avez-vous pris connaissance de résultats obtenus dans les études sur les vête- ments de compression ces cinq dernières années ?

71% (n=17) des MK avaient pris connaissance d’étude sur les vêtements compressifs au cours des cinq dernières années tandis que 29% non (n=7).

 Q5 : Votre club propose-t-il des vêtements de compression aux joueurs ?

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63% des clubs interrogés proposent des vêtements compressifs à leurs joueurs (n=15), 37% ne le font pas (n=9).

 Q6 : Les entreprises d’accessoires sportifs viennent-elles parfois présenter leurs pro- duits aux joueurs ?

Dans 93% des clubs (n=22), des entreprises d’accessoires sportifs viennent présenter leurs produits aux joueurs, contre 7% (n=2).

 Q7 : Quelle proportion de joueurs, porte des vêtements de compression après un match ?

10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

On retrouve respectivement 38% pour 90% des joueurs (n=9), 29% pour 80% (n=7), 12% pour 70% (n=3), 9% pour 20% (n=2), enfin 40%,50% et 60% n’ont accumulé qu’une seule voix chacun soit environ 4%.

 Q8 : Selon vous, l’utilisation de vêtements compressifs agit positivement sur la récu- pération de quel(s) paramètre(s) ? (Volume membres, douleur, puissance, force, CK, La, LDH)

A cette question on observe une large dispersion des réponses, les trois marqueurs prin- cipalement sélectionnés par les MK sont : la douleur à 30,9% (n=17), le volume des membres à 20% (n=11) et aucun à 12,7% (n=7). 9,3% des MK pensent que le taux de cytokine est influencé soit n=5. Trois marqueurs ont été sélectionnés 4 fois récoltants 7,5% chacun, ces derniers étant la force, la puissance et le taux de lactates. Enfin selon 5,5% des professionnels interrogés le taux de lactates déshydrogénase est affecté (n=3).

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 Q9 : Selon vous, pendant combien de temps le port de vêtements compressifs ap- porte un réel effet bénéfique sur le(s) marqueur(s) sélectionné(s) ?

8 7 6 5 4 3 2 1 0 0h 2h 4h 8h 12h 24h 48h 72h

La réponse majoritaire est 2h avec 29,2% (n=7), s’en suive 0h avec 25% (n=6), puis 8h avec 16,7% (n=4). Ensuite on observe 12h, 24h et 48h à 8,3% (n=2) et 4h à 4,2% (n=1).

 Q10 : Selon vous, l’application de vêtements compressifs aux membres inferieurs ap- porte un effet bénéfique dans le temps croissant, décroissant ou stable ?

4% Croissant/ Increase 29% Décroissant/Decrease 46% Stable 21% Nul

A l’image des deux précédentes questions, on remarque une large variabilité des ré- ponses. 45,8 des MK pensent que les effets bénéfiques sont décroissants (n=11), 29,2 n’y voient aucuns bénéfices (n=7). Ensuite 20,8% y voient un effet stable/constant (n=5) et seulement 4,2% un effet crois- sant (n=1).

5.3.2 Questionnaire à destinée des joueurs de football professionnel

Au total, 94 réponses ont été enregistrées pour la première question qui était obligatoire (soit environ 12% de joueurs). Les autres étant facultative ont obtenus 80 réponses pour la n°2 et 82 réponses pour les n°3, 4, 5 et 6. L'ensemble des résultats est formalisé respectivement par question et est reporté sous forme graphique en annexe (Annexe n°5).

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 Q1 : Utilisez-vous des vêtements de compression ?

87,2% des joueurs interrogés utilisent des vêtements de compression (n=82), 12,8% ne le font pas (n=12).

 Q2 : Quel(s) bénéfice(s) physiologique(s) vous procure le port de ces vêtements ?

Cette question étant ouverte, plusieurs réponses convergentes ont été groupées telle qu’une sensation de légèreté avec une sensation de jambes moins lourdes. On retrouve ainsi 36% des réponses en faveur Douleur d’une diminution de la douleur (n=29), 31% en 15% Légèreté faveur d’une sensation de légèreté (n=25) et 36% 18% 15% témoignent d’une diminution des tensions Récupération musculaires (n=12). 31% Tension Enfin 18% ont avoué utiliser les vêtements musculaire compressifs afin d’améliorer la récupération de façon générale mais sans préciser un bénéfice physiologique précis (n=14).

 Q3 : Quel(s) type(s) de vêtement(s) compressif(s) utilisez-vous ?

La majorité des joueurs interrogés utilise préférentiellement des chaussettes de récupé- ration (65,9%) aux collants intégraux (34,1%) avec respectivement (n=54) et (n=28).

 Q4 : Quand utilisez-vous ces derniers ?

On observe à la suite de cette Après match/After match question que 50% des réponses 18% vont vers une utilisation après 32% Après l’entrainement (n=53) contre entrainement/After trainning 32,1 après un match (n=34). 50% Pendant De plus 17,9% des joueurs in- entrainement/During trainning terrogés déclarent les utiliser pendant l’entrainement (n=19).

 Q5 : Combien de temps les portez-vous après un effort ?

50 40 30 20 10 0 0h 2h 4h 8h 12h 24h 48h 72h

Sur l’échantillon interrogé 54,9% des joueurs utilisent les vêtements compressifs 2h post effort (n=45), 30,5% les portent 4h (n=25) et seulement 11% les gardent 8h (n=9).

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On observe aussi que 2 joueurs ont répondu 12h soit 2,4%, et une personne a sélection- né 0h soit 1,2%.

 Q6 : Qui vous a conseillé le port de ces derniers ?

On observe que pour 36,6% des personnes interrogées c’est un autre joueur qui les a conseillé (n=30). Kinésithérapeute Les médecins arrivent en deu- xième position avec 32,9% 1% Préparateurs 29% Physiques (n=27) suivi par les masseur- 37% Médecin kinésithérapeutes à 29,3% 0% (n=24). Autre Joueur 33% Une personne a répondu Autre « autre » sans préciser la fonc- tion de ce dernier dans le champ réservé à cet effet.

5.4 Analyse des résultats

5.4.1 Questionnaire à destinée des masseur-kinésithérapeute

Au regard des hypothèses et des résultats apportés par chaque question, nous pouvons donc dire que :

 H1 est validé car 96% des clubs interrogés utilisent un protocole de récupération après un match  H2 n’est pas validé car plus de 58% des clubs intègrent la compression textile au sein de leur protocole de récupération.  H3 n’est pas validé car seul 20,8% des clubs modifient souvent leurs stratégies de ré- cupération contre 75% occasionnellement.  H4 est validé car plus de 70% des MK interrogés avaient pris connaissance des der- nières publications sur les vêtements compressifs.  H5 est validé car plus de 62% des clubs ayant répondu, proposent des vêtements compressifs à leurs joueurs.  H6 est validé car dans plus de 91% des clubs, des entreprises d’accessoires sportifs viennent présenter leurs produits aux joueurs.  H7 est validé car les proportions majoritairement sélectionnées sont 80 et 90% avec respectivement 29,2 et 37,5%.  H8 n’est pas validé car même si la douleur, le volume des membres et le taux de cy- tokine figurent parmi les 4 principaux marqueurs sélectionnés, l’item « aucun » se substitue à la force et la puissance.  H9 n’est pas validé car le temps préférentiellement sélectionné est de 2h à la place des 72h attendues. 25

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 H10 n’est pas validé car la réponse majoritairement sélectionnée est décroissant au lieu des réponses stables voire croissantes.

5.4.2 Questionnaire à destinée des joueurs

Au regard des hypothèses et des résultats apportés par chaque question, nous pouvons donc dire que :

 H1 est validé car plus de 87% des joueurs utilisent des vêtements compressifs.  H2 est validé car les deux apports physiologiques principalement évoqués sont une diminution des douleurs ainsi qu’une sensation de légèreté reliée à la notion de jambes moins lourdes.  H3 est validé car les joueurs utilisent préférentiellement les chaussettes de récupé- ration (65,9%) aux collants intégraux (34,1%).  H4 n’est pas validé car l’utilisation majeure de cet outil se fait après les entraine- ments (50%).  H5 est validé car plus de 54% des joueurs portent les vêtements compressifs 2h après l’effort.  H6 n’est pas validé car les kinésithérapeutes arrivent proportionnellement en troi- sième position des personnes conseillant le port de vêtements compressifs.

5.5 Conclusion de l’enquête

Après avoir analysé l’efficacité potentielle des vêtements compressifs à travers la littérature scienti- fique, l’objectif était ici d’observer l’utilisation qu’il en est faite dans le football professionnel fran- çais. A la lumière des résultats on comprend que la compression textile est largement utilisée dans ce milieu et que la présence de cet outil au sein des protocoles de récupération semble avoir augmenté au sein des clubs depuis 2012. Cependant l’utilisation qu’il en est faite ne semble pas répondre aux indications de la littérature, tel que le moment d’application ou la durée d’application. De plus les cadres masseurs-kinésithérapeutes ne répondent pas de façon homogène aux trois ques- tions sur les connaissances de ce matériel. Ceci pose la question de la lisibilité des différentes études à propos des vêtements compressifs.

6 Discussion

La démarche de ce travail écrit était dans un premier temps d’analyser les données de la littérature sur l’efficacité potentielle des vêtements compressifs en phase de récupération. A la suite de cette démarche il en est ressorti que la compression textile apportait de nom- breux avantages sur la récupération. En effet la diminution de la douleur, du volume des membres ainsi que le recouvrement de

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IFM3R – IFMK 2016/2017 Travail écrit de fin d’études Louis FLEURY la force et de la puissance se retrouvaient accrus suite à l’application de vêtements com- pressifs pendant la phase de récupération. De plus on remarque que cet apport bénéfique semblait accru au cours du temps et intro- duisait cette notion de gain exponentiel. Ainsi pour les quatre paramètres cités précédemment les différences entre les groupes con- trôle et test demeuraient faibles dans les premières heures tandis qu’elles se retrouvaient largement augmentées passé les 24h post effort. Cependant contrairement à ce que prônent les fabricants de ces produits, l’application d’une compression textile durant la phase de récupération ne permet pas la baisse des produits inflammatoires sanguins, sauf pour la CK qui semble diminuer.

Des études ont établi dans des contextes différents une augmentation du retour veineux et/ou lymphatique (30,31,42), une diminution de la douleur (27,43,44), une augmentation de la puissance (45) à la suite du port de vêtements compressifs. De la même manière certains marqueurs inflammatoires se retrouvaient réduit, tel que la CK (31,45–47) et la La- (45,47).

Ces observations nous permettent d’affirmer aujourd’hui l’efficacité de ce matériel sur cer- tains marqueurs et dans un certain contexte.

Les résultats de cette analyse sont à consulter avec du recul, et la méthodologie peut porter à discussion. On remarque que les sujets utilisés dans les études sélectionnées présentaient une certaine variabilité à prendre en compte. Concernant l’âge des populations étudiées nous pouvons écarter le biais de la représentabili- té car les sujets étaient relativement jeunes 23,6 ans (±2.99 ans), ce qui correspond en partie à l’âge des footballeurs professionnels. Toutefois certaines études incluaient des femmes or on sait que le sexe est susceptible d’influencer la fatigue musculaire (48,49). Le principal biais résidait dans la pratique sportive de ces derniers ainsi que de leur niveau d’entrainement. On remarque une population très hétérogène au sein des différentes études allant de rugbymans professionnels, à des personnes non sportives en passant par des sportifs occasionnels (dit de loisir). La question qui émerge alors est : les résultats de ces études auraient-ils été différents si les sujets constituants les populations avaient tous une pratique sportive régulière voir profes- sionnelle ? Le second biais concernant cette analyse des données de la littérature demeure dans les différents exercices pratiqués afin d’évaluer les variables à posteriori dans un contexte de récupération. En effet, parmi les 29 études sélectionnées, mise à part la course à pied, aucune n’utilise le même protocole d’exercices avant recueillement des données. On comprend aisément que ces efforts ne sont pas équivalents en terme de dommages musculaires, et donc en terme de récupération. Ainsi certaines études ont potentiellement

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IFM3R – IFMK 2016/2017 Travail écrit de fin d’études Louis FLEURY proposé des exercices entrainant peu de dommages musculaires, les marqueurs inflamma- toires sanguins se retrouvaient alors réduit et l’analyse des variations de ces derniers limitée. Cette notion d’EIMD (exercise-induced-muscle-damage) est capitale dans l’analyse des mar- queurs inflammatoires. A la suite de son étude, Mizuno conclut que l’efficacité des vêtements compressifs est fonc- tion des EIMDs et plus précisément que les bénéfices de la compression sont proportionnels à l’intensité des EIMDs (39).

Dans un second temps, cet écrit proposait de confronter les données de la littérature au ni- veau de l’utilisation des vêtements compressifs à la pratique qu’il en était faite dans les clubs professionnels de football français.

Pour le questionnaire à destiner des cadres MK, 5 hypothèses sur 10 ont été validées. On remarque que pour H2 la proportion attendue à la suite de l’étude de Nédélec (22%) n’a pas été validée. La proportion de club intégrant la compression textile au sein de leur proto- cole de récupération semble donc avoir augmentée depuis 2012. Au niveau de la modification des stratégies de récupération en fonction de la littérature nouvelle, la réponse attendue était « souvent ». Or la fréquence majoritairement sélection- née par les MK a été occasionnellement. Afin de comprendre ce résultat j’ai interrogé un kinésithérapeute exerçant au sein de ce mi- lieu, ce dernier m’a confié que les staffs médicaux avaient besoin d’un certain recul sur la littérature scientifique nouvelle et ne pouvaient modifier leur protocole en fonction de quelques études parues sur un matériel ou une technique spécifique. Les questions 8, 9, et 10 ont vu leurs hypothèses invalidées, ces dernières avaient pour ob- jectif de confronter les données de la littérature (plus particulièrement l’étude de Marques- Jimenes) aux croyances et/ou connaissances des MK. On observe alors une grande disper- sion des réponses. Si 70% des MK interrogés affirment avoir pris connaissance des études ces 5 dernières années, ceci laisse penser à un manque de clarté et d’homogénéité au sein des différentes études sur les vêtements compressifs qui a été évoqué en aval.

Grâce à ce premier questionnaire on comprend aussi que l’accessibilité des joueurs aux vê- tements compressifs n’est pas un problème. En effet, si 38% des clubs interrogés ne propose pas ce type de matériels, 91% avouent avoir des entreprises d’accessoires sportifs passant proposer leurs produits aux joueurs. De plus, les équipementiers personnels des joueurs se sont récemment intéressés à la com- pression textile et développent des produits dans cette catégorie.

Pour le questionnaire à destiné des joueurs, 4 hypothèses sur 6 ont été validées. On remarque que pour H4, les joueurs utilisent préférentiellement les vêtements compres- sifs à la suite des entrainements et non après un match comme attendu. Pour répondre à cette interrogation, je me suis rapproché d’un joueur se présentant dans cette situation. Il m’a avoué avoir une routine pendant la semaine et qui comprenait donc le

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IFM3R – IFMK 2016/2017 Travail écrit de fin d’études Louis FLEURY port de ses chaussettes de récupération après chaque entrainement. Tandis que les soirs de match ce dernier avouait avoir la tête ailleurs « comme tous les gars » et ne pensait que très peu à ce genre de « détails ». Une exception persistait tout de même lorsque le match était à l’extérieur et comprenait donc un trajet en bus ou en avion. Dans ce cadre-là, le staff médical incitait les joueurs à por- ter leurs vêtements compressifs à la suite du match. On remarque aussi avec la sixième question que les kinésithérapeutes ne sont pas les pre- miers conseillers dans le port de vêtement compressifs. Ainsi ce sont les joueurs et les mé- decins qui jouent ce rôle. Sur ce point l’hypothèse initiale était peut être erronée à savoir que les médecins agissent dans leur domaine de compétence au même titre que les kinési- thérapeutes. De plus le joueur interrogé précédemment me confiait discuter plus souvent avec les autres joueurs qu’avec le staff médical, notamment des accessoires sportifs, ce qui pourrait expliquer les résultats obtenus.

Les résultats de la question 2 permettent de confirmer les bénéfices subjectifs principale- ment évoqués dans différentes études (50,51) suite au port de vêtements compressifs en phase de récupération.

On observe à la question 2, conformément à l’hypothèse initiale, que les joueurs gardent majoritairement leur vêtement compressif 2 heures après l’effort. Or nous avons établi dans l’analyse de la littérature que les effets bénéfiques demeuraient voire s’accentuaient au cours du temps jusqu’à 72h. Cela est-il à mettre en lien avec le fait que la majorité des cadres MK ayant répondu pensent que l’efficacité de ce matériel se limite à cette durée ? Le joueur que j’ai contacté afin de m’aider à interpréter mes résultats, m’a indiqué que cette durée était la plus pratique mais qu’elle ne venait pas d’une directive particulière des staffs médicaux.

En recoupant la question 7 du premier questionnaire et la question 1 du second, on peut établir que l’utilisation des vêtements compressifs dans le milieu du football professionnel français est très répandue. En effet 87% des joueurs interrogés affirment utiliser la compression textile et les propor- tions qui reviennent majoritairement lorsque la question est posée aux MK sont 80 et 90%. Cependant certains clubs affichent une faible proportion de joueurs utilisant ce matériel, et ces mêmes joueurs ne semblent que peu représentés par le questionnaire qui leurs était destiné.

Ces deux enquêtes présentent tout de même certains biais au sein de leurs méthodologies. Pour celui à destination des cadres MK, il est à noter que suite au premier contact télépho- nique avec l’accueil du club, certains ont refusé de me transmettre directement l’adresse email des kinésithérapeutes. Le courrier d’invitation à l’enquête était alors adressé au secré- tariat, qui devait alors le transmettre au staff médical. On comprend facilement que plus il y a d’intermédiaires, plus le risque de voir le courrier

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IFM3R – IFMK 2016/2017 Travail écrit de fin d’études Louis FLEURY filtré augmente. Ainsi sur les 40 clubs concernés 24 m’ont communiqué les coordonnées des cadres MK tandis que les autres m’ont renvoyé à l’adresse email du secrétariat m’assurant une transmission interne au club. Au total 24 réponses ont été enregistrées sur les 40 attendus soit 60%.

Pour le questionnaire à destination des joueurs, ne trouvant pas de moyens afin de contac- ter l’ensemble de ces derniers j’ai choisi de compter sur la diffusion interne. En effet si l’adresse de certains MK était transmise, celle des joueurs était toujours stricte- ment confidentielle. Dans ce contexte, j’invitais donc les cadres MK ou les secrétariats à transmettre ce question- naire aux joueurs exerçant au sein du club concerné. La réflexion au niveau de ce biais est identique à la précédente concernant les intermé- diaires. Au total 98 réponses ont été enregistrées sur les potentielles 800 attendus (en partant sur une base de 20 joueurs par clubs) soit environ 12%.

7 Conclusion

Les vêtements compressifs sont un sujet actuel contribuant au débat et aux interrogations. De nombreuses études sur le sujet ont été publiées ces dernières années avec des résultats contradictoires, notamment dus aux différentes méthodologies, provoquant l’incompréhension au sein de la profession. Ce qui se dégage de cet écrit est que les vêtements compressifs sont efficaces en terme de récupération à la suite d’un effort intense sur la douleur, le volume des membres, la force, la puissance ainsi que la concentration en CK. L’utilisation de ce matériel est largement répandue dans le milieu du football professionnel français cependant l’usage qu’il en est fait ne semble pas optimal lorsqu’on la compare aux données de la littérature. Ainsi les vêtements compressifs de récupération devraient être utilisés uniquement durant cette phase et non pendant l’effort. Des vêtements compressifs sont prévus à cet effet sous forme de manchon (booster) mais ne repose pas sur les mêmes principes. Enfin on observe que le port de ces derniers ne s’effectue pas suffisamment longtemps par les joueurs afin d’apprécier l’ensemble des bénéfices physiologiques. Les vêtements compressifs semblent être un nouveau moyen additionnel afin d’optimiser la récupération ; il serait tout de même nécessaire d’approfondir et d’homogénéifier les re- cherches notamment pour affirmer leurs effets sur les marqueurs inflammatoires.

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IV

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Annexes

Table des Annexes :

 Annexe 1 : Courrier envoyé aux clubs professionnels de football français.

 Annexe 2 : Questionnaire à destination des cadres masseur-kinésithérapeutes.

 Annexe 3 : Questionnaire à destination des joueurs.

 Annexe 4 : Résultats questionnaires à destination des cadres masseur-kinésithérapeutes.

 Annexe 5 : Résultats questionnaires à destination des joueurs.

I

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Annexe 1

Courrier d’invitation à l’enquête

Enquête à destinée du cadre masseur-kinésithérapeute

Bonjour Madame, Monsieur,

Dans le cadre de mon cursus en kinésithérapie et de mon travail écrit de fin d’étude, je mène une enquête sur l’utilisation des vêtements de compression au sein des clubs de football de Ligue 1 et Ligue 2 française.

Ce travail se propose d’analyser les différents effets physiologiques des vêtements compressifs des- tinés aux membres inférieurs et d’observer l’utilisation qu’il en est fait dans le milieu professionnel que ce soit par les staffs médicaux ou par les joueurs.

L’intérêt semble grandissant pour ce nouvel accessoire de récupération et de nombreuses études récentes semblent démontrer un réel apport sur différents marqueurs physiologiques, c’est pourquoi je vous invite à participer à cette nouvelle investigation.

Je vous remercie par avance au temps consacré aux renseignements des deux questionnaires sui- vants : un premier à destinée des cadres kinésithérapeutes ainsi qu’un second à destinée des joueurs. (2 minutes).

Il est bien évident que toutes vos réponses seront traitées de façons anonymes et confidentielles et serviront uniquement à des fins statistiques.

Suite à votre participation, je m’engage à vous envoyer les résultats de cette étude une fois termi- née.

Cordialement.

Louis FLEURY

Questionnaire à destinée du cadre masseur-kinésithérapeute : http://www.askabox.fr/repondre.php?s=127873&d=SPeI5G0Oq53D

Questionnaire à destinée des joueurs : http://www.askabox.fr/repondre.php?s=127881&d=SPQOl171HYEM

II

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Annexe 2

Questionnaire destiné au cadre kinésithérapeute :

1. Le club dans lequel vous exercez, utilise-t-il un protocole de récupération « post match » ? Does your club use a protocol of recovery comment « post match » ? Oui/Yes Non/No

2. L’utilisation de la compression, est-elle : The use of compression outfit, is : Intégrée au protocole/in protocol hors protocole/out of protocol non utilisée/not used

3. Faites-vous des ajustements dans les stratégies de récupération en fonction de la littérature scientifique nouvelle ? Do you apply adjustments in the strategie of recovery according to the new scientific litera- tures ? Systématiquement/Always Occasionnellement/usually Jamais/never

4. Avez-vous pris connaissance de résultats obtenus dans les études sur les vêtements de com- pression ces 5 dernières années ? Are you aware of the last results obtained in the compression clothes studies during past five years ? Oui/Yes Non/No

5. Votre club propose-t-il des vêtements de compression aux joueurs ? Does your club proposes compression garments to the players ? Oui/Yes Non/No

6. Les entreprises d’accessoires sportifs viennent-elles parfois présenter leurs produits aux joueurs ? Do companies offering sport accessories sometimes come to present their products to the players ? Oui/Yes Non/No

7. Quelle proportion de joueurs, porte des vêtements de compression après un match ? What percentage of players, wear compression garments after a match ? 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Les 3 prochaines questions se réfèrent à l’étude de Diego Marques-Jimenez « Are compression garments effective for the recovery of exercise-induced muscle damage? A systematic review with meta-analysis »

8. Selon vous, l’utilisation de vêtements compressifs agit positivement sur la récupération de quel(s) paramètre(s) ? According to you, the use of compressifs clothes acts positively on the recovery of which pa- rameter (s)?

III

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Volume des membres Puissance Force Douleur Cytokine[CK]* Lactate[La-]* Lactate Déshydrogénase[LDH]*

9. Selon vous, pendant combien de temps le port de vêtements compressifs apporte un réel ef- fet bénéfique sur le(s) marqueur(s) sélectionné(s) ? According to you, how long have to be worn the compressif garments to brings a real benefi- cial effect on the selected marker(s)? 2h 4h 8h 12h 24h 48h 72h

Selon vous, l’application de vêtements compressifs aux membres inferieurs apporte un effet bé- néfique dans le temps : According to you, the use of compressif clothes on the lower limbs brings a beneficial effect in term of time : croissant/ Increase décroissant/decrease stable/stable

IV

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Annexe 3

Questionnaire joueurs :

1. Utilisez-vous des vêtements de compression ? Do you use compression garments ? Oui/Yes Non/No

2. Quel(s) bénéfice(s) physiologique(s) vous procure le port de ces vêtements ? What physiological benefit do you get from wearing these clothes ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………

3. Quel(s) type(s) de vêtement(s) compressif(s) utilisez-vous ? What type (s) of compressif (s) garment (s) do you use? Collant/full leg Chaussettes/socks

4. Si oui quand ? If yes, when ? Après match/After match Après entrainement/After trainning Pen- dant entrainement/During trainning

5. Combien de temps les portez-vous après un effort ? How long do you keep them after exercice ? 2h 4h 8h 12h 24h 48h 72h

6. Qui vous a conseillé le port de ces derniers ? Who has advised you the use of this type of clothes ? Kinésithérapeute Préparateurs Physiques Médecin Autre Joueur Autre : …………………………………………………………………………………………………………………………...

V

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Annexe 4

4% Oui/Yes Non/No 96%

Question 1 :

16 14 12 10 8 6 4 2 0 Intégrée au protocole/In Hors protocole/Out of Non utilisée/Not used protocol protocol Question 2 :

Souvent/Almost 4% 21% Occasionnellement/ Usually 75% Jamais/Never

Question 3 :

29% Oui/Yes Non/No 71%

Question 4 :

VI

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38% Oui/Yes 62% Non/No

Question 5 :

8% Oui/Yes Non/No 92%

Question 6 :

10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% Question 7 :

Total 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0

Question 8 :

VII

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8

7

6

5

4

3

2

1

0 0h 2h 4h 8h 12h 24h 48h 72h Question 9 :

4% Croissant/ Increase 29% Décroissant/Decrease 46% Stable 21% Nul

Question 10 :

VIII

IFM3R – IFMK 2016/2017 Travail écrit de fin d’études Louis FLEURY

IX

IFM3R – IFMK 2016/2017 Travail écrit de fin d’études Louis FLEURY

Annexe 5

13% Oui/Yes Non/No 87%

Question 1 :

Douleur

15% Légèreté 36% 18% Récupération 31% Tension musculaire Question 2 :

Chaussettes/so 34% cks 66% Collant/full leg

Question 3 :

Après match/After match 18% 32% Après entrainement/After trainning 50% Pendant entrainement/During trainning Question 4 :

X

IFM3R – IFMK 2016/2017 Travail écrit de fin d’études Louis FLEURY

50 40 30 20 10 0 0h 2h 4h 8h 12h 24h 48h 72h Question 5 :

Kinésithérapeute

1% Préparateurs 29% Physiques 37% Médecin 0%

33% Autre Joueur

Autre Question 6 :

XI