LeMonde Job: WMQ3108--0001-0 WAS LMQ3108-1 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0300 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE ÉCONOMIE

MARDI 31 AOÛT 1999 LES ENJEUX [ LES INITIATIVES

EUROPE BOUSSOLE FOCUS LA SÉCURITÉ AU TRAVAIL L’introduction de la monnaie L’Ecole autrichienne est l’objet S’AFFICHE unique métallique d’un intérêt renouvelé en France. La collection milliards (56 milliards de pièces 99 de dollars Les travaux de de l’Ecomusée pesant 250 000 tonnes) Le montant de l’excédent budgétaire Friedrich von Hayek, du Creusot représente des Etats-Unis prévu pour 1999. Prix Nobel en 1974, compte environ un véritable prouvent qu’il n’y a 2 000 pièces, Républicains et démocrates se OFFRES D’EMPLOIS défi pas une manière datées de 1931 querellent à propos de son utilisation, De la page IX (page IV) unique d’être libéral à nos jours alors que l’élection présidentielle à la page XIV (page VI) (page VIII)

approche KEYSTONE (page V)

a Les jeunes ont La croissance est désormais plus riche Les jeunes Français se rallient en emplois. Reste à raviver les créations de PME en s’inspirant de àl’esprit d’entreprise la réussite américaine

elle surprise de rentrée ! inférieur à 20 % si l’on exclut les “ mau- chômage, ce qui n’était pas le cas Le coq gaulois encore à la traîne La croissance française a dits ” du traitement statistique, c’est-à- jusqu’à présent. Sur le plan financier, B créé plus d’emplois que dire les entreprises considérées comme des dispositions particulières seraient prévu. Du coup, Domi- mortes alors que, par exemple, elles ont aussi mises en place pour ceux, nom- nique Strauss-Kahn, admirateur de la été acquises par une autre, ce qui n’est breux, qui ne peuvent avoir accès au Outre-Atlantique, la création d'entreprises « nouvelle économie » américaine nullement une cause d’échec. » capital-risque. Sur ce sujet, Domi- progresse depuis dix ans croit en une « nouvelle croissance » Le gouvernement, soucieux d’en- nique Strauss-Kahn dispose en la per- française « plus durable, car non por- courager l’esprit d’entreprise et sonne de Claude Allègre, son ministre teuse d’inflation, plus solidaire car l’innovation, est décidé à faire plus de l’éducation et de la recherche, d’un nis créatrice d’emplois, plus innovante car qu’épouser les thèses des écono- allié de taille qui devrait l’aider à ats-U tirée par les technologies de l’informa- mistes selon lesquelles la création convaincre les derniers récalcitrants. Et tion ». A lire le ministre des finances d’entreprises est nécessaire à la santé Ainsi, les montants forfaitaires des l’esprit d’entreprise (Libération du 26 août), l’économie économique et à la résorption du cotisations appelées dès les premiers française « n’est pas cet être anémique chômage. En prenant exemple ail- mois d’exercice pourraient être revus. que dépeignaient les libéraux »... Un leurs. Des mesures pourraient aussi favo- 1000 indicateur pourrait lui donner raison : Un rapport publié en juin 1998 par riser la pluriactivité, c’est-à-dire la la création d’entreprises. Moteur la Small Business Administration, création d’entreprises par des per- 800 essentiel du succès américain, elle organisme d’aide aux petites et sonnes ayant déjà une autre profes- serait en train de sortir de sa léthargie moyennes entreprises (PME) mis en sion, « ce qui intéresse beaucoup de 600 En France, après dans l’Hexagone. Les Français sont de place par le gouvernement américain, monde, constate François Hurel. Les des années de baisse, plus en plus nombreux à vouloir créer établit des corrélations entre la créa- gens ne veulent pas forcément être 400 on perçoit aujourd'hui leur entreprise. tion d’entreprises et la bonne santé entrepreneurs pour la vie entière, mais 200 un mieux pour le nombre Selon un sondage réalisé par économique des Etats-Unis. En parce qu’ils veulent saisir une opportu- Nouvelles PME (en milliers) de créations ex-nihilo l’Agence pour la création d’entre- France, près d’un créateur sur deux nité ». Il milite pour créer, à l’instar de 0 prises (APCE) et l’IFOP en mars 1998, (43 %) était demandeur d’emploi ce qui s’est passé au Canada, un fonds 88 89 90 9192 93 94 95 96 97 1,2 million de personnes ont une idée avant de créer son entreprise. d’épargne de proximité auquel cha- précise du secteur dans lequel ils En octobre donc, à l’occasion des cun pourrait abonder. Il en a déjà ance aimeraient créer une société. Ils Assises nationales de la création trouvé le slogan : « 2 000 francs pour Fr n’étaient que 700 000 en 1992. d’entreprises, l’équipe Jospin devrait l’an 2000 », pour enclencher davan- Depuis, le mouvement s’est amplifié. annoncer de nouvelles mesures. Elles tage le cercle vertueux de la création 120 Dans un autre sondage IFOP/Cercle viseraient à ne plus pénaliser le créa- d’entreprises. 115 de l’industrie/Le Monde, réalisé en teur en cas d’échec, en lui donnant en mai 1999, 40 % des jeunes scolarisés particulier droit aux indemnités de 110 Annie Kahn de la quatrième à la terminale 105 disaient préférer créer leur firme plu- 100 tôt que d’entrer dans une entreprise publique ou privée. Dans les universi- 95 tés et grandes écoles, les enseignants a Emploi : 6 pages 90 sont unanimes à constater un 85 base 100 : 1987 engouement des jeunes pour la créa- 80 tion d’entreprises. A l’autre extrémité, les personnes 88 90 92 94 96 98 « en situation difficile » potentielle- ment bénéficiaires de l’avance rem- boursable pour création d’entreprises – prévue dans le cadre de la loi contre l’exclusion du 29 juillet 1998 – seraient Des éclosions qui font chuter le chômage nettement plus nombreuses que les 10 000 pour lesquelles cette aide a été budgétée. Certes, le nombre de créations d’entreprises a continué de baisser en

1998. Mais le paradoxe pourrait être S

o moins important qu’il n’y paraît. Si

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c l’on ne considère que les créations ex-

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Les performances ... et françaises m sommeil comptabilisées dans les

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des PME américaines... Mouvements de main-d'œuvre B données générales), on observe en

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dans les entreprises de 10 à 49 salariés i fait un arrêt de la décroissance. En

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Créations d'emplois en milliers s outre, le nombre de faillites a baissé

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dans les entreprises A d de 13,3 %, indiquant peut-être que les

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de moins de plus n entreprises créées sont plus durables,

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de 100 salariés de 100 salariés r en partie grâce aux nombreux

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2 553 5 A velle sur deux disparaîtrait trois ans P C après sa création, serait totalement 9188 92 90 93 9294 95 94 96 96 97 98 98 E erroné, affirme François Hurel, délé- gué général de l’APCE. «Le taux est SEPTEMBRE 99 – CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX

55e ANNÉE – No 16981 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MARDI 31 AOÛT 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

Distribution : La « nouvelle alliance » de Lionel Jospin la fusion b Le premier ministre veut rassembler « les exclus, les classes populaires et les classes moyennes » entre Carrefour b Il se fixe pour objectif « central » de « reconquérir une société de plein emploi » et Promodès crée b A Bruxelles, le Parlement européen auditionne les dix-neuf nouveaux commissaires EN CONCLUSION de l’universi- té, la fiscalité, l’intégration sociale té d’été du Parti socialiste, di- et le réforme des retraites. Le pre- un géant mondial manche 29 août à La Rochelle, Lio- mier ministre a souligné que le nel Jospin s’est prononcé en faveur succès de l’action du gouverne- LA GRANDE distribution fran- d’une « nouvelle alliance », qui fe- ment dépend de la majorité, qui

çaise se lance, à son tour, dans une rait « converger » les politiques « peut seule se nuire et se défaire ». BROS WARNER vague de concentration. Carrefour « qu’attendent, respectivement, les Il a accepté le débat demandé par et Promodès vont fusionner et for- exclus, les classes populaires et les les Verts sur le nucléaire mais refu- PORTRAIT mer le numéro deux mondial der- classes moyennes ». Le premier mi- sé l’introduction d’une dose de rière l’Américain Wal-Mart. Avec nistre a annoncé une « deuxième proportionnelle pour les législa- un chiffre d’affaires de 355 milliards étape » de son action, visant à tives. Le mystère de francs (54,11 milliards d’euros), « transformer la société pour la M. Jospin entend aussi préparer le nouvel ensemble devient le pre- rendre plus juste », en insistant sur dès maintenant la présidence fran- Kubrick mier groupe français, tous secteurs une rentrée politique placée « sous çaise de l’Union européenne au se- Eyes Wide Shut, le dernier film de Stan- confondus. Dans la grande distri- le double signe de la confiance et de cond semestre de 2000. A ley Kubrick, sera présenté en ouverture bution, la France occupe un rang la durée ». Récusant toute «spé- Bruxelles, les dix-neuf commis- du festival de Venise, le 1er septembre. sans équivalent, plaçant cinq de ses culation » sur l’élection présiden- saires européens nommés par les Juste avant sa mort, le 7 mars, le réali- entreprises parmi les vingt plus im- tielle, M. Jospin a assuré que son gouvernements et le président Ro- portantes de la planète. Ce « mo- « horizon politique » est celui «de mano Prodi passent un « grand sateur avait présenté un premier mon- dèle français », où les distributeurs la législature » et, donc, des élec- oral » devant les députés. Le Parle- tage aux deux principaux acteurs, Tom sont de plus en plus puissants, in- tions législatives de 2002. ment, élu en juin, entend montrer Cruise et Nicole Kidman. Que subsiste- quiète les fournisseurs, notamment M. Jospin a affirmé que, pour son pouvoir et mieux contrôler t-il de ce montage ? Plusieurs de ses dans la paysannerie, comme l’ont « la décennie à venir », l’objectif l’exécutif après les scandales qui collaborateurs ont tenté d’éclairer le montré les récentes actions des « central » est de « reconquérir une ont conduit au départ de l’équipe producteurs de fruits et légumes. société de plein emploi ». Mais il a Santer. travail et la personnalité de ce dé- donné peu de précisions sur les miurge du septième art, qui entendait Lire page 18 contours de cette deuxième étape, Lire pages 6 et 7, et la rentrée du maîtriser la production, la promotion, et notre éditorial page 15 évoquant la lutte contre la précari- Parlement européen pages 2 et 3 la commercialisation. p. 12 et 13 La planète Hommes et femmes sont-ils égaux face à la douleur ? VIENNE (Autriche) giques opiacés ont une action différente se- loureuse. Les scientifiques n’en sont qu’à ac- « balkanisée » de notre envoyé spécial lon le sexe. cumuler et échanger les premiers argu- Les femmes et les hommes sont-ils égaux Différente des observations chez l’animal, ments. DANS ses Débats pour le devant la douleur ? Les 4 000 participants au cette constatation compliquait soudaine- Les différences sociologiques et cultu- a siècle à venir, Le Monde 9e congrès mondial sur la douleur, qui se te- ment l’affaire. Une autre étude, présentée relles entre femmes et hommes et leurs va- donne la parole à Pascal Boniface, nait du 22 au 27 août à Vienne (Autriche), cette fois par Roger Fillingim, de l’université riations selon les régions du monde pèsent directeur de l’Institut de relations ont pu s’interroger à l’occasion de plusieurs d’Alabama, sophistiquait le débat en faisant d’un bon poids. C’est ainsi que, dans sa internationales et stratégiques, qui interventions et réunions spécifiquement état d’un comportement différent entre contribution, l’Américaine Karen Berkley a souligne la « morcellisation » de la consacrées à ce thème. Au départ, il y a plu- hommes et femmes face au même stimulus expliqué que les femmes sont contraintes de planète par la multiplication des sieurs constats faits chez l’animal, en l’oc- douloureux : lorsque l’on disait aux hommes réagir différemment à la douleur que les nouveaux Etats. Cette « balkanisa- currence la souris. On retrouve chez les qu’en règle générale les femmes réussis- hommes du fait des différentes pressions tion » du monde, explique-t-il, est mâles, mais seulement dans certains types saient mieux cette épreuve, ils avaient net- sociales qui s’exercent sur elles : « Cela place dangereuse parce que ces nouvelles de souris, une plus grande résistance à un tement tendance à prendre cela comme un les femmes dans la position de faire plus at- LAMPEN/REUTERS JERRY entités n’ont pas toujours les stimulus douloureux et une meilleure sensi- défi et à supporter une douleur plus élevée. tention aux situations qui présentent un dan- MONDIAUX D’ATHLÉTISME moyens de se défendre et que leur bilité à l’analgésie. Passionnées, les discussions sont évidem- ger potentiel. » Une explication au fait que, faiblesse est génératrice de crises. Mais l’intérêt des congressistes a été ac- ment allées bon train, tous les intervenants dans la littérature médicale, les femmes ont Le plus titré Elle accroît en outre l’inégalité cru lors de la communication de Christine soulignant le caractère extrêmement préli- davantage tendance que les hommes à rap- entre les peuples. Certes, on assiste Miaskiowski, de l’université de Californie à minaire des constatations et la nature porter les symptômes, même si elles re- L’Américain Michael Johnson a conclu aussi à des regroupements d’Etats, San Francisco. Elle présentait une étude complexe de la question. Personne n’est en tardent plus que les hommes le moment de en beauté, dimanche 29 août, les notamment dans l’Union euro- réalisée chez des personnes ayant à subir mesure aujourd’hui de faire la part entre ce rechercher une expertise médicale de haut championnats du monde de Séville, en péenne, mais paradoxalement, se- l’extraction d’une dent de sagesse. Or force qui découle du biologique et ce qui relève de niveau. « En ce sens, les femmes ont besoin s’adjugeant sa deuxième médaille d’or d’apprendre des hommes », lon Pascal Boniface, cette tendance fut de constater qu’à anesthésie identique, la sociologie. Le fait est qu’il est difficile conclut Karen lors du relais 4 x 400 m. Avec neuf encourage les tentations nationales. les femmes bénéficiaient d’un meilleur sou- dans ces études de différencier ce que la Berkley. lagement de la douleur, ce qui a amené personne éprouve réellement et la manière titres mondiaux, le sprinteur entre dans Lire page 16 l’oratrice à conclure que certains antal- dont elle va rapporter cette expérience dou- Paul Benkimoun l’Histoire. p. 23 et 24 Des médiateurs POINT DE VUE pour l’école Edition : non au modèle américain par Olivier Bétourné L y a quelques mois, l’un Pléiade dans les années 30, connaît Ce sont des choses que l’on disparition en Europe après avoir des éditeurs américains les bien la France, où il est né. Son n’oublie pas et qui expliquent sans été décimée outre-Atlantique ? I plus réputés a publié une père, juif émigré d’origine russe, y doute pour une part l’extrême at- Terrible diagnostic. Fruit d’une sérieuse mise en garde à a vécu une vingtaine d’années, jus- tention que prête André Schiffrin à concentration financière accélérée, l’adresse de ses confrères euro- qu’à ce que l’occupant nazi le dé- la vie intellectuelle française. Fort l’édition américaine d’aujourd’hui péens. André Schiffrin, fils de signe à l’épuration en prétendant d’une expérience de quarante an- offre en effet le spectacle accablant Jacques Schiffrin, lui-même éditeur « aryaniser » les milieux intellec- nées de travail, il s’interroge : l’édi- d’une constellation de marques in- et fondateur des éditions de La tuels. tion de qualité est-elle menacée de terchangeables, autrefois presti- gieuses et fortement identifiées, au S. MISHIMA/MUSÉE NAOSHIMA S. MISHIMA/MUSÉE sein desquelles les contrôleurs de gestion font désormais la pluie et ART le beau temps, eux-mêmes aiguil- JACKY SIMON lonnés par les dirigeants des Le Japon groupes qui les emploient (notam- LA RENTRÉE scolaire 1999, lun- ment Murdoch, Simon and Schus- côté musées di 6 septembre, sera la première ter, Bertelsmann). Leur mot Depuis quinze ans, les meilleurs archi- pour les médiateurs de l’éducation d’ordre est simple : du cash flow, tectes japonais ont été appelés pour nationale. Jacky Simon, médiateur tout de suite et sans discussion. national, ainsi que les bénévoles Pour parvenir à leurs fins, ces bâtir quelques-uns des trois cents mu- nommés dans chaque académie messieurs ont décapité en quel- sées dont le pays s’est équipé. Celui de sont chargés d’apaiser les conflits, ques années les équipes éditoriales Naoshima, par exemple, abrite une im- mais aussi de rapprocher usagers dites « à l’ancienne », lesquelles portante collection privée d’art et personnels d’une administra- avaient jusque-là consacré toute contemporain. Mais beaucoup tion souvent opaque. leur énergie à découvrir des ta- lents, à entretenir un fonds litté- d’autres ont été pris de court par la Lire page 8 raire, à dégager une marge hon- crise financière. L’argent manque, les nête sans pour autant renoncer à budgets de fonctionnement ou d’ac- Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, promouvoir la qualité et à consti- quisitions ne suivent pas. p. 27 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; tuer un catalogue. En bref, à réali- Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, ser un patient travail d’investisse- International ...... 2 Tableau de bord...... 20 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, ment, comme doit le faire tout 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, France ...... 6 Aujourd’hui...... 23 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; entrepreneur digne de ce nom. Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; Société ...... 8 Météorologie...... 26 Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Régions...... 10 Jeux...... 26 Lire la suite page 14 Immobilier/annonces 10 Culture...... 27 Horizons ...... 12 Guide culturel ...... 29 Carnet ...... 17 Kiosque...... 30 Olivier Bétourné est vice- Entreprises ...... 18 Abonnements...... 30 président directeur général de la Communication...... 20 Radio-Télévision ...... 31 Librairie Arthème Fayard. LeMonde Job: WMQ3108--0002-0 WAS LMQ3108-2 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:30,12, Base : LMQPAG 46Fap: 100 No: 0371 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999

RENTRÉE Les dix-neuf commis- au Parlement européen. Cet exercice être accepté par le Parlement mais tions commerciales et l’Europe de la monétaire, qui quitte ses fonctions, saires désignés par les gouverne- suit des réponses écrites faites cet M. Prodi a indiqué qu’il voulait un ac- défense. b A STRASBOURG, les explique dans un entretien au ments et le président Romano Prodi été. b APRÈS LES SCANDALES qui cord en bloc. b DE NOMBREUX DOS- groupes sont quasiment constitués. Monde, que l’euro a réussi ses pre- devaient répondre, à partir de lundi ont conduit au départ de la Commis- SIERS attendent les commissaires : la b HANS TIETMEYER, président de la miers pas et que sa valeur externe, 30 août, aux questions des députés sion Santer, chaque commissaire doit réforme des institutions, les négocia- Bundesbank et artisan de l’union vis-à-vis du dollar, devrait croître. En jaugeant les commissaires, le Parlement européen montre son pouvoir Les dix-neuf membres de l’équipe de Romano Prodi sont auditionnés cette semaine par les députés de l’Union. Le Parlement élu en juin entend mieux contrôler l’exécutif après les scandales qui ont conduit, en mars, au départ de la commission Santer UNE LONGUE semaine rôle de coordination pour assurer le télécoms après avoir été en charge missionner à sa demande si cela de- çais Pascal Lamy, qui devra montrer lement, Nicole Fontaine, a exigé commence pour les 19 commis- bon fonctionnement du collège sur de ce secteur au sein de la précé- venait nécessaire. patte blanche après avoir occupé que ce rapport soit remis suffisam- saires nommés par le nouveau pré- le plan interne et dans ses relations dente commission, il est demandé Cette disposition va avoir son pendant des années les fonctions ment tôt pour permettre aux dépu- sident de la Commission euro- avec la nouvelle Assemblée. aux membres de la Commission, là rôle à jouer dans les auditions qui de directeur de cabinet de l’ancien tés d’en étudier la teneur à temps péenne, Romano Prodi, qui doivent Après la démission, le 15 mars, de aussi, d’accepter une nouvelle ré- commencent lundi. Chacun des président de la Commission, au cas où d’anciens commissaires être auditionnés à tour de rôle par la Commission sortante, mise en serve. commissaires a déjà répondu par Jacques Delors, puis avoir eu un seraient à nouveau mis en cause. les commissions compétentes du cause pour sa gestion par le comité La mise en cause du comporte- écrit aux questionnaires qui leur rôle dirigeant à la tête du Crédit Rien ne laisse cependant prévoir Parlement européen avant le vote d’experts chargé d’enquêter sur les ment personnel de plusieurs avaient été soumis en juillet par les lyonnais, au moment où le sauve- que les parlementaires puissent re- d’investiture de leur collège, prévu dysfonctionnements de l’adminis- commissaires, dont la Française commissions parlementaires dont tage du groupe bancaire faisait fuser à Romano Prodi l’investiture pour le 15 septembre à Strasbourg. tration communautaire, Romano Edith Cresson, avait pesé lourd au ils relèvent selon leurs secteurs de l’objet de négociations difficiles de son équipe. L’ancien président La première à essuyer les feux de ce Prodi a veillé à ce que le maximum début de l’année dans la démission responsabilités. Les questions de entre le gouvernement français et du Conseil italien, qui a la confiance scrutin méticuleux devait être l’Es- de garanties soit donné sur la trans- de la Commission, qui a assumé déontologie y ont occupé une place Bruxelles. Chargé du commerce, des deux grands groupes du Parle- pagnole Loyola de Palacio, lundi parence du nouveau collège. En at- collectivement sa responsabilité. Le importante à coté des questions de M. Lamy va occuper des fonctions ment, a veillé à ce que les équilibres après-midi à Bruxelles, en sa qualité tendant le lancement des réformes principe de la collégialité reste en- fond sur leur manière d’envisager le stratégiques que tous les députés politiques européens soient soi- de vice-présidente de la Commis- promises, le président a annoncé tier ; il n’est pas plus question au- développement de l’Union euro- ne voient pas d’un bon œil confiées gneusement respectés dans le choix sion chargée des relations avec le plusieurs mesures immédiates pour jourd’hui qu’avant que le Parlement péenne et la politique à mener dans à un Français. de ses commissaires. Dix d’entre Parlement européen. Le 7 sep- réorganiser l’appareil de la puisse exiger la démission de tel ou leurs propres secteurs de responsa- Avant de voter en séance plé- eux viennent de la gauche, qui do- tembre, il reviendra à l’autre vice- Commission. Les grandes directions tel commissaire à titre individuel. bilité. On s’attendait à ce que plu- nière, les parlementaires vont dis- mine les gouvernements euro- président, le Britannique Neil Kin- seront identifiées par des noms Mais le président Prodi a néan- sieurs commissaires, notamment poser du deuxième rapport deman- péens ; sept viennent des rangs des nock, chargé des réformes à appor- compréhensibles et non plus des moins pris des mesures pour éviter ceux qui ont appartenu à la dé au comité des sages sur le formations regroupées au sein du ter au fonctionnement de chiffres. Les règles relatives à la no- que l’ensemble de son collège n’ait Commission Santer, soient tout fonctionnement cette fois de l’ad- Parti populaire européen, un des l’administration communautaire, mination aux postes d’encadrement à pâtir des erreurs d’un de ses particulièrement interrogés sur ministration communautaire et non Verts et un des libéraux. de fermer la marche. L’un et l’autre seront précisées et une plus grande membres. Il a obtenu l’engagement leurs comportements passés. plus seulement du collège des ont, dans l’esprit de M. Prodi, un mobilité introduite pour les hauts de chacun des commissaires de dé- Ce sera également le cas du fran- commissaires. La présidente du Par- Henri de Bresson fonctionnaires. Les cabinets des commissaires seront réduits et plus Edith Cresson soupçonnée multinationaux. La nouvelle Commission Au cours des deux réunions de de faux en écriture travail que M. Prodi a eues avec ses Voici, dans l’ordre de leur audition b Michaele Schreyer : budget socialiste). protection des consommateurs commissaires en juillet à Aartselaar par le Parlement, les dix-neuf (Allemagne, ancienne députée b Chris Patten : relations (Irlande, ancien procureur général, Le commissaire français Edith puis vendredi 27 août à Bruxelles, commissaires européens : régionale, Verts). extérieures (Grande-Bretagne, centre-droit). Cresson aurait falsifié des rap- les membres de l’exécutif européen b Loyola de Palacio : b Anna Diamantopoulou : emploi ancien gouverneur de Hongkong, b Antonio Vitorino : justice et ports pour tenter de justifier les se sont également mis d’accord sur vice-présidente de la Commission, et affaires sociales (Grèce, ancien conservateur). affaires intérieures (Portugal, activités du dentiste René Ber- un code de conduite précisant leurs chargée des relations avec le ministre, socialiste). b Viviane Reding : éducation et ancien ministre, socialiste). thelot, auquel elle avait offert un droits et devoirs ainsi que leurs Parlement européen, des transports b Mario Monti : concurrence culture (Luxembourg, ancienne b Frits Bolkestein : marché emploi comme expert auprès de règles de fonctionnement interne. et de l’énergie (Espagne, ancien (Italie, commissaire sortant, députée européenne, intérieur (Pays-Bas, ancien ministre ses services à la Commission eu- Chaque commissaire devra rendre ministre, Parti populaire). centre-droit). chrétienne-démocrate). et chef du Parti libéral). ropéenne, rapportent Le Parisien des comptes sur ses éléments de b Franz Fischler : agriculture et b Günter Verheugen : b Pascal Lamy : commerce b Michel Barnier : politique et France-Soir dans leurs éditions patrimoine, ses intérêts financiers pêche (Autriche, commissaire élargissement (Allemagne, ancien international (France, ancien régionale, responsable pour la du lundi 30 août. Selon Le Pari- et ceux de son conjoint, s’engager à sortant, Parti populaire). secrétaire d’Etat aux affaires directeur de cabinet du président réforme des institutions sien, la Cour des comptes euro- n’acepter aucune activité rémuné- b Erkki Liikanen : entreprises et européennes, social-démocrate). de la Commission européenne, puis européennes (France, ancien péenne et le comité des experts rée pendant ses fonctions. Pour évi- société de l’information (Finlande, b Philippe Busquin : recherche dirigeant du Crédit lyonnais, ministre, RPR). indépendants ont découvert que ter que ne se reproduise l’expé- commmissaire sortant, (Belgique, ancien ministre, socialiste). b Neil Kinnock : vice-président de les rapports, supposés rédigés par rience fâcheuse du commissaire social-démocrate). socialiste). b Margot Wallstroem : la Commission, chargé de la le docteur Berhelot entre 1995 et allemand Martin Bangemann, parti b Poul Nielson : développement et b Pedro Solbes : affaires environnement (Suède, ancien réforme administrative 1998 et fournis par Edith Cresson « pantoufler » dans l’industrie des aide humanitaire (Danemark, économiques et monétaires ministre, sociale-démocrate). (Grande-Bretagne, commissaire comme preuves de sa bonne foi, ancien ministre, social-démocrate). (Espagne, ancien ministre, b David Byrne : santé et sortant, travailliste). avaient été rédigés après 1998. « Madame Cresson et ses services n’ont rien fait d’autre que de créer Hans Tietmeyer, président sortant de la Bundesbank en 1998, face au scandale récent, des pièces justificatives qu’ils ont da- tées aux trois années précédentes », « L’intégration européenne a besoin d’une entente franco-allemande comme fondement » explique un auditeur de la Cour des comptes au Parisien. « Nous FRANCFORT contexte dominé par la guerre du une menace mais une chance. Le processus de réformes en Alle- magne n’a pas eu de bon " policy sommes en présence de faux en de nos envoyés spéciaux Kosovo, mais aussi marqué par fait que la valeur externe de l’eu- magne au début des années 80 . mix " après l’unification. J’ai tou- écriture », souligne-t-il. « Au moment où vous laissez une faiblesse de la croissance et ro ait baissé a provoqué de l’in- Troisièmement il a été possible jours cherché à trouver des solu- L’ancien premier ministre fran- la présidence de la Bundes- un chômage élevé. Nous ne certitude chez beaucoup de gens. de mettre en œuvre ce processus tions avec mes amis français. Je çais avait été mis en cause pour bank à votre successeur, Ernst sommes pas encore sortis de Il faut prendre garde à ce que de réformes également au niveau ne dis pas que nous avons tou- népotisme par le rapport du Welteke, quel bilan tirez-vous cette phase de faiblesse, mais celle-ci ne s’accroisse pas. C’est de l’Europe. J’ai essayé de parti- jours eu raison, je ne dis pas non comité d’experts remis le 15 mars des premiers mois d’existence l’euro est néanmoins resté stable pourquoi je me réjouis qu’une ciper, par exemple, aux efforts de plus que les Français ont tou- sur le fonctionnement de la de l’euro ? pendant cette période. Il n’y a certaine correction soit interve- consolidation du système moné- jours eu raison. commission présidée par Jacques – Les débuts de l’union moné- pas eu de grosses tensions entre nue. Je crois que l’euro a encore taire européen et de soutenir le – Sommes-nous, en Europe, Santer, rapport qui avait provo- taire ont été un succès. Je crois les pays membres. une forte marge d’appréciation. processus d’intégration euro- en train de nous éloigner pro- qué la démission de cette der- que l’euro a surmonté ses pre- » Ce qui compte, c’est que – Peut-on dire que votre car- péenne stimulé par Jacques De- gressivement de l’" économie nière. miers tests, même dans un l’euro est stable du point de vue rière a été celle d’un homme lors. Et puis il y a aussi l’unité al- sociale de marché " sur le mo- interne, le niveau d’inflation est politique plus que d’un ban- lemande, l’union monétaire dèle de l’après-guerre ? bas. La valeur externe de l’euro quier central ? entre les deux Allemagnes : j’au- – Pas sur le plan du concept. Il [vis à vis du dollar et du yen] ne – Je n’ai jamais été un politi- rais souhaité que certaines déci- y a eu beaucoup d’interpréta- rend pas encore assez compte de cien au sens strict du terme. Je sions soient prises autrement, tions erronées de l’économie so- sa force interne, à mon avis. Il suis un économiste qui pense en mais ce n’était pas possible. Et ciale de marché. La conception faut encore un peu de temps. termes politiques. Il est vrai que puis j’ai contribué de façon im- de départ de Ludwig Erhard a fait L’avenir de l’euro dépend avant mon activité a toujours pris place portante au traité de Maastricht place à une extension surdimen- tout des décisions politiques qui dans un contexte politique. J’ai et à son application. sionnée de l’Etat-providence, seront prises en Europe : l’enjeu toujours considéré que ma mis- – Avez-vous le souvenir de aux dépens du dynamisme de est de savoir dans quelle mesure l’économie. Nous ne devons pas nous sommes prêts à améliorer revenir à un capitalisme d’antan les conditions du développement « Il faut régénérer mais plutôt retrouver le sens de économique. Les conditions mo- l’économie de marché, de l’ini- nétaires, elles, sont données. l’économie tiative individuelle. C’est la base – Comment jugez-vous la du système social. Il est évident coopération entre la Banque de marché afin que le système social à l’euro- centrale européenne et le pou- péenne doit continuer à exister. voir politique représenté par de maintenir Mais il faut régénérer l’économie l’Euro-11 ? de marché afin de maintenir le – Les relations sont bonnes le cadre social cadre social en état de fonction- jusqu’ici. Le dialogue a lieu. Je ner. constate que, jusqu’à mainte- européen en état – Que doit être l’avenir de nant, les instances politiques l’Europe pour que l’euro soit n’ont pas tenté d’exercer d’in- HANS TIETMEYER de fonctionner » viable ? fluence sur la BCE et ses déci- – Nous nous sommes dotés sions. Il y a eu des périodes où d’une politique monétaire supra- les choses n’ont pas été aussi sion était de dire la vérité aux conflits particuliers avec les nationale mais avons gardé la claires. Aujourd’hui, ce n’est pas gens et aux responsables du pou- Français ? Vos conceptions souveraineté nationale dans un sujet de débat. voir. Il y a des politiciens qui, hé- étaient souvent très diffé- d’autres domaines : politique fis- – Les Allemands acceptent- las, présentent uniquement le rentes... cale, budgétaire, sociale... Il faut ils mieux l’euro aujourd’hui bon côté des choses... Ils n’ont – Je suis fermement convaincu que les sytèmes nationaux soient qu’hier ? pas assez de sens des responsa- que l’intégration européenne a be- compétitifs et flexibles. Une – C’est un problème particulier bilités. soin d’une entente franco-alle- poursuite de l’intégration euro- à l’Allemagne, lié à la relation – Y a t-il une décision dont mande comme fondement de péenne est nécessaire, mais pas étroite de la population avec le vous soyez, avec le recul, parti- base. Ce n’est pas suffisant mais dans le sens d’un super-Etat. Il deutschemark, en raison de l’ex- culièrement fier ? c’est irremplaçable. C’est un pilier. faut clarifier les questions qui périence historique. Mais j’ai le – Sans parler de " fierté ", j’ai Ça n’a pas toujours été facile, ça doivent faire l’objet de décisions sentiment que les gens eu le privilège de participer à non. Le processus de convergence à l’échelle supranationale. Et à s’adaptent de plus en plus à l’eu- beaucoup de décisions au cours a été rendu possible par la poli- condition de faire une bonne po- ro. Le vrai test viendra quand les des trente ou quarante dernières tique de stabilité mise en œuvre litique, les chances de l’Europe monnaies nationales seront rem- années. J’évoquerais les premiers en France par Jacques Delors en sont énormes. » placées par la monnaie travaux sur l’union monétaire 1982-1983. C’est là le véritable commune. européenne au sein du groupe tournant en matière de coopéra- Propos recueillis par » Nous devons réussir à prou- Werner [au début des années 70], tion monétaire. Ensuite il y a eu Lucas Delattre ver aux gens que l’euro n’est pas mais aussi la mise en route du une période critique, quand l’Alle- et Philippe Ricard LeMonde Job: WMQ3108--0003-0 WAS LMQ3108-3 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0303 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 / 3 La composition du Parlement européen Les grands ELDR PPE-DE Irlande du Nord : l’IRA multiplie (Libéraux, démocrates et réformateurs) (Démocrates-chrétiens) Verts et régionalistes 50 233 dossiers les menaces contre les « déviants » 48 UPEN (Union pour l’Europe BELFAST. L’Armée républicaine irlandaise (IRA) a sommé, au cours PSE des nations) (2) de Romano Prodi du week-end, six jeunes catholiques, dont quatre ont moins de dix- (Socialistes) 30 BRUXELLES huit ans, de quitter l’Ulster sous peine de mort. Ces menaces hypo- 180 (Union européenne) thèquent encore un peu plus les chances de relancer rapidement un EDD de notre correspondant processus de paix qui piétine depuis un mois et demi. Les ordres d’ex- (Europe des La nouvelle Commission aura, pulsion édictés par les paramilitaires, catholiques comme protestants, GUE/NGL démocraties outre à trouver un modus operandi contre des membres de leurs propres communautés, jugés « dé- et des différences) (1) (Communistes avec le Parlement, de grandes ré- viants », se sont poursuivis par centaines depuis l’accord de paix et Verts nordiques) 626 16 formes à engager : d’avril 1998. députdéputésés Non-inscrits b Réforme de l’administra- La ministre britannique chargée des affaires nord-irlandaises, Mo 42 27 tion. Le Parlement aura une pre- Mowlam, se retrouve ainsi dans une situation délicate, alors que doit mière occasion de se manifester s’ouvrir une nouvelle séance de négociations, le 6 septembre. – (AFP.) (1) Dont Chasse et pêche (2) Dont Pasqua-Villiers lorsqu’il débattra du second rap- port du Comité des sages consacré, non plus aux commissaires – do- Les Serbes du Kosovo étudient un projet maine du premier rapport qui avait fait chuter la Commission Santer – Une Assemblée plus exigeante mais au fonctionnement de l’admi- d’« enclaves protégées temporaires » nistration. b Réformes des institutions. PRISTINA. Les représentants des Serbes du Kosovo travaillent sur un et plus politique La réforme de la commission et de projet d’« enclaves protégées temporaires », après le rejet de leur plan ses méthodes de travail prolongera de « cantonisation » par l’administrateur de l’ONU, Bernard Kouch- L’ÉLECTION, en juillet, de la au PSE. Si, dans leur grande majo- de l’Europe des démocraties et des la réforme des institutions de ner. Ce dernier avait refusé, le 25 août, le projet de « cantonisation » française Nicole Fontaine à la pré- rité, leurs députés partagent une différences, qui comprend les élus l’Union, dans la perspective de son des 20 000 Serbes du Kosovo encore dans la province, qui accordait sidence du nouveau Parlement eu- volonté de faire progresser la de Chasse, pêche, nature et tradi- élargissement. Ce sera le principal aux Serbes l’administration de ces enclaves. ropéen a marqué une césure dans construction européenne, ils n’en tions et 27 autres non-inscrits al- thème de la conférence intergou- Le nouveau projet consisterait à « protéger temporairement » des les pratiques consensuelles en vi- ont pas toujours pour autant la lant des radicaux d’Emma Bonino vernementale (CIG) qui devrait « lieux à majorité serbe », et laisserait la possibilité d’une administra- gueur jusque-là pour les votes im- même vision. De plus en plus, ils aux frontistes de Jean-Marie être convoquée lors du Conseil eu- tion locale conjointe entre les Serbes et la Mission intérimaire des portants entre les deux principaux leur faudra se chercher des alliés Le Pen. Parmi eux figurent bon ropéen d’Helsinki, en décembre, et Nations unies au Kosovo (Minuk), tout en excluant tout maintien de groupes de l’Assemblée : les lorsque leurs points de vue di- nombre de souverainistes, mé- se dérouler tout au long de l’an l’autorité de Belgrade. – (AFP.) droites du Parti populaire euro- vergent, comme cela a été le cas fiants voire hostiles à l’égard de 2000. A Helsinki, les Quinze auront péen (PPE) et le Parti des socia- ces dernières années sur des sujets l’intégration européenne, qui dis- le devoir de préciser quelle est leur DÉPÊCHES listes européens (PSE). Contraire- comme la politique sociale, la poli- posent d’alliés dans d’autres for- stratégie d’élargissement. Le pro- a RÉPUBLIQUE TCHÈQUE : le candidat indépendant Vaclav Fis- ment à la règle de rotation qui tique commerciale ou la coordina- mations, comme beaucoup de cessus a été engagé en décembre cher a remporté, avec 71,2 % des voix, l’élection sénatoriale partielle aurait voulu qu’un socialiste soit tion des politiques en Union mo- conservateurs britanniques 1997 à Luxembourg avec dix pays organisée ce week-end à Prague. Ce voyagiste de quarante-cinq ans a élu au perchoir, Mme Fontaine nétaire. membres du PPE ou au sein du d’Europe centrale ainsi qu’avec infligé un camouflet au candidat du Parti social-démocrate (CSSD) du (UDF) a dû son élection au pre- groupe de la Gauche communiste. Chypre. Mais depuis, l’Union a fait premier ministre Milos Zeman (1 % des suffrages), et à celui du Parti mier tour de scrutin à un accord FORCES D’APPOINT Les auditions des membres de la miroiter des perspectives de rap- démocratique civique (ODS) du chef du Parlement Vaclav Klaus entre son groupe et celui des libé- Trois autres groupes vont être future Commission de Romano prochement aux républiques bal- (12,2 %). Les électeurs, avec une participation de 37 %, ont désavoué raux, présidé par l’irlandais Pat très sollicités comme forces d’ap- Prodi vont de ce point de vue être kaniques touchées par la crise du l’accord passé entre l’ODS et le CSSD, ainsi que la campagne popu- Cox, qui lui succédera dans deux point : les libéraux, les Verts et les un indicateur intéressant du climat Kosovo. Une clarification apparaît liste de M. Klaus. – (Corresp.) ans et demi à mi-législature. communistes ou apparentés, qui dans le nouvel hémicycle. Elles nécessaire. a BRÉSIL : des milliers de fidèles ont assisté aux funérailles de Ce changement d’alliance a mar- disposent de respectivement 50, pourraient être l’occasion de fédé- b Les négociations commer- Mgr Dom Helder Camara, samedi 28 août, dans la cathédrale d’Olin- qué la volonté des dirigeants du 48 et 42 députés. Tous les trois se rer des mécontements de manière ciales. Le nouveau collège devra da, petite ville voisine de Recife, où la messe a été célébrée par Mgr Al- PPE de tirer parti de leur victoire sont vu attribuer la présidence embarrassante. Les dirigeants du imédiatement porter son attention fio Rapizarda, nonce. Des milliers de personnes ont rendu hommage aux élections européennes de juin, d’une commission, dont l’impor- Parlement se sont efforcés de ver- sur la préparation du nouveau à l’ancien archevêque de Recife. – (AFP.) où ils ont obtenu 233 sièges contre tante commission des libertés, de rouiller les débats pour garder cycle de négociations commer- a CUBA : le ministre du tourisme a été limogé, samedi 28 août, a 180 aux socialistes, pour afficher la justice et des affaires intérieures leurs troupes sous contrôle. S’ils ciales dans le cadre de l’OMC (Or- annoncé le quotidien gouvernemental Granma. Osmany Cienfuegos a clairement leurs intérêts dans les aux libéraux, et celle de l’agri- souhaitent voir davantage s’expri- ganisation mondiale du été « libéré » de ses fonctions, et sera remplacé par le ministre de l’in- débats à venir. Il augure d’un hé- culture aux Verts. Aux commu- mer les différences, ils n’entendent commerce) dont le coup d’envoi vestissement étranger, Ibrahim Ferradaz, considéré comme l’un des micycle où il ne suffira plus de nistes est revenue la commission pas non plus prendre trop de est prévu en décembre à Seattle. artisans de l’ouverture de l’île aux capitaux internationaux. M. Cien- mettre en avant l’intérêt européen du développement et de la coopé- risques. Vieux routiers des luttes b La défense et la politique fuegos – frère de Camilo Cienfuegos, importante figure du panthéon bien compris pour être sûr de dis- ration. européennes, Nicole Fontaine et étrangère. La Commission devra castriste – détenait le portefeuille du tourisme depuis cinq ans. Son poser à tout coup d’une majorité. Reste à droite un important les chefs des deux grands groupes articuler son action avec celle secteur a été, ces derniers mois, agité par des affaires de corruption. – Les deux grands groupes vont groupe plus difficile à cerner de parlementaires, le chrétien-démo- de Javier Solana – nommé (AFP, Reuters.) continuer de dominer les travées. 73 députés. Il y a les 30 élus de crate allemand Hans-Gert Pötte- « M. PESC » – qui représentera Ils se sont répartis une nouvelle l’Union pour l’Europe des nations, ring et le socialiste espagnol En- donc les Quinze et aura beaucoup fois l’essentiel des présidences des constitué autour de Charles Pas- rique Baron Crespo, savent qu’ils de mal à ne pas apparaître en dix-sept commissions parlemen- qua, Philippe de Villiers, de l’Ita- ont aussi des intérêts communs à concurrence avec les commissaires taires – qui jouent un rôle très im- lien Gianfranco Fini, le chef d’Al- défendre. responsables. portant dans la vie de l’Assem- liance nationale, et des Irlandais blée : huit sont allés au PPE et six du Fianna Fail. Il y a les 16 députés H. de B. Philippe Lemaître Le départ d’un grand architecte de l’euro

FRANCFORT une expérience formidable après d’abandonner le deutschemark. une tentative d’assassinat perpé- de notre correspondant avoir vécu tout le processus », ob- Un responsable européen de haut trée par la Fraction armée rouge La remarque indisposerait ce serve un banquier central euro- niveau avoue « n’être jamais parve- en 1988. bourreau de travail. Mais, depuis péen. Son attitude en tant que pré- nu à [se] faire une opinion tranchée C’est en 1990 qu’il rejoint le di- la naissance de l’euro, Hans Tiet- sident de la Bundesbank depuis sur ses intentions, mais beaucoup rectoire de la Bundesbank. Au sein 1993 a été déterminante. Rien d’indices montrent qu’il y allait à re- d’une institution quasi vénérée par PORTRAIT n’aurait pu se faire sans l’aval de la culons ». les Allemands, Hans Tietmeyer n’a A la Bundesbank, puissante banque fédérale alle- Hans Tietmeyer, maître de l’am- qu’un credo : la stabilité de la mande. Proche du chancelier Hel- bivalence ? « Il n’a jamais montré monnaie, la lutte contre l’inflation, Hans Tietmeyer mut Kohl, qui l’avait désigné à ce de soutien franc. Dans le meilleur outil de la défense du deutsche- n’a eu qu’un credo : poste stratégique le 1er octobre des cas, une abstention bienveil- mark. Le financement de l’unifica- la lutte contre l’inflation 1993, Hans Tietmeyer a pu contri- lante », ajoute ce haut fonction- tion incite alors l’Allemagne a buer à modeler le projet selon les naire. Une autre personnalité dé- maintenir des taux élevés, ce qui exigences de son institution. fend au contraire « sa conviction de conduit à l’éjection de la livre et de meyer était déjà en préretraite. Il a Après avoir participé à la négo- fond, bien qu’il ait mis du temps à la lire du SME. Cette crise moné- certes continué à imposer un ryth- ciation du traité de Maastricht, il accepter le raisonnement de Delors, taire renforce l’image d’une Bun- me harassant à ses collaborateurs. s’est fait l’avocat des critères de Kohl et Mitterrand ». desbank intransigeante et insou- A Francfort, de son bureau du convergence imposés aux pays ciante de la croissance européenne douzième étage, il aura dirigé jus- candidats. Selon lui, il aurait mieux DOUBLE FILIATION dans son ensemble. M. Tietmeyer qu’au bout la Bundesbank avec ce valu ajourner l’euro que de ne pas Hans Tietmeyer avait eu le est dépeint comme le héraut de mélange de fermeté, de simplicité respecter ce cadre. Il avait en parti- temps de se faire une idée sur le l’orthodoxie monétariste, l’homme et de distance qui fonde son auto- culier à l’œil des pays comme l’Ita- sujet. Encore jeune fonctionnaire insensible au drame du chômage. rité. Vendredi 27 août, il est parti lie ou l’Espagne. La Bundesbank a du ministère de l’économie, il par- Des critiques qui, selon un proche comme d’habitude en week-end ensuite porté à bout de bras le ticipe à la préparation du plan collaborateur, « l’ont beaucoup avec une pile de dossiers. Il aura pacte de stabilité proposé par le Werner. A l’orée des années 70, ce touché », lui si chrétien. Il parle en- soupesé chaque mot et corrigé ministre des finances allemand document évoquait la mise en core d’un « malentendu ». dans les moindres détails, de son Theo Waigel. Enfin, Hans Tiet- place d’une monnaie commune, En fait, Hans Tietmeyer reven- écriture illisible, l’ultime discours meyer a voulu garantir l’indépen- première étape d’une intégration dique une double filiation intellec- qu’il devait prononcer lundi dance de la BCE vis-à-vis du pou- politique. Le projet est un échec, tuelle. Avant même de commencer 30 août devant un parterre de per- voir politique. Il a placé des mais M. Tietmeyer reste marqué sa carrière au service de Ludwig sonnalités réunies en guise hommes de confiance aux postes- par cette esquisse. Du temps de la Erhard, le père du miracle ouest- d’adieu. clés : le Néerlandais Wim Duisen- complicité entre le social-démo- allemand, il a été l’élève d’Alfred Le président de la Bundesbank berg est un de ses proches, tout crate Helmut Schmidt et le pré- Müller-Armack, un des penseurs quitte ses fonctions. Il est rempla- comme les Allemands Otmar Is- sident français Valéry Giscard de l’économie sociale de marché. cé par Ernst Welteke. Autrefois sing, le chef économiste, et Man- d’Estaing, à l’origine du serpent Ce catholique pratiquant, élevé l’homme le plus écouté de l’Eu- fred Körber, chargé de la commu- monétaire européen, Hans Tiet- dans une famille modeste, se sent rope économique, M. Tietmeyer nication ; tous deux sont issus du meyer est un des hauts fonction- en outre proche de la doctrine so- s’était en réalité effacé avec l’arri- sérail de la Bundesbank. Hans naires les plus en vue du ministère ciale de l’Eglise. Il aurait songé à vée de l’euro, en janvier. Son pou- Tietmeyer, qui reconnaît des « mo- de l’économie. devenir prêtre ; il est membre de- voir avait été transféré à Wim Dui- ments de tension très forts », a su En 1982, cet adhérent de longue puis 1994 de l’Académie pontificale senberg, le patron de la Banque peser de tout son poids, quitte à date de la CDU est impliqué très des sciences sociales. centrale européenne. Au sein de la provoquer de vives controverses directement dans la chute du Récemment, le président de la toute jeune institution, dont il avec les autres pays membres. chancelier Schmidt, en rédigeant Bundesbank a publié un autoplai- était membre du conseil des gou- un texte – le manifeste Lambs- doyer où il précise sa vision de verneurs, Hans Tietmeyer a dû UN PETIT DOUTE dorff – qui contribue à briser la « l’économie sociale de marché ». partager la parole avec seize col- Hans Tietmeyer était-il contre la coalition entre les sociaux-démo- Un exemplaire, confie-t-il en privé, lègues. « Il a joué le jeu, ce qui monnaie unique ? On l’a long- crates et les libéraux. Au service du a été envoyé à un de ses plus vi- n’était pas évident, et son comporte- temps cru et un petit doute sub- chancelier Helmut Kohl, il est l’un rulents détracteurs français... le so- ment s’est modifié », observe un siste au yeux de certains. Hans- des principaux secrétaires d’Etat ciologue Pierre Bourdieu. M. Tiet- haut responsable européen qui l’a Olaf Henkel, le président de la Fé- du ministère des finances, l’équi- meyer y défend l’idée d’un modèle côtoyé lors de la délicate gestation dération de l’industrie allemande, valent du directeur du Trésor, jus- de développement qui « met le de l’euro. reconnaît chez lui un « certain qu’en 1989, et, à ce poste, conseille marché au service d’objectifs so- Hans Tietmeyer est le premier à scepticisme » initial qui correspon- le chancelier lors de l’unification ciaux et politiques tels que la liberté, quitter la scène de l’union moné- dait « à l’opinion dominante dans monétaire des deux Allemagnes le bien-être et l’égalité sociale ». A taire, dont il aura été l’un des les milieux économiques et poli- après la chute du mur. Il est aussi défaut de Mémoires, qu’il dit ne grands architectes. Trente-sept an- tiques allemands ». Sa prudence et le « sherpa » de M. Kohl dans les pas vouloir rédiger, cette phrase nées de carrière passées, de près son niveau d’exigence peuvent grandes rencontres internatio- résume son testament. ou de loin, aux différentes étapes s’expliquer par les réticences de nales. Preuve de son envergure de la monnaie unique. « Il a acquis l’opinion allemande à l’idée politique, il échappe de justesse à Philippe Ricard LeMonde Job: WMQ3108--0004-0 WAS LMQ3108-4 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 10:37 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0304 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 INTERNATIONAL

Le référendum sur l’indépendance Trois attentats ont secoué suscite l’engouement au Timor-Oriental le Yémen en quelques heures Même les blessés sont venus voter contre l’appartenance à l’Indonésie Ils ont eu lieu dans trois villes. Sanaa affirme Les électeurs du territoire du Timor-Oriental se unies pour le référendum devant décider du sort férendum, ont été blessés par des coups de feu qu’il s’agit d’actes d’origine criminelle, sont rendus massivement, lundi 30 août, dans de l’ancienne colonie portugaise. Deux tirés près d’un bureau, à Gleno, au sud-ouest de les 200 bureaux de vote installés par les Nations membres de l’ONU, chargés de superviser le ré- Dili, a annoncé un porte-parole de l’ONU. mais la piste islamiste semble plus vraisemblable DILI causent des difficultés », a affirmé ou ont été empêchés de le faire. en uniforme, occupaient l’autre ex- LES AUTORITÉS yéménites ont police intervenait. Cela fait des an- de notre envoyé spécial Mar Karios, directeur de la cam- Ceux qui n’ont plus de carte d’élec- trémité d’une tribune présidée par affirmé qu’un attentat à la bombe, nées que le Yémen a maille à partir Dès l’aube, il y avait foule, lundi pagne du Conseil national de la ré- teur, souvent parce qu’elle a été Ian Martin, chef de la mission de qui a visé à l’aube du samedi avec des islamistes. 30 août, devant les bureaux de vote sistance timoraise, enseignant en confisquée par des miliciens « inté- l’ONU. Tout le monde s’est engagé à 28 août un supermarché à Sanaa, Des dizaines d’extrémistes mu- de Dili, à l’occasion d’un référen- anthropologie sociale à Yogyakarta. grationnistes », pourront toutefois contribuer au calme, à tenir ses était d’origine criminelle. Elles ont sulmans de différentes nationalités, dum déterminant pour l’avenir de « Les habitants de Dili qui s’étaient voter sur présentation de la pièce troupes. Le chef de la police a pro- toutefois du mal à convaincre, non qui avaient fait le coup de feu au- cet ancien territoire portugais au réfugiés dans les collines sont tous re- d’identité utilisée lors de leur ins- mis d’arrêter ceux qui portent illé- seulement parce que – quelques près des moudjahidines afghans destin tragique. Dans l’un des quar- venus voter, organisés par précaution cription. galement des armes et les auteurs heures plus tôt – deux autres atten- contre l’Armée rouge, s’étaient re- tiers chauds de la capitale du Ti- en groupes d’une centaine de gens. Ils En effet, faute d’un soutien popu- d’exactions, pour l’essentiel des mi- tats avaient visé une banque à pliés sur son territoire. Certaines mor-Oriental, où les milices pro-in- repartiront ce soir », a-t-il ajouté. laire à l’autonomie proposée par liciens, ce qui n’a jamais été fait jus- Aden, principale ville du sud, et la informations avaient fait état d’un donésiennes ont encore sévi jeudi, Les Timorais ont le choix entre l’Indonésie, les miliciens se sont qu’ici. prison centrale de Zinjibar, dans la bref séjour au Yémen, au début des des milliers de gens faisaient la accepter une offre d’autonomie in- acharnés, en dernier recours, à ef- Au même moment, Kofi Annan a province méridionale d’Abyane, années 90, de l’islamiste d’origine queue. Au volant de leurs petites terne, donc de demeurer au sein de frayer les gens pour les empêcher de lancé un dernier appel à la liberté et mais aussi parce que les menaces saoudienne Oussama Ben Laden ambulances, des religieuses débar- la République indonésienne, ou la voter, ce que ces derniers doivent au bon déroulement du scrutin, de différents mouvements isla- – aujourd’hui ennemi public numé- quaient des malades, y compris des rejeter et préparer ainsi la procla- faire, en principe, sur le lieu de leur « occasion unique » de régler « paci- mistes se sont multipliées ces der- ro un des Etats-Unis. Sanaa a tou- blessés par balles, certains allongés mation de leur indépendance. inscription. La population ainsi fiquement » la question timoraise. Il niers mois. Plusieurs ambassades jours affirmé que ces informations sur des brancards, pour leur per- Compte tenu de la peur des milices « déplacée » est fluctuante et, donc, a donné « l’assurance solennelle » ou résidences de diplomates occi- étaient fausses et malveillantes. mettre de glisser leur bulletin dans et d’un engouement pour l’indé- difficile à mesurer. Elle compren- que, quel que soit le résultat du dentaux sont situées à proximité Dès le milieu des années 90, les l’urne. pendance qui crève les yeux, le taux drait, sur l’ensemble du territoire, scrutin, l’ONU demeurera sur place du supermarché visé par l’attentat autorités, sous la pression de l’Oc- Dans la file d’attente, une femme de participation au scrutin sera très des milliers sinon quelques dizaines « dans les mois à venir ». qui, selon les sources officielles, a cident, singulièrement des Etats- en deuil, âgée de vingt-trois ans et révélateur. de milliers de gens. Certains ont en- Mais l’application de l’accord du fait deux tués – neuf d’après Unis et de pays arabes tels l’Egypte mère d’un bébé de onze mois, affi- terré leur carte d’électeur, pour que 5 mai entre l’ONU, le Portugal et d’autres sources – dans la capitale. et l’Algérie, ont décidé d’expulser chait un portrait de son époux, as- 450 000 INSCRITS les miliciens ne puissent la trouver. l’Indonésie, est tributaire de la Les attentats d’Aden et d’Abyane des milliers d’étrangers, arabes en sassiné le 26 août par des miliciens. Des cadres de l’ONU, qui orga- Une femme, qui s’est réfugiée sur bonne volonté de l’Indonésie, seule n’ont fait que des dégâts matériels. particulier, « en situation irrégu- « Ce jour est très important. C’est ce- nise le référendum, estiment que une colline, a affirmé samedi qu’elle responsable de la sécurité. Djakarta Aucun de ces actes terroristes lière » selon l’expression officielle. lui du vote pour l’indépendance, et trois électeurs sur quatre devront reviendrait voter. « Cela m’est égal si tente encore de demeurer au Timor- n’avait encore été revendiqué lundi c’est ce qu’il voulait », dit-elle, les voter pour que personne ne re- je meurs après », a-t-elle ajouté. Oriental. « Sur le terrain, le compor- matin, mais un islamiste égyptien CAMPS D’ENTRAÎNEMENT larmes aux yeux. Les gens sont allés mette en cause un scrutin dont les Dimanche, l’ONU avait annoncé, tement des Indonésiens n’a pas chan- qui vit à Londres, Moustapha Ka- En 1998, le ministre de l’intérieur voter par petits groupes, comme ils résultats seront publiés au bout de façon solennelle, un accord signé gé. En revanche, ils ont sous-estimé le mel, alias Abou Hamza El Masri, a avait affirmé que vingt et un mille l’ont fait la veille en se rendant à la d’une semaine. la veille entre factions timoraises sur poids de la présence onusienne et affirmé à l’Agence France-Presse étrangers, dont une bonne partie messe dominicale où les prêtres Plus de quatre cent cinquante l’interdiction de la circulation étrangère, ainsi que celui des pres- qu’un mouvement islamiste yémé- d’anciens d’Afghanistan, avaient leur ont lu un appel au vote de Mgr mille Timorais, inscrits sur les listes d’armes en dehors des lieux agréés sions internationales », affirme un nite, l’Armée islamique d’Aden- été expulsés en quatre ans. Paral- Carlos Belo, leur évêque et Prix No- électorales en juillet, votent dans de cantonnement et ouverts à toute fonctionnaire de l’ONU. La dernière Abyane, était sur le point de s’en lèlement, le gouvernement a cher- bel de la paix. deux cents bureaux. L’ONU, dont inspection. Du beau linge était combine a été le débarquement de attribuer la paternité. A l’en croire, ché à resserrer l’étau autour des ex- On ignorait encore, en milieu de les effectifs comprennent moins présent : un des chefs du Falintil, la quatre cents « observateurs » dépê- les attentats de la nuit de vendredi trémistes islamistes du cru, journée, si le vote se déroulait éga- d’un millier de fonctionnaires et de guérilla indépendantiste, était assis, chés par un mouvement indonésien à samedi visaient à venger un groupés sous le nom générique de lement dans le calme en dehors de volontaires, plus quatre cents em- vêtu d’un treillis, aux côtés d’Eurico de jeunesse pro-gouvernemental. groupe de dix prisonniers, Djihad islamique, après les avoir la capitale, hormis l’incident de Gle- ployés locaux, a recruté environ Gutteres, commandant de la milice L’ONU aurait accepté d’en accrédi- condamnés au Yémen, le 10 août, à dans un premier temps laisser sévir no. « Les premières nouvelles reçues quatre mille Timorais pour la Aitarak, qui a encore semé la ter- ter deux cents, leur donnant accès des peines allant jusqu’à sept ans contre le Parti socialiste yéménite, indiquent un enthousiasme iden- période d’un vote qui pourra se reur, jeudi ; le chef de la police au Ti- aux bureaux de vote. de prison. coupable d’avoir cherché à scinder tique. Mais je pense que la journée poursuivre mardi, si des électeurs mor-Oriental et le commandant mi- Abou Hamza El Masri, qui dirige le sud du pays en 1994. sera calme, même si les milices n’ont pas eu le temps de voter lundi litaire de la place, des Indonésiens Jean-Claude Pomonti le groupe islamiste Les partisans de L’Armée islamique d’Aden- la charia, est en principe bien placé Abyane serait une faction dissi- pour savoir : son fils, Mohamad dente du Djihad, ou la branche ar- Kamel Moustapha, et le fils de son mée de ce qui reste de ce mouve- épouse, Mohsen Ghaïlane, font ment. Elle s’est fait connaître en A Taïwan, le Kuomintang entérine l’abandon de la doctrine d’« une seule Chine » partie des condamnés, des isla- juillet 1998. D’après des extraits de PÉKIN trouble » et les nostalgiques de la réunification demande de presser le dirigeant taïwanais de mistes selon Sanaa, reconnus cou- son communiqué numéro deux pu- de notre correspondant de la « mère-patrie ». Pékin s’efforçait en parti- renoncer à sa nouvelle doctrine de « relations pables de préparatifs d’attentats vi- bliés par certains journaux arabes, Taïwan persiste et signe. Dans un geste de culier de flatter la génération des fils de conti- d’Etat à Etat », qui, du point de vue continen- sant des Occidentaux, en décembre elle est ouverte à tout musulman, défi supplémentaire à l’endroit de Pékin, le nentaux − repliés sur l’île en 1949 au moment tal, constitue une quasi-déclaration d’indépen- 1998, pour le compte conjugué de prône l’avènement d’un Etat isla- Kuomintang (KMT) − parti au pouvoir à Taï- de la victoire communiste − attachés à leur dance. Dans cette même missive, M. Jiang au- l’Armée islamique d’Aden-Abyane mique au sein duquel serait appli- peh − a décidé, samedi 28 août, de tirer un trait terre d’origine. Le nouveau pas franchi par le rait également exigé l’arrêt des ventes d’armes et du groupe des Partisans de la quée la charia (la loi musulmane). sur la doctrine d’« une seule Chine ». Entérinant KMT prouve à quel point cet espoir est vain. américaines à Taïwan. La requête n’est pas charia. Elle entretiendrait des camps d’en- les propos tenus le 9 juillet par le président Lee nouvelle, mais Pékin s’apprête à intensifier sa L’Armée islamique d’Aden- traînement dans la montagne de la Teng-hui, qui avaient provoqué la fureur du ré- MÉDIATION AMÉRICAINE pression sur le sujet dans l’espoir d’affaiblir à Abyane avait prévenu les autorités région d’Abyane. En février, un gime continental, une réunion plénière du Depuis une dizaine d’années, et à la faveur terme les capacités de défense de l’île. qu’elle ne resterait pas les bras autre groupe jusqu’alors inconnu, congrès national du KMT a adopté une résolu- de la démocratisation de l’île (les continentaux Après avoir centré sa hargne sur Lee Teng- croisés après ces condamnations. l’Armée des groupes suicides, tion indiquant que « les relations entre les deux ne représentent que 15 % de la population), le hui, la propagande chinoise souligne à nou- La même organisation n’avait déjà branche militante de Ben Laden, rives du détroit [de Formose] doivent être défi- KMT s’est fortement « taïwanisé » et délesté de veau, depuis quelques jours, la responsabilité pas hésité en décembre, dès l’inter- dans un communiqué adressé à un nies comme des “relations spéciales d’Etat à ses anciennes références continentales. Le ré- américaine dans la crise. « La vente par les pellation du groupe, à prendre en quotidien local, avait invité les Bri- Etat” ouvrant une nouvelle ère pour les deux par- gime pékinois n’en n’avait pourtant pas renon- Etats-Unis d’armes sophistiquées à Taïwan a en- otages seize Occidentaux –dont la tanniques et les Américains à faire ties ». cé à isoler M. Lee au sein de son propre appa- flammé l’arrogance des éléments indépendan- tentative de libération par les auto- leurs valises s’ils ne voulaient pas C’est un nouveau revers pour les autorités de reil partisan. Il s’agit de voir à présent si Pékin tistes », écrivait ainsi Le Quotidien du peuple du rités s’était terminée dans le sang, être la cible d’attentats. Pékin, qui, depuis un mois et demi, avaient dé- prendra acte de la mutation de l’ensemble du 28 août. La question sera au centre de la ren- quatre otages ayant été tués. Le chaîné une propagande au vitriol contre la per- KMT, ce parti qui ne doit plus rien à l’ancien contre entre les présidents Jiang et Clinton, principal accusé dans cette der- Mouna Naïm sonne de Lee Teng-hui tout en épargnant soi- « nationalisme » chinois. prévue pour la mi-septembre en Nouvelle-Zé- nière affaire, Zine El Abidine Abou gneusement son parti. Si le régime continental Dans l’immédiat, la seule carte dont dispose lande. Il est toutefois peu probable que le nu- Bakr ElMihdar (surnommé Abou a Des dignitaires tentaient,di- ne s’était en effet jamais fait d’illusion sur le encore Pékin pour enrayer la dérive centrifuge méro un chinois obtienne satisfaction, ce qui Hassan), qui n’est autre que le chef manche 30 août, d’obtenir la libé- « séparatisme » du président Lee − un Taïwa- de Taïwan − hormis une attaque militaire − est souligne à quel point la marge de manœuvre de l’Armée islamique d’Aden- ration de deux Français détenus nais de souche attaché à donner son identité à une médiation américaine. Le président chinois de Pékin est faible. Abyane, avait admis, devant le depuis dix jours dans l’est du Yé- l’île −, la tactique consistait jusqu’à présent à Jiang Zemin aurait écrit, fin juillet ou début juge, qu’il avait donné l’ordre à ses men par la tribu des Bani Jabr, qui faire la différence entre ce « fauteur de août, à Bill Clinton une lettre dans laquelle il lui Frédéric Bobin hommes de tuer des otages si la exige des autorités quatre trac- teurs,l’enrôlement de deux cents de ses membres dans l’armée et le versement de compensations pour INTERNATIONAL SCHOOL OF MANAGEMENT En campagne dans le sud de l’Inde, des inondations remontant à 1996. Les deux otages sont Irénée Her- ISM FULLY ACCREDITED * bet, responsable de l’enseigne- Sonia Ghandi affronte une redoutable oratrice ment du français rattaché au ser- Pour cadres et dirigeants de 30 à 45 ans, diplômés de l’enseignement supérieur, vice culturel de l’ambassade, et le seul MBA accrédité USA Europe compatible avec votre vie professionnelle : BELLARY (Karnataka) plus arriérées du Karnataka a pris tants du district de Bellary, à 75 % son épouse, Tara Steimer-Herbet, de notre envoyée spéciale des allures de défi national. agricole, n’ont pas vraiment de quoi archéologue. – (AFP.) International Executive Patiente et docile, la foule attend. Si Sonia Gandhi joue du registre se réjouir : manque de routes, Des doigts qui se tendent signalent émotionnel, Susma Swaraj dénonce d’eau, d’électricité, d’écoles, etc. ieMBA Master of Business Administration l’arrivée de l’hélicoptère. Impériale, avec force l’origine italienne de Susma Swaraj, qui parcourt de a 520 h de formation intensive en management international : Sonia Gandhi, accompagnée de sa Mme Gandhi. « Ceux qui n’ont jamais l’aube à la nuit une quinzaine de vil- fille, Priyanka, monte sur l’estrade perdu d’êtres chers et jamais fait de lages par jour, ne se prive pas de le b 10 séminaires mensuels à PARIS et salue de la main cette foule dans sacrifices pour la nation ne compren- souligner. « Le Congrès a fait exprès b 2 mois à NEW YORK et thèse laquelle les jupes colorées des Adi- dront jamais ma dévotion à l’Inde », de maintenir cette zone arriérée, dit- b ieMBA accrédité * vasi (premiers habitants de l’Inde) rétorque Sonia Gandhi, qui lit, à elle, car ils savent que quand un d voisinent avec les saris des grands chaque rassemblement, en hindi, homme est instruit il cesse de voter jours. Pour sa première campagne un bref discours de dix minutes, in- pour eux », lance-t-elle. Master of Business Administration électorale en tant que candidate, la compréhensible pour la plupart Dans les villes, il est vrai, la plu- MBA in International Management présidente du Parti du Congrès joue dans cette région qui parle kanna- part des jeunes et des personnes gros dans cette bourgade perdue du da. instruites rencontrés se prononcent a Diplômés de l’enseignement supérieur, 27 à 35 ans, avec expérience professionnelle sud de l’Inde. Une femme qui ambi- pour le BJP, mais leur volonté de a tionne de gouverner le milliard « JAMAIS VU DE CHANGEMENT » changement n’a rien de véritable- 12 mois dont 8 mois en FLORIDE : MBA accrédité * d’Indiens peut-elle perdre dans « Madam » a toutefois peu de ment idéologique. « Nous n’avons d cette circonscription de deux mil- temps à consacrer à ses éventuels jamais vu de changement dans cette lions d’habitants, choisie à dessein ? futurs administrés : pour sa pre- région, car c’était le fief d’un parti, le Bellary est l’une des six cir- mière visite, quatre réunions en Congrès, et d’un homme, affirme Ba- DBA Doctorate of Business Administration conscriptions indiennes et la seule quatre heures, temps de vol cha, trente-deux ans, qui vend des a Pour cadres ou dirigeants, 35 à 45 ans, titulaires d’un MBA ou équivalent du Sud qui, depuis l’indépendance, compris. Une deuxième visite est guirlandes de jasmin sur le trottoir. a Sur une période de deux ans, compatibles avec votre vie professionnelle : a toujours élu un député congres- prévue le 3 septembre et, entre- Si un nouveau parti l’emporte, peut- siste. Mme Gandhi, qui se présente temps, ses enfants Rahul et Priyan- être les choses bougeront-elles. » Séminaires intensifs spécialisés et thèse : DBA accrédité * aussi, comme la loi le permet, dans ka parcourront les villages pour Si la machine électorale du d le fief familial d’Amethi, en Uttar- faire passer le message dynastique. Congrès assurera sans doute, en Pradesh, voulait sûrement limiter « Les gens ici sont totalement loyaux septembre, la victoire de Mme Gan- Certificats : finance & marketing : 120 heures les risques, mais les nationalistes au Congrès. Ils se souviennent encore dhi, cela ne devrait pas être un véri- hindous du BJP (Parti du peuple in- des bienfaits d’Indira Gandhi, af- table triomphe. Mme Gandhi attire International School of Management dien) ont désigné contre elle une re- firme le député sortant, Kondaïah. certes les foules, mais il lui reste à 148, rue de Grenelle, 75007 Paris doutable oratrice, l’ancien premier Le nom (Gandhi) vend. » faire la preuve qu’elle peut transfor- Tél. : 01-45-51-09-09 – Fax : 01-45-51-09-08 ministre du territoire de Delhi, Sus- En dix-huitième position sur les mer cet intérêt en vote. Programmes exclusivement gérés par International School of Management USA ISM ma Swaraj. Du coup, l’affrontement vingt districts du Karnataka en ma- Internet : http://ism-mba.edu e.mail : [email protected] pour une des circonscriptions les tière de développement, les habi- Françoise Chipaux LeMonde Job: WMQ3108--0005-0 WAS LMQ3108-5 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 10:40 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0305 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 / 5 Le Kremlin est de plus en plus isolé Iran : fin de l’instruction pour treize juifs accusés d’espionnage avant les élections législatives du 19 décembre TÉHÉRAN. Treize juifs iraniens vont être prochainement jugés pour espionnage au profit d’Israël, une accusation passible de la peine de mort, a annoncé samedi 28 août la presse. « Le ministère des renseigne- ments a remis le dossier à la justice », a déclaré un responsable à Chiraz Les proches de Boris Eltsine partent en ordre dispersé (sud), cité par le journal conservateur Tehran Times. Cette décision si- gnifie la fin de l’enquête et l’annonce imminente d’une juridiction et Quatre blocs sont en lice : celui du maire de Mos- myrdine, lui, se présente seul, et son nom vient lations sur tous les dirigeants russes, venant de d’une date pour l’organisation du procès. Cette affaire d’espionnage cou, des « libéraux » d’Anatoli Tchoubaïs, du d’être associé à la mafia dans la presse améri- Mikhaïl Khodorkovski, fondateur de la banque est la plus importante depuis vingt ans. Le responsable cité par le Teh- parti Iabloko et les communistes. Viktor Tcherno- caine, qui menace de publier de nouvelles révé- Menatep, visée par le « Russiagate ». ran Times a affirmé que les treize juifs « ne faisaient qu’exécuter des ordres », et que les cerveaux du réseau étaient toujours recherchés. Se- MOSCOU sine, partent en ordre dispersé, di- crédité de 1 % à 3 % d’intentions 1998. Iabloko pourra-t-il seul en- lon le journal, « plusieurs musulmans accusés aussi d’espionnage au pro- de notre correspondant visés par les haines, les ambitions de vote dans les sondages –, rayer la puissante machine électo- fit des Etats-Unis et d’Israël ont été arrêtés » en avril à Chiraz, Ispahan et Affectant d’ignorer les scan- et les désaccords sur l’attitude à M. Tchernomyrdine (dont le nom rale construite par le maire de à Téhéran. L’arrestation des treize juifs a suscité une grande inquié- dales financiers qui cernent Boris observer envers un président en est associé aux Etats-Unis avec la Moscou et emmenée par M. Pri- tude, notamment en Israël, en France et aux Etats-Unis, lesquels ont Eltsine et d’autres responsables fin de règne. Mais Anatoli Tchou- mafia) a choisi de partir seul, avec makov ? Cela paraît improbable, demandé à l’Iran leur libération immédiate. Téhéran a jusqu’à mainte- russes, la classe politique a ache- baïs, artisan des précédentes cam- son parti Notre maison la Russie. tant cette alliance attire : la droite nant rejeté ces demandes. – (AFP.) vé, samedi 28 et dimanche pagnes électorales du Kremlin, a Cet autre ancien premier ministre l’appelle désormais le « nouveau 29 août, ses préparatifs pour les pu rassembler quatre formations de Boris Eltsine a ainsi « commis la parti du pouvoir » ou le « parti de DÉPÊCHES élections législatives du 19 dé- microscopiques en une « Union faute politique la plus grave de ces la nomenclature capitaliste ». Ainsi a ISRAËL/PALESTINIENS : Israéliens et Palestiniens ont minimisé, cembre. Depuis des semaines, il des forces de droite » – les mou- dix dernières années », a jugé Ana- le Parti agrarien, allié au Parti dimanche 29 août, les chances de parvenir très rapidement à un ac- n’était question que de regroupe- vements de Sergueï Kirienko, an- toli Tchoubaïs. communiste, s’est scindé ce week- cord, soulignant qu’il subsistait de nombreuses divergences avant de ments, d’alliances, de « blocs » cien premier ministre, de Boris Autre revers du Kremlin : l’al- end et ses principaux dirigeants pouvoir appliquer les accords de Wye River. Quelques heures plus tôt, susceptibles de l’emporter dans la Nemtsov, d’Egor Gaïdar et de liance de Sergueï Stepachine, ont rejoint le camp de M. Loujkov. ils n’excluaient pas une percée imminente dans les pourparlers. prochaine Douma, aujourd’hui Konstantin Titov, gouverneur de éphémère premier ministre limo- L’autre grand perdant de cette L’Egypte a accentué ses efforts de médiation, en dépêchant à Jérusa- dominée par les communistes et Samara. « Nous nous battons pour gé le 9 août, avec le parti libéral pré-bataille est le Parti commu- lem Oussama El Baz, conseiller du président Hosni Moubarak, pour les nationalistes. La tenue, ce le pouvoir, nous en avons besoin et Iabloko, que dirige Grigori Iavlins- niste (KPRF) de Guennadi Ziouga- tenter de débloquer la situation avant l’arrivée dans la région, en mi- week-end, des congrès des princi- nous l’aurons », a assuré ki. Crédité régulièrement de 11 % à nov. Doublé par M. Loujkov dans lieu de semaine, de la secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Al- pales formations a dessiné le pay- M. Tchoubaïs. 14 % d’intentions de vote, Iabloko, sa dénonciation virulente de Boris bright. – (Reuters.) sage. De cette « restructuration à qui a toujours campé dans l’oppo- Eltsine, de plus en plus critiqué au a LIBAN : l’artillerie israélienne a pilonné, dimanche 29 août, la ville grande échelle de la scène poli- SEUIL DIFFICILE sition, espère profiter de la toute sein de sa formation, M. Ziouga- de Mansouri, au Liban sud, où quatre civils et trois combattants du tique », selon le libéral Boris Plus prudent, M. Nemtsov a ex- nouvelle popularité de M. Stepa- nov a annoncé, dimanche, la Hezbollah ont été blessés. Auparavant, le mouvement chiite libanais Nemtsov, il ressort que le Kremlin pliqué que l’« objectif principal » chine. constitution d’une coalition, Pour Amal avait ouvert le feu sur des positions israéliennes proches de Man- a échoué à constituer une large était de franchir le seuil de 5 % des Dimanche, ce dernier a signifié la victoire. souri, dans la zone occupée par l’Etat hébreu. D’autre part, selon un coalition de droite pouvant voix nécessaire pour avoir des dé- qu’il envisageait de se présenter à Mais, privé du soutien des agra- porte-parole militaire israélien, un membre du Hezbollah a été tué et concurrencer l’alliance entre l’an- putés au titre de la proportion- la présidentielle, l’an prochain. En riens, le KPRF en est réduit à né- trois autres blessés lors d’un raid aérien dans la région de Kafra, au cien premier ministre, Evgueni nelle. A ce stade, l’impopularité de décembre, M. Stepachine tentera gocier des alliances avec les grou- nord de la zone occupée. – (AFP, Reuters.) Primakov, et le maire de Moscou, ces responsables, tenus pour cou- d’emporter un siège de député à puscules extrémistes et a IRAK/ÉTATS-UNIS : une délégation du Congrès américain Iouri Loujkov. pables des échecs des réformes, Saint-Pétersbourg, dans la cir- nationalistes. comprenant les attachés parlementaires de cinq élus de la Chambre Libéraux, réformateurs, anciens rend peu probable un tel score. conscription de Galina Starovoï- des représentants est arrivée, dimanche 29 août, à Bagdad pour étudier ou nouveaux fidèles de Boris Elt- Plus impopulaire encore – il est tova, assassinée en novembre François Bonnet l’impact des sanctions américaines sur l’Irak. La visite s’effectue contre l’avis du département d’Etat. – (Reuters.) a BURUNDI : des rebelles hutus ont lancé une offensive meurtrière contre deux quartiers de la capitale du Burundi, Bujumbura, dans la Al Gore fait les frais de la politique russe de la Maison Blanche nuit du samedi au dimanche 29 août, incendiant les maisons de Tutsis, l’ethnie minoritaire au pouvoir. Le bilan oscille entre au moins 20 et WASHINGTON d’euros) – et le fait qu’elles ne pro- ministre de Boris Eltsine. C’est en le monde savait qu’il y avait « quel- 38 morts parmi la population civile, selon les sources. De nombreux de notre correspondant viennent pas uniquement des trafics cette qualité que, fin juillet, il avait que chose de pourri » dans le enfants figurent parmi les victimes. Les assaillants auraient perdu une L’été n’aura pas été facile pour Al des mafias de l’ex-Union soviétique reçu à Washington le chef du gou- royaume d’Eltsine, mais il s’agissait vingtaine d’hommes, selon l’armée qui a répliqué. – (AFP, Reuters, AP.) Gore. Malgré tous ses efforts et le mais probablement aussi de la mise vernement de l’époque, M. Stepa- avant tout d’éviter que la situation a ANGOLA : la rébellion angolaise, de nouveau en guerre contre soutien de Bill Clinton, le vice-pré- en coupe réglée du pays – et peut- chine, limogé quelques jours plus ne dégénère avec un pays qui dis- les autorités de Luanda depuis décembre, est prête « à négocier à tout sident reste loin derrière son chal- être du détournement de l’aide in- tard. Il est donc particulièrement vi- pose toujours d’un arsenal nucléaire moment » avec le gouvernement, a déclaré son chef, Jonas Savimbi, lenger républicain, George W. Bush, ternationale – par une oligarchie sé par ceux qui critiquent la diplo- impressionnant. Le paradoxe est dans un entretien au quotidien Libération publié lundi 30 août. «Pour dans les sondages. Il ne parvient pas corrompue, ne lui facilitent pas non matie démocrate en général et la que M. Gore, auquel Bill Clinton le conflit angolais, qui est très complexe, il n’y a pas de solution militaire », non plus à décramponner l’autre plus la tâche. coopération avec le Kremlin en par- avait confié des responsabilités di- a ajouté le chef historique de l’UNITA (Union nationale pour l’indé- candidat démocrate à l’investiture, Le principal bailleur de fonds de la ticulier. On rappelle ainsi que l’on plomatiques comme peu de vice- pendance totale de l’Angola). l’ex-sénateur Bill Bradley, alors que Russie a été le Fonds monétaire in- savait depuis 1995 que M. Tcherno- présidents en ont eues, n’en vienne a NIGERIA : le président Olusegun Obasanjo a accordé une amnis- l’acteur Warren Beatty semble, lui ternational, une des bêtes noires de myrdine se livrait à des opérations aujourd’hui à le regretter. tie à 1 403 détenus, a-t-on annoncé de source officielle, dimanche aussi, tenté de se lancer dans la la droite républicaine. Il avait fallu financières douteuses. Un diplomate 29 août. Ces libérations font suite aux recommandations du comité course. Maintenant, la principale tout le talent de Bill Clinton – assisté américain en poste à Moscou au mi- Patrice de Beer présidentiel sur la décongestion des prisons. – (AFP.) responsabilité de politique étran- à l’occasion par Al Gore – pour lieu des années 90 a déclaré au Was- hington Post que la commission était devenue « une sorte de bureaucratie Proposition de moratoire des prêts du FMI à Moscou à la soviétique dont le succès était obligatoire et toute information qui Le président de la commission bancaire de la Chambre des représen- aurait pu contredire ce succès était tants, le républicain Jim Leach, s’est prononcé, vendredi 27 août, en fa- tout simplement mise aux oubliettes ». veur d’un moratoire sur les prêts du Fonds monétaire international à la Russie tant que de « strictes méthodes » de contrôle de la bonne utilisa- PRUDENCE DE GEORGE W. BUSH tion de ces crédits n’auront pas été mise en place. La prochaine tranche Piqué au vif, le vice-président a de crédits à la Russie doit être débloquée en septembre. Des auditions chargé son équipe de le défendre sont prévues au Congrès mi-septembre sur le blanchiment d’argent de contre les accusations d’avoir « per- la mafia russe. Par ailleurs, selon Newsweek, la CIA est convaincue que du la Russie » ou « couvert » les mal- l’un des principaux parrains de la mafia russe, Semion Moguilevitch, fi- versations financières. Il ne renie gure centrale du « Russiagate », était en rapport avec des membres de rien de sa politique passée d’ac- l’élite politique russe dont l’ancien premier ministre Viktor Tcherno- commodement et de soutien au ré- myrdine et l’ancien premier vice-premier ministre Anatoli Tchoubaïs. gime en place. Mais il affirme avoir appris par la presse l’existence du scandale actuel. S’il était au courant gère que lui avait concédée le pré- convaincre le Congrès, il y a quel- des accusations de corruption, et si sident – les relations avec la Russie – ques mois, d’augmenter la contribu- celles-ci le préoccupaient, les rela- risque de se retourner contre lui. tion américaine. Par-delà les at- tions établies du temps de M. Tcher- Alors que le scandale du blanchi- taques, habituelles, de politiciens nomyrdine lui paraissent toujours ment de l’argent sale russe par le conservateurs et de journaux valables. biais d’une grande banque de Wall comme le Wall Street Journal contre Certains candidats républicains, Street, la Bank of New York, ne fait le FMI, c’est, en fait, la Maison comme l’ultraconservateur Steve que s’amplifier, le vice-président se Blanche qui est visée. Forbes, s’en sont pris à M. Gore. trouve contraint d’avoir à expliquer Le vice-président copréside, de- Mais George W. Bush est resté soit qu’il savait, soit qu’il n’a pas été puis sa création, la commission prudent. Après tout, la politique ac- tenu au courant. L’ampleur des américano-russe baptisée tuelle a été initiée par son propre sommes en jeu – 10, voire 15 mil- « commission Gore-Tchernomyr- père et n’a guère été contestée sur le liards de dollars (environ autant dine », du nom de l’ancien premier fond jusqu’au scandale actuel. Tout Le DDT reste une arme dans la lutte contre le paludisme

DANS UN TEXTE adressé persistants (POPs), au premier rang drait trouver des outils alternatifs au conjointement au New-York Times, desquels le DDT. Soutenus dans DDT et ceci demandera des moyens au Guardian et au Monde, près de leur démarche par trois Prix Nobel scientifiques et techniques considé- 400 spécialistes internationaux de de médecine, ces spécialistes en- rables qui font défaut aux pays en la lutte contre le paludisme, réunis tendent, après le lobbyng conduit voie de développement, mais que les au sein du « Malaria Project » et par certaines organisations écolo- pays occidentaux peuvent mettre en travaillant dans 57 pays, s’élèvent giques, faire pression sur les négo- œuvre. (...) Nous préconisons aux avec force contre le projet émanant ciateurs de ce traité. pays africains de rejeter tout calen- des milieux écologiques visant à drier pour l’interdiction du DDT, que faire interdire à court terme, et à PAS DE PRÉCIPITATION ce soit pour 2007 ou plus tard, tant l’échelon planétaire, l’usage du « Vous êtes sans doute au courant que ces pays n’auront pas la garantie DDT. Ce pesticide efficace et bon que l’une des substances dont ce trai- absolue de ressources pour dévelop- marché demeure, selon eux, une té vise à interdire l’utilisation future per et implanter des solutions de arme essentielle dans la lutte contre est le DDT et qu’une telle interdiction remplacement. » cette maladie parasitaire véhiculée est soutenue par les pays occidentaux Conscients du poids des argu- par certains moustiques. Plus de les plus riches et par plusieurs ONG ments écologiques, les scientifiques 500 millions de personnes écologiques. Il se pourrait, toutefois, soulignent que ce sont les surutili- contractent chaque année cette que vous ne soyez pas tout à fait sations massives dans le secteur de maladie qui tue 2,7 millions d’entre conscients que le DDT est un outil es- l’agriculture faites dans les an- elles, particulièrement des femmes sentiel dans la lutte contre le palu- nées 50 et 60 qui, pour l’essentiel, enceintes et des enfants âgés de disme qui reste un terrible fléau pour sont condamnables, mais les signa- moins de cinq ans. les pays en voie de développement, taires sont particulièrement cri- Cet appel solennel précède de écrivent les scientifiques à chacun tiques vis-à-vis de l’action conduite quelques jours les négociations de des négociateurs. Bien que nous par le World Wildlife Fund (WWF) l’« United National Environment soyons tout à fait d’accord pour que qu’ils accusent de « tromperies » et Program », organisées du 5 au le DDT soit éliminé un jour à cause de « manipulations » dans son ex- 10 septembre à Genève, et qui ont de ses effets sur l’environnement, posé des propriétés potentielle- pour but la rédaction d’un traité nous pensons que des vies humaines ment cancérigènes du DDT. projetant l’élimination de l’en- ne doivent pas être mises en danger semble des polluants organiques en précipitant les choses. (...) Il fau- Jean-Yves Nau LeMonde Job: WMQ3108--0006-0 WAS LMQ3108-6 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0306 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999

GOUVERNEMENT Lionel Jos- obtenus par son gouvernement depuis dix ans à venir et une « nouvelle al- de son action, mais les « nouveaux Verts et accepté par M. Jospin, a pin a présenté, dimanche 29 août, aux deux ans. Tout en réaffirmant que son liance » des classes moyennes, popu- chantiers » ne seront définis que lors commencé avec la prise de position de militants socialistes participant à l’uni- horizon est le terme de la législature, laires et en difficulté. b QUELQUES du « séminaire » gouvernemental pré- Jean-Pierre Chevènement en faveur de versité d’été de leur parti, un bilan flat- en 2002, le premier ministre a évoqué PROJETS ont été annoncés par M. Jos- vu le 10 septembre. b LE DÉBAT sur la commande de nouveaux réacteurs teur de l’action menée et des résultats la perspective du plein-emploi dans les pin au titre de la « deuxième étape » l’avenir du nucléaire, demandé par les EPR (lire page 7). Lionel Jospin veut s’appuyer sur une « nouvelle alliance » sociale Le premier ministre propose à la gauche l’« objectif central » d’une société de plein-emploi à l’horizon 2010, en mettant en œuvre une politique qui réponde aux attentes des classes moyennes et des classes populaires tout en réussissant « l’intégration » des exclus LA ROCHELLE champ pour une intervention du de contradiction entre l’affichage gueur ». Aussi la « deuxième minaire » gouvernemental du sur le libre-échange, le rejet d’une de notre envoyé spécial politique, avec un « Etat mo- de cette ambition – qui est aussi de étape » a-t-elle la même ambition 10 septembre et lors des journées privatisation de la Sécurité sociale Lionel Jospin apprécie beaucoup derne », qui joue « pleinement son « bâtir une société plus humaine, que la première – « transformer la parlementaires du PS, à Stras- qui ferait « de la santé un la politique du premier ministre. rôle dans le fonctionnement de rassembler autour de notre poli- société pour la rendre plus juste » – bourg, les 27 et 28 septembre, que commerce ». Plus sûr de lui que jamais, opérant l’économie de marché ». tique » – et le fait de borner offi- et suppose l’installation de M. Jospin précisera le contenu de Un an après avoir proposé sa sa rentrée « sous le double signe de ciellement son propre horizon aux l’économie « dans un régime de sa deuxième étape. « synthèse politique nouvelle », au la confiance et de la durée », assu- LA MAÎTRISE DU TEMPS élections législatives de 2002. croissance longue ». Elle est fon- Agacé par les interrogations sur même endroit et dans les mêmes mant davantage son rôle de chef Comme M. Hollande, le premier « Tout le reste est spéculation », a-t- dée, aussi, sur ce qu’il appelle l’ancrage à gauche de sa politique, circonstances, la « nouvelle al- de la majorité, qu’il « compte bien, ministre a insisté sur la maîtrise du il lancé, sans provoquer de réac- « une nouvelle alliance ». M. Jospin s’est revendiqué d’une liance » esquissée par M. Jospin est en tant que chef du gouvernement, temps pour aller au terme de son tions. Avant le premier ministre, gauche pour laquelle la modernité aussi le fondement de sa majorité continuer à faire vivre avec maîtrise « horizon politique », à savoir « ce- Dans l’immédiat, l’important, M. Hollande avait assuré : n’est pas « le privilège de quelques- « plurielle ». Bien dans son rôle, et équilibre », goûtant les applau- lui de la législature ». Certes, pour M. Jospin, est que ce gouver- « Lorsque nous ne sommes pas ca- uns, mais le bien commun de tous ». M. Jospin a fait aux Verts les ré- dissements des militants socia- M. Jospin n’a pas craint d’entrete- nement, qui « ne s’use pas » parce pables de faire l’alliance entre les « Nous ne faisons pas de “social-li- ponses attendues – oui à un débat listes, M. Jospin a levé, dimanche nir une certaine ambiguïté sur sa qu’« il sert son pays », ait vaincu ce classes moyennes et les classes popu- 29 août, en conclusion de l’univer- mesure du temps, en assignant à qu’il a appelé, en s’écartant de son laires, alors nous connaissons la dé- sité d’été du PS à La Rochelle, une ses amis « l’objectif central » de texte, « cette vieille malédiction » faite qui, parfois, peut se révéler cin- La « colère justifiée » du premier ministre partie du voile sur ce qu’il a appelé « reconquérir une société de plein qui voulait que, au bout de deux glante. » Le premier secrétaire du « une deuxième étape ». emploi » pour « la décennie à ve- ans, un gouvernement opère une PS avait défini son parti comme La rumeur d’un « couac » entre Lionel Jospin et Dominique Strauss- Cette deuxième étape n’est pas nir » ; mais, à ses yeux, il n’y a pas «pause»ou un « tournant de la ri- celui de « toute la société », ne pri- Kahn a alimenté les conversations, à La Rochelle, samedi 28 août. un second souffle, puisque le pre- vilégiant « aucun des segments » et Lors de la réunion des ministres, la veille, M. Jospin avait pris à part le mier ministre estime avoir remar- n’oubliant pas « les exclus ». ministre de l’économie pour se plaindre de la publication dans quablement réussi depuis vingt- Les mesures annoncées financement public des partis M. Jospin est allé plus loin en vou- Le Monde d’annonces de mesures sur la fiscalité qui étaient en train sept mois : en « redonnant des cou- politiques ». lant faire « converger dans notre d’être débattues par les membres du gouvernement. Interrogé par les leurs au présent » – encore plus Lionel Jospin a annoncé, b Intégration. Des mesures projet et dans notre action les poli- journalistes à La Rochelle, M. Strauss-Kahn a indiqué que le premier lyrique, François Hollande a assuré dimanche 29 août, à La Rochelle, seront prises sur la réduction de tiques qu’attendent, respectivement, ministre avait exprimé une « colère justifiée ». L’entourage de M. Jos- que le gouvernement est en train une série de projets : l’emploi précaire, la rénovation du les exclus, les classes populaires et pin a démenti que son mécontentement eût porté sur l’annonce par de réhabiliter « l’idée que demain b Renouvellement du parc des milieu urbain, l’accès aux services les classes moyennes ». DSK d’une réflexion sur la baisse de la fiscalité directe, que M. Jospin peut être meilleur qu’aujourd’hui » ; centrales nucléaires. publics locaux, la promotion aurait pu vouloir se réserver pour son discours de dimanche en faisant baisser le chômage, sa Engagement d’un « grand débat scolaire des élèves les plus « PAS DE SOCIAL-LIBÉRALISME » (Le Monde daté 29-30 août). Dans son discours, M. Jospin, qui n’a cité « plus belle réforme sociale » ; en scientifique et démocratique » défavorisés. Au lendemain d’une interven- nommément aucun de ses ministres, a salué une politique écono- conduisant « une politique juste » ; avant toute décision. b Projet de loi sur le logement tion de Claude Allègre estimant mique conjoncturelle « appropriée et conduite avec finesse ». en menant une « politique conjonc- b Réforme du droit des sociétés, et les transports en milieu que « la droite n’existe plus », le turelle appropriée », « une politique simplifications administratives urbain. premier ministre a assuré que les structurelle active », « une politique pour les PME, soutien au b Fiscalité. Allégement dans le débats des derniers mois ont mon- béralisme” », a-t-il martelé, en pre- sur le nucléaire, non à l’introduc- sociale ambitieuse », « une politique capital-risque, réforme des budget 2000 de la fiscalité tré qu’« il y a toujours une gauche et nant soin de souligner que son ap- tion d’une dose de proportionnelle qui a ouvert un chemin à la jeu- marchés publics, modernisation indirecte, et notamment de la une droite ». Cependant, si «la proche est « différente » de celle de pour les législatives –, en jugeant, nesse », une « politique européenne des tribunaux de commerce. TVA, sur les travaux à domicile et gauche ne doit exclure aucun « nos amis Tony Blair et Gerhard au passage, que leur crédibilité po- nouvelle ». Mieux encore, aux yeux b Parité. Le gouvernement les réparations immobilières. thème, ni dans le débat ni dans l’ac- Schröder ». « Nous sommes une litique « reste à l’épreuve ». Il a de M. Jospin, ces résultats, loin de présentera, avant la fin de l’année, Réflexion en 2000, et pour le tion », M. Jospin n’a pas détaillé gauche de renouvellement, rassem- soutenu M. Hollande dans sa re- provenir « mécaniquement de la un projet de loi qui « imposera un budget 2001, sur une baisse des ses nouveaux chantiers. Action blée autour d’un socialisme mo- cherche d’une large union pour les conjoncture internationale » pourcentage minimum de impôts directs, et notamment contre la précarité, intégration so- derne », a-t-il proclamé, en insis- élections municipales, mais il a – puisque, avec le même environ- candidatures féminines pour les l’impôt sur le revenu. ciale, réflexion sur une « baisse des tant, après l’épisode BNP-Société laissé les Verts libres de leur choix nement que ses partenaires, la scrutins de liste » et, pour les b Retraites. Les décisions prises, impôts directs » – qu’il assure avoir générale, sur le rôle régulateur de entre « le plus avantageux pour eux France est « une des locomotives de scrutins uninominaux, mettra en après concertation, feront l’objet engagée avant d’en avoir été prié l’Etat, le refus d’une société «do- et le plus utile pour tous »... la croissance en Europe » –, place « un mécanisme de d’une « mise en œuvre par Laurent Fabius –, réforme des minée par le marché », la préémi- montrent au contraire qu’il y a un correction financière relatif au progressive » en 2000. retraites : ce n’est qu’après le « sé- nence de la sécurité alimentaire Michel Noblecourt « La majorité peut seule se nuire et se défaire » La « chorale de Matignon » chante les louanges de l’action gouvernementale DANS son discours à l’université rentrée, l’une des formations de la LA ROCHELLE baigné dans une douce euphorie. Le bilan du évoqué « la mutation importante » à opérer d’été du Parti socialiste, dimanche majorité s’est beaucoup exprimée... de notre envoyé spécial PS sur « deux ans d’action en faveur de l’em- pour « bâtir un enseignement qui soit fait pour 29 août à La Rochelle, Lionel Jospin a au risque que l’on s’y perde. Dans Comme dégrisés, les 1 300 participants de ploi, de la justice sociale et de la démocratie » a tous les talents ». Claude Bartolone a proposé notamment déclaré : la majorité plurielle, chacun ap- l’université d’été du Parti socialiste ont re- permis à plusieurs ministres, très applaudis, un « chantier de dix ans » pour la reconstruc- « Si le temps est la matière de porte, mais reçoit, aussi. Les Verts trouvé, dimanche 29 août, une tranquillité se- de marquer leur satisfaction. « Nous n’avons tion des villes. l’action poli- apportent à la majorité une sensibi- reine. L’autosatisfaction était toujours là, pas besoin d’un second souffle », a lancé Mar- M. Hollande a invité le gouvernement à tique, alors, en lité, une réflexion, un ancrage parti- mais le moment se voulait plus grave : hom- tine Aubry. « Le gouvernement, a ajouté la mi- « poursuivre » dans la lutte contre le chômage cette rentrée, culiers. Ils reçoivent aussi beau- mages à Michel Crépeau, l’ancien maire (ra- nistre de l’emploi, n’a jamais paru essoufflé, – en proposant une « allocation de forma- le rapport coup : des représentants à dical de gauche) de La Rochelle, discours de encore moins aujourd’hui, où on est en train tion » pour de jeunes chômeurs qui acceptent qu’entre- l’Assemblée nationale, une partici- François Hollande (quarante minutes), et de d’avoir les premiers fruits de la politique menée « pour une durée longue » une filière de quali- tiennent la ma- pation au gouvernement, la crédi- Lionel Jospin (cinquante-cinq minutes). Les depuis deux ans. » Mme Aubry a invité les mili- fication – et pour la réduction des inégalités. jorité et le gou- bilité politique – même si elle reste applaudissements n’ont pas manqué mais tants à « continuer, continuer, continuer, avec Le premier secrétaire a ironisé sur l’avertisse- vernement à l’épreuve... –, le bénéfice d’une l’ambiance était moins festive que la veille. la même énergie et le même enthousiasme ». ment de Laurent Fabius, absent dimanche, avec le temps stratégie cohérente. Samedi soir, les stagiaires avaient fait la « Il y en a bien pour jusqu’à 2002 ! », a-t-elle quant au risque d’« être battus par les impôts s’est modifié. (...) Beaucoup a donc » La majorité, a dit encore M. Jos- fête avec « leur » premier ministre, lequel prévenu, rejointe dans son enthousiasme par plutôt que par la droite » (Le Monde du été fait ou engagé. Pour aller au- pin, est plurielle : elle comprend avait prié « ses » ministres d’être à ses côtés, Mme Guigou. « Il nous reste trois ans, a compté 25 août), mais il a, lui aussi, pressé le gouver- delà, nous savons, en cette rentrée, cinq composantes, chacune avec quitte à retarder leurs dîners avec des journa- cette dernière. Il nous les faudra amplement. Il nement de « lancer de nouveaux chantiers » que nous disposons d’un atout : la son histoire, sa tradition, sa culture. listes... Avant l’heure de la danse, Dominique faudra même rempiler ! » en avançant trois thèmes : « L’éducation tout durée. (...) Depuis quinze ans, la Aucune ne mérite la condescen- Strauss-Kahn a chanté L’Internationale. Pierre au long de notre vie » ; « la cohésion des terri- France a connu sept gouverne- dance. Toutes ont droit au respect. Moscovici et Hubert Védrine ont esquissé un HOMMAGE À LA CONTRIBUTION DU PS toires », avec un nouveau « modèle territo- ments successifs jusqu’à celui-ci. Configuration politique originale, Chant des partisans, secourus par Elisabeth Sans rancune avec des amis qui ne l’ont pas rial » ; le développement de l’épargne sala- Un seul d’entre eux – celui de Mi- moderne, enviée par l’opposition, Guigou. Clou de la fête : le premier ministre y toujours ménagé, Claude Allègre a rendu riale, « bien préférable à ces fameux “fonds de chel Rocard – a duré plus de deux supportant la comparaison avec les est allé lui-même de ses vocalises, puis a hommage à la « contribution » du PS aux suc- pension à la française” ». années. Mais devrait-on instaurer formules et les expériences étran- convié tous ses ministres socialistes sur l’es- cès du gouvernement : « Merci de le soutenir, « Ces droits nouveaux pour les salariés, c’est en modèle l’instabilité ministérielle gères, la majorité plurielle est notre trade pour interpréter le Chant des canuts. de l’aider et de le féconder ! » « La gauche, ce peut-être la meilleure façon pour que l’intérêt sous la Ve République ? (...) Ce qui bien commun. Pour ma part, je Derrière « la chorale de Matignon », selon la n’est pas la dissolution du socialisme dans le li- social puisse rejoindre l’intérêt national », a est naturel, dans une démocratie de compte bien, en tant que chef du formule d’Henri Weber, organisateur de l’uni- béralisme », a plaidé le ministre de l’éduca- martelé M. Hollande, faisant ainsi allusion à responsabilité, c’est de gouverner le gouvernement, continuer à la faire versité d’été, Daniel Vaillant a imité François tion qui, « très content de n’avoir pas toujours la réaction de Jean-Pierre Chevènement temps du mandat qui vous a été vivre avec maîtrise et équilibre. (...) Mitterrand, qui « de là où [il est] regarde les été à la mode », a défendu le service public après l’échec de la BNP face à la Société gé- confié. (...) Par notre travail, par » Nous voulons faire naître une socialistes français »... d’éducation, « garant de l’égalité des nérale (Le Monde daté 29-30 août). notre action, nous avons forgé la nouvelle alliance, en faisant conver- Tout au long du samedi, l’université d’été, à chances ». M. Allègre a même pu goûter les durée dont nous disposons désor- ger dans notre projet et dans notre travers ses ateliers et ses grands débats, avait applaudissements de l’assistance lorsqu’il a M. N. mais. Si ce gouvernement ne s’use action les politiques qu’attendent, pas, c’est peut-être parce qu’il sert... respectivement, les exclus, les Qu’il sert son pays. Pour certains, la classes populaires et les classes durée aurait pour pente fatale l’im- moyennes. Pour les exclus, le gou- mobilisme. Or la durée n’est pas vernement poursuivra une poli- Modes de scrutin : parité oui, proportionnelle non l’immobilité. La durée est une tique d’intégration volontariste. (...) LIONEL JOSPIN a répondu sans dant, que « la coexistence de dépu- tel ajustement du mode de scrutin partie des sénatoriales), le gouver- condition du mouvement. Elle est Par l’école, par le travail, par la par- détour à la demande insistante des tés élus selon des modalités diffé- « nous exposerait inévitablement à nement prévoit de mettre en place une garantie de la réforme. » ticipation au débat public démocra- Verts que soit introduite une dose rentes ne paraît pas soulever une campagne politique de la « un mécanisme de correction fi- Evoquant les élections législatives tique, l’intégration est une dyna- de proportionnelle dans le scrutin d’obstacle constitutionnel, dès lors droite, nous accusant de changer les nancière relatif au financement pu- de 2002, M. Jospin a assuré : « C’est mique qui resocialise des individus législatif (Le Monde du 26 août) : qu’est respecté le principe d’égalité, règles du jeu à des fins politi- blic des partis politiques ». pour moi le rendez-vous essentiel, et vise à en faire des citoyens d’une c’est non ! Cette réforme du mode tant entre les électeurs qu’entre les ciennes ». Autrement dit, le financement car ma mission est claire : conduire même communauté : la nation. de scrutin législatif, « je ne suis pas élus ». Par ailleurs, le premier ministre a public des partis (calculé pour moi- le gouvernement. Notre horizon L’intégration est donc à la fois le sûr, aujourd’hui, qu’elle soit pos- annoncé le dépôt, avant la fin de tié en fonction du nombre de voix politique est tout aussi clair : c’est but et le mouvement de la Répu- sible, je ne crois pas – tout bien pe- FINANCEMENT MODULÉ l’année, d’un projet de loi destiné à recueillies aux législatives, pour celui de la législature. A son terme, blique. (...) J’ai la conviction que ces sé – qu’elle soit souhaitable », a-t-il Les arguments politiques mettre en œuvre la révision constitu- moitié en fonction du nombre de nous rendrons compte. Les Fran- trois groupes – les exclus, les tranché, en dépit de l’engagement semblent donc plus déterminants. tionnelle du 28 juin sur la parité. Sur députés élus) sera modulé afin de çais attendent cela de nous, et rien classes populaires, les classes pris en janvier 1997 dans l’accord Aux yeux de M. Jospin, une telle la base des conclusions de l’Obser- récompenser les efforts accomplis d’autre. Tout le reste est spécula- moyennes –, qui ont certes des in- Verts-PS. réforme n’est « pas souhaitable, car vatoire de la parité, qui doivent lui par les partis pour tendre vers la tion. (...) Le succès de notre action térêts spécifiques et, parfois, diver- Le premier ministre a opposé un pays comme la France a besoin être remises à la fin du mois de sep- parité hommes-femmes et de au cours de cette période est entre gents, ont aussi des préoccupations trois arguments à une telle ré- de majorités claires ». Et de préciser tembre, le chef du gouvernement « pénaliser », à l’inverse, les partis nos mains. La majorité peut seule communes. Ils ont les mêmes aspi- forme. Il estime, en premier lieu, sa pensée : « Le scrutin actuel, si les prévoit deux dispositions. Pour les qui ne tiendraient pas compte de se nuire et se défaire. La confronta- rations au développement de l’em- qu’elle n’est « pas possible, car sa forces de la majorité plurielle savent scrutins de listes (européennes, ré- cet objectif, selon la formule tion des idées est nécessaire, et la ploi, au recul de la précarité, à mise en œuvre serait complexe et en- se respecter et ont la sagesse d’ac- gionales, municipales et une partie employée par la garde des sceaux, compétition entre les formations l’amélioration du système éducatif, courrait le risque d’une censure du corder à chacun la place qui lui re- des sénatoriales), « un pourcentage Elisabeth Guigou, devant l’Assem- politiques,légitime, mais l’une ne à la consolidation de la protection Conseil constitutionnel ». Le rapport vient est celui qui, favorisant les dy- minimum de candidatures fémi- blée nationale, le 15 décembre doit pas être confondue avec les sociale. Ils peuvent donc se retrou- de la commission Vedel, en 1993, namiques d’union, permettra de nines » sera « imposé ». 1998. débats artificiels, et l’autre avec les ver dans notre projet politique et montrait clairement la complexité mieux assurer le succès. » Pour les scrutins uninominaux attaques personnelles. Dans cette de transformation sociale. » des solutions. Il assurait, cepen- En outre, M. Jospin estime qu’un (législatives, cantonales, l’autre Gérard Courtois LeMonde Job: WMQ3108--0007-0 WAS LMQ3108-7 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0307 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 / 7 L’UDF et le RPR tentent de se donner une image moins conservatrice M. Bayrou se pose en fédérateur de l’opposition Réunis en universités d’été jusqu’à dimanche 29 août, souplissement des positions sur les questions de socié- les dirigeants du RPR et de l’UDF se sont employés à re- té ont servi d’arguments à François Bayrou et à Nicolas centrer leurs discours. Défense de la République et as- Sarkozy pour se poser en fédérateurs de la droite.

LA POLITIQUE n’ignore pas le « laisser à la porte ceux qui de- secrétaire général du RPR. Dans proverbial « chassé-croisé des re- mandent des repères ». un discours délibérément recentré, tours de vacances ». Tandis que les En revanche, le président de M. Sarkozy a détaillé son « projet formations de la majorité parle- l’UDF s’est attardé sur ce qui le social », c’est-à-dire « un projet mentent pour savoir quel(s) impôt distingue des libéraux de stricte pour tous les Français ». « Le social, (s) il convient de baisser, les partis obédience. L’échec de l’OPA de la ce n’est pas faire du socialisme (...), de l’opposition s’avisent de tem- BNP sur la Société générale, af- c’est prendre le temps de s’adresser pérer leurs positions les plus faire sur laquelle il n’est « pas loin à tous les Français où qu’ils se conservatrices. A droite, comme à d’être d’accord » avec Jean-Pierre trouvent et quels qu’ils soient », a gauche, on s’est élancé à l’assaut Chevènement, lui a fourni l’occa- encore affirmé le maire de Neuilly du centre, à la conquête de cette sion d’exalter « l’intérêt général », (Hauts-de-Seine) avant d’ajouter M. Chevènement plaide pour frange de l’électorat qui, pense-t- l’«Etat» et la « République ». qu’il ne fallait pas considérer les on, décidera en dernière analyse « L’avenir n’est pas seulement aux enseignants ni les fonctionnaires de l’identité du prochain président intérêts privés. L’intérêt général doit en général comme « une clientèle de la République. s’exprimer », a expliqué M. Bayrou, captive de la gauche ». la modernisation de la filière nucléaire C’est Nicolas Sarkozy qui, au en ajoutant que « la République, Il répondait là à plusieurs at- RPR, a spectaculairement engagé c’est la définition de l’intérêt géné- tentes. Celle de Jean-Louis Debré, PERPIGNAN s’est dit inquiet de l’état du PCF. nacé de quitter le gouvernement si cette inflexion, lors de l’université ral » et que l’on ne doit pas « jeter qui ne manque jamais de rappeler de notre envoyé spécial « Je l’exhorte à être fidèle à lui la décision était prise d’en passer d’été du RPR, à Lyon. Le secrétaire l’Etat avec l’étatisme », ni se sou- la dimension sociale du gaullisme. « Donner un nouveau souffle ré- même ; la France a besoin d’un Par- commande. Le ministre de l’inté- général du Rassemblement a ex- mettre au « capitalisme absolu ». Celle de François Fillon qui a re- publicain à la gauche », telle est la ti communiste capable de mobiliser rieur juge « conforme à l’intérêt horté les membres de son parti a Fort de ce credo républicain, le gretté que le RPR soit devenu au voie tracée par Jean-Pierre Chevè- les espoirs populaires de transfor- national » de remplacer, le mo- être moins « frileux sur les ques- président de l’UDF s’est implicite- fil des années « un parti de droite nement au Mouvement des ci- mation sociale (...). Le PC doit re- ment venu, les actuelle centrales tions de l’immigration » et à « s’ou- toyens, dont il est à la fois, le fon- conquérir son “F ” car, plus que nucléaires qui seront devenues vrir, se moderniser, s’actualiser », dateur, le président, le principal d’autres, il peut en être fier », a-t-il obsolètes. Pour lui, l’énergie nu- en ce qui concerne la famille (Le Pas de journée parlementaire commune porte-voix et la source d’inspira- déclaré. Pour M. Chevènement, en cléaire est à la fois économique et Monde daté 29-30 septembre). Sa- tion. « Sans nous, la gauche plu- effet, l’ennemi principal demeure naturelle. « Le seul vrai problème medi 28 et dimanche 29 août, La journée de réflexion commune aux trois groupes de droite de rielle serait un pain sans sel et sans « la petite bourgeoisie néolibérale » du nucléaire, c’est le maintien des l’UDF, qui réunissait elle aussi son l’Assemblée nationale, que Jean-Louis Debré avait proposé d’orga- levure », a assuré le ministre de et la mondialisation. Recourant à compétences techniques néces- université d’été, à Risoul, dans les niser le 25 septembre à Marseille, n’aura pas lieu. Bien que la ville l’intérieur, devant les trois cents un nouvel auteur, Zigmunt Bau- saires », a-t-il poursuivi, se mo- Hautes-Alpes, a puisé dans la d’accueil des journées parlementaires du RPR soit gérée par Jean- militants présents, dimanche man, qui a publié (chez Hachette quant – sans les nommer – de ceux même veine. Venant de sa part, Claude Gaudin (DL), l’UDF n’a pas souhaité paraître se rendre à l’in- 29 août, à Perpignan, pour l’uni- Littérature) Le coût humain de la qui entretiennent « des peurs mil- cette orientation n’est bien sûr pas vitation du mouvement gaulliste. Celui-ci sera par ailleurs, à ce mo- versité d’été du mouvement. Le mondialisation, il a évoqué «ce lénaristes ». aussi renversante : François Bay- ment-là, en pleine campagne pour l’élection de son président. gouvernement « a la durée mais il nouveau partage du monde entre Enfin, pour redonner du sens à rou a fondé son projet sur la maî- Selon le président du groupe RPR de l’Assemblée nationale, le faut l’utiliser », a dit M. Chevène- élites mondialisées (...) et masses la vie politique, pour faire face aux trise de ce « centre » si convoité. principe d’une réunion plénière de l’intergroupe de l’opposition ment, précisant qu’il se sent tota- paupérisées ». « On disait autre- tendances bureaucratiques, no- La conjoncture politique, toute- n’est pas abandonné pour autant, mais aucune date n’a encore été lement en phase avec le premier fois : vivre et travailler au pays ; au- tamment de l’Union européenne, fois, lui commande de hâter le pas. fixée. Pour sa part, M. Debré se rendra aux journées parlementaires ministre. « Nous faisons confiance jourd’hui, c’est chômer et vivoter au et afin d’affirmer « la souveraineté Comme l’a résumé Philippe des groupes UDF et Démocratie libérale. à Lionel Jospin pour maintenir le pays », a-t-il ironisé. populaire », qui reste « à la base de Douste-Blazy, président du cap de l’intérêt public, de la res pu- la légitimité démocratique », groupe UDF de l’Assemblée natio- blica, qui donne son sens à notre « PEURS MILLÉNARISTES » M. Chevènement a réitéré la pro- nale, il s’agit de savoir qui, face au ment présenté en repreneur d’une classique, souvent perçu comme engagement », a-t-il expliqué. Dé- Après avoir livré son analyse de position faite au sein d’un groupe pôle de « droite » qu’ambitionnent opposition en faillite à qui il pro- conservateur » et qui a appelé ses fense de la nation et égalité répu- l’échec du rapprochement BNP- de travail du club République mo- d’agréger Charles Pasqua et Phi- pose une « organisation fédérale ». compagnons à être « les partisans blicaine : « Notre rôle, c’est d’incar- Société générale (lire page 19), le derne, présidé par Didier Mot- lippe de Villiers, sera, dans l’oppo- Dans ce qui ressemble fort à un de la solidarité ». Celle enfin de ce- ner un logiciel républicain, en tous président du MDC s’est prononcé chane, « d’instituer un référendum sition, le maître d’œuvre du constat d’échec du chiraquisme, lui qui apparaît comme le plus sé- domaines », a résumé le ministre sur l’avenir du nucléaire. « Il faut d’initiative populaire », qui per- conglomérat modéré. M. Bayrou a affirmé : « L’opposi- rieux de ses concurrents pour la de l’intérieur. faire l’EPR », a-t-il dit, défendant mettrait de « rappeler que c’est le tion doit passer un pacte nouveau présidence du RPR, le sénateur Après s’être félicité de l’alliance le projet de nouveau réacteur nu- peuple qui a le dernier mot ». CREDO RÉPUBLICAIN avec les Français. Le pacte pré- Jean-Paul Delevoye, qui reprend du MDC avec le PS aux élections cléaire à propos duquel Domi- Sur les questions de société, cédent a été rompu. Sur la gestion, volontiers à son compte le thème européennes, M. Chevènement nique Voynet et les Verts ont me- Alain Beuve-Méry d’ailleurs, les dirigeants centristes la baisse des impôts, la défense des de la « fracture sociale » développé ont été bousculés par les jeunes de libertés individuelles, nous n’avons par M. Chirac lors de la campagne leur parti. M. Douste-Blazy s’est pas respecté notre part du contrat. présidentielle de 1995. vu vivement reprocher d’avoir Les Français nous ont retiré une Si l’infléchissement du discours permis, dans le débat sur le pacte grande partie de leur confiance. « sarkozien » peut s’expliquer par L’EPR, un projet de réacteur franco-allemand d’union civile et sociale (PACS), à Cette confiance, il s’agit de la re- des considérations purement tac- L’EPR, qui défraie la chronique politique depuis dix-huit mois sans arrêt contre douze aujourd’hui. Christine Boutin, député des Yve- construire. Il faut faire avec les tiques, il vise aussi à répondre à quelques semaines, est d’abord un dossier technique Malgré cela, la première mouture du projet s’est révé- lines et représentante la plus ex- Français ce que Tony Blair a fait l’hémorragie observée lors des lourd de quelques milliers de pages. Ce projet de lée trop chère, d’environ 15 %, par rapport à l’objectif trême de l’hostilité au PACS, de te- avec la gauche ». élections européennes en faveur réacteur nucléaire a été lancé en 1989, quand les que s’étaient fixés les participants. La solution trou- nir la vedette au point de sembler Pour le RPR, en revanche, de M. Pasqua. M. Debré et plus en- constructeurs Framatome et Siemens se sont associés vée par les ingénieurs en 1998 a été d’augmenter la être la porte-parole de l’UDF. Ainsi Jacques Chirac demeure, comme core M. Fillon ont plaidé en faveur dans une filiale commune NPI (Nuclear Power Inter- puissance du réacteur jusqu’à 1 750 mégawatts. mis en cause, M. Douste-Blazy a l’a dit M. Sarkozy, le « candidat d’une « réconciliation nécessaire national). Les électriciens français et allemands se dû affirmer qu’il avait fait remon- naturel » du mouvement. « C’est entre toutes les familles qui se récla- sont joints au projet EPR (European Pressurized Wa- PROBLÈME DE DÉBOUCHÉ trance à la députée des Yvelines l’un des nôtres qui est à l’Elysée et ment du gaullisme ». ter Reactor) en 1992. Le but de l’accord est de mettre Cependant, à ce niveau, les autorités de sûreté im- des aspects « homophobes » de son c’est celui-là qu’il nous faudra sou- au point un réacteur nucléaire compétitif par rapport poseront probablement des exigences supplémen- discours. M. Bayrou, lui, a repous- tenir s’il décidait d’être à nouveau Cécile Chambraud aux sources d’énergie fossile et d’une sûreté bien plus taires, ce qui augmenterait le coût prévisionnel. Les sé tout mea culpa, pour ne pas candidat », a précisé, samedi, le et Jean-Louis Saux grande que les réacteurs actuels. concepteurs semblent actuellement être revenus à un L’EPR est destiné, dans l’esprit de ses concepteurs, niveau de puissance de 1 500 mégawatts, ce qui laisse à remplacer les réacteurs fonctionnant en France ouverte la question de l’économie du projet, d’autant (cinquante-sept) et en Allemagne (dix-neuf), dont la plus que l’orientation récente du gouvernement alle- Le Mouvement national mise son avenir puissance s’étage de 900 à 1 450 mégawatts, mais aus- mand laisse penser que le marché outre-Rhin sera si dans le monde, à l’échéance 2015−2020. L’EPR est très limité. Cela ne laisse de principal débouché à conçu pour limiter au minimum les conséquences l’EPR que du côté français, où la question du renou- sur les échéances électorales de 2001 d’un accident grave, par exemple en intégrant un dis- vellement éventuel du parc nucléaire ne se pose pas positif de récupération du cœur fondu et en renfor- encore avec urgence. Il est vrai que les industriels, en SAVIGNY-LÈS-BEAUNE grandes villes », « toutes les villes de « rénovation de son programme ». çant le réacteur par une double enceinte de confine- premier lieu Framatome, sont très pressés qu’une dé- (Côte-d’Or) plus de 10 000 habitants », mais En fait, rien de spectaculaire puis- ment. Toutes les normes de sûreté sont par ailleurs cision politique soit prise. Bruno Mégret a décidé de jouer aussi « la France menacée en péri- qu’il ne sera touché ni à la « pré- accrues, par exemple dans la capacité de résistance à Sur le plan administratif, le directeur de la sûreté sans délai ce qu’il considère phérie des grandes villes ». Tout en férence nationale » (autrement dit un séisme ou... à une chute d’avion. des installations nucléaires doit prendre une position comme l’atout du Mouvement na- martelant l’idée qu’un parti «ne la discrimination entre Français et Le problème essentiel est d’harmoniser ces exi- sur le dossier d’ici quelques semaines. C’est alors que tional qu’il préside : les cadres du pèse que s’il est capable de faire des immigrés) ni au combat contre gences de sûreté, imposées en commun par les auto- les ministres concernés approuveront, ou non, les op- parti. Clôturant, dimanche listes » et que l’on « ne gagne pas une « France multiconfession- rités respectives des deux pays, et l’optimum écono- tions de sûreté retenues, à partir de quoi on lancerait 29 août, la première université en négociant des strapontins », nelle ». En fait, cette formation mique. La cuve du réacteur est conçue pour durer le projet physiquement. d’été du MN (Le Monde daté 29- M. Le Gallou et M. Mégret ont compte surtout sur ses silences et soixante ans contre quarante ans pour les équipe- 30 août), M. Mégret a invité ces également souligné leur volonté sur l’absence de références histo- ments existants. De même, l’usine pourrait produire Hervé Kempf derniers à s’investir dès à présent de « passer des accords électoraux riques directes – ce que M. Mégret dans la bataille municipale et à partout où cela sera possible ». appelle se « libérer de la gangue chercher activement de poten- « Nous entendons sortir du ghet- des erreurs du FN et des dérapages me tielles tête de liste. Car, pour l’ex- to », a insisté M. Mégret. de Le Pen » – pour séduire. Municipales : M Voynet se donne du temps numéro deux du Front national, il Parallèlement à ces ambitions ne fait pas de doute que ce scrutin électorales, le MN annonce une Christiane Chombeau LORIENT de l’écologie politique. Michel Marchand, Marie-Hélène devrait « constituer des élections de notre envoyée spéciale En revanche, les amis de la mi- Aubert) et parlementaires euro- fondatrices » pour son mouve- Après une escapade parisienne nistre, surpris par la constitution, péens (Danielle Auroi), ont consi- ment. pour assister au conseil des mi- cet été, autour du député Guy Has- déré à nouveau, comme M. Cohn- nistres et à la réunion de ministres, coët d’une « sensibilité » au sein de Bendit mais aussi la gauche des « SORTIR DU GHETTO » jeudi et vendredi, Dominique Voy- la majorité, ont été obligés lors du Verts et une bonne partie de la Tout au long de ces journées, les net avait préféré revenir, samedi conseil national, samedi, de s’ex- base, que « les graves remises en différents orateurs se sont, en ef- 28 août, suivre les travaux du primer, pour la première fois de- cause de l’accord Verts-PS rendent fet, employés à faire oublier le conseil national des Verts. Et profi- puis l’unification de la majorité, au actuellement impossible un accord piètre score du MN aux élections ter de l’occasion pour conclure les Mans en novembre 1995, au nom pour les municipales de 2001 ». européennes en faisant miroiter journées d’été de son mouvement d’une « sensibilité voynettiste ». « C’est comme cela que j’ai perdu les futures élections locales. Selon en donnant une petite leçon à son « Nous ne sommes pas organisés, quatre élections municipales depuis M. Mégret, le succès du MN de- « ami » Daniel Cohn-Bendit. «Un mais puisque les autres sensibilités 1977 », a soupiré le député du Val- vrait être d’autant plus grand qu’il mouvement capable de choisir ont souhaité s’exprimer... », a justifié d’Oise Yves Cochet, approuvé par ne croit guère à une présence du comme tête de liste [aux élections Denis Baupin, l’un des quatre la ministre, pour laquelle il «faut RPF de Charles Pasqua et Philippe européennes] une personnalité aus- porte-parole. Maryse Arditi, an- des élus ». de Villiers sur la ligne de départ de si imprévisible et aussi iconoclaste cienne waechtérienne et Verte his- Consciente des réticences des ce scrutin et doute de l’effort que que Dany Cohn-Bendit n’a pas telle- torique, a été élue à ce poste, sa- Verts, elle a en tout cas préféré ren- le Front national décidera de four- ment de leçons à recevoir en matière medi, pour remplacer Marie-Anne voyer à l’an prochain toute déci- nir lors de ces échéances. Son pré- d’ouverture et d’accueil », a-t-elle Isler-Béguin, élue députée euro- sion sur le sujet. Le parti consacre- sident, Jean-Marie Le Pen, n’a en lancé, répondant au député euro- péenne le 13 juin – Stéphane Po- ra, en novembre, une convention effet jamais caché que la seule péen, qui, jeudi, avait critiqué l’ou- crain (proche de Noël Mamère) et nationale aux élections munici- élection qui comptait réellement à verture « contrôlée (...) à la manière Martine Billard (gauche des Verts) pales, mais le débat ne sera pas sui- ses yeux était la présidentielle. du Parti communiste » à laquelle se conservant leurs postes. vi d’un vote. Le délégué général du parti, livrait, selon lui, la direction des Les amis de M. Hascoët, parmi Jean-Yves Le Gallou, avait aupara- Verts en lançant les états généraux lesquels plusieurs députés (Jean- Ariane Chemin vant fixé les objectifs : « les LeMonde Job: WMQ3108--0008-0 WAS LMQ3108-8 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0308 Lcp: 700 CMYK

8 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999

ÉDUCATION La rentrée scolaire, Claude Allègre et Ségolène Royal. de résoudre les conflits qui peuvent ministration qu’ils connaissent mal. sur tous les tons que les familles lundi 6 septembre, sera la première b LE MÉDIATEUR national, Jacky Si- apparaître entre les usagers, mais b JACKY SIMON, dans un entretien doivent être partenaires de l’école, pour les médiateurs de l’éducation mon, et les recteurs, présidents aussi les personnels, et l’éducation au Monde, regrette « le goût immo- mais il faudrait déjà qu’elles nationale. Cette fonction bénévole a d’université ou inspecteurs nommés nationale. b ILS CHERCHENT surtout déré pour la complexité » du sys- comprennent comment celle-ci fonc- été créée en décembre 1998 par dans chaque académie sont chargés à rapprocher les parents d’une ad- tème éducatif français. « On répète tionne. » Les médiateurs tentent de rapprocher l’éducation nationale de ses usagers La rentrée du 6 septembre sera la première pour cette nouvelle fonction, créée en décembre 1998 avec pour mission d’apaiser les conflits entre parents ou enseignants et une institution souvent critiquée pour son opacité ILS ÉTAIENT recteur, président l’éducation nationale dans ses rela- tion mis en cause par les usagers. sans livres avec des camarades qu’il puisse passer ce diplôme, avec suc- mandent qu’on leur obtienne des d’université, inspecteur, chef d’éta- tions avec les usagers et ses agents ». Michel Salines, médiateur de ne connaissait pas », raconte cès. Claude Pair, ancien recteur, a allocations chômage alors qu’ils blissement ou syndicaliste, et les Le titulaire, l’inspecteur général l’académie de Créteil, ancien ins- M. Salines. Le médiateur a pris également permis, dans l’académie viennent de retrouver un emploi et voilà, la retraite sonnant, transfor- Jacky Simon, n’instruit que les af- pecteur d’académie passé par le contact avec l’inspecteur d’acadé- de Nancy-Metz, à une jeune ceux qui veulent passer les concours més en médiateurs de l’éducation faires qui ont trait aux services cabinet de Ségolène Royal, re- mie qui a rapidement réglé l’affaire femme titulaire d’un contrat em- sans en avoir les titres, il y a parfois nationale. Les uns ont suivi leur centraux du ministère, tandis que connaît qu’il n’y a de pire sourde avec la directrice, proche du départ ploi solidarité (CES) dans une de l’abus », s’amuse Guy Renault, « tempérament de Saint-Bernard » ; les médiateurs académiques qu’une école qui refuse d’entendre à la retraite. « Cet élève a finale- crèche, de passer son CAP, alors ancien inspecteur de l’orientation, d’autres ont eu envie, après traitent les réclamations concer- les parents. Comme dans un cas ment terminé son cours préparatoire que le directeur du centre de for- à Rennes. Comme la plupart de ses trente ans de service, de « voir le nant les rectorats ou les inspec- dont il a été saisi : lors d’un conseil dans de bonnes conditions. » mation d’apprentis dans lequel elle « collègues », il souligne qu’une système de l’extérieur ». Certains tions académiques. d’école, la représentante d’une fé- Parfois, les affaires n’engagent préparait parallèlement ce diplôme part essentielle de ce travail béné- ont saisi l’occasion de « sortir en bi- dération de parents d’élèves fait pas que l’éducation nationale. avait oublié de l’inscrire. « Rien à vole – les médiateurs touchent une seau » d’une vie professionnelle LE SENS DE LA DIPLOMATIE valoir, sur la foi de témoignages Dans l’académie de Versailles, le faire, tout est informatisé, il est trop indemnité de défraiement de très active. Presque tous, comme Des gentils papys qui s’oc- concordants, que les bagarres médiateur Pierre Dasté, ancien di- tard et on ne peut pas faire d’inter- 1 800 francs brut par mois pour l’ancien recteur Pierre Deyon, ont cupent ? Pas vraiment. Modeste au entre élèves sont en train de recteur des personnels ensei- vention manuelle », s’était-elle en- trois demi-journées par semaine – estimé qu’il était « très joli de parler début de l’année, la charge est al- prendre des proportions inquié- gnants, soulève le cas d’une élève tendu répondre. Après une série de réside dans l’explication de déci- du service public à la française, lée croissant au fil des mois, requé- tantes dans l’établissement. «La africaine sans permis de séjour, coups de téléphone et d’interven- sions prises par d’autres. « Même si mais [que] cela impliquait des amé- rant une excellente connaissance directrice a pris ombrage de son in- scolarisée dans un lycée et mena- tions auprès de l’administration de je n’obtiens satisfaction que dans un liorations considérables ». des institutions, et pas seulement tervention. Elle a convoqué la mère cée d’expulsion. « L’enjeu pour elle la part du médiateur, la jeune quart des affaires qui me sont sou- L’idée n’est pas nouvelle puis- celle de l’éducation nationale, ainsi trois jours plus tard pour lui en- était de passer absolument son femme a finalement pu être ins- mises, je crois que je fais un travail qu’elle figurait dans le « nouveau qu’un solide sens de la diplomatie. joindre de changer son fils d’école. BEP », explique-t-il. Travaillant de crite et tenter sa chance. utile pour une bonne moitié des per- contrat pour l’école » de François Les médiateurs ont dû trouver leur Comme elle refusait, l’enfant a été concert avec le proviseur, après Les affaires soumises aux média- sonnes qui viennent me voir : je leur Bayrou, en 1994. « Un médiateur de place et adopter le ton juste envers changé de classe sans préavis et s’est une série de démarches, le média- teurs sont loin d’être toujours aus- explique pourquoi on les a traitées l’éducation nationale est désigné les représentants de l’administra- retrouvé assis seul, sans cahiers et teur a obtenu que la jeune fille si légitimes. « Entre ceux qui de- de telle ou telle façon, comment dans chaque rectorat et dans fonctionne l’administration, quelles chaque inspection académique » sont ses règles. » (proposition 97), ou, « dans chaque Adresses et mode d’emploi Jacques Vaudiaux (Paris), Michel agents de l’éducation nationale rectorat, une “personne ressource” Domont (Reims), Guy Renault peuvent saisir un médiateur, de RÉPONDRE À CHACUN est désignée comme interlocuteur b Médiateur national : devraient être nommés d’ici à (Rennes), Liliane Lambert (Rouen), préférence par écrit, après avoir Tous se font un devoir de ré- privilégié des parents d’élèves » correspondant du médiateur de la janvier 2000, vingt sur trente le Jean-Marc Bischoff (Strasbourg), épuisé une démarche pondre à chaque demande reçue. (proposition 105). Il aura fallu un République, il devra remettre sont à ce jour : Michel Poupelin René Chausseray (Toulouse), administrative normale et ne pas « Il n’y a pas de pire attitude que de peu de temps pour que cela de- chaque année au ministre de (Aix-Marseille), Michel Machin Pierre Dasté (Versailles). Deux avoir reçu de réponse ou une donner l’impression à quelqu’un qui vienne effectif, comme souvent l’éducation nationale un rapport (Amiens), Edmond Benayoun correspondants départementaux : réponse négative. vient nous voir que son dossier dans l’éducation nationale. public dans lequel il formulera des (Bordeaux), Jean Leveillé (Caen), Bernard Lefebvre (Eure), b Textes officiels : décret tombe dans un puits sans fond », Un décret paru au Journal officiel propositions. Adresse postale : Michel Salines (Créteil), Jean Marie-Paule Dupeyré no 98-1082 paru au Journal officiel commente l’un des médiateurs. Ils du 2 décembre 1998, signé de ministère de l’éducation nationale, Roche (Dijon), Bertène Juminer (Seine-Maritime). Les adresses (JO) du 2 décembre 1998, instituant ont un regret commun : les af- Claude Allègre et de Ségolène le médiateur, 75357 Paris 07 SP. (Guadeloupe), Pierre Deyon (Lille), complètes figurent sur le service des médiateurs ; note sur le faires qu’ils instruisent concernent Royal, institue donc un médiateur Adresse électronique : Marie-Thérèse Massard (Lyon), Internet du ministère de fonctionnement du dispositif de pour un quart seulement les fa- de l’éducation, nommé pour [email protected]. Claude Pair (Nancy-Metz), l’éducation : médiation parue au Bulletin officiel milles et pour le reste, les person- trois ans et chargé de recevoir «les Accueil : 4, rue Danton, Christian Duprat (Nantes), Michel www.education.gouv.fr/syst/ du 14 janvier ; arrêté fixant le taux nels de l’éducation, en particulier réclamations concernant le fonc- 75006 Paris. Dansart (Orléans-Tours), mediateur. d’indemnité des médiateurs paru les enseignants, une proportion tionnement du service public de b Médiateurs académiques : tous Jean-Claude Peyronne (Nice), b Saisine : les usagers et les au JO du 27 août. qu’ils souhaiteraient rééquilibrer. Dans la catégorie personnels, « il s’agit, le plus souvent, de pro- Jacky Simon, médiateur de l’éducation nationale blèmes d’affectation, de promotion, d’indemnités pour des accidents du travail, de remboursements difficiles « Dans le système éducatif français, on constate un goût immodéré pour la complexité » de trop-perçus, de prise en compte de primes ou de parties de salaire « Des médiateurs s’imposaient-ils à usagers. Le service public, c’est le service du fois. Dans le domaine des relations sociales, etc. Mais nous avons encore beaucoup de dans les retraites », dit un média- l’éducation nationale ? public. Quant aux enseignants, ils n’ont pas tout compte. Quand un problème se pré- travail dans ce domaine. teur. Ainsi de cet enseignant dont – Reconnaissons que la médiation est un non plus toujours une vision claire du sys- sente, la mauvaise publicité pour la maison – Comment avez-vous choisi les média- le service militaire n’avait pas été peu un phénomène de mode, un mot passe- tème éducatif. Quand ils sont confrontés à va très vite ! teurs académiques ? pris en compte dans son ancienne- partout. On parle de femmes-relais dans les des problèmes, ils se replient vers les syndi- – Vous avez traité environ neuf cents – De façon totalement indépendante, sans té, ou de ce directeur d’école, qui, cités, de passeurs dans les banlieues. Pour cats et pestent contre une administration cas au total, depuis le début de l’année, la moindre observation de la part du minis- sur demande du recteur, prend un nous, médiateurs de l’éducation nationale, bureaucratique qui commence, pour eux, à mais en majorité ceux d’enseignants. tère. Il était capital que les personnes choi- poste de principal adjoint pendant la référence est le médiateur de la Répu- la porte de la classe. Comment expliquez-vous ce déséquilibre sies soient à la retraite, à la fois pour avoir deux ans et à qui l’on refuse une blique, ancêtre de l’ombudsman norvégien, – Pourquoi avez-vous accepté ce poste au détriment des usagers ? du temps et pour être hors hiérarchie. De inscription sur la liste de titularisa- qui intervient pour régler les litiges entre les de médiateur national ? – J’ai la conviction – Malgré nos efforts pour nous faire plus, tous les médiateurs académiques tion des personnels de direction, administrés et l’administration. Cette der- que l’opinion que l’on a sur l’institution connaître, le système de médiation ne sort connaissent bien l’éducation nationale, dans pour de complexes raisons statu- nière reste mystérieuse pour les citoyens, en dans laquelle on travaille a des consé- pas des initiés culturels. Un certain nombre laquelle ils ont passé toute leur carrière. taires. « Il a rendu service à l’ad- particulier à l’éducation nationale, où les quences sur son efficacité et son fonction- d’enseignants savent que nous existons et Nous n’avons pas le pouvoir d’imposer, ministration et, finalement, il se fait choses sont encore plus complexes et nement. De même, la façon dont on vous nous utilisent, beaucoup plus facilement nous n’avons que notre force de conviction. éconduire, en raison de textes dispa- opaques qu’ailleurs. Les systèmes éducatifs traite a des répercussions sur le travail que que les personnels administratifs, ouvriers – Pourquoi y a-t-il si peu de femmes rates et contradictoires, ce sont ces des pays développés ne peuvent pas être des vous faites. Je trouvais intéressant, après et de service, ou que les parents d’élèves. parmi eux ? textes qu’il faut changer », fait va- systèmes simples, en raison de la massifica- avoir occupé de nombreux postes au sein de Cela pose problème. Il est normal que ce – Ce n’est évidemment pas une volonté loir le médiateur chargé de cette tion de la scolarité. Mais, dans le système la hiérarchie de l’éducation nationale, de dispositif s’intéresse aux personnels, mais le délibérée. J’ai cherché à recruter des média- affaire. D’évidence, tous les cas français, on constate tout de même un goût tenter d’améliorer à la fois l’opinion des ac- plus difficile reste de réduire la distance trices, mais je n’ai pas trouvé davantage de n’aboutissent pas à des change- immodéré pour la complexité. On répète sur teurs et des usagers sur l’école. Même si ce entre le public et l’institution. Et évidem- candidates dont le profil et la disponibilité ments réglementaires. Mais si tous les tons que les familles doivent être travail reste aux marges et ne représente ment, ce ne sont pas les familles les moins correspondraient à la tâche demandée. Pour c’était le cas, ce ne serait pas le “partenaires de l’école”, mais il faudrait déjà qu’un nombre de cas très faible au regard informées et celles qui ont le plus de diffi- le moment. » moindre mérite de ces « chevaliers qu’elles comprennent comment celle-ci des millions de personnes qui ont affaire cultés qui viennent vers nous. Nous avons blancs » de l’éducation nationale. fonctionne. La création des médiateurs par- chaque jour au système éducatif. C’est une pris contact avec les fédérations de parents Propos recueillis par ticipe d’une volonté de plus respecter les tâche très ambitieuse et très modeste à la d’élèves, nous allons le faire avec la Cimade, Béatrice Gurrey B. G.

DÉPÊCHES a VIOLENCE : un groupe d’une Controverse autour de la succession du chef des urgences psychiatriques de l’Hôtel-Dieu de Paris douzaine de jeunes a attaqué HAUT LIEU de la médecine hos- autres disciplines, comme aux mul- docteur Baron-Laforêt dirige au- Mme Baron-Laforêt fut choisie par chev correspondait beaucoup mieux deux adolescents à l’aide de trois pitalière française, l’Hôtel-Dieu de tiples expressions de la souffrance jourd’hui l’antenne spécialisée les représentants de l’inspection aux missions hospitalo-universi- chiens de combat, deux pitbulls et Paris traverse une nouvelle crise de mentale, devait pleinement réussir. dans la délinquance sexuelle de la générale des affaires sociales, de taires. » Au secrétariat d’Etat à la un rottweiler, samedi 28 août, à sa longue histoire, une crise de A une époque où la psychiatrie ne maison d’arrêt de Fresnes. Elle l’administration et des syndicats. santé et à l’action sociale, où l’on Colmar (Haut-Rhin). Les deux mauvais augure quant à l’avenir de suscite plus ni enthousiasme ni dé- avait, précise-t-il, « le profil exact du Les représentants universitaires, ne partage pas l’analyse du docteur adolescents, qui souffrent de bles- cet établissement de grand renom. bat, l’aventure fut remarquée et la poste ». minoritaires au sein de cette Grivois, on dit ne noter aucun sures assez légères, se sont défen- La controverse actuelle tient aux méthode heureusement copiée. « Face à elle, une entreprise a commission, ont en revanche voté symptôme témoignant d’un réveil dus à coup de cutter, l’un d’entre conditions quelque peu atypiques Elle fut aussi, en 1987, traduite en consisté à parachuter – comme au contre. Mais ce vote favorable au de la guerre entre la psychiatrie eux blessant grièvement au visage dans lesquelles le secrétariat d’Etat images grâce à Raymond Depar- temps de Charcot – un autre candi- docteur Baron-Laforêt fut immé- hospitalo-universitaire et celle qui le propriétaire d’un chien. à la santé et à l’action sociale a, ces don et son film Urgences, qui réus- dat, le docteur Nicolas Dantchev, diatement suivi d’une très vive pro- n’en relève pas. On assure, d’autre a VANDALISME : deux enfants derniers jours, procédé à la nomi- sit à capter les délires, les dépres- ancien chef de clinique de la Salpê- testation des vingt-sept profes- part, suivre avec le plus grand inté- de sept et huit ans ont reconnu, nation du successeur du docteur sions et les désespoirs exprimés au trière, actuellement installé en pra- seurs et chefs de service de rêt les travaux du docteur Baron- samedi 28 août, avoir saccagé par Henri Grivois, chef du service de cœur de la cité. tique privée, a expliqué au Monde le psychiatrie de l’Assistance pu- Laforêt, qui s’inscrivent pleinement jeu cinquante-trois tombes du ci- psychiatrie d’urgence de ce presti- docteur Grivois. Ce candidat est blique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), dans la loi, récemment promul- metière de Villandry (Indre-et- gieux établissement. « En 1967 j’ai EN MARGE DES FÉODALITÉS certes plus « titré », mais il n’a guère qui exprimèrent en haut lieu « leur guée, visant à mettre en place un Loire), le 17 août. Selon les gen- essayé de faire une place à l’urgence Cette écoute et cette prise en de pratique des urgences psychia- profond désaccord devant la ma- suivi « socio-judiciaire » des darmes, ces deux cousins, habi- psychiatrique dans le cadre de l’uni- charge originales n’avaient pu se triques, encore moins de la médecine nière dont a été traité le dossier de condamnés pour délinquance tuellement calmes, n’ont jamais eu té d’urgence de l’Hôtel-Dieu, en dé- développer que dans un champ légale et de la psychiatrie de sec- l’Hôtel-Dieu de Paris lors de la réu- sexuelle. la « volonté de porter atteinte aux pit du scepticisme de beaucoup de atypique de la psychiatrie hospita- teur. » Au-delà des oppositions et nion de la commission nationale sta- Sans revenir à l’Hôtel-Dieu, ce morts ». Les assurances des fa- mes collègues, expliquait, en 1994, le lière française, en marge des des conflits d’intérêts qui se mani- tutaire ». psychiatre pourrait ainsi, prochai- milles prendront en charge la ré- docteur Grivois, dans un numéro lourdes féodalités hospitalo-uni- festent fréquemment lors des no- nement, trouver un espace d’activi- paration des dommages. de la revue Le Débat consacré au versitaires. La succession du doc- minations hospitalières, l’affaire a UN RÉVEIL DE LA GUERRE ? té hospitalière dans Paris intra-mu- a ATTENTAT : un bar-tabac de « Nouveau Paris ». Dès 1972, au teur Grivois, depuis peu arrivé à pris une dimension nationale. « Il n’y a là rien que de très lo- ros. Au-delà du seul domaine de la Marseille a été la cible d’un at- même titre que les gardes médicales l’âge de la retraite, a fatalement ré- La commission nationale statu- gique dans la mesure où le service psychiatrie, beaucoup d’hospita- tentat à la grenade qui n’a pas et chirurgicales, pour la première veillé de vieilles et sourdes que- taire, chargée de conseiller le mi- du docteur Grivois avait auparavant liers parisiens estiment que la ques- fait de victime, samedi 28 août. fois dans un hôpital public en relles au sein de cette discipline. nistre en charge de la santé sur été rattaché à celui du professeur Sil- tion ouvertement posée est au- Deux hommes à cyclomoteur ont France, est créée une garde avec Pour le docteur Grivois, la lo- cette nomination et présidée par le la Consoli de l’hôpital Broussais,a jourd’hui celle du dépeçage de lancé une grenade vers 20 h 30 sur présence du psychiatre vingt- gique médicale voulait que sa suc- professeur Jean-François Girard, expliqué au Monde le professeur l’Hôtel-Dieu qui, à l’ombre de Co- le bar-tabac du Roucas-Blanc, quatre heures sur vingt-quatre. » cession soit assurée par le docteur conseiller d’Etat, avait pourtant dé- Henri Loo (hôpital Sainte Anne). chin et du boulevard de Port-Royal, mais la grenade n’a pas pénétré Sur le parvis de Notre-Dame de Sophie Baron-Laforêt. Ancienne de signé, le 11 juin, le docteur Baron- Dans la mesure où l’AP-HP n’avait a de plus en plus de mal à trouver dans l’établissement : elle a rebon- Paris, à deux pas de la préfecture l’équipe de l’Hôtel-Dieu, où elle Laforêt comme successeur du doc- pas souhaité laisser ce service auto- sa place. di sur la façade et explosé sur le de police, ce décloisonnement avait participé, en 1984, à la créa- teur Grivois, suivant ainsi l’avis de nome, il nous est apparu que la can- trottoir. Les deux hommes ont pris d’une psychiatrie enfin ouverte aux tion de l’unité médico-judiciaire, le son rapporteur. Plus précisément, didature du docteur Nicolas Dant- Jean-Yves Nau la fuite. LeMonde Job: WMQ3108--0010-0 WAS LMQ3108-10 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0310 Lcp: 700 CMYK

10 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 Le Grand Ouest encombré par les farines animales A Plouisy (Côtes-d’Armor) et depuis dimanche à Cléguer (Morbihan), des stocks, en attente d’incinération, ont commencé à se consumer. Les assurances des pouvoirs publics sur l’absence de farine de vache folle ne suffisent pas à dissiper les interrogations des associations et des riverains APRÈS PLOUISY, dans les Côtes- industrielle. Du jour au lendemain, des industries de la viande du minis- sur les importations de farines ani- d’Armor (lire ci-dessous), un stock la profession de l’équarrissage et Huit sites sensibles tère de l’agriculture. males, écrivait : « Cette interrogation de farines animales a commencé à l’administration se retrouvent à de- La situation serait donc sous porte un grave préjudice à la crédibi- ILLE-ET-VILAINE ESSONNE MARNE se consumer, dimanche 29 août, voir gérer des matières soudain contrôle, après des errements assez lité de l’ensemble des propos tenus . Fougères . Milly-la-Forêt . Betheniville • Voici les communes rendant ainsi encore plus brûlante, maudites, qui s’accumulent semaine dans lesquelles, selon compréhensibles. Mais elle ne satis- (par les responsables) sur les autres si l’on ose dire, une question qui se après semaine. On les broie, on les fait pas tous les intéressés. Les rive- contrôles. » La situation a évolué vi- CÔTES- le ministère pose dans le Grand Ouest, mais aus- transforme en farine et... on les en- rains de Plouisy, d’abord, ont eu goureusement depuis 1996 – il D'ARMOR de l'agriculture, si dans deux sites d’Ile-de-France et trepose. Car incinérer ces poudres . Plouisy l’impression d’être bernés. Ils n’empêche qu’un doute subsiste. de Champagne-Ardenne : que faire n’est pas une opération si facile. Les se trouvent des stocks craignent aussi qu’une portion des D’autant plus que les combustions de ces stocks, qui s’accumulent de- incinérateurs d’ordures ménagères de farines animales farines ne provienne d’animaux in- de Plouisy et de Cléguer, totalement en attente puis trois ans ? L’existence de ces se révèlent mal adaptés : les farines MORBIHAN fectés par l’ESB. Certes, le préfet des imprévues, montrent que la surveil- montagnes de farines, interdites à la ont un pouvoir calorifique plus éle- . Cléguer de destruction depuis Côtes-d’Armor, M. Barthelemy, dé- lance de ces stocks est loin d’être consommation depuis 1996 – Ploui- vé que celui des ordures, ce qui . Caudan 1996 ou 1997. clare : « Nous sommes certains qu’il parfaite. Ce doute pousse Robin des sy est le principal dépôt –, est le ré- complique les procédés de chauffe. La quantité totale, n’y a pas de farine ESB à Plouisy. » bois à demander l’interdiction de sultat d’une situation confuse et Les incinérateurs de déchets LOIRE-ATLANTIQUE selon le Bureau des L’affirmation est contestée par l’as- toute utilisation des farines ani- compliquée. A la direction générale toxiques ont un coût beaucoup trop . St-Aignan- industries de la viande, sociation Robin des bois : « On ne males dans l’alimentation d’éle- de l’alimentation (DGAL) du minis- élevé. Grandlieu s'élève peut pas avoir de certitude qu’il n’y a vage : « Nous avons la preuve que les tère de l’agriculture, on ne tourne Et les cimentiers, qui détruisent à 100 000 tonnes. pas dans les stocks datant de 1996 et circuits entre farines autorisées et fa- pas autour du pot : « En 1996, c’était déjà des déchets tels que pneux ou GIRONDE 1997 de farine provenant d’animaux rines interdites ne sont pas étanches, un bazar total ! » huiles de vidange, renâclent : ils ne . Bassens malades d’ESB », dit René Hamel, affirme René Hamel. Il y a tant de A la suite des révélations du mi- peuvent pas brûler ces farines sans Source : Bureau des industries de la viande, ministère de l'agriculture qui suit ce dossier à l’association dysfonctionnements dans cette filière nistre britannique de la santé, le adapter leurs installations. On lance réduire les farines en particules de août 1998, assure-t-on à la DGAL, le écologiste. que la solution est d’interdire toutes 20 mars 1996, sur une possible divers essais d’incinération dans quelques millimètres, et éviter système est pleinement opérationnel : Il est vrai qu’une grande confu- les farines. » C’est alors, non pas transmission à l’homme de l’encé- plusieurs des 33 cimenteries fran- qu’elles ne s’agglomèrent. Il faut on élimine le flux régulier de farines et sion a régné quant aux mouve- 115 000 tonnes par an qu’il faudrait phalopathie spongiforme bovine çaises. aussi ajuster la dose de on peut commencer à résorber les ments de farines au début des an- détruire, mais plus de 400 000 (ESB), la crise de la « vache folle » farine injectée dans les tuyères des stocks. » Mais il restait, au 31 dé- nées 90. Dans un rapport tonnes : soit les quantités de farine agite frénétiquement l’Europe. En UNE VINGTAINE DE SITES cimenteries : les farines contienent cembre 1998, 100 000 tonnes de parlementaire publié en janvier tirées du 1,54 million de tonnes de France, gouvernement et adminis- Pendant ce temps, les tas de en effet 0,8 % de phosphore, qui vieilles farines, qui se sont rappelées 1997, le député Jean-François Mattei sous-produits utilisés aujourd’hui tration réagissent par une série de poudres s’élèvent, et dans tous les agit comme un retardateur du à l’attention à Plouisy. « Il s’agit es- (DL, Bouches-du-Rhône), après pour nourrir le bétail. mesures visant à limiter la circula- départements touchés, l’administra- ciment. On parvient finalement sentiellement des farines accumulées avoir relevé les multiples contradic- tion de produits suspects. Elles mo- tion loue des entrepôts, pour les à mettre au point le procédé en 1997 », indique-t-on au Bureau tions entre les statistiques portant Hervé Kempf difient notamment la loi régissant le stocker, tant bien que mal : chez des technique, et les cimentiers recyclage des produits animaux : un équarrisseurs, chez des transpor- commencent à brûler en quantité arrêté du 29 juin 1996 rend obliga- teurs, dans des silos de céréales les poudres. L’affaire n’est d’ailleurs toire l’incinération des cadavres vides. On ira jusqu’à quelque120 000 pas inintéressante : ces rebuts sont Un « grand doute » plane à Plouisy d’animaux malades (sauf ceux tonnes réparties dans une vingtaine une source d’énergie qui permet contaminés par l’ESB ou suspectés de sites à travers la France, souvent d’économiser le combustible nor- PLOUISY (Côtes-d’Armor) charançons y prolifèrent ? Pourquoi a-t-on retrouvé de l’être, pour lesquels un circuit dans des conditions de surveillance mal. De surcroît, l’utilisation leur en de notre correspondante régionale des oiseaux morts autour des hangars ? Un enfant en spécifique est établi) et des animaux médiocres, voire en plein air comme est payée par l’Etat 400 francs la Au travers de la rangée d’arbres qui clôt son jardin vacances chez son grand-père riverain du silo aurait à l’état sanitaire douteux repérés à cela a été le cas au Passage (Lot-et- tonne, nets du transport et de la propret, Rémy Guillou peut contempler à loisir l’ob- vu ses problèmes respiratoires s’aggraver. Pourquoi ? l’abattoir. Les sous-produits ani- Garonne) et à Cros-de-Montvert manutention. jet de sa colère. Dans les hangars frappés du sigle de Enfin, il y a l’odeur. Une violente odeur de viande maux représentent 3,3 millions de (Cantal). Alors que seulement quelques pourrie qui empuantit les alentours des silos et par- tonnes chaque année, selon la Pourquoi est-il impossible de brû- milliers de tonnes ont été brûlées ici REPORTAGE vient de temps en temps jusqu’aux riverains. DGAL. La partie que l’arrêté de juin ler les farines, telles quelles, dans et là en 1997, l’incinération se met La réponse de la direction des services vétérinaires 1996 oblige à incinérer représente une cimenterie ? D’abord, en raison en place de façon continue, courant Les riverains sont méfiants. ne tarde pas. Il ne s’agit pas d’un incendie mais d’une 440 000 tonnes (ou environ 115 000 de leur taux de graisse d’environ 1998. La production régulière des On leur a « menti » à propos « carbonisation » de certaines zones limitées du quand cette matière crue est réduite 30 % : la graisse, collante, pose des équarrissages – la « farine des risques d’incendie. « On ne croit stock. Les émanations de gaz ne peuvent donc être en farine, donc déshydratée). problèmes de manutention, et peut fraîche » –, est incinérée par les ci- plus sur parole, on croit sur analyse. » que « très réduites ». Le traitement thermique subi 1,54 million de tonnes continuent à boucher certaines tuyauteries cou- mentiers, pour 85 000 tonnes en par les farines « garantit leur innocuité ». Les Ptinus partir en alimentation animale, dées. On dégraissera donc les fa- 1998 selon le Syndicat français de tectus (et non les charançons) qui y prolifèrent ne 1,3 million de tonnes en utilisation rines jusqu’à 12 %. Ensuite, il faut l’industrie cimentière. « Et depuis l’Union coopérative de l’Argoat (UCA), des mon- sont pas susceptibles de migrer. Il n’y a pas d’oiseaux tagnes de farines animales attendent leur départ pour morts autour des silos, mais quelques pigeons «en l’incinérateur depuis plus d’un an. bonne santé ». Les questions de santé « relèvent de la REPRODUCTION INTERDITE Quand, en février 1997, la préfecture réquisitionne Direction régionale des affaires sanitaires et sociales ». les silos de la coopérative, pour y stocker Quant aux odeurs, les services de l’Etat re- 45 000 tonnes de farines interdites, les 1 800 habitants commandent de s’armer de patience. IMMOBILIERde Plouisy s’inquiètent. La préfecture les rassure. ̄ La Cadière-d’Azur (Var) DERNIERS « Les risques d’incendie et d’explosion sont inexis- DES RÉPONSES CLAIRES, NETTES ET PRÉÇISES VENTES Site provençal d’exception APPTS A LOUER BUREAUX tants », écrit le préfet des Côtes-d’Armor le 21 février Mais les riverains sont méfiants. On leur a « menti » Vue panor. mer, 1997. C’est pourquoi Mme le maire (PS) n’en croit pas une fois à propos des risques d’incendie. « On ne croit APPARTEMENTS sur 2 500 m2 terr. 37, RUE VOUILLÉ ses oreilles quand, dans la nuit du 20 juillet dernier, plus sur parole, on croit sur analyse », résume Rémy 2 elle apprend qu’au-dessus des hangars, le ciel se co- Guillou. Son vœu sera peut-être bientôt exaucé. Des Villa archit. nve 321 m brut, RÉSIDENCE NEUVE 2 lore de rouge. « Ma plus grande crainte était que les si- capteurs d’air ont été placés dans les jardins des rive- dont 186 m hab., pisc. Gd stand., tr. beau jard. los ne s’embrasent », se souvient Marguerite Trévidy. rains. « On nous a installé ça ce matin ! » La maison de e Prestations de luxe STUDIO 40 m2 ...... 5 650 F PARIS 3 Mais la farine ne brûle pas, elle se consume sans Thierry Thomas, adjoint à l’environnement à la mai- Frais notaires réduits 3 PCES 66 m2 ...... 9 274 F A VOTRE DISPOSITION flammes, comme de la tourbe. Sa température atteint rie de Plouisy, se trouve à quelques centaines de Tél. : 04-94-32-15-38 (h.r.) 3 PCES 73 m2 ...... 9 560 F Pendant tout l’été... 180 degrés en certains endroits. Depuis le 20 juillet, mètres des silos. L’adjoint est, lui aussi, sceptique. LE MARAIS 6 P duplex 173 m2 + terrasse vous propose une vaste ̄ les services de l’Etat étalent les farines surchauffées « Nous ne savons pas ce qu’ils cherchent. S’il se 2 56 m2, dernier ét...... 25 260 F sélection de BUREAUX 5-6 P., 168 m dans un hangar voisin, sur une épaisseur de 40 centi- contentent de pister des traces d’ammoniaque, ils vont ACHATS Ch. et park. inclus. (location et vente) Gde récept. 4,50 m h.s.p., mètres. Selon la préfecture, les derniers relevés font en trouver. Il y en a ! » Thierry Thomas s’interroge plu- S/place lundi au samedi de petites et moyennes surf. belles poutres, et parquet. état de température s’étalant de 28 à 86 degrés dans tôt sur d’éventuels dégagements de dioxine, et sur la VILLAS de 11h à 19 h sur Paris et proche banlieue 5 100 000 F Tél. : 01-42-25-38-38 la couche supérieure. présence de prions dans les farines, « à l’heure où les VALMONT 01-44-94-04-40 01-55-76-61-43 Cela ne suffit pas aux riverains. Une semaine après Anglais sont sur la piste d’une contamination de la ma- Etranger le début de la combustion, le collectif Au pied du silo, ladie de Creutzfeld-Jakob par l’inhalation de prions ». e dont Rémy Guillou est l’un des porte-parole, est créé. Plouisy veut évidemment voir ces farines évacuées le PARIS 15 2e arrt ET.-MARCEL EMPLOI Dans une lettre en dix points adressée aux services de plus tôt possible. Les habitants attendent aussi des MAROC B. studio meublé 2 900 F net l’Etat, les riverains expriment de multiples inquié- réponses « claires, nettes, scientifiques ». Pour l’ins- Nous RECHERCHONS et PLAISANCE BEAU STUDIO 7e arrt BAC, GD STUDIO tudes. L’incendie dégage-t-il des gaz ? Si oui, sont-ils tant, selon Thierry Thomas, la petite ville n’est pas e proposons 7 , asc., piscine sur le toit 45 m2, 5 000 F net dangereux ? Contiennent-ils des poussières de farine gagnée par la panique, mais elle est hantée par de des villas et appartements OFFRE 475 000 F. 01-44-94-04-40 8e arrt MADELEINE, beau animale ? Est-il possible que ces farines, qui pro- « grands doutes ». à la location et à la vente 2 P. meublé, 7 000 F net viennent de déchets classés à hauts risques, A. GUYOT : 01-42-77-27-38 ENTREPRISE RECHERCHE e 8e ST-AUGUSTIN, 3-4 P. contiennent des prions ? Comment se fait-il que les Gaëlle Dupont PARIS 16 neuf, 4e asc. 11600 F net APPARTEMENTS ÎLE DE LA CITÉ, VUE SEINE Proximité Porte-d’Auteuil SECRÉTAIRE 5 P., 3e asc. 17 000 F + ch. 2-3 P 75 m2, 6e ét. asc., 8e HAUSSMANN, 7-8 P. vue dég. s/verdure, 270 m2, 28 000 F 3 ans d’exp., maîtrise du Le phare du Stiff, à Ouessant : 300 ans et tout son brillant sans vis-à-vis. Très bon plan Paris VALMONT 01-44-94-04-40 français, tel. organisation, 1 950 000 F. 01-43-54-46-27 BREST son dernier gardien, qui a arrêté en gardien était malade. Toujours à INTER PROJETS recherche informatique, internet de notre correspondant 1993 après vingt-quatre ans à de- deux à bord, les hommes devaient s/PARIS et EST PARISIEN CDD renouvelable et CDI On a cru que l’objet de la fête al- meure, se souvient des couchers de s’entendre. C’était le cas, sauf excep- AUTEUIL 5 P. 123 M2 DEMANDES volumes atypiques Tél. : 01-44-89-69-13 lait faire des cachotteries. Quand le soleil – et d’avoir aperçu parfois le tion... « Je ne vous dirai pas de nom, 5e asc., bel imm., dble séj., A vendre ou à louer VIDES navire de la compagnie Penn ar Bed rayon vert. « Mais aussi d’avoir vu mais un gars qui supportait mal son 3 chbres + 1 serv., clair, calme Tél. : 01-42-83-46-46 (« Le bout du monde » en breton) a aux jumelles le naufrage de l’Amoco collègue plantait des allumettes dans 3 150 000 F. 01-44-94-04-40 JNE FEMME DE L’INSTITUT DEMANDE ̄ rech. pour le 1er-9 studio accosté, samedi 28 août au matin, à Cadiz. » les pommes de terre pour reconnaître de 32 à 40 m2 1er à 7e arrt H. 53 a., cadre ccial sup. 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Douvres (Côtes-d’Armor), ils ne chaque année en août, à Ouessant, ASNIÈRES (92) cuis., dble-séj., 2 chbres, Construit sur ordre de Vauban à sont plus que quatre. L’administra- une assemblée syndicalo-conviviale. 89, rue du Bac s. de bs et s. de dche, balc. AUTOMOBILES VACANCES la pointe est de l’île pour faciliter le tion souhaite maintenir sur deux Ce tricentenaire, venu du continent, Immeuble 352 m2 env. sur jard. privé. passage de l’Atlantique vers la d’entre eux une présence humaine, est tombé comme du pain bénit. Sur (parts sociales) Commerces à prox. Libre Vends Mercedes collection Manche, il a été allumé en 1700. A ultime hommage à un métier. Ce fond de manifestation bon enfant, Revenu : 27 744 F/an 1er sept. 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12 / LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 HORIZONS PORTRAIT Stanley Kubrick, les mystères d’un démiurge

USQU’À sa mort brutale, avant Kubrick, comme si ce Après une collaboration intense le 7 mars, Stanley Ku- Réalisateur le plus perfectionniste double avait eu la prescience entre les deux hommes, Aldiss est brick sera resté l’homme qu’avec la disparition de son origi- renvoyé par Kubrick à la suite dont on ne savait rien, ou de son époque, l’énigmatique metteur nal il ne possédait plus de raison d’un bref voyage en Floride effec- trop peu. Son mutisme d’exister. tué par l’écrivain pour assister à aura été soigneusement en scène entendait maîtriser toutes Le silence instauré depuis 1987 un colloque. L’écrivain avait mal entretenu, comme une par Kubrick vis-à-vis de la presse lu son contrat et négligé une de machine de guerre très les étapes de ses films, de la production et son association malencontreuse ses clauses qui lui interdisait de J à des faits divers ne pouvaient quitter le pays. L’intérêt de Ku- efficace, qui atteint régulièrement sa cible, en à la commercialisation. « Eyes Wide Shut », qu’entretenir le malentendu au- brick pour la nouvelle se réveille l’occurrence le public, tour d’un réalisateur apparem- subitement en 1989. Après avoir mais qui ne se découvre jamais. sa dernière œuvre, sera présentée ment éloigné de son métier. Le vu E. T., qui l’impressionne beau- Quelques jours avant sa mort, il soin apporté à la sortie mondiale, coup, Kubrick pense tenir avec avait présenté un premier mon- en ouverture du Festival de Venise puis vidéo, de Full Metal Jacket, les A. I. une histoire sentimentale et tage d’Eyes Wide Shut, son dernier années consacrées à travailler sur onirique que l’on pourrait rappro- film, à Tom Cruise, Nicole Kidman deux projets, Aryan Papers cher de Pinocchio. Il refait appel à et Terry Semel – le responsable de – d’après le roman de Louis Be- Brian Aldiss. David devient le pre- la division cinéma de la Warner. gley, Une éducation polonaise – et mier robot de sa génération ca- On ne saura jamais ce qui subsiste A. I. – une adaptation de la nou- pable d’éprouver des émotions. exactement de ce montage dans la velle de l’écrivain de science-fic- Kubrick tient également à ce version qui doit être présentée le tion Brian Aldiss, Supertoys Last All que son robot soit conçu en te- 1er septembre en ouverture du Fes- Summer Long –, puis la décision, nant compte des plus récents dé- tival de Venise, et qui sort en en 1995, d’adapter la longue nou- veloppements en intelligence arti- France le 15 septembre. velle d’Arthur Schnitzler Rien ficielle. Mind Children, du Après un tournage de plus d’un qu’un rêve – qui deviendra Eyes chercheur Hans Moravec, devient an, entouré des rumeurs les plus Wide Shut – montrent un cinéaste l’un de ses livres de chevet. Le film fantaisistes, un autre film, en animé par une activité créatrice est désormais censé s’ouvrir dans marge d’Eyes Wide Shut, porteur intense. un monde où l’effet de serre a du même titre, semblait avoir été Après avoir tenté, sans succès, provoqué l’engloutissement de écrit sous nos yeux, réalisé par d’acheter les droits du livre de plusieurs grandes villes côtières, plusieurs centaines d’internautes. Thomas Keneally L’Arche de dont celle de New York. Celui de Kubrick aurait sans doute Schindler (Universal et Steven été retouché par le réalisateur. Il Spielberg qui allait en tirer La Liste ÉCONTENT de l’apport avait déjà coupé plusieurs minutes de Schindler l’avaient devancé), d’Aldiss, Kubrick colla- de Shining quinze jours après sa Kubrick se reporte sur le roman de M bore successivement sortie américaine en 1980, et Eyes Louis Begley qui raconte l’histoire avec deux autres écrivains de Wide Shut n’aurait pas échappé d’un jeune fils d’une famille juive science-fiction britannique, Bob aux griffes d’un homme auquel il fortunée, forcé de fuir la Pologne Shaw et Ian Watson, ainsi qu’avec fallait presque arracher la pellicule en 1939 à la suite de l’invasion al- la romancière britannique Sara des mains pour distribuer le film. lemande. Sa tante, Tania, va s’oc- Maitland. Dennis Muren et Ed Le cas n’est pas inconnu, mais à la cuper de lui et le cacher dans la Gorman, deux ingénieurs d’Indus- différence d’autres perfection- Varsovie occupée. « L’idée du gé- trial Light and Magic, la compa- nistes, Kubrick possédait le pou- nocide, l’idée objective, la manière gnie d’effets spéciaux créée par voir de reprendre son travail à ses de mettre en place cette machine à George Lucas, rendent régulière- commanditaires. tuer, fascinait Stanley, affirme Ju- ment visite à Kubrick. Ensemble La sortie d’Eyes Wide Shut, sans lian Senior. Il admirait froidement ils réfléchissent sur la possibilité la présence de son réalisateur, Goebbels et Himmler pour ce qu’ils de créer un robot doué d’une ap- sans la manifestation de ses exi- avaient réussi à accomplir, c’est-à- parence humaine. gences, qui auraient transformé dire l’incroyable efficacité de leur Etonné par la qualité des effets son exploitation en un parcours système. Ajoutez à cela les résur- spéciaux de Jurassic Park, qu’il dé- du combattant pour tous ceux qui gences des groupes néo-nazis au- couvre au moment de sa sortie en étaient liés, de près ou de loin, au jourd’hui dont les exactions le trou- 1993, Kubrick se persuade que la film, fait penser au décès acciden- blaient beaucoup. » Kubrick se met technologie autorise désormais la tel d’un alchimiste qui aurait omis de transmettre sa formule ma- gique à ses disciples. Stanley Ku- « Je n’ai pas confiance lorsque je délègue brick est un mystère qui dépasse de loin le cinéma. Il renvoie à une mon autorité, et ma méfiance image démente, fantasmatique, démiurgique du créateur que l’on est généralement justifiée. Je me méfie a envie de démasquer. Le réalisa- teur s’était intronisé grand ordon- spécialement des gens qui ne notent rien. nateur de l’Univers, prenant des notes, classant tout, archivant le Ceux qui notent, je regarde sur quoi chaos. Une tâche absurde pour n’importe qui mais qui, dans son ils notent. Si c’est sur un petit carnet chic, cas, était raisonnée. Sa mort, et la possibilité qu’elle avec un stylo en or, je me méfie d’autant plus » offre aujourd’hui à plusieurs de ses collaborateurs de s’exprimer, qui ne l’auraient sans doute jamais à lire des milliers de livres sur la réalisation d’A. I.. Le réalisateur fait auparavant, permet d’éclairer Shoah. américain devait entamer la pro- son travail et sa personnalité. Si le fait que le réalisateur soit duction de ce film sitôt assurée la Avec le recul, on ne peut faire juif joue en partie dans son atta- sortie d’Eyes Wide Shut. L’implica- qu’un reproche à toutes les ru- chement à ce projet, il se mani- tion de Steven Spielberg, qui a lu meurs qui circulaient autour de sa feste surtout chez lui comme la le scénario lors d’une de ses vi- personne. Elles manquaient singu- conscience d’appartenir à une mi- sites à Londres chez Kubrick, avec lièrement d’imagination. Le per- norité davantage qu’à une reli- lequel il était très lié – il aurait

fectionnisme du réalisateur et sa ARCHIVES PHOTOS/COLUMBIA PICTURES gion. « Nous étions, raconte Frede- pleuré d’émotion en le lisant –, est paranoïa dépassent souvent ce qui ric Raphael, deux juifs assimilés probable. Selon Julian Senior, le a pu s’écrire. amusa beaucoup Kubrick, qui ne étaient pourtant nombreux qui « Kubrick » devait partir à Du- sans illusion sur la possibilité de scénario est aujourd’hui entre les Mais encore faut-il d’abord les jugera jamais utile de la récuser. guettaient la moindre manifesta- blin pour commencer la prépro- s’assimiler véritablement. » En avril mains de Spielberg qui pourrait regarder plutôt comme les mo- Un journaliste du New York Times tion de Kubrick, jusqu’au point le duction de son prochain film, mais 1993, la Warner annonce le projet un jour le réaliser. teurs de sa création que comme la le comparera plus tard, en 1987, à plus absurde. déclara qu’il était prêt à accorder sous le titre provisoire d’Aryan Pa- Le sens du détail qui animait manifestation d’une folie. A bien Dieu. Comme un dieu, Kubrick au- Lorsqu’il se querella avec des un entretien au journaliste. Le len- pers, terme désignant les docu- Kubrick explique largement l’in- des égards, le Jack Nicholson de rait tenu à être partout et nulle voisins en 1991, à propos d’arbres demain, Rich préféra confirmer ments requis en Europe occupée tervalle, de plus en plus long, qui Shining, enfermé dans l’hôtel part à la fois et frapper de ses ayant été abattus à proximité de son information auprès de Julian pour éviter la déportation. Mais sépare chacun de ses films : sept Overlook, tapant des milliers de foudres ceux qui ne sacrifiaient Childwick Bury, sans l’autorisa- Senior, chef de la publicité du bu- lorsque Steven Spielberg ans entre la sortie de Shining de fois sur sa machine à écrire la pas à son culte. « Je n’ai pas essayé tion requise – selon lui – et qu’il reau de la Warner, l’un des plus commence le tournage de La Liste celle de Full Metal Jacket, douze même phrase : « All work and no de lui parler, explique John Baxter, parvint à les filmer sur le fait avec proches collaborateurs de Ku- de Schindler, à Cracovie, le 1er mars entre celle de Full Metal Jacket et play makes Jack a dull boy » (adap- dont la biographie sur le réalisa- une caméra vidéo, la nouvelle fit le brick, avec lequel il a commencé à 1993, et qu’il devient clair que le celle d’Eyes Wide Shut. L’extrême té dans la version française du film teur américain (Stanley Kubrick, tour du monde. Dans le numéro travailler sur 2001 : l’odyssée de film sortira à la fin de la même an- rigueur, quasi militaire, qui ani- en « Un tiens vaut mieux que deux éd. du Seuil) vient d’être traduite d’avril 1996 du mensuel américain l’espace. Senior lui annonça qu’il née, Kubrick perd rapidement de mait le réalisateur laisse imaginer tu l’auras »), apparaît comme un en français. Je sais que Kubrick au- Vanity Fair, le journaliste Martin n’était que le dernier en date de vue son projet. un Kubrick marqué par le syn- double maléfique du Stanley Ku- rait accepté de donner un entretien Short relatait, dans une longue toute une liste de naïfs qui avaient Le cas A. I. (les initiales d’Artifi- drome de l’échec. C’est une des brick, reclus dans sa demeure mais il aurait demandé du temps enquête titrée « Being Kubrick », cru aux paroles de « Kubrick », un cial Intelligence) est encore plus thèses développées par John Bax- d’Hertfordshire, dans la banlieue pour le relire, puis laissé traîner les un fait divers des plus étonnants. escroc du nom d’Alan Conway, fi- complexe. Kubrick avait songé, ter dans sa biographie. Kubrick de Londres. Mais le réalisateur choses en longueur. Trois livres sur En juillet 1993, Frank Rich, le cri- ché en Australie, en France, en dès la fin des années 70, à adapter notait le numéro des clés de voi- s’est donné la peine de contenir ce lui furent annulés de cette ma- tique de théâtre du New York Suisse et en Irlande. « Stanley la nouvelle de Brian Aldiss qui se ture de ses collaborateurs et il fit double, capable de ruse et d’inti- nière. » Times, dînait avec des amis au res- m’avait fait remarquer, raconte Ju- déroule dans un avenir proche où installer des clochettes pour limi- midation, pour contrôler ce qui al- taurant Joe Allen’s à Londres, lian Senior, qu’il n’est pas interdit la contraception est imposée par ter à soixante secondes leur temps lait s’écrire sur lui. REDERIC RAPHAEL, le scé- quand un homme assis à une table par le code pénal anglais d’usurper la loi. En attendant la permission de parole. Kubrick résuma un jour Irritée par l’attitude de Kubrick F nariste d’Eyes Wide Shut, près d’eux s’approcha et se pré- l’identité de quelqu’un tant qu’on d’avoir un véritable enfant, le sa philosophie de la vie de la ma- sur le tournage d’Orange méca- dont un compte-rendu de senta comme étant Stanley Ku- ne s’en sert pas pour obtenir des cadre d’une société qui fabrique nière suivante : « Je n’ai pas nique, l’actrice Adrienne Corri sa collaboration avec Kubrick brick. Il était, à la différence des avantages. Après tout, Alan Conway des androïdes ramène un petit confiance lorsque je délègue mon avait apporté sur le plateau une vient de sortir (Deux ans avec Ku- photographies les plus récentes du ne s’en est servi que pour obtenir garçon androïde, David, et son autorité, et ma méfiance est géné- reproduction d’un tableau brick, Plon), parle de pressions metteur en scène, glabre, avec des quelques déjeuners gratuits et dra- nounours androïde pour tenir ralement justifiée. Je me méfie spé- d’Ingres représentant Jupiter. Elle exercées sur lui : « L’entourage de cheveux gris coupés court, et sem- guer des jeunes garçons de seize ans compagnie à sa femme. Jusqu’à la cialement des gens qui ne notent l’installe dans le fauteuil du réali- Kubrick a essayé par tous les blait manifestement homosexuel. auxquels il promettait monts et fin du livre, les lecteurs ne savent rien. Ceux qui notent, je regarde sateur et déclare : « Voilà pour qui moyens de m’intimider au moment Autant de détails laissant suppo- merveilles. » Ironie du sort, Alan pas que le garçon n’est pas hu- dans quoi ils notent. Si c’est dans vous vous prenez. » L’accusation où j’ai écrit mon livre. » Les fidèles ser qu’il s’agissait d’un imposteur. Conway est mort quinze jours main. un petit carnet chic, avec un stylo LeMonde Job: WMQ3108--0013-0 WAS LMQ3108-13 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 09:09 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0313 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-PORTRAIT LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 / 13

indoor » – le grand intérieur. Mi- Stanley, c’est lui et lui seul qui pre- chael Herr, le scénariste de Full nait les décisions ». « Ses yeux Metal Jacket, voyait en Kubrick – étaient noirs, raconte Julian Se- dans un long article publié dans le nior, il semblait ne pas posséder de numéro d’août de Vanity Fair – pupille et vous regardait fixement. « un homme qui avait complète- Et, à la fin de la conversation, vous ment échoué dans sa tentative vous rendiez compte qu’il avait ab- d’être reclus, à moins de considérer solument tout obtenu de vous. » qu’un reclus est simplement quel- Les histoires de collaborations qu’un qui quitte rarement son do- désastreuses où Kubrick joue le micile. Stanley voyait beaucoup de rôle de la mante religieuse et monde. Il était l’une des personnes étouffe ses scénaristes ou ses col- les plus sociables que j’aie ren- laborateurs, les sollicitant à l’ex- contrées, et cela ne changeait pas trême pour ensuite les abandon- grand-chose que cette sociabilité ner comme une épave, sont passe essentiellement par le télé- nombreuses. De Jim Thompson, phone. Il considérait le téléphone sans doute volé de ses crédits de comme Mao la guerre, c’est-à-dire scénariste sur L’Ultime Razzia et l’instrument d’une offensive prolon- Les Sentiers de la gloire, à Brian Al- gée où le contrôle du terrain était diss, à qui Kubrick interdit de crucial et le timing décisif. » prendre un agent lorsqu’il l’en- Un des nombreux exemples de gage pour travailler sur la pre- ce talent à maîtriser le terrain mière version d’A. I. Kubrick avait reste la manière dont Kubrick as- même promis à un Brian Aldiss, sura une des rares scènes en ex- bien naïf, un bonus de 2 millions térieur de Shining. Il disposait de dollars au cas où les deux d’une photo en panoramique des hommes seraient les seuls à si- extérieurs de l’hôtel Overlook et gner le scénario. Ce dernier, pous- conversait en même temps au té- sé par son enthousiasme, accepte, léphone avec le cameraman de la sans réaliser qu’il suffit au réalisa- seconde équipe, qui était dans teur américain de demander à l’hélicoptère en train de filmer les quelqu’un d’autre d’écrire ne se- extérieurs. rait-ce qu’une ligne de dialogue

La technologie avait offert la possibilité à Kubrick de concrétiser son désir MANUEL HARLAN/WARNER BROS MANUEL HARLAN/WARNER d’omniscience. Il préfigure en cela l’homme du XXIe siècle, connecté de son bureau au reste du monde, disposant de tout à portée de la main

« Il y a des metteurs en scène, ex- pour éviter de payer ce bonus. plique Frederic Raphael, qui Frederic Raphael devra faire face tournent régulièrement parce qu’ils à des exigences contractuelles se trouvent dans les autres soirées. aussi tordues qu’il contiendra en Mais il y a une autre solution qui tenant tête à Kubrick et en faisant est de faire comme le général de intervenir son agent : « Kubrick Gaulle et d’aller à Londres. Ce était quelqu’un avec qui il était dif- n’était pas si bête que cela que de ficile d’entretenir une relation ra- se créer sa légende. Je pense qu’il a tionnelle car il y avait constamment trouvé en Angleterre un endroit un jeu entre vous et lui, d’où toutes agréable où il n’était pas obligé de ces discussions autour du contrat. Il se comparer à d’autres. Il y avait a existé une certaine complicité un élément talmudique dans son entre nous, mais aussi un mépris, esprit, il trouvait dans son endroit qui n’existe qu’entre juifs, et dont une concentration sublime propice Schnitzler a d’ailleurs beaucoup ARCHIVES PHOTOS Ci-contre, Stanley Kubrick sur le tournage à la réflexion où les journées parlé. Je croyais que je pourrais de « Docteur Folamour » en 1963 ; étaient plus longues. il n’était pas m’imposer, mais Kubrick craignait ci-dessus, sur celui de « Eyes Wide Shut » (en haut), aussi intimidant qu’on l’a dit, mais toujours qu’on trouve les em- il était évident qu’il ne voulait pas preintes d’un autre sur son œuvre. de « Shining » (en bas à gauche) et de « Orange mécanique ». KOBAL/PPCM qu’on sonne à sa porte. Il y avait Il n’avait pas cette appréhension aussi ces fameux panneaux à l’en- avec des acteurs comme James Ma- en or, je me méfie d’autant plus. » ment de la diffusion d’un film de me dit : “Lolita”. Je lui réponds : ritoire. L’affiche japonaise de Shi- trée avec écrit “Danger”, “Défense son, Peter Sellers, Leonard Rossiter, Ce perfectionnisme n’était pas Kubrick où que ce soit dans le “Oui, c’est un bon film, mais il ne ning fut une rare exception, ses ca- d’entrer”, mais c’est très anglais. dont il encourageait le talent d’im- le fruit d’une impulsion, mais monde. passe pas à la télévision”, et lui ractères étaient imprimés en noir et Sa maison avait été construite par provisation. Mais les improvisa- l’aboutissement d’une immense « Nous avions des renseigne- renchérit : “Le film est passé à en jaune car Stanley avait remar- un milliardaire qui avait fait for- tions d’un écrivain le menaçaient, toile d’araignée tissée par le réali- ments sur tous les cinémas de deux heures et demie du matin qué que les feux de circulation au tune en Afrique du Sud à la fin du il ne voulait pas être l’interprète de sateur. Un des grands thèmes du chaque grande ville, dit-il. Nous sur la chaîne de télévision ARD, la Japon étaient en noir et en jaune. » siècle dernier. Mais il n’y avait pas la vision d’un autre. » cinéma de Kubrick est le dérègle- connaissions leur capacité, les films copie est mauvaise, les contrastes La clé de voûte de ce système de meubles anciens à l’intérieur. ment. L’apparition du grain de qu’ils montraient, l’état de leurs sont épouvantables.” Il m’a de- s’appelait Hertfordshire, le re- J’ai plutôt vu ses bureaux et ses N mars 1997, Kubrick reçut sable à l’intérieur d’une machine installations techniques, leur af- mandé d’appeler les responsables paire de Kubrick. Il n’est pas sûr écuries. Il y avait toutes sortes de le prix D. W. Griffith que lui parfaitement huilée, que ce soit le fluence, car Stanley ne voyait pas d’ARD pour qu’on leur fournisse que sa retraite dans cette de- choses qui avaient été livrées et qui E remit le Directors Guild of hold-up qui échoue à cause d’un l’intérêt de montrer un film dans un une nouvelle copie, et lorsqu’on a meure ait limité, comme on l’a cru donnaient un côté très bohême à America (le syndicat des réalisa- des complices trop bavard dans cinéma où personne ne se rend. fait rapatrier celle d’Allemagne on trop hâtivement, son champ d’ac- cette demeure. Kubrick disait que teurs américains) pour l’ensemble L’Ultime Razzia, une attaque nu- J’étais, pour Full Metal Jacket, en s’est aperçus qu’elle était dans un tion. Elle semble au contraire l’Angleterre est le seul endroit au de sa carrière. Il envoya des re- cléaire déclenchée par un officier contact direct avec tous les bureaux état désastreux. avoir étendu son horizon et assu- monde où il est plus difficile merciements sommaires en vidéo, paranoïaque dans Docteur Fola- Warner dans le monde. Les quoti- » En 1977, il me dit qu’Orange ré la réussite de son aventure. d’acheter quelque chose que de qui restent les seules images ani- mour, ou une mission spatiale me- diens et magazines de chaque pays mécanique passe à Almeria. Il le Celle-ci aura été sédentaire. On ne vendre. Il achetait surtout par ca- mées que l’on possède de lui avec nacée par un ordinateur récalci- nous étaient envoyés. Il fallait trou- sait grâce à un caméraman qui le sait que trop, Kubrick admirait talogue, et lorsqu’il était déçu du le documentaire sur le tournage trant dans 2001. Kubrick abhorrait ver le journal et le magazine appro- passe ses vacances en Espagne. La les machines, et lorsqu’on observe produit, il le laissait tomber. » de Shining réalisé par sa fille Vi- l’erreur technique et tentait de la prié à la nature du film de manière copie serait parfaite, sauf qu’il y a comment il filmait l’ordinateur Bob Shaw, qui collabora briè- vian. Comme absolument tout pallier par un contrôle absolu. que nos encarts touchent la cible une bobine doublée en français au Hal dans 2001, on peut deviner vement avec Kubrick sur A. I., dans sa vie, Kubrick n’avait rien « Nous étions en train de dîner, recherchée. Nous demandions aus- milieu. Je lui dis que c’est impos- qu’il les aimait avec une passion trouva, lui, une demeure bien plus laissé au hasard. Pour un homme c’était à la fin des années 70, ra- si qu’on nous envoie les magazines sible, mais il effectue son enquête comparable à celle qu’éprouvait imposante : « J’étais très impres- qui fuyait les honneurs, associer conte Julian Senior, et Stanley où nous n’allions pas passer de pu- et, toutes les copies du film prove- Josef von Sternberg pour Marlene sionné. Sa voiture est venue me son nom à D. W. Griffith, le plus avait une montre digitale à son poi- blicité. On mesurait la taille des en- chercher à la gare la plus proche. Il grand réalisateur américain de gnet. C’était l’une des premières qui carts publicitaires en établissant y avait des grilles électroniques. l’histoire du muet, mort dans la soient apparues sur le marché. des courbes sur plusieurs se- « Nous avions des renseignements Nous avons mangé dans la cuisine, misère dans une chambre d’hôtel, Stanley adorait la technologie et maines. » qui était immense. Il m’a deman- rongé par l’alcool, signifiait l’ex- tous les gadgets. Puis, tout d’un sur tous les cinémas de chaque grande ville. dé : “Vous aimez la nourriture pression d’une faiblesse dont on coup, l’alarme de Stanley se met à TANLEY ne faisait jamais les chinoise ? ” J’ai répondu : “Oui.” Il avait oublié qu’elle puisse exister sonner, et il me dit : “Je dois faire choses à l’aveugle et faisait Nous connaissions leur capacité, les films a dû donner un signal invisible de chez un tel individu. S quelque sorte, parce qu’une porte quelque chose mais je ne sais pas très attention à l’argent. Il Si l’erreur contrariait Kubrick et quoi”, et cette question se retrou- disait souvent : “Il faut traiter qu’ils montraient, l’état de leurs installations s’est ouverte, un serveur est entré et semblait toujours réversible, la vait au cœur de tous ses films. » l’argent de la production comme nous a servi un banquet chinois. Je déchéance l’effrayait, et tout son Stanley Kubrick avait mis en s’il était le nôtre.” Après la sortie techniques, leur affluence, car Stanley me suis souvent demandé ce qui se système de protection et de place un système extrêmement ri- en salles de Full Metal Jacket, nous serait passé si j’avais dit : “Non, je contrôle visait à l’en préserver. On goureux pour la promotion et la avons préparé la sortie vidéo en re- ne voyait pas l’intérêt de montrer un film préfère la nourriture indienne.” a dit de Kubrick qu’il avait dû être diffusion de ses films, qui était mettant en marche la machine à Peut-être qu’une autre porte se se- général dans une autre vie, d’où suivi à la lettre. Ce système contrôler sur absolument chaque dans un cinéma où personne ne se rend » rait ouverte et qu’un Indien aurait son souhait de mettre en scène la montre le paradoxe d’un homme territoire. Vous imaginez la relation surgi. » vie de Napoléon. Si Kubrick a me- qui concevait le cinéma comme amour-haine qui existait entre Selon Leon Vitali, « lorsque la suré tout ce que pouvait lui ap- un artisanat – Julian Senior le Stanley et les différents bureaux de nant d’un seul labo londonien, l’er- Dietrich. Selon John Baxter, télévision par satellite est apparue porter le pouvoir, il a également compare à « un orfèvre du Moyen la Warner dans le monde. Il fallait reur est envisageable. Nous avons Christiane Kubrick, sa femme, au- il était fou de joie car il pouvait en- entrevu la possibilité, comme Age au travail dans sa tour » – oublier vos vacances et votre vie remplacé la bobine à Almeria, mais rait déclaré : « Stanley serait heu- fin voir des films du monde en- dans le cas de son modèle, de se le mais s’efforçait de le pratiquer à privée avec lui. J’avais un bureau Stanley nous a alors mis au défi de reux avec huit magnétophones et tier ». « Stanley, raconte Julian Se- voir retirer. Kubrick avait le don l’intérieur d’une structure, les stu- dans sa maison et j’habitais à dix trouver le cinéma en France qui un pantalon. » nior, était devenu un supporteur du commandement, mais pas for- dios hollywoodiens (la Warner minutes de chez lui. Je m’étais ab- diffusait le film avec une bobine d’Arsenal. Il pensait que Petit, Viei- cément un grand talent pour re- produisait tous ses films depuis senté une fois une semaine et, à doublée en espagnol. Mais nous A technologie avait offert la ra et Anelka étaient la pire chose mercier ses troupes. Il tenait à ce Orange mécanique en 1971), pour mon retour, je me suis rendu n’avons rien trouvé. » Lorsque la L possibilité à Kubrick de qui puisse arriver à ce club car ils que ses scénaristes lui fassent al- qui la réalisation des films ne pou- compte à quel point j’étais en re- première bande-annonce de Full concrétiser son désir d’om- apportaient une touche française légeance, s’engagent à travailler vait être que le résultat d’un tra- tard dans mon travail. Je ne dirais Metal Jacket est passée à la télé- niscience. Il préfigure en cela qui dénaturait le style anglais et gé- exclusivement pour lui et restent vail collectif. Kubrick a lutté toute pas que cette situation était fantas- vision anglaise, Stanley me fait re- l’homme du XXIe siècle, connecté nérait beaucoup trop d’indisci- à demeure. Son personnel, de ses sa vie contre cette contradiction, tique, mais les choses se sont pas- marquer que quelque chose cloche de son bureau au reste du monde, pline. » D’après Leon Vitali, Ku- assistants à ses majordomes, de- et l’a résolue. Leon Vitali, qui in- sées de cette manière. » au milieu. Je n’avais strictement disposant de tout à portée de la brick n’a sans doute jamais dû vait rester dans son champ de vi- terprétait, dans Barry Lyndon, « Le perfectionnisme de Stanley rien vu. Il se passe immédiatement main. C’est ce futur qui était déjà voter de sa vie : « Je dirais qu’il sion, susceptible d’être réveillé à Lord Bullingdon, le beau-fils de s’exerçait en permanence. Il me té- le film image par image chez lui et mis en scène par 2001. Il nous au- était conservateur, républicain. » n’importe quelle heure du jour ou Barry, qui finit par saper son auto- léphonait plus d’une dizaine de fois repère deux images dont l’impres- ra simplement fallu un peu plus Brian Aldiss le qualifie de « très de la nuit d’un coup de sonnette rité et ruine ses espoirs d’être par jour depuis 1971 et c’était épui- sion était trop lumineuse. Stanley a de temps pour comprendre que conservateur ». ou de téléphone. Comme Napo- anobli, devint l’un des bras droits sant, raconte Julian Senior. Mais rappelé son monteur. A 23 h 30, ils l’odyssée décrite dans ce film al- Ce Stanley Kubrick intime léon, Kubrick avait une armée, de Kubrick à partir de 1985. Il était ses exigences tiraient en réalité avaient refait le transfert, et le len- lait être aussi celle de Kubrick. contraste sérieusement avec le mais à la différence de celle de plus particulièrement chargé de toute la compagnie vers le haut. Je demain à 8 h 30 une nouvelle Brian Aldiss, qui travailla par in- Stanley Kubrick au travail, l’empereur, elle était susceptible l’entretien de cette machine om- vous donnerai plusieurs exemples. bande-annonce était livrée. En gé- termittence entre 1982 et 1990 sur comme si l’un communiquait dif- de déserter à tout instant. nisciente, construite dans l’inten- En janvier 1998, en plein tournage néral, les affiches de ses films le scénario d’A. I., regardait l’uni- ficilement avec l’autre. Pour Leon tion de surveiller le bon déroule- d’Eyes Wide Shut, il m’appelle et étaient les mêmes dans chaque ter- vers de Kubrick comme « the great Vitali, « on ne décidait de rien avec Samuel Blumenfeld LeMonde Job: WMQ3108--0014-0 WAS LMQ3108-14 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 09:09 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0314 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 HORIZONS-DÉBATS

maisons d’édition d’un pays mobi- lisent leurs forces dans la re- Edition : cherche de best-sellers, ils sont Fascisme au Kosovo : la honte des Albanais tout naturellement conduits à non au modèle chasser les mêmes valeurs sûres par Veton Surroi dans la même réserve : tous, et tous ensemble. Le résultat, c’est E mois dernier, au Koso- danger potentiel. Chaque bruit in- fui depuis longtemps, comme sont fusées sur les écrans de télévision américain que les auteurs courtisés de- vo, une vieille femme a habituel semblait annoncer une partis ceux qui craignaient des re- du monde entier. Et il va également viennent les victimes d’un jeu de été battue à mort dans mort inévitable. Dans le même présailles de la part des parents des déshonorer la mémoire des vic- Suite de la première page surenchère qu’ils ne maîtrisent L temps, on ne pouvait guère espérer milliers d’Albanais qui sont enter- times albanaises du Kosovo : ces pas. Les à-valoir versés atteignent son bain. Un garçonnet de deux ans a été blessé et sa mère d’aide de la part de nos voisins rés dans des fosses communes. La femmes, enfants et vieillards qui La logique du cash-flow a donc des chiffres astronomiques mais abattue. Deux adolescents ont été serbes. violence qui s’exprime aujourd’hui, ont été tués simplement à cause de triomphé et André Schiffrin, pous- qui sont de moins en moins amor- tués par une grenade. Une femme C’est pourquoi je ne puis dissi- plus de deux mois après l’arrivée leur origine ethnique. sé à la démission par Random tis par les ventes. Il faut alors pro- n’ose pas prononcer son nom en muler ma honte de découvrir que, des forces de l’OTAN, est plus La communauté internationale House, a dû quitter en 1990 la di- visionner le compte de résultat de public de peur que ceux qui ont pour la première fois dans notre qu’une simple réaction émotion- ne nous punira certainement pas rection de Pantheon Books, filiale la part des avances qui n’a pas été tenté de la violer ne reviennent. histoire, nous, les Albanais du Ko- nelle. Il s’agit de l’intimidation or- de n’avoir pas su défendre la multi- du groupe et superbe maison de couverte. Ce n’est bon ni pour les Toutes ces victimes étaient des sovo, sommes également capables ganisée et systématique de tous les ethnicité au Kosovo. Après tout, littérature générale, après en avoir auteurs, ni pour les éditeurs, ni Serbes. d’accomplir des actes aussi mons- Serbes, simplement parce qu’ils même avant la guerre, le nombre été l’animateur pendant près de pour le résultat comptable, ni Malheureusement, il ne s’agit de non-Albanais présents au Koso- trente ans. pour le fameux cash. L’exemple de pas d’incidents isolés. De très nom- vo était égal à celui des non-Slo- Ce modèle risque-t-il d’investir Random House est éclairant : en breux Serbes restés au Kosovo se Je ne puis dissimuler ma honte de découvrir vènes en Slovénie. Pourtant, au- le champ éditorial français ? Le 1997, juste avant son rachat par sont enfermés chez eux, terrifiés jourd’hui, personne ne parle d’une danger existe, mais l’issue n’est Bertelsmann, la maison a passé en par une atmosphère dans laquelle que, pour la première fois dans notre Slovénie multiethnique. Cepen- pas fatale, sous certaines condi- pertes quelque 80 millions de dol- tout bruit semble menaçant et dant, après avoir été les victimes tions. lars d’avances sur droits. chaque véhicule qui s’arrête peut histoire, nous, les Albanais du Kosovo, des pires persécutions de cette fin Le risque vient d’abord du fait Une bonne rentabilité, pourquoi être celui qui vous conduira à la de siècle en Europe, nous sommes que la culture de la concentration pas ? D’autres que nous y sont mort. Puis il y a le cas de ce couple sommes également capables d’accomplir en train de devenir nous-mêmes trouve aujourd’hui une légitimité parvenus en montrant que le livre âgé qui n’a rien à manger et qui a des persécuteurs et nous avons nouvelle dans la révolution que n’est pas condamné à devenir un peur de s’aventurer dehors pour des actes aussi monstrueux permis au spectre du fascisme de connaît le monde de l’information objet de musée sous prétexte acheter de la nourriture parce réapparaître. sous l’effet de l’introduction des qu’on le traite avec certains qu’ils savent bien qu’on remarque- Ceux qui pensent que la violence technologies numériques. Radio, égards. Mais qu’on me permette ra qu’ils parlent mal l’albanais. trueux. Il faut que je m’exprime sont serbes et donc tenus collecti- prendra fin dès que le dernier télévision, téléphone, multimédia, ici de témoigner de ce dont j’ai Leurs voisins albanais ne peuvent pour dire clairement que notre vement pour responsables de ce Serbe aura été chassé se font des il- toutes les industries de la commu- une connaissance directe. Il nous leur donner à manger car on leur a code moral, selon lequel les qui s’est passé au Kosovo. lusions. La violence sera simple- nication sont concernées. Grâce est arrivé, comme à d’autres, demandé de « ne pas nourrir les femmes, les enfants et les vieillards De telles attitudes sont fascistes. ment dirigée contre d’autres Alba- au numérique en effet, des modes d’obtenir un résultat à deux Serbes ». doivent être épargnés, a été et est Par ailleurs, c’est justement contre nais. de diffusion autrefois concurrents chiffres. En 1998 par exemple, Je sais ce que ressentent les violé. ces mêmes attitudes que le peuple Est-ce vraiment pour cela que peuvent désormais évoluer dans sous la présidence de Claude Du- Serbes qui sont au Kosovo, et aussi Je connais l’excuse qui vient à du Kosovo s’est levé et battu, ces nous sous sommes battus ? un même espace. D’où la course rand. Et si les années précédentes les Roms, parce qu’avec près de l’esprit, à savoir que nous avons su- dix dernières années, d’abord paci- folle des groupes qui inter- nous avaient habitués à un bon deux millions d’Albanais j’étais bi une guerre barbare pendant la- fiquement, puis avec des armes. Le viennent dans ce secteur, chacun résultat, cette année-là fut specta- exactement dans la même situation quelle les Serbes ont été respon- traitement infligé aux Serbes du Veton Surroi est kosovar et s’efforçant d’intégrer au mieux et culaire, grâce, je le répète, à une qu’eux il y a seulement deux mois sables des crimes les plus haineux Kosovo déshonore tous les Alba- dirige le quotidien de Pristina Ko- au plus vite des activités jusque-là politique à long terme, fondée sur et demi. Je reconnais leur peur. et où l’intensité de la violence a en- nais du Kosovo, et pas seulement ha Ditore, dans lequel une version séparées les unes des autres. l’exercice d’un métier, sur le risque Nous avions appris par la radio que gendré un désir de vengeance par- les auteurs de violences. Et c’est un plus longue de cet article est parue. Acquisitions, fusions, prises de et le goût de la découverte. Pour Belgrade avait donné à ses unités le mi de nombreux Albanais. Cepen- fardeau que nous allons devoir (Ce texte a été traduit et publié par participation, cessions d’actifs : la atteindre un objectif de cet ordre droit de tuer à volonté, même les dant, cela ne justifie rien. porter collectivement. Il va nous Le Courrier des Balkans, qui offre chronique quotidienne de la – et cela est toujours possible femmes, les enfants et les vieil- Les Serbes qui ont exécuté les déshonorer et déshonorer nos une sélection d’articles en français guerre que se livrent ces conglo- même si l’on ne gagne pas à tout lards. En conséquence, chaque voi- ordres de Belgrade et commis des souffrances récentes, qui, il y a seu- de la presse indépendante des Bal- mérats à l’échelle mondiale oc- coup – il faut de la compétence, de ture qui s’arrêtait représentait un atrocités contre des Albanais, ont lement quelques mois, étaient dif- kans. http ://bok.net/balkans.) cupe une part toujours plus im- la ténacité, de l’imagination. portante des pages « communication » des grands quotidiens. Sans ces alliances, en effet, les opérateurs ne parvien- Et le livre dans tout draient pas à amortir leurs coûts Immigration et coopération pour le développement de développement, à mettre au ça ? Selon point les standards et à offrir au par Stéphane Hessel public une gamme suffisamment les nouveaux large de services. EUX chantiers im- semble confirmer que nous ne ce travail d’intégration sociale et pération soit à même de jouer le Et le livre dans tout ça ? Selon gestionnaires, portants pour la sommes pas sortis des ornières du de lutte contre l’exclusion, qui re- rôle dont nous avons besoin, non les nouveaux gestionnaires, il de- gauche ont été en- passé. lève à l’évidence du ministère de la seulement pour tracer les nou- vient un savoir-faire comme les il devient D Aujourd’hui le gouvernement a solidarité, devrait être confié à une velles lignes de l’action bilatérale autres, au même titre que la trouverts par le gou- vernement de Lionel Jospin, dans du temps devant lui et n’a pas à direction dotée de moyens impor- de la France, mais aussi pour argu- presse, les services thématiques un savoir-faire l’urgence, dès son arrivée aux af- craindre, en raison de l’équilibre tants et s’appuyant sur les associa- menter les positions à défendre au ou les logiciels de loisir. Mais faires, mais n’ont pas donné lieu politique dont il est le bénéficiaire, tions sérieuses et compétentes les sein de l’Union européenne, des qu’attend-on de lui ? A court comme les autres, jusqu’ici à la définition d’une poli- un blocage insurmontable du côté plus proches des intéressés, parmi institutions de Bretton Woods et terme, on espère qu’il pourra tique cohérente et constructive ni de l’Elysée. Il pourrait donc, sur lesquelles une place importante de l’Organisation mondiale du contribuer à dégager le cash né- au même titre n’ont bénéficié des moyens néces- ces deux chantiers, mettre en doit être faite aux associations commerce. cessaire aux différentes politiques saires à sa mise en œuvre : l’immi- œuvre une vraie politique de d’immigrés. D’importants débats ont eu lieu d’acquisition. Et à moyen terme, que la presse, gration et la coopération au déve- gauche. Laquelle ? Ce qui veut dire que dans les sur ces problèmes, tant au Parle- on souhaite qu’il apprenne à faire loppement de nos partenaires du Pour l’immigration, un gouver- préfectures les « services des ment européen, dans la commis- bon ménage avec les autres sa- les services thématiques Sud. nement de gauche doit prendre en étrangers » doivent coordonner sion présidée jusqu’à cet été par voir-faire au sein de pôles de Le premier de ces chantiers était compte les modifications fonda- leurs actions davantage avec les Michel Rocard, que dans les As- « création multimédia ». ou les logiciels en crise en 1997 et Lionel Jospin a mentales introduites, notamment services de l’action sociale qu’avec sises de 1997 sur la Coopération C’est bien cette politique que tenté de remédier à cette crise ou- par la décolonisation, dans la si- la direction du contrôle de l’immi- décentralisée. Chacun sait désor- met en œuvre le groupe allemand de loisir verte par l’affaire des « sans-pa- tuation qui prévalait lors de gration et de la lutte contre l’em- mais que le développement hu- Bertelsmann quand il achète Ran- piers », qui avait été gérée avec l’adoption de l’ordonnance de ploi des clandestins. main est tributaire de la participa- dom House en 1998 et fixe comme une exceptionnelle maladresse par 1945 sur ce sujet. Il doit repartir Cette orientation est inscrite en tion démocratique de toutes les objectif de rentabilité le taux exor- La vigueur en France d’une tra- le gouvernement précédent. Une composantes de la société à la ges- bitant de 15 %, alors que celui-ci dition patrimoniale et l’évidence circulaire a été rédigée par Jean- tion du pays et que la constitution excède rarement les 5 % dans la de l’échec de l’expérience améri- Pierre Chevènement, et sa mise en Pour l’immigration, un gouvernement d’un Etat de droit est un préalable profession. Pour tenter d’at- caine nous invitent donc à l’opti- œuvre, faute de retenir les propo- à l’effectivité des investissements teindre un tel résultat, les mana- misme. Mais la vigilance s’impose sitions formulées par la Commis- de gauche doit prendre en compte publics et privés. Chacun connaît gers du groupe ont une fois en- d’autant plus que le système du sion nationale consultative pour les obstacles qui ne sont toujours core bouleversé les programmes prix unique du livre – rendu effec- les droits de l’homme, est restée à les modifications fondamentales introduites, pas levés : la dictature militaire bé- d’édition, faisant de la chasse aux tif par un texte de loi en France, mi-chemin d’une solution satisfai- néficiant du soutien des mar- best-sellers une priorité absolue en Espagne, au Portugal et en sante. Un rapport a été demandé à notamment, par la décolonisation chands d’armes, l’accaparement au détriment des livres de créa- Grèce, et par un accord interpro- Patrick Weil, dont les recomman- par une élite coupée de sa popula- tion. fessionnel en Allemagne, en Au- dations ont été reprises dans une tion des ressources internes et ex- Pourquoi la France échapperait- triche, au Danemark et aux Pays- loi sur l’accès et le séjour des des principes fondamentaux ins- filigrane dans les lois de 1998, mais ternes, la situation sanitaire dégra- elle à cette redoutable tendance ? Bas – est menacé par la Commis- étrangers et le droit d’asile prépa- crits dans des textes tels que la tout reste à faire pour traiter le re- dée, l’analphabétisme, la En raison d’abord de la variété de sion de Bruxelles (voir Le Monde rée par Jean-Pierre Chevènement Convention européenne des droits liquat des situations absurdes ac- discrimination sexiste et tribale et ses structures éditoriales : deux du 11 août 1999). Chargé par Ro- et Elisabeth Guigou ; son exposé de l’homme et la Déclaration uni- cumulées au cours de la dernière les conflits meurtriers pour le pou- groupes (Havas, filiale de Vivendi, mano Prodi des problèmes de la des motifs tranche, par la philoso- verselle : le droit de chacun d’aller décennie et pour reprendre sur voir. et Hachette-Livres, filiale de La- concurrence, Mario Monti a fait phie humaniste qui le sous-tend, et de venir, les droits sociaux et une base nouvelle les relations Des formes de coopération gardère), quatre maisons indépen- savoir en effet qu’il était sur la avec les tendances répressives des culturels et les libertés fondamen- avec les pays d’émigration, parte- existent pour rechercher et trou- dantes de taille moyenne (Galli- « même ligne » que son prédéces- lois Pasqua et Debré. Les réactions tales qui n’admettent aucune dis- naires traditionnels de la France. ver les solutions à apporter à ces mard, Le Seuil, Albin Michel, seur, Karel Van Miert, celui-là d’une partie de la gauche, qui de- crimination. Il doit se souvenir de Leur intérêt comme le nôtre est de problèmes, dont certaines ont fait Flammarion) et une kyrielle de pe- même qui avait juré la perte du mandait l’abolition pure et simple la richesse que représente pour parvenir avec nous à des échanges leurs preuves. Elles tirent leur effi- tites maisons adossées à de plus prix unique, au nom de la poli- de ces lois, ont sans doute été ex- notre pays l’attrait qu’il exerce sur qui ne les privent pas de leurs cacité d’une meilleure connais- importantes animent le marché de tique dont je viens de montrer les cessives, mais ses craintes se sont les étrangers, de sa tradition d’ac- forces vives, mais qui favorisent, sance de l’évolution des sociétés l’édition. Cette variété est une ri- effets néfastes. Fort heureuse- trouvé justifiées en raison de l’ap- cueil des victimes de situations li- par la formation professionnelle et civiles dans les pays concernés chesse en soi ; elle est aussi un ment, il avait échoué dans son plication de ces textes par une ad- berticides dans leur pays, de la culturelle, le maintien et le renfor- eux-mêmes, notamment en gage de résistance à l’uniformisa- projet. ministration préfectorale qui dette contractée à l’égard des cement de liens d’amitié et de coo- Afrique, avec lesquelles un dia- tion. D’autant plus d’ailleurs que Rappelons qu’en France, ce ré- n’avait pas été débarrassée des at- peuples de son ancien empire co- pération mutuellement béné- logue attentif à leurs vrais besoins la qualité (comme la médiocrité) gime, qui ne rapporte pas un cen- titudes de soupçon et de rejet à lonial dont la contribution à la dé- fiques. C’est à ce travail que le peut désormais s’engager. Elles re- existe partout : dans les groupes time aux éditeurs mais garantit les l’égard de tout étranger dont la fense de nos libertés et à la re- gouvernement doit désormais lèvent d’une mobilisation en comme chez les indépendants. libraires contre les effets du dis- couleur de peau ou le maniement construction de notre économie s’atteler. France de tous les acteurs de la so- Et puis, s’il est vrai que ce qui se count que les grandes chaînes ne de notre langue le lui font appa- est évidente. Il en va de même pour l’autre ciété civile, organisations de soli- passe aux Etats-Unis dans le do- manqueraient pas de pratiquer si raître d’emblée comme indési- Son souci principal doit être de chantier, celui de la coopération darité, syndicats, entreprises, col- maine de l’économie finit toujours les prix étaient libres, a permis de rable. favoriser par des mesures sociales en vue du développement. Deux lectivités territoriales, villes, par atteindre les rivages de l’Eu- sauvegarder un réseau de librai- Quant au chantier de la coopé- et éducatives la participation des années ont été perdues sans que universités, Eglises. rope, il faut tout de même miser ries de qualité, condition néces- ration avec nos partenaires du étrangers qui résident sur notre l’image que nos partenaires ont Mais cette mobilisation doit être sur la sagacité des acteurs. saire à la poursuite d’une poli- Sud, il avait subi de plein fouet les territoire à la vie de la société, soit des objectifs que nous poursui- voulue par l’Etat, encouragée par Or, dix ans après la dernière tique éditoriale de création. Les effets néfastes d’une politique qu’ils y demeurent avec leurs na- vons ait été vraiment renouvelée. le gouvernement, présentée non lame de fond uniformisante, le professionnels sont unanimes à le africaine marquée par l’appui don- tionalités distinctes, soit qu’ils y La réforme indispensable de struc- comme un appendice mineur paysage éditorial nord-américain constater, et aucun parti politique né à des dictatures sanglantes et accèdent, eux ou leurs descen- tures administratives périmées a d’une politique axée sur les grands est méconnaissable, même si ne remet le système en cause. Or, par le caractère purement rhéto- dants, à la nationalité française. été laborieuse et il y a lieu de s’in- contrats, mais comme le cœur quelques remarquables maisons celui-ci nous est d’autant plus né- rique de nos exhortations à la dé- Par ailleurs, ce gouvernement doit terroger sur son efficacité. La mise d’une nouvelle vision issue de l’ex- indépendantes parviennent à sur- cessaire que, s’il favorise la diver- mocratie. Il fallait donc amorcer lutter beaucoup plus efficacement en place d’une instance d’orienta- périence des échecs passés et vivre. Partout, la librairie indépen- sité de l’offre, il n’a aucun carac- une réforme qui devait entraîner contre les filières de travail illégal, tion chargée de donner l’impul- confiante dans le potentiel de dé- dante est en voie de disparition et tère inflationniste. l’allégement du dispositif militaire l’exploitation d’une main-d’œuvre sion nécessaire à tous les agents veloppement que recèlent les partout les managers ont rempla- Oui, ce dossier nous concerne et la réorganisation des adminis- clandestine, le maintien d’étran- publics et privés qui concourent à peuples d’Afrique et des autres ré- cé les véritables éditeurs. Quant tous, auteurs, éditeurs, libraires, trations ministérielles chargées gers en situation irrégulière expo- l’œuvre à accomplir, instance que gions du monde partenaires de aux maisons intégrées aux grands acheteurs et lecteurs de livres. Car des relations avec les pays en dé- sés pour cette raison à la délin- nous appelons de nos vœux de- notre coopération. groupes, elles accumulent les diffi- si la digue du prix unique devait veloppement, en Afrique et ail- quance et aux trafics criminels. puis plus de dix ans, ne doit plus cultés et certaines d’entre elles af- céder, l’édition sans éditeurs au- leurs. Deux années se sont écou- Comme les mesures concernant tarder à intervenir. Encore faut-il fichent des pertes financières non rait fait un grand pas en Europe. lées sans que ces réformes aient les étrangers en situation difficile que par sa composition, sa place Stéphane Hessel est ambas- négligeables. Et pour le coup, l’Amérique n’y se- produit leurs effets, et le récent ne doivent en aucun cas être dis- dans le dispositif d’ensemble, et sadeur de France et ancien Il est facile d’expliquer les rai- rait pour rien. voyage du président de la Répu- sociées de celles qui visent les surtout par les moyens dont il dis- membre du Haut Conseil pour sons de cet échec. Lorsque tous les blique au Togo et au Cameroun Français en situation comparable, posera, ce Haut Conseil de la coo- l’intégration. comités de lecture des principales Olivier Bétourné LeMonde Job: WMQ3108--0015-0 WAS LMQ3108-15 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 10:51 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0315 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 / 15 L’ours Boris dans sa tanière 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 LOIN du Boris Eltsine alerte qui, juché sur un officiels moscovites. Ces révélations interviennent gouvernement : Evgueni Primakov, l’ancien Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F char, appela, un jour d’août 1991, la population alors que le président russe, qui s’apprête à faire maître-espion sous Brejnev, puis Sergueï Stepa- Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 russe à se défaire de soixante-quinze ans de totali- sa sortie politique, est de plus en plus soucieux du chine, un ex-commissaire politique du ministère Internet : http : //www.lemonde.fr tarisme, le maître du Kremlin apparaît aujourd’hui sort qui lui sera réservé. L’actuelle Constitution, de l’intérieur et enfin Vladimir Poutine, lieutenant- ÉDITORIAL isolé, luttant pour sa propre survie, préoccupé par pourtant taillée à sa mesure en 1993, ne garantit colonel du KGB dont il fut le « résident » en Alle- la seule défense des intérêts de son clan. « Il est aucune immunité au président sortant. Ironie su- magne pendant quinze ans. comme un ours qui ne voit plus un seul rai de lu- prême, le nouveau « bloc » électoral formé sous la Les chances de ce dernier d’accéder au fauteuil mière dans sa tanière », écrivait cet hiver Otto Lat- houlette d’Evgueni Primakov et de Iouri Loujkov a présidentiel paraissent toutefois bien minces dans Commerçants contre paysans sis, éditorialiste de renom de la presse russe. «Le clamé son intention, en cas de succès aux législa- le paysage post-eltsinien qui se dessine déjà. In- roi est nu », résumait un commentateur de la tives, de combler cette lacune. connu du public, peu familier des mécanismes ONGTEMPS, la France permettant de lutter à armes chaîne indépendante NTV. Devenu désormais économiques, Vladimir Poutine ne fait pas le fut paysanne avant égales. Le grand malaise des pay- aussi inaccessible que le dernier des tsars, le pre- « L’ÉTAT D’AGONIE ET DE FOLIE DU KREMLIN » poids face au rouleau compresseur que représente L d’être commerçante. sans, qui devait notamment s’ex- mier président élu de la Russie « démocratique » « C’est la crise du dernier mandat. C’est parce que le tandem électoral « Loujkov-Primakov ». Choisi Aujourd’hui, ses agri- primer dans les manifestations navigue désormais entre les ennuis de santé et les Boris Eltsine n’a pas trouvé un dénouement digne à pour sa loyauté sans faille au chef de l’Etat, culteurs se sentent abandonnés du 31 août, est la conséquence di- révolutions de palais. La dernière, le 9 août, a vu le sa mission. Il n’a ni scénario, ni contenu pour la fin l’homme semble prêt à tout pour satisfaire son et redoutent les conséquences de recte de ce nouveau rapport de premier ministre changer pour la quatrième fois et comme il veut montrer son pouvoir, il utilise l’arme mentor. Ses états de service en disent long sur sa la mondialisation, alors que ses forces. en dix-sept mois, sans plus d’explication. Jugé, lors à sa disposition : le choix du personnel dirigeant », personnalité. Directeur de campagne de l’ancien épiciers détiennent une place de Le monde rural a, il est vrai, sa de sa nomination, « le plus apte » à mener la pour- explique Gueorgui Satarov. « Tout cela en dit long maire « démocrate » de Saint-Pétersbourg Anatoli premier plan au sein des groupes part de responsabilité. La situa- suite des réformes, l’éphémère chef du gouverne- sur l’état d’agonie et de folie du Kremlin (...) », ré- Sobtchak (qui fut son professeur de droit à l’école mondiaux de la grande distribu- tion d’aujourd’hui est, en partie, ment, Sergueï Stepachine, fut donc sèchement sume le libéral Boris Nemtsov, bombardé en son des cadres du KGB à Leningrad), Vladimir Poutine tion. C’est même pour la conser- le fruit de l’échec du système coo- congédié après trois mois passés dans la fonction. temps « héritier » du président. fut appelé à Moscou par le Kremlin peu de temps ver que Carrefour et Promodès pératif, dont il s’était doté pour Son successeur, l’ancien chef du FSB (ex-KGB), Jamais autant qu’aujourd’hui en effet, M. Elt- après la déconfiture de Sobtchak à la mairie. Pro- ont décidé de fusionner pour for- compenser l’effet de son éparpil- Vladimir Poutine, fut intronisé du même coup sine est apparu aussi lié à son passé de secrétaire mu en 1998 à la tête du FSB (l’ancien KGB), Vladi- mer, à l’échelle planétaire, la lement. Trop souvent celui-ci a « héritier » de Boris Eltsine en vue de la présiden- d’« obkom » (organisation régionale du Parti mir Poutine reçut un jour à la Lioubianka une deuxième entreprise du secteur, échappé à ses mandants pour se tielle de juillet 2000. communiste), une fonction qu’il exerça pendant vieille connaissance venue de « Piter », pour atti- loin derrière, quand même, leur comporter comme un grossiste et M. Stepachine, expliqua la presse, aurait failli à plus de dix ans, mettant beaucoup de zèle à faire rer son attention sur le sort d’Alexandre Nikitine, rival américain. Les producteurs un transformateur comme un la tâche que lui avait confiée son « patron » : atti- valser le personnel qui l’entourait. C’est donc dans l’écologiste pétersbourgeois accusé d’espionnage de fruits et légumes, qui ne sup- autre. Ce que vivent actuelle- rer à lui les gouverneurs des régions en vue de la cette continuité qu’il décida, le 9 août, de changer par le KGB. « Alors que je lui exposais l’affaire, il me portent plus de devoir vendre à ment les producteurs de lait en constitution d’un front électoral capable de l’em- de premier ministre pour la quatrième fois. Et quel fit passer un mot où il m’indiquait ne pouvoir abor- perte à des centrales d’achat est un exemple. Quant aux entre- porter lors des législatives de décembre. Certes, la paradoxe ! Lui qui s’était engagé, en prenant les der ce thème dans son bureau. Nous dûmes alors, toutes-puissantes, les éleveurs, prises de la grande distribution, création de la coalition La Patrie-Toute la Russie, rênes du pays après la démission formelle de Mik- comme à l’époque soviétique, sortir dans la cour qui n’acceptent pas la nouvelle elles sont entraînées dans une une alliance entre Iouri Loujkov, le maire de Mos- haïl Gorbatchev le 24 décembre 1991, à démante- pour parler librement », raconte-t-elle. réduction du prix du lait que spirale dont il leur est difficile de cou, des « barons » régionaux et quelques direc- ler le tentaculaire KGB, a propulsé à trois reprises veulent leur imposer leurs ache- s’extraire. Après avoir réussi à teurs rouges, bientôt rejoints par l’ancien premier des hommes issus des « organes » à la tête du Marie Jégo teurs, prendront cette annonce, croître dans l’ensemble de ministre Evgueni Primakov (« le Viagra de Louj- au mieux comme une confirma- l’Hexagone avec le soutien des kov », ironisa la Nezavissimaïa Gazeta), en vue des tion de leurs craintes, au pis pouvoirs publics, nationaux législatives de décembre, provoqua l’ire présiden- comme une provocation. comme locaux, au prix de mé- tielle. Une déclaration publique de Sergueï Stepa- Ces hypermarchés qui fleu- thodes flirtant avec la corruption, chine, affirmant qu’il « resterait neutre » durant la Bestiaire par André François rissent aujourd’hui à la périphé- elles exportent ce modèle fran- campagne électorale, acheva, dit-on, de sceller son rie de la moindre ville, ces çais à l’étranger. Face à une sort. « Cette démission était dans l’intérêt d’un chaînes de boutiques toutes sem- concurrence devenue mondiale, groupe concret de personnes (...) mécontentées par blables ont révolutionné l’écono- elles s’allient entre elles ou avec le fait que Stepachine n’entendait pas être manipulé, mie et la société françaises. Elles des étrangers. y compris au moyen des mécanismes traditionnels ont, certes, largement aidé à cas- Les agriculteurs qui se battent d’achat en vigueur dans notre sphère dirigeante, ser l’inflation, mais elles ont aussi pour conserver des méthodes de lorsqu’on propose aux gens des petits cadeaux, en contribué à l’homogénéisation production traditionnelles, ga- toute illégalité, pour acheter leur indépendance », des paysages et des habitudes ali- rantes de la qualité alimentaire explique plus prosaïquement Gueorgui Satarov, mentaires et complètement ren- et du mode de vie rural, et les di- conseiller de Boris Eltsine entre 1994 et 1997. versé les rapports de forces entre rigeants des hypers défendent Ce groupe, la « famille » comme on dit à Mos- producteurs et distributeurs. Leur donc bien deux visions de la so- cou, est devenu le seul lien du maître du Kremlin puissance d’achat leur permet ciété. Or, même dans une écono- avec l’extérieur : Tatiana Diatchenko, sa fille ca- d’imposer leurs lois. En souffrent mie libérale pure, les pouvoirs dette et sa principale conseillère, surnommée les industriels de l’agroalimen- publics doivent veiller au respect « l’Œil du président », filtre ainsi tous les accès à taire qui ne peuvent développer de la libre concurrence. Celle-ci Boris Eltsine. Boris Berezovski, le financier et ami, leurs marques qu’aux conditions est faussée quand, face à une my- gère les intérêts financiers du clan ainsi que Ro- fixées par les commerçants, mais riade de petits producteurs, trois man Abramovitch, son acolyte ; Konstantin Iou- surtout les agriculteurs qui ne ou quatre centrales d’achats machev, enfin, qui rédigea les Mémoires de Boris peuvent disposer d’une taille leur peuvent imposer leur lois. Eltsine, est son plus ardent défenseur. Exprimant tout haut ce que la population se demande tout 0123 est édité par la SA LE MONDE bas, Evgueni Kisseliov, le présentateur vedette du Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; journal télévisé de la chaîne indépendante NTV, Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint questionna : « Est-ce Boris Eltsine qui contrôle son Directeur de la rédaction : Edwy Plenel entourage ou l’inverse ? ». Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment « ÉMINENCE GRISE » Rédacteurs en chef : Pourfendeur des « privilèges » dont jouissaient Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; dans l’ancien système soviétique les membres de Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; la nomenklatura, jouissant d’une réputation de Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) probité – le président ne fut-il pas le premier, et le Rédacteur en chef technique : Eric Azan seul, à rendre public son patrimoine à la veille de Médiateur : Robert Solé sa réélection en 1996 ? –, Boris Eltsine est au- Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg jourd’hui rattrapé par les affaires. Après la mise en Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; cause de son « éminence grise », le financier Boris partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre Berezovski, dont les avoirs en Suisse ont été gelés Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président

au début du mois d’août, le scandale touche dé- Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), sormais le clan présidentiel. Le nom de Boris Elt- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994)

sine et celui de ses deux filles, Tatiana Diatchenko Le Monde est édité par la SA Le Monde et Elena Okoulova, viennent ainsi d’apparaître Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. dans le cadre d’une enquête menée en Suisse sur Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, le versement de pots-de-vin à des hauts fonction- Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, naires du Kremlin par Mabetex, une société basée Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, en Suisse. Selon des révélations faites récemment La pie Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. par le Corriere della sera, puis confirmées par le procureur du canton du Tessin, Jacques Ducry, le Elle collectionne les miroirs parce qu’eux seuls parlent. président et ses filles sont titulaires de cartes de ILYA50 ANS, DANS 0123 crédit sur des comptes en devises approvisionnés De ces paroles inconvenantes, nous en faisons des jacasseries. par Mabetex en échange de l’attribution de mar- Vincent Pachès chés juteux portant sur la rénovation de bâtiments Que reste-t-il de Goethe ? LE 28 AOÛT 1749 naissait les domaines, voire des erreurs de Goethe, en cet endroit de l’année ce génie presque universel, nous Washington, le Pakistan et l’effet Cachemire où l’été, au plus haut point de sa pouvons tirer meilleur profit que du splendeur, est pourtant déjà mena- Goethe stéréotypé de la tradition. LA RÉCENTE offensive pakista- cauchemar ». Les milieux militaires plus que les Chinois – les vieux alliés bloqué ce processus, même si les cé par l’automne, ses brumes et le Mais que reste-t-il d’un Goethe naise contre l’Inde dans les som- américains n’ont aucun doute sur la du Pakistan – les Etats-Unis ne sanctions économiques et militaires pathétique de ses luttes. Moment pour la moyenne des lecteurs, pour mets enneigés du Cachemire mar- responsabilité pakistanaise dans le veulent être pris dans l’engrenage ont été plus vivement ressenties au que l’on dirait prédestiné à celui qui la majorité des étudiants ? Beau- quera-t-elle un tournant de la dernier conflit. Ses préparatifs cachemiri. Ils ne peuvent que déplo- Pakistan. « Pour les Américains, a écrit : « Ne sens-tu pas à mes coup, et très peu. Beaucoup d’ima- politique américaine dans le sous- étaient déjà en cours alors que le rer les provocations lancées impru- l’Inde est devenue plus importante poèmes que je suis deux en un ? », et gerie, et deux images types, entre continent ? Allié privilégié des Amé- premier ministre Nawaz Sharif re- demment par le nouveau chef de que le Pakistan », ajoute M. Tellis. dont toute l’œuvre reflète cette lesquelles se fourvoyer de bonne ricains pendant la guerre froide, en- cevait à Lahore son homologue in- l’armée pakistanaise, qui ont dé- Surtout si ce dernier continue de se dualité, symbole du combat de l’ar- foi : ou le responsable malfaisant fant chéri des militaires dans le dien A. B. Vajpayee et signait avec clenché une riposte indienne mas- montrer capable de prendre des tiste et de l’homme pour dompter du romantisme et du dolorisme ; conflit afghan où s’épuisa l’Union lui des accords destinés à faire bais- sive. Ils craignent, dit Steven Cohen risques déraisonnables sur le Ca- les démons intérieurs sans lesquels ou, si cette image trop juvénile dis- soviétique, le Pakistan n’est plus en ser la tension dans la région. « Isla- de la Brookings, des erreurs tac- chemire. il n’est ni grand artiste ni grand paraît, celle d’un « olympien » mo- odeur de sainteté à Washington. Ses mabad, explique Ashley Tellis, de la tiques aux conséquences incal- Même s’ils se lavent les mains homme. rose et sec de cœur, d’un calme in- attaques contre les positions in- Rand Corporation, n’a pas compris culables, en particulier des militaires d’une situation en Afghanistan Malheureusement, la ligne réelle humain à force de détachement diennes sur les hauteurs de Kargil le peu de sympathie qu’inspirent au pakistanais, comme l’attaque de qu’ils ont largement contribué à de toute destinée se déforme dans égoïste, aussi parfait et lointain que ont pris de court le Pentagone. reste du monde les islamistes et les ta- l’armée indienne à quelques mois créer, ils craignent que la tactique le flux de la mémoire collective aus- ces statues de marbre sans regard Ayant perdu son importance stra- libans. Elle n’a pas été capable de d’élections générales. Ce n’est pas des services spéciaux d’Islamabad si inexorablement que la ligne d’un qui peuplent les musées. Ainsi un tégique avec la fin de la guerre justifier son implication à leurs côtés, l’annonce, mercredi 18 août, par le (l’ISI) visant à manipuler les talibans bâton reflété dans l’eau. Du Goethe grand exemple se simplifie-t-il par- froide et l’implosion de l’URSS, le et même elle la nie. » Alors que le chef de l’Institut des sciences nu- ne se retourne contre eux et ne authentique, du patient enseigne- fois jusqu’à perdre la vertu de sa « Pays des purs » apparaît de plus Pakistan laisse les coudées franches cléaires pakistanais qu’il était à « talibanise » en retour le Pakistan ment de ses faiblesses dominées, de leçon. en plus comme une nation instable aux fondamentalistes, non seule- même de fabriquer la bombe à neu- (Steven Cohen). son génie d’introspection, des re- et imprévisible aux yeux des Etats- ment en Afghanistan mais sur son trons qui pourrait faire baisser la Les développements dans la ré- cherches techniques mêmes, des Jacques-Henry Bornecque Unis, qui ont joué la neutralité dans propre sol, les Etats-Unis – qui tension. gion représentent « un défi pour la procédés, des tentatives dans tous (31 août 1949.) le dernier conflit. Les relations am- avaient pourtant armé les moudja- politique américaine », indiquait, il y biguës qu’entretient son élite, civile hidins quand ils luttaient contre les RISQUE DE « TALIBANISATION » a quelques mois, le responsable du comme militaire, avec les fonda- Russes – voudraient qu’il cesse de Le rééquilibrage stratégique du sous-continent au département 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS mentalistes islamiques ne font que soutenir Ousama ben Laden et ma- monde après 1989 avait conduit les d’Etat. C’est dans ce contexte que se Télématique : 3615 code LEMONDE renforcer les craintes à Washington, nifeste enfin un peu de sensibilité Etats-Unis à resserrer leurs relations prépare la visite que doit effectuer Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC ou 08-36-29-04-56 où Ousama ben Laden – réfugié au- pour les droits fondamentaux, en avec une Inde longtemps pro-sovié- Bill Clinton en janvier dans le sous- près des talibans afghans – fait fi- particulier des femmes, et mette de tique. Le temps n’est plus où Henry continent, au cours de laquelle il Le Monde sur CD-ROM : 01-44-88-46-60 gure d’ennemi numéro un. Comme l’ordre dans une situation écono- Kissinger envoyait un porte-avions prêchera la retenue à Islamabad et Index et microfilms du Monde : 01-42-17-29-33 l’a dit Richard Haass, de la Broo- mique préoccupante. dans le golfe du Bengale pour ma- New Delhi et tentera de les Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE kings Institution, « un Pakistan Quand, en pleine guerre des gla- nifester son opposition aux visées convaincre de ratifier le traité de Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr stable avec des armes nucléaires, ciers, M. Sharif vint à Washington indiennes sur le Bangladesh. Les non-prolifération nucléaire (TNP). c’est déjà assez inquiétant, mais un solliciter la compréhension de Bill tests de 1998 et les risques de proli- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 Pakistan instable et nucléaire est un Clinton, il reçut une rebuffade. Pas fération nucléaire et balistique ont Patrice de Beer LeMonde Job: WMQ3108--0016-0 WAS LMQ3108-16 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 09:36 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0316 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 HORIZONS-ENTRETIEN

2000 DÉBATS POUR LE SIÈCLE À VENIR Pascal Boniface, directeur de l’IRIS « Le mouvement de balkanisation de la planète ne cesse de s’accélérer » Pour l’animateur de l’Institut de relations internationales et stratégiques, le XXIe siècle va voir se poursuivre une des grandes évolutions qui ont caractérisé le XXe : la prolifération du nombre d’Etats sur la scène internationale « Le nombre d’Etats ne cesse est en principe leur objectif premier, au premier – l’intégrité territoriale. d’augmenter, modifiant le profil presque fondamental, la définition L’un paraît l’expression d’un rapport de la scène internationale. Le même de leur Etat depuis les an- de forces ; le second est l’expression XXe siècle a vu une création nées 50, depuis la division. Et main- d’un principe moral. Le danger, à continue d’Etats. Cette tendance tenant, ils prient pour que le régime terme, si l’on considère qu’il y a cinq va-t-elle se poursuivre au XXIe ? de Kim Jong-il tienne encore un pe- mille peuples et ethnies dans le – Au XIXe siècle, par le double ef- tit peu, parce que l’absorption de monde, est clair : on ne pourra pas fet de l’unité italienne et de l’unité cette masse de Nord-Coréens vivre avec cinq mille Etats. allemande en Europe, puis de la co- complètement démunis viendrait – Evidemment, on n’ira pas lonisation en Asie et en Afrique, on a faire subir à l’économie sud-co- jusque-là... vu une réduction du nombre des réenne un choc dont elle ne se re- – On est déjà à près de deux Etats ou d’unités politiques (puisqu’il mettrait pas. cents... On n’ira pas à cinq cents n’était pas toujours facile de parler » Le PNB par habitant devient Etats au cours des vingt prochaines d’Etats à l’époque). En clair, le l’un des critères les plus importants années. Mais il y aura de plus en nombre d’entités politiques s’est ré- dans le jugement porté sur un pays. plus tendance à la séparation. duit. Un chiffre : il y avait à peu près Il y a une sorte de modèle singapou- – Parallèlement, il y a une cinq cents entités politiques en Eu- rien. Singapour ne serait sûrement deuxième grande tendance sur rope au XVIe siècle ; il n’y en a plus pas aussi dynamique, commerciale- la scène internationale : celle au qu’une trentaine au début du XIXe . ment et économiquement, si elle ne regroupement des Etats, de Sauf en Amérique latine, le XIXe est s’était pas séparée de la Malaisie en l’Union européenne aux zones bien le siècle qui voit une réduction 1965. de libre-échange en Amérique du nombre des Etats sur la planète. – Est-ce qu’il n’est pas un peu latine ou en Asie... »Le XXe va connaître une ten- contradictoire de présenter la – Oui, mais elle vient, paradoxale- dance inverse, sous un triple effet. multiplication des Etats comme ment, renforcer la première. Le toit D’abord, le démantèlement des em- un danger, d’un côté, et de dire, protecteur n’est plus celui de l’Etat- pires, austro-hongrois en 1918-1920, de l’autre, que la miniaturisa- nation mais celui de la région au ottoman aussi, l’ensemble amenant tion des Etats est souvent la clé sens continental. Ces deux mouve- au Proche-Orient et en Europe une de leur prospérité ? ments – éparpillement des Etats et augmentation relativement impor- – Non. C’est ce que pensent regroupement des Etats – sont tante, mais après tout gérable, du nombre de populations concernées. même complémentaires. Ils sont nombre d’Etats. Le phénomène se Mais il y a des mauvaises surprises. liés. Les tentations nationales sont poursuit après la seconde guerre On ne peut pas dire que les Russes très fortes en Europe, précisément mondiale, cette fois non pas tant à ou les Ukrainiens vivent forcément du fait de la construction euro- cause des effets de la guerre en tant mieux aujourd’hui, bref que l’implo- péenne : c’est parce que l’Europe que telle, comme après 1914-1918, sion de l’URSS ait été un facteur donne un toit commun à l’ensemble mais du fait des décolonisations eu- d’accroissement de la prospérité des des Européens que Flamands et ropéennes en Asie et en Afrique. On peuples slaves qui l’ont voulue. Wallons peuvent prétendre avoir est passé de deux à cinquante Etats » Reste que la tendance est que moins besoin de l’Etat belge ! en Afrique ; l’Asie a connu la même les riches – à l’intérieur d’une entité évolution. – veulent se débarrasser des » Avec la chute de l’URSS, on as- pauvres. Cette tendance fait que les « La course siste à un troisième phénomène : un riches s’enrichissent un peu plus, nouveau démantèlement, celui d’un que les pauvres s’appauvrissent un à la prospérité

Etat-empire multinational. On est DESSIN NICOLAS VIAL peu plus et que, à terme, cette aug- passé d’une Union soviétique unique mentation des inégalités entre les semble être à quinze Etats très différenciés. On les Croates ont dit : ”Nous aussi” ; et entre Eltsine et Gorbatchev, le pre- dération. Parce que ce qui comptait peuples ne pourra pas ne pas poser note à ce propos que les projets puis, à partir du moment où la Croa- mier jouant la carte de la Russie alors, c’était de peser d’un poids im- de problèmes. devenue le moteur consécutifs de regroupements tie est devenue indépendante, les contre le centre, contre l’URSS. Mais portant en termes territoriaux, en » La course à la prospérité d’Etats n’ont pas fonctionné. On Serbes de Croatie ont dit : ”Nous s’il a pu jouer aussi facilement, c’est termes démographiques et en semble être devenue le moteur de de l’Histoire, pensait à un moment donné que la aussi”, etc. que de nombreux Slaves pensaient termes économiques globaux. Le cri- l’Histoire, beaucoup plus que des Moldavie allait revenir à la Rouma- – Quels sont les facteurs actifs, qu’ils payaient trop pour les répu- tère le plus important, maintenant, notions comme la solidarité ou, beaucoup plus nie : il n’en a rien été ; elle est deve- ceux qui poussent à la proliféra- bliques musulmanes et l’Asie cen- n’est pas le PNB en contexte : c’est comme autrefois, la puissance. nue – et s’est maintenue – Etat in- tion ? trale. Et, au départ, ce sont bien les le PNB par habitant. Les Tchèques – Et on privilégie aujourd’hui que des notions dépendant. Autre démantèlement : – Premier facteur : le classique trois Etats slaves – la Russie, la Bié- se sont dit : si l’on veut entrer dans le principe du droit des peuples la Yougoslavie, l’éclatement en six "droit des peuples à disposer d’eux- lorussie et l’Ukraine – qui ont voulu l’Union européenne, il faut se débar- à l’autodétermination sur celui comme la solidarité parties – peut-être prochainement mêmes", les revendications natio- créer la communauté des Etats rasser des Slovaques qui ont un PNB de l’intégrité territoriale... plus – de l’ex-Fédération. Bref, le nales. On ne veut pas vivre sous la slaves... Ce sont eux qui ont pris acte plus faible que nous. Bref, sans eux, – C’est l’approche morale. L’inté- ou la puissance » mouvement de création d’Etats s’ac- domination d’un peuple qui n’est de la fin de l’URSS comme entité nous allons gagner une dizaine d’an- grité territoriale est vue comme la loi célère. Il n’est pas spécifique à l’Eu- pas le sien – les exemples vont du géopolitique. nées pour notre entrée dans l’UE. Ils des Etats, la loi de la Realpolitik : elle rope. Il concerne l’ensemble des Kosovo à la Tchétchénie. Je crois » Dans le cas de la Tchécoslova- ont accepté facilement la partition est donc connotée de façon péjora- » Je ne peux pas croire que les continents. que ce facteur est le plus visible, ce- quie, les Tchèques, pendant très du territoire parce que celle-ci leur tive. Alors que le droit des peuples à Catalans soient opprimés au- – Vous parlez de prolifération lui qui est le plus dangereux poten- longtemps, ont nié les revendica- permettait l’accès à la prospérité, ce disposer d’eux-mêmes est perçu jourd’hui en tant que nation. Ils cancéreuse. En quoi est-ce dan- tiellement aussi, parce que c’est sur tions d’autonomie slovaque. Puis, au que n’aurait pas permis le maintien comme l’expression de la démocra- l’étaient certainement sous Franco. gereux ? ce terrain-là que peuvent se créer moment du divorce, les Tchèques d’une entité plus large. tie à l’échelle internationale, et est Aujourd’hui, il y a toujours une de- – C’est dangereux pour deux rai- des conflits. Mais il ne doit pas mas- ont en fait utilisé ces revendications : – Vous parlez même de senti- donc connoté de façon positive. En mande catalane d’autonomie un sons. Généralement, quand se quer un autre facteur qui peut agir au lieu de trouver un arrangement, ment de séparatisme écono- réaction à la logique des blocs, à la peu plus forte, alors que l’Andalou- créent des Etats par sécession, c’est soit indépendamment, soit de façon les Tchèques ont fini par pousser à mique à rebours... logique des puissances qui a impri- sie n’est pas soumise au même tro- sur fond de guerre et d’affronte- concomitante avec le premier fac- la séparation. Au cours des décen- – C’est le cas coréen. Il est certain mé son rythme à la société interna- pisme. Pourquoi ? Réponse : la Cata- ments. Le modèle tchécoslovaque teur, qui est le séparatisme écono- nies précédentes, depuis 1920, cela que les Coréens du Sud ne veulent tionale depuis très longtemps, il y a logne est une région riche et est plutôt une exception. Il peut y mique. aurait été inimaginable : les en aucun cas d’une réunification, cette revendication morale qui vient dynamique qui ne veut plus payer avoir des divorces de velours, des » On l’a, en partie, vu à l’œuvre Tchèques auraient tout fait pour aujourd’hui, avec le Nord : trop cher. valoriser le second principe – le droit pour le reste de l’Espagne... Cela est ruptures à l’amiable, mais il y a plu- en Yougoslavie. Certes, il y avait un maintenir les Slovaques dans la fé- Curieux paradoxe : la réunification à l’autodétermination – par rapport rendu plus facile par la construction tôt des séparations dans le sang que problème de cohabitation nationale européenne. En Italie, il est remar- par consentement mutuel. entre différentes entités yougo- quable que le séparatisme – même si » C’est dangereux parce que la slaves. Mais néanmoins, le mouve- l’on se félicite que le mouvement multiplication du nombre d’Etats ment de départ a été donné par les Une réflexion sur la puissance s’essouffle – vienne du Nord, la ré- donne naissance à des entités extrê- Slovènes parce qu’ils étaient les plus gion la plus riche, d’où était partie mement faibles qui n’ont pas les at- riches, parce qu’ils avaient un PNB LA CARTE géopolitique du Enseignant à l’université de Pa- l’unité italienne au siècle dernier. tributs de l’Etat. Le succès même de par habitant deux à trois fois supé- monde ne cesse de changer. On ris-Nord et à l’Institut d’études po- » Il y a une sorte de dissolution la notion d’Etat vient l’affaiblir. Plus rieur au PNB moyen par habitant peut l’observer à New York, à litiques de Paris, Pascal Boniface de l’Etat-nation par le haut, avec le il y a d’Etats, moins il y a d’Etats pos- dans la Fédération, parce qu’ils se l’ONU, en comptant les drapeaux, ne se contente pas d’enregistrer ce regroupement régional, et par le sédant de quoi réaliser ce que doit sont dit : ”On ne va pas ou sur les atlas : le nombre d’Etats phénomène. Le directeur de La Re- bas, avec le réveil des petites na- faire un Etat à l’échelle internatio- constamment traîner ce boulet you- augmente. C’est un mouvement vue internationale et stratégique en tions. Les classes politiques natio- nale, en termes de stabilité, etc. goslave derrière nous. Si nous deve- de fractures qui a marqué le tire une réflexion sur la puissance, nales sont concurrencées par la Donc, cette balkanisation de la pla- nons une entité indépendante de la XXe siècle et devrait se poursuivre. réflexion qui est au cœur de deux structure européenne et par les nète, cette morcellisation du monde Yougoslavie, nous deviendrons une Pascal Boniface, le directeur de de ses plus récents ouvrages (La structures locales. peut conduire à créer des entités qui entité plus facilement intégrable l’IRIS, l’un des deux grands insti- Volonté d’impuissance, Le Seuil, – Et pourtant l’Etat n’a pas dit n’ont pas les moyens de se défendre, dans l’Union européenne, et notre tuts français de relations interna- 1996, et La France est-elle encore son dernier mot... pas les moyens d’exister, qui n’ont prospérité va s’en trouver décuplée”. tionales, parle d’une « morcellisa- une grande puissance ?, Presses de – Il n’est plus l’acteur unique sur la qu’une souveraineté de façade – ce – Dans l’URSS elle-même, on a tion de la planète ». Des forces Sciences-Po, 1997). Car la balkani- scène internationale. Il est concur- qui peut entraîner trous noirs ou assisté à ce mouvement de sépa- profondes sont à l’œuvre qui PASCAL BONIFACE sation de la planète, cette prolifé- rencé par ces regroupements, par zones grises dans le monde. ratisme économique... veulent faire coïncider l’identité linguistico-culturelle ration des Etats, accompagne ou reflète une modifica- des acteurs individuels – sociétés, » Mais revenons aux facteurs qui – L’exemple de l’éclatement de avec la forme juridique et politique de l’Etat-nation tion dans la composition des ingrédients qui font la ONG, etc. Mais, en même temps, facilitent la création d’Etats – et qui l’Union soviétique va dans ce sens. – ne serait-ce que pour une communauté de quelques puissance d’un pays. La carte du monde change parce l’Etat reste le référent principal des risquent de rester actifs et de s’exa- Pendant très longtemps, on a dit que centaines de milliers de personnes. Justifié au nom du que le cocktail de la puissance change. L’influence relations internationales. On dit que cerber. Car ce mouvement de séces- c’était l’Asie centrale – les répu- droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le mouve- culturelle, le niveau du PNB par habitant, l’avance- le marché domine le monde. En fait, sion est plutôt un mouvement de bliques musulmanes – qui allaient ment masque parfois – souvent ? – une volonté de se ment technologique comptent de plus en plus, aux le marché se tourne vers les Etats scissiparité. La séparation d’un corps poser un problème de coexistence séparer d’un ensemble pour des raisons purement dépens des traditionnels facteurs de puissance que pour fixer les règles du jeu qu’il n’est entraîne tout de suite la volonté de au sein de l’URSS. Mais quel a été le économiques : si le Kosovo rejette la domination sont le poids démographique, la dimension du terri- pas capable de fournir. » séparation d’un autre. On l’a bien vu facteur de déclenchement de l’écla- serbe pour des raisons nationales, les Tchèques toire ou le nombre de divisions d’infanterie. en ex-Yougoslavie. Lorsque la Slové- tement de l’URSS ? Bien sûr, des laissent partir les Slovaques pour des raisons stricte- Propos recueillis par nie a voulu devenir indépendante, problèmes de rivalité personnelle ment économiques. Al. F. Alain Frachon Libye : les enfants

perdus de la révolution 0123 er mardi 31 août et mercredi 1er septembre daté 1 LeMonde Job: WMQ3108--0017-0 WAS LMQ3108-17 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 09:25 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0317 Lcp: 700 CMYK

CARNET LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 / 17

AU CARNET DU « MONDE » – Mme François Gounelle-Pontanel, née – M. Paul Plouviez, Anniversaires de décès Stampa, son époux, Anniversaires de naissance son épouse, Eric et Isabelle Plouviez, – Le 31 août 1989, disparaissait Olivier Gounelle-Pontanel, ses enfants, – Bon anniversaire, Thierry et Sonia Gounelle-Pontanel, Julie et Suzanne Plouviez, Maguy BOUZET. Colette. ses enfants, ses petites-filles, Son mari, sa fille se souviennent. Louis, Clémence et Clarisse, Mme Gabriel Pons, De la part de ses petits-enfants, sa mère, En ce jour anniversaire, ceux qui l’ont Madeleine, Pierre, M.-Françoise, Le professeur Hugues Gounelle de Mme André Petit, connue et aimée penseront à elle. ses enfants, Pontanel, sa sœur, Stéphane, Thomas, Louis, and co., M. Roger Hollier-Larousse, Ses beaux-frères et belles-sœurs, ses petits-enfants. – Le 31 août 1991. ses oncles, neveux et nièces, cousins et cousines, ses sœurs, ont la douleur de faire part du décès de En mémoire de Décès Paule et Andrée, Ses beaux-frères et belles-sœurs, Claudine PLOUVIEZ, Karl FLINKER, – Mme Simone Berthet, Ses neveux, nièces, petits-neveux née PONS, leur ami innombrable et unique, J. et S. son épouse, et petites-nièces, Françoise et Stéphane Boutin, Ses cousins et cousines, survenu en son domicile « Le Blaire », à ses enfants, Baden (Morbihan), le 22 août 1999, dans – 31 août 1994, Ses parents, alliés et amis, sa soixante-sixième année. Thomas, Matthieu et Camille, ont la douleur d’annoncer la mort de ses petits-enfants, Ernest SIMONAZZI. me M. et M Raphaël Elalouf, François L’inhumation a eu lieu dans le caveau ses sœur et beau-frère, familial du cimetière d’Ivry, dans la plus « La vie n’est plus Ses beaux-frères, belles-sœurs, neveux GOUNELLE-PONTANEL, stricte intimité. à la mesure du temps. » et nièces, Magistrat, Et toute la famille, 17, place d’Aligre, ont la douleur de faire part du décès de rappelé à Dieu le 25 août 1999, à l’âge de soixante-cinq ans. 75012 Paris. Communications diverses M. André BERTHET, Kabbale Il a rejoint son fils, La spiritualité du judaïsme, me survenu accidentellement le 1er août 1999. – M Jean-Charles Rault, la sagesse de la vie. François, son épouse, Les obsèques ont été célébrées en André et Aude Rault, Séances d’information gratuite sur la er l’église Saint-Saturnin, à Nogent-sur- mort en montagne, à Chamonix (Haute- Jean-Claude et Myriam Rault, kabbale le mercredi 1 septembre 1999, à Marne, dans l’intimité familiale. Savoie), le 7 septembre 1979. Hélène et Bernard Siegler, 19 heures, et le mercredi 8 septembre, à 19 heures. François et Sylvaine Rault, Un service religieux aura lieu le Christiane Rault – Burwash (G.-B.). Segonzac (F.). mercredi 1er septembre, à 10 heures, au La session des dix cours débutera le Bonneuil (F.). Paris (F.). Londres (G.-B.). temple de Saint-Laurent-le-Minier et Jean-Michel Leclercq, mercredi 22 septembre, à 19 heures. Daniel et Claudie Rault, Canberra (Aus.). (Gard). Il sera suivi de l’inhumation au ci- Centre d’étude de la kabbale, metière protestant de Cazilhac (Hérault). ses enfants, me 66, rue Nicolo, M Maise Claoué, Tous ses petits-enfants, 75116 Paris. M. Yves Claoué, Un service religieux sera célébré le Et arrière-petits-enfants, Tél. : 01-45-03-50-30. Mme Nicole Claoué, 22 septembre, en l’église réformée de Toute sa famille, M. et Mme Claude Delahaye, l’Oratoire du Louvre, sa paroisse. ont la tristesse de faire part du décès de Le baron et la baronne Charles Claoué – La communauté juive libérale de Gohr, franco-anglophone Paris-Yvelines et son me « L’Eternel est mon berger ; M. Jean-Charles RAULT, Le docteur et M Jon Claoué-Long, Il me fait reposer rabbin T. Cohen vous informent que les ses petits-enfants : capitaine de frégate (c.r.), dans de verts pâturages ; officier de la Légion d’honneur, offices de Rosh Hachana et Yom Kippour Philippe, Isabelle, Fleur, Edmond, Il me mène le long des eaux tranquilles. se tiendront les 10 et 11 septembre 1999, Christopher, Eleanor, et Sophie, Il restaure mon âme. » survenu à Meudon, le 21 août 1999, dans ainsi que les 19 et 20 septembre, Les familles Claoué, Brimicombe, e Psaume 23 sa quatre-vingt-dixième année. à Paris-16 , en français, anglais, hébreu. Stevenson, Lamey, Réservations au 01-39-21-97-19. Perignon de Troyes, Germain, Pouget, 46, rue de Domrémy, parents, alliés et amis, La cérémonie religieuse a été célébrée 75013 Paris. dans l’intimité le jeudi 26 août, en l’église ont la douleur de faire part du rappel à 3, place Normandie-Niemen, CARNET DU MONDE Dieu de réformée de La Roque-d’Anthéron. 75013 Paris. TARIFS 99 - TARIF à la ligne M. Philippe CLAOUÉ, 714, allée de Barbeau, « Le soir venu, DÉCÈS, REMERCIEMENTS, ancien directeur 77590 Bois-le-Roi. Jésus leur dit : passons sur l’autre rive. » AVIS DE MESSE, du cabinet Jean Casanova, ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS 60, rue de Sèvres, 136 F TTC - 20,73 ¤ 92100 Boulogne. survenu le 7 août 1999, dans sa soixante- – Mme Liliane Granveau, TARIF ABONNÉS 118 F TTC - 17,98 ¤ dixième année. M. Alain Granveau, me NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, La cérémonie religieuse sera célébrée M. et M Philippe Yafi, MARIAGES, FIANÇAILLES er Remerciements le mercredi 1 septembre, à 11 heures, Et toute la famille, 520 F TTC - 79,27 ¤ FORFAIT 10 LIGNES en l’église Saint-Pierre de Segonzac ¤ ont la douleur de faire part du décès de – Mme Anne Marie Kergener, Toute ligne suppl. : 62 F TTC - 9,45 (Charente), suivie de l’inhumation au THÈSES - ÉTUDIANTS : 83 F TTC - 12,65 ¤ cimetière de cette même commune. Et sa famille M. Gérard GRANVEAU, très sensibles aux nombreuses marques de COLLOQUES - CONFÉRENCES : Cet avis tient lieu de faire-part. officier de l’ordre national du Mérite, sympathie que vous leur avez témoignées Nous consulter lors du décès de ట 01.42.17.39.80 + 01-42-17-38-42 La famille ne recevra pas de survenu le 20 août 1999, à l’âge de Fax : 01.42.17.21.36 condoléances, mais un registre se tiendra soixante-treize ans. M. André KERGENER, Les lignes en capitales grasses sont à votre disposition aux portes de l’église. facturées sur la base de deux lignes. Ses obsèques ont eu lieu le 27 août, à expriment leurs très sincères Les lignes en blanc sont obligatoires P.F. Dominique Hervoit, Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne). remerciements. et facturées. 4, rue Pierre-Viala, 16130 Segonzac. 37, boulevard Gambetta, 16028 Barbezieux.

– Mme Suzanne Marguerier, son épouse, Mlle Janine Marguerier, sa fille, Les familles Perrin, Gioanni, Chosson, ont la douleur de faire part du décès du pharmacien chimiste général SEPTEMBRE 99 – CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX Jean MARGUERIER, officier de la Légion d’honneur, membre correspondant de l’Académie nationale de pharmacie, médaille d’honneur du service de santé des armées,

survenu le dimanche 15 août 1999, à l’âge de quatre-vingt-sept ans. Une cérémonie religieuse a été célébrée le lundi 23 août, en l’église Saint-Marc de Nice (Alpes-Maritimes). L’inhumation a eu lieu au cimetière de Caucade. Un hommage lui sera rendu ultérieurement en l’église Notre-Dame de Versailles. Priez pour lui. 2, Petite-Place, 78000 Versailles.

LE MAGAZINE RÉSOLUMENT ENSEIGNANT LeMonde Job: WMQ3108--0018-0 WAS LMQ3108-18 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0318 Lcp: 700 CMYK

18 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999

DISTRIBUTION Les groupes blique d’échange amicale de Carre- chiffre d’affaire s’élèvera à 355 mil- qui était resté longtemps cantonné nombreuses questions. Les autorités Carrefour et Promodès (Continent, four sur son concurrent. b LE liards de francs, ce qui en fera la prin- au continent américain, a procédé de la concurrence comme les syndi- Champion, Shopi...) ont annoncé, NOUVEL ENSEMBLE constituera le cipale entreprise française. b LE SEC- depuis un an à d’importants rachats cats agricoles s’inquiètent de la pres- lundi 30 août, leur fusion. L’opéra- numéro deux mondial du secteur TEUR de la grande distribution est en en Allemagne et au Royaume-Uni. sion croissante des grandes surfaces tion prendra la forme d’une offre pu- derrière l’américain Wal-Mart. Son pleine effervescence car Wal-Mart, b CETTE CONCENTRATION pose de sur les producteurs. Carrefour et Promodès créent le premier groupe français de commerce Le nouvel ensemble occupera la deuxième place mondiale de la grande distribution, derrière l’américain Wal-Mart. A l’issue d’une offre boursière amicale, ce nouveau géant disposera de plus de 9 000 magasins dans le monde LA GRANDE DISTRIBUTION Les 10 premiers distributeurs mondiaux blèmes. La constitution d’une su- fonte des conventions collectives entre à son tour dans la ronde des per-centrale d’achat est déjà du secteur. 9 000 magasins CHIFFRE - mégafusions. A peine l’épilogue du S S N dénoncée par des syndicats agri- Le PDG de Carrefour, Daniel Y A D'AFFAIRES IN A L feuilleton BNP-Société générale S P P N PRINCIPALES coles, qui s’inquiètent de la pres- Bernard, et celui de Promodès, 1998 A IO dans le monde G 'IM T ENSEIGNES était-il connu que Carrefour et en milliards A A sion croissante des grandes sur- Paul-Louis Halley, qui sont à l’ori- M D T Promodès entraient en scène, lun- d'euros faces sur les producteurs. Le gine du rapprochement, semblent Le nouveau groupe Carrefour : di 30 août, pour présenter leur ministère de l’économie et des fi- prêts à assumer ces inconvénients b chiffre d’affaires : 54 milliards 1 WAL-MART (EU) 118 3 599 9 Wal-Mart, Wertkauf, projet de rapprochement. Celui-ci Asda nances a, quant à lui, saisi courant pour, tout à la fois, se rapprocher d’euros (355 milliards de francs) vise à constituer le deuxième août le Conseil de la concurrence de l’inamovible numéro un mon- b résultat net : 1 milliard d’euros 2 CARREFOUR 54 9 000 26 Carrefour, Continent, Stoc groupe mondial de distribution, PROMODÈS (France) Champion, Picard, Shopi sur deux autres rapprochements dial du secteur, l’américain Wal- (6,5 milliards de francs) derrière l’américain Wal-Mart. intervenus cette année en vue de Mart, et se mettre à l’abri de ses b capitalisation boursière : 3 MÉTRO AG 47 2 085 20 Makro, Métro, Kaufhof L’opération se présente sous la (Allemagne) Galeria, Allkauf constituer des supercentrales appétits. Le géant de Bentonville 49 milliards d’euros (321 milliards forme d’une offre publique d’achats : celui de Leclerc et de (Arkansas) a réalisé en 1998 plus du de francs) 4 KROGER (EU) 37 3 370 1 Kroger, Dillons, King d’échange (OPE) de six actions Soopers, Fry's Système U, et celui de Casino et de double du chiffre d’affaires cumulé b effectif : 240 000 salariés (dont Carrefour pour une action Promo- Cora. Nul doute que la saisine va de Carrefour et Promodès, et il de- 110 000 en France) 35 3 148 6 Intermarché, Bricomarché, dès. Le schéma a été approuvé di- 5 INTERMARCHÉ être rapidement élargie au cas Car- meure de loin le premier em- b enseignes : Carrefour, (France) Spar manche par les conseils d’adminis- refour-Promodès, dont la puis- ployeur privé au monde, avec Continent, Champion, Comod, tration des deux entreprises. 6 AHOLD (Pays-Bas) 33,5 3 927 17 Stop & Shop, Giant, sance d’achats mondiale va dépas- 1 million de salariés. Les deux fran- Stoc, Shopi, Picard, Ed, Dia... Disco Le nouvel ensemble, qui gardera ser les 300 milliards de francs. çais, pourtant, peuvent revendi- b magasins : 9 000 dans le monde, le nom de Carrefour, sera le pre- 7 SEARS, ROEBUCK 31,5 5 132 2 Sears, Orchard Supply quer une dimension supérieure en dont 680 hypermarchés, 2 600 (EU) Hardware mier groupe privé français, tous IMPLANTATION MONDIALE raison de leur implantation mon- supermarchés, 3 600 magasins de secteurs confondus – en attendant 8 ALBERTSON'S (EU) 31 2 563 1 Acme Markets, Jewel Du point de vue des emplois, les diale (dans 26 pays, contre seule- hard-discount, 2 000 supérettes... Food Stores l’éventuelle fusion d’Elf et de To- probables réductions qui inter- ment une dizaine pour Wal-Mart) b pays où Carrefour sera talFina –, avec un chiffre d’affaires 9 REWE (Allemagne) 29 11 509 9 Toom, Globus, Rewe viendront en amont, dans les et du nombre total de leurs maga- numéro un : France, Belgique, 1998 de 54 milliards d’euros achats ou les services administra- sins (9 000, dont 680 hypermar- Espagne, Portugal, Grèce, Brésil, (355 milliards de francs). Sa capita- 10 KMART (EU) 29 2 161 1 Kmart, Big Kmart, Super tifs, seront compensées par les chés, 2 600 supermarchés, 3 600 Argentine, Taïwan, Corée et lisation boursière sera de 49 mil- Kmart créations en aval, dans les maga- magasins « hard discount », et plus Indonésie. liards d’euros (321 milliards de Source : PricewaterhouseCoopers/LSA sins, affirment les deux groupes. de 2 000 magasins de proximité). francs). Ce mastodonte, employant Carrefour rappelle qu’il a créé Carrefour et Promodès, c’est la 110 000 personnes en France (sur avec 4 000 magasins de tous les pérettes (8 à Huit, Comod...), hard- 2 000 emplois en 1998 en France, fusion du distributeur français le pour leur homologue français. 240 000 dans le monde), s’adjugera formats, hypermarchés (enseignes discount (Ed...). malgré le gel des grandes surfaces, plus mondial et du plus européen. Promodès, pour sa part, faisait 25 % du marché français de la dis- Carrefour, Continent), supermar- Cette concentration n’ira proba- et qu’il s’est encore engagé à en Les deux groupes, que peu d’ana- l’objet de spéculations quant à une tribution à dominante alimentaire, chés (Champion, Stoc, Shopi), su- blement pas sans poser de pro- créer 1 000 dans le cadre de la re- lystes avaient osé imaginer mariés, éventuelle OPA hostile d’Ahold. se révèlent assez complémentaires Jusqu’à maintenant, Carrefour, par leur culture comme par leur dont le capital est très dispersé, a implantation géographique. Le été protégé par sa taille. L’argu- La réussite industrielle du modèle français nouveau tandem sera leader en ment ne tient plus face à Wal- France, en Espagne, en Belgique, Mart. Les familles fondatrices Ba- « EVERY DAY low price » (des prix bas tous combattre l’inflation. Mais une fois l’inflation (sports), l’ouverture d’une Fnac et d’un Confo- au Portugal, en Grèce, et numéro din et Defforey ne détiennent plus les jours). Le slogan du géant américain Wal- terrassée, les responsables politiques sont sur- rama à Taiwan et celle d’un Continent à Pékin. deux en Italie. Il dominera aussi les que 8,65 % du capital, et 14,29 % Mart résume à lui seul la stratégie sur laquelle tout préoccupés du poids pris par ce secteur. De En limitant les nouvelles implantations en marchés brésiliens, argentins, tai- des droits de vote. Et le pacte d’ac- toutes les enseignes de la grande distribution, la loi Raffarin, gelant les nouvelles implanta- France, la loi Raffarin a obligé les groupes à pri- wanais, indonésien et coréen. Le tionnaires qu’elles avaient conclu dans le monde, ont fondé leur succès. C’est par- tions, aux tentatives de Jean Glavany, ministre vilégier la croissance externe (le rachat de marketing et la notoriété de Carre- en mars avec une vingtaine de l’agriculture, pour imposer le double étique- concurrents) à la croissance interne (l’ouverture four, alliés à la logistique de Pro- d’autres partenaires ne représen- ANALYSE tage, chaque gouvernement tente, comme il le de nouveaux magasins). Cette loi, ainsi que l’ex- modès, devraient leur permettre tait que 21,48 % des droits de vote. peut, d’en limiter la toute puissance. pansion internationale, sont à l’origine des d’accélérer leur programme d’ac- Promodès avait un actionnariat Pour la seule année 1999, Celle-ci riposte donc avec les moyens qui sont grandes manœuvres que connaît le secteur de- quisitions et d’ouvertures de nou- plus solide, la famille Halley déte- les distributeurs de l’Hexagone les siens. Le développement de marques puis quelques années. Auchan a racheté Docks veaux magasins dans le monde. nant un peu plus de 37 % du capi- avaient prévu d’ouvrir propres (Le Monde du 26 août) permet, par de France, Carrefour a mis la main sur les Celui-ci portait, pour la seule an- tal et surtout plus de 52 % des exemple, à Auchan de vendre, sous sa propre Comptoirs modernes, et Franprix et Leader née 1999, sur 30 nouveaux Carre- droits de vote. 60 hypermarchés dans le monde marque, davantage de jeans que Levi’s, ou à sa Price sont passés sous la coupe de Casino. four et une dizaine de Continent. M. Halley avait tenté en vain de filiale Décathlon d’être le premier vendeur de Si le géant américain Wal-Mart, principal em- Carrefour devrait bénéficier de prendre le contrôle de Casino voici ticulièrement vrai en France : trente-sept ans cycles en France. Deuxième terrain de la contre- ployeur privé de la planète, avec près d’un mil- l’expérience acquise au Japon par deux ans, pour souffler à Carrefour après l’ouverture, par Carrefour, du premier su- attaque : s’éloigner progressivement de la dis- lion de salariés, constitue le premier groupe Promodès, allié à un distributeur la place de numéro un français. Il permarché en région parisienne, ce secteur est tribution alimentaire pour attaquer de nou- mondial de la grande distribution, les Français local, pour mener à bien dès l’an s’est finalement résolu à passer la particulièrement florissant. Une enquête pu- veaux marchés. Casino n’a pas réussi à vendre, Carrefour et Promodès sont les plus internatio- prochain son projet d’implantation main à plus fort que lui. Tout en bliée par l’Insee en mars indiquait qu’au cours en juin, autant de voitures Daewoo qu’il le sou- nalisés. Avant le rachat de Wertkauf en Alle- sur ce marché très protectionniste. restant d’une certaine façon le d’une semaine, 87 % des ménages se rendent haitait mais la brèche est ouverte. De son côté, magne, l’expansion internationale de Wal-Mart D’un point de vue financier, le rap- maître du jeu, puisque lui et sa fa- dans une grande surface alimentaire ou un ma- Leclerc affiche l’ambition de devenir le principal se limitait presque exclusivement au Mexique et prochement vise à doubler le résul- mille seront premier actionnaire gasin de maxidiscompte. En 1998, chaque mé- libraire de France ! Les grandes surfaces ont lar- au Canada. En revanche, les Français tentent tat net de l’ensemble, pour le por- du nouveau Carrefour, au sein nage a dépensé 640 francs par semaine en gement contribué à l’explosion de la micro-in- d’imposer, avec un certain succès, leur modèle ter au-delà de 2 milliards d’euros d’un « noyau dur » familial déte- moyenne pour l’alimentation, dont près des formatique et du téléphone mobile. d’hypermachés dans les pays en développe- (plus de 13 milliards de francs). nant 33,5 % du capital et 35,8 % des trois quarts en hypermarché, supermarché et ment, de l’Asie à l’Amérique latine en passant Autant de points forts que les di- droits de vote du nouvel ensemble. maxidiscompte. CROISSANCE EXTERNE par l’Europe centrale. rigeants des deux groupes français M. Halley se verra, en outre, pro- Sur les vingt principaux groupes de distribu- Enfin et surtout, la grande distribution axe Ce développemnt international n’est pas sans souhaitaient mettre à l’abri de la poser la présidence d’un nouveau tion mondiaux, cinq sont français (Intermarché, désormais son développement sur la croissance conséquence sur le reste de l’économie. convoitise des concurrents étran- comité d’orientation stratégique. Carrefour, Promodès, Auchan, Leclerc). Selon le externe et sur l’expansion internationale. En « Quand Carrefour rachète douze magasins au gers. Débarqué en Europe l’an der- À 65 ans, l’ancien grossiste nor- classement établi par le mensuel Capital (no- janvier, le magazine spécialisé Points de vente in- Brésil, on en bénéficie, puisque nous avons avec nier par des rachats en Allemagne, mand avait décidé de céder la pré- vembre 1998) sur les Français les plus riches, les diquait que les distributeurs français ouvri- eux, comme avec d’autres, des accords mondiaux Wal-Mart a encore accru son poids sidence, dès ce mois de septembre, Mulliez (Auchan) occupent la troisième place à raient, en 1999, quelque 60 hypermarchés à qui représentent, 25 % de notre chiffre d’af- en 1999 en reprenant le numéro à son directeur général Luc Vande- égalité avec les Dassault, la famille Defforey l’étranger, dont une quarantaine en Europe. faires », explique Pierre Blayau, PDG de Mouli- trois britannique, Asda, pour velde. M. Halley a finalement choi- (Carrefour) la cinquième, les Halley (Promodès) Carrefour figurait en bonne place, avec 30 nou- nex. Mais la médaille a son revers. En se renfor- 10,8 milliards de dollars payés cash. si une solution plus patrimoniale la sixième et les Fournier (Carrefour également) veaux magasins dans le monde. Une dizaine de çant, les groupes français de la grande Les analystes lui prêtaient ces der- et plus ambitieuse. A défaut de la onzième. Continent, neuf Géant (Casino), six Auchan et distribution offrent, certes, de nouveaux mar- niers mois des visées sur la France, présider Promodès, M. Vandevelde Cette prospérité n’a pas toujours déplu aux cinq Leclerc étaient également en projet. L’en- chés à leurs fournisseurs mais ils ont les moyens en particulier sur Carrefour, réputé sera vice-président du nouveau gouvernants. Avec ses centrales d’achats ca- quête montrait également la montée en puis- de se montrer encore plus exigeants sur les « opéable ». A plusieurs reprises, Carrefour, aux côtés de Daniel Ber- pables d’imposer des prix extrêmement bas aux sance des enseignes spécialisées avec, notam- marges. ces derniers mois, Metro et Ahold, nard. producteurs, la grande distribution constitue un ment, en Europe, huit créations pour les leaders allemand et néerlan- outil d’une redoutable efficacité pour Leroy-Merlin (bricolage), cinq pour Décathlon Frédéric Lemaître dais, ont manifesté leur intérêt Pascal Galinier Dell vise le premier rang mondial de l’industrie informatique

AUSTIN (Texas) net plus de la moitié de son chiffre dualisée, mais sans passer par un Pour continuer de gagner des l’iMac d’Apple. Sans le copier, Dell prises, sur lequel le groupe ne veut de notre envoyé spécial d’affaires, qui devrait atteindre réseau de revendeurs coûteux. Le points, Dell va s’attaquer aux mar- s’apprête à jouer la carte de la mi- pas se contenter de sa deuxième Michael Dell, le PDG du 30 milliards de dollars, il prédit la succès de ce modèle d’organisa- chés où il est encore en retrait. Le niaturisation, avec des unités cen- place mondiale. Craig Barrett a lar- constructeur informatique Dell, disparition des entreprises qui se- tion lui permet de dégager des ca- secteur du grand public, qui repré- trales de la taille d’une boîte à gement conforté les ambitions de s’autoproclame prophète de la ront absentes du réseau mondial. pacités financières pour commen- sente seulement 15 % de son chiffre chaussures et des écrans plats. Bill Dell, l’un de ses plus fidèles clients, nouvelle économie. A l’occasion « Aujourd’hui, 98 % des cinq cents cer à investir en recherche et d’affaires et sur lequel il n’est que le Gates a promis de l’épauler dans puisqu’il utilise exclusivement des d’un séminaire qui réunissait, les premières entreprises disposent d’un développement et à étoffer le ser- quatrième mondial, va faire l’objet cette voie, avec des logiciels « per- microprocesseurs Intel. « D’après 25 et 26 août à Austin (Texas), de site Internet, mais seules 47 % vice aux clients, au moment où ses d’une vaste offensive, avec le lance- mettant une utilisation naturelle nos estimations, la capacité d’un ser- prestigieux invités comme Bill d’entre elles font du commerce en concurrents comme Compaq, IBM ment de produits simples d’utilisa- de l’ordinateur, avec l’intégration de veur installé aujourd’hui ne repré- Gates, PDG de Microsoft, et Craig ligne », a-t-il indiqué. Plus qu’un et Hewlett-Packard cherchent plu- tion et au design rénové. Dell pour- la voix et la reconnaissance de sente que 4 % des besoins de l’année Barrett, PDG d’Intel, M. Dell n’a nouveau canal de distribution, In- tôt à réduire leurs investissements rait ainsi être l’un des premiers l’écriture ». 2005 », a-t-il indiqué. M. Barrett, pas hésité à expliquer que si les ternet va révolutionner la manière afin de redresser leur rentabilité de constructeurs à tirer les enseigne- L’autre priorité de M. Dell sera le assurément l’apôtre le plus zélé de années 90 avaient vu le triomphe dont les entreprises fonctionnent, fabricants d’ordinateurs. ments du succès marketing de marché des serveurs pour entre- l’économie Internet, a prédit du couple Windows-Intel (« Win- selon M. Dell. Il exhorte chaque Déjà numéro un aux Etats-Unis qu’1 milliard d’ordinateurs seraient tel »), les années 2000 seraient entreprise à « saisir cette arme en et, depuis juillet, au Royaume-Uni, connectés dans cinq ans, contre celles du modèle Dell. premier » pour terrasser ses le groupe vise désormais le pre- Compaq supprime 1 600 emplois à Singapour 150 millions aujourd’hui. Dès 2002, Pour avoir compris, le premier, concurrents. mier rang mondial. Il continue les transactions sur le Net devraient les conséquences de l’explosion du d’afficher un taux de croissance Numéro un mondial de la micro-informatique, l’américain s’élever, aux Etats-Unis, à 900 mil- réseau Internet sur l’organisation PAS DE RÉSEAU DE VENTE annuel de 40 %, soit près de trois Compaq a annoncé, vendredi 27 août, la suppression de 1 600 em- liards de dollars, soit près de 10 % industrielle et la stratégie Dans son secteur, Dell est deve- fois plus que le marché. « Je ne vois plois en six mois dans son usine de circuits imprimés de Singapour du PIB. Il n’en fallait pas plus pour commerciale, M. Dell a réussi, en nu un assembleur de génie, tirant aucune raison pour que notre ryth- (62 % des effectifs) pour laquelle il cherche un repreneur. Compaq faire des 1 200 invités du gotha de quelques années, à hisser son en- parti des innovations des fabri- me s’essouffle, assure Michael Dell envisage toujours de supprimer 8 000 emplois au niveau mondial et l’informatique présents à Austin de treprise au deuxième rang mondial cants de microprocesseurs et de au Monde. Avec 11 % de parts de de se concentrer, à la façon de Dell, sur la conception et l’assemblage véritables convertis, prêts, à leur des fabricants d’ordinateurs, en logiciels d’exploitation. Dell se marché, nous avons encore un large final des produits. Le groupe, dont l’action a perdu 55 % depuis le dé- tour, à prêcher la bonne parole de nombre d’unités centrales ven- contente d’assembler ces compo- potentiel devant nous. Lorsque nous but de l’année, en attend une baisse de ses coûts comprise entre 15 % la nouvelle économie. dues. Alors que son entreprise pré- sants en offrant à chacun de ses atteindrons 25 %, peut-être faudra- et 20 %. Dans cette perspective, il va passer, au troisième trimestre, voit de réaliser en 1999 sur Inter- clients une configuration indivi- t-il être moins ambitieux. » une provision de 900 millions de dollars (857 millions d’euros). Christophe Jakubyszyn LeMonde Job: WMQ3108--0019-0 WAS LMQ3108-19 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0319 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 / 19 La BNP emploie la méthode douce avec Paribas Lionel Jospin défend La banque dirigée par Michel Pébereau veut éviter, pour réussir son mariage, de commettre les mêmes maladresses que les équipes de la Société générale, qui se croyaient en pays conquis le Comité Ayant tourné, non sans regrets, la page de hostile et de six mois de bataille acharnée. équipes sont arrivées chez Paribas en terrain six mois. Six jours pour mettre en place les son projet de mariage à trois, la BNP Afin de réussir, la banque dirigée par Michel conquis. L’organigramme de direction du équipes dirigeantes, six semaines pour lan- des établissements concentre ses forces sur la réussite de la fu- Pébereau ne veut pas brusquer. Elle emploie nouveau groupe sera dévoilé cette semaine. cer le processus de fusion à tous les niveaux, sion avec Paribas. Une tâche difficile pour la méthode douce et cherche à éviter les er- La fusion avec Paribas sera « réalisée sui- six mois pour le mener à bien », affirme un rapprochement né d’une offre boursière reurs commises par la Générale dont les vant le principe des six jours, six semaines, M. Pébereau. de crédit SAMEDI 28 AOÛT, 9 h 30, au mais le président de la BNP a la épuisées. Lundi 16 août, la direc- mois de bataille farouche. Ce ma- des mois à la façon dont nous de- APRÈS les déclarations toni- centre de formation de la BNP à réputation de ne pas trop aimer tion de Paribas fait un discours. riage forcé sera scruté avec la plus vions nous rapprocher des équipes truantes du ministre de l’intérieur, Louveciennes, Michel Pébereau, ces métiers, ce qu’il réfute. « Dans la banque, c’est comme au grande attention par ses concur- de Paribas », souligne Bernard Le- Jean-Pierre Chevènement, quali- président de la BNP, orchestre la Les équipes de la BNP sont très rugby, on combat à la première mi- rents français et européens. La mée, directeur des relations et fiant, samedi 28 août, de « véritable première grande réunion entre les accueillantes. « C’était rondement temps, on combat à la deuxième, et BNP emploie la méthode douce, des ressources humaines de la attentat contre l’intérêt national » la mené », indique un autre partici- on devient copains à la troisième courtoise. Dès le lundi 16 août, BNP. « Ce rapprochement doit se décision du Comité des établisse- RÉCIT pant de Paribas. « BNP-Paribas va mi-temps », souligne un dirigeant M. Pébereau reçoit un à un les faire sur un pied d’égalité », in- ments de crédit (Cecei) de ne pas Accueillant, Michel essayer d’aller de l’avant », souli- de Paribas, qui reprend une image membres du comité exécutif. Il siste-t-il. La méthode est très pré- autoriser la BNP à prendre le gnait samedi 28 août un cadre de utilisée par M. Pébereau. « Vous veut éviter de commettre les cise, et « ses principes ont été rédi- contrôle de la Société générale (Le Pébereau offre aux Paribas, soulagé de la fin de la ba- avez oublié un aspect, il y a la mêmes maladresses que les gés, par souci de transparence ». Monde daté 29-30 août), Lionel dirigeants des banques taille entre la BNP et la Société douche entre la 2e et la 3e mi- équipes de la Société générale, ar- Le calendrier aussi. Des groupes Jospin a dû calmer le jeu en rappe- « un repas de mariage » générale. La réunion se termine temps », réplique un autre diri- rivées chez Paribas en pays de travail seront constitués, lant que le Cecei « a pris sa décision vers 15 h 30, dans une atmo- geant. « C’est même une douche conquis. La fusion avec Paribas « avec pour principe, qui diverge en toute indépendance ». « On pou- sphère joyeuse, avec un long dé- écossaise », renchérit un autre. sera « réalisée suivant le principe des pratiques antérieures, de nom- vait souhaiter qu’un regroupement 22 membres du comité de direc- jeuner, arrosé d’un Petit Figeac Même s’ils ont perdu, ils gardent des six jours, six semaines, six mois. mer le responsable opérationnel entre la BNP, la Société générale et tion générale de la BNP et les 30 1995. « Rien n’a été laissé au ha- le sens de l’humour. Six jours pour mettre en place les comme patron », explique M. Le- Paribas s’opère, mais il ne pouvait se personnes du comité directeur de sard », confie l’ordonnateur de la André Lévy-Lang est le véri- équipes dirigeantes, six semaines mée. Un credo, il faut aller vite, faire que de manière concertée et Paribas. M. Pébereau ouvre le bal réception. « Certains ont dit que le table perdant de l’opération. Lors pour lancer le processus de fusion à mais « ne pas commettre d’er- ordonnée, sauf à engendrer de cinq heures seulement après déjeuner que nous avons pris était de son pot de départ, jeudi tous les niveaux, six mois pour le reurs ». grands risques d’instabilité pour le avoir quitté la Banque de France, un vrai repas de mariage », in- 26 août, ses collaborateurs lui mener à bien », affirme M. Pébe- système financier français et pour où le verdict du Comité des éta- dique M. Pébereau sur France 2. font une standing ovation. Très reau. Dès mardi 31 août, la BNP TROIS CULTURES À UNIR l’économie et l’emploi », a déclaré le blissements de crédit et des en- triste, M. Lévy-Lang est digne. Il devait lancer une campagne de Le défi est de taille, car il s’agit premier ministre, dimanche, à treprises d’investissement (Cecei) « DOUCHE ÉCOSSAISE » est entouré de « quelques amis in- publicité dans la presse écrite re- de marier les cultures. « La Rue l’université d’été du PS (lire aussi est tombé, interdisant à la BNP de Les équipes de Paribas vités », François Henrot (Roth- merciant « ceux qui l’ont aidé à d’Antin a toujours considéré les page 6). Affirmant que le gouver- lever sa participation minoritaire commencent à digérer la défaite, schild), Denis Kessler (FFSA)... et faire BNP-Paribas ». gens de la Compagnie bancaire, nement veillera « particulière- dans la Société générale (SG). même si la pilule est amère. Re- Claude Bébéar, président d’Axa, Pour ce faire, la BNP a défini qui faisaient pourtant la moitié des ment » à ce que les banques «se « Le capitalisme à la papa, c’est fi- tour en arrière. Samedi 14 août à pourtant ardent défenseur de avec le Boston Consulting Group, bénéfices du groupe, comme un développent conformément à l’inté- ni. Plutôt BNP-Paribas qu’un 17 heures, le verdict tombe. La SBP, et à qui de nombreux qui a mené la fusion outre- animal très étranger », commente rêt de l’économie nationale », compromis à la papa », a lancé sa- BNP détient plus de 65 % de Pari- membres de Paribas « en veulent Manche Lloyds-TSB et celle un ancien cadre de Paribas. Même M. Jospin a rappelé que « dans une medi M. Pébereau sur France 2. bas. La défaite est cuisante pour beaucoup ». La page a été tournée d’Aventis (Rhône-Poulenc- M. Pébereau a évoqué, samedi économie qui n’est plus administrée, « Pour nous, cette opération est André Lévy-Lang, qui s’est battu pour M. Lévy-Lang. M. Pébereau, Hoechst), une méthode et un 28 août à Louveciennes, la culture l’Etat ne peut se substituer aux terminée », ajoute-t-il. Le pré- depuis le 1er février, jour de l’an- président du directoire de Paribas cadre procédural très précis. L’or- de trois équipes à marier : celle de autres acteurs ». sident de la BNP se dit avoir été nonce du mariage avec la Société depuis le 25 août, a pris posses- ganigramme de direction du nou- la BNP, celle de la rue d’Antin et Le gouverneur de la Banque de surpris et étonné, au sens étymo- générale, convaincu de la force du sion de ses bureaux dans l’Oran- veau groupe sera dévoilé cette se- celle de l’ex-Compagnie bancaire. France, Jean-Claude Trichet, pré- logique du terme, de la décision projet. « Une raclée, une déculot- gerie de la rue d’Antin. maine. Certains cadres sont Ce sera « la plus vaste opération sident du Cecei, a affirmé, pour sa du Cecei. L’état-major de la BNP tée. » Les équipes de communica- Mais la BNP ne veut pas brus- inquiets chez Paribas. Mais la de rapprochement bancaire jamais part, lundi, que le gouvernement est déçu, mais fier d’« avoir » eu tion de SG et Paribas quittent quer. Elle n’a pas droit à l’erreur BNP y va avec des gants de ve- réalisée en France », selon la BNP. n’avait exercé « aucune pression » Paribas. Les équipes n’ont en tout aussitôt le QG de l’avenue Kléber, et doit panser les plaies de six lours. « Nous réfléchissons depuis Elle se félicite d’être à la tête de la sur lui ou sur le Comité des éta- cas rien montré de leurs états première banque française, la blissements de crédit. Interrogé sur d’âme. « Michel Pébereau a une troisième européenne (en fonds Europe 1, le gouverneur a ajouté maîtrise de lui impressionnante », propres), avec 76 000 salariés et que la Société générale n’était confie un des participants. une capitalisation boursière de « pas à vendre », reprenant à son La tâche est d’envergure pour La Société générale doit trouver une nouvelle stratégie quelque 100 milliards de francs. compte les propos en ce sens du la BNP, qui misait sur son projet POUR LA DEUXIÈME FOIS de son histoire, la So- conseil de SG. « Un étranger ne se lancerait pas dans Chez Paribas, la question re- président de la banque, Daniel de mariage à trois SBP, et qui fon- ciété générale (SG) est parvenue à préserver son in- une telle aventure », confie un observateur. vient comme un leitmotiv : M. Lé- Bouton. dait l’essentiel de son projet in- dépendance à l’issue d’une bataille boursière de plu- La Société générale « n’est pas à vendre », martèle vy-Lang a-t-il trop tarder pour De son côté, Dominique Strauss- dustriel sur la banque à réseaux. sieurs mois. Mais SG doit réfléchir très rapidement à M. Bouton. Il a semble-t-il pris auprès des pouvoirs bouger ? Peut-être aurait-il dû Kahn n’a pas caché les « regrets » Et ce sera la première union née une nouvelle stratégie. La banque dirigée par Daniel publics des engagements fermes, et écrits, de mainte- prendre plus tôt et plus claire- que lui inspirait l’incapacité des di- d’une offre boursière hostile. Bouton, qui espérait en janvier devenir la première nir son indépendance. Il est « déterminé à maîtriser ment position pour que Paribas rections de ces banques «à se Pour autant, « l’esprit d’équipe est banque française, se retrouve aujourd’hui à la troi- son destin », affirme un de ses proches. ne reste pas seule, estime un de mettre d’accord pour créer des coo- déjà en train de naître, avec une sième place et au 14e rang mondial sur la base du total Toutefois, si une troisième offensive boursière de- ses proches. Suez a disparu, c’est pérations nécessaires ». Il a souligné véritable volonté d’aller de l’avant, de bilan, sa rivale BNP-Paribas se classant troisième. vait être lancée, SG se trouverait dans une situation maintenant Paribas qui s’efface, que le Cecei « ne pouvait sans doute de part et d’autre. Nous sommes SG risque d’être la proie d’établissements étrangers plus inconfortable. Avec la suppression des droits de même si le nom perdurera sans pas faire autrement que d’éviter un immédiatement entrés dans le vif qui peuvent tenter de profiter de son isolement. vote double, décidée par le conseil d’administration doute. conflit qui aurait continué encore du sujet, et nos échanges ont été Avant même la décision du Comité des établisse- de la banque, ses actionnaires stables auront un André Lévy-Lang n’a pas pu pendant des semaines et des mois ». très riches », indique M. Pébereau ments de crédit et des entreprises d’investissement poids plus faible. éviter la fin de Paribas. Ce scéna- dans une interview aux Echos du (Cecei), le ministre de l’économie, Dominique La Générale va également devoir tenir compte des rio était écrit dès le 1er février, jour « OCCASION MANQUÉE » lundi 30 août. Il fait l’éloge des Strauss-Kahn, soulignait vendredi 27 août qu’en cas intérêts de ceux qui l’ont aidée à se défendre contre la de l’annonce de son mariage de L’opposition n’a pas manqué de métiers de Paribas en général, et d’échec de la BNP, il « faudra travailler à renforcer la BNP, comme le Banco Santander Central Hispano raison avec la Société générale. Le dénoncer, à l’instar du président de notamment des métiers de finan- Société générale ». Samedi, M. Bouton lui a indirecte- (BSCH) ou l’assureur britannique CGU. La banque mérite de M. Lévy-Lang réside l’UDF, François Bayrou, les prises cement spécialisés de l’ex- ment répondu : « Nous nous renforcerons tranquille- espagnole pourrait rapidement augmenter sa partici- sans doute dans le fait d’avoir re- de position tardives du gouverne- Compagnie bancaire, qui recèlent ment tout seuls et je ne suis pas du tout inquiet sur le pation dans SG. En tout cas, la Générale va devoir bâ- tardé le processus, ce qui fait dire ment. « On aurait pu souhaiter que un fort potentiel de croissance à prochain prédateur qui oserait venir s’attaquer à la So- tir de nouveaux plans stratégiques, fondés sans doute à un banquier : « Sans lui, Paribas le gouvernement fasse entendre clai- ses yeux. Les activités de marché ciété générale ». La Générale « a démontré qu’il était sur de nouvelles prises de participation. aurait disparu avant Indosuez ». rement où allaient ses préférences », et les métiers de grande clientèle très difficile d’en prendre le contrôle », confie Michael a déclaré M. Bayrou, jugeant « légi- de Paribas ont de fortes positions, Zaoui, de Morgan Stanley Dean Witter, banque J. Mo et P. Sa Pascale Santi time que la puissance publique s’ex- prime et se fasse entendre dans le secteur de la banque, stratégique par excellence ». S’il estime les pro- La recomposition du secteur bancaire français prend forme pos du ministre de l’intérieur « ex- cessifs », le président de l’UDF n’en MÊME sans la Société générale, Un nouveau paysage unifié par la naissance de l’euro. Bien qu’il soit devenu la première regrette pas moins une « occasion le mariage entre la BNP et Paribas Dans le reste de l’Europe, les ma- banque étrangère en France, ABN manquée » pour « construire une marque une étape décisive dans la TOTAL DE BILAN DES CINQ PREMIÈRES BANQUES FRANÇAISES riages foisonnent. Le 1er février, SG Amro n’a pas réussi à faire de la des plus grandes banques du monde, recomposition du système ban- EN 1994 EN 1999* et Paribas publient les bans de leur France son deuxième marché do- dont les centres de décision auraient caire français. Longtemps atten- en milliards de francs mariage. Cinq semaines plus tard, mestique comme il en a longtemps été entièrement en France ». due, celle-ci a mollement la BNP lance une offensive bour- eu l’ambition. Le géant néerlan- « Le gouvernement, dans sa réac- CRÉDIT AGRICOLE BNP+PARIBAS commencé au milieu des an- 1 1 754 3 870 sière sur les deux fiancés. On dais a dû se contenter de réunir tion, en particulier celle de M. Che- nées 90. Au début de la décennie, connaît la suite. autour de la Banque NSM quel- vènement, ferait bien d’accepter 2 CRÉDIT LYONNAIS 1 753 CRÉDIT AGRICOLE 2 563 le paysage bancaire est encore très ques établissements de taille mo- l’Etat de droit », a déclaré de son morcelé, mais l’Etat reste omni- 3 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE 1 484 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE 2 516 LA FIN DU FRANCO-FRANÇAIS deste et a été un candidat malheu- côté le porte-parole du RPR, Pa- présent. Il contrôle encore une Avec Paribas, finalement marié à reux à la privatisation du CIC. Les trick Devedjian, pour qui « ceux qui bonne partie des établissements à 4 BNP 1 452 CRÉDIT MUTUEL+CIC 1 610 la BNP, la recomposition du sec- pouvoirs publics ont jusqu’à ont laissé la Société générale à dé- couvert sont ceux qui ont refusé l’exception des mutualistes et des CAISSE teur bancaire va se poursuivre, la présent tout fait pour freiner l’arri- quatre privatisées – Société géné- 5 D'ÉPARGNE 1 026 CR. LYONNAIS 1 370 Société générale apparaît notam- vée d’établissements étrangers en d’instituer des fonds de pension qui rale (SG), Crédit commercial de * chiffres au 31/12/98 ment bien isolée. Cependant, « des France. Cependant, avec un sec- auraient permis l’émergence d’un France (CCF), Paribas et Suez. rapprochements majeurs franco- teur public réduit à la seule Caisse vrai capitalisme français ». Enfin, Jusqu’au milieu de la décennie, ciales membres de l’Association Jospin. Pour autant, l’Etat se re- français tels que nous avons connus des dépôts, ce sont désormais les pour Pierre Brard, député (appa- les regroupements ne concernent française des banques (AFB). fuse toujours, pour des raisons po- ces dernières années sont peu pro- mécanismes des marchés finan- renté PC) de Seine-Saint-Denis, que des établissements de taille Ces mutualistes, longtemps trai- litiques et sociales, à prendre de bables », note une analyste. En re- ciers qui vont jouer. Déjà le Crédit cette décision « marque un échec modeste. Le CCF et le Crédit du tées avec condescendance par l’es- vraies décisions industrielles. Ses vanche, des partenariats du type commercial de France fait l’objet pour le secteur privé bancaire » qui Nord se livrent une guerre à fleu- tablishment parisien, vont dessi- choix – guidés par le souci de pré- de celui qu’ont signé au printemps d’une bataille boursière entre le « en sort fragilisé et vulnérable pour ret moucheté pour le contrôle de ner le contour du nouveau server l’emploi – vont être lourds le Crédit commercial de France et néerlandais ING, le belge KBC et n’avoir pas su faire prévaloir l’intérêt petites banques régionales. Il faut paysage bancaire français. En de conséquences. Alors que la les Banques populaires dans le do- le suisse Swiss Life. Demain, le national sur les intérêts particuliers attendre 1995 pour voir le Crédit 1996, le Crédit agricole, qui a ré- BNP et la Société générale sont maine de la conservation de titres Crédit lyonnais, dont le capital est et les considérations de personnes ». national absorber la Banque fran- duit de façon drastique le nombre toutes deux candidates à la reprise pourraient être noués dans les an- protégé pendant deux ans, pour- Jean-Marie Messier, le président çaise du commerce extérieur et de ses caisses régionales, souffle à du CIC, c’est le Crédit mutuel qui nées à venir. rait faire l’objet de convoitises. de Vivendi a jugé samedi « invrai- créer Natexis. D’autres institutions la BNP la Banque Indosuez déte- est choisi. Le Crédit foncier de Même si les tentatives de marier Reste qu’à l’exception des éta- semblable » la décision du Cecei. financières spécialisées – Sociétés nue par la Compagnie de Suez. France, sauvé in extremis de la fail- une compagnie d’assurances à une blissements mutualistes non cotés « Je crains profondément que la dé- de développement régional (SDR), Trois ans plus tard, la banque verte lite, est confié en juillet aux banque ont jusqu’à présent en Bourse et de l’ensemble BNP- cision du CECEI ne soit dramatique CEPME, Comptoir des entrepre- devient le principal actionnaire du Caisses d’épargne transformées en échoué en France, de tels regrou- Paribas à l’abri d’une OPA en rai- pour l’image de la France à l’étran- neurs... – sombrent avec la réces- Lyonnais. Les Banques populaires établissements mutualistes. Quant pements restent envisageables. son de sa taille, les banques fran- ger », a-t-il déclaré à l’agence Reu- sion et disparaissent ou sont ados- prennent pour leur part le au Crédit agricole, il est préféré à Déjà Axa est le premier action- çaises, dont la rentabilité se situe ters. sées à des établissements plus contrôle de Natexis. Elles Paribas, à la BNP et à la Société naire institutionnel de BNP-Pari- encore en dessous des standards Réaction opposée pour Jean- solides. manquent de peu le rachat du Cré- générale pour devenir l’action- bas, et le Crédit agricole et Grou- européens, ne sont pas en position Claude Piacentile, représentant de Avant l’euro et la mondialisa- dit du Nord à Paribas, qui s’est ré- naire de référence du Lyonnais, pama réfléchissent à une de force pour participer à la res- Force ouvrière à la Société géné- tion, la nécessité de se rapprocher solu à vendre son réseau de rescapé d’une mort annoncée. coopération. Une chose est cer- tructuration du système bancaire rale, qui s’est déclaré « soulagé, car apparaît d’abord comme une banques de détail. Le Crédit du Dès lors, pour la Société géné- taine, quels que soient les scéna- européen en marche. « En raison notre grande crainte était une ba- conséquence de la crise du début Nord est finalement acquis en jan- rale, Paribas et la BNP, les combi- rios retenus, le redécoupage du de la faible valorisation des banques taille entre les salariés de SG et ceux de la décennie. Pour résister aux vier 1997 par la Générale. naisons pour grossir en France paysage bancaire ne pourra pas se françaises en Bourse, les action- de la BNP ». « Le personnel a contri- tempêtes, il vaut mieux regrouper sont peu nombreuses. Il devient faire uniquement entre acteurs na- naires de ces établissements bué à sauver son entreprise par sa ses forces. Autre leçon : les mutua- L’ÉTAT CHOISIT LES MUTUALISTES pourtant urgent pour ces établis- tionaux. risquent d’être pénalisés en cas de détermination », estime Michel Ori- listes (Crédit agricole, Crédit mu- Le mouvement de privatisation sements d’acquérir une taille suffi- Jusqu’à présent, les établisse- mariage avec une autre banque eu- gier, délégué SNB-CGC. Enfin, la tuel, Banques populaires) se des banques, réalisé jusqu’alors samment importante pour être en ments étrangers ne sont pas par- ropéenne », souligne un analyste. fédération CFDT de la banque s’est trouvent en meilleure santé que sous des gouvernements de droite, mesure de jouer un rôle significatif venus à conquérir une place signi- félicitée, samedi, de la « sage déci- leurs rivales, les banques commer- s’achève sous le gouvernement sur le marché bancaire européen ficative sur le marché français. Joël Morio sion pour l’emploi ». LeMonde Job: WMQ3108--0020-0 WAS LMQ3108-20 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0320 Lcp: 700 CMYK

20 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999

DÉPÊCHES a PRESSE : une mission d’exper- tise et de proposition sur la situa- Le groupe Clarin fonde son développement sur la diversification tion de la distribution de la presse en France a été confiée à Jean- Claude Hassan, maître des requêtes Leader en Argentine grâce à son quotidien, à la téléphonie mobile et à ses chaînes de télévision et de radio, le groupe mise au Conseil d’Etat. Catherine Traut- mann, ministre de la culture et de la sur une politique d’alliances pour résister à l’offensive de l’américain CEI et se renforcer sur le continent sud-américain communication, lui a demandé de dresser un état des lieux avant de la BUENOS AIRES culaire du holding qui réalisera, cinq chaînes de télévision à Buenos du marché mondial de l’informa- que personne les goûts des Argen- fin de l’année. Cette nomination in- de notre correspondante cette année, un chiffre d’affaires de Aires. Les Argentins sont des tion et du divertissement, on estime tins ». tervient quelques jours après l’ap- « Nous sommes aujourd’hui le seul plus de 2 milliards de dollars grands lecteurs de journaux et le re- que, dans les prochaines années, la Un atout qui n’exclut pas le par- pel à la « trêve » lancé par Bernard groupe multimédia de capitaux ar- (1,9 milliard d’euros), soit le double tour à la démocratie, en 1983, a ren- croissance annuelle de leurs mar- tenariat. « Nous avons, depuis long- Villeneuve, président du Conseil gentins et ayant une projection régio- par rapport à 1995. forcé cette soif d’information. chés ne dépassera pas 6 %, alors temps déjà, l’expérience d’alliances supérieur des messageries de nale. » Tel Astérix le Gaulois, Hec- Chaque jour, le groupe Clarin pé- qu’elle atteindra 15 % en Amérique internationales : depuis 1994 avec presse (Le Monde du 25 août) entre tor Magnetto, vice-président et nètre dans trois foyers argentins sur latine. Hachette Filipacchi pour l’édition de les Nouvelles Messageries de la directeur général du groupe Clarin, quatre avec le quotidien et plu- La clé du succès ? Pour Clarin, le pari n’est pas en- Elle, avec Hersant pour les services presse parisienne (NMPP) et les se bat contre l’offensive des multi- sieurs revues, une chaîne de télévi- core gagné. Un puissant rival est de texte audiovisuel et depuis deux Messageries lyonnaises de presse nationales. « Le défi, dit-il, est de sion et les deux radios les plus L’identification apparu depuis deux ans : le holding ans avec CTI, la plus grande compa- (MLP). conserver notre identité culturelle écoutées de Buenos Aires, la pro- CEI (dont le bras financier est Citi- gnie de téléphone cellulaire de l’inté- a TÉLÉVISION : Thomson Multi- dans le contexte d’une globalisation duction de contenus sur Internet et avec le style corp) qui, associé aux Espagnols de rieur du pays. » Allié à la compagnie media (TMM) et Microsoft ont croissante. » Sous le coup des priva- le plus grand réseau de télévision Telefonica Internationale (Tisa), a américaine Hughes Electronics et annoncé, vendredi 27 août, la créa- tisations et de l’ouverture du mar- par câble d’Amérique latine. Sans de l’Argentin moyen bâti en dix mois un empire média- au groupe de presse vénézuélien tion d’une société spécialisée dans ché, la majorité des grandes entre- oublier le téléphone cellulaire, mais tique que Clarin a mis dix ans à Cisneros pour la télévision par sa- les services interactifs de télévision prises argentines sont en effet aussi l’organisation et la transmis- construire. Allié dans un premier tellite, Clarin s’est aussi associé à en Europe, contrôlée à 70 % par passées, ces dix dernières années, sion de spectacles sportifs. Pionnier La crédibilité de la presse est bien temps à Clarin, CEI s’est vite lancé une distributrice de Disney pour TMM. Le groupe informatique entre les mains d’investisseurs en matière de télévision par satel- supérieure à celle des institutions et dans des conquêtes individuelles produire des films qui sont américain Microsoft prendra 30 % étrangers, du secteur automobile à lite, Direct TV – dont 51 % des ac- des partis politiques. L’Argentine sur la télévision par câble, l’audiovi- commercialisés dans toute l’Amé- de la nouvelle société baptisée TAK, celui de l’alimentation, en passant tions appartiennent à Clarin – a est le troisième pays du monde, suel et la presse écrite. Pour rique latine. L’autre cheval de ba- qui proposera des services tels que par les communications. Ce qui n’a plus de 1,6 million d’abonnés en Ar- après les Etats-Unis et le Canada, compenser la grande capacité fi- taille est la presse régionale. En col- l’accès à Internet, une messagerie pas empêché la formation du hol- gentine, en Uruguay et au Para- pour le nombre de ses abonnés à la nancière des multinationales, Jorge laboration avec La Nacion – second électronique, des services d’infor- ding de presse Clarin, qui est le plus guay. télévision par câble. Si les Etats- Rendo, le porte-parole du groupe, quotidien argentin – et le groupe mation, un accès à des contenus in- puissant d’Argentine et qui rivalise Le marché est attrayant. Il y a Unis et l’Europe représentent 70 % souligne que Clarin « connaît mieux Correo – leader de la presse régio- teractifs liés aux programmes. en Amérique latine avec les géants nale en Espagne –, Clarin a racheté a Le bouquet numérique Canal- Televisa au Mexique, et Globo au les plus importants quotidiens de Satellite proposera quatre nou- Brésil. province. Cette alliance pourrait velles chaînes avant la fin de l’an- La potion magique ? Le quotidien Un quotidien pour tous déboucher sur une expansion dans née. TCM sera la cinquième chaîne Clarin (« Le Clairon »), fondé en les pays voisins du Mercosur (mar- cinéma du bouquet, Pathé Sport 1945 et qui a donné son nom à l’en- BUENOS AIRES dans la modernisation de son imprimerie qui peut ché commun entre l’Argentine, le étoffera son offre sportive et Pla- semble du groupe. Avec 550 000 de notre correspondante produire en une heure 300 000 exemplaires couleur. Brésil, l’Uruguay et le Paraguay au- nète 2 proposera plus d’espace au exemplaires les jours de semaine et Le quotidien Clarin reste aujourd’hui « notre prin- « Nous avons essayé de faire un journal qui puisse se quel sont associés le Chili et la Boli- documentaire. Enfin, la nouvelle plus de 900 000 le dimanche, c’est le cipale source de revenus et de rentabilité puisqu’il re- lire plus rapidement, plus facilement et qui soit aussi vie). chaîne d’information i télévision numéro un en Argentine, mais aus- présente 36 % de notre chiffre d’affaires », indique plus attrayant sans pour autant sacrifier la qualité du Pour l’heure, c’est loin des rota- sera lancée le 4 novembre. Canal- si le journal en espagnol ayant le Hector Magnetto, vice-président et directeur général contenu », explique M. Guareschi. tives que va se jouer la prochaine Satellite renforce aussi ses services plus grand tirage dans le monde. du groupe. Journal traditionnel de la classe bataille qui sera décisive pour l’ave- interactifs, avec une plate-forme Un véritable monopole, dénoncent moyenne, Clarin a une autre particularité : « C’est le « BIENS DE GRANDE CONSOMMATION » nir des médias dans la région. Le multi-banques, des services d’infor- certains concurrents qui accusent le quotidien le plus lu dans toutes les couches sociales, des Malgré une baisse de la diffusion de 2 % due à la marché des télécommunications, mation financière, et le « premier groupe d’utiliser le pouvoir du jour- plus pauvres aux plus riches », signale Roberto Gua- récession, le secrétaire général de Clarin garde une jusqu’à présent dominé par France jeu télévisé en réseau du monde », nal pour faire pression sur le gou- reschi, secrétaire général de la rédaction. A Buenos confiance absolue dans l’avenir de la presse écrite : Télécom et Telefonica (Espagne), Pikto Rezo. vernement et faire fructifier ses af- Aires et sa grande banlieue, où existent onze quoti- « Les journaux ne vont pas disparaître, malgré la doit être dérégularisé d’ici à la fin a « L’Equipe TV », chaîne d’infor- faires. diens, Clarin domine plus de 50 % du marché alors concurrence de la télévision ou d’Internet, dit-il. Dans de l’année en Argentine. Clarin sera mations sportives par câble et sa- Pour M. Magnetto, qui admet que le second quotidien national, La Nacion, en dé- le cas de l’Argentine, le premier pays d’Amérique latine sur les rangs, avec un opérateur tellite, lancée par le journal l’influence du quotidien dans la vie tient 14 %. à s’alphabétiser, avant même certains pays européens, américain (GTE), pour affronter L’Equipe (groupe Amaury), a an- locale, la clé du succès est « l’identi- La formule du tabloïd, et ses nombreux supplé- les journaux sont des biens de grande consommation et CEI, qui contrôle déjà Telefonica, noncé vendredi 27 août qu’elle fication de Clarin avec le style et la ments quotidiens, a été remaniée depuis cinq ans : jouent un rôle décisif pour installer les thèmes de débat numéro un en Argentine et dans le comptait plus de 1,6 million de façon d’être de l’Argentin moyen ». nouvelle typographie, importance du langage visuel dans la société. » reste du continent latino-américain. foyers abonnés (soit 4,8 millions Cette « argentinité » expliquerait et, depuis 1996, introduction de la couleur. Clarin a d’individus) un an après son aussi le développement specta- investi 130 millions de dollars (127 millions d’euros) Ch. L. Christine Legrand lancement.

EUROPE ASIE - PACIFIQUE

TABLEAU DE BORD

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40 TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng ¤URO / YEN

SQUVDQT TQUSDPH RTRPDUI IUWIVDWU IQTVVDTT IITDIQ

STSP TTPH RTWU IVSQP IPT

ÉCONOMIE Mulliez, propose 85 pence par IRSHT

SSIU RTHQ action, et a ramassé 2,99 %. TRWP IVHUI IRHVV IPR

SQVP RSHV a PÉTROLE : réunis samedi TQTR IUTIH IPP

28 août à Caracas, les ministres b TOTAL : Thierry Desmarest, le IQTUH SPRU TPQS RRIQ IUIRW IPH

du pétrole de l’Arabie saoudite, président de Total, a confirmé IQPSP

SIIQ TIHU RQIV

ITTVV IIV

du Vénézuela (membres de lundi dans un entretien à La IPVQQ

RWUV SWUW RPPQ IPRIS IIT

Tribune qu’il serait prêt « dans le ITPPU

l’OPEP) et du Mexique (non [[[ [[[ [[[ [[[ [[[ [[[

PtF ITtF QHeF QtF ITtF QHeF PtF IStF PUeF QtF ITtF QHeF QtF ITtF QHeF membre), ont confirmé que l’ac- cadre d’un accord amical », à QtF ITtF QHeF cord de réduction de la production « améliorer les termes de notre Indices cours Var. % Var. % Indices cours Var. % Var. % signé en mars serait maintenu jus- offre ». Il espère pouvoir Europe 17 h 35 f se´lection 30/08 27/08 31/12 Zone Asie 17 h 35 f se´lection 30/08 27/08 31/12

qu’en mars 2000 malgré la hausse reprendre la discussion afin ± EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH QVSIDTU HDHS ISDPR TOKYO xsuuis PPS IUWIVDWU IDVP PWDRS

d’atteindre un accord entre les des prix du baril. Une prise de po- ± EUROPE ƒ„yˆˆ SH QUVUDSS HDHT IRDHU HONGKONG rexq ƒixq IQTVVDTT PDPV QTDPP

deux groupes en septembre. ± EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR QPWDUW HDHS IHDSQ HDHH FFFF SRDPU sition destinée à désamorcer tout SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ

´ ± ± EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ QIRDVU HDHS IPDUV IIQDQT PDHI URDST projet d’assouplissement des quo- SEOUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

b CARREFOUR/PROMODÈS : les ± PARIS geg RH HDHH HDUP FFFF PWWQDHH HDWH TDQV tas, avant la réunion de l’OPEP du SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

deux groupes de distribution ± PARIS wshgeg HDHH FFFF FFFF QIDRR PDHT PPDRQ 22 septembre. BANGKOK ƒi„

français ont annoncé lundi les PARIS ƒfp IPH HDHH HDUH FFFF BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ RWIWDWT IDHI TIDHP

termes d’une fusion amicale PARIS ƒfp PSH HDHH FFFF FFFF PISSDQI HDQU RDQT a JAPON : les ventes de détail WELLINGTON xƒiERH

donnant naissance au deuxième  HDHH FFFF FFFF ont chuté de 3,7 % en juillet par PARIS ƒigyxh we‚gri

± SVQDQP HDPU VDQS rapport à juillet 1998, après avoir géant mondial du secteur. (Lire AMSTERDAM eiˆ

± ± QPPSDIV HDQR VDPQ déjà reculé de 2,8 % en juin, a an- page 18) BRUXELLES fiv PH Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

± SQUVDQT HDUU UDRQ noncé le ministère du commerce FRANCFORT heˆ QH

¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 27/08

±

TQUSDPH HDIR VDQU

international et de l’industrie (MI- b BALLY : le fonds LONDRES p„ƒi IHH

¤ HDISPRS UDRQQS FRANC...... TDSSWSU URO ...... COURONNE DANOISE.

±

HDHH HDRR FFFF d’investissement américain MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi ´ QDQSQVS VDPWRS TI), lundi 30 août. DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

´ IDWQTPU QDQVUUR VDTWQH ± ± QRQTIDHH HDSP PDPS

a La production automobile Texas Pacific a annoncé lundi le MILAN wsf„iv QH LIRE ITALIENNE (1000). LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

` QDWRPQV QTDSWQ

PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

± ± UIRRDQH HDQQ HDPQ

s’est contractée pour le qua- rachat de la marque de ZURICH ƒ€s

QDPUIWH IDTRVV ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDSTIW trième mois consécutif en juillet chaussures, propriété du groupe SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

´ ´ VDQPVWR PDHQRI

au Japon, chutant de 3,6 % à suisse Oerlikon Buehrle. La PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

´ ´ PDWUTTH QPTDSS ´ FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

887 288 unités, a annoncé l’asso- transaction pourrait atteindre AMERIQUES IDTPTHU PSPDWR FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR RDITSP ciation industrielle du secteur. 200 millions de dollars, selon le MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS......

NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR

Financial Times de lundi.

IIHWHDE PUSVDWH a OMC : le Néo-Zélandais Mike IDHR Taux d’inte´reˆt(%) Matif

er b DAIMLERCHRYSLER : le IIQPT PVTR Moore deviendra le 1 sep- IDHV

tembre le nouveau directeur gé- groupe américano-allemand a Taux Taux Taux Taux Taux Cours Volume dernier premier IIISV PUUI IDHU 27/08 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans 17 h 35 f 30/08 prix prix

néral de l’Organisation mondiale contacté le français PSA Notionnel 5,5

PDRV PDSR RDWR SDTU IHWWI PTUV IDHS FRANCE ......

FFFF FFFF

Peugeot Citroën, le japonais SEPTEMBRE 99 FFFF PDTW RDVI SDSV

du commerce (OMC), pour un ALLEMAGNE .. PDRV

IHVPR PSVR

IDHR Euribor 3 mois RDWR SDIT RDSV

mandat de trois ans qu’il laissera Honda et l’italien Fiat pour partager GDE-BRETAG. RDTQ

FFFF FFFF FFFF PDTT SDHV SDVH

ITALIE...... PDRV SEPTEMBRE 99

IHTSU PRWI

ensuite, pour la même durée, à des plate-formes de production du IDHP HDHP IDWR FFFF JAPON...... HDHS

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son ex-rival, le Thaïlandais Supa- futur modèle Smart à quatre places, IDHI ETATS-UNIS...

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HDWV PDWS RDHU

chai Panitchpakdi. C’est le fruit rapporte l’hebdomadaire Der Spiegel SUISSE...... HDTH Retrouvez ces cotations sur le site Web : QtF ITtF PUeF QtF ITtF PUeF QtF ITtF QHeF

PDTT RDWU SDUH PAYS-BAS...... PDRQ www.lemonde.fr/bourse d’un laborieux compromis. de lundi. Ame´rique Indices cours Var. % Var. % 17 h 35 f se´lection 27/08 veille 31/12 BOURSES CHANGES-TAUX

b TOSHIBA : le groupe ´ ± ETATS-UNIS hy‡ tyxiƒ IIHWHDIU HDWU PHDUW

électronique japonais a indiqué ´ A NOS LECTEURS : EN RAISON L’EURO se reprenait légèrement, ± IQRVDPU IDHI WDTV AFFAIRES ETATS-UNIS ƒ8€ SHH

lundi qu’il envisage de vendre ses ´ D’INCIDENTS TECHNIQUES, lundi 30 août, pour coter ± ETATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i PUSVDWH HDSU PSDVP

b ICO : l’opérateur de parts d’une société commune L’OUVERTURE DE LA BOURSE 1,0475 dollar. En revanche, le dol-

± TORONTO „ƒi sxhiˆ UIHTDPI HDUR WDST

communications par satellite a dans les semi-conducteurs à son DE PARIS ÉTAIT RETARDÉE lar faiblissait face au yen, à

SAO PAULO fy†iƒ€e IHSRSDHH HDRU SSDRR

demandé son dépôt de partenaire américain Motorola. LUNDI 30 AOÛT AU MATIN. 110,85 yens.

± MEXICO fyvƒe PWRDQU PDIT PTDTP

bilan,vendredi 28 août, deux A l’ouverture lundi, l’indice DAX Les taux restaient tendus après les

± BUENOS AIRES wi‚†ev SHUDQR HDSV IUDWU

semaines après celui d’Iridium. b BOEING : le premier de la Bourse de Francfort baissait déclarations, vendredi 27 août,

± SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev IPVDIH HDQS TTDQT

ICO n’a pas réussi à boucler son avionneur mondial et les légèrement de 0,11 % à 5 414,42 d’Alan Greenspan, qui a indiqué ± ± CARACAS ge€s„ev qixi‚ev RSIWDWH PDHP SDTI programme d’investissement. représentants du syndicat points. La Bourse de Londres, que la Fed devait prendre davan- International Association of fermée lundi, a clôturé vendredi à tage en compte l’évolution des b ALLIED CARPETS : le Machinists and Aerospace Coursdechangecroise´s 6 375,2 points, en baisse de cours de Bourse dans ses décisions spécialiste britannique des tapis Workers sont parvenus à un 8,7 points (-0,14 %). Le Dow Jones de politique monétaire. Lundi, les a engagé des pourparlers avec accord sur une nouvelle Cours Cours Cours Cours Cours Cours a perdu de son côté 108,28 points rendements des obligations d’Etat 30/08 17 h 35 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S.

plusieurs prétendants, dont le convention collective de trois ans vendredi, soit un repli de 0,97 %, à dix ans s’inscrivaient à 4,96 % à DOLLAR ...... FFFF HDWHHIQ IDHRSTS HDISWRI IDSVUSH HDTSPVS

britannique Wassall, qui a fait une qui prévoit une augmentation de à 11 090,17 points. A Tokyo, l’in- Paris et à 4,83 % à Francfort, YEN...... IIIDHWSHH FFFF IITDIQHHH IUDUHSHH IUTDQRHHH UPDSPSHH

offre pour 80 pence l’action et 11 % des salaires. Cet accord ¤URO ...... HDWSTQR HDVTIIH FFFF HDISPRS IDSIVQS HDTPRRH dice Nikkei a finit la séance lundi contre respectivement 4,92 % et

possède déjà 23,7 % du capital. Mais suspend la menace de grève FRANC ...... TDPUQPH SDTRTTS TDSSWSU FFFF WDWSUUS RDHWSUH en hausse de 1,8 % à 17 918,97 4,80 % vendredi. Aux Etats-Unis,

le français Tapis Saint-Maclou, annoncée pour mercredi LIVRE ...... HDTPWWP HDSTUIH HDTSVTH HDIHHRH FFFF HDRIIQH points, après quatre séances de les taux à trente ans étaient re- FRANC SUISSE...... IDSQIUS IDQUVUS IDTHITH HDPRRIS PDRQIPS FFFF contrôlé par le groupe familial 1er septembre. baisse. montés de 5,91 % à 5,98 %. LeMonde Job: WMQ3108--0021-0 WAS LMQ3108-21 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 10:51 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0321 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 / 21

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

QVSIDTU

VALEURS EUROPE´ENNES QIRDVU

QPT QWUI

QTTI b La valeur Allied Carpets s’est ap- deux mondial des ascenseurs a rap- QHQ QIRDVU

QIRDUR QVSTDSR QIRDTV

QVSQDRR

QVSPDUT

QVSIDTU

QQSH préciée vendredi 27 août de 2,3 %, à pelé que son profit en 1999 sera PVH QIRDQH

QHRH 88 pences. Tapis Saint-Maclou, le juste en dessous de celui de 1998 en PSU

marchand de tapis, numéro un raison de conditions de marché QIHDUI PUPW

français du secteur, a offert 77 mil- difficiles. PQR QUVIDQS

PRIW

lions de livres pour acquérir le nu- b Le cours de Swatch Group s’est PIP [[[[[[[[ [[[[[[[[

ww t † v P ƒi€„F P we‚ƒ QH ey „ ww t † v méro deux britannique, Allied Car- déprécié vendredi de 2 % à Q ƒi€„F P we‚ƒ QH ey „ pets. Tapis Saint-Maclou, détenu 244 francs suisses. Le premier fa-

e VDTR FFFF qf WDUQ FFFF p‚ IPQDR FFFF par la famille Mulliez, également bricant mondial de montres avait GRANADA GROUP qf DIAGEO AXA /RM

e SERVICES COLLECTIFS IHSDI FFFF q‚ RTDVS FFFF qf IRDUI FFFF propriétaire de la chaîne de super- annoncé la veille que son bénéfice HERMES INTL p‚ ELAIS OLEAGINOU CGU

e e e C

s„ HDSU QDTR p‚ IPU FFFF p‚ PRDWS FFFF IIDPW FFFF

marchés Auchan, a surenchéri sur le d’exploitation au premier semestre HPI ERID.BEGH.SAY / CNP ASSURANCES ANGLIAN WATER qf

e e xv QHDS FFFF qf QDIW FFFF iƒ IVDIR FFFF UDVV FFFF HUNTER DOUGLAS GREENCORE GROUP CORP MAPFRE R BRITISH ENERGY qf

groupe Wassall, qui avait fait une avait progressé de 1,7 %, en deçà e e e

± ± ± xv PSDUS PDHW xv RUDPS PDHU hi IHW IDVH PDRW FFFF KLM HEINEKEN ERGO VERSICHERU CENTRICA qf

qf QDTT FFFF q‚ PQDSS FFFF q‚ IIHDPU FFFF e ± VDIP HDRW offre sur Allied Carpets à 72,5 mil- des estimations des analystes HILTON GROUP HELLENIC BOTTLI ETHNIKI GEN INS EDISON s„

e e C

p‚ WDSI FFFF q‚ IVDPW FFFF s„ SDPV PDIQ e QPPDR FFFF

lions de livres. Tapis Saint-Maclou financiers. MOULINEX /RM HELLENIC SUGAR FONDIARIA ASS ELECTRABEL fi

e ± e xy QDHU FFFF ps QPDQ FFFF hu WQDIT HDQT ITDPW FFFF NCL HLDG HUHTAMAEKI I VZ FORSIKRING CODA ELECTRIC PORTUG €„

est monté à 2,99 % dans le capital b L’action BMW a gagné vendredi e e ± p‚ IHW FFFF qf IIDPQ FFFF xv QPDP HDQI e IWDS FFFF PATHE /RM KERRY GRP-A- FORTIS (NL) ENDESA iƒ

e e ± qf PDHS FFFF s„ IDRR HDTW fi QQ FFFF e IQQDS FFFF de Allied Carpets, tandis que Was- 3,98 %, à 30,05 euros. La banque PENTLAND GRP MONTEDISON FORTIS (B) EVN e„

e ± ± e qf QDWV FFFF gr IVUSDPQ HDRH s„ QPDWS HDQH PPDVU FFFF

sall a porté sa part du capital à 24 %. Salomon Smith Barney attend une PERSIMMON PLC NESTLE N GENERALI ASS GAS NATURAL SDG iƒ

e e e ± hi SQDU HDST s„ IDPR FFFF e„ ITPDS FFFF SDSS FFFF PREUSSAG AG PARMALAT GENERALI HLD VI HAFSLUND -A- xy

b Le titre Schindler Holding a progression de l’activité du e e ± qf RDIW FFFF p‚ TSDR FFFF s„ PDQU IDPS QDTU FFFF RANK GROUP PERNOD RICARD / INA HAFSLUND -B- xy

e

chuté vendredi de 2 %, à constructeur d’automobiles, numé- C ± e gr IWWDVQ HDRU ps WDUW IDTI qf WDVP FFFF IRDHQ FFFF SAIRGROUP N RAISIO GRP V IRISH LIFE & PE IBERDROLA iƒ

± hu WDTW IDQU xy TDQW FFFF qf PDTW FFFF e C RDI HDRW 2 400 francs suisses. Le numéro ro trois allemand. SAS DANMARK A/S RIEBER & SON -B LEGAL & GENERAL ITALGAS s„

e e ± p‚ UV FFFF qf TDQI FFFF hi IVP IDHW TDRR FFFF SEB /RM TATE & LYLE MUENCH RUECKVER NATIONAL GRID G qf

e ± gr UHPDSI HDUW €„ IV FFFF qf TDSR FFFF TDWR FFFF THE SWATCH GRP UNICER R NORWICH UNION NATIONAL POWER qf

e

± gr ISIDUR HDRI qf SDVR FFFF ps RUDS FFFF e

± IRIDS HDST

THE SWATCH GRP UNIGATE PLC POHJOLA YHTYMAE OESTERR ELEKTR e„

C

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e

qf IDUT FFFF xv TWDSS FFFF qf IRDSQ FFFF WDTI FFFF

Code Cours % Var. e WILLIAM BAIRD UNILEVER PRUDENTIAL CORP POWERGEN qf

±

QTDUS HDRI

10 h 29 DEGUSSA-HUELS hi e

30/08 C IIDIQ FFFF qf WDQU FFFF s„ WDI HDRR f ¤ qf

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pays en uros veille WILSON BOWDEN UNILEVER RAS SCOT POWER qf

± PHDHI HDTH

DYNO xy

e

± ± e„ RWDS HDWH PQTDHI HDVH qf FFFF FFFF

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± RTQWDTW HDUQ

EMS-CHEM HOLD A gr

e

± e qf HDWQ FFFF ps QIDS HDWR

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AUTOMOBILE e WW/WW UK UNITS SAMPO -A- SUEZ LYON EAUX/ p‚

± UHDU HDQS

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± ± ITTDIT HDPP gr IVTQDWW HDIH

IVDVU FFFF

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e

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e e SEGUROS MUNDIAL SYDKRAFT -C- ƒi

±

fi RPDQ IDSI SDS FFFF

BASF AG KEMIRA ps ´

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IQDTT FFFF

e SKANDIA INSURAN THAMES WATER qf C

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BMW LAPORTE qf

xy TDQW FFFF e

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e PHARMACIE ABB PARTICIP -A ƒi STOREBRAND TRACTEBEL C

hi PPDPS HDPQ IHDVU FFFF

CONTINENTAL AG PERSTORP -B- ƒi

gr THRDRU FFFF e

iƒ IQDVV FFFF

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e e ABB PARTICIP -B ƒi SWISS LIFE BR FENOSA

±

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DAIMLERCHRYSLER SNIA ASTRAZENECA qf

± hu IUIDHS HDPU

qf IIDIH FFFF ±

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e e ABB PARTI gr TOPDANMARK AS UNITED UTILITIE

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hu PPDTH FFFF e

± hi PHDRS WTDIT ±

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e e ADECCO N gr TRYG-BALTICA VIAG

s„ IDST FFFF fi RS FFFF

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e gr p‚ UQDV FFFF

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e ALSTOM p‚ ZURICH ALLIED N VIVENDI/RM

± p‚ RPDQ FFFF HDRH QSIDRT e C

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MICHELIN /RM f DJ E STOXX CHEM P HOECHST AG hi

±

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± HDII f QHRDQI ±

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e ALUSUISSE LON G gr DJ E STOXX INSU P f DJ E STOXX PO SUP P

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PEUGEOT /RM NOVARTIS N gr

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e ASSOC BR PORTS qf C

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e ´ ATLAS COPCO -A- ƒi RVDTP FFFF p‚ e C PIDVV HDQU

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PUDUP FFFF

e ATLAS COPCO -B- ƒi MEDIAS

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±

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e ATTICA ENTR SA q‚

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CGIP /RM p‚ WDVI FFFF

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VOLVO -A- e ROCHE HOLDING gr CANAL PLUS /RM ±

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PUDRW FFFF

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± IIIQHDVW HDTR

VOLVO -B- e ROCHE HOLDING G gr CARLTON COMMUNI

RRUDS FFFF

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C ± HDPW PSRDUU e

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f DJ E STOXX AUTO P e SANOFI /RM p‚ ELSEVIER

RVDS FFFF

GAZ ET EAUX /RM p‚ PVDQQ FFFF

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e e

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± IHTDQS HDRP

e SCHERING AG hi HAVAS ADVERTISI

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RQDR FFFF

CMB fi e

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e f DJ E STOXX PHAR P QVVDIU LAGARDERE SCA N

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GEVAERT fi

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VWRSDWW FFFF

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DAMSKIBS SVEND hu

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INVESTOR -B- ƒi AMSTERDAM

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±

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BURMAH CASTROL EQUANT NV C/TAC IDQS

WDSH FFFF

e qf

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fi IIVDW FFFF qf QDQS FFFF FFFF

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WDHV FFFF

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f DJ E STOXX CONG P PVSDSI

C

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 A

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e RING ROSA WT IDIW IQDHS FFFF

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e UCC HOLDING NV IR

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e BRITISH TELECOM qf

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e CABLE & WIRELES qf

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e DEUTSCHE TELEKO hi BRUXELLES

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BNP /RM p‚

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e EUROPOLITAN HLD ENVIPCO HLD CT IDV

WDVW FFFF

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e CASINO GP /RM p‚

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e FRANCE TELECOM FARDEM BELGIUM B PHDS

IIVDW FFFF

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C

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e KONINKLIJKE KPN INTL BRACHYTHER B IIDS

± TDTP HDRS

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e ESSILOR INTL /R p‚

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COMMERZBANK hi e

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e TELECEL €„

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DEUTSCHE BANK hi

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± WDU HDSI

e TELECOM ITALIA s„ FRANCFORT

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e IMPERIAL TOBACC qf ± SDSS HDVW

e TELECOM ITALIA s„

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e KESKO -B- ps ISDRV FFFF

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TQS FFFF

e L’OREAL /RM p‚ ± SDST HDUI

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ERGO BANK q‚ e AUGUSTA TECHNOLOGI

IRDW FFFF

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f DJ E STOXX TCOM P TWRDHU

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FOKUS BK xy BERTRANDT AG

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HALIFAX GROUP qf BETA SYSTEMS SOFTW

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HSBC HOLDS qf CE COMPUTER EQUIPM TDRI FFFF

SAINSBURY J. PL qf

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IONIAN BK REG.S q‚ ACCIONA e CE CONSUMER ELECTR SPDSS FFFF

SEITA /RM p‚

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JYSKE BANK REG hu ACESA REG CENIT SYSTEMHAUS

QDIW FFFF

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STAGECOACH HLDG qf

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KBC BANCASSURAN fi ASKO OY e EDEL MUSIC E 98

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LLOYDS TSB qf AUMAR R e ELSA C QDRS HDPW

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e C e C HDTT SWDQW ± s„ UDSS HDIQ

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MERITA ps AUTOSTRADE EM.TV & MERCHANDI

qf PDUP FFFF

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LASMO qf HALKOR TESCO PLC

e C PIDP PDWI ± s„ RDIT IDIW UIDHQ FFFF

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C

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OMV AG e„ HAYS TNT POST GROEP

e IQDP FFFF qf IDUV FFFF

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PETROLEUM GEO-S xy HEIDELBERGER DR f DJ E STOXX N CY G P

C

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UV FFFF q‚ SPDWV FFFF

PRIMAGAZ /RM p‚ HELLAS CAN SA P

e ± IPDP PDRH SDSQ FFFF p‚ PTPDS FFFF

NORDBANKEN HOLD ƒi BOUYGUES /RM e HUNZINGER INFORMAT

IHDIQ FFFF s„ FFFF FFFF

PROSAFE xy IFIL

e ± QR PDIH ± qf TDHQ FFFF IWDV HDIS

ROLO BANCA 1473 s„ BPB e INFOMATEC

IWDVU FFFF qf RDTV FFFF

REPSOL iƒ IMI PLC COMMERCE DISTRIBUTION

± VVDW PDQI qf PDTH FFFF

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ROYAL BK SCOTL qf CARADON e INTERSHOP COMMUNIC C

± SVDTS HDHW hu SQDIR HDPS

ROYAL DUTCH CO xv ISS INTL SERV-B

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e e qf ± QPDP PDPV €„ ITDTT FFFF IWI FFFF p‚ BOOTS CO PLC

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SV HANDBK -A- COLAS /RM e LINTEC COMPUTER

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SHELL TRANSP & qf KONE B e

p‚ PRW FFFF

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UBS REG CRH PLC e LOESCH UMWELTSCHUT

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SMEDVIG -A- xy LEGRAND /RM e

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e e iƒ QHDS FFFF ± iƒ RVDPS FFFF RDRR HDVW s„ CENTROS COMER P

UNICREDITO ITAL CRISTALERIA ESP e MENSCH UND MASCHIN

IPRDV FFFF xy IIDQQ FFFF

TOTAL FINA /RM p‚ LEIF HOEGH e

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e iƒ ± TVDS PDIR ± iƒ QQDIS FFFF TQDPQ IDHS

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IUDWH FFFF

e qf ITDS FFFF iƒ STDP FFFF PUDPU FFFF q‚ DIXONS GROUP PL

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±

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MAN AG hi e C

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f DJ E STOXX BANK P GROUPE GTM e MUEHLBAUER HOLDING

±

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±

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SERVICES FINANCIERS METALLGESELLSCH hi e

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e C IDQR USDS ± WT HDWQ

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IVDR FFFF

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RDUV FFFF

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IUDWS FFFF

ASSIDOMAEN AB ƒi

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e OCEAN GROUP qf qf TDSH FFFF

C

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HOLDERBANK FINA gr BAIL INVEST /RM MARKS & SPENCER SALTUS TECHNOLOGY

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e IMETAL /RM p‚ BPI R METRO SCM MICROSYSTEMS

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± RP IDVS

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RDTH FFFF

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SDV FFFF

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e ITALCEMENTI RNC s„ CAPITAL SHOPPIN PINAULT PRINT./ SERO ENTSORGUNG

±

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±

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e RANDSTAD HOLDIN xv e

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BRITISH STEEL qf

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e MICHANIKI REG. q‚ CORP FIN ALBA - STOCKMANN A SOFTM SOFTWARE BER

IUDQ FFFF

BUHRMANN NV xv

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e RATIN -B- hu ± gr PQUDWP HDTS

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RMC GROUP PLC qf FONCIERE LYONNA DJ E STOXX RETL P TELES AG

IQDWW FFFF

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e REXEL /RM p‚

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± HAUTE TECHNOLOGIE RSDW HDRQ

MAYR-MELNHOF KA e„

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SANDVIK -A- ƒi

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e SKANSKA -B- ƒi LAND SECURITIES

WDP FFFF

METSAE-SERLA A ps e

C p‚ IRWDR FFFF

PTDRI HDHP

SANDVIK -B- ƒi ALCATEL /RM

qf UDPR FFFF

FFFF FFFF

PIDPT FFFF

SUPERFOS hu LIBERTY INTL

PVDSW FFFF

MODO B FR ƒi

q‚ QHDPW FFFF

±

RRSDVT HDIR gr ALTEC SA REG.

e SAURER ARBON N

C

s„ IHDIV HDUW

FFFF FFFF

IDWQ FFFF

TARMAC qf MEDIOBANCA ±

QVDSP PDSW

NORSKE SKOGIND- xy e ±

xv IPDR IDWV

QSDVW FFFF ƒi BAAN COMPANY

e SCANIA AB -A-

C

s„ UDT HDTT

FFFF FFFF

PDUV FFFF

e TAYLOR WOODROW qf MEDIOLANUM ±

IPDIS HDRI

OUTOKUMPU OY -A ps e

fi IPT FFFF

±

QSDVW HDIT

SCANIA AB -B- ƒi BARCO

e qf UDUT FFFF

FFFF FFFF

IHVDQ FFFF

e TECHNIP /RM p‚ MEPC PLC

STDR FFFF

PECHINEY-A- p‚

qf TDVT FFFF

±

IRSRDWV HDRQ gr BRITISH AEROSPA

e SCHINDLER HOLD

iƒ PHDV FFFF

FFFF FFFF

IHSDTS FFFF

e TITAN CEMENT RE q‚ METROVACESA

TDRS FFFF

PORTUCEL INDUST €„ e

C p‚ ISWDI FFFF

ISQWDPV PDUI gr CAP GEMINI /RM

e SCHINDLER HOLD

C

e xv UDT HDTT

FFFF FFFF

IIDSP FFFF

e UNICEM s„ MEDIOLANUM

TDVS FFFF

RAUTARUUKKI K ps e

hu WTDIW FFFF

TR FFFF

SCHNEIDER ELECT p‚ COLOPLAST B

e e p‚ IHVDR FFFF

FFFF FFFF

VDRR FFFF

URALITA iƒ PARIBAS

IU FFFF

RIO TINTO qf e

C qf PIDIT FFFF

IDQR HDUS

SEAT-PAGINE GIA s„ COLT TELECOM NE

e qf IPDIR FFFF

FFFF FFFF

WDQ FFFF

VALENCIANA CEM iƒ PROVIDENT FIN

PUDQV FFFF

SIDENOR q‚ e

p‚ QUDQ FFFF

VDWU FFFF qf DASSAULT SYST./

e SECURICOR

e xv PQDIS FFFF

FFFF FFFF

PPDP FFFF

WIENERB BAUSTOF e„ RODAMCO NV

QUDQT FFFF

SILVER & BARYTE q‚ e

s„ HDVQ FFFF

IQDTW FFFF

SECURITAS -B- ƒi FINMECCANICA

qf PHDVR FFFF

FFFF FFFF

SDRP FFFF

WILLIAMS qf SCHRODERS PLC

PDUH FFFF

qf e SMURFIT JEFFERS C

hi TWDR HDQT

± IHWRDHR IDHP gr FRESENIUS MED C

e SGS GENEVA BR

p‚ TVDQ FFFF

C FFFF FFFF

HDHW

e f DJ E STOXX CNST P PPIDSW SEFIMEG N /RM

VDIV FFFF

SONAE INDUSTRIA €„

ƒi WDUV FFFF

QDTR FFFF

qf GAMBRO -A-

e SHANKS GROUP

p‚ VRDRS FFFF

FFFF

e SIMCO N /RM FFFF

IRDIR FFFF

€„ e

SOPORCEL e C

xv RTDS HDSR

IHSDI FFFF

SIDEL /RM p‚ GETRONICS

qf SDSR FFFF

FFFF

SLOUGH ESTATES FFFF

ƒi IQDQR FFFF

SSAB SW ST A FR C

hu QQDHW HDVP

RDVI FFFF

qf GN GREAT NORDIC

e INVENSYS

p‚ IPTDS FFFF

FFFF

e UNIBAIL /RM FFFF

IPDV FFFF

STORA ENSO -A- ps CONSOMMATION CYCLIQUE e q‚ UVDRT FFFF

PSS FFFF

p‚ INTRACOM R

e SITA /RM

±

s„ HDRR PDPP

FFFF

e UNIM FFFF

C

IPDV HDQW

STORA ENSO -R- ps e e ±

p‚ PPW FFFF xv IHH IDQV

PIDSI FFFF

ACCOR /RM ƒi KON. PHILIPS

e SKF -A-

iƒ WDQU FFFF

FFFF

VALLEHERMOSO FFFF

PVDRU FFFF

ƒi e

SVENSKA CELLULO C

hi VW FFFF xy IHDIW HDTH

PPDTT FFFF

ADIDAS-SALOMON SKF -B- ƒi MERKANTILDATA

qf SDQI FFFF

FFFF

e WOOLWICH PLC FFFF ±

PIDWS HDRS

THYSSEN KRUPP hi e ±

C s„ PDSV HDQW qf VDTI FFFF

PHDIV HDTU

ALITALIA SOPHUS BEREND - hu MISYS

±

PRWDPI HDTV

FFFF

f DJ E STOXX FINS P FFFF

VDUR FFFF

ƒi e C

TRELLEBORG B C e e„ PP IDHI xy PDQQ IDSV PQDTS FFFF

AUSTRIAN AIRLIN STORK NV xv NERA ASA

FFFF

e FFFF

fi QVDQ FFFF

UNION MINIERE C

hu STDSH PDRR xy QHDHP FFFF ± SWRDRV HDVQ

BANG & OLUFSEN SULZER FRAT.SA1 gr NETCOM ASA

FFFF

e FFFF

QPDR FFFF

UPM-KYMMENE COR ps e

± qf RDVU FFFF ps VHDU HDVH PHDSQ FFFF

BARRATT DEV PLC SVEDALA ƒi NOKIA

FFFF

e ALIMENTATION ET BOISSON FFFF IRDV FFFF

USINOR p‚ qf PDUH FFFF qf TDQH FFFF

IQIVQDST FFFF BEAZER GROUP SVENDBORG -A- hu NYCOMED AMERSHA

FFFF FFFF

RPDVU FFFF

q‚ e e VIOHALCO C ± s„ IDVQ IDHV qf VDRP FFFF xv PHDP HDSH UDUI FFFF

BENETTON GROUP ALLIED DOMECQ T.I.GROUP PLC qf OCE

e

±

QHDTT HDRP

e„ e

VOEST-ALPINE ST C C qf IIDUP FFFF qf TDSR FFFF s„ PDQV HDRP QIDTS HDSU BERKELEY GROUP ASSOCIAT BRIT F TOMRA SYSTEMS xy OLIVETTI

±

HDPH

f DJ E STOXX BASI P PHIDUW e qf TDQR FFFF qf IQDIQ FFFF qf QDWH FFFF ± VQDV HDVQ BRITISH AIRWAYS BASS VA TECHNOLOGIE e„ ROLLS ROYCE

e e e e ± p‚ SVDP FFFF e„ RQDIS HDQS p‚ TQU FFFF ± IHDUP PDSS CHARGEURS RM BBAG OE BRAU-BE VALMET ps SAGEM

e e e

± p‚ WVDI FFFF p‚ QTS FFFF hi QQVDS HDIS ± HDUR

CLUB MED. /RM BONGRAIN /RM f DJ E STOXX IND GO P QVQDWU SAP AG e

CHIMIE e e CODES PAYS ZONE EURO ± HDUT FFFF e„ RSDU FFFF hi QVU HDPT COATS VIYELLA qf BRAU-UNION SAP VZ

FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne ISDWQ FFFF qf WDHS FFFF qf TDHI FFFF qf IHDHQ FFFF AGA -A- ƒi COMPASS GRP CADBURY SCHWEPP SEMA GROUP

e IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande ISDWQ FFFF qf PDTH FFFF hu QUDWR FFFF hi UV FFFF AGA -B- ƒi COURTAULDS TEXT CARLSBERG -B- SIEMENS AG

e e ASSURANCES LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche ± ISH FFFF hi IVDS HDWT hu QVDQR FFFF qf IRDSH FFFF AIR LIQUIDE /RM p‚ DT.LUFTHANSA N CARLSBERG AS -A SMITHS IND PLC

e e e FI : Finlande - BE : Belgique. ± RRDU HDST ƒi IWDTI FFFF hu WUDSQ FFFF p‚ RWDS FFFF p‚ TTDV FFFF AKZO NOBEL NV xv ELECTROLUX -B- CHR. HANSEN HLD AGF /RM STMICROELEC SIC

e e e ± ± RPDQ IDSI qf VDPR FFFF ps IV FFFF s„ IHDIS IDIU xy QDWV FFFF

BASF AG hi EMI GROUP CULTOR -1- ALLEANZA ASS TANDBERG DATA A CODESPAYSHORSZONEEURO

e e e e C ± ± RIDU HDQV p‚ IDQS FFFF hu RHDWH HDQQ hi PSS HDRU p‚ QT FFFF

BAYER AG hi EURO DISNEY /RM DANISCO ALLIANZ AG THOMSON CSF /RM CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e e C ±

IWDWH FFFF ps RDUS HDTR p‚ PRW FFFF qf IPDQQ FFFF hu USDHU HDQT

BOC GROUP PLC qf FINNAIR DANONE /RM ALLIED ZURICH WILLIAM DEMANT GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

± ± UTDSH HDRI qf PDPS FFFF q‚ QIDVP FFFF q‚ PQDSV FFFF RURDR HDQV CIBA SPEC CHEM gr G WIMPEY PLC DELTA DAIRY ASPIS PRONIA GE f DJ E STOXX TECH P LeMonde Job: WMQ3108--0022-0 WAS LMQ3108-22 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0322 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 FINANCES ET MARCHÉS

C C ± SHDSH QQIDPT IDTT QDVP TRDSS TS RPTDQU HDUH WI ISUDSH ITH IHRWDSQ IDSW IT BIC...... SIDQS GROUPE PARTOUCHE ... SODEXHO ALLIANCE......

C C WS TPQDIT IDSH PH IQPDWH IQU VWVDTT QDHW IH VS VS SSUDST FFFF SH BIS...... WQDTH GUILBERT...... SOGEPARC (FIN) ......

C ± ± UT RWVDSQ HDTS R RTW RVS QIVIDQW QDRI PH PSDUS PSDRH ITTDTI IDQT I B.N.P...... UTDSH GUYENNE GASCOGNE... SOMMER-ALLIBERT......

C C ITTDPH IHWHDPH FFFF V PPW PQH ISHVDUH HDRR PH QWDPS QWDUW PTIDHI IDQV US VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... ITTDPH HACHETTE FILI.ME...... SOPHIA ......

C ± ± QTS PQWRDPR HDPP SH PPTDSH PPUDSH IRWPDQH HDRR V UTDSH USDWS RWVDPH HDUP PH BONGRAIN ...... QTSDVH HAVAS ADVERTISIN ...... SPIR COMMUNIC. # ......

C ± PTPDSH IUPIDVW HDSU SH ISR ISPDUH IHHIDTS HDVR V IIS IIS USRDQS FFFF PH BOUYGUES ...... PTI IMETAL ...... ROCHEFORTAISE CO .....

C C C QRDVH PPVDPU IDIT IH PHDIH PHDRH IQQDVP IDRW IH ISVDQH ISVDUH IHRI HDPS IH A nos lecteurs : l’ouverture de la Bourse de Paris BOUYGUES OFFS...... QRDRH IMMEUBLES DE FCE ...... SUEZ LYON.DES EA ......

C ± ±

UDTS SHDIV IDWP P TV TVDSH RRWDQQ HDUR PH PSI PRW ITQQDQQ HDVH IH

étant retardée, lundi 30 août, pour des raisons tech- BULL#...... UDVH INFOGRAMES ENTER .... TF1 ......

C ± ± TVDTH RRWDWW HDTT HDUS PQDTU PQDRH ISQDRW IDIR IH IHW IHVDQH UIHDRH HDTR PH + TVDIS

niques, nous publions les cours du vendredi 27 août. CANAL ...... INGENICO ...... TECHNIP...... C C ± ISWDIH IHRQDTQ IDRW V PQDPI PQDTH ISRDVI IDTV IHH QSDWH QT PQTDIR HDPV PH CAP GEMINI ...... ITIDSH INTERBAIL...... THOMSON-CSF......

C ± ±

RWDPI QPPDVH HDHP P QHU QHTDWH PHIQDIQ HDHQ IHH IPT IPRDVH VIVDTQ HDWS IH b La cotation des titres Carrefour et Promodès était CARBONE LORRAINE..... RWDPH INTERTECHNIQUE...... TOTAL FINA SA......

C C C

IRHDQH WPHDQI PDVT PDSH UIDSH UPDSS RUSDWH IDRU SH IPT IPTDSH VPWDUW HDRH IHH

différée à 13 heures, lundi 30 août. Les deux distribu- CARREFOUR ...... IQTDRH ISIS ...... UNIBAIL ......

C C ± WHDIH SWIDHP PDQW IH WS WQDSH TIQDQP IDSV SH RWDVS SH QPUDWV HDQH I CASINO GUICHARD ...... VV KLEPIERRE...... UNILOG ......

C ± SSDHS QTIDIH IDSU IH IQS IQS VVSDSR FFFF V IIUDRH IITDQH UTPDVV HDWR IH teurs français ont annoncé leur fusion qui donnera nais- CASINO GUICH.ADP ...... SRDPH LABINAL...... UNION ASSUR.FDAL ......

C C ± PRW ITQQDQQ RDIV PS WVDRH IHPDUH TUQDTU RDQU PS IS IRDVH WUDHV IDQQ PH

sance au numéro deux mondial, sous forme d’une offre CASTORAMA DUB.(L...... PQW LAFARGE...... USINOR......

C C

±

IIVDWH UUWDWQ HDWP S QWDII QWDUW PTIDHI IDUR RH US USDSH RWSDPS HDTU Q

publique d’échange amicale, sur la base de six actions C.C.F...... IPH LAGARDERE...... VALEO ......

C ± ± ISIDTH WWRDRQ HDWP PS TVDWS UIDVH RUHDWV RDIQ IH QWDTH QW PSSDVP IDSP IHH CEGID (LY) ...... ISQ LAPEYRE ...... VALLOUREC......

C ± UDRW RWDIQ FFFF RS RVDSH RVDRW QIVDHU HDHP SH PUDSH PVDTH IVUDTH R IHH Carrefour pour une action Promodès. Vendredi 27 août, CERUS...... UDRW LEBON (CIE)...... VIA BANQUE ......

C C ± RUDVW QIRDIR HDRR P PPI PPRDVH IRURDSW IDUP P UQDRH UQDVH RVRDIH HDSR SDSH

le titre Carrefour avait gagné 2,86 % à 140,30 euros, et CGIP ...... RVDIH LEGRAND ...... VIVENDI ......

C ± ±

SVDPH QVIDUU PDQS IHH IPS IPW VRTDIV QDPH P IRDQS IRDPH WQDIS IDHS IDSQ

celui de Promodès, 6,71 % à 700 euros. CHARGEURS...... SWDTH LEGRAND ADP ...... WORMS (EX.SOMEAL .....

C C C SIDWH QRHDRR QDHV IH QTDWT QUDQH PRRDTU HDWP PH PHS PIQDWH IRHQDHW RDQR IH CHRISTIAN DALLOZ ...... SHDQS LEGRIS INDUST...... ZODIAC EX.DT DIV ......

C

± ISPDTH IHHHDWW HDPT SP IHVDQH IHVDUH UIQDHQ HDQU ISH b Le cours de la BNP avait clotûré, vendredi, en baisse CHRISTIAN DIOR ...... ISQ LOCINDUS......

C

VS SSUDST FFFF IHH TPVDSH TQS RITSDQQ IDHQ IH

de 0,65 % à 76 euros, et celui de la Société générale, de CIC -ACTIONS A...... VS L’OREAL ......

C ± TTDVH RQVDIV HDQH R PWQDRH PWQDSH IWPSDPQ HDHQ IDSH CIMENTS FRANCAIS ...... TU LVMH MOET HEN......

1,29 % à 191 euros. La BNP n’a pas été autorisée à C ± WS TPQDIT IDHT SH IRTDPH IRSDQH WSQDII HDTP IT CLARINS ...... WR MARINE WENDEL ......

C C WVDIH TRQDRW IDIQ PS TDHR TDQH RIDQQ RDQH PS

prendre le contrôle de la Générale. CLUB MEDITERRANE .... WU METALEUROP ......

C

± PRDWS ITQDTT HDPH PS RPDIH RPDQH PUUDRU HDRV P

b Le groupe de BTP Bouygues, a démenti, lundi, des in- CNP ASSURANCES ...... PS MICHELIN......

C ± VQDTS SRVDUI HDQH IH QRDIH QQDVH PPIDUI HDVV IH COFLEXIP...... VQDRH MONTUPET SA......

C C IUUDVH IITTDPW IDTH RH WDQI WDSI TPDQV PDIS IH formations parues dans la presse selon lesquelles il né- COLAS ...... IUS MOULINEX ......

C ± IDWI IPDSQ IDSS S TIDWS TPDIS RHUDTV HDQP IT

gocierait la cession de sa filiale de télécommunications, COMPTOIR ENTREP...... IDWR NATEXIS BQ POP......

± % Var. RQDQT PVRDRP HDHU V PRDSH PRDSH ITHDUI FFFF I

CPR ...... RQDQW NEOPOST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

Bouygues Telecom, à Deutsche Telekom. Le titre avait 31/12 C International f ISDWH IHRDQH FFFF RP PQDSH PQDTH ISRDVI HDRQ IH

CRED.FON.FRANCE ...... ISDWH NORBERT DENTRES...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

(1)

C ± QR PPQDHQ IDRS SH PSDUH PT IUHDSS IDIU SH clotûré sur un gain de 0,57 % vendredi, à 262,50 euros. CFF.(FERRAILLES) ...... QRDSH NORD-EST......

C

± ± PWDPH IWIDSR HDUS FFFF UHDSH UIDUH RUHDQP IDUH UH IRQDVH IRP WQIDRT IDPS HDTH

b L’action Elf avait perdu, vendredi, 1,22 % à 170,30 eu- CREDIT LYONNAIS...... PWDRP NORDON (NY)...... AMERICAN EXPRESS......

C C C SI QQRDSR HDPH IHH PSHDQH PSS ITUPDTW IDVV IH RUDTP RV QIRDVT HDVH I

ros et celle de TotalFina 0,95 % à 124,80 euros. Thierry CS SIGNAUX(CSEE)...... SHDWH NRJ # ...... A.T.T. #...... C ± ± UVDPS SIQDPW HDQV I VDHV VDHI SPDSR HDVU TH IVDPW IVDSQ IPIDSS IDQI FFFF DAMART ...... UVDSS OLIPAR...... BARRICK GOLD #......

C ±

PRW ITQQDQQ IDHI IH IHWDPH IHVDRH UIIDHT HDUQ IHH PTDVT PTDVT IUTDIW FFFF S Desmarest, le président du groupe franco-belge, a esti- DANONE...... PRTDSH PARIBAS...... CROWN CORK ORD.#.....

C

± ± IURDSH IIRRDTR PDTS V IHWDSH IHW UIRDWW HDRT FFFF PTDQS PTDIS IUIDSQ HDUT FFFF

mé qu’un accord serait possible entre les deux groupes, DASSAULT-AVIATIO ...... IUH PATHE...... DE BEERS # ......

± ± ± QUDQH PRRDTU IDTW S STDVH STDRH QTWDWT HDUH ISDPS TUDHS TSDSH RPWDTS PDQI HDQH DASSAULT SYSTEME...... QUDWR PECHINEY ACT ORD ...... DU PONT NEMOURS.....

± ± dès début septembre, à condition que Elf accepte de ± SVDVS QVTDHQ HDHV R PTP PTHDPH IUHTDVH HDTW IS QIDWH QIDRQ PHTDIU IDRU PDSH DE DIETRICH...... SVDWH PENAUILLE POLY.C ...... ERICSSON # ......

C C ± UTDUH SHQDIP HDPT PH TS TSDRH RPW HDTP PH SHDTH SH QPUDWV IDIW I

négocier. DEVEAUX(LY)# ...... UTDSH PERNOD-RICARD...... FORD MOTOR # ......

C ± ± IRDVH WUDHV IDPH IHH IUSDSH IUV IITUDTH IDRP QS IIRDWH IIIDUH UQPDUH PDUW HDIT DEV.R.N-P.CAL LI...... IRDWV PEUGEOT...... GENERAL ELECT. #......

C ± ± IPRDWH VIWDPW HDHV FFFF ITU ITVDVH IIHUDPT IDHV PH TSDPS TQDRH RISDVV PDVR IDTU DEXIA FRANCE ...... IPS PINAULT-PRINT.RE...... GENERAL MOTORS # .....

C ± ± S QPDVH HDRH PU IIH IHVDQH UIHDRH IDSS PH WDWP WDVV TRDVI HDRH SH DMC (DOLLFUS MI)...... RDWV PLASTIC OMN.(LY) ...... HITACHI #......

C

± ± PSDIS ITRDWU IDUP PS VH UV SIIDTS PDSH IH IIUDSH IIVDIH UURDTW HDSI HDSH

RE`GLEMENT MENSUEL DYNACTION...... PSDSW PRIMAGAZ...... I.B.M # ......

C C C

TWDIS RSQDSW QDSP SH TST UHH RSWIDUH TDUI PH UIDSH UQDVS RVRDRP QDPW SH

______EIFFAGE ...... TTDVH PROMODES...... ITO YOKADO #......

C ± ± IUHDQH IIIUDHW IDPP V PHI PHHDIH IQIPDSU HDRS PS IWDSW IWDUS IPWDSS HDVP SH ELF AQUITAINE ...... IUPDRH PUBLICIS #...... MATSUSHITA #......

C ± ± RVDPH QITDIU IDSQ PH IV IUDWW IIVDHI HDHT IH RHDRH RHDWR PTVDSS IDQR FFFF ERAMET ...... RVDWS REMY COINTREAU...... MC DONALD’S #......

†ixh‚ihs PU ey „ Cours releve´sa` 17 h 35

C ± ± IPU VQQDHU HDIT IH RWDVS RVDTP QIVDWQ PDRU PS TTDVH TSDWH RQPDPV IDQS FFFF ERIDANIA BEGHIN...... IPTDVH RENAULT ...... MERCK AND CO # ......

C ±

QIS PHTTDPT HDQP PH VTDQH VWDSH SVUDHV QDUI S UDWH UDWH SIDVP FFFF SH ESSILOR INTL ...... QIT REXEL...... MITSUBISHI CORP...... viquid—tion X PQ septem˜re

± ± QPS PIQIDVT FFFF PH PHDVH PHDPT IQPDWH PDTH IS WWDVH WVDVH TRVDHW II ESSILOR INTL.ADP...... QPS RHODIA ...... MOBIL CORPORAT.#......

C ± ± US RWIDWU HDSR SH RUDPS RUDPH QHWDTI HDII QDVP IQQDRH IQHDSH VSTDHP PDIU PDSH ESSO...... URDTH RHONE POULENC A...... MORGAN J.P. # ......

C C ± SWVDSH QWPSDWH HDSV PHH PDVI PDVS IVDTW IDRP IH IPDSS IQDUH VWDVU QDUW SH EURAFRANCE...... THP ROCHETTE (LA) ...... NIPP. MEATPACKER......

C % Var. C IDQS VDVT FFFF FFFF SV SVDVH QVSDUH IDQV PH QTDSI QTDWS PRPDQV IDPI HDQQ

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURO DISNEY...... IDQS ROYAL CANIN...... PHILIP MORRIS # ......

31/12 France C ± f ± IDRT WDSV HDTV FFFF IVSH IVSS IPITV HDPU PHH WTDSH WT TPWDUP HDSP FFFF

en ¤uros en ¤uros en francs veille EUROTUNNEL...... IDRU RUE IMPERIALE (L...... PROCTER GAMBLE ......

(1)

C C C TWDRH RSSDPQ HDPW PS QUDWH QV PRWDPT HDPT IHH IUDPW IUDQH IIQDRV HDHT SH FACOM SA...... TWDPH SADE (NY) ...... SEGA ENTERPRISES ......

C C ± ± IRTDSS WTIDQH HDWV ISPDRS STDVH SUDSH QUUDIV IDPQ SH PSUDTH PSU ITVSDVI HDPQ PH TIDSH TPDRS RHWDTS IDSR HDHI B.N.P. (T.P)...... IRV FAURECIA ...... SAGEM S.A...... SCHLUMBERGER #......

C ± ± ± IRQDSH WRIDQH HDQS IHHH IIWDPH IIV UURDHQ IDHI PP IVR IVS IPIQDSP HDSR IT IPR IPPDSH VHQDSS IDPI SH CR.LYONNAIS(TP) ...... IRR FIMALAC SA...... SAINT-GOBAIN...... SONY CORP. #......

C C ± QWH PSSVDPQ IDPU IHHH IW IWDQH IPTDTH IDSV IHH UVDSH UVDTH SISDSV HDIQ SH RENAULT (T.P.)...... QWS FINEXTEL...... SALVEPAR (NY) ......

± ± IUS IIRUDWP FFFF IHHH USDTH UR RVSDRI PDIP SH RHDHV RH PTPDQV HDPH P SAINT GOBAIN(T.P...... IUS FIVES-LILLE...... SANOFI SYNTHELAB......

C C C

IRW WUUDQV RDIP IHHH IQIDSH IQIDVH VTRDSS HDPQ SH UHDIS UI RTSDUQ IDPI SH

THOMSON S.A (T.P ...... ISH FONC.LYON.# ...... SAUPIQUET (NS) ...... ABRE´VIATIONS

± ± ± PPW ISHPDIR HDQS IS USDWH USDPH RWQDPV HDWP PS TRDSH TR RIWDVI HDUV SH

ACCOR ...... PPWDVH FRANCE TELECOM...... SCHNEIDER ELECTR......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C C C PHDWH IQUDIH HDIW PH UWH UWP SIWSDIV HDPS SH RSDTI RTDUS QHTDTT PDSH FFFF AEROSPATIALE MAT ...... PHDVT FROMAGERIES BEL...... SCOR......

C C C

RWDSH QPRDUH HDQR QH IPWDWH IQS VVSDSR QDWQ P UUDWH UV SIIDTS HDIQ Q AGF ...... RWDQQ GALERIES LAFAYET ...... S.E.B...... SYMBOLES

± ± ITDST IHVDTQ PDIQ SR UTDUH UTDUH SHQDIP FFFF VH SPDWS SPDSS QRRDUI HDUT SH

AIR FRANCE GPE N ...... ITDWP GASCOGNE...... SEITA...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C ± ± ISH WVQDWR HDHU II TQDVH TPDUS RIIDTI IDTS SH IIDIH IIDPR UQDUQ IDPT IHH

AIR LIQUIDE ...... ISHDIH GAUMONT #...... SELECTIBANQUE...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C ± IRWDRH WVH HDWS IH RVDUH RVDSH QIVDIR HDRI S RRDSH RTDPH QHQDHS QDVP IQ

ALCATEL ...... IRV GAZ ET EAUX ...... SGE...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite; d cours pre´ce´dent.

C ± ±

QIDUR PHVDPH HDIQ T IIPDVH IIPDWH URHDSV HDHW IHH IHT IHSDIH TVWDRI HDVS PDRH

ALSTOM...... QIDUV GECINA...... SIDEL...... `

± ± ± DERNIERE COLONNE RM (1) : PTWDWH IUUHDRQ IDSH IH SVDRH SUDWH QUWDVH HDVT IH ISRDQH ISR IHIHDIU HDIW IHH ALTRAN TECHNO. #...... PUR GEOPHYSIQUE ...... SILIC CA ......

C ± ± IHS TVVDUS QDRW S PT PUDSS IVHDUP SDWT IH VRDWH VRDRS SSQDWT HDSQ IHH ATOS CA...... IHVDVH GRANDVISION ...... SIMCO...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C C IPQDRH VHWDRS IDST WDIS IQIDPH IQR VUVDWV PDIQ SH PSQ PSS ITUPDTW HDUW V AXA...... IPIDSH GROUPE ANDRE S.A ...... S.I.T.A ...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C ± ± IPR VIQDQW HDVH IHH PSDIH PSDPH ITSDQH HDRH IH IRDRS IRDRH WRDRT HDQS PS BAIL INVESTIS...... IPS GR.ZANNIER (LY) ...... SKIS ROSSIGNOL...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C C ± IHVDVH UIQDTV IDTV SH IHI IHSDPH TWHDHU RDIT V IWQDSH IWI IPSPDVV IDPW S BAZAR HOT. VILLE ...... IHU GROUPE GTM ...... SOCIETE GENERALE......

C ± RHTDHR HDRV FFFF FFFF FFFF RQDIH PVPDUP PDTP UPDRH RURDWI FFFF GUILLEMOT #...... TIDWH DAPTA-MALLIN.... MANITOU # ...... EMIN-LEYDIER.....

C C ± PDPQ QDHQ TPDQS RHVDWW QDWP SIDRS QQUDRW PDST QI PHQDQS FFFF GUYANOR ACTI .... HDQR GROUPE J.C.D ...... MANUTAN INTE .. FLAMMARION S...

C C SECOND SHIDVI P IIVDIH UURDTW FFFF IIP UQRDTU HDHW IQDIH VSDWQ FFFF NOUVEAU HF COMPANY...... UTDSH DAUPHIN ...... d MARC ORIAN...... GRAVOGRAPH......

C C C QPQDUI FFFF RH PTPDQV HDSH SPDWH QRU IDUQ PPDTV IRVDUU S RWDQS ______HIGH CO...... DECAN GROUPE... MARIONNAUD P . GPE GUILLIN ......

C ± ± ±

PTSDTT HDHP UR RVSDRI PDTQ QQDVH PPIDUI PDHQ IRDSH WSDII HDTW

´ HOLOGRAM IND .. RHDSH ´ DU PAREIL AU...... MECATHERM #.... JEANJEAN # ...... C ± QTDHV FFFF RPDTH PUWDRR IDTU QSDQH PQIDSS FFFF PVDVS IVWDPR PDPH

MARCHE IGE + XAO...... d SDSH MARCHE ENTRELEC CB ...... MGI COUTIER...... HBS TECHNOLO ..

C C RTDSU IPDSP IHH TSSDWT FFFF IQI VSWDQH HDUU ITTDTH IHWPDVP FFFF ILOG # ...... UDIH ENTREPRISE I...... d MICHEL THIER .... HOT.REG.PARI .....d

C ± ± ± QHDIU IDSH RS PWSDIV PDIU II UPDIT PDVH IQI VSWDQH HDTI

IMECOM GROUP .. RDTH ETAM DEVELOP.... NAF-NAF #...... HUREL DUBOIS....

†ixh‚ihs PU ey „

†ixh‚ihs PU ey „

C C IIVDHU IDIV IPRDSH VITDTU SDUV PR ISUDRQ FFFF IIUDWH UUQDQU FFFF INFOSOURCES...... IV EUROPEENNE C ... PHYTO-LIERAC .... IDI......

C C

± ± IRPDPI PDWW RVDPS QITDSH HDSP UPDVH RUUDSR IDTP PIDQV IRHDPR HDRU

INFOTEL #...... PIDTV EUROP.EXTINC..... POCHET...... IMV TECHNOLO...

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 17 h 35 Une se´lection. Cours releve´sa` 17 h 35

C C ± ± IWHDPQ IDUS RVDWH QPHDUT HDPH TRDIS RPHDVH HDSR QPDWV PITDQQ HDSS INTERCALL # ...... PW EXEL INDUSTR..... RADIALL #...... INTER PARFUM....

C C C ± IUSDHI HDQH QQDTH PPHDRH HDSQ SVDVH QVSDUH PDVH RPDHI PUSDSU IDPQ LEXIBOOK #...... PTDTV EXPAND S.A...... RALLYE(CATHI ..... IPO (NS) # ......

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. C C C C RVDPI PDVH IQTDSH VWSDQV HDHU RP PUSDSH IDWR PHDQS IQQDRW HDUR

JOLIEZ-REGOL...... UDQS FACTOREM...... REYNOLDS...... LABO.PHARMYG...

Valeurs f en ¤uros en francs veille Valeurs f en ¤uros en francs veille

C ± IDVR FFFF IT IHRDWS SDWT PPDVH IRWDST HDPP WPDIH THRDIR FFFF JOLIEZ-REGOL...... d HDPV FAIVELEY # ...... RUBIS #...... M.B.ELECTRON....d

C VVDSS FFFF VDIW SQDUP IDUR SSDIH QTIDRQ FFFF RDUS QIDIT FFFF IIV UURDHQ FFFF WPDSH THTDUT FFFF ADL PARTNER...... IQDSH LACIE GROUP...... ADA...... FINACOR...... SABATE SA # ...... NSC GPE (NY) ......

C ± ± VPDTS QDHV IWDWS IQHDVT HDPS WP THQDRV PDPP WIDWH THPDVP FFFF TW RSPDTI FFFF RSDPU PWTDWS FFFF AB SOFT...... IPDTH MEDIDEP #...... AIGLE # ...... FINATIS(EX.L ...... SEGUIN MOREA... NOCIBE...... d

C C C C ± IIVDUW HDII SDUH QUDQW FFFF UUDPH SHTDRH PDVH IUPDSH IIQIDSQ HDVV IRH WIVDQR HDPI IPI UWQDUI HDHV ALPHAMEDIA...... IVDII MILLE AMIS #...... d ALGECO #...... FININFO...... SIDERGIE...... ONET #......

C C C ± ± ± PHDWW WDHW UDST RWDSW IDVW WPDVH THVDUQ HDVU RU QHVDQH QDHU PSDVT ITWDTQ PDRP IRDSS WSDRR RDHP ALPHA MOS ...... QDPH MONDIAL PECH ... APRIL S.A.#( ...... FLO (GROUPE) ..... SIPAREX (LY)...... ORGASYNTH ......

C C C ± WHSDPP IDIS UDWH SIDVP IDWR TIDWS RHTDQU HDUQ RV QIRDVT HDVR PPDHS IRRDTR FFFF SHDSH QQIDPT FFFF ALTAMIR & CI...... IQV NATUREX...... ARKOPHARMA # .. FOCAL (GROUP .... SOCAMEL-RESC ... PARIS EXPO......

C C ± IQDSV FFFF TU RQWDRW HDRS WRDSH TIWDVV HDRQ SW QVUDHI FFFF SH QPUDWV IDII PH IQIDIW FFFF APPLIGENE ON .... PDHU OLITEC ...... ASSUR.BQ.POP..... FRAIKIN 2#...... SOPRA #...... PAUL PREDAUL....

C C ± ± IHDWS FFFF HDVQ SDRR UDUV QQDSH PIWDUS HDHW RP PUSDSH FFFF SDWH QVDUH QDQQ WDTR TQDPQ QDTT ASTRA ...... IDTU OXIS INTL RG...... ASSYSTEM #...... GAUTIER FRAN .... SPORT ELEC S...... PIER IMPORT......

C C C C C ± UQDRU IDVP PHDWW IQUDTW HDHS IVSDTH IPIUDRT HDQP IDPS VDPH PDRT IUDIH IIPDIU PDVR PIDVH IRQ PDVQ ATN...... IIDPH PERFECT TECH..... BENETEAU CA# .... GEL 2000...... STALLERGENES ... PISC. DESJOY ......

± ± ± ± RPTDQU HDQI VDPH SQDUW FFFF UDQH RUDVV FFFF QIDIH PHR PDPH RHDVS PTUDWT HDQU PSDUH ITVDSV HDQW AVENIR TELEC...... TS PHONE SYS.NE..... BISC. GARDEI...... GENERALE LOC .... STEF-TFE # ...... PLAST.VAL LO......

C C C C ± RVVDTW HDTV ISDUH IHPDWW IDPW SW QVUDHI HDQR UQDPH RVHDIT HDSR PDIW IRDQU FFFF QRDPV PPRDVT IDIP BELVEDERE...... URDSH PICOGIGA...... BOIRON (LY)# ...... GEODIS ...... SUPERVOX (B)...... d REGIONAL AIR .....

C C ± ± ± VSDPU FFFF UUDWS SIIDQP PDSU QWDWR PTIDWW HDIS IDIW UDVI HDVQ ST QTUDQR IDVP RH PTPDQV PDRR BIODOME #...... IQ PROSODIE # ...... BOISSET (LY)...... G.E.P PASQUI ...... SYLEA...... SECHE ENVIRO.....

C C ± ± ± PTTDQP HDSH PVDHQ IVQDVT IDTS WSDPH TPRDRU HDPT PUDPP IUVDSS IDWS IPDUH VQDQI PDQI TPDTS RIHDWT FFFF BVRP EX DT S...... RHDTH PROLOGUE SOF.... BOIZEL CHANO ... GFI INDUSTRI...... TOUPARGEL (L .... SERVICES ET ...... d

C C ± ± SHDSI QDUS RDII PTDWT IDPH IU IIIDSI HDRI TU RQWDRW IDUS IIH UPIDSS FFFF PVDWV IWHDIH FFFF CAC SYSTEMES .... UDUH QUANTEL ...... BONDUELLE ...... GFI INFORMAT .... TRANSICIEL # ...... SICAL......

C C ± ± ± IIUDUR HDQR SQ QRUDTT T T QWDQT QDPQ TPDWS RIPDWP FFFF RH PTPDQV PDRR RVDIH QISDSP IDPQ CEREP ...... IUDWS R2I SANTE ...... BOURGEOIS (L..... GO SPORT...... TRIGANO...... SMOBY (LY) #......

± ± ± RDHU QDIQ QWDSH PSWDIH FFFF SPDQH QRQDHU IDHR ITDTH IHVDVW FFFF IHTDPH TWTDTQ QDQU IIWDSH UVQDVU FFFF CHEMUNEX #...... HDTP RADOUX INTL ...... BRICE...... GPRI FINANCI...... UBI SOFT ENT ..... SODICE EXP.( ......

C C C ± PTVDWR QDVH IVDSH IPIDQS IDHW SWDWH QWPDWP TDWT SPPH QRPRHDWT FFFF IWDSS IPVDPR HDUT SI QQRDSR FFFF COIL...... RI RECIF #...... BRICORAMA #...... GRAND MARNIE .. VIEL ET CIE...... SOFIBUS......

C C ± ± ± IRRDPR HDHS IWDRS IPUDSV HDPI WTDHS TQHDHS HDSU RWDSH QPRDUH IDHP US RWIDWU QDHP QTDSW PRHDHI FFFF CRYO INTERAC .... PIDWW REPONSE #...... BRIOCHE PASQ .... GROUPE BOURB .. VILMOR.CLAUS .... SOGEPAG(PARC ...d

C C ± ± ± PRWDPT FFFF UDPH RUDPQ HDTW SUDRH QUTDSP PDRI IUDWH IIUDRP HDST STDWH QUQDPR HDIV TRDUH RPRDRH PDUH CYBER PRES.P...... QV REGINA RUBEN.... SOLERI...... GUERBET S.A...... VIRBAC ...... SOLVING # ......

C C ± ± ± TTDWI IDWH PIDQH IQWDUP IDRQ QH IWTDUW FFFF QPDPH PIIDPP IDUU WTDQH TQIDTW HDUP UDUS SHDVR IDUU CYRANO # ...... IHDPH SAVEURS DE F ...... CDA-CIE DES...... GUY DEGRENNE .. WALTER # ...... S.T. DUPONT......

C ± ± ± ± IHUDWH HDQH IPDRH VIDQR IDWV RR PVVDTP IDWU SUDVH QUWDIR PDUV QVDVS PSRDVR FFFF QR PPQDHQ HDPW DESK # ...... ITDRS SILICOMP # ...... CEGEDIM # ...... GUYOMARC H N .. AFIBEL ...... d STEDIM # ......

C ± ± VDRT FFFF IQT VWPDIH PDSI WWDRS TSPDQS HDSS IHSDIH TVWDRI IDIS QSDIR PQHDSH FFFF IW IPRDTQ FFFF DESK BS 98 ...... d IDPW SERP RECYCLA ..... CERG-FINANCE.... HERMES INTL ...... AIRFEU#(NS)...... d SURCOUF # ......

C C C ± RSDQW IDIR RPDUH PVHDHW FFFF QIDPT PHSDHS RDPH IHRDWH TVVDIH IDQS QTDSH PQWDRP IDQW VV SUUDPR FFFF DMS # ...... TDWP SOI TEC SILI ...... CGBI ...... HYPARLO #(LY...... ALAIN MANOUK .. SYLIS # ......

C C C C ± RUDVV RDPW PQDWW ISUDQT IDIW SDIH QQDRS P QIDRS PHTDQH PDII UTDRH SHIDIS FFFF SQDSH QSHDWR IDWH DURAND ALLIZ.... UDQH STACI #...... CLAYEUX (LY)...... I.C.C.#...... BQUE TARNEAU... TEAMLOG #......

C C ± IDQI HDPR TUVDWP IDRQ HDUP RDUP FFFF RQDSH PVSDQR FFFF SRDPH QSSDSQ WP THQDRV FFFF RPDIH PUTDIT DURAN DUBOI..... IHQDSH STELAX ...... CNIM CA# ...... IMMOB.BATIBA .... C.A.GIRONDE...... THERMADOR GP..

C ± ± IIPDVP FFFF ISDVH IHQDTR FFFF SRDIS QSSDPH HDHW WDWS TSDPU FFFF QWDWI PTIDUW HDHQ IQDVW WIDII HDHU EFFIK #...... d IUDPH SYNELEC #...... COFITEM-COFI .... IMS(INT.META ..... C.A.LOIRE/H...... THERMOCOMPAC

C C C ± ± IVIDQU RDWV PDIH IQDUV QDWT TT RQPDWQ FFFF RPDVH PVHDUS IDPP TQDSH RITDSQ HDQP WWDSS TSQDHI HDIS ESKER ...... PUDTS LA TETE D.L...... CIE FIN.ST-H...... INFO REALITE ...... C.A. MIDI CC...... UNION FIN.FR .....

C ± ± ± ± SIVDPI IDPS PWDQH IWPDPH IDHQ IRS WSIDIR IDIT PDQR ISDQS FFFF SQDUS QSPDSV HDPV SQDSH QSHDWR HDIW EUROFINS SCI...... UW THERMATECH I.... C.A. PARIS I...... INT. COMPUTE..... C.A. SOMME C ..... VRANKEN MONO.

C C C TIDQQ HDWU IHT TWSDQI FFFF RWDPH QPPDUQ HDRI ITQDIH IHTWDVU IHDPH SUDWH QUWDVH FFFF QRDSH PPTDQI FFFF EURO.CARGO S .... WDQS TITUS INTERA ...... C.A.ILLE & V...... JET MULTIMED .... CR.AG.SUD RH..... VULCANIC # ...... d

C C C RVRDIH QDQT IHIDVH TTUDUT FFFF SHDQS QQHDPU FFFF WWDVH TSRDTS IDTQ RIDVH PURDIW IDWS EUROPSTAT #...... UQDVH TITUS INTER...... d C.A.LOIRE AT...... LATECOERE # ...... CIDER SANTE ......

C C C VSDPU TDST QPDWH PISDVI FFFF RW QPIDRP FFFF IHRDTH TVTDIQ IDVS UR RVSDRI QDTR FABMASTER # ...... IQ TRANSGENE # ...... C.A.MORBIHAN.... L.D.C...... a CODETOUR......

C C C C ± SPPDIR PDHS IIDVH UUDRH PDTI UUDSS SHVDTW HDHT TDWH RSDPT IDRU IPDVH VQDWT HDUV FI SYSTEM #...... UWDTH TR SERVICES...... C.A.DU NORD#..... LECTRA SYST...... COFIDUR # ......

C C C ± SVDIP IDVR UDWH SIDVP QDTT TRDPH RPIDIP HDPQ QUDSQ PRTDIV IHDQV QRDVH PPVDPU FFFF FLOREANE MED... VDVT V CON TELEC...... C.A. OISE CC ...... LEON BRUXELL .... CORA INDUSTR ......

C C C QSHDWR HDWR IIDSH USDRR WDSP WT TPWDUP FFFF IWDPS IPTDPU PDWR ISSDRH IHIWDQT FFFF GENERIX # ...... SQDSH WESTERN TELE .... C.A.PAS CAL ...... LOUIS DREYFU..... DELACHAUX S......

C C ± ± WVDPT PDWT UUDVH SIHDQQ IDQW PHDIH IQIDVS HDSH QVDTH PSQDPH PDTP GENESYS # ...... IRDWV ...... C.A.TOULOUSE..... LVL MEDICAL ...... DELMON INDUS......

C C ± PIQDIW HDSW TRDWH RPSDUP HDIS PHUDVH IQTQDHV QDPQ IV IIVDHU FFFF GENSET...... QPDSH ...... CRCAM TOUR.P ... M6-METROPOLE .. DIGIGRAM # ......

C ± ± ± IHVDPQ TDPH RT QHIDUR PDIQ PDHV IQDTR IDWT RVDSS QIVDRU RDWW GROUPE D # ...... ITDSH ...... CROMETAL ...... MEDASYS DIGI..... DISTRIBORG G ......

´ ´ IISHDRP PTGHV IVQDST IPHRDHU PUGHV IWPDVP IPTRDVP PTGHV REVENU-VERT ...... IUSDQV ACTILION EQUILIBRE C *..... KALEIS EQUILIBRE D......

´ ´ ´ ´ ´ ´ IPHDST PSGHV IVHDHQ IIVHDWP PUGHV IVIDHW IIVUDVU PTGHV Minitel : SEVEA ...... IVDQV ACTILION EQUILIBRE D * .... KALEı¨SSERENITE C......

´ ´ IIIIDPT PUGHV ITWDRI ´ ´ ´ PHSTPDSS PTGHV IUUDTQ IITSDIV PTGHV

SICAV 3616 CDC TRESOR (1,29 F/mn) SYNTHESIS ...... QIQRDUR ACTILION PEA EQUILIBRE *. KALEIS SERENITE D ......

IUHDIT IIITDIV PUGHV

QUVDTP PTGHV PQDVT ISTDSI PWGHV

UNIVERS ACTIONS ...... SUDUP ACTILION PRUDENCE C *.... LATITUDE C ......

PHWRQ PWGHV

FONSICAV C ...... QIWPDUR

IHWRDIR PUGHV ´ ITTDVH IVRDRU IPIHDHR PUGHV IQTDQU PWGHV

MONE ASSOCIATIONS...... ACTILION PRUDENCE D * ... PHDUW

´ ˆ LATITUDE D...... PHSWPDUP PTGHV

MUTUAL. DEPOTS SIC. C ..... QIQWDQR WRDWH TPPDSH PUGHV IWWDIP IQHTDIR PUGHV TUVDIQ PTGHV

FCP UNIVAR C ...... LION ACTION EURO ...... OBLITYS D...... IHQDQV WPDII THRDPH PUGHV IIWSDTI PUGHV IVPDPU ´ PVRDRP PTGHV Sicav en ligne : UNIVAR D...... LION PEA EURO...... PLENITUDE D PEA ...... RQDQT

QVDUT PSRDPS PTGHV IRUVPDWI PWGHV 08 36 68 09 00 (2,23 F/mn) UNIVERS-OBLIGATIONS ...... POSTE GESTION D...... PPSQDTR

 le™tionF

ne se ` RQHURDUW PWGHV

´ POSTE PREMIERE SI...... TSTTDUI RQPDWQ PWGHV

ECUR. ACT. FUT.D PEA...... TT Fonds communs de placements

` PSTIUPDUP PWGHV

´ POSTE PREMIERE 1 AN...... QWHSQDPV RHDVT PTVDHP PWGHV IVSHDUV IWGHV

ECUR. CAPITALISATION C.... INDOCAM VAL. RESTR...... PVPDIS

IRIDIT PUGHV

PIDSP ` SRUSWDSS PWGHV

Cours de cloˆ ture le 27 aouˆ t ´ CM EURO PEA...... POSTE PREMIERE 2-3...... VQRVDHR IQSSRDVV VVWIRDIV PWGHV PVPDSP PRGHV

ECUR. EXPANSION C...... MASTER ACTIONS ...... RQDHU

QRDUV PPVDIR PUGHV

SIVVDRW PTGHV

´ ´ CM FRANCE ACTIONS ...... REVENUS TRIMESTR. D ...... UWHDWV UPUDRU RUUIDVW PWGHV

IVRDWI PRGHV

ECUR. GEOVALEURS C...... MASTER OBLIGATIONS ...... PVDIW

IVIDII PUGHV

PUDTI ´ IIHUDQW PTGHV

´ CM MID. ACT. FRANCE...... THESORA C ...... ITVDVP SPDPW QRQ PWGHV

IQRDHV PSGHV

Valeurs unitaires e Date ECUR. INVESTIS. D PEA...... OPTALIS DYNAMIQ. C ...... PHDRR

PQSQDTR PUGHV QSVDVI ´ WSRDPW PTGHV

E´metteurs f ´ ´ CM MONDE ACTIONS...... THESORA D...... IRSDRV PHVDUU IQTWDRR PWGHV

IQHDSR PSGHV

¤uros francsee cours EC. MONET.C/10 30/11/98...... OPTALIS DYNAMIQ. D...... IWDWH

TUUDHI PUGHV

IHQDPI ´

PVSHVTDSP PWGHV

´ ´ CM OBLIG. LONG TERME.... TRESORYS C...... RQRTIDIT IPQSDRQ PWGHV IVVDQR ´ IPSDPP PSGHV

EC. MONET.D/10 30/11/98...... OPTALIS EQUILIB. C ...... IWDHW

PWDVS IWSDVH PUGHV

PQURDSH PTGHV

AGIPI ´ ´ CM OPTION DYNAM...... SOLSTICE D...... QTIDWW QQTDHS PWGHV SIDPQ ´ IIWDQV PSGHV

ECUR. TRESORERIE C...... OPTALIS EQUILIB. D...... IVDPH ´ QPSDVV PUGHV

´ ´ CM OPTION EQUIL...... RWDTV RTDVP QHUDIP PWGHV

IPHDWT PSGHV

ECUR. TRESORERIE D ...... OPTALIS EXPANSION C ...... IVDRR

IUHDVV PTGHV

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PTDHS WVVDUP PUGHV

´ CM OBLIG. COURT TERME .. ISHDUQ SG ASSET MANAGEMENT PVSDSH IVUPDUT PWGHV

IPHDRQ PSGHV

ECUR. TRIMESTRIEL D...... OPTALIS EXPANSION D...... IVDQT

IUPDTS PQGHV

AGIPI ACTIONS (AXA)...... PTDQP PHQHDHT PUGHV

´ CM OBLIG. MOYEN TERME . QHWDRV Serveur vocal : IVUDUQ PWGHV

PVDTP ´ ´ ´ IIPDVP PSGHV

EPARCOURT-SICAV D...... OPTALIS SERENITE C...... IUDPH

IHVHDIT PUGHV

´ CM OBLIG. QUATRE...... ITRDTU 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn) IRHPQDPS PWGHV PIQUDVQ ´ ´ ´ IHSDQS PSGHV

3615 BNP GEOPTIM C ...... OPTALIS SERENITE D ...... ITDHT

IHRVDTV PUGHV

´ ISWDVU IPIQUDUH PWGHV

IVSHDQV Fonds communs de placements CADENCE 1 D...... SPPDHV PRGHV

GEOPTIM D...... PACTE SOL. LOGEM...... UWDSW

ISVDPS IHQVDHS PUGHV

QPUHDQR PWGHV

RWVDST ´ CADENCE 2 D...... IUDUT IITDSH PUGHV

SQUDIT PRGHV

HORIZON C...... PACTE VERT T. MONDE...... VIDVW CM OPTION MODERATION .

UTPDRV PUGHV

BNP ACTIONS EURO...... IITDPR

IHQUDRH PUGHV

´ ´ ISVDIS IHHDPQ PTGHV

PREVOYANCE ECUR. D...... ISDPV CADENCE 3 D......

IHQHDIV PUGHV

BNP ACTIONS FRANCE...... ISUDHS

QQTDQI PUGHV LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE INTEROBLIG C ...... SIDPU

TVWDIS PUGHV

BNP ACT. MIDCAP EURO..... IHSDHT CIC BANQUES ´ UVDRP SIRDRH PUGHV

THUDHP PTGHV

ASIE 2000...... WPDSR INTERSELECTION FR. D......

PRQDUS PUGHV

BNP ACT. MIDCAP FR...... QUDIT CRE´DIT AGRICOLE ´ ´

IIWVDST PUGHV

´ IVPDUP PIUTSDUH PTGHV QQIVDIT SELECT DEFENSIF C...... PPRDSQ PUGHV

FRANCIC...... QRDPQ SAINT-HONORE CAPITAL ....

IIVQDVU PUGHV

BNP ACTIONS MONDE...... IVHDRV 08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) ´

ISUUDUU PUGHV

´ ´ PRHDSQ RRIDIQ PTGHV TUDPS SELECT DYNAMIQUE C ...... PHHDQW PUGHV

FRANCIC PIERRE...... QHDSS ST-HONORE MAR. EMER. ....

IPPVDVU PUGHV

BNP ACTIONS PEA EURO..... IVUDQR ´ ´ IHVTDSW PUGHV

´ ITSDTS PWHDPH PTGHV RRDPR ´ USWDPH PTGHV ´ IISDUR SELECT EQUILIBRE 2...... QHSDPP PUGHV

´ ATOUT AMERIQUE ...... EUROPE REGIONS...... RTDSQ ST-HONORE PACIFIQUE ...... IWHDPQ PUGHV

BNP EP. PATRIMOINE...... PW ´ ITIDPU IHSUDVT PUGHV IQVDVH PTGHV

PIDIT ´ ´ PHRUDQI PTGHV

´ ATOUT ASIE...... ST-HONORE VIE SANTE ...... QIPDII SELECT PEA 3...... PHWDPS PUGHV

BNP EPARGNE RETRAITE .... QIDWH

RQQDWI PVRTDPT PUGHV PHWUDSS PTGHV

´ ATOUT CROISSANCE...... QIWDUU CIC PARIS SG FRANCE OPPORT. C...... ISHVPDIT PUGHV

BNP MONE COURT TERME . PPWWDPT

RHUDWP PTUSDUV PUGHV IWWRDSU PTGHV

QHRDHU SG FRANCE OPPORT. D ......

´ ATOUT FONCIER...... LEGAL & GENERAL BANK SUPHDVT PUGHV

BNP MONETAIRE C...... VUPDIR

RWIDSW QPPRDTP PUGHV

IPTPDWI PTGHV

ATOUT FRANCE EUROPE ..... IWPDSQ SOGENFRANCE C......

IIHTDVT PWGHV

´ ASSOCIC ...... ITVDUR SPTSDVQ PUGHV

BNP MONETAIRE D ...... VHPDUU

RRRDRV PWISDTH PUGHV

QHWDWR PTGHV

ATOUT FRANCE MONDE...... RUDPS SOGENFRANCE D......

SVTDRQ PTGHV

AURECIC...... VWDRH ´ IWPRDTR PWGHV

´ PWQDRI VQITVDVS PUGHV

BNP MONE PLACEMENT C.. IPTUWDHI SECURITAUX ......

IWSDQI IPVIDIS PTGHV

TUSDUU PUGHV

ATOUT FUTUR C ...... SOGEOBLIG C...... IHQDHP

PIHDTW PTGHV

CICAMONDE...... QPDIP ´ IQTRDWV PTGHV

´ PHVDHW UTHPIDHP PUGHV

BNP MONE PLACEMENT D.. IISVWDQQ STRATEGIE IND. EUROPE ....

IIVVDHU PTGHV

IVIDIP ´ QHRDWS PUGHV

ATOUT FUTUR D...... SOGEPARGNE D...... RTDRW

RWQDVU PTGHV

CONVERTICIC...... USDPW ´

PIRSDPR PTGHV

´ ´ ´ QPUDHR IITTVDUS PUGHV

BNP MONE SECURITE ...... IUUVDVW STRATEGIE RENDEMENT ....

QIWDTT PHWTDVQ PTGHV

ITPQDTW PUGHV

COEXIS ...... SOGEPEA EUROPE...... PRUDSQ

PIRWDVQ PUGHV

´ ´ ECOCIC...... QPUDUR WRHWHUDQR PUGHV

BNP MONE TRESORIE ...... IRQRRHDRH ` RIUDST PUQWDHI PTGHV

RQSDIH PUGHV

DIEZE ...... SOGINTER C...... TTDQQ

SIWTDQT PWGHV

EPARCIC ...... UWPDIV

IHWRDVT PUGHV

BNP OBLIG. CT ...... ITTDWI Sicav Info Poste :

QTHIDRH PTGHV

EURODYN...... SRWDHQ

WTRPDVQ PUGHV

MENSUELCIC...... IRUHDHR Fonds communs de placements

PPUDQS PUGHV

BNP OBLIG. LT...... QRDTT 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn)

UTUDIR PSGHV

INDICIA EUROLAND...... IITDWS

RQRTDWT PUGHV

TTPDTW ´ IHWDVI PTGHV

OBLICIC MONDIAL...... DECLIC ACTIONS EURO...... ITDUR

IIVHDWV PUGHV

IVHDHR ´ IUPDPS PWGHV

BNP OBLIG. MONDE...... PTDPT

PTVPDWQ PSGHV

INDICIA FRANCE...... RHWDHI AMPLITUDE AMERIQUE C ...

IIUHDVV PTGHV

´ IUVDSH ´

QQIDWI PTGHV

OBLICIC ReGIONS ...... DECLIC ACTIONS FRANC ..... SHDTH

WQPDIV PUGHV

IRPDII ´ IUHDTV PWGHV

BNP OBLIG. MT C...... PTDHP

ISWWDTV PTGHV

INDOCAM CONVERT. C...... PRQDVU AMPLITUDE AMERIQUE D...

ITIDRQ PTGHV

PRDTI ´ PUHDSV PTGHV

RENTACIC...... DECLIC ACTIONS INTER...... RIDPS

IQSDQI VVUDSV PUGHV

PQQDQW PWGHV

BNP OBLIG. MT D...... QSDSV IRIRDPR PTGHV

INDOCAM CONVERT. D ...... PISDTH AMPLITUDE EUROPE C......

PQWQDQW PWGHV

QTRDVU ´ QSPDIV PTGHV

SECURICIC...... DECLIC BOURSE PEA ...... SQDTW

ITSDVI IHVUDTR PUGHV

PPUDWS PWGHV

BNP OBLIG. REVENUS ...... QRDUS IQRWVDTI PSGHV

INDOCAM EUR. NOUV...... PHSUDVS AMPLITUDE EUROPE D ......

PITQDHP PWGHV

QPWDUS ´ ´ IHSDSR PTGHV

SECURICIC D ...... DECLIC BOURSE EQUILIBRE ITDHW IUHDHQ IIISDQP PUGHV ISVIDQP PWGHV

BNP OBLIG. SPREADS...... PRIDHU IPHUDRW PTGHV IVRDHV AMPLITUDE MONDE C......

INDOCAM HOR. EUR. C ...... ´ IIRDWW PTGHV

´ DECLIC OBLIG. EUROPE...... IUDSQ IVPWDSQ IPHHHDWQ PUGHV PPHDVP IRRVDRV PWGHV

IHTSDTU PTGHV

BNP OBLIG. TRESOR...... INDOCAM HOR. EUR. D...... ITPDRT AMPLITUDE MONDE D ......

´ IQRDTU PTGHV

DECLIC PEA EUROPE ...... PHDSQ

IQVDTH WHWDIT PUGHV PQDQS ISQDIU PWGHV

WWVDRQ PTGHV

BNP SECT. IMMOBILIER ...... INDOCAM MULTI OBLIG...... ISPDPI AMPLITUDE PACIFIQUE C ...

´ RRWDSQ PTGHV

DECLIC SOGENFR. TEMPO .. TVDSQ

PQDHI ISHDWR PWGHV PSIDTW PTGHV

INDOCAM ORIENT C...... QVDQU AMPLITUDE PACIFIQUE D...

THHTDIR PUGHV

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INDOCAM ORIENT D ...... QRDPP ELANCIEL FRANCE D PEA....

SRUVDPW PUGHV

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VQSDIT ´ ...... IIHDTH UPSDRW PWGHV IPQWDVW PTGHV INDOCAM UNIJAPON...... IVWDHP ELANCIEL EURO D PEA......

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IVVDVQ ´ IHVDQT UIHDVH PTGHV IRPVDIS PTGHV LIVRET B. INV.D PEA...... INDOCAM STR. 5-7 D...... PIUDUP GEOBILYS C ......

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23 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999

SÉVILLE 99 Les 7es champion- nin, derrière les Bahamas. b LES ses objectifs, avec une médaille d’or GREENE (3 médailles d’or) et son nats du monde d’athlétisme se sont ÉTATS-UNIS ont confirmé leur supré- (Eunice Barber, heptathlon), deux compatriote Michael Johnson (l’ath- achevés, dimanche 29 août, sur une matie, avec un total de 17 médailles, médailles d’argent (Stéphane Diaga- lète le plus titré des Mondiaux, avec bonne note pour la France, dont 11 en or, devant la Russie et na, 400 m haies, et 4 × 100 m fémi- 9 médailles d’or) ont été les ve- deuxième du relais 4 × 100 m fémi- l’Allemagne. b LA FRANCE a atteint nin) et onze finalistes. b MAURICE dettes de la compétition. Les championnats du monde d’athlétisme ont consacré les vedettes attendues Avec un total de 17 médailles dont 11 en or, les Etats-Unis ont dominé ces 7es Mondiaux avares en surprises. Comme prévu, Maurice Greene et Michael Johnson ont survolé la compétition. Pour la relève, il faudra attendre des jours meilleurs SÉVILLE gence de Ludmila Formanova – la quelle pousse la Fédération interna- de notre envoyée spéciale Tchèque vainqueur sur 800 m et tionale d’athlétisme amateur (IAAF) Comme souvent au mois d’août championne du monde en salle de la en créant sans cesse de nouvelles en Europe, il a fait chaud. Comme distance en mars à Maebashi (Ja- compétitions a ses limites. S’il a d’habitude, le public, maigre les pre- pon) –, de Niurka Montalvo, la amélioré le record du monde du miers jours, s’est empressé vers la fin Cubaine naturalisée espagnole, au 400 m (43 s 29, contre 43 s 18) et ga- des championnats. Et, à moins de saut en longueur ou de la Sierra- gné une deuxième médaille d’or treize mois de l’ouverture des der- Léonaise naturalisée Française Eu- avec le relais américain 4 × 400 m, niers Jeux olympiques du millénaire, nice Barber à l’heptatlon, était an- Michael Johnson relevant de bles- les « Mondiaux » de Séville n’ont noncée par leurs récentes perfor- sure s’est gardé de tenter son habi- pas révélé de nouveaux champions mances. tuel doublé 400 m-200 m. L’Améri- charismatiques. Ils ont consacré les Les challengers habituels des caine Stacy Dragila, médaillée d’or habitués des podiums en mettant en champions s’épuisent également. dans la discipline nouvellement in- évidence les effets pervers d’un ca- Quand ils n’en font pas l’aveu en troduite du saut à la perche féminin, lendrier surchargé. s’excluant d’eux-mêmes à la suite de a égalé le record du monde de l’Aus- Au décompte des médaillés contrôles antidopage positifs, tralienne Emma George (5,60 m). comme des finalistes par pays, le trio comme Dennis Mitchell ou Merlene Mais sa compatriote Marion Jones, de tête est immuable depuis la créa- Ottey, ils apparaissent de plus en qui briguait quatre médailles d’or, a tion des championnats du monde à plus fragilisés par l’âge et les bles- échoué dès la deuxième épreuve en Helsinki en 1983 et vit sur ses acquis. sures. L’Allemande Heike Daute- terminant 3e du saut en longueur Les Etats-Unis dominent toujours, Drechsler s’est retirée de l’épreuve après avoir gagné le 100 m. avec un total de 17 médailles. Avec du saut en longueur la veille de la Ce pari raté assorti d’une blessure 13 médailles, la Russie, dont l’athlé- compétition. Le Namibien Frankie au dos contractée lors du 200 m tisme n’a guère souffert du démem- Fredericks, vice-champion du pourrait lui coûter la fin de sa saison, brement de l’Union soviétique, re- monde du 200 m en 1997, la sprin- et sa part du million de dollars de la prend l’avantage concédé lors de teuse russe multimédaillée Irina Pri- Golden League IAAF, dont elle a dé- l’édition 1997 à l’Allemagne. Celle-ci valova (100 m et 200 m), ou la Sri- jà gagné cinq épreuves sur sept. s’adjuge 12 médailles, principale- Lankaise Susanthika Jayasinghe, Avec ceux qui l’encouragent dans sa ment grâce au concours des derniers vice-championne du monde du quête de cinq médailles olympiques, athlètes issus des écoles de sport 200 m en 1997, ont déclaré forfait l’Américaine oublie que Jesse Owens d’ex-Allemagne de l’Est. après les séries. et Carl Lewis – ses glorieux aînés aux quatre médailles d’or olympiques PERCÉE GRECQUE ÉLITE USÉE respectivement emportées en 1936 à Seule la percée grecque détonne. L’usure de l’élite mondiale est dé- Berlin et en 1984 à Los Angeles – se Forts de seulement trois médailles sormais perceptible jusque dans les distinguaient du commun des ath- depuis la création des Mondiaux en coursives du stade. Pas moins de lètes à une époque où les meetings 1983, les Hellènes se propulsent à la 18 réclamations, dont seulement du Grand Prix IAAF n’existaient pas. quatrième place du bilan avec 6 mé- quatre ont abouti, ont été portées En 2000, elle devra choisir entre dailles inattendues (triple saut fémi- pendant ces championnats. Contre l’argent de la Golden League et son nin, javelot, disque et 100 m fémi- sept déposées et deux acceptées rêve d’entrer dans la légende. nins et javelot masculin). seulement lors de l’édition à Mais elle se sentira bien seule à Sur le plan individuel également, Athènes en 1997. Si les délégations l’heure de la décision. Car l’épuise- les visages vainqueurs restent fami- tentent de s’imposer par la procé- ment qui gagne ses stars ne ramène- liers. De Maurice Greene (100 m et dure, faute de dominer nettement ra pas l’IAAF à la raison. Dès l’an 200 m), à Abel Anton (marathon), en sur le terrain, c’est que même les prochain, elle ajoute l’étape de passant par Tomas Dvorak (décath- athlètes exceptionnellement doués Londres aux sept déjà existantes de lon), Michael Johnson (400 m), de peinent à multiplier les victoires. sa Golden League. Et elle envisage Wilson Kipketer (800 m) de Hicham L’Américain Maurice Greene a même à court terme d’en créér deux El Guerrouj (1 500 m), de Salah His- emporté trois médailles d’or (100 m, de plus.

sou (5 000 m), de Haile Gebreselas- LAMPEN/REUTERS JERRY 200 m, 4 × 100 m), mais le phéno- sie (10 000 m), Christopher Koskei Michael Johnson, dernier relayeur du 4 × 400 m américain, un des héros de Séville. mène se raréfie. La surenchère à la- Patricia Jolly (3 000 m steeple), Maxim Tarasov (perche), Ivan Pedroso (longueur), les héros de Séville sont confortable- ment installés au sommet de leurs Craig Masback, directeur général de la Fédération américaine disciplines et y brillent avec une ré- gularité presque lassante. Ceux qu’on attendait moins, comme le Britannique Colin Jackson « Si nous ne progressons pas dans les concours et le fond, notre domination va s’effriter » (110 m haies) ou le Russe Viacheslav SÉVILLE américains ne progressent pas dans les concours même si le temps presse, nous n’attendons pas de Unis. Avant d’être suspendu par un organisme Voronine (hauteur), ne sont pas des de notre envoyé spécial techniques et les courses de fond, notre domina- miracle avant 2012. sportif, un athlète américain a le droit de porter novices. Ils ont profité de l’absence « Quel bilan dressez-vous de ces Mon- tion commencera à s’effriter. C’est en cela que – Le cas du sprinteur Dennis Mitchell, plainte pour s’offrir un procès. Nous devons de leaders comme Allen Johnson diaux ? l’avenir de l’athlétisme américain m’inquiète. contrôlé positif à la testostérone, a envenimé continuer la lutte, créer une agence mondiale in- (blessé) ou Javier Sotomayor – Nous avons eu quelques bonnes surprises, – Malgré les efforts déployés par votre fé- les relations entre votre fédération et l’IAAF. dépendante et, s’il le faut, officialiser les contrôles (convaincu de dopage et blessé). La comme les deux médailles d’or de C. J. unter dération, l’athlétisme reste un “ sport mi- En Europe, certains considèrent que la lutte sanguins à tous les niveaux de compétition. seule surprise est venue de la vic- (poids) et d’Anthony Washington (disque). Mais, neur ” aux Etats-Unis. S’agit-il d’une situa- antidopage n’intéresse pas les Américains. – En l’absence de Marion Jones, Inger Mil- toire de l’Allemand Charles Michael hormis ces titres, les autres podiums étaient at- tion inéluctable ? – Je pense que le dopage n’est pas uniquement ler a brillé sur le 200 m. Cette performance a Friedek au triple saut. tendus. Entendons-nous : je suis fier de l’équipe, – Depuis deux ans que je suis aux commandes présent dans l’athlétisme. Or, exceptés l’IAAF et suscité des suspicions de dopage. Qu’en pen- Criant dans les épreuves mas- mais notre palmarès aurait pu être plus étoffé, car de la fédération, j’ai mis en place un plan pour re- les Fédérations internationales de cyclisme et de sez-vous ? culines, le manque de renouvelle- de nombreux athlètes « médaillables », comme dorer l’image de notre sport. Les résultats natation, les instances des autres sports, comme – Je trouve cet exemple injuste. Inger Miller est ment des chefs de file est un peu Dan O’Brien (décathlon), Dee Dee Nathan (hep- commencent à se faire sentir. Le budget de la fé- la FIFA [Fédération internationale de football], s’en une athlète sérieuse et exemplaire. Elle est entraî- moins net dans les rangs féminins. tathlon) ou Derreck Adkins (400 m haies) étaient dération est passé de 6,5 millions de dollars en désintéressent. Notre Fédération a commencé un née par John Smith, dont la réputation d’excel- Mais Marion Jones (100 m), Inger absents. Nous avons eu également des mauvaises 1998 à 13 millions en 1999. De plus, nous essayons plan de lutte antidopage qui fonctionne parfaite- lence n’est plus à faire. L’athlétisme est miné par Miller (200 m), Cathy Freeman surprises : les disqualifications de Mark Crear de structurer les milliers de clubs de jeunes tout en ment depuis 1989, car, dans les compétitions in- des rumeurs de dopage infondées, cela est dom- (400 m), Gail Devers (100 m haies) (110 m haies), Jeff Hartwig (perche) et John Godi- resserrant nos liens avec les universités, qui sont ternationales, les athlètes américains sont plus mage et dangereux. » Svetlana Masterkova (1 500 m) ou na (disque et poids). Par tradition, les Américains de véritables pépinières. Enfin, nous souhaite- testés que les autres. Les petits rapports conflic- Inga Babakova (hauteur) ne sont dominent les épreuves de sprint, mais, au- rions davantage « utiliser » l’image positive des tuels entre notre Fédération et l’IAAF pro- Propos recueillis par plus de jeunes premières. Et l’émer- jourd’hui, cela ne me suffit plus. Si les athlètes stars pour susciter des vocations. Néanmoins, viennent du particularisme juridique des Etats- Paul Miquel

Tableau des médailles

Or Argent Bronze Total Pour faire mieux encore, la Fédération française va s’inspirer des sports qui gagnent Etats-Unis 11 3 3 17 Russie 6 3 4 13 SÉVILLE de ses meilleurs crus, ceux de 1987 de quoi être satisfaits, d’autant que prochain, les Jeux olympiques de Richard Descoux a prévu d’em- Allemagne 4 4 4 12 de notre envoyé spécial et 1995. Mais la couleur des mé- nous avons présenté une équipe ra- Sydney se déroulant dans la se- mener une cinquantaine d’athlètes Grèce 2 2 2 6 Une grande fébrilité a gagné les dailles (l’or pour Eunice Barber sur jeunie, de vingt-six ans de moyenne conde quinzaine de septembre. – relais compris – à Sydney. Cer- Maroc 2 2 1 5 dirigeants de l’athlétisme français l’heptathlon, l’argent pour le relais d’âge. » « Les athlètes devront atteindre un tains d’entre eux, les 9 finalistes in- Cuba 2 2 0 4 Espagne 2 1 1 4 dans l’après-midi du dimanche et pour Stéphane Diagana au Quatre records de France ont été pic de forme avant le 7 août 2000 dividuels de Séville, plus Jean Gal- Ethiopie 2 0 3 5 29 août : une dépêche d’agence ve- 400 m haies) lui donne un éclat en- battus, tous par des femmes : Eu- pour obtenir leur sélection et il leur fione et Marie-José Pérec, sont Roumanie 2 0 2 4 nait d’annoncer que Primo Nebio- core jamais atteint depuis la créa- nice Barber à l’heptathlon, le relais faudra être au maximum de leurs d’ores et déjà « présélectionnés ». Rép. tchèque 2 0 1 3 Grande-Bretagne 1 4 2 7 lo, le président de la Fédération in- tion des championnats du monde, 4 × 100 m, Yamna Belkacem sur possibilités un mois et demi plus Avec une quarantaine d’autres ath- Kenya 1416 ternationale d’athlétisme amateur en 1983. 5 000 m et Laurence Manfredi au tard, reconnaît Richard Descoux, le lètes, considérés comme « sélec- Italie 1 3 0 4 (IAAF), avait décidé de confier à lancer du poids. Mais certains sec- directeur technique national. Cette tionnables », ils vont constituer un France 1 2 0 3 Paris l’organisation des champion- teurs peinent à se ménager une longue période intermédiaire m’in- collectif olympique qui bénéficiera Australie 1 1 2 4 PETITE PUISSANCE Ukraine 1 1 2 4 nats du monde 2003. Finalement, Il convient cependant de rester place au plus haut niveau : aucun quiète : nous devons trouver des d’aides et d’une attention parti- Chine 1 1 0 2 les choses sont rentrées dans mesuré. La France figure au des huit lanceurs sélectionnés n’a compétitions, car laisser les athlètes culières de la part de la direction Finlande 1 0 0 1 l’ordre. Comme prévu, ce sera au 14e rang du classement des mé- pu dépasser le stade des qualifica- à eux-mêmes pendant tout le mois technique nationale. Bahamas 1 0 0 1 conseil de l’IAAF de décider – pro- dailles, ce qui est conforme à son tions et un seul sauteur (Jérôme d’août ne me semble pas souhai- Pour améliorer la gestion des fa- Danemark 1 0 0 1 Corée du Nord 1 0 0 1 bablement au printemps 2000 – du statut de petite puissance de l’ath- Romain, 7e du triple saut) s’est clas- table. » meux et problématiques « pics de Canada 0202 sort de la candidature française, létisme mondial. Elle figure à cette sé parmi les huit premiers. forme » de ses athlètes, celle-ci a Brésil 0 2 0 2 qui semble avoir de bonnes même place au classement – da- L’une des principales difficultés UNE CINQUANTAINE À SYDNEY décidé d’organiser à la rentrée un Jamaïque 0 1 5 6 Nigeria 0 1 2 3 chances d’aboutir autrement que vantage représentatif de la hiérar- que rencontrent les entraîneurs Les responsables français au- colloque sur la programmation de Japon 0 1 1 2 par le fait du prince. chie internationale – réalisé à partir français semble être d’amener leurs raient préféré donner leur sélection l’entraînement. Elle y conviera, no- Pologne 0101 Après la fausse bonne nouvelle, des places de finalistes. Les Fran- athlètes au sommet de leur forme le plus tard possible, la clôture des tamment, des responsables des Afrique du Sud 0101 c’est une vraie bonne surprise qui çais en ont obtenu 11, contre 8 au moment-clé de la saison. Sur les inscriptions auprès des organisa- équipes de France de handball, de Mozambique 0101 Hongrie 0101 attendait la délégation française (dont deux podiums) en 1997 à 56 athlètes ayant participé à des teurs des Jeux étant fixée au judo, d’escrime et de natation. Equateur 0101 dans la soirée : la médaille d’argent Athènes. « Nous espérions au mini- épreuves individuelles, seulement 5 22 août 2000. Mais la commission Pour aller plus loin, l’athlétisme Bulgarie 0101 du relais 4 × 100 m féminin est ve- mum 2 médailles et 10 places de fi- ont amélioré à Séville leur record nationale du sport de haut niveau, français a décidé de s’inspirer des La Syrie, l’Algérie, les Samoa américaines, la Belgique, Israël, nue donner des allures de succès nalistes, affirme Philippe Lamblin, personnel. La programmation de la à laquelle les fédérations doivent sports qui gagnent. la Norvège, la Slovénie, la Suisse et la Suède ont tous ob- au bilan tricolore. Avec trois po- le président de la Fédération fran- saison pose donc problème. Cela soumettre leurs sélections olym- tenu une médaille de bronze. Au total, 41 Fédérations re- connues par la Fédération internationale ont obtenu au moins diums, celui-ci se hisse à la hauteur çaise d’athlétisme. Nous avons donc sera encore davantage le cas l’an piques, n’a rien voulu entendre. Gilles van Kote une médaille dans les 46 épreuves de ces championnats. LeMonde Job: WMQ3108--0024-0 WAS LMQ3108-24 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0324 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 AUJOURD’HUI-SPORTS

Triple ban pour le roi « Mo » Le marathon inspiré de « Ça fait trois, chéri », a plaisanté Jong Song Ok Maurice Greene, après avoir obtenu une nouvelle médaille d’or avec le relais La Nord-coréenne Jong Song Ok a 4 × 100 m américain. Avec trois titres créé la surprise en emportant le dans un même championnat, Maurice marathon féminin et déclaré : Greene égale le record de Carl Lewis... et « J’avais à l’esprit l’image de notre de Michael Johnson, son rival pour le leader, Kim Jong II et cela m’a trône de Séville. « Qui est le roi de ces inspirée. Cela fut ma source championnats ? Je ne sais pas », a déclaré d’énergie. » «Mo». « J’ai toujours pensé que j’étais un des meilleurs athlètes au monde », a cependant admis le champion qui a trois bonnes raisons de le penser. GARY HERSHORN/REUTERS GARY

Un podium sans rendez-vous DEL POZO/REUTERS MARCELO

Christine Arron, Patricia Girard, Katia Benth et Muriel Hurtis étaient « remontées » La flèche de Parviainen en pénétrant sur la piste de Séville. « Les Américaines nous narguaient dans la chambre d’appel avec les Jamaïcaines, raconte Patricia Girard. Elles se disaient : “À tout à l’heure sur le podium” ». Au 5e essai, le Finlandais Aki Parviainen Les relais 4 x 100 m bahaméen et français, respectivement médaillés d’or et d’argent, a décoché un jet à 89,52 m, prolongeant ont annulé le rendez-vous. la série de victoires de son pays. O. PREVOSTO-D. IUNDT/TEMPSPORT O. PREVOSTO-D. GERRY PENNY/AFP GERRY RÉSULTATS Les sprinteuses françaises ont bien gagné leur argent dans le relais Femmes Hommes SÉVILLE ligne droite, Gail Devers n’avait ré- mine de s’étonner. Le technicien chez moi », confie Katia Benth, ins- b 1 500 m. La Russe Svetlana b 800 m. Le Danois Wilson de notre envoyé spécial cupéré le témoin qu’en troisième sait pourtant mieux que personne titutrice dans sa Guyane natale. Masterkova, championne Kipketer a remporté le titre pour la Que fait-on dans une « chambre position. Elle avait alors vu surgir ce que représentent, sur un tour de Avant de partir pour Séville, il olympique du 800 m et du 1 500 m troisième fois consécutive. En d’appel ? » On se « chambre », bien sur sa droite une fusée aux cheveux piste, trois bons passages de té- avait été décidé de « protéger » les en 1996 à Atlanta, est devenue 1 min 43 s 30, il a battu sur le fil le sûr. En ce dimanche 29 août, dans dorés et à la foulée ailée. moin. sprinteuses françaises en vue du re- championne du monde en Sud-Africain Hezekiel Sepeng les sous-sols du Stade olympique Christine Arron n’adore rien tant Contraint de travailler le relais lais 4 × 100 m. Christine Arron et 3 min 59 s 53. Comme aux (1 min 43 s 32), médaillé d’argent de Séville, les relayeuses du que de courir un 100 m dans ces avec des sprinteuses qui ne font pas Katia Benth n’ont participé qu’au Mondiaux de 1997, l’Américaine aux Jeux olympiques d’Atlanta. 4 × 100 m américain ont la langue conditions-là : autant les départs toutes partie de son groupe d’ath- 100 m et Muriel Hurtis seulement Regina Jacobs s’est classée L’Algérien Djabir Saïd-Guerni s’est bien pendue. Il y a là Inger Miller, arrêtés sont sa hantise, autant la lètes, Jacques Piasenta met au au 200 m. Quant à Patricia Girard, deuxième en 4 min0s35. classé troisième en 1 min 44 s 18. Le championne du monde du 200 m, jeune femme se régale de départs point, tout au long de l’année, des elle n’a pas pris le départ de la série L’Ethiopienne Kutre Dulecha a Français Guillaume Douceret avait vendredi 27 août ; Gail Devers, lancés. Partie dans le bon timing, sessions dont la caractéristique du 4 x 100 m, celle-ci ayant eu lieu pris la troisième place en été éliminé en séries. championne du monde du elle met aussitôt en action la méca- principale est leur brièveté : «Je au lendemain de sa finale du 4 min 0 s 96. La Française b 5 000 m. Le Marocain Salah 100 m haies, le 28, et deux cou- nique de ses jambes interminables. n’ai pas à empiéter sur le travail de 100 m haies. Cette gestion des éner- Frédérique Quentin avait été Hissou est devenu champion du reuses moins titrées, Cheryl Taplin La Guadeloupéenne double Gail mes confrères qui œuvrent tous les gies n’est certainement pas étran- éliminée en séries. monde en parcourant la distance et Nanceen Perry. « Rendez-vous sur Devers en quelques pas, puis la Ja- jours avec ces sprinteuses alors que, gère à la performance réalisée di- b 100 m haies. Double en 12 min 58 s 13. La médaille le podium », lancent-elles à leurs maïcaine Beverly McDonald. La moi, je ne les ai qu’une fois de temps manche. championne olympique sur 100 m d’argent est revenue au Kenyan homologues anglophones des Ba- coureuse des Bahamas, Debbie Fer- en temps. C’est pourquoi les séances Fières de leur « victoire (1992, 1996) et double championne Benjamin Limo (12 min 58 s 72) et hamas et de la Jamaïque. guson, est en revanche trop loin n’ont pas besoin d’être longues. En d’équipe », les quatre vice-cham- du monde sur 100 m haies (1993, la médaille de bronze au Belge Le message est prononcé suffi- pour être rattrapée. L’équipe de revanche, elles doivent être extrême- pionnes du monde regrettaient 1995), l’Américaine Gail Devers a d’origine marocaine Mohammed samment fort pour parvenir aux France est médaillée d’argent. Le ment précises. » seulement que les deux rempla- remporté un titre supplémentaire Mourhit (12 min 58 s 80). Les séries oreilles de celles à qui il est, en fait, relais des Etats-Unis est quatrième. çantes, Fabé Dia et Fabienne Fe- en s’imposant en 12 s 37. avaient été fatales aux Français destiné. Christine Arron, Patricia Assis dans les tribunes, l’œil rivé TRAVAIL À DISTANCE raez, n’aient pas été conviées sur le Deuxième, la Nigeriane Glory Mustapha Essaïd et Halez Girard, Muriel Hurtis et Katia au viseur de son inséparable camé- Le sens du détail pousse égale- podium avec elles. « Qu’est-ce que Alozie a amélioré le record Taguelmint. Benth sont assises dans un coin de ra, Jacques Piasenta goûte l’instant ment Jacques Piasenta à coucher cela aurait coûté de fabriquer deux d’Afrique (12 s 44). La Suédoise b Marathon. Déjà vainqueur en la pièce et ne bronchent pas. Sans avec d’autant plus de satisfaction sur papier ses notes de travail afin médailles de plus pour les rempla- d’origine russe Ludmila Engquist 1997 à Athènes, l’Espagnol Abel doute se répètent-elles que l’union que la performance de ses élèves de les faire parvenir aux coureuses çantes ? Les 22 footballeurs de la (ex-Narozilenko) a terminé Anton a conservé, à trente-sept fait la force en relais, même face est assortie d’un nouveau record de n’ayant pas toujours l’occasion de Coupe du monde ont tous eu une troisième (12 s 47), quatre mois ans, son titre de champion du aux sprinteuses les plus rapides de France (42 s 06, contre 42 s 21). venir à Paris. « Il m’envoie régulière- médaille après leur titre de cham- après avoir subi une oprération du monde. Il a parcouru les 42,195 km la terre. Lorsque, vers 19 h 35, le « Quand on a en face de soi des ath- ment par fax des exercices spéci- pion du monde », se désolait sein en raison d’un cancer. Patricia en 2 h 13 min 36 s. L’Italien verdict tombe, les Américaines lètes qui ont des références aussi éle- fiques sur le relais. Je les effectue en- Jacques Piasenta. Girard a pris la huitième et Vincenzo Modica a terminé cachent leur déception derrière une vées et que l’on parvient à les battre, suite avec mon entraîneur, ce qui me dernière place de la finale deuxième (2 h 14 min 3 s), et le curieuse hilarité. Dans la dernière j’ai envie de me pincer ! », fera-t-il permet de progresser tout en restant Frédéric Potet (12 s 97). L’autre Française, Nicole Japonais Nobuyuki Sato troisième Ramalalanirina, avait été éliminée (2 h 14 min 7 s). Parmi les cinq en demi-finales. Français engagés, Jean-Pierre b Marathon. La Nord-Coréenne Monciaux est classé 19e Grâce à Maurice Greene, le relais 4 × 100 m américain retrouve son éclat d’antan Song-Ok Jong est devenue (2 h 18 min 7 s), Mohamed Ouaadi championne du monde en 23e (2 h 18 min 45 s), Mohamed SÉVILLE Lors des championnats du monde de Stutt- longueur et 4 × 100 m). « Quand j’étais enfant, parcourant les 42,195 km en Guennani (2 h 28 min 58 s). Luis de notre envoyé spécial gart, en août 1993, les relayeurs américains je voulais ressembler à Carl Lewis. Aujourd’hui, 2 h 26 min 59 s. Elle a devancé la Soares et Philippe Rémond ont Après avoir franchi la ligne d’arrivée du avaient égalé leur propre record du monde je veux simplement être Maurice Greene », a ex- Japonaise Ari Ichihashi abandonné. « 4x100 » en vainqueur, dimanche 29 août, (37 s 40) établi aux Jeux olympiques de Barce- pliqué le recordman du monde du 100 m. Mais (2 h 27 min 02 s) et la Roumaine b Saut en longueur. Le Cubain Maurice Greene s’est adonné à son jeu préfé- lone (1992). C’était l’époque des Carl Lewis, la vitesse de « Mo » Greene n’explique pas, à Lidia Slavuteanu-Simon Ivan Pedroso a remporté son ré : la pitrerie. La langue tirée et les bras levés Leroy Burrell, Dennis Mitchell et André Ca- elle seule, la renaissance du relais américain. (2 h 27 min 41). La Française troisième titre mondial consécutif, vers la foule, il a sautillé sur le Tartan, toisant son. Mais, depuis ces années de règne, les L’équipe américaine s’est minutieusement Christine Mallo a abandonné. grâce à un bond à 8,56 m. Il a l’assemblée des photographes. Le torse nu et Américains s’étaient perdus dans une longue préparée, en août dernier à Monaco, lors d’un b Saut en hauteur. L’Ukrainienne devancé l’Espagnol Yago Lamela les biceps gonflés d’orgueil, Jon Drummond, traversée du désert. Battus par les Canadiens camp spécifique sous l’œil de l’entraîneur na- Inga Babakova s’est adjugé le titre (8,40 m) et le Slovène Gregor Tim Montgomery et Brian Lewis, ses trois par- aux Mondiaux de 1995 (Göteborg) et de 1997 tional, George Williams. Discipline enseignée mondial. Au nombre d’essais, elle Cankar (8,36 m). Emmanuel tenaires, l’ont aussitôt rejoint sous une ban- (Athènes) ainsi qu’aux JO de 1996 (Atlanta), il dans les lycées et les universités, les relais font a devancé les Russes Yelena Bangué a terminé neuvième nière étoilée pour un tour d’honneur fort ani- était question d’une « malédiction » même si, partie, à un moment ou à un autre, de la vie Yelesina et Svetlana Lapina, qui, (7,94 m). Les deux autres Français, mé. après coup, des erreurs techniques et des que- de tous les Américains. « Le relais est intégré comme elle, ont réussi un bond à Cheikh Touré et Kader Klouchi, Après avoir contrôlé leur course de bout en relles de personnalités semblaient être en dans notre patrimoine culturel, a noté Jon 1,99 m. La Française Lucy Finez avaient été éliminés en séries. bout devant les quatuors britannique et nige- cause. Drummond après la course. Pour moi, cette avait été éliminée lors des b Javelot. Le Finlandais Aki rian, les Etats-Unis se sont imposés en 37 s 59, victoire en 4 × 100 m a donc un goût parti- qualifications. Parviainen est devenu champion la deuxième meilleure performance de tous les TRIPLÉ INÉDIT AUX MONDIAUX culier. » Responsable d’une mauvaise récep- b Javelot. De nationalité grecque du monde avec un jet de 89,52 m. temps. Mais, entre applaudissements et sif- Aujourd’hui, grâce à l’incroyable supréma- tion de témoin aux Mondiaux de Göteborg et depuis 1996, l’ancienne Albanaise Il a devancé le Grec Kostas flets, le public espagnol n’a apprécié que par- tie de Maurice Greene, les erreurs du passé présent lors de la déroute d’Atlanta, Jon Mirela Manjani-Tzelili a créé la Gatsioudis (89,18 m) et le Tchèque tiellement le comportement de ces « rois du sont donc oubliées. L’élève surdoué de John Drummond n’avait pas été retenu pour les surprise en devenant championne Jan Zelezny (87,67 m), champion sprint ». Les Américains, extrêmement expan- Smith a aussi profité de cette victoire collec- Mondiaux d’Athènes, il y a deux ans. Son du monde grâce à un lancer à olympique de la spécialité en 1992 sifs dans la manifestation de leur joie, ont tive pour porter à trois le nombre de ses mé- « come-back » sévillan valait bien quelques 67,09 m. La Russe Tatyana et 1996, et champion du monde en pourtant des circonstances atténuantes. Grâce dailles d’or conquises à Séville (100 m, 200 m excentricités. Shikolenko a pris la deuxième 1993. Aucun Français n’était à cette victoire, leur « 4 × 100 » a retrouvé sa et 4 × 100 m). Seul Carl Lewis, en 1983, avait place (66,37 m), alors que la engagé. splendeur légendaire des années 80 et 90. déjà raflé trois titres mondiaux (100 m, saut en P. M . double championne du monde, la b Relais 4 × 100 m. L’équipe des Norvégienne Trine Hattestad, a Etats-Unis composée de Jon terminé troisième (66,06 m). La Drummond, Tim Montgomery, Française Nadine Auzeil avait été Brian Lewis et Maurice Greene a Les rumeurs de dopage discréditent les épreuves de fond éliminée en séries. remporté le titre en battant en b Relais 4 × 100 m. Les 37 s 59 la Grande-Bretagne (Jason SÉVILLE Interrogé sur le sujet, Abel Anton compte de ces données nouvelles, à bras pour symboliser son combat, Bahaméennes Sevatheda Fynes, Gardener, Darren Campbell, de notre envoyé spécial s’est contenté d’un simple « no com- l’image des propos de Primo Nebio- mais aussi de la vice-championne Chandra Sturrup, Pauline Marlon Devonish, Dwain La meilleure façon de ne rien ment ». Les arguments de la Fédéra- lo, président de l’IAAF, dans un en- du monde du 10 000 m, la Britan- Davis-Thompson et Debbie Chambers, en 37 s 73) et le Nigeria trouver reste encore de ne pas cher- tion espagnole d’athlétisme ne sont tretien au Monde (nos éditions du nique Paula Radcliffe. Ces athlètes Ferguson ont remporté le titre en (Innocent Asonze, Francis cher. Cette philosophie, la Fédéra- pas plus convaincants. « Nous effec- 21 août). ont reçu le soutien du Danois Wil- 41 s 92 devant le quatuor français Obikwelu, Daniel Effiong, Deji tion internationale d’athlétisme tuons un millier de contrôles par an, son Kipketer, vainqueur du 800 m, composé de Patricia Girard, Aliu, en 37 s 91). L’équipe de (IAAF) l’a faite sienne dans le do- affirme Gerardo Cebrian Martinez, QUATRE TYPES D’ANALYSE dimanche 29 août, qui a demandé Muriel Hurtis, Katia Benth et France avait abandonné, la veille, maine du dopage, laissant ainsi la son porte-parole. Abel Anton a ainsi « Il est aujourd’hui possible de que les meilleurs spécialistes mon- Christine Arron, médaillé d’argent en séries, à la suite d’un passage suspicion s’installer sur les courses été contrôlé à quatorze reprises l’an mettre en évidence la prise de 95 % à diaux de chaque épreuve subissent (42 s 06). Les Jamaïquaines Aleen de témoin hors zone. de demi-fond. dernier et une douzaine de fois cette 99 % des produits dopants, affirme des analyses sanguines. Bailey, Merlene Frazer, Beverly b Relais 4 × 400 m. Les Etats-Unis Quand, samedi 28 août, l’Espa- année. » Mais il s’agit de contrôles Didier Polin, médecin de l’équipe de En attendant le réveil des ins- McDonald et Peta-Gayle Dowdie ont remporté la médaille d’or en gnol Abel Anton a franchi en vain- urinaires qui ne permettent de déce- France d’athlétisme. Mais il faut tances, la suspicion règne. A l’arri- ont récolté la médaille de bronze 2 min 56 s 45. Jerome Davis, queur la ligne d’arrivée du mara- ler ni l’EPO ni la plupart des pro- pour cela pratiquer quatre types vée du marathon, dont il a pris la en 42 s 15. Antonio Pettigrew, Angelo Taylor thon devant un stade olympique duits dopants dont les propriétés d’analyses : des urines, du sang, des 23e place, le Français Mohamed b Relais 4 × 400 m. Le relais et Michael Johnson ont devancé le chaviré de bonheur, les propos te- peuvent permettre à un coureur de cheveux et des gaz expectorés. Tout Ouaadi, meilleur performeur fran- russe, composé de Tatiana quatuor polonais, Tomasz Czubak, nus le matin dans le quotidien demi-fond d’améliorer ses perfor- dépend des moyens que l’on est prêt à çais de tous les temps (en Chebykina, Svetlana Robert Mackowiak, Jacek Bocian L’Equipe par un ancien membre de mances. « Le jour où les contrôles mettre en œuvre. » 2 h 9 min 17 s) a ainsi immédiate- Goncharenko, Olga Kotlyarova et et Piotr Haczek (2 min 58 s 91). La l’équipe ibérique de marathon ont sanguins seront adoptés par l’IAAF, Paradoxalement, ce sont les ath- ment évoqué les bruits courant sur Natalia Nazarova, est devenu Jamaïque, avec Michael pris un relief particulier. Pablo Sierra nous en pratiquerons également », lètes eux-mêmes qui prennent les son compte : «Au 30e kilomètre, je champion du monde en McDonald, Gregory Haughton, affirmait que les marathoniens es- assure le responsable espagnol. devants. Lassés des rumeurs aux- me suis aperçu que je n’étais pas dans 3 min 21 s 98, devant les Danny McFarlane et Davian pagnols recouraient à l’EPO (éry- La Fédération internationale ne quelles l’immobilisme de l’IAAF le coup. C’est bien la preuve que je Etats-Unis (Suziann Reid, Maicel Clarke, a terminé troisième en thropoïétine), confirmant ainsi les semble pas en prendre le chemin. laisse le champ libre, certains suis humain et que je suis clair, sans Malone, Michele Collins, Jearl 2 min 59 s 34. Le relais français rumeurs qui courent avec insistance Elle pratique depuis dix ans la commencent à réclamer l’instaura- quoi je n’aurais pas craqué ainsi. Miles, en 3 min 22 s 09) et composé de Pierre-Marie Hilaire, dans le monde du fond depuis le même politique de lutte contre le tion de contrôles sanguins. C’est le C’est aussi une réponse à ceux qui ont l’Allemagne (Anke Feller, Uta Marc Foucan, Marc Raquil et Fred doublé réalisé par Anton et son coé- dopage, alors que celui-ci a totale- cas de la Française Blandine Bitz- mis mes performances en question. » Rohlander, Anja Rücker, Grit Mango s’est classé 5e, en quipier Martin Fiz lors des cham- ment changé de nature. Ses diri- ner-Ducret, qui porte depuis le dé- Breuer, en 3 min 22 s 43). 3min0s59. pionnats du monde 1997. geants semblent ne pas tenir but de la saison un cordon rouge au G. v. K. LeMonde Job: WMQ3108--0025-0 WAS LMQ3108-25 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 10:40 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0325 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 / 25 A l’US Open, Lindsay Davenport Le XV de France cherche est une vedette, mais pas une favorite toujours son fonds de jeu L’Américaine, vainqueur de l’édition 1998, a depuis vécu une saison en dents de scie A un mois de la Coupe du monde, les Bleus, Lundi 30 août, les habitués du circuit internatio- Grand Chelem de l’année, les Internationaux des leurs titres emportés en 1998. Mais la mission sans organisation ni imagination, nal de tennis se retrouvent sur les courts de Etats-Unis. Dans leur jardin, Pete Sampras et s’annonce difficile pour la joueuse américaine, New York pour disputer le dernier tournoi du Lindsay Davenport vont tenter de défendre qui a vécu une saison en dents de scie. ont été battus par le pays de Galles, à Cardiff

NEW YORK éprouvée. Dans un circuit féminin 1998, sa première pensée a été Grand Chelem consécutif, a-t-elle CARDIFF type. Les Bleus n’en affichent pas de notre envoyée spéciale toujours aussi enclin à célébrer les pour « tous les gens qui n’ont jamais expliqué. Je menais quatre jeux à de notre envoyé spécial moins un détachement désarmant. Son sourire a gardé la même teenagers prodiges, de Martina cru en moi, qui me disaient que je deux dans le troisième set, et j’ai A trente jours du coup d’envoi Désarmant comme les propos de douceur et sa silhouette toujours Hingis aux sœurs Williams, Lind- n’avais pas le talent pour gagner un perdu... J’ai mis un mois à m’en re- de la quatrième Coupe du monde Max Godemet, le préparateur phy- plus affinée semble à jamais im- say Davenport fait figure d’excep- Grand Chelem ». mettre. » de rugby, le Millennium Stadium sique, qui affiche son refus de partie de cette tion : elle n’est plus assez jeune, ou Quand elle retrouve ses esprits, de Cardiff « céder à la sinistrose » et sa volon- maladresse qui trop grande (1,90 m), pour poser DÉPASSÉE PAR VENUS WILLIAMS Lindsay Davenport a rétrogradé à n’est pas tota- té de « garder le cap », ou de Jo rend parfois dans les magazines ; elle est trop Le public de New York la vou- la deuxième place mondiale. En lement ache- Maso, le manager français, qui ré- son tennis pa- discrète, ou n’a pas de parents pos- drait favorite pour l’US Open, mais mars, lors du Tournoi de Key Bis- vé. Il y a fort à pète qu’« il n’y a pas lieu de stres- taud et in- sessifs, pour faire la « une » des Lindsay ne devrait en être qu’une cayne, elle se blesse au poignet parier que le ser ». Graham Henry, le stratège compréhen- journaux à sensation. Pour toute vedette. Le succès de Wimbledon gauche à l’entraînement, mais se nouveau mo- néo-zélandais qui a aidé le rugby sible : la gloire publicité, elle prête son visage à ne peut dissimuler une saison rassure un peu plus tard en ga- nument du gallois à relever la tête ces derniers n’a pas changé son équipementier (Nike) et à une chaotique. Sa défaite contre Amé- gnant le tournoi sur terre battue de rugby gallois, mois, semble, lui, plus circonspect. Lindsay Da- carte de crédit (American Express). lie Mauresmo en demi-finales des Madrid. Elle est quart de finaliste à bâti sur les dé- « Ils ont un bon tirage pour la venport. A vingt-trois ans, dont Son histoire est charmante, ten- Internationaux d’Australie lui Roland-Garros, puis vit un rêve à combres du célèbre Arms Park, ne Coupe du monde », lâche-t-il, après quelques semaines passées à la dance vilain petit canard. Lors- coupe les jambes : « Je pensais sin- Wimbledon. sera pas fignolé au moment d’ac- avoir longtemps cherché un com- place de numéro un mondiale, qu’elle arrive sur le circuit profes- cèrement que j’étais en mesure de Emotion ou grosse fatigue ? Sa cueillir Gallois et Argentins pour le mentaire diplomate sur les Bleus. l’Américaine trimballe sa gentil- sionnel, à seize ans, Lindsay gagner un deuxième tournoi du campagne américaine a été terne. premier match de la compétition, Un mois, c’est le seul capital lesse et son anxiété avec une placi- Davenport détonne. Elle ne veut Elle qui avait gagné trois tournois le 1er octobre. On pourrait sourire dont dispose encore cette équipe dité désarmante. pas quitter l’école et, sur le court, sur surface dure dans l’été 1998 de ce (léger) désagrément si de France déboussolée, avant d’af- Lindsay Davenport est la tenante semble trop modeste pour intimi- Mark Philippoussis forfait n’en a gagné aucun cette année. l’équipe de France de rugby n’était fronter le Canada, le 2 octobre, à du titre du tableau féminin des In- der ses adversaires. Son physique Samedi 28 août, au tournoi de pas, elle aussi, dans un état d’im- Béziers. Ces trente jours suffiront- ternationaux des Etats-Unis intrigue : très grande, elle a l’air Finaliste en 1998, Mark Philip- New Haven, elle a perdu en finale préparation pour le moins préoc- il à redresser la barre et à régler (US Open), qui se disputent à New godiche et est gênée par des kilos poussis a déclaré forfait pour les contre sa compatriote Venus Wil- cupant. « quelques détails » qui devraient York jusqu’au dimanche 12 sep- en trop dans ses déplacements. Internationaux des Etats-Unis. liams (6-2, 7-5). Celle-ci semble la Le XV de France a perdu (34-23) l’être depuis longtemps ? « Si une tembre. Cette fois, elle ne pourra Mais les défauts cachent des quali- Malgré deux mois de convales- plus encline à succéder à Lindsay son dernier match de préparation, équipe de première division voulait pas raser les murs et jouer incogni- tés. Lindsay possède un des coups cence, l’Australien souffre tou- Davenport. Devenue troisième samedi 28 août, à Cardiff, face aux faire un match d’entraînement avec to : en un an, elle est devenue une droits les plus puissants du circuit : jours d’une sérieuse blessure au joueuse mondiale à la grâce de Gallois. Vieille habitude : les nom- nous, un mercredi, cela nous arran- joueuse à battre. Deux mois après c’est encore aujourd’hui son meil- genou contractée à Wimbledon. cette victoire, Venus Williams – qui breuses fautes françaises ont don- gerait bien », avoue Jean-Claude son sacre à New York, elle a termi- leur atout. Mark Philippoussis, qui était s’était également imposée à San né au buteur gallois Neil Jenkins Skrela. Parce qu’ils sont « trente né la saison en numéro un mon- Elle a concédé du temps et des tête de série no 11, est remplacé Diego – a surclassé son adversaire l’occasion de se rapprocher un peu compétiteurs », les joueurs français diale, soufflant la place à Martina efforts à son sport et a surtout re- dans le tableau par l’Espagnol par sa puissance et une phénomé- plus près du record de points de osent encore croire en leur bonne Hingis, pourtant très convenable- modelé son corps en athlète. Elle Felix Mantilla. Chez les dames, nale agilité. A vingt-trois ans seule- l’Australien Michael Lynagh. Avec fortune. Jean-Claude Skrela, leur ment vissée au sommet du tennis est devenue championne olym- le tournoi est marqué par l’ab- ment, Lindsay Davenport a parfois 29 points marqués face à la entraîneur, se refuse, lui aussi, à féminin. Mieux, en juillet, à la sur- pique à Atlanta en 1996, l’Amé- sence de la Russe Anna Kourni- parue âgée devant tant d’impétuo- France, le rouquin de Cardiff n’est abdiquer : « Mes joueurs ont des prise générale, elle a gagné Wim- rique l’a adorée. Souvent, elle a dé- kova, blessée, et de Steffi Graf. A sité et son jeu a semblé déjà dépas- plus qu’à 32 longueurs des moyens, ils ont des qualités, bledon en battant Steffi Graf en fi- claré : « Je ne serai jamais un trente ans, l’Allemande aux sé. A New Haven, elle a confié : 911 points inscrits par son homo- mince ! » Il a conservé sa confiance nale. En douce, elle avait profité top-model, je suis juste une grande vingt-deux titres du Grand Che- « Ma victoire à l’US Open, c’était il y logue australien. aux trente hommes retenus depuis d’une quinzaine folle, marquée par fille au physique pas facile. J’ai ap- lem (dont cinq à l’US Open) a an- a une éternité. » Samedi, dans un match aussi le 2 août pour les stages de prépa- les défaites des favorites avant de pris à m’aimer et à me respecter. » noncé sa retraite au mois d’août captivant que peut l’être une suc- ration. s’imposer devant une adversaire Après sa victoire à l’US Open en (Le Monde daté 15-16 août). Bénédicte Mathieu cession de charges et de balles perdues, Neil Jenkins a passé neuf Eric Collier pénalités et une transformation après l’essai de l’ailier Dafydd a Les trente Français sélection- Le renouveau de l’OL a révélé la suffisance du PSG James (72e minute), une perfor- nés pour la Coupe du monde. mance amplement suffisante face Avants : (Stade L’ÉTÉ PARISIEN s’est achevé di- tour du nouvel international nute) pour une faute de Lama. Le obtenu, dimanche, leur troisième à des Bleus encore une fois à côté français), manche 29 août, au stade Gerland, Laurent Robert d’être expulsé pour faux pas parisien offre à Monaco la victoire d’affilée, face à Troyes de leur sujet. A l’image de Thomas (Agen), (Bègles- où l’Olympique lyonnais s’est ré- une intervention dangereuse. Le première place au classement, au (3-0). Avec douze buts depuis le Castaignède, auteur, de son propre Bordeaux), concilié avec son public en infli- succès de l’OL ne faisait alors plus bénéfice d’une meilleure différence début de la compétition, Monaco aveu, de son « plus mauvais match (), Arnaud geant au PSG sa première défaite guère de doute après le penalty de buts que Paris, Lyon et Auxerre. fait le pari d’allier résultats et spec- au niveau international », les rug- Costes (Montferrand), Marc Dal de la saison transformé par Anderson (51e mi- Les joueurs de la Principauté ont tacle dans sa quête d’un septième bymen français ont encore brillé Maso (Colomiers), Pieter De Vil- (1-0) au cours titre. par leur absence d’imagination et liers (Stade français), Raphaël du dernier Le championnat de France de football de D1 L’Olympique de Marseille par- d’organisation offensive, en dépit Ibanez (cap., Perpignan), Chris- match de la tage la même ambition sans avoir des deux essais de Lionel Mallier tophe Juillet (Stade français), 5e journée du 5e JOURNÉE CLASSEMENT trouvé encore le mode d’emploi. (42e) et (80e). Marc Lièvremont (Stade français), championnat Face à Bastia, l’OM a une nouvelle Thomas Lièvremont (Perpignan), Lyon-Paris SG 1-0 de France de Points J G N P Diff. Chgts Séries fois désespéré ses supporteurs, sa- DÉTACHEMENT DÉSARMANT (Montferrand), Monaco-Troyes 3-0 football de 1 Monaco 10 5 31 1+ 7 2 NPGGG medi, en concédant un quatrième En 1999, les joueurs de Jean- Lionel Mallier (Brive), Fabien Pe- première divi- Bordeaux-Metz 0-0 2 Paris-SG 10 5 31 1+ 3 1 GGGNP résultat nul de rang (1-1). « C’est in- Claude Skrela n’ont surmonté que lous (Stade toulousain), Cédric sion. Après sa piteuse élimination Nantes-Montpellier 3-0 3 Lyon 10 5 31 1+ 2 1 PGNGG suffisant au regard de nos objec- de modestes obstacles, l’Italie, l’Ir- Soulette (Stade toulousain), lors du tour préliminaire de la Marseille-Bastia 1-1 4 Auxerre 10 5 31 1+ 1 2 GPGNG tifs », a admis l’entraîneur, Rolland lande, la Roumanie et les Samoa (Stade toulou- Ligue des champions face aux Slo- Courbis, qui devra s’expliquer cette occidentales, alors qu’ils ont cédé sain). Arrières : Philippe Bernat- Strasbourg-Rennes 2-1 5 Nantes 9 5 30 2+ 4 3 GGPPG vènes de Maribor, mercredi, l’OL 6 Strasbourg 5 GPGPG semaine devant Robert Louis- devant les Gallois (deux fois), l’An- Salles (Biarritz), Stéphane Castai- Nancy-Lens 2-1 9 30 2 0 4 abordait la rencontre avec un mo- 7 Bordeaux 8 5 22 1+ 4 5 GNGPN Dreyfus, le patron mécène du club. gleterre, l’Ecosse, le Tonga et la gnède (Montferrand), Thomas Sedan-Saint-Etienne 3-2 ral chancelant. 8 Marseille 7 5 14 0+ 3 1 GNNNN En deuxième division, Lille a Nouvelle-Zélande (deux fois). On Castaignède (Castres), Cédric Auxerre-Le Havre 2-1 Les Parisiens ont eu la faiblesse 9 Lens 7 5 21 2 0 4 PGGNP conforté sa première place en do- ne saurait imaginer pire série Desbrosse (Stade toulousain), de croire qu’il leur suffirait d’appa- minant Louhans-Cuiseaux (1-0), avant d’aborder une Coupe du (Stade fran- 10 Bastia 7 5 21 2Ð 1 1 PGPGN raître sur la pelouse pour plonger LES CARTONS alors que Toulouse l’a emporté monde. çais), (Dax), Xa- RougesJaunes 11 Nancy 6 5 20 3 0 5 PPGPG un peu plus leurs adversaires dans (2-0) à Sochaux. Où va l’équipe de France ? A un vier Garbajosa (Stade toulousain), 12 Sedan 6 5 20 3Ð 3 5 PGPPG l’embarras. Une première occasion mois de l’échéance la plus impor- Stéphane Glas (Bourgoin-Jallieu), 13 Metz 5 5 12 2+ 1 NGPPN de but de Sonny Anderson annihi- 1 Bordeaux 0 6 tante pour cette génération de (Brive), Jim- 14 Saint-Etienne 5 5 12 2Ð 2 3 NPNGP E. B. lée par le gardien de but Bernard 2 Nantes 0 9 joueurs qui dominait l’Europe voi- my Marlu (Montferrand), Pierre 15 Rennes 5 5 12 2Ð 2 3 NPNGP Lama aurait dû les rappeler à un 3 Bastia 0 10 a Des incidents entre suppor- là à peine plus d’un an, personne Mignoni (Toulon), 16 Le Havre 5 1 PNPGP peu plus de modestie. De même 17 Paris SG 2 11 4 11 3Ð 4 teurs lyonnais et parisiens avant ne sait. A J − 30, cette formation (Castres), Emile Ntamack (Stade GNPPP que la mise en garde de leur entraî- 17 Le Havre 3 8 17 Montpellier 4 5 11 3Ð 5 3 le match, dimanche 29 août, ont est toujours à la recherche de son toulousain), Olivier Sarraméa neur, Philippe Bergeroo, à la mi- 18 Auxerre 3 9 18 Troyes 3 5 10 4Ð 8 PPPGP nécessité l’intervention des forces fonds de jeu et de son équipe- (Castres). temps. « Calmez-vous, il n’est pas LES ATTAQUES 1 Monaco 12 buts ¥ 2 Bordeaux 10 buts ¥ 3 Saint-Etienne 9 buts de l’ordre aux abords du stade question de terminer le match à Gerland. Une dizaine de policiers dix!», leur a-t-il intimé. LES DÉFENSES 1 Lens, Metz et Nantes 3 buts ont été légèrement touchés alors DÉPÊCHES Huit minutes plus tard pourtant, LES BUTEURS 1 Trezeguet (Monaco) 7 buts • 2 Guivarc'h (Auxerre), Laslandes (Bordeaux) que trois supporteurs ont été bles- a AVIRON : les Français Jean-Christophe Rolland et Michel An- le meneur de jeu parisien Ali Be- et Simone (Monaco) 4 buts sés, dont un Parisien grièvement. Il drieux ont pris la deuxième place de l’épreuve du deux sans bar- narbia était exclu du terrain, tout 6e JOURNÉE : Samedi 11 septembre : Montpellier-Marseille, Lens-Sedan, Bastia-Nancy, a été procédé à sept interpella- reur des championnats du monde, samedi 30 août à Saint-Catha- comme le Lyonnais Serge Blanc. Troyes-Nantes, Saint-Etienne-Le Havre, Lyon-Auxerre, Metz-Strasbourg. tions, dont deux ont donné lieu à rines (Canada). Le lendemain, Xavier Dorfman, Yves Hocdé, Peu après l’heure de jeu, ce fut au Dimanche 12 septembre : Rennes-Monaco, Paris SG-Bordeaux. des gardes à vue. Jean-David Bernard, Laurent Porchier ont décroché la médaille de bronze du quatre sans barreur poids légers. a FOOTBALL : l’Inter Milan, grâce à trois buts de Christian Vie- ri, le joueur qui a signé cette saison le plus gros transfert de l’his- La victoire de son coéquipier freine Häkkinen dans sa course au titre toire du football, a disposé de Vérone (3-0), dimanche 29 août, lors de la première journée du championnat d’Italie. LE VISAGE FERMÉ, Mika Häk- pilote numéro deux de Ferrari, Dans les Ardennes, dimanche, le le tracé de Monza, théâtre le a NATATION : l’Américain d’origine ukrainienne Lenny Kray- kinen a dévalé la deuxième marche s’était sacrifié pour offrir à Eddie scénario a bien failli se reproduire. 12 septembre de la prochaine zelburg a battu, samedi 29 août à Sydney, le record du monde du podium du Grand Prix de Bel- Irvine les dix points de la victoire. Profitant d’une hésitation du Fin- manche du championnat du (24 s 99 contre 25 s 13) du 50 mètres dos. gique, comme s’il voulait abréger Mika Häkkinen aurait certaine- landais dans le premier virage, le monde. Dans son fief, la Scuderia a RUGBY : le Stade français s’est incliné face à Colomiers (20-38), l’instant. Le deuxième doublé ment souhaité qu’il en soit de Nord-Irlandais a pris la tête de la attend beaucoup du retour de son samedi 28 août, lors de la 2e journée du championnat de France. successif de même au sein de son écurie. Mais course, non sans perturber le frei- pilote allemand. Pour, qui sait, être Toulouse, Brive et Montferrand ont battu respectivement Montau- ses voitures la firme allemande a des principes, nage de son coéquipier et le tou- cette fois à l’origine de la moue de ban (62-8), La Rochelle (39-9) et Nîmes (41-5). permet pour- notamment celui de l’équité entre cher. Cette fois cependant, sans Mika Häkkinen. a L’Australie a dominé (28-7) la Nouvelle-Zélande, samedi tant à McLa- ses pilotes. Elle a prouvé, lors de dommages. Les monoplaces ont 28 août à Sydney, lors du dernier match des Tri-Nations. Malgré ren de prendre cette douzième manche du cham- dévalé la descente de l’Eau-Rouge, Pierre Lepidi cette défaite, les All Blacks remportent la compétition. le commande- pionnat du monde, qu’elle savait David Coulthard en tête, suivi de a SPORTS ÉQUESTRES : la Française Alexandra Ledermann, ment du cham- les respecter. A quatre grand prix Mika Häkkinen, de Heintz-Harald LES CLASSEMENTS sur Rochet M, a gagné, dimanche 29 août à Hickstead (Grande- b pionnat des de la fin de la saison, le Finlandais Frentzen (Jordan-Mugen Honda), Grand Prix de Belgique : 1. David Coulthard Bretagne), le concours individuel des championnats d’Europe de (G.-B./McLaren-Mercedes), les 306,577 km en 1 h constructeurs. aurait pu compter cinq points d’Eddie Irvine (Ferrari) et de Ralf 25 min 43 s 057 (moy. : 214,595 km/h) ; 2. Mika saut d’obstacles, devenant ainsi la première femme à conquérir ce Mais, si le Finlandais, en tête du d’avance sur Eddie Irvine. En pre- Schumacher (Williams-Supertec). Häkkinen (Fin./McLaren-Mercedes) à 10s4; titre. Déjà médaillée de bronze aux JO d’Atlanta et vice-cham- classement des pilotes, fait grise nant la deuxième place sur le cir- Jusqu’au drapeau à damier, les po- 3. Heinz-Harald Frentzen (All./Jordan-Mugen Hon- pionne du monde par équipes en 1998, la Normande a précédé les da) à 33s4; 4.Eddie Irvine (G.-B./Ferrari) à Suisses Markus Fuchs et Lesley Mc Naught. mine, c’est que, dimanche 29 août, cuit de Spa-Francorchamps, il n’en sitions ne bougèrent pas d’un iota, 44s9; 5.Ralf Schumacher (All./Williams-Super- il s’est découvert un nouveau rival. possède finalement qu’un seul. donnant aux 44 tours du circuit les tec) à 48 s, etc. L’adversaire est venu de là où il La stratégie de course qui op- allures d’une longue procession b Championnat du monde des pilotes : LOTO o l’attendait le moins : en signant le pose les deux pilotes d’une même monotone. 1. M. Hakkinen (Fin.), 60 points ; 2. E. Irvine (Irl.), Résultats des tirages n 69 effectués samedi 28 août. Premier tirage : 7, 17, 25, 37, 44, 47 ; numéro 59 pts ; 3. D. Coulthard (G.-B.), 46 pts ; 4. H- complémentaire : 2. Rapports pour 6 numéros : 3 309 650 F (504 552 ¤) ; 5 numéros et le complé- sixième succès de sa carrière, son écurie dans la quête du titre mon- A aucun moment les Ferrari H. Frentzen (All.), 40 pts ; 5. M. Schumacher (All.), mentaire : 68 925 F (10 507 ¤) ; 5 numéros : 3 165 F (482,50 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : coéquipier David Coulthard a privé dial a pourtant déjà montré ses li- n’ont été en mesure d’inquiéter les 32 pts, etc. 198 F (30,18 ¤)) ; 4 numéros : 99 F (15,09 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 28 F (4,26 ¤); 3nu- le champion du monde de points mites. Lors du Grand Prix d’Au- Mclaren. Michael Schumacher, b Championnat du monde des constructeurs : méros : 14 F (2,13 ¤). Second tirage : 1, 2, 5, 7, 20, 40 ; numéro complémentaire : 44. Rapports pour 6 numéros : 4 750 640 F (724 230 ¤) ; 5 numéros et le complémentaire : 167 905 F (25 596 ¤)) ; 5 nu- extrêmement précieux. triche, un dépassement hasardeux absent des circuits depuis le 11 juil- 1. McLaren-Mercedes, 106 points ; 2. Ferrari, 97 pts ; 3. Jordan-Mugen Honda, 47 pts ; 4. Wil- méros : 3 055 F (465,73 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 162 F (24,69 ¤) ; 4 numéros : 81 F Lors du Grand Prix d’Allemagne, de David Coulthard avait provo- let, devrait effectuer trois jours liams-Supertec, 24 pts ; 5. Benetton-Supertec, (12,34 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 22 F (3,35 ¤) ; 3 numéros : 11F (1,67 ¤). le 1er août, le Finlandais Mika Salo, qué l’abandon de Mika Häkkinen. d’essais la semaine prochaine sur 16 pts, etc. LeMonde Job: WMQ3108--0026-0 WAS LMQ3108-26 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 10:51 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0326 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 AUJOURD’HUI ------Dominante ensoleillée 31 AOUT 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. Avec l’anticyclone des soleil sera très généreux pour les vers 12h00 DU VOYAGEUR Açores qui s’étend jusqu’à la régions du Sud. Plus au nord, il lui France, on conserve un temps arrivera de se cacher momentané- Peu calme et ensoleillé. Le petit flux de ment derrière d’inoffensifs nuages Belfast nuageux a FRANCE. En liaison avec l’en- nord maintient des températures d’altitude. Il fera 23 à 26 degrés. Liverpool semble de ses ambassades, le mi- Dublin agréables, sans excès de chaleur. Poitou-Charentes, Aquitaine, Varsovie Kiev nistère des affaires étrangères pro- Seules les régions au nord de la Midi-Pyrénées. – Après la dissi- pose sur son site Internet Amsterdam Berlin Brèves Seine verront circuler quelques pation des brouillards matinaux, éclaircies (www.diplomatie.fr/voyageurs), nuages. le soleil reprend possession des Londres des fiches actualisées sur plus de 60 5 o Bruxelles Bretagne, pays de Loire, cieux. Quelques nuages débordent 0 Prague grandes destinations touristiques. Basse-Normandie. – Après la dis- depuis l’Espagne sur la chaîne py- Couvert Une attention particulière est por- sipation des plaques de grisaille ou rénéenne, puis le piémont en fin Paris Strasbourg Vienne tée aux problèmes de sécurité ainsi Budapest autres brouillards matinaux, le so- de journée. Une ondée, locale- Brume qu’aux risques encourus en matière leil s’installe pour la journée, à ment orageuse en soirée, n’est pas Nantes de drogues (y compris dites Berne brouillard peine gêné par moments par de exclue sur les Pyrénées. On attein- Bucarest douces), le trafic et la détention, minces nuages d’altitude, surtout dra 28 à 32 degrés. Lyon Milan même pour une consommation au nord. On ne dépassera pas 20 à Limousin, Auvergne, Rhône- Belgrade Sofia Averses personnelle et en petite quantité, 22 degrés près de la Manche, et 24 Alpes. – Ce sera une très belle Toulouse Istanbul étant sévèrement punis dans à 26 degrés ailleurs. journée, calme et ensoleillée. Les de nombreux pays notamment en Nord-Picardie, Ile-de-France, températures restent agréables, Rome Pluie Tunisie, en Turquie, au Mexique, Centre, Haute-Normandie, Ar- voisines de 25 à 28 degrés. Barcelone Naples au Maroc, aux Etats-Unis et en dennes. – Sur l’extrême nord, les Languedoc-Roussillon, Pro- 40 o Madrid Espagne. plaques de grisaille auront du mal vence-Alpes-Côte d’Azur, Lisbonne Athènes Orages a ASIE. L’Oriental de Bangkok a à se dissiper. Ailleurs, malgré quel- Corse. – Le soleil règne en maître été désigné meilleur hôtel du ques passages nuageux, l’impres- dans les cieux méditerranéens. Les Séville monde par le magazine américain sion dominante est agréable. On températures seront toujours voi- Tunis Neige Travel and Leisure dans son numéro atteindra 20 à 27 degrés. sines de 28 à 32 degrés dans les Alger de septembre. En ce qui concerne Champagne, Lorraine, Alsace, terres, et 26 à 28 degrés sur les les compagnies aériennes, la palme Bourgogne, Franche-Comté. – Le plages. Rabat 0o 10o 20o Vent fort revient à Singapore Airlines.

PRÉVISIONS POUR LE 31 AOUT 1999 PAPEETE 23/29 S KIEV 15/22 C VENISE 18/28 S LE CAIRE 23/32 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 25/31 S LISBONNE 18/25 S VIENNE 14/21 N MARRAKECH 19/31 N et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 20/25 S LIVERPOOL 14/18 N AMÉRIQUES NAIROBI 16/22 P C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 15/20 C BRASILIA 18/29 S PRETORIA 6/24 S AMSTERDAM 14/21 N LUXEMBOURG 13/23 N BUENOS AIR. 10/21 S RABAT 18/25 S FRANCE métropole NANCY 12/23 N ATHENES 24/29 N MADRID 19/31 S CARACAS 26/31 C TUNIS 24/31 S AJACCIO 17/28 S NANTES 14/27 S BARCELONE 22/28 S MILAN 19/29 S CHICAGO 12/24 S ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 17/24 N NICE 20/26 S BELFAST 13/19 C MOSCOU 10/16 N LIMA 14/20 C BANGKOK 24/33 C BORDEAUX 16/29 S PARIS 14/25 S BELGRADE 16/21 P MUNICH 13/21 C LOS ANGELES 13/18 S BOMBAY 26/30 C BOURGES 13/26 S PAU 16/26 P BERLIN 13/20 N NAPLES 21/29 S MEXICO 14/21 P DJAKARTA 25/30 N BREST 13/22 S PERPIGNAN 19/28 S BERNE 13/23 S OSLO 8/16 S MONTREAL 12/24 S DUBAI 30/39 S CAEN 14/21 N RENNES 13/26 S BRUXELLES 13/21 C PALMA DE M. 20/31 S NEW YORK 18/24 N HANOI 27/30 P CHERBOURG 11/21 N ST-ETIENNE 12/27 S BUCAREST 18/27 N PRAGUE 13/20 C SAN FRANCIS. 13/19 S HONGKONG 26/29 C CLERMONT-F. 12/27 S STRASBOURG 12/23 N BUDAPEST 14/21 N ROME 17/28 S SANTIAGO/CHI 5/13 C JERUSALEM 25/32 S DIJON 13/25 S TOULOUSE 16/29 S COPENHAGUE 11/18 N SEVILLE 19/31 S TORONTO 14/23 S NEW DEHLI 27/34 P GRENOBLE 12/27 S TOURS 13/26 S DUBLIN 12/20 C SOFIA 16/25 C WASHINGTON 16/26 S PEKIN 21/31 S LILLE 11/21 C FRANCE outre-mer FRANCFORT 16/23 S ST-PETERSB. 11/17 S AFRIQUE SEOUL 22/29 P LIMOGES 15/26 S CAYENNE 23/32 N GENEVE 15/25 S STOCKHOLM 12/18 N ALGER 16/32 S SINGAPOUR 26/29 C LYON 15/27 S FORT-DE-FR. 25/30 N HELSINKI 11/18 N TENERIFE 21/28 S DAKAR 26/29 C SYDNEY 14/19 S MARSEILLE 18/29 S NOUMEA 19/23 N ISTANBUL 23/28 S VARSOVIE 14/21 C KINSHASA 19/28 S TOKYO 26/34 S Situation le 30 août à 0 heure TU Prévisions pour le 1er septembre à 0 heure TU

r on ASTRONOMIE Sous le signe du Cygnene

NORD

Ciel de septembre CIEL DU 15 SEPTEMBRE À 23 HEURES Gr (HEURE DE PARIS) and QUE RESTERA-T-IL de l’éclipse livide. » Une rétinopathie qu’aucun Pégase dans laquelle se trouve la e O u rs totale du 11 août ? D’indélébiles ophtalmologue ne pourrait aussi première planète extrasolaire dé- e

r C souvenirs, une photo – apparem- bien décrire. couverte par l’homme... En sep- e h h c i e ment ratée mais que l’on gardera Olivier Las Vergnas, président de tembre, les nuits ne sont pas trop o n C P e s quand même – dans laquelle un ri- l’Association française d’astrono- froides. Dans celle du 19 au 20, tit e d O e e u dicule anneau blanchâtre flotte mie (AFA), espère quant à lui que moins célèbre que les fameuses é r c s po e la s h r il

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quelque part dans le noir, la sensa- le 11 août aura montré au public Perséides d’août, l’essaim météori- e o r t e

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C tion un peu angoissante de n’être que l’astronomie n’était pas réser- tique des Piscides – qui semble C

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T qu’un tout petit point dans l’Uni- vée aux spécialistes mais accessible jaillir, comme son nom le suggère, P s a

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vers. Espérons seulement que les à tous. « L’éclipse est parfaite pour de la constellation des Poissons –, a Q p e

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t é i U conseils de prudence et les lu- cela car, hormis pour quelques connaît son maximum avec trois u É e v

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n o e nettes de protection auront rempli points très précis de la physique so- étoiles filantes par heure. Une B e n leur rôle et que « le point noir » dé- laire, ce n’est plus une affaire scien- curiosité... A e L n l n a é o O T d z Céphée crit par Gérard de Nerval dans son tifique, mais médiatique, culturelle En septembre, au petit matin, r a r é J r r u r U u B i o d T a o m o E p é n b

S C S

poème du même nom ne viendra et touristique, explique-t-il. Le Vénus se laisse admirer. Après le i l g è T E i d t e le e e e r yr hanter aucun œil. « Quiconque a 11 août était une occasion extraordi- crépuscule, Mars se voit. Puis c’est r L regardé le Soleil fixement/ Croit voir naire d’intéresser l’ensemble de nos le tour de Jupiter, magnifique à P devant ses yeux voler obstinément/ concitoyens à la part rationnelle du l’œil nu, et de Saturne, phares de é le ga cu se er Autour de lui, dans l’air, une tache ciel, de leur faire se poser des ques- la nuit. Que ceux qui disposent de Cygne H P tions sur notre place dans l’Univers. bons instruments suivent l’évolu- o che is Flè s s SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE A l’AFA, nous pensons que la pra- tion de la grande tache rouge jo- B on u a s ch le u • vendredi 3 septembre 1999 (à Paris) • tique de l’astronomie peut devenir vienne et les occultations par la in i e ph O un loisir populaire comme le sont Lune de Neptune (dans la nuit du Dauphin devenus des sports comme le tennis 20 au 21 septembre) et d’Uranus ou la voile. » Etant donné l’im- (la nuit suivante). Aigle mense succès qu’a connu l’éclipse, Le 23 septembre, c’est la journée Ve rse on peut sans fausse modestie esti- de l’égalité céleste. Partout sur la au Uranus 7 h 11Lever Coucher 20 h 29 Ecu C mer que l’essai a été marqué. Reste Terre, douze heures de jour, apri corne à le transformer, à donner un len- douze heures de nuit. Pas de ja- Neptune re demain à l’engouement d’un jour. loux. On appelle aussi cela l’équi- POUR LIRE CETTE CARTE, ttai Sagi Pourquoi ne pas commencer dès noxe, d’automne pour nous, de IL FAUT SE TOURNER Poisson austral la rentrée, alors qu’Hercule et Pé- printemps pour l’hémisphère Sud. VERS LE SUD ET LA METTRE AU-DESSUS DE SA TÊTE. SUD ROTATION DU CIEL EN 1 HEURE : 15° 0 h 19Lever Coucher 15 h 45 gase, de chaque côté de la constel- lation du Cygne, dominent le ciel ? Pierre Barthélémy Infographie : Le Monde

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99206 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 136

9. En feu à une extrémité. L’étain . – 10. Prouve que Zeus aimait L’arme secrète l’amour vache. Un grand de Bour- gogne. – 11. Devient loutre ou cas- POUR ACHEMINER une arme elles. Seule condition : qu’une arme Comment s’y sont-ils pris pour tor chez le fourreur. Voyelles. – très sophistiquée vers un maquis, entière ne tombe pas aux mains parvenir à leurs fins tout en mini- 12. Propos bienveillants sur ceux des guérilleros décident d’envoyer des patrouilles. Ils divisent donc misant le nombre de pièces déta- qui viennent de partir. cinq camions, chacun par une chaque arme en un certain nombre chées et le nombre d’armes per- route différente. Ils savent en effet de pièces détachées (les mêmes dues ? Philippe Dupuis que deux d’entre eux peuvent être pour chacune) et répartissent ces interceptés, car deux patrouilles pièces dans les camions de manière Elisabeth Busser SOLUTION DU No 99205 sont postées chaque nuit aléatoire- à être sûrs de pouvoir reconstituer et Gilles Cohen ment sur les routes de la région. au moins une arme dans le maquis © POLE 1999 HORIZONTALEMENT Mais les révolutionnaires sont prêts sans que l’interception de deux ca- à sacrifier des armes pour faire par- mions permette au pouvoir de dis- Solution dans Le Monde I. Ordonnancier. – II. Poulaine. venir intacte au moins l’une d’entre poser de l’arme secrète. du 7 septembre Pré. – III. Pull. Etriers. – IV. Récep- tion. Es. – V. Eri(ire). Clef. – VI. Sinop. Oiseau. – VII. Sée. Ior Solution du problème n°135 Il reste à dire que le premier suivre le cycle (on retombe sur (roi). Peur. – VIII. Eclipse. Te. – paru dans Le Monde du 24 août jour de l’année est décalé d’une une situation identique tous les IX. Ut. Ales. Rires. – X. Racles. unité, sauf après une année bis- 28 ans) en faisant attention à l’an- Fêlés. La première année du XXIe siècle sextile où il est décalé de deux née « bizarre » 2100, fin de siècle comportant trois vendredis 13 est unités. mais pas multiple de 400, qui n’est VERTICALEMENT 2009. On a ainsi le tableau suivant (les pas bissextile. HORIZONTALEMENT tions. Pris en faisant attention. – On commence par remarquer années bissextiles sont en gras) On obtient le tableau : X. Comme d’incroyables nouvelles. 1. Oppresseur. – 2. Rouerie. Ta. – que seules comportent trois ven- donnant le premier jour de jan- 2008 mardi I. Permet de voir les choses sous 3. Dulcinée. – 4. Ollé. Cal. – 5. Na. dredis 13 : vier de chaque année : 2036 mardi un autre angle. – II. Voir les choses VERTICALEMENT Papille. – 6. Niet. Oies. – 7. Anti- - Les années « normales » 1999 vendredi 2064 mardi en beaucoup plus grand. – corps. – 8. Néroli. – 9. Inespéré. – commençant par un jeudi. 2000 samedi 2092 mardi III. Apportes plus d’intérêt aux 1. Un bain avant l’épreuve. – 10. Ipé. Fée. Il. – 11. Erre. Autre. – - Les années bissextiles 2001 lundi 2096 dimanche choses. Dans la gamme. – 2. Voir les choses avec attention. – 12. Ressources. commençant par un dimanche. 2002 mardi 2100 vendredi IV. Trouble intérieur. Distributeur 3. Trou dans le pavois. Espagnol ou 2003 mercredi 2101 samedi de boisson à Moscou. – V. Fonds de breton, c’est une question 2004 jeudi 2102 dimanche cours. Dieu renversé. Apprécia à sa d’accent. – 4. Se place toujours au 2005 samedi 2103 lundi juste valeur. – VI. Mesure du temps. centre. Lettres de renvoi. – 2006 dimanche 2104 mardi Prend son temps. En Suisse. – 5. Croisé dans la bagarre. Prolonge 2007 lundi 2105 jeudi VII. Un bon moyen d’échange avant le neurone. – 6. Mettre en couleurs. 2008 mardi le fax. Histoires de familles. – Sigle d’enseignement. – 7. Entre 2009 jeudi La première année du VIII. Découpage historique. Met à dans les orgues. Possessif. – XXIIe siècle comportant trois ven- la porte. – IX. Couverte de décora- 8. Dans le test. Point de départ. – Pour le XXIIe siècle, il faut pour- dredis 13 est 2105. LeMonde Job: WMQ3108--0027-0 WAS LMQ3108-27 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 09:20 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0327 Lcp: 700 CMYK

27 CULTURE LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999

ARCHITECTURE Depuis quinze grève les budgets de fonctionnement diminution de son budget, pourrait gouverneurs de l’archipel ont souvent bleaux et de porcelaines Tetsuhiko ans, près de trois cents musées ont et d’acquisitions. b À TOKYO, le Mu- supprimer les expositions tempo- voulu faire construire de grands bâti- Fukutake a fait construire par l’archi- été créés au Japon. Aujourd’hui cette sée d’art contemporain, confronté raires, qui sont pourtant sa principale ments prestigieux, sans souci de ce tecte Tadao Ando un musée, inauguré euphorie muséale semble retomber, comme de nombreuses institutions attraction. b ARATA ISOZAKI, archi- qu’ils pourraient abriter. b SUR L’ÎLE en 1992, qui est à la fois un modèle et en raison de la crise financière qui départementales à une importante tecte, souligne que les maires et les de Naoshima, le collectionneur de ta- une exception. Le Japon aux prises avec une inflation de musées Depuis quinze ans, une fièvre de construction muséale avait saisi les édiles de l’archipel nippon, plus soucieux cependant d’attacher leur nom à un bel édifice qu’à constituer des collections. Aujourd’hui, l’argent manque, et les budgets de fonctionnement ou d’acquisitions ne suivent plus TOKYO tions très généreuses pour la construc- de notre envoyé spécial tion de ces équipements. Aujourd’hui, Le musée national de Tokyo, près les conservateurs nommés à leur tête du parc de Ueno, a ouvert un qua- ont le plus grand mal à construire une trième bâtiment (la Galerie du trésor véritable politique culturelle, puisque Horyuji) le 20 juillet et, le 12 octobre, ce sont leurs tuteurs administratifs qui un cinquième élément (la Galerie détiennent les vrais pouvoirs de déci- Heiseikan) sera inauguré. Le coût de sion. » Heureusement, ajoute-t-elle, cet agrandissement est évalué à il existe des exceptions, et le centre 21 milliards de yens (103,7 millions d’art qu’elle dirige au sein de l’Art d’euros). Le Musée national d’art Tower Mito en est une. moderne, non loin du Palais impé- Mito, ville moyenne de rial, est fermé depuis le 12 juillet 250 000 habitants, située à une pour cause de rénovation lourde. Les heure de train au nord-est de Tokyo, travaux ne seront pas achevés avant a confié à l’architecte Arata Isozaki 2002. La création d’un huitième mu- le soin de dessiner ce centre culturel sée national est envisagée à Dasaifu, dont la tour en titane, haute de dans l’île méridionale de Kyushu ; il 100 mètres, est devenue le symbole devrait être consacré à l’archéologie. de la cité. Inauguré en 1990, il a coûté Pourtant, la fièvre muséale qui s’est 10 milliards de yens (86,4 millions emparée du Japon il y a une quin- d’euros), soit 1 % du budget munici- zaine d’années semble retomber. Il pal ; son fonctionnement annuel est vrai que cette période a vu naître s’élève à 1 milliard de yens (8,6 mil- la plupart des trois cents musées de lions d’euros) – il existe à Mito un l’Archipel, pour l’essentiel munici- autre musée d’art moderne, dépar- paux ou départementaux – un petit temental celui-là. A côté d’une salle tiers ont été créés par des entreprises de concert et d’un théâtre, les privées. 1 000 m2 du Centre d’art contempo- Le Japon vivait alors dans l’eupho- rain permettent d’exposer des ar- rie de la « bulle financière ». Après tistes de toutes les nationalités. Bu- avoir mis au point les outils du mi- ren, Boltanski et Jean-Pierre racle économique, il devait se doter Raynaud y ont été accueillis. Au- d’une panoplie complète d’instru- jourd’hui, Ilya Kabakov présente ici ments culturels : musées, théâtres, La Vie et l’œuvre de Charles Rosenthal

salles de concerts... Mais la « bulle » MISHIMA/SATORU DE NAOSHIMA/ MUSÉE ANDO ARCHITECT AND ASSOCIATES TADAO (1898-1933), une installation consi- a explosé en 1992. Et la crise qui s’en- Le Musée d’art contemporain conçu par Tadao Ando sur l’île de Naoshima : « Privilégier les liens de l’art et de la nature. » dérable autour d’un peintre dont la suivit a fragilisé la plupart de ces éta- vie comme les œuvres sont sorties blissements conçus dans la hâte. Elle fort de longue haleine, d’autant plus musées nationaux. La situation des d’une baisse de 40 %, ce qui l’amène- viennent de la dramatique situation fi- de l’imagination de l’artiste russe. a aussi révélé leurs faiblesses. difficile à tenir que la crise est là. établissements dépendant des col- rait à supprimer toutes les manifes- nancière du département de Tokyo. » « Toutes les expositions que nous pré- Takashi Nakane, directeur admi- « Les premiers budgets amputés sont lectivités locales est bien plus grave. tations temporaires. Or, dans un éta- Les établissements privés sont sentons sont commandées par nous et nistratif du Musée national de To- bien sûr les budgets culturels », Le Musée d’art contemporain de To- blissement comme celui-ci, qui a le presque tous dans la même situa- conçues pour le centre, insiste Eriko kyo, reconnaît que les musées japo- constate Shigeo Chiba, administra- kyo, une institution départementale gros handicap d’être situé très loin tion. Yushi Akimoto, directeur du Osaka. Il faut le souligner, car souvent, nais, quel que soit leur statut teur du Musée national d’art mo- de 33 000 m2 sur six niveaux, dessiné du centre-ville et d’être mal desservi musée de Naoshima, confirme qu’ils dans notre pays, ce sont les chaînes de juridique, souffrent d’une triple ca- derne. par Takahiko Yanagisawa, a été par le métro, ces événements sont souffrent autant que leurs confrères télévision et les journaux qui orga- rence : manque de personnels, insuf- inauguré en 1995. Son administra- essentiels : en 1997, l’arrivée dans ses publics : « Ils sont souvent trop petits nisent clés en main les manifestations fisance des collections, médiocrité HANDICAPS ET CRITIQUES teur en chef, Junichi Chioda, qui est à murs d’une sélection des œuvres du et peu rentables. » présentées dans les musées ainsi trans- des budgets de fonctionnement et Les crédits d’acquisition oscillent la tête d’une équipe de 40 per- Centre Pompidou avait attiré formés en simples garages. » Et Yos- d’acquisition. « Dopés par la bulle fi- entre 100 millions et 300 millions de sonnes, voit son budget fondre régu- 500 000 visiteurs. MITO, HEUREUSE EXCEPTION hio Otsu, l’un des responsables de nancière, explique-t-il, les maires et yens (869 565 à 2,5 millions d’euros) lièrement. En 1999, avec 1,4 milliard « Nous sommes critiqués, indique Eriko Osaka, responsable du l’Art Tower Mito, ajoute fièrement : les gouverneurs des départements et dont le budget général n’atteint de yens (12,1 millions d’euros), dont Junichi Chioda, parce que nous ne Centre d’art contemporain de Mito, « Au Japon on ne réfléchit pas trop au voulaient des grands bâtiments pour pas 1,4 milliard de yens (12,1 millions 400 millions de yens (3,4 millions faisons pas assez d’entrées [environ remarque que « la mégalomanie des sens et à l’usage d’un établissement servir de vitrines à leurs collectivités, d’euros). Celui du Musée national de d’euros) pour les expositions, il dimi- 200 000 en 1998], mais notre seul bal- élus locaux et des chefs d’entreprise a culturel, sauf ici. » mais ensuite il a fallu songer à remplir Tokyo est à peine du double. nuait de 15 % par rapport à l’année lon d’oxygène, ce sont les expositions été encouragée par l’administration ces édifices et à les faire vivre. » Un ef- Encore s’agit-il là de deux des sept précédente. Pour 2000, il est menacé temporaires. En réalité, nos difficultés japonaise qui a accordé des subven- E. de R. Le rêve zen de Tadao Ando Arata Isozaki, architecte

NAOSHIMA kutake meurt en 1988, avant le dé- Les œuvres d’art qui sont expo- de notre envoyé spécial but des travaux, mais son fils, Sai- sées dans ces espaces à l’atmo- « Ici, on croit que le mot magique de musée Naoshima, seize kilomètres de chiro, qui lui succède, reprend son sphère raréfiée sont peu nom- circonférence, est une petite île de projet. Le musée, inauguré en 1992, breuses et choisies avec soin. «En la mer intérieure du Japon, entre a coûté 1,6 milliard de yens dehors de quelques pièces qui va déplacer les foules » Uno et Takamatsu. Ces rivages (13,8 millions d’euros) avec l’an- viennent de l’ancienne collection Fu- « Combien de musées avez- d’importance à la taille du bâti- profession d’architecte à celle de sont industrialisés depuis la fin du nexe ouverte en 1995. Une troi- kutake, indique M. Akimoto, toutes vous construits ? ment qu’à son contenu. Peu im- couturier, dont les créations XIXe siècle. Et les usines succèdent sième extension est envisagée pour celles que l’on peut voir ici ont été – Au moins une dizaine, mais porte l’activité de l’établissement, liées à la mode sont éphé- aux chantiers de construction na- 2002. 320 millions de yens (2,7 mil- commandées spécialement aux ar- pas seulement au Japon, et plus du du moment que le nom de celui mères... vale avec leur cortège de pollutions lions d’euros) sont nécessaires tistes et réalisées pour ce lieu. » Que double si on y ajoute les centres qui a lancé le programme reste lié – Ce jugement est le fait de gens diverses. Naoshima, encore peu- pour le faire tourner. ce soit les néons de Bruce Nauman culturels et les salles de spectacle à l’édifice. Cette attitude date de qui n’apprécient pas mon franc- plée de villages de pêcheurs, est à qui clignotent sur le thème de la ou de concert. l’époque de la bulle financière, à la parler. Par exemple, les fonction- peu près épargnée. C’est ici que la vie et de la mort au centre d’un – Cette spécialité est-elle déli- fin des années 80. Ainsi, rien ne naires du département de Tokyo. Benesse Corporation a implanté « Toutes les pièces énorme volume cylindrique nu, le bérée ? paraissait trop beau, ni trop cher, J’ai dit publiquement ce que je son musée d’art contemporain. mur de plomb de Iannis Kounellis, – C’est un peu le fait du hasard : pour le département de Tokyo. Et pensais de leurs projets culturels, à Le créateur de la firme, Tetsuhi- que l’on peut voir ici les cercles de pierres ou de bois de parmi les tout premiers travaux c’est comme ça que sont nés, dans la fois pharaoniques et pompiers. ko Fukutake, un ancien instituteur, l’ascétique Richard Long, les méta- que j’ai eu à conduire, il y avait la capitale, le Musée d’art contem- – On peut se poser une autre a fait fortune dans l’édition sco- ont été commandées phores politiques de Yukimuri Yu- une bibliothèque, un Musée des porain et le Forum international. question : les mégapoles comme laire et l’enseignement par corres- magi, l’ésotérisme informatique de beaux-arts et une salle de concert. Les mauvais esprits – mais ils ont Tokyo ont-elles besoin d’archi- pondance. Il a eu l’idée de créer cet spécialement aux Tatsu Miyajima ou les galets mo- Mais c’est un fait, je construis peu sûrement tort – affirment même tectes ? établissement pour y loger la col- numentaux de Kan Oyasuda. Des pour le privé et peu de bâtiments que l’on a ajouté un zéro au devis – Prenez les trois capitales suc- lection qu’il avait réunie. «M.Fu- artistes et réalisées œuvres parsèment également le industriels et commerciaux. initial qui semblait trop mesquin. cessives du Japon : Nara, Kyoto et kutake a commencé par acheter des parc environnant. Cai Guo Quiang – Depuis quinze ans, il s’est Et qu’aujourd’hui, avec la même Tokyo. Dans chacune de ces villes, tableaux modernes, occidentaux et pour ce lieu » a installé, en surplomb d’une mis en place dans l’Archipel un légèreté, on retranche un zéro au très différentes, un architecte doit japonais, mais aussi des porcelaines, plage, quelques-unes de ces pierres véritable marché du musée. budget de fonctionnement de ces travailler avec des approches di- il y a une trentaine d’années, ex- aux formes torturées, chères à l’es- Comment expliquez-vous ce établissements parce que les verses. A Nara, où les monuments plique Yushi Akimoto, responsable Les édifices d’Ando – musée, hô- thétique chinoise ; dans le petit vil- phénomène ? caisses sont vides. historiques sont nombreux, l’ar- du musée. Ces achats avaient été tels, restaurant –, en partie enfouis lage de Honmura, des maisons tra- – La réponse ne doit pas venir » Au début des années 90, le chitecte peut faire son métier de faits dans un but pédagogique, pour dans la colline, sont étroitement ditionnelles en bois ont été des architectes, qui ne font que maire de la petite ville de Nagi façon traditionnelle. Je viens d’y le personnel de l’entreprise. Les imbriqués dans le paysage. Du dé- réhabilitées pour accueillir, elles réagir à une demande émanant (5 000 habitants) m’a demandé de construire le Nara Centenial Hall, œuvres étaient installées au siège de barcadère, au bord de l’eau, on ne aussi, des installations. des pouvoirs publics ou des auto- lui dessiner un musée. Sans la inauguré au début de l’année, une Benesse, à Okayama. » Au fil des distingue que des pans de pierres Ce musée privé qui correspond à rités locales. Elle est le fait d’une moindre idée de ce qu’il fallait salle de concerts doublée d’un années, la collection devient de sèches, un escalier monumental et un projet soigneusement médité et mauvaise compréhension de ce mettre à l’intérieur. Les gens vien- théâtre. A Kyoto où, sur un tissu plus en plus importante, tout en quelques murs d’un béton lisse dont la forme est en symbiose to- qu’est un musée. En Europe, c’est dront voir votre bâtiment, me di- ancien encore vivace, ont poussé s’épurant pour s’orienter résolu- émergeant de la végétation. L’ar- tale avec son contenu est-il une ex- d’abord une collection avec des saient les édiles locaux. Je leur ai quantité d’immeubles modernes, ment vers la création contempo- chitecte décline ici son vocabulaire ception dans l’archipel ? Il est en conservateurs pour les gérer. Au proposé de consacrer une partie ce qui importe c’est de soigner les raine – « en privilégiant les liens de bien connu : volumes géomé- tout cas régulièrement cité comme Japon, c’est d’abord un bâtiment, du financement acquis (1,5 milliard espaces extérieurs, de privilégier l’art et de la nature », précise Yushi triques simples emboîtés les uns une réussite en dépit du nombre grand ou petit, parfois un étage de de yens, 12,96 millions ¤) à la les cheminements, de respecter les Akimoto. Aussi la nécessité de dans les autres, ouverts sur l’exté- relativement limité de ses visiteurs grand magasin. Ici, on croit que ce constitution préalable d’une col- petits jardins qui jalonnent la cité. l’ouvrir au public s’impose-t-elle. Il rieur et encadrés de terrasses, ma- – 40 000 par an. Mais les seize mot magique va déplacer les lection. J’ai demandé à trois ar- » A Tokyo, il est inutile de vou- faut donc un bâtiment pour l’abri- tériaux bruts, béton et moellons. chambres de l’hôtel qui foules. C’est ainsi que la petite tistes contemporains, Shusaku loir dessiner un immeuble, qui dis- ter. Un terrain est choisi à Naoshi- A l’intérieur, le décor est mini- contiennent chacune une œuvre ville de Kakuizama compte dix Arakawa, Kasuo Okazaki et Aiko paraîtra dans le chaos urbain. Il ma sur les versants d’une colline mal, les ouvertures horizontales d’art originale et dont chaque musées dont l’un est consacré au Miyawaki, de réaliser chacun une vaut mieux se consacrer au design qui domine la mer piquetée d’îlots, cadrent soigneusement les points meuble a été dessiné par Tadao dessinateur français Peynet ! installation monumentale. Moi, des espaces intérieurs, aux rues paisible panorama, typiquement de vue, des puits et des patios Ando affichent complet en dépit – Les collectivités locales japo- j’ai conçu, sur mesure, trois édi- souterraines et aux espaces cou- japonais. Il s’agit ensuite de trou- amènent la lumière jusqu’au de leurs prix (de 18 000 à 48 000 naises ont investi des sommes fices pour abriter ces créations. Et, verts. En revanche, imaginer une ver un architecte. centre du bâtiment. L’annexe qui yens, 155,5 euros à 414,8 euros) : on très importantes dans ces pro- avec le budget dont on disposait, place urbaine pour Mito, une ville Tadao Ando, qui revendique sa coiffe la colline – six chambres accourt de tout le Japon pour pas- grammes architecturaux. Ces on a pu construire une biblio- de 250 000 habitants, prend tout filiation avec une architecture tra- d’hôtel – est une ellipse parfaite. ser une nuit de noce dans ce musée derniers ne vous semblent-ils thèque et un restaurant. son sens. » ditionnelle où « l’homme peut re- Au centre de l’anneau, une pièce modèle ! pas surdimensionnés ? – Certains disent qu’à ne vous prendre contact avec des éléments d’eau qui reflète le ciel s’achève en – Les maires ou les gouverneurs consacrer qu’à ces monuments Propos recueillis par naturels », est choisi. Tetsuhiko Fu- cascade. E. de R. de départements attachent plus singuliers, vous avez réduit la Emmanuel de Roux LeMonde Job: WMQ3108--0028-0 WAS LMQ3108-28 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 09:09 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0328 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 CULTURE

DÉPÊCHES Les films américains a DANSE : la danseuse espa- gnole Maria José Ribot a reçu le Prix Mimos 99 pour son spectacle Encore plus distinguées (ce spec- envahissent la Bosnie tacle était aussi présenté à Mont- pellier-Danse), car « elle détourne avec humour les images stéréotypées de la femme véhiculées par notre so- Le Festival de Sarajevo n’a pas présenté ciété ». Mimos, manifestation qui a lieu à Périgueux, avait axé sa un seul film bosniaque. Mais les Européens 17e édition autour de « la vérité du corps : le corps intime des hommes n’étaient guère là non plus et des femmes, le corps dans la so- ciété, le corps qui se défend d’être SARAJEVO (Bosnie) au dernier Festival de Cannes –, soit traité comme un objet ». Le travail de notre envoyé spécial à des exigences financières impos- de Maria José Ribot, dite la Ribot, Le cinquième Festival du film de sibles à satisfaire. De fait, la qualité s’appuie sur la nudité qui, selon Sarajevo, du 20 au 29 août, a donné assez faible des différents longs-mé- elle, est « affirmation de la beauté l’impression que la Bosnie était trages produits en Europe de l’Est, et arme de provocation sociale ». contrainte de regarder les cinémato- qui étaient presque tous concentrés a CHANSON : Herbert Léonard graphies étrangères en attendant de dans la section Regional Program, succède à Daniel Lavoie dans le construire sa propre industrie. Au- avec entre autres cinq films rôle de Frollo, dans Notre-Dame- cun film bosniaque n’était présenté, tchèques et deux films slovènes, ne de-Paris, la comédie musicale de et la présence, assez importante, de signale aucun renouveau dans cette Luc Plamondon et Richard Coc- films américains, y compris les pro- région et laisse les Américains en- ciante. Herbert Léonard, qui a pu- ductions les plus récentes des stu- core plus seuls. L’intérêt du public blié il y a peu Ils s’aiment, sa ver-

dios (Tarzan, le nouveau dessin ani- bosniaque se portait manifestement TV BH, SAGA COMPANY FILM COMPANY, SARAJEVO sion de la chanson créée par mé produit par Disney, American sur la programmation Open Air, qui « Mona Lisa iz Sarajeva », documentaire de Bato Cˇengicˇ, 1999. Daniel Lavoie, fera ses débuts dans Pie, Coup de foudre à Notting Hill) regroupait tous les films de studios le rôle le 28 septembre au Forest contrastait avec la relative absence américains et drainait chaque soir trouve exclusivement des films amé- la différence de presque tous les docu- film de Sarajevo. Il faut des sémi- National à Bruxelles. Notre Dame de films européens et français, dont plus de 2 000 spectateurs. ricains. « On avance pas à pas, af- mentaires tournés par les Bosniaques naires pour que les cinéastes prennent de Paris, qui a été présentée cet été le plus récent était L’Humanité de Les autres films, programmés firme Philippe Bober, directeur de la sur la guerre, car la vidéo est un sup- connaissance des fonds d’aide aux- au Québec, revient pour une tour- Bruno Dumont (présenté à Cannes dans les salles de l’Obala Theatre et programmation du Festival, je pense port qui se dégrade. Les gens en Bos- quels ils peuvent avoir accès. Il faut née en France au cours de la saison cette année). Cette présence améri- de l’Appollo Theatre, dans le centre qu’on a plus de public aujourd’hui nie doivent changer leur mentalité, pousser le gouvernement pour qu’il 1999-2000. caine se faisait d’autant plus sen- de Sarajevo, attiraient beaucoup pour les films qui ne sont pas holly- nous étions auparavant tous assistés, mette au point une loi pour la pro- a ROCK : le bassiste d’Oasis, sible qu’au début de presque chaque moins de monde. Le public pour les woodiens. Si le cinéma en plein air at- tout le matériel nous était fourni, les duction et la distribution des films. Or Paul McGuigan, vingt-huit ans, a projection apparaissait une longue films européens (Beautiful People de tire jusqu’à 3 000 personnes pour les fonds étaient là et cela nous a paraly- le cinéma n’est pas une priorité pour quitté le groupe pop britan- publicité pour Coca-Cola, l’un des Jasmin Dizdar, Wonderland de Mi- films hollywoodiens, les autres sec- sé. » le ministère de la culture. » nique. Voilà deux semaines, le gui- sponsors. chael Winterbottom) ou indépen- tions en attirent 300. Le problème est Cette relative indifférence devrait tariste rythmique d’Oasis, Paul Ar- Howard Feinstein, l’un des pro- dants américains (Happiness de qu’il est difficile de trouver par profiter à Hollywood. Dans un pays thurs, dit « Bonehead », avait pris grammateurs du festival, se plai- Todd Solondz, Pi de Darren Aronof- exemple dix films d’Europe centrale La Bosnie n’a produit, qui ne possède que quarante salles la même décision, ce qui n’avait gnait d’ailleurs de la difficulté qu’il y sky), était beaucoup plus clairsemé. qui soient bons. » de cinéma, la plupart dans un état pas semblé émouvoir outre me- avait à diffuser des films français, La seule visite dans un des nom- « Mais le but du festival, poursuit- contrainte lamentable, et où la part de marché sure le compositeur et guitariste car on se heurte soit à des refus breux vidéo-clubs de la ville permet il, va bien au-delà de sa programma- annuelle des films américains dé- du groupe Noël Gallagher. « Ce – par exemple de Rosetta, Palme d’or d’ailleurs de constater qu’on y tion. Le festival a initié, voire produit, par le gouvernement passe les 90 %, on ne peut que n’est pas tout à fait comme si Paul des courts-métrages en 1998. Il n’y a constater l’absence de l’Europe. La McCartney avait quitté les Beatles », rien eu cette année, mais il est prévu yougoslave, compagnie américaine Village avait-t-il lâché sans autres com- TROIS QUESTIONS À... qu’il ne nous tue pas. Encore faut-il de continuer. Nous avons développé Roadshow réfléchit déjà à la mentaires. que d’autres réagissent. Nous avons des programmes d’échange avec les qu’une dizaine construction d’un multiplexe à Sara- a CINÉMA : l’association Ciné- MIRSAD PURIVATRA organisé, avec le ministère de l’édu- festivals de Göteborg et de Rotterdam. jevo, alors que Gaumont ou UGC ma 93 lance une souscription pu- cation, des opérations où les enfants Cette synergie devrait permettre de de films n’ont pour l’instant pas encore ma- blique pour faire revivre La Ceci- Vous organisez le Festival du bosniaques pouvaient aller voir des faire bouger les choses en matière de nifesté le moindre intérêt. Les ma- lia de Jean-Louis Comolli. Les 1 film mais vous êtes aussi direc- films pour une somme modique. production en Bosnie. » en quinze ans jors américaines cèdent aux diffé- organisateurs du cycle Utopie et teur de la chaîne de télévision gou- C’était en général la première fois L’absence de structure de produc- rentes chaînes bosniaques leur cinéma ont décidé de réhabiliter ce vernementale bosniaque. Quels ob- qu’ils allaient au cinéma, le public tion en Bosnie, ajoutée à la division catalogue pour des sommes très film qui est actuellement en trop jectifs assignez-vous à votre chaîne bosniaque ayant l’habitude de voir du pays qui fait par exemple qu’il y a Une attitude que l’on pouvait re- faibles, alors que les films français mauvais état pour être projeté. en matière de production cinémato- les films en vidéo. Notre choix s’est deux chaînes de télévision d’Etat, marquer lors d’un colloque sur la sont diffusés au compte-gouttes. En Plus largement, c’est contre l’oubli graphique ? porté sur Microcosmos, Mulan et RTV B. H pour la moitié de la Bos- production indépendante qui réu- 1998, deux films serbes, The Wounds du cinéma des années 1965-1975 – Il y a pour l’instant deux chaînes Tarzan. Pour les deux derniers, nous nie où vivent Croates et Bosniaques, nissait producteurs slovènes, britan- et Baril de poudre, avaient atteint la qu’entend lutter l’association (Ci- de télévision gouvernementale. avons bénéficié de l’aide logistique et SRT pour la partie serbe du pays, niques, américains et australiens. Il deuxième et troisième place du box- néma 93 : 31, boulevard Gambetta, Nous nous dirigeons vers une seule de Disney, alors que pour Microcos- créent une situation complexe. His- était surprenant de voir que, parmi office bosniaque juste derrière Ar- 93130 Noisy-le-Sec. Tél. : 01-48-02- chaîne publique. Avec un système fi- mos nous avons dû acquitter les toriquement, l’industrie du cinéma les quelques réalisateurs bosniaques maggedon, signe d’un possible re- 49-56). nancier stable, nous allons pouvoir droits. Nous aurions pu mener une dans l’ex-Yougoslavie était située à présents, aucun n’était au courant gain d’intérêt du public pour la pro- a LITTÉRATURE : Jean Daniel a développer la production locale en opération comparable avec Astérix Zagreb et à Belgrade, et tout le ma- des fonds d’aide dont il pouvait pro- duction locale. On peut obtenu pour son livre Avec le proposant la création d’un fonds et Obélix, mais les Américains sont à tériel se trouvait là-bas. Durant les fiter, que ce soit par l’intermédiaire malheureusement craindre qu’il ne temps (Grasset) le Prix du mémo- d’aide spécial. Une de mes proposi- chaque fois plus prompts à ré- années 80, la Serbie a produit dix de la France ou de la Grande-Bre- s’agisse que d’une embellie dans un rial de la Ville d’Ajaccio, dont le tions serait que 35 % des pro- pondre à nos propositions. films, la Croatie quatre, la Bosnie un tagne. pays où, en matière d’audiovisuel, jury est présidé par Emile Arrighi grammes diffusés soient issus de la ou deux. La Bosnie n’a ainsi produit, « Notre génération n’a pas été édu- les Américains ne souffrent d’au- de Casanova. Un prix spécial du production locale. Un jour par se- La Bosnie est confrontée à un contrainte par le gouvernement quée avec l’économie de marché, re- cune concurrence. jury a récompensé notre collabo- maine serait réservé à la production 3 gros problème de piratage. yougoslave, qu’une dizaine de films connaît Mirsad Purivatra, qui dirige rateur Paul Silvani pour l’ensemble européenne, et un autre à la pro- Peut-il menacer à terme l’industrie en quinze ans. Une position difficile la chaîne RTV B. H. et le Festival du S. Bd. de ses livres. duction bosniaque. du film ? qui la laisse sans structure depuis la – Vous pouvez trouver des films fin de la guerre. Ces dispositions seront-elles suf- qui viennent de sortir aux Etats-Unis Jasmila Zbanic, une jeune ci- 2 fisantes pour lutter contre la en vidéo. Il y a 282 stations de radio néaste bosniaque qui termine un La musique secrète des paysages présence massive du cinéma holly- et de télévision locales en Bosnie et documentaire sur les familles bos- woodien ? certaines utilisent ces cassettes pour niaques ayant perdu des proches ONDE DE PROVENCE, Printemps des Alpes, et pourquoi elle n’existait pas encore, un côté livre – Les salles sont dans un état dé- diffuser des films. Si on ne met pas – portés disparus – durant la guerre, Jours et Nuits de Bourgogne, trois CD sous livret de d’heures, almanach des bruits, sans méthode, sans plorable et je vois très bien com- au point une loi protégeant la pro- se plaignait d’abord de l’absence de luxe, cartonné, attentionné et étiquettes façon thématique, comme une prise, un instantané, qui ment la construction de multiplexes priété artistique, la production ciné- matériel : « On ne voulait pas me grands crus ou eau de source. Ce ne sont pas des saisit. Dans les livrets, un premier texte, très préci- par les Américains pourrait tuer la matographique ne réussira pas à donner de caméra pour tourner ce noms (un peu vieillots) de parfums retrouvés : c’est sément et plaisamment écrit, donne l’équivalent production locale. Personne au mi- émerger en Bosnie. projet car on le trouvait trop pessi- la collection du patrimoine sonore des régions du verbal de la scène sonore. Le second rappelle toutes nistère de la culture ne réfléchit à ce miste, il a donc fallu que j’aille la monde, Audiogéographies. L’œuvre d’un ingénieur les indications de temps, de lieu, de conditions problème. Il ne s’agit pas de stopper Propos recueillis par trouver en Autriche. J’ai tenu à tra- du son, Francis Warnier, qui a son génie particulier techniques et physiques avec un luxe de détails le cinéma américain, mais de faire Samuel Blumenfeld vailler en super 16 et pas en vidéo, à à s’ingénier dans les ondes sonores. propre à faire rêver. Sons captés dessinant un paysage, ce sont des sé- ries d’images sonores, une quinzaine par CD, de FUTURES ÉMOTIONS D’AUDIOGÉOGRAPHIES durée variable (entre deux et onze minutes) qui res- Curieusement, c’est là qu’une seconde machine à tituent la terre, le ciel, les vents, les nuages, les oi- penser se déclenche. Entendre la voix d’un mort, on seaux. Francis Warnier les a réalisées avec un souci le sait, atteint plus profondément qu’une photogra- de la perfection qui culmine dans la prise. Eloquent phie. L’émotion que suscitent et tracassent ces en- ce mot de prise, prise de son, on a tous en mémoire registrements d’audiogéographie est du même l’émission des « Chasseurs de son » qui a doré les ordre. Elle tient pourtant à la vie, mais à une vie en trompes d’Eustache de tout un peuple épars voie de passer ou une vie qu’on ne sait pas en- d’amoureux de la radio. Le matériel qui a servi à tendre. l’opération est un DAT portable comme on en Programme à suivre d’Audiogéographies, en ver- trouve partout (enregistrement « digital »), des mi- sion standard (le CD simplement), ou en version cros professionnels Schoeps, un casque ou pas. prestige (coffret) : Un hiver en Bretagne (vent, tem- C’est un travail solitaire, au rythme de la prome- pête, silence des rivières marines, mouettes et die- nade, par qui sait écouter le vent. Il faut marcher, sels de port de pêche compris), Matin de Paris, Pay- guetter, se laisser surprendre par ce qu’on attend. sages sonores des peintres d’Ile-de-France, Marines et Onde de Provence a été réalisé dans le Vaucluse, le marécages de Vendée et Marines et forêt de Gascogne Var, les Alpes-Maritimes, les Alpes-de-Haute-Pro- (le Sud et l’océan). Bien entendu, tout cela échap- vence et les Bouches-du-Rhône, en hiver, au prin- pant aux carcans de la grande distribution, dans un temps et en été. Printemps des Alpes, au début du premier temps, on ne trouve ces trésors que dans mois de juin en Savoie, Isère, dans les Hautes-Alpes les « bacs » désignés par « bruitage », « audiopho- et Alpes-de-Haute-Provence. Le texte du livret, dis- nie », ou « ambiance » des magasins. Ce qui n’est cret et nécessaire, évoque les silences colorés des pas à proprement parler inexact, mais qui ne cor- oiseaux. Jours et Nuits de Bourgogne transcrits en respond que de loin à la réalité. Saône-et-Loire, dans la Nièvre et en Côte-d’Or : « La Bourgogne est une histoire du temps qui passe, Francis Marmande de lenteurs, de traditions fortes, où chaque jour parti- cipe d’un camaïeu de saisons. » ૽ 7 CD 2000 80 à 2000 86. « Les Moulins » Il y a dans cette entreprise, dont on se demande 84400 Gargas. LeMonde Job: WMQ3108--0029-0 WAS LMQ3108-29 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 09:09 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0329 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 / 29 Picasso, González, SORTIR SAINT-SEVER (Landes) Bureau du Festival, hôtel du Département, 11e édition du Festival Musiques 40025 Mont-de-Marsan Cedex. Du le fer et le feu croisées 2 au 5 septembre. Tél. : L’édition 99 des Musiques 05-58-06-86-86. De 75 F à 140 F. Croisées de Saint-Sever, festival GINDOU (Lot) De 1928 à 1932, les deux artistes travaillèrent qui prévilégie la douceur de vivre intelligemment (foie gras poêlé, Les Rencontres du cinéma ensemble à l’invention d’une sculpture nouvelle, jazz, tables rondes, colloques Depuis quinze ans, les Rencontres l’après-midi), est consacrée aux cinématographiques de Gindou, toute de fers soudés. A Toulouse, une exposition Troubadours : que sont-ils en s’appuyant sur les devenus, de quoi parlent leurs cinématographies raconte l’histoire, mais de façon incomplète histoires ? Des artistes méditerranéennes et africaines, sélectionnés sur des critères présentent des projections de nique. Avec Julio González, né à d’authenticité et d’excellence sont plein air. Les films sélectionnés GONZALEZ/PICASSO DIALO- Barcelone en 1876, fils de Concor- appelés à la barre des témoins : dans leurs pays d’origine sont, GUE, Réfectoire des Jacobins, 69, dio González, lui-même réputé d’Azerbaïdjan, Alim Qasimov, l’un pour la plupart, inédits. Pour cette rue Pargaminière, 31000 Tou- pour ses talents de ferronnier et des plus grands chanteurs occasion, le village se déguise : louse. Tél. : 05-61-22-23-82. Tous d’orfèvre, Picasso noue une colla- traditionnels du moment, des expositions, un chapiteau les jours, de 11 heures à boration étroite qui cesse en 1932, d’Espagne, Paco Ibanez, (le restaurant et la décoration 19 heures. Entrée 25 F. Jusqu’au après une ultime séance de dessin 3 septembre), des Etats-Unis, le rappellent l’ambiance du Sud. 20 septembre. en commun à Boisgeloup. bluesman Mem Shannon, de Parallèlement, une soirée Cette association a, sur l’œuvre Cuba, les vétérans de La Casa de organisée conjointement avec la TOULOUSE de Picasso, des conséquences déci- la Trova (le 4), d’Algérie, Lili Cinémathèque de Toulouse de notre envoyé spécial sives puisqu’elle lui permet de dé- Boniche, de Toulouse les rappers permettra de revoir deux grands En 1924, à Juan-les-Pins, Picasso velopper un art nouveau, fondé sur occitans et théoriciens Fabulous classiques du cinéma italien : imagine de dessiner en n’em- la récupération de déchets métal- Trobadors (le 5). En ouverture (le Miracle à Milan (Vittorio de Sica, ployant plus que des points reliés liques et leur soudure. Et sur Gon- 2), un parcours spectacle dans la 1950), Le Général della Rovere par des droites ou des courbes. Il zález un effet plus puissant encore, ville, une création inédite des (Roberto Rossellini, 1959). obtient des constellations qui sug- puisqu’il devient sculpteur. Quant à Manufactures verbales et les Initiatives pour le cinéma, gèrent quelquefois une figure. Il ne son importance dans l’histoire de acteurs de l’Albret Musical, des 46250 Gindou. Jusqu’au semble pas qu’il ait immédiate- la sculpture au XXe siècle, elle est Foyers landais et la chorale Alen. 4 septembre. Tél. : 05-65-22-89-99. ment imaginé que cette façon de essentielle parce que pour la pre-

dessiner pourrait devenir une fa- mière fois l’assemblage d’éléments CENTRE JULIO GONZALEZ ARCHIVES J. GONZALEZ. IVAM çon de construire des formes en hétérogènes se substitue aux pro- Julio Gonzalez près de « La Femme au miroir », 1937. GUIDE métal, bien qu’il se soit déjà servi cédés traditionnels : taille, mode- auparavant de tôles et de fils de fer. lage et fonte. lignes, peut suggérer un volume On s’en apercevrait encore o Trois ans plus tard, à l’inverse, il aussi bien que le fait un modelé en mieux si González était présenté REPRISES CINÉMA M Les Halles. Tél. : 01-40-26-34-30. l’a compris si clairement qu’il pro- RÉDUCTIONS, MÉTAMORPHOSES... ronde-bosse ; ils suppriment de comme il devrait l’être, par ses TROUVER SON FILM pose au comité pour l’érection L’exposition González-Picasso plus en plus de détails anato- sculptures de fer forgé et soudé. Du rififi chez les hommes de Jules Dassin. Français, 1954, noir et d’un monument à Apollinaire des de Toulouse n’est pas à la hauteur miques ; ils réduisent les corps à Or si tel est le cas pour la Femme Tous les films Paris et régions sur le Mi- blanc (1 h 56). nitel, 3615-LEMONDE ou tél. : 08-36- projets de sculptures en fil de fer de ces enjeux. Elle s’efforce de ra- leur squelette ou à leur fantôme ; se coiffant, l’Ange et la Girafe, trop Reflet Médicis II, salle Louis-Jouvet, 68-03-78 (2,23 F/min) dont le graphisme n’est pas sans conter une histoire et de la dé- ils risquent des métamorphoses qui de pièces sont des bronzes, fontes Paris 5e (01-43-54-42-34). rapports avec les dessins de Juan- brouiller, ce à quoi le catalogue changent la danseuse en insecte, la posthumes d’après les originaux. L’Idiot ENTRÉES IMMÉDIATES d’Akira Kurosawa. les-Pins. Le comité refuse. Ce qui réussit mieux que l’exposition elle- tête en machine, la femme nue en La brutalité, la pauvreté, l’hétéro- Japonais, 1951, noir et blanc, copie Le Kiosque Théâtre : les places du jour détourne si peu Picasso de son idée même, dont la présentation est ru- plante épineuse. généité se perdent dans cette opé- neuve (2 h 45). vendues à moitié prix (+ 16 F de qu’il l’introduit dans plusieurs ta- dimentaire à l’excès. Sur le mur de Qui conduit l’exploration ? Picas- ration qui produit de beaux bron- Studio des Ursulines, Paris 5e (01-43- commission par place). Place de la Ma- bleaux, recommence à dessiner gauche, les dessins de González. so, assurément. Mais, en zigza- zes luisants et riches. Exactement 26-19-09). deleine et Parvis de la gare Montpar- nasse. De 12 h 30 à 20 heures, du mardi dans ce style neuf et se demande Sur le mur de droite, les dessins et guant à sa suite, González fait ce dont González ne voulait pas. Il pleut sur Santagio de Helvo Soto. Français, 1975 (1 h 49). au samedi ; de 12 h 30 à 16 heures, le quel procédé lui permettrait d’aller peintures de Picasso. Entre eux, sur quelques découvertes essentielles Picasso, dans cette comparaison Le Quartier Latin, Paris 5e (01-43-26- dimanche. de l’encre sur papier au métal dans des socles bas ou dans des boîtes qui deviennent aussitôt propriété inégale, n’en apparaît que plus 84-65). Et Vian ! En avant la zique ! l’espace. La soudure ferait l’affaire, de verre, des sculptures de l’un et commune. L’histoire de la cordée violent, même s’il manque ici la Le Malin d’Agathe Mélinand et Laurent Pelly, mais Picasso en ignore la pratique. de l’autre, rangées dans un ordre à Picasso-Braque recommence. Pi- plupart de ses chefs-d’œuvre des de John Huston. Américain, 1979 mise en scène de Laurent Pelly, sur des (1 h 50). textes et des chansons de Boris Vian. En février ou mars 1928, il fait peu près chronologique. Il faut au casso se hisse au jugé, s’écarte de années 30. On se consolera avec Reflet Médicis III, Paris 5e (01-43-54-42- Grande Halle de la Villette, 211, ave- donc appel à une ancienne visiteur beaucoup d’attention et ses plans, improvise, le marteau à les deux versions féroces du Bai- 34). nue Jean-Jaurès, Paris 19e. Mo Porte-de- connaissance, un Catalan établi à quelques connaissances préalables la main. González assure la voie ser et l’Aubade crépusculaire de Le Procès Pantin. Du mardi au samedi, à 19 h 30. Paris, qui a travaillé en 1918 pour la pour entrer dans le jeu. Lequel est sans craindre le vertige ou la chute. 1942. d’Orson Welles. Franco-italo-allemand, Tél. : 08-03-07-50-75. De 70 F à 140 F. Jusqu’au 3 octobre. Soudure autogène française et passionnant : les deux artistes véri- Ainsi associés, ils vont très vite très 1962, noir et blanc (2 h). Reflet Médicis, salle Louis-Jouvet, Paris Annabelle et Zina maîtrise la soudure oxyacétylé- fient que le vide, circonscrit par des haut. Philippe Dagen 5e (01-43-54-42-34). de Christian Rullier, mise en scène de Christian Garcia, avec Annabel Billot et FESTIVALS CINÉMA Marie Daguerre. Aktéon-Théâtre, 11, rue du Général- Humphrey Bogart Blaise, Paris 11e. Mo Saint-Ambroise. Du Avec Jeanne Lee et Mal Waldron, le style est à Cluny Casablanca (Michael Curtiz, 1942) : le lundi 30 au samedi 4, à 21 h 30. Tél. : 30, à 18 h, 20 h, 22 h ; La Femme à 01-43-38-74-62. 70 F. Exercice spirituel : capter, à n’importe quel ins- sages, fut jugé « ennuyeux ». Tiens, donc. Du abattre (Bretaigne Windust et Raoul La Mascarade fantastique Walsh, 1951) : le 31, à 18 h, 20 h, 22 h. d’après Tabarin, mise en scène de Car- THÉÂTRE MUNICIPAL DE CLUNY (Saône-et- tant, CNN ; comparer mentalement les voix, les moins sait-on où on en est. Peut-être la condi- Action Christine, 4, rue Christine, Paris lo Boso, avec l’Atlane Théâtre de Loire), 27 août. articulations avec celles qui ont porté cette tion de leur perfection est-elle là, dans cette es- 6e . Mo Odéon. Tél. : 01-43-29-11-30. Bruxelles. langue à sa dignité, Bessie Smith, Billie Holiday, quive des malentendus, dans cette clarté totale Carl Theodor Dreyer Arènes de Montmartre, rue Chappe, CLUNY Carmen McRae, Abbey Lincoln, Jeanne Lee, qui irradie leur geste : tant avec un Saint Tho- Le Maître du logis (1925) : le 30, à Paris 18e. Mo Anvers. Du 30 août au 18 h 15 ; Gertrud (1964) : le 30, à 5 septembre, à 18 heures. Tél. : 01-48- de notre envoyé spécial toutes les autres sans exception, les grandes mas piquant, drôle, généreux, que par n’im- 20h10, le 31, à 13h45; Pages arra- 40-62-49. De 10 F à 70 F. Exceptionnel. Le récital de Jeanne Lee (chant) voix noires des femmes de l’Amérique, les voix porte quelle réhabilitation inespérée – comme chées du livre de Satan (1920) : le 31, à L’Orphelin des limbes et du pianiste Mal Wadron au Théâtre de Cluny, qui sauvent. Comparez les gestes, la démarche. ce fut celle de l’épuisant Caravan, du très ré- 18 h 15 ; Jour de colère (1943) : le 31, à d’Anthony Magnier, mise en scène de vendredi 27 août, rejoint les plus extraordi- L’invention du style est là. prouvable Tizol. 20 h 30. l’auteur, par la compagnie Théatrikül. naires souvenirs qu’une vie de musique peut En fait, annoncer Jeanne Lee (chanteuse, Espace Saint-Michel, 7, place Saint-Mi- Arènes de Montmartre, rue Chappe, chel, Paris 5e . Mo Saint-Michel. Tél. : 01- Paris 18e. Mo Anvers. Du 30 août au enregistrer. Premier cercle ! On en sort éprou- poète et compositrice afro-américaine) et Mal UN DÉSIR DE MUSICIEN 44-07-20-49. 5 septembre, à 20 h 30. Tél. : 01-48-40- vé, changé, accéléré, heureux. Partis au plus Waldron (alter ego de Billie Holiday, Eric Dol- La condition de leur expression tient aussi à Grands classiques sur grand écran 62-49. De 10 F à 70 F. haut, Jeanne Lee (New York, 1939) et Mal Wal- phy, Mingus, Steve Lacy), rappeler qu’ils n’ont l’invitation qui leur est faite. Le festival de Clu- La Huitième Femme de Barbe-Bleue Thierry Chauvet, Dominique Bertram, dron (1925) n’ont cessé de perfectionner, toute pas vingt ans mais plusieurs fois vingt ans, ny (du 21 au 28 août, cette année, avec pour le (Ernst Lubitsch, 1938) : le 30, à 18 h, Franck Sitbon 20 h, 22 h ; Sérénade à trois (Ernst Lu- Baiser salé, 58, rue des Lombards, la soirée, leur entente, leur miraculeux équi- risque aussi bien de brouiller les pistes. Ce n’est dernier soir, samedi, le duo C. Biscoe-B. Davis bitsch, 1933) : le 31, à 18 h, 20 h, 22 h. Paris 1er . Mo Châtelet. Du 30 libre, les conditions même d’irruption de la pas du « jazz » (voir Shepp à Uzeste, Le Monde puis le Joachim Kühn Trio) est un désir de musi- Grand Action, 5, rue des Ecoles, Paris août au 4 septembre, à 22 h 30. beauté et la beauté du souffle. Ce qui n’arrive du 21 août) mais de l’art afro-américain dont cien, de compositeur et directeur de l’actuel 5e . Mo Cardinal-Lemoine. Tél. : 01-43- Tél. : 01-42-33-37-71. De 50 F à 70 F. plus jamais. seuls sont capables les musiciens de jazz. ONJ (Orchestre national de jazz), Didier Leval- 29-44-40. Fritz Lang RÉSERVATIONS Jusqu’à ce point d’orgue malicieux et exact Jeanne Lee est fille d’un chanteur classique ; elle let. Démarche nette et sans ambiguïté. Théâtre La Cinquième Victime (1955) : le 30, à comme une « trinchera » gitane : la reprise a créé des pièces de John Cage, écrit un opéra archi-plein d’un public formé. Première partie 18 h, 20 h, 22 h. A torts et à raisons (inattendue) de Jean-Pierre, comptine funky sur La Conférence des oiseaux, collaboré avec génialement assurée par un des maîtres régu- Action Christine, 4, rue Christine, Paris de Ronald Harwood, mise en scène e o Marcel Bluwal, avec Claude Brasseur, que le dernier Miles Davis dédia à un ami fran- tous les acteurs de la « new thing » (Shepp, liers de stages à Cluny, Serge Lazarevitch (gui- 6 . M Odéon. Tél. : 01-43-29-11-30. Pier Paolo Pasolini Michel Bouquet. çais sur fond de L’enfant dort. On en attend tou- Sunny Murray, Braxton). Si ce milieu était tare), avec Matthieu Michel (trompette), Mau- Théorème (1968) : le 31, à 19 h 50 ; Théâtre Montparnasse. A partir du jours la dernière note, traitée selon les cas, se- moins crétin, il en aurait fait une star interna- rice Magnoni (sax), Philippe Aerts L’Evangile selon saint Matthieu (1964) : 7 septembre. Tél. : 01-43-22-77-74. lon les synthés, selon l’idée, avec plus ou moins tionale. Avec trop de beauté, de grâce ondu- (contrebasse) et Joël Allouche (batterie) : un le 31, à 21 h 40. Le Révizor e de Nikolaï Gogol, mise en scène Jean- d’emphase, plus ou moins de gaieté. Jeanne Lee lante, de charme, d’invention comique ou dé- des quintettes les plus fins, les plus intègres, les Accatone, 20, rue Cujas, Paris 5 . Mo Cluny. Tél. : 01-46-33-86-86. Louis Benoit, avec Alain Pralon, Claire en donne une sorte d’épure, une improvisation routante, Jeanne Lee leur fait peur. Intéressant. plus séduisants qu’on ait entendus ces der- Le Western dans tous ses états Vernet, Roland Bertin. joyeuse dans son scat personnel, bouclée avec Sauf à Bonny-sur-Loire, avec Alain Jean-Ma- nières années. Les Aventures du capitaine Wyatt La Cerisaie insolence et tendresse. Perfection. Chaque rie, aucun festival – pas plus que les autres an- Ceci explique cela. Levallet et l’ONJ, en ré- (Raoul Walsh, 1951) : le 31, à 15 h 50. Le d’Anton Tchekhov, mise en scène Luc Bondy, avec Alain Pralon, Nicolas Sil- chanson comme esquissée, danse d’à peine nées – ne l’a inscrite. Aucun « gros » festival. sidence à Cluny, entre les villages du Beaujolais Quartier Latin, 9, rue Champollion, Pa- ris 5e. Mo Odéon. Tél. : 01-43-26-84-65. berg, Catherine Ferran. avant la danse, sur un demi-mètre carré en Trop de féminin, trop de politique, trop de et le château de Buffières, poursuivent leur ac- Comédie-Française, salle Richelieu, Pa- bout de piano. connivence avec Carla Bley, Jay Clayton, les in- tion. Ce n’est qu’un combat. VIDÉOTHÈQUE ris 1er . A partir des 7 et 10 septembre, Toute la soirée sous le signe d’une élégance soumises, les indomptées. Mal Waldron, lui, mi- en alternance. Tél. : 01-44-58-15-15. De L’Etrange Festival 30 F à 190 F. de comportement et d’articulation qui confond. nimaliste précieux, lors d’un de ses rares pas- F. M. Bullet ballet (Shinya Tsukamoto) : le Tambours sur la digue 30, à 19h30; Point limite zéro (Ri- Texte d’Hélène Cixous, mise en scène chard C. Sarafian) : le 30, à 21 h 30 ; d’Ariane Mnouchkine, avec la troupe Cure (Kiyoshi Kurozawa) : le 31, à 20 h du théâtre du Soleil. Au festival Berlioz, un Witkowski décevant (soirée de clôture). Théâtre du Soleil, La Cartoucherie, Pa- Forum des Images, Porte Saint-Eus- ris 12e . A partir du 8 septembre. Tél. : tache, Forum des Halles, Paris 1er . 01-43-74-24-08. 150 F. kowski. Cet ancien capitaine de redécouvrir. Cyril Huvé s’est jeté le moment fort de la soirée, servi FESTIVAL BERLIOZ, LA CÔTE- cuirassiers, qui troqua les épau- courageusement dans la bataille, par l’archet intériorisé et sensible SAINT-ANDRÉ (Isère), Les lettes pour la baguette, fut un avec l’appui de l’Orchestre de de Régis Pasquier. Le voisinage de Halles, 27 août. Mon lac, de Wit- animateur innovant de la vie mu- Liège, dirigé par Gabriel Chmura. cette œuvre fervente avec l’ou- kowski, Poème, de Chausson. sicale lyonnaise dans la première Mais l’exécution, trop confuse, où vrage de Witkowski illustrait le Don Juan, Mort et Transfigura- moitié de ce siècle. Tiré de sa le piano avait du mal à trouver gouffre qui peut séparer un musi- tion, de Richard Strauss. Cyril courte production, Mon lac, né son équilibre par rapport à la cien d’un honnête fabricant de Huvé, piano, Régis Pasquier, vio- sur les rives du lac de Paladru, masse orchestrale, n’a pas permis musique. lon, Orchestre philharmonique égrène, dans une écriture sage- de rendre complètement justice à Pierre Moulinier de Liège et de la Communauté ment moderne pour l’époque cette pièce. française, dir. Gabriel Chmura. (1921), les sentiments dictés par la La formation belge était plus à ૽ Prochains concerts : La Damna- nature en un poème sympho- l’aise dans les deux morceaux de tion de Faust, de Berlioz, avec Béa- LA CÔTE-SAINT-ANDRÉ (Isère) nique avec piano qui, de la Brise Richard Strauss, Don Juan et Mort trice Uria-Monzon, le chœur de de notre envoyé spécial du matin à la Nuit étoilée, s’or- et Transfiguration, enlevés avec Düsseldorf et l’Orchestre national Si Berlioz règne en maître dans donne en un prélude et cinq va- fougue, sinon avec subtilité. L’or- de Lille, le 31 août. Beethoven et sa ville natale de La Côte-Saint- riations. De la dédicataire chestre a de la peine à jouer pia- Richard Strauss, avec François-Re- André pour la sixième édition du Blanche Selva, qui créa l’œuvre, à nissimo et l’acoustique des Halles né Duchable et l’Orchestre natio- festival qui lui est consacré, il s’en Robert Casadesus, qui en fut un de La Côte-Saint-André, « do- nal de Lille, le 1er septembre. est fallu d’un bis (Un bal, extrait ardent défenseur (son enregistre- pée » par un système d’assistance Gershwin, Dvorak, avec Fazil Say de la Symphonie fantastique) qu’il ment a été restitué par un disque électronique, ne l’y aidait guère. et l’Orchestre national de Lyon, le ne fût absent du concert donné récent) en passant par Alfred Cor- Mais la cohésion des cordes, les 2. L’Enfance du Christ, de Berlioz, vendredi 27 août par l’Orchestre tot, tous les interprètes ont sou- franches interventions des so- avec Anna-Maria Panzarella, John philharmonique de Liège. Le hé- ligné l’extrême difficulté de la listes témoignent d’un engage- Aler, François Le Roux et l’Or- ros de la soirée était une autre partie soliste. C’est une des rai- ment qui a soulevé le public. Mais chestre national de Lyon, le 3. gloire locale, à la carrière confi- sons de l’éclipse de Mon Lac. c’est le Poème pour violon et or- Prix : de 170 à 210 F (25,92 à dentielle, Georges-Martin Wit- L’occasion était donc belle de le chestre d’Ernest Chausson qui fut 32,01 ¤) Tél. : 04-74-20-20-79. LeMonde Job: WMQ3108--0030-0 WAS LMQ3108-30 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 10:43 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0330 Lcp: 700 CMYK

30 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 EN VUE a Concetta Borollota, 82 ans, de Le dernier éditorial du docteur Kassirer Palerme, qui à son retour de vacances a découvert onze mille communications érotiques sur sa Le rédacteur en chef du « New England Journal of Medicine », licencié par les propriétaires mercantiles facture de téléphone, porte plainte. de cette vénérable publication, énonce quelques vérités blessantes sur la médecine et la société nord-américaines a De vieux mafieux italiens, C’EST un texte étonnant, mé- Sur les véritables raisons du dif- taines d’équipes de praticiens du qui tentent de contrecarrer la emprisonnés à vie, coupables lange d’orgueil et de retenue, que férend opposant le rédacteur en monde entier, et dont seules 9 % science pour des raisons politiques, d’assassinats, bénéficient de la publie sous la signature du doc- chef à ses employeurs, le docteur sont finalement acceptées sur la écrit le docteur Kassirer. J’ai attiré retraite. D’autres, recherchés par teur Jerome P.Kassirer le New En- Kassirer n’est guère prolixe, se base de critères sévères et objec- l’attention sur la fragmentation la police, perçoivent gland Journal of Medicine daté du bornant à expliquer que son dé- tifs. progressive du système de soins et régulièrement des pensions de 26 août. Cet éditorial, à mi-che- part fait suite à un conflit qui n’a Puis, sans doute pour venger sur le nombre croissant de per- l’Etat. min entre tristesse et confiance en pu trouver d’autre issue que son son honneur blessé, le docteur sonnes qui ne bénéficient pas de soi et en l’avenir, est le 71e que départ, prévu le 1er septembre. Les Kassirer, passant à la première couverture sociale. » a Après le meurtre de signe dans ses colonnes le rédac- lecteurs intéressés devront cher- haut de gamme et de la communi- personne, souligne le privilège qui Celui qui, pour quelques jours l’humoriste Jaime Garzon, le teur en chef du prestigieux heb- cher ailleurs que dans leur hebdo- cation médicale de seconde zone. a été le sien de pouvoir, à 70 re- encore, occupe le bureau éditorial 13 août à Bogota, les chaînes de domadaire médical américain. madaire favori les véritables rai- L’auteur, en revanche, ne tarit pas prises, dénoncer depuis la chaire de l’immeuble de Boston, et dont télévision colombiennes C’est aussi le dernier : le docteur sons du contentieux. Celui-ci d’éloges sur le bilan de l’action éditoriale dorée du New England le nom figure toujours en tête de diffuseront, en signe de deuil, Kassirer a, il y a quelques se- tient, en substance, au fait que le qu’il a pu, en toute indépendance, Journal of Medicine quelques-uns l’organigramme de l’hebdoma- leurs images de violence en noir maines, été licencié par les res- docteur Kassirer refusait de voir mener durant les 425 numéros des travers les plus graves de la daire, confie aussi à quel point il a et blanc. ponsables de la Société médicale ce titre prestigieux, mondiale- dont il a eu la charge. médecine moderne et de la socié- pu être la cible de l’« establish- du Massachusetts, propriétaire de ment respecté, être demain utilisé Il évoque les coulisses de l’en- té américaine. « J’ai critiqué les ment » médical américain, opposé a Michael Berger a ouvert, sur la cette vénérable publication inter- à des fins commerciales dans le treprise, le flux incessant de défauts de la médecine pour le pro- à l’ouverture des colonnes du New foi des statistiques de l’université nationale qui entre dans sa champ, de plus en plus lucratif, de communications médicales adres- fit, les mauvaix choix du gouverne- England aux véritables débats de de Berkeley, vingt-deux clubs du 187e année. la promotion médicamenteuse sées pour publication par des cen- ment fédéral et les organisations société, à l’exercice de l’indépen- rire en Allemagne : les Allemands dance de l’information scienti- ne rient plus que six minutes par fique, au respect accru des règles jour. Ils riaient trois fois plus dans DANS LA PRESSE dans deux ans ? Fort bien : si tel du Cecei, tous recours épuisés, autre sorte d’illusion à propos éthiques, aux conflits d’intérêts l’immédiate après-guerre. était effectivement le cas, après n’a pas été dictée par un ultime de l’économie russe a été culti- ou encore à l’utilisation médicale LES ÉCHOS les privatisations, après la déré- réflexe patriotique : sauver ce vée dans les capitales occiden- de la marijuana. Sans doute un ré- a Le mausolée de Dimitrov, Nicolas Beytout gulation, après l’ouverture des qui pouvait l’être d’un bateau tales de même qu’à Moscou : dacteur en chef n’étant au fond leader communiste bulgare, qui a Une nouvelle fois en France, frontières, la fiscalité serait qui prenait l’eau. « Vous, les Russes, vous faites guère différent d’un entraîneur devait servir de cimetière aux un gouvernement, après avoir dont un nouvel exemple du re- semblant de créer une démocra- d’équipe de football américain, Tamagotchis, tacheté de noir fortement augmenté les impôts, tard de la France à s’adapter à THE ECONOMIST tie libérale, fondée sur le respect l’auteur confie que tout cela n’au- pour la sortie du film Les Cent Un promet de les réduire à l’avenir l’économie telle qu’elle est. a Ils font semblant de nous de la loi et sur un environnement rait pas été possible sans le petit Dalmatiens, utilisé comme décor (...). Pourquoi attendre 2001 ? payer, nous faisons semblant de favorable au marché. Nous, les groupe de collaborateurs fidèles lors d’une représentation d’Aïda, Parce qu’il faut bien choisir LIBÉRATION travailler. Ce résumé, en forme Occidentaux, nous faisons sem- avec qui il a formé une équipe très a été détruit à l’explosif, vendredi entre réduire le déficit et bais- Gérard Dupuy de plaisanterie, de l’économie blant de vous croire et, mieux soudée. Mais qu’adviendra-t-il 27 août, à Sofia. ser les impôts, rétorque-t-on a Paysage d’après-bataille : tout soviétique contenait un fond de encore, nous vous payons pour demain de cette équipe et, pour dans la majorité. Faux : car il le monde a perdu. Et le plus vérité. Pour les travailleurs so- ça. » Cette nouvelle fiction a lui-même, à quoi ressemblera a Excédé, Gursel Karatas, existe une troisième voie, celle perdant de tous est peut-être le viétiques, la liberté de chapar- également atteint son objectif. cette préretraite imposée ? «Ma d’Adaparazi, en Turquie, tire sur d’une baisse de la fiscalité champ de bataille, la « place » der et de traînasser compensait, En encourageant un climat véranda, dit-il, a besoin d’une Fehrizat Abanoz ; le fils riposte nourrie par une réduction des de Paris, comme on dit. Pour dans une certaine mesure, les d’optimisme résolu, les gouver- couche de peinture et je vais m’y et tue le meurtrier de son père : la dépenses publiques. Un cercle une ville qui prétend rivaliser rayons vides des magasins et les nements américain et russe ont employer. » Avant d’ajouter qu’il a maison des Abanoz couchée par vertueux que nos voisins so- avec Londres ou Francfort dans salaires misérables. Comme les persuadé les électeurs, et les encore trop de choses à dire pour le tremblement de terre, trouvant ciaux-démocrates eux-mêmes le rôle de centre financier euro- autres illusions du régime, parlementaires sceptiques, que se résigner à se taire. « Il y a des appui sur celle des Karatas, ont déjà choisi au nom d’une péen majeur, le spectacle donné celle-ci a rempli son objectif la Terre promise de la prospéri- chances, conclut-il, pour que vous menaçait de l’effondrer. vision moderne de l’action pu- au cours des six derniers mois a pendant un temps, même si ce- té et de la réforme était au coin entendiez encore parler de moi. » blique et de la conduite de été désastreux. Au point qu’on la ne pouvait durer. Depuis de la rue. (...) Ces affabulations a Le Chevalier Noir transportant l’économie. Nous y viendrions peut se demander si la décision l’écroulement de l’URSS, une ne peuvent durer éternellement. Jean-Yves Nau des scouts arabes et israéliens, navire affrété par l’Union européenne et l’Unesco pour SUR LA TOILE promouvoir « la paix, la fraternité www.sensorium.org et la coopération », indésirable en LIONEL JOSPIN SUR LE WEB Israël, refoulé du Liban, mouille a Le texte du discours prononcé le au large de Gaza, en attendant Un site japonais spectaculaire et philosophique, dédié à la planète Terre 26 août par Lionel Jospin à l’Univer- une réponse de l’Autorité sité de la communication de Hour- palestinienne. SENSORIUM est l’œuvre collec- mériques (webcams) situés dans tin (Gironde) est disponible sur le tive d’un groupe informel d’une chacune des zones horaires, diffu- site Web officiel de Matignon. Un a Le rabbin David Gulinkin, vingtaine de bénévoles, habitant sant en temps réel sur le Web des enregistrement vidéo de son inter- doyen d’un institut talmudique à tous la région de Tokyo. Ethno- photographies de paysages. Le vention est accessible sur demande Tel-Aviv, autorise le piercing des logues, graphistes, informaticiens, spectateur voit ainsi simultané- (format RealVideo). paupières, des lèvres, du nombril, musiciens, journalistes ou géophy- ment le soleil se lever sur le Popo- www.premier-ministre.gouv.fr de la langue et des parties siciens, ils ont su combiner leurs catépetl et se coucher sur le mont génitales – la Bible et le Talmud talents pour produire un site origi- Fuji, tandis qu’aux îles Canaries il RENTRÉE SCOLAIRE ne font-ils pas allusion à des nal dédié à la Terre. Mêlant l’art, la est presque au zénith. Seule ombre a La librairie en ligne française BOL personnages portant des boucles science et le divertissement, ils au tableau, le cercle comporte (filiale de Havas et de Bertelsmann) d’oreille ou des anneaux au souhaitent faire comprendre et deux trous : aucune webcam en ac- a intégré à son catalogue l’ensemble nez ? –, mais interdit le « sentir » à leurs visiteurs que, tivité n’a encore été trouvée entre des livres scolaires de l’année 1999- percement du pénis pour les sous leurs pieds, la planète pos- Singapour et l’Australie, ni entre la 2000. La livraison à domicile est gra- célibataires. sède une vie propre. Leur site pro- Nouvelle-Zélande et Hawaï... tuite à partir de 250 francs d’achat. pose une dizaine d’applications Chapitre.com, « la cyberlibrairie a Une octogénaire japonaise multimédia à différents stades PUISSANCE UNIFICATRICE francophone », a mis en place une ayant perdu l’usage de son œil d’avancement, faisant appel à des Sensorium a également tenu à il- bourse aux livres scolaires d’occa- droit recouvrera la vue à la techniques de traitement de don- lustrer la puissance unificatrice sion, permettant d’acheter et de cornée de Junius Jayawardene, nées et d’animation très perfec- d’Internet à l’échelle mondiale : sur vendre des ouvrages. président de Sri Lanka, mort en tionnées. L’une des plus specta- un planisphère, un trait rouge in- www.bol.fr et www.chapitre.com 1996 à l’âge de 90 ans, désireux, culaires, intitulée « Breathing dique l’itinéraire, parfois très si- sa vie durant, « de renforcer les Earth » (La Terre respire), est une nueux, emprunté par les flux de FUTURS PARENTS liens entre son pays et le Japon ». visualisation en accéléré de tous données transitant entre l’ordina- a La société Secret de Polichinelle, les tremblements de terre, grands restre est visible tour à tour sous tuelle respiration. Plus loin, la ru- teur du visiteur et le serveur situé spécialiste du faire-part de nais- a A Rotherham, en Angleterre, et petits, qui se sont produits dans quatre angles, afin de montrer tous brique « Night and Day » affiche au Japon. Sur la même carte, des sance, a ouvert une boutique sur le une fillette de douze ans, le monde au cours des deux der- les continents, y compris l’Antarc- des vignettes disposées en cercle traits bleus entrelacés figurent les Web permettant de consulter toute enceinte sans le savoir, vient nières semaines. L’animation est tique. Chaque séisme est figuré par figurant les vingt-quatre fuseaux trajectoires des données reçues et sa gamme de modèles et de passer d’accoucher chez ses parents mise à jour quotidiennement, à une « bulle » qui vient gonfler horaires. Grâce à des accords pas- envoyées par les autres internautes commande en ligne. Les faire-part tombant des nues. partir des données collectées par l’écorce terrestre, avant de se ré- sés avec d’autres sites autour du connectés à Sensorium. personnalisés sont expédiés à domi- l’agence américaine International sorber. L’animation restitue ainsi monde, Sensorium a réussi à relier cile sous 48 heures. Christian Colombani Data Base Center. Le globe ter- l’image d’une planète en perpé- son site à des appareils photo nu- Yves Eudes www.naissance.fr

La thématique Chevènement par Alain Rollat BIEN qu’il soit le ministre des formité ». A ces êtres rares qui se ment. « Ces personnages, notait cultes, M. Chevènement ne porte piquent d’utopie jusqu’à vouloir l’un, ont une conception très per- pas d’anneau épiscopal. La mili- réformer les comportements per- sonnelle de la façon dont les tante du Mouvement des ci- sonnels et collectifs. A ces génies choses doivent être faites et ils es- toyens filmée par France 2 en méconnus qui passent pour des saient souvent de l’imposer à leurs train de lui baiser la main avec dingues avant que leurs mérites collègues. Cela ne leur attire pas une ferveur dévote, dimanche, en soient universellement reconnus. que des amitiés dans leur tra- public, dans les Pyrénées-Orien- A ces précurseurs que leurs vail... » « Ce qui leur manque, tales, ne l’a donc pas confondu contemporains, faute de maturi- parfois, observait l’autre, c’est la avec l’évêque de Perpignan. Il y té spirituelle, confondent faculté de se mettre à la place des avait forcément une explication souvent avec des messies, sous autres. Ils manquent aussi de tolé- rationnelle à ce baiser d’une laïci- prétexte qu’ils sont toujours sûrs rance vis-à-vis de l’opinion d’au- té douteuse accepté sans sourcil- d’avoir raison seuls contre tous, trui. Dans certains contextes so- ler par le ministre de l’intérieur. Il alors qu’ils se décarcassent pour ciaux, ils ont du mal à percevoir ne pouvait en être autrement. inciter le commun des mortels à certains sentiments, la honte ou la Imagine-t-on le chantre du dog- ne jamais aliéner la moindre part gêne... » La ressemblance était me républicain prêter sa main à de liberté individuelle. d’autant plus frappante que s’y des puérilités religieuses ? Tel qu’il était tracé par les deux ajoutait un constat clinique expli- Cette explication, c’est Arte qui savants britanniques qui com- quant, a posteriori, la récente re- l’a fournie, un peu plus tard, au mentaient les résultats de cette naissance de l’intéressé : « Ces cours de sa soirée thématique. Il enquête, le psychologue David créatifs sont si bien dans leur peau y était question de la première Weeks et le psychiatre Günther qu’ils sont généralement en pleine étude scientifique consacrée aux Niklewski, le profil caractériel de santé... » pionniers du défrichage intellec- cette espèce hors norme corres- C’était une soirée thématique tuel. A ces personnages d’excep- pondait parfaitement, jusque consacrée aux excentriques et, tion « sans lesquels notre société dans ses aspérités les plus sail- n’en déplaise aux Verts, elle avait étoufferait sous une chape d’uni- lantes, aux traits de M. Chevène- valeur de compliment. LeMonde Job: WMQ3108--0031-0 WAS LMQ3108-31 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 09:09 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0331 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 / 31 LUNDI 30 AOÛT GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 22.20 Vietnam, 10 000 jours de guerre. 0.45 Pictures at an Exhibition. 20.40 Le Mariage TÉLÉVISION ARTE [5/13]. Le réseau viet-cong. Planète Concert. Canal Jimmy de mon meilleur ami aa 22.25 Assassinés, derniers jours Paul J. Hogan (Etats-Unis, 1997, 19.00 Nature. Les Parcs nationaux. 17.10 et 0.10 Le Monde des idées. THÉÂTRE 100 min) &. Canal + TF 1 La guerre des banques. de Robert Kennedy 19.45 Météo, Arte info. et Luther King. Odyssée 20.40 La Fleur de mon secret aa Invités : Erik Izraelewicz ; 18.25 Exclusif. 20.15 Reportage. La Folie hors les murs. Laurent Joffrin. LCI 20.35 Ne coupez pas mes arbres. Pedro Almodovar (France - Espagne, 22.30 Quand disparaissent W.D. Home. Mise en scène. Michel 19.05 Le Bigdil. 20.40 La Fleur de mon secret aa 21.15 L’Illettrisme au quotidien. 1995, v.o., 105 min) %. Arte les étoiles. Forum Planète Roux. Avec Danielle Darieux. TMC 21.00 Dumbo, l’éléphant volant aa 19.55 Clic et net. Film. Pedro Almodovar (v.o.). %. Invités : Mokrane Aït Ali ; Alain 21.00 Cyrano de Bergerac. 22.25 Simone Barbès ou la vertu aa Bentolila ; Marie-Madeleine Costes ; 22.45 Le Coran Norman Ferguson (EU, animation, 20.00 Journal, Météo. Edmond Rostand. Mise en scène. 1940, 95 min) &. Disney Channel Film. Marie-Claude Treilhou. &. Jean-Pierre Fassier ; Marie-Danielle et la Kalachnikov. Histoire Robert Hossein. Avec Jean-Paul 20.50 Joséphine, ange gardien. Pierrelée. Forum Planète 21.00 Portrait de femme aa Une nouvelle vie. &. 23.40 Court-circuit. Réaction en chaîne. 0.05 Base-Ball. [9/18]. Planète Belmondo. Paris Première Maria von Heland (v.o.). &. 22.00 L’Ecran témoin. Faut-il avoir Jane Campion (Grande-Bretagne, 22.35 Photos de vacances. 0.50 La Case de l’Oncle Doc. 1996, 140 min) &. Cinéstar 2 Tout doit disparaître. peur de ce que l’on mange ? RTBF 1 Aux p’tits bonheurs la France : Les TÉLÉFILMS 0.05 F 1 magazine. Jean-Marc Moutout. &. 23.20 La Mort des étoiles. Trois Curés de Chauvigny. France 3 22.00 Le Démon de midi a 0.40 TF 1 nuit, Météo. 0.05 Un amour de Swann aa Blake Edwards (Etats-Unis, 1958, Invités : Agnès Acker ; 20.55 Les Steenfort, maîtres de l’orge. 0.54 Clic et net. Les randonnées. Film. Volker Schloendorff. &. Ariane Lançon ; Jacques Paul ; SPORTS EN DIRECT J.-D. Verhaeghe [1 et 2/2]. France 2 v.o., 95 min) &. Ciné Cinéma 1 Nicolas Prantzos. Forum Planète 23.20 Abus de pouvoir. 22.10 Le Champion aa 0.55 Très pêche. La pêche au coup. M6 Tim Matheson. France 3 Mark Robson (Etats-Unis, 1949, N., 1.50 Cités à la dérive. [6/8]. &. 19.00 et 1.00 Tennis. US Open. v.o., 100 min) &. Ciné Classics MAGAZINES A Flushing Meadow. Eurosport 18.25 The Sentinel. &. COURTS MÉTRAGES 22.15 Bal poussière a FRANCE 2 19.20 Dharma & Greg. &. 20.55 Football. Championnat d’Italie. Henri Duparc (Côte d’Ivoire, 18.20 Nulle part ailleurs. Lazio Rome - Cagliari. Canal + vert 19.50 La sécurité sort Invités : Vincent Lindon ; 1988, 105 min) &. TV 5 18.25 Hartley, cœurs à vif. &. 22.25 Courts au 13. de la bouche des enfants. Zinedine Zidane ; Sandrine Bonnaire ; The Cutter. Carl Prechezer. 13ème RUE 22.20 Les Paradoxes de Bunuel a 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. 19.54 Le Six Minutes, Météo. Philippe Leclerc. Canal + MUSIQUE 23.40 Court-circuit. Réaction en chaîne. Jorge Amat (France, 1997, 19.20 Qui est qui. 20.10 Une nounou d’enfer. &. 20.10 Le Talk Show. LCI Maria von Heland ; Tout doit 75 min) &. Canal + 20.00 Journal, Météo. 21.00 Norma. Opéra de Bellini. disparaître. Jean-Marc Moutout. Arte 20.40 Décrochages info, 21.05 Le Point. Mise en scène. Sandro Sequi. 20.55 Les Steenfort, maîtres de l’orge. Le bogue de l’an 2000. TV 5 Les Produits stars. Dir. Giuseppe Patanè. Téléfilm. J. - D. Verhaeghe [1 et 2/2]. &. 20.55 Double dragon Avec Montserrat Caballé. Muzzik SÉRIES 0.55 Journal, Météo. DOCUMENTAIRES Film. James Yukich. %. 21.40 La Symphonie fantastique, 21.00 Gun. L’heure est venue. Canal Jimmy 1.15 Secret bancaire. Où est Morino ? &. 22.30 La Minute internet. de Berlioz. Par l’Orchestre 2.05 Mezzo l’info. 22.40 Graines de star tour. La finale. 20.15 Reportage. 21.55 Aux frontières du réel. révolutionnaire et romantique, Le roi de la pluie. ?. TSR 0.55 L’Heure du crime. La Folie hors les murs. Arte dir. John Eliot Gardiner. Mezzo Silence, on tue ! %. 20.30 Je ne sais pas lire, 22.20 Buffy contre les vampires. FRANCE 3 22.40 Graines de star tour. La momie inca. Série Club mais je me soigne. Forum Planète La finale. M6 22.40 Profiler. Plus fort que toi. %. TSR 18.20 Questions pour un champion. 20.35 Terre, fragile esquif 23.45 Jazz à Montreux 90. RADIO 23.30 New York Police Blues. 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. dans l’univers. Planète Yellowjackets ; Dee Dee Bridgewater ; Les McCann ; Andy Summers ; Deux cadavres pour le prix d’un. TSR 20.05 Fa Si La. 21.25 Les Conquérants Michel Petrucciani ; George Benson ; 0.20 Earth 2. 20.35 Tout le sport. FRANCE-CULTURE des quatre vents. Planète Take Six ; Miles Davis. Muzzik Sacrifice et rédemption. 13ème RUE 20.55 Le Retour de Don Camillo a Film. Julien Duvivier. &. 20.30 Ciné-club. 22.50 Météo, Soir 3. 22.00 Les Chemins de la musique. 23.20 Abus de pouvoir. Histoire du disque. Téléfilm. Tim Matheson. &. 22.40 Carnets de voyage. 22.25 Simone Barbès 0.50 La Case de l’Oncle Doc. Aux p’tits bonheurs la France : FRANCE-MUSIQUE ou la vertu aa Les Trois Curés de Chauvigny. PLANÈTE ARTE FRANCE-CULTURE Marie-Claude Treilhou. Avec Ingrid Bourgoin, Martine Simonet (France, 1.45 Benny Hill. &. 19.30 Festival d’été euroradio. Festival 16.25 La Légende napoléonienne 22.25 Simone Barbès 22.40 Les Rwandais, cinq ans 1979, 75 min) &. Arte international de musique de Lucerne. Par l’Orchestre philharmonique de Un documentaire en deux parties ou La Vertu aa après le génocide 22.30 La vie est belle aa CANAL + Frank Capra (Etats-Unis, 1946, Berlin, dir. Claudio Abbado. Œuvres d’Hervé Pernot qui permet de Premier film de Marie-Claire Treil- Dans ces « Carnets de voyage », N., 125 min) &. Téva de Wagner, R. Strauss, Schoenberg. ̈ En clair jusqu’à 20.40 21.30 Bundsländer 1999. Christophe mieux cerner comment le mythe hou, inspiré de son expérience de du lundi au vendredi, la journaliste 23.10 La Grande Frousse a 18.15 Flash infos. Berner, piano : Œuvres de Mozart, de l’Empereur s’est forgé, de son caissière et d’ouvreuse dans un ci- de Radio-France Madeleine Muka- Jean-Pierre Mocky (France, 1964, 18.20 Nulle part ailleurs. R. Schumann, Brahms. N., 85 min) &. Cinétoile vivant à nos jours. Les victoires de néma porno, Simone Barbès ou La mabano fait parler des victimes et 19.00 NPA sports. 23.00 Jazz voyageur. 23.35 Le Charme discret Bonaparte et le sacre à Notre- Vertu, mi-reportage mi-fiction, des bourreaux de la tragédie rwan- 20.30 Le Journal du cinéma. de la bourgeoisie aa 20.40 Le Mariage RADIO CLASSIQUE Dame, en 1804, ont inspiré des ta- commence comme un film policier daise de 1994. Un million de morts Luis Bunuel (France, 1972, de mon meilleur ami aa bleaux (ceux de Gros ou David), classique. Mais il conte surtout et quatre millions de personnes 99 min) %. Canal + Film. Paul J. Hogan. &. 20.15 Les Soirées. Sonate pour violon et des films, comme le Napoléon l’itinéraire d’une solitude et la dif- déplacées. Violences, disparitions, 23.35 L’Odeur de la papaye verte aa 22.20 Les Paradoxes de Buñuel a piano no 3, de Brahms, Itzhak Perlman, Tran Anh Hung (Fr.-Viet., 1993, Film. Jorge Amat. &. violon, Vladimir Ashkenazy, piano. d’Abel Gance. Des reconstitutions ficulté de relations humaines, ap- tortures... L’agressivité est tou- 105 min) &. Ciné Cinéma 1 23.35 Le Charme discre 20.40 Monsieur de la Pouplinière. et des commémorations parti- puyés sur une rigoureuse architec- jours là et parfois l’envie de ne plus 1.15 L’Eventail Œuvres de Rameau, Mondonville, t de la bourgeoisie aa Couperin, Royer, Rousseau... cipent aussi à la construction de ce ture de la durée et de l’espace être de ce monde. Un document de Lady Windermere aa Otto Preminger (Etats-Unis, 1949, Film. Luis Buñuel. %. 22.41 Les Soirées... (suite). mythe. cinématographiques. exceptionnel. N., v.o., 80 min) &. Ciné Classics 1.15 Boxe hebdo. Œuvres de R. Strauss, par la Mozart.

MARDI 31 AOÛT GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 18.45 Le Coran 22.25 Richard Strauss. TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE et la Kalachnikov. Histoire Till l’espiègle. Par l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise, 21.30 Pie XII, seul avec sa conscience. 19.10 La Légende dir. Lorin Maazel. Mezzo TF 1 13.50 La Cinquième rencontre... Invités : Renée Bedaria ; napoléonienne. [1/2]. 14.50 Le Temps qui passe. [3/4]. Raphaël Draï ; Rabbin Daniel 22.45 La Traviata. De la propagande au mythe. Planète 15.40 Le Rebelle. &. 15.50 Fête des bébés. Farhi ; Père Olivier de la Brosse ; Covent Garden 1985. Opéra de Verdi. Robert Serrou. Forum Planète 19.25 Les Manèges du futur. Odyssée Mise en scène. Richard Eyre. 16.35 Sunset Beach. &. 16.30 Alf. &. Par le Royal Opera House Orchestra 17.00 Salut l’instit ! 23.25 Cerdan, le seigneur du ring. 20.05 Le Marathon des châteaux et le Chœur du Royal Opera, 17.35 Melrose Place. &. 17.10 Citoyens du monde. Invités : Jean-Claude Bouttier ; Andy du Médoc. Planète dir. sir Georg Solti. Mezzo 18.25 Exclusif. Dickson ; Jacques Goddet ; Dominique 17.30 100 % question. 20.15 Reportage. 0.15 Music Planet. 19.05 Le Bigdil. Grimault ; Kahid Rahilou ; maître 17.54 Les Voyageurs du temps. François Tajan. Forum Planète La Chasse aux baleines. Arte Festival des Vieilles Charrues. Arte 19.55 Clic et net. 20.15 Le Rendez-vous 0.35 From Be Bop To Hip Hop. 20.00 Journal, Météo. 17.55 La Magie du climat. [2/6]. MAGAZINES Montreux 1991. Muzzik 20.50 Quarante-huit heures a 18.20 Météo. de Caluire. Histoire Film. Walter Hill. %. 18.30 Le Monde des animaux. 20.30 Le Pape, les Juifs TÉLÉFILMS 22.40 Midnight Run aa 19.00 Archimède. 13.50 La Cinquième rencontre... Film. Martin Brest. &. L’intégration. La Cinquième et les Nazis. Forum Planète 19.45 Météo, Arte info. 0.50 Très chasse. Histoires de sanglier. 16.35 C’est l’été. Bandol. 20.35 Des Allemands 19.05 Sabine. 20.15 Reportage. La Chasse aux baleines. Philippe Faucon. &. Ciné Cinémas 1.45 TF 1 nuit, Météo. Avec Alabina, Lio, Vibe. France 3 contre Hitler. Planète 14.00 Le Champion aa 20.40 La Vie en face. La Russie secrète. 18.00 Stars en stock. Ingrid Bergman. 20.30 Un printemps de chien. 21.25 Thema. 20.40 La Vie en face. Alain Tasma. Festival Mark Robson. Avec Kirk Douglas, Marlon Brando. Paris Première La Russie secrète : Jenissieïsk 15, Arthur Kennedy (Etats-Unis, 1949, FRANCE 2 Russie, le pouvoir et le cinéma. 18.20 Nulle part ailleurs. la ville des femmes délaissées. Arte 20.55 Le Destin des Steenfort. N., v.o., 95 min) &. Ciné Classics 21.30 De Nicolas II à Staline. Jean-Daniel Verhaeghe [1/3]. France 2 15.40 Commissaire Lea Sommer. &. 22.20 Le Réalisme socialiste. Invités : Hanane Fadili ; 20.45 Les Empereurs romains. 15.15 Le Mystère Andromède a 23.15 De l’URSS à la Russie. Hubert Selby, Roshdy Zem. Canal + [6/6]. Justinien. Histoire 22.10 Petit. Patrick Volson. Festival Robert Wise (Etats-Unis, 1971, 16.35 Flic de mon cœur. &. 125 min) &. Ciné Cinéma 1 17.25 et 22.45 Un livre, des livres. 0.15 Music Planet. 19.00 Archimède. 20.50 Carnets de vol. 22.15 La Vie de Marianne. Festival des Vieilles Charrues. La dure vie des mannequins. La navette spatiale. Odyssée Benoît Jacquot [2/2]. TV 5 15.15 The Big Easy aa 17.30 Kung Fu, la légende continue. &. Mannequins virtuels. Le maïs Jim McBride (Etats-Unis, 1987, 18.25 Hartley, cœurs à vif. &. 21.25 Thema. Russie, 22.25 La Légende des ténèbres. M6 transgénique au banc d’essai. Stuart Gordon. ?. RTL 9 90 min) %. Cinéstar 2 19.15 1000 enfants vers l’an 2000. La guerre de la pomme de terre le pouvoir et le cinéma. Arte transgénique. 21.45 Elie Wiesel 22.50 Une petite ville 16.30 Une corde, un colt aa 19.20 Qui est qui. 15.20 Le Saint. &. Portrait : Michio Kaku. Arte Robert Hossein (France - Italie, 20.00 Journal, Météo. et Jorge Semprun. Histoire bien tranquille. 1968, 85 min) &. Cinétoile 16.20 M comme musique. 19.00 Courts particuliers. Richard T. Heffron. %. M6 20.55 Le Destin des Steenfort. 17.30 Highlander. &. 22.05 Le Louvre imaginaire. Odyssée 16.30 Au loin s’en vont Téléfilm. J.-D. Verhaeghe [1/3]. &. Artus de Penguern. Paris Première 18.25 The Sentinel. %. 22.30 Marcel Cerdan, les nuages aa 22.50 Les Faucons de la nuit a 19.15 Inédits. SÉRIES 19.20 Dharma & Greg. &. Rêves d’Icare [5/5]. TV 5 gentleman boxeur. Forum Planète Aki Kaurismäki (Finlande, 1996, Film. Bruce Malmuth. %. v.o., 95 min) &. Ciné Cinéma 2 19.50 La sécurité sort 0.30 Journal, Météo. 20.00 Une année de défilés. 17.30 Highlander. de la bouche des enfants. Chloé. Paris Première Prise de conscience. M6 18.30 Maverick a 0.55 Docteur Markus Merthin. SPORTS EN DIRECT Richard Donner (Etats-Unis, 1994, 19.54 Le Six Minutes, Météo. Le piston. &. 21.00 Le Gai Savoir. 18.25 Hartley, cœurs à vif. France 2 120 min) &. Cinéstar 2 20.10 Une nounou d’enfer. &. 19.00 et 1.30 Tennis. US Open. Autour de Bertrand Tavernier, 18.25 The Sentinel. 20.50 48 heures a 1.35 Mezzo l’info. 20.40 Décrochages info, l’éducation en question. A Flushing Meadow. Eurosport Au cœur de l’enfer. %. M6 Invités : Bertrand Tavernier ; Walter Hill (Etats-Unis, E = M 6 découverte. Tiffany Tavernier ; Dominique 18.30 Galactica. 1982, 110 min) %. TF 1 FRANCE 3 20.55 La Soupe aux choux Sampiero ; Yvette Cluzel ; DANSE Opération Terra. 13ème RUE 21.00 Passage Film. Jean Girault. &. Philippe Meirieu ; Yann Moix ; 19.50 Happy Days. 15.15 Cagney et Lacey. &. 22.45 La Minute internet. 18.30 Le Grand Chapiteau. pour Marseille a Fernando Arrabal. Paris Première Les fiançailles de Potsie. Série Club Michael Curtiz (Etats-Unis, 1944, 16.05 Le Feuilleton de la vie. [2/5]. 22.50 Une petite ville bien tranquille. Chorégraphie de Jacques Lemay. 16.35 C’est l’été. Bandol. Téléfilm. Richard T. Heffron. %. 21.05 Temps présent. Musique de Victor Davies. Par le ballet 20.45 Code Quantum. N., 120 min) &. Cinétoile Mon école au Canada. TV 5 Bond en arrière. Le match 18.20 Questions pour un champion. 0.35 Zone interdite. royal de Winnipeg. Avec Leslie Fields 21.55 Le Démon de midi a Urgences psychiatriques. 21.40 Science été. LCI (Beth), Svea Eklof, Evelyn Hart, de la dernière chance. Série Club Blake Edwards (Etats-Unis, 1958, 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 22.10 Multimédia. LCI Stephen Hyde, André Lewis, David 20.55 La Vie à cinq. v.o., 90 min) &. Ciné Cinéma 3 20.05 Fa Si La. Peregrine. Dir. Earl Stafford. Mezzo A la croisée des chemins. 22.15 Un linceul 22.25 Sud. Florilège 3. 20.35 Tout le sport. RADIO L’obtenteur de roses. Le Biou d’Or. Métamorphoses. Téva n’a pas de poches aa 20.55 La Carte aux trésors. Les lamaneurs. Le jubilé du prince MUSIQUE 21.30 L’Instit. Personne m’aime. RTBF 1 Jean-Pierre Mocky (France, 1975, L’Ille-et-Vilaine : La Côte d’Emeraude. Rainier. La pêche aux anguilles. 22.15 De la Terre à la Lune. 130 min) &. Canal + Vert 23.10 Météo, Soir 3. FRANCE-CULTURE La «poudre à zizi». TMC 17.05 Friedrich Gulda Le club des femmes. &. Canal + 22.30 L’Eté prochain a 23.40 Rire 98. and the Paradise Trio. Muzzik Nadine Trintignant (France, 1984, 0.35 Un siècle d’écrivains. 22.15 C-16. 0.35 Un siècle d’écrivains. 19.45 Magazines musicaux. Jazzy Jazz. Blaise Cendrars. France 3 110 min) &. Paris Première 18.00 Chopin par Zenziper. Une vie pour la justice. Série Club Blaise Cendrars. 20.30 Ciné-club. Leo Mac Carey. 0.35 Zone interdite. Arkadi Zenziper, piano. Mezzo 22.40 Midnight Run aa 22.20 Father Ted. Terreur 1.25 Benny Hill. &. 22.00 Les Chemins de la musique. Urgences psychiatriques. 18.00 The Gadd Gang Live. Martin Brest (Etats-Unis, 1988, 22.40 Carnets de voyage. Visa pour la France. SOS nounous... Tokyo 1988. Muzzik dans le ciel (v.o.). Canal Jimmy 130 min) &. TF 1 CANAL + 0.05 Du jour au lendemain. Fred Deux. elles font garder leur enfant. M6 19.30 Haydn, Mozart et Schubert 22.45 Earth 2. 23.00 Snobs a Sacrifice et rédemption. 13ème RUE Jean-Pierre Mocky (France, 1961, par le Wiener Klavier Trio. N., 90 min) &. Cinétoile 15.35 Peter Beard, FRANCE-MUSIQUE DOCUMENTAIRES Avec Wolfgang Redik, violon ; 22.50 Star Trek, 0.10 L’Eventail carnets d’Afrique et d’ailleurs. Markus Trefny, violoncelle ; la nouvelle génération. 16.30 Forever a 18.06 Sur tous les tons. 17.35 Cinq colonnes à la une. Planète Stefan Mendl, piano. Mezzo de Lady Windermere aa [1/2]. Toutes les bonnes Film. Nick Willing. %. 19.30 Festival d’été euroradio. Festival 17.45 Rangoon. Histoire 21.00 Rossini, Guillaume Tell. choses (v.o.). Canal Jimmy Otto Preminger (Etats-Unis, 1949, N., v.o., 85 min) &. Ciné Classics ̈ En clair jusqu’à 20.40 international de musique de Lucerne. 17.55 La Magie du climat. Timothy Noble ; Françoise Pollet ; 23.40 Star Trek, Par l’Orchestre philharmonique Mario Luperi ; Monica Bacelli. Avec 0.15 Le Dernier des géants aa 18.20 Nulle part ailleurs. [2/6]. Danger météo. La Cinquième de Berlin, dir. Claudio Abbado : l’Orchestre royal du L’édition 1995 des Deep Space Nine. Don Siegel (Etats-Unis, 1976, 19.00 NPA sports. Œuvres de Mahler. 18.20 Le Feu du ciel. Planète célèbres concerts de Noël. Muzzik Les Jem’hadar (v.o.). Canal Jimmy 100 min) &. Ciné Cinéma 2 20.30 Le Journal du cinéma. 21.30 Festival de l’été Mosan. 20.40 Air Bud Buddy, star des paniers 23.00 Jazz voyageur. Film. Charles Martin Smith. &. 22.15 De la Terre à la Lune. RADIO CLASSIQUE [10/12]. Le club des femmes. &. 23.15 Rien à perdre a 18.30 Majuscules. L’Ensemble Tafelmusik, Film. Steve Oedekerk (v.o.). &. dir. Jeanne Lamon : Œuvres de Vivaldi, FRANCE 2 ARTE FRANCE 3 0.50 Extasis a Geminiani, Stamitz, Kraft. Film. Mariano Barroso (v.o.). %. 20.15 Les Soirées. Œuvre de Mendelssohn, 20.55 Le Destin 21.25 Russie, 0.35 Blaise Cendrars par le Quatuor Domus. 20.40 Manuel 2.20 La Jument verte a de Falla et la France. Œuvres de des Steenfort le pouvoir et le cinéma. Blaise Cendrars n’est pas seule- Film. Claude Autant-Lara. &. De Falla, Indy, Debussy, Turina... Les Steenfort, c’est un siècle et de- Seconde partie de cette passion- ment un infatigable écrivain bour- 3.50 Loved a 22.35 Les Soirées... (suite). Œuvres Film. Erin Dignam (v.o.). %. de Beethoven, R. Schumann, Chopin. mi d’histoire et d’économie à par- nante « Thema » consacrée au ci- lingueur. L’auteur de L’Or, auquel tir d’une dynastie de brasseurs des néma russe. Les deux réalisateurs, est consacré ce « Siècle d’écri- Ardennes belges. Lundi soir, Belkacem Bazi et William Aldridge, vains » fut aussi un novateur, un SIGNIFICATION DES SYMBOLES France 2 a rediffusé la première évoquent cette fois les périodes cinéaste, un amateur d’art et de Les codes du CSA Les cotes des films partie raccourcie (1854-1918). Au- charnières du cinéma russe, de COLLECTION CHRISTOPHE L. jourd’hui, début de la deuxième l’empire tsariste à la perestroïka. contes traditionnels, un poète et & Tous publics a On peut voir 0.40 Quelle heure est-il ? aa % aa partie (1934-1973) dominée par Plusieurs extraits de films – dont correspondant de guerre. Les neuf Ettore Scola. Avec Marcello Accord parental souhaitable A ne pas manquer ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique Bernard Le Coq (Adrien Steen- certains monumentaux comme La séquences de ce documentaire Mastroianni, Massimo Troisi (Italie, 1989, v.o., 95 min) &. Cinéstar 2 ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + fort), en patron paternaliste, hon- Grève, Le Cuirassé Potemkine ou en- biographique réalisé par Miriam ! 1.35 Mam’zelle Nitouche a Public adulte DD Dernière diffusion nête mais crédule. Suite et fin les core Andreï Roublev – illustrent les Cendras permettent de cerner un Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Marc Allégret (France, 1931, # lundi 6 et mardi 7. propos d’historiens et de cinéastes. homme singulier. N., 95 min) &. Ciné Classics Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ3108--0032-0 WAS LMQ3108-32 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 29Fap: 100 No: 0332 Lcp: 700 CMYK

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MARDI 31 AOÛT 1999 Un fils de François Mitterrand approuve Jacques Chirac Soleil volé par Pierre Georges n’exclut pas QUAND FAUT REVENIR, faut certes. Mais encore vous faudra- revenir ! Bon, d’accord, mais t-il le prouver. Et attester de ses propos sur les « lobbys juifs » alors moderato ! Chaque fois, votre bonne foi. Demandez donc un second c’est la même tyrannie coutu- au steward de vous faire un mot. mière et le même vieux rhuma- Et n’espérez point d’amnistie sur Jean-Christophe Mitterrand n’y voit « aucun accent antisémite » porte-avions tisme de tête, simplement un ce temps dérobé à l’entreprise. peu plus douloureux l’une et Car, philosophait le moraliste, LES PROPOS de François Mit- à avoir prononcé le nom de l’OLP tous cas pas dans le sens propre du À BORD du Charles-de-Gaulle l’autre. Rentrée ! Gomme, « on oublie trop, dans notre socié- terrand sur « l’infuence puissante devant la Knesset ». « Il a toujours terme », mais « il en respectait cer- qui croisait au large de Lorient, crayon, blouse grise, moral dans té, que le salaire correspond à un et nocive du lobby juif en France », cherché une solution au problème tainement le talent d’écrivain et Jacques Chirac s’est adressé, sa- les chaussettes. Pas l’esquisse de temps de travail donné ». rapportés par l’académicien Jean palestinien dans le respect de la sé- d’intellectuel ». Il ne pense pas que medi 28 août, à l’équipage du pre- l’ombre d’une envie de s’y re- Tu l’as dit, Léon ! N’ayant d’Ormesson dans son livre Le Rap- curité d’Israël », indique-t-il, en son père ait prononcé la phrase mier porte-avions français à pro- mettre. Pas l’ombre de l’esquisse donc point obtenu de mot du port Gabriel (Le Monde des 27 et précisant que cette politique «n’a rapportée par M. d’Ormesson pulsion nucléaire, après avoir d’un espoir d’y échapper. Ren- steward, nous voici au pied de 28 août), ne surprennent pas l’un jamais plu à quelques lobbys juifs ». dans l’intention que ce dernier la assisté à une série de catapultages trée ! l’année ! Deux cent cinquante des deux fils de l’ancien président Il affirme qu’« il y a des lobbys qui rende publique. « Je n’ai jamais et d’appontages d’avions. «La Les fins d’été sont meur- chroniques et plus à faire, plus de la République, Jean-Christophe ont fait de la lutte contre Mitterrand entendu mon père dire à un journa- mise au point d’un ensemble aussi trières ! Elles tuent l’été en diverses tâches quotidiennes et Mitterrand. Dans un entretien pu- leur ”fonds de commerce”, leur rai- liste : ”Publiez ceci, ne publiez pas complexe demande des adaptations pleine forme et l’aoûtien avant quelques centaines de réunions. blié par le quotidien italien Cor- son sociale ». « Ils soutiennent les cela”, affirme-t-il. Il laissait le choix qui ne peuvent être définies même la fin août. Avec condo- Au fou, les chiens sont rentrés ! riere della Sera, dimanche 29 août, partis de droite en Israël et puis, au libre arbitre, à l’intelligence de qu’après des essais à la mer, dont léances de saison. Alors, «bien Allons, trêve de plaisanterie, l’ancien conseiller de son père à grâce à cet appui, ils font des af- son interlocuteur. » c’est justement la raison d’être, a reposé » ? Sous-entendu, vau- c’est un bonheur de retrouver l’Elysée déclare : « Je n’étais pas à faires au niveau international. Gilbert Mitterrand, frère de expliqué le chef de l’Etat. Les diffi- drait mieux ! « Content de te re- l’établi. Il en est de plus rudes. La ce petit déjeuner [auquel François L’antimitterrandisme est la preuve Jean-Christophe, député (PS) de cultés rencontrées n’ont absolument voir ! » Comprenez que puisque seule difficulté est de reprendre Mitterrand avait invité Jean d’Or- de leur fidélité. » Gironde et maire de Libourne, n’a rien d’exceptionnel pendant une l’accueillant est resté là, sur la ses esprits. Et d’abord de réap- messon], mais, en tout cas, je ne pas souhaité commenter ces pro- période d’essais. » M. Chirac a af- galère, il n’y a aucune raison que prendre l’utilisation du clavier trouve aucun accent antisémite D’ACCORD AVEC MAZARINE pos. Il a fait répondre au Monde firmé que « tout sera mis en œuvre l’accueilli n’y soit pas lui aussi. informatique. C’est curieux dans cette phrase, et il ne surprend Interrogé sur la réaction de sa qu’il ne se prononce jamais sur les pour qu’il n’y ait à l’avenir ni sur- Les rentrées sont haïssables. Et comme cet engin peut être, lui pas que mon père ait évoqué la demi-sœur, Mazarine Pingeot, polémiques relatives à François coût ni retard ». Le président de la les secours aux rentrants détes- aussi, sujet aux éclipses d’été. question des lobbys juifs. » Il qui, dans un texte adressé au Mitterrand. Le député de La Gi- République s’est dit « conscient de tables. Tout juste si, avec le mot Aussitôt inutilisé, aussitôt ou- ajoute : « Pourquoi pas ? Ils Monde, observait que leur père ronde avait pourtant répondu, fin la nécessité de pouvoir disposer de aimable, on ne vous offre pas le blié ! Voyons, où est la « cap », le existent. » n’avait jamais failli dans la lutte 1998, à Michel Rocard lorsque ce- deux porte-avions pour assurer la verre de rhum du condamné. « flexe », l’italique ? Jean-Christophe Mitterrand contre le racisme et l’antisémi- lui-ci avait déclaré que l’ancien permanence à la mer » ; cette Vous avez chanté, eh bien dan- Le clavier, non plus, ne nous a ajoute que le propos de Jean d’Or- tisme, Jean-Christophe Mitterrand chef de l’Etat « n’était pas un hon- question fera l’objet « d’un exa- sez maintenant ! Ou l’inverse. pas fait un mot d’excuse. Piètre messon a été « honteusement ex- déclare : « Mazarine a dit une pro- nête homme ». men très attentif » dans la prépara- Les fourmis remontent le moral animal de compagnie ! Il nous ploité et volontairement déformé ». fonde vérité. Elle et moi apparte- tion de la programmation mili- aux cigales, à leur manière, mo- lâche en ras-retour et ne veut Il affirme : « Dans la phrase attri- nons à deux générations différentes, Rafaële Rivais taire de 2002. ralisatrice. Dans le fond, les pas servir d’alibi à une chronique buée à mon père il n’y a aucun et je trouve beau que, malgré les congés payés sont une invention de première nécessité, de ren- accent antisémite, et pourtant Le trente-cinq ans qui nous séparent, de fabuliste, une acquis social trée. Alors, rien à dire, mon gail- Monde a titré en première page : se manifeste la même éducation, qui se paie comptant. A peine lard ? Rien pour l’instant. Sur- “Mitterrand et l’antisémitisme”. l’éducation que nous a donnée le commencés, finis. A peine finis, tout rien du genre dissert, Vis-à-vis de mon père, ce journal a même homme. Mon père était on recommence. L’attrape-sala- « Jospin est-il de gauche ? », on toujours été intellectuellement mal- contre les discriminations entre les rié ! a dix ans pour y réfléchir. Rien, si honnête. » L’ancien collaborateur races, les religions et, finalement, Sur France-Info, dimanche, un ce n’est que le 11 août, en un vil- de la cellule africaine de l’Elysée entre les amitiés. » A l’origine du chroniqueur évoquait le cas de lage haut perché et bien nommé, assure que « Le Monde n’est pas propos de François Mitterrand, tel ces pauvres hères qui, pour une Montdoré, le Soleil avait rendez- seulement un journal, il est la caisse que le rapporte Jean d’Ormesson, raison indépendante de leur vo- vous avec la Lune. Ce n’est pas de résonance de certains mondes ». il y avait une remarque de ce der- lonté – au hasard, une grève des un scoop, certes. Simplement en « Et, pourquoi pas, aussi, d’un cer- nier au sujet de l’amitié entrete- stewards de la compagnie du notre éclipse, une 96 % pur ciel, tain lobby juif ? », ajoute-t-il. Il es- nue par l’ancien chef de l’Etat avec Sans souci –, risquaient de ne on se souvient que les oiseaux time que « reprendre un article du René Bousquet, l’un des chefs de pas arriver le juste jour à la juste cessèrent de chanter. Eclipse en Nouvel Observateur, le mettre en la collaboration à Vichy, organisa- heure pour reprendre leur juste août, travail en septembre ! Les première page et associer le nom de teur des persécutions contre les tâche. Ah !, disait ce brave oiseaux ont nettement cessé de mon père à l’antisémitisme, c’est un juifs. homme, retardataires, votre cas chanter, ce lundi matin 30 août, choix très significatif ». Jean-Christophe Mitterrand ne est un cas de force majeure, devant tant de Soleil volé. M. Mitterrand rappelle que son « croit pas » que son père tenait père « est le premier homme d’Etat M. d’Ormesson pour un ami, «en L’armée devrait Mme Aubry s’engage devant les militants socialistes ramasser à taxer les entreprises qui abusent du travail précaire LA ROCHELLE son parti. « Si rien ne vient d’ici à la une réponse acide de la salle : «Si les ordures de notre envoyée spéciale fin de l’année, le PS reprendra sa c’est ça notre référence... » M. Hol- L’emploi toujours : les socialistes proposition de renvoyer à la loi la lande a également évoqué des doivent « reconquérir une société de responsabilité d’éviter que la préca- corrections possibles sur « trois à Marseille plein emploi. Ce doit être pour la rité soit l’horizon indépassable du points essentiels », la limitation des France l’objectif central pour la dé- travail, notamment des jeunes », a heures supplémentaires, la réduc- L’ARMÉE devait intervenir rapi- cennie à venir », a souligné Lionel menacé son premier secrétaire, tion des maxima hebdomadaires dement pour enlever les ordures Jospin, dimanche 29 août, en clô- François Hollande. et la « prise en compte des aspira- dans les 13 et 14e arrondissements ture de l’université d’été du PS. Le tions des cadres ». La ministre a, de de Marseille (136 000 habitants), où plein emploi sera le thème d’un MME NOTAT CRITIQUE son côté, assuré que les 35 heures la grève des salariés de Bronzo dure colloque, organisé par les socia- Dans le cadre des 35 heures, les seraient bien appliquées dans la depuis le 18 août (Le Monde du 27 listes, le 25 septembre, précédé, socialistes souhaitaient notam- fonction publique. Dans le privé, et daté 29-30 août). Devant l’amon- mardi 31 août, par un séminaire de ment proposer que les aides « 115 000 emplois » ont été créés, cellement des détritus, les risques rentrée consacré aux 35 heures. Et, soient réservées aux salariés em- a-t-elle déclaré. d’épidémie, l’exaspération des ha- pour bien montrer que la détermi- ployés en durée indéterminée et à Dans une interview à Ouest- bitants et les actes de vandalisme, nation du gouvernement ne faiblit temps partiel, afin de lutter contre France, lundi 30 août, la secrétaire le maire de Marseille, Jean-Claude pas, la ministre de l’emploi et de la la précarité, tout en mettant générale de la CFDT, Nicole Gaudin (DL), a demandé, samedi solidarité, Martine Aubry, s’est en- l’accent sur l’emploi. Le fait que, Notat, reproche au gouvernement 28 août, cette intervention à la pré- gagée, samedi, devant les militants dans la seconde loi sur la réduc- de manquer de concertation dans fecture des Bouches-du-Rhône. réunis à La Rochelle, à « taxer le tion du temps de travail, les aides la préparation de ses projets, sur Celle-ci a annoncé, dimanche soir, travail précaire ». ne soient plus conditionnés au le financement des 35 heures ou la avoir transmis cette « demande » Un article, dans le budget de nombre d’embauches contrarie réforme de la représentativité syn- aux ministères concernés (défense, l’emploi débattu en octobre, de- plus d’un militant. Selon Gaetan dicale. « Les décisions tombent intérieur et environnement), en vrait être consacré à la création Gorce, député de la Nièvre et rap- abruptement du haut de l’Etat », précisant que « la décision définitive d’une taxe pour limiter les abus, a porteur du texte, des « clauses em- accuse-t-elle. Alors que la ministre devrait intervenir dans le courant de assuré, en aparté, la ministre, à ploi » pourraient être symbolique- a annoncé à La Rochelle « 10 mil- la journée du 30 août ». Les autori- partir de « barèmes déjà évoqués ». ment imposées dans les futurs liards d’excédents des comptes so- tés souhaitent que cette opération, Après avoir abandonné sa pro- accords d’entreprise. ciaux [régime d’assurance-chô- la première de ce type à Marseille messe d’agir sur les licenciements, L’ambiance était quelque peu mage, de retraite complémentaire, depuis 1983, reste limitée à une in- le gouvernement avait, en 1998, boudeuse lors de l’atelier consa- etc.] », Mme Notat critique vive- tervention d’urgence pour parer les évoqué la piste d’une taxe pour les cré, à La Rochelle, aux 35 heures. ment la mise à contribution de risques sanitaires et n’apparaisse entreprises qui dépassent le seuil M. Gorce dut défendre le projet l’Unedic et de la Sécurité sociale pas dirigée contre un mouvement de 10 à 15 % de leurs effectifs en de loi, évoquant des améliorations pour financer les 35 heures, une social. contrats à durée déterminée (CDD) et « des garanties à compléter » au idée « sur le fond contestable » et Samedi, les salariés de Bronzo ou en intérim. Depuis, plus rien. Le cours de la discussion parlemen- « sur la forme excécrable », juge-t- avaient voté la poursuite de la dossier, laissé à la négociation des taire. « On sera toujours très à elle. grève, et ils avaient demandé la re- branches professionnelles, n’avait gauche pour le Medef », a-t-il plai- prise des négociations qui portent pas bougé. En reprenant au- dé, s’attirant immédiatemment Isabelle Mandraud sur le nombre de bennes pour les jourd’hui l’initiative, Mme Aubry sait tournées journalières. qu’elle répond aux aspirations de Tirage du Monde daté dimanche 29-lundi 30 août 1999 : 585 750 exemplaires. 1 – 3 LeMonde Job: WDE3599--0001-0 WAS MDE3599-1 Op.: XX Rev.: 27-08-99 T.: 18:49 S.: 111,06-Cmp.:30,08, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0041 Lcp: 700 CMYK

MARDI 31 AOÛT 1999 LES ENJEUX [ LES INITIATIVES

EUROPE BOUSSOLE FOCUS LA SÉCURITÉ AU TRAVAIL L’introduction de la monnaie L’Ecole autrichienne est l’objet S’AFFICHE unique métallique d’un intérêt renouvelé en France. La collection milliards (56 milliards de pièces 99 de dollars Les travaux de de l’Ecomusée du Creusot pesant 250 000 tonnes) Le montant de l’excédent budgétaire Friedrich von Hayek, compte environ représente des Etats-Unis prévu pour 1999. Prix Nobel en 1974, un véritable prouvent qu’il n’y a 2 000 pièces, Républicains et démocrates se OFFRES D’EMPLOIS défi pas une manière datées de 1931 querellent à propos de son utilisation, De la page IX (page IV) unique d’être libéral à nos jours alors que l’élection présidentielle à la page XIV (page VI) (page VIII)

approche KEYSTONE (page V)

La croissance est désormais plus riche Les jeunes Français se rallient en emplois. Reste à raviver les créations de PME en s’inspirant de àl’esprit d’entreprise la réussite américaine

elle surprise de rentrée ! inférieur à 20 % si l’on exclut les “ mau- chômage, ce qui n’était pas le cas Le coq gaulois encore à la traîne La croissance française a dits ” du traitement statistique, c’est-à- jusqu’à présent. Sur le plan financier, B créé plus d’emplois que dire les entreprises considérées comme des dispositions particulières seraient prévu. Du coup, Domi- mortes alors que, par exemple, elles ont aussi mises en place pour ceux, nom- nique Strauss-Kahn, admirateur de la été acquises par une autre, ce qui n’est breux, qui ne peuvent avoir accès au Outre-Atlantique, la création d'entreprises « nouvelle économie » américaine nullement une cause d’échec. » capital-risque. Sur ce sujet, Domi- progresse depuis dix ans croit en une « nouvelle croissance » Le gouvernement, soucieux d’en- nique Strauss-Kahn dispose en la per- française « plus durable, car non por- courager l’esprit d’entreprise et sonne de Claude Allègre, son ministre teuse d’inflation, plus solidaire car l’innovation, est décidé à faire plus de l’éducation et de la recherche, d’un créatrice d’emplois, plus innovante car qu’épouser les thèses des écono- allié de taille qui devrait l’aider à tirée par les technologies de l’informa- mistes selon lesquelles la création convaincre les derniers récalcitrants. Etats-Unis tion ». A lire le ministre des finances d’entreprises est nécessaire à la santé Ainsi, les montants forfaitaires des (Libération du 26 août), l’économie économique et à la résorption du cotisations appelées dès les premiers française « n’est pas cet être anémique chômage. En prenant exemple ail- mois d’exercice pourraient être revus. que dépeignaient les libéraux »... Un leurs. Des mesures pourraient aussi favo- 1000 indicateur pourrait lui donner raison : Un rapport publié en juin 1998 par riser la pluriactivité, c’est-à-dire la la création d’entreprises. Moteur la Small Business Administration, création d’entreprises par des per- 800 essentiel du succès américain, elle organisme d’aide aux petites et sonnes ayant déjà une autre profes- serait en train de sortir de sa léthargie moyennes entreprises (PME) mis en sion, « ce qui intéresse beaucoup de 600 En France, après dans l’Hexagone. Les Français sont de place par le gouvernement américain, monde, constate François Hurel. Les des années de baisse, plus en plus nombreux à vouloir créer établit des corrélations entre la créa- gens ne veulent pas forcément être 400 on perçoit aujourd'hui leur entreprise. tion d’entreprises et la bonne santé entrepreneurs pour la vie entière, mais 200 un mieux pour le nombre Selon un sondage réalisé par économique des Etats-Unis. En parce qu’ils veulent saisir une opportu- Nouvelles PME (en milliers) de créations ex-nihilo l’Agence pour la création d’entre- France, près d’un créateur sur deux nité ». Il milite pour créer, à l’instar de 0 prises (APCE) et l’IFOP en mars 1998, (43 %) était demandeur d’emploi ce qui s’est passé au Canada, un fonds 88 89 90 9192 93 94 95 96 97 1,2 million de personnes ont une idée avant de créer son entreprise. d’épargne de proximité auquel cha- précise du secteur dans lequel ils En octobre donc, à l’occasion des cun pourrait abonder. Il en a déjà aimeraient créer une société. Ils Assises nationales de la création trouvé le slogan : « 2 000 francs pour France n’étaient que 700 000 en 1992. d’entreprises, l’équipe Jospin devrait l’an 2000 », pour enclencher davan- Depuis, le mouvement s’est amplifié. annoncer de nouvelles mesures. Elles tage le cercle vertueux de la création 120 Dans un autre sondage IFOP/Cercle viseraient à ne plus pénaliser le créa- d’entreprises. 115 de l’industrie/Le Monde, réalisé en teur en cas d’échec, en lui donnant en mai 1999, 40 % des jeunes scolarisés particulier droit aux indemnités de 110 Annie Kahn de la quatrième à la terminale 105 disaient préférer créer leur firme plu- 100 tôt que d’entrer dans une entreprise publique ou privée. Dans les universi- 95 tés et grandes écoles, les enseignants 90 sont unanimes à constater un 85 base 100 : 1987 engouement des jeunes pour la créa- 80 tion d’entreprises. A l’autre extrémité, les personnes 88 90 92 94 96 98 « en situation difficile » potentielle- ment bénéficiaires de l’avance rem- boursable pour création d’entreprises – prévue dans le cadre de la loi contre l’exclusion du 29 juillet 1998 – seraient Des éclosions qui font chuter le chômage nettement plus nombreuses que les 10 000 pour lesquelles cette aide a été budgétée. Certes, le nombre de créations d’entreprises a continué de baisser en

1998. Mais le paradoxe pourrait être S

o moins important qu’il n’y paraît. Si

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c l’on ne considère que les créations ex-

e s : S : nihilo (et non les reprises de firmes en

Les performances ... et françaises m sommeil comptabilisées dans les

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des PME américaines... Mouvements de main-d'œuvre données générales), on observe en

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dans les entreprises de 10 à 49 salariés in fait un arrêt de la décroissance. En e

Créations d'emplois en milliers s outre, le nombre de faillites a baissé s dans les entreprises A d de 13,3 %, indiquant peut-être que les 10 m

de moins de plus in entreprises créées sont plus durables, is

de 100 salariés de 100 salariés 9 Taux d'ENTRÉE en % tra en partie grâce aux nombreux

tio réseaux désormais en place pour

8 n

(S aider les créateurs à monter leur pro- B

7 A jet. 4 301 D ), De plus, le taux d’échec, si dissuasif

6 Taux de SORTIE a r

en % e et selon lequel une entreprise nou- s

2 553 5 A , velle sur deux disparaîtrait trois ans P C après sa création, serait totalement 9188 92 90 93 9294 95 94 96 96 97 98 98 E erroné, affirme François Hurel, délé- gué général de l’APCE. « Le taux est SEPTEMBRE 99 – CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX LeMonde Job: WDE3599--0002-0 WAS MDE3599-2 Op.: XX Rev.: 27-08-99 T.: 18:35 S.: 111,06-Cmp.:30,08, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0042 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 DOSSIER ̄ INVENTAIRE Les nouveaux entrepreneurs français Questions-réponses sont de plus en plus jeunes

Quelle est l’évolution types de créateurs : les rebelles rédéric Calcio Gaudino diants en cours d’étude et deux par Contrairement à qui se passait du nombre de créations (28 % des créateurs), les matures entamera dans quelques Les étudiants des étudiants venant de finir leur der- dans les années récentes, où les 1 d’entreprises en France ? (41 %), les initiés (25 %) et les dé- F jours sa deuxième année nière année. A HEC, trois sociétés souhaits de création restaient Le nombre de créations d’en- butants (6 %). Les rebelles sont d’études à l’Essec. Mais, n’attendent plus vont se lancer en septembre, toutes souvent à l’état de vœux pieux (se- treprises en France ne cesse de « issus d’un milieu plutôt modeste, pour lui, les vacances n’auront été par des étudiants en cours d’études. » lon l’enquête annuelle de la Confé- diminuer depuis 1991 ; la baisse a et éprouvent la nécessité de créer que relatives. Début juillet, avec ses de sortir de l’école Les projets sont confidentiels ; ils rence des grandes écoles réalisées atteint 1,7 % entre 1997 et 1998. leur emploi et/ou de prendre une trois associés (un autre étudiant de se situeraient pour l’essentiel dans auprès des élèves sortis en 1996, Mais ce taux recouvre des no- revanche sur la vie ». Les matures, l’Essec et deux de HEC), il a bouclé pour lancer le domaine de l’informatique et des 1997, et 1998, 1 % seulement au- tions disparates, puisqu’il inclut « inventifs, portent en eux l’envie et enregistré les statuts de sa société télécommunications. Certains étu- raient créé leur entreprise), les in- les créations ex nihilo, les réacti- de voler de leurs propres ailes, et spécialisée dans la réalisation et la leurs projets diants se sont adjoint les compé- tentions des jeunes ont, désormais, vations et les reprises d’entre- sont motivés par une recherche sécurisation de réseaux d’entreprise tences d’élèves ingénieurs, Pas plus de chances de se concrétiser. prises. Si l’on ne considère que d’équilibre familial ». Les initiés (Intranet). Grâce au statut choisi, leurs soirées et leurs week-ends à tous : la technique n’est plus un les créations ex nihilo, la baisse « sont dans une logique d’héri- une SARL à capital variable, chaque l’entreprise. Pour convaincre leurs obstacle pour ceux qui, comme Fré- TAPIS ROUGE n’a été que de 0,4 % en 1998 et tage ». Les débutants sont « pour associé n’a apporté que 2 000 francs premiers clients, ils font quelques déric, ont utilisé des ordinateurs de- Car, comme l’explique Philippe marque un palier par rapport aux la plupart des étudiants qui en capital, sans compter les apports maquettes de sites gratuitement. puis leur plus jeune âge. Hayat, professeur en création d’en- années antérieures : les créations concrétisent un projet en démar- en nature que constituent les équi- Les commandes suivent. En 1998, ils Dan Muzyka, qui quitte l’Institut treprise à l’Essec, lui-même patron ex nihilo avaient chuté de 7,5 % rant dans leur vie à la fois person- pements informatiques personnels. ont dégagé un chiffre d’affaires de européen d’administration des af- de PME, « l’environnement a chan- en 1994, puis de 2,7 %, de 3,8 %, nelle et professionnelle ». Un montage peu courant. Il faut 2,5 millions de francs. « Notre objec- faires (Insead) cette année, après gé. Il y a quelques années, il était im- et de 3 % durant les années sui- Selon une autre enquête réali- dire que, malgré son jeune âge, tif n’était pas de gagner notre vie, avoir assuré les cours de création pensable de ne pas entrer dans un vantes. sée par l’IFOP pour le compte de vingt et un ans, Frédéric n’est pas mais d’apprendre et de réaliser une d’entreprise pendant presque dix grand groupe lorsque l’on sortait Les créations sont en nette l’Agence pour la création d’en- un novice de la création. passion. Nous avons réinvesti tout ans, estime que « les choses sont en d’une grande école et que toutes les augmentation dans le domaine treprises (APCE), si l’on compare En 1996, en première année de l’argent gagné pour bâtir quelque train de changer en France ». A l’In- entreprises vous déroulaient le tapis des services, qu’il s’agisse de ceux la population des créateurs po- classe préparatoire dans un lycée chose à long terme. » sead, de 70 % à 80 % des élèves rouge ». aux ménages ou aux entreprises. tentiels d’entreprises par rapport lyonnais, il monte sa première so- Frédéric le dit lui-même : son cas choisissent aujourd’hui l’option Il sait de quoi il parle. Diplômé de Le secteur « activités de télé- à celle de l’ensemble des per- ciété − spécialisée dans la création n’est pas isolé. « A Lyon, je connais Création d’entreprise, contre 25 % Polytechnique et de l’Essec, « il y a communications du secteur pri- sonnes âgées de 20 à 57 ans, cer- de sites Internet − avec son frère ju- une dizaine d’étudiants de vingt à en 1990. Bernard Ramanantsoa, di- cinq ans, quand j’ai repris une entre- vé » enregistre un taux record de taines catégories sont surrepré- meau (alors en prépa comme lui, et vingt-cinq ans qui ont créé une socié- recteur général du groupe HEC, ob- prise, on m’a pris pour un fou, se + 99 %, mettant en évidence les sentées. Il s’agit des hommes aujourd’hui à HEC) et deux amis, té. A l’Essec, quatre sociétés vont être serve, lui aussi, « un vrai change- rappelle-t-il. Aujourd’hui, les élèves nombreuses naissances de firmes (67 %), des personnes âgées de l’un infographiste, et l’autre qui a créées à la rentrée, deux par des étu- ment dans les têtes ». entendent que les PME et la création dans le domaine d’Internet. moins de 35 ans (66 % contre arrêté ses études après le bac. d’entreprise peuvent être quelque Au palmarès des secteurs les 44 % en moyenne dans la popula- L’aventure commence suite à la chose d’extraordinaire. Ils savent plus créateurs figure donc la tion), des professions libérales et commande du père d’un de leurs Les banlieues à l’avant-garde aussi que les autres possibilités, of- haute technologie (+ 35 % pour des cadres supérieurs (14 % copains, qui, connaissant leur pas- fertes par les grandes entreprises, les sociétés de conseil en infor- contre 9 % en moyenne) et des sion commune pour l’informatique Au début des années 80, un nouveau genre de créateurs est né présentent pas mal de risques. Mais, matique, + 25 % pour les firmes ouvriers (27 % contre 23 % en (Frédéric avait créé, quelques an- dans les quartiers défavorisés. Beaucoup de jeunes et de moins au-delà du salaire et de la carte de de réalisation de logiciels). Le moyenne), des chômeurs (22 % nées auparavant, le club de son ly- jeunes, victimes de discrimination à l’embauche parce qu’ils ve- visite, ce qui est le plus important contrôle technique automobile contre 9 % en moyenne.) cée), leur avait demandé, l’été pré- naient de telle cité, ou parce qu’ils avaient la peau foncée, n’ont pour eux, c’est de pouvoir s’exprimer, figure en deuxième position de cédent, de créer un site Internet. Le trouvé d’autre issue que de créer leur propre emploi. Une manière se développer, réaliser quelque ce classement où l’on trouve aus- Est-il compliqué montant proposé pour cette aussi de marquer leur volonté d’être reconnus par la société comme chose ». si les activités sportives (organi- de créer commande, 10 000 francs, leur fait acteurs économiques et leur refus des discours misérabilistes tenus Pour accompagner ce change- sation de manifestations, ports 4 une entreprise ? comprendre qu’ils peuvent tirer à leur égard. Des structures d’aide spécifiques à ces publics sont ment, de nombreuses écoles, de plaisance, centres sportifs, en- Les démarches administratives profit de leur passion. « D’autant alors nées, comme l’association 3CI (Conseil à la création d’entre- comme l’Essec ou Supélec, créent seignement sportif, etc.). ne sont généralement plus citées que l’un de nous n’avait rien à faire ; prise et à la coopération internationale), fondée à Marseille en 1985. des « incubateurs » qui permettent En revanche, les créations sont comme un obstacle par les per- il voulait démarrer tout de suite. » Aujourd’hui, « les ministères découvrent à peine la création dans les aux étudiants de créer des entre- en chute libre dans certaines acti- sonnes qui ont suivi le parcours. Au début « on a eu beaucoup quartiers », remarque Tahar Rahmani, directeur de 3CI. Mais c’est prises tout en poursuivant leurs vités du commerce de gros (hô- Les centres de formalités des en- d’ennuis administratifs. C’était un une « grosse évolution » par rapport aux débuts, où, « lorsque l’on études. tels-cafés restaurants, par treprises (CFE), créés en 1981 et défi de les surmonter... et une passion. évoquait ce thème, on nous regardait avec de gros yeux, y compris les exemple) et certaines activités in- qui assurent la transmission d’un Donc, c’était génial ». Ils consacrent travailleurs sociaux ». A. K. dustrielles (imprimerie, édition formulaire unique aux différents de livres, édition de journaux, organismes concernés, ont consi- etc.). dérablement simplifié les procé- dures. Favoriser l’emploi en s’enrichissant Quelle a été la Certaines contraintes sociales contribution de la sont en revanche fréquemment 2 création d’entreprises citées : difficulté de concilier sta- à l’emploi en 1998 ? tut de salarié et de créateur, né- ercredi 23 juin, 19 heures. Dans sant par Poitiers, Beaune ou Montpellier, une pour lequel il sera accompagné par une commis- Les créations d’entreprises (ex cessité de payer des charges les sous-sols de la Bourse de grosse dizaine d’associations Love Money pour sion systématiquement mise en place. nihilo et reprises) ont permis la URSSAF et autres cotisations très M commerce, à Paris, la réunion de l’emploi ont vu le jour ces derniers mois, dans la Durant la présentation, une feuille d’inscription création brute de 530 000 em- tôt, manque de souplesse pour Love Money pour l’emploi, une foulée de l’initiative parisienne. « Notre but est so- circule dans les rangs. Chacun peut s’y inscrire plois en 1998, un résultat en l’embauche de personnel... association d’aide aux créateurs d’entreprises, va cial ; nous voulons créer des emplois, et secondaire- pour aider le créateur, mais aussi « pour ap- baisse de 1 % par rapport à l’an- démarrer. Le lieu, plutôt glauque, n’évoque en rien ment, nous enrichir », explique Jean Salwa. prendre, acquérir une culture économique et finan- née précédente. Le nombre d’en- A qui s’adresser l’atmosphère entrepreneuriale branchée des créa- cière », explique Jean Salwa. Le projet sera présen- treprises nouvellement créées pour obtenir teurs d’entreprises de la Silicon Valley, dont les SÉLECTION DRACONIENNE té à nouveau lors de réunions ultérieures, jusqu’à employant moins de dix salariés 5 des conseils ? animateurs de cette association se réclament... Le but de l’association est d’aider financière- ce qu’il soit suffisamment mûr et que son diri- est celui qui a le plus fortement Les portes auxquelles peut L’assistance n’est pas davantage au diapason. ment les créateurs en participant à leur capital, geant soit à même de rédiger une « note façon baissé ; alors que le nombre de frapper un porteur de projet sont D’âge plutôt mûr, à quelques exceptions près, les mais aussi de les conseiller. « Nos douze associa- COB », c’est-à-dire aussi rigoureuse que le serait celles de plus de dix salariés a nombreuses : les chambres de participants n’affichent pas les signes extérieurs tions et leurs 500 adhérents représentent un réseau une vraie note aux normes de la Commission des progressé. commerce et d’industrie, les de trentenaires dans le vent. Les chaises de droite de compétences à utiliser. » Pour Jean Salwa, le bé- opérations de Bourse. Ce n’est qu’après cette C’est dans l’industrie que l’ef- technopoles, les fondations d’en- sont réservées aux adhérents. Tous ont acquitté névolat a ses limites : « Pour favoriser l’entrée, il étape, validée par le président de l’association, que fet levier est le plus important. treprise, les structures d’aides des leur cotisation annuelle de 50 francs (20 francs faut dès le début favoriser la sortie. » Les sociétés le créateur peut faire appel à l’épargne des adhé- Avec seulement 8,4 % des créa- conseils régionaux et généraux, pour les chômeurs). Sur les chaises de gauche, les sont créées sous la forme de société anonyme, rents. tions d’entreprises, le secteur as- etc. invités, qui savent qu’ils n’auront droit qu’une pour pouvoir être introduites en Bourse dans les Le 23 juin, les projets présentés étaient des plus sure presque le quart (22,9 %) des Il existe également des réseaux seule fois à ce privilège. Ici, on ne vient que si l’on années qui suivent, et offrir ainsi aux investisseurs variés : un créateur de sacs à main, un commer- emplois salariés créés. associatifs, à l’instar de France a un projet sérieux de création d’entreprise en un espoir de plus-value. çant de produits bio, un packageur de recettes initiative réseau, qui regroupe tête ou le désir d’aider les autres. La sélection des dossiers est draconienne. Un avec ingrédients pour les réaliser, un médecin Les créateurs cent plates-formes d’initiative lo- Jean Salwa, retraité, ancien spécialiste d’intro- créateur d’entreprise qui souhaiterait ouvrir son ayant mis au point un procédé de dépistage pré- d’entreprises ont-ils cale, et de Réseau entreprendre, ductions en Bourse sur le Marché libre, est à l’ori- capital aux adhérents de l’association doit d’abord coce du vieillissement nerveux sont, entre autres, 3 un profil spécifique ? constitué de huit associations gine de cette association créée il y a un an, ou plu- soumettre son projet à la personne désignée pour passés à la tribune. Une enquête réalisée en 1998 rassemblant près de 1 000 chefs tôt de cette fédération d’associations. Car de présider la prochaine séance de l’association. Si le par Euro PME définit quatre d’entreprise. Sophia Antipolis à Champigny-sur-Marne, en pas- dossier est retenu, le créateur présente son projet, A. K. L’appartenance à un réseau contribue au succès

n label d’énarque ou de seau Entreprendre des Alpes-Mari- un chercheur est devenu chef d’entre- combler pour accroître son marché. un vecteur de puissance que plus polytechnicien facilite- Les PME qui times, mais c’est lourd à gérer, il faut prise que les liens avec le client », ex- Le client qui était auparavant un aucune entreprise ne peut négliger. U t-il la vie du créateur un animateur, cela prend du temps. plique-t-il. consommateur passif devient au- « Quand plusieurs technologies sont d’entreprise ? Long- réussissent le mieux On réfléchit donc à la création d’une La technologie est en évolution si jourd’hui un partenaire actif de la en compétition, celle qui s’impose sur temps, il ne fut pas de meilleure liste de diffusion sur Internet. » C’est- rapide qu’un produit original n’as- recherche technologique. le marché est celle qui est portée par carte de visite. Mais ces réseaux « à sont celles à-dire la possibilité pour tous les sure aucune pérennité. « Il faut le réseau le plus puissant », indique l’ancienne » semblent fonctionner adhérents de la liste d’entretenir un maintenir les liens avec la recherche PUISSANCE Philippe Mustar. moins facilement en économie de qui établissent des dialogue informel en temps réel en train de se faire », affirme Phi- Enfin la coopération entre entre- Cette contrainte du réseau dans marché ouverte. « Le nombre de po- grâce à Internet. lippe Mustar. Tout en organisant prises est aujourd’hui une le secteur technologique change lytechniciens au chômage montre partenariats avec la Cette mise en relation perma- une veille sur les besoins des contrainte économique qui touche profondément la notion même de qu’un carnet d’adresses vaut moins nente des créateurs d’entreprise clients : « Il faut repérer parmi les les grands groupes comme les PME. création d’entreprise. La multiplicité que quelqu’un capable de se porter recherche, leurs clients tarde à se mettre en place. « On ne acheteurs ceux qui vont regretter l’ab- De Peugeot et Renault qui fa- des intervenants publics et privés, caution pour vous », remarque un sait pas si cela peut engendrer de la sence de telle ou telle fonctionnali- briquent ensemble des moteurs aux les investissements des entreprises président de chambre de commerce et leurs concurrents croissance économique, mais un té. » Carence que le produit de gé- entreprises textiles lyonnaises qui dans la recherche, la nécessité pour qui préfère l’anonymat. conflit entre associés, la fabrication nération suivante s’emploiera à viennent de s’unir, le partenariat est les laboratoires d’Etat de trouver Les grandes écoles ne pouvaient vraiment. Simultanément, ces ré- d’une plaquette commerciale, voire des crédits à l’extérieur, font que la de toute façon suffire à étoffer le ré- seaux d’aide ne sont pas forcément la mise au point d’un produit nou- création d’entreprises nouvelles seau des PME en France. Progres- adaptés à la réalité du créateur veau pourraient peut-être trouver Bibliographie « devient un moment de la re- sivement, d’autres structures d’aide d’entreprise. « Un projet d’entre- une solution positive à l’issue de cherche », explique Philippe Mustar. à la création d’entreprise ont vu le prise, c’est d’abord un bonhomme. Il contacts informels entre entrepre- b Le Coq déplumé, de il propose de nombreuses Du coup, le scientifique-entrepre- jour. Réseaux publics ou privés, ré- faudrait repenser les structures d’aide neurs », poursuit Cécile Bougarel. Michel-Louis Foussard (France statistiques économiques, mais neur change lui aussi de statut : de seaux départementaux ou régio- par type d’individus : un cadre de Ce sont les PME de haute techno- Europe Editions, 1999, 445 p., aussi des modèles de business solides compétences techniques ne naux, les portes sont nombreuses cinquante ans qui crée une boîte, ce logie qui illustrent le mieux la né- 148 F, 22,5 euros). plan, des informations sur les suffisent pas si elles ne sont pas ac- auxquelles un porteur de projet n’est pas la même chose qu’un chô- cessité économique de la vie en ré- b La Création d’entreprise, de aides financières, fiscales, etc. compagnées d’une forte capacité de peut frapper pour le faire mûrir, le meur ou qu’un héritier », explique seau. Philippe Mustar, professeur Christine Lhotte et Marc Duménil b www.anvar.fr « reliance », selon le terme de Ro- valider et le lancer, sans oublier un un expert. au Centre de sociologie de l’innova- (Liaisons sociales, 1999, 224 p., L’Agence nationale pour la bert Rochefort, directeur général du suivi (parrainage) sur plusieurs an- Troisièmement, les temps de ré- tion de l’Ecole des mines, étudie de- 180 F, 27,4 euros). valorisation de la recherche Centre de recherche pour l’étude et nées. ponse des réseaux actuels aux be- puis plus de dix ans les PME de b A la conquête de la Silicon présente des offres de partenariat l’observation des conditions de vie soins nouveaux des créateurs d’en- haute technologie. Les enseigne- Valley : tout ce qu’il faut savoir avec d’autres entreprises, ainsi (Credoc). En d’autres termes : ou- CONFUSION treprise sont particulièrement ments qu’il tire du suivi de plusieurs pour lancer votre start-up, de que des innovations intéressantes. verture d’esprit, capacités tech- Trois critiques peuvent pourtant longs. Ainsi, surgit aujourd’hui le centaines d’entreprises révèlent que Jean Rauscher et Sylvie Marc b www.education.gouv. niques, sens de l’organisation parti- être adressées au système d’aide à désir de pallier une solitude inhé- les PME qui réussissent le mieux (Editions d’organisation, 1999, fr/creation cipent directement à la création de la création d’entreprises en France : rente à la condition de chef d’entre- sont celles qui ont intégré la notion 216 p., 128 F, 19,51 euros). Les mesures en faveur de technologies en évolution perma- il est profus pour ne pas dire prise. « On avait pensé à un club qui de réseau dès l’origine. « Le réseau, b www.apce.com l’innovation et de la création mente. confus. Les réseaux se croisent ou réunirait les créateurs, explique Cé- c’est aussi bien le maintien des liens Le site de l’Agence pour la d’entreprises sur le site du se superposent sans se compléter cile Bourgarel, responsable du ré- avec le laboratoire d’origine quand création d’entreprises. Très riche, ministère de l’éducation. Yves Mamou LeMonde Job: WDE3599--0003-0 WAS MDE3599-3 Op.: XX Rev.: 30-08-99 T.: 07:39 S.: 111,06-Cmp.:30,08, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0043 Lcp: 700 CMYK

DOSSIER LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 / III ̄ Sophie Boutillier et Dimitri Uzunidis, auteurs de « La Légende de l’entrepreneur » CHRONIQUE « Aucun créateur d’entreprise n’est parti de rien : par Serge Marti l’Etat et la famille jouent un rôle fondamental » Marché

« Vous consacrez le premier l’économie solidaire, avec des em- avantage ? Une grande entreprise − Comment expliquez-vous chapitre de votre livre à “l’idéo- plois de proximité, offrant à bon minimise le risque. qu’en France le nombre de créa- de dupes logie de l’entrepreneur”. Estimez- nombre de personnes le moyen de Un scientifique peut créer une tions d’entreprises décroisse ré- vous que la contribution de l’en- ne pas sombrer dans une précarité affaire pour produire de nouveaux gulièrement ? ans le monde des affaires, l’été est souvent une période pro- trepreneur à la vie économique totale. Les petites entreprises sont biens ou vendre un brevet. De D. U. – Il faut se méfier des pice aux chausse-trapes. La « guerre des banques » à laquelle est idéalisée ? des bouées de sauvetage. nouveaux savoirs, de nouvelles chiffres. Dans les pays anglo- se livraient depuis plus de six mois la Société générale, la BNP Sophie Boutillier − Nous avons D. U. – Sans parler des 25 000 à technologies se créent grâce à la saxons, s’il y a beaucoup de créa- et Paribas, et qui a connu, le 28 août, à l’issue d’une éprou- voulu mettre en évidence le para- 30 000 personnes payées par l’Etat petite entreprise. Mais l’innova- tions d’entreprises, c’est aussi vanteD « nuit des longs guichets », un armistice boiteux permettant à la doxe entre certaines théories qui ou les collectivités locales pour tion, c’est-à-dire l’exploitation parce que les Etats ont mis en Société générale d’échapper à la BNP, (laquelle, en revanche, s’assure le font de l’entrepreneur le moteur s’occuper des aides à la création marchande de ce savoir-faire, est, place des politiques ultra libé- contrôle de Paribas) a failli s’inscrire dans cette lignée de saison. Inspiré de l’évolution économique, pour d’entreprises ! trois fois sur quatre, assurée par rales. On casse les minima so- par des belligérants issus du même cénacle, bénéficiant des mêmes reprendre l’expression de Joseph − Selon vous, comme l’Etat ne de grandes firmes. ciaux, pour que les gens s’en réseaux d’influence et qui, dans leur souci de se distinguer, ont parfois ten- Schumpeter, ou l’agent principal met pas en place un environne- − L’exemple de Bill Gates ne sortent comme ils peuvent. Un dance à confondre « ego-fusion » et « mega-merger », soumis à l’amicale de l’innovation, comme l’expli- ment adéquat, les entreprises peut donc pas être réédité en serveur qui ne vit que de pour- pression des pouvoirs publics qui, tout en entonnant, à chaque occasion, quait notamment Jean-Baptiste créées ne croîtront pas ensuite France ? boires peut être considéré comme les paroles de l’Internationale capitaliste, ont pratiqué ici – de fait – un Say, et une réalité qui est tout par elles-mêmes, seront tou- S. B. – Bill Gates a grandi avec un entrepreneur. Il faut distinguer patriotisme suspect, cet imbroglio financier oblige à relire à deux fois autre. jours à la remorque de grands IBM ! La réussite des petites en- création d’entreprises et création l’aimable portrait que The Economist avait dressé en juin à propos d’un En dépoussiérant l’histoire des groupes, resteront des sous-trai- treprises américaines est aussi le de richesse. pays – le nôtre – qui serait devenu quasiment ultralibéral sans se l’avouer grandes entreprises et l’itinéraire tants ? produit du leadership américain − Vous estimez que la création vraiment. En tout cas sans le dire. des entrepreneurs, on remarque D. U. – C’est leur destinée, car au niveau mondial. d’entreprises résulte avant tout Les épisodes de ce long feuilleton ont été heureusement émaillés de qu’aucun n’est parti de rien et que de nouvelles alliances sont annon- D. U. – Il n’y a pas de grande d’une politique publique et non quelques facéties. Ainsi des propos tenus par Michel Pébereau lorsqu’en tous ont bénéficié de cir- cées tous les jours. La concentra- différence entre l’entrepreneur d’un mouvement spontané. La lançant sa double offensive sur la Société Générale et sur Paribas, destinée constances favorables, l’Etat tion du capital industriel et finan- américain et le français ; le pre- politique actuellement poursui- à contrer le projet de rappro- jouant un rôle fondamental en ap- cier au plan mondial représente mier puise aussi les ressources né- vie par le gouvernement fran- chement précédemment Répartition du capital portant des financements et des pour les créateurs d’entreprises cessaires auprès de sa famille, de çais vous paraît-elle de nature à esquissé entre ces deux éta- de la Société générale marchés. L’autre facteur prépon- nouvelles des barrières concuren- ses réseaux familiaux, politiques. inverser le mouvement pour que blissement ; le président de la après l'OPE de la BNP dérant est la famille, qui peut ap- tielles très difficiles à franchir, sauf Il se développe grâce au coup de davantage de firmes nouvelles BNP garantissait par avance porter des moyens financiers, s’ils trouvent un marché nouveau. pouce de l’Etat américain, aux se créent et prospèrent ? la solidité d’un mariage à mais surtout un « capital connais- Mais pendant combien de temps contrats du ministère de la dé- D. U. – Je pense que ce qui se trois, à parts égales – et donc sance », un bagage intellectuel et vont-ils pouvoir exploiter cet fense. passe en France actuellement est sans véritable chef de une philosophie de la vie. important pour le renouvellement famille –, dépourvu de toute Dimitri Uzunidis − L’entrepre- de notre économie. Cela va favori- conséquence néfaste pour les BNP neur est une conception sociale ser le développement de nou- salariés. C’était là la démons- 37,15 % mais aussi politique, nécessaire au velles énergies et la création de tration d’un sens de l’humour fonctionnement du capitalisme, technologies qui pourront ensuite que trop de détracteurs lui de la propriété privée. Le mythe être récupérées par de grandes dénient encore. 53,45 % veut que l’entrepreneur se batte, entreprises. De même, la saynète télévi- prenne des risques. C’est le sys- Mais je ne pense pas que ces suelle dans laquelle le même tème économique qui met en mesures soient suffisantes pour Michel Pébereau s’adressait, 9,4 % avant ce type de personnages, pérenniser le climat entrepreneu- par petit écran interposé, à pour canaliser les émotions, les rial à long terme, car il faudrait son « ami Daniel » (Bouton), motivations, les énergies des gens. que l’Etat soit toujours derrière le PDG de la Société Géné- − Ne pensez-vous pas qu’un pour le réchauffer. Or en France, il rale, pour l’inciter, en le AUTRES SALARIÉS des problèmes de la France tient y a toujours des va-et-vient. Nous tutoyant, à se mieux compor- ACTIONNAIRES au fait qu’une carrière au sein ̄ ̄ manquons de constance en ma- ter, suivie de la réplique, sur le d’un grand groupe ou des pou- tière de politique économique. même registre, de l’«ami voirs publics est bien plus valori- Sophie Boutillier Dimitri Uzunidis L’Etat français essaie de Daniel » à l’« ami Michel », fut un grand moment. sée que le succès d’un entrepre- b Maître de conférences en b Maître de conférences en combler des trous, de rapiécer le A cela il faudrait ajouter les pas de tango esquissés par Bercy, d’abord neur ? économie à l’université du économie à l’université du Littoral tissu économique, mais il n’a pas arc-bouté sur son « souhait » de voir se constituer un grand pôle bancaire S. B. – Depuis une vingtaine Littoral (Dunkerque) et directeur (Dunkerque) et directeur de un esprit, un cerveau innovateur ! franco-français (alors que Pechiney vient de passer, sans émotion aucune, d’années, depuis que l’on s’est de recherches, Sophie Boutillier, recherches, Dimitri Uzunidis, 39 ans, Tant qu’il y aura des grandes sous le contrôle du canadien Alcan allié au suisse Algroup), avant de aperçu que le chômage allait res- 39 ans, est également directrice né en Grèce, est aussi directeur du écoles, la capacité à innover de reculer à l’idée d’une éventuelle « ingérence » que l’opposition s’était, par ter à des niveaux élevés, qu’il de- du DESS Entrepreneuriat et laboratoire Redéploiement industriel l’Etat français sera toujours limi- avance, empressée de dénoncer. Reste l’épisode douloureux du Cecei, le venait de plus en plus difficile de redéploiement industriel. et innovation. tée. Les hauts fonctionnaires sont fameux Comité des établissements de crédit et des entreprises d’investis- faire carrière dans une grande en- b Elle est, avec Dimitri b Il est co-auteur, avec Sophie tous formés dans le même moule. sement, dont les dix membres avaient la lourde tâche de déterminer si, oui treprise, tout un discours sur l’en- Uzunidis, responsable de la Boutillier, de La Légende de Il faut que l’Etat français se mo- ou non, la BNP, déjà assurée d’avoir mis la main sur Paribas, pouvait consi- trepreneur s’est développé avec revue Innovations. Cahiers l’entrepreneur (Alternatives dernise pour développer l’imagi- dérer qu’elle détenait une participation suffisante (37,15 % du capital et une réactualisation des théories d’économie de l’innovation et économiques/Syros, 1999) et de nation des fonctionnaires. » 31,8 % des droits de vote) pour contrôler la banque de Daniel Bouton. de Jean-Baptiste Say et de Joseph directrice de la collection plusieurs autres ouvrages d’analyse A ce stade, la véritable question – et elle vaut pour l’avenir dans un Schumpeter. Beaucoup de petites « Economie et Innovation » socio-économique sur les Propos recueillis par contexte marqué par une frénésie de rapprochements et de concentra- entreprises appartiennent à (L’Harmattan) entrepreneurs. Annie Kahn tions en tout genre – est la suivante et elle est double : une entreprise pri- vée, fût-elle bancaire, peut-elle décider, en toute indépendance, non seu- lement de rester effectivement indépendante, mais aussi de pratiquer la politique de développement, voire d’alliances, définie par son conseil Formalités réduites, pluriactivité possible... d’administration et avalisée par ses actionnaires ? Un gouvernement est-il crédible quand il se félicite de l’attrait exercé par les entreprises françaises sur les investisseurs étrangers (lesquels détiennent quasiment la moitié du capital des grandes sociétés cotées en les recettes américaines font mouche Bourse et, dans le cas présent, entre 45 % et 51 % des trois banques concer- nées) et qu’à l’inverse il s’insurge, au nom de « l’intérêt national », à l’idée que la Société générale passe sous contrôle étranger (ce qui n’est nulle- WASHINGTON Etats-Unis s’explique par l’esprit Le développement d’Internet et ment assuré), alors que de grands noms de la finance européenne siègent de notre correspondant Les immigrants jouent d’entreprise, mais aussi par cette du commerce électronique est déjà à son conseil d’administration ? ien de plus aisé aux simplicité et la possibilité d’être à pour beaucoup dans ce bouillon- Les « marchés » dont on attendait nerveusement l’oracle ont prononcé Etats-Unis que de créer un rôle important la fois salarié et entrepreneur ; une nement créateur. Même si, rap- un jugement clair en cautionnant le rapprochement BNP-Paribas, mais une entreprise, une combinaison qui est conseillée. pelle Claire Starkey, les risques en refusant à Michel Pébereau la part de capital nécessaire qui lui aurait R Bien des Américains utilisent leur sont toujours présents et que permis d’avoir les mains libres pour assurer le bonheur de la Société géné- « start-up ». Il suffit dans la création d’avoir un « business plan », que temps libre à un second job ou à nombre de nouveaux entrepre- rale. l’on peut apprendre à rédiger dans d’entreprises travailler pour eux-mêmes. Beau- neurs ne se rendent pas compte Faute d’avoir pu parvenir à « une solution concertée » entre des compa- des cours du soir, et de déposer ses coup d’étudiants financent ainsi des difficultés qui les attendent. gnons d’armes devenus des frères ennemis et mis dans l’impossibilité de statuts auprès d’un homme de loi. aux Etats-Unis leurs études ou se lancent en parvenir « à la présentation d’une solution industrielle claire et concertée », Les formalités pour ouvrir dans même temps dans la vie active. MANUELS À PRIX COÛTANT selon le communiqué du Cecei, le Trésor, son ministre de tutelle et les dix son garage ou son salon une simple questionnaire pour enregis- Tout en préparant son MBA, Dan- Professeur associé de philoso- sages de ce comité, présidé par Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la « DBA » (Doing Business As, entre- trer une société partout dans le ny Le, un Sino-Vietnamien de Los phie politique à Cornell, Brian Ja- Banque de France, ont dû se ranger à la « démocratie actionnariale » ini- prise fondée par un individu sans pays. Cet ingénieur néerlandais en Angeles, a créé un commerce d’or- cobs a quitté l’enseignement pour tialement exprimée par les marchés. Face à ce qui apparaissait, pour cer- personne morale) sont minimales : a profité, tout comme il a bénéficié dinateurs à prix cassés avant d’ai- créer Akademos, dont le but est à tains, comme un raid boursier soutenu par Bercy. Et un marché de dupes. « On déclare ses employés comme pendant deux ans de l’accueil dans der son père à tripler son chiffre la fois commercial et humaniste : Tout cela rappelle étrangement une autre bataille politico-financière consultants et c’est à eux de payer un « incubateur d’entreprises » à d’affaires dans le surgelé. vendre des manuels à prix coûtant qui, elle aussi, avait mis en évidence le danger de ce type de relations leurs propres impôts », explique Cornell. Certes, beaucoup de start-up pé- aux étudiants et aux universités, et incestueuses. Avec, quasiment, les mêmes protagonistes qu’aujourd’hui. John Dennis, professeur d’agrono- Il estime que « le système régle- riclitent, victimes de la loi du mar- leur fournir des cours de haut ni- C’était en 1988. Georges Pébereau, le frère de l’actuel PDG de la BNP, mie à l’université de Cornell (New mentaire européen est un frein à la ché, et les banques n’aiment pas le veau en vidéo ou sur CD-ROM. évincé par la droite de la présidence de la Compagnie générale d’électri- York). Dans les années 80, aidé par création. Ici, beaucoup de jeunes risque quand l’emprunteur n’a pas Pour lui, la démocratisation d’In- cité (CGE), avait lancé, avec l’appui de feu Pierre Bérégovoy, ministre de quelques étudiants, il a tondu des suivent des cours pour devenir en- les reins solides. ternet ne doit pas être un vain mot l’économie à l’époque, un raid sur la Société générale, précédemment pri- pelouses et installé des parterres trepreneurs. Ils veulent être indépen- Sur ce plan, la Small Business et il veut que les jeunes peu fortu- vatisée et présidée par Marc Viénot. de fleurs après ses cours, sans dants, gagner leur propre argent. Administration (SBA), qui ronron- nés aient accès à bas prix aux meil- Le scandale dépassa les frontières ! Mais, en dépit des manœuvres, avoir à contacter de multiples ad- C’est le pays de la compétition et de nait depuis les années 50, a pris leurs enseignements. l’offensive devait échouer, et un accord, là aussi bancal, était signé en ministrations pour créer sa petite la libre entreprise. Si je ne suis pas sous Bill Clinton des initiatives, re- Brian Jacobs a eu de la chance, il février 1989. Aujourd’hui, le scénario est totalement différent, assure-t-on affaire. bon, le marché se chargera de me le lève Claire Starkey, dont la compa- a bénéficié des capitaux d’« Angel la main sur le cœur. Et, comme on dit au cinéma à propos de certaines fic- Les formalités ne dépendent pas faire savoir ». gnie Fintrac a obtenu un prêt ga- Investors » : ce sont des parents et tions, « tout rapprochement avec des faits ou des personnages existants ou de l’Etat fédéral ; elles diffèrent ranti par la SBA. A Washington, amis qui apportent leurs écono- ayant existé... » d’Etat à Etat, et même parfois de LANGAGE INFORMATIQUE Fintrac conseille les organismes mies ou des gens qui ont assez comté à comté, mais elles restent Après sa sortie de Polytechnique d’assistance pour aider les paysans d’argent pour en placer dans des très flexibles. Quelques jours suf- et un Master à Stanford, Xavier du tiers-monde à accéder aux mar- projets qui les intéressent ou qui fisent. Un petit capital est indis- Lorphelin a lancé avec un parte- chés occidentaux. peuvent un jour rapporter. pensable ; pas pour provisionner naire local une petite société spé- La SBA aide quiconque veut Les immigrants jouent un rôle des comptes auprès d’administra- cialisée dans l’utilisation du lan- créer son entreprise, en particulier majeur dans la création d’entre- tions de tutelle : ce n’est qu’une gage informatique Java sur les les minorités ethniques ; elle s’ap- prises aux Etats-Unis, précise Dan- fois la société lancée qu’il faut pen- cartes à puce, JSource. Profitant de puie sur Score, organisme béné- ny Le : « Ils n’ont souvent pas le ser au fisc, à la couverture sociale, l’avance des Français dans ce do- vole dans lequel des patrons ou choix et ils ont conservé une mentali- au certificat de salubrité des lo- maine, il s’est ouvert un créneau, gestionnaires à la retraite té d’épargne qui disparaît ici. » A caux. offrant ses services à des grands de conseillent ceux qui veulent se lan- moins de trente ans, il est chargé Le stade supérieur est la consti- l’informatique comme Sun Micro- cer. Si les PME classiques conti- par le cabinet d’audit KPMG de dé- tution en société. Selon Cor Drost, systems. nuent d’éclore à travers le pays – la velopper sa branche de sécurité in- patron de Transonic Systems, qui Pendant un an, il a continué de SBA de Washington est fière formatique, dont il a déjà fait aug- fabrique des détecteurs de flux travailler le jour dans une autre d’avoir donné un coup de main à menter le chiffre d’affaires et les sanguin et détient le tiers du mar- compagnie, pour accumuler expé- un salon de coiffure et à un projet effectifs. Tout cela explique pour- ché français dans le secteur de l’hé- rience et capital. Il compte rentrer dans la boulangerie de deux quoi 23 millions de PME emploient modialyse, on peut se transformer en France monter son entreprise, vieilles dames –, les PME non tra- plus de la moitié des salariés amé- en personne morale par corres- tout en sachant qu’il n’est pas aussi ditionnelles font leur entrée en ricains. pondance : l’Etat du Delaware de- aisé, et bon marché, de fonder une nombre sur le marché, et pas seu- mande 50 dollars (47,5 euros) et un SARL. L’explosion des PME aux lement dans Silicon Valley. Patrice de Beer LeMonde Job: WDE3599--0004-0 WAS MDE3599-4 Op.: XX Rev.: 27-08-99 T.: 18:35 S.: 111,06-Cmp.:30,08, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0044 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 EUROPE ̄ DANS LES COULISSES DE L’UNION 56 milliards de pièces de monnaie unique... par Nicolas-Jean Brehon et quelques soucis

La Corse n a fait grand cas, en celles qui servent à caler un meuble a donné son accord pour préposi- juillet, du lancement Les textes organisant ou qui dorment dans un vide- tionner la nouvelle monnaie au- de la fabrication des poches de voiture et dans les tire- près des banques, des transpor- O la substitution de lires. Nous arrivons à 4 milliards de teurs de fonds, du grand billets en euros en Bel- et l’aide européenne gique, Allemagne, Italie, Pays-Bas pièces « utiles ». Nous avons de- commerce, de la SNCF, de la et Espagne, la France les mettant l’euro aux monnaies mandé à la BCE de pouvoir frapper RATP, etc. En revanche, elle se fait ans le tumulte ambiant, deux événements importants in- sous presse à partir de ce mois de 7,6 milliards de pièces afin de faire tirer l’oreille pour étendre cette téressant la Corse sont passés inaperçus en juin dernier. Le septembre. Pourtant, les pièces en nationales, face à tous les besoins. » mesure aux particuliers une di- premier est la publication du nouveau règlement des fonds euros qui circuleront au sein des er Le traité de Maastricht prévoit zaine de jours avant la date fati- structurels. Le second est le contrôle sur place, par des fonc- Onze à partir du 1er janvier 2002 le 1 janvier 2002, que chaque pays de la zone euro dique. tionnairesD français et européens, de certains crédits européens. Un sont en fabrication depuis le mois demeure responsable de sa mon- « Au sein du comité national de contrôle cette fois sans histoire et sans bombe médiatique, qui permet de mai 1998. La Banque centrale pourraient être naie métallique, alors que les bil- l’euro où nous parlons avec les d’effacer la détestable impression laissée par le précédent, en 1994. européenne (BCE), les gouverne- lets sont de la compétence de la banques, les commerçants et les as- La Corse a une longue habitude de l’Europe. L’île est une des pre- ments et les banques centrales modifiés pour faire BCE. sociations de consommateurs, ra- mières régions à avoir bénéficié des aides régionales, après l’élargisse- nationales se font en effet plus de Les onze pays retenus pour conte Yves Barroux, nous nous ment de 1986. Il s’agissait alors des programmes intégrés méditerra- souci pour les pièces que pour les face à l’ampleur faire partie de la zone euro ont orientions vers la vente, dès la fin néens (PIM), accordés à certaines régions, sur requête de la Grèce, afin billets. L’ampleur de la tâche donc mis en production les huit 2001, d’une vingtaine de millions de de leur permettre de s’adapter à la nouvelle concurrence agricole après pourrait même les conduire à de la tâche pièces de l’euro comportant une pochettes contenant chacune qua- l’adhésion de l’Espagne et du Portugal. La Corse avait alors bénéficié de adapter les textes organisant la face commune et une face natio- rante pièces en euros pour une va- 90 millions d’écus. Un début. substitution de l’euro aux mon- en euros représentera une sur- nale. Les pièces seront de 1, 2, 5, leur de 100 francs. Cela éviterait L’aide à l’île prend ensuite de l’ampleur avec la première vague de la naies nationales. charge de travail de moitié envi- 10, 20, 50 cents ou centimes et de 1 que le 1er janvier 2002 les boulan- politique structurelle (1989-1993). La Corse est déclarée éligible à l’ob- L’opération « est sans pré- ron. et 2 euros. De valeur unitaire et gers, les marchands de tabac et de jectif 1, réservé aux régions en retard de développement. L’indicateur est cédent », note Michel Pot, direc- « Les pièces, elles, circulent entre de caractéristiques techniques journaux ne se trouvent dévalisés un PIB inférieur à 75 % de la moyenne communautaire, mais il existe teur adjoint de la direction des particuliers et commerçants, ex- identiques, les pièces émises par de leurs euros par des acheteurs aussi un critère accessoire selon lequel l’éligibilité peut être étendue à monnaies et médailles du minis- plique Yves Barroux, caissier gé- chaque pays auront cours légal munis de billets de 10 ou de 20 eu- des régions proches du seuil indiqué, « pour lesquelles il existe des raisons tère de l’économie et des finances. néral de la Banque de France. dans l’ensemble de l’Union moné- ros et qu’ils soient contraints de particulières de les prendre en compte au titre de l’objectif 1 ». Selon le traité de Maastricht, elle Elles retournent peu dans les taire et circuleront librement. rendre des francs. » Cette éligibilité est très importante pour une région. La gamme d’in- doit être réalisée en six mois, alors banques et encore moins chez Or cette pré-alimentation pou- vestissements primables est plus large, les dotations sont plus massives, que la mise en place du « nouveau nous. » La charge de travail sera TRENTE EMBAUCHES vait être, selon la BCE, contraire et les taux de cofinancement sont plus avantageux que pour les autres franc », en 1960, s’était étalée sur multipliée par dix. La direction française des mon- aux textes. Il conviendra donc de objectifs. Or la liste des régions de l’objectif 1 est établie par le Conseil. plusieurs années. Enfin, il existe une grande incer- naies et médailles a musclé son les modifier ou de les interpréter La France avance donc les « raisons particulières » qui permettent à la titude sur la quantité d’unités mé- atelier monétaire de Pessac (Gi- de façon moins rigoriste. Corse d’être éligible à l’objectif 1, bien qu’elle soit légèrement au-dessus 250 000 TONNES talliques nécessaires pour que les ronde) afin de l’adapter à cet « en- du seuil (à 77 % du PIB moyen). La Corse bénéficie de 138 millions La complexité de l’introduction agents économiques puissent jeu industriel historique ». RECYCLAGE d’écus à ce titre, auxquels s’ajoutent des programmes d’initiative de la monnaie métallique tient à acheter et vendre sans difficulté. Un budget d’investissement Deuxième interrogation : com- communautaires (PIC), qui complètent les dotations de l’objectif. Tous sa quantité et à son poids. Treize « Nous savons que 19,5 milliards triennal de 80 millions de francs a ment se débarrasser des vieilles fonds confondus, la Corse reçoit 1,2 milliard de francs de concours milliards de nouveaux billets de- de pièces en francs ont été émises, permis d’acquérir des presses ra- pièces ? Leur vitesse de retour se- communautaires sur la période 1989-1993, soit 240 millions de francs vront être fabriqués et seront ai- déclare le caissier général. Enle- pides. Après vingt ans d’interrup- ra rapide, car elles ne seront rem- par an. sément diffusés par les distribu- vons les pièces de 100 francs et de tion, l’embauche a repris (30 re- boursables que pendant un an La seconde génération des fonds structurels (1994-1999) est plus avan- teurs automatiques et les 1 et 2 centimes que personne ne voit crutements). L’établissement est après la fin de la période de tageuse encore. Les conditions particulières sont à nouveau évoquées. guichets. En revanche, les 56 mil- jamais, les pièces perdues ou em- en mesure de produire, chaque double circulation, alors que les L’enveloppe de l’objectif 1 passe à 250 millions d’écus, et si les PIM liards de pièces prévues pèseront portées chez eux par les touristes, jour, 12 millions de pièces. Il a billets le demeureront pendant s’achèvent, le relais est pris par les 250 000 tonnes qu’il sera malaisé d’ores et déjà fabriqué le tiers du dix ans. PIC dont les dotations aug- de distribuer via les commerçants. contingent final, soit 2,5 milliards La quantité récupérable peut Le lancement mentent (36 millions d’écus), no- Pour donner une idée de la ga- de pièces. varier du simple au double. Les tamment Interreg (coopération geure : les 7,6 milliards de pièces Un certain nombre de questions Trésors des Onze se chargeront de de la bière Piétra interrégionale), Leader (aménage- que doit fabriquer la France re- demeurent en suspens. Les auto- faire fondre les centaines de mil- ment rural) et, depuis 1997, Urban présentent 30 000 tonnes, soit rités monétaires nationales et eu- liers de tonnes de métal et d’écou- à base de châtaignes, (rénovation urbaine). En re- quatre fois le poids de la tour Eif- ropéennes devront y répondre ler prudemment cuivre et nickel vanche, une demande française fel, selon Michel Pot. avant la fin de l’année, si elles pour éviter une chute des cours. la construction de « programme spécifique pour La difficulté tient aussi à la dif- veulent que l’introduction de la Ce recyclage pourrait couvrir la compenser l’éloignement et l’insula- férence de circulation entre les nouvelle monnaie s’effectue dans moitié de la valeur du métal des du palais des congrès rité de la Corse » (Poseicor) billets et les pièces. Les premiers de bonnes conditions. nouvelles pièces... si cette gigan- échoue en 1994. reviennent rapidement dans les Première interrogation : les tesque opération de logistique fi- d’Ajaccio, l’acquisition L’Europe aide la Corse, et les caisses de la Banque de France et pièces en euros pourraient-elles duciaire s’effectue en bon ordre. Corses ne le savent pas toujours. le remplacement – en deux mois – être distribuées avant la date offi- des Optimist Et pourtant, le lancement de la des billets en francs par des billets cielle du 1er janvier 2002 ? La BCE Alain Faujas bière Piétra, à base de châtaignes du centre d’animation (1 million de francs d’aide euro- péenne, soit la moitié de la sub- nautique, destinés aux vention à l’investissement pri- mable), le recrutement d’un Nick Herbert, pourfendeur de l’euro enfants des quartiers directeur export de la société (600 000 francs sur trois ans), la défavorisés de Bastia... construction du palais des congrès d’Ajaccio (financée à 50 % par les à la mode anglaise ont bénéficié crédits européens, soit 24,5 mil- lions de francs), l’acquisition des des concours Optimist du centre d’animation LONDRES ment est le groupe de pression lobby pro-européen dans ce pays, et nautique, destinés aux enfants des de notre correspondant à la City Le directeur New Europe fondé par David l’action de la Commission de communautaires quartiers défavorisés de Bastia... n militant anti-euro ? Owen, ancien ministre travailliste, Bruxelles, je ne vois pas comment le ont bénéficié des concours D’un croisé du sauve- de l’organisation l’un des fondateurs du Social De- oui pourra l’emporter », assure-t-il. communautaires. Le total des aides communautaires se monte à tage de la livre sterling, mocratic Party, formation cen- Nick Herbert a compris que 1,87 milliard de francs sur six ans, soit 312 millions par an. La contribu- U on pourrait attendre Business for Sterling triste et europhile aujourd’hui dis- pour défendre la livre sterling, il ne tion européenne annuelle par habitant (habitat recensé, hors population qu’il brandisse l’Union Jack, croie parue. suffit pas de se calfeutrer derrière estivale) est de l’ordre de 1 100 francs. La Corse est, sur ce critère, la pre- à la monarchie et déteste ces entend préserver La voix de Nick Herbert résonne des remparts, mais qu’il faut ten- mière région de métropole à bénéficier des fonds européens. continentaux nécessairement vo- dans le bureau de sa secrétaire : ter la sortie. « Je me définis comme Dans ces conditions, la nouvelle réglementation des fonds structurels lages, fraudeurs et corrompus. la dérégulation « Allez me chercher le dépliant Ad- un organisateur professionnel de a de quoi inquiéter. Car, désormais, les critères d’éligibilité seront stricte- Rencontrez maintenant Nick vantage Britain ». Le prospectus- campagnes de protestations », pro- ment interprétés. Avec un PIB qui atteint aujourd’hui 82 % de la Herbert, 36 ans, au siège de l’orga- britannique maison se veut explicite : sur pa- clame-t-il. Sabre au clair... moyenne communautaire, la dérogation dont bénéficiait la Corse nisation regroupant les hommes pier glacé figurent tous les sym- s’éteint. Mais une autre prend le relais. Ce sera le phasing out, un nou- d’affaires britanniques hostiles à la D’ailleurs, ses deux principaux boles de l’économie britannique Marc Roche veau régime particulier, qui permet de sortir en douceur de l’objectif 1, monnaie unique, Business for parrains patronaux sont la Federa- en plein essor (la City, le sport-bu- sous la forme d’une dotation transitoire et dégressive pendant encore Sterling. Rien de tout cela. Il est tion of Small Businesses et l’Insti- siness, la haute technologie, etc.), six ans. jeune, moderne, bien élevé et ef- tute of Directors, forts de près de barrés d’un slogan musclé : « Nous La Corse n’est pas la seule région à être dans cette situation. La dota- frontément sympathique. 200 000 membres, en majorité des n’avons pas besoin de l’euro pour tion du phasing out pour la France (551 millions d’euros, 3,6 milliards de « Nos adversaires nous dé- dirigeants de PME. Quand on fait avoir le succès, être confiants et francs) doit être partagée avec le Nord-Pas-de-Calais, qui bénéficiait peignent comme une bande de xé- remarquer à Nick Herbert que par- forts ». également de « circonstances particulières » et doit, lui aussi, sortir de nophobes, d’europhobes d’extrême mi les 80 membres du conseil l’objectif 1. Les discussions sur le partage entre les deux régions sont en droite, ce que nous ne sommes pas. d’administration de Business for RÉFÉRENDUM cours. Un préarbitrage est intervenu cet été, et la somme finale devrait La vraie division à propos de l’euro Sterling figure une majorité de « Notre lutte n’est pas une ques- être communiquée en septembre. La Corse devrait recevoir entre 160 et sépare les entrepreneurs que nous « have been » du monde des af- tion de souveraineté économique ou 180 millions d’euros (soit 1,05 à 1,18 milliard de francs), sans compter les représentons, qui se battent pour faires et de la politique, ses yeux politique, voire un problème de taux nouveaux PIC, non chiffrés, et une éventuelle « réserve de performance » conserver le système de fiscalité ré- s’illuminent : « Ils ont plus de temps de change, explique-t-il. Outre les accordée à mi-parcours. C’est moins que l’ancienne dotation, mais ce duite et de réglementations mini- que ceux qui sont encore dans la vie questions de convergence, ce qui est n’est pas si mal. males face aux multinationales et active. Nous avons le soutien de syn- en jeu est la préservation d’un cer- C’est en tout cas un bon rétablissement pour une région qui avait un corporatistes de tout poil », assure dicalistes des transports et de la tain modèle de dérégulation qui a passé chargé. On se souvient qu’en 1994 une mission de contrôle en cet infatigable professionnel des fonction publique, de députés tra- attiré les investisseurs étrangers. A ̄ Haute-Corse avait fait quelques vagues. Le contrôle portait sur les relations publiques. vaillistes, d’ex-diplomates, et aussi cet égard, l’Union européenne, primes à la vache allaitante et l’indemnité de montagne. Les contrôles des jeunes entrepreneurs du high- concept inventé dans les années 60, Nick Herbert laissés aux seuls nationaux ou aux vétérinaires insulaires ayant montré TROISIÈME VOIE tech ». n’est malheureusement plus adapté b Né le 7 avril 1963, Nick Herbert, leurs limites, une nouvelle enquête, mêlant fonctionnaires français et « Attention, il n’est pas question à la situation actuelle, marquée no- après des études de droit et européens, avait été conduite par le directeur général de l’agriculture à de retrait de l’Union européenne, CHASSE À COURRE tamment par le développement de d’économie rurale à l’université de la Commission européenne en personne. Le rapport avait été accablant. insiste-t-il. Si l’euro est un succès, Lui-même a très tôt choisi son la haute technologie ». Cambridge, entre en 1985 comme Prête-noms à répétition, prétendus éleveurs gérants de boîte de nuit ou tant mieux pour ses participants, camp, celui du conservatisme tra- Francophobe, lui ? S’il avoue ne chercheur au Conservative Research en prison, animaux comptés deux fois, primes à l’herbe accordées à des mais ce n’est pas une bonne chose ditionnel. Ses liens avec lord Bell, pas parler français, notre interlo- Department, vivier des futurs rochers... pour la Grande-Bretagne, qui le gourou de Margaret Thatcher, cuteur souligne qu’il passe ses va- députés tories. En dépit des répliques offusquées des élus − évoquant le complot anti- commerce avec le monde entier. sa tentative avortée de décrocher cances d’été dans le sud-ouest de b Bifurquant vers les relations corse, compte tenu des pratiques courantes dans l’ensemble de la Pour notre économie, le dollar est un siège de député pour les Tories l’Hexagone depuis sa plus tendre publiques, il travaille pour le France −, la délinquance rocambolesque alors mise en lumière accrédi- aussi important que l’euro. Tony lors des élections de 1997 et son jeunesse. consultant Charles Barker, avant tait l’idée d’un gaspillage des fonds européens, en particulier dans ce dé- Blair défend la troisième voie en po- rôle de premier plan entre 1989 et A l’écouter, le « non » devrait d’être désigné directeur des affaires partement. La critique affectait la Corse, mais aussi la France et l’Eu- litique, pourquoi nous la refuse-t-il 1995 au sein de la Countryside Al- l’emporter haut la main lors du ré- politiques de la British Field Sports rope, raillées pour connivence ou incapacité. Une remise en ordre était avec la monnaie unique ? » liance, le lobby rural pro-chasse à férendum sur l’adhésion à l’euro Society, le lobby défendant la chasse nécessaire. Les crédits contestés (25 millions de francs) ont été rembour- Fondée en juillet 1998, l’organi- courre, en sont des exemples fla- promis par Tony Blair après les à courre. A ce titre, il participe au sés par l’Etat (à signaler, toutefois, que, selon l’usage dans ce genre d’af- sation Business for Sterling re- grants. élections générales devant se dé- lancement du mouvement rural faires, les contrevenants, eux, n’ont rien reversé). Une seconde mission groupe des chefs d’entreprise par- Business for Sterling bénéficie rouler au plus tard à la mi-2002. Il Countryside Alliance. s’est déroulée dans l’île en juin dernier. Rien à signaler cette fois. La tisans d’une Europe qui serait plus par ailleurs du soutien du business- ne redoute guère la contre-offen- b En 1995, il rejoint Bell Pottinger, la Corse n’a plus à rougir de ses modalités de gestion des crédits euro- proche d’une vaste zone de libre- man très conservateur du York- sive du camp du « oui » prévue à firme de relations publiques de lord péens. C’est, hélas, au moment où tout va mieux que les crédits dimi- échange que d’une communauté shire, Paul Sykes, qui fut le mécène l’automne. Bell, où il s’occupe notamment des nuent... de destins. Plutôt des self-made du Referendum Party de feu Sir Sourire narquois, notre « pound affaires européennes de British men que des responsables de James Goldsmith. warrior » se montre catégorique : Airways. En décembre 1998, Nick Nicolas-Jean Brehon est enseignant à Paris−I, Panthéon-Sorbonne. « grosses boîtes » qui, eux, sont en Certes, réplique Nick Herbert, « Malgré le barrage de propagande Herbert est nommé directeur général pro-Maastricht. mais le principal allié du mouve- gouvernementale, épaulée par le général de Business for Sterling. LeMonde Job: WDE3599--0005-0 WAS MDE3599-5 Op.: XX Rev.: 27-08-99 T.: 18:35 S.: 111,06-Cmp.:30,08, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0045 Lcp: 700 CMYK

BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 / V

EUROPE Les chiffres de l’économie mondiale en % Des prix toujours à la baisse ÉTATS-UNIS JAPON ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI EURO 11 UE 15 5 4 PRODUCTION INDUSTRIELLE (en %) 3 Sur un an ...... 3,0 (juin) 0,0 (juin) 0,0 (juin) – 2,2 (juin) 1,5 (juin) 1,3 (juin) – 1,5 (juin) 1,5 (juin) – 1,9 (juin) 0,7 (juin) 0,4 (juin) 2 Sur trois mois ...... 1,0 (juin) 0,3 (juin) – 0,2 (juin) – 0,5 (juin) 0,7 (juin) 0,7 (juin) – 0,4 (juin) 0,9 (juin) – 0,4 (juin) 0,3 (juin) 0,4 (juin) 1 TAUX DE CHÔMAGE (en %) 0 1999...... 4,3 (juin) 4,8 (juin) 9,1 (juin) 9,0 (juin) 16,1 (juin) 11,1 (juin) 12,0 (mai) 3,3 (mai) 6,2 (avril) 10,3 (juin) 9,4 (juin) -1 PRIX À LA CONSOMMATION (en %) -2 Sur un an ...... 1,7 (janv.) – 0,1 (juil.) 0,4 (mai) 0,8 (mai) 2,1 (mai) 0,5 (mai) 1,5 (mai) 2,1 (mai) 1,3 (mai) 1 (mai) 1,1 (mai) -3 Sur un mois...... 0,2 – 0,6 0,0 0,2 0,0 0,0 0,3 0,0 0,3 0,1 0,1 -4 PIB EN VOLUME 1er trimestre 1er trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 3e trimestre 1er trimestre 4e trimestre 4e trim. 4e trim. 1999 1999 1998 1998 1998 1998 1998 1999 1998 1998 1998 1996 1997 1998 1999 (dernier trimestre connu, en %) TOUS ÉNERGIE ALIMENTATION INDICE TOTAL (hors Sur un an ...... 3,9 0,1 2,6 2,6 3,6 2,8 1,2 3,1 1,1 1,8 1,6 SECTEURS (y compris alcool énergie, alimentation, et tabac) alcool et tabac) Sur trois mois ...... 1,0 1,9 0,4 0,4 0,7 0,7 0,5 0,7 0,1 0,4 0,3 Source : Eurostat DÉFICIT PUBLIC / PIB (en %)

a L’INFLATION dans l’Union européenne a régulièrement diminué 1997...... 0,1 – 3,3 – 2,7 – 2,1 – 2,6 – 3 – 2,7 – 1,4 – 1,9 – 2,5 – 2,3 ces trois dernières années pour atteindre + 1 % en juin contre 1,2 % 1998*...... 1,4 – 5,5 – 2,1 – 1,3 – 1,8 – 2,9 – 2,7 – 0,9 – 0,6 – 2,1 – 1,5 en mars. Cette évolution recouvre toutefois des différences DETTE PUBLIQUE / PIB (en %) importantes selon les produits. 1998...... ND ND 61 117,3 65,6 58,5 118,7 67,7 49,4 73,8 69,5 a L’ÉNERGIE ET L’ALIMENTATION (y compris l’alcool et le tabac) sont traditionnellement les produits les plus volatils car leurs prix BALANCE COURANTE** dépendent largement des conditions climatiques et du contrôle des (en % du PIB annuel) 3e trimestre 3e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trim. 4e trim. volumes de production. Les prix des produits alimentaires ont Solde trimestriel 1997...... – 0,4 0,4 0,1 1,4 0,1 0,6 0,6 1,4 0,2 0,4 0,3 augmenté plus vite que les autres depuis l’automne 1997, alors que Solde trimestriel 1998...... – 0,90 0,76 – 0,03 1,54 – 0,61 0,81 0,39 1,17 0,24 0,32 0,26 les cours du pétrole diminuaient pendant la même période jusqu’au printemps dernier où la tendance s’est inversée. Le cours du baril, * prévisions Commission européenne ** y compris les flux intrazones pour UE15 et EURO11. Le chiffre de la balance courante belge inclut celui du Luxembourg. tombé à 10 dollars (9,5 euros) en mars, dépasse aujourd’hui les 20 dollars (19 euros). Source : Eurostat. Pour plus d’informations : http://europa.eu.int/eurostat.html

FRANCE Les chiffres de l’économie française ÉMIRATS ARABES UNIS Les journées de travail des cadres sont DERNIER MOIS VARIATION Des finances encore solides SOLDE DE LA BALANCE CONNU SUR UN AN de plus en plus longues CROISSANCE DU PIB EXCÉDENT COMMERCIAL DES PAIEMENTS 35 en % CONSOMMATION DES MÉNAGES + 2,1 % (mai) + 4,7 % en % annuel en millions de dollars US COURANTS en millions 8 000 8 000 de dollars US 30 TAUX D’ÉPARGNE 16,7 % (1er trim. 99) + 0,1 % 10,1 25 7 000 7 000 POUVOIR D’ACHAT DES MÉNAGES + 14 % (1er trim. 99) 16 % 20 6,1 6,5 6 000 6 000 4 600 15 TAUX DE SALAIRE HORAIRE OUVRIER + 0,6 % (1er trim. 99) + 2 % 5 000 5 000

10 INVESTISSEMENT 20,3 % (1er trim. 99) + 3,5 % 2,1 4 000 2 980 4 000 5 COMMERCE EXTÉRIEUR 3 000 3 000 0 (en milliards de francs / euros) + 10,616 MdF / + 1,62 milliard d’euros (juin) – 3,8 % 1984 98 84 98 84 98 84 98 84 98 84 98 84 98 84 98 84 98 84 98 2 000 2 000 (solde cumulé sur 12 mois) + 130 MdF / + 19,818 milliards d’euros (98/99) – 9,3 % 8 HEURES ENTRE ENTRE ENTRE PLUS DE AU PLUS 8 HEURES 9 HEURES 10 HEURES 11 HEURES -5,6 1 000 1 000 ET 9 HEURES ET 10 HEURES ET 11 HEURES ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL DES MÉNAGES – 8 (juillet) – 10** 0 0 95 96 97 98e 99p 95 96 97 98e 99p 95 96 97 98e 99p CADRES DU PRIVÉ ENSEMBLE DES SALARIÉS ENQUÊTE MENSUELLE DANS L’INDUSTRIE* (e) estimation (p) prévision Source : Insee-Dares opinion des chefs d’entreprise – 9 (juin) 25** Source : FMI et statistiques locales jusqu'en 1998; prévisions Nord Sud Export sur les perspectives générales

a EN 1995, 1,5 million de cadres du privé et 300 000 cadres du public TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES (– de 25 ans) + 22 % (mai) – 2,2 % a L’ANNÉE 1998 a été difficile pour la fédération des Emirats arabes travaillaient près de 45 heures 49 minutes par semaine, contre près unis (EAU) en raison de la baisse des prix du pétrole, mais la PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE de 40 heures 45 minutes pour les autres salariés. Selon une étude de (UN AN) DANS LE CHÔMAGE TOTAL 39,2 % (mai) – 0,5 % diversification économique et industrielle a permis de limiter les l’Insee (Le Temps de travail des cadres, août 1999), cet écart de cinq conséquences. La croissance a été négative (− 5,6 %), mais la balance heures se creuse depuis quinze ans. EMPLOIS AIDÉS DANS LE SECTEUR des paiements courants est restée positive, si bien que les réserves en a L’AMPLITUDE de la journée de travail des cadres du privé s’est MARCHAND 1 018 950 (mai) – 1,3 % devises n’ont pas été entamées. Grâce à la remontée des cours du accrue. En 1998, 50 % sont restés sur leur lieu de travail plus de EMPLOIS AIDÉS DANS LE SECTEUR pétrole, la croissance pourrait atteindre 6,5 % cette année. 10 heures par jour (+ 9 % depuis 1984) contre un peu plus d’un NON MARCHAND 413 439 (mai) – 5,2 % a LA DIVERSIFICATION de l’économie des Emirats devrait réduire cinquième des autres salariés. Si la journée de travail des cadres est leur dépendance à l’égard des hydrocarbures et accroître le nombre INTÉRIM 427 120 (mars) + 1,7 % plus longue, ce n’est pas en raison d’éventuels déjeuners d’affaires : d’emplois dans la fédération qui ne compte que 3 millions d’habitants, la pause repas des cadres est d’une heure en moyenne, contre une * solde des opinions négatives et positives, données CVS ** solde net douze mois auparavant mais attire de nombreux travailleurs émigrés (Nord-Sud Export, heure dix pour les autres salariés. Source : Insee, Dares, Douanes et Unedic. groupe « Le Monde »). ̄ UN CHIFFRE Les Etats-Unis ont des tracas de pays riche 11 % ême si l’élection table qu’un mécanisme partielle- (sécurité sociale, Medicare, Medi- de la croissance américaine et gé- présidentielle amé- Démocrates ment ou totalement privatisé qui caid, mais aussi éducation et inter- nie de la manœuvre, conduirait à LA PART ricaine est encore orienterait les cotisations obliga- vention dans des zones défavori- privilégier la première hypothèse. DE PETITES loin (novembre et républicains toires vers des comptes d’épargne sées). Les volumes disponibles Mais les démocrates, ou certains ENTREPRISES 2000),M chaque camp commence dé- retraite personnels. Les avocats du sont tels qu’ils pourraient aussi d’entre eux, n’apprécient guère INDUSTRIELLES jà à fourbir ses armes. Les argu- se querellent à propos maintien des structures actuelles, permettre de rembourser progres- que les républicains rappellent que FRANÇAISES UTILISANT ments sur les valeurs morales y au- qui ont démontré leur efficacité et sivement la totalité de la dette pu- ce sont eux qui l’ont installé à son INTERNET ront tout leur poids, la limitation des excédents peuvent être modernisées, de- blique à l’horizon 2015, opération poste en 1987. Ils s’inquiètent sur- de la circulation ou de la vente des meurent très nombreux, particuliè- vertueuse qui diminuera, dans le tout des signaux de plus en plus Les petites entreprises hexa- armes y jouera un grand rôle, la budgétaires rement dans les rangs démocrates. budget, le coût du service de la fréquents sur les dangers de sur- gonales utilisant Internet sont question des minorités fera l’objet La récente proposition du pré- dette en intérêts et libérera ainsi chauffe de l’économie émis par le les plus dynamiques. Selon une de surenchères − ce n’est pas pour en perspective sident d’affecter des ressources des ressources. président de la Réserve fédérale. Si étude réalisée par Pascal Rivière rien que George Bush, gouverneur supplémentaires pour assurer la Les républicains, eux, reviennent la politique monétaire devenait de l’Institut national de la statis- du Texas, rappelle qu’il parle cou- être néanmoins réduites d’un solvabilité du système jusqu’à 2053 à un de leurs thèmes favoris : la restrictive et cassait l’expansion, le tique et des études économiques ramment l’espagnol et que le vice- quart ou les cotisations accrues va dans ce sens. baisse de l’impôt, logique dans une message actuel des candidats dé- (Insee) et publiée dans Insee Pre- président Al Gore prendrait des le- d’un tiers. Le deuxième grand débat, par- perspective de réduction du rôle et mocrates à la présidence serait dé- mière en juillet, 11 % des petites çons intensives. Mais l’économie Deux thèses commencent à se tiellement lié au premier, est déjà de la taille du gouvernement. Les truit et leur succès directement entreprises industrielles ont dé- dans tout cela ? dessiner, séparant ceux qui croient lancé. Il porte sur le « surplus », partisans de la politique de l’offre menacé. claré utiliser Internet en 1997. Déjà, en demi-teinte, quelques qu’avec quelques ajustements de c’est-à-dire sur l’utilisation de l’ex- rappellent que la baisse de l’impôt Ces entreprises ont de meil- grands thèmes se dessinent. On ne cotisations et de droits, décidés ra- cédent budgétaire. Le budget 1999 − et d’abord de l’impôt sur les plus- ANTICIPATIONS OPTIMISTES leures performances que celles pourra se contenter du bilan. Les pidement et mis en œuvre pro- sera excédentaire d’environ 99 mil- values, notamment boursières −, De leurs tours d’ivoire que sont non reliées au réseau. Leur démocrates mettront, bien sûr, à gressivement, on peut sauver le liards de dollars (94 milliards d’eu- est un moyen efficace de relancer les organismes de réflexion (think chiffre d’affaires par salarié, si- leur compte l’extraordinaire ex- système et ceux qui sont partisans ros). Des projections ont été effec- l’investissement en diminuant le tanks) ou les universités, les écono- gnificativement supérieur, croît pansion de l’économie américaine d’une révision complète. tuées par le ministère du budget risque. mistes et les experts voient ces dé- deux fois plus vite. Il en est de des huit dernières années, la créa- Comme le rappellent deux ex- (OMB) et par le Congressional Un troisième sujet de campagne bats avec davantage de distance. même pour l’emploi salarié tion de 18,6 millions d’emplois et le perts réputés, Henry Aaron et Ro- Budget Office (qui constitue une pourrait concerner, à défaut de la Ils font d’abord observer que l’on (+ 4,6 % par an contre + 2,6 %). taux de chômage le plus bas depuis bert Reischauer, ce programme sorte de direction du budget pour politique monétaire elle-même qui ferait bien de ne pas trop se fier Les rémunérations y sont aussi trente ans. Mais ils devront veiller existe depuis soixante ans. Il date le législateur). se trouve entre les mains de l’or- aux spéculations sur des surplus plus élevées : le salaire annuel aux premiers signes de la fin du de 1935, quand les Etats-Unis de- gane indépendant qu’est le conseil budgétaires à quinze ans qui leur moyen est de 151 000 francs cycle et au freinage possible de la vaient faire face à la grande dé- BAISSE DE L’IMPÔT de la Réserve fédérale, son pré- paraissent sujettes à caution. contre 133 000 francs. Elles ex- croissance par une politique mo- pression, dans un contexte de chô- Le premier donne une estima- sident Alan Geenspan. En juin Même le modeste excédent de portent deux fois plus, sont trois nétaire plus restrictive. De leur cô- mage très élevé et de grande tion du surplus sur quinze ans 2000, ce dernier arrivera à la fin de 1999, disent-ils, se transformerait fois plus nombreuses à déposer té, les républicains commencent à pauvreté, alors que les trois quarts (2000-2014) : l’excédent budgétaire son troisième mandat. La décision en déficit si l’on en excluait, des demandes de brevets, dé- dire qu’ils ont jeté les bases de la de la main-d’œuvre employée d’abord estimé à 4 900 milliards de de le réélire ou de lui désigner un comme il serait normal, les fonds pensent davantage en recherche réussite actuelle dès 1990-1992. n’avaient pas son diplôme d’études dollars (4 655 milliards d’euros) a successeur est entre les mains du de la « sécurité sociale ». et développement. Le premier débat porte sur la sé- secondaires. Rares étaient alors les été récemment révisé en hausse de président Clinton, mais doit être Ils remarquent que tout cet édi- L’écart pourrait continuer de curité sociale, le système public de retraités, en dehors des chemins de 1 000 milliards de dollars (950 mil- ratifiée par un Sénat à majorité ré- fice repose sur des anticipations se creuser. Ces entreprises parti- retraite et sur le programme Medi- fer, qui bénéficiaient d’une pen- liards d’euros). Le second estime publicaine. La réputation extraor- optimistes de la croissance de cipent davantage aux actions care qui apporte une assurance sion. Les institutions financières que le cumul des excédents bud- dinaire d’Alan Greenspan, ouvrier l’économie dans les prochaines an- menées par des organismes pro- maladie aux personnes âgées. La privées étaient instables et les mar- gétaires sur la période 1999 à 2009 nées, mais plus encore sur des pro- fessionnels, s’informent mieux, chés financiers peu développés. devrait atteindre 2 000 milliards de jections peu plausibles d’évolution Social Security, système de retraite Le solde budgétaire notamment en matière d’inno- par répartition, occupe, contraire- L’Amérique d’aujourd’hui est dollars (1 900 milliards d’euros). de la dépense fédérale future. Les vation technologique. « L’usage différente. Elle a de quoi épargner, Aussi favorable que soit cette pers- américain partis politiques se battraient-ils ment aux idées reçues, une place en milliards de dollars d’Internet est-il un effet ou une importante aux Etats-Unis. Elle si elle le souhaite. La moitié des sa- pective, il met toutefois en garde Années fiscales sur un surplus qui n’existe pas ? cause de ce dynamisme ?, s’inter- lariés sont couverts par un méca- sur le fait qu’après 2010 l’arrivée en Dans le court terme ils sont as- concerne un très grand nombre 100 roge l’auteur de l’étude. La ques- d’Américains : 148 millions d’entre nisme de retraite de l’employeur masse à la retraite des générations sez nombreux à mettre en garde tion reste posée. » eux ont cotisé en 1998, à hauteur ou garanti par lui. Les marchés fi- du « baby boom » va exercer des contre des baisses massives d’im- Il apparaît que ces entreprises de 427 milliards de dollars nanciers sont efficaces et capables pressions budgétaires fortes à la 0 pôts qui ne pourraient que relan- sont aussi, pour 10 % d’entre (406 milliards d’euros) ; 44 millions de répondre aux besoins des inves- dépense sur des programmes so- cer la demande à un moment où la elles, filiales de groupes. « Cet tisseurs. Ne peut-on alors réviser ciaux. croissance est déjà exceptionnelle- de personnes en ont bénéficié. -100 36,8 % apport n’est pas négligeable : le Dans sa configuration actuelle, complètement le système, reconsi- Que faire de ce surplus ? C’est ici ment forte. S’il fallait payer la groupe sert à la fois de source de le programme est déséquilibré dérer une structure reposant sur que réapparaît le clivage politique 53,8 % baisse de l’impôt par des taux d’in- financement potentiel et de source mais la crise ne sera pas immé- une obligation d’assurance ? qui a toutes chances d’être déve- -200 térêts plus élevés, cela entraînerait d’information et d’échanges, in- diate : les cotisations perçues et les La popularité de la « sécurité so- loppé dans la campagne présiden- un renversement du couple poli- suffle une culture et des modes ciale » ne conduit pas les divers tielle. Les démocrates, ravis de tique monétaire-politique budgé- réserves accumulées permettront -300 d’organisation, et encourage les de payer les prestations dans les candidats à la présidence à s’orien- l’aubaine, veulent réinjecter des taire (« policy mix ») qui a si bien stratégies innovantes », estime trente prochaines années. Dans ter dans cette voie. Elle amène les ressources dans les programmes 93 94 95 96 97 98e 99p fonctionné dans les années 90. l’auteur. l’hypothèse où le système ne serait partisans d’une révision à ne pro- sociaux menacés par le plafonne- (e) estimation (p) prévision pas modifié, celles-ci devraient poser comme alternative souhai- ment des dépenses budgétaires Source : Office of management and budget Philippe Adhémar LeMonde Job: WDE3599--0006-0 WAS MDE3599-6 Op.: XX Rev.: 27-08-99 T.: 18:35 S.: 111,06-Cmp.:30,08, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0046 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 FOCUS ̄ HISTOIRE ÉCONOMIQUE Les multiples facettes par Bernard Kapp de la tradition économique autrichienne La standardisation epuis quelques années et de ce que Georgescu-Roegen duire un résultat collectif, alors on constate, en Souvent perçue définit comme le « temps thermo- même qu’ils n’ont pas, a priori, la D France, un intérêt re- dynamique »). De ces principes, il volonté ni la possibilité d’aboutir à au bout du fusil nouvelé pour les tra- comme doctrinaire, résulte, d’une part, que les indivi- un tel résultat. Cette « intuition » vaux s’inscrivant dans la tradition dus sont fondamentalement diffé- mengérienne a fait l’objet de déve- économique autrichienne. Ce re- cette école de pensée rents, ce qui remet en cause l’idée loppements nombreux. Comme l’a esponsable de l’artillerie des armées de Louis XV, le lieute- nouveau est révélé par un nombre qu’il puisse exister un individu re- fort bien montré Andrew Schotter, nant-général Jean-Baptiste de Gribeauval se lance, au lende- grandissant d’études historiques est l’objet d’un intérêt présentatif ; d’autre part, que l’ana- l’ouvrage de Morgenstern et de Jo- main des terribles défaites de la guerre de Sept Ans, dans un concernant cette tradition, mais lyse des interactions entre les hannes von Neumann (mathémati- vaste programme de modernisation des armements. Son s’exprime également par de nom- renouvelé en France agents économiques est essen- cien d’origine hongroise) qui, pour objectifR le plus ambitieux : doter les fantassins de fusils à la fois plus breux développements dans le do- tielle dès l’instant où l’on veut les économistes, a défini les bases efficaces et plus faciles à réparer. Car les armes de l’époque, qui ont maine de la théorie économique tion smithienne du progrès écono- comprendre le fonctionnement de de la « théorie des jeux », c’est-à- une précision de tir très variable d’un exemplaire à l’autre, sont des comme dans celui de l’économie mique (qui serait dû à la division l’économie dans son ensemble. dire l’analyse des interactions stra- objets uniques dont toutes les pièces sont fabriquées et ajustées à la appliquée. du travail), le conçoit comme le ré- Cette façon de concevoir tégiques entre individus, constitue, main par des artisans très expérimentés. A l’origine, Carl Menger (coïn- sultat de l’accroissement de la l’économie donne à la tradition par exemple, la seule solution pour Comment résoudre ce double problème ? Raisonnant en homme venteur avec Stanley Jevons et connaissance qu’ont les individus autrichienne une place très parti- formaliser l’intuition de Menger. des Lumières épris de rationalité, Gribeauval explique à ses fournis- Leon Walras du marginalisme) a de la relation entre leurs besoins et culière au sein de l’analyse écono- seurs que le nouveau modèle devra être fabriqué en série à partir de créé, dans la seconde partie du l’ensemble ordonné des biens. De mique et de son histoire. D’un cô- ALTERNATIVE pièces détachées parfaitement identiques. Les fusils auront ainsi les XIXe siècle, l’Ecole autrichienne. ce point de vue, l’idée originale de té, elle est proche de l’« économie Quelle que soit la façon de mêmes dimensions, le même niveau de qualité et les mêmes perfor- Celle-ci a ensuite été développée Menger a été de considérer que, orthodoxe ». Les travaux de Wie- concevoir la tradition autrichienne, mances. Quant aux composants, ils deviendront interchangeables. Si par Friedrich Wieser, Eugen Böhm- pour produire un bien d’ordre infé- ser, de Böhm-Bawerk sur la théo- force est d’admettre qu’elle a forte- bien que l’on pourra aisément remplacer une pièce cassée par une Bawerk, Ludwig Mises, Joseph rieur (par exemple un bien de rie du capital et la détermination ment participé aux avancées de pièce neuve, en cas de besoin, sans avoir besoin de procéder aux habi- Schumpeter, Friedrich von Hayek, consommation), on doit pouvoir du taux d’intérêt, et de Schumpe- l’analyse économique. Elle l’a fait tuels ajustements. Oskar Morgenstern, Ludwig Lach- disposer de biens d’ordre supérieur ter concernant « l’évolution de façon directe en permettant L’idée même de produire des pièces interchangeables − qui est à la mann, Israel Kirzner... qui permettent de produire ce bien économique », peuvent, à juste l’obtention de résultats, tant au ni- base des systèmes de production de masse − apparaît alors comme d’ordre inférieur. titre, être revendiqués par la tradi- veau de la théorie pure qu’au ni- totalement irréaliste. Un armurier stéphanois, Honoré Blanc, CONNAISSANCE Deuxièmement les individus ne tion dite néo-classique. veau de l’économie appliquée ou s’applique pourtant à relever le défi. Le fusil perfectionné qu’il pré- L’Association des historiens de la peuvent transmettre aux autres De la même façon, des auteurs de la politique économique. Mais sente aux autorités militaires en 1777 est effectivement conçu pour tradition économique autrichienne toutes leurs connaissances. Celles- comme le Britannique John Ri- aussi, de façon indirecte, en susci- être monté avec des éléments fabriqués en série. Blanc fournit des (AHTEA, Maison des sciences ci sont, en effet, en grande partie, chard Hicks, qui a mis l’accent sur tant une évolution de l’analyse dessins pour chaque composant, en indiquant leurs dimensions avec économiques, 106, boulevard de tacites. Pour les économistes, le l’aspect séquentiel de la produc- économique traditionnelle. une grande précision, de l’ordre du millimètre. Il met également au l’Hôpital, 75005 Paris) a récem- problème est donc de rendre tion et sur les contraintes en On peut estimer que si la tradi- point tout un système de calibres et de gabarits qui doivent permettre ment célébré le centenaire de la compte de la façon dont les indivi- termes de complémentarité que la tion autrichienne a souvent, en aux fournisseurs de respecter les normes fixées. naissance de Friedrich von Hayek, dus parviennent à coordonner modification des processus de France, été perçue comme le véhi- Enthousiasmé, Gribeauval charge Blanc d’organiser la production. lauréat du prix Nobel d’économie leurs plans d’action, alors même production implique, se réfèrent, cule d’une conception doctrinaire Ce qui se révèle très vite être une mission quasi impossible. Les quel- en 1974 et l’un des principaux pro- qu’ils ne peuvent définir, a priori, le plus souvent explicitement, à la de l’économie et de la politique que cinq cents artisans armuriers de Saint-Etienne, de Maubeuge et de pagateurs de cette pensée écono- un objectif commun. Si on exclut la tradition autrichienne. économique, et comme devant né- Charleville qui travaillent habituellement pour l’armée protestent mique, en organisant à Paris un coordination centralisée (question cessairement affirmer un libéra- devant la complexité de la tâche et s’insurgent contre la rigueur des colloque sur l’Ecole autrichienne, qui a fait l’objet d’un débat essen- THÉORIE DES JEUX lisme économique et politique, il contrôles effectués à la livraison. Une partie d’entre eux préfèrent avec le soutien de l’Institut culturel tiel), la coordination par le marché D’un autre côté, des auteurs tels existe une alternative positive à même renoncer aux commandes militaires pour se consacrer entière- autrichien. permet, pour les « Autrichiens », que Hayek, Kirzner, Lachmann, et une telle vision. L’AHTEA s’est ain- ment aux armes de chasse ! A cette occasion, la qualité des d’ajuster les plans d’action d’indivi- plus encore le Britannique post- si donné comme objectif de mon- Pour doter Dix ans plus tard, l’objectif communications et des débats ain- dus qui ne peuvent se mettre d’ac- keynésien Schackle, sont en rup- trer que l’Ecole autrichienne n’est n’est toujours pas atteint : le si que la présence d’un grand cord, a priori, sur un objectif ture complète avec les thèses dites pas nécessairement réductible à un les fantassins de fusils montage des fusils nécessite nombre de collègues étrangers ont commun. « orthodoxes », dans la mesure où ensemble de positions doctrinaires encore un gros travail d’ajuste- montré l’intérêt que suscite une as- Troisièmement, les économistes ils fondent leurs analyses de la et définitives dans le domaine de la plus efficaces et plus ment. Mais Blanc ne s’avoue pas sociation, pourtant naissante, autrichiens mettent en évidence le réalité économique sur une politique et de la politique écono- vaincu. Il installe un atelier expé- consacrée à l’analyse de la tradi- rôle du temps dans l’analyse de conception subjectiviste de cette mique, mais qu’elle peut être le lieu faciles à réparer, rimental dans le château de Vin- tion autrichienne. l’évolution des phénomènes réalité. d’interrogations plus fondamen- cennes, aux frais de l’état-major, La spécificité de l’Ecole autri- économiques. Le temps n’est pas Cette vision subjectiviste oriente tales, tant d’un point de vue le lieutenant-général pour démontrer qu’il est possible chienne repose, en économie, sur réductible, pour eux, à un temps l’analyse économique vers l’étude théorique que d’un point de vue de fabriquer des séries de pièces quelques principes forts. Première- mécanique. Ils mettent, à l’instar des institutions et des « processus appliqué. Jean-Baptiste identiques. En 1790, c’est chose ment, elle accorde une importance de Nicholas Georgescu-Roegen ou de marché ». Une telle perspective faite. Pour le prouver à ses particulière à la connaissance de Bergson, l’accent sur l’impor- est principalement tournée vers Pierre Garrouste de Gribeauval, détracteurs, il organise une qu’ont les individus de la réalité tance du « temps réel », essentiel- l’analyse de la façon dont les indi- Professeur à l’université Lumière- séance de démonstration où il économique et sociale. C’est ainsi lement subjectif (assez proche de vidus parviennent à se coordon- Lyon-II, membre du Groupe d’analyse responsable de démonte cent fusils sortant de que Menger, critiquant la concep- ce que Bergson appelle la « durée » ner, et donc parviennent à pro- et de théorie économique (GATE). son atelier puis les remonte avec l’artillerie des armées succès en utilisant des pièces prises au hasard. de Louis XV, veut faire Mieux encore, il poursuit ses exploits technologiques à fabriquer un modèle l’échelle de la production indus- Friedrich von Hayek, bien plus qu’un « anti-Keynes » trielle. A la fin du siècle, la en série. A l’époque, fabrique qu’il exploite pour son uel Hayek célèbre-t-on ticles, les réalisations économiques premier point de rencontre. L’éco- propre compte à Roanne produit à l’occasion du cente- Cet Autrichien sont le résultat des actions des nomie évolutionniste, qui se produire des pièces environ 10 000 fusils par an. Mais naire de sa naissance : hommes, mais non de leurs des- consacre à l’étude de la dynamique ses coûts de revient sont nette- Q seins (Hayek, 1965). des processus économiques et so- le doctrinaire libéral cosmopolite prouve interchangeables ment supérieurs à ceux des fondateur de la Société De cette dichotomie, Hayek tire ciaux, en fournit un second. Enfin, armuriers travaillant selon les du Mont-Pèlerin, l’adversaire résolu qu’il n’y a pas deux propositions majeures. Qu’il l’interrogation sur les mécanismes apparaît comme méthodes traditionnelles. Utili- de John Maynard Keynes, le refon- s’agisse des marchés ou des organi- de coordination est, depuis les tra- sant cet argument, Napoléon dateur d’une théorie des cycles fon- une manière unique sations, la conséquence des actions vaux de Schelling, au centre des totalement irréaliste − qui souhaite s’appuyer sur les dée sur l’information imparfaite des individuelles échappe à la planifica- préoccupations des théoriciens des classes possédantes − va choisir agents, l’introducteur des processus d’être libéral tion rationnelle des individus qui y jeux non coopératifs hétérodoxes. le camp des conservateurs et mettre fin à l’entreprise. cognitifs au cœur de l’analyse participent, d’où sa farouche oppo- Tous peuvent trouver dans la pen- L’idée de Gribeauval n’est pour autant pas enterrée. Car elle a fait économique ou le critique sévère du désert jusqu’au milieu des an- sition au constructivisme. sée hayékienne des intuitions sus- son chemin sous d’autres cieux. Ancien officier de la marine royale, constructivisme cartésien dans les nées 70. Les thèmes de recherche de D’un autre côté, la principale ceptibles d’enrichir leurs propres ré- Marc Isambard Brunel s’était réfugié aux Etats-Unis au moment de la sciences sociales ? Hayek, centrés sur l’analyse des question posée au fonctionnement flexions. Révolution et y avait mené une carrière d’ingénieur, avant de revenir La diversité de son œuvre conduit cycles et des fluctuations, ne sont des sociétés est celle de la coordina- s’installer à Londres en 1798. Passionné par le travail du bois, il pro- aujourd’hui des économistes d’ins- plus alors la préoccupation domi- tion des actions indépendantes. Sa EFFET D’ÉVENTAIL pose en 1801 à l’Amirauté britannique de rationaliser la fabrication des pirations différentes, voire oppo- nante de la macroéconomie, qui solution ne passe pas, pour Hayek, Faut-il conclure que, comme pour quelque 130 000 poulies de tailles variées dont ses voiliers ont besoin sées, à rendre un hommage parfois privilégie l’étude de la croissance. Sa par une extension de la rationalité, Marx selon certains de ses com- chaque année. Son projet : produire des séries de pièces interchan- inattendu à ce penseur autrichien. méthode tourne le dos aux ap- mais par des mécanismes de tâton- mentateurs, il existe deux Hayek : geables en recourant à des machines-outils spécialement conçues Car de Vienne à Londres et de proches mathématiques. Or la mo- nement et d’apprentissage qui celui de la jeunesse, attaché à expli- pour l’occasion. Chicago à Fribourg, Friedrich von délisation s’impose comme mode orientent les agents vers une quer les cycles et les fluctuations En trois ans, Brunel va construire et installer dans les arsenaux de Hayek (1899-1992), au cours d’un incontournable d’une appréhension convergence partielle de leurs anti- économiques par les phases d’allon- Portsmouth un ensemble de 45 machines-outils entraînées par des long parcours original, est resté un scientifique des phénomènes cipations, et par l’émergence de gement et de rétrécissement de la machines à vapeur : des scies, des raboteuses, des évideuses, des frai- économiste européen profondé- économiques. Enfin, et surtout, son règles dont la connaissance leur sert période de production (le fameux seuses, etc., qui sont toutes réglables afin de faire varier les dimensions ment attaché à ses origines intellec- engagement libéral le classe sous de référence. effet d’éventail) ; celui de la maturi- des pièces. L’atelier tourne à plein rendement à partir de 1808. Non tuelles autrichiennes, même s’il une étiquette réductrice, peu favo- On comprend mieux de cette ma- té, réfléchissant sur l’articulation seulement il fournit des poulies d’excellente qualité, mais il permet de avait acquis la nationalité britan- rable à un examen serein de ses nière comment la pensée de Hayek entre les décisions subjectives des réaliser des économies de main-d’œuvre spectaculaires : dix ouvriers nique. analyses. Elles expliquent a contra- rejoint aujourd’hui les préoccupa- individus et l’organisation d’un non qualifiés produisent autant que cent dix compagnons menuisiers ! Cette unanimité récente et hété- rio en partie le retournement opéré tions de chercheurs appartenant à ordre social à travers diverses insti- Cette réalisation remarquable aurait logiquement dû avoir un effet roclite étonne rétrospectivement. à son égard et son succès pos- des horizons intellectuels variés. La tutions, au premier rang desquelles d’entraînement pour l’industrie mécanique naissante. Mais il n’en est Lorsqu’en 1974 il partagea le prix thume. renaissance de l’économie institu- celles du marché ? rien. Car la marine de guerre se convertit à la vapeur, et les besoins en Nobel de sciences économiques Le changement de contexte tionnelle à la recherche d’une expli- Cette interprétation commode se poulies s’amenuisent très vite. Du coup, l’atelier de Portsmouth perd avec le Suédois Gunnard Myrdal, économique et culturel n’explique cation des institutions constitue un heurte à deux objections : la chro- son caractère exemplaire pour devenir une curiosité technique sans Hayek apparaissait comme un pas tout. A partir de cette période, nologie de ses travaux, qui montre intérêt économique... économiste dépassé et quelque peu Hayek approfondit des recherches que Hayek a mené presque simulta- Le système de production imaginé par les artilleurs français va, en oublié. entreprises antérieurement sur les nément des recherches dans les fait, trouver son avenir aux Etats-Unis. Dès les premières années de relations entre les choix individuels deux domaines ; une unité de pen- l’Indépendance, les autorités militaires américaines se passionnent MATHÉMATIQUES des agents économiques et les mé- sée qui part des sujets économiques pour les travaux de Blanc. On sait notamment que le futur président L’alternative à l’analyse keyné- canismes d’organisation d’un ordre met l’accent sur leur connaissance Jefferson, ambassadeur à Paris, se rend au château de Vincennes à plu- sienne de la crise de 1929 qu’il avait social. Plusieurs des idées soutenues limitée et prend en compte l’irré- sieurs reprises en 1791. Et cet intérêt est durable. Le War Department proposée dès 1931 dans Prix et Pro- par Hayek avaient fait l’objet de dis- ductible imperfection de leur infor- investit d’énormes sommes pendant plusieurs décennies afin d’impo- duction (Calmann-Lévy, 1975) avait cussions animées avec le philo- mation. ser le système des pièces interchangeables et d’encourager l’usage sys- retenu l’attention de plusieurs sophe Karl Popper, son compa- Restent les convictions libérales tématique de machines-outils, indispensable dans un pays qui manque économistes de la London School of triote, lorsqu’ils enseignaient l’un et de l’homme. Elles n’ont pas bougé, dramatiquement de main-d’œuvre qualifiée. Economics. Il s’ensuivit un vif débat l’autre à la London School (Scien- en dépit, ou peut-être à cause, des Résultat de cette politique volontariste : les armuriers américains, avec un groupe de jeunes écono- tisme et sciences sociales, Keystone, différents bouleversements qu’une dont les coûts de revient sont dans un premier temps très élevés, par- mistes de Cambridge qui, autour de 1952). longue vie lui a fourni l’occasion

viennent au but fixé dans les années 1820. Ils fabriquent à partir de Keynes, participaient à l’élaboration Ce travail de réflexion sur la na- KEYSTONE d’observer. Par l’originalité de son cette période des séries d’armes de grande qualité à des prix inférieurs de la Théorie générale. Mais la ques- ture des phénomènes économiques ̄ approche, ce grand Autrichien cos- à ceux des armes artisanales. Leurs méthodes − que les historiens de la tion semblait à l’époque tranchée et sociaux aboutit dans une série mopolite prouve en tout cas qu’il technologie qualifient de « système américain de production » − vont en faveur de Keynes. d’ouvrages plus récents (Droits, lé- Friedrich von Hayek n’y a pas une manière unique d’être ensuite s’étendre aux fabrications civiles à partir du milieu du Après la guerre, Hayek avait gislation et liberté, PUF, volume 1 : b Né en 1899 à Vienne, Friedrich libéral. Une qualité que lui re- XIXe siècle, et rendre possible la production de masse, avec ses grandes certes connu un succès public avec Règles et ordre, 1980 ; volume 2 : Le von Hayek est connu pour ses connaissent aujourd’hui ceux-là séries et ses prix allégés. La machine à coudre sera la première à en La Route de la servitude (PUF, 1986), Mirage de la justice sociale, 1981. La travaux sur les liens entre crises mêmes qui ne partagent pas ses bénéficier. Puis viendra la bicyclette. Et l’automobile. rapidement traduit en onze langues. Présomption fatale, PUF, 1993) à re- économiques et insuffisance convictions. Henry Ford doit donc une partie de sa gloire au lieutenant-général Mais il s’agissait d’un essai doctrinal formuler la problématique écono- d’épargne. Jean-Baptiste de Gribeauval, dont il n’avait évidemment jamais plutôt que d’une contribution posi- mique en des termes différents de la b Il a reçu le prix Nobel de Christian Schmidt entendu parler... tive à l’analyse économique. Trois vulgate standard. Pour reprendre le sciences économiques en 1974 et Professeur à l’université Paris- raisons éclairent cette traversée du titre d’un de ses plus célèbres ar- est mort en 1992. Dauphine. LeMonde Job: WDE3599--0007-0 WAS MDE3599-7 Op.: XX Rev.: 27-08-99 T.: 18:35 S.: 111,06-Cmp.:30,08, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0047 Lcp: 700 CMYK

TRIBUNES LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 / VII ̄ Ni récession ni déflation pour la France LIVRES par Daniel Urbain par Marie Owens Thomsen

es crises en Asie et en Russie ont eu actuelles de la France et de l’Allemagne. Outre- calculés à partir de moyennes arithmétiques et un impact très négatif sur la crois- Rhin, l’industrie représente près de 32 % du PIB non géométriques, ce qui amplifie les hausses Flexibilité et sécurité sance mondiale. Elles ont constitué contre 29 % en France. Il est vrai que l’économie par rapport aux baisses. L allemande est plus ouverte que celle de la France Les biais ne s’arrêtent pas là. Concernant le LES TEMPS DE LA VIE − EMPLOI ET RETRAITE, sur le plan international un choc ex- terne symétrique pour une fois, puisque l’Europe (58 % des exportations allemandes sont réalisées secteur des services (qui représente donc 75 % de de Xavier Gaullier fut autant frappée que les Etats-Unis. Elles sont en dehors de la zone euro, contre 50 % pour la l’économie des pays de l’OCDE), comment réus- Esprit (diffusion Le Seuil), 258 p., 148 F, 22,56 ¤ aussi intervenues au moment où les pays occi- France) et qu’elle a donc plus souffert − comme sir à définir de manière homogène le prix d’un dentaux enregistraient les taux de croissance les tous les pays dont les exportations étaient da- service ? En réalité, il existe des prix différents lus que partout ailleurs, notre marché du travail est cloisonné plus élevés depuis dix ans. En Europe et aux vantage orientées vers la Russie, l’Asie, etc. – des pour des services différents selon le bénéfice en fonction de l’âge. Nous avons pratiquement une seule gé- Etats-Unis, l’inflation était (et est toujours) très crises de 1997 et 1998. C’est la combinaison de qu’en retirent leurs utilisateurs. Or les indices nération au travail, celle des 25-55 ans. Avant, on est en at- basse, les déficits budgétaires maîtrisés, les ces deux éléments (poids plus élevé de l’industrie statistiques peuvent avoir tendance à prendre tente, après on est souvent sorti de la sphère active. Xavier comptes courants pas trop déséquilibrés, et la et ouverture plus large au commerce mondial) pour argent comptant des hausses du prix des Gaullier,P sociologue, enfonce le clou : « La France a le privilège d’avoir France venait de gagner la Coupe du monde de qui contribue, aujourd’hui, à la sous-perfor- services, sans tenir compte de la variété des va- les plus vieux étudiants et les plus jeunes retraités (...). Tout se passe football ! mance de l’Allemagne par rapport à la France. leurs ajoutées procurées. comme s’il y avait confiscation par la génération adulte des emplois Un écart, qui n’a jamais été aussi important, L’année dernière, l’Allemagne a affiché un taux Toutes ces difficultés font que les indices des stables, à plein temps, bien rémunérés, à durée indéterminée... » est toutefois apparu entre le niveau de confiance de croissance de 2,3 %, soit presque un point de prix dans les pays industrialisés (ou « serviciali- Cette situation repose sur un consensus, qui affirme « la préférence des industriels et celui des pourcentage au-dessous des 3,2 % sés ») sont surestimés de 0,5 à 1 point. Si nous française pour l’inactivité », c’est-à-dire « le transfert massif de jeunes et consommateurs en Europe. Il Depuis le début de la France (un écart inédit). Et acceptons cette réalité, il est clair que la France d’âgés dans le groupe des inactifs ». Ainsi le recours aux préretraites a montre que les entreprises qui ex- cette année, le différentiel sera en est déjà en déflation, avec une évolution néga- été favorisé par les pouvoirs publics, les entreprises, les syndicats, avec portent souffrent, tandis que de ce siècle, toute probabilité maintenu. Nos tive des prix d’environ 0,5 % dans l’Hexagone. souvent l’approbation des intéressés eux-mêmes. Or cette réalité n’est l’économie domestique (produc- prévisions chez Merrill Lynch Néanmoins, il faut également considérer la na- plus tenable, bien sûr pour des raisons financières, mais aussi socié- tion et consommation) reste vi- le secteur des services tablent sur 1,4 % de croissance en ture des baisses des prix que nous observons ac- tales. goureuse. Les industriels des Allemagne contre 2,1 % en France tuellement. Une baisse des prix des matières pre- Xavier Gaullier soulève des questions majeures. Celle des fins de grands groupes, très présents sur se développe pour 1999. mières diminue les coûts de production et n’est carrière par exemple, souvent gérées avec difficulté dans les entre- les marchés étrangers, continuent Si les crises asiatique et russe ont pas déflationniste. Les prix peuvent également prises. On peut imaginer, comme le fait l’auteur, une « décennie de à vivre des temps difficiles, car le plus vite que celui plongé le secteur industriel dans la baisser avec une compétitivité accrue : cela met transition » durant laquelle les activités et les sources de revenus se di- commerce international est prati- récession, grâce aux consomma- les marges des entreprises sous pression, mais versifient (avec l’intervention d’une assurance, ou d’un compte quement sous moratoire depuis de l’industrie et, teurs et à l’économie « serviciali- les consommateurs qui paient moins cher leurs épargne-temps, alimentée dès le début de la vie professionnelle). Le l’automne. En revanche, les sée », cette récession sectorielle achats en profitent, et peuvent donc acheter da- consultant Charles Handy, qui est cité, y voit l’amorce d’une « nouvelle consommateurs qui bénéficient depuis les années 50, n’a entraîné qu’un ralentissement vantage. De même, les progrès technologiques, manière de vivre », comprenant « un panachage d’activités bénévoles et d’une sensible amélioration des modeste de la croissance en surtout dans l’informatique, entraînent égale- facturées ». salaires réels et de créations à son détriment France. Parallèlement, l’inflation ment des baisses de prix qui ne sont pas du tout Mais les Français, qui privilégient « un travail à temps plein et ensuite d’emplois plus nombreuses conti- est tombée très bas − elle était à déflationnistes. une retraite à temps plein », n’y semblent pas prêts. Alors que le Club nuent de dépenser. L’industrie est donc en quasi- 0,6 % en Allemagne en juillet et à 0,3 % en France De plus, lorsque l’on observe l’évolution sec- de Rome et le Commissariat du Plan (dans son rapport Le Travail dans récession. On en a la confirmation. Mais ce n’est en juin en glissement annuel. D’où quelques in- torielle des indices des prix, il se produit le même vingt ans, publié en 1995) préconisent de mieux répartir l’effort de tra- pas pour autant que toute l’économie est en ré- quiétudes en ce qui concerne de possibles pres- phénomène décrit pour la croissance : en France, vail sur l’ensemble de la vie, entre seize et soixante-dix ans, selon des cession. Au sein des vingt-neuf pays de l’Organi- sions déflationnistes. Car non seulement l’infla- comme en Europe, il y a déflation dans le secteur modalités variées mais avec une couverture sociale assurée. Dans cette sation de coopération et de développement tion est très basse, mais les indices des prix sont manufacturier. Mais les prix dans le secteur des optique, il deviendrait naturel d’exercer, dès la cinquantaine, une acti- économiques (OCDE), l’industrie ne représente aussi surestimés. Une partie de cette surestima- services augmentent toujours de 2 % par an. vité à temps réduit dans l’entreprise, complétée ou non par une activi- plus que 25 % du PIB (28,6 % en France), et le tion est purement technique : les indices sont Même surestimé, ce secteur n’est pas en défla- té extérieure. Cela pose la question de la création − évoquée par le secteur des services, le solde, soit 75 %. De plus, tion à l’heure actuelle. Plan − de contrats d’activité couvrant un parcours professionnel diver- 90 % des statistiques conjoncturelles dont nous Pour évoquer la déflation en France, il faut re- sifié et de l’adaptation de la protection sociale. disposons se réfèrent au seul secteur manufactu- Les médiocres performances venir au début des années 90, lors de l’après- Le problème du financement des retraites (traité notamment par le rier. allemandes en pourcentage crise de l’immobilier. Entre 1990 et 1993, la créa- rapport Charpin) et celui du coût des chômeurs de longue durée de Nous n’avons qu’une vision très limitée de ce tion de crédit bancaire a chuté de 18 % à − 5 % en plus de cinquante ans sont réels ; mais celui de notre positionnement qui se passe dans les services. En comparant les 3,5 évolution annuelle. Elle n’est redevenue positive par rapport au travail est sans doute plus crucial et plus difficile à faire prévisions avec la réalité, il apparaît que les ana- 3,0 qu’en 1997. Depuis 1998, nous avons de nouveau évoluer. Favorable à la pluriactivité, l’auteur souhaite qu’elle ne rime lystes ont tendance à sous-estimer la croissance. 2,5 une évolution « saine » de l’ordre de 5 %. La dé- pas avec précarité. C’est pourquoi il défend le concept d’économie so- flation a touché la France entre 1990 et 1997. Au lidaire (qui repose sur l’hybridation entre les ressources marchandes, Une partie de cette dérive vient sûrement du 2,0 manque d’informations sur le secteur des ser- regard des deux crises qui se sont produites, non marchandes, non monétaires, et entre des activités salariées et bé- 1,5 vices. l’Hexagone s’en est sorti juste à temps. Enfin, il névoles) et d’un « engagement démultiplié et non d’un retrait de l’Etat et En fait, la notion même de « pays industriali- 1,0 ne faut pas oublier que, contrairement aux Etats- de la société ». sés » est totalement obsolète. Depuis le début de 0,5 Unis, la France n’a pas abusé des crédits et se re- Il s’agit de tenter de concilier « flexibilité et sécurité », tout en faisant ce siècle, le secteur des services se développe 0,0 trouve donc en mesure de prêter d’avantage. De preuve d’imagination pour découper autrement les temps de notre plus vite que celui de l’industrie et, depuis les an- 1996 1997 1998 1999* 2000* quoi soutenir la croissance et donc se protéger vie. Vaste programme. Xavier Gaullier avance des analyses et des nées 50, à son détriment. Le terme « pays servi- des conséquences des crises de 1997 et 1998. pistes avec la clarté que méritait un tel sujet grand public. Mais comme cialisés » serait plus approprié. ALLEMAGNE : PNB INFLATION ce livre reprend des textes déjà parus dans des revues et des ouvrages, On peut d’ailleurs voir l’impact de ce degré de FRANCE : PNB INFLATION Marie Owens Thomsen est senior econo- il n’échappe pas à certaines répétitions. Il est vrai que, sur un thème « servicialisation » en comparant les situations *Prévisions Source : Merrill Lynch mist et vice-présidente de Merrill Lynch. aussi essentiel, ce n’est pas forcément superflu. Trois conditions à la baisse du temps PARUTIONS b LES RELATIONS SALARIALES EN FRANCE : ÉTAT, ENTREPRISES, MARCHÉS FINANCIERS, de Jean-Louis Beffa, Robert Boyer et Jean-Philippe Touffut de travail Avant de se saborder, la Fondation Saint-Simon a étudié la trans- par Christian de Perthuis formation de la relation salariale dans les entreprises ainsi que ses causes : elle glisse du modèle fordiste vers des formules diverses. D’après les auteurs, l’intégration européenne dont ils analysent n ne peut décréter l’évolution du Le débat sur la RTT se focalise sur l’incidence de provisionne aujourd’hui le tiers des ressources des l’impact sur la rémunération ne remet pas en cause l’observation temps de travail à moyen terme. En l’opération sur les coûts et sur la compétitivité des ménages. faite en France d’une coexistence de contrats salariaux hétéro- O témoigne le mouvement de baisse entreprises. Mais on a toujours sous-estimé l’im- Depuis le début des années 80, l’interruption de gènes, selon le secteur d’appartenance, la nature des relations ininterrompu de la durée du travail portance des arbitrages des salariés entre gains la RTT s’est opérée de façon concomitante avec professionnelles et l’histoire propre à chaque firme. observé jusqu’en 1982, alors qu’il n’existait pas de marginaux et accroissement du temps libre. une très forte concentration de l’activité sur la Ils proposent de reconstruire un droit du travail adapté à cette mesures réellement volontaristes ; puis son arrêt classe d’âge des 25-55 ans. L’emploi salarié s’est évolution, en le concevant comme un ensemble cohérent mais di- spontané, alors qu’au contraire on faisait tout pour REVALORISER LES SALAIRES NETS polarisé sur des classes d’âge plus réduites, pour versifié qui assure des formes de garantie variables et un équilibre le favoriser. Les choix collectifs sont guidés par Curieusement, alors que le taux de salariat dans lesquelles le temps de travail annuel a cessé de di- des droits et des devoirs au sein de chaque statut salarial (Notes l’évolution de paramètres macro ou socio-écono- la population française n’a cessé d’augmenter au minuer. de la Fondation Saint-Simon, no 107, juin 1999, 96 p., 91 bis, rue du miques, non l’inverse. Sans action des pouvoirs pu- cours des trente dernières années, la part des sa- Cherche-Midi, 75006 Paris). D. U. blics sur ces paramètres, le passage aux 35 heures laires dans la richesse créée a diminué, et cela de RECONSIDÉRER LES ARBITRAGES PAR ÂGES risque fort de déboucher sur un échec. façon très significative depuis 1982. Cette année-là, La France est le pays qui a le plus réduit les taux b ÉVALUER ET RÉMUNÉRER LES COMPÉTENCES, Cette action devrait s’exercer selon trois axes : 35 % du PIB étaient distribués en salaires nets. En d’activité aux âges extrêmes. L’architecture des dis- de Valérie Marbach l’accélération des gains de productivité, une reva- 1997, cette proportion est tombée à 27,9 %, soit positifs publics permet de maintenir un niveau éle- Responsable du développement des ressources humaines de Sollac lorisation des salaires nets, enfin une meilleure l’une des plus faibles observées dans les pays in- vé de revenu pour les personnes qui quittent pré- Montataire (groupe Usinor), Valérie Marbach décortique la ques- gestion des âges. dustrialisés. cocement le marché du travail, en faisant retomber tion de l’évaluation des compétences des salariés. Comment les Cette évolution résulte de la combinaison de la charge du financement sur l’assiette rétrécie des observer ? les hiérarchiser ? les « peser » ?... Les principales mé- ACCÉLÉRER LES GAINS DE PRODUCTIVITÉ deux facteurs : à partir du milieu des années 80, un actifs, qui subiront une pression fiscale et sociale thodes sont décrites. L’auteur estime que les concepts de classifi- La croissance, à un moment donné, est due à la rééquilibrage majeur s’est opéré dans la répartition accrue. La réduction du taux d’activité avant 25 ans cation et de qualification ne vont pas disparaître, mais vont rem- multitude des talents disponibles. L’efficacité des primaire de la valeur ajoutée au profit des entre- résulte de l’allongement de la durée des études, ce plir une fonction différente de celle qu’ils avaient jusqu’ici. combinaisons productives conditionne l’évolution prises. La rigueur salariale, les politiques multi- qui constitue un levier positif. Mais le phénomène Le livre traite dans le détail du problème – sensible – de la rému- du temps de travail, et non l’inverse. formes d’allégement de charges, l’enlisement de la reflète également les difficultés croissantes d’inser- nération des compétences. Il commente les approches pratiquées Entre 1970 et 1982, le PIB par actif occupé a pro- société dans le chômage de masse, ont permis aux tion des nouvelles classes d’âge sur un marché du dans un contexte d’individualisation et de flexibilité, en présentant gressé de 2,6 % en moyenne annuelle, et le PIB par entreprises de conserver une part croissante de la travail verrouillé. les systèmes utilisés et en s’appuyant sur des cas concrets. Le heure travaillée de 3,9 %. A cette époque, un ré- valeur ajoutée au détriment des salariés. Cette gestion des âges a contribué à une pro- fonctionnement de l’entreprise et le parcours des salariés sont gime d’expansion rapide a permis de dégager des A partir de la même époque, la politique de fi- fonde redistribution du revenu total. Ainsi, entre plus complexes qu’hier, ce qui ne simplifie pas les politiques sala- gains de productivité qui ont conduit à des arbi- nancement de la protection sociale a consisté à re- 1985 et 1995, le pouvoir d’achat des moins de riales. En tout cas, pour Valérie Marbach, « il n’est pas concevable trages collectifs permettant une réduction durable basculer tout ce qui pouvait l’être sur les salariés (y 30 ans a baissé de 1,7 % l’an et celui des 30-44 ans de mettre en place un dispositif qui engage les acteurs à faire évo- du temps de travail. Entre 1982 et 1997, l’évolution compris le financement des retraites). Comme si- de 0,2 %. Dans le même temps, le pouvoir d’achat luer leur situation de travail sans valoriser en retour leur implication n’est plus que de 1,9 % pour la productivité par multanément les charges collectives ont continué des 45-59 ans progressait de 1,2 % l’an, et celui des et leurs nouvelles contributions » (Editions d’organisation, « Déve- tête, et de 2 % pour la productivité horaire. Cet in- de croître plus rapidement que la richesse créée, plus de 60 ans de 1,4 %. Cette évolution, longtemps loppement et emploi », 204 p., 145 F, 22 ¤). D. U. fléchissement coïncide avec l’inter- l’ensemble a pesé sur le niveau du passée inaperçue, entraîne des conséquences en ruption du mouvement – pourtant La capacité salaire net. chaîne sur le fonctionnement de l’économie. b L’ARCHITECTURE DES PRÉLÈVEMENTS EN FRANCE : séculaire – de baisse de la durée du Les résultats de ces deux évolu- La vision traditionnelle qu’ont les économistes ÉTAT DES LIEUX ET VOIES DE RÉFORME, travail. d’épargne, et donc tions sont spectaculaires. La crois- du « cycle de vie » s’est inversée. La capacité de François Bourguignon et Dominique Bureau Si le temps de travail a cessé de sance des salaires bruts est ainsi d’épargne, et donc d’investissement, s’est polarisée La question des prélèvements obligatoires et les pistes d’une éven- baisser après 1982, c’est précisé- d’investissement, passée de 4 % l’an entre 1970 et 1982 sur les ménages âgés. Celle des ménages en âge de tuelle réforme est ici abordée par le club des économistes que Lionel ment à cause du changement de ré- (un point de plus que la croissance) consommer et d’investir s’est dangereusement ré- Jospin, premier ministre, a constitué peu après sa nomination à Ma- gime de productivité. Pour rendre s’est polarisée à 1,3 % entre 1982 et 1997 pour fi- tractée. Il ne faut pas chercher plus loin les raisons tignon en 1997. Rien de révolutionnaire dans ce travail. Les rappor- durable la réduction du temps de nancer le dispositif de transferts so- de la montée en flèche des épargnes de précaution. teurs constatent néanmoins que le schéma fiscal tricolore ne peut être travail (RTT), il faut donc agir sur les sur les ménages ciaux. Une fois assurée cette La reprise de la baisse de la durée du travail im- considéré comme « optimal ». Différentes pistes sont étudiées, avec la rythmes tendanciels de la producti- contrainte de solidarité, la progres- plique une action durable sur cet environnement plus grande prudence, pour une utilisation plus dynamisante de la fis- vité. Dans ce domaine, les leviers se âgés sion du pouvoir d’achat du salaire socio-économique, avec notamment une remon- calité au plan économique (La Documentation française, 143 p., 35 F, situent très en amont du marché du net se réduit à sa plus simple ex- tée des taux d’activité et d’emploi aux extrémités 5,34 ¤). Y. M. travail. Ils concernent la qualité du réglage macro- pression depuis quinze ans : 0,1 % l’an. Difficile, de la pyramide des âges. Cette troisième condition économique, l’efficacité du dispositif de formation dans ce contexte, de demander aux salariés en est sans doute la plus difficile à mettre en œuvre, b LES AVEUGLES AU TRAVAIL, des hommes, l’aide à l’innovation et à sa diffusion. place d’arbitrer en faveur d’une réduction du car elle se heurte à une hostilité diffuse de larges de Philippe Chazal En l’absence d’une telle reprise des gains d’effi- temps de travail ! groupes de la population, qui ne sont pas prêts à L’auteur, aveugle de naissance, a composé un ouvrage en deux parties. cacité, les arbitrages des acteurs iront à l’encontre Pour réussir une reprise durable de la RTT, il ne renoncer à la défense de leurs intérêts immédiats Dans la première, sont rassemblées les contributions de spécialistes des incitations publiques. Ils en limiteront, voire en suffit donc pas d’accélérer les gains de productivité au nom d’une solidarité de moyen terme dont ils qui précisent les conditions d’une bonne insertion professionnelle des annuleront les effets. Du coup, le blocage le plus de moyen terme. Il faut également s’assurer que ne voient guère les contours. aveugles. Dans la seconde, plus émouvante, sont réunis plus de cent important ne résultera pas forcément de l’opposi- ces gains sont suffisamment redistribués. L’action témoignages d’aveugles exerçant des professions diverses, d’agri- tion des chefs d’entreprise. Les salariés en place déterminante des pouvoirs publics doit, ici encore, Christian de Perthuis est directeur général culteur à photographe en passant par chef d’entreprise. Une leçon savent fort bien que l’évolution de leurs salaires est se situer à la source, par une régulation efficace de du Bureau d’informations et de prévisions d’intelligence qui vaut pour les voyants (Le Cherche-Midi Editeur, commandée par l’évolution de la productivité. l’énorme machinerie des transferts sociaux qui ap- économiques (BIPE). 304 p., 150 F, 22,87 ¤). Y. M. LeMonde Job: WDE3599--0008-0 WAS MDE3599-8 Op.: XX Rev.: 27-08-99 T.: 18:35 S.: 111,06-Cmp.:30,08, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0048 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / MARDI 31 AOÛT 1999 INITIATIVES La dégradation de la santé au Le Creusot offre une nouvelle lecture travail sous l’œil des chercheurs des images d’entreprise Pour les médecins du travail comme pour les directions de ressources humaines (DRH), la cause est entendue : l’extension du travail précaire et la recherche d’une productivité maximale dans l’organisation e 22 mars 1895, les frères bonnages de France, les copies de titres sont restaurés chaque année, du travail sont responsables de l’aggravation du nombre de patho- Lumière projetaient de- Au-delà de leur 180 à 200 films ont été retrouvées et systématiquement copiés sur logies (physiques et surtout mentales) et d’accidents liés à l’activité vant la Société d’encou- et réunies. Le transfert de ces support numérique et analogique. L documents sur un support vidéo Par ailleurs, toute la production professionnelle. ragement à l’industrie na- fonction première, La santé au travail est redevenue du même coup l’objet de l’attention des tionale le premier film de l’histoire est en cours. Avec la fermeture des vidéo (3 000 titres) a été indexée, y chercheurs, dont La Lettre du Centre d’études de l’emploi (juin 1999) du cinématographe, La Sortie des les films d’entreprise dernières mines, prévue en 2005, compris, pour certains films, plan retrace l’évolution récente. De la variété des approches (biomédicale, usines. Ils avaient filmé, quelques l’opération correspond à une par plan. psychopathologique, socio-épidémiologique), il ressort une approche jours auparavant, les ouvrières retracent l’histoire « mission de préservation du patri- Pour Marianne Bertrand, la jus- multifactorielle de la pathologie (dans et hors travail, liée à l’individu sortant des ateliers de fabrication moine, que nous assurons en tant tification d’un tel effort est comme à l’organisation, etc.) et surtout une conception « interaction- de plaques photographiques dont de leurs qu’entreprise publique », explique d’abord... économique : « L’in- niste » des pathologies observées : celles-ci sont le résultat de l’inter- ils étaient propriétaires, à Lyon. Jean-Yves Murray, à la direction de dexation permet de retrouver des action entre « l’homme et son environnement, qui pose l’individu comme Leur objectif : promouvoir l’utilisa- commanditaires la communication. rushes déjà tournés pour les besoins actif », essayant de multiples « transactions » avec les conditions qui lui tion de leurs produits. Mais il peut être des usages plus d’une nouvelle production. Par sont faites, s’appuyant pour cela sur des ressources variées. Plusieurs versions avaient été et celle du travail offensifs. « Confrontées à l’interna- exemple, un film sur un nouveau Un constat qui devrait inciter les entreprises à sortir d’une approche bien tournées : pour l’une d’elles, les tionalisation, aux fusions et acquisi- produit sera remonté différemment souvent « fataliste » de la question, dès lors que de nombreux leviers ouvrières avaient dû revêtir leurs « Le problème est que ces films tions sauvages, les entreprises lorsqu’il s’agira de présenter ce pro- s’avèrent disponibles pour modifier la « transaction » entre le salarié et habits du dimanche. Le premier n’ont, aux yeux des entreprises, éprouvent le besoin de renforcer duit à un autre public, dans un son environnement de travail. film était donc un film... d’entre- qu’une valeur limitée à la durée de leur identité, de se retourner vers autre pays. » Marianne Bertrand prise, déjà porteur de toutes les l’usage qu’elles veulent en faire : leur histoire, observe Claude Nis- rêve de pouvoir mettre toutes ces ambiguïtés du genre : montrer un stage de formation, présentation senbaum, responsable de l’audio- images, une fois numérisées, sur le DÉPÊCHES réel « enjolivé », dans un but pro- d’un nouveau produit, film de pres- visuel à la direction de la commu- système Intranet de l’entreprise, motionnel. Ce qui n’empêche pas tige pour un anniversaire ou un nication du ministère du travail, de façon à ce que chacun y puise b INGÉNIEURS. Deux écoles d’ingénieurs grenobloises, l’Ensimag ces 47 secondes de pellicule d’être salon... », observe Georges Pessis. qui s’apprête à soutenir l’initiative ce dont il a besoin. (informatique) et l’Enserg (électronique), se sont associées pour ouvrir devenues le premier témoignage de Georges Pessis. L’image au sein de l’Institut national polytechnique de Grenoble (INPG) un d’une révolution culturelle autant DESTRUCTION d’archive a la valeur d’un docu- IMAGES DE SYNTHÈSE département télécommunications, qui formera en trois ans des ingé- qu’industrielle. Ce qui explique que la plupart ment, plus authentique et plus légi- Mais les archivistes risquent nieurs de cette spécialité, jusque-là quasi exclusivement formés par les « Au fil du temps, un film d’entre- d’entre eux soient détruits, lors time que l’image contemporaine d’être confrontés au foisonnement écoles d’ingénieurs télécoms, placées sous la tutelle du ministère de prise peut être compris d’une façon d’un changement de support (de la produite par la direction de la des images de synthèse, si lisses, si l’industrie. tout à fait différente de l’intention pellicule à la vidéo), d’un déména- communication. » « jolies ». Georges Pessis y voit un qui lui était assignée », note Mau- gement (pour faire de la place), ou Chez Michelin, Marianne Ber- risque : que ces images soient pré- b UNIVERSITÉ INTERNE. A l’instar d’un grand nombre d’entreprises rice Hamon, responsable d’une par négligence (films et vidéos, trand dirige un service de six per- férées à la réalité pour remplir les internationales, le groupe Suez-Lyonnaise des eaux vient de créer une cellule chargée de la conservation mal conservés, se dégradent irré- sonnes, « Médiathèque et patri- missions du film d’entreprise. université interne qui devrait accueillir, sur différents sites en France et à des archives, papiers et audiovi- médiablement). Même préservés, moine », au sein de la direction de « Dans le domaine de la formation l’étranger, près de deux mille cadres. Les programmes de formation sont suelles, de Saint-Gobain. ces films, faute d’indexation, ne la communication. Depuis vingt ou du film technique, les nouvelles destinés autant à améliorer leurs compétences qu’à tisser des réseaux Parce que ces films témoignent sortent guère des cartons. ans, la consigne est de ne rien images remplissent d’ores et déjà d’échange de savoirs et d’expériences et à renforcer l’identité de groupe aussi de techniques et d’architec- Seule une poignée de grandes détruire et, depuis trois ans, la col- mieux leur fonction que le docu- d’un puzzle international de filiales et d’établissements. tures industrielles, du travail des entreprises s’y intéressent. La lecte de toutes les productions mentaire. Mais appliquées à la hommes, de la création de ceux SNCF (3 000 à 4 000 films), EDF audiovisuelles a été entreprise. communication, elles peuvent ôter qui les ont réalisés (Autant-Lara, (près de 3 000 films) gèrent atten- Plusieurs milliers de bobines ont au message de l’entreprise sa AGENDA Franju, Grémillon, Clément, tivement leurs fonds. Aux Char- été récupérées, une centaine de richesse, ses interprétations, sa signi- Demy, Resnais, Varda..., pour ne fication », et donc son intérêt au- b PATRONAT. Le Medef imite les partis politiques en tenant, du 2 au citer que les auteurs célèbres par delà de son usage immédiat. Il 4 septembre sur le campus d’HEC, à Jouy-en-Josas (Yvelines), sa leurs œuvres de fiction), ils Repères constate même, depuis les années première université d’été, au cours de laquelle les patrons s’interroge- méritent d’être répertoriés, préser- 80, un appauvrissement du film de ront sur les relations qu’entretient l’entreprise avec la société, l’Etat, la vés, archivés, indexés, livrés à b Le projet des Archives Elles permettront aux chercheurs, commande, « les entreprises pre- justice, l’éducation nationale, les jeunes, ou encore ses salariés, ses l’étude des chercheurs, à la curio- nationales audiovisuelles du travail étudiants, professionnels des nant de plus en plus pour modèle le cadres, ses actionnaires, ses partenaires sociaux. sité des médias et du grand public. et des entreprises (Anatec) a reçu médias et du cinéma, de visionner reportage télévisé plutôt que le film Renseignements : 01-46-21-80-83. Tel est en tout cas le projet de le soutien de la ville du Creusot, du les documents, dont certains documentaire : on se contente de Georges Pessis, lui-même réalisa- ministère du travail et la promesse seront également accessibles au "faire parler les gens", sans cadrage, b FORMATION CONTINUE. Pour sa sixième édition, l’université d’été teur de « films de commande » et de financements de plusieurs grand public. sans éclairage, sans montage ». de la formation professionnelle continue, organisée du 7 au 9 septembre auteur d’Entreprise et cinéma (La entreprises : elles devraient ouvrir b Le projet est élaboré en liaison Mais même ainsi, « le film témoigne à Artigues (Gironde) par les chercheurs des universités bordelaises, Documentation française, 1997), qui leurs portes en janvier 2000. avec les Journées du Creusot de son temps, un temps où l’entre- s’interroge sur « l’avenir de la formation professionnelle », aux prises souhaite créer au Creusot, haut b Les Anatec proposeront aux – Voir et vivre l’entreprise –, prise ne sait plus très bien quel sens avec les projets de réforme (en présence de Nicole Péry), les nouvelles lieu de la mémoire industrielle, des entreprises et collectivités des rencontre annuelle des donner à son activité, hésite sur le technologies, la décentralisation, la professionnalisation du métier de Archives nationales audiovisuelles prestations de préservation, professionnels de la propos à tenir à ses salariés ». formateur, les nouvelles pratiques d’entreprise (gestion des compé- du travail et des entreprises (Ana- restauration, numérisation et communication et de l’audiovisuel tences, validation des acquis), la politique et les financements de l’Union tec). indexation de leurs productions. d’entreprise depuis treize ans. Antoine Reverchon européenne. Renseignements : 05-56-77-33-07.

b MANAGEMENT. Né à l’initiative d’universités néerlandaise, suédoise et américaine, le réseau Edineb réunit écoles et universités de manage- La sécurité au travail s’affiche à l’Ecomusée ment et cabinets de conseil en organisation. Edineb organise, le 9 septembre à Lille, un colloque, Développer les compétences des mana- gers : quelles méthodes et quelles formes d’apprentissage ?, où seront LE CREUSOT tions : en matière de réglementa- culières. « Elles sont très techniques présentés, par leurs concepteurs, des programmes utilisant les nouvelles de notre envoyée spécial La collection tion, de risques professionnels, de et comportent un luxe de détails, technologies ou des méthodes et concepts tels que le coaching, les eflet de l’histoire du métiers, de méthodes de travail, et constate Daniel Busseuil. Les mots groupes d’apprentissage, l’évaluation, l’apprentissage interculturel, les monde industriel, la du Creusot compte aussi de graphisme », observe sont très précis. » organisations apprenantes. collection d’affiches de Patrice Notteghem. Curieuse- L’animal est fréquemment R ment, aucune affiche n’a trait à convoqué : la chouette, le poisson, Tél. : 00-31-43-3883770 ; e-mail EDINEB@FacBURFDEW. NL l’Ecomusée du Creu- environ 2 000 pièces, sot-Montceau-les-Mines est aussi l’amiante ou au risque nuclaire. le chat... « Je me suis rapidement b ÉCONOMIE SOCIALE. Tout ce que la communauté des chercheurs l’histoire d’un rêve d’enfant. Cer- datées de 1931 Ces affiches se composent géné- aperçu que les opérateurs n’appré- compte de spécialistes de l’économie sociale se rencontreront les 9 et tains gamins collectionnent les ralement d’un dessin et d’un texte. ciaient pas trop la manière dont ils 10 septembre à Paris pour les XIXes Journées de l’Association d’économie porte-clés, d’autres les timbres. à nos jours L’évolution du style est nette. Les étaient représentés par un dessin, sociale, organisée par le Matisse (Paris-I/CNRS), afin d’échanger les Daniel Busseuil, lui, préférait ras- premières, celles des années 30, qui est toujours un peu caricatural, résultats de leurs travaux sur les « formes d’organisation et institutions » sembler les affiches sur la sécurité « Tout peut donc être perdu. rappellent les affiches des films et constate Bernard Chadebec, l’un de ce secteur. au travail, que son père, alors Cette recherche d’affiches ancien- des romans noirs de l’époque. Ce des affichistes de l’INRS, concep- Fax : 01-55-43-41-83 ; e-mail : aes@univ-paris1. fr modeleur à la Société des forges nes est une course contre la sont les préférées de Daniel Bus- teur de près de 300 affiches depuis et ateliers du Creusot, comman- montre », souligne Patrice Notteg- seuil, avec les affiches de la fin 1965. Avec les animaux, j’étais tran- b DÉCENTRALISATION. Alors que se négocient les contrats de plan dait pour son atelier. A chaque hem, directeur et conservateur de des années 40 et du début des quille. » Etat-région et que Bruxelles révise les modalités d’attribution des fonds nouvel arrivage, l’enfant en l’Ecomusée. On en retrouve par- années 50 : « Le texte lance des La mort, elle, est rarement structurels, la contractualisation est de plus en plus présentée comme gardait un jeu au passage. fois chez des brocanteurs, au fin mises en garde sévères, des injonc- représentée : pas plus de cinq un mode incontournable de régulation des relations entre l’Etat et les « J’aimais leur graphisme, leurs fond d’une campagne. Mais, autre tions du style "Ne faites pas ceci" ou affiches de la collection de institutions les plus diverses, ou entre Bruxelles et les collectivités couleurs. » problème, l’Ecomusée n’a pas de bien "Soyez prudents". C’est le l’Ecomusée présentent un homme locales. L’Institut de la décentralisation interroge, à l’occasion d’une Cette passion, qu’il s’est décou- budget pour opérer ces acquisi- temps de la relance économique recouvert d’un drap. L’humour, journée de réflexion, le 13 septembre à Lille, le fonctionnement réel de la verte à peine âgé de dix ans, à la tions. d’après-guerre. Il faut travailler lui, devient de plus en plus à la contractualisation, ainsi que ses effets juridiques (qui est responsable fin des années 60, dure toujours. beaucoup et vite, les accidents de page à partir des années 60, pre- vis-à-vis du citoyen ?), politiques (quid de l’égalité entre les parte- Mais sous une autre forme. En ANIMAUX travail sont nombreux. » Le ton nant parfois une forme grave- naires ?), économiques (comment évaluer les retombées de la politique effet, depuis 1992, le relais est pris Les éditeurs de telles affiches peut être culpabilisateur. Quant leuse. « Ne touchez pas à un méca- contractuelle ?). par l’Ecomusée de la communauté sont soit des organismes de pré- aux dessins, ils sont très soignés, nisme inconnu », prévient une Renseignements : 03-28−82−54−06. urbaine du Creusot-Montceau- vention, comme l’Institut national réalistes, parfois agressifs. affiche représentant un homme les-Mines, dont le fils du modeleur de recherche et de sécurité « Il y a du sang, des yeux bandés, qui a reçu une claque d’une b RESSOURCES HUMAINES. Les entreprises doivent aujourd’hui gérer est le photographe. Daniel a (INRS), dont la collection a dis- reprend le photographe. On voit femme, pour lui avoir mis la main de très nombreux salariés âgés, pour lesquels ni les organisations conservé chez lui son trésor, mais paru dans une inondation au même des éclats de métal plantés aux fesses... pensées pour des générations plus jeunes ni les mutations du travail il est parvenu à retrouver un cours des années 70, soit de dans un œil, ce qu’on ne ferait plus qu’engendre l’irruption des nouvelles technologies ne sont adaptées. double de la quasi-totalité de ses grandes entreprises telles que la aujourd’hui. » Avec les années 60, PRODUITS ÉDULCORÉS L’Anvie, association spécialisée dans le transfert des résultats de la propres affiches pour la collection SNCF, EDF-GDF, etc. le dessin devient plus abstrait, le Aujourd’hui, plus question de recherche en sciences humaines vers les entreprises, organise un atelier de l’Ecomusée. Unique en France, Négligée des collectionneurs, ton, responsabilisant. La consigne représenter des accidents, ni la de quatre jours (14 septembre, 15 octobre, 3 et 23 novembre), « Vers une celle-ci compte aujourd’hui envi- l’affiche de sécurité au travail est fait place à la suggestion. mort, pas plus que le sang. A gestion dynamique des âges dans l’entreprise », où les chercheurs vien- ron 2 000 pièces, datées de 1931 à promue au Creusot, territoire Des visages de travailleurs nord- l’INRS, les projets conçus par les dront présenter réflexions et outils, tels que le diagnostic démogra- nos jours. Pour l’heure, seules les marqué par la dynastie des africains apparaissent vers 1954- graphistes passent par une phique, le transfert de compétence, la gestion de la « deuxième nouvelles acquisitions sont pré- Schneider, au rang d’élément du 1955. Dans les mines, certains tex- commission affiches, qui vérifie carrière », l’adaptation des rémunérations... sentées au public de l’Ecomusée, patrimoine industriel et culturel. tes sont écrits en arabe. Dans ce leur conformité avec le cahier des Renseignements : 01-49-54-21-18. qui ne propose pas d’exposition « On peut y voir beaucoup d’évolu- milieu, les affiches sont bien parti- charges et les valeurs de l’institut. permanente sur ce thème par « On savait que représenter le b BANQUES. Les déconvenues asiatiques et immobilières des années manque de place et de recul pour sang serait mal perçu par la passées remettent la gestion des risques au sommet des priorités pour la analyser cette collection. Mais un commission », indique Bernard profession bancaire. L’Institut de l’audit interne et l’Insig proposent, le projet devrait permettre, un jour, Chadebec. Cette commission 15 septembre à Paris, une journée d’études, Vers une nouvelle gestion de la visualiser sur Internet. rejette parfois des projets, «de des risques bancaires, où sera examinée la position de la fonction de risk crainte qu’ils soient mal perçus. En manager face aux auditeurs et aux contrôleurs internes, et à l’évolution COURSE CONTRE LA MONTRE général, il s’agit d’affiches un peu de la réglementation. Il manque encore beaucoup trop abstraites. Souvent je ne suis Renseignements : 01-53-53-59-06. d’affiches anciennes, très difficiles pas d’accord avec ces décisions, car à récupérer. Les entreprises, personne ne sait comment une b INSERTION. Peut-on concilier l’efficacité des actions d’insertion et n’ayant pas conscience de leur affiche sera perçue dans un atelier. l’application de la réglementation et du droit commun, avec les droits intérêt historique, les jettent. De Du coup, on finit par faire un pro- fondamentaux des personnes en situation d’exclusion ? Comment faire plus, à l’exception de celles des duit tellement édulcoré que ce n’est évoluer le droit pour rendre ces exigences conciliables ? mines, elles ne sont pas soumises plus une affiche. Celle-ci devrait au Ces interrogations seront le thème des Journées d’études nationales de au dépôt légal, car elles sont contraire être quelque chose de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réadaptation considérés comme des biens courageux, de dynamique. Elle doit sociale (Fnars), intitulées Les exclus à la croisée des droits, les 16 et consommables et non comme des produire un choc. » 17 septembre à Brest. œuvres. Il n’existe donc pas Renseignements : 01-48-01-82-00. d’archivage officiel. Francine Aizicovici