Introduction
Un imitateur est un artiste capable
d'imiter la voix d'autres personnes.
Généralement, les imitateurs parodient les
gestes et paroles de personnes célèbres
(politiciens, sportifs, acteurs...). L'effet
comique recherché est d'autant plus fort
que la personne imitée est victime de tics,
et qu'elle emploie certaines expressions
fréquemment.
Selon l'oto-rhino-laryngologiste Jean
Abitbol, les imitateurs ont la particularité
d'avoir une corde vocale plus longue que
1
l'autre ce qui leur permet de moduler plus
facilement le timbre de leur voix.
Le terme imitateur est assez couramment
utilisé de façon abusive pour désigner les
artistes qui prennent une voix attribuable
à une personnalité. On fera la distinction
entre l'imitation qui recherche la fidélité
par rapport au timbre de voix original et la
caricature qui consiste à prendre quelques
caractéristiques d'une voix et à créer une
variante reconnaissable cependant.
L'imitation est plus difficile et requiert
plus d'adresse pour atteindre la justesse.
2
Certains spectacles de Didier Gustin sont
à ce titre une illustration du travail
d'imitateur.
La confusion est renforcée par le fait que
la plupart des artistes font durant leur
carrière de l'imitation mais aussi de la
caricature. Yves Lecoq, connu pour être un
imitateur chevronné, participe aux
Guignols de l'info qui à l'instar du Bébête
Show est un spectacle de caricature, où le
trait des voix est forcé à des fins
comiques. Laurent Gerra, autre imitateur
chevronné, passe du coq à l'âne, parfois
3
sans qu'on puisse distinguer ce qui relève
de l'imitation ou de la caricature. Grâce à
sa chronique quotidienne sur RTL, son
nouveau spectacle avec un grand orchestre
music hall et ses nombreuses apparitions
télévisées, il a été consacré en 2010
comique préféré des français Nicolas
Canteloup est également un imitateur
populaire grâce à sa chronique quotidienne
sur Europe 1, sa participation à Vivement
Dimanche, sa participation aux Guignols de
l'info et à ses nombreux spectacles.
4
Bien que d'autres imitateurs aient officié
avant lui, Thierry Le Luron a donné au
genre ses lettres de noblesse dans les
années 1970 et 1980.
Pour une imitation de chanteur, la
caricature sera renforcée en chantant une
parodie de chanson plutôt que les paroles
originales.
5
C’est en 1969 que je constate que j’ai une
facilité, un don de Dieu comme dirait
Fernandel dans le Schpountz celle de
pouvoir imiter.
Une chose est sûre la voix de mon grand
oncle russe obtient un franc succès dans
les réunions de famille.
Quelques temps après j’imite Chaban
Delmas, Johnny Halliday, Mireille Mathieu,
Dalida. Je commence par mes vedettes, la
famille et très vite je vais vers les
véritables de la télévision qui n’existe
finalement que depuis quelques années.
6
Sincèrement je peux l’avouer j’ai envie de
cultiver ce don et pourquoi pas d’en faire
mon métier, j’y pense, comme dirait
quelqu’un de connu pas seulement en me
rasant, même si à l’époque ce n’est pas
encore ma grande préoccupation que de
penser à me raser.
Je m’enregistre sur un magnétophone à
cassette, écoute, modifie, enfin bref je
travaille pour que ce soit le mieux possible.
Il y a quelques imitateurs mais je constate
que beaucoup n’en font pas leur métier
premier, Jean Valton, Jean Raymond sont
7
avant tout chansonniers quant à Henri
tisot c’est avant tout un grand comédien
qui fait cela, avec beaucoup de succès en
plus.
A ma grande déception c’est ma grand
tante qui me l’avouera, ce n’est pas moi qui
finalement donnerait ses lettres de
noblesse à cet art, car c’en est un, mais un
certain, c’est son vrai nom, Thierry le
Luron.
Place maintenant à cette magnifique
profession mais tellement méconnue par le
public qui croit cela facile.
8
Avec Robert Rocca Jean Valton fit les
beaux jours du Caveau de la République.
Il fut le représentant de TMC Monte
Carlo / Monaco à l'émission des télévisions
francophones des années 1969-1981 : Le
Francophonissime.
9
Jean Valton fut en 1965, avant Max
Favalelli, l'arbitre du jeu de télévision Le
mot le plus long présenté à l'époque par
Christine Fabrega.
Dans les années 1970, Jean Valton fut
sans doute, avec Maurice Biraud, l'artiste
le plus sollicité pour enregistrer des
disques publicitaires, comme, par exemple,
en 1967, celui des entreprises Mingori
(fabricants de robinets) intitulé Les
gouttes, ça me dégoutte. Ainsi, des
personnalités célèbres apportaient-elles
leur concours involontaire à la promotion
10
de marques ou de produits par
l'intermédiaire des talents d'imitateur de
Valton. Les voix de Georges Brassens,
Pierre Fresnay ou Darry Cowl rendaient
les messages publicitaires drôles et moins
ennuyeux. Un disque publicitaire souple
notamment, publié pour le fabricant de
soudures Doga dans les années 70s
mettait en scène les voix d'un certain
nombre de personnalités dans deux
sketches désopilants, l'un basé sur la
"Tirade des nez" de Cyrano de Bergerac,
ou chacune des personnalités intervenait
11
pour présenter un "nez" et l'autre sur les
stances du "Cid" de Corneille, ou d'autres
personnalités interrompaient la scène pour
insérer un spot publicitaire basé sur les
vers de Corneills.
Valton était également diplômé de
chirurgie dentaire, mais n'a jamais ou peu
exercé.
12
Jean Raymond est un comédien, imitateur
et chansonnier français, né le 27 mai 1919
et mort le 20 octobre 20111.
Il participa à quelques téléfilms et séries
et s'est illustré dans une bonne demi-
douzaine de pièces pour le compte d'Au
13
théâtre ce soir. Il y interprétait le plus
souvent des personnages faibles, dépassés
par les évènements et volontiers
bafouilleurs. Il était aussi un fidèle invité
pour l'émission Les jeux de 20 heures.
Il est inhumé au cimetière du Père
Lachaise.
14
André Aubert est un imitateur, né le 19
juillet 1923 à Montpellier mort le 27
février 2010 à Paris 20e. Il est surtout
connu du grand public pour avoir incarné le
personnage de Don Patillo dans les
publicités de la marque Panzani de 1975 à
1999. Il jouait un curé qui mangeait « des
pâtes, des pâtes, oui mais des Panzani ».
15
Outre ce détournement publicitaire du
personnage de Don Camillo popularisé par
Fernandel, André Aubert a fait de
l'imitation sa profession. Il avait
commencé sa carrière après guerre comme
chanteur dans un orchestre, avant de se
découvrir un talent d'imitateur qui l'a
rendu célèbre avec de nombreuses
compositions sur scène, dont celles de
Georges Brassens, Fernandel, Pierre
Fresnay, Jean Gabin, Jacques Brel,
Adamo, Gilbert Bécaud, Salvador Dali ou
Michel Simon. Il a, entre autres, rempli
16
pas moins de seize fois la salle de
l'Olympia et huit fois celle de Bobino avec
ses spectacles. « Avec André, on savait
qu'on allait casser la baraque à la fin des
premières parties qui étaient à la mode à
l'époque », a confié à l'AFP Jean-Michel
Boris, ancien directeur artistique de
l'Olympia.
Il avait également fait une tournée avec
Marlène Dietrich. André Aubert a été le
modèle d'artistes comiques comme
Thierry Le Luron ou Patrick Sébastien,
leur donnant envie de devenir imitateurs à
17
leur tour.
En 2002, André Aubert revient sur sa
carrière dans un livre autobiographique
intitulé Les Confessions de Don Patillo
(L'Harmattan). À noter également un livre
de recettes, Mon tour de France des
pâtes, paru en 1997 aux Éditions du
Cherche Midi.
18
Henri Tisot se fait connaître en 1960,
alors qu’il présente un spectacle au
Théâtre de Dix heures, grâce à ses
imitations de la voix du général de Gaulle.
Il prend garde de ne mentionner que Qui
vous savez sans jamais citer le général
nommément.
19
Son sketch L’Autocirculation parodie la
politique algérienne du chef de l’État. Le
45 tours tiré du spectacle se vend alors à
un million d’exemplaires, une diffusion
exceptionnelle pour un disque
humoristique.
L’enregistrement de La Dépigeonnisation,
un autre sketch qui se vend à 300 000
exemplaires, aurait suscité cette
réflexion de la part du Général de Gaulle :
« Tisot baisse, je vais encore me
retrouver tout seul ! ».
« La force de De Gaulle, c'est qu’il parle
20
toujours aux Français ! Je suis entré dans
la peau du Général, mais il a fini par avoir
la mienne. Il me tient, il est toujours là
dans les recoins de ma personne et,
lorsque l’on me voit, on pense à lui. De là,
mon amour de la France et sa défense à
tous crins. »
Resté un fervent soutien du Général, il
publie en 2010 « De Gaulle et moi. Quelle
Aventure ! » un livre préfacé par Maurice
Druon.
21
Né à Paris d’un père parisien et d’une mère
provençale, Claude Véga fait de piètres
études commerciales en compagnie de
François Truffaut.
Après trois ans d’études d’art dramatique,
il débute le jour même de son audition au «
Liberty's » en compagnie de Gilbert
Bécaud, Jean Richard et Mick Micheyl.
22
Pendant son service militaire, on lui donne
la permission de débuter au music-hall
Bobino. Sa notoriété grandissante lui
permet d'assurer des représentations
dans différents pays. En 1958 et en 1961,
il est à l'affiche des premières parties
des spectacles de Charles Trenet, d'Édith
Piaf et enfin de Joséphine Baker à
l'Olympia. Il commence en parallèle une
carrière au théâtre en reprenant le rôle
de François Périer dans la pièce « Les J3
», et obtient plusieurs rôles au cinéma :
Paris Music Hall (1957) avec Charles
23
Aznavour; La marraine de Charley (1959)
avec Fernand Raynaud; Tout l'or du monde
(1961) de René Clair; Les Héritiers avec
Roger Pierre et Jean-Marc Thibault; Le
Chevalier de Pardaillan (1962) avec Gérard
Barray; Domicile conjugal (1969) de
François Truffaut. Il revient sur scène au
théâtre de Bobino avec Juliette Gréco,
puis trois tournées consécutives avec
Nana Mouskouri. Il tourne à travers la
France, l’Allemagne et la Belgique.
Du côté de la télévision, Edwige Feuillère
en 1968, puis Maria Callas, en 1969, le
24
demandent pour l’émission L'Invité du
dimanche. Il est un habitué des Top à... de
Maritie et Gilbert Carpentier. Parmi les
plus fameux auxquels il participe : Sacha
Distel, Jacques Chazot, Jacqueline Maillan,
Charles Aznavour, Dalida, Nana Mouskouri
et surtout le Top à Claude Véga (du 27
avril 1974) qui obtient un taux d’écoute de
70 % et est diffusé deux fois la même
année. Il revient au théâtre en 1974 dans
une pièce de Jean-Michel Ribes (Odyssée
pour une tasse de thé), puis part de
nouveau en tournée en 1977 et 1978 et
25
intervient régulièrement à la télévision.
Dans les années 1980, il participe aux
émissions de télévision de Danièle Gilbert,
de Christian Morin, de Guy Lux, de Patrick
Sébastien et enfin de Jean-Pierre
Foucault. Il joue par la suite dans diverses
pièces de théâtres de 1990 à 1999. En
2008, il sort un CD d'imitations des
années 1950 et achève l'écriture d'un
livre de souvenirs sous forme d'anecdotes
illustrées par lui-même. Il a été nommé
officier dans l'Ordre des Arts et des
Lettres en janvier 2010.
26
Titulaire d'une maîtrise d'allemand et
d'un DEUG d'anglais, Patrick Adler
enseigne dans un lycée privé. En 1989, il
décide d'arrêter l'enseignement pour se
diriger vers le music-hall.
Sa période de grande exposition
médiatique se situe entre 1989 et 1999. La
27
France le découvre un 14 février 1989
dans l'émission Champs-Élysées de Michel
Drucker, qui le parraine. De 1990 à 1993, il
est élève permanent dans l'émission La
Classe sur France 3 puis chroniqueur
régulier chez Laurent Ruquier à Rien à
cirer sur France Inter jusqu'en 1996,
avant de rejoindre Les Bons Génies sur
France 2. Il intervient également dans
d'autres émissions et parallèlement joue
sur scène (Adler imite les dégâts à
l’Olympia et tournée en première partie
des Adieux des Vamps, Adler de quoi ?,
28
Adler à la poursuite du hochet vert).
Après cette période de succès en radio et
à la télévision, Patrick Adler continue ses
one-man-shows, et de janvier 2001 à juin
2002 assure la première partie d'Hélène
Ségara au Palais des Sports, à l'Olympia et
en tournée dans tous les Zéniths de
France mais également en Suisse et en
Belgique.
De 2003 à 2004, Patrick Adler joue en
province, en Belgique et en Suisse la pièce
de Jean-François Champion : Ainsi soit-il,
mise en scène par Jean-Luc Moreau. Il
29
partage l'affiche avec Patrice Laffont et
Chantal Ladesou. Il retourne au one-man-
show en 2006 avec Adler… frais (théâtre
du Temple de janvier à avril et en
tournée), en 2007-2008 avec Adler brise
la glace (Festival d'Avignon et Sentier des
Halles de novembre 2007 à février 2008)
et en 2009 avec Même pas changé ?!, tour
d'horizon sur les vingt dernières années,
spectacle interactif (Festival d'Avignon et
en tournée dans toute la France jusqu'en
2010).
30
Chantal Gallia est une imitatrice des
années 70 et 80. Elle s'est produite au
Théâtre de la Renaissance à Paris en 1992
dans un spectacle intitulé "J'annonce,
j'abats" pendant 3 mois (mise en scène
Roger Louret). Elle s'est à nouveau
produite 3 mois fin 1992/début 1993 au
31
Théâtre Michel à Paris dans un spectacle
intitulé "Non mais je rêve". Elle a eu
ensuite une fille et depuis a arrêté sa
carrière.
32
Éric Blanc, de son vrai nom Éric Degbegni,
né le 13 octobre 1965 à Cotonou, est un
imitateur, humoriste et acteur français
d’origine béninoise.
Né à Cotonou d’un père magistrat et d’une
mère puéricultrice, il y vit jusqu’en 1975
où il s’exile avec sa famille pour Paris
après le coup d’État du général Kérékou. Il
abandonne assez rapidement ses études
33
de droit pour se consacrer à la scène. En
1986, il débute au Caveau de la République
avec des imitations de Valéry Giscard
d’Estaing, Frédéric Mitterrand ou Yannick
Noah et enchaîne rapidement par des
prestations régulières à la télévision dont
La Classe sur France 3.
Il crée son premier one-man show au
Bataclan puis à Bobino. Suite à des
démêlés judiciaires dus à une imitation
contestée d’Henry Chapier1, un critique de
cinéma, lors de la cérémonie de remise des
Césars en mars 1988, il se retrouve «
34
privé » de télévision pendant plusieurs
années. Il poursuit alors sa carrière au
cinéma et au théâtre.
35
Après avoir été journaliste pendant une
dizaine d'années, à la radio (Europe 1, RTL,
France-Inter, RMC) et à la télévision (au
service politique de TF1), il devint en 1977
un homme de scène quand Thierry Le
Luron amusé par son imitation de Georges
Marchais et de son fameux « C'est un
36
scandale ! » l'incita à se lancer dans le
monde du spectacle.
Depuis cette année clé, Pierre Douglas
s'est imposé comme l'un des piliers de
certaines scènes parisiennes, comme le
Don Camillo, le Caveau de la République ou
le César Palace. Bien qu'il soit souvent
ignoré ou méprisé par une partie des
journalistes, son talent est reconnu par le
public et peut être classé parmi les
chansonniers.
De 1978 à 1982, Pierre Douglas fut
également animateur sur France Inter, où
37
il animait la tranche horaire 7h00-8h45
aux côtés d'Annette Pavy, avec comme
générique la musique du film La Folie des
grandeurs. À la même période, il animait
aussi sur TF1 l'émission Au plaisir du
samedi, aux côtés de Denise Fabre et
Garcimore.
Durant sa carrière, Pierre Douglas a
également été acteur de théâtre, aux
côtés notamment de Robert Manuel ou
Bernard Menez et comédien au cinéma,
dans des films avec Jean Poiret, Michel
Serrault ou Lino Ventura. En mai 2003, on
38
a pu le voir dans La Deuxième Vérité sur
France 2, un téléfilm avec Marie-Christine
Barrault et Michel Duchaussoy, ou dans
Sous le soleil, série de téléfilms sur TF1.
En 2006, Pierre Douglas est un des
interprètes de la revue des chansonniers
du Théâtre des Deux Ânes. En 2007, il y
joue dans le spectacle intitulé « Sarkozix
le Gaulois ». En novembre 2007, il sort un
livre intitulé On n`a pas fini de rigoler
(éditions Philippe Rey).
Enfin, cet amuseur réputé pour son
professionnalisme présente la
39
particularité d'avoir un goût marqué pour
la musique classique et une passion pour le
piano. À plusieurs reprises et à des fins
caritatives (en particulier pour
l'association Soleil d'Enfance), il a accepté
de tenir le rôle de chef d'orchestre.
Pierre Douglas est désormais parrain des
Nuitées Vagabondes organisées par
l'association d'auteurs compositeurs Jam
& 203 artistes et la mairie de Langeais qui
ont eu lieu fin juin 2010.
Il a participé le 1er Novembre 2010 à
l'émission Les Grandes gueules sur RMC
40
Info en avouant qu'il adore cette émission
car contre la langue de bois environnante
au monde politique français et il s'exclame
qu'il ne respecte pas 90% des hommes
politiques usant de cette langue de bois.
41
À l'âge de 16 ans, Yves Lecoq participe à
un radio-crochet, on lui reproche de
prendre la voix des autres, sa vocation
était née.
Au cours de ses études secondaires au
lycée Clemenceau de Nantes, il participe
au Groupe théâtral du club UNESCO et, en
42
1965, joue son premier rôle, celui du
procureur Hallers, dans la pièce homonyme
de Paul Lindau.
Dans les années 1970 et 1980, il chante
une dizaine de chansons qui lui apportent
une certaine notoriété. Dans les années
1980, il anime diverses émissions, dont
Suivez Lecoq.
Depuis septembre 1988, il participe à
l'émission Les Guignols de l'info, où il imite
notamment le personnage central de
Patrick Poivre d'Arvor, ce qui l'a rendu
célèbre auprès du grand public. Il n'écrit
43
cependant pas les textes qu'il fait dire
aux marionnettes. Son imitation de
Jacques Chirac dans cette émission lui a
également valu sa renommée.
Il a participé de 1996 à 2000 et en 2005
aux concerts des Enfoirés.
Il anime également une émission sur
France 3, Les Grands du Rire.
Il prête sa voix à Philippe Khorsand dans la
saison 8 d'Une famille formidable.
Il a 188 voix à son actif.
44
Sophie Darel est une présentatrice de
télévision, actrice et chanteuse française,
née le 1er juillet 1944 à Paris. Elle a
présenté de nombreuses émissions avec
Guy Lux. Elle a été mariée avec le
journaliste et présentateur Bernard Golay.
Sophie Darel est aussi une imitatrice
notamment de Mireille Mathieu. Elle est
formée à l’école de la comédie au
45
Conservatoire de Paris, elle débute dans
les cabarets rive gauche, où elle chante
des textes de Desnos, Aragon, Prévert...
C’est là que Jacques Brel la remarque et
décide de la faire passer en première
partie de son spectacle à Bobino, avant de
l'emmener en tournée avec lui. En 1971 le
hasard lui fait rencontrer l’homme de
télévision le plus populaire de France : Guy
Lux qui, séduit par son sens de
l’improvisation et sa spontanéité, lui
propose d’être à ses côtés pour présenter
sa prochaine émission: Cadet Rousselle.
46
Les rendez-vous hebdomadaires de Sophie
et Guy Lux durent une dizaine d’années au
cours desquelles elle « fait » plusieurs fois
l’Olympia : comme présentatrice et
chanteuse avec Les Compagnons de la
Chanson, Françoise Hardy, Stone et
Charden, Michel Jonasz, puis dans un
genre à l’époque totalement nouveau pour
une femme : les imitations (elle fut, entre
autres, la partenaire de Thierry Le Luron).
47
Jean Roucas, de son vrai nom Jean Avril,
né le 1er février 1952 à Marseille, est un
humoriste et imitateur français qui s'est
rendu célèbre durant les années 1980 dans
le Bébête show sur TF1, où il parodiait des
hommes politiques et s'essaya à la chanson
humoristique.
48
Il a été repéré par Stéphane Collaro
(Collaroshow de 1979 à 1981, Cocoboy de
1982 à 1984, Cocoricocoboy de 1984 à
1987) où est créé Le Bébête show qui
devient une émission à part entière avant
le JT de 20h de TF1 avec Jean Amadou à
l'écriture (1988 à 1995). En 1987, il
obtient un show mensuel sur France 2
Cadet Roucas diffusé à 20h50.
En 1985, il participa à un film Le gaffeur
de Serge Pénard avec Jean Lefebvre et
Denise Grey.
Il fut également animateur à la radio sur
49
Europe 1 avec Les Roucasseries (1986 à
1994) et fit plusieurs spectacles
(notamment au Théâtre des Deux Ânes
avec Jacques Mailhot et Jean Amadou (à
la fin des années 1990).
Après s'être éloigné du milieu du
spectacle durant quelques années, Jean
Roucas a renoué avec celui-ci. Il se produit
à nouveau au théâtre.
Il a notamment participé à l'émission de
téléréalité La Première compagnie en
2005.
50
Didier Gueusquin, alias Gustin, est né le 26
avril 1966 à Bar-le-Duc dans la Meuse. Il
grandit à Coussey, un village du Jura, où
son père travaille le bois. Ado, il passe le
plus clair de son temps à écouter la radio
et occupe ses longues soirées d'hiver à
imiter la voix des vedettes de la politique
51
et du showbiz. Ce qui au départ était un
loisir, devient une passion dont il décide de
faire son métier.
Dès sa majorité, en 1984, Didier Gustin
monte à Paris pour tenter sa chance. Trois
ans plus tard, en 1987, il signe son premier
spectacle, Profession imitateur, qu'il joue
sur la scène du théâtre du Tourtour. Sa
notoriété s'étend rapidement grâce à la
télévision qui l'invite régulièrement sur les
plateaux.
Foncièrement sympa et doté d'une bonne
technique vocale, Didier Gustin séduit un
52
large public même si d'autres imitateurs
moins consensuels comme Laurent Gerra
parviennent à lui voler la vedette.
Néanmoins, il poursuit une carrière plus
que honorable.
En 1990, Didier Gustin est au Café de la
Gare, en 1991, au Splendid. L'année
d'après, il apparaît pour la première fois
au cinéma dans Le Bal des casse-pieds
d'Yves Robert. En 2000, il s'associe à
Jean-Marie Bigard qui met en scène Cent
pour sans Gustin, un one-man-show qu'il
rôde avec succès au Point-Virgule avant de
53
le jouer l'année suivante au Zénith, au
Palais des Glaces et au Théâtre Dejazet.
En 2001, Didier Gustin prête sa voix à
l'empereur Kuzco dans le dessin animé de
Walt Disney. A partir de 2004, il double la
voix des marionnettes de Marc-Olivier
Fogiel et de Thierry Ardisson aux Guignols
de l'Info. En 2006, il fait la voix du
Président Chirac dans le documentaire de
Karl Zéro intitulé Dans la peau de Jacques
Chirac.
54
Toute petite, Sandrine Alexi s'amuse à
imiter ses parents devant sa glace, ainsi
que ses idoles comme Claude François et
Nounours. A l'école, ce sont les tics et
surtout les signatures des professeurs
qu'elle reproduit, ce qui arrange bien ses
copines lors des fins de trimestre.
Comme elle est douée en langues, elle se
dirige vers des études de tourisme. L'été,
55
elle chante dans des pianos bars et des
orchestres avant de fonder un groupe de
rock Lyr. Remarqué pour ses talents
d'imitations, elle est engagée à La
Madonette, dîner-spectacle niçois réputé.
C'est là-bas que Patrick Sébastien la
repère et l'emmène faire sa première télé
dans l'émission Sébastien c'est fou avant
d'être engagée pour son imitation de
Dorothée en mars 1990 par Yves Lecoq
pour travailler aux Guignols de l'info sur
Canal+. Désormais installée à Paris, elle
devient donc la voix féminine de
56
nombreuses personnalités comme Claire
Chazal, Bernadette Chirac (« Calmez-vous,
Jacques »), Roselyne Bachelot-Narquin («
Ah bon ? ») tandis que le soir, elle se
produit dans des cabarets. Puis, elle
rencontre Claude Fournier qui lui propose
un duo avec Didier Gustin en 1995,
d'abord sur RMC dans l'émission estivale
Pendant c'temps-là, y'en a qui bossent,
avant de commencer ses premiers one
woman show en 1997. Sandrine Alexi est
cousine de l'actrice Michèle Mercier
("Angélique, Marquise des Anges").
57
Il passe toute son enfance à Juillac.
Élevé par sa mère, Patrick Sébastien
ignore jusqu'à sa majorité l'identité de
son père. C'est bien des années plus tard,
en 2004, que l'animateur vedette révèle
sur France 2 que son père est prêtre dans
une paroisse de Bastia, en Corse. Mais il
58
n'est jusque là pas sûr de l'identité de son
père.
Comme beaucoup de jeunes gens de sa
région, il pratique le rugby à XV au CA
Brive (dont il veut faire son métier) et
court inlassablement le jupon. Encore
mineur, il était déjà père d'un garçon,
Sébastien, né en 1971 (son pseudonyme
est un hommage à son fils). Un deuxième
fils naît en décembre 1980, Olivier Boutot,
qui a pris pour nom de scène Olivier Villa.
Dès ses débuts dans le show-business, il
doit utiliser un pseudonyme car quelques
59
années plus tôt, Jacques Martin et Jean
Yanne ont créé un personnage de Français
moyen qui s'appelle Boutot. Il épouse
Fanfan, une ancienne coco-girl rencontrée
en 1987 avec qui il aura un enfant né en
1991 prénommé Benjamin. Ils divorcent en
1992. Il rencontre alors Nathalie, dite
Nana, en 1993 avec qui il se marie, dans le
stade de rugby de Brive en 1998; ils
adoptent une petite fille prénommée Lilly
en 2006.
En 1990 il vit un grand drame personnel
dont il se remet avec difficulté : son fils
60
Sébastien se tue à 19 ans dans un accident
de moto.
Il a été président du club de rugby de
Brive-la-Gaillarde, le Club Athlétique Brive
Corrèze Limousin (CA Brive) de 1995 à
1999, puis de mars 2007 à octobre 2009.
Il aime « se faire la tête de quelqu'un »,
c'est-à-dire se maquiller et se déguiser
afin de ressembler à une célébrité pour
pouvoir l'imiter plus facilement. De même,
il aura l'idée d'inviter des célébrités à se
déguiser en d'autres célébrités dans des
émissions parodiques comme Carnaval ou
61
Sébastien, c'est fou. Le grand succès
populaire de ces émissions incitera des
membres de la classe politique à s'y
montrer sous un nouveau jour, inaugurant
en France l'ère de la « politique-spectacle
» (Jack Lang reprenant un sketch de Guy
Bedos avec l'actrice Miou-Miou, François
Léotard et Lionel Jospin jouant les
chanteurs, Jacques Chirac acceptant
d'être interviewé par Tatayet, etc.).
En 1992, il rejoint la troupe des Enfoirés
et participe à la grande soirée des
Enfoirés à l'opéra Garnier, au profit de
62
l'association des Restaurants du cœur.
C'est une occasion pour lui d'apporter son
univers au spectacle, par ses imitations,
son humour, ainsi que par son hommage à
Simone Signoret.
En 1992, il participe, déguisé en candidats
anonymes, à plusieurs émissions de TF1,
notamment les jeux (La Roue de la
fortune, Tournez manège, Une famille en
or...), trompant Pierre Palmade, Christian
Morin. Le résultat a donné l'émission Le
Grand Bluff. Il a à cette occasion battu le
record d'audience de l'époque avec 17,5
63
millions de téléspectateurs. Il ne sera
détrôné que six ans plus tard, en 1998, par
la finale de la coupe du monde de football
1998 qui a rassemblé 20,5 millions de
téléspectateurs.
En 1995, son émission Osons créé la
polémique à cause d'un sketch. Par une
plainte déposé par le Mrap, il a été
condamné en 1995 pour propos racistes
après s'être « fait la tête » de Jean-
Marie Le Pen et avoir chanté Casser du
noir sur la mélodie de Casser la voix de
Patrick Bruel (la législation française ne
64
tolère nullement l'expression de propos
racistes, même à titre de parodie ou de
satire). Il s'est aussi grimé en Louis de
Funès, en Gérard Depardieu ou en Charles
de Gaulle, parmi beaucoup d'autres. Le «
jury » de l'émission était présidé par
l'intraitable Olivier de Kersauson.
Certaines personnes lui ont reproché
d'avoir une image un peu « vulgaire », trop
« populaire » et de « manipulateur », ce
dont il se plaint parfois.
65
André Lamy a débuté sur les planches à
l’âge de 15 ans: Il aura connu tous les
succès possibles. Aussi bien sur les
planches françaises pour des périodes
assez longues (Olympia, Casino de Paris,
Théâtre de la Michodière, Théâtre du
Gymnase, Théâtre du Châtelet), que sur
66
les planches belges (Passage 44, Centre
Culturel d’Auderghem, Théâtre des
Galeries, Cirque Royal). Après avoir connu
des succès audiovisuels (Lamy du Soir,
Y’en aura pour tout le monde, Les
Poupettes, TVBelgiek) et radiophoniques
(Lamy Public numéro 1 - Europe N°1 avec
Philippe Gildas ; Radiofolie - France Inter
avec William Leymergie et José Artur ;
Votez pour moi - Bel RTL avec duBus), il
nous revient avec un tout nouveau
spectacle : Politiquement Correct. Un
spectacle qui reprend tous les personnages
67
qui ont fait le succès de la cultissime
émission de Radio Votez pour moi. Il opère
une tournée à travers la Wallonie et
Bruxelles. L’occasion pour son public de le
retrouver seul en scène avec l’abatage
qu’on lui connait depuis plus de 30 ans.
68
Laurent Gerra est né le 29 décembre 1967
à Mézériat, près de Bourg-en-Bresse. Fils
unique, il s'ennuie à l'école. Alors il se fait
remarquer avec ses imitations de
personnages de La petite maison dans la
prairie et régale son premier public, les
écoliers. A force de pratiquer ce qui lui
69
semble être un jeu au départ, il s'aperçoit
qu'il arrive à imiter de plus en plus de voix
de personnalités célèbres. Il décide alors
de perfectionner ce don et d'en faire son
futur métier.
En 1985, alors qu'il entame des études de
communication, Laurent Gerra échappe de
justesse au service militaire en déclarant
être : "dépressif avec risque de passage à
l'acte". Il peut donc continuer à être
étudiant et en parallèle se produire dans
les cabarets de Lyon. C'est au Café-
Théâtre de l'Accessoire à Lyon qu'il
70
présentera en 1989 son tout premier
spectacle intitulé Paf dans la gueule !.
En 1991, il monte à Paris, débute à la radio
sur France Inter, puis participe un temps
à Rien à cirer de Laurent Ruquier qui
l'avait, lui aussi, repéré. Quand sur une
scène parisienne, il fait la connaissance de
Virginie Lemoine, une jeune humoriste
déjà reconnue, il dira: « J'ai plutôt été
gâté dans le métier, j'ai rencontré les
bonnes personnes au bon moment. » Un an
après, il la rejoint dans l'émission Ainsi
font font... de Jacques Martin.
71
De façon soudaine, les deux comédiens qui
décident de se produire en duo, quittent
Jacques Martin pour rejoindre Michel
Drucker dans son émission Studio Gabriel
qui va les révéler au grand public. En 1997,
profitant de leur notoriété, Laurent et
Virginie, se lancent sur la scène du
Déjazet, puis au Casino de Paris. En
quelques mois, le public est conquis. Ils
partagent ensemble le Molière du meilleur
spectacle à sketchs. Tenté à nouveau par
la radio, Laurent Gerra décide de revenir
sur Europe 1, perd Virginie Lemoine en
72
chemin, mais retrouve son ami, Jean-
Jacques Péroni avec lequel il concocte
l'émission En route vers l'an débile. Ils
font un tabac ! L'émission va drainer plus
de 1.300.000 auditeurs supplémentaires.
Fin décembre 1998, Laurent Gerra imite le
Président de la République Jacques Chirac
présentant ses voeux à la Nation. Le
lendemain, sa parodie est plus médiatisée
que le discours présidentiel officiel.
Depuis 2001, il publie aux Editions Hors
Collection une série d'albums à succès,
puis succédant à Morris le créateur de
73
Lucky Luke, décédé trois ans plus tôt, il
écrit les nouvelles aventures du célèbre
cow-boy. Laurent Gerra en livrera deux :
La Belle Province en 2004 et La Corde au
Cou en 2006.
Un an après, il effectue son grand retour
sur RTL avec la chronique Le Grand Juron,
avant de fêter ses quarante ans en grande
pompe au Palais des Congrès à Paris : le
Grand Orchestre de Fred Manoukian, le
Big-Band accompagne son spectacle
Laurent Gerra flingue la télé et la
politique. Parce qu'il a décidé de
74
s'octroyer une petite pause, on ne reverra
Laurent Gerra qu'à compter du 1er avril
2008 à l'Olympia avec son spectacle
Laurent Gerra flingue en musique. Un
repos de guerrier, bien mérité.
75
De son vrai nom Eliane Folleix, Liane Foly
est née à Lyon le 16 décembre 1962. Elle
fait ses débuts au micro à l'âge de 12 ans
au sein de l'orchestre dirigé par ses
parents. C'est en 1984, lors d'un concert
de Daniel Balavoine où elle chante comme
choriste, que Liane est repérée par André
Manoukian. Cette rencontre marque le
76
début de sa carrière, mais aussi d'une
longue histoire d'amour. Son premier
album The man I love voit le jour en 1988
et gagne le cœur des Français avec le
titre Ca va Ca vient. Suivra un concert à la
Cigale, puis la première partie de Claude
Nougaro à l'Olympia.
Son deuxième album Rêve orange, avec
pour single Au fur et à mesure, vaudra à
l'artiste le prix de la révélation de l'année
aux Victoires de la Musique 1991. Toujours
épaulée par Manoukian, Liane sort Les
Petites Notes en 1993, très jazzy, avec
77
Doucement en titre phare.
Les projets s'enchaînent : un détour par le
cinéma dans Le bonheur de Pierre-Henry
Salfati, un album live Lumières en 1995, et
plusieurs collaborations engagées, dont
deux compilations au profit de la lutte
contre le sida et son intégration dans la
troupe des Enfoirés. En 1997, désormais
séparée d'André Manoukian, Liane Foly
cherche à se renouveler avec un album plus
rock, Caméléon, partiellement enregistré
aux Etats-Unis, mais le public fait la
sourde oreille. Elle le reconquiert en 1999
78
avec Acoustique, dans lequel elle reprend
le titre de Balavoine La vie ne m'apprend
rien. La chanteuse poursuit avec Entre
nous en 2000, notamment signé de Patrick
Fiori et Maxime Le Forestier. Puis c'est la
plume de Jean-Jacques Goldman en 2004
dans La chanteuse de bal : un album retour
sur ses débuts, incontournable après 20
ans de carrière.
79
Gérald Dahan est né le 17 Mai 1973 à
Cognac. Il trouve sa « voie » très tôt en
remportant à 12 ans le titre du plus «
jeune imitateur de France » au
championnat d’Angoulême. A 16 ans, il
monte à Paris, se fait les dents dans les
80
cabarets de la capitale, puis décroche son
bac A3 théâtre / Philo. Tout s’enchaine
lorsqu’il est élu à 18 ans, « meilleur jeune
comique » de l’année à BOBINO.
Imitations, canulars, one man shows et
participations remarquées dans plusieurs
émissions de radio et de TV vont rendre
l’humoriste incontournable. Après une
tournée triomphale en province de son
spectacle "De Droite à gauche" consacré
au Casino de Paris en Janvier 2011, Gérald
Dahan s'est installé à Marseille. L'occasion
de préparer l'écriture d'un nouveau
81
spectacle incisif qu'il présentera sur Paris
en 2012 au moment des élections
présidentielles et de revenir en attendant
à ses premiers amours en créant son
Cabaret! Une fois par mois et entouré
d'artistes de son choix, Gérald Dahan
propose au Cyclope, un diner spectacle
dans la pure tradition du Music Hall. Au
menu: Imitations, humoristes, auteurs
compositeurs interprètes et invités
surprises. Gérald Dahan croque avec un
humour féroce une galerie de personnages
du monde politique (DSK, Luc Ferry,
82
Nicolas Sarkozy, Charles Pasqua, Barack
Obama...), des médias (Eric Zemmour,
Stéphane Guillon...), du spectacle (Pierre
Palmade, Dany Boon, Fabrice Luchini), et
du monde de la chanson (Renan Luce,
Bénabar, Christophe Willem). Personne
n'échappe à l'humour corrosif de
l'imposteur public numéro 1 ! En 2010,
Gérald Dahan fut le créateur du Festival
Rire et Rock de Cognac. L'occasion
d'applaudir Guillaumme Meurice,
Francisco, et Luc Orseli pour les
humoristes mais aussi les groupes de Rock:
83
Coup d'marron, Nelly Olson et les
Vendeurs d'Enclumes. Du 09 septembre au
27 Octobre 2010 tous les mardis et
mercredis à 08H55, Gérald Dahan
incarnait une personnalité imitée face au
véritable invité politique de la matinale de
France Inter. Il fut évincé 24 heures
après une chronique face à Michèle Alliot
Marie. été 2010: Gérald Dahan est le
créateur du premier Festival "Rire et
Rock" à Cognac. Évènement ayant pour
vocation la découverte de nouveaux
talents issus de ces deux univers qui
84
s'inscrivent en rupture avec "l'ordre
établi". Parallèlement il anime "Parlez-moi
d'humour" une émission quotidienne sur
France Inter.
85
Originaire de Gironde, Nicolas Canteloup a
toujours été passionné par les chevaux et
fait donc tout naturellement ses débuts
professionnels dans le domaine de
l’équitation. C’est donc pour exercer le
métier de moniteur de cheval qu’il rejoint
le Club Med, où comme tous les GO, il est
sollicité pour animer le Monitor’s show
86
chaque soir. Sur scène, c’est la révélation :
il découvre que son talent d’imitateur,
auquel il s’exerce depuis toujours pour
faire rire ses proches, séduit le public et
le fait rire. Il le fait avec tant de talent
qu’il est très vite repéré et décide d’aller
tenter sa chance à Paris en tant
qu’imitateur professionnel.
Dès lors tout s’enchaîne : les cabarets au
début des années 90, une première télé
sur Canal + suite à laquelle il rejoindra Les
Guignols de l’info en 1995 et pour qui il
imite encore une vingtaine de voix, puis il
87
rejoint les ondes de Rires et chansons,
avant d’intégrer Europe 1 en 2005, radio
où il officie encore tous les matins dans sa
célèbre Revue de presque, dont la
1000ème a été célébrée cette année. Côté
télévision, il rejoint en 2007 l’équipe de
Vivement Dimanche pour une chronique
hebdomadaire aux côtés de Michel
Drucker.
88
Michael Gregorio naît le 10 juin 1984. Il
passe son enfance à Pau puis son
adolescence à Étain (Meuse). À 16 ans à
peine, alors qu'il s'amuse à chanter à la
manière de ses groupes favoris Radiohead,
Muse et Nirvana, il participe en mars 2001
à l’émission Graines de star, sur M6, qu’il
remporte deux fois devenant une "graine
89
d'imitateur" très prometteuse grâce à
Laurent Boyer. Avec son manager David
Hardit, il commence à se produire à l'âge
de 17 ans.
En 2002 et 2003, il participe à l'émission
Les coups d'humour de TF1 produit par
Gérard Louvin et fait le "90 minutes pour
rire" à Bercy avec Anthony Kavanagh,
Maxime et Bruno Salomone1. Il interrompt
sa première année de droit lorsqu'il
obtient un contrat au Vingtième Théâtre.
C'est en 2005 qu'il rencontre Laurent
Ruquier pour participer aux émissions Vos
90
imitations préférées sur France 2.Il a la
chance de chanter en duo avec d’autres
artistes : Garou, Nicoletta et Joe Cocker.
Il est présent aussi au festival Juste pour
rire de Montréal. Produit par Ruquier, son
premier spectacle au Café de la danse en
décembre 2006 est prolongé jusqu'en avril
2007. Il est suivi d'une tournée dans
toute la France en 2007. En 2006, il
participe aux festivals suivants Paris fait
sa comédie, Le Printemps du rire à
Toulouse et le festival Juste pour rire de
Nantes.
91
Michael Gregorio se fait remarquer car il
a la particularité d'imiter des nouveaux
chanteurs peu imités par d'autres
artistes. Parmi son répertoire de voix, on
retrouve Raphael, Petit Corps Valide, un
clin d'œil à Grand Corps Malade, Vincent
Delerm, Prince, Francis Cabrel, Michael
Jackson, Joe Cocker, Ray Charles, Edith
Piaf, Michel Berger, M, Mika, Julien Doré,
Jean-Jacques Goldman, Christophe Maé,
Christophe Willem, Renan Luce, Mylène
Farmer ou encore la guitare de Gary
Moore....
92
Du haut de son mètre soixante-deux, il
incarne également de grandes voix telles
que Luciano Pavarotti, Maria Callas, Louis
Armstrong ou encore Ray Charles. Il
perfectionne sa technique de chant avec
Armande Altaï.
93
Pascal Brunner, de son vrai nom Pascal
François, est un imitateur, animateur de
télévision et comédien né le 18 octobre
1963 à Sarcelles. Il a choisi son
pseudonyme dans un dictionnaire, étant
tombé au hasard sur un article sur les
glandes de Brunner. Entre 1985 et 1987,
Pascal Brunner est animateur au Club Med
en tant que GO. Il est découvert par Guy
Lux dans l'émission La Classe.
94
Daniel Herzog est un imitateur français
surtout connu pour sa participation
quotidienne aux Guignols de l'info, pour les
voix de Philippe Lucas, DSK, Jean-Michel
Aphatie, Éric Zemmour, Doc Gynéco, Joey
Starr, Oussama Ben Laden, Roberto
Benigni, Columbo, Guy Bedos, Luis
Fernandez, Brice Hortefeux, Guy Roux,
95
Lionel Jospin, Jean-Pierre Raffarin,
Raymond Domenech, Olivier Besancenot,
Mamie Zinzin (liste non exhaustive). Il a
également doublé Lionel Jospin dans Taxi
2 et participé à l'émission Les Grands du
rire en 2005 en imitant le lieutenant
Columbo.
96
Michel Guidoni est un humoriste français,
imitateur et chansonnier. Monté très
jeune à Paris, attiré par les métiers du
spectacle et la chanson, il se forme à la
dure école du cabaret et devient un
artiste complet.
Dans les années 1990, il participe aux
émissions de France Inter L'Oreille en
97
coin et co-anime sur Europe 1
Personna...gratter avant de figurer parmi
les imitateurs du Bébête show où il incarne
un Kermitterand plus vrai que nature. En
1996, avec son complice Jacques Mailhot,
il anime Silence télé sur France 3.
Une voix parfaite, un tempérament
affirmé, le souci du détail, le goût de la
charge politique, le sens de la dérision, le
font entrer dans la famille des
chansonniers où il est devenu le partenaire
incontournable de Jacques Mailhot, Jean
Amadou et Bernard Mabille, mais il faut
98
aussi compter avec son talent de show-
man qui lui permet de mener des
spectacles humoristiques en solo avec brio.
Possédant plus de 150 voix à son catalogue
d'imitations, allant des chanteurs français
aux ténors de la politique, il connaît un
grand succès actuellement avec l'imitation
de l'actuel président de la République
Nicolas Sarkozy. Ceci l'a amené à prêter
sa voix pour le film de Karl Zéro, Starko !
la saison.
En janvier 2009, il a terminé une tournée
dans toute la France avec le spectacle
99
humoristique Sarkomania avant de se
produire au théâtre des Deux Ânes, à
Paris, aux côtés de Jacques Mailhot et de
Bernard Mabille dans Bienvenue chez les
Chipies jusqu'à fin juin 2009.
Par ailleurs, chaque mois, il fait partie de
l'équipe de la "Revue de Presse"
enregistrée au théâtre Marigny, émission
diffusée sur la chaîne de télévision Paris
Première, qui consacre beaucoup de temps
à l'humour.
Début avril 2009, Michel Guidoni est
devenu le parrain de la salle de spectacles
100
« Le Nouvel Atrium » de Saint-Avertin,
dans l'agglomération de Tours, ainsi que
d'un Festival dédié au rire sous toutes ses
formes.
Du 7 septembre 2009 au 1er avril 2011,
sur la chaîne numérique BFM TV, Michel
Guidoni a prêté quotidiennement sa voix
pour présenter l'actualité vue par le
Président de la République dans le Sarko
info de Karl Zero.
Il fut à partir d'octobre 2009 à l'affiche
du théâtre des 2 ânes, pour la revue P'tit
coup de pompe à l'Élysée, devenue le 1er
101
mars 2010 Coup de carbone à l'Élysée.
Du 23 juin au 25 septembre 2010, Michel
Guidoni a joué au Théâtre de l'Alhambra à
Paris dans Le président, sa femme et moi,
une pièce originale de Bernard Uzan. Il y
interprète le rôle du président Thomas
Barowski et de son sosie Antoine Girard.
Depuis le 22 octobre, en raison du succès
remporté par la pièce, celle - ci se joue au
Théâtre de la Grande Comédie à Paris.
Après des milliers de représentations à
Paris, Michel Guidoni partira en tournée
dans toute la France avec sa pièce dès
102
septembre 2011.
Depuis le 8 octobre 2011, Michel Guidoni
est également à l'affiche du théâtre des 2
ânes où il participe à la nouvelle pièce " Pas
nique au F.M.I." en compagnie de Jean
Roucas et de Jacques Mailhot.
Michel Guidoni s'inscrit dans la lignée des
chansonniers du XXIe siècle.
103
CELUI PAR QUI LE
METIER PREND SES
LETTRES DE NOBLESSE
104
THIERRY LE LURON
« Je me souviens l'avoir vu en direct au
jeu de la chance, j'ai six ans de différence
avec Thierry le Luron. Par la suite je
prends des cours chez Jean Laurent
Cochet grand professeur de théâtre qui
l'avait mis en scène dans Chat en Poche.
Un jour Jean Laurent Cochet que Thierry
105
souffre beaucoup et c'est lui qui nous
apprendra sa mort.
Quand il s'était marié avec Coluche, il
était passé devant le théâtre Hébertot ou
les cours de Jean Laurent Cochet avait
lieu nous lui avions fait de grands signes. »
Thierry Le Luron, né le 2 avril 1952 à Paris
et mort le 13 novembre 1986 dans la même
ville, est un imitateur, chanteur, humoriste
106
et animateur de radio français.
À l'âge de 17 ans, Thierry Le Luron, élève
du Lycée Emmanuel Mounier à Châtenay-
Malabry, crée un groupe de musiciens avec
des copains (Les rats crevés) et fait
quelques scènes dans les Hauts-de-Seine
et les alentours. Il fait ses débuts dans
plusieurs cabarets parisiens, dont
l'Échelle de Jacob, en 1969. Le grand
public fait sa connaissance le 4 janvier
1970 lors du Jeu de la chance, une
séquence de l'émission télévisée Télé
Dimanche qu'il gagne six fois consécutives
107
en chantant des airs plutôt classiques
avant de choisir de se consacrer à
l'imitation. Il interprète ses premiers
sketches dans la même émission, entre
autres le 1er février 1970 (imitation
d'Adamo) ou encore le 15 février 1970,
pour l'anniversaire de Jean Nohain où il
imite Jacques Chaban-Delmas et Jean
Nohain.
En 1971, il sort son premier disque Le
Ministère patraque, qui rencontre un
grand succès. Il donne son premier
spectacle en tant que vedette à Bobino en
108
février-mars 1972 puis fait la première
partie de Claude François lors d'une
tournée à l'été 1972.
De novembre 1972 à juillet 1973, il anime
sa première émission sur la première
chaîne française : Le Luron du dimanche. Il
crée la même année son nouveau spectacle
au théâtre des Variétés.
Thierry Le Luron teste chaque soir auprès
109
de ses amis ses derniers portraits
féroces. La « bande de Le Luron »
comprend notamment Jacques Collard,
Jacques Pessis, Pierre Guillermo, François
Diwo et Luc Fournol et Bernard Mabille.
Au cours de joyeuses agapes dans le
restaurant Le Chamarré de Jacques
Collard, puis à l'Alcazar de Jean-Marie
Rivière, et enfin Chez Castel, les
portraits, imitations et sketches sont
peaufinés et donnent naissance à des
spectacles très élaborés : l'Olympia
(décembre 1976), Bobino (février-avril
110
1978), théâtre Marigny (octobre 1979-juin
1980), Thierry Fééries au Palais des
congrès de Paris (novembre 1980-janvier
1981), De de Gaulle à Mitterrand au
théâtre Marigny (janvier-décembre 1983),
Le Luron en liberté au théâtre du Gymnase
Marie Bell (novembre 1984-mars 1986).
Ce dernier spectacle attire 400 000
spectateurs.
111
Il collabore alors principalement avec
Bernard Mabille et crée le personnage
d'Adolf Bénito Glandu, concierge rue de
Bièvre, « caricature assez poussée du
Français moyen : un individu sans credo
particulier, influencé par les événements,
et que Le Luron définit ainsi : pétainiste
sous Vichy, gaulliste sous le général et
socialiste du 10 au 11 mai ! ».
Il poursuit parallèlement une intense
activité à la télévision et à la radio : Chat
en poche de Georges Feydeau dans le
cadre d'Au théâtre ce soir (diffusé le 24
112
octobre 1975), Numéro 1 de Maritie et
Gilbert Carpentier (mars 1976 et juin
1979), C'est du spectacle (1980-1981),
etc. De 1978 à 1979, il anime une émission
hebdomadaire, Les Parasites sur
l'antenne, sur France Inter avec
notamment Pierre Desproges, Lawrence
Riesner, Bernard Mabille et Évelyne
Grandjean comme chroniqueurs. En 1981, il
enregistre le générique de la série animée
télévisée Rody le petit Cid.
Connu pour ses imitations de Valéry
Giscard d'Estaing lorsque celui-ci était
113
président de la République (1974-1981),
Thierry Le Luron parodie en direct Gilbert
Bécaud, lors de l'émission Champs-Élysées
du 10 novembre 1984, en chantant et
faisant chanter au public L'Emmerdant,
c'est la rose – la rose étant le symbole du
Parti socialiste, au pouvoir depuis 1981 ; il
dédie cette chanson au président François
Mitterrand.
114
Le 25 septembre 1985, il « épouse pour le
meilleur et pour le rire » en grande pompe
un Coluche travesti en mariée, parodie du
mariage d'Yves Mourousi qui doit avoir lieu
trois jours plus tard à Nîmes. Le Luron
déclare : « la future madame Mourousi est
sûre d'avoir les deux oreilles ». Cette
déclaration et ce faux mariage lui-même
sont souvent interprétés comme une pique
envers Yves Mourousi et un mariage
soupçonné d'être de pure forme, ce
dernier étant plutôt connu, dans le Tout-
Paris du moins, pour ses aventures
115
masculines.
Thierry Le Luron meurt à l'âge de 34 ans à
l'hôtel de Crillon (Paris), où il vivait reclus
depuis plusieurs mois, officiellement d'un
cancer des cordes vocales.
Il repose au cimetière de La Clarté à
Perros-Guirec dans les Côtes-d'Armor.
116
Parodies
L'Emmerdant, c'est la rose, détournement
de L'Important, c'est la rose de Gilbert
Bécaud
Le Ministère patraque de Jacques Chaban-
Delmas, détournement de Je n'suis pas
bien portant de Gaston Ouvrard
Souvenirs, attention danger, chanson sur
Jean-Marie Le Pen, détournement d'une
chanson de Serge Lama
Les Gros Mots, détournement de Les
Petits Mots, de Dalida
Le Silence, détournement de Lettre à
117
France, de Michel Polnareff
Chi Chi Valentino, parodie de Gigi
l'Amoroso, de Dalida
Chez les Fafa, chanson sur Laurent Fabius,
détournement de Ces gens-là de Jacques
Brel
La vérité est belle, détournement de la
chanson La Montagne de Jean Ferrat.
118
Théâtre
1973 : Les Femmes savantes de Molière,
mise en scène Michel Debane, Festival
d'Amboise, Trissotin
1979 : Chat en poche, mise en scène Jean
Laurent Cochet, théâtre Edouard VII.
119
France Dimanche (F.D.) : Michel, merci
d’avoir accepté de nous recevoir entre
deux rendez-vous
Michel Drucker (M.D.) : Il était tout à fait
normal de parler de Thierry et son talent
120
exceptionnel Et puis, je connais bien votre
hebdomadaire ! Vos lecteurs et les
téléspectateurs de « Vivement Dimanche“
sont les mêmes.
F.D. : Dans votre bureau, de nombreuses
photos sont accrochées au mur, ainsi
qu’une lettre écrite par le jeune Thierry.
M.D. : C’est une lettre qu’il m’avait écrite
en 1969. Il me faisait part de ses talents
d’imitateurs, de Dalida à Serge Lama en
passant par Giscard d’Estaing, et voulait
121
passer dans l’émission « Télé Dimanche »
où des artistes étaient soumis au vote des
téléspectateurs. Thierry qui, au départ, se
destinait à une carrière de chanteur
d’opérette, a fait exploser le standard.
Dès lors, et jusqu’au dernier jour, nous ne
nous sommes quasiment pas quittés.
F.D. : Votre amitié a été sans faille, malgré
certains débordements.
M.D. : Oh oui, vous faites référence à un
« Champs Elysées » ou Thierry, sans m’en
122
aviser, s’est mis à parodier la chanson de
Gilbert Bécaud, rebaptisée L’emmerdant,
c’est la rose… La gauche venait d’arriver
au pouvoir, vous vous rendez compte ! Le
public présent ce soir-là venait du
département du Nord, acquis à Pierre
Mauroy. Je n’ai pas été viré, mais je n’ai
jamais eu aussi peur de ma vie. C’était ça
Thierry ! Capable de se lancer des défis et
de mettre en danger les autres.
F.D. : Votre complicité faisait plaisir à
voir, mais peu de gens savent que, peu
123
avant sa disparition, vous ne vous êtes pas
quittés pendant les deux mois de la
tournée d’été d’Europe 1.
M.D. : C’était l’époque des tournées des
plages et où, chaque soir, les artistes se
produisaient devant dix à quinze mille
personnes. Un spectacle gratuit. Avec
Thierry, nous sommes partis le 1er juillet
de Perros-Guirec, sa ville natale, dans les
Côtes d’Armor. De la Bretagne à la
Méditerranée, en passant par les plages de
l’Atlantique, nous avons passé soixante
124
soirées ensemble, nous retrouvant à l’hôtel
une fois le spectacle terminé. Mon rôle
consistait juste à présenter le spectacle :
en première partie, Stone et Charden,
suivi de Chantal Gallia. Puis, Thierry pour
la seconde partie. Et là, imitant Alice
Sapritch, il me faisait monter sur scène
pour l’interviewer. Les trois premiers
soirs, cela durait dix minutes, au bout de
huit jours, vingt minutes et, après quinze
jours, une demi-heure ! Il ne connaissait
aucune limite dans ses délires !
125
F.D. : Sur scène, il respirait la joie et le
bonheur de vivre. Une fois la
représentation terminée, était-ce le même
homme ?
M.D. : Thierry était un être jovial et
heureux. Néanmoins, il y avait chez lui une
part de solitude et une angoisse flagrante.
Par moments, il y avait de la tristesse dans
son regard. Tout comme Yves Mourousi, il
ne dormait que quelques heures et vivait à
200 à l’heure. Tous deux avaient en
commun la passion des folles nuits
126
parisiennes. Alors, en province, une fois le
spectacle terminé, Thierry s’habillait en
cuir et écumait, au guidon de sa moto, les
bars et les boîtes. Moi qui me couchait tôt
et me levait tôt, je le voyais arriver le
matin à l’hôtel. Mais je peux vous assurer
que pour la représentation du soir, Thierry
était en super forme. Quelle énergie !
F.D. : La maladie l’a frappée rapidement.
Après cette tournée, vous êtes-vous revus
?
127
M.D. : Non. Thierry était trop faible pour
parler. Nous échangions tous des petits
mots. Je lui remontais le moral, du moins
j’essayai, et il me faisait répondre qu’il
avait terriblement mal.
F.D. : Comment considériez-vous Thierry,
au-delà de l’artiste qu’il était ?
M.D. : Comme mon petit frère ! Il faisait
partie de ma famille. J’ai eu beaucoup de
chagrin à sa mort. Depuis, tous les jours,
je pense à lui et relis la lettre qu’il m’avait
128
écrite en 1969.
F.D. : Quelques mois après sa mort, vous
vous êtes retrouvé dans une situation
étrange ?
M.D. : Oui, et je pense qu’il n’y a pas de
hasard dans la vie. Figurez vous que,
environ six mois après sa disparition, j’ai
passé un chek up à la clinique du Belvédère
à Boulogne. On m’a attribué sa chambre où
je suis resté en observation 48 heures. De
là où il se trouvait, je suis persuadé que
129
Thierry a voulu m’envoyer un message
d’espoir et d’encouragement. Nous avons
ainsi, chacun à notre manière,
communiquer ensemble pendant ses deux
jours…
130
Jean Vergnes, directeur du Don Camillo,
rue des Saints Pères, à Paris.
« Thierry n’a jamais oublié que c’est chez
moi qu’il a fait ses premiers pas sur une
scène de cabaret. Et jusqu’à la fin, il a
tenu à me manifester son amitié à mon
égard. Ainsi, très souvent, pour les
réveillons du 31 décembre, il passait chez
nous pour donner son premier spectacle de
l’année… Je n’oublierai jamais cette
marque d’élégance. De là où il se trouve,
que Thierry sache qu’il me manque
beaucoup. »
131
Jacques Collard, qui dirigeait l’Espace
Cardin, avenue Gabriel.
«Je me souviens des tablées gigantesques
autour de Thierry. Il venait souvent dîner
et souper. Bien sûr, il y avait auprès de lui
ses vrais amis. Mais, par la suite, de trop
nombreux pique-assiettes se joignaient à
eux. Et il réglait l’addition sans compter.
132
C’est ainsi que certains ont profité de ses
largesses… Par la suite, en 1986, lorsque
les rumeurs ont commencé de circuler sur
l’état de santé de Thierry dans le tout
Paris, je l’ai vu dîner tout seul à l’Espace.
Tous l’avaient abandonné… Il ne laissait
rien paraître, mais moi qui le connaissais
bien, je savais qu’il en était terriblement
affecté. J’ai souvent considéré ces gens-là
comme des véritables charognards.
L’image de cet homme seul à table, adulé
quelques semaines auparavant, m’a
terriblement choqué. Thierry ne méritait
133
pas d’être abandonné de la sorte.»
Thierry a donné sa dernière intervieuw au
micro de Jean-Pierre Elkabach et d'Anne
Pérez, sur Europe 1, le 13 octobre 1986.
JPE : Thierry Le Luron, à partir du 29
octobre au Palais des Congrès. Cette fois
ci Thierry, j'ai l'impression que même les
affiches ont changé. La dernière, en mai
1986, c'était François Mitterrand avec
134
son chapeau, son manteau, une rose fanée
à la main...
TLL : C'est toujours ça!
JPE : Oui mais derrière. Et le Thierry
qu'on voit n'imite plus!
TLL : Comment? J'imite cinquante
vedettes, beaucoup de chanteurs : Michel
Jonasz, Renaud, Rika Zaraï, Brassens et
Piaf sont nouveaux.
Je veux faire beaucoup de politiques pour
rappeller que je ne suis pas un homme
politique mais un imitateur et que ma
spécialité, c'est quand même la
135
reproduction des voix.
JPE : On dira que vous faites ça parce que
c'est la cohabitation ou que vous ne voulez
pas faire de tort à vos copains qui sont au
pouvoir?
TLL : Mes copains? C'est un bien grand
mot! J'ai remarqué une chose qui est très
claire : les hommes politiques sont
extrêmement sympathiques avec vous
quand ils sont dans l'opposition. Quand ils
reprennent le pouvoir, ils le sont moins.
JPE : Comment ils se parlent F. Mitterrand
et J. Chirac?
136
TLL : Je ne les ai pas mis ensemble,
figurez vous. Mais ils sont séparés sur
scène. ( il prend la voix de F. Mitterrand )
Cette cohabitation, je ne l'ai pas
souhaitée, je l'ai subie. J'aurais préféré
qu'on l'appelât "coexistence", même si elle
n'est pas toujours très pacifique. C'est
d'ailleurs curieux, je suis le seul Français
que les ordonnances rendent malade. Mais
j'ai le sentiment - les Français le
ressentent comme ça - que J. Chirac et
moi, nous sommes cul et chemise, et
l'histoire dira vraisemblablement lequel
137
des deux aura fait la liquette.
JPE : Et J. Chirac, quest-ce qu'il lui
répond?
TLL, avec la voix de J. Chirac : Pour ma
part, je lis les déclarations alambiquées du
président Mitterrand. Pour ma part, je
suis d'ailleurs persuadé qu'il va se
représenter. Moi aussi. A mon avis, il y
aura un trop plein de candidatures, ce ne
sont pas les voix qui vont manquer. Et je
redoute vraissemblablement que l'allié
objectif des socialistes et de F.
Mitterrand, Jean-Marie Le Pen, ne
138
demande à voter F. Mitterrand au second
tour des présidentielles de 88.
JPE : Pour R. Barre, vous avez participé?
TLL avec la voix de R. Barre : Oh alors JP
Elkabach, je vous en prie! Je ne dirai rien.
Certains me forcent à dire des choses que
je n'ai pas envie de dire. Alors pourquoi
parlerais-je pour ne rien dire? Je ne vous
dirai rien. C'est ma politique. Je m'y tiens.
Je reste coi.
JPE : Vous l'avez éliminé de votre
spectacle?
TLL : Non, pas du tout. J'ai tout un
139
monologue pendant 5 ou 6 minutes où je
parle pour ne rien dire.
JPE : Ce que l'on a entendu de vous
disparait dans le prochain spectacle?
TLL : Il n'y a pas une ligne de l'ancien
spectacle et il y a beaucoup d'imitations
nouvelles.
JPE : Les ingrédients pour un spectacle de
Le Luron, c'est une dose de méchanceté?
TLL: :Non, je ne suis pas quelqu'un de
méchant dans la vie. Je dirais qu'il y a une
convention qui exsiste entre le public et
moi : c'est que les gens viennent me voir
140
pour entendre certaines choses. C'est un
peu les jeux du cirques. Quand ils baissent
le pouce, j'éxécute.
JPE : Mais de temps en temps, vous leur
montrez la cible...
TLL : Je dis toujours : je fais un numéro
de tir aux pigeons et c'est pas le fusil qui
change, ce sont les pigeons.
JPE : C'était bien de venir nous voir.
Bonne chance pour votre spectacle,
Thierry.
141
BONUS
142
Michel Leeb est connu du grand public
pour ses imitations. Ses caricatures de
personnages « types », comme « le Chinois
», « le Suisse », « l'Africain » ainsi que de
personnalités aussi variées que Gabin,
Balladur ou Iglesias lui valent sa renommée
dès le début des années 1980. On le
143
retrouve également dans un spot
publicitaire fort remarqué pour une
marque d'insecticide de Bayer AG, le
Baygon (en) jaune pour les insectes qui
font bzzz-bzzz, le Baygon vert pour ceux
qui font crrr-crrr.
En 1984, Michel Leeb effectue une
première prestation à l'Olympia, où le
succès remporté lui permet de revenir six
mois plus tard sur la même scène pour les
fêtes de fin d'année. Sa popularité se
confirme en 1985 par son émission
trimestrielle "Certain Leeb Show" qui bat
144
cette même année les records d’audience
du samedi soir sur Antenne 2. En 1994, il
reçoit le Grand Prix de l'Humour 94
décerné par la SACEM pour un spectacle
solo qui sera vu par plus de cent mille
spectateurs au Casino de Paris du 29
septembre au 1er janvier 1995.
À partir de 1995, sa carrière d'humoriste
s'exporte à l'international, surtout après
sa prestation au spectacle donné à l'ONU
à l'occasion du cinquantième anniversaire
de cette institution. En 2000, il se produit
de nouveau à l'Olympia dans un nouveau
145
spectacle où se mêlent imitations, sketchs,
bruitages et interprétations musicales, ce
spectacle est prolongé par des
représentations au Casino de Paris, puis
par une tournée à travers la France
jusqu'en 2001.
146
Jacques Martin, né le 22 juin 1933 à Lyon
et mort le 14 septembre 2007 à Biarritz,
était un journaliste et animateur de radio
et de télévision français. Fin cuisinier, il
était le petit-fils de Joannès Ducerf, chef
de cuisine du tsar Nicolas II de Russie et
initiateur de Paul Bocuse, qui tenait
également le plus célèbre restaurant de
147
Lyon L'Universel. Il est décédé à l'âge de
74 ans.
Élevé chez les jésuites, Jacques Martin
débute sa carrière sous le pseudonyme de
Ducerf à Télé-Strasbourg, devenue
France 3 Alsace, où il anime dans les
années 1950 l'émission Pas très show.
Repéré par Pierre Tchernia, il rejoint
l'ORTF et crée avec Jean Yanne l'émission
1 = 3 qui connaîtra un grand succès
populaire. Il y interprète notamment des
parodies de grands événements
historiques. Son sketch représentant
148
Napoléon et ses maréchaux sous forme de
cyclistes du Tour de France lui vaudra
d'ailleurs un procès et des menaces de
licenciement.
En 1969, il présente la cérémonie de
remise des prix du festival de Cannes, puis
anime quelques temps Midi-Magazine avec
Danièle Gilbert, de 1969 à 1975. Au cours
d'une de ces émissions, il invite le ministre
des finances de l'époque, Valéry Giscard
d'Estaing qui accepte de jouer de
l'accordéon.
Jacques Martin se produit aussi comme
149
chanteur, assurant notamment la première
partie de Jacques Brel à l'Olympia et
participant à l'émission Le Palmarès des
chansons. Il compose des chansons et
s'essaie à la réalisation de films avec Na !
en 1973. Il fait aussi l'acteur dans
Erotissimo (1968), Sex-shop (1972) et La
Passante du Sans-Souci (1982).
En 1975, Jacques Martin lance l'émission
satirique Le Petit Rapporteur une parodie
de journal télévisé programmée chaque
dimanche sur TF1. L'humour décalé et la
liberté de ton des chroniqueurs Pierre
150
Desproges, Stéphane Collaro et Daniel
Prévost déplaît à la direction qui décide
d'interrompre l'émission au bout d'un an.
Jacques Martin renouvelle alors
l'expérience sur Antenne 2 avec La
Lorgnette (1976 - 1977). Parallèlement, Il
anime avec Jean Yanne une émission
radiophonique quotidienne sur RTL. En
1978, il enregistre avec Jane Rhodes et
Rémy Corazza une version de l'opérette La
Belle Hélène sous la direction d'Alain
Lombard.
Habitué des émissions de variétés comme
151
Les Grands Enfants ou Top à (de Maritie
et Gilbert Carpentier), Jacques Martin
s'impose progressivement comme
l'animateur vedette de la télévision
publique. Pendant plus de 20 ans, entre
1976 et 1998, il reste fidèle au poste,
imaginant des concepts d'émissions qui
deviennent des rendez-vous familiaux pour
des millions de téléspectateurs. Son
programme Dimanche Martin, enregistré
en public chaque samedi au théâtre de
l'Empire à Paris et diffusé chaque
dimanche après-midi sur Antenne 2
152
(devenue France 2), mélange humour,
variétés, spectacles et reportages dans
plusieurs émissions :
- Incroyable mais vrai
- L'École des fans
- Thé dansant
- Le monde est à vous
- Ainsi font, font, font, qui vit l'éclosion
de jeunes talents tels Laurent Gerra,
Virginie Lemoine, Laurent Ruquier, Julien
Courbet ou encore Laurent Baffie.
L'émission dominicale la plus renommée de
Jacques Martin était L'École des fans,
153
dès novembre 1977, avec pour marraine
Chantal Goya, et dans laquelle des enfants
venaient interpréter les chansons d'un
invité. Les passages obligés de cette
émission ont marqué les esprits et les
caricaturistes : les enfants notant leur
prestation et Jacques Martin interpellant
les parents dans la salle, dont le père
souvent armé d'un caméscope. Pour
l'anecdote, on notera que Vanessa Paradis
est passée dans cette émission lorsqu'elle
était enfant (en 1980 à 8 ans).
Jacques Martin dut interrompre
154
subitement ses émissions dont Sous vos
applaudissements en 1998 à la suite d'un
accident vasculaire cérébral. Jean-Claude
Brialy l'a alors remplacé au pied levé
jusqu'à la fin de la saison. Les émissions ne
furent pas reconduites.
Il a également participé, en compagnie de
Jean Yanne, aux Grosses Têtes, l'émission
de Philippe Bouvard sur RTL, puis à
l'émission On va s'gêner de Laurent
Ruquier sur Europe 1.
Père de huit enfants, Jacques Martin
s'est marié trois fois et a vécu en union
155
libre avec la comédienne Danièle Évenou.
Avec sa première femme, il a eu deux
enfants : David Martin, cuisinier et
présentateur d'émissions télévisées, et
Elise. Il a ensuite vécu avec la comédienne
Danièle Évenou, avec laquelle il eut deux
fils : Frédéric (né en 1973), animateur de
radio, et Jean-Baptiste Martin (né en
1976), comédien et musicien.
Il a épousé en 1984 Cécilia Ciganer-
Albeniz, future Cécilia Sarkozy, avec
laquelle il a eu deux filles : Judith (née en
1984) et Jeanne-Marie (née en 1987). Il
156
épouse en 1992 sa dernière femme, Céline,
rencontrée sur le plateau du Monde est à
vous dont elle était l'une des hôtesses.
Elle est la mère de ses deux derniers
enfants, Juliette et Clovis. Ils se sont
séparés au printemps 2007.
Après avoir participé épisodiquement à
des émissions de radio et de télévision, il a
décidé de prendre sa retraite dans un
grand hôtel de Biarritz (Pyrénées-
Atlantiques) où il décèdera le 14
septembre 2007 des suites d'un cancer.
FIN
157