Dictionnaire Abrégé De La Fable Pour L'intelligence Des Poètes, Des Tablea Ux Et Des Sta Tues, Dont Les Sujets Sont Tirés De L'histoire Poétique
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PIERRE CHOMPRÉ DICTIONNAIRE ABRÉGÉ DE LA FABLE POUR L'INTELLIGENCE DES POÈTES, DES TABLEA UX ET DES STA TUES, DONT LES SUJETS SONT TIRÉS DE L'HISTOIRE POÉTIQUE NUMÉRISATION - DIGITIZATION - DIGITALISIERUNG : CARRAUD-BAUDRY NUMÉRISATION - DIGITIZATION - DIGITALISIERUNG : CARRAUD-BAUDRY DICTIONNAIRE ABRÉGÉ DE LA FABLE, POUR L'intelligence des Poètes, des Tableaux et des Statues, dont les Sujets sont tirés de l'Histoire poétique. PAR CHOMPRÉ. NOUVELLE ÉDITION. A PARIS, CHEZ DEMONVILLE, Imprimeur-Libraire, rue Christine, n° 2. l810. NUMÉRISATION - DIGITIZATION - DIGITALISIERUNG : CARRAUD-BAUDRY NUMÉRISATION - DIGITIZATION - DIGITALISIERUNG : CARRAUD-BAUDRY AVERTISSEMENT. ON sait que la Mythologie est un tissu d'i maginations bizarres, un amas confus de faits, quelquefois vrais dans le fond, mais sans pres que aucune chronologie, sans ordre, souvent même répétés sous difFerens noms ; qu'enfin c'est un assemblage de contes misérables, la plupart destitués de vraisemblance, et dignes de mépris. Mais on sait aussi que la connaissance de ces chimères poétiques et païennes est abso lument nécessaae pour entendre les Auteurs. Dans cette vue, l'on a ici rassemblé, par ordre alphabétique, ce qu'il y a d'essentiel à savoir sur cette matière, afin d'épargner aux jeunes gens la peine d'aller puiser dans des sources souvent empoisonnées, où, après une étude dangereuse et dégoûtante , il n'y a rien à gagner pour la raison, et il y a tout à perdre pour le cœur. Le succès de cet Ouvrage a paru exiger qu'on le rendît le plus complet qu'il était possible, en y insérant une quantité de mots inconnus à ceux qui n'ont pas encore une suf fisante connaissance de la Fable : tels sont les mots qui ont rapport à la Géographie poéti que, ou aux surnoms des Divinités païennes, comme Thaumanùas , Virago , Addcphagus , Tardipes, etc. Par ce moyen on sera éclaira sur le champ en lisant les beaux restes de l'antiquité. A 2 NUMÉRISATION - DIGITIZATION - DIGITALISIERUNG : CARRAUD-BAUDRY JV AVERTISSEMENT. —- ~— . M ' > • Il n'est pas mal-à-propos cependant de fixer encore plus exactement l'objet de ce petit Dic tionnaire , pour ne lui pas demander ce qui lui est étranger. On entend par la Fable, les contes que le paganisme a faits des dieux , des demi-dieux et des héros que les poètes ont chantés , avec les fêtes et les cérémonies de religion qu'on y observait. Voilà de quoi il s'agit pour l'intelligence des poètes. Nous n'avons pas entrepris d'expliquer ce qui est caché sous ces voiles : c'est une autre espèce d'étude. Les folies des princes qui se sont fait adorer, les apothéoses des empereurs Romains, les noms de toutes les divinités des anciens peuples barbares , l'idolâtrie des sauvages Amé ricains; tout cela n'a pas plus de rapport à l'Histoire Poétique, que les Fables d'Esope , ou les Pagodes des Indes Orientales. On a continué à faire une attention parti culière à l'Iconologie, c'est-à-dire , à l'expli cation des statues et des tableaux de la Fable , dont les peintres et les sculpteurs ont fidèle ment marqué les symboles. L'usage de cetta partie du petit Dictionnaire, considérablement augmentée, est toujours le même. Pour sa voir, par exemple, ce que c'est qu'une figure d'homme portée sur un Aigle , ou armée d'une FMU/X ; ce que c'est qu'une figure de femme avec un Croissant ou une Tour sur la tête ; il faut chercher le mot Aigle qui renvoie à Jupiter ou à Ganyrnède , Faux à Saturne, Croissant à Diane , et Tour à Cybèle , etc. Si le Symbole ienvoie à plusieurs articles, on compare le NUMÉRISATION - DIGITIZATION - DIGITALISIERUNG : CARRAUD-BAUDRY AVERTISSEMENT. V tableau ou la statue qu'on considère, avec celui des récits qui le caractérise. Nous avons encore tâché de perfectionner ce Lexique, et nous osons presque nous flatter d'être parvenus à en faire une espèce de Com mentaire général de Mythologie, sur les textes des anciens auteurs , non - seulement en ce qui constitue l'historique de la Fable , dans les articles tels que ceux a Achille, d'Ajax, etc., et ce qui regarde la religion païenne, comrre dans les articles Ambrosie, Dieux, Mânes, etc. ; mais aussi dans ce qui concerne la géograph'e poétique, les noms patronymiques, et les surnoms des fausses Divinités. En voici quer- ques exemples , pris seulement de la lettre A. Si on lit dans Ovide : JEmonias si quis decurrit ad artes. Et dans un autre endroit : Per tamen adverse gradieris cornua tauri JEmoniosque ar- cus. En cherchant ici l'article AEmonia, on y trouvera que par artes AZmonias, il faut en tendre la magie, et la constellation du Sagit taire par sEmonios arcus. Si on lit dans un endroit de Virgile : memor ille matris Acidaliœ, et dans un autre : sacri monstrac nemus Argileti; on trouvera à l'article Acidahe que c'est Vénus, et pourquoi elle est ainsi surnommée; et à l'article Argilete, ce qu'il faut entendre par sacri nemus Argileti. Enfin, si dans Horace on lit : O Divagratum quee régis Antium ; ou bien : Lavis Agyieu , on trouvera aux articles Antium et Agyeus, quelles sont les Divinités dont le poète parle dans ces deux endroits. NUMÉRISATION - DIGITIZATION - DIGITALISIERUNG : CARRAUD-BAUDRY V AVERTISSEMENT. Il en est de même pour les noms pat nnv. miques. Qu'on lise dans Horace : Quin a Atridas duce te superbos, etc. dans Virgile Hortator sccltrum Solides ; et dans Ovide : jEolis interea tantorum Ignara malorum ; on trouvera à l'article Atrides, que ce sont Jga- memnon et Menelas ; à l'article JEoltdes, que c'est Ulysse ; et a l'article jEolis, que c'est Al~ dont. Outre les observations qui regardent l'intel ligence des Auteurs , on en a recuilh quelques .autres qui, sans y avoir un rapport aussi di rect, peuvent néanmoins y contribuer, comme à l'article Achille, on a observé que la fable qui le suppose invulnérable, n'était pas reçue du tems tl'Homtre; a celui de Coukide, qu'on y a supposé une ville de Colchos qui n'a jamais existé ; à celui de Sirènes, qu'elles n'étaient pas des monstres moitié femmes et moitié poissons comme on se les figure, mais des monstres si différens de ceux-là, que Pline les appelle des oiseaux fabuleux, etc. Si l'on ne trouve pas ici bien des articles qu'on voit dans de nouveaux Dictionnaires ptétendus portatifs sur la même matière, c'est que ces articles sont, ou étrangers à la Mytho logie , ou sous des noms défigurés et barbares. NUMÉRISATION - DIGITIZATION - DIGITALISIERUNG : CARRAUD-BAUDRY DICTIONNAIRE ABRÉGÉ DE LA FABLE. AB A A. Cette lettre, chez les Grecs, était regardt'e comme de mauvais auguie dans leurs sacrifices , car c'était ordinairement par elle que commençaient Ict menaces que les ministies de leur religion leur fai saient de la paît des dieux. Delà les Grecs désignaient fréquemment cette lettre poui un mot de leur langue qui commence par un a, et qui signifie menace, ABA OU ABÆ, ville de la Phocide , ainsi ap pelée du nom d'Abas, fils de Lyncée et d'Hyper- innestie. C'était aussi une ville deLycie, ou il y avait un temple d'Apollon. ABADIR ou BETYLE. C'est le nom de la pierre qu'Ops ou Rlicc , femme de Satuine, emmai.lota loisqu'cUe mit Jupiter au monde, pour la piésenier à son mari, qui dévorait tous ses enfans n aies, de crainte qu'ils ne le détiônassent. On a mal-a-propos confondu cette pierre avec le dieu Terme, puisqu'il n'était pas moins révélé sous la figure d'un pieu ou d'une tuile, que sous celle d'une pierre. ABÆUS , Apollon était ainsi surnommé d'un temple qu'il avait a Aba, ville de la Phocide. ABANTIADES, nom patronimique de Persce, petit-fils d'Abas, roi des Argiens ; d'oii encore les rois d'Argos fuient nommés Ahantiades. Comm^iJ y a eu plusieuis héios du nom d'Abas, leuis fils se tiouvent aussi dans les poètes, désignés par celui d'Abantiades, NUMÉRISATION - DIGITIZATION - DIGITALISIERUNG : CARRAUD-BAUDRY 3 A B D ABAH TIAS , nom pationimique de Danae et d'Atalante, toutes deux petites-filles d'Abas, roi des Aigiens. Al'ARBAKÉE , une des Naïades, que Bucohon fils aîné de Laoïnédci épousa , et dont il eut deux his, Esèpe et Pédase. Hem, i, 6. II, ABASIS ttait un Scjthe, qui pour avoir chanté le voyage d'Apollon au pays des Hyperboreens, fut fait piand-prètre de ce dieu , et reçut de lui , outre î'csprit de divination , une flèche sur laquelle il tra- •\ersaitles ans. On dit qu'ayant fabriqué une statue de Minerve des os de Pclops , il la vendit aux Troyens , qui crurent sur sa parole , que cette statue venait du ciel, d'où il l'avait aidée a descendre. C'est ce simulacre qui depuis fut célébré sous le nom deyalladtum, 1! y a eu deux autres Abaris , un qui fut tué par Persce , et l'autre qui le fut par Euryale. ABAS , hlsde Mctinire et d'Hippothoon , quelques- uns disent de Ctleus. Il fut change en Icsard par la dcesse Céiès, parce qu'il t'était moqué d'elle et de sts sacrihces, en la regardant boire avec trop d'avi dité. On croit que c'est le même que Stellé. Met, l. y. 14 y avait un compagnon d'Enée , et un Centaure de ce nom. Il y eut un autre Abas, toi des Argiens, fils de l^yncce et d'Hypermnestre , et selon d'autres de Bélus. Il fut père de Prœtus et d'Actise, et aïeul de Persée. Il aimait passionncment la guerre.