57 UNE « RÉVOLUTION MILITAIRE » AU PAYS KHMER ? NOTE SUR L'artillerie POST-ANGKORIENNE (XVI-Xixe SIÈCLES)* Grégory MIKAEL
GrégoryMIKAELIAN_Udaya_10_revised10122011_V9_Udaya_X 1/9/2012 8:42 AM Page 57 UNE « RÉVOLUTION MILITAIRE » AU PAYS KHMER ? NOTE SUR L’ARTILLERIE POST-ANGKORIENNE (XVI-XIXe SIÈCLES)* Grégory MIKAELIAN (Centre Asie du Sud-Est, UMR 8170, CNRS / EHESS) INTRODUCTION L’existence d’une soixantaine de pièces à feu anciennes (XVI-XIXe siècles) exposées au Musée national de Phnom Penh ou retrouvées sur divers sites provinciaux atteste de l’usage de telles armes dans le Cambodge post-angkorien. Ce corpus est toutefois d’une singulière faiblesse numérique, une fois rapporté à ceux qui ont pu être constitués ailleurs, en Thaïlande et au Viêtnam notamment, pays dans lesquels les pièces se comptent par centaines, voire par milliers1. Sans doute un élément d’explication est-il à trouver dans le fait que la royauté khmère se soit vue régulièrement confisquer ses pièces à feu par les vainqueurs lors de défaites militaires ayant abouti au sac * Nous tenons à remercier Gilles Aubagnac, Jean-Claude Le Flemm, Vincent Durand-Dastes, Khun Samen, Kanda Makiko, Claudine Salmon, Mak Phoeun, Bertrand Porte, Huot Samnang, Brice Vincent, et surtout Rudolf Roth, qui nous ont diversement aidés dans la constitution du corpus ou dans l’expertise de certaines pièces. Nous n’aurions pu nous rendre sur place sans l’aide financière de l’École française d’Extrême-Orient, ni sans l’autorisation du Ministère de la Culture et des Beaux-Arts du Cambodge, qui doivent être également remerciés. 1 La Seigneurie des Nguyễn, outre l’existence d’une production locale, fut capable d’acheter dans le dernier quart du XVIIIe siècle plusieurs dizaines de milliers de fusils et des centaines de canons aux macaïstes (MANGUIN, Pierre-Yves, Nguyên Anh, Macau et le Portugal.
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