141 Automne 2018
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ISSN 0773-4301 - BUREAU DE DÉPÔT : BRUXELLES X 141 AUTOMNE 2018 WALLONIE + BRUXELLES REVUE TRIMESTRIELLE W+B INTERNATIONALE ÉDITÉE PAR LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES ET LA WALLONIE DOSSIER IGLOO : 40 ANS DE COMBAT POUR LA MUSIQUE PORTRAIT TYPH BARROW, EN TOUTE SIMPLICITÉ INNOVATION « DUMBOT » ET « BOTIBOUW » : LES CHAMPIONS D’EUROPE MONTOIS C M J CM MJ CJ CMJ N W+B WALLONIE + BRUXELLES REVUE TRIMESTRIELLE INTERNATIONALE ÉDITÉE PAR LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES ET LA WALLONIE 04 ÉDITO 06 DOSSIER 14 PORTRAIT ENTRE MUSIQUE ET NATURE, IGLOO : 40 ANS DE COMBAT TYPH BARROW, DE WALLONIE-BRUXELLES POUR LA MUSIQUE EN TOUTE SIMPLICITÉ À L’INTERNATIONAL par Charline Cauchie par Emmanuelle Dejaiffe SOMMAIRE 16 Culture 20 ENTREPRISE 24 Innovation MAROC ET WALLONIE-BRUXELLES, WNM, LA COUPE DU MONDE « DUMBOT » ET « BOTIBOUW » : DES LIENS SANS CESSE DE L’AUDIO LES CHAMPIONS D’EUROPE RENOUVELÉS par Jacqueline Remits MONTOIS par Isabelle Plumhans par Vincent Liévin W+B 141 3 28 COOPÉRATION AU 30 Tourisme 32 Jeunesse DÉVELOPPEMENT GÉOPARC FAMENNE-ARDENNE : LE STAGE À L’ÉTRANGER ? BE MOR(E), SOIXANTE IDÉES UNE RECONNAISSANCE UNE EXPÉRIENCE D’ENTREPRISE MONDIALE QUI MÈNE À L’EMPLOI par Jean-François Pollet par Jean-Marie Antoine par Laurence Briquet 34 mode/design 36 SOCIÉTÉ 38 survols MAISON MARCY, @HOME 18-24 : TOIT, SOUTIEN LE PYJAMA VISIONNAIRE ET AUTONOMIE par Marie Honnay par Catherine Callico Typh Barrow, la nouvelle voix made in Wallonie-Bruxelles © Harry Fayt made in Wallonie-Bruxelles voix la nouvelle Barrow, Typh SECRÉTAIRE COLLABORATION CONCEPTION ÉDITRICE DE RÉDACTION Marie-Catherine Polygraph’ RESPONSABLE Emmanuelle Stekke Duchêne, www.polygraph.be Pascale [email protected] Fanny Tabart, Delcomminette Téléchargez 02 421 87 34 Véronique Balthasart IMPRESSION Place Sainctelette 2 la revue sur et Anne Neuville Graphius B-1080 Bruxelles www.graphius.com Photo couverture : couverture Photo www.wbi.be/rwb/ Entre musique et nature, de Wallonie-Bruxelles à l’international ÉDITO W+B 141 4 Le Point de vue de la Roche à Tellin, un des joyaux du Geopark Famenne- Ardenne, reconnu par l’Unesco © Geopark Famenne-Ardenne Et nous voici déjà en automne… Pour ce numéro de septembre, la Revue W+B vous a concoc- té un petit sujet sur une thé- matique peu abordée, les labels musicaux de Wallonie- Bruxelles. A l’occasion du 40e anniversaire du label Igloo, un des fleurons du secteur, nous vous proposons de découvrir les rouages du milieu, et nous en profitons pour faire un petit tour d’horizon. En outre, nous vous invitons à la rencontre de Typh Barrow, jeune chanteuse bruxelloise à la voix chaude et envoûtante, qui n’a pas fini de faire parler d’elle, et de la Maison Marcy, ÉDITO pour laquelle les pyjamas sont loin de ressembler aux pilous de nos grands-parents. Nous tenions également à W+B 141 mettre en valeur nos cham- pions d’Europe de robotique, 5 l’équipe de l’UMons, les « 7 Mons’quetaires », ainsi que le Géopark Famenne-Ardenne, labellisé par l’UNESCO. Bonne lecture ! Igloo : 40 ans de combat pour la musique DOSSIER W+B 141 6 Igloo Records est le fruit d’une amitié joyeuse et d’une passion sans bornes pour la musique alternative. 40 ans après sa création, grâce à des artistes qui en portent fièrement les couleurs, le label est toujours bien là pour défendre les genres musicaux situés “en-dehors de l’industrie et du commerce”, comme l’explique Daniel Sotiaux. Le fondateur d’Igloo a fait carrière dans la diplomatie, sans jamais perdre de vue son “bébé”. Retraité depuis l’an dernier, il revient avec nous sur l’histoire et les enjeux des labels indépendants en Fédération Wallonie-Bruxelles. PAR CHARLINE CAUCHIE Daniel Leon (ingénieur du son) et Eric Legnini pendant l’enregistrement de ‘Never let me go’ de J. Pelzer © Jacky Lepage C’est quoi Igloo des événements de Records ? sortie pour valoriser La philosophie du la- l’album. bel a toujours été de favo- riser la diversité, de permettre aux La légende veut que Igloo ait été expressions musicales plus margi- fondé sur une sorte de hasard. DOSSIER nales d’être entendues et soute- Quelle est cette histoire ? nues dans un contexte musical me- Légende, c’est un grand mot ! En nacé d’uniformisation. Si le jazz est 1978, je m’intéresse au support devenu le domaine principal, Igloo discographique. Mon ami Jean- est resté ouvert aux créations plus Paul Ganty, un artiste que j’aimais W+B 141 « inclassables ». Il s’est aussi diver- beaucoup, cherche à sortir un al- sifié en intégrant, fin des années bum, mais aucune maison ne l’ac- 7 90, des projets issus de rencontres cepte. Tard dans la nuit, on s’est culturelles sous la bannière « Igloo dit : “Arrêtons de nous plaindre Mondo ». et faisons-le”. Le nom Igloo vient quant à lui d’un fanzine que l’on Comment Igloo choisit les ar- polycopiait avec des potes carolos. tistes qu’il produit ? Par un jeu surréaliste, on l’avait C’est important de dire que c’est appelé Igloo. La revue a disparu, d’abord les artistes qui nous mais j’ai repris ce nom par fidélité choisissent. Le jour où les artistes à quelque chose que j’avais beau- ne feront plus appel à nous pour coup aimé ! produire leur album, on n’existera plus. Nous recevons des dizaines On est alors dix ans après Mai 68. de propositions et nous en enre- Oui, nous, les baby-boomers ad- gistrons plus ou moins une sur ditionnés à cette période post- quatre. C’est le comité d’avis qui 68, cela donne un moment de sélectionne. Il est composé de création tous azimuts dans la journalistes, de programmateurs musique, le théâtre, le cinéma, qui ont des discussions approfon- l’audiovisuel. A l’époque, on en a dies sur l’originalité, la carrière de assez que la RTBF et les grandes l’artiste, la proposition musicale. institutions théâtrales accaparent Puis, c’est l’équipe, quatre per- la culture. Du coup, autour de manents à qui je rends ici hom- cet ‘establishment’ va naître un mage, qui travaille avec l’artiste : courant de réappropriation des pré-production, puis production, moyens de production : les radios promotion et suivi. Cette der- libres, les télés communautaires, nière tâche prend une impor- la jeune scène théâtrale (le Varia, tance grandissante car Igloo or- les Tanneurs, etc.) apparaissent à ganise de plus en plus souvent cette période. Igloo, c’est la même idée : se ré- approprier la production de la musique. Tout à fait. Le support disque à cette époque-là est accaparé par quelques grandes multinationales, même pas basées en Belgique. Il n’y avait quasi pas moyen de faire un disque en Communauté fran- çaise. On n’était pas les premiers à lancer un label, et il y avait pas mal d’artistes qui s’auto-produisaient, mais cela avait ses limites… L’ASBL Igloo voulait créer l’interface entre les artistes et l’industrie de la mu- sique, en faisant la distribution, la diffusion, les contacts avec la presse, etc. 40 ans plus tard, l’accaparement dans le secteur musical est plus que jamais une réalité... Il s’est déplacé de la production à la distribution et à la diffusion avec DOSSIER les plateformes de téléchargement et de streaming, Amazon, etc. Nous avions trouvé une alternative au niveau national. Aujourd’hui, il faudrait des alternatives à un W+B 141 échelon international. Ne diabo- lisons pas : de nos jours, on ac- 8 cède plus aisément à la musique. Je peux acheter un album produit en Australie, cela a ses avantages. Mais, en même temps, cela signifie la disparition des revenus des ar- tistes qui ne peuvent plus vivre ni des droits d’auteur, ni de la vente des disques... >> Daniel Sotiaux, fondateur du label Igloo IGLOO RECORDS : QUATRE DÉCENNIES DE SUCCÈS 1978 Création du label dans l’effervescence culturelle de la fin des seventies. Dans un premier temps, le label produit de la poésie sonore, des musiques improvisées, etc. Igloo Records ne cessera de mettre en valeur les Objets Musicaux Non Identifiés comme la fanfare surréaliste Combo Belge à qui l’on doit le générique de l’émission Strip-tease ou, plus récemment, l’Ensemble Musique Nouvelles sous la direction de Stéphane Collin. Années 80 Fusion avec le label LDH et premières productions de jazz : Chet Baker, Philip Catherine, Jacques Pelzer, Michel Herr, Steve Houben, Charles Loos, etc. Autant de noms qui forgent la réputation d’Igloo à l’international et lui permettent de développer son ambition première : devenir une plate- forme pour les futurs talents. C’est ainsi que le label a mis en lumière la génération de Nathalie Loriers, Eric Legnini, Ivan Paduart, Manuel Hermia ; puis Mélanie de Biasio, Greg Houben, Pascal Mohy, et bien d’autres. DOSSIER Années 80 (encore) La chanson française « made in Belgium » garde une place importante avec le label Franc’Amour qui produit Maurane, Pascal Charpentier, Claude Semal, William Dunker (Disque d’Or 2000), etc. W+B 141 et suivra ensuite les pas de Marc Lelangue ou Christiane Stefanski, la chanson pour enfant avec Christian Merveille, puis Jean-Louis Daulne et Balimurphy. 9 Années 2000 Igloo Records crée un label de musique du monde, IglooMondo, dédié aux collaborations mul- ticulturelles. Notamment Pierre Van Dormael avec le joueur de Kora sénégalais Soriba Kouyaté, Mâäk’s Spirit avec les Gnaouas Express ou encore Majid Bekkas avec Louis Sclavis et Minino Garay. Depuis sa création, de nombreux autres artistes l’ont enrichi : Wendo Kolosoy, père de la rumba congolaise, la bassiste ivoirienne Manou Gallo ou encore le Blues Touareg de Kel Assouf. Années 2010 C’est la mise en valeur de la nouvelle vague du jazz parmi laquelle on compte Igor Gehenot, Antoine Pierre, Guillaume Vierset ou Jean-Paul Estiévenart, etc.