La Manière Claire
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FICHE L’ECOLE DE LA LUMIERE ET DE L’OMBRE XVème – XVIème Contexte : C’est celui de la Contre-Réforme, et du concile de Trente qui préconise une peinture plus simple et plus lisible que celle des artistes de la Renaissance classique et maniériste. La peinture rend compte de l'ascétisme et du mysticisme du XVIème. Caractéristiques : Le caravagisme est un courant pictural de la première moitié du XVIIe siècle, apparu à la suite du travail de Michelangelo MERISI, dit le Caravage, dont le sens révolutionnaire du sacré modifie les règles de l’art à la fin du XVIe siècle. Le Caravagisme est une peinture naturaliste, réaliste, en opposition au maniérisme intellectuel et artificiel, apparue vers 1599. L’emploi appuyé de la technique du clair-obscur allant jusqu'au ténébrisme touche la sensibilité des mécènes et le peuple. Les canons esthétiques sont rejetés au profit d'un réalisme sans failles, non pas dans l'attachement au détail à la manière flamande mais à celui de la vie quotidienne, avec sa douleur, sa violence et pourquoi pas sa laideur... C’est une nouvelle conception du « Beau ». Parfois assimilé à une forme de « baroque romain » face au classicisme des Carrache mais très proche de « l’école bolonaise ». Ce n’est pas une école, ni un mouvement structuré, mais tout au plus une influence de l’Italien chez des peintres tout autant baroques que classiques, qui s’étend en Italie puis se diffusent largement en Europe au début du XVIIème. Le mouvement s’éteint pratiquement en 1632 mais à Naples il se prolonge jusqu’à la fin du XVIIème. Il se divise en 3 étapes : La Manière claire (1594-1600), La Manière noire (1600-1606), La Période d’errance (1606-1610) Ténébrisme : style de peinture où la lumière directe, sans diffusion, produit des effets de lumière contrastés avec les zones non éclairées qui dominent et servent de fond. La lumière et couleurs : L'apport du Caravage sera de découvrir, « à partir des expériences luministes de ses prédécesseurs, la puissance propre et la force des ombres. » La lumière et le clair-obscur guide le regard vers l’essentiel. L'utilisation de tons bruns, noirs, rouges dominant appliqués directement sans dessins préparatoires est une caractéristique de ce courant. L'éclairage, lorsqu'il ne provient pas d'une source difficilement identifiable à l'intérieur même de la composition, est latéral et participe avec violence au modelé des corps. Il crée la profondeur sans avoir recours aux artifices de la perspective linéaire. La couleur est appliquée alla prima, sans dessin préparatoire. La perspective : L’absence de 1ier plan rapproche le spectateur de la scène. Les personnages grandeur nature se détachent d’un fond sombre donc on abandonne le travail sur la perspective, le paysage. Le fond sombre et l'absence d'arrière-plan rend la scène particulièrement intimiste tout en produisant une ambiance dans laquelle l'être humain est porteur d'une destinée ombrageuse aux accents souvent pessimistes. L’illusion réaliste : C’est la représentation fidèle de ce que voit l'artiste. Les corps sont ceux de leurs modèles qu'ils soient beaux ou laids, les sentiments ceux des personnages, même s'ils ne maîtrisent pas leurs passions. L'expression baroque naissante trouvera son origine dans l'exhibition des sentiments non dissimulés et les jeux de regards. L'attitude des personnages est figée au cours d'un mouvement ; instant choisi par le peintre pour apporter l'intensité dramatique à la scène, alors que d’autres, par contraste, apparaissent statiques. Sujets : Scènes de la vie quotidienne : taverne, rue, concerts …ou scènes religieuses transférées dans un contexte contemporain ou populaire, intégré à l'architecture, au mobilier et à la mode vestimentaire du XVIIe siècle. La scène religieuse est traitée avec le regard du quotidien : le contenu sacré rejoint la scène de genre et se fond sans difficulté au décor de la vie de tous les jours. On parle de scène pittoresque avec des personnages comme les bohémiens, les soldats, les vieillards. Ils portent des armures, des turbans, des plumes et s’accompagnent d’instruments de musique. « Manfredia methodus » : personnages assis autour d’une table avec clair-obscur violent et partie supérieure vide La Bambochade : Le nom de ce courant tire son origine du surnom « Le Bamboche », attribué au peintre hollandais Pieter van Laer (XVIIe siècle) lors de son séjour en Italie (1625-1639), surnom qu'il dut autant à ses thèmes qu'à son aspect physique. En italien, Bamboccio signifie, selon les traducteurs, « contrefait » ou « pantin » ou « poupée » (à cause de sa petite taille disgracieuse). Les bamboccianti Leurs peintures de genre représentant crûment la vie quotidienne pittoresque des gens les plus modestes sont rattachés au caravagisme pour leur aspect réaliste, le travail sur la lumière et le clair-obscur. Les Bamboccianti (littéralement : bambocheurs) sont des peintres de genre qui furent actifs à Rome à partir d’environ 1625 jusqu’à la fin du XVIIe siècle. Leur nom vient du sobriquet attribué au peintre Pieter Van Laer, « Il Bambocchio » – « le Bamboche » –, qui est également à l'origine du mot français bambochade, servant à désigner le type d'œuvres dont ces artistes se firent une spécialité : des tableaux représentant crûment la vie quotidienne des gens les plus modestes. L’école caravagesque d'Utrecht groupe de peintres néerlandais qui, début XVIIe siècle, partirent à Rome dans le but de parfaire leur formation, et qui y furent tout influencés par les œuvres du Caravage. Après leur retour aux Pays- [email protected] Page 1 Bas, ils furent actifs à Utrecht où, entre 1620 et 1630, ils continuèrent à peindre dans un style inspiré par le maître italien. Ils font partie d’un courant européen plus large, connu sous le nom de caravagisme. Bodegon : L’espagnol Th. Sanchez cotán applique le style caravagesque à la nature morte de légumes exposés dans une cave sous un éclairage contrasté. Artistes : Précurseurs avec des intuitions luministes : Antonello de Messine, Le Titien, Savoldo, Michel-Ange Italie : Le Tintoret Bartolomeo Manfredi (vers 1582-1622) peintre italien du XVIIe siècle, l'un des prétendus disciples de Caravage. Leonello Spada ou Lionello Spada (Bologne, 1576 - Parme, 1622) est un peintre et un graveur italien baroque de l'école bolonaise, l'un des disciples du Caravage et pour cette raison parfois surnommé « le singe de Caravage ». Pays-Bas, Pays germaniques et Flamands : Pieter Jacobsz. van Laer ou van Laar, dit en italien : il Bamboccio ou, en français, le Bamboche (baptisé à Haarlem en 1599 et probablement mort à Haarlem à l’automne 1642), est un peintre, dessinateur et graveur néerlandais appartenant à l’École hollandaise, et actif durant plus d’une décennie à Rome. Son style fut imité par plusieurs artistes, que l’on a appelés les « Bamboccianti». Les 3 principaux représentants de l’école hollandaise d’Utrecht sont • Hendrick Ter Brugghen (1588-1629) • Gerrit Van Honthorst (1592-1656), • Dirck Van Baburen (ca.1595-1624) France : Simon VOUET 1590-1649 ou Claude VIGNON 1593-1670 VALENTIN de Boulogne 1591-1632n, de son vrai nom Jean Valentin, est un peintre français, représentant du caravagisme. Georges de LA TOUR 1593-1652 Peintre lorrain, au confluent des cultures nordique, italienne et française, contemporain, observateur pénétrant de la réalité quotidienne. Son goût prononcé pour les jeux d'ombres et de lumières fait de lui l'un des continuateurs les plus originaux du Caravage. Espagne : Th. Sanchez Cotán José de Ribera (1591-1652) dit Spagnoletto en Espagne est influencé par le ténébrisme de Naples. Il peint avec un réalisme cru et ténébriste. Francisco de Zurbarán (1598–1664) est un peintre du siècle d'or espagnol. Contemporain et ami de Vélasquez, Zurbarán se distingue dans les peintures religieuses — où son art révèle une grande force visuelle et un profond mysticisme — et il devient un artiste emblématique de la Contre-Réforme. D'abord très marqué par Le Caravage, son style austère et sombre évolue pour se rapprocher des maîtres maniéristes italiens. Ses représentations s'éloignent du réalisme de Vélasquez et ses compositions s'éclaircissent dans des tons plus acides. Oeuvres : La Cène, Le Tintoret, 1594, San Giorgio Maggiore, Venise Archimède, Domenico Fetti, 1620, Musée Alte Meister, Dresde (Allemagne) Scène de taverne avec un joueur de Luth, huile sur toile, de Bartolomeo MANFREDI (1578-1616) Le concert au bas-relief, Valentin de Boulogne, 1620-1625, Huile sur toile, 173 x 214 cm, Musée du Louvre. La Cène à Emmaüs, Le Caravage 1547*1100 Saint André par José de Ribera, 1631, Musée du Prado La conversion de St-Paul, sur la route de Damas, Le Caravage, 1600, huile sur toile, 230 x 175 cm - Chapelle Cerasi, Santa Maria del Popolo, Rome La Vocation de saint Matthieu, Le Caravage, 1599-1600, chapelle Contarelli de l'église Saint-Louis-des-Français de Rome. 1ère commande officielle pour le jeune Caravage du cardinal français Matthieu Contarelli Mars châtiant Cupidon, de Bartolomeo Manfredi, Institut d'art de Chicago Judith donnant à sa servante la tête de Holopherne, L. Spada, 1618-19, Galleria Nazionale, Parma, Italie Scène magique avec autoportrait, Il bamboccio, 1638 - 1639 La Chasse aux poux à la lumière d’une chandelle, Andries Both, huile sur toile, 34,5×27 cm, 1630, musée de Budapest Saint Joseph charpentier, Georges de La Tour, 1643, musée du Louvre, Paris L'Argent versé, De la Tour, 99 × 152, date inconnue, Musée des beaux-arts de Lviv Ukraine Le Concert, de Hendrick Ter Brugghen, 1627, National Gallery, Londres Le Reniement de saint Pierre, de Gerrit Van Honthorst (1592-1656), v. 1620, Musée des beaux-arts de Rennes Exposition du corps de saint Bonaventure, Francisco de Zurbarán, 1629 (250 × 225 cm) Musée du Louvre, Paris Nature morte au gibier, légumes et fruits, Th.