À la découverte de Saint-Dié-des- et de ses environs 27 circuits en ville et dans la région

À la

( 6 histoire 1 de la cité

Au fil des rues, partez à la rencontre de divers témoignages de l’histoire complexe et fructueuse de la ville fondée par le moine Déodat en 669. Religion, administration, économie, géographie, organisation militaire ou encore littérature s’y côtoient.

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à la découverte d’une ville étonnante 7 1 la Fontaine 1944, l’hôpital, construit en 1724. Les de la Meurthe soins aux civils et aux militaires étaient place de la Rochotte dispensés par les médecins de la En 1824, pour orner la nouvelle ville et les sœurs de la congrégation fontaine de la place Royale (place de Saint-Charles. A partir de 1782, le située au pied de la cathédrale, pharmacien Renaud et les médecins actuelle entrée de la rue Thiers), le Deybach et Poma y traitèrent par conseil municipal de l’époque fit ériger, l’électricité médicale des malades malgré les protestations du clergé et atteints de rhumatismes et de de quelques notables, une statue de paralysie arthritique. Ce traitement est la Meurthe, jeune fille vêtue seulement encore utilisé de nos jours sous le nom d’un filet de pêche. Elle est l’œuvre du de darsonvallisation. sculpteur Jean-Baptiste Glorieux. Elle fut déplacée place de la Rochatte (ou 3 la Poterne et le Rochotte), en 1895, suite à la décision m ur du quartier d’élever à la place une statue de Jules canonial Ferry (celle-ci est désormais située rue Saint-Charles près de l’Hôtel de Ville - voir le circuit C’est le seul vestige subsistant des n°2). murailles qui entouraient la colline du Mont où étaient installées les églises 2 l’ Ancien hôpital et les maisons des chanoines (quartier Saint-Charles canonial). L’escalier couvert permettait, place de la Rochotte depuis l’hôtel du grand prévôt (futur Sur l’emplacement actuel du lycée palais épiscopal), de rejoindre un bras Jules-Ferry était installé, jusqu’en d’eau de la Meurthe qui coulait là et qui rejoignait le ruisseau qui descendait le cours de l’actuelle rue Thiers. A la droite de la poterne, une brèche fut pratiquée dans le mur en 1780, dans le cadre de la construction du palais épiscopal, bâtiment détruit en 1944 et sur l’emplacement duquel furent construits la Médiathèque Victor-Hugo et le Musée Pierre-Noël. 1- Histoire de la cité

8 4 la Maison du soldats suédois : pour ne pas être baptême pris par les troupes lorraines qui les dem l’A érique encerclaient, les Suédois se firent angle rue Thiers / rue d’Amérique sauter dans la tour en allumant un A cet endroit était installée jusqu’en baril de poudre. En 1711, le chapitre 1944 la «maison de l’Amérique», chargea l’architecte Giovanni Betto nommée ainsi car c’est à cet endroit de reconstruire une façade digne qu’aurait été élevée la maison de d’une église dont le duc de Lorraine Nicolas Lud, officier des mines, désirait qu’elle fût la cathédrale de qui abritait l’atelier d’imprimerie ses duchés. C’est seulement lorsque du chanoine Vautrin Lud, oncle la Lorraine fut devenue une province de Nicolas. C’est cette imprimerie française que cette église accueillit qui édita en 1507 les œuvres des son évêque en 1777. savants du Gymnase Vosgien, la Cosmographiae Introductio (traité de géographie) et la 1re carte au monde portant le nom «America». Lire également le circuit n°14.

5 la Cathédrale place du Général de Gaulle / parvis Jean-Paul II Edifiée dès le VIIe siècle sur une colline à la rencontre de deux cours d’eau par le moine Déodat et ses compagnons, 6 Lu ’ sine verte l’église Saint-Maurice puis Sainte- L e Corbusier Croix connut de nombreuses quai du Torrent / avenue de Robache transformations, plusieurs incendies Appelée «l’usine verte», l’usine puis un dynamitage en novembre Claude & Duval a été dessinée par 1944. Contre la nef romane, une l’architecte Le Corbusier en 1947, façade classique à deux tours fut puis construite de 1948 à 1951, à la plaquée au XVIIIe siècle. A l’origine, demande de l’entrepreneur Jean- une seule tour-porche dominait Jacques Duval, l’usine de bonneterie l’entrée ouest. En 1636, pendant

familiale ayant été presqu’entièrement à la découverte d’une ville étonnante la guerre de Trente Ans, la ville fut détruite en novembre 1944. Conçue occupée par une compagnie de en y appliquant les principes du

9 Modulor (échelle de proportions lié à la formés de 1920 à 1971. Depuis 1972, morphologie humaine inventée par Le ce bâtiment accueille les religieux Corbusier en 1943), elle est basée sur retraités. la théorie de la cité linéaire industrielle et obéit aux trois impératifs : soleil, espace, verdure. Elle est un modèle unique et exemplaire de l’œuvre de l’architecte (seul bâtiment industriel), et le seul édifice qu’il réalisa à Saint- Dié-des-Vosges (le plan dressé par Le Corbusier en 1945 pour la reconstruction de la ville fut refusé en 1946). L’usine verte est classée monument historique. Lire également les circuits n°2 et n°10. 8 la Chapelle 7 L es Tuileries Saint-Roch 19, avenue de Robache rue Claude Bassot En 1797, la veuve du fondeur de En 1512 (date sur le linteau de la cloches Ferry acheta la vieille tuilerie porte), le chanoine Vautrin Lud fit ruinée du chapitre de l’Eglise, créée édifier au flanc sud de la colline au XVIe siècle, vendue comme bien d’Ortimont un oratoire dédié à Notre- national. Reconstruite et exploitée Dame de Consolation, auquel il adjoint par son fils François-Joseph Ferry une ferme tenue par un ermite chargé (qui fut maire de la ville), grand-père d’accueillir les pestiférés chassés de de Jules et Charles Ferry, cette usine la ville. Lors de l’épidémie de 1625, produisit des tuiles, des briques, des le chanoine Claude Voirin fit peindre pots, et même des statues en terre par l’artiste Claude Bassot un grand cuite. En 1901, un grand incendie retable en l’honneur de la Vierge et détruisit les bâtiments et l’habitation des saints protecteurs Anne, Roch, «le château» où aimait à Sébastien, Claude, Rémy et Fiacre. retrouver ses cousins. Les lieux furent Le temps des épidémies passé, la achetés en 1910 afin d’y édifier un célébration de la fête de la Saint-Roch, grand séminaire. Achevé en 1914, le 16 août, donna lieu à de joyeuses 1- Histoire de la cité celui-ci servit de caserne jusqu’en fêtes populaires, bien que la chapelle 1919. Les prêtres vosgiens y furent fût tenue à bail par un chanoine. La

10 ferme appartient désormais à un Saint-Dié un terrain pour construire particulier. un château fort. Tenu par un capitaine et une troupe pour établir cinquante 9 L ’ancien familles venues d’Alsace, il était hôtel de ville installé à l’ouest de l’actuelle rue angle rue Thiers / rue Stanislas Thiers : ce fut l’origine du domaine En 1757, l’hôtel de ville avec ses ducal. Au XVIe siècle, le château était archives, la prison et la boucherie en mauvais état et les ducs venant à disparurent dans l’incendie qui Saint-Dié-des-Vosges se logeaient ravagea la cité. Reconstruit de 1765 à chez les officiers des mines d’argent ; 1769 sur les plans de l’architecte Jean- il fut cédé à la ville qui, en 1625, le mit Michel Carbonnar à l’angle des rues à la disposition des moines capucins. Royale et Saint-Stanislas (appellations Sa muraille extérieure fut abattue de l’époque), il s’ouvrait sous une en 1636 lors de la guerre de Trente série d’arcades en grès, formant un Ans et l’ancien château, devenu promenoir couvert. L’ancien fronton du couvent, fut démembré en partie lors bâtiment a été conservé et est visible de la reconstruction de la ville qui dans le parc Jean-Mansuy, près de suivit l’incendie de 1757 ; il disparut l’Espace François-Mitterrand. complètement après la Révolution.

11 L a première u sine textile place Jules Ferry Dans ce secteur de la ville, après l’incendie de 1757, un nouveau quartier fut créé. Sur la place, de part et d’autre d’une église Saint-Stanislas, furent construits un orphelinat à l’est et un presbytère à l’ouest. Ce bâtiment et l’église devinrent grand séminaire 10 L e château en 1765-1766 puis de 1783 à 1789. de la Cour Acquis comme biens nationaux par rue Stanislas Lehr et Huguenin, ces industriels Le duc de Lorraine Ferry, désirant installèrent dans l’église la première à la découverte d’une ville étonnante protéger son duché à l’est, obtint usine textile employant 100 ouvriers en 1208 du chapitre de l’Eglise de sur 50 métiers à tisser. La ville acheta

11 l’ensemble pour y installer en 1835 la Deybach, puis un professeur de sous-préfecture et le palais de justice. chimie à l’université de Nancy, Nicolas, procédèrent à une analyse de deux sources naissant à cet endroit, et conclurent que la teneur en fer dissous la rendait propre à guérir plusieurs affections plus efficacement que les eaux de Contrexéville et Passy. Le Conseil de Ville fit construire en grès deux chambres couvertes pour protéger l’eau des impuretés et maintenir son débit, et fit édifier des abris pour les buveurs. Les médecins 12 L ’église de la ville prescrivirent des cures Saint-Martin d’eau minérale de Saint-Dié-des- place Saint-Martin Vosges et obtinrent des guérisons Sur ce site, depuis le XIIIe siècle, un spectaculaires de maladies digestives hospice entretenu par le chapitre ou circulatoires. L’usage en boisson et e de la collégiale accueillait pèlerins, bain fut poursuivi durant le XIX siècle. voyageurs et malades de la ville. En 1835, soixante bourgeois, indignés A la demande des habitants qui du mauvais état d’entretien des lieux, trouvaient trop éloignée et trop exigüe réclamèrent que, pour en faciliter la la chapelle du Petit Saint-Dié, lieu consommation, l’eau fût conduite vers de culte pour la paroisse, une église une fontaine installée dans le parc fut bâtie tandis qu’un nouvel hôpital municipal. Le Conseil municipal refusa plus spacieux était construit en rive et l’établissement hydrothérapique droite de la Meurthe (2). Incendiée périclita. accidentellement en 1895, l’église fut 14 rebâtie et l’édifice actuel fut consacré l’ Auberge du Lion d’Or en 1902. Lire également le circuit n°3. 32, rue d’Alsace 13 L es fontaines L’écrivain populaire Emile Erckmann, Saint-Martin qui avait quitté Phalsbourg suite à rue Déodat l’annexion de l’Alsace-Moselle à 1- Histoire de la cité En 1779, le pharmacien Gabriel l’Empire allemand, fut un client fidèle Renaud, alerté par le médecin de l’auberge du Lion d’Or entre 1872

12 de 5 milliards de francs. En janvier 1872, la troupe prit possession de baraquements construits ici. Les Allemands partis et l’Alsace-Moselle annexée, Saint-Dié-des-Vosges devint ville de garnison. Le 10e bataillon de chasseurs à pied y entra en octobre 1873. Des casernes en pierre, baptisées Chérin et Kellermann, reçurent les 3e et 10e BCP, remplacés de 1919 à 1939 par et 1881. Il résidait alors à l’Ermitage des tirailleurs algériens et marocains chez Montézuma Goguel. Il trouva (21e RTA et 4e RTM). Trois batteries du à Saint-Dié-des-Vosges le sujet 12e régiment d’artillerie étaient logés de plusieurs de ses œuvres : Le plus à l’est, dans la caserne Souhait. Brigadier Frédéric, Le Banni, Histoire Des casernes en construction à du Plébiscite, Contes vosgiens, Saint-Roch à la veille de 1914 Souvenirs d’un chef de chantier au devaient recevoir le 31e BCP. Le 8 canal de Suez et Une Campagne en novembre 1944, 943 hommes pris Kabylie. Ami de Jules et de Charles par les Allemands partirent d’ici pour Ferry, ainsi que du maire Albert Ferry, Mannheim, faute de place à Dachau. il soutint leur candidature aux élections Plusieurs familles sinistrées en 1944 de 1881. Avant que ne survienne leur logèrent dans les casernes, qui furent brouille, son ami et associé Alexandre démolies pour laisser place à des Chatrian, déjà malade mais désirant grands immeubles d’habitation édifiés se rapprocher d’Emile Erckmann, vint de 1965 à 1970. habiter à Saint-Dié-des-Vosges, rue Stanislas (de 1886 à 1889).

15 l’ Ancienne ca serne G énéral-Chérin face au 85, rue d’Alsace Le traité de Versailles consacrant en 1871 la victoire allemande imposa à la découverte d’une ville étonnante une occupation militaire jusqu’au paiement d’une indemnité de guerre

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sur les pas des 2 hommes célèbres

Certains sont nés ou ont vécu à Saint-Dié-des-Vosges. D’autres, au cours de leur vie, ont rencontré la cité capitale du Massif Vosgien, ont fait un bout de chemin avec elle, voire y sont représentés par des œuvres importantes.

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à la découverte d’une ville étonnante 15 Présentés dans l’ordre alphabétique, Une plaque est apposée au 7 de la ces noms – reflétant quatorze siècles rue Thiers, à l’emplacement de sa d’histoire – donnent à voir, à lire, à maison natale. rêver… 2 Jean Bazaine 1 Jean-Baptiste (, 1904 - Clamart, 2001) Jacques Ce peintre est l’un des chefs de file A ugustin de la non-figuration française et un (Saint-Dié-des-Vosges, 1759 - Paris, 1832) brillant représentant d’un courant nommé abstraction lyrique. Ses œuvres sont inspirées des forces qui se dégagent de la nature. Reconnu internationalement, il est l’auteur de nombreux vitraux (Saint-Séverin à Paris, en Bretagne, en Suisse) et d’importantes mosaïques (station de métro Cluny - La Sorbonne à Paris). A la cathédrale, il est l’auteur des 7 vitraux du chœur et de l’abside (voir le circuit n°11) mais aussi du plan Jean-Baptiste Jacques Augustin de lumière de l’ensemble des vitraux montra très jeune des aptitudes pour contemporains répartis dans l’édifice. le dessin. Après des débuts difficiles, Le Musée Pierre-Noël présente il s’affirma dans un genre très prisé plusieurs de ses œuvres dont Chants à l’époque : le portrait en miniature. de l’Aube n°VI (huile sur toile, 1986) Son influence était grande et sa et la maquette de la mosaïque L’Envol clientèle était composée de ministres, de la Liberté (1999), laquelle est de princes et même de l’Empereur. installée sur la façade est de l’Espace Sous la Restauration, il devint le François-Mitterrand (80 m2). peintre officiel de la Cour et réalisa des portraits de Louis XVIII. Il mourut 3 Jacques du choléra en 1832 et repose à Paris, B renner au cimetière du Père-Lachaise. Le (Saint-Dié-des-Vosges, 1922 - Paris, 2001) Musée Pierre-Noël possède plusieurs Conseiller littéraire dans plusieurs 2- Sur les pas des hommes célèbres miniatures dues à Jacques Augustin maisons d’édition et critique, Jacques dont un grand autoportrait de 1796. Brenner (de son vrai nom Jacques

16 Meynard) a aussi collaboré à porte le nom du poète, qui repose différents journaux et hebdomadaires. au Père-Lachaise. Membre du jury du Prix des Deux Magots, il est un des auteurs reconnus 5 Saint Déodat de la littérature française du XXe siècle (romans, essais). Une plaque indique sa maison natale, 4, rue Gambetta (sa mère Marguerite tenait le magasin «La Civette», à qui faisait à l’époque librairie). Parmi ses œuvres : La rentrée des classes (1977), roman dont l’action se passe à Saint-Dié- des-Vosges, Les Petites filles de Courbelles (1955), Les Lumières de Paris (1983)…

4 Jacques Delille La légende et l’histoire ont retenu (Clermont-Ferrand, 1738 - Paris, 1813) le nom du moine Déodat (Deodatus Traducteur et poète reconnu, en latin, soit Dieudonné en français) Jacques Delille se vit attribuer la comme le fondateur de notre cité chaire de poésie latine au Collège qui porte la forme contractée de de en 1773. L’année son nom : Dié. Originaire d’Irlande, suivante, il devint Académicien, il vint probablement de l’abbaye notamment grâce au soutien de bénédictine de Luxeuil, fondée Voltaire. C’est en 1795 qu’il s’installa par saint Colomban (lui-même à Saint-Dié-des-Vosges où, durant originaire de cette île). Après des plusieurs mois, il travailla à une pérégrinations dans la région de traduction de L’Enéide (en vers). puis en Alsace, Sollicité par le Conseil municipal, Déodat s’installa vers 660 au il prêta son concours à la Fête de pied du massif du Kemberg. Il la Jeunesse de l’an IV (30 mars réussit à se faire octroyer par le roi 1796) et écrivit pour l’occasion une d’Austrasie, Childéric II, la haute chanson de huit couplets. Au pied vallée de la Meurthe qu’il nomma Val de la côte Saint-Martin, la tradition de Galilée. A partir de 669, il y résida populaire conserve la mémoire du continuellement et cette date sert à la découverte d’une ville étonnante tilleul où il venait méditer. Une rue de référence pour la fondation de la

17 ville. A voir : la chapelle Saint-Déodat 7 Jule s Ferry aussi appelée chapelle du Petit (Saint-Dié-des-Vosges, 1832 - Paris, 1893) Saint-Dié (rue Déodat), construite Grande figure de l’Histoire de à l’emplacement du petit oratoire où France, Jules Ferry est natif de s’établit le moine (XVe, XVIIIe, XIXe Saint-Dié-des-Vosges. Opposé au et XXe s.), deux tableaux au Musée régime impérial de Napoléon III, il Pierre Noël (Saint Déodat consacré fut élu député républicain de Paris à évêque de Nevers par Claude la fin de l’Empire (1869) et fut maire Bassot, v. 1620 ; La glorification de Paris pendant le siège de 1870. de saint Déodat par B. Prot, 1662), Jules Ferry contribua beaucoup à la cathédrale appelée «cathédrale la politique de la IIIe République. Saint-Dié» (reliquaire à l’arrière du Ministre de l’Instruction publique de maître-autel, vitraux anciens dans la 1879 à 1883, il entama des réformes 2e chapelle à gauche (voir le circuit profondes, imposa la laïcité, la n°11), l’ensemble cathédral actuel gratuité et la scolarité obligatoire ayant succédé au monastère fondé de l’enseignement primaire. Il ouvrit par Déodat. aussi aux jeunes filles les portes des écoles secondaires. Ardent 6 P aul Descelles défenseur des libertés publiques, il (Raon-l’Etape, 1851 - contribua à l’élaboration de divers Saint-Dié-des-Vosges, 1915) droits fondamentaux dont le droit de Natif de Raon-l’Etape, Paul réunion ou la liberté de la presse. Descelles résida à Saint-Dié-des- Sa politique coloniale provoqua Vosges où les leçons du peintre sa chute. Ecarté de la présidence Edouard de Mirbeck développèrent de la République en 1887, Jules ses dispositions pour le dessin et la peinture. Peintre à la faïencerie Müller de Raon-l’Etape, ses portraits à l’émail lui conférèrent une réputation de maître dans cette spécialité. Par ailleurs, il se distingua dans la peinture à l’huile sur toile et exposa au Salon à Paris. Le Musée Pierre-Noël présente

2- Sur les pas des hommes célèbres plusieurs tableaux et peintures sur céramique de Descelles.

18 Ferry devint président du Sénat l’avion qui l’avait descendu. A voir : peu de temps avant sa mort en une vitrine qui lui est consacrée au 1893. A voir : collection Ferry au Musée Pierre-Noël, sa tombe au Musée Pierre-Noël, statue de cimetière de Saulcy-sur-Meurthe. bronze de l’homme d’Etat réalisée par Antonin Mercié en 1896 (à côté 9 Y van Goll de l’Hôtel de Ville), un mur peint (Saint-Dié-des-Vosges, 1891 - Neuilly-sur- (œuvre de Monique Blanchet, 1995) Seine, 1950) représentant Jules Ferry avec en arrière-plan l’église N.-D. de Galilée (rond-point Albert Camus), tombe de Jules Ferry au cimetière rive droite (près de la cathédrale) qui fait face, selon son vœu, à la ligne bleue des Vosges (dans le même enclos repose son neveu , qui fut sous-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères), le lycée d’enseignement général Jules-Ferry Claire et Yvan Goll par Chagall (place de la Rochotte, voir le circuit Y van Goll, pseudonyme d’Isaac n°12). Lang, est un poète et romancier expressionniste, puis surréaliste, 8 R ené Fonck d’expression française, allemande (Saulcy-sur-Meurthe, 1894 - Paris, 1953) mais aussi anglaise. Natif de La Première Guerre mondiale vit Saint-Dié-des-Vosges (ses parents les débuts du combat aérien. De auraient fui l’Alsace-Moselle 1916 à 1918, René Fonck abattit 75 annexée en 1871), il était le fils d’un avions ennemis (chiffre homologué), représentant en tissus qui décéda mais en réalité ce furent pas moins quand le petit Isaac avait six ans. de 127 appareils qui furent mis La famille quitta les Vosges pour hors d’usage. Ce palmarès valut Metz (ville allemande à l’époque) et à Fonck d’être appelé «l’As des sa mère le fit naturaliser allemand As» de l’aviation alliée. Il faisait pour faciliter son cursus scolaire. partie de la célèbre escadrille des Son parcours le mena à Strasbourg, Cigognes, aux côtés de Guynemer Munich puis à Berlin où il participa à la découverte d’une ville étonnante dont il vengea la mort en abattant au mouvement expressionniste en

19 1913. Il vécut en Suisse de 1914 à 1919, y rencontra Claire Aischmann (Claire Goll) ; le couple s’installa à Paris en 1919 et se lia d’amitié avec de nombreux artistes parmi lesquels Malraux, Chagall, Cendrars, Dalí, Delaunay, Miró… Son épouse Claire, romancière, poétesse, journaliste, a légué à la ville les œuvres qui leur avaient été données par leurs amis artistes. Cette collection fait pilotis, toit-jardin, plan libre, fenêtre surgir toute l’école de Paris de en longueur et façade libre. C’est 1920 à 1970. A voir : reconstitution sous son égide que se tint en du dernier appartement de Claire 1933 le IVe Congrès international Goll au Musée Pierre-Noël, plaque d’architecture moderne, qui aboutit apposée à l’endroit où se trouvait à la Charte d’Athènes. Suite la maison natale d’Yvan Goll (angle à l’anéantissement du centre rue Dauphine / petite rue Concorde). historique de Saint-Dié-des-Vosges en 1944, Le Corbusier fut appelé 10 L e Corbusier comme architecte-conseil. Son (La Chaux-de-Fond, 1891 - Neuilly-sur- plan très novateur fut rejeté, mais Seine, 1950) il construisit, de 1948 à 1951, Architecte, urbaniste, designer, «l’usine verte» (voir les circuits n°1 peintre et écrivain, Charles-Edouard et n°10). Ambitieuse et éclectique, Jeanneret-Gris, dit Le Corbusier, l’œuvre de Le Corbusier constitue étudia d’abord l’art avant de voyager une contribution exceptionnelle en Europe. Il quitta la Suisse et au mouvement moderne et fait fonda son 1er atelier d’architecte figure de référence pour tous les à Paris en 1917. En 1918, il fonda architectes. A voir : Musée Pierre- le purisme, critique du cubisme et Noël, usine Claude & Duval. retour au dessin rigoureux de l’objet. Ses premières constructions de 11 villas (1922-1929) et des Quartiers V autrin Lud modernes Frugès (Bordeaux) (Saint-Dié-des-Vosges, 1448 - Saint-Dié-

2- Sur les pas des hommes célèbres des-Vosges, 1527) l’amenèrent à formuler les «cinq Secrétaire du duc de Lorraine René points» d’une architecture nouvelle : II et chapelain de celui-ci en 1480,

20 Vautrin (ou Gauthier) Lud devint sa mort. Le Musée Pierre-Noël chanoine de l’Eglise de Saint-Dié présente plusieurs de ses œuvres. en 1484. En 1494, il institua dans la ville la fête de la Présentation de 13 H enri thomas la Vierge au Temple et fit bâtir à ses (, 1912 - Paris, 1993) frais une chapelle dédiée à saint Après des études au collège Roch (voir le circuit n°1). De 1504 à déodatien, il fut l’élève du son décès, il fut maître général des philosophe Alain au lycée Henri-IV à mines de Lorraine dont le siège était Paris. Il travailla également à la BBC à Saint-Dié-des-Vosges. Passionné à Londres, et enseigna à l’université d’astronomie et de géographie, il Brandes aux Etats-Unis. Auteur mena des travaux de cartographie d’une bonne quinzaine de romans, et créa le Gymnase Vosgien, groupe d’une dizaine de livres de poèmes et de cinq érudits qui est à l’origine du de nouvelles, critique remarquable nom America donné au Nouveau mais aussi excellent traducteur (de Monde. A voir : la Cosmographiae Pouchkine, Shakespeare, Melville, Introductio (1507) dans la salle du Jünger, Stifter, Goethe…), il reçut Trésor de la Médiathèque Victor- plusieurs prix dont le Médicis en Hugo, le Graduel (une des pages 1960 pour John Perkins et le Fémina enluminées montre le travail des pour Le Promontoire. Un prix de la mines), la chapelle Saint-Roch (rue nouvelle littéraire (co-organisé par Claude Bassot). la Ville de Saint-Dié-des-Vosges) porte son nom. A lire : Le Seau à 12 C harles charbon (1940), roman dont l’action P eccatte se passe à Saint-Dié-des-Vosges. (Baccarat, 1870 - Saint-Dié-des-Vosges, 1962) Charles Peccatte a laissé le souvenir d’un excellent peintre post-impressionniste. Il exposa dès 1887 au premier Salon de la ville de Saint-Dié-des-Vosges. Après un passage à Paris et dans la Creuse, il retrouva Saint-Dié-des-Vosges et se lia d’amitié avec des artistes de l’Ecole de Nancy. Il fut conservateur à la découverte d’une ville étonnante du musée déodatien de 1910 à

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culte et 3 recueillement

Pendant plus d’un millénaire, de 669 au XVIIIe siècle, l’Eglise fut à Saint-Dié-des-Vosges guide spirituel et seigneur temporel, et un évêché fut créé en 1777. Cette forte empreinte catholique, qui a marqué la ville, côtoie à présent les autres religions.

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à la découverte d’une ville étonnante 23 1 C athédrale place du Général de Gaulle / parvis Jean-Paul II L’église Saint-Maurice, puis collégiale, fut consacrée en cathédrale en 1777. Elle est également appelée cathédrale Saint-Dié, en hommage au fondateur et saint patron de la cité, saint Déodat, qui fonda avec ses compagnons un monastère sur cette colline appelée le Mont ou Jointures (nom provenant probablement de la style gothique (vers 1200). Quarante jonction entre deux cours d’eau). La chapiteaux présentent un bestiaire cathédrale fait partie d’un ensemble fantastique, une flore et des entrelacs architectural appelé «ensemble finement taillés dans le grès des cathédral» : cathédrale elle-même Vosges. Parmi ceux-ci, «Mélusine», (XIIe - XVIIIe siècles), cloître (XVe - dont le corps se termine en double XVIe siècles), église Notre-Dame queue de poisson. Au XIIIe siècle, les de Galilée (XIIe siècle). En haut des chanoines reconstruisirent le chœur, marches du double escalier qui l’abside et le transept suivant la conduit au parvis, les deux statues technique du gothique champenois. représentent probablement la Foi A l’entrée du chœur, remarquer la (à gauche) et la Charité (à droite). statue de la Vierge à l’Enfant qui date C’est au Xe siècle que le monastère du début du XIVe siècle. La chapelle fondé par Déodat fut transformé en du Saint-Sacrement, la sacristie et chapitre de chanoines et que l’église les chapelles latérales nord ont été devint collégiale. Incendiés en 1065, construites aux XIVe-XVe siècles. les édifices furent reconstruits à la La cathédrale fut détruite à moitié fin du XIe siècle. Une nouvelle fois en novembre 1944 : seuls furent détruits par le feu en 1155, le quartier épargnés les murs de la nef, les du chapitre et la grande église furent chapiteaux et la façade. Les voûtes rebâtis grâce à l’aide financière de et les parties orientales ont été Mathieu Ier puis de Simon II, ducs reconstruites en utilisant au maximum de Lorraine. La nef romane date du les pierres retirées des décombres. 3- Culte et recueillement XIIe siècle. Les puissantes voûtes à Le mobilier moderne a été créé par croisée d’ogives sont quant à elles de l’artiste Philippe Kaeppelin en 1974,

24 année où la cathédrale fut consacrée méditation. Les galeries sud et est à nouveau. Vitraux contemporains datent des XVe Iet XV e siècles ; elles (1986-1987), grand orgue (Pascal sont ajourées de baies en arc brisé Quoirin, 2009) et luminaires avec un fenestrage gothique de parachèvent la reconstruction de quadrilobes, trilobes et accolades. La l’édifice. Lire également les circuits galerie nord comporte des pilastres n°1 et n°11. Renaissance. Observer, près du transept de la cathédrale, une salle 2 L ’église N.-D. au 1er étage : édifiée en 1446, ce de Galilée, fut, jusqu’en 1790, la bibliothèque le cloître du chapitre. La chaire à prêcher, parvis Jean-Paul II / place Mgr de couverte d’un abat-son, retient Chaumont l’attention entre la 2e et la 3e travée de L’église Notre-Dame de Galilée la galerie est. (appelée «petite église» par les Déodatiens) est un monument roman très pur qui date des XIe et XIIe siècles (école de la Lorraine du sud). Sa partie la plus ancienne est la tour carrée qui abrite l’entrée ouest, sorte de donjon aux murs très épais. La partie supérieure de la façade fut construite suite à un incendie qui se produisit en 1554. A l’origine, l’église était dévolue au grand prévôt et aux hôtes de marque. Elégant dans ses proportions, harmonieux dans la 3 V ierge à couleur de son grès, comportant peu l’ Enfant d’ouvertures, l’édifice ne comporte parvis de l’église N.-D. de Galilée que peu d’ornements. Seuls les En fonte, érigée en action de grâces chapiteaux à l’entrée du chœur sont après la Première Guerre mondiale. décorés de monstres affrontés et de motifs végétaux. Noter l’abside 4 A ncien grand en cul-de-four ainsi que la statue de s éminaire

Jeanne d’Arc par René Collamarini 19, avenue de Robache à la découverte d’une ville étonnante (1951). Entre église et cathédrale, Aujourd’hui maison de retraite pour le cloître permet la circulation et la ecclésiastiques (Maison Saint-Pierre

25 Fourier). Durant la Grande Guerre, (XIXe Xet début du X e siècle). l’établissement accueillit un foyer du soldat, la chapelle du séminaire servit 8 T emple de alors de salle de spectacles. Lire l’église également le circuit n°1. rér fo mée rue du Maréchal Foch 5 U ne chapelotte rue de la Tuilerie La pratique des chapelottes, petites niches en bois renfermant une statue (de la Vierge ou d’un saint) accrochées à un arbre, est très ancienne. Elle s’inscrit dans la continuité du culte païen des arbres.

6 C hapelle Saint-Roch rue Claude Bassot Cet édifice – construit de 1854 Edifiée au début du XVIe siècle à 1856 par Alphonse-Georges grâce aux libéralités de Vautrin Bruyant, restauré en 1956 par Lud, elle renferme un retable Roger Boillat – témoigne de l’essor remarquable de Claude Bassot de la communauté protestante en (1625). Aujourd’hui enclose dans Déodatien au cours du XIXe siècle (la une propriété privée, la chapelle est paroisse de l’Eglise réformée existe ouverte exceptionnellement, pour la depuis 1826). Sur la façade, inspirée messe de la Saint-Roch (mi-août) de l’église protestante de Corbeil, et les journées du Patrimoine. Lire noter le portail néo-roman. L’intérieur également le circuit n°1. du temple, outre les vitraux (voir le circuit n°11), remarquer l’orgue de 7 C imetière 53 jeux et 3 330 tuyaux, construit imp. de la Côte Calot par le pasteur Pierre Vallotton (aidé Dans la partie basse se situent les d’un facteur d’orgues et de plusieurs tombes les plus anciennes, dont paroissiens) de 1965 à 1968, le coq certaines remarquables sur le plan de en fer forgé par Gasser et la fresque

3- Culte et recueillement la facture artistique. Parmi celles-ci, de style cubiste représentant le Christ quelques chapelles monumentales glorieux, par Henri Lindegaard.

26 9 Synagogue remplace une église consacrée en rue de l’Evêché 1728 disparue lors d’un incendie accidentel en 1895, une fusée tirée lors du feu d’artifice célébrant la Fête nationale, ayant atteint le toit couvert d’aissis en sapin, provoqua alors un incendie général (voir le circuit n°1). A l’intérieur, remarquer les vitraux (circuit n°11), la mosaïque et les peintures de style Art déco (circuit n°9). Mobilier de style néo- roman (1902), orgue de caractère romantique (après 1902). Ce sobre bâtiment cubique (on ne visite pas l’intérieur) est l’œuvre de 11 L a chapelle Claude Meyer-Lévy, architecte de la Saint-Déodat synagogue de la Paix à Strasbourg rue Déodat mais aussi du lycée Jules-Ferry à Construite à l’emplacement de Saint-Dié-des-Vosges. Cet édifice l’ancien oratoire de Déodat (voir remplace la synagogue qui fut le circuit n°2), cette chapelle e détruite en 1944, et qui était située avec éléments du XV a été très e e près de l’actuelle cité administrative. fortement restaurée aux XVIII , XIX e Sous l’auvent, qui est perpendiculaire et XX siècles. De 1889 à 1899, à la façade percée de l’étoile de elle fut intégrée dans un couvent de David et précédée d’un puissant carmélites. Sous l’auvent, une stèle e e chandelier à sept branches en relief, gallo-romaine (II ou III s.) trouvée un mémorial porte les noms des dans le voisinage rappelle que le site membres de la communauté juive fut christianisé par Déodat. déodatienne disparus pendant la Seconde Guerre mondiale. 12 G rotte de Lourdes rue de la Grotte 10 L ’église Saint-Martin Cette reproduction, postérieure à place Saint-Martin 1870, appartenait jusqu’en 1905 au Cet édifice néo-roman (ou «roman domaine de l’ancien grand séminaire, à la découverte d’une ville étonnante fleuri»), construit de 1898 à 1902, actuel hôpital de Foucharupt.

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au fil de l’eau 4 et des fontaines

Véritable épine dorsale, la Meurthe – qui prend sa source entre la Schlucht et le Hohneck, et rejoint la Moselle en aval de Nancy – baigne Saint-Dié-des-Vosges où elle compte quatre affluents. Au fil des fontaines, l’eau tient une grande place dans la ville.

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à la découverte d’une ville étonnante 29 1 Fontaine des noms des quatre ruisseaux qui au triton sont rejoignent la Meurthe sur le place Pierre Sémard (gare SNCF) territoire communal : le Foucharupt Ce triton reposant sur trois dauphins (également appelé ruisseau du avait été installé dans le parc Battant, nom rappelant un moulin municipal au XIXe siècle (près de actionné par la force de l’eau), la l’actuel Espace François-Mitterrand). Fave, le Taintroué, le Robache. Un Il a été transféré face à la gare après grand jet d’eau a été aménagé en la Seconde Guerre mondiale. Un 2011 en aval du pont, dans l’axe de autre exemplaire de cette fontaine la rue Jean-Jacques Baligan. orne un jardin privé déodatien.

2 Jet s d’eau de Saint-Martin place Saint-Martin Le grès des Vosges est à l’honneur dans ce bassin situé en vis-à-vis avec le parvis de l’église Saint-Martin et dont les quinze jets d’eau (éclairés de nuit) ainsi que l’effet de cascade animent la place. 4 évocation 3 Q uatre de s chutes f ontaines du Salto Angel pour quatre quai Jeanne d’Arc ruis s eaux Cette évocation du Salto Angel, pont de la République Le Grand Pont, reconstruit après accident du lit du rio Kerep au sa destruction en 1944 et rebaptisé Vénézuela, soit une des plus hautes «pont de la République» après 1990 chutes d’eau du monde (d’une (voir le circuit n°12), fut redessiné en hauteur de 979 m). Le Salto Angel est 1995-96 et doté de deux passerelles situé dans le parc national Canaima piétonnières dont les bastingages dans la municipalité de Gran Sabana. évoquent les paquebots. Aux Cette chute d’eau a été réalisée en 2006 à l’occasion de la 17e édition du 4- au fil de l’eau et des fontaines quatre coins du tablier du pont sont demeurées quatre fontaines Festival International de Géographie. en pierre : elles ont été baptisées Installée quai Sadi Carnot, la chute

30 d’eau, qui se jette dans la Meurthe, lys dorée. Avant 1961, il s’élevait au est visible de l’autre côté de la rivière. centre de la place Stanislas, actuelle place Jules Ferry. Les bassins ne sont plus en eau, mais agrémentés de fleurs en été.

7 Fontaine de la Meurthe place de la Rochotte François-Marie Brevêt, maire de la ville de 1817 à 1829, fit installer cette fontaine en 1825. Jean-Baptiste Glorieux, sculpteur statuaire à Nancy, obtint le marché pour la somme de 3 000 francs. Au-dessus d’un piédestal 5 Bs as in de la Tour et d’une colonne dorique cannelée parc Jean-Mansuy ornée d’un cartouche aux armes de Agrémenté d’un jet d’eau, le bassin Saint-Dié-des-Vosges, s’élève une situé au pied de la grande rampe statue de facture classique, une d’accès à la Tour de la Liberté allégorie ayant les formes d’une (1990) est le plus grand de la ville. jeune naïade symbolisant la Meurthe. Sa capacité est de 126,80 m3. Il est Erigée près de la cathédrale, sur la accompagné de trente petits bassins place alors appelée «place des carrés répartis au pied de la Tour (voir Vosges», cette jeune femme nue à le circuit n°12). peine couverte d’un filet de pêche fit scandale. Lire également le circuit 6 L ’obélisque n°1. de Stanislas place du Point du Jour 8 Pè r s de la Cet obélisque fut érigé en 1771 par cathédrale l’architecte Carbonnar à la mémoire place du Général de Gaulle, rond-point des Anciens combattants de Stanislas Leszczynski, ancien roi d’AFN et TEO de Pologne, duc de Lorraine et de Bar, Un bassin circulaire avec un jet d’eau qui avait contribué à la reconstruction central (placé à la fois dans l’axe à la découverte d’une ville étonnante de la ville après l’incendie de 1757. de la cathédrale et de la rue Thiers) Il était jadis surmonté d’une fleur de ainsi que trois petits jets d’eau

31 bouillonnants ornent la place du 10 R onds-points Général de Gaulle (2000). Non loin et fontaines de là, sur le rond-point menant à la rond-point Albert Camus, rond-point rue Pierre Evrat et au quai du Torrent, Victor Schoelcher la fontaine a été réalisée suivant la relation de Pythagore appliquée au triangle rectangle dont les côtés sont proportionnels à 3, 4 et 5 (1993).

9 Fontaine R enaissance place Mgr de Chaumont Près de l’église N.-D. de Galilée, cette fontaine Renaissance est un des rares vestiges du quartier canonial détruit en 1944. Une copie a été installée Le grand bassin multi-jets du rond- au début du XXe siècle à l’angle des point Albert Camus (1994), d’une rues d’Amérique et du maréchal Foch. capacité de 84,142 m3, matérialise Remarquer également une ancienne l’entrée du centre-ville et dessert fontaine du XVIIIe siècle disposée la zone Hellieule (via le pont de la à l’avant d’un escalier à double République), l’avenue de Verdun, les révolution. Ce bassin, qui n’est plus rues des Trois Villes et Pierre Evrat. en eau, appartenait à la maison d’un Les jets centraux montent à 6-8 m. chanoine de l’Eglise de Saint-Dié, En entrée de ville près de la N59 disparue dans l’incendie de novembre (quatre voies), la fontaine du rond- 1944 (voir le circuit n°6). point Victor Schoelcher, réalisée avec des multi-jets et deux rivières au lit en grès rose des Vosges, rend hommage au député de la Martinique et de la Réunion, sous-secrétaire d’Etat à la Marine (1807-1883), qui fit abolir l’esclavage dans les colonies françaises (décret du 27 avril 1848). 4- au fil de l’eau et des fontaines

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de la cité ouvrière à 5 la maison de maître

La grande époque de l’ère industrielle, au XIXe et au début du XXe siècle, a marqué les Vosges de son empreinte. Outre les usines elles- mêmes, elle a laissé de nombreux témoignages, dont les maisons bourgeoises et «châteaux» des patrons, et les cités ouvrières.

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22 4, 5, 6 21 20 19 18 15 16 14 13 8 1, 2, 3 9, 10, 11, 12 17 7

à la découverte d’une ville étonnante 35 Merci de concilier la visite avec le siècle, à ce général et chef d’état- respect des propriétés privées. major.

1 2 L e château 4 5 C ités des Las us ouvrières 13, rue du Petit Saint-Dié rue des Travailleurs La propriété qui fut construite par la La partie est de la rue, qui va famille Picot de Persilhon, connue vers le pont Pasquet, est bordée aujourd’hui comme «château de d’une vingtaine de petites maisons Lassus», est le plus vaste domaine ouvrières datant de la fin du XIXe privé de la ville. Le château a été siècle. Construites sur deux niveaux vendu il y a quelques années et dont un ouvert sur la rue, elles sont transformé (espaces séparés en dotées d’entrées latérales (certaines, appartements). La conciergerie qui en bois, sont anciennes). D’autres donne sur la rue du Petit Saint-Dié cités sont aussi visibles dans une est traversée par l’entrée dans le rue parallèle à droite (impasse des parc. Toiture «à la Mansart». Travailleurs). rue de l’Hermitage O n longe sur plusieurs centaines de mètres le long mur de la propriété (désormais ouvert suite à la construction de quelques pavillons sur l’emprise du parc) ; arrivé à la hauteur d’une ferme, l’on aperçoit le château de style classique aux hautes toitures (1894-95). On dit qu’il possède 365 fenêtres. Vue d’ensemble depuis la roche Saint- Martin. 154 à 172, rue d’Alsace A gauche avant la limite de la 3 V illa du Gal commune, subsistent dix cités P endezec ouvrières accolées par deux. angle av. Marguerite / Chaînages d’angle et montants de av. du Théâtre de Verdure fenêtres introduisant la brique, toits 5- De la cité ouvrière à maison de maître Cette villa de style «normand» ou à demi-croupe («bédanes» en patois «breton» appartint, à la fin du XIXe vosgien) débordant en auvents au-

36 dessus des entrées. L’usine textile 9 10 11 Main so s située à proximité a été démolie en 12 13 14 de maître 2003.

6 D emeure d’industriels 128, rue d’Alsace Belle maison qui appartint aux patrons d’une filature (vers 1903). La filature de la Croix de Périchamp était située non loin de là. Eléments Art nouveau : grilles de balcon, cabochons en céramique, bandeau en céramique sous le toit. 61, rue d’Alsace Inspiration néo-Renaissance 7 C ités du textile (fenêtres surlignées). rue du Mondelet 59, rue d’Alsace Avant la rue Pierre Bérégovoy, Le bâtiment est composite : les gâbles remarquer ces petites maisons des fenêtres trahissent une influence disposées sur deux rangs. de l’époque de la fin du gothique et des débuts de la Renaissance, les 8 V illa balustres de la terrasse nous viennent «Strossburi» du XVIIe siècle. La façade latérale 22, rue du 10e BCP droite est munie d’une belle véranda L’ancienne villa «Strossburi» protégeant l’escalier de service. La (Strasbourg, en alsacien) a appartenu dépendance en colombage rappelle à la famille Weick. Adolphe Weick fut l’Alsace annexée. éditeur d’un grand nombre de cartes 76, rue d’Alsace postales, notamment entre 1895 et Cette ancienne maison d’industriels 1914. Emploi de lits de briques dans du textile est d’apparence néo- les montants des fenêtres, baies Renaissance mais les frontons de des combles de style Art nouveau. ses fenêtres de rez-de-chaussée La croix de Lorraine sur la clé de la sont plutôt Art nouveau. L’école large fenêtre centrale témoigne du municipale de musique, créée en patriotisme de cette famille qui avait 1967, s’installa dans cette bâtisse à la découverte d’une ville étonnante fui l’Alsace annexée en 1871. en 1977.

37 74 bis, rue d’Alsace 15 16 17 18 Main so s Cette maison de maître de style 19 20 21 22 de maître classique, avec colonnes géminées 13, rue de la Bolle formant portique d’entrée et Haute maison qui hésite entre style supportant une terrasse, rappelle classique et Art Nouveau. Cette les villas construites au XVIe siècle maison et les arrières abritèrent par l’architecte vénitien Palladio. Cet jadis un magasin et une fabrique de immeuble des années 1920 a abrité chaussons. la Mairie après les destructions de à l’intersection, tourner à gauche, novembre 1944 jusqu’à la livraison monter la passerelle de l’Hôtel de Ville actuel (1958). Grande maison de facture classique Actuel siège de la DVIS (Conseil (1879). Bandeaux de céramique Général). entre les deux niveaux et à fleurs sous la toiture. à mi-chemin de la passerelle, de l’autre côté des voies ferrées De style néo-Renaissance, le château Burlin (1898) domine le quartier. La famille Burlin était propriétaire de la fonderie éponyme, sise à côté du château. retour rue de la Bolle, au n°37 Façade sur cour : auvent original à lambrequins vitrés, soutenu par de 28, rue d’Alsace fines colonnes torses métalliques. R emarquer les colonnettes en fonte 39, rue de la Bolle en arrière des vitres de devanture. Un décor néo-Renaissance se Au XIXe siècle, le métal est introduit déploie sur cette maison de 1898. dans la structure des édifices, mais Façade sur cour avec un auvent les façades restent le plus souvent retroussé en fer et en verre. La lettre en pierre. «S» signifie «Steib». 3, rue d’Alsace 41, rue de la Bolle Immeuble de rapport au décor Immeuble de rapport conçu pour opulent (1905). Faux chapiteaux abriter plusieurs familles. Décor de 5- De la cité ouvrière à maison de maître couronnant de faux pilastres, décor rinceaux au-dessus de la porte, motif accompagnant les fenêtres, balcons. de vaguelettes de part et d’autre.

38 49, rue de la Bolle venaient d’Alsace). Ancien «château», malheureusement A noter également, dans d’autres dénaturé par un hangar commercial quartiers : en façade. Façade latérale, côté 11, avenue de Robache droit, avec véranda. Petit château (ancienne propriété 55, rue de la Bolle de Lesseux) de style composite : Cette maison présente tous les au centre, au niveau de la toiture, caractères de l’architecture Art motif d’inspiration renaissance avec Nouveau, sans en adopter le décor heaume de chevalier, écus avec sculpté. les armoiries familiales flanquées de lions ; agrafes de fenêtres au 1er 23 A ncienne cité étage de style rocaille (ayant cours ouvrière au XVIIIe siècle), belle grille de balcon 13 - 13 bis, rue du Parc en fonte. A gauche : ajout des années 1930. rue de la Madeleine, route d’Herbaville, rue du Cardinal, rue d’Epinal Cités ouvrières. Pavillons individuels ou maisons mitoyennes.

24 D emeure à la tourelle 35, rue d’Hellieule Belle demeure à tour ronde d’inspiration médiévale et belle toiture à auvents soutenus par des poutres. Curieux dôme en verre supporté par des rinceaux en fer forgé au- dessus de l’entrée de service à à la découverte d’une ville étonnante droite. Dépendance en briques et colombages (les commanditaires

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découvertes insolites, 6 petites histoires, légendes

Un détail, une curiosité, une anecdote : l’insolite est omniprésent sur une bâtisse ou au détour d’un chemin. Aiguisez votre regard en empruntant ce parcours. Vous découvrez sûrement aussi, par vous- même, d’autres «petites merveilles» au hasard de vos sorties.

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à la découverte d’une ville étonnante 41 Merci de concilier la visite avec le Saint-Martin» n’a rien d’alsacien respect des propriétés privées. (hormis le colombage peint dans les années 1920) ; elle est caractéristique 1 V ignes des maisons construites au XIXe s culptées siècle : fenêtres cintrées, chaînage place Monseigneur de Chaumont d’angle… Au-dessus de la porte, la Devant l’église N.-D. de Galilée, le niche n’abrite plus de saint. portail qui est à droite de la fontaine d’époque Renaissance comporte une 4 C lé avec clé, sur laquelle l’on distingue vigne caducée et calice. Cette vigne rappelle le vin 8, rue de la Bolle de l’Eucharistie. Autrefois, la vigne Cette clé de porte de 1787, était cultivée dans les Vosges. Un ornée d’un caducée et d’un décor lieu-dit de la ville nommé «la Vigne (guirlande, vase surmonté d’une Henry» est situé non loin de là. Les flamme), est de style Louis XVI. A cet chanoines possédaient toutefois des endroit, du Moyen Age au début des vignes en Alsace, mieux exposées. années 1720, était situé un hôpital. En face, à gauche, deux portails Renaissance en grès gris ont été 5 L ’ex-Nouvel H ôtel intégrés à la cure et à la Maison des Œuvres. Ils font partie des 10, rue Gambetta rares témoignages des maisons des chanoines détruites en 1944.

2 L e fronton de l’ancien hôtel de ville parc Jean-Mansuy Ce fronton en grès sculpté provient de l’hôtel de ville détruit en 1944. Lire également le circuit n°1.

3 L a brasserie Cette bâtisse, qui fut un hôtel, al sacienne présente une façade à fortes

6- Découvertes insolites, Petites histoires, légendes place Saint-Martin réminiscences «romanes» par ses L’édifice qui abrite le restaurant «le courtes colonnes flanquant les fenêtres. Chapiteaux à décor de

42 vignes ainsi que le dessus des clés développement industriel de la cité. de fenêtres, le cintre de la porte et Des cornes d’abondance flanquent la partie soulignant le balconnet du le cartel «rocaille» de l’horloge. Le 2e étage ; grilles. Les propriétaires, fronton coupé à enroulements laisse originaires d’Alsace, l’ont fait édifier place au centre aux armoiries de la dans les années 1920. cité, surmontées d’une tour crénelée (symbole du statut de ville très en 6 B onbonnes vogue aux XVIIIe et XIXe siècles). et abeille 29, rue de la Gare A l’entrée de l’entrepôt du n°29, remarquer le décor de grandes bouteilles métalliques ayant contenu de l’air liquide. Au n°25, noter l’enseigne peinte au nom de l’«Abeille déodatienne». Cette chaîne de magasins disposait de nombreuses succursales dans les différents quartiers de la ville. Le dépôt de l’«Abeille» à la gare de marchandises servit à une filière de 8 R éférences passeurs pendant la Seconde Guerre m édiévales mondiale. 7, rue de la Gare A l’arrière, la tour au toit en poivrière 7 L a gare (se décaler vers la droite pour place Pierre Sémard l’apercevoir) rappelle les châteaux Cet édifice remplaça une première médiévaux. Fenêtres en accolade gare, plus petite, construite à et relief représentant des griffons l’arrivée du chemin de fer, en à la queue en rinceaux inspirés par 1864. Inaugurée en 1904, la gare le style Louis XII (entre gothique et actuelle était l’une des plus belles Renaissance). Poutres supportant du réseau des Chemins de fers la toiture en auvent. Maison de style de l’Est. Monumentale, s’inspirant «éclectique» très en vogue au XIXe du baroque, elle est l’œuvre de siècle jusqu’au début du XIXe siècle. l’architecte Paul-Adrien Gouny. à la découverte d’une ville étonnante Le décor est en osmose avec le

43 9 U ane fl mande 12 Monument 10, rue d’Alsace à la 103e ID Avant de monter le pont, observer square de la 103e Division sur le toit du n°10 de la rue d’Alsace. d’Infanterie US Une cage en verre dépasse des O rné d’un cactus, cet obélisque toits : c’est une flamande, destinée trapu (1992) rend hommage aux à éclairer les pièces borgnes des soldats (les «Cactus men») qui maisons. libérèrent Saint-Dié-des-Vosges le 23 novembre 1944. Lire également 10 L ’école le circuit n°7. Cé l mencet 9, rue de Foucharupt 13 G rotte L’imposante école maternelle de Lourdes Clémencet (1908-10) édifiée par rue de la Grotte l’architecte Cariage est la plus belle de la ville. Ce vaste «château» s’inspire de l’art gothique avec ses pignons-gâbles surmontés de hauts fleurons. Au pays de Jules Ferry (voir le circuit n°2), fut élevé un véritable palais dédié à l’instruction des enfants.

11 L a Gendarmerie 26, rue de Foucharupt Haut bâtiment de style classique, De cette reproduction de la grotte portail monumental avec œil-de- de Lourdes (voir également le circuit bœuf surmonté d’un casque (1925). n°3), l’on aperçoit en contrebas Feuilles de chêne dans le fronton l’ancien grand séminaire, vaste coupé, enroulements de rocaille quadrilatère construit en 1834-40, («cuirs»), faisceaux de part et d’autre avec chapelle (achevée en 1849). de la porte, inspirés par l’art de la En face, belle maison à fronton en Révolution française. bois déchiqueté de rinceaux et aux lambrequins en bois déchiqueté 6- Découvertes insolites, Petites histoires, légendes soulignant la toiture. Ce quartier est aussi connu sous le nom «de la

44 Glacière», car on y conservait de la manteau. Au n°55, belle girouette glace pour rafraîchir les beaux jours. moderne. Au n°74, à l’arrière de l’immeuble moderne «Aston villa», 14 A telier maison à demi-croupe proche des de fabrication fermes traditionnelles de la région. d’avions 85, rue d’Alsace A l’arrière de ce bâtiment, les Ateliers Vosgiens de Construction d’Aéroplanes, qui s’appelèrent aussi Ateliers Vosgiens d’Industrie Aéronautique (AVIA), produisaient des avions en 1909.

15 D étails dei ma sons rue d’Alsace Au n°79, auvent retroussé soutenu 16 A ncienne école par des volutes de fer forgé, quatre 13, rue du 10e BCP vitraux de Jacques Gruber. Au n°77, Ancienne école à pavillons d’angle hautes clés des fenêtres d’inspiration construite entre 1883 et 1887, typique Art nouveau. Au n°63, haute des écoles urbaines de l’époque de maison datée de 1907 avec, sur le Jules Ferry. L’école primaire fut en pan coupé entre les deux façades fonction sur ce site jusqu’en 1972, perpendiculaires, une fenêtre néo- date d’entrée en fonction de l’école baroque ; grille du balcon. Au n°78, Vincent-Auriol non loin de là. Le au niveau du trottoir, sur le pilier réaménagement récent (2007) du portant le n° de l’immeuble, disque corps de bâtiment de façade s’est de fonte indiquant l’altitude à cet accompagné de la disparition des endroit (345,5 m). Au n°76, vierge ailes latérales. L’actuel hall d’entrée au manteau en céramique à gauche vitré était un porche qui donnait de l’entrée ; au Moyen Age, religieux, sur la cour d’école. Noter le disque nobles et bourgeois se blotissaient de bronze situé sur le jambage de sous le manteau et sous la protection gauche de cette porte, qui indique de Notre Dame, dans cette version l’altitude (343,8 m). à la découverte d’une ville étonnante moderne seul subsiste l’ample

45 17 D étails œuvre d’Emile Surmely (1936). dei ma sons Emblème de la société, l’animal rue du 10e BCP exotique, qui s’exprime dans la devise Au n°23, corps de bâtiment abritant «ma corne s’y brise», symbolise la l’escalier intérieur constitué de qualité des grillages Gantois (produit briques et d’enduits alternés et éclairé historique de la firme). de deux hautes fenêtres, auvent et rampes de l’escalier extérieur en fer forgé. Au n°4, grand immeuble balcons galbés et aux appuis de fenêtre en fonte qui comportent quelques accents Art Nouveau, loggias en bois superposées au centre, croix de Lorraine et chiffre 150 peints : ce vestige de la Seconde Guerre mondiale rappelle qu’en ce 19 L a Vanne lieu un abri pouvait accueillir 150 de pierre personnes. quai de la Résistance / rue du 12e R.A. prolongée Cette retenue d’eau marquait le début d’un canal qui alimentait en eau tout un quartier industriel en rive droite de la Meurthe. La cascade, située à proximité du camping, est un agréable but de promenade. La passerelle a été refaite en 1997.

P etites histoires de rues Le bois de Gratin 18 Us ine Gantois Ce coteau boisé, appelé bois de 25, rue des Quatre Frères Mougeotte Gratin (ou Gratain) en référence au Sur ce bâtiment des usines Gantois hameau de Gratin vers lequel conduit

6- Découvertes insolites, Petites histoires, légendes (1935-36), entreprise spécialisée la route située en contrebas, fut dans le métal tissé et perforé, la tour planté en 1820 par M. Thomas, alors d’angle est décorée d’un rhinocéros, président du Tribunal, sur un terrain

46 tellement inculte que les habitants, création de la rue Stanislas actuelle désespérant d’y voir grandir les qui fit déboucher l’axe venant de la plantations, l’appelaient «la Folie cité ducale sur la rue Thiers, et non Thomas». La Ville l’acheta ensuite plus sur le quartier des chanoines, et en fit une promenade. Le chemin ce qui permit au duc de Lorraine qui menait à l’entrée de ce bois est Stanislas d’asseoir son pouvoir sur la devenue rue Thurin, en souvenir ville. Sur la rue Haute, des maisons d’un legs important fait à l’hôpital par avaient été bâties dès le XVe siècle, Auguste Thurin, notaire. sur des terrains communaux : en échange, chaque propriétaire devait Rue Dauphine amener un chapon au chapitre en Cette rue s’appelait «rue des guise de «cens» (impôt). Corratiers» en 1345, «rue des Corvisiers» en 1349, c’est-à-dire Rue Saint-Charles des Tanneurs (du latin «Corarius» Cette rue est située sur un ancien qui signifie «qui prépare les peaux bras de la rivière la Meurthe. Son et les cuirs»). A plusieurs époques nom vient du fait que la chapelle de furent retrouvés, en creusant des l’hôpital situé au bout de la rue (voir fondations dans cette rue, des le circuit n°1) était dédiée à ce saint fosses de tanneurs dont les cuves en milanais qui était aussi le doyen du chêne étaient bien conservées. Une chapitre Charles d’Autriche qui en fontaine, qui se trouvait alors au bout éleva le bâtiment principal en 1720. de cette rue (qui était plus courte et L’escalier de cette rue autrefois obliquait vers la rue de l’Orient), prit «Degreis de la cure» appartenait le nom de fontaine Dauphine lors en 1777 à M. de Seichamps, grand de la naissance en 1661 du Grand chantre. On fit appel à des sœurs Dauphin de France (fils de Louis XIV de la congrégation Saint-Charles de et de Marie-Thérèse d’Autriche). Nancy pour soigner les malades et gérer l’hôpital. Rue Pierre Evrat Avant-guerre, cette rue s’appelait Rue Thiers la rue Haute. Depuis le quartier Cette rue était autrefois partagée en canonial, elle était la voie d’accès deux seigneuries par un ruisseau. à Raon-l’Etape, puis Lunéville et L’existence de cet axe remonte à Nancy. Après l’incendie de 1757, la création de la ville au VIIe siècle. à la découverte d’une ville étonnante la reconstruction de la ville vit la Au XIIIe siècle, la construction de

47 murailles autour de la ville médiévale noire à Ysaibelais (béguine) en 1291. à la demande du chapitre de l’Eglise déodatienne, financées par le duc de Lorraine, permit à ce dernier de s’octroyer en échange la partie ouest de la rue (la partie est appartenant au chapitre). Le côté ouest avait un privilège : on pouvait s’y amuser, chanter, danser et boire, alors que cela était défendu de l’autre côté ! Bordée de maisons d’époques médiévale et Renaissance, et dotée en son entrée de la «grande porte» L égendes (tour-porche) débouchant sur le pont La roche du Chariot traversant la Meurthe, cette grande A environ 1 200 m de la roche du Sapin rue fut presque entièrement détruite Sec (point culminant de l’Ormont en 1757 par un incendie accidentel à 899 m), sur la crête nord de ce qui prit naissance dans l’atelier massif, deux pierres plates, longues et du fondeur de cloches Nicolas épaisses forment comme les ridelles Ferry. Reconstruite par l’architecte d’un chariot. Distantes l’une de l’autre Jean-Jacques Baligan sur un plan de 0,70 m à la base, elles le sont de rectiligne et dans un style homogène, 2,20 m au sommet. le ruisseau fut alors supprimé. Elle A cet ensemble gréseux se rattache prit le nom de «rue royale», puis une vieille légende. Selon elle, jadis, «grand’rue» après la Révolution, et en ces lieux, se trouvait un lac au sein enfin «rue Thiers» en 1883. duquel de puissants esprit des eaux cachaient de fabuleux trésors. Près Quai du Torrent de la rive, le timon d’un chariot plein Avant que le ruisseau le Robache ne d’or émergeait des flots. On ne savait soit recouvert devant l’usine Claude ni pourquoi ni comment le char et son & Duval, ce qui est aujourd’hui une trésor étaient là, mais on racontait rue était un quai, d’où son nom. Ce que ces richesses appartiendraient à lieu abritait le couvent des béguines celui qui réussirait à les amener sur qui y menaient grande vie près

6- Découvertes insolites, Petites histoires, légendes la terre ferme en se conformant à du chapitre, si bien que Simon de deux conditions : faire tirer le chariot Parroy, chantre, légua sa jument par une paire de bœufs blancs et

48 ne proférer aucun juron pendant La Chaise du Roi l’entreprise. Un paysan de Robache ou roche du Pas de l’Ane voulut, un jour, tenter sa chance : il Sur la pente sud-est du massif de la attela ses deux magnifiques bœufs Madeleine, se trouve une énorme blancs au timon, fit claquer son fouet, roche, haute de vingt mètres, large encouragea paisiblement ses bêtes de quarante à la base, et percée à l’effort. Rapidement, on aperçut comme un fromage d’Emmenthal. une partie du véhicule, puis on le Cette roche est appelée «la Chaise du vit tout entier. Déjà ses roues avant Roi», en souvenir, selon la légende, de abordaient la rive. L’homme jubilait, Charlemagne qui s’y serait assis lors se croyait déjà riche, quand ses d’une chasse à l’aurochs, est appelée bœufs vinrent à faiblir. Au lieu de les aussi roche du Pas de l’Ane, lequel est laisser se reposer un instant, il s’irrita, l’objet de la légende suivante. les flagella cruellement ; puis il perdit Jadis, dit-on, un ermite vivait près complètement la tête et lança un juron de cet endroit, dans l’ermitage de la retentissant. Aussitôt, comme attiré Solitude, qu’avait occupé le sinistre par une force extraordinaire, le chariot Mathieu de Lorraine, une fois qu’on recula, s’enfonça irrémédiablement l’eût forcé à abandonner son château dans l’eau, entraînant avec lui les de Clermont. Si le criminel est attiré deux pauvres bœufs. Depuis, le lac sur les lieux de son forfait, le diable, lui, s’est asséché et a disparu. Il ne reste revient souvent hanter les endroits où plus que le chariot, qui peu à peu s’est il a eu du succès. L’ermite possédait pétrifié. un âne dont il ne se séparait jamais, si bien qu’on ne pouvait voir l’un sans l’autre. Malgré toutes ses alléchantes tentations, le Malin ne parvenait pas à corrompre l’ermite : en désespoir de cause, il essaya de corrompre l’âne. Fatigué de voir le diable tourner sans cesse autour de lui et de son maître, le baudet finit, en guise de réponse, par décocher à l’importun une ruade si foudroyante que la marque de ses fers de devant resta gravée dans la pierre ! à la découverte d’une ville étonnante

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lieux 7 de mémoire

Saint-Dié-des-Vosges était située au cœur des trois conflits, liés l’un à l’autre, qui ont marqué la fin du XIXe Xet le X e siècle : 1870- 1871, 1914-18, 1939-1945. C’est surtout la 2e Guerre mondiale qui a meurtri la cité. Aujourd’hui, la ville sait se souvenir.

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6, 7 4, 5

à la découverte d’une ville étonnante 51 1 L e monument dont les tronçons dynamités et aux Morts effondrés ont servi, en novembre 1944, angle quai du Maréchal de Lattre de au passage de jeunes Déodatiens qui Tassigny / rue Jean-Jacques Baligan furent surpris par les Allemands. Ce socle meurtri est tout ce qui subsiste de l’œuvre monumentale 4 Monument e du sculpteur Desvergnes inaugurée à la 103 ID en 1928. Les figures allégoriques square de la 103e Division d’Infanterie US de bronze qui en faisaient l’intérêt Cet obélisque, élevé en 1992, a été historique ont été enlevées par les financé par les vétérans américains. occupants à l’été 1940. Il rend hommage aux soldats US qui libérèrent la ville le 23 novembre. Lire également le circuit n°6.

5 C imetière rive gauche rue Jean de Monachis, rue Jean Ruyr O n y trouve notamment un monument à la mémoire des chasseurs à pied de la garnison de Saint-Dié-des- Vosges (3e et 10e BCP) tombés à Madagascar lors de l’expédition de 1895. Emprunter le GR 533 (balisage 2 Stèle dédiée rectangle vert sur la carte IGN Top 25) à la 1re Armée jusqu’aux roches Saint-Martin. f rançaise quai Jeanne d’Arc 6 A ncienne Egalement appelée stèle Rhin et mi a son Danube, elle rend hommage aux unités f orestière conduites par le Maréchal de Lattre de chemin forestier en direction des Tassigny qui libérèrent la France puis roches Saint-Martin combattirent en Allemagne en 1944-45. Là, ont été fusillés en 1914 et 1915, des soldats français condamnés pour 3 L sa pas erelle abandon de poste.

7- Lieux de mémoire entre le quai Jeanne d’Arc et le quai Sadi Carnot L’actuelle a remplacé celle, métallique,

52 9 Mo saïque de l’église Saint-Martin place Saint-Martin A droite, mémorial en souvenir des paroissiens morts pendant la Grande Guerre avec mosaïque de style Art déco (années 1920) par Minoux et Mangin, citant les principaux champs de bataille. Lire également le circuit n°9. 7 R oches Saint-Martin 10 Monument Depuis ces roches, on jouit d’une vue aux Déportés splendide sur la ville de Saint-Dié-des- place des Déportés Vosges. Cette stèle de granit dessine une silhouette absente. 8 L a nécropole nationale 11 L e kiosque de s Tiges quai du Maréchal de Lattre de Tassigny rue du Souvenir Français Ce bâtiment, construit pendant Installée sur les lieux mêmes des l’entre-deux-guerres, abrita durant combats, elle renferme les sépultures le second conflit mondial le bureau de soldats français de toutes origines de recrutement de la LVF («Légion géographiques. A remarquer : le des Volontaires Français contre le monument constitué par un bloc bolchevisme»). Il fut la cible d’un de granit du Mont-Blanc dressé en attentat organisé par de jeunes hommage aux chasseurs alpins des résistants le 8 septembre 1943. 11e et 51e bataillons. On revient à Saint-Dié-des-Vosges 12 P laque par le Faubourg des Tiges, puis com m émorative par la rue de la Bolle, partiellement pont de la République incendiée en 1914. rappelle que le Grand Pont provisoire fut baptisé «Caporal-de-Bruignac»,

mort en Alsace le 23 décembre 1944 à la découverte d’une ville étonnante après avoir participé à sa construction.

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art 8 nouveau

Né en 1872 en Haute-Marne, de parents suisses, l’architecte Paul Fürst est l’auteur des belles maisons de style «Art nouveau» que l’on peut encore voir à Saint-Dié-des-Vosges. Il est décédé dans notre ville en 1958.

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à la découverte d’une ville étonnante 55 1 mi a son 4 min a so s de maître de maitre 11, rue du Petit Saint-Dié 52, rue d’Alsace (1913) ; décor d’aiguilles et de Bien que cette maison ne soit pas de pommes de pin au-dessus des Paul Fürst, on remarquera les grilles fenêtres ; grilles de fenêtres et de en fonte des 4 balcons et le cartouche la propriété influencées par l’Art de numéro d’immeuble typiquement nouveau. Art nouveau (ex-n°54) ainsi que la porte et les baies des combles. 2 centre culturel et philosophique jeu s-ferry 64, rue des Travailleurs Porte à fronton triangulaire vitré ; taille Art nouveau des jambages.

3 la pastorale 80, rue d’Alsace (1903). Cette élégante bâtisse réunit toutes les caractéristiques de l’Art nouveau (dénommé aussi, en France, 21, rue d’Alsace «École de Nancy») : multiplicité des (1904) : Cette maison a été édifiée matériaux de construction apportant pour le docteur Louis Weiller. Sa fille contrastes et mise en valeur des Madeleine (1900-1992) a épousé lignes, décrochements des plans le ministre du Front Populaire Léo de façades, toiture multiple… Le Lagrange (1900-1940). Les garde- chardon lorrain témoigne de la fierté corps ondulants à grosses fleurs des de l’identité lorraine face à l’Empire portes-fenêtres sont allégés par des allemand qui a annexé le département ajours dans lesquels ont pris place actuel de la Moselle ainsi que l’Alsace de fines grilles. Sculpteur : P. Wolff - en 1871. Cette villa a accueilli les Entrepreneur : Chéry, de Nancy. services de la Mairie après 1944, dans l’attente de la construction du nouvel 4 et 6, rue d’Alsace 8- art nouveau hôtel de ville inauguré en 1958. L’architecture en est assez simple. Le n°4 (1906) est marqué principalement

56 par le dessin de la partie supérieure rocaille du XVIIIe siècle ; cartouche des fenêtres et les longues clés avec ancien numéro (21); bandeau légèrement recourbées sommant les courant sur la longueur de la façade et baies. Le n°6, à un seul étage dans ondoyant au-dessus des fenêtres du l’alignement de la rue, couronné d’une rez-de-chaussée. Sculpteur : P. Wolff terrasse, n’est pas signé. Cependant Entrepreneur : Chéry (Nancy). il présente les mêmes formes Art nouveau, lesquelles viennent s’appuyer sur le n°4.

Angle des rues d’Alsace et Gambetta (1, rue Gambetta) R eprenant les caractéristiques du style néo-Renaisssance, ce haut édifice de 1911 est aussi l’œuvre de Paul Fürst. Les seules touches Art nouveau correspondent… au cartouche destiné à recevoir le numéro de l’immeuble et quelques détails de grilles. Mentionnons encore pour les amateurs : 5 Mai son de Paul Fürst 7 D écor anonyme 8, rue Gambetta 8, rue de l’Orient Paul Fürst s’est construit cette maison Décor anonyme (rénové) aux courbes lui servant d’habitation et de cabinet Art nouveau sur façade XVIIIe siècle. d’architecte. Ce sont surtout le 2e étage et les combles qui portent les A Raon-l’Étape, Paul Fürst a laissé marques de l’Art nouveau (dessus deux œuvres majeures : des fenêtres). Sculpteur : P. Wolff. Rue Jules-Ferry, à droite du théâtre : Entrepreneur : Mattern. pharmacie (1908), ancien magasin «Au bon marché». 6 B âtiment Théâtre : l’aménagement du hall 17, rue d’Hellieule est dû aussi à Paul Fürst après la Bâtiment (1902) surhaussé d’un Première Guerre mondiale (style Art étage à une époque récente. Portail déco, cette fois). à la découverte d’une ville étonnante monumental avec grilles, hérité de l’art

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les années 9 art déco

A l’Art nouveau succède, en réaction, un style plus dépouillé : ce sont les années Arts déco, inspirées par la géométrie.

5, 6, 7, 8 1, 2, 3, 4

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à la découverte d’une ville étonnante 59 1 Main so s art déco 4 chapelle 4, avenue de la Fontenelle 22, rue Descelles Entrée en fer forgé. Droit devant : vaste ensemble de la Maison Saint-Pierre Fourier (située 6, avenue de la Fontenelle av. de Robache) mur pignon de la Détails d’influence cubiste chapelle bénite en 1920, avec cintres 5, avenue de la Fontenelle brisés néo-gothiques. Entrée en fer et en verre ; appuis de fenêtres Art déco. 5 Mai son 47, rue de la Corvée 7, avenue de la Fontenelle En L, avec décrochements multiples. Appuis en fer Art déco. 6 B alconnets 24, avenue de la Fontenelle de fenêtres Maison typiquement Art déco. 49, rue de la Corvée

26, avenue de la Fontenelle Maison Art déco avec entrée éclairée par un œil-de-bœuf.

1, chemin de la Pépinière Balcon Art déco.

2 P etit “château” A rt déco 1, rue Descelles

3 Main so s dans l’angle gauche souligné d’un 3, rue Descelles décor sobre ; fenêtres à petits et Maison avec réminiscences grands carreaux ; petite corniche à Renaissance mais au décor Art déco. ressauts entre fenêtres et toit. 12, rue Descelles Maison construite en 1937. 7 B andeaux céramique Chaînages en granit sur les angles ; 70, rue de la Corvée

9- les années art déco faux colombage sous le pignon ; œils- de-bœuf ovales ; arcs des fenêtres en avec motifs floraux . brique ; toit à demi- croupes.

60 8 Main so s rue du Paradis Des maisons de même époque, plus modestes, ont été construites suite à la loi Loucheur (1928) qui encourageait l’accès à la propriété pour les classes modestes. 48, rue de la Corvée Grès flammé de Rambervillers au- dessus des fenêtres. Rue des 4-Frères-Mougeotte : 9 Mu sée n°4/6 : Long balcon à 6 supports en P ierre-Noël béton aux angles supérieurs coupés Des œuvres des années 1920-1930, n°25 : Etablissements Gantois. rassemblées par Claire et Yvan Goll, Rhinocéros sculpté par Emile Surmely ont été léguées à la Ville de Saint-Dié- (1936). des-Vosges. Rue d’Alsace (se diriger vers la droite) > Charlot cubiste par Léger, haut-relief mobile en bois, vers 1920. n°47 : Ressauts entourant les > Portrait de Claire et Yvan Goll en bronze ouvertures ; décor de dents de scie (1950) d’après dessin de Chagall en 1924. courant en bandeau ; grilles d’appui > Portrait de Claire Goll par Gleizes, huile Art déco sur bois, 1921. n°44 : Immeuble de style moderniste > Buste de Radiguet, par Zadkine, bronze, de 1937, signé Boillat. vers 1939 2, rue de Foucharupt / rue d’Alsace :

Long et haut immeuble (1926) des 10 Es pace G eorges-Sadoul architectes Boillat (Suisse) et Parvé Ancien cinéma construit en 1928 : (Saint-Dié-des-Vosges). décor de colonnes “égyptiennes” (en Entrepreneurs : Chéry et Villaume. façade 11, rue de la Prairie : Haut immeuble aux accents Art déco. n° 40, quai Carnot Maison signée Boillat, 1926. 11 É glise Saint-Martin

Angle du quai de la Résistance Belle mosaïque Art déco dans le bas- à la découverte d’une ville étonnante et de la rue du 31eBCP côté droit. Réalisation : Mangin et Grilles en fer forgé. Minoux (années 1920).

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une ville née de la 10 reconstruction

En novembre 1944, tout le centre historique était réduit en cendres par l’armée allemande battant en retraite. Politique de la terre brûlée. Un urbanisme typique des années 1950 a modelé le visage de la ville actuelle.

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1 4

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à la découverte d’une ville étonnante 63 1 centre civique plan d’urbanisme élaboré après Place Jules-Ferry l’incendie de 1757 : 4 îlots et un Cette place a été aménagée léger rétrécissement côté Meurthe, afin d’accueillir les principales héritage de la fermeture de la ville administrations et services publics : par une porte à cet endroit. Les sous-préfecture, CCI, palais de immeubles en béton teinté en rose justice et commissariat de police, rappelant le grès, sont munis d’un hôtel de ville, et, en retrait, services auvent pratique en cas de pluie. des impôts. Suite à la fermeture du Noter les anciennes portes qui sont tribunal et à la création d’un hôtel toutes différentes et compensent de police moderne, le corps de l’uniformité des bâtiments. Les baies bâtiment sur le flanc est de la place triangulaires éclairant à l’origine les est désormais propriété communale. greniers font place depuis quelques années à des fenêtres de toiture 2 Es pace (aménagement de ces combles en François- appartements). Mitterrand Parc Jean-Mansuy Ex- salle des Fêtes bâtie de 1961 à 1964 par les architectes Bertrand et Ringwald, cette architecture, largement vitrée de plan elliptique, a été rénovée et réhabilitée en 1991 par Nicolas Normier. La voûte en béton est typique de ces années de la Reconstruction. Mosaïque de Jean Bazaine, «L’envol de la Liberté» (1999). 4 B âtiment de la poste 3 R ue Thiers Rue Dauphine Cette artère date de la première Le bâtiment de La Poste (1954- moitié des années 1950. 1956), a été élevé en pendant de La rue principale, axe historique l’hôtel de ville. Sur le côté gauche, depuis la fondation de la cité par

10- une ville née de la reconstruction plaque indiquant l’emplacement de saint Déodat au VIIe siècle, a la maison natale de l’écrivain Yvan repris les dispositions héritées du Goll (1891-1950).

64 5 P lan 7 Q uartier le Corbusier des Castors Musée Pierre-Noël Salle où sont exposés le plan d’urbanisme conçu par Le Corbusier pour Saint-Dié-des-Vosges en 1945 et des photos et plans de “l’usine verte” Claude et Duval.

6 Us ine Claude & duval 1, avenue de Robache Construite entre 1948 et 1951, en même temps que l’unité d’habitation (années 1950) Cette appellation de Marseille (mêmes carreaux a été donnée par référence au de céramique sur les murs du système original de construction des dernier étage), la bonneterie maisons qui permit l’accession à la Claude et Duval réunit toutes les propriété de candidats peu fortunés. caractéristiques des constructions Les futurs propriétaires apportaient du célèbre architecte-urbaniste : à l’édification de l’ensemble des plan libre, murs non porteurs pavillons individuels constituant permettant des fenêtres sur toute la le lotissement, un certain nombre longueur, pilotis laissant le sol libre, d’heures de travail dont la valeur toit-terrasse aménagé, dimensions était déduite du coût total de leur selon le Modulor. On peut voir propre maison. Le mouvement des depuis la rue la grande façade vitrée Castors a vu le jour en Suède en munie de 1927. Il s’est développé en Europe brise-soleil, les frontons en grès et au Canada. En France, il s’est local, les pilotis de béton et les constitué en 1948. peintures sous plafond du rez-de- chaussée. Classée «monument 8 Main so s de 1930 historique». On ne peut pas visiter Rue du Paradis en bordure du l’intérieur où l’on produit toujours quartier : des vêtements. Maisons élevées dès les années 1930 pour des foyers modloi à la découverte d’une ville étonnante Loucheur (1928).

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une terre d’élection 11 du vitrail

En témoignent de rares verrières du XIIIe siècle et une production échelonnée tout au long du XXe siècle.

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2, 3 1 4

à la découverte d’une ville étonnante 67 1 C hapelle du l’expulsion d’Arentelle toujours P etitSaint-Dié dans le secteur de Rambervillers ; La chapelle actuelle conserve des l’installation sous le Kemberg, éléments du XVe siècle ; elle a montagne qui domine la chapelle que été très restaurée aux XIXe X et X e nous visitons. siècles. Réalisés dans la 2e moitié Au fond du chœur : le miracle du XIXe siècle (atelier Marchal, de des chevaux, qui, venus d’Alsace, Nancy) et restaurés en 1972-1973 retrouvent la trace du moine pour le (Atelier 54, à Nancy à l’époque), ravitailler ; l’apparition de la Vierge les vitraux représentent dix scènes demandant à deux de ses disciples de la vie de saint Déodat qui fonda de construire deux églises (origine de un oratoire en cet endroit et la ville l’ensemble cathédral actuel). qui porte son nom (Dié : Déodat ou En revenant, à gauche, vers la Dieudonné) vers 660-669. porte : la donation par Childéric II, On aperçoit ces vitraux par les roi d’Austrasie, de la haute vallée ouvertures pratiquées dans les de la Meurthe (“Val de Galilée”) ; vantaux de la porte. Il convient de les la rencontre de Déodat et lire dans le sens inverse des aiguilles d’Hydulphe, fondateur de l’abbaye de d’une montre. ; la mort de Déodat ; A droite : le départ de Nevers (selon sa montée aux cieux. la légende, car Déodat ne fut jamais évêque de cette ville, mais était 2 C hapelle un moine originaire d’Irlande); le de l’hôpital miracle de la poutre qu’il redresse de Foucharupt à Romont près de Rambervillers ; Jusqu’en 1906, ce lieu fut grand séminaire (1ère pierre en 1834). La 11- une terre d’élection du vitrail

68 chapelle, dédiée à saint Vincent de en sens inverse pour la chronologie) : Paul a été édifiée en 1848-1849. Saint Martin fait recueillir dans une Les vitraux, des ateliers Maréchal et fiole le sang miraculeux de saint Gugnon de Metz, sont de 1848. Maurice à son tombeau (1901). De style néo-Renaissance, ils Le Christ apparaît en songe à saint représentent de gauche à droite le Martin et lui fait savoir que par Christ ressuscité et les Apôtres, saint l’intermédiaire du pauvre c’est lui qu’il Vincent de Paul, saint Déodat et saint a revêtu de son manteau (1901). Hydulphe. A Amiens, saint Martin recouvre un pauvre avec la moitié de son 3 C ercle manteau (1946-47). culturel et Bas-côté droit : philosophique Autres scènes de la vie et de la Jules-Ferry légende de saint Martin (1946-47) : 64, rue des Travailleurs Un arbre, sous lequel saint Martin Pour mémoire, car on ne visite devait périr, écrase ses bourreaux. pas. Vitrail cosmique foisonnant Un globe de feu descend sur la tête de symboles, de style Art déco, en de saint Martin célébrant la messe. quart de sphère par Jacques Gruber Saint Martin rassemble des disciples (classé “monument historique”, et fonde un monastère. Mort de saint années 1920). Martin. Transept, à gauche : 4 V itraux art La Vierge Marie donne le Rosaire nouveau (chapelet) à saint Dominique et à 79, rue d’Alsace sainte Catherine de Sienne (1901). 4 vitraux de style Art nouveau, Ancien oculus (1901) avec les visibles de la rue (propriété privée, on ne visite pas !).

5 É glise St-Martin L’édifice, de style néo-roman, a été consacré en 1902. Bas-côté gauche : Jésus âgé de 12 ans et les docteurs de la Loi dans le temple de Jérusalem à la découverte d’une ville étonnante (v.1930) puis vie de saint Martin (à lire

69 armoiries du pape Léon XIII. Transept, à droite : Vitrail de Jeanne d’Arc : à gauche, les voix en haut, Jeanne au combat en- dessous ; au centre, Jeanne et son étendard sous la ville de Saint-Dié- des-Vosges, proie des flammes en novembre 1944 ; à droite, le procès et le bûcher (1946-47). Abside : La vie du Christ (1946- 47) ; à gauche, du haut vers le bas: 7 T emple Annonciation, Nativité, enfance du protestant Christ. À droite, du haut vers le bas, Le lieu de culte a été édifié de 1854 la Passion : agonie à Gethsémani, à 1856 par Bruyant et restauré par flagellation, portement de croix. Au Roger Boillat en 1956. L’ensemble centre, la crucifixion surmontée du des vitraux est inspiré par le thème Christ ressuscité. de la Création, achevée dans et par L’oculus de 1901 est des ateliers l’œuvre rédemptrice de la Croix. Lorin (Chartres), les autres vitraux Abside : Le Christ aux sept miracles de 1901 sont dus à Pierson par Louis Rivier (1920), posé en (Vaucouleurs), ceux de 1946-47 à 1956. Cette œuvre, très inspirée Jacques Le Chevallier. par l’art du vitrail au XIIIe siècle, était destinée à la cathédrale de 6 vitrail de Lausanne. Jésus crucifié au centre ; l’ Hôtel de ville demi-médaillons, de haut en bas, place Jules Ferry à gauche : Jésus rend la vue aux L’escalier d’honneur menant à l’étage aveugles, il rend leurs membres depuis le hall d’entrée est éclairé aux infirmes et aux paralytiques ; à d’un vitrail géométrique réalisé droite, de bas en haut : Jésus guérit par Jacques Loire (1958), fils de une femme perdant son sang, Jésus Gabriel Loire, fondateur de cet atelier purifie les lépreux. Dans les trois renommé de Chartres. C’est Gabriel médaillons centraux : en haut, la Loire qui a signé le grand vitrail de

11- une terre d’élection du vitrail résurrection de Lazare ; au milieu, l’église N.-D. du Cierge d’Epinal (voir celle du fils de la veuve de Naïn ; en le circuit n°21). bas, celle de la fille de Jaïrus.

70 Nef : les 6 premiers jours de la constitue le «point d’orgue» de la Création, par Annie Vallotton (1970). visite. La nef date de la 2e moitié du Du chœur vers l’entrée, à gauche : XIIe siècle ; transept, chœur et abside 1er jour : la lumière ; 2e jour : le gothiques sont de la fin du XIIIe firmament ; 3e jour : continents et siècle-début du XIVe siècle. océans ; à droite : 4e jour : le soleil, 2e chapelle de gauche : vitraux la lune et les étoiles ; 5e jour : les réalisés entre 1285 et 1289. De cette oiseaux et les poissons; 6e jour : les époque, peu en Lorraine nous sont animaux et les hommes. parvenus. A l’origine, les 8 médaillons Porte : l’alpha et l’oméga, le début et regroupés ici en 1901, ornaient les la fin, référence au Christ. lancettes du chœur et de l’abside. 8 Mai son de la Solidarité R obert-Bernard Le fronton de l’ancienne chapelle de ce qui fut un orphelinat est percé d’une grande croix en dalles de verre (Gabriel Loire, Chartres, 1952).

9 N otre-Dame de Galilée L’église, romane, a été bâtie au cours de la 2e Imoitié du XI e siècle. Les verrières actuelles, réalisées Fenêtre de droite : scènes de la vie sur le modèle de vitraux cisterciens de saint Déodat, (ordre chronologique géométriques et monochromes du entre parenthèses à la fin de chaque XIIe siècle ont remplacé les vitraux du titre). XIXe siècle soufflés par le dynamitage Série de gauche, de haut en bas : de la cathédrale en novembre 1944. Hunon et Huna demandent à Déodat Abside : vitraux des années 1950 sur de rester auprès d’eux à Hunawihr le modèle des verrières historiées du (Haut-Rhin) (3) XIIe siècle Miracle de la poutre à Romont, près 10 de Rambervillers (1). C athédrale à la découverte d’une ville étonnante Satan incite la population de Wilra Saint-Dié La première église du diocèse (Alsace) à chasser Déodat de leurs

71 terres (2). Les 53 verrières contemporaines On reconnaît à droite : (posées en 1986-87) illustrent de la rencontre entre Déodat manière non figurative le thème et Hydulphe, fondateur de Mort et Résurrection. Le parcours Moyenmoutier (4) et, au-dessus, la est sous-tendu par un passage des mort de Déodat en présence de son ténèbres à la Lumière. Ces vitraux ami Hydulphe (5). Les 5 médaillons sont l’œuvre de 10 artistes. Jean sont disposés sur un semis de Bazaine (1904-2001) est l’auteur fleursde lys et de châteaux de du plan de lumière équilibré (tons Castille : ce travail lorrain est influencé chauds au nord, couleurs froides par l’art de l’Ile-de-France (à la fin du au sud). Les verrières dialoguent XIIIe siècle, les rois de France avaient entre elles, avec l’architecture et le des vues sur la Castille). mobilier. Baie de gauche : scènes relatant Façade : 2 vitraux de Lucien Lautrec. les querelles entre les communautés Chaos du monde profane, prémices chrétienne et juive, cette dernière de lumière ; passage du monde installée à Saint-Dié-des-Vosges profane (extérieur) au monde sacré par le duc de Lorraine. Il s’agit de (l’église) ; entrée dans l’église- médaillons dessinés, comme c’était bâtiment. toujours le cas à cette époque, selon des modèles qui circulaient de chantier en chantier. Ce type de vitraux, liés aux droits de l’église locale et non à l’illustration de la Bible ou de la vie des saints, est d’une grande rareté. De haut en bas : Médaillon lié au sorcier juif de Saint- Dié-des-Vosges qui aurait ôté la matrice à une jeune servante et son supplice. Médaillon lié à la profanation d’une Première chapelle nord : l’eau du hostie. baptême par Claire de Rougement ; Des bourgeois de Saint-Dié-des- entrée dans l’église-communauté. 11- une terre d’élection du vitrail Vosges informent le duc de Lorraine Nef, côté sud : 9 vitraux par de la profanation d’hostie. Geneviève Asse ; Prières bleues.

72 Bas-côté sud : 6 verrières par Résurrection. Jacques Bony ; Combat entre ténèbres et lumière. Nef, côté nord : une aube en 9 tableaux par Dominique Gutherz. Transept, de part et d’autre de l’autel : le Pain (au nord), le Vin (au sud) par Elvire Jan. Bras nord du transept : agonie et mort du Christ. (Grand vitrail : «Mon âme est triste à en mourir» ; dernier vitrail vers le chœur, face au «Pain» d’Elvire Jan : «Tout est consommé». 4 verrières par Alfred Manessier. Les vitraux de l’ange gardant le Bras sud du transept : la «Com- Tombeau et de l’Annonce de la Passion» de Marie face à l’agonie Résurrection symbolisent aussi la et à la mort de son Fils, par Jean Le nuit de l’Occupation (1940-44) et la Moal. joie de la Libération (1944). Chœur : au nord : l’ange gardant le Tombeau au sud : la Vierge de douleur Abside : au nord : l’Annonce de la Résurrection au sud : la Vierge tressaille de joie à l’annonce de la Résurrection Les 3 baies centrales : la à la découverte d’une ville étonnante

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sous le signe de 12 la liberté

Prenant appui sur l’œuvre de l’homme d’Etat déodatien Jules Ferry, la municipalité a renforcé depuis 1989 la présence des valeurs de la République dans son urbanisme.

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à la découverte d’une ville étonnante 75 1 Monument dans toute la cité ce concept de la de Jules Ferry Liberté. Musée Pierre- Noël et cimetière de • Mosaïque de Jean Bazaine, L’Envol la rive droite de la Liberté (1999) : sur le mur Est Les souvenirs attachés à Jules Ferry de l’Espace François-Mitterrand, en et à son neveu Abel (Lire également le dialogue avec la Tour de la Liberté. circuit n°2). • Espace François-Mitterrand L’ancienne salle des Fêtes (1961- 64; Place Jules-Ferry architectes Bertrand et Ringwald) a O utre le monument à l’homme d’Etat été rénovée en 1990-91 par Nicolas (Antonin Mercié, 1896), elle accueille Normier et dédiée en 1996 à François les bâtiments administratifs de la cité, Mitterrand. en particulier l’hôtel de ville et la sous- préfecture. Ces édifices ont vu le jour à la fin des années 1950, suite à la destruction de la ville en novembre 1944.

2 T our de la Liberté Parc Jean-Mansuy architectes : Nicolas Normier et Jean- Marie Hennin ; métallier : Bernard Viry). Réédifiée à Saint-Dié-des-Vosges 3 kio sque en 1990, elle est le seul édifice qui, de la fraternité élevé en 1989 à Paris, rappelle le Quai du Maréchal-Leclerc bicentenaire de la Révolution française. Architectes : Hennin et Normier (1991). Ce kiosque qui fait écho à la Tour de la • Les 30 bassins qui sont répartis de Liberté accueille l’Office de Tourisme part et d’autre évoquent la Révolution depuis 2011. La terrasse est utilisée de 1830. pour des concerts, dans la tradition des • Les candélabres qui déclinent les ailes kiosques à musique. de la Tour de la Liberté ainsi que les arrêts de bus sur ce modèle relient les 4 P ont 12- Sous le signe de la liberté et République différents quartiers entre eux, donnent de la république une unité à la ville en faisant essaimer (ex-Grand Pont rénové en 1996)

76 Placé au centre de la ville, il a été 6 rond-point précédé d’un gué dès l’Antiquité puis V ictor- par un pont en bois. Seul lien d’une s choelcher rive à l’autre jusque dans la 2e moitié Promoteur de l’abolition de l’esclavage du XIXe siècle et disposé sur l’axe obtenue en 1848. historique de la ville, il nous rappelle que la République constitue l’épine dorsale de la vie dans notre pays. Le pont est accompagné d’un obélisque largement ajouré surmonté d’un soleil doré, symbole de la renaissance de la ville après les destructions massives de novembre 1944. Les deux passerelles pour piétons qui flanquent le pont sont bordées de «bastingages», qui invitent au voyage. Au lendemain de la guerre, le pont 7 rond-point provisoire en bois ouvert le 7 janvier A bbé Grégoire 1945 fut nommé «Pont Caporal-de- R évolutionnaire né près de Lunéville, Bruignac» en hommage à un soldat qui, déjà sous la Convention, (1792-95) de la Libération qui avait participé à sa vota l’abolition de l’esclavage. Toujours construction et qui est «mort pour la dans la zone «d’Hellieule 2», ces deux France» à l’âge de 19 ans. ronds-points complètent l’hommage aux valeurs fondamentales de la 5 P ont et avenue République française. Ils sont, à juste de l’Égalité (1994) titre, reliés par l’avenue de l’Égalité. Après la Tour de la Liberté et le kiosque de la Fraternité, voici le 3e volet des Autres lieux se rattachant à cette valeurs de la République française. thématique : Irriguant le nouveau quartier commercial d’Hellieule 2, l’avenue et le pont 8 P ont La Fayette constituent l’entrée principale dans Saint- Chef de la noblesse libérale, ce général Dié-des-Vosges, côté Nancy. Rues et et homme politique prit une part active ponts relient les hommes, favorisant dans la guerre d’Indépendance des à la découverte d’une ville étonnante leurs déplacements de manière futurs Etats-Unis, terre devenue égalitaire, levant les exclusions. symbole de liberté. Il s’est battu aux

77 côtés des insurgés (1776). Il fut aussi entre rue Thiers et place du Marché). l’un des fondateurs de la monarchie Cette Vosgienne fut la première de Juillet (1830). Le pont porte son bachelière de France (1861) malgré nom depuis 1995. Depuis cette date toutes les embûches qu’on lui dressa, également notre ville est marraine de la à l’époque où les filles n’étaient pas frégate furtive “La Fayette” qui navigue encore admises à suivre des études sur toutes les mers du globe. secondaires.

9 R ue Thiers Reconstruite après 1944 en 4 grands îlots, elle est l’axe historique de la ville depuis le VIIe siècle, époque de la fondation de la ville par saint Déodat. Celui-ci évoluait en effet entre son oratoire sous le Kemberg (au Petit Saint-Dié) et le monastère auquel a succédé l’ensemble cathédral actuel. Beaucoup de villes choisirent de remercier le président de la République 11 P lace Adolphe Thiers (1871-73) qui, en du général anticipant le versement de la dette de Gaulle de guerre due à l’Allemagne après La place de la Cathédrale a été créée la défaite française de 1871, libéra après les destructions de novembre le territoire plus rapidement. Ancien 1944. Elle remplace l’ancienne petite monarchiste, il combattit la politique place Jules-Ferry, dégageant un de Napoléon III. Il devint chef de vaste parvis devant la cathédrale. Elle l’opposition républicaine après avoir été porte depuis 1970 le nom de celui qui renversé par une coalition monarchiste symbolise la Résistance aux forces et conservatrice (1873). On lui reproche nazies et fut président de la République toutefois d’avoir écrasé l’insurrection de 1958 à 1969 (1er président de la Ve populaire de la Commune. République). Elle a été réaménagée en 2000, accueillant un bassin disposé 10 Ps as age à la croisée des axes de la rue Thiers Julie Daubié et de la cathédrale ainsi qu’une carte 12- Sous le signe de la liberté et République (Bains-les-Bains, 1824 - Fontenoy-le- du Nouveau Monde rappellant que le Château, 1874) : (Passage couvert continent reçut son nom America dans

78 ce quartier en 1507.

12 MJC Louise- Michel Dans le quartier de l’Orme, la maison des Jeunes et de la Culture a été placée sous le signe de cette institutrice affiliée à l’Internationale qui prit part à la Commune (1871) et fut déportée pour ses positions politiques (1873-80). La MJC rappelle son souvenir depuis 2002. Léo Lagrange : il fut sous-secrétaire 13 Ce h min du d’Etat aux Loisirs et aux Sports de 1936 C rève-cœur à 1938. (gymnase Madeleine-et-Léo- En haut de cette forte montée, à Lagrange, 1996) gauche, monument en mémoire de Hugo de Spitzemberg, exécuté par Vincent Auriol, président de la la foule aux heures chaudes de la République de 1947 à 1954 (en Révolution, le 1er septembre 1793. reconnaissance de son action en faveur de l’internat du lycée Jules- 14 P ont Georges- Ferry) : école dans le quartier de P ompidou Kellermann (1969). L’ancien pont du Breuil (reconstruit en 1956) a été «relooké» sur le modèle Maurice Lemaire. Ce Vosgien du pont de la République en 1999 et (Gerbépal, 1895 - Paris, 1979) fut rend depuis lors hommage à l’ancien ministre de la Reconstruction et du président de la République (1969- Logement, puis secrétaire d’Etat à 1974). Il rejoint le quai Sadi Carnot l’Industrie et au Commerce de 1953 (président de la République de 1887 à à 1957. Une rue lui a été dédiée dès 1894) sur la rive gauche. 1949 dans le quartier de Saint- Roch ; elle desservait à l’époque des maisons Citons encore : de cheminots (Maurice Lemaire fut Paul Elbel, né dans les Vosges en directeur général de la SNCF de 1946

1875, ministre de la Marine marchande à 1949 puis en 1954). à la découverte d’une ville étonnante en 1938 : école construite en 1953-54, rue Thurin.

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une rencontre avec 13 l’art contemporain

Des années d’après-guerre à aujourd’hui, Saint-Dié-des-Vosges a suscité un patrimoine nouveau, en phase avec l’époque, signe d’un dynamisme toujours intact.

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à la découverte d’une ville étonnante 81 82 13- une rencontre avec l’art contemporain ôé od e Car de Claire et nord) côté (nef, Gutherz Dominique des Evêques), (chapelle Collot Gérald sud), (bas-côté Bony Jacques de celles Lautrec (façade et sacristie) ainsi que (9 baies dans la nef, côté sud), Lucien Asse Geneviève de St-Sacrement), du chapellela dans 4 et transept le créationsd’Elvire Jan (2vitraux dans du transept), on y rencontre aussi les sud bras le dans pendant en baies nordtransept)du JeanetMoalLe (4 Alfred bras l’abside), le dansverrières (4 Manessier de et chœur du O et Mort R thème le sur 1986-1987 en posés française non-figuration maîtres grands de Vitraux ( roman L’édifice a hple u Saint-Sacrement. Gisant(1975) parsonfilsDominique du de tabernacle chapelle et la autel ; croix,sièges en Christ la d’Ezéchiel, illustrantvision maître-autel : Kaeppelin (1974) Philippe de Mobilier n°11 ( (baptistère). Lumière. la à ténèbres des périple 1944. son novembre après en intervenudynamitage qualité haute très vitréde programme d’un bénéficié a ohqe (du gothique 1 é u urcin ostnu a un par sous-tendu surrection r Ja Bzie 7 vitraux (7 Bazaine Jean tre ). thédrale Saint- C R a e construction jusqu’en 1972. ie glmn circuit également Lire X D I II e i au é X I I e ice et siècle) X R V o e ugemont siècle) e la de Kœppelin (chapelle des Evêques). 76). par Françoise conçus Schrepfer-Malaprade été panneaux ont (1975- faux-relief trois en les l’extérieur, A l’année. succèdent contemporains également tout au long de d’artistes monographiquesexpositionsDes Est présentées par roulement. Grand du contemporains d’artistes Créations Bertholin. de Œuvre Ki. Pagava,Schneider, Messagier,Ubac,Zao-Wou- Charchoune, Leroy, Leppien, Bitran, Kijno, : non d’autresfiguratifs aussi mais vitraux, O Collections : Saint-Dié-des-Vosges en 1947. à arrivé (1914-1999), architecte Travaglini Aldo par réalisé été a (1973-76) bâtiment Le 2 n rtov ls raer des créateurs les retrouve y e erre- P Mu i s é N o ël se Vers la place du Général de Gaulle : d’asile et d’oubli». Promenade dans un parc.Les palmes • Caractéristiques : indiquent la nature et symbolisent Matériaux : acier (métallier : Bernard la paix. Les personnages veulent Viry), verre et toile synthétique. exprimer la jeunesse, la beauté et le Calculs par Peter Rice. devenir. Hauteur : 36 m Sur la rue Saint-Charles : Le Banquet. Longueur des grandes ailes : 32m Au-delà du repas pris en commun, Poids : 1440 tonnes ce qui importe, c’est le discours qui Surface globale des ailes : 1000m2 le prolonge. Le banquet est présidé Surface globale des verrières : 520 m2 par Alexandre le Grand. A gauche : musiciens ; au fond : un chœur ; et aussi une foule de gens de toutes provenances. Vers la cour de la Médiathèque Victor-Hugo : Le mouvement vers la Connaissance. L’attente du savoir, guidée par la maturité et l’expérience.

3 T our de la Liberté (1989) • Au 1er étage : Bijoux de Braque. • Architecture : Donation Heger de Loewenfeld. 52 Elle a été créée au jardin des bijoux créés à partir de 1961 d’après Tuileries, à Paris, pour commémorer des maquettes du peintre Georges le bicentenaire de la Révolution Braque évoquent la mythologie française. Ses concepteurs, Jean- grecque. Marie Hennin et Nicolas Normier, l’ont ainsi dédicacée : «Tous ces 4 Mo saïque efforts déployés, l’énergie dépensée L ’Envol dans cette conquête de la liberté, de la Liberté nous les dédions à ceux pour qui tout Espace François-Mitterrand espoir de conquête s’arrête devant Superficie : 80 m2. Créée en 1999 par l’incompréhension et la peur des Jean Bazaine, elle évoque le combat autres. Aux handicapés moteurs, et la victoire de la Liberté. Les ailes à la découverte d’une ville étonnante aux handicapés mentaux, aux gens de l’oiseau répondent à celles de la

83 84 13- une rencontre avec l’art contemporain par Louis Leygue (1905-1992). Science la L’arbrede Sur la petite cour du lycée Jules-Ferry : • Halle d’acier et de toile par le cabinet • Peinture murale en hommage à la cathédrale. Vosges,des rouge,levitrauxaux de grès au rose, le Liberté, la deTour ome e Ja-ai Hennin. Jean-Marie et Normier (1993-94)parlesarchitectes Nicolas la d’après réalisée technique été des pixels (270 m2 ; 1996). a Elle Saint-Dié-des-Vosges. impriméeà 1507 de cartegrande la d’après Conti, Philippe Emmanuel et Antoine par peinture Grande 8 d’ Nectoux Lhomme- d’architecture par Mika. géographie»(2003)la demondiale capitale «Saint-Dié-des-Vosges, 7 6 5 É p n du Bérégovoy Rues de la Prairie et Pierre- ècle s Mai Sadoul ronotu à droiteace de l’Espace Georges- E Es ace de la P ace du Marché P inal (2001). i u l l p s o R o chatte (1961, cuivre)(1961, s X

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également dédiée. la auxquels polyhandicapés des héberge Elle créateurs vivants novateurs. de expositions les juin, à d’octobre renouvelle, galerie Sa d’art. école Plus de 300 élèves fréquentent cette régionale des syndicats d’architectes. l’Unionde prix le reçu ad’avion aile en structure La (1992). Bourgeois Hervé niçois le et Houzelot Déodatien Bruno le par construite Halle 10 11 9 ller avenue Léon-Grandjean K halle de ique 20, rueace du de 10 pla Es iedrichflanc nord de l’église St-Martin f lle de V Square de la r i e p s t t o r e a iet est Liberté la de ur e BCP m a

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A f r e

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- Sculpture en fer oxydé et galets par Durieux (hauteur : 6 m, poids : Jean-Paul Mougeot (1998), offerte 6 tonnes) est dédiée à tous les par la ville allemande à l’occasion géographes du monde. Elle a été des 25 ans du jumelage entre les réalisée avec des éboutures d’acier deux cités. fabriqué par Sollac-Usinor (2000). - Sculpture en forme de zeppelin offerte en 2008 par la ville de 13 Fresque Friedrichshafen à l’occasion du de bienvenue 30e anniversaire du jumelage qui rond-point Théodore Monod lie les deux villes. C’est en effet sur Ce mur d’accueil, peint en 2010 les rives du lac de Constance que par l’artiste Mika (voir également sa le comte Ferdinand von Zeppelin a fresque place du Marché), souhaite mis au point et fabriqué les célèbres la bienvenue à Saint-Dié-des-Vosges dirigeables. aux automobilistes sortant de la RN59. 12 sculpture «continents» Rond-pont Hellieule 4 La sculpture «Continents» par Bruno

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voyage au pays de la 14 géographie

R econnue comme «capitale mondiale de la géographie» grâce à son Festival créé en 1990 et désormais organisé chaque année le premier week-end d’octobre, Saint-Dié-des-Vosges s’est constituée un patrimoine «géographique».

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à la découverte d’une ville étonnante 87 88 14- voyage au pays de la géographie a êe né dn nte ville. notre R dans année même la de accompagné imprimées cartes des reproductions présenté, est rares quelques monde le dans conservés originaux des Un comme Monde. Nouveau du considéré baptême» de et «l’acte 1507 en Saint-Dié-des-Vosgesà conçu Livre e e, e ova Mne est Monde Nouveau le Feu, de Terrela à canadien Nord grand Du cartographie, de fondateur duGymnasevosgien. passionné et mines ces de général maître Lud, a été financée par Vautrin (Gauthier) Elle Croix-aux-Mines. La de ducales d’argent mines les dans travail le décrivant celle est en célèbre plus la page la : 1500) (vers Saint-Dié de collégiale l’ancienne de Graduel Lorraine de duc du financière la bienveillance avec ville notre en rassemblés d’érudits cercle le Vosgien, Gymnase et Vespucci Amerigo Colomb, 3 2 1 ne-os vc Christophe avec endez-vous Victor-Hugo aduel Salle du Trésor de la Médiathèque G Victor-Hugo M Salle du Trésortroductio de la Médiathèque I C Place du Général de Gaulle carte au n o r R s ené II. o graphiae s o l ce quartieren1507. dans l’Amérique» de «baptême du plaque rappelle le haut fait historique sol, le Une (2000). laiton en contours avec sur grès en cartographié 20) isrpin e plusieurs langues, symbolesd’universalité. en inscriptions ; (2003) «Saint-Dié-des-Vosges, Mika capitale mondiale de la géographie» de murale célèbre peinture Une Sa jeune tête joufflue soufflant avec soufflant joufflue tête jeune Sa Vosgien. Gymnase le carte par 1507 en grande imprimée la un sur figurant est vent Euronotus «Euronotus». Sadoul À donc auvoyage? et bateau un à penser pas font-ils ne passerelles des «bastingages» Les courants. ses et Nord du mer la puis Moselle la rejoint qui la Meurthe de Voyage habités. continents 5 aux écho un sont l’obélisque triangulaires de plates-formes 5 Les 4 6 5 rie e ’sae Georges- l’Espace de droite ka Place du Marché inture de P ronotu Q ace E e nt de la P uai Carnot u s e o ’ur ue or appelée cour une s’ouvre p m i R é publique s énergie accompagne les bustes de 8 ronds-points Ptolémée, géographe grec du IIe Hellieule 2 siècle de notre ère, et d’Amerigo Le rond-point Claude Ptolémée Vespucci, le premier navigateur (géographe grec dont les travaux ont ayant compris qu’il était parvenu fait autorité jusqu’à la découverte du dans une terre jusqu’alors inconnue Nouveau Monde en 1492) a reçu un des cartographes européens. globe terrestre en métal rappelant le Peinture réalisée par Emmanuel Festival International de Géographie Antoine et Philippe Conti d’après (1999). la technique des pixels (270 m2 ; 1996). rond-point Abbé-Grégoire Le rond-point Abbé-Grégoire est également agrémenté d’un globe terrestre, celui-ci est habillé de lierre, avec une ronde du personnage symbolisant le Festival International de Géographie (2001).

Hellieule 4 / route de Raon la sculpture Continents de Bruno Durieux (hauteur : 6 m, poids : 6 tonnes) est dédiée à tous les 7 Mo saïque géographes du monde. Elle a été du portrait réalisée avec des éboutures d’acier de vespucci fabriqué par Sollac-Usinor (2000). 15, rue d’Alsace La librairie reprend en mosaïque le portrait de Vespucci apparaissant sur la grande carte du monde de 1507 imprimée à Saint-Dié-des-Vosges. Œuvre de Jean-Louis Lambert (1990). Noter aussi, du même artiste, l’enseigne moderne en fer découpé avec travée du cloître de la cathédrale, à la découverte d’une ville étonnante moine copiste et chouette, symbole de la sagesse chez les Grecs.

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