Les Bois De Boulogne Et De Vincennes, Réserves Naturelles De Paris*
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PL .:amui LES BOIS DE BOULOGNE ET DE VINCENNES, RÉSERVES NATURELLES DE PARIS* J.CHASSERAUD Le bois de Boulogne (846 hectares, voies périphériques non incluses) comprend actuellement, en dehors des routes ouvertes à la circulation automobile (environ 61 hectares), des conces- sions (157 hectares) et des établissements du service, une superficie librement accessible de 560 hectares répartie en : — massifs boisés 315 hectares - pelouses rustiques 150 hectares - plaines de jeux 25 hectares — trottoirs et allées 70 hectares — Total 560 hectares Il faut y ajouter la superficie des lacs et pièces d'eau (îles non comprises), 23,5 hectares, et celle des rivières, 5,4 hectares ; les routes fermées à la circulation automobile représentent, pour leur part, environ 12 hectares. Le bois de Vincennes (995 hectares, voies périphériques non incluses) comprend, en dehors des routes ouvertes à la circulation automobile (surface des chaussées et carrefours : 43 hec- tares), des concessions (88 hectares), des propriétés de l'Etat (37,8 hectares), des servitudes militaires (27,8 hectares) et des établissements du service, une superficie librement accessible d'environ 690 hectares répartie en : — massifs boisés 365 hectares - pelouses rustiques 200 hectares - plaines de jeux 80 hectares — trottoirs et allées (y compris les trottoirs des voies entretenues par la Voirie parisienne et les allées bétonnées des pelouses de Reuilly) 44 hectares Total 689 hectares Soit, en chiffre rond, 690 hectares. Il faut y ajouter la superficie des lacs et pièces d'eau (îles non comprises), 19,2 hectares, et celle des rivières, 3 hectares ; les routes fermées à la circulation automobile représentent, pour leur part, 9,6 hectares. 'Condensé d'une étude de M . Jean Chasseraud, imprimée à [Hotel de Ville de Paris et publiée sous le mémé titre . 165 J . CHASSERAUD QUELLES EN SONT LES FONCTIONS ESSENTIELLES ? Circulation automobile La situation de ces deux bois en milieu urbain a eu pour conséquence qu'ils sont devenus le lieu de passage de divers itinéraires à caractère régional intéressant les Parisiens et les popu- lations de la proche banlieue. S'ajoute à ces liaisons une circulation de promenade et de desserte des concessions, attrac- tions ou lieux de divertissement ; ce trafic limité aux véhicules automobiles de tourisme porte cependant encore : — au bois de Boulogne, sur 43,5 km de routes (12,5 km de voies avaient déjà été fermés à la circulation automobile et 4,5 km supplémentaires l'ont été par arrêté interpréfectoral du 20 mars 1973) ; — au bois de Vincennes, sur 39 km de routes (16 km de voies ont déjà été interdits à la circulation automobile). Réserve naturelle C'est la fonction la plus importante, associée à celle de promenade . On trouve, à l'intérieur des bois parisiens, aussi bien l'ambiance forestière dans les massifs que l'ambiance des grands parcs naturels dans les plaines. En raison de leur grande superficie, les bois de Boulogne et Vincennes apparaissent comme d'exceptionnelles réserves d'air pur pour Paris. Promenade Les bois de Boulogne et de Vincennes sont des lieux de promenade . Il peut s'agir de promenade à pied soit entièrement libre, soit orientée par un circuit tel que le sentier qui fait le tour complet du lac Inférieur du bois de Boulogne en bordure de l'eau, soit signalée : certains sentiers piétonniers s'insérant à proximité des sites pittoresques peuvent être balisés par des traits de couleurs différentes, de manière discrète mais attrayante, avec indication du but de la promenade et du temps nécessaire pour parvenir à ce but . On peut évaluer les chemine- ments de piétons à plus de 50 km au bois de Boulogne et à environ 40 km au bois de Vincennes. La promenade à bicyclette peut être pratiquée au bois de Boulogne sur près de 4,5 km de pistes cyclables ; elles partent des pelouses de Boulogne et remontent vers le vieux cimetière, le carrefour de Longchamp, l'allée de la Longue-Queue jusqu'à la porte de Madrid . Au bois de Vincennes, il n'existe que moins d'un kilomètre de pistes cyclables, mais il y a un projet de remise en état d'une ancienne piste devenue inutilisable. Il existe également 29 km de pistes cavalières au bois de Boulogne et 7,5 km au bois de Vincennes. Enfin, les lacs permettent la pratique du canotage. Loisirs, jeux, sports, animation culturelle De multiples possibilités sont offertes dans les bois parisiens : zones de silence, activités libres sur pelouses rustiques, activités spécialisées relevant du régime de la concession. Les jeux et sports peuvent être pratiqués : — soit dans les plaines : au bois de Vincennes, par exemple, les grandes plaines de la 166 Bois de Boulogne et Vincennes : réserves naturelles de Paris Bois de Boulogne - Le Racing Club de France. Faluère, Belle-Etoile et Saint-Hubert permettent une large pratique des jeux d'équipes — rugby et surtout football — dans une ambiance naturelle particulièrement appréciée ; — soit dans les diverses concessions. Mais les superficies affectées aux activités libres et à celles relevant des concessions ne sau- raient être augmentées sans nuire à la conservation des bois et au maintien d'un certain calme nécessaire. Sans doute des améliorations sont-elles apportées aux installations existantes . Par exemple, au bois de Boulogne, la construction récente des bassins de natation du Racing et la modernisa- tion des aménagements de l'hippodrome de Longchamp ; mais elles nécessitent des investis- sements importants. En fait, pour les activités de plein air des foules urbaines comprenant des groupes d'individus de tous âges, il parait indiqué de créer ou de développer des « équipements légers ne portant pas atteinte à l'espace vert naturel et s'intégrant au site » . C'est dans cet esprit qu'ont été réalisés quelques centres aérés pour scolaires, quelques emplacements de jeux pour enfants et qu'est suggérée la réalisation de parcours pédestres d'entraînement pouvant emprunter par- tiellement des cheminements existants et comportant l'utilisation de matériaux naturels. Fréquentation La valeur sanitaire et récréative d'une forêt de promenade est fonction du nombre de visiteurs qu'elle reçoit et de sa surface. En raison des diverses fonctions auxquelles ils sont appelés à répondre du fait de leur caractère sub-urbain, les bois parisiens sont évidemment de plus en plus fréquentés ou utilisés ; on a estimé — très approximativement sans doute — que les bois de Boulogne et de Vincennes reçoivent respectivement 7 000 et 6 000 visiteurs par hectare et par an, alors que la forêt de Meudon — à 20 km de Paris — n'en reçoit que 1 800 et la forêt de Rambouillet — à 35 km de Paris — 300 seulement . 167 R .F .F . XXX 3 . 1978 J. CHASSERAUD LE MILIEU ET LES FACTEURS DE PERTURBATION DE L'ÉQUILIBRE BIOLOGIQUE On conçoit aisément que les réserves naturelles d'une grande ville comme Paris puissent subir, dans l'air, dans l'eau et dans le sol, des altérations multiples et qu'il devienne néces- saire de surveiller, de protéger et, le cas échéant, de rétablir l'équilibre biologique. La circulaire interministérielle du 8 février 1973 relative à la politique d'espaces verts souligne que la notion d'équilibre biologique est le fondement des objectifs à atteindre et qu'elle doit inspirer en priorité l'application des textes concernant les espaces verts et boisés. L'AIR Les observations de ces dernières années ont montré que les organes aériens des végétaux sont plus spécialement aptes à fixer et à retenir les éléments fins des poussières, goudrons et huiles particulièrement ; un effet électrostatique semble être à la base de ce dépôt qui est stable, goudrons et huiles subissant, à un degré bien moindre que les poussières solides, les effets de la sudation, de la rosée, de la pluie et du vent ; en se déposant pendant un temps plus ou moins long, ces matières forment à la surface des feuilles un film susceptible d'en- traîner notamment une réduction appréciable de la fonction chlorophyllienne. Nous nous bornerons à un examen succint de la situation de l'atmosphère parisienne en ce qui concerne les principaux polluants s'y trouvant à l'état de gaz ou de vapeur, particulièrement au voisinage des voies de circulation. Les mesures d'anhydride sulfureux prises à Paris, par le Laboratoire d'hygiène de la ville pendant l'hiver 1971-1972, font apparaître (d'octobre à avril) un ordre de grandeur moyen de 200 microgrammes par mètre cube dans les cours d'immeubles du 16' arrondissement et un ordre de grandeur moyen de 100 microgrammes par mètre cube dans les massifs du bois de Boulogne ; mais il est important d'observer que les concentrations de SO 2 sont trois à quatre fois moins élevées pendant la période de mai à septembre, durant l'interruption du chauffage. La moyenne annuelle dans les massifs boisés semble donc inférieure au seuil de dommage chronique. Des mesures d'oxyde d'azote ont été effectuées à Paris par le Laboratoire de la Préfecture de police ; elles font apparaître une moyenne annuelle pour NO 2 en 1971, de 29,6 microgrammes par mètre cube (méthode Griess-Saltzmann). Les mesures effectuées mensuellement par cette méthode après prélèvement d'échantillons d'air à 3 mètres du sol, rue de Dantzig (où la circulation n'est que moyenne et plutôt modérée), ont indiqué, en 1972, un minimum de 25 microgrammes par mètre cube en août (circulation ralentie) et un maximum de 44,5 microgrammes par mètre cube en septembre (reprise très sen- sible de la circulation). Il semble que les oxydes d'azote ne soient pas phytotoxiques aux doses où on les trouve cou- ramment dans l'atmosphère urbaine. Le plomb contenu