RÉPÉRTOIRES DES SOUS-SÉRIES 20 ET 21 Yc DÉPARTEMENT DE LʼARMÉE DE TERRE
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RÉPÉRTOIRES DES SOUS-SÉRIES 20 ET 21 Yc DÉPARTEMENT DE LʼARMÉE DE TERRE REGISTRES MATRICULES DES SOUS-OFFICIERS ET HOMMES DE TROUPE DES UNITÉS DE LA GARDE CONSULAIRE, DE LA GARDE IMPÉRIALE, DE LA GARDE ROYALE ET DE LʼINFANTERIE DE LIGNE (1803-1815) 01 page titre 1 6/10/05, 16:37 Couverture : gouache par le capitaine Tartaras, aide de camp du général Baillet-Latour - Vue et perspective de la bataille de la Moskowa gagnée par sa Majesté lʼEmpereur et Roi sur les armées de lʼEmpereur de Russie prise sur les champs de bataille du 5 septembre 1812 (...) © SHD 01 page titre 2 6/10/05, 16:37 ARCHIVES DE LA DÉFENSE REGISTRES MATRICULES DES SOUS-OFFICIERS ET HOMMES DE TROUPE DES UNITÉS DE LA GARDE CONSULAIRE, DE LA GARDE IMPÉRIALE, DE LA GARDE ROYALE ET DE LʼINFANTERIE DE LIGNE (1803-1815) RÉPERTOIRE NUMÉRIQUE DÉPARTEMENT DE LʼARMÉE DE TERRE SOUS-SÉRIES 20 et 21 Yc et édition annotée des notices pouvant servir à lʼhistorique des unités de la garde impériale par Michel ROUCAUD Secrétaire administratif Préface du professeur Jean-Paul BERTAUD Professeur émérite des universités Château de Vincennes 2005 01 page titre 3 6/10/05, 16:37 © Service historique de la Défense / Département de l'armée de Terre ISBN : 2-11-095139-7 www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr 01 page titre 4 6/10/05, 16:37 RÉPERTOIRE NUMÉRIQUE DES SOUS-SÉRIES 20 YC ET 21 YC 5 Cet instrument de recherche a été revu, corrigé et préparé pour la publication avec lʼauteur par Mlle Gwladys LONGEARD, archiviste paléographe, conservateur du patrimoine au Service historique de la Défense « Soldat,...Mon peuple vous reverra avec joie, et il vous suffira de dire : J’étais à la bataille d’Austerlitz, pour que l’on réponde : voilà un brave ! » Napoléon, Austerlitz, 3 décembre 1805 REMERCIEMENTS La rédaction de cet inventaire, comme tout inventaire, a été un travail solitaire. Cependant, il nʼaurait pas été possible sans le soutien de ceux qui mʼentourent au Service historique de la Défense. Quʼil me soit permis ici de leur exprimer toute ma reconnaissance et ma gratitude. Merci à madame Nicole Salat et à messieurs Martin Barros et Cyril Canet pour leur relecture. Merci à monsieur Jean-Marie Linsolas pour son iconographie. Merci à monsieur Thierry Sarmant pour ses conseils typographiques toujours précis et judicieux. Merci à mademoiselle Elisabeth Olive et madame Nathalie Genet-Rouffiac pour leur soutien. Merci à « mon cousin », monsieur Alain Guéna pour sa connaissance toujours précieuse des fonds du service. Merci à mademoiselle Gwladys Longeard pour son temps passé à la préparation de la publication de cet ouvrage. Merci au major Aichholzer et au gendarme adjoint Nathalie Ragheboom pour leur travail minutieux sur la maquette de ce livre. Et merci à monsieur Samuel Gibiat de mʼavoir confié cette tache. Enfin je dédie ce travail à mon père, Jean Roucaud, officier et historien. 02 remercie 5 6/10/05, 16:37 6 INTRODUCTION 02 remercie 6 6/10/05, 16:37 RÉPERTOIRE NUMÉRIQUE DES SOUS-SÉRIES 20 YC ET 21 YC 7 PRÉFACE Des premières « montres de compagnies » aux « rôles de signal de tous les gens de guerre », la monarchie française sʼefforce, de Charles V à Louis XIII, dʼétablir des états nominatifs des hommes en armes quʼelle solde et dont les effectifs sont en constant accroissement. Les registres de contrôle de troupes créés en 1716 sont le stade quasi- ultime de cette « mise en fiches » de lʼidentité et de la carrière des soldats. Ceux de la Première République, du Consulat et de lʼEmpire suivent leur modèle. Toutefois, le questionnaire manuscrit est peu à peu remplacé par un imprimé, et un historique du régiment figure aux premières pages du registre. Ainsi, de nos jours, des milliers de volumes renfermant les faits marquants de la vie de plus dʼun million de militaires, se dressent en masses rectilignes, sur des dizaines de travées, au rez-de-chaussée des Archives de la Guerre, à Vincennes. Certains, qui nʼont jamais été consultés, laissent échapper, une fois ouverts, le sable qui servit à sécher lʼencre qui les marque. Parfois, à feuilleter les pages, le lecteur découvre des lettres qui, écrites par des officiers dʼadministration, disent le mal éprouvé à bien remplir la tâche. Comment exécuter le travail, questionne celui-ci, quand on campe sur des montagnes où il neige et où lʼon est sans tente et sans abri pour éviter que le papier ne se mouille ? Cet autre demande avec ironie si le ministère le prend pour Dieu en trois personnes. On le harcèle en effet de demandes portant sur lʼembrigadement, sur la situation de chaque compagnie, sur le temps de service accompli par les gradés et sur les places vacantes de sous-officiers et dʼofficiers. Où trouver le temps de mettre à jour les registres de contrôle et dʼen envoyer un double au ministère ? Comment faire quand on est seul à les rédiger et que tantôt ils sʼégarent, tantôt ils tombent aux mains de lʼadversaire ? Lʼennemi qui force à abandonner la plume pour prendre le fusil nʼest pas seul à porter le trouble dans les écritures. Des soldats, engagés volontaires sous la Révolution, sʼopposent longtemps à lʼinscription de leur nom et de leur signalement sur des registres. Ils sont citoyens levés pour donner un coup de main à lʼarmée, ils nʼont donc pas à figurer sur des contrôles militaires. Pour dʼautres, les registres contiennent un double dʼeux-mêmes et ils craignent quʼon en use pour des pratiques 03 preface bertaud 7 6/10/05, 16:37 8 INTRODUCTION magiques ! Il arrive que des bataillons de volontaires, comme le 7e du Jura, accomplissent toutes les campagnes de la Révolution sans jamais tenir de registres. Ce nʼest quʼau début du Consulat que le ministère découvre enfin les unités fantômes. Nécessaires au gouvernement pour éviter dʼêtre grugé sur le nombre dʼhommes soldés et pour faire poursuivre les déserteurs par la gendarmerie, les registres sont aussi le lien qui relie lʼarmée à la nation, les soldats à leur famille. Les volumes massifs aux grandes pages épaisses, portant témoignage de la carrière des militaires, permettent à ceux-ci de postuler un grade et une fonction, dʼobtenir une pension de retraite, de quémander une place aux Invalides, dʼentrer dans un camp de vétérans en Allemagne ou en Italie ou de trouver, à partir de 1811, un emploi réservé dans une administration civile. Par le registre, le remplacé peut avoir la preuve que son remplaçant a bien rejoint les drapeaux impériaux et quʼil nʼa donc pas versé en vain son argent. Enfin, lʼinscription au registre du décès du militaire offre aux familles la preuve nécessaire pour demander un secours ou pour régler une succession. Au fil des colonnes, ce sont des morceaux de vie qui sʼassemblent et, avec la somme des sacrifices consentis, un destin collectif qui surgit. Avant même de comporter des historiques régimentaires, comme ceux ici présentés, les registres de contrôle de troupes ressemblent à des livres sacrés, à des sortes de monument où sʼégrènent les noms des blessés et des morts, des prisonniers de guerre et des « disparus ». Lʼesprit de corps se nourrit à ces lieux de mémoire et la solidarité, lʼallant et lʼémulation dans et entre chaque régiment en sortent renforcés. Lieux de mémoire, espaces dʼinvestigation pour les chercheurs : A. Corvisier fut le premier à montrer la richesse dʼune telle source pour lʼélaboration dʼune nouvelle histoire militaire où à la traditionnelle « histoire bataille » se conjuguerait la sociologie des combattants. Depuis sa thèse sur LʼArmée française de la fin du XVIIe siècle au ministère de Choiseul, assortie de guides sur les registres de contrôle des troupes du XVIIIe siècle, des dizaines dʼhistoriens ont trouvé là matière à leur thèse. Les démographes de lʼINED ont ainsi cerné au plus près la vérité sur les pertes de guerre subies sous la Révolution et sous lʼEmpire. Les anthropologues ont montré lʼélévation, au cours des siècles, de la taille des conscrits. Les historiens de la société militaire ont reconstitué lʼarmée française qui se battit à Yorktown ou les forces 03 preface bertaud 8 6/10/05, 16:37 RÉPERTOIRE NUMÉRIQUE DES SOUS-SÉRIES 20 YC ET 21 YC 9 du maintien de lʼordre à Paris à la veille de la Révolution. Ils ont aussi découvert le véritable visage des combattants de Valmy, des soldats de lʼan II ou des protagonistes du coup dʼÉtat qui conduisit Bonaparte au pouvoir. Lʼhistoire des anciens combattants de la monarchie, de la Révolution et de lʼEmpire se construit, elle aussi, à partir des registres tandis que celle des colonies, y retrouvant les hommes libres de couleur, retrace leur périple des Antilles en France métropolitaine et en Europe où ils se battirent de la Révolution à lʼEmpire, en dépit du rétablissement de lʼesclavage. Lʼhistoire des religions elle-même, par lʼétude des prénoms, y puise des renseignements sur la ferveur locale attachée à tel ou tel saint. De plus en plus nombreux, les généalogistes enfin font étape au Service historique de la Défense. Poursuivant dans les registres une enquête commencée dans les archives paroissiales ou communales, ils y découvrent avec les individus recherchés de nouvelles pistes à emprunter. Cʼest dire combien lʼinventaire – qui sera suivi de bien dʼautres – offert aujourdʼhui par M. Michel Roucaud, est précieux pour les chercheurs. Grâce à lui, les historiens seront mieux à même dʼexplorer la « forêt de mémoire » que forment les registres matricules des sous-officiers et des hommes de troupe de la garde consulaire, impériale et royale. Ils pourront ainsi approcher de plus près les soldats des unités les plus prestigieuses de la Grande Armée, connus jusquʼici par la Correspondance impériale, par les mémoires des maréchaux et des généraux, par les journaux de route des officiers et par les lettres de quelques soldats.