Mardi 29 Mai 1956
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** Année 1956. - N° 29 C. R. Le Numéro: 15 francs. Mercredi 30 Mai 1956 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE DEBATS PARLEMENTAIRES CONSEIL DE LA RÉPUBLIQUE COMPTE RENDU IN EXTENSO DES SÉANCES QUESTIONS ÉCRITES ET RÉPONSES DES MINISTRES A CES QUESTIONS Abonnements à l'Édition des DÉBATS DU CONSEIL DE LA RÉPUBLIQUE : MÉTROPOLE ET FRANCE D'OTITB.E-MER : 600 tr. ÉTRANGER : 1 .600 Ir. (Compte chèque postal: 9063.13, Paris.) PRIÈRE DE JOINDRE LA DERNIÈRE BANDE DIRECTION, RÉDACTION ET ADMINISTRATION POUR LES CHANGEMENTS D ADRESSE aux renouvellements et réclamations QUAI VOLTAIRE, N» 31, PARIS- 7« AJOUTER '20 FRANCS SESSION DE 19Uo-1936 — COMPTE RENDU IN EXTENSO — 46 e SÉANCE Séance du Mardi 29 Mai 1956. SOMMAIRE Propositions de résolution de M. Michel Debré et de M. Marcel 1. — Procès-verbal (p. 865),, Plaisant avec demandes de priorité. — MM. Michel Debré, Paul Chevallier. — Retrait. 2. — Congé (p. 806). Nouvelles propositions de M. Michel Debré et de M. Marcel 8. — Transmission de projets de loi (p. 806). Plaisant avec demandes de- priorité. 4. — Dépôt de rapports (p. 866). Rejet, au scrutin public, de la priorité pour la proposition de 5. — Décès de M. Jean Maroger, sénateur de l'Aveyron (p. 866). résolution de M. Michel Debré. MM. le président, Paul Ramadier, ministre des affaires écono M. Marcel Plaisant, Mme Yvonne Dumont. miques et financières. Adoption de la proposition de résolution de M. Marcel Plaisant. 6. — Questions orales (p. 867). Éducation nationale, jeunesse et sports: ■ 9. — Renvoi de la suite de l'ordre du jour (p. 891). Question de M. Canivez. — MM. René Billeres, ministre de 10. — Dépôt de propositions de loi (p. 891). l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports; Canivez. Défense Nationale et forces armées: 11. — Dépôt de propositions de résolution (p. 891). Question de M. Chazette. — MM. Henry Laforest, secrétaire 12. — Dépôt d'un' rapport (p. 891) . d'État aux forces armées (air) ; Chazette. Question de M. Edouard Michelet. MM. le secrétaire d'État, 13. — Règlement de l'ordre du jour tp. 891). * Edmond Michelet. Agriculture: Question de M. Edmond Michelet. — MM. Kléber Loustau, sous- secrétaire d'État à l'agriculture; Edmond Michelet, PRÉSIDENCE DE M. GASTON MONNERVILLE Anciens combattants et victimes de guerre: Question de M. Hassan Gouled. — MM. le sous-secrétaire d'État La séance est ouverte à quinze heures dix minutes. à l'agriculture, Hassan. Gouled. • i. — Interversion de l'ordre du jour (p. 870). MM. Michel Debré, Dassaud, président dé" la commission du travail. 8. — Politique algérienne du Gouvernement. — Discussion de ques PROCÈS-VERBAL tions orales avec débat (p. 870). Discussion générale: MM. Michel Debré, Jules Castellani, André M. le président. Le procès-verbal de la séance du vendredi Boutemy, Jean Bertmid, Gabriel Puaux, Robert Lacoste, ministre 25 mai 1956 a été affiché et distribué. résidant en Algérie; Waldeck L'Huillier, Antoine Colonna, le géné Il n'y a pas d'observation ?... ral Béthouart.. Le Drocès-verbal est adopté * (1 f.) 39 866 CONSEIL DE LA REPUBLIQUE — SEANCE DU 29 MAI 1956 ■Nous sommes en 1906 et, dès cette époque, il se passionne — 2 — poiuvtette « fée des temps modernes »: l'électricité. Disons tout de suite que, dans l'histoire économique de notre pays, il mar» CONGÉ quera sa place, notamment comme le créateur de cet admirable réseau hydroélectrique qui fit l'admiration des techniciens. M. le président. M. Verneuil demande un congé. „ La vie s'annonce sous les plus favorables auspices pour ce Conformément à l'article 40 du règlement, le bureau est d'avis jeune ingénieur, particulièrement brillant. d'accorder ce' congé. Mais voici la guerre. Le capitaine Maroger en revient chef de Il n'y a pas d'opposition ?... bataillon, décoré de la Croix de guerre, et il reçoit bientôt la Le congé est accordé. A ■ croix de chevalier de la Légion d'honneur, à titre militaire. Nommé ingénieur en chef des ponts et chaussées, directeur — 3 — des forces hydrauliques au ministère des travaux publics,- il prépare la loi sur les chutes d'eau qui a permis le déveloippe- TRANSMISSION DE PROJETS DE J.OI nent de la production d'électricité d'origine hydraulique. La France a cruellement pâti de ces cinquante mois de guerre. M. le président. J'ai reçu de M. -le président de l'Assemblée L'élite a été fauchée sur les champs de bataille et le secteur nationale un projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, privé manque de cadres. relatif à la procédure de codification des textes législatifs Jean Maroger est sollicité de tous les côtés, en raison de sa concernant les dommages de guerre et la reconstruction. compétence technique hautement appréciée. En 1923, il quitte Le projet de loi sera imprimé sous le n° 483, distribué, et, l'administration ; il installe la première liaison téléphonique à s'il n'y a pas d'opposition, renvoyé à la commission de la ondes dirigées entre Paris et les Pyrénées; il crée lJUnion des reconstruction et des dommages de guerre. (Assentiment .) producteurs d'électricité des Pyrénées occidentales'1, premier exemple de coopération entre des sociétés régionales de distri- • J'ai reçu de M. le président de l'Assemblée nationale un bution ; il devient président de la chambre syndicale des forces projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, relatif à la hydrauliques, poste qu'il occupera pendant plus de vingt ans. participation de la France à la Société financière internationale. L'alimentation en énergie électrique de Bordeaux et de Toulouse Le projet de loi sera imprimé sous le n° 486, distribué, et, lui est due.' - s'il n'y a pas d'opposition, renvoyé à la commission des Jean Maroger a été l'animateur de la réalisation de l'ensemble finances. (Assentiment.) du réseau français à haute tension de 1924 à 1926. Parallèle ment, il a favorisé l'essor -de l'industrie électrochimique et de — 4 — l'industrie de l'azote dans le Sud de la France. Il fut administrateur et président de très importantes sociétés DEPOT DE RAPPORTS industrielles au sein desquelles il joua toujours1 un rôle pri / * ' t mordial, non de financier, mais de technicien recherché. " M. le président. J'ai reçu de MM. Jean Bertaud, de Menditte, Cependant, la technique n'était point sa seule préoccupation. Bouquerel, Kalenzaga, Beaujannot et René Dubois un rapport L'homme l'intéressait (beaucoup plus que la machine et les - d'information, fait au nom de la commission des moyens de questions sociales furent son constant souci: « Je ne crois point, communication, des transports et du tourisme, à la suite de disait-il, à l'action efficace d'un homme isolé; seule peut agir la mission effectuée par une délégation de la Commission au une équipe. .» Moyen-Orient. L'existence d'une équipe suppose une mutuelle confiance. Il Le rapport sera imprimé sous le n° 484 et distribué. avait celle de ses subordonnés. C'est ainsi qu'en 1936, lors de la négociation des contrats collectifs dans les industries hydrau J'ai reçu de Mme Devaud un deuxième rapport supplémentaire, liques de l'électricité, il obtint l'accord des parties que rien ne fait au nom de la commission du travail et de la sécurité semblait devoir rapprocher*" èociale, sur le projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, Alors qu'il n'a jamais brigué aucun mandat, les parlemen après déclaration d'urgence, portant institution d'un fonds natio taires du département de l'Aveyron le pressent de présenter sa nal de solidarité (n 08 443; 468, 469, 470 et 482, session de 1955- candidature au Sénat. 1956). „ - Il exploite depuis de nombreuses années une importante pro Le i apport sera imprimé sous le n° 485 et distribué. priété à Camarès et il est fort connu dans le Rouergue. Il fut le créateur de l'électrification du Centre et, grâce à son pro gramme de connexion, un bassin minier, comme celui de Viviez, — 5 — menacé de fermeture, put, non seulement survivre, mais se développer. DÉCÈS DE M. JEAN MAROGER, Automne 1938... Chacun d'entre vous se souvient de cette SÉNATEUR DE L'AVEYRON époque dramatique : la. guerre menace, les esprits sont inquiets.- Maroger interrompt volontairement sa campagne électorale, car, . M. le président. Mesdames, messieurs (Mmes et MM. les séna dira-t-il, « pendant les heures d'angoisse que nous vivons, il teurs, MM. les ministres se lèvent). ne saurait être question de s'occuper de politique personnelle ». Nous espérions contre toute espérance : chaque jour, en fai La menace de guerre écartée, les élections ont lieu et les délé- ' sant prendre des nouvelles de notre collègue Jean Maroger à gués sénatoriaux de l'Aveyron l'envoient siéger au Parlement. la clinique dû docteur Bonnefous, où il était entouré des soins Il n'a point le temps de donner sa mesure ; la débâcle emporte les plus attentifs, il m'était répondu: « état stationnaire ». les hommes et les institutions, et ce n'est, point sans déchire Jean Maroger est mort comme il l'eût aimé, en plein travail, ment que le combattant de 1914 voit les armées ennemies fouler terrassé à l'issue d'une lourde journée de session du conseil le sol qu'il a défendu âprement pendant quatre années. Son général de l'Aveyron. fils Gilbert, a pris sa relève. " ' . Avec lui, voici que disparaît un des derniers liens qui unis La libération nous apporte à tous la ''joie immense de la sent le Conseil de la République à l'ancien Sénat. liberté retrouvée. A lui, elle apporte une nouvelle dont, au Il fut l'un de ceux qui ont apporté à notre jeune Conseil une fond de lui-même, il ne se remettra jamais complètement : Gil expérience parlementaire acquise dans l'Assemblée qui l'avait bert Maroger'a été tué au combat, devant Mittel-Biberach, quel précédé, et l'ont aidé à maintenir des traditions nécessaires à l'affermissement de son" autorité.