Du 27 mai au 17 juillet 2016 EXPOSITION

Raymond 1 La Monnaie de présente Merci Raymond par Bertrand « Avec Lavier. Plus qu’une exposition, ce sont des histoires, des Raymond, je sais anecdotes que Betrand Lavier met en scène dans les salons XVIIIe de la Monnaie de Paris en créant des correspondances que j’étais dans et des confrontations inattendues avec les œuvres de sa conversation. Raymond Hains. À travers le dialogue, Bertrand Lavier rend hommage à la figure majeure du Nouveau réalisme que fut Je faisais partie Raymond Hains. Leur grande complicité artistique et leur de sa logorrhée, amour pour la peinture et le langage sont le moteur d’une scénographie qui mêle jeux de mots et reprises artistiques comme disait avec l’architecture du lieu d’exposition. Cette célébration est l’occasion de multiplier les calembours et jeux de langage (Pierre) Restany. hérités des textes à double sens du Marquis de Bièvre J’apparaissais (1747-1789) ou des écrits surréalistes de Raymond Roussel souvent, au (1877-1933). détour d’un Des aventures du Journal de Mickey en passant par l’Atlas mnémosyne de l’historien d’art Aby Warburg (1866-1929), détail, d’une c’est dans l’histoire des formes et des mots que les œuvres référence. » des deux artistes fusionnent. Avec leur regard aiguisé, l’observation du quotidien ordinaire est prétexte à la création Bertrand Lavier artistique. En superposant ses références culturelles aux objets manufacturés tels que voitures, montgolfière ou réfrigérateur, Bertrand Lavier met en lumière les allers- retours incessants entre le monde de l’art, la culture “With populaire et l’univers de la rue. Raymond, Monnaie de Paris presents “Merci Raymond” (Thank you I know I Raymond) by Bertrand Lavier. More than an exhibition, here was in his are stories and anecdotes that Betrand Lavier stages in the XVIIIth century salons, creating unexpected connections and conversation. confrontations with the works of Raymond Hains. Through I was part a dialogue, Bertrand Lavier pays tribute to the New Realism major figure Raymond Hains was. Their great artistic complicity of his verbal and their love for painting and language are the driving force diarrhea, of a scenography which blends puns and artistic twistings with the architecture of the exhibition rooms. This celebration is the as (Pierre) opportunity to multiply puns and play on language, inherited from double meanings texts of the Marquis de Bièvre (1747- Restany 1789) or surrealistic writings from (1877-1933). said. I often Raymond Roussel From adventures of Mickey Mouse Magazine to Mnemosyne appeared, at Atlas of art historian Aby Warburg (1866-1929), works of both the edge of artists merge into history of shapes and words. With sharp looks, the observation of ordinary routine becomes a pretext a detail, of a to artistic creation. In placing on top of manufactured items reference.” –such as cars, hot-air balloons, fridge- his cultural references, Bertrand Lavier highlights back and forth movements between Bertrand Lavier the art world, popular culture and street environment. Merci 2

Raymond Merci Raymond par / by Bertrand Lavier

A Raymond Hains. Photo Didier Hays

A Raymond Hains. Photo Didier Hays A 3

Bertrand Lavier Raymond Hains

Bertrand Lavier est un artiste Raymond Hains (Saint-Brieuc, 1926 – Paris, international (Châtillon-sur-Seine, 2005), fut l’une des figures de proue et l’un 1949) arrivé à l’art par coïncidence des signataires de ce que le critique d’art après des études d’horticulture Pierre Restany (1930-2003) et l’artiste Yves à l’École nationale supérieure du Klein (1928-1962) nommèrent le Nouveau paysage de Versailles. Les galeristes réalisme en 1960. Après des études aux Daniel Templon, Yvon Lambert ou Beaux-arts de Rennes, il emménage à encore Ileana Sonnabend jouent un Paris et expose pour la première fois ses rôle majeur dans sa découverte d’un expérimentations photographiques, en 1948 à art conceptuel émergent avec les la galerie Collette Allendy. œuvres des artistes Joseph Kosuth, Wolf Vostell et avant tout Marcel Très rapidement attiré par l’abstraction, Duchamp. Il admire ce dernier autant il met au point différents procédés qui lui qu’il vénère Enzo Ferrari. permettent de transformer le réel. Ses photographies hypnagogiques font partie Sa passion pour les voitures sera de ces productions qui, par le filtre d’un par la suite présente aussi bien dans verre cannelé, font perdre à la photo son sa vie que dans son art. Il débute statut de représentation. Avec ce qualificatif avec des œuvres liées aux idées et d’hypnagogique - du grec hupnos (sommeil) aux concepts. Le texte et le langage et agogos (transport) - Hains fait référence occupent une place prépondérante aux hallucinations visuelles qui surgissent dans son œuvre. C’est d’ailleurs à dans l’esprit d’une personne au cours de la travers la transposition d’un texte phase d’endormissement. L’intérêt que Hains touristique (Proposition pour le porte aux sciences cognitives - linguistique troisième degré de perception, et psychanalyse en tête - se retrouve dans bateaux-mouches) sur un dépliant à certaines de ses œuvres parmi les plus l’usage des visiteurs de la VIIe Biennale récentes qui citent le psychanalyste Jacques de Paris, qu’il officialise son entrée Lacan (1901-1981). Avec les corrélations qui dans le monde de l’art en 1971. se dessinent entre ces domaines, il poursuit ses recherches autour de la mémoire et du C’est à l’occasion de sa première langage qu’il utilise comme révélateurs de exposition à la galerie Lara Vincy en rapports cachés. 1973 que Bertrand Lavier rencontre Raymond Hains. Le langage et ses Dans son travail, le monde se vit comme un multiples lectures sont déjà à l’œuvre système dont le langage, à travers les noms dans la relation qui se tisse entre les propres et les toponymes sert de lien à toutes deux personnages. Pour la Monnaie choses éparses. Avec les Nouveaux réalistes, de Paris, Bertrand Lavier propose Raymond Hains se réapproprie le réel sans une relecture d’un ensemble de ses pour autant se confiner à la photographie. œuvres en relation avec des logiques Ses affiches lacérées, palissades et tôles d’exploration du réel de Raymond représentent une autre partie importante de Hains. son travail pour lequel il prélève ses œuvres directement dans la rue. 4

Bertrand Lavier Raymond Hains

Bertrand Lavier is an international in order to explore reality. artist (Châtillon-sur-Seine, 1949). Raymond Hains (Saint Brieuc, 1926- Paris, He entered the artistic profession 2005) is one of the leading figures and coincidentally after his Horticultural signatory of Nouveau réalisme (new studies in École nationale supérieure realim), as referred in 1960 by the art critic Merci Raymond du paysage de Versailles. Gallery Pierre Restany and the artist Yves Klein. owners Daniel Templon, Yvon Lambert After studying in the art school in Rennes, and Ileana Sonnabend played a he moves to Paris and first shows his major role in his introduction to the photographic experimentations in 1948 at emerging conceptual art. Thanks to Collette Allendy gallery. them, he discovered the artworks of Joseph Kosuth Wolf Vostell and above Interested in abstraction, he experiments all Marcel Duchamp. He admires this several methods that enable him to latter one as much as he respects transform reality. His “hypnagogical” Enzo Ferrari. photographs belong to a production in which he distorts the status of His passion for cars will not only representation of a picture thanks to a be a part of his life, but will be as filter made of fluted glasses. Thanks to well present in his art. He begins this adjective of Hypnagogical – in Greek, with conceptual and ideas-related hupnos (sleep) and agogos (transport) works of art. Text and language are - Hains refers to visual hallucinations preponderant elements in his work. By that emerge when someone is falling transposing a touristic text (Proposal asleep. His interest for cognitive sciences for the third level of perception, – linguistic and psychoanalysis - can be bateaux-mouches) into a visitor’s found in his most recent works that quoted leaflet during the VIIth Paris Biennale, French psychoanalyst Jacques Lacan. he officially makes his entrance to the Thanks to correlations that he builds art world in 1971. between these fields, he continues his researches about memory and language, During his first exhibition at Lara concept considered as indicative of hidden Vincy’s gallery in 1973, Bertrand Lavier connections. meets Raymond Hains. Language and its infinite possibilities will play a In his work, the world is a part of a system significant role in their relationship. where language, especially via proper For Monnaie de Paris, Bertrand nouns and toponyms, links disseminated Lavier offers a re-reading of some of items. Raymond Hains and New Realism his works by connecting them to the artists reclaim reality without limiting logical methods developed by Hains himself to photographs. His ripped street posters, fences and sheet of metal represent a further aspect of his work for which he directly takes elements off the street. 5 Une exposition parlante “Nowadays, some artists, included the Nous pourrions qualifier cette exposition New realists, are d’hommage, d’un artiste à un autre, d’un no longer creators homme vivant à son ami défunt. Nous lui préférerons la notion de dialogue. but inventors, Quand bien même les morts ne parlent pas, leurs œuvres discutent bel et bien, “enhancers”who pourvu qu’on leur propose un interlocuteur. produce significance Bertrand Lavier met en corrélation avec l’héritage de Raymond Hains ses œuvres things.” ainsi que les productions d’autres artistes dont le choix rend hommage au système Raymond Hains de pensée qui unissait les deux hommes (Christian Boltanski, Claude Closky, Gérard Gasiorowski, Vassily Kandinsky, Piotr Kowalski, Olivier Mosset, David Ostrowski, Franck Scurti, Igor Stravinsky, Piotr photographier des chantiers, comme Uklański). Lavier propose aux visiteurs de celui du Musée du Louvre que l’on la Monnaie de Paris de s’immiscer dans retrouve dans l’exposition. Bertrand cette discussion, d’y prendre part et de Lavier, lui, ouvre des « chantiers », mesurer combien les œuvres présentées dénomination qu’il donne à ses œuvres, sont bavardes et polysémiques. séries ou installations. L’un fixait sur pellicule des éléments en construction. Dans l’hommage, la notion de mémoire L’autre met ses œuvres dans un état est centrale, dans le sens où nous nous de perpétuelle construction. Les deux devons de la perpétuer. Ici, la mémoire est se rejoignent à la Monnaie de Paris, une matière malléable à l’envi, source de chantier au cœur de la capitale qui créations qui permet à Bertrand Lavier de transforme cette institution millénaire en prolonger le geste artistique de Raymond lieu culturel hors norme. Hains. Comme pour André Malraux (1901-1976) et son Musée imaginaire ou Aby Warburg et sa volonté de constituer une histoire A speechify exhibition comparative de l’art basée sur les images de son Atlas mnémosyne, Merci Raymond use d’une logique similaire pour agencer This exhibition could be a tribute from ensemble des éléments de domaines, an artist to another, from a man to his temporalités et natures différents et faire deceased friend. We would rather like émerger de nouvelles lectures. Avec le to use the notion of dialogue. Even if langage comme conjonction, l’exposition dead men tell no tales, their works truly propose des cheminements inédits dans dialogue, as long as we offer them an l’histoire des images, des formes et des interlocutor. Bertrand Lavier sets up a arts, à rebours d’une analyse purement relationship between Raymond Hains’ formelle ou contextuelle des œuvres. legacy and other artists’s productions Raymond Hains avait pour habitude de that honor the memory of the thoughts system that used to connect the two artists. (Christian Boltanski, Claude Closky, Gérard Gasiorowski, Vassily B Kandinsky, Piotr Kowalski, Olivier Mosset, With language as conjunction, 6 David Ostrowski, Franck Scurti, Igor the exhibition suggests innovative Stravinsky, Piotr Uklański). pathways in the images, forms and arts history. Raymond Hains used to Lavier proposes to Monnaie de Paris’s photograph construction sites, like visitors to interfere in the discussion, to the one of Louvre Museum that you participate and to realize how much the can find in the exhibition. On his side, works are locacious and polisemic. With Bertrand Lavier opens “construction tribute, memory is a key concept, that is works”, which is the name given to his to say we need to help to perpetuate it. works, series or installations. One’s Here, memory is a malleable material as put onto camera films elements in

much as desired. It is a source of creation construction. The other puts his works Merci Raymond that gives Bertrand Lavier the possibility to in a state of endless construction. extend the Raymond Hains’ artistic gesture. Both meets at Monnaie de Paris, a worksite in the capital’s heart that is As in André Malraux’s Musée imaginaire transforming this millenary institution (imaginary museum) or for Aby Warburg’s in a cultural oustanding place. wish to create a comparative art history based on his Mnemosyne Atlas images, “Merci Raymond” (Thank you Raymond) uses a similar logic in order to gather elements from different fields, temporalities and natures, which could drive to new interpretations. A André Malraux chez lui en préparation de son Musée imaginaire ©Maurice Jarnoux, 1953

« Aujourd’hui un certain A André Malraux at home preparing his Musée imaginaire nombre d’artistes, dont ©Maurice Jarnoux les nouveaux réalistes, ne sont plus des créateurs, mais des inventeurs, des « augmentateurs » qui confèrent de la portée à quelque chose. »

Raymond Hains

A 7 « Mes œuvres existaient Chantier 1 avant moi, Façade mais on ne Merci Raymond par Bertrand Lavier les voyait pas Cet immense Merci Raymond (2016) sur la façade est inspiré d’une œuvre que Bertrand Lavier avait réalisé sur parce qu’elles une baraque de la place Saint-Sulpice à Paris en mémoire crevaient les de Raymond Hains. Un tag effectué dans un geste furtif de la main à la bombe de peinture, comme un hommage yeux. » improvisé, voir illégal, à cet homme qui arpentait les rues. Pour la Monnaie de Paris, il réécrit cette phrase en utilisant un matériau qui reproduit les dorures des pièces frappées Raymond Hains par l’institution millénaire, à l’échelle de son architecture. L’installation de l’artiste reprend la logique commerciale d’une enseigne. Le texte est déformé par l’effet du verre cannelé cher à Raymond Hains.

Construction Work 1 “My artworks Façade Merci Raymond by Bertrand Lavier existed long before I did, This huge Merci Raymond (Thank you Raymond) (2016) sign but nobody on the building’s facade is inspired by Bertrand Lavier’s work conceived on a shack wall of Saint-Sulpice Square in Paris noticed them to commemorate Raymond Hains. At first, it was a graffiti because they made out of a brief hand gesture with a paint spray, as an improvised tribute, an illegal one. For Monnaie de Paris, he were too rewrites this expression at an architectural scale using a material that imitates the hallmark coin’s gilt of this millenary obvious.” institution. The artist’s installation retakes the commercial logic of an emblem. The text is misshapen recreating a ribbed glass effect, Raymond Hains’ favorite one. Raymond Hains A Merci Raymond, Bertrand 8 Lavier, 2005 Place Saint-Sulpice, Paris Photo AARH

A Merci Raymond - Bertrand Lavier, 2005 Saint-Sulpice Square, Paris Photo AARH Merci Raymond

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B Raymond Hains, Georges Pompidou, 1990 B Raymond Hains, Georges Pompidou, 1990 © Philippe Migeat - Centre Pompidou © Philippe Migeat - Centre Pompidou © Adagp, Paris © Adagp, Paris

B 9 Chantier 3 Vestibule Images hypnagogiques et mise en plis Walt Disney Productions 1947-1995 N°2 (1995) En 1977, le Journal de Mickey publie un épisode (Des traits très abstraits) montrant Chantier 2 Minnie et Mickey mener l’enquête dans un Escalier d’honneur musée d’art moderne, entourés d’œuvres Rose c’est la vie d’art. Bertrand Lavier s’empare de ce qui ne constitue que le décor de leur aventure et produit au fil des années toute une série Objet Dard (2003-2016) d’œuvres, peintures et sculptures, qui Installée dans l’escalier d’Honneur prennent vie dans le réel. À l’instar d’un de la Monnaie de Paris, mise en archéologue de l’imaginaire, il reproduit perspective avec les monuments le plus fidèlement possible ces œuvres en commémoratifs des deux guerres utilisant les services d’un infographiste mondiales présents en bas de pour modéliser les sculptures. Walt Disney l’escalier, cette dalle impose une Productions 1947-1995 N°2, est ici donné présence solennelle. Ce bloc de à voir à la manière de Raymond Hains, granit vert olive gravé de rose est un à travers une vitre en verre cannelé. De travail commémoratif moins sérieux l’imaginaire de Mickey à celui de Hains, que ne le laisse présager son aspect. Lavier propose une œuvre qui ne cesse Le visiteur peut y lire les titres des d’évoluer à travers ses représentations. romans de San-Antonio écrits par feu Frédéric Dard (1921-2000) où La Bocca/Bosch (2005) rimes, allitérations et paronomases Depuis la présentation d’un objet industriel s’accordent pour faire rire le lecteur. en tant qu’œuvre avec les « ready- Au sérieux du monument, Bertrand made » de Marcel Duchamp au début Lavier y substitue la franche rigolade du XXe siècle, un artiste ne fabrique plus de l’humour grivois de l’écrivain. Si nécessairement son œuvre. C’est le cas la première version d’Objet Dard pour cette installation où Bertrand Lavier a été conçue pour la médiathèque agence deux objets ensemble et invente de Bourgoin-Jallieu en 2003 en un nouveau rapport entre deux éléments hommage à l’écrivain que la ville a de mobilier, un canapé et un réfrigérateur vu naître, sa présence au sein de la familial, l’un étant le socle de l’autre. Monnaie de Paris résonne avec un L’œuvre renvoie à la bouche de l’actrice autre personnage que cette ville a vu américaine Mae West dont la beauté grandir : le chef étoilé Guy Savoy dont obsédait le peintre Salvador Dalì. Il avait le restaurant se trouve juste au dessus imaginé une chambre recomposant le de la stèle. visage de l’actrice, avec des tableaux pour les yeux, des rideaux pour les cheveux et un canapé pour la bouche, qui constitue l’un des objets surréalistes les plus sensuels. Ce canapé a par la suite été édité par l’agence de design italienne Studio 65 en hommage à la bouche sexy de Marilyn Monroe. Les références et les fantasmes se multiplient donc sur le même objet. « L’œuvre peut faire 10 converger un certain nombre d’interprétations contradictoires […]. Ces interprétations après coup […] sont non seulement recevables, mais même indispensables, car si les Merci Raymond œuvres d’art devaient se réduire aux intentions conscientes de leurs “Many contradictory auteurs, elles seraient interpretations presques inutiles. » come together with an artwork [...]. Bertrand Lavier Afterwhile, these interpretations [...] are not only admissible, but even essential, for if the A works of art were to be reduced to the conscious intentions of their authors, they would be almost unnecessary.”

Bertrand Lavier

A Couverture du livre de Frédéric Dard Passez-moi la Joconde, 1954

A Couverture du livre de Frédéric Dard Passez-moi la Joconde, 1954 11 Construction Work 2 Construction Work 3 Escalier d’honneur Vestibule Rose c’est la vie Hypnagogical images and set

Objet Dard (2003-2016) Walt Disney Productions 1947-1995 N°2 (1995) Hanging on Monnaie de Paris’ honor In 1977, french Mickey Mouse Magazine staircase we can contemplate Objet publishes an episode (The Artistic Thief) Dard. This slab imposes its solemn starring Mickey and Minnie leading an presence in perspective with World investigation surrounded by art pieces at a War I & II memorials at the begining modern art museum. Bertrand Lavier seizes of these steps. This olive green pink the tail decors and produces over the years a carved granite block is installed series of artworks, paintings and sculptures with less seriousness that we might that take place in the living world. As an perceive. imagination archeologist, he reproduces as faithfully as possible these imaginaries The visitor can read across the stele artworks using a computer graphic the San-Antonio’s novel titles by designer’s services to model these sculptures. the late Frederic Dard (one of the Walt Disney Productions 1947-1995 N°2 can famous French crime novel writers of be contemplated in style of Raymond Hains the second half of the 20th century). through a fluted window panel. From Mickey Within this artwork the rimes, to Raymond Hains imaginary, Lavier offers an alliterations and paronomasias artwork that won’t cease to evolve through all to make the reader laugh. its representations.

Bertand Lavier replaces the La Bocca/Bosh (2005) monument’s seriousness with the Since the display of an industrial object in the writer’s honest cheeky humour. Lavier role of a work of art with Marcel Duchamps’s created Objet Dard first version in “ready-made” at the beginning of the 20th 2003 for the Bourgoin-Jallieu’s library century, an artist do not necessarily create in tribute to the writer’s hometown. his own work anymore. It is the case for This new version for Monnaie de Paris this installation where Bertrand Lavier puts resonates with another character together two different objects and invents a that grew up in the same town: the new relation among those furniture elements, 3 Michelin-starred chef Guy Savoy a couch and a fridge, one being the pedestal whose restaurant is located just for the other. The artwork is a reference to above the stele. American actress Mae West’s lips whose beauty obsessed the painter Salvador Dalì. He imagined a room that reworks the actress’ face, with paintings as eyes, curtains as hair and sofa as lips, which is one of the most sensual and surrealist object. Subsequently, this sofa was edited by the Studio 65, an Italian design agency to pay tribute to the Marilyn Monroe’s sexy lips. Thus, for a same object, the references and the fantisies amplify. 12

A Merci Raymond

A Case issue du Journal de Mickey n°1279 de janvier 1977

A Case issue du Journal de Mickey n°1279 de janvier 1977

B

B Salvador Dalì, Mae West Lips Sofa, 1938 B Salvador Dalì, Mae West Lips Sofa, 1938 13 Chantier 4 Salle Dupré Il y a six troènes entre Matiz et Picasso Chantier 5 Il y a six troènes entre Matiz et Picasso Salle Varin (2016) Stellas Si les artistes du Nouveau réalisme se sont retrouvés autour d’une pratique d’appropriation du réel, les industriels La discussion établie entre Hains et Lavier se réapproprient parfois les œuvres dans l’exposition s’étend ici à d’autres d’art, voire la signature d’un artiste dans artistes par un jeu de formes, de pratiques une démarche commerciale. Avec un et d’homonymes. Avec l’agencement de titre rempli d’homophones, Lavier joue trois œuvres, Bertrand Lavier propose aussi bien avec la rivalité propre aux une courte histoire de la réappropriation constructeurs automobiles qu’avec celle et de la citation dans l’art. Ifaffa 3 (2010) qui existait entre Matisse et Picasso. reproduit en néons une toile de Frank Les arbustes, support du jeu de mot, Stella, artiste américain qui ne s’intéressait renvoient à sa formation en horticulture. qu’aux nécessités de la peinture dans ses formes géométriques des années soixante. Dolly (1993) C’est une montgolfière que Bertrand Raymond Hains s’amuse à déformer ce Lavier prénomme Dolly. Elle ne peut même Stella (Stella déformé, 1989) et (Sans définitivement pas prendre son titre (Stella déformé), 1989) en prenant envol dans le Salon Dupré, malgré la pour référence un livre de l’artiste et une perspective aérienne de la peinture célèbre marque de bière. La distorsion du de Jean-Joseph Weerts qui orne le texte à travers le verre produit un effet qu’il plafond depuis 1889. L’engin qui semble utilise dans ses photos hypnagogiques. avoir échoué sur les balustrades du Enfin Lavier peint leZ qui est la forme de salon Dupré devient alors une toile l’œuvre de Stella sur le miroir qui lui fait colorée abstraite. Si Dolly pourrait être face en reprenant sa « touche van Gogh », le nom d’une poupée – gonflable – trace de pinceau selon lui caractéristique c’est également le terme qui désigne de la peinture moderne. La dernière le dispositif cinématographique qui lettre de l’alphabet est à cette occasion permet à la caméra de prendre de la une référence à l’artiste italien Lucio hauteur, et de changer de point de vue. Fontana et ses toiles éventrées à travers la caricature qu’en avait faite Maurizio Cattelan en lacérant une toile du signe de Zorro. L’interpénétration des références atteint un sommet qui ne déplairait pas à Raymond Hains en tant qu’adepte de la pansémiotique ; théorie selon laquelle tout dans le cosmos est “signe” et appelé à être décodé. 14

Construction Work 4

Room Dupré Construction Work 5 Merci Raymond There are six privets between Room Varin Matiz and Picasso Stellas

There are six privets between Matiz The discussion made between Hains and and Picasso (“Il y a six troènes Lavier in the exhibition here extends to entre Matiz et Picasso”, six troènes other artists with a set of forms, practices sounding like Citroën) (2016) and homonyms. With the arrangement of three works, Bertrand Lavier provides When New Realism artists a brief history of the recovery and meet around the practice of the citation in the art. Ifaffa 3 (2010) appropriation of reality, industrials reproduces with neons a canvas of reclaim sometimes art works American artist Frank Stella, who was only or even signatures of artists for interested in the necessities of paint in its commercial strategies. In a title full geometric shapes from the sixties. of homophones, Lavier plays with car industries as well as Matisse’s and Raymond Hains trnasforms the same Picasso’s rivalries. Bushes (“troènes”), Stella (Stella déformé, 1989) and (Untitled, base of pun, refer to his horticulture Stella déformé), 1989) taking a book of the studies. artist as a reference and a famous beer brand. The distortion of the text through Dolly (1993) the glass produces an effect that he uses This is a balloon that Bertrand Lavier in his hypnagogical images. Finally Lavier named Dolly. It can definitely not take painted the Z, 2016 which is the form of off in the Salon Dupré, despite aerial the work of Stella on the mirror in front of perspective of the painting of Jean- it, resuming his “van Gogh brushstroke” as Joseph Weerts adorning the ceiling characteristic of modern painting. The last since 1889. The craft appears to have letter of the alphabet was on this occasion failed on the railings of Dupré lounge a reference to the Italian artist Lucio becomes a colorful canvas abstract. Fontana and his paintings ripped through If Dolly could be the name of a doll the caricature that had made Maurizio - inflatable - this is also the term Cattelan lacerating a painting with the for the cinematic device that allows mark of Zorro. The interpenetration of the camera to get high, and change references peaked who would not mind perspective. to Raymond Hains as an adept of the pansémiotic; a theory that considers everything in the cosmos as a “sign” to be decoded. 15 A Maurizio Cattelan, Z Painting, 1995

A Maurizio Cattelan, Z Painting, 1995

A

B Frank Stella, Itata, 1968. Lithographie B Frank Stella, Itata, 1968. Lithograph « Le court-circuit qui 16 opère lorsque vous regardez ma version des peintures de Frank Stella – un Stella et un Lavier en même temps – m’amuse. Avec ces

œuvres, j’essaie de Merci Raymond renouveler la peinture en tubes. Le néon est la meilleure façon de pouvoir peindre avec des tubes, et les peintures de Stella me servent de modèles pour exprimer cette “The short-circuit that nouvelle matérialité. » occurs when you see my versions of Frank

Bertrand Lavier Stella paintings – a Stella and a Lavier at the same time – amuses me. With these paintings I am trying to renew tube-paint. Neon is the best way to be able to paint in tubes, and Stella’s paintings serve me as models to express this new materiality.” B

Bertrand Lavier 17 Chantier 6 Salle Denon La peinture descend dans la rue Chantier 7 Face à face, deux éléments du décor Salle Babut de Rosan urbain se retrouvent exposés dans Toute ressemblance ne saurait un salon. Une tôle (Sans titre, série être que fortuite Dauphin, 1990) de Raymond Hains dialogue avec Rue de Charonne 2 (2000) de Bertrand Lavier. Celle-ci est Raymond Hains ressemblait à l’acteur directement prélevée dans la rue et le français Albert Michel (1909-1981), et nouveau cadre qui lui est assigné la Bertrand Lavier imite parfaitement le donne à voir comme image abstraite critique d’art Pierre Restany. Nous savons qui vaut seulement pour son esthétique maintenant que les ressemblances et non plus pour ses informations, en physique et sonore servent à créer de majorité effacées. nouvelles histoires pour Lavier et Hains. C’est le cas ici avec ces Albert Michel en La photographie de Lavier reproduit Raymond Hains (2016), Raymond Depardon une vitrine peinte au blanc d’Espagne. en Bertrand Lavier (2016) et Harcourt/ Ce signe qu’un magasin est en attente Grévin (2002). Une anecdote est souvent d’un nouvel occupant devient ici une source de confusion, de déformation voire toile abstraite qui vaut pour son aspect d’invention, quand les images d’archives picturale et sa « touche van Gogh », ne sont pas toujours ce que l’on croit. En une surface blanche potentiellement en observant les photographies proposées, attente de contenu. un décalage s’opère entre la nature des images et ce qu’elles présentent. Les reflets (2002) de Frank Scurti sont une série d’œuvres qui prennent pour Les portraits en noir et blanc réalisés modèle les enseignes de commerces par le Studio Harcourt dans son style que l’on peut croiser dans la ville – reconnaissable nous induisent en tabac, pharmacie, presse, etc. À cette erreur. L’aspect figé des personnes démarche de prélèvement similaire aux photographiées n’est pas seulement dû à appropriations des Nouveaux réalistes la « touche Harcourt » mais aussi parce s’ajoute la déformation de l’enseigne en que les sujets sont des statues de cire du un hypothétique reflet. Celui de l’opticien Musée grévin. Lavier superpose à une renvoie au dispositif du verre cannelé reproduction qui se veut la plus fidèle des photos hypnagogiques de Hains où possible un style qui tend à décoler le sujet le point de vue de l’artiste transforme la de la réalité, afin de l’immortaliser. réalité.

« Comme les poètes au Moyen Âge - les grands rhétoriqueurs - je prends tout au pied de la lettre pour mieux retomber sur mes pieds. »

Bertrand Lavier Construction Work 6 18 Room Denon Painting is getting down the Construction Work 7 streets Room Babut de Rosan Any resemblance is purely fortuitous Side by side, two elements of urban setting are exhibited in a salon. A metal Raymond Hains looks like French actor sheet (Sans titre, série Dauphin, 1990) Michel Albert (1909-1981), and Bertrand of Raymond Hains dialogs with the Lavier mimics the art critic Pierre Restany. store front Rue de Charonne 2 (2000) of We now know that physical and sound Merci Raymond Bertrand Lavier. The latter was directly similarities are used to create new stories removed from the street and a new for Lavier and Hains. This is the case here frame gives him a new status: it is an with these Albert Michel en Raymond Hains abstract picture whose value is mostly (2016), Raymond Depardon en Bertrand based on his esthetic appearance and Lavier (2016) and Harcourt/Grévin (2002). not for its informative role anymore- An anecdote is often confusing, distortion information is even partly wiped away. or invention, when the footage is not always what one believes. Observing the Photograph of Lavier reproduces a proposed photographs, a shift occurs store front painted with white clays. The between the nature of the images and sign that a store is waiting for a new what they represent. owner becomes an abstract painting which worth for its pictorial aspect and The black and white portraits by Studio his “van Gogh brushstroke”, somehow Harcourt in its recognizable style waiting for a new content. mislead us. The fixed appearance of the photographed persons is not only due Frank Scurti’s Les Reflets (reflections) to the “Harcourt style” but also because (2002) are a series of works whose the subjects are wax statues of the models are shop’s signs visible in streets: Grevin Museum. Lavier superimposes tobacconist, pharmacy, newspaper a reproduction that is intended to be store, etc. In addition to this approach as faithful as possible to a style that of removing items similar to the one of tends to take the subject off of reality, to the New Realists, deformation of shop’s immortalize it. signs becomes a hypothetical reflection. The one of optician refers to the method of flutted glasses of Hain’s hypnagogical photographs, where the artist’s viewpoint transforms reality.

“As the poets in the Middle Ages - the great rhetoricians - I take everything literally in order to get back on my feet.”

Bertrand Lavier 19 A

A Bertrand Lavier, Solid State, 1980

A Bertrand Lavier, Solid State, 1980

« Le peintre fait réellement un “A painter actually readymade quand il makes a readymade peint au moyen d’un when he paints using objet manufacturé qui this manufactured s’appelle couleur. » object called color.”

Marcel Duchamp Marcel Duchamp Chantier 8 Construction work 8 20 Salle Benjamin Franklin Room Benjamin Franklin Bandes à part Strip(es) away

L’objectif de l’appareil photo cherche The lens of the camera is looking for et l’œil de l’artiste trouve, parfois par something and the eye of the artist hasard, la bonne image, celle qui fera finds, sometimes by accident, the right sens. Nous retournons à cette saisie image, one that will make sense. We du réel chère à Raymond Hains et return to the seizure of real dear to aux Nouveaux réalistes. Les motifs Raymond Hains and Nouveaux réalistes. Merci Raymond abstraits des parasols (Triptyque de Abstract patterns from umbrellas parasols, 2003) rappellent le cadrage (Triptyque de parasols, 2003) recall the du paysage qu’effectue Daniel framing Daniel Buren used on landscape Buren avec son système de lignes with its system of fixed-width parallel parallèles à la largeur bien définie lines that he applies to the architecture qu’il applique à l’architecture d’un of a place. These samples put the city in lieu. Ces prélèvements font entrer la the museum, exactly like the recovered ville dans le musée, comme pour les palisades segments. On the issue of segments de palissades récupérés. À la matching a representative paint to its problématique d’accorder une peinture surrounding décor, Bertrand Lavier représentative au décor environnant, chose to repaint a portion of a curtain, Bertrand Lavier choisi de repeindre une the ultimate decorative element. With partie d’un rideau, élément décoratif s’il Melker 6 (2005), he asks whether the en est. Avec Melker 6 (2005), il pose la representation of an abstract pattern question de savoir si la représentation still belongs to figurative painting. d’un motif abstrait appartient toujours au domaine de la figuration.

Chantier 9 Construction work 9 Salle Duvivier Room Duvivier J’échafaude l’avenir avec Lavier I build the future with Lavier

Clin d’œil à la transformation de la As a reference to the transformation Monnaie de Paris, Échafaudage, La of Monnaie de Paris, Échafaudage, La Nouvelle architecture du Grand Louvre Nouvelle architecture du Grand Louvre (1990) est d’abord une œuvre de Hains (Scaffholding, The New Architecture of qui ouvre le dialogue avec Lavier par la Great Louvre) (1990) is one of Hains’ work ressemblance phonétique de son nom de that opens a dialogue with Lavier trough famille avec la marque du fabricant de the phonetic resemblance of his last name l’échafaudage. Ce travail lie la pratique and the brand name of the scaffolding. des deux artistes autour de la thématique This work binds practices of both artists du chantier. Que ce soit les photographies with the idea of construction work. Either de palissades de Hains ou les projets de Hains’ fences photgraphs or Lavier’s Lavier, la curiosité du badaud pousse project, one’s curiosity is driven to discover toujours à la découverte de ce qui se cache what is hidden on a construction site and dans un chantier et ce qu’il en adviendra. what will come out of it. 21 « Le fond de ma pensée est de croire dans les équations de la vie. »

Raymond Hains

Chantier 10 Salle Pisanello Tu es plus rond que le O de Giotto

Autour du « O », le langage et la Chantier 11 forme se rassemblent dans le geste Salle Arnauné que décrit la main pour l’écrire et la posture que les lèvres prennent pour La touche van Gogh le dire. Le « O » de Mosset est aussi bien le signe qu’Olivier Mosset peint Dans la carrière de Bertrand Lavier, en noir sur une toile blanche (Sans les « objets-peints » occupent une titre, 1966-72) que la lettre qui débute place particulière. Depuis 1980 et le son prénom. Le lien formel avec le recouvrement d’une radio portative Grand drapeau (2003) qui flotte au (Solid State) par de la peinture imitant dessus du château de Tonquédec, l’objet même, l’artiste représente en Bretagne et que Hains a saisi toutes sortes d’objets en les peignant en photo semble évident. Ce « O » directement. Le rapprochement entre le est un signe universel parce qu’il modèle et sa représentation, poussé à se conjugue à toutes les disciplines l’extrême, ne permet plus de distinguer et que d’une lettre, il devient signe, l’un de l’autre. Il brouille les genres en emblème, motif ou dessin. C’est le cas proposant une peinture sur un objet en avec les gravures représentants le trois dimensions. Pour Camondo (2015), peintre italien Giotto di Bondone dans e il prend comme modèle une commode son atelier du XIV siècle, ou l’âne du XVIIIe. Hormis l’homophonie de Boronali, animal à qui l’on a fait approximative entre le titre et le support peindre une toile présentée au Salon de l’œuvre, Camondo se réfère au des indépendants en 1910. riche collectionneur parisien Nissim de Camondo (1892-1917) dont l’hôtel particulier garni de mobilier du XVIIIe est devenu un musée des arts décoratifs. La présentation dans les salons XVIIIe de la Monnaie de Paris complète ces références. Construction work 10 “My core-thinking 22 Room Pisanello You are rounder than Giotto’s O is to believe to life’s coincidences”

Around the letter “O”, language Raymond Hains and form are gathered into the hand’s gesture to write it or the lips’ movement to pronounce it. “O” of Mosset is as well the form that Oliver

Mosset paints in black on a white Merci Raymond canvas (Untitled, 1966-72) as the first letter of his name. The formal link with the Grand drapeau (Big Flag) (2003) flapping in the wind over the Castle of Tonquédec in Brittany that Hains took in photo seems obvious. “O” is a universal sign as this letter becomes sign, emblem, pattern Construction work 11 or drawing and thereby combines Room Arnauné different disciplines. This is the case van Gogh’s brushstroke with print representing the Italian painter Giotto di Bondone in his 14th century workshop, or Boronali’s Fair in 1910. donkey, an animal used to paint a “Painted items” play a unique role in canvas presented at the Independent Betrand Lavier’s carrier. Since 1980 and the covering with paint of a portable radio (Solid State) and the imitation of the item itself, the artist represents all kinds of items in painting on them directly. The connection between model and its representation is so extreme in some cases that it seems impossible to distinguish one from another. He confuses genres in exhibiting a painting on an item in three dimensions. For Camondo, 2015, he chose a model of a XVIIIth chest of drawers. Apart from the approximate homophony between the work’s title and basis (called “commode” in French), Camondo refers to the wealthy collector Nissim de Camondo (1892-1917) whose Hôtel particulier decorated with XVIIIth furniture became a Museum of Decorative Arts. This installation in the XVIIIth salons of Monnaie 23 « La touche van “To me, Gogh est pour van Gogh’s moi une des brushstroke représentations is one of the de la peinture modern painting moderne. » representations.”

Bertrand Lavier Bertrand Lavier

A

A Roy Lichtenstein, Brushstroke, 1965 A Roy Lichtenstein, Brushstroke, 1965 © Estate of Roy Lichtenstein © Estate of Roy Lichtenstein B Marcel Duchamp, Porte-bouteilles, 1914-1964 24 « Le readymade m’est © The estate of Marcel Duchamp/ Adagp, Paris apparu comme une déflagration. Cela a eu B Marcel Duchamp, Porte-bouteilles, 1914-1964 la même importance © The estate of Marcel Duchamp/ Adagp, Paris que lorsque Brunelleschi et Masaccio ont changé les règles de la perspective. » Merci Raymond

Bertrand Lavier

B

“Readymade hit me in the face. It had the same importance than Brunelleschi and Masaccio changing the rules of perspective.”

Bertrand Lavier 25 Chantier 12 Construction work 12 Salle Antoine Room Antoine La foire au Skis Ski show

Autour de la figure tutélaire de de Paris completes these references. Raymond Hains et de l’une de Around the tutelary figure of ses palissades composées de Raymond Hains and one of his skis alignés, Bertrand Lavier fences composed of aligned skis, réunit plusieurs artistes dont le Bertrand Lavier meets several artists dénominateur commun est la whose common denominator is the terminaison de leur nom « en ski ». termination of their name in ‘ski’. De Boltanski à Kandinsky, cette From Boltanski to Kandinsky, this salle rassemble des œuvres qui room brings together works that ne se côtoieraient jamais sans would never have been presented la malice de Bertrand Lavier. next to each other without Bertrand Ce choix arbitraire et radical Lavier’s wit. This arbitrary and radical comme thématique d’exposition choice as a thematic exhibition désamorce toute tentative critique defuses criticism attempt to build a de construire une approche transversal approach to art history. transversale de l’histoire de It is a pretext for linking disparate l’art. Il n’est que prétexte pour forms and ideas together and show relier formes et idées disparates what could not occur without this ensemble et voir émerger ce qui confrontation. n’aurait pu apparaître sans cette confrontation. Chantier discontinu Construction work 26 fragmented

À travers l’exposition, c’est un autre Another work is under construction chantier qui se tisse entre les pho- throughout the exhibition; the link that tographies de Bertrand Lavier, les is woven between Bertrand Lavier’s tirages de Raymond Hains, ceux qui photographs, Raymond Hains’ prennent la rue comme modèle et images, which take the streets as a ses Macintoshages, montages qui model and his Macintoshages, digital jusxtaposent figures historiques et montages that jusxtapose historical Merci Raymond références artistiques sur un écran characters and artistic references on d’ordinateur. a computer screen.

L’esprit facétieux de Raymond The mischievous spirit of Raymond Hains est mis en scène par Bernard Hains is honored by Bernard Blistène, Blistène, Directeur du Centre Director of the Center Pompidou Pompidou lors d’une séance de during a séance with Bertrand Lavier. spiritisme avec Bertrand Lavier. La The ticket office of Monnaie de Paris billetterie de la Monnaie de Paris et and Vedettes du Pont Neuf boats are les Vedettes du Pont Neuf sont éga- also privileged places invested by lement les lieux privilégiés investis artistic interventions. par des interventions artistiques. INFORMATIONS PRATIQUES PRACTICAL INFORMATION

Monnaie de Paris Monnaie de Paris 11, Quai de Conti 11, Quai de Conti 75006 Paris 75006 Paris Horaires d’ouverture de l’exposition Exhibition opening hours: Tous les jours, 11h – 19h. Jeudi jusqu’à 22h Every day, 11am – 7pm. Thursday until 10pm

Nocturnes Etudiantes Student Nights Entrée gratuite pour tous les étudiants Free entrance for all students Les jeudis à partir de 19h Thursdays from 7pm

Librairie Flammarion - Monnaie de Paris Bookshop Flammarion - Monnaie de Paris 11, Quai de Conti 11, Quai de Conti 75006 Paris 75006 Paris Tous les jours, 11h – 19h Jeudi jusqu’à 22h Every day, 11am – 7pm. Thursday until 10pm

Boutique Monnaie de Paris Monnaie de Paris Store 2, rue Guénégaud 2, rue Guénégaud 75006 Paris 75006 Paris Du lundi au samedi, 11h – 19h From Monday to Saturday, 11am – 7pm

L’exposition est accompagnée de la publication conçue A book is published by Monnaie de Paris and par la Monnaie de Paris et publiée par Dilecta ainsi Dilecta to accompany the exhibition as well as qu’une médaille et une monnaie d’artiste. artist’s medal and coin.

PUBLICS PUBLICS Les médiateurs de l’équipe Monnaie d’échange vous Cultural mediators from Monnaie d’échange team accueillent tous les jours dans l’exposition. welcome you every day in the exhibition. Retrouvez toute la programmation, le détail des visites Further information about public programs, et des ateliers sur www.monnaiedeparis.fr. and workshops on www.monnaiedeparis.fr. Réservation : [email protected] Reservation : [email protected] Information : [email protected] Information : [email protected] Tel : 01 40 46 57 57 Tel: +33 (0)1 40 46 57 57

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PRESSE PRESS Guillaume Robic, Directeur de la Communication Guillaume Robic, Communication Director [email protected] [email protected] tel : 01 40 46 58 18 tel: +33 (0)1 40 46 58 18 Avril Boisneault, Claudine Colin Communication Avril Boisneault, Claudine Colin Communication [email protected] / tel : 01 42 72 60 01 [email protected] / tel: +33 (0)1 42 72 60 01

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