Rhiannon Et Denez : Deux Ovations !
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n°6 Je dois vous avouer… Concert Alors c’est vrai, je suis normand. Autant le dire tout de suite, je suis né Rhiannon et Denez : de l’autre côté du Couesnon sans que personne ne me demande mon avis. deux ovations ! Débarqué à Lorient il y a trois ans, je découvrais pour la première fois le Festival Interceltique. À l’époque, je pensais que Djiboudjep était un groupe inconnu, l’Acadie une région disparue et que seuls les gens de plus de 60 ans parlaient encore la langue bretonne. J’étais naïf. Et puis on m’a accueilli dans cette grande famille. En dix jours – et dix nuits, cela va de soi – j’ai découvert plus de richesses que jamais auparavant. J’ai pleuré comme un gosse devant un chœur gallois, j’ai vibré sur les planches du Quai de la Bretagne, j’ai tremblé comme une feuille face à la puissance du bagad de Lorient. J’ai surtout Omar Taleb rencontré tant de gens passionnés « lle a placé la barre très haut » : pagne avec aisance, et l’artiste de qui m’ont tellement appris… Je suis dans les coulisses, un aparté de Caroline du Nord fait plaisir à voir, normand, c’est comme ça. Mais Denez Prigent, qui s’apprêtait tant elle montre son bonheur d’être aujourd’hui lorsque je prends la E hier soir à monter sur la scène de sur scène. Elle était amplement méri- plume pour le Festicelte, c’est le Bro l’Espace Marine alors que Rhiannon tée, la standing ovation que le public Gozh qui résonne dans mon cœur. Je Giddens venait d’achever sa presta- lui a réservée. crois qu’il faut se rendre à l’évidence, tion. En réalité, le public a eu droit Il fallait donc être un grand profes- je suis aussi devenu un peu breton. hier à deux concerts de très grande sionnel, ce qui est le cas de Denez Grégoire Bienvenu qualité, entre lesquels il est dif-fi- Prigent, pour être à niveau. Alors, il Programme cile d’avoir une préférence, d’autant a « assuré », comme l’on dit. Avec qu’il s’agit de deux univers musicaux peu de nouveautés, c’est vrai… Mais = 14h | Quai de la Bretagne : musiques bretonnes. = 14h30 | Espace Marine : Musiques et Danses totalement différents, même si l’Or- « An hini a garan », même teintée de des Pays Celtes (avec bagad de Lann-Bihoué…). chestre Symphonique de Bretagne a couleurs orientales, reste la plus belle = 15h | Palais des Congrès : « Le chant des constitué un brillant fil conducteur. des chansons bretonnes ; et les grands estuaires » (photos-concert avec Alain Pennec). L’Américaine a un talent fou, comme succès de Denez, depuis la Gwerz = 21h30 | Eglise Saint-Louis : « La nuit des l’ont rapidement cons-taté ceux Kiev jusqu’à E garnison en passant Celtes », avec Ramon Prada (Asturies). qui n’avaient pas assisté cet hiver à par Gortoz a Ran, restent toujours = 21h30 | Palais des Congrès : Grande Soirée Cornemuses. son premier concert lorientais. Elle envoûtants ; d’autant que l’orchestre = 21h30 | Quai de la Bretagne : « La Bretagne chante, elle danse, elle joue du ban- et les musiciens qui entourent l’artiste invite ». jo et du violon, et elle chante même leur apportent évidemment une puis- = 22h | Espace Marine : Gordie MacKeeman avec ce violon. Avec une voix ma- sance accrue. Alors, forcément, cette and his Rhythm Boys (Ile du Prince-Edouard), gnifique, qui passe sans efforts d’un excellente soirée s’est achevée par puis Outside Duo et des invités. = 22h | Moustoir : Nuit Interceltique. morceau plutôt rock à un vieil air des une seconde standing ovation. Que = Demain, 10h | Palais des Congrès : master Appalaches aux couleurs irlandaises. demander de plus ? class de uilleann pipes. L’Orchestre Symphonique l’accom- Jean-Jacques Baudet Mercredi 8 août 2018 LE FESTICELTE /1/ Concert Quand la musique traditionnelle et le jazz font alliance l y a des affiches qui ne paient pas de mine. Encore que José Le Jacky Molard Quartet IManuel Tejedor ou Jacky Mo- a fait vibrer la salle. lard sont loin d’être des incon- nus sur la planète interceltique. José Manuel Tejedor a ouvert la soirée hier sur la scène du Grand Théâtre accompagné d’amis mu- siciens dont Ruben Bada et Ri- chard Garcia. Il est un virtuose de la gaïta et a remporté à plusieurs reprises le Trophée Macallan. Hier soir, il présentait sa dernière composition qui évoque plusieurs événements de sa vie, depuis la Floreéal Gimenez naissance jusqu’à aujourd’hui. Jacky, le violoniste. Avec son quartet, Jacky Molard le violoniste, c’est La base de la musique reste tradi- il a apporté de nouvelles composi- peu dire. Son talent, sa virtuosité tionnelle mais il y ajoute une note tions sur fond de musique tradition- ,n’ont pas pris une ride. Le spec- personnelle qui la rend inclassable. nelle. Il invite le spectateur à le suivre tateur qui sait pourtant à quoi s’at- Les mélodies sont harmonieusement dans un voyage à travers l’Europe et tendre est pris dans un véritable rythmées même si la cohabitation à travers l’histoire. Il démarre avec tourbillon. C’est phénoménal. avec le synthétiseur semble parfois la musique arabo-andalouse du XVe Certes, les solistes de violon ne tourner au conflit. Une chose est siècle pour atteindre les rives de la mer manquent pas, mais là on at- sûre, José Manuel Tejedor a créé un Noire en passant par la Bulgarie et la teint un sommet, et pas un petit. style, ce qui est tout à son honneur. Roumanie. Autant de compositions A croire qu’il est né avec un violon Dans la famille Molard, demandez commandées à des amis musiciens. collé au cou. Louis Bourguet Concert Côr Meibion Pendyrus et Robin Huw Bowen : le meilleur du Pays de Galles ’église Saint Louis était pleine hier soir pour accueillir les chœurs gallois de Pen- Ldyrus (Tylorstown) et le harpiste virtuose Robin Huw Bowen, élégamment accompa- gné de jeunes musiciens de la « Maison de la triple harpe ». Ce chœur d’hommes, issu de la tradition minière du pays de Galles, est com- posé de 65 membres. Les chants qu’ils nous ont proposés, souvent d’inspiration religieuse, ont littéralement conquis le public. Quant à la peut-être trop courte prestation de Robin Huw Bowen et de ses jeunes harpistes, elle a réveillé en nous cette poésie si chère au peuple gallois. L’architecture monumentale de cet édifice construit au lendemain de la guerre est venue sublimer la puissance des chœurs et l’infinie délicatesse des harpes. Philippe Dagorne /2/ LE FESTICELTE Mercredi 8 août 2018 Bénévoles Sur le FIL, ils font place nette i vous êtes passés par le Breizh Stade, vous aurez sûrement Sremarqué les nouveaux arran- gements mais aussi et surtout l’ex- trême propreté du lieu. L’endroit, en effet, est de très bonne tenue, et ce grâce à Dimitri et son équipe de ramassage et de tri des déchets. Grand et costaud, Dimitri est âgé de dix-huit ans. Il fait partie d’un groupe de quinze bénévoles qui arrivent tout droit du Nord de la France, Dunkerque pour être pré- cise. Quand je lui demande la rai- son de sa venue ici, il m’explique que pour la deuxième année consécutive, ses éducateurs spécia- lisés lui ont proposé de s’inscrire au bénévolat pour toute la durée traîne et que l’on n’a pas veillé teau. Vers où ? Le foyer où lui et du FIL. La première saison lui ayant à jeter nous-mêmes. Une fois la ses camarades sont logés dans un déjà beaucoup plu, il est revenu collecte terminée, les bénévoles foyer. Il s’en va dans un sourire : sans hésiter pour la seconde fois. sont chargés d’une mission non « A bientôt si on se revoit ! » Une Lui et ses dynamiques acolytes moins essentielle, celle du tri qui nouvelle fois le FIL démontre qu’il s’activent quatre heures durant permet ensuite le recyclage. Avec sait rassembler de partout, pour sur plusieurs sites du festival. Un eux, zéro gaspillage ! Alors que différentes raisons. Remercions ce par jour. Ils ramassent les ordures, nous parlons, Dimitri s’interrompt, bel engagement bénévole et pro- papiers, bouteilles en plastique, regarde sa montre et me dit qu’il fondément citoyen. journaux, en somme tout ce qui doit partir sinon il ratera son ba- Fanny Bernardon Bénévoles Une Slovène en immersion a Slovénie. Deux millions vanté les qualités. Elle ne regrette d’habitants, sept groupes dia- pas son choix tant elle apprécie Llectiques et trente dialectes. la Bretagne pour la qualité de vie Dans la même journée on peut pas- qu’elle y a trouvée. Elle ne savait ser du ski sur les sommets enneigés d’ailleurs pas que la Bretagne fai- des Alpes au bain de mer en médi- sait partie des pays celtes et elle a terranée. C‘est le pays de Metka, été toute surprise d’entrendre son- bénévole au FIL pour sa première ner les bagadou. année. Metka est interprète auprès C’est sa professeure qui lui a de la Commission européenne à conseillé de devenir bénévole pour Bruxelles. L’année dernière, elle approfondir sa connaissance de la était déjà présente à Lorient en tant langue au contact des festivaliers. que festivalière. Elle a franchi le pas rait pu choisir Paris, Lyon ou une Elle aime la diversité des tâches qui cette année et la voilà dans le grand autre grande métropole pour ses lui sont confiées. Vendredi dernier bain de la solidarité à l’Espace Pa- stages. C’est à Locmiquélic qu’elle c’était la mise en place de l’Espace roles.