LeMonde Job: WMQ2202--0001-0 WAS LMQ2202-1 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 11:15 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0413 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE ÉCONOMIE

MARDI 22 FÉVRIER 2000

Une forte progression EUROPE FOCUS LES RENDEZ-VOUS DE L’EMPLOI en équivalents temps plein La Française L’effet de l’endettement ET DU MANAGEMENT 4 276 Marie-France des ménages sur la croissance b L’intérim des cadres, en pleine croissance, redessine le 2 516 Laroque, fait débat, à l’heure où un rapport marché des compétences sur fond de dilution des frontières femme de du Conseil économique et social entre travail temporaire, recrutement et conseil (page VIII) 1997 1998 réseaux, dédramatise Des crédits moindres b 300 millions de francs Le chiffre d’affaires annuel est à la tête le développement taux d'endettement des ménages des PME de l’industrie automobile dans les Côtes-d’Armor. A Saint-Brieuc, ANNONCES CLASSÉES du bureau des crédits 42 % 39 % Véhipole associe centre de formation d’apprentis et vitrine des nouvelles De la page XI européen de l’Association aux particuliers technologies (page IX) à la page XXII internationale de la sécurité (page VI) b De plus en plus de cadres et dirigeants d’entreprise se tournent vers sociale (page IV) a Les enjeux de 1989 1999 des congrégations religieuses pour redonner du sens à leur travail (page X)

Les offensives ont commencé sur Les mobiles se branchent le marché ouvert par le mariage d’Internet et du téléphone. L’Europe et le Japon sur le commerce électronique mènent le bal

es Européens se sont à ricains se débattaient entre plusieurs teurs à renouveler leurs portables. Des perspectives prometteuses peine habitués au normes incompatibles, explique le Pour les Européens, la concurrence commerce électronique et handicap de ces derniers. Les Etats- venue d’Asie remplace celle venue L Unis n’ont convaincu que 30 % envi- de l’Ouest. Les Japonais développent Les services Internet sur téléphone mobile à l’idée qu’Internet est en devraient générer un important marché passe de bouleverser quantité de ron de leur population d’utiliser un produits et services à toute vitesse (le m-commerce). D’où les alliances nouées secteurs économiques qu’une nou- portable, et la croissance des abon- grâce au service d’Internet mobile nés progresse très lentement. mis en place par DoCoMo, filiale de entre les grands noms des télécommunications velle bataille, liée aux multiples pos- sibilités du téléphone portable, Conséquence : les opérateurs et les l’opérateur téléphonique national l’«Internet mobile» et de la finance : Telefonica et Banco Bilbao Vizcaya commence à se dérouler sous leurs équipementiers européens ont un NTT. Argentaria, Deutsche Telekom et Commerzbank, yeux. Tout récemment, l’alliance savoir-faire supérieur. Nokia et le Et, cas classique en économie de British Telecom et BNL, Deutsche Telekom conclue en Espagne entre Telefoni- suédois Ericsson se partagent à eux l’innovation, les Américains, ayant et Club Internet (Lagardère)… ca, le premier opérateur télépho- deux 37,4 % du marché mondial des loupé le premier coche du téléphone nique, et Banco Bilbao Vizcaya Ar- téléphones mobiles. mobile numérique, mettent les bou- gentaria (BBVA), le deuxième De très nombreux acteurs du mar- chées doubles pour rattraper leur re- groupe bancaire local, illustre la vo- ché se positionnent pour prendre tard en sautant directement le pas lonté des établissements financiers place : opérateurs téléphoniques, vers les mobiles de troisième généra- de tirer parti de la Toile et du por- équipementiers, éditeurs. Bien que tion, qui permettront de transmettre Le marché d table. Le m-commerce, lié à la mise à Durlacher estime que la publicité de- et de recevoir de hauts débits sur les u m-commerce meurera une importante source de réseaux. Ils seront disponibles d’ici Cro disposition de services Internet sur issance en Europe des téléphone mobiles, va donner du revenu sur les sites Internet mobiles, l’an prochain au Japon, en 2002 en e fil à retordre aux grands acteurs tra- les éditeurs anticipent la possibilité Europe, et sans doute 2003 ou n milliards d’euros 25 ditionnels du marché. de faire payer leur contenu. Soit via 2004 aux Etats-Unis. L’expérience Moins chers qu’un PC, plus faciles les opérateurs, qui, en offrant le capitalisée en Europe doit rapide- 20 à utiliser, les services Internet sur meilleur bouquet de services pos- ment porter ses fruits pour rester en +80% mobile pourraient non seulement sible, attireront de nouveaux tête, dans une course au progrès et à 15 intéresser les utilisateurs habituels consommateurs et augmenteront le l’innovation toujours plus fréné- du réseau soucieux de rester connec- trafic sur leur réseau. Soit via les tique. 10 +119% tés durant leurs déplacements, mais équipementiers, qui pourront grâce aussi ceux que la complexité ou le à ces services inciter les consomma- +39% Annie Kahn 5 +163% prix du système avaient jusqu’alors +406% rebutés. Les entreprises déploieront 0 leur intranet sur mobiles. Dans cer- 1998 19 * 99 2000 200 1* 200 * * tains pays, comme la Chine, peu * 2 2003 Prévisions équipée en PC, mais où le téléphone portable se développe rapidement, a Emploi : 12 pages Répartition par sec le m-commerce pourrait favoriser le teurs rattrapage d’une partie du retard su- APPLICATIO NS EN ENTREPRISE 9 en % bi sur les pays plus développés. SANTÉ 7 FINANCE 21 Nokia, le constructeur finlandais TÉLÉMATIQUE 8 leader dans le domaine de la télé- phonie mobile, estime que le nombre d’abonnés à Internet sur LOISIRS 6 SÉ CURITÉ 3 mobile dépassera les abonnés sur ligne fixe d’ici à 2003. Selon la société INFORMATION 5 A GESTION DE CHATS 15 d’études Durlacher, le chiffre d’af- L’INFORMATION 3 faires du commerce sur mobile euro- péen pourrait passer de 323 millions PUBLICITÉ 23 TOT de dollars en 1999 à 23 miliards en AL : 23 570 millions d’e uros en 2003 2003 (à titre de comparaison, le So urce : Durlacher commerce électronique a généré un chiffre d’affaires de 7,9 milliards de dollars en Europe en 1999).

RETARD AMÉRICAIN L’Europe des mobiles toujours dynamique Mais, alors qu’il est communé- ment admis que les Américains ont Répartition en 1998 Taux de pénétration (fin 1999) environ 18 mois d’avance dans l’« Internet fixe », ils auraient envi- en % Abonnés, en poucentage de la population ron deux ans de retard sur les Japo- AMÉRIQUE LATINE AFRIQUE-MOYEN-ORIENT FINLANDE nais et les Européens dans celui de l’« Internet mobile », aussi bien dans 9 2 EUROPE ITALIE DE L’OUEST le domaine du matériel que des ser- d’annonces classées 30 JAPON vices rendus. Le Japon, essentielle- R.-U. ment, mais aussi le nord de l’Europe ASIE - PACIFIQUE sont devenus les territoires où s’éla- EUROPE FRANCE 33 DE L’EST borent ces nouveaux outils et leurs ÉTATS-UNIS usages : commerce proprement dit, 2 livraison d’information en ligne, AMÉRIQUE DU NORD ALLEMAGNE transactions boursières, divertisse- 24 ments... 0 1020304050607080 TOTAL MONDE : 306,8 millions d’abonnés Source : Idate L’adoption d’une norme unique Infographie : Le Monde GSM en Europe, alors que les Amé-

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56e ANNÉE – No 17130 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MARDI 22 FÉVRIER 2000 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

Divorce : Iran : la démocratisation plébiscitée cette rente b Les réformateurs ont remporté très largement le premier tour des élections législatives à vie qui b Ils devraient disposer d’une majorité absolue au Parlement b Le président Khatami en sort renforcé « entretient b Ce vote est un appui à son programme de libéralisation politique, économique et sociale LES RÉFORMATEURS iraniens, mis soient négociés pour que les ceux qui appuient le président Mo- conservateurs – qui dominent le hamad Khatami, ont remporté un Parlement depuis vingt ans – ne la haine » succès. Les résultats du premier perdent pas totalement la face. Le LE DIVORCE doit-il conduire au tour des élections législatives ven- taux élevé de participation – plus versement d’une rente à vie à l’un dredi – rendus publics dimanche de 80 % des inscrits – a été à lui seul des anciens conjoints, au titre des 20 février – leur assurent la majori- révélateur de la détermination des prestations compensatoires ? L’As- té absolue des 290 sièges du Parle- Iraniens à appuyer le programme REUTERS semblée nationale doit examiner, ment. D’après les chiffres fournis de réformes de libéralisation poli- AUTRICHE mercredi 23 février, une proposi- par le ministère de l’intérieur, ils tique, économique et sociale du tion de loi, adoptée à l’unanimité disposent déjà de 132 sièges et de- président Khatami. au Sénat, visant à réformer ce dis- vraient bénéficier de l’appui de Désormais certain d’un Parle- Manifestation positif, à l’origine de « situations 20 députés indépendants. Les ment qui lui est favorable, le pré- manifestement iniques », selon le conservateurs n’ont obtenu que sident Khatami va devoir répondre député (PS) Alain Vidalies. Le mon- 40 sièges. Les résultats définitifs à aux attentes des Iraniens, dont une monstre tant de la prestation compensa- Téhéran, qui doit envoyer 30 dépu- bonne partie a surtout voulu expri- Les organisations de la société civile toire n’est en effet presque jamais tés au Parlement, ne devaient être mer, par son vote, son rejet irrévo- autrichienne qui appelaient, samedi révisé par les tribunaux, quelle que connus que mardi 22. Ils devraient cable de ceux qui ont dirigé l’Iran 19 février, à une manifestation de « ré- soit l’évolution des ressources de amplifier le triomphe des partisans depuis vingt et un ans. La jeunesse celui qui devait la verser. Cette du changement, le frère du pré- en particulier, qui n’a pas fait la ré- sistance » à l’entrée de l’extrême droite rente pose le problème d’un « lien sident Khatami, Mohammad Reza, volution, et qui constitue quelque au gouvernement ont gagné leur pari. jamais rompu entre les anciens chef de file des réformateurs, et la 60 % de la population, a soif de li- Plus de 200 000 personnes (300 000, époux, un chèque mensuel qui entre- plupart de ses colistiers étant assu- bertés et attend des réformes pro- selon les organisateurs) ont afflué à tient la haine », estime Jean Mil- rés d’être élus dès le premier tour. fondes. Il faudra pour cela que les Vienne sur la Heldenplatz (la place des lion-Ranquin , président de l’asso- Les adversaires de la réforme ont réformateurs qui viennent d’hori- ciation pour la réforme des reconnu leur défaite. Ils espèrent zons divers harmonisent leurs po- Héros). Les manifestations en France, prestations compensatoires. améliorer leur score au second sitions. samedi, et en Belgique, dimanche, ont tour prévu au mois d’avril. Il n’est réuni des milliers de personnes. p. 4 Lire page 10 pas exclu que, d’ici là, des compro- Lire page 2 et notre éditorial p. 16 Les soucis John Lennon, les républicains irlandais et les trotskistes anglais LONDRES plusieurs documents confidentiels en sa pos- cupés » à la République d’Irlande. En 1971, de Lionel Jospin de notre correspondant session. Parmi ceux-ci, deux lettres présumées après que Londres eut introduit la détention Etrange affaire que ces allégations américa- écrites au milieu des années 70 à la police fédé- sans procès pour les rebelles, Lennon fut pho- LE PREMIER MINISTRE no-britanniques contre l’ancien Beatle assassi- rale par le directeur du service de contre-es- tographié dans une manifestation avec un T- a se prépare à intervenir né, John Lennon. L’immortel auteur de Wor- pionnage britannique, le MI5. Ce sont ces shirt souhaitant la « victoire de l’IRA contre l’im- d’ici une dizaine de jours. La po- king Class Hero n’avait certes jamais dissimulé lettres, censées, selon les journaux, être « des périalisme britannique ». L’année suivante, lémique sur la « cagnotte » fis- ses vibrantes sympathies pour toutes les causes résumés du dossier Lennon constitué à la fin des après que six manifestants irlandais désarmés cale a provoqué une chute de sa « progressistes » des années 70. Mais a-t-il années 60 par le MI5 », qui contiendraient les eurent été tués par les soldats anglais – le fa- KRISTIAN AUTAIN popularité dans les sondages. pour autant offert de considérables sommes allégations de financement des républicains ir- meux « massacre du bloody sunday » –, le Lionel Jospin cherche à rassurer d’argent à un groupe trotskiste britannique dé- landais et des trotskistes anglais par le chan- poète-rocker, au faîte de sa célébrité, déclara : CUBA la gauche, avant d’engager le dé- funt et à l’Armée républicaine irlandaise, l’IRA, teur-compositeur. Jon Wiener, qui a publié une « S’il faut choisir entre l’IRA et l’armée britan- bat sur la retraite, la fiscalité et la puissante organisation paramilitaire qui biographie posthume de l’ancien Beatle, a déjà nique, je suis avec l’IRA. » Rendez-nous l’épargne salariale. Il s’inquiète lutte toujours contre « l’occupation britannique révélé à quel point John Lennon était en phase Le MI5 et le FBI, alors dirigé par ce modèle également des impatiences so- des six comtés de l’Irlande du Nord » ? Oui, a ré- avec l’IRA et le Parti révolutionnaire des tra- d’équilibre mental qu’était J. Edgar Hoover, Elian ! ciales qui se multiplient dans le pondu, dimanche 20 février, toute la presse vailleurs trotskistes (RWP), dont l’actrice Va- détenaient des kilos de documents de surveil- La justice américaine devait se pronon- secteur public. L’agitation conti- londonienne. « John Lennon finançait les ter- nessa Redgrave fut longtemps la championne. lance sur cet homme amer et généreux qui nue dans les hôpitaux et au sein roristes et les trotskistes », titre l’hebdoma- Lennon aurait même envoyé au parti trot- avait demandé un droit de résidence per- cer définitivement, mardi 22 février, sur de l’administration des finances daire de droite populiste, The Sunday Times. skiste le manuscrit de sa célèbre chanson sur manent à New York. Le professeur Wiener le sort d’Elian, l’enfant cubain recueilli alors que la perspective d’un ac- Somme offerte en 1972 : 40 000 livres – environ un « héros de la classe ouvrière », mais la mis- avait déjà obtenu l’essentiel du dossier. Sa en Floride et que son père réclame à cord majoritaire sur les 4 millions de francs d’aujourd’hui. sive « fut interceptée par le MI5 », affirme le nouvelle exigence concernant des documents Cuba. A La Havane, jour après jour, le 35 heures dans la fonction pu- Toute l’affaire prend source aux Etats-Unis Sunday Times. Les liens du défunt chanteur transmis par une puissance étrangère, la ba- régime castriste cherche à mobiliser la blique s’éloigne. Dans l’éduca- où Lennon, abattu d’une balle de pistolet par avec l’IRA n’étaient pas non plus secrets. Né à taille s’annonce plus difficile. Le FBI a vingt- tion nationale, une journée d’ac- un fanatique dérangé, trouva la mort en dé- Liverpool, où il aurait beaucoup fréquenté de huit jours pour répondre à la décision de la jus- population sur le thème : « Rendez- tion est prévue le 16 mars. cembre 1980. Saisi par un historien-écrivain, jeunes républicains irlandais, Lennon apparte- tice. nous Elian. » (photo.) Avec plus ou Jon Wiener, un juge fédéral a ordonné, vendre- nait à cette minorité d’anglais de gauche qui moins de succès, tant les Cubains sont Lire page 7 di 18 février, au FBI américain de lui remettre soutiennent la restitution des « six comtés oc- Patrice Claude occupés à survivre. p. 14 Le champion de ̄̄̄̄ BONNES FEUILLES l’assurance anglaise BIL AN L’ultralibéralisme DU MONDE n’est pas une fatalité L’analyse de 174 pays et des par Viviane Forrester 26 régions Trois ans après L’Horreur écono- surtout, que nous ayons l’impression françaises mique, qui rencontra un large succès croissante de vivre piégés au sein RUGBY Edition 2000 (350 000 exemplaires, traduit en vingt- d’une emprise fatale, « mondiali- RUGBY quatre langues), l’écrivain Viviane For- sée », « globalisée », si puissante qu’il rester publie, toujours chez Fayard, Une serait vain de la mettre en question, Le XV de France BOB SCOTT étrange dictature. Nous présentons de futile de l’analyser, absurde de s’y op- 200 PAGES larges extraits du premier chapitre. poser et délirant de seulement songer impuissant AUSTRALIEN, têtu et fonceur, France métropolitaine : 50 F – 7,62 euros à se dégager d’une telle omnipotence Antilles-Guyane 60 F ; Allemagne 16 DM ; Autriche 120 SCH ; Belgique 330 FB ; Cameroun 5 200 F CFA ; Canada 14 $ CAN ; Côte-d’Ivoire 5 200 F CFA ; Espagne 1 300 PTA ; Etats-Unis 10 $ US ; Gabon 5 200 F CFA ; Grande-Bretagne 4,75 £ ; Grèce 2 400 DR ; Italie 16 000 lires ; Luxembourg 330 FL ; Maroc 90 DH ; L’équipe de France s’est inclinée (15-9) Bob Scott va doter à son tour le Portugal (cont.) 1 500 PTE ; Réunion 60 F ; Sénégal 5 200 F CFA ; Suisse 13 FS ; Tunisie 10 DTU. HAQUE jour, nous assis- réputée se confondre avec l’Histoire ? Royaume-Uni d’un champion de 50 F - 7,62 ¤ tons au fiasco de l’ultra- D’où vient que nous ne réagissions devant les Anglais (photo), samedi lors l’assurance. Il est le grand artisan ̈ Un cahier spécial pour mieux ̈ La revue complète de l’actualité libéralisme. Chaque jour pas au lieu de céder, même d’acquies- du Tournoi des six nations. L’impuis- du mariage entre Commercial Ge- cerner la « nouvelle économie » économique et politique dans ce système idéologique, cer en permanence, tétanisés, comme sance des Bleus a conduit l’entraîneur neral Union et Norwich Union, qui fondéC sur le dogme (ou le fantasme) piégés dans un étau, environnés de et l’explosion du secteur 174 pays rédigée par les à rouvrir deux débats : va créer la cinquième compagnie d’une autorégulation de l’économie forces coercitives, diffuses, qui satu- européenne, dont il prendra la di- communication/high tech. correspondants locaux du Monde. dite de marché, démontre son inca- reraient tous les territoires, ancrées, la réforme du championnat et l’utilisa- rection opérationnelle. ̈ La recomposition du monde ̈ Le rebond économique de la pacité à se gérer lui-même, à contrô- indéracinables et d’ordre naturel ? tion de la créatine. Deux thèmes abor- industriel et des services, France et les débats sociaux ler ce qu’il suscite, à maîtriser ce qu’il Il serait temps de nous éveiller, de dés mardi 22, au colloque organisé par Lire page 18 la naissance des monopoles centrés autour de l’emploi et de la déchaîne. Au point que ses initiatives, constater que nous ne vivons pas la Fédération française de rugby, en transnationaux. réduction du temps de travail. si cruelles pour l’ensemble des popu- sous l’empire d’une fatalité mais, plus Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, partenariat avec Le Monde. p. 25-26 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; ̈ Les nouveaux enjeux ̈ Le panorama des 26 régions lations, en viennent à se retourner banalement, sous un régime politique Côte-d’Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; contre lui par des effets de boome- commerciaux : la guerre métropolitaines et d’outre-mer. nouveau, non déclaré, de caractère International...... 2 Aujourd’hui...... 25 Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Bre- rang, tandis qu’il se montre impuis- tagne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; alimentaire et le bras-de-fer international et même planétaire, qui France ...... 7 Météorologie...... 28 Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; sant à rétablir un minimum d’ordre s’est installé au vu mais à l’insu de Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; Europe/Etats-Unis. Société...... 10 Jeux...... 28 Un outil très complet étayé dans ce qu’il persiste à imposer. Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; ̈ Pour une Europe plus citoyenne : tous, non pas clandestinement mais Carnet ...... 12 Culture...... 29 Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. de statistiques, graphiques, cartes... D’où vient que ses activités un nouveau Parlement, les insidieusement, anonymement, d’au- Régions...... 13 Guide culturel...... 31 puissent être poursuivies avec la nouveaux commissaires européens. tant moins perçu que son idéologie Horizons...... 14 Immobilier/annonces 32 même arrogance, que son pouvoir si évacue le principe même du politique Entreprises ...... 18 Kiosque...... 34 caduc aille s’affermissant, et que se et que sa puissance n’a que faire du Communication ...... 21 Abonnements...... 34 déploie toujours davantage son ca- pouvoir et de ses institutions. Tableau de bord...... 22 Radio-Télévision...... 35 ractère hégémonique ? D’où vient, Lire la suite page 15 LeMonde Job: WMQ2202--0002-0 WAS LMQ2202-2 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 11:04 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0414 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000

ÉLECTIONS Avec 152 sièges ont obtenu la majorité absolue des b HUIT PERSONNES, dont un enfant, proclamation des résultats. L’ancien KHOSROKHAVAR, spécialiste de l’Iran – dont vingt pour les indépendants – sièges au Parlement iranien, selon les ont été tuées et dix autres blessées ministre de l’intérieur, Abdollah Nouri, à Paris, estime, dans un entretien au garantis dès le premier tour des légis- résultats publiés, lundi 21 février par le lors d’incidents survenus, samedi, qui purge une peine de prison pour Monde, que le résultat du scrutin est latives, les réformateurs, favorables ministère de l’intérieur. La participa- entre des manifestants et la police « propagande anti-islamique » a été encourageant et que le pays fait l’ap- au président Mohammad Khatami, tion au scrutin a été de plus de 80 %. dans le sud-ouest du pays, après la mis en liberté provisoire. b FARHAD prentissage difficile de la démocratie. Les réformateurs remportent largement les législatives en Iran Les résultats du premier tour sont favorables aux amis du président Khatami, qui disposeront d’une majorité de sièges au nouveau Parlement. Ils en ont déjà obtenu 132 sur 290, et devraient bénéficier des vingt sièges des indépendants. Le deuxième tour aura lieu au mois d’avril UNE MAJORITÉ nette d’Ira- rieur, lundi, les réformateurs ont espérons tous que le changement La République islamique d'Iran Bandar Abbas et Tabriz, mais, pa- niens ont exprimé dans les urnes obtenu dès le premier tour continuera », ajoutait-elle. radoxalement, ils perdent Yazd, un leur désir de desserrer le carcan 132 sièges sur les 290 à pourvoir. « Ils nous ont fait peur pendant TURKM. IRAN CARACTÉRISTIQUES fief traditionnellement acquis au qui leur est imposé depuis vingt et Les conservateurs en ont décroché vingt ans, depuis la révolution isla- AZERBAÏDJAN RÉGIME RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE président. ARM. un ans par le régime, d’après les 40. Vingt reviennent à des « indé- mique. Mais je ne vais plus en avoir MER PRÉSIDENT MOHAMAD KHATAMI Dans les villes de Chadegan et résultats encore partiels et offi- pendants ». peur », crânait Amir, qui faisait al- CASPIENNE GUIDE SUPRÊME ALI KHAMENEI Chouch, dans la province du cieux des législatives de vendredi La veille déjà, alors que la vic- lusion à la police chargée du res- Khouzestan, la police a ouvert le

TURQUIE Tabriz CAPITALE TÉHÉRAN 18 février. Le fort taux de partici- toire des réformateurs n’était pect des mœurs. « Même avec une Machad AFGHANISTAN feu, samedi, pour disperser des pation au scrutin – plus de 80 % – qu’officieuse, les Iraniens exul- liste de chèvres, ils (les réforma- SUPERFICIE 1 648 000 km2 manifestants mécontents des ré- Qom TÉHÉRAN confère encore plus de poids au taient. « Je crois que les réforma- teurs) auraient gagné. Personne ne POPULATION 66,2 millions d'hab. sultats locaux. Huit personnes, désaveu infligé au clergé inté- teurs offrent l’unique chance pour veut plus des conservateurs », ironi- INDICE DE FÉCONDITÉ 3‰ dont un enfant, ont été tuées, et IRAK griste. Sans attendre d’ailleurs les l’Iran », commentait Setareh, sait un chauffeur de taxi. « C’est MONNAIE RIAL une dizaine d’autres blessées. KOWEÏT PAKISTAN résultats définitifs – un second 24 ans, employée dans une agence comme une seconde révolution, LANGUE OFF. PERSAN Par ailleurs, comme fait exprès tour aura lieu en avril dans une de voyages, qui, comme plusieurs mais maintenant les réformateurs pour combler les partisans des ré- soixantaine de circonscriptions – jeunes Iraniens veut rompre les doivent être vigilants. Les Iraniens Golfe ETHNIES PRINCIPALES formes, l’ancien ministre de l’inté- PERSES 45,6 % KURDES 9,1 % le président Khatami a parlé de « strictes valeurs islamiques » im- sont très impatients. Ils veulent des ARABIE Persique rieur, Abdollah Nouri, le plus au- « nouveau chapitre en or de l’his- posées par les conservateurs. résultats, notamment économiques SAOUDITE Golfe d'Oman AZÉRIS 16,8 % GILAKIS 5,3 % dacieux des réformateurs, toire du pays ». D’après les chiffres « Khatami nous a donné plus de li- et sociaux », prévenait le socio- 500 km OMAN emprisonné pour pensée politi- publiés par le ministère de l’inté- bertés. La situation a changé et nous logue Kazem Kardanavi. ÉCONOMIE quement non correcte, a bénéficié PRINCIPALES PRODUCTIONS • 1995 PNB 109,6 milliards de dollars dimanche d’une « liberté provi- L’ÉCHEC DE RAFSANDJANI GAZ NATUREL 45 millions de TOE* PNB/HABITANT 1 770 dollars soire » de quelques jours. D’après Washington se félicite Les conservateurs ont subi de PÉTROLE 99,4 millions de tonnes TAUX D'INFLATION (96) 20,8 % le quotidien Hammihan, un autre cinglants revers dans les princi- réformateur le penseur Mohsen RÉSERVES 12 030 millions de tonnes TAUX DE CHÔMAGE (94) 20 % pales villes du pays, à commencer Kadivar bénéficie lui aussi d’un du « renforcement de la démocratie » * tonnes équivalent pétrole par Téhéran, où, sans attendre les Source : Etat du monde 1998, Atlaséco 1997, Bilan du Monde 2000 congé similaire depuis samedi, Les Etats-Unis estiment que la percée des réformateurs aux élections résultats, ils ont d’ores et déjà ad- conformément à une législation législatives en Iran « renforcera la démocratie » dans ce pays, a déclaré, mis avoir été battus. « les résultats sultats semblent sonner le glas de à-dire son autorité suprême. Jami- qui octroie un congé familial à dimanche 20 février, un porte-parole du département d’Etat. « Même si ne sont pas ce que nous atten- sa carrière politique. C’est la prin- lé Kadivar, épouse du ministre de tout détenu après trois mois de on compte encore les votes, il apparaît que le mouvement de réforme l’em- dions », a concédé Mohamad Rez cipale faction réformiste, le Front la culture et sœur du penseur ré- prison. Les deux hommes sont des porte. L’enthousiasme du peuple iranien est un signe de renforcement de la Bahonar, porte-parole de la « Coa- de la participation de Mohammad formateur, Mohsen Kadivar, est amis personnels et politiques du démocratie », a déclaré le porte-parole James Foley. Il a rappelé que la lition des disciples de la ligne de Reza Khatami, frère du président elle aussi élue. Les partisans du président Khatami. secrétaire d’Etat, Madeleine Albright, s’était réjouie, samedi, de la parti- l’iman ». « Attendons le second de la République qui arrive large- président Khatami raflent prati- Dans un entretien à la chaîne de cipation électorale importante. tour, il y aura peut-être des sur- ment en tête dans la capitale. quement tous les sièges des autres télévision el Jazira du Qatar, En Israël, le premier ministre israélien, Ehoud Barak, et la presse ont prises. Nous avons reculé, mais nous M. Khatami, Ali Reza Nouri, grandes villes, que ce soit à Ma- M. Nouri a estimé que le succès salué, dès dimanche, la percée des réformateurs, tout en estimant ne sommes pas encore vaincus », frère du religieux dissident empri- chad, où ils s’emparent des cinq des réformateurs aux législatives qu’« une hirondelle ne fait pas le printemps ». « Israël salue tout déve- nuançait toutefois un autre res- sonné Abdollah Nouri, et Ahmad sièges en jeu, à Ispahan, où c’est traduisaient « le pouls de la socié- loppement qui renforcerait les modérés en Iran, mais il ne faut pas oublier ponsable conservateur. Borghani, ancien vice-ministre de aussi le cas, ou à Chiraz, où ils en té ». Les conservateurs, a-t-il dit, que le véritable test est l’arrêt du soutien au terrorisme et à la course aux Parmi les « victimes » à Téhéran, la culture devraient être élus, de prennent trois sur quatre, le qua- « feraient bien d’essayer de s’adap- armements de destruction massive », a écrit le journal Maariv, citant un figure l’ancien président Akbar même que Hadi Khameneï, frère trième étant en ballottage. Ils ter à cette réalité ». – (AFP,AP,Reu- responsable au cabinet du premier ministre. Hachémi Rafsandjani, dont les ré- du Guide de la République, c’est- triomphent également à Keman, ters.) Le président et ses amis seront désormais jugés sur leurs actes C’EST maintenant que les choses sé- dépendance » est une notion très floue en vateurs leur ont menée depuis trois ans a raient suffi. Il ne serait même pas assuré de tionnel : le premier personnage de l’Etat rieuses commencent pour le président ré- République islamique, que chacun des deux elle aussi favorisé leur victoire. Toutes les pouvoir tenter sa chance dans deux mois. n’est pas le président de la République mais formateur iranien Mohamad Khatami et clans se les approprie, au moins en partie. démonstrations de force, les coups tordus, Un autre dirigeant historique que les Ira- le Guide, l’ayatollah Ali Khameneï, qui, de- ses amis. D’après les premiers résultats du Ainsi, les réformateurs parlent d’ores et dé- les tentatives de division et/ou les procé- niens abhorent parce qu’ils le tiennent pour puis qu’il occupe cette fonction, est consi- scrutin législatif du 18 février, ils sont en jà d’un triomphe et leurs adversaires, tout dures légalistes de la « droite » jusqu’à la un criminel impliqué dans le meurtre d’op- déré comme la figure de proue des conser- en admettant la faiblesse de leurs résultats, veille du scrutin auront donc eu l’effet posants, a été purement et simplement éli- vateurs. C’est lui qui a le dernier mot, qui ANALYSE n’en revendiquent pas moins davantage de contraire de celui escompté. miné de la course. Il s’agit d’Ali Fallahian, commande les forces armées et para-mili- La guerre menée par sièges que ne veulent bien leur concéder les l’ancien ministre des renseignements, can- taires, qui contrôle l’appareil judiciaire. En premiers. Au total, ce sont 290 sièges qui UNE NOUVELLE HARMONIE didat à Ispahan, dont les cinq sièges au- second lieu, toute loi ou décision adoptée les conservateurs depuis sont à pourvoir à l’Assemblée. Ceux enfin des Iraniens qui demeurent raient d’ores et déjà été pourvus. par le Parlement ne peut entrer en vigueur trois ans a eu l’effet Depuis qu’il a été porté à la présidence dubitatifs sur la sincérité de la conversion Aux yeux des Iraniens, M. Khatami et ses que si elle est avalisée par le Conseil des inverse à celui escompté de la République, il y a près de trois ans, des réformateurs, lesquels, après tout, amis n’ont donc presque plus d’excuses. Ils gardiens. En cas de conflit entre le Parle- M. Khatami ainsi que ses amis sont donc furent presque tous des révolutionnaires de se plaignaient d’un Parlement hostile... Ils ment et ce Conseil, l’arbitrage revient au toujours aussi populaires, bien qu’ils la première heure, même s’ils n’ont pas oc- ont désormais une majorité de députés. Conseil de discernement des intérêts de la passe de décrocher une très nette majorité n’aient inscrit à leur actif qu’un seul chan- cupé de postes-clés au sein de l’appareil Faisant leurs les revendications des Ira- République. Or lesdits Conseils sont parlementaire – même s’il faut attendre le gement : la libéralisation du droit à la pa- d’Etat, ont quand même choisi de leur don- niens, ils ont plaidé pour la transparence, le contrôlés par les conservateurs. second tour, prévu en avril, pour mesurer role et à la critique – libéralisation que les ner, sinon leur confiance, du moins leurs droit à la différence, des réformes législa- Pour toutes ces raisons, et aussi pour li- l’ampleur exacte de cette victoire. A eux de plus audacieux et les plus influents d’entre voix. Ils y voient le seul moyen de préparer tives et judiciaires, d’autres économiques, miter le pouvoir de nuisance des conserva- montrer ce qu’ils veulent et ce qu’ils eux ont, il est vrai, payé cher, puisqu’ils ont le terrain à la future génération de diri- une ouverture au monde. Ils vont désor- teurs, certains réformateurs souhaitaient peuvent en faire. été jetés en prison. Mais alors que les liber- geants du pays. mais être jugés sur leurs actes. ces dernières semaines les voir détenir une A en juger d’après les chiffres officiels tés publiques auraient pu être considérées Deux exemples, parmi d’autres du rejet Leur tâche ne sera pas facile. Une harmo- minorité honorable au sein du Parlement. Il non encore complets rendus publics, lundi comme un luxe, dans un pays où l’écra- quasi viscéral des anciens (politiquement nie entre le législatif et l’exécutif met de n’est donc pas exclu que les deux mois qui 21 février, par le ministère de l’intérieur, la sante majorité de la population souffre sur- s’entend) sont parlants : l’ancien président l’huile dans les rouages mais ne suffit pas séparent le second tour du premier soient coalition des réformateurs est assurée de tout de la crise économique, visiblement, la de la république, Ali Akbar Hachémi Raf- pour gouverner. Encore faut-il d’abord que mis à profit par la classe dirigeante pour 152 sièges sur 290 dans la nouvelle Assem- majorité des Iraniens en avaient également sandjani, auquel les Iraniens avaient pour- la majorité parlementaire vibre à l’unisson. négocier des compromis. Quoi qu’il en soit, blée. Les candidats du Front de la participa- assez d’être tenus en coupe réglée par des tant confié deux mandats présidentiels et Pour l’heure, vu la disparité, voire les diver- il paraît désormais difficile aux conserva- tion ont obtenu 132 sièges, tandis que les dirigeants qui se sont érigés en détenteurs qui, soutenu par les conservateurs, croyait gences, de ceux qui la composent, il est dif- teurs de ne pas tenir compte de la volonté conservateurs n’en ont arraché que 40. En de la vérité parce qu’ils ont fait la révolu- pouvoir amortir un succès foudroyant des ficile de dire s’il s’agira d’une majorité plu- de changement qui s’est emparée du pays, ce qui concerne les « indépendants », en tion. réformateurs en se présentant à Téhéran, rielle, capable d’une uniformité de décision, au risque de voir l’édifice s’écrouler sur leur règle générale, ce marais tourne avec le En faisant des réformateurs des victimes n’aurait pas réussi, selon les informations ou si elle se déchirera à l’intérieur de l’As- propre tête. vent et les pouvoirs (nationaux et locaux). d’adversaires perçus comme machiavé- disponibles, à se faire élire au premier tour, semblée. C’est sans doute d’ailleurs parce que « l’in- liques, la guerre sans merci que les conser- pour lequel le quart des votes exprimés au- Et puis, il y a le reste de l’appareil institu- M. Na.

Farhad Khosrokhavar, maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales « C’est l’apprentissage d’une démocratisation graduelle et difficile » « Comment interprétez-vous » La tolérance est actuellement mythique, à un Occident corrup- personnes), au Canada, un peu en vie des gens, ceux-ci ont quand encore qu’au cours des trois der- ces premiers résultats des légis- tellement en vogue en Iran qu’il y a teur. Australie, en Europe. Finalement, même compris que, ce qui rend le nières années. latives en Iran ? au moins six ou sept mots pour » C’est un progrès immense, sur- chaque membre des classes réformisme à la Khatami intéres- – Tout à fait. Mais ils seront – C’est encourageant. Ils l’exprimer, qu’on charge à chaque tout de la part de cette génération moyennes en Iran a quelqu’un sant, c’est moins sa capacité à alors encore plus délégitimés et montrent qu’une grande partie de fois d’une signification récente. To- d’intellectuels totalement désen- « là-bas ». Les relations n’ont ja- améliorer le quotidien, que le fait marginalisés, parce que, si la ma- la société iranienne se range non lérance vis-à-vis des autres, ouver- chantés par la révolution et des mais été aussi étroites. Il y a aussi d’avoir ouvert le champ culturel et jorité réformiste se confirme, l’in- pas derrière [le président Moha- ture, remise en cause de ce que jeunes qui ont compris que ce n’est le discrédit de l’utopie de masse à politique. dignation sera plus grande encore mad] Khatami, mais derrière l’es- l’on pourrait appeler la vérité ab- pas par la baguette magique d’une l’échelle internationale. En troi- – Pensez-vous que certains contre cette droite qui pratique la prit de réformes, et surtout rejette solue en relation avec une utopie révolution qu’on pourra changer sième lieu, il y a eu des change- conservateurs, conscients de ces politique « deux poids deux me- ceux qu’on pourrait appeler les révolutionnaire... totalement la société ; que c’est un ments imperceptibles dans la so- changements, pourraient évo- sures » en matière de justice, de conservateurs, qui n’ont aucun – Mais le projet de ceux qu’on apprentissage lent, douloureux, ciété iranienne, en relation avec la luer vers le centre ? distribution des biens et des ser- projet de société, et dont la seule appelle les réformateurs ne pa- difficile, et que même s’il y a un famille. – J’en doute fort, même si je vices, etc. En revanche, je crains proposition était de préserver les raît pas clair non plus... raz-de-marée réformateur au Par- Il y a vingt ans, il y avait une l’aurais souhaité, car une démo- qu’en l’absence d’une unité de la acquis de la révolution, c’est-à-dire – Sur le plan économique, c’est lement, il ne faut pas s’attendre à tension énorme entre les jeunes et cratie ne se construit pas avec une droite les réformateurs ne se di- leurs privilèges, leur forteresse et totalement opaque. Sur le plan po- un bouleversement des relations les vieux. Au nom de la révolu- seule faction. Ils ont le sentiment visent. Déjà au niveau écono- leur accès presque exclusif à la litique, c’est relativement clair : ils socioculturelles. tion, la jeunesse voulait se substi- qu’ils perdent du terrain et s’ac- mique, certains sont pour une rente pétrolière. Je vois là l’avène- veulent une ouverture de la socié- – A quoi tient la maturité des tuer aux vieux. Maintenant les crochent à des privilèges de ma- sorte de libéralisme timoré, ment d’une nouvelle génération et té, qu’il y ait une participation, que jeunes, alors qu’il n’y a jamais tensions naissent du fait que les nière égoïste et individuelle. Le d’autres pour le maintien de l’éta- surtout l’apprentissage de ce que finalement on remette en cause ce eu en Iran de tradition démocra- jeunes, qui ne connaissent pas seul qui ait voulu faire quelque tisme. La jeunesse va demander l’on pourrait appeler une démocra- qu’on pourrait appeler la vieille vi- tique ? l’Occident, s’en sont quand même chose c’est l’ex-président Raf- des réformes économiques. Kha- tisation graduelle et difficile. On a sion manichéenne en termes de – Il y a d’abord l’influence – que constitué un imaginaire. Et puis, il sandjani. Il aurait pu fédérer un tami ne pourra pas survivre à l’ab- le sentiment que cette nouvelle gé- bien et de mal. Surtout, il y a cette je ne veux pas exagérer, mais qui y a les médias : plus de mille ma- peu cette droite éclatée et crispée. sence d’un projet économique sur nération et ces intellectuels qui ap- idée qui est relativement récente est importante dans les classes gazines et journaux circulent en Mais il est rejeté, les gens ne l’ai- le long terme. » partiennent à la génération d’avant dans la société iranienne, qu’il ne moyennes – de la diaspora. Une Iran... Enfin, si depuis trois ans ment pas. ont appris ce qu’on pourrait appe- faut pas attribuer toutes nos fai- diaspora surtout installée aux Khatami n’a pas pu faire grand- – Ils risquent donc d’exercer Propos recueillis par ler la tolérance. blesses, nos déficiences à l’étranger Etats-Unis (plus d’un million de chose pour améliorer le niveau de leur capacité de nuisance plus Mouna Naïm LeMonde Job: WMQ2202--0003-0 WAS LMQ2202-3 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0415 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 / 3 Des Serbes en colère affrontent les soldats américains à Mitrovica La KFOR s’efforçait de saisir les armes des partisans de la division Des incidents continuent à opposer les troupes Des Serbes en colère ont blessé, dimanche 20 fé- sur les stocks d’armes des extrémistes des deux de l’OTAN et les radicaux serbes et albanais dans vrier, deux soldats américains. La Force interna- camps, et la ville s’enfonce dans la division eth- la ville de Mitrovica, dans le nord du Kosovo. tionale de paix (KFOR) peine à mettre la main nique voulue par les Serbes.

MITROVICA procéder à des arrestations. pas parler de l’arsenal de la partie en référence aux radicaux des de notre envoyé spécial Compte tenu du contexte régio- albanaise. D’autant qu’avait été deux bords qui, pour des raisons Oliver Ivanovic, le chef de file nal, les fruits de la récolte, éventé l’effet de surprise sur le- différentes, cherchent à enflam- des Serbes de Kosovska Mitrovica communiqués par la KFOR, ont quel pouvait reposer la réussite de mer la ville. (Mitrovica en albanais), avait pré- été maigres : dix fusils d’assaut cette opération. Le vendredi pré- Dimanche soir, une seule per- AK47, quatre fusils A48, un pisto- cédant les perquisitions, le repré- sonne avait été arrêtée, alors que REPORTAGE let, une grenade, des munitions et, sentant spécial des Nations unies la KFOR reconnaissait qu’une par- Compte tenu tout de même, une mitrailleuse et au Kosovo, Bernard Kouchner, et tie seulement des armes saisies sept pains de plastic. Dans le sud le commandant en chef de la avaient été rendues volontaire- du contexte régional, en revanche, habité par les Alba- KFOR, l’Allemand Klaus Rein- ment. « On ne voulait pas risquer le nombre d’armes nais, les soldats de la KFOR ont hardt, avaient effectué une visite d’augmenter la tension », explique- confisquées est faible fait chou blanc. commune à Mitrovica. Les deux t-on du côté de la KFOR. Il serait hasardeux d’en déduire hommes s’étaient voulus fermes Au comptoir de la Dolce Vita, le que ces résultats reflètent la réali- après quinze jours d’affronte- bar et QG des radicaux serbes de venu : les Américains, pas plus que té. Malgré l’ampleur des moyens ments sporadiques. Mitrovica nord, les mêmes crânes les Britanniques d’ailleurs, ne sont mis en œuvre, l’opération Ibar rasés, talkie-walkie en main, qui les bienvenus dans le nord de la – « la plus importante du genre ja- PARTITION DE FAIT depuis des mois jouent aux agita- ville. Oliver Ivanovic, dimanche mais réalisée », selon la KFOR – « Nous avons pris de très sévères teurs, entretenaient la même rou- 20 janvier au petit matin, a tenu s’est limitée à certains quartiers de mesures pour restaurer très vite la tine : surveiller les allées et venues parole. Les 350 « boys » du Mitrovica. S’il faut croire en l’exis- sécurité des populations et l’ordre sur le « pont de la discorde » qui 504e régiment de parachutistes tence de groupes armés du côté public des deux côtés de la rivière marque la frontière entre les quar- participant à l’opération Ibar, me- serbe, on ne peut que remarquer en augmentant notamment le tiers serbes et albanais et éven- née conjointement par la police qu’il existe dans l’arrière-pays de nombre de soldats », avait alors tuellement battre le rappel de de l’ONU et 2 300 soldats de la cette ville suffisamment de caches déclaré M. Kouchner. « Nous al- leurs « troupes ». force internationale de paix au possibles dans les campagnes ou lons repousser plus loin les fauteurs Derrière les déclarations de fer- Kosovo (KFOR), ont été reçus par les villages serbes qui s’égrainent de troubles. Seuls les habitants de meté de la KFOR et de l’adminis- des jets de pierres et de bouteilles jusqu’à la frontière administrative Mitrovica auront en charge la ges- tration provisoire, un sentiment lancées par 200 à 300 Serbes en de la Serbie et du Kosovo. Pour ne tion de leur ville », avait-il ajouté de malaise demeure, concernant colère. la capacité de ces institutions à Les Américains ont fait demi- dépasser le statu quo actuel à Mi- tour, retraversé la rivière Ibar qui Dix mille Albanais de Pristina trovica et dans le nord du Kosovo, divise la ville avec deux blessés, lé- à savoir une partition de fait de la gers, au visage. Après trois heures marchent vers le nord du Kosovo province en deux zones « ethni- de tensions, le général français Sa- quement pures ». Bernard Kouch- qui de Sannes, commandant de la Quelque 10 000 Albanais du Kosovo se sont mis en marche, lundi ner le reconnaît d’ailleurs. « Toutes zone nord, a préféré les « redé- 21 février dans la matinée, depuis Pristina, chef-lieu du Kosovo, vers les villes divisées finissent par se ployer » dans les quartiers sud, la ville divisée de Mitrovica (Kosovska Mitrovica pour les Serbes), réunir », a-t-il récemment estimé « afin de ne pas accroître la ten- dans le Nord, pour protester contre les récentes violences ethniques avant d’ajouter : « Ne me deman- sion » et ne pas hypothéquer la et contre la division de la ville. Les Albanais protestent contre le fait dez pas quand cela interviendra, suite de l’opération. que, depuis l’entrée de l’OTAN, en juin 1999, au Kosovo, la popula- mais il en sera de même pour Mi- Dans l’après-midi, dans les tion albanaise expulsée par les Serbes n’a pu retourner au nord de trovica. Il faudra alors aider les quartiers nord de la ville peuplés la rivière Ibar, qui scinde Mitrovica en deux. Serbes déplacés à regagner leurs lo- essentiellement de Serbes, il ne La foule, qui comprend des hommes, des femmes et des enfants gements dans le sud et agir de restait donc plus que des soldats de tous âges, a commencé à défiler à Pristina en agitant des dra- même pour les Albanais dans la français et allemands, ainsi que peaux albanais et américains, ainsi que des drapeaux de l’Alliance partie nord. » des policiers de l’ONU, pour pour- atlantique et de l’ONU. Elle a ensuite commencé à défiler sur la suivre les recherches d’armes et route qui mène de Pristina à Mitrovica. Christophe Châtelot Les députés français examinent le projet de tribunal international Ils devraient contester l’exemption réclamée par Paris pour les crimes de guerre L’ASSEMBLÉE NATIONALE de Pinochet. La France a été pen- jouer l’article 124. Il devrait obtenir sur le procureur et sera chargée de française examinera, mardi 22 fé- dant longtemps l’un des pays les un large soutien à l’Assemblée, tant trancher en cas de contestation de vrier, le projet de loi de ratification plus rétifs à l’idée de justice inter- paraissent aujourd’hui spécieux les la légitimité des poursuites. Enfin, du traité créant une Cour pénale in- nationale qui heurtait les traditions motifs avancés par la France au la Cour n’est supposée intervenir ternationale (CPI) pour juger les de sa diplomatie, de son armée, de cours des négociations à l’appui de qu’en cas de défaillance des juridic- auteurs de génocide, de crimes sa magistrature. Ce temps-là n’est cet article qui n’avait en réalité tions nationales, qui gardent la contre l’humanité et de crimes de pas encore complètement révolu qu’un seul but : amadouer l’armée priorité ; imagine-t-on que la guerre. Pour que ce tribunal inter- mais ces grands corps sont engagés française qui ne voulait pas d’un France serait incapable de juger un national dont on parle beaucoup dans une mutation irréversible, qui nouveau tribunal international. de ses ressortissants coupable de existe enfin, il faut que soixante suit la conversion imposée aux mi- Sur les quatre-vingt-dix Etats qui crimes de guerre ? Etats aient ratifié le traité, qui a été lieux politiques par la pression des aujourd’hui ont signé le texte, au- Le recours à l’article 124 aura approuvé en juillet 1998 à Rome, au événements internationaux, des as- cun hormis la France n’a exprimé pour effet paradoxal de mettre la terme de longues négociations, par sociations militantes et de l’opinion l’intention de faire jouer l’ar- France à l’index, alors même qu’elle les représentants de cent vingt publique. ticle 124, qui va exactement à l’en- apporte une contribution très ac- Etats. On est encore loin du contre du sens général du projet. tive dans les négociations toujours compte, avec seulement six ratifica- Les crimes de guerre devraient en en cours sur l’élaboration du règle- tions engrangées (Sénégal, Italie, On estime effet être de loin les plus nombreux ment de procédure et de preuves Ghana, Fidji, San Marin, Trinité-et- de ceux dont la Cour aura à de la future Cour. Elle se bat no- Tobago). Mais cette lenteur n’est que le nombre de connaître. tamment pour que soient tirées les pas due seulement à la mauvaise Dans une lettre adressée à un leçons de l’expérience des tribu- volonté des Etats. soixante ratifications groupement d’ONG, Jacques naux internationaux pour le Rwan- La ratification pose en effet des Chirac écrivait l’année dernière que da et l’ex-Yougoslavie, qui rendent problèmes juridiques et institution- pourrait être atteint la définition des crimes de guerre une justice trop lente en raison de nels complexes à de nombreux dans les statuts de la Cour peut procédures fortement inspirées du pays, y compris parmi les mieux vers la fin de l’année « recouvrir des actes isolés ». « Des droit anglo-saxon, et où les rela- disposés envers la CPI. Elle suppose plaintes sans fondement et teintées tions entre les juges et le procureur souvent une modification préalable 2001 ou en 2002 d’arrière-pensées politiques pour- ont été mal cadrées ; elle cherche de la législation pénale ou, comme raient donc plus aisément être diri- aussi à promouvoir le droit des vic- en France, de la Constitution. On gées contre les personnels de pays times à participer aux procès et leur estime cependant que le nombre Aussi les vestiges des vieilles pré- qui, comme le nôtre, sont engagés droit à réparations. de soixante ratifications pourrait ventions françaises vont-ils appa- sur des théâtres extérieurs, notam- Elle s’efforce enfin, avec d’autres, être atteint vers la fin de l’année raître mardi à l’Assemblée natio- ment dans le cadre d’opérations de de contrer certaines manœuvres 2001 ou en 2002. nale comme des archaïsmes. Il ne maintien de la paix », ajoutait le des Etats-Unis, très présents dans La France ne sera pas en reste. s’agit pas tant des combats d’ar- président de la République, se fai- ces négociations sur le règlement Après avoir longtemps opposé au rière-garde que mèneront à coup sant ainsi l’écho des inquiétudes bien qu’ils n’aient pas signé le traité projet de Cour internationale plus sûr contre la CPI quelques souve- des militaires qui méconnaissent le de Rome. Les Américains savent en que des préventions et peiné à rainistes invétérés, allergiques à traité. effet que la Cour verra le jour et trouver un consensus interne sur toute institution supranationale : le Ce dernier en effet ne vise pas, qu’ils auront à traiter avec elle, ne certains points-clés de ce projet, projet de ratification devrait être dans la définition qu’il donne des serait-ce qu’en raison des rapports elle a pris une part très active à la largement approuvé d’un bout à crimes de guerre, des actes mineurs qu’elle entretiendra avec le Conseil négociation et, une fois conclu l’ac- l’autre de l’Hémicycle. Le débat ou isolés mais les violations des de sécurité de l’ONU. Par ailleurs, cord à Rome, le président de la Ré- portera en revanche sur un des ar- conventions de Genève, c’est-à- bien qu’ils ne soient pas partie au publique et le premier ministre ont ticles du traité qui fait tâche et qui dire des crimes très graves, que le traité, la Cour pourrait poursuivre l’un et l’autre souhaité une ratifica- ne figure dans ce texte que parce droit international condamne de- leurs ressortissants qui se ren- tion aussi rapide que possible du que la France l’avait réclamé. C’est puis plus de cinquante ans déjà. draient responsables de crimes de traité. La France est aujourd’hui l’article 124 qui permet à chaque L’article 8 indique que la Cour est sa compétence sur le territoire d’un l’un des pays les plus engagés en fa- Etat de refuser la compétence de la compétente pour les crimes de Etat partie. L’objectif de Washing- veur de l’avènement de ce tribunal CPI pour l’une des trois catégories guerre « en particulier lorsqu’ils ton est de se mettre autant que et de la mise au point de ses règles de crimes concernés – les crimes de s’inscrivent dans le cadre d’un plan possible à l’abri de cette juridiction. de fonctionnement. guerre – pendant une période de ou d’une politique ou qu’ils font par- Cette politique américaine très res- Cela témoigne d’une évolution sept ans. Les associations qui mi- tie d’une série de crimes ana- trictive envers la Cour est à l’oppo- fondamentale, de même que la litent en faveur de la CPI se sont logues » ; c’est dire que l’objectif est sé de la contribution positive de Pa- coopération aujourd’hui sans élevées contre cette possibilité de poursuivre des exactions d’en- ris dans les négociations en cours. Il nuages avec les Tribunaux interna- d’exemption et appellent les parle- vergure et non les méfaits dont se est dommage qu’en s’en tenant à tionaux pour l’ex-Yougoslavie et le mentaires à la récuser. rendrait responsable tel ou tel mili- cet article 124 imaginé en d’autres Rwanda, de même que les pour- Les députés n’auront à voter que taire égaré. temps, la France s’expose aux cri- suites engagées en France contre sur la ratification du traité ; mais le Les statuts de la CPI prévoient en tiques qui la mettront succintement divers ressortissants étrangers en rapporteur du projet de loi, Pierre outre des garde-fous visant précisé- dans le même sac que les Etats- vertu du principe de compétence Brana (socialiste), va les inviter à ment à éviter toute poursuite abu- Unis. universelle, ou encore que les posi- approuver une déclaration deman- sive. Ainsi une chambre prélimi- tions affichées par Paris à propos dant à l’exécutif de renoncer à faire naire de juges exercera un contrôle Claire Tréan LeMonde Job: WMQ2202--0004-0 WAS LMQ2202-4 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0416 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 INTERNATIONAL L’opposition anti-Haider sort renforcée du grand rassemblement de Vienne Entre 150 000 et 300 000 personnes ont participé, samedi 19 février, dans la capitale autrichienne, à une immense manifestation de protestation contre la coalition gouvernementale qui réunit les conservateurs et l’extrême droite populiste SOS-Mitmensch, l’équivalent autrichien de triche, espéraient 200 000 participants, sa- orateurs, parmi lesquels le président du vateur Wolfgang Schüssel avait dénoncé ler, n’y a vu qu’un rassemblement composé SOS-Racisme, et Offensive démocratique, medi 19 février, sur la Heldenplatz de consistoire israélite autrichien, Ariel Muzi- par anticipation cette manifestation de en grande majorité de « communistes ve- organisateurs de la première manifestation Vienne. Le chiffre a été sans doute dépas- cant, ainsi que Michel Piccoli, qui a lancé un « vieux gauchistes, soixante-huitards et nus de l’étranger ». L’opposition social-dé- commune contre le gouvernement formé sé. Les participants, dont de nombreux appel à la « résistance » européenne, et [de] jeunes de la génération Internet ». Le mocrate sort renforcée de cette manifesta- par la droite et l’extrême droite en Au- jeunes, ont entendu dans le calme divers Bernard-Henri Lévy. Le chancelier conser- secrétaire central du FPÖ, Peter Westentha- tion (lire aussi notre éditorial page 16).

VIENNE Toute la soirée, en ponctuant les la foule, sans qu’il soit besoin de l’écrivain Doron Rabinovici an- FPÖ), Peter Westenthaler, qui n’a par la journée du 19 février est «un de notre correspondante interventions de stridents coups de traduction ; et le philosophe Ber- nonce que la pression sur le gou- vu défiler que 60 000 manifestants, signe qu’il faut prendre en considé- Les banderoles sont rangées, les sifflet, celle-ci a patiemment écou- nard-Henri Lévy est très applaudi vernement constitué par les dont une grande majorité compo- ration », mais elle soupçonne le tracts balayés, les bus et trains spé- té les orateurs les plus divers : ar- lorsqu’il annonce aux protesta- conservateurs et l’extrême droite sée de « communistes venus de SPÖ de « vouloir faire sa politique ciaux sont repartis et Vienne a re- tistes et comédiens – dont le popu- taires : « Vous n’êtes pas l’“autre sera maintenue, avec une manifes- l’étranger », le Parti socialiste autri- dans la rue ». Un leitmotiv que l’on pris, sous la pluie froide de l’hiver, laire Harald Krassnitzer, qui Autriche”, mais la seule et véritable tation chaque jeudi sur la Helden- chien (SPÖ) ayant conclu, selon lui, retrouve dans les commentaires son apparence paisible. Seules les incarne à la télévision un commis- Autriche. » platz. « une alliance ouverte avec l’extré- des dirigeants du FPÖ : Jörg Haider pelouses boueuses de l’immense saire de police aussi célèbre que Le président du consistoire israé- Les bilans divergent quant au misme de gauche et la violence ». oppose aussi la « violence de la Heldenplatz et les photos panora- Maigret dans le monde franco- lite autrichien, Ariel Muzicant, et le nombre des participants. Les orga- La veille, le quotidien Kronenzei- rue » au comportement démocra- miques publiées par les journaux phone, militantes féministes, tri- tung, qui touche près d’un Autri- tique exemplaire de son propre témoignent de ce qui fut, samedi buns syndicalistes, immigrés de la chien sur deux, laissait craindre le parti. Le chef du FPÖ s’est pourtant 19 février, l’un des plus grands ras- deuxième génération ou pionniers M. Balladur : « Ne faisons pas de procès d’intention » pire, en évoquant la « prise de la tenu en retrait depuis son retour, il semblements dans le pays depuis européens de l’antiracisme, tels les Bastille ». La police n’a pourtant si- y a trois jours, du Canada. Il s’est la seconde guerre mondiale. Une Français Harlem Désir et Fodé Syl- L’ancien premier ministre Edouard Balladur (RPR) a dénoncé, di- gnalé que des incidents mineurs au aussi refusé à donner des détails manifestation bruyante et paci- la. Pour ce dernier, qui prépare manche soir sur France 3, le « procès d’intention » fait selon lui au cours de cette longue journée. Bien sur ce mystérieux voyage, confiant fique, où l’« autre Autriche », celle pour le 27 février une réunion in- nouveau gouvernement autrichien. « L’Europe a eu raison de réagir. préparées, les forces de l’ordre ont seulement au Kronenzeitung qu’il qui est entrée en « résistance » ternationale de SOS-Racisme, le Regardons ce que va faire le gouvernement autrichien et ne faisons pas vite neutralisé les noyaux d’« auto- aurait rencontré secrètement là- contre le gouvernement de la succès du rassemblement de de procès d’intention à l’avance, a-t-il déclaré au lendemain de la mo- nomes » qui voulaient en dé- bas deux membres du gouverne- droite et de l’extrême droite, a pu Vienne « fonde quelque chose pour bilisation anti-Haider. On a fait une mise en garde : voyons ce qui va se coudre, et sont intervenues pour ment « d’un pays très critique à s’affirmer aux yeux de toute l’Eu- l’Europe » et va stimuler la dis- passer. S’il y a lieu d’aller plus loin, nous irons plus loin, mais pour éviter une rencontre désagréable à l’égard de l’Autriche ». rope. cussion sur la Charte européenne l’instant ne faisons pas a priori de procès d’intention à un gouverne- Jörg Haider, que des manifestants L’intérêt des médias autrichiens Le chancelier conservateur, des droits fondamentaux. «En ment. » avaient reconnu alors qu’il dînait se porte davantage vers le nouveau Wolfgang Schüssel, l’avait annoncé quinze ans de combat antiraciste, je Pour sa part, l’ancien chancelier social-démocrate allemand Hel- avec sa famille dans un restaurant dirigeant du SPÖ, Alfred Gusen- dans un entretien publié le matin n’ai jamais vu ça ! » « C’est vrai mut Schmidt (qui participait à l’émission « Vivement dimanche pro- du centre-ville. Quatre personnes, bauer (Le Monde daté 20-21 fé- même par le respectable quotidien qu’on ignorait presque tout de l’Au- chain ! » sur France 2, en compagnie de Valéry Giscard d’Estaing), a qui passaient leur colère, faute de vrier). Signe que le vent commence suisse Neue Zürcher Zeitung : « Les triche », avouait le dirigeant de la estimé que l’entrée de l’extrême droite de Jörg Haider au gouverne- mieux, sur une vitrine de banque et à tourner, l’influent Kronenzeitung vieux gauchistes, les soixante-hui- Ligue communiste révolutionnaire, ment à Vienne était préoccupante, mais que la réaction européenne des poteaux indicateurs, ont été ar- lui consacrait samedi un poème tards, les jeunes et la génération In- Alain Krivine, venu, comme tant était peut-être « excessive ». rêtées : deux Allemands, un Hol- flatteur, censé exprimer l’opinion ternet vont pouvoir se défouler une d’autres, apporter son soutien. landais et un Autrichien. Ce qui n’a des « petites gens » : « Les “rouges” bonne fois pour toutes », avant le re- Les intellectuels français font pas empêché le ministre de l’inté- [socialistes] sont de notre côté, les tour définitif au calme. « Je ne sa- une découverte : un siècle après vice-président du Conseil central nisateurs, SOS-Mitmensch – l’équi- rieur, le conservateur Ernst Stras- “noirs” [conservateurs] peuvent al- vais pas que nous avions autant de avoir été le creuset de la modernité des juifs d’Allemagne, Michel valent autrichien de SOS-Ra- ser, de décerner un satisfecit aux ler au diable. Un Schüssel ne nous vieux gauchistes fanas d’Internet »,a culturelle de l’Europe, la patrie de Friedman, expriment leur émotion cisme – et Offensive démocratique, organisateurs. comprendra jamais, pas plus qu’un répliqué le cabarettiste viennois Al- Freud et de Karl Kraus devient l’un de se trouver sur cette place où les avancent le chiffre de 300 000 per- D’autres responsables du Parti “bleu” (FPÖ), si malin qu’il soit. fred Dorfer, en saluant, du haut de des lieux où se construit son avenir Viennois avaient acclamé Adolf Hi- sonnes, tandis que la police parle conservateur (ÖVP) n’ont pas eu la Maintenant, nous votons Gusen- la tribune, la foule massée dans le politique. L’appel vibrant de l’ac- tler en mars 1938, et d’y voir ce de 150 000. Un chiffre contesté par même indulgence. La secrétaire gé- bauer. » décor grandiose de la Vienne impé- teur Michel Piccoli à la « résis- soir-là autant de gens rassemblés le secrétaire central du parti de nérale de l’ÖVP, Maria Rauch-Kal- riale. tance » soulève l’enthousiasme de contre le « chauvinisme ». Enfin, Jörg Haider (Parti de la liberté - lat, a admis que l’écho rencontré Joëlle Stolz Vingt mille manifestants dans toute la France En Belgique, les ministres défilent aussi... LES MANIFESTATIONS contre Hollande, préfère rejoindre le cor- c’est pas les sans-papiers », clament- BRUXELLES manifestants révélaient que cette mobilisation tra- l’entrée du parti d’extrême droite de tège du Mouvement des jeunes so- elles. L’extrême gauche est présente de notre correspondant duisait également une volonté de s’opposer, en Bel- Jörg Haider au gouvernement autri- cialistes (MJS). Bertrand Delanoë, avec la LCR, LO et Alternative liber- La Belgique a confirmé, dimanche 20 février, son gique même, à toute tentative de banalisation de chien ont rassemblé quelque conseiller et sénateur (PS) de Paris, taire. L’association anti-FN Ras attitude en pointe dans la réprobation de la constitu- l’extrême droite. Cela signifie, entre autres, le main- 20 000 personnes, samedi 19 février, très entouré par la presse, se tient à L’front arbore son sigle tout au long tion, en Autriche, d’un gouvernement de coalition tien du « cordon sanitaire » établi par les partis fla- à Paris et en province. Dans la capi- quelques pas. Jack Lang, président du cortège, tandis que les collectifs comprenant l’extrême droite de Jörg Haider. Près de mands autour du Vlaams Blok, qui a obtenu plus de tale, peu avant 15 heures, les mani- de la commission des affaires étran- de sans-papiers marchent au ryth- 15 000 personnes ont répondu à l’appel de plus de 15 % des voix en Flandre aux élections législatives de festants étaient 9 000, selon la po- gères de l’Assemblée nationale, re- me de leurs percussions. 200 organisations – partis politiques, syndicats ou juin 1999. On s’inquiète, en effet, des tentations de lice, 15 000 selon les organisateurs, à joint le cortège non loin de l’ambas- A la hauteur du Musée Rodin, un associations de défense des droits de l’homme – de certains milieux de la droite flamande de s’allier à piétiner aux abords de la place sade d’Autriche. Observant les incident éclate. Un tir nourri montrer, dans les rues de la capitale de la Belgique et l’extrême droite séparatiste lors des élections Saint-Germain-des-Prés pour ré- consignes de Lionel Jospin, aucun d’oranges, de tomates, d’œufs et de de l’Europe, que l’arrivée au pouvoir, dans un pays communales d’octobre 2000, notamment à Anvers. pondre à l’appel du Comité national ministre n’a pris part au défilé. pétards, lancé par un petit groupe de l’Union européenne, d’un parti populiste et xéno- de vigilance contre l’extrême droite, de jeunes autonomes encagoulés phobe était inacceptable. Même si elle ne peut lui CLASSES DE NEIGE ANNULÉES « avec les démocrates autrichiens » et BROSSE À DENTS aux cris d’« immigrés expulsés, immi- être comparée, il en a résulté la plus imposante mo- Sur la scène internationale, les dirigeants belges « contre Haider ». « Ni Le Pen ni Haider, le fascisme grés assassinés », accueille le MJS. bilisation populaire dans le royaume depuis la fa- ne manquent pas une occasion de signifier aux nou- Dans une atmosphère bon- ne passera pas », « Le fascisme, c’est Surpris, certains membres du ser- meuse « Marche blanche » d’octobre 1996, consé- veaux dirigeants de Vienne qu’ils sont profondément homme, et tandis que les sonos la gangrène, à Vitrolles comme à vice d’ordre relancent les projectiles cutive à l’affaire Dutroux, qui avait rassemblé choqués par les propos et l’idéologie du FPÖ et de commencent à diffuser les airs de Vienne », scandent les manifestants. avant que la consigne soit donnée 300 000 personnes. son chef. Laurette Onkelinx (PS), ministre fédéral de l’Orchestre national de Barbès et de Les Petits-fils et filles de déportés de crier « Unité contre les fascistes ! » Les partis politiques, flamands et francophones, de l’emploi, a accompagné Martine Aubry dans son re- MC Solaar, le cortège se forme : des juifs de France brandissent une pan- Des manifestations ont égale- la majorité et de l’opposition, avaient appelé à parti- fus d’accueillir et d’entendre à Lisbonne leur homo- parents avec leurs enfants, des re- carte « L’Autriche sans mémoire ment eu lieu dans une soixantaine ciper à ce défilé, à l’exception des deux partis natio- logue populiste autrichienne (Le Monde du 14 fé- traités et des lycéens brandissant la porte Haider au pouvoir », tandis de villes de province. A Oradour- nalistes flamands, le Vlaams Blok (extrême droite) et vrier). Et les responsables politiques de Wallonie ont petite main de SOS-Racisme. Sur les que le B’Nai Brith, principale orga- sur-Glane, village-martyr de la la Volksunie (modéré). Le cortège était conduit par annulé les classes de neige prévues en Autriche, sui- manteaux, fleurissent les autocol- nisation humanitaire juive, a pris deuxième guerre mondiale, près de les anciens déportés des camps nazis, immédiate- vant en cela les conseils du ministre des affaires lants : « Haider, raus ! Haider, de- pour symbole la brosse à dents avec 150 personnes sont venues dénon- ment suivis par les membres du gouvernement, qui étrangères Louis Michel, qui avait déclaré qu’il «se- hors!» proclame l’un, « Anti-Hai- laquelle les nazis avaient obligé les cer la « tache brune sur l’Europe » étaient présents dans leur quasi-totalité, avec no- rait immoral d’aller en ce moment faire du ski en Au- der », marqué d’une étoile jaune, est juifs autrichiens à nettoyer les rues que représente Jörg Haider. Les ma- tamment Louis Michel (PRL, libéral francophone), le triche ». écrit sur l’autre. Pour Christine Tho- de Vienne après l’entrée des troupes nifestants étaient 3 000 à Grenoble, ministre des affaires étrangères, qui défilait derrière Cette attitude, comme celle des dirigeants fran- mas, l’une des initiatrices de l’appel, allemandes en 1938. « J’ai entendu le un millier à Brest, quelques cen- une banderole proclamant : « Vienne : pas de çais, a provoqué, à Vienne, des ripostes plus ou le pari de la mobilisation est «te- discours d’Hitler en 1938 à Nurem- taines à Lyon, Lille, Nantes, Bor- compromis ». Patrick Dewael (VLP, libéral flamand), moins appropriées. Ainsi Jörg Haider a-t-il exhorté nu ». berg. C’est pour cela que je suis ve- deaux, Strasbourg, mais aussi à chef du gouvernement flamand, défilait au coude-à- ses compatriotes à ne pas se formaliser de l’appel au Dans le carré de tête, les princi- nue », explique Monique, professeur Tarbes, Angers, Périgueux ou encore coude avec son homologue wallon Elio di Rupo (PS). boycottage belge des pistes de ski, car, a-t-il affirmé paux responsables des partis de à la retraite. Epinal. Les dirigeants belges ont ainsi pu constater dans la « ils [seront] remplacés par les Néerlandais, qui gauche et des associations membres Les Jeunesses communistes ont rue que leur attitude intransigeante vis-à-vis du gou- haïssent les Belges ». du Comité de vigilance, Jean-Luc elles aussi mobilisé. « C’est Haider Alain Beuve-Méry et vernement de Vienne recevait une large adhésion Bennahmias pour les Verts, Georges qu’il faut virer, c’est pas les immigrés, Caroline Monnot populaire. Les banderoles et les propos tenus par les Luc Rosenzweig Sarre (MDC), Jean-Paul Magnon (PCF) côtoient Arlette Laguiller, porte-parole de Lutte ouvrière. Le premier secrétaire du PS, François En visite à Paris, le premier ministre tchèque veut attirer les investisseurs français

PRAGUE Munich ». Selon le chef du premier nistres des finances et de l’indus- breuses lois d’adaptation à la légis- fin janvier par M. Zeman et de notre correspondant gouvernement social-démocrate trie, Pavel Mertlik et Miroslav lation européenne ont été adoptées M. Klaus, assure au gouvernement Lorsqu’un Tchèque et un Fran- depuis la chute du communisme, Grégr, il place donc cette visite dernièrement, d’autres doivent l’être minoritaire social-démocrate son çais parlent de relations bilatérales, la présence économique de la « historique » sous le signe de la bientôt », affirme-t-il, soulignant maintien jusqu’au terme de la lé- leur conversation aborde imman- France en République tchèque coopération économique. qu’un consensus politique s’est en- gislature, en juin 2002. Cette stabi- quablement deux traumatismes de « est en-dessous de son potentiel » Le pays a en effet besoin d’inves- fin dessiné sur cette question. lité, incertaine depuis deux ans, est l’Histoire commune : la « trahi- et « à la « traîne, loin derrière l’Alle- tisseurs étrangers pour redresser M. Klaus, qui préside actuelle- un atout important pour Milos Ze- son », à Munich, en 1938, de Paris magne, les Pays-Bas et les Etats- une situation économique précaire ment la Chambre des députés, et man. Il souhaite donc des « parte- et de Londres, qui livrèrent la Unis ». Il regrette qu’après l’échec et inverser la courbe du chômage. dont l’euroscepticisme est large- nariats à long terme » avec la Tchécoslovaquie à Adolf Hitler et, de Renault, des sociétés françaises Le nombre de demandeurs d’em- ment responsable du retard de France sur des dossiers comme plus récemment, l’échec de Re- sollicitées pour la reprise d’entre- ploi franchira la barre des 10 % de Prague sur Varsovie ou Budapest, « les transports, l’environnement, la nault pour la reprise du construc- prises ou de banques tchèques la population active à la fin du s’est en effet engagé à contribuer à politique sociale et la fonction pu- teur automobile tchèque Skoda, aient décliné les offres. « Notre mois. Après trois ans de récession, l’adoption rapide des lois « euro- blique ». adjugé en 1991 à l’allemand Volks- gouvernement a relancé les privati- la croissance devrait être de retour péennes ». wagen. sations ; les prix des actions à la cette année, mais elle demeure fra- Un accord politique, signé Martin Plichta L’entretien que le premier mi- Bourse de Prague sont au plus bas ; gile et dépendante de la conjonc- nistre tchèque, Milos Zeman, a ré- l’économie nationale redémarre ; ture dans l’Union européenne, à cemment accordé au Monde, alors c’est maintenant qu’il faut venir », laquelle « la République tchèque qu’il devait effectuer, lundi 21 et compte-t-il répéter aux patrons souhaite adhérer en 2003 ». mardi 22 février, une visite offi- français. Le dossier de l’intégration à l’UE cielle en France, n’a pas dérogé à la est une des priorités du gouverne- règle. CROISSANCE FRAGILE ment de M. Zeman, résolument Partisan d’un rapprochement Ces entrepreneurs « doivent da- pro-européen. Critiqué, dans le avec Paris, alors que son prédéces- vantage utiliser les possibilités exis- passé, par la Commission euro- seur, l’ultralibéral Vaclav Klaus, tantes », souligne M. Zeman, dont péenne pour sa lenteur à re- considérait la France comme un le programme d’aide aux implanta- prendre l’acquis communautaire, pays de seconde importance, tions a permis de doubler les inves- Prague entend apporter la preuve M. Zeman compte sur « l’amitié tissements étrangers (3 milliards que la « situation a changé ». qui [le] lie à Lionel Jospin » pour d’euros en 1999). Accompagné « Le prochain rapport annuel de « renouer avec le brillant passé des d’une importante délégation d’en- Bruxelles sera positif », estime, relations franco-tchèques ruiné par trepreneurs ainsi que de ses mi- confiant, M. Zeman. « De nom- LeMonde Job: WMQ2202--0006-0 WAS LMQ2202-6 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0418 Lcp: 700 CMYK

6 / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 INTERNATIONAL Le succès de George W. Bush en Caroline du Sud Un scandale embarrasse M. Aznar à trois semaines des législatives relance sa quête de l’investiture républicaine MADRID. Le ministre espagnol du travail, Manuel Pimentel, a annoncé sa démission, à la surprise générale, samedi 19 février, en conférence de presse. M. Pimentel, trente-huit ans, le plus jeune ministre du gouverne- ment de centre-droit de José Maria Aznar et l’un des plus appréciés, a Le sénateur John McCain dénonce le « prétendu réformisme » de son rival préféré, a-t-il dit, « assumer ainsi la responsabilité politique » d’un scan- dale touchant l’un de ses services. Son collaborateur Juan Aycart, direc- Le gouverneur du Texas, George W. Bush, s’est re- sa nette victoire, samedi 19 février, dans la pri- John McCain. Pour l’emporter, M. Bush a « droiti- teur général du département des migrations au ministère du travail, a été lancé dans la course à l’investiture républicaine maire républicaine de Caroline du Sud, l’empor- sé » fortement sa campagne, pour bénéficier des obligé de quitter ses fonctions, vendredi, après avoir été mis en cause, pour l’élection présidentielle du 7 novembre par tant par 53 % des voix contre 42 % à son rival, voix de l’électorat ultraconservateur. pour des subventions indues qui auraient été versées au compte d’une entreprise de sa femme. L’opposition a salué le « geste exemplaire » du WASHINGTON sait s’enliser en dépit de plus de aux attaques de la propagande ad- tant en épingle un spot télévisé ministre. Mais sa démission, à trois semaines des élections législatives, ne de notre correspondant 50 millions de dollars dépensés. verse et n’a pas été à même de pro- dans lequel M. McCain le présentait peut qu’embarrasser M. Aznar, dont l’avance sur les socialistes, s’est ré- Fort de son succès en Caroline du M. McCain comptait sur un rebond fiter d’un débat télévisé crucial comme aussi peu crédible que Bill duite, dans les derniers sondages, à seulement 3,6 %. – (Corresp.) Sud, George W. Bush est reparti en pour affaiblir son adversaire à peu pour faire la différence. « W » est, Clinton, la bête noire des républi- campagne pour les primaires répu- de temps du premier « Super Mar- au contraire, parvenu à se réinven- cains. Chacune de ces critiques, qui blicaines du 22 février en Arizona et di », le 7 mars. Il n’en a rien été, et ter et à disputer à son rival son sont au cœur de tout débat électo- Dix mille personnes manifestent au Michigan. Avec 53 % des voix un nouveau revers, mardi, sonne- image de leader. Il a dynamisé la ral, a été dénoncée comme un coup contre 42 %, le gouverneur du rait le glas de ses ambitions prési- campagne, subtilisant l’un après bas. Une Eglise protestante l’a Texas a remporté largement le duel dentielles. Si celui qui se présente l’autre à John McCain ses argu- même qualifié dans un tract de contre l’ETA à Saint-Sébastien qui l’opposait samedi 19 à son rival, comme le candidat « insurgé » a fait ments en faveur des réformes ou « candidat des pédés » pour avoir le sénateur de l’Arizona John accepté de rencontrer des républi- MADRID. Dix mille personnes – un record – ont manifesté, samedi McCain, qui l’avait largement battu cains homosexuels. Mal préparé, 19 février à Saint-Sébastien, au Pays basque, contre l’organisation sépa- le 1er février dans le New Hamps- En attendant la bataille du « super mardi », le 7 mars ayant minimisé l’impact de cette ratiste basque armée, ETA, aux cris de « Basta ya ! » (« Ça suffit ! »). Plus hire. « W », comme on le sur- campagne incessante sur un électo- d’une centaine de nationalistes radicaux, porteurs de pancartes favo- nomme, dispose désormais de Après les primaires républicaines dans le Michigan et l’Arizona, rat plus conservateur et réticent au rables à l’ETA, ont tenté d’intervenir violemment. Devant un début 69 délégués à la convention répu- mardi 22 février, puis le 29 en Virginie, la grande échéance électorale changement qu’il ne l’avait espéré, d’échauffourées, la police anti-émeutes a dû intervenir. La manifestation, blicaine de Philadelphie, début pour tous les candidats est fixée au 7 mars, journée connue sous John McCain a vu sa popularité convoquée par le Parti populaire (centre-droit, au pouvoir à Madrid), le août, contre 14 à M. McCain. Une l’appellation de « super mardi ». Ce jour-là, les électeurs de 16 Etats, s’effriter lors des derniers jours. Parti socialiste (PSOE) et un collectif d’intellectuels et de parents des vic- fois encore, un favori étrillé au New dont la Californie et New York, désigneront quelque 613 délégués, Mais ce candidat hors norme, qui times du terrorisme, a été considérée comme un grave échec pour le Par- Hampshire est tiré de l’ornière par côté républicain, et 1 315 délégués, côté démocrate, soit un nombre a réussi à séduire des gens jusque- ti nationaliste basque, qui avait refusé de s’y associer, et les nationalistes les électeurs de la Caroline du Sud. déterminant dans la perspective des conventions des deux partis là rebutés par la politique, a promis radicaux. – (Corresp.) La dynamique semble avoir qui, cet été, donneront leur investiture aux candidats qui s’affronte- de poursuivre la lutte contre le changé de camp. Porté par son pre- ront en novembre. Si les candidats républicains George W. Bush, « prétendu réformisme » de George mier succès, le sénateur avait rat- John McCain et Alan Keyes s’affrontent lors d’une série de primaires W. Bush. Sa « croisade » a contraint Nelson Mandela relance trapé un écart d’une trentaine de avant le 7 mars, le vice-président Al Gore et l’ancien sénateur Bill le gouverneur à se positionner très points pour faire jeu égal avec le Bradley connaissent depuis la primaire du New Hampshire, le 1er fé- à droite sur l’échiquier politique. gouverneur. Aujourd’hui, ce dernier vrier, cinq semaines sans scrutin. Ils s’affronteront à nouveau lors Cela lui a servi samedi, puisqu’un les négociations sur le Burundi compte sur ses 11 points d’avance du « super mardi ». Les sondages donnent l’ancienne star du basket- tiers des électeurs de Caroline du en Caroline du Sud pour ball pratiquement partout en seconde position, derrière Al Gore. Sud se définissent comme fonda- ARUSHA. Nelson Mandela, nommé le 1er décembre médiateur pour le convaincre les électeurs de l’Arizo- mentalistes, mais cela risque de Burundi, devrait ouvrir lundi 21 février un nouveau cycle de négociations na et du Michigan – où les derniers jouer contre lui dans les Etats plus à Arusha (Tanzanie). La énième reprise de ces pourparlers, qui piétinent sondages donnaient M. McCain en le plein des votants démocrates et du financement de la vie politique. modérés. depuis vingt mois, s’ouvre par un sommet réunissant sept chefs d’Etat tête – qu’il sera le meilleur candidat indépendants – autorisés à voter en Surtout, il a joué à fond la carte Après s’être réjouis d’une candi- africains et deux ministres européens, dont le ministre français à la coo- républicain pour affronter le vice- Caroline du Sud –, il a recueilli conservatrice et religieuse. Le séna- dature qui affaiblissait M. Bush, les pération, Charles Josselin. M. Mandela a exprimé en janvier sa confiance président Gore, candidat à l’investi- moins d’un tiers des voix des élec- teur, pourtant un authentique démocrates semblent maintenant en un règlement négocié « plus tôt qu’on ne le pense ». Pour cela, il a ré- ture démocrate, à l’automne. teurs républicains. En dépit du sou- conservateur, a été soumis à un préférer un duel avec un « W » pété que tous les belligérants, sans exception, devaient participer aux né- tien de nombreux anciens combat- barrage incessant de publicités télé- dont la personnalité attire moins gociations, visant particulièrement les deux groupes rebelles les plus ra- LA CARTE CONSERVATRICE tants et de l’enthousiasme d’une visées et radiodiffusées, de batte- les modérés et les indécis. Tenant dicaux et les plus importants numériquement, les Forces pour la défense L’enjeu de la Caroline du Sud, partie de la jeunesse, le poids des ries de centaines de milliers de pour la première fois dimanche de la démocratie (FDD) et les Forces nationales de libération (FNL), qui Etat sudiste dominé par les ultra- structures et des comportements coups de téléphone, de courriers réunion commune avec Hillary ont pour l’instant refusé de venir à Arusha. Nelson Mandela a assuré conservateurs, les fondamentalistes traditionnels l’a emporté. La lo- électroniques et de tracts dénon- Clinton dans l’Etat de New York, le qu’il travaillait toujours sur les modalités et les conditions de leur partici- protestants, et par un vieux et te- gique de l’argent et de l’appareil, çant son « manque de fermeté » vice-président Al Gore a accusé les pation. Les violences qui opposent au Burundi, depuis 1993, le pouvoir et nace relent de racisme, était un dans un Etat connu pour son atta- contre l’avortement. républicains d’être « moralement l’armée, dominés par la minorité tutsie, à divers mouvements de rébel- quitte ou double. « W » ne pouvait chement à la famille Bush, ont été Le gouverneur du Texas, lui, l’a aveugles ». lion hutue, ont fait plus de 200 000 morts. – (AFP.) se permettre de perdre s’il voulait les plus forts. systématiquement accusé de se li- relancer une campagne qui parais- John McCain a mal su riposter vrer à des attaques négatives, mon- Patrice de Beer DÉPÊCHES a BELGIQUE : l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, quatre- vingt-quatre ans, mérite d’être jugé devant un tribunal, et peu importe son état de santé, a affirmé dimanche 20 février le chef de la diplomatie Tony Blair impose aux militants du Labour son candidat à la mairie de Londres belge, Louis Michel. « Si on a des problèmes éthiques avec la situation phy- sique de Pinochet, qui pourrait inspirer de la compassion, on doit avoir les LONDRES donner un vrai maire à Londres. pratique de type stalinien dans le rie, le parti de la « Troisième voie » mêmes problèmes éthiques vis-à-vis du citoyen ordinaire qui peut, lui, être de notre correspondant Trois candidats quêtaient les voix parti, fait que le contestataire a re- a préféré prendre le double risque jugé dans des conditions identiques », a souligné M. Michel à la télévision. Scène inhabituelle dimanche soir, des militants encartés du parti : çu environ quatre-vingt mille voix, d’une scission interne et d’une fu- – (AFP.) devant le siège du Parti travailliste à l’ancienne actrice Glenda Jackson, alors que le « vainqueur » officiel ture défaite locale face aux conser- a SAHARA OCCIDENTAL : le secrétaire général de l’ONU, Kofi An- Londres : plusieurs dizaines de mili- éliminée dès le premier tour avec n’en a obtenu qu’environ vingt- vateurs – dont les primaires inter- nan, a déclaré vendredi 18 février que le projet de référendum sur l’ave- tants en colère conspuent le nom et moins de 10 % des voix, Frank Dob- cinq mille ! nes furent agitées mais nir du Sahara occidental, maintes fois reporté depuis huit ans, n’aurait les méthodes « antidémocratiques » son, ex-ministre de la santé et Par quel tour de passe-passe ce démocratiques – plutôt que d’avoir peut-être jamais lieu, en raison de la persistance de désaccords sur la de Tony Blair, « l’obsédé du « champion » de Tony Blair, et Ken dernier est-il donc élu ? Simple. Le un « rouge » – au reste bien modé- composition de l’électorat. M. Annan a également dit avoir chargé son contrôle ». Phénomène inhabituel, Livingstone, dit « Ken le rouge », deuxième collège, constitué de ré en regard de son sobriquet – émissaire personnel pour le Sahara, l’ancien secrétaire d’Etat américain, le même jour sur tous les médias député de l’aile gauche contesta- quatre-vingt-cinq élus divers de pour le représenter à la tête de ce James Baker, d’engager des consultations avec les parties concernées. – audiovisuels du pays, la classe poli- taire du parti, politicien flamboyant Londres − globalement, des gens qu’on appelle ici « la capitale du (Reuters.) tico-médiatique unie dénonce les détesté par « le patron » et grand assez soucieux de leur carrière pour monde ». pratiques « scandaleuses » et favori des sondages. Le résultat pa- obéir au mot d’ordre anti-Living- Tony Blair craignait beaucoup lourdes de « conséquences tragiques raît sans appel : « Frank-barbe- stone du premier ministre – avait que « Ken le rouge » – notamment Visite éclair du président égyptien pour l’avenir du Parti travailliste » de blanche » distance clairement plus de poids que les cinquante opposé à la privatisation program- son chef. On l’a compris, de droite « Ken-le-rouge », avec 51,53 % des mille militants encartés de la capi- mée par le gouvernement du métro comme de gauche, les commenta- voix contre 48,47 %. Problème : la tale et que le troisième collège, londonien – n’utilise le tremplin de au Liban après les raids israéliens teurs n’ont pas de mots assez durs méthode dite des « trois collèges constitué des syndicats et des coo- la capitale pour critiquer les aspects pour fustiger la méthode utilisée électoraux », tolérée par Tony Blair pératives historiquement affiliés au de la politique gouvernementale LE CAIRE. Le président égyptien Hosni Moubarak a effectué une visite par le Labour pour désigner, di- pour cette élection alors qu’il avait parti. Dans le premier collège po- qui froissent l’aile gauche – très mi- éclair le samedi 19 février au Liban, dans un geste de solidarité à la suite manche 20 février, son candidat à la solennellement promis il y a plu- pulaire, conformément aux son- noritaire – du vieux Parti travail- des raids israéliens qui, pour la troisième fois en trois ans, ont détruit des première élection, en mai, devant sieurs années de mettre fin à cette dages, M. Livingstone a gagné avec liste. Le premier ministre a fait le stations d’électricité alimentant Beyrouth et d’autres régions du pays. 59,9 % des suffrages. Dans celui des pari qu’au bout du compte l’essen- Malgré les moyens limités de l’Egypte, le président Moubarak a contri- élus, Frank Dobson, logiquement, tiel des militants londoniens ou- bué à verser 5 millions de dollars pour le remplacement du matériel dé- puisque tel était l’ordre martelé bliera l’épisode Livingstone et se truit. C’est la première fois qu’un président égyptien se rend au Liban, si INTERNATIONAL SCHOOL OF MANAGEMENT tout au long de la campagne du ralliera au candidat officiel. Mé- l’on exclut une rencontre en février 1959 entre Nasser et les dirigeants li- « patron », l’a emporté avec 86,5 % thodes discutables d’un premier banais de l’époque, qui s’était déroulée dans une baraque dressée à la ISM FULLY ACCREDITED ** des voix. Enfin, dans le collège syn- ministre qui se voulait le chantre frontière syro-libanaise, Nasser gouvernant alors la Syrie dans le cadre dical, M. Livingstone est encore d’une « démocratie moderne et ou- de la République arabe unie. Damas, qui avait été consulté, s’est empres- Caractéristiques des seuls programmes * accrédités USA-Europe, exclusivement vainqueur (72 %). verte ». Et pari risqué. sé de réserver bon accueil à la démarche égyptienne, pour bien marquer pour cadres, compatibles avec votre vie professionnelle : les participants ISM : qu’elle s’est faite avec son assentiment et non pour battre en brèche sa formation initiale : dip. ens. supérieur – 30-45 ans, médiane 39 – 24 nationalités – VICTOIRE VOLÉE Patrice Claude tutelle sur le Liban. – (Corresp.) Nbre d’années d’expérience 9+ – dirigeants, cadres, international 91% – « Ken le rouge » – on le serait à séminaires : langue utilisée anglais 100 % – professeurs US. moins – est furieux. Dans un Admissions : janvier, avril, octobre – taille des groupes : 20. communiqué de la dernière chance, Nombre de groupes : 5 par an. dimanche soir, le candidat favori des londoniens évoque le « vol » de International Executive * sa victoire annoncée et somme « Frank-barbe-blanche » de « bien ieMBA Master of Business Administration considérer sa décision avant de déci- a Séminaires mensuels à PARIS a Accrédité ** USA-Europe der s’il accepte ces résultats faussés, a 1-2 mois à NEW YORK a Compatible avec votre vie ou s’il se retire dans l’intérêt et du a 520 heures plus thèse sur 12 mois professionnelle parti et de Londres ». Une heure plus tard, lors d’une conférence de d presse très mouvementée, le « vainqueur » officiel se disait « ho- noré » d’avoir été choisi, même DBA Doctorate of Business Administration * dans ces conditions. Mais M. Li- a Pour titulaires d’un MBA a Accrédité ** USA-Europe vingstone n’a pas dit son dernier a 320 heures de séminaires a Compatible avec votre vie mot. Donné favori dans tous les intensifs plus thèse sur 24 mois professionnelle sondages pour l’affrontement du d 4 mai contre le candidat conserva- teur à la mairie, « Ken le rouge » a certes appelé ses supporters à Master of Business Administration « rester dans le parti pour veiller à ce MBA in International Management que ce genre de choses ne se repro- duise plus jamais », mais il se refuse a 10 mois dont 6 mois à NEW YORK a accrédité ** USA-Europe à écarter l’éventualité de se présen- a “full-time” ter comme candidat indépendant. Dans ce cas, précise un dirigeant du International School of Management parti, « Ken s’exclurait sans appel 148, rue de Grenelle, 75007 Paris des rangs travaillistes, de même que Tél. : 01-45-51-09-09 – Fax : 01-45-51-09-08 tous ceux qui le soutiendraient ». En Programmes gérés à New York par ISM USA clair, sachant que Frank Dobson a Internet : http://www.ism-mba.edu e.mail : [email protected] ISM peu de chances d’emporter la mai- LeMonde Job: WMQ2202--0007-0 WAS LMQ2202-7 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0419 Lcp: 700 CMYK

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GOUVERNEMENT Affaibli par ment. Il travaille à une intervention fiscale. b LA REPRISE EN MAIN de rement le budget, la culture, la ré- perspective d’un accord majoritaire la polémique sur la « cagnotte » et destinée à rassurer la gauche avant plusieurs secteurs gouvernemen- forme de l’Etat et la Corse. b L’AGI- sur les 35 heures dans la fonction confronté aux mouvements dans le de s’attaquer aux dossiers politique- taux par Matignon apparaît dans les TATION SOCIALE se poursuit dans publique s’éloigne. Dans l’éducation secteur public, Lionel Jospin veut re- ment délicats de la retraite, de récentes nominations. Le cabinet du les hôpitaux et au sein de l’adminis- nationale, une journée d’action est cadrer l’action de son gouverne- l’épargne salariale et de la réforme premier ministre surveille particuliè- tration des finances alors que la prévue le 16 mars. Lionel Jospin se soucie des impatiences sociales et politiques Le premier ministre devrait intervenir rapidement pour recadrer l’action du gouvernement avant le débat sur les retraites et sur la fiscalité. Les dernières enquêtes d’opinion témoignent d’un fléchissement de sa popularité C’EST une question d’atmo- décisives que sont la réforme de la vellement du service public ». Avec que l’intervention du premier mi- sphère. Un étrange entre-deux. Un retraite et le débat sur les nou- Légère dépression dans l'opinion publique une majorité « plurielle », dont il nistre s’adressera en priorité. Pour faux plat, un faux calme après velles régulations économiques INDICES DE POPULARITÉ EN POURCENTAGE faut entretenir le concept envers et les rassurer, d’abord, comme il l’a l’épreuve des intempéries et leur ouvre une période de latence. Les contre tout. Son flanc vert est en- déjà fait en venant s’exprimer lon- tourbillon d’actualité et avant conseillers du premier ministre JACQUES CHIRAC LIONEL JOSPIN dolori depuis l’erreur politique de guement devant les secrétaires de 70 celles, annnoncées, des débats sur travaillent donc à une intervention Dominique Voynet face à la marée section du PS, dimanche 23 jan- SATISFAITS les retraites, l’épargne salariale ou de ce dernier, à son retour d’Israël, noire. Quant à son flanc rouge, dé- vier. Combatif à l’adresse du pré- 60 56 la réforme de la fiscalité. Et bien où il se rendra du 23 au 26 février, 56 chiré et agonisant à la veille du sident de la République – «on avant, encore, cette première et après le Comité interministériel 50 30e congrès du PCF, il ne fait pourrait toujours se dire que nous 50 53 échéance électorale décisive que d’aménagement et de développe- 49 bonne figure que grâce à l’omni- ferions mieux (...), notamment peut- seront les élections municipales de ment du territoire (CIADT) qui se 47 présence technique et médiatique être en politique étrangère » –, 40 38 2001. Un de ces moments où l’en- tiendra à Nantes le 28 février. 35 – encouragée par M. Jospin – de agressif et railleur à l’égard de la nui guette, où l’impatience sourd 35 Jean-Claude Gayssot. droite, le premier ministre n’avait 30 31 et où le temps pèse. Lionel Jospin « MODIFICATION D’ÉCLAIRAGE » 32 pas ménagé ses efforts pour re- 30 s’en alarme : ces moments-là, s’ils « En démocratie, les interroga- MÉCONTENTS RASSURER À GAUCHE mercier et flatter les socialistes et durent, peuvent se révéler dange- tions sur le pourquoi d’une poli- 20 Le gouvernement, quoi qu’en la majorité « plurielle » : «Ne reux. La vague récente d’enquêtes tique, sur la direction vers laquelle Coupe du monde de football Conflit au Kosovo dise Matignon, connaît aussi ses [l’]oubliez pas, même si parfois [les d’opinion qui, toutes, marquent un on entraîne la collectivité ne doivent 10 états d’âme, ses langueurs et son autres partis] n’existent pas autant fléchissement de la popularité du pas être réservées aux moments dra- MARS 1998 MARS 1999 FÉVRIER 2000 usure. La reprise en main de cer- qu’ils disent qu’ils existent. » Une premier ministre, est examinée de matiques (...). Ce sont ces visées par- Source : IFOP/Le Journal du Dimanche tains secteurs gouvernementaux et « câlinothérapie » nécessaire très près à Matignon. ticulières et ce sens général qu’il Pour les autres instituts, M. Jospin recueille 64 % d'opinions favorables pour la le rôle accru des conseillers de avant de leur demander de « lever Le premier ministre sait qu’après convient d’indiquer aux citoyens Sofres, 58 % pour BVA, 56 % pour CSA, 57 % pour Ipsos et 58 % pour Louis-Harris. M. Jospin (lire ci-dessous) n’ont les tabous », selon l’expression du les records de popularité atteints pour que la démocratie soit vérita- échappé à aucun ministre. Per- premier ministre, en acceptant des dans le climat d’union nationale blement éclairée » : ce que le mi- commencer. Les grands « projets forme de la justice, elle est retom- sonne, au gouvernement, n’avait réformes de la retraite et de la fis- qui a prévalu au lendemain de la nistre de l’éducation nationale de société » qui devaient occuper bée après la décision du président semble-t-il l’envergure pour rem- calité, ainsi qu’un texte sur marée noire et de la double tem- théorisait, en 1991, dans son livre l’ordre du jour parlementaire pen- de la République de reporter le placer le secrétaire d’Etat au bud- l’épargne salariale qui provoquent pête de la fin 1999 il paie au- L’Invention du possible, s’impose dant l’automne sont désormais Congrès. On attend désormais la get, Christian Sautter : la nomina- encore chez certains bien des cris- jourd’hui, à la fois, la gestion cala- aujourd’hui au premier ministre. consommés, digérés, acquis : du suite. tion à Bercy de Florence Parly, pations. miteuse du débat sur la Ce sont les mêmes mots qu’on em- PACS, on a oublié la genèse dou- C’est là qu’intervient cet entre- jeune conseillère budgétaire sans Ceux-là gardent en mémoire un « cagnotte » et ce que l’opinion ploie à Matignon, en reconnais- loureuse pour constater simple- deux dangereux, avec ses micro- mandat électoral, a provoqué des récents lapsus dont M. Jospin perçoit intuitivement comme une sant la nécessité, pour M. Jospin, ment son évidence dans les pages conflits sociaux à la merci d’une quelques aigreurs. L’agacement, la est coutumier. Le 23 janvier, le pre- période d’immobilisme ou d’ater- de procéder à « une modification « Carnet » des quotidiens ; la pari- étincelle, que l’on analyse à Mati- fatigue de mi-mandat guettent mier ministre, évoquant son action moiement gouvernemental. Le d’éclairage ». « Il faut une explica- té est déjà intégrée dans les calculs gnon comme « des effets de loupe aussi le Parti socialiste, sous la vigi- à venir, parle des « réformes ultimes malaise persistant dans les hôpi- tion générale, pédagogique, qui per- – certes difficiles – des états-ma- sur un arrière-fond qui va bien ». lance du président de l’Assemblée du socialisme ». La salle tique, réa- taux publics et celui, croissant, des mette de donner un cadre écono- jors des partis pour les prochaines Avec un président de la Répu- nationale, Laurent Fabius, et celle, git. M. Jospin se reprend, emmêle enseignants et des parents d’élèves mique et social à la nouvelle donne élections municipales, et le gou- blique toujours à l’affût des fai- annoncée, d’Henri Emmanuelli, ses mots, puis se corrige. « Je vou- sont autant de signaux d’alerte. A née de la reprise de la croissance » . vernement répète volontiers qu’il blesses du gouvernement, comme qui vient de récupérer son mandat lais dire : les réformes ultérieures du Matignon, on est désormais Tout se passe comme si la fa- est le premier à donner l’exemple il en a encore apporté la preuve à de député avant de retrouver la socialisme... » convaincu de la nécessité d’inter- meuse « deuxième étape » mala- dans le choix de ses nominations. l’occasion de la réception des pré- présidence, stratégique, de la rompre ce processus. Le report à la droitement annoncée à la fin de Quant à la fièvre politique qui a ac- fets à l’Elysée, jeudi 17 février, en commission des finances. Ariane Chemin mi-mars des échéances politiques l’été 1999 n’en finissait pas de compagné les débats sur la ré- insistant sur le nécessaire « renou- C’est à ces troupes de gauche et Pascale Robert-Diard Des fidèles du premier ministre sur les dossiers sensibles La question des services et de l’emploi publics IL A FALLU assumer les consé- Comme Mme Parly, qui fut son tions municipales. Mais pas ques- quences de la démission de Domi- élève à l’Ecole nationale d’admi- tion, non plus, pour Matignon, à au cœur de l’agitation sociale nique Strauss-Kahn du ministère nistration (ENA), Mme Leroy, deux ans des élections législatives de l’économie et des finances ; gé- conseillère d’Etat, a été repérée et présidentielle, de laisser les mi- DES PARENTS D’ÉLÈVES qui tions, les 10 et 15 février, au cours pas satisfaction, l’intersyndicale a rer les rapports particuliers de par Olivier Schrameck. Le direc- lieux culturels en ébullition et de défilent en masse, en Haute-Ga- desquelles le ministère de la soli- déjà prévu une nouvelle manifes- Jean-Pierre Chevènement avec la teur de cabinet de M. Jospin a tou- négliger le dossier de la communi- ronne, dans l’Hérault et dans le darité a reconnu la nécessité de tation nationale, pour le moment Corse et la République ; compen- jours manifesté plus que d’autres cation. Gérard Métoudi, ancien di- Gard, pour demander davantage prendre des mesures immédiates fixée au 14 mars. ser les relations belliqueuses de – y compris le premier ministre – recteur de cabinet de M. Jospin au de postes d’enseignants ; des per- pour remédier au malaise des hô- b Finances. Après les mouve- Catherine Trautmann avec les mi- son souci de réformer l’Etat. De- ministère de l’éducation nationale, sonnels hospitaliers qui réclament pitaux, les moyens supplémen- ments de grève reconductible me- lieux culturels et suppléer les ca- puis quelques mois, il s’impatien- a été nommé, le 2 février, directeur plus de moyens ; des agents des fi- taires accordés par le gouverne- nés dans les départements tout le rences d’Emile Zuccarelli. La no- tait : « Cela fait longtemps que nous du cabinet de Mme Trautmann. La nances qui mobilisent les élus lo- ment ont été unanimement jugés mois de janvier, l’intersyndicale mination à Bercy, début janvier, savons qu’Emile Zuccarelli s’occupe nouvelle directrice de la musique caux sur le « service public de « insuffisants » par les organisa- FO, FDSU, CGT, CFDT, FSAFI, d’une conseillère du premier mi- d’abord de la Corse, ensuite de la et de la danse, Sylvie Hubac, qui proximité », mis en danger, selon tions syndicales. La CGT a chiffré CFTC, CGC des finances, qui nistre, Florence Parly, est apparue fonction publique, accessoirement n’était pas la candidate de la mi- eux, par la réforme de Bercy : à 1,1 milliard de francs les crédits craint l’épuisement de ses troupes, comme le premier signe d’une re- de la décentralisation et ensuite de nistre, a elle aussi été choisie par l’emploi public fait un retour en nécessaires pour financer rapide- prévoit désormais de concentrer prise en main par Matignon. A la réforme de l’Etat », commente Matignon. Et la conseillère tech- force, alors que le projet d’accord- ment les remplacements, augmen- ses actions en organisant, chaque ceux qui s’en étaient troublés, Lio- un conseiller du premier ministre. nique chargée de l’audiovisuel, Ca- cadre sur les 35 heures dans la ter les crédits de formation, soute- semaine, des « jeudis noirs ». L’ac- nel Jospin avait expliqué en privé En Corse, certains de ses amis poli- therine Smadja, avec laquelle le fonction publique négocié par nir l’investissement et la tivité des départements informa- qu’il s’agissait là d’« une conjonc- tiques sont encore plus sévères : cabinet du premier ministre ne Emile Zuccarelli achoppe précisé- prévention de la violence. Pour tiques du Trésor à Caen, Lyon, tion astrale exceptionnelle ». Trois « Emile Zuccarelli est un très bon parvenait pas à s’entendre, a fini ment sur la question des créations cette troisième séance de négocia- Toulouse a été plus ou moins per- semaines plus tard, pour l’arrivée directeur de cabinet d’Olivier par quitter la Rue de Valois. nettes d’emplois. tion, mardi, les syndicats et leur turbée en fin de semaine dernière. d’Anne-Marie Leroy comme Schrameck. » Lassé, ce dernier a Matignon, enfin, s’occupe plus A la veille du week-end, la fédé- autorité de tutelle devaient abor- L’intersyndicale envisage une nou- conseillère chargée de la réforme profité du départ de Mme Parly que jamais du dossier corse. A ration CGT des finances a donné der le problème spécifique des ur- velle manifestation nationale à Pa- de l’Etat et de la fonction pu- pour créer ce poste : Mme Leroy, l’Assemblée nationale, le 8 février, le ton, en appelant ses militants à gences, confrontées, en milieu ur- ris, le 16 mars, date déjà retenue blique, Matignon prend moins de qui s’occupe « intégralement du M. Jospin a circonscrit le rôle dé- rejeter le projet d’accord dans le bain, à l’afflux massif de par les enseignants de la FSU pour gants : un communiqué salue l’im- dossier », doit soumettre cette se- volu à M. Chevènement : gérer les cadre de la consultation sur le tex- populations précaires. défiler sur le thème de la « défense pétrante et annonce que le pre- maine à M. Schrameck ses pre- rapports avec le corps préfectoral te organisée par l’Union générale Comme pour les précédentes de l’emploi public ». « On va es- mier ministre veut faire de la ré- mières propositions. et... retrouver Yvan Colonna, l’as- des fédérations de fonctionnaires mobilisations, la manifestation de sayer de voir dans quelles condi- forme de l’Etat « une de ses Avec Mme Trautmann, on a plus sassin présumé du préfet Erignac. (UGFF) CGT. Une signature de la mardi ne devait ainsi pas donner tions des convergences pourraient priorités fortes pour les mois qui d’attentions. Pas question de désa- centrale de Bernard Thibault est lieu à des revendications salariales se faire », indiquait, lundi matin, viennent ». vouer la ministre avant les élec- Ar. Ch. et P. R.-D. de moins en moins probable, en- ou indiciaires : « 85 % du problème Jean-Christophe Chaumeron, nu- terrant ainsi toute perspective vient de la gestion flexible des per- méro deux de la CGT-finances. d’accord majoritaire. Dans ce sonnels dans les hôpitaux. Notre ad- b La Poste. Des mouvements contexte, la semaine sociale de- ministration a une logique essentiel- sont également prévus à La Poste. Matignon aux petits soins pour les associations vrait être marquée par la pour- lement comptable. Pour gérer la La CGT a lancé une semaine d’ac- suite d’une certaine agitation dans pénurie, l’utilisation flexible des tion, du 21 au 26 février, avec des PLUS de 700 000 associations, 20 millions de per- pour les associations », commente M. Viveret. Il les hôpitaux et au sein de l’admi- personnels apparaît comme une né- arrêts de travail au niveau dépar- sonnes, l’un des deux secteurs, avec les toutes pe- pense évidemment aussi à une autre date en- nistration des finances. cessité. Les agents peuvent être temental, pour réclamer des tites entreprises, qui créent le plus d’emplois – les combrante : « Il ne faut pas être naïf. 2001 n’est pas b Hopitaux. Les vacances sco- amenés à changer de poste à tout « créations d’emplois » dans le associations sont ainsi le deuxième employeur dans très loin de 2002 », ajoute M. Viveret. laires n’ont pas fait baisser la tem- moment, sur des horaires variables. cadre du passage aux 35 heures. la région Provence-Alpes-Côte d’Azur –, et, sur- Cent ans d’associations coincés entre droite et pérature dans les hôpitaux pu- C’est cette organisation archaïque SUD-PTT appelle également le tout... le laboratoire des nouvelles vocations poli- gauche, juste avant l’élection présidentielle, l’anni- blics, touchés depuis le mois et contre-productive que nous dé- personnel à cesser le travail mardi. tiques et le creuset des formes d’engagement mili- versaire est périlleux. D’ores et déjà, les bonnes vo- de décembre 1999 par des mouve- nonçons », explique un respon- tant d’aujourd’hui : à Matignon, on a compris qu’il lontés se sont manifestées. Jean-Marc Ayrault, le ments de grève sporadiques sable CFDT de l’hôpital parisien Alexandre Garcia fallait éviter de faire de l’anniversaire de la loi du président du groupe socialiste de l’Assemblée natio- contre les restrictions budgétaires. de Saint-Louis. Si elle n’obtient et Caroline Monnot 1er juillet 1901, qui consacre le principe de la liberté nale, a fait savoir qu’il tenait à rendre hommage à A l’appel de l’intersyndicale CGT, d’association, un simple « gadget commémoratif ». Pierre Waldeck-Rousseau, le père de la loi, au Palais- CFDT, FO, UNSA, SUD-CRC, Annoncée par le premier ministre lui-même en fé- Bourbon – une autre cérémonie est prévue par la CFTC et CFE-CGC, les agents hos- vrier 1999, la mission interministérielle pour la célé- mission au Sénat. Alerté par le président de l’Asso- pitaliers d’Ile-de-France devaient bration du centenaire de la loi est déjà installée rue ciation des maires de France, Jean-Paul Delevoye, à nouveau manifester dans les de Bellechasse, à Paris, sous la présidence du l’Elysée surveille l’événement. rues de la capitale, mardi 22 fé- conseiller d’Etat Jean-Michel Belorgey, un des pères En décembre 2000, le premier ministre lancera of- vrier, pour « peser » sur les négo- du revenu minimum d’insertion (RMI). Lundi 21 fé- ficiellement la manifestation. M. Chirac a aussi été ciations qui se déroulent le même vrier, Lionel Jospin recevait la Conférence perma- sollicité pour un discours. « La sincérité et l’espérance jour. Comme le résume un nente des coordinations associatives. associative sont plutôt du côté de la gauche, mais la communiqué de la CGT, cette ma- « Il ne s’agit pas de confisquer sous quelque forme pratique et le discours sont partagés », commente nifestation, « la dizième ou la quin- que ce soit au monde associatif une fête qui est M. Belorgey. Dans le discours associatif ont excellé zième » depuis le mois de dé- d’abord la sienne », explique M. Belorgey. « Nous se- des gens de centre droit, et il faut bien reconnaître que cembre, entend « faire monter la rons vigilants », prévient aussi Patrick Viveret, secré- la gauche a parfois craint – et craint toujours – les as- pression des salariés pour obtenir taire général de la mission, rédacteur en chef de la sociations venant d’ailleurs », ajoute-t-il. En gage de des moyens budgétaires sans revue Transversales. A la mission, on regrette que son indépendance, et dans le souci qu’une guerre commune mesure avec les proposi- cette célébration soit coincée entre les élections mu- entre les deux têtes de l’exécutif ne vienne priver les tions ministérielles actuelles ». Des nicipales et législatives, quand les collectivités lo- « assoces » de leur « fête ». actions régionales sont en outre cales sont les principaux bailleurs de fonds des prévues dans le reste de la France. «1901». « C’est le plus mauvais calendrier possible Ar. Ch. Après deux séances de négocia- LeMonde Job: WMQ2202--0008-0 WAS LMQ2202-8 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 14:49 S.: 111,06-Cmp.:21,14, Base : LMQPAG 51Fap: 100 No: 0686 Lcp: 700 CMYK

8 / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 FRANCE

Bertrand Delanoë est officiellement candidat Pasquaïens et villiéristes à l’investiture du PS pour la Mairie de Paris mesurent leur influence Jack Lang fera connaître sa décision vendredi 25 février au sein du RPF Bertrand Delanoë, sénateur et président du pour les élections municipales, lundi 21 février. socialistes parisiens qui le soutiennent. Parmi groupe socialiste du Conseil de Paris, s’est offi- Lors d’une conférence de presse, il a rendu pu- ces noms figure celui de Daniel Vaillant, ministre ciellement déclaré candidat à l’investiture du PS blique une « première liste » de responsables des relations avec le Parlement. M. Pasqua en « désaccord de fond » avec M. Chirac LA SEMAINE sera décisive pour PS. Il l’avait répété, huit jours plus M. Vaillant, ceux des trois secré- rale, Sandrine Mazetier, appuient LA MISE EN PLACE des struc- Hubert de Bailliencourt, un autre les socialistes parisiens. La période tard, lors d’une réunion à la Sor- taires de section du PS local. Dix la candidature de M. Delanoë, tures départementales (bureau, se- conseiller régional proche de M. de de cinq jours de dépôt officiel des bonne. Il a, sans tarder, relancé le autres sections parisiennes, sur mais le secrétaire de la section lo- crétariat) du Rassemblement pour Villiers. candidatures à l’investiture pour message, lundi matin, au cours vingt-six, apportent leur soutien à cale, Eric Chevaillier, ne fait pas la France (RPF), fondé au lende- Le mouvement revendique, à les élections municipales de mars d’une conférence de presse, en un M. Delanoë, parmi lesquelles une mystère de son intention de soute- main des élections européennes de l’heure actuelle, 33 000 adhérents. 2001 s’est ouverte lundi 21 février, lieu dont le choix est en lui-même des trois grosses sections du 15e nir M. Lang. juin 1999 par Charles Pasqua et Phi- Candidat déclaré à l’élection prési- et Jack Lang a annoncé qu’il dé- un message. Après la Sorbonne et ainsi que celles du 10e et du 11e ar- L’ancien ministre de la culture, lippe de Villiers, a commencé sa- dentielle prévue en 2002, M. Pas- voilerait ses intentions vendredi. le 5e arrondissement, fief de Jean rondissements. avec lequel M. Bloche s’est entre- medi 19 février. Ce processus de- qua a expliqué, dimanche 20 fé- Le 30 mars, les militants tranche- Tiberi, M. Delanoë a choisi d’offi- Pour le reste, même si M. Dela- tenu samedi en fin de journée, de- vrait s’achever le 31 mars. Quatre vrier, au « Forum RMC-Le Figaro », ront. cialiser sa candidature dans un ca- noë a d’ores et déjà l’appui de vrait assister à la soirée de « dia- élections ont eu lieu au cours du son « désaccord de fond » avec le Bertrand Delanoë, sénateur et fé jeune et branché du 12e, là où vingt-six des quarante-deux logue avec les Parisiens » que la week-end. Dans le Puy-de-Dôme, président de la République : «Je président du groupe socialiste du son rival virtuel, M. Lang, est cen- conseillers du groupe socialiste et fédération socialiste organise, Elisabeth Montfort, députée euro- crois qu’il a fait siennes les théories Conseil de Paris, y va, lui, sans hé- sé mener le combat s’il se décide à apparentés de l’Hôtel de Ville, ses mardi 22 février, au Cirque d’Hi- péenne (villiériste), a été élue secré- des européistes. Aujourd’hui, qu’il le siter. Il l’avait fait savoir dès le concourir. Au Viaduc-café, à deux points d’appui sont plus dispersés. ver. M. Delanoë sera aussi présent, taire départementale à une écra- veuille ou non, en réalité, il a accepté 25 janvier, dans une lettre adressée pas de la Bastille, M. Delanoë a Le 13e arrondissement, considéré mais, comme M. Lang, il ne devrait sante majorité. Coordinateur une démarche vers le fédéralisme. Il aux 3 400 adhérents parisiens du donc confirmé ses intentions en comme gagnable par la gauche, où pas s’exprimer. Le but de cette soi- départemental nommé, à titre pro- y a donc entre nous un désaccord to- rendant publique la lettre adressée Jean-Marie Le Guen, ancien « pa- rée est la présentation d’un film visoire, par la direction nationale tal. » « A l’heure actuelle, l’Europe le jour même à Patrick Bloche, tron » du PS parisien, est député, intitulé Si je vous dis Paris, réalisé du RPF, Eric Giraudier (pasquaïen) rétrécit notre champ de vision », a Confusion à droite premier secrétaire de la fédération est pratiquement absent de la liste. en octobre 1999 à partir d’un panel a été élu dans le Gard par 170 voix ajouté M. Pasqua. Interrogé sur la socialiste de Paris. « Posant cet acte Idem pour le 14e, également sus- d’habitants de la capitale invités contre 100 à Philippe Morel-De- situation en Autriche, le président Le président du Rassemble- dont je mesure la portée, je suis plus ceptible de basculer, dont le chef au Cirque d’Hiver. Des respon- ville. Dans le Var, l’ancien préfet du RPF a estimé que Jacques ment pour la France (RPF), attentif que jamais à la culture mili- de file local est le fabiusien Pierre sables socialistes les interrogeront Jean-Charles Marchiani a réuni Chirac a eu tort de prendre posi- Charles Pasqua, a déclaré, di- tante que nous partageons », écrit-il Castagnou. Les 19e et 20e arrondis- sur leurs désirs et leurs attentes. 85 % des suffrages contre Robert tion : « Que l’on fasse part de nos manche 20 février, sur RMC, que en insistant sur l’« ambition collec- sements, dont les maires (PS), Ro- On parlera donc crèches, écoles, Descubes, soutenu, selon un des craintes, c’est bien. Mais que l’on in- certains, à droite, s’étaient «un tive » qui l’anime. ger Madec et Michel Charzat, se pollution, transports en commun proches de M. Marchiani, par la tervienne de la façon dont ont est in- peu trompés » sur le caractère du sont déjà prononcés pour M. Lang, et démocratie locale... M. Delanoë « gauche du parti ». En Seine-Mari- tervenu, c’est une ingérence directe maire de Paris, Jean Tiberi, « qui L’APPUI DE DANIEL VAILLANT sont, logiquement, peu représen- et M. Lang « prendront sûrement time, le chef de cabinet de M. Pas- dans les affaires d’un pays souverain a l’air plus solide qu’il n’y parais- M. Delanoë entend montrer tés. Enfin, dans le 12e, terre d’ac- des notes », comme le leur suggère qua, Eric Cesari, conseiller régional et je ne voudrais pas que ça nous ar- sait ». « A l’heure actuelle, il est le qu’il a une longueur d’avance sur cueil éventuelle de M. Lang, la Patrick Bloche. de Haute-Normandie et ancien se- rive demain en France. » seul qui ait une légitimité», a M. Lang et qu’il dispose de solides conseillère (PS) de Paris Michèle crétaire départemental du RPR, a poursuivi M. Pasqua, qui a, par appuis dans l’appareil du PS pari- Blumenthal et la secrétaire fédé- Christine Garin été battu par 57 voix contre 83 à Jean-Louis Saux ailleurs, confirmé que le RPF au- sien. Une « première liste » de ra « des candidats dans tous les membres de son « équipe » a donc arrondissements ». été diffusée à la presse, lundi ma- De son côté, l’ancien premier tin. Y figurent cent neuf noms pré- ministre (RPR) Edouard Balla- sentés par ordre alphabétique. «Il dur a demandé aux dirigeants ne s’agit pas d’un comité de sou- des partis de droite de se ren- tien », explique le sénateur pari- contrer « très rapidement » afin sien, mais d’« une équipe qui a vo- de « choisir la solution la meil- cation à s’élargir d’ici au 30 mars ». leure ». « Il est temps que les res- Parmi ces personnalités, on note la ponsables des partis se saisissent présence de Pierre Guelman, de cette affaire », a-t-il ajouté, membre du conseil fédéral du PS sur France 3, en s’inquiétant de et conseiller parlementaire du pre- la situation actuelle, « confuse et mier ministre, Lionel Jospin. Le dangereuse », et du risque de 18e arrondissement de Paris, dont voir la droite « perdre Paris ». In- le ministre des relations avec le terrogé sur son éventuelle can- Parlement, Daniel Vaillant, est didature, M. Balladur a assuré maire, et où M. Delanoë est élu qu’il se conformerait à la déci- depuis 1977, a fourni un gros ba- sion prise par les dirigeants de taillon de vingt-trois noms dans le- l’opposition. quel figurent, outre celui de A Lyon, la droite fragilisée par la multiplication des candidatures LYON gations, M. Philip a publié un livre de notre correspondant consacré à sa propre personne, à Après un séjour d’une quinzaine mi-chemin entre programme et de jours à l’hôpital militaire du autobiographie, et intitulé Lyon, Val-de-Grâce, qui l’a retenu loin passionnément. Cent soixante de Lyon depuis le 6 février, Ray- pages pour convaincre les élec- mond Barre revient aux affaires. Il teurs lyonnais que, d’ordinaire trouve à son retour une droite peu enclin à la confidence, le pre- lyonnaise encore plus divisée qu’il mier adjoint aime la ville « à qui ne l’avait laissée avant son hospi- Raymond Barre a rendu son hon- talisation. Dernier en date des pré- neur ». L’allusion est transparente tendants à la succession de Ray- pour les Lyonnais et vise la fidélité mond Barre, Jean-Michel de M. Chabert à l’ancien maire Mi- Dubernard, député RPR du chel Noir. Rhône, adjoint aux finances et Face à un Henry Chabert désta- chirurgien de renom, s’est déclaré, bilisé et à un Christian Philip dis- vendredi 18 février, « candidat cré- tancé dans les sondages, Jean-Mi- dible prêt à mener à la bataille sous chel Dubernard a beau jeu de sa seule conduite une liste d’union saisir sa chance et de se poser en des diverses composantes de la ma- rassembleur. Reçu il y a quelques jorité ». jours par Michèle Alliot-Marie, il a Dès 1995, M. Barre avait annon- suggéré à la présidente du RPR cé qu’il ne se représenterait pas. « d’investir l’homme le mieux perçu Dans son esprit, il s’agissait de par les électeurs de droite ». permettre aux partis de droite de s’organiser. Visiblement, le mes- D’AUTRES PRÉTENDANTS ? sage de l’ancien premier ministre Deux candidats pour le RPR, un n’a pas été entendu, si ce n’est... pour l’UDF et un autre à gauche... par la gauche. Le sénateur socia- La liste n’est peut-être pas close. liste Gérard Collomb, maire du La candidature de Jean-Michel 9e arrondissement, a officialisé sa Dubernard pourrait bien faire sor- candidature vendredi. Le sondage tir de leur réserve d’autres préten- de la Sofres qui le donne vain- dants. Il est peu probable qu’au queur dans tous les cas de figure cours des semaines à venir, l’UDF, (Le Monde du 11 février) n’a fait dont la priorité, lors des munici- qu’ajouter au trouble qui ne cesse pales de 2001, est de conserver de croître dans les rangs de l’UDF Lyon, cède du terrain. Michel Mer- et du RPR. cier, président de l’UDF du Rhône Pour l’instant, trois candidats s’y et président du conseil général, sont déclarés : Christian Philip pourrait être un recours. Charles (UDF), premier adjoint, Henry Millon, le président de Droite libé- Chabert (RPR), député du Rhône rale chrétienne, n’a, pour sa part, et deuxième adjoint, et Jean-Mi- sans doute pas dit son dernier chel Dubernard (RPR), député du mot. Et le député RPR de Saône- Rhône. Jusqu’à sa mise en exa- et-Loire, Dominique Perben, n’a men, le 28 janvier, pour « recel encore rien exclu. d’abus de biens sociaux », M. Cha- Confortablement installé dans bert faisait figure de favori. Michel sa mairie du 9e arrondissement, Forien, le président de la fédéra- Gérard Collomb affiche sa tran- tion du RPR du Rhône, ne décla- quillité. La sollicitude dont il fait rait-il pas qu’« Henry Chabert de- l’objet de la part de Raymond meure le candidat le plus approprié Barre et la multiplication des can- pour remporter l’élection munici- didatures à droite ne peuvent que pale lyonnaise » ? le servir. Quinze jours après que M. Barre eut relevé M. Chabert de ses délé- Michel Ridde LeMonde Job: WMQ2202--0009-0 WAS LMQ2202-9 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 14:49 S.: 111,06-Cmp.:21,14, Base : LMQPAG 51Fap: 100 No: 0687 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 / 9

Valéry Giscard d’Estaing évoque Mitterrand, Le Conseil constitutionnel Bousquet, Vichy et... la présidentielle de 2002 est invité à trancher L’ancien président de la République était l’invité de l’émission « Vivement dimanche » sur France 2 la situation de M. Dumas Dimanche 20 février, Valéry Giscard d’Estaing était rand avec René Bousquet, il a expliqué qu’il « sa- passé ». Entend-il jouer un rôle lors de la pro- l’invité de l’émission « Vivement dimanche » sur vait ». Sur Maurice Papon, qui fut son ministre du chaine présidentielle ? « L’obstacle de l’âge n’est France 2. Interrogé sur les liens de François Mitter- budget, il a affirmé qu’il « ne connaissait pas son pas définitif », a répondu M. Giscard d’Estaing. Il peut constater une « démission d’office » LES TROIS visages se sont télé- té!» Le trait fuse : « Il aurait fallu m’a dit qu’il lui avait fallu plusieurs ponsabilités dans le parti gaul- LE CONSEIL constitutionnel est qui en précise l’application. scopés : celui, jeune, tellement qu’il arrive à l’heure... » On rit. Et heures – c’était peut-être un peu liste... » « On dit de vous que vous désormais invité à trancher rapide- L’article 1 de ce dernier texte dis- jeune, du futur candidat victo- les yeux de Valéry Giscard d’Es- exagéré – pour le convaincre de re- êtes un tueur », lui lance Bruno ment la situation de son président pose, en effet, que « les membres du rieux à l’élection présidentielle de taing sourient. fuser ». Il connaissait aussi l’his- Masure. « Ceux qui disent cela sont en titre, Roland Dumas. Après le Conseil constitutionnel ont pour obli- 1974, plongeant un regard dur et Dix-neuf ans se sont écoulés. Le toire de René Bousquet par... son des gens qui me doivent tous quel- renvoi de celui-ci devant le tribunal gation générale de s’abstenir de tout indigné sur son adversaire, invi- temps de l’humour, de la distance, père. Nouvelle anecdote. Un soir, que chose et qui, rendus à eux- correctionnel de Paris, en marge de ce qui pourrait compromettre l’indé- sible à l’écran : « Monsieur Mitter- de la sagesse ? Pas si vite, il est en- M. Giscard d’Estaing père rentre à mêmes, ont échoué. Et ils n’assu- l’affaire Elf, pour « complicité et re- pendance et la dignité de leurs fonc- rand, vous n’avez pas le monopole core tôt. L’ancien président de la la maison en annonçant qu’il vient ment pas cet échec », observe-t-il cel d’abus de biens sociaux » (Le tions ». L’article 5 précise que «le du cœur. » Celui, déjà vieilli, du République a soixante-quatorze de démissionner d’un conseil tranquillement. Une autre cible ? Monde daté 20-21 février), il ne fait Conseil constitutionnel apprécie, le président de la République sor- ans depuis le 2 février et encore d’administration. « Pourquoi « De Lionel Jospin, vous dites que plus guère de doute que l’image, cas échéant, si l’un de ses membres a tant, battu en 1981, les yeux em- bien des choses à dire. Sur Fran- l’avez-vous fait ? », s’enquiert le c’est un homme intègre qui respire voire l’autorité de l’institution souf- manqué » à cette obligation géné- bués, prenant amèrement congé çois Mitterrand, Vichy et ses liens jeune Valéry. « Parce que l’on vient l’honnêteté », lui dit-on. « Intègre, friraient lourdement du statu quo rale. Dans un tel cas, indique l’ar- des Français : « Au revouaare ! » Et avec Bousquet, par exemple, puis- de recruter Bousquet. » « Moi, in- oui. Je n’ai pas dit qu’il respire qui prévaut depuis la mise en ticle 6 du décret, le Conseil « se pro- enfin, celui, vieillissant, d’un éter- qu’on le lui demande. Oui, il « sa- siste l’ancien président de la Ré- l’honnêteté. » « congé » de M. Dumas, le 23 mars nonce au scrutin secret à la majorité nel ancien président de la Répu- vait ». Et, d’ailleurs, tout le monde publique, je ne l’aurais jamais re- Enfin arrive « la » question. 1999, et son remplacement – par in- simple des membres le composant, y blique, assis dans un sofa rouge, pouvait savoir. Il suffisait pour ce- çu. » L’ancien président entend-il térim – par le doyen d’âge, Yves compris ses membres de droit », dimanche 20 février sur France 2, la d’« aller à la Bibliothèque natio- « jouer un rôle » lors de la pro- Guéna. c’est-à-dire, en l’occurence, l’ancien au côté de Michel Drucker. Et si nale, indique-t-il en dénonçant « JE NE VOUS RÉPONDRAI PAS » chaine élection présidentielle ? François Hollande l’a dit sans président de la République, Valéry cette scène du départ était à re- l’attitude de la gauche intellec- Et Maurice Papon, qui fut son « Je ne vous répondrai pas. Et c’est ménagement, dimanche 20 février, Giscard d’Estaing, qui n’a jamais faire, lui demande-t-on ? Valéry tuelle, qui n’a jamais osé dire que ministre du budget ? Le regard de un conseil que je donne aux autres. au « Grand Jury RTL-Le Monde- siégé rue de Montpensier. Giscard d’Estaing prend une ra- François Mitterrand avait été vi- Valéry Giscard d’Estaing se voile Car l’opinion publique les voit LCI ». Estimant que la question du Enfin, l’article 10 de l’ordonnance pide inspiration. « J’en ai fait un chyssois jusqu’en 1943 ». légèrement. « Je ne connaissais pas comme candidats, analyse leurs « statut » de Roland Dumas « est prévoit la possibilité que le Conseil peu trop. Oui, je le dis, bon, voilà. Je Et, comme l’on insiste, il a son passé. Si je l’avais connu, je ne forces et leurs faiblesses, et les posée depuis sa première mise en « constate la démission d’office » dirais la même chose. Mais je ne re- d’autres souvenirs à raconter. Il l’aurais pas nommé. » Un temps. Il écarte. » La dernière question, examen » et l’est de nouveau « au- d’un de ses membres s’il a manqué partirais pas de la même façon. Il y connaît, dit-il, la personne qui a se reprend, se justifie : « Avec Ray- muette, est posée par la caméra jourd’hui, même s’il est en congé », le à ses obligations. avait dans ce départ l’idée de vide conseillé à son futur adversaire mond Barre, quand NOUS l’avons qui scrute le visage sur le sofa. premier secrétaire du Parti socia- du pouvoir. Or il n’y avait pas de politique de ne pas accepter le nommé... », il fallait un homme M. Giscard d’Estaing l’a entendue liste a déclaré : « Je souhaite que le « QUELQUE CHOSE DE NET » vide du pouvoir. Un président avait poste de délégué général aux pri- compétent, Maurice Papon était et lui répond : « L’obstacle de l’âge Conseil constitutionnel nous dise si Les membres du Conseil qui ont été élu. » On l’interrompt : « Il au- sonniers dans le gouvernement de rapporteur général du budget et, n’est pas définitif... » M. Roland Dumas est dans une si- pu être contactés, lundi 21 février, rait fallu qu’à cet instant là, Fran- Vichy. Eh bien, précise avec délec- ajoute-t-il, dans une ultime dé- tuation compatible avec l’état de admettent qu’ils sont placés dans çois Mitterrand arrive de l’autre cô- tation M. Giscard d’Estaing, « elle fausse, il exerçait de hautes « res- Pascale Robert-Diard l’instruction judiciaire. (...) S’il y a in- une situation « sans précédent ». compatibilité avec la situation judi- Tenus à une stricte obligation de ré- ciaire, alors, qu’il y ait une démission serve, ils ne souhaitent pas s’expri- d’office ! S’il n’y a pas d’incompatibi- mer publiquement. Mais ils ne lité, alors, que le congé soit prolongé ! cachent pas qu’ils vont devoir « ar- Il faut éviter toute polémique, et la river rapidement à quelque chose de seule façon de l’éviter, c’est que l’ins- net ». tance qui y est habilitée – d’autant Une concertation entre eux, voire plus qu’elle est concernée – dise le une réunion pourrait se tenir, dans droit. » Daniel Vaillant, ministre des les prochains jours, pour détermi- relations avec le Parlement, s’est ner précisément leur attitude. «Il prononcé dans le même sens, lundi convient de respecter les formes juri- sur France-Inter. diques, y compris pour ménager les Nul doute que les huit juges susceptibilités », note l’un d’entre constitutionnels et leur président eux. Cependant, ajoute-t-il, « moins en titre vont être amenés à soupe- on attendra, mieux ça vaudra pour la ser, une nouvelle fois, chaque terme dignité du Conseil et pour la Répu- de l’ordonnance du 7 novembre blique ». 1958 sur le Conseil constitutionnel et du décret du 13 novembre 1959 Gérard Courtois Manifestations avant le débat sur la chasse de nuit UN MILLIER de chasseurs au gibier d’eau ont manifesté, samedi 19 fé- vrier, à Saint-Amand-les-Eaux (Nord), ville dont le maire est Alain Boc- quet, président du groupe communiste de l’Assemblée nationale. Ils es- pèrent un soutien communiste à la proposition de loi UDF tendant à légaliser la chasse nocturne au gibier d’eau, qui sera discutée en séance publique mardi 22 février. M. Bocquet a reçu une délégation des chas- seurs et leur a indiqué que le groupe communiste décidera sa position mardi. Le mouvement de jeunesse des Verts, « Chiche ! », la Ligue de protection des oiseaux (LPO), le WWF-France (Fonds mondial pour la na- ture) et l’association Agir pour l’environnement devaient organiser, de leur côté, lundi 21 février, en début de soirée, un « rassemblement contre l’extrême chasse », à proximité du Palais-Bourbon. Selon la LPO, à l’ori- gine de cette initiative, plus de deux millions de personnes dans les quin- ze pays de l’Union européenne ont signé une pétition demandant le res- pect par Paris de la directive européenne sur la chasse aux oiseaux migrateurs. Les mouvements de main-d’œuvre s’amplifient avec la reprise LES RECRUTEMENTS en général et les embauches en contrat à durée indéterminée dans l’industrie ont augmenté en 1997 et 1998, selon une étude publiée samedi 19 février par les services statistiques du ministère de l’emploi (Dares). Le taux de rotation (moyenne entre le taux de re- crutements et de départs) est passé de 33 % des effectifs (présents en dé- but d’année) en 1996 à 36,5 % en 1998. Le taux de licenciement économique s’est réduit, alors que le taux de dé- mission augmentait, les salariés étant davantage enclins à quitter leur poste alors que la reprise de l’activité devenait perceptible, souligne l’étude. Les fins de contrats à durée déterminée (CDD) continuent cepen- dant de représenter plus de la moitié des motifs de « sortie » de l’entre- prise. D’une branche à l’autre, les chiffres varient fortement, les flux de personnels étant plus importants dans le tertiaire et plus forts dans les petites entreprises que dans celles de deux cents salariés et plus.

DÉPÊCHES a UNEDIC : la prorogation jusqu’au 30 juin de la convention de l’as- surance-chômage de l’Unedic, décidée le 23 décembre par le patronat et quatre syndicats, CGT exceptée, fait l’objet d’arrêtés publiés dimanche 20 février au Journal officiel. Ces arrêtés portent agrément des avenants concernant les conventions d’assurance-chômage et d’assurance-conver- sion, ainsi que l’accord sur l’ARPE (allocation de remplacement pour l’emploi). Pour ce dispositif, il est précisé que la prorogation jusqu’au 30 juin entraînera des dépenses « évaluées à 2,7 milliards de francs » qui seront « imputées sur le fonds paritaire d’intervention en faveur de l’em- ploi ». a PAYS BASQUE : près de mille manifestants ont défilé, samedi 19 fé- vrier, à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), pour soutenir un prisonnier basque en grève de la faim à la prison de Fresnes, Daniel Derguy. Après la manifestation, quelques incidents sans gravité se sont produits dans le quartier du Petit Bayonne, fief traditionnel des nationalistes basques. Da- niel Derguy a été condamné en mai 1997 à deux peines de dix ans d’em- prisonnement pour participation en récidive à une association de malfai- teurs. LeMonde Job: WMQ2202--0010-0 WAS LMQ2202-10 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:37 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0421 Lcp: 700 CMYK

10 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000

FAMILLE L’Assemblée nationale en cas de divorce. Ce texte, qui fait anciens conjoints. b LE MONTANT b CETTE RENTE pose le problème prestations compensatoires. b POR- doit examiner, mercredi 23 février, la l’objet d’un consensus politique, de la prestation compensatoire n’est d’un « un chèque mensuel qui pour- TRAIT d’un homme qui verse un proposition de loi, adoptée à l’una- doit limiter les excès de la loi de presque jamais révisé par les tribu- rit les relations familiales », estime quart de son salaire à une femme nimité au Sénat, sur la réforme des 1975, qui aboutissait souvent au ver- naux et peut continuer à être versé Jean Million-Ranquin, président de qu’il ne connaît pas : l’ex-épouse de prestations compensatoires versées sement d’une rente à vie à l’un des par les enfants du l’ancien conjoint. l’Association pour la réforme des son père disparu. Divorce : le Parlement veut éviter les abus des prestations compensatoires Adoptée à l’unanimité par les sénateurs, la réforme du dispositif issu de la loi de 1975 doit être examinée mercredi par l’Assemblée nationale. Les parlementaires doivent moderniser un texte qui oblige souvent le divorcé, voire ses enfants, à verser une rente à vie à son ancien conjoint DEPUIS des années, il en est forfaitaire destinée à compenser forte de 5 000 adhérents ; des plaidant en faveur du caractère question : la réforme de la presta- « autant que possible la disparité hommes, essentiellement, dérogatoire et exceptionnel de la tion compensatoire versée en cas que la rupture du mariage crée puisque dans 95 % des cas, c’est rente viagère. Enfin, des « disposi- de divorce ne suscite guère d’op- dans les conditions de vie respec- l’ex-époux qui se voit condamné à tions transitoires » ont été adop- position. Députés et sénateurs de tives » (article 270 du Code civil), verser une prestation compensa- tées par la commission, qui auto- toutes tendances politiques s’ac- le législateur souhaitait, en 1975, toire. Mais les rangs de l’associa- risent la révision à la baisse des cordent aujourd’hui sur la néces- mettre fin aux innombrables tion se gonflent également d’un rentes viagères attribuées avant sité de moderniser le dispositif is- conflits pécuniaires intervenant, nombre croissant d’épouses de l’entrée en vigueur de la réforme, su de la loi du 11 juillet 1975 sur le entre ex-époux, à propos des pen- divorcés, lasses de devoir contri- toujours en cas de changement divorce, qui aboutit souvent au sions alimentaires et encombrant buer au versement d’une presta- important dans les ressources ou versement d’une « rente à vie ». les tribunaux. tion compensatrice à l’ex-femme les besoins des parties. Ces rentes Symbole de ce consensus, la ré- de leur mari. peuvent également être transfor- forme lancée par le Sénat est co- « LIEN JAMAIS ROMPU » « Ce qui pose problème dans la mées en capital. signée par le centriste Nicolas Le versement sous forme d’un prestation compensatoire, c’est About (Yvelines) et le commu- capital devait permettre de régler moins les sommes versées que le TRIBUNAUX SUBMERGÉS niste Robert Pagès (Seine-mari- une fois pour toutes, dès la sépa- lien jamais rompu entre ex- En février 1998, lors du vote de time). Le texte, adopté à l’unani- ration, la question financière. époux », résume le président de la proposition de loi au Sénat, la mité au Sénat, en première Dans la pratique, pourtant, les tri- l’Arpec. La commission des lois de garde des sceaux, Elisabeth Gui- lecture, le 25 février 1998 (Le bunaux se sont éloignés du texte l’Assemblée nationale, qui a gou, s’était opposée à une trop Monde du 27 février 1998), sera et ont privilégié (dans 80 % des adopté mercredi 26 janvier la pro- grande extension des possibilités débattu mercredi 23 février à l’As- cas) la rente, viagère ou tempo- position de loi sénatoriale en de révision du montant de la pres- semblée nationale, où semble se raire, révisable seulement dans l’amendant, est allée dans son tation, de peur que ressurgisse le dégager le même consensus. des cas d’« exceptionnelle gravi- sens en insistant, plus encore que contentieux pécuniaire du « temps C’est « l’urgence de cette ré- té », c’est-à-dire presque jamais. le Sénat, sur la nécessaire dispari- de la pension alimentaire ». Sa po- forme » qui, selon Alain Vidalies Que l’ex-femme vienne à se re- tion de la rente au profit du verse- sition semble avoir évolué. «Les (PS, Landes), rapporteur du texte marier avec un homme fortuné ne ment d’un capital – quitte à ce propositions d’Alain Vidalies vont devant la commission des lois de suffit pas, aux yeux des juges, à que le réglement de ce dernier de la prestation : durée du ma- créancier a été rejetée, mais ces dans le sens du projet du gouverne- l’Assemblée, a poussé le gouver- justifier la révision de la rente. Le s’échelonne sur huit ans. riage et « situation professionnelle événements familiaux devront ment, commente-t-on aujourd’hui nement à inscrire cette proposi- chômage du débiteur n’est pas Cette forme de réglement im- des époux au regard du marché du être pris en compte par le juge au dans son entourage. Ils rejoignent tion de loi sénatoriale à l’ordre du davantage pris en considération. médiat correspond davantage à travail » seront prioritairement titre des « changements impor- les conclusions du rapport de Fran- jour prioritaire, plutôt que de l’in- Une association pour la réforme l’évolution de la société, ont sou- pris en compte. Ils ont élargi les tants ». çoise Dekeuwer-Defossez ». Ce tégrer, comme prévu initialement, des prestations compensatoires ligné les députés. Le juge ne pour- possibilités de révision à la baisse rapport, remis en septembre 1999, au vaste projet de révision du (Arpec) s’est ainsi constituée à rait plus fixer la prestation du montant de la prestation. Tout MARIAGE « ASSURANCE-VIE » est censé servir de fondement à la droit de la famille annoncée pour Bron (Rhône), à l’initiative de compensatoire sous forme de « changement important dans les Il est de l’« intérêt des femmes de réforme du droit de la famille. Il la fin 2000 ou le début 2001. Et de Jean Million-Ranquin, divorcé en rente qu’« à titre exceptionnel » et ressources ou les besoins » des par- prendre conscience que le mariage reste que, dès le vote définitif de rappeler les « nombreux cas dou- 1978, aujourd’hui retraité, dont le par décision « motivée », « en rai- ties pourra désormais être mis en n’est pas une “assurance-vie” et la loi, les tribunaux ont de fortes loureux, les situations manifeste- montant de la rente versée à son son de l’âge ou de l’état de santé » avant, par le débiteur comme par qu’il leur faut donc compter sur chances de se trouver submergés ment iniques dont sont saisis très ex-femme n’a pas diminué tandis du créancier. ses héritiers. leurs propres forces, c’est-à-dire par les demandes de révision. fréquemment les parlementaires que ses revenus fondaient de Les membres de la commission L’idée de supprimer le verse- avoir un métier et travailler », n’a dans leurs permanences ». moitié (Le Monde du 18 octobre des lois ont par ailleurs précisé les ment de la rente lors du décès du pas hésité à rappeler Véronique Clarisse Fabre En instaurant une prestation 1997). L’Arpec est aujourd’hui modalités de fixation du montant débiteur ou du remariage du Neiertz (PS, Seine-Saint-Denis), et Pascale Krémer

Modalités b Montant. Le montant moyen des rentes mensuelles fixes, en 1996, Le long combat juridique de Pascal, débiteur par héritage et montants était de 2 088 francs. Le montant du CHAQUE MOIS, Pascal Miranda travaille une deuxième femme, dont il avait divorcé en 1980 : – « A la mort de l’époux débiteur, la charge de la capital obtenu était à la même date semaine pour une femme qu’il ne connaît pas. Pascal Miranda reçoit une lettre recommandée rente passe à ses héritiers ». Puis un arrêt de la b Attribution. Une prestation de 203 480 francs. Dans les divorces Chef de cabine chez Air France, il verse près l’informant qu’il lui incombe de se substituer à cour d’appel de Versailles, rendu le 10 février, compensatoire n’intervient que sur requête conjointe, ces sommes d’un quart de son salaire à la seconde épouse de son père décédé pour le paiement de la pension qui a ramené cette somme à 200 000 francs. dans 13,7 % des divorces, soit, en étaient respectivement de son père. Cette prestation compensatoire est compensatoire due à cette seconde épouse. 1996, selon le ministère de la 2 800 francs et 169 300 francs. Selon N’ayant pas été informé par le notaire de l’exis- justice, dans 16 120 divorces. Si le rapport d’Alain Vidalies (PS), «le PORTRAIT tence de cette prestation lors du règlement de la « UNE PROFONDE INJUSTICE » l’on exclut les divorces par juge revoit le plus souvent à la baisse Ce père de famille verse succession, Pascal n’avait pas refusé l’héritage « J’ai le sentiment d’être victime d’une profonde rupture de vie commune, qui ne les sommes demandées par l’épouse. de son père. « 4 800 francs par mois ! Ça m’a fait injustice », d’un texte « mal fichu, mal appliqué peuvent donner lieu qu’à une (...) Dans les rares cas où l’époux le quart de son salaire un choc... » Stupéfaction : « je ne connaissais par les juges », lance-t-il. Mais « la justice n’aime pension alimentaire, un peu présente une contre-proposition, le à une inconnue : la seconde même pas ce terme de prestation compensatoire, pas reconnaître qu’elle a tort, surtout quand une moins de 14 divorces sur 100 sont juge décide alors d’un montant ex-épouse de son père disparu que je confondais avec celui de pension alimen- réforme aboutirait à un afflux considérable de de- assortis d’une prestation beaucoup plus proche de celui taire. » Puis colère. « Je me suis acheté le code ci- mandes de révision dans les tribunaux déjà dé- compensatoire. Celle-ci est proposé par l’époux que de celui vil, le code de procédure civile, j’ai pris un avocat. bordés ». Tandis que la seconde épouse de son accordée à l’épouse dans 97 % des demandé par l’épouse ». bien la seule chose que ce dernier lui ait léguée, Et j’ai commencé à me battre pour obtenir une ré- père touche la pension de réversion de celui-ci, cas. b Durée. 31 % des rentes résume-t-il, amer. vision. » qu’elle s’est vue offrir un appartement de cinq b Modalités. Selon la loi de juillet mensuelles fixes sont des rentes Pascal, âgé de quarante-neuf ans, n’en avait S’il se lance à corps perdu dans le combat ju- pièces à Neuilly, « moi, il ne m’a pratiquement 1975 réformant le divorce, la viagères, 63 % sont versées pour que six lorsque son père a quitté sa mère, «du ridique, sa femme, avoue-t-il, « le ressent plus rien légué », rappelle Pascal qui, aujourd’hui, prestation compensatoire est, en une durée limitée, et 6 % jusqu’à ce jour au lendemain », pour s’en aller vivre avec durement parce que, dans sa famille, les parents s’interroge : ira-t-il jusqu’en cassation ? «Tout principe, versée sous forme de qu’un événement aléatoire vienne une autre. « Je n’ai aucun souvenir de mes pa- sont conscients de leurs responsabilités ». « Tout cela est lourd... » capital, alors que le versement interrompre le versement. Quand la rents ensemble. » Son père « tire alors un trait sur cela, dit-il pudiquement, a un retentissement sur Il reprend, comme à la recherche d’une nou- sous forme de rente n’est censé durée est déterminée en années, le passé » et ne cherche pas à maintenir un lien notre vie de famille. Cela nous pourrit la vie. Ma velle énergie : « Mon père s’est toujours désinté- être que l’exception. En réalité, le elle est inférieure à dix ans dans les avec lui. En 1964, il divorce d’avec la mère de mère s’en rend malade. » Les cheveux gris cou- ressé de mon sort. Il s’est marié avec cette femme versement en capital n’est décidé trois quarts des cas. Pascal et se voit imposer de lui verser 400 francs pés courts, des lunettes de presbyte en sautoir, quand j’avais seize ans. Je n’ai aucun lien de pa- que dans 20 % des cas. La rente b Révisions. Les demandes de mensuels pour les besoins de son fils, obligation il a posé, comme un écolier le jour de la rentrée, renté avec elle et j’ai trois fils qui vont faire des mensuelle fixe, seule, concerne révision des prestations à laquelle il ne se plie que très irrégulièrement. un gros cartable de cuir sur ses genoux. D’où il études. Je gagne pour l’instant 22 000 francs par 61 % des jugements. Dans les compensatoires sont rares : 889 en En 1980, à la naissance de son premier enfant, ne cesse d’extraire des documents : sa demande mois mais dans un an, je serai obligé de prendre autres cas, un système mixte est 1994, 878 en 1995, 828 en 1996, Pascal envoie à son père un télégramme : « Il est de révision, qui a abouti, en avril 1998, à un pre- ma retraite et mes revenus vont chuter. Au nom de décidé. La rente mensuelle fixe 842 en 1997. « Loin d’être le reflet venu le voir une fois, et puis nos relations sont re- mier jugement du tribunal de grande instance quelle morale devrais-je verser tout cet argent à représente 78 % des prestations d’un après-divorce apaisé, indique le devenues aussi inexistantes qu’auparavant... » de Nanterre lui imposant le versement d’un ca- une inconnue ? » accordées dans le cadre de rapport de M. Vidalies, ces faibles En 1997, enfin, le père de Pascal se manifeste. pital de 350 000 francs à la seconde épouse de divorces contentieux, et 50 % dans statistiques s’expliquent par la Post mortem, par l’entremise de l’avocat de sa son père au titre de l’article L 276-2 du code civil P. K r. les divorces gracieux. fermeté de la jurisprudence. » Jean Million-Ranquin, président de l’Association pour la réforme des prestations compensatoires (Arpec) « Il faut éviter ce chèque mensuel qui entretient la haine, pourrit les relations familiales » « Remettez-vous en cause cipe généreux et logique : elle per- tion devait être versée sous la cette indemnisation. Ils ont donc – Etes-vous confiant dans le l’existence même de la presta- mettait d’éviter que les femmes, qui forme d’un capital forfaitaire et in- continué à privilégier le versement vote de la loi ? tion compensatoire ? à l’époque travaillaient bien moins demnitaire, et ce n’est qu’à défaut sous forme de rente, d’autant que – Nous espérons qu’en juin tout – Non, ce n’est pas le principe souvent qu’aujourd’hui, se re- de capital qu’était envisagé un ver- cette dernière, contrairement au ca- sera réglé, car l’ensemble des même de cette prestation que nous trouvent du jour au lendemain sans sement sous forme de rente. Les pital, est déductible des impôts. groupes parlementaires est au- contestons. Au moment de sa créa- ressources au moment du divorce. juges, pourtant, ont privilégié la jourd’hui convaincu que ce texte tion, par la loi de juillet 1975 qui ré- Contrairement à ce qui se passe rente. Or les possibilités de révision est archaïque et injuste. La France formait le divorce, la prestation dans le cadre de la pension alimen- sont à peu près nulles (sauf « excep- Il faut revenir à est très en retard sur les autres compensatoire relevait d’un prin- taire, elles n’avaient plus à prouver tionnelle gravité »), tandis que la pays européens : même en Italie, la faute de l’époux pour être indem- conjoncture économique a bien une prestation versée l’indemnité est supprimée si la nisées, mais simplement à faire état changé depuis les « trente glo- créancière se remarie. Restent les d’une disparité de revenus dans le rieuses », et qu’arrive à l’âge de la sous forme de capital craintes d’Elisabeth Guigou face à couple. Il est tout aussi normal au- retraite une partie des hommes l’afflux des demandes de révision, jourd’hui qu’on donne, au moment condamnés à verser cette presta- puisque quelque 400 000 familles du divorce, un coup de pouce à ce- tion. Ce qui aboutit parfois à des si- – Quelles évolutions suggérez- sont concernées et que la loi pré- lui qui est le moins favorisé finan- tuations dramatiques... vous ? voiera sans doute des mesures cièrement afin qu’il se remette en – Comment expliquez-vous un – Il faut revenir à une prestation transitoires permettant la révi- selle : il n’y a aucune raison qu’un tel « dévoiement » ? versée sous forme de capital dans la sion des rentes en cours dans les homme parte avec 50 000 francs de – On a demandé du jour au len- totalité des cas, ce qui règle le pro- cas de changements importants salaire en laissant sa femme sans un demain aux magistrats de passer blème des révisions et de la trans- des ressources de l’une ou l’autre centime ! d’une pension alimentaire versée missibilité aux héritiers du débiteur. des parties, ainsi que la possibilité – Ce sont donc les modalités sous forme de rente à une presta- Et permet d’éviter ce lien jamais de capitaliser les rentes en d’application de la loi que vous tion compensatoire versée sous rompu entre les anciens époux, ce cours. » contestez ? forme de capital. Pour autant, on ne chèque mensuel qui entretient la – Ce texte a été dévoyé dans son les a guère informés, et on ne leur a haine, pourrit les relations fami- Propos recueillis par application : à l’origine, la presta- pas donné les outils d’évaluation de liales. Pascale Krémer LeMonde Job: WMQ2202--0011-0 WAS LMQ2202-11 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0422 Lcp: 700 CMYK

SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 / 11

Recours de plus de mille Listériose : de nouvelles mesures préventives Haïtiens expulsés de demandées aux industriels de la charcuterie Guyane et de Saint-Martin L’origine de l’actuelle épidémie n’a toujours pas été identifiée L’enquête épidémiologique nationale menée les personnes contaminées ont consommé de la demandé aux industriels de la charcuterie une depuis deux mois n’a pas encore permis d’iden- charcuterie ainsi que des produits au lait cru. La réduction de la période de consommation de Ils réclament au moins 300 000 francs chacun tifier l’origine de l’épidémie de listériose. Toutes secrétaire d’Etat aux PME, Marylise Lebranchu, a leurs produits de 42 à 30 jours.

CAYENNE Cayenne, Me Manville rappelle EN DÉPIT d’une enquête épidé- démique a été observé à la mi-jan- temps perdu. Avant de conclure à duits peuvent être consommés. de notre correspondant que les départements d’outre-mer, miologique nationale de grande vier. Le dernier cas recensé date du une épidémie, il y a toute une série En janvier, à la suite l’épidémie de La France devra-t-elle payer des et en particulier la Guyane et l’île ampleur, l’origine alimentaire de 6 février mais rien ne nous permet, de vérifications à effectuer, a pour listériose liée à la consommation centaines de millions de francs de de Saint-Martin, sont soumis à un l’épidémie de listériose qui sévit à l’heure actuelle, d’affirmer que sa part déclaré au Journal du Di- de rillettes, ces industriels avaient dommages et intérêts pour sa po- régime spécifique en matière de depuis la fin du mois de décembre cette épidémie est éteinte. » Les dif- manche (du 20 février) Dominique accepté une telle réduction, mais litique d’expulsion dans les terri- droit des étrangers. n’a toujours pas été identifiée. Les férents ministres chargés de la sé- Gillot, secrétaire d’Etat à la santé pour les seules rillettes. toires d’outre-mer ? 648 Haïtiens responsables de l’Institut national curité alimentaire avaient initiale- et à l’action sociale. Il faut analyser Le gouvernement pourrait installés en Guyane et à peu près DEUX EXCEPTIONS LOCALES de veille sanitaire (INVS), ceux des ment pris la décision de ne pas et comparer les souches de listeria d’autre part traduire en termes ré- autant résidant dans l’île de Saint- Dans ces régions, l’ordonnance services vétérinaires ainsi que ceux rendre publiques les données dont des différents cas enregistrés. Des glementaires un avis rendu le Martin, renvoyés dans leur pays de 1945 sur le statut des étrangers de la répression des fraudes de- ils disposaient sur ce thème tant délais techniques sont incompres- 17 janvier par l’Agence française d’origine entre janvier 1990 et juin s’applique depuis 1982, mais avec vaient se réunir, mardi 22 février, que l’origine des infections n’avait sibles. Si nous avons décidé de de la sécurité sanitaire des ali- 1998 dans des conditions que leurs certaines dispositions déroga- pour confronter les résultats des pas été identifiée et tant qu’une communiquer aujourd’hui, c’est ments (Afssa). Cet avis demandait avocats jugent « indignes d’un Etat toires. Ailleurs en France, une dé- dernières investigations menées mesure de retrait des aliments sus- pour faire bénéficier les personnes à aux pouvoirs publics de renforcer de droit », réclament chacun entre cision préfectorale d’arrêté de re- auprès des proches des victimes pects ne pouvait être prise. La pu- risque de conseils de prudence. les précautions en imposant aux 300 000 et 400 000 francs. En dé- conduite à la frontière peut faire ainsi que dans les réseaux de pro- blication dans la presse, samedi Nous sommes mobilisés sur cette produits de charcuterie les mêmes but d’année, ils ont assigné l’Etat l’objet d’un recours devant le tri- duction et de distribution des pro- 19 février, des premières informa- question 24 heures sur 24, car il critères sanitaires microbiolo- devant les tribunaux de grande bunal administratif. Suspensif, ce duits a priori les plus susceptibles tions sur l’épidémie les a toutefois s’agit d’une course contre la montre. giques (absence totale de Listeria instance de Cayenne (Guyane) et recours permet d’examiner les si- d’être contaminés par Listeria mo- conduits à modifier leur position. Tant que l’on a pas identifié le mode monocytogenes par échantillon de de Basse-Terre (Guadeloupe) pour tuations particulières, en invo- nocytogenes. Jean Glavany, ministre de l’agri- de contamination afin de prendre 25 grammes à la sortie d’usine) non-respect des procédures de re- quant notamment la Convention Le bilan actuel de l’épidémie est culture, a ainsi précisé, samedi, des mesures, des personnes sont en que ceux appliqués depuis sept conduite à la frontière. européenne des droits de de 23 cas (et non de 30 comme que les contaminations concer- danger. » ans pour les fromages au lait cru. La démarche repose sur les l’homme. L’ordonnance de 1945, nous l’indiquions par erreur dans naient 19 départements répartis Alors que l’Afssa annonce la publi- conclusions d’une enquête réali- révisée par la loi Chevènement de nos éditions datées 20-21 février) sur l’ensemble du territoire. Les MÊMES CRITÈRES cation dans les prochains jours sée par les associations haïtiennes 1998, a étendu l’application de ce ,dont 7 mortels. « Le premier cas a recherches épidémiologiques sont Afin de réduire le risque de sur- d’un important rapport sur les Justice et Paix et Haïti Solidarité. texte à la Martinique et à la Gua- été diagnostiqué à la fin du mois de en outre compliquées par le fait venue d’épidémies ultérieures, nouvelles mesures préventives Elles se sont rendues dans les ré- deloupe. Mais pas à la Guyane et à novembre, a précisé au Monde le que toutes les personnes atteintes Marylise Lebranchu, secrétaire concernant la listériose, la ques- gions d’où sont originaires la plu- Saint-Martin. professeur Jacques Drucker, direc- ont consommé diverses charcute- d’Etat aux PME, au commerce et à tion sera débattue, mercredi 23 fé- part des immigrés haïtiens. Sur « Le seul cas de recours en teur général de l’INVS. Rien n’a ries (jambon blanc, pâté, saucisson l’artisanat, a demandé aux indus- vrier, dans le cadre du Conseil na- place, elles ont recueilli les témoi- Guyane et à Saint-Martin, c’est ensuite été observé durant un mois. sec, cervelas, langue de porc), ainsi triels de la charcuterie de réduire tional de sécurité sanitaire. gnages d’hommes et de femmes quand la rétention administrative Puis plusieurs cas ont été diagnosti- que des produits au lait cru. «Je de 42 à 30 jours la période durant interpellés en Guyane et à Saint- dure plus de quarante-huit heures. qués à la fin décembre et un pic épi- peux vous dire qu’il n’y a pas eu de laquelle l’ensemble de leurs pro- Jean-Yves Nau Martin. Ils ont raconté comment, Dans ce cas, l’étranger doit être dé- après avoir fui la dictature des Du- féré devant un juge qui statue sur la valier, ils sont arrivés la terre fran- prolongation ou non de cette déten- çaise, « synonyme de liberté et de tion. Mais aujourd’hui, toutes les re- droits de l’homme ». Ils ont décrit conduites à la frontière se font en leur arrestation au cours de vastes moins de deux jours », explique opérations de contrôle d’identité, Me Manville. Les défenseurs des puis leur expulsion immédiate Haïtiens refoulés ne se font guère vers Port-au-Prince par charter, ou d’illusions : ils ne croient pas que par lignes régulières d’Air Guade- la France reconnaîtra les pratiques loupe et Air Saint-Martin. dénoncées. L’objectif est seule- Leur avocat, Me Alain Manville, ment de « faire payer la France » a relevé de nombreuses voies de au sens propre du terme. Et ils fait dans la procédure : contrôles promettent de ne pas s’arrêter en d’identité effectués au domicile, si bon chemin. Environ dix mille atteintes à la vie familiale... « Nous étrangers sont reconduits à la allons d’abord démontrer au juge frontière chaque année depuis la qui sera saisi de l’affaire que ces Guyane, soit autant que pour gens ont été reconduits à la fron- toute la France métropolitaine. tière et ce sera alors à l’Etat de Les avocats estiment que 70 % de prouver que les procédures ont été ces expulsions sont réalisées dans respectées », explique-t-il. Très des conditions contestables. souvent confronté à ce type de dossier à Fort-de-France et Stéphane Urbajtel Un adjoint au maire de Nice mis en examen L’ADJOINT (RPR) au maire de Nice chargé de la sécurité, Jean Hanot, a été mis en examen pour « complicité d’atteinte à la liberté individuelle » dans l’enquête sur les évacuations de personnes sans domicile fixe vers le Mont-Chauve, à la lisière de l’agglomération niçoise, en juillet 1996. Quel- que 1 500 sans-abri avaient été conduits hors de la ville par des policiers municipaux, en vertu de l’arrêté anti-mendicité pris par le maire (RPR) de Nice, Jacques Peyrat. Des plaintes avaient été déposées, en 1996 et en 1997, par des victimes assurant avoir été emmenées contre leur gré ; la procé- dure s’était heurtée à l’inaction du parquet. Un reportage de Canal+ mon- trant les faits et sur lequel des agents municipaux apparaissaient identi- fiables avait été versé au dossier, mais la cassette avait disparu. L’enquête avait connu un nouveau départ après la nomination à Nice du procureur Eric de Montgolfier. Deux policiers municipaux avaient été mis en examen au printemps 1999 (Le Monde du 13 novembre 1999). Ils avaient alors certi- fié que M. Hanot se trouvait sur place lors d’opérations d’évacuation.

DÉPÊCHES a « VACHE FOLLE » : le septième cas d’encéphalopathie spongiforme bovine depuis le début de l’année a été décelé dans l’Ain chez un ani- mal né en 1995, après l’interdiction des farines de viande et d’os, a annon- cé dimanche 20 février le ministère de l’agriculture. Le troupeau de plus de 600 bêtes auquel appartenait le veau a été abattu et incinéré. Il s’agit du 87e cas en France depuis 1991. a SPOLIATION : sept associations représentant les enfants juifs survi- vants de la Shoah ont élaboré une « plate-forme revendicative » récla- mant notamment « la reconnaissance ès qualités du statut de victime pour tous les enfants juifs sans distinction ni discrimination aucune ». Elles de- mandent que les indemnités soient payées « par les autorités françaises, et elles seules », et non « avec les biens volés des familles juives ».

CORRESPONDANCE Une lettre de Jean-Pierre François A la suite de la publication dans déformée. Mes déclarations ont nos colonnes d’extraits du réquisitoire clairement démontré que M. Du- définitif du procureur de la Répu- mas comme moi-même avions dé- blique de Paris demandant le renvoi conseillé à Thomson de payer des de Roland Dumas devant le tribunal commissions, considérées comme correctionnel (Le Monde du 11 fé- indues. C’est manifestement déna- vrier), nous avons reçu de Jean-Pierre turer le sens de mon témoignage François la mise au point suivante : que d’en inférer un avertissement J’ai pris connaissance avec stupé- que j’aurais suggéré à M. Dumas, faction de l’interprétation donnée propre à lui indiquer une origine par le parquet à mon témoignage frauduleuse – par ailleurs fort dans l’affaire Elf-Dumas. En rap- contestable – des fonds dont aurait portant au juge suisse Paul Perrau- disposé Mme Deviers-Joncour. Une din les démarches d’Alain Gomez et telle imputation relève soit d’une mes conversations subséquentes mauvaise lecture, soit d’une volon- avec Roland Dumas, je n’ai fait que té d’argumentation sujette à rétablir une vérité méconnue ou caution. LeMonde Job: WMQ2202--0012-0 WAS LMQ2202-12 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:19 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0423 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 CARNET

DISPARITIONS AU CARNET DU « MONDE » – Francheville (Rhône). Saint-Egrève Conférences Séminaires (Isère). Naissances Conférences de l’Etoile, COLLÈGE INTERNATIONAL M. et Mme Jean-Roger Courpron, au temple protestant de l’Etoile, DE PHILOSOPHIE M. François HEILBRONN Le professeur Philippe Courpron et Mme, 54, avenue de la Grande-Armée, Paris-17e. me b Séminaires et M , née Ariane BOIS, M. François Courpron, Libre participation aux frais. Anatoli Sobtchak me Hélène Cixous : « Le Criminel de Jean, Aurélien et David, Le docteur Jean-Jacques Huart et M , ont la joie d’annoncer la naissance de Ses neveux, 1. – Et moi ? Et toi ? Et les autres ? maman ou le goût de poire du châti- Parents et amis, (six mercredis de suite, à 20 h 30) : ment », 26 février, 11 et 25 mars, 29 avril Une figure marquante de la démocratie russe Max, ont le tristesse de faire part du décès de – Vivre seul : la liberté ou la solitude ? et 6 mai, 9 h 30-15 h 30, salle B 101, (le 23 février) ; bât. B université Paris-VIII, 2, rue de la L’ANCIEN maire réformateur miers investisseurs et banquiers le 7 février 2000. me – Le boulot : un boulet ou un refuge ? Liberté, Saint-Denis. M Alice HUART, er de Saint-Pétersbourg, Anatoli occidentaux. A l’étranger, plu- née COURPRON, (le 1 mars) ; 60, avenue de Breteuil, – Nos enfants et nous : qui souffre ? qui Danielle Cohen-Levinas : « Ecrire de Sobtchak, figure majeure du mou- sieurs de ses ouvrages sont tra- 75007 Paris. survenu à l’âge de quatre-vingt-huit ans. cède ? (le 8 mars) ; la musique - De quel art s’agit-il ? », vement démocratique russe duits et connaissent un certain – Le couple, mirage ou miracle ? (le 28 février, 27 mars, 17 avril et 29 mai, – malgré les accusations de cor- succès. 15 mars) ; 10 heures-12 heures, salle des actes, uni- Nous rappelons à votre souvenir son versité Paris-IV - Sorbonne, 1, rue Victor- ruption qui ont pesé contre lui ces Mais, au gré des désillusions de Fiançailles mari, – Le divorce : la guerre ou la paix ? (le dernière années – est mort à l’âge la population, Anatoli Sobtchak 22 mars) ; Cousin, Paris. M. Maurice HERZOG, – Les clochards et les loubards : que de soixante-deux ans d’une crise ne parvient pas en juin 1996 à se me M. Jacques HUART. M Marie-Pierre faire ? qu’en faire ? (le 29 mars). Olivier Capparos et Frédéric Neyrat : cardiaque, dimanche 20 février, faire réélire à la tête de la de COSSÉ BRISSAC-SCHMIDT, « Fonctions de l’image (représentation, La cérémonie religieuse aura lieu le Avec des journalistes, des députés, des dans la cité balnéaire de Svetlo- deuxième ville de Russie. psychanalystes, des sociologues, des défiguration-symptôme) », 25 février, sont heureux d’annoncer les fiançailles de mercredi 23 février 2000, à 9 heures, en la 20 h 30-22 heures, 10 mars, 18 h 30- gorsk (région de Kaliningrad). Commence alors une longue et leur fille, chapelle de l’hôpital Antoine-Charial de femmes et des hommes de terrain et des théologiens juifs, catholiques et protes- 20 h 30, 24 mars, 20 h 30-22 heures, 21 et Ce professeur de droit, né le mouvementée « traversée du dé- Francheville, suivie de l’inhumation au 28 avril, 5 mai, 18 h 30-20 h 30, salle lle tants. 10 août 1937 à Tchita (Sibérie) sert ». Dès 1996, son nom apparaît M Félicité HERZOG cimetière de Saint-Egrève (Isère). RC2, université Paris-VII, 2, place Jus- dans une famille de comptables, dans le cadre d’une affaire de cor- avec 2. – Qu’est-ce que le protestantisme ? sieu, Paris. M. Jacob GRIERSON, Cet avis tient lieu de faire-part. Le jeudi 23 mars, à 20 h 30, avec les pas- s’était imposé dès la fin des an- ruption et de pots-de-vin, tou- teurs Alain Houziaux et Louis Pernot. Jacques Rancière : « L’image dans le nées 1980 comme l’un des plus chant plusieurs fonctionnaires de fils de régime esthétique des arts », 26 février, fervents partisans des réformes Saint-Pétersbourg. En octobre – Geneviève, 10 h 30-12 h 30, 10 et 24 mars, 21 et Sir Ronald GRIERSON démocratiques en URSS, accueilli 1997, soupçonné de malversa- sa mère, LES FORUMS 28 avril, 12 mai, 18 h 30-20 h 30, amphi et de Christel, Raphaël et Mathias, Poincaré, Carré des sciences, 1, rue Des- à l’Ouest comme l’espoir d’une tions, alors qu’il était maire, Ana- Lady GRIERSON (✝). DU MOUVEMENT JUIF LIBÉRAL ses enfants, DE FRANCE (MJLF) cartes, Paris. nouvelle génération d’intellectuels toli Sobtchak, interpellé, puis in- associés à toute leur famille, et de politiciens russes. Mais Ana- terrogé par les enquêteurs du ont la douleur de faire part du décès de Débat sur le thème des Bruce Begoutt, Natalie Depraz, Décès « Enjeux éthiques et religieux Francisco Varela et Pierre Vermersch : toli Sobtchak restera également parquet russe, est victime d’un de la génétique d’aujourd’hui » dans l’histoire comme celui qui, premier malaise cardiaque. Quel- Bernard WILBOIS, « Exploration de l’expérience et pra- – François et Anne-Marie Charron, Avec le rabbin Daniel Farhi, tique de la description phénoménolo- au début des années 1990, mit le ques semaines après, estimant Janine et Rémi Peyron, le professeur Arnold Munnich, gique », 24 février, 18 heures-20 heures, René et Claude Charron, survenu le 17 février 2000, à l’âge de cin- pied à l’étrier à un jeune inconnu être la cible de persécutions poli- quante-sept ans. chef du service de génétique, amphi B, 23mars et 20avril, au destin prometteur : Vladimir tiques, et craignant pour sa vie, il ses enfants, hôpital Necker-Enfants malades, 18 heures-20 heures, 18 mai, Lucie, Hélène, Julien, Muriel, Frédéric le professeur Jean-Claude Ameisen, 19 heures-21 heures, et 15 juin, 18 h 30- Poutine, son ancien élève à la fa- s’envole en compagnie de son et Paula, Catherine, Delphine, La cérémonie religieuse sera célébrée le 22 février, à 10 h 30, en l’église de enseignant à l’université Paris-VII, 20 h 30, amphi A, Carré des sciences, culté de droit de Leningrad, reve- épouse Ludmila Naroussova, pour ses petits-enfants, directeur d’unité de recherches à l’Inserm. 1, rue Descartes, Paris. nu d’une longue mission en Alle- la France, sans en avertir les auto- ont la tristesse de faire part du décès de Saint-Jacques-du-Haut-Pas, 252, rue Saint-Jacques, Paris-5e, suivie de l’inhu- Animé par Paul Bernard. magne pour le KGB, et dont il fit rités russes. Si l’on en croit la mation dans le caveau de famille à Vernon Jeudi 24 février 2000, à 20 h 30. Jean-Marc Ghitti : « Le corps propre son bras droit à la mairie de Saint- presse russe, ce départ précipité, à M. Gaston CHARRON, (Eure). MJLF, 11, rue Gaston-de-Caillavet, aux limites de la phénoménologie : vers officier des Palmes académiques, 75015 Paris (métro Charles-Michels). une somatique », 25 février, 24 mars, Pétersbourg. Disparaît ainsi l’une bord d’un avion sanitaire finlan- ancien professeur de sciences naturelles salle RC2, 28 avril, salle RC4, 26 mai, des rares personnalités russes à dais, mystérieusement affrété par au lycée Marcellin-Berthelot, salle RC2, 18 h 30-20 h 30, université avoir suivi de près la carrière nais- un « ami », aurait été organisé par à Saint-Maur-des-Fossés, Anniversaires de décès Paris-VII, 2, place Jussieu, Paris. sante de Vladimir Poutine, le pré- Vladimir Poutine, alors numéro Colloques le 12 février 2000, dans sa quatre-vingt- – 5 juillet 1916 - 22 février 1999. Serge Margel : « Destin et providence. sident par intérim, aujourd’hui deux de l’administration présiden- onzième année. Colloque international Le déterminisme moral selon saint donné vainqueur à la présiden- tielle. Pierre ALLOUCHE. Montaigne et l’action Augustin », 25 février, 3, 10, 17, 24 et tielle de mars prochain. Anatoli Sobtchak, qui souffre de 2, square Port-Royal, à la Sorbonne, salle Louis-Liard, 31 mars, 18 h 30-20 h 30, salle RC4, uni- 75013 Paris. 22 février 1954 - 3 mai 1999. vendredi 25 février, de 9 h à 18 h versité Paris-VII, 2, place Jussieu, Paris. Elu au Congrès des députés du problèmes cardiaques, est soigné samedi 26 février, de 9 h à 17 h. peuple d’URSS – le premier Parle- dans une clinique parisienne pri- Jean ALLOUCHE. Sidi Mohammed Barkat et Olivier ment démocratique – au prin- vée. En France, il trouve ainsi ré- – Jacqueline Verron-Chevillier, Le Cour Grandmaison : « Les fonde- temps 1989, Anatoli Sobtchak a le confort et chaleur, malgré la pour- son épouse, Pour que leurs noms soient prononcés CEM 2000 ments de la violence politique (II) », parcours classique d’un démo- suite de l’enquête russe qui Anne et Claire, ses filles, et que vive leur souvenir. 10e colloque international 29 février, 19 heures-21 heures, 7, 14, 21 et Exposition crate russe. En juillet 1990, suivant aboutit finalement, à l’été 1998, à et leurs époux, et 28 mars, 18 h 30-20 h 30, amphi Robin, son petit-fils, de compatibilité électromagnétique Stourzé, Carré des sciences, 1, rue l’exemple de Boris Eltsine, l’étoile son inculpation pour corruption Michèle Buob, la mère de ses filles – Dix ans déjà, le Clermont-Ferrand Descartes, Paris. montante, il déchire sa carte du et abus de pouvoir. Anatoli Sobt- et Philippe, son époux, 14-15-16 mars 2000. Parti communiste de l’URSS, dont chak n’acceptera de revenir en Bertrand, Pascal, Jeannick, docteur Michel Victor WEBER Contact tél. : 04-73-40-72-20. Marc Chantemilant : « Les historiens du XIX e siècle, philosophes poli- il était membre depuis juin 1988. Russie qu’en juillet 1999. Vladimir Guillaume, Hélène et Patrick et leurs enfants, tiques ? », 23 février, 15 et 29 mars, Poutine vient de prendre la tête du nous quittait. En juin 1991, tout juste élu maire Ses enfants de cœur, Communications diverses 19 avril, 10 et 31 mai, 18 h 30-20 h 30, de Leningrad, il cofonde avec FSB (ex-KGB). En novembre 1999, Ses frère et sœurs, salle RC2, université Paris-VII, 2, place Edouard Chevardnadze, l’actuel alors que M. Poutine est premier Ses neveux et nièces, Cours – Mercredi 23 février, à 20 heures - Jussieu, Paris. président géorgien – à l’époque ministre, les accusations contre lui Sa filleule Claudie, Hommage au Grand Rabbin Lord Son frère d’élection, Yves, Immanuel Jocobovits, sous la présidence François Balmes : « Du nom du père à ministre soviétique des affaires sont finalement levées. Cours particuliers l’innommable », 26 février, 11 mars, Ses amis, d’informatique à domicile du Grand Rabbin René Samuel Sirat, étrangères –, le Mouvement des Battu aux élections législatives Ses anciens collaborateurs, en présence de Mme Lord Immanuel 29 avril, 27 mai, 10 h 30-12 h 30, (Internet, bureautique, multimédia). amphi A, Carré des sciences, 1, rue Des- réformes démocratiques. Homme de décembre dernier, Anatoli ont la tristesse d’annoncer le décès brutal Tous niveaux. 300 formateurs en IDF. Jacobovits, Johnattan Sacks, Moïse distingué aux allures de gentle- Sobtchak aura cependant raté son de Cohen. Hommage d’Emannuel Hirsch et cartes, Paris. Aldisa. Tél. : 01-46-10-50-32. de Gilles Bernheim. PAF Renseignements man, il est omniprésent sur la retour dans la vie politique russe. Alain CHEVILLIER, Caroline Gros-Azorin : « Phénoméno- scène politique. En avril 1991, Depuis quelques mois, redevenu au 01-53-20-52-52. Nouveau centre logie, Daseinsanalyse et psychanalyse », communautaire de Paris, 119, rue La 25 février, 17 mars, 28 avril, 12 mai, quand les troupes soviétiques ré- un simple citoyen, et continuant le 16 février 2000, dans sa soixante-qua- Assemblées générales Fayette, 75010 Paris. Métro Poissonnière. priment dans le sang une manifes- ses recherches en droit, il s’était trième année. 20 heures-22 heures, amphi A, Carré des sciences, 1, rue Descartes, Paris. tation à Tbilissi (Géorgie), il ob- consacré à la promotion de L’Association sportive du golf de Chantilly La cérémonie aura lieu mercredi 23 fé- rappelle à ses membres tient que la 5e chaîne de télévision l’image de son « protégé », Vladi- – Au CBL, 10, rue Saint-Claude, Claude Birman : « Bible et Philoso- vrier, à 10 h 30, au cimetière du Père- que leur assemblée générale annuelle e (le canal de Saint-Pétersbourg) re- mir Poutine. Fort d’une grande au- Lachaise. Paris-3 , jeudi 24 février, à 20 h 30 : phie II : les paradigmes bibliques de la aura lieu le H. Lapiover, réalisatrice de télévision, transmette des images. En août torité dans certains pays euro- parenté », 24 février, 9 et 23 mars, dimanche 5 mars 2000. avec « Petites conversations familiales ». 27 avril, 25mai, 22juin, 1991, lors du putsch avorté, il vole péens, il fit ainsi le tour des 29, rue Amélie, 92600 Asnières. Ouverture des bureaux 10 h 30. Tél. : 01-42-71-68-19. 20 heures-22 heures, amphi A, Carré des au secours de Mikhaïl Gorba- chancelleries pour expliquer que sciences, 1, rue Descartes, Paris. tchev. Résolument anticommu- M. Poutine était bien porteur niste, Anatoli Sobtchak se bat d’une idée démocratique pour la Pascal Michon : « Conditions théo- Alain CHEVILLIER, riques d’une histoire du sujet. La poé- pour redonner à sa ville son nom Russie, restant muet sur la guerre tique d’Henri Meschonnic », 23 février, historique de Saint-Pétersbourg. meurtrière en Tchétchénie. Ana- tu es parti pour ailleurs, ce 16 février 22 mars, 26 avril, 24 mai, 14 juin, La « capitale du Nord » deviendra toli Sobtchak sera enterré jeudi à 2000, mais ta présence demeure parmi 18 heures-20 heures, amphi B, Carré des nous, qui ne t’oublierons pas. ensuite un « laboratoire » pour le Saint-Pétersbourg. sciences, 1, rue Descartes, Paris. passage à l’économie de marché, Tes amis, b Forum attirant, avant Moscou, les pre- Agathe Duparc Anita, Claude et Annie, « Utilité du roman ? » Dialogue entre Yvette, Pierre et Aline, Jacques. Michel Butor et Natacha Michel, sous la responsabilité de Natacha Michel, Une pensée très affectueuse pour Jac- Professeurs d’économie, 25 février, 18 h 30-22 heures, amphi Poin- queline dans cette terrible épreuve. caré, Carré des sciences, 1, rue Descartes, associations d’étudiants... Paris. « Les morts ne ressuscitent pas ; Dorel Handmann ils existent. » b Samedi autour d’un livre Yannis Ritsos. « Le désir et la distance. Introduction ... Mettez ... Profitez d’un à une phénoménologie de la percep- Pianiste et producteur de disques classiques me Le Monde outil pédagogique tion », de Renaud Barbaras, avec – M. et M André Guichot-Pérère, R. Barbaras, B. Pachoud, P. Rodrigo, M. Olivier Guichot-Pérère, J.-M. Salanskis et F.-D. Sebbah, 26 fé- LE PIANISTE Dorel Handmann Munch, Igor Markevitch, Josef annoncent la mort de leur oncle et grand- Economie de référence est mort mercredi 16 février à Krips, Otto Ackermann et Paul Pa- vrier, 9 h 30-12 h 30, amphi Stourdzé, oncle, à la disposition à des conditions Carré des sciences, 1, rue Descartes, Paris. l’âge de quatre-vingt-quatorze ray, les pianistes Vlado Perlemu- ans. ter, Nikita Magaloff et Lili Krauss, Jean GUICHOT-PÉRÈRE, de vos classes. exceptionnelles ! L’accès à toutes les activités du col- Né à Iasi (Roumanie) le 17 fé- la soprano Irmgard Seefried, l’or- journaliste, lège est libre et gratuit (dans la limite chevalier de la Légion d’honneur, vrier 1906, Dorel Handmann ganiste André Marchal, la toute des places disponibles). fondateur avec feu M. Félix Portal Pour tout renseignement : Renseignements sur salles, répon- commence ses études musicales à jeune altiste japonaise Nobuko des Editions du Croissant - Votre Maison, Tél. : 01.42.17.37.64 - Fax : 01.42.17.21.70 deur : 01-44-41-46-85. - Autres rensei- Berlin, où il travaille avec Leonid Imaï, ont confié quelques-uns des gnements : 01-44-41-46-80. Kreutzer et le pianiste et composi- meilleurs disques qu’ils réali- décédé, le 12 février 2000, muni des teur Arthur Schnabel. En 1928, il sèrent dès la fin des années 50. sacrements de l’Eglise. reçoit son prix à la prestigieuse Des interprétations qui ont été La cérémonie religieuse a eu lieu dans Communiqué Académie de musique berlinoise. couvertes de prix internationaux. la plus stricte intimité, en l’église de Cap- Dorel Handmann commence une Vendus deux francs six sous, ces denac-le-Haut (Lot), suivie de l’inhuma- brillante carrière de pianiste que disques étaient remarquablement tion au cimetière de Perse à Espalion Perspectives Chine (Aveyron). la seconde guerre mondiale inter- bien enregistrés. rompt. En 1947, il prend la natio- Responsable éditorial d’une 6, avenue Delcassé, LES RISQUES ET OPPORTUNITÉS DU MARCHÉ CHINOIS 75008 Paris. nalité française et se fixe définiti- grande édition discographique UNE ÉTUDE PROSPECTIVE DE NORD SUD EXPORT DESTINÉE AUX DÉCIDEURS vement en France. Sans consacrée à Beethoven, Dorel abandonner son piano, Dorel Handmann dut enregistrer un – Le jour de la Saint-Valentin, Au moment où l’empire du Milieu franchit Perspectives Chine cerne les conditions du Handmann s’adonne alors à la cri- programme d’œuvres de jeunesse un pas décisif vers l’économie de marché en développement du marché chinois : un marché tique musicale dans plusieurs de Beethoven pour utiliser une Anne-Marie LEMPEREUR rejoignant l’Organisation mondiale du plus étroit qu’on l’imagine, avec des niches journaux et hebdomadaires, dont séance qu’un interprète avait an- commerce, Nord Sud Export publie Perspec- pour les PME-PMI, dans un contexte démo- Combat et Le Nouvel Observateur, nulée. Ce disque surprise fut si nous a quittés, tives Chine. graphique et social fragile, une forte interroga- où il se fait remarquer par la jus- bien accueilli qu’il reçut un Grand La série Perspectives croise les approches tion sur la production alimentaire et un envi- tant aimée de sa famille et de ses amis. ronnement dégradé. tesse et la pertinence de ses écrits. Prix de l’Académie Charles-Cros. politique, sociale, économique, financière et sectorielle. Cette confrontation fournit une Perspectives Chine détaille les conditions Il enseigne également l’histoire de Au début des années 70, Dorel prospective synthétique, véritable outil d’exécution des marchés : déclin du secteur pu- la musique à la Schola cantorum Handmann reprit donc le chemin Tous les jours d’aide à la définition des orientations straté- blic, secteur privé exposé aux aléas des joutes et à la Sorbonne. Nommé direc- des salles de concert. Et celui des dans le giques des entreprises sur les marchés émer- politiques entre « conservateurs » et « réfor- teur artistique de la Guilde inter- studios d’enregistrement d’EMI, « Carnet du Monde » gents. mateurs », bombe à retardement des retraites, nationale du disque, il attire les cette fois, éditeur à qui il confia NAISSANCES, Avec une industrie obsolète et un système risques d’explosion sociale et de déstabilisation plus grands artistes vers cet édi- un récital Debussy qui n’a, hélas, financier en faillite virtuelle, la Chine veut avec les musulmans du Xinjiang ou les sectes. teur qui diffusait ses disques et jamais été réédité. ANNIVERSAIRES, prouver qu’il existe une autre voie que le libé- Instruites de l’exemple soviétique, les auto- des électrophones par correspon- La rumeur voulait que Dorel MARIAGES, ralisme. Le pari n’est pas gagné car elle doit rités chinoises ne peuvent que réaliser avec une faire avec la réalité. C’est sur cette réalité que grande lenteur les réformes nécessaires tout en dance à un prix si démocratique Handmann fût un prince rou- FIANÇAILLES, PACS cherchant à retrouver la position centrale qui qu’ils ont été pour beaucoup dans main. Ce n’était qu’une légende, ¤ Marc Mangin, l’auteur de ces Perspectives 550 F TTC - 83,85 10 lignes Chine, s’appuie pour dessiner le portrait de la fera de l’empire du Milieu le troisième pôle la diffusion de la musique clas- mais d’un prince il avait l’allure et 65 F TTC - 9,91 ¤ Chine demain. mondial. sique dans des milieux qu’elle pé- d’un honnête homme l’érudition nétrait difficilement. musicale et la culture encyclopé- toute ligne suppl. C’est à la Guilde que les chefs dique. ట 01.42.17.39.80 Vente par correspondance à Nord Sud Export, 16-18, quai de la Loire, 75019 Paris d’orchestre Lorin Maazel, Pierre Fax : 01.42.17.21.36 Tél. : 01-42-01-12-08 - Fax : 01-42-01-28-76 - Envoi du sommaire sur demande e-mail: [email protected]. Boulez, Pierre Monteux, Charles Alain Lompech LeMonde Job: WMQ2202--0013-0 WAS LMQ2202-13 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:35 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0424 Lcp: 700 CMYK

13 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 La Picardie tente de vaincre la fatalité de son retard éducatif Ici, l’agriculture et le textile ont longtemps fourni du travail à une main-d’œuvre peu qualifiée. Tiraillée entre Paris et le Nord - Pas-de-Calais, qui s’en sort mieux, la région a du mal à rompre avec ce passé. Aujourd’hui, le conseil régional demande un « plan Marshall »

AMIENS Malgré les progrès, des indicateurs toujours alarmants Progrès insuffisant pour les élus voulez-vous travailler correctement de notre envoyée spéciale régionaux, très préoccupés, dans ces conditions ? » « Nous ne sommes pas plus bêtes PROPORTION DE BACHELIERS PAR ACADÉMIE TAUX D'ACCUEIL EN UNIVERSITÉ notamment, par le taux de sorties « Nous sommes parfois démunis. que les autres. » Les Picards EN 1997 sans qualification, synonymes Pourquoi certains élèves ont-ils EN 1975 EN 1997 Inscriptions de nouveaux étudiants répètent souvent cette phrase, pour 100 nouveaux bacheliers de l'académie d’exclusion. Jean-Pierre Viénot, envie de réussir et d’autres pas ? », comme une conjuration. Les 0 20 40 60% président (RPR) de la commission s’interroge Mme Courtin. Tous les Amiens chiffres sont pourtant têtus. Corse taux éducation au conseil régional, enseignants fustigent pourtant les Chaque année, 12 % des jeunes Antill/Guy. d'accueil (%) réclame un « plan Marshall ». réductions d’effectifs program- Picards quittent l’école sans Reims taux de mées et réclament au contraire Dijon maintien (%) aucune qualification. Seule la Nantes « DISCRIMINATION POSITIVE » plus d’enseignants qualifiés. Pierre Corse fait pire. L’évaluation des Limoges Les sommes affectées à la région Huchette, directeur du centre élèves de sixième réalisée en 1996 Poitiers par le ministère sont parmi les plus d’information et d’orientation Besançon plaçait la région au vingt- Orléans-Tours faibles de France. Raison avancée d’Amiens-Nord, résume : « Il faut deuxième rang français. Vingtième Grenoble par le rectorat : les professeurs définir les objectifs, planifier les rang pour le taux d’accès au bacca- métropole nommés en Picardie sont jeunes, moyens, mobiliser les ressources Caen lauréat. Et des résultats à l’examen Rouen leurs salaires sont donc faibles. Les humaines. » Ils appellent à la de quatre points inférieurs à la Cl.-Ferrand enseignants tout juste sortis de mobilisation pour « combattre les moyenne nationale. Peu d’étu- Réunion l’IUFM font souvent leurs débuts fatalismes ». Répondant aux cri- Nancy-Metz diants, enfin : la Picardie se place Strasbourg ici, mais la plupart partent à la pre- tiques, le recteur insiste sur la encore à l’avant-dernier rang pour Lille mière occasion sous des cieux plus « discrimination positive » dont MOYENNE NATIONALE : MOYENNE NATIONALE : le taux de fréquentation de l’uni- Rennes cléments. « Il est difficile dans ces jouirait l’académie et abat ses 24,2 % 61,5 % Bordeaux versité. Lyon conditions de mettre en place une cartes : « système de veille antidé- en % en % A la rentrée des vacances de Aix-Marseille politique de continuité », reconnaît crochage », classement en ZEP... Il février, Marcel Decarvel, ensei- Moins de 21 25 à 27 Moins de 57 61 à 65 Nice le recteur, qui affirme que tout est parle de « ramener l’écart avec la Montpellier gnant dans un lycée technique 21 à 24 Plus de 2757 à 61 Plus de 65 Toulouse fait pour faciliter la vie des ensei- moyenne nationale à un niveau infi- d’Amiens et membre du bureau de Source : ministère de l'éducation nationale Ile-de-France gnants. Pourtant, selon Yvan nitésimal », mais ne fixe pas SUD-Education, va retrouver des Dubois, directeur d’une école pri- d’échéance. Les élus, plus impa- élèves d’« un niveau culturel nier », constate Jean-Michel tesque a été accompli par le recto- formations professionnelles. Le maire à Roye (Somme) et secré- tients, ont des objectifs chiffrés : faible ». « Ils ont du mal à s’expri- Deteve, président de la Fédération rat, les professeurs et la région », recteur Morvan, forçant la note taire régional de la Fédération de diviser le nombre de sortants sans mer, même pour expliquer un mon- des conseils de parents d’élèves insiste M. Risbourg. Depuis la fin optimiste, parle même de « mythe l’éducation nationale, « beaucoup qualification par deux d’ici à 2006. tage technique », raconte-t-il. (FCPE) de la Somme. « On n’y peut des années 80, onze lycées ont été résiduel », et exhibe les derniers sont prêts à craquer ». « Les postes Le président de l’université rêve, Professeur de lettres dans un rien. » construits, trente agrandis, deux chiffres. L’écart avec le niveau sont éclatés, ajoute Mme Hiroux. Je quant à lui, que les jeunes Picards lycée au recrutement « moyen » Les enseignants, le président de écoles normales transformées en national pour le taux de réussite connais quelqu’un qui a dû « osent » enfin entrer à l’univer- d’Amiens, Francine Courtin fait un l’université, les élus, le recteur lycée. Le fameux retard, s’il existe au bac diminue. Le taux d’obten- emprunter de l’argent pour payer sité. constat du même ordre : certains pensent qu’au contraire on y peut toujours, a considérablement tion du bac professionnel est légè- ses frais d’essence. Il doit faire de ses élèves de terminale littéraire quelque chose. « Un effort gigan- diminué, notamment grâce aux rement au-dessus de la moyenne. 100 kilomètres par jour. Comment Gaëlle Dupont « ne sont pas attirés par la lecture ». Ils sont également « faibles en langues ». Marie-Françoise Hiroux, ancien professeur de philosophie De nouvelles fuites colmatées et secrétaire départementale du Syndicat national des enseigne- ments de second degré (SNES), sur l’épave de l’« Erika » parle de « manque à gagner cultu- rel » : « Si je n’avais pas fait de LA PRÉFECTURE maritime de Brest a indiqué, dimanche 20 février, que théâtre au lycée, certains élèves trois des quatre « légères fuites », repérées le 13 février sur l’épave arrière n’auraient toujours pas assisté à une de l’Erika, qui gît par 120 mètres de fond à 70 kilomètres au large de Pen- représentation. » Pas de sortie, pas marc’h (Finistère), ont été colmatées samedi. La quatrième « pose des de lecture, peu de dialogue. La problèmes d’accessibilité mais le Marianos [bateau de la société Coflexip région cumule des difficultés Stena, affrété par TotalFina, sur zone depuis vendredi], s’attelle à la socio-économiques importantes : tâche », a indiqué l’officier de relations publiques, en ajoutant que les vols chômage élevé, situation sanitaire de reconnaissance, effectués samedi par deux avions des douanes et de la dégradée, alcoolisme, espérance marine nationale, ont permis de repérer des irisations d’hydrocarbures de de vie plus courte qu’ailleurs. « 50 à 100 mètres de large sur 1 800 à 5 400 mètres de long, à la verticale des Mais, sur le front social, le épaves ». Selon l’officier, les nouvelles investigations menées par le Maria- Nord - Pas-de-Calais ne se porte nos et l’Ailette, bâtiment de la marine nationale équipé en antipollution, guère mieux que sa voisine. Pour- réalisées depuis samedi, n’ont permis de déceler « aucune nouvelle fuite ». tant, ses enfants s’en sortent, au Par ailleurs, Corinne Lepage, dont le cabinet d’avocats Huglo-Lepage dé- vu des statistiques, plus facilement fend une cinquantaine de communes de la côte atlantique, a appelé ven- que les petits Picards. dredi les maires de ces communes à prendre des arrêtés municipaux met- tant en demeure Totalfina de prendre en charge le ramassage des UNE CAPITALE EXCENTRÉE déchets. « Le propriétaire de déchets a le devoir d’éliminer ceux-ci, en appli- En cette journée d’hiver, la cation de la loi sur les déchets de 1975 et du décret de 1997 sur la classifica- flèche de la cathédrale d’Amiens tion des déchets dangereux, où figurent les hydrocarbures répandus acciden- transperce difficilement le man- tellement », a indiqué l’ex-ministre de l’environnement du gouvernement teau de brouillard qui ensevelit la Juppé. ville. « Nous avons la plus belle cathédrale du monde, tonne un universitaire lassé de s’apitoyer Manifestation sur le sort de sa région. Mais nous ne passons pas notre temps à le crier sur les toits. » Quand il faut énumé- des sylviculteurs à Bordeaux rer les raisons du retard picard, les phrases s’entrecoupent de soupirs. PRÈS de 2 300 sylviculteurs ont manifesté, samedi 19 février, dans les rues On finit par trouver des excuses à de Bordeaux, pour protester contre la lenteur dans l’application des me- cette terre plate, gorgée de blé, de sures gouvernementales et demander de nouvelles aides, notamment fis- betteraves et de pommes de terre, cales, en faveur des propriétaires forestiers touchés par la tempête de dé- parsemée de cimetières militaires, cembre 1999 (Le Monde du 18 février). La plupart étaient venus du Médoc, coincée entre Paris et Lille, oubliée quelques-uns du sud de la Gironde et de Saintonges. De nombreux des aménageurs, tiraillée entre la maires de communes sinistrées, des parlementaires français et européens ruralité de la Somme et de l’Aisne du département ont défilé avec les représentants de la profession. Une et l’urbanisme sensible du sud de délégation a été reçue par le préfet de région. Outre des mesures déjà l’Oise. connues, dont la mise en place va être accélérée, le remboursement des Le réseau de villes petites ou impôts 1999, 2000 et 2001 (déjà payés) pour les parcelles sinistrées et le moyennes n’offre que peu de renfort d’entreprises privées pour nettoyer les pistes forestières, devraient divertissements, cinémas ou être rapidement appliqués, affirme Gilles de Chassy, président du Syndi- bibliothèques. Amiens, capitale cat des sylviculteurs du Sud-Ouest. La préfecture, de son côté, indique excentrée d’une région assemblée seulement que des dégrèvements sont à l’étude. – (Corresp.) en 1960, peine à tenir son rôle. Elle ne compte que 170 000 habitants. Les bacheliers les plus brillants Les causes de la mort des dauphins s’enfuient vers les classes prépara- toires parisiennes. Les futurs étu- diants picards lui préfèrent Paris, échoués restent incertaines Lille ou Reims. Forte tradition agricole, mais L’USAGE des filets pélagiques n’expliquerait pas, à lui seul, l’échouage de également industrielle : l’agroali- nombreux dauphins sur la côte Aquitaine (Le Monde daté 20-21 février). mentaire et le textile ont long- Les résultats, non officiels, des premières autopsies laissent apparaître un temps occupé une main-d’œuvre état de faiblesse général et la présence de parasites dans les entrailles de peu qualifiée. « Ce gisement impor- ces animaux. Par ailleurs, les biologistes du musée de la mer de Biarritz tant d’emplois a provoqué un n’excluent pas une épidémie, tout en écartant un effet de la marée noire moindre intérêt pour le système provoquée par le naufrage de l’Erika : selon eux, les dauphins savent éducatif », résume le recteur d’aca- contourner les nappes de pétrole. – (Corresp.). démie, Alain Morvan. Pas besoin de diplômes pour s’en sortir : DÉPÊCHES l’axiome est resté dans les têtes, au a ENVIRONNEMENT : l’association Doubs Nature Environnement a point qu’aujourd’hui les parents porté plainte contre « le massacre sournois » de milliers de rapaces dans continuent souvent à manquer le Doubs, victimes d’un traitement anti-rongeurs, le bromadiolone, un d’ambition pour leurs enfants. anti-coagulant administré sur des grains de blé. Dix-sept buses variables L’attachement à la terre, au vil- et cinq milans royaux ont été ramassés morts par les écologistes sur un lage, à la famille ferme certaines secteur représentatif de 208 hectares, à Damprichard et Cernay-l’Eglise. portes. Bernard Risbourg, le pré- a TRANSPORTS : le trafic du Port autonome de Paris a enregistré en sident de l’université d’Amiens, se 1999 une croissance de 9 %, avec 19,7 millions de tonnes contre 18 millions rappelle qu’une de ses plus bril- en 1998, viennent d’annoncer les dirigeants de l’établissement. Le trans- lantes étudiantes n’avait jamais port de denrées alimentaires (farines essentiellement) a connu une crois- mis les pieds à Paris avant l’âge de sance record – plus 81 % – en raison de l’implantation des Grands Mou- vingt-trois ans. « A la campagne, lins de Paris et de Corbeil sur des sites portuaires. on vit en cercle fermé, on est casa- LeMonde Job: WMQ2202--0014-0 WAS LMQ2202-14 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 09:20 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0425 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 HORIZONS REPORTAGE

Pour exiger le retour de « notre enfant », les manifestations de rue à Cuba, orchestrées par les autorités, sont quotidiennes.

ANS une rue du Vedado, un quartier de La Havane, un homme à cyclo- moteur désigne les salades et D les oignons qu’il transporte au-dessus de sa roue avant : «Je viens de donner des infos aux flics. Voilà ce qu’ils m’ont donné. » Il rit de sa blague, regarde par terre pour éviter les nids-de-poule. Plus loin, Miguel, vingt-quatre ans, se promène. Il fait partie de la police spéciale que le régime vient de mettre en place. Il a un salaire de 840 pesos, soit 273 francs par mois. Un médecin gagne moins de la moitié. « La vie est dure à La Havane, dit-il. C’est une période difficile, ça fait quarante et un ans que c’est une période difficile. » Sa fiancée, étudiante en criminalité, le fusille du regard. Le jeune homme se reprend : « Cuba est un des meil- leurs pays au monde pour y vivre. On s’y sent libre. » Plus loin, près du Capitole, Car- men, quatre-vingt-six ans, traîne un chariot rempli de bouteilles d’eau. Elle vient de se faire déloger du parc central par des policiers. Elle marche. Au fur et à mesure qu’elle parle, les larmes lui montent aux yeux. Sa fille habite en banlieue, trop loin, elle ne la voit plus. Elle dispose d’une carte KRISTIAN AUTAIN d’approvisionnement : quatorze œufs par mois, 3 kilos de riz gra- tuits. Elle doit vivre avec les 49 pesos de sa pension. 49 pesos : 16 francs par mois, l’équivalent de 2 kilos de tomates sur le marché. Carmen vend de l’eau aux passants quand il n’y a pas de policiers. Cuba : rendez-nous Elian ! A l’entrée du Grand Théâtre national, les policiers, prévenants, « Tout le monde pense qu’Elian doit vivent de petits trafics. Un jour, ils famille de « gens bien, éduqués. Ils pour acheter à manger ». Il le voit entourent les personnes âgées. Recueilli revenir chez son père, mais tout le ont récupéré des vieux violons ont une belle maison, ils ont profité épouser « la double morale, la Quelques-unes ont du mal à mar- monde cherche à partir. Je gagne pour les vendre à l’étranger. Carlos un certain moment de la révolu- double pensée, comme tous les cher, mais elles semblent heu- en Floride, 141 pesos par mois [45 francs]. touche quelques commissions tion ». Elle est scientifique, comme Cubains ». reuses, déjà tout excitées par le Qu’est-ce que je fais avec 141 pesos ? dans le permutero, l’échange des son mari, exilé au Mexique depuis Un propriétaire de paladars, ces spectacle. Elles portent le tee-shirt réclamé C’est tellement la merde ici que, si tu droits de jouissance des apparte- deux ans. Elle vient de saisir une petits hôtels-restaurants privés sur lequel est imprimé un grand trouves une vieille étrangère, tu ments. « Ici, tu peux vivre sans tra- occasion pour le rejoindre. Elle qu’affectionnent les touristes, portrait d’Elian, retrouvé inanimé, à Cuba l’épouses, tu ne réfléchis pas, tu t’en vailler », dit fièrement Carlos. laisse sa fille, âgée de dix ans, à considère, lui, qu’il était vital pour accroché à une bouée, le 25 no- fous. » « D’accord, l’alimentation et les Cuba. Les grands-parents s’en le régime de faire « une piqûre de vembre 1999, par les gardes-côtes par son père, A la terrasse d’un café, une transports, c’est un problème. » Ses occuperont. « Elle ne sait pas rappel antiaméricaine ». Le chan- américains. La mère d’Elian, qui Cubaine est attablée en compagnie yeux s’allument. « La révolution, quand elle va la revoir. Elle sait que gement est « dangereux », dit-il : s’était embarquée avec son fils Elian, six ans, de trois touristes italiens. A l’inté- j’adore ! » Un voisin ajoute : «La sa fille n’a aucun avenir ici. La « Si tu gagnes ta vie, tu t’en fous, du dans un bateau de fortune, périt en rieur, la télé diffuse l’enregistre- révolution, oui, mais sans le commu- logique est inhumaine, mais elle système. Je préfère Fidel à quelqu’un mer. Le garçon a été recueilli par est devenu, ment d’une émission de la Fox, une nisme ! » Carlos cherche ce que assume. Peut-être que, dans cinq qui mette le pays dans l’anarchie. » deux grands-oncles et des cousins chaîne américaine. Une sorte de peut bien signifier la révolution ans, la fille rejoindra ses parents. Dans les rues de La Havane, vivant à Miami. Inondé de malgré lui, « show des records » : dix-huit per- aujourd’hui à Cuba. « Je sais pas. Rien n’est sûr. » La douleur des Elian est devenu un slogan : Elian cadeaux, inscrit à une école, épié sonnes entrent dans une voiture, C’est ce qui m’a donné la vie, l’édu- familles éclatées, « tout le monde comme « Estoy LIbre, Aprenden a par les médias (Le Monde du 7 et un symbole. un homme s’enfonce une mèche cation, la santé... » Le petit garçon l’a à Cuba, et, une fois de plus, Fidel Nadar ». Traduction : « Je suis daté 23-24 janvier 2000), il est de perceuse dans le nez, un autre amuse une nouvelle fois les adultes a réussi à renverser la situation en libre, apprenez à nager. » On se devenu malgré lui le symbole de la Enquête ingère du lait qu’il fait sortir par en chantant une chanson pour accusant l’autre, les Etats-Unis, demande si, derrière cette histoire, communauté des exilés cubains de l’œil. Dehors, un vieux gardien de Elian : « Petit prince, dans ta maison d’être responsable de tout ça », Fidel ne prépare pas une ouverture Floride, qui réclament à cor et à cri à La Havane : voitures lave un pare-brise et dit : sûre, tiens fort ma main et on va conclut-il en colère. la délivrance d’un visa pour « Si Elian avait été noir, on n’aurait conquérir l’avenir. » l’enfant, malgré la décision des ser- derrière pas fait toute cette histoire. » Dans le quartier du centre, Fer- LIAN est un « alcool », « J’aime beaucoup vices d’immigration et de naturali- Dans le quartier du Vedado, au nando et Theresa, eux, s’apprêtent pense une autre opposante sation (INS) américains de ren- les slogans, premier étage d’une maison, une à aller chercher leur petit-fils à E cubaine, « c’est une façon de cette patrie, voyer l’enfant auprès de son père à pièce commune a été aménagée l’école. « Tout le monde devient fou sortir de la réalité ». La moitié du Cuba. L’affaire est portée devant la les critiques sur une terrasse. Marta et Carlos se avec Elian. A l’école, ils leur font un pays s’est arrêtée de travailler pour j’aime beaucoup justice fédérale, qui devait se pro- balancent sur un fauteuil à bascule. vrai lavage de cerveau », déplorent- aller aux manifestations, « les gens noncer le 22 février. A Cuba, le du système Deux bouteilles de rhum viennent ils. Hauts fonctionnaires à la sont pointés, ils sont obligés d’y Fidel. Mon rêve, père, divorcé, employé dans un d’arriver. Des voisins, José et retraite, ils vivotent dans leur aller », on mobilise les bus, on fait hôtel à Cardenas, ne cesse de Rodrigo, rappliquent. Tout le appartement, subissent les cou- des affiches, de grands panneaux c’est de recevoir réclamer son retour. Le régime de son bonheur. Nous qui avons fait la monde rit à écouter Juan Carlos, pures d’électricité, plusieurs heures de propagande à l’effigie d’Elian, Fidel Castro organise tous les jours guerre avec le Che ! On est ici parce l’enfant de la maison, réciter par jour, les fuites de gaz. «On a « on exacerbe le nationalisme, on un baiser de lui » un meeting ou une manifestation qu’on aime la révolution, on aime qu’« Elian est triste, il ne peut pas décelé des matières fécales dans oublie tous les problèmes, on dans une des villes du pays. Fidel, on aime le peuple. » La salle retourner à Cuba ». On en rede- l’eau du robinet. On nous dit que ça détourne l’attention du peuple Juan Carlos, Aujourd’hui, c’est au tour des applaudit de nouveau. mande, et le petit garçon de trois va s’arranger. » A soixante-dix ans, – mais aussi du monde entier – des vétérans de soutenir les deux Dans les rues de La Havane, per- ans et demi s’énerve : « J’aime ils se sentent trop vieux pour s’exi- droits de l’homme, de l’absence de trois ans et demi grands-mères d’Elian, qui ont fait sonne ne prête attention à la beaucoup cette patrie, j’aime beau- liberté à Cuba ». Sa fille quitte la le déplacement à New York pour retransmission du meeting sur les coup Fidel. Mon rêve, c’est de rece- maison à 5 h 30 chaque matin pour rencontrer leur petit-fils et dire deux chaînes de télévision et à la voir un baiser de lui. » Son père, « Tout le monde rejoindre en auto-stop son école, à massive des frontières afin de tout haut qu’il doit « regagner sa radio. Sur une place, près du port, Carlos, jette un peu de rhum par 15 kilomètres de là. lâcher un peu de lest. On se plaît à patrie ». Les deux grands-pères, deux métis s’engueulent : « Avant terre pour satisfaire les esprits, pense qu’Elian doit Le dirigeant du Mouvement de murmurer qu’Elian est le nouveau eux, sont là. La salle du Théâtre la révolution, il y avait plus de selon le rite afro-cubain. Un voisin libération chrétienne, Oswaldo messie des musulmans : « Le Coran national est pleine à craquer. Un racisme qu’aujourd’hui. – Tu rigoles, est encore tout secoué d’avoir été revenir chez son père Paya, a été arrêté le 25 janvier. Un parle d’un enfant qui viendrait par gardien de voitures blague dehors : il est là, il se cache. Tu le vois dans le interpellé par les policiers : « Ils des militants de l’organisation, la mer, entouré de dauphins. Or les « Après dix jours à New York, les travail, partout. » Sur un mur, un m’ont confondu avec un autre. Ils mais tout le monde visiteur de prison, reste effaré par gardes américains ont vu des dau- grands-mères d’Elian, elles vont slogan officiel : « Toujours m’accusaient d’avoir séquestré des le nombre de personnes interpel- phins auprès de la bouée. » Certains paraître plus jeunes. Pourquoi ? rebelles ! » Un autre : « Ici, on ne enfants. » Les autres se moquent cherche à partir » lées et détenues pour des petits pensent que Michael Jackson a Parce que là-bas elles mangent ! » A veut pas de patrons ! » La révolu- de lui : « T’étais bourré, ça t’a problèmes de droit commun. «Ça déjà versé 2 millions de dollars à la tribune, une oratrice déclare : tion, « Fidel est le seul à y croire. Il réveillé... » Deux hommes se dis- un vendeur va du voleur de cigare à des ouvriers l’enfant. Tout le monde parle d’une « Le sourire d’Elian nous manque, l’a faite avec douze hommes, il doit putent à propos d’un sac de pois- qui tentent de sortir un peu de maté- cassette vidéo d’Elian à Miami, qui nous voulons que ce sourire encore se raconter tout ça », dit l’un sons vendu sur le marché parallèle. ambulant riel des usines. Un gamin a circule clandestinement depuis un revienne. » La foule scande : « Ren- des deux hommes. « Mais non, il ne Un autre revient de la plage, un emprunté une voiture pour faire un mois. dez-nous Elian ! Rendez-nous se souvient de rien », répond peu éméché. tour ; il s’est pris trente ans. » Dans une allée du cimetière Elian ! » Le petit-fils d’un général l’autre. Un pêcheur a attrapé un ler. « J’aurais vingt ans, oui, tout de Il voit grandir son enfant de dix Colon, Maria se recueille devant la de la guerre d’indépendance, au petit requin. Un autre pêcheur N boit du rhum, on fume suite, concède calmement Theresa. ans. « Je mesure le conditionnement tombe de sa mère, enterrée il y a siècle dernier, fait une tirade. «Je réfléchit tout haut sur Elian : des cigarettes à plusieurs. Pourtant, nous ne sommes pas des idéologique à l’école. Ils obligent les cinq mois au-dessus de trois autres suis là pour crier la grande douleur « Comme père, je crois qu’il doit O contre-révolutionnaires. » Une fille, enfants à lire le journal, à regarder corps. Sur une dalle est inscrit un On allume la radio en devant ce crime : mettre un enfant revenir. Comme homme, je crois au espérant un peu de musique, mais partie en Europe, leur envoie de la télé pour en discuter le lende- numéro. Maria a écrit le nom de sa en prison comme si c’était un animal destin. S’il a réussi à atteindre les c’est au tour des paysans de l’argent. « On ne pourrait pas vivre main. Au début de la classe, ils mère à la craie. Maria a dû débour- sauvage. Le crime de changer sa Etats-Unis, son destin est de vivre dénoncer « la mafia de Miami qui autrement. Emigrer, c’est l’obsession parlent de politique pendant dix ser 800 pesos (260 francs) pour que télé, ses artistes, ses dessins animés, aux Etats-Unis. » manipule Elian comme une mar- de tout le monde. Le gouvernement minutes. Je ne peux pas intervenir, je sa mère repose deux ans dans ce ses camarades d’école. » La salle Plus loin, dans le jardin José- chandise ». On éteint, on se moque retient les gens en interdisant à leurs ne veux pas lui expliquer la réalité, caveau collectif. Dans deux ans, écoute en silence : « Enrouler le Marti, les passionnés de base-ball de Rodrigo, le seul à travailler. Il enfants de quitter le territoire ce serait une trop grande contradic- Maria le sait, si elle n’a pas drapeau américain autour d’Elian discutent de leurs joueurs favoris à conduit un camion de ramassage cubain. » tion, j’aurais peur qu’il ait des diffi- d’argent, sa mère rejoindra la fosse est un acte vil. Quelle honte ! » l’ombre des palmiers. L’un d’eux, d’ordures. Tout le monde l’appelle Juan, un intellectuel, en est, lui, cultés à l’école. » En même temps, commune. Applaudissements. « On veut don- vendeur ambulant, murmure, en se le « Lion ». « Alors, le Lion, ça va, le tout bouleversé. Une amie a pris sa son fils réalise que « le système ne ner à cet enfant ce qu’il faut pour cachant du regard des policiers : Lion ? Ça va, le travail ? » Les autres décision. Elle fait partie d’une fonctionne pas, qu’il faut des dollars Dominique Le Guilledoux LeMonde Job: WMQ2202--0015-0 WAS LMQ2202-15 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 11:20 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0426 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS - DÉBATS LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 / 15

dues pour l’écononomie privée, de cette confusion et conférons ainsi choix d’une certaine gestion étroi- cient du truchement des pouvoirs représenter alors des manques à à l’ultralibéralisme le caractère ir- tement liée à cette politique. Mais il officiels, seront dès lors tenues L’ultralibéralisme gagner pour elle insupportables. Or réversible, inéluctable, des avan- existe mille autres modes de ges- d’organiser cette « adaptation » et ces dépenses sont vitales pour les cées technologiques qui défi- tion possibles et sans aucun doute de s’en tenir là. secteurs essentiels de la société, en nissent la globalisation, et non pas préférables. Le choix actuel ne On voit ici comment la globalisa- particulier ceux de l’éducation et le libéralisme. Nous oublions sur- constitue en aucun cas, répétons- tion sert d’écran à l’ampleur hallu- n’est pas une fatalité de la santé. Elles ne sont pas tout que la globalisation ne néces- le, une fatalité. cinante d’une emprise politique « utiles » ni même « nécessaires » : site pas une gestion ultralibérale, Ce n’est pas la « globalisation » – ou plutôt, comment l’ultralibéra- Suite de la première page lité. Et nous avons l’impression elles sont indispensables ; d’elles et que cette dernière ne repré- – terme vague – qui pèse d’un lisme, idéologie actuellement do- d’être, nous aussi, capturés au dépendent l’avenir, la survie de sente qu’une méthode (d’ailleurs poids inamovible sur la politique, et minante, base d’un système oligar- Ce régime ne gouverne pas, il creux de ce globe, dans un piège toute civilisation. calamiteuse) parmi d’autres pos- la paralyse. Au service d’une idéo- chique, se pare des habits de la méprise, mieux, il ignore ce et ceux sans issue. A l’instant, un journa- Mais le chef-d’œuvre du genre sibles. Bref, la globalisation n’est logie, c’est une politique précise, globalisation. qu’il y aurait à gouverner. Les ins- liste expliquait à la radio, à propos – un vrai joyau, un triomphe ! –, pas indistincte de l’ultralibéra- l’ultralibéralisme, qui assujettit la Voilà bien l’imposture ! Car si la tances, les fonctions politiques clas- d’entreprises annonçant l’une de c’est encore une fois la « globalisa- lisme – et vice versa ! Néanmoins, globalisation et asservit l’économie. réalité de la globalisation, phéno- siques, subalternes à ses yeux, ne ces décisions devenues quoti- tion ». Elle couvre de son seul lorsque nous mentionnons l’une, Il s’agit d’une politique qui ne dit mène historique, est irréversible, l’intéressent pas : au contraire, elles diennes – aujourd’hui, une fusion – nom, réduit à ce seul mot toutes c’est, inconsciemment, à l’autre pas son nom, qui ne se propose pas puisqu’elle résulte du déroulement l’encombreraient et, surtout, le si- qui mènent à des licenciements en les données de notre époque, et que nous nous référons, et nous de convaincre, n’appelle à aucune d’un passé non modifiable, ses po- gnaleraient à l’attention, permet- masse : « La mondialisation les y parvient à camoufler, indiscernable transférons sur ce dernier la no- adhésion réelle, n’aspire, nous tentialités ne sont pas figées dans tant d’en faire une cible, de repérer oblige... » Ah ! vraiment ? Alors, à au sein de cet amalgame, l’hégé- tion de fatalité qui sied à la pre- l’avons dit, à occuper aucun des un constat du passé ; son avenir ses manœuvres, de le désigner quoi bon aller plus loin ? Il ne reste pouvoirs officiels, et se targue d’au- est, lui, tout à fait modifiable, et dé- comme la source et le moteur des qu’à s’écraser ! Et pour ceux qui tant moins d’énoncer ses principes pend des diverses dynamiques, des drames planétaires à propos des- manqueraient de promptitude, voi- La question n’est pas, pour ce régime, qu’ils ne visent qu’un seul but, le- différents projets aptes à la mobili- quels il parvient à n’être pas même ci qui va les assommer : «La quel n’aurait guère de chances ser, mais surtout de la gamme va- mentionné, car, s’il détient la ges- compétitivité veut que... » Pourtant, d’organiser une société, mais de mettre d’enthousiasmer les foules : obtenir riée des politiques susceptibles de tion véritable de la planète, il dé- « la » mondialisation, ici, ne signifie pour l’économie privée des méga- la gérer. L’ultralibéralisme, l’un de lègue aux gouvernements l’applica- rien. Ce qui « oblige » à fusionner, en œuvre une idée fixe, on pourrait dire profits de plus en plus rapides et ses gestionnaires possibles, sans tion de ce qu’elle implique. Quant et par là à licencier, c’est exclusive- phénoménaux, et cela à tout prix. plus, n’est pas identique au phéno- aux populations, seule les lui si- ment la « nécessité » de faire da- maniaque : l’obsession d’ouvrir la voie au jeu Cette politique inapparente, cor- mène dont il tente d’usurper les ca- gnale parfois une sensation d’aga- vantage de profit. poratiste, en somme, se contente de ractéristiques, afin de passer lui- cement lorsqu’elles se dérobent à la On répondra que ce profit est bé- sans obstacle du profit, et d’un profit consolider, de banaliser les permis- même pour irréversible et in- réserve, au mutisme sans faille sup- néfique, nécessaire à tous, que de la sivités délirantes, l’anarchie d’un contournable, en sorte de figer posés les définir. prospérité des entreprises, poules toujours plus abstrait, plus virtuel monde des affaires et d’une écono- l’Histoire (ou de la faire croire fi- La question n’est pas, pour ce ré- aux œufs d’or, dépendent les créa- mie de marché basculés dans une gée) dans l’époque actuelle – celle gime, d’organiser une société, tions d’emplois, la diminution du forme d’économie purement spé- de sa prédominance, de son omni- d’établir en ce sens des formes de chômage, donc le sort de la plupart. monie d’un système politique, l’ul- mière. Alors que l’ultralibéralisme culative ; de favoriser, de légitimer potence – qui, normalement, ne de- pouvoir, mais de mettre en œuvre Mais c’est oublier que cette entre- tralibéralisme, qui, sans être offi- n’a, lui, rien de fatal. les dérégulations et autres délocali- vrait figurer qu’une péripétie, un une idée fixe, on pourrait dire ma- prise était déjà prospère tout en ciellement au pouvoir, a la Ce qui nous est donné et que sations et fuites de capitaux, de épisode de l’Histoire, promis, niaque : l’obsession d’ouvrir la voie employant ceux qu’elle jette à mainmise sur l’ensemble de ce que nous percevons comme le résultat jouer sur la sacralisation comme comme d’autres le furent et le se- au jeu sans obstacle du profit, et présent. Ce n’est pas son chiffre les pouvoirs ont à gouverner, et dé- d’une globalisation omniprésente sur le sabotage des monnaies, le ront après lui, à une plus ou moins d’un profit toujours plus abstrait, d’affaires qu’elle désire augmenter, tient donc une toute-puissance au point de tout investir n’est que braquage des flux financiers, les dy- longue durée. En vérité, loin d’être mais, justement parce qu’elle est planétaire. le résultat d’une politique délibé- namiques mafieuses. Ainsi s’installe synonyme de ce phénomène histo- prospère, le bénéfice qu’elle tire et C’est bien à partir de ce choix rée, exercée à l’échelle mondiale, le cadre ou, mieux, l’impasse au rique, le libéralisme s’y inscrit L’un des meilleurs que tirent ses actionnaires de ce politique, celui d’une idéologie ul- mais qui, malgré sa puissance, n’est sein desquels il ne semble y avoir comme un simple élément voué, au chiffre d’affaires. Et ce n’est pas en tralibérale, qu’est gérée la globali- pas inéluctable, prédestinée, mais d’autre issue que de « s’adapter » même titre que d’autres, à la pro- atouts, l’une des créant des emplois qu’elle y par- sation. Est-ce une raison pour au contraire conjoncturelle, tout à aux conditions favorables au profit babilité d’être transitoire. vient, mais en chassant des em- confondre cette dernière avec fait analysable et discutable. C’est et néfastes au grand nombre. Une meilleures armes ployés ! (...) l’idéologie qui la gère mais ne la elle qui gère la globalisation et lui impasse au sein de laquelle les poli- Viviane Forrester « La mondialisation oblige... », constitue pas ? Or nous faisons impose ses diktats. Il s’agit là du tiques affichées, celles qui bénéfi- © Editions Fayard. de cette razzia ? « La compétitivité veut que... » : voix divines ! Il ne s’agit plus d’argu- L’introduction ments, mais de références à la doc- trine, à des dogmes qui n’ont plus d’un terme même à être énoncés – y faire allu- sion devrait suffire à annuler toute pervers, celui velléité de résistance. « Globalisa- tion » (ou « mondialisation ») fait de « globalisation » partie de ce vocabulaire abondant, composé de termes qui, détournés, matraqués aux fins d’une propa- plus virtuel. Obsession de voir la gande efficace, ont le don de per- planète devenir un terrain exclusi- suader sans faire intervenir le dis- vement livré à une pulsion après cours. Leur simple énonciation tout très humaine, mais que l’on permet une manipulation magis- n’imaginait tout de même pas deve- trale des esprits, car, une fois insi- nue – du moins tenue de devenir – dieusement entrés dans le langage l’élément unique, souverain, le but courant au point d’être employés final de l’aventure planétaire : ce même par ceux qui y sont opposés, goût d’accumuler, cette névrose du ils semblent donner pour évident, lucre, cet appât du profit, du gain à certain, et d’ailleurs accompli, ce l’état pur, prêt à tous les ravages, que la propagande veut faire ad- accaparant l’ensemble du territoire mettre, mais qu’elle serait bien en ou plutôt l’espace en son entier, peine de démontrer. non limité à ses configurations géo- Parmi ces nombreux termes, ci- graphiques. tons le fameux « marché libre »... L’un des meilleurs atouts, l’une de faire du profit ; ces « restructu- des meilleures armes de cette raz- rations » qui signalent des déman- zia ? L’introduction d’un terme per- tèlements d’entreprises ou, du vers, celui de « globalisation », sup- moins, la désintégration de leurs posé définir l’état du monde mais masses salariales ; procéder à des qui l’occulte, en vérité, « englo- licenciements en masse, c’est-à- bant » en un terme vague et réduc- dire à une détérioration drama- teur, sans signification réelle, du tique de la société, c’est préparer moins précise, l’économique, le po- un « plan social ». Nous sommes litique, le social, le culturel, qu’il es- enjoints de combattre des « déficits camote pour s’y substituer et sous- publics » qui sont, en fait, des « bé- traire ainsi cet amalgame à l’analyse néfices pour le public » : ces dé- comme aux constats. Le monde réel penses jugées superflues, nocives semble happé, englouti dans ce même, n’ont d’autre défaut que de globe virtuel donné, lui, pour la réa- n’être pas rentables et d’être per-

AU COURRIER DU « MONDE » correct pour un premier emploi. Mais je comprends parfaite- ASSISTANCE ET PARESSE ment les gens qui se laissent ga- Dans l’article « Les chiraquiens gner par l’abattement. Parce mettent le cap au “centre droit” » qu’au bout de plusieurs refus (Le Monde du 12 février), j’ai fait d’embauche, après avoir été bal- des bonds en lisant les remarques lotté de service en service, on n’a suivantes de Christian Saint- plus la volonté de se battre. Mais Etienne, un conseiller en straté- je ne laisserai jamais dire que l’as- gie : « L’assistance engendre la pa- sistance engendre la paresse. resse » et « Les RMistes sont des Guillaume Poulet maximisateurs de profit ». Caen (Calvados) Comment peut-on qualifier ain- si des gens qui ne touchent que RÊVERIE 2 500 francs par mois ? Saluons le courage de nos mi- J’ai vingt-six ans, j’ai été RMiste nistres et de notre président, pour pendant un an, alors que je vivais une fois unanimes pour défendre chez mes parents. (...) Ce ne fut la démocratie, qui par des coups pas tous les jours facile, j’ai pesté de menton appuyant un beau dis- plus d’une fois contre un système cours, qui en refusant d’entendre mal foutu qui ne favorise pas réel- la moindre parole autrichienne ou lement les gens qui veulent s’en en refusant la moindre poignée sortir. Aujourd’hui, j’ai la chance de main. Il ne reste plus qu’à es- d’avoir un travail (en CDI et à pérer que cet élan démocratique temps complet) avec un salaire les conduira à refuser de se rendre en Russie, à refuser de sa- luer Poutine et à demander que son sort soit lié à celui de Milose- vic devant le tribunal internatio- nal appelé à juger les crimes contre l’humanité. Profitant de ces bonnes dispositions, ils pour- raient aussi demander la mise en examen du président chinois et refuser désormais de l’inviter à danser une petite valse au châ- teau entre deux assassinats. Il n’est pas interdit de rêver... que tout pourrait être pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pierre Feiss par courrier électronique LeMonde Job: WMQ2202--0016-0 WAS LMQ2202-16 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0427 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 HORIZONS-ANALYSES 0 123 Pékin ménage et menace Taïwan 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F À MOINS D’UN MOIS de l’élection prési- fession de foi avait déclenché le courroux de Face à tant de pragmatisme du côté taïwanais, Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 dentielle de Taïwan, le 18 mars, un calme fra- Pékin, qui considère toujours Taïwan comme Pékin est d’autant plus enclin à se « contenir » Internet : http : //www.lemonde.fr gile règne sur le détroit de Formose. Selon une simple « province ». Le silence de M. Lien qu’une attitude par trop agressive pourrait rui- toute vraisemblance, Pékin ne rééditera pas ne signifie pas qu’il récuse sur le fond la vision ner les chances du troisième candidat, a priori le ÉDITORIAL avant cette échéance, qui verra le retrait du de son mentor, dont il est actuellement le vice- plus recommandable à ses yeux : James Soong. président Lee Teng-hui, les gesticulations mili- président. Il signifie simplement que, sur la Aujourd’hui en tête des sondages, ce dissident taires qui furent orchestrées à l’occasion de la forme, il préfère ne pas évoquer les sujets qui du KMT, né sur le continent, s’est toujours gardé L’Autriche de l’Heldenplatz précédente consultation présidentielle, en fâchent. de « provocations » à l’égard du régime chinois. 1996. Les leçons de l’échec de cette campagne Pékin veut espérer qu’en cas d’élection il freine- E sera un rassemble- voulu rappeler au chancelier d’intimidation – entrée dans l’histoire comme PLUS SOUPLE QU’AVEC HONGKONG ET MACAO rait les forces centrifuges qui poussent Taïwan ment de « vieux gau- Schüssel que, décidément, le FPÖ la « crise des missiles » – ont été tirées par le Tout aussi significatif est le profil bas adopté vers le grand large. Pour lui faciliter la tâche, les C chistes » et de « jeunes n’est pas un parti comme les régime continental : effaroucher l’opinion taï- par le candidat a priori le plus sulfureux aux dirigeants chinois multiplient les déclarations de la génération Inter- autres. Et qu’il porte la responsa- wanaise avant l’élection, c’est courir le risque yeux de Pékin : Chen Shui-bian, le porte-dra- souriantes sur le thème « Nous voulons la net » venus « se défouler ». Passa- bilité, lui, le chef du parti conser- d’enflammer le séparatisme insulaire. peau du Parti progressiste démocratique paix » et proposent aux Taïwanais une formule blement méprisant, le chancelier vateur, d’avoir en quelque sorte Cette retenue de Pékin est pour l’instant fa- (DPP), qui a inscrit dans sa charte l’objectif de de réunification « plus flexible et plus accommo- Wolfgang Schüssel, parrain de l’al- « normalisé » ce parti en l’asso- cilitée par la modération des propos tenus sur l’indépendance. M. Chen a déclaré qu’en cas dante » que celle – dite « un pays, deux sys- liance droite - extrême droite ciant au pouvoir quand une al- la question de l’indépendance par les candi- d’investiture suprême il ne proclamerait pas tèmes » – offerte à Hongkong et à Macao. Cette (ÖVP-FPÖ) au pouvoir en Au- liance avec les sociaux-démo- dats taïwanais en campagne. Chacun pèse ses formellement l’indépendance de l’île, sauf si le formule, qu’un expert chinois vient de baptiser triche, avait, à l’avance, décrié la crates était possible, et eût tout mots avec une infinie prudence. Le candidat du continent devait attaquer Taïwan. Mieux : « un pays (la Chine), deux systèmes (socialiste et manifestation qui a réuni, samedi autant reflété la volonté de l’élec- Kuomintang (KMT), au pouvoir, Lien Chan, M. Chen souhaite une intensification des capitaliste) et trois modèles (la République po- 19 février à Vienne, tout ce que le torat. s’est bien gardé de réaffirmer la doctrine avan- échanges économiques entre les deux rives, se pulaire, Hongkong-Macao, Taïwan) », permet- pays compte d’opposants à son C’est ce qu’ont voulu dire aussi cée en juillet 1999 par le président Lee montrant même sur ce sujet plus volontariste trait de consacrer la singularité de Formose, à gouvernement. les dirigeants des quatorze autres Teng-hui, selon laquelle les relations entre les que le président Lee, qui a toujours mis en qui pourrait être accordée une plus grande au- Le chancelier avait tort. Ce fut pays de l’UE en manifestant, par deux rives du détroit doivent être définies garde contre le risque de dépendance politique tonomie en matière diplomatique et de défense. un immense rassemblement – de des mesures très symboliques, comme des « relations d’Etat à Etat » : la pro- induit par la séduction du marché continental. Si cette campagne présidentielle s’annonce 150 000 à 300 000 personnes, selon leur refus de ce que représente ce moins troublée que la précédente, on ne saurait les estimations –, un des plus im- populisme haidériste, obsédé par être aussi affirmatif pour la période qui suivra la portants que l’Autriche ait connus la réhabilitation de ce contre quoi consultation. Le détroit de Formose reste plus depuis la seconde guerre mon- l’Europe d’après-guerre s’est par André François que jamais une zone de tension. Le directeur de diale. A l’évidence, « l’autre Au- construite. Objection, disent cer- Bestiaire la CIA, Georges Tenet, vient de déclarer devant triche » est bien plus que l’assem- tains : la pression de l’extérieur, le Sénat américain que le risque était grand d’as- blage exotique de quelques vieux l’ingérence politique ne feront sister, cette année, à « une flambée militaire à gauchistes et jeunes hackers. Au qu’exacerber et étendre le phéno- travers le détroit ». Les dirigeants chinois l’an- cœur de Vienne, la Heldenplatz a mène Haider. Peut-être. Mais per- noncent, il est vrai, tout de go : « L’indépen- accueilli ceux qui refusent non pas sonne, en Europe, ne s’est jamais dance de Taïwan, c’est la guerre. » Et ils s’y pré- le verdict des urnes, comme dit trompé sur l’important : c’est parent. L’effort d’armement de Pékin est M. Schüssel, mais tout ce que le d’Autriche, des Autrichiens, que impressionnant. La revue spécialisée dans les parti de Jörg Haider, le FPÖ, véhi- viendra la parade au haidérisme. questions de défense Jane’s Defense Weekly écrit cule de nauséabond et de profon- Et, de ce point de vue, la mobilisa- ainsi que le programme chinois d’équipement dément dangereux pour l’Autriche tion de samedi est de très bon au- en missiles s’est développé « plus vite que et pour l’Europe : la banalisation gure : une grande partie de l’Au- prévu ». du nazisme. triche n’entend pas « normaliser » C’est la conscience de cette Au- le parti de M. Haider. LA SUSPICION PERSISTE AVEC WASHINGTON triche-là qui s’est exprimée same- Quelques milliers de personnes A ce rythme, selon l’expert américain Richard di, celle qui ne considère pas (dont le sage ministre belge des Fischer, l’Armée populaire de libération sera en comme « normal » d’associer au affaires étrangères, Louis Michel) mesure d’aligner sur la côte faisant face à Taï- gouvernement d’un pays de à Bruxelles, et quelques milliers wan environ 650 missiles balistiques et de croi- l’Union européenne (UE) un parti d’autres à Paris (mais sans mi- sière en 2005, arsenal qui pourrait atteindre un dont le chef, quand il ne s’en nistre de la « gauche plurielle »...) millier en 2010. Simultanément, Pékin équipe à prend pas au « lobby juif », ex- ont voulu être solidaires. Loin de tour de bras sa marine et son aviation à partir de plique que « les soldats de la Werh- boycotter l’Autriche, pas plus matériel russe. Dans ce contexte, la relation si- macht ont permis d’instaurer la dé- culturellement que politiquement, no-américaine reste d’une grande précarité. mocratie en Europe ». Même si ce les autres Européens devront, au L’heure est certes au réchauffement, onze mois parti a obtenu 27 % des suffrages contraire, être à la disposition de après le déclenchement de la guerre du Kosovo, aux législatives d’octobre dernier. ce ceux qui, samedi, sur l’Helden- qui avait déchaîné en Chine un anti-américa- Les Autrichiens qui ont défilé – de platz, ont fait résonner cette nisme virulent. La volonté d’apaisement des toutes classes, de tous âges, de Vienne à laquelle l’Europe doit deux côtés a permis la signature, à l’automne toutes professions – ont d’abord tant. 1999, d’un important accord commercial sur l’entrée de Pékin dans l’OMC et la reprise des 0123 est édité par la SA LE MONDE contacts militaires, suspendus au lendemain du Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani bombardement par l’OTAN de l’ambassade Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint chinoise à Belgrade. Mais la suspicion mutuelle reste profonde. En Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Chine, elle se manifeste par la publication conti- Directeur artistique : Dominique Roynette nue d’articles appelant à faire pièce à l’« hégé- Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment monisme américain ». Aux Etats-Unis, elle s’est Rédacteurs en chef : Alain Frachon (Editoriaux et analyses) ; récemment exprimée à travers l’adoption par la Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Chambre des représentants d’une proposition Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; de loi qui permettrait un renforcement de la Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) coopération militaire entre Washington et Taï- Rédacteur en chef technique : Eric Azan peh. Bien que la Maison Blanche ait fait savoir Médiateur : Robert Solé qu’elle opposerait son veto en cas de vote du Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg texte par le Sénat, le ministère chinois des af- Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; faires étrangères a convoqué l’ambassadeur partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre américain en poste à Pékin, Joseph Prueher, Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président pour lui signifier son « indignation » devant une Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), telle « ingérence grossière dans les affaires inté- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) rieures de la Chine ». Remontrance très formelle Le Monde est édité par la SA Le Monde Le chat sans doute, mais qui témoigne de la grande Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. volatilité des équilibres stratégiques dans cette Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Héros de toutes les mythologies du monde, il garde région du monde. Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. en permanence un œil sur le revers de ses médailles. Vincent Pachès Frédéric Bobin ILYA50 ANS, DANS 0123 « Vache folle » et transfusion : la gestion politique de l’incertitude Christian Bérard portraitiste IL Y AURA bientôt quinze ans pays, de la santé humaine et ani- la santé français. Or, face à une tique, après celle de l’embargo vis- qu’apparaissaient, dans la verte male, l’affaire de la « vache folle » question aussi grave de santé pu- à-vis des viandes bovines britan- LE 11 FÉVRIER 1949 mourait sur soins quelques-uns de ses plus campagne anglaise, les premiers a pris une nouvelle dimension blique et en l’absence de test de niques, la question des mesures à le champ d’honneur du travail beaux spectacles. Cet art conven- cas d’une affection neurodégéné- avec la prise en compte scienti- dépistage utilisable chez l’homme, prendre face au risque de trans- Christian Bérard, âgé seulement tionnel, où tout se renouvelle dans rative animale que l’on n’avait en- fique, politique et diplomatique le politique ne dispose d’aucune mission sanguine alimente d’ores de quarante-sept ans. Pour faire un appel constant à l’imagination, core baptisée ni encéphalopathie d’une possible transmission par certitude scientifique et doit néan- et déjà une controverse à l’éche- connaître l’artiste, une exposition lui procura des succès répétés. spongiforme bovine (ESB) ni ma- voie sanguine de l’agent de la nou- moins résoudre une équation à lon européen. Selon une enquête sera inaugurée jeudi au Musée na- Alors il advint ce qui déjà s’était ladie de la « vache folle ». On sait velle forme de maladie de Creutz- multiples inconnues. récemment conduite par la tional d’art moderne. produit pour d’autres artistes. Un aujourd’hui que les premiers bo- feldt-Jakob. En d’autres termes, Au terme d’un long et minutieux Commission européenne, l’Au- Lorsqu’il s’engagea dans les curieux parallélisme pourrait être vins succombant à cette patholo- les personnes éventuellement travail demandé par les pouvoirs triche et l’Italie seraient favo- voies de la peinture, sous l’égide tracé avec René Piot, qui, parti gie, toujours mortelle, étaient en contaminées par l’agent de l’ESB publics, les experts français des rables à l’exclusion du don du de Vuillard et de Maurice Denis, pour être un puissant rénovateur réalité contaminés depuis la fin pour avoir consommé une viande maladies à prions et de sécurité sang pour les personnes ayant sé- Christian Bérard paraissait promis de la fresque, s’enlisa dans la ma- des années 70 ou le début des an- ou des abats infectés par cet agent transfusionnelle ont, dans un rap- journé en Grande-Bretagne tandis à un essor triomphal. Ses qualités gie de l’Opéra. Christian Bérard, nées 80 et que les mesures préven- transmissible non conventionnel port encore confidentiel, estimé que le Danemark, l’Allemagne, la d’observation, son goût de la cou- du moins, garda contact avec la tives n’ont commencé à être effi- doivent-elles dorénavant être qu’il y aurait plus de risque que de Finlande, la Suède, l’Espagne et le leur, une entente psychologique réalité par ses portraits, et si son caces qu’à partir des années 90. considérées comme susceptibles bénéfice à exclure du don de sang Portugal y sont opposés. Outre la du visage humain, de belles rela- nom surnage parmi ceux des ar- Il est d’autre part désormais de transmettre la maladie dès lors les personnes ayant séjourné en France, des études et des ré- tions, tout le prédisposait, sem- tistes de notre temps, c’est surtout scientifiquement établi que l’agent qu’elles donnent leur sang ? Grande-Bretagne entre 1980 et flexions sont en cours aux Pays- blait-il, à conquérir une première le portraitiste qui sera célébré. Il de l’ESB a, contre toute attente et 1996 (Le Monde du 19 février). Ils Bas, en Grèce et au Luxembourg. place parmi les artistes de sa géné- apporta à la reproduction des vi- en dépit des assurances officielles BANNIR LE SANG ANGLAIS ? soulignent également que de Quelles que soient les décisions ration. sages simplicité et élégance. Il prê- maintes fois formulées par les au- Hier théorique, réservée au cé- nombreux éléments indiquent que prises au terme de la réunion du Mais, bonnes ou mauvaises, les ta de la noblesse à ses modèles, torités gouvernementales britan- nacle du petit club international la France a été, au plus fort de Comité national de sécurité sani- fées qui s’étaient penchées sur son qui vivent par lui sans le moindre niques, franchi la barrière des es- des spécialistes des maladie à l’épidémie animale, le principal taire, on imagine mal que berceau l’attirèrent vers les cou- artifice tapageur. pèces et contaminé, par voie prions, l’hypothèse d’une trans- importateur de viandes britan- l’Agence européenne du médica- lisses du théâtre. Il y brilla, il s’y alimentaire, l’espèce humaine. Et mission de la maladie de la niques et que, à ce titre, la popula- ment ne formule pas au plus vite complut, et le monde éphémère et René-Jean si rien ne permet encore de cerner « vache folle » par le sang est, de- tion française doit être considérée de recommandations précises lumineux du ballet donna par ses (22 février 1950.) l’ampleur de cette nouvelle me- puis peu, officiellement prise en comme ayant été fortement expo- quant à la sécurisation des pro- nace sanitaire, tout se passe de- compte par les autorités sanitaires sée au risque infectieux. Aucun ar- duits dérivés du sang pour l’en- puis peu comme si les respon- de plusieurs pays industrialisés. gument, en d’autres termes, ne semble des pays de l’Union. Cette 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS sables scientifiques et politiques C’est ainsi que les autorités améri- justifierait de prendre une mesure agence, qui avait été saisie de s’accordaient pour amorcer une caines ont décidé qu’à partir du d’exclusion qui pourrait boulever- cette question par la France dès Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr pédagogie du pire, plusieurs di- 17 avril 2000 elles excluraient de ser l’organisation du système juillet 1999, devra se prononcer Télématique : 3615 code LEMONDE zaines – plusieurs centaines ? – de manière définitive du don du sang transfusionnel et soulèverait de d’autant plus vite que certaines Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) milliers de victimes humaines les personnes ayant séjourné plus nouvelles questions éthiques. voix s’élèvent, outre-Atlantique, ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) pouvant être attendues dans les de six mois dans les îles Britan- Rien, encore, n’a filtré de la dé- pour demander d’exclure désor- dix ou vingt prochaines années. niques entre 1980 et 1996. Cette cision que devra prendre le gou- mais du don du sang toutes les Le Monde sur CD-ROM : 01-44-88-46-60 Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 Alors que le Royaume-Uni peine question sera au centre de la réu- vernement, qui n’a jamais cessé, personnes ayant séjourné sur le lourdement à faire la lumière sur nion du Comité national de sécuri- face à la menace épidémique, Vieux Continent. Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 les responsabilités des personnes té sanitaire du mercredi 23 février, d’afficher haut et fort son respect chargées, depuis vingt ans dans ce sous l’égide du secrétariat d’Etat à du principe de précaution. En pra- Jean-Yves Nau LeMonde Job: WMQ2202--0017-0 WAS LMQ2202-17 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:19 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0428 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-CONFÉRENCES LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 / 17

Bernard Cerquiglini, linguiste « Le commerce des langues est l’avenir de la francophonie » En éliminant peu à peu les dialectes régionaux, la France est devenue unilingue. Cette situation, qui lui est propre au sein de l’espace francophone, entrave une évolution saine de la langue. Elle favorise le conservatisme et l’absence d’ouverture Dans la série de conférences or- tion de l’Etat en matière de langage langue (Québec, Belgique, Tunisie, ganisées par la Mission 2000 au semble s’être fait une spécialité. etc.), voire de plusieurs autres titre de L’Université de tous les sa- Subsistent de fait, dans une ambi- (Suisse, pays africains) ; le français voirs, le linguiste Bernard Cerqui- guïté significative, des institutions est donc une langue de contact, de glini, professeur de linguistique à vouées à la défense de la langue dialogue. La politique linguistique Paris-VII, a française, et d’autres attachées à son de la francophonie doit s’appuyer présenté, le rayonnement. sur ce fait ; la France, où le français 15 février, une Les dernières raisons sont idéolo- est langue nationale, officielle et communica- giques. Pureté et homogénéité de la unique, doit s’accorder à cette poli- tion intitulée langue coïncident, pense-t-on, dans tique. « Renouveau l’unicité partout recherchée. Le Le français, ensuite, qui est main- et perspec- thème, des plus mythiques, de la tenant davantage parlé à l’extérieur tives sur la « clarté » inhérente à la langue fran- de la France, fait preuve au-delà des langue française ». Nous en pu- çaise est bien connu ; il se lie à une frontières d’une étonnante vitalité, blions ici de larges extraits. normalisation stricte qui refuse la en particulier lexicale : que l’on variabilité, et ignore les multiples va- songe à la chaleur, à la variété, à la L’histoire du français est celle de la riantes dont la langue est faite ; il dé- saveur des expressions canadiennes, construction, multiséculaire, d’une pend d’une conception fort resser- belges, africaines ! Il ne s’agit pas de langue conçue comme unique, ho- rée de la langue. L’exemple du régionalismes, même planétaires, mogène, unitaire. Nous parlerons, francien le montre à merveille. Il est mais de variations légitimes et fé- par contraste avec les situations partout admis, et reproduit, que le condes au sein d’une norme très « diglossiques » (bilinguisme, etc.) français national provient du dia- étendue. que décrivent les linguistes, de lecte (le francien) de l’Ile-de-France, La France joue un rôle majeur au « monoglossie » française. Les rai- région de Paris, promu « dialecte du sein de la francophonie. Elle est le sons en sont nombreuses. Poli- roi », et dont l’expansion a suivi le berceau de la langue, la source de la tiques, tout d’abord : l’intérêt de développement de la royauté. Cette norme, et par son action la sœur aî- l’Etat, qu’il soit royal, impérial ou ré- idée plaisante et simple a le défaut née des pays francophones ; elle a DESSIN DANIEL MAJA DESSIN DANIEL publicain, pour la langue est une d’être erronée : non seulement il n’y donc tout intérêt à devenir... réelle- constante. On en sait les grandes eut pas de dialecte propre à l’Ile-de- de 0,6 % de la population nationale) veur du français, un soutien scolaire gnements informes. Cela éclaire ment francophone. Prendre étapes. Dès avant le XVIe siècle, la France au Moyen Age (le terme de et leur transmission est fragile. Les aux langues en péril n’est pas forcé- également le thème de l’invasion lin- conscience d’une telle appartenance royauté impose le français dans l’ad- francien fut l’invention des gram- enquêtes de l’Institut national ment efficace. Une langue qui n’est guistique par excès d’emprunts (ac- implique l’abandon de la norme mo- ministration, contre le latin, langue mairiens de la fin du XIXe siècle), d’études démographiques mon- plus familiale est-elle encore fami- tuellement d’origine anglo- noglossique et de l’idéologie de de l’Eglise ; au XVIIe siècle, la langue mais bien des arguments historiques trent, année après année, un déclin : lière ? saxonne). Tout changement, toute cette norme, l’ouverture aux di- nationale prend un tour réellement militent avec force contre cette vi- il y a toujours moins de locuteurs qui Cette monoglossie paraît régner nouveauté issue de l’extérieur est verses variétés du français, une institutionnel (Académie française, sion. Il est intéressant de rechercher parlent à leurs enfants la langue que en maître, également, dans les re- vécue comme une perte, ou une faveur donnée aux autres langues organisme d’Etat) ; au XVIIIe siècle les raisons d’une telle invention, au leurs parents leur parlaient. présentations. On l’a dit, la norme agression. présentes sur le territoire (langues la Révolution, dans sa lutte contre moment où l’Etat républicain était En ce sens, l’« intégration républi- est rétive à toute variation ; conçue Une telle monoglossie a des effets régionales, d’immigration, langues les dialectes et sa volonté de joindre en pleine conquête : s’y mêlent, à caine », qui est prioritairement lin- comme unitaire et inflexible, elle est que l’on peut regretter. Elle entrave, européennes voisines). Le dialogue, nation et langue, hérite de cette tra- socialement définie. A la notion très par conservatisme, une évolution le commerce des langues, le dition, qu’elle renforce. On peut générale d’usage du peuple, que les saine de la langue. On sait le risque pluralisme sont l’avenir de la penser que l’Etat en France s’est BERNARD CERQUIGLINI grammairiens de la Renaissance couru à vouloir toucher, même très francophonie. constitué au travers de sa langue : avaient reprise aux Latins, la gram- modérément et pour les meilleures on rappellera l’amendement consti- a Né le 8 avril 1947 à Lyon, ancien élève de maire classique du XVIIe siècle a raisons du monde, à l’orthographe Bernard Cerquiglini tutionnel du 25 juin 1992, qui intro- l’ENS de Saint-Cloud, agrégé de lettres substitué une conception éminem- du français : la dernière tentative, duit à l’article premier du texte fon- modernes et docteur ès lettres, Bernard ment stricte. Vaugelas privilégie pourtant élaborée de concert avec dateur des institutions, à côté des Cerquiglini est professeur de linguistique à « l’usage de la meilleure partie de la les partenaires francophones et ad- Programme « symboles de la République » (dra- l’université Paris-VII, directeur de l’Institut cour (et des meilleurs auteurs du mise, dans un premier temps, par des conférences peau, hymne, devise, etc.), la national de la langue française (Inalf) au temps) ». La norme par suite renvoie l’Académie française, publiée en dé- phrase : « La République a pour CNRS et vice-président du Conseil supérieur à un lieu social, qui en est la source et cembre 1990, déclencha une véri- Février. Le 23, François Héran, langue le français. » de la langue française. Il est également le souverain ; le « bon usage » est af- table guerre civile, qui remplit la Qu’est-ce que la démographie ? Raisons institutionnelles, ensuite, membre de l’Oulipo (Ouvroir de littérature faire d’élitisme social, et de dressage presse écrite, les radios et télévisions Le 24, Jacques Véron, L’homme qui découlent des précédentes. De potentielle) et conseiller scientifique de du courtisan : il faut à tout prix « en pendant tout le mois de janvier 1991. dénombré : arithmétique des par cet héritage historique, la France l’Encyclopaedia universalis. Auteur de être ». Le désir du gouvernement actuel de populations. Le 25, Jacques Vallin, est des mieux fournies en orga- nombreux articles, il a publié La Parole L’insécurité linguistique que res- féminiser les titres et noms de mé- La fin de la transition nismes d’aide, de protection, voire médiévale (Minuit, 1981), Eloge de la variante. sentent tant de Français (ce qu’ils tier, en nommant (ce qui est linguis- démographique : soulagement ou de contrôle de son idiome. L’Acadé- Histoire critique de la philologie (Seuil, 1989), viennent de prononcer « est-il fran- tiquement fondé et ce dont il a par- inquiétude ? Le 26, Michel-Louis mie française, dont on a dit qu’on La Naissance du français (PUF, 1991), çais ? ») tient un peu aux pratiques faitement le droit) des amba- Levy, Migrations et tensions peut la tenir, au rebours de ses L’Accent du souvenir (Minuit, 1995), Le d’insécurisation de la monarchie ab- ssadrices, des directrices et des migratoires. Le 27, Jean-Claude sœurs belge, italienne, espagnole, Roman de l’orthographe (Hatier, 1996), A solue (« comment se conformer, inspectrices générales, a déclenché, Chesnais, Démographie et etc., pour un organisme d’Etat (lo- travers le « Jabberwocky » de Lewis Carroll (Le comment plaire ? »). La norme au- de la part de puristes, des articles de croissance. Le 28, Claude Fischler, caux nationaux somptueux, budget Castor astral, 1997). Il a traduit Questions de jourd’hui, que l’on réfère à la bour- presse violents. L’alimentation : du biologique officiel confortable, rang protoco- sémantique, de Noam Chomsky (Seuil, 1975). geoisie parisienne cultivée, n’est pas Plus regrettable encore, le déve- au social. Le 29, Gérard Pascal, laire élevé de son secrétaire perpé- moins sociale et géographique. On loppement néologique ne reçoit pas Les aliments de demain. tuel, etc.) n’est pas seule. Chaque lit dans les dictionnaires que le dé- l’accueil et les encouragements qu’il Mars. Le 1er, Marion Guillou, période de l’histoire a laissé la trace l’évidence, l’idéologie étatique cen- guistique, a bien fonctionné, et jeuner est le repas du midi, le dîner mérite. Créer du vocabulaire indi- Animal et alimentation. de l’intérêt étatique, par des institu- tralisatrice, le sentiment que la fonctionne toujours. Il n’y a plus celui du soir ; c’est oublier que, dans gène dans les domaines scientifique Le 2, Dominique Vermersch, tions diverses que l’on a pris soin de langue est la chose de l’Etat, le pari- dans la France d’aujourd’hui (le fait de larges couches sociales de la pro- et technique, au lieu de les emprun- Nature et agriculture. Le 3, Hervé conserver en les additionnant. Par sianisme, la volonté que la langue, est récent, et fort significatif) de lo- vince française, ainsi qu’en Bel- ter, ce qui est légitime et non xéno- This, Science et cuisine. exemple, dans les trente dernières homogène, provienne d’une source cuteur natif monolingue d’une autre gique, en Suisse et au Québec (ce qui phobe, est accueilli avec un sourire Le 4, Roland Douce, La feuille des années, l’ardent dirigisme gaullien unique et pure. langue que le français. Ce qui ex- n’est pas peu), on dîne à midi, on qui ne facilite pas l’appropriation plantes supérieures. Le 5, Patrice trouva dans la langue matière à son Qu’on le regrette ou s’en ré- plique sans doute la politique soupe le soir. « Dîner » en fin de des termes. Sait-on que le mot logi- Cayré, La pêche et l’exploitation amour ombrageux de l’indépen- jouisse, l’histoire pluriséculaire de la conduite par les défenseurs des journée, ne serait-ce pas, en fait, un ciel (anglais software), créé par des halieutique. Le 6, Philippe dance nationale, à son désir d’une construction monoglossique paraît langues régionales, laquelle, il régionalisme... parisien ? Le resser- experts en informatique, et que tout Froguel, L’obésité. Le 7, Robert politique culturelle vigoureuse, à achevée. Dans les faits, tout d’abord. convient de le reconnaître, frappe rement sur la norme explique le monde utilise aujourd’hui, fut Ducluzeau, Bons et mauvais son goût pour la traduction institu- L’exemple des langues « minori- par son équivoque. Le lieu d’appren- l’abondante et très ancienne littéra- d’abord condamné par l’Académie microbes. tionnelle de cette politique. taires » ou régionales est éclairant. tissage revendiqué est passé de la fa- ture sur la décadence du français ; à française ? Les présidents de la République Certaines possèdent une réelle vi- mille à l’école, dont on attend, de- en croire les innombrables cris Cette monoglossie, ensuite, isole Les conférences sont données au qui succédèrent au Général, de ce gueur : on peut citer l’alsacien, le ca- mande, exige qu’elle protège ou, d’alarme poussés, génération après la France au sein de l’espace franco- Conservatoire national des arts et point de vue, furent tous gaullistes. talan, le corse ; à un moindre degré, tout simplement, enseigne. Outre génération, par de farouches défen- phone. Cette dernière, tout d’abord, métiers, 292, rue Saint-Martin, En témoigne la longue liste des or- le basque et le breton. Toutefois, ces que l’on peut voir là un démarquage seurs de la pureté de l’idiome, la est le seul pays francophone uni- 75003 Paris, à 18 h 30 en semaine, ganismes et institutions fondés en idiomes sont réellement minori- inconscient et donc une reconnais- langue française devrait avoir dispa- lingue. Dans tous les autres, le fran- à 11 heures les samedis et une trentaine d’années, et dont l’ac- taires (l’alsacien est parlé par moins sance de la politique étatique en fa- ru, ou être réduite à quelques gro- çais est en présence d’une autre dimanches. François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, au « Grand Jury RTL-“Le Monde”-LCI » « Les inégalités ne doivent pas se creuser au moment où la richesse nationale progresse » « Sur les différentes questions pour pérenniser ces régimes de ré- prendre, et ce ne serait pas rendre l’épargne salariale, au PS, comme retrouvé les marges de compétitivi- redistribuer aux Français et soute- débattues actuellement – im- partition. service aux fonctionnaires ou aux l’affirmation de droits supplémen- té et, cela, beaucoup de salariés nir la croissance, parce qu’elle ne pôts, retraite, épargne sala- » Donc, nous sommes très ou- agents publics que de leur dire : taires pour les salariés. Nous avons français l’ont supporté. va pas de soi : il y a encore des me- riale –, la gauche n’est-elle pas à verts à l’idée de réforme, mais pas “Dormez tranquilles, soyez cer- tous été émus, voire plus que cela, – L’impôt sur le revenu ne naces, comme la hausse du prix du un moment-clé, où elle doit aux réformes qu’une partie de tains qu’il ne se passera rien !” et, par l’affaire Michelin, où les sala- pèse pas sur tous les salariés... pétrole, la remontée des taux d’in- choisir entre ses convictions ou l’opinion – je dis bien une partie et, dans dix ans ou quinze ans, de ne riés n’avaient pas eu le droit de – L’impôt pèse sur tous les Fran- térêts. Donc, il faut continuer à ses réflexes traditionnels et généralement, celle qui ne vote pas pas pouvoir leur servir leurs re- s’exprimer sur des plans qui pou- çais ! Il n’y a pas que l’impôt sur le soutenir la demande. C’est la rai- l’adaptation à ce que l’on ap- pour nous – voudrait nous faire in- traites. Notre responsabilité, aussi, vaient les concerner. Eh bien ! revenu. Il y a aussi la TVA, impôt son pour laquelle, au Parti socia- pelle la “nouvelle économie” ? gurgiter au prétexte qu’il faudrait par rapport à notre propre électo- l’épargne salariale doit leur donner deux fois plus important que l’im- liste, nous n’excluons pas, loin de – L’idée majeure, pour nous, so- faire de la “modernité”. Nous ne rat, c’est d’avertir, c’est d’informer des moyens d’agir. Nous devons pôt sur le revenu. Il y a aussi la là, la baisse des impôts. cialistes, c’est de réformer utile- sommes pas favorables à ce qu’on et de prendre des décisions, au- prendre conscience aussi de la né- contribution sociale généralisée, » En 2000, il faudra agir sur un ment, pas de réformer pour réfor- abaisse les impôts des plus favori- jourd’hui, demain, après-demain, cessité de conforter l’actionnariat plus importante, elle aussi, que impôt qui concerne tous les Fran- mer. En matière fiscale, nous sés. Nous ne sommes pas favo- chaque fois qu’il sera nécessaire salarié lorsqu’il existe, voire de le l’impôt sur le revenu. çais, la taxe d’habitation. Pour les devons redistribuer une part des rables à ce que l’épargne salariale d’agir sur le système de retraite. développer, sans faire que la » Comment utiliser les marges années qui viennent, nous sommes suppléments de croissance. Sur soit réservée aux cadres. Nous ne – Que les retraites et l’épargne France ressemble à une société de manœuvre dégagées par la ouverts à ce qu’il y ait d’autres l’épargne salariale, il serait absurde sommes pas favorables, en matière salariale soient les deux ques- d’actionnaires. croissance ? Nous avons réduit le baisses d’impôts, notamment sur le de dire qu’il ne faut pas donner aux de retraite, à ce que l’on cham- tions sur lesquelles les décisions – Pourquoi l’Etat ne participe- déficit public en 1999. En 2000 et revenu, pour lequel il faut une ré- salariés une participation plus boule tout pour faire de la capitali- ont été renvoyées à plus tard, rait-il pas, en quelque sorte, au pour les années qui viennent, il forme qui puisse concerner le plus grande aux résultats, alors qu’ils en sation. est-ce un indice que, quand risque que prennent les diri- faut continuer à réduire les inégali- de Français possible, mais je consi- sont à l’origine ; nous y sommes fa- – Marc Blondel a donc raison même, dans l’esprit du premier geants et les cadres d’entre- tés. Il y a encore des besoins essen- dère que le taux supérieur, 54 %, vorables, mais, quand on a bien de dire que Lionel Jospin ne tou- ministre et de sa majorité, ces prises, en allégeant la fiscalité tiels dans l’éducation, dans la santé n’a pas à être modifié. Il faut faire travaillé, quand on a occupé un chera pas aux régimes spéciaux deux sujets sont liés ? qui pèsent sur leurs revenus ? publique ; il faudra agir. Ensuite, il très attention à ce que les inégali- emploi, la manière principale de se des fonctionnaires “parce que – Non. L’épargne salariale doit – La croissance est le produit du faut préparer l’avenir, donc conti- tés ne se creusent pas au moment faire rémunérer, c’est le salaire. En- c’est son électorat” ? servir, premièrement, à mieux ré- travail du tous : des cadres, des di- nuer à réduire le déficit et, aussi, ne où la richesse nationale pro- fin, sur la question des retraites, il – C’est vrai qu’une grande partie munérer les salariés par rapport à rigeants d’entreprises, à l’évi- pas oublier que la lutte contre le gresse. » serait dangereux de bousculer un de ceux qui travaillent dans le sec- une activité qui est meilleure et des dence ; des salariés de toutes chômage n’est pas terminée. Et régime de répartition auquel les teur public peuvent se reconnaître profits qui sont en hausse, c’est-à- conditions, aussi. Cette croissance puis, il faut redistribuer et soutenir Propos recueillis par Français sont très attachés ; en dans nos idées, et tant mieux ! En dire à les associer plus directement est aussi le produit d’une politique la croissance. Anita Hausser, même temps, nous savons bien même temps, il y a aussi, dans le aux résultats de leur entreprise. économique qui remonte à loin, » La baisse des impôts peut être Patrick Jarreau qu’il faut prendre des décisions secteur public, des mesures à Deuxièmement, nous concevons qui a introduit la désinflation, qui a utile à ces deux derniers objectifs : et Olivier Mazerolle LeMonde Job: WMQ2202--0018-0 WAS LMQ2202-18 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 14:50 S.: 111,06-Cmp.:21,14, Base : LMQPAG 51Fap: 100 No: 0688 Lcp: 700 CMYK

18 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000

CONCENTRATION Les deux créer un groupe pesant en Bourse en- tions qui aboutira à la création du dans la consolidation des services fi- ser d’ici dix-huit mois au moins compagnies d’assurances britan- viron 19 milliards de livres (31 mil- premier groupe d’assurances britan- nanciers britanniques après l’absorp- 250 millions de livres avant impôt. niques Commercial General Union liards d’euros). b NORWICH ET CGU nique et l’un des cinq plus importants tion de la NatWest par la Royal Bank Mais ce rapprochement passera par la (CGU) et Norwich Union ont annoncé se sont mis d’accord sur une fusion à d’Europe dans l’assurance-vie. b L’AC- of Scotland. b EN FUSIONNANT, les suppression d’environ 5 000 emplois, lundi leur intention de fusionner pour parité par le biais d’un échange d’ac- CORD marque une nouvelle étape deux assureurs prévoient d’économi- dont 4 000 au Royaume-Uni. Le Royaume-Uni se dote d’un champion de l’assurance Le rapprochement annoncé lundi 21 février entre les deux compagnies Commercial General Union et Norwich Union va donner naissance au cinquième assureur européen. Un nouveau rival pour le français Axa, l’allemand Allianz et l’italien Generali LA RUMEUR de mariage cou- leader sur un certain nombre de d’ici la fin de l’année et nous en ti- chiffres pro-forma pour 1999. « Les raisons de cette fusion ré- tefois pas achevée. « L’Europe va rait depuis plusieurs jours. Les marchés en Europe Continentale et rerons le plein bénéfice en 2001/ CGU rappelle qu’il s’est engagé en sident dans les changements ra- former une région à part entière bans ont été publiés lundi 21 fé- à l’international », souligne Bob 2002 », a affirmé, lundi, Bob Scott, novembre 1999 dans un accord de pides sur les marchés mondiaux des avec une uniformisation de sa mon- vrier. Les deux compagnies d’assu- Scott, directeur général de CGU, cité par l’agence Reuters. bancassurance avec la Royal Bank services financiers », a expliqué naie et de sa réglementation. Il est rances britanniques Commercial qui sera le patron opérationnel du Les analystes soulignent volon- of Scotland, qui vient de réussir Bob Scott sur les ondes de la BBC. important pour les grands assureurs General Union (CGU) et Norwich nouveau groupe. La fusion se fera tiers la complémentarité des acti- son offre sur National Westmins- Cette annonce s’inscrit dans le de garder un leadership sur l’en- Union ont annoncé, lundi, leur fu- par échange d’actions. D’emblée, vités de CGU et de Norwich ter (NatWest), et doit notamment mouvement de concentration de semble de la région et non pas sur le sion. Ils vont créer un géant de le nouveau groupe ne veut pas en Union. CGU est présent aux Pays- racheter 50 % des intérêts de Nat- l’assurance en Europe. Chacune seul marché local », souligne Dany l’assurance, appelé CGNU, pesant rester là et souhaite « exploiter les Bas et en France, via sa filiale, West Life. des deux compagnies d’assurance Jacques, analyste de BNP Equities. 30 milliards d’euros (196,8 mil- opportunités de croissance sur les CGU France, anciennement Vic- cherchait un partenaire. Norwich Les rapprochements au Royaume- liards de francs) en termes de ca- marchés européens de l’assurance toire. La société pesait 24,39 mil- UN MOUVEMENT EUROPÉEN Union était, depuis sa démutuali- Uni se multiplient. La branche des pitalisation boursière. Selon le cri- vie et l’épargne à long terme », sou- liards de francs (3,7 milliards d’eu- Autre atout : la question de la sation et son introduction en services financiers de BAT s’est tère du chiffre d’affaires, CGNU se ligne le communiqué publié lundi. ros) de chiffre d’affaires en 1998, composition des nouvelles ins- Bourse en 1997, considérée rapprochée du suisse Zurich, pour situe au cinquième rang en Europe Il se pose en concurrent face aux répartis entre l’assurance-vie tances dirigeantes, point de fric- comme une compagnie opéable, créer Zurich Financial Services et en sixième position sur autres géants européens, au pre- (68 %) et l’activité dommages, tan- tion traditionnel de ce type d’al- même si son prix était jugé assez Group, en octobre 1997, suivant la l’échiquier mondial. Le nouvel en- mier rang desquels Allianz et Axa. dis que Norwich Union est beau- liance, a été facilement réglée. Le élevé. De même, CGU, née de la fusion entre Royal Insurance et semble talonnera sur son secteur coup plus petit dans l’Hexagone, président de la CGU, l’industriel fusion entre Commercial Union et Sun Alliance en 1996. De même, Prudential, le spécialiste britan- NETTE COMPLÉMENTARITÉ avec 433 millions d’euros de suédois Pehr Gyllenhammar, an- General Accident début 1998, su- en 1999, Lloyds TSB a racheté les nique de l’assurance-vie et consti- L’un des objectifs clés est de chiffre d’affaires. Après la vente cien patron de Volvo, conserve la bissait une forte décote boursière, fameuses mutuelles écossaises tuera la première compagnie d’as- « figurer dans les cinq premiers sur de ses activités américaines, le présidence « non executive » tan- à l’instar de toutes les compagnies Scottish Widows, Axa a racheté surance dommages chacun des marchés cibles », sou- nouveau groupe réalisera 62 % de dis que son second, Bob Scott, qui généralistes britanniques. Cette début 1999 Guardian Royal Ex- outre-Manche. ligne le communiqué. CGNU af- son chiffre d’affaires et 71 % de était directeur-général, garde ses faible valorisation boursière ne change, et Allianz, comme Gene- « La fusion de CGU et de Norwich firme qu’il n’hésitera pas à « se re- son bénéfice d’exploitation sur le prérogatives. Son homologue de faisait qu’attiser les rumeurs sur rali, se disent tous deux à l’affût. Union créera le groupe d’assu- tirer des affaires ou des marchés où marché de l’épargne à long terme NU, Richard Harvey, devrait lui ses prétendants. rances le plus important du les équipes dirigeantes estiment ne (contre respectivement 56 % et succéder à sa retraite, théorique- La recomposition du paysage Marc Roche (à Londres) Royaume-Uni, avec des positions de pas avoir la possibilité d’atteindre 64 % avant cette vente), selon des ment prévue dans un ou deux ans. européen de l’assurance n’est tou- et Pascale Santi une position de leader de marché ou une rentablité supérieure », Une opération poursuit le texte. CGNU prévoit d’ores et déjà de céder les activités par échange d’actions d’assurance dommages aux Etats- Unis. La rentabilité est le maître Les deux groupes se sont mis mot des deux compagnies. d’accord sur une fusion à parité Dans ce contexte, cette fusion par le biais d’un échange d’ac- devrait générer, dans les dix-huit tions qui aboutira à la création mois à venir, 250 millions de livres du premier groupe d’assurances (400 millions d’euros) par an britannique et l’un des cinq plus d’économies de frais généraux importants d’Europe dans l’assu- avant impôt. Si la complémentari- rance-vie, derrière l’allemand Al- té des deux groupes apparaît assez lianz, le français Axa et l’italien nettement, CGU étant plus fort en Generali. Selon les termes de assurance-dommages et mieux l’accord, les actionnaires de CGU positionné en Europe Continen- conserveront leurs titres (qui se- tale, Norwich Union étant mieux ront renommés CGNU) tandis placé en assurance-vie au que les actionnaires de Norwich Royaume-Uni, il y aura des coupes Union (NU) recevront 48 actions dans les effectifs. Le nombre de nouvelles de CGNU pour suppressions d’emplois se situera 100 titres Norwich Union. A l’is- à 5 000 postes au sein des deux sue de la fusion, les actionnaires groupes, qui comptent actuelle- de CGU détiendront environ ment 73 000 salariés, dont 4 000 en 58,5 %, et ceux de Norwich Union Grande-Bretagne, précise la nou- 41,5 %. Parallèlement, CGU a an- velle société. Sur le plan commer- noncé lundi un bénéfice d’exploi- cial, le groupe utilisera la marque tation de 771 millions de livres Norwich Union pour les activités (1,2 milliard d’euros) sur une base vie et dommages au Royaume- statutaire pour 1999 (– 0,5 % par Uni ; les marques adoptées hors rapport à 1998). En outre, les tem- du Royaume-Uni seront « déter- pêtes de décembre, qui l’ont par- minées en fonction de leur position ticulièrement affecté en France, sur les marchés locaux », précise devraient lui coûter 7 milliards l’assureur. « Nous commencerons à de livres (11,2 milliards d’euros). tirer les bénéfices de cette fusion

PROFIL raux et aux voitures de fonction. Le flibustier des Antipodes tient le pou- UN AUSTRALIEN voir et ne le lâchera plus : sa nomi- nation en 1998 au poste de chief FONCEUR ARTISAN executive du nouvel ensemble CGU issu de la fusion entre General Ac- DE L’ASSOCIATION cident et Commercial Union l’at- teste. Les VRP de l’assurance-vie et C’est une sorte de Rupert Mur- des plans de retraite, qui « en doch à rebours. Comme le tycoon bavent » car seul le résultat compte, des médias, l’Australien Bob Scott, apprécient le franc-parler et le sang- cinquante-huit ans, cherche à frap- froid légendaires du patron du per, à étonner, à décontenancer. « One Undershaft », le gratte-ciel Mais, à l’inverse du président de londonien de verre et d’aluminium News Corporation, lui entend sé- noirci d’une absolue rigueur qui duire. Avec une habilité redoutable abrite l’état-major de la CGU. qui lui a valu dans la City le surnom Plus que tout autre nabab de l’as- d’« ouragan », cet homme jovial à la surance, Bob Scott a compris l’inter- rondeur pugnace passe pour le prin- nationalisation croissante des af- cipal architecte de la consolidation faires et la nécessité d’investir en du secteur de l’assurance britan- Europe. Son dernier pari avec la Nor- nique. Sa vie est l’histoire d’une série wich Union est de faire de la CGU le de conquêtes fulgurantes dont il est, nouveau géant européen au même à ce jour, toujours sorti vainqueur. titre qu’Allianz, Axa ou Generali. En Ce fonceur têtu a fait son appari- toute simplicité. Le soutien à la So- tion sur la scène londonienne en ciété générale pour barrer la route à 1988, lors du rachat par la General la BNP ou l’aide apportée à la Royal Accident de la compagnie d’assu- Bank of Scotland pour capturer Nat- rances néo-zélandaise dont il diri- West impressionnent les seigneurs geait les opérations en Australie. de l’argent. Grâce à son habilité redoutable, son Ce technicien subtil a par ailleurs audace, sa capacité de travail et son appris à respecter le président non génie des affaires, cet outsider a im- exécutif de la CGU, le Suédois Pehr posé ses manières à l’establishment Gyllenhammar, ancien PDG de Vol- de la plus ancienne et de la plus im- vo. Scott apprécie avec une sorte de portante place financière d’Europe. perplexité attendrie l’impression- Aussi dur que les immensités de nant réseau mondial de relations, la son pays-continent sauvage, Scott se déontologie sourcilleuse et l’inimi- débarrasse de tous ses rivaux, adver- table propension à philosopher de saires et gêneurs, pour devenir le pa- ce descendant du célèbre roi de tron de GA en 1994. Un an plus tard, Suède, Gustave Ier Vasa. A la tête de il jette son dévolu sur Provident Mu- la CGU-Norwich, l’« Aussie » dispose tual, autre sanctuaire de l’assurance d’un formidable atout, à en croire d’Albion. Les actionnaires apprécient l’un de ses proches : « Il connaît la ce sabreur qui supprime des milliers musique. » d’emplois, réduit les strates hiérar- chiques, fait la chasse aux frais géné- M. R. LeMonde Job: WMQ2202--0019-0 WAS LMQ2202-19 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 14:50 S.: 111,06-Cmp.:21,14, Base : LMQPAG 51Fap: 100 No: 0689 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 / 19

Dans le peloton de tête

LES CHIFFRES CLÉS DE LA FUSION CGU+NORWICH UNION = CGNU en milliards d'euros La fusion n’a pas surpris la City Chiffre d'affaires mondial : 32,5 Actifs : 320 Effectifs (en milliers) : 73 000 LONDRES Par ailleurs, la CGU entendait re- sion et très prisés par les cadres et Internet Egg ou la récente démis- Capitalisation boursière : 30,4 Clients (en millions) : 25 de notre correspondant à la City centrer ses activités sur l’assurance- les professions libérales. sion de son directeur financier. (cours du 17 février 2000) Les drapeaux sont en berne à vie par le biais d’acquisitions. Ainsi, Tournée essentiellement vers le Reste une incertitude de taille : Perth et à Norwich. Jamais ces deux son soutien dès le départ à la Royal marché domestique, la Norwich quelle sera l’attitude de la Barclays, LES 20 PREMIERS ASSUREURS EUROPÉENS cités séduisantes et solitaires Bank of Scotland dans son raid vic- Union était, il est vrai, pénalisée par très liée à Norwich Union, qui, EN CHIFFRE D'AFFAIRES (1998) en milliards d'euros d’Ecosse et d’Est-Anglie n’avaient torieux contre NatWest lui avait le manque de moyens nécessaires après avoir tiré un trait sur ses dé- AXA (France) 53,1 sombré dans une telle déprime de- permis d’acquérir récemment la pour financer une expansion à boires passés, voit d’un mauvais œil ALLIANZ (Allemagne) 52,8 puis l’annonce, le 21 février, de la moitié du capital de NatWest Life, l’étranger digne de ce nom. La taille pareille union ? Un éventuel raid GENERALI (Italie) 42,7 ZURICH FINANCIAL SERVICES (Suisse) 40,0 fusion entre les compagnies d’assu- la branche assurance-vie de la moyenne de NU, introduite en hostile de la quatrième banque bri- CGNU (Royaume-Uni) 32,5 rances CGU et Norwich Union qui banque commerciale anglaise. Bourse lors de sa démutualisation tannique sur cette cible, chère mais ING (Pays-Bas) 23,0 donne naissance au premier groupe en 1997, en faisait de surcroît une privilégiée, se heurterait toutefois à CGU(Royaume-Uni) 22,6 d’assurances britannique. Basées UNE PROIE POTENTIELLE proie potentielle de prédateurs bri- l’hostilité de la City au concept de WINTERTHUR (Suisse) 20,2 respectivement dans ces villes dont Norwich Union (NU), elle, tire tanniques ou étrangers en mal d’ex- bancassurance cher au Vieux PRUDENTIAL (Royaume-Uni) 18,2 RSA (Royaume-Uni) 17,8 elles sont le principal employeur, 80 % de ses profits de l’assurance- pansion. Continent. « Une fusion entre deux CNP (France) 17,8 CGU et Norwich Union entendent vie, secteur plus porteur en raison Enfin, cerise sur le gâteau, par ce compagnies d’assurances est préfé- AGF (France) 15,0 en effet installer à Londres, au cœur du recul de l’Etat-providence et de « mariage d’amour », la CGU n’est rable à la création d’un géant de la AEGON (Pays-Bas) 13,0 de la City, le siège de ce nouveau l’essor des plans de retraite privés pas fâchée de mettre ainsi dans bancassurance. Le marché de l’assu- ERGO (Allemagne) 12,8 groupe qui se hisse aux premiers souples, aux rendements intéres- l’embarras son principal concurrent, rance britannique est trop mûr et 12,6 FORTIS (Belgique) rangs européens. sants et bénéficiant d’une fiscalité la Prudential. Pour la première fois trop concurrentiel pour les SWISS LIFE (Suisse) 11,8 LLOYD'S (Royaume-Uni) 10,7 « Pour se répandre avec succès à exceptionnelle. Aussi, à l’inverse de depuis un siècle, la « Pru », comme banques », souligne un analyste en NORWICH UNION (Royaume -Uni) 9,9 l’étranger, il faut d’abord dominer ses rivaux qui travaillent avec les in- on dit ici, n’est plus le numéro un de citant l’exemple du rachat avorté GROUPAMA SA (France) 9,4 son marché intérieur. Allianz, c’est termédiaires classiques que sont les l’assurance britannique. La CGU a l’an dernier de Legal and General RAS (France) 9,1 l’Allemagne, Axa, la France, Generali, courtiers maison, la société de Nor- frappé alors que son rival honni par NatWest. EN TERME DE CAPITALISATION BOURSIÈRE (18 fév. 2000) l’Italie. Or, à l’inverse de la plupart wich utilise les conseillers financiers rencontre des difficultés qu’at- en milliards d'euros des banques et des compagnies d’as- indépendants, payés à la commis- testent les pertes de sa banque sur M. R. ALLIANZ (Allemagne) 85 surances britanniques, plutôt tour- AEGON (Pays-Bas) 54,4 nées vers les pays anglo-saxons et ING (Pays-Bas) 52,3 l’Asie, la CGU a fait le pari euro- MUNICH RE (Allemagne) 51,2 CREDIT SUISSE (Suisse) 47,5 péen. » Comme l’explique un ana- Le lock-out chez De Carbon déclaré « illicite » AXA (France) 44,8 lyste de Merril Lynch, ce rapproche- ZURICH ALLIED (Suisse) 35,8 ment concocté dans le plus grand LA DIRECTION de l’usine tion à un plan social annoncé le conditions pour parler aux interlo- FORTIS (Belgique) 32,9 secret n’est pas une totale surprise d’amortisseurs De Carbon, à Andé 31 janvier, prévoyant la suppression cuteurs sociaux et mettre en place les PRUDENTIAL (Royaume-Uni) 30,4 pour la City. A l’écouter, la Grande- (Eure), a été condamnée, vendredi de 282 emplois sur 522. Après trois modalités du plan social ». CGNU (Royaume-Uni) 30,4 GENERALI (Italie) 29,2 Bretagne de l’assurance rime désor- 18 février, par le tribunal de grande jours de fermeture, la direction avait Les choses devaient sans doute SWISS RE (Suisse) 24,6 mais avec la CGU. instance d’Evreux, considérant que accepté de rouvrir l’usine à condi- être facilitées : alors que les salariés SKANDIA (Scandinavie) 19,2 Les marchés s’attendaient à la le lock-out du site constituait «un tion que le « climat de violence dans se plaignaient de ne plus avoir d’in- CGU(Royaume-Uni) 16,8 poursuite du mouvement de conso- trouble illicite ». l’entreprise cesse ». La justice en a terlocuteur direct depuis plusieurs NORWICH UNION (Royaume-Uni) 13,6 lidation dans ce secteur longtemps Cette filiale de l’équipementier décidé autrement, estimant qu’il semaines, un nouveau directeur et LEGAL & GENERAL (Royaume-Uni) 12,1 KBC (Belgique) 12,1 morcelé. Numéro deux de l’assu- américain Delphi avait été fermée, s’agissait d’incidents « mineurs et li- un nouveau directeur des ressources MEDIOLANUM (Italie) 12,1 rance, la CGU ne pouvait pas faire samedi 12 février, à la suite de son mités n’empêchant pas le fonctionne- humaines devaient arriver à Andé, INA (Italie) 9,4 tapisserie au grand bal des mégafu- occupation par une dizaine de sala- ment de l’usine puisqu’il n’est pas dé- lundi. Cependant, aucune réunion AGF (France) 9,3 sions où virevoltent ses concurrents riés (Le Monde du 17 février). Ceux- montré que l’outil de production ait du comité central d’entreprise Source : CGU+Norwich Union européens. ci voulaient manifester leur opposi- été atteint de quelque manière ». n’était prévue. « On sait que le temps La direction a été condamnée à ne joue pas pour nous », avoue Jean- payer une somme de 2 000 francs à Marie Nowak, délégué CGT. «Ce chacun des représentants du per- qui nous fait peur, c’est la fermeture sonnel à l’origine du référé. En cas complète du site. » La direction de nouveau lock-out, l’entreprise se- cache mal son pessimisme en sou- ra soumise à une astreinte de lignant que les dernières semaines 200 000 francs par jour. La direction ont aggravé un peu plus le rythme de Delphi a déclaré « prendre acte » de production, déjà très bas. de la décision judiciaire et répété que le groupe « cherchait toujours les Stéphane Lauer Les nouvelles jurisprudences de l’OMC UN ORDRE juridique peut évo- comportements par ailleurs visés luer non seulement par l’adoption par les accords OMC, la section 301 de nouveaux textes mais encore ne peut plus être effective telle par l’émission de règles générales quelle. Si les Etats-Unis échappent formulées à l’occasion de solutions à la sanction, c’est parce que le apportées à groupe spécial fait état d’engage- des litiges ments formulés par l’administra- particuliers : tion américaine et validés par le en bref, le Congrès américain, selon lesquels droit nou- un tel pouvoir ne sera plus utilisé veau peut sans que l’ORD ait préalablement s’exprimer apprécié le comportement repro- par des textes ché. La conclusion est claire : les mais aussi par Etats-Unis n’ont pu sauver leur lé- la jurisprudence. Appliquée à l’évo- gislation qu’en renonçant à son lution juridique de l’Organisation usage, sous la surveillance perma- mondiale du commerce (OMC), nente de l’OMC. Le monopole des cette observation générale conduit sanctions prend corps. à relativiser l’échec de Seattle, inca- pable de déterminer les sujets pour NEUTRALITÉ MÉCANIQUE lesquels une réforme des textes au- Dans une seconde perspective, rait pu être envisagée. Car la réso- de fond, l’emprise de l’OMC lution des litiges soumis à l’Organe s’étend pareillement. Parmi les de réglement des différends (ORD), nombreux accords OMC, l’accord sous la forme duquel l’OMC exerce sur les subventions et les mesures une activité quasi juridictionnelle, a conservatoires prohibe les subven- déjà permis la maturation du sys- tions accordées par un pays à ses tème. Cela tient au fait que les entreprises en fonction de leurs ré- Etats sont contraints par les déci- sultats d’exportation. Or, constitué sions de l’ORD : si l’Etat auquel un sur la plainte de l’Europe, un comportement est reproché ne le groupe spécial a, le 17 septembre modifie pas, l’Etat qui en était la 1999, estimé que le droit pour les victime reçoit l’autorisation de entreprises américaines de localiser prendre à son encontre des me- leurs revenus d’exportation dans sures de rétorsion en taxant les des paradis fiscaux doit être quali- produits importés. fié de subvention accordée de fa- Dans une première perspective, çon déguisée par la législation amé- de forme, à propos de la question ricaine : en conséquence, l’OMC essentielle du monopole des sanc- exige l’abandon de celle-ci d’ici le tions au bénéfice de l’OMC, un 1er octobre 2000. Les Etats-Unis ont groupe spécial a rendu, le 22 dé- fait appel, le 30 octobre 1999, de- cembre 1999, des conclusions pour vant l’organe permanent d’appel régler un différend entre l’Europe de l’OMC. et les Etats-Unis. L’Europe mettait On peut faire deux observations. en effet en cause les articles 301 et Premièrement, on retrouve ici la suivants (dits « section 301 ») de la neutralité mécanique du droit, loi fédérale américaine sur le contraignant les puissants comme commerce extérieur, texte de 1974 les autres. Les Etats-Unis, que l’on permettant aux Etats-Unis de présente souvent comme dominant prendre des sanctions contre un l’OMC, voire comme en disposant, Etat qui méconnaîtrait leurs droits, font l’expérience de cette règle : violerait un accord commercial ou non seulement, ils ont dû renoncer restreindrait leur commerce. Or, les à soumettre à leur loi les autres accords fondant l’Organisation pays, mais, plus encore, c’est mondiale du commerce attribuent l’ordre de réviser leur propre légis- à cette dernière institution l’exclu- lation qu’ils viennent de recevoir. sivité du pouvoir d’adopter des En deuxième lieu, c’est bien dans sanctions en cas de violation des son activité de type juridictionnel accords. L’Europe alléguait l’in- que l’OMC progresse le mieux, compatibilité de la section 301 avec concrétise la soumission des Etats, les accords OMC et sollicitait la met en place les linéaments d’un condamnation des Etats-Unis à ce droit mondial de la concurrence. titre. Trancher les litiges requiert d’inter- Certes, le groupe spécial n’a pas prétation les textes et l’interpréta- conclu à une telle contrariété et n’a tion est un des modes de création donc pas sanctionné les Etats-Unis, du droit. Il faut en prendre acte. mais au terme d’un raisonnement validant l’argumentation de l’Eu- Marie-Anne Frison-Roche rope. Il est affirmé que lorsqu’il (professeur de droit s’agit de sanctions au titre de à l’université Paris-Dauphine) LeMonde Job: WMQ2202--0020-0 WAS LMQ2202-20 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0430 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 ENTREPRISES

L’immobilier de luxe londonien séduit Le Conseil de la concurrence de plus en plus de grandes fortunes françaises réclame l’ouverture Investir outre-Manche est un premier pas vers l’exil fiscal du marché de l’Internet rapide En 1999, selon une étude du marchand de biens tale britannique. Beaucoup de ces grosses for- cas du prix de leurs acquisitions. La Grande-Bre- Knight Frank, les Français ont représenté 18 % tunes franchissent physiquement le Channel tagne a désormais meilleure presse que la des ventes immobilières de luxe dans la capi- afin de bénéficier de facilités, faisant peu de Suisse aux yeux des candidats à l’exil fiscal. France Télécom a huit semaines pour obtempérer LONDRES « De nos jours, les Français fortu- qu’il restera encore longtemps la hypothécaire londonien, en parti- LE CONSEIL de la concurrence l’opérateur historique ne profite de notre correspondant à la City nés préfèrent investir à Londres qu’à patrie de la baisse de l’impôt, la culier en ce qui concerne les avoirs a donné, vendredi 18 février, par- de son avance pour s’accaparer ce A en croire une récente étude du Genève. Cette nouvelle génération marge de manœuvre fiscale est immobiliers détenus par les étran- tiellement raison à 9 Télécom, la fi- nouveau marché très prometteur, marchand de biens Knight Frank, d’exilés fiscaux enrichis dans les af- d’abord moins étroite qu’en gers. liale française de Telecom Italia, 9 Télécom exigeait que France Té- les grandes fortunes françaises se faires parle couramment l’anglais. France. Ainsi il n’existe pas d’impôt Reste que l’achat d’un logement qui avait déposé, le 29 novembre lécom offre à ses concurrents la jettent goulûment sur l’immobilier La proximité de Paris grâce à l’Eu- solidarité sur la fortune (ISF). Le à Londres n’est pas exempt de dif- 1999, une plainte contre France Té- possibilité de commercialiser une londonien. Parmi les récents ac- rostar, l’appartenance de la Grande- droit d’enregistrement d’un achat ficultés. Les prix dans les quartiers lécom pour abus de position do- offre ADSL simplifiée, baptisée quéreurs d’un appartement à Bretagne à l’Union européenne mais immobilier supérieur à les plus recherchés donnent le ver- minante dans l’accès à Internet ra- option 3. Les opérateurs concur- Londres figure, par exemple, le top pas à la zone euro, et l’érosion du se- 500 000 livres (environ 794 000 eu- tige, avec plus de 20 % de hausse pide par l’ADSL (Asymetric digital rents pourraient alors se connec- model corse, Lætitia Casta, la nou- cret bancaire suisse expliquent cet ros) constitue 3,5 % du prix en 1999. Il faut compter entre suscriber line). Cette technologie ter au réseau haut débit de France velle incarnation de Marianne. «Le engouement pour la brique londo- d’achat, soit le tiers du taux fran- 1,75 million et 2,5 millions de livres permet, sur le fil de cuivre tradi- Télécom pour proposer ensuite nombre de grandes demeures ven- nienne », indique un spécialiste des çais. La réforme foncière permet pour acheter une petite maison tionnel, d’accéder à Internet avec leur propre service ADSL. dues à des Français est en nette aug- montages de trusts permettant d’obtenir la pleine propriété du dans le West End (centre), avec jar- un débit dix fois supérieur au débit mentation. Ils ne sont pas très regar- d’échapper en toute légalité à l’im- bien (freehold) dans le centre de din. Le prix du mètre carré à autorisé avec un modem classique. OFFRE DE REVENTE dants sur les prix. Quand vous êtes pôt. Londres et non plus seulement Knightsbridge dépasse désormais Le conseil de la concurrence n’a France Télécom refuse, pour des multimillionnaire, payer deux ou comme auparavant l’équivalent 10 000 livres. Les charges dans des pas suivi 9 Télécom dans sa de- raisons techniques, de mettre en trois millions de livres pour une mai- PAS D’ISF d’un bail emphytéotique. En ma- immeubles gardés jour et nuit par mande de blocage du déploiement œuvre cette option. En revanche, son dans un beau quartier n’a guère Ces célébrités du show-business tière notariale, les procédures un cerbère sont également plus par France Télécom de l’ADSL, il propose une offre de revente d’importance », observe l’auteur et du sport, ces trentenaires enri- d’achat sont d’autant plus rapides onéreuses qu’à Paris. Et l’acheteur mais il a donné huit semaines à dans laquelle ses concurrents se du rapport, Robert Bailey, direc- chis par la haute technologie ou qu’il existe tout un réseau de français est de surcroît pénalisé par l’opérateur historique pour faire bornent à lui acheter du trafic en teur de l’agence immobilière ces grands bourgeois, anciens ou conseillers juridiques et fiscaux la surévaluation de la livre sterling. de la place à ses concurrents. Ac- gros pour le distribuer au détail à Knight Frank. nouveaux, qui jettent leur dévolu spécialisés dans l’évasion fiscale L’impôt local est également plus tuellement, la paire de fil de cuivre leurs propres clients. Cette propo- A l’écouter, en 1999, les Français sur l’immobilier de leur nouvelle via la création de sociétés-écrans élevé qu’en France. On prête en reliant le central téléphonique à sition a été unanimement rejettée ont constitué le gros du contingent cité d’adoption ne sont qu’une basées dans les paradis fiscaux. outre au chancelier de l’Echiquier, l’abonné appartient encore à par tous ses concurrents. des acheteurs étrangers et repré- goutte d’eau dans un océan de L’existence de l’Eurostar a ali- inquiet des effets inflationnistes de France Télécom. Sous la pression Les parties ont donc huit se- senté 18 % des ventes immobilières Français. Surtout quand on sait menté cette fringale hexagonale la flambée des prix de l’immobilier, de l’Autorité de régulation des té- maines pour trouver un terrain de luxe à Londres. A l’inverse de ce que la plupart des 200 000 à d’acquisitions de biens immobi- l’intention de doubler le montant lécommunications, France Télé- d’entente. Gérard Moine, direc- qui s’était passé il y a une décennie, 250 000 nationaux qui vivent ac- liers de l’autre côté du Channel. du droit d’enregistrement dans sa com avait accepté, en décembre teur des relations extérieures de les grosses fortunes françaises ne tuellement à Londres sont loca- « Ces nouveaux exilés fiscaux pos- prochaine loi de finances présen- 1999, d’ouvrir à la concurrence ces France Télécom, affirme que son s’en tiennent plus aux trois quar- taires. Reste que cette immigration sèdent leur résidence principale à tée fin mars. Enfin, le maintien derniers mètres de fils de cuivre. groupe mettra tout en œuvre pour tiers centraux de Chelsea, Knights- dorée n’a cessé de gagner en am- Londres et ils gardent un ou plu- pour les appartements achetés Mais cette formule radicale, bapti- trouver une solution entre l’option bridge et South Kensington, pleur avec l’apparition en France sieurs pied-à-terre en France », sou- dans le centre de Londres de la sée option 1, n’entrera en vigueur 3 et l’offre de revente. D’un autre proches du lycée Charles-de- d’une nouvelle génération de nou- ligne un observateur français. Cet règle du leasehold, la concession à qu’en décembre. En attendant, côté, Michel Rogy, responsable du Gaulle. Les zones chic du nord ou veaux riches. Aux yeux des grosses afflux est encouragé par le manque bail pour une durée déterminée de France Télécom a toujours le mo- département interconnexion de du sud ainsi que le Surrey attirent fortunes, Londres, ville à la mode d’entrain des autorités britan- quatre-vingts à cent ans, n’est pas nopole de fait de l’offre ADSL et 9 Télécom, continue de réclamer la désormais les Français qui sou- et carrefour des affaires, joint niques à fournir des renseigne- du goût de tous. ne se prive pas d’étendre ce nou- mise en place de l’option 3. haitent venir avec armes et ba- l’utile à l’agréable. ments au fisc des autres pays euro- veau service à l’ensemble du terri- gages dans la capitale britannique. Dans un pays dont on est sûr péens sur les détails du fichier Marc Roche toire français. Pour éviter que Enguérand Renault L’électricien belge Tractebel s’embourbe au Kazakhstan « The Economist » met en accusation BRUXELLES tricité, et la concession à Tractebel par Itera, une émanation du géant ce que Tractebel refuse en raison de notre correspondant de 9 000 kilomètres de gazoduc gazier russe, ayant pour vocation de poursuites qu’elle entend me- François Pinault Lorsque Philippe Bodson, PDG heurte les intérêts du géant gazier de détourner au profit de milieux ner à son terme contre l’ancien du groupe d’électricité belge Trac- russe Gazprom, qui désire les ré- mafieux moscovites les bénéfices vice-président de la filiale interna- LORSQUE François Pinault a ra- trouve une société, nommée Forest tebel, avait engagé, en 1997, son cupérer. Deux journaux belges, Le réalisés par la société-mère. tionale de Tractebel, Georges cheté, en 1993, au Crédit lyonnais le Products International (FPI), qui dé- entreprise dans des affaires de gaz Soir et Le Soir illustré, ont fait des Les négociations sont difficiles, Atherinos, licencié pour avoir dé- portefeuille de junk bonds (obliga- tient les 25,6 % restants de la Finan- et d’électricité dans la République révélations stupéfiantes sur les car il est délicat, pour une partie tourné quelques millions de dol- tions à risque offrant de très hauts cière Pinault. Cette société immatri- ex-soviétique du Kazakhstan, il dessous des négociations enga- comme pour l’autre, de procéder à lars et qui a trouvé refuge... chez rendements) de l’assureur califor- culée aux Pays-Bas est elle-même imaginait bien que les rapports gées par Tractebel pour se désen- un désengagement sans risquer Galverton. Pour corser encore ce nien Executive Life, il s’était félicité entièrement contrôlée par une avec les autorités locales allaient gager du Kazakhstan. d’avoir à payer de lourds dédom- roman politico-industriel, le nom de cette excellente affaire. Cette ac- firme, baptisée Highgold, basée être « sportifs ». Aujourd’hui, ce magements à l’autre partie. Il y a de Tractebel est évoqué, dans un quisition, qui lui a rapporté des cen- dans les Antilles néerlandaises. Qui groupe est devenu une filiale à ROMAN POLITICO-INDUSTRIEL également le problème des parte- dossier de blanchiment d’argent taines de millions de dollars de plus- se cache derrière ces sociétés qui 100 % de Suez-Lyonnaise, et son On y découvre que Pierre Boc- naires minoritaires de Tractebel instruit en Suisse et en Belgique, values, pourrait désormais lui valoir n’ont aucune obligation légale, ancien PDG, remercié, s’est re- quet, le « consultant internatio- dans l’affaire kazakhe, réunis dans par des proches de l’ancien pre- de sérieux ennuis. Les régulateurs même pas celle de déclarer le nom converti dans la politique comme nal » désigné par Tractebel une société domiciliée aux Baha- mier ministre kazakh Akejan Kaje- américains ont engagé une procé- de leurs propriétaires ? Pour l’heb- sénateur du Parti libéral franco- comme manager de crise, s’est vu mas, Galverton, qui doit se désis- gueldine, limogé à l’automne 1997. dure contre le Crédit lyonnais (Le domadaire britannique, il ne fait au- phone. imposer comme interlocuteur du ter de son droit de préemption sur Tractebel a « demandé que soit Monde du 11 juin 1999), en l’ac- cun doute que ces structures appar- Reste le bourbier kazakh, qui côté kazakh un certain Grigori les parts cédées par Tractebel pour mis fin à la mission » de Pierre cusant d’avoir violé la loi américaine tiennent à M. Pinault. Pour preuve, n’a plus rien à voir avec le Louchiantsky, un Russe résidant que celles-ci puissent être vendues Bocquet, une démission aussitôt qui interdit à une banque de contrô- il détaille plusieurs opérations entre « sport » prévu par Philippe Bod- en Israël, soupçonné par le Mos- à Gazprom et à ses alliés. acceptée. Jacques Van Hee, porte- ler une assurance, et ils accusent l’homme d’affaires et FPI, qui ont son. L’affaire s’est révélée un sad d’appartenir à la mafia russe, Selon les informations du Soir, parole du PDG de Tractebel, Jean- François Pinault d’avoir été de permis à François Pinault d’assurer gouffre financier pour Tractebel, lié au trafic d’armes, notamment à ces négociations, sur le point Pierre Hansen, affirme en outre mèche avec la banque française. le contrôle de son groupe. qui n’a pu obtenir du président la livraison de missiles Scud à d’aboutir, auraient échoué en rai- que « Gregory Louchiansky n’est Alors que l’enquête se poursuit en Mais pourquoi cacher une telle Noursoultan Nazarbaev d’aug- l’Irak. Ce personnage est égale- son d’une clause de « non-guerre plus l’interlocuteur mandaté par les Californie, une nouvelle pièce à possession ? Cette structure menter les tarifs publics de l’élec- ment mandaté par Gazprom et judiciaire » exigée par Galverton, autorités kazakhes ». charge pourrait être ajoutée au dos- complexe, mise en place au temps Sans démentir les affirmations sier. Selon l’hebdomadaire britan- de l’ascension de François Pinault, de la presse belge selon lesquelles nique The Economist du 19 février, aurait permis, selon le journal, de ne la direction parisienne de Suez- François Pinault aurait trompé les pas payer d’impôt sur des flux fi- Lyonnaise se serait inquiétée de autorités boursières françaises et nanciers transitant par FPI. Etant l’évolution de la situation et aurait américaines sur son contrôle réel de aux Pays-bas, cette société n’est pas dépêché ces derniers jours à la Financière Pinault, holding de imposée sur les plus-values. Depuis Bruxelles une délégation de haut tête du groupe Pinault. Selon ses 1988, 160 millions de livres (260 mil- niveau, M. Van Hee indique que déclarations, M. Pinault contrôle lions d’euros) seraient ainsi passés « le dossier kazakh continue d’être 74,4 % de la Financière Pinault. Se- par FPI. piloté de Bruxelles par Tractebel ». lon The Economist, il en détient Interrogé par Le Monde, le groupe 100 %. Pinault n’a souhaité faire aucun Luc Rosenzweig Aux côtés de la famille Pinault, se commentaire. LeMonde Job: WMQ2202--0021-0 WAS LMQ2202-21 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 09:07 S.: 111,06-Cmp.:21,16, Base : LMQPAG 41Fap: 100 No: 0811 Lcp: 700 CMYK

21 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 La télévision interactive préfigure la convergence avec Internet Les nombreux services personnalisés présentés lors du Milia, du 15 au 18 février à Cannes, traduisent la volonté des opérateurs de télévision de faire du petit écran un outil plus « intelligent » face à la montée en puissance de la Toile CANNES majorité ne l’avaient jamais fait au- prestation payants, pour lesquels pointes d’un million de livres lume publicitaire interactif sur TPS rendus aux abonnés, ils n’ont pas de notre envoyé spécial paravant, que cela soit sur Minitel TPS ou CanalSatellite perçoivent (10,6 millions de francs) par a été aussi important que celui encore franchi le pas de relations « Face à Internet, la télévision doit ou Internet. « On offre les mêmes une rémunération. Le bouton OK semaine. pour l’ensemble de l’année 1999. plus poussées. CanalSatellite envi- s’adapter ou mourir. Les pro- services que sur la Toile mais de ma- de la télécommande permet aussi Avec sa galerie marchande Fo- Une simple pression sur l’in- sage, d’ici à la fin de 2000, « un ac- grammes vont se transformer en une nière plus simple et conviviale. Il suf- de renvoyer sur des « galeries mar- rumboutique et le développement contournable touche OK pendant cès complet au Web » via le télévi- version numérique et interactive fit d’appuyer sur le bouton OK de sa chandes interactives », où le télé- d’autres d’outils interactifs à des la diffusion d’une publicité fait bas- seur, mais en se gardant bien de d’un logiciel. » Lancée par l’un de télécommande », souligne Alain spectateur peut acheter les pro- fins commerciales, CanalSatellite culer le téléspectateur dans l’uni- donner des précisions. TPS, de son ces innombrables gourous de la Staron, directeur des nouveaux ser- duits dérivés des différentes s’engage résolument dans la même vers commercial de l’annonceur. côté, promettait à ses abonnés de high-tech présents au Milia, le mar- vices de TPS. chaînes ou de l’opérateur lui- voie. « On a d’abord développé une Pris dans la nasse du marketing re- pouvoir surfer sur la Toile au der- ché du multimédia qui s’est tenu du « Le téléspectateur s’abonne avant même. Modèle du genre, la bou- interactivité d’enrichissement et de lationnel direct, il devient alors une nier trimestre 1999. Mais il annonce 15 au 18 février à Cannes, la pro- tout pour avoir de la télévision. L’in- tique de la plate-forme satellite bri- service. Aujourd’hui, on entre dans cible facilement orientée vers l’acte aujourd’hui la suspension de l’opé- phétie laisse de marbre les opéra- teractivité est un plus qui s’inscrit tannique BSkyB affiche des pre- une phase commerciale », affirme d’achat. ration sine die, en remettant en teurs de télévision français. A dans une logique de programmes miers résultats spectaculaires. M. Michelin. Encore embryonnaire, cause son intérêt commercial. l’heure de la « convergence » entre que l’on enrichit », explique Entre octobre 1999 (date de son la publicité interactive constitue un DEUX SUPPORTS, DEUX CONTENUS « Nous ne sommes pas convaincus les deux médias, l’arrivée d’Internet Alexandre Michelin, directeur gé- lancement) et Noël, elle a compta- autre gisement marchand en plein « Avec la publicité interactive, le de la pertinence du produit. Au lieu sur les postes est peut-être pour néral des programmes de CanalSa- bilisé 130 000 ventes avec des développement. En janvier, le vo- consommateur est clairement identi- de parler de convergence, il faut demain, mais la révolution annon- tellite. En avril, la plate-forme de fié. On peut dialoguer directement adapter les contenus aux différents cée tarde à se concrétiser. Pour Canal + – qui compte 1,3 million avec lui et personnaliser le service », supports. Or Internet sur la télévision, l’instant, la fusion entre le petit d’abonnés – devrait enrichir son Les ambitions de France Télévision fait valoir Laurence Meyer, consul- c’est un non-sens. Le téléspectateur écran et l’ordinateur n’a pas encore offre interactive par des services tante à l’Idate (Institut de l’audiovi- veut se divertir, il ne veut pas se eu lieu et la télévision cherche sur- bancaires à domicile et des paris Actionnaire de TPS, France Télévision affiche ses ambitions dans suel et des télécommunications en compliquer la vie en naviguant sur tout à s’adapter à la montée en sur les courses hippiques avec le les applications interactives et multimédias. Le groupe public pré- Europe) et auteur d’une étude sur un outil compliqué », explique puissance de la Toile en se faisant PMU. voit d’investir 200 millions sur trois ans dans ce domaine par le biais la publicité interactive. Basée sur M. Staron. Le directeur des nou- plus « intelligente » et interactive. de France Télévision Interactive. Ce groupement d’intérêt écono- un doublement des utilisateurs de veaux services de TPS préfère miser Elle s’appuie sur la technologie nu- GALERIES MARCHANDES mique comprend déjà une quarantaine de personnes dont la moitié la télévision interactive en France, sur de nouvelles offres interactives. mérique pour enrichir ses pro- Par rapport à des programmes de journalistes. qui seraient 15 millions en 2005, Début 2001, une nouvelle généra- grammes de services de type Inter- qui sont peu ou prou les mêmes sur Dirigée par Edmond Zuchelli, ancien journaliste venu du groupe cette étude évalue le marché publi- tion de décodeurs dotés d’un net qui fidélisent le téléspectateur tous les bouquets satellite, le déve- Lagardère, cette équipe a pour mission de développer du contenu citaire du secteur à 30 milliards de disque dur devrait permettre au té- et génèrent de nouveaux revenus. loppement des services interactifs pour les nouveaux supports comme le site Internet de France Télé- francs. léspectateur de mémoriser les pro- Disposer de prévisions météoro- représente une façon de se diffé- vision, les téléphones portables et les applications interactives télé- Si les opérateurs de télévision sa- grammes et de composer sa propre logiques personnalisées, consulter rencier et de retenir l’abonné. visées. Un des premiers chantiers sera la création d’une chaîne d’in- tellite numérique empruntent à In- grille avec la télécommande. son compte en banque ou gérer « L’interactivité permet d’établir une formation interactive et le développement de services de proximité ternet certaines pratiques commer- son portefeuille boursier fait déjà relation plus personnalisée qui fidé- basés sur les stations régionales de France 3. ciales et des types de services Frédéric Chambon partie des offres de la télévision in- lise le téléspectateur. Quand vous teractive développées par les bou- avez pris l’habitude de consulter la quets satellite. Pionnière, la plate- météo sur votre télé, vous n’allez plus forme TPS propose une trentaine chercher ce service ailleurs », sou- de services interactifs auxquels elle ligne M. Michelin. vient d’ajouter AFP-Infos, une Du point de vue de l’opérateur, sélection personnalisée de photos l’autre grand intérêt de l’interactivi- et de dépêches de l’Agence té consiste à générer des revenus France-Presse. Déjà, 75 % des supplémentaires en développant 815 000 abonnés consultent régu- une nouvelle forme de téléachat. lièrement la météo interactive. Un Comme sur Internet, les services tiers d’entre eux utilisent la banque interactifs servent souvent à attirer à domicile, alors que la très grande l’utilisateur vers un produit ou une « Jeune Afrique-L’Intelligent » vise l’ouverture internationale QUARANTE ANS APRÈS sa 50 000 exemplaires, avec ses deux création en 1960 à Tunis, l’hebdo- éditions d’Afrique subsaharienne madaire Jeune Afrique adopte une ainsi que du Maghreb et du Moyen- nouvelle appellation pour devenir Orient. A ces deux éditions s’ajoute progressivement L’Intelligent, titre une édition internationale dont Bé- qui a fait son apparition à la chir Ben Yahmed espère doubler « une » de l’édition du mardi l’audience pour lui faire atteindre 15 janvier. Fondé au moment de la 40 000 ou 50 000 exemplaires. décolonisation, le journal, toujours Grâce aux recettes publicitaires dirigé par Béchir Ben Yahmed, PDG (50 millions de francs en 1999), le du groupe, maintient toutefois sa groupe devrait étoffer le contenu ligne éditoriale et ses centres d’inté- rédactionnel de l’hebdomadaire, rêt. Mais en décidant de s’ouvrir avec une augmentation de la pagi- plus largement à l’ensemble de l’es- nation, un renforcement de pace francophone, il espère intéres- l’équipe d’une cinquantaine de ser un public « plus exigeant, qui ne journalistes et l’apport de « signa- se satisfait pas de vérités simplifiées tures d’écrivains ». Le journal re- et réductrices, et recherche un heb- trouve également un supplément domadaire international, indépen- intégré, « Economia », interrompu dant et de haut niveau ». en 1977. Une édition en langue an- Après avoir vécu diverses crises glaise est en préparation pour un et subi des interdictions dans plu- terme plus lointain. sieurs pays, Jeune Afrique veut pro- fiter du regain d’intérêt suscité au- INTERDIT AU MAROC près de magazines, tels que Le Le premier numéro de la nou- Monde diplomatique ou Courrier in- velle formule a été interdit de diffu- ternational, dans une couverture sion au Maroc et les 8 000 exem- plus « approfondie » des sujets plaires ont été bloqués chez le mondiaux. Avec une diffusion to- dépositaire à Casablanca, dès leur tale payée de 66 592 exemplaires, arrivée mardi 15 février. Dans cette selon le relevé 1998-1999 de Diffu- édition, un universitaire marocain sion-Contrôle, il estime avoir at- publie une tribune intitulée « Je teint son apogée dans sa zone tra- veux être vengé : le cri du cœur ditionnelle, où son concurrent d’un intellectuel marocain ». A la direct, L’Autre Afrique (Le Monde du suite de cet acte de censure – le 21 janvier), n’a pas réussi à s’im- premier pour Jeune Afrique dans ce planter. pays –, la direction a demandé le En couvrant un peu plus de 50 % rapatriement de tous les numéros. du marché africain, Jeune Afrique ne dépasse guère plus de M. De

DÉPÊCHES a PRESSE : la quasi-totalité des 33 salariés du groupe Play Bac Presse (Le Petit Quotidien, Mon Quotidien et L’Actu) sont en grève depuis jeudi 17 février pour protester contre les propositions de la direction sur l’appli- cation des 35 heures. Une médiation devait être engagée, lundi 21 février, avec l’Inspection du travail. a Les 50 000 exemplaires de France-Soir destinés à la province ont été bloqués et en partie détruits, jeudi 17 février, à la suite d’un mouvement des ouvriers du Livre des imprimeries Faximpresse. Depuis une semaine, le quotidien a rapatrié au siège l’impression décentralisée des centres de Lyon, Marseille et Toulouse pour ne conserver que ceux de Nantes et Nancy. a RADIO : Didier Tourancheau a été nommé directeur général ad- joint de Radio-France chargé du développement social et des ressources humaines par Jean-Marie Cavada, PDG de Radio-France. a AUDIOVISUEL : Thierry Schluck a été nommé directeur général de CanalSatellite. Il succède à Olivier Gérolami, nommé directeur général de Telepiù au côté du PDG Michel Thoulouze, directeur général de Canal+. a Le Studio Canal+, filiale de la chaîne cryptée, a pris la majorité du capital de Tobis, distributeur allemand de films, en augmentant sa partici- pation de 20 % à 60 %. LeMonde Job: WMQ2202--0022-0 WAS LMQ2202-22 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 13:00 S.: 111,06-Cmp.:21,16, Base : LMQPAG 41Fap: 100 No: 0812 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 ¼ FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE

ÉCONOMIE

TABLEAU DE BORD FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

URUUDRV THTWDUH SWUHDSP

UUHW TPWU

AGENDA semaine d’action du 21 au TWQH Pas de pression de 1999, a annoncé lundi le Bureau

UQQH THTU

26 février à La Poste et réclame la TURS national des statistiques (BNS).

TWSI SVQU

création d’emplois statutaires et la TSTH sur l’OPEP, a La Chine doit pratiquement

MARDI 22 FÉVRIER résorption de la précarité. doubler le niveau de ses prélève- TSUP STHU

FRANCE : production industrielle et TQUS ments fiscaux sur le PIB pour rem-

TIWQ SQUU

TIWH selon le Koweït

manufacturière (décembre 1999). b AIR FRANCE : les vols Air France plir les critères internationaux né-

SVIR SIRU

CANADA : commerce de gros (dé- moyen courrier devaient être [[[THHS [[[ [[[L’ORGANISATION des pays ex- cessaires à son entrée dans

PP xF T tF PI pF PP xF T tF PI pF cembre). assurés en moyenne à 94 % lundi, et PP xF T tF PI pF portateurs de pétrole (OPEP) n’est l’Organisation mondiale du à 95 % mardi, suite à l’appel à la pas soumise à des pressions pour commerce (OMC), a estimé Liu Indices cours Var. % Var. %

MERCREDI 23 FÉVRIER grève lancé jusqu’à mercredi inclus Europe 12 h 30 f se´lection 21/02 18/02 31/12 augmenter sa production, a affirmé Zuo, directeur adjoint de l’institut

± IDPH PDQQ ROYAUME-UNI : résultat de la ba- par trois syndicats minoritaires de EUROPE EURO STOXX 50 SHIVDSU dimanche 20 février le chef de la di- de recherches de l’administration

± ± RTVPDPW IDQH IDPU lance commerciale (hors UE, janvier) . pilotes (Alter – ex-SNPL d’Air Inter –, EUROPE ƒ„yˆˆ SH plomatie du Koweït, Cheikh Sabah des impôts.

± RQHDIS IDPW QDQR ITALIE : prix à la consommation (jan- SPAF, SNPNAC), a indiqué, EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR Al Ahmad Al Sabah. « Il n’y a au-

± ± IDQR IDSQ vier). dimanche, la direction. EUROPE STOXX 653 QUQDTW cune pression sur l’OPEP pour aug- a ÉTATS-UNIS : les Etats-Unis

± SWUHDSP IDSP HDPH PARIS geg RH menter la production et baisser les ont dégagé en janvier un ex-

± PUHIDPP PDUR IVDQI JEUDI 24 FÉVRIER b AOM-AIR LIBERTÉ : la fusion PARIS wshgeg prix », a déclaré le ministre à cédent budgétaire de 62,2 mil-

±

RHSRDWP IDTU HDHT FRANCE : prix à la consommation entre les compagnies aériennes PARIS ƒfp IPH l’agence officielle KUNA. liards de dollars contre 70,5 mil-

±

QVQQDVV IDQT HDTH (janvier). Air Liberté (British Airways) et PARIS ƒfp PSH « Les ministres du pétrole du Conseil liards un an avant, a annoncé

 ± PWRRDVI HDIW PHDVS

ITALIE : ventes de détail (décembre). AOM (SwissAir) devrait être PARIS ƒigyxh we‚gri de coopération du Golfe (CCG) se vendredi le département du Trésor.

± ± TRVDVR HDWU QDQT

UNION EUROPÉENNE : balance annoncée début mars, lors du AMSTERDAM eiˆ réuniront à Riyad plus tard cette se- a Les Etats-Unis ont accusé un

± ± PUWTDVI HDIP ITDPU

commerciale de la zone euro (dé- prochain conseil d’administration de BRUXELLES fiv PH maine » pour définir une position déficit commercial record de

± URUUDRV IDPU UDRT

cembre). la compagnie britannique, affirmait, FRANCFORT heˆ QH commune sur le niveau de produc- 271,3 milliards de dollars en 1999,

± ± THTWDUH IDSS IPDRP

JAPON : réunion du comité de poli- lundi, La Tribune. LONDRES p„ƒi IHH tion, « et la décision leur appar- une aggravation de plus de 65 %

± IPIRSDIH IDVH RDQQ

tique monétaire (CPM) de la Banque MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi tient », a-t-il affirmé. La réunion du comparativement à 1998. Les im-

± RTVIUDHH IDIR VDWH

du Japon. b AIRBUS : le consortium MILAN wsf„iv QH CCG est prévue mercredi 23 février portations américaines ont fait un

± ± TWVVDUH HDVQ UDTV européen Airbus espère conquérir ZURICH ƒ€s dans la capitale saoudienne. Cette bond de 11 % en 1999, combiné à VENDREDI 25 FÉVRIER d’ici 2005 50 % du marché japonais, organisation regroupe six pays, une progression de seulement FRANCE : consommation des mé- contre seulement 17,4 % aujourd’hui. AME´ RIQUES dont cinq sont exportateurs de pé- 2,6 % des exportations. nages (janvier) ; estimation du PIB S’il a déjà vendu 65 avions de taille trole : l’Arabie saoudite, le Koweït, a Les Etats-Unis ont exclu ven- (quatrième trimestre). moyenne à All Nippon Airways NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR les Emirats arabes unis, le Qatar et dredi tout élargissement du G 8

JAPON : prix de détail (janvier). (ANA) et à Japan Air System (JAS), le sultanat d’Oman. Ce dernier ne (les sept grands pays industrialisés

IHPIWDSP RRIIDUR

ÉTATS-UNIS : deuxième estimation Airbus n’a jamais décroché de HDWVU fait cependant pas partie de l’OPEP. du G 7 plus la Russie) à la Chine.

IIUPP RSRV du PIB (quatrième trimestre). contrat avec le numéro un nippon IDHQP Le président américain Bill Clinton « Notre position ainsi que celle des

IIRPP RQHT Japan Airlines (JAL). IDHPH avait souligné mercredi que le tri- autres membres du G 8 est qu’il n’y a

plement en un an du prix du baril pas de plan pour un élargissement de IIIPI RHTQ

b MICROSOFT : le numéro un IDHHV pourrait menacer l’expansion amé- ce groupe dans un avenir proche », a

IHVPH QVPI AFFAIRES HDWWT

mondial du logiciel et les autorités ricaine et les autres économies déclaré le porte-parole de la Mai-

IHSPH QSUV

américaines effectuent, mardi, leurs HDWVS dans le monde. son Blanche, Joe Lockhart.

IHPIW QQQT

INDUSTRIE plaidoiries finales dans le procès HDWUQ a Le président vénézuélien Hugo a Les prix à la consommation ont

[[[ [[[ [[[

PP xF S tF IV pF PP xF S tF IV pF b DAIRY CREST : le quatrième anti-trust qui les oppose. Le juge PP xF T tF PI pF Chavez a laissé prévoir, dimanche progressé de 0,2 % en janvier par producteur laitier du Thomas Jackson publiera les 20 février à Madrid, une stabilisa- rapport à décembre 1999, a indi- Indices cours Var. % Var. % Royaume-Uni va doubler de taille conclusions au printemps, sauf Ame´rique 9h57 f se´lection 18/02 17/02 31/12 tion du prix du brut en 2000. « Nous qué vendredi le département du

en reprenant la division laitière et accord à l’amiable d’ici là, puis des ´ croyons que le prix du pétrole va se travail. Sur douze mois, l’indice est ± ± ETATS-UNIS hy‡ tyxiƒ IHPIWDSP PDVI IIDII

fromagère de son compatriote audiences auront lieu pour ´ stabiliser cette année dans le en hausse de 2,7 %. ± ± ETATS-UNIS ƒ8€ SHH IQRTDHW QDHR VDQV

Unigate. Dairy Crest va émettre de déterminer les sanctions appropriées. ´ monde », a-t-il déclaré à la presse à ± ETATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i RRIIDUR QDHP VDRI

nouvelles actions pour l’équivalent l’aéroport de Madrid. a PORTUGAL : le budget 2000 ± TORONTO „ƒi sxhiˆ WPWSDSI IDUV IHDRV

de 220 millions de livres, a-t-il b POWERGEN : la compagnie a Le ministre mexicain de l’éner- présenté par le premier ministre ± SAO PAULO fy†iƒ€e IUTPSDHP IDWU QDIP

annoncé, vendredi 18 février. d’électricité britannique a gie, Luis Tellez, a déclaré vendredi socialiste Antonio Guterres, qui ± ± MEXICO fyvƒe QWUDTS QDPV HDWV

annoncé, lundi, la formation d’une ± 18 février qu’il était favorable à une prévoit une réduction du déficit pu- BUENOS AIRES wi‚†ev TIVDUH IDVP FFFF

± b MOULINEX : 6 000 à société commune de ± « légère augmentation des niveaux blic de 1,8 % à 1,5 % du PIB, a été SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev IHHDWQ PDRH PWDRP

± SWITDIS IDUP WDIW 7 000 personnes « venues de toute télécommunications et d’Internet CARACAS ge€s„ev qixi‚ev d’exportation du pétrole à partir du adopté vendredi en première lec- l’Europe », selon les organisateurs, avec la société britannique Affinity 1er avril », car pour lui le prix du ture au Parlement. 1 700 selon la police, ont manifesté, Internet Holdings. brut devrait osciller entre 20 et samedi, à Caen, contre les ASIE - PACIFIQUE 25 dollars le baril. a ESPAGNE : la production in- supressions d’emplois. dustrielle en Espagne a augmen- FINANCE TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN a ROYAUME-UNI : plusieurs diri- té de 5,9 % en décembre 1999 par

b CARTEL DES VITAMINES : près b DEUTSCHE BANK : la première geants du Parti conservateur ont rapport au même mois de 1998, IWSRQDUS IHWDUS

de 240 plaignants, représentant banque privée allemande a ITQPPDQU plaidé dans une lettre au Times, portant à 2,7 % sa progression pour IWWRS IHWDU

70 % du volume des ventes, se sont annoncé, lundi, un accord de IUQVH lundi 21 février, en faveur d’une l’ensemble de 1999 par rapport à

IWSUP IHVDP

retirés du règlement à l’amiable, coopération avec SAP et AOL ITWHQ adhésion à l’euro, sous peine 1998, a annoncé vendredi l’Institut

IWIWW IHTDU

signé à la fin 1999, entre eux et de Europe, notamment dans le secteur ITRPU d’« isoler » la Grande-Bretagne. national de la statistique (INE).

IVVPT IHSDQ

grands fabricants poursuivis pour de la banque à domicile et des ISWSI Une attitude en contradiction avec

IVRSQ IHQDV entente illicite sur le prix des opérations de Bourse par téléphone ISRUS la ligne officielle anti-euro de la di- a ALLEMAGNE : RWI, l’un des

vitamines aux Etats-Unis, a indiqué portable, rection du parti. six grands instituts allemands IVHVH IHPDQ

vendredi un porte-parole du groupe [[[IRWWV [[[ [[[ d’études économiques, a révisé à

PP xF S tF PI pF PP xF T tF PI pF

pharmaceutique Roche. Les PP xF S tF PI pF a CHINE : les négociateurs la hausse sa prévision de croissance montants remboursés par le cartel (le RÉSULTATS Indices cours Var. % Var. % chinois et de l’Union européenne pour l’année 2001, disant mainte- Zone Asie 9h57 f se´lection 21/02 18/02 31/12

suisse Roche, l’allemand BASF, le a FIAT : le groupe italien a enregis- se sont retrouvés face à face lun- nant tabler sur un taux de 3,2 % et

± IWSRQDUS IDPR QDPP

français Rhône-Poulenc, les japonais tré, en 1999, une baisse de 44,8 % de TOKYO xsuuis PPS di à Pékin au début de deux jour- non plus de 2,9 %.

± ± ITQPPDQU IDTU QDUU

Eisai Co., Daichi Pharmaceutical et son bénéfice net consolidé incluant HONGKONG rexq ƒixq nées prévues de discussions tech-

± ± PIISDVS PDVP IRDTU

Takeda Chemical Industries Ltd) les intérêt minoritaires à 506 millions SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ niques sur l’adhésion de la Chine à a POLOGNE : la production in-

´

± ± IHTDRS QDTP IVDIQ

seraient beaucoup trop modestes. d’euros. Son chiffre d’affaires consoli- SEOUL gyw€yƒs„i sxhiˆ l’Organisation mondiale du dustrielle en Pologne a enregistré

± ± SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ QIIUDIH HDIH IDIP

dé atteint 48,123 milliards d’euros commerce (OMC). une baisse de 19 % en janvier,

BANGKOK ƒi„ FFFF FFFF FFFF

(+ 5 %). Les pertes d’exploitation de la a La production industrielle comparé à décembre 1999, a indi-

BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ SWHRDPQ QDIW IUDWS

SERVICES branche auto (50 % de l’activité) at- chinoise a augmenté de 8,9 % en qué vendredi le Bureau national

± WELLINGTON xƒiERH PHQIDVS HDHQ UDWP b LA POSTE : la CGT lance une teignent 121 millions d’euros. janvier par rapport au même mois des statistiques.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro

Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 18/02

HDISPRS UDRRTT FRANC...... TDSSWSU EURO...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDIRSS DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

Action Vivendi PARIS NEW YORK ´ QDQVUUR VDSQUS LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

Vivendi, cap ` QDWRPQV QSDUUTH PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

en euros à Paris L’INDICE vedette de la Bourse WALL STREET a terminé la

QDPUIWH IDSTPU ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

de Paris, le CAC 40, était en séance du vendredi 18 février en RDUTUHQ IDRPVV

sur la nouvelle SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

119,5 ´ ´ VDQPVWR PDHHPH 130 forte baisse, de 1,51 %, à nette baisse. L’indice Dow Jones PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

´ ´ PDWUTTH QQQDRVHH

le 18 fév. 5 971,26 points, en milieu de a abandonné 295,05 points FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU PSTDHIHH économie FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

120 journée, lundi 21 février. Paris IDIHQPR RDHRHS (– 2,81 %), à 10 219,52 points, et MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... LE GROUPE Vivendi a commencé avait terminé, vendredi, sur une l’indice composite de la Bourse baisse assez prononcée, ampli- son désengagement du secteur de 110 électronique Nasdaq 137,18 points Cours de change croise´s l’électricité avec l’annonce, di- fiant le repli de New York. Le (– 3,01 %), à 4 411,74 points. Il manche 20 février, de la vente à CAC 40, qui avait pourtant ou- s’agit de la septième plus forte Cours Cours Cours Cours Cours Cours 100 21/02 12 h 30 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S.

l’américain Reliant de 40 centrales vert en hausse de 0,18 %, avait baisse du Nasdaq comme du DJIA DOLLAR ...... FFFFF HDVWWRV HDWVURS HDISHSP IDTHHTS HDTITHW

aux Etats-Unis pour un montant terminé sur un recul de 1,5 %, à en nombre de points. Le Standard

90 YEN ...... IIIDIUSHH FFFFF IHWDUSHHH ITDUQSHH IUUDWSHHH TVDSHSHH

de 2,1 milliards de dollars. Ces 6 062,72 points. and Poor’s des 500 valeurs a égale- EURO...... IDHIPUI HDWIIIT FFFFF HDISPRS IDTPHWH HDTPRPH FRANC...... TDTRQTH SDWUTRS TDSSWSU FFFFF IHDTQQHH RDHWQTS

usines, qui représentent une capa- 80 ment cédé 42,19 points (– 3,03 %),

cité de 4 276 MW, appartenaient à à 1 346,07 points. LIVRE...... HDTPRUS HDSTIWS HDTITWS HDHWRHS FFFFF HDQVSHH FRANCFORT FRANC SUISSE ...... IDTPQIS IDRTHIS IDTHPHS HDPRRQH PDSWURS FFFFF sa filiale Sithe, détenue conjointe- Les statistiques publiées vendredi 70 ment avec le japonais Marubeni. À LA BOURSE de Francfort, l’in- (prix à la consommation, déficit Elles avaient été rachetées en 1998, dice de référence DAX reculait de commercial...), qui montrent une Taux d’inte´reˆt(%) Matif pour 1,7 milliard de dollars, à 60 1,06 %, à 7 493,84 points, à la mi- inflation contenue aux Etats-Unis, S O N D J F Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier l’américain GPU (General Public séance, lundi. Le marché alle- n’ont pas suffi à rassurer les mar- Taux 18/02 Cours 12 h 30 1999 2000 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans f 21/02 prix prix

mand avait fini la séance, vendre- Notionnel 5,5 QDQV SDTV SDWS Utilities). Le président de Vivendi, chés après les déclarations la veille QDPQ

Source : Bloomberg FRANCE ......

VRDTQ VRDSR

MARS 2000 ...... RIHTQDHH QDSS SDSV SDVU

Jean-Marie Messier, avait annoncé di, par une baisse, à la suite de du président de la Réserve fédé- ALLEMAGNE .. QDPI

Euribor 3 mois

TDHU SDTP RDTI

en octobre la mise aux enchères de en outre la création avec Softbank, prises de bénéfice sur les valeurs rale, Alan Greenspan, annoncia- GDE-BRETAG. SDVI

SUR WTDPT WTDPU QDSH SDVS TDIT ITALIE...... QDPI MARS 2000 ......

HDHR IDVP PDQV Sithe, premier producteur indé- groupe japonais auquel il est déjà technologiques. Le DAX avait trices d’un nouveau resserrement JAPON...... HDHU

´ SDUT TDSQ TDIW

pendant d’électricité dans le nord- associé dans l’Internet, d’une so- perdu 0,09 %, à 7 573,78 points. de la politique monétaire. ETATS-UNIS... SDTT

PDRH QDUU RDPW

est des Etats-Unis. Cette première ciété, Internet K Road Ventures, SUISSE...... IDSH Pe´trole QDSH SDUS SDWW PAYS-BAS...... QDIU opération lui permet de dégager spécialisée dans les services entre En dollars Cours Var. % une plus-value immédiate de entreprises (business to business). LONDRES TAUX f 18/02 17/02

Matie`res premie`res

FFFF l’ordre de 450 millions de dollars, Enfin, M. Messier a précisé que le L’INDICE FOOTSIE de la Bourse LES MARCHÉS obligataires euro- BRENT (LONDRES) ...... PTDPP

C HDIR WTI (NEW YORK) ...... PWDSH

qui sera affectée au désendette- portail d’accès à Internet MAP, so- de Londres s’inscrivait en baisse péens ont ouvert en hausse, lundi Cours Var. %

C HDPR En dollars LIGHT SWEET CRUDE .... PWDSI ment. ciété commune entre Vivendi et de 1,60 %, à 6 066,20 points, lundi 21 février. Après quelques minutes f 18/02 17/02

M. Messier a par ailleurs confirmé, Vodafone, « serait en avance sur le en milieu de séance. Il avait ter- de transactions, le rendement de ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

± HDTP

dimanche sur Europe 1, que toutes calendrier annoncé ». L’accord Vi- miné en recul vendredi, la chute l’obligation assimilable du Trésor CUIVRE 3 MOIS...... IVQQDSH Or

± HDSS

les activités environnement (eau, vendi-Vodafone, annoncé à la fin de Wall Street ayant annulé ses français à dix ans s’inscrivait à ALUMINIUM 3 MOIS ...... ITQW

± HDUR

PLOMB 3 MOIS ...... RTTDSH Cours Var %

± HDVH

énergie, propreté, transports) se- du mois de janvier juste avant le gains de la journée. Le Footsie 5,65 %. Celui de l’emprunt alle- ETAIN 3 MOIS ...... STIS En euros f 18/02 17/02

±

HDTQ

ront regroupées au sein d’une fi- succès de l’OPA de Vodafone sur le avait clôturé à 6 165 points, soit ZINC 3 MOIS...... IIIQ

mand de même échéance s’établis- ±

IDSP

OR FIN KILO BARRE ...... WUSH

± HDST

NICKEL 3 MOIS ...... WVPH

±

HDVH

liale qui sera « cotée à Paris et New groupe allemand Mannesmann, 0,71 % de baisse par rapport à la sait à 5,52 %. Vendredi 18 février, le ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE OR FIN LINGOT...... WVUH

FFFF

ONCE D’OR (LO) $ ...... QHU

York autour de l’été, et uniquement prévoyait la création de MAP séance précédente. C HDPV

taux de l’obligation du Trésor ARGENT A TERME ...... SDQI

` ± HDUI

PIECE FRANCE 20 F...... ST

± TDHU

PLATINE A TERME ...... IPSUIVDRT par augmentation de capital, pour avant l’été. Il mettra à la disposi- ` C IDHU américain à trente ans avait baissé PIECE SUISSE 20 F...... STDUH

GRAINES DENRE´ES $/BOISSEAU

` C IDPS

lui donner les moyens de son déve- tion de 70 millions de consomma- à 6,15 %, contre 6,21 %. PIECE UNION LAT. 20 .... STDUH

´ C

HDVT PTRDUS ` FFFF

loppement ». La cotation du pôle teurs un ensemble de services In- TOKYO BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ... IWPDUS

± HDQR PPHDSH ` FFFF MAu¨S (CHICAGO)...... PIECE 20 DOLLARS US ... QVHDUS

C ± IDHV ITVDTH ` IDHR environnement répond à une de- ternet accessibles à partir du AFFECTÉE par Wall Street, la SOJA TOURTEAU (CHG.). PIECE 50 PESOS MEX...... QTIDPS

mande du marché de mieux identi- téléphone cellulaire, de l’écran de Bourse de Tokyo a fini la séance MONNAIES SOFTS $/TONNE

± HDIQ

fier les différents métiers de Viven- l’ordinateur et de la télévision. de lundi en baisse de 1,24 %. L’EURO s’inscrivait en légère CACAO (NEW YORK)...... UVH

´ ± RDQS CAFE (LONDRES) ...... ITSH Cotations, graphiques et indices en temps

di : eau, environnement, services, L’indice Nikkei a reculé de FFFF hausse, lundi matin 21 février. Il SUCRE BLANC (PARIS) ... FFFF re´elsurlesiteWebdu«Monde». communication. Le groupe prévoit Christophe Jakubyszyn 245,28 points, à 19 543,75 points. cotait 0,9880 dollar. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ2202--0023-0 WAS LMQ2202-23 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 13:00 S.: 111,06-Cmp.:21,16, Base : LMQPAG 41Fap: 100 No: 0813 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS ¼ LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 / 23

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

SHIVDSU

VALEURS EUROPE´ENNES QUQDTW

QVP SPPQ

RVST

b Après avoir gagné jusqu’à 13 % mérat industriel italien Finmec- QTQ QVHDIW SHTTDTV SIPRDSW

RRWH QRQ SHSTDQW

en cours de journée, le titre canica a terminé, vendredi, en QUVDWS

QUQDTW

RIPQ BMW a fini en hausse de 3,97 %, hausse de 5,49 %, à 1,615 euro, QPR

à 26,20 euros, à la clôture de la alors que sa privatisation est ac- SHVQDVH QUIDST QUSU QHR QUTDIU

séance du vendredi 18 février. Le tuellement en cours de prépara- SHIVDSU

QQWH

constructeur automobile a dé- tion. Selon la presse italienne, PVS [[[[[[[[ [[[[[[[[

 à   à  †F PQ ey „PIpi†F ww t † v PP pi†F PQ ey „PIpi†F ww t † v menti que la famille Quandt, son Mediobanca, Schroders et Merrill PP pi

principal actionnaire, eut reçu Lynch ont été mandatés pour or-

C ± ± PDUV PDRH qf TDPH QDHS xy TDQP FFFF qf VDRQ QDSR une offre de rachat de sa partici- ganiser l’offre publique de vente PERSIMMON PLC qf UNILEVER STOREBRAND SEVERN TRENT

e C e ± ± ± RUDIH TDQP qf VDHT IDPH qf SDHW PDIW p‚ IUPDSH HDVT

pation dans le groupe. qui se déroulera avant le mois de PREUSSAG AG hi WHITBREAD SUN LF & PROV H SUEZ LYON EAUX/

C C

PDTP IDPT qf PDHP FFFF gr SIPDUP HDPR ƒi PQDIW FFFF

b L’action de l’opérateur télé- juin. A l’issue de cette opération, RANK GROUP qf COCA-COLA BEVER SWISS LIFE REG SYDKRAFT -A-

C ±

IWUDUQ IDPS qf UTDSQ FFFF hu ITDWP FFFF ƒi PIDHV PDVT

phonique Deutsche Telekom a l’Etat deviendra actionnaire mi- SAIRGROUP N gr DAILY MAIL & GE TOPDANMARK SYDKRAFT -C-

± ± ± ± IIDHW HDSP IWSDQP IDPP gr RSQDRU IDHW qf IIDWH IDQS SAS DANMARK A/S hu f DJ E STOXX F & BV P ZURICH ALLIED N THAMES WATER

e e ± ± ± TU RDWT QUIDPP IDHS iƒ PHDWS IDTR progressé, vendredi, de 2,3 %, à noritaire de Finmeccanica. SEB /RM p‚ f DJ E STOXX INSU P FENOSA

e ± ± IRR HDQS qf WDWQ HDVI 89 euros, à la suite de l’accord b L’action de la holding Compart SODEXHO ALLIANC p‚ UNITED UTILITIE

e ± ± IHUWDUP IDHW hi IVDVH IDVQ

conclu jeudi dans le domaine a terminé, vendredi, sur un recul THE SWATCH GRP gr BIENS D’E´QUIPEMENT VIAG

MEDIAS e ± ±

PPHDIV IDWR p‚ IITDRH PDSW

THE SWATCH GRP gr VIVENDI/RM

±

IIUDII IDRR

d’Internet avec la Commerz- de 0,39 %, à 1,775 euro, après ABB N gr

e C ±

s‚ HDWW IDHP QRTDPV HDTQ

± f PTDIR VDVH

WW/WW UK UNITS BSKYBGROUP qf DJ E STOXX PO SUP P

±

UUQDRS RDPS

ADECCO N gr

C

TDUP IDWV

bank. En revanche, le titre de la avoir annoncé dans la journée qf e ± PTHDRH RDSV WILSON BOWDEN p‚

e CANAL PLUS /RM ±

PTDTH PDWP

e ALSTOM p‚

± e„ QQDUS IDPW

± IPDHW IDRT

banque allemande a perdu 0,5 %, qu’elle avait achevé la première WOLFORD AG CARLTON COMMUNI qf

C

ITDRT HDQT

ASSA ABLOY-B- ƒi

± HDRI

ITVDRR e f ± IRDIH QDHW

DJ E STOXX CYC GO P ELSEVIER xv

C

QDTH RDPS

à 39,55 euros. étape du financement de son ASSOC BR PORTS qf

e ± IHUDIH SDPP

EM.TV & MERCHAN hi

±

PQDRV QDVR

b Le cours de Bourse du conglo- OPA sur Montedison. ATLAS COPCO -A- ƒi

C

PIDUV RDPI

EMAP PLC qf EURO

± PQDIQ QDIW

PHARMACIE ATLAS COPCO -B- ƒi

e C PRDRW SDHP

GRUPPO L’ESPRES s„ ______

ITDQR FFFF

ATTICA ENTR SA q‚

e ±

p‚ SIHDSH QDQI

± QRDVQ HDST

ASTRAZENECA qf HAVAS ADVERTISI

±

TDTT IDPI

BAA qf

e

e ± s‚ IHDVH HDRT

± SHDIS IDTU

AVENTIS /RM p‚ INDP NEWS AND M NOUVEAU

C

qf TDPU

CHIMIE BBA GROUP PLC QDPP

Code Cours % Var. e

±

p‚ WIDHS RDII ± PQDTS IDTW

21/02 12 h 41 f GLAXO WELLCOME qf e LAGARDERE SCA N

±

VDHQ IDQS

pays en euros 18/02 €„

e C BRISA AUTO-ESTR

IRPDWH IDTR

p‚ ´

AIR LIQUIDE /RM e

±

s„ PIDUW HDWS ±

IQQTDUH HDRT

NOVARTIS N gr MEDIASET MARCHE

±

qf IVDVS HDTH

e C CAPITA GRP

RIDRU HDVQ

AKZO NOBEL NV xv

±

qf QSDPS HDHW

±

IRQDHP HDPV

NOVO NORDISK B hu PEARSON

±

IHVDST QDSU

e CMG qf ±

RSDVS QDUV

BASF AG hi

e ± Cours % Var. qf WDUQ QDHV ±

PT HDIW

ORION B ps REED INTERNATIO

± 12 h 41 QDRV HDRU

AUTOMOBILE e COOKSON GROUP P qf 21/02 f ±

RPDWH IDUP

BAYER AG hi en euros 18/02

± qf IWDWW RDSV ±

IQRUQDHS HDWP

ROCHE HOLDING gr REUTERS GROUP

hu IHRHUDRQ FFFF

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qf PIDPW HDQV

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PTDHT IDII

ƒi BOC GROUP PLC

AUTOLIV SDR C

qf VDHT HDPH ±

IIQHSDSI HDRI

ROCHE HOLDING G gr TELEWEST COMM.

±

hu IIHIIDUR HDTI

e C DAMPSKIBS -B-

PQDRH HDRQ

e hi

±

RSDVS QDUV

BASF AG fi CELANESE N e AMSTERDAM

e ± p‚ SRR PDQQ ±

RPDHV IDWI

SANOFI SYNTHELA p‚ TF1

±

hu ISQHW HDVU

C DAMSKIBS SVEND

gr TUDHS HDUH

e C

PUDVH SDQH

hi CIBA SPEC CHEM

BMW ±

± PHDSH e IDRR qf IPDSQ IDHQ

±

IQH IDSP

SCHERING AG hi UNITED NEWS & M AIRSPRAY NV

C

IHDTH HDUU

ELECTROCOMPONEN qf ±

RHWDIV HDQH

e gr

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ITDQS HDIV

hi CLARIANT N

CONTINENTAL AG e ± ± IDII QDRV xv IVRDIS PDSI ±

IIDPS IDPW

SMITHKLINE BEEC qf e UNITED PAN-EURO ANTONOV

±

p‚ IDIW HDVQ

e C EUROTUNNEL /RM

QPDUH IDSS

e hi

±

TRDUH HDTW

hi DEGUSSA-HUELS

DAIMLERCHRYSLER e C ±

HDVP e IPDQH xv UHDTH RDPU

QSDSH FFFF

UCB fi VNU C/TAC

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e FINNLINES ps

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QIDSH IDPS

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QPDPH PDVU s„ DSM

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FIAT e C HDWW SDIH

xv RHDWI UDTT

±

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±

RDIS IDWP

FKI qf

±

RRUVDSR IDTR

e gr ±

ISDVS PDIT s„ EMS-CHEM HOLD A

FIAT PRIV. C PQDWH FFFF IUDTQ TDIV

WPP GROUP qf CSS

C

IVDTU IDRT

FLS IND.B hu ±

qf UDWV RDVS

e C

QRDRR HDQV p‚ ICI

MICHELIN /RM ± ± VDSH PDQH PDIQ

e f DJ E STOXX MEDIA P UISDHV HITT NV

±

QVDTH IDHQ

e FLUGHAFEN WIEN e„

TDRH FFFF e ps ±

PIQDWH IDRQ

p‚ KEMIRA ´

PEUGEOT ±

PPDPH

ENERGIE INNOCONCEPTS NV IDQQ

±

qf IPDUQ QDWQ

C GKN

UDWW HDPH

e qf

±

PDUI IDHW s„ LAPORTE

PIRELLI C IDPH

NEDGRAPHICS HOLD QQDVH

qf SDRS FFFF

BG ±

UDQV PDIW

HALKOR q‚

±

gr SVPDSV HDTR e C

RRDRS HDSU p‚ LONZA GRP N

RENAULT BIENS DE CONSOMMATION C IDQW

SOPHEON IRDTH

±

qf UDSV RDWH

BP AMOCO ±

TDRT IDWV

e HAYS qf ±

IWDHP IDUI

e p‚

± SSDVS HDVH

VALEO /RM p‚ RHODIA

WR FFFF

e C PROLION HOLDING xv PPDWU IDRI

±

ISDQH QDHW

qf e AHOLD

BURMAH CASTROL ±

SS IDUW

e HEIDELBERGER DR hi ±

UQDVS HDTI e fi

±

RSDRH HDRR

hi SOLVAY

VOLKSWAGEN ± RDUI

e PDTW

± RING ROSA iƒ IIDUU IDHW

e C

IHDPU HDVV iƒ ALTADIS -A-

CEPSA e C

QQ HDWP

e HUHTAMAEKI VAN ps

±

fi RQ PDIT

PRDHI FFFF

ƒi TESSENDERLO CHE

VOLVO -A- ±

HDPT IQDQQ

± RING ROSA WT PHDPH QDHW

e q‚

±

SPDUH QDHR

xv e ATHENS MEDICAL

DORDTSCHE PETRO ± IHDVU HDPV

IFIL s„

±

QSQDIT IDSR

PRDUU FFFF f ƒi DJ E STOXX CHEM P

VOLVO -B- ±

QPDTH

UCC GROEP NV IDWS PDUU FFFF

e qf

±

SDPT HDQV s„ AVIS EUROPE

ENI ±

QDSQ HDRT

IMI PLC qf

±

HDPS

f DJ E STOXX AUTO P PQHDSU e ±

e„ RQDST IDTQ

±

SDPI VDHS qf AUSTRIA TABAK A

ENTERPRISE OIL ± PTDIP IDUT

IND.VAERDEN -A- ƒi

e C

hi TV HDSW

± IDSV PDHP

qf BEIERSDORF AG LASMO ± URDSQ IDUU

CONGLOME´RATS ISS INTL SERV-B hu

e ± RPDVV PDIH

e p‚ BRUXELLES ± VSDUH PDIU

e„ BIC /RM

OMV AG ±

USDQR IDSV

e KOEBENHAVN LUFT hu

±

TSDQH IDWS

CGIP /RM p‚

± qf RDTI QDRI

± xy ISDWH Q

FFFF BRIT AMER TOBAC IDPH

PETROLEUM GEO-S e C ENVIPCO HLD CT

SW PDTI

e KONE B ps ±

PHUDSH RDQV

BANQUES CHRISTIAN DIOR p‚ e C

WIDIH HDII

e p‚

C ± iƒ IWDUT IDWR

PS

e CASINO GP /RM RDIU REPSOL ± FARDEM BELGIUM B

IVW HDSQ

e LEGRAND /RM p‚

±

PVSDRH QDPS

D’IETEREN SA fi

± ±

gr PRUWDRP QDPV IIDTU PDQP

qf e

C ± xv SSDVP P

IDTU

ABBEY NATIONAL e CFR UNITS -A- QDHS ROYAL DUTCH CO ± INTERNOC HLD

RTDHS HDWU

e LINDE AG hi

±

SQ QDTR

GAZ ET EAUX /RM p‚

e C e C

fi SSDWS PDIH PHDVU QDPI

xv e

C ± s„ QDUV IDST

RDWH

ABN AMRO HOLDIN e DELHAIZE IS SAIPEM ± INTL BRACHYTHER B QQ IDQS

e MAN AG hi

±

PPIDPH HDSV

GBL fi e

± ± p‚ PSS HDUH qf VDPR RDUI

C ±

qf UDQI SDPU

IIDIH ALL & LEICS ESSILOR INTL /R IHDHI

SHELL TRANSP e C LINK SOFTWARE B

PIDHS PDTV

METALLGESELLSCH hi

e C

QW PDTQ

GEVAERT fi

e C

± fi RT HDQI IPDUQ RDRH

qf e

±

p‚ IQWDPH IDHU

FFFF ALLIED IRISH BA COLRUYT IDSH

TOTAL FINA /RM e C PAYTON PLANAR PH SDPT

METRA A ps

e C

IW PDUH

HAGEMEYER NV xv e

± ±

hi VT IDIS q‚ UTDTP IDPH

±

QHPDUH IDSI FFFF

ALPHA CREDIT BA f e FRESENIUS MED C TDSH DJ E STOXX ENGY P ± ACCENTIS IRDPH IDHS

METSO ps

±

RDHS IDIW

e INCHCAPE qf

±

qf RDPT IDIQ PIDWU FFFF

ARGENTARIA R iƒ GALLAHER GRP

C QDVP TDVP

MORGAN CRUCIBLE qf

±

IRDUT HDRH

e INVESTOR -A- ƒi e

± ± fi QPDRS IDIW

PQDSH IDHI

BPINTOMAYORR €„ GIB

± UWDQH HDUQ

NETCOM -B- ƒi

±

IRDUT HDUW

e INVESTOR -B- ƒi

±

± qf U SDUH RSDQS QDSI

BANK AUSTRIA AG e„ SERVICES FINANCIERS IMPERIAL TOBACC

C

SDHW IVDST

NFC qf FRANCFORT

ISDPS FFFF

MYTILINEOS HOLD q‚ e C ± €„ PIDVQ HDIR

WDWR IDPW

BANK OF IRELAND qf JERONIMO MARTIN

± ± qf IVDPV PDPT hu TWDVQ HDQV

±

RSH

3I NKT HOLDING 1&1AG&CO.KGAA RDPT

±

QVDSS IDIH

NORSK HYDRO xy e ± ±

ps IQDQH HDTU

PPDIT PDUT

BANK OF PIRAEUS q‚ KESKO -B-

e C

± fi RHDII HDWI qf IUDRP IRDWQ

±

PQP

ALMANIJ OCEAN GROUP AIXTRON SDIH

±

PQRDSQ HDSQ

OERLIKON-BUEHRL gr e

± ±

p‚ TTP HDIS VDWR UDUQ

BK OF SCOTLAND qf L’OREAL /RM

±

IPI VDQI

Â

A @€u˜li™ite AUGUSTA TECHNOLOGIE

±

ISDSW PDQI

e ORKLA -A- xy ± ± qf PDHV HDUV TS PDPT

BANKINTER R iƒ MORRISON SUPERM

±

IHWDIH

e BB BIOTECH ZT-D VDPR

±

SWDVH IDVW

SONAE SGPS €„ e C

± hi SVDSH HDVT PSDUQ QDIP

BARCLAYS PLC qf HENKEL KGAA VZ

±

ISDUH

BB MEDTECH ZT-D IDVV

±

PDTS PDWV

e TOMKINS qf ± ± qf WDPH QDRP THDPH HDSH

BAYR.HYPO-U.VER hi RECKITT BENCKIS

±

VQDSH

e BERTRANDT AG HDTH

±

RTDVH PDSH

VEBA AG hi

e C ± qf PDUP PDWI VDPQ HDVT

BCA AG.MANTOVAN s„ SAFEWAY

±

IQ

BETA SYSTEMS SOFTWA UDSR

±

PDIQ

f DJ E STOXX CONG P QIIDRV

e C ± qf RDTS HDTW IQDWP SDRS

BCA FIDEURAM s„ SAINSBURY J. PL

C

IQHDPH

CE COMPUTER EQUIPME HDIS

e C ± qf PDVH QDQU QDTH HDPV

BCA INTESA s„ SMITH & NEPHEW

C

PUH

CE CONSUMER ELECTRO IDVW

e C ± qf IDSQ IPDWT WDTH IDHS

BCA LOMBARDA s„ STAGECOACH HLDG

C

RTDUH

TE´LE´COMMUNICATIONS CENIT SYSTEMHAUS TDIR

e C ± qf PDWH QDUV QDQI HDWI

MONTE PASCHI SI s„ TESCO PLC

±

WDRH

DRILLISCH QDSW

e C

e ± e s‚ RDQP PDWP ± xv PUDHR HDIS IVDWW HDQI

BCA P.BERG.-C.V s„ EIRCOM TNT POST GROEP

±

QTDIH

EDEL MUSIC WDUS

e C ± qf ITDUS QDII ± RWQDIR HDHS UDQH IDQS

BCA P.MILANO s„ BRITISH TELECOM f DJ E STOXX N CY G P

C

VPDVH

ELSA QDSH

e ± qf PHDTI PDWI ± IIDIT IDTU

B.P.VERONA E S. s„ CABLE & WIRELES

±

IHUDIH

EM.TV & MERCHANDI SDPP

e

e ± hi VTDUH PDTW ± IDIT HDVS

BCA ROMA s„ DEUTSCHE TELEKO

±

PTDWH

EUROMICRON RDPU

e ± COMMERCE DISTRIBUTION qf SQDHR QDIS ± ISDPS HDSP

BBVA R iƒ ENERGIS

±

IVDRH

GRAPHISOFT NV V

e

e ± hi IIV IDPT ± €„ PUDPQ PDIT

EQUANT NV ± UDUV QDPR

ESPIRITO SANTO BOOTS CO PLC qf

±

QHDQH

HOEFT & WESSEL QDVI

e ± ƒi IWDVS QDIR iƒ FFFF FFFF

EUROPOLITAN HLD e C IQPDRH PDST

BCO POPULAR ESP CARREFOUR /RM p‚

±

IIDSW

HUNZINGER INFORMAT TDIS

e

e ± p‚ ISVDSH QDQS ± RDPW IDQV

€„ e

FRANCE TELECOM ± PIPDVH IDHP

BCO PORT ATLANT CASTO.DUBOIS /R p‚

±

SHDQH

INFOMATEC IDQU

e ± q‚ PVDRH HDUQ ± €„ SDSH HDWH

HELLENIC TELE ( e C IQDIT HDQH

BCP R CENTROS COMER P iƒ

±

RHI

INTERSHOP COMMUNICA VDHP

e

e ± xv IHUDQH IDPR ± IIRDRS IDWQ

s„ e

KONINKLIJKE KPN ± ITDWP HDRI

BIPOP CARIRE CONTINENTE iƒ

±

RUDUS

KINOWELT MEDIEN RDSH

e

e ± hi PWQ PDQU ± s„ QDIR HDQP

MANNESMANN N ± PPDRR HDSI

BNL DIXONS GROUP PL qf

FFFF

LHS GROUP RPDIH

e ± q‚ ISDPP HDRW ± VPDQH IDPT

p‚ e

PANAFON HELLENI ± QRDUS HDUI

BNP /RM GEHE AG hi

C

IQPDSH

LINTEC COMPUTER RDUR

e

e ± €„ IRDHQ PDVR iƒ IHDVP FFFF

PORTUGAL TELECO C SDTH HDSV

BSCH R GREAT UNIV STOR qf

FFFF

LOESCH UMWELTSCHUTZ TDTH

e

e ± ps UUDWH RDTS ± IIUDTH QDTI

p‚ e

SONERA ± WSDRS HDVV

CCF /RM GUCCI GROUP xv

±

HDTT

MENSCH UND MASCHINE PPDUS

± C

gr QQTDPH P xy SDPV HDRU

SWISSCOM N ± QPDQW HDIV

CHRISTIANIA BK HENNES & MAURIT ƒi

±

SDHP

MOBILCOM IPI

e ± hu VVDPQ HDTI ± RDRV HDPP

s„ e TELE DANMARK -B ± QHDQH PDIH

COMIT KARSTADT QUELLE hi

FFFF

MUEHL PRODUCT & SERV IQDIH

e

± €„ PHDPR IDUH ± q‚ TWDSR HDRU

TELECEL ± UDUT IDHR

COMM.BANK OF GR KINGFISHER qf

FFFF

MUEHLBAUER HOLDING SU

e

e ± s„ IUDRH IDQH ± hi QVDVH PDPU

TELECOM ITALIA ± QDUV HDVS

COMMERZBANK MARKS & SPENCER qf

C

RQDSU

PFEIFFER VACU TECH HDRV

e

e ± s„ UDTR QDPW ± QVDIH QDHS

p‚ e

TELECOM ITALIA ± RIDQH PDIQ

CREDIT LYONNAIS METRO hi

±

PIDIH

PLENUM IDVT

e

± iƒ PVDTT QDHV ± hu WVDQH IDHV

TELEFONICA C UDPT IDIQ

DEN DANSKE BK NEXT PLC qf

±

QWDWS

PSI IDQT

e

± s„ IPDWQ PDRW xy FFFF FFFF

TIM e C IWRDSH IDQH

DEN NORSKE BANK PINAULT PRINT./ p‚

±

IRWDPH

QIAGEN NV SDTT

±

e C qf SDHI QDIR hi VPDWH PDQS

VODAFONE AIRTOU C QHIDPU IDQT

DEUTSCHE BANK N e VALORA HLDG N gr

± ±

± q‚ TQDUP HDWQ ps IQDSH QDSU

VDPI

ALPHA FINANCE PARTEK REFUGIUM HOLDING AG PDPT

e ± IQWIDTS PDUQ ±

IRTDPH HDIR

fi f e ±

IWDQH HDWU

DEXIA DJ E STOXX TCOM P VENDEX KBB NV xv C

±

± qf IIDUR RDTQ qf IPDRH QDVI IPDWH

AMVESCAP PENINS.ORIENT.S SACHSENRING AUTO IDSQ

e C hi SHDWH HDPH C

SDIQ HDTR

DRESDNER BANK N e W.H SMITH qf ± ± C €„ QDWH HDUT qf SDQI PTDHV

IQDVS

BPI R PREMIER FARNELL SALTUS TECHNOLOGY IDVR

±

q‚ QVDWU IDSS C

RDUW IDHQ

EFG EUROBANK WOLSELEY PLC qf C

± C qf SDSQ HDVW qf IIDIH VDHW IHV

BRITISH LAND CO RAILTRACK SCM MICROSYSTEMS V

± CONSTRUCTION q‚ VTDQT HDTW

C

HDWT

ERGO BANK e f DJ E STOXX RETL P QRQDIR ± ± C

qf SDPW IDSP xv QTDWH IDPH

IDWU

CANARY WHARF GR RANDSTAD HOLDIN SER SYSTEME RWDTT

e

± e„ RQDPI PDTV

ERSTE BANK e C RQDWW IDTP

ACCIONA iƒ

±

qf SDPI IDSR hu IHVDUU FFFF FFFF

CAPITAL SHOPPIN RATIN -A- SERO ENTSORGUNG SDVH

C

ƒi IQDWR PDSW

FOERENINGSSB A ± IUDWQ PDTI

AKTOR SA q‚ C C

± qf IUDVS IDII hu IIPDVH HDPR

TDPS

CLOSE BROS GRP RATIN -B- SINGULUS TECHNOLOGI WH

± WDTS RDPH

qf e HAUTE TECHNOLOGIE

HALIFAX GROUP ± IVDWS HDPT

UPONOR -A- ps e C

± ± fi SWDPH IDPH qf QDUQ HDVU

QDHT

COBEPA RENTOKIL INITIA SOFTM SOFTWARE BERA RUDSH

±

IIDSW IDPS

qf e

HSBC HLDG ± iƒ ITDPH HDVT e

±

IWDWT IDRQ AUMAR R p‚ e C

±

AEROSPATIALE MA C s„ IDQS PDIU qf QDII HDSQ HDTH

COMPART REXAM TDS PRDWS

C

RVDUT HDUR

q‚ e

IONIAN BK REG.S ± iƒ VDRR IDIU e

±

PQTDPH IDSH ACESA R e e p‚ ± ± ALCATEL /RM

± hi IHH RDPT p‚ UPDTS QDIQ

QDWH

CONSORS DISC-BR REXEL /RM TECHNOTRANS UR

e

±

fi RI IDPH

KBC BANCASSURAN ± qf UDHQ HDPQ

±

PPDPV SDWS BLUE CIRCLE IND e e q‚

± ± ALTEC SA REG. ± iƒ PWDQP PDPQ e„ PWDQR IDHS

IDSP

CORP FIN ALBA RHI AG TELDAFAX IQ

±

WDQW QDQS

qf e

LLOYDS TSB ± p‚ VTP PDTH e

±

IPU IDIU BOUYGUES /RM xv C

± ASM LITHOGRAPHY

± gr IUUDIS HDUH gr TUQDTS IDQI UDSH

CS GROUP N RIETER HLDG N TELES AG PWDTH

e C

ps SDUP HDIV

MERITA ± qf RDST QDRS e ± SDHQ PDIR

BPB e xv

± ± BAAN COMPANY ± p‚ RVH IDRR ƒi PTDUI HDRR

SDWH

EURAFRANCE /RM SANDVIK -A- TIPTEL IDWW

±

q‚ UIDWU PDHR

NAT BANK GREECE e C s„ VDWH PDQH e ± IQI HDQV

BUZZI UNICEM e fi ± ± BARCO

± fi PVDRH HDHU ƒi PTDUT IDHV

RTDSH

FORTIS (B) SANDVIK -B- TRANSTEC IDWH

e ±

TRDWH HDWP

p‚ e

±

NATEXIS BQ POP. C €„ ISDTI HDVQ IVDSI IDHU

CIMPOR R e qf

± ± BOWTHORPE C xv PVDSP HDPV gr STSDUR HDQQ

QVDVH

FORTIS (NL) SAURER ARBON N W.E.T. AUTOMOTIVE S HDUV

±

qf IUDVU PDSU

NATL WESTM BK e C p‚ IUWDVH IDHI

±

SDPI QDHQ

COLAS /RM e e qf ± ± BRITISH AEROSPA p‚ IHT PDTT p‚ TVDTH QDII

FFFF

GECINA /RM SCHNEIDER ELECT FFFF

±

SDTW HDVP

ƒi e

NORDIC BALTIC H ± iƒ VDTH PDWQ

±

ITDQT QDHW

GRUPO DRAGADOS e CAB & WIRE COMM qf

qf SDHI FFFF s„ PDQR FFFF FFFF

HAMMERSON SEAT-PAGINE GIA FFFF

e C

s„ ITDSS HDUQ

ROLO BANCA 1473 e C iƒ IV IDTW e

±

PQP IDHU

FCC p‚ e C ± CAP GEMINI /RM xv SRDPV IDHW qf PDUU IDVH

FFFF

ING GROEP SECURICOR FFFF

±

IPDPP QDPP

qf e

ROYAL BK SCOTL ± p‚ VQ IDVQ

±

SUDSU IDUS GROUPE GTM qf ± ± COLT TELECOM NE

hu QUDTH IDRI ƒi PPDRQ IDSR

FFFF

KAPITAL HOLDING SECURITAS -B- FFFF

e

±

s„ IQDRH PDIW

SAN PAOLO IMI ± qf TDTR PDQW e

±

VVDSS VDTT

HANSON PLC p‚ C C DASSAULT SYST./ qf IHDQS HDWS qf QDHQ PDUT FFFF

LAND SECURITIES SHANKS GROUP FFFF

ƒi WDRQ FFFF

S-E-BANKEN -A- e C hi THDIS QDUI

±

WHDHU IDRI

HEIDELBERGER ZE ƒi C C e ERICSSON -B- qf TDTU HDPR p‚ UUDVH PDIH

FFFF

LIBERTY INTL SIDEL /RM FFFF

±

qf IIDUH TDHI

STANDARD CHARTE ± q‚ PWDVS HDRS e

IDIR FFFF HELL.TECHNODO.R e s„ ± ± FINMECCANICA

s„ WDPU IDIU qf RDQT IDRU

FFFF

MEDIOBANCA INVENSYS FFFF

e

±

p‚ PHIDVH IDHV

STE GENERAL-A-/ ± q‚ QHDUR PDIW

±

UDVS HDUR

HERACLES GENL R ƒi C

± GAMBRO -A- qf SDPU HDQI ƒi PHDVS QDSP FFFF

MEPC PLC SKF -B- FFFF

C

ƒi IIDUU PDHQ

SV HANDBK -A- e C hi PSDVS HDWV e

±

VUDPH TDPR

HOCHTIEF ESSEN xv e C ± GETRONICS iƒ ISDHR PDTT hu PSDPS IDHS

FFFF

METROVACESA SOPHUS BEREND - FFFF

±

ƒi QDSH HDQQ

SWEDISH MATCH C gr IIQVDQS HDSS

±

UPDPS QDHT

HOLDERBANK FINA hu ± ± GN GREAT NORDIC qf WDRT QDVI gr TUVDTR HDQU

FFFF

PROVIDENT FIN SULZER FRAT.SA1 FFFF

±

gr PSUDTI HDWT

e C

IQI IDIT UBS REG p‚

±

RSDRP PDPW

IMERYS /RM e q‚ ± ± INTRACOM R

xv RH QDIS qf SDRW IDUS FFFF

RODAMCO CONT. E T.I.GROUP PLC FFFF

e C

s„ QDVP IDVU

e C

WDRU HDUR UNICREDITO ITAL s„

±

QQDTR RDRV

ITALCEMENTI e qf ± LOGICA xv QUDQS FFFF xy ITDUH HDUQ

FFFF

RODAMCO NORTH A TOMRA SYSTEMS FFFF

±

SWDUT IDII

hu e

±

UWDPH HDSH UNIDANMARK -A- p‚

±

IUDHI IDTW

LAFARGE /RM e qf ± ± MISYS qf IWDWS QDHV e„ TSDRH HDWI

FFFF

SCHRODERS PLC VA TECHNOLOGIE FFFF

±

q‚ PIDPH HDST

±

IQDIP RDRV e XIOSBANK q‚

±

IWSDRH HDTT

MICHANIKI REG. ps e e C ± NOKIA p‚ USDIH IDIV xv VDTH IDIV

FFFF

SIMCO N /RM VEDIOR NV FFFF

±

PWWDWS HDIQ

f C

C WDQW HDQS

DJ E STOXX BANK P qf

UDQT RDQW TARMAC qf

C ± NYCOMED AMERSHA qf RDRW PDTH THPDWP IDTQ FFFF

SLOUGH ESTATES f DJ E STOXX IND GO P FFFF

C

qf IDIW SDVH e

±

IIDWS HDSH

PILKINGTON PLC e xv ± OCE p‚ IQH IDUR FFFF UNIBAIL /RM FFFF

±

qf IIDQW HDSU e

±

QDVH QDVH RMC GROUP PLC s„ e C OLIVETTI iƒ TDHU HDSH FFFF

VALLEHERMOSO FFFF

e ±

C p‚ IQRDSH HDUR e

ITTDQS HDUW

SAINT GOBAIN /R e xv ± KON. PHILIPS hi QT IDWI FFFF

WCM BETEILIGUNG FFFF

C

QSDHP HDQR

PRODUITS DE BASE ƒi ASSURANCES ±

QDQU HDRV

SKANSKA -B- qf ± ROLLS ROYCE qf RDWP QDVP FFFF WOOLWICH PLC FFFF

hu PIDRW FFFF

±

IIDVS QDSV

e SUPERFOS e qf ± ± ± QSDUI PDHT xv VHDVH PDTS iƒ SAGE GRP PRHDPH IDHV FFFF

ACERINOX R f DJ E STOXX FINS P AEGON NV FFFF

C

qf PDHQ RDIU e

PVPH FFFF TAYLOR WOODROW p‚ ± ± UHTDHW PDIT qf QDST HDRS gr SAGEM FFFF ALUSUISSE LON G AEGIS GROUP FFFF

e

±

p‚ IIUDSH IDSW e ±

hi TRP RDRT

TECHNIP /RM e C ± RQDPU IDIT p‚ SIDRS HDTV q‚ SAP AG FFFF ALUMINIUM GREEC AGF /RM FFFF

±

q‚ RWDQT IDSH e ±

VSQ PDHU

TITAN CEMENT RE e hi ± ± PDUQ IDIV s„ WDWW HDIH qf SAP VZ FFFF ARJO WIGGINS AP ALLEANZA ASS FFFF

e C

PHDIH HDTH e„ ALIMENTATION ET BOISSON ±

PQDTH QDTS

WIENERB BAUSTOF e qf ± ± ISDPQ QDUH hi QRV IDST ƒi SEMA GROUP FFFF ASSIDOMAEN AB ALLIANZ N FFFF

qf QDVR FFFF e ±

hi ISSDSH PDVI

e C WILLIAMS ± ± RTDSH QDQQ qf RDSI IDHU qf WDIH HDUI fi SIEMENS AG N FFFF BEKAERT ALLIED DOMECQ ALLIED ZURICH FFFF

±

C

PPVDUV HDTS

IIDWQ PDTT f qf e C ± ± DJ E STOXX CNST P RDVQ PDWR qf SDPI VDSU xv SP IDRT qf SMITHS IND PLC FFFF BILLITON ASSOCIAT BRIT F ASR VERZEKERING FFFF

e ±

IWHDQH HDPI e e p‚ ± ± ± RHDRP IDRI qf IIDPT SDWV p‚ IPTDTH IDRH e„ STMICROELEC SIC FFFF BOEHLER-UDDEHOL BASS AXA /RM FFFF

e ±

s„ QDUS PDVS e e C ± PVDUH FFFF e„ RH HDSH gr VPSDVS HDHV xv TECNOST FFFF BUHRMANN NV BBAG OE BRAU-BE BALOISE HLDG N FFFF

CONSOMMATION CYCLIQUE e ±

p‚ QVDVI IDUU C C C e RDVP IDHP e„ RQDUI HDVQ qf IQDRQ SDIH qf THOMSON CSF /RM FFFF BUNZL PLC BRAU-UNION BRITANNIC FFFF

e ±

ps TQDSH RDSI

e C ± ± ± IDWP IDTU p‚ QWDSV HDUI qf TDHW HDPU qf IPDUQ IDTR qf TIETOENATOR FFFF CORUS GROUP ACCOR /RM CADBURY SCHWEPP CGU FFFF

±

hu ISHDRH RDSP

C e C e ± ± IHDVH PDRR hi SIDVH SDTS hu QQDVR HDVH p‚ QHDQI PDPQ q‚ WILLIAM DEMANT FFFF ELVAL ADIDAS-SALOMON CARLSBERG -B- CNP ASSURANCES FFFF

±

WSTDUI IDUW

e e C e ± ± f IRDSS IDTW p‚ ISDPR HDPT hu QIDPW FFFF iƒ IQDVT PDHS xv DJ E STOXX TECH P FFFF ISPAT INTERNATI AIR FCE CARLSBERG AS -A CORP MAPFRE R FFFF

C C C C e qf IIDRT HDPV qf RDHP HDVP hu QQDRR HDRH hi IHR PDVU FFFF JOHNSON MATTHEY AIRTOURS PLC DANISCO ERGO VERSICHERU FFFF

e e e ± ± ± e„ SQDUI HDUP s„ IDWV FFFF p‚ PIP HDWV q‚ QVDRQ PDVR FFFF MAYR-MELNHOF KA ALITALIA DANONE /RM ETHNIKI GEN INS FFFF

e e SERVICES COLLECTIFS ± ± ± ± ps WDII HDRR e„ IUDUW HDPV q‚ PWDHW IDVP hu VQDHT IDPH FFFF METSAE-SERLA -B AUSTRIAN AIRLIN DELTA DAIRY CODAN FFFF

e C e e ± ± ± ± ƒi QHDPP HDUU s„ IHDWP HDIV qf VDQU HDIW fi PVDRH HDHU s„ SDVT IDSI FFFF HOLMEN -B- AUTOGRILL DIAGEO FORTIS (B) AEM FFFF

e C e ± ± ± ± ps IPDWH HDUU hu QTDPT IDSH q‚ QQDSW PDVP s„ PWDHW HDHQ qf UDWV PDUV FFFF OUTOKUMPU OY -A BANG & OLUFSEN ELAIS OLEAGINOU GENERALI ASS ANGLIAN WATER FFFF

C C e e C e e ± ± p‚ TV PDVT s„ IDWP PDIQ p‚ WHDRS HDSH e„ ISUDSS IDSQ qf RDSP IDRT FFFF PECHINEY-A- BENETTON GROUP ERID.BEGH.SAY / GENERALI HLD VI BRITISH ENERGY FFFF

C C e C e ± ± ps SDSW IDRS qf RDUS RDPW xv QQDUS PDUR q‚ QHDSW HDRW qf PDWT IDII FFFF RAUTARUUKKI K BRITISH AIRWAYS HEINEKEN HOLD.N INTERAM HELLEN CENTRICA FFFF

C e C e ± qf IUDSQ FFFF s„ IHDIH IDTI q‚ PIDPQ IDRT qf UDQR HDRS s„ W FFFF FFFF RIO TINTO BULGARI HELLENIC BOTTLI IRISH LIFE & PE EDISON FFFF

C e e C e ± ± ± q‚ IQDVI IDTH p‚ IPPDRH QDRU q‚ PQDWW IDWT s„ RDUP HDRQ fi PTIDPH HDHV FFFF SIDENOR CLUB MED. /RM HELLENIC SUGAR FONDIARIA ASS ELECTRABEL FFFF

C C e ± ± ± q‚ RHDUR IDUT qf IIDRW PDPP qf IWDQU HDVQ qf PDRU IDQQ €„ IUDWT IDIT FFFF SILVER & BARYTE COMPASS GRP KERRY GRP-A- LEGAL & GENERAL ELECTRIC PORTUG FFFF

C e e e C e ± ± PDSU IDPS hi PIDRH FFFF s„ IDUU HDST s„ IUDQT IDII iƒ IWDRH IDPS SMURFIT JEFFERS qf DT.LUFTHANSA N MONTEDISON MEDIOLANUM ENDESA

e e e ± ± ± ± ± IQ RDRI ƒi IWDST IDUT gr ITVVDSH HDVV hi PVQ PDRI e„ IIP PDTI

STORA ENSO -A- ps ELECTROLUX -B- NESTLE N MUENCH RUECKVER EVN e

C e e C e ± ± ± IPDWH QDHI qf IHDVW UDHV xv QRDIS SDHI qf TDSW UDII ps RDSH PDPU STORA ENSO -R- ps EMI GROUP KONINKLIJKE NUM NORWICH UNION FORTUM CODES PAYS ZONE EURO

C C C e e e e ± ± iƒ IWDTH HDPT PRDRP HDRV p‚ HDVP IDPH s„ IDIQ HDVV ps THDSH HDWH SVENSKA CELLULO ƒi EURO DISNEY /RM PARMALAT POHJOLA YHTYMAE GAS NATURAL SDG FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

C e e C e ± ± ± PT QDUH qf WDSU SDRU p‚ RWDIH QDWI qf ITDHP HDQI iƒ IPDQI IDHU THYSSEN KRUPP hi GRANADA GROUP PERNOD RICARD / PRUDENTIAL IBERDROLA IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande

C e e C e e e ± ± ± LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche QRDRI PDVH p‚ IQWDQH HDPP ps QDPH IIDSH s„ WDHU HDTT s„ SDIU HDSV UNION MINIERE fi HERMES INTL RAISIO GRP -V- RAS ITALGAS

C C e C e ± ± FI : Finlande - BE : Belgique. QHDVH PDTU s„ IDUH QDTT qf TDSV QDSV qf SDVT QDRS qf UDSU IDPU UPM-KYMMENE COR ps HPI SCOTT & NEWCAST ROYAL SUN ALLIA NATIONAL GRID G

C e e C e ± ± ± ISDPW IDTU xv PHDIS HDPS qf VDRT RDSW ps QIDHS HDRV qf SDUV PDQI

USINOR p‚ KLM SOUTH AFRICAN B SAMPO -A- NATIONAL POWER CODESPAYSHORSZONEEURO

e

± ± ± ± PVDVP PDWQ qf QDSP RDRP qf QDWP FFFF gr ITWSDQT HDVH e„ IIRDIH IDTR

VIOHALCO q‚ HILTON GROUP TATE & LYLE SWISS RE N OESTERR ELEKTR CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

C

e e C e ± ± ± QRDHW PDIV p‚ QTQDRH QDRH qf RDPT VDUI €„ SQDPI IDRT qf UDIH QDVI

VOEST-ALPINE ST e„ LVMH / RM UNIGATE PLC SEGUROS MUNDIAL POWERGEN GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e C ± ± ± ± IDVI p‚ SDTW VDWT xv RV HDTP ƒi QVDRV HDIS qf UDWQ IDHR f DJ E STOXX BASI P PISDPR MOULINEX /RM UNILEVER SKANDIA INSURAN SCOTTISH POWER LeMonde Job: WMQ2202--0024-0 WAS LMQ2202-24 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0434 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 I FINANCES ET MARCHÉS

C C ± ± ± IHP TTWDHV FFFF IVDUP VRDSS VQDVS SSHDHP HDVQ IQDIH IPS IPTDTH VQHDRR IDPV TPDQH BAZAR HOT. VILLE ...... IHP GROUPE GTM ...... SPIR COMMUNIC. # ......

C ± ± ± ± RPDUS PVHDRP PDRH SDQU UI UI RTSDUQ FFFF ISDVU QST QQUDSH PPIQDVS SDPH VIDRS BIC...... RQDVH GROUPE PARTOUCHE ... SR TELEPERFORMANC ..

C C ± ± ± IHT TWSDQI FFFF IVDWH IPU IPS VIWDWS IDSU TDPW IUR IUQ IIQRDVI HDSU VDUQ BIS...... IHT GUILBERT...... SUEZ LYON.DES EAU .....

C ± ± ± ± ± VPDRS SRHDVR IDHV WDWV QWH QVQDIH PSIPDWU IDUU IVDRV SSU SSHDSH QTIIDHR IDIU SDVT VALEURS FRANC¸AISES B.N.P...... VQDQS GUYENNE GASCOGNE... TF1 ......

C C ± ± ± IWQ IPTT FFFF IDSQ VTDUH VIDTH SQSDPT SDVV PWDSP IIWDRH IIUDTH UUIDRI IDSI ISDSP BOLLORE ...... IWQ HACHETTE FILI.MED ..... TECHNIP......

C C C ± ± PUIDPH IUUVDWT HDVP IUDTR SPV SPV QRTQDRS FFFF PRDVP QWDSI QVDPI PSHDTR QDPW ITDSP BONGRAIN ...... PTW HAVAS ADVERTISING..... THOMSON-CSF......

C C C

± ± ± VSU STPIDSS QDIT QSDVI IPWDSH IPWDWH VSPDHW HDQI IPDPP IIPDWH IHQDQH TUUDTH VDSH WQDHV b L’action de la compagnie d’assurances Axa était en BOUYGUES ...... VVS IMERYS(EX.IMETAL)...... THOMSON MULTIMEDI

C C ± ± ± ± RPDWW PVP HDUP ISDPS IUDWS IUDUV IITDTQ HDWS IDWQ IRHDUH IQVDRH WHUDVR IDTQ RDRS

baisse de 0,7 %, à 127,5 euros, dans les premiers BOUYGUES OFFS...... RQDQH IMMEUBLES DE FCE ...... TOTAL FINA SA......

C C C ± ± IHDVQ UIDHR S QSDSR RVDIS FFFF FFFF FFFF RTDUW ISUDVH ISH WVQDWR RDWR PSDIH BULL#...... IIDRH INFOGRAMES ENTER. ... TRANSICIEL # ......

C C échanges, lundi 21 février, après l’annonce de la fusion C ± ± ± IIUDIH UTVDIQ RDHP UHDWR IQHDVH IPQ VHTDVQ SDWT IVTDUV UV UPDTH RUTDPP TDWP VPDRI BUSINESS OBJECTS...... IPP INGENICO ...... UBI SOFT ENTERTAI ......

C C C ± ± ± PSWDVH IUHRDIV RDVH UWDUW TTDIH TS RPTDQU IDTT WDRP IQPDQH IQH VSPDUR IDUR QDUS

entre les assureurs britanniques CGU et Norwich Union, CANAL + ...... PUPDWH ISIS ...... UNIBAIL ......

C

± ± ± ± PQQDSH ISQIDTT HDRQ UDQR PIDQH PHDSH IQRDRU QDUT FFFF ISH IRS WSIDIR QDQQ QQDVV

qui vont créer CGNU, le premier groupe d’assurances CAP GEMINI ...... PQRDSH KAUFMAN ET BROAD .... UNILOG ......

C ± ± ± ± ± QW PSSDVP HDPV ITDTT WTDWH WS TPQDIT IDWT IDHR IHW IIH UPIDSS HDWP SDTT CARBONE LORRAINE..... QWDII KLEPIERRE COMP.FI ...... UNION ASSUR.FDAL ......

C C ± ± ± ± IQIDWH VTSDPI PDIU PUDWT VQDQH VSDSH STHDVR PDTR PIDRI ISDSS ISDQI IHHDRQ IDSR IUDWH britannique, doté de « fortes positions » en Europe. CARREFOUR ...... IPWDIH LABINAL...... USINOR......

C ± ± ± ± ± WIDIH SWUDSV HDII IWDVU UWDTH UW SIVDPI HDUS QHDSI STDQH SSDUH QTSDQU IDHU PUDPV

b Le cours de Bourse de Havas Advertising reculait de CASINO GUICHARD ...... WI LAFARGE...... VALEO ......

C

± ± ± ±

TI RHHDIQ FFFF PHDQI WRDWS WPDWS THWDUI PDII UPDIP RHDRI RHDPH PTQDTW HDSP SDRI

0,38 %, à 526 euros, en début de séance, lundi, après que CASINO GUICH.ADP ...... TI LAGARDERE...... VALLOUREC......

C ± ± ± ± ± PIIDIH IQVRDUQ IDVI QHDHW SIDHS SIDQS QQTDVQ HDSW PI PSDPI PS ITQDWW HDVQ IHDUI CASTORAMA DUB.(LI..... PIS LAPEYRE ...... VIA BANQUE ......

C ± ± ± ± IIVDSH UUUDQI PDVU RDPH RVDSH RVDSH QIVDIR FFFF VDRH IIWDSH IITDSH UTRDIW PDSI PWDWR le groupe eut annoncé, avant l’ouverture de la Bourse, C.C.F...... IPP LEBON (CIE)...... VIVENDI ......

C

± ± ± PQHDPH ISIHDHI PDHR PIDHQ IWH IWH IPRTDQP FFFF IWDSW ITDHV ITDHV IHSDRV FFFF HDUR

avoir conclu un accord de rapprochement avec l’améri- CEGID (LY) ...... PQS LEGRAND ...... WORMS (EX.SOMEAL)....

C ± ± ± ± ± IHDTQ TWDUQ IDSU QQDPH IIQ IIIDQH UQHDHV IDSH PIDHT IWIDIH IVWDIH IPRHDRI IDHS WDWH

cain Snyder pour 2,1 milliards d’euros. Cette opération CERUS...... IHDVH LEGRAND ADP ...... ZODIAC...... C ± ± ± TT RQPDWQ HDWH IDSQ RHDSH QWDRH PSVDRS PDUP IDQU FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CGIP ...... TTDTH LEGRIS INDUST......

C ± ±

SQ QRUDTT IDVS SDIV IIR IIR URUDUW FFFF HDTI FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF lui permettra de se propulser au quatrième rang mon- CHARGEURS...... SR LOCINDUS......

± ± ± ± SRDHS QSRDSR SDIV TDRV TTQ TSU RQHWDTR HDWH IUDSI FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

dial du conseil en communication. CHRISTIAN DALLOZ ...... SU L’OREAL ......

± ± ± ± PHW IQUHDWS QDTW ISDHR QUTDPH QTPDSH PQUUDVR QDTR IVDRV FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CHRISTIAN DIOR ...... PIU LVMH MOET HEN......

C C ± b L’action Vivendi abandonnait 1,67 %, à 117,5 euros, ± WTDWH TQSDTP IDHR SDQP IHHDSH WT TPWDUP RDRV WDTR FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CIC -ACTIONS A...... WSDWH MARINE WENDEL ......

C C ± ± SQDSH QSHDWR QDVV PHDTV VDVH VDSP SSDVW QDIV ISDIQ FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

lundi, au cours des premières transactions. Le PDG du CIMENTS FRANCAIS ...... SIDSH METALEUROP ......

± ± ± ±

IHUDWH UHUDUV HDHW PDPT QRDQI QRDIH PPQDTV HDTI IPDST FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

groupe, Jean-Marie Messier, a précisé, dimanche, au CLARINS ...... IHV MICHELIN......

C ± ± ± IPQDQH VHVDUW PDUT UDRH PV PUDQQ IUWDPU PDQW PIDPQ FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CLUB MEDITERRANEE .. IPTDVH MONTUPET SA......

± ± ± ± PWDSH IWQDSI HDSI IWDQI TDPS TDHS QWDTW QDPH QVDHU Club de la Presse sur Europe 1 que Vivendi Environne- CNP ASSURANCES ...... PWDTS MOULINEX ......

± ± ± VQDWS SSHDTV IDQS FFFF TSDSH TS RPTDQU HDUT IHDSW

ment, sa filiale environnement, sera « cotée à Paris et COFACE...... VSDIH NATEXIS BQ POP......

C ± ± ± % Var. VVDSH SVHDSP QDVH PPDTT QQDUS QPDIH PIHDST RDVW PQDII

COFLEXIP...... WP NEOPOST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

New York autour de l’été ». 31/12 C International ± ± ± f IUVDIH IITVDPT HDHT ITDQV IWDPI IVDUH IPPDTT PDTS IHDWW

COLAS ...... IUV NORBERT DENTRES.# ... en euros en euros en francs veille

(1)

C

± ± ± QQ PITDRU HDIP ISDRW PTDQI PU IUUDII PDTP HDRH b Le titre Renault gagnait 0,36 %, à 44,36 euros, lundi CDE PROV. REGPT...... QQDHR NORD-EST......

C ± ± ± ±

RQDIH PVPDUP PDUI WDIT TV FFFF FFFF FFFF PDVS IRRDVH IQVDQH WHUDIW RDRW ITDTV

matin. L’agence sud-coréenne Yonhap a indiqué, di- CPR ...... RRDQH NORDON (NY)...... AMERICAN EXPRESS......

± ± ± ± ± ± IRDTH WSDUU PDTU IVDPS TRV TISDSH RHQUDRP SDHP WDWR RVDVQ RVDIH QISDSP IDRW SDVU CRED.FON.FRANCE ...... IS NRJ # ...... A.T.T. #......

C manche, que le constructeur automobile avait achevé C ± ± ± ± QVDRR PSPDIS HDRI RDSR VDUR VDRW SSDTW PDVT VDHI IUDWS IV IIVDHU HDPV PDHT CFF.RECYCLING ...... QVDTH OLIPAR...... BARRICK GOLD #......

C ± ± ± ±

QVDQP PSIDQT PDRW ISDSW UH UH RSWDIU FFFF IDQQ ITDPV IUDWH IIUDRP WDWS IUDUH l’analyse des actifs du constructeur sud-coréen en fail- CREDIT LYONNAIS...... QWDQH PECHINEY ACT ORD ...... CROWN CORK ORD. #....

C C

± ± ± ± SIDVS QRHDII SDUQ IIDWV SUW SRH QSRPDIU TDUR QSDTU PTDQS PTDQQ IUPDUI HDHV WDHS

lite Samsung Motors, et qu’il s’apprêtait à entrer dans CS SIGNAUX(CSEE)...... SS PENAUILLE POLY.CB...... DE BEERS # ......

C ± ± ± ± URDSH RVVDTW HDTV FFFF SIDIH SHDSH QQIDPT IDIU IIDHW SPDQH SIDQH QQTDSI IDWI PIDIW DAMART ...... UR PERNOD-RICARD...... DU PONT NEMOURS # ..

C ± ± ± ± ± PII IQVRDHU IDRS WDVP PIU PIPDUH IQWSDPP IDWV SDTQ WHDSH VVDUH SVIDVQ IDWW QTDIR une phase de négociations concrètes en vue de son ac- DANONE...... PIRDIH PEUGEOT...... ERICSSON # ......

C C ± ± ± ± PHS IQRRDUI RDTI SDTU IWP IWRDUH IPUUDIS IDRI PSDTV RSDUI RRDWS PWRDVS IDTT ISDIV

quisition. DASSAULT-AVIATION..... PIRDWH PINAULT-PRINT.RED..... FORD MOTOR # ......

C ± ± ± ± ± WIDSH THHDPH SDTP RIDRP IIIDQH IIIDIH UPVDUU HDIV VDUH IQQDQH IPTDWH VQPDRI RDVH IVDVH DASSAULT SYSTEMES.... WTDWS PLASTIC OMN.(LY) ...... GENERAL ELECTR. #......

C C ± ± ± RWDPS QPQDHT FFFF IUDHV UUS UVW SIUSDSH IDVI PTDTH URDWS UQDSH RVPDIQ IDWQ QDQH DE DIETRICH...... RWDPS PROMODES...... GENERAL MOTORS # .....

C ± ± ± ± ± TQDIS RIRDPR HDQW IQDRW SRS SQP QRVWDTW PDQW RIDVT IRDPS IR WIDVQ IDUS IRDHS DEVEAUX(LY)# ...... TQDRH PUBLICIS #...... HITACHI #......

C

± ± ± IR WIDVQ FFFF FFFF PHDWH PHDIS IQPDIV QDSW WDUP IITDSH IIQDPH URPDSR PDVQ QDQU

RE`GLEMENT MENSUEL DEV.R.N-P.CAL LI...... IR REMY COINTREAU...... I.B.M......

± ± ± ± ± ±

RDWH QPDIR IDTI ISDSI RRDPH RRDIR PVWDSR HDIR UDUU UWDVH UT RWVDSQ RDUT PWDTP

______DMC (DOLLFUS MI)...... RDWV RENAULT ...... ITO YOKADO #......

± ± ± ± ± ± PSDPH ITSDQH IDST WDTR US UQ RUVDVS PDTU IUDSI PTDUT PTDHP IUHDTV PDUU QDWV DYNACTION...... PSDTH REXEL...... MATSUSHITA......

C

± ± ± ± ±

SRDQS QSTDSI QDSP PPDSU IWDQS IWDHR IPRDVW IDTH ISDIS QQDVV QQDPI PIUDVR IDWV ITDQT EIFFAGE ...... SPDSH RHODIA ...... MC DONALD’S ......

Â

†‚si‚

v xhs PI pi Cours releve´sa` 9h57

± ± ± ± ± ± SR QSRDPP IDTR SDPT SDTU SDSU QTDSR IDUT IPDWT TRDQH TPDSS RIHDQH PDUP VDTI ERAMET ...... SRDWH ROCHETTE (LA) ...... MERK AND CO ......

C C

± ±

WH SWHDQT FFFF ISDUQ UW UTDVH SHQDUU PDUV WDUW V V SPDRV FFFF HDSH ERIDANIA BEGHIN...... WH ROYAL CANIN...... MITSUBISHI CORP.# ...... viquid—tion X PP fe vrier

C C ± ± ± ± PSSDUH ITUUDPV HDRQ ITDWV PIIWDSH PIPH IQWHTDPW HDHP ISDSQ IIS IIIDQH UQHDHV QDPP IPDWI ESSILOR INTL ...... PSTDVH RUE IMPERIALE (LY...... MORGAN J.P.# ......

± ± ± ± ± ± QIS PHTTDPT HDQP WDTW QSDPH QSDHV PQHDII HDQR UDTV IH WDTH TPDWU R PVDQH ESSILOR INTL.ADP...... QIT SADE (NY) ...... NIPP. MEATPACKER#.....

C C ± ± ± ± TTDUH RQUDSP IDVQ IIDTS IIQS IHWS UIVPDUQ QDSP SVDTW PH IWDUW IPWDVI IDHS IT ESSO...... TSDSH SAGEM S.A...... PHILIP MORRIS#......

± ± ± ± % Var. ± RVH QIRVDSW IDRR ISDUI IQSDSH IQRDUH VVQDSU HDSW PUDVS WS WS TPQDIT FFFF IIDPI

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURAFRANCE...... RVU SAINT-GOBAIN...... PROCTER GAMBLE ......

31/12 France C ± ± ± f ± HDVQ SDRR FFFF UDUU UQ UPDWS RUVDSP HDHU PDRU QSDII QRDTS PPUDPW IDQI IIDSW

en euros en euros en francs veille EURO DISNEY...... HDVQ SALVEPAR (NY) ...... SEGA ENTERPRISES ......

(1)

C C C ± ± ± IDIW UDVI HDVQ IDUH RPDWH RP PUSDSH PDIH IDSW TTDTS TSDSS RPWDWV IDTS PRDTR EUROTUNNEL...... IDPH SANOFI SYNTHELABO ... SCHLUMBERGER# ......

C C C C C ± ± ± IRRDVH WRWDVQ HDHU IDPS UHDTH UH RSWDIU HDVS PDUU WS WUDUH TRHDVU PDVR WDIT PUSDPH PVWDIH IVWTDQU SDHS HDIU B.N.P. (T.P)...... IRRDUH FACOM SA...... SAUPIQUET (NS) ...... SONY CORP.#RGA ......

C C ± ± ± ± ± ± IRQ WQVDHP PDIR HDUH RPDRH RIDHS PTWDPU QDIV PQDWV UHDVH UH RSWDIU IDIQ IHDIW IPDIH IIDWP UVDIW IDRW IUDUW CR.LYONNAIS(TP) L ...... IRH FAURECIA ...... SCHNEIDER ELECTRI..... SUMITOMO BANK #......

C C ± ± ± QPS PIQIDVT FFFF PDQI IRI IRH WIVDQR HDUI ITDTT RVDUH RV QIRDVT IDRR WDSV RENAULT (T.P.)...... QPS FIMALAC SA...... SCOR......

± ± ± ± ± ± ITTDIH IHVWDSR HDHT PDPW VHDUH VHDIH SPSDRP HDUR SDPH UHDSH TWDHS RSPDWR PDHT IDQS SAINT GOBAIN(T.P...... ITTDPH FIVES-LILLE...... S.E.B......

C

± ± ± ± ± IRW WUUDQV IDHP HDTT IIW IIV UURDHQ HDVR WDIT QWDSH QV PRWDPT QDVH ISDSS

THOMSON S.A (T.P) ...... IRUDSH FONC.LYON.# ...... SEITA...... ABRE´VIATIONS

C C ± ± ± ± QWDTH PSWDUT HDUT IUDRR ITR ISV IHQTDRI QDTT PHDQQ IQDQS IQDQH VUDPR HDQU RDQI

ACCOR ...... QWDQH FRANCE TELECOM...... SELECTIBANQUE......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C ± ± ± ± ± IWDVI IPWDWS PDIU WDHV UHW TWS RSSVDWH IDWU PDII RQDWS RR PVVDTP HDII SDQU AEROSPATIALE MATR.... PHDPS FROMAGERIES BEL...... SGE......

C C C

± ± ± SIDPS QQTDIV HDPW RDUQ IUVDVH IUTDUH IISWDHV IDIU UDPP UTDPH UUDRH SHUDUI IDSU PRDRV AGF ...... SIDIH GALERIES LAFAYETT ...... SIDEL...... SYMBOLES

C C ± ± ± ISDPR WWDWU HDPT IWDUV UUDWS UT RWVDSQ PDSH QVDIV ISR ISR IHIHDIU FFFF QDPH

AIR FRANCE GPE NO ..... ISDPH GAUMONT #...... SILIC CA ...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C ± ± ± ± IRIDSH WPVDIV HDTR IRDVT SS SQ QRUDTT QDTR VDTP UT UT RWVDSQ FFFF SDRI

AIR LIQUIDE ...... IRHDTH GAZ ET EAUX ...... SIMCO...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C ± ± ± ± ± PQSDSH ISRRDUV IDUW QDPV IHVDWH IHV UHVDRQ HDVQ QDSU ISDRH ISDQS IHHDTW HDQP RDHT

ALCATEL ...... PQWDVH GECINA...... SKIS ROSSIGNOL...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite; d cours pre´ce´dent.

C ± ± ± ± ±

PTDUH IUSDIR PDSS IWDQQ TSDQH TIDSS RHQDUR SDUR PSDTI PHR IWWDSH IQHVDTQ PDPI IQDTQ

ALSTOM...... PUDRH GEOPHYSIQUE ...... SOCIETE GENERALE...... `

C C ± ± ± DERNIERE COLONNE RM (1) : PRS ITHUDHW HDRI PPDSH IVPDWH FFFF FFFF FFFF RQ IRRDSH IRQDWH WRQDWP HDRP IVDHW ALTRAN TECHNO. #...... PRT GFI INFORMATIQUE...... SODEXHO ALLIANCE......

± ± ± ± ± ISR IHIHDIU IDTT TDRQ PRDUU PRDQH ISWDRH IDWH IVDIS UU UU SHSDHW FFFF WDSI ATOS CA...... ISTDTH GRANDVISION ...... SOGEPARC (FIN) ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C ± ± ± ± SHDSS QQIDSW HDVV IPDQW IVW IWI IPSPDVV IDHT TDII PSDWS PSDVS ITWDST HDQW QDTS AVENTIS...... SI GROUPE ANDRE S.A...... SOMMER-ALLIBERT...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

± ± ± ± ± ± IPUDUH VQUDTT HDSS UDUQ US URDSH RVVDTW HDTU VDHP PSDIH PRDWI ITQDRH HDUT IIDHQ AXA...... IPVDRH GROUPE GASCOGNE ..... SOPHIA (EX.SFI)...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C ± ± ± ± ± IPT VPTDSI HDHV IDUI QUDWH QUDII PRQDRQ PDHV IRDSW IPSDIH IPRDVH VIVDTQ HDPR PTDUH BAIL INVESTIS...... IPTDIH GR.ZANNIER (LY) #...... SOPRA # ......

@€u˜li™iteÂA

C C PUTDVI SDSH PWS IWQSDHU PDHV COIL ...... RPDPH PROSODIE #......

C C QSVDVI RDIW ISUDIH IHQHDSI QDWU CONSODATA #...... SRDUH PROLOGUE SOF...

C

± PWRVDSQ IDHI QDSH PPDWT PQDWI NOUVEAU CROSS SYSTEM .... RRWDSH PROXIDIS...... SECOND

SUUDPR FFFF R PTDPR FFFF

CRYO INTERAC..... VV PROXIDIS ACT .....d ______

C ±

QTUDQR IDUS V SPDRV IDPU

´ CYBER PRES.P ...... ST QUANTEL...... C ±

SQDQW VDSR UDSP RWDQQ UDIP

MARCHE CYRANO #...... VDIR APPLIGENE ON.... MARCHE´

C ± QDPV IVDHQ RWDRH QPRDHR HDVP CYRANO DS 20 ..... HDSH R2I SANTE ......

C ± UPDHW WDWH QUDRW PRSDWP Q

DESK #...... IHDWW RECIF #...... Â

†ixh‚ihs IV pi†‚si‚

C ±  PDTW PRDHU RTDWS QHUDWU PDQI DESK BS 98...... HDRI REPONSE # ...... v xhs PI pi†‚si‚

C

±

WTHDWV PDWV IHDIH TTDPS PDIP

Cours releve´sa` 17 h 35 DEVOTEAM #...... IRTDSH REGINA RUBEN ...

ne se le™tionF

C ± ´ ` PTPDQV PDST QT PQTDIR IDSW DIOSOS...... RH RIGIFLEX INT...... Cours relevesa9h57

C ± SWDHR QDWS IQDWH WIDIV HDQT DMS #...... W SAVEURS DE F .....

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. C ± QVDUH PDQP QPDWH PISDVI IDPQ

DURAND ALLIZ .... SDWH GUILLEMOT BS....

Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille

± IRSVDIW FFFF IIHDQH UPQDSP WDWT DURAN DUBOI..... PPPDQH SILICOMP #......

C ± ± PPTDQI RDSS IWS IPUWDIP FFFF IW IPRDTQ IDSS TS RPTDQU RDRI ADL PARTNER...... QRDSH DURAN DUBOIS ...d SERP RECYCLA..... ARKOPHARMA #...

C C C ± IHRDWS HDHT PQ ISHDVU RDSS PQR ISQRDWR TDQT SVDPH QVIDUU IDVS AB SOFT...... IT EFFIK # ...... SOI TEC SILI ...... ASSYSTEM # ......

C C C STRDIP UDSH WS TPQDIT PDIS IPS VIWDWS HDVI QUI PRQQDTH FFFF ACCESS COMME .. VT EGIDE # ...... STACI # ...... FININFO...... d

C C ± ± PUTDIT VDRV RTDSH QHSDHP IDPU IDRS WDSI IQDPV SPDUS QRTDHP HDRV ALGORIEL#...... RPDIH ESKER...... STELAX ...... CNIM CA# ......

C C ± IQIDIW SDPT ISH WVQDWR QDRS QS PPWDSV SDRI UQDIH RUWDSH FFFF ALPHAMEDIA...... PH EUROFINS SCI...... SYNELEC #...... GEODIS......

C C ± UIDSH UDQW IH TSDTH FFFF QQI PIUIDPP HDPU THSDSH QWUIDVP PDVI ALPHA MOS #...... IHDWH EURO.CARGO S.....d SYSTAR NOM...... M6-METROPOLE ..

C C PSPSDRQ FFFF IPHH UVUIDRV SDIU RTDWH QHUDTR FFFF IRIDIH WPSDST IDSI ALTAMIR & CI...... QVS EUROPSTAT #...... TEL.RES.SERV...... HERMES INTL ......

C ± UPDRV FFFF IU IIIDSI FFFF PDTH IUDHS IVDIV STDRH QTWDWT IDIR ALTAMIR BS 9 ...... d IIDHS FABMASTER #...... d TETE DS LES...... RALLYE(CATHI......

C C C ± QWDQT PDHR ISQDUH IHHVDPI VDQP QWDUH PTHDRI PDHT PTR IUQIDUQ RDTW ALDETA...... T FI SYSTEM # ...... THERMATECH I ... ALTEN # ......

C C ± IHHQDTI QDIT WDRV TPDIV HDPI TQDVH RIVDSH TDQQ IHI TTPDSP FFFF ALTI #...... ISQ FLOREANE MED ... TITUS INTERA ..... FINATIS(EX.L...... d

C C ± IQQIDSW PDHI IHUDWH UHUDUV IQDSV QPDRH PIPDSQ FFFF IITDIH UTIDSU QDTS A NOVO...... PHQ GENERIX #...... TITUS INTER...... d CEGEDIM # ......

± QISDSP RDUS SI QQRDSR FFFF RQDSH PVSDQR FFFF VI SQIDQQ FFFF ARTPRICE COM.... RVDIH GENESYS #...... TITUS INTER...... d FRAIKIN 2#...... d

C C ± ± PQDWR IVDVW IVSDRH IPITDIR PQDTH PQDSH ISRDIS IDPW IUS IIRUDWP PDUV ASTRA ...... QDTS GENSET...... TITUS INTER...... STERIA GROUP.....

C C ± ± SIDVP IPDPP PWDVP IWSDTI PDPQ VW SVQDVH IPDRR IHRDVH TVUDRR IDPT ATN...... UDWH GL TRADE #...... TRANSGENE # ..... MANITOU #......

C C C ± PRWDPT PTDTU IPRDWH VIWDPW IDTS HDUH RDSW IDRS RVHDIH QIRWDPS HDHP AUTOMA TECH .... QV GROUPE D #...... UNION TECHNO.. BENETEAU CA# ....

C ± ± PITRDTT TDRS IQH VSPDUR RDRI PWU IWRVDIW RDUS WV TRPDVR FFFF AVENIR TELEC...... QQH GUILLEMOT #...... VALTECH...... ASSUR.BQ.POP.....

± ± TQDTQ PDQP HDRH PDTP FFFF PV IVQDTU FFFF WS TPQDIT HDSP BARBARA BUI...... WDUH GUYANOR ACTI .... V CON TELEC...... MANUTAN INTE...

C C ± ± ± RHTDTW PDSP IIQ URIDPQ QDTU PHU IQSUDVQ FFFF IWW IQHSDQS HDSH TP RHTDTW IDTR IVH IIVHDUP QDSW BELVEDERE...... TP HF COMPANY...... INTEGRA ACT...... METROLOGIC G ... VISIODENT #...... APRIL S.A.#(......

C C ± ± ISWDHU IDHR IHRDQH TVRDIT FFFF WW TRWDRH IPDVS V SPDRV FFFF ITS IHVPDQQ PUDWI IRUDQH WTTDPP P BIODOME #...... PRDPS HIGH CO...... INTERCALL #...... MILLE AMIS #...... d WAVECOM #...... UNION FIN.FR .....

C C ± IUHDRV QDWT IHWDVH UPHDPR SDTV IIT UTHDWI FFFF HDTV RDRT FFFF IH TSDTH PDSQ VQ SRRDRR FFFF BOURSE DIREC .... PSDWW HOLOGRAM IND .. IPSOS # ...... MILLE AMIS B ...... d WESTERN TELE.... BRICORAMA #......

± ± ± ± SIUDSS PDSW V SPDRV SDVV RQ PVPDHT FFFF TDVP RRDUR HDRR FFFF FFFF FFFF IIWDIH UVIDPR HDUS BRIME TECHNO... UVDWH IDP ...... IT LINK ...... MONDIAL PECH...... JET MULTIMED....x

C ± ± THHDVT IDUV IDHU UDHP FFFF RDPH PUDSS FFFF IIDSH USDRR HDHW FFFF FFFF FFFF TIDSH RHQDRI HDIT BVRP EX DT S...... WIDTH IDP BON 98 (...... d JOLIEZ-REGOL ..... NATUREX ...... ALGECO #......

C ± ± ± ± THDHP IDSS ITDWW IIIDRS HDHT HDIT IDHS IIDII UV SIIDTS SDTV FFFF FFFF FFFF PSDIS ITRDWU HDSW CAC SYSTEMES .... WDIS IGE + XAO...... JOLIEZ-REGOL ..... NETVALUE...... HYPARLO #(LY......

C C ± ± PDPS IH PTVDPW SUDQS QUTDIW HDSP PQS ISRIDSH IDPT SIDIS QQSDSP FFFF FFFF FFFF TP RHTDTW FFFF CAST ...... RHDWH ILOG # ...... KALISTO ENTE ..... NICOX ...... GROUPE BOURB ..d

C C ± ± SSUDST IRDVT WDSH TPDQP RDHR PVH IVQTDTV FFFF US RWIDWU IDQS FFFF FFFF FFFF IRHDVH WPQDSW QDIH CEREP ...... VS IMECOM GROUP .. KALISTO ACT ...... d OLITEC...... C.A. PARIS I......

C C ± WVDQW FFFF PITDWH IRPPDUU HDRT UDPT RUDTP PDII QDTI PQDTV IRDWU FFFF FFFF FFFF VT STRDIP FFFF CEREP ACT.NO.....d IS INFOSOURCES...... LACIE GROUP ...... OXIS INTL RG...... L.D.C......

C C ± ± WDSI QDSU QPDVH PISDIS FFFF PTDVH IUSDVH HDIW IVR IPHTDWT QHDRH FFFF FFFF FFFF VU SUHDTV RDRH CHEMUNEX #...... IDRS INFOSOURCE B ....d LEXIBOOK # ...... PERFECT TECH...... BRIOCHE PASQ ....

C C C ± ± PRPUDHR SDIQ IPS VIWDWS SDHR QPDSH PIQDIW RDRI IUDRH IIRDIR UDRI FFFF FFFF FFFF PPDVH IRWDST RDSW COHERIS ATIX...... QUH INFOTEL #...... MEDIDEP # ...... PHONE SYS.NE...... ETAM DEVELOP ...

C C C ± UUDRH IDUP PHH IQIIDWI VDII PDUW IVDQH FFFF SVDSH QVQDUQ PDTQ FFFF FFFF FFFF SQDTH QSIDSW PDSS CMT MEDICAL ..... IIDVH INTEGRA NET...... MEDIDEP DS 2.....d PICOGIGA...... BOIRON (LY)# ......

´ QUSDHV IUGHP PQDIR ISIDUW IUGHP

ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA SUDIV OPTALIS DYNAMIQ. C ...... Fonds communs de placements Fonds communs de placements

´ ´ SPDWP QRUDIQ IUGHP IRUDUW IUGHP

ECUR. ENERGIE D PEA...... OPTALIS DYNAMIQ. D...... PPDSQ ´

IPIDHP IVGHP VPDVP SRQDPT IUGHP

´ CM OPTION MODERATION . IVDRS POSTE EUROPE C......

VWWWRDHW IUGHP IQUIWDSI ´ IQSDUV IUGHP

SICAV et FCP ECUR. EXPANSION C...... OPTALIS EQUILIB. C ...... PHDUH

SPSDUS IUGHP

POSTE EUROPE D ...... VHDIS

´ PSVDTR IUGHP QWDRQ ´ IPWDSS IUGHP

ECUR. EXPANSIONPLUS C.... OPTALIS EQUILIB. D...... IWDUS ` IIRUDRH IUGHP

´ POSTE PREMIERE 8 ANS C... IURDWP TSDRU RPWDRT IUGHP IQUDRP IUGHP

ECUR. INVESTIS. D PEA...... OPTALIS EXPANSION C ...... PHDWS ` IHUSDVR IUGHP

´ ´ POSTE PREMIERE 8 ANS D... ITRDHI

PIHDVH IQVPDUT IUGHP

IQTDVQ IUGHP EC. MONET.C/10 30/11/98...... PHDVT  le™tionF ne se OPTALIS EXPANSION D...... ´ IHSHDQV IVGHP

Cours de cloˆ ture le 18 fe´vrier AMERIQUE 2000...... ITHDIQ

´ ´ IPISDUS IUGHP

IVSDQR ´ ´ ´ IITDPR IUGHP EC. MONET.D/10 30/11/98...... OPTALIS SERENITE C...... IUDUP SG ASSET MANAGEMENT VHWDQP IVGHP

ASIE 2000...... IPQDQV

´ IHTIDVH IUGHP

ITIDVU ´ ´ ´ IHVDTQ IUGHP ECUR. OBLIG. INTERNAT. .... OPTALIS SERENITE D ...... ITDST Serveur vocal : IWSPDIQ IVGHP

e NOUVELLE EUROPE...... PWUDTH

Valeurs unitaires Date ´ IUTHDPH IUGHP

´ PTVDQR

RVWDVU ISGHP Emetteurs f ECUR. TRIMESTRIEL D...... PACTE SOL. LOGEM...... URDTV ´ PIPRVDVI IUGHP

SAINT-HONORE CAPITAL C . QPQWDQT 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn)

Euros francsee cours ´ PVDPW IVSDSU IUGHP

SPHDSU ISGHP

EPARCOURT-SICAV D...... PACTE VERT T. MONDE...... UWDQT ´ PHUHIDPP IUGHP

SAINT-HONORE CAPITAL D. QISSDVV IHITDIR IUGHP

´ CADENCE 1 D...... ISRDWI IQTTPDTU IUGHP

AGIPI GEOPTIM C ...... PHVPDVT ´ PIUSDUR IUGHP

ST-HONORE CONVERTIBLES QQIDTW IHHSDVR IUGHP

CADENCE 2 D...... ISQDQR

QVTRDHS PHGHP

HORIZON C...... SVWDHU ´ TRDWW RPTDQI IVGHP

IHHSDQW IUGHP

ST-HONORE FRANCE...... CADENCE 3 D...... ISQDPU

IWIDPV IVGHP

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PWDIT ´ ´ WUDRI PHGHP

PREVOYANCE ECUR. D...... IRDVS ´ ´ WIDWT THQDPP IVGHP

QRIDHQ IUGHP ST-HONORE MAR. EMER. .... INTEROBLIG C ...... SIDWW QIDPW PHSDPS IVGHP PWPDPQ IVGHP

AGIPI ACTIONS (AXA)...... FRANCIC...... RRDSS

´ IHVHDQT IVGHP

Fonds communs de placements ITRDUH ´ SVTDVP IUGHP

ST-HONORE PACIFIQUE ...... INTERSELECTION FR. D...... VWDRT

PHUDVI IVGHP

FRANCIC PIERRE...... QIDTV

´ IVRWDVT IVGHP ´ ´ PVPDHI PRVDHV IUGHP

QUDVP ´ ´ IPSIDIU IUGHP

ECUREUIL EQUILIBRE C...... ´ ST-HONORE TECH. MEDIA .. SELECT DEFENSIF C...... IWHDUR

SVUDRV IVGHP

3615 BNP EUROPE REGIONS...... VWDST

´ ´ PPQIDPR IVGHP

´ QRHDIS PIPDTT IUGHP

QPDRP ´ IWQQDTQ IUGHP

ECUREUIL PRUDENCE C ...... ST-HONORE VIE SANTE ...... SELECT DYNAMIQUE C ...... PWRDUV

IHSUDVT PHGHP

ASSOCIC ...... ITIDPU

´

UVIDQI IVGHP ´ ´ IIWDII QHWDSS IUGHP RUDIW ´ ´

IPPHDTH IUGHP

ECUREUIL VITALITE C ...... ST-HONORE WORLD LEAD. . IVTDHV IIIPDUH IVGHP ITWDTQ SELECT EQUILIBRE 2...... TPHDWQ IVGHP

BNP ACTIONS EURO...... AURECIC...... WRDTT

´ IPTIDHI IUGHP

SELECT PEA 3...... IWPDPR PHHDWV IQIVDQR IVGHP

PHWIDIQ IVGHP

BNP ACTIONS FRANCE...... CAPITAL AVENIR...... QIVDUW Fonds communs de placements

QURQDHW IUGHP

SG FRANCE OPPORT. C...... SUHDTQ PQIDIU ISITDQV IVGHP

IHRDRW TVSDRI IVGHP PTSDWW IVGHP

BNP ACT. MIDCAP EURO..... CRE´DIT AGRICOLE CICAMONDE...... RHDSS WEB INTERNATIONAL ......

QSHRDUV IUGHP

SG FRANCE OPPORT. D ...... SQRDQH

UPDRI RURDWV IVGHP TSHDSI IVGHP

BNP ACT. MIDCAP FR...... 08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) CONVERTICIC...... WWDIU

QVRVDUT IUGHP

SOGENFRANCE C...... SVTDUR PIWDST IRRHDPP IVGHP

SPTUDUW PHGHP BNP ACTIONS MONDE...... VHQDHU

´ EPARCIC ...... LEGAL & GENERAL BANK

SSDPQ QTPDPW IVGHP

QRTVDQU IUGHP

ATOUT AMERIQUE ...... SOGENFRANCE D...... SPVDUS PTQDTI IUPWDIU IVGHP

QUVQDRQ IVGHP

BNP ACTIONS PEA EURO..... EUROCIC LEADERS...... SUTDUV

QHDQI IWVDVP IVGHP

TTSDTU IUGHP

´ ATOUT ASIE...... SOGEOBLIG C...... IHIDRV QRDHQ PPQDPP IVGHP

WRRIDWV IVGHP

BNP EP. PATRIMOINE...... MENSUELCIC...... IRQWDRP ´ PWTDPV IWRQDRU PHGHP

RTTTDHP IVGHP

UIIDQQ SECURITAUX ...... ´ PWHDQW IUGHP

´ ATOUT CROISSANCE...... SOGEPARGNE D...... RRDPU RHDQT PTRDUR IVGHP

RRIPDTW IVGHP

BNP EPARGNE RETRAITE .... OBLICIC MONDIAL...... TUPDUI ´ PUQDWP IUWTDVH IUGHP

PIRVDTS IVGHP

QPUDST STRATEGIE IND. EUROPE ....

IVSQDWQ IUGHP

´ ATOUT FONCIER...... SOGEPEA EUROPE...... PVPDTQ

ISPUIDWW IVGHP

BNP MONE COURT TERME . PQPVDPH ´ IIRQDTT IVGHP

OBLICIC REGIONS...... IURDQS ´ QPTDVU PIRRDIQ IUGHP

IUHWDTW IVGHP

PTHDTR STRATEGIE RENDEMENT ....

UHPDRH IUGHP

´ ATOUT FRANCE EUROPE ..... SOGINTER C...... IHUDHV SUUIDII IVGHP

BNP MONETAIRE C...... VUWDVH ISTDPS IVGHP

RENTACIC...... PQDVP

RHSDVR IVGHP

´ ATOUT FRANCE MONDE...... TIDVU SPQRDHV IVGHP

BNP MONETAIRE D ...... UWUDWQ PRIQDUP PHGHP

SECURICIC...... QTUDWU Fonds communs de placements

IUQIDQQ IVGHP

´ ATOUT FUTUR C ...... PTQDWR Sicav Info Poste : VRIIUDST IVGHP

IPVPQDTR ´ ISVDSR IUGHP BNP MONE PLACEMENT C.. PRDIU PIRQDWQ PHGHP

SECURICIC D ...... QPTDVR DECLIC ACTIONS EURO......

ITHQDQT IVGHP

´ ATOUT FUTUR D...... PRRDRQ 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) USQWRDPS IVGHP

IIRWQDUV ´ RRIDWP IUGHP

BNP MONE PLACEMENT D.. TUDQU

´ DECLIC ACTIONS FRANC ..... VTVDQT IVGHP

IQPDQV ´ IWTDRT PHGHP

´ ´ ´ ATOUT SELECTION ...... AMPLITUDE AMERIQUE C ... PWDWS IISUQDRR IVGHP

IUTRDQT ´ QRVDIP IUGHP

BNP MONE SECURITE ...... DECLIC ACTIONS INTER...... SQDHU

PHUTDPR IVGHP

QITDSP ´ IWRDTW PHGHP

´ ´ COEXIS ...... AMPLITUDE AMERIQUE D... PWDTV WSQIHSDWI IVGHP

IRSQHHDHT ´ RHSDPS IUGHP

BNP MONE TRESORIE ...... TIDUV

` DECLIC BOURSE PEA ...... SPQDUS QRQSDSU IVGHP

QIVDPU PHGHP

DIEZE ...... AMPLITUDE EUROPE C...... RVDSP

IHVQDWH IVGHP

ITSDPR ´ ´ IPIDWR IUGHP

BNP OBLIG. CT ...... ´ IVDSW IQVVDRT IVGHP

EURCO SOLIDARITE ...... PIIDTU DECLIC BOURSE EQUILIBRE

UIUDQV RUHSDUH IVGHP

QIHDVT PHGHP

EURODYN...... AMPLITUDE EUROPE D ...... RUDQW

PPPDUH IVGHP

QQDWS ´ IHVDVP IUGHP

BNP OBLIG. LT...... ITDSW THTUDPI IVGHP

LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WPRDWR DECLIC OBLIG. EUROPE......

IHPTDTR IUGHP

INDICIA EUROLAND...... ISTDSI PPHHDQR PHGHP

AMPLITUDE MONDE C...... QQSDRR

IIWSDTV IVGHP IVPDPV ´

ISWDPH IUGHP

BNP OBLIG. MONDE...... PRDPU SRIQDHW IVGHP

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VPSDPP DECLIC PEA EUROPE ......

QSTUDTP IUGHP

INDICIA FRANCE...... SRQDVV

PHISDRW PHGHP

AMPLITUDE MONDE D ...... QHUDPT

WIVDTU IVGHP

IRHDHS ´ SIPDVQ IUGHP

BNP OBLIG. MT C...... UVDIV IRTQDUH IVGHP

SICAV 5000 ...... PPQDIR DECLIC SOGENFR. TEMPO ..

IWIVDUR IVGHP

INDOCAM CONVERT. C...... PWPDSI

IWPDPT PHGHP

AMPLITUDE PACIFIQUE C ... PWDQI

IQHDWW VSWDPR IVGHP

FFFF FFFF

BNP OBLIG. MT D...... FFFF PTHPDSI IVGHP

SLIVAFRANCE ...... QWTDUS ......

ITWTDPR IVGHP

INDOCAM CONVERT. D ...... PSVDSW IVWDRR PHGHP

AMPLITUDE PACIFIQUE D... PVDVV

ISVDWQ IHRPDSI IVGHP

FFFF FFFF

BNP OBLIG. REVENUS ...... FFFF PTHDPV IVGHP

SLIVARENTE ...... QWDTV

IWIQVDTT IUGHP

INDOCAM EUR. NOUV...... PWIUDTU ´ QVPDRW PHGHP

ELANCIEL FRANCE D PEA.... SVDQI

ITUDHP IHWSDSV IVGHP

FFFF FFFF

BNP OBLIG. SPREADS...... FFFF

IQVSDRS IVGHP

SLIVINTER ...... PIIDPI

IPPWDQW IVGHP

INDOCAM HOR. EUR. C ...... IVUDRP ´ WSVDSS PHGHP

´ ELANCIEL EURO D PEA...... IRTDIQ IVIUDWV IIWPSDIU IVGHP

FFFF FFFF

BNP OBLIG. TRESOR...... FFFF

RVTVDWI IVGHP

TRILION...... URPDPT

IHVSDHV IVGHP

INDOCAM HOR. EUR. D...... ITSDRP ´ QIQDQS PHGHP

EMERGENCE E.POST.D PEA. RUDUU

IQRDVI VVRDQH IVGHP FFFF FFFF

BNP SECT. IMMOBILIER ...... FFFF

WWWDUR IVGHP

INDOCAM MULTI OBLIG...... ISPDRI ´ TWSDQV IUGHP

Fonds communs de placements GEOBILYS C ...... IHTDHI

FFFF FFFF

...... FFFF

SHDTH QQIDWI IUGHP

ISPIDRW IVGHP

INDOCAM ORIENT C...... PQIDWS ´ TRTDWH IUGHP

ACTILION DYNAMIQUE C * . GEOBILYS D...... WVDTP

FFFF FFFF

BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT ...... FFFF

PWSDWU IUGHP

INDOCAM ORIENT D ...... RSDIP PPVDPT IRWUDPW IVGHP

IPTDSQ IUGHP

ACTILION DYNAMIQUE D *. INTENSYS C...... IWDPW FFFF FFFF

...... FFFF

ITHIDWV IVGHP

INDOCAM UNIJAPON...... PRRDPP ´ IWWDWH IQIIDPT IVGHP

IIPDVW IUGHP

´ ACTILION EQUILIBRE C * .... INTENSYS D...... IUDPI RQRDUW PVSPDHR IUGHP FFFF FFFF

BP NOUVELLE ECONOMIE...... FFFF

PHQWDTQ IVGHP

INDOCAM STR. 5-7 C ...... QIHDWR ´ IWTDHT IPVTDHU IVGHP

IUSSDTU IUGHP

FFACTILION EQUILIBRE D... KALEıS DYNAMISME C...... PTUDTS QHVDVP IVGHP RUDHV ¨ FFFF FFFF

BP OBLIG. EUROPE...... FFFF

IQRIDRQ IVGHP

INDOCAM STR. 5-7 D...... PHRDSH ´ PHQDVI IQQTDWI IVGHP

IUPHDQV IUGHP

´ ´ ACTILION PEA EQUILIBRE... KALEIS DYNAMISME D ...... PTPDPU WSTWIDWW TPUTWVDQI IVGHP

FFFF FFFF

BP SECURITE ...... ´ ...... FFFF IHPISDTI IUGHP

MONEDYN ...... ISSUDQT

IISQDPR IVGHP IUSDVI ´ IQWUDWI IUGHP

ACTILION PRUDENCE C *.... KALEıSEQUILIBRE C...... PIQDII WTPDTP IVGHP IRTDUS ¨

FFFF FFFF

FRUCTI EURO 50...... ´ ...... FFFF IPTVTDHV PIGHP

MONE.J C ...... IWQQDWV

IIQHDRV IVGHP IUPDQR ´ IQTQDTH IUGHP

ACTILION PRUDENCE D * ... KALEIS EQUILIBRE D ...... PHUDVV IHUDSR UHSDRP PHGHP

FFFF FFFF

FRUCTIFRANCE C ...... ´ ...... FFFF IIRWUDIT PIGHP

MONE.J D...... IUSPDUQ

IQVQDWR IVGHP

PIHDWV ´ ´ ´ IPRPDQV IUGHP

INTERLION...... KALEı¨SSERENITE C...... IVWDRH

FFFF FFFF

...... FFFF

SWPDHU IVGHP

www.cdc-assetmanagement.com OBLIFUTUR C...... WHDPT

VRQDIH IVGHP IPVDSQ ´ ´ ´ IPHWDIQ IUGHP

LION ACTION EURO...... KALEIS SERENITE D...... IVRDQQ

FFFF FFFF

...... FFFF

SPTDSR IVGHP

OBLIFUTUR D ...... VHDPU

IPSDWH VPSDVS IVGHP ISVDPP PHGHP

LION PEA EURO...... LATITUDE C...... PRDIP

FFFF FFFF

...... FFFF

IRSSDII IVGHP

ORACTION ...... PPIDVQ

IQUDVP PHGHP

LATITUDE D...... PIDHI

FFFF FFFF

...... FFFF

IIIHDPI IVGHP

REVENU-VERT ...... ITWDPS

IHPDRP TUIDVQ IUGHP

ISQTDIW IUGHP PQRDIW OBLITYS D ...... FFFF FFFF

LIVRET B. INV.D PEA...... FFFF

IQPDHR IUGHP

INDICIA MEDIAN ...... PHDIQ ´ QRTDTU PHGHP

PLENITUDE D PEA...... SPDVS

FFFF FFFF

´ ...... FFFF IWWUTDSV IVGHP

SYNTHESIS...... QHRSDRI

PWDSV IWRDHQ IVGHP

ITHHWDRV PHGHP

MULTI-PROMOTEURS CM EURO PEA ...... POSTE GESTION C...... PRRHDTQ FFFF FFFF

...... FFFF

RVTDPT IVGHP

UNIVERS ACTIONS...... URDIQ

RTDVQ QHUDIV IVGHP IRWUQDHU PHGHP

´ CM FRANCE ACTIONS...... PPVPDTQ PWWSDVP IUGHP

RSTDUI POSTE GESTION D...... FFFF FFFF

NORD SUD DEVELOP. C...... ´ ...... FFFF IIWUDHT PIGHP

MONE ASSOCIATIONS...... IVPDRW

PWRDUW IVGHP RRDWR ` RQSVPDRR PHGHP

´ CM MID. ACT. FRANCE...... TTRRDIH PSRWDHS IUGHP

QVVDTH POSTE PREMIERE SI ...... FFFF FFFF

NORD SUD DEVELOP. D ...... FFFF

IQIWDWP PIGHP

UNIVAR C ...... PHIDPP

PUPQDPI IVGHP RISDIS ` PSURWHDTI IUGHP

CM MONDE ACTIONS ...... POSTE PREMIERE 1 AN...... QWPSRDIW FFFF FFFF

...... FFFF

IPHVDPU PIGHP

Sicav en ligne : UNIVAR D...... IVRDPH

TRTDTR IVGHP WVDSV ` SRSRIDIP IUGHP

CM OBLIG. LONG TERME.... VQIRDUR FFFF FFFF

POSTE PREMIERE 2-3...... FFFF

PRRDPV IVGHP

08 36 68 09 00 (2,23 F/mn) UNIVERS-OBLIGATIONS...... QUDPR QUDRU PRSDUW IVGHP SHRVDVR IUGHP CM OPTION DYNAM...... REVENUS TRIMESTR. D ...... UTWDTW

´ QSRDVU IVGHP ´ SRDIH ´ RHRDUW IUGHP ITWDTP IIIPDTQ IUGHP

ECUR. 1,2,3... FUTUR ...... TIDUI Fonds communs de placements CM OPTION EQUIL...... THESORA C...... LE´GENDE

WWTDTH IVGHP ´ ISIDWQ ´ VUDHU SUIDIR IUGHP IRTDIU WSVDVI IUGHP PUTRDPH IUGHP ECUR. ACT. FUT.D PEA ...... INDOCAM VAL. RESTR...... RPIDRH CM OBLIG. COURT TERME.. THESORA D......

´ e Hors frais. ee A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99. PHIRDQV IVGHP QHUDHW ´ PPDVW ISHDIS PHGHP RRHTPDSS PVWHQIDQV PHGHP QWSDHV ITGHP ECUR. ACTIONS EUROP. C... MASTER ACTIONS...... THDPQ CM OBLIG. MOYEN TERME. TRESORYS C......

´ PTQDPR PHGHP PVDVV IVWDRR ITGHP ITHDTR IHSQDUQ IVGHP QSUDQH PQRQDUQ IUGHP ECUR. CAPITALISATION C.... RHDIQ MASTER OBLIGATIONS...... CM OBLIG. QUATRE ...... SOLSTICE D ...... LeMonde Job: WMQ2202--0025-0 WAS LMQ2202-25 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:21 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0435 Lcp: 700 CMYK

25 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000

SPORTS Le XV de France s’est in- ÇAIS ont été dominés physiquement porte. b À L’ISSUE DE LA PARTIE, ce- liser pour « lutter à armes égales ». si riches que débordantes ». b LES cliné au Stade de France, face à l’An- et stratégiquement par des Anglais, lui-ci a rouvert le débat sur la créa- b DANS SA CHRONIQUE au Monde, DEUX AUTRES RENCONTRES ont vu, gleterre, (15-9), samedi 19 février, qui, s’ils n’ont pas inscrit le moindre tine, engrais musculaire contesté Philippe Guillard assure que le XV samedi, la nette défaite de l’Italie au lors de la deuxième journée du essai, ont parfaitement décrypté la dont les Britanniques sont friands, d’Angleterre a récité « un petit pays de Galles (47-16) et la victoire Tournoi des six nations. b LES FRAN- tactique de l’entraîneur Bernard La- se demandant s’il ne fallait pas l’uti- poème à la française, aux rimes aus- de l’Irlande sur l’Ecosse (44-22). Impuissant, le XV de France chute face à l’Angleterre Une nouvelle fois dominés au Stade de France, les rugbymen français, malmenés par de rugueux Anglais (15-9), ont joué de manière trop prévisible pour pouvoir surprendre un adversaire et renverser le cours d’une partie annoncée comme « la finale » du Tournoi des six nations DEPUIS SA NOMINATION au pas été concluant, et le verdict est première mi-temps, les Bleus ont pla- a perdu de la lucidité, on s’est précipités poste d’entraîneur du XV de France, tombé avec la victoire de l’Angleterre qué sans retenue. Mais leurs pla- et on a tombé des ballons. C’est un en- en novembre, Bernard Laporte ne dé- (15-9) : si un jeu trop délié nuit à la quages, souvent effectués aux jambes, grenage : plus on en tombe, plus on en fend qu’une idée, « le rugby qui performance, trop peu d’audace ne pour faire tomber le porteur du bal- rend, plus on doit défendre, plus on se gagne », un credo doté d’une va- sert que les desseins de l’adversaire. lon, n’avaient rien de dévastateur, fatigue. » riante : « La seule vérité dans ce jeu, Comme à Twickenham, en 1999, les contrairement à ceux des Anglais, au- Un homme, un seul, croyait détenir c’est tout de même la gagne ». Anglais ont été les premiers surpris teurs de quelques « tampons » so- la clé susceptible de faire voler en Mais qu’est-ce que ce « rugby qui par la prévisibilité des Français, qui, nores et puissants, assénés sur le haut éclats ce match cadenassé par les dé- gagne » ? La nette victoire des Bleus obnubilés par cette prise du centre du du corps pour stopper et faire mal aux fenses : . Long- (36-3) sur le pays de Galles, samedi terrain, ont pilonné en vain dans l’axe, corps et aux consciences. « A lui seul, temps privé de ballons, l’ailier de 5 février, à Cardiff, avait donné quel- là où les attendaient de féroces pla- Jonny Wilkinson a réussi cinq plaquages poche a soudain abandonné son aile, ques indications : un paquet d’avants queurs, toujours en nombre, jamais offensifs, qui nous ont fait reculer, nous où l’ennui le gagnait. C’était aux alen- solide, dominateur, une forte pré- débordés. n’en avons placé aucun, et quand je vois tours de la demi-heure de jeu. Il s’est sence au milieu de terrain, beaucoup Jonny Wilkinson mettre un tel tampon à approché d’un regroupement, plein de patience en défense et quelques SANS ESSAI un garçon comme Emile Ntamack, ça centre, à 40 m des poteaux anglais. Il fulgurances en attaque. Soit un jeu Comme en 1999, l’Angleterre a bat- me serre le cœur », regrette Bernard s’est installé en position de demi de plutôt restrictif – les Français tu la France sans entrer dans son en- Laporte. mêlée, derrière ses avants. On lui a re- n’avaient utilisé qu’une combinaison but ballon en main. Comme en 1999, Cette démonstration de puissance mis le ballon, alors il s’est enfui en 80 minutes à Cardiff –, mais am- le buteur anglais Jonny Wilkinson a permettait toutefois à l’entraîneur comme un voleur, en travers du ter- plement suffisant pour défaire des ad- conclu le bon travail de sape de ses français de rouvrir le débat sur la créa- rain, vers l’aile, son terrain de jeu. Et versaires inférieurs sur le plan phy- coéquipiers, de cinq pénalités (12e, 19e, tine, cet engrais musculaire aux vertus un, et deux, et trois Anglais l’ont re- sique comme les Gallois. 30e, 56e, 66e). , aussi contestées. « Au départ, j’étais contre. gardé filer, tailler sa route sur ses fabu- Pour valider son option tactique malheureux dans son jeu au pied que Mais maintenant je veux lutter à armes leux appuis. Encore une accélération, minimale, Bernard Laporte se devait le fut au poste égales. Je ne suis pas médecin mais si on puis une passe d’une main pour Tho- de pousser l’expérience un peu plus de demi-d’ouverture, a répondu en me prouve que ce n’est pas un produit mas Lombard, à l’intérieur. Un exploit loin, face à une équipe plus dyna- passant trois pénalités en deuxième dopant et qu’il ne détruit pas l’orga- personnel, conclu par un essai. Mais mique, mieux organisée, mieux pré- mi-temps (45e, 51e, 73e). Olivier nisme, pourquoi ne pas l’utiliser ? », a- un essai refusé par l’arbitre australien parée : le profil exact du XV d’Angle- Magne, le troisième-ligne aile qui t-il déclaré, oubliant, au passage, que Stuart Dickinson, qui a vu un en- terre, premier invité de la saison s’était délecté d’un « grand sentiment le président de la Fédération française avant entre les deux hommes. Il n’a parisienne, samedi 19 février. de puissance » à Cardiff, a été frappé de rugby (FFR), Bernard Lapasset, mi- pas regardé de l’autre côté, où Ben

Avant le choc annoncé du Tournoi par « l’impuissance » et « la frustra- JACKY NAEGELEN/REUTERS lite depuis de longs mois contre l’utili- Cohen, l’ailier anglais, retenait Ri- des six nations, la rencontre entre la tion » ressentie au Stade de France. Et Christophe Dominici bloqué par la défense anglaise. sation d’une substance dont il a de- chard Dourthe par le maillot, pour re- France, vice-championne du monde, Thomas Lombard a reconnu la recette mandé l’interdiction à l’International tarder sa course et l’empêcher de ve- et l’Angleterre de Clive Woodward, du « rugby qui gagne » chez ses ad- En l’absence de Christophe Lamai- vation du ballon, les coéquipiers de Board après en avoir prohibé l’usage à nir au soutien de Christophe toujours à la recherche d’une grande versaires : « Aujourd’hui, les trois cri- son, blessé au genou, les Français ne n’ont jamais su étirer tous les joueurs français. En atten- Dominici. Un acte d’anti-jeu caractéri- victoire depuis trois ans, l’entraîneur tères pour gagner sont une bonne dé- pouvaient, hélas, compter sur un les séquences de jeu en attendant une dant, les Bleus ont souffert. « Pendant sé, non sanctionné. C’est aussi cela, le français avait tenu à privilégier les fense, une bonne conservation du grand buteur. Et contrairement aux ouverture ou une faute. Seule la dé- la première mi-temps, a expliqué Fa- rugby qui gagne. vainqueurs de Cardiff et son système ballon et un bon buteur. Les Anglais les Anglais, remarquables de patience et fense française a été irréprochable. bien Pelous, on a laissé beaucoup de de jeu si simple, si efficace. Le test n’a ont. » d’abnégation dans l’art de la conser- Outrageusement dominés pendant la forces en défense. On était essoufflés, on Eric Collier Bernard Laporte pense déjà à préparer l’après-Tournoi Galles et Irlande aisément Le XV d’Italie n’a pas pu réédi- THOMAS CASTAIGNÈDE ne se cache pas : teurs quelques heures avant de faire son retour trer plus ouvert pour la suite de la compétition. donner du temps au temps, mais il faudrait aussi ter son exploit de la première « J’aurais peut-être dû jouer plus et mieux au en équipe de France, face à l’Angleterre. En effet, la victoire anglaise à Paris ôte pra- faire en sorte que le rugby français avance. Si journée (victoire contre l’Ecosse pied. » Trois-quarts centre à Castres, arrière de Pendant toute une semaine, à Clairefon- tiquement toute chance aux Français d’enlever rien ne change, je n’irai pas jusqu’à la prochaine 34-20). Samedi 19 février, à Car- l’équipe de France depuis le début de la saison taine, Thomas Castaignède s’est préparé pour le premier Tournoi des six nations. Et cela Coupe du monde. » Pendant toute la semaine diff, les joueurs de l’entraîneur internationale, il sait qu’il n’a pas réalisé un occuper le poste d’arrière, une relative nou- change singulièrement la donne pour les trois de préparation, l’entraîneur français avait mis néo-zélandais Brad Johnstone bon match à l’ouverture du XV de France, sa- veauté pour lui. Pressé par les forfaits succes- matches restant à disputer au XV de France. en garde l’opinion et ses joueurs sur la supério- ont lourdement chuté (47-16) face medi 19 février ; il sait que son jeu au pied, sifs de ses deux demis d’ouverture, Bernard La- « La fin du Tournoi doit servir de laboratoire rité du XV d’Angleterre, « la meilleure équipe au pays de Galles. La réussite du dont les limites étaient connues avant ce porte a demandé au Castrais de reprendre au pour la suite. On va faire venir du sang neuf », de l’hémisphère Nord », selon lui. Les faits lui buteur Neil Jenkins, auteur de France-Angleterre, n’est pas sa meilleure débotté cette place d’ouvreur qui ne lui avait indique Bernard Laporte, qui a toujours fait de ayant donné raison, il souhaite en tirer les 27 points, a été l’une des clés de arme ; il sait qu’il n’a pas réussi dans sa mis- valu que des déboires pendant toute l’année la venue de l’Australie et de la Nouvelle-Zé- conclusions au plus vite : « Ne nous cachons la rencontre. L’Irlande s’est impo- sion : installer le jeu chez l’adversaire grâce à précédente, quitte à désorganiser les lignes ar- lande, à l’automne prochain, l’objectif princi- pas derrière de fausses excuses, les meilleurs ont sée, à Dublin, face à l’Ecosse (44- des coups de pied bien dosés pour atterrir dans rière : Richard Dourthe a dû reculer d’un cran pal de sa saison (Le Monde du 28 décembre gagné. Nous sommes battus sur l’intensité phy- 22). Huit essais – cinq côté irlan- le dos de la défense ou quelques mètres devant pour occuper le poste d’arrière, pendant que 1999). sique, à nous de rattraper ce retard. » dais, trois côté écossais – ont été le dernier défenseur. David Venditti quittait le banc des remplaçants L’organisation du rugby français, les saisons inscrits au cours de cette partie à Il sait qu’il ne possède pas la précision ou la pour rejoindre Thomas Lombard au centre. « ENTRETENIR LA CONCURRENCE » longues de onze mois et le niveau inégal du rebondissements. Victorieuse du puissance du formidable jeu au pied de Chris- De son propre aveu, Bernard Laporte ne Pour affronter l’Ecosse (le 4 mars), l’Irlande championnat de France sont dans sa ligne de Tournoi en 1999, l’Ecosse est la tophe Lamaison, victime d’une blessure au ge- pouvait agir autrement. Appeler en renfort un (le 19 mars) et l’Italie (le 1er avril), il envisage dé- mire. Ses prédécesseurs, puis seule équipe sans victoire, alors nou contractée lors d’un match du champion- troisième demi d’ouverture ? « Vous en jà la création d’un groupe de « cinquante ou Jean-Claude Skrela, avaient en leur temps ex- que l’Angleterre caracole devant nat de France. Il sait qu’il n’a pas à ce poste, connaissez un ? On a déjà la chance d’en avoir soixante joueurs », afin d’« entretenir la concur- primé les mêmes doléances. Tout change, rien la France (+ 27), le pays de Galles dans un match aussi bloqué, l’aisance d’Alain deux bons, mais le troisième, il n’existe pas », as- rence ». Dès la fin du match, le successeur de ne change. (- 2), l’Irlande (- 10) et l’Italie (- 17), Penaud, l’ouvreur du Stade toulousain, revenu sure l’entraîneur français, péremptoire. Jean-Claude Skrela a également évoqué son seulement départagés par la dif- à son meilleur niveau, mais touché aux adduc- Bernard Laporte pourrait pourtant se mon- avenir d’entraîneur national : « Il faut certes E. C. férence de points.

TOURNOI DES SIX NATIONS Quatre cartons jaunes L’Anglais nouveau est arrivé à Paris FRANCE 9 ANGLETERRE 15 AU DÉPART, on nous avait pro- souvent les endroits où Bernard La- Anglais méthodiques, les Français Samedi 19 février • Stade de France, à Saint-Denis • Temps frais et pluvieux • Terrain glissant Les nouvelles règles, décidées mis un choc frontal. Bernard Laporte porte leur avait donné rendez-vous, auraient pu gagner, on peut encore Public enthousiaste • 78 808 spectateurs • Arbitre : M. Dickinson (Aus.) par l’International Board juste et sa troupe de « grenouilles » c’est-à-dire en mêlées fermées et trouver des motifs de satisfaction. La LES ÉQUIPES avant le début du Tournoi des géantes, gonflées physiquement et dans les regroupements. Bref, voilà défense, justement. En deux matches six nations, ont été vite assimi- mentalement par le dernier succès de cet Anglais qui, jadis, se contentait du Tournoi, l’équipe de France n’a FRANCE Entraîneur : Laporte • Dourthe • Ntamack ; Venditti ; Lombard ; Dominici • Th. Castaignède ; Galthié • Benazzi (Betsen, 63e) ; Pelous (cap.) ; Magne • Brouzet ; Matiu ; lées par les joueurs européens, d’un rugby de grand-père quand il pas cédé une seule fois devant l’en- (Th. Lièvremont, 41e) • Tournaire (De Villiers, 73e) ; Dal Maso (Ibanez, 73e) ; Califano. qui, à de rares exceptions près, ANALYSE jouait la France, terrorisé à l’idée but. Ensuite, il ne faut pas oublier ANGLETERRE Entraîneur : Woodward • Perry (Balshaw, 63e) • Healey ; Tindall ; Catt ; ne se font pas piéger par d’an- d’amener une balle à l’aile, de peur que les blessures successives de Il est plus sain Cohen • Wilkinson ; Dawson (cap.) • Back ; Dallaglio ; Hill (Worsley, 76e) • Shaw ; Archer • ciens réflexes. qu’elle ne soit foudroyée par le et Alain Pe- Vickery ; Greening ; Leonard. Seule la plus spectaculaire des pour l’avenir de ce sport « french flair », le voilà qui nous ré- naud ont installé respectivement nouveautés, l’exclusion tempo- de ne pas gagner un match cite un petit poème à la française, aux Thomas Castaignède et Richard LE MATCH raire de dix minutes pour sanc- quand on ne le mérite pas rimes aussi riches que débordantes. Dourthe dans des rôles d’ouvreur et FRANCE ANGLETERRE tionner des fautes d’antijeu ré- Chez nous, dans notre classe, sur d’arrière de secours à la veille du POSSESSION DE LA BALLE 1re MI-TEMPS pétées, perturbe le jeu. Stuart notre estrade. L’Anglais nouveau est match. Et puis, allez savoir quel che- 44 % 56 % 2e MI-TEMPS Dickinson, l’arbitre australien Cardiff, devaient à coup de massue arrivé. min de fortune aurait pris le score si TOTAL de France-Angleterre, a envoyé faire rentrer dans la tête des Anglais En un quart d’heure la France était l’arbitre avait accordé au moins l’un JEU CHEZ L ’ADVERSAIRE au coin deux joueurs de chaque l’idée toute simple que l’équipe de asphyxiée. Pas morte, mais aussi vi- des deux essais qu’il a fort sévère- 24 minutes 19 minutes équipe. Olivier Brouzet, exclu France serait, en 2000, la meilleure vante qu’une langouste ébouillantée. ment refusés ? 11 dont 5 6 NOMBRE D ’ACTIONS DANS LES 22 M ADVERSES 11 dont 6 5 pour un croche-patte (30e ), d’Europe. Mais l’Anglais nous a bien Car, même si l’espoir d’une victoire Ne vous y trompez pas, qu’on ait , pour deux posi- bluffés. Il a fait croire pendant toute demeurait, l’intention de saouler les perdu contre les Anglais n’est qu’une 10 dont 5 5 ACTIONS OFFENSIVES POSITIVES 14 dont 8 6 tions de hors jeu délibérées sur la semaine qu’il viendrait au rendez- Anglais à grands coups de per- péripétie de plus dans l’histoire du 53dont 2 ACTIONS DÉFENSIVES DÉCISIVES 3 dont 2 1 des regroupements (66e), ont vous titanesque. Qu’il participerait à cussions s’envolait dans le ciel gris rugby. D’ailleurs il est plus sain pour 5 dont 2 3 BALLES RÉCUPÉRÉES 32dont 1 condamné les Bleus à jouer à ce grand débat sur la résistance des d’un stade qui n’était déjà plus tout à l’avenir de ce sport de ne pas gagner quatorze contre quinze pendant matériaux à la répétition des chocs. fait de France. Déjà, après ce premier un match qu’on ne mérite pas de ga- LES POINTS Touches : L ’HOMME DU MATCH FRANCE : 3 pénalités de en faveur de la France : Jonny Wilkinson, comme lors du deux fois dix minutes. « Inad- Et là, en plein milieu du Stade de quart d’heure, on sentait que les gner. Bernard Laporte le sait, et, le Dourthe (45e, 51e,73e). 14 (10 + 4), dont une précédent match Angleterre-Fran- missible », selon Bernard La- France, à la maison comme l’on dit, Français allaient plus subir que punir. connaissant, il saura rectifier les dé- ANGLETERRE : 5 pénalités de perdue. En faveur de ce (21-10) en mars 1999, a inscrit porte, l’entraîneur du XV de l’Anglais nous a saisis. Le reste du match ne fut que la tails qui renverseront les rôles. Une Wilkinson (12e, 19e, 30e, 57e, l'Angleterre : 9 (3 + 6), l'intégralité des points de son e France. D’entrée, au coup d’envoi, le voilà confirmation de ce pressentiment. plus grande maîtrise collective de la 67 ). dont une perdue. équipe. En passant cinq pénalités Exclusions temporaires : sur six entre les poteaux (83% de FAUTES CARTONS JAUNES Les Anglais ont attendu la fin virevoltant, attaquant et contre-atta- Battus physiquement sur la plupart balle, une amélioration de la condi- France : Brouzet (30e) ; réussite), le demi d'ouverture de du match, au plus fort de la do- quant dès le premier quart d’heure. des impacts, battus dans le replace- tion physique et un ou deux accéléra- Pénalités : Betsen (65e) Newcastle a largement gagné le mination adverse, pour Vivant le rugby en liberté, prome- ment, dans l’occupation du carré teurs de plus dans les lignes arrière. en faveur de la France : 14 (7 Angleterre : Shaw (74e) ; duel de buteurs qui l'opposait à e connaître le goût amer de cette nant les Français de droite à gauche, vert, dans le jeu au pied, et dans la + 7), dont 5 tentées (0 + 5) et Healey (83 ) Richard Dourthe (60%). 3 transformées (0 + 3). Après une pénalité jouée à la main nouvelle règle : après la sortie puis de gauche à droite, donnant ain- conservation de la balle, les Français En faveur de l'Angleterre : 17 LE FAIT DU MATCH Philippe Guillard dans les arrêts de jeu, le pack fran- (8 + 9), dont 6 tentées (3 + 3) de Simon Shaw, pour un plon- si un air de fête à un ballon que l’on se voyaient brusquement confier le çais se regroupe, à quelques mètres et 5 transformées (3 + 2). geon intempestif dans le camp croyait pourtant condamné, vu la ministère de la défense, alors qu’ils ૽ Philippe Guillard a été champion de la ligne, pour former un maul Mêlées : en faveur de la français (76e), puis Austin Hea- pluie, à des coups de pied aux fesses. espéraient la présidence. qui s'écroule dans l'en-but. Un de France 1990 avec le Racing Club France : 16 (7 + 9), dont une joueur anglais, allongé entre ley, pour un hors jeu dans les Voilà donc l’Anglais, conservant ce Mais, car il arrive parfois qu’il y ait de France. Collaborateur de Canal +, perdue. le ballon et le sol, empêche arrêts de jeu, le XV de la Rose a beau fruit ovale dans le temps juste, à un peu de mais dans le mois de fé- En faveur de l'Angleterre : 13 romancier, il est notamment l’auteur Fabien Pelous d'aplatir et prive (9 + 4), dont 4 perdues. fini le match à treize contre la frontière de la date limite de vrier, quand on pense que, même de « Petits bruits de couloirs » (éd. ainsi la France d'un essai libérateur. quinze. consommation, contournant le plus étouffés et cuits à la vapeur par des de La Table ronde). Infographie : Le Monde avec Pierre Lepidi LeMonde Job: WMQ2202--0026-0 WAS LMQ2202-26 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 09:03 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0436 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 AUJOURD’HUI - SPORTS Le rugby français réfléchit à la future organisation de ses compétitions La Fédération tient un colloque sur l’avenir de sa discipline en clôture des consultations régionales. Un sondage souligne la nécessité de parvenir à un championnat plus stable et plus ramassé. Bernard Lapasset et Serge Blanco divergent sur la mise en place d’équipes « franchisées » Un colloque, organisé mardi 22 février au dage, réalisé auprès de 163 joueurs, diri- « famille rugby » est plus conservatrice que tauration d’un championnat européen. En passet, président de la Fédération Sénat, en partenariat avec Le Monde, vient geants, techniciens et arbitres, et de le grand public, moins rétif, notamment, à revanche, un consensus se dégage pour ré- (246 775 licenciés au 31 janvier), et Serge clôturer les assises régionales, consacrées à 500 personnes issues du grand public, vien- la suppression des phases finales du cham- clamer une stabilisation de la formule du Blanco, président de la Ligue (850 contrats l’avenir du rugby en France, tenues en jan- dra nourrir les réflexions des participants. pionnat de France, à la mise en place d’une championnat. Une autre ligne de fracture professionnels), n’ont pas la même concep- vier à l’initiative de la Fédération. Un son- Il démontre que, sur plusieurs points, la Coupe de France très ouverte, voire à l’ins- est apparue lors de ces assises : Bernard La- tion des équipes « franchisées ».

AU LENDEMAIN de la Coupe du monde de rugby, la Fédération La formule du championnat Championnat et professionnalisme française de rugby (FFR) a organi- La formule du championnat Préférez-vous un championnat Il faut un championnat Souhaiteriez-vous remplacer Le développement sé une série d’« assises régio- ne doit pas changer tous les ans. qui couronne le club le plus des clubs professionnels plus le championnat de l'Elite 1 du professionnalisme vous nales » pour réfléchir à l’avenir de Elle doit être décidée pour quatre régulier sur l'ensemble de l'année, ramassé dans le temps, avec par un championnat d'Europe semble-t-il compatible avec son sport. Le 12 janvier, à Bor- ou cinq ans au moins. comme en football, ou la formule un épisode chaque semaine, des clubs ? le maintien des valeurs deaux, puis le 14 à Toulouse, le 17 à actuelle avec une phase finale, pour entretenir le suspense. traditionnelles du rugby ? Paris, le 19 à Lille et le 24 à Gre- des quarts, des demies... ? noble, les intervenants ont débattu FAMILLE autour d’un thème général, « Quel FAMILLE rugby en France ? », et de quel- Tout à fait 58 % Tout à fait OUI 20 % OUI 54 % ques interrogations : « Quels liens d'accord d'accord Plutôt d'accord entre rugby pro et rugby ama- 42 % NON 80 % NON 46 % teur ? », « Quel joueur ? », 80 % 47 % « Quelles compétitions ? Quel ca- 32 lendrier ? » 39 GRAND PUBLIC Si les deux premières questions n’ont pas soulevé d’importantes 13 Plutôt d'accord 8 OUI 40 % OUI 51 % contradictions, la dernière a créé 4 3 NSP 2 4 une mini-polémique entre Bernard Plutôt Plutôt Pas du tout FORMULE FORMULE Pas du tout NON 60 % NON 49 % Lapasset, le président de la FFR, et d'accord pas d'accord FOOTBALL ACTUELLE d'accord pas d'accord Serge Blanco, président de la Ligue Source : Repères, nov. 1999. nationale de rugby, en charge du GRAND PUBLIC secteur professionnel. Alors que la (84 %) penchent également en fa- à leurs joueurs de se faire remar- Tout à fait Tout à fait Plutôt « resserrement de l’élite » quer » dernière Coupe du monde a dé- d'accord 52 % d'accord veur d’un . Moins frileux, le grand pu- montré la suprématie du rugby de 48 % d'accord et d’un « système clair des montées blic se prononce à 87 % (54 % et l’hémisphère Sud et de son organi- et des descentes entre les divisions 33 %) pour un élargissement de la 67 % sation (seule la France représentait 48 % professionnelles et amateurs » (res- Coupe de France. l’hémisphère Nord en demi-fi- 34 pectivement 96 % et 94 %). En re- Les deux parties marquent aussi nales), un consensus semble se dé- 23 vanche, les opinions divergent leur différence sur la question cen- gager, en France, sur la nécessité Plutôt sensiblement à propos du couron- trale de l’avenir du rugby en d'accord de copier certaines idées venues 5 5 6 14 nement du champion de France. France et, plus généralement, en du bout du monde. La création Pas du tout Plutôt FORMULE FORMULE Pas du tout Plutôt La famille rugby est plus conserva- Europe : alors que la famille s’af- d’équipes « franchisées », desti- d'accord pas d'accord FOOTBALL ACTUELLE d'accord pas d'accord trice : 58 % (contre 42 %) de ses fiche résolument hostile (80 % nées à disputer des compétitions membres votent pour le statu quo contre, 20 % pour) à l’idée de resserrées, calquées sur le Super Famille : 163 personnes issues du monde du rugby (dirigeants, techniciens, arbitres et joueurs). (un champion désigné après des « remplacer le championnat de Twelve de l’hémisphère Sud, est Grand public : 500 personnes dont 38% s'intéressant beaucoup au rugby et 62 % un peu, 78% d'hommes et 22% de femmes. phases finales) ; le grand public est France de l’Elite 1 par un cham- pionnat d’Europe des clubs » dans tous les esprits. Source : Repères, nov. 1999. plus partagé : 52 % sont pour le , le Il s’agit notamment de favoriser mode de couronnement actuel, grand public hésite davantage : les desseins de l’équipe de France, Serge Blanco a immédiatement ré- de cette journée, présente les prin- championnat de France : 93 % des mais 48 % aimeraient que le club le 60 % réfutent tout changement, en préparant ses joueurs à la répé- torqué qu’il avait « une conception cipales tendances. Réalisée par la membres de la « famille » sont plus régulier sur une saison soit contre 40 %. Enfin, tous sont d’ac- tition de matches internationaux des franchises qui n’a rien à voir société Repères, cette étude a a été « tout à fait d’accord » (80 %) ou couronné, comme en football. cord (99 %) avec la notion de de très haute intensité. Mais Ber- avec celle de Bernard Lapasset ». conduite auprès de deux cibles : « plutôt d’accord » (13 %) pour dire « lutte efficace contre le dopage » et nard Lapasset et Serge Blanco di- Les deux hommes expliquent ci- 163 personnes de la « famille rug- que « la formule du championnat LA « FAMILLE » CONSERVATRICE également partagés sur les bien- vergent sur la manière de lancer dessous leurs points de vue. by » (joueurs, entraîneurs, diri- doit être décidée pour quatre ou L’organisation de la Coupe de faits du professionnalisme : 54 % une nouvelle compétition. A Bor- geants et arbitres) et 500 per- cinq ans au moins » ; dans le grand France est source d’un désaccord des membres de la famille et 51 % deaux, Bernard Lapasset avait mis STABILISER UNE FORMULE sonnes du grand public, les deux public, ils sont 90 % (67 % et 23 %) plus profond : 54 % des gens de la du grand public estiment « le déve- le feu aux poudres en confiant à En conclusion de ces « assises tiers résidant dans des régions à partager cet avis. De même, les famille (contre 44 %) sont « tout à loppement du professionnalisme Sud Ouest : « Des équipes fran- régionales », la FFR organise un dites de conquête, par opposition deux parties se rejoignent (86 % de fait d’accord » (28 %) ou « plutôt compatible avec les valeurs tradi- chisées doivent voir le jour (...), c’est colloque, mardi 22 février à Paris, aux régions dites de tradition. la famille et 82 % du grand public) d’accord » (26 %) pour reconnaître tionnelles du rugby », mais ils sont inévitable, même si elles doivent au Sénat. Les participants pour- Premier enseignement du son- sur la nécessité de mettre sur pied qu’« il faudrait une Coupe de respectivement 46 % et 49 % à conduire à casser les structures ac- ront s’appuyer sur les résultats dage, les deux pôles tombent d’ac- un championnat « plus ramassé France ouverte à tous les clubs pour penser le contraire. tuelles des clubs pour y parvenir. » d’un sondage commandé par la cord sur la nécessité de parvenir à dans le temps ». permettre aux petits clubs d’affron- « Une provocation », assure-t-il. FFR et dont Le Monde, partenaire une organisation plus stable du Famille (89 %) et grand public ter ceux des divisions supérieures et E. C.

TROIS QUESTIONS À... niser une nouvelle compétition détecter des joueurs pour le plus TROIS QUESTIONS À... raient se regrouper en un pool de FFR veut la disparition de la Coupe avec des équipes dites « fran- haut niveau, de satisfaire des inté- cinq entraîneurs par équipe. Les d’Europe, mais les clubs européens BERNARD LAPASSET chisées ». Qu’entendez-vous par rêts sportifs et en même temps de SERGE BLANCO quatre équipes françaises pour- ne se laisseront pas faire et nous « franchise » ? rallier des alliés financiers à la hau- raient porter le nom de leur spon- allons monter une association Serge Blanco et vous-même, L’idée de franchise, c’est la solu- teur de nos ambitions profession- Bernard Lapasset et vous- sor. Elles n’auraient rien de régio- pour nous défendre. 1 qui êtes président de la Fédé- tion miracle, celle qui n’existera ja- nelles. Il s’agit d’une théorie plutôt 1 même, qui êtes président de la nal, et c’est là la grande différence ration française de rugby, ne sem- mais. C’est la poursuite d’un sché- que d’une réalité, c’est ce qui per- Ligue nationale de rugby, ne sem- entre le projet de Bernard Lapas- Propos recueillis par blez pas d’accord sur l’idée d’orga- ma qui permettrait à la fois de met de cristalliser tous les pro- blez pas d’accord sur l’idée d’orga- set et le mien. Le président de la Eric Collier blèmes que l’on rencontre au- niser une nouvelle compétition jourd’hui dans le rugby français. avec des équipes dites « fran- L’intérêt de cette nouveauté est de chisées ». Qu’entendez-vous par montrer que l’on peut répondre « franchise » ? au défi qui nous est proposé : pour Une équipe franchisée, c’est très être champion du monde, il faut simple pour moi : c’est quelque être capable de disputer six mat- chose qui appartient à la Ligue na- ches de haut niveau d’affilée. tionale de rugby, c’est une compé- tition organisée et gérée par la A quel type de compétition Ligue, avec des joueurs mis à dis- 2 songez-vous ? position de l’entraîneur de Le problème reste à régler. On l’équipe nationale. La Ligue appor- ne peut pas concevoir un système terait son savoir-faire pour trouver étranger aux grands clubs. On des sponsors, des partenaires mé- pourrait, par exemple, se baser sur dias et pour payer les joueurs. les quatre principaux clubs fran- C’est une idée qui doit permettre çais, qui pourraient recevoir l’ap- au rugby français de franchir un port de quelques joueurs venus palier sur les plans sportifs et fi- d’ailleurs pour disputer une nanciers, quelque chose appelé à compétition regroupée sur un combler un vide, mais aussi à favo- mois. Ensuite, si on veut faire une riser une restructuration des sai- compétition internationale, cela sons. Il faut resserrer les compéti- suppose d’obtenir l’accord des tions, mettre en place un temps clubs étrangers, des fédérations de national, un temps européen et un l’hémisphère Nord et de l’Interna- temps international. tional Board. Cette compétition pourrait rassembler seize équipes, A quel type de compétition réparties en quatre poules, avant 2 songez-vous ? de disputer des demi-finales et Tout d’abord, il ne peut s’agir une finale. que d’une compétition organisée avec d’autres nations, et pas seule- D’où viendraient les joueurs ? ment de l’hémisphère Nord. Si cela 3 La sélection des joueurs doit devait revenir à rester entre Euro- bien évidemment rester du do- péens, cela ne servirait à rien : nos maine de la Fédération. Le pouvoir clubs battent déjà les clubs euro- financier doit être réparti entre les péens dans les Coupes d’Europe. Il clubs, la Fédération et les joueurs, faut avoir envie de monter quel- qui doivent être rémunérés pour que chose de supérieur, une cette compétition. Cela permet- compétition de rêve qui pourrait, trait d’identifier clairement les pour trois semaines, accueillir les joueurs professionnels des pluriac- trois meilleures équipes d’Afrique tifs. Le dispositif serait ouvert à du Sud, de Nouvelle-Zélande et cent vingt joueurs. C’est la capaci- d’Australie. té du rugby français à produire des compétiteurs pour le plus haut ni- D’où viendraient les joueurs ? veau et c’est le réservoir utile pour 3 En France, les quatre équipes former quatre équipes : le XV de doivent être formées uniquement France, France«A», moins de au gré de l’humeur du sélection- vingt et un ans et rugby à VII. neur national. Il serait inconce- vable de faire cela sans son avis. Propos recueillis par Toute l’année, il rencontre les en- Eric Collier traîneurs des clubs ; ceux-ci pour- LeMonde Job: WMQ2202--0027-0 WAS LMQ2202-27 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0437 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI - SPORTS LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 / 27 Coupe de l’America : le défi néo-zélandais Tennis : Cédric Pioline brille à Rotterdam anticipe la météo et précède « Luna-Rossa » LE FRANÇAIS Cédric Pioline s’est adjugé le tournoi de Rotterdam, en s’imposant en finale face au Britannique Tim Henman (6-7 [3/7], 6-4, 7-6 [7/4]), dimanche 20 février. Le numéro un français, qui avait juré de venger le XV de France au lendemain de sa défaite face à l’An- Les Italiens ont été nettement dominés lors de la première régate gleterre, succède au Russe Evgueni Kafelnikov au palmarès du tour- noi. « Dans un match aussi serré, il était important de rester concentré Le defender néo-zélandais de la Coupe de l’Ame- dans la baie d’Hauraki, au large d’Auckland adversaire, l’Italien Luna-Rossa. Ce résultat est sur chaque balle et d’être très fort mentalement lors des points impor- rica s’est imposé d’un bout à l’autre de la pre- (Nouvelle-Zélande), dans des conditions de vent dû, en grande partie, à Bob Rice, le météoro- tants, a expliqué Pioline après sa victoire. C’est un succès qui me fait mière régate de l’épreuve, dimanche 20 février, pourtant considérées comme idéales pour son logue expérimenté de Team New Zealand. plaisir et me rassure. » A trente ans, le Français gagne ainsi son pre- mier tournoi ATP de la saison – le quatrième de sa carrière – après un AUCKLAND Et toutes ces informations sont trans- vaux ne le contredisent pas. Ha- Il a fermé sa petite société du Mas- début d’année délicat, marqué par une défaite en Coupe Davis face de nos envoyées spéciales mises à l’équipage dès 8 heures. » mish Willcox, l’ancien entraîneur sachusetts pour venir à Auckland, au Brésil et une élimination au premier tour des Internationaux La légende raconte qu’en 1995 La propagande pour impression- national de voile olympique néo- où il dirige pour Team New Zea- d’Australie. les stratèges de Team New Zealand ner l’adversaire fait partie du jeu de zélandais, et le météorologue cana- land une équipe de treize per- Chez les femmes, Serena Williams a nettement dominé la Tchèque disposaient à bord d’informations la Coupe de l’America, mais per- dien Doug Charko, chargés de gui- sonnes. Il est le seul météorologue, Denisa Chladkova en finale du tournoi allemand de Hanovre (6-1, météorolo- sonne ne conteste à Bob Rice ses der le défi italien sur la zone de les autres sont des marins. Deux de 6-1), dimanche 20 février. L’Américaine avait battu la Française Amé- giques telle- quarante-huit années d’expérience, course expliquent que leur tâche ses hommes, qui ont passé des mil- lie Mauresmo en demi-finales (6-2, 6-7 [4-7], 7-6 [7-3]) alors que la ment pré- ni son talent. Lundi 21 février, dans n’est pas impossible. Elle a débuté liers d’heures sur l’eau à faire des Tchèque avait mis un terme au beau parcours de la Française Anne- cises que le un petit bureau de la base néo-zé- dès l’été 1997 grâce à la compila- relevés météo, comptent sept tours Gaëlle Sidot (6-3, 6-7 [5-7], 7-6 [7-4]). navigateur landaise, il décrit son travail tion des connaissances empiriques du monde à eux deux. « C’est plus était devenu comme un savant mélange d’art et de Willcox après des années de na- important de comprendre ce que DÉPÊCHES quasi inutile. de science : un cocktail déjà éprou- vigation dans le golfe d’Hauraki. l’on trouve que de le trouver. » Il dis- a ATHLÉTISME : Christine Arron, qui a égalé le record de France du Mieux valait, vé dans ses collaborations avec « Il faut vraiment constater de ses pose de cinq bateaux, dont la goé- 60 m (7 s 11), samedi 19 février, à Liévin, devrait prendre part aux pour décider Steve Fossett pour la transatlan- yeux, expliquent Charko et Willcox. lette de Peter Blake, Archangel, championnats d’Europe en salle d’athlétisme débutant vendredi à de la stratégie, se fier aux informa- tique en montgolfière, avec des al- Sentir, regarder, vivre avec cette mer transformée en laboratoire flot- Gand (Belgique), si ses adducteurs gauches ne la font pas souffrir, a t- tions communiquées quelques mi- pinistes pour trois ascensions de et ce ciel avant de confronter ses ob- tant. elle indiqué en substance. A Liévin également, Laurence Manfredi a nutes avant le départ par le météo- l’Everest en 1994, ou encore lors du servations avec des données histo- Les travaux de Bob Rice, qui amélioré de 1,24 m le record de France en salle du lancer du poids, rologue. Derrière sa courte barbe record du Trophée Jules-Verne riques. » commencent tous les jours bien avec un jet à 18,69 m. blanche, Bob Rice, soixante-huit (tour du monde à la voile en équi- avant le lever du soleil, ont consisté a Le Danois Wilson Kipketer et l’Ethiopien Hailu Mekkonen ont ans, sourit : « C’est un joli page sans escales) réalisé par Enza UNE ÉQUIPE DE TREIZE PERSONNES à améliorer le système mis au point amélioré les records du monde en salle du 1 000 m (2 min 14 s 96) et compliment, mais c’est légèrement la même année. La position géographique de la à San Diego. Il trouve ses données du deux miles (8 min 9 s 66), dimanche 20 février, lors du meeting de exagéré. » Il s’agace d’entendre les gens ré- Nouvelle-Zélande, éloignée de tout de base sur Internet. Il y ajoute les Birmingham (Angleterre). Dimanche, dans leur victoire lors péter à l’envi que le temps est «im- observatoire météo terrestre, informations locales exclusives et a BASKET-BALL : Villeurbanne, leader du championnat de de la première régate de la Coupe prévisible » à Auckland. « Il ne faut complique encore un peu les rédige deux pages d’instructions France, a dominé Pau-Orthez (74-65) dans le match au sommet de la de l’America, les Néo-Zélandais pas confondre changeant et imprévi- choses. Selon Willcox, Auckland a précises à l’attention de l’équipage 24e journée, dimanche 20 février. Les Villeurbannais disposent de ont une nouvelle fois perpétué la sible », dit-il. Et ni lui ni ses connu un été 97-98 sous le signe de Team-New-Zealand. Une dé- deux longueurs d’avance sur Limoges, vainqueur de Châlons-en- légende du météorologue en lui confrères n’aiment être considérés d’El Nino – qui produit des vents marche extrêmement scientifique Champagne (87-69), et trois sur un duo composé du PSG-Racing, vic- rendant un hommage appuyé. Ils comme des sorciers qui lisent dans instables de secteur sud-ouest – et rigoureuse jusque-là. « Mais, au torieux face à Montpellier (82-69), et de son adversaire du jour. avaient franchi la ligne d’arrivée en les nuages. « Le fameux golfe suivi d’une année 1999 sous l’in- bout d’un moment, il faut s’asseoir et a CYCLISME : l’Italien Daniele Nardello (Mapei) s’est imposé, sa- précédant le défi italien de 1 mi- d’Hauraki n’est pas un chaudron fluence de la Nina, qui implique le interpréter ces données. » C’est là medi 19 février, dans le 32e Tour du Haut-Var, la première épreuve de nute et 17 secondes, après avoir maléfique dont des sorcières font plus souvent des vents d’est que l’art se mêle à la science. la saison comptant pour la Coupe de France. passé toutes les bouées en tête. sortir des tas de choses incroyables. stables. La Coupe devrait se dispu- Pour la deuxième régate, prévue a L’Estonien Jaan Kirsipuu (AG2R) a gagné au sprint, dimanche « Bob Rice nous a donné la force de C’est un endroit avec ses spécificités : ter dans une atmosphère neutre, mardi, les prévisions de Bob Rice 20 février, la 7e édition de la Classic Haribo, entre Uzès et Marseille. vent exacte, explique Peter Blake, deux océans majeurs de chaque cô- voire légèrement sensible à la Ni- annoncent des conditions proches a FOOTBALL : le Bayern Munich, champion en titre et leader de la patron du défi néo-zélandais. Il té, en latitude moyenne. C’est na. de celles de dimanche. Entre 10 et Bundesliga, a facilement dominé (4-1) le MSV Duisbourg, samedi s’est à peine trompé d’un nœud à un compliqué. Beaucoup de petites Les irremplaçables années de 14 nœuds, sur une mer plutôt 19 février, lors de la 21e journée du championnat d’Allemagne. Les Ba- moment donné, mais à part cela, à choses entrent en ligne de compte, pratique aident Bob Rice à réduire plate. Il ne reste qu’à vérifier. varois comptent cinq points d’avance sur le Bayer Leverkusen, auteur la demi-heure près, ses prévisions les îles, les rivières... Mais je suis as- sa marge d’erreur. « Au bout d’un d’un nul (1-1) à Schalke 04. étaient parfaites et la direction du sez à l’aise dans cette zone où je moment, on sait ce qui peut se pro- Florence de Changy a En match en retard du championnat d’Angleterre, Manchester vent exacte ; comme le jour d’avant. passe mon troisième été. » Ses ri- duire et ce qui ne peut pas arriver. » et Patricia Jolly United s’est imposé (0-1) à Leeds, son dauphin. Manchester a désor- mais 6 points d’avance en tête du classement. a Le Deportivo La Corogne, vainqueur, samedi 19 février, de l’Athle- tic Bilbao (2-0), possède cinq points d’avance sur son dauphin, le Ken McAlpine, « mesureur en chef », incorruptible et apatride FC Barcelone, auteur d’une large victoire face à Valladolid (4-0), au terme de la 25e journée du championnat d’Espagne. AUCKLAND Coupe de l’America à Fremantle (Australie) en acolytes. Nick Nicholson se charge d’énoncer a La Juventus Turin, qui l’a emporté, dimanche 20 février, à Venise de notre envoyée spéciale 1986-1987. « Cette fonction n’a rien de très exci- en termes clairs et précis les exigences du rè- (0-4), grâce notamment à un triplé de Filippo Inzaghi, a conforté son Avec son polo mauve frappé du logo de la tant, relativise-t-il, et nous sommes appointés glement. Spécialiste des sondages, John War- avance en tête du championnat d’Italie, lors de la 22e journée. La Juve Coupe de l’America, son bermuda beige, sa par rapport à notre expérience. » Il admet ne ren fait part de son point de vue analytique. dispose de trois longueurs d’avance sur le Milan AC, qui s’est hissé à peau tannée et ses lunettes de soleil, l’homme jamais discuter dans des lieux publics avec ses Avec eux, Ken McAlpine travaille également la deuxième place après sa victoire sur la Lazio Rome (2-1). ressemble à un officiel comme les autres. Ken collègues des relevés effectués. Il arrive même sur la course autour du monde en équipage a Les huitièmes de finale de La Coupe de France, dont le tirage au McAlpine est pourtant le dépositaire des plus aux mesureurs de déserter leur bureau pour avec escales (l’ancienne Whitbread, rebapti- sort a eu lieu dimanche 20 février, opposeront, le 4 mars, Strasbourg grands secrets d’une épreuve sportive où le se retrouver sur un quai désert et débattre des sée Volvo Race, et dont la prochaine édition (D1) à Paris-SG (D1) ; Bordeaux (D1) à Metz (D1) ; Pontivy (CFA) à mystère entretenu par les défis confine à la sujets les plus confidentiels. est prévue en 2001). « Pour établir une cohé- Monaco (D1) ; le Red Star (N) à Lyon (D1) ; Rennes (D1) à Lorient paranoïa. Il est le « mesureur en chef » de la A la fin de chaque régate, l’un d’eux monte rence, nous essayons de conserver la même (D2) ; Nantes (D1) à Gueugnon (D2) ; Nîmes (D2) à Amiens (D2) et Coupe de l’America. Avec ses deux collègues, à bord ou suit les bateaux, et rentre avec eux commission. Nick et John ne sont avec moi que Calais (CFA) à Cannes (D2). l’Américain Nick Nicholson et le Britannique pour vérifier leur conformité dans des do- depuis 1995, mais notre expérience dans ces a Deux cent trente-six hooligans néerlandais, pour la plupart sup- John Warren, ils ont été les seuls à examiner maines choisis au hasard : taille, poids, deux épreuves – les plus importantes de la voile porteurs de Feyenoord, ont été interpellés, dimanche 20 février, à Til- sous toutes les coutures les onze challengers composition. Ils surveillent aussi de près le mondiale – nous vaut le respect des compéti- burg (sud des Pays-Bas) lors d’incidents en marge du match Willem II engagés dans la Coupe Louis-Vuitton et le de- poids total de chaque équipage, limité à teurs », dit-il. Tilburg-Feyenoord comptant pour la 23e journée du championnat des fender, Team-New-Zealand, à vérifier que les 1 480 kilos. Une restriction qui force souvent Plus d’un défi paierait cher pour piocher Pays-Bas. Ils devaient se voir infliger dans les prochains jours une dimensions et matériaux des voiliers et de les « cerveaux » de la cellule arrière des ba- dans la mine de renseignements dont ils dis- amende de 300 euros et une interdiction de stade. leurs accessoires respectent bien le règle- teaux à jeûner pour compenser les besoins ca- posent, mais ils jurent n’avoir jamais subi la a SKI ALPIN : la Slovène Spela Pretnar a gagné, dimanche 20 fé- ment : un travail fastidieux commencé en oc- loriques féroces des wincheurs surmusclés, moindre tentative de corruption. Leur vrier, le slalom d’Aare (Suède), devant l’Américaine Kristina Koznick tobre 1999. dans une compétition curieusement dépour- connaissance des Class America pourrait aus- et la Suédoise Anja Paerson. Elle a signé son troisième succès consé- L’impartialité étant la qualité essentielle re- vue de contrôle antidopage. si facilement les propulser au rang de person- cutif et le quatrième de la saison dans la spécialité. La Française quise pour le mener à bien, l’accréditation de nages-clés d’un prochain défi, mais Ken Ma- Christel Saioni, qui a emporté la première manche, a terminé qua- Ken McAlpine omet volontairement de men- DÉONTOLOGIE PERSONNELLE cAlpine refuse d’y songer. « Avec les trième. Spela Pretnar a augmenté son avance en tête du classement tionner sa nationalité australienne. « Ici, je Dans le milieu microcosmique de la Coupe, connaissances que nous avons atteintes sur ces de la Coupe du monde de slalom, puisqu’elle possède 105 points de suis apatride, explique-t-il. Comme moi, les les réputations sont vite établies. Architecte bateaux, il ne serait pas très honorable de se plus que la Française. La veille, l’Autrichienne Renate Goetschl avait membres des défis doivent oublier d’où je viens naval plus spécialisé dans la construction de faire embaucher par un défi. Il faudrait au gagné la descente. Chez les hommes, le Slovène Matjaz Vrhovnik a et qui je suis. » Young Australia, le défi austra- ferries et de navires de commerce, Ken McAl- moins laisser passer une édition. » La Coupe de gagné dimanche le slalom d’Adelboden (Suisse) devant le Norvégien lien, a été éliminé dès le troisième tour, mais pine passe pour un technicien sérieux. Il offi- l’America étant un formidable banc d’innova- Kjetil Andre Aamodt et l’Autrichien Mario Matt. Ken McAlpine assure que sa présence au ciait déjà lors des éditions 1992 et 1995 de la tions technologiques, les informations des a SKI NORDIQUE : l’Allemand Franck Luck a emporté le 12,5 km stade actuel de la compétition n’aurait même Coupe, à San Diego. Plébiscité à Auckland par mesureurs officiels seraient alors parfaite- poursuite des championnats du monde de biathlon, dimanche 20 fé- pas suffi à le pousser à la démission. Même s’il le defender, en accord avec le challenger de ment obsolètes. vrier, à Oslo (Norvège), onze ans après avoir décroché son premier a débuté dans cette partie en prenant les di- référence (le premier des challengers à s’être titre mondial. A l’issue d’une fin de course très serrée, il a devancé le mensions du défi australien, defender de la inscrit), il a proposé le concours de ses deux Patricia Jolly Russe Pavel Rostovtsev et le Français Raphaël Poirée. Chez les dames, la Française Florence Baverel, trois fois médaillée lors de champion- nats du monde, a pris la troisième place du 10 kilomètres poursuite, derrière la Suédoise Magdalena Forsberg et l’Allemande Uschi Disl. Gueugnon et le Red Star font fortune en Coupe de la Ligue a SNOWBOARD : la Française Karine Ruby s’est adjugé, dimanche 20 février, à Sapporo (Japon), le 7e cross de la Coupe du monde. C’est POUR LES CLUBS de première présentants de D 1, Paris-Saint- sionnels. Le Red Star, qui avait le nouveau l’élite, avait ouvert la la première victoire en cross depuis trois ans pour la championne division qui lambinent en cham- Germain, vainqueur de Nancy désavantage de jouer à l’extérieur, voie en s’imposant avec une facili- olympique du slalom géant de Nagano. pionnat, la Coupe de la Ligue est (3-0) dimanche 20 février, et Bas- a parfaitement réussi son coup, di- té déconcertante face à un souvent présentée comme une tia, qui a battu Lyon (1-0) la veille manche, à Sedan (1-0), en ouvrant RC Strasbourg (2-0) visiblement LOTO bienheureuse séance de rat- au Stade Gerland au cours de la le score dès la 5e minute par son plus occupé à préparer sa difficile a Résultats des tirages no 15 effectués samedi 19 février. Premier trapage. Cinq prolongation, participeront aux avant-centre congolais Richard fin de championnat, et notam- tirage : 4, 17, 21, 31, 39, 48 ; numéro complémentaire : 13. Rapports matches seule- demi-finales de la Coupe de la Akiana. Actuellement classés cin- ment son match contre Monaco, le pour 6 numéros : 7 899 800 F (1 204 316 ¤) ; 5 numéros et le complé- ment suffisent Ligue, les 1er et 2 avril. quièmes en D 1, les Ardennais sont 27 février. Les joueurs de Saône- mentaire : 162 200 F (24 727 ¤) ; 5 numéros : 7 665 F (1 168 ¤); 4numé- pour l’empor- Les deux autres élus sont un bien placés pour savoir que tout et-Loire réussissent décidément ros et le complémentaire : 356 F (54,27 ¤) ; 4 numéros : 178 F ter, ce qui club de deuxième division, Gueu- peut aller très vite en football : bien lors des épreuves à élimina- (27,13 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 34 F (5,18 ¤) ; 3 numéros : reste le plus gnon, et un club de National, le eux-mêmes jouaient en National il tion directe. Grâce à leur toni- 17 F (2,59 ¤). Second tirage : 3, 7, 8, 12, 36, 43 ; numéro complémen- court chemin Red Star. Jamais une formation y a deux saisons. truante victoire contre l’Olym- taire : 30. Rapports pour 6 numéros : 6 009 640 F (916 163 ¤); 5numé- menant à une évoluant dans l’ancienne D 3 Samedi, Gueugnon, qui n’oc- pique de Marseille (4-3) au ros et le complémentaire : 92 290 F (14 069 ¤) ; 5 numéros : 3 705 F place en coupe n’avait atteint le dernier carré de cupe pourtant que la 9e place du Stade-Vélodrome, ils sont égale- (564 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 176 F (26,83 ¤); 4numé- d’Europe. Encore faut-il ne pas cette épreuve richement dotée et championnat de France de D 2 et a ment toujours qualifiés en Coupe ros : 88 F (13,41 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 20 F (3,04 ¤); s’égarer en route : seuls deux re- réservée aux seuls clubs profes- perdu tout espoir de rejoindre à de France. 3 numéros : 10 F (1,52 ¤). LeMonde Job: WMQ2202--0028-0 WAS LMQ2202-28 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:42 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0438 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 AUJOURD’HUI (Publicité) ------Pluie faible à l’ouest 22 FEVRIER 2000 Oslo Stockholm Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. Des perturbations sans brumes au profit d’un soleil légère- vers 12h00 activité notable traversent les ré- ment voilé. En revanche, les gions nord, alors que le sud reste masses nuageuses trouvent du globalement protégé par l’anticy- renfort de la Champagne à l’Al- Peu Belfast nuageux clone des Açores. Des gelées mati- sace. Il fait de 6 à 8 degrés. Liverpool nales vont de nouveau affecter Poitou-Charentes, Aquitaine, Dublin Varsovie Kiev l’est et le sud du pays. Midi-Pyrénées. – Le soleil garde Amsterdam Bretagne, pays de Loire, Basse- ses prérogatives en Midi-Pyrénées. Berlin Brèves éclaircies Normandie. – Ciel chargé et pe- Il est mis à mal en Poitou-Cha- Londres o Bruxelles tites pluies sont au programme de rentes, quelques gouttes l’après- 50 Prague la Bretagne le matin. Elle revoit midi. L’Aquitaine ne peut éviter Couvert quelques coins de ciel bleu l’après- également une augmentation de la Paris Strasbourg Vienne midi, tandis que les pluies, tou- nébulosité. Températures à peine Budapest jours faibles, se décalent vers la de saison, 10 à 12 degrés. Nantes Brume Berne brouillard Normandie et les pays de Loire. Il Limousin, Auvergne, Rhône- Bucarest fait de 9 à 12 degrés. Alpes. – Quelques nuages d’alti- Lyon Milan Nord-Picardie, Ile-de-France, tude ne volent pas la vedette au Belgrade Sofia Averses Centre, Haute-Normandie, Ar- soleil auvergnat et rhônalpin. Toulouse Istanbul dennes. – Après des valses-hésita- Nuages plus denses dans le ciel li- tions matinales, le ciel tranche en mousin de l’après-midi. Gelées Rome Pluie faveur du gris en seconde partie de matinales assez sévères, - 1 à Barcelone Naples journée. Il peut alors pleuvoir par - 5 degrés, puis 5 à 10 degrés 40 o Madrid places des côtes de la Manche au l’après-midi. Lisbonne Athènes Orages Bassin parisien. Il fait de 7 à 9 de- Languedoc-Roussillon, Pro- grés. vence-Alpes-Côte d’Azur, Séville Champagne, Lorraine, Alsace, Corse. – Nuages et éclaircies en al- Neige Bourgogne, Franche-Comté. – ternance de la Côte d’Azur à la Alger Tunis Sud Bourgogne et Franche-Comté Corse. Plein soleil ailleurs. Il fait de se débarrassent facilement des 11 à 14 degrés l’après-midi. Rabat 0o 10o 20o Vent fort

PRÉVISIONS POUR LE 22 FEVRIER 2000 PAPEETE 24/31 S KIEV -5/-3 C VENISE 2/6 N LE CAIRE 12/19 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 21/27 P LISBONNE 9/17 S VIENNE -4/5 S NAIROBI 16/31 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 24/28 S LIVERPOOL 2/7 C AMÉRIQUES PRETORIA 19/29 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 3/7 S BRASILIA 19/27 S RABAT 9/18 C AMSTERDAM 3/7 S LUXEMBOURG -2/6 C BUENOS AIR. 19/30 S TUNIS 9/16 S FRANCE métropole NANCY -3/6 N ATHENES 6/11 P MADRID 5/16 S CARACAS 21/28 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 2/13 P NANTES 2/11 P BARCELONE 7/13 S MILAN 0/9 S CHICAGO 1/5 C BANGKOK 24/33 S BIARRITZ 2/12 P NICE 5/12 ## BELFAST 2/7 P MOSCOU -5/-2 * LIMA 19/24 P BEYROUTH 13/18 S BORDEAUX 0/11 ## PARIS 1/8 P BELGRADE -5/4 S MUNICH -5/4 C LOS ANGELES 12/14 C BOMBAY 19/29 S BOURGES -2/7 P PAU 0/10 N BERLIN -3/4 S NAPLES 2/9 S MEXICO 8/23 S DJAKARTA 26/28 C BREST 4/10 ## PERPIGNAN 3/13 N BERNE -5/5 C OSLO -10/-7 * MONTREAL -13/-3 S DUBAI 16/24 S CAEN 4/7 P RENNES 4/11 ## BRUXELLES 3/7 N PALMA DE M. 4/14 C NEW YORK 1/6 S HANOI 20/25 C CHERBOURG 0/9 P ST-ETIENNE -3/8 N BUCAREST -5/4 S PRAGUE -6/2 S SAN FRANCIS. 10/12 P HONGKONG 15/17 P CLERMONT-F. -4/10 N STRASBOURG -3/6 ## BUDAPEST -3/5 S ROME 1/10 S SANTIAGO/CHI 13/26 S JERUSALEM 10/18 S DIJON -4/5 N TOULOUSE -2/9 ## COPENHAGUE -2/1 * SEVILLE 9/22 S TORONTO -5/1 S NEW DEHLI 8/24 S GRENOBLE -1/6 N TOURS 0/8 P DUBLIN 1/8 P SOFIA -4/-2 * WASHINGTON -5/12 S PEKIN -2/9 S LILLE 1/7 ## FRANCE outre-mer FRANCFORT 1/6 N ST-PETERSB. -8/-6 N AFRIQUE SEOUL -5/2 S LIMOGES 0/8 P CAYENNE 23/26 S GENEVE -2/4 S STOCKHOLM -8/-2 * ALGER 3/18 S SINGAPOUR 24/29 S LYON -2/7 N FORT-DE-FR. 23/27 S HELSINKI -10/-7 N TENERIFE 10/15 S DAKAR 17/24 S SYDNEY 22/26 C MARSEILLE 0/11 ## NOUMEA 24/27 S ISTANBUL 2/4 N VARSOVIE -7/1 N KINSHASA 21/29 C TOKYO 2/7 S Situation le 21 février à 0 heure TU Prévisions pour le 23 février à 0 heure TU

ASTRONOMIE Identifier les cristaux de silicate présents dans l’espace

CONTRAIREMENT à ce qu’on infrarouges vers les profondeurs du vieilles étoiles en fin de vie, riches donnera peut-être naissance à un sés, la chimie de la Terre est celle du tentent de les reproduire en labora- pourrait penser, le milieu interstel- ciel, les scientifiques se sont aper- en oxygène, qui ont tendance à système planétaire. A ce moment silicium et de ses composés, qu’il toire. Ils arrivent à en créer cer- laire n’est pas vide. Il est peuplé de çus, il y a trente ou quarante ans, perdre leur couche externe. Ils for- de leur histoire, les poussières se forme avec les dix autres éléments taines en chauffant la matière à plus nuages de gaz et de poussières, vé- que ce minéral était présent partout ment la matière de base des pous- « coagulent » petit à petit pour for- chimiques qui abondent sur notre de 1 300o C, puis en la refroidissant ritables usines chimiques à fabri- dans notre galaxie, et même dans sières interstellaires, « dont la taille mer des corps de plus en plus gros, planète (...). Toutes les propriétés du progressivement. Un résultat bien quer des étoiles jeunes et des sys- certaines galaxies extérieures. Mais varie entre 0,5 et 1 micron, et qui de- allant de 1 centimètre à 1 mètre de manteau et de la croûte terrestre sont différent de ce qu’ils trouvent dans tèmes planétaires. C’est dans des les silicates détectés étaient tous viennent à la mode, car elles sont plus diamètre. Et, au terme de quelques ainsi dominées par la chimie des sili- la nature, puisque les silicates cris- nuages de poussières présents au- « amorphes » : un état de la matière importantes que ce que l’on pensait dizaines, voire quelques centaines cates », rappelle Claude Allègre tallins détectés par ISO existent tour de vieilles étoiles et dans des dans lequel les atomes qui les jusqu’à présent », précise Louis de millions d’années, ce processus dans L’Ecume de la Terre (Fayard). dans un milieu où règne une tem- nébuleuses protoplanétaires que le constituent sont répartis de ma- d’Hendecourt, directeur de re- d’accrétion produira des micropla- pérature de – 170o C. Il faudra donc satellite européen ISO (Infrared nière désordonnée, contrairement cherche à l’Institut d’astrophysique nètes, puis des planètes telluriques RÉACTIONS CHIMIQUES élucider ce mystère. Cependant, Space Observatory) vient justement aux silicates cristallins, qui dis- spatiale (IAS) du CNRS, à Orsay. comme la Terre. L’autre grand intérêt des grains dans ce domaine, la recherche de- de détecter des cristaux de silicate posent d’atomes disposés de façon Ces poussières interviennent de Sur notre globe, en effet, les sili- interstellaires est qu’ils favorisent à vrait avancer, et « dans quinze à analogues à ceux qui existent sur très régulière et organisée en un ré- plusieurs manières. cates sont rois. « De même que, leur surface le déroulement de vingt ans on saura faire des grains in- Terre. seau. Une fois créées, elles sont injec- dans la chimie de la vie, toute l’évolu- nombreuses réactions chimiques. terstellaires en laboratoire », assure Grâce à cette découverte, les as- tées dans le milieu interstellaire, où tion biologique est dominée par la Lorsqu’ils rencontrent des nuages Louis d’Hendecourt. tronomes pourront identifier les CENDRES D’ÉTOILES elles forment une étoile jeune, qui chimie du carbone et de ses compo- moléculaires denses et froids, ils se différents types de silicates présents Les scientifiques n’arrivaient donc recouvrent d’un manteau de glace, Christiane Galus dans l’espace, et repérer leur pré- pas à identifier correctement ces si- et peuvent alors jouer le rôle de ca- sence, ce qui n’était pas possible licates « extraterrestres », car leur Une chimie organique à la périphérie des étoiles talyseurs pour donner naissance à SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE jusqu’à présent. Ils pourront aussi spectre, obtenu par la dispersion de la molécule interstellaire la plus • vendredi 25 février 2000 (à Paris) • mieux comprendre l’origine et la lumière qu’ils émettent, est trop Les chercheurs savent maintenant que des molécules organiques abondante de l’univers, l’hydro- l’évolution des poussières interstel- simple. En revanche, ceux fournis complexes, telle l’acétylène, peuvent être créées à la périphérie des gène, et de molécules plus laires formées de silicates. Une dé- par les cristaux de silicate pré- étoiles géantes rouges. Tout récemment, des astronomes travaillant complexes comme le méthane et couverte qui « ouvre un domaine en- sentent des bandes fines et nom- sur les données du satellite ISO ont découvert que ce processus exis- l’ammoniac, qui ont peut-être don- tièrement nouveau en astronomie : breuses. On peut donc facilement tait aussi dans les nébuleuses protoplanétaires et planétaires, et que né naissance à la vie sur Terre. Fai- 7 h 43Lever Coucher 18 h 25 l’astrominéralogie », explique avec les comparer aux silicates terrestres. la synthèse chimique de ces éléments pouvait se produire beaucoup sant écran au rayonnement ultra- enthousiasme Rens Waters, astro- Avec les résultats d’ISO, les cher- plus rapidement que prévu, en quelques milliers d’années seule- violet diffus dans l’esplace nome néerlandais de l’université cheurs ont déjà réussi à identifier ment. La recette chimique débute avec la synthèse de l’acétylène, interstellaire, les poussières em- d’Amsterdam. deux silicates cristallins courants sur qui agit ensuite comme bloc de construction pour les molécules pêchent la destruction de ces molé- Pourtant, les silicates ne sont pas Terre : la forstérite et l’enstatite. d’hydrocarbures plus complexes, comme le benzène. Les astro- cules très fragiles. des nouveaux venus en astrophy- Les silicates de l’espace sont des nomes n’excluent pas l’idée que des acides aminés, les briques de la Pour en savoir plus sur ces fasci- 0 h 05Lever Coucher 10 h 37 sique. En braquant leurs télescopes sortes de « cendres » créées par de vie, puissent également être créés dans les enveloppes stellaires. nantes poussières, les scientifiques

MOTS CROISÉS PROBLÈME No 00-045 AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 160

Grosse secousse. Passée à gauche Solution du problème no 159 paru dans Le Monde du 15 février en partant. – 8. Fait suite à une Préfixes déception. – 9. Travailler la surface de la terre. Méfions-nous quand elles sont reçues. – 10. Travaille à pour puissances B l’écurie. Parlé par les Indiens. Per- A sonnel. – 11. Instant religieux. EN MULTIPLIANT le chiffre 2 par lui-même un certain nombre Philippe Dupuis de fois, on obtient une puissance E de 2, qui s’écrit avec un « 2 », sui- SOLUTION DU No 00-044 vi, en exposant, de ce nombre de M fois. HORIZONTALEMENT Ainsi, les premières puissances I. Contretemps. – II. Odorat. de 2 sont : C Mise. – III. Nébuleuse. – IV. Treille. 21 =2, 22 =4, Une. – V. Léo. Luxer. – VI. On. Noël. 23 =8, 24 =16, Ui. – VII. Limogé. Mort. – VIII. 25 = 32, 26 = 64, Eminent. Zoé. – IX. Ubac. Savon. – 27 = 128... X. Remet. Gones. – XI. Séisme. Lèse. Une puissance de 2 peut-elle commencer par le chiffre 7 ? D VERTICALEMENT Et par les quatre chiffres 2000? b L’aire du pentagone est la b Pour un pentagone qui pos- 1. Contrôleurs. – 2. Oder. Nim- Elisabeth Busser somme des aires des cinq triangles sède cinq angles égaux, la proprié- HORIZONTALEMENT A la queue comme les autres. Très bée. – 3. Nobel. Miami. – 4. Truie. et Gilles Cohen de sommet M. té reste vraie. petite quantité. – X. Forme d’avoir. Onces. – 5. Rallonge. Tm. – 6. Etel. © POLE 2000 Or ces triangles ont tous pour En effet, elle est vraie pour le I. Même s’il n’a pas de prix, il Usées. – XI. Vérace. Sans charme. OENS. – 7. Uélé. Tag. – 8. Ems. base un côté du pentagone (dont pentagone régulier puisque ses retient l’attention. – II. Qui ne fait ULM. Vol. – 9. Mieux. Ozone. – 10. Solution dans Le Monde du la longueur est a) et pour hauteur cinq côtés sont égaux. pas de différence entre mâle et VERTICALEMENT PS. Neurones. – 11. Sévérité. Se. 29 février les distances de M aux côtés du Lorsqu’on le déforme en faisant femelle. Poème renversé. – III. Des- pentagone. varier un côté parallèlement à lui- sus-de-lit. Chair de poule ou tranche 1. Amateurs douteux de viande L’aire S du pentagone est égale même sans toucher aux autres, la de bœuf. – IV. Faire campagne pour froide. – 2. Stupéfiant. Mis en cou- à: propriété reste vraie. la campagne. – V. Fait silence. Force leur. – 3. Boîtes de conserve. Donne 1/2 a ×(MA+MB+MC+MD+ Or il est toujours possible de à faire silence. – VI. Mettre la main à le choix. – 4. Spectaculaire. Au ME). parvenir par de telles déforma- la pâte. Bas de gamme. – VII. Bonne départ du précédent. – 5. Article. La somme tions d’un pentagone régulier à un mine. Rejette. Tente américaine. – Transforme le mouvement. – 6. MA + MB + MC + MD + ME vaut pentagone donné dont les cinq VIII. Réduit en esclavage. Comme Que l’on n’a pas encore touché. donc 2S/a, grandeur indépendante angles sont égaux et réciproque- une bande qui pourra repasser. – IX. Accompagne les paroles. – 7. de M. ment. LeMonde Job: WMQ2202--0029-0 WAS LMQ2202-29 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:37 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0439 Lcp: 700 CMYK

29 CULTURE LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000

CINÉMA L’Ours d’or du cinquan- chinoise Gong Li couronne là le plus cielle qui avait pris les couleurs hol- Platz, le souffle est surtout venu des « nous considérons comme un hom- tième Festival de Berlin a été décer- jeune des réalisateurs présents lywoodiennes, que détourne avec sections parallèles. b COMME le dit, mage le fait de voir souvent sélec- né, dimanche 20 février, à Magnolia, (vingt-neuf ans), il choisit une œuvre brio Milos Forman dans son Man on dans un entretien au Monde, Ulrich tionnés en compétition des ci- de l’Américain Paul Thomas Ander- sans grande originalité. b C’EST une the Moon. b POUR cette première Gregor, créateur et responsable, néastes que nous avons découverts son. b SI le jury présidé par l’actrice large partie de la compétition offi- Berlinale installée sur la Potsdamer avec sa femme Erika, du Forum, quelques années auparavant ». Les sections parallèles donnent toute sa force au Festival de Berlin Le déferlement de grandes productions hollywoodiennes en compétition officielle n’a pas étouffé la voix des cinéastes allemands, français, turcs, iraniens, chinois ou américains qui ont eu l’honneur de conquérir les marges et le public BERLIN ton conte une histoire d’enfance, de de notre envoyé spécial mort et de mensonge dans le deep Les palmarès Un grand festival international South misérable dont on croyait re- est comme un continent, on y trouver l’écho dans l’émouvant b Les récompenses voyage de bien des manières. On Benjamin Smoke, documentaire de la compétition officielle. pourrait raconter la traversée de la consacré au chanteur du groupe - Ours d’or : Magnolia, de Paul cinquantième Berlinale, qui s’est te- Smoke par deux autres jeunes Amé- Thomas Anderson (Etats-Unis). nue du 9 au 20 février, à la manière ricains, Jem Cohen et Peter Sillen. - Ours d’argent, grand prix du d’un roman d’initiation, un récit où Moins éloigné qu’on ne l’aurait cru jury : The Road Home, de Zhang le héros doit commencer par accep- de ses collègues allemands, chinois Yimou (Chine). ter de subir beaucoup d’épreuves ou américains, et plus visiblement - Ours d’argent de la meilleure avant de construire un rapport po- inspiré par Antonioni que par Kia- interprète : Bibiana Beglau et sitif avec son environnement. rostami, un débutant iranien de Nadja Uhl, ex aequo, pour Les D’abord il faisait froid, et pas seule- trente-trois ans, Babak Payami, of- Légendes de Rita, de Volker ment sur les thermomètres. L’instal- frait au Panorama son plus beau Schlöndorff (Allemagne). lation du festival dans ses nouveaux film, Un jour de plus, comme un trait - Ours d’argent du meilleur locaux ultramodernes mais d’une délicat esquissé aux frontières de la interprète : Denzel Washington glaciale austérité de la Potsdamer folie. pour The Hurricane, de Norman Platz a constitué la première Jewinson (Etats-Unis). épreuve. La pléthore de films, et RÉJOUISSANT SOUFFLET - Ours d’argent, prix de la mise en surtout le sentiment que personne Il faudrait parler encore des scène : Milos Forman pour Man n’avait réellement choisi ces films, Grandes Vacances, film magnifique on the Moon (Etats-Unis). en fut une deuxième. A cette im- de Johan van Der Keuken, ou de cet - Ours d’argent, prix du jury, pour pression d’entassement inextri- objet incomparable de générosité The Million Dollar Hotel, de Wim cable, presque nauséeux pour qu’est A comme Adrienne, de Boris Wenders (Etats-Unis). l’amateur de celluloïd le plus vo- Lehman (deux autres choix judi- - Ours d’argent pour leur race, s’ajoutait, pour la compétition cieux du Forum, qui reprenait aussi remarquable performance : officielle, le sentiment d’assister à la le splendide Beau Travail, de Claire l’ensemble des acteurs de Paradiso

foire promotionnelle des produits WARNER Denis, découvert à Venise). Au - Sept jours avec sept femmes, de hollywoodiens prêts à être lancés « Man on the Moon », avec Jim Carrey (au centre), a valu l’Ours d’argent, risque de paraître simplifier exagé- Rudolf Thome (Allemagne). sur le marché européen. prix de la mise en scène, à Milos Forman (Etats-Unis). rément. D’abord en laissant croire - Prix de l’Ange bleu, décerné en De toute évidence, Les Rois du dé- qu’il n’est nul salut en compétition hommage à Marlene Dietrich au sert, La Plage, The Hurricane, Le Ta- trage, Boogie Nights. « Gros » film Une journée d’Andrei Anrsenevitch extrême par la beauté de chaque officielle. Alors que Gouttes d’eau meilleur film européen : Les lentueux Mr Ripley ou Any Given américain indépendant (avec Tom est l’évocation par Chris Marker, plan et la justesse du rythme. Au sur pierres brûlantes, de François Légendes de Rita. Sunday étaient surtout là pour atti- Cruise !), sans grande originalité, il pour « Cinéma de notre temps », de détour d’une petite salle du gigan- Ozon (Le Monde du 16 février), a été - Prix Alfred Bauer (fondateur du rer au Berlinale Palast George Cloo- correspond au portrait-robot du l’œuvre de Tarkovski et des derniers tesque multiplexe Cinemaxx, on ridiculement ghettoïsé au palmarès Festival) : Boys’Choir, d’Akira ney, Leonardo DiCaprio, Denzel lauréat des grands festivals interna- mois de son existence. Tellement croisait l’impavide et troublant Dia- dans un prix pour films « gays », Ogata (Japon). Washington, Gwyneth Paltrow ou tionaux. d’intelligence et d’émotion avec si logue dans la montagne, petit bijou l’étonnant deuxième film du réalisa- - Ours d’or du court métrage : Al Pacino. A ce motif médiatique De prime abord, les nombreux peu d’artifice (sans parler de expérimental de Mattias Caduff ins- teur turc Nuri Bilge Ceylan, Nuages Hommage à Alfred Lepetit, de Jean s’en ajoutait un autre, protocolaire, films présentés dans les sections pa- moyens financiers) redonnait le piré de Paul Celan. de mai, a magnifiquement démon- Rousselot (France). figuré par les œuvres d’Andrzej rallèles, Panorama et Forum, ne de- goût d’aimer aussi d’autres films. Comptant sur les seules forces du tré le contraire. - Ours d’argent, prix du jury : Wajda (membre du jury), qui a por- cinéma, un film chinois a surgi, Cette observation attentive des Media, de Pavel Koutsky té à l’écran le roman national de la comme venu de nulle part, réalisé distances et des déphasages entre (République tchèque). Pologne, Pan Tadeusz, ou de Volker Le Prix de la liberté à Kira Mouratova par un inconnu de vingt-quatre ans, les membres d’une famille par l’un b Les autres récompenses. Schlöndorff, promu pour son mal- Ju An-qi pour 300 dollars (moins d’entre eux laisserait entendre que Prix de la Fipresci (Fédération heur et le nôtre cinéaste officiel al- Le Prix de la liberté Andrzej Wajda, créé cette année et doté de que le prix d’un vingt-quatrième de la beauté et l’excellence se trouvent internationale de la presse lemand et assénant les pesantes Lé- 10 000 dollars par la Fondation Philip Morris, a été décerné à la réali- seconde d’une réalisation d’Oliver nécessairement du côté des films les cinématographique) : La Chambre gendes de Rita, sur la génération satrice Kira Muratova pour l’ensemble de son œuvre. L’une des plus Stone). Il a posé dans les rues de Pé- plus économes ou les plus démunis. des magiciennes, de Claude Miller perdue de la Fraction armée rouge grandes artistes du cinéma russe, récompensée à Berlin d’un Ours kin cette question d’abord absurde, C’est souvent vrai. Pourtant La (France) ; Monday, de Sabu passée en Allemagne de l’Est. d’argent pour Le Syndrome asthénique, en 1990, avait été l’une des puis comique, enfin polysémique et Chambre des magiciennes, de (Japon), et Paragraph 175, de Rob Autres pensums au menu : l’inter- cibles systématiques du régime soviétique, qui avait interdit ses pre- féconde : « Trouvez-vous que le vent Claude Miller, malgré l’originalité Epstein et Jeffrey Friedman minable prêche de Norman Jewison miers films, les magnifiques Brève rencontre et Les Longs Adieux. est fort à Pékin ? » Avec les films de de son scénario et la qualité de son (Etats-Unis). Teddy 2000, décerné consacré au boxeur noir injuste- Depuis le changement de régime, après avoir au début de la dé- genre de Johnny To (Le Monde du interprétation, montrait que le mi- au meilleur film gay ou lesbien : ment emprisonné Rubin Hurricane cennie réussi à signer Le Milicien amoureux, Le Message (interdit pour 16 février), avec Buenos Aires Zero nimalisme du tournage (en vidéo, Gouttes d’eau sur pierres brûlantes, Carter ; le délirant montage au sha- des raisons de droits) et Trois histoires (resté inédit), Kira Mouratova Degree, transformation du making pour la collection d’Arte « Petites de François Ozon. Prix du public ker d’Oliver Stone tentant de don- ne peut pratiquement plus tourner. Au Festival de Berlin, la cinéaste off de Happy Together (le film de caméras ») ne garantit pas la grâce dans la section Panorama : ner de l’énergie à son long apologue a présenté une vidéo de vingt minutes, Une lettre vers l’Amérique, Wong Kar-wai primé à Cannes en cinématographique. Par-dessus Nationale 7, de Jean-Pierre Sinapi. sur ce qui fait les hommes, les vrais message ironique adressé par des intellectuels d’Odessa à leurs 1997), ce There’s a Strong Wind in tout, il a suffi du magistral Man on Prix de la Cicae (Confédération (Any Given Sunday) ; l’hallucinant amis émigrés aux Etats-Unis. Beijin restera comme le plus notable the Moon, de Milos Forman – son internationale des cinémas art et sulpicianisme de The Road Home, apport chinois de la Berlinale, tan- meilleur film depuis longtemps – essai) : Salwater, de Conor de Zhang Yimou, combinant miè- dis que le très beau Suzhou River, de pour montrer comment un véri- McPherson (Irlande), et Réunion vrerie hollywoodienne et bien-pen- vaient susciter guère plus d’enthou- Dans la jungle d’un festival, il faut Lou Ye, découvert à Rotterdam table cinéaste pouvait s’emparer de printemps, de Dimos Avdeliodis sance officielle chinoise. siasme. Pourtant, au cœur d’un savoir se fier aux signes, Marker et (Le Monde du 9 février) y est devenu des armes de Hollywood et, dans (Grèce). Prix du jury On en viendrait à supposer que immense bâtiment de béton inoc- Tarkovski sont devenus des guides. le titre le plus demandé au marché un rire terrible venu de Kafka et de œcuménique : The Road Home, l’Ours d’or est allé au film qui avait cupé mais arborant l’inscription Etonnamment proche du cinéaste du film. Kundera, mais aussi avec la compli- Botin de guerra, de David l’avantage (sic) de mêler tous ces in- Film Haus (« Maison du film » où russe, on découvrait ce à quoi on Il n’y était guère concurrencé que cité du génial Jim Carrey, retourner Blaustein (Espagne), Les Grandes grédients avec une virtuosité « à la doivent être réunies les principales s’attendait le moins : un film alle- par un autre film rêveur, comme de- toute la machine comme un gant. Vacances, de Johan Van der Altman ». Le plus long (189 mi- institutions cinéphiles germa- mand magnifique, signé d’un réali- mi-assoupi devant l’absurdité du Pour administrer le plus réjouissant Keuken (Pays-Bas). Prix Netpac nutes), Magnolia, est aussi réalisé niques), dans une pièce entièrement sateur de trente-cinq ans, Fred Ke- monde : le premier film d’un Améri- soufflet du (ou au ?) Festival de décerné à un film asiatique : par le plus jeune (vingt-neuf ans), vide, à l’exception d’un téléviseur et lemen. Son Crépuscule est une cain de vingt-quatre ans lui aussi Berlin. Bariwali, de Rituparno Gosh Paul Thomas Anderson, remarqué d’un magnétoscope, on a découvert errance nocturne au bout de la peur découvert par le Forum, David Gor- (Inde), et Nabbie’s Love, de Yuji en 1998 pour son premier long mé- un chef-d’œuvre en cassette vidéo : de s’aimer, sauvée du romantisme don Green... Son George Washing- J.-M. F. Nakae. Erika et Ulrich Gregor, responsables du Forum international du jeune cinéma « Un vivier qui refuse toute exclusive de genres et de durées » BERLIN présent, d’autre part, mettre à dispo- fait de voir souvent sélectionnés en chinois et que tous les étudiants la de notre envoyé spécial sition du public une documentation compétition des cinéastes que nous connaissent. Créateur, et toujours responsable, de qualité. Ensuite, il nous est appa- avons découverts quelques années – U. G. : L’élément nouveau est la avec sa femme Erika, du Forum in- ru qu’il nous incombait aussi de faire auparavant. Nous considérons cela multiplication des tournages ultralé- ternational du jeune cinéma, Ulrich vivre ces films au-delà des séances comme un hommage. gers, grâce à la vidéo digitale. Une Gregor en a fait une alternative ciné- du Forum. Nous sommes donc de- frontière économique est tombée, matographiquement radicale, creu- venus distributeurs et exploitants, ce qui rend la situation très féconde : set d’innombrables découvertes et projetant commercialement, hors L’élément nouveau souvent, nous avons affaire à des es- rencontres, face à une manifestation festival, environ un quart des quel- sais très personnels, mais aussi à des officielle obéissant d’abord à des que 1 200 films que nous avons sé- est la multiplication travaux de groupe qui s’approprient considérations diplomatiques (à lectionnés depuis trente ans. cet outil. En revanche, il faut être l’époque de la guerre froide), de Erika Gregor : Au Delphi [la salle des tournages d’autant plus vigilant sur la qualité prestige et de visibilité médiatique historique du Forum, au coin de Kant- des œuvres proposées : cette année, (aujourd’hui). strasse], nous avons montré des films ultralégers nous avons reçu 250 films, la plupart « Vous célébrez la trentième expérimentaux devant une salle de en vidéo, des seuls Etats-Unis. édition du Forum. Quel était la sept cents places comble. Voilà la – Vous devez emménager pro- raison de sa création ? victoire du Forum : que ses choix – Avez-vous plus de mal qu’au- chainement au FilmHaus. De Ulrich Gregor : Il fallait montrer fassent référence. paravant à composer votre pro- quoi s’agit-il ? les films réputés difficiles, pour des – Comment cette victoire s’est- gramme ? – U. G. : D’un bâtiment, intégré au raisons esthétiques ou politiques, elle traduite dans la durée ? – E. G. : Il y a trente ans existait Sony Center, où seront réunis l’école qui ne trouvaient pas place dans le – U. G. : Par la manière dont le Fo- dans le monde un mouvement ar- de cinéma, le Musée du cinéma, la festival officiel. Notre objectif était rum s’est imposé comme une tistique et d’idées cohérent et dy- Cinémathèque, la bibliothèque du de créer un débat [il y en a à l’issue composante du Festival, tout en namique, qui alimentait notre cinéma et donc nos bureaux, mais de chaque film montré au Forum] conservant une totale indépen- programme. Ensuite, il a fallu aussi les deux salles que nous pro- fondé sur ce croisement d’interroga- dance. Aujourd’hui, nous avons les prospecter de nouveaux terri- grammerons désormais toute l’an- tion. mêmes bailleurs de fonds (la Ville, toires, géographiques mais aussi née au lieu d’une seule. Logique- » A ce vivier, qui refusait toute ex- l’Etat et des sponsors) et la possibili- stylistiques. Avec parfois des ment, il devrait y avoir une synergie, clusive de genres ou de durées, se té de développer une programma- ouvertures imprévues : par bénéfique pour tous, entre ces dif- sont ajoutées deux options : d’une tion mieux articulée grâce au plus exemple, nous recevons beau- férentes institutions. » part, présenter des œuvres du passé, grand nombre de salles dont nous coup de films venus de Chine, appartenant à l’histoire du cinéma, disposons. La relation avec la mani- parce que l’histoire du cinéma Propos recueillis par pour aider à mieux comprendre son festation officielle passe aussi par le écrite par Ulrich a été traduite en Jean-Michel Frodon LeMonde Job: WMQ2202--0030-0 WAS LMQ2202-30 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:01 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0440 Lcp: 700 CMYK

30 / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 CULTURE Tonie Marshall Avignon fâchée triomphe aux Césars avec ses richesses culturelles Cette 25e édition a distingué les films français Deux donateurs, Marcel Puech et Yvon Lambert, signés par les auteurs les plus singuliers approvisionnent les musées de la Cité des papes PLACÉE sous la présidence d’un palmarès, déterminé par le vote des AVIGNON biliers à une sorte de fondation médecin qui a formulé un diagnos- professionnels, prend des airs de de notre envoyé spécial municipale qui tire toujours des tic fatal – Alain Delon estime que le manifeste en faveur d’un cinéma Avignon est paradoxale. D’appa- revenus de ce capital, exclusive- cinéma français « est un vieux mon- français qui va chercher son public rence prospère, elle est la ville la ment destiné à des achats. Ce qui sieur qui est en train de mourir » –, sur d’autres territoires que ceux plus endettée de France. Bien permet, ultime paradoxe, à ce confiée à un animateur – Alain parcourus par l’ogre hollywoodien. qu’elle soit l’ancienne capitale de la musée plongé dans une dèche Chabat – qui avait accepté ce A voir l’air contrit d’Alain Delon chrétienté, renommée pour son profonde de continuer à augmenter contrat à durée déterminée « parce lorsqu’il lui a fallu remettre la ré- patrimoine et ses activités cultu- sa collection, à raison de qu’il était ivre », la 25e cérémonie compense du meilleur film, c’est relles, ses habitants et les municipa- 600 000 francs par an. Des pièces des Césars qui a eu lieu le samedi ainsi que les tenants d’un « gros » lités successives semblent se soucier qu’il ne peut pas montrer. 19 février, au Théâtre des Champs- cinéma national l’ont compris. Dès comme d’une guigne de son statut La plus grosse lacune de Calvet Elysées, ne respirait pas l’euphorie. les nominations, la plus importante particulier – pourtant, les seules réside dans son absence de collec- Cette morosité ambiante a bien production française (à s’en tenir retombées économiques du Festival tions contemporaines. Mais Avi- sûr épargné Tonie Marshall. La scé- au budget) avait été quasiment ou- d’Avignon seraient de 145 millions gnon a la chance de recevoir la col- nariste et réalisatrice de Vénus bliée. Astérix et Obélix contre César de francs (22,1 millions d’euros) lection Lambert. Les deux Beauté (Institut) a remporté trois n’a été nommée que dans la caté- pour ses 87 000 habitants (300 000 institutions devraient d’ailleurs par- trophées majeurs : scénario, réali- gorie des décors, une récompense avec l’agglomération). Indifférente tager les mêmes réserves dans un

sation et meilleur film, sans parler qui lui a d’ailleurs échappé au pro- AFP aux choses de l’art, la Cité des quartier sud de la ville. La munici- du César du meilleur espoir fémi- fit du Rembrandt, de Charles Mat- Tonie Marshall, dont le quatrième long métrage papes abrite le Musée Calvet, dont palité a proposé à Yvon Lambert nin, qui est allé à Audrey Tautou. ton. Lors de la cérémonie, Jeanne « Vénus Beauté (Institut) » a été couronné quatre fois : les collections ne cessent de s’enri- d’occuper un hôtel du XVIIIe siècle, Cette distribution des prix à répéti- d’Arc, de Luc Besson, La Fille sur le meilleur film, meilleur scénario, meilleure réalisation chir grâce à la générosité d’un dessiné – comme le Musée Calvet – tion a permis à la cinéaste de re- pont, de Patrice Leconte et Est et meilleur espoir féminin (Audrey Tautou). mécène exemplaire, Marcel Puech par les frères Franque. Il a, hélas !, mercier tout le monde, y compris Ouest, de Régis Wargnier, trois – le musée est en travaux depuis été massacré dans les années 70, sa maman, Micheline Presle, qui films aux budgets importants, ont l’on a remarqué qu’une citation de camerounaise Calixthe Beyala, 1989... –, et le galeriste parisien quand la faculté des lettres y a été partage elle aussi l’affiche du film. été presque totalement ignorés Serge Daney (critique de cinéma), pour renouer avec la réalité. Son Yvon Lambert s’apprête à déposer, logée. Restent un splendide escalier Le triomphe de Vénus Beauté même si Daniel Auteuil a remporté lue par l’acteur Bruno Putzulu, a adresse était pleine de bon sens et puis à donner, une partie de sa col- et de très beaux volumes que (Institut) a été conforté par le César le César du meilleur acteur pour le été accueillie par un silence de terriblement embarrassante : une lection personnelle. l’architecte Rudy Ricciotti tente de la meilleure actrice, qui est allé à film de Patrice Leconte. mort, ou la tiédeur de l’accueil fait fois de plus, faute de candidats po- Marcel Puech est un ancien mar- d’aménager en temps voulu, Karin Viard pour Haut les cœurs, le Mais tout au long de la cérémo- à Jean-Pierre Léaud, récipiendaire tentiels, il n’y avait ce soir-là aucun chand d’art. A quatre-vingt-un ans, l’ouverture étant prévue le 28 juin premier long métrage de Solveig nie, les participants et les anima- (ainsi que Josiane Balasko) d’un nommé, aucun lauréat issu des il vient de faire au Musée Calvet sa 2 000 . Les travaux de ces 2 100 m2 Anspach, ainsi que par la réussite teurs ont soigneusement évité les César d’honneur. « minorités visibles » de la France cinquième donation. La première, (1 700 m2 d’exposition) sont estimés de Voyages, d’Emmanuel Finkiel sujets qui ont fâché l’industrie ciné- Il a fallu l’intervention des repré- multiculturelle. en 1986, avait fait rentrer dans les à 12 millions de francs. Ils sont (meilleure première œuvre et meil- matographique française au long sentants du collectif Egalité, repré- collections de l’établissement plus financés à égalité par la ville, la leur montage). Ainsi présenté, le de l’année écoulée. C’est à peine si senté ce soir-là par la romancière Thomas Sotinel de six cents œuvres, tableaux, région et l’Etat. sculptures, meubles, tapisseries et un ensemble exceptionnel d’orfè- vrerie. Dix ans plus tard, il renouve- Plongé dans lait son geste, offrant plus de mille dessins, du XVe au XIXe siècle. En une dèche profonde, 1998, il proposait à la fondation du Musée Calvet son hôtel particulier le Musée Calvet (sous réserve d’usufruit) et, l’année suivante, les 3 000 ouvrages de sa continue bibliothèque. Puis, en décembre 1999, vingt-cinq peintures, dont un d’augmenter portrait de Louis XIV par Mignard et une série de toiles italiennes du sa collection, à raison XVIIIe siècle, et une importante tapisserie du XVIIe siècle. de 600 000 francs Quelle est la raison de tant de générosité ? Un sens aigu de la par an. Sans pouvoir citoyenneté ? Sa fascination pour Esprit Calvet (1728-1810), fondateur montrer les pièces du musée ? Mystère. Marcel Puech refuse de répondre. C’est un soli- taire, un misanthrope qui vit seul Pourquoi une telle collection à dans son hôtel désormais vide. Fils Avignon ? Dominique Bozo, alors d’agriculteur aveyronnais, autodi- directeur du Musée national d’art dacte, il s’est lancé dans le moderne, avait suggéré Villeneuve- commerce de l’art, à Sète, au milieu d’Ascq à Yvon Lambert, qui voulait de la seconde guerre mondiale, à déposer sa collection personnelle une époque où il ne fallait pas trop dans un lieu public. Le galeriste s’interroger sur l’origine des objets parisien, né à Vence, préférait la en circulation. Après la Libération, il lumière du Sud. Une tentative a continué, à Montpellier puis à échoua de peu à Montpellier. Fina- Avignon. Dès les années 50, il est un lement, Jacques Toubon réussit à des principaux antiquaires du sud convaincre l’actuelle maire d’Avi- de la France et pousse des pointes gnon, Marie-José Roig, de l’intérêt en Espagne et en Italie. Aujourd’hui de l’opération pour sa ville : retraité, ses rares sorties sont pour quatre cents pièces seront déposées le Musée Calvet, mais il désespère dans la Cité des papes pour vingt discrètement de ne pouvoir ans. A terme, le dépôt doit se trans- contempler ses collections instal- former en donation inaliénable. lées dans des salles rénovées. La collection est constituée par Car, hélas, la place manque des œuvres d’artistes qu’Yvon Lam- aujourd’hui dans cet hôtel construit bert a défendus tout au long de sa au XVIIIe siècle par les frères carrière professionnelle : Brice Mar- Franque. Les trois quarts de ses den, Ryman, Carl Andre, Sol Lewitt, 6 000 m2 sont toujours encombrés Richard Long et Dennis Oppen- de gravats, de boiseries démontées, heim, Schnabel, Basquiat ou de plafonds peints déposés. Une Anselm Kiefer, Cy Twombly, Dou- partie des anciens salons laissent glas Gordon ou Nan Golding. Une voir des murs nus d’où sortent des collection passionnante : ce sont les grappes de fils électriques et les partis pris d’un amateur très éclairé. tripes de la climatisation à venir. Il L’ensemble sera géré non par la manque près de 40 millions de ville, mais par une association où francs (6,1 millions d’euros) pour l’on retrouve, outre le donateur, des achever les travaux, et la ville a représentants des pouvoirs publics, d’autres priorités. Comme Calvet de la ville, de la région et des per- est un musée municipal, l’Etat verse sonnalités privées. Dont Eric Mézil, la moitié du montant des travaux. A responsable du futur établissement. la ville de faire le premier geste. « C’est un projet moteur pour la ville, Qu’elle ne fait pas. Le maître estime ce dernier. Avignon, même si d’œuvre, Philippe Dubois, qui ses habitants n’en sont pas aujour- menait le chantier, est parti, d’hui conscients, vit et vivra de plus dégoûté. Il va falloir lancer un nou- en plus des retombées économiques veau concours pour trouver un de la culture. De plus, nous sommes autre architecte. Encore du temps les voisins immédiats de l’Ecole des perdu. beaux-arts, et la présence d’une telle Le conservateur, Pierre Pro- collection est une chance pour les voyeur, a entrouvert le musée, dès étudiants, qui profiteront du passage son arrivée, en 1996. Depuis, il des artistes et du centre de documen- essaie de garder son calme. «La tation d’art contemporain que nous spécificité du musée d’Avignon, allons installer à côté des collec- explique-t-il, c’est d’être un musée tions. » poétique, l’héritier d’un ancien cabi- Le coup d’envoi doit être donné net de curiosités. De ses origines, le avec « Rendez-vous », exposition musée a conservé un éclectisme que en synergie avec « La Beauté », les donations successives ont main- manifestation prestigieuse et péril- tenu. C’est la plus juste des collections leuse, montée ici par Jean de Loisy dans le plus juste des bâtiments. Mais dans le cadre des célébrations de 10 % des collections de Calvet sont l’an 2000 et financée par la Mission visibles. Nous aimerions en montrer 2000 en France. Avignon est en 40 %. » L’établissement a égale- effet cette année l’une des « capi- ment l’avantage d’être « doté ». tales culturelles » de l’Union euro- Lorsque, en 1810, Esprit Calvet pénne. Cela favorisera-t-il une donna à la ville sa demeure, ses col- réelle prise de conscience ? lections et sa bibliothèque, il légua aussi l’ensemble de ses biens immo- Emmanuel de Roux LeMonde Job: WMQ2202--0031-0 WAS LMQ2202-31 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 09:20 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0441 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 / 31 La grande épopée SORTIR PARIS arpente, perpétue et enrichit le répertoire de la tradition 4e Biennale Objectif Doc arabo-andalouse. Adel Salameh, anti-française de Prokofiev Pour cette quatrième édition, la quant à lui, né en Palestine, s’est Biennale Objectif Doc propose centré sur un seul instrument, une sélection de quarante films l’oud, dont il joue avec une Chanteurs admirables et direction imprécise présentant un état du monde approche mêlant rigueur et d’aujourd’hui, de l’homme dans liberté. En compagnie de la pour un « Guerre et paix » à l’académisme efficace une société en mutation et en chanteuse oranaise Naziha crise, des conflits passés ou en Azzouz et du joueur de bendir version intégrale (4 h 10 de mu- cours, des luttes sociales et des israélien Asaf Sirkis, il a formé GUERRE ET PAIX, opéra de Pro- sique) à la tête de l’Orchestre na- résistances. Une vue d’ensemble l’ensemble Nuzha, un trio à la kofiev. Avec Nathan Gunn, Olga tional de France. Un enregistre- du monde tel qu’il est, avec les musicalité gracieuse et pertinente. Gouriakova, Margarita Mamsi- ment Erato témoigne encore d’un aventuriers, les enfants exploités, La Maroquinerie, 23, rue Boyer, rova, Leonid Bomstein, Vsevolod relatif échec dû à la direction im- les chômeurs, les sans-papiers et 20e. Mo Gambetta. Le 22, 20 h 30. Grivnov, Elena Obratzova... précise, aux tempos trop lents et les artistes à l’œuvre. En Tél. : 01-40-33-30-60. De 50 F à Chœur et orchestre de l’Opéra fluctuants du chef et à une distri- ouverture, un hommage à Henri 70 F. national de Paris, Gary Bertini bution hétéroclite au sein de la- Storck, mort en 1999, avec la Baptiste Trotignon Trio, (direction). Francesca Zambello quelle Galina Vichnevskaïa repre- projection de Misère au Borinage, Erik Truffaz Quartet (mise en scène). John Macfar- nait un rôle qu’elle avait déjà d’Henri Storck et Joris Ivens Le pianiste Baptiste Trotignon est lane (décors). Nicky Gillibrand enregistré un quart de siècle plus (1933), et Les Enfants du l’un de ces jeunes musiciens qui (costumes). Dominique Bru- tôt, à Moscou, sous la direction Borinage-Lettre à Henri Storck, de trouve son inspiration dans le guière (lumières). d’Alexandre Melik Pachaïev (Melo- Patrick Jean (1999). Egalement, jazz des années 50 et 60 tout en OPÉRA BASTILLE, le 18 février, à dyia). Cela s’entend. une rencontre autour de Dérives, affichant sa singularité avec une 19 heures. Prochaines représen- l’atelier des productions de Luc et vision du jazz moderne et dans tations : les 23 et 27 février, les UN CADEAU AUX CURIEUX Jean-Pierre Dardenne (le 4 mars). l’époque. Il est accompagné du 1er , 4, 8 et 11 mars. Diffusion en Si cet opéra est si peu souvent Centre Wallonie-Bruxelles, 46, rue contrebassiste Clovis Nicolas et direct sur France Musiques et présenté, ce n’est pas tant parce Quincampoix, 4e. Mo Rambuteau. du batteur Tony Rabeson. Après Mezzo, le 11 mars, à 19 heures. que ce n’est pas un chef-d’œuvre Du 22 février au 4 mars, séances à ce trio vigoureux, le quartette du Tél. : 01-40-01-17-89. De 60 F à que parce qu’il est extrêmement 18 h 30 et 20 h 30. Tél. : trompettiste Erik Truffaz 670 F (de 9,15 ¤ à 102,14 ¤). coûteux à monter et long à répéter. 01-53-01-96-96. 15 F et 25 F. montrera que le jazz et les Bastille ne le maintiendra d’ailleurs Lluis Ayet et Rita Quaglia musiques électroniques peuvent P.VICTOR/MAX PPP Pour fêter les dix ans de l’Opéra pas à son répertoire, mais Hugues La soprano Olga Gouriakova est Natacha Not yet, Ich bin dir müde cohabiter. Une instrumentation Bastille, Hugues Gall a décidé de Gall a judicieusement engagé la dans un « Guerre et paix » à la distribution vocale éblouissante. Danseurs remarquables, dont le où acoustique et électrique se casser la tirelire de la maison pour troupe pour deux séries de repré- talent toujours à vif et la modestie mêlent, où le recours aux climats présenter Guerre et paix. Le livret a sentations. La première en cette fin de temps en temps le génie, mais Francesca Zambello ne cherche ont magnifié pendant des années faits pour danser ne bride pas la été tiré du roman de Tolstoï par d’hiver, la seconde en octobre. Il qui doit être défendue. La distribu- pas midi à quatorze heures. C’est les pièces des chorégraphes volonté d’improviser. Patrick Prokoviev lui-même et sa seconde n’amortira certes pas le 1,3 million tion est, en revanche, éblouissante du travail efficace, juste, fluide, ra- Catherine Diverrès et Mathide Muller est aux claviers, Marcello femme, Myra Mendelssohn. Le de francs de cachet par soirée, de tenue et de beauté vocale. On pide, sans guère d’humanité non Monnier, le Barcelonais Lluis Ayet Giuliani à la basse et Marc compositeur a commencé d’écrire mais il rentabilisera artistiquement est baba de découvrir la plupart plus, mais l’Américaine sait mener et la Napolitaine Rita Quaglia font Erbetta à la batterie. cet opéra, très anti-français – il au mieux ce cadeau fait aux mélo- des chanteurs réunis à Bastille et ses troupes à la victoire, en passant cause chorégraphique commune Maison de Radio France, 116, maltraite Napoléon et dénonce les manes curieux. heureux de retrouver la voix sans hiatus des scènes intimes aux depuis 1993. Ils présentent deux avenue du Président-Kennedy, 16e. exactions commises par les gro- Car l’on sort tout de même d’acier trempé d’Elena Obraztova batailles, du bal au peloton d’exé- de leurs récentes créations : Not Mo Passy. Le 22, 20 heures. Tél. : gnards – pendant la seconde ébloui de cette représentation. et celle d’Anatoli Kortchega dont la cution. Certes, tout cela est acadé- yet, un duo centré sur 01-42-30-15-16. 30 F. guerre mondiale. Certes pas par la direction musi- rondeur, le creux et la puissance se mique, les costumes sont impec- l’acceptation de la fin, et Ich bin Joanne Brackeen C’est la cinquième fois, depuis sa cale. Sans rejoindre l’une de nos jouent de l’acoustique de Bastille. cables, les fusils tirent, les canons dir müde, un quatuor autour de Entourée de Greg Osby et Ira création scénique partielle au voisines qui criait : « A la niche, le Le plus extraordinaire est qu’on a tonnent, mais si l’on accepte ce l’épuisement comme état créatif Coleman, Joanne Brackeen, Théâtre Mary de Saint-Péters- chef!»– rappelant par là combien la sensation d’assister à une repré- premier degré, il n’y a aucune rai- fertile. compositrice, pianiste, a fait bourg, en 1946, que les Parisiens le public peut-être plus cruel que le sentation menée par une troupe et son de bouder un plaisir somme Centre national de la danse, 9, rue entendre sa voix, sa présence, son peuvent entendre cette grande plus teigneux des critiques –, il faut pas par un assemblage de person- toute enfantin. Le spectacle passe à Geoffroy-l’Asnier, 4e. Mo Saint-Paul. autorité auprès des meilleurs fresque historique. Les deux pre- dire que Gary Bertini manque ter- nalités. Réussir cela, dans une vitesse grand V ! Levé à 19 heures, Jusqu’au 25 février, 19 heures. Tél. : musiciens. Il y a quelque chose mières fois, en 1967 et en 1971, riblement de précision, qu’il n’évite œuvre aussi hétéroclite, avec une le rideau tombe quatre heures et 01-42-74-06-44. 25 F. d’impérieux et de sûr dans son l’ORTF avait confié son orchestre à pas les décalages, qu’il n’insuffle action aussi compliquée relève du quinze minutes plus tard. Mohamed Mahdi, Adel Salameh jeu. Elle avait délaissé la scène Georges Sébastian pour des ver- que bien peu de vie, de variété de prodige. Le label discographique Arion pour un show TV, la voici de sions de concert qui furent don- couleurs à une partition où souffle D’autant que la mise en scène de Alain Lompech s’installe pour un soir à La retour dans ses œuvres. On ne va nées au Théâtre des Champs-Ely- Maroquinerie où il présente deux pas le regretter. sées (TCE) et diffusées sur les artistes de son catalogue New Morning, 7-9, rue des antennes. Il aura fallu attendre « Musique du monde ». Avec oud, Petites-Ecuries, 10e. 1986 pour que l’œuvre soit repré- Les transgressions plastiques d’Alain Jouffroy viole d’amour, mandole ou cistre Mo Château-d’Eau. Le 22, sentée à la scène. En avril de cette à archet, Mohamed Mahdi, 21 heures. Tél. : 01-45-23-51-41. De année-là, l’Opéra de Sofia était ve- CHERBOURG vidéo. Il y a pourtant un lien : c’est originaire de Constantine, 110F à 130F. nu au grand complet présenter OBJECTEURS/ARTMAKERS. de notre envoyé spécial le poète Alain Jouffroy. l’ouvrage au TCE. La mise en scène HOMMAGE À ALAIN JOUFFROY. Quel point commun entre Jean- En 1965, il avait organisé à Paris était due à Boris Pokrovsky qui Galeries du Théâtre, place du Pierre Raynaud et Claude Closky ? l’exposition « Les Objecteurs », GUIDE avait déjà monté la première de Général-de-Gaulle, 50108 Cher- Entre Daniel Spoerri et Alain Bul- avec les uns. Aujourd’hui, il leur l’ouvrage, encore incomplet, à bourg. Tél. : 02-33-88-55-50. Du bex ? Entre Arman, Erro, Kudo, adjoint leurs descendants, qu’il a Saint-Pétersbourg. Cette première mardi au samedi, de 10 heures à Pommereulle et Jérôme Basse- baptisé « Artmakers », « qui ne se REPRISE CINÉMA Théâtre de l’Atelier, 1, place Charles-Dul- scénique française valait avant tout 12 heures et de 14 heures à rode, Frédéric Coupet, Michel bornent jamais à une seule façon lin, 18e. Mo Abbesses. Restauration ra- pide avant le spectacle. A partir du pour ses qualités musicales. Répété 18 heures. Jusqu’au 15 mars. Guet ou Monique Le Houelleur ? d’être-au-monde... », et dont il re- Sankofa 22 février. Du mardi au vendredi, de longs mois dans un pays L’exposition sera présentée du Une bonne génération les sépare, connaît le prototype dans la per- de Haïle Gerima, avec Oyafunmike 20 h 30 ; le samedi, 17 heures et 20 h 30 ; Ogunlano, Mutabaruka, Alexandra communiste où le temps ne valait 15 avril au 12 juin au Musée des sinon deux. Une histoire de l’art sonne du Suédois Oyvind Fahls- le dimanche, 15 h 30. Tél. : 01-46-06-49- Duah, Nick Medley, Reginald Carter. pas d’argent, ce Guerre et paix avait beaux-arts de Dole. Deux livres bien faite les rangerait chacun tröm, peintre, écrivain, poète, 24. De 50 F à 220 F. Jusqu’au 28 mai. Ghanéen, 1995 (2 h). fait découvrir l’ouvrage tardif du d’Alain Jouffroy accompagnent dans sa petite case, les premiers journaliste, critique, cinéaste. Ou Piotr Anderszewski (piano). VO : Images d’ailleurs, 5e (01-45-87-18- Bach : Ouverture à la française, Suite an- compositeur. l’exposition : Rimbaud, Napoléon, avec le début des années 60 et le dans celle de Joël Hubaut, « un des 09). La même année, Mstislav Ros- Cherbourg et l’Externet, et Objec- nouveau réalisme, les seconds seuls à défendre la nécessité des in- glaise BWV 811, Suite française BWV 816. tropovitch s’était attelé à la tâche. teurs/Artmakers, éditions Joca avec la fin des années 90 et les dividus créateurs hétérogènes ». TROUVER SON FILM Théâtre des Champs-Elysées, 15, avenue Montaigne, 8e. Mo Alma-Marceau. Le 22, Et quelle tâche ! Le chef d’or- Seria, 80 F (12,2 ¤) et 120 F (18,3 ¤). pratiques les plus contemporaines Ces deux-là sont malheureuse- Tous les films Paris et régions sur le Mini- 20 h 30. Tél. : 01-49-52-50-50. De 60 F à chestre avait décidé de diriger la de la photo, de l’installation, de la ment absents de Cherbourg. Jouf- tel, 3615-LEMONDE, ou tél. : 08-36-68- 300 F. froy s’en excuse : «Les Artmakers 03-78 (2,23 F/min). Hervé Krieff Quintet sont beaucoup plus nombreux au- Au duc des Lombards, 42, rue des Lom- jourd’hui que cette exposition ne ENTRÉES IMMÉDIATES bards, 1er. Mo Châtelet. Le 22, 21 heures. risque de le faire croire... » Elle Tél. : 01-42-33-22-88. 100 F. Le Kiosque Théâtre : les places de cer- Stan Laferrière Tentet reste cependant très réjouissante, CONCERTS tains des spectacles vendues le jour Petit Opportun, 15, rue des Lavandières- car elle télescope les décennies et même à moitié prix (+ 16 F de commis- Sainte-Opportune, 1er.Mo Châtelet. Le les genres, mêle les mots et les sion par place). Place de la Madeleine et 22, 22 h 30. Tél. : 01-42-36-01-36. 80 F. images aux objets, et célèbre les parvis de la gare Montparnasse. De Saïan Supa Crew Théâtre des Champs-Elysées nouvelles noces de la peinture et 12 h 30 à 20 heures, du mardi au same- Le Divan du monde, 75, rue des Martyrs, di ; de 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. e o SALLE PLEYEL de la poésie. 9 . M Pigalle. Les 22 et 23, 19 h 30. Tél. : Lundi 13 mars - 20 h 30 Copi-un portrait 01-44-92-77-66. 90 F. Lundi 6 mars - 20 h 30 de Marcial Di Fonzo Bo, Elise Vigier et Eva Biermann Salvatore LE RÉSEAU DE L’« EXTERNET » Pierre Maillet. Théâtre national de Chaillot, 1, place du Avec, en prime, des œuvres des Maison des arts, place Salvador-Allende, Trocadéro, 16e. Mo Trocadéro. Les 22, 23, Ivo POGORELICH ACCARDO premiers qui ne sortent pas 94 Créteil. Les 22 et 23, 20 h 30. Tél. : 01- 24, 25 et 26, 19 h 30 ; le 27, 14 heures. CHOPIN et l’Orchestra da Camera Italiana souvent de leurs collections pri- 45-13-19-19. 55 F et 100 F. Tél. : 01-53-65-30-00. Entrée libre. vées, et sont aujourd’hui histo- La Fausse Suivante Anne Baquet de Marivaux, mise en scène d’Yves Beau- Théâtre du Renard, 12, rue du Renard, Rossini, Vitali, Paganini, Schubert, Mahler riques. Certains travaux des se- Loc : 0-825-000-252 nesne, avec Valérie Blanchon, Aline 4e. Mo Hôtel-de-Ville. Le 22, 21 heures, Valmalète Loc : 01-49-52-50-50 conds vont le devenir. Comme Le Berre, Antoine Basler, Eric Caravaca, jusqu’au 4 mars. Tél. : 01-42-71-46-50. Valmalète cette tente de camping en forme Frédéric Cuif et Joseph Menant. 120 F. d’église de campagne, par Michel Théâtre de la Ville, 2, place du Châtelet, Catherine Leforestier Guet ; ou encore, par Frédéric 4e. Mo Châtelet. Du 22 au 26, 20 h 30. Satellit Café, 44, rue de la Folie-Méri- Coupet, La politique est l’art de Tél. : 01-42-74-22-77. 95 F et 140 F. Jus- court, 11e. Mo Oberkampf. Les 22, 23 et rendre le nécessaire possible, qui qu’au 18 mars. 24. 21 h 30. Tél. : 01-47-00-48-87. 50 F. Katarina Frostenson Agnès Bihl, Cook the Linaar sonne comme un manifeste. En Théâtre Molière-Maison de la poésie, Sentier des Halles, 50, rue d’Aboukir, 2e. 1965, Alain Jouffroy avait plaidé 161, rue Saint-Martin, 3e.Mo Rambuteau. Mo Sentier. Les 22, 23, 24, 25 et 26, pour l’objet, porteur d’une charge Le 22, 21 heures. Tél. : 01-44-54-53-00. 22 heures. Tél. : 01-42-36-37-27. De 60 F à subversive, capable de dépasser 30 F. 80 F. l’art, de l’abolir. Ceux-là sont de Résonances Pierre Perret cette eau-là. Les siens aussi : de- de Katherine Burger, mise en scène d’Iri- Saint-Germain-en-Laye (78). Théâtre na Brook, avec Isabelle Carré, Irène Ja- Alexandre-Dumas, place André-Malraux. puis 1991, il réalise ce qu’il nomme cob, Serge Hazanavicius, Jérôme Kircher Les 22 et 23, 20 h 45. Tél. : 01-30-87-07- des « posages », assemblages et Thierry Bosc. 07. De 150 F à 190 F. d’objets dont certains sont présen- tés à Cherbourg, pour faire la liai- son entre « Objecteurs » et « Art- makers ». Lesquels appartiennent tous au même réseau, celui des rencontres de Jouffroy : « Amoureux de ma vie, écrit-il, j’y suis entré par celle des autres. » C’est ainsi qu’il forge la notion d’« Externet », réminis- cence de ce qu’il appelait, dans sa jeunesse, « l’ouverture de l’être », du titre d’un de ses tout premiers poèmes. L’Externet, ce sont « des sociétés secrètes, informelles et transgressives, visant à un meilleur échange entre les hommes ». Celles- ci sont préservées du bogue.

Harry Bellet LeMonde Job: WMQ2202--0034-0 WAS LMQ2202-34 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 10:58 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0444 Lcp: 700 CMYK

34 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 EN VUE Controverse au Japon sur la place de l’anglais à l’école a En dix ans, depuis l’apparition du sida, l’espérance de vie moyenne a chuté de 69 à 45 ans au L’« Asahi Shimbun » donne la parole à l’écrivain Shuichi Kato, qui dénonce la volonté du gouvernement de faire de l’anglais Botswana. la « seconde langue officielle » du pays, au risque d’accentuer la coupure entre les élites et le reste de la population a « Nous avons tué trop de monde, trop vite », a déclaré le Père LE JAPON passe parfois pour conduire à une « crise nationale » : fait valoir que, si cette langue est transferts de technologie » mais que Richard Daly, jeudi 17 février, lors « américanisé » mais c’est un pays elle recommande donc de l’ensei- indispensable pour les transactions cette « lingua franca » ne doit pas de la conférence des prêtres où l’anglais est loin d’être couram- gner dès l’école primaire. commerciales et les activités pour autant gommer les identités catholiques de l’Etat du Texas où, ment pratiqué. Les Japonais l’ap- Dans un article publié le 18 fé- économiques, ce n’est pas « une culturelles et historiques. «Si on sous le mandat du gouverneur prennent à l’école, en importent vrier par le quotidien Asahi Shim- raison suffisante, parce qu’une mi- veut maintenir la diversité de la George W. Bush, candidat à la des mots, mais rares sont ceux qui bun, l’écrivain et critique Shuichi norité en a besoin, pour l’imposer à culture mondiale, il convient non présidence, 119 personnes ont été peuvent communiquer dans cette Kato condamne cette initiative. tous ». Une telle initiative est, en pas d’imposer une langue et une exécutées en cinq ans. langue – à commencer par leurs di- Non qu’il soit hostile à une amélio- outre, vouée à l’échec parce culture internationales mais de ren- rigeants. A l’âge de la globalisation ration de l’enseignement de l’an- qu’une langue ne peut être apprise forcer les cultures nationales et donc a Le capitaine Mustapha Adib et d’Internet, c’est un handicap au- glais, fût-ce en commençant son que par des gens motivés et n’est les langues qui en sont le véhicule », avait dénoncé la corruption dans quel le gouvernement de Keizo apprentissage dès l’école primaire, parlée que si elle est pratiquée (ce ajoute-t-il, car « sans connaître sa l’armée marocaine pour « mettre Obuchi entend remédier en faisant mais parce qu’il pense que faire de qui ne sera pas le cas de la grande propre culture, on ne peut pas au courant le roi de ce qui se de l’anglais la « seconde langue na- celui-ci une « seconde langue natio- majorité des Japonais). Elle risque comprendre celle des autres ». passait » : Mohammed VI tionale », conformément aux re- nale », inculquée obligatoirement avec virtuosité le français, l’anglais en revanche, juge-t-il, d’« accen- Réfutant enfin l’argument sous- apprenait, jeudi 17 février, que le commandations d’une commission à tous les petits Japonais, n’a pas et l’allemand. Après avoir rappelé tuer l’écart entre une élite intellec- jacent selon lequel la langue japo- « diffamateur » avait été consultative chargée de définir les de sens. qu’au lendemain de la réforme de tuelle et la majorité », comme c’est naise serait pauvre – toute la tradi- condamné à cinq ans de prison par grands objectifs du Japon au Son point de vue a d’autant plus Meiji (1868), le ministre de l’éduca- le cas en Inde. tion littéraire est là pour démon- le tribunal militaire de Rabat. XXIe siècle. L’incapacité de la majo- de poids que Shuichi Kato est l’une tion nationale, Arinori Mori, avait Shuichi Kato souligne que « l’an- trer le contraire –, Shuichi Kato rité des Japonais à s’exprimer en des rares figures du monde intel- déjà proposé de renoncer au japo- glais est en train de devenir une estime que « toutes les connais- a Tout en affirmant que « les juges anglais risque, croit-elle déceler, de lectuel de l’après-guerre à manier nais pour l’anglais, Shuichi Kato langue universelle en raison des sances peuvent parfaitement être du philosophe étaient motivés par le traduites en japonais ou en langage désir de promouvoir le bien mathématique » et que l’apprentis- commun, en faisant même leur DANS LA PRESSE non pas comme une prébende, il aux quatre coins de l’Europe, à se Mohammed Khatami, le président sage d’une langue étrangère doit possible pour lui sauver la vie » », aurait d’emblée donné sa démis- montrer intransigeants. Et pres- réformiste iranien. Les jeunes Ira- demeurer du domaine du choix in- Jean Paul II exprime les LCI sion. Qu’il ait peu ou beaucoup à sés, car la coalition autrichienne a niens, qui forment la majorité de dividuel. « profonds regrets » de l’Eglise Pierre-Luc Séguillon se reprocher dans l’affaire Elf, la tout à gagner à une course de len- la population, escomptent que On peut ajouter à la défense du pour Giordano Bruno exécuté le a Il y a bien longtemps que Ro- révélation de ses sulfureuses rela- teur. La surveillance que peut M. Khatami réalisera ses pro- japonais par Shuichi Kato que 17 février 1600, conduit nu au land Dumas aurait dû abandon- tions avec Christine Deviers-Jon- exercer chaque opinion publique messes de progrès en matière de cette langue recèle une étonnante bûcher, une planche de bois clouée ner la présidence du Conseil cour, autoproclamée « putain de européenne sur son gouverne- liberté individuelle et de prospéri- souplesse non seulement pour sur la langue. constitutionnel. Il y a bien long- la République » ne pouvait que ment et sa conduite à l’égard des té. (...) Les gouvernements occi- rendre des impressions et la sub- temps que les membres de cette ternir l’image du président du représentants autrichiens est à cet dentaux peuvent soutenir tilité de l’âme mais aussi pour assi- aLe tribunal islamique de Tsafe, institution, devant le refus de son Conseil constitutionnel et, à tra- égard primordiale : les manifes- M. Khatami en appuyant l’octroi miler des mots étrangers. Certains au Nigeria, attend que Zuweira président de se démettre, auraient vers sa personne, le prestige de tants de Vienne doivent compter de crédits de la part des organisa- dénoncent même une « anglicisa- Aliyu, 16 ans, coupable d’avoir eu dû proclamer le maintien de Ro- l’institution qu’il était censé prési- dessus. tions multilatérales. Les Etats- tion » qui conduit, il est vrai, à des relations sexuelles avant le land Dumas à la tête du Conseil der. Unis devraient apporter leur aide. quelques bizarreries linguistiques mariage, soit remise du choc, pour constitutionnel incompatible avec THE FINANCIAL TIMES Cette élection donne à Washing- quand des mots japonais sont rem- subir la même peine que Sani sa situation judiciaire. Il serait LIBÉRATION a Les conservateurs iraniens ont ton l’occasion de reconnaître que placés par des vocables anglais Mamman, son jeune fiancé, grand temps que les responsables Gérard Dupuy subi une défaite massive lors des l’Iran a tourné la page de son pas- transcrits et prononcés à la japo- fouetté cent fois sous ses yeux. politiques cessent de se réfugier a On peut penser que le gouver- élections législatives de la se- sé révolutionnaire. Une décision naise. Un sabir « japanglais » par- derrière la pusillanimité des sages nement autrichien mènera dans maine dernière. Cet heureux dé- de lever le gel des avoirs iraniens fois déroutant pour un anglo- a Le gouverneur de Boma, en pour n’avoir pas eux-mêmes à se les mois à venir une politique de veloppement constitue un mes- aux Etats-Unis, et d’en finir avec phone mais qui laisse entière la République démocratique du prononcer. Si Roland Dumas avait passe-muraille, jouant sur sa ba- sage sans ambiguïté selon lequel les sanctions économiques, ouvri- question de la pratique de l’an- Congo, réclame la démolition des considéré la présidence de cette nalisation par la durée. Et c’est l’Iran est sur le chemin des ré- rait la voie à une reprise des rela- glais. baraques de tôles qui, proliférant institution comme une charge et justement ce qui devrait pousser formes. C’est un travail monu- tions diplomatiques rompues il y au pied du « baobab Stanley », un service de la République, et les anti-haidériens, en Autriche et mental qui attend maintenant a vingt ans. Philippe Pons étouffent l’arbre vénéré pour avoir offert, une nuit, l’abri de son tronc creux au sommeil de l’explorateur. www.wsex.com SUR LA TOILE a Mercredi 16 février, sur une voie MP 3 ferrée de Bombay, Narsingh a Depuis quelques semaines, plu- Porla, sans emploi, sans roupies, Les Etats-Unis inaugurent un nouveau droit d’ingérence sur le Net sieurs universités américaines voyant la gangrène monter, s’est tentent d’interdire à leurs étudiants fait amputer la jambe par un train . CASINOS VIRTUELS, loteries Selon M. Davis, « Jay Cohen est ré- d’utiliser le logiciel Napster, qui en ligne, bingos, paris en tout volté par cette attaque. Il a toujours permet d’échanger et de mettre en a Vendredi 18 février, à Bombay, genre : les sites Web de jeux travaillé au grand jour. Son site est commun des fichiers musicaux au l’Indien Azim Premji est devenu d’argent se comptent aujourd’hui très populaire car tout s’y déroule format MP 3, dont beaucoup sont le troisième homme le plus riche par milliers. Ils sont très fréquen- honnêtement. Il faut réglementer et piratés (Le Monde du 5 janvier). Les du monde, grâce à la montée en tés par les Américains, mais ne assainir le secteur, pas le pousser services techniques des réseaux flèche des titres de Wipro peuvent pas s’installer aux Etats- dans l’illégalité... Si nous perdons ce universitaires se plaignent de l’aug- Corporation, sa société Unis, à cause d’une loi fédérale de procès, les implications pour le mentation du trafic provoquée par d’informatique. 1961 interdisant d’utiliser le télé- commerce électronique seront im- Napster, qui sature les serveurs et phone longue distance pour placer menses. Cela signifiera que les auto- pénalise les autres usagers. Pour a Quarante-neuf vaches, veaux et des paris. La plupart se sont donc rités américaines considèrent que protester contre ces mesures, les taureaux d’une ferme de réfugiés dans les îles Caraïbes, tra- tout ce qui est illégal aux Etats-Unis étudiants ont créé une association Hundwil, en Suisse, ont été ditionnellement accueillantes est illégal sur l’ensemble de l’Inter- en ligne, SAUC (Students Against abattus sans délai, contaminés par pour ce type d’entreprise. net, au mépris des lois des autres University Censorship, étudiants un retraité atteint de tuberculose C’est le cas de World Sports Ex- pays. Que dirions-nous si un pro- contre la censure universitaire). bovine, qui les gardait à ses heures change (en abrégé wsex), site de cureur saoudien décidait d’inculper www. napster. com perdues. paris sur les compétitions spor- tous les marchands de vin opérant gbcentral. com/censorship tives appartenant à un Américain sur Internet sous prétexte que le vin a Mardi 15 février, à la lisière de la nommé Jay Cohen, qui a créé sa est illégal dans son pays ? » Il faut JEU EN LIGNE forêt à Riedisheim près de société et enregistré son site à An- bien sûr tenir compte également a Havas Interactive a annoncé le Mulhouse, trois enfants se tigua, Etat indépendant membre de la réalité du rapport de forces lancement imminent de nouveaux construisent une cabane avec des du Commonwealth. Or un pro- la société, le simple fait que les pa- nature entre les groupes religieux entre les Etats-Unis et Antigua sites de jeu en réseau pour la branchages, non loin d’un cureur fédéral de New York a déci- ris sont placés par des joueurs ré- opposés aux jeux d’argent et les mais, déjà, des représentants de France, l’Allemagne et l’Italie. Il sexagénaire à l’affût. « Je l’avais dé d’inculper M. Cohen et vingt- sidant aux Etats-Unis suffit pour lobbyistes des casinos de Las Ve- l’Association américaine des avo- s’agit de transpositions de la plate- pris pour une corneille », s’est deux autres propriétaires de sites engager des poursuites. Rob Da- gas, qui craignent cette concur- cats s’interrogent sur le bien-fon- forme américaine Won, qui compte excusé le chasseur après avoir basés à l’étranger. L’accusation vis, chargé des relations publiques rence inattendue. dé de cette extension de juridic- déjà plus de 2,5 millions d’abonnés. truffé de petits plombs le mollet considère que le problème de la de World Sports Exchange, s’inter- De tous les inculpés, seul M. Co- tion et ses conséquences sur la Des versions en espagnol, en ita- d’un garçon. compétence territoriale ne se pose roge sur les motivations des auto- hen a décidé de rentrer à « gouvernance de l’Internet ». lien et en suédois seront ouvertes pas : quel que soit le pays où se rités américaines. Il croit déceler New York pour défendre sa cause. avant la fin de l’année. – (AFP.) Christian Colombani trouvent le serveur et les locaux de l’influence d’une coalition contre Son procès a débuté le 14 février. Yves Eudes www. won. net

Maître et serviteurs par Alain Rollat IL FAUT rendre justice à Valéry recevait mieux que personne à pe- ment hallucinant », selon Michel Giscard d’Estaing : de tous les tit-déjeuner. C’est sous le règne de Drucker. Une mise en scène mé- pionniers de l’Etat-spectacle, il au- ce maître des apparences que la morable de l’aveu même de l’in- ra été le plus imaginatif. Toutes les télévision française s’est affranchie téressé : « J’en ai fait un peu mémoires du troisième âge se sou- de la frugalité gaulliste pour deve- trop... » viennent encore du brio avec le- nir boulimique. On a revisionné aussi l’instant quel, jeune ministre des finances, il France 2, par l’entremise de Mi- crucial de son premier duel télé- étalait à l’écran sa science écono- chel Drucker, rendait donc justice, visé avec François Mitterrand, mique en jonglant avec les gra- dimanche, au savoir-faire média- entre les deux tours de l’élection phiques financiers. La France des tique passé de Valéry Giscard d’Es- présidentielle de 1974. On l’a revu années 70 n’oubliera jamais les taing. On a revisionné, pour le prononcer son fameux «Vous soirées intenses vécues en sa plaisir de l’archéologie politique, n’avez pas le monopole du cœur... ». compagnie chez Patrick Sébastien, l’émouvante scène de ses adieux Quelle réplique ! Il a juré qu’il où il la courtisait en jouant de l’ac- télévisés à la France ingrate de mai n’avait « pas du tout préparé cette cordéon. 1981. On l’a revu, l’œil humide, phrase ». Michel Drucker l’a cru. Devenu élyséen, il était sans souhaiter que « la providence » On a même failli le croire quand égal quand il fallait regarder la Ré- veille sur la République, puis, il a dit que, à cette époque-là, déjà, publique au fond des yeux. Il allait après un long silence de sept se- « tout le monde savait » que Fran- même la regarder à domicile en condes, lui dire « au revoir », re- çois Mitterrand fréquentait René s’invitant chez l’habitant en gros pousser son fauteuil, se lever, Bousquet. Personne n’a songé à lui plan. Nous connaissons un routier tourner le dos à la caméra, s’éloi- demander pourquoi il n’en avait de Voisins-le-Bretonneux (Yve- gner d’un pas lent, sortir du cadre jamais parlé à la France profonde. lines) et un paysan de Malansac pendant que la caméra continue Si Bruno Masure n’avait pas eu un (Morbihan) qui, vingt ans après, de filmer le bureau vide jusqu’au bon réflexe, on aurait même ou- restent sous le choc. Sans parler moment où retentit La Marseil- blié que c’est lui qui, par ignorance des éboueurs parisiens de la rue laise. Quelle image ! Quelle sortie ! bien sûr, avait fait d’un Papon un du Faubourg-Saint-Honoré qu’il « Un moment de télévision absolu- ministre. LeMonde Job: WMQ2202--0035-0 WAS LMQ2202-35 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 08:28 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0445 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 / 35 LUNDI 21 FÉVRIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 20.30 The Church 0.15 Jazz Open 1995. Steve Lacy. Muzzik 16.55 Air Force aa TÉLÉVISION of Saint John Coltrane. Muzzik Howard Hawks (Etats-Unis, 1943, ARTE 20.50 Légendes. Bette Davis. Téva N., v.o., 125 min). Ciné Classics 15.10 Le Monde des idées. LCI TÉLÉFILMS 19.00 Nature. Vol au-dessus de la Ruhr. Thème : notre temps. 21.20 Itinéraires sauvages. Chroniques 17.30 Les Cavaliers aa TF 1 Invitée : Sylviane Agacinski. LCI de l’Afrique sauvage. [15/24]. Odyssée 21.00 Jean-Christophe. John Ford (Etats-Unis, 1959, 19.45 Arte info, Météo. François Villiers [1/9]. Mezzo 120 min). Cinétoile 20.15 Reportage. L’Agonie congolaise. 21.00 Les 35 heures... 21.45 Légendes. Cindy Crawford. Téva 18.25 Exclusif. 20.30 La Grande Guerre aaa 20.45 Colère en Louisiane a et maintenant ? Forum 22.00 La Mémoire des songes. Le cinéma 23.25 Les Compagnons de Jéhu. 19.05 Le Bigdil. Michel Drach [1/3]. Festival Mario Monicelli (Italie, 1959, Film. Volker Schlöndorff (v.o.) &. 22.00 Les Maladies Osseuses. Forum de Mohamad Malas. Planète N., 135 min) &. Festival 20.00 Journal, Météo. 22.45 Daum, les magiciens 0.55 Un taxi dans la nuit. 20.50 Justice. 22.15 Scénarios sur la drogue. 20.40 Dick Tracy aa Speed Ball. Laurent Bouhnik %. MAGAZINES du verre. Odyssée Alain-Michel Blanc. 13ème RUE Illégitimes souffrances. Warren Beatty (Etats-Unis, 22.20 Court-circuit 1 et 2 : 22.35 Y a pas photo ! Les histoires 23.55 Envoyé spécial en enfer. 1990, 110 min). RTL 9 Bébé à tout prix. Debra Solomon (v.o.). 18.20 Nulle part ailleurs. étonnantes et drôles des fils à papa. [2/4]. Mission dans le Bronx. Planète COURTS MÉTRAGES 20.40 Les Démons de Jésus aa 0.00 Motifs. Kirsten Sheridan (v.o.). Invités : Philippe Katerine ; Johnny 1.00 La Case de l’oncle Doc. 0.05 Scénarios sur la drogue. Hallyday ; Lætitia Masson ; Jacques Bernie Bonvoisin (France, 1996, 0.20 Nourriture de serpent. Loin là-bas. France 3 22.15 Scénarios pour la drogue. Cake. Jean-Louis Tribes. Weber ; Saïd Tagmaoui. Canal + 115 min) %. Cinéfaz Debra Granik (v.o.). Speed Ball. Laurent Bouhnik. %. Arte 0.10 Minuit sport. 18.30 L’Invité de PLS. Philippe Seguin. LCI 20.45 Le Boucher aaa 22.30 L’Age d’or aaa SPORTS EN DIRECT 22.20 Court-circuit. Bébé à tout prix. Claude Chabrol (France - Italie, Film. Luis Bunuel. 20.50 Jour après jour. Je ne veux plus être 1969, 100 min). 13ème Rue illettré. Mois après mois. France 2 Debra Solomon. 0.00 Motifs. Kirsten FRANCE 2 23.30 Terre sans pain aaa Sheridan. Nourriture de serpent. 21.00 Tristana aaa Film. Luis Bunuel. 21.05 Le Point. L’auto-guérison. 1.00 Voile. Coupe de l’America. Finale. Paris Première Debra Granik. Arte Luis Buñuel (France - Espagne, 18.45 Friends. 0.45 La Chambre d’ambre. L’obsession de la minceur 1970, 95 min). Paris Première chez les ados. Jean Delumeau. TV 5 0.05 Scénarios sur la drogue. 19.15 Qui est qui ? Film. Roland Gräf. 21.05 La Route. Invités : J.-F. Jonvelle MUSIQUE Cake. Jean-Louis Tribes. TF 1 21.10 L’Inquiétante Dame en noir aa 19.50 Un gars, une fille. et Alain Passard. Canal Jimmy 0.55 Scénarios sur la drogue. 20.00 Journal, Météo. M6 21.00 Grandeur et décadence Dernière année. Richard Quine (Etats-Unis, 21.10 LCA, la culture aussi. Droit 1962, N., 125 min). Cinétoile 20.50 Jour après jour. de réponse. Invité : Michel Polac. LCI B. Shoukroun et F. Journet. France 2 de la ville de Mahagonny. Je ne veux plus être illettré. 19.15 Cosby Show. Opéra de Weill. Mise en scène 22.15 Le Train aa 23.00 Les Dossiers de l’Histoire. Histoire Pierre Granier-Deferre (France, 23.05 Mots croisés. 20.05 Une nounou d’enfer. d’une droite extrême [2/2]. France 3 de Peter Zadek. Par l’Orchestre SÉRIES 1972, 105 min). TV 5 0.35 Journal, Météo. 20.40 Décrochage infos, Cinésix. 23.05 Mots croisés. France 2 symphonique de la Radio de Vienne et le Chœur de l’Opéra de Vienne, 22.30 L’Age d’or aaa 20.50 Combats de maître 2 a 20.50 Justice. Illégitimes souffrances. TF 1 0.55 Scénarios sur la drogue. 0.00 Strip-tease. C’est le must. dir. Dennis Russell Davies. Muzzik Luis Buñuel (France, 1930, Dernière année. Bernard Shoukroun Film. Chia-Liang Liu. %. La faute à Rousseau. France 3 20.55 Docteur Sylvestre. N., 60 min). Arte 22.40 Crime story a 21.55 « Quatuor à cordes no 14 ». et Fred Journet. 1.00 Musiques au cœur de la danse. Le Choix d’une vie. France 3 22.35 Le Journal d’une femme Film. Kirk Wong. %. Une étoile en danger : Musique de Beethoven. Avec le Quatuor Juilliard. Mezzo 22.25 First Wave. de chambre aa 0.30 Culture pub. Kader Belarbi. France 2 Les indésirables. 13ème RUE FRANCE 3 22.40 Ouverture des « Maîtres Luis Buñuel (France, 1964, DOCUMENTAIRES 22.30 The PJ’s, les Stubbs. N., 105 min). Paris Première 18.13 Comment ça va aujourd’hui ? Chanteurs », de Wagner. Rich Man, Poor Man (v.o.). Série Club 23.35 Les Années terribles aa RADIO Par l’Orchestre philharmonique de Richard Heffron (Europe, 1988, 18.20 Questions pour un champion. 20.15 Reportage. Vienne, dir. Claudio Abbado. Mezzo 22.30 NYPD Blues. 18.48 Un livre, un jour. Le ver dans le fruit. TSR 155 min). Ciné Cinémas 1 L’Agonie congolaise. Arte 23.00 Cecilia et Bryn à Glyndebourne. 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. FRANCE-CULTURE 20.30 Thorsten, la vie, 23.10 New York District. La peur Par l’Orchestre philharmonique du scandale (v.o.). 13ème RUE 20.05 Fa si la. l’amour et le métro. Planète de Londres, dir. M.-W. Chung. Mezzo 20.35 Tout le sport. 20.30 Décibels. Amérique, 20.55 Docteur Sylvestre. un itinéraire de poésie et de musique. Le Choix d’une vie. 22.10 Multipistes. 22.30 Météo, Soir 3. 22.30 Surpris par la Nuit. Claude Régy. 23.00 Les Dossiers de l’Histoire. 0.00 Du jour au lendemain. Histoire d’une droite extrême [2/2]. 0.00 Strip-tease. C’est le must. FRANCE-MUSIQUES La faute à Rousseau. FRANCE 2 ARTE FRANCE 3 1.00 La Case de l’oncle Doc. 20.00 Hector Berlioz. Par la Maîtrise Loin là-bas. des Hauts-de-Seine, 20.50 Ça se discute 22.30 L’Age d’or aaa 0.10 Loin, là-bas... dir. John Nelson. jour après jour En 1928, l’Espagnol Luis Bunuel C’est un voyage en terre de mé- CANAL + 22.30 Jazz, suivez le thème. There’s a Small Hotel. Pour illustrer le thème de l’émis- réalisait Un chien andalou, court moire, de Moscou à Saint-Péters- 16.40 La Nouvelle Eve a 23.00 Le Conversatoire. sion de ce soir – « Je ne veux plus métrage écrit avec Salvador Dali, bourg (berceau de la famille pater- Film. Catherine Corsini &. 0.00 Tapage nocturne. Daniel Schell. être illettré » –, les reporteurs de apport à la « révolution surréa- nelle d’Elisabeth Kapnist), via f En clair jusqu’à 20.40 « Ça se discute jour après jour » liste ». Deux ans plus tard, tou- Novossibirsk et le Transsibérien. 18.15 Flash infos. RADIO CLASSIQUE ont suivi pendant plusieurs mois jours sur un scénario coécrit avec La traversée d’une Russie my- 23.55 The History of Mr Polly a 18.20 Nulle part ailleurs. Anthony Pelissier. Avec John Mills, 20.04 Le Cercle des économistes. quatre adultes en difficulté avec la Salvador Dali, Bunuel tournait thique, le premier contact phy- Diana Churchill (GB, 1949, N., 19.05 Le Journal du sport. Que faut-il faire de la cagnotte fiscale ? lecture et l’écriture, qui se battent L’Age d’or. Un hymne à l’amour fou sique de la réalisatrice de Sigmund v.o., 95 min). Ciné Classics 20.30 Le Journal du cinéma. 20.15 Les Soirées. Le Tricorne, de de Falla. 0.25 Lila, Lili aa 20.40 Scream 2. Film. Wes Craven ?. Jill Gomez Soprano. pour dépasser leur handicap. Invi- comme force subversive capable Freud, l’invention de la psychana- Marie Vermillard (France, 1999, 20.40 Le Quatuor Alban Berg. 22.34 Le Monde selon Glup. tés de Jean-Luc Delarue, ils disent, de détruire la morale bourgeoise, lyse (1997) avec un pays rêvé, 110 min) &. Canal + Vert 22.40 Les Soirées (suite). 22.35 Terminus paradis a de manière émouvante, leur déter- et une violente attaque contre construit à partir des récits de sa 1.05 Hexagone aa Symphonie no 5, de Mahler, Malik Chibane (France, Film. Lucian Pintilié (v.o.) %. par l’Orchestre philharmonique mination à rattraper leurs retards. l’Eglise, l’Armée, la Famille. grand-mère Olga. 1993, 85 min). Cinéstar 2 0.15 Boxe hebdo. de Vienne, dir. Pierre Boulez.

MARDI 22 FÉVRIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 18.30 Le Monde des animaux. Les 22.45 L’Ouverture « Egmont » 14.00 Les Années terribles aa TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE Calmars de Toyama. La Cinquième de Beethoven. Par l’Orchestre Richard Heffron (Europe, 1988, 155 min). Ciné Cinémas 3 19.40 Victor Schoelcher, un homme philharmonique de Berlin, 14.30 La Cinquième rencontre... 22.00 Taï Chi Chuan, dir. Herbert von Karajan. Mezzo 14.15 Le Train aa contre l’esclavage. Odyssée TF 1 Les petites annonces matrimoniales, l’art du mouvement. Forum 23.00 La Vie parisienne. Musique Pierre Granier-Deferre (France, clé du bonheur ou arnaque ? 20.05 Les Visages de l’Amazonie. 1972, 90 min). TV 5 23.00 Milosevic et le rêve d’Offenbach. Mise en scène 13.50 Les Feux de l’amour. 16.00 Motivées, motivés. [4/5]. Rita Loureiro. Planète d’Alain Françon. Par l’Orchestre d’une « grande Serbie ». Forum 14.20 Air Force aa 14.45 Arabesque. 16.35 Alfred Hitchcock présente. 20.15 Reportage. Les Iraniennes et les Chœurs de l’Opéra de Lyon, Howard Hawks (Etats-Unis, 1943, 15.40 Magnum. du docteur Aminpour. Arte dir. Jean-Yves Ossonce. Mezzo N., 120 min). Ciné Classics 17.00 Galilée : L’esprit des lois. 16.40 Sunset Beach. MAGAZINES 20.30 Rugby, histoire d’un jeu. 0.00 Chopin. RTBF 1 15.55 Fantasia 17.10 Qu’est-ce qu’on mange ? [4/4]. Le rugby des pros. Planète 17.35 Melrose Place. 17.30 100 % question. chez les ploucs aa 18.25 Exclusif. 14.30 La Cinquième rencontre... 20.45 La Vie en face. TÉLÉFILMS Gérard Pirès (France, 17.55 Côté Cinquième. Justice, société : Les petites annonces Un jardin en prison. Arte 1970, 85 min). Cinéfaz 19.05 Le Bigdil. 18.30 Les Calmars de Toyama. matrimoniales, clé du bonheur 20.00 Journal, Voile, Tiercé, Météo. ou arnaque ? La Cinquième 21.00 Max Ernst, 17.40 Le Tiroir secret. 16.55 Les Fugitifs aa 18.56 C’est quoi la France ? Edouard Molinaro [1/3]. Festival Francis Veber (France, 1986, 20.50 Beethoven 2. Film. Rod Daniel. 19.00 Archimède. 16.05 Saga-Cités. portrait d’artiste. Mezzo 90 min). Cinéstar 1 Une longue histoire. France 3 20.30 Michigan mélodie. 22.30 Célébrités. 19.45 Arte info, Météo. 21.49 Thema. Buñuel, l’œil de son siècle. Bernard Toublanc-Michel. Festival 17.05 Les Années-lumière aa 23.55 Scénarios sur la drogue. 17.00 Les Lumières du music-hall. A propos de Buñuel. Arte 20.15 Les Iraniennes 21.20 Victoire ou la douleur Robert Enrico (Europe, 1989, 23.56 Les Rendez-vous de l’entreprise. Michèle Torr. 22.00 Marc Ferro, 170 min). Ciné Cinémas 1 du docteur Aminpour. Jacques Brel. Paris Première des femmes. 20.45 La Vie en face. Un jardin en prison. la passion de l’Histoire. Histoire Nadine Trintignant [3/3]. RTBF 1 17.45 Un été 42 aa 17.30 et 20.15, 23.00 Le Journal Robert Mulligan (Etats-Unis, FRANCE 2 21.44 Scénarios sur la drogue. de l’histoire. Histoire 22.35 Danger réel. Police fédérale, 22.10 La Vie avant tout. 1971, 105 min). Cinétoile au cœur de Los Angeles. 13ème RUE Miguel Courtois. Festival 14.55 Le Renard. 21.49 Thema. Bunuel, l’œil de son siècle. 18.20 Nulle part ailleurs. 18.15 Le Train aa 21.50 A propos de Bunuel. Invité : Youssou N’Dour, Dominique 22.45 Thorsten, la vie, 22.40 Liaisons scandaleuses. Pierre Granier-Deferre (France, 16.00 Tiercé. 23.25 La Voie lactée aa Sampiero, Patrick Bosso. Canal + l’amour et le métro. Planète Sebastian Shah. %. M6 1972, 90 min). TV 5 16.10 La Chance aux chansons. Film. Luis Bunuel. 0.15 L’Age de cristal. 16.55 Des chiffres et des lettres. 1.00 Le Petit Voleur. 18.30 et 21.30 L’Invité de PLS. LCI 23.00 Un pont pas comme les autres. ème [1 et 2/2]. Odyssée Robert Day. 13 RUE 17.20 Un livre, des livres. Moyen métrage. Erick Zonca. 19.00 Archimède. A qui appartient 23.35 En attendant 17.25 Cap des Pins. l’espace ? Poubelle céleste. COURTS MÉTRAGES M6 Chasseurs de planètes. les Grammy. Canal Jimmy 17.55 Nash Bridges. Le passé aux rayons X. Arte 18.45 Friends. 23.35 Un siècle de science-fiction. 21.44 Scénarios pour la drogue. 13.35 Au secours, papa divorce ! 19.30 et 0.05 Rive droite, Mutations. 13ème RUE Hier, tu m’as dit demain. 19.15 Qui est qui ? Téléfilm. Fred Gerber. rive gauche. Paris Première 23.45 Histoires secrètes de la seconde Vincent Perez. Arte 20.00 Journal, Météo. 15.20 Models Inc. 20.50 Vanille fraise. Film. Gérard Oury. 20.50 Hors stade. M6 guerre mondiale. [16/26]. 23.55 Scénarios pour la drogue. 16.15 M comme musique. Déçue. Isabelle Dinelli. %. TF 1 22.35 Un livre, des livres. 20.55 Questions pour un champion. Les chasseurs de mines. Histoire 17.40 Les Bédés de M 6. Le match : les hommes 23.50 La Vie en face. L’Œil du privé. TSR 0.10 Libre court. On roule à deux. 22.40 Alors, heureux ? 18.30 Sliders, les mondes parallèles. contre les femmes ! France 3 Franck Saint-Cast. France 3 Je suis timide mais je me soigne. 19.15 Cosby Show. 0.15 La Mémoire des songes. 0.15 Journal, Météo. 21.00 Le Gai Savoir. Le cinéma 0.30 Scénarios pour la drogue. 19.54 Le Six Minutes, Météo. Qu’est-ce qu’être Français de Mohamad Malas. Planète Speed Ball. L. Bouhnik. %. France 3 20.05 Une nounou d’enfer. aujourd’hui ? Paris Première 0.45 Le « Guernica » 0.40 Scénarios pour la drogue. FRANCE 3 20.40 E = M 6 découverte. 21.05 Temps présent. Catastrophes en Avalanche. Guillaume Canet et 20.50 Hors stade. de Pablo Picasso. Histoire Jean-Christophe Pagnac. ?. France 2 Suisse. Deux villages sous la menace. 14.58 Questions au gouvernement. 22.40 Liaisons scandaleuses. Et Lothar a frappé. TV 5 16.05 Saga-Cités. Une longue histoire. SPORTS EN DIRECT Téléfilm. Sebastian Shah %. 22.40 Alors, heureux ? Moi et moi : Je suis SÉRIES 16.35 Les Minikeums. 0.25 Capital. timide mais je me soigne. France 2 19.50 Les 101 Dalmatiens a 17.40 Le Kadox. 13.00 Biathlon. Championnats du monde 20.45 Le Caméléon. Effets spéciaux. Stephen Herek (EU, 1996, 100 min, 23.15 Sud. La fascination du taureau. Le 18.13 Comment ça va aujourd’hui ? (15 km individuel dames). Eurosport La course contre la montre. Série Club film d’animation) &. Disney Channel château, la secte. Sculpteurs sur glace. L’hypnose : rêve ou miracle ? RADIO La dame d’Eygalayes. Sud Emploi. 19.00 Tennis. Tournoi messieurs 21.40 Ally McBeal. 20.45 Les Tontons 18.20 Questions pour un champion. de Londres (2e jour). Eurosport I Know Him by Heart (v.o.). Téva Coup de cœur. Sports. TMC flingueurs aa 18.46 Un livre, un jour. Georges Lautner (France, FRANCE-CULTURE 23.20 Questions d’identité. 21.00 Boxe. Championnat du monde WBC. 21.50 That 70’s Show. 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. Poids moyens : Commando Kalekuzi - La punkette. Canal Jimmy 1963, N., 110 min). Cinéfaz Paris, capitale de la mode. France 3 20.05 Fa si la. 20.30 Accord parfait. William Gare. Eurosport 22.15 Friends. Spéciale Juniors. 0.20 Top bab. 20.35 Tout le sport. Guerre et paix, de Serge Prokofiev, Invité : Carlos Santana. Canal Jimmy The One With Jœy’s d’après l’œuvre de Tolstoï. Invitée : MUSIQUE Porsche (v.o.). Canal Jimmy 20.55 Questions pour un champion. Hélène Carrère d’Encausse. 0.25 Capital. Alerte, 22.45 Météo, Soir 3. produits dangereux ! M6 22.30 Sex and the City. Four Women and 21.30 Fiction 30. Parlez-moi, de Linda Lê. 18.00 Gloria in excelsis Deo. the Funeral (v.o.). %. Téva 23.20 Questions d’identité. 22.10 Multipistes. 0.45 P.I.N.K. Le Teasing et l’abstraction ou Par le Thomanerchor de Leipzig. 22.40 Les Soprano. 0.10 Libre court. On roule à deux. l’ultra-marketing. Ora-Ito, concepteur Réalisation Christof Enderlein. Muzzik 22.30 Surpris par la Nuit. La nouvelle ère. Canal Jimmy 0.30 Scénarios sur la drogue. virtuel. L’invité : Liam Gallagher. 19.30 Abdelli à Angoulême. Le mystère Winney. Martin 22.45 The Practice, Donnell & associés. FRANCE-MUSIQUES Parr - Portfolio. Magazines, nouvelle Lors du Festival Musiques Coups de couteaux (v.o.). Série Club CANAL + vague. La carte postale par Gus Gus. In métisses, en 1997. Muzzik 23.45 La Loi de Los Angeles. Quelqu’un 20.00 Un mardi idéal. and Out par Léa. Musique : Day 20.35 Festival « Beethoven pour me conduire. Téva Donné en direct et en public, One.Mode : Jean-Paul Knott. Cinéma : 13.45 Pluie d’enfer a passionnément ». 0.40 Mission impossible. Film. Mikael Salomon. %. auditorium Saint-Germain. Carte The Million Dollars Hotel. France 2 blanche à la chanteuse Juliette. Avec Giovanni Bellucci, piano. Muzzik La banque. Série Club 15.15 Surprises. 21.00 Prometheus. Die Geschöpfe 15.35 1 an de +. 22.30 Jazz, suivez le thème. DOCUMENTAIRES 1.35 Star Trek, Voyager. Polka Dots and Moonbeams. des Prometheus, de Beethoven ; Tatouage (v.o.). Canal Jimmy 16.25 Le Journal du cinéma. Prometheus, de Liszt ; Prométhée dit 23.00 Le Conversatoire. 18.00 L’Actors Studio. Poème du feu, op. 60, de Scriabine ; 2.20 Star Trek, Deep Space Nine. 16.30 Enquête à hauts risques. Téléfilm. Jack Gold. &. 0.00 Tapage nocturne. John Hurt. Paris Première Prometeo, de Nono. Muzzik Facettes (v.o.). Canal Jimmy Invité : Tom Johnson. f En clair jusqu’à 20.40 21.25 Toute la ville en parle aa 18.14 Lascars. RADIO CLASSIQUE John Ford. 18.15 Flash infos. Avec Edward G Robinson, 18.20 Nulle part ailleurs. 18.30 Le Magazine. Jean Arthur (Etats-Unis, 1935, o N., v.o., 95 min). Cinétoile 20.30 Le Journal du cinéma. 20.15 Les Soirées. Quatuor n 13, de Donizetti, par The Revolutionary 21.55 Pontcarral, 20.40 Kirikou et la sorcière aa Drawing Room. Film. Michel Ocelot &. ARTE ARTE CINE CINÉMAS 3 colonel d’Empire aa 20.40 Kokoschka et la musique. Jean Delannoy (France, 1942, 21.49 Le Monde selon Glup. Œuvres de Brahms, Schoenberg, 20. 45 Un enclos, avec oiseaux 21.50 A propos de Bunuel 22.45 Le Voyage fantasique aa N., 125 min). Ciné Classics 21.50 Fin août, début septembre a Berg, R. Schumann, Hindemith, Au centre pénitentiaire de Rennes Luis Bunuel aurait cent ans ce Un savant tchèque, le seul au 22.35 Le Patient anglais aa Film. Olivier Assayas &. Wagner, Mahler. Anthony Minghella (EU, 1996, v.o., 23.40 Le Petit Monde des Borrowers 22.35 Les Soirées (suite)... Œuvres (plus de deux cents détenues), il y a 22 février. En correspondance avec monde qui connaisse une formule 125 min) &. Cinéstar 2 Film. Peter Hewitt (v.o.) &. de Bach, Krenek, Beethoven, Mozart. un enclos unique et c’est là que la de multiples témoignages et anec- permettant de donner au corps hu- 22.45 Le Voyage réalisatrice Sylvaine Dampierre a dotes recueillis auprès de ses main des proportions microsco- fantastique aa Richard Fleischer (EU, 1966, SIGNIFICATION DES SYMBOLES décidé de s’installer. Les femmes compagnons de vie et de travail piques, est blessé au cerveau au v.o., 100 min). Ciné Cinémas 3 sont venues, et elles ont parlé avec − en Espagne, aux Etats-Unis, au cours d’un attentat. Des médecins 23.00 New York-Miami aaa Les codes du CSA Les cotes des films un ton d’intimité qu’on n’entend Mexique et en France −, ce long américains miniaturisés à bord Frank Capra (Etats-Unis, 1934, & Tous publics a On peut voir N., 100 min) &. Cinétoile pas souvent. C’est ce film, remar- document empathique et regor- d’un sous-marin atomique sont in- % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer 23.25 La Voie lactée aa ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique qué et primé au Cinéma du Réel, geant d’humour croise les extraits troduits dans son corps. Ils ne dis- Luis Buñuel (France, 1969, ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + que l’on voit ce soir dans une ver- de la filmographie aux com- posent que d’une heure pour arri- 95 min). Arte ! Public adulte DD Dernière diffusion sion plus courte, sous le titre Un mentaires autobiographiques, is- ver au cerveau. Espionnage, 0.40 Salut l’artiste aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Yves Robert (France, 1973, # jardin en prison. sus d’entretiens ou d’écrits. science-fiction, fantastique... 90 min). Cinétoile Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ2202--0036-0 WAS LMQ2202-36 Op.: XX Rev.: 21-02-00 T.: 11:15 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0446 Lcp: 700 CMYK

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MARDI 22 FÉVRIER 2000 Tchétchénie : deux cents personnalités affirment La niche par Pierre Georges LE DESSIN date de 1960. longue boucle ! – d’anciens épi- que « Vladimir Poutine poursuit l’œuvre de Staline » Snoopy le chien qui pense plus sodes des aventures de Snoopy vite que son ombre est assis de- ou de Calvin. vant sa gamelle pleine. En quatre C’était aller un peu vite en be- dessins, quatre phrases tout est sogne et en actualité. Car voici, Elles lancent un appel à un rassemblement à Paris, mercredi 23 février dit : « J’ai eu la même chose à ce lundi, après trois petites se- manger hier » « En fait, j’ai eu la maines d’un sevrage trop dou- A L’INITIATIVE du philosophe mé des journalistes russes, Andreï Ba- suit l’appel, membre à part entière du internationales. » C’est donc « pour même chose à manger chaque loureux, que Snoopy est revenu André Glucksmann, du cinéaste Ro- bitski, par ses sbires du FSB qui le Conseil de l’Europe et de l’OSCE, invi- rompre le silence qui entoure ces jour du mois passé ! » « Je crois en « une » de l’International He- main Goupil et de l’universitaire Em- rouent de coups et le livrent à des geô- tée au G7, cliente du FMI et de la meurtres » que les signataires ap- que je vais porter plainte... » Et rald Tribune. Il est assis sur le toit manuel Wallon, deux cents person- liers non identifiés. Efficace, il organise Banque mondiale. Les autorités russes pellent au rassemblement du 23 fé- dernier dessin, dernière phrase, de sa niche. Il tape à la machine. nalités d’horizons très divers ont des “camps de filtration” où des Tché- ont commis ces derniers jours des vrier. Snoopy, penché sur l’écuelle « ... Et son triomphe est bref, concis, signé un texte contre les exactions tchènes de toutes conditions sont bat- crimes de guerre massifs et des actes Cet appel a reçu le soutien de Mé- Après avoir fini de manger ! » éclatant : « Dear Friends... I’am russes en Tchétchénie. Intitulé tus à mort, sodomisés et, si possible, barbares qui devront être qualifiés de decins du monde et de Médecins Tous les jours de parution, back ! Page 16. » « Crime sans châtiment en Tchétché- rançonnés. » crimes contre l’humanité. Mais pas un sans frontières. Il est signé par plu- tous les mois, toutes les années, Ainsi les vieux chiens, hors nie », ce texte appelle à un rassem- « La Russie est membre permanent mot de condamnation, nulle esquisse sieurs députés européens, notam- les lecteurs de l’International He- d’âge, ne meurent-ils jamais ! blement organisé par le Comité du Conseil de sécurité de l’ONU, pour- de sanction n’ont émané des instances ment Daniel Cohn-Bendit, Olivier rald Tribune ont eu dans leur ga- Dans un court encadré, les res- Tchétchénie, mercredi 23 février, à Duhamel et Geneviève Fraisse. Fi- melle du matin, parmi d’autres ponsables du journal mangent 18 heures, à Paris, devant le Centre gurent parmi les nombreuses per- mets dessinés, leur dose de Pea- allègrement leur chapeau édito- Georges-Pompidou. Cette date n’a François Hollande : « Il faut suspendre sonnalités signataires : Isabelle Adja- nuts, sorte de petit déjeuner ro- rial : « Nous avions pensé que... pas été choisie au hasard : le 23 fé- ni, Lucie Aubrac, Elisabeth Badinter, boratif pour l’esprit et pour le Eh bien, nous avions tort ! Et les vrier est le jour anniversaire de la dé- toutes les aides économiques à la Russie » Pierre Bergé, Luc Boltanski, Jane Bir- moral. Cela leur était comme un deux comics sont de retour au- portation, le 23 février 1944, sur ordre kin, Christian Bourgois, Patrice Ché- rite, chausser leurs pantoufles jourd’hui. Tout le monde fait des de Staline du peuple tchétchène. François Hollande a déclaré, dimanche 20 février, au « Grand Jury reau, Costa Gavras, Pierre Daix, d’humour et de poésie, avant erreurs. » Cela avait été une er- L’appel transmis au Monde RTL-Le Monde-LCI », qu’il faut exercer des « pressions » sur la Russie Claire Etcherelli, François Fejtö, d’attaquer les choses plus reur en effet pour le journal, qui commence par ce rappel : « Février afin de l’obliger à agir autrement en Tchétchénie. « Il faut dire au Pierre Hassner, Francis Jeanson, graves, faute d’être plus sé- confesse avoir reçu des cen- 1944 : déportation des Tchétchènes. gouvernement russe, fortement, le gouvernement l’a fait d’ailleurs à Alain Joxe, Ismaïl Kadaré, Jack Lang, rieuses. taines de lettres et d’e-mails de Février 2000 : massacre des Tché- travers notamment les déclarations de M. Védrine (...), que nous ne pou- Claude Lanzmann, Henri Leclerc, Et puis voici que les respon- lecteurs du monde entier tenant tchènes. Vladimir Poutine poursuit vons pas accepter qu’il y ait le refus de faire venir la presse sur les lieux Jacques Le Goff, François Léotard, sables du « Trib » eurent l’idée à exprimer leur désolation et l’œuvre de Staline. Patriote, il ordonne du conflit, le refus de faire venir les missions internationales, refus pour Bernard-Henri Lévy, Lise London, saugrenue de se conformer à leur tristesse. Ainsi cette lectrice de raser Grozny, permet d’achever les l’instant de faire venir la commissaire des Nations unies pour les droits Claude Malhuret, Tonie Marshall, une sorte de rite funéraire, ma- citée : « Eliminer Calvin et Hobbes civils rescapés et de fusiller les combat- de l’homme. Bref, il faut mettre en cause le comportement des gouverne- Noël Mamère, Danielle Mitterrand, nière pharaon : enterrer Snoopy et les Peanuts, c’est comme Paris tants blessés. Humain, il écrase les vil- ments russes dans ce conflit. » Favorable à une remise en question de Ariane Mnouchkine, Olivier Mongin, avec son papa et même un peu sans le Louvre, sans la tour Eiffel. lages sous les charges incendiaires et la Russie dans les institutions internationales telles que le Conseil Mona Ozouf, Michelle Perrot, Jack avant ! Fin janvier, Charles Comment avez-vous pu nous faire les obus à fragmentation. Moderne, il de l’Europe, le premier secrétaire du PS estime surtout qu’« il faut Ralite, Jean-François Revel, Antoine Schulz, deux semaines avant sa quelque chose de si horrible ! ». interdit aux secours médicaux de se suspendre toutes les aides économiques ou les soutiens financiers à la Sanguinetti, Jorge Semprun, Philippe mort, le 13 février, faisait savoir Effectivement, admet le jour- rendre sur place. Démocrate, il muselle Russie si elle ne se conforme pas aux règles du droit élémentaire des per- Sollers, Jean-Pierre Vernant, Thierry qu’il avait décidé de prendre sa nal : « Elle a raison. Nous nous ex- la presse et fait enlever le mieux infor- sonnes et des gens ». Wolton. retraite et qu’il y aurait cessation cusons et nous vous remercions d’activités autour de la niche cé- pour votre aide. C’était une erreur lébrissime de Snoopy et dépôt que nous sommes heureux de ré- d’aventures pour ses copains parer aujourd’hui » Avant de Charly Brown, Lucy, Linus, préciser avec le zèle du repenti : Woodstock et Schroeder. « Finalement, republier des aven- Le « Trib », prenant le deuil tures de Snoopy n’est pas plus avant même le deuil, fit savoir honteux que de retourner au mu- alors qu’il arrêtait la publication sée de temps en temps pour ad- des Peanuts, ainsi d’ailleurs que mirer ses tableaux préférés ». celle d’une autre bande dessinée, Et Snoopy est revenu. En Calvin et Hobbes, due à Bill Wat- force. Pour illustrer ce rapport terson. Au motif que le journal de tendresse et d’habitude ne pouvait se permettre de faire qu’entretiennent les lecteurs- du frais avec du vieux, de repu- propriétaires avec leur quoti- blier, comme en boucle – en dien-niche !

Havas Advertising devient le 4e groupe mondial de communication LE GROUPE DE PUBLICITÉ restera, elle, cotée indépendam- français Havas Advertising devait ment au Nasdaq. annoncer, lundi 21 février à midi, Après cette acquisition, qui se le rachat de l’américain Snyder fera par un échange d’actions, Communications, onzième Snyder détiendra environ 30 % de groupe de communication aux Havas Advertising, et Vivendi, ac- Etats-Unis. La signature des ac- tionnaire de référence de Havas cords, échangés par Internet, a été Advertising, verra sa participation réalisée à 17 heures, dimanche tomber d’environ 19 % à environ 20 février. 12 %. Le groupe de Jean-Marie Cette fusion-absorption, qui va- Messier s’est engagé à rester au lorise Snyder à 2,14 milliards de minimum jusqu’à la fin de l’année dollars, est l’une des plus grosses dans cette filiale. Avec l’entrée de jamais réalisées dans le secteur. Le Snyder, le fonds de pension cali- Français devient le quatrième fornien Capital deviendra l’un des groupe mondial de publicité der- principaux actionnaires d’Havas rière les américains Omnicom et Advertising. Le groupe de publici- Interpublic et le britannique WPP. té français conserve une trésorerie L’accord, qui sera effectif en juin, positive d’environ 600 millions de permet à Alain de Pouzilhac, le francs, sans dettes. Il sera coté à la PDG de Havas Advertising, de Bourse de Paris et à Wall Street. réaliser, avec un an d’avance, son La fusion d’Havas Advertising objectif de devenir l’un des cinq avec un partenaire anglo-saxon, plus grands groupes de pub dans maintes fois proche de se faire et le monde. chaque fois repoussée, s’est faite avec Snyder après huit mois de ÉCHANGE D’ACTIONS négociations. Ce groupe, dont le Le nouvel Havas Advertising, siège est dans le Maryland, à Be- qui emploie 20 000 personnes thesda, avait demandé à la Deut- dans soixante-quinze pays, devrait sche Bank, dont la filiale Bankers avoir une marge brute annuelle Trust détenait 20 % de son capital, d’environ 2,2 milliards d’euros. Ce d’étudier « de nouvelles options rapprochement permet à Havas stratégiques » afin de sauver l’en- Advertising de doubler sa taille treprise après une plongée en (45 % de son activité) sur le mar- Bourse spectaculaire (de 50 dol- ché américain, le premier marché lars par action en 1998 à 12 dollars publicitaire mondial devant le Ja- fin 1999). pon et l’Allemagne. Les actionnaires avaient notam- Les quatre divisions du groupe ment reproché à Daniel Snyder, Snyder, Arnold Communications trente-quatre ans, le fondateur du (publicité), Bounty SCA World- groupe, des acquisitions qu’ils ju- wide (marketing opérationnel), geaient « inconséquentes », Bran Worldwide (bases de don- comme le rachat de l’équipe de nées) et Circle.com (création de football américain Redskins sites Internet), rejoindront les (800 millions de dollars). Des en- quatre divisions d’Havas Adverti- gagements annoncés sur d’an- sing. Arnold s’intègre au réseau ciennes filiales spécialisées dans le d’agences publicitaires autonomes conseil médical n’avaient jamais Campus, dont le développement été honorés, et le jeune Snyder hors d’Europe a débuté il y a trois avait alors perdu la confiance des mois avec le Brésil ; Bounty sera financiers. placé sous la bannière Euro RSCG, Havas Advertising a saisi cette le premier réseau publicitaire occasion pour rafler le morceau d’Havas Advertising ; Bran celle face à un autre prétendant au ra- des Diversified Agencies, dont le chat, le britannique WPP. réseau n’était pas développé aux Etats-Unis, comme Circle.com, qui Florence Amalou

Tirage du Monde daté dimanche 20-lundi 21 février 2000 : 594 969 exemplaires.1 - 3 LeMonde Job: WDE0800--0001-0 WAS MDE0800-1 Op.: XX Rev.: 19-02-00 T.: 09:16 S.: 111,06-Cmp.:21,09, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0081 Lcp: 700 CMYK

MARDI 22 FÉVRIER 2000

Une forte progression EUROPE FOCUS LES RENDEZ-VOUS DE L’EMPLOI en équivalents temps plein La Française L’effet de l’endettement ET DU MANAGEMENT Marie-France des ménages sur la croissance b L’intérim des cadres, en pleine croissance, redessine le 4 276 Laroque, fait débat, à l’heure où un rapport marché des compétences sur fond de dilution des frontières 2 516 femme de du Conseil économique et social entre travail temporaire, recrutement et conseil (page VIII) 1997 1998 réseaux, dédramatise Des crédits moindres b 300 millions de francs Le chiffre d’affaires annuel est à la tête le développement taux d'endettement des ménages des PME de l’industrie automobile dans les Côtes-d’Armor. A Saint-Brieuc, ANNONCES CLASSÉES du bureau des crédits 42 % Véhipole associe centre de formation d’apprentis et vitrine des nouvelles De la page XI européen de l’Association aux particuliers 39 % technologies (page IX) à la page XXII internationale de la sécurité (page VI) b De plus en plus de cadres et dirigeants d’entreprise se tournent vers sociale (page IV) 1989 1999 des congrégations religieuses pour redonner du sens à leur travail (page X)

Les offensives ont commencé sur le marché ouvert par Les mobiles se branchent le mariage d’Internet et du téléphone. L’Europe et le Japon mènent le bal sur le commerce électronique es Européens se sont à ricains se débattaient entre plusieurs teurs à renouveler leurs portables. Des perspectives prometteuses peine habitués au normes incompatibles, explique le Pour les Européens, la concurrence commerce électronique et handicap de ces derniers. Les Etats- venue d’Asie remplace celle venue Les services Internet sur téléphone mobile à l’idée qu’Internet est en Unis n’ont convaincu que 30 % envi- de l’Ouest. Les Japonais développent passeL de bouleverser quantité de ron de leur population d’utiliser un produits et services à toute vitesse devraient générer un important marché (le m-commerce). D’où les alliances nouées secteurs économiques qu’une nou- portable, et la croissance des abon- grâce au service d’Internet mobile nés progresse très lentement. mis en place par DoCoMo, filiale de entre les grands noms des télécommunications velle bataille, liée aux multiples pos- sibilités du téléphone portable, Conséquence : les opérateurs et les l’opérateur téléphonique national et de la finance : Telefonica et Banco Bilbao Vizcaya commence à se dérouler sous leurs équipementiers européens ont un NTT. Argentaria, Deutsche Telekom et Commerzbank, yeux. Tout récemment, l’alliance savoir-faire supérieur. Nokia et le Et, cas classique en économie de British Telecom et BNL, Deutsche Telekom conclue en Espagne entre Telefoni- suédois Ericsson se partagent à eux l’innovation, les Américains, ayant et Club Internet (Lagardère)… ca, le premier opérateur télépho- deux 37,4 % du marché mondial des loupé le premier coche du téléphone nique, et Banco Bilbao Vizcaya Ar- téléphones mobiles. mobile numérique, mettent les bou- gentaria (BBVA), le deuxième De très nombreux acteurs du mar- chées doubles pour rattraper leur re- groupe bancaire local, illustre la vo- ché se positionnent pour prendre tard en sautant directement le pas lonté des établissements financiers place : opérateurs téléphoniques, vers les mobiles de troisième généra- de tirer parti de la Toile et du por- équipementiers, éditeurs. Bien que tion, qui permettront de transmettre Le marché du m-commerce table. Le m-commerce, lié à la mise à Durlacher estime que la publicité de- et de recevoir de hauts débits sur les meurera une importante source de réseaux. Ils seront disponibles d’ici Croissance en Europe disposition de services Internet sur des téléphone mobiles, va donner du revenu sur les sites Internet mobiles, l’an prochain au Japon, en 2002 en fil à retordre aux grands acteurs tra- les éditeurs anticipent la possibilité Europe, et sans doute 2003 ou en milliards d’euros 25 ditionnels du marché. de faire payer leur contenu. Soit via 2004 aux Etats-Unis. L’expérience Moins chers qu’un PC, plus faciles les opérateurs, qui, en offrant le capitalisée en Europe doit rapide- 20 à utiliser, les services Internet sur meilleur bouquet de services pos- ment porter ses fruits pour rester en +80% mobile pourraient non seulement sible, attireront de nouveaux tête, dans une course au progrès et à 15 intéresser les utilisateurs habituels consommateurs et augmenteront le l’innovation toujours plus fréné- du réseau soucieux de rester connec- trafic sur leur réseau. Soit via les tique. 10 +119% tés durant leurs déplacements, mais équipementiers, qui pourront grâce à ces services inciter les consomma- +39% aussi ceux que la complexité ou le Annie Kahn 5 +163% +406% prix du système avaient jusqu’alors rebutés. Les entreprises déploieront 0 leur intranet sur mobiles. Dans cer- 1998 1999 2000* * 2001 2002* 2003* tains pays, comme la Chine, peu * Prévisions équipée en PC, mais où le téléphone portable se développe rapidement, Répartition par secteurs le m-commerce pourrait favoriser le rattrapage d’une partie du retard su- APPLICATIONS EN ENTREPRISE 9 en % bi sur les pays plus développés. SANTÉ 7 FINANCE 21 Nokia, le constructeur finlandais TÉLÉMATIQUE 8 leader dans le domaine de la télé- phonie mobile, estime que le nombre d’abonnés à Internet sur LOISIRS 6 SÉCURITÉ 3 mobile dépassera les abonnés sur INFORMATION 5 ligne fixe d’ici à 2003. Selon la société GESTION DE ACHATS 15 d’études Durlacher, le chiffre d’af- L’INFORMATION 3 faires du commerce sur mobile euro- PUBLICITÉ 23 péen pourrait passer de 323 millions TO de dollars en 1999 à 23 miliards en TAL : 23 570 millions d ’euros en 2003 2003 (à titre de comparaison, le So urce : Durlacher commerce électronique a généré un chiffre d’affaires de 7,9 milliards de dollars en Europe en 1999).

RETARD AMÉRICAIN L’Europe des mobiles toujours dynamique Mais, alors qu’il est communé- ment admis que les Américains ont Répartition en 1998 Taux de pénétration (fin 1999) environ 18 mois d’avance dans l’« Internet fixe », ils auraient envi- en % Abonnés, en poucentage de la population ron deux ans de retard sur les Japo- AMÉRIQUE LATINE AFRIQUE-MOYEN-ORIENT FINLANDE nais et les Européens dans celui de l’« Internet mobile », aussi bien dans 9 2 EUROPE ITALIE DE L’OUEST le domaine du matériel que des ser- 30 JAPON vices rendus. Le Japon, essentielle- R.-U. ment, mais aussi le nord de l’Europe ASIE - PACIFIQUE sont devenus les territoires où s’éla- EUROPE FRANCE 33 DE L’EST borent ces nouveaux outils et leurs ÉTATS-UNIS usages : commerce proprement dit, 2 livraison d’information en ligne, AMÉRIQUE DU NORD ALLEMAGNE transactions boursières, divertisse- 24 ments... 0 1020304050607080 TOTAL MONDE : 306,8 millions d’abonnés Source : Idate L’adoption d’une norme unique Infographie : Le Monde GSM en Europe, alors que les Amé- LeMonde Job: WDE0800--0002-0 WAS MDE0800-2 Op.: XX Rev.: 18-02-00 T.: 19:10 S.: 111,06-Cmp.:21,09, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0082 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 DOSSIER ̄ HIGH-TECH Les portails, nerf de la guerre du m-commerce

oilà presque deux mois, livres en ligne ; tel autre sera plus L’augmentation des revenus n’est le groupe français Vi- Entre opérateurs, préoccupé par la banque, la Bourse pas le seul intérêt des portails mo- Questions-réponses vendi défrayait la chro- et un supermarché en ligne. biles. Si les opérateurs réussissent à V Réussir l’ouverture de ce nouveau créer une relation de fidélité entre nique en se rangeant du fabricants Quel est le lien entre bricants (Nokia, Ericsson, Mo- côté de l’opérateur téléphonique marché est vital pour les opérateurs leurs clients et le site portail, ce der- Internet et la téléphonie torola...) sont aussi tombés britannique Vodafone, lui-même de portables de téléphonie mobile. Ils y voient en nier pourrait être à terme introduit 1 mobile ? d’accord sur un protocole dit prédateur de l’allemand Mannes- effet le moyen d’accroître le revenu en Bourse et valorisé à l’instar des Pour des raisons techniques, WAP (Wireless Application Pro- mann. L’enjeu : le développement et sites Internet, la moyen par abonné, afin de rentabili- sites Internet classiques comme Ya- le marché de la téléphonie mo- tocol), destiné à rendre compa- d’un portail (bouquet de services) ser les sommes très importantes in- hoo ! Ces derniers voient donc de bile était resté jusqu’à présent à tibles entre eux leurs produits. Internet baptisé provisoirement bataille fait rage pour vesties dans la construction de leurs redoutables concurrents apparaître l’écart du développement d’In- Le WAP a pour but de définir MAP (Multi Access Portal) et dont réseaux et l’acquisition d’abonnés, et ne veulent pas rester inactifs. ternet. Son architecture de ré- une architecture ouverte et l’ambition est de relier les 42 mil- se poser en maître des au prix d’importants efforts marke- seau était distincte de celle des standardisée ainsi qu’un en- lions d’abonnés de Vodafone aux ting ou de rachats d’opérateurs SOLUTIONS CLÉ EN MAIN réseaux fixes, la capacité mé- semble de procédures services interactifs du groupe Vi- bouquets de services concurrents. Microsoft et Yahoo ! ont déjà moire de ses terminaux était communes à tous les sans-fil vendi. L’accord révélait au grand Car le seul transport de la voix ne créé des portails spécifiques pour faible, et la taille d’écran des té- qui souhaitent communiquer public l’émergence d’un nouveau fabricants de terminaux, concep- suffit pas à amortir ces coûts, d’au- les possesseurs de téléphone mo- léphones portables ne laissait entre eux. marché, à savoir la mise à disposi- teurs de services, estiment que tant que le prix de ce service devrait bile, MSN Wireless et Yahoo Mo- guère de place à l’imagination. La norme WAP a pour fonc- tion de services Internet sur des té- c’est de la qualité et de la variété rapidement diminuer. Il leur faut bile. Phone.com, société pionnière Aujourd’hui, grâce à de nom- tion de rendre accessibles les léphones portables. de ce bouquet de services que dé- donc capter une part des transac- du secteur créée en 1994 par un breuses innovations technolo- services offerts sur Internet à De tous côtés, les alliances et ac- pendra la réussite de leur entre- tions électroniques qui s’effectueront Français, Alain Rossmann, a déve- giques, les mobiles sont en me- partir de téléphones ou autres quisitions se multiplient (lire aussi prise. Le portail doit être conçu de via le téléphone mobile. Selon le ca- loppé un micronavigateur pour les sure d’intégrer des services appareils sans fil. Les serveurs page VII). L’opérateur allemand sorte que les dizaines de millions binet d’étude Strategy Analytics, le mobiles et propose aux opérateurs multimédias fondés sur le pro- WAP ont donc pour rôle Deutsche Telekom vient d’annon- d’abonnés mobiles choisissent par- chiffre d’affaires généré par le des solutions de portails clé en tocole IP (Internet Protocol). d’adapter le contenu des sites cer la création à l’automne d’un mi des milliers de sites Internet sur m-commerce devrait atteindre main. Cela signifie que l’accès à Inter- de la Toile à cette consultation portail détenu conjointement pas mobile ceux qui leur conviennent 14 milliards de dollars par an dans Le marché semble tellement pro- net ne sera plus dépendant d’un en supprimant, entre autres, sa filiale de téléphonie mobile T- le mieux. Le portail doit donc offrir cinq ans. En offrant à leur base metteur que des tiers veulent aussi poste fixe (ordinateur de bureau tous les attributs de présenta- Mobile et sa filiale d’accès à Inter- des services personnalisés : tel d’abonnés la possibilité de consom- s’y imposer. Lors du GSM World le plus souvent), mais pourra tion susceptibles de le rendre il- net T-Online. Sa rivale France Télé- abonné aura besoin de la météo, mer en ligne, les opérateurs prélève- Congress qui s’est tenu à Cannes au avoir lieu par liaison radio à lisibles sur de petits écrans ou com a lancé le portail Itinéris Ser- de son horoscope et d’une sélec- ront en commissions une fraction de début du mois de février, les équi- partir d’un téléphone, d’un or- d’allonger les temps de trans- vices, mais s’apprête à en lancer un tion des meilleurs sites de vente de ce chiffre d’affaires. pementiers téléphoniques Nokia, dinateur portable, voire d’un fert. autre encore plus ambitieux au- Motorola et Alcatel ont créé la sur- agenda électronique. tour de sa filiale Internet Voilà. Les prise en annonçant le lancement de Les téléphones portables opérateurs mobiles les plus en Le mariage de la banque et du mobile produits destinés à construire des Quelle évolution seront-ils compatibles pointe comme le finlandais Sonera portails mobiles. Leurs propres des réseaux de mobiles 4 avec les ordinateurs ? ou le suédois Telia proposent de- Les transactions financières seront l’une des applications princi- fournisseurs sont aussi sur les 2 cela implique-t-il ? La transformation des mo- puis quelques mois à leurs abon- pales d’Internet sur les mobiles. Conséquence : les accords entre rangs ! Le français Gemplus, spécia- Les réseaux cellulaires actuels biles en ordinateurs de poche et nés des services Internet − météo, banques et opérateurs se multiplient. Vendredi 11 février, l’espagnol liste de la carte SIM, carte à puce in- ont été optimisés pour la trans- la métamorphose d’Internet en banque ou Bourse en ligne − à tra- Telefonica annonçait une prise de participation de 3 % dans le capi- troduite dans les téléphones por- mission de la voix, et accessoi- plate-forme de convergence de vers leurs portails respectifs Zed et tal de la banque Banco Bilbao Vizcaya Argentaria, tandis que cette tables, a signé un accord dans ce rement pour celle des données. l’informatique et des télé- My Dof (My Department of Fu- dernière relevait à 10 % sa participation chez l’opérateur. Les deux sens avec l’opérateur Virgin Mobile. Pour que ces terminaux communications amène des ac- ture). groupes vont aussi créer une filiale commune, Uno-e, pour offrir des La stricte répartition des rôles puissent avoir un accès convi- tivités auparavant séparées à Pour réussir le mariage d’Inter- services bancaires sur Internet via le téléphone mobile. entre fournisseurs d’équipements, vial et économique à des ser- entrer en compétition. net et de la téléphonie mobile de Le même jour, la banque franco-belge Dexia annonçait l’ouver- opérateurs téléphoniques et presta- vices en ligne du type Internet, Le géant informatique Micro- troisième génération, dont les dé- ture de services bancaires sur le téléphone GSM en association avec taires de services semble ainsi de- l’architecture actuelle du réseau soft est donc tout naturellement bits seront tels qu’ils permettront le constructeur Nokia. Ce dernier a déjà annoncé un partenariat voir s’estomper. Et il est bien diffi- des mobiles doit évoluer. La conduit à s’intéresser au marché de transmettre et recevoir des avec Visa et la banque finno-suédoise MeritaNordbanken. France cile aujourd’hui de prédire qui saura norme GSM (Global System for des portables, où il va tenter images sur l’écran de son télé- Télécom, de son côté, a testé avec le GIE Carte bancaire une solution tirer avantage de cette confusion Mobile Telecommunications) d’imposer ses logiciels d’e- phone, le portail s’impose comme permettant de faire des téléphones mobiles de véritables terminaux des genres. actuellement utilisée en Europe xploitation. Pour placer ses pro- le point de passage obligé. Tous les de paiement sécurisés chez les commerçants. Les nouveaux télé- doit donc céder la place, à l’ho- duits dans les mobiles, Micro- acteurs du domaine, opérateurs, phones disposeront d’une fente pour y introduire une carte bleue. Enguérand Renault rizon 2002, à une nouvelle soft a développé une version norme de transmission baptisée allégée de Windows baptisée UMTS (Universal Mobile Tele- WindowsCE (Windows Consum- communications System). mer Electric), affichant du Des jeux français sur le réseau mondial Celle-ci, qui obligera les titu- même coup son ambition de laires de licence d’exploitation à toucher le grand public. Win- des investissements importants, dowsCE équipe déjà des ordina- es jeux sur ordinateur ont certes déjà de 20 % dans le capital de Ludi Wap, 60 mil- commissions sur les abonnements souscrits, devrait autoriser des échanges teurs portables légers, des ordi- conquis des millions d’adeptes. Mais le lions de francs, la société et la famille Guille- mais aussi sur les communications que les jeux de documents multimédia (voix, nateurs de poche ou des L milliard de téléphones mobiles en mot apportant les 80 % restants. ont engendrées. Michel Guillemot négocie ac- données, images animées) à tablettes graphiques. fonctionnement que pourrait compter Pour Michel Guillemot, président de Ludi tuellement des partenariats dans le monde en- gros débits entre Internet et un Face à la menace Microsoft, prochainement notre planète fait rêver les édi- Wap et vice-président responsable de la re- tier avec des opérateurs (il va ainsi créer un mobile et ce quelle que soit la plusieurs constructeurs (Nokia, teurs. Car il y a bien d’autres endroits, en de- cherche et développement de Ubi Soft, le re- service I-mode au Japon), mais aussi avec des position géographique de la Ericsson, Motorola, Panasonic) hors de chez soi, où on l’a envie de jouer à des tour sur investissement ne fait pourtant pas de fabricants, qui pourront inclure les pro- personne qui se connecte. La ont décidé de créer Symbian jeux vidéo. Dans le métro, dans le train, dans doute. La société Ludi Wap devrait atteindre grammes de jeux dans le portable lui-même. norme UMTS devrait autoriser avec Psion, l’inventeur du sys- un jardin public. Et quand on peut se livrer à ce l’équilibre d’ici à trois ans, estime-t-il. « Nous serons présents avec des jeux sur mobiles des échanges pouvant atteindre tème d’exploitation EPOC. Ce- passe-temps, non plus tout seul, mais en dans vingt-cinq pays », assure Michel 2 mégabits (2 millions de bits) lui-ci est particulièrement adap- équipe, avec des joueurs répartis dans le PARTIES PAYANTES Guillemot. par seconde. Le coût de ces té au marché de l’ordinateur de monde entier, l’intérêt en est décuplé. Avec les Car, sur ce marché immense (dans certains Loin d’être une simple transposition des échanges pour le consommateur poche, mais doit affronter la téléphones portables, dotés de connexion à In- pays, 70 % de la population dispose d’une télé- jeux traditionnels, les scénarios sur mobile de- est encore une inconnue, mais concurrence d’un autre système ternet, jouer à plusieurs où que l’on soit de- phone mobile, rappelle-t-il), les sources de re- vraient être innovants. Ils ouvriront un nou- la concurrence actuellement or- d’exploitation léger, le PalmOS. vient possible. cettes sont multiples. A la différence de ce qui veau marché. « Pour passer du jeu sur Internet ganisée entre les opérateurs de- PalmOS, associé à l’extraordi- Convaincu de l’essor que pourrait prendre s’est passé sur Internet, où l’essentiel des au jeu sur mobile, le saut qualitatif sera aussi vrait permettre une baisse des naire succès de l’organiseur de ce nouveau secteur d’activité, Ubi Soft, contenus sont disponibles gratuitement, il ne important que celui que nous avons fait pour prix rapide. poche Palm Pilot, pourrait re- concepteur, producteur et diffuseur français devrait pas en être de même sur les mobiles : passer du jeu sur console ou sur PC au jeu en présenter un standard de fait et de jeux vidéo a annoncé le 8 février la création les utilisateurs sont habitués à payer des ser- ligne », affirme Michel Guillemot. « Il faudra Les constructeurs équiper des centaines de mil- d’une filiale, Ludi Wap, dédiée à ce nouveau vices annexes sur leur facture de télécommuni- créer une communauté virtuelle qui se prolonge- doivent-ils faire un lions de portables « intelli- marché. Confiante mais prudente, la famille cation. Et les adeptes de jeux, prêts à débour- ra dans le monde réel. Le jeu pourra nécessiter 3 effort de normalisation ? gents » dans un avenir proche. Guillemot, fondatrice de Ubi Soft, n’a pas vou- ser plusieurs centaines de francs pour un d’effectuer des démarches dans le monde réel, Pour que des contenus et des A moins qu’un hypothétique lu que les investissements élevés nécessaires à programme, ne devraient pas rechigner à en en utilisant son téléphone, par exemple. Le applications de type Internet « Minux », version allégée de Li- cette activité n’affectent trop le résultat et verser quelques dizaines pour une partie. joueur devient mobile et communiquant ; c’est puissent tout à la fois circuler nux, ne vienne troubler le jeu. donc le cours de cette société dont plus de la A ces recettes en provenance directe des une approche radicalement différente. » et être captés par des mobiles En tout état de cause, le « mar- moitié des actions sont désormais cotées en consommateurs s’ajouteront celles qui seront de fabrication différente, les fa- ché » décidera. Bourse. Ubi Soft n’apparaît donc qu’à hauteur reversées aux éditeurs par les opérateurs : Annie Kahn Au Japon, le micro Web pour téléphone portable a un succès fou

TOKYO L’effet boule de neige atteint en banque ou des horaires de de crédit. Parmi ceux-ci, on trouve sues des abonnements s’ajoutent correspondance Les 3,8 millions tous les secteurs de l’économie : train sur I-mode que depuis son le moteur de recherche dédié les communications facturées l se présente comme un télé- « Je n’ai même pas eu à en faire la PC. A titre d’exemple,la consulta- I-search, créé par deux pionniers pour accéder aux sites I-mode phone portable classique, d’abonnés d’I-mode promotion », se félicite Takeshi tion de son solde bancaire coûte à du micro-Web, les frères Takateru (1 300 yens, soit 70 F par mois et I avec un écran qui ne contient Natsuno, 34 ans, l’un des concep- l’abonné à peine l’équivalent de et TakehikoImaizumi, 27 et par abonné en moyenne), les souvent pas plus de 10 lignes font la fortune teurs de I-mode. « L’autre jour, j’ai 1 F, l’envoi d’un message électro- 25 ans. Les plus grands tentent de commissions prélevées sur les de texte. Pourtant, I-mode, le micro vu que le coursier qui m’apportait nique de 250 lettres, 15 centimes. leur emboîter le pas, tel le moteur transactions facturées par les sites navigateur de NTT DoCoMo per- de DoCoMo et des un pli utilisait I-mode. Il m’a expli- Enfin, le micronavigateur de recherche Infoseek, qui vient partenaires (200 millions de yens met déjà à 3,8 millions de Japonais qué que son entreprise, DAT, avait I-mode reçoit des messages en de créer I-seek. par an environ), mais aussi un d’échanger des messages en conti- centaines de start-up installé un intranet sur I-mode pour continu, à condition, bien sûr, surplus de communications nu et de surfer sur un micro-Web tous ses employés. J’ai aussi appris d’être à portée de signal : nul be- JEUX À LA PELLE vocales traditionnelles. En effet, de plus de 5 000 sites, où toutes qui lui fournissent qu’Amway Japon allait distribuer soin de se connecter donc pour La plupart des sites Internet les abonnés d’I-mode utilisent da- sortes d’opérations d’achats ou de 23 000 I-mode à ses vendeurs de consulter sa boîte aux lettres. nippons s’empressent de se doter vantage leur portable que les utili- consultations en ligne sont dispo- des contenus adaptés base. Ce n’est pas moi qui suis allé Quant à l’abonnement à I-mode, il d’une version I-mode. À ceux-ci sateurs habituels ; la différence nibles. voir ces entreprises, tout ça s’est fait coûte seulement 300 yens (18 F) s’ajoutent toutes sortes de micro- serait de 1 200 yens de plus par Filiale de NTT dans la téléphonie un service de navigation sur Inter- à notre insu ! » poursuit-il. de plus par mois que l’abonne- sites originaux et pratiques, parti- mois. mobile, NTT DoCoMo, créée en net depuis un téléphone portable. ment téléphonique sur portable ! culièrement adaptés aux besoins Il faut aussi compter avec les re- 1992 et épaulée par les formidables Le succès est total : en à peine un « CERCLE VERTUEUX » Côté contenu, pour amorcer la de l’utilisateur de portable : cettes à attendre de l’exportation capacités de recherche et dévelop- an, 3,8 millions d’utilisateurs se Car I-mode est disponible gra- pompe, NTT DoCoMo a mis en risques d’averse, dictionnaires en du modèle. Des négociations sont pement de sa maison mère, s’est sont abonnés à I-mode, faisant de tuitement ; il suffit au concepteur place un système d’entreprises ligne, résultats de concours, an- en cours à Hongkong avec Hut- taillé une place en or sur le premier DoCoMo le premier fournisseur de se référer aux spécifications partenaires dont les sites sont ac- nonces de soldes surprises ou de chison Telecom, une filiale du marché de téléphonie mobile du d’accès japonais à Internet. que DoCoMo affiche sur ses cessibles depuis un menu portail, soirées. I-mode fait un tabac chez groupe Hutchison Whampoa, monde. Comme l’indique son acro- Ce succès suscite des vocations et propres pages Web pour créer son consultable par tous les abonnés. les jeunes, puisque 50 % des dans laquelle NTT DoCoMo a pris nyme, qui signifie « n’importe où » a déjà provoqué la création de très site. « Plus il y a de contenu, plus il Certains sites sont payants (en gé- abonnés ont moins de 30 ans,et une participation de 19 % en dé- en japonais, la firme est omnipré- nombreuses petites entreprises : y a d’utilisateurs, et plus il y a d’uti- néral, 18 F par mois) ; NTT Do- 85 % moins de 40. Comme sur In- cembre dernier. Et on peut s’at- sente : elle compte aujourd’hui des milliers de développeurs lisateurs, plus il y a de nouveaux CoMo empoche au passage 9 % de ternet, on trouve des jeux à la tendre à d’autres accords au Bré- 28 millions d’abonnés, soit 60 % du planchent sur des micro-applica- contenus, c’est un cercle vertueux », commission. Quelque 324 sociétés pelle, les très populaires horo- sil, aux Etats-Unis ou en France, marché japonais. tions adaptables sur le premier ré- explique Takeshi Natsuno. sont accessibles par le menu por- scopes ou autres cartoman- où la firme a des centres de re- Introduite en Bourse en octobre seau de portables relié à Internet au Autre raison du succès, les utili- tail : banques, maisons de cour- ciennes virtuelles. cherche et des bureaux de repré- 1998, DoCoMo est vite devenue le monde. Le système fait aussi des sateurs sont facturés non plus en tage, presse, divertissement. L’uti- I-mode se révèle déjà un bon sentation. La rumeur parle d’un chouchou des investisseurs : son adeptes dans le monde profession- fonction du temps passé mais du lisateur peut exécuter des investissement. Sur une base an- rachat d’Orange, l’opérateur an- action a quintuplé depuis, et elle est nel : une bonne vingtaine de firmes volume de données envoyées. Ré- transactions bancaires, acheter nuelle stable, les 3,8 millions glais qui devrait se détacher de depuis quelques mois la première (dont certaines ayant pignon sur sultat, au Japon, où la connexion à des livres en ligne, ou accéder à d’abonnés généreraient déjà un Manesmann (et que l’opérateur capitalisation de la Bourse de To- rue comme NEC, Fujitsu, Compaq Internet, sur le réseau filaire, est toutes sortes de bases de données gain supplémentaire de près de allemand avait racheté à... Hut- kyo... devant sa maison mère NTT, ou Softbank) proposent des logi- encore très chère et peu forfaiti- et d’informations. 11 milliards de yens (660 millions chison en octobre dernier !). qui détient 67,1 % de son capital. En ciels permettant de constituer un sée, il est plus rapide et moins D’autres sites hors partenariat de francs) par rapport aux abon- février 99, DoCoMo lance I-mode, intranet sur I-mode. coûteux de consulter son compte facturent généralement par carte nés réguliers. Car aux recettes is- Brice Pedroletti LeMonde Job: WDE0800--0003-0 WAS MDE0800-3 Op.: XX Rev.: 18-02-00 T.: 19:10 S.: 111,06-Cmp.:21,09, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0083 Lcp: 700 CMYK

DOSSIER LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 / III Francis Jauréguiberry, sociologue « Un nouveau droit à la déconnexion et à l’isolement devrait être revendiqué »

« L’usage d’un téléphone mo- − Quelles seront les popula- nels de l’entreprise. Cette mise désormais. Il y a donc de fortes ses décisions seront-elles de improvisé, et a donc toute bile répond à deux logiques tions les plus touchées ? sous tension permanente, qui chances pour qu’un nouveau meilleure qualité ? chance d’être dépendant. Toute contradictoires : celle de pou- − Pour l’heure, les cadres sont empiète très largement sur la vie droit en vienne à être revendi- − Elles peuvent effectivement gestion en temps réel ou tout pi- voir être joint à tout moment et sans doute les plus touchés. privée de ces cadres hyper- qué : le droit à la déconnexion et l’être. La condition est toutefois lotage en situation d’urgence ne celle de pouvoir prendre de la Pour cause de sécurité, de communicants, explique sans à l’isolement. Un droit dont l’ap- qu’il sache traiter rapidement saurait évidemment conduire à distance. L’utilisation d’un mo- concurrence ou d’urgence, ils doute pourquoi certains d’entre plication ne serait synonyme ni les choses, c’est-à-dire qu’il pos- une telle situation, à condition bile pour transmettre des don- ont été gracieusement dotés par eux « fondent les plombs » brus- de sanction, ni de fuite, ni d’en- sède un système référentiel de que ces réactions à l’urgence nées risque-t-elle d’accentuer leur direction de mobiles qui quement sans raison appa- fermement. classement et d’interprétation aient été planifiées de façon ce phénomène ? permettent de les joindre en rente... Les autres catégories les − En donnant plus d’informa- qui lui permette de ne pas se préalable. − Parmi les « riches » que sont, tout lieu et à toute heure. Cadres plus touchées sont les profes- tion au « branché-zappeur », laisser doubler par l’informa- − Pour le Basque que vous au niveau mondial, ceux qui sont supérieurs, responsables de sions libérales, les travailleurs tion. Or, c’est malheureusement êtes, cette explosion envisagée connectés aux réseaux de télé- « lignes » ou de « secteurs », ils indépendants, et les personnels souvent ce à quoi l’on assiste : des services Internet sur les communication les plus perfor- sont le nerf de la guerre écono- nomades soumis à une hiérar- l’accumulation incontrôlable mobiles va-t-elle renforcer la mants, une nouvelle inégalité est mique qui oppose leur entre- chie. d’informations interdit leur trai- formation de « tribus » comme en effet en train d’apparaître, avec prise à ses concurrentes. Ils n’en − Cela risque-t-il d’entraîner tement efficace. Pour échapper le prédisent certains, accentuer d’un côté ceux qui ont le pouvoir sont toutefois pas les dirigeants un phénomène de rejet, ce qui à cette accumulation, chacun les liens identitaires au-delà de se déconnecter et donc d’impo- ou les responsables ultimes. infirmerait les prévisions miro- accélère, se convertit en pom- des frontières ? ser aux autres leur inaccessibilité, Sans cesse sur la brèche, inter- bolantes d’utilisation de ser- pier essayant d’éteindre le feu − Beaucoup de ces lieux vir- et de l’autre ceux qui ne l’ont pas. médiaires incontournables, vices Internet professionnels de l’urgence là où il prend. Le tuels sont de véritables agoras D’un côté ceux qui ont le pouvoir l’agilité des télécommunications sur les portables ? coup de fil a dès lors priorité sur médiatiques où les valeurs uni- d’imposer aux autres une disponi- les met dans une situation de − Pour l’instant, cette nouvelle la personne présente, le fax sur verselles circulent et où la raison bilité d’écoute permanente, et de quasi-saturation continue. En forme d’exploitation est surtout le courrier, et le beeper arrête guide souvent les échanges. l’autre ceux qui la subissent, qui aval, les personnels dont ils sont individuellement vécue : l’em- tout, séance tenante. Comme si Beaucoup aussi réunissent effec- ont le devoir de rester branché. responsables ont de plus en plus ployé nomade est confronté à l’individu ou l’organisation se tivement des diasporas. Mais il L’arrivée d’Internet sur les mobiles tendance à se référer directe- lui-même. Il y a comme une inté- mettaient aux ordres de suffit de visiter certains sites et ne fait qu’accentuer le phénomène. ment à eux avant de prendre une riorisation de la contrainte orga- ̄ l’urgence. de participer à certains news- » La masse d’informations dispo- décision face à une situation im- nisationnelle présentée... » Il est évidemment des situa- groups pour se rendre compte nibles, quel que soit le lieu où l’on prévue. En amont, les dirigeants comme une liberté individuelle Francis Jaureguiberry tions où nécessité fait loi. Mais que c’est loin d’être la généralité. se trouve, permet sans doute de ré- ont, de leur côté, de plus en plus (celle, par exemple, de pouvoir b Docteur de l’Ecole des hautes l’extension de ce type de réac- Dans bien des cas, ce qui est re- soudre immédiatement des pro- tendance à se détacher des inter- rester chez soi, d’être de garde). études en sciences sociales, il est tion menace de le transformer en cherché, ce n’est pas la contra- blèmes. La prise d’autonomie de pellations à très court terme au Le coût social du stress, de chercheur au laboratoire Société un véritable mode de fonction- diction mais la fusion, ce n’est l’agir par rapport au spatial est profit d’une distance réflexive. l’énervement ou du malaise pro- environnement territoire (SET) du nement. Focalisées sur la réac- pas la connaissance mais la re- souvent synonyme de liberté. Mais » Les cadres supérieurs inter- voqués par cette nouvelle place CNRS et directeur de l’Institut de tion aux sollicitations immé- connaissance, ce n’est pas la re- cette ubiquité médiatique peut médiaires ont alors « l’hon- dans l’entreprise n’est collecti- recherche sur les sociétés et diates, personnes ou structures mise en question, mais la valori- aussi se traduire par encore plus neur » de fonctionner comme vement pas mesurable. Il semble l’aménagement (IRSAM) à Pau. courent alors le risque de perdre sation de soi. La surenchère d’informations à traiter en temps filtre entre les sollicitations de renvoyer à des problèmes b Ses recherches portent sur tout pouvoir stratégique au pro- identitaire y confine souvent au réel, encore plus de contrôle, en- l’entreprise et du marché et les d’ordre purement individuel ou l’influence des nouveaux outils de fit de pures tactiques d’adapta- fondamentalisme. » core plus de stress, encore plus de dirigeants. Véritables « cadres même psychologique. Pourtant télécommunication. Son prochain tion à un environnement qu’elles déteinte du temps professionnel fusibles », ils supportent toute ce sont des catégories entières ouvrage à paraître : Sociologie des ne maîtrisent plus. D’actif et ré- Propos recueillis par sur le temps privé. l’intensité des flux information- de personnel qui les connaissent usages du téléphone mobile. fléchi, le choix devient réactif et Annie Kahn La « Wireless Valley », laboratoire européen

HELSINKI, STOCKHOLM de notre correspondant Finlandais et Suédois, en Europe du Nord ato Altonen a tro- fortement connectés à qué ses chaussures M en pointe, sa ba- Internet et au mobile, nane gominée et ses lunettes noires pour la tenue testent les innovations plus ordinaire de directeur de mar- keting branché. Après vingt-quatre pas elle-même le contenu des ser- ans de bons et loyaux services au vices qu’autorise cette nouvelle sein des Leningrad Cowboys, l’un technologie. Elle coopère « avec des rares groupes de rock finlan- qui le souhaite », assure Ilkka Rais- dais ayant percé à l’étranger, il a kinen, vice-président de la division créé WapIT, en 1998, avec deux Applications et services mobiles. compères. Depuis, cette société La liste est longue : CNN, les fournissant services, messageries agences de presse Reuters et AFP, et technologies pour téléphonie des banques, etc. mobile ne cesse de croître. Elle De l’autre côté de la mer Bal- vient d’emménager dans des lo- tique, le rival suédois de Nokia, caux de 1 200 m2 en plein centre Ericsson, s’apprête à contre-atta- d’Helsinki, prêts à accueillir une quer dans le domaine des télé- centaine d’employés. phones WAP. Un premier modèle Ayant débuté avec Radiolinja, le est attendu sur le marché au pre- deuxième opérateur téléphonique mier trimestre. La firme travaille finlandais, WapIT coopère désor- avec les opérateurs pour mais avec Nokia − la multinatio- construire les portails d’accès à ces nale finlandaise, premier produc- différents équipements sans fil teur mondial de mobiles − et cumulant Internet et téléphonie. s’implante dans quelques pays « Dans six mois, il sera possible de d’Asie. Plutôt que d’y vendre ses savoir quels groupes de consomma- produits, la petite firme préfère le teurs seront les plus intéressants » partenariat pour « être associé aux pour les opérateurs, estime bénéfices et participer au dévelop- M. Raiskinen. Les tarifs des ser- pement ultérieur des produits ». vices devraient alors baisser pro- WapIT fait partie de la nébu- portionnellement à leur populari- leuse d’entreprises qui, en Europe té. Sonera (ex-Telecom Finlande) a du Nord, se sont engagées dans le déjà lancé en 1999 un portail mariage de la téléphonie mobile et (« Zed »), qu’il propose aussi à d’Internet, fondé sur la technolo- d’autres opérateurs de téléphonie gie dite WAP (Wireless Application mobile. Certains services y sont Protocol). « La Finlande est un labo- gratuits, d’autres payants. ratoire global pour ce genre de nou- M. Makkonen parie sur le déve- veaux services », explique Matti loppement du commerce mobile, Makkonen, le vice-PDG de Sonera, sur lequel les opérateurs prendront principal opérateur du pays. On des commissions. Avec eQ Online, acquiesce chez Iobox, une start-up société finlandaise de courtage sur qui propose une messagerie élec- Internet, Sonera a lancé en janvier, tronique pour téléphone mobile et via sa filiale Smart Trust, un service développe une série de services. de transactions boursières par WAP. Un produit présenté comme NOKIA EN POINTE « absolument sûr ». Il n’en coûte Ayant levé 16 millions d’euros en que l’achat d’une carte à puce spé- 1999, Iobox compte actuellement ciale pour le mobile (entre 8 et quelque 400 000 clients. « Le tout 12 euros). eQ Online prélève une est d’arriver à tenir le rythme », dit commission ; aux opérateurs de Ian Mason, le jeune directeur du choisir combien ils taxent la développement. Désormais communication. présent dans quatre pays, Iobox Le géant Microsoft n’a pas voulu compte faire des bénéfices grâce à être en reste. Pour 128 millions de certains services, à la publicité et dollars, il s’est offert, à l’été 1999, surtout au commerce électronique une compagnie suédoise, Sendit, effectué depuis les mobiles. spécialisée dans les e-mails et l’ac- Ambiance beaucoup plus rete- cès à Internet sur mobile. Puis il a nue au siège de Nokia. La société à signé un accord de coopération la plus forte valeur boursière d’Eu- avec Ericsson. « On trouve beau- rope connaît déjà le succès et les coup de compétences en Suède », affres qui vont avec. Seule à avoir commente Sanjay Jhawar, direc- jusqu’à présent commercialisé un teur du marketing de la division mobile adapté au WAP, elle doit es- Mobile Internet de Microsoft, dé- suyer les critiques concernant la sormais installée à Stockholm. Une lenteur des livraisons et les petites ville qu’il a baptisée la « Wireless imperfections du combiné. Valley », la vallée sans fil. D’autres modèles devraient suivre d’ici à la fin 2000. Nokia ne conçoit Antoine Jacob LeMonde Job: WDE0800--0004-0 WAS MDE0800-4 Op.: XX Rev.: 18-02-00 T.: 19:10 S.: 111,06-Cmp.:21,09, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0084 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 EUROPE ̄ APRÈS L’UNION MONÉTAIRE Marie-France Laroque tisse la protection sociale par Gérard Moatti ’est en plein cœur de vrir des portes vers l’Allemagne. » faut à chaque fois trouver un Paris, à deux pas des A la tête du bureau Ce qu’elle souhaite également dé- thème assez large (comme « Sé- C Halles, que s’est installé velopper avec les Britanniques, à curité sociale, famille, individu : depuis maintenant cinq européen l’heure où le modèle anglo-saxon un nouveau partage de responsa- L’euro sans maître ans le bureau régional de l’Asso- est très prégnant en Europe. bilités ») pour intéresser les ciation internationale de la sécuri- de l’Association Aujourd’hui, cinq années ont membres des différentes branches vons-nous déjà oublié les grands débats politiques qui ont té sociale (AISS) pour l’Europe. passé et l’enthousiasme de Marie- de la Sécurité sociale, trouver des précédé et accompagné la naissance de l’euro ? Les pays Une adresse parisienne pour le internationale de la France Laroque est toujours le intervenants, puis assurer la pu- européens venaient de connaître quelques années pé- bureau européen, une Française à même. Avec un quotidien bien blication des actes. Un travail de nibles de faible croissance, soumis aux contraintes de la sa tête, Marie-France Laroque : sécurité sociale, cette rempli, où se mêlent les activités longue haleine qui demande un convergenceA vers les critères de Maastricht. La préoccupation des c’est un véritable « doublé » fran- principales du bureau, à savoir la bon sens de l’organisation. Français était de faire pièce à la puissance de la future Banque cen- çais qui a dû en étonner plus Française met ses coordination des activités de l’As- trale européenne (BCE), qu’ils soupçonnaient à l’avance de rigueur d’un à l’AISS, qui regroupe les sociation internationale de la Sé- « CLUB DES DIRECTEURS » excessive dans la gestion monétaire, d’autant que le pacte de stabi- principaux gestionnaires de la ressources en réseau curité sociale en Europe, l’organi- « Je fais parfois le grand écart, lité, adopté en décembre 1996, limitait la marge de manœuvre des protection sociale à l’échelle in- sation des réunions régionales, explique-t-elle, car même si c’est gouvernements en matière budgétaire. ternationale − l’Unedic (assu- je ne pouvais pas me douter, l’édition de publications et l’orga- un pays qui assure l’organisation On craignait en particulier qu’en cas de choc asymétrique, le pays, rance-chômage), la CNAM (assu- avoue-t-elle avec un demi-sou- nisation de séminaires de forma- des réunions, il faut tout de même ou le groupe de pays, frappé par une récession soit privé de toute rance-maladie), la CNAV (as- rire, que de l’intérieur c’est peut- tion pour les institutions des pays superviser. » S’il y a une chose possibilité de mener une action de relance. La France avait donc surance-vieillesse), etc., pour la être aussi bureaucratique que nos d’Europe centrale et orientale qu’elle ne veut pas, « c’est que l’on avancé le concept d’un « gouvernement économique » pour la future France. institutions françaises... ». Le mot- (exemple : le « reengenering » (re- accole le mot association à celui zone euro − concept aussitôt mis à l’index par les Allemands. Elle fit Pourtant, si Paris a été choisi, à clé, pour elle, « c’était l’Europe ». configuration) des structures de d’amateurisme. Nous ne sommes tout de même adopter en décembre 1997, au conseil européen de côté de Buenos Aires, Manille et Ce que la fonctionnaire du BIT, protection sociale), mais égale- pas des bénévoles ! », s’exclame- Luxembourg, le principe d’un « Conseil de l’euro » ne regroupant Abidjan pour les autres conti- détachée de la Caisse nationale ment la gestion administrative du t-elle. Bénévole, elle ne l’est certes que les ministres de l’économie des pays de la future Union moné- nents, ce n’est pas un hasard. d’assurance-vieillesse, avoue éga- bureau. pas. Son temps n’est pas compté. taire. L’Allemagne, pour bien souligner le caractère informel de « Les institutions françaises souhai- lement, c’est avoir toujours aimé C’est l’organisation des réu- Ni ses idées. cette instance, la fit rebaptiser « Euro-X » (en attendant de taient réellement s’impliquer dans « créer des choses dans le cadre de nions pour l’Europe qui occupe la La création, en 1997, du « club connaître le nombre des pays concernés) : le seul organe officiel de- ce bureau régional, qui compte 174 structures déjà existantes ». majeure partie de son temps. Il lui des directeurs » en est la preuve. vait rester l’Ecofin, composé des ministres des quinze pays de membres, représentant 41 Etats », Comme elle avait déjà su le faire Un petit groupe d’une vingtaine l’Union − ce qui diluait le pouvoir politique face au pouvoir moné- explique sa directrice, Marie- au sein de la branche vieillesse, de dirigeants de branches retraite taire de la BCE. France Laroque. lorsqu’elle a complètement remo- ou chômage abordent lors de Enfin, on insistait, en France, sur le rôle du Conseil européen Quant à choisir une Française, delé la direction des relations ex- courtes réunions organisées chez (c’est-à-dire des gouvernements) en matière de politique de qui porte d’ailleurs le même nom térieures, regroupant la commu- l’un ou l’autre des thèmes pra- change : le traité de Maastricht lui reconnaissait la possibilité de que le fondateur de la Sécurité so- nication externe, la régle- tiques comme l’« approche formuler dans ce domaine des « orientations générales », mais l’es- ciale française, Pierre Laroque, mentation et la documentation. client ». sentiel des prérogatives devait rester entre les mains de la BCE. Tels dont elle est la belle-fille... «ce Mais en acceptant à quarante- Ayant toujours à l’esprit le prin- étaient donc les acteurs et le canevas de la pièce dont on a frappé n’était pas gagné », reconnaît trois ans de créer de toutes pièces cipe de l’AISS, qui est de rendre les trois coups le 1er janvier 1999. On s’aperçoit, aujourd’hui, que le cette ancienne élève de Sciences- ce bureau régional pour l’Europe, « un service équivalent à tous les scénario est sensiblement différent de celui qu’on prévoyait. Po. Parce que la règle qui prévaut l’enjeu était encore différent. «Il membres », elle réfléchit déjà à Sur la politique de change tout au Bureau international du tra- fallait faire en sorte qu’il ne soit pas d’autres formules pour répondre d’abord : l’évolution de l’euro vail, avec lequel l’AISS « entretient perçu comme le bureau français de aux attentes de ceux qui ne L’évolution de l’euro depuis quatorze mois rend, ré- plus que de simples liens de voisi- l’AISS. » C’est pourquoi, dès le dé- peuvent rejoindre ce petit cercle trospectivement, assez déri- nage », pour reprendre ses termes but, elle a souhaité que les très fermé. depuis quatorze mois soires les débats sur le partage (elle héberge même l’AISS à Ge- membres européens s’impliquent ̄ Et c’est là que son réseau lui du pouvoir dans ce domaine. La nève), veut qu’on n’affecte jamais dans la vie du bureau, d’une ma- sert une nouvelle fois. Un réseau rend assez dérisoires monnaie européenne, face au une personne dans son pays d’ori- nière différente de celle des Marie-France Laroque qu’elle met naturellement à la dis- dollar, a perdu plus de 16 % de sa gine. membres français. Ces derniers fi- b Directeur des relations position des membres et qu’il lui les débats sur le valeur entre le début de 1999 et nancent en effet la structure, la extérieures à la Caisse nationale faut « faire vivre ». Ce que lui per- la mi-février 2000. Pendant ce « PROMOUVOIR LES FEMMES » Caisse nationale d’allocations fa- d’assurance vieillesse jusqu’en mettent ses fonctions de repré- partage du pouvoir temps, la BCE a modifié trois Par reconnaissance profession- miliales mettant même à disposi- 1995, elle a rédigé des rapports sur sentation auprès des institutions fois son taux directeur. La baisse nelle, plus que par hasard, c’est tion du bureau une secrétaire. les retraites et les personnes âgées européennes − notamment de la dans le domaine de la d’un demi-point, à 2,5 %, le elle qui l’a finalement emporté C’est là que le réseau qu’elle a pour le Bureau international du Commission − et les liaisons 8 avril 1999 (on craignait alors face à la quarantaine de postu- tissé tout au long de sa carrière a travail et la Commission qu’elle entretient avec d’autres politique de change. un ralentissement de l’activité), lants, même si elle explique que fonctionné. Résultat : depuis 1996, européenne. organisations internationales, n’a eu aucune influence sur la « les organisations internationales une caisse de retraite allemande b Elle a donné des cours sur la comme l’Organisation de coopé- La monnaie a perdu glissade quasi rectiligne de l’eu- ont toujours eu le souci de promou- détache une assistante auprès du communication et les problèmes ration et de développement ro, qui s’est prolongée jusqu’à la voir les femmes ». Ce qui a motivé bureau. Marie-France Laroque de retraite au Centre national économiques (OCDE) et plus ré- plus de 16 % de sa mi-juillet. La hausse d’un demi- sa candidature ? « C’est peut-être apprécie : « C’est une coopération d’études supérieures de Sécurité cemment le Conseil de l’Europe. point, le 4 novembre 1999, ne l’a le mythe de travailler dans une or- fidèle et précieuse. De plus, cela sociale et sur le droit social à valeur face au dollar pas empêché de retomber lour- ganisation internationale, même si permet d’étendre le réseau et d’ou- Paris-X. Isabelle Moreau dement, passant pour la pre- entre le début de 1999 mière fois au-dessous de un dol- lar le 3 décembre. Enfin, la et la mi-février 2000. hausse d’un quart de point, le 3 février dernier, ne l’a même Les aides communautaires annuelles pas ramené au niveau du billet Pendant ce temps, la vert, et a eu pour résultat une tension supplémentaire des taux BCE a modifié trois à long terme dans la zone, signe aux régions françaises vont diminuer de 21,7 % que les marchés n’ont pas cru à fois son taux directeur un raffermissement prochain de la monnaie des Onze. es régions françaises at- aux objectifs 2 et 5b entre 1989 et 1994 à 18 % au maximum. Les terri- Peut-on supposer que la chute de l’euro ait été désirée par les au- tendaient avec impa- Les zones moins bien 1993, et devenues éligibles aux ob- toires qui cessent d’être éligibles, torités monétaires ? La thèse est difficile à soutenir : depuis le dé- tience de connaître le jectifs 1 et 2 entre 1994 et 1999. Les dits « territoires en transition », bé- but, les maîtres de la BCE − et surtout son président Wim Duisen- L montant dont elles pour- dotées dans dotations accordées aux régions néficient pendant six ans d’une berg − évoquent un prochain retournement en proclamant que raient bénéficier entre 2000 et avaient donc considérablement aide dégressive. l’euro possède un « potentiel d’appréciation ». Quand Alan Greens- 2006, troisième programmation la programmation progressé entre les deux program- L’Union européenne versera aux pan, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), tient un des fonds structurels européens. mations (jusqu’à 1 000 % d’aug- régions françaises moins que par tel langage, les marchés y voient un signal auquel ils ne manquent C’est chose faite : le premier mi- 2000-2006 bénéficient mentation pour l’Alsace et la ré- le passé. Les dotations sont pour- pas de réagir. Mais la crédibilité est un avantage qui se conquiert et nistre vient d’arbitrer les dotations gion Provence-Alpes-Côte-d’Azur. tant voisines : près de 44,4 mil- se mérite... financières transitoires qui vont d’une aide dégressive La volonté d’aider l’adhésion de liards de francs (6 765 millions Sur la politique économique ensuite. Certes, dans ce domaine, la retirer la Corse et le Nord-Pas-de- nouveaux Etats membres à partir d’euros), contre 45,4 milliards de coordination fonctionne : chaque pays transmet à Bruxelles son Calais du programme consacré gions en retard de développe- de 2002, quelques retards dans les francs (francs 1994) dans la pro- programme à moyen terme en matière de finances publiques (la aux « régions en retard de dévelop- ment) était supérieur à celui de consommations de crédits, et sur- grammation précédente. France a présenté son nouveau plan triennal fin janvier), compor- pement » (objectif 1 de la politique l’objectif 2 (reconversions indus- tout une volonté de concentrer les tant des engagements de réduction des déficits. Ce plan est examiné structurelle). trielles) qui était lui-même mieux aides pour leur donner un maxi- L’ÎLE-DE-FRANCE GAGNANTE par l’Ecofin sur la base d’un rapport de la Commission. L’Euro 11, lui La ministre de l’aménagement doté que l’objectif 5b (rénovation mum d’efficacité, ont conduit à un Cette similitude est trompeuse, aussi, existe − discrètement. Sa dernière réunion a eu lieu dans la du territoire et de l’environne- des zones rurales). Cette souplesse repli pour la programmation 2000- car elle omet le fait que la nouvelle matinée du 31 janvier, juste avant l’Ecofin. A ces deux séances assis- ment, Dominique Voynet, a publié d’interprétation a permis à cer- 2006. Le pourcentage des popula- programmation couvre sept ans tait le président de la BCE. L’unanimité s’est faite autour d’un en janvier 2000 une circulaire sur taines régions d’être éligibles à de tions éligibles au nouvel objectif 2, contre six ans précédemment. En constat − ou plutôt d’un vœu − en trois points : la croissance est les dotations aux régions au titre nouveaux objectifs. C’est le cas qui regroupe les anciens objec- rythme annuel et en francs actuali- bien repartie en Europe, les gouvernements sont décidés à pour- de « la reconversion économique et pour le Nord - Pas-de-Calais et tifs 2, 5b et les crédits de la poli- sés, la dépense communautaire suivre la réduction des déficits, donc l’euro doit remonter... sociale des régions en difficultés l’Alsace, respectivement éligibles tique de la ville, tombe de 25 % en moyenne accordée aux vingt-deux Pourtant, entre cette coordination vertueuse (mais sans douleur structurelles » (objectif 2). Le ta- régions métropolitaines au titre en période de croissance) et une véritable politique économique eu- bleau des concours communau- Évolution des fonds structurels attribués des objectifs régionalisés passe de ropéenne, la distance est immense. C’est sans doute une des raisons taires régionalisés est donc aux régions françaises 8,1 milliards de francs à 6,34 mil- du scepticisme des marchés. La France propose depuis longtemps presque complet, à l’exception des objectifs régionalisés, en millions de francs liards de francs, soit une baisse de que l’examen des politiques économiques par l’Euro 11 commence crédits des programmes d’initia- 1989-1993 1994-1999 2000-2006 21,7 %. Régions Obj. 2,5b Obj. 2,5b Nv. Obj. 2 par la situation globale de la zone, sur laquelle on dispose de don- tive communautaires (PIC) qui ne (francs 1989) (francs 1994) (francs 2000) La répartition régionale était nées agrégées, avant d’aborder celle de chacun des pays. Elle se seront pas, cette fois, pré-affectés donc très attendue. On distingue ALSACE heurte toujours aux réticences de l’Allemagne, qui craint qu’une par région, mais répartis au plan 50 572 609,6 trois cas. Les régions qui y perdent AQUITAINE 559 2 984 2 963,8 telle globalisation ne soit interprétée comme une licence, accordée national. étaient richement dotées dans AUVERGNE 617 2 000 1 896,3 à un gouvernement particulier, de s’affranchir des disciplines du Jusqu’à cette année, les régions l’ancienne programmation BASSE-NORMANDIE 469 1 734 1 734,9 Pacte de stabilité. françaises, comme toutes les ré- (Nord - Pas-de-Calais) ou à domi- BOURGOGNE 507 1 480 1 527,8 Surtout, cette coordination s’en tient aux politiques budgétaires gions d’Europe, avaient bénéficié BRETAGNE 453 1 881 2 639,2 nante rurale (Auvergne). Celles qui et conjoncturelles. Or la mondialisation de l’économie confère une de la montée en puissance de la CENTRE 145 1 163 1 302,7 y gagnent vont profiter du nou- importance bien plus décisive aux politiques structurelles − celles politique structurelle communau- CHAMPAGNE-ARDENNE 288 1 380 1 358,0 veau volet « ville » de l’objectif 2 qui concernent la fiscalité, les retraites, le rôle et le poids du secteur taire à partir de 1988. CORSE (Obj.1) 435 1 643 1 187,3 (Alsace et surtout Ile-de-France, public, le fonctionnement des marchés du travail... « On est là dans D’une part, les dotations glo- FRANCHE COMTÉ 448 1 150 1 198,4 qui devient pour la première fois le domaine du chacun-chez-soi, reconnaît un des habitués de l’Eu- bales ont beaucoup augmenté au HAUTE-NORMANDIE 495 2 010 2 009,5 éligible aux objectifs structurels). ro 11. Nous sommes souvent d’accord sur la liste des réformes à ac- cours des deux programmations ILE-DE-FRANCE 930,4 Certaines régions sont dans une complir, mais les priorités sont différentes. » De plus, la monnaie précédentes qui couvraient les LANGUEDOC-ROUSSILLON 652 1 864 1 786,7 relative stabilité grâce au dispositif unique accentue la compétition entre les pays pour attirer capitaux périodes 1989-1993 et 1994-1999. LIMOUSIN 473 862 915,3 d’aide transitoire. et investissements. On l’a vu avec l’impossible harmonisation de la D’autre part, l’appréciation des LORRAINE 1 136 2 511 2 484,2 Par ailleurs, outre les crédits des fiscalité sur les revenus du capital, et surtout, tout récemment, avec critères d’éligibilité aux différents MIDI-PYRÉNÉES 845 2 500 2 637,0 objectifs régionalisés, les régions la baisse massive des impôts (notamment sur les bénéfices des en- objectifs régionalisés a été assou- NORD-PAS-DE-CALAIS Obj.2 2 261 4 327 3 971,5 reçoivent des aides financières au Obj.1 treprises) annoncée par le gouvernement allemand. plie en 1994, permettant à diffé- 2 891 2 486,1 titre des programmes d’initiative Cette course au désarmement fiscal est un « sous-produit de l’eu- rentes régions d’accéder à des ob- PAYS DE LA LOIRE 668 2 663 2 624 communautaire (PIC) et des ac- ro », affirmait récemment le bulletin de la banque Morgan Stanley, jectifs auxquels elles ne pouvaient PICARDIE 581 1 636 1 662,6 tions pilotes, des objectifs non ré- qui prévoyait que les prochains pays à s’y lancer seraient l’Espagne prétendre auparavant. POITOU-CHARENTES 514 1 580 1 736,9 gionalisés des autres politiques PACA et l’Italie. On peut certes estimer positif un tel mouvement, mais re- Ce classement est très important 205 2 271 2 010,3 (recherche, environnement, déve- RHÔNE-ALPES gretter qu’il s’effectue sans coordination ni projet d’ensemble − puisqu’il conditionne le montant 365 2 678 2 702,8 loppement rural). La répartition TOTAL sans modèle européen. De ce point de vue, l’intégration de la zone des aides et le taux de cofinance- 12 166 45 443 44 375,5 régionale de ces crédits n’est pas Dotations programmées en début de période sans les adjonctions éventuelles ni euro est à mi-chemin : elle est allée assez loin pour créer la compéti- ment communautaire, c’est-à-dire les consommations réelles. encore connue. On estime qu’ils tion entre territoires, mais pas assez pour la maîtriser. la part de l’aide communautaire Obj. 2 (1989-93, 94-99) : reconversion des régions en déclin industriel. représenteront une somme équi- dans le financement d’un projet. Obj. 5b (1989-93, 94-99) : rénovation des zones rurales. valente aux crédits régionalisés. Gérard Moatti est directeur de la rédaction de la revue « Sociétal ». Ainsi, le montant des aides oc- Obj. 2 (2000-06) : reconversion économique et sociale des régions en difficultés structurelle troyées au titre de l’objectif 1 (ré- Nicolas-Jean Brehon LeMonde Job: WDE0800--0005-0 WAS MDE0800-5 Op.: XX Rev.: 18-02-00 T.: 19:10 S.: 111,06-Cmp.:21,09, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0085 Lcp: 700 CMYK

BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 / V

EUROPE Les indicateurs économiques internationaux « Le Monde » / Eurostat 1,7 % d'inflation en 1999 UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON Taux d'inflation annuelle ÉTATS-UNIS PRODUCTION INDUSTRIELLE (nov. 99, en %) 3,0 2,7 Sur un an ...... 2,9 2,8 2,3 2,5 4,6 2,9 2,4 – 0,5 3,0 4,4 4,3 2,5 Sur trois mois ...... 1,2 1,1 0,5 0,9 1,0 1,1 1,1 0,4 1,1 1,0 1,2 2,0 1,7 UE 11 1,7 PRIX À LA CONSOMMATION déc. 99, en %) 1,5 1,7 0,9 1,0 Sur un an ...... 1,7* 1,7* 1,4 * 2,1 2,8 1,4* 2,1 1,9* 1,2 2,6 (sept.) 0,3 (août) UE 15 Sur un mois ...... 0,4 * 0,4 * 0,4 * 0,4 0,4 0,5* 0,2 – 0,5* 0,2 0,4 0,3 0,5 0,8 0 PIB EN VOLUME 0,2 (3e trimestre 99, en %) – 0,5 Sur un an ...... 2,2 2,3 1,3 1,7 (2e t.) 3,7 3,0 1,2 4,0 1,9 4,2 1,0 – 1,0 Sur trois mois ...... 1,0 1,0 0,7 1,6 (2e t.) 1,1 1,0 0,9 1,1 0,8 1,4 – 1,0 JAPON – 1,2 -1,5 DÉFICIT PUBLIC/PIB (en %) J FMAMJ J ASOND Source : Eurostat 1998...... – 1,4 – 1,9 – 1,7 – 1 – 1,8 – 2,7 – 2,7 – 0,8 0,2 1,4 – 5,9

a EN DÉCEMBRE 1999, le taux d’inflation annuel par rapport à dé- DETTE PUBLIQUE/PIB (en %) cembre 1998 a atteint 1,7 % dans la zone euro et dans l’Union. Il y a un an, 1998 ...... 68,7 72,4 60,4 116,2 65,7 57,7 116,8 64,8 48,6 ND ND ce même taux était de 0,8 %, soit plus de deux fois moindre. Cette légère reprise de l’inflation a débuté à l’été 1999, alors que l’année 1998 avait vu SOLDE COMMERCE EXTERIEUR ce taux diminuer régulièrement chaque mois. (en milliards d'euros, nov. 99) a C’EST EN SUÈDE et au Royaume-Uni que le taux d’inflation a été le – 2,6 3,9 5,8 (oct.) 1,6 – 2,4 (oct.) 0,9 1,5 (oct.) 0,7 – 4,6 (oct.) – 33,7 (août) 5,8 (août) plus faible (1,2 %), ainsi qu’en Allemagne et en France (1,4 %). Mais en 1998, l’inflation dans ces deux derniers pays était respectivement de 0,2 % INVESTISSEMENT (FBCF) e et 0,3 %. En 1999, les taux les plus élevés ont été observés en Irlande (3 trimestre 99, en %) (3,9 %), au Danemark (3,1 %) et en Espagne (2,8 %). Sur trois mois ...... 1,1 1,2 0,8 2,3 (2e t.) 2,5 1,8 1,5 – 0,9 (2e t.) 0,1 1,8 – 4,3 a CE SONT LES TRANSPORTS, et plus généralement les services, qui ont connu les hausses de prix les plus élevées ; les produits alimentaires, * provisoire ** source Commission européenne *** Luxembourg inclus l’habillement et l’aménagement de la maison sont restés en revanche quasiment stables. Pour plus d'informations : http:/europa.eu.int/eurostat.html

PAYS ÉMERGENTS Les indicateurs français INNOVATION

En Uruguay, une récession sans inflation DERNIER MOIS VARIATION Internet et le recrutement des cadres en pourcentage en millions de dollars CONNU SUR UN AN Réponses à la question : « Quels sites consultez-vous? » 25 BALANCE COMMERCIALE (plusieurs réponses possibles) INFLATION BALANCE DES PAIEMENTS COURANTS CONSOMMATION DES MÉNAGES Bases de + 0,1 % (déc.) + 4,8 % Cabinets de données Fédérations 20 PIB 0 (en produits manufacturés) Sites : Emploi Entreprises Presse recrutement annuaires profess. – 200 JEUNES 15 TAUX D'ÉPARGNE 14,7 % (3e trim. 99) – 0.9 88 % DIPLOMÉS 73 %48%31%24%11% – 400 10 POUVOIR D'ACHAT DES MÉNAGES – 0,9 % (3e trim. 99) + 1,2 % CADRES – 600 EN ACTIVITÉ 86 % 59 %47 %36 %18 %5 % 5 CADRES EN – 800 COMMERCE EXTÉRIEUR RECHERCHE 90 % 50 %49 %36 %20 %9 % 0 (en milliards de francs) + 10,4 MdF – 1,8 MdF – 1 000 D'EMPLOI (solde cumulé sur 12 mois) + 132,1 MdF - 14,6 MdF ENSEMBLE DES – 5 – 1 200 PERSONNES 88 % 62 %48 %34 %21 %8 % 1996 1997 1998 1999 2000* 1996 1997 1998 1999 2000* ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL INTÉRROGÉES – 2 (jan.) – 8** *Prévisions Source : Nord Sud Export, groupe Le Monde. DES MÉNAGES* Source : APEC

a LA CRISE brésilienne, la récession en Argentine et la baisse des ENQUÊTE MENSUELLE DANS L'INDUSTRIE* a POUR LES TROIS QUARTS des cadres, la consultation d’un cours des matières premières ont provoqué un recul des exporta- opinion des chefs d'entreprise site Internet est devenue « incontournable » lorsqu’ils recherchent tions et de l’activité économique. L’inflation est cependant restée sur les perspectives générales de production + 38 (jan.) – 11** un emploi, selon une enquête menée par l’APEC auprès de 1 650 modérée et le taux de change stable, en raison de la forte dollarisa- d’entre eux. Les pages les plus consultées sont celles des sites tion de l’économie : le billet vert représente 90 % de la masse moné- d’offres d’emplois (88 %), d’entreprises (62 %), de presse (48 %), taire. CRÉATIONS D'ENTREPRISES 22 181 (déc.) + 0,6 % de cabinets de recrutement (34 %). a L’ANNÉE 2000 se présente sous de meilleurs auspices, grâce à la a EN REVANCHE, 53 % des cadres ne font pas davantage acte de reprise au Brésil et à l’amélioration des cours des matières pre- DÉFAILLANCES D'ENTREPRISES*** 2 969 (nov.) – 17 % candidature depuis qu’ils utilisent Internet ; 63 % jugent qu’une mières. Mais le nouveau président, Jorge Battle, élu en novembre candidature par e-mail n’est pas « plus efficace que par courrier ». dernier, devra s’attaquer au déficit public, qui a atteint un montant * solde de réponses, cvs, en % ** solde net douze mois auparavant *** par date de publication Il est vrai que 84 % pensent que « les entreprises ne sont pas en- équivalent à 3 % du PIB en 1999 (Nord Sud Export, groupe Le Monde). Sources : Insee, Douanes core adaptées à Internet pour gérer leurs recrutements ». ̄ UN CHIFFRE L’année 1999 laisse l’Amérique latine convalescente

15 % n 1999, l’Amérique latine comptes courants ? En outre, la colombien contraint celui-ci à une grée à celle des Etats-Unis, comme a connu sa pire année de La récession semble baisse des taux va alléger le service politique budgétaire très rigou- fournisseur ou « assembleur ». Un LA PROPORTION la décennie, deux ans de la dette, mais le gouvernement reuse (réduction des dépenses de modèle qui gagne l’Amérique cen- E parviendra-t-il, l’urgence passée, à 11,8 %), qui peut peser sur une trale : dans le petit Costa-Rica, DE SALARIÉS RECEVANT après avoir vécu la meil- passée, mais la région UN « BAS SALAIRE » leure. A l’exception de la Bolivie et obtenir les réformes (retraites, fis- économie toujours affectée par les l’ouverture d’une usine Intel a fait du Pérou, l’Amérique du Sud a en- reste dépendante calité) susceptibles de consolider désordres intérieurs. L’Equateur bondir de 14 % la production ma- registré une récession, particulière- durablement les recettes ? semble avoir choisi, comme l’Ar- nufacturière ! Le Mexique espère Sont considérés comme ment marquée en Colombie, et de l’extérieur et de En dépit d’une amorce de re- gentine en 1991, d’aligner sa mon- cependant un peu desserrer ce lien « bas » les salaires inférieurs surtout en Equateur et au Vene- montée de la production, la situa- naie sur le dollar pour en stopper la grâce à l’accord de libre-échange aux deux tiers du salaire mé- zuela (− 7 %). En août, on a même politiques structurelles tion argentine paraît plus délicate. chute (67 % sur l’année 1999). Mais avec l’Union européenne qui entre dian de l’ensemble des salariés, vu réapparaître une crise de la Peut-on, comme l’affirme le gou- cela l’oblige à un ajustement socia- en vigueur le 1er juillet. Il devra aus- et « très bas » ceux qui sont in- dette, avec le défaut de paiement des actifs bancaires). Enfin, l’ap- vernement du nouveau président lement très coûteux et politique- si éviter les dérapages budgétaires férieurs à la moitié de ce salaire de l’Equateur sur ses bons Brady ; proche d’élections a nourri l’atten- Fernando de la Rua, escompter un ment difficile. habituels avant l’élection présiden- médian. Selon une étude du en janvier, seule une aide interna- tisme des chefs d’entreprise en Ar- rebond comparable à celui de 1996, C’est au Mexique et en Amérique tielle (prévue pour juillet) et assai- ministère du travail (Premières tionale massive avait permis au gentine et au Chili ; la crise après la crise « tequila » ? La déva- centrale que la reprise paraît la plus nir la situation des banques, plom- synthèses, 2000-01), la part des Brésil de passer le cap de la déva- politique en Equateur et en Colom- luation au Brésil ne permet guère assurée, tant que continue la pros- bées depuis 1995 par les mauvaises bas salaires est passée d’envi- luation. bie, le remue-ménage lancé par le d’espérer accroître les exportations périté américaine. Les échanges du créances. Une opération coûteuse ron 12 % en 1983 à 15 % en 1998, Avec la chute de l’activité, le chô- nouveau président au Venezuela, vers ce pays (30 % du total) ; la Mexique avec les Etats-Unis at- (15 % du PIB), mais nécessaire pour cette progression étant princi- mage s’est envolé à des niveaux in- ont à leur tour accentué la crise guerre des prix entre l’Europe et les teignent 85 % de son commerce ex- rétablir le crédit. palement due à celle des très connus depuis fort longtemps, re- économique. Etats-Unis pèsera fortement sur les térieur. Outre les ventes de pétrole, bas salaires, dont la part dans le mettant en cause le recul de la La récession a eu cependant ventes des grands produits agri- l’industrie est de plus en plus inté- Guy Herzlich total des bas salaires est passée pauvreté, même si le secteur « in- deux bénéfices secondaires : le pre- coles. de 44 % à 70 % entre les deux formel » représente une grande mier, transitoire, est la réduction L’Argentine devra d’autre part dates. part de l’emploi. La baisse des re- des déficits commerciaux par la emprunter cette année quelque Il y a 2,5 fois plus de bas sa- cettes fiscales a porté les déficits contraction des importations ; le 20 milliards de dollars pour assurer laires parmi les salariés de publics au plus haut niveau de la second, plus prometteur, est la dé- les échéances de sa dette exté- moins de 25 ans que parmi l’en- décennie. sinflation. Dans la plupart des pays, rieure, qui a quadruplé en dix ans. semble des salariés, 1,7 fois plus Dépendante de l’extérieur, la ré- la hausse des prix a atteint son plus Pour diminuer le coût de son finan- parmi les femmes, 1,6 fois plus gion a souffert de l’effondrement bas niveau de la décennie. Cette cement, réduire le déficit public parmi les non-qualifiés. 77,5 % des cours des matières premières, année, la confirmation de la reprise (6,7 milliards de dollars en 1999 au des emplois à bas salaire sont minières ou agricoles, et de la asiatique et de la croissance euro- lieu des 5,1 prévus) et obtenir une des emplois à temps partiel (qui baisse des ventes des produits se- péenne, la bonne santé des Etats- nouvelle aide du FMI, le nouveau pèsent 17 % de l’emploi total). mi-finis qui forment le gros des ex- Unis, devraient permettre une gouvernement a fait voter de nou- Si, en 1995, 1,7 % des salariés vi- portations. Malgré le début de la croissance moyenne du PIB de veaux impôts. Réussira-t-il à blo- vaient dans un ménage reprise en Extrême-Orient, la 3,6 %. Mais elle sera inégalement quer les transferts financiers aux « pauvre » (revenu inférieur à baisse moyenne des cours a été sur répartie. provinces, à combattre l’évasion la moitié du revenu médian), l’année 1999 de 8 % pour le minerai fiscale et à abaisser les charges des c’était le cas de 7,8 % des sala- de fer, 12 % pour la banane, 15 % EFFORTS BUDGÉTAIRES entreprises pour relancer l’emploi ? riés à « bas salaire ». 20 % des pour le blé et le coton, 25 % pour le Le Brésil a échappé au retour re- Au Chili, le plan de relance adop- actifs pauvres sont salariés, café et 40 % pour la farine de pois- douté d’une course prix-salaires té par le gouvernement et la réduc- 44 % chômeurs et 20 % travail- son ! Le doublement des cours du après la dévaluation, en raison tion à 5 % des taux d’intérêt ont fini leurs indépendants. pétrole a aidé les pays producteurs, d’une excellente récolte agricole et par produire leur effet. L’activité L’étude propose également mais a détérioré les termes de de la pression des grands distribu- repart depuis septembre. Après la une comparaison avec les l’échange pour les autres. teurs. Grâce au plan de secours in- première récession depuis dix-sept Etats-Unis, où la proportion Insuffisamment exportateurs, ternational et à leurs efforts bud- ans, l’on attend une croissance de des bas salaires est double manquant d’épargne, les pays lati- gétaires, les autorités ont pu 5 % en 2000 : de quoi faire redes- (30 %), mais d’ampleur no-américains n’avaient financé ramener dès la fin de l’été les taux cendre un chômage dépassant au- constante. En revanche, l’im- leur croissance et leurs déficits que d’intérêt au niveau d’avant-crise. jourd’hui 10 %. La remontée du prix pact du temps partiel sur le ni- par les crédits ou les investisse- En fin d’année, la production in- du cuivre (déjà 30 % depuis le prin- veau de salaire est beaucoup ments étrangers. La crise russe a dustrielle a recommencé à croître. temps 1999) et la baisse du peso, plus faible outre-Atlantique : raréfié les capitaux et fortement En 2000, la dévaluation permettra- aujourd’hui flottant, favoriseront 47 % des bas salaires sont à renchéri le crédit. Pour la première t-elle de reconquérir le marché in- les exportations. temps partiel contre 77 % en fois depuis 1990, les transferts nets térieur et la remontée de certains A l’autre bout des Andes, la Co- France, alors que le poids du de capitaux ont été négatifs pour prix internationaux permettra-t- lombie, l’Equateur ou le Venezuela temps partiel est le même qu’en l’ensemble de la région. La hausse elle d’accroître suffisamment les profiteront de l’envolée du brut. Le France. Mais la part des sala- des taux d’intérêt a contribué à exportations, pour éviter que ne re- Venezuela en premier, mais la qua- riés, parmi les actifs pauvres, étouffer l’activité. L’ensemble a dé- décolle le déficit commercial ? Les si-absence de politique écono- est très supérieure (près de clenché une crise financière en Co- investissements étrangers directs mique laisse les investisseurs, na- 60 %), alors que celle des chô- lombie et en Equateur (où la multi- attirés par le marché brésilien tionaux ou étrangers, sur la meurs est plus faible (17 %). plication des défauts de paiement a pourront-ils encore, comme l’an réserve. L’aide financière négociée obligé l’Etat à reprendre la moitié passé, couvrir le déficit des avec le FMI par le gouvernement LeMonde Job: WDE0800--0006-0 WAS MDE0800-6 Op.: XX Rev.: 18-02-00 T.: 19:10 S.: 111,06-Cmp.:21,09, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0086 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 FOCUS ̄ MÉCANIQUE DE L’ÉCONOMIE L’effet de l’endettement des ménages par Jean-Paul Betbèze sur la croissance fait débat

conoclaste : le 26 janvier Jean-Christophe Le Duigou pré- cours au crédit ? « Il ne faudrait pas Les enjeux dernier, devant les sages du Un rapport du Conseil conise l’établissement d’un tableau retomber dans l’intoxication de la Conseil économique et so- de bord annuel permettant de fin des années 1980. Cependant, I suivre, dans le détail, les crédits poursuit André Barbeau, depuis la cial, un cégétiste présentait économique et social un rapport soulignant les bien- aux ménages, selon les catégories crise du surendettement auquel la de la certification faits de l’endettement des mé- dédramatise de produits et les taux pratiqués, France s’est retrouvée confrontée au es premières pages des manuels d’économie commencent nages. S’il y voit un témoignage selon le type de réseaux distribu- début des années 1990, la qualité toujours par « Il était une fois... » Il était une fois un mar- de l’évolution de son syndicat qui le développement des teurs et selon les caractéristiques des crédits s’est améliorée. Les éta- ché parfait, où circulaient des biens homogènes, définis a longtemps « maudit le crédit socioprofessionnelles des emprun- blissements prêteurs sont beaucoup seulement par leur prix, produits par de petits entrepre- avant toute analyse », l’intéressé, crédits aux particuliers teurs. Des informations qui per- plus prudents. » neursL désireux de maximiser leur profit, et acquis par des consom- Jean-Christophe Le Duigou, se dé- mettraient de prévenir le risque Pour Jean-Christophe Le Dui- mateurs rationnels, le tout en parfaite clarté et concurrence, sous fend d’emblée toutefois de prôner dits de trésorerie qui sont les plus d’un accroissement non maîtrisé gou, cette vigilance des établisse- l’œil d’un commissaire-priseur en charge d’obtenir que le maxi- l’endettement. Il regrette d’ail- répandus : près des deux tiers des du crédit, et de renforcer encore ments de crédit ne doit pas contri- mum de biens s’échangent dans les meilleures conditions, et pour leurs qu’au cours du débat, son ménages endettés le sont à ce l’efficacité du traitement du suren- buer à accentuer la tendance au tous. avis ait été assorti d’un amende- titre. Et cette tendance s’accélère. dettement « en ne se contentant pas dualisme de la société. « Le crédit Bien sûr, les choses se dégradent dans les chapitres suivants, les ment préconisant une déduction Au cours du troisième trimestre de gérer les conséquences mais en peut être un moyen d’accès à cer- ménages n’étant pas toujours rationnels, les entrepreneurs, sur- fiscale des intérêts sur les crédits 1999, les crédits distribués par les agissant surtout de manière préven- tains biens de consommation et tout, étant plus pervers que de vertueux fabricants. Viennent ainsi affectés à des achats de biens du- banques aux ménages ont pro- tive ». « Il s’agit de mieux sécuriser d’équipement, pour des ménages ne le changement des produits (la diversification et sa réclame) qui rables. Une proposition qui gressé sur un an de plus de 8 %, et la relation de crédit pour permettre pouvant accumuler une épargne trompe bien sûr le consommateur, leur multiplication (la proliféra- constitue, selon lui, une forme les seuls crédits de trésorerie de son développement », avance Jean- suffisante, insiste-t-il. Il ne s’agit pas tion) qui évidemment l’égare, la réduction du nombre des entrepre- d’incitation non sans effet près de 13 %. Christophe Le Duigou, estimant d’ouvrir sans précaution les vannes neurs (l’oligopole, puis le monopole), qui le soumet. pervers. « La situation française, relève que la France dispose d’une cer- du crédit à la consommation. Mais Devant un tel scénario, la fée Etat ne peut qu’intervenir. Elle va « Le crédit ne peut venir se subs- cependant Jean-Christophe Le taine marge de développement du pour une partie des exclus du crédit essayer de prévenir, en édictant des règles et des lois, pour définir tituer au revenu du travail mais il Duigou, est sans commune mesure crédit. − jeunes au chômage ou en forma- les normes de fabrication, vente, promotion, solde, concurrence, peut permettre d’accompagner le avec celle des Etats-Unis où l’en- tion, personnes en recherche d’em- concentrations. Elle punira qui les enfreint. L’idée se développe ain- développement du pouvoir d’achat cours total de l’endettement des LES BANQUES PRUDENTES ploi ou en arrêt maladie... −, la pos- si qu’en face du marché, il y a nécessairement l’Etat, réducteur mi- des ménages et être ainsi un facteur ménages dépasse leur revenu an- « Le taux d’épargne français reste sibilité de percevoir ultérieurement cro-économique des tentations, des abus et des asymétries d’infor- de dynamisation de la croissance », nuel disponible. » « Le risque qui élevé (15 %). Un léger recul de celui- des revenus plus élevés ne peut être mation (qui êtes-vous, que voulez-vous, quel est ce produit ?), affirme-t-il néanmoins. Et d’ap- pèse sur l’économie américaine ci au profit du crédit permettrait de écartée. » correcteur macro-économique des excès. puyer son propos par l’exemple tient aussi à la structure même du soutenir la consommation des biens Et d’inviter le Conseil national Pour autant, la théorie économique elle-même a bien compris des Etats-Unis, où « la dynamique crédit. Celui-ci ne se porte pas sur durables et ainsi de conforter dans du crédit et du titre − lequel ne que l’Etat n’était pas un être parfait et pur, omniscient et totale- du crédit à la consommation a été les seuls produits de consommation la durée la croissance », soutient lui souhaite pas pour l’heure se pro- ment efficient. Il se compose d’une administration qui échappe par un puissant facteur de soutien à la mais contribue aussi au développe- aussi André Babeau, directeur du noncer sur son rapport − à engager construction aux lois du marché et peut donc développer ses longue phase de croissance ». Le ment de la bulle financière », ob- Centre de recherche sur l’épargne une concertation avec les établis- propres tendances (croissance non régulée de ses membres, ineffi- niveau d’endettement des mé- serve-t-il, insistant sur la nécessité (CREP). sements de crédit et les associa- cacités d’organisation, effets pervers de toutes sortes...) et des nages est pourtant une des rai- de surveiller l’évolution de l’en- Ce faisant, ne risque-t-on pas de tions de consommateurs, pour étu- corps politiques qui obéissent, eux aussi, à une logique cyclique : sons de l’incertitude qui pèse ac- dettement. favoriser une banalisation du re- dier les moyens de limiter le risque être élu ou réélu. Dans ce contexte où l’efficacité de l’Etat est en tuellement sur la poursuite de la supplémentaire que comporte l’oc- question, s’ouvre le débat sur le croissance outre-Atlantique. Taux d'endettement des ménages* troi de crédit à cette population. Il faudra s’assurer rôle des syndicats, celui des En France, aujourd’hui, un mé- Le développement d’un système pourcentage groupes de consommateurs et, plus nage sur deux (50,7 %) est endet- moyenne annuelle mobile en de garantie publique permettant 43 aussi du marché généralement, sur l’expression de té. L’ensemble des crédits accor- de sécuriser prêteurs et emprun- la société civile. dés aux particuliers représente 42 teurs, par exemple, ou encore la de la certification, En même temps, comme les quelque 2 300 milliards de francs, mutualisation partielle des risques mœurs de toute fée peuvent être soit 39 % de leur revenu dispo- 41 et des coûts par les banques au tra- puisque celle-ci vaut mises en question, une autre piste nible, contre 13,5 % en 1965. Le vers d’un fonds commun à la pro- apparaît : celle de la certification taux d’endettement des ménages 40 fession, mériteraient d’être envisa- autant que son extérieure des divers processus de n’a certes pas encore retrouvé le gés. « L’objectif est d’aboutir à un 39 production, transport, vente, éva- niveau qu’il avait atteint en 1989 abaissement des seuils d’acceptation maillon le plus faible. luation. Comme le prix de la boîte (42 %). Le financement à crédit 38 des dossiers, sans pour autant s’en- de conserve n’est plus suffisant des achats n’en devient pas moins gager dans un système financier à Si les certificateurs pour effectuer le choix, il faudra une pratique de plus en plus cou- 37 deux vitesses », insiste Jean-Chris- que le distributeur ajoute des éti- rante. Et si l’immobilier constitue tophe Le Duigou, qui récuse l’idée 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 quettes supplémentaires sur la encore, en terme d’encours, le de banque des pauvres. de tel pays sont plus * Encours des crédits sur le revenu disponible brut, déduction faite qualité de la production ou celle de plus gros poste du passif des mé- des crédits aux entrepreneurs individuels conciliants que la chaîne du froid. Comme le prix nages, ce sont désormais les cré- Sources : Banque de France/Insee Laetitia Van Eeckhout du mètre carré de maison n’est pas d’autres et que leur suffisant pour garantir le coût d’entretien, l’acquéreur va deman- avis vaut pour tous, der des certifications de spécia- L’Espagne affronte les élections en bonne santé listes extérieurs, validant le projet il importe de voir et le représentant (éventuellement) vis-à-vis du constructeur. Comme on chef de gouverne- par la demande intérieure, elle a constante. Pour l’OCDE, la ré- comment les corriger, le prix du transport du pétrole pro- ment, José Maria Aznar, Le gouvernement atteint 3,7 % en 1999) et d’une ges- forme du marché du travail enga- posé par le tanker n’est pas suffi- a coutume de dire que le tion macro-économique « appro- gée en 1997, qui passait par une S priée », l’organisation relève que réduction du poids de la législa- les surveiller sant pour assurer une arrivée à bon pays va « bien », lors- de M. Aznar profite port, faudra-t-il que le loueur s’as- qu’on l’interroge sur la situation les taux d’intérêt se sont forte- tion relative à la protection de et... les certifier sure que les vérifications ont été de l’Espagne. Force est de re- d’une croissance forte ment détendus à l’approche de la l’emploi, a porté ses fruits. Mais faites, que les bonnes assurances connaître qu’à l’approche des création de l’euro (l’Espagne par- « des initiatives plus globales sont ont été prises ? Comme le prix du titre en Bourse n’est pas suffisant, élections législatives du 12 mars sa et d’une baisse ticipe naturellement à la monnaie nécessaires pour réduire davan- il s’agit de savoir si la société a bien été auditée, et selon quelles formation politique de centre unique), ce qui a permis de stimu- tage le chômage structurel », esti- règles, si elle remplit les normes actuelles de gouvernement d’en- droit, le Parti populaire, peut se du chômage, qui reste ler l’activité économique durant la ment les rédacteurs de ce rap- treprise (proposées par le Medef par exemple) ; tout cela visant à prévaloir d’un bilan économique période 1998-1999. Dans le même port, préconisant notamment un réduire les asymétries d’informations nées de l’activité économique et social globalement positif que cependant élevé temps, l’inflation tombait à des ni- encouragement à la mobilité de et développées par elle. l’opposition de gauche, laborieu- veaux historiquement bas tandis la main-d’œuvre qui passerait L’économie de la certification, dans laquelle nous entrons ainsi, sement réunie, début février, au- par le gouvernement contrôlent dé- que, dans la sphère de production, par une stimulation du marché traduit la complexité des opérations que nous menons et leur inter- tour d’un programme commun sormais les deux tiers de la capitali- s’amélioraient la concurrence et le immobilier locatif. dépendance. Elle montre que nous devons avoir de plus en plus re- − qui comporte notamment le sation de la Bourse espagnole », fonctionnement des marchés de Ce serait, assure-t-on, un bon cours à des tiers de confiance, banquiers, assureurs, experts du ra- passage aux 35 heures et un alour- a-t-il fait valoir, justifiant ainsi par capitaux. moyen de réduire les disparités ting, qui analysent et pèsent les risques, notent, et conduisent à des dissement fiscal pour les hauts re- avance le projet des socialistes de régionales qui sont une des carac- changements de comportement. Cette économie accroît évidem- venus − a bien du mal à contester. créer, s’ils remportent les élec- CONTRÔLE DES DÉPENSES téristiques de la carte sociale de ment les coûts des opérations, mais elle en réduit potentiellement Elle en est réduite à ferrailler tions, un impôt applicable à ces Quelles dispositions prendre l’Espagne. Ainsi, le taux de chô- les risques avec des agents qui obéissent à des règles et des normes avec la droite autour du thème du « nouveaux riches » que sont, à pour conforter la solidité de cet mage a chuté de 20,8 % de la po- d’engagement de moyens et de procédures. chômage − encore élevé en dépit leurs yeux, les entreprises récem- édifice ? Les auteurs de l’étude en pulation active en 1997 à 15,4 % Cette économie conduit aussi à une concentration des acteurs. En de la baisse drastique enregistrée ment privatisées. voient au moins trois : maintenir à au troisième trimestre, 1,03 mil- effet, c’est bien le producteur ou le distributeur qui doit fournir la au cours des quatre années de lé- Prudemment, l’Organisation de tout prix la vigueur de l’activité en lion de nouveaux emplois étant charge de la preuve et payer le certificateur, et il ne peut le faire gislature Aznar − et à brandir coopération et de développement raison de la pression exercée ac- créés au cours de la seule période qu’à partir d’une certaine taille économique. l’étendard de la révolte contre économiques (OCDE), qui vient tuellement par les coûts, laquelle du début 1998 à septembre 1999, Bien sûr, il faudra s’assurer aussi du marché des certificateurs, l’important programme de priva- de publier, à la mi-février, son der- menace la compétitivité, prendre mais les inégalités régionales de- puisque la certification vaut autant que son maillon le plus faible. Si tisations orchestré par le gouver- nier rapport en date sur l’Espagne, des mesures plus ambitieuses de meurent. les certificateurs de tel pays, moins développé par exemple, sont nement depuis 1996, concernant glisse rapidement sur ce sujet po- contrôle des dépenses publiques Si 7,5 % seulement de la popu- plus conciliants que d’autres et que leur avis vaut pour tous, il im- des entreprises aussi vitales pour litiquement sensible en période et procéder à une réforme en pro- lation active est sans emploi en porte de voir comment les corriger, les surveiller et... les certifier. l’économie que Repsol (pétrole), électorale, qualifié pourtant de fondeur du système de retraite Navarre, la proportion est encore On retrouve là la question traditionnelle de l’aléa moral, où le véri- Argentaria (banque), Telefonica et « l’un des projets de privatisation menacé par le vieillissement de la de 26,8 % en Andalousie. De quoi ficateur est d’autant meilleur qu’il est financièrement puissant, qu’il Retevision (télécommunications), les plus ambitieux de la zone population. relativiser la tentation de voir a un nombre important de clients, et qu’il est coté. C’est le nom, la Acelaria (sidérurgie), Inespal (alu- OCDE ». Si, à la faveur de cette forte dans cette évolution la naissance marque, actif immatériel fondamental dont la valeur ne fera que minium), Endesa (électricité) ou Dans leur rapport, les experts croissance, le PIB par habitant de d’un « modèle hispanique » ap- croître en incarnant la garantie, qui reflétera l’importance de cette encore Tabacalera (tabacs), Iberia du château de la Muette se l’Espagne s’est vivement rappro- pliqué au marché du travail. Une économie. (compagnie aérienne) et Santa contentent de signaler qu’en ché de la moyenne européenne, il réserve qui n’enlève rien au mé- On connaît le risque de cette évolution : son côté plus procédu- Barbara (défense). Les récents termes de produit financier tiré reste qu’au plan social la perma- rite de la performance réalisée : le rier, plus administratif, plus coûteux, plus ouvert aux procès, sur le rapprochements ont également des privatisations et rapporté, en nence d’un taux de chômage qui rythme de créations d’emplois en mode anglo-saxon. En effet, si la certification précise les moyens, fourni à l’opposition l’occasion de pourcentage, au produit intérieur « est toujours le plus élevé de la Espagne est actuellement le triple elle n’implique pas, par construction, la qualité du résultat à at- dénoncer une vaste opération qui, brut (PIB) l’Espagne, avec un ratio zone OCDE » constitue, en dépit de la moyenne communautaire. teindre. Si l’opérateur a fait ce qu’il devait faire dans le contrat et sous couvert de modernité, per- de 0,5 %, se situe dans le peloton des nettes améliorations cons- que ce qui se passe n’y était pas stipulé, sa responsabilité n’est pas met à des intérêts privés, proches de tête des pays appartenant à la tatées, une préoccupation Serge Marti engagée. On voit et l’on verra de plus en plus les effets de cette évo- du gouvernement, de contrôler zone OCDE. Elle reste loin der- lution dans les papiers à signer pour acheter une maison, louer une chaque jour davantage l’éco- rière le Portugal, qui, avec un taux Des indicateurs bien orientés auto, partir en vacances ou se faire hospitaliser. nomie. de 1,4 % du PIB national, n’est lui- Plus profondément, si l’économie de certification représente un même devancé que par deux pays Données trimestrielles en % progrès dans la qualité des relations entre agents, elle n’en GROUPES INFÉODÉS AU POUVOIR de l’Est européen récemment en- TAUX DE CROISSANCE DU PIB TAUX DE CHÔMAGE comporte pas moins un vrai danger : celui de réduire la tolérance L’accord surprise conclu à la mi- trés dans l’organisation, la Hon- 24 sociale au risque. Il n’existe pas en effet de qualité totale, de risque février entre Telefonica, le géant grie et la République tchèque. 4,2 4,1 zéro. Au contraire, l’échange, la consommation, la production... im- des télécommunications, et Banco Peu avare de compliments, 4,1 3,9 3,9 22 3,7 3,7 pliquent des prises de risques. Elles sont même croissantes, en liai- Bilbao Vizcaya Argentaria (BBVA) l’OCDE résume son étude, plus 3,7 3,6 3,6 3,6 son avec le taux de plus en plus élevé d’échanges de biens et ser- pour investir ensemble Internet et générale, en soulignant que « les 3,3

3 20 vices au sein de l’entreprise, entre entreprises, entre pays. Le le commerce électronique, a ainsi performances de l’économie espa- 15,63 développement ne pourra donc se faire qu’avec la réduction des fourni à Juan Manuel Eguiagaray, gnole sont remarquables mais que 2,6 18 risques repérables, mais aussi par une prise consciente de ceux qui l’expert économique du Parti so- la politique économique doit s’atta-

restent, liés à toute activité. Comment ? En développant le goût cialiste ouvrier espagnol (PSOE), cher maintenant à maintenir des 2,1 16 d’entreprendre : plus facile à écrire qu’à faire. un nouveau prétexte pour partir perspectives de croissance favo- en guerre contre la constitution rables ». Rappelant que l’Espagne 1,6 14 Direction des études économiques et financières du Crédit de mégagroupes espagnols trop bénéficie « pour la troisième année Lyonnais. puissants et inféodés au pouvoir. consécutive » d’une croissance 1996 1997 1998 1999 1996 1997 1998 1999 « Onze chefs d’entreprise nommés fortement positive (entretenue Source : Banque d'Espagne LeMonde Job: WDE0800--0007-0 WAS MDE0800-7 Op.: XX Rev.: 18-02-00 T.: 19:10 S.: 111,06-Cmp.:21,09, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0087 Lcp: 700 CMYK

TRIBUNES LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 / VII ̄ Vers un nouveau Kondratiev ? LIVRES par Philippe J. Bernard par Philippe Arnaud

epuis la publication en 1926 d’un ar- sont traduites en crises économiques, tandis marquée, dans les divers secteurs de l’activité ticle du directeur de l’Institut de que les mines d’or découvertes vers 1848 et à et de la vie sociale, par les nouvelles tech- D conjoncture de Moscou, on a pris nouveau au début des années 1890 entraî- niques d’information et de communication. La Le signe de Soros l’habitude de parler de « cycles naient une expansion des stocks de monnaie rapidité des changements induits est telle L’INCROYABLE HISTOIRE DE GEORGE SOROS, Kondratiev » pour désigner des cycles écono- favorable aux affaires. Mais cette explication qu’elle provoque partout un effet de stimula- MILLIARDAIRE, SPÉCULATEUR ET MÉCÈNE, miques de longue durée. Le nouveau dyna- ne saurait valoir pour le XXe siècle, où les varia- tion. d’Anne-Marie Rocco, misme de l’économie mondiale témoigne-t-il tions des masses monétaires ont perdu de leur Cependant, la rapidité même de ces change- éditions Assouline, 1999, 130 p., 89 F, 13,56 ¤. du début d’un nouveau cycle de ce genre ? Au autonomie. Les deux autres explications cou- ments peut faire craindre que la nouvelle révo- XIXe siècle, les mouvements des prix et de la rantes sont l’élargissement des échanges et le lution technologique ne suffise pas à entrete- ui est vraiment George Soros ? L’enquête d’Anne-Marie production évoluent bien de cette façon : rythme du progrès technique. nir le dynamisme du quart de siècle qui s’ouvre Rocco, journaliste au Monde, permet de mieux connaître baisse des prix et croissance relativement Selon la première, l’expansion du commerce en l’absence d’autres relais. Car le cycle des le spéculateur, golden boy, mécène, émigré, Américain faible de la production de 1819 à 1849 ; forte est favorable à l’expansion économique. De- nouveaux produits est court, et l’exubérance par choix, Hongrois envers et contre tout, et néanmoins expansion de 1849 à 1873 ; puis Adam Smith, Jean-Bap- actuelle suppose un flux constamment renou- Q citoyen du monde, qui se définit lui-même, en toute mo- crises financières et agricoles L’époque présente tiste Say et David Ricardo, la velé de nouveaux produits pour entretenir la destie, comme « financier, spéculateur, philosophe et philanthrope ». de 1873 à 1896 ; et nouvelle théorie économique l’en- demande. Sans doute, on l’a dit, la globalisa- Côté cour, la vie du milliardaire ressemble à un roman d’Elia Kazan. expansion jusqu’à la guerre est marquée, dans seigne, et l’expérience ré- tion financière et le changement de comporte- Né le 26 août 1930 à Budapest, Soros fuit la Hongrie en 1947 pour le de 1914 et même 1919 aux cente le confirme. Des effets ment des investisseurs engendrent-ils une Royaume-Uni ; il s’inscrit à la London School of Economics où règne Etats-Unis. tous les secteurs, néfastes ont résulté du pro- baisse du rapport du capital utilisé pour une alors Friedrich von Hayek. Deuxième exil en 1956, pour les Etats-Unis. Au XXe siècle, on a pu tectionnisme des années 30, unité donnée de production ; l’impératif cor- L’émigré va faire fortune et devenir célèbre. Naturalisé américain, il croire un moment à la dispa- par les nouvelles de la planification soviétique respondant d’un accroissement du rendement crée en 1973 le fonds spéculatif Quantum. Celui-ci devient rapide- rition de ces mouvements. d’après-guerre ou des efforts des fonds propres, et la pression résultante sur ment un des plus performants sur les places financières internatio- Mais l’expérience récente techniques de divers pays du tiers- les entreprises, autorise cette performance, ce nales. C’est en 1992 que George Soros gagne plus d’un milliard de permet de retrouver des monde pour susciter un déve- qui a permis de parler d’un « nouvel âge » de dollars en spéculant contre la livre sterling. Il devient « l’homme qui a périodes tout à fait simi- d’information loppement autonome, tandis l’économie libéré des variations cycliques à fait sauter la Banque d’Angleterre ». Avant de spéculer l’année sui- laires : de 1920 à 1945, baisses que la libération des court terme d’hier. Mais ce dynamisme a un vante contre le franc. Ces épisodes lui valent de farouches inimitiés. des prix (en dollars ou en et de communication. échanges peu à peu opérée coût social, appelé à s’élargir au moindre ra- Les pages que l’auteur consacre à la « méthode Soros » sont parmi prix-or), et crises ré- assurait aux pays occidentaux lentissement du système. les plus intéressantes. « Réflexive », moins « cartésienne » que psycho- currentes ; de 1945 à 1973, les La rapidité des un grand avantage. Il s’agit Il se pourrait néanmoins, si nous sommes logisante, franchement empirique pour certains, « elle relève plus de « trente glorieuses » de Fou- aujourd’hui d’un véritable bien au départ d’un nouveau cycle durable l’art que de la science ». « L’une des erreurs les plus courantes est de rastié ; et, de 1973 au milieu changements induits dogme. Pourtant, Paul Bai- d’expansion, que s’observe à la longue comme penser que la soi-disant valeur fondamentale est indépendante de l’acte des années 90, ralentissement roch, l’un des meilleurs plusieurs fois dans le passé une reprise de la d’évaluation », explique Soros. De là une approche des marchés où la économique marqué (moins est telle qu’elle économistes de langue fran- réduction des inégalités tant sociales que géo- psychologie des foules, chère à Keynes, prend toute sa place. sensible toutefois aux Etats- çaise, a montré de façon très graphiques. Aux Etats-Unis comme en Europe, Côté jardin, le mécène consacre plusieurs milliards de francs Unis qu’ailleurs), accompa- provoque partout convaincante que la libéra- les inégalités se sont accrues essentiellement chaque année à ses fondations. A leur tête, l’Open Society Institute. gné, ce qui a fort surpris les tion des échanges initiée par avec la désindustrialisation massive des années La « première multinationale de philanthropie », présente dans trente économistes de tout bord, un effet de stimulation le traité franco-anglais de 70 et 80. Les périodes de croissance sont favo- et un pays, doit son nom au mentor de George Soros, l’auteur de La d’un mouvement d’inflation 1860 avait été l’une des rables à un certain élargissement des couches Société ouverte et ses ennemis, le philosophe autrichien Karl Popper. jusqu’à la fin de la période (la « stagflation »). causes du ralentissement économique euro- sociales et des zones bénéficiant de la prospé- Après la chute du mur de Berlin, Soros milite pour un plan Marshall On est donc fondé à se demander si, à cent péen du dernier quart du XIXe siècle (Mythes et rité, même si le mouvement est rarement pour l’Europe de l’Est. Il fustige la pingrerie des Européens. ans d’intervalle, nous ne sommes pas pareille- paradoxes de l’histoire économique, nouvelle général. Finalement, la maison Soros financera, parfois seule, dans l’ex- ment sortis d’une période relativement noire édition, 1999). Le libre-échange peut aussi ne Le véritable dynamisme de notre temps tient URSS et ailleurs, des universités, des écoles maternelles, des projets de vingt-cinq ans (dont la portée exacte restait pas donner ses pleins bénéfices lorsque tous en fait aux très fortes aspirations de toutes les d’édition, des manifestations artistiques... et se dépensera sans inconnue) pour un nouveau bond en avant de les partenaires n’en jouent pas également le couches de la population, et à l’imagination, compter pour permettre aux chercheurs d’accéder aux archives de la même durée. Répondre à cette question sup- jeu, ce qui est parfois le cas aujourd’hui. au rêve même qu’elles suscitent. Aussi s’agit-il guerre froide. «L’homo speculator s’est mué en homo politicus de la pose toutefois une interprétation de ces cycles. L’explication la plus solide des grandes va- de répondre à la fois à cette imagination et au plus noble espèce », écrit Anne-Marie Rocco. Si les Balkans sont deve- Il faut aussi se souvenir que ces mouvements riations de la conjoncture reste le rythme d’in- désir d’autonomie et d’accomplissement per- nus son terrain d’élection, l’évolution de la situation des Etats-Unis de longue durée − de plus en plus mondiaux − troduction du progrès technique. Celui-ci pro- sonnel de chacun. C’est-à-dire de bâtir un sys- inquiète George Soros. Il estime que la société ouverte y est au- sont le résultat de mouvements cycliques de cède par « paquets », les temps de récession tème de production et de vie qui satisfasse les jourd’hui menacée par... l’argent. En 1998, sa fondation a consacré plus courte durée souvent fort décalés d’une étant les moments où se prépare l’innovation. besoins de nos contemporains. C’est en ce sens 20 % de son budget à des actions sociales ciblées sur le territoire amé- zone géographique à l’autre. Ainsi, aux Etats- La période qui s’ouvre en 1850 est le temps des que, accident boursier à venir ou pas, nous vi- ricain. Unis, c’est dès la fin 1990 qu’a commencé une chemins de fer, celle de 1900 est marquée par la vons un nouvel âge, et c’est sur les exigences L’homme, qui pèse 24 milliards de francs, n’en finit pas de sur- nouvelle et vigoureuse croissance, qui n’a tou- diffusion des applications de l’électricité, des correspondantes que décideurs et autres ac- prendre. Comme un docteur Frankenstein qui serait devenu trader, il ché l’Europe qu’à partir de 1994, et même de produits chimiques, de l’automobile, l’aviation teurs publics et privés ont, autant que sur les déclare au symposium de Davos, en 1998, que la planète est en dan- 1996 et 1997 dans le cas de la France. et la bicyclette. 1945 voit la généralisation de équilibres comptables, à porter l’attention. ger et réclame une réglementation des marchés. Soros, « l’homme La première explication offerte a été moné- l’usage de l’automobile, du logement indivi- d’Etat sans Etat », comme il aime encore à se présenter, adore placer taire : l’Angleterre a connu des crises finan- duel et du confort domestique. Quant à Philippe J. Bernard est économiste, ani- les politiques devant leurs contradictions. Car ce sont aussi les cières après les guerres napoléoniennes qui se l’époque présente, on sait à quel point elle est mateur des « Rencontres sur l’utopie ». siennes. PARUTION

La révolution des hauts débits b PATRONATS DANS LE MONDE, de Denis Zervudacki Pas plus que le prolétariat, le patronat n’est un. La première vertu du livre de Denis Zervudacki est de montrer que les organisations et l’avenir d’Internet en colloque au Sénat de chefs d’entreprise varient beaucoup selon les pays et les périodes. Bien sûr, elles s’opposent toujours à la puissance publique et aux quelques jours de l’is- tions entre les tuyaux et les conte- risque à un opérateur de perdre l’es- syndicats de salariés. Mais qu’y a-t-il de commun entre un patro- sue de l’OPA de Voda- Les opérateurs de nus n’est donc pas près de s’ache- sentiel de son chiffre d’affaires ». nat français structuré à l’initiative des gouvernements et un pa- A fone sur Mannesmann, ver. Tel a d’ailleurs été le cœur de D’ou viendront les revenus du fu- tronat japonais qui a longtemps fait et défait les gouvernements ? l’Autorité de régulation télécoms développent l’intervention de Denis Olivennes, tur ? « Des services offerts sur la Il est convenu de dire que les organisations patronales sont en des télécoms (ART) faisait preuve directeur général de Canal+, qui voix, les données et les mobiles... crise. L’auteur montre qu’il s’agit plus d’une question de légitimi- d’un singulier sens de l’actualité en le câble et l’ADSL parlait au nom des « contenus ». c’est-à-dire une économie de por- té que de représentativité, car « le patronat, avec plus d’un million organisant, le 28 janvier, un col- Denis Olivennes a ainsi estimé tail. » d’adhérents au Medef et 830 000 à l’Union professionnelle des arti- loque sur « Internet et télécommu- pour marier Web, qu’Internet « représentait à la fois Le mot « portail » ne pouvait pas sans, est le premier syndicat de France ». nications, les enjeux ». Une ma- un risque et une opportunité » pour mieux tomber puisqu’il était au En fait, la planète patronale, qui fut protectionniste puis mondia- nière de rappeler l’évidence, à téléphone et les sociétés de services déjà instal- cœur de l’allocution de Jean-Marie liste, pleine de révérence pour le monde politique tout en étant savoir qu’« Internet est devenu la lées. Un risque, car la concurrence Messier, PDG du groupe Vivendi, rebelle à son endroit, ne cesse de se demander s’il lui faut jouer la plate-forme de convergence de l’in- télévision. C’est l’enjeu va s’exacerber entre ceux qui font qui a renouvelé devant les partici- rupture ou l’influence. Pour Denis Zervudacki, il n’y a aucun formatique, des télécommunications le marché aujourd’hui et ceux qui pants au colloque l’annonce de la doute : l’organisation patronale ne saurait peser sur son environ- et de l’audiovisuel », selon la for- des fusions récentes souhaitent s’y faire une place. La création du portail Vnet entre Vi- nement « qu’en s’y intégrant » (PUF, 254 p., 152 F, 23,20 ¤). Al. F. mule de Jean-François Abramatic, baisse des prix annoncée sur les ca- vendi et Canal+. Il devait, deux directeur du développement et des l’ADSL, une technologie qui per- pacités a déjà commencé d’abais- jours plus tard, annoncer la créa- relations industrielles à l’Institut met l’accession rapide à Internet à ser les barrières à l’entrée de nou- tion d’un portail plus large en asso- national de la recherche en infor- partir de la ligne de téléphone, la veaux opérateurs audiovisuels sur ciation avec le britannique Voda- matique et automatique (Inria). montée en charge semble pous- Internet. Une Webtélévision peut fone. Aucun des participants au colloque sive. « La complexité technique ne d’ores et déjà expérimenter sans Jean-Marie Messier a expliqué n’a bien sûr élevé d’objection. nous permet pas de servir plus de avoir à supporter les coûts aux- qu’il n’y avait pas de stratégie télé- Même si Internet n’a jamais été cent clients par jour. » quels un opérateur hertzien devait com ou de stratégie audiovisuelle conçu pour le transport de la voix Quant à la question du prix, Ni- faire face à une époque pas si loin- séparées au sein du groupe Viven- et de l’image animée, l’infrastruc- colas Dufourcq a estimé que les taine où ces ressources étaient di, « mais une stratégie Internet où ture informatique IP (Internet pro- débits élevés « ne pouvaient pas rares. Mais Internet représente les contenus priment et qui est la tocol) est suffisamment simple être gratuits ». Un avis que ne par- aussi une opportunité pour Canal+, conséquence de la révolution du pour tolérer d’être enrichie de tageait pas du tout Fabrice Sergent, « qui va développer de nouveaux haut débit ». Dans cette perspec- couches informatiques successives directeur général de Grolier inter- services pour conquérir de nouveaux tive, deux objectifs sont au cœur qui permettent la réception et l’en- active, qui a affirmé, lui, que « les abonnés sur le Web ». de la stratégie du conglomérat voi de « signaux liés au temps », prix de la bande passante allaient français : « Gagner du temps et ga- c’est-à-dire la voix et l’image ani- s’effondrer » pour laisser les ser- CHOIX DÉCHIRANT gner des nouvelles bases d’abon- mée. En termes stratégiques, cela vices faire la différence entre les La balance entre les risques et les nés », lesquelles rendront le groupe signifie que toutes les opérations opérateurs. Denis Le Brizault, pré- opportunités est-elle égale ? L’inté- chaque fois plus incontournable... de fusion dans le secteur des mé- sident de Level3, une société amé- gration de l’audiovisuel au Web ou chaque fois plus tentant pour dias ou des télécoms ont pour but ricaine qui a bâti un réseau en fibre risque d’amener les plus riches à un plus gros que lui. d’occuper une position-clé du mar- optique qui dessert 80 grandes prendre le contrôle de ceux qui le Michel Bon a expliqué de son cô- ché Internet. Le corollaire étant villes dans le monde, a affirmé lui sont moins. Autrement dit, les té que, voici trois ou quatre ans, In- qu’aucune entreprise n’est plus au- aussi que l’économie de la « bande puissants « opérateurs de télécoms ternet était une inconnue pour jourd’hui assez forte pour imposer passante s’apparente à l’économie chercheront à intégrer les groupes France Télécom dont il est le pré- ses normes à l’ensemble de la pla- du silicium ». Ses coûts, à l’instar de audiovisuels », un peu à la manière sident. Aujourd’hui, le groupe tire nète, comme Microsoft avait réussi ceux d’une puce informatique, se- dont AOL a fusionné avec Time 40 % de son chiffre d’affaires d’act- à le faire avec son logiciel d’exploi- ront inversement proportionnels à Warner. Denis Olivennes n’a toute- vités du secteur concurrentiel, est tation Windows. ses capacités. Denis Le Brizault est fois pas précisé si une fusion entre leader des fournisseurs d’accès à Pour que la télévision et la voix convenu que la différence entre Cegetel (groupe Vivendi) et Canal+ Internet et « le portail franchouil- puissent se généraliser sur Inter- opérateurs se ferait sur les services, (également groupe Vivendi) était à lard Voila » mis en place par France net, il faut d’abord que les opé- leur diversité et leur qualité. l’ordre du jour. Télécom « est l’un des plus visités de rateurs de télécoms soient en Si les offreurs de capacité in- A sa manière, Martine Lapierre, France ». Le PDG de France Télé- mesure d’offrir des capacités tou- tègrent cette idée que la puissance directeur de la division communi- com n’a en revanche rien dit sur le jours plus élevées. Nicolas Du- d’accès à Internet va devenir une cation et routage d’Alcatel, a dégroupage qui devrait mettre un fourcq, directeur général de France « commodité » au même titre que confirmé le pronostic en indiquant terme à son monopole sur les Télécom Multimédia, a ainsi dé- le jus d’orange ou l’acier, la conclu- que l’intégration à Internet place communications locales, mono- cliné 15 000 clients connectés à sion logique est que les grandes les opérateurs de télécoms face à pole dont les bénéfices lui per- Internet via les réseaux câblés de compagnies de câble et de télé- un choix déchirant. En effet, «80% mettent de financer l’évolution du France Télécom (plus rapides en phone qui contrôlent la majorité du trafic sur Internet vient des don- groupe en direction des marchés principe qu’un simple modem) et des tuyaux ont désormais tout in- nées, alors que 80 % du chiffre d’af- concurrentiels. en espère 30 000 à la fin de l’année. térêt à évoluer vers les services. Le faires vient de la voix. Favoriser la Quant au développement de grand jeu des fusions et acquisi- voix sur Internet fait donc courir le Yves Mamou LeMonde Job: WDE0800--0008-0 WAS MDE0800-8 Op.: XX Rev.: 18-02-00 T.: 19:10 S.: 111,06-Cmp.:21,09, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0088 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 ENQUÊTE Sur fond de dilution des frontières entre travail temporaire, L’intérim des cadres redessine recrutement et conseil, à l’instar des anglo-saxons, le marché des compétences a part des missions d’inté- d’agences spécialisées par métiers experts à plein temps, sont moins l’âge comme handicap, l’intérim va- durée indéterminée ». D’une agence le nombre de missions rim assurées par des de haute qualification. réticentes à accueillir quelqu’un de lorise l’expérience. à l’autre, le chiffre cité dépasse tou- cadres a triplé entre 1990 « La marge de progression est im- l’extérieur ; pour les grandes entre- Pour les jeunes, à qui l’on de- jours ce seuil. Certes, la loi de 1990 assurées par et 1998 ; mesuré en équi- portante, estime Marc Antoine Du- prises, un intérimaire revient moins mande sans cesse une expérience interdit une telle pratique, mais «il valentsL temps plein, le nombre de banton, directeur stratégie et pro- cher qu’un consultant, alors que professionnelle, l’intérim est aussi y a toujours moyen de trouver un pic des cadres progresse ces missions a augmenté de 70 % jets de Manpower France : alors bien des missions de « conseil » la solution. Surtout, une loi de 1990 d’activité pour justifier une pré-em- entre 1997 et 1998, presque trois fois qu’aux Etats-Unis la part des intéri- s’apparentent à un simple détache- et la trentaine d’accords de branche bauche déguisée, sourit le directeur fortement en France. plus vite que l’activité globale des maires parmi les emplois très quali- ment au sein d’équipes ou de pro- sur la protection sociale, les re- d’une agence. Certaines entreprises agences de travail temporaire. Il fiés est de 1,5 %, elle n’est que de jets existants. traites et la formation profession- rajoutent dix-huit mois d’intérim à six Parallèlement, n’en fallait pas plus pour que celles- 0,5 % en France. » Philippe Salle, nelle des intérimaires qui l’ont sui- mois de période d’essai ! ». Philippe ci se « positionnent » sur ce qu’elles PDG d’Expectra, note que, si son L’EXPÉRIENCE VALORISÉE vie, ont atténué la précarité de leur Salle, à Expectra, déclare avoir fixé, certaines entreprises pensent être un nouvel eldorado. réseau ne représentait encore en Du côté des cadres, les choses situation en facilitant le cumul des afin de « respecter la loi », « un seuil Vedior Bis vient de créer Expec- 1998 que 6 % du chiffre d’affaires de ont aussi changé. La poussée du droits. Pour tous ceux qui sont épris maximum de pré-embauches », qui n’hésitent pas à tra, qui regroupe cinq réseaux Vedior en France, il en représente chômage, au début des années 90, d’autonomie et de liberté d’emploi s’établit tout de même à... 30 %. d’agences du groupe spécialisés déjà 10 % en Europe et 21 % au ni- les a incités à accepter cette solu- du temps, le recours à l’agence d’in- Si les puristes de l’intérim dé- détacher leurs salariés dans l’informatique, l’ingénierie et veau mondial. tion autrefois impensable. Bien des térim épargne également les pape- noncent ce travers, d’autres en ont le médical. Synergie a créé Synergie Au-delà des statistiques, c’est la missions sont assurées par des rasses et l’incessant démarchage pris acte. Le groupe Adecco, leader dans des PME, Cadres en juin 1999. Manpower, qui demande des entreprises qui a évo- cadres en recherche d’emploi, et en qu’implique le statut de travailleur du marché, a racheté le cabinet de avait créé des agences pour cadres lué : l’organisation par projets faci- particulier par les plus de quarante- indépendant. Bref, « on peut vivre recrutement Alexandre Tic ; le pour qu’ils y exercent lors d’une précédente flambée, à la lite le recours à l’intérim ; les PME, cinq ans, qui n’espèrent plus retrou- en intérim », conclut Tristan d’Ave- groupe Vedior s’est ajoint une so- fin des années 80, va prochaine- poussées par les exigences de quali- ver un contrat à durée indétermi- zac, directeur des affaires écono- ciété de services en informatique leur savoir-faire ment restructurer son offre autour té mais incapables de salarier des née : là où le recrutement retient miques au Syndicat des entreprises (SSII) autorisée, elle, à recruter ; Sy- de travail temporaire (SETT). nergie a créé Synergie Consultants ; Pourtant, la part des cadres dans le cabinet d’outplacement Eos l’ensemble des missions de travail Conseil appartient au même temporaire en 1998 n’est que de... groupe que Plus Intérim ; Michael Un statut à succès en Grande-Bretagne 1 %. C’est dire que tous les obstacles Page, groupe leader du recrutement sont encore loin d’être levés. en France, n’est-il pas, à l’origine, Lorsque Ipsos sonde pour Expectra une agence d’intérim ? LONDRES « Les entreprises confondent souvent cadre inté- expliquent ce succès. La vague de fusions-acqui- 80 directeurs de ressources hu- Plutôt qu’à la contagion des de notre correspondant à la City rimaire et consultant. Le premier, totalement inté- sitions, l’explosion des start-up, la création maines sur la solution privilégiée cadres par l’intérim, les grandes adre intérimaire » : le mot très à la gré à la société, offre une solution immédiate alors d’agences gouvernementales autonomes, sans lors de la recherche d’un expert, manœuvres actuelles s’apparentent mode est fièrement lâché par John que le second, extérieur, propose une marche à parler de l’avènement de l’euro et de la crainte 35 % songent à un cabinet de à une redistribution des cartes entre Westcott, cinquante-huit ans, comp- suivre sans s’impliquer dans l’application. Le coût du bogue, ont alimenté depuis la demande de conseil et 16 % aux sociétés de tra- intérim, recrutement et conseil. table de formation habitant Bedford, est moins élevé » : telle est la définition que pro- spécialistes des restructurations et des réorgani- vail temporaire (respectivement Tous veulent proposer à leurs C « Il nous faut de 44 % et 9 % dans les grandes entre- clients un guichet unique de mise à dans le centre de l’Angleterre. pose Bill Penny, président de l’Association of sations. l’expérience et la capacité de régler un problème Temporary and Interim Executive Services, l’or- Reste que ce statut n’a pas que des avantages. prises). Le consultant, parce qu’il disposition de compétences : inté- spécifique sans paniquer », explique cet ancien ganisation professionnelle fondée au début de Le salaire moyen annuel brut pour un cadre su- est là au nom d’un cabinet, aura rim, détachement, recrutement, directeur d’une petite filiale de British Aerospace l’année regroupant une vingtaine de grandes périeur intermittent est de l’ordre de toujours plus de légitimité qu’un in- mobilité... Ne serait-ce que pour ré- (BAE), manageur intermittent depuis une di- agences d’intérim représentant quelque 7 000 50 000 livres (500 000 francs), soit autant qu’un térimaire isolé. L’intérim, en France, sister à la concurrence croissante zaine d’années. cadres. Le profil type de ce manageur hors manageur de niveau moyen à plein temps, qui continue à être perçu comme l’apa- des agences anglo-saxonnes, qui « Je m’ennuyais chez BAE. Salarié naviguant normes : un homme large d’esprit et individua- bénéficie en plus de congés payés, d’un plan de nage des basses qualifications. fonctionnent sur ce modèle. Reste vers la cinquantaine, j’étais sur un siège éjectable. liste, âgé entre quarante-cinq et cinquante-cinq santé privé et d’une retraite. Accepter des Le développement de l’intérim toutefois une contradiction, souli- J’ai alors décidé de changer de carrière pour la ans, doté d’une expérience professionnelle diver- contrats de quelques semaines et leur corollaire, des cadres ne correspondrait-il pas, gnée par Philippe Salle : « Une première fois. La liberté procurée par ce choix m’a sifiée, d’une épouse compréhensive. Jeunes pro- les périodes sans travail, n’est pas donné à tout en réalité, à la reprise du recrute- agence d’intérim n’a pas intérêt à permis d’alterner des périodes de travail intense et fessionnels avec enfants en bas âge, s’abstenir... le monde. Enfin, la gestion des différences cultu- ment sur le marché du travail ? Les pratiquer le prérecrutement à grande des loisirs », ajoute ce project manager nomade Pourquoi la Grande-Bretagne est-elle ainsi à la relles entre entreprises, la méfiance, voire la ja- entreprises semblent en effet avoir échelle, car se posera alors la ques- qui, l’an dernier, a travaillé dans la banque, l’aé- pointe d’un métier apparu au début des an- lousie de l’état-major en place, et l’isolement de étendu l’usage du contrat d’intérim tion du renouvellement de son vi- ronautique ou l’assurance. Il a créé sa propre so- nées 90 ? La déréglementation du marché du la famille sont autant d’obstacles auxquels risque comme période d’essai à cette caté- vier. » Sous peine de périr par là où ciété qui facture l’employeur entre 500 et travail, les privatisations, l’explosion des services, d’être confronté le manageur intérimaire. gorie. Hervé Pinateau, à Synergie elle a péché. 1 000 livres (soit entre 5 000 et 10 000 francs) l’encouragement fiscal au travail indépendant et Cadres, estime que « 50 % de nos l’heure, selon la difficulté de la mission. le manque de personnel d’encadrement qualifié Marc Roche missions se transforment en contrat à Antoine Reverchon

L'intérim des cadres en 1998 en équivalents emplois plein temps. 1997 = 2 516. 1998 = 4 276 (0,9 % de l'ensemble des intérimaires) Le détachement, une formule PAR SECTEUR D'ACTIVITÉ PAR ÂGE PAR SEXE PAR DURÉE DES MISSIONS 23 BTP 41 20 8,7 encore expérimentale 15 FEMMES HOMMES 12 19,5 n spécialiste de la quali- Chez TotalFina (40 missions de- 17 8 44,3 13,1 56 44 8 7 7 té de TotalFina qui pré- Des grands groupes puis 1994), la politique est de déta- 47 9,2 pare le dossier de certi- cher les hommes et les femmes fication ISO 9000 d’une compétents dans des PME n’appar- prêtent leurs cadres INDUSTRIE SERVICES tenant pas au secteur du pétrole et PME,U un cadre des ressources hu- S S S S S E S S S R N N N N N ES ES ES E E U IN LU maines d’Aérospatiale qui met en à des PME pour du gaz, mais situées dans les bas- A 0 A A IN IN IN IN IN P -25 A 39 1 JO M A A A A A T 29 A 34 A E 4 M M M M place la grille des salaires d’une en- sins d’emploi où sont implantés les S E 25 À S D 1 SE E E E 30 À E 35 À 2 SE 3 SE 4 SE 9 SE treprise de cent personnes : la mise qu’ils diversifient établissements du groupe pétrolier. LU 15 SEMIN D D D S À A P R 1 À 4 À « Les compétences que nous en- U E E 2 ÀE 3 ÀE à disposition, pendant quelques se- D D D D E 9 À JO D maines ou quelques mois, de leurs compétences voyons en mission relèvent de mé- 2 E E 15 SEM cadres rémunérés par les grandes tiers transversaux comme la sécurité, PAR LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE : RHÔNE-ALPES 15%, ILE-DE-FRANCE 36% D D sociétés s’est développée dans les tions ou des collectivités. Ces mis- la qualité, les ressources humaines, Source : DARES/SETT PME, mais cette flexibilité demeure sions sont réalisées à temps plein le contrôle de gestion ou l’informa- expérimentale dans les formules de ou à temps partagé ; le salarié déta- tique, poursuit le président de Pas- temps partagé imaginées par les ché conserve son contrat de travail serelle, car un patron de PME ne grands groupes. avec son employeur, qui le rému- sait pas comment prendre le dossier Pour le meilleur ou pour le pire Pourquoi une entreprise met-elle nère et lui garantit son retour dans de certification de qualité, alors l’un de ses cadres à la disposition sa fonction ou dans une fonction qu’un de nos “qualiticiens” ne met- d’une PME ? Ce peut être dans le équivalente ; dans le cadre d’une tra que quelques jours pour le mon- ous les deux ont 54 ans, alors auditeur indépendant. Mais cadre d’une reconversion du cadre convention de prêt de main- ter dans les formes requises. » tous les deux sont au- Subi comme « tout fonctionnait par appel à l’extérieur souhaitée par l’entre- d’œuvre, la grande entreprise fac- Cette « générosité » de la grande jourd’hui en mission d’offres : il fallait attendre trois mois prise. Mais il ne s’agit pas de la rai- ture à la PME les frais occasionnés entreprise à l’égard d’une consœur confiée par Manpower, un dernier recours pour avoir la réponse, encore trois son la plus fréquente : on peut être par le détachement. Celui-ci peut plus petite s’inspire aussi du désir tousT les deux ne sont pas représen- mois avant de commencer. Alors en présence d’une opération d’es- être interrompu à tout moment de ne pas être un îlot de prospérité tatifs de l’ensemble des cadres inté- ou choisi comme une qu’il faut manger tous les jours ». saimage, c’est-à-dire une aide don- par l’une des trois parties, moyen- dans un désert entrepreneurial, rimaires, dans la mesure où, selon D’où le recours délibéré à une née au cadre chez qui a germé nant un préavis négocié au préa- mais de renforcer le tissu écono- les statistiques du Syndicat des en- liberté, l’intérim reste agence d’intérim. « Je leur donnais l’idée d’un produit ou d’un service lable. mique dans les régions d’implanta- treprises de travail temporaire mes disponibilités, ils me confiaient nouveaux, que le groupe aurait in- « Pour que cette mission réussisse, tion du groupe. (SETT), 86 % de ceux-ci ont moins un exercice difficile des missions entre chacun de mes térêt à voir se développer dans une explique Guy Sallavuard, président Chez Bull (30 missions), les moti- de quarante ans. Mais les deux tra- contrats. » Fusions, acquisitions, li- société plus souple et plus réactive. de Passerelle et responsable des re- vations sont comparables : utiliser jets sont emblématiques de l’ambi- Après quoi, retour à la case chô- quidations, audits... l’intérimaire se « Le climat est totalement différent lations PME-PMI chez TotalFina, il les compétences des cadres là où guïté intérimaire. mage, pendant dix-huit mois, en- fait pompier. dans ce dernier cas », commente faut que les parties y trouvent leur elles seront le mieux employées. Car ce sont là leurs seuls points trecoupés par six mois de participa- Les missions nourrissent le por- Bernard Guyot-Tabet, membre de compte. » Le collaborateur doit ac- « Les missions qui marchent le communs. Elle, licenciée il y a cinq tion à un programme de mise à la tefeuille de clients du consultant et l’unité « création d’entreprises » de quérir une compétence en décou- mieux, explique Alain Ricaud, di- ans d’une grande entreprise après disposition de PME de cadres chô- vice-versa. « Mais il y a des services l’Association pour l’emploi des vrant d’autres façons de travailler ; recteur des ressources humaines, vingt-huit ans de carrière, en est à meurs. « J’avais l’impression de tra- qui ne peuvent pas être rendus dans cadres (APEC). « En effet, ce déta- la PME profite du savoir d’un cadre sont des détachements chez nos sa deuxième mission : la première vailler ; mais, pour les autres, ce le cadre de l’intérim. On ne peut pas chement est négocié avec le cadre, qu’elle n’a pas les moyens de ré- “partenaires privilégiés”, notam- de dix mois, la seconde devrait en n’était pas un vrai boulot, c’était de évaluer en heures la valeur des réu- qui est souvent à l’origine de son af- munérer ; la grande entreprise ment dans les ventes indirectes. Les durer dix-huit. « J’ai accepté parce l’insertion. » Aussi, lorsque vient nions ou des coups de fil qui vont fectation. Environ un tiers des déta- conserve un collaborateur qui lui personnes détachées − qui sont pour que j’allais trop mal », dit-elle. Lui a une seconde mission dans la même amener un nouveau partenaire à un chements de cadres s’effectue dans reviendra enrichi par cette dé- la plupart revenues chez Bull − sont fait sa première mission il y a dix- entreprise, elle accepte. Cette fois, tour de table... » cette optique de développement. » marche de flexibilité. des commerciaux, des technico- huit ans, par choix : depuis, il les en- il s’agit de remplacer le directeur L’expérience n’est pas de tout re- Passerelle n’organise pas, en commerciaux, des spécialistes des fi- chaîne, qu’elles durent un ou vingt- administratif. pos. « Ca ne fait pas forcément plai- LE MODÈLE DE PASSERELLE principe, de mission de plus de six nances, de la qualité ou des res- trois mois : « Un record ! » De ces deux expériences extrê- sir aux gens en place. Ils arrivaient Il existe un troisième niveau de mois, « parce qu’au-delà de cette sources humaines. » Elle est une spécialiste des res- mement difficiles, elle retient que un quart d’heure avant moi pour détachement des cadres, promu durée, on est oublié dans sa propre Avec 150 missions réalisées de- sources humaines. Après son licen- « même si, à mon âge, c’est une op- placer quelques peaux de banane depuis 1994 par Passerelle, une as- entreprise », explique M. Salla- puis 1994, Passerelle ne semble pas ciement, elle est « prête à tout pour portunité », elle aurait tout de dans le dossier. Alors j’arrivais plus sociation comptant sept membres vuard. « Car le bon levier du disposi- près de généraliser son modèle. ne pas rester à la maison ». Elle suit même préféré des CDD. « J’aurais tôt le lendemain. A ce petit jeu, on désireux d’expérimenter ce trans- tif, c’est bien l’intérêt du cadre, et il « C’est une démarche intéressante une formation de 3e cycle à l’univer- fait partie des effectifs ; là, j’étais plus s’est retrouvé à 6 heures du matin ! fert de compétences : Aerospatiale, ne s’agit pas de le faire partir dans au plan intellectuel, mais qui se sité, ce qui la met en contact avec le vulnérable, on m’a parfois appelée Ils ont abandonné... » Après dix-huit Bull, Elf, Heineken, Rhône-Pou- l’entreprise où il est temporairement heurte à des réflexes anti-précari- directeur du personnel d’un établis- « l’interimerdeuse »... » Et de ans de « carrière », « j’ai ralenti le lenc, Schlumberger et Total. Les affecté − ce qui serait un échec − té », commente M. Ricaud. Cer- sement industriel qui, souhaitant conclure : « Avec ce statut, on ne rythme, pour m’occuper un peu de principes de la mission Passerelle mais qu’il revienne. Certaines de nos taines expériences montrent en ef- suivre à son tour cette formation, peut pas s’investir : c’est juste un job, moi. On m’a bien proposé un emploi sont clairs : ces entreprises af- entreprises membres ont même ins- fet que le détachement peut lui propose de le remplacer pendant pas une carrière. » fixe : mais ramper devant les chefs, fectent leurs salariés, sur la base du crit Passerelle dans une formation déboucher sur un licenciement dé- ce temps. « Ça ne pouvait pas être Lui est un financier, pur et dur. défendre son siège, ce n’est pas pour volontariat, à des missions allant au management qu’elles ont créée et guisé. un contrat à durée déterminée Dix ans de cabinet d’expert- moi ». de deux semaines à plusieurs mois qui nous vaut les missions les plus [CDD], car la boîte était en plan so- comptable pour commencer, dans des PME-PMI, des associa- réussies. » Alain Faujas cial : la seule solution était l’intérim. » « mais je m’ennuyais ». Il devient A. R. LeMonde Job: WDE0800--0009-0 WAS MDE0800-9 Op.: XX Rev.: 18-02-00 T.: 19:10 S.: 111,06-Cmp.:21,09, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0089 Lcp: 700 CMYK

EMPLOI LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 / IX

EUROPE Les indicateurs sociaux internationaux « Le Monde » / Eurostat Les dépenses de protection sociale diminuent UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON Évolution dans l'Union européenne, en % du PIB 29 28,7 28,2 28,6 28,5 ÉVOLUTION DE L'EMPLOI AU 3e TRIMESTRE 1999 (en % sur un an) 1,4 1,5 0,1 1,0 (2e trim.) 4,7 N. D. 1,3 N. D. 1,1 1,5 – 0,6 27,9 Dont emploi salarié...... 1,7 1,9 N. D. 1,2 7,1 2 2,3 2,9 1,1 2,2 – 0,4 Dont emploi à temps partiel...... N. D. N. D. N. D. N. D. 8,1 N. D. 8 2,8 2,1 1N. D.

26,6 TAUX D'EMPLOI 1998 (en %) 25,4 Hommes + femmes (15-64 ans).... 61 59 63 53 52 (1999) 60 (1999) 53 (1999) 69 68 64 N. D. Hommes + femmes (50-64 ans).... 48 45 49 40 43 (1999) 47 (1999) 38 (1999) 39 56 N. D. N. D.

DURÉE DE TRAVAIL SALARIÉ 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 À TEMPS PLEIN 1998 (h/semaine)

Source : Eurostat-Sespros. 40,5 39,7 40,1 38,6 40,7 39,6 38,5 39 44 N. D. N. D.

a EN 1997, année la plus récente pour disposer de statistiques harmoni- ÉVOLUTION DU COÛT DU TRAVAIL sées, les dépenses liées à la protection sociale ont atteint 28,2 % du PIB (en % sur un an) 1999 3e trim. 3e trim. 3e trim. 1er trim. 3e trim. 3e trim. 3e trim. 3e trim. 3e trim. 4e trim. 98 dans l’Union européenne. Après une forte hausse au début des années + 2,8 + 2,4 +2,2 + 2,6 + 2,2 + 3,1 + 0,5 + 3,2 + 5 + 4,9 N. D. 90, due principalement au ralentissement de la croissance et à la progres- sion du chômage, cette part a montré une légère tendance à la baisse de- puis 1993. TAUX DE CHÔMAGE 1999 (en %) décembre décembre décembre décembre décembre décembre octobre novembre octobre décembre décembre a L’IRLANDE (17,5 %), l’Espagne (21,4 %) et le Portugal (22,5 %) ont les Hommes + femmes.... 8,8 9,6 9 8,7 15 10,4 11,1 2,6 5,9 4 4,6 ratios les plus bas ; la Suède (33,7 %) et le Danemark (31,4 %) les plus éle- Moins de 25 ans...... 16,8 18 8,9 20,1 27,4 22,8 32,4 4,7 12,5 9,6 9,5 vés. Le ratio est légèrement plus élevé pour la France (30,8 %) que pour l’Allemagne (29,9 %). a EN MOYENNE, les dépenses vieillesse et dépendance représentent PART DU CHÔMAGE DE PLUS D'UN AN 1998 (en %) 45,2 % du total des dépenses de prestation sociale, le secteur maladie, 49 52 46 76 46 (1999) 39 62 (1999) 47 42 8N. D. santé, invalidité 35,4 %, la famille 8,3 %, le chômage 7,5 %, le logement et la lutte contre l’exclusion sociale 3,5 %. N. D. : non disponible Pour plus d'informations : http://europa.eu.int/eurostat.html

FLASH APEC / « LE MONDE » Le marché du travail français FLASH SYNTEC RECRUTEMENT / « LE MONDE »

L'encadrement issu de la promotion interne DERNIER MOIS VARIATION L'implantation des cabinets de recrutement Mode d'accès en % CONNU SUR UN AN NOMBRE D'IMPLANTATIONS % DU C.A. TOTAL TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES 19,7% (déc.) – 2.6 DEVIENNENT CADRES ILE-DE-FRANCE 80 70 EN CHANGEANT 23 DEVIENNENT CADRES D'ENTREPRISE PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE 36,6 % (nov.) – 1.5 PAR PROMOTION NORD-OUEST 14 4 47 INTERNE EMPLOIS PRÉCAIRES (en milliers) : NORD-EST 24 10 SONT CADRES 30 CDD...... 892 – 1,5 %* DÈS LE PREMIER SUD-OUEST 13 5 EMPLOI INTÉRIM...... 446 + 8,2 %* 28 11 APPRENTIS...... 276 + 7,3 %* SUD-EST

CONTRATS AIDÉS...... 424 + 4,4 %* Source : APEC. http://www.apec.asso.fr Source : Syntec Recrutement.

a SALAIRE NET MÉDIAN (en francs constants) a LE PREMIER mode d’accès au statut cadre est la promotion in- Femmes...... 6 933 (janv.) + 2,7 %* LA MOITIÉ des cabinets de conseil en recrutement membres de Syn- terne : elle concerne près d’un cadre sur deux. Un cadre sur trois Hommes...... 8 614 (janv.) + 0,6 %* tec Recrutement sont installés en région parisienne. En province, les ré- seulement obtient ce statut dès son premier emploi. gions Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur représentent 25 im- a CETTE RÉPARTITION entre les différents modes d’accès évolue SMIC (en francs) plantations. très peu au fil des ans. En 1993, elle s’établissait ainsi : 49 % par Horaire...... 40,72 (oct.) + 1,2 % a DANS LES AUTRES RÉGIONS, la présence de cabinets est beaucoup promotion interne, 28 % dès le premier emploi et 23 % par change- Mensuel...... 6 882 (oct.) + 1,2 % plus diluée, avec toutefois une présence assez importante dans l’Ouest et ment d’entreprise. le Sud-Ouest. a L’ACCÈS AU STATUT cadre dès le premier emploi est bien sûr NOMBRE D'ALLOCATAIRES a L’« EFFET TGV » joue en faveur de la région parisienne, d’où il est fa- plus fréquent chez les diplômés : 73 % des ingénieurs, 66 % des ti- DU REVENU MINIMUM D'INSERTION (en millions) 1 137,4 (juin)** + 2,3 %*** cile d’intervenir en province dans la journée compte tenu de la rapidité tulaires d’un doctorat, 53 % des DEA-DESS, 51 % des diplômés des * variation sur dix mois (janv. 99/mars 98) ** chiffres semestriels *** variation sur six mois des transports. Les candidats de province passent d’ailleurs de plus en écoles de commerce, et 5 % seulement pour les bac + 2. Sources : Insee, Dares, CNAF plus fréquemment leurs entretiens de recrutement à Paris.

AGENDA b RESTRUCTURATIONS. Deutsche Telekom, Thomson tubes électro- Saint-Brieuc met en scène le secteur automobile niques et Banco Argentaria seront au cœur du séminaire final du chan- tier engagé en 1998 par l’Université européenne du travail sur le thème SAINT-BRIEUC ment national de formation auto- quettes animées traitant de la sé- des « Restructurations et transformations du travail en Europe ». de notre correspondant « Véhipole » est mobile (GNFA). Celle-ci accueille curité, de l’environnement, du Au cours de cette manifestation destinée aux DRH, syndicalistes, uni- lles s’appellent Initiale, Fe- les professionnels de la réparation confort ou de la compétition auto- versitaires, etc., qui se tiendra à Madrid du 22 au 24 mars, des études ver ou Gulliver. Elles ont à la fois un centre de automobile des douze départe- mobile. Une route du futur est menées sur ces trois cas d’entreprises seront présentées et discutées. été réalisées par Renault ments du Grand Ouest. également en projet, qui servira Un débat, auquel participeront des personnalités qualifiées françaises, E et PSA. Elles parlent, elles formation d’apprentis C’est dans la logique de cette dé- d’accès au Véhipole et, sur 1 kilo- allemandes, espagnoles ou relevant d’instances européennes, aborde- calculent, elles réfléchissent... Pour marche pédagogique que s’est na- mètre, offrira au public, à l’aide de ra notamment la question de savoir s’il est possible de « restructurer l’instant, elles sont uniques en leur et une vitrine des turellement imposée l’idée d’ou- bornes, de capteurs et autres re- autrement ». genre. Ce sont les voitures que vrir autour de ces deux centres de lais, un aperçu de ce que devrait Renseignements et inscriptions (avant le 25 février) : 01-45-92-69-81. nous piloteront demain. Depuis nouvelles technologies formation une vitrine de la voiture être la circulation de demain, quelques mois, elles s’exposent à du futur. Un lieu destiné à in- lorsque les véhicules « intelli- b EXPORT. Le onzième Salon de l’exportation et de la mobilité inter- Ploufragan, près de Saint-Brieuc. des spécialités locales. « En 1985, culquer au plus grand nombre le gents » dialogueront entre eux sur nationale, Avenir export-Avenir expat, se tiendra les 8, 9 et 10 mars au Premières pièces d’un musée du la section réparation automobile du désir et le plaisir d’apprendre et de la route, prévenant les conduc- CNIT à Paris-la Défense. Les grands thèmes abordés seront notam- futur inauguré le 1er octobre 1999 centre de formation des apprentis suivre l’innovation technologique teurs d’éventuels dangers. Mais ment la première exportation, l’approche et la découverte des mar- sous le nom de Véhipole, ces pro- de la chambre des métiers de Saint- automobile. au-delà de cette vocation de vi- chés porteurs ainsi que l’investissement français à l’étranger. totypes rappellent que les Côtes- Brieuc avait le bonnet d’âne de nos Unique en son genre, Véhipole, trine des nouvelles techniques, Vé- Renseignements : Sandrine Chauvet, 01-47-42-72-35. d’Armor disposent, avec l’automo- sections », se souvient Pascal Pel- ouvert gratuitement au public, a hipole est aussi devenu un carre- Fax : 01-47-42-72-34 ; e-mail : [email protected]. bile, d’un secteur économique non lan, le directeur de la chambre. pour ambition de lever un coin du four des talents et du savoir-faire négligeable. Plus d’une vingtaine « Elle affichait moins de 20 % de voile du futur de l’automobile. Ce- pour ceux qui construisent et ré- de PME, employant plus de trois réussite aux examens et ses classes la se traduit, sur les 3 000 mètres parent l’automobile. mille salariés, y travaillent à la réa- étaient progressivement désertées carrés du site, par des présenta- lisation d’équipements et de pièces par les jeunes et les entreprises. » A tions très concrètes à base de ma- Patrick Le Nen détachées pour près de 300 mil- tel point qu’il fut un moment envi- lions de francs de chiffre d’affaires sagé de stopper cette formation. annuel. Cela va du boulon aux C’est paradoxalement de l’analyse pièces de tableau de bord, des élé- de cet échec qu’est partie l’aven- ments de tension des ceintures de ture de Véhipole. Le Monde sécurité aux outils de presse et de carrosserie... Sans oublier l’élec- « PROFESSIONS D’AVENIR » tronique embarquée, spécialité des « L’étude de la situation nous a entreprises du Trégor. fait prendre conscience que nos for- à l’école Au départ, l’automobile n’était mations étaient dépassées et que pourtant pas la plus performante nous préparions nos élèves à des métiers du passé et non à des pro- pendant une semaine fessions d’avenir », résume Pascal Pellan. La formation négligeait en effet « l’importance de l’électro- Pour suivre l’actualité sur toute une semaine nique dans le produit voiture d’une part, d’autre part le fait que le mé- et mieux comprendre la presse. tier de technicien de l’automobile réclamait des compétences tech- Du 20 au 25 mars 2000, niques mais aussi des aptitudes de Le Monde vous propose son communication ». C’est ainsi qu’est né en 1991, à Saint-Brieuc, l’Insti- tut supérieur des techniques auto- mobiles (ISTA), une formation par apprentissage de niveau bac, dans KIT-PRESSE ̄ laquelle s’est largement investie l’Association nationale pour la for- b 20 exemplaires pendant 5 jours mation automobile (ANFA). b Pascal Pellan Aujourd’hui, l’ISTA accueille, la nouvelle mallette pédagogique et sa vidéo b Né en 1950 dans les chaque année, trois cents jeunes, Côtes-d’Armor, Pascal Pellan est affiche un taux de réussite de 97 % Tarifs et commandes : juriste de formation. Il a été attaché aux examens et recueille plus de préfecture avant de prendre la d’offres d’emplois qu’il ne peut en direction de la Chambre des satisfaire. Une amicale des anciens Tél. : 01-42-17-37-64/33-04 métiers des Côtes-d’Armor en 1980. élèves essaime déjà sur le territoire Fax : 01-42-17-21-70 b Il est l’auteur d’un livre (à français. L’ISTA a ajouté à cette paraître) intitulé Réussir l’école de formation initiale une filière de tous les talents (Les Collections formation continue, en installant Offre réservée aux collèges et lycées ordinaires, 192 p., 90 F). sur le site une antenne du Groupe- LeMonde Job: WDE0800--0010-0 WAS MDE0800-10 Op.: XX Rev.: 18-02-00 T.: 19:10 S.: 111,06-Cmp.:21,09, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0090 Lcp: 700 CMYK

X / LE MONDE / MARDI 22 FÉVRIER 2000 MANAGEMENT ̄ Les religieux œuvrent au salut de l’entreprise LE SOCIAL DANS L’UNION par Francis Kessler igne des temps dans un sident du cabinet conseil Transfor- personnel peuvent être l’anti- monde en quête d’éthi- De plus en plus de mance, à un ouvrage à paraître en chambre de sectes et de manipula- S que, nouvelle mode en 2001 sur le « moinagement » et sur tions. D’autant que certaines entre- matière de management... cadres et de dirigeants les applications pratiques de la prises tendent à « formater » leurs ou les deux à la fois ? Chefs d’en- règle de saint Benoît, édictée au VIe équipes en envoyant leurs cadres treprise et cadres dirigeants se se tournent vers siècle et qui régit encore le fonc- en stage ici ou là au gré des modes, Concentrations tournent de plus en plus vers le tionnement de nombreux monas- sans grande vigilance sur le fond. monde religieux pour les conseiller des congrégations tères. Brigitte de Saint Martin, direc- dans leur fonction de manageurs. On peut s’interroger sur l’effica- trice générale du cabinet Ephata En octobre dernier, les jésuites spirituelles pour cité et les finalités de ce curieux at- Consultant, expert de l’Association et licenciements du lycée Sainte-Geneviève de Ver- telage de l’expert en management pour le progrès du management sailles, réputé pour ses classes pré- redonner du sens et du professionnel de l’éthique, en (APM), a animé des ateliers sur la usions, absorptions, OPA, OPE, etc., se succèdent à une ca- paratoires aux grandes écoles, ont l’occurrence un moine. « Le risque règle de saint Benoît. Bien qu’elle y dence rapide. Ces restructurations, volontaires ou forcées, lancé l’institut Magis, un cycle de à leur travail est en fait du côté des dirigeants, en- voie un outil intéressant pour le s’accompagnent, économies d’échelle obligent, de licencie- formation supérieur d’une tren- clins à se donner bonne conscience management, elle considère que ce ments de salariés pour motifs économiques. Les Etats taine de jours sur un an, destiné pensent dans les entreprises et à ne rien changer fondamentale- n’est pas le travail des moines que membresF de l’Union européenne ont cependant adopté les solutions aux cadres appelés à de plus hautes mêmes. En 1999, il a ainsi rencontré ment à leur attitude dans l’entre- d’animer des séminaires sur cette les plus diverses pour garantir au travailleur muni d’un contrat de tra- fonctions. Objectif : offrir aux qua- quelques 1 100 dirigeants ou élèves prise, estime Christian Zapirain, du question, tout en remarquant que vail à durée indéterminée une certaine forme de continuité de son dras en milieu de carrière « un pa- de grandes écoles. Soucieux de li- Centre des jeunes dirigeants (CJD). l’Eglise a toujours été du côté du emploi. La variété n’exclut toutefois pas certains traits communs. lier qui leur permette de se réappro- miter ces interventions, le Père On va faire son mea culpa à Gana- pouvoir et que ce pouvoir est au- C’est le cas, par exemple, de la garantie résultant de la directive eu- prier leurs valeurs, le sens et la Minguet préfère en refuser une gobie et se rassurer en y retrouvant jourd’hui dans les entreprises. ropéenne de 1977, modifiée en 1998, relative « au maintien des droits capacité à décider dans un monde bonne partie. des dirigeants qui ont le même fonc- « Avec la prière, le travail constitue des travailleurs en cas de transfert d’entreprises, d’établissements ou de qui manque cruellement de re- Témoignage supplémentaire de tionnement. » pour nous un axe spirituel majeur, se parties d’établissements ». Ce texte communautaire prône la perma- pères ». cet engouement, la sortie en jan- défend le Père Hugues Minguet. nence du contrat de travail alors même qu’une des parties au contrat, La formation, qui coûte vier dernier d’un livre corédigé par RETRAITE BOUDDHISTE Nos activités ont fait l’objet d’un au- en l’occurrence l’employeur, a changé. En d’autres termes, le nouvel 120 000 francs, fait intervenir des le Frère Samuel Rouvillois (lire ci- Cet ancien responsable de la for- dit spirituel et économique, et si ce employeur est tenu d’employer tous les salariés de l’entité écono- conférenciers de différents hori- dessous), Sandra Bellier, directeur mation au CJD pour la région projet n’était pas porté par la mique achetée ou absorbée « dans les mêmes conditions que celles zons, hommes d’entreprise, mais recherche et développement à la Rhône-Alpes avait axé son mandat communauté, il serait arrêté. » convenues avec le cédant ». L’interprétation des concepts figurant aussi philosophes, théologiens ou Cegos, et Patrick Vuillet, conseil en sur l’ouverture du management à Alors, utiles ou non, ces sémi- dans la norme communautaire par la Cour de justice des Communau- encore professeurs de médecine. stratégie (Le Travail à visage hu- la philosophie et à la spiritualité, et naires alliant spiritualité et mana- tés européennes (CJCE), très favorable au salarié, a conduit à l’appari- « Cet institut répond à la demande main, Editions Liaisons). « Je sens avait organisé des retraites de dif- gement ? Les avis divergent. Jean- tion d’un droit largement uniforme. Les juridictions nationales les de plusieurs anciens élèves, qui une demande croissante parmi les férentes sortes, notamment au Louis Zevaco, actuellement direc- plus réticentes, telles les Cours de cassation française et italienne, ont éprouvaient le besoin de se situer chefs d’entreprise pour les questions centre bouddhiste de Kharma Ling teur général chez Accor pour la dû s’aligner sur les arrêts venant de Luxembourg. D’autres pays, dont dans leur itinéraire professionnel à philosophiques et de transcen- à Arvillard (Savoie). « Cette quête région Grand-Ouest, a assisté à un la loi ne reconnaissait pas expressément cette obligation de l’acheteur un moment important de leur car- dance », remarque Patrick Vuillet, du sens au travers de séminaires séminaire à Ganagobie, en 1994, d’entreprise, tels l’Allemagne ou le Royaume-Uni, ont intégré cette rière », explique le Père Patrice de qui a donc décidé de réunir un phi- peut être une démarche valable, avec son équipe de l’époque. garantie d’emploi dans leur législation. La Salle, directeur de Sainte-Gene- losophe religieux et une spécialiste dans la mesure où l’on a réellement « C’était une expérience unique, se La réglementation des licenciements présente également de fortes viève et président de l’association des sciences humaines pour voir envie de se remettre en question, souvient-il. J’ai toujours essayé de similitudes d’un Etat à l’autre. Ainsi, partout en Europe existe l’insti- Magis. dans quelle mesure l’entreprise poursuit-il. Mais l’on touche là au mettre l’homme au centre de l’entre- tution de la période d’essai, moment plus ou moins long situé au dé- peut être « humanisante ». développement de la personne. » Et prise et je pense que le passage à Ga- but du contrat de travail pendant lequel les règles du licenciement ne « MOINAGEMENT » Le Père Minguet travaille de son de souligner un autre danger : cer- nagobie m’y a aidé. » trouvent pas d’application. De même, les règles protectrices ne Au monastère bénédictin Notre- côté avec Vincent Lenhardt, pré- tains séminaires de développement D’autres considèrent que ce type trouvent leur pleine valeur que si Dame de Ganagobie (Alpes-de- d’approche ne peut être qu’indivi- D’après une directive le salarié remplit une condition Haute-Provence), le Père Hugues duelle. C’est le cas de Jean-François d’ancienneté dans l’entreprise Minguet a fondé le centre Entre- Ganagobie, un monastère sur Internet Carrara, responsable du départe- de 1975, tout (six mois en Allemagne, neuf prises en novembre 1991 pour ré- ment ressources humaines du cabi- mois au Danemark, deux ans en pondre à cette « quête de sens » des Pour délivrer des informations sur le monastère de Ganago- net Algoe. Lui s’est construit son licenciement France ou au Royaume-Uni, par dirigeants. Bon an mal an, l’orga- bie, les moines se sont mis au goût du jour en réalisant un site propre programme à Ganagobie, exemple). nisme assure la formation de 180 à Internet (http://ndganagobie.com). En cliquant sur le lien « En- en solitaire. « On voit apparaître au économique Tous les pays de l’Union euro- 200 personnes au travers de diffé- treprise » de la page d’accueil, on accède à la liste des sémi- sein de l’individu des antagonismes péenne exigent également que la rents séminaires. naires. Au programme 2000, « Le management au service de la entre les valeurs qu’il pense siennes « collectif » doit être rupture du contrat de travail soit Ancien conseiller juridique à la personne », « Devenir un responsable porteur de sens, créer une et celles qui gouvernent son travail, motivée et justifiée. Le licencie- Fiduciaire de France, le Père Min- intelligence collective », « Connaissance de soi, croissance hu- explique-t-il. On peut s’interroger précédé d’une ment économique, baptisé ail- guet avoue être soumis à une «de- maine et spirituelle » ou encore « Ethique et entreprises », ce sur cette dualité et tenter de retrou- leurs « licenciement du fait de mande exponentielle » de la part dernier rendez-vous étant spécialement destiné aux étudiants ver une unité, mais de mon point de information des l’entreprise » ou « pour manque des chefs d’entreprise, non pas tant en MBA de HEC. On peut ensuite accéder au détail de chaque sé- vue, il s’agit d’une démarche person- de travail », doit reposer sur pour les séminaires, dont les effec- minaire. Pour la plupart d’entre eux, des ouvrages sont conseil- nelle. » autorités publiques, « une juste cause », sur une tifs sont relativement stables, que lés : au côté de Ethique à Nicomaque, d’Aristote, L’Ethique ou le « cause légitime », un « motif va- pour les conférences qu’ils dis- chaos, de Jean-Loup Dherse et Hugues Minguet. Martine Laronche d’une information lable », un « motif réel et sé- rieux », un « motif particulière- et d’une consultation ment sérieux » ou être « socialement justifié ». Ce flori- Frère Samuel, un moine au pays des affaires des représentants lège de concepts, qui donnent lieu à un abondant contentieux du personnel. d’interprétation dans chaque pays, reflète la volonté de rappe- roiser Frère Samuel en Le choix de rejoindre la jeune la crise engendrée par le manque de Ces deux constantes ler la gravité de la perte de l’em- plein Paris, du côté de Spécialiste communauté Saint-Jean − elle est repères ». ploi pour le salarié. Dans toute C Montparnasse, en robe née en 1975 −, qui compte un petit Désigné « global leader » en n’excluent cependant l’Europe, les juges se trouvent de bure et sandales, est en management millier de frères et de sœurs de 1999, il tente de gérer au mieux sa ainsi confrontés en des termes si- chose possible sinon probable : ce 24 nationalités différentes, date de situation schizophrénique : pas de significatives milaires à la difficile analyse de religieux de 39 ans, membre de la et « global leader » ce moment-là. Les Frères et Sœurs homme d’Eglise au milieu des données économiques présen- communauté Saint-Jean, est au- de la communauté Saint-Jean sont maîtres du monde. Frère Samuel, divergences entre tées comme justifiant la nécessité mônier au collège Stanislas. Plus à Davos, l’aumônier de plus en plus nombreux à caution spirituelle de Davos ? pour l’employeur de mettre fin étonnant est de le retrouver à Da- « prendre » les aumôneries des «Non, dit-il. Le principe de la ren- les Etats membres au contrat de travail. vos, petite station de ski des Gri- du collège Stanislas collèges. La congrégation est orga- contre est un bon principe. Les ren- Le non-respect de ces exi- sons, qui se transforme chaque an- nisée en petites communautés de contres personnelles et informelles gences peut être sanctionné de deux manières : soit l’allocation, en née pendant une semaine, fin enseigne l’éthique 5 à 10 Frères. Leur moyenne d’âge évitent souvent les affrontements justice, de dommages et intérêts forfaitairement compensatoires du janvier, en un forum mondial pour est de 33 ans. institutionnels. Le problème, c’est préjudice subi, soit l’annulation de la mesure patronale illégale. Le li- des milliers de chefs d’entreprise aux chefs d’entreprise Depuis quelques années, Frère qu’à Davos ce côté informel est de- cenciement abusif est sanctionné par l’indemnisation en Belgique, en et les hommes politiques les plus Samuel est expert à l’Association venu institutionnel. Alors, bien sûr, il Finlande, en France, au Luxembourg, au Portugal, en Suède. Les en vue de la planète. qui anime depuis trente ans le Fo- pour le progrès du management existe le risque d’une pensée un peu droits allemand, britannique, irlandais préconisent la réintégration du C’est pourtant dans cet antre de rum économique mondial, dont il (APM), qui réunit 3 000 dirigeants unique. » salarié à son poste de travail ou à un emploi équivalent avec maintien la mondialisation, en butte cette est le créateur et encore au- dans une sorte d’anti-Rotary Club, Atypique, Frère Samuel l’est de la même rémunération. La nécessité d’un délai de préavis est pa- année aux contestataires du libé- jourd’hui le président. Frère Sa- auquel il consacre une demi-jour- sans aucun doute. Son nouveau reillement commune aux quinze pays de l’UE. Mais la durée de ce ralisme, que Frère Samuel a passé muel est en effet l’un des née par mois. Il intervient égale- statut lui permet de venir pendant préavis est abordée d’une manière très différente (et souvent quelques jours. Non pas en tou- 100 « jeunes » sélectionnés l’année ment au Centre des jeunes diri- trois ans à Davos. Pour sa complexe) d’un Etat à l’autre. Le plus souvent, néanmoins, l’ancien- riste mais en participant. Et quel dernière pour figurer parmi les geants d’entreprise. Sa spécialité, deuxième année de présence, il se neté dans l’entreprise ou dans la vie professionnelle constitue un cri- participant ! De ceux qui sont les « global leaders de demain ». c’est l’éthique. Il vient de publier sent plus à l’aise, sans pour autant tère primordial. plus impliqués. Pour l’occasion et Comment (diable !) Frère Sa- un ouvrage collectif, Le Travail à être dupe de l’endroit où il se L’examen des règles de procédure qui encadrent la décision de en raison d’une neige persistante, muel ([email protected]) a-t-il visage humain (Editions Liaisons). trouve. « Mais Jésus n’était-il pas mettre fin au contrat de travail révèle des approches plus diverses. Frère Samuel a troqué ses sandales trouvé le chemin de Davos ? C’est avec les pharisiens ? », se justifie- Certains pays imposent des conditions de forme très précises, tel un pour de solides chaussures, sa une longue histoire, explique-t-il. CAUTION SPIRITUELLE t-il. L’atmosphère a-t-elle changé ? écrit avec des mentions obligatoires et-ou un entretien préalable avec seule concession à ce haut lieu du Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas C’est un ami, ancien responsable « Oui, il y a une conscience plus le salarié. D’autres législations admettent un renvoi prononcé orale- libéralisme, avec le badge de tombé directement de son couvent de McKinsey, « global leader » lui- grande de la précarité des choses, et ment ; elles semblent alors plus souples. A l’opposé, le droit néerlan- congressiste indispensable pour dans cette marmite de la mondiali- même, qui le premier le convainc ça n’est pas réversible », affirme- dais exige une autorisation administrative pour tout licenciement : à franchir les sas de sécurité qui sation. Depuis son jeune âge, de venir faire un tour à Salzbourg, t-il. défaut, la mesure est nulle et non avenue. gardent l’entrée du centre de Frère Samuel cultive une familiari- où Davos se décline chaque année Les global leaders de demain Une directive de 1975 influence fortement les dispositions natio- congrès. Pour le reste, l’homme té avec le monde de l’économie et sur un thème régional. Il y parti- sont des individus de moins de nales applicables lorsqu’il y a plus d’une personne à licencier, hypo- n’a pas changé sa tenue, bure grise des affaires : il est le fils de Phi- cipe deux ans. Et ça lui plaît. Fran- 45 ans, parvenus à une position thèse très fréquente lors d’une restructuration. Tout licenciement à capuchon, chapelet accroché à la lippe Rouvillois. Son père, haut chir le pas jusqu’à faire partie des d’influence et de responsabilité. économique « collectif » doit être précédé d’une information des au- ceinture de cuir et large pèlerine. fonctionnaire, a dirigé la SNCF « maîtres du monde » ne le gêne Etre « global » se définit en termes torités publiques, d’une information et d’une consultation des repré- Frère Samuel, qui n’est pas à avant de devenir administrateur pas. L’année dernière, le bon pro- de réalisation et de perspective. En sentants du personnel. Ces deux constantes n’excluent cependant pas cheval sur les principes (« appelez- général du Commissariat à l’éner- fesseur Schwab lui propose de re- quoi correspond-il à ce portrait- de significatives divergences. Elles touchent la limite temporelle dans moi frère, ou Samuel, comme vous gie atomique (CEA). Sur le plan présenter la jeune génération. Il robot ? « Je fais partie d’une jeune laquelle des licenciements successifs sont considérés comme « collec- voulez », dit-il...) fait partie de la spirituel, celui qui, à 20 ans, se des- accepte, par curiosité et parce que multinationale religieuse en déve- tifs » (trente jours en Allemagne, Autriche, France, Grèce et Irlande, famille des « global leaders », tinait à être metteur en scène, a ça l’intéresse « d’écouter comment loppement », répond-il avec hu- soixante jours en Belgique, quatre-vingt-dix jours aux Pays-Bas et au nommé au titre de maître du trouvé la foi juste avant de partir pensent les gens qui s’imaginent di- mour. Royaume-Uni, cent vingt jours en Italie, entre trente et quatre-vingt- monde sous l’égide du maître des aux Etats-Unis faire des études de riger le monde. Ils n’ont pas encore dix jours au Luxembourg). Les pouvoirs d’intervention des représen- lieux, le professeur Klaus Schwab, cinéma. pris conscience de la profondeur de Babette Stern tants du personnel sont également des plus divers : « coopération spéciale » en Finlande et en Suède, négociation d’un accord et codéci- sion sur un plan social en Allemagne et au Danemark, information et consultation sans participation réelle à la décision finale en Belgique, en France, en Grèce, au Luxembourg et au Portugal. Peut-on espérer que la Commission ou les partenaires sociaux eu- ropéens harmonisent les règles du licenciement économique ? Cela est peu probable, le traité ne fournissant pas de base juridique claire à une intervention communautaire. Pourtant, il y a là une probléma- tique commune, des solutions très proches, sinon dans la terminolo- gie, du moins dans leurs finalités. Elles pourraient faire l’objet d’une négociation en vue d’une réglementation équilibrée et bien plus li- sible pour les salariés, amenés à être toujours plus mobiles, mais éga- lement pour les nouveaux « méga-groupes ».

Francis Kessler est directeur de l’Institut du travail à l’université Robert- Schuman de Strasbourg.