M. Jospin Ira Au « Sommet Des Modernisateurs », À Florence, Avec MM
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LeMonde Job: WMQ2309--0001-0 WAS LMQ2309-1 Op.: XX Rev.: 22-09-99 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:22,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 1820 Lcp: 700 CMYK EN ÎLE-DE-FRANCE a Dans « aden » : tout le cinéma et une sélection de sorties www.lemonde.fr 55e ANNÉE – No 17001 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE JEUDI 23 SEPTEMBRE 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Colombie : La gauche française est-elle libérale ? les Etats-Unis b Les socialistes protestent contre les licenciements chez Michelin mais refusent « l’économie prêts à financer administrée » b Les communistes préparent une manifestation pour l’emploi b M. Jospin ira au « sommet des modernisateurs », à Florence, avec MM. Clinton, Blair, Schröder et D’Alema la lutte contre les COMMENT résister à ce que tère spéculatif, organise, mercredi, Lionel Jospin a appelé, lundi à Paris, un meeting auquel partici- 20 septembre, à New York devant pera, notamment, la Confédéra- JEAN-PIERRE FAVREAU narcotrafiquants la presse financière américaine, la tion paysanne. LE PRÉSIDENT COLOMBIEN, « dictature de l’actionnariat » ? Les Les socialistes européens s’ef- REPORTAGE Andrés Pastrana, a présenté, mardi salariés de Michelin ont esquissé forcent d’affirmer leur cohésion en 21 septembre à Washington, son un début de réponse, mardi, à surmontant les divergences expri- plan pour tenter de rétablir la paix Clermont-Ferrand, en faisant mées, en juin, lors de la publica- Paysans et l’activité économique dans un grève et en manifestant contre tion d’un manifeste d’inspiration pays en proie à une violence san- l’annonce, le 8 septembre, de la libérale par Tony Blair et Gerhard autrement glante qui fait des milliers de morts suppression de 10 % des effectifs Schröder. M. Jospin se rendra, le chaque année. Les Etats-Unis s’ap- du groupe, en France et en Eu- 25 septembre, à un colloque orga- Ils ont choisi la terre et, plus encore, de prêtent à accorder 3,5 milliards de rope, dans les trois ans à venir. nisé à Berlin, auquel participe le la travailler en la respectant, comme ils dollars (environ autant d’euros) à Plusieurs milliers de personnes ont chancelier allemand. Le premier respectent l’environnement et le la Colombie, sous réserve qu’elle défilé, accompagnés de représen- ministre français, d’autre part, a consommateur. Nul passéisme chez ces lutte contre les narcotrafiquants. tants de la gauche gouvernemen- répondu favorablement à l’offre militants d’une agriculture différente. La guérilla accuse le chef de l’Etat tale, socialiste et communiste, ain- qui lui a été faite par Gerhard Pour les hommes et les femmes, colombien de préparer, sous cou- si que de l’extrême gauche. Schröder et Massimo D’Alema de vert de lutte contre le trafic de Une compétition est ouverte prendre part, les 20 et 21 no- membres ou proches de la Confédéra- drogue, une intervention améri- entre les partis de la majorité gou- vembre, à Florence, à un « sommet tion paysanne, que Dominique Pouchin caine contre elle. La Fédération in- vernementale, qui tentent d’orga- des modernisateurs » de la gauche, a rencontrés, de l’Ariège à la Haute- ternationale des droits de l’homme niser le mouvement en appui à auquel sont également conviés To- Loire, de la Bretagne à Bengouzal, (FIDH) a dénoncé, mardi à Paris, la l’action du premier ministre, et la ny Blair et Bill Clinton. Le 13 sep- dans le Larzac, où Jean-Paul Scoquart situation des droits de l’homme « gauche de la gauche », qui tembre, Lionel Jospin avait décla- dans le pays, « l’une des plus graves cherche à constituer un front « an- ré : « Je ne crois pas que l’on puisse (photo) élève des brebis, le bio, la au monde ». ticapitaliste ». L’association Attac, administrer l’économie. » vente directe, le tourisme à la ferme, qui milite pour la taxation des c’est l’avenir des campagnes fran- Lire page 2 mouvements de capitaux à carac- Lire pages 4 et 6 çaises. p. 12-13 bbbbbbSTYLES 15 % des Français A l’ONU, Lionel Jospin soigne ses relations mondaines LE MONDE / JEUDI 23 SEPTEMBRE 1999 NEW YORK Nations unies, c’était en 1986, à deux ans de le président Zeroual avait refusé au dernier VOYAGESweek-ends seraient dépressifs de notre correspondante la présidentielle. Pour souligner l’importance moment de le rencontrer à l’ONU. « Il y a une On peut rêver mieux comme tribune élec- du voyage, Matignon en distribua généreuse- sorte de lien personnel entre le président Boute- L’Europe en vogue ’euro a redessiné nos 15 % DES FRANÇAIS se- torale que l’ONU, avec son décor linoléum ment le programme, essentiellement deux flika et moi », assura M. Jospin. Evoquant la frontières. Le train à grande vitesse et l l’avion ont gommé les distances. On file à Londres, on court à Bruxelles, on s’envole pour la Toscane ou a raient dépressifs, mais un années 60, sa langue de bois, ses délégués as- jours d’entretiens bilatéraux. Les esprits mal- probabilité de visites d’Etat des présidents pour Madère comme on va en Touraine, en Bourgogne ou à Versailles. Un million de touristes français ont passé le week-end dans la sur deux n’a pas conscience de soupis sous leurs écouteurs. Mais la France veillants se demandèrent quels dossiers brû- Bouteflika et Chirac, il n’omit pas d’ajouter capitale britannique l’an dernier. En Belgique et aux Pays-Bas, le tiers des visi- teurs accourus pour les ex- positions-phares venaient de l’Hexagone. Avant le l’être : telle est la conclusion prin- aime l’ONU, qui le lui rend bien, et qu’im- lants imposaient un entretien avec Sam Nu- « ainsi que, d’ailleurs, de moi-même ». coup d’envoi de la saison culturelle, ce 24 septembre à Bruxelles, avec la rétro- spective James Ensor, quel- que trente mille Français cipale d’une étude rendue pu- porte si Bill Clinton ose jouer les trouble-fête joma (président de la Namibie), Sheikha Ces retrouvailles, certes, ne se soldent par avaient, dès cet été, pris date et réservé leurs places pour être de l’événement. L’explosion des escapades de fin de semaine reflète l’évolution des modes de blique mercredi 22 septembre par en refusant, devant l’Assemblée générale, Hasina (premier ministre du Bangladesh) et aucune mesure concrète. Mais M. Jospin, dé- vie. Avec une boulimie in- satiable, le Français prend goût à cette Europe avec la- quelle il se familiarise et multiplie les week-ends le Centre de recherche, d’étude et hors de chez lui. Le temps d’accorder à cette auguste organisation le les chefs d’Etat du groupe d’Amérique cen- sespérant d’honnêteté, ne dit pas le des loisirs prend le pas sur celui du travail. Les trente- cinq heures ajoutent des minivacances. Et les créa- teurs du voyage imaginent de documentation en économie de monopole de l’intervention humanitaire : trale. Ou encore pourquoi M. Jospin devait contraire. Et lorsqu’on lui demanda les dates des « prêts-à-partir » pour des fugues au pied levé. la santé. Ce travail, dont la métho- Lionel Jospin, lui, décrète que « l’ONU est mo- traverser l’Atlantique pour rencontrer son de ces visites, il expliqua qu’il devait « en par- dologie est critiquée par certains derne » et vient y chercher la consécration ami le président du Portugal. Restaient les ler d’abord au président de la République ». psychiatres, souligne l’ampleur de qui, aux yeux des Français, sied à un éventuel déjeuners et les dîners : puisque, après tout, Tout comme il n’eut aucun mal à avouer que NIGEL DICKINSON ce problème de santé publique en futur chef de l’Etat. New York c’est l’Amérique, le premier mi- ce qu’il venait de présenter avantageusement France et montre à quel point son Au moment où Tony Blair lui faisait des in- nistre déjeuna lundi avec la presse écono- comme « un entretien avec le président Clin- diagnostic n’est pas facile à poser. fidélités en dînant avec Jacques Chirac, Lionel mique et dîna avec « des intellectuels ». ton » consistait, en réalité, à partager la Dans un entretien au Monde, le so- Jospin avait, cette semaine à New York, le Heureusement, il y eut Abdelaziz Boutefli- même table à un déjeuner offert par Kofi An- ciologue Alain Ehrenberg, auteur monde à ses pieds. Certains firent mine de ka. A lui seul, le président algérien valait le nan. C’est ça, Lionel Jospin : « Direct, franc, VOYAGES de La fatigue d’être soi, dépression s’étonner qu’un premier ministre se déran- déplacement : deux heures d’entretien – le pas arrogant », selon l’un des « intellectuels » et société, explique en quoi ce geât pour prononcer un discours si convenu premier entretien franco-algérien à ce niveau invités à dîner avec lui. Avec, en prime, un Week-ends « mal du siècle » est devenu « une qu’on le laisse d’ordinaire au ministre des af- depuis 1992 – qui, devait noter Lionel Jospin à anglais qui n’a rien à envier à celui de Jacques pathologie de la honte et du vide », faires étrangères. Lionel Jospin leur rétorqua regret, « auraient pu se prolonger s’il n’avait Chirac... et sans ses histoires d’ex-girlfriend Toscane, pays de Galles, Madère : un une « tragédie de l’insuffisance ». « qu’il y avait des précédents » : Pierre Mau- fallu s’arrêter pour écouter le discours de Bill américaine. supplément de huit pages pour prépa- roy, Michel Rocard, et même Jacques Chirac. Clinton ». Lionel Jospin réussissait là où rer ses escapades en Europe. Lire page 10 Jacques Chirac à l’Assemblée générale des Jacques Chirac avait échoué en 1995, lorsque Sylvie Kauffmann Lire notre cahier spécial et p.