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Point de rencontre POPULATION REFERENCE BUREAU LES LIENS ENTRE POPULATION, SANTÉ ET ENVIRONNEMENT DANS LA PROVINCE DE FIANARANTSOA À MADAGASCAR par Kathleen Mogelgaard et Kristen P. Patterson S a m epuis plus de dix ans, les communautés et a n t h a les spécialistes du développement de la pro- C a m vince de Fianarantsoa à Madagascar partici- e r o n , D pent à des projets à base communautaire qui N y T a conjuguent les efforts dans les domaines de la planifi- n i n t s 1 i k cation familiale, de la santé et de l’environnement. a Depuis le début des années 1990, diverses approches combinant des interventions en matière de planifica- tion familiale et/ou de santé et des activités liées à l’environnement ou au développement rural ont été appliquées dans l’ensemble de la province de Fianarantsoa, faisant de cette dernière l’un des centres les plus dynamiques pour ce genre de pro- 2 grammes à Madagascar et dans le monde entier. La commune d’Ambolomadinika se trouve du côté est du Le présent dossier examine l’évolution des corridor forestier central de Fianarantsoa, où le couvert approches et projets de nature transversale dans la forestier diminue d’environ 2 % par an. province de Fianarantsoa, mettant notamment en exergue les défis à la réalisation efficace des projets Quel a été le taux de succès de ces projets au cours ainsi que les opportunités de consolidation et de ren- des 15 dernières années ? Selon les évaluations, des forcement de la collaboration. Ce dossier se fonde progrès ont été accomplis en matière d’accès à de sur un examen des publications spécialisées et des nouveaux groupes, de renforcement de la participa- documents de projet, ainsi que des entretiens réalisés tion de la communauté et de promotion de l’efficacité avec plus de 20 agents, conseillers techniques et res- des programmes.3 De nos jours, tant à Fianarantsoa ponsables du financement à Madagascar et aux États- que dans l’ensemble de Madagascar, les approches Unis (voir la section Remerciements en page 12). transversales sont incorporées de plus en plus dans les stratégies élargies de développement et les efforts de Quinze années d’expérience planification à l’échelle locale. Ce qui est peut-être transversale plus important encore, est qu’un nombre croissant de Les premières initiatives transversales exécutées dans spécialistes des secteurs de l’environnement et de la la province de Fianarantsoa avaient différents objectifs. santé ont indiqué qu’ils appuyaient et encourageaient Les responsables de la gestion des ressources natu- ces initiatives dans la mesure où selon eux, la coordi- relles étaient conscients du fait que la conservation et nation donnera de meilleurs résultats et apportera la gestion des ressources naturelles risquaient d’être davantage aux communautés que la prestation isolée affectées de manière négative par des taux de fécon- des mêmes services. Qui plus est, l’expérience et le dité élevés. Par ailleurs, nombreux sont ceux qui esti- dévouement de ces spécialistes leur permettent main- ment que le traitement des besoins de santé — l’une tenant de tirer parti de nouvelles opportunités pour des principales priorités des communautés — per- peaufiner et renforcer les approches transversales au mettrait de renforcer le degré de confiance entre les sein de la communauté du développement et dans le partenaires du développement et la communauté, et contexte politique national. encouragerait celle-ci à s’impliquer dans des activités de conservation. Les spécialistes de la santé recon- Contexte démographique, naissent que les partenariats avec les projets environ- socioéconomique et écologique nementaux opérant dans les zones rurales permettent La province de Fianarantsoa, l’une des plus pauvres d’atteindre des groupes jusque là inaccessibles et des six provinces de Madagascar, est en deuxième posi- mal desservis. tion en ce qui concerne le nombre de ses habitants.4 2 PRB Point de rencontre 2007 L’accès à l’eau potable, la consommation d’eau et d’élec- Les politiques de l’époque coloniale ont modifié de tricité par résident et le taux de dépense par personne manière radicale les systèmes traditionnels de culture et sont les plus faibles de toutes les provinces.5 les régimes fonciers, ce qui a eu dans certains cas (notam- L’indice synthétique de fécondité de Fianarantsoa est ment avec la production de café pour l’exportation) des supérieur à la moyenne nationale (5,7 enfants par femme résultats mitigés pour les résidents des zones rurales de la contre 5,2 à l’échelle nationale) et son taux d’utilisation province de Fianarantsoa.7 En outre, l’effondrement des de méthodes de contraception est inférieur (11 % des cours mondiaux du café au milieu des années 1990 a eu femmes vivant en union dans la province de Fianarantsoa un impact désastreux sur les moyens de subsistance et la utilisent une méthode moderne de planification familiale sécurité alimentaire à long terme des résidents de la contre 18 % à l’échelle nationale). La santé des enfants région. est une question particulièrement importante dans la Par ailleurs, pendant sa période socialiste (de 1975 à province, qui enregistre des taux de mortalité infantile, 1990), le pays a encouragé une politique démographique d’anémie infantile, de rachitisme et de cachexie tous pro nataliste et un accès ouvert aux droits à la propriété légèrement supérieurs à la moyenne nationale.6 foncière, provoquant une explosion démographique et la mise en culture de terres jusque là non utilisées.8 En 1991, le gouvernement a adopté une politique démogra- Projets transectoriels organisés dans les communes le long phique nationale reconnaissant les avantages et la nécessi- du corridor forestier central de Fianarantsoa té de la promotion de la planification familiale à tous les 9 a niveaux de la société. La transition difficile du pays à la o s t n a r démocratie au début des années 1990 a permis une inté- a n a i F gration progressive de Madagascar au sein de l’économie s e v 10 i t mondiale. Cependant, le revenu réel par habitant a a i t Ambohimiera i n I I Q l enregistré un déclin de près de 50 % entre 1972 et a n o 11 i g 2002, provoquant une augmentation spectaculaire de e r o Ambalakindresy c E I la pauvreté au sein de la population rurale malgache, , Manandroy o v o I t Tsaratanana notamment les habitants de la province de Fianarantsoa. a j a Parc national de I QL n a Cette province présente une diversité écologique z Ranomafana a R o importante. Fianarantsoa contient notamment certains l e v i Titre des Ranomafana r a des parcs nationaux les plus importants du pays (Isalo, o IQL l projets Kelilalina o S I I y PDCI Ranomafana et Andringitra). En 2005, la province de h Androy o l a (1991–1997) I S Fianarantsoa a accueilli plus de touristes que toutes les Q EHP autres provinces.12 Un corridor forestier humide de (2000–2005) MGHC FIANARANTSOA 500 km de long abrite une diversité biologique extraordi- (2002–2005) Tolongoina naire, ce qui contribue à faire de Madagascar l’un des L Kaominina QL « points sensibles de la biodiversité » du monde.13 Cette M Mendrika — ana mpa forêt rend nombre de services aux écosystèmes, notam- Cycle 1, Intégré Ma tra rom na (2005–2006) ian ment en assurant la protection des bassins versants et la dra A prévention de l’érosion des sols, qui contribuent au sou- mb ato fot tien des activités agricoles et de la biodiversité à l’inté- sy Iko rieur de la forêt et au-delà. I ngo L L’essentiel des activités transversales dans la province Ambinanindovoka A mb de Fianarantsoa a été réalisé au sein du corridor forestier olo ma din central reliant les parcs nationaux de Ranomafana et Mahazony ika Ambohimahamasina d’Andringitra et aux alentours (voir la carte). Ce Q Sendrisoa corridor central de 280 000 hectares, qui mesure L Miarinarivo L 200 kilomètres de long et à peine 4 à 5 kilomètres de Parc national large par endroits, a enregistré une perte de 1 % à 2 % d’Andringitra de son couvert forestier chaque année entre 1990 et 2000. Toute perte ultérieure risque de menacer davantage la biodiversité et les services de l’écosystème dont dépendent les communautés régionales. Population Reference Bureau Population, santé et environnement dans Madagascar 2007 3 Évolution des approches transversales instruments simples et adaptables, à fournir un soutien Les approches qui combinent la planification familiale et médiatique et à célébrer les résultats accomplis.16 d’autres interventions dans le domaine de la santé avec les En 2000, les partenaires de l’USAID et les ONG activités de gestion des ressources naturelles dans la pro- impliqués dans des projets transectoriels ont formé vince de Fianarantsoa se sont intensifiées et ont évolué au l’Association Voahary Salama pour assurer le partage des fil du temps. Cette évolution peut être répartie en trois informations et des ressources. Leurs efforts ont attiré phases (pour une description détaillée des projets inclus l’attention de la communauté internationale du dévelop- dans ces phases, veuillez vous reporter à l’appendice en pement, et les spécialistes ont sollicité avec succès le sou- page 8). tien de fondations privées. Deux projets transectoriels Phase 1, 1990-1998. Lors de la première phase, majeurs, Environmental Health Project (EHP) et l’adoption à Madagascar du Plan National d’Action Madagascar Green Healthy Communities (MGHC), ont Environnementale (PNAE) sur 15 ans s’est accompagnée été lancés dans des communautés situées le long du corri- d’efforts transectoriels. Au cours de ses premières années, dor forestier central de la province de Fianarantsoa.