Dédé Un Film Dechistian ROUAUD Entre2prises Présente Avec
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entre2prises présente Après TOUS AU LARZAC le nouveau fillm de Christian Rouaud AVEC Dédé un film deCHISTIAN ROUAUD entre2prises présente avec DÉFrance – 2012 – Format : DCP – 16/9D – Dolby SR-SRDÉ – Durée : 1 h 20 un film documentaire de CHRISTIAN ROUAUD SORTIE Nationale LE 30 OcTobRE 2013 Photos et dossier de presse téléchargeables sur www.avecdede-lefilm.com RELATIONS PRESSE RELATIONS PRESSE MUSIcalE MARIE QUEYSANNE ET REGIONALE Assistée de Charly Destombes SOIZICK FONTENEAU 113, rue Vieille du Temple – 75003 Paris Tél. 06 15 92 57 72 Tél. 01 42 77 03 63 [email protected] [email protected] / [email protected] CONTACT DISTRIBUTION ASSOCIATIONS NiZ ! PHILIPPE HAGUÉ 57, rue de Belleville – 75019 Paris Tél. 06 07 78 25 71 Tél. 01 83 96 43 03 [email protected] www.niz-lesite.com Synopsis Les mots se bousculent dans sa bouche, les objets lui résistent, il est encombré de son grand corps, mais il avance, avec une énergie communicative. C’est Dédé Le Meut, sonneur de bombarde virtuose, amoureux de la langue bretonne, de la musique, de l’humanité. Généreux, fantasque et burlesque tout autant que musicien talentueux, inlassable glaneur du patrimoine culturel, cet irrésistible monsieur Hulot breton, nous emporte dans le tourbillon de ses rencontres. Entretien avec Christian Rouaud Comment avez-vous rencontré son humour... Mais quand j’ai eu réalisé devenu « incontournable » dans le mi- Combien de temps cet étonnant personnage ? BAGAD, j’étais à la fois très heureux et lieu musical breton et Carlos Nuñez fit avez-vous tourné ? Un peu par hasard, si l’on veut bien un peu frustré. Dédé y était un person- naturellement appel à lui pour l’aider à Pour ce film, j’ai demandé, et obtenu admettre qu’il y ait dans la vie des ha- nage parmi d’autres, même s’il était au choisir les airs et pour jouer sur scène à l’impossible : de la durée ! Je ne m’étais sards. Je l’ai rencontré il y a plus de 20 centre du film. Sa personnalité éton- ses côtés. Certes, Dédé est très présent pas fixé d’échéance, je filmais selon mon ans, je préparais mon deuxième film, nante méritait plus et mieux que le rôle dans ce second film, mais il n’est encore humeur ou quand Dédé m’appelait parce BAGAD qui, comme son nom l’indique, du chef d’orchestre fédérateur, drôle qu’un personnage secondaire... qu’il pensait que quelque chose pouvait se proposait de raconter l’histoire d’une et émouvant, auquel le film, d’une cer- En 2008, alors que j’attendais le finan- m’intéresser. Je prélevais les images par formation de musique bretonne com- taine façon, le réduisait. cement de TOUS AU LARZAC, je me couches successives, au gré de la vie posée de cornemuses, de bombardes Je suis parti vers d’autres projets, avec suis dit que c’était le moment de faire de Dédé, à l’écoute de ce qui pouvait et de batteries. Je cherchais un bagad ce vague sentiment en tête. enfin le portrait de Dédé dont je rêvais surgir et me surprendre, sans l’enfermer susceptible de gagner le championnat J’ai retrouvé Dédé 10 ans plus tard, depuis si longtemps. Ce film est donc dans un portrait dessiné à l’avance. Je qui a lieu tous les ans lors du Festival en 2003, à l’occasion d’un film intitulé une histoire d’entêtement... et d’ami- voulais prendre le temps de laisser aller Interceltique de Lorient, et je suis arri- BRETAÑA, qui racontait le parcours et tié. Comme si la vie qui va et l’enchaî- le regard, de trouver les cadres qui lui vé à Locoal-Mendon, dans le Morbihan, les rencontres de Carlos Nuñez, joueur nement des films avaient échoué à «concèdent» l’espace dont il a besoin dont le bagad était dirigé par... Dédé. de cornemuse espagnol, venu préparer me faire oublier ce désir que j’avais de pour se mouvoir, en sachant que les li- Je suis tombé immédiatement sous le en Bretagne un disque issu de la tra- filmer Dédé et d’approcher un peu le mites lui sont pénibles et que le monde charme de cet homme : son allure, sa dition musicale du cru. Dédé avait pris mystère de ce personnage qui me fas- extérieur, s’il est à conquérir et à arpen- gestuelle, son phrasé, son charisme, de la bouteille et de l’entregent, il était cine tant. ter est, finalement, toujours hostile – en tout cas digne de méfiance. Dédé vient orgue ou qu’il fasse danser, on est tra- fait partie de notre culture commune. On rit beaucoup pendant le film. s’y buter sans cesse, comme aux objets, versé par cette sonorité particulière qui Comme toutes les musiques tradition- N’avez-vous pas eu peur de ces rires ? qu’il heurte ou bouscule à tout instant, l’habite, ce phrasé incomparable, ce jeu nelles elle a des racines paysannes, elle Je voulais que ce soit un film gai. D’abord en s’excusant d’un « Hop là ! » ou en fai- magnifique où l’émotion est épurée à est issue de la transmission orale, de la parce que Dédé est drôle naturellement. sant un pas de côté pour effacer son l’extrême et où les vibrations de la bom- danse, des complaintes. À travers ses À son corps défendant, sans doute, mais corps trop encombrant. Il fallait laisser barde vous traversent comme une lame. particularismes régionaux, elle a irri- pas à son insu. Il a un humour lunaire, une venir les choses, même si suivre Dédé Et maintenant, il chante... Dédé va-t-il gué la France, et nous est étrangement distance, même dans les pires stress ou n’est pas toujours une sinécure ! J’avais « exploser » musicalement ? Il est à pré- familière, qu’on soit Auvergnat, Ch’ti, les situations impossibles, un mélange envie qu’à un moment on puisse se dire : sent connu et reconnu. Dès qu’il arrive Catalan, Beur de Seine-Saint-Denis ou étrange de gravité et de légèreté, une voilà, on tient le film, inutile de tourner quelque part, on vient lui serrer la main, Breton du Val de Marne, comme moi. sorte de résignation à lui-même qui force d’avantage. Le tournage s’est donc na- les vieux lui parlent en breton. Mais ce Lorsque Dédé va rencontrer des gens la sympathie parce qu’il n’est jamais dans turellement étalé sur un an et demi, en n’est pas de notoriété dont il est friand, pour collecter des airs ou qu’il classe le registre de la plainte. Il est parfaitement 7 ou 8 sessions. c’est de nouvelles pratiques musicales. des centaines de chansons populaires conscient qu’il est drôle, et il en joue. Il C’est d’une approche différente de la pour en faire des livres, force est de va de l’avant, il s’expose, emporté par La musique tient une très grande musique traditionnelle, qui atteste à la constater que les histoires et les thèmes sa conviction, ses enthousiasmes ou ses place dans le film... fois de son sens aigu de l’enracinement musicaux se recoupent, s’échangent, indignations. Il est juste pressé de tout Dédé est d’abord un musicien et un et de son désir de sonorités inouïes, au s’interpénètrent et qu’on retrouve dans dire, ajoute les incidentes aux digressions, interprète hors pair, il fallait qu’on l’en- sens littéral du terme. C’est pourquoi cette musique pourtant si attachée à perd le fil de son discours, complique à tende. Il est un des meilleurs « son- je voulais que le spectateur entende son origine celte, quelque chose de l’envi les choses les plus simples, mais il neurs » de bombarde de Bretagne, cette musique, tellement caricaturée l’âme populaire universelle, qui touche est tellement sûr de sa destination que que Carlos Nuñez comparait à John par ceux qui ne l’ont jamais écoutée. les gens, je l’ai constaté, quelle que les circonvolutions du chemin, finalement Coltrane ! Qu’il soit en répétition avec C’est une musique simple, qui parle vite soit la région où le film a été projeté en importent peu. Il se reprend, bafouille et des jeunes, qu’il donne un concert et fort et nous bouleverse parce qu’on festivals. retombe sur ses pieds avec un sourire dans une église accompagné au grand sent bien qu’elle vient de loin, qu’elle d’excuse. Et on le suit par pur plaisir. AVEC DÉDÉ est un film gai aussi parce n’exclut pas la lucidité, au contraire, et que j’aime, de film en film, qu’on rie qui peut être féroce, mais qui se méfie avec mes personnages. Je dis bien par-dessus tout de l’esprit de sérieux AVEC eux. Nous avons été très atten- et de ses certitudes. Pour moi, filmer, tifs au montage à ce que jamais le rire c’est toujours faire partager quelque ne puisse être douteux ou ambigu, ne chose du lien que j’ai noué avec les per- puisse jouer contre Dédé. Il ne s’agit ja- sonnages. On aura compris que dans mais de rire de lui, il s’agit au contraire ma relation à Dédé, l’admiration pour de permettre au spectateur de s’identi- le musicien, l’empathie avec sa fragilité fier et de reconnaître avec attendrisse- et sa modestie, se mêlent sans doute ment des comportements, des gestes, à une connivence, indicible, et à une des mots qui sont aussi les nôtres, et confiance en ce qu’il pourrait devenir dont le caractère saugrenu et décalé qu’il ne soupçonne sans doute pas, nous échappe souvent.