L’emprise du symbolique dans l’acte d’informer : les effets sur la représentation de l’autre Jad OUAIDAT ATER Sc. Info Com Université de Lille 3 (GERIICO EA 4073)
[email protected] Résumé Dans cette étude, nous avons décrypté la représentation du monde arabo-musulman à travers la médiatisation de la guerre d’Irak en 2003. Face aux grands événements, ici une guerre, comment la télévision française met-elle en place l’univers de l’autre, en l’occurrence l’autre appartenant à la culture arabo- musulmane? Comment les deux principales chaînes, TF1 et France2, construisent-elles l’image de cette culture ? D. Bougnoux évoque dans son ouvrage « La crise de la représentation », la coupure sémiotique. Il considère que « le monde de nos représentations » risque son équilibre entre « le trop (de l’inflation des signes, pas seulement monétaires) et le trop peu (déficit symbolique et retours d’un réel menaçant) ». Nous aurons recours à une approche socio sémiotique. Dès lors, nous allons nous interroger sur les soubassements de cette crise de la représentation. Est-elle vraiment due à un « effondrement symbolique » comme le dit Bougnoux ? La construction médiatique de la guerre en Irak révèle un traitement de l’actualité fortement marqué par les endroits et les figures symboliques, le recours à des données historiques et aux stéréotypes de la société irakienne. Les images symboliques ne rendent pas uniquement compte de la guerre, elles argumentent sur la situation d’une société qui vit au rythme de la guerre. Le journal télévisé devient un producteur de la représentation sociale. Nous sommes parvenus à conclure que l'avantage du visuel dans cette production de l'information transforme l'acte d'informer sur l'actualité en un exercice de représentativité qui n’est pas sans risque de provoquer des effets néfastes sur la communication médiatique.