Ballade celte

A

la

découverte

des musiques

celtiques

Novembre 2008

Qu’est ce que la musique celtique ?

Celle des anciens pays celtes ? Beaucoup d’européens pourraient alors s’en réclamer, ce qui ne viendrait jamais à l’idée d’un autrichien par exemple. On peut ajouter au critère géographique le critère linguistique. La musique celtique correspondrait aux régions qui ont su garder vivante la langue de leurs lointains ancêtres : Bretagne, Irlande, Écosse, Pays de Galles.

A ce stade on ne peut cependant que constater la grande diversité d’un pays à l’autre. Quel point commun existe-t-il, en effet, entre la prestation d’un pipe-band, un kan ha diskan de derrière les fagots ou un reel irlandais ? Il convient donc d’envisager résolument le pluriel quand on parle de musiques celtiques. Même si l’utilisation systématique de certains instruments, tel l’emblématique cornemuse, contribue à unifier le son, du moins à leur conférer un indéniable air de famille.

Certains, comme discernent quand même des éléments qui seraient techniquement inhérents à celles-ci : une préférence marquée pour la gamme pentatonique plutôt que diatonique, une certaine complexité de l’interprétation, un croisement de la mélodie, un « swing » celtique issu d’un mouvement constant entre rythme binaire et ternaire.

Quelle que soit la manière dont on les définit, les musiques celtiques proposent un patrimoine d’une grande richesse et offrent l’exemple exceptionnel de traditions que les peuples ont su conserver et redécouvrir pour mieux les transmettre.

Les musiciens et chanteurs ont fait preuve de beaucoup de créativité pour faire évoluer cet héritage, afin qu’il reste vivant et attractif. Ils l’ont parfois métissé avec d’autres traditions nationa- les ou avec d’autres sonorités contemporaines, pop, rock ou jazz.

Nous avons toutefois privilégié dans cette discographie les genres « traditionnel » et « folk », qui nous semblent incarner au plus proche l’âme musicale d’un peuple. Nous avons choisi d’y faire figurer les incontournables, mais aussi des coups de cœur. Cependant la liste est loin d’être exhaustive. Alors bonne ballade... car il y a beaucoup à découvrir…

Cette discographie a été réalisée à l’occasion du stage thématique : « ballade celte » du 6 novembre 2008

QUELQUES M OTS

D’histoire On désigne sous le nom de celtes un groupe de peuples indo-européens établis en Europe vers 1000 av. J-C. Originaires d’Allemagne du sud et de Bohême, ces tribus qui n’ont jamais connu d’unité politique, ni constitué d’état centralisé, vont s’imposer pendant des siècles comme la puis- sance dominante en Europe occidentale, des Îles Britanniques au nord de l’Italie, de l’Espagne à l’Autriche. D’après les témoignages de leurs contemporains et les vestiges archéologiques qu’ils nous ont lais- sé, les celtes apparaissent comme de redoutables guerriers, mais aussi comme des agriculteurs avisés. Ils partagent un même amour de l’art et se révèlent être des artisans émérites, notamment dans le travail des métaux. La musique occupe aussi une place importante dans la société celtique. Le barde, musicien et poète, qui appartient à la classe sacerdotale est un membre écouté et respec- té de la communauté. Dés le IIIème siècle, les celtes sont en régression partout, avant que les romains ne mettent définitivement fin à leur hégémonie, à la fin du Ier millénaire. A l’exception des régions non romanisées : Irlande, Écosse, Pays de Galles, où ils conservent, encore un temps, le pouvoir, et où, la culture et les traditions celtiques se sont profondément enracinées.

Sur les langues celtiques Les langues celtiques font partie de la famille indo-européenne qui regroupe la plupart des langues européennes. On possède en fait peu d’éléments sur la langue originelle. Chez les celtes, le langage ne passait pas par l’écriture. La culture, la mémoire, les traditions se transmettaient oralement. Les celtes partageaient, avec des variantes importantes, la même langue, mais empruntaient pour écrire l’écriture de leurs ennemis ou des populations parmi lesquelles ils s’étaient établis. Parmi les langues celtiques on distingue deux groupes : Langues gaéliques : - L’irlandais est la forme la plus ancienne de gaélique. Langue officielle, avec l’anglais, de la République d’Irlande depuis 1921, le gaélique n’est toutefois pratiqué couramment que dans certaines régions occidentales et septentrionales du pays (gaeltacht). - En Écosse dans les Highlands et les îles adjacentes, on parle aussi un gaélique directement im- porté d’Irlande (erse ou gaidhlig). - Le manx ou mannois est la langue de l’île de Man, aujourd’hui en voie d’extinction. Langues brittoniques - Le cornique est la langue de la péninsule de Cornouailles (en Grande Bretagne). Disparue depuis la fin du XVIIIème Siècle, elle connaît un regain d’intérêt et tente de renaître. - Le gallois est sans doute la langue brittonique la plus vivace. C’est avant tout à travers leur lan- gue, que les gallois ont souhaité conserver leur identité celtique. Le gallois est avec l’anglais la langue officielle du Pays de Galles. - Le breton est apparenté au gaulois et provient des îles britanniques. C’est au VIIème siècle que le breton apparaît comme langue propre à l’Armorique (la Bretagne). A partir du XVIIème siè- cle, se dessine la langue parlée de nos jours, appelée « breton moderne » en linguistique. Les dif- férences linguistiques à travers la Bretagne ne sont pas très importantes, c’est la place de l’accent tonique qui varie. Quatre dialectes sont pratiqués dans les « pays » historiques : Léon, Cornouaille, Trégor et Vanne- tais. Même si l’accent diffère, les locuteurs de différents dialectes pourront se comprendre. Il ne faut pourtant pas mélanger le breton et le gallo, langue romane apparentée au français parlé essen- tiellement en haute Bretagne. L’état français s’est longtemps montré hostile à la langue bretonne (et plus généralement à l’exis- tence et à l’usage des langues régionales). Les anciens gardent encore le souvenir des temps où il était interdit de parler breton à l’école et où tout manquement était sévèrement puni. Les temps ont changé et en 1951, la loi Deixonne autorise l’enseignement du breton interdit jus- qu’alors. En 1976, la première école maternelle Diwan (on y parle breton) est créée et en 1978, l’enseignement du breton en langue vivante 2 est autorisé.

LABELS

GREEN LINNET: Créée en 1976, la compagnie, basée aux Etats-Unis, a été revendue au groupe digital music en 2006. Green Linnet s’est spécialisé dans la musique celtique, plus particulièrement irlandaise et a enregistré de nombreux artistes réputés tels les irlandais Altan, les écossais Tanahill W eavers ou Capercaillie.

SANACHIE : Ce label basé aux États-unis, est créé en 1975 par le musicologue Richard Nevins et le musicien Dan Collins. Initialement spécialisé dans la musique irlandaise, il s’est depuis étendu à d’autres genres : jazz, rock, blues hip hop.... Il a bien sûr travaillé avec les plus grands tels Clancy Brothers, Planxty, De Dannan. Le nom de la compagnie renvoie en gaélique au nom donné au diseur d’his- toires chargé de transmettre la mémoire et la tradition.

TEMPLE RECORDS : Ce label basé dans la ville de Temple près d’Edinburgh a été créé en 1978 par Peter Morton, ex membre du groupe Boys of the lough pour enregistrer le premier album de la harpiste écossaise Alison Kinnaird. Il a depuis enregistré de nombreux artistes écossais dont les plus grands : aussi bien des instrumentistes pour des œuvres purement instrumentales, que des chanteurs. Le label propose un catalogue étendu de musique écossaise traditionnelle et moderne.

SAIN : Label créé en 1969 par le chanteur compositeur gallois Daffydd Iwan. Conçu comme un outil au service de la défense de l’identité galloise, ce label a atteint son objectif puisqu’il diffuse actuelle- ment la très grande majorité des artistes et de la musique traditionnelle du Pays de Galles. La société est, bien entendu, leader pour tout ce qui se chante en gallois.

FFLACH : TRAD : C’est en 1981 que le label Fflach basé au pays de Galles voit le jour. En 1997 un nouveau label Fflach : trad est créé, destiné à promouvoir la musique traditionnelle galloise.

KELTIA : Label crée à en 1978 par un des pionniers de l’expression celtique, Hervé le Meur. Il est devenu producteur, puis premier distributeur, en , de musiques celtiques.

COOP BREIZH : Installé à Spézet, ce distributeur s’est donné pour mission de diffuser auprès d’un large public la culture bretonne et celtique. Créé en 1965, il est, avec Ouest France, le principal diffuseur de livres en Bretagne et pour ainsi dire le seul à éditer des livres en langue bretonne. Son catalogue CD contient désormais plus de 600 références. Et de nombreux labels lui font désormais confiance comme distributeur.

DASTUM : signifie « recueillir » en breton et c’est bien là l’essence même de sa mission. Crée en 1972, ce label assure le collectage, la sauvegarde et la diffusion du patrimoine oral breton, y compris la musique. Il contribuera à la création du Festival Interceltique de Lorient dont le succès n’a pas faibli en 36 ans d’existence.

LES INSTRUM ENTS DE M USIQUE

Cordes

VIOLON (fiddle : Irlande, Écosse) : Cet instrument est très présent dans la musique irlandaise où les musiciens sont passés maîtres dans l’art de l’ornementation. Il joue aussi un rôle important dans la musique écossaise. HARPE (clarsach : Ecosse, clairseach : Irlande, telenn : Bretagne, telynn : Pays de Galles) : C’est l’instrument des anciens bardes celtiques. Très utilisée dans les pays celtes là où les seigneurs et les rois entretiennent des cours, la harpe était l’instrument de prédilection des musiciens irlandais, connus dans le monde celtique comme des harpistes d’exception. L’instrument est d’ailleurs depuis le XIIème siècle l’emblème national. Après le Moyen âge son usage décline, la harpe est supplantée par d’autres instruments et les harpistes sont victimes de persécutions politiques. Tombée en désuétude, la harpe sort de l’oubli a partir du XIXème siècle, dans le sillage des mouvements « Romantique » et « néo druidique ». Elle n’a pas retrouvé dans la musique celtique contemporaine sa place d’o- rigine, mais en Irlande et en Écosse de nombreux musiciens se consacrent à l’instrument. En Bretagne, Alan Stivell par le biais de son père, Jord Cochevelou qui crée un prototype inspiré d’une harpe du XIIème siècle, s’in- téresse de près à l’instrument et le remet à l’honneur, lui consacrant notam- ment quelques albums. Il existe aussi la triple harpe (telynn deires) qui n’est plus jouée qu’au Pays de Galles. La harpe celtique a évolué. Elle possède désormais des dispositifs lui permettant de jouer certains dièses ou bémols. A côté de la harpe celtique existe la harpe classique. Dotée de cordes plus nombreuses, on peut y jouer sur deux octaves supplémentaires. Et grâce à des pédales on peut y jouer toutes les altérations de la gamme. : D'origine turque et très répandu dans les Balkans, cet instrument se présente comme un « croisement » de mandoline et de guitare. C’est dans les années 60, qu’il apparaît dans la musique irlandaise grâce à Andy Irvine, Alec Fin et Donal Lunny. Son usage va, dès lors, se généraliser dans la musique celtique. CRW TH : Instrument de la famille des lyres, très utilisé au pays de Galles jusqu’à sa disparition au XVIIIème siècle. On le fabrique à nouveau et le gallois Cass Meurig lui a récemment consacré tout un album.

Instruments à vent

CORNEMUSE : L’instrument celtique par excellence. Le point commun à toutes les cornemuses, c’est une poche gonflée d’air, qu’une pression du bras propulse vers un ou des bourdons produisant un son conti- nu, pendant que le sonneur pianote sur un manche (chalumeau, chanter) avec les doigts pour faire la mélodie. Le musicien peut alimenter lui-même en air la cornemuse en gonflant la poche à la bouche ou bien à l’aide d’un soufflet qu’il presse. On connaît la cornemuse sous de multiples appellations selon son « pays d’origine ». - Uilleann pipe : Cornemuse irlandaise. Ii s’agit du modèle le plus sophistiqué, il possède des bourdons mais aussi des régulateurs permettant de plaquer des accords a l'aide de clés actionnées par le poignet ou le tranchant de la main. L’uilleann pipe est une cornemuse à soufflet que le sonneur presse avec son coude (uilleann en gaélique).

- Cornemuse écossaise : il en existe de plusieurs sortes : la highland bagpipe dite grande cornemuse. La réserve d’air est alimentée à la bouche et elle possède 3 bourdons qui doivent être réglés entre cha- que morceau. C’est l’instrument noble pour lequel a été mis au point un répertoire spécifique. La small pipe, cornemuse à un ou deux bourdons. La Lowland pipe, cornemuse à soufflet conçue pour être jouée en plein air et accompagner les danses. La Nothumbrian pipe, petite cornemuse à soufflet. - Biniou : Joué essentiellement en Basse Bretagne, c’est le nom breton de la corne- muse. Également appelé biniou kozh (vieux biniou), plus petit et au son plus aigu que la corne- muse écossaise. Il ne possède en outre qu’un seul bourdon et le chalumeau est nettement plus court. Quant au biniou braz (grand biniou), c’est l’exacte réplique de sa cousine écossaise. Il est surtout présent dans les bagadoù. - Veuze : Cornemuse du pays nantais (pays de Guérande et les marais de la Brière), c’est l’ancêtre du biniou double ; elle a un seul bourdon. - Gaïta : C’est le nom espagnol de la cornemuse. La gaïta asturienne se joue avec un doigt fermé, ce qui la différencie de sa cousine la gaïta galicienne. FLUTES : Elles sont très présentes dans la musique irlandaise. Il existe plusieurs types de flûtes : le tin whistle, petite flûte métallique à bec est la plus répandue. Le low whistle est une variante basse de la tin whistle. Le Timber est une flûte traversière en bois. Elle reste l’instrument tradition- nel, même si certains musiciens lui préfèrent désormais la flûte traversière métallique (avec clés). CLARINETTE : Appelée en breton treujen gaol (tronc de chou), elle est traditionnellement jouée en duo comme les couples bombarde/biniou en utilisant des effets de tuilage (kan ha diskan). Son répertoire couvre aussi bien la musique à danser des festoù noz ou des mariages que celui des concerts. Elle est surtout employée dans le nord et le centre de la Bretagne. BOMBARDE : Instrument de la famille des hautbois conçu avec une anche double et requérant la même techni- que de souffle. Elle apparaît en Bretagne au XIIème siècle et se joue en couple avec un biniou de- puis le XVIIème siècle. Instrument au son puissant, elle évoque les charmeurs de serpents. Ses cousins celtes sont : le whithorn pour l’Écosse et la tenora pour l’Espagne. La bombarde peut avoir différentes tailles. Plus elle est petite, plus le son est aigu. Plus elle est grande, plus le son est grave. PIBGORN : Instrument gallois de la famille des bombardes, il se termine par un large pavillon recourbé, en corne. ACCORDEON : Apparu à la fin du XIXème siècle, il fut rapidement adopté par les ceilis et ceilidhs bands irlandais et écossais qui le trouvèrent facile et efficace pour accompagner la danse. Il peut être Chromatique ou Diatonique. Diatonique : joué en pays gallo, cet instrument de musique à clavier, actionné par un soufflet pos- sède une organisation semblable à l’harmonica diatonique. On le rencontre surtout lors des fêtes traditionnelles ainsi que pour les chants de marins. Il sera détrôné par l’accordéon chromatique au début de la seconde guerre mondiale. Son enseignement se faisait principalement à l’oreille. Le concertina est un petit accordéon chromatique.

Percussions

BODHRAN : Sorte de tambourin devenu un instrument emblématique de la musique irlandaise. Il est frappé avec les doigts ou un petit bâton (plectre) à deux têtes. Il mesure environ 60 cm de diamètre et 12 cm de hauteur. BATTERIE : Ce tambour militaire, utilisé par les pipe-bands, a connu d’importantes évolutions. Le timbre en peau a été remplacé par le nylon, le plastique puis le métal. Le fût en bois est devenu métallique. Dans les bagadoù ce tambour est appelé : caisse claire (à cause de sa sonorité).

LA M USIQUE BRETONNE

Pendant longtemps, la musique bretonne s’est partagée entre la musique festive (jouée dans les fêtes de villages lors des festoù deiz ou festoù noz), la musique descriptive des gwerzioù, les chants de marins et la musique religieuse. Cette musique, après avoir été délaissée par les eux-mêmes, désireux d’adopter la culture française, vivra un véritable renouveau dans les années 50. La société bretonne était essentiellement rurale et le chant et la danse étaient un moyen de transmettre un patrimoine oral en servant d’enseignement aux jeunes générations.

LE CHANT

Le chant a, de tout temps, été vital pour les bretons. Qu’il soit profane ou religieux, il a rythmé toutes les phases de la vie de ce peu- ple essentiellement paysan. Il est marqué par la division linguistique existant entre la Basse Bretagne, pays bretonnant et la Haute Bretagne, Pays Gallo. Chaque type de chant possède une fonction qui lui est propre.

- Appelé Kan ha diskan, littéralement chant et déchant, c’est un chant basé sur la technique du tuilage, interprété a cappella par deux ou trois chanteurs. Le kaner est le meneur du chant, auquel répond le diskaner, qui reprend la fin de la phrase chantée, lui permettant ainsi de reprendre son souffle. C’est une tradition de Basse Bretagne, du Pays Vannetais ainsi que de différentes parties du Pays Gallo. Chanté dans les festoù noz, il sert de support à la danse. Ses interminables mélopées créent un rythme hypnotique pouvant produire, chez les danseurs, un état proche de la transe. - Appelé sône ou sonioù au pluriel, ce sont des chansons légères, moqueuses et gaies parlant d’a- mour et chantées lors des veillées. - Appelée gwerz ou gwerzioù au pluriel c’est le blues breton. La gwerz, héritée de la tradition bar- dique, raconte des événements tristes, politiques ou historiques parfois effrayants. Elle constitue un journal parlé qui transmet les nouvelles d’un « pays » à un autre. - A tous ces chants, rajoutons les chants religieux ou cantiques qui servaient, bien sûr, à témoi- gner de la foi très fortement enracinée en Bretagne, mais qui avaient également pour mission, de mieux faire comprendre aux fidèles le dogme catholique, car contrairement à la messe dite en latin, ces chants étaient interprétés en breton.

LA FETE-

Comment faire la fête en Bretagne ? Rien de plus simple, les bretons se sont de tout temps regroupés pour faire la fête, après une dure journée de labeur dans les champs, à la fin des moissons ou tout simplement pour tasser la terre d’une cour de ferme. Ces fêtes se faisaient entre voisins, ou entre gens du même village ou hameau On appelait ces bals des festoù noz (fest noz au singulier) en français : fêtes de nuit ou festoù deiz, fêtes de jour. Menacé d’extinction dans les années 40 du fait de la concurrence des bals populaires et des danses moins traditionnelles (fox trot, valse, tango, passo...), le fest noz a été remis à l’honneur dans les années 50 par Loeiz Ropars, qui organisa un concours de kan ha diskan, qui eut un énorme succès. Le fest noz moderne renaissait de ses cendres. Mais cette fois-ci avec une version élargie. On ne dansait plus entre gens de connaissance, mais les danseurs pouvaient affluer des communes envi- ronnantes, voire de tout le département. Dans les années 70, cette formule connaîtra son apogée grâce aux micros et à la musique ampli- fiée. Cela relancera la carrière de nombreux sonneurs et chanteurs de kan ha diskan (tels les Sœurs Goadec ou les Frères Morvan). De nos jours, le succès ne s’est jamais démenti et on peut, tous les samedis, faire la fête made in Breizh et ce, même en région parisienne. A vos agendas !

COM PILATIONS  Fest Noz live. - Keltia, 1997  34ème Festival Interceltique de Lorient.—Keltia, 2004  Gwerzioù ha sonioù Bro Dreger, le répertoire trégorrois 100 ans après Luzel. - Dastum, s.d.  Assemblée des sonneurs de bombarde de Bretagne. - Arfolk, s.d.  Les Marins d’Iroise, de la terre à la hune. - Keltia, s.d.  Apprenez les danses bretonnes (8 cd avec fiches techniques). - Keltia, 2001  Bretagne : une légende celte. - Arcade, 1998

ARTISTES ET GROUPES

Les Sœurs Goadeg

Ces trois sœurs, nées à la fin du XIXème siècle, sont à elles seules une légende du kan ha diskan. Leur rencontre dans les années 60 avec Alan Stivell est un événement, tant la richesse de leur ré- pertoire a impressionné ce dernier. C’est à cette époque que leur carrière connaîtra un succès re- tentissant et qu’elles feront la joie de nombreux danseurs dans les festoù noz.  Enregistrement public. - Harmonia Mundi, 1997

Les Frères M orvan

Ces trois frères des Côtes d’Armor, dont deux vivent encore et donnent toujours des concerts, sont considérés comme les dépositaires de la tradition kan ha diskan et notamment dans l’inter- prétation de plinn et fisel propres au terroir du Trégor. Ils ont fait, eux aussi, danser des milliers de gens dans les festoù noz.  Ar vreudeur Morvan. - Coop Breizh, 1993

Yann-Fanch Kemener

Ethnomusicologue et spécialiste du kan ha diskan, c’est un passeur de patrimoine. Dans l’album Kan ha diskan, il interprète de nombreux gwerzioù et sonioù extraits du Barza Breizh, ouvrage de collectage et référence du genre.  Kan ha diskan. - Coop Breizh, 1997  Kimiad. - Coop Breizh, 2000

Anne Auffret, Jean Baron & M ichel Ghesquière

On ne peut qu’être transporté par ces cantiques magnifiquement interprétés par la voix cristalline d’Anne Auffret, les grandes orgues tenues par Michel Ghesquière et la bombarde de Jean Baron.  Pedenn, chants et musiques sacrés de Bretagne. - Keltia, 2000  Kanennou ar feiz : les chants de la foi. - Le Layeur, 1998

Erik M archand

Un des spécialistes du chant traditionnel breton. Son répertoire est compo- sé de fisel, fañch et gavottes du Centre Bretagne. Sa musique est souvent métissée avec les tarafs d’Europe de l’Est.  Chants du Centre-Bretagne. - Harmonia Mundi, 1990  Dor. - Sony BMG, 1998

Gwerz

Ce groupe voit le jour en 1981, par la volonté du même Erik Marchand. On retrouvera Soïg Sibéril à la guitare, les frères Molard (incontournables à la cornemuse et au violon), Youenn Le Bihan à la bombarde et Yves Genty à la basse. Idée révolutionnaire : ce groupe a orchestré des gwerzioù, chants habituellement interprétés a cappella.  Musique bretonne. - Dastum, 1987

Frères Guichen

Jean-Charles à la guitare et Fred à l’accordéon ; ces transfuges du groupe de fest noz Ar Re Yaouank ont choisi de mener une carrière en duo ou en solo et bien leur en a pris. Témoin, leur dernier album tout en sensibilité, pour un voyage à travers la Bretagne, avec des photos splendides et enchanteres- ses des paysages bretons.  Dreams of . - Coop Breizh, 2007

Glenmor

Son nom signifie terre-mer. Il est considéré comme le barde breton par excellence. Sa vie sera faite de voyages à travers l’Europe et jusqu'à l’ancienne URSS à la « mode Kerouac ». En 1959, il donne son premier concert à et incarne une Bretagne fière de ses racines, qui dénonce le pouvoir de l’Etat, qui a muselé le développement de la culture bretonne. Il signera l’hymne de l’ARB (Armée Révolutionnaire Bretonne), le Kan bale an ARB.  Si tu ne chantais pour eux à quoi bon demeurer. - Arfolk, Coop Breizh, s.d.

Alan Stivell

De son vrai nom Alain Cochevelou, il est à lui seul le symbole du renouveau et le sauveur de la musique celtique. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’est pas né en terre bretonne et c’est à Paris qu’il a été formé à la musique, par les cercles celtiques. Ses influences viennent du folksong amé- ricain et de la pop. Il a fait redécouvrir, aux bretons, leur patrimoine musical et a su diffuser cette musique à travers le monde. En 1967, il forme un groupe avec son complice Dan ar Braz à la guitare élec- trique. Le groupe se dissout dans les années 70 et chacun poursuivra, seul, sa route. Il fera redécouvrir également un instrument oublié : la harpe celtique, reconstruite par son père Jord. Artiste toujours à la recherche de nouveaux sons, c’est maintenant vers le métissage que s’exerce son talent : preuve que cette musique est en constante évolution et qu’elle a désormais acquis ses lettres de noblesse au même titre que le jazz ou le blues.  Olympia concert. - Disques Dreyfus, 1988  Back to Breizh. - Disques Dreyfus, 2000  Again. - Disques Dreyfus ; Keltia, 1993

Dan ar Braz

Ancien guitariste d’Alan Stivell, il a su mener une carrière riche et bien remplie. Au début des an- nées 90, il fonde l’Héritage des Celtes, bagad de 50 musiciens venus de tous les horizons celtes, qui, pendant sept années, a écumé toutes les scènes internationales. Son album, l’Héritage des Celtes a été récompensé par une victoire de la musique en 1996. Aujourd’hui, il est revenu à ses premières amours avec sa guitare, toute en nuances et sons feutrés.  Héritage des Celtes. - Sony, 1994  La Mémoire des volets blancs. - Sony, 2001

Didier Squiban

Pianiste de jazz de renom, il a également enregistré avec Yann Fanch Kemener trois albums. Artiste atypique, il a transporté un piano sur l’île de Molène pour y enregistrer un album. Il est également le créateur d’une œuvre gigantesque, qui a rassemblé 80 musiciens et choristes à Lorient, au cours de l’été 2000 pour sa Symphonie Bretagne .  Molène. - Coop Breizh, 1997  Symphonie Bretagne. - L’Oz production, 2000

Soïg Sibéril

Bien que né à Paris, il s’intéresse dès les années 70 à la musique bretonne des festoù noz et s’ins- talle en Bretagne. C’est l’un des pionniers de l’utilisation de la guitare dans la musique tradition- nelle bretonne. Il a participé à l’aventure de plusieurs groupes comme Kornog, Gwerz ou les Ours du Scorff (musique pour enfants). Prodige de la guitare à six cordes et musicien autodidacte, il mène désormais une carrière solo et a accompagné dans son dernier disque.  Gwenojenn. - Coop Breizh, 1999  Lammat. - Coop Breizh, 2006  Red (Nolwenn Korbell). - Coop Breizh, 2007

M ugar

Ce groupe de musique celto berbère a travaillé dans la fusion de la musique de ces deux cultures, pas si éloignées de part leurs traditions. Il s’est formé lors du festival « Printemps celte » de la Grande Halle de la Villette en 1996. Son répertoire est composé de musique traditionnelle et de compositions originales. Succès immédiat garanti.  Kabily-touseg. - Sony, 1998  Penn ar bled. - Sony, 2005

Gilles Servat

Cela fait plus de trente ans que ce chanteur engagé breton, à l’allure de marin, fait entendre sa voix. C’est en 1971 que son premier album la Blanche hermine, au titre militant, voit le jour. Cette étiquette lui collera à jamais. Ses derniers albums tendent à prouver qu’il s’est mué en poète, avec des chansons entre coup de gueule et douceur.  La Blanche hermine. - Universal, 2000  Sous le ciel de cuivre et d’eau. - Coop Breizh, 2005

Tri Yann

Plus de trente ans de bons et loyaux services ! Ce groupe nantais a développé le concept de la chanson « celto médiévale ». Leurs chansons restent des standards dans le panorama de la chanson bretonne. Qui n’a pas chanté Dans les prisons de Nantes ou bien encore Le loup, le renard, la jument de Michaud ?  Trente ans au Zénith. - Sony, 2001  Portraits. - Marzelle ; Déclic, 1995  et l’Orchestre National des Pays de Loire. - Déclic, 1998

Quatre Jean

Leur nom est un clin d’œil à leurs illustres confrères nantais. Ils viennent d’horizons divers, aussi bien de la musique traditionnelle que du rock. Leur musique est festive et bouscule les conventions. Ils n’engendrent pas la mélancolie et rares sont ceux qui ont pu rester sur leur chaise en les écoutant.  A Nantes la grande ville. - L’Autre Distribution, 2004  Que des mensonges. - L’Autre Distribution, 2001

Gwendal

Ce groupe s’est constitué il y a fort longtemps, en 1972. Il a su mêler musique bretonne et irlan- daise et son titre fétiche Irish jig a longtemps constitué un hymne à la danse pour tous les amou- reux des bals folk. Sa musique est endiablée et a été annonciatrice des nombreuses fusions que la musique bretonne allait rencontrer.  Aventures celtiques. - EMI, 1998  Pan ha diskan. - Mélodie, 1994

Carré M anchot

Ce groupe se forme dans une période qui n’est pas faste pour la musique bretonne (années 80-90). Pourtant, il se fera rapidement connaître et deviendra incontournable dans le monde des festoù noz. Pendant huit années, le succès sera au rendez-vous, puis les membres du groupe se sépare- ront pour suivre des chemins divers.  Noz. - Sony, 1996

Sonerien Du

Littéralement Sonneurs Noirs, ces vieux routiers sont des valeurs sûres dans le domaine des festoù noz, avec plus de trente années d’existence. Ils ont fait danser et vibrer des milliers de danseurs.  Noz-Live. - Coop Breizh, 2000

Ar Re Yaouank

Les jeunes en breton. Ce groupe a été créé en 1987 par les frères Guichen. Il se produira jusqu’en 1998 sur les scènes de concerts ou dans les festoù noz, date à laquelle les deux membres créateurs du groupe préfèreront mener une carrière solo. De part sa musique traditionnelle aux accents très rock, le groupe a su créer une jonction entre un public classique de fest noz et les jeunes généra- tions.  Fest noz still alive. - MPO, 1992  Best of. - Ciré Jaune, 1998

Skolvan

Ce groupe de fest noz est né sur les planches en 1984. Il a été l’un des moteurs du renouveau de la musique bretonne dans une période particulièrement tourmentée, où l’avenir de ce genre musi- cal était assez compromis. Il a su également métisser ses mélodies et enrichir ses arrangements avec des sons venus d’autres pays (utilisation de der boubas, tablas et autres cajons) ou d’autres univers (ils peuvent inviter des jazzmen à participer à leurs albums).  Live in Italia. - Keltia, 2004  Swing and tears. - Keltia, 1994

M atmatah

Ces brestois ont beaucoup d’humour et les paroles de leurs chansons n’engendrent pas la mélan- colie. Ils ont créé un kan ha diskan aux accents rock, avec une puissante section rythmique. Bien- venue pour un tour à Lambé (quartier de Brest) ou rue de Siam (sans Barbara) !  La Ouache. - Sony, 1998  Archie kramer. - Tréma, 2004

Denez Prigent

Il est tombé dans le chaudron dès son plus jeune âge et a été initié à la gwerz par sa grand-mère. Même si sa musique est traditionnelle, ses paroles sont résolument modernes et traitent de sujets contemporains comme le virus Ebola ou l’occupation chinoise au Tibet.  Sarac’h. - Barclay, 2003  Irvi. - Barclay, 2000

Nolwenn Korbell

Elle chante en breton depuis qu’elle est toute petite. Pourtant, c’est au théâtre qu’elle fera ses premiers pas (c’est une ancienne élève du cours d’art dramatique de ). En 2003, sa carrière de chanteuse a pris le pas sur sa carrière de comédienne avec le succès de son premier album N’eo ket echu. En 2006, elle a été présente à Bercy au concert de la Fête de la Saint Patrick. _ Bemdez c’houlou. - Coop Breizh, 2006 _ Red (avec Soïg Sibéril). - Coop Breizh, 2007

Annie Ebrel

Ne pas confondre avec , fille d’une des sœurs Goadec (peut-être cousines à la mode de Bretagne !). Elle a également été formée à la musique de Kan ha diskan et se produit dans les festoù noz comme son célèbre homonyme. Diapason d’or en 1999, pour son disque Voulouz loar , elle vient de sortir un nouvel album très prometteur et Trad’Magazine lui a dédié un long article en avril de cette année. = Roudennoù. - Coop Breizh, 2008

LE BAGAD

Bagad, au pluriel bagadoù, signifie groupe en breton. Il est directement inspiré du pipe-band écos- sais avec un pupitre de bombardes en plus. Il possède un répertoire plus étendu qui va des airs à marcher aux danses et aux mélodies. Le style est beaucoup moins militaire que son homologue écossais. Cette formation regroupe trois pupitres : les bombardes, les cornemuses et les percussions et com- prend de 30 à 40 musiciens. Depuis les années 70, on y a incorporé d’autres instruments moins traditionnels : tels que djembés, batteries rock, guitares… Le bagad est une formation récente, puisque le premier bagad a vu le jour à Carhaix en 1948. Les premiers bagadoù sont des regroupements de musiciens par professions, mais ils feront également leur entrée dans l’armée, comme le plus célèbre d’entre eux, le Bagad de Lann-Bihoué fondé en 1953. C’est une fanfare créée pour les défilés. Des concours permettent d’établir un classement des bagadoù en cinq catégories. Le plus prestigieux ayant lieu chaque an- née à Lorient durant le Festival Interceltique. Grâce à son dynamisme et sa jeunesse, le bagad contribue largement à la conservation et à la transmission de la culture et de la musique bretonne.

Quelques bagadoù incontournables

Bagad de Lann-Bihoué

Un des plus connus et des plus militaires établi à la Base aéronautique de Lann-Bihoué. Redoutable d’efficacité. _ 40ème anniversaire : 1952-1992. - Breizh Diffusion, 1996

Bagad Kemper

Il s’impose régulièrement depuis plus de 25 ans au championnat du Festival interceltique de Lorient. Il a remporté dix fois le titre de champion première catégorie depuis 1968. Son répertoire très vaste comporte aussi bien des musiques entraînantes que des complaintes plus tristes. _ Azeliz iza. - Keltia, 2001

Bagad Brieg

Illustre depuis des décennies, ce bagad créé en 1978 a su s’ouvrir aux musiques d’autres pays. Il s’est donc constitué un répertoire « exotique » qui en fait sa marque de fabrique. _ Gogo droch. - Coop Breizh, 2000

Bagad M en Ha Tan & Doudou N’Diaye Rose

Rencontre choc entre la Bretagne et les percussions africaines du Maître N’Diaye Rose. Cet album a été enregistré à Dakar en avril 2000. _ Dakar. - Naïve, L’Oz Production, 2000

M USIQUE POUR ENFANTS

Les Ours du Scorff

Groupe de cinq musiciens dont Gigi Bourdin chanteur de Fez-noz et Laurent Jouin interprète de Kan Ha Diskan créé en 1994. Sa musique est d’inspiration celtique, irlandaise et cajun. _ Le Retour d’Oné. - Keltia, 2000 _ La Bonne pêche. - Keltia, 2005

M USIQUE IRLANDAISE

Si l’Irlande a choisi comme emblème un instrument de musique (la harpe), ce n’est pas sans raison. Le pays est en effet réputé pour la richesse de son patrimoine musical et la qualité de ses musi- ciens. Depuis 1951, l’Association des Musiciens d’Irlande organise un concours national, le «Flead Cheoil na’hEireanna» pour récompenser les meilleurs d’entre eux. On y désigne dans une trentaine de disciplines le « All ireland champion ». La musique irlandaise est, par ailleurs, la musique celtique qui s’est le mieux exportée hors de ses frontières. L’importante diaspora irlandaise a, en ef- fet, grandement contribué à diffuser sa culture musicale, notam- ment aux Etats-Unis. La musique irlandaise s’est développée au- tour de deux pôles : la danse et dans une moindre mesure le chant.

LA DANSE Les irlandais partagent un goût et un plaisir prononcé pour la danse. Dans une société rurale toutes les occasions de la vie étaient bonnes pour s’y livrer : travaux agricoles, mariages, veil- lées funèbres... On se retrouvait même aux carrefours des che- mins pour y danser (crossroads dancing). Les danses les plus répandues étaient la jig et le reel. Par la suite, la danse se prati- quera de façon plus organisée au cours de soirées musicales et conviviales, les ceilis (équivalents des Festoù noz) animés par les ceili bands. Cette pratique connaît son apogée dans les années 1930. A partir des années 60, les musiciens amateurs et professionnels investissent les pubs. C’est au cours de sessions qu’ils y donnent des concerts acoustiques, plus ou moins improvisés, où se mélangent morceaux instrumentaux et chants. La place longtemps centrale de la danse, dans la société, explique que le répertoire irlandais traditionnel soit constitué de nombreux morceaux pu- rement instrumentaux destinés à l’accompagner.

LE CHANT

L’Irlande est aussi le pays des chansons . On distingue plusieurs types de chants :

- Le sean nos (style ancien en gaélique). Il regroupe les chants gaéliques anciens. Il correspond à une technique vocale exigeante. _ Ma bhionn tu liom bi liom / Roisin Elsafty. - Vertical records, 2006 La chanteuse avait déjà fait un disque avec sa mère, consacré au genre. _ Sean-nos nua / Sinéad O’Connor. - Vanguard, 2002 Quand une chanteuse pop renoue avec ses racines irlandaises.

- La ballade. Dans ces chansons populaires les chanteurs évoquent leur pays, leurs amours, la vie quotidienne, ainsi que l’histoire. Sur ce dernier point l’Irlande a eu un passé suffisamment tragique et mouvementé pour alimenter de nombreux chants d’inspiration nationaliste et patriotique (protest et rebel songs). On peut noter que pour chanter la nostalgie ou l’amour de leur pays, de nombreux artistes irlandais ont choisi l’anglais plutôt que le gaélique.

- Le lament. C’est une mélopée triste et nostalgique, proche de la gwerz bretonne.

COM PILATIONS _ Irish music. - W orld music network, 2005 (Rough guide) _ Saint Patrick au coeur de l’Irlande. - Sony, 1999  A W oman’s heart : a decade on. - Celtic corner, 2003 Même si cette anthologie est plus irlandaise et folk que celtique, elle connut un énorme succès à sa sortie en Irlande dans les années 80. Elle réunit les plus belles voix du pays pour des chansons chantées en anglais. Alors pourquoi bouder son plaisir ? Ces chanteuses allaient faire, par la suite, carrière dans des groupes ou en soliste comme Mary Black.

QUELQUES INSTRUM ENTISTES M ODERNES IM PORTANTS

Fiddle Mairéad Ni Mhaonaigh, Frankie Gavin, Paddy Glackin, Sean Keane _ Irlande / Frankie Gavin, Arty McGlynn, Aidan Coffey. - Ocora ; Radio France, 1994 _ The Full score / Frankie Gavin, Hibernian rhapsody. - Tara, 2007 Un mélange de morceaux traditionnels, classiques et modernes (dont Eleanor Rigby des Beatles) . Cet album mélange aussi morceaux instrumentaux et chantés.

W histle Frankie Kennedy, Frankie Gavin, Mary Bergin _ Feadoga stain 1 et 2 / Mary Bergin. - Sanachie, s.d.

Uilleann pipe Paddy Moloney, Paddy Keenan, , Liam O’Flynn _ The Pipers call / Liam O’Flynn. - Tara, 1998 Une interprétation magistrale d’airs traditionnels. Le son de l’uilleann pipe se fait vif et fluide.

Harpe Derek Bell, Maire Ni Chathasaig = Musical Ireland / Derek Bell. - Claddagh, 1983 _ Fire wire / Maire Ni Chathasaig, Chris Newman. - Old bridge music, 2007 Le son de la harpe se marie avec celui d’autres instruments à cordes (mandoline, guitare ou violon) pour mieux se faire entendre. L’album propose aussi bien des compositions contemporaines que des airs traditionnels parfois anciens (XVIIIème siècle).

Accordéon Tony Mac Mahon, Sharon Shannon _ The Sharon Shanon collection 1990-1995 / Sharon Shanon. - Keltia, 2005

Bouzouki Alec Finn, Donal Lunny, Andy Irvine _ Polbain to Oranmore / Alec Finn, Kevin MacLeod. - Grenntrax, 2003

M USIQUE RELIGIEUSE

Noirin Ni Riain

Elle a fait des études musicales qui ont notamment porté sur la musique religieuse. Spécialisée dans ce répertoire, elle a enregistré plusieurs albums avec les moines du monastère bénédictin de Glenstal. Noirin s’intéresse à la spiritualité hindoue, ce qui transparaît parfois dans sa musique.  Celtic soul. - Keltia, 1998  Vox de nube. - Sounds true, 1997  Mystical Ireland. - Sounds true, 2003

Hector Zazou

L’artiste, qui a déjà voyagé au cours de ses albums dans de nombreuses cultures musicales, s’inté- resse ici à la musique sacrée irlandaise. Il propose un arrangement et une interprétation de pièces religieuses anciennes, empreints de sérénité. Les voix magnifiques des chanteuses irlandaises vien- nent illuminer les ténèbres de la musique. Tous les textes sont en gaélique. _ Lights in the dark. - W ea, 1998

Anuna

Créé en 1987 par le compositeur Michael McGlynn, Anuna explore la musique celtique ancienne, sacrée et profane. Celle-ci sert aussi de source d’inspiration à McGlynn pour les compositions qu’il écrit pour la formation. Le chant épuré d’Anuna vous transporte et vous envoûte. Ce choeur cons- titué de 17 choristes devient célèbre en 1994, pour sa prestation dans le spectacle Riverdance. De- puis 1996, il a enregistré plus d’une dizaine d’albums et se produit régulièrement en spectacle avec des mises en scène raffinées. _ The Best of Anuna. - Danù, 2005

ARTISTES ET GROUPES

Clancy brothers

Tom Pat et Liam Clancy ont émigré dans les années 50 à New York. Ils forment (avec Tommy Makem) le groupe des Clancy brothers. Le groupe sort son premier disque en 1956 . En pleine période folk il va populari- ser, aux Etats-Unis, la ballade à travers laquelle il chante, en anglais, son attachement à sa terre d’origine. Le mélange instrumental de base : banjo, guitare, tin whistle et harmonica confère à ses ballades un accent country indéniable. Malgré le départ de Tommy Makem, en 1969, le groupe reste actif sous d’autres appellations pendant les années 90. _ Very best of the Clancy brothers : folk rebel and drinkings songs. - Acrobat, 2008

Chieftains

En 1963 le joueur d’uilleann pipe Paddy Moloney quitte Ceoltoiri Cualann pour créer les Chieftains. Ce groupe, composé (dans sa dernière configura- tion) de deux violonistes : Sean Keane et Martin Faye, d’un harpiste Derek Bell, d’un flûtiste Matt Molloy et de Kevin Coneff au chant et au bodhran, joue essentiellement des morceaux instrumentaux. Le groupe est déjà connu en Irlande et en Angleterre où il a enregistré leurs quatre pre- miers albums, quand le succès de W omen of Ireland, une de leurs composi- tions pour la bande originale du film Barry Lindon, leur assure en 1974 une notoriété internationale. Les chieftains ont l’habitude de travailler en colla- boration avec des artistes venus de différents horizons. Leur album The long black veil a été enregis- tré avec la participation d’artistes rock tels Jagger, Sting ou Van Morisson. Leur album Tears of sto- nes avec des chanteuses telles Diana Krall, Sinead O’Connor. Leur album Down the old plank road avec des chanteurs country. En quarante ans de carrière, les Chieftains ont enregistré des dizaines d’albums. Le dernier album Live from Dublin a tribute to Derek Bell a été enregistré en 2004. _ The Long Black Veil. - BMG, 1995 _ W ater from the well. - RCA, 2000 _ Tears of stone. - RCA, 1999 _ Down the old plank road : the Nashville sessions. - RCA, 2002 _ Live from Dublin a tribute to Derek Bell. - RCA, 2005 _ The Essential Chieftains. - Sony BMG, 2006

The Dubliners

Créé en 1962, les Dubliners commencent leur carrière dans le pub «O’Donoghue» de Dublin. Avec leurs voix rocailleuses, ces barbus, bons vivants, instaurent une nouvelle image de l’Irlande, festive et conviviale. Ils incarnent la «pub song», une musique urbaine, nourrie de la tradition, mais libérée de ses carcans. Le succès et la reconnaissance internationale arrivent en 1967, avec la chan- son Seven drunken nights. Désormais, le groupe enchaîne les tournées à l’étranger. Dans les années 2000, le groupe est toujours présent (même si sa composition a changé à plusieurs reprises) ; il continue d’enregistrer des disques et de faire des tournées. _ The Dubliners 40 years. - Baycourt, 2005 _ Heritage songs. - Sergent major, 2007

Ceoltoiri Cualann

Même si leurs disques ne sont pas disponibles en France, il faut parler de ce groupe novateur en son temps. Il a été créé par Sean O’Riada, collecteur, musicologue et compositeur. Celui-ci décide, en effet, de faire jouer ensemble les meilleurs instrumentistes du moment. Le groupe réunit tous les instruments utilisés dans la musique traditionnelle : violon, uilleann pipe, flûte, accordéon et bodhran (instrument souvent considéré comme un simple accompagnement). Alors que les musi- ciens jouaient jusqu’alors la mélodie à l’unisson, Sean O’Rioada introduit, avec ses arrangements, la polyphonie.

Sweeney’s men

Créé en 1966 le groupe, disparaît de la scène en 1969. Il est surtout connu pour avoir introduit le bouzouki dans la musique irlandaise traditionnelle. Après le départ de leur guitariste, les Sweney’s men sont aussi les premiers à intégrer (très sagement) la guitare électrique dans leur formation. La tonalité de leur album reste toutefois profondément folk. Leurs chansons puisent, bien entendu, dans le répertoire irlandais, mais empruntent aussi à l’Écosse et au folk américain. = The Legend of Sweeney’s men : anthology. - Castle music, 2004. - 2 CD

W olfe Tones

Créé en 1963, ce groupe est toujours actif dans les années 2000. Il se singularise par son engage- ment : il porte d’ailleurs le nom d’un leader de la rébellion irlandaise de 1798. Ses prises de posi- tions politiques pro républicaines transparaissent dans de nombreuses chansons. _ W olfe Tones, 40th anniversary. - Celtic collection, 2004

Planxty

Certains considèrent ce groupe comme l’équivalent des Beatles pour le rock. Créé en 1971, par Donal Lunny (Bouzouki), Christy Moore (guitare), Liam O’Flynn (uilleann pipe) et Andy Irvine (Bouzouki), il se dissout en 1981 ; il n’aura enregistré que cinq albums. Le premier album de Planxty est une petite révolution puisqu’il réunit pour la première fois bohdran, uilleann pipe, bouzouki et vielle et propose dans quelques morceaux d’enchaîner une ballade avec un morceau instrumental. Ce qui caractérise Planxty reste la virtuosité et le dynamisme de ses musi- ciens. Vocalement, le groupe est aussi exceptionnel. _ Collection. - Sanachie, 1976 _ Cold blow and the rainy night. - Sanachie, 1974

The Bothy band

Fondé en 1975, par Donnal Lunny, cette étoile filante de la scène musicale a profondément mar- qué son époque et contribué à rajeunir la musique traditionnelle. Le groupe se dissout en 1979, après avoir enregistré seulement 3 albums studio. Le Bothy band privilégie les morceaux instru- mentaux qu’il interprète sur des tempos très rapides.  Old hag you have killed me .– Grenn linnet, 1982 _ Best of The bothy band. - Green Linnet, 1998

M oving hearts

Malgré une carrière éphémère, ce groupe est remarquable par les innovations qu’il a apportées. Il propose un mélange inédit d’instruments, qui lui donne une indéniable tonalité rock et jazz. Aux instruments traditionnels (uilleann pipe, guitare, flûte), il ajoute saxophone, basse et batterie. Le groupe est créé en 1981, par Donal Lunny et Christie Moore (ex membres de Planxty) mais l’expé- rience Moving Hearts s’arrête en 1985 après quatre albums studios. _ The Storm. - Tara, 1985 _ Live in Dublin. - Keltia, 2007

De Dannan

Alec Finn (bouzouki et guitare) et Frankie Gavin (un virtuose du violon) se produisaient déjà dans le même pub de Spiddal dans le Connemara, quand ils décident de créer le groupe en 1974. Rejoint par deux autres musiciens, le groupe s’adjoint aussi les voix somptueuses de grandes chanteuses telles : les Dolores Keane ou Mary Black. De Dannan est un des piliers de la scène irlandaise. Le son se caractérise par le mélange réussi des cordes (violon et banjo) auquel viendra s’ajouter par la suite l’accordéon, soutenu par la frappe étourdissante du bodhran. _ Song for Ireland. - Sugar hill, 1983 _ The Best of. - Sanachie, 2003

Clannad

On trouve, à la base de ce groupe créé en 1973, toute une parenté : les mem- bres de la famille Brennan (Maire, Ciaran, Pol et les oncles Padraig et Noel). Enya, la petite soeur de Maire, rejoint brièvement le groupe avant de faire une brillante carrière solo. Même si Clannad chante le plus souvent en gaélique et trouve son inspiration dans le répertoire traditionnel, il fait résolument évo- luer la musique vers d’autres horizons : pop et new age. Clannad ajoute, aux instruments traditionnels, la batterie dès le premier album, la guitare électri- que dans le deuxième, puis le synthétiseur. Au fur et à mesure du temps, aidée par l’aérien mélange de la voix cristalline de Maire et de la harpe, sa musique se fait plus éthérée. Elle devient aussi de plus en plus «électrifiée», les percussions se faisant par ailleurs plus présentes. L’aventure s’arrête fin 1990. _ Clannad. - Sanachie, 1974 _ Landmarks. - BMG, 1998 _ The Best of Clannad : in a lifetime. - BMG, 2003

Patrick Street

Le groupe est composé de musiciens accomplis, (dont des ex de Planxty, Bothy Band ou De Dan- nan). Le groupe se consacre au répertoire traditionnel qu’il interprète avec virtuosité. Formé en 1986, Patrick Street n’a pas quitté la scène, il a enregistré régulièrement jusqu’en 2007, date de son dernier album. _ Compendium : the best of Patrick Street. - Green Linnet, 2000  Street life. - Green linnet, 2002

Loreena M cKennit

Loreena McKennit, née de parents irlandais, vit et travaille au Canada. En puisant dans le patri- moine musical celtique, cette harpiste a su créer une musique originale à la limite du new age, avec des accents, parfois arabisants. Le raffinement de son interprétation, sa voix pure et troublante font merveille. C’est en 1985, que paraît son premier album Elemental. The Book of secrets se vendra en 1997 à plus de 4 millions d’exemplaires en Amérique.  The Visit. - W arner, 1991  The Mask and mirror. - W arner, 1994  The Book of secrets. - Quinland road ; W arner, 1997  An Ancient muse. - Verve, 2006

Kila

Créé en 1987, ce groupe de sept musiciens compose lui-même la quasi-totalité de son répertoire, qui alterne instrumentaux et chants souvent en gaélique. Kila se révèle très créatif. En mélangeant les instruments traditionnels et modernes, comme la guitare électrique ou les percussions, en mé- tissant parfois sa musique d’accents africains, asiatiques ou d’Europe de l’Est, ses albums ont une sonorité inimitable. _ Luna park. - Kila, 2003 _ Gambler’s ballet. - Kila, 2007

Pogues

Les Pogues, se forment à Londres en pleine période punk en 1982, sous l’impulsion de Shane MacGowan. Le groupe apporte au folk irlandais l’éner- gie punk ; il martyrise à grands coups de batterie, d’accordéon, de basse, de guitare, de banjo ou de flûte, chansons et mélodies traditionnelles. Une sonorité particulière, qui s’allie très bien avec la voix éraillée de MacGowan. Son répertoire est, pour l’essentiel, constitué des compositions de Shane MacGowan qui s’inspire des traditions. Il connaît le succès avec ses trois premiers albums, enregistrés entre 1984 et 1988, mais doit se séparer en 1991 de Shane MacGowan (devenu alcoolique et drogué au dernier degré), avant de disparaître définitivement de la scène en 1996. _ Red roses for me. - W EA, 1984 _ Rum sodomy and the lash (fouet). - W EA, 1985 _ If I fall from grace with god. - Island, 1988

Dordan

Ce trio féminin se forme au début des années 90. Il est composé d’une harpiste, d’une violoniste et d’une flûtiste. Il alterne musique traditionnelle avec musique baroque et classique.  Jigs to the moon. - Gael-Linn, 1994

Four men and a dog

Créé par un champion d’Irlande de fiddle et banjo, le groupe fait sa première apparition sur la scène en 1990, au cours du folk festival de Belfast. Il infuse dans la musique traditionnelle une couleur blues, bluegrass et country qui lui donne une sonorité inimitable. _ W allop the spot. - Hook, 2007

Altan

Le groupe s’est constitué en 1988 autour du duo Mairead Ni Mhaonaig et de son mari Frankie Kennedy. Mairead est une violoniste issue d’une famille de musiciens du Donegal. Frankie Kennedy est flûtiste. Les airs de danse irlandais et écossais sont la principale source d’inspiration du groupe même si la voix cristalline de Mairead fait merveille, quand elle chante (en gaélique) des ballades. Le groupe est devenu une référence de la musique traditionnelle, reconnu internationalement et récompensé à plusieurs reprises. Altan réunit flûte, bouzouki, guitare, accor- déon et violons, mais se caractérise par l’usage systématique de deux violons et la tonalité que produit leur unisson. Malgré le décès de Frank Kenney en 1994, Altan continue dans les années 90 et 2000 d’enregistrer et de se produire sur scène. _ Harvest storm. - Green linnet, 1992 _ The Best of Altan. - Green linnet, 2003 _ Local ground. - Narada, 2005

Danù

Créé à la fin des années 90, Danù est un groupe composé de six instru- mentistes et d’une chanteuse (quatre membres du groupe ont grandi dans un milieu musical), qui travaille dans le plus strict respect de la tradition : la formation a pris le nom mythologique de la mère des dieux irlandais. Depuis 1997, Danù a enregistré six albums. _ All things considered. - Sanachie, 2002 _ W hen all is said and done. - Sannachie, 2005

Bill W helan

Ce compositeur contemporain est surtout connu pour avoir écrit la musique du spectacle Riverdance. Inspiré de la musique traditionnelle, ce spectacle rencontra un énorme succès interna- tional en 1996. Cette réussite inattendue contribua, pour une part importante, au développement de la musique irlandaise hors de ses frontières. Bill W helan a aussi composé la Sean O’Riada suite, en l’honneur du musicologue.

Shaun Davey

Ce compositeur contemporain a écrit plusieurs pièces inspirées de la musique traditionnelle, dont le Voyage de Brendan pour uilleann pipe et orchestre.

Afro celt sound system

Puriste passe ton chemin ! Le groupe créé dans les années 90, est un exemple déconcertant, mais réussi, de fusion. L’uilleann pipe, la flûte, le violon, le bodhran, la harpe se mêlent à une base d’électro et de synthétiseurs, mâtinée de rythmes et de percussions africaines. Afro celt sound sys- tem produit une musique qui se mérite. Répétitive et hypnotique, elle vous imprègne avant de vous embarquer.  Sound magic. - Real world, 1996  Release. - Real world, 1999

Solas

Solas,(lumière en gaélique), a été créé en 1996 par le multi instrumentiste Seamus Egan. Composé de musiciens d’origine irlandaise, il est basé aux Etats-Unis, où il est considéré comme le groupe contemporain de musique irlandaise incontournable. Outre les tradition- nels : flûte, violon et accordéon, l’interprétation de Solas laisse à la guitare et au banjo une place prépondérante qui constitue sa marque de fabrique. Avec son album Edge of silence, le groupe adopte un nouveau style rock et new age en intégrant batterie, percussions, guitare électrique, basse et cla- vier. Même si ces instruments sont toujours utilisés avec plus de discrétion, le groupe renoue avec un style plus traditionnel dans les albums suivants.  The W ords that remain. - Keltia, 1998 _ The Edge of silence. - Sanachie, 2002 _ W aiting for an echo. - Sanachie, 2005

Lunasa

Créé en 1996, Lunasa connaît le succès dès son premier album éponyme. Depuis, il enchaîne tournées et concerts dans le monde entier. Composé de fins techniciens, le groupe se consacre à la musique traditionnelle dans sa version instrumentale. On peut noter, parmi les instruments utilisés, l’usage plutôt rare, dans les formations irlandaises, de la contrebasse. Lunasa reconnaît être fortement influencé par Les Bothy band notamment dans la manière de combiner cordes et instruments à vent. _ The Merry sisters of fate. - Green linnet, 2001 _ The Story so far. - Compass, 2008 _ Kinnitty sessions. - Keltia, 2004

ROYAUM E UNI

M USIQUE ECOSSAISSE Comparé aux autres pays celtiques, l’Ecosse est culturellement peu homogène. L’ancienne société clanique et guerrière des Highlands ne ressemblait en rien à celle des Lowlands, sans oublier les particularismes des îles (Shetland ou Hebrides). Envahis par les scots venus d’Irlande, les anglais, les saxons venus de Scandinavie, les écossais, sont le fruit d’impor- tants brassages de populations. Rien d’étonnant donc à ce que la musique écossaise soit plus diversifiée que les autres musiques celtiques. Elle reste, toutefois, profondément influencée par sa grande sœur irlandaise. Aux XVIIIème et XIXème siècles, l’Écosse a connu une importante émigration à destination du Canada, de la Nouvelle Zélande et de l’Australie, ce qui explique la présence de la musique écossaise dans ces pays.

LA DANSE Outre les jigs et reels présentes en Irlande, on trouve des danses typiquement écossaises : le strathspey (mélange de march et de reel) et bien d’autres encore. La danse se pratique au cours des ceilidhs, soirées populaires qu’ani- ment les ceilidhs bands. La formation de base est constituée autour d’un violon et d’un accordéon qu’accompagnent la contrebasse et le piano. A la fin du XIXème siècle, l’accordéon vient détrôner le violon, jusqu’alors instrument roi, pour accompagner les danses. La danse se pratique aussi de façon plus guindée au cours de soirées privées ou de gala. On parle alors de country dance.

LE CHANT On retrouve les mêmes genres qu’en Irlande : - Ballade ( muckle songs) et lament. Parmi les artistes qui pratiquent le chant traditionnel, on peut citer plusieurs chanteuses : Jeannie Robertson et Belle Stewart parmi les plus anciennes.  The Great scots traditional ballad singer / Jeannie Robertson. - Ossian, s.d.  Queen among the heather / Belle Stewart. - Greentrax, s.d. Mais aussi, des chanteuses plus contemporaines : Sheena W ellington, Corinna Hewat, Ishbel McKaskill, Flora Mac Neil ou Catherine-Ann MacPhee (spécialiste du chant gaélique).  Looking back / Catherine-Ann MacPhee. - Greentrax, 2004

On trouve aussi des genres plus spécifiques. : - Les chants de travail (waulking songs) que chantaient les femmes pour s’accompagner dans l’accomplissement de leurs tâches. Le chant de foulage est caractéristique des îles Hébrides. Il servait à marquer la cadence, pendant qu’on foulait le tweed.  Gaelic songs of : women at work in the western isles. - Rounder, 2006. - (The Alan Lomax collection)

- Le puirt a beul ou mouth music. Il s’est développé au XVIIIème siècle, quand la pression du clergé contre l’usage des instruments s’est faite trop forte. Le chant a cappella est alors venu rem- placer le son des instruments pour accompagner la danse.

PIPE BAND Le pipe-band est une autre spécificité de la musique écossaise. Dès la fin du système clanique, l’Angleterre recrute des régiments entiers composés de highlanders, dont des joueurs de cornemu- ses (jusqu’à cinq par régiment). Ceux-ci mènent les troupes à l’assaut au son de leurs instruments et se taillent une solide réputation de courage. C’est en 1854 qu’est créé le premier pipe-band. Cette formation militaire regroupe dans une même section, cornemuses et tambours. Rapidement cependant, des pipe- bands vont se créer en dehors de l’armée, dans la police, mais aussi parrainés par de grandes entreprises. Certains de ces pipe-bands civils font partie des meilleurs. La composi- tion type du pipe-band n’a pas varié : on compte (1 batteur pour 3 sonneurs, sans oublier une grosse caisse et un tam- bour ténor). Les pipe-bands ont aussi gardé de leur origine militaire des costumes élaborés et voyants, et la présence d’un drum-major, personnage cérémonieux « armé » d’une grande canne qui dirige le groupe. Il existe actuellement environ 400 pipe-bands en Écosse. De nombreux concours sont organisés, dont un championnat du monde annuel par la prestigieuse Royal scottish pipe-band association.  25 years of world pipe-band champions. - Keltia, s.d.  Terra incognita / Dysart & Dundonald pipe band. - Greentrax, 2006  Live’n well the motherwell concert / Vale of Atholl pipe, The MacNaughtons. - Greentrax, 1996  Live FM in concert / Field Marshall Montgomery pipe-band. - Mobius, 1997

COM PILATION  Scottish music. - W orld music network, 2003. - (Rough guide)

LA CORNEM USE

Sa place prépondérante dans la musique traditionnelle caractérise la musique écossaise. Malgré son introduction tardive (XII-XIIIème siècles), l’instrument est rapidement adopté par les clans des Highlands et supplante la harpe ; chaque clan possédait son son- neur, charge qui se transmettait souvent de façon héréditaire. Avec cet instrument, est élaborée une musique savante, le piobaireachd ou pibroch, mise au point par la famille des Mac Crimmons aux alentours de 1590. Elle se caractérise par sa complexité. Très codi- fié, le piobaireachd nécessite de la part du musicien une grande rigueur et précision, notamment dans la maîtrise des appogiatures. A partir d’un thème, s’enchaîne une série de variations utilisant chacune un jeu d’ornementations particulières. Chaque morceau dure de 10 à 20 minutes. De nombreux concours de pibroch sont organisés qui permettent de maintenir la tradition. A côté de cette grande musique «ceol mohr» existe un répertoire plus léger «ceol beag» utilisé pour accompagner les danses.

 The Great Highland bagpipe : march strathspey & reel solo & band performances. - Lismor, 1999  Piobaireachd : solo piping. - Lismor, s.d.  Scotland my home land bagpipe music and songs. - Keltia, 2001

Au-delà du traditionnel piobaireachd la cornemuse a su conquérir de nouveaux adeptes (de nom- breux groupes folk l’utilisent). Parmi les grands joueurs de cornemuse moderne on peut citer : Alasdair Gillies, Roddy Mac Leod, Gordon Duncan,W illie Mac Callum.  Thunderstruck / Gordon Duncan. - Greentrax, 2003

QUELQUES INSTRUM ENTISTES M ODERNES IM PORTANTS

Fiddle Iain Powrie, Alasdair Fraser, Aly Bain (des îles Shetland), Angus Grant, Natalie Mc Master et Ashley Mc Isaac (de la diaspora écossaise installée au Canada).  Legacy of the Scottish fiddle, vol. one / Alasdair Fraser, Paul Machlis. - 2001, Greentrax

Accordéon Phil Cunningham.  Palomino waltz. - Green linnet, 1989

Harpe Rhona Mac Kay, Alison Kinnaird, Patsy Seddon, Savourna Stevenson.  Silver string / Alison Kinnaird. - Temple, 2004  Play on light / Sileas. - Green Linnet, 1996 Sileas est un duo formé dans les années 80 par les harpistes Patsy Sedon et Mary MacMaster

COM PILATIONS  Scottish music. - W orld music network, 2003. - (Rough guide)  Scottish folk. - W orld music network, 2002. - (Rough guide)  Scotland tunes from the Lowlands, Highlands and islands. – W orld music network, 1995  Echos d’Ecosse. - Keltia, 2008

ARTISTES ET GROUPES

Edimbourg et Glasgow possèdent une forte tradition de clubs. De nombreux artistes ont pu s’y produire et s’y faire connaître avant d’émerger à un niveau national ou international.

Ewan M acColl

Le père du revival folk écossais. Il vit longtemps à Londres où il fonde le premier club folk , « the ballad and blues club ». Chanteur mais aussi compositeur et poète (certaines de ses chansons ont été reprises par les Pogues ou Elvis Presley). Il interprète avec une émotion communicative chan- sons de rues et ballades en tout genre ( amour, politique....). Certains textes font preuve d’un enga- gement « anti Thatcher » prononcé, dont le chanteur ne faisait pas mystère.  Traditional songs & ballads. - Smithsonian Folkways, 1964. A défaut d’album, on trouve des morceaux de MacColl dans des compilations.

The M cCalmans

Les McCalmans se font connaître dans les années 60. Ce trio folk chante des chansons traditionnelles ou ses propres compositions en s’accompa- gnant à la guitare, à la mandoline, à l’harmonica, au bodhran. Ses chants révèlent de riches et agréables harmonies. Au cours de sa très longue car- rière (il est toujours en activité), le groupe a enregistré plus d’une ving- taine d’albums. _ The Best of the McCalmans. - Sunset, 2000 _ Scots abroad. - Greentrax, 2007

The Corries

Créé dans les années 60, ce duo incarne le renouveau folk qui saisit alors l’Écosse. Ses membres sont, notamment, les créateurs de la célèbre chanson Flower of Scotland, reprise spontanément par les supporters de rugby pour couvrir le God save the queen lors des hymnes. Depuis, c’est cette chan- son qui est jouée lors des compétitions, à la place de l’hymne anglais. _ The Best of the Corries. - Pickwick, 1993

Battlefield band

A sa création en 1969, Battlefield band se révèle sans doute comme le groupe folk écossais le plus audacieux, intégrant, sans complexe, à son jeu, certains éléments pop. Il est le premier à avoir conjugué cornemuses et synthétiseurs, dans un répertoire allant de l’arrangement traditionnel à l’innovation. _ The Best of Battlefield band : a 25 year legacy. - Temple records, 2003

W histlebinkies

Ce groupe, créé à la fin des années 60, se consacre à la musique instrumen- tale traditionnelle. Il est le premier à réunir régulièrement les trois princi- paux instruments écossais : cornemuse, harpe et violon. W histhlebinkies a aussi redécouvert la bellow-pipe, cornemuse à soufflet moins connue et moins prisée que sa grande soeur. _ Timber timbre. - Greentrax, 1999 _ Albannach. - Greentrax, 2006

Boys of the lough Créé en 1967, Boys of the lough regroupe des musiciens écossais et irlandais. Le groupe interprète, sans le figer, avec une grande rigueur et une grande maîtrise, un répertoire traditionnel, et en majo- rité instrumental, qui emprunte beaucoup à l’Irlande. Malgré la complexité des morceaux interpré- tés, ceux-ci restent accessibles, grâce, notamment, à la bonne humeur et à la décontraction dont les musiciens font preuve sur scène. _ Sweet rural shade. - Sanachie, 1988 _ Twenty. - Lough, 2005

Tannahill W eavers Du nom d’un poète écossais Robert Tannahill, les Tannahill W eavers s’inscrivent, sans aucune ambiguïté, dans la tradition. De ballades en instru- mentaux, ils la perpétuent depuis 1976 avec toujours la même intensité, qui les caractérisent. _ The Best of the Tannahill weavers : 1979-1989. - Green linnet, 1989 _ Alchemy. - Green linnet, 2000 _ Arnish light. - Green linnet, 2003

Runrig Le groupe a été créé en 1973 par un trio originaires de l’île de Skye aux Hébrides. puise son inspiration dans ses racines gaéliques. Rory MacDonald écrit d’ailleurs les premières chansons du groupe en gaélique. Musicalement, le son est rock : percussions et instruments électriques, claviers et synthés sont prédominants et seules, quelques touches d’accor- déon ou de cornemuse, empruntent un accent celtique. Runrig est très populaire en Écosse. Il est notamment un des rares groupes a avoir joué au château d’Edimbourg. Il a acquis, depuis, une notoriété internationale. _ Essential. - Chrysalis, 2007 _ Everything you see. - Ridge, 2007 _ Proterra. - Ridge, 2003

Capercaillie Créé en 1984, Capercaillie est sans doute le groupe écossais le plus connu à l’étranger. Il débute avec un répertoire de ballades et des instruments traditionnels (bodhran, violon, flûte, bouzouki). Il y adjoint rapidement une instrumentation et des textes modernes. Capercaillie adopte aussi l’an- glais en plus du gaélique. Avec sa chanteuse , le groupe possède une personnalité et une voix exceptionnelles, qui ont beaucoup fait pour sa notoriété.  Grace and pride : the anthology 2004-1984. - Survival records, 2004  Beautiful wasteland. - Keltia, 1997  Roses and tears. - Vertical, 2008

Iron horse

Apparu dans les années 90, Iron horse est peu à peu devenu un groupe de musique traditionnelle incontournable. Avec le temps, sa musique a évolué, gagnant en vitalité et en richesse, tout en restant très sage. _ Demons & lovers. - Lochshore, 1997 _ The W ind shall blow for evermore. - KRL, 2003

W olfstone

Créé en 1988, ce groupe folk a réussi à marier la tradition au rock. Le violon et la cornemuse sont bien présents, mais ils sont souvent soutenus par des percussions et des guitares électriques puissantes. Les W olfstone alternent ballades folks et instrumentaux tranquilles (mais au tempo toujours appuyé), avec des morceaux échevelés et rageurs, qui donnent irrésistiblement envie de bouger. _ Pick of the litter. - Iona, 1997 _ Seven. - Green linnet, 1999

Old blind dogs

Ce groupe, basé à Aberdeen est créé en 1990 par des musiciens déjà expérimentés. Les Old blind dogs n’ont jamais hésité à injecter dans la musique traditionnelle et folk, qui restent leurs référen- ces de base, des éléments de modernité : saxophone, djembés, percussions, rythmique rock ou jazzy. La spécificité des Old blinds dogs est de chanter parfois en doric, un dialecte scot. _ Legacy. - KRL, 1997 _ Fit ?. - Green linnet, 2001 _ Four on the floor. - Compass, 2007

Tannas

Ce quatuor, créé dans les années 90, mêle instrumentaux traditionnels et chants gaéliques sous toutes ses formes. Il possède la particularité d’avoir à son service deux chanteurs. _ Ru Ra. - KRL, 2000

M USIQUE GALLOISE A la fin du XIXème siècle, la musique traditionnelle galloise a pratiquement disparu, victime, au fil des siècles, de persécutions politiques et religieuses. L’Église méthodiste, notamment, organise de nombreux autodafés d’instruments. A l’époque, les chœurs et la musique instrumentale de harpe occupent la quasi totalité de l’espace musical. C’est en 1908, que la W elsh Folk Song Society entreprend une campagne de collectage suivie de nombreuses autres, afin de sauver ce qui peut l’être. Lors du revival, les jeunes générations auront toute- fois encore du mal à trouver de la matière originelle à se réapproprier. Les artistes gallois emprunteront donc beaucoup à la musique écossaise et irlandaise. On peut noter aussi que les chanteurs s’expriment davantage que leurs homologues irlandais ou écossais dans leur langue originelle : le gallois. La défense de l’identité nationale passe, au Pays de Galles, en grande partie par la défense de la langue (dans les années 60, Daffyd Iwan crée le label Sain afin d’offrir une structure d’accueil et de diffusion à la musique galloise) elle passe aussi par la promotion de la culture galloise. Depuis 1860, les gallois ont remis à l’honneur, parallèlement au développement du mouvement néo druidique, la cérémonie de l’Eisteddfod créée au XIIème siècle. Consacrée à la poésie, au chant, à la musique, cette compétition réunit chaque année de nombreux artistes. La langue pratiquée est obligatoirement le gallois. Depuis 1947, a été créé un Eisteddfod internatio- nal ouvert aux artistes du monde entier.

LES CHŒ URS Le chant choral est une vieille tradition galloise. Cette pratique a d’abord été le fait des chorales d’églises, ce qui explique que le répertoire était constitué avant tout de cantiques. Ce qui explique, aussi, la mixité originelle des chœurs. Mais les choeurs ont connu au XIXème siècle un essor considérable, avec l’industrialisation du pays. Les ligues de tempérance cymanfoedd, soutenues par le clergé, organisèrent rassemblements et parades, devant les tavernes, au cours desquels on chan- tait des cantiques en gallois, afin d’extraire les ouvriers de ces « lieux infâmes ». Les ouvriers des nombreuse mines de charbon, créèrent, à leur tour, des chorales, afin de se distraire après un dur travail. Celles-ci jouèrent, en outre, un important rôle social : elles permettaient aux choristes de s’entraider en cas de difficultés. Elles étaient demandées pour participer à de nombreuses manifes- tations. La composition de ces chœurs, qui recrutaient parmi les mineurs, devint essentiellement masculin. Même si les mines ont fermé, cette tradition vocale perdure. On compte actuellement 150 chorales masculines (6000 chanteurs environ). Les chorales participent au concours de l’Eis- teddfod et chaque année se déroule, au Royal Albert Hall, le concert des mille voix. Toutefois, la moyenne d’âge augmente au sein des chœurs, qui peinent à recruter de jeunes membres. Le réper- toire très diversifié des chœurs est constitué de morceaux : classiques (airs d’opéras notamment), contemporains, de bandes originales de films et religieux.

_ Folk songs of W ales : W elsh male choirs. - ARC, s.d. _ Timeless moment / Cor meibion LLaneli. - Sain, s.d. _ 20 of the best / Cor Meibion y Brithoniaid. - Sain, s.d. _ One thrilling combination / Morriston Orpheus Choir. - Sain, s.d. _ Massed choirs Albert Hall. - Sain, 1984 Le point culminant de la saison pour les chœurs gallois. _ Ad majorem dei gloriam / Serendipity. - Sain, s.d. Morceaux religieux par un choeur mixte jeune et brillant.

LA HARPE Originaire d’Italie, la triple harpe (telynn deires) apparaît au Pays de Galles au XVIIIème siècle. Elle est adoptée, tout de suite, par les harpistes gallois, à la recherche du chromatisme, pour éten- dre leur registre et les possibilités d’harmonies. De nos jours, cet instrument n’est plus pratiqué que par des artistes gallois. La triple harpe comprend trois rangées de cordes. Mêlé au chant, l’ins- trument a donné naissance à un genre spécifiquement gallois, le penillion. Robin Huw Bowen, Llyo Rhydderch, Dafydd et Gwyndaff Roberts se consacrent à la triple harpe, mais ils sont minoritaires. La majorité, représentée par des artistes de talents tels Eleonor Bennette et Helen W yn Paris, pratique la harpe de concert dans un répertoire classique. _ Harp music of W ales / Robin Huw Bowen. - Saydisc, s.d. _ Gwenllian / LLyo Rhydderch. - Fflach, 2005

ARTISTES ET GROUPES M ODERNES

Daffydd Iwan

Ce chanteur compositeur est le père du folk gallois. Il a commencé sa carrière dans les années 60 par des chansons engagées et contestataires chantées en gallois. Fervent défenseur de l’identité galloise, il a créé le label Sain qui enregistre la majorité des artistes du Pays de Galles. Il est depuis 2003 président du parti nationaliste Plaid Cymru « the party of W ales ». _ Caneuon gwerin. - Sain, s.d.

Ar log

Formé en 1976 pour représenter le Pays de Galles au Festival Intercelti- que de Lorient, Ar log a été l’un des premiers groupes à remettre à l’hon- neur la musique traditionnelle galloise. Il était initialement composé d’un guitariste et des frères Roberts à la harpe et à la triple harpe. Ar Log a enregistré son dernier album fin des années 80. _ Ar Log VI. - Sain, s.d. _ Best of. - Sain, 2007

Bob Delyn a’r Ebillion

Le groupe a été créé à la fin des années 80 autour du harpiste Twm Morys et sa composition a connu de nombreux changements. La chanteuse bretonne Nolwenn Korbell a notamment enre- gistré deux albums avec la formation. La musique que joue Bob Delyn a’r Ebillion est difficile- ment définissable. Du folk avec une touche de jazz et de rock. Originalité qui se reflète dans les instruments utilisés : harpe, saxophone, clarinette, violon, clavier, percussions, batterie, hornpipe. Bob Delyn a’r Ebillion chante exclusivement en gallois. _ Sgwarnogod bach bob. - Sain, s.d. _ Dore. - Sain, s.d.

Carreg lafar

Créé en 1993, ce groupe se consacre à la musique traditionnelle. A côté de la cornemuse, du pibgorn, du violon, de la triple harpe et de la flûte, la guitare est le seul instrument moderne présent. Le groupe comprend aussi un chan- teur et une chanteuse. Carreg Lafar nous livre dans ses albums, une musique respectueuse des traditions, mais qui a su rester attractive et spontanée.

_ Hyn. - Sain, s.d.

Fernhill

Ce quatuor a été créé en 1996 autour de l’accordéoniste Andy Cutting (accordéon diatonique), du guitariste et joueur de cornemuse Ceri Matthews, du multiinstrumentiste John Shortland (hornpipe, cornemuse, oboe) et de la chanteuse Julie Murphy. Il puise son répertoire dans la musique traditionnelle galloise, mais n’hésite pas à interpréter des morceaux bretons.

_ Ca nos. - Beautiful Jo, 1996 _ Na pradle. - Beautiful Jo, 2007

Ffynnon

Ce trio interprète des chansons traditionnelles galloises, mais aussi de toutes les îles britanniques. La voix envoûtante de sa chanteuse Lynne Denman, le jeu de harpe sensible de Stacey Blythe, l’in- terprétation directement inspiré du jazz pour la contrebasse, donnent un son unique à ce groupe, par ailleurs profondément enraciné dans la tradition. _ Celtic music from W ales. - Green linnet, 2002 _ Adar gwylition. - Taith 2006

Allan Yn Y Fan

Formé dans le milieu des années 90, le groupe de cinq musiciens est connu comme l’un des meil- leurs groupes de musique à danser (twmpath) qu’il interprète avec enthousiasme sur des instru- ments traditionnels. Il emprunte largement au répertoire irlandais et écossais, tout en insistant sur les morceaux gallois. _ Belongig. - Steam pie, 2006

Siân James

Cette harpiste renommée s’accompagne de son instrument pour chanter en gallois les chansons traditionnelles. Siân James interprète parfois ses propres compositions. Sa voix est d’une grande pureté et on entend, quelquefois au détour d’une phrase, un léger chuintement ou zézaiement, ce qui n’est pas un défaut, mais est au contraire inhérent à une juste prononciation du gallois. _ Distax. - Sain, 1994 _ Pur. - Bos records, s.d.

M abon

Ce groupe est apparu sur la scène écossaise en 1999. Ces cinq musiciens proposent un mélange interceltique détonnant de musique galloise tra- ditionnelle, de thèmes irlandais et de danse bretonne, emmené par l’ac- cordéon de Jamie Smith et soutenu par une solide section rythmique de guitare, basse et tambour. Jamie Smith compose lui-même tous les mor- ceaux. _ Ridiculous thinkers. - Mabon, 2004 _ OK pewter : an original celtic brew. - Mabon, 2007

Sidan

Excellent groupe de musique traditionnelle constitué autour des frères Kilbride : Gerard au violon et Danny à la guitare. _ Sidan. - Fflach : trad, 2002

Crasdant

Quand il se crée en 1999, Crasdant possède le même projet que les Chieftains en Irlande. Il s’agit de donner vie au répertoire traditionnel dans sa version instrumentale. La plupart des morceaux, qu’interprète Crasdant, sont donc des airs de danse. Parmi les instruments utilisés par le groupe, on peut noter la présence du « gallisime » pibgorn. Crasdant est composé de musiciens talentueux et érudits, qui sont tous enseignants ou chercheurs, dont le spécialiste de la triple harpe galloise Robin Huw Bowen. _ The Great noise. - Sain, s.d. _ W elsh traditional music. - Sain, s.d.

M ordekkers

Prenez le son de la cornemuse, de la flûte, du pibgorn, de la mandoline, et des airs celtiques tradi- tionnels, ajoutez y une section énergique de basse et de percussions et des rythmes souvent exoti- ques, vous obtiendrez alors les Mordekkers, l’un des groupes gallois les plus innovants du mo- ment. _ W ild roots. - s.n., 2005

ESPAGNE

ASTURIES

La vie n’a pas toujours été simple pour les Asturiens. Sous le régime de Franco, les épreuves ont été nombreu- ses, les Asturies étant considérées comme un bastion républicain. De plus, les puristes celtes considéraient les asturiens trop éloignés de la culture celte, tandis que leurs voisins de la Galice les traitaient comme des pil- leurs de patrimoine. Depuis 1987, ils ont rejoint le giron de la grande famille celtique en participant à leur premier Festival Interceltique à Lorient.

ARTISTES ET GROUPES

Llan de Cubel

Depuis sa formation en 1984, le groupe s’est donné pour mission de pro- mouvoir la culture et la langue asturiennes. Tout en conservant ses racines, il a su donner un nouveau son à cette musique. Sa particularité tient au fait, qu’il utilise les airs traditionnels asturiens, avec les instruments traditionnels, mais les paroles des chansons sont elles, ancrées dans notre époque (un peu à la manière du chanteur breton ). _ IV. - Coop Breizh, 1995

Banda de Gaites Xiranda

Ce groupe, à la façon des bagadoù et autres pipe-bands, voit le jour en 2000, son but étant de défendre la chanson asturienne avec comme répertoire des chansons traditionnelles, des thèmes d’autres pays, ainsi que des compositions du groupe. Cette «Banda» compte dix-huit gaïtas, sept tambours et se produit en costume traditionnel asturien.

GALICE

La Galice a, elle aussi, subi la répression de Franco et a eu toutes les peines du monde à conserver sa culture. La langue galicienne n’a rien de comparable avec les autres langues celtes comme en Asturies. Il existe pourtant dans cette région des formations comparables aux bagadoù bretons ou aux pipe-bands écossais qui se nomment des bandas. On y retrouve des instruments tels que les gaïtas et des percussions. La différence notable est, que dans les bandas, le nombre de gaïtas est plus important que dans les bagadoù simplement car la sonorité des gaïtas est beaucoup moins forte. La danse peut également accompagner les bandas. Elle se nomme «muniera» ou encore «jota» et est semblable à la jig écossaise.

ARTISTES ET GROUPES

Carlos Nunez

Sans conteste, la figure de proue de la musique galicienne est bien évi- demment Carlos Nunez, invité privilégié du Festival de Lorient où il s’est produit pour la première fois à l’âge de 13 ans. Il a, entre autre, joué avec les Chieftains ou encore Sinead O’Connor. _ Mayo longo. - BMG, 2000 _ Un Galicien en Bretagne. - Saint George, 2003  Carlos Nunez en concert. - Sony, 2004

M illadoiro

Ce groupe fondé en 1978 et riche de huit musiciens, est également un groupe incontournable de la scène galicienne. On le compare souvent au groupe breton Tri Yann. Son originalité vient du fait qu’il mélange gaïta et uilleann pipe irlandais, ainsi que cornemuse écossaise. Il s’illustre également dans la composition de musiques de films.  Una Estrela por huia. - Discmedi, 2007

Susana Seivane

Son père et son grand-père était luthiers de cornemuse, c’est donc tout naturellement que Susana s’est tournée vers cet instrument qu’elle maîtrise d’une fort belle façon. En 2004, son CD Mares de tempo sort accompagné d’un DVD, chose tout à fait singulière dans l’histoire discographique galicienne. Elle participe au Festival de Lorient ainsi qu’à la Nuit Celtique à Paris en 2005.  Mares de tempo. - Boa Music, 2004

Na Lua

Groupe fondé en 1980, il est lui aussi très célèbre en Galice. Son signe particulier tient au fait qu’il mêle musique traditionnelle de Galice et musiques d’influences d’Europe de l’Est, d’Amérique Latine, du Portugal, d’Irlande, d’Afrique et d’Asie dans un savoureux mélange. Il a également participé à la composition de bandes originales de films.  Peliquiero. - Sons Galiza, 1994

Celtas Cortos

Groupe de rock celtique éminemment célèbre. Il a vu le jour en 1986 à Valla- dolid et comprend huit membres. Son nom provient d’une marque de cigaret- tes espagnoles. Ses influences sont plus modernes et viennent du rock, du ska, des musiques sud-américaines, même si les instruments et les mélodies demeu- rent celtiques. Ce groupe n’inspire pas la morosité et apporte un plus in- contournable à ceux qui veulent faire la fête.  Tienes la puerta abierta. - Dro East W est, 2005

QUELQUES LIVRES ET DVD SUR LA M USIQUE CELTIQUE

M USIQUE CELTIQUE

- La Musique celtique / Padrig Sicard. - Ouest-France, 1997. - 32 p. ISBN 2-7373-2145-X - La Musique celtique / Didier Convenant. - Hors collection, 1997. - 73 p. ISBN 2-258-04446-4 - Les Musiques celtiques / Emmanuelle Debaussart. - Librio, 1999. - 92 p. ISBN 2-277-30294-5 - Musiques des mondes celtes / JP Richard. - Ed. du chêne, 2000. - 168 p. ISBN 2-84277-256-3

Il existe de nombreux DVD consacrés au festival interceltique de Lorient : - Festival interceltique de Lorient. - France télévisions distribution, 2002. - 75 mn Regroupe les meilleurs moments des éditions 1999 et 2000. - Festival interceltique de Lorient : l’imaginaire irlandais. - s.n., 1996. - 81 mn - Festival interceltique de Lorient : bagadou. - s.n., 1996. - 81 mn - Finale du 45ème championnat 10 DVD contenant la prestation live d’un artiste ou d’un groupe; que des « grands » qui ont fait leurs preuves sur la scène celtique : Altan, Ar Re Yaouank, Liam O’Flynn...

M USIQUE BRETONNE

- Musique Bretonne : histoire des sonneurs de tradition. - Chasse Marée ; Ar men, 1997. - 510 p. ISBN 2-903708-67-3 Une bible richement illustrée pour les amoureux de la musique bretonne.

- Le Sonneur des halles [puis] La Complainte de la grive / Daniel Cario. - Coop Breizh, 2004. - 384 p. ISBN 2-84346-221-5 Deux romans très bien documentés sur la musique bretonne et son évolution à travers le XXème siècle. Ou comment en deux générations, la musique est passée du monde rural avec le couple bombarde/biniou à la musique actuelle des festoù noz.

- Musik e Breizh : un regard sur 20 ans de musiques bretonnes / Arnaud Maisonneuve. - Coop Breizh, 2000. - 78 p. ISBN 2-84346-113-8

- L’Archipel des musiques bretonnes /Yves Defrance. - Actes Sud, 2000. - 186 p. ISBN 2-7427-2523-7

- La Musique bretonne / Roland Becker et Laure Le Gurun. - Coop Breizh, 2000. - 120 p. (Les Indispensables Coop Breizh) ISBN 2-909924-19-X

- Guide de la musique bretonne / Goulc’hen Malrieu. - Dastum, 1999. - 446 p. ISBN 2-90860-406-X

- Bagad : une légende bretonne. - Pathé, 2006 . – 1 DVD, 184 mn

M USIQUE IRLANDAISE

- La Musique irlandaise / Eric Fal’he-Poyroux. - Coop Breizh, 1995. - 115 p. (Les Indispensables Coop Breizh) ISBN 2-909924-42-4

M USIQUE ECOSSAISE

- La Musique écossaise / Andrew Hunter. - Coop Breizh, 1998. - 107 p. (Les Indispensables Coop Breizh) ISBN 2-84346-001-8

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