Akademie Für Alte Musik B E Rlin | RIA S K Ammerc Hor | Dimanche 17 Juin
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7/06/17 RIAS:n 7/06/07 18:51 Page 1 Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général | Dimanche 17 juin Dimanche 17 juin Akademie für Alte Musik Berlin | RIAS Kammerchor Dans le cadre du cycle Lisbonne Du jeudi 14 au dimanche 24 juin 2007 RIAS Kammerchor RIAS | Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr La librairie-boutique reste ouverte jusqu’à la fin de l’entracte. Un stand de vente est disponible dans le hall à l’issue du concert. Akademie für Alte Musik Berlin für Alte Akademie 7/06/17 RIAS:n 7/06/07 18:51 Page 2 Cycle Lisbonne DU JEUDI 14 AU DIMANCHE 24 JUIN Le sang mêlé du fado JEU D’où vient le fado, ce rejeton de la « saudade » portugaise et du riche legs musical ibérique ? Son Au cours des années 1820, des écrits signalent son apparition dans les faubourgs de Lisbonne, Pier les bouges, les « retiros » (endroits retirés)… Lui qui tient son nom du terme latin « fatum » (destin) chante, au fil d’inflexions mélancoliques, l’infortune, les amours brisées, l’exil, les fragrances de sa terre. VEN Son sang mêlé a divisé les spécialistes. Issu d’un peuple voyageur – et de gouvernants conquérants –, le fado a naturellement gardé des attaches avec la tradition des chants marins. On perçoit Em en outre des influences africaines (la morna du Cap-Vert), brésiliennes (le lundum, danse héritée Lich des esclaves), mauresques et juives. Durant la seconde partie du XIXe siècle, il conquit la bourgeoisie, Lita avec ses mélodies poignantes et ses vers lancés au vent comme autant de bouteilles à la mer. Lich Le XXe siècle assista à son intégration sociale et culturelle, puis, dès les années trente, (créa à sa professionnalisation. Dans les années quatre-vingt, un formidable renouveau le propulse Ens sur la scène internationale. Jon Séb Le fondateur de l’Ensemble Huelgas en 1971, Paul Van Nevel, méticuleux transcripteur de partitions Éric du Moyen-Âge et de la Renaissance, met en lumière des passerelles entre le villancico et le blues mus lisboète, en alternant des traditionnels du XVIe siècle avec des fados. Le villancico, genre d’origine populaire devenu savant, émergea au XVe siècle au sein du luxuriant patrimoine vocal lusitanien. Son appellation évoque le « vilain » de jadis, le paysan, le fruste, celui qui ignore le latin. Le villancico rendait déjà écho des émotions humaines les plus profondes et troubles. SAM Pour son concert intitulé « Les Larmes de Lisbonne », Paul Van Nevel associe à Huelgas quatre fadistas, dont les émérites António Rocha et Beatriz da Conceição. Les Villa Mariza a opéré une impressionnante ascension internationale. Née au Mozambique, elle a débarqué Hue au Portugal durant sa tendre enfance. « J’ai grandi dans un vieux quartier de la capitale, la Mouraria, Pau que des musicologues considèrent comme un berceau du fado », nous explique-t-elle. Elle forge Bea un fado à son image : une identité métissée, aux délicates moirures de bossa nova, jazz ou autres Ant styles, mais préservant l’essence originelle. Man Luis Malfada Arnauth, née à Lisbonne en 1974, a déjà nombre de récompenses à son palmarès, dont le Prix Révélation en 1999 au Portugal. Outre la singularité de son répertoire, la jeune fiancée du fado n’hésite pas à renoncer, ici et là, au spleen de ce dernier, pour l’ensoleiller d’espérance. Quant à Amelia Muge, née au Mozambique, elle est une des rares femmes à jouer de la guitare braguesa, prédominante dans le nord-ouest du Portugal et munie de cordes doubles. La nouvelle génération (Malfada Arnauth, Mísia) s’empare de ses compositions, parfois abreuvées aux sources rurales. De cette princesse aux pieds nus et à la présence hiératique, la voix, brûlante comme une bougie dans la nuit, devient pure délivrance. Fara C. 2 7/06/17 RIAS:n 7/06/07 18:51 Page 3 JEUDI 14 JUIN, 20H DIMANCHE 17 JUIN, 16H30 VENDREDI 22 JUIN, 20H Sonates de Domenico Scarlatti Carlos Seixas Cabelo branco é saudade Messe en sol majeur Pierre Hantaï, clavecin Spectacle de Ricardo Pais Georg Friedrich Telemann Direction musicale de Diogo Clemente Psaume 71 « Deus judicium tuum Regi da » Ode au tonnerre (Die Donnerode) Teatro Nacional São João VENDREDI 15 JUIN, 20H Argentina Santos, chant Akademie für Alte Musik Berlin Celeste Rodrigues, chant Emmanuel Nunes RIAS Kammerchor Alcindo de Carvalho, chant Lichtung II, pour ensemble et électronique Hans-Christoph Rademann, direction Ricardo Ribeiro, chant Litanies du feu et de la mer II, pour piano Simone Nold, soprano Bernardo Couto, guitare portugaise Lichtung III, pour ensemble et électronique Franziska Gottwald, mezzo-soprano Diogo Clemente, guitare et direction (création) Markus Schäfer, ténor musicale Henryk Böhm, basse Nando Araújo, basse Ensemble intercontemporain Marek Rzepka, basse Nuno Carinhas, scénographie et costumes Jonathan Nott, direction João Coelho de Almeida, lumières Sébastien Vichard, piano Pedro Santos,son Éric Daubresse, réalisation informatique musicale Ircam MARDI 19 JUIN, 20H IRCAM – ESPACE DE PROJECTION SAMEDI 23 JUIN, 20H Emmanuel Nunes SALLE PLEYEL SAMEDI 16 JUIN, 20H Rubato, registres et résonances, pour flûte, clarinette et violon Mariza Les Larmes de Lisbonne Improvisation II – Portrait, pour alto Transparente Villancicos et fados Improvisation I – für ein Monodrama, pour ensemble Mariza, chant Huelgas Ensemble Paul Van Nevel, direction Ensemble Recherche Beatriz da Conceição, fadista Emilio Pomárico, direction António Rocha, fadista Christophe Desjardins, alto DIMANCHE 24 JUIN, 16H30 Manuel Mendes, guitarra portugesa Luis Miguel Ramos, viola Fado jeunes talents Première partie Amelia Muge, voix Seconde partie «Diário» Mafalda Arnauth, voix 3 7/06/17 RIAS:n 7/06/07 18:51 Page 4 DIMANCHE 17 JUIN – 16H30 Salle des concerts Carlos Seixas Messe en sol majeur Georg Philipp Telemann Psaume 71 « Deus judicium tuum Regi da » entracte Georg Philipp Telemann Die Donnerode (Ode au tonnerre) Akademie für Alte Musik Berlin RIAS Kammerchor Hans-Christoph Rademann, direction Simone Nold, soprano Franziska Gottwald, mezzo-soprano Markus Schäfer, ténor Henryk Böhm, basse Marek Rzepka, basse Ce concert est enregistré par France Musique, partenaire de la Cité de la musique. Fin du concert vers 18h40. 4 7/06/17 RIAS:n 7/06/07 18:51 Page 5 SAMEDI 16 JUIN Le 1er novembre 1755, Lisbonne fut en grande partie détruite par un tremblement de terre d’une ampleur inouïe. Un événement ressenti comme une apocalypse par l’Europe entière, Voltaire allant jusqu’à évoquer dans son Poème sur le Désastre de Lisbonne : « Cent mille infortunés que la terre dévore, Qui sanglans, déchirés et palpitans encore, Enterrés sous leurs toîts, terminent sans secours Dans l’horreur des tourmens leurs lamentables jours ». Entre autres conséquences du cataclysme, il faut déplorer la destruction de la riche bibliothèque musicale aménagée par le roi João IV. Disparurent alors bien des trésors de l’école portugaise, dont une grande partie des œuvres de Carlos de Seixas, brillant élève de Domenico Scarlatti au clavecin, mais également auteur très apprécié de musique sacrée. Dans ce domaine, Seixas privilégie la forme de la messe-cantate. Un nouveau style liturgique y triomphe, nourri de la théâtralité de l’opéra italien : le stile misto, qui fragmente les prières majeures du missel (Gloria, Credo) en de nombreux épisodes dévolus aux voix solistes ou aux chœurs, avec le soutien d’un orchestre toujours expressif. C’est ce « style mêlé » qui fait le bonheur sonore de la Messe en sol majeur. Interventions solistes, duos et trios y sont une composante importante de l’écriture, à côté de l’élément choral qui obéit volontiers au style fugué, comme le veut l’époque (l’imposante fugue du « Cum Sancto Spiritu » dans le Gloria). En tout cas, sobre d’effets et d’émotions (ce qui n’en rend que plus prégnants les chromatismes descendants du « Crucifixus etiam pro nobis »), Seixas, qui était mort depuis treize ans quand se produisit le séisme, prouve ici à l’évidence qu’il a la stature d’un maître. Suit l’imposante Donnerode (Ode du Tonnerre) de Georg-Philipp Telemann qui, jouée à Hambourg en 1756, semble bien, pour sa part, avoir été directement inspirée par la catastrophe (le livret est surtout adapté des Psaumes 8 et 29). Une vaste aria chorale avec da capo – « Wie ist dein Name so gross » (comme ton nom est grand) – ouvre l’ode dans un climat dynamique qui associe un généreux orchestre à un chœur à quatre parties au syllabisme souvent insistant. Mais la fin du portique est livrée au symbolisme doctrinal, le chœur se divisant en voix aiguës et en voix graves, images respectives du ciel et de la lune, celle-ci introduisant comme un élément de relativité qui rappelle l’immensité de l’univers à l’esprit humain. Suit une série d’arias pour solistes où soprano, alto, ténor, basse 1 et basse 2 recourent à un figuralisme agissant. Le tonnerre et la tempête y sont évoqués par le biais d’images qui, certes, sont à prendre au premier degré, mais sont passibles également d’une interprétation théologique. Ainsi le tonnerre signifie l’accès à la vérité par l’intermédiaire des apôtres dans l’air pour ténor, aux vocalises tumultueuses, cependant que dans 5 7/06/17 RIAS:n 7/06/07 18:51 Page 6 le premier air pour basse, le verset « c’est le souffle du Seigneur qui foudroie les chênes Sim du Liban » propose la représentation du peuple juif, dispersé, comme les arbres d’une La s forêt, par la volonté de Dieu. Nold für Pareillement, la seconde partie de l’oratorio mêle chœurs, arias et choral sur un texte avec inspiré du Psaume 44 mais, comme dans la première partie, le récitatif en est absent.