Samedi 19 Janvier Orchestre Philharmonique De Radio France
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Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Samedi 19 janvier Orchestre Philharmonique de Radio France | Samedi 19 janvier | Samedi Dans le cadre du cycle Terres promises Du mardi 8 au samedi 19 janvier 2008 Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr Orchestre Philharmonique de Radio France France Philharmonique de Radio Orchestre OPRF 1901.indd 1 14/01/08 14:24:52 Cycle Terres promises Du marDi 8 au SameDi 19 janVier De l’exode biblique à la découverte de l’amérique par Christophe Colomb, MARDI 8 JANVIER, 20H de la célébration du « nouveau monde » par Dvorák à l’exploration d’autres ailleurs musicaux : autant de terres promises, littérales ou métaphoriques. Georg Friedrich Haendel Israel in Egypt L’exode biblique raconte l’esclavage des juifs en Égypte avant qu’ils ne traversent, sous la conduite de moïse, la mer rouge et le désert du Sinaï pour aller vers The King’s Consort la Terre promise. Dans son oratorio créé à Londres en 1739, Haendel donne Matthew Halls, direction à entendre la plainte des juifs, peint les plaies que Dieu inflige à l’Égypte qui les opprime et conclut son œuvre par le cantique de moïse. JEUDI 10 JANVIER, 20H en exergue au beau livre-disque qu’il a réalisé avec montserrat Figueras, La Capella reial de Catalunya et l’ensemble Hespèrion XXi (Christophorus Colombus. Paradis Christophe Colomb, Paradis perdus perdus , alia Vox, 2006), jordi Savall citait ces mots du poète espagnol jorge manrique, contemporain de Christophe Colomb : « Ce monde était bon, si nous Hespèrion XXI savions en faire bon usage. » Pour jordi Savall, Christophe Colomb n’est pas La Capella Reial de Catalunya seulement « l’amiral qui en 1492 découvre le Nouveau Monde ». il est aussi le signe Jordi Savall, direction, rebab, vielle qu’« un nouveau paradis va être transformé ». Combinant des sources historiques, Montserrat Figueras, soprano littéraires et musicales, son spectacle se veut « représentatif de l’émergence d’une époque de changements, d’un passé lointain mais que nous ne devrions pas oublier ». VENDREDI 11 JANVIER, 20H en juin 1891, le compositeur tchèque antonín Dvorák quitte sa terre natale pour new York. Féru de chemins de fer et de bateaux à vapeur, il est fasciné par Robert Schumann les progrès techniques du nouveau monde. il se passionne pour les musiques des Ouverture, Scherzo et Finale op. 52 indiens et des noirs, imprégnées d’une nostalgie qui lui rappelle sa propre douleur Konzertstück pour 4 cors et orchestre op. 86 d’exilé volontaire. Tourmenté par des sentiments violents et contradictoires, Antonín Dvorák Dvorák écrit sa neuvième et dernière symphonie. Symphonie n° 9 « Du Nouveau Monde » L’ailleurs n’a pas nécessairement la forme d’une autre terre à conquérir. La Chambre Philharmonique Le compositeur japonais Toru Takemitsu (1930-1996) le cherche dans Emmanuel Krivine, direction la contemplation de la pluie : Rain Coming (1982) est porté par une phrase David Guerrier, Antoine Dreyfuss, de la flûte qui se déploie comme des ondes toujours semblables et chaque fois Emmanuel Padieu, Bernard Schirrer, cors différentes. jonathan Harvey (né en 1939), quant à lui, ponctue chacun des douze mouvements de Bhakti (1982) par une phrase tirée des hymnes védiques. mais l’ailleurs, c’est aussi le passé lointain. Le compositeur anglais julian anderson (né en 1967) rend hommage à deux chefs-d’œuvre de l’art médiéval dans Book of Hours (2004) : Les Très Riches Heures du duc de Berry et La Dame à la licorne. Écrite en 1768-1769, la Symphonie n° 26 de joseph Haydn, destinée à célébrer la Semaine Sainte, fut intitulée Passio et Lamentatio. même s’il s’agit d’une œuvre instrumentale, on peut entendre, suggérée, l’évocation du siège, de la prise et de la destruction de jérusalem par le roi de Babylone, nabuchodonosor ii. L’oratorio de Georg Philip Telemann, Das befreite Israel (1759), s’inspire quant à lui de l’épisode biblique relatant la condition des juifs en Égypte avant leur conquête de la Terre promise. 2 OPRF 1901.indd 2 14/01/08 14:24:53 SAMEDI 12 JANVIER, 11H SAMEDI 19 JANVIER, 20H Concert éducatif Joseph Martin Kraus Antonín Dvorák Symphonie en ut Symphonie n° 9 « Du Nouveau Monde » Joseph Haydn Symphonie n° 26 « Les Lamentations » La Chambre Philharmonique Georg Philipp Telemann Emmanuel Krivine, direction Das befreite Israel (Israël libéré) Pierre Charvet, présentation Orchestre Philharmonique de Radio France VENDREDI 18 JANVIER, 20H Giovanni Antonini, direction Letizia Scherrer, soprano Toru Takemitsu Marie-Claude Chappuis, mezzo-soprano Rain Coming, pour orchestre de Marcus Ullmann, ténor chambre Klaus Mertens, basse Julian Anderson Pages et Chantres du Centre Book of Hours, pour ensemble et de Musique Baroque de Versailles électronique Olivier Schneebeli, chef de chœur Jonathan Harvey Bhakti, pour ensemble et bande quadraphonique Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction 3 OPRF 1901.indd 3 14/01/08 14:24:53 OPRF 1901.indd 4 14/01/08 14:24:53 samedi 19 janvier – 20H Salle des concerts Joseph Martin Kraus Symphonie en ut mineur VB 142 Joseph Haydn Symphonie n° 26 « Les Lamentations » entracte Georg Philipp Telemann Das befreite Israel (Israël libéré) Orchestre Philharmonique de Radio France Svetlin Roussev, violon solo Giovanni Antonini, direction Pages et Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles Olivier Schnebeeli, chef de chœur Letizia Scherrer, soprano Marie-Claude Chappuis, mezzo-soprano Marcus Ullmann, ténor Klaus Mertens, basse Coproduction Cité de la musique, radio France. Ce concert sera diffusé sur France musique le lundi 4 février à 20h. Fin du concert vers 21h50. 5 OPRF 1901.indd 5 14/01/08 14:24:53 Joseph Martin Kraus (1756-1792) Symphonie en ut mineur VB 142 i. Larghetto – allegro ii. andante iii. allegro assai Composition : c. 1783. Durée : environ 22 minutes. De la seconde moitié du XViiie siècle, l’histoire a retenu un nombre restreint de compositeurs : on pense à mozart, Haydn et au jeune Beethoven. mais notre siècle redécouvre peu à peu les musiciens de cette époque, où se distingue joseph martin Kraus, né la même année que mozart. Originaire de miltenberg-sur-le-main, Kraus a réalisé une partie de ses études à mannheim, avant d’accomplir l’essentiel de sa carrière en Suède. Le roi Gustave iii, passionné d’art, vient en effet de créer l’académie de musique et l’Opéra royal suédois. mais en raison du nombre insuffisant d’artistes autochtones, il doit faire appel à des musiciens étrangers. Kraus, installé à Göttingen entre 1776 et 1778, y rencontre Carl Stridsberg, un étudiant suédois qui l’encourage à s’établir à Stockholm. Ses œuvres vocales, en particulier, sont appréciées de Gustave iii, lequel permet au compositeur d’effectuer un voyage de quatre années dans toute l’europe, à partir de 1782. À Vienne, Kraus rencontre joseph Haydn, dont il reçoit les éloges. C’est probablement au cours de ce long voyage qu’il compose sa Symphonie en ut mineur. L’œuvre se rattache à l’esthétique du Sturm und Drang qui avait marqué la musique orchestrale de Haydn entre 1766 et 1774. Si Kraus a peut-être entendu certaines symphonies de l’aîné en séjournant à esterháza en 1783, il a surtout été membre du Göttinger Hainbund, un cercle littéraire Sturm und Drang. Faut-il alors s’étonner de l’impétuosité et de l’expressivité parfois douloureuse de sa symphonie ? La partition, dans un sombre ut mineur, s’ouvre sur une introduction Larghetto, à l’écriture contrapuntique. ici, comme dans le deuxième mouvement, Andante, les appoggiatures, le chromatisme et les dissonances harmoniques intensifient la mélancolie, tandis que des silences inattendus engendrent un sentiment d’inquiétude. Les mouvements vifs, où les fréquentes notes répétées à la basse dynamisent le discours, se caractérisent par leur énergie tourmentée. en mi bémol majeur, leur deuxième groupe thématique apporte une lumière bienvenue, tout en maintenant la tension générale. alors que Haydn, dans les mêmes années, s’oriente vers un classicisme rayonnant, Kraus reste fidèle à la fièvre du Sturm und Drang et, par là, engage à relativiser notre périodisation historique. 6 OPRF 1901.indd 6 14/01/08 14:24:53 SameDi 19 janVier Joseph Haydn (1732-1809) Symphonie n° 26 en ré mineur « Les Lamentations » Hob. I/26 i. allegro assai con spirito ii. adagio iii. menuet Composition : 1768-1769. Durée : environ 14 minutes. un style commun unit la Symphonie n° 26 en ré mineur de Haydn et la Symphonie en ut mineur de Kraus, composée une quinzaine d’années après. en sus de l’adoption du mode mineur (rare dans la musique orchestrale de Haydn), les deux partitions présentent des mouvements vifs à l’agitation nerveuse. Dans le premier mouvement de la Symphonie « Les Lamentations », cette fébrilité est renforcée par les syncopes saccadées, tandis qu’au centre du Menuet, de surprenants accents sur le troisième temps déstabilisent la régularité de la métrique. mais l’œuvre de Haydn, sans doute destinée à la Semaine Sainte, se singularise par l’intégration d’anciennes mélodies liturgiques. La mention Passio e Lamentatio, apposée sur un manuscrit de 1772, s’explique par des emprunts à un drame médiéval de la Passion, encore édité au XViiie siècle. Le Menuet, seul, ne contient pas de citation (on soulignera que la Symphonie n° 26 est la dernière de Haydn en trois mouvements). Dans l’Allegro assai con spirito, les seconds violons et le premier hautbois jouent la mélodie qui accompagnait les interventions de l’Évangéliste, du Christ et de judas. Énoncée lors de l’exposition du deuxième groupe thématique, en fa majeur, cette ligne est dissimulée au sein de l’orchestre.