LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE BOLIVIE 2013

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Disponible sur AUTEURS ET DIRECTEURS DES COLLECTIONS Dominique AUZIAS & Jean-Paul LABOURDETTE DIRECTEUR DES EDITIONS VOYAGE Bienvenidos Stéphan SZEREMETA RESPONSABLES EDITORIAUX VOYAGE Patrick MARINGE et Morgane VESLIN a ! EDITION ✆ 01 72 69 08 00 Julien BERNARD, Alice BIRON, Audrey BOURSET, Jeff BUCHE, Sophie CUCHEVAL, Linda INGRACHEN, Caroline MICHELOT, Pierre-Yves SOUCHET Devenu en 2009 l’Etat plurinational de Bolivie, ce et Nadine LUCAS petit pays andin (comparé à ses géants voisins) ENQUETE ET REDACTION compose l’un des panoramas les plus grandioses Arnaud BONNEFOY, Hervé FOISSOTTE, Pierre KAPSALIS, Fabrice PAWLAK, de l’Amérique latine : c’est un peu à la Bolivie Christian INCHAUSTE, Paola ERGUETA, qu’on rêve quand on se plonge dans l’imaginaire Klaus INCHAUSTE, Marcelo BORJA et Freddy ORTIZ des paysans charriant leur caravane de lamas, des STUDIO jungles inaccessibles, des petits villages perdus Sophie LECHERTIER et Romain AUDREN au bout du monde entre d’immenses montagnes MAQUETTE & MONTAGE Julie BORDES, Élodie CARY, Élodie CLAVIER, enneigées… La Bolivie, c’est l’Amérique latine, et un Sandrine MECKING, Delphine PAGANO, peu plus encore. A l’image du président Evo Morales Émilie PICARD et Laurie PILLOIS Ayma, le pays est indien (comprenez : indigène) et CARTOGRAPHIE Philippe PARAIRE, Thomas TISSIER fier de l’être. La difficile question de l’identité des Boliviens semble peu à peu trouver réponse dans PHOTOTHEQUE ✆ 01 72 69 08 07 Élodie SCHUCK et Sandrine LUCAS ce creuset, né de la coexistence dans la différence REGIE INTERNATIONALE ✆ 01 53 69 65 50 et du partage de valeurs communes qui pourrait Karine VIROT, Camille ESMIEU, Romain COLLYER, devenir un vrai modèle d’intégration. Au-delà de Guillaume LABOUREUR et Arnaud BONNEFOY assistés d’Élise CADIOU cette extraordinaire synergie d’ethnies, ce pays est PUBLICITE ✆ 01 53 69 70 66 l’un des plus fascinants qui soit. La richesse archéo- Olivier AZPIROZ, Stéphanie BERTRAND, logique n’a d’égale que celle des paysages andins, Perrine de CARNE-MARCEIN, Caroline AUBRY, Caroline GENTELET, Sabrina SERIN, d’une beauté dépouillée indicible, ou celle encore des Orianne BRIZE, Virginie SMADJA , basses terres amazoniennes, extraordinaire réserve Sophie PELISSIER assistés de Sandra RUFFIEUX, Nathalie GONCALVES et Vimla BHADYE en termes de biodiversité. Notre compatriote Alcide RESPONSABLE REGIE NATIONALE Dessalines d’Orbigny écrivit un jour que « si Dieu Aurélien MILTENBERGER venait à détruire l’œuvre de sa création, Il devrait INTERNET préserver la Bolivie, où sont concentrées toutes les Lionel CAZAUMAYOU, Jean-Marc REYMUND, espèces et essences du monde » . Plus tard, Miguel Cédric MAILLOUX, Anthony LEFEVRE, Christophe PERREAU, Caroline LOLLIEROU, de Cervantès fit proclamer à son hidalgo de Don Anthony GUYOT et Florian FAZER Quichotte : « Cela vaut un Potosí », forgeant ainsi RELATIONS PRESSE ✆ 01 53 69 70 19 une expression qui, en langue castillane, désigne Jean-Mary MARCHAL le parangon de toutes les richesses. Si les filons DIFFUSION ✆ 01 53 69 70 68 Eric MARTIN, Bénédicte MOULET, d’or et d’argent se sont depuis longtemps taris, ses Jean-Pierre GHEZ et Aïssatou DIOP beautés naturelles, son sens de l’hospitalité, sa DIRECTEUR ADMINISTRATIF ET FINANCIER forte spiritualité et ses monuments baroques sont Gérard BRODIN bien les nouvelles ressources de la Bolivie, pays RESPONSABLE COMPTABILITE surréaliste par excellence, où tout semble possible, Isabelle BAFOURD assistée de Christelle MANEBARD, Janine DEMIRDJIAN et Oumy DIOUF en étant improbable. DIRECTRICE DES RESSOURCES HUMAINES L’équipe de rédaction Dina BOURDEAU assistée de Sandra MORAIS et Claudia MARROT REMERCIEMENTS. Nous tenons à remercier tous LE PETIT FUTÉ BOLIVIE 2013-2014„ ceux qui ont participé à l’écriture de ce guide. Leur 6e édition „ „ collaboration est inestimable et une liste de noms NOUVELLES ÉDITIONS DE L’UNIVERSITÉ© Dominique AUZIAS & Associés© serait fastidieuse. 18, rue des Volontaires - 75015 Paris Tél. : 33 1 53 69 70 00 - Fax : 33 1 53 69 70 62 Petit Futé, Petit Malin, Globe Trotter, Country Guides et City Guides sont des marques déposées ™®© © Photo de couverture : Sylvie Ligon. Légende : Vue de la Lagune Hedionda ISBN - 9782746959552 Imprimé en France par Imprimerie de Champagne – 52200 Langres Dépôt légal : Septembre 2012 Découvrir Date d'achèvement : Septembre 2012 le guide Pour nous contacter par email, en ligne indiquez le nom de famille en minuscule suivi de @petitfute.com Pour le courrier des lecteurs : [email protected] Sommaire

„„INVITATION Isla de la Luna...... 178 La cordillère royale ...... 178 AU VOYAGE „ ...... 180 Les plus de la Bolivie ...... 7 Iskanwaya...... 186 Fiche technique ...... 9 Laguna Huayna Khotia ...... 186 Idées de séjour ...... 12 Laguna ...... 186 Cerro Huayna Potosí ...... 186 Cerro ...... 186 „„DÉCOUVERTE „ La cordillère d’Apolobamba ...... 187 La Bolivie en 25 mots-clés ...... 18 ...... 187 Survol de la Bolivie ...... 25 Curva ...... 188 Histoire ...... 36 Área natural de Manejo Integrado Politique et économie ...... 61 Nacional Apolobamba...... 188 Population et langues ...... 66 ...... 189 Mode de vie ...... 70 Oruro et sa région ...... 189 Arts et culture ...... 74 Oruro ...... 189 Festivités ...... 83 Parque Nacional Sajama ...... 195 Cuisine bolivienne ...... 90 Curahuara de Carangas ...... 198 Jeux, loisirs et sports ...... 94 Lago Poopó ...... 199 Enfants du pays ...... 100 Chipaya...... 199 Salar de Coipasa ...... 199 „„ ET SA RÉGION „ „„LE SUD La Paz ...... 118 DE L’ALTIPLANO Quartiers ...... 122 „ Se déplacer ...... 124 Le sud de l’Altiplano ...... 202 Pratique ...... 128 Potosí et sa région ...... 202 Se loger ...... 134 Potosí ...... 203 Se restaurer ...... 138 Cerros de Kari Kari ...... 221 Sortir ...... 143 Manquiri ...... 221 À voir – À faire ...... 146 Tarapaya ...... 221 Shopping ...... 152 Chaqui ...... 221 Les environs de La Paz ...... 154 Le Salar de Uyuni Valle de la Luna...... 154 et le Sud Lípez ...... 222 Muela del Diablo ...... 155 Uyuni ...... 223 Parque Nacional Cotapata ...... 155 Salar de Uyuni ...... 235 ...... 156 Pulacayo ...... 243 Tiwanaku ...... 156 Reserva Nacional de Fauna Andina „„LE NORD Eduardo Avaroa ...... 243 Laguna Verde ...... 243 DE L’ALTIPLANO „ Le sud ...... 244 Le nord de l’Altiplano ...... 162 Tupiza ...... 244 Le lac Titicaca ...... 162 San Vicente ...... 248 Huatajata ...... 166 Villazón ...... 249 Copacabana ...... 167 Reserva Biológica Cordillera Isla del Sol ...... 174 de Sama ...... 249 Tarija ...... 250 Concepción ...... 338 Coimata ...... 258 San Ignacio de Velasco ...... 339 San Lorenzo ...... 259 Santa Ana de Velasco ...... 340 San Rafael de Velasco ...... 340 San Miguel de Velasco ...... 340 „„LES VALLÉES San José de Chiquitos ...... 340 CENTRALES „ Le Pantanal ...... 344 Les vallées centrales ...... 262 Puerto Suárez ...... 344 Sucre et sa région ...... 262 Puerto Quijarro ...... 345 Sucre ...... 262 Principado de la Glorieta ...... 287 Yotala ...... 287 „„LES YUNGAS „ Condor Khaka ...... 287 Les Yungas ...... 348 Tarabuco ...... 288 ...... 348 La Candelaria ...... 289 Chaco ...... 356 Quila Quila ...... 291 ...... 356 Cochabamba et sa région ...... 291 Tocaña ...... 356 Cochabamba ...... 292 ...... 357 Inka Rakay ...... 301 ...... 357 Tarata ...... 301 ...... 360 Punata ...... 301 Arani ...... 301 Totora ...... 302 „„L’AMAZONIE „ Inkallajta ...... 302 L’Amazonie ...... 364 Parque Nacional Toro Toro ...... 302 Rurrenabaque ...... 364 Villa Tunari ...... 302 Parque Nacional Madidi ...... 374 San José de Uchupiamonas ...... 375 „„L’ORIENTE „ Santa Rosa ...... 376 L’Oriente ...... 304 San Borja ...... 376 Santa cruz et sa région ...... 305 Reserva de la Biósfera – Santa Cruz ...... 305 Estación Biológica del Beni ...... 377 Lomas de Palmar ...... 318 San Ignacio de Moxos ...... 378 Porongo ...... 319 Trinidad ...... 378 Laguna Suárez ...... 382 Espejos ...... 319 Chuchini ...... 382 Parque Nacional Riberalta ...... 384 Noël Kempff Mercado...... 319 Guayaramerín ...... 384 La route du Che ...... 320 Cachuela Esperanza ...... 386 Samaipata ...... 320 Fuerte de Samaipata ...... 328 Bermejo ...... 329 „„ORGANISER Bella Vista ...... 330 Cuevas ...... 330 SON SÉJOUR „ Parque Nacional Amboró ...... 330 Pense futé ...... 388 Vallegrande ...... 332 S’informer ...... 406 La Higuera ...... 333 Comment partir ? ...... 412 Les missions jésuites de Chiquitos .....335 Rester ...... 430 San Javier ...... 337 Index ...... 431

INVITATION AU VOYAGE THIERRY LAUZUN – ICONOTEC – LAUZUN THIERRY © - -

Morenada du carnaval d’Oruro.

Les plus plus Les que pouvait patrimoine. ce que exercer historiques témoignages Des dans tout le pays Sur ce territoire qui en regorge, pas on n’a encore fini de recenser les sites précolom Espagnols les que biens détruisirent enter ou rèrent pour mieux imposerleur autorité et religion. Quantleur ceux découverts, à déjà ils sont loin d’être mis en valeur comme ils le méritent. Qui sait, par que exemple, les Titicaca lac rives du l’empire accueillirent Tiwanaku,de grande première la civilisation du continent, et que les Incas, des siècles tard, plus assimilèrent et s’approprièrent ses et techniques ses connaissances, ses croyances ? Un payshors des sentiers battus Un constat en forme de paradoxe : malgré une histoire etune culture éminemmentriches, la Bolivie est loin d’attirer autant de voyageurs le mérite.qu’elle à la différence Car, du Pérou gouvernements les voisin, successifs n’ont conscience récemment l’attraitpris que de - - -

de la Bolivie de

populaires où semêlent, apparemment dans le plus grand désordre, des dizaines d’étals odorants. et colorés suivre un poncho arc-en-ciel, ou une cholita affairée dans des l’un nombreux marchés Essejas, Chimanes… Il suffit de déambuler dansLa Paz,ville creuset par excellence, et d’y dernier refugedernier nombreuses de cultures amérin diennes : Aymara, Quechua, Guarani, Tocaña, langue, traditions, tout diffère radicalement. A cet égard, la Bolivie constitue, sans doute, le Indien du bassin amazonien. Couleur de peau, d’Indiens qui, hormis un passeport un hormis d’Indiens qui, identique, présentent ne Un souvent commun. de rien Aymara de l’Altiplano en effet, n’a, rien à voir avec un Yungueño et encore moins avec un 10 millions10 d’habitants, dont plus de 6 millions Une population riche de sa diversité bordtorrent, d’un un jus de papaye la à main, en écoutant le chant des perroquets d’Amazonie. journée en contemplant journéeéternelles, en neiges des à plus de 5 000 m d’altitude, et la terminer au l’espace de 24 heures, intertropicales vallées 24 de l’espace à la douce On peut moiteur… commencer une désert de pierres et de volcans où les tempéra tures peuvent osciller entre +20°C et °C -25 en plus de 6 000 m d’altitude, plaines infinies se l’Argentine, de et Brésil du confins aux perdant autant de noms pour des paysages très diffé rents les uns des autres. Hauts plateaux perchés à 4 000 m et entourés de sommets culminant à géographiques et biogéographiques. Altiplano, Altiplano, biogéographiques. et géographiques Llanos, Titicaca, Yungas, Lipez, Amazonie, Grande comme deux fois la France, la Bolivie propose incroyable diversité une paysages de Une seule certitude, par marque ses le pays extrêmes. ses et contrastes Diversité des paysages attirant, mais attirant, aussi, pourses inévitables ou déroutant fatigant, déconcertant.imprévus, somme,ici, tout est possible [vraiment] mais sûr [jamais] n’est rien !) Car la Bolivie est un fascinant, : contrastes extraordinaires aux pays résumait unrésumait jour son insaisissable : pays posible,« Bolivia nada ? Todo seguro ! » (En Apolino, un piroguier d’Amazonie, nous nous d’Amazonie, piroguier un Apolino, 8 ® LES PLUS DE LA BOLIVIE Une culture vivante dont l’essentiel fut exploité par les Espagnols, et préservée sont considérées comme le gisement d’argent le plus important jamais découvert. De l’absence de tourisme de masse, la Bolivie Et que dire des trois Boliviens, les « barons a tiré quelques profits. Elle a, notamment, de l’étain », qui étaient comptés, au début su conserver intactes ses traditions et ses du XXe siècle, parmi les dix plus grandes coutumes. Son folklore reste extrêmement fortunes du monde ? vivace dans toutes les régions et, plus étonnant, dans toutes les couches de la Dépaysement et surprises population, sans distinction ; de telle façon La Bolivie a su conserver une authenticité que danses et musiques ancestrales se perpé- rare, à l’image de celle du Guatemala. Nulle tuent à l’occasion des nombreuses fêtes, part ailleurs en Amérique du Sud, vous ne religieuses ou civiles, que compte le calen- vous sentirez autant dépaysé par la force drier. La plus importante d’entre elles est le et la richesse des cultures, l’harmonie des carnaval d’Oruro, rassemblant en février près couleurs et de la musique, la rudesse ou la de 15 000 musiciens et danseurs venus du douceur des climats, la gentillesse d’un peuple pays tout entier, ce qui en fait le plus grand paisible. On est charmé par cette absence carnaval autochtone du continent, après celui permanente de routine et les surprises qu’elle de Rio. La fête comme exutoire : la figure est réserve. Et, pour les mêmes raisons, elle connue, mais reste adaptée. fatigue le voyageur occidental. On ne passe généralement pas ses vacances en Bolivie, Des ressources immenses on y voyage. Un voyage se prépare forcément, Autre paradoxe, et non des moindres : dans ce car l’incertitude règne ici en maître. A moins pays, dont le revenu par tête est en moyenne de se contenter du circuit traditionnel qui le plus faible du continent, les ressources relie les principales villes par les bus locaux. sont immenses et leurs limites encore Trop frustrant, tant la Bolivie, pays du bout inconnues. La richesse de ce début de siècle du monde, est un hymne à l’aventure, aux est certainement le gaz naturel ; la Bolivie rencontres authentiques et aux imprévus qui possédant les gisements les plus importants deviennent souvent nos meilleurs souvenirs… du continent américain. Les mines de Potosí, une fois rentré ! ARNAUD BONNEFOY ©

La Bolivianita, pierre précieuse endémique de Bolivie, exposée à la Casa de la Moneda de Potosí.

Idées de séjour

Séjour court w Jour 2 : Copacabana – Île du Soleil – 8 jours sur place ou 12 jours si vous choisissez Copacabana. Le matin, prenez un bateau à l’option Santa Cruz. Ce voyage vous entraîne à moteur pour l’île du Soleil (1 heure 30 environ travers les siècles. Il commence il y a 1 500 ans de navigation – paysages superbes). Après la par le temple de Kalasasaya, dernier vestige visite du site inca de Chincana, partez pour de la civilisation Tiwanaku, l’une des plus une courte balade à pied sur l’île, de site en brillantes de l’époque précolombienne. Bien site. Retour en bateau à Copacabana avant des siècles plus tard, émergeait un nouvel la tombée du jour. empire, celui de la civilisation inca, par la suite w Jour 3 : Copacabana – La Paz. Le matin, anéanti par les conquistadores espagnols. visitez les sites les plus intéressants de la Alors que les Quechuas servaient de mains- ville : Horca del Inca, la basilique, et le marché d’œuvre dans les mines d’argent de Potosí, indien très coloré. L’après-midi, trajet retour les Indiens Guaranis des basses terres et les jusqu’à La Paz par le détroit de Tiquina Moxos s’opposaient, quant à eux, à d’autres (3 heures 30 – 158 km). Profitez de la fin de conquérants : les missionnaires jésuites qui les journée pour vous perdre dans les marchés regroupèrent en communautés, les fameuses indiens de San Pedro, véritable cœur de la reducciones de l’Oriente. Cet itinéraire retrace capitale andine. l’histoire turbulente du Nouveau Monde, avec un zeste de « hors sentiers battus », et les En option jour 4 à jour 7 imprévus en plus… (il est nécessaire de louer w un véhicule aux villes étapes). Jour 4 : La Paz – Santa Cruz – Samaipata. Le matin, vol intérieur La Paz-Santa Cruz. Dès w Jour 1 : La Paz – Tiwanaku – Copacabana. votre arrivée dans la capitale de l’Oriente, Début du voyage à La Paz pour rejoindre le site partez pour la forteresse inca de Samaipata archéologique de Tiwanaku (1 heure). Visite des (2 heures de trajet). Endroit superbe dans une vestiges précolombiens, qui comptent parmi région tampon entre l’Amazonie et les Andes les plus importants du continent. Puis longez où demeurent encore les vestiges du fort inca le lac Titicaca et la Cordillère royale jusqu’à le plus reculé de l’empire, édifié pour contrôler Copacabana. Et montez jusqu’à la colline du les invasions des Guaranis. Excursion sur le chemin de croix pour le coucher du soleil… site avant de rentrer à Santa Cruz (ou nuit sur place, lodges très agréables). w Jour 5 : Santa Cruz – San Javier (missions jésuites). Départ pour San Javier, PATRICE ALCARAS PATRICE

© par la route qui mène à l’Oriente (3 heures). Visite de l’église de San Javier, célèbre pour ses sculptures sur bois. Eglise toujours active et restaurée par l’Unesco. w Jour 6 : San Javier – Concepción – San Javier (missions jésuites). Piste jusqu’à Concepción (1 heure). Visite libre de l’église de la mission de Concepción, édifiée en 1753. Déjeuner à Concepción. Puis retour à San Javier dans l’après-midi. w Jour 7 : San Javier – Santa Cruz. Dans la matinée, retour à Santa Cruz (3 heures). Déjeunez en cours de route dans l’un des nombreux villages traversés. w Jour 8 : Santa Cruz – Sucre – Potosí. Vol intérieur Santa Cruz-Sucre. Sans attendre, rendez-vous à Potosí en transport privé (3 heures de trajet). Village et marché de Tarabuco. IDÉES DE SÉJOUR √ 13 PATRICE ALCARAS PATRICE © INVITATION AU VOYAGE

Couvent Santa Teresa à Potosí. w Jour 9 : Potosí – Sucre. Consacrez cette marcheurs, prenez quelques heures pour journée à la découverte de la ville impériale, monter à la Muela del Diablo, d’où vous jouirez inscrite par l’Unesco au patrimoine de de la plus belle vue sur La Paz. l’humanité. Visitez les mines du Cerro Rico en compagnie d’un ancien mineur. Puis la Casa Séjour long de la Moneda, où les Espagnols frappèrent la 20 jours sur place dans les Andes et l’Altiplano. monnaie de la couronne jusqu’au XIXe siècle. Cet itinéraire permet de prendre pleinement Et si l’horaire le permet, l’église Santa Teresa conscience de la diversité et de la richesse et d’autres trésors de cette ville historique. En de la Bolivie. 20 jours ne sont pas de trop fin d’après-midi, quittez Potosí pour Sucre. pour sillonner l’immense Altiplano du nord au Le trajet est splendide. sud et d’est en ouest. Paysages grandioses et w Jour 10 : Sucre – Tarabuco – Sucre envoûtants, vestiges incas en abondance, ce (dimanche impérativement). Un détour trajet allie grands espaces et culture. Pour les par Tarabuco (à 1 heure de route), où se amoureux de véritables découvertes et amateurs déroule, tous les dimanches, l’un des plus de randonnées. Et du « hors sentiers battus »… fameux marchés d’artisanat indien du w Jour 1 : La Paz. Visite de La Paz : calle continent (certaines posadas organisent Sagarnaga et ses échoppes d’artisanat local, des excursions vers cette destination). rue des Sorcières, marchés populaires de San Authenticité garantie ! Retour à Sucre en fin Pedro, centre historique, quartier Colonial Jaenz. d’après-midi. w Jour 2 : La Paz – Copacabana – Île du w Jour 11 : Sucre. Visitez la ville coloniale Soleil – Yumani. Départ de La Paz en bus de Sucre, également inscrite au patrimoine pour Copacabana (3 heures 30 de trajet). de l’humanité. Entre autres : museo de los Vous longez le lac Titicaca et la Cordillère tejidos, casa de la libertad, couvent de la royale jusqu’à Copacabana. Puis, en bateau Recoleta, cathédrale… à moteur, rejoignez l’extrême nord de l’île w Jour 12 : Sucre – La Paz. Vol intérieur du Soleil, où se trouvent les ruines incas de Sucre–La Paz. Gardez pour la fin la visite Chincana (2 heures de navigation). Des ruines, de la capitale des Andes : calle Sagarnaga partez pour une courte randonnée en suivant et ses échoppes d’artisanat local (l’un des les crêtes jusqu’au sud de l’île où se trouvent plus fameux d’Amérique du Sud), la rue des les vestiges incas de Pilkokaina et Fuente del sorcières, marchés typiques de Camacho, Inca (environ 3 heures de marche). Passez la centre historique, quartier colonial. Pour les nuit au village de Yumani (confort sommaire). 14 ® IDÉES DE SÉJOUR PATRICE ALCARAS PATRICE ©

Ville de Potosí. w Jour 3 : Yumani – Yampupata – w Jour 7 : San Juan – Laguna Colorada. Copacabana – La Paz. Traversez en Juste après la sortie de San Juan, traversez bateau à voiles (20 minutes – nombreux le salar de Chiguana. Puis la piste monte de bateaux à Yumani) jusqu’à la presqu’île de 3 600 m à environ 4 200 m d’altitude. Passage Yampupata. Randonnez le long du sentier au pied des volcans Tomasamil (5 900 m) jusqu’à Copacabana, en passant par les et Ollague (toujours actif), en bordure de villages perdus de Zampaya et Santa Ana la frontière chilienne. En descendant vers (environ 5 heures à 6 heures). Puis retournez le sud, empruntez la « route des joyaux » : en bus à La Paz. lagunas Cañapa, Hedionda, Honda, Ch’Arkota, w Jour 4 : La Paz – Uyuni. Prenez le bus sanctuaires de trois variétés de flamants. jusqu’à Oruro puis le train (le train des Andes) La piste se poursuit à travers les superbes pour rejoindre Uyuni. Grande traversée paysages du désert de Siloli avant d’arriver à nord-sud de l’Altiplano jusqu’à la ville Far la laguna Colorada dans l’après-midi. West d’Uyuni, en bordure du salar (environ w Jour 8 : Laguna Colorada – Laguna 10 heures de trajet). Premier contact avec Verde – San Antonio de Lípez. Départ l’Altiplano… tôt pour une excursion aux geysers Sol de w Jour 5 : Uyuni – Salar – Jirira. Expédition Mañana (4 850 m), cratère volcanique avec en 4x4 jusqu’au jour 10 (confort sommaire et effusions de vapeurs de soufre et d’eaux conditions de logement rustiques). Le matin, lourdes. Longez ensuite la laguna Salada départ pour le salar d’Uyuni, le plus grand avant de traverser le désert de Dali (ainsi désert de sel du monde. En route, visite de nommé en raison des paysages qui rappellent l’exploitation de sel de Colchani et des hôtels l’un des tableaux du maître). Parvenez à la de sel. Puis, arrêt en plein cœur du salar laguna Verde, au pied du volcan Licancabur sur l’île d’Incahuasi (d’origine volcanique, (5 916 m), en milieu de matinée, pour assister recouverte de stromatolithes et de cactus à son changement de couleur. Puis cap à géants). L’après-midi, traversée du salar l’est, vers des régions quasi-inconnues jusqu’à son extrémité nord, au pied du volcan du tourisme. Passage par l’ancien village Tunupa. Nuit chez l’habitant au village aymara de San Antonio (abandonné parce que ses de Jirira. habitants croyaient que le diable en avait w Jour 6 : Jirira – San Juan. Grande pris possession…) avant d’arriver en fin de traversée du salar, du nord au sud. Possibilité journée à l’actuel village. de balade sur l’immense étendue de sel. Sortie w Jour 9 : San Antonio de Lípez – Tupiza. par le terre-plein de Chuvica avant d’arriver Cette expédition se poursuit dans des contrées au village de San Juan (45 minutes), votre sauvages et désertiques abritant les condors étape du jour. et autruches, qui ont fui les zones plus IDÉES DE SÉJOUR √ 15 fréquentées du sud Lípez. Passage au pied w Jour 11 : Potosí – Sucre. Consacrez cette du volcan Uturuncu puis par la laguna Amarilla journée à la découverte de la ville, inscrite par avant d’arriver au village de San Pablo de l’Unesco au patrimoine de l’humanité. Visitez Lípez. Descendez littéralement de l’Altiplano les mines du Cerro Rico en compagnie d’un pour arriver dans l’agréable ville de Tupiza ancien mineur. Puis la casa de la moneda, où Butch Cassidy et le Kid terminèrent leur où les Espagnols frappèrent la monnaie de la légendaire épopée (6 heures de piste environ). couronne jusqu’au XIXe siècle. L’après-midi, w Jour 10 : Tupiza – Potosí. Dernière étape quittez Potosí pour Sucre en taxi. Trajet de de cette expédition en 4x4 dans le Lípez. 3 heures via une route splendide. Longez toute la cordillère Frailes jusqu’à la w Jour 12 : Sucre. Visitez la ville coloniale,

ville impériale de Potosí. Environ 6 heures de inscrite aussi au patrimoine de l’humanité. INVITATION AU VOYAGE piste à travers la région de Chichas, réputée Entre autres : museo de los tejidos, la casa pour l’alcool du même nom (à base de maïs de la Libertad, le couvent de la Recoleta, la fermenté). cathédrale…

Sites historiques de Bolivie w Potosí. Patrimoine de l’humanité. Aller en Bolivie sans se rendre à Potosí est aussi insensé que se rendre en Italie sans voir Venise. Potosí et les mines du cerro Rico expliquent en grande partie le développement du capitalisme européen, du XVIIIe au XIXe siècle. Bien que la ville impériale de Charles Quint soit très loin des fastes d’antan, il y reste trente églises et couvents dont celui de Santa Teresa, la casa de la Moneda, les tableaux de Melchor Peres Holguín, le sanctuaire de Manquiri et, surtout, une montagne fabuleuse et toujours exploitée. On dit qu’elle possède encore suffisamment d’argent pour sortir la Bolivie du tiers-monde ! w Sucre. Patrimoine de l’humanité. Une des villes les plus charmantes des Amériques. Après Potosí, c’est à Sucre que se concentrent les meilleurs musées de Bolivie. La ville est restée telle qu’au XVIIe siècle, quand l’université de Saint-François-Xavier formait l’élite de la colonie espagnole. Le baroque atteint son summum à La Merced, San Miguel, La Recoleta et San Francisco. Sans oublier le trésor de la Virgen de Guadalupe. C’est dans cette cathédrale que le maître Juan de Araujo devint le musicien le mieux payé des Amériques. w Les missions jésuites de Chiquitos. Patrimoine de l’humanité. Bien qu’il ne reste pas grand-chose des missions jésuites de Moxos dans le Beni, celles de Chiquitos à Santa Cruz témoignent d’une architecture brillante (XVIIIe siècle) et d’une synthèse culturelle que vous pourrez voir se manifester au cours des fêtes religieuses. Ces missions sont le cœur vivant des « Chemins du Baroque », le plus étonnant projet culturel de coopération entre l’Europe et le continent américain. w La Paz. Ses musées, son mélange de cultures, ses marchés bariolés forment une composition complexe qui dévoile l’âme de ce pays où cohabitent traditions animistes andines et Internet ! w Samaipata. A 2 heures de Santa Cruz. La visite peut se jumeler avec une randonnée dans le parc Amboró. Ce site est à quelques kilomètres du village que Che Guevara et ses guérilleros avaient occupé pendant quelques jours. Sculptée dans un immense rocher, une figure religieuse représente le plus grand et le plus beau monument rupestre des Amériques. C’est aussi le point limite entre les Andes et l’Oriente. w El Valle Alto. Très peu connu des touristes, el valle Alto de Cochabamba possède l’une des curiosités les mieux préservées de Bolivie : ses marchés. Le marché de Punata, à 1 heure de la ville de Cochabamba, se tient tous les mardis, et c’est peut-être le plus beau du pays, avec celui de Tarabuco. Mais saviez-vous qu’il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait au moins un marché dans l’un des villages du valle Alto ? Cette tradition permet d’échanger les différents produits agricoles régionaux. 16 ® IDÉES DE SÉJOUR

w Jour 13 : Sucre – Tarabuco – Sucre aux geysers et aux sources d’eau chaude. (dimanche impérativement). Un détour par Renseignez-vous pour trouver la demeure Tarabuco (à 1 heure de route), où se déroule de doña Teodora et don Luis aux abords des tous les dimanches l’un des plus fameux sources (confort sommaire). marchés d’artisanat indien du continent. w Jour 20 : Sajama – La Paz. Départ en Retour à Sucre en fin d’après-midi. 4x4 pour le village d’Oxani d’où vous pouvez w Jour 14 : Sucre – La Paz. Vol intérieur réaliser une superbe balade à pied de quelques Sucre – La Paz. Un peu de repos dans la capitale heures. L’itinéraire vous conduit au village andine. Pour les marcheurs, prenez quelques historique de Tomarapi, puis vers les neiges heures pour monter à la Muela del Diablo, d’où éternelles du volcan Sajama que vous vous jouirez de la plus belle vue sur La Paz. contournez. La faune est encore nombreuse w Jour 15 : La Paz – Coroico. A faire en et variée : alpagas, vigognes et autruches (si 4x4. Partez d’abord pour Coroico, la perle des la chance vous sourit). Enfin des flamants Yungas. De virages en virages, les paysages roses sur la laguna Huayna Khota que vous deviennent plus verts, l’air plus humide, le vent longez avant de reprendre la route vers La plus chaud… Près de 4 000 m de dénivelé plus Paz (3 heures de trajet). tard, arrivez à Coroico en milieu de journée. L’après-midi, si vous êtes encore en reste Séjours thématiques d’émotions, partez pour une excursion à pied La route de la Pachamama de quelques heures dans les alentours (vue sur les sommets de la Cordillère). La déesse de la terre et de la fertilité, la terre mère de Tiwanaku, vous accueille. Les Andes, w Jour 16 : Coroico – Puente Villa. Le matin, les chemins de Tiwanaku et des Incas, les excursion au rio Vagante. Végétation toujours parcs nationaux de Sajama et de Condoriri. Le luxuriante, cascades ainsi qu’un torrent glacé. lac Titicaca, le carnaval d’Oruro et les marchés Puis reprenez la route en 4x4 pour une longue de Cochabamba. Sans oublier La Paz, l’une traversée des Yungas nord aux Yungas sud des villes les plus spectaculaires de toute la à flancs de vallées. Successions de petites planète ! Rejoignez Copacabana, le chemin montées et de courtes descentes dans les des étoiles incas, sous l’œil bienveillant de Yungas, inconnues du tourisme. Champs Wiracocha, le Créateur. de coca, caféiers et vergers peuplent votre parcours jusqu’au village de Puente Villa. La route de l’Argent w Jour 17 : Puente Villa – La Paz. En route, Deux sites classés patrimoine de l’humanité : visite d’une bâtisse atypique : El Castillo, la ville impériale de Charles Quint, Potosí et manoir de style écossais perdu au milieu Sucre. L’art baroque dans toute sa splendeur. des fougères… Arrivée à La Paz en milieu Le voyage au salar de Uyuni et la laguna de journée (2 heures de trajet). Verde. La douceur des sourires et de la qualité de vie de Tarija. Tarabuco ou l’art textile… w Jour 18 : La Paz – Chili – Lauca – Toute l’histoire, l’art et les grands espaces de Parinacota. Le matin, partez vers la frontière la partie la plus riche du voyage en Bolivie. chilienne. Après 4 heures de trajet, passage de la frontière boliviano-chilienne. Excursion La route des Missions en 4x4 dans le parc national de Lauca (Chili). La porte du ciel… Santa Cruz, la belle et ses Paysages lunaires peuplés d’une faune belles. Les missions de Chiquitos et Moxos. abondante et très particulière : viscachas, Le baroque vivant de San Ignacio. Les parcs vigognes, ibis, canards et oies sauvages… nationaux, Madidi et Kempff… Le Pantanal. Véritable safari-photo à plus de 4 000 m Les amoureux de la nature seront comblés. d’altitude. Terminez votre journée au village Coroico, Rurrenabaque, Riberalta et Cachuela de Parinacota, au pied du volcan du même Esperanza. Partez à la recherche de l’Eldorado ! nom. L’ambiance est toujours andine mais à la sauce chilienne. La route de Che w Jour 19 : Parinacota – Bolivie – Sajama. Suivez les traces du Comandante Che Guevara, Le matin, retour en Bolivie pour découvrir au départ de Samaipata, dans la région de le versant est de la Cordillère occidentale. l’Oriente. On suivra la route de toutes les villes Pénétrez dans le magnifique parc national et villages traversés par le Che avant sa mort. de Sajama (au pied du volcan Sajama, point Retrouvez l’homme qui se cache derrière l’un culminant de Bolivie à 6 540 m). Excursion des plus grands mythes du XXe siècle. DÉCOUVERTE

Laguna Blanca, sud Lípez.

© ARNAUD BONNEFOY La Bolivie en 25 mots-clés

Adobe Attitude Brique utilisée depuis les temps immémoriaux, Les voyages forment et instruisent ! C’est c’est un mélange d’argile et de paille, séché particulièrement vrai lorsqu’il s’agit d’un pays au soleil dans des gabarits. Peu coûteuse, en voie de développement où, en tant que car souvent faite par des « petites mains », touriste, vous serez confronté à des situations la brique d’adobe entre dans la construction inhabituelles pour un Occidental. Il faut tout de la plupart des habitations, à la campagne d’abord savoir être patient : les horaires et le et dans la sierra. Un mur d’adobe ne résiste temps n’ont pas le caractère formel qu’on leur pas aux séismes de force 6, très fréquents et prête en Occident. En Bolivie, le temps passe aux conséquences catastrophiques. plus lentement ; peut-être est-ce lié à l’histoire millénaire des civilisations andines et à leur Altiplano résistance à la mondialisation… Les retards, Au sud du Pérou, la cordillère se divise en ces cadeaux que nous fait le temps, font partie deux pour donner naissance à la Cordillère du paysage quotidien des transports terrestres. royale et à la Cordillère occidentale. Entre Il faudra préparer des itinéraires de voyage ces deux cordillères, en plein cœur de la élastiques, avec un ou deux jours de marge au Bolivie, émerge un immense espace, à cas où… Il serait hasardeux de fixer un timing plus de 3 600 m d’altitude, l’Altiplano, serré : vous risqueriez de ne pas profiter du pays mystère géologique peuplé de légendes. Terres ou de rater votre avion… Par ailleurs, il faudra des Aymaras et des Quechuas, l’Altiplano est toujours garder à l’esprit que l’on côtoiera des le vrai cœur de la Bolivie et de l’Amérique gens aux revenus modestes. Soyez respectueux du Sud… des coutumes des Boliviens, mais aussi de leur pauvreté. Un sourire ou un stylo pourra, sans Amazonie doute, faire plus de bien que quelques centimes On oublie souvent que près des deux tiers de ou des gourmandises (pensez que dans les la Bolivie se trouvent en Amazonie. Celle-ci campagnes reculées, le dentifrice et le dentiste regorge de paysages les plus variés. On y n’existent pas). Payez les services au prix juste. trouve la forêt primaire, mais aussi la pampa. S’il est souvent préférable de travailler avec des Ces grandes étendues « ouvertes » sont petites structures touristiques ou hôtelières, il idéales pour l’observation de la faune. Le est également fondamental, pour celles et ceux parc national de Madidi, véritable porte d’entrée qui veulent voyager dans une perspective de vers l’Amazonie, possède l’écosystème le développement durable et solidaire, de s’assurer plus riche au monde, grâce à son étagement, du professionnalisme des interlocuteurs. Leur depuis le niveau de la mer jusqu’à 5 000 m attitude envers l’homme et la nature doit être d’altitude. constructive et respectueuse. N’hésitez pas à demander à voir les cartes professionnelles. Andes Retrouvez l’esprit de la Renaissance, partez à « Dieu est loin et nous devons négocier avec la découverte d’horizons inconnus, de fêtes ses intermédiaires, les montagnes. » Malgré uniques et originales. La Bolivie vaut, sans ce proverbe aymara, les autochtones de la doute, bien plus par sa culture et par ses cordillera real n’ont jamais été réellement hommes que par son fabuleux trésor de Potosí. attirés par les hauteurs. Même aujourd’hui, rares sont les Boliviens que l’on rencontre Aventure en haute altitude. Pour eux, la montagne Un mot qui prend tout son sens en Bolivie. Le demeure une divinité qu’il faut respecter, un pays fourmille d’expéditions inoubliables aux parent qui mérite des offrandes quand on antipodes des autoroutes touristiques. Pour ose le déranger. Et ces gringos étranges qui les purs aventuriers, les grands espaces de s’aventurent jusqu’à son sommet ? Forcément, la jungle ou les contreforts andins demeurent ils vont y chercher de l’or, mais ils n’en parlent des terres privilégiées. La nature garde ici à personne… ses prérogatives.

20 ® LA BOLIVIE EN 25 MOTS-CLÉS

Coca l’une des plus meurtrières des drogues et qui La coca est une culture traditionnelle des accusent, aujourd’hui, les pays andins d’être Andes. De tout temps, les mineurs et les devenus le nouvel « empire du mal » ; tout en paysans du haut plateau ont tiré profit, pour omettant de relever que le problème de la supporter leur labeur et la rudesse du climat, cocaïne est avant tout économique et que le de ses propriétés anesthésiantes et nutritives. moyen le plus sûr d’éradiquer sa production C’est aussi un élément important des cultes est de favoriser le développement de la Bolivie. traditionnels andins. Aujourd’hui, la petite Ceux que le sujet intéresse liront avec profit : La feuille est au centre de la politique et du destin Coca et la cocaïne. Denis Richard, Collection : du pays. Bien que les nations occidentales « Que sais-je ? », Numéro 2920, PUF, 1994. tentent de faire éradiquer la coca, assimilée à la cocaïne, le président bolivien, Evo Morales, Condor se revendique défenseur des cocaleros (les Tout le monde connaît la fameuse chanson producteurs de coca), une des bases de son andine reprise par Simon et Garfunkel, El électorat. La Bolivie produit 30 % de la produc- condor pasa ! Si le condor des cités d’or reste tion mondiale de feuilles. Le phénomène de introuvable, il n’est pas rare d’apercevoir le la drogue pollue de plus en plus les cercles plus grand oiseau du monde (jusqu’à 4 m politiques traditionnels en gangrenant une d’envergure) quand on parcourt la montagne partie de l’établissement bolivien. La « coca ou quand on marche le long d’un canyon. n’est pas cocaïne », comme aimait le rappeler l’ancien président Jaime Paz Zamora (1989- Contrastes 1993). La feuille, consommée depuis près de La Bolivie est une terre de contrastes. Grande deux mille ans par les Tiwanakotas et les Incas, comme deux fois la France, la Bolivie propose ne possède, en effet, qu’une quantité infime une diversité incroyable. Altiplano, Llanos, d’alcaloïdes. Pourtant, aujourd’hui, certaines Titicaca, Yungas, Lípez, Amazonie, autant zones se spécialisent dans la production de de noms pour désigner des paysages sans coca destinée au très lucratif narcotrafic comparaison les uns avec les autres. Hauts (Yungas et Chapare notamment). En 2010, on plateaux perchés à 4 000 m et entourés estime que plus de 31 000 ha sont destinés à la de sommets culminant à plus de 6 000 m production de coca, alors que la loi bolivienne d’altitude, plaines infinies se perdant aux autorise seulement 12 000 ha (Evo Morales a confins du Brésil et de l’Argentine, déserts autorisé 8 000 ha supplémentaires). Les deux de pierres et de volcans où les températures tiers seraient donc destinés à la production de peuvent osciller entre +20 °C et -25 °C en cocaïne. On est bien loin de l’esprit mystique l’espace de 24 heures, vallées intertropicales de la coca des Incas et des Quechuas. Durant à la douce moiteur… Il n’est pas rare de l’essor des mines de Potosí, les Espagnols commencer une journée sur un glacier, à ont relancé la culture de la coca, interdite plus de 5 000 m d’altitude, et de la terminer jusqu’alors par l’Eglise catholique depuis le au bord d’un torrent, un jus de papaye à la début de la colonisation. L’intensité du travail main, en écoutant le chant des perroquets. dans les mines et le besoin toujours croissant de main-d’œuvre ont encouragé sa culture Delincuencia (dans les Yungas) et ont permis d’augmenter La Bolivie est un pays sûr, et certains à la fois la productivité du travail et la manne diront même le plus sûr d’Amérique latine. financière de la Couronne en prélevant des Malheureusement, on l’associe souvent taxes sur les ventes de la précieuse feuille à ses voisins moins rassurants comme la aux mitayos (les mineurs de l’époque). On est Colombie, le Pérou ou le Brésil. Cependant, loin d’imaginer que la découverte de la petite certaines précautions contre la petite délin- feuille de coca par les pays occidentaux a été quance s’imposent depuis quelques années et à l’origine de deux phénomènes de société suite à la crise économique qui sévit dans les majeurs du siècle dernier : le Coca-Cola, grandes villes. C’est pourquoi de faux policiers « symbole du XXe siècle », selon Eduardo peuvent vous interpeller, souvent tôt le matin, Galeano, et la conquête de l’Ouest et de ses dans des rues des quartiers populaires (près goldens boys par la poudre blanche dans les des gares), et prétendre vous conduire au années 1980. Ce sont ces mêmes pays qui, poste pour une vérification des papiers. Une au nom de la raison d’Etat (voir les ouvrages fois dans le taxi, ils vous dépouillent de votre d’Alain Labrousse), ont ouvert les portes à argent. Ces mésaventures, bien qu’elles soient

21 DÉCOUVERTE SYLVIE LIGON SYLVIE © √ mutatis mutatis (+30 minutesde retard)ou pas. s’applique à las’applique Bolivie toutentière. LA BOLIVIE EN 25 MOTS-CLÉS 25 MOTS-CLÉS EN BOLIVIE LA typique,pas vraiment conscient et Jeune bolivienne dans les environs du Lípez. gringo hora boliviana hora Hospitalidad Undicton de Santa Cruz dit Es« : delley pour les Cruceños, », hospitalidad la cruceño nous Néanmoins, loi. est une l’hospitalité pouvons dire que cette règle d’or, mutandis, Si l’hospitalité est une loi, vous y aurez certai- nementdroit. Toutefois, comme toute loi, elle a son exception : elle ne s’applique pas au pays offrir des l’un plus beaux matchs de ces dernières années… et perdre la finale contre le Brésil. Vous pouvez assister à un derby Strongest,Bolívar-The à LaPaz, ou à un San José-Wilstermann, à Oruro ; histoire de vous mettre à la un peu bouche, l’eau même si vous n’êtes pas un amateur du calibre du « fusil », le supporter 1 du club n° Destroyers de Santa Cruz, pasqui n’avait raté un seul match de son équipe pendant plus de20 ans… jusqu’à sa mort, le 2 mai 2012. Hora boliviana Autrement dit, pour la majorité des Boliviens, la ponctualité nullement n’est un impératif. Lorsque vous prenez un rendez-vous avec la de précisez s’agit toujours quelqu’un, s’il peu responsable. - - occupe la place d’une occupe place d’une la fútbol

du monde USA 94. Le rendez-vous qui suivit en Bolivie lors fut de celui la de juillet 1997, Copa America, une belle occasion de voir le étudiants issus de l’académie Tahuichi Aguilera Tahuichi étudiants issus l’académie de de Santa Cruz, ont conduit le pays à la Coupe nationale Diable Etcheverry du et des Platini Sanchez, Cristaldo, Moreno et autres jeunes En Bolivie, le véritable religion. Surtout l’équipe que depuis Fútbol dispose même d’un distributeurdispose d’un même automatique billets Enlace. de des cabines téléphoniques Entel. La mieux administrée est celle de Cochabamba qui les guichets de toutes les compagnies où sont indiqués horaireset destinations. On y trouveaussi, parfois, un bureau de poste et bus locaux (à quelques rares exceptions près). présentent elles organisées, bien Relativement Les gares routières, nommées terminales de de terminales nommées routières, gares Les bus, sont les points de départ et d’arrivée des Estaciones pourtant la réalité nous rattrape, sauvage et inquiétante. est souvent inclus un enterrement sommaire. Cela peut paraître choquant, inadmissible, et tonneaux d’alcool à 96 °C ce jusqu’à que mort Danss’ensuive. le tarif (car on paie avant), ou les exclus s’y rendent... pour se laisser Cesmourir. chambres closes s’appellent les « cimetières des éléphantsOn ». boity des semblables qui défient la raison : les Boliviens peuventqui n’en plus, les laissés-pour-compte pas référence aux cadres du PS bien de chez nous. Mais à , y a de il ces lieux invrai Non, ces paisibles pachydermes n’existent pas Non, n’existent pachydermes ces paisibles en Amérique du sud ; et non, nous ne faisons Éléphants votredépart, une assurance qui couvrira aussi vos bagages même si, en Bolivie, y a très il peu serve chose… quelque à chancesde qu’elle dateurs » de passagers. Quoiqu’il en soit, vaut il mieux prévenir que guérir : souscrivez, avant relaté desvols à la gare d’Oruro. Dans les gares routières, méfiez-vous des « accommo A La Paz, prenez les taxis en tête de station ou appelez-les au standard. Des lecteurs ont dans le monde, dans les trains, lesbus de nuit, les gares ou certaines rues en centre-ville. qui découragent les voyous. Quant aux vols d’objets personnels, ils ont lieu,comme partout qui voyagent seuls. Pour remédier à cela ? La dérision réaction une ou et déterminée, vive rares, peuventparfois arriver aux étrangers 22 ® LA BOLIVIE EN 25 MOTS-CLÉS

Incas est quotidienne, à la mesure de leur pauvreté Cette grandiose civilisation considérait mytho- et des multiples carences dont peu de riches logiquement le lac Titicaca et l’île du Soleil propriétaires semblent faire cas. En 2008, les comme sa terre d’origine. La Bolivie appartenait villes « frondeuses » de Santa Cruz et Sucre au Tahuantinsuyu et l’influence inca y fut très se sont violemment mises en grève contre le importante. Si le pays ne propose pas autant pouvoir central. La lutte des Kolas (Indiens de de ruines archéologiques que le Pérou, elle fait l’Altiplano) contre les Cambas (métis de Santa au moins jeu égal pour l’ambiance andine et Cruz et des plaines) se matérialise souvent se pare de paysages absolument dantesques, très concrètement par ce biais, plus ou moins pour ne rien gâter… pacifique, obligeant quelquefois le voyageur à prendre son mal en patience devant les Grèves velléités des coupeurs de route. Non, la Bolivie n’est pas la France, mais au chapitre des manifestations sociales elle tire Loi 1008 son épingle du jeu. Il ne se passe pas une Une loi très connue en Bolivie, qui traite de la semaine sans qu’une barricade n’empêche coca et des substances contrôlées. L’article 2 la circulation sur une piste de montagne ou dit clairement que « la culture de la coca est sans qu’un trouble n’agite une province… une activité agricole et culturelle orientée Ce n’est pas que les Boliviens sont poin- traditionnellement et de manière licite vers la tilleux et refusent de remettre en cause consommation, l’usage de la médecine et les leurs « avantages acquis » : au contraire, rituels des peuples andins ». L’article 3 établit le problème tient à ce qu’ils n’ont aucun toutefois une claire différence entre la feuille de « avantage acquis » justement. Le coût de coca dans son état naturel et la coca travaillée l’électricité augmente ? Une grève. Les entre- chimiquement, à savoir la cocaïne (déclarée prises étrangères refusent de payer des impôts illicite dans l’article 7). L’article 48 établit que alors qu’elles exploitent outrageusement les tout trafic de substances contrôlées (comme ressources en hydrocarbures ? Encore une la marijuana) fera l’objet d’une peine de 10 à grève. Ce ne sont pas des foules chantantes 25 ans de prison. L’article 49 dispose que qui défilent dans les rues, non, mais des les étrangers sans résidence permanente et blocages routiers, de véritables étrangle- impliqués dans la simple consommation de ces ments qui finissent par paralyser toute la vie substances seront sanctionnés par une peine du pays. A un point tel qu’on frôle, parfois, de résidence obligatoire (plus contravention) la guerre civile (comme en mai 2005). Ne de 500 à 1 000 jours. Autant faire attention ! rouspétez pas si vous restez bloqué quelques Il est néanmoins permis de ramener du maté jours dans un petit village parce que vous ne de coca, la tisane de coca (de quoi se faire une pouvez plus en sortir : la lutte des Boliviens ou deux infusions en souvenir…). THIERRY LAUZUN – ICONOTEC THIERRY ©

Isla del Sol.

23 DÉCOUVERTE PATRICE ALCARAS PATRICE © - √ Village et marché de Tarabuco. Village de et marché (les meilleurs tissus de la ont failli disparaître jamaisà j’alqa alqa LA BOLIVIE EN 25 MOTS-CLÉS 25 MOTS-CLÉS EN BOLIVIE LA sable merveilleuses dans quelques coins perdus de l’immense Amazonie… là-bas… aunord de Santa Cruz. Ou alors autour de la Isladel Sol, sur le lac Titicaca d’ailleurs,: si vous ne craignez pas le froid, on peut même y camper gratuitement ! de laculture bolivienne, les femmes de la région ayantbesoin disposer de modèles de antérieurs pour assurer la continuation de leur fabrication. Si dans d’autres pays d’Amérique latine, le marchandage fait partie du mode de vie,s’utilise il avec beaucoup plus de modé ration en Bolivie. peut S’il apparaître comme unjeu, faut il rappeler que payer un prix juste (certes difficile à définir) est une question de surviepour l’autochtone et de respect pour le visiteur envers ses hôtes. Plages Eh bien non ! Il n’y a pas de mer en Bolivie, conclusion pas a n’y il : de plages non Enplus. revanche, C.Q.F.D. les aventuriers extrêmes franges des dénicher de peuvent de sécurité et de qualité, en particulierlors excursion. quelques a années, Il y d’une de chercheurs nord-américains « nombreux » ont achetédes En fait, ces pièces valaient cent fois plus. Les Américains question en ont leur d’ailleurs consacré un musée à San Diego. De plus, lestissus j’ Bolivie) à 5 US$ la pièce, car les paysannes ignoraient leurs de réelle valeur la produits. -

dépend. Le prix juste est également un signe Cependant, ne cherchez pas à dévaluer le Cependant,le dévaluer pas à cherchez ne prix de l’artisanat local puisque sa survie en réductions consenties dépassent ne très que rarement 25 % du prix initialement annoncé. demandant ristourne. une Le marchandage fait partie des mœurs boliviennes, mais les Pedir rebaja Pedir «฀Rebájame฀Casero฀(ou฀Casera)฀!฀»฀Cette฀ expression permet d’établir un lien de confiance avec le commerçant, tout en entre la Bolivie et le Chili. chose est sûre, celle-ciest au cœur de la « haine cordiale » qui caractérise les relations ports chiliens d’Iquique, entre autre, mais elle davantage.veut Personne sait ne comment résoudre cette question délicate, mais une historique. Aujourd’hui, la Boliviehistorique. la bénéficie Aujourd’hui, de conditions avantageuses pour accéder aux andin réclame unaccès au Pacifique mais le Chili refuse de revenir sur un événement vainqueur. Depuis, régulièrement, un débat débat un régulièrement, Depuis, vainqueur. fait rage entre les deux pays voisins. Le pays ans contre le Chili (guerre du Pacifique) : la région d’Antofagasta fut colonisée par le Bolivie possédait un accès à la mer jusqu’à ce perde, en1883,qu’elle une guerre de quatre retard économique de ces deux pays, parmi les plus pauvres du continent. Pourtant, la (avecle Paraguay) neà pas disposer d’accès explique, en partie, le L’enclavement laà mer. LaBolivie est le seul pays d’Amérique latine en couleurs, en animation, en originalité et beauté. en Pacifique culture du marché. Le valle Alto et ses villages cochalas proposent rivalisent marchés des qui andines de Cochabamba longtemps de andines depuis où, (avec les Incas ?), développée s’est une vraie décline en d’infinies variantes. d’infinies en En commençantdécline par les moins connus, ceux des vallées sub- marchés de Bolivie, comme ceux d’Equateur ou du Guatemala, sont d’une beauté qui se Au-delà quelconque volonté d’une taxono mique, on peut avancer sans risque que les Leclassement des plusbeaux marchés du monde est toujours sujet à controverses. Mercados d’affection, même lors premièred’une rencontre, ce qui témoigne de la proximité naturelle des habitants de ce pays. C’est ainsi que les gens s’appellent en signe Mamita – Papito – Mamita 24 ® LA BOLIVIE EN 25 MOTS-CLÉS

Faire – Ne pas faire w Pensez au mal de l’altitude (sorojche), si vous arrivez directement à La Paz, par exemple. Vous voici à 4 000 m d’altitude, une performance qu’envie l’aiguille du Midi ! Marchez peu, mangez du sucre ou des douceurs à base de canne à sucre, buvez éventuellement du maté de coca et de l’eau, mais pas beaucoup d’alcool. Petit à petit, vous vous habituerez à l’altitude… à moins que les douleurs soient trop intenses et qu’il vous faille aussitôt redescendre au niveau de la mer, une possibilité peu courante. Cependant, si l’on fait attention (si l’on ne court pas un 100 m par exemple), on ne ressent pas vraiment de malaise, un léger enivrement général du corps peut-être… w Faites attention où vous mangez. Ne croyez surtout pas que vous allez mourir parce que vous dégustez une soupe de pattes de poule dans un marché local, mais toutefois, prenez vos précautions et, si vous avez l’estomac fragile, évitez les étals de rue : c’est assez rudimentaire. Sur l’Altiplano, on utilise à outrance les condiments (aji notamment, du piment), ce qui n’est pas le cas dans l’Orient. La plupart du temps, les voyageurs n’apprécient pas beaucoup l’aji, et la plupart des restaurants proposent aujourd’hui des plats internationaux, ou locaux, mais sans saveur particulière. w Pensez que le soleil à 4 000 m tape très fort ! Même si vous n’avez pas chaud, vos brûlures au visage (jusqu’au second degré) sauront vous le rappeler. Protégez-vous en conséquence : pensez peut-être à emporter un baume pour les lèvres et ne restez pas allongé dans une chaise longue pendant des heures, vous risqueriez de le regretter amèrement. w Les . Ce sont des lieux artistiques, que l’on trouve dans chaque ville principale. On y monte des spectacles de musique et de danses autochtones, parfois médiocres, souvent superbes et festifs. On pourra en profiter pour découvrir les plats et les boissons typiques de la région et du pays. A ne pas manquer, pour véritablement sentir l’âme artistique de la Bolivie. w Pourboire. Ils sont normalement déjà inclus dans l’addition, mais rien ne vous empêche de remercier un bon service ou une attention particulière… C’est une habitude que l’on a peu à peu perdue mais qui recouvre tout son sens pour « féliciter » ceux qui s’efforcent et le méritent. w N’hésitez pas à marchander pour toutes choses, dans une limite raisonnable. w Enfin, n’oubliez pas que la Bolivie est un pays très pauvre et comportez-vous en conséquence. Certains écrivains voyageurs ont pu noter que « la philosophie ne voyage pas » : évitez de juger ce que vous voyez d’après vos propres perspectives, discutez d’abord, n’élevez la voix qu’en dernier recours, beaucoup de problèmes se délient grâce à la patience et à la discussion… Beaucoup de choses vous sembleront étranges, vous aurez peut-être envie parfois de hurler contre ce qui vous paraît être un non-sens, mais raisonnez-vous et laissez le charme agir.

Plurinational s’estompent rapidement (au bout d’un ou Depuis la constitution de 2009, entérinée deux jours, selon les personnes) à condition par voie de référendum populaire, la Bolivie de respecter un certain calme et une dose est devenue « l’Etat plurinational de Bolivie ». d’efforts raisonnable. N’hésitez pas à boire L’espagnol, ainsi que 36 autres langues beaucoup d’eau, des tisanes de coca (maté indigènes, sont désormais officielles. Ces de coca), à gérer vos efforts (pas d’efforts 36 langues représentent autant de peuples brusques) et éventuellement à prendre une autochtones, qui siègent à l’Assemblée légis- aspirine en début de journée pour fluidifier lative plurinationale (ancien Congrès). votre sang. Une bonne acclimatation est nécessaire pour pratiquer une activité sportive Sorojche sur l’Altiplano. En général, après deux journées Le premier jour, vous serez certainement à La Paz, les effets s’estompent. En cas de affecté par l’altitude. Le mal des montagnes persistance des troubles (assez rare), prise est appelé ici « Sorojche ». Les symptômes en charge auprès de médecins spécialisés habituels sont la migraine, le manque à l’Institut bolivien de biologie de l’altitude, d’appétit et la fatigue. En général, ces effets à La Paz.

DÉCOUVERTE C’est des l’un Survol

Cordillère royale des Andes. des royale Cordillère

de l’Amazonie. Une observation de photos nous cordillère la infrarouges de satellites montre des couleurs qui correspondent à des (or, minières richesses de saturés sous-sols étain, argent, wolfram, manganèse). éblouispar la majesté de cette muraille de neiges éternelles. La Cordillère royale, ou orientale, influence directement le climat des traverse. Lesprécipitations dans qu’elle régions les vallées subandines sont dues aux masses l’Amazonie, provenance de nuageuses en arrêtées par le murde neige. Ainsi, dans certains points de la région du Chaparé, les pluies atteignent 5 000 millimètres par an ! Inversement, de l’autre côté, sur les hauts plateaux,les pluies atteignent des niveaux parfoisinférieurs millimètres180 à par an. La Cordillère royale marque également la scission entre les deux régions principales de la Bolivie (Andes et Oriente), tout en étant à l’origine des trois bassins hydrographiques du pays : celui des lacs (Titicaca et Poopó), celui de La Plata (rivière Pilcomayo) et celui elle possède le plus haut sommet de la Bolivie, leSajama (6 520d’altitude),m ainsi que les volcans Payachatas, département le dans d’Oruro, la à frontière avec le Chili. Vers le sud, se dresse la cordillère de Lípez, limite occidentale du désert du même nom qui se trouve dans le département de Potosí. Le plus cette de haut sommet volcanique cordillère (certains comme l’Ollague ou le Putana sont encore en activité)est le Licancabur (5 980 m) qui marque aussi l’extrême sud de la Bolivie. phénomènes naturels impressionnants plus les d’Amérique latine. Ce titre anoblissant lui a espagnols, conquistadores les par donné été 9° 38’ 22° et de latitude 53’ sud. Située entre l’Equateur tropique le du et Capricorne, la Bolivie est tropical. un Ses pays zones trois andine, zone la sont principales géographiques les vallées subandines les plaines et orientales ou l’Amazonie. w

- - - ).

Cette cordillère de la Bolivie de du territoire) à l’ouest e tierras bajas tierras , soit le double de celle de 2 et ).Cette région, qui a toujours 2 GÉOGRAPHIE

Cordillère occidentale. Cordillère

llanos orientales w Francisco, volcanique, Argentine. en D’origine est longue de 620 km et elle s’étend du nœud de Vilcanota, au Pérou, jusqu’au col de San en territoire bolivien, au nord du lac Titicaca. occidentale et Cordillère royale) au nœud de entre lorsqu’elle d’Apolobamba cordillère la véritable épinedorsale dela Bolivie. La cordil lère se divise en deux branches (Cordillère Ce formidable rapport de force, en surélevant les fonds marins, a donné naissance à une celle du bouclier du brésilien cescelle – deux plaques tectoniques constituent qui Sud. du l’Amérique fascinants de notre planète. Elle est née de la pression de la plaque de Nazca contre l’un des phénomènes géologiques les plus géologiques phénomènes des plus les l’un royale, nom que les Andes les que nom Bolivie, prennent royale, en est dorsale l’épine géologique et écologique de tout le pays. La cordillère des Andes est montagnes. Pourtant, et aussi étonnant que cela puisse paraître, la Bolivie est un pays avant tout amazonien. Néanmoins, la Cordillère l’image d’un paysd’un l’image dehauts plateauxet de occupent 28 de % la surface de la Bolivie (307 000 km Les Andes Les subandines vallées les et l’Altiplano Andes, Les les vallées centrales et les Yungas, et les vastes plaines orientales dites « du Chaco » ( trois régionsparticulières l’Altiplano: (où se concentrent lestrois quartsde la population), géographiques bien distincts : la cordillère des Andes (qui occupe 1/5 et les grandes plaines orientales. On distingue La Bolivie est partagée entre deux ensembles de 1 098 km 581 26’ 69° et 57° entre s’étend le pays laFrance, 38’de longitude les ouest parallèles entre et national de Bolivie) constitue le cœur géogra duphique Sud. une Avec de surface l’Amérique La Bolivie (appelée Bolivie 2009depuis pluri La l’Etat marqué voyageurs, les contribue façonner à 26 ® SURVOL DE LA BOLIVIE

bibliothécaire de l’université Mayor de San Voir la Bolivie avec l’œil Andrés. Toutes les légendes boliviennes ont du condor ! été compilées par sa plume merveilleuse. La cordillère Quimsa Cruz (trois croix), derrière Une vision unique de la Bolivie, celle qu’a l’Illimani, dresse des massifs très riches en seul le condor royal, vous est offerte grâce ressources minières mais l’altitude de ses aux vols du petit matin et de l’après-midi, sommets n’est pas aussi importante. Les plus en provenance ou à destination de La remarquables sont le Puntiagudo (5 400 m), le Paz. On passe très près de l’Illimani, du Yunque (5 600 m), l’Inmaculado (5 600 m) et Mururata et on survole la cordillère Quimsa l’Atoroma (5 700 m). Quimsa Cruz est devenu Cruz, pour ensuite observer le mariage des le repaire favori des andinistes qui aiment se massifs montagneux avec l’Amazonie. battre contre la montagne les mains nues. Les vols La Paz-Trinidad et La Paz-Tarija La Cordillère orientale continue ensuite en (s’asseoir à droite de l’appareil) sont très direction nord sud-est, dans le département spectaculaires : on aperçoit les salars de d’Oruro (cordillère Azanaques) et dans le Coipasa et d’Uyuni qui nous apparaissent département de Potosí (cordillère de Chichas), comme de véritables mers de sel. pour se terminer dans le sud de la Bolivie sous Pour retenter l’expérience, les frères le nom de cordillère de Lípez, vers l’Argentine. Echalar à La Paz et leur « Aerotaxi » Entre la Cordillère occidentale et la Cordillère proposent des vols à l’heure sur la cordil- orientale se trouve enfermé l’Altiplano, région lère, le lac Titicaca et le salar de Uyuni. des hauts plateaux andins d’une altitude moyenne de 3 700 m. w La Cordillère orientale (royale et w Altiplano. Son nom fait rêver le voyageur ! Apolobamba au nord de cette dernière) n’est Très influencé par la Cordillère royale, le pas facile à dompter. Les meilleurs alpinistes nord de l’Altiplano (La Paz et le lac Titicaca) y trouvent des possibilités d’escalade sans est la partie la plus humide de la région, fin. Au nord, phénomène unique, la cordillère avec une moyenne de 650 millimètres de d’Apolobamba est bordée de marais de précipitations annuelles. Le lac Sacré agit haute montagne. Les glaciers ressemblent comme un régulateur thermique pour toutes à ceux de la Cordillère blanche au Pérou. les hautes terres du Pérou et de la Bolivie Les sommets les plus importants sont le situées dans les alentours de cette masse Cololo (5 915 m), le Wilakollo (5 816 m) et le d’eau de 8 300 km. Il en résulte, entre autre, Chaupi Orko (6 040 m). Enfin, la cordillère une plus grande productivité agricole et la Apolobamba est le fief des Kallawayas (les croissance de certaines espèces d’arbres médecins millénaires itinérants des Andes). La propres à la région (K’eñua, K’iswara et K’olli). Cordillère royale, aux abords de La Paz, étend Le lac Titicaca, ainsi que le lac Popoó et les sur 220 km ses sommets couronnés de neiges salars (déserts de sel d’Uyuni et de Coipasa) éternelles. Partant de la Quebrada (la vallée) sont les restes d’une fabuleuse mer intérieure de Sorata, elle traverse l’Altiplano, selon un datant du début du quaternaire. Ces lacs axe nord-ouest sud-est, pour terminer dans (appelés par les chercheurs boliviens Minchín le massif à trois corps du seigneur Illimani, et฀Ballivián)฀recouvraient฀la฀plus฀grande฀partie฀ symbole de la capitale andine. Les sommets de l’Altiplano andin où l’on trouve encore les plus importants sont l’ (6 383 m), un grand nombre de trilobites fossilisés. l’Ancohuma (6 427 m), le L’Altiplano central (département d’Oruro) (6 095 m), le Condoriri (5 640 m), le Huayna jouit d’un climat plus sec. Là, les cultures de Potosí (6 088 m), le Mururata (5 765 m) pommes de terre et de céréales du nord cèdent et bien évidemment l’Illimani (6 490 m), la la place à des plaines de sable. La région montagne qui surveille la ville de La Paz. Tous comprend le lac Popoó (2 218 km2) et le salar les noms de la Cordillère royale correspondent de Coipasa (2 218 km2), foyer de l’ethnie la à des divinités ou à des grands seigneurs de plus ancienne des Amériques, les Chipayas. Le la culture aymara : en ce début de troisième sud de l’Altiplano représente la région la plus millénaire, ils continuent à être vénérés comme extrême et la plus spectaculaire du point de tels par une partie des Boliviens. Ainsi, si vous vue géologique avec, à l’ouest du département vous rendez à La Paz, cherchez le kiosque de Potosí, le salar d’Uyuni, le plus grand de Don Antonio Paredes Candia, l’écrivain désert de sel du monde, d’une surface de bolivien qui depuis plus de 30 ans est le 10 200 km2. Le sel qui en est extrait sert pour

27 DÉCOUVERTE PATRICE ALCARAS PATRICE © √ Phoenicopeterus Phoenicopeterus comprennent les Isla del Sol (Île du Soleil). SURVOL DE LA BOLIVIE BOLIVIE LA DE SURVOL ). Les lagunes les plusspectaculaires Les vallées subandines vallées Les

contreforts,les vallées subtropicales ou Yungas se situent entre 500 et 2 500 m au-dessus du humide et chaude, Très niveau la de la mer. région est propice à la culture des agrumes, du café et de la feuille de coca. Quand la déclivité pas n’est aussi abrupte, onentre dans des vallées tempérées comme celles de Cochabamba,et Sucre Tarija dont le climat et le relief sont comparables à certaines régions du sud de l’Espagne. par Tarija, exemple, est connue en Bolivie comme la « Petite Andalousie(tierra » Andaluz), surnom bien en accord avec le caractère de ses habitants, les Chapacos, qui jouissent réputation d’une d’indolence. au chocolat Milo. La région du sud Lípez abrite360 lagunesvolcaniques comptent qui parmi les plusbeaux paysages d’Amérique du Sud. Ces lacs doivent leur coloration rouge, verte, émeraude, améthyste ou bleu ciel à laprésence de phytoplancton qui réagit la à lumièredu soleil. Ils sont l’habitat des d’un oiseaux les plus beaux et les plus rares du monde, le flamant James ( Jamesis sont Celeste, laguna la Colorada laguna la et Verde. laguna la Yungas et le Chapare. Vers l’est, la Cordillère descendroyale façon de vertigineuse pour aller se fondre dans l’Amazonie. Dans ces w dans la composition de la célèbre boisson de malnutrition. C’est aussi un produit très convoité pour les exportations, car entre il merveilleuses ressources naturelles dont la la dont naturelles ressources merveilleuses Bolivie dispose pour faire face aux problèmes à la famille de chénopodiacées (comme les épinards). Le quinoa réal est des l’une l’époque de la culture tiwanakota est une merveille du royaume végétal. Elle appartient Les paysanscultivent y le quinoa, plante des civilisations tiwanaku et inca, riche encalories. Cette plante cultivée depuis région,très peu peuplée et aride, possède grandeune quantité réserves de minérales. filonéchappe au contrôle communautaire. Le sudLípez commence au sud du Cette salar. les générationsles futures, aussi risque mais un de bouleversement social et écologique si ce de développement, ex-ORSTOM), à 4 millions tonnes.de Une gigantesque cagnotte pour partiesud du salar sont estimées, par une mission de l’I.R.D. (Institut de recherche et spatiale et aéronautique, et la l’électronique la dans enfouies réserves Les pharmacie. réserves de lithium du monde. Le lithium, métal intervient léger, dans la construction un miroir, le plus gigantesqueun miroir, de la planète ! Le salar de Uyuni possède les plus grandes l’été (lal’été saison des pluies, de décembre à avril), une fine couche transforme d’eau le salar en la consommationla interne Bolivie. la Pendant de 28 ® SURVOL DE LA BOLIVIE El Oriente 900 m), alors que la moyenne de la région El Oriente constitue 72 % de la surface de est de 400 m. Ces collines sont très riches la Bolivie. Très montagneuse et riche en en ressources minières, tels les gisements ressources minières, la région abrite l’essentiel de fer du « Mutún », les plus importants de de la flore et de la faune boliviennes. Ses la planète. Dans la Chiquitania, citons aussi grandes plaines ont une altitude moyenne les « bañados » (marais) d’Izozog et ceux de 250 m. du Pantanal, à la frontière avec le Brésil. Le département compte également les parcs w Amazonie. Le nord-ouest de la Bolivie nationaux les plus beaux de l’Oriente : le parc (départements de Beni et de Pando) est Amboró et le parc Noël Kempff. Les plaines recouvert par la forêt amazonienne, réservoir de Chiquitos et celles de Moxos, dans le Beni, de bois précieux, de faune et de flore. A partir furent choisies par les jésuites pour tenter la de Trinidad et vers le sud, la végétation est de réalisation d’une utopie à la Thomas More : type « savane ». La plaine de Moxos, pendant les missions jésuites. la saison des pluies (de novembre à avril), est w Chaco. Situé vers le sud du département de submergée par les eaux. Ce phénomène a Santa Cruz et couvrant l’est des départements poussé les habitants de l’ancienne civilisation de Tarija et de Chuquisaca, le Chaco fut la de Moxos à construire de gigantesques région choisie par Ernesto Che Guevara pour îles artificielles (20 000 « lomas » ont été tenter d’implanter un foyer de guérilla. Le recensées dans le Beni) pour se protéger de Chaco ressemble à la Sierra Maestra où le ces inondations cycliques. La vie du bassin Che, Camilo Cienfuegos et les frères Castro amazonien doit beaucoup à un richissime entreprirent l’une des aventures les plus réseau de rivières qui, partant de la Cordillère romanesques de l’histoire latino-américaine. royale, vont s’échouer dans l’Amazone et, Ici, alternent des plaines avec des vallées au-delà, dans l’océan Atlantique. Les rivières au climat sec et à la végétation dense, mais Mamoré, Iténez et Madre de Dios sont les moins accueillante et exubérante qu’en artères principales de cet immense réseau Amazonie. Cette région recèle la plupart des d’eau. réserves de gaz naturel et de pétrole du pays. w Plaines de Chiquitos. A l’est de la Bolivie, Une richesse qui devrait faire de la Bolivie le dans le département de Santa Cruz, les principal fournisseur du Brésil et de l’Argentine plaines de Chiquitos sont surplombées par en gaz naturel, mais qui divise également des sommets de petite taille (entre 700 et le pays. ANTOINE [email protected] ©

Glaces éternelles au Licancabur. 29 DÉCOUVERTE √ vit encore encore vit , , 40 000 habitants 2 , 260 000 habitants siècle avec l’arrivée 2 e SURVOL DE LA BOLIVIE BOLIVIE LA DE SURVOL les noix du Brésil et le cacao. 63 827 km

213 654213 km LeBeni est sillonné parune grande

siècle (par la suite, comme quoi le . (lagoma), e Beni. Pando.

w w Sa capitale, vit Trinidad, du de bétail l’élevage et de l’exploitation des matières premières de l’Amazonie. Le Beni a également voté son autonomie en juin 2008 en réaction à la politique en faveur de la minorité indienne menée par le président Evo Morales. orientale que la civilisation de Moxos s’est aménageant quelques en développée 20 000 îles artificielles, des centaines de lagunes, des canaux de navigation ainsi que Et champs pour l’agriculture. d’immenses pourtant,quelquesa y il années encore, les historiens croyaient que l’histoire du Beni commençait au XVIII des missionnaires jésuites, suivis par la famille฀Suárez,฀les฀Fitzcarraldo฀de฀la฀Bolivie฀ du XIX hasard fait bien les choses, le destin les unira pour rêver des l’un projets d’intégration fluviale les ambitieux plus des Amériques…). Le Beni offre les meilleures possibilités de balades en Amazonie, notamment en bateau. la saison sèche. En juin 2008, la province du Pando a voté à 80 % son autonomie en opposition au pouvoir central incarné par Evo Morales. Le Pando est peuplé par les ethnies Machicanga. et Araona, Toromona Abondant ressources de naturelles (minerais et bois précieux) et richesse d’une écologique intégré département est mal ce indiscutable, au reste de la Bolivie. Aussi, nous n’en parlerons dans cette édition travers qu’à l’incroyable histoire de Nicolas Suarez et de Fitzcarraldo. environ partie des rivières du bassin amazonien (Mamoré, Aperé). et Ibaré Guaporé, Historiquement, dans c’est cette région nistrative de base est ou communauté l’ayllu andine ; celle-ci perdure encore, sous certains aspects, dans le pays. départements des jeune Le environ. plus boliviens (créé en 1938) est situé à l’extrémité nordde la Bolivie, sur la frontière avec le Pérou et le Brésil. Sa capitale, Cobija, ainsi nommée ensouvenir du port bolivien du Pacifique, perdu durantla guerre contre le Chili comme agricoles produits de commerce du l’hévéa Ce département, essentiellement amazonien, malheureusement accessiblen’est par que voie aérienne ou par voie terrestre,lors d’un possiblelong voyage, pendant uniquement

- - - - - N’oublions pas que N’oublions (copartición tributaria) (junta vecinal).

une bonne partie de la population, l’unité admi voisinage voisinage pour les Aymara et les Quechua, c’est-à-dire peut recouvrir une communauté indigène, une une peut recouvrir indigène, communauté une communauté paysanne ou une assemblée de circonscription territoriale est constituée par par constituée est territoriale circonscription l’Organisationterritoriale de base (O.T.B.), qui desquels se trouve un agent municipal, élu en même temps que le maire). La plus petite municipalités se divisent en districts (unités administratives) et en cantons (à la tête municipales, on élit un conseil par suffrage universel qui désigne le maire. Enfin, les coparticipation fiscale et lèvent desimpôts locaux.Lors des élections financiers nécessaires les bien à pour mener projets ; elles perçoivent, par conséquent, une dernières ont vu leur champ d’action s’élargir, mais elles ne disposentpas des gros moyens ambigus quant aux responsabilités respectives responsabilités aux quant ambigus des départements et des municipalités. Ces de décentralisation de 1994 a créé des muni urbaines rurales (les municipalités cipalités existaient déjà), mais les textes sont plutôt en a 94), dirigées par un sous-préfet, puis en municipalités (il à ce jour). y en a 314 La loi l’Altiplano, plus pauvres et plus laborieux. Les départements sont divisés en provinces (il y riche et le plus occidentalisé, Santa Cruz sesoucie fort peu de ses compatriotes de pays, secoué par des mouvements sociaux récurrents : en tant que département le plus 2005 puis en 2008, le département de Santa Cruz a menacé de se séparer du reste du tementalélu. Lespréfectures ont la possibi (sous contrôle d’emprunter et d’investir lité sur les activités minières et pétrolifères. On comprend dèslors pourquoi,pendant l’année gouvernemental), perçoivent et redevances les qu’un embryonqu’un de pouvoir local autonome. Si le préfet est nommé par le président de la existe il aussiRépublique, conseil un dépar dispose d’une préfecture, autant qui s’avère être délégation gouvernement une du national justice. La Paz est le siège des pouvoirs Chaque département et législatif. exécutif en départements à la française, partir à de 1826.Sucre est la capitalede la République ainsi que le siège de la Cour suprême de Charcas à laquelle on a superposé le partage eux-mêmes organisés en provinces et cantons. cantons. et provinces en organisés eux-mêmes orga Cette l’ancienne correspond à division nisation Royale coloniale Audience la de de LaBolivie est divisée en neuf départements, Les départements 30 ® SURVOL DE LA BOLIVIE

w Santa Cruz. 244 658 km2, 1 800 000 habi- agriculteurs qui cultivent la feuille de coca) tants. Le département le plus riche et le plus et les « leopardos » (les forces de police dynamique de la Bolivie. Sa capitale, Santa chargées de la répression antidrogue). Mais Cruz de la Sierra (1 300 000 habitants), a l’art de vivre et le climat de Cochabamba connu une étonnante métamorphose qui a ont fait de la région une destination favorite transformé cette paisible bourgade coloniale des Boliviens. en capitale économique et en locomotive du w Oruro. 53 588 km2, 340 000 habitants. Cette pays. Agro-industrie, services, mines, pétrole région, essentiellement minière, a beaucoup et surtout l’un des plus grands gisements souffert de la fermeture des mines de l’Etat de gaz naturel de la région ont fait de Santa en 1985-1986. A l’époque, une manifestation Cruz la région à plus fort taux de croissance symbolique, « la marcha por la vida », avait été d’Amérique latine (10 % par an). Le gazoduc du violemment réprimée par l’armée. Depuis, de Brésil devrait renforcer cette situation. Ancien nombreux mineros ont émigré au Chapare pour lieu d’implantation des missions jésuites de la cultiver la coca, tandis que l’activité minière a Chiquitania, le département abrite les parcs repris de plus belle, tout en ne créant que peu nationaux Amboró et Kempff, ainsi que celui du d’emplois. Les plus grands gisements d’or de Pantanal. Pour le touriste, aventurier ou homme la région sont exploités par une multinationale, d’affaires, Santa Cruz de la Sierra est une l’Inti Raymi Co. Le destin minier est rappelé tous excellente base d’opérations. Ce département les ans lorsque la ville d’Oruro devient, l’espace est traité dans les chapitres « La route des d’une semaine, le centre de la Bolivie grâce au Missions » et « La route du Che ». Le 5 mai plus important carnaval latino-américain après 2008, Santa Cruz a plébiscité à plus de 80 % celui de Rio. Le carnaval célèbre précisément une autonomie qu’Evo Morales juge « illégale la Vierge de la Mine (Virgén del Socavón). et séparatiste ». 50 groupes de danseurs et plusieurs centaines w La Paz. 133 985 km2, 2 300 000 habitants. de participants venus de la Bolivie tout entière La Paz qui, au nord, est un département de dansent pendant 18 heures au rythme des l’Amazonie, possède la plus belle partie de « orquestas » et, avec la danse des Diables (la la Cordillère royale, les vallées des Yungas, diablada), la fête atteint son paroxysme. Au nord le lac Titicaca et l’Altiplano au sud. A lui d’Oruro, le parc national Sajama offre l’occasion seul, ce département est un concentré d’une balade en 4x4 vraiment extraordinaire de la Bolivie entière. Et la ville de La Paz dans les Andes, mais qu’il faut penser à (1 500 000 habitants avec la ville d’El Alto) organiser à partir de La Paz. est sans doute l’une des plus spectaculaires w Potosí. 370 621 km2, 750 000 habitants. et des plus étonnantes du monde. A 3 600 m, « Vale un Potosí ! », a dit Cervantès. La elle est entourée par les neiges bienveillantes « huitième merveille du monde », selon le de la cordillère. Ce département est en chroniqueur espagnol Diego de Ocaña. La majorité aymara, mais on y trouve aussi, ville impériale de Potosí est devenue, quelque dans les Yungas, des Noirs venus d’Afrique temps après sa fondation, en 1545, la capitale ainsi qu’une minorité métisse et blanche au économique de l’Empire espagnol. La riche pouvoir. montagne de Potosí (el cerro Rico) déversait w Cochabamba. 55 631 km2, 1 200 000 habi- littéralement son métal sur l’Europe. Nous tants. « Viva Cochabamba valle manta ! », dit avons voulu consacrer un chapitre spécial la chanson. Cochabamba est le département à ce département et à celui de Chuquisaca des vallées andines : valle Alto et valle Bajo. (Sucre), en le centrant sur le thème de Entre les deux, Cochabamba, la ville, pourrait l’argent. Potosí abrite le fabuleux désert de devenir la plus belle de la Bolivie si le projet sel d’Uyuni ainsi que le plus beau des parcs de retenue des eaux du Misicuni se réalisait. nationaux des Andes, le parc Abaroa, avec le Cette terre agricole génère les plus beaux désert du sud Lípez et les lagunas Colorada marchés de la Bolivie, ainsi que la redoutable et Verde. Nous vous raconterons l’histoire « chicha », la boisson alcoolisée favorite des de cette ville unique au monde et nous vous Incas, à base de maïs fermenté (vous lirez à ce donnerons les conseils pour visiter les plus propos des commentaires d’Orbigny fortement beaux paysages des Amériques, tous situés appropriés). Le territoire quechua abonde en dans le département de Potosí. sites incas. Cependant, la crise économique w Chuquisaca. 51 524 km2, 460 000 habitants. des années 1985-1990 a rendu célèbres les Ce département s’enorgueillit de la plus belle vallées du Chapare à cause des affrontements ville de la Bolivie, Sucre, capitale officielle du qui ont eu lieu entre les « cocaleros » (les pays et siège de la Cour suprême de justice. Il

31 DÉCOUVERTE ARNAUD BONNEFOY ARNAUD © - √ SURVOL DE LA BOLIVIE BOLIVIE LA DE SURVOL Un arbre impressionnant, réserve de Serere. Un arbre impressionnant, proposent de payer une partie de la dette extérieure du pays, en échange de la création de parcs nationaux (par celui exemple, de San Borja). de ces politiques ne se mesure souvent qu’au qu’elle bout plusieurs de années. L’Amazonie, péruvienne bolivienne, soit ou brésilienne, équatorienne, représente un dixième du total mondial des espèces végétaleset animales et 20 % des provisions douce d’eau du globe. Il extraordinaire cet protéger de donc convient écosystème, paradoxalement si fragile et complexe.Des projetsde route asphaltée, indiscutablement nécessaire développe au ment et au désenclavement de ces régions (Cobija, Rurrenabaque, etc.), Trinidad, vont transformer la vie des habitants mais aussi l’écosystème. Le développement doit se conjuguer, en Bolivie comme ailleurs, avec la durabilité. Des solutions intelligentes sont apparues récemment : des ONG puissantes bien que lié historiquement lié que bien Potosí, à est que procheculturellement l’Argentine plus de des Andes.Cette région, mi-chemin à entre les Andes et l’Oriente, cultive une certaine façon de vivre qui met à l’honneur la musique, le vin et l’humour le plus inventif du pays. « Los Chapacos culture une expriment différente » que vous pourrez découvrir et dans à Tarija sesenvirons, lors du carnaval ou des fêtes régionales. afin touristiques, guides des formation la dans de garder un pays préservé, mais l’impact réel - - . , 350 000 habitants. 2 37 623km

ENVIRONNEMENT – ÉCOLOGIE Tarija.

w naturels. Raison d’Etat oblige ! Il est urgent dans gouvernement le que bolivien s’engage de vraies politiques de protection des sites et d’hectaresdes à « majorsdu » pétrole,sans se soucier le moins du monde de ces mêmes parcs la culture de la coca appauvrit les sols…) alors donne qu’il en concessions des milliers criminels de la nature s’installent la de quand ils criminels dans ces zones protégées (il est vrai que l’Altiplano vers les tropiques, comme des contribué à une mise en danger de nombreux de danger en contribué mise une à écosystèmes.Le gouvernement présente les « cocaleros » et autres paysans, chassés de à respecter la Pachamama, la terre mère, l’absencede volonté d’Etat et la misère intellec tuelle dans laquelle est maintenu le peuple ont pays. Paradoxalement, si les habitants n’ont pas attendu la vague verte pour apprendre Bolivie en respectant les salars, les lacs, les montagnes,les sentiers et les forêts de ce reusement, pas toujours entretenus. Il est donc nécessaire de « faire une fleur » à la Les parcs nationaux boliviens ne sont, malheu Le département le plus au sud de la Bolivie, pour leur mariage) deTarabuco et Potolo textiles des Amériques, les fabuleux axsus elles-mêmes tissent femmes les (robes que tant le destin de Chuquisaca a étéà Potosí lié et ses mines. Chuquisaca produit les meilleurs de l’est soitde l’est située dansl’Oriente dela Bolivie. Nous inclu l’avons dans « La route de l’argent », est essentiellement andin, bien qu’une partieest essentiellement qu’une bien andin, 32 ® SURVOL DE LA BOLIVIE PARCS NATIONAUX La Bolivie compte 9 grandes éco-régions et où les fougères sont particulièrement 42 sites écologiques naturels, ce qui en fait superbes, et où il est possible de camper, l’un des pays les plus diversifiés au monde. La ou encore Siberia, un nom qui ne s’invente rencontre des mondes andins, chaqueños (du pas et qui caractérise la forêt nuageuse d’une Chaco) et amazoniens assure une biodiversité exceptionnelle biodiversité, pour la flore et les des plus merveilleuses pour le naturaliste et oiseaux notamment. le randonneur. Les observateurs d’oiseaux w Parque nacional Madidi. Superficie de ne seront pas mécontents d’apprendre qu’il 1 895 750 ha. Que diriez-vous d’une balade n’existe pas moins de 1 350 espèces dans extraordinaire sur les rivières Mamoré ou le pays, soit près de 45 % de toutes les Ibaré ? Pêcher des piranhas, photographier des espèces existantes en Amérique du Sud. On oiseaux du paradis, rencontrer des alligators recense également quelques 220 espèces la nuit ou découvrir la culture des Chimane de reptiles, plus de 100 espèces d’amphi- (une centaine de familles y vivent) ou des biens et 320 espèces de mammifères (dont Cambas (une cinquantaine de familles). 10 endémiques). 3 jours, en incluant le temps de se rendre On estime aujourd’hui que 250 espèces à Trinidad (par avion) ou à Rurrenabaque, de la faune se trouvent en voie d’extinc- sont un minimum. En général, il vaut mieux tion : l’instauration de parcs nationaux est compter 5 ou 6 jours. Le parc de Madidi donc une priorité pour la survie d’une telle diversité biologique. Il existe plus de 60 aires compte 200 espèces de plantes endémiques Socratea exorrhiza protégées en Bolivie, dont 31 parcs nationaux, (dont la palma pachiuva ou , réserves nationales, réserves de la biosphère, la jatata ou Geonoma sp., la mara ou caoba sanctuaires de la nature et refuges de la vie – Swietenia macrophylla –, le palo maría ou sylvestre. Outre les sites naturels boliviens Calophyllum brasiliense, le cèdre ou Cedrela majestueux (Salar de Uyuni, Cordillère royale odorata, le ochoó ou Hura crepitans, ou encore et chemins de l’Inca, lac Titicaca, Pantanal, le cuchi ou Astronium sp.), 500 espèces etc.), voici certains des plus beaux parcs d’oiseaux connues (dont le Turdus haplochrous nationaux : endémique), 100 espèces de mammifères et il présente un intérêt majeur de par son w Parque nacional Amboró. A 3 heures de étagement des cimes, des Andes jusqu’aux Santa Cruz seulement et sur la route de Che portes de l’Amazonie. On peut observer des Guevara, sur une superficie de 442 500 ha. caïmans noirs à la lagune Normandie… bien Plantes préhistoriques, fougères géantes. différente du paisible port de Honfleur ! Accès Un minimum de 2 jours pour effectuer des difficile si vous comptez pénétrer en son cœur. randonnées entre volcans et végétation semi-tropicale, typique de l’écorégion w Parque nacional Nöel Kempff Mercado. montagneuse des Yungas. On observera des Le véritable chef-d’œuvre de la nature de fougères arborescentes géantes (Cyathea l’Oriente (qui s’étend sur une superficie de Alsophyla), le caoba américain, le palmier 914 000 ha) se situe à la rencontre des asaí, un grand nombre d’orchidées, etc. On influences de la région amazonienne, de a recensé 127 espèces de mammifères, dont la forêt sèche subtropicale du sud et de la 43 espèces de chauves-souris, l’ours andin forêt chiquitana de l’ouest, et embrasse une ou jucumari, le jaguar, le fourmilier, ainsi bonne partie de la « meseta » (plateau) de que 105 espèces de reptiles, 73 espèces Caparuch ou Huanchaca, qui s’élève à 1 000 m d’amphibiens, 50 espèces de grenouilles d’altitude. La beauté des cascades arc-en-ciel et de crapauds. Enfin, les observateurs et bien d’autres merveilles méritent peut- d’oiseaux pourront admirer quelques-unes être le sacrifice… On a recensé quelques des 812 espèces qui voltigent dans le parc, 700 espèces d’oiseaux, de nombreuses tortues dont de nombreuses endémiques. Les endroits aquatiques (dont la Tararuga ou Podocnemis les plus impressionnants sont la cascade expansa et la Traracaya ou Podocnemis de Mucuñucú (d’une hauteur de 40 m), unifilis). La région de Piso Firme recèle Saguayo où l’on observe une grande plusieurs sites archéologiques. Découvrez concentration d’animaux, La Chonta pour le site qui a inspiré le roman Le Monde perdu les amateurs d’oiseaux, les canyons del Ichilo de Conan Doyle et qui est à l’origine des films (un beau panorama), la Yunga de Mairana Jurassic Park et de sa suite Le Monde perdu. 33 DÉCOUVERTE

√ s s e e chat es. vril – Felis Felis – az t gris P nt que Jututu. , la yareta siècle en siècle en e pumas e supérieure e. Sese. pattes e colorations et localement una Colorada, Créée et en 1973 ),sa flore singulière Il mesure environ ), ses geysers ainsi est appelé ici . ier, mais le meilleur mois ier, deson plumage est rose, – Pterocnemia pennata –, Tokoko. SURVOL DE LA BOLIVIE BOLIVIE LA DE SURVOL Parina Grande Parina Polylepis tarapacana Polylepis – Chaetophractus nationi –, – Felis– jacobita –, suri – Fulica gigantea Fulica – Azorella compacta Azorella est ici appelé SERNAP Reserva nacional de fauna andina Reserva andina fauna de nacional +591 6268 2 242 – +591 6272 2 242

appelé aussi appelé

w ✆ Fax : +591 6304 2 242 www.sernap.gob.bo Calle Francisco Bedregal 2904, La Site du Service National des Aires Protégées. se combiner avec les beautés du nord Chili, toutes proches. En particulier, la descente vers le Pacifique (ville d’Arica), la superbe région du salar de Suriri, le parc national de Lauca et sa faune abondante. Eduardo Avaroa (REA). amplifiée elles’étend sur une en 1981, superficie ha, au 745 sud-ouest de 714 du département de Potosí, à la frontière avec l’Argentine et le Chili. La réserve protège volcaniques,lagunes des des geysers, une cordillèrede volcans et les très beaux et (accompagnés James flamants rarissimes de leurs acolytes flamants andins et flamants chiliens). safaune typique de l’Altiplano (vigognes, quirquinchos andin outiti concolor –, chocka (le quinoa ou ou qued’étonnantes églises du XVI plein milieu de l’Altiplano. Peut facilement „ (Phoenicoparrus jamesi) (Phoenicoparrus

C’est la Il existe plusieurs (phoenicopterus chilensis) (phoenicopterus

(Phoenicoparrus andinus), (Phoenicoparrus

siècle. siècle. e est le plus grand (1,10 m). est leplus Il grandprésente (1,10 unplumage rose d’un vif, mais le tier Le flamant James ou Parina Chica Parina James ou Le flamant Le flamant andin Le flamant chilien

Parque nacional de Sajama. Sajama. de Parque nacional w w w jaunes. Ses pattes Ses jaunes. sont jaunes. au sud Lípez. Un spectacle unique à ne pas surtout manquer, entre septembre et a (plusforte concentration de populations entre décembre et janv novembre,s’avère les conditions climatiques étant excellentes) mais le tiers postérieur de son corps exhibe moins un plumage vif noir, cependa des teintes jaunes virant à l’orange, avec une petite tâche noire sur la point sont de couleur rouge. On pourra observer les trois espèces ensemble,principalement à la Lag deson thorax dévoiledes nuances violettes. Son bec estmâtiné noir, d C’estle plus petit, ne il mesure que 0,90 environ.m La couleur celui du flamant andin ; le bec est moins courbé que chez les autres espèces etrévèl Chururu, postérieur de son corps est recouvert tandis plumage d’un noir, que la parti Une histoire de flamants m et exhibe il 1,05 un plumage saumon virant aurouge, ainsi que desplumes noir Son bec est blanc rosé avec la pointe noire. Ses pattes sontentre bleu céleste e (ou pâle). bleu

w et les pics jumeaux Payachatas, le parc, Au programme de ce voyage, le plushaut sommet de la Bolivie (Sajama, 6 542 m) Paz et de faire la balade (de 1 à 3 jours). premièreaire protégée de Bolivie, créée en 1939. Il suffit de louer un véhicule à La 4x4 par avion de Santa Cruz (2 heures 30). Enfin, celle de Paucerna est accessible par bateau depuis Flor de Oro ; compter entre 5 heures et 9 heures de navigation. campement dispose capacité d’une de 30 lits. La zone de Huanchaca accessible n’est que La zone de Los Fierros est accessible par avion de Santa Cruz (2 heures) et par route (versen 4x4 Santa Rosa de la Roca, Florida etLos Fierros, compter heures). bien 18 Ce 9 heures de bateau). Le campement deFlor de Oro dispose capacité d’une lits. de 15 prendre une lancha campement jusqu’au de Flor de Oro (compter entre 5 heures et à Santaà Rosa, Colonia Matin, La Mechita, Cerro Pelado et Piso Firme ; on doit alors long trajet,de Santa Cruz Losà Troncos, puis à San Ramón, puis à Concepción, puis voies d’accès. d’abord, Tout la zone de Flor de Oro est accessible par avion (2 heures de Santa Cruz) ou par route alors : c’est un peu glorieux lors de l’essor du caoutchouc au début du XX C’est là que se sont que là déroulés des événementsC’est 34 ® SURVOL DE LA BOLIVIE FAUNE ET FLORE Faune dans la cordillère d’Apolobamba, sur les flancs w de l’Illampu (Sorata – Cordillère royale), sur Altiplano. En premier lieu, l’Altiplano accueille les flancs du volcan Sajama. Plus méconnu et les lamas et les alpacas, animaux protégés figurant au tableau des espèces menacées, l’oso vénérés par les Indiens aymara et quechuas. andino (ours andin), aussi appelé ucumari, ours Les alpacas se différencient des lamas par à lunettes ou plus scientifiquement Tremarctos leur museau plus écrasé et par leurs poils ornatus, est un mammifère carnivore de la famille plus longs. Le lama est plus fin, plus élancé. des ursidés, tout comme l’ours ou le panda. Le L’alpaca ressemble à s’y méprendre à une seul ursidé d’Amérique du Sud peuple faiblement énorme peluche. Tous deux sont domestiqués les Andes, depuis le Venezuela jusqu’au nord et plus aucun ne vit à l’état sauvage. On peut de l’Argentine. observer les lamas sur l’ensemble de l’Altiplano. w Les alpacas sont concentrés dans la région du Le bassin amazonien. Il abrite la plus Sajama. Il est très rare d’en voir un s’énerver au grande diversité et densité de faune du globe. point de cracher sur un touriste, tant pis pour En vrac : perroquets, jaguars, caïmans, singes, tortues, papillons, serpents dont l’anaconda, la légende. Son cousin, la vicuña (vigogne), loutres, pécaris, tapirs, fourmiliers, ours, etc. est sauvage et protégé par le gouvernement. A partir de Rurrenabaque et de Trinidad, de Sa laine est réputée et extrêmement onéreuse. nombreuses excursions vous permettront On peut en apercevoir aisément dans le parc d’apprécier cette fabuleuse richesse. de Sajama (et dans le parc Lauca chilien, contigu), dans le sud Lípez et dans la cordillère Flore d’Apolobamba (Área Natural de Manejo Integrado Nacional Apolobamba). Durant votre excursion Les altitudes boliviennes s’étalent du niveau de la mer, pratiquement, à plus de 6 000 m. sur l’Altiplano, vous observerez aussi très En ajoutant une configuration géographique certainement des viscachas (lapins à longue originale : des versants secs, côté Pacifique, des queue – présence garantie sur les îles du salar versants humides, côté Amazonie (un énorme d’Uyuni et dans le parc de Lauca) et des nandus bassin sédimentaire coincé entre deux chaînes (petites autruches sauvages – présence garantie de montagnes). Le résultat est une variété au Sajama et plus rarement dans le sud Lípez). incroyable de climats, de paysages, de faune Et, bien sûr, les superbes flamants roses du sud et de flore. Peu de pays peuvent, en réalité, Lípez, en grand nombre autour de ses lagunes. rivaliser sur ce point. Plus difficiles à observer, les renards, les loups w et les condors. Le condor est le rapace le plus Sur les hauts plateaux, on notera la présence lourd, d’une envergure de parfois 3 m. Il peut de l’arbuste « le plus haut de la planète », le transporter 20 kg avec ses serres ! Pour observer quenua, qui pousse à plus de 4 000 m sur les cet animal sacré, il faut un peu de chance. On flancs du volcan Sajama, ou encore du cactus en voit habituellement, par ordre de probabilité, Puya Raimondi, qui ne fleurit qu’une fois tous dans le sud Lípez (vers le volcan Uturuncu), les 100 ans (près de , aux alentours de La Paz). On observera aussi la yareta (ou llareta), plante grasse de l’Altiplano qui ressemble à de la mousse collée sur de grosses pierres. En Les oiseaux en Bolivie réalité, la plante est dure comme de la roche La Bolivie compte un nombre d’espèces et pousse de manière concentrique pendant d’oiseaux tout à fait prodigieux. Le seul plusieurs siècles. Elle sert à chauffer les foyers parc national de Madidi en recense plus de (grande énergie calorifique grâce à la quantité de 1 000, soit environ 11 % de toute la popula- sa résine) dans les villages isolés de l’Altiplano. tion mondiale ! D’autres très bon spots pour w Plus bas, les forêts sont toujours rares, mais l’observation des oiseaux sont la pampa on observe l’apparition d’espèces de cactus, des Yungas autour de Rurrenabaque, le d’arbustes épineux et des rassemblements parc national Amboró près de Samaipata, d’eucalyptus. le Pantana, toute la région du Beni et les w environs de Cochabamba (même le lac Encore plus bas, ce sont les Yungas, versant Alalay au centre-ville !). Pour être incollable humide de l’Amazonie, puis les basses vallées sur tous les oiseaux recensés en Bolivie, et, enfin, la forêt primaire ou la savane ou consultez le site web www.oiseaux.net/ encore la forêt-galerie qui s’inonde une partie de oiseaux/bolivie.hmtl l’année. Mentionner les espèces remarquables de ces régions demanderait un ouvrage complet.

Histoire

LES CULTURES PRÉ-INCAS Les débuts à Viscachani (100 km de La Paz), s’étaient Les datations des pointes de flèches et autres installées des communautés préagricoles. outils trouvés dans les Andes situent une occu- Plus en hauteur, il y a les restes de groupes pation humaine datant de 20 000 à 30 000 ans plus anciens, qui sembleraient avoir suivi av. J.-C., comme en témoignent les peintures la descente du niveau du paléolac : il finit rupestres polychromes aux motifs zoomorphes par disparaître, laissant en aval des groupes et géométriques des caves de Toro Toro (à ne toujours plus jeunes. La culture Chiripa pas confondre avec Toro Muerto, au Pérou, où (1200 av. J.-C.) est donc l’une des plus les pétroglyphes aux pigmentations blanches anciennes de Bolivie. Son économie était et rouges appartiennent à la période précé- axée sur l’agriculture et la pêche. Pour pratiquer ramique). La singularité de Toro Toro relève celle-ci, les hommes utilisaient des barques aussi de la paléontologie : dans cette vallée en roseau, les fameuses totora. Les premières du nord de Potosí sont fossilisées les traces constructions chiripa avaient des doubles de dinosaures de l’époque jurassique. Des murs. L’espace ainsi obtenu les protégeait traces de ptérodactyles sont également visibles du froid, en créant une isolation thermique, et sur une paroi de près de 40 m, à Sucre. Se servait en même temps d’entrepôt. L’entrée, déplaçant du nord de l’Amérique vers le sud surélevée par rapport au sol, était fermée du continent (Panama, Colombie, Equateur par une porte coulissante faite de cuir tanné, et Pérou), les humains seraient arrivés par tendu sur un cadre de bois. Les Wankaranis vagues successives. Ces premiers hommes s’étaient établis au nord et au nord-ouest du (et femmes !), qui auraient fait partie des lac Poopó. Leurs habitations circulaires en sous-groupes ethniques Aruwakos, auraient briques de terre et aux toits de paille avaient gagné les régions du haut plateau Altiplano la forme des igloos. Ils cultivaient papa et et de l’Amazonie, à la suite d’explorations en quinoa (plante très riche en protéines). Ils ont amont des rivières. L’archéologue américain laissé des têtes de camélidés sculptées dans Kenneth Lee, qui habite Trinidad, a découvert des pierres en grès rouge. dans le département du Beni quelques 20 000 « rounds », ou petits monts, construits Tiwanaku : la première par plusieurs générations successives d’occu- grande culture andine pants. Dans une région humide et soumise Pour les Indiens de la cordillère des Andes, la moitié de l’année à des inondations, ces l’aïni, l’entraide mutuelle au travail, ainsi que monticules formaient des « îles artificielles » la minka et la mita, le travail collectif dans où les groupes construisaient leurs foyers. les mines, ont, depuis toujours, constitué Tous ces groupes (tout comme en Equateur et les systèmes d’organisations les plus aptes au Pérou) cultivaient du manioc, du maïs, des à affronter un environnement hostile, où le cacahuètes et des calebasses, qui constituaient labeur des hommes dans le froid des hautes la base de leur alimentation. altitudes n’était rendu possible que grâce à Premières cultures : cultures de la « papa », une forte solidarité. L’aille, ou groupe familial de Chiripa à Wankarani. Le lac Titicaca a été totémique, est l’unité constituante d’un plus l’un des endroits qui a attiré les hommes par vaste ensemble communautaire, la marka, qui la richesse de sa faune : camélidés (lamas, subsiste encore de nos jours. Ces commu- alpagas, vigognes, guanacos) ainsi que nautés ont évolué progressivement vers une viscachas (lapins des Andes), cervidés, etc. agriculture organisée et vers la constitution La pêche était également un facteur important d’Etats à proprement dits, Etats dont Tiwanaku de concentration des groupes nomades. Aux offre un bel exemple. Le rayonnement de la abords du paléolac Minchin (qui rassemblait culture Tiwanaku s’est perpétué dans des les lacs Titicaca, Poopó et dont les restes coutumes que l’on peut encore observer forment les salines de Uyuni et de Coipasa), aujourd’hui. Lors de son apogée, Tiwanaku 37 DÉCOUVERTE

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. De tant 2 HISTOIRE

inca, Cusco ou « nombril du monde fut », fondée par les enfants du Soleil : Manko Kapak et sa sœur et femme Mamma Okllo, origi naires de l’île du Soleil sur le lac Titicaca. Le système judiciaire des Incas était très codifié. diaire entre la disparition de Tiwanaku et l’apparition de l’Etat inca. Il nous en reste destombeaux nommés « chullpasainsi », que des céramiques aux motifs noirs sur fond rouge. Leur langue commune était l’aymara. des groupes les plus importantsL’un de cette était Sacré, lac du bord au habitant population, les Lupakas. Ils possédaient deux capitales, la capitale politique Hatunkolla et la capitale religieuse Paucarkolla. Les Lupakas étaient en conflits fréquents avec les Kollas, établis au nord-est du lac.Ces luttes s’arrêtèrent avec dominationla inca. Prononcez : « Aïe-maras Dans ». les vallées du nord de La Paz, se trouvent les ruines de citadellela d’Iskanwaya, capitale supposée de la culture mollo, une culture régionale aymara. Les Aymaras de cette époque prati- quaient la culture en terrasses et enterraient leurs morts avec un trousseau funéraire. Leur architecture était caractérisée par des portes de forme trapézoïdale, surélevées par rapport au sol, comme des fenêtres. Cette architec- ture des Tiwanakotas, de même que leurs terrassements pour les cultures, évoque la civilisation inca. Mais l’analyse au carbone de la céramique14 Tiwanaku prouve elle une existence de trois à quatre siècles antérieure des seigneuries des Incas. celle à L’époque aymaras représente période une intermé geoise, révolution agricole, consolidation de consolidation de agricole, révolution geoise, l’Etat, périodeet, impériale enfin,période la Tiwanaku d’influence l’aire où d’expansion atteint une superficie de 600 000 km degrandeur évanouie,nous il reste quelque chose qui semble bien trivial : la pomme de terre originaire de leur Altiplano… La dispa- rition de la civilisation tiwanaku demeure un mystère. A-t-elle été détruite par un éclatement interne du système ou bien correspond-elle à l’inondation de son centre religieux ? Quoiqu’il en soit, quand les Incas arrivèrent, ils trou- morte. ville vèrent une Culture mollo aymaras seigneuries et - - Encyclopedia Bolivia Bolivia Encyclopedia (

Leur cosmogonie au s’exprime . Hugo Boero Rojo – 1993. La Paz) Et L’EMPIRE INCA L’EMPIRE du Tawantinsuyu. Selon la légende, la capitale « suyus ou régions », administratives). En effet, proprementà l’Inca parler, était le souverain La civilisation inca devrait plus justement duTawantinsuyu s’appeler l’empire (les quatre J.-C. et 1200 de notre ère, époque où elle villa période : disparaît mystérieusement Chronologiquement, civilisation la tiwanaku se diviseen cinq périodes situées entre 1580 av. femelle,montagne mâle et femelle, flûtes de pandivisées endeux rangées, tissus, etc. vera ensuite chez les Incas paille : mâle et astronomiques travers de nombreux détails, par une division de toutes sortes d’éléments retrou- que l’on vers l’Orient et les frisesde la fameuse porte du Soleil seraient, selon certains, des cartes s’intéressaient particulièrement l’astrologie à : les portes de leurs temples étaient dirigées sitent aujourd’hui une simple aspirine… Il semblerait, en outre, que les Tiwanakotas maintenant que les médecins de Tiwanaku opéraient pour des maux de tête, qui néces- Cependant, leurs connaissances dépas ne saient guère le domaine empirique. On sait de ce qu’on nommede aujourd’hui ce qu’on la médecine « naturelle et », ils pratiquaient la trépanation. pantois. pantois. Dans le domaine médical, les Tiwanakotas connaissancepossédaient approfondie une travail du métal, les céramiques polychromes aux motifs incisés, les étoffes, tout nous laisse temples Tiwanaku frapped’admiration tous ceuxqui ont la chance de les contempler. Le il appelleil Tiwanaku la « Baalbek du Nouveau Monde La ». perfection des sculptures des éparpillées à Tiwanaku. » Tiwanaku. à éparpillées Magica. une habileté aussi admirables Pérou, qu’au où pourtant elles n’égalent pas celles qui sont Squier écrit « Nulle : part au monde, je n’ai vu des pierres taillées avec une précision et d’autres pierres. Commentces blocsont-ils été amenéscet à endroit Le ? chercheur Georges pierre dont certains dépassent tonnes. 100 les à partOr, le grès rouge, le site est dépourvu Pacifique, la civilisation Tiwanaku nous a laissé des constructions de gigantesques blocs de une population de 100 000 habitants. Du à HuancayoTucuman (Pérou) et jusqu’au s’étendait sur une surface de 400ha, pour 38 ® HISTOIRE

Selon une justice rigoureuse, voire cruelle, L’expansion inca (1438-1532) à chaque crime ou délit correspondait un A partir de la victoire sur les Chancas d’Aya- châtiment : peine capitale, pendaison, torture, cucho, en 1438, les Incas vont entreprendre exil. Le menteur était simplement fouetté. Trois de fulgurantes conquêtes qui amèneront les interdits gouvernaient la conduite humaine : frontières de l’empire jusqu’en Colombie, au ama sua, ama llulla et ama k’elle (ne pas nord, et, au sud, à la moitié du Chili et de voler, ne pas paresser et ne pas mentir). l’Argentine actuels. Commencée avec l’Inca La domination inca s’étendait du sud de Yupanqui, qui annexa les vallées interandines la Colombie, en passant par l’Equateur, le jusqu’à Cajamarca, l’expansion se poursuivit Pérou et la Bolivie, jusqu’au nord du Chili et avec Túpac Yupanqui, qui lui s’empara de de l’Argentine. La langue officielle était le l’Empire chimú et du sud et, enfin, s’inter- quechua ou la runa-simi (langue des hommes). rompit avec Wayna (ou Huayna) Capac (ou Il semblerait que ceux qui appartenaient à Kapak), qui ajouta l’Equateur à l’empire. Ces la lignée royale parlaient une autre langue, nombreuses expéditions de conquête fascinent inconnue du commun des mortels. La sagesse, les historiens : pourquoi une telle obstination l’histoire et la comptabilité de l’empire étaient à étendre les frontières de l’empire, unique inventoriées dans les quipus, des cordelettes sur le continent sud-américain ? Au début nouées et colorées, selon un procédé mnémo- du XVIe siècle (chronologie occidentale), de technique gardé secret par les quipucamayus. mauvais augures commencèrent à agiter Malheureusement, à l’arrivée des Espagnols, l’empire (selon la tradition). Déjà, un oracle la quiputhèque de Cusco fut brûlée comme ancien mentionnait que « passés douze rois, le furent les Codex mayas. Aujourd’hui, la des gens étranges et jamais vus viendraient plus grande quiputhèque du monde se trouve pour soumettre l’empire et détruire sa répu- dans un endroit plutôt inattendu et fermé blique et son idolâtrie ». En 1511, on dit que aux chercheurs : les archives du Vatican. Huayna Capac célébrait l’Inti Raymi au Cusco ; Les Incas donnèrent le nom de Kollasuyu à un aigle royal (anca) passa alors dans le la région habitée par les Kollas, ou Aymaras. ciel, poursuivi par six autres petits rapaces L’aymara, du fait de son poids historique, (faucons, etc.). L’aigle s’effondra sur la place est resté la seconde langue de l’empire. centrale, et mourut quelques jours après, Dans cette société fortement hiérarchisée, malgré des soins intensifs. Les prêtres incas la division du travail était très développée. discutèrent activement ce présage, et le virent Tout le monde se devait de produire. Les terres d’un très mauvais œil. On dit aussi qu’une nuit, étaient cultivées par périodes rotatives tous l’éclat de la lune était beaucoup plus coloré les quatre ans, ce qui correspond encore à la qu’à l’accoutumée. Selon le llaica royal, c’était cosmogonie et à la division du Tawantinsuyu un signe que Pachacamac allait déchaîner sa ou empire des Quatre Sillons. Grands bâtis- furie. Huayna Capac sortit sur la terrasse du seurs, les Incas ont légué à l’humanité une palais, fut tétanisé par cette vision extraordi- des merveilles du monde, Machu Picchu, ainsi naire et appela tous les mages et les devins : que de nombreuses constructions de blocs l’un d’eux, du peuple Yauyu, affirma que des énormes, merveilleusement assemblés. L’une choses jamais vues allaient bientôt se passer. d’elles est « l’Ajllawasi », la maison des élues, Mais l’Inca ne fit point cas de ces remarques, dans l’île de la Lune (Koati), qui se trouve en ajoutant : « Il n’est pas possible d’imaginer que face de l’île du Soleil, et où vivaient les filles le soleil, mon père, haïsse autant son propre de la noblesse à partir de l’âge de 8 ans. Ces sang pour permettre la destruction totale de vestales, appelées aussi ñustas ou vierges ses fils. » Malgré tout, Huayna Capac changea du Soleil, confectionnaient des vêtements à partir de ce jour, et envisagea l’avenir avec et préparaient la nourriture et les boissons angoisse et frayeur. Quand il mourut, en 1525, de maïs (la chicha) destinés aux Incas. Elles l’empire était agité par les soulèvements devaient, en outre, entretenir le feu éternel. des peuples nouvellement soumis, et ses Le prêtre Cobo raconte que Ajllawasi abritait deux฀fils,฀Huáscar,฀originaire฀de฀Cusco฀par฀sa฀ une statue de femme grandeur nature dont la mère, et Atahualpa, de Quito par la sienne, moitié supérieure était en or et la moitié infé- allaient se livrer une guerre sans merci pour rieure en argent. Cette statue, qui représentait la succession. Une rivalité dont surent jouer la mère des Incas, aurait été ultérieurement de nouveaux acteurs tout frais débarqués : les emportée à Cusco par ordre du conquistador conquistadores espagnols sous les ordres de Pizarro, pour être fondue en lingots… Francisco Pizarro.

43 DÉCOUVERTE

- A √

qui HISTOIRE repartimiento, ) accordés par la couronne (adaptation pervertie du système mita encomiendas Brevisima RelacionBrevisima de la Destruccion de las coloniales,ne sont pas un grand péché contre sont Madrid à publiées couronne. la En 1681, de Indias Leyes (LesLes des Indes). Lois leurpropos, un gouverneur espagnol dira : « Se respetan pero no se cumplen. » (On les respecte mais on ne les applique pas.) les espagnole.Pendant près quatre de siècles, les Espagnols installés sur ces terres vivent au rythme de la grandeur du royaume d’Espagne En coloniales. autorités des nominations des et le1573, vice-roi Francisco envoyé de de Toledo, CharlesQuint, réinstaure la mita pour l’exploi tation des mines. On peut voir là une amorce est capitaliste, décidé d’organisation puisqu’il que les Indiens réquisitionnés sont payés. Ce qui ne change pas grand-chose à la condition des mineurs, le prix des denrées indispen- sables à leur survie dépassant de beaucoup activités les Toutes salaires. misérables leurs but qu’un : servirn’ont le roi en toute fidélité. Cependant,détournements quelques fonds, de oudus à la bienveillance à l’oubli des autorités Au service de Sa Majesté Le 20 janvier 1503 est créée à Séville la casa de la Contratación, seule autorité pouvant octroyer le droit de commercer avec les colonies Là, de permis les s’établissent d’Amérique. négoce, faveurs ou récompenses dictées par les besoins de la couronne. Le fonctionne- ment de tout le système colonial dans le haut Pérou (Bolivie) est axésur le consiste à vendre aux indigènes les produits fabriqués en Espagne ou en Europe (objets pourla plupart inutiles laà population), et sur la de travail collectif andin dans les mines et sont décapités. Le système implique que la Indiens soient des formation et l’évangélisation entièrement confiées seigneur au espagnol qui,en échange desa bienveillance« se», voit attribuer par la couronne des terres ou des mines. Un prêtre pourtant mène une action inlassable en faveur desIndiens le : père Bartolomé de Las Casas, qui alerte Charles Quintet publie des ouvrages célèbres où prend il position pour la défense des Indiens. Ce sont les Indias, Historia de las Indias Remedio Octavo et suppression la réclame il l’encomienda. où de Il rend également possible la publication des Loisnouvelles, favorables aux Indiens, hélas, restées sans effet. - auquel Aguirre, la Aguirre, a droit de vie et

d’encomienda, d’encomienda, en un système de travail mita de Werner Herzog, Werner de porte un L’encomendero LA « CONQUISTA » ESPAGNOLE » LA« CONQUISTA

de mort sur ses sujets. Les Indiens qui résistent nation espagnole, la forme la plus absolue de l’exploitation. l’esclavage. Le système ils sont assujettis, est devenu, sous la domi pontificale, en 1537, que « les Américains sont sont Américains les « que 1537, en pontificale, des êtres rationnelsles », Indiens sont réduitsà que le concile établisse, de Trente par bulle l’Eglise, la qualité d’êtres humains n’appartient seuls qu’aux chrétiens. On doit au pape Paul III reconnu d’avoir une âme aux Indiens. Bien vente d’Indiens aux enchères sur publiques le marché de Séville. Pour les docteurs de En 1498, soit six ans après la découverte de l’Amérique, les Espagnols inaugurent la Organisation sociale L’argent a bien une odeur ; celle de la mortL’argent de millions d’être humains réduits en esclavage. de la Conquista ces mines suffocantes, pour le plus grand plaisir de ces dames et de ces messieurs d’Occident. sait aujourd’hui que le capitalisme le moderneque prit saitaujourd’hui véritablementson ampleur dans noir l’enfer de Terre de feu à la CalifornieTerre de et Cuba le Texas, auxPhilippines, de Séville jusqu’à Prague…On trésors financèrent guerres les conquête de que l’empereur conduisit en Europe et au-delà : de la de Charles Quint fut, pendant la durée de la colonisation, le coffre-fort de l’Espagne. Ses L’économie espagnole se développa partir à L’économie centred’un principal : Potosí. La Ville impériale colère decolère Dieu, sanglante. cette période sur intéressant regard de massacres. Environ 8 millions d’Indiens moururent de faim, de froid et de tuberculose à Potosí et à Huancavelica. Le film le travail dans les mines s’accompagnèrent s’accompagnèrent travail dansle mines les à merci, dans les mines et aux travaux des champs. La culture intensive de la coca dans lesrégions tropicales du continent ainsi que Transformant la la Transformant forcé, ils enrôlèrent les Indiens, corvéables convoitises des conquistadores doutaient ne qui plus atteint d’avoir les rives de l’Eldorado. La rançondes tonnes 24 exigée d’or par Pizarro et payée par Atahualpa en 1553 déchaîna les En1532, Atahualpa fut emprisonné et exécuté quelque temps plus tard, lors de son baptême, après avoir reçu le nom chrétien de Francisco. varient selon les sources). Ce fut le début invasiond’une qui sonna le glas empire. d’un Pizarro arriva avec en 1531 à Tumbez hommes et187 37 chevaux (les chiffres

46 ® HISTOIRE

Des fiestas pour oublier l’exil où les Indiens travaillent dans des condi- Les encomenderos accumulent d’immenses tions abominables. Mais surtout, ces prêtres fortunes et certains disposent des services de ignorants et bornés s’acharnent contre les milliers d’indigènes. Les notables de Francisco mythes fondateurs d’une vieille civilisation et, de Toledo mènent une vie princière grâce au parallèlement au génocide perpétré par les travail des Indiens qui meurent de faim. Les conquistadores, s’appliquent à détruire l’iden- fêtes et les divertissements se succèdent tout tité et la cohérence d’une pensée religieuse au long de l’année. Comédiens et chanteurs qui leur semble diabolique. La déesse mère d’opérettes (zarzuelas) viennent en tournée Pachamama est transformée en Vierge brune, agrémenter les loisirs d’une classe de privi- telle la Vierge de Copacabana qui portait le légiés. En témoignent encore nombre de nom d’un dieu pré-inca Kopakawana, adoré tableaux de l’époque, où la magnificence des sur les bords du lac Titicaca. Illapu, le dieu habits le dispute à la splendeur des décors. de l’Eclair et du Tonnerre, est remplacé par Trois mots d’origine quechua évoquent bien Santiago (saint Jacques), lequel reste encore la situation de l’Indien pris entre le pouvoir de nos jours le patron d’un grand nombre colonial et les exigences de sa propre culture : de villages. L’art se doit de se nourrir exclu- la tinka ou le cadeau que fait le patron aux sivement des thèmes bibliques ou de ceux mineurs pour le carnaval (alcool, foulard de glorifiant l’envahisseur, représentant de Dieu couleur et sucreries). Ces largesses servent sur la terre. Appliquant les principes d’une au mineur à faire la challa ou l’offrande à esthétique étrangère, la peinture coloniale l’anchancho, espèce de génie infernal, créateur nous a laissé des œuvres stéréotypées, qui de richesses, dont il est impératif d’alimenter témoignent de la violence infligée à l’identité l’appétit au risque de le fâcher et d’être dévoré des peuples autochtones. par la mine. Les vice-royautés Épidémies et évangélisation redéfinies (1776) Tandis que soies et velours, châles brodés Le territoire actuel de la Bolivie comprend et crinolines parent les Espagnols, l’espace la région nommée jadis le Alto Perú (haut public est insalubre, les immondices s’accu- Pérou). L’expression « ça vaut un Potosí » mulent dans les rues et les épidémies sont qui est l’équivalent, par antinomie, de « ce fréquentes. Variole, typhus et maladies véné- n’est pas le Pérou », vient du fait que les riennes, apportés par les conquérants, ont richesses du Pérou étaient en grande partie facilement raison de la population indigène celles de Potosí. Le territoire de la Bolivie à déjà affaiblie par la famine, tandis que ce jour s’étendait sur 3 millions de km2 et soucieux seulement du salut des âmes, les s’appellait la Royale Audience de Charcas. ordres religieux se disputent un capital de La vice-royauté du Pérou englobait les millions d’individus. La majorité des mission- territoires espagnols de l’Amérique du Sud : naires arrivés sur les lieux ne se comporte Venezuela,฀Colombie,฀Panamá,฀Equateur,฀ guère mieux que les soldats de l’armée Pérou, Bolivie, Chili, Argentine et Paraguay, conquérante. Tous sont persuadés de la et ceci jusqu’en 1717, date de la création de supériorité de l’homme chrétien européen la Nouvelle-Grenade (Colombie, Equateur, (hispanique) et commettent mille abus, Venezuela et Panama). L’année 1782 vit tout en prêchant une religion de charité. naître la troisième vice-royauté, celle du Les ordres religieux s’emparent de terres Rio de La Plata (Buenos Aires avec Argentine, fertiles soustraites aux Indiens. La tyrannie Uruguay, Paraguay et Bolivie) divisée en huit des prêtres sans scrupule vient s’ajouter à « Intendencias » : Buenos Aires, Córdoba, celle des colons. De somptueux couvents et Salta, Potosí, Charcas, La Paz, Asunción églises voient le jour. Tous les Indiens sont et Santa Cruz. Administrativement, le haut obligés de se rendre à la messe ; on prend Pérou fut rattaché à la vice-royauté de Lima note des absents, qui sont punis. La pureté et, plus tard, à celle du Rio de La Plata. de mœurs est sévèrement surveillée, les jeux L’Empire espagnol, tiraillé par les admi- de dés et de cartes sont interdits. Les fêtes nistrations de ces deux colonies, finit par familiales ne peuvent être célébrées sans accepter le libre commerce avec les autres l’autorisation du prêtre. Pour couronner le Etats d’Europe, l’Angleterre principalement. tout, le clergé fait rouvrir les obrajes, les La loi fut ratifiée par le vice-roi du Rio de La ateliers de tissage, temporairement fermés, Plata en 1778. 47 DÉCOUVERTE , - - - - - √

. Une 2

HISTOIRE Les mémoires du mémoires vent Les Simon Rodriguezdut quitter lacapitale en 1826, un an après le départ de Bolívar. Eduardo dans écrivit, Galeano que Rodriguez fut évincé sous prétexte ne qu’il gérait pas bien le budget de son affectation. politique de la Bolivie. Personne au monde n’a encore réussi à parfaire le travail de ce vision naire qui avait anticipé le futur. Aujourd’hui, pourtant, certaines parties de son programme original restent lettre morte dans les pays a lui-mêmequ’il libérés. A la même époque, chargea il son maître, don Simon Rodriguez, de la création nouveau d’un concept d’ensei gnement : une école qui ferait abstraction sexes. des et races des sociales, classes des devait êtreL’éducation partagée entre la partie pratique (les travaux manuels, l’agriculture) et théorique. Cettel’enseignement vision révo- lutionnaire des choses fut d’autant plus mal reçueque la nouvelle classe dirigeante était blanche, catholique, rétrograde, et voyait d’un très mauvais œil le libre accès des Indiens au Lessavoir. bâtons furent mis dans les roues, 5 000 hommes, Sucre affronta une armée très puissante, composée des forces des d’élite troupes royalistes, et la vainquit ; les troupes royalistes comptaient 000 environ 12 soldats à la bataille (en d’Ayacucho quechua, « le coin de la mort »). La bataille d’Ayacucho, en novembre marqua1824, l’accession à l’indépendance de la puissante vice-royauté du Pérou. Les depuis terres par Bolívar libérées s’étendèrent lePanama actuel jusqu’àla pointe sudde la ses que frontièresBolivie, telle définissent la aujourd’hui. Environ 7 millions de km régionale. puissance vraie La première Constitution de la République de Bolivie Bolívar rédigea lui-même la constitution encerclé par forces les royalistes La de Serna et Olañeta, lança un appel, au nom de l’Assem blée constituante du Pérou, à José Antonio de Sucre qui le transmit à Bolívar. Antonio José deSucre fit signer l’appell’armée à colom Ce attendit dernier Bolívar. de bienne des renforts Santander, vice-président que la de Nouvelle-Grenade (Colombie), ne voulut pas lui Ce futenvoyer. plus qu’ennuyeux… Vers 1823, l’essentiel l’Empire de espagnol l’Amérique de du Sud s’effondra. Bolívar se vit proposer la présidence du Pérou alors que les armées espa gnoles se concentraient au sud-est du Pérou et dans le haut Pérou. A la tête de quelques

- - - curaca,

Juntas o Cabildos GUERRE(1809-1825) D’INDÉPENDANCE

collecteur d’impôts, fut jeté dans un précipice s’il le lui étaits’il demandé. Ainsi, Tagle, Torre lade) de los Libertadores, et laissa à Bolívar la liberté d’intervenir dans les provinces du Pérou pas de libérer le haut Pérou. San Martin se rendit à Guayaquil, où fut scellé l’Abrazo (l’acco mais les troupes royalistes, concentrées là où se trouvait le joyau de la couronne, ne lui permirent en 1814). Remontant Lima, jusqu’à l’armée de SanMartin libéra quelques provinces du Pérou, terme espagnol est utilisé pour la première fois l’autorité des fonctionnairesl’autorité couronne). la de Des personnalités prirent les armes et orga señores. Apparurent aussi les (les réunionsabrogeaient publiques, qui fait de Pérou. Les marchandises n’arrivèrent plus avec la fluidité à laquelle étaient habitués les (1809-1825) Dès les premiers soulèvements, la vie devint très tumultueuse dans lesprovinces du haut nisèrent lutte une (à guérilla de noter le que à initier le mouvement de rébellion qui conduisit aux guerres l’Indépendance. de Les luttes d’indépendance écartelé,et sa femme, Bartolina Sisa, pendue. C’est ainsi que les Indigènes furent les premiers rapportent les Espagnols que durent manger leurs souliers Mais lui aussi en cuir. fut pris, dedeux martyrs indigènes, assiégea la ville deLa Paz pendant des mois. Les chroniques Espagnols.฀Julián฀Apaza,฀appelé฀également฀ Katari,Tupak patronyme forgé à partir du nom Tupak Amaru,Tupak qui prit la tête du soulèvement indigène au Pérou et qui fut écartelé par les dirigé par ses frères, qui furent, eux, pendus à Chuquisaca. Katari connut le même destin que par les Espagnols. S’ensuivit un soulèvement mais qui les obligeait à rendre des comptes aux฀Espagnols.฀En฀1781,฀Tomás฀Katari฀ la collectela des impôts. Rôle leur qui ambigu, assurait l’autorité sur les autres Indigènes, Par ailleurs, certains Indigènes haut de rang, nommés curacas, étaient employés par les colons à des tâches administratives, comme troubles, maisen octobreen il pendit 1624, deux : Gabriel Guanaiquite et Gabriel Hagla. le฀franciscain฀Bernardino฀de฀Cárdenas฀promit฀ le pardon aux Indigènes, la à suite de quelques tance contre Certains l’envahisseur. même firent trembler le pouvoir espagnol. En 1623, Les martyrs indigènes (1781-1800) Plusieurs entrèrent groupes résis indigènes en 48 ® HISTOIRE La république de Bolívar combats de géants, nous avons détruit cet Pour fêter la fin de la guerre de quinze ans édifice de tyrannie, qui s’est formé en toute (dénomination de la guerre d’Indépendance tranquillité pendant trois siècles de vols et de en Amérique du Sud), il fut proposé à Sucre violences. Quelle liesse peut être la nôtre de voir la création d’un Etat à la gloire du Libertador, restitués, par notre persévérance et notre effort, la république de Bolívar. Le président du Pérou leurs droits à des millions d’hommes ! Quant à vit d’abord d’un mauvais œil cette sécession du moi, debout sur cette opulente masse d’argent plus riche pays des Amériques. En observant dénommée Potosí, qui éveille l’étonnement et le comportement de la classe dominante l’envie de l’univers, et dont les riches veines naissante du Pérou, il comprit que le haut ont, pendant trois cents ans, nourri le trésor Pérou et sa montagne d’argent de Potosí public de l’Espagne, je tiens pour rien cette (qui d’ailleurs continue toujours à produire) opulence quand je la compare avec la gloire pouvaient offrir un terrain idéal pour lancer les d’avoir brandi depuis les plages brûlantes de réformes politiques et économiques, dignes de l’Orénoque, l’étendard victorieux de la Liberté. » son rêve d’union latino-américaine. Ainsi, le Présent aussi ce jour-là, le maître de Bolívar, 25 août 1825, naquit, à la Casa de la Libertad Simon Rodriguez, avait assisté quinze ans de Charcas, aujourd’hui Sucre, en l’honneur de auparavant au serment du mont Avenino, à l’illustre maréchal de Bolívar, un pays peuplé Rome : « Je jure devant vous… je ne donnerai de 3 millions d’habitants, immensément riche, de repos à mon bras ni à mon âme jusqu’à ce et le deuxième plus étendu du continent, après que je casse les chaînes qui nous oppriment les colonies portugaises de l’époque (le Brésil) par la volonté du pouvoir espagnol. » et l’Argentine qui existaient déjà. Bolívar était La traversée des Andes à partir des savanes loin d’imaginer que pour sa « fille préférée » vénézuéliennes ne fut pas tâche facile pour ainsi que pour lui-même, le pinacle était atteint. Bolívar, avec une armée moins nombreuse. Bolívar régnant sur la montagne d’argent de Mais il était en train de constituer l’un des Potosí fut le moment de gloire de la Bolivie, qui, Etats les plus puissants du monde grâce à en ce même instant (le 26 octobre 1825), fut le son courage et à son entêtement. Les sociétés plus puissant pays de la région. Bolívar dit en dominantes de l’époque offraient leur assis- ce jour : « Nous avançons vainqueurs depuis tance ou leurs enfants pour le servir. Ainsi, les côtes de l’Atlantique. En quinze années de Joseph Bonaparte sollicita le titre d’aide

Le rêve de Simon Bolívar (1783-1830) Simon José Antonio de la Santísima Trinidad Bolívar y Palacios naquit à Caracas en 1783. La Grande-Colombie pour laquelle il avait tant combattu ne vit pas encore le jour. Pourtant, deux siècles après sa mort, en 1995, un membre du congrès de l’Equateur proposa que la Bolivie, l’Equateur et le Pérou ne fassent plus qu’un seul pays. On connaît, par la doctrina Bolívariana (la doctrine de Bolívar), l’ardente volonté du Libertador de sceller l’union des pays du continent, par opposition à la doctrine Monroe, du président américain du même nom, qui, avec sa phrase : « l’Amérique aux Américains », inventa en quelque sorte le slogan de l’impérialisme des Etats-Unis avec ses différentes facettes : économique d’abord, politique et puis idéologique. Bolívar commenca à rêver d’une Amérique latine unie lors de son séjour à Paris. Alors qu’il assistait au sacre de l’empereur Bonaparte à Notre-Dame, il fut fasciné par ce personnage mégalomane qui voulait construire une Europe forgée par les idéaux et les changements politiques apportés par la Révolution française. Une question tracassait Bolívar : comment affronter ceux qui, plus tard, allaient vaincre ce même Napoléon Bonaparte et ses puissantes armées ? L’Espagne, bien qu’affaiblie, restait une grande puissance mondiale de l’époque. Bolívar songeait alors à ceux qui avaient détruit l’Invincible Armada, les Anglais. San Martín, Bolívar et Francisco de Miranda lièrent d’entrée de jeu le sort économique de leurs futurs pays et l’indépendance pour laquelle ils allaient tant se battre. En s’appuyant sur l’aide logistique de l’Angleterre, San Martín entama la libération de l’Argentine et du Chili, dès les années 1810. Sans la constitution de véritables armées de libération, les mouvements d’indépendance locaux, qui commencèrent à éclater dès 1809 à Charcas et à La Paz, ne seraient jamais venus à bout de l’ennemi. Vers 1815, l’indépendance de ces deux pays fut acquise. A partir du nord, Bolívar commenca à descendre les Andes avec ses lanceros colombianos, libérant, bataille après bataille, les territoires de la Grande-Colombie : le Venezuela, l’Equateur et la Colombie actuelle. 49 DÉCOUVERTE

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HISTOIRE Le Général dansLe son Après avoir été de multiples l’objet siècle dans e défaisant la Bolivie à la bataille En de Yungay. Gamarra1841, essaya de nouveau d’annexer la Bolivie au Pérou, mais fut il finalement battu parle président bolivien Ballivian. En 1845, Ballivián฀et฀Frías฀rendirent฀obligatoire฀l’ensei gnement religieux (retour à la case départ). payer l’armée colombienne. Ne réussissant pas à imposer l’impôt unique, Sucrese vitcontraint deconfisquer les biens urbains etruraux de l’Eglise. Attaqué par Gamarra et Andrés de Santa Cruz, dut il démissionner puis partir prêter main-forte à Bolívar (comme l’obligeait le traité de Piquiza), qui était écarté du pouvoir en Colombie. Sucre mourra plus tard, en Equateur, dansun guet-apens provoqué par le même type de conflit de classe et de pouvoir économique qui l’avait déjà obligé à quitter la Bolivie. Nommé président,Santa Cruz, reprenant partie en constituer chercha à Bolívar, une de l’idée confédération entre le Pérou et la Bolivie. Cette initiative fut mal perçue par l’Argentine et le Chili qui s’allièrent pour faire échouer le projet, n’avait pasn’avait encore terminé son chemin de croix… « fille de prédilection Sucre ». ne parvint pas nouvelles les dirigeantes couches aux imposer lois élaborées par Bolívar. Il dut affronter les soulèvements intérieurs contre lesgrenadiers libération) de (l’armée surtout et colombiens des attaques péruviennes finirent par qui l’affaiblir. Il essaya de reprendre le contrôle, mais, pendant un soulèvement, fut il blessé et emprisonné. Le nouvel Etat ne disposait plus des flux d’argent de Potosí, les filons s’étant peupeuà taris mais, surtout, causeà de la dettecontractée pour auprèsl’Angleterre de Le labyrinthe du Libertador GabrielGarcía Marquez raconte le crépus cule du plus fascinant des Latino-Américains du XIX Labyrinthe. tentatives d’assassinat, et rendu amer par le congrès de Panama qui mit fin à son rêve seuld’un Etat sud-américain, Bolívar termina sonexistence, brisé par la désillusion et la tuberculose,en 1830. Il s’éteignit, après une traversée de la rivière Magadalène, dans la plus grande pauvreté. Il mourut vêtu de la cacique (un qu’un chemise dignitaire indien) lui avaitofferte, signifiant ainsi son atta chement au Nouveau Mondeavait qu’il tant voulu transformer. Quant à la Bolivie, elle

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siècle,la Bolivie occupait un territoire e LA (1825-1900) RÉPUBLIQUE DÉFIGURÉE

José de Sucre, le soin de s’occuper de sa Après deux mois d’exercice de sa présidence de à Après d’exercice mois deux vie, Bolívar laissa à son vice-président Antonio internes que par l’exploitation judicieuse d’une richesses. de inépuisable manne Présidents et stabilité politique dominante, surtout dans la partie andine, semontra plus occupéepar ses dissensions la Bolivie éveillait la convoitise de ses voisins, début. le dès Malheureusement, sa classe l’Atlantique,฀par฀le฀biais฀de฀la฀rivière฀Paraná.฀ innombrables, naturelles Forte richesses de à travers le département de Potosí, appelé plustard Atacama, et un accès indirect à gigantesque Sud. cœur au du l’Amérique de Elle possédait un accès direct au Pacifique cause des démembrements territoriaux équi valant à une fois et demie sa surface actuelle. Au XIX par les propositions du libertador. Il faut savoir que la situation stratégique de la Bolivie fut la qui étaient, certainequi d’une protégés manière, économiques.La période première peut se résumer par les tiraillements d’intérêts des Espagnols, créoles et métis face aux Indiens lescoups d’Etat etles révolutions subis qu’a laBolivie ont été dominés par les questions républicaine jusqu’à nos jours, faudra il beaucoupLesparler guerres, d’économie. Pour mieux faire comprendre toute la période Des remous Des dans jeune République la plusque réussi, le vent commença tourner.à premiers efforts pour la cause patriotique. » (La Fayette.) Mais, hélas, en dépit départ d’un estime, mon admiration et les vœux que je fais pour Votre Excellence datent de nos deVotre Excellence… Rien ne peut égaler le prix que j’attache à votre amitié et à votre président, le plus c’est beau titre dont on puisse se prévaloir en Europe Ou ». encore : libérale« L’Europe a les yeux fixés sur la vie son grade de colonel de l’armée colombienne. libertador- Aide général camp du de Bolívar, palladium J’ambitionne de mon foyer… pour Bedfort (son fils) permission la conserver de l’éclat del’éclat vos prouesses… Le portrait de Votre Excellence est exposé chez moi. C’est le Murat,et Sir Robert Wilson qui accompagnait Wellington : « Londres électrisée s’est devant decamp pour de ses l’un neveux, fils de 50 ® HISTOIRE

En 1848, Belzú prit le pouvoir et donna à son territoriales de la Bolivie. C’est également gouvernement une orientation populiste. Petit Melgarejo qui dépouilla de leurs terres les à petit, se mit en place en Bolivie, à partir de communautés paysannes, en donnant 60 jours Sucre, une nouvelle oligarchie, celle de l’argent. pour acheter et acquérir les titres. Ce fut Les mines du sud du département de Potosí l’explosion : 20 000 Indiens marchèrent sur furent à l’origine d’une richesse qui permit un La Paz, ce qui réussit à ébranler son pouvoir. nouvel essor de la ville universitaire des vallées Finalement, il fut déposé par Agustín Morales andines. Dans les années 1850, les mineurs (1871-1873). Quelques petites années et deux de l’argent soutinrent José María Linares, un ou trois (petits) présidents conduisirent au civil qui s’érigea en dictateur. Il se charga de coup d’Etat (1876-1879) qui ouvrit les portes changer le protectionnisme et lança l’émission du Palacio de Gobierno au général Daza. de monnaie feble (faible). L’argent fut dévalué du jour au lendemain par l’émission massive La guerre du Pacifique de pièces de monnaie. On assista en Bolivie, (1879-1884) comme dans le monde entier, aux dernières La perte de l’accès à l’océan Pacifique eut de années de l’étalon argent. Ce premier essai terribles conséquences pour la Bolivie. Hilarión de libéralisme économique fut finalement jeté Daza décréta un impôt de 10 centimes par par-dessus bord par l’un de ses collaborateurs, quintal de salpêtre exporté par la Compagnie José฀María฀Achá.฀Arrivé฀au฀pouvoir,฀ce฀dernier฀ de salpêtre d’Antofagasta, mettant fin au traité tenta d’accomplir le désir de Bolívar en rendant signé en 1874 avec les Anglais et qui interdisait la terre aux paysans. Il fut déposé par le bijou l’augmentation des impôts. Le 12 février 1879, de l’histoire bolivienne : Mariano Melgarejo. le ministre plénipotentiaire du Chili demanda à ce qu’on lui rende son passeport et déclara Melgarejo, l’antihéros la rupture des relations diplomatiques avec la (1864-1872) Bolivie. Le 14 février, les troupes chiliennes Mariano Melgarejo naquit dans la paisible occupèrent le port d’Antofagasta et ce fut bourgade de Tarata, dans le département de le début de l’enfermement du pays. Le Chili Cochabamba. On lui imputa la plupart des préparait cette action depuis deux ans, en grandes pertes territoriales de la Bolivie. achetant des armes et des bateaux à l’Alle- Notamment celle qui déclencha la guerre du magne avec l’appui des Anglais. La Bolivie, Pacifique, en 1879, privant la Bolivie de son pour sa part, tiraillée par des conflits intérieurs, accès à la mer, ou encore celle du Mato Grosso avait complètement négligé la défense de son qu’il échangea avec le Brésil contre un cheval territoire. Malgré le traité d’alliance avec le et la décoration Cruzeiro do Sul. Melgarejo ne Pérou et face à sa défaite militaire, la Bolivie fut en fait que la manifestation la plus terrible se retira de la guerre (1880), laissant le Pérou et anecdotique de l’oligarchie de l’argent boli- affronter les troupes chiliennes qui finirent par vienne. Parmi ses ministres et assesseurs, se occuper Lima (1881). Il faut signaler le rôle trouvait la fine fleur de l’intelligentsia du pays. plus qu’obscur que joua l’oligarchie de l’argent Cette oligarchie était déjà, à l’époque, profon- bolivienne dans le conflit. Ses participations dément liée aux intérêts économiques chiliens dans des sociétés chiliennes laissent à penser et anglais. Chiliens et Anglais exploitaient qu’elle ne fut pas sans avoir une responsabilité l’argent avec elle, mais soupçonnaient déjà dans le fait que l’armée bolivienne mit un an que le département bolivien d’Atacama gardait et demi avant d’affronter les Chiliens. On parle d’énormes réserves de matières premières. d’un traité secret entre les oligarques et les Certes, Melgarejo expulsa l’ambassadeur Chiliens qui auraient été signé à Pulacayo. La anglais de La Paz, attaché par force sur un perte de l’accès à l’océan Pacifique fut lourde âne. Ceci valut à la Bolivie la colère de la reine de conséquences pour l’avenir du pays. Sans le Victoria, qui ordonna à la Royal Geographic port d’Antofagasta, les coûts des importations Society de rayer ce pays de la carte (anecdote et des exportations furent fortement pénalisés. étonnante, ces cartes existent vraiment !). La Bolivie perdit aussi d’immenses gisements Melgarejo fut un personnage d’une notoire de salpêtre et de cuivre (la mine de cuivre ingéniosité et d’un abominable mauvais goût. de Chuquicamata, la plus grande au monde, Il obligeait ses ministres à embrasser les se trouve dans l’ancien département bolivien fesses de doña Juana Sanchez, sa femme, et d’Atacama). Cette invasion provoqua une vague forçait ses colonels à boire une casserole de de ressentiment envers le Chili, sentiment chicha après leur avoir refusé une invitation. qui fut exploité par les gouvernements futurs C’est à partir du gouvernement de Melgarejo pour cimenter une cohésion nationale dans les que commença la longue litanie de pertes moments de crise. Un ressentiment perceptible 51 DÉCOUVERTE - √

HISTOIRE en 1930. Cette junte accepta l’autonomie universitaire et appela des à élections en 1931. Cette même année, Daniel Salamanca fut élu Il approuva président République. la une de loi sur le divorce qui souleva les protestations clergé.du forma le parti républicain. Le docteur José Gutierrez Guerra fut investi président en 1917. Il n’apporta pas de grands changementset laissa le pouvoir en 1920, à la suite du coup d’Etat des républicains. En le janvier 1921, Bautistadirigeant républicains, des Saavedra, futinvesti président. C’est sous son gouver nement que la compagnie pétrolière Standard Oil signa un contrat d’exploitation du pétrole Cette au correspond aussi bolivien. période début des conflits conflits noir, liés à l’or qui coûtèrent à la Bolivie le territoire du Chaco et guerre dansune atroce l’entraînèrent le avec Paraguay. Après l’annulation des élections de président, nouveau élu le légitimement 1925, fut 1926, en Hernando Siles. Cherchant une réélection, fut il déposé par une junte militaire Après maintes péripéties, cette fut cédée péripéties, Aprèsrégion maintes auBrésil par le traité de Pétropolis. En échange, le Brésil dédommagea la Bolivie avec deux millions de livres sterling et un chemin de fer qui ne fut jamais construit. Cette nouvelle sécession eut pour mobile le boom du caoutchouc. Ce furent les années où les Fitzcarraldo et autres señores de la goma firent fortune grâce aux arbres de l’Amazonie.Ce traité, une fois de plus mal négocié, ne fut prélude qu’un à celui de 1904, par lequel la Bolivie perdit légalement toute possibilité de retrouver son accès à la mer. ment. Pendant son deuxième mandat, se Zárate.฀Les฀Indiens฀s’étaient฀déjà฀distingués฀ par Ayooù le siège s’étaient d’Ayo de l’église réfugiés les partisans du gouvernement. Cet épisode se termina par la mise à mort des assiégés, y compris le curé dont la tête fut le vasede libation des Indiens révoltés. Cette insurrection des Indiens fut soutenue par les libéraux quileur promirent la restitution des colonel du terres. Finalement, sous l’impulsion Pando, la révolution, de fédérale, devint libérale. Il appela à une Convention nationale à Oruro, proclama général le Pandolaquelle président constitutionnel.Le gouvernement à s’installa La Paz (ce qui explique pourquoi le siège du gouvernement de la Bolivie est à La Paz et sa capitale à Sucre). En 1899, éclata la révolution du territoire de frontalier l’Acre, avec le Brésil. - - - - - LE MÉTAL DU DIABLE DU LE (1900-1946) MÉTAL

En 1913, MontesEn 1913, reprit la tête du gouverne grâce notamment à Chuquicamata. En 1909, la présidence fut transmise Eliodoro à Villazón. cédait au Chili le territoire qui allait assurer jusqu’à 60 % des exportations chiliennes, ainsiindemnisation qu’une de 4 millions de livres sterling. Montes était loin d’imaginer qu’il du chemin de fer Arica-La Paz, avec libre boliviennes marchandises les pour transit fut obligé par le Chili à signer une trêve en construction la exigea il laquelle échange de les électionsles donnèrentIsmael vainqueur Montes, dut à qui le l’on développement de l’instruction publique. La même année, Montes d’une Bolivie d’une toujours très riche, mais exploitée et gérée comme un château féodal. En 1904, lait l’écrivain bolivien Augusto Céspedes. bolivien l’écrivain lait Jusqu’en 1952, fut il littéralement le patron concentrer entre ses mains les mines andines d’étain, le « métal du diable » comme l’appe et l’ascension d’un obscuret l’ascension personnage, d’un du nom de Simon Patiño qui, petit à petit, sut Le siècle qui commençait vit l’essouffle ment du pouvoir de l’oligarchie de l’argent

par un comité fédéral. Cette révolution fut appuyée par les Indiens avec à leur tête : Willka Les libéraux au pouvoir En 1898, éclata à La Paz une révolution dirigée 1896,le Parti libéral fut battu aux élections et ce fut Severo Alonso qui assuma la présidence. de Marianode Baptista, libéraux, les malmenés, ayant été écartés de la course présidentielle. En qui reliait Antofagasta à sa mine de Huanchaca. Lesélections de 1892 virentl’arrivée au pouvoir l’accusation de pactiser Il avec eut l’ennemi. fer de chemin premier le d’inaugurer l’occasion Arce (un de la ex Huanchaca, lui aussi) dont l’attitudepacifiste vis-à-vis du Chili lui valut importantes,partà le traité de trêve,en 1886, avec le Chili et l’inauguration du télégraphe. Les élections de 1888 portèrent au pouvoir Aniceto teur, égalementteur, issu de la Huanchaca) fut appelé laà tête de l’Etat. Ilne prit pas demesures pactisa avec les Chiliens). Lors des élections de (conserva Pacheco Gregorio l’industriel 1884, lui-même de tendance libérale et actionnaire de lacompagnie de mines de Huanchaca (cellequi teurs (les patriarches de l’argent) qui prirent le général du pouvoir Campero, par l’intermédiaire à fait justifié ans après… 120 Les années 1880 virent l’arrivée en force des conserva encore de nos jours, mais peut-être plus tout 52 ® HISTOIRE

La patiñocratie Il y a, en Bolivie, une expression pour nommer une clique, c’est la « Rosca », appliquée à l’origine à celle représentée par les « barons de l’étain ». Un Etat au-dessus de l’Etat. On doit cette expression au président Saavedra. La Rosca est formée d’industriels mineurs, Patiño, Aramayo et Hoschild. Voici une note trouvée dans les poches d’un mineur mort en prison : « L’entreprise Patiño ne vit pas seulement de l’exploitation des travailleurs des mines. Mis à part l’alchimie raffinée qui transforme les poumons en or, Patiño connaît la diabolique façon de convertir le sang des Indiens en richesse et bien-être. Celui qui opprime le pays avec l’aide du capital financier a voulu faire des expériences avec l’exploitation féodale… Julio Ortiz est gérant de ses propriétés à Cinti, il abuse des Indiens en exigeant le droit de cuissage et le « diezmo » (10 %)… Ils ont raison, les Indiens et les mineurs, de former un seul bloc pour détruire ce sinistre poulpe appelé bourgeoisie féodale. Patiño, grand capitaliste et gamonal, les esclaves de « tes » mines et de « tes » terres sont en rébellion. » La patiñocratie s’allia avec le P.I.R. (parti « communiste » qui recevait les ordres de Moscou) et initia le sexenio rosquero (six années de Rosca). Ils se montrèrent favorables à la pendaison de Villarroel qui affichait des opinions populistes. En 1947, le P.I.R. dirigea le massacre des mineurs à Potosí. Ce fut le point fort de l’alliance Rosca-PIR.

La guerre du Chaco (1933-1936) compagnie du pétrole bolivien. Son successeur, En 1932, le Paraguay occupait la garnison Germán฀Busch,฀décréta฀une฀loi฀sur฀les฀mines฀ bolivienne de laguna Chuquisaca. Les hostilités qui pourrait bien être à l’origine de sa mort commencées ne s’arrêtèrent qu’en 1936. Ce mystérieuse. Il voulait que les devises que sont des suppositions relatives à la richesse rapportait la vente de l’étain soient remises pétrolière du Chaco qui furent à l’origine de à la Banque centrale. La loi fut abolie après cette guerre. La Standard Oil estima que le son « suicide ». Il fut, à 39 ans, le plus jeune Chaco contenait de grands gisements de président de la Bolivie. Le gouvernement pétrole. La Royal Dutch Shell pensait de même militaire qui s’installa appela à des élections et poussa la Bolivie à envahir le Chaco pour qui, en 1940, amenèrent le général Peñaranda à s’approprier ces richesses. 60 000 morts et la tête de l’Etat. En décembre 1942, Peñaranda 200 000 blessés furent nécessaires pour ordonna le massacre des mineurs de Catavi, se rendre finalement compte que le Chaco ce qui n’augmenta pas sa popularité. Il dut était tragiquement vide. Vide de pétrole, mais se plier, entre autres, au diktat des barons baigné de sang et hanté par les fantômes de l’étain qui imposèrent l’exemption de tout de ces soldats boliviens et paraguayens qui impôt afin que la Bolivie puisse vendre à bas s’étaient battus pour rien… En 1934, des prix l’étain que les alliés utilisaient pendant élections furent organisées. Le vainqueur en la Seconde Guerre mondiale. Il fut écarté du fut le penseur Franz Tamayo, mais le président gouvernement par une junte militaire dirigée en exercice fut déposé par Luis Tejada Sorzano, par le major de l’armée, Gualberto Villarroel. son vice-président. Cependant, il fut lui-même Celui-ci suscita l’élection d’une Convention qui déposé par le commandement de l’armée, avec le nomma président en 1944. Les lois sociales Germán฀Busch฀à฀sa฀tête.฀Le฀gouvernement฀ que ce président fit ensuite édicter ne furent fut alors confié au général David Toro. Toro pas du goût des maîtres du pays, les « barons nationalisa la Standard Oil et créa la Y.P.F.B., la de l’étain », dirigés par Patiño.

LA RÉVOLUTION BOLIVIENNE (1946-1964) De la théorie à la praxis des mines, l’échelle mobile de salaires et des En novembre 1946, les mineurs boliviens heures de travail, la prise du pouvoir par les organisèrent un congrès à Pulacayo où fut ouvriers ainsi que la formation de milices approuvée la fameuse Thèse de Pulacayo, ouvrières. Ce fut une réponse au retour de la rédigée par Guillermo Lora, qui reprit la plupart Rosca au pouvoir et un véritable manifeste qui des revendications des mineurs exploités par la déclencha la résistance ouvrière. Celle-ci finit Rosca. Elle prônait, entre autres, l’occupation par impulser une révolution nationale avec, à 53 DÉCOUVERTE √

HISTOIRE un massacre à Sora Sora (octobre 1964). En universitaires des manifestations les novembre, firent sortir les soldats dans la rue. d’une grèved’une de la faim. Après avoir offert sa démission, H. Siles réussit à mater les grévistes etassura finalement son mandat jusqu’en 1960. En 1959, un coup d’Etat manqué des militants par s’acheva du F.S.B. le massacre des « phalangistes dont », leur caudillo Unzaga. O. En 1960, Victor Paz fut réélu avec son vice- président, général le Barrientos. Ce fut une période de troubles et de remous parmi les universitaires et les ouvriersdes mines. En août1964, Victor Paz fut reconduit pour un troisièmemandat. laA suitede nombreux troubles, occupa il l’université de La Paz et emprisonna les femmes qui faisaient la grève de la faim pour que leurs maris, syndicalistes emprisonnés, soient libérés. Les affrontements avec les mineurs se succédèrent et finirent par Lescotations de cette matière première se firent à Londres, et lui-même était propriétaire d’une fonderie d’étain à Liverpool. En 1956, fut élu président฀Hernán฀Siles฀Zuazo,฀celui฀qui฀avait฀ tenté un coup d’Etat contre le gouvernement militaire de la Rosca, en1952, etqui assura l’intérim avant que le chef historiquedu M.N.R., Victor Paz, fut rentré de son exil en Argentine. H. assez économiques mesures des appliqua Siles contraignantes pour les Boliviens, celles du Plan Eder de stabilité monétaire. Ce fut aussi l’année de la première restructuration de la dette latino- américaine, avec un plan d’ajustement à l’appui (trente ans plus tard, les mesures de 1985 en seront fait en qu’une Amérique latine n’en répétition à plus grandeéchelle). Lesmineurs ripostèrent générale, suivie grève par une

- - (les six ans) des gouvernements

sexenio Malaisie,au Mexique et surtout en Angleterre, où continuait il à contrôler les prix de l’étain. n’avait plusn’avait besoin de l’étain bolivien. Il était investissements d’autres bien riche de en Obligés de partir, les barons de l’étain se firent grassement Mais indemniser. Patiño and Co buées à la COMIBOL (Corporation minière de la Bolivie). Les mines représentaient à l’époqueplus de 80des % revenus dupays. proaméricaine. nationa Une mines fois les attri furent minières propriétés les lisées, de la Rosca. Ces années virent le passage à antiaméricaine position M.N.R. d’une du Douze ans,soit le double de la période nommée le 12 ans… 12 ans ans… 12 12 gouvernement à promulguer la réforme agraire. La servitude fut abolie, du moins par décret. paysans occupèrent les terres, ce qui obligea le mexicaine (1910-1919) et avantmexicaine celle de Cuba (1910-1919) (1959), la révolution boliviennemarqua une étape essentielle dans l’accession à la scène politique des ouvriers boliviens. En 1953, les contrôle ouvrier, l’éducation gratuite pour tous gratuite pour l’éducation contrôle ouvrier, et le suffrage universel. Aprèsla révolution de la Rosca la de gouvernement nouveau le renversé, proclama la nationalisation des mines, avec un des mines et des usines textiles, l’armée fut Le par gouvernement desremplacée milices. Dans la foulée du soulèvement des ouvriers en Argentine,en prit tête gouvernement. la du : espoirs1952 et désillusions révolutionnaire). Le dirigeant du M.N.R., Victor Paz Estenssoro,puis exilé qui fut élu en 1951, sa tête, le M.N.R. (Mouvement nationaliste 54 ® HISTOIRE LA BOLIVIE À LA CASERNE (1964-1982) A l’issue de violents affrontements dans les les mineurs furent accusés par le gouvernement villes, le général Barrientos s’empara du pouvoir de vouloir lui venir en aide. Le massacre de la et, très vite, supprima les milices. Barrientos, Saint-Jean (juin 1967), qui s’ensuivit dans les comme une grande partie de ses successeurs, centres miniers, constitue un épisode tragique se réclama « issu des idéaux de la Révolution de l’histoire contemporaine de la Bolivie. Il fut à nationale ». Sa politique, favorable envers l’origine de nouvelles poussées du mouvement les multinationales, montre à quel point il en ouvrier bolivien, qui pesa de tout son poids était loin. Pendant son gouvernement, les politique dans la vie du pays. Les années qui salaires des mineurs diminuèrent de moitié et il suivirent virent encore s’accroître la résolution envisagea même la dénationalisation des mines. des mineurs. Après la mort du Che, la Bolivie Les frictions avec les mineurs et les étudiants dut rentrer dans l’ordre des généraux. A cette des universités l’obligèrent à s’affronter aux époque, même les peintures murales se trou- premiers, qui revendiquaient des réévaluations vaient en prison (vous pourrez le constater à La salariales, et aux seconds, barbus castristes Paz…). Quelques jours avant de se proclamer arrivés en Bolivie pour créer « un, deux ou dictateur, le général Barrientos périt dans un plusieurs Vietnam ». accident, son hélicoptère s’étant écrasé sur la terre qui le vit naître, à Cochabamba. Son vice- Le Che président, Luis Adolfo Siles, assura la charge Le héros argentin de la révolution cubaine, présidentielle (avril 1969) jusqu’au coup d’Etat Ernesto Che Guevara, se rendit clandestinement du général Ovando (septembre 1969). Ovando fit en Bolivie pour organiser le foco armado (noyau occuper les installations de la Gulf Oil Company armé). Ce fut l’application de sa théorie de La (deuxième compagnie nord-américaine, natio- guerra de guerrillas, un livre qui circulait en nalisée…) par des soldats et signa le décret de même temps que La Révolution dans la révo- réversion à la compagnie pétrolière bolivienne lution, du Français Régis Debray, aujourd’hui Y.P.F.B. Un an plus tard, le haut commandement guérillero retraité. Ces thèses l’amenèrent à militaire se souleva et un triumvirat exerça le organiser une armée de libération nationale pouvoir pour quelques heures. Ovando quitta le (E.L.N.), qui fut composée de volontaires palais du gouvernement le jour même, le général cubains ainsi que de guérilleros d’autres pays Juan José Torrés venant occuper la première d’Amérique du Sud. Mais les actions éclatèrent magistrature. Ce fut le gouvernement le plus avant l’heure, le Che et les siens ayant été trahis. court de l’histoire de l’Amérique latine (6 heures Son soutien le plus important, le Parti commu- seulement). Derrière les cinq présidents du niste bolivien (héritier du P.I.R.), lui fit également 6 octobre 1970, on trouve l’impressionnante défaut. Ceux qu’intéresse cet épisode historique masse de gens qui faisaient la grève générale et qui voulaient le départ des militaires fascistes. consulteront avec profit le journal de campagne e du Che en Bolivie : il y traite les communistes C’était le résultat des thèses du IV congrès de boliviens de « porcs qui veulent des dollars ». la Centrale ouvrière bolivienne (C.O.B.). Fin 1995, à New York, le général bolivien à la w Un musée de la révolution. Une petite retraite M. Vargas leva le secret qui entourait le promenade sur la plaza Villarroel, à La Paz, lieu d’inhumation du grand guérillero. Il rapporta vous mènera au musée de la Révolution également que le Che, face au tortionnaire qui nationale, situé au centre de ladite place. s’apprêtait à l’abattre, dit : « Tire, lâche, tu vas Ce musée conserve des peintures murales tuer un homme. » Cette histoire s’acheva en que l’Unesco a prises sous sa protection juillet 1997, avec une nouvelle qui fit la une de après le coup d’Etat de 1980. Ce n’est pas Newsweek : « Vive le Che ! » On trouva enfin les touristique, mais ceux qui aiment l’art sauront restes d’Ernesto Che Guevara dans une fosse les apprécier. De plus, vous y retrouverez des commune, à Vallegrande. Le petit bourg près personnages qui vous paraîtront familiers, de Santa Cruz acquit à nouveau une renommée après la lecture de ce chapitre. internationale qui fit de lui un lieu de pèlerinage d’un nouveau genre. En ce qui concerne le saint L’Assemblée populaire de la révolution cubaine, ses restes furent trans- (1970-1971) portés à La Havane pour les cérémonies qui lui Le commandement politique créé autour de étaient dues, tandis que s’éternisaient le blocus la centrale ouvrière appela, le 1er mai 1971, à imposé par les Etats-Unis et l’entêtement de ses la première session de l’Assemblée populaire dirigeants. Quelques mois avant la mort du Che, qui constitua un contre-pouvoir face au général 55 DÉCOUVERTE - - √ Le

, de de Domitila de

HISTOIRE

). Les trafiquants de ) ou de Miguel Angel Surveillerpunir et M. le Président Si on me donne la parole gouvernement. Cette époque néfaste vit la plusieurs leaders de mort l’emprisonnement et syndicaux, dont Marcelo Quiroga Santa Cruz, nationalisation la décidé avait qui Gulf la de en 1969. Ou encore ceux de la tête du parti social-démocrate M.I.R. « santé intellectuelle » en lisant Eduardo encore Galeano ou Michel Foucault. C’est fou comme la réalité dictateursdes boliviens dépasse fiction, la pourtant superbe, d’Alejo Carpentier ( Recours à la méthode Asturias ( drogue imposèrent gouvernement un dont le règne fut marqué par de nombreuses exactions et menaces l’encontre à du peuple. Ainsi, l’ancien ministre de l’Intérieur, le colonel Arce Gómez (qui purge une peine aux Etats-Unis), devraient citoyens marcher les déclara « que avecleur testament sous le bras La ». cocaïne, nommée aussi « déesse blanche se », trouva ainsi à la tête de l’Etat et siégea au palais du du pouvoir par son dauphin, le général Pereda, truquées… aprèsélections des s’avérèrent qui La déesse blanche au « palacio Quemado » La décomposition gouvernements des militaires commença et se termina par un Bolivie la de marqua l’image qui phénomène de ces dernières années. juillet 1980, Le 17 le général Luis Garcia Meza, appuyé par les militairesargentins et par des membres du partiBanzer de (Acción democratica nacio nalista, A.D.N.), mit fin au timide processus démocratique entamé en García 1978. Meza était un sanguinaire, placé au pouvoir par une nouvelle oligarchie, celle de la cocaïne. Meza fut emprisonné en 1995. Il serefit une une certaine aisance, surtout dans les villes comme La Paz oucomme Santa Cruz qui connurent formidable une expansion. Pourtant les mines et la campagne résistaient. En 1975, Banzer dut envoyer l’arméepour écraser lessoulèvements des paysans qui protes taient contre la dictature. Aurora En 1977, Villaroel, Domitila Chungara etquelques autres commencèrent mineurs de femmes une grève de la faim. Un mouvement qui fut raconté par l’auteur livre d’un bien accueilli en France : Chungara (Editions Maspéro). La volonté de ces femmes rassembla la Bolivie tout entière, générale déclara le et obligea grève qui la dictateurà programmer des électionspour l’année suivante. Banzer fut finalement écarté (1980-1982) - -

mai, les ouvriers les mai, occupèrent er

permettaient alors au pays de vivre dans situation effet, économique générale en : boliviennes premières matières des prix les certains secteurs de la classe moyenne et de la bourgeoisie, et se trouva aidé par la travaux, souvent non justifiés. Il favorisa bolivienne passa de 500 à 3 500 millions de dollars (multipliée par sept !). Banzer et les forcesarmées se lancèrent dans des grands ses collègues et devint le seul maître à bord. Au cours de son septennat, la dette extérieure il neil put garder le pouvoir sans le soutien du « jefe maximo Victor », Paz Estenssoro, et de son parti, le M.N.R. Cependant, évinça il vite paix et travail Sympathisant ». fasciste (il fut appuyé par la Phalange socialiste de Bolivie), Banzer gouvernait selon la vieille trinité « ordre, Le général Tapioca gagne Le général Tapioca un septennat (1971-1978) croix gammées. L’un des cerveauxcroix gammées. de ce régime L’un ne fut autre que Klaus Barbie. persécutions et assassinats se succédèrent, la Bolivie suivit son chemin de croix, mais de proliférèrent. En faisait partie quiconque était avisd’un différent de celui du Les pouvoir. furent interdits, les « camps de concentration » se remplirent et les « traîtres à la patrie » lieu, le général Banzer y portant un coup d’arrêt avec un soulèvement militaire (août qui 1971) finit par imposer sa dictature. Les syndicats gouvernement Cependant, militaire. reprise la des délibérations de l’Assemblée ne put avoir blée montraientblée centrale la que bien voulait établir son propre gouvernement au-delà du populaire du gouvernement Torres. Mais les décisions et prises de position de l’Assem Conseils d’administration. D’aucuns diront que l’Assemblée populaire n’était Parlement qu’un riposta en offrant seulement la moitié des ment du général du ment Barrientos. Lors mani- la de festation du 1 les salaires qui avaient diminué de moitié en termes nominaux et réels durantle gouverne insistèrent également pour que les masses rétablit Torres Finalement, armées. soient possibilitétout à révoquer les moment.de Ils proposant de nommer 50 % des ministères délégués les ouvriers, ministres des avec fussent la avec nommés qu’ils exigèrent à La Paz et proclamèrent la nécessité de former propreleur gouvernement. Le général Torres Torres. Des délégués de tout le paysse rendirent l’Assemblée nationale l’Assemblée (PalacioLegislativo) et entamèrent leurs délibérations. Ils décidèrent le contrôle ouvrier collectif des mines et des Le gouvernement entreprises Y.P.F.B. comme 56 ® HISTOIRE ENTRE COCA ET MILTON FRIEDMAN (1982-2002) Démocratie et hyperinflation scandales financiers et d’une corruption accrue. (1982-1985) L’implication de ce gouvernement dans le trafic de drogue fut également prouvée. A la suite de nombreuses pressions interna- tionales et d’une poussée du peuple qui, par Les années Goni (1993-1996) l’intermédiaire des organismes syndicaux, Gonzalo Sanchez de Lozada (Goni), du M.N.R., appelait à la mobilisation, le général Vildoso fut élu en mai 1993. Entré au gouvernement succéda au général Torrelio. Finalement, le avec le premier vice-président indien de l’his- vainqueur฀des฀élections฀de฀1980,฀Hernán฀Siles,฀ toire latino-américaine, Victor Hugo Cardenas, rentra de l’exil et forma son gouvernement il proposa un « Plan de Todos », le plan pour avec une coalition de gauche comprenant les tous avec trois axes fondamentaux : militants du M.I.R. (mouvement de la gauche w révolutionnaire) et du P.C.B. (parti communiste La capitalisation : privatisation de cinq bolivien). Les mesures économiques prises entreprises stratégiques de l’Etat. L’investisseur par ce gouvernement plongèrent le pays dans opère une augmentation de capital lui donnant l’abîme. L’inflation atteignit un taux annuel droit au contrôle de l’entreprise. La moitié des de 23 000 %. De quoi se promener avec des actions de la nouvelle société est donnée à deux brouettes chargées de billets pour acheter une gérants de fonds de pension (les Espagnols BBV baguette ! Impossible de demander à ce qu’un et Argentaria) pour qu’ils créent ex nihilo un cadeau soit enveloppé, il aurait coûté déjà système de fonds de pension de style chilien. beaucoup plus cher au moment de le payer. A la différence d’un processus classique de privatisation, l’argent ne rentre pas dans Retour à la case départ les caisses de l’Etat, mais sert à financer la La Nueva Política Económica, entamée par croissance économique en créant une épargne Victor Paz (il commençait alors son quatrième intérieure. Le modèle bolivien de capitalisation mandat) dès 1985, mit plus de 20 000 travail- a fait ses preuves et sera imité par des pays leurs des mines au chômage. Ils allèrent grossir d’Amérique centrale, l’Uruguay et, plus tard, les rangs des cultivateurs de feuilles de coca l’Afrique. dans les vallées de Cochabamba et de La Paz. w La réforme éducative : le système, créé L’application du décret d’ajustement écono- en 1953, est réformé. La gestion des lycées et mique (21 060) fit de la Bolivie le meilleur écoles est transférée de l’Etat aux municipalités disciple du Fonds monétaire international. et régions qui, soit dit en passant, ne possèdent Restriction du budget de l’Etat, privatisations, ni les moyens ni le savoir-faire pour pouvoir réduction du déficit fiscal, politique monétaire du jour au lendemain gérer un tel système. stricte, libéralisation de la législation avec La conclusion peut sembler trop simpliste, pour résultat une profonde récession, dans un mais on aboutit à une privatisation de fait de pays où seule l’économie de la cocaïne (10 % l’enseignement bolivien à moyen terme. La du P.I.B., soit environ 600 millions de dollars seule innovation positive est l’introduction de par an) pouvait éviter une nouvelle explosion l’enseignement bilingue : quechua-espagnol, sociale. Fragilisant l’économie formelle, la crise aymara-espagnol et guarani-espagnol. permit l’essor de l’économie de la drogue. Une w La participation populaire : une partie des chômeurs émigra dans le Chapare décentralisation administrative qui alloue à pour cultiver les feuilles de coca. Par ailleurs, chaque région et ville du pays la gestion de leur l’explosion de la production des feuilles permit propre budget. Une idée nécessaire dans un aux trafiquants d’augmenter la production de pays comme la Bolivie où les villages éloignés pâte, réexportée ensuite vers la Colombie pour sont pratiquement oubliés. Fin 1995, l’Etat a être transformée en cocaïne. Une chaîne de « capitalisé » ENDE (la compagnie d’électricité), production qui demeura inchangée jusque dans LAB (la compagnie aérienne), ENFE (les les années 1990, où l’on commença à produire chemins de fer), Y.P.F.B. (gaz et pétrole) et la cocaïne sur place. 1989 vit l’accès au pouvoir Entel (les Télécom). Deux années plus tard, la de Jaime Paz Zamora (le neveu de Victor Paz) capitalisation bolivienne a permis une entrée grâce à l’appui de Banzer, qu’il avait lui-même d’investissements directs de 2 milliards de combattu pendant le septennat. La politique dollars. Ce qui permettra le premier coup néo-libérale fut poursuivie, accompagnée de de pioche pour la construction du gazoduc 57 DÉCOUVERTE - - - √

HISTOIRE Le 19 septembre,Le 19 des grèves gigan coca et des citoyens communs se mobilisent et serassemblent. De fait, lemois de septembre 2003 sera marqué par de drastiques blocages de routes. tesques et des protestations gangrènent une ambiance plutôt morose. de gaz naturel avec de le Chili, toujours, l’ennemi sans pouvoir fermer le dossier laissa qu’il à son successeur… Gonzalo Sanchez de Lozada, sur le retour, élu en juin 2002. La vie politique de la Bolivie éternel qu’un n’est retour du même. Et du pareil au même. dit le peuple. Le bien-être économique du pays certaine oligarchie) passera d’une (c’est-à-dire aprèsla justice sociale. Ces crisesmultiples se cristallisent toutefois au cours de 2003. l’année de cultivateurs paysans les syndicalistes, Les quasiment insoluble aujourd’hui. Suite à la révo lution de 1952,la terre fut distribuée justement aux producteurs ce qui mit fin aux grandes exploitations Deux agricoles. générations plus tard, ces terres sont partagées aux nombreux descendants parfois qui peuvent se contenter ne dumaigre lopin de terre dont ils ont hérité. Fin 2001, le général Banzer fut hospitalisé pour un démissionna. et il Son vice-président,cancer, Jorge Quiroga, jeune technocrate de 42 ans, prit le pouvoir mois, pour 10 jusqu’aux élections suivantes. Il représentait alors la nouvelle géné et formés mieux politiques, d’hommes ration plus attentifs à la situation internationale. Mais le temps lui était compté et les problèmes dont héritail étaient nombreux. Pourtant, lança il courageusement les négociations sur les ventes et son parti ancien le révolutionnaire, M.I.P., élu parles communautés aymaras de l’Altiplano et de la cordillère dans un système de pouvoir annexeau pouvoir officiel mais plus réel dans les campagnes. Enoctobre 2000, Le Mallku décida d’ériger les barrages des routes du nord de La Paz que tinrent des dizaines demilliers de campesinos pendant plusieurs semaines. La Paz fut alors bloquée, le prix des fruits et viande la doublade rapidement dans capitale la étaitqu’il impossible de quitter. Finalement, gouvernement auxrevendications céda le paysannes, non sans avoir dû, au préalable, augmenter le salaire de 50 des % policiers pour soutenir l’état de siège refusaient qu’ils de tenir. Felipe Quispe souhaita la renégociation de la loi INRA de distribution des terres, problème - - (2003 ET 2005) (2003 ET LES DEUX GUERRES GAZ DU

SantaCruz-Sao Paulo (5 milliardsde dollars port ennemi vers l’impérialisme yanki ! Non, option étant beaucoup plus coûteuse. Comment ! Faire transiter cette richesse nationale par un propose que le gaz bolivien soit exporté à travers leChili plutôttravers qu’à lePérou, cette dernière et la vie politique et sociale de la Bolivie devient un véritable Il faut enfer. dire que le Président par une succession de troubles internes. Les revendicationssociales démententse jamais, ne La première guerre du gaz Le deuxième mandat de Goni va être marqué tion deux de acteurs marginaux l’échiquier sur indépendance face auxl’impossible Etats-Unis, et el mallku ( « le chef » en aymara) Felipe Quispe M.A.S.,grand défenseur des cocaleros et de politique, tous deux leaders des campagnes, hommes de terrain, proches du peuple, contre le système : Evo Morales Ayma, et son parti, le violents conflits avec les cocaleros et les campe sinos de l’Altiplano. Cette période vit l’appari gestion fut marquée par une recrudescence de la corruption, une aggravation de la crise et de personnageau passé des plus tortueux ait pu devenir un vrai homme d’Etat. En effet, sa Bolivie 2002, jusqu’en avec 22 des % suffrages seulement. On du a mal imaginer à que ce En juin 1997, les urnes etEn une juin 1997, coalition de quatre partis dictateur Hugoamenèrent Banzer l’ancien Suarez à la présidence. Il fut élu président de la Des années de transition doute plus à cause de la violence du processus contenuqu’au de celui-ci en tant que tel. n’obtintpas la confiance populaire, ce fut sans etune économie diversifiée. Il alla de même pour le système de partage de la richesse, la « Participation populaire Si ». le parti de Goni pour mémoire celui de la France est de -3 %), dette extérieure assainie (réduite par rapport à 1993), plus milliard d’un de dollars en réserve de Goni laissa des indicateurs sains : comptes de l’Etat en équilibre(-0,5 dedéficit, de % P.I.B. mort se modernisa façon de et l’économie brutale en moins de trois ans. Le gouvernement le nord Potosí, sembla il bien que les dés fussent providencejetés. L’Etat de la Bolivie était bien personnes dans les mines d’Amuyapampa, dans d’investissements). L’économie bolivienne fut bolivienne d’investissements). L’économie modernisée tortueux et, après chemin un qui signifia en décembre 1996 la mort de quinze 58 ® HISTOIRE

Des affrontements entre manifestants et forces de la tournure des événements, vont peu à peu de l’ordre font plusieurs morts. Les contesta- reprendre la lutte. L’année 2005 va s’avérer taires (menés par Evo Morales Ayma du M.A.S. l’une des plus inquiétantes pour l’équilibre et Osar Olivera, porte-parole de l’Etat-Major du de la démocratie en Bolivie. En janvier tout Peuple ou E.M.P.) exigent plus de clarté dans les d’abord, les habitants d’El Alto près de La lois sur la production et le commerce de la coca, Paz réclament (avec succès) l’expulsion de et la libération de dirigeants politiques empri- la compagnie transnationale Suez-Lyonnaise sonnés. Dans un même temps, Goni soutient des Eaux (et de sa filiale Aguas de Illimani), que les bénéfices de cette vente millionnaire arguant que les tarifs pratiqués par celle-ci de gaz aux Etats-Unis serviront à équilibrer sont totalement disproportionnés par rapport les comptes économiques et à développer aux services proposés et au niveau de vie des l’éducation et la santé. Mais on ne croit plus habitants (cinq ans auparavant, en 2000, les aux promesses qui déchantent, et beaucoup habitants de Cochabamba avaient expulsé croient alors que les seuls bénéficiaires seront le géant californien Bechtel pour les mêmes les hommes d’affaires boliviens et étrangers. raisons). Parallèlement, les élites ultra-conser- A cette époque, en effet, les principales trans- vatrices cambas de Santa Cruz se mobilisent nationales qui contrôlent l’exploitation et la massivement pour exiger davantage d’auto- commercialisation du gaz bolivien, par exemple, nomies. Mesa accepte finalement l’élection comme Petrobras (Brésil), Repsol (Espagne), directe des préfets départementaux, et le Exxon/Mobil (Etats-Unis) ou Total (France) ne Parlement émet l’idée d’un « référendum versent que 18 % de royalties à l’Etat bolivien… sur l’autonomie » (qu’il approuvera et qui se Une misère si l’on songe aux conditions en tiendra en 2006), afin de décentraliser l’éco- vigueur dans les pays voisins. Gonzalo Sanchez nomie nationale. En février, le Congrès décide de Lozada finit par s’enfuir du pays, une fuite d’augmenter les impôts des transnationales rocambolesque qui le mène, fort justement, qui exploitent les hydrocarbures à 32 %, une vers… les Etats-Unis. contribution en sus des 18 % de royalties pour le gaz extrait qui existait déjà. A noter que les La seconde guerre du gaz royalties sont des revenus fiscaux gérés par Carlos Mesa, vice-président, remplace Goni la région, tandis que les impôts sont gérés à la tête du pays. C’est un historien et un par le Trésor public… Mais, dans le même journaliste avant d’être un politique ; il se temps, Mesa augmente brutalement le prix de dissocie de la politique de son prédécesseur en l’essence (le gazolinazo), sous la pression du refusant le recours à la violence, et s’engage Fonds monétaire international. De fait, le pays à établir la responsabilité de l’ex-chef de entre dans une période des plus confuses : l’Etat et de l’armée dans le récent conflit on voit alors des organisations patronales, populaire. C’est donc un « président sans comme la C.A.O. (Chambre agricole de l’Ouest) parti » (ses choix lui garantissent aussitôt ou la C.E.P.B. (Confédération des entrepre- des ennemis dans le parti de la majorité) : neurs privés de Bolivie), s’engager dans des son « agenda d’octobre » semble alors vouloir grèves de la faim pour exiger la démission faire la part belle aux revendications sociales. du gouvernement… Les protestants d’El Alto Ainsi, il convoque un référendum pour juillet continuent à demander la nationalisation des 2004 afin de déterminer les conditions hydrocarbures, tandis qu’à Santa Cruz on d’exploitation et de commercialisation des réclame l’autonomie des départements de hydrocarbures. A ce moment, le principal l’est bolivien. Evo Morales Ayma et le M.A.S. parti d’opposition, le M.A.S. d’Evo Morales se désolidarisent du gouvernement de Mesa et Ayma, soucieux peut-être de remporter les l’invitent à démissionner à leur tour. Un Pacte élections présidentielles à suivre, décide de d’unité révolutionnaire des forces de gauche collaborer avec ce nouveau venu sur la scène voit alors le jour. Le 6 mars 2005, Carlos Mesa politique bolivienne. Le référendum du 18 juin présente sa démission, semblant ainsi prendre 2004 donne des résultats mitigés : le peuple la dimension des incessantes manifestations vote pour la nationalisation des hydrocarbures réclamant son retrait. Toutefois, le lendemain, mais, en réalité, la question du gouvernement le Sénat bolivien refuse à l’unanimité cette est tellement biaisée que rien ne paraît devoir résignation. Certains observateurs proches de changer. En revanche, les élites blanches l’extrême gauche clament alors que l’agitation libérales accentuent leur pression pour un politique dans le pays n’est qu’une façon de référendum sur l’autonomie régionale. Les légitimer à nouveau le président (qui aurait mouvements sociaux, pas du tout satisfaits tenté un « coup de poker »… réussi). Mais 59 DÉCOUVERTE - - √

s s s s a a res e ». e ». eur de de Potosí HISTOIRE t la France) makuquina gure (cesgure étaient pays cé le projet « Makuquina » prirent le nom de achachis, achachis, prirent de nom le ฀pen฀yan,฀ducado,฀écu฀d’argent฀ terminèrent leur existence le 17 mars existence 17 terminèrent leur le makuquinas mouvements sociaux boliviens ont remporté ont boliviens sociaux mouvements un certain écho dans le pays et des succès palpables, en revanche,la plupart de leurs revendications alors demeurent insatisfaites. sont occupés pour que le Parlement fasse enfinun choix stratégique d’apaisement. Le retour au calme ne se fait pas sans mal : les mouvements populaires réclament toujours plus de décentralisations (un référendum est prévu le 2 juin 2006 pour octroyer ou non plus aux provinces)d’autonomie renationali la et pays. du d’hydrocarbures réserves des sation Rodriguez ressemble un peu à Mesa : sans culture politique, a lui-même il déclaré, dès son investiture, que l’objectif de son mandat était élections convoquer des de générales pour renouveler le Congrès. Cependant, reste il proche de l’oligarchie cruceña (de Santa Cruz) et a été formé aux Etats-Unis. Cette « seconde guerre du gaz comme », se plaisent à dire les journalistes, fait au moins 80 victimes. Si les acceptée à l’unanimité par le Congrès qui finit Cour président la de suprême, le par désigner Eduardo nouveau Rodriguez, président, comme actuel possible compromis l’état en meilleur le effet, le en Constitutionnellement, choses. des pouvoirdevait d’abord revenir au présidentdu Sénat, Hormando Vaca Diez (élu de la région de Santa Cruz, et membre de l’oligarchie libérale), puis Mario à Cossio, président de la optionsdéputés Chambredeux des : inaccep tables pour la population (80 000 manifestants envahissent rues les La de Paz, tandis que des émeutes éclatent à Sucre, dès l’ouverture sessiond’une parlementaire extraordinaire… lesmilitaires tuent d’ailleurs un mineur à cette occasion). blocages 120 sont mis en place et 7 champs pétroliers et gazifères - - - - makuquinas , d’autres penchent plutôt vers une habile manœuvre des joailliers pour er frappées à Pailaviri, sur le Cerro Rico de Potosí. La , la pièce en argent frappée à Potosí depuis les temps de la Conquista conserverles bords en argent. Les disent que roi Philippe d’Espagne, V, ordonna leur mise sur le marché en honn son fils Louis I de développer une politique commerciale et financière d’enver et financière politique commerciale une développer de les principaux créanciers de l’Espagne). Les wawanacas,฀cruz,฀duro,฀bárbara,฀patacón,฀piastra,฀reales, A noterou thaler… que certaines de ces pièces étaient en forme de cœur : d’aucun makuquinas connut son heure de gloire en Europe et permit à l’Espagne de financer ses guer et à de nombreux pays européens (notamment les Pays-Bas, l’Angleterre e Depuis 2006, et avec le support de l’Union européenne, est lan qui vise à redonner ses lettres de noblesse à l’argent de Potosí et notamment à l makuquina Ceespagnole, mot vient du en quechua 1574. « Makkaquna » qui signifie « frappé Les Makuquinas Une usine de fonte d’argent doit voir le jour afin en 2012 de lancer sur le marché de 1771, sur ordre du1771, roi d’Espagne Charles III. toutpas n’est encore dit, alors que les pays présente à nouveau sa démission. Celle-ci est n’a d’autre perspective n’a que de quitter définiti- vementle Le pouvoir. juin2005, 6 Carlos Mesa le jour… et se désolidarisele jour… aussi du président. bolivien estL’Etat en déroute complète. Mesa à craindre que l’Assemblée constituante et le référendum sur l’autonomie ne voient jamais ampleur sans précédent, les parlementaires commence libérale refusent l’élite ; siéger de se trouve alors unie, et plus puissante que d’une manifestations des par Effrayés jamais. Morales Ayma doit se rallier aux propositions de sa base et réclame, à son la nationa tour, lisation totale des hydrocarbures : la gauche illimitées sont proclamées Oruro, à Potosí, Cochabamba,Sucre, etc. Finalement, Evo nationales auraient eu, ainsi, tout le loisir de se radicalisent plus : de 40 000 paysans et indigènes se rassemblent ; des grèves parvient à La Paz le 27 mai. Les protestations sociaux…qui s’amplifient. Une « marche contre la loi organisée », par le M.A.S. et la C.S.U.T.C.B., part de Caracollo mai et le 16 encourues… Une virtuosité politique et diplo matique qui n’échappe pas aux mouvements été approuvés par le Parlement ! Les multi réclamer des indemnisations pour les pertes dents gouvernements transnationales. les avec Cependant, ces mêmes contrats pas n’avaient votée, mais elle reconnaît en même temps les contrats d’exploitation signés par les précé mai, la situation est ingérable.mai, la Le 17 loi sur la hausse des impôts est finalement gaz (on imagine l’impact psychologique pour la région tel d’un pays en décomposition). En voisins commencent à craindre une guerre guerre craindre une à commencent voisins exportations les pour de douloureuse civile, 60 ® HISTOIRE LA BOLIVIE AUJOURD’HUI Depuis que le camarade Evo est devenu rendum révocatoire. Avec 63 % des votes en sa président de la République bolivienne le faveur, le président Bolivien assure sa position et 18 décembre 2005 (premier président indigène entreprend une attitude plus souple, déclarant en Amérique latine), la fracture entre kollas sa volonté de nouer le dialogue avec l’opposition et cambas semble plus présente que jamais. et les syndicats, alors coincé sur les grands Les mesures radicales entreprises (hausse du dossiers tels que le projet de nouvelle constitu- salaire minimum, augmentation drastique de tion, les autonomies régionales et la répartition la taxe sur la production pétrolière et gazière) de l’impôt sur les hydrocarbures (IDH) principale n’apportent pas toujours les résultats escomptés, ressource du pays. Finalement, la nouvelle même si elles se justifient pleinement. Le 1er mai constitution est approuvée par référendum en 2006, Evo Morales annonce la nationalisation janvier 2009 : elle accorde de nombreux droits totale des hydrocarbures du pays, et un délai aux Indigènes et fait du quechua et de l’aymara de 180 jours est fixé aux entreprises pétrolières des langues officielles, au même titre que le étrangères pour négocier de nouveaux contrats castillan (espagnol). Le 6 décembre, Evo Morales d’exploitation avec l’Etat bolivien. En octobre, de est réélu avec près de 63 % des suffrages et violents affrontements entre mineurs de l’Etat et le MAS remporte les deux tiers des sièges mineurs chômeurs éclatent dans la mine d’étain du Congrès. Les élections municipales d’avril de Huanuni faisant plusieurs dizaines de morts. 2010 ne confirment toutefois pas ce raz-de- Ces heurts conduiront au limogeage du ministre marée politique, le MAS n’obtenant que trois des des Mines par le président. A la fin du mois les dix plus grandes villes du pays. Depuis mi-2010, premières nationalisations s’opèrent selon le de nombreuses manifestations éclatent un peu décret de nationalisation stipulant la remise partout dans le pays, comme à Potosí (mineurs) de toute la production à la compagnie nationale en août 2010, puis en décembre 2010 suite à Yacimientos Petroliferos Fiscales Bolivianos l’augmentation du prix des carburants, ou encore (YPFB), seule chargée d’assurer la commer- en avril 2011 avec des mouvements de grève cialisation des hydrocarbures et d’en définir incessants (conduisant à une augmentation les volumes et prix sur le marché intérieur et salariale de 10 % en faveur des enseignants, mondial. Pourtant compris dans son programme de la police, de l’armée et du personnel de politique, l’élection d’une assemblée constituante santé, ainsi que de 6,5 % des pensions de menant à une réforme constitutionnelle tarde retraite). La marche des Indiens du Beni en à venir ; Evo Morales change aussi de position août 2011 contre le projet de construction d’une sur les consultations concernant l’autonomie route cofinancée par le Brésil et devant traverser départementale. Ainsi, le 1er décembre, une le parc naturel du Tipnis, ainsi que la violente grève générale est organisée par l’opposition répression policière du 25 septembre, furent dans trois régions pour protester contre le aussi largement médiatisée. En décembre 2011, projet d’une nouvelle constitution permettant Evo Morales a appelé à un grand débat national une adoption à la majorité simple, à la place réunissant l’ensemble des acteurs des sociétés de la majorité des deux tiers réclamée par civiles, politiques et économiques du pays, afin l’opposition. La constitution finalement adoptée d’établir une feuille de route pour améliorer le malgré le nouveau boycott de l’opposition est bien-être économique de la population dans déclarée illégale, Evo Morales annonce la tenue les trois années à venir. Malgré de relativement d’un référendum sur le texte constitutionnel, le bons indicateurs économiques ces dernières 4 mai 2008. Mais l’organisation de celui-ci est années et de louables efforts écomiques et invalidée par la Cour électorale arguant l’illégalité sociaux, la Bolivie reste un pays très instable de la procédure. Cette date est maintenue à où la pauvreté semble (presque) inéluctable. Si Santa Cruz pour la consultation du peuple sur la Evo Morales exacerbe encore les départements question de l’autonomie régionale qui a obtenue de la « Demi-lune » (Media luna), ceux de Santa 85 % de vote positif. Cette même procédure Cruz, de Tarija, du Beni et du Pando et que les est organisée en juin, par les provinces du menaces séparatistes persistent, sa prise de Pando et de Beni obtenant toutes les deux distance vis-à-vis du mouvement indigéniste un vote favorable à plus de 80 %. Cependant radical et un certain rapprochement avec les ces procédures sont jugées illégales par le Etats-Unis depuis début 2012 pourraient traduire gouvernement et ne sont pas reconnues par la une nouvelle volonté politique de concilier les communauté internationale. Le 10 août 2008, contraires dans ce pays, l’un des plus contrastés Evo Morales décide alors d’organiser un réfé- et déchirés au monde.

DÉCOUVERTE ARNAUD BONNEFOY ARNAUD © Les pouvoirs pouvoirs Les

est représenté par par représenté est Palais du Gouvernement, La Paz. du Gouvernement, Palais

Le pouvoir exécutif

w séparationde l’Eglise etde l’Etat. législatifs, exécutifs (à La Paz) et judiciaires (à Sucre) séparés. sont un président et un vice-président, élus pour une période de cinq ans. Le président (qui est à la fois le chef du gouvernement) est élu au terme scrutin d’un au suffrage universel direct à un seul tour (il a besoin de 40 % des voix et d’avance % sur au moins 10 son suivant). Si aucun candidat n’obtient la majoritéabsolue lors du y a premier il tour, ballotage. Le président peut se représenter ne fois. seule qu’une plurinational de Bolivie. » La Constitution de révisée en plus 1994, cours1967, n’a : le référendum du 26 janvier 2009 a approuvé unenouvelle Constitution qui renforce les droits des Indigènes, replace l’Etat cœur au la garantit et économiques politiques des - - Politique Politique et économie et républicain, représentatifrépublicain, et POLITIQUE

État :

w 2009 elle s’appelle officiellement : « l’Etat démocratique. La Bolivie est république une depuis mais démocratique 1982, depuis hauts fonctionnaires. Un ingénieur se verra confier un ministère de la Santé et un avocat affaires rurales. les dans responsabilités des Le résultat est une absence de continuité dans les projets et l’incompétence partie d’une des leur position temporaire, pensent souvent souvent pensent temporaire, position leur d’abord à rentabiliser leur position précaire. de majorité, toute la fonction publique change visage. conscients Lesde place, en gens de remplacé par un clientélisme. On milite pour un parti en vue poste d’un pour le fils de la famille changement divers. pour chaque des gains ou A (notamment économiques) toujours. depuis Le débat d’idées est pauvre et le militantisme est dans les mentalités. Mais une caste réduite pouvoirs paraît nombreux de monopoliser avec le gouvernement constitutionnel). Le gouvernement le avec processus démocratique implanté bien semble les2005,troubles l’année de pendant lesquels pas ellen’est intervenue, sans connivence, de vue démocratique tout du moins (c’est-à- direque l’armée ne paraît pas devoir jouer y commeun montré rôle l’ont majeur à l’avenir, d’années d’indépendance),d’années Bolivie la est perçue aujourd’huicomme unpays stable… du point Malgréun record mondial de coups d’Etat (presque autant gouvernements de que Structure étatique fracturée entre hauts plateaux et basses terres, kollas et cambas. ment« indigéniste ravit» les uns et mécon tente les autres, mais ainsi est la Bolivie, par ailleurs réélu en décembre 2009, poursuit politiqueune socialiste appellent d’aucuns que « capitalisme d’Etat andin Son ». style résolu majorité absolue en Bolivie, après Victor Paz Estenssoro en 1960). Depuis, Evo Morales, de la République avec 54 % des votes (c’était la deuxième fois président qu’un remportait la le syndicaliste paysan et député Juan Evo Morales Ayma (d’origine uru) est élu président Le 18 décembre 2005, décembre attente, contretoute Le 18 62 ® POLITIQUE ET ÉCONOMIE

w Le pouvoir législatif est composé de deux droite et principale opposante à Evo Morales chambres : la Chambre des députés et le Sénat. depuis 2009. Son candidat obtint 26,5 % des La première rassemble 130 députés (au prorata votes lors des dernières élections présidentielles de la population de chaque département), le de 2009, ainsi que 37 députés et 10 sénateurs. second est intégré par 27 sénateurs (trois par w Poder Democrático Social (PODEMOS). départements). Tout ce petit monde est élu tous Créée en 2005 à La Paz par l’ancien président les cinq ans au suffrage universel direct, en Jorge Quiroga, cette formation politique même temps que le président de la République. libérale et conservatrice reprit les bases du w Enfin, le pouvoir judiciaire est aux feu฀ADN฀(Acción฀Democrática฀Nacionalista). mains de la Cour suprême appelée Tribunal w Unidad Nacional (UN). Fondé en 2003 par suprême de justice depuis 2009, du Tribunal Samuel Doria Medina et d’autres militants constitutionnel, des Cours départementales de l’ancien MIR (Mouvement de la gauche et des tribunaux ordinaires. révolutionnaire), il n’obtint que 5,6 % des voix w Le système administratif. La Bolivie est lors des élections présidentielles de 2009, et divisée en 9 régions (appelées ici départe- 3 députés. Il s’oppose au président Evo Morales ments) : Santa Cruz, Beni, Tarija, Potosí, La et se positionne au centre-droit. Paz, Chuquisaca, Pando, Cochabamba et Oruro, w Movimiento sin Miedo (MSM). Fondé à dirigées par des Gobernadores, et elles-mêmes la fin des années 1990 par Juan del Granado divisées en un total de cent douze provinces. (qui devint maire de La Paz), c’est un parti La nouvelle constitution de 2009 établit de centre-gauche qui s’allia au MAS jusqu’en quatre sous-divisions administratives : les 2010. Le 4 avril 2010, il remporta à nouveau départements (departamentos), les régions les élections municipales à La Paz (à Oruro ou provinces (regiones ou provincias), les aussi) : Luis Revilla devint maire. municipalités (municipios) et les communautés w indigènes d’origine paysanne (territorios Movimiento al Socialismo (MAS). Le indigenas de origen campesina). Elle prévoit Mouvement au socialisme est le parti du en outre une certaine décentralisation et une président Evo Morales, fondé en 1995 à autonomie relative pour chaque sous-division. Cochabamba. Issu du syndicalisme Toutes les autorités sont élues directement par paysan (c’était à la base un mouvement les citoyens, comme l’affirme l’article 272. des cultivateurs de plante de coca), c’est Ceux-ci ont aussi le droit de gérer leurs aujourd’hui un parti d’extrême-gauche selon ressources naturelles et financières. Bien sûr, les journalistes (surtout étrangers). Il cherche ces processus sont contrôlés par les autorités en tout cas à revendiquer les valeurs indigènes nationales compétentes. et à lutter contre la globalisation (dont la figure principale est celle des Etats-Unis). Partis w Le Movimiento Indigenista Pachakuti, Depuis 2009, tous les candidats qui prétendent ou M.I.P., n’est pas un parti politique, mais à une fonction publique doivent être validés par une « centrale paysanne » dirigée par Felipe des organisations indigènes, des regroupe- Quispe, autrefois très influent mais dont le ments citoyens et des partis politiques. Chacun poids se cantonne aujourd’hui à la région de La devra tout d’abord organiser des élections Paz. Il existe une autre « centrale paysanne », internes (sortes de primaires) devant garantir majoritaire, la C.S.U.T.C.B. sous influence du la participation égalitaire entre les hommes sénateur du M.A.S., Roman Loayza. Cette et les femmes. Le paysage politique bolivien dernière a eu un rôle majeur dans la crise du a été profondément modifié au début des mois de mai 2005 (marche contre la loi vers années 2000 : les partis historiques ont été La Paz, entre autres). discrédités et la plupart ont disparu. w La Central Obrera Boliviana ou C.O.B., w Le Mouvement nationaliste révolu- dirigée par le mineur Pedro Montes, est tionnaire (M.N.R.) a été fondé en 1942 par sans doute le mouvement le plus radical des intellectuels alors favorables à une réforme en ce moment. Ce syndicat compte environ sociale en profondeur. Depuis 1985, il a pris de 2 millions de membres. plus en plus de mesures libérales en privatisant w Enfin, las Juntas Vecinales de El Alto à tout va l’économie. Aujourd’hui, c’est un parti est le dernier pôle d’une gauche en marge beaucoup moins important, très conservateur de la politique. El Alto a constitué l’épicentre (malgré son nom !). des manifestations populaires relatives au w Plan Progreso para Bolivia – Convergencia gaz depuis quelques années. Il s’agit d’un Nacional (PPB-CN). Coalition politique de rassemblement plus que d’un mouvement,

63 DÉCOUVERTE ARNAUD BONNEFOY ARNAUD © - √

POLITIQUE ET ÉCONOMIE ET ÉCONOMIE POLITIQUE lutte contre la drogue. Sinon, la Bolivie a rompu ses relations avec Israël en janvier 2009 et a reconnul’Etat palestinien en décembre 2010. l’Unioneuropéenne et la Communauté andine desNations sont liées depuis un « accord troisièmede génération 1998. en Un signé » coopération de et politique dialogue de accord renforcéeensuite a été décembresigné le 15 2003,européenne Rome.à L’Union fournit aux pays andins une aidede prèsde 400 millions d’eurospar an, et la Bolivie est des l’un desti nataires les plus importants. La Commission européenne a signé en avril 2007 un accord de stratégie régionale pour la coopération avec la Communauté andine, doté de 50 millions d’euros pour le financement de la coopération au développement (ICD) pour la période 2007- En2013. outre, le pays bénéficie du « SPG drogue une », mesure permettant l’entrée en franchise de droits de 75de % ses exportations vers l’Union européenne, en contrepartie de sa américain cherche Carter, tandis Chili le que à tout prixrégler à le différent dans un cadre bilatéral qui lui sied mieux. Les relations avec les Etats-Unis sont tendues : de 2008 à 2011, n’y a pasil eu d’ambassade nord-américaine en Bolivie et les Etats-Unis ont retiré la Bolivie duprogramme pour d’aide la lutte contre les trafics de drogue. Toutefois, un accord-cadre de coopération bilatérale a été en novembre accord de même qu’un tripartite 2011, avec le Brésil le 20 janvier pour 2012 le contrôle des frontières et la réduction des cultures de coca excédentaires en Bolivie. En outre, le géant du Nord reste des l’un principaux partenaires de la Bolivieavec le Brésil et l’Argentine. Les relations avec l’Union européenne sont beaucoup plus soutenues que par le passé. Il faut savoir que - - - - La place Murillo à La Paz où siège la Présidence et le Congrès. La place Murillo à La Paz qui regroupe diverses organisations comme soutiens฀précieux฀comme฀celui฀de฀Hugo฀Chávez฀ (Venezuela), nord- Kofi Annan et l’ex-président exemple, conduisant président le à bolivien exemple, cherché Bolivie Récemment, a la démissionner. internationaliserà débat, le des s’assurant le dossier devient brûlant entre les deux pays. Fin 2003, la « guerre du gaz » en fut un triste (1879-1883). Depuis, les Boliviens ne cessent de réclamer un territoire côtier et régulièrement a, en effet, privé la Bolivie accès d’un à la mer lors de la guerre du Pacifique remporta qu’il subsistent accords des et consu commerciaux laires, les rapports sont des plus tendus. Le Chili assurent relations des privilégiées. Cependant, le bât blesseavec leChili les : relations diplo matiques ont été rompues en et 1978, même si économique en juillet 2004. Avec le Brésil et ses bonnesl’Argentine, gaz ventes de naturel ciale et touristique à Ilo avec le Pérou en 1992, et a signé un accord bilatéral d’intégration avec ses voisins sont plutôt bonnes : elle a accordé franche zone une commer industrielle, Mercosur 1996. Les depuis relations actuelles (Organisation de Etats américains) au ; niveau régional, elle est membre de la Communauté andine des nations, du Groupe de Río, et de Communautéla sud-américaine des Nations, dont l’acte fondateur a été signé à Cusco en décembre 2004. Elle est membre associé du La Bolivie est membre de plusieurs organisa Centrale ouvrière régionale ou C.O.R., menée par Edgar Patani, émancipée de la COB. Enjeux actuels tions internationales, dont l’O.N.U. et l’O.E.A. la Fédération de comités de quartiers ou dirigéeF.E.J.U.V.E., par Abel Mamani, et la 64 ® POLITIQUE ET ÉCONOMIE ÉCONOMIE

La Bolivie est l’un des pays les plus pauvres dont le potentiel est à peine exploité aujourd’hui. du monde : 60 % de la population se situe Politiquement stable, son mode de vie agréable en-dessous du seuil de pauvreté en 2010, dont et le faible coût de la vie devraient en faire une 35 % en situation d’extrême pauvreté. Cette destination attrayante dans les années à venir. situation est notamment due à la corruption quasi institutionnelle qui empêche une distri- Principales ressources bution plus égalitaire des ressources, même si L’histoire économique de la Bolivie est intimement des efforts sensibles ont été menés depuis une liée aux mines, essentiellement exploitées sur dizaine d’années. De plus, la Bolivie est engagée l’Altiplano (Oruro, Potosí et La Paz), tout d’abord dans une spirale infernale : dette extérieure lors de la conquista espagnole et l’exploitation énorme propre aux pays latino-américains précoce du cerro Rico et des alentours de Potosí. (annulée par la Communauté internationale La Bolivie perd ensuite le contrôle des fabuleuses et les institutions financières en 2005 au titre mines de cuivre de Chuquiquamata, en faveur des H.I.P.C., un club, malheureusement pas du Chili. Ensuite, l’intérêt des pays européens si restreint, des pays en situation d’extrême se concentre sur l’étain, pendant la Seconde pauvreté), retard technologique et dépen- Guerre mondiale, à tel point que la produc- dance extérieure. Ses énormes ressources tion d’étain représente 80 % des exportations naturelles ne suffiront certainement pas à boliviennes pendant les années 1940. Il faut sortir le pays des règles dictées par l’Occident, attendre la révolution de 1952 pour que le pays établies à son profit. La pauvreté touche près se réapproprie les dividendes de ses ressources de 70 % de la population, même si la grande minières, mettant fin aux empires des barons majorité des Boliviens mangent à sa faim. Le de l’étain (Patiño, l’un des hommes les plus commerce extérieur est toutefois excédentaire riches du monde à l’époque). Jusque dans les à ce jour, en partie en raison de la chute du années 1980, les mines sont très productives, cours des ressources minières engagée depuis puis vient la chute du cours de l’étain et du le milieu des années 2000. Et souvent, le taux plomb. Commence alors une grave crise sociale d’inflation est supérieur à l’augmentation du et une paupérisation de la population, ainsi que P.I.B. (1 800 US$ par habitant et par an). Les l’apparition de villes pauvres comme « El Alto », exportations traditionnelles sont sorties des en périphérie de La Paz. Beaucoup se tournent mines : le zinc, l’étain, le plomb, l’or et l’argent. alors vers la production de coca qui s’industrialise Puis les hydrocarbures et le gaz naturel. Depuis sous les premières dictatures militaires (Banzer quelques années, de nouvelles productions se 1971). Une autre partie se reconvertit dans destinent à l’exportation : du soja, des bois l’exploitation du sol dans l’Oriente (latex, bois précieux, du coton, du café, du quinoa, du précieux, pétrole, or, argent) ce qui entraîne un sucre, des bijoux, des amandes, etc. L’arrivée développement considérable de la ville de Santa d’Evo Morales au pouvoir en 2006 a remis au Cruz et de ses alentours. goût du jour la nationalisation et l’étatisation des w Agriculture. L’agriculture ou plutôt l’agro- grandes compagnies de services, comme l’avait industrie a pris un certain essor dans les fait le Venezuela avant lui et plus récemment régions orientales du pays. Les principales l’Argentine, qui au printemps 2012 nationalise productions sont : sucre, riz, soja (sur au moins la filiale YPF du groupe espagnol Repsol. La 200 000 ha, c’est le nouvel étendard national, Bolivie a ainsi renationalisé en 2012 « avec permettant à la Bolivie d’être le 8e producteur effet immédiat » le réseau électrique géré mondial), café, maïs, céréales… Les régions par une entreprise espagnole, ainsi qu’une andines, auto-suffisantes, cultivent aussi du mine appartenant au géant minier suisse blé, de la pomme de terre, le quinoa et l’orge. Glencore. Sur le papier, la Bolivie est l’un des Bien sûr, on cultive la feuille de coca : la Bolivie pays les plus pauvres du continent. En réalité, est le troisième producteur au monde. Si les la grande partie de la population vit en dehors bovins et les porcins sont bien représentés du système monétaire et il y a une prolifération dans l’Oriente, on élève plutôt des alpacas et du commerce informel (au moins 50 % du total), des lamas dans les Andes. qui fait que, finalement, le pays vit à sa faim. Et w Pêche. La pêche n’est pas un secteur la joie de vivre des habitants ne va pas dans le important de l’économie bolivienne. Toutefois, sens des statistiques. L’avenir économique de les rivières amazoniennes et le lac Titicaca la Bolivie se base sur les prochaines énormes fournissent de beaux spécimens de truites, exportations de gaz naturel et sur le tourisme, de daurades, de pacú, de surubí et surtout de 65 DÉCOUVERTE - √

(en2009) : (en 2009) : Brésil฀(38฀%)฀•฀ 5,2 % (en 2010). 6,8 % (en 2011, 6,8 % (en 2011, 7,2 % (en 2010).7,2 4,8millions de US$ 1 801US$ (en2010), 4,39 millards de US$ POLITIQUE ET ÉCONOMIE ET ÉCONOMIE POLITIQUE 22,5 millions d’euros en 2010. 18,3 milliards18,3 de US$ (en 2010). Communautéfrançaise en 2010 : Principaux clients : : clients Principaux Importations : fournisseurs Principaux Principaux clients Exportations de la France vers la : Bolivie de Importations françaises P.I.B : P.I.B P.I.B./habitant : de croissanceTaux : d’inflationTaux : de chômageTaux : Exportations :

w w w w w w w w w w w w w minerais (étain,minerais zinc), produits agricoles et agroalimentaires (cœurs de palmiers, alcool éthylique, quinoa), cuirs travaillés. 1 230 immatriculés (dont la moitié à La Paz). (en 2009). Brésil฀(17,6฀%),฀Argentine฀(13,9฀%)฀•฀ USA %). (13,3 Brésil (43,4 %), Corée %), du Sud (11,8 Argentine (8,2 %). Bolivie : 65,3 millions d’euros en 2010, dont Quelques données environ4 300 US$en PPA (parité de pouvoir d’achat). (en 2009). mais sous-emploi massif). Japon฀(9฀%)฀•฀Argentine฀(8,8฀%)฀•฀USA฀ (8,5 %) (estimations 2006). sion, la Bolivie pas, n’est aujourd’hui, un pays partie en dépend touristique, son mais avenir tourisme.du Le manque d’infrastructure de qualité est cependant évident et les carences des voies de communication nombreuses. les pays limitrophes : le Pérou, l’Argentine, le Brésil… Suivent les Etats-Unis et la France qui tourneautour de 6 du7 % à total. La Paz, Santa Cruzet Cochabamba sont les trois localités les plus prisées par les étrangers. En 2010, le tourisme a généré 395 millions de US$. On peutne donc considérer tourisme le comme desl’une grandes industries du pays à ce jour, tientmême s’il aisément sa place dans le P.I.B. national.En comparaison, (Pérou, voisins les Chili, Brésilou Argentine)voient leurmarché touristique beaucoup plus étoffé. La Bolivie reste touristique donc nain un l’Amérique de duSud, elle-même étant une petite destination touristique enregard du volume enEurope, en Amérique du Nord ou en Asie. En conclu - producteur e La principale La Bolivie est le Quelques usines ), le plus gros poisson , unique au monde. Ajoutons producteur mondial) abonde e La plupart des industries bolivianita Arapaima gigas Arapaima Industrie. Mines et hydrocarbures. et Mines

w w moyen. Les principaux pays émetteurs restent 16 hôtels16 5-étoiles lors de ce dernier recen sement de l’activité touristique, pour un prix 1 063 établissements hôteliers inscrits en 2010, pour une capacité totale de 36 603 lits. Il y avait environ502 000débarquent voyageurs,qui pourles trois quarts Santaà Cruz. Il existait 630 000 nationaux et 807 000 étrangers. Les arrivées aux aéroports concernent Bolivie ; en 1998, ils étaient 653 ; en 2007, 014 950 000 environ ; et en 2010, 1 436 000, dont En 1992, 470 808 touristes découvrirent la importance avec l’essor de la production de soja dans l’Oriente ces dernières années. Place du tourisme à l’exploitation du Cerro Mutún depuis 2008. agro-alimentaire certaine pris une a L’industrie ou l’aluminium. Laou l’aluminium. production devrait d’acier prendre une certaine ampleur suite à l’avenir Cruz, La Paz et Cochabamba. métallurgiques travaillent le bronze, le laiton de la manufacture ou des explosifs. 80 % des industries sont situées dans les villes de Santa petites entreprises. L’industrie représente petites entreprises. L’industrie environ 35 du % PIB et se concentreautour du sucre et de ses dérivés, du tabac, du ciment, boliviennes sont des PME, voire de simples que le salar de Uyuni possède la plus grande réserve de potassium et de lithium au monde. aussi de nombreuses pierres précieuses, dont la fameuse Les régions orientales de Santa Cruz et du Beni fournissent La du Bolivie fer et de l’or. produit de Santa Cruz étant le plus grand à ciel ouvert au monde), le cuivre, le tungstène, le zinc… Oruro, tout comme l’argent (11 cerro le mondial, Mutún département dans le permet d’approvisionner tout le pays. L’étain (la tout pays. L’étain le permet d’approvisionner Bolivie est le 4 dans les départements de Potosí, La Paz et car leur exploitation est toujours étrangère). La production de pétrole, si elle reste mineure, aux mains des Boliviens (du moins leur richesse, Cette source importante de richesse, dominée par deux entreprises (brésilienne et hispano- 2006, argentine)avril jusqu’en est désormais naturel (gisements dans départements les de Cochabamba, Santa Cruz notamment). et Tarija suivie par l’industrie minière. plus grand producteur latino-américain de gaz industrie bolivienne est celle des hydrocarbures, d’eau douced’eau au monde : parfois plus grand que 3 m, peut il peser jusqu’à 250 kg. paiche ( paiche Population et langues

POPULATION Le patrimoine historique de la Bolivie est richesses fabuleuses des mines de Potosí. Les considéré à juste titre comme un des plus maladies apportées par les envahisseurs et les riches d’Amérique du Sud. On résume malheu- conditions de travail quasiment esclavagistes reusement souvent l’histoire précolombienne décimèrent les populations locales, dont les de ce pays à celle des Incas, réduction injuste cultures ne surent totalement résister aux et trop rapide. La première grande civilisation à pressions exercées sur le plan religieux par avoir laissé une trace archéologique en Bolivie les nouveaux maîtres. Le résultat de cette fut celle de Tiwanaku. Fondée aux abords du histoire mouvementée est un peuple métissé, lac Titicaca, elle exerçait sa domination sur à majorité indienne, divisé entre Kollas des une population estimée à 70 000 personnes, hauts plateaux et Cambas des régions basses et son ordre régnait sur un territoire allant du (Amazonie et Oriente). Bien que faiblement sud du Pérou au nord de l’Argentine. Fondé peuplée (9 habitants au km2, l’une des densités aux alentours de 600 ans av. J.-C., l’empire les plus basses de la planète, au point qu’il s’éteignit vers 1200 ap. J.-C. A la suite du est courant de ne pas rencontrer âme qui vive déclin de l’empire de Tiwanaku, des seigneuries au cours d’une journée de voyage), la Bolivie aymaras rivales prirent le contrôle de l’Alti- est toujours aujourd’hui la terre d’accueil de plano pendant près de trois siècles, jusqu’à plusieurs dizaines d’ethnies différentes. Panos, l’arrivée des guerriers incas, venus, on le Chipayas, Araucos, Chapacuras, Guaranis… suppose, des régions de Haute Amazonie. beaucoup d’entre elles ont conservé des modes 150 ans après l’avènement de cette civilisation, de vie ancestraux en vivant en marge du monde débarquaient les conquistadores, vers 1530. moderne, et sont aujourd’hui menacées d’une Dès 1545, ils commencèrent à exploiter les extinction rapide. Contrairement à des pays comme l’Argentine, le Chili et les Etats-Unis, la Bolivie a échappé aux massacres d’Indiens du XIXe siècle, carnages qui ont anéanti tout ce que SYLVIE LIGON SYLVIE

© la colonisation avait épargné d’autochtone. Dès la première constitution de Simon Bolívar, en 1825, la Bolivie admit, du moins en théorie, sa richesse ethnique. En réalité, il fallut attendre la révolution de 1952 pour assister à l’aboli- tion du servage (pongueaje) qui avait permis aux propriétaires terriens (gamonales) et aux barons de l’étain de se partager le contrôle du pays. 60 ans après la révolution de 1952, et malgré un président né sur les terres aymara et élevé dans une région quechua, c’est encore cette même « élite » blanche qui préside aux destinées de la Bolivie. Formée désormais dans les grandes universités américaines, elle n’ignore pas les similitudes que présente son pays avec l’Afrique du Sud de Mandela. Pourtant, cette élite blanche s’est aujourd’hui vue contester sa mainmise sur les affaires de la nation. Si les fonctions de commandement des grandes entreprises et de la haute finance sont encore entre leurs mains, une part du Dernier sourires boliviens avant la frontière chilienne.

67 DÉCOUVERTE THIERRY LAUZUN – ICONOTEC – LAUZUN THIERRY © √ Habitantes de Potosí. POPULATION ET LANGUES LANGUES ET POPULATION Altiplano %,51 vallées subandines sa capacité rendre à réalité sa devise, inscrite récemment dans la Constitution « L’unité : dans la diversité. » « Etat sans nation comme », l’avaient définie lespolitologues de l’Amérique latine, dont la Française Démélas Bouïse. Aujourd’hui, c’est un président « indigène » et « indigéniste » qui préside aux destinées de la nation, mais lesblocages sont violents, tant du côté des supporteurs d’Evo, que du côté des élistes cambas,qui aimeraient plus d’autonomie. de la Bolivie dépendra beaucoupL’avenir de 0,663 (en 2011). . 2 (officiel) : 86,9 % (sans doute beaucoup moins effectivement). 10 29010 000 habitants (en 2012). 3 enfants/femme (estimations 2012). enfants/femme3 (estimations 42,16/1 000 habitants. 42,16/1 6,85/1 2012). 000 (estimations habitants 67,6 ans à la naissance67,6 (en 2012). 24,2/1 000 habitants (estimations 2012). 22,5 ans (en 2012). 67 % ; rurale : 33%. 9,3 habitants/km 9,3 Mortalité infantile : d’alphabétisation Taux Indice de développement humain : Taux de natalitéTaux : de mortalitéTaux : : vie de Espérance Urbaine : Densité : Indice de fécondité : Âge médian : Population en 2008 : Répartitionpopulation géographique la : de

27 %, Llanos 21 % (Amazonie). w w w w w w w w w w w w Quelques chiffres des Yungas,on sentit bien que la Bolivie avait changé n’était peut-être et qu’elle plus cet lement composée de jeunes de Santa Cruz, faisait danser le pays au rythme de la saya aymara, Victor Hugo Cardenas. Cette même nationale,année, alors essentiel- l’équipe que pouvoir dès 1953, lors des décrets de réforme agraireet la nationalisation des mines. En vice-président élisaitun on 1993, d’origine naturellement aux nombreux, plus les Indiens. Ils ont eu la possibilitéd’accéder aux postes de secteur exécutif et législatif revient aujourd’hui aujourd’hui revient législatif et exécutif secteur 68 ® POPULATION ET LANGUES LANGUES

La constitution de janvier 2009 (dont gouvernements autonomes doivent utiliser l’ancien président Quiroga aurait dit : « C’est les langues propres de leur territoire et l’une un morceau de papier qui vaut autant que d’elles doit être le castillan ». La loi sur le du papier hygiénique usagé. ») reconnaît régime électoral de 2010 ajoute en outre que 36 langues régionales en plus du castillan les commissaires lors d’une élection doivent comme langues officielles d’Etat (Art. 5) : savoir lire et écrire une autre langue officielle l’aymara, l’araona, le baure, le bésiro, le indigène, en plus de l’espagnol, dans une canichana, le cavineño, le cayubaba, le zone où plus de 30 % de la population parle chácobo,฀le฀chimán,฀l’ese฀ejja,฀le฀guaraní,฀ cette autre langue. De nombreuses structures le guarasúwe, le guarayu, l’itonama, le leco, indigènes ont vu le jour : Centrale indigène le machajuyai-kallawaya, le machineri, le de la région amazonienne de Bolivie, Centrale maropa, le mojeño-trinitario, le mojeño- de peuples indigènes du Béni, Assemblée du ignaciano, le moré, le mosetén, le movima, peuple guarani, etc. Des conseils éducatifs le pacawara, le puquina, le quechua, le (dont le Conseil éducatif du peuple guaraní) sirionó, le tacana, le tapiete, le toromona, ont vu le jour, notamment dans les régions de l’uru-chipaya, le weenhayek, le yaminawa, le l’est du Chaco et de l’Amazonie ; ceux-ci ont yuki, le yuracaré et le zamuco. Dans les faits, été reconnus par la Loi de 1994. De fait, les le castillan sert bien de référence, autant en communautés locales sont, en grande partie, matière juridique que commerciale, admi- responsables de la gestion des écoles… mais nistrative, sociale et culturelle. Il est utile de le manque de moyens les pénalise. Si les préciser que le président Morales ne parle communautés autochtones doivent s’inscrire ni aymara ni quechua. Cependant, ces deux dans le mouvement hispanophone national, il langues locales sont abondamment parlées, n’en reste pas moins que leurs usages, leurs dans les campagnes notamment (environ normes, leurs langues et leurs coutumes 27,2 % de la population pour le quechua (c’est-à-dire leur diversité ethnique) sont et 22,4 % pour l’aymara). La loi du 7 juillet plutôt bien reconnus. Le problème est posé 1994 (Ley 1565 de Reforma educativa) régit par un système de corruption généralisé : les l’éducation bilingue des peuples autochtones. autorités municipales, même indigènes, repro- Le cursus scolaire suit deux formations : une duisent souvent le schéma autoritaire des diri- « éducation formelle » pour tout le monde, et geants politiques d’en haut. La réalité vient en une « éducation alternative » pour tous ceux outre modérer l’optimisme indigène : la plupart qui n’ont pu accéder à l’éducation susmen- des écoles étant situées en zone urbaine, les tionnée. Une originalité : si l’espagnol est enfants autochtones n’ont pas vraiment le obligatoire pour les locuteurs indigènes, une choix, et doivent s’y rendre : or, l’espagnol langue indigène est obligatoire également est pratiquement la seule langue enseignée. pour les locuteurs hispanophones. Cependant, Et l’enseignement est, la plupart du temps, il est bien rare que cette directive soit suivie de piètre qualité. De fait, 70 % des enfants de dans les zones urbaines, où seul le castillan moins de 9 ans ne sont pas scolarisés, selon est enseigné. Les programmes éducatifs l’Unesco. Ils ne pourront prétendre à pénétrer nationaux n’intègrent pas d’éléments autoch- un système qui leur est étranger par nature ; tones (culture, traditions, histoire, etc.). ils reçoivent une éducation qui ne prend pas Comme toujours en Amérique latine (et en compte leurs spécificités culturelles. Bref, ailleurs), l’histoire est celle des vainqueurs ; ils sont doublement exilés. Si, sur le papier la et celle des vaincus est transmise aussi par politique linguistique de la Bolivie est l’une des les vainqueurs. plus ambitieuses du continent, le pays n’a pas, La Constitution de 2009, dans son article 5, comme dans d’autres domaines, les moyens dispose bien que « le gouvernement pluri- de sa politique. Des progrès ont été notés sur national et les administrations départemen- les plans juridique et administratif (la loi-cadre tales doivent utiliser au moins deux langues sur les autonomies et la décentralisation de officielles. L’une d’elles doit être le castillan 2010 établit une juridiction territoriale dans et l’autre doit être décidée en prenant en les départements, les municipalités et/ou les considération l’utilisation, la commodité, communautés indigènes d’origine paysanne), les circonstances, les besoins et les préfé- mais au niveau social et culturel (sans parler rences de la population dans sa totalité ou du niveau économique)… autant en emporte dans le territoire en question. Les autres le vent.

Mode de vie

VIE SOCIALE Naissance et âge n’intègrent aucun élément de culture indigène. Le taux de natalité est de 24,2/1 000 habitants Si les autochtones doivent toujours, et dans en 2007 avec un indice de fécondité de tous les cas apprendre la culture ladina ou 3 enfants par femme. Ce taux est en forte mestiza, il n’en va pas de même pour les régression depuis les années 1980. La Bolivie Ladinos et Mestizos. Il existe des écoles a une population jeune : 39 % ont moins de publiques (écoles d’Etat) et de nombreuses 15 ans ou encore 55 % moins de 19 ans et à écoles privées (payantes). Ces dernières peine 4,4 % des Boliviens ont plus de 65 ans sont de bien meilleure qualité et contribue à (estimations 2010). creuser encore et encore la « fracture sociale » bolivienne. Éducation 13 % de la population est totalement analpha- Famille bète, ce taux monte jusqu’à 25 % dans les Ici le concept de famille est beaucoup plus campagnes. L’éducation est le parent pauvre large qu’en France. Les parents vivent souvent du budget national, l’Etat lui consacre à peine sous le même toit que les grands-parents et un dixième de ses ressources. Ainsi, on estime les oncles de leurs quatre ou cinq enfants qui à 1 million le nombre de jeunes qui ne vont auront peut-être eu, eux-mêmes, un ou deux pas à l’école et, pire, la moitié de la popula- enfants. Il n’est donc pas rare de voir quatre tion bolivienne aurait une formation scolaire générations se partager la même maison. Les insuffisante et serait incapable de comprendre parents, et en particulier le père, possèdent le contenu d’un texte. Le Kinder correspond à une autorité toute puissante. Si une femme notre maternelle, à partir de 3 ans. Puis l’école ne s’est pas mariée et ne s’est donc pas est obligatoire dès 5 ans : c’est l’école primaire « libérée » de ses parents, il n’est pas rare qui dure 8 ans (toutefois, l’Unesco signale qu’après trente ans elle soit encore soumise que 70 % des enfants de moins de 9 ans ne totalement à leur autorité. Par contre pour sont pas scolarisés). Vient ensuite le secon- un fils, la situation est différente : en Bolivie, daire (4 ans) puis l’université. A noter que la avoir un fils est plus valorisant pour la famille, Bolivie dispose de trois universités indigènes le petit garçon sera plus gâté et aura plus de (l’article 95 de la constitution de 2009 stipule liberté que sa sœur. Dans une famille boli- que ces universités doivent tout faire pour vienne, les personnes âgées ont une place très récupérer, préserver, développer et diffuser importante. Les fils aînés s’occuperont de leurs les différentes langues des nations et peuples parents car ici il n’existe aucun système de indigènes d’origine paysanne), fondées en prise en charge. Si les grands-parents ne sont 2009 : les Universidades Indígenas Bolivianas plus capables de travailler, ils seront hébergés Comunitarias Interculturales Productivas. L’une par leurs enfants. Les personnes âgées auront à (aymara), une autre à Chimoré toujours un poids primordial au moment de (quechua), une dernière à Kuruyuki (guaraní). prendre les décisions qui concernent toute la Les matières spécifiques enseignées ne famille, il faudra toujours avoir l’accord des sont pas nombreuses : agronomie, industrie grands-parents avant de commencer quoi que agro-alimentaire ou textile, vétérinaire ou ce soit. Les enfants, dès leur plus jeune âge, pisciculture pour les communautés andines, devront aider leurs parents dans tout travail hydrocarbures, foresterie et vétérinaire pour familial. Les filles s’occuperont des tâches les Guaraní, mais elles permettent d’obtenir ménagères et de leurs petits frères et sœurs, un diplôme de technicien supérieur, de licence les garçons du troupeau ou de chercher du ou de maîtrise. L’espagnol et une langue bois pour la maison. En Bolivie, comme dans le étrangère sont obligatoires aussi. Toutefois, reste du continent, les parents donneront plus ne nous leurrons pas : le système actuel d’importance à l’éducation des fils qu’à celle ne correspond pas vraiment aux besoins des filles puisque celles-ci seront éduquées des Indigènes, et les programmes nationaux pour être surtout mère et épouse.

71 DÉCOUVERTE SYLVIE LIGON SYLVIE © √

Étudiants à Oruro. MODE DE VIE DE MODE Pour plusieurs raisons, le Blanc possédant de l’argent. q’ara, Médecines locales. Médecines

w Un tiers de la population (34 %) gagne moins de 2 US$ par jour et presque tous les habitants des campagnes (90,8 %) appartiennent aux classesles plus défavorisées. Malgré cela, le gouvernement se félicite de ces chiffres car la pauvreté est en diminution dans les grandesvilles. Ainsi, la Bolivie est un pays où la classemoyenne est minoritaire ; on esty pauvre ou riche mais rarement entre les deux. La société bolivienne attache une grande importance l’appartenance à une à classe sociale. Ainsi toute famille aisée qui se respecte se doit une employée d’avoir domestique qui s’occupera tout autant de sortir le chien que de faire les courses au marché. population de plus de 65 ans (l’espérance de vien’atteint pascet et âge…) dontle revenu est à peine de 200 US$ depuis 2003. le Bolivien aura plutôt tendance à se faire soigner guérisseur un chez traditionnel un voir d’aller que médecinallopathe. Il avanta y tout une raison économique à ce choix, mais ne il fautpas oublier une raison culturelle le : médecin allopathe sera souvent une personne blanche et ne parlera pas la langue de son patient, soit qu’il quechua, aymara ou guaraní. Ainsi le Bolivien sentira crainte se faire la soignergénéralement à de chez un Situation sociale - Il existe en Bolivie le Les chiffres du dernier

Protection sociale. Accès à la santé.

w w qui, malheureusement, ne concerne que la à une couverture sociale. Par contre, existe il depuis peu un système de retraite nationale au noir et ainsi payer moins d’impôts. C’est pourquoi rares sont les Boliviens qui auront droit auquel droit a tout salarié. Le problème est que sociétésles personnel préfèrent du engager «฀seguro฀básico฀»฀ou฀«฀assurance฀de฀base฀»฀ normal, compte tenu du fait n’y a que qu’il médecin pour1,3 0001 habitants en Bolivie. campagnes 54,5 % des gens jamais n’ont vu de médecins de leur vie. C’est relativement dramatiques des % Boliviens en : 2001, 37,9 aucunn’avaient accès à la santé et dans les recensement officiel de la population restent restent population la de officiel recensement Santé – Retraite adulte ne s’éloignera jamais trop longtemps de l’endroit où est il reviendra né, qu’il toujours parents. ses vers seront ensuite enterrés sous la maison de ses parents dans l’idée que l’enfant devenu 4 ans, l’enfant est soumis à la cérémonie de sa première coupe de cheveux. Ses cheveux né resteront enfermés dans l’obscurité de la maison pendant plusieurs jours. Entre 2 et la future mère et la sage-femme assisteront à la naissance. Ensuite la mère et son nouveau- leurs parents. L’accouchement proprement dit leurs parents. L’accouchement se passera loin des regards, seules la mère de mariés auront enfin droit à leur propre maison, jusque-là ils vivaient encore sous le toit de de tous est lié à la naissance s’agit : s’il enfant aura premier celacouple, du d’un une plus grande signification car les jeunes battus, on peut encore remarquer certaines survivances de rites particuliers. Le premier Rites initiatiques des peu quelque sentiers s’éloigne Si l’on pourront se séparer sans aucune conséquence conséquence aucune sans pourrontséparer se de la part des parents et de la communauté. Néanmoins,le mariage dans ce pays devra toujours être religieux et la finalité de l’union sera de « peupler la Bolivie » ! desa vie en commun, ils pourront dès lors choisirde Dansse marier. le cas contraire, ils avoir l’obligation dese marier (concept de « mariage test »). Si le couple est satisfait de concept moderne du couple : contraire ment aux métis, un jeune couple aymara ou quechua pourravivre un an ensemble sans Mariage Parmi la population indienne, on peut parler 72 ® MODE DE VIE MŒURS ET FAITS DE SOCIÉTÉ Identité nationale universelle des droits de la femme, et fut le L’histoire de la Bolivie est remplie d’injustices, premier pays d’Amérique latine à signer la de guerres perdues et de pertes de territoires. Convention inter-américaine pour prévenir Cette histoire dramatique a peut-être uni et éliminer la violence. Des lois ainsi que 2 la population autour de l’Etat. Le paceño le programme Slim protègent les femmes (habitant de La Paz) et le camba, le Guaraní et contre les violences intra-familiales. Mais, l’Aymara ou encore entre le Noir de Coroico et comme on dit, « entre dicho y hecho hay le Chapayo du salar de Coipasa appartiennent mucho trecho » (entre les dires et les faits il y tous à des communautés à très forte identité, a du chemin). L’un des principaux obstacles à toutes très différentes les unes des autres. A l’émancipation des femmes en Bolivie reste le travers l’éducation, l’Etat essaie donc de créer manque d’instruction (notamment et surtout un ciment fort qui fédérera cette population dans les zones rurales). En Bolivie, la présence « arc-en-ciel » en lui enseignant l’histoire de la femme dans l’histoire sociale et politique tourmentée de leur pays. Ainsi, par exemple, du pays a été très importante. Malgré cette chaque Bolivien, qu’il soit de La Paz ou de participation active dans la vie nationale, Tarija, saura que la mer volée par les Chiliens les demandes des femmes ont été souvent lui appartient et que la récupérer est un devoir. ignorées par la société. C’est pour cela que A tort ou à raison. l’on continue de considérer l’entretien du foyer comme étant la tâche essentielle de la Place de la femme femme, même si elle participe depuis toujours La Bolivie est, comme souvent en Amérique à l’économie familiale. Néanmoins la cholita latine, un pays au système patriarcal. bénéficie d’un respect important de la part des L’agressivité masculine n’est pas toujours hommes. Serait-ce dû à son côté autoritaire physique, elle est bien souvent verbale. et sa force physique qui effraie beaucoup la Toutefois, la Bolivie soutient la Déclaration gent masculine ? Ainsi La Paz est peut-être la seule ville du continent qui possède un centre pour hommes battus ! On pourrait dire aussi que la société bolivienne est un peu moins machiste que les clichés qu’on pouvait avoir

ARNAUD BONNEFOY des pays latino-américains : ainsi une femme © (une seule) a un jour obtenu la présidence du pays (Lydia Gueiler Tejada, décédée en mai 2011) et l’on peut voir peu à peu des femmes ayant des postes d’une relative importance au sein de l’administration. Bien sûr, on est encore loin de l’équité et le pouvoir de la femme s’exerce plutôt de manière discrète dans la famille : c’est elle qui gère le budget familial, le mari n’étant pas considéré suffisamment fiable pour ce genre de tâche. Sexualité La vie sexuelle des Boliviens est assez para- doxale : les parents sont très regardants sur la sexualité de leurs enfants, mais il n’est pas rare qu’une adolescente soit mère à 16 ans. En effet, l’usage de la pilule et du préservatif est encore fort méconnu et peu accepté par la population. Dans un pays encore assez machiste, les gays sont toujours mal vus. Vous verrez quelques gays, tard le soir, dans le Prado de La Paz, mais ils ne correspondent pas à l’image que l’on s’en fait en Europe. Indigènes de La Candelaria, près de Tarabuco.

73 DÉCOUVERTE PATRICE ALCARAS PATRICE © √

Église de Sucre. MODE DE VIE DE MODE août. Ce jour-là, on enterre er cela pour nourrir la Pachamama. Les hommes et les femmes se vêtissent cordon d’un de fil blanc confectionné et noir, à partir de laine de lama, attache que l’on sur les tibias, les poignets et autour du cou, afin de se protéger des châtiments possibles Pachamama. la de fêtes chrétiennes, rituels les où ont indigènes encore cours ; boire de la chicha, de l’alcool, consommer de la coca, faire des offrandes que démontrent fêtes Ces etc. d’aguardiente, l’idée de virginité, tout à fait chrétienne, n’est pas du tout une réalité pour les Indigènes. La culture quechua développait le « irpa-Sirse ou », « mariage« mariage d’épreuve », test avant », le véritable mariage. En outre, les communautés connaissent ne indigènes propriété pas la privéeet sont organisées envéritables coopératives. La fête de la Pachamama est 1 célébrée chaque près de la maison une casserole en terre cuite remplie de divers aliments aura que l’on pris soin de cuire. On y ajoute de la coca, de l’alcool, du vin, des cigarettes, de la chicha, etc., tout dans de nouveaux moules occidentaux, sans parviennentne ceux-ci que complètement à quantité témoignent en de détruire, comme les - Selon฀Adán฀ La Madre Tierra, RELIGION La Pachamama.

La Pachamama coexiste assez bien avec la w l’église catholique,l’église qui inscrit a ces croyances natives a été altérée par le système au pouvoir ; corrompue. Alfredo Moffat va ainsi plus loin encoreselon: lui,la métaphysique originelle de la nature et de la religion des populations la signification véritable de ce terme a été les blessures, panse qui les douleurs, qui change les climats, qui féconde la terre. En dialectekolla, Pacha signifie « tempsmais », ce mythe trouve son origine dans une certaine appréciation du temps : le temps qui soigne cornes dorées dont les beuglements lancent des tempêtes.Rigoberto Paredes indique que réside au Cerro Blanco (glacier de Cachí) et l’on raconte sommetqu’au y a un il lac où repose une île ; celle-ci est habitée par un taureau aux Quiroga, la Pachamama est un dieu féminin, qui produit, qui engendre, qui féconde. Elle Argentine. le Pacha monde, est le l’univers, temps,le lieu Mama; estla mère. déités les plus importantes des Indigènes andins, au Pérou, en Bolivie, au Chili et en Pachamama, Mère ou Terre est des l’une souvent contribué au contrôle du peuple par la société « dominante ». lesdroits humains. La dimensionsociale de l’Eglise est une réalité ici, alors a qu’elle d’information sur l’égalité hommes-femmes, la la hommes-femmes, l’égalité sur d’information contraception la violencefamiliale, encore ou tures lorsde la fêted’Alasitas. Le clergé s’est rapproché de la population par des campagnes bien ancrées dans la vie des Indiens. On peut Copacabana de curé le voir ainsi baptiser les voituresou celui de LaPaz baptiser lesminia- a dû accepter et même participer au syncré tisme religieux, en respectant les croyances la Vierge Marie ! Ce mélange est des l’un traits dominants culture Et la de bolivienne. ses répercussions ont été notables sur l’art baroque dela Bolivie (et du Pérou). L’Eglise les diables hautains du carnaval avant qu’ils honorern’aillent de leurs sauts et pirouettes sacréedes peuples andins. Le syncrétisme est monnaie courante, le curé doit bien bénir l’Eglise et de l’Etat. La Pachamama, Inti (le soleil) et Quilla (la Lune) sont la Trinité lequel sont célébrées les vraies croyances des Boliviens : d’ailleurs, la constitution de 2009 reconnaît enfin la séparation de catholicisme comme religion d’Etat par la Constitution masque qu’un n’est derrière religion catholique. La reconnaissance du La du reconnaissance catholique. religion Arts et culture

ARCHITECTURE l’Argentine jusqu’en Colombie. Tous les villages indigènes sont constitués de maisons en briques en terre séchée, le plus souvent d’une ou deux pièces maximum, même si les briques tendent peu à peu à disparaître au profit du béton et du ciment avec toit en tôle.

ANTOINE [email protected] En effet, depuis l’apparition de la tôle ondulée © et de la brique, la petite maison en adobe et au toit de paille a tendance à disparaître du paysage bolivien. Un toit en tôle ondulée et des murs en brique seront beaucoup moins efficaces comme isolant thermique, mais ils auront l’avantage d’être plus résistants, il ne faudra plus rénover la maison chaque année et celle-ci gagnera en prestige. C’est pour cette raison qu’actuellement la Bolivie a perdu en partie de son authenticité en proposant à la vue du voyageur ces maisons sans esthétique et sans charme. D’autre part, les logements ne sont jamais très grands ; souvent une famille d’une dizaine d’individus se retrouvera dans deux ou trois pièces, la cuisine servant tout autant de salle à manger que de chambre. On peut distinguer quatre types d’architecture w L’architecture coloniale espagnole est spécifiques en Bolivie, en fonction de l’empla- l’une des merveilles d’un voyage en Bolivie, cement géographique : l’adobe (briques de notamment dans les villes de Potosí et terre séchée) et le style colonial espagnol Sucre et dans certains quartiers de La Paz. avec tuiles sur l’Altiplano (toit le plus souvent Certaines églises sont de purs joyaux, en en tôle ondulée de nos jours), le bois et les particulier dans la région de Sajama (avec végétaux (Amazonie), et un fourre-tout de contre-forts massifs). La cathédrale de béton et de briques dans les grandes villes. Copacabana, peinte à la chaux, exhibe un Les missions jésuites, près de Santa Cruz, style mauresque des plus intéressants, tout constituent un autre élément bien défini de comme l’église de San Miguel à Sucre. Les l’architecture bolivienne. jésuites ont édifié de superbes églises dans w L’adobe est une constante dans le l’Oriente, mélangeant les styles mestizo, paysage andin, du nord du Chili et de rococo, bavarois et gothique.

Qhapaq Ñan bientôt à l’Unesco ? Qhapaq Ñan, le chemin de l’Inca, vaste réseau routier qui compta jusqu’à 6 000 km de voies tracées au XVe siècle par les Incas pour rallier les confins de l’empire, fait partie des candidats à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Qhapaq Ñan chemine entre 2 500 et 5 000 m d’altitude, sur un sentier ou une route de 20 m de large, souvent pavé ou semé de pierres, avec un degré de finition et d’ingénierie qui émerveillent depuis toujours les archéologues. En débarquant au XVIe siècle, les conquistadores espagnols le comparèrent même au réseau de voies de l’Empire romain ! Le Pérou, la Bolivie, l’Equateur, la Colombie, le Chili et l’Argentine, traversés à des degrés divers par ce maillage, ont collaboré ensemble pour déposer cette candidature. Réponse de l’Unesco en 2013 ! 75 DÉCOUVERTE

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de También la la También ( digner et on a ’un voyage’un dans Cuestión de fe Los AndesLos no creen entine ou en Bolivie ! ARTS ET CULTURE ET ARTS s, pantalons bariolés, n,l’écrasante majorité Même la pluie Amargo Mar (Mer amère), n trèsn Flâner grand avenir. très intéressantes herbes trumentsde musique (la kena, de Mateo Gil (2011) qui imagine (2007) d’Antonio Eguino, mais , 2011) de la réalisatrice, 2011) madrilène Icíar civilisation témoigne de nombreuses nombreuses civilisation de témoigne constructions pierres en assemblées, la vie cachée en Bolivie Butch d’un Cassidy Bollaín, avec Gael Garcia bernal. Le film, très bien accueilli parla critique,met en scène tournagele chaotique Cochabamba à d’une superproduction Christophe sur sur Colomb, fondguerre d’une inspirée de l’eau de faits réels ayant eu lieu en 1999. Quelques films récents films Quelques méritent attention une notamment particulière, en Dios les temps sontaujourd’hui, durs pour cinéma le bolivienmanque: de moyens, invasion de l’in des essor pirates, vidéos des informelle dustrie chaînes privées sur le câble, etc. Une nouvelle loi,dite « loidu cinéma permettra », peut-être de modifier la donne… Parmi les films tournés dans les magnifiques décors de la Bolivie, on trouve le récent western crépusculaire Blackthorn, âgé, alors que l’histoire officielle l’avait enterré dans ce même pays 20 ans auparavant. Citons également l’œuvre lluvia comme sur l’île de laLune sur le lac Titicaca ou à Tiwanaku. Evoquons aussi les tentatives d’Antonio Eguino et Paolo Agazzi, qui essaient de reprendre les critiques formulées par Sanjinez quand celui-ci est en exil (dictature militaire). A par : exemple voir, d’Eguinon, en 1984 (il donne une autre version guerre Pacifique). la des événements du de Cependant, le film qui a connu le plus franc succès est la comédie Marcos Loayza (1995), qui traite de l’escapade Yungas. les dans d’amis parfois avec un savoir-faire impressionnant, - - art e Wara (1988), (1995). notamment notamment de Jorge Ruiz, qui un grand succès à en 1926 (c’est de fait les maisons sont en bois, La nacion clandestina nacion La (1966), Corazon Aymara Vuelve Sebastiana Vuelve CINÉMA Enfin, on s’intéressera aussi à l’archi- En Amazonie, En dejà vu des voyageurs à deux doigts de se faire lyncher ! A bon entendeur... médicinales, dont certaines, comme la vira vira, sont promises u à dans des l’un marchés artisanaux boliviens est des l’une raisons d’être d cepays. Pensez aussi ramener à de superbesphotos, mais attentio desindigènes pasn’aiment beaucoup ces clichés, ils peuvent in même s’en L’artisanat bolivienL’artisanat est très riche, et se vend jusqu’au sud du Chili, en Arg On reste ébahis devant la profusion de textiles, tissus, ponchos coloré sacsou vestes pulls en laine de enlama cuir, ou d’alpaca, ins la flûte de pan ou le charango par exemple), etc. On vend aussi de Que ramenerQue de son voyage ?

w w Para recibir el recibir canto dePara los pajaros s’appelleJorge Sanjinez. Parmises films : Ukumau tout comme les scénarios d’Oscar Soria. Mais la véritable star du cinéma national prix international. Les œuvres de Agusto Rocca Agusto de œuvres Les international. prix et Alberto Perrin sont également prisées, le film traite des Indiens chipayas, est couronné d’un tion de quand 1952 fut créé l’Instituto cinema tografico boliviano (ICB, mars 1953). En 1956, n’est réalisé.n’est Le véritable lancement du 7 bolivien fait suite, une fois de plus, à la révolu leur apparition, le cinéma local se meurt : entre 1930 et1940, pratiquement aucun film des conquistadores espagnols). La guerre du Chaco (1933-1936) met un terme à cette époque. Lesfilms étrangers sonores font l’époque (les acteurs étaient tous issus du milieu intellectuel et mirent en scène l’arrivée le premier film de fiction bolivien), ou (Etoiles,Wara Etoiles), comme type de cinéma tourné vers les préoccupations sociales. Plusieurs œuvres sont censurées. Mais certaines parviennent être à diffusées, Velasco Maidana, M. Camacho, Luis Bazoberry, etc. Au même moment naît un cinéastes marquent cette leur époque de empreinte : PedroSambarino, José María sont l’œuvre de Luis Castillo Goytisolo. et Y. En 1923, l’Italien Pedro Sambarino réalise le premier film muet en Bolivie. Quelques Les premiers films boliviens et datent de 1912 inca : les vestiges de cette glorieuse tectureprécolombienne, souvent sur pilotis, avec toit de chaume. 76 ® ARTS ET CULTURE DANSE

Autrefois dédiées à l’amour, à la nature, à la de cheval, et les cordes en boyaux de chat fertilité et l’abondance des cultures, les danses amincis !) ; ou encore la zampoña (appelée boliviennes évoquent aussi aujourd’hui les antara, ayarichic ou sikuri par les Quechuas temps difficiles de la Conquête espagnole, les et Siku par les Aymara, une autre flûte de pan souffrances des mineurs (culte rendu au Tío en bambou dont l’harmonie s’étage sur deux à Oruro ou Potosi, on lui offre des feuilles de à trois octaves). Laissez-vous gagner par ces coca, des cigarettes pour attirer ses faveurs symphonies d’un autre monde mais n’oubliez dans les galeries suffocantes des mines)… pas d’admirer les somptueux costumes avec Dans une étude complète, Marcelo Urioste lesquels s’habillent les danseurs (ces derniers rapporte qu’on a dénombré 79 danses préhis- sont appelés comparsas) : Chunchos (qui paniques. Les danses en Bolivie ont préservé évoquent les Indiens d’Amazonie : on porte des cet aspect social et culturel qui fait tant défaut plumes et des flèches), Pallas, Llameros ou aujourd’hui en Occident. C’est l’occasion pour Llameradas (à propos des bergers andins qui un village, une communauté, de se rencon- gardent les troupeaux de lamas) ou Incas (qui trer, de se retrouver, de rire ensemble, de se mettent en scène des événements de l’Empire souvenir… ou d’oublier un quotidien amer et inca, comme la guerre civile entre Huascar gris. Elles ont une petite influence sur l’éco- et Atahualpa, la rencontre entre Pizarro et nomie locale, car des milliers de personnes Atahualpa ou parodient les conquistadores transitent alors, favorisant le « monde d’en espagnols). Les danses les plus fameuses bas » des petits commerçants de trottoirs, du sont les suivantes : commerce informel. N’oublions pas qu’à La w Paz ou Oruro, des centaines d’artisans vivent Auqui auquis : « auqui » signifie « vieil exclusivement de la fabrication d’instruments, homme » en aymara, parodie les dandys de de costumes ou de masques… aux prix si l’époque coloniale ; on s’habille richement avec élevés qu’il n’est pas rare de les louer. Les un large chapeau, une canne pour s’appuyer nombreuses fêtes boliviennes (surtout le et on singe la posture des vieillards. carnaval d’Oruro ou de La Paz, ou tout autour w Ayarichi : c’est le nom d’un groupe de du lac Titicaca) sont l’occasion d’entendre Tarabuco qui joue des zampoñas et d’un grand les instruments si caractéristiques de l’Alti- tambour appelé huankara ; les musiciens plano andin ou des basses terres tropicales ne portent pas de costumes mais leurs amazoniennes : le charango, bien entendu ; habits de tous les jours s’avèrent encore la quena (la fameuse flûte de pan en bambou plus bariolés. disposant ordinairement de trois à six trous, w mais la forme et les tonalités peuvent varier) ; Callahuayas ou doctorcitos : des danseurs la tarka (une autre flûte plus rare car tout en mâles parodient les guérisseurs du nord du bois, composée de six trous, de forme carrée pays, les Callahuayas, et leurs rites pour ou octogonale) ; le pinquillu (une flûte droite éloigner le mal du corps de leur patient ; on en roseau qui date des temps précolombiens, s’habille de chemises blanches, de pantalons on les fabriquait alors en os ; aujourd’hui il y blancs cousus de pièces de monnaie sonnant a au moins vingt-cinq types différents, dont comme des grelots et on porte un parapluie, les plus connus sont le phuna et le khoana) ; utile pour marquer le rythme. l’erke, un instrument à vent populaire à Sucre w Cambas : on singe les Indigènes des et Tarija (comme une corne de taureau, de régions tropicales, sur l’Altiplano. forme allongée et cylindrique avec une bouche w Caporales : danses des communautés en métal, on le tient à la verticale ; on l’appelle noires des Yungas figurant les esclaves noirs aussi phututo, et on l’utilisait autrefois au venus d’Afrique. cours des révoltes et des guerres locales) ; la caña, un long tube de tambou consolidé w Catripulis : du mot aymara chacha par des lanières de cuir enroulées en spirale ; signifiant « homme », et puli, qui veut dire la sicu, un instrument à vent composé de « ange » ; les danseurs se parent de couronne tubes de roseau de différentes longueurs et de trois plumes de suri ainsi que d’un (diverses tonalités) ; le violon, ordinairement costume argenté, évoquant le vêtement en bois de caroubier (l’archet est en crin supposé des anges.

77 DÉCOUVERTE ARNAUD BONNEFOY ARNAUD ©

(un dérivée tarka mettent toutes la cueca, cueca, la

les Noirs s’appelle

ou la consacration ARTS ET CULTURE ET ARTS un groupe jouant des au son de la : on imite le chant des oiseaux. : : danses guerrières du sud de la wasichakus, qui semblent porter sur la tête ce nomdésigne groupe un ethnique : : N’oublions pas, bien sûr, bien pas, N’oublions Takeadas Tinkus Tobas Waca danses les Enfin, Puli pulis Suri sikuris

w w w w w w w « Negritos ». de la danse chilienne du même nom, une sorte d’adaptation créole fandango du espagnol. Elle évoque la séduction, la séparation l’amour, réconciliation. la et instrument taillé dans le bois de cèdre), on célèbre les maison d’une quand le toit est enfin terminé. région de Potosí, très violentes (il pas n’est rare y ait qu’il des morts). durío Pilcomayo, mais la danse trouve son origine à Oruro et met en scène la lutte des ancêtres de la jungle contre l’envahisseur inca Yupanqui. en scène des combats de taureaux, et haine la que aussiexpriment l’amour bien des corridas. danse mettant en scène zampoñas une énorme plume rouge de suri, des ponchos bariolés et des pantalons couverts de poils. Danses traditionnelles à Yumani pour l’anniversaire du village. Yumani Danses traditionnelles à campagnard, les Noirs amenés cholo , ou vierges du Soleil, une danse masquée masquée danse une ñustas une danse de guerre danse pré- de une les danseurs en s’habillent : : encore une danse inca modifiée les clowns et les bouffons s’en : la plus fameuse de toutes les : une danse aymara de fertilité et , met en scène le : : : Morenada Kusillos Lecheras Kachua Diablada Cullahuas Chutas Chiriguano

donnent à cœur joie. w w w d’abondance,jouée par des adolescents qui miment la séduction des l’une – c’est rares danses chantées. w w w w w par les Espagnols dans les Yungas ; une autre représentant morenos les livreurs de lait. le mal. Autrefois, mise en scène de la vie des mines et des croyances en certains esprits qui avaient le pouvoir de perdre ou d’enrichir. danses, qui raconte la bataille entre le bien et des étoffes destinées à l’Inca. à étoffes destinées des met en scène les autrefois consacrées tressage et au filage au après l’arrivée des Espagnols, concernant concernant Espagnols, des l’arrivée après autant les hommes que les femmes,et qui traditionnels élégants. on danse en couple, en général vêtus d’habits colombienne, les danseurs les colombienne, portent des ponchos en peau de jaguar. 78 ® ARTS ET CULTURE LITTÉRATURE Une bonne partie de la littérature bolivienne villes coloniales, civilisation inca, missions est issue du contexte politique et social qui a jésuites, monde indien, etc. L’ambiance des marqué l’histoire du pays de manière continue : hauts plateaux mise en page. guerres, mines, exploitation de l’homme, luttes w Ecriture d’un voyage : Guyane, Brésil, interraciales. On comprendra alors pourquoi, Pérou, Bolivie, Argentine, par Delphine comme฀l’écrit฀Gonzalo฀Vászquez,฀ce฀pays฀est฀ Giard, Complicites, 2004. Un récit véridique, « si seul en son agonie ». Oscar Ceruto et le témoignage d’une jeune femme devant un Augusto Cespedes parlent de la guerre du monde inconnu. Chaco qui a véritablement marqué le pays. La w révolution de 1952 révèle un nouvel écrivain : La Bolivie orientale : confins inexplorés, Marcelo Quiroga Santa Cruz (assassiné sous le battues aux Indiens et économies de régime de Garcia Meza), inspiré de la guérilla pillage, L’Harmattan, 2000. Sur la fièvre menée par le Che Guevara. Quelques auteurs du caoutchouc, la dure vie des seringueros actuels : Gaby Vallejo, Jaime Saenz, Enrique brésiliens face aux caucheros boliviens et Rocha. Pour la poésie : Edmundo Camargo, péruviens, la chute de cet empire, les nouveaux Yolanda Bedregal. Blanca Wiethüchter (née colons japonais, russes, mennonites, etc. en 1947) a récemment dirigé l’édition d’une w Le Che en Bolivie, par Dariel Alarcón histoire critique de la littérature bolivienne. Elle Ramírez, Editions du Rocher, 1997. Le journal a écrit de nombreux poèmes où les sentiments de l’auteur lors de son séjour en Bolivie en intimes s’affichent au premier plan. Vous 1967 au côté de la figure mythique de la trouverez leurs écrits dans les librairies de révolution, Ernesto Che Guevara. La Paz, Potosí et Sucre. w Luzmila, enfant de Bolivie, par Jean- w Pour dénicher des livres en espagnol sur Charles Rey et Hervé Giraud, PEMF, 2004. A la Bolivie, le meilleur endroit est sans conteste la découverte du quotidien de Luzmila, une le site Internet www.libreriaboliviana.com jeune fille de l’Altiplano à la maison, à l’école… Ou une autre perspective sur la dure vie de Bibliographie l’Altiplano bolivien. Cette liste est loin d’être exhaustive ; nous w Mineros : mineurs de Bolivie, par Jean- avons juste recensé quelques ouvrages dignes Claude Wicky, Actes Sud, 2002. Photographies. d’intérêt pour mieux comprendre l’étrange Comme le suggère l’auteur, « comment réalité de ce pays sans l’horizon infini de peut-on photographier l’humidité, la chaleur la mer… asphyxiante, le manque d’oxygène, l’odeur w Apprendre la libération : exemples âcre du minerai qui imprègne les corps ? d’éducation populaire en Bolivie, par Comment peut-on photographier l’obscurité Matthias Preiswerk. Labord & Fides, 1989. épaisse de la mine, plus impénétrable que Etude menée en Bolivie à partir de quatre le roc, qui annule tout sens de l’orientation, exemples représentatifs de l’effort fait pour toute notion de temps et de distance, une la promotion sociale, l’alphabétisation et la obscurité qui brûle les yeux et fait disparaître scolarisation. les corps ? », ou comment la beauté naît-elle w Bolivie : vision de lumière et d’espace, de la misère même. par Etienne Dehau, Hermé, 2002. Visions de w Voyage chez les Indiens Jora de Bolivie, l’Altiplano et des paysages spectaculaires du 1951, par François-Xavier Béghin, Le Cri, 1980. sud Lípez, du lac Titicaca, du salar d’Uyuni ; A la découverte d’un autre monde.

MÉDIAS

w Presse. Avec à peine 100 000 lecteurs Pour ceux qu’un voyage d’affaires amène en potentiels, la Bolivie possède une presse écrite Bolivie, nous recommandons vivement Nueva sérieuse – d’un style proche de son voisin, le Economia, un hebdomadaire d’économie et Chili –, très peu de presse à sensation et des de management, dans la lignée du magazine journaux « politiquement corrects ». français L’Expansion. Le journal Presencia, 79 DÉCOUVERTE

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www.lostiempos.com Le journal de Santa Cruz une a mise en page articles des l’intégralité propose et élégante jour. du www.nuevaeconomia.com.bo mana et de Un hebdomadaire d’économie gement, dans la lignée du magazine français L’Expansion. www.periodicopresencia.com Journal catholique gauche. de www.la-razon.com Grand quotidien national, assez complet. www.bolivian-hotels.com, offre il un panorama assez complet de toutes les adresses dispo (restaurants, etc.). hôtels, nibles www.boliviaweb.com Enplus des rubriques habituelles, une carte virtuelle de la Bolivie vous guide pour trouver de nombreux liens pour tous types de service touristique. www.eldeber.com.bo Le meilleur journal de Santa Cruz possède une présentation agréable et actualisée de la hispanophone. êtes vous si suivre A Bolivie. Son contenu est souvent fait de synopsis des articles du jour. sur des voyages en Bolivie et en Amérique contre échange abonnements des qu’il latine, payeou tout qu’il simplement. www.bolivia-online.net présentant touristique, revue nouvelle Toute s’étant d’hôtels-boutiques vingtaine petite la associés pour offrir aux voyageurs des condi tions de confort plus ou moins similaires dans un environnement de charme, un peu partout dans le pays. En outre, les principales régionstouristiques sont présentées. On peut télécharger la revue gratuitement sur ce site : vous aurez ainsi du matériel pour organiser votre séjour du mieux possible ! Quant au site „ „ „ „ „ „ „

, - Economia Le Bolivian Bolivian Le Los Tiempos Los Monde. Razón La , sur P.A.T. en 2009 !)., sur P.A.T. . Lost Plusieurs télévision de chaînes , à Santa Cruz, et Le Web fournit la possibilité de El SigloEl , assez complet. Ses équivalents Pour connaître la plupart des radios Retrouvez le sommaire en début de guide cherche en permanencecherche en des articles El Deber El BOLIVIAN TIMES BOLIVIANET.COM BOLIVIA.COM Radio. Télévision. Télévision. Internet. +591 2 239 1796

de La Paz, garde lui une ligne catholique de w „ „ „ w w Times Times en espagnol niveau d’un correct ? Calle Jauregui, 2248 Quartier , La Paz ✆ Futé journaliste ! Vous êtes photographe et vous pouvez écrire des textes en anglais ou ou des informations générales sur le pays. Serveur hispanophone proposant des liens vers des entreprises, des agences voyages de Portail généraliste des infos avec touristiques. www.bolivianet.com radiostationworld.com/locations/bolivia/ radio_websites.asp. www.bolivia.com boliviennes(il est souvent possible d’écouter leurs programmes en ligne), voyez le site diffusion de supposées photos du crash du vol France d’Air Río-Paris en 2009, en réalité tirées de la série impartiales, les publicités abondent et certains scoopspas vraiment vérifiés (en la témoigne Bolivia TV, Unitel et RTB. Les informations sur la plupart des chaînes ne sont pas forcément très bo), Bolivisión (www.bolivision.net), RedP.A.T (www.red-pat.com), Uno (www.reduno.cc), Red tourisme en France. Aussi, nous encourageons encourageons Aussi, nous France. en tourisme vivement les personnes qui y ont accès à ne pas hésiter à y recourir. dialoguer avant et après le voyage. Internetdialoguer avant et après voyage. le peut pallier le manque vrai d’un office du du pays,à l’échelle peut que l’on aussi suivre sur le net : ATB Red Nacional (www.atb.com. suivre les nouvelles de la Bolivie en direct, de s’informer et de trouver des cybercopains pour listique est à Cochabamba. A Potosí, l’institutionjourna produit tous les jours le supplément y Negocios sont gauche, un peu du à l’image est identifiée au d’affaires milieu boliviennes et 80 ® ARTS ET CULTURE MUSIQUE La musique bolivienne est tellement riche et premier, avant Savia Andina, à fouler les variée qu’elle mérite à elle seule la rédaction planches de l’Olympia. Luzmila Carpio, l’am- d’un Que sais-je ? En attendant, nous vous bassadrice du Norte Potosí en Europe, nous livrons quelques repères. fait entendre les voix mezzo-soprano de cette région, voix qui renouent avec un registre plus Musique andine pur et moins commercial. Impossible de ne pas La musique du pays ne se résume pas à citer Javier Calderón, l’un des grands maîtres quatre ou cinq groupes vedettes tels que de la guitare classique, le violoniste Jaime Los Kjarkas, Savia Andina, Rumillajta, Jacha Laredo (lauréat du concours Reine Elisabeth de Mallku, K’ala Marka et Altitude, aussi bons Belgique) ou Ana María Vega. Los Montoneros soient-ils. Tous ces musiciens jouent des de Méndez reste l’un des meilleurs groupes de instruments à vent (sikus ou flûtes de Pan, Tarija, et Cochabamba s’enorgueillit de deux quenas, tarkas, quenachos), du charango (la formations intéressantes : Los Canarios del petite guitare à dix cordes) et de la guitare Chaco ou la Banda de Pagador, qui perpétuent classique, un apport des Espagnols. Et tous les traditions ancestrales. N’hésitez surtout ont gagné, à juste titre, une belle notoriété pas à vous procurer la musique dite « ethno- commerciale. Les Kjarkas, de plus, sont les graphique » enregistrée par le Centro Cultural véritables compositeurs de la mélodie de la Portales de Cochabamba ou le Departamento Lambada, qui n’est qu’un plagiat de la chanson de Música del Instituto Boliviano de Cultura : llorando se fue de leur album Canto a la mujer par exemple Música de los Andes bolivianos, de mi pueblo, paru en 1981. Ce groupe phare enregistrée par un groupe de paysans de de la musique bolivienne est très populaire l’Altiplano. Forte et authentique, la musique en Amérique latine. Mario Gutierrez, Luzmila bolivienne est moins facile d’accès que bien Carpio et, un peu avant eux, le groupe Los d’autres musiques d’Amérique latine. Notons Jairas ont fait leur carrière en France et en qu’à l’époque précolombienne, la musique Europe. Les grands noms de la guitare folk- était en gamme pentatonique, qu’il n’existait lorique sont Tuti Yupanqui, Augusto Bleichner aucune méthode écrite et que les compositions et, aujourd’hui, Alfredo Domínguez. Mario étaient transmises par voie orale. Gutierrez, avec son groupe Ukamau, fut le w Un instrument unique : le charango. Même si le son si caractéristique du charango s’écoute du Pérou au nord du Chili et de l’Argentine, il Discographie s’agit bien d’un instrument spécifiquement Pour vous guider dans vos choix, voici bolivien, aux origines indigènes quechuas. une discographie, forcément subjective, On sait qu’il n’existait pas d’instruments à de musique andine : cordes en Amérique latine avant l’arrivée des Espagnols, seulement la qara t’ynia, un w Jacha Mallku. Los Jairas : instrument monocorde consistant en un tronc w Los Kjarkas : Rumillajta. évidé ou une poterie, recouvert d’une peau w Hoja de Coca : Canto a la mujer de Mi de lama et tendu d’une corde de boyau (on pueblo (1981). tirait cette corde vers soi d’une main, et on w Wiracocha : El Amor y La Libertad la pinçait de l’autre). L’intrusion de la guitare (1987). espagnole va profondément marquer la musique w andine. Le charango naît alors dans la ville de Urubamba : El Arbol de mi destino Potosí, la plus riche et la plus cosmopolite de (1993). toutes les villes d’Amérique du Sud pendant w Savia Andina : Altitud. les deux siècles de la colonie, s’offrant même w Mensajero del Silencio : Lo mejor. le luxe de transcender tous les arts, puisqu’on w Alfredo Dominguez : Chacaltaya. le retrouve sous forme de sculpture sur pierre w (comme en témoigne le portail de l’église de Juan Cutipa : Lo mejor de Bolivia. San Lorenzo), et qu’il apparaît dans divers w Bolivia Band : Lo mejor de la musica écrits, dont la réponse d’un questionnaire boliviana. royal en 1814, à Tupiza (on y indique alors w Pacha : Luz del Ande. que les indigènes jouent d’une petite guitare w Ernesto Cavour : El vuelo del Picaflor. ou mui fuies, qu’ils appellent « charango »). Plusieurs théories ont été formulées pour LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE BOLIVIE 2013

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