LeMonde Job: WMQ2106--0001-0 WAS LMQ2106-1 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 10:38 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0370 Lcp: 196 CMYK

FÊTE DE LA MUSIQUE a Tous les programmes : Paris, Ile-de-France, régions, Europe

CINQUANTE-TROISIÈME ANNÉE – No 16298 – 7,50 F SAMEDI 21 JUIN 1997 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Le pacte social et moral de Lionel Jospin b 700 000 emplois promis aux jeunes, semaine de 35 heures d’ici cinq ans, augmentation du SMIC, allocations familiales sous condition de ressources b Nouvelles lois sur l’immigration, retour au « droit du sol », indépendance accrue de la justice, transparence de la police b « Ni pause, ni recul, ni reniement », affirme le premier ministre

LIONEL JOSPIN a proposé aux Samedi 21 juin 1997 Français, jeudi 19 juin, un « nou- Les programmes à Paris, veau pacte républicain » et un en Ile-de-France, La rupture dans les régions ÊTE DE LA MUSIQUE et en Europe « pacte de développement et de soli- Numéro spécial ne peut être vendu séparément F darité » qui confirment les engage- ON NE JOUE PLUS ! Les Fran- avait dit, en mai, que « la feuille de b ments pris pendant la campagne çais, la politique, la démocratie salaire n’est pas l’ennemi de l’em- électorale. Dans sa déclaration de méritent mieux que le jeu habi- ploi », avant de confier à Alain Jup- politique générale qui a été ap- tuel, d’ailleurs sanctionné par le pé, en juillet, le soin d’organiser le « Le Monde » prouvée par 297 voix contre 252, pays, consistant à ne traiter choc en retour fiscal. Telle est la M. Jospin a insisté sur la durée de sérieusement rupture, avec le mitterrandisme au son action et le poids de la « parole des pro- moins autant qu’avec le chira- en musique donnée » : « Il n’y aura ni pause, ni blèmes quisme – tous héritiers du bon recul, ni reniement. » Il a annoncé qu’une fois la docteur Queuille –, qu’incarne au- SAMEDI 21 JUIN, c’est la 16e des mesures immédiates, telles que campagne jourd’hui Lionel Jospin. Premier Fête de la musique. A cette occa- la hausse du SMIC de 4 % au électorale ministre d’un « parler vrai » réha- sion, Le Monde publie un cahier 1er juillet ou la suppression des al- achevée. On bilité – son affichage moral et so- spécial de vingt pages présentant locations familiales pour les foyers parle légère- cial est conforme à ses engage- ÉDITORIAL les programmes à Paris, en Ile-de- dont le revenu mensuel dépasse ment pour ments de campagne –, il lui reste à France, dans les régions et même 25 000 francs (lire ci-dessous). Le gagner des voix, puis on est réputé devenir celui d’un « agir vrai ». en Europe. Rues et places, églises PC, la CGT et FO jugent trop faible gérer sérieusement : telle semblait et parvis, salles de concert et cafés, l’augmentation du SMIC. Pour la être la règle d’airain de la J.-M. C. maisons d’arrêt et hôpitaux, etc. : CFDT, la semaine de 35 heures conquête, puis de l’exercice du nous présentons une sélection des sans perte de salaire, ne sera pas pouvoir. En 1995, Jacques Chirac Lire la suite page 19 meilleurs rendez-vous de la nuit la créatrice d’emplois. Il s’agit, selon plus courte de l’année. Tous les le CNPF, d’une erreur « grave ». La b Analyses : quelle économie, quelle République, quelle Europe ? p. 6, 7 programmes sont accessibles, gra- Bourse de Paris a reculé, jeudi, de b Débat : texte intégral de M. Jospin, réponses de l’opposition p. 8 à 11 tuitement, sur le site Internet du 0,44 % et le franc a cédé un peu de b « Pacte républicain » : immigration, justice, police, parité p. 12, 13 Monde (http://www.lemonde.fr). terrain face au mark. b « Pacte de développement » : Sécu, salaires, emplois p. 14, 15

a Europe : ce que Le programme du gouvernement en 45 mesures-clés A nos lecteurs la France voulait b Parité hommes-femmes inscrite dans la gnement sur la vie politique démocratique. b Transfert des cotisations salariales d’assu- JEUDI 19 JUIN, le numéro Le Monde révèle le détail du mémoran- Constitution. b Plan spécial contre la violence à l’école. rance-maladie sur une CSG élargie. a du Monde daté vendredi 20 dum français sur le pacte de stabilité b Limitation accrue du cumul des mandats. b Création d’une Agence de sécurité sani- b Instauration de l’assurance-maladie uni- n’a pu sortir de nos imprimeries b Inscription automatique des jeunes de 18 taire. verselle européen, refusé par l’Allemagne au d’Ivry. Notre site d’impression ans sur les listes électorales. b Adaptation du régime des aides publiques b Evolution du cadre actuel de la maîtrise des ayant été bloqué jusqu’à 19 heures sommet de Poitiers. p. 36 b Harmonisation à cinq ans de la durée des à la presse d’information. dépenses de santé. par des salariés des Nouvelles mandats électifs. b Soutien au service public de la télévision. b Remise en cause de la législation récente Messageries de la presse pari- b Réexamen de la législation sur le licencie- b Renforcement des pouvoirs du CSA. sur les fonds de pension. sienne (NMPP), le journal n’a pu a A la Hague, ment économique. b Révision de la procédure de déclaration b Retraite avant soixante ans pour tout sala- être mis en vente. Nos lecteurs et b Rentrée anticipée du Parlement, à la mi- d’utilité publique pour les grands projets. rié ayant cotisé quarante ans. nos abonnés ont donc été privés Greenpeace accuse septembre 1997. b Abandon du surgénérateur Superphénix. b Réhabilitation d’un million de logements de leur quotidien en raison d’un b Réexamen des lois sur la nationalité. b Arrêt du projet de canal Rhin-Rhône. en cinq ans. conflit qui ne nous concerne pas et Selon l’organisation écologiste, les re- b Rétablissement du droit du sol. b Révision de la loi d’orientation sur l’amé- b Revalorisation, au 1er juillet, du barême de dont nous n’avons pas la maîtrise jets de l’usine de traitement des dé- b Examen immédiat par les préfets de la si- nagement du territoire. l’aide personnalisée au logement. (lire page 33). Ce numéro était ac- chets nucléaires de la Hague conta- tuation des sans-papiers. b Audit des finances publiques, remis mi-juil- b Réexamen de la taxation du surloyer de so- compagné d’un « Monde des minent l’eau de mer. p. 16 b Carrières de tous les magistrats garanties let. lidarité. livres » exceptionnel, consacré par le Conseil supérieur de la magistrature. b Conférence nationale sur l’emploi, en sep- b Allocation de rentrée scolaire portée de 420 aux lectures d’été et faisant l’éloge b Suppression de toute intervention du tembre, pour engager la réduction de la du- à 1 600 francs en septembre. de la nouvelle, « art de la perfec- garde des Sceaux au cours de l’instruction. rée du travail, de 39 à 35 heures. b Allocations familiales placées sous condi- tion ». Ce cahier spécial paraîtra a L’Amérique b Renfort de 35 000 emplois de proximité b Mise en œuvre de la priorité en faveur de tions de ressources. mercredi 25 juin, dans nos éditions pour la police nationale. l’emploi des jeunes. b Crédits supplémentaires pour les zones datées jeudi 26 juin. au chevet du monde b Instance indépendante de contrôle du res- b Hausse du SMIC de 4 % au 1er juillet. d’éducation prioritaire. Consacrant une très large place Bill Clinton, qui accueille à Denver le pect des règles déontologiques par les ser- b Interruption des suppressions d’emplois b Mise en place d’un plan social étudiant. à la déclaration de politique géné- b sommet des huit pays les plus indus- vices de police. dans la fonction publique. 1 % du budget de l’Etat réellement consa- rale du premier ministre, Lionel b Autorité indépendante pour juger de l’uti- b Stabilisation, voire diminution, des prélè- cré à la culture. Jospin, notre édition de ce jour ne trialisés, s’inquiète des faiblesses euro- lisation du « secret-défense ». vements obligatoires. b Préservation des services publics et adap- comprend exceptionnellement péennes et japonaises qui limitent les b Suppression de toute activité de rensei- b Baisse dès que possible de la TVA. tation des entreprises du secteur public. qu’une seule page Bourse. exportations américaines. p. 2 POINT DE VUE a Nouveau Un bleu destin pour Suez La comédie d’Amsterdam aux antipodes La holding, en s’associant avec la Lyon- naise des eaux, réoriente encore une fois son activité pour devenir le premier par Jean-Louis Bourlanges groupe mondial de services. p. 17 IONEL JOSPIN a bien première avant de consentir au se- mérité du Conseil euro- cond, il a fait coup double : au péen. Sans lui, le risque grand théâtre de l’Europe, il a sau- a La télé au secours était grand qu’on vît vé le sommet de l’ennui en déri- L vant l’attention générale de ce qui enfin la pauvreté de ce qui se dé- du documentaire battait à Amsterdam : la prétendue était à l’ordre du jour et qui n’exci- réforme des institutions dans la tait guère, la révision du traité, Grâce au soutien financier des chaînes perspective des élargissements fu- vers ce qui n’y était pas, le pacte de télévision, le documentaire connaît turs. A trois reprises déjà, un tel de stabilité, sur l’existence duquel une nouvelle jeunesse. p. 30 risque avait été conjuré sous l’effet il aura su faire planer un suspense DAVID AUCAGNE sollicité d’une actualité plus ou de bon aloi tout en prétendant n’y moins chaude : à Florence, il y a un vouloir rien changer. Du grand POUR LE PREMIER test-match a an, par la grâce de la « vache art ! de sa tournée en Australie, samedi Opel folle » ; à Dublin, en octobre 1996, Sur la scène intérieure, le pre- 21 juin, le XV de France doit se sous la pression de la crise afri- mier ministre pourra se vanter passer des services de son demi se renouvelle caine et derechef à Dublin, deux d’avoir contraint les partenaires de d’ouverture Alain Penaud, blessé. La filiale européenne de General Mo- mois plus tard, avec la première la France à parler davantage de Les entraîneurs de l’équipe de tors renouvelle sa gamme pour faire version du psychodrame sur le chômage et d’emploi depuis quin- France de rugby ont choisi de le face au recul des ventes. p. 22 pacte de stabilité. En nous propo- ze jours que dans les deux années remplacer par le jeune Palois Da- sant une nouvelle et flamboyante qui précèdent. Au cœur d’un pays vid Aucagne, qui s’était distingué mise en scène, le premier ministre éternellement tenté par ce que lors du France-Ecosse du dernier Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, français démontre qu’il est digne Jean-Paul Fitoussi qualifiait un Tournoi des cinq nations. 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 14 KRD ; d’appartenir à un club dont il par- jour de « préférence pour le nomi- Espagne, 220 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, nal », l’avantage politique d’une Lire page 25 400 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, tage aussi évidemment le pen- 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, chant pour les leurres et les appa- telle prouesse linguistique n’est 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; pas mince. Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 15 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; rences. International ...... 2 Météorologie...... 28 Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Sur la réforme des institutions, France ...... 6 Jeux ...... 27 rien n’était acquis et M. Jospin a Lire la suite page 15 Société...... 16 Annonces classées . 28 choisi de se taire. Sur le pacte de Horizons ...... 17 Culture...... 30 stabilité, rien n’était négociable et Carnet ...... 20 Communication ...... 33 il a décidé de parler. Ce faisant, il Jean-Louis Bourlanges Entreprises ...... 22 Abonnements...... 34 n’avait le choix qu’entre une rup- est député européen (PPE), pré- Finances/marchés .. 24 Radio-Télévision..... 34 ture sur les choses ou un accord sident en France du Mouvement Aujourd’hui...... 25 Kiosque...... 35 sur les mots. En menaçant de la européen. LeMonde Job: WMQ2106--0002-0 WAS LMQ2106-2 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 09:38 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0371 Lcp: 196 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997

ÉCONOMIE Les dirigeants des Eltsine, sera pour la première fois un marchés financiers dans les pays b À L’HEURE DE LA GLOBALISATION DATIONS américaines concernent huit pays les plus industrialisés ont participant à part entière. b LA REN- émergents. M. Clinton compte aussi des économies, le président améri- aussi un plan pour le développe- convergé vers Denver (Colorado) CONTRE devrait, sur le plan écono- vanter l’insolente santé de l’écono- cain devrait recommander aux Euro- ment de l’Afrique, annoncé par Was- pour assister, du 20 au 22 juin, à un mique, se concentrer sur l’examen mie américaine qui connaît une ex- péens et aux Japonais de s’inspirer hington : les Etats-Unis souhaitent sommet où le président russe, Boris de mesures destinées à stabiliser les pansion continue depuis sept ans. de cet exemple. b LES RECOMMAN- que leurs partenaires s’y rallient. Bill Clinton invite ses partenaires du G 8 à suivre la voie américaine Le président des Etats-Unis, qui accueillent le sommet annuel des pays les plus industrialisés, s’inquiète de la faiblesse des économies européenne et japonaise qui limite les possibilités d’exportation de l’industrie américaine

DENVER Aujourd’hui, les rôles sont inver- exportations de l’industrie améri- ciers. Le chef de la Maison Blanche tique monétaire de la Réserve Ce souhait n’est évidemment pas de notre envoyé spécial sés et le chef de la Maison Blanche caine. a estimé que « tous les pays du fédérale américaine ont été des fac- désintéressé : la persistance du dé- Les Américains ne savourent pas ne se prive pas de vanter les « re- Le sommet de Denver va donc monde sont placés devant les mêmes teurs déterminants. Reconnaissant ficit commercial avec le Japon (qui leurs succès économiques avec mo- cettes » du libéralisme écono- être consacré à trois objectifs prin- choix » que les Etats-Unis, mais la que les coûts du travail sont plus a augmenté de 5,1 % en avril)préoc- destie. Mais il est vrai que leur pro- mique américain. Alors que l’Alle- cipaux : la promotion de la crois- réussite américaine repose sur un élevés en Europe, où les traditions cupe les Etats-Unis. Les deux pays pension à verser dans l’autosatis- magne, la France et l’Italie peinent sance économique dans les pays du environnement économique parti- sociales ne peuvent être boulever- ont cependant conclu un accord, faction à l’occasion du sommet de à sortir de la crise, avec des taux de G 7 et en Russie ; l’étude des méca- culier. Aux Etats-Unis, par exemple, sées sans risques politiques, l’admi- jeudi 19 juin. Tout en donnant quel- Denver (Colorado) peut se chômage à deux chiffres, des défi- nismes de stabilité permettant les dépenses publiques ne repré- nistration américaine ne cherche ques leçons à ses partenaires, Bill comprendre. La dernière fois que cits budgétaires supérieurs au pla- d’anticiper des crises financières sentent que 33 % du PNB, contre pas à exporter le « modèle améri- Clinton va devoir tempérer son les Etats-Unis ont accueilli un G 7 fond prévu pour réaliser l’Union (comme celle du Mexique, fin plus de 50 % en Europe de l’Ouest. cain », mais elle invite ses parte- triomphalisme. L’avenir de (à Houston, en 1990), George Bush économique et monétaire et une 1994) ; l’intégration des économies La réduction drastique du déficit naires à s’en inspirer, à l’instar de la l’économie américaine n’est en ef- avait dû supporter les critiques de croissance encore anémique, les en développement (notamment budgétaire a permis de dégager des Grande-Bretagne. fet pas exempt de nuages : comme ses homologues européens, qui Etats-Unis affichent un palmarès africaines) et en transition (parti- ressources en faveur du secteur pri- M. Clinton souhaite qu’un les pays européens, les Etats-Unis soulignaient volontiers le « dé- flatteur. culièrement en Europe de l’Est). vé, ce qui a provoqué un véritable consensus se dégage à Denver en n’ont pas encore relevé le formi- clin » de l’Amérique. Trois ans plus Les Etats-Unis soulignent que le En dépit des approches écono- « boom » de l’investissement. faveur de la poursuite des réformes dable défi que représente, en tard, Bill Clinton recevait presque seul pays européen pouvant pré- miques divergentes de ses structurelles génératrices d’em- termes d’accroissement des bud- un avertissement de la part de ses tendre être sorti de la crise, la membres, le G 8 pourra aboutir à LES LEÇONS DE BILL CLINTON plois et de croissance. Les Euro- gets des programmes sociaux, le partenaires du « club » des pays les Grande-Bretagne, est celui dont la un constat unanime : la globalisa- Il faut dépasser la « vieille idée » péens sont concernés mais aussi le vieillissement de leur population. Il plus industrialisés : le déficit chro- politique économique est la plus tion des échanges mondiaux, quali- selon laquelle la réduction des défi- Japon. Washington demande au n’est pas question pour les nique des finances publiques amé- proche de celle des Etats-Unis. Si fiée d’« irréversible », par Bill Clin- cits se traduit à court terme par une gouvernement de Ryutaro Hashi- membres du G 8 d’élaborer des so- ricaines allait inévitablement en- Washington est préoccupé par la ton, a créé des opportunités, mais récession, a souligné Bill Clinton. moto de faire un effort plus soute- lutions à ce sujet, mais le fait d’évo- traîner une hausse des taux faiblesse des économies euro- aussi des risques. C’est pour cette Par ailleurs, la baisse des coûts de nu pour libéraliser l’économie nip- quer cette question à Denver en d’intérêt et provoquer un ralentis- péennes et japonaise, c’est notam- raison qu’il est urgent de mettre en l’industrie, la pratique systéma- ponne et orienter celle-ci vers une souligne l’urgence. sement de la croissance écono- ment parce que celle-ci a pour ré- place un mécanisme de surveil- tique du downsizing (le « dégrais- croissance de la demande domes- mique mondiale. sultat de limiter le volume des lance mondial des marchés finan- sage » des effectifs), la sage poli- tique. Laurent Zecchini L’économie américaine sort fortifiée de sept années d’expansion NEW YORK marchés, l’avance technologique et une cienne Rust Belt, le Michigan, l’Ohio, le sixties, mieux que les solides années 50 et Il s’élève quand même quelques voix de notre correspondante saine politique, peut-on pousser un cycle Wisconsin – il y a pénurie de main- mieux que les années 20 rugissantes. C’est pour tempérer ces visions d’âge d’or : Cela pourrait s’appeler « le long boom, au-delà de ses limites ? » d’œuvre. maintenant, 1997. » pour gagner autant que dans les an- titre ce mois-ci Wired sur fond de cou- En cette septième année d’expansion Selon une étude récente de Manpo- Dans sa vision idéaliste de la mondiali- nées 50 et 60, les Américains doivent au- verture ensoleillée : Nous avons devant économique, les Américains laissent dé- wer, 30 % des entreprises américaines sation, Wired calcule que deux grandes jourd’hui travailler plus dur, de plus sormais libre cours à leur euphorie. Si prévoient d’embaucher au 3e trimestre et tendances, « le changement technolo- longues heures, au détriment de leur vie ANALYSE l’hiver 1995-1996 fut celui de l’anxiété et 5 % seulement ont l’intention de « dé- gique fondamental et une nouvelle éthique de famille. En 1950, 40 % des foyers vi- du doute sur ce cycle de croissance trop graisser ». Même le fameux « emballeur d’ouverture, vont transformer le monde en vaient de deux revenus ; ce pourcentage Les indicateurs beau pour durer, 1997 est l’année de l’as- de hamburgers », qui symbolise à l’étran- donnant naissance à une civilisation glo- est aujourd’hui proche de 60 %. « Nous sont au beau fixe surance retrouvée, tant les chiffres, mois ger les « petits boulots » mal payés sur bale, une civilisation des civilisations, qui ne sommes pas retournés en arrière, sou- et les signes de surchauffe après mois, semblent donner raison aux lesquels reposerait le plein emploi aux s’épanouira le siècle prochain ». A condi- ligne dans le New York Times le Prix No- restent négligeables optimistes, pour lesquels il est possible Etats-Unis, peut enfin espérer voir sa si- tion que quelques obstacles ne viennent bel d’économie 1987, Robert Solow, du d’échapper au cycle expansion-réces- tuation s’améliorer. Chez Burger King, pas faire échouer ce scénario : si, par MIT. Certains indices économiques sont sion. par exemple, le salaire horaire a aug- exemple, les nouvelles technologies ne peut-être aussi bons, voire meilleurs que nous vingt-cinq ans de prospérité, de li- On aurait mauvaise grâce, en effet, de menté d’un dollar en un an (7,50 dol- tenaient pas leurs promesses écono- ceux des années d’avant 1973. Mais pas le berté et un meilleur environnement pour bouder ceux de mai... Croissance : 4,1 % lars), tandis que, parallèlement, l’entre- miques, si l’intégration européenne tom- niveau de bien-être. » le monde entier. Ça vous pose un pro- sur les douze derniers mois. Chômage : prise parvenait à réduire les prix. C’est là bait en panne, si un désastre écologique La stratégie radicale de réduction des blème ? » Tel est le scénario idyllique que 4,8 %. Inflation : 2,8 % (l’indice des prix à l’autre aspect intéressant de ce cycle de se produisait ou si un retour de bâton effectifs et des coûts des entreprises a eu propose le magazine des mordus de la la consommation n’a augmenté que de croissance : les employeurs commencent « social et culturel » grippait la machine. des effets pervers, notamment sur le high tech à des lecteurs résolument opti- 0,1 % en mai). Et un déficit budgétaire en à consentir des hausses de salaires sans Pour l’instant, cette menace demeure moral de la main-d’œuvre et la qualité mistes, mais Bill Clinton, qui accueille baisse. Les signes de surchauffe restent pour autant augmenter les prix, tant la lointaine aux Etats-Unis. Certes, les des services, qui suscitent aujourd’hui de vendredi 20 juin à Denver (Colorado) ses négligeables : si la production indus- concurrence reste vive. riches sont plus riches et la pauvreté nouvelles interrogations. Et, surtout, partenaires du monde industrialisé, ne trielle continue d’augmenter, l’inflation reste une réalité pour une partie trop d’autres défis s’annoncent, tout parti- saurait désapprouver cette façon de pré- est toujours bien maîtrisée. VISIONS D’ÂGE D’OR importante de la population. Mais la culièrement ceux du vieillissement de la senter les choses, face à une Europe Mieux : si longtemps stagnants, les sa- Les Américains aiment s’enthousias- mise en œuvre de la réforme de l’aide population, du financement des retraites quelque peu perturbée. laires commencent à monter, surtout les mer. Déjà, certains commentateurs sociale, par exemple, qui se révélait très et de l’assurance-maladie des personnes Aux Etats-Unis, confie-t-il cette se- plus bas, dont on observe une progres- voient dans ces chiffres non pas un re- douloureuse, bénéficie de l’excellente si- âgées. Pour les affronter, murmure-t-on, maine à Business Week, « nous sommes en sion depuis dix-huit mois. Dans de nom- tour à l’âge d’or mais l’avènement d’un tuation de l’emploi, tandis que la renais- Bill Clinton attendra sans doute d’avoir train de tester les limites d’une théorie breuses régions des Etats-Unis – pas seu- nouvel âge d’or. « Le voilà, le bon vieux sance des centres urbains de grandes passé le cap des élections législatives de dont personne ne connaissait le résultat lement dans l’eldorado californien de la temps !, s’exclame le magazine Fortune, villes offre un souffle d’espoir à ceux que 1998. lorsque nous avons commencé : jusqu’où, haute technologie, où la chasse aux in- c’est la meilleure économie que nous l’on voyait condamnés aux ghettos, grâce à la productivité, l’ouverture des génieurs est féroce, mais aussi dans l’an- ayons jamais eue. Mieux que les swinging même si cette perspective reste limitée. Sylvie Kauffmann La situation de l’Afrique noire s’améliore depuis deux ans LES PAYS RICHES membres du monétaire international (FMI) dans une agence des Nations unies, dis- est revenue à 2,3 % en 1996. Le G 7 s’intéressent à l’Afrique subsa- son dernier rapport sur les perspec- pose d’ « un potentiel excellent » La convalescence de l'Afrique continent noir aura perdu l’image de harienne à un moment où elle af- tives de l’économie mondiale. Il y a mais dont l’exploitation suppose de marque négative qui lui colle à la fiche un léger mieux. Pour la des signes qui montrent que la mise en surmonter des défis tout aussi « for- peau lorsque les capitaux étrangers deuxième année consécutive, en œuvre de politiques macroécono- midables ». Dans un rapport interne CROISSANCE DU PIB RÉPARTITION MONDIALE DES auront retrouvé le chemin de EXPORTATIONS DE BIENS ET SERVICES 1996, la croissance du produit natio- miques fortes [... ] et une meilleure présenté en septembre, le président en % l’Afrique noire. Pour accélérer le nal brut (PNB), proche de 5 %, a été “gouvernance” ont commencé à don- de la Banque mondiale, James Wol- 5 ANNÉE 1996 mouvement, les Etats-Unis viennent supérieure à celle de la population, ner une croissance plus élevée dans de fensohn, a cité quelques exemples 5 de décider d’ouvrir leur marché à plus en plus de pays. » édifiants de ce mal-développement. ÉCONOMIES l’importation de 1 800 produits sup- tandis que la hausse des prix s’est as- AVANCÉES . . . . (28 pays) 78,6% sagie (12 % attendu en 1997 contre Au Gabon, 15 % à peine des fonc- 4,7 plémentaires en provenance des 42 % deux ans auparavant), selon les DES DÉFIS « FORMIDABLES » tionnaires possèdent la qualification 4 AFRIQUE pays africains les plus pauvres. estimations publiées fin mai par la Les derniers affrontements armés requise par leur emploi. Trois pro- SUBSAHARIENNE . . 1,5% (47 pays) Quant à ceux qui mettront en œuvre Banque africaine de développement au Congo-Brazzaville, le coup d’Etat fesseurs de mathématiques sur des « réformes économiques concer- (BAD), une institution financière in- militaire au Sierra Leone, la crise quatre sont des expatriés. Au Mala- PAYS EN DÉV. tées », ils bénéficieront de réduc- ternationale. dans l’ex-Zaïre viennent nuancer wi, « la plupart des magistrats n’ont 3 (hors Afrique . . . 15,8% (80 pays) tions douanières importantes. Was- S’agit-il d’un changement durable l’image d’une Afrique subsaha- pas à leur disposition de code civil ». 2,9 subsaharienne) hington va, en parallèle, apporter sa ou d’un feu de paille ? D’un accident rienne débarrassée de ses démons En Guinée-Bissao, le secteur privé garantie à des fonds d’investisse- heureux ou d’une tendance lourde ? traditionnels. Ils ne la démentent était inconnu avant 1987. Aux 2 PAYS ment orientés vers le continent noir. « On peut être raisonnablement opti- pas s’agissant d’un continent riche Comores, il se limite à une vingtaine 1995 1996 1997 EN TRANSITION 4,1% (28 pays) Cette politique de soutien à miste. Notre continent, après une d’une cinquantaine d’Etats. de PME – dont le chiffre d’affaires l’Afrique noire, d’essence libérale, période difficile, est sur le point Plus inquiétant est le retard global ne dépasse pas 1 million de Source : FMI qui privilégie les investissements privés, la Maison blanche plaidera à d’émerger et d’offrir des opportunités économique accumulé par le francs... Trois années de croissance économique ne feront pas oublier Denver pour qu’elle soit mise en de croissance », a assuré le président continent noir au cours des vingt La sanction de cette dégringolade vingt ans de récession. La France exporte quatre fois plus œuvre par ses autres partenaires du de la BAD, le Marocain Omar Kab- dernières années et qu’il va falloir peut se résumer à deux observa- que l'Afrique noire . baj. « Les résultats de l’Afrique en combler. Agriculture, industrie mi- tions. Il y a trente ans, le revenu d’un G 7. Ce n’est pas acquis. La France 1996 sont particulièrement encoura- nière, tourisme, secteur agroalimen- Africain représentait en moyenne – le premier pays contributeur en geants, observe de son côté le Fonds taire, l’Afrique, reconnaît l’Onudi, 14 % de celui d’un habitant des pays mières (pétrole, coton, café, cacao), Le flux de capitaux étrangers pri- Afrique subsaharienne – privilégie développés. Aujourd’hui, il est re- à la hausse du dollar, et aux condi- vés en direction de l’Afrique subsa- une approche différente. Plutôt que descendu à 7 %. Les quarante-sept tions climatiques favorables – de ce harienne a plus que doublé entre de s’en remettre au seul secteur pri- pays de l’Afrique subsaharienne ne point de vue, 1997 sera moins bril- 1994 et 1996, pour atteindre près de vé pour relancer la croissance en réalisent que 2,4 % du PNB mondial lant. Les efforts des Africains ne 12 milliards de dollars. Pourtant, en Afrique, l’Elysée et Matignon (dont un peu moins de la moitié est à doivent pas pour autant être sous- dépit des apparences, mieux vaut ne croient davantage aux vertus d’un mettre sur le compte des deux estimés. Dans nombre de pays, pas pavoiser. Le chiffre est trom- allègement de la dette extérieure « géants » noirs : le Nigeria et l’accent est mis sur une saine gestion peur. Outre l’Afrique du Sud, qui est africaine. Et, surtout, à la poursuite l’Afrique du Sud). Un autre indica- des finances publiques. Des projets une puissance économique régio- de l’aide publique au développe- teur témoigne de cette marginalisa- de coopération régionale pro- nale, trois pays pétroliers monopo- ment, qui reste, malgré tout, le meil- tion de tout un continent. Au milieu gressent. Des Bourses éclosent en lisent l’essentiel de la manne étran- leur baromètre de l’intérêt porté au des années 50, l’Afrique réalisait 3 % Afrique pour financer les entreprises gère (l’Angola, le Nigeria, le continent noir par les pays riches. du commerce mondial. Actuelle- locales et attirer les capitaux étran- Cameroun). Les autres n’ont eu Sans elle, pas d’écoles nouvelles en ment, elle ne dépasse pas 1,5 %, se- gers. La privatisation du secteur pu- droit qu’à des miettes. Plus préoc- Afrique, d’hôpitaux dignes de ce lon le FMI. blic n’est plus taboue. Le développe- cupant, la part du continent noir nom, d’infrastructures de trans- Les bons résultats enregistrés en ment des mines – une des richesses dans les investissements étrangers ports... 1996 doivent beaucoup à la bonne du continent – est encouragé, de directs ne cesse de s’effriter. De près tenue des cours des matières pre- même que l’essort de l’agriculture. de 3 % au début des années 90, elle Jean-Pierre Tuquoi LeMonde Job: WMQ2106--0003-0 WAS LMQ2106-3 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 09:20 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0372 Lcp: 196 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 3 William Hague a été élu à la tête du Parti conservateur britannique Un eurosceptique sans grande expérience ministérielle Le Parti conservateur britannique s’est donné, de dure campagne au sein du groupe parle- le leader de l’opposition, un poste abandonné jeudi 19 juin, un nouveau chef, en la personne mentaire, cet eurosceptique de trente-six ans, par John Major après sa défaite aux élections de William Hague. Après plusieurs semaines sans grande expérience ministérielle, devient législatives du 1er mai.

LONDRES gérer les affaires du Pays de mant qu’il avait l’intention de « di- jeunesse, le manque d’expérience de notre correspondant Galles. Le front haut et dégarni, la riger et de panser les blessures ». Ce et l’image droitière de M. Hague A trente-six ans, William Hague, voix mécanique, ayant l’air beau- sera difficile étant donné la pro- ne peuvent que profiter au La- considéré comme le poulain de coup plus vieux que son âge, fondeur des plaies laissées par bour. Ce dernier a déjà commencé Mme Thatcher, est devenu le plus M. Hague s’est récemment fiancé cette bataille intestine. Mais sur- à semer la division dans les rangs à une jeune et ravissante Galloise tout en raison de la ligne euros- de l’opposition en faisant état de PORTRAIT pour faire taire les rumeurs qui ceptique préconisée par contacts établis avec des déçus de L’image droitière circulaient sur sa vie personnelle. M. Hague, qui exige en outre des la gauche du parti et de rumeurs Il ne semblait pas le candidat futurs membres du cabinet fan- de défections potentielles. du candidat idéal pour le poste. Et il ne sem- tôme qu’ils s’engagent à soutenir En tout cas, William Hague va de Mme Thatcher divise blait pas faire le poids face à ses sa politique. Or, en dehors de la devoir constituer son équipe. On le Parti conservateur principaux rivaux, Ken Clarke et question de l’Europe et de la mon- verra à ce moment s’il parviendra John Redwood, derrière lequel se naie unique, sur lesquelles il a à rétablir l’unité, du moins de fa- regroupait l’aile extrême et anti- adopté une position dure, çade, du parti. Il lui faudra ensuite jeune dirigeant tory depuis deux européenne du parti. Mercredi, M. Hague n’est pas connu pour réformer un mouvement vidé de siècles en battant Kenneth Clarke, ces deux hommes avaient fait al- avoir exprimé des idées précises. ses élus locaux et de ses militants, ancien chancelier de l’Échiquier, liance pour barrer la route à D’où le surnom qu’il a gagné du- dont la moyenne d’âge est de plus porte-parole de l’aile modérée et M. Hague, qui avait obtenu le sou- rant la campagne de « Hague le de 60 ans et qui étaient en majori- pro-européenne, par 92 voix tien public de la Dame de fer. vague ». té favorables à M. Clarke, et aussi contre 70. Cette entente tactique paraissait se doter d’un programme. Il devra Né en 1961 dans le Yorkshire, habile puisqu’elle laissait de côté SATISFACTION TRAVAILLISTE enfin faire ses preuves aux dont il a conservé le fort accent, leur différend sur l’Europe – qui M. Clarke a déjà fait savoir qu’il Communes face à un Tony Blair M. Hague est diplômé d’Oxford et déchire les tories depuis des an- ne participerait pas au cabinet sûr de lui et de sa majorité écra- de l’Insead de Fontainebleau. Pas- nées – MM. Clarke et Redwood fantôme et qu’il redeviendrait un sante. Les lustres de domination sionné de politique depuis son s’étant mis d’accord pour une li- député ordinaire. On peut donc se du Parti conservateur sur la vie jeune âge, il avait impressionné berté de vote sur cette question. demander si l’aile gauche conser- politique britannique sont révolus, Mme Thatcher quand, adolescent Mais elle était sans doute trop ha- vatrice va regarder sans réagir la la traversée du désert commence. dans les années 70, il s’était livré à bile et la combine n’a pas plu, dérive d’un parti qui vient de Et nombre de commentateurs un plaidoyer ultra-conservateur à comparée, par la presse, au pacte perdre les dernières élections en s’accordent pour penser que, si les la tribune du congrès du Parti tory. Molotov-Ribbentrop et, par Tony raison de son obsession anti-euro- tories restent divisés et obsédés Député depuis 1989, ce jeune Blair, aux Communes à la cohabi- péenne et ultra-droitière. Dernier par leurs querelles sur l’Europe, ce homme ambitieux et pressé, qui tation entre Jacques Chirac et Lio- poids lourd historique des tories, n’est pas vers les élections de 2002 ne vit que pour et par la politique, nel Jospin. formidable débatteur, M. Clarke qu’ils doivent regarder, mais vers n’a qu’une maigre expérience mi- Dès son élection, M. Hague s’est était sans doute le candidat le plus celles de 2007. nistérielle : deux années passées à présenté en rassembleur d’un par- redouté de Tony Blair, auquel il la tête du Welsh Office, chargé de ti au bord de l’éclatement, affir- disputait le terrain au centre. La Patrice de Beer Le président turc consulte avant de désigner un nouveau premier ministre ISTANBUL le chef de l’Etat pourrait également former un mois. Son entrée au gouvernement n’a mis fin de notre correspondante gouvernement de technocrates, l’option préfé- ni aux soirées animées et bien arrosées dans les Tous les yeux sont désormais tournés vers le rée des militaires, et organiser des législatives tavernes de Beyoglu, ni aux embouteillages chef de l’Etat à qui il incombe de désigner le anticipées. Pour les généraux, qui souhaitaient causés jusqu’aux petites heures du matin par prochain premier ministre turc. Suleyman De- depuis plusieurs mois faire tomber un gouver- les milliers de jeunes gens qui fréquentent les mirel a commencé, jeudi, à s’entretenir avec les nement qu’ils perçoivent comme fondamenta- discothèques. Il a également été obligé d’appo- divers chefs de parti. Malgré l’hostilité de l’ar- liste et dangereux, la démission de Necmettin ser sa signature à des accords qui marquent un mée, Necmettin Erbakan et sa partenaire Tansu Erbakan est déjà un succès. rapprochement spectaculaire avec Israël. Les Ciller, du Parti de la juste voie, s’accrochent à « laïcs » ont de leur côté ont préféré attendre un dernier espoir : une transition à la tête du LAÏCS CONTRE ISLAMISTES que les institutions républicaines les débar- gouvernement qui permettrait à Mme Ciller Le départ du premier ministre, moins d’un an rassent de l’« intrus » installé au gouvernement. d’être premier ministre jusqu’à des élections après son arrivée au pouvoir, représente en re- Peu habitués à la résistance que M. Erbakan anticipées prévues, selon M. Erbakan, dans vanche un véritable échec personnel : la forma- leur a opposée en retardant notamment l’appli- trois ou quatre mois. tion du gouvernement, l’été dernier, avait laissé cation de dix-huit mesures anti-islamistes En l’état actuel, la coalition n’a pas le nombre entrevoir l’espoir d’accords entre le Parti de la adoptées par le Conseil national de sécurité, le nécessaire de sièges à l’Assemblée nationale prospérité et les institutions étatiques qui au- 28 février dernier, et sachant qu’un véritable pour obtenir le vote de confiance. Pour raient permis l’épuration des islamistes au sein coup d’Etat aurait des conséquences désas- convaincre le président de la viabilité de cette du système politique démocratique. Mais ni treuses pour la Turquie, les généraux – appuyés solution, le premier ministre a soumis au chef l’un ni l’autre des deux camps ne sont parvenus avec enthousiasme par la presse nationale de l’Etat une lettre signalant les intentions des à surmonter leur méfiance. Necmettin Erbakan, laïque – ont graduellement augmenté la pres- deux partenaires. La lettre a également été si- qui attendait son heure de gloire depuis 1969, sion pour mettre ce gouvernement à l’écart. gnée par Muhsin Yazicioglu, le dirigeant du pe- date à laquelle il était entré à l’Assemblée na- L’armée a gagné cette manche, mais le pays tit Parti de la grande unité (BBP), une forma- tionale, n’a pas su s’adapter à son nouveau sort meurtri d’une confrontation qui a paralysé tion d’extrême droite qui déclare appuyer les rôle. Trop souvent, ses déclarations sont appa- la coalition pendant des mois. Quelle que soit efforts de M. Erbakan et de Mme Ciller. Le gou- rues comme celles d’un dirigeant de l’opposi- la décision du président de la République, une vernement et l’opposition ne disposant pas tion. Et il n’a pas pu empêcher les envolées ver- autre période de flottement paraît inévitable d’une majorité à l’Assemblée, les huit députés bales, souvent très radicales, de ses collègues, avant que la Turquie ne puisse espérer retrou- du BBP occupent actuellement une position-clé qui n’étaient pas de nature à rassurer les défen- ver un gouvernement capable de prendre la sur la scène politique. seurs de la laïcité. Le premier ministre a fait barre, de remettre en route le programme de Le président acceptera-t-il la proposition de preuve de la même maladresse dans sa poli- privatisations et de réformes économiques, et Mme Ciller contre le voœu des militaires, ou tique étrangère marquée par des tentatives de surtout de réparer le dommage causé, à long s’appuiera-t-il sur la tradition pour désigner rapprochement avec l’Iran, et un voyage désas- terme, au sein de la société par l’intense polari- Mesut Yilmaz, dont le Parti de la Mère patrie treux en Libye. sation des « laïcs » et des islamistes au cours est la deuxième formation de l’Assemblée na- La politique de M. Erbakan n’a pas eu, non des derniers mois. tionale ? Si aucun gouvernement stable plus, d’impact sur la vie quotidienne de la ma- n’émerge dans un délai de quarante-cinq jours, jorité des Turcs au cours des douze derniers Nicole Pope Bruxelles exige les documents relatifs à l’affaire Dassault BRUXELLES prise au mois d’avril dernier par Louis Prignon, chargé du dossier à « Il y a un manque de coopération de notre correspondant Jacques Toubon, qui se refusait à Liège. En novembre 1995, des entre la justice belge et la justice La patience de Stefaan De transmettre les documents à juges et policiers belges perquisi- française qui doit être corrigé. Pour Clerck, ministre belge de la justice Bruxelles, arguant des « intérêts tionnaient au siège des usines notre part, nous avons toujours ré- (chrétien-social flamand) a des li- supérieurs de la défense natio- Dassault, et entendaient son PDG. pondu aux demandes qui nous mites. Il veut bien tenir compte nale ». « Nous avions alors proposé Les pièces comptables saisies à étaient formulées par Paris, qu’il des péripéties du calendrier élec- une solution pragmatique, explique cette occasion ont été remises à la s’agisse du trafic de drogue, ou de toral français, mais il est pour lui aujourd’hui M. De Clerck, un ma- chancellerie dans l’attente d’une la délinquance transfrontalière. plus qu’urgent que le nouveau gistrat belge et un magistrat fran- transmission à la justice belge. En Nous ne demandons que la récipro- garde des sceaux, Elisabeth Gui- çais auraient évalué en commun décembre 1996, à la suite de de- cité de la part de la France, à un gou, agisse dans un dossier qui ali- ces pièces, pour ne verser au dossier mandes réitérées de Bruxelles, moment où les Quinze de l’Union mente depuis plusieurs mois le que les éléments intéressant le dos- une partie du dossier est trans- européenne sont en train d’harmo- contentieux franco-belge : la sier judiciaire à l’instruction à mise, à l’exception de pièces rela- niser leurs pratiques », affirme-t-il. transmission de onze pièces rela- Liège, et préserver ainsi le secret- tives à la gestion de comptes La rudesse des propos du mi- tives à l’affaire de corruption des défense français, mais nous n’avons suisses de filiales de Dassault nistre belge, quelque peu inhabi- Partis socialistes flamand et fran- eu aucune réponse. » ayant servi au transit des commis- tuelle dans le style des relations cophones par l’avionneur français L’affaire Dassault a provoqué sions occultes. entre les deux pays, s’explique par Serge Dassault. « Je suis prêt à ren- ces derniers mois un séisme dans le calendrier judiciaire lié à l’af- contrer Mme Guigou où et quand elle le monde politique belge, en met- « MANQUE DE COOPÉRATION » faire Dassault. Les faits incriminés veut, à Lille peut-être, dans le bu- tant en lumière que les Partis so- Vendredi 13 juin, le juge Jean- seront frappés de prescription en reau de Pierre Mauroy qui se situe à cialistes flamand et francophone Louis Prignon levait le mandat septembre 1998. La procédure im- un quart d’heure de ma résidence avaient, en 1989, touché des pots- d’arrêt international lancé contre plique l’intervention de la Cour de de Courtrai, car l’affaire n’a que de-vin se montant à plusieurs mil- Serge Dassault. Cette décision ali- cassation, seule habilitée à juger trop duré », a déclaré, jeudi lions de francs en échange de l’ob- mentait les spéculations, avancées des crimes et délits commis par 19 juin, au Monde, M. De Clerck. tention de contrats de modernisa- dans plusieurs journaux belges, des ministres dans l’exercice de tion de la force aérienne belge. selon lesquelles Serge Dassault leurs fonctions, une machine MENACES Echaudé par l’affaire Pineau-Va- aurait lui-même fait parvenir à la lourde à mettre en mouvement. La veille, en réponse à une in- lencienne, qui avait vu le PDG de justice belge les documents en Les réticences de la justice fran- terpellation de députés nationa- Schneider être incarcéré pendant question, à la condition que ces çaise pourraient, si elles n’étaient listes flamands et écologistes, le douze jours en mai 1995 dans le derniers ne soient pas transmis à pas rapidement levées, faire capo- ministre avait menacé la France cadre d’une instruction menée par l’administration fiscale française. ter le volet judiciaire d’une opéra- d’un « incident diplomatique de la parquet de Bruxelles, Serge Pour Stefaan De Clerck, qui ne tion « mains propres » à la belge. grande importance » si Paris main- Dassault avait refusé de se rendre confirme ni ne dément ces hypo- tenait dans ce domaine l’attitude aux convocations du juge Jean- thèses, le problème n’est pas là : Luc Rosenzweig LeMonde Job: WMQ2106--0004-0 WAS LMQ2106-4 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 09:11 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0373 Lcp: 196 CMYK

4 / LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 INTERNATIONAL Washington demande de nouvelles La « reconversion » des Khmers rouges sanctions contre Bagdad NEW YORK. Les Etats-Unis ont formellement réclamé, jeudi 19 juin, agite les milieux politiques cambodgiens sous forme de projet de résolution soumis au Conseil de sécurité, l’adoption par l’ONU de sanctions diplomatiques contre l’Irak, pour « son manque de coopération » avec les inspecteurs chargés de su- L’incertitude continue de régner autour du sort de Pol Pot perviser son désarmement. Cette initiative est consécutive aux plaintes formulées par Rolf Ekeus, chef de la commission chargée La radio khmère rouge a annoncé, mercredi connu ses torts ». Une grande confusion règne est revenu, mercredi, à Phnom Penh, après les de ce désarmement (UNSCOM), selon lesquelles les autorités ira- 18 juin, la reddition de Pol Pot, chef historique sur les forces qui contrôlent cette radio alors affrontements qui ont opposé les deux factions kiennes ont récemment empêché trois inspections de l’ONU. du mouvement, en indiquant qu’il avait « re- que le pays est en proie aux rumeurs. Le calme de la coalition gouvernementale. La veille, l’Irak avait accusé les inspecteurs des Nations unies d’avoir « violé » trois lieux de culte chrétiens à Bagdad, traité M. PHNOM PENH 1985 au moins, serait à la fois vi- Khieu Samphan. On ne peut donc Yongchaiyudh. En revanche, le Ekeus de « menteur » et demandé que l’UNSCOM « achève sa mis- de notre envoyé spécial vant et limogé. Ce qui paraît en- exclure, avec le soutien apporté département d’Etat américain a sion et présente un rapport sur ses activités attestant que l’Irak a rem- « Pol Pot a reconnu ses torts le core plus bizarre. auparavant par le PSN, du même reporté sa décision concernant la pli tous ses engagements ». – (AFP.) 18 juin. La nuit du régime brutal de Qui contrôle cette radio volante Khieu Samphan, au Front uni na- visite, les 28 et 29 juin, de Made- Pol Pot, qui s’est abattue sur le depuis qu’elle a repris ses émis- tional pour un Cambodge indé- leine Albright. Washington en a PROCHE-ORIENT Cambodge depuis 1975, a été éli- sions mardi, après quatre jours pendant, neutre, pacifique et coo- profité pour adresser à Phnom a IRAK : les troupes turques qui mènent, depuis le 14 mai, une minée. Le peuple cambodgien a d’interruption ? Pourquoi a-t-elle pératif (Funcinpec, royaliste), que Penh une mise en garde concer- opération d’envergure contre les rebelles kurdes turcs dans le nord désormais complètement détruit ce changé de langue de bois ? Qu’est les derniers rebelles khmers nant l’éventualité d’une rentrée de l’Irak ont opéré un retrait partiel, a rapporté, jeudi 19 juin, régime. Une ère nouvelle a devenu Ta Mok, chef militaire des rouges jouent encore sur plu- politique des Khmers rouges, ce l’agence semi-officielle Anatolie. Sur les trois cents chars qui partici- commencé » : c’est dans ces Khmers rouges à Anlong Veng, sieurs tableaux. qui ressemble fort à une pierre je- paient à l’opération, une cinquantaine sont rentrés dans leurs bases termes que l’émetteur clandestin dans le nord du royaume ? Qu’en Hun Sen, le « second » premier tée dans le jardin du Funcinpec, en Turquie, a précisé Anatolie. – (AFP.) des Khmers rouges a annoncé, est-il de Khieu Samphan et des ministre et chef du Parti du qui s’était félicité du soutien que a IRAN : treize intellectuels français ont lancé, mercredi 18 juin, mercredi 18 juin, la fin politique autres membres d’un « gouverne- peuple cambodgien (PPC), a donc lui a apporté, voilà deux se- un appel contre le retour de l’ambassadeur de France en Iran. Ac- du principal dirigeant d’un mou- ment » khmer rouge formé en réitéré son scepticisme et appelé maines, Khieu Samphan en sa cusant le régime de Téhéran d’avoir « fait assassiner plus d’une cen- vement responsable de deux mil- 1994 ? Ce « gouvernement » ainsi à « la prudence ». Pour sa part, le qualité de président du PSN. taine d’opposants en exil » et « plusieurs fois renouvelé son décret de lions de morts dans les années 70. que le « Parti de la solidarité na- roi Sihanouk a annoncé de Pékin, De leur côté, tout en exprimant mort à l’encontre de Salman Rushdie », les signataires, dont Claude Toutefois, le flou et l’ambiguïté tionale » (PSN), créé en 1996 et où il réside, qu’il était prêt à leur préoccupation, plusieurs ca- Lanzmann, directeur de la revue les Temps modernes, Claude Lefort, de ce langage inhabituel posent également présidé par Khieu comparaître devant un tribunal pitales de la région ont fait savoir président du Comité de défense de Salman Rushdie, et Henri Le- plus de questions qu’ils n’offrent Samphan, sont-ils les véhicules international pour défendre son que l’adhésion du Cambodge à clerc, président de la Ligue des droits de l’homme, demandent que de réponses. de la « nouvelle ère » annoncée ? honneur alors qu’il est mis en l’Association des nations de l’Asie soit mis fin aux « complaisances inadmissibles » envers un régime Pol Pot serait donc vivant et au- cause par certains médias occi- du Sud-Est (Asean), prévue fin meurtrier. rait fait son autocritique. La CESSATION DES COMBATS dentaux, qui rappellent qu’il fut juillet, n’était pas remise en cause veille, le même émetteur avait dé- Il reste encore trop de un « compagnon de route » ponc- par les dissensions au sein du AFRIQUE claré que « le problème » posé par « blancs » dans le texte pour que tuel des Khmers rouges. gouvernement royal. Outre les vi- a ALGÉRIE : au moins deux personnes ont été tuées et une ving- « les trahisons de Pol Pot » avait l’on sache s’il s’agit d’une mise en A Phnom Penh, la situation est sites attendues de personnalités taine blessées, jeudi 19 juin, en plein centre d’Alger par l’explosion été « résolu avec calme par les scène ou de l’éclatement du der- redevenue calme depuis les brefs et l’entrée dans le club de l’Asean, d’une bombe artisanale dans un cinéma de quartier fréquenté par forces de l’unité ». Par le passé, nier noyau de Khmers rouges qui affrontements entre gardes du la prochaine réunion des pays et les jeunes, selon un premier bilan officiel. En une semaine, plus de chez les Khmers rouges, un poursuivent la lutte armée. La ra- corps du Funcinpec et du PPC organismes donateurs, les 1er et soixante personnes ont été massacrées dans le pays, selon des bi- « traître » était soit en fuite, soit dio n’a pas reconnu le gouverne- dans la nuit de mardi à mercredi. 2 juillet à Paris, devrait contribuer lans partiels officieux. – (AFP.) mort. Après avoir reconnu ses ment de Phnom Penh et n’a La capitale attend même la visite, à calmer au moins provisoire- a MAROC : l’ex-président du Zaïre, le maréchal Mobutu Sese fautes – ce qui est déjà étrange –, même pas évoqué, ce qui aurait en principe maintenue, samedi et ment le jeu. Seko, sera hospitalisé dans les prochains jours à l’hôpital Moha- Pol Pot, dont la radio n’avait plus constitué un premier pas, la dis- dimanche, du premier ministre med-V de Tanger. M. Mobutu souffre d’un cancer de la prostate. Il a jamais prononcé le nom depuis solution du « gouvernement » de thaïlandais, le général Chaovalit Jean-Claude Pomonti quitté, mercredi, Rabat pour Tanger, où il s’est installé dans un hôtel luxueux face au détroit de Gibraltar. – (AFP.) a Les résultats définitifs des élections municipales du 13 juin ont été rendus publics, jeudi 19 juin, à Rabat par le ministère de l’inté- La trêve à Brazzaville est fragilisée par le départ des Français rieur. La droite a gagné 7334 sièges (30,36 % des élus), alors que le centre, animé par le Rassemblement national des indépendants BRAZZAVILLE le bâtiment d’un régiment français et une di- centre d’accueil pour les fuyards du centre-ville. (RNI, libéral) de l’ancien premier ministre, Ahmad Osmane, a gagné de notre envoyée spéciale zaine de villas de diplomates. A deux pas de Sur le marché, bien approvisionné, le prix du 6 406 circonscriptions. Composé de quatre partis d’opposition, le « Entre Congolais, nous pouvons trouver la so- l’hôpital militaire, un troufion des Forces ar- manioc a triplé et celui de la boule de pain a Bloc démocratique (Koutla) a amélioré son score, par rapport aux lution. Comme en 1993, après trois mois de mées du Congo (FAC) arrête d’un tronc d’arbre doublé. élections de 1992, en obtenant un total de 7 685 sièges contre conflit. » Un gendarme du Comité de médiation un de ses colonels : « J’ai faim. Je n’ai pas mangé Depuis le début des combats, Bernard Kolelas 4 556 il y a cinq ans. – (AFP.) résume, sur le perron de l’ambassade de France, depuis ce matin. » a soigneusement tenu ses « Ninjas » en dehors a SIERRA LEONE : plus de cinquante personnes ont été tuées, jeudi 19 juin, son « espoir de paix », alors qu’au A la table de négociation, un blocage surgit à du conflit. Il joue son rôle de médiateur. C’est jeudi, dans les combats qui opposent l’armée régulière aux milices premier étage la négociation entre délégués mi- propos de la démilitarisation de l’aéroport pré- aussi sa façon de préparer l’élection présiden- de chasseurs traditionnels, les Kamajors, dans l’est de la Sierra litaires se poursuit. « En 1993, nous n’avons pas vue par l’accord de cessez-le-feu. Un officier tielle, reportée du 27 juillet à une date indéter- Leone. Cinquante Kamajors et deux soldats auraient été tués. eu besoin de force d’interposition. » s’en explique avec véhémence auprès d’un des minée. La participation d’un de ses proches à – (AFP.) Le général Landrin, qui commandait l’opéra- médiateurs. « Vous ne nous avez pas consultés l’actuel gouvernement ne l’empêche pas de res- a RWANDA : deux employés locaux de l’ONU ont été assassinés, tion « Pélican », est parti dans la matinée. Il a avant de nous demander de partir. Aucun des ter très critique à l’égard du président Lissouba. samedi 14 juin, par des agresseurs non identifiés. Didace Nkezagera exprimé sa « fierté d’avoir réussi à évacuer six camps présents aux abords de l’aéroport ne peut Ce dernier ne cède rien à la négociation en a été tué dans sa maison avec sa femme et un enfant, et Jean de mille personnes sans anicroche », une fierté tein- plier bagages dans un délai aussi court. » Les cours. Il entend rester au pouvoir au nom de la Dieu Murwanashyaka a été retrouvé dans une forêt. Trois médecins tée « de l’amertume d’avoir vu une capitale s’au- FAC ont réinstallé, dans l’entrée de l’aérogare, démocratie. Cette position est « inacceptable » espagnols et cinq observateurs des Nations unies ont été assassinés todétruire ». Le dernier vol emmenant des sol- la mitrailleuse qu’elles avaient enlevé en signe pour le général Sassou Nguesso, qui souhaite cette année au Rwanda. – (AFP.) dats français a quitté le soir Brazzaville, berceau d’apaisement. un gouvernement de transition. Mohamed Sah- de la présence française en Afrique, capitale de noun, l’envoyé spécial des Nations unies et de AMÉRIQUES la France libre. L’ambassade de France est dé- UN « HAVRE DE COHABITATION » l’Organisation de l’unité africaine en Afrique a CUBA : La Havane a demandé, mercredi 18 juin, à l’Union euro- sormais gardée par trente-cinq gendarmes et Les citadins ne prennent aucun pari, « ils ne se centrale, était à Brazzaville, mercredi, afin de péenne (UE) d’accroître le montant de son aide humanitaire pour vingt policiers. fient qu’à leurs pieds », selon l’expression locale. tenter de calmer les protagonistes. La popula- atteindre celle octroyée en 1995 (près de 105 millions de francs). Les représentants des protagonistes – le pré- Des familles, avec leurs bébés, leurs ballots et tion craint que ses efforts ne restent vains. L’aide européenne à Cuba est tombée, en 1996, à 56 millions de sident Lissouba, le général Sassou Nguesso, et leurs brouettes, prennent la direction de Ba- Réalistes, le ministère de la santé et la Croix- francs. Cette aide communautaire « a un effet très positif sur le sys- le toujours neutre Bernard Kolelas, maire de la congo. Ce quartier, autour du petit port fluvial Rouge se dépêchent d’organiser l’approvision- tème de santé cubain », a souligné Ramon Diaz Vallina, vice-mi- capitale – s’y retrouvent chaque jour. Ils veulent de la Main bleue, reste « un havre de cohabita- nement en médicaments des hôpitaux, le ra- nistre cubain de la santé. – (AFP.) éviter que l’affrontement, jusqu’ici militaire, ne tion entre ethnies, à l’abri des obus », se félicite le massage des cadavres, abandonnés au milieu a CHILI : la réforme de la Constitution promulguée sous l’ancien se transforme en guerre interethnique. chef du quartier, le maire Kolelas. Dans sa ré- des rues, et l’évacuation de citadins parfois iso- régime militaire a été rejetée, mardi 17 juin, par le Sénat. La droite En ville, les tirs se sont tus. Disciplinés, les sidence, les « mamans » de Bacongo viennent lés, du fait de leur appartenance ethnique, dans et huit sénateurs « désignés » par l’ancien président Augusto Pino- « Cobras », miliciens de M. Sassou Nguesso, et aux nouvelles. L’une a vu l’effectif de sa mai- des zones qui, avant le cessez-le-feu, étaient la chet ont voté contre. La réforme proposée par le président Eduar- les « Zoulous » du président Lissouba ont ac- sonnée passer de quatre à vingt personnes. cible favorite des artilleurs. do Frei devait supprimer les postes de ces sénateurs « désignés » à cepté la trêve. Dans le centre-ville, des soldats L’autre passe ses journées dans une école qui, vie et enrayer l’esprit « autoritaire » de la Charte approuvée sous le de l’armée et de la sécurité présidentielle pillent faute de professeurs, a été transformée en Danielle Rouard régime du général Pinochet, qui a dirigé le pays de 1973 à 1990. – (AFP.) a ÉTATS-UNIS : le déficit commercial a augmenté de 7,8 % en avril par rapport à mars, atteignant 8,4 milliards de dollars (48 mil- M. Nétanyahou est attaqué par ses alliés sur sa façon de gouverner liards de francs). Les exportations et les importations ont toutes deux atteint un niveau record, pour le troisième mois consécutif. JÉRUSALEM sé de remplacer le premier mi- rappelait jeudi l’intéressé, et je n’ai d’une part aux ambitions person- – (AFP.) de notre correspondant nistre, qui est aussi le président du jamais vu un gouvernement fonc- nelles des uns et des autres – une Moins d’une semaine après que Likoud, par un autre homme qui tionner comme celui-là ». Jeudi course de vitesse est déjà engagée EUROPE la Cour suprême a définitivement recevrait à sa place l’imprimatur matin, la plupart des éditorialistes entre plusieurs ténors du Likoud a ALBANIE : le bilan des violences s’alourdit chaque jour en Al- classé l’affaire dite du « Bibigate », du parti pour les prochaines élec- de la droite donnaient tort au pre- pour remplacer M. Méridor aux fi- banie, où cent trente-deux personnes ont été tuées en une semaine, le gouvernement de Benyamin tions. « Personnellement, a dit mier ministre. nances... – et à une certaine soli- selon des sources policières et hospitalières, à onze jours des légis- Nétanyahou est à nouveau sérieu- M. Shamir, je ne voterai plus pour darité idéologique. latives anticipées, prévues le 29 juin. Depuis le début des émeutes sement menacé, cette fois de l’in- cet homme. » Troisième ministre DISSOLUTION ? Politiquement, bien que le pre- en février, plus de mille six cents personnes ont trouvé la mort. térieur. Après la démission, mer- Likoud à claquer la porte du gou- Théoriquement prévues pour mier ait une image plus modérée – (AFP.) credi 18 juin, de Dan Méridor vernement en six mois – après Be- l’an 2000, les élections générales que le second, M. Méridor et a Le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé, jeudi, jusque-là ministre des finances, ni Begin en janvier et David Ma- – depuis 1996 les Israéliens élisent M. Nétanyahou sont sur la même d’étendre le mandat de la force multinationale en Albanie jusqu’à la une véritable rébellion contre gen en mai –, Dan Méridor, le même jour leurs députés et le longueur d’onde : « oui » à la co- mi-août. La résolution 1114 prévoit que les troupes de dix pays diri- l’« autocratisme » du premier mi- s’affirmant victime d’une véritable premier ministre au suffrage uni- lonisation des territoires arabes gées par l’Italie, envoyées en Albanie pour protéger l’acheminement nistre est en cours. Itzhak Shamir, embuscade tendue par M. Néta- versel – pourraient en fait avoir occupés, « oui » au plus « Grand de l’aide humanitaire jusqu’au 28 juin, resteront finalement qua- l’ancien chef (Likoud) du gouver- nyahou à propos d’un différend lieu beaucoup plus tôt. C’est en Israël » possible, « non » à l’avè- rante-cinq jours de plus. Cette extension couvre la période qui sui- nement qui mit en son temps le avec le gouverneur de la Banque tout cas l’espoir de l’opposition nement d’un Etat palestinien. Pour vra immédiatement les élections législatives. – (AFP.) pied de M. Nétanyahou à l’étrier, d’Israël, affirme la même chose. qui a déposé, pour mardi pro- s’allier, même temporairement, a CROATIE : le président Franjo Tudjman a remporté son troi- soutient les rebelles de tout son D’autres ministres de la coalition, chain, une proposition de loi ré- avec des hommes comme sième mandat présidentiel avec 61,41 % des suffrages, selon le résul- poids de « patriarche » de la comme Nathan Chtcharansky clamant de nouvelles élections. MM. Méridor, Begin, Magen ou tat final annoncé mercredi 18 juin par la commission électorale. Il droite, et affirme qu’il n’a plus «la (commerce et industrie), chef du Une simple majorité de 61 voix Chtcharansky, Ehoud Barak, le devance le communiste réformé Zdravko Tomac (21,03 %), et le libé- moindre confiance ni dans l’homme parti « russe », ne cachent plus suffirait à renvoyer le pays devant nouveau chef de l’opposition tra- ral Vlado Gotovac (17,56 %). – (AFP.) ni dans ses méthodes ». leur irritation à l’endroit des mé- les urnes pour une double élec- vailliste devrait singulièrement a ROUMANIE : la grève sauvage entamée depuis huit jours par Jeudi, le vieux nationaliste retiré thodes de M. Nétanyahou. tion. L’actuelle opposition, tous durcir son discours sur la question les quarante-cinq mille mineurs de la Vallée du Jiu (centre du pays) de la politique a carrément propo- L’ancien refuznik soviétique qui partis confondus, compte 52 élus. palestinienne. a reçu, jeudi 19 juin, le soutien de cinquante mille autres mineurs de contrôle 7 mandats sur les 70 de la Peut-elle trouver les 9 voix qui lui la région d’Olt (sud). Les mineurs réclament une augmentation de majorité parlementaire, confiait, manquent ? Même si M. Chtcha- Patrice Claude 45 % de leurs salaires. Le gouvernement a offert une augmentation jeudi, que son parti avait « déjà un ransky, coutumier des menaces de de 15 %, refusée par les grévistes. – (AFP.) pied en dehors du gouvernement ». dissidence non suivies d’effet, a a Le taux de chômage en Israël a RUSSIE : le Kremlin a officiellement annoncé, jeudi 19 juin, que Plusieurs voix, comme celle de Yé- d’ores et déjà indiqué qu’il laisse- a augmenté de 12,3 % en un an. Boris Eltsine a décidé de ne pas se rendre en juillet au sommet de houda Harel, s’élèvent enfin au rait ses élus libres de voter ou non 7,3 % de la population active l’OTAN à Madrid. Selon une information publiée, mercredi, par sein du parti de la Troisième Voie la dissolution de l’Assemblée, les étaient au chômage à la fin du pre- l’agence officielle Itar-Tass, le président russe a refusé d’assister au (quatre mandats à la Knesset) derniers pointages laissent peu mier trimestre 1997, contre 6,3 % à sommet, qui doit discuter de l’entrée de nouveaux membres dans pour dire que « la confiance que d’espoir immédiat à l’opposition. la même période en 1996 et 7,1 % l’Alliance atlantique. – (AFP, Reuter.) nous avons en M. Nétanyahou s’ef- Pour être largement partagée à en décembre, a annoncé, jeudi a VATICAN : le Saint-Siège pourrait adopter l’euro comme frite de jour en jour ». La réputa- l’intérieur de la coalition, sauf par- 19 juin, le Bureau national de la monnaie officielle à la place de la lire italienne, a déclaré, mercre- tion sans tache de M. Méridor, no- mi les trois partis religieux qui statistique. C’est le taux de chô- di 18 juin, le cardinal américain Edmund Szoka, préfet des affaires tamment une intégrité soutiennent le gouvernement, la mage le plus élevé depuis deux économiques. Depuis les accords du Latran de 1929 avec l’Italie, le personnelle unanimement re- gronde contre les méthodes de ans. De 1992 à 1996, lorsque les Saint-Siège frappe chaque année une quantité de pièces en lires à connue, donne un poids impor- M. Nétanyahou, ses « nombreuses travaillistes étaient au pouvoir, le l’image du pape, destinées surtout aux collectionneurs. Ces pièces tant à ses critiques. « J’ai servi sous promesses non tenues, son amateu- taux de chômage avait reculé de ont un cours légal au Vatican et dans la péninsule. – (AFP.) Menahem Begin et Itzhak Shamir, risme, son autocratie », se heurte 11,2 % à 7 %. – (AFP.) LeMonde Job: WMQ2106--0005-0 WAS LMQ2106-5 Op.: XX Rev.: 19-06-97 T.: 13:18 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0374 Lcp: 196 CMYK

LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 5 (Publicité) LeMonde Job: WMQ2106--0006-0 WAS LMQ2106-6 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 10:09 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0375 Lcp: 196 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997

GOUVERNEMENT L’Assem- de politique générale, a proposé de 4 % au 1er juillet et une revalorisa- taire. b PHILIPPE SÉGUIN s’est posé sé M. Jospin et M. Séguin sur les blée nationale a voté la confiance au « un nouveau pacte républicain » et tion de l’allocation de rentrée sco- en chef de file de l’opposition, se résultats du conseil européen d’Ams- gouvernement de Lionel Jospin, jeu- un « pacte de développement et de laire à 1 600 francs. La rentrée du Par- fixant l’objectif de « réussir la syn- terdam. Le premier ministre a rappe- di 19 juin, par 297 voix contre 252. Le solidarité ». b M. JOSPIN a annoncé lement sera anticipée en septembre thèse entre compétitivité et solidari- lé que le président de la République premier ministre, dans sa déclaration 45 mesures dont une hausse du SMIC avec l’examen d’un collectif budgé- té ». b UNE PASSE D’ARMES a oppo- s’en était publiquement félicité. Lionel Jospin défend les résultats d’Amsterdam contre Philippe Séguin Le premier ministre a obtenu la confiance de la majorité de gauche, mais les communistes ont rappelé leurs exigences en matière de hausses des salaires. Précis pour les réformes de société, le programme du gouvernement prévoit une relance prudente de l’économie

UNE DRÔLE D’ATTENTE. Sans par un couloir, en conversation agi- comme à son habitude. « Une im- des propositions que vient de for- fébrilité excessive, sans l’électricité tée avec Gilles de Robien. Ce der- La géographie des groupes mense volonté de changement s’est muler le nouveau président du qui tend parfois les couloirs du Pa- nier, candidat contre M. Madelin à exprimée dans le pays » : Alain Boc- groupe RPR. Stimulé par les cri- lais-Bourbon. Le costume sombre, la présidence du Parti républicain, GROUPE R. C. V. quet est à la tribune. Le président du tiques qu’il a entendues sagement légèrement engoncé par une veste réclame qu’on lui communique les GROUPE SOCIALISTE (RADICAL CITOYEN VERT) GROUPE UDF groupe communiste s’adresse, lui, sur son banc, M. Jospin défend avec trois boutons, fichiers des adhérents. M. Léotard résolument au premier ministre : vigueur les résultats du sommet Lionel Jospin est d’accord, mais M. Madelin re- 2 NI « La majorité n’a pas le droit de dé- d’Amsterdam, citant encore piétine littérale- fuse. M. de Robien se fâche. Un ar- cevoir. » En des termes ajustés au M. Chirac pour sa défense. ment les mistice interviendra un peu plus millimètre, M. Bocquet introduit et M. Séguin obtient du premier mi- marches pour tard. 33 légitime cette première intervention nistre l’autorisation de l’inter- monter à la tri- Vient le chapitre économique. Le communiste de la législature : au rompre. Le député des Vosges, qui bune. « Notre premier ministre s’interrompt et ré- 113 terme d’une longue liste de revendi- trouve là une nouvelle occasion de pays a besoin pond volontiers aux interpellations 250 cations, l’esprit « responsable et se placer en orateur principal de d’un projet », de l’opposition. D’abord sur le ré- constructif » est devenu « constructif l’opposition, tente un effet en lisant S commence-t-il, le front plissé, la sultat du sommet européen d’Ams- SION et offensif ». des extraits du relevé de conclusion MIS MINISTRE M S François Bayrou, contrairement à voix plutôt forte, avant de proposer terdam. « Si vous trouvez qu’il est in- CO de la clause sociale de l’accord « un nouveau pacte républicain », un suffisant, signalez-le au président de son habitude, lit son texte. D’em- pacte de « développement » et de la République qui s’en est publique- blée, le président du groupe UDF « solidarité ». L’école, l’immigration, ment félicité », lance-t-il à Nicole Ca- annonce que, « s’il advient que ce 297 pour, 252 contre la justice, la sécurité. Un tantinet tala (RPR, Paris). Puis sur le Crédit 36 140 que vous dites ou faites nous paraisse professoral, il dessine les chapitres lyonnais : « Je ne suis pas sûr qu’il 3 NI bien, nous le soutiendrons ». Il a du La déclaration de politique gé- en les accompagnant de scrupuleux vous faille en parler, étant donné les reste applaudi à plusieurs reprises le nérale a été approuvée par mouvements de tête. Son épouse personnes qui ont présidé à ses desti- GROUPE COMMUNISTE GROUPE RPR discours de M. Jospin. Une allusion 297 voix contre 252, sur 551 vo- l’observe des tribunes. nées. » du vice-président de l’UDF au « tra- tants et 549 suffrages exprimés. Tandis que, sur les bancs du RPR, vail de reconstruction de l’opposi- Les 19 députés nommés au gou- Philippe Séguin et Françoise de Pa- CHASSÉ-CROISÉ 577 SIÈGES NI = NON INSCRITS tion » met en joie les députés socia- vernement ne pouvaient partici- nafieu nouent d’obscures tracta- Sur l’Europe, les rangs commu- listes. M. Bayrou a terminé. Sur les per au vote. Ont voté pour : le tions autour d’une boîte de pastilles, nistes, à l’autre bout de l’hémicycle, bancs de la droite, tout le monde se groupe PS, à l’exception de La majorité parlementaire comprend 319 députés, l'opposition Roselyne Bachelot, maternelle, ont refusé de se joindre aux appro- lève pour l’applaudir. Même Ray- Georges Frêche (Hérault) et en compte 253 ; 5 députés ne sont rattachés à aucun groupe. couve Alain Juppé, qui l’a accueillie bations des députés socialistes et mond Barre quitte sa place pour ve- Francis Hammel (Somme), qui d’un baise-main furtif. L’opposition RCV. Visiblement déçus par l’an- nir féliciter l’orateur. n’ont pas participé au vote ; le s’anime. Elle s’exclame quand nonce d’une hausse de 4 % du méthode Jospin à la tribune. A tire les « enseignements » de la dé- groupe PC, sauf Maxime Gre- M. Jospin invite la France à définir SMIC, ils ébauchent une protesta- droite, les bancs se vident. A faite, transmet les « messages » du PASSE D’ARMES metz (Somme), qui s’est abste- une « politique d’immigration digne tion. Le secrétaire national du PCF, gauche, on est distrait. Au « per- « peuple », énumère les « boulever- Avec Michel Crépeau, les choses nu ; le groupe RCV. Ont voté et ferme ». La limitation du cumul Robert Hue, à mi-travée, le cartable choir », Laurent Fabius invite ses sements qui secouent le monde », dé- prennent un tour plus léger. Seul contre : le groupe RPR, à l’excep- des mandats déclenche la sonore sur le pupitre, ne bronche pas. collègues à « ne pas déployer dans signe l’objectif – « réussir la synthèse orateur à s’exprimer sans notes, le tion de Franck Marlin (Essonne) approbation de Robert Pandraud M. Jospin achève sa déclaration. Sa cette enceinte tel ou tel organe de entre compétitivité et solidarité ». président du groupe RCV, qui fait et Jean Marsaudon (Essonne), (RPR, Seine-Saint Denis), quand majorité se lève pour l’applaudir. Le presse, qui peut être consulté au de- Toutes choses qui sont moins desti- cohabiter les amis de Jean-Pierre qui n’ont pas participé au vote ; Pierre Mazeaud (RPR, Haute-Sa- groupe PC s’exécute avec un entrain hors ». nées au chef du gouvernement qu’à Chevènement, les radicaux et les le groupe UDF – Pascal Clément voie) réclame la parité hommes- modéré. Maxime Gremetz reste La conférence des présidents a la droite de l’hémicycle. Chassé- écologistes, déclenche les premiers (Loire) a indiqué qu’une « erreur femmes chez les sénateurs. Les obstinément assis. accordé à Philippe Séguin le privi- croisé : le début de l’intervention du rires lorsqu’il dit que son groupe matérielle » l’avait empêché de chefs de l’UDF s’agitent. Un regrou- Le président du groupe socialiste, lège d’être le premier orateur de premier ministre avait des élans sé- « n’est pas, tant s’en faut, celui de la voter, mais qu’il « n’aurait pas pement s’opère autour de François Jean-Marc Ayrault, délivre une l’opposition. Il n’aura de cesse de guinistes ; le discours du président pensée unique ». Sa voix nasillarde, accordé sa confiance ». Parmi les Léotard et d’Alain Madelin, séparés longue défense et illustration de la prouver qu’il en est le chef de file. Il du groupe RPR a une tonalité quasi- ses formules, ses gestes de ténor du non-inscrits, Philippe de Villiers juppéienne. barreau font la joie de MM. Barre, (MPF, Vendée) et Dominique Le député des Vosges s’adresse, Léotard ou Drut. Européen Caillaud (MPF, Vendée) ont voté Le calendrier des mesures annoncées l’immigration. Un projet de loi enfin, sur l’Europe, à M. Jospin : convaincu, il recommande néan- contre ; Alfred Marie-Jeanne sera présenté à la prochaine « Quand on a tiré le vin, il faut le moins à M. Jospin de bannir le (ind., Martinique) s’est abstenu ; b Décisions à effet immédiat : le réexamen de la législation sur session du Parlement. boire, surtout quand on est soi-même « charabia technocratique » des mi- Jean-Marie Le Chevallier (FN, arrêt du projet de canal à grand les licenciements économiques ; b Septembre : revalorisation de allé chercher les bouteilles à la cave. » nistres et des technocrates. Jean- Var) et André Tien Ah Koon (div. gabarit Rhin-Rhône. Le Mme Aubry recense également les l’allocation de rentrée scolaire (de L’exercice est plus délicat, puisqu’il Christophe Cambadélis (PS, Paris), d., la Réunion) n’ont pas partici- surgénérateur Superphénix « sera activités concernées pour le 420 francs à 1 600 francs) ; mise en faut bien mentionner ce « satisfe- tout sourire, se retourne vers pé au vote. abandonné ». programme « 700 000 jeunes » œuvre d’un plan spécial contre la cit » adressé par le président la Ré- Georges Sarre (RCV, Paris), dont la b Fin juin : instructions aux qui doit commencer à « porter ses violence à l’école ; mobilisation de publique au chef du gouvernement, mine s’allonge au fur et à mesure du préfets pour un examen du cas fruits dès cet automne ». moyens supplémentaires pour les à l’issue du sommet d’Amsterdam. discours de l’élu radical. « On re- d’Amsterdam. « Je ne suis pas sûr des étrangers en situation b 1er juillet : hausse du SMIC de zones d’éducation prioritaire ; M. Jospin prend des notes. Au connaît parfaitement la pensée euro- que des citations sélectives soient la irrégulière ; arrêt des instructions 4 % ; actualisation et anticipation de la rentrée terme de son intervention, d’«un péenne du Mouvement des citoyens », meilleure façon d’éclairer les Fran- données par le ministre de la revalorisation du barème de l’aide parlementaire à la mi-septembre mot plus personnel », M. Séguin ironise M. Cambadélis à l’adresse du çais », réplique le premier ministre, justice dans des affaires personnalisée au logement. et examen d’un collectif ébauche une comparaison entre le lieutenant de M. Chevènement. visiblement à l’aise dans cette passe individuelles ; le ministre de b Mi-juillet : résultats de l’audit budgétaire ; conférence nationale locataire de Matignon et lui-même : Quelques feuillets de notes à la d’armes. Ravi du « ton nouveau » de l’économie, des finances et de des comptes publics qui sur les salaires, l’emploi et le « Nous venons l’un et l’autre du main, M. Jospin grimpe prestement, ce débat, M. Cambadélis juge que l’industrie présente les premières permettra l’élaboration d’un temps de travail à laquelle sera même monde : celui de l’enseigne- pour la seconde fois, les marches son champion a été « meilleur » orientations économiques du collectif budgétaire pour présentée un projet de loi-cadre ment public. (...) J’ai choisi le général qui mènent à la tribune. Le chef du dans ses réponses que dans son dis- gouvernement. Il est invité à l’automne. ramenant la durée légale du de Gaulle ; vous avez embrassé l’idéal gouvernement remercie « la majori- cours introductif. « examiner les perspectives d’une b Fin août : conclusions de la travail de 39 à 35 heures avant la socialiste. (...) Le verdict de l’histoire té plurielle », puis l’opposition. Il baisse de la TVA ». En vue d’un mission interministérielle sur la fin de la législature. tombera vite. » L’opposition, de- s’adresse ensuite, longuement, à Caroline Monnot, projet de loi, le ministre de législation de la nationalité, le b Début 1998 : réunion des bout, lui réserve une ovation. M. Séguin, feignant de s’étonner du Jean-Baptiste de Montvalon l’emploi et de la solidarité engage droit des étrangers et états-généraux de la santé. Edouard Balladur reste assis, « classicisme un peu conservateur » et Fabien Roland-Lévy Le premier ministre enclenche la relance mais diffère ses choix budgétaires DURANT la campagne électo- 4 % du SMIC au 1er juillet, un relè- la même logique de redistribution, indication sur ses objectifs budgé- rale, le premier secrétaire du Parti vement de 420 francs à 1 600 francs il a estimé qu’il convenait de La Bourse pendant le discours taires. Ou plutôt si, il a implicite- socialiste avait annoncé qu’il de l’allocation de rentrée scolaire « moins taxer les revenus du tra- ment annoncé des dépenses sup- conduirait une politique prudente ou encore une amélioration de vail » et de « supprimer les privi- INDICE CAC 40 LE 19 JUIN plémentaires : 6 milliards de francs de relance et de redistribution, l’aide personnalisée au logement. lèges indus dont bénéficient d’autres 35 000 EMPLOYÉS au titre de la majoration de l’allo- GEL DES EFFECTIFS DE 2790 DANS LA POLICE catégories de revenus ». LA FONCTION PUBLIQUE cation de rentrée scolaire, près de ANALYSE UN CAP FISCAL PRÉCIS Le cap fiscal est donc précis. En- 4 milliards pour la revalorisataion 2780 35 HEURES Un programme M. Jospin avait, toutefois, préve- core faut-il souligner qu’il ne laisse REMISE EN QUESTION du SMIC, compte tenu des allège- nu que cette relance par les sa- pas présager de grande secousse, ments de charges que finance 2770 DES FONDS DE PENSION économique laires serait « maîtrisée ». Dans le ni de précipitation. Pour la TVA, on l’Etat. Mais, en contrepartie, le clairement socialiste calibrage des hausses, on trouve comprend ce souci de modération. 2760 LA SITUATION DES FINANCES gouvernement réalisera-t-il des et teinté de prudence donc, aussi, la trace de cette pru- Le gouvernement a un problème PUBLIQUES EST "SÉRIEUSE" économies ? Souhaite-t-il une di- dence annoncée. La hausse du technique difficile à résoudre. Pour 2750 minution des déficits publics ? SMIC est symboliquement iden- favoriser la consommation popu- SMIC 4 % On comprend que M. Jospin mais avait été plus elliptique sur tique à celle décidée le 1er juillet laire, le plus simple serait d’abais- 2740 souhaite se donner du temps avant ses priorités en matière de finances 1995, au lendemain de la victoire ser de 5,5 % à 5 % (taux-plancher 15 h 0015 h 30 16 h 00 16 h 20 de répondre à ces questions. Il publiques. Devenu premier mi- de Jacques Chirac (même si, européen) le taux réduit de la TVA, Source : Bloomberg veut, au préalable, connaître les ré- nistre, Lionel Jospin a tracé les compte tenu du niveau de l’infla- mais la baisse, de faible ampleur, sultats de l’audit, qui sera conduit Les investisseurs s'inquiètent des dépenses mais apprécient contours d’une politique écono- tion, le gain en pouvoir d’achat est, risquerait d’être peu visible dans par Jacques Bonnet et Philippe la hausse du SMIC de seulement 4 %. mique qui porte la marque de ses cette fois, un peu plus fort). De les prix à la consommation. Le Nasse, deux magistrats de la Cour engagements. même, la majoration de l’alloca- gouvernement préférerait donc des comptes. Les socialistes avaient effective- tion de rentrée scolaire est la plus « reclasser » dans le taux à 5,5 % rance-vie et plus généralement pin. Alors que certains socialistes Même si M. Juppé a remis à ment annoncé qu’en cas de vic- forte jamais décidée, mais sans certains produits actuellement as- dans le domaine de l’épargne, la ne cachent pas leur réticence à une M. Jospin, le 3 juin, lors de la pas- toire, leur priorité irait à une poli- surprise : à l’époque d’Edouard sujettis à celui de 20,6 %. Mais là formule elliptique du premier mi- baisse de l’impôt – c’est le cas, par sation de pouvoir, une note met- tique de relance. Estimant que Balladur, elle avait atteint encore, la décision exige une nistre sur les « privilèges indus » exemple de Martine Aubry –, le tant en évidence « l’amélioration » l’atonie de l’activité s’explique 1 500 francs, avant d’être ramenée concertation européenne. Compte laisse présager une réforme plus premier ministre a dit son « atta- de la situation économique de la d’abord par une insuffisance de la à 1 000 francs par Alain Juppé. tenu de cette difficulté – et de modeste, touchant seulement cer- chement à la stabilisation des pré- France, il n’en est pas moins vrai demande et non par un manque de Deuxième priorité, la réforme l’étroitesse des marges de ma- taines déductions fiscales liées à lèvements obligatoires ». Plus que que les comptes publics appa- compétitivité des entreprises, ils fiscale présente les mêmes caracté- nœuvre budgétaires –, la réforme l’impôt sur le revenu, comme cela : « Si la croissance le permet, a- raissent fortement dégradés. «La ont longtemps plaidé pour un ristiques : d’une tonalité claire- ne pourra donc pas être rapide- celles en faveur des investisse- t-il ajouté, mon objectif est à terme situation des finances publiques est meilleur partage de la valeur ajou- ment socialiste, elle devrait être ment mise en application. ments dans les DOM-TOM, dans de les diminuer ». A l’aune de ses sérieuse », a d’ailleurs indiqué le tée. De la parole aux actes, M. Jos- tout aussi prudente. Alors que Dans le cas de la fiscalité sur les les navires de commerce ou le ci- objectifs, on a donc une idée assez nouveau premier ministre. Il n’a pin a donc fixé les premières M. Juppé a relevé le taux normal hauts revenus, la modération est néma. précise de la politique économique pourtant pas suggéré comment il étapes de ce « nouveau chemine- de la TVA, le faisant passer de encore plus nette. Alors que la qui a les faveurs de M. Jospin : comptait y remédier. C’est, à l’évi- ment de croissance » – pour re- 18,6 % à 20,6 %, le premier ministre plate-forme adoptée en décembre INSPIRATION KEYNÉSIENNE d’inspiration keynésienne, elle dence, la faille principale de son prendre une formule que l’on af- a demandé au ministre des fi- 1996 par le PS proposait de nom- Dans cette même logique de n’en sera pas moins pragmatique. discours. fectionne à Matignon – en nances « d’examiner les perspec- breuses pistes, comme le durcisse- modération, il faut d’ailleurs rele- Reste une inconnue : le premier annonçant une revalorisation de tives d’une baisse de la TVA ». Dans ment de la taxation pour l’assu- ver un engagement fort de M. Jos- ministre n’a pas donné la moindre Laurent Mauduit LeMonde Job: WMQ2106--0007-0 WAS LMQ2106-7 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 10:09 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0376 Lcp: 196 CMYK

LA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 7 La désaffection envers l’Europe CE N’EST CERTES PAS une rup- de sa compatibilité avec les fameux discours, il faut redonner du ture : il n’y a pas eu de parole irré- « critères » que chaque Etat est « sens » aux grandes options poli- médiable, pas de rébellion ouverte, censé respecter pour pouvoir adop- tiques ; celui de l’Europe, effective- pas de remise en cause fondamen- ter l’euro (notamment un déficit ment, s’est perdu. On ne peut pas tale. Ce n’est pas une rupture, c’est public qui ne dépasse pas 3 % du non plus lui reprocher d’imputer à une désaffection. Une chute d’in- PNB), ce qui frappe dans le dis- l’Europe tous les maux de la terre, tensité. Une espèce d’affaissement cours du premier ministre, c’est le puisqu’il prend la peine en une central du discours français sur peu d’enthousiasme exprimé pour phrase de récuser « le jeu de dé- l’Europe, qui berçait nos oreilles cet objectif de la monnaie unique. fausse » consistant à faire assumer depuis plus de quinze ans, au fil des à l’Europe nos propres défaillances. gouvernements, avec tout ce qu’il « JEU DE DÉFAUSSE » Il n’en reste pas moins, dans cette avait d’incantatoire, avec tout ce Comme le faisait remarquer Phi- solennelle déclaration d’intention, que l’Europe avait de trop évident lippe Séguin, c’est à cela probable- une part d’ambivalence, d’hésita- et de trop compliqué pour que l’on ment que Lionel Jospin doit en tion, de non-dit à propos de l’Eu- prît la peine d’en expliquer correc- grande partie sa victoire électorale : rope, qui, de la part d’un homme tement le sens. à sa prise en compte de l’exaspéra- manifestement désireux de parler Ce n’est pas un divorce : Lionel tion face à l’austérité que la France clair, est un signe indubitable de Jospin ne répudie pas l’Europe. de François Mitterrand s’est impo- faiblesse. Mais il s’arrange pour faire sée à elle-même pour longtemps M. Jospin, depuis le début de la comprendre que sa relation avec – sans en mesurer la pénibilité fu- campagne électorale, esquive la elle est pour lui surtout contrai- ture –, en voulant lier au sien le question que se posent notamment gnante, que l’Europe a déçu, qu’il destin de l’Allemagne et en choisis- les partenaires européens de la faudrait qu’elle s’amende, qu’il ne sant pour ce faire le plus sûr moyen France : comment entend-il conci- la vénère pas jusqu’à tout lui céder. qui soit : le mark. C’était en une lier la générosité de la politique Relever le défi du « sens » En somme, que le temps de l’idylle autre ère, où l’on parlait d’Histoire. qu’il annonce avec l’échéance de la est passé et celui des hostilités Le temps à passé vite et, quelques monnaie unique ? « Il va vous falloir IL Y AVAIT bien longtemps qu’un dans la « première gauche », et les sol est consubstantiel à la nation fran- éventuellement ouvert. années plus tard, l’effondrement du choisir entre deux paroles données, premier ministre n’avait pas références de son discours devant çaise », ce que les historiens contes- Le discours du premier ministre bloc communiste étant dans le l’une à vos électeurs, l’autre à nos commencé un discours de politique l’Assemblée se situent dans le patri- teront, mais qui revient en fait à op- n’aura pas rassuré les dirigeants eu- meilleur des cas relégué au rang de partenaires », lui disait jeudi Phi- générale, à l’Assemblée nationale, moine commun des républicains, poser la conception républicaine de ropéens qu’inquiètent les dernières la mémoire archéologique, la réces- lippe Séguin. Pour ce qui est de la par un long exposé sur la Répu- même si, comme le précise son ami la nation à ceux qui en ont une vi- péripéties de la vie politique fran- sion économique ayant fait son seconde, le premier ministre avait Claude Allègre dans Le Nouvel Ob- sion ethnique. çaise. Ils en auront sans doute une œuvre en Europe, nul n’est plus en répondu par avance, avec un rien ANALYSE servateur (daté 18-25 juin), le premier En se donnant pour première approche comptable : combien mesure de convaincre un chômeur, de mauvaise foi, en laissant en- Lionel Jospin ministre ne partage pas le culte de tâche de reconstituer un lien social tout cela va-t-il coûter, où en sera le un parent de futur chômeur, un tendre dans son discours que ce certains d’entre eux pour l’Etat ni, et politique dont l’affaiblissement déficit public en France au jour J de sans-logis, un « bénéficiaire » de n’était pas lui qui l’avait donnée. In- reprend à son compte moins encore, leur disposition à se prive selon lui les Français de l’examen de passage à la monnaie plan social, un imminent retraité lé- criminant implicitement non le trai- le « pacte soumettre à la « raison d’Etat ». Au- « sens », M. Jospin formule moins unique ? les dépenses supplémen- gitimement inquiet, que la cause té de Maastricht, qui fixe à l’Europe républicain » dessus de l’Etat, M. Jospin place en une profession de foi qu’il ne s’ef- taires annoncées supposent-elles européenne vaut bien son sacrifice. l’objectif de la monnaie unique et effet le droit, auquel, a-t-il dit jeudi, force de répondre à l’attente du un renoncement non avoué à cet On ne saurait faire grief à Lionel son calendrier, mais le pacte de sta- la puissance publique et ceux qui en pays, telle qu’il la perçoit. Politique objectif ? Le premier ministre n’a Jospin d’avoir pris la mesure de bilité budgétaire qui fut conclu blique et la Nation, à laquelle Lionel sont dépositaires doivent se confor- réaliste, le premier ministre ne se fait pas abattu toutes ses cartes et les l’inadéquation d’un discours euro- après, M. Jospin avait renvoyé sur Jospin met, comme à la première, mer. pas faute de reprendre à son compte comptes sont pour l’heure difficiles péen trop manifestement figé, dans Jacques Chirac l’entière responsabi- une majuscule. « Je veux l’Europe des thèmes inaugurés par d’autres à faire. Mais, indépendamment de lequel il n’a pas voulu se couler. La lité de cette parole donnée par la sans renoncer à la France », avait-il DROIT DU SOL que lui et validés par les électeurs cette évaluation chiffrée du pro- démarche est au contraire salubre : France à l’Europe. dit lorsqu’il avait répondu, le 21 avril, Il reste qu’en proposant aux Fran- lors de précédentes compétitions gramme annoncé par M. Jospin et comme il le note au début de son On trouverait aisément d’autres à l’annonce par le président de la çais de nouer avec eux « un nouveau électorales : le « pacte républicain » signes de son peu d’adhésion à la République de la dissolution de l’As- pacte républicain », le chef du gou- avait été placé par M. Séguin au construction européenne telle semblée. « La Nation, a-t-il déclaré vernement a énoncé les principes centre de la campagne de Jacques Réformer la coopération qu’elle se présente aujourd’hui, à jeudi 19 juin, est non seulement la d’un retour aux sources. « Faire re- Chirac pour l’élection présidentielle commencer par le vocable qu’il réalité vivante à laquelle nous sommes tour », « rétablir » sont des mots de 1995. La politique étrangère, hormis la référence à l’Union monétaire eu- s’approprie pour son propre projet tous attachés, mais surtout le lieu où qu’il n’a pas craint d’employer, que Et c’est M. Chirac lui-même qui, ropéenne, a été presque totalement absente du discours du premier – le « pacte » républicain, comme si bat le cœur de la démocratie, l’en- ce soit pour parler de l’éthique à la- reprenant la parole le 27 mai après le ministre. Affirmant son attachement à la promotion des droits de un pacte devait s’opposer à un semble où se nouent les solidarités les quelle doivent obéir tous les servi- premier tour de l’élection présiden- l’homme, à l’action humanitaire, aux interventions en faveur de la autre –, ou par la façon dont il af- plus profondes. » teurs de la République, élus ou fonc- tielle, avait expliqué la dissolution paix, et à la poursuite d’une politique de la francophonie, M. Jospin n’a firme avec insistance qu’il entend Cette conception de la nation cor- tionnaires, ou de la priorité qui doit par la nécessité qu’il avait éprouvée exprimé de volonté de changement qu’à propos d’un seul domaine : gouverner pleinement, c’est à dire respond à celle que défend depuis être donnée à l’école, dispensatrice de « ressaisir l’énergie nationale (...) l’Afrique. L’aide au développement de ce continent est sa « priorité », décider de la politique économique toujours Jean-Pierre Chevènement. non seulement d’enseignement, pour donner à la nation une force qui a-t-il indiqué, en ajoutant qu’il fallait définir « un nouveau partena- de la France, comme si elle devait Elle fonde, chez le président du mais aussi d’instruction et, plus en- s’échappait ». Cet « aveu d’échec », riat », ce qui implique une « réforme du dispositif de la coopération ». Il entrer un jour en conflit avec des Mouvement des citoyens, au- core, de « morale » civiques. Enfin, il selon M. Jospin, était aussi à ses faisait allusion à l’idée – que son prédécesseur avait eue avant lui, sans engagements internationaux qui jourd’hui ministre de l’intérieur, son a placé l’ouverture, et par yeux un défi, auquel il entreprend parvenir à la mettre en œuvre – de créer une Agence pour le déve- relèvent des prérogatives présiden- refus d’une Europe dont le mode de conséquent l’intégration des immi- aujourd’hui de répondre. loppement, dont l’un des buts devrait être de revoir la répartition des tielles. construction aboutit à déposséder grés, au cœur du pacte républicain. aides aux différents pays, mais aussi d’établir une gestion plus saine les citoyens de leur pouvoir. Pour Ainsi a-t-il affirmé que « le droit du Patrick Jarreau des relations franco-africaines en cassant les « réseaux ». Claire Tréan M. Chevènement, comme aussi pour Philippe Séguin, la nation est le seul cadre dans lequel peut s’exercer la démocratie. M. Jospin ne va pas Bons points sur la démocratie, mauvaises notes sur l’économie aussi loin puisqu’il admet, lui, que l’Europe peut être « un espace sup- LIONEL JOSPIN aura fait un heureux à Philippe Briand (RPR), qui est placé dans réponses de MM. Séguin et Bayrou, pouvoir critiquer – jusqu’à un certain point – plémentaire de démocratie ». Il ex- droite. A l’issue de la déclaration de politique l’hémicycle à côté d’Alain Juppé, rapporte les « complaisantes ». le gouvernement. clut, en revanche, qu’elle puisse «se générale, Patrick Devedjian (RPR, Hauts-de- impressions de l’ancien premier ministre : A gauche aussi, le premier volet du dis- Tout aussi ravi, l’apparenté Jean-Pierre substituer à la Nation ». Seine) pointe la « seule bonne nouvelle » : il n’y « Sur le SMIC, j’avais fait 4,5 % », lui a dit cours, sur la vie publique, la morale et la dé- Brard est allé glisser son compliment à l’oreille D’autres courants de la gauche aura pas de session extraordinaire en juillet. M. Juppé. La loi d’orientation agricole, annon- mocratie, est mieux passé. Jean-Pierre Michel de M. Jospin. Il en a profité pour lui signaler donnent la priorité à la recherche André Santini (UDF-FD, Hauts-de-Seine) cée par M. Jospin ? « Elle est prête ». M. Juppé (RCV, Haute-Saône) l’a trouvé « excellent ». Le que, s’il a du courrier à lui adresser – comme d’une organisation démocratique constate lui aussi que le premier ministre «a « ne voit pas en quoi tout cela va changer la vie second, sur l’économie et le social, « plus ce mot de félicitations après son élection à supranationale. Michel Rocard, par mis les députés en congés payés ». des Français ». faible » : « Comment financer tout ce qui a été Montreuil, le 1er juin –, mieux vaut ne pas l’en- exemple, expliquait volontiers, lors- Des vacances ? Pas si sûr : Yves Colmou, di- Selon Claude Goasguen, secrétaire général annoncé » s’interroge curieusement ce chevé- voyer au comité fédéral du Parti... M. Gremetz qu’il était premier ministre, que le recteur de cabinet de Daniel Vaillant, ministre de l’UDF, M. Jospin « n’a pas trouvé son style », nementiste. Jack Lang, président de la a donné à son ami Leroy une délégation pour seul sujet qui vaille est la « bataille des relations avec le Parlement, insiste, dans à la différence de M. Juppé en 1995, ou même commission des affaires étrangères, lui ré- le vote. Le député de la Somme s’abstient. pour l’organisation de la planète », les couloirs, sur le travail qui attend les de Michel Rocard en 1988. Pierre Méhaignerie pond : « Mieux vaut surprendre dans trois mois M. Hue balaie l’incident d’un soupir : « Pour autrement dit l’établissement de re- commissions en juillet. Pour le reste, M. De- (UDF-FD, Ille-et-Vilaine) ne retrouve pas «la par une accélération, que de décevoir en ayant faire de l’opposition, il faut avoir la carrure ». lations internationales qui per- vedjian a trouvé la première partie de l’inter- deuxième gauche » dans les propos jospiniens. trop promis ». M. Bocquet soupire à son tour : « Quand je mettent de fédérer les énergies des vention de M. Jospin « plutôt bonne ». Selon Pierre-André Wiltzer (UDF, Essonne) déplore pense qu’en 1993, lorsqu’on a voté la liberté de Etats face aux dangers d’un règne lui, elle a également plu à Edouard Balladur. l’influence de « l’idéologie de la vieille DISTRIBUTION DES RÔLES AU PC vote dans le groupe, il a été le premier à s’y op- exclusif des logiques financières et « Sur la société, c’est moderne. Le style est bien. gauche ». Maxime Gremetz (PC, Somme) goûte les poser ! En plus, il me fait devenir centriste ». commerciales. Sans considérer La méthode de gouvernement est de qualité », Charles Millon s’essaie au jeu du portrait : délices de l’opposition. S’il ne s’est pas levé Anne Sinclair vient saluer Aquilino Morelle l’Etat-nation comme dépassé, la estime-t-il, conciliant. En revanche, «la « M. Jospin n’est ni décentralisateur, ni euro- pour applaudir le premier ministre, c’est parce qui était assis aux côtés de Sylviane Jospin « deuxième gauche », à laquelle se deuxième partie était médiocre ». péen, ni libéral, pas même social, il est socia- que ce genre de manifestation lui rappelle dans les travées. La « plume » du premier mi- rattache également Jacques Delors, Il en a forgé une loi d’airain « navrante » : liste ». Pour connaitre le point de vue de Jean- « les pays de l’Est ». Alain Bocquet, président nistre râle qu’une coquille – « Je demanderai tend cependant à juger l’Etat ina- « La gauche est mauvaise sur les questions Marie Le Chevallier, unique député Front na- du groupe communiste, et Robert Hue, secré- au président de la République la tenue d’une dapté, et la nation trop étroite, face économiques, et la droite mauvaise sur les ques- tional, il faudra attendre son communiqué. taire national, affichent une mine satisfaite, en session extraordinaire » – ait pu demeurer dans aux réalités techniques, écono- tions de société ». Nicolas Sarkozy, lui, a préfé- « Des embouteillages sur la route de Toulon à dépit de ce coup de pouce au Smic jugé trop un texte relu « quinze fois » encore le jour miques et sociales d’aujourd’hui. ré « la forme au fond ». « Je n’ai rien contre l’aéroport » l’auraient empêché de venir à Pa- timide. Les deux responsables du PCF distri- même. Au PS, certains parlent d’un « acte M. Jospin ne partage pas cette l’homme », indique t-il, en affirmant, par ré- ris. C’est donc de Toulon où il est maire qu’il buent les rôles : les ministres communistes manqué ». méfiance, ni envers l’Etat, ni envers férence à Tony Blair, que la France a « le Parti aura suivi les débats et déclaré que les « pro- sont priés de se mêler de leur ministère, tandis la nation. Il s’inscrit bien, en cela, socialiste le plus dur d’Europe ». positions socialistes sont sans surprises » et les que le Parti et les députés ont le privilège de Récit du service France Syndicats et patronat mi-figue, mi-raisin CHAQUE ORGANISATION syn- l’avis de Force ouvrière, qui aurait mique et à la perte de nombreux non une conséquence de la crois- dicale a trouvé dans le discours de souhaité un relèvement du SMIC emplois ». sance ». Alain de Bruguière, délé- Lionel Jospin, simultanément, ma- plus fort et un appel à la renégo- L’hostilité des chefs d’entreprise gué général des patrons et diri- tière à satisfactions et à regrets. ciation des salaires minima, même se focalise sur la réduction du geants chrétiens, se réjouit que Ainsi la CGT y voit-elle « une cer- si la confédération de Marc Blon- temps de travail. Victor Scherrer, « la place de l’homme soit rappe- taine volonté de prendre en compte del se retrouve dans l’approche président des industries agroali- lée », mais souligne qu’une fois en- ce qu’ont exprimé les élections ». « keynesienne du rôle de l’Etat dans mentaires, « voit rouge » quand on core « on privilégie ceux qui sont Elle se félicite de la perspective des l’économie ». parle d’alourdir ainsi le coût global dans le système plutôt que ceux qui états généraux de la santé, de la Favorables à la remise en cause du travail. Lucien Rebuffel, pré- en sont exclus ». revalorisation de l’aide personnali- des fonds de pension, la CFTC et la sident de la CGPME, est satisfait Gérard Brémond, PDG du sée au logement et des 1 600 francs CFE-CGC marquent leur distance de la reconnaissance du rôle des groupe immobilier éponyme, se de l’allocation de rentrée scolaire. en matière d’allocations familiales. PME, mais il dénonce les trois dit optimiste devant un gouverne- En revanche, « la limitation de la Quant aux fédérations de fonc- « dangers mortels » qui menacent, ment qui parie sur le dialogue et la hausse du SMIC à 4 % va susciter tionnaires, elles apprécient la fin selon lui, celles-ci : le SMIC sans modestie : « C’est la seule méthode force déceptions », selon la centrale des suppressions d’emplois dans la abaissement des charges sociales, pour redonner confiance aux Fran- de Montreuil, qui n’approuve ni le fonction publique mais déplorent l’autorisation préalable de licen- çais et leur faire accepter les ré- transfert des cotisations sociales que le premier ministre n’ait rien ciement et les 35 heures, qui sont formes indispensables. » Quant à sur la CSG ni « l’ambiguïté du vo- dit sur les salaires. « impraticables ». Henri Lachman, PDG de Strafor- cabulaire » à propos de France Té- Si le patronat se réjouit unani- Gérard Trémège, président de Facom et proche de Jacques lécom. mement de la démarche prudente l’Assemblée des chambres fran- Chirac, il donne un bon point à la La commission exécutive de la et de la concertation annoncée par çaises de commerce et d’industrie, réforme des allocations familiales CFDT applaudit la poursuite de Lionel Jospin, le CNPF cloue au pi- n’a pas peur du programme du et un mauvais pour le maintien du « la réforme de l’assurance-maladie lori « l’erreur la plus grave », à ses gouvernement, qui « a transformé nombre des fonctionnaires. Il et l’instauration de l’assurande-ma- yeux, du premier ministre : la ré- des promesses en projets ». Il aurait conclut : « Pour le reste, c’est en ladie universelle », mais craint que duction généralisée du temps de aimé que le gouvernement an- haut du mur qu’on voit le maçon et la réduction de la durée du travail travail de 39 à 35 heures sans perte nonce une diminution immédiate il faut lui souhaiter bonne chance. » en cinq ans ait un impact « insigni- de salaire. Selon lui, cette mesure des prélèvements obligatoires qui fiant » sur l’emploi. C’est aussi conduirait « à la régression écono- lui semble être « une condition et Alain Faujas LeMonde Job: WMQ2106--0008-0 WAS LMQ2106-8 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 07:59 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0377 Lcp: 196 CMYK

8 / LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 LA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE Le discours de Lionel Jospin Monsieur le Président, hôtes selon ses lois, qui doivent être claires et précises. L’im- pour mettre en œuvre les objectifs de sécurité publique. Dans Mesdames et messieurs les Députés, migration irrégulière et le travail clandestin – dont je sais qu’il un Etat républicain, il est aussi indispensable de garantir le ES Français se sont saisis lucidement du débat n’est pas le seul fait des étrangers – seront combattus sans dé- respect par la force publique d’une déontologie. Je proposerai électoral ouvert à l’improviste : vous en avez été faillance parce que l’un et l’autre compromettent l’intégration au Parlement un projet de loi portant création d’une instance les acteurs. Ils ont entendu, en pleine connais- et parce qu’ils sont contraires à la dignité des immigrés. indépendante chargée de contrôler le respect des règles déon- sance de cause, trancher ce débat : vous en êtes La politique de coopération avec les Etats d’émigration tologiques par les services responsables de la sécurité pu- les interprètes. Notre démocratie, souvent ta- prendra en compte l’objectif de la maîtrise des flux migra- blique. raudée par le doute, a su à cette occasion re- toires. L’action des services de sécurité intérieure exclura désor- trouver sa vitalité : vous en serez les garants. La législation sur la nationalité, le droit des étrangers et mais tout renseignement sur la vie politique démocratique. Assurément, les Français ont tenu à rejeter sans l’immigration, rendue complexe et parfois incohérente par Dans la République, il n’y a pas de place pour une police poli- ambiguïté une pratique dépassée du pouvoir. Ils trop de modifications successives, fera l’objet d’un réexamen tique. La mise en œuvre de la loi de 1991 permettant le ont aussi exprimé un choix, porteur d’espoir, mais pétri d’exi- d’ensemble. Une mission interministérielle, réunissant autour contrôle des interceptions de sécurité des télécommunica- Lgences. de M. Patrick Weil des représentants des ministères de l’inté- tions ne doit pas être compromise par une utilisation abusive Exigence de respect, à commencer par celui de la parole rieur, de l’emploi et de la solidarité, et de la justice, présentera du « secret-défense ». Je proposerai qu’une autorité indépen- donnée. Les engagements pris devant le peuple français du- ses conclusions d’ici deux mois. Un projet de loi sera présenté dante puisse être saisie et se prononcer dans ces situations. rant la campagne seront honorés. à la prochaine session du Parlement. La sécurité, c’est aussi – et on l’a trop longtemps oublié – la Exigence d’efficacité. Progressive, maîtrisée, inscrite dans la Sans attendre, le gouvernement a décidé de mettre fin à sécurité sanitaire, la santé publique. Avant la fin de l’année, durée, la méthode de travail que j’ai assignée à mon gouver- certaines situations intolérables et inextricables, qui résultent sera mise en place l’Agence de sécurité sanitaire dont notre nement est à mes yeux essentielle, parce qu’elle conditionne des contradictions de la législation en vigueur. Des instruc- pays a besoin. l’efficacité de son action. Exigence de compréhension. Notre attitude à l’égard des Françaises et des Français doit être celle du dialogue continu, Le respect du droit est fondamental de l’attention scrupuleuse, de la disponibilité constante. Exigence de changement, enfin. La nouvelle majorité a été pour la République et la démocratie. choisie par les Français parce qu’elle leur paraissait la mieux à même d’incarner non « le changement » en général, mais un Sans lui, le lien social se dissout changement précis, dont il importe de tracer le mouvement. L’histoire de notre pays a vu se succéder des phases de et les institutions sont discréditées. confiance et des moments de doute. Le chemin suivi fut incer- tain, douloureux parfois, exaltant souvent. Chacun sent Aussi la justice doit-elle être qu’aujourd’hui nous traversons une période de difficultés. Il nous faut les surmonter. J’entends à cette fin me saisir pleine- indépendante et impartiale ment du mandat que les Français nous ont confié. Redonner à notre pays une chose précieuse entre toutes et qui, pourtant, lui a progressivement échappé : un sens. Un sens, c’est-à-dire Pour assurer ses missions, l’Etat doit savoir se réformer. à la fois une signification – la France doit conforter son identi- L’évolution du monde et de notre société, les nouvelles té, mise à mal ; et une direction – notre pays demande un pro- technologies, rendent nécessaires aujourd’hui une adaptation jet. de l’Etat et un vaste effort de rénovation du service public. Aux Françaises et aux Français que vous représentez ici et Ces réformes doivent impliquer l’adhésion des fonctionnaires. qui, au-delà de cette enceinte, nous écoutent, je veux dire ce- La qualité de la fonction publique, le sens de la responsabilité ci : faisons un pacte. des agents publics sont les meilleurs gages de la réussite de la Un pacte républicain. réforme de l’Etat. Nous mettrons fin à la politique de suppres- Un pacte de développement et de solidarité. sion des emplois de la fonction publique. Mais la réforme de l’Etat n’est pas seulement l’affaire de l’administration. Les collectivités territoriales, les organisa- I. Je propose d’abord de nouer avec tions professionnelles et sociales, les associations, les usagers doivent y concourir. les Français un nouveau pacte républicain L’Etat doit être impartial. Cet impératif s’appliquera aux no- minations individuelles qui seront décidées, mais, au-delà, il Il sera fondé : sur le retour aux sources de notre Répu- inspirera l’ensemble des comportements individuels et collec- blique ; sur la modernisation de notre démocratie. tifs des responsables publics. La France, ce n’est pas seulement le bonheur des paysages, L’Etat doit être plus proche des citoyens, plus accessible, une langue enrichie des œuvres de l’esprit ; c’est d’abord une plus efficace. histoire. Une histoire où s’est forgé le « modèle républicain ». L’Etat de droit ne doit pas souffrir d’exception. En Corse – Ce modèle, qui doit tant à la gauche, à l’exigence de progrès et comme partout ailleurs sur le territoire national –, le gouver- de justice, semble s’effriter sous nos yeux, se déliter, et le sen- nement veillera au respect de la loi républicaine auquel la po- timent de cette incertitude provoque chez beaucoup le désar- pulation aspire et sans lequel il n’y a pas d’essor possible. Pa- roi. rallèlement, il fera en sorte que la solidarité nationale s’exerce Aujourd’hui, tirant les enseignements de notre expérience pour rattraper le retard de développement dû à l’insularité. Le du pouvoir, je veux vous indiquer les références qui me gouvernement encouragera l’affirmation de l’identité cultu- semblent essentielles et les évolutions qui sont nécessaires. relle de la Corse et l’enseignement de sa langue. Il convient de faire retour à l’esprit républicain. Avant Revenir aux sources de notre République doit nous faire même de s’inscrire dans des institutions, la République, c’est saisir à quel point notre pays souffre d’un retard démocra- un état d’esprit. Cet état d’esprit, il nous faut le conforter, par- tique. La modernisation de notre démocratie ne suppose pas tout, et d’abord chez les femmes et les hommes qui servent la seulement des réformes institutionnelles ; elle nécessite de République. Plus que jamais, alors que la vie publique pâtit de profonds changements culturels.

l’individualisme et du règne de l’argent, il est indispensable de DESSINS : CAGNAT Il faut d’abord permettre aux Françaises de s’engager sans rétablir les règles de l’éthique républicaine. entraves dans la vie publique. Dans ce domaine, le progrès De la base au sommet de l’Etat, du fonctionnaire au mi- passe d’abord par l’évolution des mentalités et le changement nistre, une seule façon d’être et d’agir, une seule façon de dé- tions seront données aux préfets, dans les prochains jours, des comportements. Les socialistes et la majorité ont montré cider, doit prévaloir : celle du service de la nation. Nous pour qu’ils procèdent, sur le fondement de critères précis, à l’exemple, tracé le chemin. Il faut aller plus loin. Une révision sommes des citoyens responsables de l’Etat au service des ci- un examen attentif et personnel de ces situations. de la Constitution, afin d’y inscrire l’objectif de la parité entre toyens ; nous leur devons compte, nous leur rendrons Dans la nation, faire vivre la République, c’est s’assurer d’un les femmes et les hommes, sera proposée. compte. C’est ainsi que l’Etat peut être véritablement l’expres- Etat qui inspire le respect, qui redevienne impartial, qui se Faire participer les jeunes, en particulier les « jeunes des sion de la nation. La nation est non seulement la réalité vi- conforme au droit. Les responsabilités de l’Etat doivent être quartiers », à la vie démocratique représente un enjeu d’une vante à laquelle nous sommes tous attachés, mais surtout le assumées sans défaillance. particulière importance. L’inscription de chaque citoyen sur lieu où bat le cœur de la démocratie, l’ensemble où se nouent Au premier rang de celles-ci, il y a la justice. Le respect du les listes électorales sera rendue automatique l’année de sa les solidarités les plus profondes. Elle reste le cadre naturel droit est fondamental pour la République et la démocratie. majorité. des réformes essentielles dont notre pays a besoin. Sans lui, le lien social se dissout et les institutions sont discré- Nos concitoyens veulent que leurs représentants se Voilà pourquoi nous ne voulons plus de ce « jeu de dé- ditées. Aussi la justice doit-elle être indépendante et impar- consacrent entièrement à leur mandat. Ils ont besoin de re- fausse » qui a trop souvent consisté à se décharger sur l’Eu- tiale. C’est pourquoi je réaffirme aujourd’hui que le Conseil trouver confiance dans la vie politique et en particulier en rope de tâches qui auraient dû être assumées dans le cadre supérieur de la magistrature doit assurer à la carrière des ma- ceux qui l’animent. Limiter strictement le cumul des mandats national, à imputer à l’Union européenne des défaillances qui gistrats du parquet les mêmes garanties qu’à celle des juges est ainsi devenu une priorité. J’ai demandé aux membres du procédaient souvent de nos propres insuffisances. Pour moi, du siège. gouvernement d’appliquer, dès leur nomination, ce principe l’Europe doit être un espace supplémentaire de démocratie, Le gouvernement a l’espoir que les travaux de la commis- pour eux-mêmes. La législation sur le cumul des mandats et doit ouvrir des perspectives nouvelles pour la citoyenneté. sion présidée par M. Truche permettront d’enrichir sa ré- sur les incompatibilités sera renforcée, notamment en ce qui Elle ne saurait se substituer à la nation, mais la prolonger, flexion et d’éclairer ses décisions, notamment quant au rôle concerne les fonctions exécutives locales. l’amplifier. du garde des sceaux dans la détermination des orientations Comme je m’y suis engagé, je proposerai que les mandats Dans la nation, faire retour à la République, c’est d’abord se générales de la politique pénale. Toutefois, sans attendre, électifs soient harmonisés sur une base de cinq ans. confier à l’école. L’école est le berceau de la République. j’annonce solennellement que, dès aujourd’hui, plus aucune Incarnation de la souveraineté nationale, le Parlement doit Outre sa mission d’instruc- instruction concernant des affaires individuelles, de nature à pleinement exercer son rôle éminent au sein de nos institu- tion, elle doit assurer l’ap- dévier le cours de la justice, ne sera donnée par le garde des tions. Associer étroitement la majorité à la conception de la prentissage du civisme. Dès La France doit définir sceaux, et que les projets de nomination de magistrats du par- politique suivie, respecter les droits de l’opposition, impliquer l’enfance, il faut faire naître quet qui recueilleraient un avis défavorable du Conseil supé- davantage le Parlement dans la construction européenne sont et vivre durablement un pro- une politique d’immigration rieur de la magistrature ne seront pas maintenus par le gou- les trois objectifs que mon gouvernement poursuivra. Le Par- fond sentiment d’attache- vernement. lement doit être un lieu essentiel de la communication gou- ment aux valeurs républi- ferme et digne, La responsabilité d’un exercice équitable et non partisan de vernementale. caines, au premier rang l’action publique se trouve ainsi remise aux procureurs géné- Dans cet esprit, je demande au ministre de l’économie, des desquelles la laïcité, le respect sans renier ses valeurs, raux et procureurs, qui en seront comptables devant les ci- finances et de l’industrie et au secrétaire d’Etat au budget de de la chose publique, l’adhé- toyens. prendre contact avec les commissions des finances de l’As- sion à une citoyenneté active sans compromettre Je m’engage également à prendre des mesures permettant semblée nationale et du Sénat afin de présenter, la semaine et responsable, ensemble in- aux autorités judiciaires d’exercer effectivement le contrôle et prochaine, les premières orientations de la politique écono- dissociable de droits et de de- son équilibre social l’évaluation de l’activité des services chargés de la police judi- mique et financière du gouvernement. Ils s’attacheront égale- voirs. Je demande au ministre ciaire. ment à associer les parlementaires à la préparation du projet de l’éducation nationale de Assurer la sécurité est un autre devoir primordial de l’Etat. de loi de finances pour 1998, les élections législatives n’ayant prendre des mesures pour que soient enseignées et pratiquées La sécurité, garante de la liberté, est un droit fondamental de pu rendre possible l’organisation d’un débat d’orientation non seulement l’instruction civique mais aussi la morale ci- la personne humaine. L’insécurité menace d’abord les plus budgétaire. vique. faibles – notamment les personnes âgées – et les plus démunis Le dépôt d’un projet de loi de finances rectificative aurait Cette nation, nous la voulons forte et soudée ; nous la vou- d’entre nous. Nous devons tout particulièrement la sécurité à nécessité une session extraordinaire s’achevant vers la mi- lons aussi vivante et ouverte. La France, vieux pays d’intégra- nos enfants, notamment dans les établissements scolaires, où août. Il aurait anticipé les résultats de l’évaluation des tion républicaine, s’est construite par sédimentations, creuset la situation s’est dégradée de manière inacceptable ces der- comptes publics, qui ne seront disponibles que pour la mi- donnant naissance à un alliage d’autant plus fort que ses nières années. Un plan spécial contre la violence sera mis en juillet. C’est pourquoi je ne propose pas maintenant un collec- composants étaient divers et nombreux. C’est pourquoi le œuvre dès la rentrée scolaire prochaine. tif budgétaire. Les mesures financières que le gouvernement droit du sol est consubstantiel à la nation française. Nous le Toute personne vivant sur le territoire de la République a sera amené à prendre seront, bien entendu, soumises au Par- rétablirons. Rien n’est plus étranger à la France que le dis- droit à la sécurité. On ne peut accepter une société dans la- lement lors du collectif budgétaire de l’automne. Afin que le cours xénophobe et raciste. La France doit définir une poli- quelle il y aurait d’un côté des quartiers protégés et de l’autre gouvernement consacre l’été à la préparation de ses projets tique d’immigration ferme et digne, sans renier ses valeurs, des zones de non-droit. Dans des conditions souvent difficiles essentiels, je ne demanderai pas au président de la Répu- sans compromettre son équilibre social. et parfois dangereuses, les policiers et les gendarmes assurent blique la tenue d’une session extraordinaire. En revanche, L’immigration est une réalité économique, sociale et hu- la protection des personnes et des biens avec un dévouement l’importance du travail législatif qui nous attend nécessitera maine qu’il faut organiser, contrôler et maîtriser au mieux, en auquel je rends hommage. Il faut leur donner les moyens de sans doute, malgré la session unique, une rentrée anticipée du affirmant les intérêts de la nation et en respectant les droits de mieux faire face à leurs missions : la police nationale recevra Parlement, à la mi-septembre. la personne. Une politique d’intégration républicaine, déter- le renfort de 35 000 emplois de proximité. Des effectifs seront La démocratie ne peut vivre sans pluralisme. Agir pour le minée et généreuse, propre à recueillir l’assentiment de nos redéployés sur la voie publique. Le gouvernement proposera pluralisme de la presse implique d’adapter le régime des aides concitoyens, sera mise en œuvre. La République accueille ses aux communes l’élaboration de contrats locaux de sécurité publiques en faveur de la presse d’information, la plus LeMonde Job: WMQ2106--0009-0 WAS LMQ2106-9 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 08:16 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0378 Lcp: 196 CMYK

LA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 9

fragilisée par la dispersion de la publicité sur d’autres sup- L’engagement que j’ai pris n’est évidemment pas épuisé cet automne. Tous les acteurs publics et privés, sous l’impul- ports. A la télévision, favoriser le pluralisme, c’est encourager avec ce premier résultat. Il nous faut poursuivre dans cette sion et avec l’aide de l’Etat, seront mobilisés pour que les en- et soutenir un service public fort et de qualité, ce qui impose voie avec persévérance. La politique que j’entends conduire gagements pris soient tenus. de rééquilibrer le partage actuel entre les ressources pu- en matière européenne, dans le cadre des compétences qui Il faut, dans le même temps, entamer une réduction négo- bliques et les recettes publicitaires. sont les miennes, ira dans le sens d’un renforcement de ciée de la durée du travail privilégiant l’emploi. Réduire le L’impératif d’indépendance est le corollaire de la liberté de l’Union, à condition que celle-ci soit d’abord au service des temps de travail, sans perte de salaire, représente à la fois un communication. L’indépendance, ce sont au premier chef les peuples qui la composent. Nous irons vers une Europe plus progrès économique – susceptible de créer de nombreux em- garanties données aux journalistes pour l’exercice de leur sociale, garante de progrès, de paix et d’indépendance. plois – et un progrès social. C’est pourquoi, en accord avec les profession, et notamment aux rédactions par rapport aux ac- Dans notre pays même, nous devons réunir les conditions partenaires sociaux, le passage de la durée légale du travail de tionnaires. d’une croissance plus vigoureuse. Pour engager cette poli- 39 à 35 heures sera engagé. Ce sera la mission de la confé- Il est nécessaire d’adapter notre législation : renforcement tique, il faut d’abord connaître l’état réel de nos comptes pu- rence nationale sur les salaires, l’emploi et le temps de travail des pouvoirs du Conseil supérieur de l’audiovisuel pour lui blics. Nous procédons à leur évaluation pour l’année 1997 ; que d’établir un cadre général et de débattre de tous les as- permettre de faire face à la multiplication des offres de pro- son résultat me sera remis dans le courant du mois de juillet. pects de ce processus. Celle-ci s’ouvrira en septembre. Pour gramme, mécanismes anticoncentration, indépendance des Les premières indications qui me sont données laissent pen- assurer son succès, un travail préparatoire approfondi doit, producteurs, sans oublier le régime des nouveaux supports de ser que la situation des finances publiques est sérieuse. en effet, être conduit cet été avec les partenaires sociaux. communication ni le pôle audiovisuel extérieur de la France. J’ai déjà dit mon attachement à la stabilisation des prélève- Une loi-cadre ramenant la durée légale du travail à La culture est l’âme de la démocratie. Les œuvres de l’es- ments obligatoires, qui ont fortement augmenté au cours des 35 heures avant la fin de la législature, limitant les recours prit, les fruits de la création ne peuvent être assimilés à des trois dernières années. Si la croissance le permet, mon ob- abusifs aux heures supplémentaires et favorisant le temps marchandises ou à des produits comme les autres. Porteurs jectif est à terme de les diminuer. partiel choisi sera présentée à l’issue de cette conférence. de valeurs universelles, ils sont aussi l’expression de notre Pour favoriser l’emploi et la justice sociale, il faut moins C’est sur cette base que des négociations seront ensuite singularité nationale et européenne. Le gouvernement sera taxer les revenus du travail et supprimer les privilèges indus conduites branche par branche et dans les entreprises. L’Etat donc particulièrement vigilant dans la défense de l’exception dont bénéficient d’autres catégories de revenus. Nous trans- apportera son appui, notamment financier, aux entreprises culturelle. Entre 1993 et 1997, le budget de la culture, à struc- férerons progressivement les cotisations salariales d’assu- qui concluent des accords innovants, ainsi qu’aux entreprises tures constantes, est passé très en dessous de 1 %. L’objectif rance-maladie sur une contribution sociale élargie à l’en- de main-d’œuvre, de sorte que leur compétitivité ne soit pas du gouvernement est d’inverser résolument la tendance et de semble des revenus, y compris financiers. Pour soutenir la compromise. parvenir progressivement à consacrer réellement 1 % du bud- croissance, il faut une fiscalité plus favorable à la consomma- Dans ce combat pour l’emploi, nous avons la chance de dis- get de l’Etat à la culture. tion. Je demande au ministre de l’économie, des finances et poser de grands services publics, d’entreprises performantes, La démocratie ne peut souffrir la confiscation du pouvoir de l’industrie d’examiner les perspectives d’une baisse de la actives sur la scène interna- de décider. La décision doit être préparée avec les personnes TVA. tionale. L’économie en qu’elle concerne. Cet impératif est particulièrement net Notre voie est étroite. J’en ai conscience. Désormais, toutes La priorité est de créer des emplois, France s’est toujours ap- s’agissant des implantations de grands équipements aux re- les marges disponibles seront consacrées à encourager les puyée sur une volonté pu- tombées économiques, écologiques et humaines considé- créateurs d’emplois et d’activités, à renforcer la solidarité na- beaucoup d’emplois. blique forte. Il ne faut pas rables. Une révision de la procédure de déclaration d’utilité tionale et à soutenir les plus fragiles. J’engage ce mouvement rompre avec notre tradition. publique sera engagée. Ainsi sera évitée la mise en chantier sans délai dans trois directions : C’est la raison d’être Il convient de distinguer les d’équipements lourds, dont les nuisances et les coûts sont b Le logement. Un programme exceptionnel de réhabilita- services publics et le secteur disproportionnés par rapport aux avantages que peut en reti- tion d’un million de logements sera réalisé avant la fin de la de toute l’action gouvernementale. public. Les services publics rer la collectivité : tel est le cas du projet de canal à grand ga- législature. Dès cette année, les crédits nécessaires à la réha- relèvent d’une conception barit Rhin-Rhône, dont le gouvernement décide l’arrêt. bilitation de 100 000 logements supplémentaires – dont C’est à la fois une exigence immédiate fondamentale de la société à Dans les domaines de haute technologie, qui comportent 50 000 HLM – seront mobilisés. Au 1er juillet, le barème de laquelle nous tenons par-des- parfois des risques importants, je souhaite que les fonctions l’aide personnalisée au logement sera actualisé et revalorisé et une œuvre de longue haleine sus tout. Ils sont au cœur du de contrôle ne soient pas confondues avec celles qui relèvent – il ne l’avait pas été depuis 1994. La taxation du surloyer dit lien social. Ils garantissent à de l’exploitation. Si l’industrie nucléaire est un atout impor- de solidarité sera réexaminée ; tous les citoyens l’égalité tant pour notre pays, elle ne doit pas pour autant s’exempter b Les familles. Dès le mois de septembre, l’allocation de d’accès et de traitement, dans les régions ou à Paris, dans les des règles démocratiques ni poursuivre des projets dont le rentrée scolaire – inscrite au budget par le précédent gouver- villes ou les campagnes. Certains contribuent à notre indé- coût est excessif et la réussite très aléatoire : c’est pourquoi le nement pour 420 francs – sera portée à 1 600 francs. L’Etat as- pendance énergétique. C’est pour cela que nous refusons leur surgénérateur qu’on appelle Superphénix sera abandonné. sumera toutes ses responsabilités pour qu’aucun enfant ne transformation en objet de profit. La démocratie doit s’exercer pleinement dans la vie locale. soit plus – pour des raisons financières – exclu de cantine sco- Je constate que le secteur public, lui, qu’il concerne les télé- Les collectivités territoriales de la République exercent au- laire. Afin de rendre plus juste et plus efficace notre système communications, l’électronique, l’aéronautique ou d’autres jourd’hui des responsabilités essentielles en matière écono- d’aide aux familles et d’en réserver le bénéfice à celles qui en secteurs, est devenu aujourd’hui un enjeu de propriété. En mique et sociale. Par la qualité de leur engagement public, les ont effectivement besoin, les allocations familiales seront pla- l’absence de justification tirée de l’intérêt national, nous ne élus locaux font honneur à notre pays. La contrepartie de ces cées sous conditions de ressources inférieures à 25 000 francs sommes pas favorables à la privatisation de ce patrimoine responsabilités accrues doit être trouvée dans un contrôle par foyer ; commun que sont les grandes entreprises publiques en situa- mieux assuré, une transparence plus grande des décisions, b L’école. Dans les établissements scolaires, il faut donner tion de concurrence. Pour autant, nous savons que des adap- une évaluation réelle des politiques menées. plus de moyens lorsque la tâche est plus difficile, encadrer da- tations seront nécessaires pour garder notre rang parmi les Enfin, la modernisation que je vous propose serait inache- vantage lorsque la contrainte sociale est plus grande. L’égali- nations les plus développées du monde et se rapprocher vée si la démocratie s’arrêtait aux portes de l’entreprise. Dès té, oui, mais qui respecte la diversité. Je demande donc que d’autres partenaires européens. mon arrivée, j’ai été confronté aux conséquences du conflit des moyens supplémentaires soient mobilisés, dès la pro- Un autre atout essentiel est notre agriculture. Au cours des de l’usine de Vilvorde. Je souhaite que cette situation ne se re- chaine rentrée scolaire, pour les zones d’éducation priori- trois dernières décennies, les agriculteurs et les entreprises produise pas. Le plan social ne doit être qu’une solution de taire. De même, et bien que le dispositif soit à cette date de agroalimentaires ont largement contribué, par leur dyna- dernier recours, envisagée au terme d’une véritable négocia- l’année largement arrêté, je donne les instructions néces- misme, au développement de notre économie ainsi qu’à tion. C’est pourquoi, j’ai demandé au ministre de l’emploi et saires pour que l’on réexamine, dès cette rentrée, les situa- notre excédent commercial. En concertation avec les organi- de la solidarité de réexaminer la législation en matière de li- tions les plus difficiles créées par les fermetures de classe. sations agricoles, le gouvernement conduira les travaux né- cenciement économique, afin que celle-ci ne puisse conju- Enfin, le gouvernement proposera à la Commission natio- cessaires à l’élaboration d’une loi d’orientation. Dans le guer précarité pour les salariés et incertitude juridique pour nale de la négociation collective une hausse du SMIC de 4 %. même esprit, une modulation des aides sera recherchée en les entreprises. Sur la base de son rapport, le gouvernement Compte tenu de la hausse des prix nettement inférieure à 1 %, vue d’une plus grande équité dans leur répartition. Le gouver- présentera un projet de loi à l’approbation du Parlement. nement poursuivra avec détermination la politique d’installa- Quant au mouvement en faveur de l’égalité professionnelle tion des jeunes agriculteurs. entre les femmes et les hommes, il sera repris. La compétition économique de demain sera une bataille de Avec vous, je veux aussi faire vivre la République et la dé- la création, de l’invention. C’est pourquoi l’éducation, la for- mocratie. Je vous ai dit comment. Mais nous n’y parviendrons mation, la recherche, la technologie d’aujourd’hui sont les in- vraiment que si nous savons faire reculer le chômage, la pau- vestissements et les emplois de demain. C’est à cette fin que vreté, la précarité, les inégalités. j’ai créé un grand ministère de l’éducation nationale, de la re- cherche et de la technologie, qui, pour la première fois, re- groupe et coordonne des hommes et des moyens qui sont à II. Voilà pourquoi je propose aux Français l’avant-garde de cette bataille de l’intelligence. Les petites et moyennes entreprises assurent le meilleur re- un pacte de développement et de solidarité lais de l’innovation industrielle. Dès aujourd’hui, et plus en- core demain, la majorité des emplois créés le seront dans de Il y a dans notre société quelque chose d’aussi absurde petites entreprises, pour des services nouveaux. Nous crée- qu’injuste. Nous n’avons globalement jamais été aussi riches, rons des conditions propices au développement de ces entre- et pourtant des milliers de personnes dorment dans la rue, re- prises, par une fiscalité favorable à l’investissement, par la noncent à se soigner faute d’argent, des enfants ne peuvent mobilisation de l’épargne pour le renforcement des fonds même plus fréquenter les cantines scolaires. La crainte de propres des PME, par la simplification des procédures ad- l’avenir se fait toujours plus forte. C’est cette spirale qu’il faut ministratives, par une politique active de « capital-risque ». briser. C’est ce changement-là que les Français attendent. C’est là, je le sais bien, que se situe le principal gisement C’est à cette aspiration que nous voulons répondre. Là en- d’emplois du tournant du siècle. core, l’action du gouvernement s’inscrira dans la durée : Pour nous, le développement et la croissance doivent être – dans le sens du développement et de la croissance, d’une au service de la solidarité et de l’égalité. part ; La solidarité s’exerce d’abord entre générations. La montée – dans le sens de la solidarité et de l’égalité, d’autre part. du chômage, l’évolution de la démographie fragilisent nos Trouver sa place dans la société, c’est d’abord avoir un em- systèmes de retraite par répartition. Nous devons les consoli- ploi. Je l’ai dit pendant la campagne, je le répète aujourd’hui : der, en concertation avec l’ensemble des partenaires sociaux. l’emploi est notre priorité. Pour faire reculer le chômage, Les dispositions récemment adoptées en faveur des fonds de nous devons retrouver une croissance durable et imaginer pension qui peuvent porter atteinte aux régimes par réparti- ensemble un modèle de développement plus solidaire et plus tion seront remises en cause. riche en emplois. La solidarité doit s’exercer au bénéfice de tous sans excep- Certes, la croissance ne se décrète pas ; elle se prépare, elle tion. Une loi contre les exclusions sociales sera à cette fin pré- se gagne. Nous n’y parviendrons pas seuls. L’atonie de la sentée au Parlement. L’égalité d’accès à la santé, au savoir et à la justice doit être garantie. La politique que j’entends conduire Tout d’abord l’égalité devant les soins. Que des citoyens ne puissent se soigner correctement est inacceptable. Un meil- en matière européenne ira leur remboursement des soins, d’abord pour les personnes en difficulté, doit être recherché. L’assurance-maladie univer- dans le sens d’un renforcement selle sera mise en place. La maîtrise des dépenses de santé est indispensable. Mais, pour l’avenir, il faudra faire évoluer le de l’Union, à condition que celle-ci cadre actuel. Les états généraux de la santé – qui se tiendront au début de l’année prochaine – permettront de redéfinir les soit d’abord au service objectifs et les moyens permettant à tous les acteurs du sys- tème de santé de mieux remplir leurs missions. des peuples qui la composent L’égalité devant l’accès au savoir est elle aussi détermi- nante. Le retour de la priorité à l’éducation, abandonnée de- puis quatre ans, est une obligation nationale. A l’université, croissance est un problème posé à l’Europe tout entière. La cela représente la plus forte progression du pouvoir d’achat c’est la mise en place d’un plan social étudiant qui permettra réponse doit par conséquent être commune. C’est dans cette depuis quinze ans. à tous de travailler dans des conditions matérielles conve- perspective que nous réaffirmons notre volonté de réaliser La priorité est de créer des emplois, beaucoup d’emplois. nables. l’union économique et monétaire aux échéances prévues par C’est la raison d’être de toute l’action gouvernementale. C’est L’égalité entre citoyens doit également être assurée devant le traité. Mais on ne partage pas une monnaie sans créer des à la fois une exigence immédiate et une œuvre de longue ha- la justice. Adapter la carte et l’organisation judiciaires en fa- solidarités économiques. Quant à l’indépendance d’une leine. Tout salarié ou chômeur ayant cotisé quarante ans de- vorisant la proximité, faciliter l’accès des citoyens à la justice banque centrale, elle ne signifie pas le vide politique. Tel est le vrait pouvoir cesser son activité dans des conditions satis- et leur accueil dans les tribunaux, rechercher la simplification sens des propositions que nous avons faites au sommet faisantes. Très vite, l’Etat ouvrira une négociation avec les et l’accélération des procédures supposent de nouveaux d’Amsterdam. organisations syndicales et patronales pour élargir les possi- moyens. Ils seront dégagés. Dans un délai très court, nous avons pu obtenir de tous nos bilités existantes. L’égalité se mesure enfin dans l’espace national. Le ministre partenaires, d’une part, l’acceptation d’une résolution sur la L’emploi doit surtout bénéficier aux jeunes. Quel avenir se de l’environnement et de l’aménagement du territoire propo- croissance et l’emploi venant compléter et équilibrer le pacte donne une société lorsque ses enfants ne peuvent s’insérer sera une révision de la loi d’orientation sur l’aménagement du de stabilité, et, d’autre part, la tenue d’un sommet exception- dans la vie professionnelle après leur scolarité ! Le pro- territoire afin que toutes les dimensions – écologiques, cultu- nel consacré à l’emploi. Ces réorientations sont le résultat gramme connu sous le nom de « 700 000 jeunes » répond à relles et économiques – du développement soient prises en d’une négociation difficile, engagée dans des conditions a cette priorité absolue. Dès les prochains jours, le ministre de compte dans les régions. priori peu favorables, puisque, à son entrée en fonction, le l’emploi et de la solidarité, en liaison avec les autres minis- Outre-mer, l’attente de plus de justice et de solidarité vient gouvernement a trouvé une situation qui semblait totalement tères intéressés, recensera les activités concernées et les em- de s’exprimer avec force. La formation et l’emploi des jeunes, figée. La parole de la France avait été donnée sur le pacte de plois à développer. J’entends que ce dispositif – à travers les l’approfondissement de la décentralisation et le respect des stabilité. premiers contrats signés – commence à porter ses fruits dès bbb LeMonde Job: WMQ2106--0010-0 WAS LMQ2106-10 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 08:47 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0379 Lcp: 196 CMYK

10 / LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 LA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE

bbbidentités, la préservation des intérêts de l’outre-mer dans l’Union européenne et l’encouragement à la coopéra- tion régionale seront les priorités du gouvernement. En Nou- Philippe Séguin (RPR) : « Nous serons prêts à toute éventualité » velle-Calédonie, dans la voie ouverte par les accords de Ma- tignon, les partenaires calédoniens ont engagé des Monsieur le Premier Ministre, est advenu. Désormais, le traité s’impose à chacun. A vous discussions pour préparer l’avenir institutionnel du territoire, UI, il y a deux mois, deux mois, jour pour jour, alors Le président comme à moi. Il est devenu la loi de la nation. à l’échéance de 1998, en recherchant ensemble une solution que la dissolution n’était encore que rumeur, qui au- En êtes-vous aussi convaincu que vous le dites ? Plus, en négociée. Le gouvernement est déterminé à tout mettre en Q rait pu imaginer la scène que nous sommes en train de tout cas, que votre ministre chargé des affaires européennes ? œuvre pour qu’elle aboutisse. vivre ? Ni vous, probablement. Ni nous, assurément. du groupe RPR Votre majorité, plurielle, est-elle prête à endosser cette lourde Au-delà de notre espace national, changer notre avenir, c’est De tous ces événements, alors imprévisibles, nous avons à contrainte ? Cette question, nous nous l’étions posée à la lec- aussi prendre part à l’avenir du monde. Il nous faut partout tirer (...) les enseignements. Je vais vous livrer notre analyse : ture de votre programme électoral. Nous nous la posons plus agir en faveur des droits de l’homme et de la démocratie. La vous avez moins gagné que nous n’avons perdu. Vous avez à l’Assemblée encore au vu de la manière dont vous avez abordé le dossier France se doit d’être la voix de ceux qui en sont privés. Rap- profité du rejet systématique par le corps électoral de ceux qui de la ratification du pacte de stabilité et de croissance, pacte pelons avec force la valeur universelle des droits fondamen- s’essayent à gouverner. Il n’est pas désobligeant de noter qu’en qui, par parenthèse, était plus qu’en pointillés dans le traité de taux de la personne humaine au moment où nous nous pré- l’espace de six ans et quelques semaines à peine vous aurez été nationale, Maastricht, et dont il faudrait enfin comprendre qu’il était la parons à célébrer le 50e anniversaire de la Déclaration le sixième premier ministre de la France. seule clé d’un assouplissement éventuel des critères. universelle des droits de l’homme adoptée par les Nations On aurait tort de ne voir dans ce phénomène que l’expres- Entendons-nous, il ne s’agit pas de vous chipoter sur votre unies à l’initiative de René Cassin. Le gouvernement procéde- sion de je ne sais quelle versatilité. Outre que ce serait faire in- répond contribution aux décisions d’Amsterdam, contribution dont ra à un réexamen attentif de tous les instruments internatio- jure à ce vieux peuple dont nous tenons, vous comme nous, nous nous contenterons de ne pas exagérer la portée, tant les naux relatifs aux droits de l’homme auxquels la France n’est notre légitimité, ce serait de surcroît ne pas entendre les deux concessions qui vous ont été faites nous paraissent tout à la pas partie prenante, en vue d’y adhérer. messages qu’avec constance il s’obstine à nous adresser. à la déclaration fois rhétoriques et cosmétiques. Je recommande d’ailleurs à Notre deuxième message est celui de la paix. Maintien ou ré- Le premier est une mise en garde. Les Français ont le senti- nos collègues qui siègent à gauche la lecture du texte sur l’em- tablissement de la paix, prévention des crises, ingérence hu- ment que les sacrifices qui leur sont demandés ne sont pas ploi que vous avez réalisé : ils seront édifiés ! Il restera de tout manitaire : la France a marqué de son empreinte ces champs seulement lourds, mais plus encore inutiles. Ils n’en sont que de politique cela que la continuité a prévalu et que les décisions de Dublin d’action depuis 1988. Je confirme l’engagement de notre pays plus portés à se replier sur eux-mêmes, à défendre ce que cer- ont été définitivement entérinées. Ce qui explique le satisfecit à poursuivre dans cette voie. Je voudrais ici rendre hommage tains appellent des avantages acquis, et à s’accrocher à ce que vous a adressé le président de la République. à tous ceux qui, militaires, diplomates, médecins ou simples qu’on dénonce comme leurs corporatismes. De là à penser que générale Il ne s’agit pas davantage de contester le fond de votre dé- volontaires de l’action humanitaire, contribuent – comme notre système n’a plus guère de prise sur les choses, et même marche. Nous la contestons d’autant moins que Jacques encore tout récemment au Congo – à la protection de nos qu’il en a si peu que la politique n’a plus de réel enjeu, il n’y a Chirac l’avait largement initiée. Mais il n’avait pas seulement ressortissants et à la sauvegarde des droits de la personne. qu’un pas, que nombre d’entre eux ont franchi. Ainsi s’ex- du premier été le premier à évoquer l’impérieuse obligation de créer un J’en viens maintenant au troisième grand objectif de notre plique l’inquiétante montée de l’abstention et du vote pour le modèle social européen. action internationale : la coopération pour le développe- Front national. (...) En fait, à la longue, cet avertissement Il avait eu de surcroît le courage et la lucidité d’admettre ment. Notre coopération a vocation à répondre au besoin de risque fort de se muer en condamnation : celle de notre sys- ministre qu’il n’était pas possible de tenir un tel discours sans faire pa- solidarité de l’ensemble du monde en développement ; elle tème institutionnel, celle du principe même de la démocratie. rallèlement la démonstration que la France était résolue à tenir s’appuiera aussi pour ce faire sur les mécanismes européens, (...) les engagements qu’elle avait contractés – ce qui supposait la notamment la convention qui lie l’Union européenne aux Les Français nous adressent aussi, et heureusement, un ap- poursuite de la remise à niveau des finances publiques enta- pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Mais la France pel pressant. Ils ne veulent plus que l’on se contente de rafisto- mée par Edouard Balladur. Oui, il fallait du courage et de la lu- conservera une priorité marquée en faveur de l’Afrique, à la- ler, d’accompagner le mouvement. Ils sont demandeurs d’un cidité pour faire un tel choix et de l’abnégation pour le mettre quelle nous unissent des liens anciens, profonds et confiants, projet moderne et cohérent, permettant à notre pays d’entrer en œuvre. Cette abnégation dont a su faire preuve Alain Jup- tout en définissant avec les Etats concernés les conditions debout dans le troisième millénaire, mais sans y perdre ses ra- pé. Vous êtes-vous seulement interrogé, Monsieur le Premier d’un nouveau partenariat. cines et son âme. Cette exigence est parfaitement légitime, au Ministre, sur le poids que ce courage et cette abnégation La France engagera l’indispensable réforme de son dispositif regard des bouleversements qui secouent le monde. Nous ne avaient pesé dans votre victoire électorale ? Permettez-nous de coopération que cette nouvelle ambition appelle. Plus que vivons pas une crise dans l’acception habituelle du terme, mais du moins d’espérer que vous n’aurez pas recours à cette ficelle jamais il est nécessaire que soient maintenus des niveaux une véritable révolution. Et même une triple révolution. dérisoire de l’héritage, par audit interposé, pour justifier un re- substantiels d’aide au développement. Le gouvernement s’at- La première est une internationalisation accélérée de cul dans vos engagements européens ou le renvoi aux calendes tachera enfin au développement d’une francophonie vivante l’économie que les groupes industriels et financiers traduisent grecques de vos promesses électorales. et attractive. en délocalisations de plus en plus fréquentes vers les pays à C’est assez dire que le plus dur est devant vous. Ce sont nos bas salaires ; la deuxième est la montée en puissance d’une quatorze partenaires qu’il vous faut désormais convaincre de sphère financière qui tend de plus en plus à s’autonomiser par la pertinence des mesures nationales que vous souhaitez Ce que les Français attendent de nous, rapport aux autres composantes économiques et à imposer sa mettre en œuvre, mais aussi et surtout de leur cohérence avec propre logique ; la troisième, et sans doute la plus importante, les engagements que le peuple français a pris en ratifiant le c’est la conscience de nos engagements, est l’explosion technologique des industries de la communica- traité de Maastricht. Et c’est là, bien sûr, que le bât blesse. tion. Car voyez-vous, Monsieur le Premier Ministre, il ne peut c’est la fidélité à nos objectifs, Condamner cette triple révolution serait aussi absurde leur sembler, pas plus qu’à nous, ni pertinent ni cohérent d’en- qu’inutile (...). Là est le commun défi que nous avons à relever, visager : c’est l’authenticité de notre parole, chacun avec nos références, notre culture politique, notre his- – de créer 700 000 emplois financés par des fonds publics ; toire. Or, il n’est pas – ou plus – de corps de doctrine qui soit – de réduire de 39 à 35 heures le temps de travail sans réduc- c’est l’explication sans faux-fuyants adaptable, en toutes circonstances, au monde que nous vi- tion des salaires ; vons. Il n’est pas – ou plus – de systèmes « clé en main » per- – de geler le périmètre des participations industrielles et fi- de nos actes mettant de répondre à la fois aux espérances qui se font jour nancières de l’Etat, renouant ainsi avec un « ni-ni » de sinistre et aux détresses qui nous sollicitent. mémoire. Nous devons donc accomplir un énorme effort de remise en Il va donc vous falloir choisir entre deux paroles données : Pour tenir sa place dans le monde, la France a besoin d’une question des certitudes héritées d’un cycle définitivement clos. l’une à vos électeurs, l’autre à nos partenaires. (...) défense moderne. La sécurité, la protection de notre commu- Il nous faut tenir les deux bouts d’une société écartelée entre la Si j’ai bien compris, le chef de l’Etat vous a permis de sortir nauté et de nos intérêts nationaux constituent l’ambition mondialisation et l’exclusion. Bref, il nous faut réussir la syn- d’un mauvais pas en vous laissant le beau rôle : celui qui dit ce première de notre défense. Nos armées sont un pilier essen- thèse entre compétitivité et solidarité. La France se doit de qu’il fait et qui essaie de faire ce qu’il dit. Situation confortable, tiel de l’édifice républicain dans l’exercice de cette mission, participer à la grande aventure de la mondialisation ; elle se mais qui ne durera pas. Le président de la République n’est mais aussi en raison des nombreuses actions d’intérêt géné- doit aussi d’en reconnaître les contraintes. Il est impossible de commis ni au rôle d’empêcheur de rêver en rond ni à celui de ral qui leur sont confiées. Depuis le début des années 90, la vivre dans un monde ouvert et d’en refuser les conséquences, pompier de service. Comme nous, il ne peut qu’attendre, pour transformation de notre outil de défense est engagée. Le à commencer par la première d’entre elles : l’exigence de vérifier si le gouvernement est bien capable de conduire une gouvernement, comme je l’avais annoncé, ne reviendra pas compétitivité. politique qui soit compatible avec les promesses de la majorité sur le processus de professionnalisation des armées décidé en Compétitivité du service public, ce qui suppose notamment comme avec les engagements internationaux de la France. 1996. Le calendrier de mise en place sera maintenu. La sup- une profonde réforme de notre appareil administratif. Pour l’heure, vous admettrez comme moi, Monsieur le Pre- pression du service militaire implique une nouvelle articula- Compétitivité de la nation, ce qui suppose, outre des fi- mier Ministre, qu’il attend sereinement et loyalement. Voilà tion entre les armées professionnelles et tous ceux, volon- nances solides, des équipements collectifs performants. qui fournit une première réponse à ceux qui feignaient de s’in- taires et réservistes, qui, dans l’avenir, leur apporteront un Compétitivité des entreprises, enfin, ce qui suppose de leur terroger sur la capacité de Jacques Chirac à conduire une coha- indispensable concours. La relation solidaire qui unira laisser la plus grande liberté de gestion possible. Car il n’existe bitation. Loyal – et efficace, en plus, ce qui ne gâte rien –, il l’a chaque citoyen à la défense du pays doit être mieux définie. pas d’« entreprises citoyennes » : il existe des entreprises qui été à Poitiers et à Amsterdam, où il a fait en sorte que la France Le gouvernement recherchera avec le Parlement l’assenti- sont confrontées quotidiennement à une compétition exacer- parle d’une seule voix. Serein, il l’a été lorsqu’il vous a invité à ment le plus large possible sur le dispositif qu’il conviendra bée et dont le premier devoir est de survivre. (...) lui présenter votre équipe gouvernementale, marquant ainsi de retenir. La croissance ne réglera pas tout. Mais sans croissance, on qu’il ne vous considérait pas comme des « ennemis de l’inté- L’Europe est importante pour notre défense. Le gouverne- ne réglera rien. La voilà, la première réponse au lancinant can- rieur ». ment souhaite donc imprimer un nouveau dynamisme à la cer du chômage. La seconde passe par une profonde mutation A la vérité, cette cohabitation sera, Monsieur le Premier Mi- coopération qui sera développée dans ce cadre. Il est à cet de notre système de solidarité. La solidarité (...) devient la nistre, telle que vous la déciderez. Constructive, si votre gou- égard urgent de mettre en place une politique plus cohérente condition même de tout équilibre social. Les gaullistes que vernement se contente de pour les industries de défense. Nos entreprises doivent impé- nous sommes ont dans ce domaine quelques références à faire gouverner, ce qui n’est pas rativement se concentrer, restaurer et accroître leur compéti- valoir. Nous sommes d’autant mieux placés pour convenir que Ce sont nos quatorze partenaires rien, conflictuelle s’il devait tivité afin de trouver toute leur place dans les futures coopé- notre système est à bout de souffle. en être autrement. Nous se- rations en Europe. De cette situation, nous sommes tous responsables. Nous qu’il vous faut désormais convaincre rons prêts à toute éventualité, Mesdames et messieurs les Députés, nous sommes trop longtemps contentés de colmater les mais surtout déterminés à dé- En m’adressant à vous, je mesure le poids de ma responsa- brèches, au nom en particulier d’un traitement social du chô- de la pertinence des mesures nationales montrer que le chef de l’Etat bilité personnelle et de celle de mon gouvernement. Cette mage dont nous pouvons aujourd’hui mesurer le coût et l’inef- n’est pas isolé. responsabilité, je l’accepte, je la revendique même, car elle ficacité. (...) Il nous faut impérativement modifier notre mé- que vous souhaitez mettre en œuvre, Mais nos attentes ne se li- est au cœur de la relation démocratique et citoyenne que j’ai thode en passant résolument de l’assistance à l’insertion. mitent pas là. Nous atten- voulu nouer avec les Français. Mais je tiens à en préciser les Lourde tâche puisqu’elle suppose, outre une réforme du fi- mais aussi et surtout de leur cohérence dons également de vous et de termes. nancement de notre protection sociale dont chacun sait qu’il votre gouvernement que J’entends dire ici ou là que, selon une expression convenue, pénalise outrageusement le travail, une transformation pro- avec les engagements pris vous usiez vis-à-vis de l’op- « nous n’avons pas le droit à l’erreur ». Telle n’est pas ma fonde de nos approches et de nos comportements. (...) position et, en particulier au conception ni mon langage. Les Français le savent. Nous se- Pour tout vous dire, nous n’avons pas retiré, à vous en- Parlement, de la même ou- rons confrontés à des problèmes et à des situations très diffi- tendre, le sentiment que votre propos réalisait cette synthèse, verture d’esprit que la nôtre, tout au long de la précédente lé- ciles, dont l’appréciation et la résolution comporteront des voire même la recherchait. Vous nous avez paru ne pas tou- gislature, malgré l’existence d’un rapport de forces infiniment risques et des incertitudes. Ce qu’ils attendent de nous, ce jours vous affranchir de certains des schémas du passé. (...) plus inégal. (...) N’oublions pas en effet que la qualité d’une n’est pas le discours artificiel et lénifiant de la certitude : c’est Il est vrai que de nouvelles contraintes sont apparues, néces- démocratie s’évalue tant à l’aune de la vertu qu’on y pratique la conscience de nos engagements, c’est la fidélité à nos ob- sitant des concessions à vos divers alliés et, en particulier, à qu’à celle du respect qu’on porte à la minorité. jectifs, c’est l’authenticité de notre parole, c’est l’explication ceux de la mouvance bucolique. Vous pouvez pourtant vous Les chantiers qui s’ouvrent devant vous sont vastes. Les at- sans faux-fuyants de nos actes. rassurer : le temps viendra vite où l’autre aile de votre majorité tentes des Français, telles que nous les percevons, au Rassem- Nous sommes un peuple adulte, mûri par les épreuves, dé- leur fera savoir qu’il est un son encore plus insupportable que blement pour la République, ne le sont pas moins. Les ré- sireux d’entendre, de comprendre le langage de la vérité. Le celui des avions qui décollent ou des voitures qui roulent : c’est ponses que vous nous proposez ne sont pas de nature à nous gouvernement sera toujours prêt au dialogue, toujours at- le silence pesant des usines et des chantiers qui, si on les sui- convaincre. En conséquence, il va de soi que nous ne vous ap- tentif aux critiques d’où qu’elles viennent, pourvu qu’elles vait, pourraient ne plus ouvrir. porterons par nos voix. Avec nos amis de l’UDF, nous forme- soient inspirées par l’intérêt national. Il négociera sa route Au cœur de ce double impératif de compétitivité et de soli- rons une opposition résolue et loyale. La polémique gratuite mais il ne se laissera pas dévier de son but. darité, nous trouvons bien sûr l’Europe. L’Europe, dont nous est une facilité que les démocraties peuvent offrir lorsqu’elles Le gouvernement détermine et conduit la politique de la savons les uns et les autres qu’elle est tout à la fois indispen- sont prospères, un luxe que la République ne peut se per- nation. Le premier ministre dirige l’action du gouvernement. sable, incomplète et fragile. L’instant ne serait pas si grave que mettre que lorsque toutes les forces qui s’affrontent en son Telles sont les prescriptions claires et précises de la Constitu- j’esquisserais un sourire en vous observant vous colleter avec sein lui sont également attachées. Nous n’en sommes, hélas ! tion. Elles seront mises en œuvre. De sa majorité, le gouver- la mise en œuvre du traité de Maastricht. plus là et, dans ces conditions, nous aurons à cœur de ne vous nement attend un soutien lucide et attentif. A la nation, il C’est en 1992 que vous-mêmes et vos amis vous êtes mis critiquer que sur l’essentiel. dit : rien ne peut être fait sans son concours actif, sans l’adhé- dans la contradiction dans laquelle vous vous débattez. En ac- Un dernier mot, Monsieur le Premier Ministre, un dernier sion individuelle et collective des citoyens qui la composent. ceptant alors la priorité monétaire, vous en acceptiez forcé- mot personnel, si vous le voulez bien. Nous venons l’un et Les efforts seront justement répartis. La réussite sera l’œuvre ment les implications, que vous ne pouviez ignorer. Car les Al- l’autre du même monde : celui de l’enseignement public. Tous de tous. Ses fruits doivent être partagés. Cette réussite néces- lemands avaient joué cartes sur table. C’est dire que, pour un deux nous nous sommes engagés, pour cette raison, entre sitera du temps et de la persévérance. Elle s’inscrira dans la temps, du moins, vous acceptiez forcément une Europe dif- autres, dans la voie d’une carrière publique de haut fonction- durée, celle du mandat de législature que le peuple nous a férente de celle que vous prétendiez appeler de vos vœux. Que naire d’abord, d’homme politique, ensuite. Puis nos vies ont confié. Il n’y aura ni pause, ni recul, ni reniement. vous en conceviez des regrets n’échappe à personne. Mais ces divergé. J’ai choisi le général de Gaulle et sa haute espérance Je le dis aux Français, ce pacte républicain, ce pacte de dé- regrets (...) sont bien tardifs. Quand on a tiré le vin, il faut le fondée sur l’exaltation de la dignité et de l’impartialité de veloppement et de croissance, ce ne sont pas des promesses boire, surtout quand on est allé soi-même chercher les bou- l’Etat. Vous avez vous-même embrassé l’idéal socialiste. octroyées, mais une parole donnée pour qu’ensemble, tous teilles à la cave. Aujourd’hui encore, Monsieur le Premier Ministre, j’ai le ensemble, nous donnions à la France le ressort et la force A l’époque, il avait semblé à beaucoup que les objectifs de sentiment que l’idéal du chef de la France libre nous mène plus d’affronter son avenir. prospérité, d’indépendance et de liberté de l’Europe auraient haut et plus loin que les promesses qu’avance la social-démo- Mesdames et messieurs les Députés, je le dis avec gravité pu être poursuivis à moindres frais si nous avions mis la re- cratie française. Le verdict de l’Histoire tombera vite. Pour ce et avec résolution : je vous demande votre confiance parce cherche d’une convergence sociale, politique et démocratique pays que, comme vous, j’aime par-dessus tout, j’espère sin- qu’en conscience et en vérité, pour notre pays, j’ai confiance. avant la mise en place de la toiture monétaire. On sait ce qu’il cèrement qu’il ne sera pas trop cruel. LeMonde Job: WMQ2106--0011-0 WAS LMQ2106-11 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 10:24 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0380 Lcp: 196 CMYK

LA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 11

François Bayrou (UDF) : « Vos promesses vous guettent » OUS avez abordé dans votre propos plusieurs aspects Nous avons passé l’un et nous avons manqué l’autre. (...) des problèmes de finances publiques, il y en a. Il y en a eu, Les présidents de la reconstruction du lien de confiance. La morale à Quelles qu’aient été vos déclarations antérieures, nous avons beaucoup, du fait de vos gouvernements et de votre majorité. V l’école en faisait partie. Un effort a été commencé. réussi à passer l’obstacle du pacte de stabilité. Il y a eu na- Et il y en aura. Nous en savons quelque chose. Lorsque vous Pour le poursuivre, notre soutien sera avec vous. Le mot « dé- turellement, pour vous faire plaisir, une déclaration sur l’em- avez dû quitter le pouvoir, en 1993, la France plongeait dans des groupes centralisation » n’a pas figuré dans votre intervention d’une ploi, sans moyens et en termes vagues. Mais mon intention les déficits, et donc dans la dette, au rythme d’un milliard et heure. Et je crois que cela est significatif. Nous avons eu le n’est pas de vous critiquer sur ce point. Tous les efforts qui demi de francs par jour. Il nous a fallu des efforts très lourds, sentiment d’entendre que c’est d’en haut que doivent se vont dans le sens de l’emploi, même symboliques, sont de très impopulaires, pour que le gouvernement d’Alain Juppé UDF, PS, PCF prendre les décisions. Vous construisez un projet jacobin des- bons efforts. fasse diminuer le rythme de ce déficit de quelque 30 %. tiné à renforcer la décision du sommet et n’ayant pas Bien sûr, c’était en contradiction avec vos déclarations anté- En réalité, assez vite, vous allez vous trouver devant le confiance dans les citoyens. Dans une société de confiance, les rieures, comme l’a souligné M. Dray. Mais vous avez eu raison même choix, le même dilemme, qui fut celui de François Mit- et RCV décisions sont discutées au Parlement, dans la transparence, et de signer. Parce qu’une monnaie commune sans discipline, terrand en 1983. Continuer les dépenses, dont on sait qu’elles non pas dans l’opacité des bureaux. Permettez-moi de vous c’est une monnaie qui ne pourrait plus jouer son rôle de conduisent à l’impasse, et de surcroît perdre l’Europe en per- dire que la décision de ne discuter aucun collectif budgétaire, contrepoids au dollar, et ce sont les états sérieux qui paieraient dant l’euro. Ou bien renoncer aux promesses intenables en interviennent l’astuce de décrets d’avance et d’annulation, sans contrôle et pour les autres. (...) Nous avons échoué sur les institutions. Je sauvant l’essentiel, la capacité de la France, et les cinquante sans dialogue, la suppression du débat sur la programmation ne veux pas vous en faire porter la seule responsabilité. (...) Or, années d’effort ininterrompu pour donner à son génie et à ses budgétaire, qui était une vraie et profonde novation, ce ne l’échec de cette réforme, l’incapacité à faire accepter que les citoyens l’arme de la puissance européenne. (...) Comme Fran- à la tribune sont pas des pas vers la transparence, la confiance et la réhabi- grands pays réussissent à peser davantage pour que la déci- çois Mitterrand, vous serez obligé de convenir que le choix litation du rôle du Parlement ! sion européenne ait plus de crédibilité, cela a un sens : on a n’existe pas. La confiance, c’est la cohérence : en quelques jours, votre choisi l’Europe de la décision impossible et de la bureaucratie Pour l’instant, vous avez décidé, et cela provoquera déjà des de l’Assemblée gouvernement a réussi le tour de force d’annoncer la régulari- impuissante. On a choisi l’Europe du chacun pour soi. (...) déceptions, d’éluder ce choix. Vous avez décidé d’attendre. sation de dizaines de milliers d’immigrants clandestins, cou- Si l’Europe n’est pas une puissance, il faut que nous en Mais vos promesses vous guettent, et ceux, de bonne foi, qui y rant ainsi le risque de créer un formidable appel à de nouvelles ayons conscience, alors c’est l’autre modèle européen, celui ont cru s’interrogent. Le jour où vous serez contraints nationale, vagues d’immigration clandestine. La confiance, c’est le réa- que vous et nous, ensemble, avons combattu, sans répit, qui se d’avouer qu’elles sont impossibles à tenir, il vous faudra faire lisme : au moment même où vous exigiez des grands travaux trouvera imposé par la réalité : l’Europe sera une zone de face à la vague de déception et de scepticisme. C’est pour ce en Europe, vous annonciez l’annulation du canal Rhin-Rhône, libre-échange offerte aux convoitises marchandes. (...) C’est jour dangereux – la déception et le scepticisme produisent gé- avant que qui est pourtant sur la liste des douze grands chantiers fran- maintenant que cela va se jouer. Et c’est entre vos mains que néralement des fruits mauvais – qu’il faudra que l’opposition çais. Et vous avez tort d’annoncer la réduction de la moderni- sera la réponse. Entre vos mains, et heureusement aussi entre ait achevé son travail de reconstruction. Il n’y aura, je le dis à sation indispensable de la SNCF et de la privatisation indis- celles du président de la République, dont nous savons la vo- l’avance, qu’un moyen de rendre à la démocratie sa vigueur et le premier pensable d’Air France. (...) lonté européenne et que nous assurons de notre soutien. (...) son allant, ce sera de construire sur la vérité. J’espère de toutes Le projet européen, ce n’est pas à nos yeux un projet poli- Votre ministre des affaires européennes (...) a repoussé l’eu- mes forces qu’il apparaîtra, lorsque la réalité vous aura assigné tique comme les autres, c’est en réalité la condition de tous les ro au rang des décisions à prendre une fois qu’on aurait vu à son rendez-vous, que ces élections auront été les dernières ministre autres. (...) Il y avait deux obstacles à passer pour l’Europe. l’état des finances publiques. Monsieur le premier ministre, élections à promesses. ne réponde Jean-Marc Ayrault (PS) : « Un tel changement ne peut s’accommoder de précipitation » à l’ensemble E gouvernement issu des urnes s’est installé dans la du- courage et démoralise. Le partage salaire/profit, trop déséqui- nos concitoyens est grande : ils devinent, ils sentent, ils rée, celle d’une législature. (...) Les résultats de la confé- libré en faveur des profits, a créé l’atonie. Dans le même connaissent la difficulté du moment et savent trop bien que, L rence intergouvernementale européenne d’Amsterdam temps s’accentuaient les difficultés des ménages, particulière- trop souvent, les périodes d’euphorie artificielle sont suivies des orateurs font l’objet de commentaires mitigés. C’est un fait. Mais n’est- ment des bas revenus ou des revenus modestes, des actifs de coups de frein brutaux qui réinstallent la dépression et le ce point le lot des événements, petits ou grands, qui jalonnent comme des retraités. Parallèlement, la faiblesse de l’activité désenchantement. (...) l’histoire de la construction européenne ? Celle-ci a toujours économique ne pouvait permettre d’endiguer et de diminuer Nous ne croyons pas aux programmes de quarante jours, reflété l’équilibre entre compromis et perspective. Conformé- le chômage. Il convient donc de modifier le cours des choses et aux textes concoctés à la hâte par des bureaux, soumis au Par- ment aux engagements pris, la question de l’emploi a été mise, de redonner du tonus à la demande intérieure. Cela est néces- lement dans l’urgence à une majorité qui marche au clairon. par l’action de nos représentants, au cœur de la démarche eu- saire pour créer les conditions d’une croissance plus forte et Par contre, nous croyons à un Parlement actif, disposant de ropéenne, au même titre que la création d’une monnaie plus sûre : cela est également indispensable pour établir plus son temps pour étudier, proposer, légiférer et contrôler. Nous unique. Votre détermination, Monsieur le Premier Ministre, a de justice dans notre société et engager les réformes néces- croyons également à la concertation, à la démarche contrac- permis, non un simple rééquilibrage des thèses monétaristes, saires. (...) tuelle, à la décentralisation des centres de décision afin que le mais une nouvelle mise en perspective de la création de l’euro. Chacun d’entre nous est conscient qu’un tel ressourcement, citoyen trouve au plus près ses interlocuteurs. C’est en effet Certains étaient prêts, souhaitaient même une crise, une rup- qu’un tel changement de cap ne peuvent s’accommoder d’ef- par la décentralisation que pourront être mieux comprises et ture. C’est mal mesurer le prix à payer – immense – d’un coup fets d’annonce et de précipitation. (...) Rien ne serait plus dan- mieux traitées les préoccupations quotidiennes de nos compa- d’arrêt brutal qui n’ouvrait la voie qu’à l’aventure. (...) gereux et plus fallacieux qu’une avalanche de mesures et de triotes et que prendra tout son sens la nécessaire modernisa- Notre pays s’est installé dans une croissance molle qui dé- textes, qu’une sorte de « tout, tout de suite ». La maturité de tion de la vie publique. Alain Bocquet (PCF) : « Le SMIC aurait dû être un peu plus augmenté » ES Françaises et les Français ont dit avec force leur re- Les communistes ne sont ni pour creuser les déficits ni pour contre des salariés qui ont défendu l’outil de travail ?(...) fus d’une politique d’austérité, d’injustice et de régres- reproduire la même politique qui a échoué. (...) Orienter les stratégies des entreprises vers la création de ri- L sion pour notre société et notre pays. (...) La France ne La priorité, c’est de faire reculer le chômage avec une chesses en France appelle un examen sans complaisance des veut plus être le pays des promesses non tenues. (...) Cette croissance impulsée par l’augmentation du pouvoir d’achat avantages fiscaux des sociétés et des hauts revenus qui ne situation inédite met le gouvernement et la majorité de du SMIC de 4 % – je pense qu’elle aurait dû être un peu plus servent qu’à arbitrer la spéculation financière contre l’em- gauche devant de grandes responsabilités. La majorité n’a élevée –, du RMI, des salaires, des pensions, des allocations ploi. N’est-il pas temps de desserrer l’étau des marchés fi- pas le droit de décevoir. Les Français ne se contenteront pas familiales, des aides personnelles au logement. (...) nanciers en taxant les mouvements de capitaux ? (...) L’ap- de mots ou d’effets d’annonce. Il faudra faire ce qui a été Une autre conception de l’aide aux entreprises doit préva- profondissement de la fracture sociale s’est accompagné de dit ! Le gouvernement, auquel participent trois ministres loir sous forme d’engagements contractuels et contrôlés par l’explosion du nombre des grandes fortunes. Quadrupler communistes, la majorité à l’Assemblée nationale, les partis les salariés, par les élus : pas d’aide publique sans embauche l’impôt sur la fortune lui donnerait enfin la dimension de so- politiques, les syndicats, le mouvement associatif et citoyen sur contrat à durée indéterminée. (...) Cette politique contri- lidarité qui lui fait défaut. (...) La proposition d’un emprunt ont chacun un rôle distinct. (...) buerait du même coup à rééquilibrer financièrement la pro- obligatoire sur les banques, les compagnies d’assurances et Nous, communistes, nous sommes partie prenante de la tection sociale, alors que le plan Juppé, loin de résorber le les hauts revenus, pour la résorption de la dette, mérite majorité, non pour des raisons politiciennes, mais parce que déficit de la Sécurité sociale, a aggravé les inégalités en ma- d’être étudiée. (...) nous voulons le bonheur de notre peuple, que l’intérêt na- tière d’accès aux soins. Le droit à la santé est fondamental. Il L’urgence, c’est le logement social, il faut construire et ré- tional l’emporte, qu’un vrai changement se concrétise ra- passe par des remboursements corrects aux malades, des re- habiliter des centaines de milliers de logements par an. Les pidement, progressivement et durablement. C’est dans les venus décents pour les médecins et par des moyens consé- collectivités, et d’abord les communes, ont un rôle majeur à conditions de l’équilibre établi par le suffrage universel que quents pour l’hôpital. Un financement équitable doit jouer pour l’emploi et prévenir la fracture sociale dans les le groupe communiste travaillera, ici et sur le terrain, dans conduire à faire cotiser des revenus financiers au même taux quartiers. Il faut stimuler l’initiative locale, lui donner plus un esprit responsable et constructif. Nous le ferons en res- que les salaires. de moyens, la dégager des charges indues qu’elle supporte. tant nous-mêmes, sans fard ni surenchère, mais aussi sans Le dogmatisme des privatisations a seulement accentué le En Europe, la contradiction s’aiguise entre la logique du retenue quant à la défense fidèle et loyale des intérêts et de chômage, amoindri les capacités industrielles de la France et projet de passage à la monnaie unique – celle de la rentabili- la souveraineté de notre peuple. (...) enrichi une poignée de grandes sociétés. Il convient de té financière et de la guerre économique – et l’objectif de Dans notre pays, quatrième puissance économique du mettre un coup d’arrêt à toutes les privatisations lancées par l’Europe sociale. Le gouvernement a pris l’initiative de poser monde, l’argent ne manque pas pour impulser une relance la droite au pouvoir ! (...) Qu’ils restent privés ne dispense la question de l’emploi, on reste cependant loin du compte. de l’activité économique répondant à l’attente de nos pas les grands groupes de leur responsabilité sociale, ci- Rien d’essentiel n’a été changé. Le pacte de stabilité (...) est compatriotes. Il faut pour cela réorienter résolument toyenne et d’aménagement territorial. Ne convient-il pas, particulièrement néfaste. (...) Nous avons fait la proposition, l’argent pour l’emploi. Les députés et les sénateurs commu- comme en matière de privatisation, de renoncer à toutes les à l’opposé d’une monnaie unique, d’une monnaie commune nistes veulent travailler tout de suite, nous avons demandé décisions de fermeture d’entreprises et des services publics, de coopération fondée sur les monnaies nationales et qu’un collectif budgétaire réponde aux besoins urgents. (...) comme d’annuler les sanctions disciplinaires prises à l’en- conçue pour favoriser l’emploi et le développement social. Michel Crépeau (RCV) : « La torture existe toujours dans notre pays » ARLER vrai, dire ce que l’on fait et faire tout ce que l’on fait la guerre et mes enfants non plus. Voilà l’essentiel, qu’il Une autre torture consiste à passer les menottes à des gens dit, promettre très peu mais tenir beaucoup : il y a dans convient de rappeler à propos de l’Europe. qui ne sont pas dangereux. Pour passer les menottes, il fau- P votre discours, Monsieur le Premier Ministre, quelque Selon moi, l’indépendance des magistrats du siège et celle drait l’autorisation d’un magistrat et une ordonnance moti- chose de Pierre Mendès France, le maître à penser des radi- des magistrats du parquet, ce n’est pas tout à fait la même vée. Il est scandaleux que les journaux publient des photos de caux. C’est cette image de sérieux et d’intégrité qui est la vôtre chose. Le sujet mérite réflexion. L’avocat général n’est pas un gens menottés alors que ces gens sont présumés innocents. qui, très largement, nous a permis de gagner ces élections. OVNI juridique ni un électron libre. Il parle au nom de quel- Enfin, il faut reprendre le projet de M. Toubon sur l’appel des Je veux parler ici de l’Europe, ce grand thème pour tous les qu’un. Aussi convient-il d’attendre les conclusions de la procès d’assises. (...) hommes et les femmes de ma génération. A son propos, il commission Truche pour voir ce qui doit être fait dans la séré- Peut-être la création de notre groupe et l’attitude d’autres convient, non seulement de parler vrai, mais aussi de parler nité de la commission des lois. La torture existe toujours dans groupes feront-elles naître une liberté de parole dont on ne simple. (...) Si vous voulez être compris du peuple, renoncez à notre pays ! (...) Le pilori moderne, ce sont les photos dans les jouissait guère auparavant lorsqu’on appartenait au parti ma- tout le charabia technocratique qui caractériste aujourd’hui journaux, les images à la télévision de gens mis en examen, joritaire. Ainsi connaissait-on, dès le lendemain des élections, les discours sur l’Europe. (...) Mon arrière-grand-père a fait la pourtant présumés innocents. Or, les écrits et les photos tous les votes de la législature ! Voilà pourquoi les députés ne guerre de 1870, mon grand-père a pataugé dans la boue à Ver- restent et la vie de ces personnes risque d’être gâchée, même venaient pas. Si vous changez cela, Monsieur le Premier Mi- dun et mon père a fait la guerre de 1939. Mais moi, je n’ai pas si elles sont reconnues innocentes et acquittées. nistre, nous serons là pour vous aider à réussir. Lionel Jospin : « M. Séguin, j’ai du mal à comprendre votre logique » NE partie de votre discours [M. Séguin] était plutôt encore rien obtenu, je ne vois pas pourquoi le président de dans ce que le gouvernement et le ministre de l’intérieur destinée à une personne qui ne vient pas à l’Assem- la République s’est félicité des pas en avant qui avaient été ont dit ou ont fait qui permette d’affirmer que je voudrais U blée (...) et semblait moins concerner l’avenir qui faits ! N’a-t-il pas dit, à la conférence de presse, que le régulariser des dizaines de milliers de travailleurs clandes- est devant moi qu’un passé récent dont vous venez de sor- changement de gouvernement avait été une bonne occa- tins (...). Car nous n’entendons pas favoriser l’immigration tir ensemble. Ainsi, je me suis demandé si ce qui concer- sion de faire avancer un certain nombre de questions qui clandestine, mais au contraire arriver à une régularisation. nait Maastricht s’adressait essentiellement à moi. Pour ma étaient dans sa pensée ? Nous avons fait ce que je voulais Enfin, je voudrais revenir, à propos de l’intervention de part, estimant que le refus de ratifier le traité de Maas- faire : ouvrir un espace (...). M. Bayrou, sur le sommet d’Amsterdam et sur ce qu’il a tricht aurait ouvert une crise majeure en Europe, j’avais, à M. Bocquet (...) s’est exprimé dans l’esprit de liberté et appelé l’ « échec des institutions » (...). Je vous rappelle que l’époque, employé la formule suivante : « Je dis non au non de solidarité qui convient entre la majorité et le gouverne- ce n’est pas moi qui ai traité ce dossier depuis dix-huit et je dis donc oui au oui. » Il me semble qu’il est plus co- ment. (...) Je comprends que M. Bocquet puisse regretter mois, ni négocié avec la présidence et avec la Commission, hérent d’avoir dit alors « oui, mais » et de continuer au- que le SMIC et les minima sociaux ne soient pas davantage ni préparé les instructions données à la délégation fran- jourd’hui en mettant des conditions à la monnaie unique revalorisés. Mais les syndicats préfèrent souvent obtenir çaise : les choses étaient bouclées. je ne considère pas, moi, que d’avoir dit « non » hier et de dire « oui » aujourd’hui ! quelque chose par la négociation que se le voir octroyer que le sommet ait été un échec, même s’il n’a pas été à la Soyons clairs ! A propos de la rencontre d’Amsterdam, par le pouvoir politique (...). hauteur de ce que nous avions souhaité lorsque nous j’ai du mal à comprendre votre logique. Si nous n’avons Quant à l’intervention de M. Bayrou (...), je n’ai rien vu étions dans l’opposition. LeMonde Job: WMQ2106--0012-0 WAS LMQ2106-12 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 10:12 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0381 Lcp: 196 CMYK

12 / LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 LA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE Le « pacte républicain » L’annonce d’un « aggiornamento » sur la politique d’immigration Préparée par une mission interministérielle, une refonte d’ensemble, proposé incluant la législation sur la nationalité, est précédée d’une opération de régularisation Abordant les thèmes de l’immigration et de au Parlement lors de la session d’automne. adressée aux préfets dès la semaine pro- tervenu sur l’immigration. La réaffirmation par le chef la nationalité dès les premières minutes de Une mission interministérielle pilotée par le chaine, définira les conditions de régulari- du droit du sol dans l’acquisition de la na- son discours, le premier ministre a annoncé chercheur Patrick Weil devra dans les deux sation de certains étrangers en situation ir- tionalité et l’esquisse de nouvelles poli- qu’un « réexamen d’ensemble » des lois sur mois proposer au gouvernement un projet régulière. Le discours de M. Jospin a tiques de coopération ont également été du gouvernement l’immigration et la nationalité sera proposé de réforme. Auparavant, une circulaire, confirmé le changement de ton très net in- présentées. DÉMOCRATIE LIONEL JOSPIN a confirmé rappelé que, loin de menacer la gers nés en France. Mais le premier identité menacée, mais « en affir- seur du « parler vrai » sur l’immi- b Objectif de la parité qu’un « réexamen d’ensemble » des France, l’arrivée d’étrangers avait ministre n’a pas donné de sens pré- mant les intérêts de la nation et en gration, pour diriger la mission qui hommes-femmes inscrit dans la lois sur l’immigration et sur la na- également façonné la nation de- cis à sa promesse de « rétablir le respectant les droits de la per- doit préparer une réforme d’en- Constitution. tionalité serait soumis au Parle- puis des siècles. Il a même affirmé droit du sol », se gardant de tran- sonne ». Le « réexamen d’en- semble des ordonnances de 1945 b Renforcement de la législation ment dès la session d’automne. La que le droit du sol, c’est-à-dire l’ac- cher la question d’une éventuelle semble » des lois sur la nationalité sur la nationalité et sur les étran- limitant le cumul des mandats. préparation de cette vaste réforme quisition de la nationalité par la suppression de la fameuse « mani- et l’immigration se justifierait ainsi gers, confirme nettement ces choix. b Inscription automatique des a été confiée à une « mission inter- simple naissance sur le territoire, festation de volonté » de devenir par la nécessité d’adapter des flux Certes, les reconduites à la fron- jeunes de dix-huit ans sur les listes ministérielle » dirigée par Patrick est « consubstantiel » à la nation français introduite en 1993. inéluctables aux possibilités d’ac- tière et les expulsions continueront électorales. Weil, directeur de recherches au française, ce qui apparaît abusif car M. Jospin a présenté l’immigra- cueil de la France – ce qui n’est pas « sans défaillance », a laissé en- b Harmonisation de la durée des CNRS, qui doit remettre un rap- ce principe n’a jamais cessé d’être tion comme une « réalité écono- nouveau –, mais aussi aux besoins tendre M. Jospin. Mais la maîtrise mandats électifs sur une base de port d’ici deux mois (lire ci-des- mêlé avec la tradition du droit du mique, sociale et humaine » à maî- d’une économie engagée dans la des flux devrait davantage passer 5 ans. sous). Auparavant, certains étran- sang (acquisition de la nationalité triser. L’idée d’une ouverture des compétition internationale, ce qui par une double politique préven- b Réexamen de la législation sur le gers en situation irrégulière par filiation) tout au long de l’his- frontières n’est donc pas à l’ordre est considéré comme tabou depuis tive : lutte contre le travail clandes- licenciement économique. pourront voir leur cas réexaminé toire. Certes, la loi Méhaignerie de du jour. L’heure reste au l’arrêt officiel de l’immigration de tin, et couplage de la politique de b Rentrée anticipée du Parlement, par les préfets. A côté d’une « poli- 1993 a rompu l’équilibre en jettant « contrôle » de l’immigration, non main-d’œuvre, en 1974. coopération avec la maîtrise des à la mi-septembre 1997. tique d’intégration républicaine dé- la suspicion sur les enfants d’étran- plus au nom de la protection d’une Le choix de Patrick Weil, défen- flux d’entrée. Ainsi, l’embauche de terminée et généreuse », le premier jeunes chômeurs pourrait être ren- IMMIGRATION ministre a précisé que l’immigra- due plus rentable que le recours au b Réexamen d’ensemble de la tion irrégulière et le travail clandes- travail « au noir » au moyen d’exo- législation sur la nationalité et tin seraient « combattus sans défail- Patrick Weil, un spécialiste pour réformer les lois Pasqua nérations de charge. dépôt d’un projet de loi à la lance ». Quant au rapprochement immi- prochaine session du Parlement. Spectaculairement abordés dès Dans l’incessant tohu-bohu po- A quarante ans, l’homme a déjà contient les fondements d’un vé- gration-coopération, il pourrait b Rétablissement de l’acquisition les premières minutes du discours litique sur l’immigration, Patrick vu du pays en matière d’immigra- ritable programme de gouverne- consister à conditionner le verse- automatique de la nationalité de Lionel Jospin, les thèmes de Weil tient depuis plus de dix ans le tion. En 1981, alors responsable ment sur l’immigration (Le Monde ment de l’aide française à la bonne française pour les enfants l’immigration, de l’intégration et de rôle à la fois prestigieux et in- des jeunes du Ceres (la gauche so- du 16 janvier 1996). Prévention volonté des pays de départ en ma- d’étrangers nés en France. la nationalité figurent parmi les confortable d’homme de réfé- cialiste animée par Jean-Pierre des flux par l’assèchement du tière de réadmission des expulsés, à b Examen immédiat par les préfets mesures les plus symboliquement Chevènement), membre du comi- marché du travail clandestin, or- négocier un nouveau statut pour de la situation des sans-papiers. marquées à gauche annoncées par PORTRAIT té directeur du PS, bardé d’un di- ganisation du travail saisonnier, les étudiants étrangers, et à le premier ministre. En faisant de la Cet universitaire plôme de l’Essec, il est nommé coopération avec les pays d’ori- concentrer l’aide au développe- JUSTICE refonte de la politique d’immigra- chef de cabinet de François Au- gine, politique cohérente à l’égard ment sur les zones d’émigration b Carrières des magistrats du tion l’un des signes principaux du dénonce tain, secrétaire d’Etat aux immi- des étudiants étrangers... consti- vers la France. L’aggiornamento parquet garanties, comme celles « retour aux sources de la Répu- le mythe d’une grés. Il vit en direct l’opération de tuent quelques-unes de ses pro- ainsi annoncé suppose, dans la lo- des magistrats du siège, par le blique », le chef du gouvernement « immigration zéro » régularisation des clandestins. Dix positions. Patrick Weil, au- gique gouvernementale, une re- Conseil supérieur de la a rompu avec ses propres hésita- ans plus tard, devenu enseignant- jourd’hui directeur de recherches mise à plat immédiate des situa- magistrature. tions sur le sujet pendant le mou- chercheur à l’Institut d’études po- au CNRS (centre Pierre Léon à tions irrégulières. La teneur et la b Suppression de toute instruction vement des sans-papiers et des pé- rence. A chaque emballement du litiques de Paris, il stigmatise dans Lyon) et membre du Haut Conseil mise en œuvre de la circulaire qui du ministre de la justice concernant titions contre la loi Debré, mais débat, des responsables poli- La France et ses étrangers (collec- à l’intégration, a désormais deux doit être adressée aux préfets la se- des affaires individuelles. surtout avec les discours de tous tiques, des journalistes, des obser- tion Folio), fruit d’une thèse de mois pour traduire son projet maine prochaine pour remédier bords qui, depuis quinze ans, n’ont vateurs étrangers sollicitent ses doctorat, les discours politiques sous une forme législative, lais- aux situations « intolérables et inex- SÉCURITÉ cessé d’amalgamer plus ou moins analyses. Patrick Weil est un des mensongers sur l’arrêt de l’immi- sant à Lionel Jospin le soin de tricables » nées des failles des lois b Renfort de 35 000 emplois de ouvertement immigration et insé- rares chercheurs en ce domaine gration qui font le lit de l’extrême mettre en œuvre sa première exi- Pasqua, préfigureront les orienta- proximité pour la police nationale. curité. capable de nourrir son expertise droite. gence : dire la vérité sur l’immi- tions des futures lois Aubry-Chevè- b Création d’une instance En se réappropriant le thème de d’un précieux recul historique, Cette dénonciation s’étoffe en gration. nement. indépendante chargée de contrôler l’identité nationale tant exploité d’une vision internationale et de 1995 d’une note publiée par la le respect des règles par l’extrême droite, M. Jospin a solides connaissances juridiques. Fondation Saint-Simon, qui Ph. B. Philippe Bernard déontologiques par les services de police. b Création d’une autorité indépendante pour juger de L’interdiction de toute intervention du garde des sceaux dans les affaires l’utilisation du « secret-défense ». b Suppression de toute activité de DANS le chapitre de son discours consacré les parquets libres de gérer seuls l’action pu- la magistrature (CSM) seraient retirés. De- tion du ministère public, et notamment pour renseignement sur la vie politique à la restauration du pacte républicain, Lionel blique. « La responsabilité d’un exercice équi- puis 1993, le CSM rend un avis consultatif sur le problème de la définition de la politique démocratique. Jospin a longuement évoqué la justice. «Le table et non partisan de l’action publique se toutes les nominations du ministère public, à pénale, M. Jospin a déclaré que les travaux b Plan spécial contre la violence respect du droit est fondamental pour la Répu- trouve ainsi remise aux procureurs généraux et l’exception des postes de procureurs géné- de la commission présidée par Pierre Truche, dans les établissements scolaires blique et la démocratie, a-t-il déclaré. Sans lui, procureurs qui en seront comptables devant les raux, qui sont pourvus en conseil des mi- premier président de la Cour de cassation, dès la rentrée prochaine. le lien social se dissout et les institutions sont citoyens », a-t-il conclu. nistres. Sur les 500 projets qui lui ont été permettraient au gouvernement « d’enrichir b Création, avant la fin de l’année, discréditées. Aussi, la justice doit-elle être in- Nul ne sait encore si cet engagement sera soumis du 1er juillet 1995 au 31 décembre sa réflexion et d’éclairer ses décisions ». d’une Agence de sécurité sanitaire. dépendante et impartiale. » Dans l’attente clairement inscrit dans la loi. Actuellement, 1996, le Conseil a rendu quinze avis négatifs. Enfin, le premier ministre s’est engagé à d’une réforme d’ampleur, le premier ministre le code de procédure pénale autorise le Dans la moitié des cas, Jacques Toubon avait prendre des mesures « permettant aux auto- PRESSE a pris un engagement symbolique : la fin des garde des sceaux à donner aux parquets des choisi de passer outre. « L’indépendance des rités judiciaires d’exercer effectivement le b Adaptation du régime des aides interventions de la Place Vendôme. « J’an- injonctions de poursuites mais depuis 1993, magistrats du parquet, s’agissant de leur nomi- contrôle et l’évaluation de l’activité des services publiques à la presse. nonce solennellement que dès aujourd’hui, elles doivent être « écrites et versées au dos- nation, est encore imparfaitement assurée », chargés de la police judiciaire ». Les services b Soutien au service public de la plus aucune instruction concernant des af- sier ». Dans les instructions sensibles, la pra- concluait le Conseil dans son rapport annuel. de PJ, qui sont théoriquement placés sous la télévision grâce à un rééquilibrage faires individuelles de nature à dévier le cours tique est cependant tout autre : le classe- direction du procureur, la surveillance du entre ressources publiques et de la justice ne sera donnée par le garde des ment de l’affaire Mancel ou les retards RÉFORME DU SYSTÈME DES NOMINATIONS procureur général et le contrôle de la recettes publicitaires. sceaux. » calculés de l’affaire Cassetta ont été ordon- Au-delà de la pratique nouvelle, qui chambre d’accusation, dépendent en réalité b Renforcement des pouvoirs du En arrivant à la chancellerie, Jacques Tou- nés au téléphone par le directeur des affaires consistera à transformer l’avis simple en avis du ministère de l’intérieur. Lors de la perqui- Conseil supérieur de l’audiovisuel. bon avait, lui aussi, pris des engagements criminelles et des grâces, Marc Moinard. conforme, M. Jospin a confirmé que le gou- sition au domicile des époux Tiberi, entre mais il s’était contenté d’écarter les « instruc- Pour mettre fin à toute suspicion, le pro- vernement allait réformer le système des no- l’obligation d’assistance au juge d’instruction ÉCOLOGIE tions de non-poursuite » – une promesse qu’il gramme du PS prévoyait donc de « retirer minations. « Le CSM doit assurer à la carrière prévue par le code de procédure pénale et b Révision de la procédure de n’avait d’ailleurs pas respectée. Implicite- définitivement à l’exécutif la possibilité d’inter- des magistrats du parquet les mêmes garanties les ordres illégaux de leur directeur, Olivier déclaration d’utilité publique pour ment, il se réservait donc le droit d’orienter venir dans les affaires individuelles, en parti- qu’à celle des juges du siège. » La réforme Foll, les policiers avaient choisi de violer la les implantations de grands les procédures : à ses yeux, rien ne l’empê- culier pour s’opposer à l’engagement de pour- constitutionnelle de 1993 a en effet instauré loi. Depuis 1993, la notation du procureur équipements. chait, par exemple, de demander à un pro- suites pénales ». un système à double vitesse : les magistrats général est prise en compte pour l’avance- b Abandon du surgénérateur cureur d’ordonner une simple enquête préli- Toujours dans le souci d’instaurer une jus- du siège sont nommés sur avis conforme, ment des policiers mais, visiblement, cette « Superphénix » et arrêt du projet minaire plutôt qu’une information judiciaire. tice indépendante et impartiale, Lionel Jos- voire sur proposition, du Conseil tandis que réforme ne suffit pas à assurer le contrôle de de canal Rhin-Rhône. Deux ans plus tard, M. Jospin va nettement pin a annoncé que les projets de nomination la carrière des magistrats du parquet dépend l’autorité judiciaire sur la PJ. b Révision de la loi d’orientation plus loin : en s’engageant à ne pas « dévier » des magistrats du parquet qui recueilleraient pour beaucoup du bon vouloir du pouvoir sur l’aménagement du territoire. le cours de la justice, il laisse apparemment un avis défavorable du Conseil supérieur de politique. Pour les autres volets de la rénova- Anne Chemin Une police « déontologique » au service de « l’Etat républicain » Une petite révolution du dispositif SUPPRESSION de toute « police RG s’étaient vu imposer « l’arrêt du strictement prévu. Il ne doit pas être riences en ce domaine. En février politique », instauration d’une au- suivi des partis politiques », mais invoqué abusivement et je prétends 1993, le ministre socialiste de l’inté- de sécurité intérieure torité indépendante veillant au bon leur mission « de prévisions électo- qu’il peut fort bien être distingué rieur, Paul Quilès, avait signé un usage du « secret défense », créa- rales » et de « suivi des campagnes quand il est en cause et quand il est décret créant un Conseil supérieur EN DEUX PHRASES, Lionel Jos- visant à l’association de 35 000 per- tion d’une commission indépen- électorales » avait été confirmée. sans fondement », avait-il déclaré le de l’activité de la police (CSAP) : pin a ébauché une petite révolution sonnes recrutées au titre des contrats dante contrôlant « le respect des « Dans la République, il n’y a pas 9 avril, en annonçant qu’une chargé d’émettre « des avis sur le pour le dispositif de sécurité inté- locaux de sécurité qui pourraient par- règles déontologiques » par les ser- de place pour une police politique », commission nationale serait char- fonctionnement des services de la rieure. L’irruption de « 35 000 em- ticiper aux fonctions d’accueil, de mé- vices chargés de la sécurité pu- a tranché Lionel Jospin. Aux ser- gée d’opérer cette distinction. Le police nationale dans ses relations plois de sécurité », venant « en ren- diation sociale et de présence sur la blique : trois axes de réformes ont vices de police, il interdira la re- gouvernement devrait s’inspirer de avec le public », il aurait pu être sai- fort » des effectifs de la police et de voie publique ». Ces contrats « feront été retenus par Lionel Jospin pour cherche de « tout renseignement sur la proposition inscrite en 1995 par si par les ministres de l’intérieur ou la gendarmerie nationale ne s’inscrit l’objet d’une élaboration partenariale assurer des pratiques policières la vie politique démocratique ». Les le Conseil d’Etat dans son rapport de la justice, un parlementaire, un en rien dans la tradition d’un Etat au sein du comité local de sécurité dignes d’un « Etat républicain ». RG, auxquels cette mission in- annuel : la création « d’une syndicat policier ou une associa- exerçant son autorité régalienne sur présidé par le maire, aidé par le Ainsi esquissés, ces projets visent combait depuis plus d’un demi- commission nationale du secret-dé- tion. les forces de sécurité. L’élaboration commissaire de police ou par le des errements que le PS avait, ces siècle, en seront déchargés. Ils fense (...) constituerait un pas décisif Mais Charles Pasqua avait sup- de « contrats locaux de sécurité », commandant de gendarmerie ». Im- dernières années, contribué à dé- pourraient toutefois continuer à (...) vers la suppression d’un des der- primé cette instance dès mai 1993, proposée par le gouvernement aux pliquant des comités de quartier, noncer à l’occasion de dérapages s’intéresser aux mouvements poli- niers bastions de l’autocontrôle de la remplaçant par un Haut Conseil communes « pour mettre en œuvre des représentants des associations flagrants. tiques ne respectant pas les règles l’administration ». Cette proposi- de déontologie aux prérogatives les objectifs de sécurité publique », ne et du monde économique, ils fixe- Echaudé par l’« espionnage » des du jeu républicain, menaçant tion préfigure l’instauration de nettement moins étendues et qui correspond pas davantage au sché- ront des objectifs (accueil dans les débats à huis clos de son conseil l’ordre public ou usant de mé- l’« autorité indépendante » annon- se prononçait seulement à la de- ma, historiquement dominant dans commissariats, rapidité des inter- national par les renseignements thodes d’action violentes. cée par le premier ministre. mande du ministre de l’intérieur. la France jacobine, d’un dispositif ventions, information des victimes, généraux (RG) parisiens, le 19 juin Face aux « bavures » ou aux dys- Dans son rapport de mars 1997, le policier placé sous la houlette du taux d’élucidation). « Signés conjoin- 1994, le PS avait déposé une plainte L’ABUS DU « SECRET-DÉFENSE » fonctionnements policiers, le pre- PS préconisait d’aller « au-delà » préfet et des directions centrales du tement par le maire et par le préfet, ils pour atteinte à la liberté indivi- Au chapitre de « l’utilisation abu- mier ministre s’est enfin engagé à du CSAP : créer une instance pou- ministère de l’intérieur. seront exécutés, sur instruction du duelle et à l’intimité de la vie pri- sive du secret-défense », dénoncée présenter un projet de loi « portant vant être saisie par l’administration Exprimés en termes généraux, ces préfet, par les fonctionnaires de po- vée. Révélée par la presse, l’inter- par le premier ministre, c’est l’af- création d’une instance indépen- ou par les citoyens, diligentant propos sont éclairés par le pro- lice. » Ces deux axes de réformes ception des débats internes d’un faire des « écoutes » de la cellule dante chargée de contrôler le respect « pour l’ensemble des forces de sé- gramme adopté en mars par le bu- constituent, en creux, une sévère parti par un policier, membre d’une dite antiterroriste de l’Elysée qui des règles déontologiques par les ser- curité (...) les enquêtes des corps reau national du PS. « La participa- critique des carences du service pu- section des RG chargée du suivi des avait conduit Lionel Jospin, alors vices responsables de la sécurité pu- d’inspection » et émettant « des re- tion de membres de la population, blic policier face à une montée de la partis politiques, avait fait grand premier secrétaire du PS, à préciser blique ». Recevant force de loi, commandations publiques qui s’im- formés et encadrés par des profes- délinquance désormais pleinement bruit. Le ministre de l’intérieur ses positions. « Le secret-défense cette instance serait assurée d’une posent à l’administration ». sionnels, aux tâches de police préven- reconnue. Charles Pasqua avait alors engagé n’a pas à s’appliquer – sous peine de durée de vie plus longue que celle tive doit être activement expérimen- une réforme en demi-teinte : les graves dérives – hors des cas où il est connue par les premières expé- Erich Inciyan tée. C’est le sens de la proposition E. In. LeMonde Job: WMQ2106--0013-0 WAS LMQ2106-13 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 10:03 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0382 Lcp: 196 CMYK

LA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 13 Un « objectif de parité » pour mettre le droit en accord avec les mœurs UNE RÉVISION de la Constitu- La précédente majorité n’avait dans des élections de liste, c’est au- rand et Edouard Balladur s’étaient tion est ce qu’il y a de plus diffile à pas fait sienne les conclusions de cet trement plus complexe dans des mis d’accord pour réformer le droit effectuer en période de cohabita- organisme. Lors d’un débat à l’As- scrutins uninominaux, comme les d’asile, il faut donc préciser dans la tion. Lionel Jospin a pourtant décidé semblée nationale, le 11 mars, législatives ou les cantonales. Certes, Constitution comment s’applique de tenter une telle réforme, qui né- M. Juppé n’avait envisagé, « à titre il est toujours possible d’imposer un principe posé par son préambule. cessite la totale coopération du pré- personnel », de rendre la parité obli- aux partis de présenter autant de Or, l’article 89 de la Loi fondamen- sident de la République et le bon gatoire que dans les scrutins de candidats femmes que de candidats tale, la voie normale de sa révision, vouloir du Sénat. A ses yeux, per- listes, c’est-à-dire les élections muni- hommes, mais rien ne peut garantir prévoit qu’elle peut intervenir soit à mettre aux femmes de remplir leur cipales, régionales et européennes, que la parité subsistera au niveau la suite d’une proposition parlemen- rôle, à égalité avec les hommes, afin de laisser le temps à une « géné- des élus. Parler d’« objectif », c’est taire, soit d’un projet du président dans la vie politique justifie d’ouvrir ration de femmes, dont notre vie poli- aussi prévenir qu’il faudra du temps de la République « sur proposition du un tel chantier. tique a tant besoin, d’apparaître ». pour y parvenir. Dans L’Express, premier ministre ». Son texte doit En proposant d’inscrire dans la Sous l’impulsion de M. Jospin, les M. Jospin jugeait « réaliste » un délai être voté en termes conformes par Loi fondamentale « l’objectif de la socialistes, en revanche, avait décidé de « dix ans pour approcher de la pa- les deux Chambres du Parlement. Il parité entre les femmes et les de mettre leur pratique en cohé- rité entre les élu(e)s ». est ensuite soumis à référendum, le Favoriser l’indépendance hommes », le premier ministre rence avec leur principe. Ils avaient chef de l’Etat ne pouvant préférer tranche un débat qui oppose ceux réussi à ce que 30 % de leurs candi- RÉFORME CONSTITUTIONNELLE une réunion des députés et séna- qui estiment que l’universalité de la dats lors des législatives soient des Pour y parvenir, il faut impérative- teurs en Congrès que si la révision des journalistes citoyenneté interdit toute sectorisa- femmes. Les résultats prouvent que ment modifier la Constitution. En est le fruit de son initiative. tion qui pourrait déboucher sur une les électeurs y ont été sensibles : sur 1982, la gauche avait prévu qu’une Pour mettre en œuvre cet engage- LE GOUVERNEMENT d’Alain responsabilités susceptibles de ga- communautarisation, à ceux qui les 246 élus du PS, il y a 42 femmes liste aux élections municipales ne ment, le premier ministre aura donc Juppé avait fragilisé la presse quo- rantir l’indépendance des journa- font remarquer que le retard consi- contre 5 sur 37 pour le PC, 5 sur 140 pourrait « comporter plus de 75 % de besoin de la coopération du pré- tidienne. L’ancien premier mi- listes. Cette création, suivie par dérable pris par la France en la ma- pour le RPR, 7 sur 109 pour l’UDF. personnes du même sexe ». Le sident de la République. Au moment nistre s’était illustré en réduisant celle du Figaro puis d’autres titres, tière impose des mesures exception- Au total, elles sont 63. Conseil constititionnel, le 18 no- de décider d’aider ou non M. Jospin, les aides à la presse et en suppri- a abouti à la naissance en 1967 nelles (Le Monde du 8 mars). Ce Attendre la bonne volonté des vembre 1982, avait censuré cette dis- M. Chirac se souviendra, peut-être, mant l’abattement fiscal de 30 % d’une Fédération de sociétés des débat avait été relancé par la publi- partis n’a donc pas paru suffisant à position au motif, notamment, que que dans la tribune qu’il a publiée dont bénéficiaient les journalistes. journalistes, puis en 1969 à un pro- cation, dans L’Express du 6 juin 1996, M. Jospin. Fidèle à ce qu’il a tou- la déclaration des droits de l’homme dans des quotidiens régionaux, le Dans le même temps, il laissait jet de statut des entreprises de d’un manifeste « pour la parité » si- jours pensé – dans un entretien à de 1789 proclame que tous les ci- 7 mai, il écrivait : « Je m’engage per- augmenter les tarifs postaux, ma- presse coordonné par André Pay- gné par dix femmes engagées à L’Express, il avait apporté son sou- toyens « sont également admissibles sonnellement à tout faire pour per- jorant ainsi les coûts de distribu- sant, qui a reçu au début des an- droite et à gauche. Il avait été nourri tien au manifeste –, il reprend donc à tous dignités, places et emplois pu- mettre [aux femmes] de participer tion des journaux pour les abon- nées 70 l’accord des principaux par un rapport, publié le 15 janvier, comme premier ministre, la formule blics, selon leur capacité et sans autre pleinement à la vie économique et po- nés. Simultanément, il favorisait la syndicats de journalistes. de l’Observatoire de la parité, orga- du programme du PS sur l’« objectif distinction que celles de leurs vertus et litique de la France. » publicité à la télévision, particuliè- Ce projet souligne notamment nisme créé par Alain Juppé en octo- de parité ». Elle est vague. Car si la de leurs talents ». rement sur les chaînes privées, par le droit à l’information des ci- bre 1995. parité est facile à mettre en œuvre Comme lorsque François Mitter- Thierry Bréhier le biais d’amendements législatifs ou via des décisions du CSA. Chan- gement de ton avec Lionel Jospin 1 % pour la culture qui évoque « l’impératif d’indépen- Nouvelle limitation pour le cumul des mandats dance, corollaire de la liberté de Lionel Jospin s’est engagé à communication ». Le premier mi- consacrer réellement 1 % du bud- LA POSSIBILITÉ de cumuler que M. Jospin a demandé à ses mi- conseils généraux. Il est peu pro- Sur le principe, le chef de l’Etat nistre a précisé que « l’indépen- get de l’Etat à la culture, tout en plusieurs mandats ou fonctions nistres de respecter – et le cumul de bable que ceux-ci acceptent de se n’est pas hostile au quinquennat. dance, ce sont au premier chef les précisant que cet objectif sera électives va connaître une nouvelle deux fonctions exécutives locales. voir interdire ce cumul sans livrer En 1973, il avait approuvé la ré- garanties données aux journalistes atteint « progressivement ». Le restriction. Lionel Jospin en a fait, Le PS proposait que cette ré- bataille. forme inaboutie de Georges Pom- pour l’exercice de leur profession, et gouvernement d’Alain Juppé, dans sa déclaration de politique gé- forme entre en vigueur progressi- M. Jospin a aussi annoncé qu’il pidou. En 1991, alors dans l’opposi- notamment aux rédactions par rap- malgré les déclarations d’inten- nérale, une « priorité » pour moder- vement, à l’occasion du renouvelle- proposerait au Parlement d’harmo- tion, il avait également défendu le port aux actionnaires ». tion de Jacques Chirac, avait lais- niser la démocratie, tout comme il a ment de chaque Assemblée. Si ce niser, « sur une base de cinq ans », quinquennat aux côtés de Valéry La question de l’indépendance sé ce budget glisser au-dessous annoncé qu’il proposerait l’harmo- schéma est respecté, et si la loi est la durée de tous les mandats élec- Giscard d’Estaing. « Il serait morale- des rédactions, exprimée notam- de cette barre. Des opérations de nisation de la durée des mandats adoptée avant le printemps 1998, tifs. Aujourd’hui, seuls les mandats ment difficilement acceptable que ment par la montée en puissance, restructuration administrative électifs à cinq ans. les présidents de conseils généraux de député et de député européen M. Mitterrand n’applique pas cette ces dernières années, des « socié- ont tenté de camoufler l’effon- La législation actuelle interdit à et régionaux ainsi que certains sé- ont cette durée. La modification règle à lui-même » si elle était adop- tés de rédacteurs » dans la presse drement du budget qui se situe un élu de détenir plus de deux des nateurs qui cumulent une autre concernerait donc les mandats mu- tée, indiquait-il alors. En revanche, écrite et dans l’audiovisuel, rede- aujourd’hui aux alentours de mandats ou fonctions suivants : dé- fonction importante seraient nicipaux, départementaux et régio- lors de son débat télévisé avec vient ainsi d’actualité. Mais le 0,75 % de celui de l’Etat. Si l’en- puté européen, conseiller régional, contraints de faire un choix dès naux, d’une durée de six ans, le M. Jospin en 1995, M. Chirac jugeait thème et sa déclinaison – quelle gagement est tenu, il devrait per- conseiller général, conseiller de Pa- l’année prochaine. En effet, en 1998 mandat de sénateur (neuf ans) et, que le quinquennat « n’est pas d’ac- personnalité morale pour une ré- mettre au ministre, Catherine ris, maire d’une commune de auront lieu des élections régionales, bien entendu, le septennat prési- tualité ». Il avait cependant ajouté : daction ? Comment faire en sorte Trautmann, de débloquer la si- 20 000 habitants ou plus, adjoint des élections cantonales et le re- dentiel. L’instauration du quin- « Si, au cours du prochain mandat, qu’elle dispose de pouvoirs réels tuation dans des secteurs au- au maire d’une ville de 100 000 ha- nouvellement d’un tiers du Sénat. quennat suppose une révision de la un débat peut s’ouvrir ou doit s’ou- dans une entreprise de presse, in- jourd’hui paralysés, tels que le bitants et plus. La nouvelle Assemblée nationale Constitution, c’est-à-dire l’aval du vrir, alors j’y serais tout à fait favo- dépendamment de l’aspect finan- patrimoine, qui a perdu en deux Le premier ministre n’est pas en- compte en son sein six présidents président de la République. Or, sur rable. » cier ? – n’ont jamais été pris en ans un tiers de son budget. tré dans les détails de la réforme de conseils régionaux et dix-huit cette question, Jacques Chirac s’est compte par le législateur. qu’il proposera. Cependant, en juin présidents de conseils généraux. donné des marges d’appréciation. Cécile Chambraud Parce qu’elles ne disposent pas 1996, le PS s’était fixé des objectifs Cependant, si elle entendait ap- encore de fonds, ces sociétés de toyens, « qui crée pour le pouvoir précis : interdire à un député ou à pliquer une législation plus stricte journalistes ne peuvent agir qu’à la l’obligation de favoriser l’existence un sénateur d’être en même temps aux sénateurs, la majorité actuelle marge. Leur existence se fonde et le développement d’une presse in- député européen et à un parlemen- pourrait butter sur un obstacle : les pourtant sur un constat de base en dépendante, compétente et plura- taire d’être aussi maire, président lois qui concernent le statut des sé- forme de paradoxe : la multiplica- liste », grâce notamment à « un ré- d’une structure intercommunale, nateurs ne peuvent être adoptées tion des « supports » d’informa- gime fiscal privilégié » ; le droit des président de conseil général ou ré- définitivement sans l’accord du Sé- tion, écrits ou audiovisuels, ainsi rédactions à « disposer de pouvoirs gional. Les socialistes souhaitent nat. Or, la Haute Assemblée, qui de que leur adossement à des leur permettant de garantir l’indé- également interdire le cumul entre par la Constitution « assure la re- groupes financiers et industriels pendance de leurs membres, celle la fonction de ministre et une fonc- présentation des collectivités territo- qui livrent le contrôle du média des entreprises et la scrupuleuse tion exécutive locale – interdiction riales », regorge de présidents de qu’ils possèdent au plus offrant. honnêteté des informations diffu- Surtout, elles partent du postulat sées » et « la nécessité d’un statut que l’information n’est pas un pro- des entreprises de presse » qui per- Les jeunes inscrits d’office sur les listes électorales duit comme un autre mais un élé- mette de limiter le « droit de la ment de la démocratie et de son propriété ». Il proposait la création Lionel Jospin a annoncé, jeudi 19 juin, que l’inscription des jeunes pluralisme, intellectuel et poli- d’un « fonds national » suscep- sur les listes électorales serait rendue automatique l’année de leur tique. tibles d’aider les entreprises de majorité. Pris de court par la dissolution de l’Assemblée nationale, Une première réponse à cette presse en difficulté ou sur le point de nombreux jeunes ayant atteint leur majorité après les élections volonté d’affirmer l’indépendance de se créer. présidentielle et municipales de 1995 avaient omis de s’inscrire sur des journalistes et la spécifité de Dans le domaine de l’audiovi- les listes électorales pour les dernières législatives, imprévues. A l’information a été fournie en 1951, suel, Lionel Jospin a indiqué qu’il l’exception de ceux qui ont eu dix-huit ans entre le 1er janvier et le lorsque Le Monde et son directeur était favorable au pluralisme à la 24 mai 1997, ils n’ont donc pas pu voter, puisque les listes électorales d’alors, Hubert Beuve-Méry, ont télévision. Il estime donc qu’il faut étaient closes depuis le 31 décembre 1996. Jacques Chirac avait lui- dû affronter des convoitises exté- encourager le service public et ne même évoqué le sujet, le 10 mars, lors de son intervention télévisée rieures. La crise avait débouché sur pas le soumettre aux seules consacrée aux jeunes. « J’ai demandé au ministre de l’intérieur, avait- la création de la Société des rédac- contraintes du marché publicitaire. il alors annoncé, de mettre à l’étude la possibilité pour les jeunes d’être teurs du Monde, à la fois action- systématiquement inscrits sur les listes électorales et de recevoir auto- naire du quotidien et investie de Yves-Marie Labé matiquement leur carte d’électeur. » Grands équipements : démocratiser la prise de décision AVEC la confirmation de l’aban- en onze ans, le surgénérateur n’a du canal Rhin-Rhône, c’est toute la ou associations contestataires n’ont don du canal à grand gabarit Rhin- fonctionné que neuf mois et demi. procédure de prise de décision sur comme unique recours que de dé- Rhône et la fermeture de Superphé- Aucun plan de reconversion n’a été les « grands projets » qui devrait marrer une procédure en conten- nix, Lionel Jospin a officiellement esquissé pour le moment. Quant au être remise à plat : « La démocratie tieux auprès du Conseil d’Etat. « enterré » deux projets dans le col- calendrier de fermeture, la conseil- ne peut souffrir la confiscation du La loi Bouchardeau de 1983 avait limateur des écologistes et, par voie lère pour l’environnement de Ma- pouvoir de décider », notamment introduit un début de concertation, de conséquence, au cœur de l’al- tignon, Bettina Laville, s’est bornée s’agissant d’équipements « aux re- par la légalisation des enquêtes pu- liance électorale PS-Verts. Dès sa à assurer que « le gouvernement se tombées économiques, écologiques et bliques lorsque l’environnement est prise de fonction comme ministre donne au moins six mois ». humaines considérables », a souligné menacé et l’élargissement des pré- de l’aménagement du territoire et L’abandon du Rhin-Rhône était, M. Jospin. rogatives du commissaire enquê- de l’environnement, Dominique lui aussi, attendu. Depuis la victoire teur. Avec la « révision de la procé- Voynet (Verts) avait réaffirmé que de la gauche, on ne s’interroge plus « ADHÉSION COLLECTIVE » dure de déclaration d’utilité la centrale de Creys-Malville (Isère) que sur la manière de classer juri- Aujourd’hui, lorsqu’un projet est publique », M. Jospin veut renverser serait fermée et que le canal ne ver- diquement le dossier. Séduisant sur envisagé, à l’initiative de l’Etat ou la logique même des décisions : si la rait pas le jour. Dans le même souci le papier ou sur une carte de l’Eu- des élus locaux, la procédure de réforme voit le jour, il faudra de contenter les écologistes, le pre- rope, le projet d’une autoroute flu- consultation ne démarre qu’une prendre l’avis des populations inté- mier ministre a annoncé son inten- viale de 229 kilomètres hérissée fois le dossier prêt et bouclé, études ressées avant toute décision. Dans tion de revoir le système de d’écluses et bouleversant irrémédia- d’impacts comprises. Le préfet fait l’entourage de Mme Voynet, on se contrôle sur les installations de blement le paysage apparaissait à afficher en mairie le projet et de- réjouit de ce changement radical : haute technologie : « Je souhaite que l’examen comme un « monstre », mande aux maires l’ouverture de « C’est un système d’élaboration as- les fonctions de contrôle ne soient pas incapable d’endiguer le développe- registres de consultation des popu- cendante qui est mis en place, et non confondues avec celles qui relèvent ment du transport routier. Alors lations pour l’enquête publique. plus une procédure pour faire avaler de l’exploitation », a-t-il indiqué. que la plupart des élus du secteur Une fois celle-ci terminée, le la pilule. C’est une porte ouverte pour Depuis sa création en mai 1977, ont rejoint les opposants, les commissaire enquêteur rend un construire des mécaniques d’adhé- Superphénix s’est heurté à une op- chambres de commerce et d’indus- avis que le préfet n’est pas obligé de sion collective et de repérage de l’in- position féroce. Ce qui devait être le trie et quelques conseils généraux, suivre. Pour les grands équipe- térêt général », souligne un proche « fleuron » nucléaire français n’a fait dont celui du Bas-Rhin, constituent ments, la décision remonte jusqu’au du ministre. que connaître problèmes et arrêts le dernier carré de résistance. premier ministre, qui tranche après depuis son inauguration en 1986 : Mais, au-delà de Superphénix et avis du Conseil d’Etat. Les citoyens Sylvia Zappi LeMonde Job: WMQ2106--0014-0 WAS LMQ2106-14 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 09:52 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0383 Lcp: 196 CMYK

14 / LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 LA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE Les mesures relatives Les allocations familiales seront placées sous plafond de ressources Cette réforme prélude, selon Martine Aubry, ministre de l’emploi et de la solidarité, au « pacte à une refonte plus complète de la protection sociale Lionel Jospin a annoncé, jeudi 19 juin, que milles d’au moins trois enfants. Le premier autres que salariaux, les cotisations sala- réforme de l’assurance-maladie. M. Jospin a de solidarité et de les allocations familiales ne seront plus ver- ministre a confirmé l’élargissement des re- riales étant réduites en proportion de l’aug- précisé, enfin, que la loi Thomas sur les sées aux ménages ayant plus de cettes de l’assurance-maladie à l’ensemble mentation de la CSG. Il a annoncé la réunion fonds d’épargne-retraite sera « remise en 25 000 francs de revenus mensuels. Mais ce des revenus, par l’élargissement de la contri- d’« états généraux » de la santé, au début de cause » dans la mesure où elle affecte les ré- développement » « plafond » devrait être relevé pour les fa- bution sociale généralisée (CSG) aux revenus 1998, pour examiner la mise en œuvre de la gimes de retraite complémentaires. b Respect des échéances, prévues LE PREMIER MINISTRE a an- 25 000 francs par foyer », afin « d’en 25 milliards de francs. A la perte de toutes les familles à partir du système de protection sociale dans par le traité de Maastricht pour la noncé, jeudi 19 juin, que les alloca- réserver le bénéfice » aux familles recettes liée à la contraction de la deuxième enfant – une exception le sens d’« une solidarité accrue », réalisation de l’Union économique tions familiales seront désormais « qui en ont effectivement besoin ». masse salariale s’ajoute, en effet, la en Europe, où tous les pays oc- aussi bien en matière de cotisa- et monétaire. versées sous conditions de res- Le couperet ne tombera pas aussi loi sur la famille de juillet 1994, troient une aide dès la première tions que de prestations. Il est pro- b Remise, à la mi-juillet, de l’audit sources, et qu’elles ne bénéficie- brutalement, indique-t-on cepen- dont le coût avait été visiblement naissance. En revanche, les caisses bable qu’à l’avenir d’autres aides des finances publiques. ront donc plus qu’aux ménages à dant au ministère de l’emploi et de sous-estimé. versaient d’autres prestations sous seront modulées selon les revenus. revenus modestes ou moyens. la solidarité : en dessous de La réforme a peine annoncée, conditions de ressources (alloca- M. Jospin a aussi confirmé la créa- EMPLOI-SALAIRES Cette annonce, inattendue, ne 25 000 francs par ménage, il y aura l’Union nationale des associations tion parent isolé, aides au loge- tion d’une assurance-maladie uni- b Conférence nationale sur les constitue pourtant qu’une demi- « un ou deux paliers pour limiter les familiales (UNAF) l’a jugée « inad- ment, allocation de rentrée sco- verselle, mise en chantier par l’an- salaires, l’emploi et le temps de surprise : si la mesure ne figurait effets de seuils » ; entre missible », regrettant que, pour «la laire, etc.). En modifiant un cienne majorité, et le transfert travail, en septembre, pour pas dans le projet socialiste pour 25 000 francs et un plafond de re- première fois », un gouvernement système qui prévalait depuis 1945, progressif de la cotisation maladie engager la négociation sur la les législatives, elle était inscrite en venus qui reste à déterminer, les fa- « ose mêler la politique de lutte le gouvernement a poussé à son des salariés sur une « contribution réduction de la durée 1995 dans le programme présiden- milles nombreuses (trois enfants contre la pauvreté avec la politique terme une logique à l’œuvre depuis sociale élargie à l’ensemble des reve- hebdomadaire du travail, de 39 à tiel de Lionel Jospin. Il reprend ain- ou plus) auraient encore droit à des familiale ». Après un rapide calcul, les années 70 : il ne s’agit plus d’in- nus, y compris financiers », qui 35 heures, sans perte de salaire. si une mesure que son prédéces- allocations familiales. ce mouvement regroupant des as- citer les couples à avoir des en- pourrait prendre au moins trois Loi-cadre, avant la fin de la seur avait glissée dans son plan de sociations de gauche et de droite fants, mais d’accueillir ces derniers ans. législature, ramenant la durée réforme de la protection sociale, « DES ÉCONOMIES » estime que la mesure va pénaliser dans les meilleures conditions pos- Le ministre de l’emploi estime légale du travail à 35 heures. mais à laquelle Alain Juppé avait Que fera le gouvernement des huit cent mille familles sur les sible. De familiale, la politique est que cette opération « donnera du b Mobilisation immédiate de tous dû finalement renoncer sous la sommes ainsi économisées ? Dans quatre millions de bénéficiaires ac- devenue sociale. pouvoir d’achat », notamment aux les acteurs publics et privés pour pression des associations fami- un premier temps, elles ne de- tuels des allocations familiales. Le ministre de l’emploi et de la salariés modestes, et que ce mode mettre en œuvre la priorité liales. vraient pas être reversées sous Pour Jean-Paul Probst (CFTC), solidarité, Martine Aubry, ne cache de financement « pénalisera moins absolue en faveur de l’emploi des M. Jospin a précisé que les allo- forme de prestations, mais bien président de la CNAF, c’est un pas que « l’objet essentiel, ce n’est le travail ». Enfin, M. Jospin a an- jeunes. cations familiales (650 francs pour rester « des économies », précise-t- « changement de logique » qui pas une politique nataliste ». Elle re- noncé que des « états généraux » b Hausse du SMIC de 4 %. deux enfants, 1 500 francs pour on rue de Grenelle. Sur les années risque d’entraîner des « effets per- connaît, aussi, que la réforme des de la santé seront réunis « au début b Interruption des suppressions trois, etc.) seront, après le vote 1996-1997, la Caisse nationale des vers », comme « des sous-déclara- allocations familiales est « symbo- de l’année prochaine ». Ils seront d’emplois dans la fonction d’une loi, versées sous conditions allocations familiales (CNAF) a ac- tions de revenus ». Jusqu’à présent, lique » de la façon dont le gouver- l’occasion d’une remise à plat du publique. de ressources « inférieures à cumulé un déficit qui est proche de ces allocations étaient accordées à nement entend réorienter tout le plan Juppé, que Mme Aubry juge « comptable, injuste et sans cohé- FISCALITÉ rence ». « Il n’a donné aucun résul- b Stabilisation et, si possible, La loi sur l’épargne-retraite révisée 1 600 francs pour la rentrée scolaire tat, affirme-t-elle. Le premier état diminution des prélèvements des lieux est bien pire que ce que l’on obligatoires. Lionel Jospin a annoncé que certaines dispositions de la loi Tho- L’allocation de rentrée scolaire (ARS), qui devait être de 420 francs pensait trouver. Nous réfléchissons à b Examen des possibilités d’une mas sur l’épargne-retraite, votée le 20 février, seront « remises en à la prochaine rentrée, sera portée à 1 600 francs. Créée en 1974, un vrai plan sur la Sécurité sociale. » baisse de la TVA. cause » car elles « peuvent porter atteinte aux régimes par réparti- l’ARS concerne 5,5 millions d’élèves de six à dix-huit ans, dont les fa- Pour l’heure, le déficit cumulé tion ». Le premier ministre a estimé qu’au moment où « la montée du milles ont un revenu annuel qui n’excède pas 98 466 francs avec un (1996-1997) du régime général at- SÉCURITÉ SOCIALE chômage et l’évolution de la démographie fragilisent nos systèmes de re- enfant, 121 189 francs avec deux enfants. teint, officiellement, 90 milliards de b Transfert progressif des traite par répartition », il faut « les consolider en concertation avec En 1993, l’ARS était passée de 400 francs à 1 500 francs. Cette aug- francs, dont 17 seulement seront fi- cotisations salariales d’assurance l’ensemble des partenaires sociaux ». mentation exceptionnelle, reconduite en 1994 et 1995, représentait nancés par la Caisse d’amortisse- maladie sur une contribution En revanche, il n’est plus question de l’abroger, comme M. Jospin un coût annuel de 6,4 milliards de francs. A la rentrée 1996, dans le ment de la dette sociale. Le gouver- sociale élargie à l’ensemble des l’avait annoncé durant la campagne. Au ministère de l’emploi et de cadre des mesures pour rééquilibrer la Sécurité sociale, Alain Juppé nement devrait publier le rapport revenus, y compris financiers. la solidarité, on indique que plusieurs points, tels que le principe de avait décidé de la ramener à 1 000 francs. Le surplus de 1 180 francs de la commission des comptes de b Mise en place de l’assurance l’adhésion individuelle ou les avantages fiscaux consentis à ces annoncé par Lionel Jospin, qui représente une dépense de plus de la Sécurité sociale, fin juin. maladie universelle fonds, seront revus. Les décrets d’application de la loi n’étaient pas 6 milliards de francs, sera pris en charge par le budget de l’Etat, a b Evolution du cadre actuel de la parus avant les élections. annoncé le ministre de l’emploi et de la solidarité. Jean-Michel Bezat maîtrise des dépenses de santé.

RETRAITES b Remise en cause de la législation Trente-cinq heures de travail par semaine d’ici cinq ans récente sur les fonds de pension. b Retraite avant 60 ans pour tout LA QUESTION qui se pose dé- fert de la cotisation-maladie sur la francs. Si la loi lui faisait obliga- qui comporterait également, selon des cofinancements (Etat, collecti- salarié ayant cotisé 40 ans. sormais à tout premier ministre CSG, donnant ainsi un nouveau tion de relever le SMIC, et si le ca- M. Jospin, des mesures pour limi- vités locales, offices d’HLM, entre- fraîchement nommé n’a pas été surcroît de pouvoir d’achat, à tous lendrier politique lui imposait de ter les recours abusifs aux heures prises de transports, etc.). Il faut, LOGEMENT épargnée à Lionel Jospin : et l’em- les salariés cette fois. donner un premier signe, M. Jos- supplémentaires et développer le cependant, « professionnaliser » b Financement, dès cette année, ploi ? En affirmant, jeudi 19 juin, M. Jospin pouvait d’autant pin dispose d’autres leviers. temps partiel choisi. Le premier ces métiers afin que celui qui de la réhabilitation de que celui des jeunes est sa « priori- moins se montrer trop généreux La réunion, en septembre, de la ministre s’est fixé comme objectif l’exerce apporte « des réponses 100 000 logements té absolue » et qu’il souhaite des sur le SMIC que le gouvernement conférence nationale sur l’emploi, de ramener la durée légale du tra- fiables et durables », et c’est à cela supplémentaires, dont 50 000 HLM. premiers résultats « dès cet au- a décidé, selon Martine Aubry, de les salaires et la durée du travail, vail de trente neuf à trente-cinq que doit également servir l’aide de b Revalorisation, au 1er juillet 1997, tomne », il a donné l’impression de « ne pas toucher » à la ristourne au sein de laquelle Etat, patronat heures « avant la fin de la législa- l’Etat. Par ailleurs, le gouverne- du barème de l’aide personnalisée se départir de sa volonté d’inscrire dégressive sur les cotisations so- et syndicats doivent débattre de ture ». ment va inciter le patronat et les au logement. son action sur les cinq ans de la lé- ciales (jusqu’à 1,33 fois le SMIC) ces sujets, sera le véritable rendez- syndicats, gestionnaires de l’Une- b Réexamen de la taxation du gislature. En apparence, du moins. RECENSEMENT DES POTENTIELS dic, à étendre l’allocation de rem- surloyer de solidarité. Car créer des emplois, a résumé Le programme de sept cent mille placement pour l’emploi, qui per- er M. Jospin, « c’est à la fois une exi- Hausse du SMIC de 4 % au 1 juillet emplois pour les jeunes (trois cent met à des salariés ayant cotisé FAMILLES gence immédiate et une œuvre de cinquante mille dans le privé, au- quarante ans de partir en retraite, b Allocation de rentrée scolaire longue haleine ». Avec la reprise de L’augmentation de 4 % du SMIC au 1er juillet, qui sera soumise aux tant dans les secteurs public, para- à condition que leur entreprise portée de 420 à 1 600 francs. la croissance, c’est dans la hausse partenaires sociaux lundi 23 juin, représente un « coup de pouce » de public et associatif), d’une durée embauche un salarié. Mme Aubry b Accueil de tous les enfants dans maîtrisée des salaires, la réduction 250 francs brut environ, supérieur à la stricte augmentation légale, de cinq ans et payés au moins au souhaite que ce droit soit offert à les cantines scolaires. négociée du temps de travail et la qui aurait été de 1,80 %, selon le ministère de l’emploi. Cette hausse, SMIC, constitue un autre levier. tous ceux qui ont cent-soixante b Allocations familiales placées révision de la législation sur les li- qui bénéficiera à 2,2 millions de smicards, entraînera, selon le pre- Les aides de l’Etat, financées par la trimestres de cotisation retraite, sous conditions de ressources cenciements économiques que se mier ministre, « la plus forte progression du pouvoir d’achat depuis suppression de dispositifs peu effi- mais aussi aux chômeurs âgés. (plafond fixé à 25 000 francs pour trouve, selon lui, une bonne partie quinze ans ». En 1995, Jacques Chirac avait aussi décidé de relever le caces, doivent, selon Mme Aubry, Enfin, le premier ministre a an- un ménage avec deux enfants). des remèdes au fléau du chômage SMIC de 4 %, mais l’inflation sur les douze derniers mois était alors permettre de soutenir la création noncé sa volonté de réviser la lé- (12,8 % de la population active). de 1,6 %. Elle est tombée, fin mai 1997, à + 0,9 %. Actuellement, le SMIC d’emplois répondant à des besoins gislation sur les licenciements ECOLE-CULTURE L’augmentation de 4 % du est de 6 406,79 francs mensuel brut, soit 5 018,13 francs net. L’Etat existant et encore sans réponse, économiques. Si le gouvernement b Rétablissement de la priorité à SMIC, moins importante que ce compensant pour la Sécurité sociale les allègements de charges sur le « mais aussi de faire émerger de n’a pas renoncé à rétablir l’auto- l’éducation. que certains attendaient, est un salaire minimum, cette hausse devrait entraîner un coût budgétaire nouvelles activités » qui, à terme, risation administrative de licencie- b Crédits supplémentaires pour les premier signe de cette absence de d’environ 4 milliards de francs. pourraient se passer de subven- ment, supprimée par la droite en zones d’éducation prioritaire. précipitation érigée en méthode tions. M. Jospin a demandé un re- 1986, « tout reste ouvert », assure b Mise en place d’un plan social de gouvernement. Conjuguée à la censement immédiat de ces poten- Mme Aubry, visiblement soucieuse étudiant. forte revalorisation de l’allocation instaurée par Alain Juppé. Or, vous du premier ministre avec les tiels « dès les prochains jours », de trouver le meilleur point b 1 % du budget de l’Etat de rentrée scolaire, elle permettra, l’Etat doit rembourser à la Sécurité réalités sociales. Il souhaite donc souhaitant que les premiers d’équilibre entre les intérêts des réellement consacrés à la culture. selon le ministère de l’emploi et de sociale ces allègements du coût du qu’elle fasse l’objet d’un « travail contrats pour les jeunes soient si- salariés, victimes de la précarité la solidarité, d’injecter 10 milliards travail destinés aux emplois peu préparatoire approfondi » durant gnés à l’automne. Mme Aubry a dé- croissante de l’emploi, et ceux des SERVICES PUBLICS de francs dans l’économie dès la qualifiés, et la hausse de 4 % du sa- l’été. C’est à l’issue de cette pre- jà sollicité huit à neuf ministères. entreprises, toujours à la merci b Préservation des services publics rentrée. Dans les mois qui laire minimum devrait accroître mière conférence que Martine Au- Dans un second temps, elle sou- d’une décision des juges. et adaptation des entreprises du viennent, elle pourrait être mécaniquement cette dépense de bry doit déposer un « projet de loi- haite, par bassins d’emplois, lancer secteur public. complétée par un premier trans- l’ordre de quatre milliards de cadre sur les trente-cinq heures », des « appels à projets » et trouver J.-M. B. La « priorité à l’éducation » a été réaffirmée sans engagements précis LES MOTS ont bien sonné. En fai- discrimination positive – « donner 1995 et mars 1996, M. Jospin en a lance ou d’aide aux devoirs et feront cales. A de rares exceptions près, par M. Bayrou. Ce dernier, toutefois, sant de l’école le « berceau de la Ré- plus à ceux qui ont moins » –, les ZEP promis un troisième pour la rentrée. bientôt défaut. On réfléchit égale- elles se sont jusqu’à présent refusées n’était pas parvenu à sortir du casse- publique », en évoquant la laïcité, en avaient pour objectif de faciliter la Les déclarations de Claude Allègre ment à la constitution d’un réseau de à intégrer les frais de restauration tête de la refonte des aides sociales, exaltant « l’adhésion à une citoyenne- réussite scolaire des élèves les plus sur Europe 1, le 10 juin, ont montré cadres sur le terrain. parmi les aides sociales allouées aux un système complexe, coûteux, et té active et responsable », Lionel Jos- défavorisés. Les enseignants y sont une volonté de « retour à l’ordre ». La baisse de fréquentation des can- familles les plus défavorisées. inégalitaire (Le Monde du 11 janvier). pin, ancien ministre de l’éducation payés davantage (une « indemnité de « Nous serons absolument inflexibles tines avait déjà été évoquée par le PS Sans un mot pour la réforme de Dans un premier temps, le gou- nationale, a flatté un large auditoire. sujétions spéciales » de 6 200 francs sur le problème de la violence à durant la campagne des législatives. l’université, essentiellement de na- vernement pourrait se contenter de Cependant, au moment de traduire par an) et les effectifs moins lourds, l’école », avait déclaré le nouveau mi- Dans les collèges, la mise en place ture pédagogique, de l’ancien mi- revaloriser les bourses, dont bénéfi- ces envolées en axes d’action, le pre- mais, depuis sept ans, ces 558 zones nistre de l’éducation, ajoutant : d’un nouveau système de versement nistre de l’éducation, M. Jospin s’est cient près de 400 000 étudiants, pour mier ministre s’en est tenu à quel- n’ont jamais fait l’objet d’un réexa- « Nous allons redonner du pouvoir aux des bourses a amplifié cette désaffec- cantonné à la relance d’un plan so- 6,3 milliards de francs, mais il lui fau- ques indications touchant à la vie men pourtant promis par... Lionel chefs d’établissement, nous allons tion. Depuis 1994, une aide globale à cial étudiant qu’il avait commencé à dra aussi s’attaquer à l’allocation de quotidienne : cantines, plan social Jospin, Jack Lang et François Bayrou. mettre probablement plus de personnel la scolarité est versée en une fois aux mettre en œuvre en 1991, parallèle- logement social (ALS), versée sans étudiant. Et la réapparition de la Certaines ZEP ne se justifient plus, dans les quartiers difficiles, nous allons familles par les allocations familiales, ment au schéma de développement conditions de ressources (4,6 mil- « priorité à l’éducation », mot d’ordre on ne sait rien de leurs résultats sco- entourer davantage les élèves quand ils alors que les sommes dues pour la « Université 2000 ». Malgré une aug- liards de francs), ainsi qu’aux me- des anciens gouvernements socia- laires, et la liaison avec la politique de sont en difficulté. » cantine étaient auparavant prélevées mentation substantielle des alloca- sures fiscales qui profitent aux fa- listes, a surtout fait figure d’un retour la ville reste très insuffisante. Un toi- par le collège à la source. tions et du nombre de bénéficiaires, milles les plus favorisées aux sources, sans inventivité exces- lettage, qui demande un vrai courage LA FRÉQUENTATION DES CANTINES Pour rétablir cette mesure, évaluée l’objectif des 25 % de boursiers n’a (9,3 milliards de francs). Quels que sive. politique, est donc nécessaire, Au ministère, avec la fin du service à 900 millions de francs, plusieurs so- jamais été atteint. L’élaboration d’un soient les arbitrages, le futur plan so- Ainsi de la politique des ZEP comme le souligne un rapport de militaire, on s’inquiète de la dispari- lutions sont à l’étude : gratuité de la nouveau plan est devenue une né- cial devrait se traduire par un alour- (zones d’éducation prioritaires), pour l’inspection générale de septembre tion prochaine des jeunes gens qui cantine pour les élèves boursiers ou cessité. Le « statut de l’étudiant », dissement important de la charge de lesquelles des « moyens supplémen- 1996. effectuaient leur service national création d’une allocation spéciale une des promesses de Jacques l’Etat. taires » doivent être « mobilisés dès la Après deux plans contre la vio- dans les établissements scolaires. versée par les CAF. Pour financer ce Chirac durant la campagne prési- prochaine rentrée ». Créées par Alain lence à l’école, successivement pré- Ceux-ci – au nombre de 5 700 – ac- programme, l’Etat pourrait être ten- dentielle, était d’ailleurs intégré dans Michel Delberghe Savary en 1982 sur le principe de la sentés par François Bayrou en mars complissent des tâches de surveil- té d’y associer les collectivités lo- la réforme de l’Université proposée et Béatrice Gurrey LeMonde Job: WMQ2106--0015-0 WAS LMQ2106-15 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 10:18 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0384 Lcp: 196 CMYK

LA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 15 La défense d’un service public placé « au cœur du lien social » LE SECTEUR PUBLIC est, pour nécessaires. La porte est donc en- nationalisations de 1981, qui expli- français. Quels sont-ils ? Le premier M. Jospin, l’un des piliers du « mo- trouverte sinon vers des privatisa- quaient que le secteur public devait ministre a cité l’énergie (accordant dèle républicain » qu’il veut réaffir- tions du moins vers des évolutions être l’avant-garde du changement en sus à ce domaine une cause d’in- mer. « L’économie française s’est tou- du capital de certaines entreprises industriel et social. Elle ne se réfère dépendance nationale), il aurait pu jours appuyée sur une volonté publiques, conformément, d’ail- aucunement non plus aux réflexions nommer le train. Ni l’EDF ni la SNCF politique forte », a-t-il rappelé, et l’un leurs, à la loi dite de « respiration » américaines – récentes celles-ci – sur ne verront donc leur statut modifié. des instruments privilégiés de cette du secteur public. la « croissance endogène » qui Le traitement du « secteur public » volonté reste certainement à ses « Les grands services publics sont disent que le développement des sera différent. Les critères de distinc- yeux un secteur public étendu et une chance dans le combat pour l’em- pays (plus exactement leur niveau de tion entre service et secteur sont puissant. Mais, évoluant un peu par ploi. » La conception de M. Jospin compétitivité) est lié de façon étroite pour le moins flous et on ne trouve rapport aux discours de campagne, il n’est guère économique. Elle ne ren- à la qualité de leur infrastructure en guère de référence dans la littérature a admis, en soulignant que c’est à re- voie pas aux théories du « fer de général, routes et réseaux de télé- économique qui puisse expliquer gret, que des « adaptations » sont lance », élaborées pour justifier les coms bien sûr mais aussi éducation cette différenciation. Mais M. Jospin et cadre de vie. a donné une liste qui éclaire : l’élec- M. Jospin est un homme de for- tronique, l’aéronautique, d’« autres mation administrative et de culture secteurs » (dans lesquels il faut pro- Une campagne de réhabilitation pour les HLM et des aides au logement publique. Il fait partie de cette majo- bablement inclure les banques) et les rité des hommes politiques qui télécommunications. L’intérêt du LILLE priétaires. En 1995, 126 000 réhabili- consommées en 1996, pour un raient à 140 000 le nombre de loge- ignore le monde des entreprises pri- pays et de son industrie peut de notre envoyée spéciale tations de logements privés ont été montant global de crédits de ments sociaux réhabilités en 1997, vées. Sa conception qui flatte « l’ex- conduire à des évolutions. A mi-parcours de son congrès an- aidées, pour un montant moyen de 1,3 milliard de francs. pour un crédit supplémentaire d’en- ception française » d’un Etat aux Cette perspective reste encore très nuel, qui se tient jusqu’au 2O juin à 10 000 francs par logement et un to- viron 750 millions de francs. prérogatives élargies, est d’abord incertaine. Les privatisations sont- Lille, le mouvement HLM a accueilli tal de 2,7 milliards de subventions. L’ENGAGEMENT DE 1989 La deuxième mesure annoncée politique. Elle renvoie au modèle ré- elles toutes interdites ? Même pour avec satisfaction et soulagement le Un peu plus de 30 000 de ces loge- En chiffrant à 200 000 par an, par Lionel Jospin concerne l’aide publicain et au principe de solidarité les banques ? Quel sera le sort d’Air discours de politique générale du ments ont bénéficié d’une aide im- pendant cinq ans, le nombre total personnalisée au logement, qui de- et elle s’inscrit dans la tradition his- France ? Celui de France Télécom ? premier ministre : les mesures an- portante (jusqu’à 70 000 francs) de de logements à réhabiliter, le nou- vrait être « actualisée et revalori- torique nationale. Le précédent gou- Comment réaliser les restructura- noncées répondent aux principales l’Agence nationale pour l’améliora- veau gouvernement renoue avec sée ». Dès l’ouverture du congrès, vernement, dans le même esprit, tions européennes de la défense ? revendications du mouvement. Pla- tion de l’habitat (Anah). Réalisées, l’engagement pris par François Mit- l’Union avait réclamé l’actualisation avait inventé l’idée d’un « service pu- M. Jospin semble admettre des ou- çant le logement en tête des priori- notamment, dans le cadre d’opéra- terrand, alors président de la Répu- « d’urgence » des barèmes, gelés blic à la française » et l’avait défen- vertures de capital non pas en tés de son action pour « renforcer la tions programmées d’amélioration blique, au congrès HLM de 1989. depuis 1994. Les aides personnelles due avec un succès relatif à Bourse mais à travers la signature solidarité nationale » – devant la po- de l’habitat (OPAH), ces réhabilita- Cet engagement n’avait pu être te- (APL et AL) dont bénéficient près Bruxelles. d’accords industriels. France Télé- litique familiale et l’école –, Lionel de six millions de familles ab- Cette vision détonne sur une pla- com pourrait accepter son associé Jospin a annoncé « un programme sorbent, chaque année, 70 milliards nète où l’ensemble des pays ont en- Deutsche Telekom à son capital. Le exceptionnel » de réhabilitation d’un Une loi contre les exclusions sociales de francs. gagé des politiques de privatisation. tour de table d’Air France pourrait million de logements d’ici à la fin de La simple actualisation sur le ni- La France va consolider son image faire une place pour les partenaires la législature. « Dès cette année, a-t- Brutalement arrêtée à l’Assemblée nationale, le 21 avril, par l’an- veau de l’inflation représente, pour de pays étatiste. Mais, fût-elle quali- de la compagnie. il précisé, les crédits nécessaires à la nonce de la dissolution, la loi contre l’exclusion est de retour deux 1997, un surcoût d’environ un mil- fiée d’archaïque, M. Jospin la dé- La contradiction est celle à la- réhabilitation de 100 000 logements mois plus tard sous la forme d’un engagement succinct. Au passage, liard de francs, qui risque d’être peu fend. Néanmoins, il a commencé, quelle se trouve confronté le PS supplémentaires, dont 50 000 en elle a gagné un pluriel, devenant dans le discours de Lionel Jospin perceptible sur le montant de la semble-t-il, à en mesurer les d’une façon générale : ce début HLM, seront mobilisés. » une « loi contre les exclusions sociales ». Le premier ministre n’en a quittance individuelle des loca- contraintes, notamment finan- d’ouverture sera critiqué par les syn- Déjà, en ouverture du congrès, pas dit plus sur le contenu ou la date à laquelle son gouvernement taires. En quinze ans, le nombre de cières : l’Etat n’a plus les moyens de dicats hostiles et par le Parti commu- mercredi 18 juin, le secrétaire d’Etat honorera cette promesse qui devrait réjouir la plupart des associa- bénéficiaires des aides personnelles sa belle ambition et il ne peut pas re- niste, mais il sera jugé très insuffisant au logement, Louis Besson, avait ju- tions de solidarité. Celles-ci s’étaient déclarées déçues par l’inter- a doublé, ce qui avait conduit en capitaliser les entreprises publiques par les dirigeants de ces entreprises gé « consternant et inacceptable » ruption du projet du gouvernement Juppé dont elles avaient pour- 1996 l’Union HLM à parler d’« im- qu’il détient et qui, toutes, ont be- et par les milieux économiques. Les que les réhabilitations aient été ra- tant souvent pointé des lacunes. En s’engageant sur la voie d’une loi, passe budgétaire ». soin d’importants apports d’argent contraintes budgétaires risquent menées « à moins de 100 000 prêts Lionel Jospin risque rapidement d’être confronté à la même diffi- Il reste à préciser le niveau de la frais. Il faut donc « s’adapter ». d’être plus fortes qu’attendu et de par an » dans le secteur HLM. Mais culté : s’attaquer avec des moyens limités à un mal qui demande « revalorisation » annoncée. Le Pour ce faire, le premier ministre contraindre le gouvernement à aller il avait aussi averti qu’il veillerait à une réforme profonde de la société. mouvement HLM attend du nou- distingue les services publics du sec- plus loin. Ce « patrimoine commun » accélérer « simultanément » la réha- veau ministre de l’équipement, des teur public. Les premiers, dit-il, que vénère M. Jospin, vaut moins bilitation dans le parc social et dans transports et du logement, Jean- « sont au cœur du lien social ». Ils ga- qu’il ne croit. En fait, il coûte cher au le parc privé. Dans l’esprit de tions peuvent déboucher sur un nu que pendant deux ans. L’Union Claude Gayssot, qui doit prononcer rantissent l’égalité de traitement citoyen-contribuable. Il est peut- M. Besson, il s’agit d’un parc « so- conventionnement avec l’Etat, ce nationale des HLM chiffre à 600 000 son premier discours public à Lille, entre les citoyens, les villes et les être des moyens moins républicains cial de fait » où la vacance est im- qui assimile alors ces logements au le nombre de logements HLM à ré- qu’il explicite les intentions du gou- campagnes, et relèvent en cela d’une mais plus efficaces d’assurer la soli- portante et, pour partie, liée au parc HLM. Dans le parc HLM, habiliter. Les 50 000 Palulos supplé- vernement. « conception fondamentale de la so- darité. mauvais état des logements et à la 90 000 primes à l’amélioration des mentaires promis pour cette année ciété ». Les services publics forment faiblesse des ressources des pro- logements sociaux (Palulos) ont été déjà par le premier ministre porte- Christine Garin une grosse pierre du socle social Eric Le Boucher Intégrer l’exigence environnementale à l’aménagement du territoire LA VOLONTÉ annoncée du gouvernement de « révi- liard du Fonds national de développement des entre- ser » la loi d’orientation du 4 février 1995 pour l’amé- prises et un plan de « revitalisation » du monde rural. nagement et le développement du territoire (dite loi L’alternance politique est venue balayer l’ensemble du Pasqua), « afin que toutes les dimensions – écologiques, dispositif. culturelles et économiques – du territoire soient prises en Le jour même de la passation de pouvoir, les proches compte dans les régions », équivaut à une remise à plat de Mme Voynet aujourd’hui membres de son cabinet ne de l’ensemble d’une politique conduite successivement cachaient pas la portée du changement à opérer. « C’est par Charles Pasqua et Jean-Claude Gaudin. La feuille de l’ensemble du document de base [l’avant-projet de sché- route de Dominique Voynet, le nouveau ministre ma national] qu’il faudra réécrire. Plusieurs mois seront (Verts) de l’aménagement du territoire et de l’environ- nécessaires pour désensabler le dossier et le présenter en nement, est claire. Il s’agit désormais de s’employer à soulignant le principe de développement durable. » concilier deux concepts apparemment contradictoires : l’aménagement d’un côté, l’environnement de l’autre, UNE NOUVELLE RÉFLEXION sachant que l’essentiel des crédits viennent désormais De fait, depuis le début des années 90, la gauche a de Bruxelles. entamé une réflexion élargie sur une notion qu’elle Le point d’orgue de la politique antérieure avait été avait vue pour l’essentiel, entre 1981 et 1993, sous la tenue à Auch (Gers), le 10 avril, d’un comité inter- l’angle de la décentralisation. Elle estimait, comme l’in- ministériel pour l’aménagement et le développement dique dans un récent rapport Jean-Pierre Balligand, dé- du territoire (CIADT), présidé par Alain Juppé. Ce puté de l’Aisne et spécialiste du PS pour l’aménage- CIADT très médiatisé devait s’inscrire dans le fil de la ment du territoire, qu’en « donnant la liberté aux « grande oœvre » de Charles Pasqua, qui fut en réalité communes, départements et régions, la question du déve- un élan brisé. loppement du territoire se résoudrait d’elle-même ». Au- De la préfecture du Gers choisie à titre symbolique, jourd’hui, une nouvelle réflexion voit le jour. Celle de le gouvernement devait approuver l’avant-projet de « territoires pertinents de développement ». Il s’agit des schéma national d’aménagement et de développement « pays », lesquels sont précisément des entités re- du territoire. Ce document, destiné à modifier l’archi- connaissables à leur cohésion géographique, culturelle, tecture territoriale de la France à l’horizon 2015, aurait économique ou sociale. Pourront-ils être aussi le cadre dû être soumis au Parlement, après avoir fait l’objet d’un projet commun de développement qui associerait d’une consultation régionale pendant quatre mois. En- l’environnement ? C’est ce que le gouvernement devra fin, quatre-vingts mesures avaient été prises à Auch, prouver. dont la délocalisation hors de l’Ile-de-France de 3 375 emplois publics, la dotation à hauteur d’un mil- Jean Menanteau Agriculture : M. Le Pensec puisera dans le « vivier Vasseur » LA LOI (Vasseur) d’orientation législatives, Jacques Chirac, voulant Bruxelles. » Ceci avec tous les syn- agricole est morte, vive la loi (Le trancher des querelles entre minis- dicats représentatifs et pas unique- Pensec) d’orientation ! Le ministre tères, avait demandé à Philippe ment avec la FNSEA et ses satel- breton et socialiste de l’agriculture Vasseur de compléter le texte sur lites. Le ministre recevra et de la pêche va donc pouvoir, trois volets : la fiscalité d’entre- officiellement le 27 juin le bureau sans tarder, saisir le flambeau qu’a prise, l’espace rural et la revalorisa- de la Confédération paysanne laissé son prédécesseur UDF et tion des petites retraites. Le Sénat (gauche). chiraquien du Pas-de-Calais. Vu avait même fixé une date pour la Quant à l’autre volet majeur de l’intérêt que porte le président de discusion du texte : les 3 et 4 juin. la déclaration (qui passe sous si- la République à l’agriculture et au Louis Le Pensec dispose donc lence le secteur de la pêche) du monde paysan, on peut parier que d’un matériau abondant et d’un premier ministre – « une modula- le gouvernement sera « marqué à cadre déjà tracé. Mais sur de nom- tion des aides sera recherchée en vue la culotte » par l’Elysée sur ce dos- breux points, le projet Vasseur, d’une plus grande équité » –, il sier, Jacques Chirac veillant de près voulant contenter tout le monde, a touche un sujet très sensible qui di- à ce que le futur projet de loi soit laissé sceptiques, voire déçus, vise le monde agricole et doit de préparé dans les meilleurs délais. beaucoup d’interlocuteurs. Louis toute façon être négocié à Après neuf mois de concertation Le Pensec a indiqué, pour sa part, Bruxelles. Les observateurs auront avec l’ensemble des organisations qu’il voulait « valoriser » le travail remarqué, en tout cas, qu’il n’a pas professionnelles et syndicales et les préparatoire fait par les organisa- prononcé le mot tabou et redouté innombrables lobbys, Philippe Vas- tions professionnelles. Mercredi par la FNSEA de « plafonnement » seur avait fait adopter par le 18 juin devant le congrès des pro- des soutiens et subventions. Les or- conseil des ministres du 30 avril un ducteurs de blé réuni à Dijon il a ganisations professionnelles ont, projet de loi fort « corpulent » de défini sa méthode de travail : globalement, bien accueilli les pro- 165 articles sur « l’agriculture, l’ali- « Souci de parler vrai, de dialoguer pos de M. Jospin. mentation et la forêt ». Trois jours franc et d’aboutir à des choix clairs avant le premier tour des élections que la France pourra défendre à François Grosrichard LeMonde Job: WMQ2106--0016-0 WAS LMQ2106-16 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 09:56 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0385 Lcp: 196 CMYK

16 SOCIÉTÉ LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997

JUSTICE La cour d’assises spé- sonnement à la réclusion criminelle tats, ayant fait trente-huit morts et b LA DÉFENSE a vivement critiqué le entendu, les autorités espagnoles ciale de Paris a condamné, jeudi à perpétuité. b CE COMMANDO, plus de soixante-dix blessés. Le plus déroulement du procès. Le principal ayant refusé son transfert. La dé- 19 juin, les six ressortissants français placé sous le contrôle direct de la di- meurtrier visait, le 11 décembre témoin, Henri Parot, arrêté en 1990 fense assure que ses aveux ont été membres du commando Argala à rection de l’ETA, avait commis de 1987, une caserne de la garde civile et qui aurait livré les noms des obtenus sous la torture, thèse reje- des peines allant de six ans d’empri- 1978 à 1989 une vingtaine d’atten- à Saragosse, faisant onze morts. membres du commando, n’a pu être tée par le ministère public. Trois membres de l’ETA condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité Au terme de trois semaines d’audience, la cour d’assises spéciale de Paris a lourdement condamné les six Français du commando Argala, placé sous le contrôle direct de la direction de l’organisation séparatiste. L’absence d’un témoin-clé, incarcéré en Espagne, a pesé sur les débats

A L’ISSUE de plus de cinq sanctionné de six ans d’emprison- pour avoir refusé de se plier aux hommes a pour origine l’interpel- pect de l’affaire que les autorités douze ans contre Philippe Saez et heures de délibérés, la cour d’as- nement. exigences financières de l’ETA. lation à Séville, le 22 avril 1990, espagnoles ont refusé qu’Henri Jean-Vincent Garcia en fustigeant sises de Paris, spécialement Les six hommes comparais- Une grande partie des attentats d’Henri Parot avec 300 kilos d’ex- Parot vienne témoigner devant la le caractère « militaire » de l’orga- composée de sept magistrats pro- saient depuis le 26 mai sous l’ac- ont été commis à l’aide de voi- plosifs dans sa voiture. Interrogé cour d’assises. nisation. fessionnels, a condamné, jeudi cusation principale d’« assassinats tures piégées à Madrid. Mais le par la police, il aurait livré le nom Cette absence a effectivement Le procès, qui s’est prolongé 19 juin, six ressortissants français, en relation avec une entreprise ter- plus meurtrier fut celui qui visait, de son frère et de ses autres pesé sur le cours des débats. Elle a pendant trois semaines, a été ins- membres de l’organisation sépa- roriste ». Ils étaient accusés le 11 décembre 1987, une caserne complices. Pour la défense, ces dé- provoqué le refus d’assister à l’au- truit à l’audience essentiellement ratiste basque (ETA-militaire) à d’avoir participé, à des degrés di- de la Guardia civile à Saragosse, nonciations ne pouvaient avoir dience de Jean Parot, Jacques Es- « sur dossier » car l’examen de la des peines allant de six ans d’em- vers, à vingt et un attentats et une faisant onze morts dont cinq en- été faites que sous la torture. Les nal et Frédéric Haramboure. Lors personnalité des accusés, puis prisonnement à la réclusion crimi- tentative, commis en Espagne fants et deux femmes. avocats ont soutenu que c’était de son réquisitoire, l’avocat géné- l’étude de chacun des attentats se nelle à perpétuité. entre 1978 et 1989. Ces attentats L’arrestation en France des six pour éviter l’évocation de cet as- ral, Gino Necchi, s’est élevé contre sont déroulés selon une procé- Les principaux responsables de ont entraîné la mort de trente- l’hypothèse d’aveux obtenus sous dure inhabituelle en cour d’as- ce groupe appelé « commando iti- huit personnes dont six enfants et la torture, en relevant que les sises. Aucun des témoins n’a été nerante » ou commando « Arga- fait plus de soixante-dix blessés. Deux refus de la justice espagnole conditions de garde à vue sont su- entendu, en dehors des policiers la », Jean Parot, Jacques Esnal et Composé uniquement de Fran- périeures à celles qui existent en chargés des investigations en Frédéric Haramboure, ont été çais placés directement sous les Henri Parot, arrêté le 22 avril 1990 à Séville et qui aurait livré le France puisqu’un avocat, certes France. condamnés à la réclusion crimi- ordres du comité exécutif de l’or- nom des membres du commando jugé à Paris, a été condamné en commis d’office, est présent lors Cette circonstance a été dénon- nelle à perpétuité, assortie d’une ganisation séparatiste, le Espagne à 5 145 années de prison. Les défenseurs des trois princi- des interrogatoires. cée par la défense et, notamment, période de sûreté de dix-huit ans commando intervenait ponctuel- paux accusés ont demandé en vain qu’il soit entendu par la cour Si les condamnations pronon- par Me François Blanco, avocat de pour les deux derniers. Parmi les lement en Espagne avant de se ré- d’assises spéciale. En réponse à une demande d’entraide judiciaire cées contre les trois principaux ac- Jean Parot, qui s’est insurgé contre trois autres, qui avaient été remis fugier en France. Leurs victimes transmise par la France, les autorités judiciaires espagnoles ont re- cusés sont conformes aux réquisi- « un procès fictif » en demandant en liberté depuis 1991, Jean- étaient principalement choisies fusé de « prêter » Henri Parot, en invoquant des raisons de sécurité tions, l’avocat général avait l’acquittement de son client qui Vincent Garcia et Philippe Saez parmi les généraux et les officiers et d’ordre public. Elles se sont également opposées à la venue en demandé des peines plus fortes « n’a pas eu le droit d’être confron- ont été condamnés à dix ans de supérieurs de l’armée espagnole, France de Luis Roldan, dirigeant de la garde civile à l’époque de l’ar- pour les trois autres, soit quatorze té à son accusateur ». réclusion criminelle, alors que des magistrats et plusieurs civils, restation d’Henri Parot, qui fait en Espagne l’objet de poursuites ju- ans de réclusion criminelle contre Jean-Pierre Erremundeguy a été dont une industrielle assassinée diciaires dans une affaire financière devant être jugée ces jours-ci. Jean-Pierre Erremundeguy et Maurice Peyrot

Un ancien militant d’extrême droite A la Hague, l’eau de mer est contaminée, selon Greenpeace M. Le Floch-Prigent CHERBOURG n’est fait pour protéger la popula- ment posée par Greenpeace : que menait un trafic de cassettes pédophiles de notre envoyée spéciale tion dans le « no man’s land » d’un faire des échantillons prélevés à Après les galets, l’eau de mer. kilomètre de rayon entourant l’ex- l’extrémité de la conduite ? « Nous de nouveau SOUPÇONNÉ d’avoir acheté des C’est le démantèlement du réseau Greenpeace a révélé, vendredi trémité de la conduite, là où Green- avons 15 litres de déchets nucléaires à cassettes vidéo à caractère pédo- « Toro Bravo » qui a mis les gen- 20 juin, que l’eau de rejet de l’usine peace a fait ses prélèvements. Alors bord du Rainbow C, explique Da- phile réalisées à l’étranger, puis darmes sur la piste de Bernard Ala- de retraitement nucléaire Cogema que les taux de radioactivité sont à mon Moglen, coordinateur de la mis en examen d’avoir organisé leur duplication et petite. Lors des investigations me- de la Hague présentait un taux de l’évidence énormes – les premières campagne. Nous ne pouvons pas les leur diffusion à des milliers d’exem- nées sur ce réseau, qui diffusait des radioactivité extrêmement impor- analyses de Greenpeace sur les ga- rejeter en mer, ni les donner à la Co- plaires en France, Bernard Alapetite cassettes pédophiles tournées en tant. Un résultat à la fois prévisible lets du fond le confirment –, ni la gema, qui les rejetterait aussitôt. » dans l’affaire Elf a été mis en examen et écroué, jeu- Colombie, des vidéos provenant et inquiétant. Prévisible car l’eau circulation, ni la pêche n’y sont in- Greenpeace a donc décidé de les di 19 juin, à l’issue de la vaste opéra- d’un réseau distinct ont été saisies analysée a été prélevée, dimanche terdites. Seuls sont prohibés l’amar- renvoyer aux clients de l’usine de LOÏK LE FLOCH-PRIGENT, qui a tion conduite depuis mardi par les chez un enseignant résidant à Clu- 15 juin, directement à la sortie de la rage et le dragage, qui risqueraient retraitement. Un message a été dirigé le groupe pétrolier Elf Aqui- gendarmes dans les milieux pédo- ny. Filmées en Pologne et en Es- conduite de rejets prévue pour éva- d’endommager le tuyau. Cette zone adressé aux gouvernements belge, taine de 1989 à 1993, a été mis en philes. pagne, ces cassettes étaient vendues cuer les déchets liquides de l’usine. dangereuse n’est même pas balisée. néerlandais, allemand, suisse et ja- examen pour « abus de biens so- Ancien collaborateur de diverses par le système mis en place par Ber- Les taux relevés à partir de quatre Or elle passe à 700 mètres de la ponais ainsi qu’à EDF, les sommant ciaux », jeudi 19 juin, par le juge pa- revues d’extrême droite, au- nard Alapetite. La saisie d’un fi- échantillons vont de 209 à 216 mil- côte. De plus, elle est, de l’avis des de récuper leur part des « déchets » risien Laurence Vichnievsky, en jourd’hui âgé de quarante-sept ans, chier-clientèle d’une entreprise pa- lions de becquerels d’activité bêta pêcheurs locaux, fort poissonneuse d’ici à samedi 21 juin. Dans le cas charge de l’instruction avec Eva Joly. Bernard Alapetite a été interpellé risienne d’édition et de vente de par litre. C’est énorme comparé à et particulièrement propice à la contraire, le bateau de Greenpeace Le magistrat le soupçonne d’être à mercredi 18 juin à La Baule (Loire- cassettes pornographiques à domi- l’activité naturelle normale de l’eau pêche au homard et au tacaud. reprendra la mer le même jour et l’origine du versement d’une Atlantique). A la fin des années 70, nante homosexuelle – Platypus, di- de mer – 12 becquerels par litre. rapportera l’eau radioactive sur commission occulte de 13,5 millions il avait notamment publié une série rigée par son ami Patrick Morault – « Compte tenu de ces analyses, il est NORMES DE DILUTION CONTESTÉES place à chaque pays. de deutschemarks (environ 45 mil- de chroniques culturelles dans la re- a finalement permis aux gendarmes très clair que tout l’environnement Seconde question posée par La Cogema ne sera pas délivrée lions de francs) à un intermédiaire vue néo-fasciste Défense de l’Oc- de « cibler » 814 clients. 705 domi- marin a été contaminé », affirme Greenpeace : la notion de dilution pour autant : outre l’eau et les ga- lorsque Elf avait décidé, en 1992, de cident, de Maurice Bardèche. ciles privés ont fait l’objet de per- l’organisation écologiste. a-t-elle un sens, s’agissant de rejets lets, Greenpeace a également préle- construire la raffinerie de Leuna, en Proche du Parti des forces nou- quisitions, au cours desquelles près Pour autant, ces taux restent dans aussi radioactifs ? Selon les normes vé autour de la conduite des échan- ex-RDA, et de racheter le réseau de velles, il a aussi écrit des articles, à la de 400 vidéos diffusées par le ré- la limite des autorisations de rejet européennes, affirme l’organisa- tillons de sédiments, d’animaux et stations-service Minol, en associa- même époque, dans les revues Elé- seau ont été découvertes. accordées à l’usine. Ces autorisa- tion, les rejets liquides de la Coge- de végétaux, actuellement en cours tion avec la société Thyssen. L’an- ments du Grece (nouvelle-droite) et La plupart des 209 personnes tions sont en effet fixées sur une ma pourraient être classés dans la d’analyse dans des laboratoires eu- cien PDG est déjà sous le coup de Regards du vingtième siècle (à la- mises en examen l’ont été pour base annuelle, en gigabecquerels, catégorie des déchets nucléaires ropéens spécialisés. plusieurs mises en examen. quelle collaborait Roland Gaucher, « recel » de cassettes à caractère pé- sans tenir compte de la concentra- d’activité moyenne. La Convention Enfin, si l’organisation se réjouit figure de l’extrême droite française). dophile, a précisé le procureur de la tion par litre. Quant aux limites à ne internationale de Londres, en 1993, des premières réactions du gouver- a POLICE : le président de la Ré- Depuis les années 80, il n’apparais- République de Mâcon, Jean-Louis pas dépasser quotidiennement, a interdit l’immersion en mer des nement français, et notamment de publique a signé, mercredi 18 juin, sait plus publiquement dans les cir- Coste. Parmi elles figurent notam- elles ne sont pas définies à la sortie déchets radioactifs. A l’automne se l’annonce de nouvelles enquêtes in- les deux décrets de nomination cuits de la droite extrême. ment deux directeurs de centres de de la conduite, mais à un kilomètre réunira la convention internationale dépendantes sur la radioactivité au- concernant le départ d’Olivier Foll La route de Bernard Alapetite a vacances, trente et un enseignants, du point de rejet, après dilution. Si (Ospar) qui régit la pollution dans tour de la Hague, elle entend rester de la direction de la police judiciaire ensuite croisé celle de Michel Cai- six professionnels (dont un pé- l’on prend le taux de dilution offi- l’Atlantique nord. Greenpeace es- vigilante : « Cette campagne va de la préfecture de police de Paris et gnet, un dirigeant de la Fane (un diatre) du secteur de la santé, ainsi ciel (un millionième), les rejets me- père faire adopter une résolution continuer, assure Pénélope Komites, son remplacement par Patrick Riou, groupuscule néo-nazi dissous en que deux ecclésiastiques. D’ores et surés par Greenpeace ne devraient visant la réduction continue des re- présidente de Greenpeace France, qui lui avaient été soumis par le pre- 1980) qui est aujourd’hui jugé à Pa- déjà, sept dossiers portant sur des atteindre, un kilomètre plus loin, jets radioactifs dans le but d’arriver c’est aussi important pour nous que mier ministre Lionel Jospin et le mi- ris pour avoir dirigé le réseau de dif- viols ainsi qu’une vingtaine de dos- que 209 à 216 Bq/l, soit vingt fois à un niveau de concentration l’était, en 1993, l’arrêt de l’immersion nistre de l’intérieur Jean-Pierre Che- fusion de cassettes pédophiles « To- siers d’agressions sexuelles, commis moins que la limite fixée : 4 200 proche de zéro. La France, comme des déchets grâce à la convention de vènement (Le Monde du 14 juin). ro Bravo ». Bernard Alapetite, sur des mineurs de moins de quinze Bq/l. la Grande-Bretagne, s’oppose à Londres. » Publié au Journal officiel du 19 juin, condamné à diverses reprises pour ans, ont été révélés grâce au dé- Ces résultats paraissent toutefois cette résolution. le décret officialisant le départ de des faits similaires, avait été placé mantèlement du réseau. fort inquiétants. D’abord car rien Dernière question, malicieuse- Véronique Maurus M. Foll nomme ce dernier au rang en détention provisoire d’octobre d’inspecteur général, ce qui consti- 1996 à janvier, avant d’être remis en Erich Inciyan tue une promotion, sans lui donner liberté sous contrôle judiciaire. et Philippe Broussard d’affectation. 2 000 sportifs participent aux Eurogames « gays et lesbiens » a MEURTRE : un homme suspec- té de l’assassinat d’une jeune LILLE n’a pas décroché l’organi- gay Paris-Ile-de-France (CGPIF) dit-elle, l’homophobie demeure femme gardien de la paix, en fé- sation des JO de 2004. Paris la qui est l’émanation de l’EGLSF, forte dans les clubs sportifs, où l’on vrier 1991, sur le boulevard périphé- venge un peu du 20 au 23 juin avec 13 associations (Les cochon- renvoie aux homosexuels une image rique parisien, a été mis en examen grâce aux cinquièmes Eurogames nets roses, Contrepied, Double stéréotypée. Le gay, c’est le mou peu et écroué, jeudi soir 19 juin, par le qui, avec leurs 2 000 sportifs jeu, Pink-Pong, Gays go goal...), combatif. » juge Jean-François Ricard. Dans la conviés, leurs très officiels accrédi- dont une seule en province. Le Pour ce faire, le CGPIF entrete- nuit du 20 au 21 février 1991, Cathe- tations pour la presse, cérémonies contingent français devrait tout de nait l’espoir que certains athlètes rine Choukroun était en faction d’ouverture et de clôture, ser- même compter 400 sportifs. De de haut niveau saisissent l’occa- lorsqu’un véhicule s’était arrêté à ments prêtés par les arbitres et tous les pays de l’Union, la Grèce sion des Eurogames parisiens pour hauteur de sa voiture. Sans mobile athlètes, se donnent de grands airs est le seul qui n’ait pas trouvé le affirmer leur homosexualité. Peine apparent, un homme avait fait feu, olympiques. Ce « tournoi sportif moindre athlète pour le représen- perdue. Même le simple parrai- blessant mortellement la jeune européen gay et lesbien » organisé ter en France. nage de la manifestation a semblé femme. autour de treize disciplines, ouvert trop compromettant. Le champion a REMISE EN LIBERTÉ : Georges aux débutants comme aux sportifs FORTE HOMOPHOBIE du monde (1984 et 1988) de karaté Tranchant, ancien député (RPR) confirmés de tous âges, est la dé- A ceux qui s’interrogent sur Emmanuel Pinda demeure le der- des Hauts-de-Seine, propriétaire clinaison européenne des Gay l’impérieuse nécessité, en 1998, nier à apporter son soutien expli- de casinos, écroué depuis jeudi Games, les « Jeux olympiques » d’une pratique sportive entre ho- cite . « J’ai trois enfants, pas d’aspi- 5 juin pour « corruption active » gays et lesbiens. Inventés par Tom mosexuels, à ceux qui dénoncent rations homosexuelles, mais en tant dans l’affaire de la vente du casino Wadell, un décathlonien américain la logique communautariste sous- que citoyen, je pense que le sport municipal de Néris-les-Bains (Allier) présent aux JO de Mexico en 1968, jacente, les organisateurs français doit être ouvert à tous. Moi qui suis au début des années 90, a été remis les Gay Games se sont tenus pour des Eurogames répondent « plaisir noir, j’ai souffert étant gamin de la en liberté jeudi 19 juin. la première fois en 1982 à San de faire du sport ensemble, de ne non-acceptation de l’Autre... » Il ne a LIBÉRATION conditionnelle : Francisco. pas avoir à mimer une identité qui blâme pas les autres parrains qui Yannick Garnier, l’ancien skin- Les villes candidates aux Euro- n’est pas la sienne ». avaient donné un accord de prin- head condamné, le 24 avril, à vingt games doivent présenter un dos- L’idéal, reconnaît volontiers cipe avant de se retirer : « Ma car- mois de prison pour avoir profané sier en bonne et due forme à la Fé- Christelle Lagattu, présidente du rière est finie, dit-il. Eux prenaient en mai 1990 le cimetière juif de Car- dération sportive européenne gay CGPIF, serait que compétitions et un risque en termes de sponsors et pentras (Vaucluse), a bénéficié d’une et lesbienne (EGLSF), forte de clubs sportifs gays et lesbiens de sélections pour les compétitions libération conditionnelle. Il avait été 75 clubs et 40 000 sportifs. La pre- n’aient plus de raisons d’être, internationales... » incarcéré en août 1996 après des mière édition a eu lieu à La Haye « que chacun puisse pratiquer un aveux spontanés qui avaient permis en 1992. En France, c’est le Comité sport avec ses différences ». « Mais, Pascale Krémer l’arrestation de ses complices. LeMonde Job: WMQ1806--0014-0 WAS LMQ1806-14 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 08:14 S.: 111,06-Cmp.:20,09, Base : PPDTEXT 25Fap:99 No:0335 Lcp: 196 CMYK

LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 17 HORIZONS ENQUÊTE Les métamorphoses de Suez

ture commencée il y a cent trente- canal à ses débuts, voit avec in- accumulées, la société est riche- sident de Suez, Michel Caplain, gnie est grosse, riche... et impo- Après neuf ans. quiétude cette voie stratégique ment dotée. En 1958, elle se trans- part à l’attaque du CIC, la pre- tente. La crise immobilière, à par- Le 15 décembre 1858, Ferdinand entre Londres et son empire colo- forme en compagnie financière de mière banque privée française de tir de 1990, va révéler ses fai- l’immobilier, de Lesseps annonce la création de nial, lui échapper. Au nom de la Suez. dépôts. Mais Paribas est opposé à blesses. Le groupe, qui possède la compagnie universelle du canal protection du canal, elle occupe La reconversion se fait dans ce rachat qui conforterait la supré- plus de 35 milliards d’actifs dans le l’industrie maritime de Suez. La société se militairement l’Egypte. Profitant l’improvisation. Les hommes de matie de son rival dans le secteur secteur, prend de plein fouet le propose de creuser, puis d’exploi- des difficultés financières du gou- Suez ont bien une idée : après le bancaire. Les deux groupes se krach du marché. Il tente de col- et la finance, ter en concession pendant quatre- vernement égyptien, elle rachète à canal de Suez, faire le tunnel sous lancent dans une bataille achar- mater les brèches. En vain. vingt-dix-neuf ans, un canal re- bas prix les actions que ce dernier la Manche. Mais le projet est long, née. Suez finit par l’emporter. En 1993, il cède la partie interna- la compagnie liant la Méditerranée à la mer détenait. Et obtient des adminis- compliqué, et échouera dans les L’année suivante, le groupe repart tionale de Victoire à l’UAP, puis la Rouge. Le pari est immense : il est trateurs. années 70. En attendant, il faut à l’assaut et prend le contrôle de la partie française à l’assureur bri- choisit à la fois technique, commercial, fi- Les actionnaires particuliers utiliser les énormes disponibilités Banque d’Indochine. En 1975, tannique Commercial Union. nancier et politique. Reprenant, en français s’inquiètent peu de cette financières de Suez. Sans plan ar- cette dernière fusionnera avec la Cela ne suffit pas. Suez affiche un nouveau les modifiant, des travaux d’ingé- mainmise britannique. Leurs inté- rêté, la compagnie investit au gré banque de Suez pour donner nais- 4,7 milliards de pertes en 1994. Le nieurs français faits précédem- rêts sont préservés. Depuis 1875, des occasions et de ses humeurs. sance à Indosuez. cours de l’action s’effondre. Sans destin en ment, Ferdinand de Lesseps en- date du premier dividende, ils ne Elle s’engage dans l’immobilier, les En coulisses, un homme a beau- argent, elle est incapable de tenir tend construire un canal, sans cessent de s’enrichir. Alors que le services, l’industrie. coup aidé Suez dans la construc- son rôle d’investisseur profession- fusionnant écluse, dans le désert entre le site canal a coûté 675 millions de Portée par le début des « trente tion de son empire financier : Jack nel. Mais qui s’en soucie ? Les en- de la future ville de Port-Saïd et le francs entre 1858 et 1914, la glorieuses », profitant aussi d’un Francès. Secret, puissant, celui-ci treprises, qui accèdent directe- avec la petit port de Suez. Cette nouvelle compagnie a distribué en cin- capitalisme familial à bout de s’est bâti un groupe, à partir des ment au marché boursier, n’ont voie maritime ne peut convenir quante-six ans 2,3 milliards de souffle en France, elle prend des années 50, en regroupant des so- plus besoin de holdings intermé- Lyonnaise aux voiliers. Mais Lesseps parie francs, soit trois fois et demi la diaires, comme Suez, chargés que le canal s’imposera avec l’arri- mise de départ. En Bourse, l’action d’amasser du capital pour le leur des eaux vée des bateaux à vapeur. Pour fi- est devenue synonyme de rente Alors que le canal a coûté 675 millions redistribuer. La réalité de Suez ap- nancer le projet, la société, qui es- perpétuelle, que se disputent tous paraît alors, brutale : la compagnie pour devenir time les travaux à 433 millions de les héritiers des familles bour- entre 1858 et 1914, la compagnie a distribué n’est plus qu’une « grosse sicav ». francs-or, décide de se passer des geoises. Pion essentiel dans le jeu des par- le premier soutiens bancaires et de faire ap- Dans la salle du conseil d’admi- en cinquante-six ans 2,3 milliards de francs, ticipations croisées issues des pri- pel directement aux petits épar- nistration de la compagnie, rue vatisations, elle est maintenue groupe gnants. Elle choisit aussi de passer d’Astorg, au milieu des souvenirs soit trois fois et demie la mise de départ pour conserver les actions de outre aux vetos de la Grande-Bre- exotiques, des boiseries et des groupes « amis ». mondial tagne et de la Turquie, puissance lustres en cristal, les dirigeants se La proie, toutefois, est bien ten- tutélaire de l’Egypte, et de ne s’ap- contentent de gérer cette profu- participations dans des sociétés ciétés familiales, puis s’est rappro- tante. En mal de fonds propres, la de services puyer que sur le gouvernement sion de richesses. Etat dans l’Etat, industrielles. ché de Suez.Les deux groupes BNP et l’UAP, avec l’aide de Saint- égyptien en place. Suez est devenu une émanation D’abord des PME, puis des mettent en commun leurs activités Gobain, (trois de ses principaux Malgré les risques, vingt et un du Quai d’Orsay, accueillant grands groupes. En 1966, elle entre immobilières, et surtout unissent actionnaires), imaginent, en N instant, Gé- mille épargnants français sous- comme administrateurs les grands au capital de Pont-à-Mousson, leur effort dans l’assurance, édi- mai 1995, de faire main basse sur rard Mestrallet a crivent et apportent 104 millions noms de l’aristocratrie française et l’année d’après dans celui de la So- fiant une sorte de « Suez-bis » au- Suez, afin de créer un grand été pris de ver- de francs. A l’étranger, en re- de la diplomatie. L’atmosphère y ciété lyonnaise d’eau et d’énergie, tour du groupe Victoire (Abeille, groupe financier. Gérard Worms, tige. « Suis-je en vanche, le scepticisme est total : la est feutrée. Même les échos de la ancêtre de la Lyonnaise des eaux, La Paix). alors président de la compagnie, train de tuer compagnie ne recueille que 4 mil- seconde guerre mondiale viennent puis dans Bouygues, Beghin-Say, En juin 1981, alors que Suez est tente de s’opposer à ce raid. Le Suez ? » Alors lions de francs. La société, qui a à peine la troubler. Valeo. En 1969, son rôle d’acteur nationalisé, Jack Francès, aidé par 15 juin, lors de l’assemblée géné- que les négocia- besoin d’au moins 200 millions de La stupeur viendra d’Alexandrie, essentiel dans le capitalisme fran- Jean-Marc Vernes, fait basculer, rale de la compagnie, la lutte est tions avec la capital pour commencer, fait appel où, dans un grand éclat de rire, çais s’affirme : Suez vole au se- par des rachats en Bourse, le pôle au couteau. Les assaillants ont la Lyonnaise des au gouvernement égyptien. Celui- Nasser annonce la nationalisation cours de Saint-Gobain, attaqué en d’assurances vers son groupe, pri- majorité des voix. Mais, au dernier eaux sur leur prochaine fusion ci accepte d’apporter 89 millions, de la compagnie, le 26 juillet 1956. Bourse par BSN. Saint-Gobain se vé. La compagnie voit ainsi partir moment, Jacques Friedmann, PDG Uétaient dans la dernière ligne ce qui permet d’engager les tra- L’Egypte, qui n’a touché pour tout sauve, mais en sort exsangue. Suez l’un de ses plus beaux fleurons. de l’UAP, refusera de faire un droite, le président de Suez a sou- vaux. bénéfice du canal que 77 millions organise alors la fusion de Saint- Privée dans le même temps de ses putsch en pleine assemblée. Suez dain douté. La compagnie ne ris- Le creusement du canal, de francs entre 1947 et 1955, prend Gobain avec Pont-à-Mousson et plus importantes participations, est sauvé, de peu. quait-elle pas de se dissoudre dans commencé en avril 1859, est un possession du canal et exige aussi devient le premier actionnaire comme Saint-Gobain, lui aussi na- L’avertissement est retenu par ce mariage ? Balayant une der- chantier d’une ampleur gigan- de récupérer les avoirs de la d’un des groupes industriels les tionalisé, elle tente de se re- Gérard Mestrallet, nommé en nière fois ces interrogations, Gé- tesque pour le XIXe siècle. En plus compagnie à l’étranger. Après plus puissants de France. construire autour de ses activités remplacement de Gérard Worms. rard Mestrallet a rapidement re- du canal, il faut construire des l’échec de l’expédition militaire bancaires et se modernise. Déterminé à ne plus subir le sort, il trouvé ses certitudes. Ce villes, des ports, des voies d’accès. franco-britannique, les dirigeants AIS c’est dans la finance Privatisé en octobre 1987, en décide de donner un destin à rapprochement avec la Lyonnaise Plus de vingt mille hommes y tra- de la compagnie comprennent : ils que la compagnie se dé- plein krach boursier, Suez est prêt Suez : il sera industriel avec la des eaux, il l’avait voulu, préparé vaillent en même temps. Des ma- ne reverront pas le canal. M veloppe le plus. Dès à repartir. « Comme avant », pense Lyonnaise des eaux. En moins de depuis plus d’un an. Il s’imposait, chines spéciales sont inventées Faut-il démembrer la compa- 1959, elle a créé la Banque de la le nouveau président de la compa- deux ans, le président renonce à justement pour perpétuer Suez. pour creuser la terre, éclater la gnie ? Le président de Suez, compagnie financière de Suez, gnie, Renaud de La Genière. Dé- l’activité bancaire et vend Indo- La rupture va être totale pour la roche. Le canal est officiellement Jacques Georges-Picot, décide de destinée à être une banque d’af- terminé à prouver que la nationa- suez – filiale très chère au compagnie. Jusqu’alors holding, inauguré le 17 novembre 1869. continuer. Après de longues ba- faires. En 1966, elle fusionne l’éta- lisation n’était qu’une parenthèse, groupe – au Crédit agricole, cède présente à la fois dans les services Les débuts sont cahotiques. Les tailles juridiques, il obtient du blissement avec les activités ban- il ne perçoit pas les profonds 20 milliards d’actifs, redresse les financiers, l’industrie et l’immobi- navires craignent de s’engager gouvernement égyptien une in- caires de l’Union des changements intervenus dans comptes, modifie l’actionnariat et lier, figurant parmi les principaux dans cette nouvelle voie. La demnisation de 35 milliards d’an- mines-La Hénin, et donne nais- l’économie et la montée en puis- renforce sa présence dans Tracte- acteurs du capitalisme français, compagnie de Suez, croulant sous ciens francs. Ajoutés à 61 milliards sance à la Banque de Suez et de sance des marchés financiers. Il bel, groupe belge d’électricité. La Suez s’est transformé, le 19 juin au les dettes, ne peut verser aucun di- de francs de réserves discrètement l’Union des mines. fonce. Dès le printemps 1988, il fusion avec la Lyonnaise peut s’en- soir, en un groupe industriel. Ce vidende. L’action s’écroule. Peu à Cinq ans plus vole au secours de la Générale de gager. dernier devient le premier groupe peu, le trafic augmente sur le tard, le Belgique, attaquée par le financier Sans état d’âme apparent, les mondial de services collectifs canal, puis explose. Le pré- Carlo De Benedetti, et en prend le salariés de la compagnie semblent (eau, énergie, propreté, communi- pari est gagné : la va- contrôle. L’année d’après, crai- prêts, une nouvelle fois, à une re- cation). Approchant les 200 mil- peur l’a emporté sur gnant de voir le groupe Victoire conversion totale. Riche, le nou- liards de francs de chiffre d’af- la voile ; la route de lui échapper à nouveau, il en veau groupe leur paraît être en faires, il se classe au deuxième Suez sur celle du prend le contrôle. mesure de s’imposer dans le rang français par la taille, derrière Cap pour relier Assise sur plus de monde. Une réflexion est ouverte Elf. l’Europe à l’Inde 80 milliards pour savoir quel nom lui donner. De l’ancien Suez, il ne subsiste- et à l’Asie. d’actifs, la Attachés au mythe saint-simonien ra plus grand-chose, si ce n’est un La Grande- compa- du début de la compagnie, qui rê- formidable portefeuille d’actifs et Bretagne, vait d’associer les savoir-faire de participations financières, qui hostile au techniques, l’initiative privée, le donnera des moyens décuplés au service du public, certains ont nouveau groupe pour aller déjà une proposition sur le conquérir le monde. Mais cette re- bout de la langue : Suez, tout construction traduit aussi l’esprit simplement. de Suez. Pour survivre aux à- coups de l’histoire, la compagnie a Martine Orange dû accepter, plusieurs fois, des Dessin : Marc Taraskoff changements radicaux. La mé- tamorphose qu’elle entre- prend aujourd’hui s’inscrit dans le droit fil de la longue histoire de la compagnie, soucieuse avant tout de poursuivre une aven- LeMonde Job: WMQ2106--0018-0 WAS LMQ2106-18 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 08:10 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0386 Lcp: 196 CMYK

18 / LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 HORIZONS-DÉBATS

spontanée d’accords unanimes de monde ou plus de hiérarchie, traité souffre de trois défauts de la codécision législative. Com- entre quinze gouvernements assis telle était l’alternative. majeurs qui ont puisssamment ment toutefois faire admettre un La comédie en chiens de faïence, allait pour- Là encore, Amsterdam n’a tenu concouru au non-résultat d’Ams- tel bouleversement culturel à des voir à tout. aucune de ses promesses : le nou- terdam. Elle ne prévoit aucune gens qui ont déjà tant de mal à Qu’il s’agisse de sécurité, de veau traité maintient la règle de instance de proposition anté- déplacer un point virgule ? défense, de rétablissement de la l’unanimité pour tout ce qui rieure à la négociation et indé- S’agissant de l’élargissement, d’Amsterdam paix, de coopération judiciaire et compte. Telle qu’elle était, plé- pendante des Etats. Elle soustrait l’Union européenne s’est elle- policière, rien n’est plus contraire thorique et éclatée, la Commis- l’élaboration du texte à toute même enfermée dans un piège Suite de la première page beaucoup mieux. La manœuvre à la crédibilité de l’Union que ces sion était déjà incapable de sou- délibération parlementaire diabolique. Elle ne peut ni refuser s’est déroulée en deux temps. politiques imaginaires dont on tenir le choc centrifuge de publique. Elle suppose enfin pour un processus dont elle a accepté M. Jospin s’est mis à nous par- Avant 1996, tout nouveau pro- amuse le tapis depuis plus de cinq l’élargissement. Il lui fallait un aboutir l’accord unanime des le principe, fixé le calendrier et ler d’emploi comme Lucienne blème, à commencer par les ans. Sur ce chapitre aussi, les surcroît de cohérence, de rigueur Etats, tant pour la signature que célébré les vertus ni bien entendu Boyer demandait qu’on lui parlât adaptations institutionnelles liées avancées d’Amsterdam ont été et d’indépendance par rapport pour la ratification. y consentir sans engager l’Europe d’amour : on sait bien que ce à l’élargissement à quinze, était chichement mesurées : une pro- aux Etats pour prétendre assumer La survie de l’Union euro- communautaire sur la voie d’un n’est pas tout à fait vrai, mais renvoyé sans ménagement à la messe de communautarisation de dans des conditions satisfaisantes péenne passe par le rétablisse- dépérissement fatal. Les Euro- c’est bon, rien qu’à entendre ! future CIG. C’était toujours ça de la moitié du troisième pilier, les missions de proposition, péens sont désormais confrontés Grâce à la France, on aura pris. A partir de 1996, c’est à la assortie d’une liste impression- d’exécution budgétaire et de à un dilemme proprement corné- mieux compris ce qu’était pro- CIG elle-même qu’est revenu le nante d’exceptions, et puis rien. contrôle administratif que lui La leçon lien. Refuser l’ouverture des gressivement devenu le Conseil soin de susciter son propre dispo- La défense demeure une virtua- confie le traité. Loin de lui négociations d’adhésion, c’est européen des chefs d’Etat ou de sitif de mise en sursis. Qu’il lité, la politique étrangère une consentir ce surcroît d’autorité, d’Amsterdam est triste manquer à la parole donnée en gouvernement : une grande s’agisse de la communautarisa- illusion, la coopération pénale et les accords d’Amsterdam figent la 1995 à Madrid, ouvrir aux pays entreprise de spectacle, qui tion du troisième pilier, de policière reste enfermée dans figuration tout en faisant miroiter comme la vérité : d’Europe centrale et orientale donne, à intervalles réguliers, des l’incorporation de Schengen, de l’intergouvernemental. la perspective d’une suppression une période de purgatoire d’une représentations, de qualité au la réforme de la Commission ou Bien plus, l’obstination fran- du second commissaire pour les le roi est nu. durée indéterminée, tenter de demeurant fort inégale, mais se encore de la défense dont «le çaise à démanteler toute possibi- grands Etats, c’est-à-dire d’une faire payer aux autres le prix de révèle parfaitement inapte à trai- moment » ne paraît toujours pas lité d’action extérieure unifiée est dégradation du collège en Faut-il en ouvrant ses propres carences. S’en tenir, à ter comme il convient les pro- « venu », tout est promis, rien en partie récompensée : l’intro- Chambre des Etats bis votant à la l’inverse, aux engagements de blèmes réels de l’Union. La raison n’est donné. Et, pour ceux qui duction au Conseil d’un person- majorité simple. En échange de sa la porte risquer Madrid, c’est accepter la dilution de cette mutation professionnelle douteraient de la détermination nage en charge de la politique capitulation sur la Commission, progressive de l’Union et la sub- est fort simple : les Quinze sont des chefs, le chancelier Kohl, étrangère consacre la dualité des la France n’obtient même pas la de le tuer ? mersion des institutions commu- condamnés à jouer la comédie relayé par tous les chœurs diplo- filières économique et politique, repondération des voix au nautaires sous le poids des inté- parce que l’écart est devenu matiques, a clairement laissé coopération sans boussole d’un Conseil au bénéfice des grands. rêts divergents et des surenchères insurmontable entre ce qu’ils entendre qu’une CIG pouvait en côté, gesticulation sans moyens Deux écueils se dressent désor- ment de sa capacité de réforme. identitaires. C’est en fait se rési- devraient faire pour assurer le cacher une autre. de l’autre. mais sur la route de ce navire Sans doute est-il clairement gner à payer la réunification géo- fonctionnement efficace et Second procédé : l’évitement Le plus grave est ailleurs : dans ingouvernable : la réforme impossible de revenir, en l’état graphique de l’Europe au prix de démocratique d’une Europe élar- du débat institutionnel par la pauvreté des adaptations insti- impossible et l’élargissement présent de la politique et du la dislocation politique de gie et les efforts d’adaptation que contournement latéral de l’objet. tutionnelles destinées à préparer obligatoire. Malgré les dénéga- droit, sur l’exigence d’unanimité. l’Union. C’est consentir à une leur petite compagnie est dispo- L’idée en est simple : les institu- l’élargissement. L’acte refonda- tions officielles, Amsterdam Rien, en revanche, n’empêche de Europe hémiplégique, repliée sur sée à consentir. tions n’intéressant pas le citoyen, teur de l’Union élargie n’a pas eu devrait clore le cycle des grandes mettre en place une procédure la monnaie monétaire et politi- Fatiguée par l’Histoire, guettée il est de bonne politique de ne lieu. Deux grands changements conférences intergouvernemen- informelle de préparation des quement paralysée. C’est renon- par l’aboulie des vieux, l’Europe leur en point parler et, à l’inverse s’imposaient : la suppression de tales dont la vertu fécondante révisions, prévoyant à la fois une cer, et pour longtemps, à l’objec- au visage livide ne sort plus que du célèbre Menenius Agrippa, la règle paralysante de l’unani- paraît bien épuisée. L’article qui mission de proposition pour la tif final de toute entreprise. masquée. Les dirigeants euro- qui, dans l’Apologue des membres mité au Conseil et le renforce- organise ce ronronnement Commission, une assemblée ad La leçon d’Amsterdam est triste péens se résignent à faire sem- et de l’estomac, appelait l’atten- ment de la Commission par une sonore et polluant de voiture hoc associant parlementaires comme la vérité : le roi est nu. blant parce qu’il leur semble tion de la plèbe sur le rôle central réduction massive du nombre de arrêtée sort juridiquement intact, européens et nationaux et, entre Faut-il en ouvrant la porte risquer impossible d’agir. Les raisons de de ce qui ne se voit pas, de substi- ses membres ou par une réorga- mais politiquement affaibli de ces cette assemblée et la représenta- de le tuer ? ce conservatisme n’ont rien de tuer à un débat abstrait sur les nisation en profondeur du collège deux années de trituration stérile. tion des Etats, des mécanismes de mystérieux. L’élargissement géo- moyens une exaltation entraî- autour de son président. Moins La procédure de révision du navette et de conciliation imités Jean-Louis Bourlanges graphique de l’Union, son irrup- nante des finalités visibles de tion dans le domaine sensible de l’Union européenne. Ainsi quel- la politique appellent un double ques monuments rhétoriques aux déplacement du pouvoir commu- implications incertaines sur les nautaire des Etats vers les institu- droits fondamentaux, la promo- Le méli-mélo des industries de défense tion de l’emploi, la lutte contre la criminalité ont-ils été priés de Grâce à la France, on servir de cache-misère à l’immo- par Henri Martre bilisme institutionnel. aura mieux compris Quant aux rares ambitions qui E chef de l’Etat a lancé C’est plus facile, et d’ailleurs large- Cette taille s’entend pour un pour nos amis de nous diviser auraient survécu à ce double trai- en février 1996 la ment avancé, lorsque les industries métier déterminé : additionner des pour nous abattre. Les Anglais ce qu’était tement, il aura suffi pour les vider constitution de deux sont duales, c’est-à-dire lorsque carpes et des lapins n’apporte pas souhaitent exploiter leur position de tout principe politiquement L grands pôles industriels leurs techniques s’appliquent aussi d’avantage industriel. Il ne faut de force due à la dévaluation de la progressivement actif de les traduire en positions français, l’un dans l’aéronautique bien pour les marchés civils que pas confondre aéronautique et livre et aux contrats gigantesques suffisamment complexes pour et l’autre dans l’électronique. pour les marchés militaires. Les électronique, qui ont des bases qu’ils ont remportés au Proche- devenu le Conseil rebuter le plus grand nombre et L’amaigrissement des forces, pourcentages d’activités civiles scientifiques et technologiques ra- Orient. Les Allemands cherchent à réserver la querelle à une société s’ajoutant aux précédentes sont de 70 % pour Aerospatiale et dicalement différentes, même si remonter le handicap de leur en- européen des chefs choisie. C’est ainsi que les dispo- coupes, a fait chuter les budgets de 50 % pour Dassault ; Thomson- elles doivent s’associer dans le trée tardive sur le marché. Bien sitions relatives à une question industriels de la défense de 40 % CSF est à la traîne, avec 35 % seu- produit final. Missiles, lanceurs et sûr, il faudra en définitive regrou- d’Etat ou de aussi essentielle que la prise de en quelques années ; les exporta- lement d’activités civiles, consé- satellites sont des véhicules au per les forces européennes, et l’on décision en matière de politique tions militaires ont suivi. La guerre quence de l’accord de 1984 entre même titre que les avions et les ne peut douter de la volonté de gouvernement : une étrangère ont fini par atteindre froide avait permis de tirer vers le Alcatel et Thomson sur le partage hélicoptères. Les faire passer pour nos partenaires, mais encore faut- un degré de complexité tel que le haut l’activité de nombreux sec- des marchés. des produits électroniques relève il le faire dans des conditions favo- grande entreprise président du Conseil en exercice, teurs de haute technologie. Son Il y a donc longtemps que nos du jeu de bonneteau. L’accord Ma- rables à nos intérêts nationaux. l’excellent M. van Mierloo, a dû arrêt ainsi que le changement de Depuis les directives du chef de de spectacle convenir qu’elles étaient prati- notre environnement économique l’Etat, la situation n’a cessé de dé- quement hors de portée d’un par- imposent une accélération de Depuis les directives du chef de l’Etat, river, au point que certains pen- lementaire moyen. Mme Albright l’adaptation de nos structures. Cet saient que la pente naturelle des tions communes et des techno- n’a qu’à bien se tenir, la politique impératif concerne tous les sec- la situation n’a cessé de dériver, au point événements pourrait conduire au crates vers les élus. Par un extérieure est en marche, c’est le teurs industriels qui travaillent démantèlement d’Aerospatiale et paradoxe qui eût fait la joie de réveil de Byzance ! pour la défense. que certains pensaient que les événements de Thomson, au bénéfice de Tocqueville, ce sont précisément La rénovation des institutions Problème technique avant d’être conglomérats hétéroclites et fra- ces hauts fonctionnaires dont on n’avait pourtant a priori rien d’un politique : il s’agit de définir et pourraient conduire au démantèlement giles. S’il en avait été ainsi, le jeu prétend rogner les prérogatives et casse-tête. De quoi s’agissait-il, d’appliquer les mesures qui per- des folles enchères et de la cor- bousculer les habitudes qui sont, en vérité, sinon de quelques mettront aux entreprises de sur- d’Aerospatiale et de Thomson au bénéfice beille, et le mépris des règles élé- depuis deux ans, en charge de réformes toutes simples et qui ne vivre à ce choc et de poursuivre mentaires de stratégie industrielle négocier les clauses de leur semblent inouïes qu’à ceux qui ne leur développement. Dans ce do- de conglomérats hétéroclites et fragiles auraient ruiné une bonne partie de propre abaissement. Du coup, veulent plus rien ? Un peu plus de maine, les faits sont têtus et l’héritage industriel du général de tout l’exercice s’est ordonné au- démocratie parce que les citoyens échappent à la magie des idéolo- Gaulle. Le citoyen, dont les inté- tour d’une seule question : com- refusent de façon grandissante la gies. Il serait vain de passionner les industries aéronautique et électro- tra-DASA sur les missiles et les sa- rêts auraient été ainsi bafoués, ment faire suffisamment de confiscation technocratique de débats, car les protagonistes font nique ne sont plus des « industries tellites est donc strictement du do- n’aurait pu alors que gémir sur le mousse pour dissimuler la pau- l’Union, un peu plus de simplicité leur devoir en défendant les inté- de défense », mais des industries maine aérospatial et n’a aucun pot au lait cassé dans lequel il a vreté des réformes ? parce que la coexistence d’une rêts dont ils ont la charge. Qu’il me duales exploitant la synergie gran- rapport avec l’affaire Thomson qui mis tant d’argent et tant d’espé- Ce qui frappe, dans le déroule- Europe communautaire qui soit permis de prendre ici le point dissante entre applications civiles vise un rassemblement « électro- rances. ment de la Conférence intergou- marche et d’une Europe préten- de vue de Sirius et d’épouser les et militaires. Où se situe l’équilibre nique ». Le regroupement et la concen- vernementale, ce n’est pas le due intergouvernementale qui ne intérêts de la collectivité nationale, idéal ? Cela dépend des situations Il faut opérer sans naïveté sur un tration sur les métiers de base cavalier seul britannique, c’est la marche pas est un défi au bon car, si les solutions sont tech- et des circonstances. Boeing le triple échiquier : le français qui se conduisent naturellement à pour- sainte alliance des chancelleries sens ; un peu plus de cohérence et niques, leurs conséquences place à 60 % civils et 40 % mili- révèle être le plus pénible, l’euro- suivre le projet de fusion entre Ae- pour qu’on ne touche à rien. C’est d’efficacité pour les institutions concernent tous les citoyens. taires, ce qui est sans doute valable péen, où les appétits s’aiguisent, et rospatiale et Dassault, mais sans aussi l’abdication d’un personnel centrales, Conseil et Commission, Du point de vue de la défense, pour l’aéronautique américaine. le mondial, qui constitue la réfé- doute y aurait-il intérêt, pour politique indifférent ou mani- parce que l’Union sera demain d’abord, car il s’agit de savoir si la On voit donc que l’objectif majeur rence concurrentielle et sera en compléter le tour de table aéro- pulé, son incapacité à réagir plus hétérogène et centrifuge que France et l’Europe disposeront des n’est pas de regrouper des activi- définitive le juge de nos actions. nautique, à y associer Matra d’une autrement qu’en termes pouja- jamais. moyens d’une certaine autonomie tés militaires promises à la réces- En aéronautique et en électro- façon ou d’une autre. L’électro- distes aux frustrations de l’opi- C’est peu de dire que ces trois de décision, c’est-à-dire des sion, mais de constituer des en- nique, nous restons divisés, alors nique française n’a de chance de nion. Singulier discours en effet exigences n’ont guère été assu- technologies qui font la différence sembles à clientèle diversifiée dans que les autres pays européens ont faire son chemin au XXIe siècle que que celui de ces grands dirigeants mées par la conférence dont le sur le champ de bataille. Du point une dynamique de croissance. pratiquement achevé leurs regrou- si l’on procède à un regroupement européens qui hurlent avec les Conseil d’Amsterdam a clôturé de vue économique, ensuite, car il Quand on parle de restructura- pements nationaux. La priorité est stratégique des deux « grands », loups contre les institutions les travaux et chanté les s’agit de savoir si la France et l’Eu- tion industrielle, le problème de la donc un rassemblement des Fran- Alcatel et Thomson. communes et la fureur bruxel- louanges. La démocratisation de rope, prises en tenaille entre les taille critique des entreprises s’im- çais afin de peser normalement loise avant de conclure dans le l’Union se réduit à une extension pays à bas salaires et les pays for- pose immédiatement à l’esprit, car dans les marchandages européens confort unanime des sommets : limitée du champ de la codécision tement innovants, participeront c’est une condition de leur capaci- qui vont suivre. Henri Martre est président « Nous avons compris votre insatis- législative, ignore l’exigence de au développement industriel et té concurrentielle. Tant que l’unité française ne se- du Centre de recherches et faction et nous avons trouvé une transparence au Conseil, péren- bénéficieront des emplois corres- Pour les maîtres d’œuvre des ra pas réalisée, nous serons vulné- d’études sur les stratégies et les solution : ne rien changer. » nise une procédure budgétaire pondants. L’aéronautique et l’élec- secteurs aéronautique et électro- rables, et la tentation sera grande technologies. Pour traduire son inertie en précolbertienne et s’interdit tronique sont à cet égard « straté- nique, les facteurs sont, d’une actes, exercice toujours délicat, la toute évolution commune vers un giques » : le transport aérien et les part, la base technologique, qui est CIG aura, au cours des deux mode de scrutin qui rapproche les technologies de l’information sont très chère à entretenir et à déve- AU COURRIER DU MONDE avoir le courage de le dire : ce n’est années écoulées, joué avec talent parlementaires européens de des activités porteuses de forte lopper – de l’ordre de 20 % du pas Alain Juppé qui est responsable de trois procédés fort classiques leurs électeurs. croissance. chiffre d’affaires –, et, d’autre part, LE COURAGE DE JUPPÉ de l’échec de Jacques Chirac, mais qui se résument en un triple mot La simplification du traité On ne peut que regretter qu’à l’extension mondiale du marché, bien le contraire. Sans être spécia- d’ordre : différer, contourner, commandait de s’en tenir à deux l’occasion de multiples coups de qui impose l’entretien de vastes ré- Il est difficile de rester indifférent lement admirateur de la machine compliquer. La mise au réfrigéra- principes d’évidence : tout ce qui théâtre le débat soit devenu parti- seaux commerciaux. Financer de à la confession de Denis Tillinac RPR, je considère l’action menée teur des questions les plus relève de l’Union européenne culièrement confus. Il est donc telles charges requiert un volume dans vos colonnes (Le Monde des 4 par Alain Juppé courageuse, controversées n’est certes pas doit être communautaire, tout ce utile de le clarifier par quelques d’affaires qui se situe aujourd’hui et 5 juin). Les intuitions les plus presque téméraire, même si, on l’a une idée neuve en Europe. A qui n’est pas communautarisable idées simples. La primordiale : entre 100 et 200 milliards de francs subtiles voisinent chez lui avec dit, parfois fichtrement maladroite, Maastricht, par exemple, ce fut le doit demeurer de la compétence lorsqu’un client est défaillant, on par an. Nous en sommes encore d’étranges aveuglements. Pourquoi comme d’augmenter la TVA de sort réservé à la politique de des Etats. Il fallait en finir en effet cherche à déployer ses talents loin, avec Aerospatiale à 50 mil- Jacques Chirac, président de la Ré- deux points aussitôt arrivé au pou- défense, supposée voir le jour «le avec cette détestable manie d’ins- pour vendre à d’autres : la re- liards et Thomson-CSF à 35 mil- publique, n’aurait-il pas volé régu- voir ou de vouloir changer à la hus- moment venu », comme si ce crire de prétendues compétences conversion vers le civil est donc liards. Le cadre français est trop lièrement au « secours » d’Alain sarde une mentalité fonctionnaire moment-là, doté de quelque nouvelles dans le traité tout en se l’impératif majeur. Elle est difficile exigu pour atteindre de tels équi- Juppé ? Celui-ci ne lui a-t-il pas si anciennement ancrée en France motricité indépendante de la gardant d’y adjoindre les instru- lorsque les technologies et les rigi- libres et l’on doit passer au stade donné mille preuves de son atta- en parlant publiquement de « mau- volonté humaine, allait surgir à ments institutionnels correspon- dités institutionnelles ne s’y multinational, européen bien sûr, chement, de sa fidélité, de son cou- vaise graisse ». l’improviste au détour d’une dants, comme si « la méthode prêtent pas, comme c’est le cas mais pas seulement si l’on veut pé- rage à ses côtés ? Cette « simple année bissextile. intergouvernementale », c’est-à- pour les anciens arsenaux, GIAT nétrer l’ensemble du marché mon- humanité » est plutôt à l’honneur Maxime Zerkout Depuis 1992, on a toutefois fait dire la production par génération Industrie et Constructions navales. dial. de Jacques Chirac (...) Il faut aussi Strasbourg LeMonde Job: WMQ2106--0019-0 WAS LMQ2106-19 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 10:23 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0387 Lcp: 196 CMYK

HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 19 Incompréhensions franco-allemandes 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F AVANT même le second tour, – faire accepter l’euro par une opi- réussi, l’Allemagne accusera un dé- bien affaiblie. Au Conseil euro- Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 quand les perspectives d’une vic- nion allemande plutôt réticente –, ficit budgétaire correspondant à péen, le chancelier a bataillé, au Internet : http : //www.lemonde.fr toire de la gauche se précisaient, a jeté un froid. Son adoption sans 2,2 % de son PIB l’année prochaine. nom des « intérêts vitaux de l’Alle- ÉDITORIAL les socialistes, qui avaient eu na- modification par le Conseil euro- Helmut Kohl pourrait alors se magne » – une expression qui était guère l’expérience des relations péen a été saluée en Allemagne consacrer à ses deux priorités, la presque taboue il y a peu encore – franco-allemandes, se souciaient comme une des principales avan- réussite de la monnaie unique et pour conserver le principe des déci- d’abord de rassurer leurs interlo- cées d’Amsterdam – « un grand l’élargissement de l’Union... et pré- sions à l’unanimité dans des do- L’Amérique impériale cuteurs. Ils savaient que la coopé- succès pour le chancelier Kohl et parer les élections de l’au- maines comme la politique indus- ration avec Bonn allait connaître pour Theo Waigel (le ministre des fi- tomne 1998 avec plus de sérénité. trielle, l’immigration ou la culture, quelques temps difficiles, indépen- nances) », selon Karl Lamers, C’est pourquoi l’Allemagne a déci- alors qu’il était un champion des LUS que jamais, ailleurs, ils confirment qu’ils sont damment de la bonne volonté des porte-parole pour les affaires dé de se satisfaire des résultats du votes à la majorité. l’Amérique impose sa désormais redevenus les maîtres uns et des autres, simplement étrangères du groupe CDU-CSU au Conseil européen d’Amsterdam, Avec une délégation française loi. Redevenue la de l’agenda international. La parce que les conceptions écono- Bundestag –, mais elle n’a pas dissi- – « un sommet extraordinairement qui, pour une partie au moins, dé- P seule et unique « su- Chine est leur affaire, sur le plan miques et financières d’un gouver- pé toutes les craintes. Les résultats réussi », a dit le chancelier –, même couvrait les problèmes et une délé- perpuissance », elle montre de commercial comme en matière nement de gauche étaient en par- de l’audit budgétaire français in- si ces résultats apparaissent bien gation allemande obnubilée par le plus en plus ostensiblement politique. L’Afrique est en train faite contradiction avec la politique quiètent les observateurs les plus minces si on les compare aux pacte de stabilité monétaire, il n’est qu’elle compte tirer profit de de devenir leur nouvelle fron- dominante, non seulement en Alle- attentifs, surtout du côté du minis- grandes ambitions affichées à l’ori- pas étonnant que la conférence in- cette domination. Si rien d’essen- tière : le sommet du G 8 aura à magne mais dans toute l’Union eu- tère allemand des finances « Nous gine par les dirigeants de Bonn. La tergouvernementale se soit ache- tiel et de concret n’est à attendre traiter d’une initiative proposée ropéenne. Ils étaient aussi sommes très préoccupés en ce qui réforme des institutions est remise vée sur un renvoi à des jours meil- du sommet du G 8, vendredi 20 et par M. Clinton en direction du conscients de l’espèce de grand concerne les chiffres de la France ; à un Maastricht III ou IV, comme leurs des questions les plus samedi 21 juin à Denver, cette continent noir. écart que devrait faire le nouveau un problème énorme va surgir si le Helmut Kohl l’avait suggéré il y a épineuses. Malgré des divergences réunion des chefs d’Etat et de Vis-à-vis de l’Europe, l’Amé- pouvoir à Paris entre les pétitions choix de l’austérité budgétaire n’est quelque temps déjà, et les coopéra- récurrentes, rien d’irréparable n’a gouvernement des sept pays in- rique rayonnante affirme ne pas de principe en faveur de la mon- pas maintenu », souligne-t-on avec tions renforcées permettront aux été accompli entre Paris et Bonn. dustriels auquel s’est adjointe la vouloir s’immiscer dans ses af- naie unique et des engagements une franchise inhabituelle. pays de l’Union qui le souhaitent Mais il n’y a pas de temps à perdre Russie n’en révèle pas moins, une faires intérieures : elle affiche économiques et sociaux qui, s’ils d’aller de l’avant sans attendre les pour une explication de fond. nouvelle fois et d’une manière même une certaine sympathie of- étaient tenus, rendraient impos- ÉPREUVE DE FORCE retardataires. particulièrement flagrante, la ficielle à l’égard du processus sible le respect des critères de Le fait que l’Allemagne se trouve D’ailleurs la fibre fédéraliste qui Lucas Delattre prétention américaine à régenter d’intégration, et de l’euro en par- convergence. dans une situation guère plus en- vibrait naguère à Bonn apparaît et Daniel Vernet la planète. ticulier, mais elle se refuse à in- Pour apaiser les craintes des Alle- viable n’arrange rien. Au contraire. En accueillant ses homologues, tervenir d’une quelconque ma- mands, ces socialistes disposaient Dans son rapport mensuel, la Bun- le président américain Bill Clin- nière dans cette affaire. Sur les d’un argument : après les malen- desbank lance un appel à « redou- ton ne manquera pas, naturelle- questions de sécurité, en re- tendus des deux dernières années, bler les efforts de réduction des dé- Naturellement par Juan Ballesta ment, de se prévaloir de la santé vanche, les Etats-Unis se les relations Paris-Bonn ne pou- penses ». Depuis quelques éclatante de l’économie améri- comportent comme les véritables vaient que s’améliorer. L’idée semaines, l’Etat fédéral a ouvert caine pour leur prodiguer quel- patrons. Ils ont déjà arrêté les n’était pas fausse. Le nouveau chef des négociations très dures avec les ques bons conseils. « Vous avez conclusions du sommet de l’Otan de la diplomatie, Hubert Védrine, a Länder pour aboutir à l’adoption des choses à apprendre de nous », qui aura lieu à Madrid au début beau dire – fonction oblige – qu’il a d’un « pacte de stabilité national » expliquait déjà, avant même le juillet. Sans en débattre, ils ont trouvé ces relations comme il les a qui se révèle encore plus difficile à sommet, l’un de ses ministres, décidé que trois pays d’Europe de « toujours connues », les malenten- mettre en place que le pacte de sta- Larry Summers, qui ajoutait, avec l’Est, et trois pays seulement, se- dus petits ou grands s’étaient ac- bilité européen. Confronté à seize quelque arrogance et beaucoup ront autorisés à rejoindre l’Al- cumulés ; il était de notoriété pu- Länder aux intérêts pas toujours de pertinence aussi, que son pays liance atlantique. blique que les rapports entre les convergents, Theo Waigel a beau- était redevenu « l’économie la plus Cette vigueur retrouvée de l’hé- ministres des affaires étrangères coup plus de mal à se faire en- flexible et la plus dynamique du gémonisme américain est favori- des deux pays n’étaient pas parti- tendre auprès de ses amis bavarois monde ». Le message s’adresse, sée par la faiblesse de l’Europe, culièrement chaleureux, et le mal- de la CSU qui scient méthodique- avec politesse, aux Européens, faiblesse d’abord économique heureux épisode de la réforme des ment la branche sur laquelle il est mais aussi et surtout aux Japo- – la langueur de l’activité et la armées françaises avait laissé des assis et redoublent d’attaques nais. Washington souhaite que longueur des files d’attente de- traces. contre l’euro. Tokyo dérégule plus rapidement vant les agences pour l’emploi en Le gouvernement de Lionel Jos- Dans l’immédiat, un trou de – et menace de jouer de l’arme du témoignent –, mais faiblesse poli- pin aurait pu faire mieux que son 10 milliards de deutschemarks dollar si ces souhaits ne sont pas tique aussi, marquée par un prédécesseur s’il avait eu un peu (34 milliards de francs) doit être reçus comme des ordres. manque d’ambition que le som- plus de temps pour se préparer et bouché si l’Allemagne veut remplir, Forts de ce leadership retrouvé met d’Amsterdam vient de souli- pour s’expliquer avant le sommet dès 1997, le critère de déficit public sur l’économie mondiale, les gner. Face à l’Amérique redeve- franco-allemand de Poitiers et le imposé par Maastricht (3 % du Etats-Unis ne prétendent pas seu- nue surpuissante, un sursaut Conseil européen d’Amsterdam. Or PIB). Pour 1998, la tâche est encore lement défendre leurs intérêts européen est plus que jamais né- sans avoir été totalement pris au plus compliquée : des rentrées fis- mercantiles. A Denver comme cessaire. dépourvu, les dirigeants allemands cales en diminution et le poids du reconnaissent en privé qu’ils ont chômage obligent à trouver 30 mil- 0123 est édité par la SA LE MONDE été « irrités » par la philosophie liards de marks avant le 11 juillet, Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani macroéconomique de l’équipe so- date de l’adoption de la loi de fi- Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; cialiste et par la manière dont elle a nances 1998 en conseil des mi- Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint été présentée. La remise en ques- nistres. Cette épreuve de force Directeur de la rédaction : Edwy Plenel tion du pacte de stabilité, que le budgétaire est imposée par la Directeurs adjoints de la rédaction : Jean-Yves Lhomeau, Robert Solé Rédacteurs en chef : Jean-Paul Besset, Bruno de Camas, Pierre Georges, gouvernement de Bonn considère Constitution allemande, qui pré- Laurent Greilsamer, Erik Izraelewicz, Michel Kajman, Bertrand Le Gendre comme indispensable à la fois pour voit que le montant des déficits ne Directeur artistique : Dominique Roynette des raisons techniques – garantir la peut excéder celui des investisse- Rédacteur en chef technique : Eric Azan Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment valeur de l’euro – et politiques ments publics. Mais si l’exercice est Médiateur : Thomas Ferenczi

Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg blique : c’est sans nul doute une la rigueur personnelle rassure, il dans son esprit, de prendre acte, Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet La rupture part non négligeable du mandat reste une inquiétude immédiate tel un notaire, des difficultés de qu’il a reçu du pays. Mais celui-ci et une interrogation pour l’ave- la construction européenne, de Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Gérard Courtois, vice-président Suite de la première page lui commande aussi d’agir pour nir. ses pesanteurs et de ses lâchetés Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), l’emploi. Et l’on voit bien qu’en L’inquiétude est celle que fait – que souligne avec brio, dans André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) Pour y parvenir, le nouveau portant le fer sur la vie démocra- naître le diagnostic qui semble ces colonnes, Jean-Louis Bour- Le Monde est édité par la SA Le Monde premier ministre a besoin de tique, le premier ministre a voulu sous-tendre l’action du gouver- langes –, le risque est grand d’un Durée de la société : cent ans à compter du 10 décembre 1994. temps, celui qui est normale- se donner du temps pour en ga- nement : tout se passe comme recul. S’il s’agit, au contraire, de Capital social : 961 000 F. Actionnaires : Société civile « Les rédacteurs du Monde ». Association Hubert Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, ment dévolu à une législature. Le gner dans le domaine de la lutte s’il considérait comme négo- faire la mauvaise tête pour inci- Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, pays le lui accordera-t-il ? Afin de contre le chômage qui concentre ciable avec l’Allemagne le pas- ter nos partenaires à se remettre Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. le faire patienter, M. Jospin s’est le plus d’attente et de scepti- sage à l’euro avec un déficit égal en cause, à sortir de leurs engagé sur le terrain de la Répu- cisme. Sera-ce suffisant pour cal- ou supérieur à 3,5 % du PIB. Or le égoïsmes et à mieux écouter blique ; en même temps qu’il en- mer l’impatience des Français ? sommet d’Amsterdam marque, leurs peuples, leurs souffrances ILYA50 ANS, DANS 0123 gage la gauche à rompre avec ce Car dans ce domaine écono- dans l’attitude allemande, un et leurs attentes, l’espoir renaîtra qui avait été sa pratique pendant mique et social, M. Jospin doit tournant : le chancelier est dé- d’une diplomatie française à les deux législatures Mitterrand, relever un défi et résoudre une sormais sous le contrôle et la nouveau à l’offensive, après tant Le roi des Belges mis hors de cause et à se réapproprier – enfin – les solide contradiction. contrainte des présidents des d’années d’éclipse. valeurs de la République. La jus- Le défi est monétaire, puisque Länder ; il plie sous la pression L’avenir de la France, dans le M. PIRENNE, secrétaire de Léo- On sait que la question royale a tice ? La gauche s’était abstenu la monnaie unique impose son d’une opinion de plus en plus ré- respect de son pacte républicain, pold III, a remis aux présidents des tenu une grande place dans la poli- de la réformer vraiment. L’immi- calendrier et ses critères. tive à l’intégration européenne ; moral et social, c’est l’Europe. A deux Chambres et au régent le rap- tique belge depuis deux ans. Elle a gration ? Elle s’était ralliée au Puisque la hausse des prélève- il ne paraît plus en mesure de Lionel Jospin de faire sienne la port de la commission d’enquête divisé l’opinion, les partisans du roi consensus répressif, celui-ci te- ments est refusée, et que les défi- passer en force. Si bien que la consigne de Jacques Delors selon sur le roi. Cette commission, insti- s’en tenant déjà au jugement ex- nant lieu de politique. La sécuri- cits publics sont réputés plus conjonction des marchés et de la laquelle, on ne peut la faire, cette tuée le 22 mai 1946 par lui-même, primé ci-dessus : ses adversaires lui té ? Elle n’avait jamais abordé la lourds que prévus par la gestion faiblesse d’Helmut Kohl, alliés Europe, sans aimer aussi les Eu- avait pour tâche d’examiner sa reprochent notamment la capitula- question de face, dans les lieux précédente, la marge de ma- objectifs des résistances améri- ropéens. conduite de 1936 à mai 1945, date tion de l’armée belge en 1940 et où celle-ci fait défaut et d’abord nœuvre laissée à la relance pro- caines et anglaises à l’unité euro- J.-M. C. de sa délivrance par les troupes son refus de suivre son gouverne- à l’école. L’impartialité de l’Etat ? mise risque d’être étroite, très péenne, peut enrayer un proces- américaines. Elle se composait de ment dans l’exil. L’Etat-PS avait succédé à l’Etat- étroite. Que sera alors la crois- sus décisif pour celle-ci. neuf juristes, personnalités en vue Les deux parties, catholiques RPR, avant que ce dernier ne re- sance, qui doit permettre d’être Dans ces conditions, Lionel RECTIFICATIFS qui avaient été chargées d’étudier d’un côté, socialistes et commu- vienne en force. La morale ? au rendez-vous de l’emploi ? Ici Jospin est-il l’homme de la situa- de nombreux documents et d’en ti- nistes de l’autre, sont demeurées L’accommodement avec les af- se trouve la contradiction : l’en- tion ? Il est, à l’évidence, natio- LILLE rer la conclusion. sur leurs positions. Ce dissenti- faires en avait fait litière. grenage budgétaire peut contra- naliste. Au sens républicain du C’est par erreur que la légende il- Cette conclusion est nettement ment domina longtemps la situa- Bref, si la gauche, avec le gou- rier la marche vers la monnaie terme : il se présente en héritier lustrant l’article sur la rénovation favorable à Léopold : « Le roi, dit- tion politique, empêchant les so- vernement de Lionel Jospin, par- unique et redonner son poids de cette tradition qui a imbriqué du Palais des beaux-arts de Lille at- elle, apparaît comme ayant eu en ciaux-chrétiens de participer au vient à réconcilier la République traditionnel à l’habituelle résis- l’identité française et l’universa- tribuait à la préfecture le reflet per- toutes circonstances la volonté gouvernement : c’est seulement en avec elle-même, et si, surtout, tance de Bercy à toute inflexion lisme, le rêve d’une « grande na- ceptible dans le bâtiment miroir des d’obéir à sa conscience, elle-même mars qu’ils ont accepté de collabo- elle permet par une entreprise de de politique économique, résis- tion » et les valeurs de 1789. Au architectes Ibos et Vitart (Le Monde inspirée par les actes de ses illustres rer avec M. Spaak. L’important moralisation de la vie publique tance à laquelle la gauche de très bon sens du terme, celui du daté 8-9 juin). Il s’agit en fait du Pa- prédécesseurs. A aucun moment il rapport qui vient d’être publié (il aux citoyens de se reconnaître à gouvernement avait pris l’habi- droit du sol, enfin prochaine- lais ancien, construit en 1895, sépa- n’a perdu de vue les responsabilités s’agit d’un fort volume) changera- nouveau dans la République, la tude de se plier depuis 1982. ment rétabli, où la France parle ré du nouvel édifice par une cour lui incombant en raison des hautes t-il les dispositions des adversaires société française retrouvera le Gagner du temps, faire patien- au monde tout en défendant ses sous laquelle se trouvent les salles fonctions qu’il incarne et dont il a le du roi ? chemin de la vertu. Fortes seront ter, mais aussi rythmer son ac- principes. d’expositions temporaires. devoir d’assurer la pérennité.» (21 juin 1947.) dès lors les résistances de tous tion, l’étaler dans le temps : telle Mais peut-être aussi au moins ordres : le passage le moins ap- semble être la réponse de M. Jos- bon sens du terme, en cette fin MÉKONG plaudi du discours de M. Jospin pin à ces difficultés prévisibles. de siècle où l’interdépendance Une coupe malencontreuse dans 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS n’a-t-il pas été celui qui était En même temps que la garantie règne, où il n’est pas de parcours l’article intitulé « Les scientifiques Télématique : 3615 code LEMONDE consacré au non-cumul des man- qu’il donne au pays d’un dia- solitaire, où les nations euro- s’interrogent sur le réchauffement dats ? logue construit et réfléchi, no- péennes doivent apprendre à dé- de la planète » (Le Monde du Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC « Etre socialiste, c’est aller au tamment sur la réduction du fendre en commun l’espérance 28 mai) a pu laisser croire que le ou 08-36-29-04-56 bout de la République » : mani- temps de travail, ou sur l’heu- démocratique des peuples du Mékong se trouvait en Chine. Il fal- Le Monde sur CD-ROM : renseignements par téléphone, 01-44-08-78-30 festement, Lionel Jospin a fait reuse perspective d’un rééquili- continent. Car Lionel Jospin ne lait lire : « Ainsi, en Chine, mille per- sienne la devise de Jean Jaurès, brage fiscal entre le travail et le semble pas voir l’Europe comme sonnes ont trouvé la mort dans les Index et microfilms du Monde : renseignements par téléphone, 01-42-17-29-33 qui avait cours à une époque où capital. Mais au-delà de tout le notre horizon et notre projet, inondations les plus catastrophiques observées depuis cinquante ans. Au Le Monde sur Compuserve : GO LEMONDE la gauche se définissait moins sur bien que l’on peut penser d’une mais comme une contrainte et Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr le terrain économique que sur démarche propre, si elle tient ses une perspective sous condition. Vietnam, le delta du Mékong est resté celui de la politique. Le premier promesses, à réhabiliter la poli- Est-ce un choix stratégique ou sous les eaux pendant plus d’un Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 ministre veut changer la Répu- tique au-delà d’un homme dont une posture tactique ? S’il s’agit, mois. » LeMonde Job: WMQ2106--0020-0 WAS LMQ2106-20 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 10:14 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0388 Lcp: 196 CMYK

20 / LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 CARNET

AU CARNET DU « MONDE » – Mme Jean Archambault, – M. et Mme Jean-Etienne Caire-Jabinet, – Marguerite Faucher, – Son épouse, – Sybille Haour-Confavreux, Mme Jean de La Pradelle, M. et Mme Jean Braud, sa mère, Ses enfants, Jean-François Naissances ses grands-mères, M. et Mme Michel Caire-Dieu, Jeannette Faucher, Sa belle-fille, me et Joseph Confavreux, Yvonne Labat, M. et M Michel Lalande, son épouse, Ses petits-enfants, Nathalie, François (✝), Didier, Valérie et Laurine sa grand-tante, ses enfants, ont la douleur de faire part du décès de me Michel et Christine Faucher, Benoît, Marie-Emmanuelle COUVIN-DEVILLECHABROLLE M. et M Jean-Dominique Archam- Sylvie et Clément Arbouet, sont heureux d’annoncer la venue au bault, Mayeul, Pierre-Etienne, Anne- et Coline Perrin, Martine et Bernard Morgenbesser, Maurice MILOT, monde de ses parents, Françoise, ses enfants et petits-enfants, Anne-Laure, Marie-Do, Xavier, Marie-Emmanuelle, Ferréol, ses enfants, Jacques et Sybille Vaganay, Renaud, Thomas, Marie, Julie et survenu brutalement le 29 mai 1997. Guilhem, François-Xavier Archambault, Emmanuel, Marianne, Jean-Baptiste, Chantal Vaganay, ses sœurs, son frère, Anne-Claire, Lucie, Pierre-Antoine, Guillaume, Les familles Vaganay, Mauvernay ses petits-enfants, Les obsèques ont été célébrées dans la le 17 juin 1997. Victoria Moschetto, ses petits-enfants, plus stricte intimité, et il repose dans le et Lapra, sa nièce, Michel et Ginette Thomas, ont la douleur de faire part du décès de Danielle Esposito, caveau familial, à Saints (Seine-et- 334, rue de Vaugirard, Pascal Facon, Les familles Baufle, Caire, Bulidon, Marne). son ami, Chagué, Pertuis, Béraud, ses beau-frère et belles-sœurs, 75015 Paris. Magdeleine VAGANAY, Ses oncles et tantes, Valérie, Corinne, Nicolas, Serge et psychanalyste, Romain, Ainsi que toute sa nombreuse famille, Et toute la famille, – Pérignat-lès-Sarliève. Tulle. Epernay. Fabienne, Isabelle, Jérôme, Olivia, ses neveux et nièces, survenu, à la suite d’un cancer, le 18 juin Nicole et Georges ROSTAND (✝) Et tous ses nombreux amis, ont la douleur de faire part du décès, Les familles Beziat, Jabain et Morier, Mme Maurice Roques, 1997, à son domicile, dans sa soixante et ont encore eu plusieurs arrière-petits- ont la douleur de faire part de la survenu le 18 juin 1997, à l’âge de Et ses nombreux amis, Françoise Roques onzième année. enfants : disparition de soixante-treize ans, de et Georges Delort, ont l’immense douleur de faire part du Hélène et Yves Sureau, La cérémonie religieuse aura lieu ce le trente-cinquième, Valérie ARCHAMBAULT. Andrée CAIRE, décès de leurs enfants et petits-enfants, vendredi 20 juin, en la cathédrale Saint- née BAUFLE. Christophe et Evelyne Roques Jean, à Lyon. Benoît PELISSIÉ du RAUSAS, La cérémonie religieuse sera célébrée Jean FAUCHER, le samedi 21 juin 1997, à 16 heures, en Les obsèques auront lieu, lundi 23 juin, et leurs enfants, chevalier de la Légion d’honneur, 3, rue Tramassac, l’église de Saint-Priest de Gimel à 15 h 30, en l’église Notre-Dame de la Sylvie Roques, petit frère de président de la Fédération nationale Mme Paul Roques, 69005 Lyon. (Corrèze). Merci, à Fresnes (Val-de-Marne) et seront Tourisme et travail, 1972-1986, suivies de l’inhumation au côté de son ses enfants et petits-enfants, Marine, président de l’Association internationale M. et Mme Etienne Roques, 2, rue Frédéric-Passy, mari, pour le tourisme social-IAST, 92200 Neuilly-sur-Seine. leurs enfants et petits-enfants, la trente-sixième, président d’honneur Toute la famille, Anniversaires de décès André CAIRE, du BITS et de l’ANCV. professeur à la Sorbonne, font part du décès, le 19 juin 1997, de – Rodez. Séveyrac. Mazamet. Camille PELISSIÉ du RAUSAS, me – M Violette Belmin, Les obsèques seront célébrées le Marcel, Robert, Joël, décédé le 17 juin 1979. Il y a trente ans, le 24 juin 1967, la petite sœur de mercredi 25 juin, à 14 h 15, au ses enfants columbarium du cimetière du Père- M. Maurice ROQUES, et leurs épouses, 3, allée de la Bièvre, Lachaise. membre correspondant de l’Institut, Jean-Marie MAUREL Frédérique, Ses petits-enfants, 94260 Fresnes. doyen honoraire La famille Assouline, de l’université Blaise-Pascal, se tuait sur une route du Tarn. le trente-septième, Ni fleurs ni couronnes. officier de la Légion d’honneur, ont la douleur de faire part du décès de Il venait d’avoir vingt-quatre ans. – Le président du conseil d’administra- commandeur de l’ordre national Jeannette Faucher, du Mérite, Vincent MINGASSON, M. Salomon BELMIN, tion du CNRS, Edouard Brezin, 17, rue Victor-Hugo, « L’heure qui tremble au fond ancien enseignant de l’AIU Et le directeur général du CNRS, Guy commandeur des Palmes académiques, 92230 Gennevilliers. du temps tout embrouillé. » le trente-huitième, et de l’ORT au Maroc, Aubert, Paul Eluard. ont la grande tristesse de faire part du à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. Léo PARPAIS, survenu le 18 juin 1997. décès de – Guy Matteudi, président-directeur général, – 21 juin 1994. le petit frère de L’inhumation aura lieu ce vendredi, au François CARON, Les obsèques auront lieu en l’église cimetière parisien de Pantin. biologiste, réformée de Clermont-Ferrand, 8, rue Le conseil d’administration, Marmontel, le samedi 21 juin, à 9 h 30. Olivier RAVIER Valentin. directeur de recherche au CNRS. 27, rue Chanez, nous a quittés il y a trois ans. 75016 Paris. Le personnel de l’Agence nationale Réunion au temple. Ses travaux scientifiques et sa pour les Chèques-Vacances, personnalité ont marqué la science fran- Merci à tous ceux qui ont continué de çaise et sa disparition prématurée laisse L’inhumation se fera dans l’intimité, au lui témoigner leur affection et qui le – Monoblet (Gard). ont la grande tristesse de faire part du cimetière Saint-Jacques. gardent vivant dans leurs pensées. Mariages un vide considérable. décès de Agathe et Séverin Marc Boeswillwald, – Les membres du département des ont la grande joie d’annoncer le mariage son mari, – L’Ecole normale supérieure Jean FAUCHER, – Il y a deux ans, le 20 juin 1995, de leurs parents, France et Alain Duhamel, a la grande tristesse de faire part du décès chevalier de la Légion d’honneur, sciences de la Terre de l’université Blaise- président de la Fédération nationale Pascal de Clermont-Ferrand (UMR Antoinette et Henri Poussielgue, de Alain BONTZOLAKIS Hélène BLONDOT Marie-Noële et Didier Sicard, Tourisme et travail, 1972-1986, « Magmas et Volcans » du CNRS) Catherine et Jürgen Kohls, président de l’Association internationale ont la grande tristesse de faire part du et François CARON, nous quittait. ses filles ancien élève de l’Ecole polytechnique, pour le tourisme social-IAST, décès de Didier HANRIOT, Il avait trente-deux ans. et gendres, directeur de recherches au CNRS, président d’honneur du BITS et de l’ANCV. Maurice ROQUES, le 14 juin 1997, à Malakoff. Arnaud et Sigrid, Valerie, Sébastien et chercheur au département de biologie Valerie, Sarah, Grégoire, Oriane, Karine de l’ENS, correspondant de l’Institut, Que ceux qui gardent en leur cœur le et Antoine, Coralie, Florian, Clara, Tècla, Un hommage lui sera rendu, mercredi doyen honoraire de la faculté souvenir de son sourire aient une pensée 3, sente de la Sablonnière, Yohan, le 11 juin 1997, à l’âge de cinquante et un 25 juin 1997, à 14 h 15, au columbarium des sciences de Clermont, pour lui. 92240 Malakoff. ses petits-enfants, ans. du cimetière du Père-Lachaise, à Paris. professeur émérite, Max et Constantin, ses arrière-petits-fils, L’incinération a eu lieu à Paris, dans ANCV, survenu le 19 juin 1997. – Il y a un an, le 20 juin 1996, ont la douleur de faire part de la mort l’intimité familiale, au crématorium du 5, rue Gabriel-Péri, Fabrice MAHY soudaine de Père-Lachaise. 92584 Clichy Cedex. Les obsèques auront lieu le samedi Pierre LEROUX, et 21 juin, à 9 h 30, au temple de l’Eglise docteur ès sciences économiques Josette BOESWILLWALD, réformée de Clermont-Ferrand. Veronica PEREIRA En 1984, François Caron et Eric Meyer née OLIVIER, furent lauréats du prix Jacques-Monod – Daniel et Mona, disparaissait. ont la joie d’annoncer leur mariage. pour leurs découvertes sur l’universalité ses enfants, survenue, à Monoblet, le 15 juin 1997, du code génétique. En 1995, bien qu’at- Ilan Flammer, Soyez-lui fidèle. dans sa quatre-vingt-deuxième année. teint d’une leucémie depuis plusieurs an- son mari, Léonard RYBAK nées, François Caron a ensuite obtenu, La cérémonie religieuse aura lieu dans Ami Flammer, Valérie Lavoix, Ayez une pensée pour son père, Décès avec son élève Philippe Cluzel et en colla- Maurice et Tamar Flammer, a mis fin à ses jours, le 15 juin 1997, à l’intimité, à Monoblet (Gard), ce vendredi boration avec plusieurs équipes de la l’âge de quarante-huit ans. ses beaux-parents, Georges LEROUX, – M. Aladin Abdelouahab, 20 juin. Montagne Sainte-Geneviève, la première Ses cendres seront dispersées dans preuve expérimentale d’un changement Ainsi que tous ceux qui l’aimaient, l’océan. son époux, Cet avis tient lieu de faire-part. ont la douleur de faire part de la mort qui s’est éteint le 19 mai 1997. me de structure de l’ADN lorsque cette molé- M Maya Bentchikou, accidentelle de sa fille, cule est étirée. Cette découverte, qui leur Marie Rybak, valut le prix Philip-Morris 1997, est riche sa femme, ont la douleur de faire part du décès de – Maryvonne et André Ariste d’enseignements pour une compréhension Yaarit MAKOWSKI-FLAMMER, – Une pensée pour et leurs enfants Paulette Marlot, détaillée des mécanismes de réplication artiste peintre. sa mère, me ont la douleur de faire part du décès de M Marie-Thérèse du matériel génétique. Dans ce travail, Boris Rybak, François TOUTAIN, L’enterrement aura lieu vendredi ABDELOUAHAB, Claire COUESNON, comme dans sa lutte contre la maladie, son père, née ROYER, François Caron fit preuve d’une ténacité 20 juin 1997, à 17 heures, au cimetière de Sa famille, parti le 20 juin 1988. et d’une lucidité qui continuent de susci- Montmartre. leur mère et grand-mère, Et ses amis, survenu à Alger, le 9 mai 1997. ter notre admiration. sont dans la peine. 40, rue Louis-Blanc, survenu le 16 juin 1997. Avis de messe 75010 Paris. Marie Rybak, L’inhumation aura lieu ce vendredi – Abel Caumette, 29, rue des Chaumières, – M. Chaïm Beller, Jacques Salvan, son mari, 20 juin, au cimetière de Sceaux où elle re- 29340 Riec-sur-Belon. M. Michel DEBATISSE, posera au côté de son époux, Thomas et Laelia Salvan, – Olivia, Isi, Georges et Roland, Sa famille, président de Sodiaal sa fille, de 1990 à 1995, ses fils, Paul COUESNON, Et ses amis, Marie-Claude, – Henri Théry, ont le regret de faire part du décès de président de Riches Monts Judith et sa mère, sa mère, Irène et Michel, Luce et Gérard, Dalila depuis 1959, Florence et Jocelyne, combattant de la Résistance abattu le Nathalie et Robert Dyer, et Laurent, président de Sodima International Mélina, Myriam, Jérémie et Anna, 10 janvier 1944. Anna CAUMETTE, Anne-Marie et Olivier, Catherine et née JUÉRY. sa sœur et son beau-frère, depuis 1989, ont la douleur de faire part du décès de Gilles, Michel, Marianne et François, président de Yoplait SA Nadine et Gilles, Marie-Odile, Les obsèques ont eu lieu au cimetière son frère, depuis 1995, me Elisabeth, M Tsecha BELLER, de Laurens (Hérault). Claude, Michel et Gabriel Dyer, née PERLA, Noémie CATALAN, ses neveux, Ses dix-huit petits-enfants, est décédé le 11 juin 1997. née GUETTA, 179, route de la Wantzenau, Elisabeth Fournier, Son frère et ses sœurs, Et toute sa famille, Une messe à sa mémoire, survenu le 17 juin 1997. est décédée le 17 juin 1997. 67000 Strasbourg. sa compagne, ont la douleur de faire part du décès de ont la douleur de faire part du décès de précédemment prévue en l’église Notre- Les obsèques ont eu lieu vendredi Merci d’avoir une pensée pour elle. Dame-des-Champs, sera célébrée en 20 juin au cimetière du Montparnasse. – Mme André G. Pluchard, Marie Olga THÉRY, l’église Notre-Dame de la Gare, place e Maison de retraite Rothschild, son épouse, Gérard MAURIAC, née COQUARD, Jeanne-d’Arc, Paris-13 , le mercredi 73, avenue Emile-Zola, 76, rue de Picpus, M. et Mme Pascal Pluchard, 25 juin, à 18 heures. 75015 Paris. 75012 Paris. son fils et sa belle-fille, survenu le 19 juin 1997. Laurent, Virginie, Emmanuelle, survenu, le 18 juin 1997, à l’âge de qua- – Le Conseil de l’agriculture française Sébastien Pluchard, rante-quatre ans. La cérémonie religieuse aura lieu le ses petits-enfants, lundi 23 juin, à 15 heures, en l’église (CAF), d’Ambierle, suivie de l’inhumation au La Fédération nationale des syndicats Catherine Kerting, Laurence Barel, La cérémonie religieuse sera célébrée, Les familles Pluchard, Montion, Pigot, cimetière d’Ambierle (Loire). d’exploitants agricoles (FNSEA), le mardi 24 juin, à 15 h 30, en l’église Le Centre national des jeunes Bouché, Saint-Louis-en-l’Ile, 19bis, rue Saint- me Ils s’unissent dans leurs pensées et agriculteurs (CNJA), M Catherine Heimburger, Louis-en-l’Ile, Paris-4e. Et tous ses amis, leurs prières au souvenir de son fils, L’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), font part du retour à Dieu, le mardi 17 juin 24, quai, de Béthune, 75004 Paris. Guillaume, La Confédération nationale de la 1997, dans sa quatre-vingt-deuxième mutualité, de la coopération et du crédit année, de décédé le 20 janvier 1992. agricoles (CNMCCA), La Confédération française de la André G. PLUCHARD, – Le conseil d’administration, Une messe sera célébrée à Paris dans coopération agricole (CFCA), colonel de l’armée de l’air, Et les membres de la Chambre les prochains jours. La date et le lieu en La Fédération nationale du crédit ingénieur général syndicale des éditeurs de musique de seront communiqués ultérieurement. agricole (FNCA), France, en télécommunications à la retraite, La Fédération nationale de la mutualité ancien combattant, agricole (FNMA), officier de la Légion d’honneur, ont la douleur de faire part du décès de – M. Gilles Tcherniak, commandeur de l’ordre leur président, font part qu’une messe sera célébrée le son fils, mercredi 25 juin 1997, à 18 heures, en national du Mérite, me et M Régine Bernadet, l’église Notre-Dame de la Gare, place médaillé de l’aéronautique. lle M. Thierry MOBILLION, M Sandra Tcherniak, Jeanne-d’Arc, Paris-13e, à la mémoire de chevalier de l’ordre sa petite-fille, Il a rejoint sa fille, national du Mérite, me M Dora Borelli, M. Michel DEBATISSE, sa sœur, ancien président du CAF, Béatrice, survenu subitement le 13 juin 1997, me M Suzanne Briat, ancien président de la FNSEA, sa nièce, rappelée à Dieu prématurément, le ancien secrétaire général du CNJA, et adressent à la famille leurs sincères Toute sa famille, 26 mars 1991. condoléances. ancien président BAC 1997 Et ses amis, de la chambre d’agriculture La cérémonie religieuse sera célébrée à ont la douleur de faire part du décès de du Puy-de-Dôme, la chapelle du Val-de-Grâce, – M. Raymond Nersessian, M. Léon TCHERNIAK, décédé le 11 juin. 74, boulevard de Port-Royal, à Paris, ce me vendredi 20 juin. M. et M Serge Nersessian, Retrouvez les corrigés 3,48 Monde) F/min. (Le Michel et Monique Nersessian, survenu le 17 juin 1997, à l’âge de quatre- Une bénédiction aura également lieu en vingt-neuf ans, à Paris. l’église de Léry (Eure), le samedi 21 juin, ont la tristesse de faire part du décès de M. Michel DEBATISSE, et les résultats sur Minitel à 10 heures. Les obsèques auront lieu le lundi président de l’Institut de formation M. Jean NERSESSIAN, 23 juin. des cadres paysans (Ifocap), Cet avis tient lieu de faire-part. docteur ès lettres, en littérature André Sernin. On se réunira à 11 heures, à l’entrée est décédé le 11 juin 1997. 140, rue de la Pompe, principale du cimetière de Pantin parisien. 75116 Paris. La cérémonie religieuse sera célébrée Une messe à sa mémoire sera célébrée, La Pluchardière, ce vendredi 20 juin, en l’église aposto- Ni fleurs ni couronnes. mercredi 25 juin, à 18 heures, en l’église 3617 LMPLUS 41, rue de Verdun, lique arménienne Saint-Jean-Baptiste, Notre-Dame de la Gare, place Jeanne- 27690 Léry. 15, rue Jean-Goujon, Paris-8e. Cet avis tient lieu de faire-part. d’Arc, Paris-13e. LeMonde Job: WMQ2106--0021-0 WAS LMQ2106-21 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 10:14 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0389 Lcp: 196 CMYK

CARNET LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 21

Messes anniversaires Conférences DISPARITIONS INSTITUT – Une messe à l’intention de Le Centre international de recherche sur les juifs du Maroc (CRJM) Jean DEVISSE, 189, boulevard Saint-Germain, Jean-François professeur émérite 75007 Paris vous invite à assister au symposium Sue Sumii Lev Kopelev histoire, archéologie Paris-I, Littérature et quête identitaire Revel décédé le 17 juillet 1996, sera célébrée, chez les auteurs juifs du Maghreb mardi 24 juin, à 18 h 30, en l’église de la avec Michel Abitbol, Ami Bouganim, Ecrire contre l’injustice Don Quichotte à la carrure de Falstaff Madeleine, Paris-8e. Guy Dugas, Izza Genini, Albert Memmi, Tayeb Saddiki, Abdallah Stouky. LA ROMANCIÈRE japonaise L’ÉCRIVAIN et ancien dissident avait raconté son expérience de élu à l’Académie Les débats auront lieu le Sue Sumii, auteur d’un roman en soviétique Lev Kopelev est mort jeune communiste dans la guerre Condoléances dimanche 22 juin 1997, à 15 heures sept tomes, La Rivière sans pont mercredi 18 juin à son domicile de dans un livre qui reste un des té- française dans les salons de la SEIN, (Hashi no nai kawa), qui dénonce Cologne. Il était âgé de quatre- moignages les plus forts sur cette – A la suite du rappel à Dieu de la très 4, place Saint-Germain-des-Prés, la discrimination dont ont été vingt-cinq ans. époque : A conserver pour l’éternité JEAN-FRANÇOIS REVEL, philo- regrettée 75006 Paris. Confirmation SVP au tél.: – et sont encore – victimes des S’il y avait à Moscou, dans les (Stock, 1976), évidemment interdit sophe et homme de lettres, a été Mme Marie LAHAM, 01-45-49-61-40. catégories sociales marginali- années sombres du brejnévisme alors en URSS. élu à l’Académie française, jeudi sées, est morte lundi 16 juin à une « culture d’appartement », Libéré sous Khrouchtchev, Ko- 19 juin, au deuxième tour de scru- la famille recevra les condoléances au son domicile près de Tokyo. Elle alors les trois pièces occupées par pelev reste membre du Parti tin, par 16 voix contre 14 au roman- domicile de son fils, le professeur était âgée de quatre-vingt-quin- Lev Kopelev et sa femme Raïssa communiste jusqu’en 1968, année cier Henri Coulonges. Edouard Laham, le dimanche 22 juin Débats 1997, à partir de 15 heures. ze ans. Orlova, avenue de l’Armée-Rouge, où il est exclu pour avoir soutenu [Né le 19 janvier 1924 à Marseille, Jean- – « Quai de la Gare, monuments Née dans la préfecture de Na- dans un bloc d’immeubles réservés les quelques protestataires qui François Ricard quitte le Lycée du Parc à Lyon impossibles, 43, quai de la Gare, camp avaient tenté de manifester sur la pour intégrer l’Ecole normale supérieure 1, rue Pajou, d’Austerlitz, le musée nécessaire : celui ra, dans une riche famille de pro- aux écrivains, en étaient l’exemple 75016 Paris. de la collaboration ». Exposé-débat, priétaires terriens, Sue Sumii parfait. Il y avait chez eux un défilé Place Rouge contre l’invasion de la (1943). Il rejoint les rangs de la Résistance 21 juin, 17 h 30, 91, quai Panhard- avait grandi dans une région où presque incessant d’intellectuels Tchécoslovaquie. Il se consacre à la pendant la guerre, puis, l’agrégation de philo- Levassor, Paris-13e. vivaient nombre de communau- marginaux, de représentants des littérature allemande, à des traduc- sphie en poche, il part enseigner à l’étranger Manifestations tés d’anciens eta, discriminés car « petits peuples » réduits au silence tions et à la défense des dissidents. dans les Instituts français de Mexico, puis de CENTRE UNIVERSITAIRE ils exerçaient des activités cen- par l’appareil soviétique, de popes C’est pourquoi, en 1977, il est exclu Florence. De retour en France en 1957, il signe D’ÉTUDES POLITIQUES Communications diverses sées être abjectes (bouchers, en rupture avec l’Eglise orthodoxe de l’Union des écrivains tout en Pourquoi des philosophes ?, qui lui vaut le Prix DE NANCY équarrisseurs, tanneurs). Abolie officielle. Comme chez Andreï Sak- étant l’objet de menaces de plus en Fénéon qu’il partage avec un autre débutant, – Nouvelle revue trimestrielle laïque CUEP à la suite des réformes de Meiji harov, dont il était l’ami, Lev Kope- plus précises des autorités. En Philippe Sollers. Il adopte le pseudonyme Le CUEP organise une manifestation à juive Diasporiques. Au sommaire du (1868), la discrimination s’est lev avait toujours table ouverte 1980, il proteste contre le bannisse- dont il fera plus tard son patronyme légal : Nancy, à l’occasion de son cinquantième numéro 3 : la gauche au pied du mur, anniversaire, lutter contre le national-populisme, lettre poursuivie et frappe encore au- pour les persécutés de toutes ment à Gorki de Sakharov après Revel. ouverte au CRIF, nouveaux livres, pour jourd’hui de manière sournoise sortes. l’intervention soviétique en Afgha- A la tête des pages littéraires de France-Ob- ou contre Goldhagen... le samedi 5 juillet 1997, en soirée. trois millions de Japonais dési- Il était né le 9 avril 1912 à Kiev, nistan. servateur (1960-1963), il devient éditorialiste à Renseignements et abonnements gnés comme « habitants des ha- dans une famille juive d’Ukraine, et L’Express (1966-1976), puis directeur du titre Les anciens et leurs amis sont (50 francs pour 4 numéros, soutien meaux spéciaux ». Au soir de son avait commencé ses études, à VEXATIONS RÉPÉTÉES (1978-1981) ; après un passage au Point et à cordialement invités. 100 francs). Pour tout renseignement, téléphoner au Cercle Gaston-Crémieux, existence, Sue Sumii avait gardé Kharkov, à la faculté de philoso- Ami du romancier Heinrich Böll, Europe 1 (1989-92), il commente la vie poli- 03-83-32-05-10. 56, rue La Rochefoucauld, en elle la force des révoltes de phie, avant d’étudier l’allemand à il hésite à accepter son invitation à tique à RTL, depuis 1995. Il est aussi conseiller 75009 Paris. l’enfance lorsqu’elle avait décou- Moscou. Engagé très jeune dans le se rendre en Occident car il sait que littéraire chez Julliard (1960-1965), puis chez vert l’injustice. Adolescente har- mouvement communiste, il rejoint le gouvernement soviétique risque Robert Laffont (1965-77). Colloques die pour son époque, elle était l’armée rouge en 1941, obtient le d’en profiter pour lui interdire tout Il n’oublie jamais sa formation de philo- L’Association des anciens partie pour Tokyo où elle vécut rang de capitaine en tant que retour. A la fin de 1980, en butte à sophe et compose des synthèses sur les Pen- b Littérature, immigration et du lycée Carnot de Tunis dans le monde des anarchistes commissaire politique. Sur le front des vexations répétées – son télé- seurs grecs et latins (1968), La Philosophie clas- intégration. organise le lundi 7 juillet, à 20 heures, un après s’être mariée à un intellec- Ouest à la fin de la guerre, il ne sique (1969), livre enfin une Histoire de la Colloque franco-néerlandais en dîner-débat avec M. Mongi Bousnina, phone est coupé sous prétexte collaboration avec Transeuropéennes, le ambassadeur de Tunisie en France. Ren- tuel militant en faveur de la libé- supporte pas les exactions qu’« il en fait un mauvais usage » –, philosophie occidentale, de Thalès à Kant 25 juin 1997, à 18 h 30. seignements : ALCT, 18, Champs-Ely- ration des paysans. Veuve à cin- commises contre les populations il s’installe à Cologne, en principe (1968-1970) et une évocation d’une extraordi- b Projection du documentaire Le sées, Paris-8e. Tél. : 01-40-74-35-75. quante-six ans, elle consacra le civiles par les soldats soviétiques pour un an, avec sa femme. Mais naire finesse des enjeux du Concile de Trente, Fax : 01-40-31-85-25. Désert et la Mer, de Karim Traïdia, reste de sa vie à dénoncer la dis- ivres de la victoire. Pour « indul- très vite, les Kopelev sont déchus Un festin en paroles (1979). suivie d’une table ronde, en crimination. gence envers l’ennemi », il est de leur nationalité. Bien qu’ayant Depuis Lettre ouverte à la droite (1968), mais présence du réalisateur et des écrivains Elle fut également militante du condamné à dix ans de camp. C’est retrouvé son passeport russe, Ko- plus encore Ni Marx, ni Jésus (1970), Revel ac- maghrébins et néerlandais. Soutenances de thèse 121, rue de Lille, mouvement féministe. La Rivière là qu’il rencontre Alexandre Solje- pelev, après la mort de sa femme, compagne tous les grands débats sur le pou- 75007 Paris. – Junko Fukuda soutiendra sa thèse de sans pont, dont un tome a été nitsyne, avec lequel il se lie bien était resté au bord du Rhin. voir et ses dérives (La Grâce de l’Etat, 1981 ; La b Renseignements : 01-53-59-12-40. doctorat : « Le Paysage verlainien : traduit en anglais et a donné lieu qu’il ne partageât jamais ses A Cologne, ce Don Quichotte à Connaissance inutile, 1988), dont il tire des le- lyrisme et description », le 26 juin, à à deux adaptations cinématogra- conceptions philosophiques ou po- la carrure de Falstaff, dont le visage çons impitoyables (Le Rejet de l’Etat, 1984 ; 14 heures, salle Bourjac, université phiques, a été vendu à huit mil- litiques. Soljenitsyne le peindra encadré d’une longue barbe L’Absolutisme inefficace, 1992). Inquiet pour la e – Un colloque international sur le Paris-III, 17, rue de la Sorbonne, Paris-5 . Le jury sera composé de M. Michel Col- lions d’exemplaires. « Il ne faut sous les traits de Roubine, un des blanche était la bonté même, a survie des régimes de liberté (Comment les dé- thème « Formes et dynamiques de me jamais accepter l’inacceptable », personnages de son Premier cercle poursuivi jusqu’à la fin ses re- mocraties finissent, 1983), il veut croire que la l’exclusion » se tiendra à Paris, au palais lot, M Claude Debon, M. Philippe Ha- de l’Unesco, du 23 au 26 juin. Organisé mon, M. Steve Murphy. aimait à dire cette vieille dame et Kopelev jouera, plus tard, dans cherches de littérature comparée faillite n’est pas inévitable (Le Regain démo- par les universités de Pittsburgh (Etats- affable et ironique pour laquelle les années du dégel, un rôle impor- russe et allemande, sans jamais cratique, 1992). La parution récente de ses Mé- Unis) et Paris-VII-Denis-Diderot, avec le l’indignation était une manière tant dans la vie de l’écrivain. C’est cesser sa lutte pour toutes les vic- moires, Le Voleur dans la maison vide (Plon, soutien du programme MOST de l’Unes- d’être au monde (Le Monde des lui qui le présenta à Alexandre Tar- times de la terreur et de la bêtise, lire « Le Monde des livres » du 17 janvier), co, ce colloque réunira une centaine de THÈSES livres du 7 mai 1993 lui a consacré dovski, le rédacteur en chef de la de l’Azerbaïdjan à l’Arménie, de la mais aussi celle du livre à deux voix qu’il signe participants du monde entier, venus de di- Tarif Étudiants vers secteurs et disciplines. Pour tout ren- un portrait). revue Novy Mir, qui publia le pre- Bosnie à la Tchétchénie. avec son fils Matthieu Ricard, Le Moine et le seignement et inscription, contacter : 65 F la ligne H.T. mier Une journée dans la vie d’Ivan Philosophe (Nil), rencontrent actuellement un (http://www.unesco.org/most). Philippe Pons Denissovitch. Kopelev, pour sa part, Daniel Vernet grand succès public.] LeMonde Job: WMQ2106--0022-0 WAS LMQ2106-22 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 09:51 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0390 Lcp: 196 CMYK

22 ENTREPRISES LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997

AUTOMOBILE Opel va lancer plus qu’en 1996. b LA DIRECTION du née. b LA PART DE MARCHÉ d’Opel mécontentement gronde.b LA QUA- rope de l’Est, apparaissent très ris- vingt-six nouveaux modèles d’ici à la groupe affiche une grande sérénité, en Allemagne décroît, les démissions LITÉ et la capacité d’innovation qués. b LES INQUIÉTUDES sur l’ave- fin de l’an 2001. En 1997, la filiale al- mais le malaise est patent. Le résul- se succèdent aux plus hauts postes d’Opel sont aujourd’hui contestées, nir du groupe sont réelles. Le comité lemande de General Motors investi- tat net a diminué de 13,5 % en 1996 de l’entreprise. Une enquête montre ainsi que son internationalisation. d’entreprise craint la suppression de ra 2 milliards de marks, soit 50 % de et devrait encore se réduire cette an- qu’à l’intérieur de l’entreprise, le Certains projets, notamment en Eu- 10 000 postes. Opel mise sur la nouveauté pour retrouver du dynamisme La filiale européenne de General Motors va profondément renouveler sa gamme pour tenter d’endiguer le recul de ses ventes. Au sein même de l’entreprise, une série de démissions à haut niveau traduit le doute et l’inquiétude qui s’y sont installés

OPEL va lancer vingt-six nou- progressé de 9,3 % à 28,3 milliards Japon, Jürgen Stockmar, directeur fauts de qualité auraient coûté à compté. Le lancement de la nou- l’Ukraine, et y exporte ses veaux modèles d’ici à la fin de l’an de marks. Son résultat net a baissé de la recherche et du développe- Opel en Europe la somme record de velle Astra a été retardé, tandis que concepts : en 1996, 2,2 millions de 2001. La filiale allemande de Gene- de 13,5 %, passant à 314 millions de ment, et Johnattan Browning, direc- 700 millions de dollars en 1996. le monospace Sintra n’est qu’une véhicules General Motors vendus ral Motors a annoncé, jeudi 19 juin, marks. « Les impôts ont fortement teur des ventes et du marketing « Opel est menacé de descendre en réplique des Chevrolet et Pontiac dans le monde entier, soit plus du qu’elle s’engageait ainsi dans «la augmenté », explique-t-on chez d’Opel en Europe, ont quitté le deuxième division », prédit Der Spie- américaines. Au cœur des critiques : quart, étaient construits sur des plus grande offensive-produit de son Opel. groupe. gel. Désormais, les performances la manière dont Opel s’internatio- plates-formes Opel. En 2001, ce histoire ». Pour la seule année 1997, A en croire M. Herman, Opel est des Opel seraient moins bonnes que nalise. Sous l’influence de Louis chiffre sera de près de 3 millions. les investissements liés à ce pro- donc sur la bonne voie. Pourtant, CRITIQUES INTERNES Cette internationalisation à gramme s’élèveront à 2 milliards de depuis quelques mois, la situation Autre signe inquiétant, les résul- marche forcée apparaît nécessaire : marks (6,7 milliards de francs), soit du constructeur provoque un scep- tats d’une enquête interne menée Volkswagen optimiste pour 1997 le marché européen souffre de sur- 50 % de plus qu’en 1996. Le pré- ticisme ambiant qui s’est fortement auprès de 322 cadres dirigeants capacités et la concurrence y est sident du groupe allemand, David accru ces dernières semaines. La d’Opel et publiée par le magazine « Pour l’ensemble de 1997, nous misons sur une amélioration du ré- cruelle. Mais en interne, cette affec- J. Herman, se montre optimiste, part de marché de la marque en Al- allemand Der Spiegel. Les trois sultat par rapport à l’année précédente, même si le lancement de nou- tation des moyens et des cerveaux même s’il prévoit de gagner moins lemagne décroît : sur les cinq pre- quarts des personnes interrogées veaux produits présente un facteur risque », a déclaré le président du d’Opel au détriment de l’Allemagne d’argent en 1997 qu’en 1996 : « Nous miers mois de l’année, elle est pas- estiment que le groupe n’est pas di- directoire de Volkswagen, Ferdinand Piëch, devant 3 000 action- ne va pas sans poser de problème. prévoyons un chiffre d’affaires record sée à 15,5 % contre 16,7 % en 1996. rigé de manière efficace : qualité in- naires du groupe réunis jeudi 19 juin en assemblée générale à Ham- Entre deux avions vers l’Amérique pour cette année, d’environ 30 mil- L’écart avec Volkswagen, qui cara- suffisante, produits trop mondiali- bourg. En 1996, le groupe avait réalisé un bénéfice de 678 millions de latine ou l’Asie, les ingénieurs liards de marks », a-t-il déclaré à cole en tête des classements, se sés et insuffisamment adaptés au deutschemark (2,3 milliards de francs), deux fois plus important semblent accaparés par la tâche et l’occasion de la conférence de creuse. Par ailleurs, les démissions marché européen, absence de vi- qu’en 1995. Sur les cinq premiers mois de l’année, ses ventes ont n’auraient plus le temps de se presse annuelle qui se déroulait à se succèdent aux plus hauts postes sion stratégique claire. L’inquiétude augmenté de 9,2 % par rapport à la même période de 1996 pour at- consacrer au marché européen. Francfort, jeudi. En 1996, le chiffre de l’entreprise. Depuis un mois, Kei est forte, notamment sur l’avenir de teindre 1,805 million d’unités. D’autant que Detroit prendrait une d’affaires du constructeur a déjà Isawa, directeur général d’Opel au l’emploi du groupe en Allemagne. Multiplication des produits, réduction des coûts et internationali- influence croissante sur la filiale où Le comité d’entreprise craint la sup- sation accrue sont au cœur de la stratégie de Volkswagen. « Dans les gronde le mécontentement. pression de 10 000 postes. Le 16 juin, seize mois à venir, je pense que nous parviendrons à augmenter l’utili- Contrairement à Volkswagen, Opel Opel confirmait étudier les ajuste- sation de nos capacités à 90 % en moyenne (80 % actuellement) grâce manque d’expérience car la marque Paris et Bonn lancent l’industrialisation ments nécessaires en Europe au lancement de dix-sept nouveaux modèles », a souligné M. Piëch. Le s’est longtemps contentée du mar- compte tenu des surcapacités in- groupe n’envisage pas de fermeture de sites. ché européen, laissant les autres dustrielles sur le Vieux Continent. continents à General Motors. De de leur hélicoptère d’attaque Tigre Entre 1991 et 1996, ses effectifs en nombreux observateurs jugent que Allemagne sont déjà passés de celles des Renault, Citroën ou Fiat. Hughes, précédent président d’Opel certains des investissements d’Opel LE GROUPE Eurocopter-Tiger et montage du Tigre devraient être 56 782 à 44 700 personnes. « Opel est en panne de nouveauté et actuel directeur des opérations à l’étranger, notamment en Europe le BWB allemand – l’équivalent de implantées à Marignane (Bouches- L’image du constructeur de Rüs- alors que la concurrence élargit sa internationales de General Motors, de l’Est, apparaissent très risqués : la délégation générale pour l’arme- du-Rhône) pour la France et à Do- selsheim souffre aujourd’hui d’un gamme », estime un spécialiste. Les la marque allemande est devenue la montants élevés et partenaires pas ment en France – devaient signer, naüworth, pour l’Allemagne. Une déficit de qualité. Sa gamme appa- Omega peinent face aux nouvelles tête de pont de General Motors toujours fiables. vendredi 20 juin, au Salon du Bour- école de formation des pilotes et raît vieillissante. Ces derniers temps, Audi et Mercedes. Opel est absent dans les pays émergents. C’est Opel get, le contrat des tireurs, qui sera commune aux les actions de rappel de véhicules du marché des roadsters et son cou- qui s’installe en Thaïlande, en Rus- Virginie Malingre de droit alle- deux armées de terre, sera installée mal finis se sont multipliées. Les dé- pé n’a pas trouvé le succès es- sie ou en Pologne, s’intéresse à et Philippe Ricard (à Cologne) mand qui au Luc, près de Brignoles (Var). lance la phase L’accord qui a été conclu au dite d’indus- Bourget fournit, selon des calculs trialisation de des constructeurs, du travail à un L’Union européenne fixe de nouvelles limites aux émissions polluantes automobiles l’hélicoptère millier de salariés par an et par franco-alle- pays, pendant trois ans. Si l’Alle- LUXEMBOURG à 40 % pour l’oxyde d’azote et les hydrocar- ter une solution moyenne (entre 100 et 150 mg/ SALON DU BOURGET mand Tigre. magne paraît plus pressée que la de notre envoyé spécial bures, de 30 % à 40 % pour le monoxyde de car- kg).Finalement, le compromis a été arrêté à 150 Conclu en présence des ministres France d’obtenir ses livraisons, Le ministre de l’aménagement du territoire et bone et de 35 % pour les particules émises par mg/kg en l’an 2000 (300 mg/kg aujourd’hui) avec de la défense des deux pays, Alain c’est en 1998 que les deux gouver- de l’environnement du gouvernement de Lionel les moteurs Diesel. A l’horizon 2005, il est prévu la possibilité d’une période dérogatoire de trois Richard et Volker Rühe, l’accord, nements seront sollicités par Euro- Jospin a de quoi se réjouir de son premier une étape supplémentaire qui porterait la réduc- ans après cette date pour les industries de raffi- d’un montant de 2,5 milliards de copter de passer leurs commandes. conseil de l’Union européenne. « Bien accueil- tion de la pollution automobile entre 50 % et nage qui n’auraient pas la possibilité de s’adap- francs à partager de part et d’autre Le prix moyen d’un Tigre, après lie » par ses quatorze collègues et « agréable- 70 % par rapport aux niveaux actuels. ter aussi rapidement. La valeur limite a été fixée du Rhin, permet aux industriels que les industriels ont accepté de ment surprise par l’ambiance détendue » de la En réalité, les discussions ministérielles ont à 50 mg/kg pour 2005, tout comme pour le ga- concernés de commander les outil- baisser leurs coûts de 10 % environ réunion ministérielle, Dominique Voynet a eu, surtout porté sur la propreté des carburants. zole. Le carburant pour moteur Diesel compor- lages de série du Tigre, pour livrai- si des commandes fermes, grou- en outre, la satisfaction de quitter Luxembourg, L’essence plombée devra être retirée du marché tera néanmoins une forte teneur en soufre entre son en 2001. pées et pluriannuelles de quatre- tard dans la nuit, jeudi 19 juin, avec un accord en en 2000 mais des dérogations seront possibles 2000 et 2005 : 350 mg/kg contre 500 mg/kg ac- Attendu depuis deux ans, ce vingts exemplaires par pays étaient poche sur la lutte contre la pollution automo- jusqu’à 2005 pour les Etats membres (Grèce, tuellement. contrat d’industrialisation est le signées, est de l’ordre de 100 mil- bile, le programme « Auto-oil » proposé par la Portugal, Espagne, Italie) dont le parc automo- Le texte des Quinze risque de soulever des dif- signe le plus patent, en dépit des lions de francs l’unité. Ce type de Commission de Bruxelles voilà un an. bile est ancien. Et peut-être même en France, où ficultés, notamment sur ce dernier point, du cô- difficultés apparues en ce moment contrat pluriannuel, mais contrôlé Le conseil des ministres de l’environnement la vente de carburant contenant du plomb re- té de l’Assemblée de Strasbourg, qui appelle de entre l’Allemagne et la France dans par le Bundestag, est courant des Quinze venait à peine de commencer que la présente encore aujourd’hui 42 % de la consom- ses vœux l’utilisation d’un gazole « propre» : d’autres domaines communs, que outre-Rhin. Il ne l’est pas en France Néerlandaise Margreet de Boer, présidente en mation totale d’essence selon les estimations 100 mg/kg en 2000 et 30 mg/kg cinq plus tard. Le Bonn et Paris sont décidés à aller où, par exemple, la loi de program- exercice des travaux communautaires, com- des experts français. coût supplémentaire de l’ensemble des mesures de l’avant en matière de construc- mation militaire, adoptée par le mentait déjà la prestation de Mme Voynet : « Elle Mais ce sont les discussions sur la teneur en prévues par les Quinze sera minime pour le tion industrielle conjointe touchant Parlement en 1996, a retenu l’acqui- a une approche différente de celle du gouverne- soufre qui ont conduit les ministres à prolonger consommateur (de 2 à 3 centimes par litre). En au secteur stratégique de la dé- sition de vingt-cinq Tigre entre ment précédent. » La suite a confirmé cette pre- leur réunion tard dans la nuit. La présidence revanche, les raffineurs européens devront in- fense. 1997 et 2002. Ce qui va contraindre mière impression. La délégation française a néerlandaise proposait de limiter cette subs- vestir 5 milliards de francs par an pendant quin- le nouveau ministre français de la adopté une position plus stricte, notamment en tance polluante à 100 milligrammes par kilo- ze années selon les estimations de la Commis- CONTRAT PLURIANNUEL défense à entamer, avec ses col- ce qui concerne la teneur en soufre dans l’es- gramme (mg/kg) alors que l’Allemagne, l’Au- sion. Comme le souhaitait l’Allemagne, les Le Tigre est un hélicoptère armé, lègues des finances et du budget, sence et le gazole. triche et les pays nordiques souhaitaient une acheteurs de véhicules relevant de la future gé- dont le développement, déjà finan- de délicates discussions sur ces Le projet d’accord établi à Luxembourg – il norme réduite de moitié. A l’inverse, les pays du nération de « voitures propres » pourront béné- cé à 80 % sur cinq prototypes et contrats pluriannuels à l’heure où doit être maintenant examiné et éventuellement sud de l’Union ont refusé tout net le projet de La ficier d’incitations fiscales si leur acquisition s’ef- partagé à égalité entre les deux la Cour des comptes a fustigé ré- amendé par le Parlement européen – prévoit de Haye, leur pétrole importé contenant une forte fectue avant les deux dates-butoirs. pays, a coûté quelque 10 milliards cemment la mauvaise gestion de réduire en l’an 2000 les émissions polluantes proportion de soufre. Ce qui est aussi le cas des de francs. Il existe en trois versions leurs crédits par les armées. pour les nouveaux modèles de voitures : de 20 % achats français, mais Paris était disposé à accep- Marcel Scotto de base : une version, dite UHT, A l’exportation, où le Tigre est en disposant de missiles anti chars concurrence avec l’Apache améri- Hot-3 et Trigat et de missiles air-air cain (acheté par le Royaume-Uni Stinger, pour l’Allemagne (deux en 1995, de préférence à l’hélicop- Moulinex affiche symboliquement ses premiers bénéfices depuis cinq ans cent douze exemplaires sont pré- tère franco-allemand, qui n’était vus) à compter de 2001 ; une ver- pas sur le marché) et le Kamov-50 LA PRÉSENTATION, mercredi par la baisse des frais de personnel, plan. Au total, 1 468 licenciements masse salariale dès cette année, et sion, dite HAC, de lutte antichar et russe, Eurocopter escompte un be- 18 juin, par Moulinex, de résultats des exonérations de charges, une secs ont pu être évités grâce à l’ap- négocier un accord d’intéressement équipée de missiles Hot-3 et Trigat soin global de deux cents exem- positifs pour la première fois de- pression sans précédent sur les sous- plication de la loi Robien, permet- des salariés. Pas plus que le plan so- (soixante-quinze exemplaires), et plaires en Europe (principalement puis cinq ans a davantage convain- traitants et grâce à une conjoncture tant de faire passer la durée heb- cial, le bouleversement de l’organi- une version, dite HAP, d’appui-pro- en Espagne, en Suède et jusqu’en cu la Bourse que les salariés de favorable de raffermissement des domadaire de travail de 39 à sation de l’entreprise – achats, pro- tection, et dotée de missiles air-air Turquie), au Proche-Orient (avec l’entreprise. Un an, jour pour jour, monnaies et de baisse des taux d’in- 33 heures, et à des préretraites à duction, logistique –, n’a encore Mistral (cent quarante exemplaires) les Emirats arabes unis), en Océa- après l’annonce brutale d’un plan térêt », a dénoncé, jeudi, Thierry Le cinquante-six ans. M. Blayau a produit tous ses effets. Le chiffre pour la France à partir de 2003. Si nie (avec l’Australie, par exemple) de restructuration sans précédent Paon, délégué syndical central CGT, réussi à obtenir des syndicats une d’affaires n’a toujours pas re- ce volume de commandes est res- et en Asie, où il existerait de fortes pour le leader français du petit seul syndicat qui n’a pas signé l’ac- certaine flexibilité, mot auquel, commencé à augmenter, et la part pecté par les deux clients, les livrai- potentialités. électroménager, le président du di- cord d’accompagnement du plan prudemment, il préfère celui de générée par les nouveaux produits sons devraient se poursuivre jus- rectoire, Pierre Blayau, a annoncé social. « réactivité ». Les salariés pourront n’y est que de 24 %, ce qui est no- qu’en 2012-2015. Deux chaînes de Jacques Isnard 29 millions de francs de bénéfice travailler jusqu’à dix heures par tablement insuffisant dans un mar- net pour l’exercice 1996-1997, clos « PACTE SOCIAL » jour et quarante-six heures par se- ché d’offre comme l’électroména- le 31 mars, contre une perte de « Il n’y a pas de quoi pavoiser, re- maine en période de pointe. Des ger. La firme doit par ailleurs DÉPÊCHES 702 millions un an auparavant. Le connaît M. Blayau à propos des ré- primes de déménagement favorise- accélérer le développement de ses a ESA : la réalisation, en commun avec la NASA, d’un véhicule de résultat d’exploitation est passé de sultats. C’est une toute petite étape ront la mobilité des salariés. « On a ventes hors d’Europe, qui repré- sauvetage et de transport pour la station spatiale internationale Alpha, 54 à 160 millions, alors que le vers l’objectif de 7 % à 8 % de résul- fait le pari qu’on pouvait mener à sentent seulement 28 % du chiffre sera proposée par l’Agence spatiale européenne (ESA) en 1998 à la chiffre d’affaires a stagné, à tat d’exploitation que nous nous bien une restructuration sans que la d’affaires. Bref, Moulinex n’est pas conférence des ministres de ses treize Etats membres, ont indiqué, mer- 7,69 milliards de francs. sommes fixé pour l’exercice 1998- réduction des effectifs soit la seule so- encore tiré d’affaire. credi 18 juin au Bourget, des responsables de l’ESA. Doté de deux petites L’action Moulinex a aussitôt réa- 1999. Mais le fait que le résultat net lution », se félicite le PDG. De là à S’il voit dans le plan annoncé ré- dérives, ce CRV/CTV (Crew Rescue Vehicle/Crew Transport Vehicle) au- gi favorablement jeudi 19 juin, ter- soit redevenu positif est un élément faire passer Moulinex du statut cemment par Electrolux la preuve rait 9 à 10 mètres de longueur pour une masse de 9 à 12 tonnes dans sa minant la journée en tête des psychologique important. » Le vrai d’épouvantail à celui de modèle so- que les difficultés sont inhérentes version sauvetage et de 18 à 20 tonnes, dans sa version transport. Il re- hausses à la Bourse de Paris, à bilan, selon le PDG, est à chercher cial, il y a un pas qu’il se garde bien au secteur, M. Blayau tient un dis- gagnerait la Terre en vol plané, atterrissant à l’aide de parafoils (sorte de 4,2 %, portant à 32 % la hausse de- ailleurs que dans les chiffres. Il est de franchir. Le 11 juillet aura lieu la cours volontariste : « Le marché eu- parachutes orientables) et pourrait être amené à Alpha, dans la soute puis le début de l’année. En re- dans le « pacte social » que le PDG fermeture définitive des usines ropéen est en chute ? Je n’y attache d’une navette, ou être lancé par Ariane-5. vanche, dans les usines, l’annonce estime être en train de recréer, mal- d’Argentan et de Mamers. « Il y au- pas une grosse importance. Le pro- a SAAB : l’avionneur suédois Saab va fournir 64 appareils militaires du du retour aux bénéfices n’a pas for- gré le traumatisme créé en 1996. ra sans doute une très forte émotion, blème n’est pas de s’obséder sur le type JAS 39 Gripen à son propre gouvernement pour un montant global cément eu l’effet escompté par le Depuis l’annonce de la suppres- que je comprends. Mais nos efforts marché, mais sur notre offre. » Fa- de 27,9 milliards de couronnes (20 milliards de francs), a annoncé jeudi PDG. « Après avoir plombé les sion de 2 600 postes sur 11 000 de réindustrialisation ne s’arrêteront çon de dire que, plus que les me- 19 juin le ministère suédois de la défense. comptes à coups de provisions, (dont 2 100 en France), et de la fer- pas le 11 juillet », promet M. Blayau. sures industrielles ou sociales, ce a ARIANESPACE : la société américaine de télécommunications Pa- 600 millions de francs, pour justifier meture de deux usines, à Argentan Le PDG martèle son souci de sont les consommateurs qui déci- namsat a passé, jeudi 19 juin, un nouveau contrat de lancement à Aria- la mise en œuvre de son plan de res- (Orne) et à Mamers (Sarthe), les « conforter le pacte social » : Mouli- deront, in fine, du sort de Moulinex. nespace pour la mise sur orbite, début 1999, de son dixième satellite. tructuration, Pierre Blayau se vante partenaires sociaux ont travaillé nex va doubler ses dépenses de for- d’un résultat bénéficiaire [obtenu] d’arrache-pied pour améliorer ce mation pour les porter à 2,5 % de la Pascal Galinier LeMonde Job: WMQ2106--0023-0 WAS LMQ2106-23 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 10:03 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0391 Lcp: 196 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 23

LVMH renforce sa participation La Bourse de New York a atteint dans Grand Metropolitan TOUJOURS RÉSOLU à contrer la fusion entre les groupes de boisson un sommet historique jeudi en cours de séance Grand Metropolitan et Guinness, LVMH a renforcé sa participation dans Grand Metropolitan jeudi 19 juin la portant à 6,29 %. Au total, Le groupe de luxe français que préside Bernard Arnault a dépensé près Le Dow Jones a gagné plus de 20 % depuis le début de l’année de 850 millions de livres (environ 8 milliards de francs) en quelques jours pour bâtir cette participation. Il souhaite ainsi faire pression et Après une pause au cours des trois premières Poor’s 500 a battu son 29e record depuis le dé- listes, la grande Bourse américaine poursuit son contraindre les actionnaires à modifier leur projet de fusion. Présent séances de la semaine, Wall Street est reparti de but de l’année. En dépit des pronostics pessi- envolée ininterrompue depuis sept ans et béné- dans Grand Met, LVMH détient depuis longtemps 14,2 % de Guin- l’avant jeudi 19 juin. L’indice Standard and mistes et récurrents de bon nombre de spécia- ficie toujours de l’engouement des épargnants. ness. M. Arnault combat également la fusion sur le plan juridique en affirmant que cette opération l’autorise à racheter la part de Guinness AU COURS des dix dernières se- loin. » Pourtant, les pronostics pes- rapport cours-bénéfices, c’est-à- depuis sa dernière récession au (34 %) dans Moët Hennessy et prendre le contrôle de leurs filiales maines, l’indice Standard and simistes et récurrents de la grande dire le nombre d’années de profits printemps 1991, 22 trimestres de communes de distribution tout en conservant l’exclusivité sur les Poor’s 500 (SP 500) de la Bourse de majorité des analystes n’y font que les investisseurs achètent sur croissance ininterrompue. Dans le marques apportées par le britannique à ces sociétés. Guinness New York – qui regroupe 500 va- rien. La Bourse de New York, im- la base des prix actuels est sans même temps, le chômage a été ré- contestant cette interprétation, LVMH a demandé l’arbitrage de la leurs – a gagné 21 %, battant re- perturbable, affiche encore et tou- précédent. Il ressort en moyenne à duit de moitié revenant à moins de Chambre de commerce internationale. cord sur record. Une seule fois au jours des performances à « couper 21 fois les prévisions de résultats 5 % de la population active... et les cours de son histoire, le SP 500 le souffle », pour reprendre le com- pour 1997. Corollaire : le rende- entreprises américaines ne cessent DÉPÊCHES avait réalisé une telle performance. mentaire d’Alan Greenspan, le ment des actions procuré par le de battre des records de profits. a NESTE : le ministère finlandais du commerce et de l’industrie a C’était... en 1929, quelques se- gouverneur de la Réserve fédérale, versement des dividendes atteint à Les experts, minoritaires, qui an- confirmé mercredi 18 juin étudier la fusion de deux groupes publics, maines avant le krach. Des compa- devant le Sénat américain le peine 1,7 % : son niveau le plus nonçaient au début de l’année et le pétrolier chimiste Neste et le deuxième électricien des pays nor- raisons qui ont peu de sens, si ce 21 janvier. Avec 20,6 % de hausse faible depuis le début du siècle. La annoncent encore aujourd’hui une diques, Imatran Voima (IVO). « Les forces combinées leur permettront n’est de souligner le rythme in- depuis le 2 janvier, l’indice Dow capitalisation de l’ensemble des poursuite de la hausse estiment d’établir une position forte sur les marchés du gaz et de l’électricité en croyable de progression de la plus Jones a déjà réalisé plus du double sociétés cotées à New York repré- que les comparaisons avec le passé Europe du Nord et en Europe centrale », a indiqué Neste. grande Bourse de la planète. Jeudi de la progression attendue en sente plus de 130 % du produit in- ne sont plus pertinentes. L’impor- a IBERIA : la compagnie aérienne espagnole disposera d’un par- 19 juin, l’indice SP 500 a terminé la tance des nouvelles technologies tenaire étranger « avant les vacances d’août », a affirmé le ministre journée à un nouveau sommet his- dans l’économie américaine, la de l’industrie, Josep Piqué, mercredi 18 juin à l’agence locale Europa torique, tandis que l’indice Dow Légère baisse à Tokyo « mort » de l’inflation, et plus en- Press. British Airways serait l’un des candidats les mieux placés. Jones (30 valeurs) battait un record core la révolution des fonds de a LIVRET A : le secrétaire d’Etat au logement, Louis Besson, a ap- en séance à 7 810 points avant de La Bourse de Tokyo a terminé en baisse, vendredi 20 juin. Les va- pension ont totalement changé porté son soutien au système du Livret A, en réaffirmant, le 18 juin à réduire ses gains en fin de journée leurs japonaises ont cédé 0,60 % à 20 385,54 points après un gain l’environnement économique. l’occasion du congrès du mouvement HLM à Lille, que ce mécanisme à 7 777 points. Le Dow Jones avait symbolique de 0,05 %, jeudi. La hausse est ainsi alimentée es- est « le socle du financement du logement social ». Philippe Lagayette, franchi pour la première fois le La veille, profitant de la bonne performance des valeurs du tabac, sentiellement depuis plusieurs an- directeur général de la Caisse des dépôts, et Jean-Jacques Delaporte, seuil des 7 000 points le 13 février Wall Street a rebondi. L’indice Dow Jones a fini à 7 777,06 points en nées par les ménages américains. membre du directoire des Caisses d’épargne, ont défendu une gestion et celui des 6 000, il y a huit mois, hausse de 58,35 points, soit un gain de 0,76 %. L’atmosphère a été ac- De 1991 à aujourd’hui, ils ont été, plus souple du taux de ce placement par une autorité indépendante le 14 octobre 1996. tive à la veille de l’expiration trimestrielle d’options sur des actions de loin, les principaux acheteurs plutôt que par le gouvernement. et des indices boursiers (journée des trois sorcières). d’actions. Les performances de a CMA-CGM : le tribunal de commerce de Marseille a débouté EUPHORIE BOURSIÈRE En Europe, la Bourse de Londres, qui avait commencé la séance en Wall Street ont fini par modifier la mercredi 18 juin la société libanaise Mistral Sal et son président John- Le sens commun, illustré par forte baisse, a terminé sur un léger repli grâce au rebond de la façon dont les Américains pré- ny Saade – coactionnaire de la CMA – qui avait demandé la nomina- l’inusable proverbe boursier « les Bourse américaine. L’indice Footsie a perdu 0,07 % à 4 653,7 points. parent leur retraite. Ils ont déserté tion d’un administrateur judiciaire auprès de cette société maritime arbres ne montent pas jusqu’au Outre-Rhin, la Bourse de Francfort est repartie à la hausse, l’indice les placements traditionnels qui a repris en novembre 1996 la CGM. ciel », suggère qu’une telle eupho- DAX terminant la séance sur un gain de 0,51 %, à 3 749,27 points. comme l’immobilier pour investir a ALCATEL-ALSTHOM : le groupe français a annoncé jeudi 19 juin rie boursière, presque ininterrom- en Bourse. Il faut dire que la qu’il devrait dégager en 1997 un résultat d’exploitation « plus que dou- pue depuis sept ans, va finir par at- hausse de 94 % du Dow Jones de- blé » par rapport aux 2,9 milliards de francs de 1996 . teindre ses limites. « Au début des moyenne par les experts pour l’en- térieur brut américain, cela n’était puis 1994 a augmenté dans le a AKAÏ : les salariés de l’usine de magnétoscopes de Honfleur années 90, le choc lié à l’effondre- semble de l’année (5 % à 10 %). jamais arrivé. Les critères finan- même temps la richesse des mé- (Calvados) manifesteront lundi 23 juin et ont appelé, jeudi 19 juin, au ment du communisme et au déve- Une performance d’autant plus re- ciers traditionnels aboutissent tous nages américains de quelque boycott des produits du groupe Semi-Tech (Akaï, Singer...), qui a ces- loppement des nouvelles technolo- marquable qu’elle s’inscrit dans la à la même conclusion : Wall Street 3 300 milliards de dollars sé de fournir des pièces détachées. L’usine est en redressement judi- gies a augmenté dans des foulée d’une envolée de 26 % en est trop cher. Pourtant, le marché (19 000 milliards de francs) ! Jamais ciaire depuis janvier. proportions considérables les possi- 1996 et de 33 % en 1995. En tout, ne baisse pas. Les corrections de depuis 1945 les épargnants des a UNISYS : le président et directeur général du groupe informa- bilités de développement et de pro- depuis décembre 1991, le Dow l’ordre de 10 % enregistrées en juil- Etats-Unis n’avaient consacré une tique américain, James Unruh, a annoncé, jeudi 19 juin, qu’il démis- fits des entreprises, notamment Jones a gagné 211 % et 862 % de- let 1996 et en avril de cette année place aussi importante de leur sionnera de son poste de directeur général dès qu’un successeur aura américaines », explique Eric Bar- puis 1982. ne durent jamais longtemps. épargne à l’achat d’actions, qu’ils été trouvé, et qu’il ne conservera son poste de président que jusqu’en thalon responsable des études Sur des bases dites « objec- « Wall Street tient parce que la financent de plus en plus à crédit. avril 1998. économiques de la banque Paribas. tives », les cours des actions croissance est toujours plus forte Un engouement qui fait la force de a BRITISH AIRWAYS : la compagnie britannique a signé le 19 juin « Wall Street a pris en compte la semblent irréalistes, tant les ni- qu’attendu et l’inflation n’a pas en- Wall Street, mais pourrait un jour un accord de partage de codes avec la compagnie australienne Qantas naissance de ce nouveau monde, veaux de valorisation des sociétés core donné de vrais signes de déra- faire sa faiblesse. Airways, renforçant un accord de collaboration déjà en place depuis mais on peut se demander si sept cotées dépassent toutes les réfé- page », souligne un analyste. 1995. A partir du 27 juin, les deux compagnies pourront vendre des ans plus tard, ce n’est pas allé trop rences connues dans le passé. Le L’économie des Etats-Unis a connu Eric Leser places sur des avions de l’une ou l’autre compagnie. LeMonde Job: WMQ2106--0024-0 WAS LMQ2106-24 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 09:23 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0392 Lcp: 196 CMYK Page de bourse 1.e : Le monde Quotidien - Montage du jeudi 19 juin 1997 - 18 h 55’ 47’’ Montage 3B2 Diamond 4

24 / LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 FINANCES ET MARCHÉS 2024 // LELE MONDE MONDE / SAMEDI/ VENDREDI 21 JUIN 20 JUIN1997 1997 FINANCESFINANCES ET MARCHEMARCHÉS´ S

Credit Lyonnais CI ...... 255,60 261 + 2,11 225 LVMH Moet Hen...... 1507 1461 – 3,05 1420 Union Assur.Fdal ...... 650 646 – 0,61 720 I.B.M # ...... 519 525 + 1,15 985 Credit National...... 306 306 .... 335 Lyonnaise Eaux...... 574 566 – 1,39 580 Usinor Sacilor ...... 99,30 97,50 – 1,81 93 I.C.I #...... 81,20 80,70 – 0,61 74 ` CAC 40 CS Signaux(CSEE)...... 227,90 226 – 0,83 275 Marine Wendel ...... 604 608 + 0,66 630 Valeo ...... 379,20 373,90 – 1,39 365 Ito Yokado # ...... 351 358,30 + 2,07 330 REGLEMENT Damart ...... 4500 4452 – 1,06 4690 Metaleurop...... 77 77,80 + 1,03 64 Vallourec...... 361,70 370 + 2,29 355 Matsushita #...... 115,50 116 + 0,43 104 Danone...... 975 964 – 1,12 910 Metrologie Inter...... 15,90 16,30 + 2,51 18 Via Banque ...... 170 168 – 1,17 178 Mc Donald’s # ...... 285,90 288,10 + 0,76 290 MENSUEL Dassault-Aviation...... 1073 1089 + 1,49 1220 Michelin ...... 349 343 – 1,71 340 Worms & Cie ...... 327,10 320,70 – 1,95 355 Merck and Co # ...... 569 567 – 0,35 520 PARIS JEUDI 19 JUIN Dassault Electro ...... 523 516 – 1,33 600 Moulinex #...... 143 149 + 4,19 138 Zodiac ex.dt divid ...... 1506 1510 + 0,26 1420 Mitsubishi Corp.#...... 71,80 72 + 0,27 68 Dassault Systemes...... 375 374 – 0,26 375 Nord-Est...... 124 123,10 – 0,72 131 Elf Gabon...... 1270 1300 + 2,36 1710 Mobil Corporat.#...... 828 827 – 0,12 795 Liquidation : 23 juin – 0,44 % De Dietrich ...... 265 268,90 + 1,47 265 Nordon (Ny)...... 400 400 .... 400 ...... Morgan J.P. # ...... 643 645 + 0,31 595 Taux de report : 3,63 CAC 40 : Degremont ...... 435 435 .... 435 NRJ # ...... 830 810 – 2,40 830 ...... Nestle SA Nom. # ...... 7250 7380 + 1,79 7220 Cours releve´s`17h35 a 2739,69 Deveaux(Ly)#...... 765 760 – 0,65 865 OLIPAR...... 78,95 78,10 – 1,07 80 ...... Nipp. MeatPacker #...... 79,50 79,90 + 0,50 68 Dev.R.N-P.Cal Li # ...... 46,95 45,75 – 2,55 50 Paribas...... 388 389,80 + 0,46 400 ...... Nokia A ...... 410 407,20 – 0,68 390 Compen- Dexia France...... 571 563 – 1,40 545 Pathe ...... 1265 1255 – 0,79 1380 ...... Norsk Hydro #...... 307,90 307,10 – 0,25 295 VALEURS Cours Derniers % sation DMC (Dollfus Mi) ...... 114,50 112,90 – 1,39 128 Pechiney...... 211 211,90 + 0,42 210 ...... Petrofina # ...... 2100 2083 – 0,80 2090 + + + FRANC¸AISES pre´ce´d. cours +– (1) Dynaction ...... 144,50 146,40 1,31 145 Pernod-Ricard ...... 298,30 300 0,56 300 ...... Philip Morris #...... 264,60 275,60 4,15 255 Eaux (Gle des) ...... 724 716 – 1,10 810 Peugeot ...... 599 587 – 2 620 ...... Philips N.V #...... 405,10 405,30 + 0,04 330 B.N.P. (T.P)...... 991 991 .... 999 Eiffage ...... 299 301 + 0,66 305 Pinault-Print.Red...... 2783 2862 + 2,83 2500 ...... Placer Dome Inc # ...... 102,30 102,60 + 0,29 104 Cr.Lyonnais(T.P.) ...... 910 900 – 1,09 904 Elf Aquitaine ...... 621 626 + 0,80 615 Plastic-Omn.(Ly)...... 478 474,50 – 0,73 490 ...... Procter Gamble # ...... 808 814 + 0,74 775 Renault (T.P.)...... 1638 1635 – 0,18 1656 Eramet...... 292,50 281 – 3,93 300 Primagaz ...... 533 532 – 0,18 545 ...... Quilmes...... 326 326 .... 300 Rhone Poulenc(T.P) ...... 2142 2170 + 1,30 2145 Eridania Beghin ...... 870 887 + 1,95 875 Promodes ...... 2168 2195 + 1,24 2070 ...... Randfontein #...... 14,95 14,50 – 3,01 18 Saint Gobain(T.P.)...... 1323 1320 – 0,22 1325 Essilor Intl ...... 1579 1610 + 1,96 1510 Publicis # ...... 589 574 – 2,54 565 ...... Rhone Poul.Rorer # ...... 457,40 460,90 + 0,76 435 Thomson S.A (T.P) ...... 980 980 .... 1030 Essilor Intl.ADP...... 1440 1460 + 1,38 1380 Remy Cointreau...... 138 139 + 0,72 149 Rio Tinto PLC # ...... 102,50 101,10 – 1,36 100 Accor...... 899 890 – 1 880 Esso ...... 511 527 + 3,13 545 Renault...... 148,90 148,40 – 0,33 146 Compen- Royal Dutch #...... 1193 1210 + 1,42 1100 AGF-Ass.Gen.France ..... 176 174,10 – 1,07 194 Eurafrance ...... 2416 2413 – 0,12 2460 Rexel...... 1710 1710 .... 1610 VALEURS Cours Derniers % sation Sega Enterprises...... 199,40 198,60 – 0,40 177 Air Liquide ...... 942 929 – 1,38 900 Euro Disney ...... 9,15 9,15 .... 8,50 Rhone Poulenc A...... 201 205 + 1,99 194 E´TRANGE`RES pre´ce´d. cours +– (1) Saint-Helena #...... 28,80 27,10 – 5,90 29 Alcatel Alsthom ...... 652 652 .... 685 Europe 1 ...... 1132 1150 + 1,59 1180 Rochette (La) ...... 23,45 23,45 .... 25 Schlumberger # ...... 716 710 – 0,83 680 Axa...... 368,50 361,60 – 1,87 375 Eurotunnel...... 6,45 6,45 .... 6,50 Rue Imperiale(Ly)...... 5760 5850 + 1,56 5910 ABN Amro Hol.#...... 110,40 110,80 + 0,36 107 SGS Thomson Micro. .... 454 445,50 – 1,87 450 Axime...... 627 620 – 1,11 675 Filipacchi Medias ...... a 1265 1281 + 1,26 1310 Sade (Ny)...... 199,50 201,50 + 1 197 Adecco S.A...... 2168 2260 + 4,24 2120 Shell Transport # ...... 117 117,70 + 0,59 113 Bail Investis...... 779 778 – 0,12 825 Fimalac SA ...... 502 505 + 0,59 540 Sagem SA...... 2801 2831 + 1,07 3050 Adidas AG # ...... 666 667 + 0,15 630 Siemens #...... 336 341 + 1,48 330 Bancaire (Cie) ...... 704 696 – 1,13 700 Finextel...... 110,40 109,90 – 0,45 115 Saint-Gobain ...... 842 839 – 0,35 815 American Express ...... 460 458 – 0,43 390 Sony Corp. #...... 506 503 – 0,59 470 Bazar Hot. Ville ...... 570 575 + 0,87 600 Fives-Lille...... 410 403 – 1,70 465 Saint-Louis ...... 1301 1289 – 0,92 1400 Anglo American # ...... 345 348 + 0,86 345 Sumitomo Bank #...... 89,15 90,10 + 1,06 78 Bertrand Faure...... 314 326 + 3,82 300 Fromageries Bel...... 4212 4212 .... 4320 Salomon (Ly) ...... 450 442 – 1,77 425 Amgold # ...... 380,40 380 – 0,10 400 T.D.K # ...... 432 426,10 – 1,36 430 BIC...... 960 955 – 0,52 885 Galeries Lafayette ...... 2320 2339 + 0,81 2210 Salvepar (Ny)...... 425 423 – 0,47 435 Arjo Wiggins App...... 17 17 .... 16,50 Telefonica #...... 171 174 + 1,75 170 BIS ...... 494 490 – 0,80 490 GAN...... 126 120,10 – 4,68 139 Sanofi ...... 536 537 + 0,18 555 A.T.T. # ...... 219,20 219,40 + 0,09 200 Toshiba #...... 39,40 38,50 – 2,28 35 B.N.P...... 229 225,60 – 1,48 260 Gascogne (B) ...... 480 480 .... 520 Sat ...... 1520 1531 + 0,72 1590 Banco Santander #...... 176,50 177,70 + 0,67 485 Unilever #...... 1199 1196 – 0,25 1140 Bollore Techno...... 720 725 + 0,69 720 Gaumont #...... 431,50 436 + 1,04 445 Saupiquet (Ns)...... 675 673 – 0,29 700 Barrick Gold #...... 139,70 138,90 – 0,57 139 United Technol. # ...... 510 500 – 1,96 445 Bongrain...... 2200 2175 – 1,13 2220 Gaz et Eaux...... 2495 2459 – 1,44 2550 Schneider SA...... 316,50 313,50 – 0,94 310 B.A.S.F. # ...... 213,10 217,50 + 2,06 215 Vaal Reefs # ...... 328 315 – 3,96 340 Bouygues ...... 506 500 – 1,18 525 Geophysique...... 544 555 + 2,02 505 SCOR...... 232,50 232 – 0,21 245 Bayer # ...... 231,60 233,60 + 0,86 220 Volkswagen A.G # ...... 4111 4255 + 3,50 3860 Bouygues Offs...... 136,50 136,50 .... 143 G.F.C...... 535 530 – 0,93 545 S.E.B...... 1087 1053 – 3,12 1000 Cordiant PLC...... 11,50 11,55 + 0,43 11 Volvo (act.B) # ...... 150 150 .... 156 Canal + ...... 1052 1059 + 0,66 1070 Groupe Andre S.A...... 505 505 .... 520 Sefimeg CA...... 385 385 .... 430 Crown Cork ord.# ...... 317,30 323 + 1,79 325 Western Deep #...... 150 149,90 – 0,06 155 Cap Gemini...... 329 323 – 1,82 330 Gr.Zannier (Ly) # ...... 152 156 + 2,63 153 SEITA...... 190,10 191 + 0,47 205 Crown Cork PF CV# ...... 296 295 – 0,33 290 Yamanouchi #...... 157 159 + 1,27 140 Carbone Lorraine...... 1320 1346 + 1,96 1330 GTM-Entrepose...... 298 308 + 3,35 335 Selectibanque ...... 68 67 – 1,47 74 Daimler Benz #...... 459 464,60 + 1,22 450 Zambia Copper ...... 10,15 11,25 + 10,83 14,50 Carrefour ...... 4116 4159 + 1,04 3800 Guilbert ...... 881 870 – 1,24 905 SFIM...... 835 825 – 1,19 1000 De Beers # ...... 211,70 214,10 + 1,13 205 ...... Casino Guichard...... 291 291 .... 275 Guyenne Gascogne...... 1920 1923 + 0,15 1900 SGE...... 120,80 123,40 + 2,15 129 Deutsche Bank #...... 331,60 332,20 + 0,18 330 ...... Casino Guich.ADP...... 237 234 – 1,26 220 Havas...... 416,20 415 – 0,28 425 Sidel...... 435,10 440 + 1,12 415 Dresdner Bank #...... 205,10 209,40 + 2,09 210 ...... Castorama Dub.(Li)...... 799 784 – 1,87 835 Havas Advertising ...... 646 645 – 0,15 660 Silic CA ...... 871 852 – 2,18 895 Driefontein # ...... 44 42,50 – 3,40 50 ...... C.C.F...... 244,90 243 – 0,77 265 Imetal ...... 776 768 – 1,03 785 Simco ...... 472,50 ...... 505 Du Pont Nemours #...... 347 357 + 2,88 620 ...... Cegid (Ly)...... 610 611 + 0,16 650 Immeubl.France...... 364,80 360,50 – 1,17 380 S.I.T.A...... 1104 1100 – 0,36 1100 Eastman Kodak # ...... 461 462,30 + 0,28 465 ...... Cerus Europ.Reun...... 30,90 31,45 + 1,77 32 Infogrames Enter...... 749 759 + 1,33 770 Skis Rossignol...... 125 126 + 0,80 131 East Rand #...... 1,88 1,85 – 1,59 2,17 ...... Cetelem...... 675 675 .... 635 Ingenico...... 143,70 144,50 + 0,55 120 Societe Generale...... 626 621 – 0,79 680 Echo Bay Mines # ...... 34,60 33,50 – 3,17 33 CGIP ...... 1645 1640 – 0,30 1730 Interbail ...... 220,10 223 + 1,31 230 Sodexho Alliance...... 2849 2851 + 0,07 2760 Electrolux #...... 409 420,70 + 2,86 350 ABRE´VIATIONS Chargeurs ...... 332,90 333 + 0,03 330 Intertechnique ...... 1250 1221 – 2,32 1320 Sommer-Allibert ...... a 200 198,50 – 0,75 220 Ericsson # ...... 224 221,50 – 1,11 210 B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Christian Dalloz...... 2100 2081 – 0,90 2270 Jean Lefebvre ...... 311,60 310 – 0,51 340 Sophia ...... 222 221 – 0,45 230 Ford Motor # ...... 221 226,10 + 2,30 210 Ny = Nancy; Ns = Nantes. Christian Dior ...... 927 912 – 1,61 895 Klepierre ...... 826 825 – 0,12 805 Spir Communication...... 452,10 447 – 1,12 485 Freegold # ...... 35,65 34,90 – 2,10 38 SYMBOLES Ciments Fr.Priv.B...... 205,60 203 – 1,26 215 Labinal...... 1295 1299 + 0,30 1350 Strafor Facom...... 410 407 – 0,73 445 Gencor Limited #...... 26,60 27 + 1,50 24 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; Cipe France Ly #...... 751 766 + 1,99 785 Lafarge ...... 378,60 377 – 0,42 380 Suez...... 298,10 295,80 – 0,77 310 General Elect. #...... 387,20 389 + 0,46 345 a coupon de´tache´; b droit de´tache´. Clarins...... 748 735 – 1,73 720 Lagardere ...... 168,50 165,60 – 1,72 182 Synthelabo...... 694 713 + 2,73 700 General Motors #...... 329,70 325,10 – 1,39 325 Club Mediterranee...... 427 424,80 – 0,51 415 Lapeyre...... 365 374,40 + 2,57 350 Technip ...... 639 634 – 0,78 630 Gle Belgique # ...... 555 555 .... 535 DERNIE`RE COLONNE (1) : Coflexip...... 331,90 332,90 + 0,30 325 Lebon...... 218 217,50 – 0,22 205 Thomson-CSF...... 151,90 152,40 + 0,32 187 Grd Metropolitan ...... 55,50 58 + 4,50 53 Lundi date´ mardi : % variation 31/12 Colas ...... 802 793 – 1,12 830 Legrand ...... 1049 1031 – 1,71 960 Total ...... 546 540 – 1,09 560 Guinness Plc # ...... 55,50 58 + 4,50 53 Mardi date´ mercredi : montant du coupon Comptoir Entrep...... 10,30 10,20 – 0,97 10,50 Legrand ADP ...... 723 714 – 1,24 690 UFB Locabail ...... 515 522 + 1,35 540 Hanson PLC reg...... 30,05 30 – 0,16 29 Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon Comptoirs Mod...... 2855 2890 + 1,22 2760 Legris indust...... 286,90 293 + 2,12 270 UIF ...... 424 418 – 1,41 450 Harmony Gold # ...... 33,70 32,60 – 3,26 40 Jeudi date´ vendredi : compensation CPR...... 432 432,50 + 0,11 480 Locindus ...... 853 853 .... 850 UIS ...... 205 211 + 2,92 205 Hitachi #...... 66,05 66,50 + 0,68 60 Vendredi date´ samedi : nominal Cred.Fon.France ...... 64,30 64,10 – 0,31 66 L’Oreal...... 2261 2258 – 0,13 2130 Unibail...... 548 548 .... 565 Hoechst # ...... 232,50 237 + 1,93 220

Finansd.8,6%92-02#...... 116 3,487 ACTIONS Cours Derniers Francarep...... d 280 280 Caves Roquefort...... 1950 1950 ACTIONS Cours Derniers Floral9,75% 90-99# ...... 111,42 8,949 FRANC¸AISES pre´ce´d. cours France I.A.R.D...... 1006 1006 Elyo...... 321 321 E´TRANGE`RES pre´ce´d. cours COMPTANT OAT 8,5% 87-97CA#...... 100,03 8,477 France S.A...... 1184 1182 Finaxa ...... 311 306 OAT 88-98 TME CA# ...... 2,045 y Arbel ...... 73,50 74 From. Paul-Renard...... d 2050 2050 Gaillard (M)...... 1600 1600 Bayer.Vereins Bank ...... 243 243 Une se´lection Cours releve´s`17h35 a OAT 9/85-98 TRA...... 4,126 x Baccarat (Ny) ...... d 526 526 Gevelot...... 1220 1220 Givaudan-Lavirotte...... d 1651 1651 Commerzbank AG...... 156,60 163 JEUDI 19 JUIN OAT 9,50%88-98 CA#...... 105,79 9,474 Bains C.Monaco...... 600 602 G.T.I (Transport)...... 220 211 Grd Bazar Lyon(Ly)...... d 160 160 Fiat Ord...... 20,20 20,60 OAT TMB 87/99 CA#...... 99,90 1,353 o Bque Transatlantl...... 188,90 170,60 o Immobail...... 150 150 Gd Moul.Strasbourg...... d 1457 1457 Gevaert ...... 530 530 %%OAT 8,125% 89-99 #...... 108 0,668 B.N.P.Intercont...... 670 670 Immobanque...... 654 654 Hotel Lutetia...... 292,20 292,50 Gold Fields South...... 133 133 OBLIGATIONS du nom. du coupon OAT 8,50%90/00 CA# ...... 111,70 2,049 Bidermann Intl...... d 110 110 Locamion (Ly) ...... 504 454,90 o Hotels Deauville...... d 563 563 Kubota Corp...... 25 25 OAT 85/00 TRA CA#...... 106 5,089 B T P (la cie)...... d 7,60 7,60 Lucia ...... d 54 54 Immeubl.Lyon(Ly)#...... 550 552 Montedison act.ep...... 10,05 10,05 BFCE 9% 91-02...... 118,75 5,721 OAT 10%5/85-00 CA#...... 116,04 0,767 Centenaire Blanzy...... 465 465 Monoprix ...... 260 250 L.Bouillet (Ly)...... 305 305 Olympus Optical...... 47,50 47,50 CEPME 8,5% 88-97CA .... 100,12 8,337 OAT 89-01 TME CA# ...... 104,78 2,045 y Champex (Ny)...... d 25 25 Metal Deploye...... 405 405 Lloyd Continental...... d 8050 8050 Robeco...... 548 551 CEPME 9% 89-99 CA#..... 110,39 7,619 OAT 8,5% 87-02 CA#...... 117,37 4,914 CIC Un.Euro.CIP ...... 307 301 Mors ...... 8,25 8,40 Lordex (Ny)...... d 18 18 Rodamco N.V...... 191,70 192,60 CEPME 9% 92-06 TSR .... 122,95 0,025 y OAT 8,50% 89-19 #...... 125,20 5,636 x C.I.T.R.A.M. (B)...... d 2211 2211 Navigation (Nle) ...... 104 103,60 Machines Bull#...... 48,45 49,35 Rolinco...... 553 558 CFD 9,7% 90-03 CB ...... 122,77 3,694 OAT.8,50%92-23 CA#...... 125,86 1,397 Concorde-Ass Risq ...... 1305 1330 Optorg ...... d 359,60 359,60 Mag.Lyo.Gerl.(Ly)# ...... 164,80 149,30 Sema Group Plc ...... 116 120 CFD 8,6% 92-05 CB ...... 119,90 3,157 SNCF 8,8% 87-94CA ...... 107,28 3,424 Continental Ass.Ly...... 600 601 Paluel-Marmont...... 330 330 Matussiere Forest...... 60,50 60,50 Solvay SA...... 3540 3500 CFF 10% 88-98 CA# ...... 107,70 6,712 d Lyon.Eaux 6,5%90CV ...... 942 .... Darblay ...... d 435 435 Exa.Clairefont(Ny) ...... 900 900 Moncey Financiere...... 3100 3100 ...... CFF 9% 88-97 CA# ...... 101,35 6,510 ...... Didot Bottin...... 800 800 Parfinance...... 245 240 M.R.M. (Ly)...... 292,20 291 CFF 10,25%90-01CB# ..... 118,65 2,836 x ...... Eaux Bassin Vichy...... 3550 3810 Paris Orleans...... 280 280 Navigation Mixte ...... 865 865 ´ CLF 8,9% 88-00 CA#...... 112,82 0,658 ...... Ecia ...... 880 880 Promodes (CI)...... 1700 1700 Part-Dieu(Fin)(Ly) ...... d 116,50 116,50 ABREVIATIONS CLF 9%88-93/98 CA#...... 103,17 3,526 x ...... Ent.Mag. Paris...... d 1410 1410 PSB Industries Ly ...... 397,90 394,90 Pechiney CIP...... 236,80 233 B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; CNA 9% 4/92-07...... 123,65 1,258 ...... Fichet Bauche ...... 79,80 72,10 o Rougier # ...... 323 325 Pechiney Intl ...... 92,35 92,30 Ny = Nancy; Ns = Nantes. CRH 8,6% 92/94-03...... 117,63 8,482 d ...... Fidei...... 36,50 39,40 Saga ...... 85 84,30 Poliet ...... 482 489 SYMBOLES CRH 8,5% 10/87-88# ...... 107,66 2,585 y ...... Finalens ...... d 350 350 S.I.P.H...... d 185,10 224,90 d Sabeton (Ly)...... 840 833 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication EDF 8,6% 88-89 CA# ...... 111,19 3,039 ...... F.I.P.P...... 275 280 Sofragi ...... 4670 4670 Samse (Ly) ...... 817 830 cate´gorie 3 ; a coupon de´tache´; b droit de´tache´; EDF 8,6% 92-04 #...... 118,90 1,791 ...... Fonciere (Cie) ...... 585 581 Taittinger...... 2827 2852 Sechilienne (Ly)...... d 1121 1121 o=offert;d=demande´; x offre re´duite ; Emp.Etat 6%93-97 #...... 100,20 5,638 ...... Fonc. Lyonnaise #...... 727 729 Tour Eiffel ...... a 293 291 Sucr.Pithiviers...... 3500 3545 y demande re´duite ; # contrat d’animation. Finansder 9%91-06# ...... 123,25 5,178 ...... Foncina # ...... 501 501 Vicat...... 509 509 Tanneries Fce (Ny)...... d 240 240

Cardif SA...... 699 700 GLM S.A...... 300 287 Phyto-Lierac #...... 404 401 C.E.E #...... 170 170 Grandoptic.Photo #...... 875 890 Pochet...... 715 717 SECOND CFPI # ...... 405 380,70 Gpe Guillin # Ly...... 210 209,90 Poujoulat Ets (Ns) ...... 235 230,20 NOUVEAU MARCHE´ HORS-COTE Change Bourse (M) ...... 235 223,40 Kindy #...... 146 146 Radiall # ...... 645 647 Une se´lection. Cours releve´s`17h35 a Une se´lection. Cours releve´s`17h35 a MARCHE´ CNIM CA#...... 222,40 200,50 Guerbet...... 219 217,10 Robertet # ...... 1240 1259 Codetour...... 380 380 Hermes internat.1# ...... 540 545 Rouleau-Guichard...... 311 310 JEUDI 19 JUIN JEUDI 19 JUIN Une se´lection Cours releve´s`17h35 a Comp.Euro.Tele-CET ..... 475 473,40 Hurel Dubois...... 587 571 Securidev #...... 117 116 JEUDI 19 JUIN Conflandey S.A...... 287,90 295,20 ICBT Groupe # ...... 230 228 Smoby (Ly)#...... 602 605 Cours Derniers Cours Derniers C.A.Haute Normand...... 315 315 I.C.C...... 131 136,40 Sofco (Ly)...... d 29 29 VALEURS pre´ce´d. cours VALEURS pre´ce´d. cours Cours Derniers C.A. Paris IDF...... 767 765 ICOM Informatique ...... 408 390 Sofibus...... 366 365 VALEURS pre´ce´d. cours C.A.Ille & Vilaine...... 329,80 329,80 Idianova...... 72,80 73,10 Sogepag # ...... d 190 190 Appligene Oncor ...... 46 46 Eridania-Be´ghin CI...... 735 742 C.A.Morbihan (Ns) ...... 314,90 315 Int. Computer #...... 88 86 Sogeparc (Fin)...... 781 780 Belvedere...... 945 944 Cre´dit Ge´n.Ind...... 8,25 17,05 Acial (Ns) #...... 43,95 43,95 C.A.du Nord (Li) ...... 514 510 IPBM ...... 62,10 62,10 Sopra ...... 530 530 BVRP...... 210 206 Ge´ne´rale Occidentale..... d 195 195 AFE #...... 515 519 C.A. Oise CCI...... 305 304,50 Jacques Bogart # ...... 180 180 Steph.Kelian # ...... 121 100 Coil ...... 210 207 Mumm...... d 1100 1100 Aigle # ...... 275 274 Devanlay...... 568 560 M6-Metropole TV ...... 531 554 Sylea ...... 510 525 Electronique D2 ...... 790 795 Ste´ lecteurs du Monde.... d 141,20 141,20 Albert S.A (Ns)...... 124 149 Devernois (Ly)...... 682 685 Manitou # ...... 753 749 Teisseire-France...... 194 195,50 FDM Pharma n...... 226,80 230 ...... Altran Techno. #...... 1928 1910 Ducros Serv.Rapide...... 77,90 85,80 Manutan ...... 420 444 TF1-1 ...... 540 546 Genset...... 341,10 341,10 Arkopharma# ...... 325 323,90 Europ.Extinc.(Ly)#...... 421 408 Marie Brizard # ...... 905 920 Thermador Hold(Ly) ...... 260,50 265 Guyanor action B ...... 17,60 18 ´ Montaignes P.Gest...... 2701 2850 Expand s.a...... 585 580 Maxi-Livres/Profr...... 53,50 60 Trouvay Cauvin # ...... 117 112 High Co...... 164 159 ABREVIATIONS Assystem # ...... 313 310 Factorem...... 669 700 Mecelec (Ly)...... a 65 65 Unilog ...... 710 705 Infonie ...... 111 105 B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Bque Picardie (Li)...... 760 799 Faiveley # ...... 251 248 MGI Coutier...... 294 291 Union Fin.France ...... 689 699 Joliez-Regol...... 77,90 79 Ny = Nancy; Ns = Nantes. Bque Tarneaud(B)#...... 335,50 335,10 Finacor...... 71,80 70 Monneret Jouet Ly# ...... 136 136 Viel et Cie # ...... 128 130,50 Mille Amis ...... 106,40 106,40 SYMBOLES Bque Vernes ...... 99,50 100 Fininfo ...... 690 699 Naf-Naf #...... 61 61 Vilmorin et Cie #...... 471 466 Naturex...... 95 94 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication Beneteau # ...... 793 810 Fructivie...... 585 590 NSC Schlum. Ny...... 761 761 Virbac...... 565 574 Olitec ...... 1265 1250 cate´gorie 3 ; d cours pre´ce´dent ; a coupon B I M P...... 69,15 84 Gautier France # ...... 247 247 Onet # ...... 1006 992 ...... Picogiga...... 269,90 262 de´tache´; b droit de´tache´;o=offert; Boiron (Ly) # ...... 670 675 Gel 2000 ...... 53 53 Paul Predault #...... 175 175 ...... Proxidis...... 26 25,50 d=demande´; x offre re´duite ; y demande Boisset (Ly)#...... 479 478 GFI Industries #...... 861 860 P.C.W...... d 19 19 ...... R21 Sante´...... 310,10 314 re´duite ; # contrat d’animation. But S.A...... 345 346,70 Girodet (Ly) #...... 29,85 27 Petit Boy #...... 101,10 101 ...... Stelax ...... d 4,30 4,30

Natio Se´curite´...... D 11432,05 11432,05 Ge´optim C...... 12632,15 12445,47 Latitude C ...... D 148,37 148,37 Natio Valeurs ...... D 1346,80 1320,39 Ge´optim D ...... 12293,57 12111,89 CIC BANQUES Latitude D...... D 135,17 135,17 Horizon C...... 2216,35 2172,89 Oblitys D ...... 618,25 609,11 SICAV et FCP D Avenir Alizes...... 2340,95 2295,05 Pre´voyance Ecur. D ...... 103,03 103,03 Francic...... 719,93 698,96 Ple´nitude D PEA...... D 202,04 197,11 Francic Pierre...... D 137,26 133,26 CM Option Equilibre ...... 260,64 257,74 Une se´lection BRED BANQUE POPULAIRE Sensipremie`re C...... 13077,76 13045,15 ´ Poste Gestion C...... 14843,06 14843,06 Francic Re´gions...... D 1926,73 1898,26 Cred.Mut.Mid.Act.Fr...... 157,29 153,08 Cours de cloˆture le 18 juin Fonds communs de placements Cre´d.Mut.Ep.Cour.T...... 918,22 918,22 Revenus Trimestr. D ...... 5273,25 5221,04 Moneden ...... D 92260,26 92260,26 E´cur. Capipremie`re C ..... 11915,90 11915,90 ´ Solstice D ...... D 2358,85 2352,97 ´ Cred.Mut.Ep.Ind. C ...... 138,58 134,87 Emission Rachat Oblig. ttes cate´...... d 266,07 262,14 E´cur. Se´curipremie`re C .. 11944,21 11932,28 Cre´d.Mut.Ep.J ...... D 22924,38 22924,38 VALEURS Frais incl. net CIC PARIS Cre´d.Mut.Ep.Monde ...... 1686,73 1641,59 SOCIE´TE´ GE´NE´RALE Cre´d.Mut.Ep.Oblig...... 1871,93 1835,23 ASSET MANAGEMENT AGIPI CNCA Associc ...... D 1121,26 1121,26 Cre´d.Mut.Ep.Quatre...... 1101,56 1079,96 Agipi Ambition (Axa) ...... 140,42 133,73 Cicamonde...... 1589,54 1543,24 ´ D Livret Bourse Inv. D ...... 811,82 788,17 Amplia...... D 119521,76 119521,76 Actimonetaire C ...... 37964,10 37964,10 Agipi Actions (Axa) ...... 114,91 109,44 Converticic...... 400,15 394,24 LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE D Nord Sud De´velop. C...... d 2526,30 2521,26 ´ Actimone´taire D...... 30913,22 30913,22 Atout Amerique...... 182,30 177,85 Ecocic...... 1676,94 1628,10 Asie 2000...... 890,34 852 Nord Sud De´velop. D ..... 2404,08 2399,28 Atout Asie...... 119,20 116,29 Cadence 1 D...... 1081,27 1070,56 Mensuelcic...... 10204,13 10103,10 Saint-Honore´ Capital ..... 19780,37 19204,24 Atout Futur C ...... 784,90 765,76 Cadence 2 D...... 1072,03 1061,42 BANQUES POPULAIRES Oblicic Mondial...... 3873,65 3816,40 St-Honore´ March. Emer. 921,39 881,71 MULTI-PROMOTEURS CCBP-CDC Atout Futur D...... 738,89 720,87 Cadence 3 D...... 1058,79 1048,31 Oblicic Re´gions ...... D 1216,24 1207,19 St-Honore´ Pacifique...... 818,56 783,31 ´ D Patrimoine Retraite C .... 311,82 305,71 Coexis ...... 1956,31 1923,61 Capimonetaire C ...... 410,02 409,61 Valorg...... 2429,04 2393,14 ´ D Patrimoine Retraite D.... 302,39 296,46 Dieze...... 2118,04 2082,64 Rentacic...... 166,86 164,39 Capimonetaire D...... 369,96 369,59 Sicav Associations C ...... 2420,43 2420,43 Elicash...... D 948529,99 948529,99 Sogeoblig C/D ...... 9224,80 9133,47 LEGAL & GENERAL BANK D Epargne-Unie...... 207,88 202,81 Interoblig C...... 7433,11 7359,51 3615 BNP ´ D Eurodyn ...... 2564,88 2502,32 Interselection France D.. 714,94 700,92 Se´curitaux...... D 1831,40 1831,40 D Antigone Tre´sorerie ...... D 883104 883104 Indicia...... d 1678,50 1637,26 S.G. France opport. C ..... 1973,28 1934,59 Strate´gie Actions...... 1161,37 1116,70 S.G. France opport. D..... D 1883,75 1846,81 Natio Court Terme...... D 14182,05 14182,05 Mone´.JC...... D 11940,32 11940,32 Eurco Solidarite´...... D 1381,03 1367,36 Fonsicav C...... D 19624,17 19624,17 Strate´gie Rendement ..... 1958,95 1897,29 Sogenfrance C...... D 1796,16 1760,94 Natio Court Terme2...... D 385134 385134 Mone´.JD ...... D 11560,73 11560,73 D Mutual. de´poˆts Sicav C... 19301,42 19282,14 Lion 20000 C...... 17151,62 17151,62 Sogenfrance D ...... D 1641,78 1609,59 Natio Epargne...... D 2216,70 2194,75 Oblifutur C ...... 544,68 535,58 D Lion 20000 D ...... 16452,99 16452,99 Soge´pargne D ...... D 312,93 309,83 Natio Ep. Capital C/D ..... D 17031,31 16862,68 Oblifutur D...... 521,92 513,20 Lion Association C...... D 11050,92 11050,92 D Soginter C ...... D 2485,75 2437,01 Natio Ep. Croissance ...... 3177,90 3115,59 Oraction...... 1823,85 1779,37 Lion Association D ...... D 11050,92 11050,92 D ´ D Fonds communs de placements Natio Ep. Obligations..... 224,01 219,62 Revenu-Vert...... 1218,81 1198,44 Lion Court Terme C ...... D 26382,93 26382,93 Amplitude Amerique ...... 113,96 111,18 Natio Epargne Retraite .. D 164,95 161,72 E´cur. Act. Futur D PEA ... 271,24 265,92 Se´ve´a ...... d 117,34 114,48 Amplitude Europe C ...... 155,64 151,84 Favor D ...... 1548,22 1488,67 Lion Court Terme D...... D 23922,38 23922,38 Natio Epargne Tre´sor..... D 11250,30 11227,84 E´cur. Capitalisation C ..... 248,52 248,52 Synthe´sis...... 17966,80 17649,12 Amplitude Europe D...... 155,64 151,84 Sogeliance D ...... 1680,21 1663,57 Lion Plus C ...... D 1557,89 1527,34 Natio Epargne Valeur..... D 138,72 136 E´cur. Expansion C ...... 82644,78 82644,78 Uni Association ...... D 120,65 120,65 Amplitude Monde C ...... 1062,76 1036,84 Sogenfrance Tempo D ... 195,22 191,39 Lion Plus D...... D 1486,08 1456,94 Natio Euro Valeurs ...... D 1047,55 1027,01 E´cur. Ge´ovaleurs C ...... 3527,63 3458,46 Uni Foncier ...... 1375,54 1341,99 Amplitude Monde D...... 1013,88 989,15 ...... ´ D Natio Euro Oblig...... D 1016,52 1006,46 E´cur. Investis. D PEA ...... 218,69 214,40 Uni France ...... 842,53 821,98 Lion Tresor...... 2418,66 2394,71 Amplitude Pacifique...... D 117,51 114,64 ...... Natio Euro Opport...... D 1038,34 1017,98 E´cur. Mone´premie`re ...... 11310,15 11310,15 Uni Garantie C ...... 1885,37 1853,85 Oblilion ...... D 2112,06 2091,15 Elanciel D PEA...... D 178,86 174,50 ...... Natio Immobilier ...... D 1380,97 1353,89 E´cur. Mone´taire C ...... 13022,63 13022,63 Uni Garantie D...... 1442 1417,90 Sicav 5000 ...... D 734,29 719,89 E´mergence Poste D PEA 142,87 139,39 ...... Natio Inter ...... D 2157,07 2114,77 E´cur. Mone´taire D...... 12402,40 12402,40 Uni Re´gions ...... 1763,47 1720,46 Slivafrance ...... D 1228,46 1204,37 Ge´obilys C...... D 653,05 643,40 ...... Natio Opportunite´s...... D 190,40 186,67 E´cur. Tre´sorerie C ...... 319,92 319,92 Univar C...... D 309,36 309,36 Slivam ...... D 584,60 573,14 Ge´obilys D ...... D 623,29 614,08 Natio Perspectives ...... D 1564,50 1533,82 E´cur. Tre´sorerie D...... 307,50 307,50 Univar D ...... D 303,48 303,48 Slivarente...... D 253,78 248,80 Kaleı¨s Dynamisme...... 1082,75 1061,52 SYMBOLES Natio Placements C/D.... D 78634,62 78634,62 E´cur. Trimestriel D...... 2010,91 2010,91 Univers Actions ...... 246,75 240,73 Slivinter...... D 795,04 779,45 Kaleı¨sE´quilibre ...... 1056,42 1035,71 D cours du jour ; d cours pre´ce´dent. Natio Revenus...... D 1117,62 1106,55 E´parcourt-Sicav D ...... 192,08 192,08 Univers-Obligations ...... 245,45 241,35 Trilion ...... D 5192,26 5125,63 Kaleı¨sSe´re´nite´ ...... 1030,46 1020,26 LeMonde Job: WMQ2106--0025-0 WAS LMQ2106-25 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 08:55 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0393 Lcp: 196 CMYK

25 AUJOURD’HUI LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997

RUGBY L’équipe de France devait chelem dans le Tournoi des cinq na- contre le Queensland (34-24), le 17 progrès face à une équipe austra- à midi. b LE PROCHAIN TEST-MATCH disputer, samedi 21 juin, à Sydney, le tions 1997, ont déjà signé trois suc- juin. b PRIVÉ de son demi d’ouver- lienne redoutable, certes, mais se jouera, samedi 28 juin, à Brisbane, premier test-match de la tournée en cès en terre wallabie : contre Victoria ture Alain Penaud, remplacé par Da- distancée dans le jeu par les Néo-Zé- après que les Français auront affron- Australie qu’elle a entamée le 5 juin. (65-13), le 10 juin, contre Australian vid Aucagne, le XV de France profite- landais. b FRANCE 2 devait retrans- té les Barbarians australiens, mardi b LES FRANCAIS, forts de leur grand Capital Territory (31-22), le 13 juin, et ra de l’occasion pour étalonner ses mettre la rencontre en direct samedi 24 juin, à Newcastle. Le XV de France défie l’Australie pour en savoir plus sur son jeu Le premier test-match de la tournée française devait se jouer samedi 21 juin au Sydney Football Stadium devant une équipe australienne qui n’illustre plus tout à fait les vertus du rugby de l’hémisphère Sud

SYDNEY étage de leur hôtel, les joueurs du cortège de laissés pour compte, vic- même, le groupe s’est astreint à une avec éclat que le discours des peu plus que lors des rencontres de notre envoyé spécial XV de France ont vue sur la mer. Ils times des traditionnelles plaies et minutieuse préparation. La tournée entraîneurs de l’équipe nationale précédentes. Contre le Queensland, Sur la plage de Manly, l’hiver aus- peuvent contempler à loisir les des bosses de tournée : de David en Australie a commencé dans les s’arrêtait à la porte des clubs. le temps de jeu effectif s’est élevé à tral n’a pas entamé l’ardeur des sur- figures et les écarts de ces étranges Laperne, le pilier, blessé dès le pre- Pyrénées-Orientales, lors du stage Quand les uns prônent la priorité trente-six minutes, dont vingt-cinq feurs. Et c’est ici que tout Sydney danseurs de l’océan. Et se dire mier entraînement et reparti pour de Banyuls, à la fin du mois de mai. du jeu, les autres font la sourde en faveur des joueurs de la province surfe. Dès qu’eux aussi vont avoir à trouver la la France, à Alain Penaud, le demi Dans la tranquillité d’une fin de sai- oreille. Pour les joueurs, la difficulté de Brisbane. Pour excuser une l’aube, les juste mesure, pour endiguer la d’ouverture, contraint de renoncer son des clubs, on s’est fait bûcheur, n’est pas mince, qui les oblige à éventuelle frilosité, le XV de France planches font vague des assauts australiens, au premier test en raison d’une avec l’espoir de devenir au plus vite changer de rugby lorsqu’ils ne pourra pas se retrancher derrière leur appari- samedi 21 juin, au Sydney Football épaule défaillante, sans oublier les bons élèves du jeu de mouve- changent de maillot. Chaque pas- les consignes des entraîneurs. La tion, malgré la Stadium. Christophe Lamaison, le trois- ment et du rugby d’invention. Elle sage dans l’équipe tricolore devient seule incertitude, à quelques heures fraîcheur de Car, cette fois, ça y est. L’équipe quarts centre, lui aussi contraint à s’est poursuivie à Bucarest, par un un cours de rattrapage, une séance de la rencontre, concernait l’arbi- l’air et les de France affronte l’Australie, pre- un repos provisoire. Jean-Claude exercice imposé face aux Rou- de rééducation. En Australie, le trage. Dans l’hémisphère Sud, il pri- er TOURNÉE embarras de la mier test, premier match, véritable Skrela et Pierre Villepreux, les mains, dimanche 1 juin. Puis, s’est choix du jeu est ancien. Les exi- vilégie systématiquement l’équipe EN AUSTRALIE pluie. étalonnage des progrès et des entraîneurs, ont donc composé «la affinée dans l’aventure des pre- gences de spectacle posées par le qui attaque. A Sydney, la direction Hommes et femmes, en combinai- manques d’un groupe qui s’enor- meilleure équipe du moment ». miers matches joués et gagnés sur Super 12 n’ont fait que le renforcer. du jeu sera confiée à M. Clayton son, s’en vont défier la vague. Ce gueillit d’un grand chelem dans le En Australie, joueurs et entraî- l’île-continent. Avec Joe Roff, le trois-quarts aile, Thomas, un Gallois, plus habitué n’est qu’affaire de patience, de Tournoi des cinq nations. Tout le neurs tricolores songent déjà à la ou George Gregan, le demi de aux normes en vigueur dans l’hémi- finesse dans l’art subtil de dompter reste n’était qu’une mise en jambes, Coupe du monde 1999, aux chances SÉANCE DE RÉÉDUCATION mêlée, les Wallabies possèdent sphère Nord. Abdelatif Benazzi, le les rouleaux. Ce talent est parfois une sorte de répétition avec balles de s’y distinguer. A Sydney, ils sont Samedi, on va donc savoir. Et deux créateurs qui ne lésinent pas capitaine tricolore, y verra sans porté jusqu’au plus haut point. Il tirées à blanc sur les doublures des venus chercher la réponse à une débarrasser le rugby français de sur les risques. doute présage favorable. En 1990, il monte droit sur la crête pour mieux vedettes wallabies. Trois matches, seule question : le quinze de France cette aura de mystère qui fascine les Face à de tels adversaires, Pierre était déjà de la tournée. Simple sol- s’épanouir dans le creux. Et les sur- trois victoires, contre le Victoria a-t-il suffisamment progressé dans autres nations et énerve à la fois. Villepreux se garde bien d’exiger la dat, il n’avait fait qu’une courte feurs ne sont pas égoïstes. Ils (65-13), l’Australian Capital Terri- la voie du jeu, pour défier, sans Qui l’autorise à vaincre les quatre victoire. Il se sentirait satisfait, si apparition en test-match. A la trei- aiment donner des représentations, tory (31-22) et le Queensland (34- craindre le ridicule du score et du équipes britanniques, puis à céder l’équipe pouvait rivaliser avec les zième minute, l’arbitre l’avait faire partager leur style, ne serait-ce 24), on ne veut plus en parler. Sauf spectacle, une grande nation de devant l’Italie. La tâche n’a rien de Australiens, montrer qu’elle expulsé. que quelques secondes, le temps de pour dire que ce long préambule a l’hémisphère Sud ? Pour préparer facile. Les phases finales du cham- marche définitivement dans le che- la vague. Du haut du septième eu ses malheureux, son inévitable ce voyage à la découverte de soi- pionnat de France ont démontré min du rugby moderne. Et jouer un Pascal Ceaux Les équipes AUSTRALIE : 15. Lackham Inquiétudes australiennes (ACT) ; 14. Tune (Queensland), 13. Little (Queensland), 12. Howard SYDNEY Bleus. Du coup, il s’emporte contre les book- parcours de l’ACT (Australian Capital Terri- vinces sud-africaines, la Currie Cup. Le (ACT), 11. Roff (ACT) ; 10. Horan de notre envoyé spécial makers. Ils ont, à ses yeux, misé un peu trop tory), formation de bric et de broc, finaliste joueur ne manque pas d’arguments pour se (Queensland), 9. Gregan (ACT) ; 7. Jason Little redoute les petits secrets du vite sur une victoire australienne, samedi malheureux du Super 12, les a à peine conso- plaindre. Désigné comme l’un des meilleurs Wilson (Queensland), 8. Manu rugby français. Le trois-quart centre austra- 21 juin au Sydney Football Stadium. Comme lés. demis d’ouverture du Super 12, il se voit pré- (Nouvelle-Galles-du-Sud), 6. Ro- lien a beau avoir vécu depuis 1989 une si un grand chelem dans le Tournoi des cinq En Australie, les dirigeants du rugby ont féré Tim Horan, un ancien trois-quart centre binson (ACT) ; 5. Eales (Queens- longue histoire de confrontations et de nations n’était rien. Lui préfère entonner le instauré une implacable logique. L’équipe devenu arrière, pour jouer le test-match land), cap., 4. Giffin (ACT) ; 3. Phil chocs en tout genre avec les Bleus, cela ne vieil air des équipes en danger de démobili- nationale se doit de remporter 70 % des ren- contre les Français. Son absence pourrait McKenzie (ACT), 2. Caputo (ACT), suffit pas à le rassurer. Il en oublierait sation : « Nous ne sommes pas favoris, nous contres auxquelles elle participe. Faute de priver les Australiens d’un vrai patron du jeu, 1. Harry (Nouvelle-Galles-du-Sud). presque qu’en 1991, lui fut champion du ne sommes que de modestes outsiders. » Pour répondre à ces terribles critères de conver- capable de déborder la défense française. FRANCE : 15. Sadourny (Colo- monde, un titre dont aucun de ses redou- une fois, il ne s’agit pas seulement d’une for- gence vers le succès, Greg Smith, l’entraî- Telle qu’elle se présentera sur la pelouse miers), 14. Bernat-Salles (Pau), 13. tables adversaires du jour ne peut se préva- mule de circonstance. neur, sera remercié. Aucun écart n’est toléré. du Sydney Football Stadium, l’équipe d’Aus- Dourthe (Dax), 12. Castaignède loir. Il s’épanche longuement dans les Les Wallabies ne sont plus aussi sûrs Avant même le coup d’envoi d’Australie- tralie reste un adversaire redoutable. (Toulouse), 11. Venditti (Brive) ; 10. colonnes du Sydney Morning Herald. La d’eux-mêmes. Leur style est moins tran- France, la tempête s’est abattue sur le mal- Momentanément distancé par la Nouvelle- Aucagne (Pau), 9. Carbonneau confession n’épargne rien au lecteur. Sur ses chant. Il hésite à s’affirmer pendant toute la heureux. Problèmes de joueurs, querelle de Zélande, elle semble posséder encore un peu (Brive) ; 7. Magne (Dax), 8. Pelous doutes, sa peur des facéties françaises, sur ce durée d’un match. L’an dernier, ils ont subi, mots, ses choix sont contestés. d’avance sur les nations européennes. Cet (Dax), 6. Benazzi (Agen), cap. ; 5. jeu au caractère trop souvent imprévisible, comme les Sud-Africains, les rudes effets de David Knox, le demi d’ouverture de l’ACT, hiver, elle s’est largement imposée devant Brouzet (Bègles-Bordeaux), 4. apte à prendre en défaut le plus rigoureux la supériorité des All Blacks de Nouvelle- fâché de ne pas être retenu, a pris l’avion l’Irlande et le pays de Galles. Même Jason Merle (Montferrand) ; 3. Tournaire des « Aussies ». Zélande, larges vainqueurs des Tri-séries, la pour l’Afrique du Sud. Il passera quatre mois Little est obligé d’en convenir. (Narbonne), 2. Dal Maso (Agen) ; 1. Jason Little, qui dit tout savoir des Blacks compétition qui oppose les trois nations de loin du pays. Il a choisi de défendre les cou- Califano (Toulouse). ou des Boks, prétend ne rien connaître des l’hémisphère Sud. Cette saison, l’étonnant leurs du Natal pendant la coupe des pro- P. Ce. Deux magnats norvégiens s’offrent Les athlètes monégasques affrontent le club anglais de football de Wimbledon l’élite aux Jeux méditerranéens STOCKHOLM et en lui donnant un nouveau coupes d’Europe. Rompus aux BARI pionnes, confirme Stéphane Reg- de France de football. Virginie correspondance stade. Avec l’acquisition de Wim- méthodes de gestion à la Bernard de notre envoyé spécial giani, chef de l’équipe moné- Gollino et Emmanuel Delorenzi On les appelle des jappe, des bledon, les patrons scandinaves Tapie – rachats d’entreprises en Devant, loin devant, Patricia gasque et secrétaire administratif bénéficient cependant d’une yuppies en norvégien. Kjell Inge espèrent désormais attirer à difficulté, restructurations rapides Girard-Leno et Brigita Bukovec se de la Fédération monégasque superbe structure d’entraînement : Roekke et Bjoern Rune Gjelsten Molde les meilleurs espoirs du et ventes juteuses des unités les disputent avec ardeur la victoire d’athlétisme, qui, à Bari, fait office celle du stade Louis-II, qui symbolisent cette nouvelle géné- royaume, que la perspective d’un plus rentables –, les Norvégiens dans le 100 m haies des Jeux médi- de mentor auprès de Virginie Gol- accueille chaque été le meeting ration de riches hommes d’affaires transfert assuré vers le club auront-ils la patience d’attendre terranéens de Bari (Italie), dans un lino. C’était la première grande Herculis (16 août), événement- apparus avec le boom pétrolier anglais allècherait. A l’inverse, des les résultats ? Ils semblent a priori duel d’un niveau rarement atteint compétition à laquelle elle partici- phare de la vie sportive moné- qui transforme le royaume scandi- centaines de joueurs norvégiens désireux de s’implanter à longue dans cette compétition qui souffre pait et elle n’a pas échappé au gasque, rendez-vous huppé du cir- nave depuis une bonne dizaine rêvent d’une carrière profession- échéance en terre anglaise. d’une double disparité : disparité stress. Mais je suis plutôt satisfait de cuit international. Ce jour-là, nos d’années. Jet personnel, hors-bord nelle dans la prestigieuse et lucra- C’est Kjell Inge Roekke, qua- entre le niveau des différentes dis- sa course et j’espère que cette expé- deux héros seront probablement de plus de 2 000 cv, luxueux chalet tive « Premier League » britan- rante ans et le look très british, qui ciplines, disparité entre grandes et rience va la pousser à s’accrocher et dans les tribunes. Ils regarderont au pied des pistes de ski des jeux nique. Mais pour quelques aura le plus souvent l’œil sur ses petites nations sportives du bassin à s’entraîner encore plus. » évoluer sur « leur » piste ceux olympiques de Lillehammer réussites exemplaires (Solskjaer et nouveaux protégés, étant domici- méditerranéen. Motif de trac supplémentaire : qu’ils ont côtoyés le temps d’une (1994) : ces golden boys n’hésitent Johnsen à Manchester United, lié à Londres pour raisons fiscales La Française, médaillée de ce mardi-là, le prince Albert de course, un certain mois de juin, en pas à exhiber leurs fortunes, dans Bjoernebye à Liverpool, Berg à (ses avoirs personnels sont esti- bronze aux Jeux olympiques Monaco, par ailleurs membre du Italie. un pays profondément égalitaire Blackburn), on compte des més au bas mot à trois milliards de d’Atlanta (1996), l’emporte finale- Comité international olympique où il est de tradition, pour ceux dizaines de jeunes Nordiques se couronnes, soit 2,4 milliards de ment en 12 s 90, devançant d’un (CIO), était venu rendre visite à sa Gilles Van Kote qui ont le mieux réussi en affaires, morfondant sur le banc des rem- francs). L’an dernier, lui et son souffle la Slovène (13 s 01), qui la petite délégation. Mais c’est de la de ne pas le crier sur tous les toits. plaçants d’obscurs clubs anglais camarade d’enfance avaient déjà précédait d’un rang sur la piste tribune officielle du stade San Non content de contrôler l’une ou écossais. tenté de prendre pied dans le américaine. Deux secondes der- Nicola qu’il a assisté à la course de des plus grosses entreprises pri- championnat anglais en jetant rière les deux filles, autant dire un sa sujette. Magnanime, la future vées du royaume, Aker RGI (ingé- UN CRÉNEAU PORTEUR leur dévolu sur Leeds United. Pas monde, Virginie Gollino remporte altesse sérénissime s’est déclaré nierie, exploitation pétrolière, Roekke et Gjelsten auraient complètement en vain, puisque son duel à elle : en 15 s 30, elle tout à fait satisfait de la prestation BTP, pêche), le duo vient de déboursé plus de 300 millions de ayant eu vent des velléités des laisse la huitième et dernière place de Virginie Gollino parfaitement s’offrir Wimbledon, club de pre- couronnes norvégiennes (environ riches Scandinaves, cinq clubs de cette finale à la concurrente fidèle à l’adage olympique : mière division anglaise de foot- 240 millions de francs) pour s’étaient manifestés auprès d’eux. albanaise Anila Meta. l’essentiel est de participer. ball, qui a terminé à la huitième l’achat de 80 % des actions de Leur choix s’est finalement porté Pour cette jeune Monégasque de Tout comme Emmanuel Delo- place du championnat et dans les Wimbledon, surnommé le « Crazy sur une équipe où n’évolue actuel- vingt-deux ans, les Jeux méditerra- renzi, l’autre athlète monégasque rangs duquel évolue le tristement gang » outre-Manche. Une bonne lement aucun des « légionnaires » néens s’achèvent comme ils engagé aux Jeux méditerranéens célèbre Vinny Jones, connu pour affaire, selon les experts. Rien que norvégiens. avaient commencé : dans l’émer- (la principauté de Monaco est éga- avoir divulgué sur une cassette les joueurs de l’équipe de cette La nouvelle a fait sensation dans veillement. Lors de la cérémonie lement représentée en judo, golf, vidéo les recettes de son football banlieue aisée de Londres sont le royaume, où l’on vibre aux d’ouverture, vendredi 13 juin, elle tir et sport-boules), elle est venue très physique. évalués entre 350 et 500 millions exploits des enfants du pays dans avait défilé en tête de la délégation en Italie prendre part à la grande Ce rachat est un rêve de fous du de couronnes (entre 280 et les championnats étrangers. Les monégasque (quatorze athlètes et fête du sport méditerranéen et sport – même si le jeu du club lon- 400 millions de francs), alors que paris sur les matches britanniques quatre officiels), revêtue du cos- vivre une expérience certainement donien ne brille pas par son élé- les droits de télévision du club remportent un grand succès tous tume traditionnel des habitantes inoubliable. Emmanuel Delorenzi, gance – mais c’est aussi un inves- pour les trois ans à venir valent les week-ends. Il n’y eut guère de la Principauté, la Paladienne. dix-huit ans, étudiant en horti- tissement calculé. Les deux près de 400 millions (320 millions qu’un petit parti d’extrême Mardi 17 juin, elle prenait le culture, n’a pas eu, lui, la chance compères possèdent déjà l’équipe de francs), selon la presse d’Oslo. gauche, l’Alliance électorale départ d’une finale de 100 m haies de disputer une finale. de Molde, qui évolue dans le En outre, le football britannique rouge, pour dénoncer le « coup » aux côtés de deux médaillées Eliminé en série du 800 m, il a championnat norvégien en cours est redevenu un créneau porteur des deux hommes d’affaires réa- olympiques. De quoi intimider tenté pendant un tour de piste de de professionnalisation. ces dernières années, attirant lisé alors que des retraités ou des cette étudiante de l’université de suivre le rythme des meilleurs, C’est près de cette ville qu’ils se publicitaires et mercenaires à malades ne profitent pas de la Nice, en année de licence en admi- avant de renoncer, au bord de sont connus enfants, Bjoern avait crampons. manne pétrolière : « C’est une nistration économique et sociale, l’asphyxie. Dans la Principauté, dix ans, Kjell huit. Trois décennies Pour que l’investissement honte pour la Norvège que quel- qui paie ses études en travaillant à personne ne lui en tiendra rigueur. plus tard, après avoir bâti leur for- s’avère réellement rentable, le qu’un comme Roekke puisse avoir mi-temps comme surveillante La section athlétisme de l’AS tune aux Amériques, ils ont voulu club londonien devra atteindre les autant d’argent et le dépenser de dans un collège monégasque. Monaco, à laquelle appartiennent témoigner de leur reconnaissance cinq ou six premières places du façon aussi absurde. » « Je pense qu’elle a été impres- les deux athlètes, est loin de dispo- à Molde en injectant de l’argent championnat, synonymes de qua- sionnée par la perspective de courir ser des mêmes moyens que la sec- frais dans son équipe de football lification pour les différentes Benoît Peltier aux côtés de deux grandes cham- tion professionnelle championne LeMonde Job: WMQ2106--0026-0 WAS LMQ2106-26 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 07:56 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0394 Lcp: 196 CMYK

26 / LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 AUJOURD’HUI Un Salon Vinexpo, le Salon bordelais du vin, a vaincu les réticences organisé Créé en 1981, le rendez-vous du public et des professionnels de la viticulture a su persuader les producteurs régionaux des bienfaits d’une vraie pratique commerciale, et les concurrents des avantages d’une confrontation loyale en alternance La neuvième édition du Salon mondial consa- ler au rendez-vous des 2 100 exposants ve- noires, cette manifestation s’inscrit dans un l’Hexagone. Parmi elles, étaient représentés cré aux vins et aux spiritueux, Vinexpo, nus de 39 pays. De l’habitué de la City au ca- contexte économique favorable pour les pro- les châteaux des terres de Graves, ces vi- pour l’Asie ferme ses portes vendredi 20 juin. Pendant viste, de l’industriel du vin au petit ducteurs français. Une baisse de la produc- gnobles où se préparent les grands crus. Des cinq jours, des milliers de visiteurs sont allés viticulteur, ils sont venus à la rencontre du tion mondiale et une augmentation des ex- vins qui emportent également les mille beau- au parc des expositions de Bordeaux pour al- monde du vin. Après quelques années portations favorisent les grandes maisons de tés d’un paysage. du Sud-Est

BORDEAUX surtout dans le négoce, tandis que manifestations qui ont lieu habi- Les gens viennent nombreux Yves Béchet, propriétaire de Châ- MÊME si la naissance de Vinex- de notre correspondant régional la production se réorganisait tuellement au bord du lac de Bor- malgré des invitations de plus en teau Fougas dans les Côtes de po a posé problème, les habitants Après avoir inventé la bouillie complètement en imposant la mise deaux. Pas de tapage, pas de clin- plus sélectives sur le plan profes- Bourg, installé sur un stand qui re- de Bordeaux s’en sentent tous peu bordelaise à la fin du siècle dernier, en bouteille à la propriété et en quant, pas d’inaugurations. Pas de sionnel. Après avoir eu 45 000 visi- groupe toutes les Côtes de Bor- ou prou propriétaires. Au point de la capitale de l’Aquitaine a peut- cherchant elle-même ses propres luxe outrancier comme ce fut par- teurs en 1995, les organisateurs de deaux. « Ils recherchent des vins, un craindre plus que tout qu’on ne le être mis au point avec Vinexpo un solutions commerciales. fois le cas dans le passé. Au- Vinexpo avaient tablé sur un chiffre goût, beaucoup plus qu’une appella- leur vole. C’est ainsi que ses pro- bouillon de culture qui commence à jourd’hui, le bon goût est presque de 50 000 pour 1997. Dès le soir du tion ou un cépage. Pour nous, c’est un moteurs ont décidé d’organiser être vraiment apprécié dans le LE MEILLEUR, POUR L’ÉTERNITÉ ? spartiate. deuxième jour, ils enregistraient un encouragement. Chacun préfère un tous les deux ans, en alternance monde entier. Car cette rencontre L’école d’œnologie de l’université Priorité à la dégustation. Chaque taux de croissance de 25 % sur les vin, un château, sa trouvaille. » avec le Salon bordelais, un Salon bisannuelle n’est pas seulement de Bordeaux a su à ce moment ap- stand a son « confessionnal ». Huit visites et de 35 % pour les étrangers. Jugement corroboré par Joe des vins et spiritueux. économique et commerciale. Toute porter des innovations importantes ou dix pour les plus grands comme Ces derniers dépassaient les 9 000 Dressner, importateur américain Il s’appellera V et S de Vinexpo, une fraternité des gens du vin et des et engager des réflexions qui conti- le Chili. Cela consiste en un plan dans les deux premiers jours, alors accompagné d’un caviste de New et sera particulièrement destiné spiritueux et autres métiers de nuent de mobiliser tout le monde. suffisant pour deux verres, une qu’ils avaient atteint 8 500 en cinq York, John Osborne. Ils viennent aux pays de l’Asie du Sud-Est. Il se bouche s’y retrouve. Affaire de Mais il manquait ce changement de bouteille, un petit espace pour le jours il y a deux ans. pour acheter les vins qu’ils aiment, tiendra pour la première fois à langue, de palais, de business ou de mentalité, l’abandon d’une convic- carnet de notes. Car l’on déguste « du vrai vin de vignerons qui tra- Hongkong sur une superficie passion, ils se comprennent éton- tion selon laquelle il était écrit que, partout, dans une atmosphère VENUS D’ASIE vaillent leur vigne, vendangent à la comprise entre 6 000 et 10 000 m2. namment et chacun peut y faire son de toute éternité, le bordeaux serait presque monacale, pour le moins « Le plus stupéfiant, constate Ro- main et ne mettent pas de produits Cela n’aura donc rien à voir avec marché. le meilleur vin du monde. La nais- silencieuse et recueillie. Rien à voir bert Bénat, directeur général du Sa- chimiques ». Pour le premier, « les les 36 000 m2 de Bordeaux. Quand Vinexpo est né en 1981, ce sance de Vinexpo en 1981 a beau- avec l’agitation des Salons habi- lon, est que l’apport essentiel n’est vraies découvertes ne sont pas à faire Il s’agissait, pour le conseil ne fut pas affaire facile. D’abord coup fait pour cette révolution tuels. pas venu de nos voisins d’Espagne ou ici. Le Salon, il est bon pour les d’administration de Vinexpo, de parce que l’idée venait de la culturelle. C’est dans cet univers étrange d’Italie, mais des pays asiatiques. Ils grands et les châtelains. Les autres, ils tenir compte de l’évolution du chambre de commerce et que le Les réticences furent aussi que les grands de la brasserie, de la étaient 700 en 1995. On en a enregis- sont obligés de rester chez eux pour marché asiatique, de plus en plus Conseil interprofessionnel des vins grandes sur le plan national. Les distillerie et du vin reçoivent leurs tré plus de 900 dans les deux pre- travailler leur vigne ». Ces deux-là présent, y compris dans le do- de Bordeaux (CIVB) y voyait une in- autres appellations ne voyaient pas hôtes de marque dans des « vil- miers jours. Et une nouvelle catégorie font pourtant leur vendange dans maine du vin. L’objectif est gérence de plus. Ensuite parce qu’il d’un bon œil ces Bordelais organi- lages » ou des palais construits de visiteurs, avec beaucoup de petits les interminables allées du Salon au double : attirer un plus grand était difficile de faire admettre aux ser un Salon qui leur permettrait de pour cinq jours, à côté de stands, distributeurs, comme des restaura- même titre que les négociants, les nombre d’opérateurs asiatiques gens du cru qu’organiser chez eux tirer les couvertures à eux et pou- comptoirs ou recoins qui voient teurs, acheteurs, cavistes. » acheteurs, ceux qui cherchent des sans qu’ils aient à faire le déplace- une confrontation mondiale était vait faire le jeu de la concurrence. A passer d’autres invités chez les pe- Les nouveaux venus viennent du vins de marque ou de cépage. ment jusqu’à Bordeaux. Mais il est bien raisonnable. l’époque, on pensait surtout à l’Es- tits négociants, les syndicats ou les Japon ou de Corée. Ces nouveaux Il fallait le savoir-faire des Borde- aussi de permettre aux exposants Il faut bien comprendre qu’à Bor- pagne et l’Italie. Enfin, chacun sait appellations. De l’habitué de la City clients ont été très remarqués sur le lais, grands experts en assemblage, de mieux pénétrer ce nouveau deaux, il était entendu une fois pour qu’il n’est de bon bec que de Bercy. au caviste, de l’industriel du vin au Salon. « Une nouvelle catégorie de pour réussir cet étonnant mélange, marché, où la distribution n’est toutes que l’on fabriquait le meil- Aujourd’hui, toutes ces réticences petit viticulteur, chacun y trouve gens très sérieux, qui goûtent de cette confrontation qui est tout au- pas encore structurée. leur vin du monde, et que personne sont levées. La manifestation est son bonheur. mieux en mieux », constate Jean- tant un événement culturel L’affaire n’a pu être officialisée ne l’ignorait. Un effort commercial devenue partie intégrante de la vie qu’économique. Il faut vivre le Sa- qu’au tout dernier moment, no- relevait de la faute de goût, c’était bordelaise, et plus personne parmi lon pour le comprendre et traverser tamment à cause des réticences un geste de gagne-petit. L’acte de les visiteurs n’émet le moindre Visiteurs de plus en plus nombreux la ville le soir. Elle exhale alors une du Conseil interprofessionnel des vendre paraissait relever soit d’ha- doute. Tout au plus une petite in- joie de vivre et un parfum, elle bruit vins de Bordeaux, qui craignait bitudes quasi ancestrales, soit de quiétude devant l’immensité de la En 1981, pour sa première édition, les 526 exposants de Vinexpo d’une étrange conversation que l’on dans cette initiative une nouvelle motivations diverses entre amitié, manifestation : « à peine à taille hu- avaient accueilli 11 000 visiteurs. Ils étaient 23 000 en 1987, pour ne connaît qu’à ce moment. Tous tentative de prise de contrôle du bonne humeur passagère et maine », reconnaît François Denis, culminer à 55 000 en 1991. A la suite de cette édition, il fut décidé de les restaurants sont gorgés de Salon. Certains responsables du condescendante, souvent une né- venu pour une journée de la cave resserrer les critères professionnels d’admission. Le plus difficile fut monde. On échange des bouteilles conseil ont même été jusque chez cessité pressante que l’on n’avouait de Pouilly. « On appréhende toujours de faire admettre aux Bordelais que ce Salon n’était pas une affaire de table en table. Ici, le vin n’est pas Alain Juppé pour tirer la sonnette jamais. Cette morgue a failli coûter un peu mais il faut bien reconnaître locale, car ils se l’étaient très vite approprié. Aujourd’hui, seize ans confrontation, il est rencontre. Bor- d’alarme. très cher dans les années 70, sous le que l’on voit des gens de partout, de d’histoire ont fait un passage obligé de ce rendez-vous des opéra- deaux a su inviter le monde à sa Les réticences des exposants coup des scandales, de la spécula- fort loin et que l’on ne verrait jamais teurs du secteur vin et spiritueux. Les invitations se vendent presque table. Ce n’est pas si mal pour une furent beaucoup moins vives. Ils tion et de la réorganisation du mar- autrement. » au marché noir. On va à Vinexpo comme au central de Roland-Gar- ville que l’on disait frileuse et un sont déjà plusieurs dizaines à ché mondial. Il suffit de se promener dans les ros, non pour s’y montrer – encore que l’on n’est pas mécontent de peu coincée. avoir fait acte de candidature Il s’ensuivit une révolte profonde. allées pour comprendre que le mo- faire savoir à son voisin qu’on y est allé –, mais parce que c’est le lieu pour être présents à Hongkong du Beaucoup de têtes furent coupées, ment est unique, aux antipodes des où le Bordelais va voir que le monde du vin bouge. Pierre Cherruau 16 au 18 juin 1998. Le terroir de Graves, haut lieu de l’art de vivre LA DOUCEUR de l’air bordelais, gieux. Plus loin, c’est Léognan et les Jaune d’or, la « pourriture noble » la majesté d’un large fleuve qui grands crus classés : carbonnieux, se développe bientôt sur les grappes s’écoule vers l’océan, ses grèves – chevalier, fieuzal, haut-bailly, malar- qui ont déjà atteint un degré avancé ou « graves » – propices à la culture tic-lagravière, château-olivier. de surmaturité. Botrytis cinerea s’at- de la vigne, le parfum des résines La Brède s’impose, plus loin en- taque d’abord à l’intérieur puis à la forestières, offrent sans doute un core, pour le souvenir de Montes- peau du grain de raisin qui prend ensemble paysager et naturel inéga- quieu, qui négociait son vin aux An- une couleur brun violet ; la pellicule lable, semblable à celui des Buco- glais. Des vins modernes, rouges disparaît : c’est le « pourri plein ». liques. souples et fruités, peu tanniques, Le second stade est atteint lorsque Géographiquement, entre la rive des blancs secs et nerveux, ont fait le grain est ridé ; on dit qu’il est gauche de la Garonne et la Gironde, leur apparition dans les communes « rôti ». La richesse en sucre croît le Bordelais comporte quatre de Portets et Landiras. Le territoire jusqu’à 18 ou 20, l’acidité diminue, grandes régions : l’Entre-deux- des Graves a montré son aptitude à et déjà s’élabore la complexité aro- Mers, le Libournais viticole, le produire des rouges et des blancs de matique, le souvenir de fleurs ou de Blayais et le Graves. En termes de qualité, comme à Château Chicane fruits mûrs. vin, entre forêt et fleuve, c’est le et Château Gaillat, près de Langon. La vendange est un processus lent Médoc ; et puis, en amont du L’encépagement des Graves est et délicat et dure souvent jusqu’à la fleuve, l’appellation d’origine équilibré, composé de cabernet- fin de novembre. Un automne plu- contrôlée (AOC) Graves, qui jouxte sauvignon et de merlot en part vieux, un hiver précoce, peuvent et englobe Cérons, Barsac et Sauter- égale pour les rouges, et de sémillon compromettre la récolte. A Sau- nais. pour les blancs, ce qui leur assure ternes, il y a des années « avec », et Sur une soixantaine de kilo- une grande longévité. Le domaine des années sans grands blancs li- mètres, le paysage est divers, parse- des graves rouges s’arrête à Poden- quoreux. Depuis un siècle, Yquem a mé, çà et là, de châteaux, souvent sac, avec sa Maison des Graves produit quatre-vingt-treize cuvées, propriétés viticoles entourées de (syndicat viticole). Ensuite, le long en éliminant sept, jugées impar- champs labourés, de pâturages, de du fleuve, Cérons et Barsac sont la faites. friches et de croupes graveleuses. patrie des vins blancs liquoreux. Encadré par Haut-Brion et Entre Langon et Cadillac, c’est le Puis Sauternes, avec le célèbre Yquem, le terroir des Graves est domaine de la « pourriture noble ». château-d’yquem, classé « premier pluriel. Issus d’un pays de pa- Le paysage des Graves est bien spé- cru supérieur » en 1855, le seul aux lombes, de pins et de chaleur, les cifique. Il correspond à une bande côtés des grands crus du Médoc. vins de Graves portent les mille graveleuse étroite, qui court depuis Partout ailleurs, Botrytis cinerea est beautés d’un paysage ouvragé et de la périphérie de Bordeaux jusqu’à un champignon gris, ennemi de la l’art consommé du vigneron. Parler Langon, et que borde très étroite- vigne. Ici, dans des conditions cli- de ces vins, c’est désigner un art de ment la forêt landaise. matiques particulières – la douce vivre, qui inclut la jouissance et le Grèves ou Graves, seule appella- humidité des brumes matinales al- manque, la fleur et le « gras » d’un tion, en France, à porter le nom du ternant avec des après-midi enso- grand sauternes ; art perfectible sol qui la constitue. Ce sont sables, leillés –, il bonifie la grappe atta- comme le vin qui marque par graviers, argiles et limons. Ils for- quée, augmente sa teneur en sucre, touches, vives et puissantes, puis ment une bande large de 3 à 15 kilo- et provoque l’apparition d’enzymes éteintes, le souvenir du parfum mètres, et portent, au nord de Bor- nouvelles. C’est la « pourriture d’une rose qui fleurit au pied de deaux, les médocs, et plus bas, au noble », si particulière à ce territoire chaque rang de vigne. sud, les graves, dont ils ont pris le « dévolu à un genre de phénix » (Mi- nom. C’est le sol fécond de la vigne. chel Onfray). Jean-Claude Ribaut Les communes de Pessac, Ta- lence, Léognan offrent le haut- brion, le pape-clément, le mission- haut-brion, le carbonnieux, le fieu- zal, domaine de Chevalier, entre autres merveilles. Pessac-Léognan, une nouvelle AOC, est venu récem- ment rappeler la spécificité des vins de cette partie des Graves. Les vins classés en Sauternais, sur le même sol, donnent des vins blancs liquo- reux, dont l’illustre château- d’yquem. Le vignoble des Graves commence juste à la limite de la ville, à la barrière de Pessac. Là, à cheval sur la commune de Talence, s’épanouissent trois crus presti- LeMonde Job: WMQ2106--0027-0 WAS LMQ2106-27 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 10:30 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0395 Lcp: 196 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 27 L’été commence fraîchement 21 JUIN 1997 Oslo Stockholm CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé LE TEMPS ne s’améliore pas ront, elles épargneront la plaine vers 12h00 DU VOYAGEUR pour cette fin de semaine. Samedi d’Alsace. Il fera de 17 à 21 degrés. la profonde dépression centrée sur Poitou-Charentes, Aquitaine, Peu le nord de l’Angleterre envoie de Midi-Pyrénées. – Grisaille et pluie Belfast nuageux a ESPAGNE. Le nombre de tou- nombreuses masses nuageuses et occuperont encore le ciel du sud Liverpool ristes étrangers en Espagne devrait Dublin pluvieuses. Les températures de Aquitaine et de Midi-Pyrénées. Des Varsovie Kiev augmenter de 2 à 3 % en 1997, soit l’après-midi seront en déficit de 2 à éclaircies se dessineront de la Dor- Amsterdam Berlin Brèves une progression semblable à celle 4 degrés par rapport aux normales. dogne aux Landes, mais quelques de 1996, au cours de laquelle plus de Londres éclaircies Bretagne, Pays-de-Loire, ondées se produiront et le vent 50 o Bruxelles 60 millions de personnes s’étaient Basse-Normandie. – Des averses d’ouest sera sensible. Il fera de 20 à Prague rendues dans ce pays. Des touristes se déclencheront dès l’aube sur les 22 degrés. Couvert fidèles, puisque selon les statis- côtes de la Manche. Elles se géné- Limousin, Auvergne, Rhône- Paris Strasbourg Vienne tiques 63 % de ceux qui ont visité Budapest raliseront à l’ensemble des régions. Alpes. – La journée s’annonce Brume l’Espagne y reviennent. Nantes a Des bourrasques de vent, jusqu’à maussade. Les pluies seront soute- Berne brouillard FRANCE. L’opération « L’enfant, 80 km/h et quelques coups de ton- nues, parfois orageuses sur le mas- Bucarest la plage », qui consiste à distribuer nerre seront également au pro- sif alpin. L’Allier et la région de Lyon environ 650 000 bracelets d’identifi- Milan Belgrade gramme. Il fera 16 à 18 degrés. Montélimar bénéficieront d’un Sofia Averses cation aux enfants en bas âge, a été Nord-Picardie, Ile-de-France, temps plus sec. Il fera de 20 à 24 de- Toulouse Istanbul lancée, lundi 16 juin, à La Rochelle. Centre, Haute-Normandie, Ar- grés. Ces bracelets en matière plastique Pluie dennes. – Un régime d’averses pré- Languedoc-Roussillon, Pro- Rome de couleur fluo – bleue, rose, jaune, vaudra. Les nuages seront poussés vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. Barcelone Naples orange, vert ou rouge – présentent o Madrid par un vent de sud-ouest soutenu. – Le soleil très généreux en Corse 40 une surface utilisable pour écrire le Il fera de 16 à 18 degrés. sera parfois contrarié par des Lisbonne Athènes Orages nom de l’enfant et son adresse de Champagne, Lorraine, Alsace, nuages d’altitude sur le continent. villégiature. Ils sont distribués gra- Bourgogne, Franche-Comté. – En Les nuages s’épaissiront l’après- Séville tuitement dans les agences des Mu- matinée, un ciel gris et pluvieux midi en Languedoc-Roussillon, Tunis Neige tuelles d’assurances et dans les s’attardera sur la Franche-Comté. quelques pluies se produiront dans Alger postes de secours de la Société na- Puis le ciel deviendra très chan- l’arrière pays. Il fera de 24 à 26 de- tionale de sauvetage en mer Rabat o o o geant. Quelques averses se produi- grés. 0 10 20 Vent fort (SNSM), partenaires de l’opération.

PRÉVISIONS POUR LE 21 JUIN 1997 PAPEETE 24/29 S KIEV 13/18 P VENISE 18/25 S LE CAIRE 22/39 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 26/33 S LISBONNE 16/22 C VIENNE 13/23 S MARRAKECH 15/23 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 20/25 S LIVERPOOL 13/14 P AMÉRIQUES NAIROBI 14/22 N EUROPE LONDRES 13/17 P BRASILIA 15/25 S PRETORIA 0/20 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 13/19 C LUXEMBOURG 13/17 P BUENOS AIR. 13/20 C RABAT 15/23 S FRANCE métropole NANCY 11/18 P ATHENES 25/32 S MADRID 14/27 S CARACAS 25/30 N TUNIS 22/33 S AJACCIO 16/26 S NANTES 11/18 P BARCELONE 20/27 S MILAN 20/26 S CHICAGO 21/26 P ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 16/21 P NICE 17/24 S BELFAST 11/16 C MOSCOU 11/19 S LIMA 21/26 C BANGKOK 29/38 S BORDEAUX 15/20 P PARIS 13/18 P BELGRADE 16/25 S MUNICH 10/24 C LOS ANGELES 17/23 S BOMBAY 27/29 P BOURGES 12/18 P PAU 14/20 P BERLIN 14/23 C NAPLES 19/30 S MEXICO 14/25 N DJAKARTA 27/33 C BREST 11/15 P PERPIGNAN 17/25 S BERNE 12/21 P OSLO 11/17 C MONTREAL 18/28 S DUBAI 27/36 S CAEN 13/16 P RENNES 12/18 P BRUXELLES 14/18 C PALMA DE M. 20/29 S NEW YORK 20/26 N HANOI 27/37 N CHERBOURG 10/16 P ST-ETIENNE 12/20 P BUCAREST 17/27 S PRAGUE 10/22 C SAN FRANCIS. 13/21 S HONGKONG 25/28 N CLERMONT-F. 11/19 P STRASBOURG 12/20 P BUDAPEST 14/24 S ROME 18/26 S SANTIAGO/CHI 9/12 P JERUSALEM 23/35 S DIJON 12/19 P TOULOUSE 15/22 P COPENHAGUE 14/19 C SEVILLE 17/29 S TORONTO 20/25 N NEW DEHLI 28/36 S GRENOBLE 14/23 P TOURS 11/17 P DUBLIN 10/14 C SOFIA 15/25 S WASHINGTON 22/30 N PEKIN 23/36 S LILLE 12/17 P FRANCE outre-mer FRANCFORT 13/19 C ST-PETERSB. 10/19 S AFRIQUE SEOUL 21/33 S LIMOGES 12/17 P CAYENNE 23/32 S GENEVE 14/22 P STOCKHOLM 13/20 S ALGER 18/27 S SINGAPOUR 28/34 N LYON 14/21 P FORT-DE-FR. 26/30 N HELSINKI 14/22 S TENERIFE 16/20 N DAKAR 24/28 N SYDNEY 10/16 S MARSEILLE 17/25 S NOUMEA 18/21 C ISTANBUL 22/27 S VARSOVIE 13/19 C KINSHASA 18/30 S TOKYO 21/30 C Situation le 20 juin à 0 heure TU Prévisions pour le 22 juin à 0 heure TU

TECHNOLOGIE DÉPÊCHES a MAGASINS D’USINE. Que trouve-t-on dans les magasins Balade virtuelle dans les entrailles d’un Falcon 2000 d’usine ? Des articles du premier choix de la saison en cours ou de LES INGÉNIEURS n’en ont sans tude « parfaite », selon les dires de conception, elles sont rapidement travaillent dans des lieux différents. méandres des câbles électriques, l’année précédente, des fins de sé- doute jamais rêvé. Se promener li- Dassault Systèmes. rendues obsolètes par les modifica- Les ingénieurs planchent donc sur des canalisations de carburants et ries et annulations de commandes, brement à l’intérieur d’un objet Cela signifie que le spectacle of- tions successives. Ce qui provoque une maquette unique et sans cesse de conduits de traitement d’air. Il des prototypes, des collections de aussi complexe que le Falcon 2000, fert par cette visite n’a rien de des risques d’erreurs et exige le fa- mise à jour. D’où un gain de temps se glisse par un minuscule orifice représentants, des articles de se- dernier-né de la gamme des avions comparable avec les déplacements çonnage de nouvelles maquettes, et d’efficacité considérable. La pré- ou traverse une cloison aussi fa- cond choix, des modèles ayant servi d’affaires de Dassault Aviation, dans les univers en trois dimen- allongeant les délais de fabrication cision atteinte aujourd’hui par ce cilement qu’un passe-muraille. dans les salons et défilés de mode. semble relever de la science-fiction. sions des jeux vidéo sur CD-ROM. de plusieurs jours, voire de se- type de représentation est telle L’incroyable enchevêtrement de Un guide répertorie 1 300 adresses, Pourtant, les visiteurs du Salon Même lorsqu’ils sont très réalistes, maines ou de mois suivant la qu’aucune maquette physique du fils, identifiés par leur couleur, ap- en France et dans quatre pays fron- du Bourget, qui est ouvert au pu- comme Versailles, ils ne peuvent of- complexité du produit. Falcon 2000 n’a été réalisée avant paraît tel qu’ils sont disposés dans taliers, et donne des pistes pour dé- blic samedi 21 et dimanche 22 juin frir qu’un décor visuel à l’action. son assemblage. l’avion assemblé. Un point de vue crypter les publicités, éviter des dé- de 9 h 30 à 18 heures, peuvent réali- La maquette virtuelle du Fal- MAQUETTE MISE À JOUR Très spectaculaire, le voyage dont sont toujours privés, dans la ceptions et faire de vraies bonnes ser cette expérience saisissante. Sur con 2000, est, en revanche, compo- Avec la maquette virtuelle, tous dans les entrailles de l’avion illustre réalité, les techniciens, qui ne affaires : Guide France-Europe des 160 degrés d’un écran cylindrique, sée par l’assemblage des pièces ces défauts disparaissent. Réalisée la puissance du logiciel et de l’ordi- peuvent observer l’arrière du ta- magasins d’usine, de Marie-Paule trois images sont projetées en trois réelles de l’avion, issues du système à partir des plans de la CAO, elle in- nateur Silicon Graphics Onyx2 bleau de bord qu’à l’état démon- Dousset, Seuil, 583 p., 119 F. dimensions sans le moindre défaut de conception assistée par ordina- tègre en temps réel les modifica- (1 gigaoctet de mémoire vive) qui té. de jointure. Et le voyage teur (CAO) Catia de Dassault. Cela tions apportées par les concepteurs anime la maquette en temps réel. Afin de démontrer que cette commence. signifie que chacun des centaines sur chacune des pièces, mêmes s’ils Le spectateur plonge dans les maquette constitue un véritable a LOTO : résultats des tirages D’abord dans l’avion « habillé ». de milliers d’éléments composant outil de travail, Dassault Systèmes no 49 du mercredi 18 juin. Après l’entrée par la porte, la ca- les 20 000 pièces de l’avion est ri- réalise une opération de mesure Premier tirage : 29, 31, 32, 43, 45, méra virtuelle découvre la luxueuse goureusement conforme aux plans Des délais réduits d’un tiers de la distance entre un tuyau de 48 ; numéro complémentaire : 5. cabine des passagers. Fauteuils de établis par les concepteurs. Il s’agit carburant et la cloison métallique Pas de rapport pour 6 bons numé- cuir, boiseries, tout est reproduit donc bien d’une maquette équiva- La Neon de Chrysler a été lancée en 30 mois, au lieu de 48 mois au- qu’il traverse. Les règlements in- ros. Rapport pour 5 bons numéros assez fidèlement grâce au système lente à celles que fabriquent en paravant pour un modèle comparable, grâce au logiciel Catia de terdisent le moindre contact. En plus le complémentaire : 91 105 F ; des textures, ces photos réelles pla- bois, en plâtre ou en métal tous les Dassault Systèmes. Cet outil de conception et fabrication assistées cliquant sur la canalisation et la pour 5 bons numéros : 8 705 F ; quées sur les formes des objets cal- constructeurs de produits par ordinateur (CFAO) permet à ses utilisateurs de réduire le délai paroi, on obtient la distance en pour 4 bons numéros : 207F ; pour culées par ordinateur. complexes. Mais l’immatérialité de entre l’idée d’un produit et sa mise sur le marché. Il est utilisé dans millimètres. Un second clic affiche 3 bons numéros : 20 F. D’un clic de souris, on modifie ce modèle virtuel apporte l’automobile (Honda, Chrysler, Mercedes, Peugeot...), l’aéronau- la valeur minimale : 4,32 mm... Second tirage : 5, 9, 27, 45, 46, 48 ; les conditions d’éclairage de la ca- d’énormes avantages. tique, la mécanique générale, les biens de consommation (télé- Reste à savoir si la réalité fournit numéro complémentaire : 33. bine, de quoi séduire les futurs Les représentations à échelle ré- phones portables Motorola), la construction navale et la conception une réplique exacte de sa repré- Rapport pour 6 bons numéros : clients... Un demi-tour amène dans duite, nécessaires pour visualiser d’usine. Pas moins de 9 500 sociétés utilisent Catia depuis 1981. Réa- sentation virtuelle. Pour les par- 19 965 565 F ; rapport pour 5 bons la cabine de pilotage. Là, tous les – entre autres – les problèmes d’as- lisée avec la version « Catia 4D navigator », la maquette virtuelle ties cachées de l’avion, il est im- numéros plus le complémentaire : instruments de bord sont repro- semblage des différentes pièces présentée au Bourget a permis à Dassault Aviation de réduire de possible de le vérifier. 100 890 F ; pour 5 bons numéros : duits, comme le reste des compo- entre elles, sont extrêmement coû- près de 40 % le délai de conception de son Falcon 2000, estime 7 220 F ; pour 4 bons numéros : sants de l’avion, avec une exacti- teuses. Réalisées en cours de Etienne Droit. Michel Alberganti 124 F ; pour 3 bons numéros : 14 F.

Ł SOS Jeux de mots : o MOTS CROISÉS PROBLÈME N 97128 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). PHILATÉLIE

1234567891011 Pour gâcher. En liasse. – 6. Mettre la EN FILIGRANE main à la pâte. En pleine dérive. – 7. Saint Martin a I Incapable de rester en place. – 8. GOLF. Georges Jeanneau expo- Plus elle a de chaînes, plus elle est LA POSTE mettra en vente géné- sera sa collection consacrée au golf II libre. D’un auxiliaire. Prière. – 9. rale, lundi 7 juillet, un timbre à 4,50 F à l’occasion du Peugeot Open de Possessif. Le petit dernier. – 10. Fit dédié à saint Martin, auquel deux France de golf, du 26 au 29 juin, au III l’âne. Fêtons dignement l’événe- timbres Croix-Rouge furent déjà Golf national, à Guyancourt. Une ment. – 11. Comme le XI horizontal, consacrés en 1960 : un bâton de invitation (entrée gratuite) sera IV on la suit... par plaisir. confrérie et un bois sculpté du adressée à chaque personne qui en XVIe siècle provenant de deux églises fera la demande à Georges Jean- V Philippe Dupuis de l’Oise, celles de Villers-Saint-Bar- neau, 48, rue de Gassicourt, 78200 thélemy et de Fresnoy-le-Luat. Mantes-la-Jolie (tél. : 01-30-63- VI SOLUTION DU No 97127 Saint Martin, né vers 316 à Sabaria, 07-44). aujourd’hui Szombathely (Hongrie), a VENTES. Vente sur offres Jean- VII HORIZONTALEMENT mort en 397 à Candes-Saint-Martin beaucoup au traité de Grégoire de François Brun (tél. : 01-42-61-48- I. Echantillon. – II. Credo. Piano. (Indre-et-Loire), fait partie du patri- Tours (timbre émis en 1939) sur les 88) de plus de 2 600 lots, clôturée le VIII – III. Ourdir. Truc. – IV. Reniées. – V. moine national, 272 communes, vertus du saint. 24 juin. Au catalogue de l’expert At. Causes. – VI. Ionisées. Md. – 5 000 églises et plus de 50 000 Français Au format horizontal parisien, une belle sélection de IX VII. Fiions. Ucpe (puce). – VIII. Ln. portant son nom. Selon la légende, 36,85 × 26 mm, mis en page par Jean- classiques de France (20 c noir Cé- Nos. Eric. – IX. EDF. Biglera. – X. Clovis se serait converti au christia- Paul Cousin, gravé par Claude Jume- rès tête-bêche, prix de départ X Urus. Oi. Pen. – XI. Rationalisa. nisme devant sa tombe, à Tours, ville let, le timbre est imprimé en taille- 40 000 F ; 1 F vermillon « vervelle », dont il devint évêque en 370. douce en feuilles de quarante. Il s’ins- départ 50 000 F) ; ensemble d’en- XI VERTICALEMENT Saint Martin est connu pour l’his- pire d’une enluminure du XIVe siècle. tiers postaux par type comprenant 1. Ecornifleur. – 2. Crue. Oindra. – toire fameuse selon laquelle, soldat de nombreuses raretés ; colonies HORIZONTALEMENT sente la qualité. Doublé et même 3. Hernani. Fût. – 4. Addition. Si. – dans l’armée romaine en garnison à P. J . françaises (Madagascar, plis aé- triplé en bavardant. – IX. Une révo- 5. Noie. Snob. – 6. Récession. – 7. Amiens, il partage, par grand froid, riens et postes consulaires britan- I. Echec total qui nous met dans lution. Donne la mesure. – X. Son Ip. SAE. Gia. – 8. Lit. Usuel. – 9. son manteau d’un coup d’épée pour ૽ Vente anticipée à Tours, les same- niques) ; ballons montés de la une belle marmelade. – II. Grave, fond réserve des surprises. Dedans, Lares. Crépi. – 10. ONU. Empires. – en remettre la moitié à un homme qui di 5 et dimanche 6 juillet, au bureau guerre de 1870-1871 (de 300 F à quand elle est à l’épreuve. Point de on est à la mode. – XI. Comme le 11 11. Noces de Cana. en était démuni. Sa légende doit de poste temporaire « premier jour » 18 000 F, selon l’origine). départ. – III. Procure du plaisir vertical, on la suit... pour le plaisir. ouvert à l’hôtel de ville. Vente anti- Vente à prix nets Rivoli-Philaté- quand il y a des vagues. Relevât de cipée sans mention « premier jour » lie (Paris, tél. : 01-42-60-15-12) de quelques pointes. – IV. Un hom- VERTICALEMENT 0123 est édité par la SA Le Monde. La reproduction de tout article est interdite sans l’accord dans les bureaux de poste tempo- juin. Près de 1 000 lots : France de l’administration. mage plein de lyrisme. La première Commission paritaire des journaux et publications n° 57 437. raires ouverts les 5 et 6 juillet à Saint- toutes époques (Cérès, no 4 à ISSN 0395-2037 o sortie. – V. N’en mène pas large. 1. Elle nous fera partir en éclats. – Président-directeur général : Martin-Lacaussade (Gironde) et à 19000F; n 46B, bloc de quinze Nouveau Monde. – VI. Labiée à 2. Son abus est dangereux. Dans le Imprimerie du Monde Dominique Alduy l’abbaye de Ligugé (Vienne) ; le sa- annulé du grand cachet vert du tri- 12, rue M. Gunsbourg Directeur général : Gérard Morax fleurs jaunes. Assurerai l’adminis- coup. – 3. Nettoyés au fond. Va 94852 Ivry cedex medi 5 juillet, aux bureaux de poste bunal de grande instance de Bor- tration. – VII. Feras l’inventaire. avec la manière. – 4. Hors champ 21bis, rue Claude-Bernard - BP 218 de Blaye (Gironde), de Ligugé et deaux coté 275 000 F, proposé à Passe directement de Richelieu à pour l’Académie. Jeune premier à 75226 PARIS CEDEX 05 d’Amiens, 7, rue des Vergeaux 90 000 F) ; feuillets gommés non Mitterrand. – VIII. Voyelles. Pré- la Bastille. – 5. Spectacle nippon. PRINTED IN FRANCE Tél : 01-42-17-39-00 - Fax : 01-42-17-39-26 (boîtes aux lettres spéciales). dentelés ; Andorre ; Monaco. LeMonde Job: WMQ2106--0028-0 WAS LMQ2106-28 Op.: XX Rev.: 19-06-97 T.: 16:00 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0396 Lcp: 196 CMYK

28 / LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 REPRODUCTION INTERDITE LeMonde Job: WMQ2106--0029-0 WAS LMQ2106-29 Op.: XX Rev.: 19-06-97 T.: 16:01 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0397 Lcp: 196 CMYK

REPRODUCTION INTERDITE LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 29 LeMonde Job: WMQ2106--0030-0 WAS LMQ2106-30 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 08:05 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0398 Lcp: 196 CMYK

30 CULTURE LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997

CINÉMA Le documentaire est à Vue sur les docs qui s’est tenu à a permis parallèllement à la mani- des chaînes thématiques sur les purement artistiques, notamment la mode. A la fois au cinéma, où des Marseille a permis de prendre la me- festation artistique de mesurer bouquets numériques devrait don- celui consacré au chef d’orchestre films comme Reprise ont rempli les sure d’une riche production interna- l’évolution à la hausse d’une indus- ner un nouvel élan à ce genre de Sergiu Celibidache, et un autre au salles, et à la télévision, où le succès tionale. b LE MARCHÉ du documen- trie financée en grande partie par programmes. b PLUSIEURS FILMS naufrage du Ferry-Estonia en 1994, public va grandissant. Le festival taire, intitulé Sunny Side of the Doc, les chaînes de télévision. L’explosion ont été remarqués par leurs qualités dans la Baltique. Les chaînes de télévision restent les principaux banquiers du documentaire La 8e édition de Vue sur les docs, du 16 au 21 juin à Marseille, a témoigné du succès grandissant que rencontre ce genre cinématographique. En France, France 3, La Cinquième et Arte sont les premiers investisseurs dans ce secteur

MARSEILLE s’inscrit en forte hausse par rapport font appel à ces chaînes locales, qui de notre envoyée spéciale aux années précédentes. L’arrivée Le financement de la production des documentaires La diffusion en 1996 proposent des apports en industrie La multiplication des nouvelles de nouvelles chaînes spécialisées (montage, par exemple), et non en NOMBRE DURÉE chaînes thématiques et l’explosion uniquement dans les documentaires CHIFFRES DE 1996 DIFFUSEURS cash. Cette pratique, qui fausse le des bouquets numériques vont-elles comme Odyssée (filiale de TF 1), qui DE TITRES EN HEURES jeu de la concurrence « devrait être considérablement renforcer l’indus- concurrence désormais Planète revue », selon Laurence de Rosière, trie des documentaires ? Tel était (dans le giron de Canal Plus), don- AIDES PUBLIQUES ACCORDÉES CHAÎNES DE TÉLÉVISION FRANCE 3 154 189 directrice de production d’Inter- PAR LE CNC, VIA LE COSIP l’un des débats abordés au cours du nera certes un peu d’oxygène au LA CINQUIÈME 118 333 scoop, l’une des sociétés fédérées marché Sunny Side of the Doc qui marché. « Pour l’instant, concède (compte de soutien à l'industrie au sein d’un groupement d’indé- s’est déroulé, parallèlement au 8e Gérard Carreyrou, président des programmes) ARTE 173 171 pendants baptisé Doc and Co. Pour festival international du cinéma do- d’Odyssée, nous achetons simple- CANAL + 96 78 elle, l’un des problèmes cruciaux cumentaire, Vue sur les docs, à ment des programmes, mais, dès PARTICIPATIONS 17% des petits producteurs, c’est « de ne Marseille du 16 au 21 juin. « Il y a dix 1998, nous démarrerons une politique FRANCE 2 64 78 pas avoir les reins assez solides en tré- INTERNATIONALES 6% 44% ans, les chaînes de télévision ne diffu- de coproductions, en nous appuyant TOTAL CABLE 85 99 sorerie, ce qui fait qu’un film finance saient pratiquement aucun docu- notamment sur le réservoir que 11% le suivant, le temps que les subven- mentaire. Ce type de programme ré- constitue l’équipe rédactionnelle de 22% FRANCE 3 RÉGIONS 75 69 tions promises arrivent ». sultait d’un combat engagé, rebelle, TF 1. » Mais « l’accès à un véritable Pourtant, les prétendants sont lé- TV LOCALES 111 98 voire libertaire, et son mode de diffu- second marché des programmes gion. « Nous recevons environ deux sion restait très confidentiel, réservé à [après leur simple diffusion sur les TF1 15 34 mille propositions de documentaires quelques salles d’art et d’essai et à de chaînes hertziennes] pour les pro- chaque année », affirme Nicolas Pe- petits festivals », se souvient Yves ducteurs est assez mythique, puisque, AUTRES DIFFUSEURS 35 38 titjean, responsable de l’unité de (salles de cinéma, ...) Jeanneau, des Films d’ici. Au- très souvent, les droits sont gelés », se AUTRES PRODUCTEURS programmes documentaires de jourd’hui, les documentaires sont plaignent nombre de producteurs TOTAL 926 1 187 France 2, qui a réussi, malgré les très prisés par les chaînes. Ainsi, de documentaires indépendants. économies imposées au service pu- Source : CNC Source : CNC France 3, qui en reste le principal fi- « Quand nous coproduisons un docu- blic, à augmenter son budget cette nancier, compte en programmer mentaire avec France 2, TPS, le bou- année. Son homologue de France 3, plusieurs fois dans l’année, en début quet numérique dont la chaîne pu- reformater les programmes en fonc- BBC, « le renouveau du documen- chaînes hertziennes qui jouent un Patricia Boutinard-Rouelle, affirme de soirée, en lieu et place d’un film blique est actionnaire, en conserve les tion des besoins de chaque chaîne », taire en Grande-Bretagne est né avec rôle prédominant dans l’économie que « les relations entre chaînes, pro- ou d’une fiction. Signe que ce genre droits exclusifs pendant deux ans », souligne le producteur canadien Channel 4 en 1982, non pas avec une des documentaires : avec 117 mil- ducteurs et auteurs se sont nettement a réussi à séduire un public crois- poursuit Yves Jeanneau. Eric Michel, de l’Office national du tradition de cinéaste comme en lions de francs, France 3 est restée améliorées ». Son combat vise sur- sant. « L’une des hantises des produc- film canadien. Toutefois, une chaîne France, mais grâce à des journalistes en 1996 le principal investisseur tout à « éviter de "ghettoïser" les do- Sur les 1 200 heures de documen- teurs de documentaires qui défendent réputée comme la BBC, l’un des d’investigation ». Le problème des dans le secteur. Suivie de peu par La cumentaires ». Et donc à faciliter taires qui ont reçu l’an dernier des une ligne éditoriale proche du ciné- principaux producteurs de docu- producteurs français, à ses yeux, est Cinquième et Arte. Dans les statis- leur exportation grandissante. Au- aides du Centre national du cinéma ma d’auteur, c’est l’arrivée à l’échelle mentaires, a conclu des accords de de « rassembler de complexes copro- tiques du CNC, le poids financier jourd’hui, ce sont les séries anima- (CNC) pour boucler leur budget, les planétaire de diffuseurs comme partenariat d’un montant record ductions, alors que les chaînes des chaînes locales et des stations lières qui se vendent le mieux à chaînes du câble et du satellite, l’américain Discovery, qui consi- avec Discovery (750 millions de dol- comme la BBC ou Channel 4 arrivent régionales de France 3 semble artifi- l’étranger, sans doute parce qu’il est comme Planète ou Paris Première, dèrent les documentaires comme un lars pour cinq ans). Pour Nicholas à financer jusqu’à 100 % des docu- ciellement important. En fait, cer- facile de doubler les lions.... en ont commandé 95 heures. C’est produit comme un autre adaptable à Fraser, en charge des documen- mentaires ». tains producteurs, pour avoir accès encore modeste, même si ce score toutes les régions du globe, quitte à taires indépendants et étrangers à la En France, ce sont toujours les plus facilement aux aides du CNC, Nicole Vulser Serge Celibidache rend hommage au maestro que fut son père Ouvert au public b Installé au Palais du Pharo, un ACTUALITÉ OBLIGE, ce pour- bio, directrice de Vue sur les docs. principal défaut. Mais quel por- fantasque en dit long sur les ap- sait plus très bien qui est noir, promontoire avec vue sur les rait être un sujet de philosophie Adieu, donc, à la pseudo-réalité, trait de ce maestro exceptionnel ! proches modernes de la mort. blanc ou métis dans cette famille. docks de Marseille, le festival se pour les jeunes candidats au bac : telle que les reportages télé la Quelle chance de pouvoir assis- Les premières minutes de Family Dans les ultimes secondes du film, veut largement ouvert au public. « Qu’est-ce que la réalité ? » construisent à coup de propos ter aux répétitions du Requiem de Name, de l’Américain Macky Als- la filiation même du réalisateur Les billets sont à un prix « Qu’est-ce qu’un documentaire ? » convenus et d’images sans sur- Mozart, de profiter des explica- ton, font craindre le pire. Comme s’embrouille plus encore. raisonnable (25 F pour un film, La meilleure manière de réviser prise sur les pauvres, les exclus, les tions de Celibidache sur l’œuvre, s’il s’agissait de faits certains, le En revanche, le jeune homme a 100 F pour cinq séances). Si élèves serait de faire un séjour à Vue sur victimes... La vie est ailleurs. Elle d’entendre le chef exposer ses jeune réalisateur assène tout à appris et compris en profondeur et enseignants sont bien associés les docs, du 16 au 21 juin, l’un des s’amuse à surgir dans les films les convictions musicales. Au cours trac : « Je suis gay, je suis blanc, je une question majeure de l’Amé- au travail de Vue sur les docs, le trois grands rendez-vous annuels plus subjectifs. Et quoi de moins du travail méticuleux qu’il impose m’appelle Alston et je mène l’en- rique moderne, celle de l’escla- reste du public ne se précipite pas consacrés au cinéma documen- objectif que l’hymne au chef d’or- à la Philharmonie de Munich pour quête sur le fait qu’il existe de nom- vage. Il en perçoit les traces ré- dans le vaste auditorium du taire, avec ceux du Centre Pompi- chestre Sergiu Celibidache réalisé préparer l’interprétation de la breux Alston noirs. » On se croit centes qui impressionnent sa vie Pharo. Le festival reste surtout dou et de Lussas (Ardèche). par son propre fils ? Symphonie no 9 de Bruckner, il ne embarqué dans l’une de ces re- familiale. Le nom Alston est celui fréquenté par des professionnels. Les films y sont parfois réalistes, donne jamais d’indications pure- cherches de racines qui font, aux d’une plantation, puisque l’usage b Toute l’année, l’équipe du mais ne se veulent surtout pas UN DON TOTAL À LA VIE ment techniques. Il n’attend pas Etats-Unis, du téléfilm garanti était que les esclaves portent le festival organise des projections « du côté sentimentalo-lyrico-re- Le Jardin de Celibidache, qui de- un supplément de virtuosité, mais 100 % gnangnan qui fera le tour du nom du domaine de leur maître et régulières de documentaires à la portage, car il n’y a que ça à la té- vrait sortir en salle à l’automne, un don total à la musique, à la vie. monde et, en France, du débat en en changent lorsqu’ils étaient ven- salle Le Paris, le mardi. lé!», commente Freddy Buache, est une affaire de famille. Financé, Alors, il exténue ses musiciens, béton sur identité et communau- dus à un autre. La présence de b Une partie des projections du ancien directeur de la Cinéma- réalisé, produit par elle, le film tout comme il épuise ses élèves, tarisme... blancs et de métis s’explique par festival se fait en plein cœur de la thèque suisse, membre du comité n’est pas la biographie rigoureuse jusqu’à ce qu’ils trouvent en eux- les viols que les maîtres infli- ville, au cinéma Le César. Un de sélection. « Le documentaire qu’un chercheur pourrait re- mêmes une profondeur jamais at- LES TRACES DE L’ESCLAVAGE geaient fréquemment aux femmes festival off se déroule au cinéma d’illustration ne m’intéresse pas. A construire. Serge, le fils, n’a pas teinte. Une nouvelle réalité. Très vite, les pseudo-certitudes esclaves. La scène où une vieille L’Alhambra, dans le quartier de quoi bon faire un festival si c’est osé tailler dans les propos de son Un naufrage, des centaines de vacillent et la véritable quête Mme Alston, plutôt noire, accepte l’Estaque. Cette année, il se pour montrer ce qu’on voit sur les père, décédé en août 1996. Le film personnes avalées par les eaux commence. Macky rend visite aux de parler, avec des silences et des consacre au documentaire chaînes ? », ponctue Brigitte Ru- est trop long (2 h 25). C’est son noires de la nuit Baltique : le dé- Alston noirs avec lesquels il était à rires gênés, de ces viols, de ce pas- africain, avec notamment des sastre bien réel du ferry Estonia, l’école primaire en Caroline du sé d’esclavage est un temps fort films d’Idrissa Ouedraogo. qui sombra entre Tallinn et Stock- Nord, consulte les registres d’état- du film. Vue sur les docs, jusqu’au 21 juin. holm en 1994, a inspiré un film an- civil, scrute les liens du sang. Au Tél. : 04-91-84-40-17. L’Alhambra, ti-factuel au réalisateur estonien terme de cette démarche, on ne Catherine Bédarida tél. : 04-91-03-84-66. Mark Soosaar. Pas une seule image d’archives du drame ne fi- gure dans Le Désastre du naufrage de l’Estonia, alors que la beauté du Une vaste rétrospective consacrée à Jean-Marie Straub parcours du ferry, entre les îles boisées de la Baltique, est omni- présente. « Dans un pays de la et Danièle Huillet a été programmée taille de l’Estonie, ces 852 morts ont provoqué un choc. Presque tout le TROIS HOMMAGES d’excellente On a fortement regretté que les les films de Straub et Huillet ap- monde avait emprunté une fois la tenue ont marqué la 8e édition de cinéastes, dont la présence était prochent au plus serré, dans ligne Tallinn-Stockholm et, cette « Vue sur les docs ». Un ensemble annoncée en fin de semaine, l’économie et la sobriété, le cœur nuit-là, beaucoup ont perdu un de cinq réalisations du cinéaste ca- n’aient pu finalement se rendre au d’une création révélée, éprouvée, proche », explique Mark Soosaar, nadien Jacques Godbout, auteur Festival, du fait de l’agression dont par les corps. Aucun effet esthéti- dont la propre mère a péri. d’une trentaine de films et par ail- ils ont été victimes à leur domicile sant, pas de bavardage ; le respect Plusieurs livres ont été publiés leurs essayiste et romancier, présen- romain (Le Monde du 5 juin). Ma- avant tout. « Ils n’exploitent pas le en Estonie sur le drame, dont le té à l’occasion du Grand Prix de la chorka-Muff (1962), Chronique texte qu’ils mettent en scène, parce réalisateur a choisi d’étudier la SCAM qui lui a été décerné cette d’Anna Magdelena Bach (1967), Le- qu’ils savent qu’il ne leur appartient perception subjective. En atten- année ; quatre documentaires si- çons d’Histoire (1972), Moïse et Aa- pas, souligne Louis Seguin. Ils se dant l’enquête qui permettrait au gnés par Krzysztof Kieslowski entre ron (1974), Amerika, rapports de mettent seulement, comme Lang, à pays de comprendre les raisons de 1976 et 1980, dont le percutant Nie classe (1984), Antigone (1991)... à la bonne hauteur et à bonne dis- l’accident, le champ est libre pour Wiem (Je ne sais pas, 1977) ; enfin, et voir ou revoir cette œuvre d’une tance, là où le divertissement n’est l’imagination et les hypothèses les surtout, une ample rétrospective de force inouïe élaborée sur trente- pas systématiquement éliminé, plus absurdes. Alors, tel scienti- l’œuvre de Jean-Marie Straub et cinq ans de distance, fidèle à ses comme par le jeu d’une politique fique qui a perdu sa femme sait Danièle Huillet. partis pris politiques et philoso- d’austérité, mais tenu dans l’espace qu’elle ne reviendra plus mais l’at- L’initiative de cette rétrospective phiques, on mesure la singularité de sa marge. Ils prennent leur recul tend quand même. Telle veuve cô- revient à Freddy Buache, l’un des et la solitude de leurs auteurs au et ils prennent le temps : ils sont toie la nuit un revenant, son mari. fondateurs de la Cinémathèque sein d’une industrie qui récuse la même aujourd’hui au nombre des Tel jeune homme branché visite suisse et membre du comité de sé- durée et exalte l’artifice. Dans le très rares metteurs en scène à n’être les « meilleurs » médiums d’Eu- lection de la compétition internatio- sillage d’un Robert Bresson, mais pas esclaves de la vitesse, à ne pas se rope pour localiser ses sœurs nale de « Vue sur les docs », qui en résolument tourné du côté de la laisser écraser par la poussée des noyées. Certains morts de- a confié la conception et l’anima- matérialité, le cinéma de Jean-Ma- accélérations. » A preuve, le boule- viennent des figures mythiques, tion à Louis Seguin, l’un des plus fi- rie Straub et Danièle Huillet est versant Du jour au lendemain des intercesseurs entre le ciel et dèles complices et des plus subtils une leçon de patience et requière (1996), présenté en clôture de cette les humains, comme ces deux ju- critiques du travail de Straub et la participation active du specta- rétrospective (samedi 21, à melles ou ce capitaine-adjoint qui, Huillet (à lire, l’éclairant recueil teur, contre toute idée établie que 15 h 30), réalisé d’après l’opéra en portés au début sur la liste des d’articles qu’il leur a consacrés, Aux l’image engendre la passivité. un acte d’Arnold Schoenberg. Une survivants, n’ont jamais réapparu. distraitement désespérés que nous Mises en évidence entêtées, mi- sorte de miracle. A l’écoute de ces réactions, entre sommes..., publié en 1991 aux édi- nutieuses et lumineuses d’œuvres mélodrame et tragédie, ce film tions Ombres). littéraires, picturales ou musicales, Valérie Cadet LeMonde Job: WMQ2106--0031-0 WAS LMQ2106-31 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 08:05 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0399 Lcp: 196 CMYK

CULTURE LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 31 La Foire de Bâle s’est achevée Jacques Charrier réplique sur un bilan en demi-teinte à Brigitte Bardot Elle a témoigné pourtant d’un renouveau d’intérêt pour les jeunes artistes L’ ancien époux de la star sort du silence La Foire de Bâle s’est achevée mercredi 18 juin qualitatif trop vaste qui finit par nuire aux af- là des espérances. Les Allemands et les Nord- pour défendre son passé sur un bilan mitigé. Certains vendeurs avaient faires. Une bonne nouvelle cependant : les Américains ont répondu massivement présent à de quoi exulter, d’autres dénonçaient un choix œuvres d’artistes jeunes se sont vendues au-de- ce grand rendez-vous. mis en cause dans « Initiales B. B. »

BÂLE diens ont aussi fait le voyage et pris donner de réponse définitive. Il a fini qui suivent. » Son exposition de CETTE FOIS, le berger a répondu Jacques Charrier n’est pas du de notre envoyé spécial des contacts. Car pour les œuvres par rappeler le soir, depuis l’aéro- Dominique Figarella, une jeune ar- à la bergère. Le taciturne Jacques genre à faire du bruit. En trente- L’humeur des deux cent majeures, coûteuses et destinées port, pour confirmer l’achat. Ils tiste aux œuvres sans concession, a Charrier, l’ex-jeune premier du ciné- sept ans, depuis la naissance de leur soixante-trois marchands de ta- par leur format à des institutions, jouent avec nous comme le chat avec eu beaucoup de succès. Le bilan est ma français, héros des Tricheurs de fils, il n’a jamais fait une allusion pu- bleaux présents à la Foire de Bâle, les tractations seront longues et la souris. » donc positif, dans ce cas. Marcel Carné, producteur auda- blique à sa passion de jeunesse pour qui s’est achevée mercredi 18 juin, s’étaleront sur plusieurs mois après Il l’est aussi pour Anne Lahu- cieux et au- Brigitte Bardot. Cette fois, il a jugé était souvent très contrastée. Si la clôture de la Foire. « LA CONFIANCE REVIENT » mière. Si les artistes historiques jourd’hui ar- nécessaire d’écrire, la justice ne lui Thaddaeus Ropac était aux anges En attendant, les calculettes sur- Donc, les affaires furent miti- qu’elle présentait, comme Vasarely tiste peintre, ayant pas donné gain de cause – à la dans un stand complètement déva- chauffent et les marchands gées. De l’aveu de Pierre Hubert, ou Jean Leppien, ont été boudés est sorti de son parution du livre, il avait demandé lisé, si Waddington exultait dès le jonglent avec les équivalences en un galeriste genevois, responsable des amateurs, elle a vendu « les silence pour ré- la suppression des 80 pages en soir du vernissage en voyant ses Pi- dollars et en francs suisses. Sans de la Foire, « 60 % au moins des ga- jeunes, les jeunes, les jeunes. Et les pliquer à celle question et n’a obtenu que casso s’envoler les uns après les compter les ristournes. Rares sont leries présentes ici couvrent à peine jeunes sont français, chez moi. qui fut sa fugi- 150 000 francs de dommages et in- autres (on estime le montant de ses en effet les acheteurs qui ne récla- leurs frais, et encore... Mais partici- Comme quoi la subvention du minis- tive épouse, la térêts. Entre-temps, le brûlot de la ventes à environ 5 millions de dol- ment pas un rabais. Le marchand, per à Bâle est un investissement à tère de la culture sert à quelque starlette aux mémorialiste faisait son chemin : lars pour le seul premier jour), prudent, a fixé son prix en consé- long terme. C’est prendre sur le bud- chose ». Cette subvention décidée lèvres boudeuses, idole des meilleure vente de l’année des édi- d’autres galeristes prestigieux fai- quence. Mais pas trop haut : une get de communication d’une année en 1995 profite aux galeries fran- hommes et des animaux, et que tions Grasset, il atteignait les saient triste mine. L’un d’eux, per- estimation démentielle fait fuir le et c’est beaucoup plus efficace que çaises qui consacrent au moins la l’humanité presque entière, jadis, lui 500 000 exemplaires vendus. Le mal plexe, énonçait même un para- client avant même qu’aient pu de dépenser son argent à placer de moitié de leur stand à des artistes envia. Aux Initiales B. B., les fracas- était fait. « Je n’avais plus que cette doxe : « Trop de qualités nuit aux s’entamer des négociations. Une la publicité dans la presse... » C’est vivants, français ou résidant en sants Mémoires de Brigitte Bardot solution, explique Jacques Charrier. affaires. Les clients hésitent. Ils ont célèbre galerie parisienne en a fait aussi l’opinion de la galeriste Eve- France. Elle finance la moitié du parus chez Grasset en septembre Je l’ai fait pour mes enfants, pour ré- ici littéralement l’embarras du choix. l’amère expérience : ses tableaux lyne Canus, installée à La Colle- prix du stand. Chez Pierre Hubert, 1996, il oppose sa version des faits : tablir la vérité. Si je pouvais me Quelqu’un était intéressé par mon étaient annoncés à des prix que les sur-Loup, près de Nice : « La presse 80 % des ventes réalisées Ma réponse à Brigitte Bardot. concentrer sur ma peinture, je vous Kupka. Mais il a finalement fait son amateurs ont jugés prohibitifs. Au- nationale néglige complètement les concernent aussi les jeunes, et par- A chacun ses confessions, somme assure que je me passerais volontiers achat chez Jan Krugier... » C’est tant dire que les marges sont ser- galeries de province. Elle ne se sou- ticulièrement ceux qui utilisent la toute. Dans Initiales B. B., Bardot ne de ce genre de publicité. » Michel que, à la Foire de Bâle, on achète rées et que les collectionneurs vient de notre existence que pour photographie. Il a ainsi complète- se montre pas sous son meilleur Lafon, l’éditeur des « coups », es- souvent moins un tableau qu’un prennent goût au jeu, non sans un nous envoyer ses tarifs publicitaires. ment liquidé ce qui lui restait de jour. Elle y dit tout le mal qu’elle père malgré tout en vendre pedigree, et que, dans l’esprit du certain sadisme : « L’un d’eux, Notre participation à Bâle nous fait l’exposition de Mariko Mori, qu’il pense du monde en général (où les 100 000 exemplaires. collectionneur, une œuvre gagnera confie un galeriste, a mené tout un connaître des professionnels, ravive avait présenté dans la section « sta- mosquées et les minarets ont rem- Jacques Charrier est très calme. à porter l’estampille de la galerie après-midi un marchandage digne la confiance de nos collectionneurs tement » en 1996, et vendu presque placé « les clochers de nos villages Brigitte, il ne lui en veut pas. Il veut Beyeler, par exemple, plutôt que de d’un souk et nous a plantés là sans et génère des ventes sur les six mois toute l’exposition de cette année, abandonnés », où partout s’exhibe dire qu’ils se sont aimés et que Ni- provenir de chez Tartempion. Une consacrée à John Tremblay. «En « une telle dégradation des colas, elle s’était réjouie de le voir consolation toutefois : dès qu’un tout, ce sont quarante-cinq pièces mœurs »), et de certains hommes en naître. Et en passant, il évoque les marchand vend, son premier ré- Les marchands de Venise qui sont parties. Quarante-cinq pe- particulier. Parmi eux, Jacques Char- « penchants idéologiques » de B. B. flexe est d’aller faire ses emplettes tites, mais cela veut dire que qua- rier, le deuxième de ses ex-époux, et en rappelant la seule chose qu’elle chez ses confrères. Certains ta- Les bons esprits vouent aux gémonies les foires d’art et les mar- rante-cinq personnes ont mis la Nicolas, leur fils. En 80 pages sur lui avait transmise de l’héritage de bleaux voyagent de stand en stand chands pour porter aux nues les projets culturels apparemment dé- main au portefeuille. Et des parti- 560, l’un et l’autre en prennent pour ses parents : la bibliothèque pater- toute la semaine, trouvant parfois sintéressés, comme la Biennale de Venise ou la Dokumenta de Kas- culiers pour la plupart. Les gens ont leur grade. Le premier apparaît pro- nelle, qui comprenait, outre des chez l’un le collectionneur privé qui sel. Hélas les galeristes ne respectent rien et les meilleures affaires à nouveau envie de collectionner et fiteur, autoritaire, raté, égoïste, bref, écrits sur Goebbels ou Goering, un l’aurait négligé chez l’autre. de la Foire de Bâle se sont traitées à Venise : tous les grands de la d’acheter les artistes de leur généra- « bourgeois jusqu’au troufignard ». exemplaire dédicacé de Mein Kampf On attendait les Allemands. Ils profession qui avaient un artiste représenté à Venise se sont rués tion. Voici quatre ans, ils ne vou- Quant à Nicolas, « fœtus informe », par Adolf Hitler. Brigitte Bardot a ont été peu nombreux, hormis sur la lagune pour marquer leur territoire. Et chacun de susurrer, laient même pas venir à la Foire. La elle aurait tout fait pour s’en débar- assigné en référé Jacques Charrier et quelques conservateurs chargés de lors de dîners privés organisés pour l’occasion, les montants aux- confiance revient. » rasser. Mais il est né. « Quand ma son éditeur pour interdire le livre. Le la gestion de collection de quelques quels un collectionneur intéressé pouvait décrocher l’œuvre convoi- Un intérêt dont témoigne un conscience revenue me permit de 10 juin, elle a été déboutée de sa de- grandes institutions d’outre-Rhin. tée. On a même vu des assistants de grandes galeries monter la curieux baromètre : le catalogue de comprendre que c’était bien mon bé- mande. Les Américains, attirés par la garde devant les œuvres en question pour éviter les interférences la Foire, tiré à 9 000 exemplaires, bé qui nageait doucement sur moi, je conjonction de la Foire de Bâle (l’achat direct auprès de l’artiste, par exemple), et ne pas manquer le épuisé trois jours avant la ferme- me mis à hurler, suppliant qu’on me Marion Van Renterghem avec la Biennale de Venise et la Do- chaland. Lequel s’est bien souvent laissé tenté : les marchands pré- ture. Un phénomène jamais vu par l’enlève, je l’avais porté neuf mois de kumenta de Kassel, étaient bien sents à Bâle, mais qui n’avaient pas de poulain à Venise, faisaient les organisateurs. cauchemar, je ne voulais plus le ૽ Ma réponse à Brigitte Bardot, de présents, mais peu dépensiers. Des grise mine devant les portefeuilles vides des amateurs, qui avaient voir ! » Et elle aurait préféré « ac- Jacques Charrier. Michel Lafon, représentants des musées cana- tout dépensé en Italie avant de visiter la Suisse. Harry Bellet coucher d’un chien ». 344 p., 125 F.

DÉPÊCHES La qualité d’égarement d’Aaron Jay Kernis a ART-VENTES : un pastel de Re- noir, Portrait de jeune fille (1896), a même programme créations et pièces du sation des activités de Musique nouvelle longtemps. Kernis la brouille par l’infiltra- atteint 6,48 millions de francs, soit JOHANNES BRAHMS : Ouverture pour répertoire. Cela ne suffisait pas. en liberté ! Judicieusement choisi pour il- tion graduée d’éléments sournois, invitant cinq fois son estimation, lors d’une une fête académique ; Première Symphonie. Depuis 1994, Musique nouvelle en liberté lustrer l’idéal de l’association – dans un ainsi à s’intéresser davantage à l’orchestre vente de tableaux et sculptures des AARON JAY KERNIS : Colored Fields. Or- organise un festival, les Paris de la mu- cadre étendu à la commémoration du cen- qu’au soliste. Là réside l’essentiel – mille XIXe et XXe siècles, mercredi chestre national des Pays de la Loire, Hu- sique, censé offrir sans exclusivité esthé- tenaire de la mort de Brahms par l’Or- fugitives ambiguïtés – de son œuvre. On 18 juin, à Drouot. Lors de la même bert Soudan (direction). tique une approche des tendances ac- chestre national des Pays de la Loire – cet oublie alors la dramaturgie sommaire et le vente, le Portrait de [sa] fille à Go- SALLE PLEYEL, le 17 juin. 252, rue du Fau- tuelles au sein d’une vaste prise en compte Américain né en 1960 ne saurait en effet goût éclectique (entre le brillant de Stra- rey par Berthe Morisot, pastel de bourg-Saint-Honoré, Paris-8e. Mo Ternes. des œuvres du passé. Sa deuxième édition, être taxé d’extrémisme. Sa musique à l’as- vinsky et le trouble de Chostakovitch) 1886, a doublé son estimation Prochain concert : vendredi 20 juin, à qui doit se dérouler à la Salle Pleyel du 14 sise tonale manie avec art consonance et dommageables à l’ensemble pour ne rete- haute pour atteindre 1,75 million 20 h 30. Œuvres d’Aaron Jay Kernis, Guil- au 22 novembre, vient d’être présentée par dissonance sans jamais verser dans le nir que la qualité d’égarement entrevue de francs. Une huile du muraliste laume Connesson, Jean-François Zygel, Marcel Landowski sous le signe de la « ré- compromis ni figurer un artifice de... ré- dans le style encore inabouti du composi- mexicain Diego Rivera, Marisa Gustav Mahler, Anthony Girard, Olivier conciliation ». Très virulent à l’égard de conciliation. teur. Qu’en bon créateur des années 90, il Lupe Paredes (1931), a également Messiaen, Pascal Zavaro, Thierry Escaich ceux qui mènent un « combat d’esprit tota- Son concerto pour cor anglais, Colored pratique le décloisonnement à tout-va doublé son estimation haute pour par l’Ensemble Phoenix. Tél. : 01-43-22-96- litaire de rupture et de mépris », l’octogé- Fields (1994) va bien au-delà, par exemple, (comme dans le finale Hymns and Tablets, atteindre 754 000 francs. 01 (Phoenix) et 01-45-61-53-00 (Pleyel). naire chancelier de l’Institut de France a des apparences hédonistes que lui traversé par une mélopée hébraïque) ou a MUSIQUE : le chef d’orchestre rappelé que, sur un plan artistique, «la confèrent initialement l’expression très qu’en digne héritier de Leonard Bernstein, américain Myung Whun Chung Fondée en 1991 par le compositeur Mar- mort par l’étouffement » avait été pratiquée pastorale du soliste (l’élégant Christophe il s’enivre de rythmes déhanchés (comme a été nommé directeur de l’acadé- cel Landowski, l’association Musique nou- dans les années 20 pour protéger les Grindel) et le raffinement d’esthète distillé dans le second mouvement Pandora mie Sainte-Cécile de Rome, la plus velle en liberté favorise la diffusion des conservateurs, et à partir des années 60 par l’orchestre. L’image conventionnelle Dance), Kernis se ménage toujours un es- prestigieuse institution musicale œuvres contemporaines hors des cercles pour légitimer l’avant-garde. d’un peintre délicat évoluant dans un dé- pace de projection personnelle. italienne, mercredi 18 juin. Agé de spécialisés en soutenant les organisateurs Un tel sort n’attend vraisemblablement cor de tulle illusion (cordes dédoublées de quarante-quatre ans, Chung pren- qui entreprennent de panacher dans un pas Aaron Jay Kernis, même en cas de ces- part et d’autre de la scène) ne tient pas Pierre Gervasoni dra ses fonctions en octobre. Son contrat est de deux ans renouve- lable. a SACEM : le parolier Jacques Moriba Koïta, un griot malien dans la ville Demarny a été réélu, le mardi 10 juin, à la présidence du conseil n’goni, petit luth fait d’une caisse soirée qui propose également du bien le n’goni ba (basse) que le est le descendant d’une grande fa- d’administration de la Société des LAVOIR MODERNE PARISIEN, en bois de manguier sur laquelle est théâtre (Elle (s) d’Isles, d’Aimé Cé- n’goni micin (aigu), Moriba Koïta mille de griots, Moriba Koïta se auteurs, compositeurs, éditeurs de 35, rue Léon, Paris 18e. Mo Marca- tendue une peau de vache, ne bé- saire et Saint-John Perse, mise en est bientôt repéré par les fonction- sent totalement une âme d’artiste. musique (Sacem). Jean Dréjac (au- det-Poissonniers. Tél. : 01-42-52- néficie pas de la même (relative) scène d’Yves Collet) et de la danse naires du ministère des arts et de la Il a fondé à Paris le grand ensemble teur), Jean-Claude Petit (composi- 09-14. Les 21 et 28 juin à 22 h 30. notoriété. Depuis son apparition (Kettly Noël, danseuse et choré- culture. Il intègre l’ensemble instru- mandingue Mandé Foli et se dit teur) et Max Amphoux (éditeur) Prix : 50 F (trois spectacles – dans les orchestres de la cour graphe haïtienne). Affable et pai- mental du Mali, où il restera pen- prêt à toutes les aventures musi- sont les trois nouveaux vice-prési- théâtre, danse, musique –, début royale malienne au XIIe siècle, cet sible, Moriba Koïta égrène des mé- dant douze ans. Première forma- cales, avec, précise-t-il, pour suivre dents du bureau. à 20 heures). instrument a pourtant traversé les lodies rêveuses ou rythmées par le tion créée par le gouvernement son chemin, un seul proverbe en a GRÈVE : les caissiers et âges, accompagnant les récits claquement des ongles sur le bois. après l’indépendance pour redon- tête : le n’goni. contrôleurs du château de Ver- Depuis que les griots ont porté le épiques et servant de fil musical à Il raconte l’histoire de la vache, ner sa place à la musique nationale, sailles, en grève depuis mardi chant mandingue sur les scènes du moult louanges ou déclamations de « l’animal domestique le plus avan- cet orchestre avait une approche Patrick Labesse 17 juin, ont repris le travail dans monde, la kora – popularisée par le généalogies, avant de se retrouver tageux parce qu’elle met au monde moderne de la tradition, organisant l’après-midi du jeudi 19. La grève Guinéen Mory Kanté –, le balafon, lui aussi à côtoyer des instruments le bœuf, procure chair, lait et en- une fusion idéale entre les mu- ૽ Sorotoumou/Cobalt, 1 CD Mé- n’avait pas affecté l’accès au châ- les percussions djembé et tama, électriques. A l’origine conçu avec grais », évoque son village, Kenen- siques de différentes ethnies. En lodie. teau et à ses trois musées. sont devenus familiers au public trois cordes, il en possède au- koun, situé à 55 kilomètres de Ba- son sein, Moriba Koïta se découvre occidental, converti aux rythmes et jourd’hui parfois sept, mais c’est le mako, et les conseils de son père. un penchant pour une approche musiques du continent africain. Le plus souvent sur quatre que Auprès de lui, Moriba Koïta apprit novatrice de son instrument fé- courent les doigts des griots. Au les rudiments du n’goni. « Quand tiche. Sa dextérité et son inventivité cours de sa longue histoire, le n’go- j’ai eu fini le cycle primaire, il m’a vont bientôt faire de lui un des ni connut ses légendes, tel Banzou- dit : “ Maintenant, tu vas suivre mon joueurs de n’goni les plus sollicités. mana Sissoko, musicien aveugle école : le n’goni “. » Salif Keïta, Kassé Mady Diabaté, dont on raconte qu’il jouait sans Amy Koïta, Tata Bambo Kouyaté, toucher les cordes. Il a aujourd’hui UNE APPROCHE NOVATRICE Cheick Tidiane Seck, ses compa- ses virtuoses, comme Basekou Après les travaux des champs, le triotes les plus célèbres, le solli- Kouyaté, découvert aux côtés du soir, le petit Moriba s’initie aux sub- citent, mais aussi Mory Kanté, Ma- koraïste Toumani Diabaté (CD Dje- tilités de l’instrument et mémorise nu Dibango ou Nayanka Bell. lika / Hannibal) ou Moriba Koïta, les hauts faits de ses ancêtres. Il dé- Comme beaucoup d’autres, Mo- installé à Paris depuis 1993. laisse complètement le tamani, un riba Koïta a préféré le chemin de A l’occasion de la sortie de son tambour d’aisselle qui ne le quittait l’exil à une vie de plus en plus aléa- nouveau disque, Sorotoumou (Co- jamais (« Je me couchais et me levais toire au Mali, où l’art du griot n’est balt), Moriba Koïta se produit ac- avec lui ») pour se consacrer désor- plus aussi rémunérateur qu’il le fut. tuellement en solo dans un mini- mais uniquement à l’instrument de S’il ne néglige aucun mariage, au- concert (30 minutes) au Lavoir mo- prédilection des griots de sa région. cune fête dans un foyer en banlieue derne parisien, au cours d’une Maîtrisant parfaitement aussi parisienne, s’il n’oublie jamais qu’il LeMonde Job: WMQ2106--0032-0 WAS LMQ2106-32 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 08:11 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0400 Lcp: 196 CMYK

32 / LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 GUIDE CULTUREL

artiste ». Prokofiev : Sonate pour violon 20 h 30, du 24 au 26. Tél. : 03-85-42-52- de Bourgogne, 21 Dijon. Tél. : 03-80-74- et piano op. 94. 00. Durée : 1 h 30. De 50 F* à 150 F. 52-09. De 10 heures à 18 heures. Fermé Forsythe RÉGIONS Grange de Meslay, 37 Parçay-Meslay. Des voix dans la maison d’Orient ou le mardi. Jusqu’au 13 octobre. 20 F. Une sélection 11 heures, le 22. Tél. : 02-47-05-37-87. De Voyage des souvenirs EYMOUTIERS musique classique, danse, 60 F à 220 F. de Corine Miret et Stéphane Olry, mise Jean-Paul Riopelle : sculpture, peinture, de retour Xavier Phillips (violoncelle), Hüseyin en scène de Xavier Marchand. gravure théâtre et art Sermet (piano) Les Bernardines-salle de répétitions, 45, Espace Paul-Rebeyrolle, route de Prokofiev : Sonate pour violoncelle et rue d’Aubagne, 13 Marseille. 20 heures, Nedde, 87 Eymoutiers. Tél. : 05-55-69- MUSIQUE CLASSIQUE piano op. 119, Etude pour piano no 2, les 21, 24, 25, 26, 27. Tél. : 04-91-24-30- 58-88. De 10 heures à 19 heures. Du à Paris Pièces pour piano op. 52. Moussorgski : 40. Durée : 1 heure. 35 F* et 50 F. Der- 21 juin au 19 octobre. 20 F. BORDEAUX Les Tableaux d’une exposition. nières. HAZEBROUCK Eugène Onéguine Grange de Meslay, 37 Parçay-Meslay. Léonie Bathiat dite Arletty L’Œuvre gravé de Léon Spillaert (1881- Au Châtelet, le chorégraphe de Tchaïkovski. Jason Howard (Oné- 15 heures, le 22. Tél. : 02-47-05-37-87. De de et par Aurore Prieto, d’après des ex- 1947) américain présente guine), Mireille Delunsch (Tatiana), Han- 60 F à 220 F. traits d’interviews d’Arletty. Musée municipal, place Georges-De- na Schaer (Larina), ballet et chœur de Victor Tretiakov (violon), La Criée, 30, quai de Rive-Neuve, groote, 59 Hazebrouck. Tél. : 03-28-43- deux programmes l’Opéra de Bordeaux, Orchestre natio- Natalia Gutman (violoncelle), 13 Marseille. 20 h 30, les 21, 24, 26, 27 ; 44-46. Mercredi, jeudi, samedi de nal Bordeaux-Aquitaine, Louis Langrée Elisso Virssaladze (piano) 17 heures, le 22 ; 19 heures, le 25. Tél. : 10 heures à 12 heures et de 14 heures à (direction), Nicolas Joël (mise en scène), Chostakovitch : Trio pour piano, violon 04-91-54-70-54. Durée : 1 heure. 130 F* 17 heures ; dimanche de 10 heures à ENFIN, FORSYTHE. Peut-être tumes, Dana Caspersen a écrit les Andrée Renard (chorégraphie). et violoncelle op. 67. Tchaïkovski : So- et 150 F. 12 heures et de 15 heures à 17 heures. trop tard dans la saison, mais tant textes qu’elle récite avec sa voix Grand-Théâtre, 46, avenue du Parc-de- nate pour piano op. 37. MONTPELLIER Jusqu’au 31 juillet. 10 F. attendu avec ses ballets-concepts, monocorde et superbe. Boulot Lescure, 33 Bordeaux. 15 heures, le 22. Grange de Meslay, 37 Parçay-Meslay. La Maloca LIMOGES ses concepts-décors, et sa danse d’équipe. William Forsythe avance Tél. : 05-56-48-58-54. De 40 F à 320 F. 19 heures, le 22. Tél. : 02-47-05-37-87. De avec las Diabladas, les Tikunas, les William Wegman : rétrospective des coercitive, prise entre tangente et dans l’idée même de ce que pour- DIJON 60 F à 220 F. Wayuü, les Totonacas et les Guaranis. dessins Orchestre national d’Ile-de-France vertige. Ce chorégraphe est un rait être une compagnie. Avec tou- REIMS Château d’O, 857, rue Saint-Priest, Espace FRAC Limousin, les Coopéra- Brahms : Concerto pour violon et or- Beethoven Académie, 34 Montpellier. 18 heures, les samedi, di- teurs, impasse des Charentes, 87 Li- mathématicien de l’espace, un o jours Thom Willems, accompagné chestre. Schubert : Symphonie n 9 « La Vocaal Collectief manche, mardi, mercredi, jeudi, vendre- moges. Tél. : 05-55-77-08-98. De géomètre des corps. Le chaos, de Joel Ryan, à la musique. Suffi- Grande ». Evgueni Bushkov (violon), Beethoven : Cantate, Symphonie no 9 di. Tél. : 04-67-63-66-66. Durée : 12 heures à 19 heures ; samedi de d’accord, mais organisé au milli- samment fort pour quitter les fes- Jacques Mercier (direction). « avec un chœur final sur l’Ode à la joie 2 heures. 20 F* et 40 F. Jusqu’au 6 juillet. 14 heures à 19 heures. Fermé dimanche, mètre près. Sa compagnie, le Bal- tivals du Sud toutes affaires ces- Grand Théâtre, place du Théâtre, 21 Di- de Schiller ». Jan Caeyers (direction). La Baraque el Cafetin lundi et fêtes. Du 26 juin au 31 octobre. let de Francfort, vient avec une re- santes. jon. 20 h 30, le 26. Tél. : 03-80-30-61-00. Basilique Saint-Rémi, 53, rue Simon, 51 Château d’O, 857, rue Saint-Priest, 10 F. De 90 F à 160 F. prise, The Loss of Small Detail, et Reims. 19 heures, le 27. Tél. : 03-26-77- 34 Montpellier. 22 heures, du 26 au 3. LISLE-SUR-TARN DIVONNE-LES-BAINS 45-25. Tél. : 04-67-63-66-66. Durée : 1 h 30. De In situ, in visu : Michel Blazy une création, Sleepers Guts, qu’il Théâtre du Châtelet, 1, place du ૽ Christian Zacharias, STRASBOURG 40 F* à 70 F. Cour et jardin de la Mairie, place Paul- er o présente comme « un travail avec Châtelet, Paris 1 . M Châtelet. Marie-Luise Hinrichs Don Carlos Le Roi Lear Saissac, 81 Lisle-sur-Tarn. Tél. : 05-63-40- le Ballet de Francfort » : chacun des 1er programme : 20 h 30, du 20 au (piano à quatre mains) de Verdi. Keith Ikaïa Purdy (don Carlos), de William Shakespeare, mise en scène 45-45. De 9 heures à 12 heures et de dix danseurs a, en effet, apporté sa 25 juin ; 17 heures, le 22. 2e pro- Schubert : Polonaises D 599 et D 824, Di- Ana Maria Sanchez (Elisabeth de Valois), de Pierre Debauche. 14 heures à 18 heures ; samedi de contribution. Jacopo Godani a gramme : du 29 juin au 4 juillet. vertissement à la hongroise D 818, Fan- Giorgio Guiseppini (Philippe II), Chœur Château d’O, 857, rue Saint-Priest, 9 heures à 12 heures. Fermé dimanche. chorégraphié la troisième partie, Tél. : 01-40-28-28-40. De 50 F à taisie D 940. Orpheus de Sofia, Chœur de l’Opéra du 34 Montpellier. 22 heures, le 27. Tél. : Jusqu’au 28 septembre. 10 F. Théâtre du casino, 01 Divonne-les-Bains. Rhin, Orchestre philharmonique de 04-67-63-66-66. Durée : 3 heures. De Stephen Galloway a réalisé les cos- 190 F. LOCMINÉ 20 heures, le 22. Tél. : 04-50-40-34-34. Strasbourg, Paolo Olmi (direction), Ste- 40 F* à 100 F. Densité ou le Musée inimaginable : la De 180 F à 240 F. fano Vizioli (mise en scène), Nelly de La NICE discontinuité LILLE Pastellière (chorégraphie). Les Métamorphoses Domaine de Kerguéhennec, Bignan, 56 UNE SOIRÉE À PARIS Orchestre national de Lille Théâtre municipal, Opéra du Rhin, 19, d’Ovide, mise en scène de Christian Rist. Locminé. Tél. : 02-97-60-44-44. De Mahler : Le Chant de la Terre. Zhang place Broglie, 67 Strasbourg. 19 heures, Centre dramatique national, prome- 10 heures à 19 heures. Fermé lundi. Jus- Qiu Lin (mezzo-soprano), Stefan Margi- les 21 et 23. Tél. : 03-88-75-48-23. De 70 F nade des Arts, 06 Nice. 20 h 30, les 26 et qu’au 6 juillet. 25 F. Arts plastiques influencée par le soukouss zaïrois, ta (ténor), Jean-Claude Casadesus (direc- à 300 F. 27. Tél. : 04-93-80-52-60. Entrée libre. LONS-LE-SAUNIER tion). Et les 27 et 29 juin, à la Filature de Mul- Yan Pei-Ming : morts & vifs Cour Saint-Pierre qui a pour originalité de se danser Le Nouveau Siècle, 20, rue du Nouveau- house, tél. : 03-89-36-28-28. ART Musée des beaux-arts, place Philibert- La Cour Saint-Pierre est une allée en agitant frénétiquement un Siècle, 59 Lille. 20 h 30, le 23. Tél. : 03-20- TOULOUSE ALBI de-Chalon, 39 Lons-le-Saunier. Tél. : 03- fleurie avec chats, chiens, enfants mouchoir. Au cours de cette 12-82-40. De 110 F à 140 F. Rigoletto In situ in visu : Patrick Blanc 84-47-64-30. De 10 heures à 12 heures et et artistes. Accompagnés par soirée ouverte par le groupe François-René Duchable (piano) de Verdi. Paolo Gavanelli, Alain Fondary Moulins albigeois, 41, rue Porta, 81 Albi. de 14 heures à 18 heures ; samedi, di- l’Harmonie Des Vents dans la antillais C’Kans, Meiway Beethoven : Sonate pour piano op. 109. (Rigoletto), Kathleen Cassello, Yelda Ko- Tél. : 05-63-77-32-13. De 10 heures à manche et jours fériés de 14 heures à plaine, des plasticiens, des présentera son nouvel album Les Chopin : Scherzos, Berceuse. Liszt : dalli (Gilda), Chœur et orchestre natio- 12 heures et de 14 heures à 18 heures ; 17 heures. Fermé mardi. Jusqu’au 21 Etudes d’exécution transcendante. nal du Capitole de Toulouse, Maurizio dimanche et lundi de 14 heures à septembre. 10 F. photographes, des sculpteurs Génies vous parlent (Lusafrica). Bergerie, 36 Nohant. 21 heures, le 27. Arena (direction), Nicolas Joël (mise en 18 heures. Fermé les 14 juillet et 15 août. LYON exposeront leurs œuvres. Une New Morning, 7-9, rue des Tél. : 02-54-48-22-64. 200 F. scène). Fermé mardi. Jusqu’au 21 septembre. Un combat pour l’art moderne, hom- manière différente de concevoir Petites-Ecuries, Paris 10e. PARÇAY-MESLAY Théâtre du Capitole, place du Capitole, Entrée libre. mage à René Deroudille la Fête de la musique. Parmi les Mo Château-d’Eau. 20 h 30, le 20. Elena Brilova (soprano), 31 Toulouse. 15 heures, le 22 ; 20 h 30, le In situ in visu : Valérie Jouve, Musée des beaux-arts, palais Saint- exposants, on remarque Gérard Tél. : 01-45-23-51-41. Irina Romischevskaia 24. Tél. : 05-61-22-80-22. De 110 F à 350 F. Robert Milin Pierre, 20, place des Terreaux, 69 Lyon. Omez, Rémi Nicolas, Philippe De 110 F à 130 F. (mezzo-soprano), Centre culturel de l’Albigeois, place de Tél. : 04-72-10-17-40. De 10 h 30 à DANSE 13 heures et de 14 h 15 à 18 heures. Fer- Nouail, Emilie Rouault, Fivel, et Compagnie Blanca Li Alexei Martinov (ténor), l’Amitié, 81 Albi. Tél. : 05-63-49-72-72. Victor Tretiakov (violon), ANGERS De 14 heures à 19 heures. Fermé lundi. mé lundi et mardi. Jusqu’au 17 août. beaucoup d’autres. La danseuse et chorégraphe Alexander Melnikov (piano) Shantala, Jordi Savall, Jusqu’au 28 septembre. Entrée libre. 25 F. Cour Saint-Pierre, 47 bis, avenue andalouse Blanca Li interprète, Chostakovitch : De la poésie populaire Montserrat Figueras ANDILLAC NÎMES de Clichy, Paris 17e. avec sept autres danseuses juive, extraits, Préludes et fugues. Pro- Une évocation musicale In situ in visu : Patrick Corillon Giuseppe Penone Mo La Fourche. De 12 heures à comédiennes, sa récente kofiev : Sonate pour violon et piano et chorégraphique. Château-musée du Cayla, 81 Andillac. Carré d’art - Musée d’art contemporain, 19 heures, les 20, 21 et 22. composition Stress (Pète pas les op. 80. Grand-Théâtre, 7, place du Ralliement, Tél. : 05-63-33-90-30. De 10 heures à place de la Maison-Carrée, 30 Nîmes. Tél. : 04-66-76-35-70. De 10 heures à Tél. : 01-43-87-30-82. plombs), inspirée par les Grange de Meslay, 37 Parçay-Meslay. 49 Angers. 20 h 30, le 24. Tél. : 02-41-87- 12 heures et de 14 heures à 18 heures. 21 heures, le 21. Tél. : 02-47-05-37-87. De 80-80. De 100 F à 150 F. Fermé mardi. Jusqu’au 21 septembre. 18 heures. Fermé lundi. Jusqu’au 7 sep- Ensemble Phoenix dépressions provoquées par la vie 60 F à 220 F. MONTPELLIER 10 F. tembre. 24 F. Zygel, Zavaro, Escaich, en milieu urbain. Ce spectacle Régis Pasquier (violon), Mathilde Monnier ARRAS NOIRMOUTIER Connesson, Girard : la jeune énergique, dans lequel sont Roland Pidoux (violoncelle), Arrêtez, arrêtons, arrête. Hommage à Jean Legros (1917-1981), Richard Texier : l’œuvre gravé, garde de la musique notamment détournés de leur Jean-Claude Pennetier (piano) Studio du centre chorégraphique, les œuvres 1973-1981 de 1985 à 1997 contemporaine tonale en France usage habituel des objets urbains Tchaïkovski : Trio pour piano, violon et Ursulines, 34 Montpellier. 20 h 30, les Centre culturel Noroît, 6-9, rue des Ca- Château, place d’Armes, 85 Noirmou- tier. Tél. : 02-51-39-10-42. De 10 heures à regroupe des compositeurs aux et familiers, sur une musique de violoncelle « A la mémoire d’un grand 22, 24, 26, 29 et 30 juin et le 2 juillet ; pucins, 62 Arras. Tél. : 03-21-71-30-12. De 15 heures à 19 heures et sur rendez- 19 heures. Jusqu’au 15 septembre. 20 F. talents divers regroupés sour la Tao Gutierrez et Cristina vous. Fermé mardi. Jusqu’au 27 juillet. RABASTENS bannière « Nouvelle musique ». Hernandez, a été créé en janvier Publicité Entrée libre. In situ, in visu : Daniel Buren Certains sont des polémistes un au Théâtre Jean Vilar de Suresnes. BÉTHUNE Promenade des Lices, 81 Rabastens. Tél. : peu « courts », à l’occasion des Théâtre de la Bastille, 76, rue de la Cinq artistes de l’abstraction : 05-63-33-64-00. Jusqu’au 28 septembre. critiques musicaux tellement Roquette, Paris 11e. Mo Bastille, Debré, Féraud, Hartung, Miotte Entrée libre. RENNES béats devant leurs maîtres qu’ils Voltaire. 21 heures, les 20, 21, 24, Espace culturel Saint-Pry, rue Saint-Pry, Alain Clément : peintures, dessins en oublient toute mesure. Ce sont 25, 26, 27 et 28 ; 17 heures, les 22 et 62 Béthune. Tél. : 03-21-68-40-74. Lundi, jeudi de 12 heures à 14 heures ; mercre- Oniris galerie d’art contemporain, en tout cas des musiciens qu’il 29. Tél. : 01-43-57-42-14. 100 F. di, samedi, dimanche de 14 heures à 38, rue d’Antrain, 35 Rennes. Tél. : 02- faut aller écouter pour se forger Elisabeth Disdier 18 heures. Jusqu’au 5 juillet. Entrée 99-36-46-06. De 15 heures à 19 heures et une opinion. Vol plané, la pièce de la libre. sur rendez-vous. Fermé dimanche et Kernis : Air, Musica Celestis. chorégraphe Elisabeth Disdier, est BORDEAUX lundi. Jusqu’au 12 juillet. Zavaro : Portrait. Zygel : Grounds. inspiré de Vol de sucettes, un livre Rosa Bonheur (1822-1899) ROCHECHOUART Richard Deacon : Show and Tell Escaich : Variations gothiques. de Vincent Ravalec. Véronique Musée des beaux-arts - galerie des beaux-arts, place du Colonel-Raynal, 33 Musée départemental d’art contempo- Connesson : Les Rapaces. Girard : Rousseau, danseuse rain, château, 87 Rochechouart. Tél. : o Bordeaux. Tél. : 05-56-10-17-49. De Mouvement n 2. Messiaen : Le contemporaine, ne se laisse pas 10 heures à 12 h 30 et de 13 h 30 à 05-55-03-77-77. De 10 heures à 12 h 30 Merle roi. impressionner par Steevy Gustave 18 heures ; nocturne mercredi de et de 13 h 30 à 18 heures. Fermé mardi. Salle Pleyel, 252, rue du et Jean-Claude Pambe-Wayack, 21 heures à 23 heures. Fermé mardi. Jus- Jusqu’au 28 septembre. 15 F. ROUEN Faubourg-Saint-Honoré, Paris 8e. excellents rappeurs. Les équilibres qu’au 29 août. 20 F. Pastels de Joan Mitchell o Rafael Canogar M Ternes. 20 h 30, le 20. risqués du hip-hop dessinent les Musée des beaux-arts, square Verdrel, Tél. : 01-45-61-53-00. lignes brisées de ses vies en sursis. Arrêt sur l’image Galerie, 13, rue Buffon, 33 Bordeaux. Tél. : 05-56-48-56-36. De 76 Rouen. Tél. : 02-35-71-28-40. De Meiway Dix-Huit Théâtre, 16, rue 14 h 30 à 19 heures ; le matin sur rendez- 10 heures à 18 heures. Fermé mardi et e Toujours très en forme sur scène, Georgette-Agutte, Paris 18 . vous. Fermé dimanche. Jusqu’au 30 juin. fêtes. Jusqu’au 21 novembre. 20 F. ce chanteur ivoirien revendique Mo Guy-Môquet. 20 h 30, les 20 et Entrée libre. ROYAN Alberto Magnelli : les années l’invention d’un genre : le zoblazo. 21. Tél. : 01-42-26-47-47. BOURGES ultimes, peintures 1956-1969 Antonio Segui, En fait une musique fortement De 80 F à 120 F. Centre d’arts plastiques, galerie des rétrospective de l’œuvre Voûtes du port, quai Amiral-Meyer, 17 22 heures, le 23 ; 19 heures, le 25 juin et sur papier Royan. Tél. : 05-46-39-20-52. De le 1er juillet. Tél. : 04-67-60-07-40. 80 F. Maison de la culture, place André-Mal- DOBERMANN (**) LA MÔME SINGE 15 heures à 19 heures. Jusqu’au 28 sep- Compagnie Ea Sola raux, 18 Bourges. Tél. : 02-48-67-06-07. CINÉMA Film français de Jan Kounen, avec Film américain-chinois de Xiao-Yen tembre. Entrée libre. Il a été une fois. De 12 heures à 19 heures ; les soirs de Vincent Cassel, Tcheky Karyo, Monica Wang, avec Fu Di, Fang Shu, Yang SAINT-ETIENNE NOUVEAUX FILMS Opéra-Comédie, 11, boulevard Victor- spectacle jusqu’à minuit. Fermé di- Bellucci, Antoine Basler, Dominique Guang, Yang Lin, Chang Hung-Mei, Erik Dietman, sculptor classicus Hugo, 34 Montpellier. 20 h 30, le 23. manche et lundi. Jusqu’au 23 sep- AUTRE CHOSE À FOUTRE QU’AIMER Bettenfeld, Romain Duris (1 h 45). Wang Yang (1 h 35). Musée d’art moderne, La Terrasse, 42 Tél. : 04-67-60-07-40. 80 F. tembre. Entrée libre. Film français de Carole Giacobbi, avec UGC Ciné-cité les Halles, dolby, 1er ; VO : 14-Juillet Beaubourg, 3e (+) ; Ely- Saint-Etienne. Tél. : 04-77-79-52-52. De Ballet atlantique Régine Chopinot CAEN Hélène de Saint-Père, Michèle Moretti, Gaumont Opéra I, dolby, 2e (01-43-12- sées Lincoln, 8e (01-43-59-36-14) ; Sept 10 heures à 18 heures. Fermé jours fé- Paroles de feu. François Stahly Luca Vellani, Frédéric Quiring, Samy 91-40 +) ; Rex, dolby, 2e (01-39-17-10- Parnassiens, 14e (01-43-20-32-20) ; riés. Du 27 juin au 7 septembre. 27 F. Studio du centre chorégraphique, les Abbaye aux Dames, place Reine-Ma- Naceri, Moussa Maaskri (55 min.). 00) ; UGC Montparnasse, dolby, 6e ; LE SAINT SAINT-VAAST-LA-HOUGUE e Ursulines, 34 Montpellier. 22 heures, les thilde, 14 Caen. Tél. : 02-31-06-98-44. De Reflet Médicis, salle Louis-Jouvet, 5 UGC Odéon, dolby, 6e ; Gaumont Ma- Film américain de Phillip Noyce, avec François Stahly 24 et 25. Tél. : 04-67-60-07-40. 80 F. 14 heures à 18 heures. Jusqu’au 15 sep- (01-43-54-42-34) ; Le Cinéma des ci- rignan, dolby, 8e (+) ; UGC Normandie, Val Kilmer, Elizabeth Shue, Rade Ser- Ile de Tatihou, 50 Saint-Vaast-La- e Compagnie Antonio Gadès tembre. Entrée libre. néastes, 17 (01-53-42-40-20 +). dolby, 8e ; Paramount Opéra, dolby, 9e bedzija, Valery Nikolaev, Henry Good- Hougue. Tél. : 02-33-23-19-92. De Carmen. CASTRES LA CICATRICE (01-47-42-56-31 +) ; Majestic Bastille, man, Alun Armstrong (1 h 57). 10 heures à 17 heures. Jusqu’au 15 sep- Corum-Opéra Berlioz, esplanade In situ in visu : Paul-Armand Gette Film polonais de Krzysztof Kieslowski, dolby, 11e (01-47-00-02-48 +) ; UGC VO : UGC Ciné-cité les Halles, dolby, tembre. 50 F. Charles-de-Gaulle, 34 Montpellier. Centre d’art contemporain, 35, rue avec Franciszek Pieczka, Jerzy Stuhr, Lyon Bastille, dolby, 12e ; UGC Gobe- 1er ; Gaumont Opéra I, dolby, 2e (01-43- VALENCE 20 h 30, les 25, 26, 27 et 28. Tél. : 04-67- Chambre-de-l’Edit, 81 Castres. Tél. : 05- Mariusz Dmochowski, Jan Skotnicki, lins, dolby, 13e ; Gaumont Alésia, dol- 12-91-40 +) ; 14-Juillet Odéon, dolby, Bernard Cathelin : rétrospective 1957- 60-07-40. De 210 F à 250 F. 63-59-30-20. De 10 heures à 12 heures et Stanislaw Igar, Michal Tarkowski by, 14e (01-43-27-84-50 +) ; Gaumont 6e (+) ; UGC Montparnasse, 6e ; Gau- 1997 Centre chorégraphique de 14 heures à 18 heures ; samedi, di- (1 h 44). Parnasse, dolby, 14e (+) ; Miramar, dol- mont Marignan, dolby, 8e (+) ; UGC Musée, 4, place des Ormeaux, 26 Va- e de Rennes et de Bretagne manche et lundi de 15 heures à VO : 14-Juillet Beaubourg, 3 (+) ; 14- by, 14e (01-39-17-10-00 +) ; Gaumont George-V, THX, dolby, 8e ; UGC Gobe- lence. Tél. : 04-75-79-20-80. De 14 heures e Bernardo Montet : Issê Timossé. 18 heures. Fermé les 14 juillet et 15 août. Juillet Odéon, 6 (+) ; 14-Juillet-sur- Convention, dolby, 15e (01-48-28-42- lins, 13e ; 14-Juillet Beaugrenelle, dol- à 18 heures ; mercredi, samedi et di- e Cour Jacques-Cœur, centre de la Vieille Jusqu’au 10 octobre. Entrée libre. Seine, 19 (+). 27 +) ; Pathé Wepler, dolby, 18e (+) ; 14- by, 15e (+) ; Majestic Passy, dolby, 16e manche de 9 heures à 12 heures et de Ville, 34 Montpellier. 22 heures, le 26. CHENONCEAU LE DÉMÉNAGEMENT Juillet-sur-Seine, dolby, 19e (+) ; Le (01-42-24-46-24 +) ; UGC Maillot, 17e ; 14 heures à 18 heures. Jusqu’au 7 sep- Tél. : 04-67-60-07-40. 80 F. Miquel Barcelo Film français d’Olivier Doran, avec Da- Gambetta, dolby, 20e (01-46-36-10- 14-Juillet-sur-Seine, dolby, 19e (+). tembre. 15 F. Ballet de Cali Château, 37 Chenonceau. Tél. : 02-47- nyBoon, Emmanuelle Devos, Sami 96 +). SMILLA VANNES Ivan Favier : L’Intuition de l’invisible. 23-90-07. De 9 heures à 19 heures. Jus- Bouajila, Marine Delterme, Serge Ha- Film germano-danois de Bille August, Geneviève Asse : le volume JAMES ET LA PÊCHE GÉANTE Opéra-Comédie, 11, boulevard Victor- qu’au 3 novembre. 45 F (parc et châ- zanavicius, Dieudonné (1 h 30). avec Julia Ormond, Gabriel Byrne, Ri- et le trait er Dessin animé américain de Henry Se- Hugo, 34 Montpellier. 20 h 30, le 27. teau). Gaumont les Halles, dolby, 1 (01-40- chard Harris, Vanessa Redgrave, Robert La Cohue, Musée de Vannes, 9 et 15, e lick, (1 h 20). Tél. : 04-67-60-07-40. 80 F. COLMAR 39-99-40 +) ; UGC Danton, dolby, 6 ; Loggia, Jim Broadbent (2 h). place Saint-Pierre, 56 Vannes. Tél. : 02- e VO : UGC Ciné-cité les Halles, dolby, Grandville/Bastin/Diverrès Tal-Coat (1905-1985) Gaumont Ambassade, 8 (01-43-59-19- VO : Gaumont les Halles, dolby, 1er (01- 97-47-35-86. De 10 heures à 18 heures. e 1er ; 14-Juillet Hautefeuille, dolby, Olivia Grandville : Duodénum. Christine Musée d’Unterlinden, 68 Colmar. Tél. : 08 +) ; UGC George-V, dolby, 8 ; Gau- 40-39-99-40 +) ; Gaumont Opéra Impé- Fermé jours fériés. Jusqu’au 12 octobre. e 6e (+) ; Gaumont Marignan, dolby, Bastin : La Fugue. Catherine Diverrès : 03-89-20-15-50. De 9 heures à 18 heures. mont Opéra Français, dolby, 9 (01-47- rial, dolby, 2e (01-47-70-33-88 +) ; 14- 28 F. e 8e (+) ; UGC George-V, dolby, 8e. Stance II. Jusqu’au 14 septembre. 30 F. 70-33-88 +) ; UGC Lyon Bastille, 12 ; Juillet Hautefeuille, dolby, 6e (+) ; Gau- VENCE e VF : UGC Ciné-cité les Halles, dolby, 1er ; Grand-Théâtre, 34, rue de la Scellerie, CROUTTES-VIMOUTIERS Gaumont Gobelins Fauvette, dolby, 13 mont Ambassade, dolby, 8e (01-43-59- La Modernité après 1958, Rex, dolby, 2e (01-39-17-10-00) ; 14-Juil- 37 Tours. 20 h 45, le 24. Tél. : 02-47-36- François Stahly (01-47-07-55-88 +) ; Gaumont Alésia, 19-08 +) ; UGC George-V, 8e ; La Bastille, les nouveaux réalistes e let Hautefeuille, dolby, 6e (+) ; Gau- 46-00. 110 F. Le prieuré Saint-Michel, 61 Crouttes-Vi- 14 (01-43-27-84-50 +) ; Gaumont Par- dolby, 11e (01-43-07-48-60) ; Sept Par- Galerie Beaubourg, château Notre- e mont Marignan, dolby, 8e (+) ; UGC Compagnie Käfig moutiers. Tél. : 02-33-39-15-15. De nasse, 14 (+) ; Gaumont Convention, nassiens, dolby, 14e (01-43-20-32-20) ; Dame-des-Fleurs, 2618, route de Grasse, e George-V, dolby, 8e ; Paramount Opé- Käfig. 14 heures à 19 heures. Fermé lundi, mar- 15 (01-48-28-42-27 +) ; Pathé Wepler, 14-Juillet Beaugrenelle, dolby, 15e (+). 06 Vence. Tél. : 04-93-24-52-00. De e e ra, dolby, 9e (01-47-42-56-31 +) ; UGC Palais des congrès Vinci, 26, boulevard di et mercredi. Jusqu’au 15 septembre. dolby, 18 (+) ; Le Gambetta, 20 (01-46- (**) Film interdit aux moins de 16 ans. 11 heures à 19 heures. Fermé dimanche Lyon Bastille, 12e ; Gaumont Gobelins Heurteloup, 37 Tours. 20 h 45, le 26. 35 F. 36-10-96 +). (+) Réservation au 01-40-30-20-10. et lundi. Du 27 juin au 31 octobre. Fauvette, dolby, 13e (01-47-07-55- Tél. : 02-47-36-46-00. 110 F. DIJON VILLEURBANNE 88 +) ; Gaumont Alésia, dolby, 14e (01- Sylvia Bossu : œuvres 1988-1995 Identité 43-27-84-50 +) ; Gaumont Parnasse, THÉÂTRE Espace FRAC, 49, rue de Longvic, 21 Di- Le Nouveau Musée - Institut d’art dolby, 14e (+) ; 14-Juillet Beaugrenelle, TOUS LES FILMS PARIS/PROVINCE jon. Tél. : 03-80-67-18-18. De 14 heures à Commandez vos CHALON-SUR-SAÔNE contemporain, 11, rue Docteur-Dolard, dolby, 15e (+) ; Gaumont Convention, 18 h 30. Fermé dimanche. Jusqu’au Italienne avec orchestre 69 Villeurbanne. Tél. : 04-78-03-47-00. dolby, 15e (01-48-28-42-27 +) ; Majestic 23 août. Entrée libre. livres par Minitel 3615 LEMONDE de Jean-François Sivadier, mise en scène De 13 heures à 19 heures. Fermé mardi. Passy, dolby, 16e (01-42-24-46-24 +) ; Prague 1900-1938, capitale secrète des de l’auteur. Du 27 juin au 31 octobre. 20 F. 36 15 LEMONDE Pathé Wepler, dolby, 18e (+) ; 14-Juillet- ou tél. : 08-36-68-03-78 (2,23 F/mn) Espace des arts, 5 bis, avenue Nicé- avant-gardes 2,23 F la minute sur-Seine, dolby, 19e (+). phore-Niepce, 71 Chalon-sur-Saône. Musée des beaux-arts, palais des Etats (*) Tarifs réduits. LeMonde Job: WMQ2106--0033-0 WAS LMQ2106-33 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 10:04 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0401 Lcp: 196 CMYK

33 COMMUNICATION LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997

PRESSE La fusion du groupe de 18 juin, par les actionnaires. Pour une nouvelle demande de déro- sant neuf questions, concernant no- nouveau groupe résultant de la fu- magazines fondé il y a quarante- qu’elle soit totalement acquise, il gation à l’obligation d’OPA. b UN tamment des prestations financières sion veut accroître sa diversification deux ans par Daniel Filipacchi et reste à connaître la décision du ACTIONNAIRE minoritaire d’Ha- et le réseau de radio Skyrock. b ÉDI- internationale en implantant hors Franck Ténot avec l’activité presse Conseil des marchés financiers chette, habitué des procédures, a TEUR d’une centaine de magazines de France des titres comme Entre- d’Hachette a été votée, mercredi auprès duquel Hachette a déposé toutefois perturbé la réunion en po- répartis dans vingt-huit pays, le vue et Paris-Match. Gérald de Roquemaurel accède à la présidence d’Hachette Filipacchi Médias La nouvelle entité résultant de la fusion de Filipacchi Médias avec Hachette Filipacchi Presse édite cinquante et un magazines en France. La filiale presse du groupe Lagardère souhaite intensifier son développement international et prépare une édition en chinois de « Paris-Match »

DANIEL FILIPACCHI tire sa ré- tion comme PDG de Gérald de Photo, etc., ainsi que le contrôle du par le marché. La société pèse au- chette Filipacchi Médias. Cette de- Hachette Filipacchi Médias vérence. Mercredi 18 juin, les ac- Roquemaurel, ancien vice-pré- réseau de radio Skyrock. Filipacchi jourd’hui 11,1 milliards de francs et mande avait été accordée le compte développer la stratégie de tionnaires de Filipacchi Médias sident du groupe, descendant de Médias, qui a réalisé en 1996 un dégage un résultat d’exploitation 3 avril, mais la cour d’appel de Pa- diversification internationale du ont tourné une page de l’histoire Louis Hachette. chiffre d’affaires de 1,5 milliard de de 795 millions de francs. Elle pu- ris avait annulé cet avis, à la suite groupe, présent dans vingt-huit de la presse magazine en France. L’assemblée générale a autorisé francs, contrôlait 34 % d’Hachette blie cinquante et un magazines en d’une plainte déposée par un ac- pays. Entrevue a été créé en Es- Côte à côte, « Roger » (Thérond), la complexe opération de fusion Filipacchi Presse (Elle, Télé 7 jours, France et cent huit dans le monde. tionnaire minoritaire, Alain Géni- pagne et des projets de déclinai- « Franck » (Ténot) et « Daniel » des deux sociétés cousines, Ha- Car and Drivers, Woman’s day, Le groupe se fixe comme objectif teau, à l’origine de plusieurs pro- son de Paris-Match dans deux pays (Filipacchi) semblaient passer, chette Filipacchi Presse et Filipac- etc.)– aux côtés de Lagardère SCA d’atteindre un chiffre d’affaires de cédures contre Jean-Luc européens sont à l’étude. Un nu- avec la bénédiction de « Jean- chi Médias. Jusque-là, Filipacchi (66 %)- qui a réalisé un chiffre d’af- 13 milliards de francs et un résultat Lagardère. La cour a estimé que la Luc » (Lagardère), le relais à « Gé- Médias était détenu à 49,9 % par faires de 9,5 milliards de francs (Le d’exploitation de plus d’un mil- décision du CMF devait attendre rald » (de Roquemaurel), nouveau les Nouvelles éditions musicales Monde du 24 avril). liard, en 1999. que l’assemblée générale des ac- Vingt-sept titres patron d’Hachette Filipacchi Mé- modernes (NEMM), dont les deux La nouvelle société Hachette Fi- tionnaires ait eu lieu. dias. Le conseil d’administration actionnaires sont Daniel Filipacchi lipacchi Médias (HFM) sera déte- QUESTIONS À L’ASSEMBLÉE Absent, Alain Géniteau a quand aux Etats-Unis de la nouvelle société a entériné, (60 %) et Franck Ténot (40 %). La- nue à 65,9 % par Hachette SA, la fi- Le groupe Lagardère a décidé de même perturbé la sérénité de cette après l’assemblée, la démission de gardère SCA en détenait 3,7 %, le liale communication du groupe déposer auprès du Conseil des cérémonie des adieux. Il avait en La branche américaine, Ha- Daniel Filipacchi – nommé pré- reste des actions (46,4 %) étant Lagardère, qui détient directement marchés financiers (CMF) une effet adressé une liste de neuf chette Filipacchi Magazines, sident d’honneur du groupe et qui dans le public. Filipacchi Médias 1,5 % d’HFM. Daniel Filipacchi et nouvelle demande de dérogation à questions qui a été lue lors de l’as- comprend vingt-sept magazines reste chairman (président) des ac- détenait en propre des journaux Franck Ténot conservent 13,1 % du l’obligation de dépôt d’une offre semblée. Il a insisté sur des dont la plupart ont été rachetés tivités américaines –, et la nomina- comme Paris-Match, Pariscope, capital, dont 19,4 % sont détenues publique d’achat des titres d’Ha- « conventions particulières », en 1988 à CBS, pour 712 millions conclues « avec des sociétés dans de dollars. Le groupe s’est déve- lesquelles leurs dirigeants sociaux loppé surtout par acquisitions, ont des intérêts ». Il relève ainsi avec quelques lancements dont L’empereur du papier glacé qu’en 1996 « Filipacchi Médias a le Elle américain et le presti- versé 11,2 millions de francs à gieux magazine politique « IL VAUT MIEUX partir deux ou trois ans trop réussi une performance en faisant ce qui se début des années 60, ces fous de musique NEMM et Hachette Filipacchi George, dirigé par John Kennedy, tôt que trop tard. » Daniel Filipacchi, après avoir concrétise aujourd’hui avec cette fusion. On a partent chez les « yé-yé » avec « Salut les co- Presse, 19 millions de francs à Ma- fils du président assassiné. Da- annoncé sa démission, ne semble pas avoir de réussi à créer une synergie et à faire une famille. » pains », toujours sur Europe 1, qui deviendra tra Hachette Général, 24,4 millions vid Pecker dirige Hachette Fili- grands regrets. Il a mûri sa décision et part, à « J’avais vingt ans, une Ford T. Bird et un Rol- aussi un magazine et... un phénomène. Le pre- de francs à NEMM et NEMM Ges- pacchi Magazines depuis six ans soixante-neuf ans, « content d’être en forme, en leiflex. C’est ainsi que j’ai commencé à faire du mier numéro est tiré à 100 000 exemplaires. Un tion, 10,4 millions de francs à Lin- et a employé les grands moyens reportage photo à Paris-Match », confie-t-il à an après, Salut atteignait le million d’exem- coln Publishing, soit un total de coût pour améliorer sa rentabilité, PORTRAIT L’Expansion, en 1974. A treize ans, Daniel Fili- plaires. de prestations de 65 millions de coupant dans les effectifs sala- Daniel Filipacchi a réussi pacchi quitte l’école pour devenir apprenti-ty- Daniel Filipacchi a appliqué la même recette francs ». riés des rédactions, dont l’essen- pographe et, pendant la guerre, compose Au à Mademoiselle Age tendre, puis deviendra Ces prestations versées à tiel est assuré par des journa- à bâtir un ensemble de presse Rendez-vous allemand, de Paul Eluard. Il restera l’« empereur du cul », avec Lui, Union, Newlook, NEMM, en Europe, et à Lincoln listes à la pige. Il a plus que qui se conjugue étroitement fidèle aux livres – son père, Henri, venu de etc. En 1976, il franchit une nouvelle étape en Publishing, société contrôlée par doublé le chiffre d’affaires avec ses passions Smyrne en 1922, a créé avec Jacques Schifrin, reprenant, avec son complice Roger Thérond, Daniel Filipacchi aux Etats-Unis, (560 millions de dollars en 1996, « La Pléiade » et le Livre de poche – au point de Paris-Match, créé par l’un des hommes de recouvrent « l’animation des titres, soit 3,2 milliards), dont 75 % sont devenir l’un des meilleurs collectionneurs de presse qu’il admire le plus, Jean Prouvost. Avec la participation aux choix et aux constitués par des recettes pu- laissant la société dans de bonnes conditions ». livres surréalistes. Toujours bronzé, lunettes fu- Hachette et Jean-Luc Lagardère, il devient un conseils rédactionnels, l’expertise de blicitaires. La branche presse ne Avant d’annoncer sa démission, il était impa- mées, cravates colorées, Daniel Filipachi a bâti drôle de gestionnaire et consacre la moitié de sa tous projets de lancement de titres représente que le tiers d’Ha- tient de dire « un dernier mot » : « Je pense à un empire de papier glacé, avec tout ce qu’il ai- vie aux Etats-Unis, où il dirige la filiale inter- nouveaux et d’investissements ». chette aux Etats-Unis : en plus 1955, à Jazz magazine et à tout ce que nous mait. « Je suis trop passionné et mes passions nationale du groupe. Il se retire aujourd’hui, Quant aux « management fees » de du réseau de distribution de avons créé et aussi arrêté, avec Franck Ténot, à la m’épuisent : le jazz, la photo, le bateau, le ski, le sans jamais avoir renié l’une de ses devises : Matra Hachette, ce sont des hono- livres et de magazines Curtis reprise de Paris-Match. » « Quand Jean-Luc [La- cinéma, la peinture, le surréalisme », avoue-t-il. « J’ai toujours considéré que l’avenir appartient raires de gestion correspondant à (622 millions de dollars de gardère] m’a proposé de participer, aux débuts En 1955, il crée, avec Franck Ténot – qu’il ne aux gens qui se lèvent tard. » des « interventions de direction gé- chiffre d’affaires), figure Grolier, des années 80, à la reprise d’Hachette, la société quittera jamais –, une émission de jazz sur Eu- nérale » et le groupe a répondu à acquis en 1988 pour 850 millions n’était pas brillante. Elle perdait de l’argent. On a rope 1 et son premier journal, Jazz magazine. Au A. S. Alain Géniteau que « ces presta- de dollars, dettes comprises. tions touchent la stratégie » et doivent donc être protégées. Autre question de M.Géniteau : méro spécial de l’hebdomadaire va L’imprimerie du « Monde » bloquée par des salariés des NMPP l’entrée de Skyrock dans le groupe être réalisé en chinois à l’occasion Lagardère, qui possède déjà Eu- de la rétrocession de Hongkong. PLUSIEURS dizaines d’ou- ministre Lionel Jospin à l’Assem- les autres quotidiens nationaux Cette action avait gravement rope 1, Europe 2 et RFM, ce qui En France, Hachette va consolider vriers du Livre CGT ont empêché blée nationale, vendredi 20, l’édi- paraissant le matin (Le Figaro, Li- perturbé leur distribution. Les risque de lui faire dépasser le seuil ses lancements de 1996 : Quo, Top l’édition du Monde, datée du tion du Monde devait être tirée bération, La Tribune, L’Humanité, militants du Livre CGT en- des 150 millions de personnes des- Famille et le supplément Fémina. vendredi 20 juin, de sortir de son dans des proportions supérieures etc.) avaient été victimes de l’ir- tendent ainsi protester contre la servies fixé par la loi. Hachette a Quant à l’achat du Figaro, « tout imprimerie d’Ivry-sur-Seine (Val- à l’accoutumée (600 000 exem- ruption nocturne de quelque 150 restructuration décidée par la di- répliqué qu’« aucune vente d’au- est envisageable, rien n’est d’actua- de-Marne), en bloquant le site plaires au lieu de 510 000 exem- à 200 militants du Livre CGT rection des NMPP, prévoyant la cun réseau n’est en cours » et a dé- lité, et réciproquement ». d’impression du journal. Les mi- plaires en moyenne). dans trois imprimeries pari- mise en place d’une seule équipe menti que Franck Ténot ait déposé litants du Livre CGT, pour la plu- Dans la nuit du 17 au 18 juin, siennes (Le Monde du 19 juin). au lieu de deux dans les centres une offre de reprise de Skyrock. Alain Salles part des salariés des Nouvelles de distribution de Rungis et de Messageries de la presse pari- Saint-Denis, sans modification sienne (NMPP), ont envahi en fin UN MAUVAIS COUP entreprise de presse ne passe de salaire ni suppressions d’em- de matinée les abords des ate- pas, fatalement, par l’abandon plois. Les retards apportés à liers et l’aire de stationnement LE MONDE est un quotidien de sa liberté et sa vente au plus cette mise en place ont incité la des camionnettes de livraison du indépendant. En termes écono- offrant. direction des NMPP à décider de journal, alors que 5 000 exem- miques, cet engagement signi- L’opération dont a été vic- passer à cette équipe unique le plaires seulement avaient pu être fie que sa liberté dépend de ses time, jeudi, notre journal est 7 juilllet. imprimés. Deux véhicules ont pu ventes : c’est la confiance de donc un mauvais coup. Elle ne Le Comité intersyndical du échapper à ce blocus et gagner ses lecteurs qui lui permet de peut se réclamer ni de la liber- Livre parisien (CGT) a réaffirmé, Paris, où ils ont approvisionné, rester un journal de journa- té de la presse, ni de l’ambition jeudi 19 juin, en soirée, son sou- avec les exemplaires fabriqués, listes, résistant aux pressions sociale. Un numéro exception- tien à ces opérations des ouvriers quelques kiosques, dont ceux de des pouvoirs, quels qu’ils nel du Monde n’a pas été mis des NMPP. Le bureau du Comité l’Assemblée nationale et de l’hô- soient. en vente en raison d’un conflit Inter a appelé « solennellement » tel Matignon. Le Monde est une entreprise qui ne nous concerne pas et Yves Sabouret, directeur général Pour éviter des incidents, le di- sociale. Originalité tenace dans dont nous n’avons pas la maî- des NMPP, à « suspendre le pas- recteur du Monde, Jean-Marie l’univers de la presse, il s’ap- trise. En s’engageant dans sage en équipe unique fixé au Colombani, a décidé de stopper puie sur une culture spécifique, cette impasse, certaines caté- 7 juillet » et il a fait savoir qu’il la production. Les ouvriers qui reposant sur l’actionnariat de gories ouvrières, loin de ren- allait tenir une réunion lundi 23 empêchaient la fabrication ont ses salariés, le respect du dia- forcer le syndicalisme, juin, à 11 heures, à la Maison du levé le blocus aux alentours de 19 logue social, la coopération de prennent le risque de le discré- Livre, « afin de décider d’une ac- heures. Compte tenu de l’actuali- métiers différents autour diter. tion des travailleurs de la presse té et notamment du discours de d’une même ambition : prou- exprimant concrètement leur soli- politique générale du premier ver que le redressement d’une J.-M.C. darité et leur volonté d’obtenir la satisfaction des exigences légi- times des salariés des NMPP ». La direction des Messageries Pour la RATP, prendre le métro, c’est intelligent fait remarquer que les change- ments prévus avec le passage à « “M”, VOILÀ ce qu’on lui dit, ceux de la périphérie, qui «se RATP va à présent s’employer à l’équipe unique ont été négociés nous, à la pollution. » Le propos est portent bien ». Après avoir cru à un redorer une image des usagers du paritairement. Le Syndicat de la ambigu, le ton agressif. Après désintérêt ponctuel, l’état-major métro « souvent négative ». Sur presse parisienne, qui regroupe avoir figuré en bonne place, en de la RATP a dû se rendre à l’évi- deux nouvelles affiches, l’utilisa- les éditeurs des quotidiens natio- mai, sur des panneaux d’affichage dence : il faut « faire face au chan- teur de la RATP devient donc « fu- naux, précise dans un communi- loués par la Régie autonome des gement des comportements ». té » et « ponctuel ». Se fondant sur qué : « Le dossier qui oppose la di- transports parisiens (RATP), cette Les arguments doivent donc être le plan triennal de l’entreprise rection des Nouvelles Messageries accroche publicitaire est toujours de plus en plus convaincants afin – qui arrivera à échéance à la fin à des ouvriers CGT avait fait l’ob- visible dans la presse. Deux nou- d’inverser la tendance. « Avec la de cette année –, intitulé « Mieux jet d’une longue concertation en veaux visuels viennent compléter campagne 1996, nous avons rappelé vivre la ville », la RATP a choisi un 1996, conduisant à un accord si- la saga. Derrière un discours « ci- ce que le métro permettait de faire. discours militant. gné le 9 janvier entre le Comité in- toyen », la campagne publicitaire En 1997, nous montrons les ennuis La RATP allouera 30 millions de tersyndical du Livre parisien de la RATP cache aussi des préoc- qu’il permet d’éviter », explique francs à cette campagne destinée à (CGT) et l’entreprise de distribu- cupations commerciales. Eric Tong Cuong, président de convaincre les férus du déplace- tion NMPP. Cet accord permet de Le métro ne cesse de perdre des l’agence de publicité Euro RSCG ment à quatre roues que « celui moderniser et d’améliorer le fonc- usagers. En décembre 1996, et BETC (Havas Advertising). qui utilise le métro est un voyageur tionnement de la distribution des après deux campagnes d’affichage, Après avoir communiqué sur intelligent ». Près de 20 autres mil- magazines. Sa seule conséquence le nombre de voyageurs restait « la vie tourmentée » de l’automo- lions, qui ne sont pas gérés par Eu- sociale concrète est le changement toujours inférieur de 3 % à celui de biliste parisien (embouteillages sur ro RSCG BETC, seront consacrés d’horaire de 200 ouvriers, sans en- décembre 1994. Un constat qui ne le périphérique, enlèvement des au hors-médias. traîner aucun licenciement ni au- s’applique ni aux bus parisiens, véhicules par la fourrière, nui- cune modification des statuts so- dont le trafic « reste stable », ni à sances dues à la pollution), la Florence Amalou ciaux et salariaux. » LeMonde Job: WMQ2106--0034-0 WAS LMQ2106-34 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 08:25 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0402 Lcp: 196 CMYK

34 / LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 RADIO-TÉLÉVISION Une journée particulière L’art des jardins et le paradis perdu par Jacques Buob nait parfois pincer les lèvres d’Alain A la découverte d’une histoire complexe, commencée il y a plus de deux mille ans. Juppé. Et il passait, dans cette atti- RAYMOND BARRE ne dormit tude qui ne voulait rien laisser pa- Une soirée Arte qui tente de reconstituer l’Eden disparu pas. Du moins, les caméras de raître, bien des sentiments sur la va- France 3 ne le surprirent à aucun nité des ambitions, la versatilité du APRÈS un demi-siècle de som- avec le vrai, c’est-à-dire avec la moment dans cet état d’assoupisse- peuple, et l’infidélité des plus sûres meil, le jardin retrouve en France chose économique. Il faut réconci- ment béat où le plongent parfois les amitiés. les faveurs du public. Les amateurs lier les bergers de Virgile avec débats parlementaires. M. Barre A gauche, on nota peu de choses. courent les festivals, Chaumont- Adam Smith. On retouchera donc était attentif. Nicolas Sarkozy pre- Jack Lang applaudissait paresseuse- sur-Loire après Courson. A Paris, les paysages, légèrement mais fer- nait des notes en vue des futurs ment. Une sorte de jubilation saisit on se précipite vers les nouvelles mement, en adaptant les tableaux commentaires qu’il servirait aux le garde des sceaux, Elisabeth Gui- créations à Javel, à Bercy, à La Vil- de Poussin ou du Lorrain à la loi du journalistes qui ne manqueraient gou, quand son premier ministre lette ou au Jardin des Tuileries. rendement maximum. pas de l’interroger, à l’issue de la annonça solennellement qu’elle Gilles Clément, le prophète des jar- Dernier épisode : le jardin séance, dans la salle des Quatre-Co- n’aurait pas à donner d’instructions dins en mouvement, est omni- contemporain, représenté par le lonnes. Jean Tiberi était impassible, « de nature à dévier le cours de la présent : il publie trois livres d’un plus inventif de ses théoriciens, mais son regard lointain trahissait justice ». Catherine Trautmann se coup ; il est aussi l’un des héros du Gilles Clément, qui, de sa voix un esprit éloigné des contingences réjouit visiblement à l’annonce de film d’Isy Morgensztern et de posée, avance les éléments d’une du moment. son budget pour la culture. Jean- Maryse Bergonzat, Sur la terre doctrine qui doit renouveler notre Michel Péricard râlait comme Claude Gayssot ne cessa d’arborer comme au ciel, qui ouvre « Jar- vision du monde. Aujourd’hui, le d’habitude. François Léotard arbo- le sourire du ravi de la crèche. Ce dins », la riche soirée thématique jardin est à l’échelle de la planète. rait un air goguenard et plutôt qui ne fut pas toujours le cas de ses consacrée par Arte à cet art millé- La spécificité nationale et la joyeux vu les circonstances. Philippe amis communistes, surtout à l’an- naire. recherche formelle doivent faire Séguin était affalé sur son banc nonce de l’augmentation de 4 % du Qu’est-ce qu’un jardin ? Une idée place à une libre association avec la dans une de ces poses naturelle- SMIC. Robert Hue ne moufta pas, du bonheur. Ce n’est pas un hasard nature qui modifie sans cesse, et de ment théâtrales qu’il aime à adop- rien qu’un lourd regard désabusé. si rôde, sur tous les continents, à manière imprévue, les intentions ter. Alain Madelin feignait de A l’applaudimètre, deux mesures toutes les époques, l’ombre d’un du jardinier. consulter des dossiers. Edouard Bal- l’emportèrent. L’inscription auto- paradis à jamais perdu et que Cette sensible initiation à l’art ladur conserva une attitude parfai- matique sur les listes électorales à l’homme tente de reconstituer avec des jardins est suivie par un film de tement hiératique. Il avait l’œil dix-huit ans, et les allocations fami- les moyens et les goûts de son Maryse Bergonzat, Trois jardiniers, sombre. On le vit bouger la tête à liales pour les foyers disposant de temps. Les auteurs nous présentent qui met en parallèle trois facettes une reprise, discrètement. Le trio moins de 25 000 francs par mois. six modèles d’Eden successifs. Pour faces sablées aux stries soigneuse- encore nourricier – la fraternité du d’une même passion. Celle d’un Méhaignerie - Douste-Blazy - Bor- Deux mesures et une formule : «Il les Arabes, le jardin, c’est d’abord ment méditées. potager, chère à Rabelais –, la hobereau périgourdin qui a loo paraissait bien dissipé dans le n’y aura ni pause, ni recul, ni renie- l’eau qui permet à l’oasis de se faire Au XVIe siècle, dans la Toscane rigueur du siècle de Louis XIV fas- reconstitué un jardin taillé, fond de l’hémicycle. On vit Philippe ment. » une place au milieu des sables. Et de la Renaissance, la connaissance cine. Pour les contemporains de Le ordonné ; celle d’un Tourangeau Vasseur se mettre le doigt dans le Le nom de Jacques Chirac ne fut dans ce lieu nécessairement clos on rencontre la nature. Cosme de Nôtre, le jardin est une clairière où qui régente avec un bonheur nez et Jean-Louis Debré se le grat- pas prononcé. Ce jour-là, le pré- trouve toutes les félicités promises Médicis fait tracer les jardins de le jardinier compose un paysage communicatif 1 500 mètres carrés ter. Robert Pandraud applaudit, une sident fut contraint par le nouveau dans l’autre monde : saveur des Boboli, près de Florence, en s’inspi- très architecturé, pour mieux dialo- de légumes, d’arbres fruitiers et de fois, quand Lionel Jospin annonça gouvernement de signer le décret fruits, chant des oiseaux, parfum rant, dit-on, du Songe de Poliphile, guer avec la nature « sauvage ». massifs fleuris ; celle d’un Suédois son intention d’intensifier la lutte de destitution du chef de la police des fleurs, harmonie des parterres. savante utopie humaniste que le Nous ne possédons plus qui règne sur un jardin public niché contre le cumul des mandats. judiciaire. Et, s’il regarda les « Gui- Au Japon, régulièrement menacé grand-duc fait transposer dans la aujourd’hui que des bribes de cette sur une île, à dix minutes du centre Quant à celui qui était premier gnols » de Canal Plus, il vit sa ma- par des secousses sismiques, il est troisième dimension. Le jardin conversation, mais il reste à Cou- de Stockholm. Le paradis est à por- ministre il y a moins de deux mois, rionnette en chemise réclamer son important de pouvoir contrôler la devient alors un terrain initiatique rances, par exemple, la matière de tée de la main. quand la dissolution n’était encore costume de président que son pre- nature jusque dans ses moindres qu’il faut parcourir avant ce rêve où le maître des jardins que rumeur, il avait choisi une pose mier ministre lui avait emprunté détails. Cette volonté de maîtrise d’atteindre à la sagesse, donc au poursuit son tête-à-tête avec le ciel. Emmanuel de Roux affectée et familière, la main sous le pour prononcer son discours de po- absolue donnera les jardins de bonheur. Le parc à l’anglaise est un mau- menton, l’index tendu sur la joue. litique générale devant l’Assemblée mousses, tapis végétaux sans fleurs En France, après les jardins type solée, le dernier regard sur la ૽ Thema : « Jardins », Arte, Un semblant de sourire ironique ve- nationale. ni croissance visible, et les jardins Villandry, à l’organisation toujours nature avant la révolution indus- dimanche 22 juin de 20 h 45 à minéraux, pétrifiés, avec leurs sur- féodale et dont le principe est trielle. Ici, le beau doit composer 1h15.

VENDREDI 20 JUIN TF 1 France 2 France 3 Arte M6 Canal + Radio 20.45 20.55 20.50 20.45 20.45 20.35 France-Culture 20.30 Radio Archives. ET SI ÇA MAIGRET CHEZ THALASSA CŒUR DE CIBLE CRIME D’AMOUR LES MYSTÈRES Spécial Fête de la musique. 21.32 Black and Blue. Magazine présenté Téléfilm de Laurent Heynemann, avec Francis Huster, Téléfilm de Maurice Bunio, avec VOUS ARRIVAIT ? LES FLAMANDS par Georges Pernoud Laura Favali DU SADJURAH Le big band aujourd’hui. Avec Divertissement présenté Téléfilm de Serge Leroy, Marianne Basler (1995, 95 min). 822469 Téléfilm de Denys Granier-Deferre, Jean-Louis Chautemps. (80 min). 453914 (110 min). 292204 par Daniela Lumbroso. avec Bruno Cremer Un polar rigolard où de faux assassins croisent de avec Sophie Broustal, Ralf Bauer 22.40 Nuits magnétiques. Les Français et l’amour (90 min). 571469 L’équipe de Thalassa fait escale vraies vedettes de la télévision. Le premier téléfilm Le soir de leur anniversaire de (95 min). 775827 Marciac, vingt ans déjà. (140 min). 263827 Une famille flamande qu’on dit à San Francisco avec son humoristique dénonçant les méfaits de l’Audimat mariage, une femme s’accuse 22.10 Babylon 5. Série. 0.05 Du jour au lendemain. Dans la Les réactions de Français face à responsable de la disparition quartier des pêcheurs devenu dans l’univers culturo-télévisuel français. Scénario du meurtre de son époux. Le cheminement. bibliothèque de Michel Cournot. 0.48 des situations délicates sur le lieu à la mode et son Elle assure aux policiers 22.55 Flash d’information. Les Cinglés du music-hall. 1.00 Les d’une jeune femme demande à et dialogues de Bernard Pivot. Nuits de France-Culture (rediff.). thème de l’amour, filmées avec Maigret de prouver son célébrissime "Golden Gate" qui ne pas connaître les raisons domine la baie. de son acte. des caméras cachées. innocence. France-Musique 23.05 22.30 22.10 22.20 22.35 23.00 20.00 Concert franco-allemand. SANS BOUILLON FAUT PAS RÊVER HOMMAGE À ANDRÉ HARRIS : LE CAMÉLÉON BEAUMARCHAIS Donné en direct de Berlin, par Jeu de piste. le Chœur et l’Orchestre AUCUN DOUTE DE CULTURE Magazine. Invité : MC Solaar. Niger : LE CHAGRIN ET LA PITIÉ aaa L’INSOLENT aa symphonique de la Radio de la pêche aux portes Série (55 min). 5168914 o Magazine présenté Magazine. Comportements, Film documentaire de Marcel Ophuls, produit par André Film d’Edouard Molinaro Berlin : Symphonie n 104 du désert ; France : les diables du C’est en prenant l’identité Londres, de Haydn ; Messe en par Julien Courbet. croyances, idées reçues. Harris et Alain de Sédouy, avec Emmanuel d’Astier de la (1996, 94 min). 4902372 Sentier ; d’un gardien de prison que fa mineur, de Bruckner, Rosa Les arnaques de vacances Invités : Jean-François Bouvet, Espagne : les croix de mai Vigerie, Georges Bidault 0.35 Le vampire a soif a Mannion, soprano, Mette (110 min). 2677335 Boris Cyrulnik, Richard Ives (1969, N., 260 min). 38142310 Jarod va tenter d’innocenter un (60 min). 7088488 Film de Vernon Sewell Ejsing, alto, Alexander (70 min). 8571049 condamné à mort. Spemann, ténor, Reinhard 0.55 et 2.05, 3.05, 4.10 23.10 Journal, Météo. Cette longue et admirable Chronique d’une ville (1967, v.o., 85 min). 1314605 23.40 Au bout du compte. 23.30 Le Crime Dorn, basse. TF 1 nuit. 23.35 Nimbus. Magazine. française sous l’Occupation comprend deux 2.00 Des nouvelles 22.30 Musique pluriel. 1.10 et 2.15, 4.20 23.45 Journal, Météo. Les champions de l’extrême parties, L’Effondrement et Le Choix. Marcel de Pamela Smart. a Les jeunes compositeurs de 4 du bon Dieu Histoires naturelles. (60 min). 3768662 Téléfilm de Joyce Chopra, l’IRCAM. Œuvres de 23.55 Plateau. Ophuls a fait la chasse à toutes les vérités, même avec Helen Hunt Film de Didier Le Pêcheur Documentaire. Insolites ; 0.35 Libre court. celles qui n’étaient pas bonnes à dire, et les a Steenhulsen, Lemeland. 0.00 Le Deuxième (95 min). 4214117 (1996, 95 min). 8826889 23.07 Miroir du siècle. Carnets algériens ; 0.45 Vivre avec... organisées en un récit qui va bien au-delà du 3.35 Les Griffes de la nuit a Souffle aa 1.05 Best of groove. 0.00 Jazz-club. 1.00 Les Nuits de Quand passent l’Alzheimer. simple documentaire. Un hommage au Film de Wes Craven Film de Jean-Pierre Melville 2.05 Jazz 6. Magazine. 3.00 Movida France-Musique. les palombes. Invité : Claude Cusset. journaliste et cinéaste André Harris. (1984, 90 min). 6437792 (1966, N., 140 min). 2018044 opus 4. Documentaire (rediff.). 3.50 1.05 La Grande Aventure Fan de - Best of. Magazine (rediff.). aa 3.20 Cités à la dérive. Feuilleton. [2/8]. 5.20 Péril en la demeure de James Onedin. 4.15 Culture pub. Magazine (rediff.). Radio-Classique 4.50 Musique. Concert. 5.10 Les Défis 2.55Envoyé spécial (rediff.). 4.55Oz- 4.40 Turbo. Magazine (rediff.). 5.15 Film de Michel Deville de l’océan. Documentaire (55 min). totl. 5.25Chip et Charly (35 min). 1.55Musique graffiti (20 min). Hit machine. Magazine (20 min). (1985, min). 7036773 20.40 Les Soirées de Radio-Classique. Stephen Hough, piano. 22.40 Les Soirées... (suite). TV 5 France Série Club Eurosport Symphonie no 5, de Bruckner, par l’Orchestre philharmonique de Berlin, 20.00 Médecins de nuit. Supervision 20.40 Le Club. 14.00 Football. En direct. dir. Günter Wand. 0.00 Les Nuits de ABONNEMENT VACANCES Amalgine. 20.45 Two. A trop souffler Championnat du monde des Radio-Classique. 21.00 François Pirette : 20.30 Shak Edi Bobo. sur les braises. moins de 20 ans. Groupe F : « J’ai bien connu De Guillaume Debroise. 21.35 et 1.30 Port Breac’h. Emirats arabes unis - Angleterre (120 min). 660440 Chose ». 21.20 Concert à l’église 22.30 Alfred Hitchcock Ce n’est vraiment pas le moment Saint-Eustache. 16.00 Cyclisme. En direct. 22.00 Journal (France 2). présente. Partenaire mort. e Concert (80 min). 21108020 Tour de Catalogne. 2 étape 22.35 Taratata 23.00 Les Incorruptibles, (45 min). 5326681 (France 2 du 12/6/97). 22.40 La Provence de vous passer du 123 le retour. Jusqu’à ce que 16.30 Cyclisme. En direct. 0.00 Télé qua non. de Paul Cézanne. la mort nous sépare. Tour de Suisse. 4e étape : De C. de Lartigue. 0.30 Soir 3 (France 3). 23.45 Lou Grant. La Chaux-de-Fonds - 23.10 Monet. Coup monté (55 min). Kandersteg (185 km) Abonnez-vous ! De Charles de Lartigue. (30 min). 542876 Planète 23.55 Jangal. Canal Jimmy 17.00 et 18.30 Tennis. Chaînes OUI, je souhaite m’abonner au Monde pendant mes vacances Une préservation suédoise. 20.30 Star Trek. Obsession. En direct. Tournoi 19.35 Power. messieurs de Rosmalen d’information (en France métropolitaine uniquement). 20.35 Les Nouveaux 21.20 Le Guide du parfait petit (Pays-Bas) (90 min). 859372 Ciné Cinéfil emmerdeur. Je choisis la durée suivante : 701 MQ 005 Explorateurs. 19.00 Sports fun. En direct. CNN Les dauphins a 21.45 Game On. Championnats du monde de Information en continu, avec, en de la marine américaine. 20.30 A Venise, une nuit Le grand soir (v.o.). 2 semaines (13 Nos): 91 F 2 mois (52 Nos): 360 F Film de Christian-Jaque roller hockey. Quarts soirée : 20.00 et 23.00 World Busi- de finale, à Zell-am-See ness Today. 20.30 et 22.00, 2.00 21.30 La Chouette (1937, N., 80 min). 18137865 22.20 Chronique du front. os os (Autriche) (60 min). 972556 World News. 21.00 IMPACT/Larry 3 semaines (19 N ): 126 F 3 mois (78 N ): 536 F et le Bûcheron. 21.50 Bozambo (Sanders 22.25 Dream On. King Live. 22.30 Insight. 23.30 World Noir, c’est noir (v.o.). 20.00 et 22.00 Football. os os 22.25 Le Bureau, of the River) aa Sport. 0.00 World View. 1.30 Money- 1 mois (26 N ): 181 F 1 an (312 N ): 1 890 F 22.50 Seinfeld. L’allergie (v.o.). En différé. Championnat line. 2.15 American Edition. histoire du FBI. Film de Zoltan Korda du monde des moins ̈ Je joins mon règlement soit : F par [1/4]. Du Borsalino (1935, N., v.o., 90 min). 23.15 Top bab. Magazine. de 20 ans. Groupe E : au gilet pare-balles. 6602515 23.55 La semaine sur Jimmy. Argentine - Canada. Euronews Chèque bancaire ou postal à l’ordre du Monde 23.15 Médecine traditionnelle 0.05 New York Police Blues. 23.00 Golf. En différé. Journaux toutes les demi-heures, o tibétaine. Maladresses (v.o.). Masters d’Evian (60 min). avec, en soirée : 19.15, 19.45, 20.15, Par carte bancaire N Ciné Cinémas 20.45, 21.45, 22.45 Economia. 19.20, 23.40 Au bord de la mort [2/4]. 0.50 Spin City. 20.20, 21.20, 22.20 Analysis. 19.39, Date de validité Date et signature obligatoires 21.00 Chute libre a Un nouveau départ (v.o.). Muzzik 20.09, 20.39, 21.09, 21.39, 22.09, e Animaux Film de Joel Schumacher 1.15 Friends (3 saison). 21.00 Son Damas de Cuba. 22.39, 23.09 Europa. 19.50, 20.50, (1992, 110 min). 80281759 The One Where Monica and Concert enregistré (95 min). 21.50, 22.50 Sport. 23.15, 0.15, 1.15 No 20.30 Wild South. 22.50 Cadillac Man a Richard (v.o.). 503685117 Comment. 23.45 Artissimo. 0.45 La vie en communauté. The One with Phoebe’s Cinema. 1.45 Visa. ̈ Mon adresse en vacances : du 97au 97 Film de Roger Donaldson ex-partner (50 min). 22.35 Flamenco à Montreux. 21.00 Le Monde sauvage. (1990, v.o., 100 min). 81219049 Concert enregistré LCI Nom : Prénom : Les éléphants d’Afrique. en 1991 (65 min). 0.30 Predator 2 Disney Channel 505018961 Journaux toutes les demi-heures, 21.30 Flipper le dauphin. Film de Stephen Hopkins 20.10 Juste pour rire. 23.40 Penderecki avec, en soirée : 19.16 et 23.16 Guil- Adresse : La fièvre de corail. (1990, 105 min). 76583044 Téléfilm (50 min). 6747136 dirige Penderecki. laume Durand. 20.13 et 20.45 Le 22.00 Le Monde de la nature. 21.00 Davy Crockett. Concert (75 min). 509516440 18-21. 20.30 et 22.30 Le Grand Jour- La mer Morte. nal. 21.10 et 22.12 Le Journal du 0.55 Penderecki Code postal : Localité : 23.00 La Bataille de Breaksea. Festival 21.45 Deux pères et demi. Monde. 21.17 et 22.19, 22.44 Journal 23.30 Wild South. Téléfilm (45 min). 548204 dirige Chostakovitch. de l’Economie. 21.26 Cinéma. 21.42 ̈ Mon adresse habituelle : 20.30 et 22.30 22.30 Sport Académie. Concert (35 min). 503598808 Talk culturel. 0.15 Le Débat. Le Rêve d’Esther. 23.00 La Rédac. Nom : Prénom : Paris Première Téléfilm de Jacques Otmezguine [1/2], Téva Adresse : 20.05 Jessye Norman. avec Ludmila Mikaël Concert enregistré (120 min). 67454846 20.30 et 23.30 Téva interview. Code postal : Localité : à Notre-Dame de Paris 20.55 Nos meilleures années. Signification des symboles : Un autre monde. La chance. en 1990 (75 min). 85433827 ̈ Signalé dans « Le Monde Télévision-Radio-Multimédia ». vous pouvez également vous abonner 21.20 Pavarotti à Llangollen. Voyage 22.30 Murphy Brown. sur 3615 LE MONDE code ABO a On peut voir. * Pour l’étranger nous consulter Concert enregistré en 1995 23.00 Coups de griffe. (85 min). 89104469 20.05 et 23.35 Suivez le guide. 0.00 Ma Pavlova. aa Ne pas manquer. Bulletin à renvoyer au moins 12 jours avant votre départ à : 22.45 Kiri Te Kanawa. 22.00 Blue Ocean. Ballet de Roland Petit aaa Chef-d’œuvre ou classique. Nouvelle-Zélande. LE MONDE service abonnements Concert enregistré au Royal (70 min). 501306179 d 24, avenue du Général-Leclerc – 60646 Chantilly Cedex – Tél. : 01-42-17-32-90 Albert Hall de Londres 22.30 L’Heure de partir. Sous-titrage spécial pour les sourds et les malentendants. en 1994 (125 min). 8658681 Magazine (50 min). LeMonde Job: WMQ2106--0035-0 WAS LMQ2106-35 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 09:56 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0403 Lcp: 196 CMYK

KIOSQUE LE MONDE / SAMEDI 21 JUIN 1997 / 35 Le Nord attend la nouvelle Europe EN VUE a Le prince Charles dénonçait, à l’occasion de la Fête des pères, le bas En Suède et au Danemark comme en Finlande, la presse enregistre les progrès concernant l’emploi et l’environnement niveau des écoles britanniques, qui n’ont plus « une vision disciplinée de réalisés par les Quinze à Amsterdam, mais regrette l’échec du sommet sur les institutions de l’Union la vie ». Ce même jour, 675 adolescents anglais, questionnés par LE SOMMET d’Amsterdam a-t- [ce que réclamaient les pays nor- « la montagne européenne a accou- cipalement l’emploi et l’environne- l’institut Harris, jugeaient que le il été un succès pour la construc- diques, désireux chacun de conser- ché d’une souris », pour reprendre ment ». prince était l’un des plus mauvais tion européenne ? La presse nor- ver à tout prix leur seul commis- l’expression du Fyens Stiftstidende. La presse de Finlande, dont le pères de Grande-Bretagne, parce dique semble en douter, en analy- saire]. Mais, ajoute ce journal, les « Le sommet des Quinze n’a pas été taux de chômage est l’un des plus qu’il ne passait pas assez de temps sant les résultats de la rencontre. décisions sur les autres réformes ins- le grand pas en avant souhaité par forts en Europe (environ 16 %), sa- avec ses enfants. L’objectif de la conférence inter- titutionnelles devront attendre », re- les partisans de l’Union et redouté lue également les avancées enre- gouvernementale (CIG) « n’était tardant d’autant le processus par ses opposants », constate Jyl- gistrées en matière d’environne- a A l’approche de la mousson, les pas de discuter de l’emploi ou de d’adhésion de nouveaux membres lands-Posten. Le « traité d’Amster- ment et d’emploi, mais regrette bûcherons de la province du l’égalité mais de mener à bien les à l’Union, en particulier des pays ne fournit pas pour autant de travail dam », contrairement à celui de que les principaux objectifs de la Lamphun, en Thaïlande, dopent changements, dans le traité de baltes dont les Nordiques se sont aux chômeurs », estime, par ail- Maastricht, n’a « pas débouché sur CIG n’aient pas été atteints. Pour leurs éléphants pour accroître leur l’Union européenne, qui seront né- fait les principaux avocats. leurs, le journal, qui considère que de vrais nouveaux domaines de coo- Hufvudstadbladet, les bouquets de rendement. Plusieurs animaux sont cessaires à l’élargissement de celle- « On ne peut pas ne pas employer les avancées « lentes et graduelles » pération, et encore moins établi de tulipes hollandaises distribués aux morts depuis de surmenage et ci », ce qui n’a pas eu lieu, écrit le le mot fiasco », renchérit sur le en matière d’immigration et de li- nouvelles structures », pour Berling- participants résument le sommet : d’épuisement, dénonce Soraida quotidien suédois Svenska Dagbla- même registre Dagens Nyheter à berté de circulation témoignent ske Tidende. « Les tulipes expriment le regret que Salwala, secrétaire générale de la det. propos de la « promesse » de « des tensions entre Etats Le premier ministre danois Poul les décisions importantes et difficiles Fondation des amis des éléphants « Certes, ajoute-t-il, les chefs Stockholm de « lutter pour la cause membres » qui ont imprégné le Nyrup Rasmussen, reconnaît Kris- ont été oubliées (...) Les chômeurs, d’Asie. Les pachydermes sont d’Etat et de gouvernement sont balte ». « Le succès le plus net de la sommet d’Amsterdam. teligt Dagblad, peut néanmoins se pour leur part, ont reçu des oignons « bourrés » de bananes aux d’accord pour que chaque grand Suède – un chapitre particulier sur La presse danoise, si elle se prévaloir de quelques « claires de tulipes qu’ils devront planter eux- amphétamines. pays renonce à l’un de ses deux l’emploi (dans le nouveau traité) – concentre sur l’annonce d’un réfé- améliorations concernant des do- mêmes et faire pousser. » sièges à la Commission lorsque dé- reflète un infléchissement dans le rendum sur le nouveau traité en maines dans lesquels le Danemark a Lundi 16 juin, à butera l’élargissement de l’Union sens socialiste sur ce point ; le texte 1998, n’en constate pas moins que avait choisi de jeter ses forces, prin- Benoît Peltier Touffreville-la-Corbeline, près de Rouen, un violent orage éclate. Sylvie Pain, propriétaire d’un chenil, faites hier devait être de 10 mil- gauche est parfois inégal. Econo- tariste, redistributrice, et qui place met d’Amsterdam, l’euro qui im- est emportée par le déluge. Igor, un REVUE DE PRESSE liards de francs pour 1997, c’est miquement et socialement, l’aug- l’Etat au cœur du processus écono- pose la rigueur, il devait montrer à labrador, la sauve de la noyade. Un l’équivalent des crédits gelés par mentation du SMIC de 250 francs mique a tout pour enchanter ses ses électeurs qu’il restait fidèle à torrent de boue la submerge. Le LIBÉRATION Alain Juppé avant la campagne. (brut) environ par mois pour plus électeurs. Et tout pour attrister son programme placé sous le signe chien la rattrape encore et l’aide à Serge July Sans plus. de deux millions de salariés aurait ceux qui pensent que la restaura- du laxisme. (...) M. Jospin fait pen- nager pour atteindre sa maison, où a La principale surprise dans les pu être plus conséquente. Et la dis- tion des valeurs de la République ser à sainte Thérèse qui disait : «Je elle peut sauver ses enfants. Un mesures annoncées par Lionel Jos- L’HUMANITÉ position qui prive 500 000 foyers peut parfaitement s’accompagner choisis tout. » Tout en l’espèce, voisin ira secourir au moyen d’un pin n’était pas là où on l’attendait. Claude Cabanes des allocations familiales par le fait d’un renforcement des intérêts pri- c’est la réduction des déficits et engin de terrassement Sylvie, On pronostiquait, sur la base de sa a Il n’y aura donc plus d’enfant que leurs revenus atteignent vés dans l’économie. l’augmentation des dépenses, la Roxane et Matisse, réfugiés sous des campagne, une relance classique écarté de la cantine scolaire parce 25 000 francs par mois – ce n’est baisse du chômage et l’accroisse- arbres. par les salaires. Ce ne fut pas le cas, que ses parents n’ont pas assez quand même pas le Pérou ! – fait LE FIGARO ment des contraintes, la diminu- à la stupéfaction visible des dépu- d’argent, il n’y aura donc plus question. Franz-Olivier Giesbert tion des prélèvements et la multi- a Les Baptistes du Sud, première tés communistes et d’une partie d’emploi rayé de la carte de la a C’est l’anti-Machiavel. On est plication des fonctionnaires, la Eglise protestante américaine, des socialistes. Il a voulu prendre le fonction publique, il n’y aura plus LA TRIBUNE très loin, avec lui, des artistes de la reprise économique et la montée boycottent le groupe Walt Disney, temps de faire des choix straté- « le droit du sang », si étranger à Philippe Mudry politique à la Mitterrand, des artifi- du dirigisme. (...) L’histoire montre accusé de « promouvoir des giques en la matière, et, dans l’in- notre histoire, substitué au « droit a En homme politique cieux docteurs du social-réalisme. qu’on ne peut être à la fois socia- idéologies immorales » et d’organiser tervalle, il n’a pas voulu insulter du sol », il n’y aura plus de service conséquent, Lionel Jospin s’est ef- Il y a du Blum en lui. C’est sa force. liste, intelligent et cynique. Fran- régulièrement des « gay days » dans l’avenir et notamment, se mettre public menacé, transformé en forcé de répondre aux attentes de C’est aussi sa faiblesse. Le premier çois Mitterrand était intelligent et ses parcs. Le pasteur Richard Lang hors des fameux critères de l’euro. « objets de profit ». (...) Pourtant, ceux qui l’ont porté au pouvoir, en ministre n’était pas vraiment fait cynique. Pas vraiment socialiste. s’interroge : « Allons-nous voir Mickey Si, comme le prétendent certains le paysage tracé par le premier mi- prononçant un discours de gauche pour l’exercice auquel il s’est livré Lionel Jospin est socialiste et intel- quitter Minnie pour aller vivre avec experts, le montant des annonces nistre du gouvernement de la sans ambiguïté. Sa logique volon- hier. Après avoir avalisé, au som- ligent. Pas vraiment cynique. Donald ? »

SAMEDI 21 JUIN TF 1 France 2 France 3 La Cinquième M6 Canal + Radio 16.40 Dingue de toi. Série. 15.40 Samedi sport. 18.20 Questions pour 18.00 Les Grandes Biographies. Franklin Delano 18.05 Chapeau melon 16.20 Les Superstars France-Culture 17.15 Hercule. Série. 15.45 Tiercé à Vincennes. un champion. Jeu. Roosevelt. 18.55 Le Journal du temps. et bottes de cuir. Série. du catch. 18.05 Melrose Place. Feuilleton. 16.00 Athlétisme 18.47 et 1.50 19.05 Turbo. Magazine. 17.15 Rugby. Tournée 20.35 Si ça vous chante. La Fête de la musique. Délit de fuite. (125 min). 7466082 Un livre, un jour. 19.40 Warning. Magazine. des Lions britanniques Arte 20.45 Fiction : Nouveau 19.00 Beverly Hills. 18.05 Viper. Série. Les Lieux de mémoire. 19.54 Six minutes (test no 1). Afrique répertoire dramatique. Feuilleton. Mémoires d’un voleur. 18.55 Le 19-20 19.00 Hale and Pace. Série [6/7]. d’information. du Sud - Lions britanniques. Rue Pravda, de David Zane Le choix de Nancy. 19.00 Télé qua non. de l’information. 19.30 Histoire parallèle. Magazine. 20.00 Spécial plus vite ̈ En clair jusqu’à 20.35 Mairowitz. 19.55 Comme une intuition. Magazine. 19.10 Journal régional. Semaine du 21 juin 1947. Où va le que la musique. 18.50 Flash d’information. 22.35 Opus. Faites 20.00 Journal, L’image 19.50 et 20.45 Tirage du Loto. 20.00 Météo. Commonwealth ? Invité : James Steel. La France au top. 19.00 T.V. + Magazine. de la musique ! du sport, Tiercé, Météo. 19.55 Au nom du sport. 20.05 Fa si la chanter. Jeu. 20.15 Le Dessous des cartes. Le Pakistan. 20.35 Les Samedis 20.00 Les Simpson. 0.05 Fiction : Tard dans la nuit. La 20.42 Simple comme... 20.00 Le journal, Météo. 20.35 Tout le sport. Magazine. 20.30 8 1/2 Journal. fantastiques. 20.30 Pas si vite. Porte dans le mur, de Herbert George Wells. 0.48 Chroniques du bout des heures. 1.00 Les Nuits de France- 20.45 20.50 20.50 20.45 20.45 20.35 Culture (rediff.). LA FUREUR, SURPRISE-PARTY L’HISTOIRE L’AVENTURE DES SCIENCES : BURNING ZONE BLAKE France-Musique Divertissement présenté MENACE IMMINENTE 21.00 Concert de musique SPÉCIAL FÊTE par Pascal Sevran. DU SAMEDI LA LÉGENDE DES SCIENCES 4 ET MORTIMER SI LE LOUP Y ÉTAIT. Série (160 min). 14944334 L’affaire du collier. traditionnelle. Invités : Hervé Vilard, Patrick Fiori, Documentaire de Robert Pansard-Besson et Michel Serres. DE LA MUSIQUE Téléfilm de Michel Sibra, Une nouvelle série dans laquelle 22.00 Concert. Donné en direct de En direct. Jean-Luc Lahaye, [2/12] Découvrir : les âges de la découverte (1996, 50 min). Série [7/13] (45 min). 452957 avec Julien Guiomar une équipe de jeunes la salle Olivier-Messiaen, à Divertissement G. Squad, Ricky Martin, 7697063 Marie-Antoinette réapparaît (85 min). 944889 chercheurs est formée par le Radio-France, par l’Orchestre présenté par Arthur Linda Lemay, les Décibelles, Les grandes étapes de la recherche scientifique pour faire disparaître le collier national de France et le (205 min). 82296792 Formule 3, Carlos, 3 T, Andrew, Le dur apprentissage de la vie s’appuient-elles sur des découvertes ou sur des gouvernement pour veiller à la qui l’a fait décapiter... Dodécabande de Martial Preuve par 4, Francesco Sierra sauvegarde de l’humanité. Solal, dir. Didier Benetti. Super karaoké d’un gamin parisien venu inventions ? au Parc des Princes. (135 min). 54854150 passer des vacances bretonnes L’Ange de la mort. 23.07 Jazz avec le chez ses grands-parents. L’épisode pilote de la série. Dodécaband de Martial Trois archéologues ont trouvé la Solal. Concert donné en 0.10 23.05 22.15 21.35 mort après avoir été en contact 21.20 direct de la salle avec un virus qui infectait une Olivier-Messiaen, à très vieille momie. Radio-France. HOLLYWOOD NIGHT WAP DOO WAP ̈ LES BRÛLURES L’AVOCAT La tour du silence. L’HOMME 1.00 Les Nuits de France-Musique. Vengeance de flic. Spécial jazz français. Légitime défense. Série (45 min). 900044 Téléfilm 5 de Darrell Davenport, Présenté par Michel Leeb. Invités : DE L’HISTOIRE Un nombre anormalement DE NULLE PART Les collabos (1940-1944), avec Dirk Bennedict, Martial Solal, Richard Galliano, Les 6 22.20 Metropolis. Théodore Monod ; Egypte [2/5] : élevé de suicides a été constaté Ecran total. Série (45 min). 790911 Radio-Classique avec la participation Lise Cutter (90 min). 2242984 et demi, Christian Morin, André Mahmoud Moussa ; Tériade ; Stephan Hermlin, dans un gratte-ciel 22.05 Les Gorilles n’ont pas de Jean-Pierre Azéma 20.40 Théophile Gautier Ceccarelli (75 min). 8963632 de Chris Marker ; Nouvelle Irlande de Chicago. le moral. Documentaire. Lors de son enquête, un (70 min). 867605 et la musique. (59 min). 8477119 Traitement fatal. 23.00 The Glass Shield a détective découvre que le Enregistré au « Hot Brass » à Pétain tente après l’armistice La Villette. 23.19 Nuit spéciale Fête de la musique. Alors que deux élèves Film (1995, 104 min). 22.40 Da Capo. Guillaume Tell, meurtre d’un procureur et celui d’insuffler à la France sa ouverture, de Rossini, par le d’un officier de police, perpétrés 23.20 Music Planet : Stop Making Sense. se disputent dans la cour 4973860 0.20 Journal, Météo. « révolution nationale ». 0.45 Les Maîtres Philharmonique tchèque, dir. Karel dans deux villes distantes, sont Film documentaire de Jonathan Demme d’un lycée, l’un d’entre eux se Ancerl ; Davidsbündlertänze, de R. 0.40 Le Concert a liés. Il s’agit d’une opération de 23.25 Journal, Météo. (1984, v.o., 85 min). 7670228 tranforme en torche vivante. du monde Schumann, Firkusny, piano ; Concerto des mille musiciens 23.50 Les Djangos d’or. Film (1995, v.o., 100 min). pour piano op. 33, de Dvorak, par grande envergure... (105 min). 2021613 L’un des grands concerts du groupe 23.25 Liaison maléfique l’Orchestre de St Louis, dir. Süsskind, Présentés par new-yorkais Talking Heads. Téléfilm 1864377 Firkusny, piano. 0.00 Les Nuits de 1.40 et 2.20, 3.20, 4.20 TF 1 nuit. 1.50 2.25 Bouillon de culture. Magazine Dee Dee Bridgewater de Deryn Warren, 2.55 Le Hasard aaa Radio-Classique. Les Rendez-vous de l’entreprise. Ma- (rediff.). 3.30 Une école en marge. Do- 0.45 Lost in Music : Reggae Revolution. (120 min). 3809792 avec Mark Hammill Film (1982, v.o., 115 min). gazine. 2.30 et 4.35, 5.15 Histoires na- cumentaire. 4.25 Aventures en mont- Documentaire (1995, 55 min). 4911261 turelles. Documentaire. 3.30 Cités à la golfière. Documentaire. 5.20 Aux (95 min). 6344518 42437483 1.55 La Grande Aventure de James 1.40 dérive. Feuilleton . [3/8] (rediff.). 5.00 marches du palais. Documentaire. Onedin. Feuilleton. L’otage. 2.45 Mu- Jazz Collection : John Coltrane. 1.00 La Nuit des clips 4.50 Lancelot a Musique. Concert (15 min). L’affaire Seznec. 5.35 Chip et Charly. Documentaire de Jean-Noël Cristiani sique graffiti. Magazine (20 min). (415 min). Film (1994, d, 129 min). Dessin animé. Le trésor de Fafnirette (1996, 55 min). 7140087 (35 min). 59978984

TV 5 Paris Première Ciné Cinémas Canal Jimmy Eurosport Chaînes Les films sur les chaînes 20.00 Le Bonheur des autres. 20.25 The Greatest Music 20.25 ̈ Ciné Cinécourts. 21.00 Friends (3eme saison). 15.15 Cyclisme. En direct. Téléfilm de Charles Bitsch, Party in the World. Emission spéciale remise des The One Where Ross and Tour de Suisse. 5e étape (c.l.m. d’information européennes avec Roger Mirmont, Claude Concert enregistré en 1995 cinq Prix Ciné Rachel Take a Break. , 32,1 km) Jade (95 min). 73196792 Cinécourts de la saison. The One With the Morning (75 min). 6415841 CNN TSR (90 min). 32308266 After. 22.00 Simply Red. 23.00 Vivement 19.00 Sports fun. En direct. Information en continu, avec, en 20.30 My Girl. Film de Howard Zieff (1991, 105 min). Avec 21.30 Déjà le retour. Concert enregistré en 1996 dimanche ! aa 21.50 Spin City. Championnats du monde de soirée : 20.00 World Business This Dan Aykroyd, Jamie Lee Curtis. Comédie. Magazine. (65 min). 41029402 Film de François Truffaut Un nouveau départ. roller hockey. Demi-finales Week. 20.30 Computer Connection. 0.10 Razorback. Film de Russel Mulcahy (1984, 95 min). 22.00 Journal (France 2). (1983, N., 110 min). 57117150 22.15 T’as pas une idée ? (60 min). 455402 21.00 Moneyweek. 21.00 Science and Avec Gregory Harrison, Arkie Whiteley. Fantastique. 23.05 Nova. Magazine. Technology. 22.30 Best of Insight. 22.35 Fête de la musique. 0.50 Blue Movie. Magazine. Invité : 20.00 Athlétisme. En différé. 0.00 Charlie Parker. Eric-Emmanuel Schmitt. 23.00 Early Prime. 23.30 World Sport. 0.30 Soir 3 (France 3). De Gary Giddins Téléfilm classé X Coupe d’Europe. Finale. 0.00 World View. et Kendrick Simmons. de Michael Zen (90 min). 23.15 Des agents 21.30 Boxe. 1.05 Hommage 76307667 très spéciaux. Combat poids lourds : Euronews Demain, dans le supplément Planète Une belle discothèque. Larry Donald (EU) - Anthony Journaux toutes les demi-heures, à Charlie Parker. Willies (EU). 19.35 Le Crime quotidien. Concert enregistré à Paris lors 0.05 Motor Trend. Magazine. avec, en soirée : 19.45, 22.45 Click 7. TÉLÉVISION RADIO MULTIMÉDIA Festival 22.30 Formule Indy. 20.15 90 Est. 20.45, 23.45, 0.15, 1.15 20.35 Aoutara, du festival "Halle that Jazz" à 0.30 Seinfeld. Paris en 1989 (60 min). 20.30 Les Aventuriers L’allergie (v.o., 30 min). 23.00 Golf. Masters d’Evian. No Comment. 21.15 360 Nord. 21.45 b « Envoyé spécial » fête sa 300e. jeunes filles Baga. 13897071 du Rio Verde. Eurozoom. 22.15, 23.15 Sport. 0.45 21.25 Collection royale. [2/6]. Téléfilm de Patrick Jamain, Visa. 1.45 Art Collection. Les raisons d’un succès. avec Jean-Pierre Bouvier 21.55 15 jours sur Planète. France Disney Channel Voyage b (90 min). 43339605 LCI France-Culture, un entretien avec Jean- 22.20 Power. 19.40 L’incorrigible Cory. 21.00 Suivez le guide. Journaux toutes les demi-heures, Supervision 22.00 Tu ne me reverras Marie Borzeix avant son départ. 23.15 Les Nouveaux 20.10 Planète Disney. 22.45 Deux jours en France. avec, en soirée : 19.12 et 23.12 Votre 19.00 La fête de la musique - jamais. argent. 19.30 et 22.30 Le Grand Jour- Explorateurs. 21.00 Des couacs en vrac. 23.00 Blue Ocean. b Silicon Alley, les médias de demain Les dauphins La Nuit des amateurs. Téléfilm de Juan Luis Buñuel, nal. 19.45 et 0.15 Box Office. 20.15 de la marine américaine. Concert. En direct de la avec Yves Beneyton 21.40 Panman. 23.25 Chronique Lanzmann. Nautisme. 20.42 et 0.43 Emploi. s’inventent à New York. Maison de Radio-France, en (55 min). 42237537 De Barthélémy Fougea. 20.56 et 23.56 Découvertes. 21.10 0.15 La Chouette partenariat avec France 22.10 Newsies, Journal de la semaine. 21.26 et 23.51 Le film de la semaine : 22.55 Le Voyageur. Auto. 21.38 Ça s’est passé cette et le Bûcheron. Musique (360 min). 52486808 Double vie. Fait main Muzzik the News Boys a semaine. 21.56 et 0.56 Place au livre. « Last Seduction », de John Dahl. 1.05 Le Bureau, (90 min). o Film de Kenny Ortega 20.15 Symphonie n 8 d’Anton 22.12 L’Evénement de la semaine. histoire du FBI. Ciné Cinéfil (1992, 120 min). 5110247 Dvorák. Concert enregistré 22.44 D’une semaine à l’autre. 23.45 [1/4]. Du Borsalino 20.40 Le Club. 0.10 Histoires à l’Alte Oper de Francfort Multimédia. au gilet pare-balles (55 min). Série Club Magazine. Invitée : de compositeurs. (45 min). 500466150 Marie-France Pisier. 19.55 Highlander. Téléfilm (50 min). 7300025 21.00 Second souffle. Amour à mort. Signification des symboles : Animaux 22.00 Bernard Herrmann, 21.55 Accordéon for ever. LES CODES DU CSA 20.45 Banacek. Escamotage. 20.00 Mortelle Australie. un portrait. 22.25 Marc Perrone Tentet. 4 Accord parental ̈ Signalé dans « Le Monde a 22.00 Loïs et Clark, Téva 21.00 Le Monde sauvage. 23.00 Adresse inconnue Cinéma mémoire. souhaitable. Télévision-Radio-Multimédia ». Film de William C. Menzies les nouvelles aventures 20.30 Téva débat. Magazine. 23.30 Yvette Horner, a A la recherche (1944, N., v.o., 70 min). 5 Accord parental On peut voir. du rhinocéros monocorne. de Superman. 20.55 et 22.30 Prête-moi Marcel Azzola 5507112 Un homme étrange venu indispensable ou aa Ne pas manquer. 21.30 Le Magazine ta vie. Téléfilm et l’Orchestre 0.10 L’Amour en quatre d’ailleurs. interdit aux moins de 12 ans. aaa Chef-d’œuvre ou classique. de Jack Hannah. de Melville Shavelson philharmonique dimensions a 22.45 Code Quantum. et Robert Chenault, 6 Public adulte ou d Sous-titrage spécial pour les sourds 22.00 Le Monde de la nature. Film de J. Romain, G. Puccini, Libération des femmes. avec Stefanie Powers européen. Le renard polaire. interdit aux moins de 16 ans. et les malentendants. M. Guerrini et M. Milda 23.35 Mission impossible. (95 min). 501646686 Concert (55 min). 500043402 23.00 Wildlife International. (1965, N., 105 min). 31156464 Retour au pays (50 min). LeMonde Job: WMQ2106--0036-0 WAS LMQ2106-36 Op.: XX Rev.: 20-06-97 T.: 10:07 S.: 111,06-Cmp.:20,10, Base : LMQPAG 43Fap:99 No:0404 Lcp: 196 CMYK

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SAMEDI 21 JUIN 1997 Le Gros Œil La France a proposé en vain aux Quinze par Pierre Georges la création d’un fonds européen de croissance CELA fera tout de même assez Que le temps y est long. Que les chic. Quand viendra la rituelle températures y sont au plus bas. question, « et vous, vous allez en Que le voisinage n’est pas cau- « Le Monde » révèle les principaux points du mémorandum sur l’emploi refusé par les Allemands vacances où ? », il suffira de sant. Que les immensités de prendre un air dégagé, une mine glace et de neige finissent par JEUDI 12 juin, à la veille du som- faisait à Amsterdam que n’y figure de l’Union ». Il suggérait notam- Etats membres participant à la mon- modeste, le regard bleu explora- taper sur le système. Toutes met franco-allemand de Poitiers pas le mot « flexibilité », ce para- ment de « prendre systématique- naie unique ». teur, et de répondre : « Cette choses évidentes, pour ainsi dire qui a servi à préparer le conseil graphe n’en reprenait pas moins ment en compte l’emploi dans les Le texte préconisait ensuite un année ? On songeait à l’Antarc- mac-mahonesques. européen d’Amsterdam, le gouver- largement les positions défendues politiques communautaires et définir « pôle pour la nouvelle croissance ». tique. » Mais où cela devenait franche- nement français transmettait à par les Britanniques. des règles communes favorisant Il engageait les Quinze à se concen- M. Le Trouhadec saisi par ment intéressant, c’est dans le Bonn, dans un mémorandum Les Français ont surtout obtenu l’emploi dans les domaines qui trer « sur la création des conditions Ushuaia ! Antarctique et Arc- récit d’une étrange affaire, inti- confidentiel, ses propositions pour la réunion d’un conseil européen relèvent des compétences natio- macro-économiques d’une crois- tique sont les deux pôles du tou- tulée « Mutinerie dans l’Antarc- un « pacte de stabilité, de crois- extraordinaire sur l’emploi à nales ». sance soutenable et revoir la nature risme nouveau. Antarctique sur- tique ». Sur la base américaine sance et d’emploi ». Celles-ci se l’automne et la préparation pour le Considérant que « la création de des dépenses et des recettes tout. Adélie-les-Flots-Blancs ! de McMurdo Sound s’étaient heurtaient aussitôt à un tir de bar- conseil de Luxembourg, en l’UEM imposera un besoin de coor- publiques afin de se mettre d’accord Ses plages de glace fine. Ses produits de rudes événements : rage des Allemands. décembre, d’un rapport de la dination accrue des politiques sur des mesures spécifiques pour manchots empereurs. Ses bagarre générale, refus d’obéis- Tel qu’il nous est parvenu, le Commission et du Conseil sur économiques des Etats participant à augmenter l’intensité en emplois de phoques farceurs. Ses pétrels sance, trois cuisiniers notam- texte de ce mémorandum se dis- l’amélioration de la coordination la monnaie unique », le mémoran- la croissance et supprimer les obs- géants. Ses ours en tenue ment s’étant poursuivis, dans la tingue de la résolution d’Amster- des politiques. La BEI examinera dum proposait de mettre en œuvre tacles à la création d’emplois ». Il camouflée. Ses nuits sans jour, à nuit polaire, pour, de leurs ins- dam en ce qu’il suggère la mise en en outre ce qu’elle pourrait faire des mesures concrètes pour « ren- proposait de demander à la BEI moins que cela ne soit l’inverse, truments de travail, se découper œuvre de mécanismes de coordi- pour financer des actions favori- forcer la concertation sur les ques- « d’étudier activement la création Germaine, fais les valises et pré- en tranches. Le FBI envoya ses nation très concrets et la mise en sant l’emploi. tions d’intérêt commun (politique de d’un fonds européen de croissance pare les raquettes ! inspecteurs. Leurs conclusions place d’un fonds européen de change, adaptation des politiques dont le but sera de faciliter le finan- Apprenant les grandes furent formelles. La base avait croissance au sein de la Banque « RÈGLES COMMUNES » budgétaires, réformes structuelles à cement de projets de haute technolo- menaces qui pèsent sur l’ écosys- été frappée du syndrome du Big européenne d’investissement Le mémorandum français pré- mener) » ; « assurer un dialogue gie », l’engageait à élargir son tème antarctique, du fait, Eye, du Gros Œil, découvert par (BEI) ; les Français ont en outre été conisait la création d’un « pôle de harmonieux entre le Conseil et la champ d’intervention et de renfor- notamment, de l’affluence des un certain docteur Walton. Lui- obligés d’accepter que figure dans coordination au service de Banque centrale européenne » ; cer ses aides aux grands réseaux. Il touristes, on ne put s’empêcher même, après de longs séjours sur le texte final un long passage fixant l’emploi ». Il engageait le conseil « éviter la compétition fiscale entre préconisait de créer « dès 1997 », de frémir. Non pas sur les mal- la banquise, avait identifié ce aux Quinze comme « objectif prio- Ecofin, dans des politiques de les Etats membres ». avec les réserves de la CECA, un heurs de ce grand désert blanc et mal étrange de la solitude, de ritaire » les réformes nécessaires l’emploi, « en étroite coordination Il invitait le Conseil et la fonds pour la recherche indus- qui entend le rester. Non pas sur l’infini, au fait que ses victimes pour « développer une force de tra- avec le conseil des affaires sociales, Commission, dans leur rapport au trielle. Enfin, il invitait la Commis- les outrages irréparables infligés ont le regard fixe et rond, vail adaptable » et « rendre les mar- la Commission et les partenaires conseil européen de Luxembourg, sion à mieux utiliser les ressources à cet espace « dédié à la paix et à comme figé sur l’horizon, en chés du travail réactifs aux change- sociaux, à s’employer à tirer le meil- à indiquer « si pour accomplir les du budget comunautaire en faveur la science ». Tout cela est fort quête d’évasion. ments économiques ». Si le ministre leur parti du marché unique et de la tâches mentionnées ci-dessus il d’actions pour l’emploi. embêtant, certes. Mais moins Le Big Eye était dans l’Antarc- de l’économie et des finances, monnaie unique en vue d’accroître paraît opportun de créer une struc- que ce qui attend les touristes, tique. Et il cognait partout. Sur Dominique Strauss-Kahn, se satis- le niveau de l’emploi dans les pays ture spécifique de coordination des Henri de Bresson ces hordes valeureuses, pion- cette base australienne de Casey, nières et piétonnières, qui errent dont le directeur devint comme par monts et pôle. Savent-ils fou à l’idée qu’un de ses collabo- bien où ils mettent les pieds, ces rateurs ait pu déserter son poste braves gens ? Dans la glace, bien pour rejoindre sa femme. Sur la sûr, mais pas seulement. Et l’on base argentine d’Almirante va se faire ici un plaisir, et un Brown, que son médecin finit devoir, de les en informer. par incendier, fin 1983, pour Il y a quelques mois, avec la abréger son séjour. Sur cette certitude tranquille que cela fini- autre base, dans l’Arctique rait bien par servir un jour, on celle-là, où un scientifique sovié- avait mis de côté un article d’El tique, excédé par son partenaire Pais. L’auteur y confirmait, en aux échecs, lui fendit le crâne à tout point, ce que tout utilisa- la hache d’un mat définitif. Bref, teur du périphérique sud sait tout cela pour avertir que l’abus d’instinct : que l’Antarctique, d’Antarctique, d’Arctique et de c’est immense, froid, lointain. glace nuit gravement à la santé !

Les réactions au discours de politique générale de M. Jospin b ÉDUCATION. Les syndicats donne dans la loi », ajoute le SM. Le d’enseignants expriment un avis Syndicat approuve l’alignement du mitigé sur les propositions de Lio- statut des magistrats du parquet nel Jospin. « Certaines mesures sur celui du siège, mais à condition sociales que nous demandions sont que le scrutin réglementant l’élec- rétablies ou instaurées, remarque la tion des magistrats au CSM soit Fédération syndicale unitaire réellement pluraliste et que la (FSU), principale organisation chez composition du Conseil soit élargie les enseignants et les personnels afin de lutter contre le corpora- qui ajoute : « Un très grand flou sub- tisme. siste sur les moyens nouveaux qui L’Association professionnelle des seront dégagés pour la prochaine magistrats (APM, droite) dénonce rentrée. » Sur le même registre, le dans un communiqué les « projets SNES (FSU) semble regretter que le aventureux du gouvernement ». premier ministre n’ait pas « dégagé L’APM estime que « loin d’assurer d’idées essentielles, notamment en l’indépendance de la justice, la éludant la formation professionnelle liberté totale dans la conduite de et l’avenir des réformes en cours ». l’action publique octroyée aux par- Tout en considérant que les propo- quets ne peut que conduire à une sitions annoncées ne sont pas dérive à l’italienne ». Pour l’APM, « négligeables », il estime qu’elles « le nouveau pouvoir socialiste » « sont loin des mesures urgentes « prend le risque d’une hausse de la pour renforcer les moyens d’ensei- grande et moyenne délinquance, gnement. » Cette « modestie » semblable à celle que la France a s’explique, note le SNES, par «le connue à partir de 1981 ». flou du volet économique et social ». b POLICE. « Les mesures annon- Si la FEN se réjouit du rappel des cées par le premier ministre vont valeurs républicaines, elle reste dans le bon sens, mais il faudra être aussi sur sa faim : « Nous attendions vigilant sur leur application », a un collectif budgétaire maintenant, déclaré la Fédération autonome car si nous manquons les mesures des syndicats de police (FASP), qui pour la rentrée, c’est un an de a été naguère l’appui principal de la perdu », souligne le secrétaire gauche dans l’institution policière, général de la Fédération de l’éduca- mais qui est en proie actuellement tion nationale, Jean-Paul Roux. à de graves difficultés. « La mise en Jean-Michel Boullier, secrétaire place des contrats locaux de sécurité général du SGEN-CFDT, se félicite est une bonne mesure, mais il reste à que « l’éducation et la recherche définir les missions et le statut des redeviennent priorités, mais il reste à personnes occupant les emplois de concrétiser cette volonté dans sécurité. Nous serons aussi attentifs à l’immédiat et à plus long terme ». La ce que le rééquilibrage en faveur des fédération des conseils de parents pouvoirs du maire n’obèrent pas d’élèves (FCPE) enfin souscrit au excessivement ceux du ministère de « discours humaniste et progres- l’intérieur ». siste » du premier ministre. Mais « Nous attendons surtout des pré- elle ne peut « se satisfaire de cisions concernant la création de l’absence d’engagement précis en 35 000 emplois de sécurité », estime matière de collectif budgétaire. » le Syndicat national des officiers de b JUSTICE. Le Syndicat de la police, tout en précisant qu’il magistrature (SM, gauche) se féli- conviendra de « bien répartir les cite de l’engagement de ne pas rôles » entre les policiers et les per- intervenir dans les affaires indivi- sonnes affectées à ses tâches de duelles. « Il faut cependant aller au- sécurité. « Globalement, les proposi- delà des déclarations de principes tions de M. Jospin vont dans le bon qui sont communes à tous les gardes sens mais il reste à examiner précisé- des sceaux et inscrire cette nouvelle ment le sens de chaque mot. »

Tirage du Monde daté vendredi 20 juin 1997 : 54 430 exemplaires non distribués 1 3