ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT : AGRICULTURE

Mémoire de fin d’études en vue d’obtenir le diplôme d’ingénieur agronome

LA POURRITURE DES FRUITS

DE LETCHI ET LA MISE EN

PLACE DE LA GESTION

PHYTOSANITAIRE INTEGREE

DANS LA ZONE DE TAMATAVE

Membres de jury :

• Président de jury : RAKOTONDRAVELO Jean Chrysostome

• Tuteur : RAFALIMANANA Halitiana

• Maitre de stage : RANDRIANANGALY Jean Stephan Soa

• Examinateur : RAVELOSON Lala

Présenté par : MARIKINDRIANJAFIMPAHIZATO Tsiafaradia Andry Jeda 2008 Promotion ILO : 2003-2008 10 Juin 2008 Résumé

L'exportation de letchi apporte une forte valeur ajoutée aux producteurs et aux autres acteurs de la filière même si la quantité exportée est en diminution d'une année à l’autre. Le marché international devient de plus en plus exigeant sur le plan sanitaire et phytosanitaire. En effet, la production annuelle malagasy en fruit de letchi augmente toujours. Ainsi, la nécessité de trouver d’autres marchés et de maintenir ceux déjà accessibles constituent la tâche des acteurs de la filière en vue de lui donner un avenir plus rassurant. En outre, le fruit de letchi est victime des attaques des organismes nuisibles causant sa pourriture qui provoque une perte importante chaque année. La collecte des fruits avariés par échantillonnage dans trois différents endroits et leur incubation permettent de vérifier l’implication des mouches de fruit capturé par le système de piégeage au champ et d'identifier les agents pathogènes de la pourriture. Le piégeage des mouches de fruit qui empêchent l'accès au marché américain et faisant partie de la Gestion Phytosanitaire Intégrée, est un moyen pour connaitre le niveau de prévalence d'une zone étudiée. Dans la zone de Tamatave, la pourriture des fruits de letchi est causée principalement par des troubles physiologiques avec 47% des cas, mais celle d'origine cryptogamique provoquée par l'anthracnose dont l'agent est Gloesporium, est peu importante. Les mouches de fruit n'ont aucun rôle dans la pourriture. D’après les résultats de l'incubation, seul le Borer de letchi ou Cryptophloebia sp qui fait partie des insectes de quarantaine aux pays importateurs attaque les fruits de letchi. Par conséquent, les mesures de protection dans la gestion phytosanitaire intégrée dont les interventions sont liées au niveau d’infestation de chaque zone doivent mettre en œuvre des luttes spécifiques contre Cryptophloebia sp pour espérer l'agrément américain à l'exportation de letchi de Madagascar. Ainsi, le letchi exporté doit seulement provenir des zones de production protégées. La lutte plus efficace contre le Borer est l'installation d'une barrière physique entre le fruit et l'insecte en question. Mais, il ya aussi le traitement à froid et la fumigation par bromure de méthyle que les États-Unis d'Amérique ont recommandé comme intervention en post-récolte. Mots clés : Mouche de fruit, Gestion Phytosanitaire Intégrée, Pourriture de fruit de letchi, Cryptophloebia sp, Marché américain de letchi

Abstract ’s export brings more income to all these actors of this activity even if the quantity shipped to European market has dropped in the two last years because there are more requirements about hygiene and pest control on field. Indeed, Malagasy production increases each year. Thus, lychee sector needs in a little bit period of time; to seek another else of market area. Lychee fruit is subjected to the attacks of pest and diseases to give rise to the fruit rot. The incubation of the collected fruit wormy use to verify the part of the fruit fly and the other pest organism on the fruit rot that cause huge losses each year in Madagascar. The trapping of fruit fly which limits market access on the international trade is included in the Integrated Pest Management (IPM). In fact, almost 47% of the fruit rot are due to physiologic trouble yet the attack of the and the fungi is less important in Tamatave area. The : Cryptophloebia sp, was the only insect which comes out of the fruit incubated; and none fruit fly was found during the incubation. Beyond the result of incubation the fruit fly attack on the lychee fruit doesn’t current. In spite of the Cryptophloebia involvement on fruit rot, the (IPM) must include the measure which fit in this circumstance. While expecting to export fresh fruit of lychee to USA, the shipment need to be threat by fumigation by Methyl Bromite and the cold treatment such as a post harvest measure to eliminate the pest quarantine. As a one part of the IPM the insect trap and the survey on field are very important to awareness of the prevalence degrees of wherever else area that the insect trap has been installed because the measure will be deducted on this. Keys words: Fruit-fly, Integrated Pest Management, Lychee's fruit rot, Cryptophloebia sp, Lychee’s American market.

Sommaire Introduction ...... 1 1. Situation actuelle de la filière letchi ...... 2 1.1. Caractéristiques de l’exportation du letchi malagasy ...... 2 1.1.1. Variation de la quantité exportée ...... 2 1.1.2. Certification du produit ...... 2 1.1.3. Transport ...... 3 1.1.4. Marché européen ...... 3 1.1.5. Marché américain ...... 4 1.2. Caractéristiques de la filière ...... 4 1.2.1. Atouts ...... 4 1.2.2. Contraintes ...... 5 1.3. Problématique ...... 6 1.4. Présentation de la zone d’étude ...... 6 1.4.1. Zone d’étude ...... 6 1.4.2. Caractéristiques de la zone (GTDR/CLT, 2004) ...... 7 1.4.3. Raisons du choix de la zone ...... 8 2. Matériels et Méthodes ...... 9 2.1. Principes ...... 9 2.2. Matériels...... 10 2.2.1. Piégeage au champ des mouches de fruit ...... 10 2.2.2. Collecte des fruits avariés et des fruits mis en « bag » ...... 12 2.2.3. Incubation des fruits collectés ...... 13 2.2.4. Observation des échantillons ...... 14 2.3. Méthodes ...... 15 2.3.1. Mode d’emplacement des pièges ...... 15 2.3.2. Suivi de la capture ...... 15 2.3.3. Localisation de la zone protégée pour la G. P. I...... 16 2.3.4. Collecte par échantillonnage de fruit avarié ...... 16 2.3.5. Incubation des fruits collectés ...... 19 2.3.6. Identification des agents causals de la pourriture ...... 20 3. Présentation de résultats ...... 21 3.1. Le réseau de surveillance ...... 21 3.2. Niveau d’infestation ...... 27 3.2.1. Sous-sites protégés du site Savonnerie Tropicale ...... 27 3.2.2. Sites protégés ...... 27

3.3. Insectes capturés ...... 28 3.4. Types de fruits avariés collectés ...... 28 3.5. Les organismes nuisibles et les champignons pathogènes observés après l’incubation ...... 29 3.5.1. Insectes nuisibles observés ...... 29 3.5.2. Champignon pathogène observé (Annexe 13) ...... 30 3.5.3. Champignons saprophytes observés ...... 31 3.5.4. Importance des agents de la pourriture ...... 32 3.6. Efficacité du « bagging » ...... 33 4. Analyses et Discussions ...... 35 4.1. L’infestation en mouche de fruit des zones piégées ...... 35 4.2. Présence de mouche de fruit au champ ...... 35 4.3. Les responsables de la pourriture lors de l’incubation ...... 36 4.4. Corrélation entre l’insecte capturé et l’insecte observé lors de l’incubation 37 4.5. Vérification des hypothèses ...... 37 4.6. Importance de la Gestion Phytosanitaire Intégrée ...... 38 4.6.1. Zone de faible prévalence ...... 38 4.6.2. La rentabilité de l’installation de la (GPI) ...... 38 4.7. Solutions pratiques sur la Gestion Phytosanitaire Intégrée ...... 39 4.7.1. Lutte préventive ...... 39 4.7.2. Amélioration du mode d’emplacement des pièges ...... 40 4.7.3. Intervention pré-récolte pour les producteurs ...... 42 4.7.4. Intervention post-récolte pour les exportateurs ...... 42 4.7.5. Réduction du niveau de prévalence ...... 42 4.7.6. Restriction de la zone de commercialisation aux USA ...... 43 4.7.7. Extension des vergers ...... 44 4.8. Solutions pour l’amélioration de la filière letchi ...... 44 4.8.1. Augmentation d’intervention des opérateurs envers les producteurs .. 44 4.8.2. Amélioration variétale ...... 44 Conclusion ...... 45 Bibliographies ...... 46 Webiographies ...... 48 Annexes ...... 49

Table des illustrations

Figure 1 : Variation de la quantité de letchi exportée par Madagascar ...... 2 Figure 2 : Différents types de piège envoyé par le gouvernement américain : ...... 10 Figure 3 : Piège bouteille a : piège à torula, b : piège à trimedlure (TML) ...... 11 Figure 4: a: Panier en plastique contenant l'attractif ; b: Bandelette d'insecticide ...... 11 Figure 5 : Fig. a : boîte d’incubation ...... 13 Figure 6: incubation des champignons ...... 13 Figure 7 : incubation des insectes ...... 13 Figure 8 : Incubation des fruits issus du « bagging » et les fruits témoins ...... 14 Figure 9: Localisation des zones d'études ...... 22 Figure 10 : Ceintures de protection dans la commune de Fanandrana ...... 23 Figure 11 : Trois vergers protégés dans la zone de Tamatave sud ...... 24 Figure 12 : Différents types d'installation au sein de la Savonnerie tropicale ...... 25 Figure 13 : Sites protégés dans la zone de Brickaville ...... 26 Figure 14 : Niveau d'infestation dans les sites de la Savonnerie Tropicale ...... 27 Figure 15 : Comparaison des niveaux d'infestation dans les différents sites ...... 27 Figure 16 : Mouches de fruit capturées : a Dacus, b Ceratitis ...... 28 Figure 17 : Différents symptômes observés sur les fruits de letchi ...... 28 Figure 19 : larve du Cryptophloebia sp ...... 29 Figure 18 : Cryptophloebia sp sortant des fruits incubés ...... 29 Figure 20 : Ceratitis sp issu de l'incubation de goyave de chine ...... 30 Figure 21 : Apparence des fruits après trois jours d'incubation ...... 30 Figure 22 : Agent de l’anthracnose, Gloeosporium sp ...... 31 Figure 24 : Résultat de l'incubation du mois de novembre ...... 32 Figure 23 : Champignons saprophytes identifies ...... 32 Figure 25 : Résultat de l'incubation du mois de décembre ...... 33 Figure 26 : Distribution de la fréquence d'observation des agents de la pourriture ...... 33 Figure 27 : Résultats de l'incubation des fruits mis en « bagging » ...... 34 Figure 28 : Fig. a : fruits cassés et perforés ; Fig. b : fruit intact ; Fig. c : fruit déformé 34 Figure 29 :« Screen »...... 39 Figure 30 : « Bagging » des grappes de letchi ...... 40 Figure 31 : Installation suivant un quadrillage ...... 41 Figure 32 : Zone climatique des États-Unis ...... 43

Tableau 1 : Caractéristique de la région Atsinanana ...... 7 Tableau 2 : Classification des champignons saprophytes ...... 31

LISTES DES ANNEXES

Annexe 1 : Différentes appellations ...... I Annexe2 : Surface occupée par le letchi dans la région Atsinanana ...... I Annexe 3 : Zone d'étude par rapport à la carte de Madagascar ...... II Annexe4 : Liste des insectes redoutable dans le PRA ...... II Annexe 5: Localisation GPS ...... III Annexe6 : Apparence des fruits après quelques jours d'incubation ..... VI Annexe 7 : Nature des attractifs ...... VI Annexe 8 : Nombre de fruits collectés ...... VI Annexe 9: Répartition en groupe des zones protégées ...... VII Annexe 10: Fiches de captures ...... VIII Annexe 11: Étude de l’insecte Cryptoploebia ...... VIII Annexe12 : Illustration de l’évolution du Cryptophloebia dans un fruit de letchi ...... X Annexe 13: Étude du Gloeosporium ...... X Annexe 14: Tableau de l’incubation mois de novembre ...... XI Annexe 15 : Tableau de l’incubation mois de décembre ...... XII Annexe 16 : Tableau de la fréquence d’observation...... XII Annexe 17 : Tableau du résultat du bagging ...... XII Annexe 18 : Analyse de la variance de la capture ...... XII Annexe 19 : Direction moyenne du vent en rose du vent ...... XIII Annexe 20 : Calendrier cultural ...... XIII Annexe 21 : Données climatique de Tamatave ...... XIII Annexe 22 : Figure de comparaison entre les fruits du bagging ...... XIV Annexe 23 : Traitement post récolte (USDA 2006) ...... XV

Acronymes

APHIS : Plant Health Inspection Service BAMEX : Business and Market Expansion BPH : Bonne Pratique d’Hygiène CIPV : Comité International pour la Protection des Végétaux CLD : Comité Local pour le Développement COMESA: Common Market for Eastern and Southern DRDR : Direction Régionale pour le Développement Rural EDBM : Economic Development Board of Madagascar EUREP GAP: EUro-REtailer Produce Good Agriculture Pratices FAO : Food and Agriculture Organisation GEL : Groupement des Exportateurs de Litchi GPI : Gestion Phytosanitaire Intégrée GPS : Global Positioning System GTDR : Groupe de travail pour le Développement Rural Régional IAEA : International Atomic Energy Agency LAP : Litchi Action Plan MAE : Ministère d’Affaire Étrangère MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pèche MAT : Male Annihilation Technique MBTOC: Methyl Bromite Technical Option Committee MCA : Millenium Challenge Account ME : Méthyle Eugénol NIMP : Normes Internationale sur les Mesures Phytosanitaires PCL : Plateforme pour la Concertation du Litchi PRA : Pest Risk Analysis PPRR : Programme pour la Promotion des Revenus Ruraux PPP : Partenariat Privé Public SADC: Southern Africa Development Community SIT : Sterile Insect Technique SPV : Service de Protection des Végétaux TML : TriMedLure USDA : United States Departement of Agriculture USAID : United States of America of International development

1 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

Introduction

Madagascar est le premier exportateur de letchi (Litchi chinensis Sonn.) (Annexe 1) en Europe (Pro média consulting, 2006) devant les autres pays producteurs tels que les îles sœurs de l’Océan Indien et l’Afrique du sud. Le marché Européen devient de plus en plus exigeant sur la qualité du produit vendu (MICHEL, 1998.), et que la quantité exportée ne représentait que le 1/5 de la production moyenne nationale. Ainsi, la recherche d’autres marchés est la priorité des activités des entités concernées. L’État Malagasy par l’intermédiaire du Ministère tutelle, en étroite collaboration avec les opérateurs privés, a installé en 2006 un comité chargé de la recherche des alternatives pour élargir le spectre de vente de letchi en perçant d’autres marchés comme celui des États-Unis d’Amérique qui parait probant. En outre, depuis 1988 (USDA, 2006) le marché américain n’était plus accessible au letchi Malagasy et ne le sera qu’après l’installation et la maîtrise des mesures phytosanitaires conformes aux normes internationales en particulier à celles des Américains. Ces recommandations ont pour objectif d’éviter l’introduction des organismes de quarantaine dans leur territoire parce qu’ils ne veulent importer que du letchi frais. L’organisme de quarantaine est un organisme nuisible qui a une importance potentielle pour l’économie nationale et qui n’est pas encore présent dans le pays ou bien qui s’y trouve déjà mais qui n’est pas largement diffusé et qui est activement combattu (République Démocratique de Madagascar, 1986). D’où, chaque pays a leurs propres organismes de quarantaine. De plus, le letchi à part son dépérissement rapide est attaqué par des organismes nuisibles qui ne sont pas encore bien identifiés à Madagascar. A cet effet, ce mémoire de fin d’étude essaiera d’apporter quelques lueurs sur les ennemis de fruit de letchi dans la zone de Tamatave en identifiant les origines de sa pourriture et en apportant des solutions adéquates pour la situation actuelle. Ceci a pour but d’obtenir l’agrément du gouvernement américain pour pouvoir exporter du letchi frais. Pour ce faire, nous allons voir de prime à bord la situation actuelle de la filière letchi pour en déduire la problématique générale et les hypothèses à vérifier, ensuite, les matériels et méthodes entrepris au cours des travaux effectués durant le stage. Enfin, avant d’aboutir aux analyses et aux discussions, les résultats issus des expérimentations avec lesquels nous vérifierons les hypothèses sus mentionnées seront présentés.

2 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

1. Situation actuelle de la filière letchi

1.1. Caractéristiques de l’exportation du letchi malagasy

1.1.1. Variation de la quantité exportée

Depuis 1995, le volume de l’exportation vers les pays européens ne cessait de s’accroître. En fait, ce volume est passé de 6 000 tonnes en 1995 à 23 922 tonnes en 2005. Quoiqu’il avait une chute notable pendant la campagne 2006/2007 (Fig.1). En ce qui concerne la prévision de l’exportation pour la campagne 2007/2008, l’indice de croissance sera estimée à 4500 tonnes (GEL, 2007).

Figure 1 : Variation de la quantité de letchi exportée par Madagascar : (MAEP, 2004) Statistique Agricole

1.1.2. Certification du produit

La certification des fruits et légumes mis sur le marché international fait parti de la nouvelle exigence des pays acheteurs. Ainsi, par l’intermédiaire de l’organisme de certification belge INTEGRA, représentant de l’ECOCERT, les opérateurs de la filière letchi de Madagascar effectuaient des efforts pour suivre les conformités EUREPGAP1. L’EUREPGAP est un référentiel adopté par un grand nombre d’hypermarchés mondiaux envers les produits agricole importés (TOANDRO, 2006).

Pendant la campagne 2006/2007, presque tous les opérateurs suivaient les processus de certification du letchi en vue d’espérer un prix plus intéressant. Ces processus touchent la production d’amont en aval.

1 L’EUREPGAP : initiative des groupes de distributeurs de l’Euro-REtailer Produce working group qui répond à des critères de bonnes pratiques agricoles (Good Agriculture Practices).

3 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

1.1.3. Transport

La majorité du letchi Malagasy exportée en Europe est expédiée par bateau de type refeer ou conventionnel. Les primeurs, letchi ayant l’autorisation d’être commercialisé avant l’ouverture officielle de la campagne, sont envoyées par avion. Le prix sur ce marché permet d’avoir une marge intéressante même si le coût des frets est plus cher par rapport à celui du transport maritime. De plus, pendant cette période, les bateaux ne sont pas encore disponibles. Cette disponibilité dicte tout le déroulement de la campagne de letchi à Madagascar. Durant la campagne 2006/2007, l’embarquement des produits certifiés EUREPGAP ne durait seulement que quatre jours.

La durée du trajet collecte-livraison aux stations de soufrage dépassait souvent le temps maximum requis pour conserver la qualité attrayante du fruit de letchi et réduire l’écart de déchet lors de l’agréage. Cette durée est limitée à 8 heures de route (MCA et al, 2007). Ainsi, malgré les efforts conjugués depuis plusieurs années des acteurs de la filière pour l’amélioration du produit et l’augmentation de la production, 1 2 seul /3 de la production des paysans était vendue auprès des exportateurs durant cette campagne. Toutefois, selon la convention entre planteurs et exportateurs, la vente des produits doit se faire uniquement avec les opérateurs auxquels le groupement de producteur collabore.

1.1.4. Marché européen

Actuellement, le marché de l’Union Européenne, en particulier celui de la France, commence à être saturé parce que 95% de la quantité exportée y est vendu (Pro média consulting, 2006). Il est partagé par une trentaine d’opérateurs qui sont réparti selon leurs capacités et leurs quotas avec les importateurs. Ce quota est souvent relatif au préfinancement reçu auprès des importateurs pour préparer la campagne. En plus, le marché européen devient de plus en plus exigeant sur la qualité, la traçabilité des produits importés et l’hygiène. Pourtant, l’existence de trois grands marchés constitue une véritable ouverture pour le letchi de Madagascar, à savoir celui de l’Europe du Nord (Finlande, Norvège, Suède, Royaume-Unis, Irlande, Danemark, Belgique), de l’Europe de l’Est (Russie, Ukraine, Yougoslavie, Pologne...) et le développement du marché de l’Europe du Sud (Italie, Grèce, Espagne,...) (EDBM, 2007).

2 D’après les enquêtes effectuées au près des paysans

4 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

1.1.5. Marché américain

La relation bilatérale entre les deux pays existait depuis longtemps mais l’étroite collaboration entre le Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pèche (MAEP)/ le Service de Protection des Végétaux (SPV) et l’United States Department of Agriculture (USDA)/Animal and Plant Health Inspection Service (APHIS) la fortifiait. Entre autre, par l’initiative de BAMEX en 2005, des études basées dans le cadre de la protection phytosanitaire sont entreprises afin de faire un premier pas dans l’établissement du Pest Risk Analysis (PRA) et de la Gestion Phytosanitaire Intégrée (GPI). Cette dernière constitue un moyen de mitigation des risques de contamination au champ exigé par le gouvernement américain alors que le PRA est une évaluation de nuisibilité des insectes de quarantaine.

Des recherches sur les ravageurs de letchi, en particulier sur le rôle des mouches de fruit, ont été aussi entamées dans le but de trouver des techniques de traitement post-récolte nécessaire pour épargner les lots exportés de ces organismes de quarantaine. En effet, les États-Unis d’Amérique ne sont pas intéressés par le letchi ayant comme conditionnement le soufrage, ils ne veulent importer que du letchi traité à froid pour la conservation au cours du transport et à la fumigation par bromure de méthyle ou par irradiation (USDA, May 2006) pour la neutralisation des organismes de quarantaines. Hormis l’établissement du PRA des ravageurs de letchi Malagasy, effectué par les deux parties, l’intensification de la GPI sera effectuée pour la campagne 2008/2009.

1.2. Caractéristiques de la filière

1.2.1. Atouts

La politique Partenariat Privé Public (3P) qui est une nouvelle approche de l’État malagasy donne une synergie entre plusieurs entités œuvrant dans l’amélioration de l’économie de l’État dont la filière letchi apporte une part non négligeable. La restructuration professionnalisant la filière d’amont en aval, c'est-à-dire de la production à la commercialisation, par l’application d’une démarche progressive et par la motivation des deux grandes composantes de la filière lui donne un second souffle. Ces deux composants sont constitués par le Groupement des Exportateurs de Litchi (GEL) qui a été créé en 2002 et la Plateforme de Concertation du Litchi (PCL), mise en place en 2006. D’un côté, le Litchi Action Plan (LAP) est établi comme un outil de la

5 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée filière afin de faciliter cette restructuration. À travers le Litchi Action Plan (LAP) et la certification du produit, la filière se met en diapason avec les nouvelles donnes imposées par les importateurs et le libre échange tel que le SADC et la COMESA. Les formations et les informations de tous les acteurs de la filière sur la Bonne Pratique d’Hygiène (BPH) a permis de faire un premier pas dans le respect des exigences des pays acheteurs.

D’autre part, un comité de prospection de marchés composé des entités suivantes : PCL/GEL, EDBM, MAEP, MAE, MCA, BAMEX, PPRR a été mis en place en 2006 (EDBM, 2007).

Par rapport aux autres pays producteurs, la maturation du letchi de la grande île tombe aux alentours de Noël et la fête de nouvel an, donc la mainmise sur le marché est certaine au cours de cette période.

Du point de vue socio-économique, le letchi assure 35% du revenu annuel des producteurs (EDBM, 2007). Les interfaces du système comprennent environ : 30 000 familles productrices, 3 000 collecteurs et transporteurs et une trentaine d’exportateurs. Ils y sont mobilisés chaque année. La recette à l’exportation est estimée à 14 millions d’Euro en 30 jours, ainsi la filière tient une place importante dans la trésorerie des différents acteurs.

1.2.2. Contraintes

La majorité de letchi, environ 80%-90% du peuplement, est constituée par de vieux arbres âgés de 50 ans et plus, que les producteurs ont hérité de leurs parents et ne bénéficie guère des entretiens adéquats. La surface occupée par les vergers est estimée à 1000ha (TOANDRO, 2006) dans la zone de Tamatave-Brickaville. Cette surface représente environ 43% de la surface totale couverte de letchi qui est de 2300ha en 2004 (Annexe 2) (M.A.E.P, 2004.). La culture améliorée comprend le respect d’un espacement constant, comprise entre 6 à 10m, entre les pieds de letchi, et la pratique des différents entretiens tels que la taille de formation, la taille de fructification et le détourage.

Sur le plan phytosanitaire, aucun document n’a traité cette spéculation d’une manière exhaustive. Cependant, les autres pays producteurs à savoir l’Afrique du sud et les îles sœurs de l’Océan Indien commencent à imposer une concurrence rude sur

6 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée le marché international grâce à des études axées sur ce domaine. De plus, ils vendent un produit de bonne qualité par rapport à celui de Madagascar qui présente une hétérogénéité tangible, à première vue, sur le calibre, la maturation (RAMBINTSOA, 2006). Néanmoins leurs calendriers de récolte ne coïncident pas encore à celui du letchi malagasy.

La stratégie de regrouper les producteurs pour faciliter l’encadrement technique et le financement n’est efficace que si l’effectif des membres est réduit afin qu’il ait confiance entre eux. Car au sein des groupements dont le nombre des membres est comprise entre 10 à 15 producteurs, des mauvaises gérances 3 y sont fréquentes pendant cette campagne 2006/2007. Ce fait sera une source de méfiance des paysans envers cette approche et portera atteinte à sa pérennisation.

1.3. Problématique

En dépit de la situation actuelle et l’objectif fixé qui est l’obtention de l’agrément américain pour l’exportation de letchi frais, la problématique générale adoptée est basée sur les origines de la pourriture de fruit de letchi dans la zone de Tamatave. Cette pourriture peut être causée par trois agents différents, d’où nous en déduisons les trois hypothèses suivantes : • La principale origine de la pourriture de fruit de letchi est l’agent l’anthracnose ; • La principale origine de la pourriture de fruit de letchi est l’attaque des mouches de fruit ; • La principale origine de la pourriture de fruit de letchi est le trouble physiologique.

1.4. Présentation de la zone d’étude

1.4.1. Zone d’étude

La zone d’intervention est réduit à la région Atsinanana (Annexe 3) même si le letchi se trouve dans toute la partie littorale de la grande Île et au centre sur les Hautes Terres. La majorité de la production dans cette région est destinée à l’exportation d’où le gouvernement américain et le Ministère de tutelle l’ont choisie depuis 2005 pour l’installation du réseau de surveillance.

3 D’après les enquêtes effectuées au près de trois vergers

7 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

1.4.2. Caractéristiques de la zone (GTDR/CLT, 2004)

1.4.2.1. Géologie

La région est caractérisée par 2 types de terrains : terrains sédimentaires et terrains cristallins. Les types de terrains sédimentaires se rencontrent dans le Sud- ouest de la région et ils sont traversés par du volcanisme néogène à quaternaire et par un volcanisme crétacé. Le premier caractère prédomine. Ces terrains appartiennent à la KARROO de type Sakamena. On rencontre également des types crétacés et de pliocène continental bordant la côte de Mahanoro jusqu'à Toamasina. Les terrains cristallins se rencontrent surtout sur la partie Nord de la région.

1.4.2.2. Climat

Le climat de la région est du type tropical chaud et humide avec une forte pluviométrie. La région est soumise aux autres différents types de climat tropical correspondant aux quatre zones de reboisements. Le tableau ci-après résume les caractéristiques de la région.

Zones Nature de Pa (mm) Ta (°C) Nature du sol Altitude climat (m) Littorale Chaud, >1800 >22 Ferralitiques jaunes sur rouges, sur 0‐300 humide à roches métamorphiques basiques, perhumide sableux le long de la côte Est et Chaud, >1600 >20 Ferralitiques typiques jaune ou 300‐800 falaise humide à rouges sur schistes cristallins ou ombrophile perhumide roches granitoïdes Orientale Climat >1200 >16‐21 Ferralitiques typiques rouges ou 900‐1600 tropical rouges sur jaunes, sur roches tempéré cristallines (granito‐gneissiques) Occidentale Climat >1000‐1600 >17‐22 Ferralitiques typiques jaunes ou 800‐1400 tropical rouges sur roches cristallines et tempéré faiblement ferralitiques subhumide Tableau 1 : Caractéristique de la région Atsinanana : Source : (GTDR/CLT, 2004) Pa = Précipitation annuelle, Ta = Température annuelle

8 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

1.4.3. Raisons du choix de la zone

La région Atsinanana faisait partie de la zone d’intervention des entités œuvrant dans la Gestion Phytosanitaire Intégrée depuis 2005. Elle est choisie parmi les autres régions productrices pour effectuer notre étude puisque sa production moyenne annuelle est la plus importante (MAEP, 2004) et que tous les lots expédiés par bateau sont embarqués dans le port de Tamatave. En effet, cette région tient une place importante dans l’économie du pays de même que la filière letchi, qui est incluse parmi ses filières porteuses. En d’autres termes, toutes les stations de soufrage se concentrent dans la périphérie de la ville de Tamatave au niveau de laquelle le plus grand verger de Madagascar s’y trouve.

9 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

2. Matériels et Méthodes

2.1. Principes

Cette étude comprend trois étapes complémentaires : le piégeage des mouches de fruit, la collecte des fruits avariés et l’incubation incluant l’identification des agents pathogènes.

Le piégeage des mouches de fruit constituait une partie des travaux de terrain et fait aussi partie de la Gestion Phytosanitaire Intégrée recommandée par l’USDA/APHIS. Notamment, il constitue une lutte préventive contre ces insectes d’importance économique redoutés par les pays importateurs dont leur nuisibilité sur le letchi est à vérifier par l’incubation. Étant donné qu’une liste d’insectes (Annexe 4) considérés comme redoutable a été communiquée par l’USDA au MAEP; les attractifs envoyés étaient tous spécifiques pour chaque genre d’insecte à étudier en épargnant l’insecte pollinisateur, en l’occurrence, les abeilles. Certes, cette liste comprend plusieurs insectes de différents genres mais nous avons focalisé l’étude sur les mouches de fruit car Madagascar possède une espèce endémique qui est Ceratitis malgassa. Ce dernier est parmi l’insecte le plus redouté par l’USDA/APHIS.

Le nombre d’insecte capturé indique le niveau ou le degré d’infestation de la zone étudiée pendant une période définie. Pour aboutir à l’établissement d’une dynamique de population, il faut boucler la période durant laquelle les insectes existent dans les plantations. Une fois que tous les pièges sont mis en place, une carte est établie à partir de la localisation de chaque piège par un GPS (Annexe 5). Cette carte montre le réseau de surveillance dans lequel les zones sous contrôles seront appelées zones protégées.

La collecte des fruits avariés qui est l’autre partie des travaux de terrain permet d’avoir un échantillon représentatif de la population de fruit de letchi de la zone d’intervention. Ensuite, ces fruits avariés sont incubés dans une boîte en plastique. En fait, nous n’avons pas collecté des fruits sains car le but de l’étude est de mettre en évidence l’implication des mouches de fruits sur la pourriture de letchi.

L’incubation constitue le travail de laboratoire durant le stage. Elle permet d’identifier et de cerner l’importance de chaque agent causal de la pourriture de letchi. Cette importance est déduite à partir de la fréquence d’observation de ces agents.

10 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

La pourriture des fruits incubés montrant des champignons de formes conidiennes Colletotrichum gloeosporiodes et Gloeosporium est causée par l’anthracnose. Puisqu’ils sont les formes conidiennes du Glomerella cingulata qui est la forme parfaite de l’agent causal de cette maladie (BOURRIQUET, 1956). Les pourritures des fruits incubés présentant d’autres types de conidie, autre que celle de l’anthracnose, sont considérées comme d’origine cryptogamique dont les champignons sont des saprophytes. La pourriture de fruits présentant des symptômes d’attaque d’insecte sont considérés comme d’origine entomologique. L’insecte en question est présumé être la mouche de fruit de genre Ceratitis. La méthode d’incubation est différente à celle du cas des champignons. La pourriture des fruits incubés n’exposant pas les symptômes précédents c'est-à-dire ceux exempte de mycélium de l’anthracnose (Annexe 6) et d’attaque d’insecte, est considérée comme d’origine physiologique ; il en est de même pour les taches qui n’évoluent pas durant la période d’incubation. Dans ce dernier cas, la tache est due à un coup de soleil conjugué, à un trouble physiologique qui peut être une carence en élément fertilisant ou un stress hydrique.

2.2. Matériels

2.2.1. Piégeage au champ des mouches de fruit

Le matériel utilisé dans cette recherche provenait du gouvernement américain. Il comprend trois types de piège (Fig.2) selon l’insecte à étudier tels que trécé pour Cryptophloebia, le piège jackson et le Mac phail dont le type d’insecte cible dépendait de l’attractif employé. En raison de l’insecte cible, le piège Jackson a été le plus utilisé et il a constitué presque la totalité des pièges installés. Chaque piège comprend trois éléments : le corps, l’attractif et l’insecticide. Les types de corps utilisé étaient les suivants: • un carton résistant aux intempéries pour le piège jackson et le piège trécé ; • un gobelet de couleur jaune pour le piège Mac Phail ; • une bouteille en plastique d’une capacité de 1,5l pour l’adaptation du Mac Phail.

Figure 2 : Différents types de piège envoyé par le gouvernement américain : fig. a piège Mac phail, fig.b piège Jackson, fig. piège trécé 11 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

Le piège bouteille (Fig. 3) est pourvu de 4 ouvertures situées sur sa partie haute non courbée. Ces ouvertures, de forme carrée dont le coté est de 3 cm environ, facilitent la diffusion de phéromone, d’une part, et la pénétration des mouches, d’autre part. Pour tous les types de pièges, à l’exception du trécé, les attractifs para-phéromones sont placés dans un panier en plastique (Fig. 4) pour servir leur accrochage moyennant un bout de ficelle. Un système d’accrochage fait en fil de fer ou en ficelle assure la fixation sur l’arbre.

Figure 3 : Piège bouteille a : piège à torula, b : piège à trimedlure (TML)

Figure 4: a: Panier en plastique contenant l'attractif ; b: Bandelette d'insecticide

La trimedlure et le méthyle eugénol sont tous des attractives para-phéromones (Annexe 7). La trimedlure sous forme de bouchon de couleur rouge (Fig. 4a) est spécifique pour Ceratitis, il est employé à raison d’un seul bouchon par piège. Le méthyle eugénol, un attractif liquide, est utilisé pour capturer Bactrocera cuccurbitae et Dacus. Chaque boule de coton est imbibée de 6ml de méthyle eugénol.

12 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

Le piège trécé est utilisé à titre d’essai pendant cette recherche puisque l’étude s’est focalisée sur l’implication des mouches de fruit dans la pourriture du letchi. Le torula, non sélectif sous forme de comprimé, était le seul appât alimentaire utilisé durant le piégeage. Il est employé soit avec les pièges Mac Phail, soit avec les pièges bouteilles dans les plantations au sein desquelles les produits sont certifiés biologiques. Pour chaque piège, trois comprimés de torula sont dissous dans 300ml d’eau puis la solution est versée dans la bouteille. L’insecticide utilisé a une forme de bandelette de dimension 5mm*2mm (Fig.4b) qui contient comme matière active du 2, 2-dichlorovinyl dimethyl. Il est employé avec les pièges bouteilles utilisant le trimedlure et le méthyle eugénol comme attractif. Toutefois, les pièges jackson et trécé, dotés d’un plancher adhésif au niveau de la partie inférieure du corps n’avaient pas besoin d’insecticide pour étouffer les insectes. Nous avons utilisé d’autres petits matériels pour le suivi des pièges et la conservation des mouches de fruit capturées : • des flacons, • de l’alcool 90° dilué à 70° pour la conservation des insectes capturés • des carnets de bord pour l’enregistrement de la capture, • des « masking type » pour la traçabilité, • des « cutters »pour effectuer les ouvertures sur les bouteilles, • des boîtes en plastique

2.2.2. Collecte des fruits avariés et des fruits mis en « bag »

Pour la collecte, les boîtes d’incubation sont utilisées au début, du fait de leur disponibilité et de leur faculté de ménager les fruits collectés contre l’écrasement si la collecte est importante. Mais une fois que les boîtes sont utilisées à l’incubation et par commodité, l’emploi d’un sachet en plastique dans laquelle nous avons placé un coton imbibé d’eau pour obtenir une sorte de chambre humide avant l’incubation proprement dite, est adopté.

Par ailleurs, des fruits mis en « bag » et des fruits témoins sont aussi recueillis et incubés auprès de Verger de Madagascar. Les sacs utilisés en « bagging » sont faits en tissu ou en papier spécial conçu à cet effet.

13 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

2.2.3. Incubation des fruits collectés

2.2.3.1. Cas des champignons

Des boîtes en plastique transparente (Fig. 5) sont utilisées pour l’incubation.

Figure 5 : Boîte d’incubation

Pour favoriser le développement des champignons, des papiers buvard sont utilisés comme substrat (Fig. 6) en vue de garder l’humidité dans la boîte maintenue hermétique avec un couvercle.

Figure 6: Incubation des champignons

2.2.3.2. Cas des insectes

2.2.3.2.1. Fruits avariés collectés

Pour l’incubation des fruits attaqués par des insectes, nous avons employé le sable d’eau douce comme substrat (Fig. 7) pour maintenir l’humidité dans la boîte d’incubation afin que l’insecte puisse boucler son cycle de développement. Le couvercle est constitué d’une voile ou du couvercle d’origine présentant des aérations. Ceci dans le but d’aérer le milieu et de contenir l’insecte à l’issu de son développement larvaire.

Figure 7 : Incubation des insectes

14 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

2.2.3.2.2. Fruits mis en bag

Les fruits issus du « bagging » sont incubés sur un sable d’eau douce étalé sur une surface comprise entre 5m2 à 8m2 (Fig. 8). Faute de disponibilité de boite d’incubation, une grande voile de dimension de 3,66m x 6m appelée « screen » est utilisée à la place d’une boîte en plastique. En réalité, le « screen » est conçu pour protéger les plantes, il est fabriqué à partir de matières constituées essentiellement d’une densité élevée de polyéthylène pour résister à la dégradation due à l’ultra violet.

Figure 8 : Incubation des fruits issus du « bagging » et les fruits témoins

2.2.4. Observation des échantillons

Pour l’identification des champignons, le recours aux appareils optiques tels qu’une loupe binoculaire et un microscope optique s’avérait impératif dans le but d’avoir plus de précision dans les résultats attendus. La loupe binoculaire est équipée d’une lumière provenant d’une lampe de poche pour faciliter le prélèvement des champignons.

Les lames et lamelles constituent les verreries employées au cours des travaux de laboratoires.

Le bleu lactique est le colorant employé, il sert à individualiser les émergences des champignons prélevées à travers la loupe binoculaire.

15 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

2.3. Méthodes

2.3.1. Mode d’emplacement des pièges

2.3.1.1. Sur l’arbre

Chaque piège est placé au milieu de la frondaison de l’arbre porteur, à 2m (Gouvernement malagasy/USDA/USAID, 2006) du sol pour faciliter la prospection et dans la partie sud-est de l’arbre pour échapper au fort ensoleillement pendant l’après midi. Pour son efficacité, l’emplacement dans une partie feuillue est à éviter.

2.3.1.2. Dans la plantation

2.3.1.2.1. Dans les plantations traditionnelles

L’installation des pièges est suivant la densité de 2 à 4 pièges de même attractif par hectare, selon la dispersion des pieds de letchi dans la plantation. Compte tenu du rayon d’action des attractifs qui est de 30,5m, cette densité a été considérée comme normale. Les plantations traditionnelles comportent des vieux letchis, âgés de 50 ans et plus, et associent plusieurs espèces d’arbre fruitier dans une même parcelle à proximité du village.

2.3.1.2.2. Dans les vergers

Dans quelques plantations où il y a homogénéité de culture dans l’espace comme les vergers, le mode d’installation des pièges suivant le pourtour de la plantation a été adopté. Il permet d’avoir une ceinture de protection formée de deux barrières dont la première est composée par des pièges Jackson à attractif méthyle eugénol et la seconde par des pièges Jackson à attractif trimédlure (TML) placés en quinconce par rapport à la première barrière. Ce mode d’installation constitue un moyen de lutte qui permet d’arrêter la pénétration des ravageurs dans la plantation. Si le système fonctionne, l’intérieure de la ceinture de protection devrait constituer une zone de faible prévalence où la présence d’insecte nuisible est tolérable, ou même une zone zéro infestation qui est exempte d’insectes redoutés.

2.3.2. Suivi de la capture

Dans les deux types d’installation, le remplacement des attractifs et des insecticides se fait mensuellement alors que le suivi de l’état des pièges et de la capture étaient hebdomadaires. Une fois installés, à l’exception des corps en carton, les corps peuvent être employés pendant plusieurs années et ne sont remplacés qu’en cas de vol ou de destruction.

16 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

Pour les zones éloignées comme celles d’Antetezambaro et de Brickaville, les producteurs au sein desquels les pièges sont installés effectuaient les suivis hebdomadaires et la mise en flacon des mouches de fruit capturées. La collecte de ces flacons est effectuée par les responsables de zone. Ces derniers sont dotés des spécimens de référence : Ceratitis et Dacus, pour qu’ils aient une capacité de distinguer ces deux mouches de fruits appartenant à la famille de Tephritidae lors de la mise en boîte. Ensuite, tous les flacons collectés par les responsables de zone ont été ramassés, puis centrés au laboratoire du DRDR de Tamatave et à Ambatobe en attendant l’arrivé des agents de l’USDA/ APHIS pour effectuer l’identification spécifique de ces insectes.

Les flacons sont marqués à l’extérieur avec un « masking type » et à l’intérieur avec un papier sur lequel le marquage se fait avec un crayon. Le marquage contient les éléments nécessaires comme : code du site, numéro de piège avec lequel les mouches de fruit sont capturées, nombre de mouche capturée et date de capture, pour assurer la traçabilité des mouches de fruit capturées. Ces informations, en l’occurrence, le nombre de capture sont traités au logiciel JMP 5.0.1 pour l’analyse statistique.

2.3.3. Localisation de la zone protégée pour la Gestion Phytosanitaire Intégrée

Pour la localisation des zones d’intérêts, les coordonnées géographiques de chaque piège ont été relevées à l’aide d’un GPS utilisant des signaux satellites. Les points GPS sont ensuite placés sur une carte avec le logiciel Arcview 3.2. Enfin, les zones protégées, ont été placées sur une carte de la région Atsinanana, en général et par sur une carte de la commune de Fanandrana, en particulier. Ceci dans le but d’établir un zonage de la région pour la proposition de lutte appropriée et d’identifier les sites protégés avec leur niveau de prévalence respectif. Les zones sous contrôle dont la surface protégées est peu importante notamment la zone de Tamatave nord et celle de Brickaville, sont considérées comme sites protégés. Pourtant, les zones sous contrôles qui comprennent une superficie importante de zone protégée, sont divisées en plusieurs sites protégés comme le cas de la zone de Tamatave sud.

2.3.4. Collecte par échantillonnage de fruit avarié

Les fruits avariés collectés englobent les trois symptômes suivant :

17 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

• Fruits tachetés : fruits présentant une ou plusieurs plaques brunâtres ou noirâtres, à chair ramollie et dégageant une odeur fermentée (Arrêté interministériel n° 5046/93) ; • Fruit pourris : fruits de couleur allant du brun foncé au marron, à pulpe plus ou moins réduit et dégageant une mauvaise odeur (Arrêté interministériel n° 5046/93) ; • Fruits piqués : fruit dont la coque présente une perforation de dimension comprise entre l’invisible à l’œil nu et 5 mm de diamètre.

Les fruits avariés ont été collectés dans trois endroits différents de façon à avoir la représentativité de l’échantillon obtenu : • À la réception des stations de soufrage : pour les letchis destinés à l’exportation pendant la campagne de letchi ; • Aux marchés : « bazar kely » et « bazar be », pour ceux vendus localement au cours de la période hors campagne pendant laquelle le letchi abonde sur les étalages ; • Au sein des plantations : pour la collecte sur pieds.

A la réception, aux stations de soufrage, les letchis provenant de toutes les zones périphériques de Tamatave sont triés avant d’être traités et mis en boîte. L’échantillonnage tient compte de la capacité de la voiture transportant la marchandise ainsi que la répartition des caissettes ou « garaba » dans la voiture. Le nombre de fruit collecté est proportionnel à la capacité de la voiture qui les transporte. Pour une camionnette de capacité inférieure à 3t, le nombre de fruit collecté est fixé à 150 fruits avariés tandis que pour un camion à chargement supérieur à 3t, ce nombre a été fixé à 250 environ. Le nombre de fruits collectés auprès des trois stations de soufrage pris au hasard est de 600 au total (Annexe 8). Les trois parties du chargement parties ont été considérées selon les conditions du milieu dans lesquelles les « garaba » sont placées : • la partie avant dont les « garaba » sont déposés en premier temps et que la température est inférieure à celle de la partie intermédiaire ; • la partie intermédiaire où les fruits se trouvaient dans une condition plus favorable à son dépérissement du fait que la pression et la température sont supérieures par rapport à la partie

18 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

avant et arrière car il y a concentration de CO2 par la respiration des fruits transportés ; • la partie arrière dans laquelle les « garaba » sont déposés en dernier lieu par rapport aux précédents.

Les fruits avariés en provenance du marché ont été achetés auprès des marchands pris au hasard pour respecter la méthode d’échantillonnage. Certes, l’origine des fruits est utile pour savoir la traçabilité des letchis, mais il n’a été pas pris en compte lors de l’achat puisqu’ au cours de la période hors campagne, les produits vendus aux marchés provenaient de toutes les zones périphériques de Tamatave. Néanmoins, pour la répartition dans le temps, la collecte est tributaire de la maturation des fruits qui diffère entre la région Analanjirofo et Atsinanana. Cette dernière possède la période de maturation avancée par rapport à l’autre.

Au mois de novembre, l’achat a été fait par kilo alors qu’en décembre il a été fait par « garaba » afin d’avoir une quantité importante pour l’incubation. En somme le nombre de fruit collecté au marché est de 400 dont celui collecté au mois de novembre est de l’ordre de 19 fruits avariés seulement.

Dans le cas des plantations, deux endroits, en l’occurrence, le Verger de Madagascar et la plantation de la Savonnerie Tropicale ont été choisis au hasard pour la collecte sur pieds. Les fruits tombés ne sont pas collectés car une fois en contact avec le sol plusieurs paramètres entrent en jeux pour la détermination des champignons pathogènes causant la pourriture du fruit. La collecte au sein du Verger de Madagascar coïncidait à celle des primeurs. Les employés de cette société, chargés de la collecte, ont contribué à l’effectuer. À cause de l’immensité de la plantation qui est évaluée à 175 hectares avec 26 000 pieds, aucune méthode d’échantillonnage n’a été appliquée. Toutefois, les boîtes d’incubation utilisées pour la collecte sont distribuées aux employés travaillant dans des endroits différents de la plantation en vue d’avoir une représentativité du lot obtenu. En fin d’après midi, les boîtes remplies de fruits avariés ont été ramassées à l’hangar au sein de la plantation. Pour le cas de la Savonnerie Tropicale, avec trois sous sites de superficie inférieure à 10ha, la collecte a été effectuée pendant la campagne et son déroulement était similaire qu’au verger de Madagascar malgré la différence de surface. Mais les boîtes envoyées sont recueillies au laboratoire de la société juste avant l’incubation. Au total, 400 fruits tachetés ont été collectés sur pieds pour les deux plantations.

19 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

Par ailleurs, au début du mois de janvier, nous avons aussi collecté et incubé quinze goyaves de chine qui est hôte primaire des mouches de fruit pour confronter le résultat de l’incubation obtenu à celui de l’incubation du letchi.

2.3.5. Incubation des fruits collectés

L’incubation est une méthode permettant d’assurer le développement des souches de champignon et de faire développer des insectes, de stade œuf jusqu’au stade adulte, se trouvant dans les fruits avariés. Elle servait à identifier les champignons aussi bien pathogènes que saprophyte et les insectes attaquant les fruits de letchi. L’incubation est répétée trois fois dans le temps pour appréhender l’influence de ce facteur. Pour les plantations, l’incubation s’effectue en son sein soit dans son magasin de stockage pour le verger de Madagascar, soit dans son laboratoire pour la Savonnerie Tropicale. Les fruits en provenance du marché et des stations de soufrage sont d’incubés au laboratoire de la Direction Régionale pour le Développement Rural (DRDR) de Tamatave.

L’humidification a été réalisée avec une pissette remplie d’eau distillée et réalisée tous les 3 jours pour chaque boîte. L’observation se faisait en même temps que l’humidification. La température moyenne de la chambre d’incubation est de 29°C.

2.3.5.1. Cas des champignons

La durée de l’incubation a été fixée à 15 jours pour le champignon. Les fruits présentant les émergences du champignon responsable de la pourriture sont observés fréquemment jusqu’à la fin de l’incubation, au plus 5 fois. Dans cette étude, le champignon pathogène agent causal de la pourriture est pris en compte au détriment des saprophytes qui sont simplement mentionnés.

2.3.5.2. Cas des insectes

Pour le cas des insectes, l’incubation a été fixée par la durée du développement de la larve jusqu’au stade adulte qui est environ de 15 à 30 jours selon leur durée du cycle de développement.

L’incubation des fruits issus du « bagging » et des goyaves de chine est certes analogue à celle de cas des insectes mais c’est au niveau du nombre de fruit incubés

20 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée que réside la différence. Ces incubations permettent de tester l’efficacité du « bagging » qui est un moyen de lutte contre les ravageurs de letchi et de recouper le résultat obtenu avec le letchi. En effet, le nombre de fruits provenant du « bagging » est de 2060 et celui du fruit témoins est de 250 qui sont l’équivalent de tous les fruits avarié collectés.

2.3.6. Identification des agents causals de la pourriture

L’observation des fruits collectés se réalisait à trois niveaux selon l’avancement de l’incubation. D’abord, pour séparer les fruits présentant des attaqués d’insecte aux autres fruits collectés, une observation à l’œil nu suffisait alors que les autres observations nécessitaient l’utilisation d’une loupe binoculaire et d’un microscope optique. L’observation sous binoculaire est obligatoire pour chaque fruit incubé en vue de prélever les émergences de champignon.

Les prélèvements s’effectuaient sous binoculaire puis les échantillons pris ont été placé entre lame et lamelle dans lesquelles nous avons mis le colorant bleu lactique en vue d’individualiser les organes des champignons : mycélium, spores, conidies prélevés. L’identification des champignons s’opérait sous microscope optique à grossissement 40fois.

En vue d’assurer l’identification des champignons et des insectes observés, plusieurs documents traitant la mycologie et les ravageurs de letchi d’une façon exhaustive ont été consultés de manière permanente durant la période d’observation. Des récents ouvrages comme ceux de ROGER et al, édité en 1998, et de VAYSSIERES, paru en 1996, ont été utilisés en passant par des anciennes encyclopédies comme celle de BOURIQUET.

Le classement des différents agents identifiés a été basé selon leurs fréquences d’observation en faisant le rapport entre le nombre d’observation des agents de la pourriture identifié et le nombre total de fruit incubé.

21 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

3. Présentation de résultats

3.1. Le réseau de surveillance

Trois zones de la région Atsinanana ont été couvertes du système de piégeage inclus dans la zone de la Gestion Phytosanitaire Intégrée (GPI) (Fig.9). Ils constituent le réseau de surveillance. Ces trois zones peuvent être subdivisées en quatre groupes selon la concentration des sites (Annexe 9).

Au nord, dans la zone de Tamatave nord, dans la commune d’Antetezambaro, 20 pièges ont été installés au sein de trois producteurs membres d’un groupement affilié à l’opérateur Faly Export. Un de ces trois producteurs possède un petit verger.

Au centre, dans la zone de Tamatave sud, dans la périphérie de la commune de Fanandrana, 188 pièges ont été installés dans trois sites à savoir (Fig.10-11) : le Verger de Madagascar, le Verger de Malgapro et la plantation de la Savonnerie Tropicale (Fig.12). Cette dernière comprend trois sous-sites dont il y a une plantation de type traditionnel à l’instar du sous-site Mahasoa et deux petits vergers tels que la parcelle 21 et la parcelle 39.

Au sud, dans la zone de Brickaville (Fig. 13), 56 pièges ont été mis en place au sein de 7 producteurs de l’exportateur SCRIMAD. Toutes les plantations protégées sont de type traditionnel.

L’installation des pièges dans les sites d’Antetezambaro, de Brickaville, de Verger de Madagascar et chez le verger de Malgapro ne commençait qu’au mois de janvier. Cependant, chez les sites de la Savonnerie tropicale, grâce à l’existence d’une unité rattachée directement aux différentes tâches de la Gestion Phytosanitaire Intégrée, la mise en place des pièges débutait dès le mois de novembre. Ainsi, les résultats émanant de ces derniers est les plus complets pour l’analyse de la relation entre la présence au champ des mouches de fruit et les résultats de l’incubation. Au total, 264 pièges Jackson ont été mis en place durant cette campagne 2007/2008.

22 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

Figure 9: Localisation des zones d'études par rapport à la carte de la région Atsinanana

23 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

Verger de Madagascar

Savonnerie Tropicale

Figure 10 : Ceintures de protection dans la commune de Fanandrana zone Tamatave sud

24 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

Malgapro

Verger de Madagascar

Savonnerie Tropicale

Figure 11 : Trois vergers protégés dans la zone de Tamatave sud 25 La pourriture de fruit de letchi et gestion phytosanitaire intégrée

Ceinture de protection (parcelle 21)

Suivant la densité par ha (site Mahasoa)

Figure 12 : Différents types d'installation des pièges au sein de la Savonnerie tropicale

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Figure 13 : Sites protégés dans la zone de Brickaville

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3.2. Niveau d’infestation

3.2.1. Sous-sites protégés du site Savonnerie Tropicale

Le niveau d’infestation est différent dans les trois sites de la Savonnerie tropicale. La capture dans le site Mahasoa était plus importante que celle des deux autres à savoir la parcelle 21 et la parcelle 39 (Annexe 10) et le pic se trouvait au mois de janvier (Fig. 13). Au niveau de la parcelle 21, la capture était presque nulle durant le mois de novembre mais montrait une augmentation pendant les mois de décembre. En outre, l’augmentation de la capture dans la parcelle 39 était moins importante, d’où, la courbe est inférieure à celle des autres sites.

Figure 14 : Niveau d'infestation dans les sites de la Savonnerie Tropicale entre novembre-février

3.2.2. Sites protégés De même pour toutes les zones étudiées, le nombre de capture était différent d’un site à un autre. Le site de la Savonnerie tropicale présentait le maximum de capture pendant les mois de surveillance. Le pic se trouvait au mois de janvier (Fig. 14). Par contre, pour le cas du verger de Malgapro, aucune mouche de fruit n’a été capturée dans ce site.

Figure 15 : Comparaison des niveaux d'infestation dans les différents sites pour les mois de janvier-février

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3.3. Insectes capturés

Deux genres de mouche de fruit appartenant à la famille de Tephritidae (Fig. 15) sont capturés : Ceratitis et Dacus. Pendant le période de surveillance dans tous les sites. La capture est essentiellement composée de Ceratitis sp pour tous les sites à l’exception de celle de la Savonnerie tropicale qui comprenait en majorité des Dacus. Aucune mouche de fruit appartenant au genre Bactrocera n’a été capturée tout au long de la période de surveillance.

Figure 16 : Mouches de fruit capturées : a Dacus, b Ceratitis

3.4. Types de fruits avariés collectés

Les fruits collectés présentaient quatre symptômes différents (Fig.16) : • Tache noire dont le pourtour est bien régulier, arrondi et ayant une dimension inférieure à 5mm (Fig. a) se trouvant à côté du pédoncule : correspondant à la pourriture due à l’anthracnose ; • Tache brune beaucoup plus large arrivant à occuper la moitié de la surface de la coque et de forme irrégulière (Fig. c) : correspondant à la pourriture d’origine physiologique ; • Superposition de ces deux taches précédentes dont la tache noire se trouve au milieu de la tache brune (Fig. b) ; en majorité d’origine physiologique ; • Fruit présentant une perforation au niveau de la coque qui n’est pas due à l’écrasement ou à la craquelure (Fig. d) : pourriture d’origine entomologique.

Figure 17 : Différents symptômes observés sur les fruits de letchi

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3.5. Les organismes nuisibles et les champignons pathogènes observés après l’incubation

3.5.1. Insectes nuisibles observés

Le Borer de letchi appartenant aux ordres des Lépidoptères, au genre Crytophloebia (Fig.17) et à la famille des Tortricidés (Annexe 11) est le seul insecte sorti des fruits incubés. C’est un Borer puisqu’il mine l’intérieur des fruits. L’adulte du Crytophloebia est de couleur gris ou de couleur marron foncé avec des taches noires près de l’apex, les femelles pondent leurs œufs sur la coque de fruit de letchi pendant son stade de développement. L’adulte mesure environ 20 mm avec les ailes étendues (GROVET, 1999).

Figure 18 : Cryptophloebia sp sortant des fruits incubés : fig.a capsule de la nymphose et l’adulte, fig. b deux adultes Les larves issues des œufs traversent la pulpe pour atteindre le noyau dans lequel elles se développent jusqu’à la fin du stade larvaire qui dure environ 30 jours. La larve prend une couleur rouge (Fig. 18) pour passer au stade pupe (VAYSSIERES, 1996).

Figure 19 : larve du Cryptophloebia sp

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Le dégât sur le fruit peut conduire à la pourriture sur pied du fait que la pénétration de la larve constitue le foyer d’attaque des champignons. L’excrément de la pupe faisant saillie sur la coque de fruit de letchi indique que l’infestation a atteint un stade plus avancé (Annexe 12). Mais souvent, le dégât n’est pas visible durant la période de récolte et la pourriture n’apparait que lors du transit pour la commercialisation.

A propos de l’incubation de la goyave de chine, des mouches de fruit appartenant au genre Ceratitis (Fig. 19) sont sortis des fruits à partir du quinzième jour d’incubation.

Figure 20 : Ceratitis sp issu de l'incubation de goyave de chine

3.5.2. Champignon pathogène observé (Annexe 13)

Les fruits incubés dans le cas d’attaque de champignon présentent une coloration brune sur la totalité de leur coque (Fig.7). Les différentes taches observées sur les fruits avant l’incubation n’étaient plus discernables après quelques jours d’incubation.

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Figure 21 : Apparence des fruits après trois jours d'incubation

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Le champignon responsable de l’anthracnose observé était le Gloeosporium sp (Fig.20) qui est une forme conidienne du Glomerella cingulata. La classification du Gloeosporium est la suivante (ROGER, 1951) : • Embranchement : Eucaryote • Royaume : Fungi • Phylum : Ascomycota • Classe : Ascomycètes • Ordre : Mélanconiales • Famille : Mélanconiaceae • Genre : Gloeosporium

Figure 22 : Agent de l’anthracnose, Gloeosporium sp

3.5.3. Champignons saprophytes observés Les quatre champignons illustrés par la Figure 21 sont les champignons saprophytes observés sur les fruits de letchi incubés au cours de l’identification des champignons. Le champignon, montré par la Fig. 21c, n’est pas encore identifié d’une manière exacte. Le tableau 2 montre la classification de ces champignons.

Classification Fusarium Chaetomium Pestalozzia Embranchement Eucaryotes Eucaryotes Eucaryotes Royaume Fungi Fungi Fungi Phylum Deuteromycota Ascomycota Deuteromycota Classe Sordariomycètes Sordariomycètes Coelomycètes Sous-classe Hypocreomycetideae Ordre Hyphales Sordariales Melanconiales Familles Tuberculariacae Chaetomiaceae Melanconiaceae Genres Fusarium Chaetomium Pestalozzia Forme de conidie Hyalophragmiae Phaeophragmiae Tableau 2 : Classification des champignons saprophytes (Joly, 1993 ; CABI, 2005 ; Wikipédia, 2008)

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Figure 23 : Champignons saprophytes identifies: fig. a Fusarium sp, fig b Chaetomium sp, fig c non identifié, fig. c Pestalozzia sp

3.5.4. Importance des agents de la pourriture

Pendant le mois de novembre, la pourriture d’origine physiologique montrait un pic (Fig. 22) de 48,97% de fruit incubé. L’anthracnose causait 7,19% de dégât qui est peu important par rapport à celui dû aux troubles physiologiques et à l’attaque du Cryptophloebia sp qui est de 10,34% (Annexe 14) de la pourriture de fruit. Par ailleurs, la somme des proportions appartenant aux champignons autres que Gloeosporium, considérés comme saprophytes, était de l’ordre de 33,5% des observations. Cette proportion n’est pas affectée à celui de la pourriture due à des troubles physiologiques même s’ils ne sont pas des formes conidiennes du Glomerelle cingulata car leur fréquence d’observation est non négligeable. Aussi, il se peut qu’ils aient un rôle dans la pourriture de fruit de letchi.

Figure 24 : Résultat de l'incubation du mois de novembre pour les fruits issus des stations et sur pieds

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La pourriture due au stress physiologique présentait encore le maximum (Fig. 23) lors de l’incubation du mois de décembre. Hormis la constance des champignons saprophytes, la tendance est inversée entre les deux autres causes du fait que le Gloeosporium comptait 13,87% des cas et l’attaque d’insecte diminuait de 6,34% (Annexe 15).

Figure 25 : Résultat de l'incubation du mois de décembre pour les fruits venant du marché En somme, la distribution de la fréquence relative d’observation de chaque origine de la pourriture (Fig. 24), considérée dans l’hypothèse, a été réunie pour les deux vagues d’incubation car il n’y avait pas une différence significative. Ainsi, la pourriture due au trouble physiologique présente 47% des cas (Annexe 16).

Figure 26 : Distribution de la fréquence d'observation des agents causals de la pourriture

3.6. Efficacité du « bagging »

L’attaque perpétrée aux fruits issus des « bagging » est nulle (Fig. 25) car aucun insecte n’est sorti des fruits incubés dans la grande voile. Par contre, chez les témoins, avec

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un nombre dix fois inférieur à ceux du précédent, l’attaque était de l’ordre de 1,07% avec quatre papillons sortant des fruits incubés.

Figure 27 : Résultats de l'incubation des fruits mis en « bagging » et celle des fruits témoins

Certes, en termes de pourcentage des fruits intacts entre les deux lots, le témoin accusait le maximum mais celui du « bagging » n’était pas loin de la moyenne avec 45,32% (Annexe 17). Pour les fruits cassés et déformés (Fig. 26), ceux issus du « bagging » étaient supérieurs par rapport à ceux du témoin.

Figure 28 : État des fruits dans le bag : Fig. a : fruits cassés et perforés ; Fig. b : fruit intact ; Fig. c : fruit déformé

En bref, le piégeage au champ a montré que la capture est différente entres les sites protégés, et que les résultats de l’incubation avancent l’importance du trouble physiologique pour la pourriture de letchi. En outre, contrairement au cas du Cryptophloebia sp, aucune mouche de fruit n’est sortie des fruits incubés. Des champignons saprophytes sont observés fréquemment par rapport au Gloesporium sp qui est la forme conidienne de l’agent pathogène de l’anthracnose.

Ces résultats sont tous très importants pour la Gestion Phytosanitaire Intégrée et méritent d’être interprétés d’une façon plus objective et scientifique afin d’en tirer une conclusion conséquente pour la prise de décision dans le cadre d’amélioration de la filière letchi à Madagascar.

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4. Analyses et Discussions

4.1. L’infestation en mouche de fruit des zones piégées

L’analyse de la variance de capture des mouches de fruit au sein de la Savonnerie tropicale a montrée, avec un seuil de confiance à 95%, qu’il a une différence significative 4 5 entre les trois sites puisque F ratio calculé, égale à 25,084, est supérieur à F0, 05 lu sur la table qui est égale à 0,0015 (Annexe 18).Par conséquent, le niveau d’infestation de chaque zone est différent si nous nous référons au nombre de mouche de fruit capturée,. Ainsi, le sous site Mahasoa de la Savonnerie Tropicale et celui d’Ambalabe de la zone de Brickaville présentent une infestation très élevée au cours de la période de surveillance par rapport aux autres sites dont la capture était peu importante.

Au contraire, le Verger Malgapro est considéré comme zone zéro infestation de sorte que la capture est néant durant la période de suivi. Cette absence peut être liée aux conditions du milieu parmi lesquelles le vent est un facteur à considérer car les mouches de fruit craignent les vents forts (FAO et IAEA, 2003) qui en existe permanence dans la plantation. Par conséquent, le relief peut être aussi pris en compte car il a une influence sur la force du vent. En effet, le Verger Malgapro se trouve un terrain plus ou moins plat à une hauteur presque équivalent du niveau de la mer et se situe dans la partie sud de Tamatave où la direction du vent s’orient pendant les mois de janvier et février (Annexe 19).

4.2. Présence de mouche de fruit au champ

Seul Dacus est présent dans les plantations pendant la maturation de letchi alors que Ceratitis n’est capturé qu’à partir du mois de janvier. Dacus n’est pas classé parmi les insectes de quarantaine dans le PRA et sa présence est accentuée dans le site où il y a association de plusieurs arbres fruitiers. Ceci est approuvé par la capture dans le site Mahasoa. Dans les autres sites de la Savonnerie Tropicale où la culture est presque homogène, la capture est faible tout au long de la période de piégeage. D’où la conduite culturale a aussi une influence dans le niveau de prévalence dans les sites étudiés.

D’autre part, pour Ceratitis, la maturation des goyaves de Chine influe beaucoup son existence au champ puisqu’il a une grande affinité envers ce fruit sucré n’ayant pas une coque assez coriace nécessitant un appareil buccal puissant de la larve pour la percer. De plus, les Ceratitis ne sont pas des mineurs de fruit car leur stade larvaire s’effectue dans le

4 F : F ratio calculée de l’analyse de variance 5 F0, 05 : valeur lue dans la table de Fisher Snèdecor ou F limite

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sol ou sable. Ceci justifie l’augmentation de la capture dans les trois sites de la Savonnerie Tropicale et dans tous les sites du réseau de surveillance. Cette augmentation pourrait aussi être expliquée par la période de maturation des autres fruits tropicaux (Annexe 20) à savoir le carambole et les agrumes qui font parties des fruits hôtes des Ceratitis.

4.3. Les responsables de la pourriture lors de l’incubation

Aucune mouche de fruit n’est sortie des fruits de letchi incubés issus de la collecte du « bagging. ». Ainsi, les mouches de fruit n’ont aucun rôle dans la pourriture des fruits de letchi. En revanche, sur la goyave de chine l’attaque des mouches de fruit : Ceratitis est confirmée par le résultat de l’incubation. En effet, la coque du letchi étant assez coriace pour les mouches de fruit tandis qu’aux alentours du stade de maturation des fruits elle est vulnérable à l’attaque des papillons appartenant au genre Cryptophloebia qui sont pourvus d’un appareil buccal de type broyeur. D’où, les mesures de protection pré-récolte et post- récolte, doivent être adoptées pour préserver les fruits contre les insectes de quarantaine afin de rassurer les importateurs. Cryptophloebia est classé dans le « Pest Risk Analysis » ou PRA comme insecte présentant un grand risque pour l’agriculture et l’environnement américain. Il est aussi présent dans les îles de l’Océan Indien et en Afrique du Sud (Bradley, 1952 et Quilici et al. ,1988) et a une large gamme de plante hôte notamment des arbres fruitiers.

Le champignon Colletotrichum gloeosporides n’a pas été observé tout au long de nos travaux de laboratoire au profit du Gloeosporium sp. La pourriture due à l’anthracnose est peu importante dans la zone d’intervention, ceci était déjà affirmé par des études effectuées par Centre Technique Horticole de Tamatave (C.T.H.T.) en 2005. L’anthracnose existe déjà aux États-Unis d’Amérique (USDA, 2006) et dans le monde entier mais il est plus abondant dans les zones tropicales et subtropicales que dans les régions tempérées. Donc, il n’est pas un élément clé dans l’exportation de letchi frais même si dans les autres parties de la plante son attaque pourrait être plus importante. En outre, dans le PRA établi par l’USDA, il ne fait pas partie des microorganismes présentant un risque élevé pour l’Agriculture américaine.

D’autre part, d’après leur importance durant les observations, les champignons saprophytes devraient être pris en considération même s’ils ne sont pas l’agent causal de la pourriture dans nos hypothèses car ils ont une importance sur les maladies de conservation qui peuvent se présenter pendant le transport.

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La pourriture d’origine physiologique, principal cause de la pourriture, est due soit à une carence en élément fertilisant, entre autre le calcium (FAO, 2002/2004), pendant le stade de développement du letchi ; soit à une dessiccation suite à la succession d’une forte pluviosité suivie d’une période sèche bien marquée. Effectivement, ce changement brusque des conditions du milieu induit un stress hydrique de la plante. D’une façon plus poussée, ces troubles conduisent à une perte considérable, par craquelure des fruits sur pieds. En outre, le réchauffement planétaire favorise le changement brusque de climat et c’était le cas à Tamatave durant la période de collecte des fruits car il y a eu une diminution flagrante de la précipitation pendant la période de collecte par rapport à celle de l’année précédente (Annexe 21). La carence en calcium est due à élimination facile des composés calciques solubles du sol par suite d’un lessivage intense (RENAUT, 1958) provoqué par une pluviométrie très élevée qui est la caractéristique de cette région (Tableau 1, page 7).

4.4. Corrélation entre l’insecte capturé et l’insecte observé lors de l’incubation

L’insecte cible du réseau de surveillance pour la campagne 2006/2007 était la mouche de fruit alors que les insectes sortant des fruits incubés sont tous des Borer Cryptophloebia. De plus, le piège trécé spécifique pour ces derniers est utilisé seulement à titre de formation des producteurs de chaque zone pour la mise en place de chaque type de pièges. Ainsi, pour la prochaine campagne, l’insecte cible de la Gestion Phytosanitaire Intégrée doit inclure le Borer Cryptophloebia.

Toutefois, la connaissance du niveau de prévalence de chaque site par le biais du piégeage ainsi que l’identification des ennemis de letchi par l’incubation, ont permis de vérifier l’implication des mouches de fruit dans la pourriture. En effet, l’obtention de l’agrément américain pour l’exportation de fruit de letchi est tributaire à l’identification de ces insectes redoutés et l’adoption des mesures phytosanitaires y afférentes. C’est l’ensemble de ces éléments qui constitue la Gestion Phytosanitaire Intégrée. Aussi, la lutte choisie sera relative au niveau de prévalence de chaque site étudié.

4.5. Vérification des hypothèses

D’après la distribution de la fréquence d’observation des agents de la pourriture pendant l’incubation : • La première hypothèse impliquant la mouche de fruit comme étant le principal agent causal de la pourriture des fruits de letchi est rejetée.

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• La deuxième hypothèse est contredite car la pourriture causée par l’anthracnose est peu importante dans la zone de Tamatave. • Seule, la dernière hypothèse portant sur l’importance de la pourriture d’origine physiologique est confirmée. Suite aux résultats de l’incubation, les deux premières hypothèses ne doivent pas se limiter aux mouches de fruit mais elle doit considérer aussi tous les insectes de quarantaines y compris ceux présentant un risque minime pour les importateurs.

4.6. Importance de la Gestion Phytosanitaire Intégrée

4.6.1. Zone de faible prévalence

Le seuil de prévalence n’est pas fixé par l’USDA même s’il a une importance dans une lutte intégrée comme la gestion phytosanitaire intégrée. Ainsi, le niveau de prévalence est déduit à partir du nombre de mouches de fruit capturé dans chaque zone protégée. Même s’il n’y a aucune relation directe entre le niveau de dégât et la capture puisque Dacus et Ceratitis n’attaquent pas le letchi, l’installation d’un réseau de surveillance a toujours une importance pour les pays importateurs. Car d’emblée elle constitue une mesure phytosanitaire pour diminuer le risque d’introduction des insectes de quarantaine dans leurs territoires.

4.6.2. La rentabilité de l’installation de la Gestion Phytosanitaire Intégrée (GPI)

Pour la continuation des travaux sur la GPI, les réponses aux questions subséquentes doivent être trouvées dans une courte durée : • Les opérateurs de la filière seront ils capables avec leurs propres moyens d’acheter les matériels nécessaires pour l’instauration des zones de faible prévalence ou de zéro prévalence ? • Existent-ils des entités qui subventionneront l’approvisionnement en matériel? Ces questions induisent à la rentabilité de ce projet d’exportation de letchi malagasy vers les États-Unis. Dans ce contexte, l’étude de marché américain pour l’exportation du letchi n’est pas encore bien établie pour aboutir à une information précise à savoir : • le prix d’achat du letchi malagasy ; • le moyen de transport le plus efficient ; • le coût de l’installation du GPI ; • le coût de production avec la GPI • les conditionnements nécessaires pour préserver l’introduction des organismes de quarantaine dans le territoire des pays importateurs.

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Cependant, d’après les enquêtes effectuées auprès des opérateurs, si l’expédition se fait par avion, le coût du fret s’élève au environ de 5€ le kilo. En fait, même s’il y a la loi de l’offre et de la demande, le prix du produit dépend aussi, pour une société de consommation exigeante comme celle américaine, de la qualité du produit qui constitue encore un autre problème pour la filière. Par conséquent, la nécessité de trouver une solution pratique dans l’immédiat s’impose.

4.7. Solutions pratiques sur la Gestion Phytosanitaire Intégrée

4.7.1. Lutte préventive

4.6.1.1. Mise au point du piège trécé

D’après le résultat de l’incubation, le piégeage des Borer Cryptophloebia doit être intensifié au même degré que celui des mouches de fruit. Ainsi, le piège trécé doit être intégré dans le système de surveillance pour la mise en place de la zone protégée.

4.6.1.2. Protection des fruits

Vue la nuisibilité du Cryptophloebia aux fruits de letchi, il est donc primordiale de les protéger pour éviter la contamination et de satisfaire l’exigence des importateurs, entre autre les Américains. La solution plus pratique y afférente est l’emplacement d’une barrière physique empêchant l’accès de ces papillons aux fruits, elle est proposée par l’USDA/APHIS et le résultat de l’incubation des fruits mis en « bag » ou sac confirme son efficacité.

Pour la protection de l’arbre entier, cette barrière est assurée par une grande voile appelée « screen » en anglais (Fig. 27). Néanmoins, cette dernière n’est adaptée que pour les arbres de petites tailles moins de 3m de haut qui n’existe pas encore à Madagascar.

Figure 29 :« Screen »

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Si la protection n’intéresse que les grappes porteuses de fruit, l’utilisation d’un sac en tissu ou en papier spécial conçu à cet effet s’avère efficace (Fig.28). En outre, d’après l’incubation, le « bagging » n’a pas un effet négatif au niveau de la qualité des fruits (Annexe 22). D’autre part, l’état des fruits mis en « bag » est fonction de leur récolte de sorte que les conditions dans le bag favorisent le dépérissement des fruits si ces derniers sont très mûrs. D’où, le nombre de fruit cassé et déformé dans le « bag » est largement supérieur à celui du témoin dans notre cas.

Figure 30 : « Bagging » des grappes de letchi

L’avantage de cette lutte préventive, s’il se pratique dans les zones de zéro prévalence, est que les fruits sont exportés à l’état frais sans aucun traitement post-récolte. Donc, l’installation d’un réseau de surveillance dans les différentes zones productrices est primordiale. Mais, l’inconvénient de la barrière physique réside dans le coût de l’installation. En effet, il demande une main d’œuvre très élevée engendrant une augmentation du coût de production. Certes, chez les petits producteurs dont les pieds de letchi dépassent souvent 10m de hauteur, l’installation des « bag » s’avère difficile mais à l’aide d’une échelle de type artisanale toutes les grappes seront accessibles.

4.7.2. Amélioration du mode d’emplacement des pièges

L’installation suivant un quadrillage de la plantation avec un maillage compris entre 50 à 250m de coté selon son envergure (Fig.29) permet de localiser les parcelles les plus infestées dans un site donné. Pour ce nouvel emplacement, les différents pièges, y compris le trécé, sont placés à l’interconnexion des lignes du quadrillage. Ensuite, en dépit des

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caractéristiques des plantations de type traditionnel, le groupement des petits producteurs se trouvant dans une même zone afin d’avoir un bloc d’aires géographiques bien limité est nécessaire pour appliquer ce nouveau mode d’installation. En fait, si le quota demandé par le marché américain est important, l’intégration de ces petits producteurs serait la seule issue pour satisfaire cette demande.

Figure 31 : Installation suivant un quadrillage

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4.7.3. Intervention pré-récolte pour les producteurs

Les éléments palliatifs aux dégâts provoqués par le trouble physiologique et la carence en calcium sont les interventions pendant la période critique du stade phénologique de l’arbre. L’irrigation d’appoint ou l’installation d’un système d’irrigation goutte à goutte à partir des points d’eau se trouvant dans la plantation est nécessaire pour éviter le stress hydrique. Puis, la pratique de sous couverture végétale permet aussi d’améliorer l’humidité relative du sol en augmentant la capacité de rétention en eau du sol, d’une part, et en améliorant la structure du sol, d’autre part. L’épandage de la fumure d’entretien s’avère utile pour la restitution des éléments exportés par la récolte et réduire les dégâts. Mais ceux-ci étant trop coûteux pour les petits producteurs puisqu’ils nécessitent beaucoup d’investissement au fur et à mesure que le nombre de pieds augmente.

4.7.4. Intervention post-récolte pour les exportateurs

Plusieurs types de traitement sont proposés par l’USDA via le document PRA (Annexe 23). Mais il a imposé comme traitement obligatoire, sauf pour les produits venant des zones zéro infestation et ayant été protégés par le « bagging » ou le « screening », le traitement à froid pour la conservation pendant le transport et la fumigation par bromure de méthyle pour annihiler de l’expédition les organismes nuisibles. Certes, un bon triage contribue à éliminer les fruits attaqués lorsque l’infestation est avancée mais les œufs posés sur la coque de letchi ne sont pas visible à l’œil nu. D’où le letchi exporté doit seulement provenir des zones de production sous contrôles ou protégées et que le traitement par fumigation est primordial pour diminuer le risque d’introduction de ces insectes de quarantaines. Les précautions suivantes permettent de minimiser l’infestation au champ.

4.7.5. Réduction du niveau de prévalence

Pour les zones à niveau de prévalence élevé, deux types de solutions peuvent être adoptées pour diminuer l’infestation (FAO et IAEA, 2003) : • Suppression :

C’est l’application des différents processus pour atteindre un niveau de faible prévalence d’une zone à savoir : utilisation d’insecte stérile (SIT : Sterile Insect Technique), contrôle biologique et technique de diminution de la population mâle (MAT : Male Annihilation Technique). Ces processus visent à réduire la population de mouches de fruits et limiter les dommages et les propagations.

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• Éradication :

C’est l’application des différents processus analogues aux précédents pour atteindre un niveau de zéro prévalence d’une zone c'est-à-dire l’élimination totale des mouches de fruit. D’autre part, pour maintenir un niveau convenable de prévalence, l’exclusion est la solution adéquate. C’est l’application des processus pour minimiser les risques d’introduction ou de réintroduction des mouches de fruit dans une zone zéro prévalence.

4.7.6. Restriction de la zone de commercialisation aux États-Unis d’Amérique

Tout en continuant la surveillance phytosanitaire au champ ainsi que la protection dès le stade de nouaison de l’arbre, l’obtention de l’agrément américain pour l’exportation de letchi frais ne serait plus qu’une question de temps. Pourtant, la limitation de la zone de commercialisation des letchis malagasy dans les États ayant une température inférieure à 20°Faraday constitue aussi un élément de la Gestion Phytosanitaire Intégrée. Elle réduit le risque de développement des éventuels œufs des insectes de quarantaine survivant aux traitements entrepris (Fig. 30).

Figure 32 : Zone climatique des États-Unis

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4.7.7. Extension des vergers

La seule solution pratique pour suivre de près la qualité et la traçabilité de la production est de faire un verger. Effectivement, l’espace à défricher ne manque pas dans la partie orientale de la grande île pour étendre la surface qu’il occupe. Cependant, l’insuffisance des moyens constitue un goulot d’étranglement pour les petits producteurs fournissant 90% de la quantité exportée d’en pratiquer cette conduite de culture. De plus, la plantation de type traditionnelle n’est appropriée qu’aux différents entretiens pour garder la qualité des produits d’une manière constante.

4.8. Solutions pour l’amélioration de la filière letchi

4.8.1. Augmentation d’intervention des opérateurs envers les producteurs

L’encadrement, tant au niveau technique que financier, des opérateurs ne doit pas se limiter pendant la veille de la campagne ou réduit aux alentours de la campagne. Mais il doit être intensifié en intervenant un peu plus tôt dès le stade de floraison des letchis durant lequel l’entretien de la plantation a des répercussions positives sur la production. Inévitablement, la connexité de plusieurs spéculations comprise dans le système agraire ne permet pas de réaffecter la plus value venant de la commercialisation de letchi dans les entretiens de la plantation.

4.8.2. Amélioration variétale

Le renouvellement de souche de cultivar en introduisant des variétés améliorées est une alternative pour la filière. Les caractères à considérer sont les suivants : • petite taille (variété naine) pour faciliter la collecte et la protection ; • résistante aux maladies même si la variété Kwai Mi, existant à Madagascar, n’est guère assujettie à une maladie importante ; • fruit de gros calibre ayant un rapport pulpe-noyau intéressant.

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Conclusion

Au terme de cette étude, la concurrence sur le marché est très dure entre les producteurs, de plus, les importateurs deviennent exigeants en termes de qualité du produit acheté et d’amélioration des conduites de culture. Ainsi pour avoir une information sur le plan phytosanitaire concernant cette spéculation, le gouvernement américain a exigé des études sur l’implication des mouches de fruit sur la pourriture des letchis à Madagascar avant l’ouverture de leur marché à notre produit. Le résultat des expériences faites sur terrain prouve que les mouches de fruit, classées parmi les insectes présentant un risque très élevé pour les pays importateurs, n’a aucun rôle dans la pourriture des fruits de letchis. Celle est due principalement à des troubles physiologiques liés aux conditions du milieu. Quoique, la nuisibilité du papillon : Cryptophloebia sp est confirmée par les incubations, l’obtention de l’agrément américain pour l’exportation de letchi frais de Madagascar serait fort admissible lorsque la Gestion Phytosanitaire Intégrée est poursuivie pour la campagne 2007/2008 et prend en compte le cas du Cryptophloebia puisque l’envoi d’un échantillon du letchi Malagasy vers les États-Unis d’Amérique serait prévu pour l’année 2009 mais il va de paire avec la continuité de la recherche. Par conséquent, le letchi exporté vers ce pays doit seulement provenir des zones de production sous contrôles ou protégées. D’un autre coté, l’ouverture du marché américain pour le letchi malagasy, par l’effet d’entrainement, pourrait engendrer l’acquisition d’autres marchés potentiels à savoir celui des pays Scandinave, des pays de l’Europe de l’est, du contient américain. En outre, ceci n’empêche pas de continuer l’étude entamée sur les champignons saprophytes observés sur les fruits de letchi car ils méritent d’être étudiés d’une façon exhaustive afin de trouver leur implication dans la pourriture. Puis, en dépit de la putréfaction rapide du fruit de letchi, l’étude de l’évolution des fruits sains vers un état pourri pourrait compléter les résultats obtenus par l’incubation des fruits avariés. De même, les recherches sur les traitements post récoltes nécessaires à préserver les expéditions des organismes de quarantaines seront aussi un atout pour la filière. Finalement, la place de premier exportateur, dans quelques années à venir, risquerait d’être prise par les concurrents potentiels si des mesures d’amélioration au niveau de la qualité du produit vendu, de l’organisation de la filière et sur le plan phytosanitaire ne sont pas adoptées immédiatement. Et, la mise en place du réseau de surveillance contre les ennemis de letchi éveille la protection phytosanitaire des arbres fruitiers à Madagascar et renforce la confiance des importateurs. En effet, la grande île possède des fruits des pays tempérés dont leurs calendriers culturaux sont en contre saison par rapport à celui des pays du nord.

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48

USDA, Importation of Litchi Fruit, Litchi chinensis Sonn., from the Republic of Madagascar into the Continental United States, 2006, 100pp.

VAYSSIERES Jean François/CIRAD, Enquête sur les insectes ravageurs et auxiliaires de litchis à la Réunion, campagne 1996, 13pp.

Webiographies • http://www.fao.org • http://www.hort.purdue.edu • http://www. Montosogardens.com • http//www.wikipédia.com

49

ANNEXES

Annexe 1 : Différentes appellations Nom scientifique : Litchi chinensis Sonn., Synonyme : litchi Cambess Nom vernaculaire : • Chine : LI tchi • Malagasy : Letsy, lodisy • Anglais : Lychee, Litchi, Leechee • Français : Letchi, Litchi, Cerisier de Chine, Litchi de Chine • Espagne : Lichi, Quenepa china, Lechia • Allemagne : Litschi • Haïti : Quenepe chinois

Annexe2 : Surface occupée par le letchi dans la région Atsinanana ¨Production en kg Surface cultivée Nb de pieds Région 2000 2003 (en ha) Nombre de pieds Fénérive Est 314 040 411 404 377 4 394

Mahanoro 86 161 155 420 246 2 605

Soanerana 214 905 245 120 273 2 796 Ivongo Tamatave 386 740 603 695 479 8 218

Vatomandry 218 503 110 923 354 5 195

Brickaville 482 205 555 372 590 14534

Total 1 702 544 2 081 934 2 319 14 742

Source statistique agricole 2004

I

Annexe 3 : Zone d'étude par rapport à la carte de Madagascar

N Antsiranana

Sambava Antsohihy

Mahajanga Maroantsetra

Maevatanana

Ambatondrazaka Maintirano Toamasina

Tsiroanimandidy Antananarivo

Antsirabe Morondava Ambositra

Mananjary

Légende Ihosy Farafangana Chef Lieu Province - Région Toliara Réseau routier

Autres routes, sentiers ou ruelles Fort Dauphin Limites régionales

Annexe4 : Liste des insectes redoutable dans le PRA Plus redoutable • Bactrocera cucurbitae (Coquillet) (Diptera : Tephritidae) ; • Bactrocera invadens sp.n. (Diptera : Tephritidae) ; • Ceratitis capitata (Wiedemann) (Diptera : Tephritidae) ; • Ceratitis malgassa Munro (Diptera : Tephritidae) ; • Ceratitis rosa Karsch (Diptera: Tephritidae); • Ceroplastes rubens (Maskell) (Hemiptera : Coccidae); • peltastica (Meyrick) (Lepidoptara: ); • Hypsipyla robusta Moore (Lepidoptera: Pyralidae) ; • Thaumatotibia leucotreta (Meyrick) (Lepidoptera : Tortricidae).

Moyennement redoutable • Ceroplastes rusci (Linnaeus) (Hemiptera : Coccidae) ; • Coccus viridis (Green) (Hemiptera : Coccidae) ; • Icerya seychellarum (Westwood) (Hemiptera : Margarodidae); • Maconellicoccus hirsutus (Green) (Hemiptera : Pseudococcidae); • Nipaecoccus viridis (Newstead) (Hemiptera : Pseudococcidae); • Planococcus lilacinus (Cockerell) (Hemiptera : Pseudococcidae); • Planococcus minor (Maskell) (Hemiptera : Pseudococcidae); • Pseudococcus cryptus Hempel (Hemiptera : Pseudococcidae).

II

Annexe 5: Localisation GPS code longitude latitude zone code longitude latitude zone ME/04/83 49,16 31 -18,1428 ME/04/15 49,18 59-18,1336 TML/04/84 49,16 31 -18,1428 ME/04/16 49,18 56-18,1337 ATY/04/85 49,16 31 -18,1428 ME/04/17 49,18 55-18,1336 ME/04/86 49,16 32 -18,1430 ME/04/18 49,18 54-18,1335 TML/04/87 49,16 32 -18,1430 TML/04/19 49,18 53-18,1335 ATY/04/88 49,16 32 -18,1430 ME/04/20 49,18 52-18,1336 ME/04/89 49,16 32 -18,1433 ME/04/21 49,18 52-18,1338 TML/04/90 49,16 32 -18,1433 ATY/04/22 49,18 54-18,1339 ATY/04/91 49,16 31 -18,1433 ME/04/23 49,18 67-18,1340 TML/04/93 49,16 27 -18,1434 ATY/04/24 49,18 54-18,1340 ME/04/92 49,16 28 -18,1433 ME/04/25 49,18 51-18,1340 ATY/04/94 49,16 27 -18,1433 ATY/04/26 49,18 52-18,1341 ME/04/95 49,16 28 -18,1431 ME/04/27 49,18 53-18,1342 TML/04/96 49,16 28 -18,1431 TML/04/28 49,18 54-18,1344 ATY/04/97 49,16 28 -18,1431 P/celle 21 ME/04/29 49,18 57-18,1344 ME/04/77 49,19 39 -18,1353 ATY/04/30 49,18 57-18,1346 ATY/04/78 49,19 39 -18,1354 ME/04/31 49,18 56-18,1346 ME/04/79 49,19 41 -18,1354 TML/04/32 49,18 55-18,1346 ATY/04/81 49,19 39 -18,1352 ME/04/33 49,18 54-18,1347 ME/04/01 49,18 54-18,1349 ME/04/82 49,19 39 -18,1351 TML/04/73 49,18 55-18,1348 TML/04/83 49,19 40 -18,1350 MAC/04/04 49,18 57 -18,1348 TML/04/80 49,19 39 -18,1352 Mahasoa MAC/04/02 49,18 57 -18,1348 ATY/04/02 49,18 56 -18,1349 MAC/04/01 49,18 57 -18,1348 ME/04/34 49,18 55 -18,1349 ME/04/76 49,18 56-18,1348 ATY/04/35 49,18 56 -18,1349 MAC/04/07 49,18 56 -18,1348 ME/04/03 49,18 57 -18,1349 MAC/04/08 49,18 56 -18,1348 ME/04/36 49,18 57 -18,1349 ME/04/74 49,18 56-18,1348 TML/04/37 49,18 58 -18,1349 ATY/04/75 49,18 56-18,1348 TML/04/04 49,18 59 -18,1349 ME/04/72 49,18 56-18,1348 ME/04/38 49,18 59 -18,1349 ATY/04/71 49,18 56-18,1348 MAC/04/11 49,18 58 -18,1348 ME/04/70 49,18 55-18,1347 ATY/04/39 49,18 58 -18,1349 TML/04/69 49,18 55-18,1347 ME/04/40 49,18 58 -18,1349 ME/04/68 49,18 56-18,1347 ATY/04/41 49,18 59 -18,1346 MAC/04/08 49,18 56 -18,1347 ME/04/42 49,18 59 -18,1346 MAC/04/09 49,18 56 -18,1347 TML/04/43 49,18 59 -18,1345 MAC/04/10 49,18 57 -18,1347 TML/04/08 49,18 59 -18,1345 ATY/04/67 49,18 57-18,1347 ME/04/44 49,18 59 -18,1344 MAC/04/12 49,18 58 -18,1346 ME/04/09 49,18 00 -18,1344 MAC/04/13 49,18 58 -18,1345 ATY/04/12 49,18 00 -18,1344 ME/04/66 49,18 56-18,1344 MAC/04/14 49,18 00 -18,1344 ME/04/64 49,18 56-18,1343 ME/04/46 49,18 59 -18,1343 TML/04/65 49,18 56-18,1343 ME/04/48 49,18 59 -18,1342 TML/04/63 49,18 54-18,1342 ME/04/11 49,18 59 -18,1341 ME/04/62 49,18 55-18,1342 P/celle ATY/04/49 49,18 59 -18,1341 ME/04/61 49,18 55-18,1342 21 ME/04/13 49,18 59 -18,1337 ME/04/60 49,18 55-18,1342 ME/04/50 49,18 58 -18,1337 ATY/04/59 49,18 56-18,1342 ME/04/14 49,18 58 -18,1336 P/celle 21 ME/04/58 49,18 56-18,1340

III

code longitude latitude zone ATY/04/57 49,18 55-18,1340 ME/04/56 49,18 54-18,1339 TML/04/55 49,18 54-18,1338 ME/04/54 49,18 54-18,1338 ATY/04/53 49,18 54-18,1338 ME/04/52 49,18 55-18,1338 P/celle TML/04/51 49,18 56-18,1338 21 MAC/04/15 49,18 58 -18,1341 code longitude latitude zone code longitude latitude zone ME/01/02 49,24 26 -18,0030 ME/02/01 49,17 33 -18,1250 TML/01/01 49,24 26 -18,0030 TML/02/01 49,17 33 -18,1257 ME/01/10 49,24 24 -18,0033 ME/02/02 49,17 30-18,1245 TML/01/09 49,24 24 -18,0033 TML/02/02 49,17 31 -18,1240 TML/01/11 49,24 23 -18,0033 ME/02/03 49,17 34-18,1238 ME/01/12 49,24 23 -18,0033 TML/02/04 49,17 34 -18,1235 CR/01/13 49,24 22 -18,0033 ME/02/04 49,17 32-18,1232 TML/01/03 49,24 22 -18,0033 ME/02/05 49,17 32-18,1230 ME/01/04 49,24 22 -18,0033 TML/02/05 49,17 33 -18,1224 ME/01/06 49,24 21 -18,0033 ME/02/06 49,17 33-18,1224 TML/01/05 49,24 21 -18,0033 ME/02/07 49,17 32-18,1221 TML/01/07 49,24 22 -18,0035 TML/02/07 49,17 33 -18,1218 ME/01/08 49,24 22 -18,0035 Ant/baro TML/02/08 49,17 33 -18,1216 ME/03/01 49,20 41 -18,1127 ME/02/08 49,17 31-18,1216 YML/03/02 49,20 43 -18,1128 ME/02/09 49,17 31-18,1212 ME/03/03 49,20 45 -18,1128 TML/02/09 49,17 31 -18,1212 TML/03/04 49,20 46 -18,1130 ME/02/10 49,17 32-18,1207 ME/03/05 49,20 47 -18,1129 TML/02/10 49,17 34 -18,1206 TML/03/06 49,20 48 -18,1131 ME/02/11 49,17 35-18,1202 ME/03/07 49,20 48 -18,1132 TML/02/11 49,17 37 -18,1201 TML/03/08 49,20 46 -18,1133 ME/02/12 49,17 40-18,1200 ME/03/09 49,20 47 -18,1136 TML/02/12 49,17 42 -18,1159 ME/03/11 49,20 45 -18,1141 ME/02/13 49,17 47-18,1159 ME/03/12 49,20 43 -18,1140 TML/02/13 49,17 48 -18,1157 TML/03/13 49,20 42 -18,1142 ME/02/14 49,17 49-18,1153 ME/03/14 49,20 42 -18,1144 TML/02/14 49,17 53 -18,1153 TML/03/15 49,20 41 -18,1146 ME/02/15 49,17 56-18,1153 ME/03/16 49,20 40 -18,1149 TML/02/15 49,18 00 -18,1155 TML/03/17 49,20 39 -18,1151 ME/02/16 49,18 06-18,1155 ME/03/18 49,20 39 -18,1153 TML/02/16 49,18 09 -18,1157 TML/04/28 49,20 41 -18,1139 ME/02/17 49,18 10-18,1159 ME/03/27 49,20 41 -18,1141 TML/02/17 49,18 10 -18,1102 ME/02/18 49,18 11-18,1106 ME/03/26 49,20 41 -18,1141 TML/02/18 49,18 10 -18,1207 TML/03/25 49,20 40 -18,1140 ME/02/19 49,18 08-18,1212 ME/04/24 49,20 40 -18,1138 TML/02/19 49,18 05 -18,1212 ME/03/22 49,20 41 -18,1135 ME/02/20 49,18 02-18,1215 TML/03/30 49,20 43 -18,1136 ME/02/21 49,18 02-18,1218 TML/03/10 49,20 44 -18,1138 TML/02/21 49,17 59 -18,1220 CR/03/01 49,20 43 -18,1137 Ant/bo ME/02/22 49,18 01-18,1227 CR/03/02 49,20 43 -18,1134 ME/02/23 49,17 59-18,1230 TML/03/31 49,20 43 -18,1134 Malgapro

IV

code longitude latitude zone code longitude latitude zone ME/03/32 49,20 42 -18,1133 ME/02/24 49,18 00-18,1235 TML/03/20 49,20 40 -18,1134 TML/02/24 49,17 59 -18,1237 ME/03/19 49,20 38 -18,1134 ME/02/27 49,17 54-18,1246 TML/03/33 49,20 39 -18,1133 TML/02/26 49,17 59 -18,1238 ME/03/34 49,20 39 -18,1132 ME/02/27 49,17 57-18,1241 TML/03/35 49,20 40 -18,1130 Malgapro TML/02/25 49,17 57 -18,1242

TML/02/28 49,17 47 -18,1250 ME/02/29 49,17 47-18,1251 TML/02/29 49,17 45 -18,1251 ME/02/30 49,17 42-18,1251 Ant/bo code longitude latitude zone code longitude latitude zone TML/05/34 49,00 10 -18,5044 TML/01/14 49,22 56 -17,5921 TML/05/35 49,00 11 -18,5044 TML/01/15 49,22 55 -17,5921 ME/05/36 49,00 11 -18,5045 ME/01/16 49,23 05-17,5857 TML/05/40 49,00 09 -18,5044 TML/01/17 49,23 04 -17,5858 TML/02/39 49,00 07 -18,5039 ME/02/38 49,00 07 -18,5038 Ivolo TML/01/18 49,23 05 -17,5856 TML/05/41 49,59 36 -18,5134 ME/01/19 49,23 16-17,5927 TML/01/20 49,23 16 -17,5927 Ambalafary ME/05/45 49,59 37 -18,5133 TML/05/43 49,59 37 -18,5133 ME/02/44 49,59 37 -18,5133 TML/05/42 49,59 38 -18,5133 ME/05/46 49,59 38 -18,5133 ME/05/47 49,59 34 -18,5142 TML/05/48 49,59 34 -18,5143 CR/05/53 49,59 35 -18,5142 ME/05/51 49,59 35 -18,5141 TML/05/47 49,00 36 -2,5041 TML/05/56 49,59 36 -18,5145 ME/05/55 49,59 35 -18,5145 TML/05/30 49,0117 -18,4937 ME/05/31 49,0116 -18,4937 CR/05/28 49,0117 -18,4937 ME/05/32 49,0117 -18,4937 TML/05/29 49,0119 -18,4936 ME/05/33 49,0118 -18,4937 TML/05/27 49,0116 -18,4937 Ambalabe CR/05/03 49,58 51 -18,5305 ME/05/04 49,58 51 -18,5305 ME/05/06 49,58 49 -18,5305 TML/05/05 49,58 49 -18,5304 TML/05/07 49,58 49 -18,5303 ME/05/08 49,58 49 -18,5302 ME/05/09 49,58 51 -18,5301 TML/05/10 49,58 51 -18,5302 ME/05/11 49,58 51 -18,5302 TML/05/01 49,58 51 -18,5305 ME/05/02 49,58 51 -18,5305 Ambodirina

Ant/baro : Antetezambaro Ant/bo : Antananambo

V

Annexe6 : Apparence des fruits après quelques jours d'incubation

• Fig. a : Mycélium de champignon saprophyte ; Fig. b : letchi incubé exempte de mycélium

Annexe 7 : Nature des attractifs

Nom Acronyme Formule chimique Formulation Longévité au commun champ (semaines)

Para-pheromones

Trimedlure TML tert-butyl 4 (and 5)- Polymeric 6 chloro-2- plug/panel methylcyclohexane- Laminate 6 1-carboxylate Liquid 2-4

Methyl ME Benzene, 1,2- Polymeric 6 Eugenol dimethoxy plug/panel -4-(2-propenyl) Liquid 2-4

Annexe 8 : Nombre de fruits collectés

NOVEMBRE Nombre

174 Faly export Scrimad 154

Sodiat 290 STATION 600 Savonnerie trop 146 Vergers de Mad 232 VERGERS 378 Bazar Be 20 MARCHES 20 DECEMBRE Antananambo 400 MARCHES 400

VI

Annexe 9: Répartition en groupe des zones protégées : Périphériques de Tamatave et la zone de Brickaville :

N

MA HA T SINJO Groupe 04 ANTETEZAMBARO

TOA MA S INA AMPANALA NA

ANAMBOAKATRA

AMPASINAM BO Groupe 03 Légende

FANANDRANA Vil les - Vill ages R éseau routier

Autres ro ute s, se nti ers ou ru elles

L imites co mmunal es

E nse mb le d’ e mp lac em ent de s pi èg e s lo ca li sée s pa r GP S

Groupe 4 : zone Antetezambaro; groupe 3 zone Fanandrana

N

MA HA FANDOA

NAMAHOAKA AMPASIMANEVA

AMBODIV ANDRIKA

Groupe 2 BRICKAVILLE

AMBOHIMA NARIV O Groupe 1

AVILONA AMBA LABE Légende

Vil les - Vill ages Réseau routier Autres ro utes ou se ntiers Limi te s communal es Ensemble d’emplacement des pièges localisées par GPS

Groupe 1 : Ambalabe; groupe 2 : Ivolo

VII

Annexe 10: Fiches de captures

capture zones Sites novembre décembre janvier février

Tamatave II Mahasoa 0,00 237,00 199,00 167,00

P/celle 21 12,00 49,00 140,00 125,00

P/celle 39 0,00 1,00 17,00 1,00

VDM 0,00 0,00 11,00 25,00

Malgapro 0,00 0,00 0,00 0,00

Brickaville 0,00 0,00 21,00 145,00

Antetezambaro 0,00 0,00 6,00 37,00

Annexe 11: Étude de l’insecte Cryptoploebia (GROVE, 1996)

Taxonomie :

• Classe : insecte • Ordre : Lépidoptère • Famille : Tortricidé • Genre : Cryptophloebia • Espèce : Cryptophloebia spp

Localisation géographique :

Afrique du sud, Madagascar, Seychelles, Maurice et la Réunion (Bradley, 1952 ; Quilici et al. ,1988). Autres espèces de Cryptophloebia: Cryptophloebia ombrodelta (Lower) causent aussi des dégâts au letchi dans les autres pays producteurs comme en Australie et en Hawaii.

Plantes hôtes :

Le Cryptophloebia peltastica est une espèce africaine qui se développe dans les fruits de Papae capensis, Scotia, Ceasalpiania pulcherina, flamboyant (), et plusieurs espèces d’Acacia (Annecke & Moran ; De Villiers, 1988). Cette espèce attaque aussi les le Macadamia. Pourtant, le genre Cryptophloebia, à l’exception du Cryptophloebia peltastica ou le Borer de letchi a comme plante hôte principale les Citrus.

Description : L’adulte est de couleur marron foncé ou gris avec des taches noires près de l’apex. L’espèce mesure environ 20 mm avec les ailes étendues.

VIII

Biologie :

Le Cryptophloebia dépose ses œufs sur la coque de fruit de letchi pendant son stade de développement. Les larves issues des œufs se nourrissent de la coque de fruit de letchi et passent à travers la pulpe pour arriver au noyau dans lequel elles se développent jusqu’à la fin du stade larvaire où cette dernière prend la couleur rouge pour passer au stade pupe. Le dégât sur le fruit peut conduire à la pourriture de fruit sur pied du fait que la pénétration de la larve constitue le foyer d’attaque des champignons. Mais souvent, le dégât n’est pas visible durant la période de récolte et la pourriture n’apparait que lors de transit pour la commercialisation. Le dommage sur la coque de fruit de letchi peut conduire à la craquelure de fruit au cours de développement. L’excrément de la pupe est visible en saillie sur la coque lorsque l’infestation a atteint un stade plus avancé. L’œuf du Cryptophloebia apparait comme plat et ovale et est translucide avec un réticulum sculpté. Il a une dimension moyenne de 1 mm de diamètre. Le taux de ponte est faible pendant le début du stade phénologique de letchi, mais, il croit rapidement après le début la phase de maturation. La différence du nombre d’œuf déposé sur fruit n’est pas significative pour les fruits se trouvant au-delà de 1,5m de hauteur par rapport au sol et au deçà de 0,5 m de même pour le taux de pente sur les différentes partie de l’arbre. Le nombre d’œuf dépose sur la surface du limbe, près de la panicule et sur les branches terminales sont peu important. Les œufs du Cryptophloebia sont parasités par Trichogrammatoidae sp ; le parasitisme atteint le maximum de 63% durant la fin de la phase de maturation des fruits.

Lutte :

En dépit des pertes rencontrées, la mise en bagging des fruits en grappe au niveau des plantations est la seule méthode pour réduire les pertes. D’après De Villiers et Stander (1989) a trouvé que le triflumuron est très efficace pour les contrôler. Deux insecticides sont récemment utilisés pour lutter contre les ravageurs de letchi, à savoir : le teflubezuron et le triflumuron (krause et al ., 1996). Le telflubenzuron doit être appliqué juste avant que les fruits atteignent 10 mm de diamètre. La seconde application s’effectue deux semaines après si les fruits sont destinés à l’exportation. Le triflumuron dot être appliqué 40 jours avant la date prévue pour la récolte.

IX

Annexe12 : Illustration de l’évolution du Cryptophloebia dans un fruit de letchi

Fig.a : Coque de letchi perforée ; Fig.b : Pulpe traversée par la larve ; Fig. c : excrément de la larve ; Fig.d : Capsule céphalique

Annexe 13: Étude du Gloeosporium Systématique : • Royaume : Fungi • Division : Eumycota • Phylum : Champignon imparfait • Classe : Coelomycétes • Ordre : Mélanconiales • Famille : Mélanconiée • Genre : Gloeosporium

Description : Les conidies sont hyalines unicellulaire non ciliée, continues ; généralement, l’une de leurs extrémités est obtuse, l’autre aigue. Leurs dimensions sont comprises entre 10,50- 19*4,25-5,25µ ; dans leur protoplasma, on distingue souvent une ou deux gouttelettes réfringentes. L’existence des poils bruns stériles diffère les deux genres : Gloeosprium et Colletotrichum. En faite, le premier est dépourvu de ces poils. Ces deux formes séparées en deux genres existent fréquemment à l’intérieur d’une même espèce

X

Biologie :

Les périthèces, de forme globuleuse à obtuse, de couleur marron au noire, de diamètre 85 à 300µ peuvent être présents en solitaire ou en agrégat sur toutes les parties des plantes hôtes mais souvent sur les feuilles mortes ; ils contiennent 8 cellules épaisses. Un asque, parsemé de paraphyse groupée à la base du périthèce renferme 8 spores de la forme cylindrique épais de 35-85*8-14 au sommet. L’ascospore, avant la germination, est ovale ou cylindrique ou fusiforme, souvent légèrement incurvé, unicellulaire, hyaline, occasionnellement marron clair sans septate. L’acervule se trouvant sur la partie nécrosée de la plante hôte et peut atteindre au maximum 500µ de diamètre. Plantes hôtes : On le rencontre fréquemment sur ananas, pomme, avocat, poire, banane, cacao, citrus, tomate, café, raisin. La maladie engendrée : Il est l’agent causal de l’anthracnose sur tige et sur feuille, la fanaison, la pourriture des racines, tache sur les feuilles, pourriture des boutons floraux, pourriture des fruits, fente des semis. Localisation géographique : Il est présent dans le monde entier, mais plus abondant dans les zones tropicales et subtropicales qu’en dans les régions tempérées. Mode de transmission : Il persiste à travers les semences, sur les détritus, sur les mauvaises hôtes, il peut être disséminé par l’eau, par le vent, par l’insecte et par des contacts physiques.

Annexe 14: Tableau de l’incubation mois de novembre

Nombre d’observation Gloeosporium Pestalozzia Phoma Fusarium Chaetomium Borer Physiologique Faly 6 19 2 40 7 36 64 Export Scrimad 22 24 0 22 5 32 49 Sodiat 32 49 0 14 63 23 109 STATION 60 92 2 76 75 91 222 Savonnerie 2 21 0 21 19 4 79 Trop /cale Vergers de 8 10 0 7 5 10 192 M/car Vergers 10 31 0 28 24 14 271 Bazar Be 3 1 0 11 0 4 Marchés 3 1 0 11 0 0 4

Gloeosporium Pestalozzia Phoma Fusarium Chaetomium Borer Physiologique total Total (%) 7,19 12,22 0,20 11,33 9,75 10,34 48,97 100

XI

Annexe 15 : Tableau de l’incubation mois de décembre

Nombre d’observation Gloeosporium Pestalozzia Phoma Fusarium Chaetomium Borer Physiologique Total Marché (nb) Antananambo 48 48 0 52 35 15 148 346 (en %) Gloeosporium Pestalozzia Phoma Fusarium Chaetomium Borer Physiologique Marchés 13,87 13,87 0,00 15,03 10,12 4,34 42,77

Annexe 16 : Tableau de la fréquence d’observation

fréquence d'observation fréquence relative Gloeosporium 121.00 8.89 Saprophytes 475.00 34.90 Borer 120.00 8.82 Physiologique 645.00 47.39 Total 1361.00 100.00

Annexe 17 : Tableau du résultat du bagging observation Bagging (nb) Temoin (nb) fruits attaqués 11 4 fruits intacts 934 258 fruits cassés 294 2 fruits déformés 822 109 total 2061 373 observation Bagging (%) Témoins (%) fruits attaqués 0,53 1,07 fruits intacts 45,32 69,17 fruits cassés 14,26 0,54 fruits déformés 39,88 29,22 total 100,00 100,00

Annexe 18 : Analyse de la variance de la capture

Somme des Carré des Source ddl carrés (SC) moyennes F observé F0, 05 sites 2 56844,667 28422,3 23,0846 0,0015 Error 6 7387,333 1231,2

C. Total 8 64232 Moyenne pour l’Anova à un facteur Capture Nombre de mois Moyenne de la Capture maximum site d’observation capture Écart type minimum 95% 95% mahasoa 3 20120,259 151,4 250,57 parcelle/21 3 6,33320,259 -43,2 55,9 parcelle/39 3 104,667 20,259 55,1 154,24

XII

Annexe 19 : Direction moyenne du vent en rose du vent

Année JAN FEV MARS AVR MAI JUI JUIL AOU SEPT OCT NOV DEC 1995 S S S S S S S SE SE E E SE 1996 E SE E S S SE S NE SE E E E 1997 SE E SE SE SE SE SE E NE SE NE E 1998 E E SE S SE SE S SW SE E E E 1999 SE SE S S SW S S SE E SE E NE 2000 SE SW S S SW SW SW SW SE E E NE 2001 SE SE SE W W W W S E E E NE 2002 SE NE S S SW SW SW SW NE E E E 2003 NE SW SE SW SW SW SW SW E NE E NE 2004 E S S SW SW SW SW E E E E E 2005 ENE SE SW SE SW SW SW SE WSW SE ENE E 2006 S SE SE SW SW SW SW SW E SE SE E 2007 SW SW SE SW SW S SW SW E SE SE E Source : ASECNA Madagascar, direction régionale de Toamasina

Annexe 20 : Calendrier cultural

jan fév. mars avril mai juin juil. aout sep oct. nov. déc. Oranger : Citrus Goyavier : Psidium guayava Letchi : Litchi chinensis Sonn. corossol

Annexe 21 : Données climatique de Tamatave 1- Précipitation mensuelle en mm

Année JAN FEV MARS AVR MAI JUI JUIL AOU SEPT OCT NOV DEC TOTAL 1995 486 269 214 326 312 88 121 112 143 101 68 315 2555 1996 455 777 267 360 332 226 202 106 62 52 16 286 3141 1997 576 558 340 201 267 302 267 144 254 254 158 138 3459 1998 504 373 147 301 126 133 329 274 36 36 21 244 2524 1999 207 204 299 342 178 233 492 174 43 43 125 148 2488 2000 65 689 736 232 110 592 542 304 76 76 201 302 3925 2001 111 162 432 370 415 304 195 122 120 120 34 222 2607 2002 168 982 898 378 148 490 274 431 191 191 106 471 4728 jour 10 19 24 21 25 23 18 31 18 16 15 24 244 2003 839 421 486 298 248 276 400 138 75 75 121 297 4728 jour 26 21 22 14 21 21 24 8 20 12 11 18 197

XIII

Année JAN FEV MARS AVR MAI JUI JUIL AOU SEPT OCT NOV DEC TOTAL 2004 598 248 581 369 325 352 234 75 119 119 161 770 3951 jour 28 14 25 21 23 25 21 15 16 20 19 24 251 2005 306 308 326 113 634 544 360 218 190 190 192 218 3599 jour 15 21 19 20 27 26 24 22 23 8 9 14 228 2006 596 682 753 163 155 500 389 171 181 181 322 465 4558 jour 25 22 21 13 24 20 22 29 19 17 17 18 247 2007 835 590 386 469 260 245 337 293 168 168 68 32 3851 61‐90 404 437 461 363 236 259 279 197 123 136 144 317 3168 jour 22 22 24 22 21 21 25 22 18 18 15 20 250 Source : ASECNA Madagascar, direction régionale de Toamasina

2 - La température en °C

Année JAN FEV MARS AVR MAI JUI JUIL AOU SEPT OCT NOV DEC 1995 26,3 26,6 26,0 24,9 22,7 21,5 20,9 21,2 22,1 23,2 23,9 26,1 1996 26,8 26,2 26,4 24,8 23,1 21,4 20,1 20,5 21,3 22,5 24,6 26,4 1997 26,3 26,1 26,2 25,1 23,8 22,2 20,6 21,0 21,6 22,5 25,3 26,4 1998 26,9 27,7 26,8 25,0 23,9 22,1 20,8 20,8 22,1 23,0 24,4 25,6 1999 26,2 26,7 26,1 24,4 23,6 21,6 20,3 20,9 21,6 22,4 24,4 25,4 2000 27,3 25,7 25,7 24,9 23,4 21,2 20,0 20,5 21,2 22,8 24,6 25,8 2001 26,6 26,9 26,5 25,3 23,5 20,8 20,5 21,8 21,9 23,2 24,6 26,4 2002 27,2 26,6 26,2 25,2 23,3 21,4 21,5 20,9 22,0 23,3 25,4 26,1 2003 26,5 26,8 26,5 25,9 24,9 21,9 20,4 20,4 22,0 23,8 24,9 26,0 2004 26,6 27,1 26,6 25,1 22,8 21,3 21,3 21,6 22,4 23,5 24,7 25,8 2005 27,2 27,7 26,9 26,0 23,5 22,1 20,6 21,1 21,8 22,9 24,7 26,5 2006 26,4 26,4 26,7 25,4 24,3 22,3 21,0 21,4 21,7 23,0 25,4 26,5 2007 26,7 27,3 26,8 25,0 23,9 21,6 21,1 21,3 22,0 23,2 24,9 26,4 Source : ASECNA Madagascar, direction régionale de Toamasina

Annexe 22 : Figure de comparaison entre les fruits du bagging et ceux du témoin

Fig. a : témoin ; Fig. b : bagging

XIV

Annexe 23 : Traitement post récolte (USDA 2006) traitement dose Insectes cibles Observation Irradiation 150Gy et 400Gy Diptères : Tephritidae Installation trop (150Gy) ; couteux ; Lépidoptères et Approuvée effective à Hémiptères : Madagascar Coccoïdae (400Gy) à froid T102-d et T107-h (ce Bactrocera Traitements sont des codifications) cuccurbitae et additionnels des C.capitata et C. rosa mouches des (T107-h) mouches de fruit Immersion à l’eau chaude Cochenille farineuse Thèmes de recherche

A l’air chaud Thèmes de recherche Fumigation par Bromure Faisable sous bâche de Méthyle ou en salle Immersion/pulvérisation Savon, huile végétale Insectes nuisibles Thèmes de recherche d’insecticide externes (Source : USDA/APHIS) Tephritidae : Bactrocera cucurbitae, Bactrocera invadens, Ceratitis capitata, Ceratitis malagassa, Ceratitis rosa Gy : Gay T107-h : traitement à froid pour le Bactrocera cucurbitae T102-d : immersion à l’eau chaude pour Ceratitis capitata

XV