Silence Et Aveu Dans Mithridate Et Phedre

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Silence Et Aveu Dans Mithridate Et Phedre DAVID BENDAYAN: SILENCE ET AVEU DANS MITHRIDATE ET PHEDRE DE RACINE ABSTRACT Dans une première partie, nous nous sommes attaché à montrer que le thème du silence est lié étroitement à l'époque de Louis XIV. Nous avons ainsi essayé de dégager les divers éléments socio-religieux qui revalorisent le silence racinien et lui donnent toute sa signifi­ cation. Dans une seconde partie, nous avons voulu rattacher l'aveu à des préoccupations surtout d'ordre psychologique et esthétique. C'est par le respect des canons dramaturgiques et de l'étude humaine que l'aveu, clé de voûte du théâtre racinien, rejoint la doctrine classique. David BENDAYAN Department of French Language and Literature M. A. SILENCE ET AVEU DANS IfiTHRIDATE ET PHEDRE DE RACINE ;:. @ David Bendayan 1971 ·1 TABLE DES MATIERES AV.AN'T-PR.OPOS •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 6 PREMIERE PARTIE: La violence du silence. l Effets du silence .............................. 10 II Causes du silence •••••••••••••••••••••••••••••• 15 III Vers une morale du silence ..................... 21 IV - Valeur du silence ••••••••••••••••••.••••••••••• 34 DEUXIEME PARTIE: L'aveu honteux". l L'aveu et l'équilibre classique ................ 39 II Origines de l'aveu ••••••••••••••.•••••••••••••• 47 III Eléments moraux dans l'aveu •••••••••••••••••••• 57 IV - Forces de l'aveu ••..••......•.................. 69 CONCLUSION •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 77 BIBLIOGRA.PHIE ••••••••••••••.•••••••••••••••.••••••.••••••• 82 ABREVIATIONS Les textes cités sont ceux qui ont été publiés par R. Picard, -- dans la Collection de la Pléiade ( 2 vol., Gallimard, 1951 ). Les abréviations suivantes ont été parfois utilisées: A : Andromaque Br: Britannicus Bé: Bérénice M Mithridate l . Iphigénie P Phtldre AVANT-PROPOS "Tu frémiras d'horreur si je romps le silence" Phèdre (v. 238) - 6 - "Rompre le silence" par l'aveu, c'est lA sans doute l'obssession qui tourmente les héros de Ph~dre. Cette expression qui revient souvent sur les l~vres de ces personnages (1), revêt une intensité accrue et toute particuli~re en raison de l'extr@me réduction du vocabulaire racinien laquelle ne fait plus de doute. Le pouvoir d'incantation de Ph~dre, la hantise de cette pro­ messe du silence sont fort probablement i l'origine de notre travail où nous avons tâché d'approfondir la nature réelle de ces deux formes de langage, le silence et l'aveu, th~mes fondamentaux de la tragédie racinienne que le génie de l'écrivain a réussi i concilier, i entre­ m@ler et fondre miraculeuseJllent au sein d'une œuvre prestigieuse. Soucieux de vouloir par notre étude exprimer le général, dégager certaines lois ou vérités enchâssées dans la mati~re qui consti tue l' œuvre d'art, nous avons cru pouvoir étendre et étayer davantage nos interprétations i la faveur d'une piàce qui ne semble plus faire de la part du public l'objet de la même sollicitude de jadis, Mithridate. 1. Quatre fois dans Ph~dre (v. 238-526-1450-1617) - 7 - C'est là une des principales raisons qui ont dicté notre choix, que nous pensons être de bon aloi, surtout si l'on tient compte, comme le démontre si remarquablement l'étude de Ch. Mauron (1), du rale central et déterminant que joue Mithridate dans l'évolution de l'oeuvre racinienne. Cheval de bataille de la critique moderne, cette œuvre ne cesse de faire couler l'encre et de soulever des polémiques passionnées. La critique phonologique, structurale ou sociologique se sont en effet servies de leurs techniques différentes pour faire que nous retrouvions chez Racine ce que demandent les angoisses de notre époque. Dàs lors, certains dangers surgissent. Nos interprétations pénétrées, inconsciem­ ment peut-~tre, de ces théories ne risquent-elles pas, en situant l'écrivain dans une optique particuliàre, d'altérer la véritable valeur de ce miracle de civilisation et au lieu d'enrichir le théâtre racinien de le désintégrer plutôt? Conscient de ces périls, nous nous sommes efforcé, dans la mesure du possible, de considérer et d'utiliser avec prudence ces divers "mythes" pour nous fier davantage à la lecture du texte qui, mIlS pour autant interdire les infomations capables d'éclai­ rer l'oeuvre, diminue les risques d'appauvrissement et d'attribution de significations ésotériques. L'objectif de ce travail sera principalement de cerner l'essen­ ce des th~mes du silence et de l'aveu dans la création racinienne et d'ess~er de découvrir par la suite les divers rapports de cause à effet qui peuvent lier ces deux aspects de la tragédie aux valeurs 1. Ch. Mauron, L'inconscient dans la vie et l'oeuvre de Racine. -8- socio-religieuses du Grand Siècle, de voir dans quelle mesure la loi du silence et sa transgression par l'aveu sont des réa+ités contempo­ raines, produits et reflets d'un certain mode de pensée. A cet effet, nous recourrons souvent A la systématisation qui, quels que soient les dangers qU'elle puisse entraîner, semble le seul moyen rigoureux pour répondre A l'effort que nous avons poursuivi de dégager le sens caché de cette création littéraire. Soucieux d'éclairer ces tragédies situées hors du temps, car les oeuvres vraiment grandes n'ont pas d'âge, nous avons eu recours A de nombreuses références:. liées, directement ou non, A Racine. C'est parce qU'il parait répondre aux exigences des écrivains de tout temps que le théâtre racinien s'élève A la dignité d'oeuvre classique. PREMIERE PARTIE LA VIOLENCE DU SILENCE nCet amour s'est longtemps accru dans le silence, Que n'en puis-je! tes yeux marquer la violence.n Mithrida te ( v. 40-41 ) -10- Chapitre premier EFFETS DU SILENCE Dans Antigone d'Anouilh, on trouve parmi les méditations du choeur sur la nature de la tragédie ces réflexions si pénétrantes au sujet du silence tragique: "les silences, tous les silences ( sont là ) ••• le silence quand le bras du bourreau se lève à la fin, le silence au commencement quand les deux amants sont l'un en face de l'autre ••• , le vainqueur, déjà vaincu, seul au milieu de son silence ••• " Ce commen­ taire rev@t chez Racine une signification toute particulière car son théâtre est par excellence celui du silence: le vrai tragique est con­ tenu, secret, C'est le silence des n deux ~nts " , d'Eriphile à l'as­ pect d'Achille : " Je le vis ••• Je sentis le reproche expirer dans ma bouche" (!.v.499), celui de la mort, ce "bourreau" implacable qui interrompt brutalement les derniers mots d'Hippolyte : " QU'il lui rende ••• n (!.) v. 1568), celui du 'Vainqueur", de Mithridate : " J'expire environné d'ennemis que j'immole Il (~. v.1664) , mais c'est surtout le silence de la passion inavouable, de l'amour impos­ sible,de celui de Néron dont la voix s'étrangle à la vue de Junie: "J,tai voulu lui parler et ma voix s'est perdue" ( ~.Jv.396), - Il - du mutisme de Phèdre devant le fils de Thésée: "Je ne pouvais parler" (P _, v_ 215 ) * * * Ce mutisme est plus inquiétant et destructeur que les paroles comme en témoignent les diverses manifestations et effets qui l'accom- pagne nt inéluctablement. Le silence racinien, telle une maladie inopé- rable, ronge le coeur, corrode le corps, bouleverse l'état mental, bref, déséquilibre la personnalité. Ce silence exige en effet une volonté supérieure pour étouffer ces cris qui jaillissent de l'âme: les plaintes, les gémissements sont refoulés dans les profondeurs abyssales de la conscience et cette impossibilité de recourir au verbe plonge l'homme dans une angoisse perpétuelle qui le ravage progressivement. Ainsi Monime avouera-t-elle à Phoedime tous les efforts déployés pour cacher son amour: "Hélas! si tu savais, pour garder le silence, Combien ce triste coeur s'est fait de violence ! Quels assauts, quels combats j'ai tantôt soutenus 1" (!!., v. 411-13) Le cas de Phèdre est bien caractéristique à cet égard. Le désir s'enracinant dans s al corps, jette la femme de Thésée dans un état fébrile, maladif, aggravé d'autant plus que son "silencs inhumain" la consume lentement. Déjà Théramène accorde au silence de Phèdre - . toute sa densité, son poids, son pouvoir dévastateur lorsqu'il dit: "phèdre, atteinte d'un mal qU'elle s'obstine à taire" (f-, v. 45) Oemone reprendra plus tard la même idée en évoquant tout ce que ce mutisme - 12 - a d'inexorable: IIElle meurt dans mes bras d'un mal qU'elle me cache" <.~., v. 146) Ainsi le silence qui emp~che la passion de se manifester extérieure­ ment, repousse A l'intérieur du moi ces désirs, ces fantasmes, ce qui a pour résultat de porter l'amour à son paroxysme et d'~tre à l'origine de la névrose qui menace et qui pèse sur les âmes raciniennes. * * * C'est à partir de ces symptômes que Racine établit une loi p5,Ycho­ logique régissant les rapports "silence-passion". Racine, dans sa pein­ ture clinique de l'amour-maladie, nous montre conunent le mutisme, cette volonté pour taire ses sentiments intérieurs, irrite et accroît la passion, la porte à sa plus forte intensité laquelle finira par tendre plus que jamais cette m~me volonté. Ceci a pour résultat de transformer le silence en une arme agressive qui déclenchera la "grande tuerieIl finale. Ces héros qui analysent avec tant de vigilance le coeur humain découvrent ces rapports de cause à effet. Ainsi Xipharès s'exclame: "Cet amour s'est longtemps accru dans le silence" (~., v. 40) et Oenone dit A Phèdre: "Ahl s'il vous faut rougir, rougissez d'un silence Qui de vos maux encore aigrit la violence." (P., v. 185-186) Ces exemples témoignent de l'emprise fatale du silence, de sa violence cruelle; loin d'~tre le baume qui adoucit les peines, qui apporte le calme intérieur, le silence racinien est une source de tourment qui attise les sens, excite le despotisme de posséder, d'absorber en soi autrui.
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