REPUBLIQUE DU SÉNÉGAL

MINISTERE DE L’AGRICULTURE

INSTITUT SÉNÉGALAIS DE RECHFRCHES AGRICOLES

MÉMOIRE DE CONFIRMATION

présentépar Dr Cheikh Oumar BA Sociologue sousla Direction du Professeur Abdoulaye Bara DIOP

Sur

Migrations et organisations paysannes en Basse . Une première caractérisation à partir de l’exemple du village de Sue1 (Département de ).

Juin 1997 SOMMAIRE

PAGE DE GARDE ......

SOMMAIRE ...... 2 L., LISTE DES SIGLES...... 3:t: 5& AVANT-PROPOS...... s 1. INTRODUCTION ...... S#i f 2. PREMIERE PARTIE : PRESENTATIONDE LA ZONE D’ETUDE ...... 12 2.1. Organisationsociale Diola ...... *...... 13 2.2. Suel,un village typiquedu phénomènede mandinguisation.,...... ,... ,,...... , 16 3. DEUXIEME PARTIE : CADRE THEORIQUE ...... *...... *...... *... 19 3.1. État de la question...... f...... 19 3.2. Problématique. . ..<...... *...... ,...,.*...... *....27 3.3. Méthodologie...... ~...... f...... 29 4. TROISBME PARTIE : CARACTERISATION DES PRINCIPALES ORGANISATIONS PAYSANN!ESDE LA BASSECASAMANCE ...... *..*...... * ...... 35 4.1, Départementd’0ussouye ...... *...... 35 4.2. Départementde ...... ‘...... <...... *.....36 4.3, Départementde Bignona..*...... *...... *...... *... 40 5. QUATRIEME PARTIE : ANALYSE SOMMAIRE DE QUELQUES RESULTATS DE TERRAIN ...... l...... *. 51 5.1. Au niveauvillageois ...... ~...... l...... ~....~...... 51 5.2. A l’échellerégionale ...... *...... *...... *...... *....*..59 6. CINQUIÈME PARTIE : PROPOSITIOND’AXES DE RECHERCHE q...... ,..,...... 62 6.1. Activités en cours...... 62 6.2. Activités prévues...... 63 7. CONCLUSION GENERALE...... 65 8. BIBLIOGRAPHIE GENERALE...... 67 9. ANNEXES ...... I...... *.... 70 LISTE DES ASSOCIATIONS DU VILLAGE DE SUEL ...... 75 TABLE DE$ MATIERES ...... 76

GRAS : GrOupementdes Agriculteurs de Sue1

IFAN : Institut Fondamentalde l’Afrique Noire

ISRA : Institut Sénégalaisde RecherchesAgricoles

LUKAAL : En languediola signifie Planton

MFR : Maison Familialeet Rurale

ONCAD : Office National de Coopérationet d’Assistancepour le Développement

ONG : OrganisationNon Gouvernementale

OP : OrganisationPaysanne

ORSTOM : Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération.

PIDAC : Projet Intégré de DéveloppementAgricole de la Casamance

PROGES: Projet de Gestiondes Eaux du Sud

SOMIVAC : Sociétéde Mise en ValeurAgricole de la BasseCasamance

A AVANT-PROPOS

Recruté le 12 Juin 1996 par 1’ISRA (Institut Sénégalaisde RecherchesAgricoles) pour un contrat d’un an renouvelable,il m’a été demandéde présenterun Mémoire de stage pour ma titularisation. Le tempsest passétrès vite tellementj’étais sollicité ailleurs,

Heureusementque les autorités de l’Institut ont été très compréhensivesen me permettant d’honorer tous les engagementsauxquels je m’étais souscrit antérieurement. Ainsi, du mois de juin au mois d’août, elles m’ont permis de participer à l’Institut sur le Genre organisépar le CODESRIA. Ensuite,deux semainesm’auront permis de boucler le coursque je dispensaisà l’Universitéde Saint-Louis.

Par la suite, en accord avec le Directeur scientifiqueet le chef d’URR BMC, j’ai pu finaliser et soutenir,au bout de 3 mois, ma thèsede 3èmecycle à 1’UCAD de Dakar, sur le thème: L3ynamiques migratoires et changements sociaux au sein des relations de Genre et des rapportirjeunes/vieuxjeunes/vieuxdes originaires de la Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal.

Aussi, pendantle mois de Décembre,j’ai présentéune communicationau colloque CO-organisépar 1’ORSTOMet 1’IFANsur les Systèmesmigratoires en Afrique de l’ouest.

Parallèlementà la conduitede ces différentesactivités, le temps passéà Djibélor a été l’occasiond’une immersion tranquille. Sur le plan professionnel,je me suis impliqué dansla vie du centre.J’ai participé activementaux rédactionsde la synthèsedes Diagnostics Participatifs(DP) et du Plan Stratégique.De plus, j’ai assuréla responsabilitéscientifique du travail de Lucien NDECKY dans le cadredu ProgrammeNRBAR R-15 sur l’adoption des technologies de gestion de la jèrtilité des sols dans les rizières de mangroves de la Basse Casamance-et les périmètres irrigués du Bassin de l’ilnambé.

Cependant,prévues dans mon planning pour démarrer dès le début du mois de janvier, les recherchespour mon Mémoire n’ont commencéqu’au mois de mars. La mise en placetardivk des fonds a été le motif de ce retard ; ce qui nous a conduit, dansune certaine mesure, à procéder à des réajustementsméthodologiques. Du coup, le travail effectif consacréauMémoire couvreà peinequatre mois.

Sur le plan interpersonnel,j’ai été très touché par l’accueil très chaleureuxque les “Djibélorois” (hommes,femmes et enfantsvivant dansla station de Djibélor) ont manifesté à mon endroit. Malgré le peu de temps passé avec les “américains” (chercheurs du centre en formation aux États-Unis) et bien qu’ils soienttrès chargé,ceux-ci n’ont ménagéaucun effort pour m’intégrer tant sur le plan scientifiquequ’humain. J’ai bénéficié de la même attention de la part des chercheurs,administratif, autres membres du personnel présents dans le centre.Dans les conditionsactuelles faites de rareté des ressourcesfinancières, le personnel de Rjibélor, sur instruction de son chef d’URR a, à l’unanimité, fait passer mon travail commeune’des priorités du centre.J’en suis très profondémenttouché.

Je tiens à remercier tous ceux qui, directementou indirectement,ont apporté leurs contributions à ce travail. J’adresse une mention spéciale à Monsieur le Professeur AbdoulayeBara DIOP qui, tout en étant en retraite, a acceptéde diriger ce travail. c

ISRA, Mamadou KHOUMA, 1996 1. INTRODUCTION

Le Sénégalest un pays à vocation agricole. L’agriculture, l’élevage et la pêche constituentles principalesactivités pratiquées par sa population.

Cependant,depuis quelques décennies, à l’instar de tous les pays du Sahel,il connaît une baissede sa pluviométrie. Cette situation génèreune crise de son agriculture dont la première,dans la périodepost-indépendance, remonte au début des années1970.

Région au Sénégaloù les conditions pluviométriquessont les plus favorables, la Basse Casamancen’est pourtant pas épargnée.Elle est aujourd’hui confrontée à une dégradationaccélérée de son milieu naturel. Le fait que l’hydrologie superficielle de la région soit dominéepar la mer et en relation avec sa pluviosité déficitaire, la zone connaît des problèmesaigus de salinisationdes rizières,de toxicité ferreuseet de baissede fertilité des sols. Outre ces contraintes, on peut noter un enherbementexcessif, un manque d’organisationdes producteurs,une absencede filières semencières,un manquede matériel agricoleadapté et performant.

La destructiondu couvert végétalet la baissede la nappephréatique constituent des indicateursde la dégradationdu potentiel écologiquedont l’une des conséquencesest la diminution de la production du riz qui constituela base de l’alimentation en pays diola. PELISSIERsoutenait déjà en 1966 que «“Manger”, pour un Diola, n’a d’autre sens que “manger de riz”, et c’estêtre au dernierdegré de la misèreque de passerune journée sansen consommerlEtre riche signifie disposerde rizièreset de greniersde riz abondantsqui sont sourcede prestigeet d’aisance,de tous biensmatériels et spirituels>)(PELISSIER, 1966 : 709).

La péjorationdes conditionsclimatiques et écologiquesentraîne un bouleversement des systèmesde productionet contraintle paysanà développerde nouvellesstratégies. Ces innovations s’expriment à travers deux types. Au niveau des activités agricoles, les stratégiespaysannes se traduisent par la construction de petits endiguements(digues et diguettes),par la remontéevers le plateau(cultures céréalièresou légumineuses,sésame, maraîchage,bananiers.. .), par le développementde petits groupementsde producteurs agricoles.Dans le cadredes activités extra-agricoles,les stratégiesconcernent la cueillette de fruits forestiers,la récoltede vin de palme,l’extraction de vin de cajou, le développement de l’artisanat et du petit commerce, le développementd’activités touristiques et les migrations. La recherche a-t-elle pu prendre en compte, dans toutes ses composantes,ces nouvellesdbnamiques ?

Depuis sa création en 1974, l’Institut Sénégalaisde RecherchesAgricoles (ISRA) s’estfixé pour mission de : - générer des innovationstechnologiques à l’intention des producteurset des industriels agricoles - produiredes connaissances pour la planification du développementrural et l’enseignement agricole. - contribuerà la diffusion desrésultats de la recherche - promouvoir la formation des chercheursnationaux et œuvrer au développementde la coopérationscientifique internationale - recueillir, préserveret protégerle patrimoinescientifique et techniquenational.

Pour atteindreces objectifs dansla région de Ziguinchor, I’ISRA a mis sur pied en 1982, au centre rizicole de Djibélor, une équipe de recherche multidisciplinaire dont l’objectif est l’analyse des systèmes de production et l’étude de leur environnement, l’identification des contrainteset leur hiérarchisation,la conception, l’expérimentationet l’évaluationavec les paysansde solutionssusceptibles d’améliorer leur productivité et leur niveaude vie (RapportÉquipe système de Djibélor 1982 : 2).

Sur la base des enquêtesinformelles menéesdans 30 villages, l’équipesystème a repéré5 situationsagricoles en BasseCasamance à partir de la division sexuelledu travail, le rapport terres exondéeskerresinondées et de l’adoptionou non de la traction animale.

Cette équipe a abouti à d’importants résultats ; cependant, certains problèmes persistentvoire se sont accrus au point d’entraînerun dysfonctionnementdes systèmesde productiongénérant l’actuelle crise de l’agriculturesénégalaise. Dans le souci de prendre en compte ces problèmes,1’ISRA a élaboréun Plan Stratégiquequi a nécessitéla conduite,en 1996, des diagnosticspartagés avec les paysans.Le recrutementd’un sociologues’inscrit danscette dynamique de recherche.

La vision sociologiquedes problèmesauxquels sont confrontés les paysansa fait défaut ces dernièresannées. L’absence de spécialisteen est à l’origine. Les passagesde Made DIOUF (notamment) et celui de Babacar DIENG, s’ils ont largement contribué à une meilleurecompréhension des enjeuxstructurants le monderural, ont été courts. Le premier, dont l’interventions’inscrivait dans le cadredes travaux de l’ÉquipeSystème, n’est resté que trois ans. L’interventiondu seconddans le programmePROGES/ISRA n’a duré que deux ans.Du coup, depuistrois ans l’équipede l’ISRA-Djibélor a fonctionné sanssociologue. Or, face à la diversité des stratégiesanti-aléatoires développées par les paysansde la Basse Casamance,la bonne connaissancede l’environnement socio-économiquedes acteurs devient un préalableà toute diffusion de nouvellestechnologies. A quoi sert la créationdes technologiesles plus performantesquand on ne parvientpas à les diffuser en milieu paysan ? La fïnalit$ d’unemise sur pied par la recherched’un paquettechnologique est son adoption par les paysans.Mais, on s’aperçoitque les paysanssont encore quelquefois réticents à adoptercertaines nouvelles technologies diffusées par la recherche.

De manière générale,les stratégiespaysannes renvoient à des logiques sociales, culturelleset économiquesque la recherchea l’obligationde prendreen compte au risquede passerà côté de l’essentiel.L’essentiel c’est de comprendrequels sont les mécanismesde fonctionnementdes différentesstratégies paysannes ? Quellessont les logiquesqui les sous- tendent mais qui ne sauraientse limiter à un simple “empirisme attentif’ du paysan ? Le mondepaysan est aussicomplexe. Il ne se limite plus seulementà la définition classiquedu paysannat mais intègre de plus en plus de nouveaux acteurs. Du cadre “déflaté” (fonctionnairesayant connuune déflation) au migrant dont le projet de départa échoué,tous s’organisentà travers l’associatif et se réclamentaujourd’hui et avant tout du monde rural. Ce qui, a priori, n’est pas une mauvaisechose puisqu’il peut traduire une volonté de ces acteursde s’impliquer dansle développementde leur milieu d’origine. Mais, en est-il ainsi pour tout leimonde?

L’objet de cette étude est moins de procéder à une analysefine du phénomène organisationnelen BasseCasamance que de susciterquelques réflexions que nos recherches futures prendraient en compte. Dans ce travail exploratoire, il s’agit de procéder à une caractérisationdes principalesorganisations paysannes de la BasseCasamance et de voir le rôle joué par la migration dansle cadrede leur émergence.Quelle est la fonction du leader dansle dispositif associatif? Celle-ci constitue-t-elleun tremplin pour une action politique plus structtiée ou plutôt correspond-elleà un projet de sociétédont les paysansseraient les principaux :bénéfïciaires?

Le présentmémoire s’articule autour de cinq parties.Dans la premièreest présentéela Basse Casamanceavec ses caractéristiquesphysiques et humaines, agro-écologiqueset sociales. Dans la secondepartie, nous préciseronsles élémentsthéoriques qui serviront de cadreà l’étude: état de la question,problématique et méthodologie. Dans la troisième partie, il sera question de la description des principales caractéristiquesdes organisationspaysannes de la Régionde Ziguinchor. Dans la quatrièmepartie, nous tenterons de faire l’analyse de certains résultats de terrain en montrant notammentl’importance des flux migratoireset du rôle des migrants dans la vie associative.

Enfin, dansla cinquième,sont proposés quelques axes de recherche. 2. PFtEMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Situ;éeau Sud-Ouestdu Sénégal,la BasseCasamance couvre une superficiede 7 339 km2, soit 3,74% de l’ensembledu territoire national.Elle est limitée au Nord par la Gambie, au Sud par la Guinée Bissau, à l’Est par la région de Kolda et à l’Ouest par l’Océan Atlantique.

Sur le plan administratif, la région de Ziguinchor -telle qu’issuede la réforme administrative du ler Juillet 1984-- correspond au cadre géo-historique de la Basse Casamance,Celle-ci regroupetrois (3) départements(Ziguinchor, Bignona et Oussouye) subdivisésen quatre (4) communes,huit (8) arrondissements,vingt cinq (25) communautés ruraleset cinq cent deuxvillages (502).

A l’origine peupléede Baïnounk,la région est aujourd’huimajoritairement habitée par l’ethnie diola. D’aprèsles résultatsdu Recensementde la Populationet de IlHabitat de 1988, celleici représente60,7% de la populationtotale de la BasseCasamance. Les Diola cohabitentavec les Mandingues (9,3%), principalementdans la ville de Ziguinchor et au nord-estdu fleuve, les PeuZ(8,8%), les WoZof(4,8%),les Balant (2,5%) et d’autresgroupes ethniquesles Manjaque, les Mancagne.

Outre cette diversité ethnique, la région de Ziguinchor est caractériséepar un potentielécologique qui en fait une desrégions au Sénégaloù la natureest la plus généreuse et où la pression anthropiqueest la moins importante. Sous influence de la mousson, la région présenteles totaux pluviométriquesles plus élevésdu pays avec une moyenne de 1439 mm à Ziguinchor sur la période de référence (1922-l 990) (Document du Plan StratégiqueISRA BMC, 1996). Ces atouts permettent une diversification de l’agriculture. Les principalescultures sont le riz, l’arachide,le ma*s, le mil et le sorgho.

Selonle zonagede l’ISRA, deux grandssystèmes de productiondominants peuvent être repérésdans la zone agro-écologiquede la Basse Casamance: le système “diola originel” et le système“diola mandinguisé”. Toutefois, un tel découpagene doit pas être systématique.Dans certains villages, il est possible de trouver les deux systèmesqui cohabitent,c’est le casdu village de Kagnarou,dans le départementde Bignona.

La compréhensiondes enjeuxqui sous-tendentles stratégiespaysannes passe par le rappelde quelquestraits caractéristiquesde l’organisationsociale diola. En effet, on ne peut pas comprendrecertaines caractéristiques des leaders si on ne les replace pas dans leur contextesocio-culturel, pour les comprendreaussi bien à partir des principes fondateursde la sociététraditionnelle à laquelleles OP appartiennentque la réactionde la sociétédiola et de sesmembres en face desdéfis commecelui du développementmoderne, de l’exode rural.

2.1. Orgmisation socialeDiola

Malgré les variations dialectalesd’un endroit à un autre du fleuve, les Diola constituentune seule ethnie. Cependant,pour une meilleure lisibilité ethnologique,il est possiblede les subdiviser,à la suite du rapport HARZA (1984)’ , en deux grandsgroupes : - le groupe habitantle Centre et le Suddu fleuve est caractérisépar un individualismetrès pousséet par l’autonomiedes ménages. - le groupe situé au Nord du fleuve (appelé groupe “mandinguisé”) dont la principale spécificitéreste la forte hiérarchisationsociale notamment entre les aînéset les cadets.Les premiers ou anijùnaaw contrôlent la productiondont ils sont les gestionnaires.Ce groupe concerneles diala du Fognyet les diala Kalounayes.

Cette schématisationcache d’énormes différences entre les différents groupesdiala. En effet, si les Diala gardentune unité ethnique,il n’en existepas moinsune différenciation culturelleet sociologiquequi en garantitla diversitéet assure,probablement, la modestieet le respectde l’autredont le Diala sait faire montre.

Le volume 1 du Rapport du Plan Directeur du DéveloppementAgricole de la Basse Casamancede juin 1984retient trois zonesdans la division socio-géographiquede la région (5-24 à 5-27) :

- la rive gauchedu fleuve Casamance - la rive droite du fleuve - le bassindu Soungrougrou

Pour la populationde la rive gauchequi regroupeles départementsd’oussouye et de Ziguinchor, la subdivision,faite sur la basedes différences de dialecteset de régime foncier, permet d’identifierplusieurs sous-groupes :

’ HARZA, volume 1 du rapport du Plan Directeur du Développement Agricole de la Basse Casamance, Juin 1984.

12 Tableau des groupes ethniques par village de référence

Sousgrou]lies ethniques Village de référence Floup Oussouye Ediamat Youtou-Effok Dj ivat Diembering 1Her 1Kabrousse Essoulala -Kadjinol Bandial Selekv-Kamobeul Essing Dioher Eyoun

A cette subdivision s’ajoute quatre groupes minoritaires : Balante, Bawouk, Manjacque .etBayot.

Pour la populationde la rive droite, les diola représententplus de 90%. Les Peu1 et les Mandingues constituentd’importantes minorités vivant dansou à côté des villages Diola. Ces dernierssont subdivisés en différentssous-groupes :

Tableau des sous-groupesethniques par arrondissement

Sous-groupe Arrondissement Bliss-Karone~OU Fognv Gombo) f Boulouf 1Tendouck FWY Tenghoryet Sindian Kalounaye Tenghory

Pour la population du Bassin du Soungrougrou,constituée majoritairement de mandingue, les groupesdiola et Peul représententles plus grandesminorités. Les Diola de cettezone sontceux qui ont le plus subil’influence mandingue ce qui leur a valu l’attribut de Diola mandinguisés. Cette appellationpermet de les distinguerdes autresgroupes diola qui ont gardéles principalesvaleurs culturelles de l’ethniediola.

2.1.1. Organisation socialediola dite originelle

Les Diola dont l’organisationsociale est qualifiéed’originelle sont ceux qui ont réussi à conserverl’essentiel des traits caractéristiquesde leur ethnie. Contrairementaux groupes ethniquesmandingues et Peu2où le roi assumeégalement des fonctionstemporelles, chez les diola, il remplit des fonctions essentiellementreligieuses. Les valeurs d’égalité et de consensussont quelques-unsdes principes fondamentaux de l’organisationsociale diola.

Le ménageest l’unité économiquede production,il correspondgénéralement à l’unité de consommation(essile). A la différenced’autres groupes ethniques (mandingue, Peu& la concessionou Fank chez les Diola ne correspond nécessairementpas à une unité économique.Elle peut regrouper de nombreux ménageschacun conservant et gérant ses propresgreniers et rizières.Ainsi, dansun couple, chacundes époux doit prendre en charge sa proprenourriture pendanttoute l’annéeet celle de sesenfants pendant la moitié de l’année. L’hommeassure sa part pendantl’hivernage et la femme nourrit les enfantspendant la saison sèche.Cette différenciation, en dépit de l’égalitarismecaractéristique de la société diola originel, renfermeun désavantagepour la femme.L’analyse de genrepermet de constaterque la femme doit assurerla nourriture pendantla périodeoù il est le moins évident d’entrouver. Toutefois, elle est moins sujette à des discriminationsque ses consœurshabitant dans des zonessous influence mandingue.

2.1.2. Organisation sociale diola dite mandinguisée

En milieu diola dit mandinguisé,c’est-à-dire ayant subi une influence mandingue,la division sexuelledu travail était nette. Les hommes s’occupentdes terres du plateauet les femmes exploitent les rizières. Aujourd’hui, cette différenciation des rôles des sexesn’est plus systématique;on retrouve, danscertains cas, des hommesdans les rizières et vice-versa. Il s’agit cependantmoins d’une volonté de démocratisationdes rapports de la part de l’homme que d’une stratégie de survie imposée par la dégradation des conditions écologiques.

Le phénomènede mandinguisationest l’appropriation de certains traits culturels résultant des contacts violents (islamisation mandingue au XIXe siècle) ou pacifiques (conduitspar des commerçants)que certainsgroupes diola ont connuavec les Mandingues.

L’organisationsociale se structure autour de l’unité d’habitation,le Fank, qui peut regroupertous les membresd’une même concession.Dans chaqueKaZoZ ou quartier, on trouve un KeZZoumakou groupedes notablesou conseildes sages.Le KeZZoumakjette son dévolu SUTZ’EYAO ou Afankaren qui est choisi non exclusivementen fonction de son âge mais selonses connaissances, sa sagesseou sur la basede son expérience. LEGENDE 0: QUQrtier cl I Infrastructures XX: Forêt sacrée a: Mosquée ci3 : Grande mosquée PLAN DU VILLAGE DE SUEL ywQ,p-v-~~~__<.I ‘ a, F.5, 1947 DESSIN ANDRE M, DIEME Dans chaqueKaZoZ, il existe un Eka&y (sociétéou association).Chaque catégorie sociologique(hommes, femmes, enfants) en compte chacune un. Au départ, les Ekafy constituaientle baromètrede la solidaritépaysanne, le symboledes valeurs unifiantes. Ses membresassuraient l’entraide à l’échelledu Kalol. Ils aidaient des personnesmalades, les veuves;en contrepartie,ceux-ci reversaientune modiquecontribution, en nature(mil). Mais aujourd’hui,ces structurationsévoluent vers des formes plus proches de prestations de service qui sont souventrémunérée. Avec l’absencedes actifs gagnéspar la migration, les Ekafay se constituenten de véritablesmain-d’œuvre rémunérée.

2.2. Suel,un village typique du phénomènede mandinguisation

Situe dansle Fogny occidental,le village de Sue1serait créé par la famille Diémé qui aurait hébergé celle des Bodian de Moulomp. Le fondateur serait Ghagha Diemé et proviendrait du Boulouf. Après un arrêt dans le village de Diatang, il s’installa dans le quartier de Moulomp.

Les chercheursMERCOIRET et BERTHOME confirment cette version et précisent, à propos de l’étymologie, que le nom de Sue1proviendrait de «“SoweZe”qui veut dire en Mandingue “détachezvos montures”, ou selon une autre version (celle qu’on nous a donné également)dune déformation,par les colons,de “Pansuelle”, cri poussépar les habitantslors de l’affrontementavec les troupes colonialesau début du siècle, “pansuelle” signifiant “ils vont tirer” ou “ça va chauffer”!)), (MERCOIRET et BERTHOME, 1990 : 113).

Selontoute vraisemblance,la déformationdont il est ici questionest relative au jour de l’attaquede Fodé Kaba. Suite à celle-ci, vers 1894,les habitantsdu quartier de Moulomp sontallés se réfugier en Gambie.

Aujourd’hui, sept quartiersse partagentl’espace villageois. Les limites des différents quartierssont constituéespar de grandsespaces appelés champs de caseoù on cultive du mil. Chaquequartier regroupeau moins un lignage.On en compte 17 dont chacun a à sa tête un chef qui dirige les événements,tranche en cas de conflits internes. Chaque lignage a son fétiche et son chef de culte. Au niveaudu quartier, ils ont en commun un bois sacré,un chef de culte, des associations,une mosquéeet un sage.Dans les quartiersoù cohabitentplusieurs lignages,les représentantsde chaquelignage forment le conseildes anciens.C’est au seinde ce groupeque le chef est choisiparmi les plusreprésentatifs. Tableau de répartition de la population par quartier Recensement COBA, 1997

Bodian Kaok 339 27,7 Diacoye 227 185 Moulomn 123 10 1Kounatouba 1230 I 188 I Djiyeko 1114 1973

Si actuellementle sentimentd’appartenir à un même village semble être partagé, chaquequartier n’en continue pas moins de garderjalousement son indépendancedans la reconnaissancede l’autorité d’un seul chef de village qui sert de trait d’union entre les différents chefs de quartier d’une part et, d’autre part, entre ceux-ci et les autorités administratives.

Le premier chef de village fut Agnali Bodian.Il habitaitle quartier de Moulomp. Il fut remplacé par Arfang Bodian qui habitait le même quartier. Le troisième chef, Famara Bodian, appartientau quartier de Kounatouba.Sa nominationa failli dégénéreren un conflit ouvert entre le quartier de Moulomp qui fournissait jusque-là le chef et le quartier de Kounatoubaqui tenait à ce que cette prérogativelui soit égalementaccordée. Le quatrième chef de village était BouramaBodian de Kaock suivi aprèssa mort par Malang Diedhiou de Diacoye. Depuis le décèsde ce dernier en 1980, c’est Elhadj Diedhiou qui assurel’intérim depuisle décès.

Sur la base de notre recensement,le village est essentiellementhabité par l’ethnie diola qui regroupe1207 personnes, soit 98,6 de la populationtotale. L’ethniemandingue n’en compte que 7 personnes,soit 0,6%. Le seul Peu1 du village est le berger qui s’occupedu troupeau.Deux cas d’enfantsnés à Dakar de père étrangers(Togolais et Burkinabé) existent et sontconfiés à leurs grandsparents pendant que leurs mèresretournent en migration.

Sur le plan religieux, chaque quartier dispose d’une petite mosquée. Celle de Moulomp sert égalementde grandemosquée pour les prièresde vendrediet l’organisationdu

17 Gamou (f&e religieuse) qui réunit tous les habitants du village sans considération d’appartenanceà un quartier.

La cohabitationne se fait pas toujours sans conflits. Ceux-ci découlent soient des survivancesdes problèmesantérieurs, soient sont le résultat des manipulationsélectoralistes ou, depuis ces dernières années, l’émanation de tiraillements à des fins de leadership associatif, 3. DEUXIEME PARTIE : CADRE THEORIQUE

Dans cettepartie, il s’agit,dans un premier temps,de passeren revuequelques aspects de fa littératuresur les migrationset les dynamiquesassociatives ; ensuite,de présenternotre problématique,et enfîn, de préciserles outils méthodologiques.

3.1. État de la question

Avant de rappeler certains travaux sur les migrations, il importe de définir les concepts2de migration, de migration saisonnièreet de migration de longuedurée.

La migration est un conceptpolysémique. Les critères d’espace,de résidenceet les dimensionstemporelle et professionnellepermettent de la définir. Est donc migrant toute personnedont «le lieu de naissanceest différent du lieu de résidenceou qui s’estdéplacée au moins une fois dans sa vie pour une duréede séjoursupérieure)) au moins à trois mois (BA, 1996: 17).

La migration saisonnièrepeut être définie commeune migration qui inclut desretours fixés d’avanceet qui s’effectue de manière régulière. Un saisonnierest un migrant qui considèreson village comme sa principale résidence,c’est-à-dire qui participe aux travaux agricoles, au moins pendantune partie de l’hivernage.Souvent, l’absencedu migrant du village s’effectuependant la saisonsèche.

La migration de longuedurée concerne les migrants qui ne reviennentdans leur lieu d’origine que de temps en temps. Aujourd’hui, en relation avec des difficultés liées à l’insertionsocio-professionnelle en ville, la plupart des migrants saisonnierstendent à devenir des migrants à installations quasi-définitives.A l’inverse, les difficultés de trouver une activité professionnellepeuvent conduire certains migrants à envisagerle retour au village.

3.1.1. Migration

Au Sénégal,de nombreusesétudes ont été conduites sur les migrations tant à l’échelle nationale qu’au niveau régional. Sur le plan national, la plupart des travaux concernentla vallée du fleuve Sénégalqui constitueun foyer traditionnel d’émigration.Au niveau de la Basse Casamance,quatre principales formes de migration peuvent être repérées:

‘D’autres formes de migrations existent et concernent les migrations familiales, individuelles. Dans ce document, ces formes de migration ne seront prises en compte mais pourrait intégrer nos travaux à venir.

19 - les migrationsde pêcheursde la rive gauche(Bandial) vers la GuinéeBissau et la Gambie. L’immigrationdes pêcheurs du Nord est importantedans la région (DIA W, 1988).

- les déplacementsliés à la récolte du vin de palme et concernant les populations de Niomoun qui vont dans le Blouf et même jusqu’en Moyenne Casamanceet Haute Casamance. - les déplacementsdes populations qui cherchentdes terres de culturespour la culture du riz ou celles de plateau pour la culture arachidière.Concernant ce cas «le mouvement a véritablementpris au fil du tempsune forme de migrationsdéfinitives et, en ce qui concerne le Boulouf (Thionck-Essyl,Kartiack etc.. .) perturbantsouvent l’équilibre des lieux de départ et contribuant à la naissancede nouveaux“villages cousins” caractéristiquesde la Gambie où l’on retrouve généralementla doublurede chacundes villages de Boulouf» (CAMARA, 1985 : 51). - les migrations vers Dakar concernentprincipalement des jeunes filles (bonnes) et des hommesqui cherchentà s’employerdans la capitaleou dans certainesvilles de la Gambie. C’est dans cette forme de migration que l’on retrouve des migrants installés durablement dansleur lieu d’émigrationet ne revenantpas nécessairement pendant l’hivernage.

Les principalesinvestigations ont mis l’accentsur les interrelationsentre les causeset les conséquencesde la migration. KLAAS De JONCEet al. 1978 s’intéressentaux causeset conséquencessocio-économiques de la migration sur les lieux d’origine des migrants (Basse Casamance).Sur la base des études concernantquatre villages, les auteurs soutiennent l’inversede la thèse développéepar Samir AMIN (1974) qui stipulait qu’il n’existe aucun rapport entre le taux de migration d’un village et sa participationà l’économienationale.

Parmi les travaux de synthèsesur les migrations en Basse Casamance,celui de DIOUF (1982) et celui de HARZA3 (1984) constituentnos principalessources de référence. Le Mémoire de confirmation de Made DIOUF (1984) complète la synthèse sur les migrationsdes ressortissants de la région.

3.1.1.1, Q uelq ues motifs de déplacementsdes populations

A l’origine, les mouvementsde populationss’inscrivaient dans le cadre des conflits entre voisins.C’est souventen leur faveur que de nombreuxvillages se sont créés.De plus, la proximite ethnique entre les habitantsde la BasseCasamance et de la Guinée-Bissau

3 Selonle documentHARZA, I’Ctudesocio-économique du bassinde Kamobeulpar le BCEOM-IRAT (1980) et celle de Louis Berger(1981) concernant le marigotde Baïlasont les principales&udes sur les migrationsen BasseCasamance de 1972à 1982. (Balante, Mancagne, Mandingue, Pepel, Manjak, Peul) d’une part et, d’autre part l’uniformité écologiquefavorisent la mobilité des habitantsde la région de part et d’autrede la frontiére. Cette interpénétrationrappelle le caractèreartificiel des frontières héritéesde la colonisation.

Outre ce motif ethno-géographique,la politique coloniale a généré d’importants mouvementsde populationdu Nord du Sénégalvers la région de Casamance.Le refus4 des populationsautochtones d’accepter la politique colonialeva conduire les colons à favoriser l’implantationdes populationsnordistes. La créationde plusieursvillages wolofdans le Sud de la Basse Casamance() procède de cette dynamique. Avec l’institution de l’impôt, à l’instar du restedu pays,la migration au départde la région est devenuemassive.

Déjà pendantla périodepré-coloniale, certains groupes de populationsse déplaçaient pour la récolte du vin de palme et de la noix. SelonDIOUF (1984 : 49) qui cite HAMER, «cette migration date d’avant 1880 et suivait l’itinéraire du Fogny Diouloulou Kabanankà Brikama en Gambie.. . . En Gambie,les migrants et leurs patrons mandingue se partageaient les noix qui étaient venduesà la CFA0 de Banjul. Ce commerce, qui a duré jusqu’aux environ de 1930, se faisait sur la based’un partagedes produits entre l’homme et la femme qui l’accompagnait(celle-ci pouvait être son épouse,sa soeurou une autre personnede son groupe familial))). La tradition migratoire des femmes de cette zone a été freinée par l’introductionde l’islamdans le Boulouf.

A partir de 1950, l’école devient un facteur important d’émigration des jeunes. Cependant,la migration scolairecesse d’être prépondérantedu fait de l’augmentationdes infrastructuresécolières dans la région et des déperditionsscolaires qui limitent l’accès, notammentdes filles, aux étudessecondaires encore moins supérieures.Pendant la même période, l’achèvementde la Transgambiennea largementfacilité la migration en direction des villes.

L’attractionde la vie urbaine,par l’entremisedes modèlesdiffusés par les citadinsde retour au village, influence les comportementsdes ruraux qui ne pensenteux-aussi qu’à émigrer. L’effet démonstratifde la réussitede certainsmigrants contribuent à créer l’image

“Ce refus est surtout lié à l’organisationsociale diola qui est acéphale, c’est-à-dire ne repose sur aucune centralité. L’absence de chefs identifiables et dont le pouvoir ne souffre d’aucune contestation a rendu difficile la conquête coloniale de la région. Or ailleurs, au Nord par exemple, chaque fois que les colons ont réussi à vaincre les chefs l’installation a été plus facile.

31 du “migrant-démiurge”. En racontant la vie qu’ils mènent là-bas, les migrants évitent soigneusementde se plaindrepour maintenirle mystère5.

En BasseCasamance, « la souplessede l’organisationsociale qui rend plus libre la femme et émancipeassez tôt les jeunes, facilite la sortie de ces derniers qui s’envont à la quête d’activités rémunératricesdans les villes» (DIOUF, 1984 : SO). La recherche du numérairepour financerla dot constitueun desprincipaux motifs de la migration desjeunes Balantesde Birkama (KLAAS DE JONGUE,1977).

Les déterminantsde la migration ont changé. Hier, la région recevait diverses populations.Aujourd’hui, de plus en plus, la zone connaît une importante migration de sa populationactive. Ces absencesentraînent un déficit en main-d’œuvreet contribuent à faire reposerle travail agricolesur despersonnes âgées ou sur desjeunes.

Au regard de la dégradationdes conditions climatiques, les paysansont intégré la migration dans leur pratique.Elle relèvedésormais d’une volonté de diversification de leurs stratégiespar l’augmentationdes sourcesde revenus.

3.1.1.2. Les conséquencesde la migration en BasseCasamance

Les principalesétudes sur les migrations en BasseCasamance se sont intéressées prioritairementaux effets induits par celles-cisur l’organisationdes unités de production.

L’étude de Harza, souligne que le travail d’Olga LINARES qui s’étale de 1961 à 1980, met en évidenceaussi bien les effets de la migration de zone rurale à zone rurale, et ceux de zone rurale à zone urbaine concernantl’organisation des unités de production. SNYDER, dont les étudessur les Diola Bandial du village de Gasumaysur la période de 1972 à 1975, s’intéressecomme LINARES, dans la zone des Diola Casa, aux effets de la migration ruralejurbainesur les couchessocio-économiques et sur l’organisationdes unités de production.

Impactsde la migration sur la production agricole

L’absencedes actifs pendant une bonne partie de l’annéeou leur retour tardif font reposerle travail agricole sur des personnesâgées et sur des enfants contribuant ainsi à la

’ L’apologiede la migrationn’est pas une caractéristiquedes migrants de la BasseCasamance, on la retrouve chez tous les migrants.Abdoulaye Bara Diop donneune belle illustration à proposde la migration des ressortissantsde la valléedu fleuveSénégal. (DIOP, 1965 : 232).

77 baissedrastique de la productionagricole. En effet, la riziculture Diola nécessitel’entretien desterres duranttoute l’année; or, l’absencede bras pendantune partie importante de l’année sembleremettre en causecertaines pratiques culturales. Elle pourrait entraîner par exemple l’abandondu labour de fin de cycle pourtantvivement conseillépar la rechercheagricole.

Pour compenserl’effet de leur absencesur le travail agricole, les migrants envoient de l’argentqui est souventdestiné à assurerla scolarisationdes enfants,à acheterdes habits et à payerla main-d’œuvre(PELISSIER). Selon THOMAS, les revenustirés de la migration serventégalement à l’organisationdes cérémonies religieuses,

Contrairement aux ((stratégiesfamiliales à pôles géographiquesmultiples» très développéesdans la vallée du fleuve Sénégal,en BasseCasamance, on remarque une faiblessedes transferts monétaires.MERCOIRET et BERTHOME (1990 : 20) soulignent que «l’exodediminue certesle nombre de bouchesà nourrir au sein du Fank mais il ne donne lieu à des transfertsque rarement; quandces transfertsont lieu, ils gardentdes proportions très modestes; ils sont le fait des jeunes filles et servent plus à “aider la maman” qu’à renforcerle revenude l’exploitation».

D’autre part, compte tenu des difficultés sur les lieux d’immigration, les installations définitives risquent de se substitueraux flux saisonniers.Les migrantes et Lesmigrants ne trouvent plus facilement du travail. Du coup, de peur de perdre un travail difficilement acquis,puisque les migrants font de plus en plus face à la concurrencedes natifs des grandes villes (ANTOINE et al., 1995: 209) qui n’hésitentplus à accepterdes boulots qu’ils qualifiaient traditionnellementde dégradants,les migrants sont contraints de diminuer leur retour au village. Or, en ne revenantplus régulièrement,les relations entre le migrant et son milieu d’origine,en dépit des visites des autresmembres de l’exploitation, pourraient connaître un relâchement.

Conséquencede la migration sur les relationsjeuneshieux

Les conséquencesde la migration ne concernent pas seulement les aspects économiques,elles peuventproduire égalementdes dysfonctionnementsdans l’organisation sociale dont les principaux indicateurssont le relâchementde la solidarité, le mariage à l’extérieurdu village,.. . etc. Plusieurs auteurs6 se sont penchéssur les conséquencesde la migration sur les relationsjeunes/vieux et aînékadets. Dans certainscas, les personnesâgées ne cachentpas leur désaveude ce qu’ils appellentla paressedes jeunes d’aujourd’hui qui préfèrent s’amuser (danser,jouer au foot.. .) plutôt que travailler dans les champs. Ils considèrent que les modèlesimportes des villes conduisentles jeunesà l’oisiveté.A l’opposéde ce discours,les jeunesreprochent souvent leurs parents de ne pas comprendreque le mondeévolue et que les soiréesrécréatives ne signifient pas pour eux oisiveté mais plutôt constituent une nouvelle forme d’épanouissement.

De manièregénérale, si les spécialistess’accordent sur les mêmescauses (péjoration climatique, attrait de la ville) de la migration, les conséquencessocio-économiques restent plus difficiles à cerner. En effet, bien que la plupart des étudesaient pris en compte les conséquencessocio-économiques de la migration, rares sont les auteurs qui ont envisagé l’étudede I?mpact de la migration sur les organisationspaysannes. La corrélation entre la migration et les organisationspaysannes a été rarementmise en évidence.Pourtant, en Basse Casamance,la plupart des structurationsassociatives modernes semblent avoir été initiées en ville, par desressortissants de la région installéslà-bas.

3.1.2. Dynamiques associativeset organisationnelles

Une OrganisationPaysanne peut être définie ici comme une union de groupements de paysansorganisés à la base.En BasseCasamance, on retrouve une grande dynamique d’OrganisationPaysanne. Pour une meilleure compréhensionde cette éclosiond’initiatives organisationnelles,il importe de la resituerdans le contextede fortes mutations socialeset de profonds bouleversementsdes politiquesétatiques en matière d’encadrement,notamment au début desannées 1980. Le désengagementde l’état qui s’esttraduit par la mise sur pied de la Nouvelle Politique Agricole de 1984, la loi sur la création des groupementsd’intérêt économique(GIE), la responsabilisationdes paysans, l’apparition du secteur privé ont largementcontribué au foisonnementd’organisations paysannes en BasseCasamance. En

’ Rouch (1960) et Rocheteau (1973) se sont interessés a l’opposition aîné/cadet qui sous-tend la volonté de certains migrants de se libérer de la communauté traditionnelle. En milieu soninke et Haalpulaar, Weigel (1982) a analysé les pratiques ostentatoires et de thésaurisation des catégories sociales dominantes de reproduire l’organisation sociale inegalitaire. Nous-mêmes (1996 : 295), nous avons réflechis sur l’impact de la migration sur les relations entre les jeunes et les vieux au départ de la vallée du fleuve Senégal. effet, devantla crise actuellede l’agriculture, la politique de désengagementde l’Etat, les organisationspaysannes -principaux acteurs du développementagricole- font l’objet d’une attentionparticulière tant du côté du gouvernementque du côté desbailleurs de fonds,

3x2,1. Conditions d’émergence des OP en BC

Avant d’analyserles nouvellesdynamiques associatives dans la région, rappelons succinctementles grandesinterventions publiques de l’état en matière de développement rural. - La premièrephase a corresponduà la mise en placedes structurescomme l’office National de la Commercialisationde 1’Arachide(ONCAD). - Pendantla deuxièmephase, la SOMIVAC (Sociétéde Mise en Valeur Agricole de la Casamance)- notamment par le Projet intégré de Développement Agricole de la Casamance(PIDAC)-- s’estintéressée à la réalisationdes aménagementshydro-agricoles, à l’organisationdes paysans en groupements.De plus, elle assurela vulgarisationet accordele crédit en intrant (engrais,matériel, semences).Cependant, en 1985, le PIDAC arrête ses activitésde terrain sur un constatd’échec, - La troisièmephase correspond à la fin des armées1980. Elle a été marquéepar la création du DERBAC (Projet de DéveloppementRural de la BasseCasamance) qui remet sur pied des groupementsaffiliée aux associationspaysannes. Celui-ci réalise des aménagements (pistesde production,puits.. .) et assuredes activités de vulgarisation.

La politique de l’État d’appui aux GP à travers les coopératives semble avoir aujord’hui échoué,il importe de la repenser.En cessantd’être directive, l’intervention de l’État laisse la place aux initiatives privées. L’émergencedes organisations fédératives paysannesdécoule du désengagementde l’État et de l’intérêt que les bailleurs de fonds accordentdésormais (notamment au coursdes années1980) à l’autonomiedes organisations, à des initiativespaysannes. De plus en plus, les fïnanceurssouhaitent s’adresser directement aux paysans,sans intermédiations. Ainsi, pour remplir le vide créé par le désengagementde l’État, «vont émerger de nombreusesassociations paysannes fédérant des groupements villageois(ou de quartiers)dans lesquelles de “jeunesintellectuels du terroir”, qui n’ont plus de débouchésen ville et dans la fonction publique,jouent un rôle particulièrementactif». (BERTHOME, Histoire du Développementno 19, p 26). Désormais,les leaderspaysans «ont conscienced’être les acteursde la construction d’un “mouvementpaysan” qui sera à la fois authentique(dans la continuité des valeurs qui fondent la société) et capablede défendreles intérêts d’une paysanneriequi n’a que peu participéjusqu’ici aux décisionsla concernant.Le mouvementassociatif est présentépar ses responsablescomme une réponseau désarroiqui traverse les sociétésvillageoises et que ressententen particulier les anciens,détenteurs du pouvoir traditionnel ; il profite sansdoute du climat démocratiquequi règnedans la sociétédiola (enversles “jeunes” et les femmes) pour s’exprimerà l’occasiondes réunionsgénérales ou des congrèsannuels». (BERTHOME et al., 1992 : 60). En effet, les leadersjouent le rôle d’interfaceentre les bailleurs de fonds et les populations,fonction traditionnellementassumée par 1’Etat.

3.1.2.2. Formes d’organisations traditionnelles et modernes

L’organisationtraditionnelle diola reposaitsur une structurationrelativement souple qui s’inspiredes principes fondateurs de la sociétéelle-même.

Sur le plan social, la circoncision est la principale organisationtraditionnelle en Basse Casamance.Elle permet aux personnesâgés de transmettre des règles morales régissantla vie de la communautévillageoise.

D’autresformes d’organisationsecondaire existent : il s’agit de l’excision des jeunes filles et l’organisationde la lutte traditionnelle.

Sur le plan économique,les organisationscorrespondent à une division sexuelledu travail (sexeset classesd’age), aux associationsde coopérationet aux associationsde travail ou Ekafay.

D’autresformes de coopérationexistent également entre des groupesde producteurs exerçantle même travail et souventdans le même quartier et des associationsféminines de quartier ou Furemban . Celle-ciconcerne le groupementdes femmes qui font des prestations de service sous forme d’entraideou d’assistanceen cas de maladiede l’une des associées. Pour leur part, les hommes sont structurésen associationappelée Eyantukay. Ces deux groupements,qui ont les mêmesobjectifs, disposentsouvent chacun de champscollectifs et les revenusqui y sont tirés serventà financerdes infrastructures et/ou descérémonies. L’émergence des organisations dites modernes (en opposition à celles dites traditionnelles’) en BasseCasamance découle souvent de la volonté de freiner l’exoderural et du soucide renforcerla solidaritépaysanne

Dès les années1970, des organisationsassociatives en milieu paysan,plus ou moins autonomes,avaient déjà vu le jour dans la vallée du Fleuve Sénégal avec l’Amicale des Foyers des Jeunesdu Waalo (AFJW), en Casarnanceavec I’AJAC et au SénégalOriental grâceà BambaThialène.

La première OP en BasseCasamance date de 1973. Elle a concerné d’abord le départementd’oussouye. Celle de Ziguinchor est née en 1974 et une dizaine d’annéeplus tard le départementde Bignonaa connu l’émergencede quelquesOP. La périodecharniére de l’émergencedes OP se situe entre 1983et 1992 avec près de 50 % d’OP qui ont obtenu leur reconnaissanceen 1986(nos propressources).

Faceau vide laissépar l’État, desressortissants de la région tentent de reprendreen chargel’initiative pour développementde leurs localités d’origine. Cependant,la diversité des acteursintervenant pose le problèmedes motivations des uns et des autres.Qui sont ces acteurs? Commentsont-ils parvenusau centredu phénomèneorganisationnel ? Quellessont les motivationsdes différents leaders ?

3.2. Problématique

Dans la littérature concernant les OP, deux problématiques se présentent. La premièremet en avant le rapport que les OP entretiennentavec leur environnement(État, bailleursde fonds) ; la secondes’intéresse à l’analysedes dynamiquesinternes à l’OP. Cette dernière,dans laquellenous nous inscrivons,présente les OP comme un lieu d’enjeuxde pouvoir où les stratégiesdes acteurssont déterminantespour mieux cerner les différentes logiques en compétition. Cette optique correspond à la partie de la sociologie des organisationsqui considère l’analyse stratégique comme l’outil le plus pertinent pour comprendreet analyserle fonctionnementdes organisations(CROZIER, FRIDBERC, 1977 ; BERNOUX, 1985). Ce qui va correspondre,dans notre cas, à l’étude des mécanismesde fonctionnementinterne des organisationspaysannes sous leur aspectconflictuel, Ainsi, les clivages entre les différentesOP qui travaillent en BasseCasamance se présententpour l’analysesociologique comme un analyseurprivilégié de la réalité sociale.

' BALANDIER rapelleque la distinction entre traditionnel et modernerenvoie plus à uncontre-type qu’à un type sociologiquepertinent.

37 Notre problématiques’articule autour de la questionde savoir : quelle est l’identité des leadersassociatifs paysans ?

A travers cette interrogation,il s’agit d’établir la carte d’identité des responsables associatifs.Par responsablesassociatifs, il faut entendreles membresde bureaumême si en réalité les véritables leaders,ceux qui décident effectivement, concernentseulement une poignéed’entre eux.

Cependant,la compréhensiondes enjeuxqui structurent le leadershippaysan passe par l’intelligibilité du processusqui aboutit à l’adhésion,donc à la militante dans une OP. Or, l’hypothèseavancée ici est que la plupart des responsablesassociatifs ont un riche passé migratoire. Toutefois, précisonsque les structurationsassociatives ne constituent pas une donnéenouvelle. L’organisation en associationa toujours structuré la vie des paysansde la BasseCasamance. La dynamiquedes Ekafay est là pour le rappeler.Seulement ce qu’il y a de nouveau,c’est que contrairementà cette forme qui découlaitd’une structurationinterne, les organisationspaysannes actuelles semblent découler d’initiatives des ressortissantsde la région qui ont vécu un tant soit peu hors de la région.

Ce qui rend nécessairele questionnementsur la déterminationdes motivations des migrants de retour pour une meilleure compréhensiondes enjeux qui sous-tendentces nouvelles dynamiques.Une telle détermination permet de dresser une typologie afin d’établir la corrélation entre le retour du migrant et son inscription dans une Organisation Paysanne*.

Quellessont les différentesmodalités de retour ? Celles-cidécoulent-elles d’un échec du projet migratoire de départ? Dès lors, les migrantsrentrés au village et qui sont devenus des leaders associatifs ont-ils trouvé dans le mouvement associatif un créneau professionnellementrentable ? Le courtageen développementfait-il partie des stratégiesde plus en plus envisagéepar ces néo-ruraux ? A l’inverse,les leaders actuels sont-ils des migrants formés en ville qui ont volontairementchoisi de travailler pour le développement de leur localité d’origine par la valorisation de leur savoir-faire acquis en situation migratoire?

* L”‘idéal-type” de la paysannerie s’articule autour des caractéristiques suivantes : l’exploitation agricole est la structure de production centrale et la famille en constitue le mode d’organisation sociale dominant; l’agriculture est la première activité; le village se présente comme une société d’interconnaissance où les plus âgés assurent une fonction de médiation (ce que les leaders des OP tentent de récupérer). Sur un autre plan, le retour peut-il être envisagécomme une solution à la crise urbaine? En réussissantle pari de se réinstallerau village, les migrants de retour pourront- ils servir de “modèlesidentifîcatoires” pour lesjeunes candidats à l’émigration.

Qu’est-ce qui explique la floraison des organisations paysannes en Basse Casamance?La multitude d’OP résulte-t-elle d’une véritable maturation du mouvement paysan,ou ne représente-t-ellequ’une coquille vide entretenuepar une “élite” manipulatrice de la base et qui poursuit l’idéal migratoire auquelelle n’a, en dépit de l’apparence,pas renoncé? Les organisationspaysannes sont elles représentativesde la volonté de la paysanneriedes profondeurs ‘7

Autant de questionsqui traduisentquelques-unes des préoccupationsactuelles de la recherchesur les organisationspaysannes.

3.3. Mé#odologie

Sur le plan méthodologique,nous avons choisi de travailler sur la BasseCasamance quitte à élargir par la suite notre étude à la Moyenne Casamance.Ce qui permettra de réactualiserle zonagede 1’ISRA et de l’élargir à la Moyenne Casamance.Ce travail sera effectuéen collaborationavec l’ensemble des chercheursdu centrede Djibélor. Un montage plus fin avec l’économisteest à envisagerpour l’analysedes systèmesde production de la moyenneCasamance notamment.

Dans un premier temps,au regarddu tempsimparti à ce travail, nous avonsprivilégié une analysedescriptive basée sur la caractérisationdes principales OP de la région en relation avec la migration. Dans nos prochainstravaux, nous comptons approfondir les différents aspectstraités ici en procédantà une analysequi reposesur la mise en relief des dynamiques actuelleset potentiellesde la zone agro-écologiquede la BasseCasamance. Il ne s’agiraplus simplement,dès lors, de décrire les phénomènesque nous repéronsmais de procéder à une analyseplus approfondiequi vise une meilleurelisibilité des dynamiquessocio-économiques actuelles.

La méthodologie retenue dans ce Mémoire correspondà trois phases: synthèse bibliographique,contacts, enquêtes, 3.3.1 Première phase : synthèsedes connaissances(collecte, analyse)

- Dépouillement des résultats des Diagnostics Participatifs réalisés en 1996 par I’ISRA pour identifier les principalescontraintes de production

- Revuebibliographique à Dakar, à Ziguinchoret à Kagnarou. A Dakar, les centresde documentationde I’ISRA, de I’ORSTOM, du CODESRIA, de I’IFAN ont été visités. A Ziguinchor, nous avons eu des difficultés à retrouver la plupart des documents pourtant produits par les chercheursdu centre de I’ISRA de Djibélor’ . Au PAARZ, des rapports intéressants,souvent axés sur l’auto-promotion paysanne,sont disponibles. Au PROCES (Documentation de l’ex SOMIVAC aujourd’hui rétrocédé au centre ISRA de Djibélor), les travaux de Harzanous ont été d’unegrande utilité.

Dans le village de Kagnarou(département de Bignona),le CADEF possèdeun fonds documentairetrès intéressantmais qui nécessiteun meilleur entretienet un renforcementdu stock disponible.La coopérationavec l’Aveyron pourrait y contribuerlargement.

3.3.2 Deuxième phase : Rencontre des personnes-ressources

- Rencontresdes paysans-leaders - Discussionavec des personnestravaillant dans le monde rural (structuresd’encadrement, de recherche). - Entretien non directif avec quelquesresponsables d’organisations paysannes en Basse Casamance.

3.3.3 Troisième phase : Enquêtesde terrain

L’étude a été menée tant au niveau villageois qu’à l’échelle régionale. Pour les enquêtessocio-économiques et la déterminationde l’importancede la migration dans la région, l’exempledu village de Sue1a été choisi. Outre son importancemigratoire, ce village est caractérisépar une forte dynamique associative. Il est l’enjeu d’au moins quatre organisationspaysannes. Si le taux de migration est plus élevé dans le départementde Oussouye,la dynamiqueassociative est forte dans celui de Bignona. C’est là où se situe les raisonsde notre choix.

9 Probléme d’entretien ou phbnomène de “canibalisation” des documents ? A l’échellerégionale, il s’agitde caractériserles principalesorganisations paysannes de la BasseCasamance.

Plusieurs outils ont été combinés dans des lieux différents pour la collecte des informations.

3.3.3.1. Au niveau villageois

*) Un fichia-village ou profil historique

11vise à collecter l’ensembledes informations relatives à l’historique du village (mouvements de populations), aux lignages fondateurs, aux événementsmarquants, à l’anciennetéde la migration. L’administrationde ce fichier constitueune première occasion pour rencontrer les personnes-ressourcesdu village (chef de village, chefs de quartiers, représentantsde la communautérurale, chefs religieux, responsablesassociatifs, notables, instituteurs). Ce travail a été conduit par quatre enquêteurspour le recensementdes exploitations.

*) Diagrammede Venn”

Il s’agitde : - tenter d’identifier toutes les relations institutionnellesque le village entretient avec les autresvillages, les servicesétatiques. - recensertous les groupementsou associationsau seindu village. Avec chaqueassociation, le travail a consistéà décrire le niveaud’équipement. Un tableaurécapitulatif de l’annéede création des infrastructures villageoises, du fonctionnement des associations,de leur règlement intérieur, de leur premier objectif, de leur budget annuel, ainsi que les caractéristiquesdes différents leaders(migration, activités professionnellesantérieures et actuelles,militantisme dans le mouvementassociatif) a été élaboré. - décrire le niveau d’équipement(nature, année de réalisation, montant, initiateur). Voir tableauen annexe.

“Le diagrammede Venn est un outilde récolte d’informationsqui permetune meilleure caractérisation des relationsinstitutionnelles que par exemple un village entr&$yi.avec des villagesenvironnants. Il permet ainsi à partir d’un diagramme de montrer les différente interendances t.--.--L t’a &.cj+,+d~ 2%c?,

71 *) Questionnaire-exploitation

L’exploitation est ici considéréecomme la plus petite unité socio-économiquede base.Elle correspondà l’unité de productionet parfois de consommation.Toutefois, l’unité commensale n’est pas toujours pertinente pour caractériser une unité d’exploitation, Aujourd’hui, avec une des conséquencesde la migration, le phénomènede lotissements, certainsjeunes peuvent avoir leur proprerésidence mais continuer à appartenirà une unité de production plus large. Dans d’autrescas, la concessionou unité de résidenceregroupe plusieursunités de production.

Dans ce questionnaire,nous avons procédé à un recensementde l’ensembledes exploitationsdans le village. Ce questionnairevise à décrire la compositiondémographique des exploitationsagricoles, à déterminerl’importance de la migration et sa nature. Il présente les caractéristiquesdes membres des exploitations (âge, niveau d’instruction, situation matrimoniale)et contribueà une meilleureconnaissance des différentes formes de migration (interne/internationale, individuelle/familiale) et des types de migration (saisonnier, permanent).

*) Questionnairemigrant de retour

Sur la base du questionnaire-exploitation,il s’agit de repérer toutes les personnes, hommeset femmes, ayant au moins migré une fois dans leur vie. Ce questionnairevise à connaître les itinéraires migratoires, les motifs des premiers départs des migrants, les différents retours mais égalementles raisonsdes réorientationsgéographiques. De plus, il tente de mieux comprendrele processusd’implication dans le mouvement associatif en rapport ou non avec la migration. Enfin, il vise égalementà déterminer l’impact socio- économiquede la migration sur l’exploitationagricole.

*) Guide d’entretien

Pour compléter les indicationsfactuelles obtenuesà partir des questionnaires,une observationparticipante a été conduite,par nous même, pour mieux apprécierle niveaude satisfaction(en corrélant les objectifs que l’associations’était assignée et les réalisations)et le niveaude tensions(difficultés organisationnelles,problèmes de leadership).

Les actionsdes différentesassociations concourent-elles à la réalisationdes mêmes objectifs ? Dans l’espaceassociatif villageois, les groupements qui s’y déploient se concurrencent-ilsentre eux, leurs objectifs se chevauchent-ils,sont-ils conscientsde la nécessitéde se concerteret de travailler ensemble?

Enfin, comment les leadersassociatifs sont-ils perçuspar les autresmembres? Que pensent les paysans sans affiliations organisationnellesdu foisonnement actuel des organisationspaysannes de la BasseCasamance ?

3.3.3.2. A l’échellerégionale

Un fichier a été administréaux leaderspaysans (membres de bureau)des principales organisationsPaysanne de la BasseCasamance. Il s’agit de déterminer l’âge, le niveau scolaire,le nombrede membres,leur passémigratoire, les motifs de leur retour, leur degré d’implicationdans le mouvementpaysan, l’ancienneté, les raisonsdu militantisme.

3.3.3.2. Conduite des enquêteset limites

La monographievillageoise a été essentiellementconduite pendant8 jours par des membresdu GIE des enquêteurset observateursde Casamance(GEOC). Deux missions effectuéesdans le village de Sue1nous ont permis de suivre, au début et à la fin, leur travail. Si au début, j’ai mené seul les rencontresauprès des OP choisies (une dizaine environ), pendant la dernièrephase nous nous sommesfait aider par un enquêteur,M.Sylla, pour rencontrerindividuellement la quasi-totalitédes membres de bureaudes OP retenues.

La période des enquêtes n’était pas propice. En effet, les paysans étaient généralementoccupés par le nettoiementdes champs(nouvelles défriches pour les champs restéslongtemps en jachère), les déplacementsentre villages, la préparation de la fête de Tabaski.Outre ces difficultés qui concernaientles septquartiers, les enquêtesont co*ncidé avec la période de chassepour les habitantsdu quartier de Kounatouba. Du coup, les enquêteurs avaient des difficultés à rencontrer les responsablesd’exploitation. Pour contournercet écueil, il a fallu combiner les visites matinales(7h) à celles nocturnes(20- 23h) avecl’inconvénient que le paysan,après une journée de travail, est souventfatigué.

L’autre difficulté à laquellenous avons eue à faire face a été celle de trouver les membresde bureau.Habitant dansdes villagesdifférents, il a fallu quelquefoisplusieurs va- et-vient pour rencontrercertains responsables.En se renseignantd’avance sur les jours de réunionde certainesOP, nous avonspu rencontrer,dans certains cas, en unejournée, plus de la moitié desmembres d’une OP. Au niveaude la conduitedes entretiens,la languefrançaise a servi d’outil de communication.Rappelons que la région de Ziguinchor est l’une des plus scolariséesdu Sénégal. MAURITANIE D OP . BclDQ C a

m = MAISUN FAMILIALE o= VILLE/VILLAGE 0 = ORGANISATION PAYSANNE

y OULAMP# v( (m Ll

) OKARTIAK - CAL)E~ -J

ISRA, CHEIKH OMAR BA, 1997 Dessin, ANDRE MATHIAS DIEME 4. TROISEME PARTIE : CARACTERISATION DES PRINCIPALES ORGANISATIONS PAYSANNES DE LA BASSE CASAMANCE

Deux types d’OrganisationPaysannes peuvent être repéréesà l’échelle de la Basse Casamance,D’une part, il existe des associationsqui correspondentà un “pays” historique c’est-à-direqui ont une baseterritoriale continue(Jimmuten ou Ententede Tendouck,Entente de Diouloulou, Yamakeuye,CADEF). D’autre part, il y a des fédérationsde groupements dispersésdans les départementscomme AMICAR et Union desgroupements GOPEC. Dans cettepartie, il s’agitde passeren revueles principalescaractéristiques des OP de la BasseCasamance. La descriptionconsistera en la présentationd’une OP par département. Pour chaqueOP, nous tenteronsde rappelerles conditions de son émergence,les objectifs qu’elles’est assignée et les caractéristiquesdes différents membres,

4.1. Département d’Oussouye La principale Organisation Paysannedans le département de Oussouye est 1’ ‘Organisationdes JeunesAgriculteurs et Éleveursdu Départementd’oussouye. L’ AJAEDO est la principale OrganisationPaysanne du département.L’OP est créée en 1980 et est officiellement reconnueen 1983. Elle encadre 18 groupementsqui sont partagés dans 7 villages.Elle compte 83 d’adhérantsdont 30 filles et 53 hommes.Sa principale activité est le maraîchage, Tableau des caractéristiques des membres de bureau de I’AJAEDO

Oussouye DIEDHIOi,.J -l--1985 Oussouye Aujourd’hui, I’AJAEDO connaît certaines difficultés liées à sa maturation. Un financementde 12 000 000 acquis dans le cadre du Programme ISRA/NRBAR en 1997 pourra constituer une bouée d’oxygène et permettre à 1’OP de résoudre ses difficultés organisationnellesactuelles.

4.2. Département de Ziguinchor

Au niveau départemental,l’Association Jeunesse Agricole de Casamanceou AJAC constitue la principale OrganisationPaysanne. Avant de présentersa structuration, il est nécessairede rappelerque I’AJAC est 1”unedes plus anciennesorganisations paysannes de la région de Ziguinchor. Elle est crééeen 1974au sortir d’uneréunion qui s’esttenue à Faoune (Sédhiou) et qui a regroupé 11 leaders de groupements de la région de Casamance (correspondantà l’époqueaux régionsde Ziguinchoret de Kolda).

En 1976,la deuxièmeAssemblée Générale a réuni une vingtaine de responsablesde groupements à Bambadinka (Ziguinchor) pour créer un bureau de l’Association. L’appellationAJAC a été adoptéesuite à la rencontrequi a eu lieu en 1977au bloc Séfa.

L’AJAC s’estfixée pour objectifsde : - promouvoirl’auto-promotion paysanne - lutter contrel’exode rural - d’améliorerles conditionsde vie despaysans - renforcer la solidaritépaysanne tant entre les groupementsmembres qu’entre les paysans sénégalaisen général.

L’AJAC est reconnueofficiellement en tant qu’associationpaysanne par l’État sénégalaisle 18 Juillet 1980sous le numéro3653. Elle est une organisationà but non lucratif. Cependant en 1988, I’AJAC a connu une profonde crise organisationnellequi a abouti à la scission. Ainsi, chaquerégion s’estdotée de sa propreorganisation.

#) Au niveaurégional, 1’AJAC réunit deux organesde décision: l’AssembléeGénérale (AG) et le Conseild’Administration (CA). * L’AssembléeGénérale réunit 2 représentantspar groupementet élit en même temps le Conseild’tldministration composé de 20 personnes

* Le Conseild’Administration (se réunit une fois tous les 2 mois) élit en son sein le bureau exécutif qui est l’organed’exécution. Il regroupeles 7 membresde bureau,les 6 Présidents des Unions et les 6 Présidentsdes commissionstechniques (Formation, Communication, Epargne et crédit, Promotion Féminine, Art/Culture/Environnement, Commission Entreprise). Bureau exkutif

Nom et Pr&nom Responsabilité LandingDIEDHIOU Président SouleymaneSANE SecrétaireGénéral LandingBADJI Trésoriergénéral MamadouDIEDHIOU Gestionnaire I IsmaelaSANE ( Coordonnateur MoussaDIEME Conseiller BacaryDIATTA Conseiller

Commissionstechniques :

Nom et Prbnom 1Respoasabilité DembaKEITA Formation Kalilou SONKO Communication DoudouMARY Epargneet crédit VéroniqueBADJI PromotionFéminine BounamaSANE ArtlCulturelEnvironnement MalamineSANE CommissionEntremise

Aujourd’hui, I’AJAC-Ziguinchor (niveau régional) regroupe 0 unions qui correspondentà 6 GIE. Tous les groupementsau sein d’un arrondissementconstituent une union qui porte le mêmenom.

Présidentsdes Unions membres de I’AJAC régionale de Ziguinchor Au niveau régional, l’AJAC-régionalepolarise 120 groupementset regroupe 7764 membres dont 5340 femmes et 2424 hommes. Il n’y a pas de permanent. L’AJAC joue seulementle rôle de cadre de concertation entre les membres des différentes unions. L’AJAC a une direction collégiale.

Elle ne mèneplus d’activitéséconomiques. Elle constituel’organe de suivi des CIE. Elle assurela formation des formateursau niveaudes GIE et joue le rôle de renforcement de la solidaritéentre les unions. Chaqueunion conserveson autonomie.Elle négocieelle- même ses propres financementset ne saisit la structure-mèrequ’à titre indicatif. Tous les leaderssusmentionnés assurent des responsabilitésdans leurs unions. Il faut être investi à la basepour parvenirau sommet.

Les 6 unionsde I’AJAC régionalesont diviséessur le plan départementalen 4 unions dans le départementde Bignona et 2 unions dans celui de Ziguinchor. Ces dernières concernentles unionsAPRAN et LUKAAL.

4.2s. Union APRAN

L’Union APRAN est crééeen 1986et reconnuele 9 Novembre 1987.Elle encadre25 groupementset concerne13 villages. Elle compte 960 d’adhérantsdont 758 femmes et 202 hommes.

L’Union APRAN se fixe plusieursobjectifs : - freiner l’exoderural - assurerl’autosuffisance alimentaire - développerla solidaritéentre les groupementsqui la composent - créerune dynamiqueauto-développement basée sur la participation

Les principales contraintes que rencontrent l’Union sont outre les problèmes d’ordre institutionnelsont : - les problèmesde terres (non affectationdes terres aux groupements) - les problèmesde maladieset d’insectes - les problèmesd’écoulement des produits Principales caractéristiques des membres du bureau de l’union APRAN

Ier mili- Village tantisme d’origine 1976 Kaguitte 198.5 Mahmouda

1983 Sue1

1976 Kaguitte

1985 Badème

1973 Médina

1983 Mahmouda scolarisée promotion Maison féminine I 1

42.2. Union LUKAAL

L’lJnion est crééeen 1985et a été officiellementreconnue deux ansplus tard. Elle encadre19 groupementset compte 1379d’adhérants dont 965 femmeset 4 14 hommes

Sesprincipaux objectifs sont : - freiner l’exoderural - promouvoirl’auto-promotion paysanne

Principales caractéristiques des membres du bureau de Lukaal

Ctlibataire Secondaire Animateur ,1: dinka Babacar Masculin 1959 Célibataire Primaire Animateur 1976 Ouvrier 1992 Bissine SANE Aramata Féminin Mariée Primaire Conseillère Employé 1974 Bamba- AIDARA Maison dinka 4.3. Département de Bignona”

Le départementde Bignona est divisé en quatre arrondissements(Diouloulou, Tendouck,Tenghory et Sindian).Ces différentsarrondissements épousent les contoursd’une différenciationculturelle et sociale. Ainsi : - l’arrondissementde Diouloulou correspondà l’aire d’habitation du groupe de Fogny- Kombo,du Karoneet du Narang. - L’arrondissementde Tendouckcouvre le Boulouf. - L’arrondissementde Tenghorycorrespond aux Kalounayes - L’arrondissementde Sindianregroupe le Fogny

La plupart des associationsexistant dans le départementde Bignona ont décidéde s’organiserau sein de la Coordinationdes organisationsrurales du départementde Bignona (CORD). Crééeen mars 1988, cette structure regroupe9 associationsdu départementde Bignona : l’Association des Jeunes Agriculteurs de la Casamance(AJAC), le Comité d’Action pour le Développementdu Fogny(CADEF), l’Ententede Diouloulou, l’Ententede Tendouck (JIMUUTEN), l’Union des groupementsGOPEC, le Comité d’Action pour le Développementde la Ville de Bignona (CADEV), l’Associationpour le Développementde Yamakeuye(ADY), la Fédération Départementaledes Groupementspour la Promotion Féminine (FDGPF), AMICAR. Aujourd’hui, de nombreusesassociations souhaitent être membresde CORD. La coordinationétudie de nombreuxdossiers d’adhésion. En 1991-92,CORD construit la Maison du Paysanà Bignona qui constitueun outil de basedu paysannatrégional notamment celui du départementde Bignona.

4.3.1. AJAC de Bignona

Dans le département de Bignona, I’AJAC regroupe 4 unions locales qui correspondentchacune à un arrondissement: l’union Amanari dans l’arrondissementde Diouloulou, l’union Boulouf dans l’arrondissementde Tendouck,l’union Kalounayedans l’arrondissementde Tenghoryet enfin l’unionAdiamath dansl’Arrondissement de Sindian.

4‘3.1.1. AJAC BOULOUF L’AJAC de Blouf est crééeen 1986,Elle encadre24 groupements.Son action couvre 8 villages. Elle compte 1498 adhérantsdont 950 femmes et 548 hommes. La principale activité de 1’OPest le maraîchage.

” Outre nosenquêtes de terrain, nousnous sommes inspirt! pour décrirele paysageorganisationnel du département de Bignona du “Programme d’appui aux organisation paysannes du ddpartement de Bignona, Rapport de Synthèse des études de faisabilité, 1992, BERTHOME et a1.98 p)“.

An Principales caractéristiques des membres du bureau de I’AJAC Boulouf

4.3.1.2. AJAC KAIOUNAYES

Elle est crééeen 1984et est reconnueen 1987.Elle encadre21 groupementset concerne16 villages.Elle regroupe175 1 adhérantsdont 1051 femmeset 700 hommes.Sa principaleactivité est le maraîchage.Parmi sesactivités secondaire, il y a l’élevagede bœuf.

Principales caractéristiques des membres du bureau de I’AJAC KAIOUNAYES

Nom et Sexe AnnCe de Situation Niveau Responsabilité 1ère Activité Année 1er mili- Village Prénom naissance matrim. scolaire migration antérieure retour tantisme d’origine Ablaye Masculin 1934 Marié Non Président Ouvrier 1983 Djidji- SANE scolarisé poune Souleymane Masculin 1960 Marié 3éme SécrCtaire 1986 Elève 1986 1986 Balandire

Al 4.3.1.3. AJAC ADIAMATH

L’Union AJAC ADIAMATH est crééeen 1987 et reconnuele 9 octobre de la même année.Elle encadre 14 groupementset son action couvre 12 villages. Elle compte 1130 adhérantsdont 862 femmeset 268 hommes.Son activité principale est la transformationdu nététouet d’huile de palme. Sesactivités secondairestouchent aussibien l’arboricultureque le maraîchage.

L’Union Adiamath était membrede l’union GIE Amanari qui constituel’union-mère. Quand elle a obtenu le nombre minimal de 10 groupementsaffiliés elle s’est constituéeen GIE.

Principales caractéristiques des membres du bureau de I’AJAC ADIAMATH

Nom et Prénom Sexe Année de Situation AnnCe ler mili- 1Village naissance matrim. retour 1tantisme d’origine I .anding Masculin 1955 Marie 1986 1987 Suel BADIANE Ansoumana Masculin ,---pi&- DIEDHIOU Idrissa Masculin ,----pz& DIEDHIOU Mamadou Masculin 1954 Marié 1977 1982 Tendouck lamine COLY Moussa BADJI Masculin 1963 Marié 1986 1986 Balandine

I I Véronique Féminin 1963 Mariée Secondaire Promotion Balandine BADJI féminine Daouda Masculin 1964 Marié 3ème Chargé de 198 1 Ouvrier 1987 1988 Djimande SONKO Secondaire la communi cation t Bacary COLY Masculin Chargé Orga- nisation --T=- Oudy DJIBA Masculin 1953 Marié CM2 Chargé 1970 Ouvrier 1990 d’épargne et crédit, com.aux comptes

4.3.1.4. AJAC AitfANARY Elle est créé en 1984et a obtenuson récépisséde reconnaissanceen 1987.Elle encadre12 groupementset couvre 8 villages.Elle compte 1095adhérants dont 598 femmeset 495 hommes.Son activité principale est le maraîchage.Ses activités secondaires , touchentdes domainesaussi variés que le commerce,la transformationdes fruits et légumes, et la transformationde l’huile de palme,

A7 Objectifs

- lutter contre l’exoderural - auto-promotionpaysanne - améliorerles conditionsde vie en milieu rural - assurer1’autosufEïsance alimentaire

Principales caractéristiques des membres du bureau de I’AJAC AMANARY

nisation adjtoine

4.3.2. Entente de Diouloulou

L’Ententede Diouloulou est crééeen 1984 à la suite de l’éclatementde l’Entente de Kabilinel2 . Celle-ci s’est scindée en deux unions : l’union des groupements de l’arrondissementde Diouloulou constituel’Entente de Diouloulou (c’est le groupe GOPEC de Kabilinequi est à l’origine de l’Ententede Diouloulou, deux comitésautonomes l’un basé à Touba, l’autre à ) et l’union des groupementsde l’arrondissementde Tendouck forme l’Ententede Tendouckdénommée JIMUUTEN.

L’Entente de Kabiline entretenait d’excellentes relations avec l’Entente de Koumpentoum qui est une des plus anciennes OP du S6négal dont le premier animateur est Mamadou Cissoko l’actuel Président de CNCR Tableau des caractéristiques des membres du bureau Entente de Diouloulou

7 Nom et Prénom Sexe Niveau Responsabi 1ère Activité Année 1er mili- 1Villag scolaire lité mig antérieure retour I Mohamed SONKO Masculin Ière Président Jamais Paysan Secondaire SecondaireSécrétaire 1977

I G&éra1 1957 1Marié Primaire Trésorier 1982

Coranique Vice- 1977 Président Primaire SG 1979 adjointe SecondaireResponsable 1989 promotion féminine Coranique SC chargé organisation Alphabéti Responsable 1966 sée Croup. femmes

4.3.3. Entente de Tendouek ou JIMUUTEN

L’Ententede Tendouckest crééeen 1984.Elle encadreI 1 groupementset compte 506 adhérantsdont 276 femmeset 228 hommes.Son activité principaleest le maraîchageet une de sesactivités secondaire est l’arboriculture. Sesprincipales difficulté sont le manqued’eau et de clôture.

Tableau des caractéristiques des membres du bureau JIMUUTEN

AA 4.3.4. Comité d’Action pour le DéveloppementFogny (CADEF)

Créé en juin 1983 sur initiative des ressortissantsde la zone vivant à Dakar, le CADEF regroupedes villages appartenantà l’arrondissementde Sindian. Il travaille dans quatre communautésrurales : Sindian (Sindian, Kagnaru, Diagong, Leufeu, Kourouck) ; Sue1(Suel, Diacoye Banga, Kaparan, Katinong) ; Djibidione (Djibidione, Boulinghoye, Diaboudior) ; Oulampane(Oulampane, Bougoutoub, Diagope). En 1987,le CADEF devientun GIE pour acquérirla capacitéjuridique de menerdes activitésà but lucratif. Aujourd’hui, le CADEF encadre38 groupements.Il compte 1248 adhérants754 femmeset 494 homme.

Tableau caractéristiques des membre du bureau

Nom et Prénom Sexe Année de Situation Niveau Responsa- 1ère Activité Année Ier mili- Village naissance matrim. scolaire bilité migration antérieure retour tantisme d’origine Bara Masculin 1940 Marié SupérieurCoordonate 1957 Professeur 1992 1983 Kagnarou GOUDIABY ur à I’ÉNÉA Atab Masculin 1959 Marié Premiere Coordonate 1972 Sans 1983 1983 Kagnarou GOUDIABY ur chargé activité des activites de terrain Samsidine Masculin 1956 Marie Terminale Secretaire 1971 Manœuvre 1984 1978 Kagnaroui GOUDIABY exécutif Boutolate Ibou Ndao Masculin Marié Terminale Comptable Bougoutoub GOUDIABY Binta Féminin 1961 Mariée Secondaire Chargée 1986 Elève 1988 1992 Kagnarou com- munication

4.3.5. Association pour le Développementdu Yamakeuye (ADY)

L’ADY est créée en 1987 sous l’impulsion du chef CER de Tenghory. Elle est officiellement reconnuecomme GIE en 1989. Elle encadre52 groupementset couvre 39 villages. L’ADY compte 3072 adhérantsdont 2000 femmes et 1072 hommes. Son activité principale est le maraîchage.Parmi ses activités secondaires,elle fait des pépinière de mangueset agrumes,et fabriquedes grillages. Caractéristiques des principales des membres de bureau Yamakeuye

Nafïssatou BADJI Fémi Mariée CM2 Adj. Tenghory nin Sécrétaire 0rganisatO Arabiatou BADJI Fémi Mariée Alphabktis SG9 Sindian nin ée l’informat” Nene Salimata Fémi 1952 Mariée CM1 SCadj. B 1977 Paysanne 1977 1993 Kagnarou GOUDIABY nin l’informat

43.6, Union des groupementsGOPEC

L’Union des groupementsGOPEC est crééeen 1982. Elle s’esttransformée en GIE en 1994 pour obtenir une reconnaissanceofficielle. (Projet national qui, depuisles années 1970,soutient la créationd’entreprises pour lesjeunes) . L’Union encadre23 groupementset concerne22 villages.Elle compte 1178adhérants dont 828 femmeset 350 hommes.A partir de 1988,l’union devient membre de CORD.

Ah Tableau des caractéristiques des membres du bureau GOPEC

Nom et Prénom situation Niveau Responsa 1ère 1Activité natrim. scolaire -bilité mig. antérieure Boubacar TAMBA Marié Supérieur Président 1973 Technicien Batiment Bourama DEMBA Marié CM2 Vice- 1975 Paysan Président pilote Amadou DIEME Marié SecondaireSécrétaire 1978 Planifî- Général cateur SouleymaneCOLY Marié Terminale Trésorier 1974 Elève Ousmane DIALLO Marié 3tme Commiss 1966 Elève Secondaire aire aux comptes Idrissa DJIBA Sécrétaire organisat’ Nfally DIATTA Masculin 1953 Marié SecondaireConseiller

SanaTHIOUNE Masculin 1955 Marie SecondaireSG adjoint agro- forestier Dieynaba Féminin 2éme DIEDHIOU Vice- Presidente 4minata MANE Féminin 1944 Mariée Non Conseill&e Paysanne 1982 Kafoun- scolarisee l tine Mama COLY Féminin Conseillère ( Kafoun-

Ismaila DJIBA Masculin vlarié Responsa F ble crédit- femmes T 4.3.7. AMICAR

L’Amicaledes anciens du centreCARA d’Affïgnam (AMICAR) forme depuisles années1970 des jeunes (forage, équipement). Créée en 1975,elle n’a été officiellement reconnuequ’en 1987.L’AMICAR encadre24 groupementsse trouvant dans 17 villages. Elle compte 1500adhérants dont 1000femmes et 500 homme.

47 L’AMICAR a adhéréà la CORD en 1988.

Tableau des caractéristiques des membres du bureau d’AMICAR

Nom et Prenom Sexe Année de Situation Année Ier Village naissance matrim. mig antérieure retour milit d’origine Bacary CAMARA Masculin 1960 Marié 1978 Eleveur 1980 1980 Dianki -t Alexis COLY Masculin Marié I 1975 1976 Soutou

Bassirou DJIBA Masculin Marié 1986 1986 Soutou

Youssouph Masculin 1962 Marié Eleve 1985 1985 Dianki CAMARA Ibrahima SANE Masculin 1967 Marié c1982 1982 Brindiago Julien BADJI Masculin 1969 Marié 1976 1977 Balandine

Marie Louise Féminin Mariée 1960 1988 Bignona SAMBOU

Boubacar SAGNA Masculin Marié 1986 1986 Diatock Doky COLY Féminin Céliba- 1984 1985 Dianki taire Ibou DJIBA Masculin Marié Brindi,o

Fode Masculin 1960 Marié 1985 1987 Diatock GOUDIABY

4.3‘8. Fédération Départementale des Groupements de Promotion Féminine (FDGPF)

La Fédération Départementaledes Groupements de Promotion Féminine est officiellement crééeen 1987. Cependant,une union départementaleexistait depuis 1981. Elle était constituéepar l’Ex-Ministère du DéveloppementSocial -dont les groupements

AR issus de la Fédération nationale étaient plus connus sous le nom de groupements “Maïmouna Kane” Ministre de tutelle de l’époque- devenu aujourd’hui Ministère de la Femmede l’Enfantet de la Famille.

La FDGPF est reconnueofficiellement en 1980. Elle concerne2.50 villages qui polarise 300 groupementsféminins. Le nombre d’adhérantss’élève à 12000 femmes. La FDGPF est numériquementla plus importante organisationdu département.Son activité principaleest le maraîchage.

Principales caractéristiques des membres de bureau FDGPF

Nom et Prénom Sexe Année de Situation Niveau Respon- 1ère Activite AnnCe 1er mili- Village naissance matrim. scolaire sabilitt migration antérieure retour tantisme d’origin Odile DIEME Féminin 1938 Mariée CM2 Vice 1950 Dactylo- 1985 Tendou Presidente graphe k Véronique BADJI Féminin 1962 Mariée CM1 Secrétaire Balandi

Diatou CISSE Féminin Mariée CM2 Commissaire auxcomptes Foune DIEME Féminin Mariée Alpha- Ier Commis- Sindian bétisée saireaux comptes Satou KABO Féminin Mariee Alpha- 2 Niamon bétisee Commissaire auxcomptes

4.3.9. Comité d’Action pour le Développementde la ville de Bignona (CADEV)

Créé en 1993, le CADEVi3 réunit et coordonne 16 groupementsféminins qui mènent des activités agricolespéri-urbaines et artisanales.Il compte, selon sa présidente, 480 d’adhérants.Son activité principaleest l’artisanat.

l3 Selon une de ses responsables, le nom CADEV est une imposition de certains responsables associatifs du département qui souhaitent que les membres de cette structure adhérent à la CORD. Mais, les responsables préfèrent pour leur organisation le nom de groupement de Promtion Féminine. Stratégie de positionnement politique vis-a-vis de leurs sceurs ennemies (FDGPF) ou refus d’accepter une tutelle masculine ? Principales caractéristiques des membres de bureau CADEV

Cette caractérisationdes principales OP de la BasseCasamance montre qu’au moinstrois formes de structurationsassociatives modernes existent dans la région. Certaines OP ont été suscitéesde l’extérieurtout au moins par des ONG intervenantdans la zone. Les groupementsissus des centres de formation du CPA d’Oussouyeet du CARA d’Affignam se structurentau seinde 1’AJAEDOpour le premier départementet dansle cadrede AMICAR pour ce qui est des groupementsdu départementde Bignonaayant obtenu leur formation à partir du centredu CARA. A côté de cette première structuration,on note l’émergenceou le renforcement de certainesassociations. La FédérationDépartementale des Groupementspour la Promotion Féminine(FDGPF) est crééepar le développementcommunautaire et placéesous la tutelle du Ministère de la Femme de l’Enfant et de la Famille. Elle est le prolongement des tendancespolitiques au sein du Parti Socialiste.Les conflits entre les deux tendancesont abouti à la formation de deux groupementssoutenant chacune avoir la confiance des femmes du départementde Bignona. La tendanceanimée par Fanta Sagnatout en étant membre de la FDGPF, dirigée par Fatou Sané,a créé le groupementdes femmes de la Communede Bignona(CADEV).

De plus, les ressortissantsde la région installéeà Dakar notammentn’ont pas été en reste. La création du CADEF en 1983 procèdede cette dynamique.Le désengagementde l’État avec son lot de déflatés de la Fonction Publique a été l’occasion pour certains fonctionnaires de se constituer en OP. Certains membres de I’ADY sont par exemple d’anciensfonctionnaires. 5. QUATRIEME PARTIE : ANALYSE SOMMAIRE DE QUELQUES RESULTATS DE TERRAIN

5.1. Au niveau villageois

L’enquêteconduite dans le village de Sue1a permis d’identifier 137 exploitations agricoles qui regroupent une population totale de 1224 personnes. Elle confirme les principaleshypothèses qui avaientsous-tendu ce travail. En effet, le village se caractérisepar d’importantsflux migratoiresà son départet connaîtune forte structurationassociative.

Sur 1224 personnes,on compte 590 migrants (48%), c’est-à-diredes personnesqui disent avoir quitté le village au moins une fois dansleur vie, pour une duréeau moins égaleà trois mois. Parmi les migrants, 369 soit 30,1% ont migré à l’intérieur du Sénégalet 2 19 migrants soit 17,8% sont allés au-delàdes frontières nationales14.Du coup, 634 personnes soit 5 1,7% n’ontjamais migré. Mais, si on considèreseulement les populationsdont l’âgeest supérieur à 10 ans, le nombre des personnesn’ayant jamais migré n’est que de 363 soit 39,6%. Cette baissesensible montre que s’il y a un taux assezélevé de personnesn’ayant jamais migré, c’estparce que la populationest villageoise,à l’imagedu reste du Sénégal,est relativementjeune.

Répartition des migrants et des non migrants par sexe

* Les chiffres entre parenthèsesreprésentent le pourcentage l4 Précisons que pour les migrants qui sont allés en Gambie, ils n’ont pas nécessairement effectué une migration interne au prealable. Cette situation est liée à la proximité geographique avec la Gambie. C’est ce qui explique que contrairement à la migration internationale des gens de la vallée du fleuve Sénégal qui est souvent precédée d’une migration interne, ici les migrants font du direct, dans certains cas même pour financer la migration à Dakar. Les données de ce tableau renseignent sur le fait que 52,9% des hommes (comparativementau nombred’hommes dans le village) ont migré au moins une fois pour 42,8% de femmes également.Si les hommessont plus nombreuxà partir en migration toute destinationconfondue, en revanche,la migration internationale(qui concerneprincipalement la Gambie) toucheplus de femmes que d’hommes.Or, contrairementà l’apparence,ce pays étant géographiquementplus procheque Dakar, les femmesdont les activités exigent plus de présencephysique, notamment dans le cadrede l’entretiende la famille, sont obligéesde ne pas trop s’éloignerdu village.

De manière générale,sur les 590 personnesayant au moins une fois migré, on dénombre430 cas d’absencedont l’âgemoyen est de 25,5 ans. Sur les 430 migrants absents du village au moment de l’enquête,241 soit 56% sontdes hommes.

Répartition des migrants absentsselon le lieu

Ziguinchor Bignona Dakar Sérécounda France Autre Total (Gambie)

Nombre 32 53 167 112 6 60 430

Pourcen- 734 12,3 38,8 26 133 13,9 99,7 tage

Le tableau confirme l’importancenumérique de la présencedes ressortissantsdu village de Sue1en Gambie (112) essentiellementdans la ville de Sérécounda.D’autre part, parmi les 60 migrants appartenantau groupe “autre”, 80% sont aujourd’hui disséminésà travers le départementde Bignona.

Sur les 160 migrants aujourd’hui présents au niveau du village, nous en avons interrogé140 (qui représentenotre based’analyse) que nous considéronscomme des migrants de retou? . Il faut entendrepar migrant de retour toute personneayant effectuéau moins une l5 Il s’agit d’une définition volontairement vague qui vise à intégrer toutes les formes de retour rencontrées ici. II est difficile de qualifier une migration de définitvement arrêtée. Sur les différentes modalités de retour, on pourrait se reporter à BA (1996 : 24-27) qui présente quelques caractkistiques du phénomène de retour dans la migration et qui se trouvait au village au moment de l’enquête.S’il n’est pas aisé de présager du caractèredéfinitif de ces retours, il est possiblede penserau regardde l’âge moyen de ces migrants, 51 ans, que seul un nombrelimité d’entreeux pourraientencore s’inscriredans la dynamiquede migration-circulation.

lere ETAPE DE SORTIE

12

La première migration au départ du village de Sue1à destination de Dakar s’est effectuéeen 1935.Les plus importantessorties ont eu lieu entre 1960 et 1970. Cette période correspondà la premièregrande sécheresse post-indépendance.

L’analysede la premièreétape de sortie des 140 migrants montre que 35,5% (soit 49 personnes)sont partis en Gambie. En dépit de la proximité géographiquedes villages sénégalaisde cette zone et ceux de la Gambievoisine, nous considéronsla migration vers ce pays comme une migration internationale.En effet, bien qu’il existe des liens de parenté

valléedu fleuve Sénégal mais applicableici comme étape du cycle de vie, comme stratégie de redéploiement et comme échec, Voir également l’intéressante étude sur le lien entre migration de retour et crise économique réaliséeau Cameroun en 1992 (Enquête sur les migrants de retour au Cameroun, EMR) et publiee en 1996 par Gubry et al. sous le titre : Le retour au village. Une solution à la crise économique au Cameroun ? séculairesentre les habitantsde part et d’autrede la frontière, l’usagede l’anglaisn’étant pas courant au Sénégal,les migrants de ce pays peuvent se sentir étrangersau moins à leur arrivéeen Gambie.Il est vrai que le dynamismeréticulaire dont font montre les migrantsdéjà installés facilite l’insertion socio-professionnelle’6des migrants nouvellement arrivés et atténuela distancelinguistique.

Sur la basedes 140 migrants aujourd’huise trouvant au village, 52 soit 37,1% sont des femmes. Parmi celles-ci, 37 soit 71% exerçaientl’activité d’employéede maison ou bonnepour 8% d’hommetravaillant comme boy (domestique).

Sur les raisons de retour, 41 migrants invoquentle chômage(sans emploi) dont 24 affirment avoir perdu leur travail, tandis que 17 migrants disent “être fatigués” d’en chercher en vain. Après le motif lié au chômageet celui en relation avec les vacances,le principal motif de retour est le mariage, notamment pour les femmes (cas de 24 migrants). Ces dernièresarrêtent souvent, tout au moinsdiminuent, leur va-et-vientaprès le mariage.

Au niveaudes envoismonétaires, contrairement à ce que l’on pensait au départ, nos résultatsmontrent que les migrants ont envoyétrès peu d’argent.Il est vrai qu’il est difficile d’obtenirdes informationsprécises sur une questionaussi privée. Cependant,les précautions prisesau départ nous incitent à penserqu’il en est plus ainsi que plutôt l’introduction d’un biais.En revanche,il est possiblede penserque les migrants interrogési n’intégraientpas les envoismonétaires dans leur stratégiepour deux raisons.La première est liée à la forme de la migration en questionqui est saisonnièremême si de plus en plus on note des installations durables.Pour cette raison, les migrants n’envoientpas d’argentmais ramènent,notamment dansle casdes femmes,ce qui est gagnépendant leur retour au village. La secondeconcerne des envois en nature. Il est certain que les migrants participent dans les acquisitions du matériel agricole, dans l’achatdes intrants; ce que le questionnairemigrant de retour n’avait pas intégrésous cette forme.

D’autre part, plus de 15% des femmesrentrées occupent des postesde responsabilité dans les groupements villageois tandis que pour les hommes ce taux atteint 66,7%. l6 II serait souhaitable qu’une étude puisse être conduite sur les lieux d’immigration pour mieux préciser les modes d’insertion socio-professionnelle et voir la corrélation possible entre la non insertion socio- p;ofessionnelle et les retours des migrants. Probablement que les envois monetaires soient plutôt le fait de migrants non saisonniers que nous n’avons pas interrogé puisque encore en migration. Pour mieux apprécier les flux monétaires, il serait nécessaire de combiner des questions auprès des villageois (pour des raisons de temps, nous n’avons pas pu exploiter ces données) avec celles adressées directement aux migrants à partir de leur lieu d’immigration. Cela est d’autant plus nécessaire pour voir l’impact de la migration dans l’agriculture.

id Cependant, les femmes n’accèdent pas encore à des postes de responsabilités traditionnellementréservés aux hommescomme, par exemple,celui de chef de quartier.

A l’échelle du village, la dynamique organisationnelleest encore plus forte. Cependant,si à l’étrangerles migrants combinentleurs efforts pour assurerune insertionpour tous les ressortissantssans discrimination sur la basede l’appartenanceà une famille voire à un quartier, au village, les possibilitésd’adhérer à des structurationsdifférentes sont plus nombreuses.Sur la basede nos enquêtes,nous avons recensé 27 associationsdans le village de Sue1(voir tableauen annexe).Celles-ci vont de l’associationde quartier (chaquequartier en compteune) à celle desparents d’élève en passantpar cellesde lignages.

Outre ces groupementsqui sont l’émanationde l’organisationsociale traditionnelle dont souventl’objectif principal est la régulation et la conservationdes valeurs unifiantes, aujourd’hui on note l’émergenced’Organisation Paysanne qui vise le développementdu monderural. Conscientesque l’auto-promotionpaysanne constitue le préalableà toute action de développement,les organisationspaysannes se rivalisentd’ardeur. Dans le village de Suel, pas moins de 4 organisationspaysannes sont présentes.La géographiede leur répartition en dit long sur les stratégiesdes acteurs en interaction.

Tableau de répartition des OP par exploitation suivant les quartiers

Quartier Bamadj Bodian Kaok Diacoye Moulomp Kounatouba Djiyeko Total Nom OP ADY 7 7 w

GRAS 3 5 (377) Non 1 4 3 2 3 13 membre cv4 Total 13 12 36 23 12 29 12 137 WY Le CADEF constituenumériquement la principaleOP au seindu village. En effet, sur les 137 exploitations interrogées,77 soit 562% se réclament de lui. L’AJAC occupe la secondeplace avec 21%. Le groupementdes agriculteurs de Sue1(GRAS) concernent seulement5 exploitations soit 3,7%. Créé depuis 1985, le GRAS était paralysé pendant plusieursannées par la maladiede son présidenthospitalisé à Dakar. Cet exemple montre bien le risquepour une OP de ne dépendreque d’uneseule personne.

Par ailleurs, l’enquêteeffectuée en 1989par Mercoiret et Berthome (1990 : 127) nous permet de compareravec nos résultatsde la représentativitédu CADEF dans le village de Suel.

Enquêtes1989(MERCOIRET et BERTHOME)

Selonleur enquête,en 1989, 65,3% de Fank du village se réclament membres du CADEF. Nos enquêtesmontrent que cetteOP a perduau moins 10% de sesadhérants dans ce village. Le quartier où le scoredu CADEF a le plus reculé est celui de Kounatouba.Dans celui-ci, il réalisait 100% en 1989 (enquêteMercoiret et Berthome); or, sur la base de nos résultats,elle n’en comptabiliseque 55%. En 1991, l’Associationpour le Développementdu Yamakeuye(ADY) fait une entréetimide dans le village. Cette OP compte 7 exploitations dans le quartier de Kounatoubaoù son représentant,Kémo Diédhiou, habite. Ce dernier expliqueles départsdu CADEF pour rejoindresa formation par l’espoirque I’ADY incarne.Il soutientnon sansfierté, qu’«audébut nos membresétaient tous dansle CADEF. Ils y ont fait presque10 ans.Leur dépit provient du fait qu’aprèsavoir fait leurs pépinières,leur encadreur leur a fait savoir que son OP n’encadreque ceux qui font le maraîchageseulement. Donc, beaucoupde personnesont abandonnépour me rejoindre. Avec moi, ils ont la possibilitéde faire des pépinièresde mangue,de citron, d’orangemais égalementde maraîchage». Du côté des responsablesdu CADEF, on explique l’adhésionà d’autresOP par la « difficulté que rencontrentcertains jeunes qui étaient en migration de trouver des postesde responsabilité.Or, les jeunes sont très presséset souhaitenttout avoir sans avoir fait leur preuve dans le cadre des OP; donc ils vont tout faire pour trouver des partenairespourvu prêts à les financer. Ce qui est regrettable,poursuit le responsable,c’est qu’il font de la délation.Ils bâtissentleur discoursdans le cadrede l’animationsur des promessesqu’ils ne pourrontjamais tenir. Par exemplelà où le CADEF tient un discours de vérité, eux ils vont dire qu’ils vont distribuer des grillages,donner de l’argent... . C’est dommage parce qu’ils sonten train de tromper leurspropres parents.»

Un autre responsabledu CADEF explique l’adhésion de certains groupements membresdu CADEF à d’autresOP par le fait que «de 1983à 1993 entre son OP et les autres groupementsexistant au sein du village ça marchait correctement.L’ONG CWS (Church World Service)appuyait le programmedu CADEF (ProgrammeIntégré de Développement, PID) pour le maraîchage.C’est le PID qui a initié le projet grillage que l’on distribuait aux groupementsmembres du CADEF. Cependant,quand le projet est terminé, il n’y a plus eu un autre projet pour appuyerle maraîchage.Certains ont commencéà dire que le CADEF n’a plus de moyens.De plus, les animateursne passaientplus au niveau des groupements.Avec l’arrivéede nouvellesOP dansle village, certainsgroupements préfèrent aller à ceux qui leur promettentbeaucoup. Mais, ils vont finir par se rendrecompte de la vérité. »

A Kaok, la représentationdu CADEF à Sue1est passéede 41,46% en 1989 à seulement30%. En revanche,le CADEF a connu de nouvellesadhésions dans le quartier de Diacoye. La raison fondamentalesemble se situer dans la situation assezconflictuelle entre les habitantsdes deux quartiers.A l’imagedu quartier Kounatouba,le CADEF a perdu près de 10% entre les deux enquêtesau profit cette fois-ci de I’AJAC. Déjà l’implantation de l’école avait constitué au début des années1960 une pomme de discorde entre les deux quartiers. Chaquequartier avait voulu que l’école soit implantéedans son “territoire”. Cette oppositionétait sous-tenduepar l’existencede deux tendancespolitique au niveaudu village. Le deuxièmetiraillement a concernéle problèmede renouvellementde la coopérative.La résurgencede ces conflits en latente empêchentune ententevillageoise et les organisations paysannestrouvent dans ces divergencesun terreau favorablepour se déployer. Le conflit” le plus récentconcerne l’affectation de terre.

” Selon les informations les plus concordantes, un propriétaire terrien de Kaok aurait prêté ses terres au groupement des deux quartiers affiliés au CADEF. Quand quelques membres du groupement dont le propriétaire terrien ont décidé de quitter le groupement, ils ont voulu récupérer leur terrain, ce que les autres n’ont pas accepté. Le propriétaire aurait mis le Kadenako (fetiche) pour empêcher l’autre partie d’exploiter le

57 Pour sa part, en adhérantdepuis 1985 à l’union GOPEC, aprèsson retrait du groupe des 5 quartiers(Kounatouba, Djiyeko, Bodian, Moulomp)” qui avaient massivementporté leur dévolu sur le CADEF, le quartier Bamadj est resté à l’écart des tiraillements que se livrent les deux principalesOP du village : le CADEF et 1’AJAC.

Les différents conflits par OP interposéesdont le village est le théâtre n’est pas une spécificitéde celui-ci. Ils témoignentde la dynamiquedes organisationsen compétition dont toutes visent le développementde leur “territoires d’intervention”. Cependant,dans certains cas,loin d’inciter les acteursà une concurrencepositive pouvant conduirechacune des parties à se dépasserpour mériter davantagela confiance des ses membres, les conflits entre OP découlentsouvent d’une stérilité programmatique.En effet, au lieu de mettre leur énergieau servicedu développement,certains leaders passent le temps à opposerdes groupements,en sommeà diviser pour mieux régner. Pourtant,certaines actions ne peuventpas être réalisées par une seuleOP, mais exigent la participationresponsable de toutes les parties concernées. Pour exemple,l’aménagement d’une vallée nécessitela participation de tous les villages qui exploitent celle-ci. Or, souvent des villages voisins appartenantà des OP différentes ne parviennent pas à exploiter positivement la même vallée. On retrouve des exemples concernantdes villagesde Diatang et de Katoudiéou opposantdes OP différentes(CADEF- ADY) et dont la résolution par les leaderspaysans impliqués accroîtrait plus leur action qu’ellen’en limiterait la portée.

Ces dernièresannées, différentes initiatives, dont la principale est symboliséepar la constructionde la Maison du Paysan,sont à mettre à l’actif des leaderspaysans de la région. Aujourd’hui, grâceà cet outil, les responsablesde l’Entente,par exemple,peuvent critiquer positivementleur collèguesdu CADEF sansaucune animosité. Mieux, les leaderssont de plus en plus persuadésque de leur solidarité dépend la portée de leur action et de l‘intelligibilité de leur message.Du coup, ils ((ont conscienced’être les acteurs de la constructiond’un “mouvementpaysan” qui seraà la fois authentique(dans la continuité des valeursqui fondent la société)et capablede défendreles intérêts d’une paysanneriequi n’a que peu participéjusqu’ici aux décisionsla concernant».(BERTHOME et al., 1992 : 60).

Nos résultats n’ont nullement l’ambition de se prononcer sur la représentativitédu CADEF dans le département.Le village de Sue1n’est pas forcément représentatif de

jardin. Aujourd’hui,aucune des partiesn’exploite le jardin et le problèmea connudes rebondissementsqui constituentune des sources de blocage pour toute entente au niveaudu village. ” Ces groupementss’étaient constitués à la suite du soulèvementdes éleveursconduits par Djiby Diallo (responsabledu syndicatdes éleveurs et desartisans.. .) en 1980. l’importancenumérique de I’OP dansla zone.De plus, l’enquêtecomparative que nous avons faite est simplementà titre indicatif, dansla mesureoù il est possiblede s’interrogersur la pertinencedes éléments qui nous ont servi de basede comparaison.En effet, le Fank tel qu’il est entendupar Mercoiret et Berthomecorrespond-il réellement à l’exploitation agricole qui nous a servi d’unité d’analyse.Pour se prononcer de manière plus fine, des enquêtes complémentaireset des analysesplus approfondiessont nécessaires; ce que nos outils actuelsne peuventfournir.

5.2. A l’&chellerégionale

Sur la base des entretiens conduits auprès des responsablesde 12 organisations paysannesde la BasseCasamance, nous avons repéré les caractéristiquessuivantes.

L’âgemoyen des responsablesde bureauinterrogés est de 41 ans avec l’âgeminimum de 18 ans et l’âgemaximum de 64 ans.Le fait que l’âgemoyen des membresde bureausoit relativement élevé s’expliquepar l’occupation du paysage organisationnelde la Basse Casamancepar la première génération2’des migrants rentrés dans la région au milieu des années1980. A l’origine, le peu de renouvellementdes membresde bureaude la plupart des OP, Du coup, les jeunes de moins de 30 ans qui sont récemmentrentrés ont parfois des difficultés pour accéderaux postesde responsabilité.

Tableau période de retour des migrants devenusleaders

Période Nombre de personnes Pourcentage Avant 1968 8 10 De 1969-1973 10 12,5 De 1974-1979 8 10 De 1979à 1984 20 25 De 1985à 1990 31 38.7 De 1991à 1993 3 377 Total 80 99,99

“’ La schématisation en première génCration (années 1980) et en deuxième génération (anées 1990) est seulement à titre indicatif. Sur 80 leadersanciens migrants dont nous disposonsl’année de retour, la période pendant laquelle on a enregistréle plus de retour est celle entre 1985 et 1990. Celle-ci correspondà la périoded’émergence de la plupart desOP de la BasseCasamance. On note en effet une véritable concomutenceentre les retours des migrants et la plus grande adhésion dansles principalesOP de la région. Plusprécisément, l’année 1986 a été celle où il y a eu le plus de retour; 11 leadersassociatifs affirment être rentrésdans au terroir la même année.

Tableau de la première annéede militantisme des leaders

La période 1985-1989a enregistréle plus d’adhésion(42,8%) dans les OP. Or, de 1990 à 1994, on en a noté que la moitié. Est-ce à dire qu’il y a saturation des postesde responsabilitéà pourvoir dans les organisations.L’année 1986, en même temps qu’elle correspondà l’annéeoù il y a eu le plus de retour, est égalementcelle pendantlaquelle les OP ont accueilli le plus de leaderspaysans. La duréeentre le retour d’un migrant et son adhésion dans une OP ne dépassepas souvent un an. En effet, pour certains, l’adhésionest déjà préparéeavant le retour.

Outre ces caractéristiquesgénérales, nous avons identifié deux types de leaders paysans.Ceux qui sont arrivés dans le mouvementparce que confrontés au chômageet trouvant là un créneauprofessionnel porteur et ceux qui ont un riche passémilitant.

Pour le premier type, le militantisme dans une OrganisationPaysanne constitue un exutoire excellent pour une insertion professionnelle.En proie à un chômage dont les proportionsvont crescendo,certains jeunes trouvent dans le mouvementpaysan une chance pour pouvoir mettre, enfin, leur savoir-faireau service de la communauté.La plupart des migrantsaujourd’hui devenus leaders associatifs font partie de ce groupe.

«Quandmon groupementa décidéde regagnerl’entente de Diouloulou, les ressortissantsde mon village à Dakar m’ont demandési j’acceptede rentrerpour représenternotre village dans cette OP. J’ai acceptésans problème d’autant plus qu’il s’agit d’une confiance que mes co- villageois ont placé en moi. De plus, cela correspondà une périodeoù j’étais au chômage.» M.S.

Mais, dans quelle mesure les OP peuvent-ellesconstituer’ un espoir, un espacede travail aux nombreuxjeunes de la région que la dégradationdes conditions écologiquesa, quelquefois,conduit à l’oisiveté?

Dans le secondcas, l’adhésiondans une OP s’inscrit en accord avec un projet de sociétésans cesse poursuivi. Dans ce groupe,on retrouve souventdes leadersqui estiment que l’associatifpour l’associatif ne peut garantir un développementdurable. Du coup, ils envisagentl’adhésion dans le mouvement associatif paysan comme une entrée qui doit nécessairementintégrer le militantisme politique pour atteindre l’émancipation de la paysannerieà travers sesreprésentants les plus sûrs que sont les leadersassociatifs paysans.

Cependant,les leadersne sont pas exemptsde tout reproche. Les griefs les plus souventportés contrecertains parmi eux montrent que ces derniersne sont pas toujours des paysansà part entière mais des “paysans” entièrementà part. Pour traduire cela en termes plus simples, on peut se demanderpeut-on être un leader des paysanset vouloir défendre leur intérêt quand on est pas comme eux ? Combien de responsablespaysans détiennent en réalité deschamps qu’ils exploitent eux-même? S’il est nécessaireque le mouvementpaysan ait à sa tête des gens bien outillés sur le plan théoriquepour servir d’interface entre les intervenantsextérieurs (bailleurs de fonds, structures étatiques) et les paysans, souvent analphabètes,il semblealler de la crédibilitédes “Éntermédiaires”de partagerun minimum commun : le travail de la terre.

Au terme de l’analysede ces quelques résultats, nous présentons les activités retenuesen collaborationavec nos autrescollègues soit dans le cadredu Plan Stratégique, soit danscelui de contratsavec d’autres structures. 6. CINQUIEME PARTIE : PROPOSITION D’AXES DE RECHERCHE

6.1. Activités en cours

l Meilleure connaisance:

* des systèmesde productions

n budgetde culture dansle cadredu Programme Sodagri. Dans le cadrede la convention Sodagri-Isra,la composantesocio-économie nous a été confïée2’. L’étude qui concernela phase 2 du Programmede recherche d’accompagnementdans le Bassin de l’Anambé, s’étale sur trois ans. L’intervention de l’équipe de 1’ISRA durant la première phase avait consistéen la mise au point et l’introduction de nouvellestechnologies. Avec le démarragede la secondephase, la Sodagria émis le souhait que l’aspect socio-économiquesoit également pris en compte pour une meilleureconnaissance du milieu et des contraintesà la production.

W problèmes liés à l’adoption de nouvelles innovations technologiques (NRBAR R-15). Dans le cadre du Programme NRBAR R-15, nous conduisonsavec Lucien N’DECKY l’activiter22 sur I’Étude comparée des déterminants de l’adoption des technologies de gestion de la fertilité des rizières dans les mangroves de la Basse Casamance et dans les vallées aménagées du Bassin de I’Anambé. Cette activité vise deux principaux objectifs : - Identifier les determinantsde l’adoptiondes technologiesde gestion de la fertilité desrizières; - Contribuer à l’élaborationdes technologiesde gestion des itinéraires techniqueset desressources, en général.

Les principalesactions menées en 1996 ont été la mise en place du dispositif de recherche, l’enquête informelle, le guide d’entretien, le test du questionnaireet la restitution auprèsd’un groupe de chercheurs.Le premier échantillonnageet la Ière enquêtequi a concerné50 exploitants en Basse Casamanceet 50 GIE d’exploitantsà Anambé.

-- i: Je conduis ce travail avec trois assistants de recherche (Lucien NDecky, N’Dèye Khady et Oumar Diop). Elle a été proposée par 1. DIA qui avait préalablement défini, avec NDECKY, la problématique et la méthodologie. Après mon recrutement, elle a été placée sous ma responsabilité. * Des stratégies paysannes

n étude de la diversification des cultures avec une plus grande valorisation de la culture de l’anacardierdans le cadredu Programme Jachère. Nous comptonsmener un travail sur l’impact social des technologiesmises en place dans le cadredu projet jachere (techniqueculturale de I’anacardier,transformation et commercialisationdes sous-produits...). Cette activité sera conduite avec l’économiste, assistantede recherche..

n analysedes enjeux qui sous-tendentles flux et les reflux migratoire : les migrants de retour sont-ils des acteurs de développementou leur retour correspond-il à une strategie individuelle de promotion socio-professionnelle? Quelle synergie est-il possiblede trouver entre les ressortissantsde la région en migration-circulationet les gens restés au terroir pour une meilleure rentabilisation de leur action de développement?

n étude comparative entre les dynamiquesorganisationnelles repérées dans la région de Ziguinchor et celles existantdans les autresrégions du Sénégal,pour voir si les caractéristiquesidentifiées chez les leadersassociatifs de la BasseCasamance sont spécifiquesà eux ou si l’environnementinstitutionnel joue un rôle particulier.

n Nécessitéde développer l’analyse des organisations paysannes,d’enrichir leurs caractérisations,d’approfondir l’étude concernantles leaders: leurs itinéraires, rôles, stratêgies,ambitions. Quel est l’impact des OP sur le développementlocal, par exemplesur l’adoptionde thèmestechniques en milieu réel ?

4.2. Activités prévues

l Analysedes dynamiquessociales :

* eelations de Genre : Les femmes bénéficient-ellesdes facilités accordéesaux hommes notamment dans le domaine du crédit, l’accès au matériel agricole? Souventpour accéderau matérielagriole dont elles ont besoindans les rizières, les femmes dépendentdu bon vouloir de leurs époux. Dans le milieu diola où l’influence mandingueest importante, la discrimiation sexuelleest telle que les hommes peuvent refuser de prêter leur matériel agricole alors qu’ils ne s’en serventpas (cas cités lors de la restitution du Congrèsde Sue1du CADEF). La recherchea-t-elle réfléchi sur la mise sur pied des technologiesadaptées aux activitésféminines.

* Enjeux fonciers : Au regarddes mutations politiques en cours(régionalisation) et des retours de migrants dans la région, l’analyse du système foncier diola est nécessairepour aiderles décideursà une anticipationdes conflits.

* Dans le cadrede la collaborationentre I’ISRA et le Projet Baïla, il est prévu un programmecomprenant les volets recherchesd’accompagnement suivi-évaluation. Dans ce programme, notre travail s’intéresseraà l’étude de l’impact socio- économiquedu projet Bcülasur la zonede l’étude.

l Autres à mener

n Avec le chercheur-sélectionneur,nous comptons conduire un travail sur l’amélioration variétale (riz pluvial, irrigué, mangrove). Cette étude part du constat que les variétésaméliorées ont été souventprésentées à la vulgarisation sans pour autant bien cerner leurs caractéristiquesorganoleptiques et surtout l’appréciation des consommateurs.Aussi, ont-elles été parfois difficilement adoptéespar les agriculteursmalgré leurs rendementsintéressants. Cette étude attendun financementde 1’ADRAO.

I Dans le cadre du Projet IPGRI sur les légumes feuilles traditionnels, nous envisageonsl’étude desaspects soci-économiques de l’utilisation de ces légumes.

a Enfin, notre travail sera transversalet il n’est pas exclut que nous ayons des actionsponctuelles à meneravec tout collèguequi en exprime le souhait.

64 7. CONCLUSION GENERALE

La BasseCasamance est caractériséepar une forte migration à son départ. Elle touche autant les hommes que les femmes et concerne aussi bien les jeunes que les personnesagées. Cependant, ces dernièresannées, on assisteà des reflux migratoires. Si les mouvementsmigratoires vers les centresurbains se maintiennent,des retours au terroir sont de plus en plus en perceptibles.Ces retours correspondentà une périodeoù l’interventionde l’État cesse;d’être directive.

Ainsi, pour combler le vide laissépar le désengagementde l’état, de nombreusesOP émergent. La Basse Casamance,notamment le départementde Bignona est l’un des départementsles plus concernéspar ce phénomène.On remarqueque la plupart des leaders sont d’anciensémigrés. Cependant,si ces derniers décident de revenir dans leur milieu d’originec’est parce que en partie dansle projet migratoire de départ, ils avaientbien inscrit cettemodalité.

La floraison d’OP constitueun signede la vitalité du mouvementpaysan en Basse Casamance.Elle traduit l’existencede ressourceshumaines suffisantes que recèlela région. Mais, cette dynamique organisationnellepeut devenir un espace de cristallisation des conflits. Ce qui se manifestepar un émiettementdes OP qui se livrent à une concurrencequi ressembleplus à une absenced’actions programmatiquescohérentes. Ce qui, tout en montrantles limites des actionsdes leaders,pose également le problèmede leur fonction.

Laissésà eux-mêmes,les paysans(souvent analphabètes ou connaissantpeu ou prou les “conditionnalités” des bailleurs de fonds) sont contraints de recourir aux servicesdes intermédiairesou courtiersz3du développementpour récolterdes fonds. Cette ignorancedes mécanismesde fonctionnementdes structurescapables de drainer desressources financières en milieu rural conduit les paysansà faire appel aux services des intermédiairespour pouvoir capter la rente financière. Cependant,la pratique de ces derniers renvoie à une alternativedont les deuxtermes sont défavorablesaux paysans.

Ceux-ci souhaitent-ilsdans le fonds que les intermédiairessoient dénoncés, sachant a priori que sansces derniersils ne peuventavoir accèsne serait-cequ’à la moitié de l’aide dont ils bénéficientactuellement ? Cette situationrend nécessairela fonction de courtiersdu développementtant que les “conditionnalités” des bailleurs restent assezrigides pour le paysansd’une part et, d’autrepart, tant que les paysansne sont pas formés. Cette deuxième

” Olivier de Sardan et Bierschenk (1993 : 71-76) définissent les courtiers comme «des acteurs sociaux irnpbantés dans une arène locale qui servent d’intermédiaires pour drainer (vers l’espace social correspondant à cette aréne) des ressources extérieures relevant de ce que l’on appelle communément l’aide au développement». condition est nécessairepour impulser de véritables initiatives d’auto-promotion, d’auto- développementà la base.Des initiativesexistent déjà dansce sens.

Dès 1976,des leaderspaysans ont été à l’origine de la créationde la Fédérationsdes ONG du Sénégal(FONGS). Le moment de mobilisationle plus importantpour la fédération a été le forum nationaldes mouvementset Fédérationsde paysanstenu à Dakar du 18 au 21 janvier 1993 sous le thème : Quel avenir pour le paysansénégalais ? Créé le 17 mars 1993 sur recommandationde ce forum, le CNCR tente, entre autres objectifs, de valoriser les savoirs paysanset de favoriser la prise de consciencede l’identité paysanne.Aujourd’hui, grâceaux actionsdes leadersdans le cadredu CNCR notamment,l’identité paysanneest en train d’être revalorisée. Même des intellectuels intervenant dans le monde rural, traditionnellementtrès peu enclinsà se définir comme paysanse réclamentde plus en plus du paysannat. 8. BIJjLIOGRAPHIE GENERALE

AMIN (Samir, dir.), 1974- Les migrations contemporainesen Apique de l’Ouest, Londres,in S. AMIN : pp.3-64.

BA (Cheikh Oumar) en collaboration avec BREDELOUP (Sylvie), 1994- «Dynamiques migratoires et dynamiques associatives»,Lille, Revue de I’UFR de Géographie et d’aménagement,pp : 179-l 88.

BA (Cheikh Oumar), 1996- Dynamiquesmigratoires et changementssociaux au sein des relations de genre et des rapportsjeunes/vieux des originaires de la Moyenne Valle’edu FleuveSénegal, Thèse de Doctorat de Troisièmecycle d’Anthropologie,sous la direction du Pr. AbdoulayeBara DIOP, UCAD de Dakar, 295 p.

CAMARA (Sidi), 1985-Arachide, école et migrations en Casamance.Le cas de Baïla et ,Génève, Institut Universitaired’Études du Développement,Mémoire no25 : 121.

DIAW (Chimère), 1988-Les pêcheursface aux contraintes de développementdes centres maritimeset estuariensde la zonecôtiere casamançaise, CRODT/Antenne Ziguinchor.

DIOP (AbdoulayeBara), 1965-. Sociététoucouleur et migration. Enquêtesur l’immigration toucouleurLi- Dakar, Dakar, IFAN (Initiations et étudesn”XVIII) : 232 p.

BERTHOME (J.), MERCOIRET (M.R.), Bosc (P.M.), 1992- Programme d’appui aux OrganisationssPaysannes du départementde Bignona, Rapport de synthèsedes étudesde jaisahilité, Ministère du Développementrural et de l’Hydraulique,Dakar : 98 p.

BIERSCHENK(Thomas) et LE MEUR (Pierre-Yves) (eds.) , 1996- Le développementnégocié: courtiers, savoirs, technologies,APAD, Hambourg,Bulletin no2 : 161 p.

BLUNDO, «Les courtiers du développementen milieu rural sénégalais.Anthropologie des intermédiaireslocaux dans le systèmede distribution de l’aideau SaloumOriental»

CAMARA (Sidi H.), 1985-Arachide, Écoleet Migrations en Casamance: le cas de Baïla et Bona, Mémoire n”25, Diplôme de recherches, Institut Universitaire d’Études du Développement,Genève : 121. Church World Service, 1995 - Repertoire des associations villageoises en Casamance, Dakar : 132p.

DIOUF (Made Bandé), 1984- La Basse Casamance : organisation, système foncier et migration (Synthèse hiliographique), Mémoire de stage présenté pour la confirmation, Equipe Systèmesde Production BasseCasamance, Centre de RecherchesAgricoles de Djibélor, ISRA : 84 p.

DIOUF (Made Bandé), 1986- «Systèmes de culture, division sexuelle du travail et adaptationà la sécheresseau Nord de la BasseCasamance : la dynamique socialed’une stratégiepaysanne)), CRA Djibélor.

FAYE (Jacques), 1987- «L’approche systématiquedans la recherche agronomique au Sénégal». pp : 173-l 83. In : Recherche,vulgarisation et développementrural en Afrique noire : Colloque de Yamoussokoro(Ed.) Belloncle, Ministère de la coopération, Paris, France.

FAYE(Jacques), 1994 - Aide-Mémoire rédigé à l’issue de la mission effectuéeauprès du CADEF et de CORD au titre du CIRAD-SAR en février 1994, 13 p.

GA0 (Groupements - Associations villageoises - OrganissationsPaysannes), 1992- Situation et évolution des organisations paysannes et rurales, Le Sénégal, Ministère de la Coopérationet du Développement,Paris, France : 82 p.

HAMER(Alice), 1980- «Les femmes diolass et la migration : étude de cas», in Lucie Callistel Calvin et al. : 204-228.

HARZA (EngineeringCompany International), 1984 - Plan Directeur du Développement Agricole de la Basse Casamance, Rapport du Plan Directeur, Volume 1, SOMIVAC- USAID : 7-64.

Olivier de Sardanet Bierschenk,1993 : 7 l-76)

N’DIAYE(Raoul N.), 1992-Association de la JeunesseAgricole de Casamance en question (Synthèse du rapport d’évaluation), Sénégal: 34 p,

PAARZ,1992 - Synthèse de documents socio-économiques de la région de Ziguinchor, DépartementEtudes - Consultations,Sud-Informatiue/Ziguinchor : 94 p PELISSIER (Paul), 1966- Les paysansdu Sénégal.Les civilisations agraires du Cayor à la Casamance,Fabrègue Saint-Yrieix (Haute-Vienne) : 939.

SALL (Samba),DIOP (Oumar), 1991- Projetpilote “Casamance” bas-fondde Djiguignoum : rapport de synthèsesocio-économie, QRSTOM, Dakar, 12 p.

STAMP (Patricia), 1990- La technologie,le Rôle des Sexeset le Pouvoir en AJFique,CRDI, Ottawa, 213 p.

TARRIERE-DIOP (Claire), 1996- Les organisations paysannes dans la dynamique du changementsocial : le cas de la moyennevallée du fleuve Sénégal,Thèse pour le Doctorat (NouveauRégime) en SciencesSociales, Socologies : 765 p.

THOMAS (Louis-Vincent), 1966- ((L’espacesocial chez les Diola», Notes Afiicines, III, 7 : 89-97. 9. ANNEXES

Annexes 1 : Lignages de Sue1

Quartier Nom du lignage

Kaock 1 Batending

2 Ebambou 3 Djitama

Diacoye 1 Baralack Moulomp 1 Djiramba 2 Kounette 2 Djirimaniako 3 Boudierelle

Bodian 1 Foulinbeng Bamadj 1 Djiramba 2 Egandioule 2 Etama

Kounatouba 1 Kalape Djihko 1 Djiéko 2 Fégho 3 Kantapor 4 Dianaque

Annexe 2 : Qbestionnaire exploitation (membre)

Numero exploitation i Quartier ! Appartenance à une Organisation Paysanne i Nombre de personnes membres de l’exploitation /-

Nom Age Sexe Ethnie Parente Situation Niveau Migration Absence/ Appartenan matrimoniale scolaire Présence association

Code Sexe 1 =Homme 2 = Femme

7n Code ethnie Code parenté 1 = Diola 0 = Sans lien 2 = Mandingue 1 = Epouxkpouse 3 = Peu1 (Pullo et Haalpulaar) 2 = Fils/fille 4 = Mancagne 3 = Onclekante 5 = Manjaque 4 = Neuveu/nièce 6 = Balant 5 = cousinlcousine 7 = Wolof 6 = Pèrelmère 8 = Autres 7 = Grands-parents 8 = Autre (à préciser)

Code situation matrimoniale Code niveau scolaire 0 = Célibataire 0 = Non scolarisé I = Monogame 1 = Primaire 2 = Polygame 2 = Secondaire 3 = Divorce 3 = Supérieur 4 = Veuf 4 = Ecole arabe 5 = Ecole coranique 6 = Alphabétisation (langue)

Code migration Code absencelprésence 0 = N’ayant jamais migré 1 = Absent 1 = Migration interne 2 = Présent temporaire 2 = Migration internationale

Code appartenance à un groupement ou association 0 = Aucun l==Association villageoise 2=GIE 3 = Niveau quartier 4 = Association religieuse 5 = Association sportive et culturelle 6 = classe d’âge 7 = Autre (a préciser)

71 Annexe 1 suite : Equipement matériel agricole

Nature Année d’acquisition Mode d’acquisition Type de matériel (collectif ou individuel)

Annexe 1 suite : Provenance des sources de financement de l’exploitation (%)

/ Agricole / cueillette 1 ,rnS;ion de 1 Migration 1 Commerce Autre à Pr&iser

~

Annexe 3 : Q/estionnaire migrant de retour

Nom et Prénom : /- / Age : / / Sexe : / / Situation matrimoniale : i / Niveau scolaire : / / Motif de retour : / / Responsabilité actuelle dans le village / -f

72 Annexe 4 : Fichier association villageoise

Nom de l’association l- / Année de création / / Motifs de sa création / / Organigramme de l’association / l Réglement in$érieur / / Objectif / / Budget annueil / / Nombredemembres l l Nombre d’hommes l /

Nombre de femmes / -- l Activités principales l _~-- l Activités secondaires l- /

Annexe 5 : Csractkisation des membres de bureau de l’association villageoise

Activité ler militantisme Village antérieur

Annexe 6 : Fichier Équipement villageois

Autres

71 Annexe 7 : Questionnaire caractérisation des principales organisations paysannes de la Basse Casamance 7-l- Identification de l’Organisation Paysanne

Nom de I’OP l / Département / -- / Arrondissement l / Année de création /--. l Reconnaissance officielle /-_- j Conditions d’émergence / / Nombre de groupements encadres / l Nombre de villages concernés / l Nombre d’adhérents / l Nombre de femmes / / Nombre d’hommes / / Conditions d’dmergence / l Activité principale l l Activités secondaires l / Organigramme de I’OP l l Partage de zone avec quelle OP ! l Partenaires de’ 1’OP / l

7-2- Caracthristiques des membres de bureau

76 LISTE DES ASSOCIATIONS DU VILLAGE DE SUEL j”2SSOCfATfON 1ANNEE DE 1OBJECTIFS 1NOMBRE 1NOMBRE 1TOTAL 1ACTIVIT

I I I I I I Congo 5 I 0 50 50 Freresunis de diacoye 1975 1 20 10 30 Hommesde diacoye 5 35 0 35 I I I I I t Hommeset femmesde bodian 1 30 20 50 -. I l t I 1 I Femmesmariees de bamadji 4 0 20 20 -_” i I 1 I I I M’lompdiamoral 5 0 I 35 35

Counataba femmesmariees de diacbye 2 0 25 25 associationdes jeunes de m’lomp 1994 1 20 10 30 associationdes hommes de kounataba 2 140 0 140 I I t t 1 I hommeset femmesde m’lomp I 45 30 75 I I I I I femme:,mariees de bodlan 4 I 0 I 20 20 -. , I I I I I -.associaGon des jeunes de bodian 1993 5 25 5 30 TABLE DES MATIERES

PAGE DE GARDE ...... 1 SOMMAIRE...... 2 LISTE DES SIGLES...... 3 AVANT-PROPOS...... 5 1. INTRODUCTION ...... 8 2. PREMIERE PARTIE : PRESENTATIONDE LA ZONE D’ETUDE ...... 12 2.1. Orgauisationsociale Diola ...... 13 211.1.Organisation sociale diola dite originelle...... 14 2.1.2. Organisationsociale diola dite mandinguisée ...... 15 2.2. Suel,un village typique du phénomènede mandinguisation...... 16 3. DEUXIEME PARTIE : CADRE THEORIQUE ...... 19 3.1. État de la question...... 19 3.1.1. Migration ...... 19 3.1.1.1. Quelquesmotifs de déplacementsdes populations ...... 20 3.1.1.2. Les conséquencesde la migration en BasseCasamance ...... 22 3.1.2. Dynamiquesassociatives et organisationnelles...... 24 3.1.2.1. Conditionsd’émergence des OP en BC...... 2.5 3.1.2.2.Formes d’organisations traditionnelles et modernes...... 26 3.2. Probl$matique...... 27 3.3. Méthodologie...... 29 3.3.1 Premièrephase : synthèsedes connaissances (collecte, analyse) ...... 30 3.3.2 Deuxièmephase : Rencontredes personnes-ressources...... 30 3.3.3 Troisièmephase : Enquêtesde terrain...... 30 3.3.3.1. Au niveauvillageois ...... 31 3.3.3.2. A l’échellerégionale ...... 33 3.3.3.2. Conduitedes enquêtes et limites...... 33 4. TROISEME PARTIE : CARACTERISATION DES PRINCIPALES ORGANISATIONS PAYSANNESDE LA BASSECASAMANCE ...... 35 4.1. Départementd’Oussouye ...... 35 4.2. Dépa@ementde Ziguinchor...... 36 4.2.1. Union APRAN ...... 38 4.2.2. Union LUKAAL ...... 39 4.3. Départementde Bignona...... 40 4.3.1. AJAC de Bignona...... 40 4.3.1.1. AJAC BOULOUF ...... 40 4.3.1.2. AJAC KAlOUNAYES ...... 41 4.3.1.3. AJAC ADIAMATH ...... 42 4.3.1.4. AJAC AMANARY...... 42 4.3.2. Ententede Diouloulou...... 43 4.3.3. Ententede Tendouckou JIMUUTEN ...... 44 4.3.4. Comité d’Actionpour le DéveloppementFogny (CADEF) ...... 45 4.3.5. Associationpour le Développementdu Yamakeuye(ADY) ...... 45 4.3.6. [Jnion desgroupements GOPEC ...... 46 4.3.7. AMICAR ...... 47 4.3.8. FédérationDépartementale des Groupements de Promotion Féminine(FDGPF) 48

76 4.3.9. Comité d’Actionpour le Développementde la ville de Bignona(CADEV) ...... 49 5. QUATRIEME PARTIE : ANALYSE SOMMAIRE DE QUELQUES RESULTATS DE TERRAIN ...... 51 5.1. Au niveauvillageois ...... 51 5.2. A l’éihelle régionale...... 59 6. CINQUIEME PARTIE : PROPOSITIOND’AXES DE RECHERCHE ...... 62 6.1. Activités en cours...... 62 6.2. Activités prévues...... 63 7. CONCLUSION GENERALE...... 65 8. BIBLIOGRAPHIE GENERALE ...... 67 9. ANNEXES ...... 70 Annexes1 : Lignagesde Sue1...... 70 Annexe 2 : Questionnaireexploitation (membre) ...... 70 Annexe 1 suite : Equipementmatériel agricole...... 72 Annexe 1 suite : Provenancedes sourcesde financementde l’exploitation(%) ...... 72 Annexe 3 : Questionnairemigrant de retour...... 72 Annexe4 : Fichier associationvillageoise ...... 73 Annexe5 : Caractérisationdes membres de bureaude l’associationvillageoise ...... 73 Annexe 6’: Fichier Équipementvillageois ...... 73 Annexe 7 : Questionnairecaractérisation des principales organisations paysannes de la BasseCasamance ...... 74 7- 1 - Identificationde l’OrganisationPaysanne ...... 74 7-2- Caractéristiquesdes membres de bureau...... 74 LISTE DES ASSOCIATIONS DU VILLAGE DE SUEL ...... 75 TABLE DES MATIERES ...... 76

77