Mai 2008 Souscription Permanente Mai/Mae 2008 Comme Chaque Mois, Nous Vous Remercions De Votre Générosité
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BRETON PEUBLE VREIZH/LE POBL ! 3,50 / 532 N° INFORMÉ ÊTRE C’EST LIBRE, ÊTRE AUJOURD’HUI, MENACESMMENACESMEENNAACCEESS SURSSURSUURR LL’HÔPIT’’HÔPIT’HHÔÔPPIITTALAALALL ENEENENN BRETBBRETBRREETTAGNEAAGNEAGGNNEE 2008 L’UDB et mai 68 MAI/MAE L ’ I N V I T É E Publique, laïque et bretonne ES FONDEMENTS de l’école publique ont Doit-on offrir à chaque enfant la possi- support des apprentissages est la Lsouvent été remis en cause, et sans bilité d’être initié à la langue bretonne ou meilleure voie d’acquisition des lan- doute plus encore ces derniers mois. Le doit-on privilégier un apprentissage en gues. C’est par souci d’efficacité que les dernier avatar en date est le projet de profondeur permettant une réelle appro- enseignants adoptent ces méthodes. nouveaux programmes, recentré sur priation de la langue ? Doit-on, au nom Des ponts s’installent entre les diffé- des supposés fondamentaux, associé à de l’égalitarisme, offrir à tous les enfants rentes filières. De nouvelles circulaires une nouvelle organisation de la semaine le même enseignement, quitte à ne faire sont publiées en 2001. La langue bre- scolaire et à la création de stages de rat- que saupoudrer, ou doit-on privilégier tonne va pouvoir enfin bénéficier de trapage pendant les vacances, tout cela un enseignement de qualité pour quel - moyens à hauteur des enjeux. sous couvert de meilleure prise en char- ques-uns ? Doit-on considérer l’idéolo- Le débat s’installe dans les instances ge de la difficulté scolaire. Travailler plus gie nationaliste qui sous-tend l’une ou des écoles publiques : est-il suppor- pour réussir mieux ! Une déclinaison du l’autre proposition ? table qu’un enseignement différent soit « travailler plus pour gagner plus » tout dispensé à des enfants ? Les vieux dé- aussi racoleuse et tout autant inexacte. mons centralisateurs coupent court aux Comment peut-on faire croire qu’en velléités bretonnes : l’enseignement im- stigmatisant ainsi quelques élèves on va mersif ne peut avoir sa place dans un résoudre leurs difficultés ? Il serait trop enseignement piloté par l’État. Logique. long de détailler ici les inepties conte- Implacable. Pédagogiquement imbé - nues dans ces projets. Une chose est cile. sûre : en réduisant les moyens alloués à l’école, en externalisant la difficulté sco- La loi de 2005 mettant en place le laire, en faisant porter à l’école le poids socle commun de connaissances et de de l’échec sans considération des diffi- compétences enfonce le clou en occul- cultés sociales ou familiales, on éloigne tant les langues régionales. L’Éducation le plus grand nombre de la réussite. n’est plus basée sur des objectifs à L’école n’assure plus que le minimum. construire mais sur des paliers à valider. L’ambition d’éducation se résume à des Même l’enseignement dit « à parité ho- apprentissages mécaniques de notions raire » est menacé : le niveau A2 du toujours plus nombreuses. Exit la di- Cadre européen commun de référence mension culturelle. Les intentions éco- pour les langues qui est assigné aux nomiques libérales et le pilotage réac- classes bilingues est l’alibi gouverne- tionnaire prennent le pas sur les re- mental correspondant à des soins pal- cherches pédagogiques. On est loin de liatifs pour langues en danger que l’État l’idée de l’école libératrice et émancipa- se refuse à reconnaître. trice, vecteur d’éducation pour tous, ga- Il reste à construire une école indé- rantissant la liberté de pensée de cha- pendante de tout pouvoir religieux, poli- cun. tique ou marchand ; une école réconci- liée avec l’histoire des peuples, de leurs Les politiques ont toujours su le parti DR langues, débarrassée de toute idéo - qu’ils pouvaient tirer d’une institution logie, jouant son rôle de régulateur dont les injonctions s’étendent sur tout d’inégalités sociales, acceptant de e le territoire. Dès le début du XX siècle, Armelle Ar C’hozh construire ses programmes sur les les confusions sont entretenues entre avancées de la recherche. équité et uniformité, laïcité et pensée Vice-présidente de l’UGB unique, école publique et dogme éta- (Union des enseignants de breton) N’avons-nous pas à défendre une ori- tique. L’institution se fait constitutive ginalité bretonne en matière d’éduca- d’une Nation aux ambitions normalisa- tion ? Les résultats de l’académie de trices et colonialisatrices. Rennes et de la Loire-Atlantique en té- Des positions exacerbées ne peuvent moignent déjà. Les collectivités ont Les langues minorisées peinent à conduire qu’à l’affrontement : chacun montré leur attachement à la scolarisa- trouver leur place dans une école qui a doit se démarquer de l’autre pour affir- tion des enfants de deux ans, apanage des difficultés à accepter les différences mer la suprématie de son dogme. L’éco- de notre région. L’usage social de notre en son sein. Le nombre des locuteurs di- le ne peut être le terrain d’enjeux de cet- langue doit être pérennisé. Plutôt que de minue tout au long du XXe siècle jusqu’à te nature. se plier aux exigences réductrices de l’État, ne pourrait-on pas s’appuyer sur placer la langue bretonne dans la caté- Une autre voie consiste à prendre ap- gorie des langues en danger. Le refus de la Région qui affiche ses ambitions en pui sur les recherches en matière de pé- matière de culture ? prise en compte réelle du breton amène dagogie et d’apprentissage des lan- la création des écoles Diwan (1977), gues. Les avis sont unanimes : l’ensei- Réconcilier école publique et langue puis des classes bilingues à l’intérieur gnement immersif utilisant la langue bretonne dans un nouvel espace régio- même de l’Éducation nationale (1982), comme vecteur de communication et nal de négociations est un des enjeux de faisant naître un débat fratricide. ce XXIe siècle. 2 Le Peuple breton – Mai 2008 Souscription permanente Mai/Mae 2008 Comme chaque mois, nous vous remercions de votre générosité. Grâce à elle, le PB pos- Sommaire sède une ressource supplémentaire qui est loin d’être négligeable, puisque vos dons an- ’AI SOUVENT INSISTÉ, depuis qu’il y une dizaine d’années j’ai nuels représentent environ le coût d’un nu- repris la responsabilité de la rédaction de ce mensuel, sur son caractère militant et non professionnel. méro. J La plus récente actualité a failli nous le rappeler avec sévérité. En Jean Menguy, Saint-Brieuc, 5 € ; Yves-Marie € effet, deux très graves pannes informatiques ont privé le rédacteur Daniel, Telgruc, 15 ; Jean-Joseph Guillou, en chef du PB, non seulement d’ordinateur dans les derniers jours Pluguffan, 15 € ; Olivier Legourd, Vitré, 10 € ; du bouclage du mensuel, mais aussi de toute archive, de toute pho- Jean-Claude Cloarec, La Baule, 20 € ; Michel to, de tout texte en cours de mise au point. Des années, des mois, Aubrée, Brest, 20 € ; Pierre Bernard, Ploe- des jours de travail à la corbeille ! Si nous étions des professionnels, meur, 15 € ; Yann Talbot, Lannion, 5 € ; Ber- nous aurions, bien sûr, eu une sauvegarde qui aurait sensiblement li- nard Cloarec, Grandchamps-des-Fontaines, mité les dégâts. Hélas, les militants que nous sommes n’en avaient pas 10 € ; Philippe Huitorel, Gourin, 5 € ; Armand (encore)… Et pourtant le PB est là, exact à son rendez-vous du 2 mai 2008. Joncquemat, Saint-Malo, 15 € ; Viviane Boul- Cela parce que des auteurs n’ont pas hésité à réécrire parfois leurs « pa- ch, Pencran, 10 € ; Paolig Combot, Saint-Divy, piers », parce que, aussi, votre serviteur n’a pas mesuré son travail pour ap- 5 € ; Roger Lostanlen, Carhaix, 10 € ; Patrick provisionner notre imprimeur à temps. Mais surtout, surtout, parce que notre L’Hereec, Plounérin, 20 € ; Jacques Gicquel, collaborateur chargé des corrections s’est substitué totalement, trois jours Lannion, 15 € ; Jean-Pierre Conan, Genval durant, toutes affaires cessantes, à son rédacteur en chef techniquement (Belgique), 5 € ; Philippe Metchnikoff, Menne- défaillant. S’il avait corrigé, comme à l’accoutumée, ce texte d’ouverture du PB, il aurait sûrement enlevé ce passage. Mais je ne lui ai pas soumis, cy, 15 € ; Alain Lanoe, Le Vieux-Marché, 15 € ; € car je tenais absolument à ce que sa modestie n’empêche pas nos lecteurs Alain Monnier, Combourg, 5 ; Georges Fi- de savoir qu’il doivent largement ce numéro au dévouement (militant, eh chou, Saint-Étienne-du-Rouvray, 5 € ; Joël Morvan oui !) de mon camarade Jean-Claude Le Gouaille. Qu’il en soit ici publique- Herrou, Plouneour-Menez, 5 € ; Nelly Riou, ment remercié. e € € Pierr Pontchâteau, 45 ; Michel Trigory, Paris, 15 . Par ailleurs, notre directeur de la publication, notre ami Robert Pédron, Total du mois : 305,00 !. vient d’avoir le chagrin de perdre son père. Qu’il soit ici assuré du soutien Photo Total de l’année : 1 724,50 !. fraternel de l’équipe de la rédaction. Ronan Leprohon 4. Courrier des lecteurs Éditorial International 6. Iffig 5. 22-23. Féroé : sur le chemin 12. Nono Mona Bras de l’indépendance 13. De Brest à Nantes « Hôpital menacé = accentuation 16. Leurre de vérité des inégalités » 17. Ospital Karaez Un jour avec… Élections 26-27. Octave 6. L’UDB en mai 68 Cestor Pages culturelles 18. Magañ an dud 28. Les livres 19. Tro Menez Are 29. Livre du mois 20. Levrioù brezhonek Santé 7. Menace sur les hôpitaux 21. Histoire bretons 24. Sport 8-9. L’hôpital public garant de l’égalité 25. Internet 30. Musiques de Celtie 32. Mots croisés 10-11. La menace nucléaire 31. Selaouit 33. PB Services au Moyen-Orient 32. DVD 34. La page du PB 14-15. Territoire, territoires Le jeu du mois (deuxième partie) Crédits-photo de couverture : © Patrick Tohier / Andia Le Peuple breton paraît le premier jour ouvrable du mois.