Fonds Simon (1831-1923)
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Fonds Simon (1831-1923) Inventaire semi-analytique (87AP/1-87AP/22) Par G. Gille et M. Guillot Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 1952 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_001868 Cet instrument de recherche a été encodé en 2011 par l'entreprise diadeis dans le cadre du chantier de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales sur la base d'une DTD conforme à la DTD EAD (encoded archival description) et créée par le service de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales 2 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence 87AP/1-87AP/22 Niveau de description fonds Intitulé Fonds Simon Date(s) extrême(s) 1831-1923 Nom du producteur • Simon, Jules (1814-1896) Localisation physique Pierrefitte DESCRIPTION Présentation du contenu La première partie du fonds déposé aux Archives Nationales compte seize cartons (hors suppléments) : elle a été classée de la manière suivante : - Cartons 1 à 7 - Correspondance reçue par Jules Simon ou Madame Jules Simon. - Carton 8 - Correspondance active de Jules Simon et de sa famille - Cartons 9 et 10 - Etapes de la carrière de Jules Simon - Carton 11 - Fichier de travail de Jules Simon (questions relatives à l'Instruction publique et aux Cultes) - Carton 12 - Ouvrages divers de Jules Simon, manuscrits ou imprimés. - Cartons 13 et 14 - Articles de Jules Simon. - Carton 15 - Discours et notes de discours. - Carton 16 • I et II - notes diverses • III - Documents sur la vie et l'oeuvre de Jules Simon. • IV - Lettres reçues depuis la mort de Jules Simon par Madame Jules Simon et ses descendants. • V - Dossier concernant Chales-Jules Simon • VI - Papiers concernant Gustave Simon. • VII - Lettres et photographies sans rapport apparent avec le fonds. • VIII - Listes des noms des correspondants de Jules Simon. L'intérêt principal du fonds réside, semble-t-il, dans les cartons de correspondance et dans les deux cartons qui retracent les étapes de la carrière de Jules Simon. Les cartons qui comprennent ses oeuvres, ses articles ou ses discours sont évidemment moins précieux puisqu'il est possible de les retrouver ailleurs : leur principal mérite est la réunion de pièces qu'il serait fastidieux et difficile d'aller rechercher dans les quotidiens, les revues et les journaux officiels où ils parurent à l'époque. La correspondance très abondante qui remplit les sept premiers cartons est intéréssante car on y retrouve les noms de presque tous les personnages importants de la deuxième moitié du XIXème siècle. La plupart des hommes politiques de l'époque sont représentés dans la liste des correspondants qui doit atteindre le 3 Archives nationales (France) chiffre de 1700 noms environ. De nombreux députés et sénateurs de gauche adressaient à Jules Simon des lettres sur l'état d'esprit et l'opinion publique de leur département. Un excellent exemple en est fourni par les lettres de Ch. Rolland qui fourmillent de renseignements précieux sur la situation politique en Saône-et-Loire. D'autres hommes politiques éminents, Barthélémy Saint-Hilaire, René Bérenger, Hippolyte Carnot, Victor Duruy, Garnier Pagès, Ferdinand Hérold, Méline, Léon Say, Wallon figurent parmi les correspondants de Jules Simon avec des dossiers assez importants. Du point de vue administratif, la correspondance de Gréard qui comprend 131 lettres et celle de Saint-René Tallandier, qui fut secrétaire général de l'Instruction Publique pendant le ministère Jules Simon permettent d'apporter des précisions intéressantes sur son activité. Ses collègues à l'Institut et à l'Académie sont également bien représentés : Claretie, Paul Janet, Ernest Legouvé (avec 106 lettres), Georges Picot (133 lettres) pour ne citer que les dossiers les plus importants. En tant que journaliste, Jules Simon entretenait naturellement des relations avec ses confrères : on retrouve dans la liste des correspondants les noms d'Hébrard, d'Albert Lacroix, de Lyon (collaboration de Jules Simon au Gaulois), Patinot, directeur du journal des Débats. Cette sèche et brève énumération ne donne qu'un faible aperçu de ce qu'on peut trouver dans cette correspondance : les lettres isolées qu'elles émanent d'hommes politiques, d'hommes de lettres ou des gens importants de l'époque contiennent souvent des détails intéressants et les historiens qui travaillent sur cette époque auront toujours intérêt à y faire des sondages. Dans les deux cartons qui suivent celui qui contient la correspondance active de Jules Simon, très intéressante pour une meilleure connaissance de la formation du caractère et des relations familiales de Jules Simon, nous abordons les étapes de sa carrière. La partie qui semble la moins connue est celle qui concerne l'activité de Jules Simon à la Commission des Subsistances, et à la protection des oeuvres d'art. Le carton 87 AP 9 comporte dans le dossier 11, les onze procès- verbaux de la Commission des subsistances dont Jules Simon était président et quelques autres pièces qui ne manquent pas d'intérêt. Quant aux dossiers 12 et 13, il semble que ce soit la première fois dans notre histoire qu'on se soit préoccupé d'assurer la protection de notre patrimoine artistique. Les circulaires envoyées aux Conservateurs de Musées de province, les inspections faites dans les différentes bibliothèques par les membres de la Commission artistique, les lettres où Courbet se préoccupe du sort des collections de la Manufacture de Sèvres ou des statues du Louvre révèlent un souci de la conservation des collections qui n'apparaît pas antérieurement. Les mesures de protection prises dans les bâtiments eux-mêmes qu'il s'agisse des établissements scientifiques (Museum, Musées, Archives Nationales, Observatoire, Collège de France, Conservatoire) ou dans les lycées ou établissements d'enseignement sont aussi très nouvelles. Le carton 10 concerne la suite des activités Politiques de Jules Simon. Son passage au Ministère des Cultes est représenté par d'intéressants dossiers sur diverses questions religieuses, entre autres sur les nominations d'évêques. Une correspondances avec le Nonce permet de suivre l'évolution de ces tractations ; deux lettres adressées au Président de la République, de la main de Jules Simon, car dit-il n'est pas sûr de la discrétion de ses services, contiennent des détails très intéressants et précieux sur les raisont pour lesquelles Monseigneur Dupanloup ne put être appelé en 1872 au siège de Paris. Le carton se termine avec le dossier V consacré à la Conférence de Berlin (15-29 mars 1890) où Jules Simon représenta la France ; le dossier VI relatif à la Fondation de l'Institut Thiers, qui fut l'occasion d'un échange de lettres avec Mademoiselle Dosne et le dossier VII sur l'Histoire de l'Institut et les réformes qui pourraient y être apportées. Cette trop brève étude des papiers Jules Simon n'aura d'intérêt que si elle donne le goût aux chercheurs d'étudier de plus près un des hommes politiques du XIXème siècle les plus attachants ; sa formation philosophique, l'honnêteté de son caractère, ses préoccupations sociales et humanitaires, son talent indiscuté d'écrivain et d'orateur mériteraient qu'une étude plus approfondie lui soit consacrée. 4 Archives nationales (France) HISTORIQUE DU PRODUCTEUR Jules François Suisse dit JULES SIMON est né à Lorient le 27 décembre 1814 ; il porta dès son enfance comme nom de famille le prénom usuel de son père, ancien militaire. Il fit ses études aux collèges de Lorient, puis de Vannes ; il débuta dans l'enseignement comme maître suppléant au collège de Rennes. Reçu troisième à l'Ecole Normale supérieure en 1833, il était agrégé de philosophie en 1835. Nommé le 1er septembre 1836 professeur de philosophie à Caen, puis l'année suivante à Versailles, il fut chargé en 1838 de la conférence d'histoire de la philosophie à l'Ecole Normale supérieure. La même année il soutient sa thèse de doctorat, le Commentaire de Proclus sur le Timée de Platon et est nommé suppléant de V. Cousin dans la chaire de philosophie de la Sorbonne, qu'il devait détenir pendant douze ans. Chevalier de la Légion d'Honneur en 1845, il se présenta à la députation le 20 février 1847, dans le Cinquième Collège des Côtes-du-Nord, comme candidat de la "gauche constitutionnelle". Il échoua avec 169 voix contre 263 au candidat légitimiste et catholique Tassel. En décembre il fonda à Paris avec son ami Amédée Jacques la revue "La Liberté de penser" dont il prit la direction politique. Le 23 avril 1848, il était élu représentant des Côtes-du-Nord à l'Assemblée Constituante. Il siègea à la gauche modérée et fit partie de la Commission et du comité de l'organisation du travail où il combattit l'influence, alors redoutée, de l'ouvrier Albert. Elu par ses collègues, au début de l'année 1849, membre du Conseil d'Etat réorganisé, Jules Simon donna le 16 avril sa démission de représentant. Il appartint à la section de Législation et fut président de la Commission permanente des recours en grâce. Mais lorsque l'Assemblée Législative renouvela ce Conseil en juin suivant (par moitié), il ne fut pas réélu. Il collabora de nouveau à la "Liberté de penser", combattit au "National" le prince-président et continua son enseignement de la philosophie à l'Ecole Normale et à la Sorbonne. Après le coup d'Etat du 2 décembre 1851, Jules Simon rouvrit son cours à la Sorbonne le 9 par un violent discours contre le prince-président : le lendemain il était suspendu de ses fonctions. Trois jours après, le Directeur de l'Ecole Normale lui présentait la formule du nouveau serment ; ayant refusé de le prêter, il était rayé de la liste des professeurs. Eloigné de la vie politique et de l'enseignement public en France, Jules Simon continue sa collaboration au "National" et poursuit son oeuvre littéraire en publiant " le Devoir" (1854), la " Religion Naturelle" (1856), " la Liberté" (1857) ; il donne dans les principales villes de Belgique et de France des conférences sur des questions philosophiques et sociales qui ne cessèrent de l'intéresser.