UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE FORMATION GÉNÉRALE

ESPACE GÉOGRAPHIQUE ET INTERVENTIONS DU

SAF/FJKM : L’EXEMPLE DU MARAIS D’IFANJA, REGION

ITASY (HAUTES TERRES CENTRALES DE L’IMERINA)

Mémoire de Maîtrise

Présenté par RAZANADRAKOTO Tsiriniaina Hasina

Devant le jury composé de

Président : Madame RATSIVALAKA Simone, Professeur Rapporteur : Madame RATOVOSON Céline, Maître de conférences Juge : Monsieur ANDRIAMIHAMINA Mparany, Docteur en Géographie

03 Octobre 2008

1 UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE FORMATION GÉNÉRALE

ESPACE GÉOGRAPHIQUE ET INTERVENTIONS DU

SAF/FJKM : L’EXEMPLE DU MARAIS D’IFANJA, REGION

ITASY (HAUTES TERRES CENTRALES DE L’IMERINA)

Mémoire de Maîtrise

Présenté par RAZANADRAKOTO Tsiriniaina Hasina

Sous la direction de Madame RATOVOSON Céline, Maître de conférences

03 Octobre 2008

2 REMERCIEMENTS

Il nous est agréable de rendre grâce à Dieu qui n’a cessé de nous donner force et joie à travers toutes sortes d’épreuves et qui nous a affermi dans la foi, l’espérance et l’amour. Nous voulons remercier également ceux et celles qui ont contribué à l’élaboration du présent travail notamment :  Madame RATSIVALAKA Simone, Professeur au sein du Département de Géographie qui a accepté de présider le jury de cette soutenance.  Monsieur ANDRIAMIHAMINA Mparany, Docteur en Géographie qui a bien voulu être le juge de ce travail de recherche. Qu’il veuille bien trouver ici notre parfaite gratitude pour sa disponibilité à siéger au jury, malgré ses occupations au service de l’enseignement supérieur.  Madame RATOVOSON Céline, Maître de Conférences, le Directeur de mémoire, ses contrôles méthodiques nous ont permis de mener à bien et jusqu’au bout le présent travail.  Tout le personnel Enseignant et Administratif du Département de Géographie à Ankatso pour le soutien et appui pendant toute la durée de la formation.  Tout le personnel du SAF/FJKM pour l’aide substantielle à la préparation de ce mémoire.  Notre famille pour son soutien moral, matériel et financier.  Enfin tous nos condisciples et amis.

1 RÉSUMÉ

« ESPACE GEOGRAPHIQUE ET INTERVENTIONS DU SAF/FJKM : L’EXEMPLE DU

MARAIS D ’I FANJA , REGION ITASY » est le sujet du présent mémoire. L’étude a pour objectif de montrer la potentialité du marais d’Ifanja et les programmes réalisés par le SAF/FJKM et leurs impacts La Géographie est la science de la spatialisation des phénomènes sociaux, naturels et économiques ; science d’observation, de description, et d’explication 1. L’espace résulte de l’action des sociétés, notamment des actions d’aménagement ; l’espace est l’étendue limitée de la surface terrestre. L’ Espace Géographique c’est « l’étendue terrestre utilisée et aménagée par les sociétés en vue de leur production, au sens large - non seulement pour se nourrir et s’abriter, mais dans toute la complexité des actes sociaux. Il comprend l’ensemble des lieux et de leurs relations 2 ». « Espace formel construit par le Géographe à partir de certains caractères de l’espace terrestre. Il est descriptif et utilise la carte qui est un modèle statique de l’espace géographique 3 ». Le marais d’Ifanja est donc un espace géographique. Il est situé dans le district de , région d’Itasy, distant d’environ 100 km d’Antananarivo et à 30 km au Nord du Miarinarivo. Ifanja forme deux communes rurales, Sarobaratra et Anosibe. L’aménagement et l’exploitation de cette zone est incité à cause de sa richesse naturelle et de sa potentialité. L’ intervention c’est une action d’intervenir, prendre part à une action en cours, tel est le développement. Le développement est un processus par lequel les hommes sont rendus capables de créer une société dans la quelle ils puissent vivre sans craindre la misère, la faim et les oppressions de toutes natures, d’exprimer les dons spécifiques qu’ils ont reçus et d’assumer leur propre responsabilité dans leur participation à la vie économique, politique et culturelle de l’humanité 4. Le SAF/FJKM , Département pour le Développement au sein de l’Eglise FJKM. Il fait l’intervention au développement d’Ifanja. Il cherche à valoriser l’animation de « communauté de base » et le transfert des technologies les plus simples et censées, être plus appropriées pour la petite paysannerie. Son but est de chercher l’avantage de plus grand nombre 5. Mots clés : Géographie, Espace géographique, marais d’Ifanja, interventions, Développement, SAF/FJKM,

1 Hachette, p 615. Année 2002 2 Jean Robert Pitte, 1983, Géographie , Editions Nathan Tours, p. 42 3 Antoine BAILLY, 1989, Les Concepts de la Géographie Humaine , 4 Action des Eglises protestantes de la Suisse, 1998, Evangélisation et Développement , pp 10 5 La Bible Version Segond, 1997, I Corinthiens 10.33

2 SOMMAIRE Pages

REMERCIEMENTS 1 RÉSUMÉ 2 SOMMAIRE 3 INTRODUCTION 5 PREMIÈRE PARTIE : LES PARTICULARITÉS ET LES POTENTIALITÉS GÉOGRAPHIQUES DU MARAIS D’IFANJA 9

CHAPITRE I – L’ENVIRONNEMENT PHYSIQUE, FAVORABLE A

L’AMENAGEMENT ET A L’EXPLOITATION 10

CHAPITRE II – L’ENVIRONNEMENT HUMAIN AVEC UNE POPULATION

COMPOSEE DES MIGRANTS 17

CHAPITRE III – L’ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE CONSTITUANT UNE ZONE A VOCATION AGRICOLE 19 DEUXIÈME PARTIE : L’INTÉGRATION DES INTERVENTIONS DU SAF/FJKM DANS LE PERIMETRE D’IFANJA 31 CHAPITRE IV – LE SAF/FJKM, ORGANISME OEUVRANT POUR LE

DEVELOPPEMENT 32

CHAPITRE V - L’ARRIVÉE DU SAF/FJKM A IFANJA ET SON VECU D’IMPLANTATION 45

CHAPITRE VI - LES REALISATIONS DU SAF/FJKM À IFANJA 48 TROISIÈME PARTIE : LES IMPACTS DES INTERVENTIONS DU SAF/FJKM SUR LE DÉVELOPPEMENT D’IFANJA 68

CHAPITRE VII – LES RESULTATS OBTENUS 69

CHAPITRE VIII – LES IMPACTS SOCIO-CULTURELS ET ECONOMIQUES 77

CHAPITRE IX – LE BILAN ET LES PERSPECTIVES D’AVENIR DU PROJET 87 CONCLUSION 96 BIBLIOGRAPHIE 100 GLOSSAIRE 102

TABLE DES ILLUSTRATIONS 104 LISTE DES ACRONYMES 106 ANNEXES 107 TABLE DES MATIÈRES 109

3

INTRODUCTION

4 INTRODUCTION

« Espace géographique et interventions du SAF/FJKM : l’exemple du marais d’Ifanja, région Itasy (Hautes Terres Centrales de l’Imerina) », est le titre du présent mémoire. Nous avons choisi ce sujet pour deux raisons principales :  Premièrement, nous nous intéressons aux œuvres réalisées par l’Église FJKM, y compris le service de développement.  Deuxièmement, le SAF/FJKM nous a proposé de faire le travail à Ifanja. L’objectif de l’étude est de montrer le lien entre les caractéristiques physiques et humaines des lieux et les interventions du SAF/FJKM pour arriver à expliquer que les potentialités sont exploitées aux fins de développement. Là l’on considère au moins deux grands paramètres importants :  La grande fertilité des sols influençant sur les potentialités agricoles  Le dynamisme de la population locale qui constitue un facteur-clé pour le développement de la région Notre étude est menée dans le cadre de la Géographie rurale, qui touche la campagne, les habitants qui y vivent, les activités qui s’y déroulent, les problèmes qui s’y posent. La problématique principale du sujet se formule par la question suivante : Comment se spatialisent les interventions du SAF/FJKM dans le marais d’Ifanja ? Cette question principale peut être explicitée en détail par trois questions secondaires se rapportant aux trois parties du texte : - Quelles sont les particularités et potentialités géographiques du marais d’Ifanja ? - Comment apparaissent, dans l’espace d’Ifanja, les interventions du SAF/FJKM ? - Quels sont les impacts des interventions du SAF/FJKM sur le développement d’Ifanja ? Notre approche est de type inductif, procédant par délimitation d’une aire de travail, suivi d’observation sur terrain, de recueil de données par enquêtes et confection de cartes ou croquis sur le périmètre d’Ifanja. En ce qui concerne la méthodologie de la recherche. La plupart des recherches faites sur le terrain et le travail de réflexion qui s’en est suivi, représentent un effort de 4 ans. Ce travail est en grande partie des résultats d’enquêtes et d’interviews. Nous avons suivi des cours d’initiation aux techniques d’enquêtes et avons pris de contact avec le Directeur National du SAF/FJKM et ses collaborateurs. Ensuite, il nous a fallu trouver Monsieur le

5 Chef de zone SAF/FJKM qui travaille et habite à Ifanja. Enfin seulement, nous avons pu commencer nos enquêtes sur le terrain, en ayant pris soin de tout noter sans préjugés. Ces données ont dû être complétées par une documentation plus étoffée, prise à la Bibliothèque de la Géographie, la Bibliothèque Universitaire, la Bibliothèque National, l’INSTAT, l’archive FJKM, ainsi qu’aux sites Internet, tout ceci a été complété par les traditions orales et les enquêtes directes auprès de nos voisins. Nous avons pris contact également avec des paysans d’Ifanja pour collecter leurs points de vue. Tous les renseignements obtenus, aussi bien par des enquêtes que par documentations et échanges d’idées, ont été confrontés aves les situations réelles sur terrain. En définitive, cette recherche voudrait s’appuyer essentiellement sur le « vécu » des gens, les documentations écrites ne sont que de l’appoint et de moyen de vérification. Les difficultés rencontrées sont nombreuses et de divers ordres :  D’ordre financier d’abord : chacun sait le coût de la vie actuelle. Ifanja est éloigné d’Antananarivo. Nous nous sommes débrouillés par nos propres moyens à chaque déplacement.  D’ordre sociologique : nous avons peu de contact avec les paysans. Ils sont méfiants avec les enquêtes et nous avons perdu assez de temps dans les discussions avec certains individus et la vérification du bien fondé de nos réflexions et notre point de vue. Nous avons enquêté 30 paysans par villages, soit 2 à 3 ménages par village, rapporté à 7 villages sur une population totale 32129, avec un taux d’échantillonnage de 15,12 %. Les 80 % d’entre eux ont répondu positivement. Pour le thème « Espace géographique et interventions du SAF/FJKM : l’exemple du marais d’Ifanja, région Itasy », nous avons adopté le plan linéaire, ou par enchaînement, dont les parties sont liées entre elles. Le plan de ce travail se divise en trois grandes parties :  La première aborde les particularités et potentialités géographiques du marais d’Ifanja  La deuxième parle l’intégration des interventions du SAF/FJKM dans le périmètre d’Ifanja  La troisième traite les impacts sur le développement d’Ifanja

6 Croquis n°1 : Localisation de la zone d’étude, Ifanja par rapport au Moyen-Ouest

7 Croquis n°2 : Ifanja dans la région Itasy

Source : www.itasy.gov.mg

8

PREMIERE PARTIE : PARTICULARITÉS ET POTENTIALITÉS GÉOGRAPHIQUES DU MARAIS D’IFANJA

9 PREMIÈRE PARTIE : LES PARTICULARITÉS ET LES POTENTIALITÉS GÉOGRAPHIQUES DU MARAIS D’IFANJA

• Sur le plan de la Situation géographique et administrative, le marais fait partie des Communes d’ANOSIBE (65 km2) 6 et de SAROBARATRA (74 km2) 7, le marais a une superficie de 139 km2 ; il est inclus dans le District de Miarinarivo, Région Itasy, et de l’ex-faritany d’Antananarivo. Il est situé environ 130 km d’Antananarivo, et 30 km de Miarinarivo • Les coordonnées géographiques sont entre la latitude Sud 18°50 et la longitude Est 46°50. L’altitude moyenne du relief est de 1050 m.

I – L’ENVIRONNEMENT PHYSIQUE, FAVORABLE A

L’AMÉNAGEMENT ET A L’EXPLOITATION : (Carte n°1)

I.1 – LE RELIEF ET L’HYDROGRAPHIE : La plaine d’Ifanja est une étendue marécageuse profondément encaissée en forme de U, avec une dénivelée de l’ordre de 500 m. Elle est encadrée par des reliefs à pente très accusée, ce qui limite d’ailleurs leur mise en valeur même avec la technique des terrasses. La plaine d’Ifanja s’étend dans une zone enclavée en cuvette assez vaste. Elle se trouve juste à la limite Nord de l’Imamo. Au XIXème siècle, les deux marais : - l’un situé à 3 km en amont et au Nord d’Analavory, - l’autre, le marais d’Ifanja, un peu plus au Nord d’Analavory, constituaient une limite naturelle de l’Imamo, assez difficile à franchir. La plaine d’Ifanja est traversée par 2 rivières : KOTOMBOLO et BIZY. Cette dernière se jette dans le Kotombolo, elle-même se déverse ensuite dans le Sakay qui est un affluent du Mahajilo lui-même affluent principal du fleuve Tsiribihina. Au Nord-Ouest

6 Ministère de l’Economie et de Finance et du Budget, 2004, Monographie de la Commune rurale Anosibe-Ifanja, Antananarivo 7 Ministère de l’Economie et de Finance et du Budget, 2004, Monographie de la Commune rurale Sarobaratra-Ifanja , Antananarivo

10 d’Anosibe, on repère un petit lac appelé Mandetika qui se trouve dans une cuvette de source thermale. Les bassins versants, faisant l’objet de l’étude hydrologique sont des bassins versants partiels dont la superficie totale est de 171 km 2, répartis ainsi : 21 km 2 pour le Bizy, 150 km2 pour le Kotombolo. La forme du bassin versant conditionne beaucoup l’écoulement. Les altitudes moyennes des deux bassins (1248 m pour Bizy, 1258 pour Kotombolo) ont des valeurs comparables ; mais la zone d’aménagement agricole a une altitude moyenne de 1050 m. Pour le Bizy, 84 % des surfaces sont des altitudes comprises entre 1100 et 1420 m. Pour le Kotombolo, les surfaces comprises entre ces deux altitudes représentent 75% des bassins versants.

I.2 – UN CLIMAT TROPICAL D’ALTITUDE : (Tableau n°1) En l’absence de relevé climatologique particulier pour l’Ifanja, le Service de la Météorologie nous a fourni les renseignements ci-après concernant Miarinarivo.

Tableau n° 1 : Température + Précipitations

Mois Hauteur de pluie (mm) Température moyenne mensuel (°C) Janvier 405 21,2

Février 298 21,4 Mars 262 20,8

Avril 59 20

Mai 21 17,9 Juin 7 15,8

Juillet 4 15,2 Août 7 15,4 Septembre 11 17,1 Octobre 70 19,3 Novembre 169 20,5

Décembre 278 21,1

Source : Direction des exploitations météorologiques 2007

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Source : Direction des exploitations météorologiques 2007

Cette courbe ombrothermique montre l’existence :  d’une saison sèche marquée de mai à septembre assez fraîche pouvant atteindre un minimum absolu de 15°2 C  d’une saison humide de 1400 mm de 5 mois équivalent aux besoins des cultures pratiquées et une température moyenne de plus de 18°C Ce climat convient à diverses activités notamment pour les céréales (riz, maïs) et les légumineuses (haricot, pois bambara) et autres cultures pluviales comme le tabac et le manioc. La zone convient également à l’élevage (bovin de trait et bovin laitier, porcin et l’aviculture)

I.3 – DES SOLS PLUS OU MOINS FERTILES : En matière de pédologie, cette zone est marquée par la dominance des types de sols suivants :  Sols ferralitiques entourant la plaine, où sont localisées certaines cultures pluviales sur 350 Ha, soit 12 % de la surface agricole utilisée. Dans l’ensemble, ces sols sont compacts, fragiles, difficiles à travailler. Leurs pentes trop fortes limitent leur mise en culture, même après aménagement antiérosif.  Les alluvions fluviatiles, pas ou peu hydromorphes de 1300 Ha, soit 43 % de la superficie du marais, de bonne fertilité, réservées aux cultures riches (riz, tabac, maraîchers)  Les sols de marais de 1200 Ha, soit 40 % de la superficie du marais, leur vocation est avant tout rizicole toutefois en contre saison, ils sont favorables aux cultures fourragères.

12  La colluvion ferralitique, sol fertile mais d’étendue très limitée couvrant 150 ha, soit 5 % de la superficie agricole.

I.4 – LES FORMATIONS GÉOLOGIQUES : (Croquis n°2) Elle comprend 2 formations géologiques bien distinctes :  Des sols anciens de roches métamorphiques (migmatites) précambriennes, qui ont donné naissance à des collines, sur lesquelles se sont développés des sols ferralitiques  Les produits volcaniques relatifs aux éruptions du pléistocène et qui comprennent des granites et des cendres volcaniques. Notons que ce volcanisme du pléistocène a donné lieu à la mise en place de 2 seuils (basanitoïque) : l’un près de l’Antsira, l’autre au Nord de l’Ilot d’Anosibe. Les cendres volcaniques ont recouvert la latérite, provenant du socle. L’érosion a décapé ces cendres, laissant actuellement apparaître des sols ferralitiques.

13

14 I.5- LES FORMATIONS VÉGÉTALES : (Photo n°1) La végétation dominante est composée de : - Bozaka (Loudetia simplex substipoides) et horona (Pennisetum triticoïdes) sur les tanety de plus en plus dénudé témoignant ainsi leur faible niveau de fertilité - Manguiers locaux (Mangifera indica), Voandelaka (Melia azedarach), Rotra (Eugenia cyclophylla Bak), Goavy-ala (Neobeguea ankeranensis) sur les colluvions de bas de pente - Bararata (Phragmites communis), Kindresy (Cynodon dactylon), volondrano (Lagarosiphon madagascariensis), Anamalahatany (Spilanthes acmella) sur des sols d’alluvions hydromorphes - Tsiriry (Panicum roseum), Bararata (Phragmites communis), Roibe (Rubus diversifolius), Zozoro (Cyperus immensus) sur les alluvions hydromorphes - Herana (Cyperus saturatus), sur les sols tourbeux et très hydromorphes en voie de disparition 8.

Ce fut en 1925, qu’un français nommé PAYET commença à assécher le premier marais, celui en amont d’Analavory, en plantant 50 Ha d’Eucalyptus. Ce reboisement a favorisé la mise en place de la rizière dans le marais. L’implantation des Merina et des Betsileo plus au Nord d’Analavory, entraînera aussi la transformation du marais d’Ifanja en rizière par défrichement progressif.

Photo n° 1 : Les « Bararata » dans le marais d’Ifanja

Source : Auteur Les végétations naturelles existent encore dans le marais d’Ifanja. Mais les peuples en transforment progressivement en rizière

8 KOECHLIN J., GILLAUMET J.L. et MORAT P., 1974 – Flore et végétation de . Vaduz : J. Cramer. 687p + Institut de Recherche Agronomique à Madagascar, Étude pédologique des marais d’Ifanja , 1988,

15 Carte n° 1 : Le milieu physique du marais d’Ifanja

Source : FTM

16 II – L’ENVIRONNEMENT HUMAIN AVEC

UNE POPULATION COMPOSEE DE MIGRANTS :

II.1 – LE BREF HISTORIQUE DU PEUPLEMENT : • En 1890, les nobles d’Antananarivo arrivèrent à Ifanja. • En 1896, à cause de la pacification, des sakalava venaient aussi à Ifanja. • En 1920, l’aménagement du marais commença, les Merina venant d’Antanananarivo étaient arrivés à Ifanja par l’initiative du Ministère de l’Agriculture. • En 1958, des individus de toute part arrivaient pour chercher des terres à cultiver et à occuper. • A partir de 1960, il y eut des vagues de migration : Vakinankaratra, Betsileo, Atandroy, les agents de l’Etat affectés dans cette zone 9.

II.2 – LA DÉMOGRAPHIE : (Tableau n°2) La population des villages du marais s’élève à 32129 habitants, administrativement répartis ainsi : Tableau n° 2 : Population des deux communes rurales Commune rurale Habitants 0-5 ans 6-18 ans 19-60 ans 61 ans et plus ANOSIBE 15329 3373 (22 %) 5211 (34%) 6439 (42 %) 307 (2 %) SAROBARATRA 16800 2688 (16 %) 3360 (20%) 9912 (59 %) 840 (5 %) Source : Recensement communal de mai 2007 Ce tableau montre que la population est relativement jeune.

II.3 – L’APERÇU ETHNOGRAPHIQUE ET ACTIVITÉS SOCIO- ÉCONOMIQUE : La population appartient à 3 ethnies principales avec 70 % de Merina, 15 % de Betsileo, 10 % d’Atandroy et 5 % d’autres ethnies. La densité s’élève jusqu’ 231,14 habitants au km 2. Ces différentes ethnies remplissent des fonctions particulières dans l’activité économique :

9 Commune rurale Anosibe, 2004, Plan Communal de Développement .

17  Les Merina . Arrivés dans la zone depuis 4 générations, ils forment le fond du peuplement. Ils sont devenus propriétaires de la presque totalité des terres de culture. Ils pratiquent l’élevage et les cultures traditionnelles sur les marais et tanety avoisinants. La majorité emploie des métayers, d’autres louent leurs terres. Souvent le gardiennage des bœufs est assuré par un bouvier salarié. Depuis la mise en valeur du marais, les Merina ont étendu la superficie des rizières cultivées et manifestent le désir d’améliorer leur condition de vie.  Les Atandroy sont axés dans la zone depuis 1956 pour l’exécution des travaux hydrauliques agricoles. Presque tous cultivent de petites rizières dans le marais et possèdent des bœufs (5 en moyenne), quelques-uns sont même propriétaires d’un troupeau plus important. Chaque exploitant cultive seul ses terres, il est très individualiste, l’entraide est un cas exceptionnel. Les femmes cultivent leur jardin de case et travaillent comme salariées dans les rizières pour les sarclages, mais semblent ignorer le repiquage. Elles pratiquent aussi de petits commerces ou l’artisanat. L’épargne de cette population laborieuse est comme partout ailleurs investie les bœufs. Quand leur capital est suffisant, les Atandroy rentrent dans leur région natale.  Les Betsileo : La plupart habitent dans les différents villages au Nord du marais. Certaines familles sont établies depuis assez longtemps, d’autres sont venues récemment. Elles possèdent ou louent des rizières, exploitent un troupeau. Les plus riches ont des maisons en dur. Les Betsileo de la région d’Ambositra viennent en outre sur le marais comme apport de main-d’œuvre saisonnière au moment des grands travaux (préparation du sol). Ces cultivateurs forment l’élément le plus dynamique et le plus ouvert de la population. La plupart de magasins de commerce leur appartiennent, soit les 7/12 de la partie Nord du marais.  Les migrants récents sont arrivés depuis le début des travaux d’assèchement. Ce sont les anciens chômeurs d’Antananarivo qui occupent les villages d’Anosibe et d’Anosinondry construits pour eux par l’administration, ainsi que les agriculteurs d’Ambatolampy qui habitent pour la plupart le village d’Anosibe. Cette migration a été provoquée et organisée par les Services Agricoles. Ceux dont l’arrivée a pour cause la migration spontanée est organisée depuis 1945.

II.4 – LE NIVEAU D’INSTRUCTION : Le taux de scolarisation est de 68 %. La plupart des gens entre 16 et 40 ans savent lire et écrire en malgache. Chez les habitants de plus de 40 ans, l’analphabétisme s’accentue. Mais

18 cette situation ne constitue pas un facteur limitant de la vulgarisation agricole, car les paysans de la région ont parfaitement pris conscience de la nécessité d’une aide.

II.5 – LES PROBLÈMES HUMAINS : Il s’agit surtout de problèmes socio-économiques, à savoir  le non maîtrise de l’eau  l’état dégradé des voies de communication, les autres ne sont que des problèmes secondaires, et peuvent passer au second plan (électrification rural).  la situation géographique de la plaine qui entraîne un mauvais écoulement de la rivière. Bizy et Kotombolo subissent presque chaque année un changement de lit suivant l’importance des crues. Cette instabilité de deux rizières constitué un facteur limitant la production à cause : - de l’ensablement de rizières provoqué par des crues ou par un déplacement des deux rivières - du déséquilibre hydrologique entre les fokontany d’Ambatolampy et d’Ampokonato. Le premier souffre d’un excès d’eau. Il se trouve juste en amont du déversoir de la rivière Kotombolo. Il préfère actuellement le déroctage du rocher de ce déversoir qui forme un goulot d’étranglement. Le deuxième souffre d’une mauvaise irrigation et préconise la construction d’un barrage en amont de la rivière, pour faciliter l’approvisionnement en eau de cette partie.

III – L’ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE

CONSTITUANT UNE ZONE A VOCATION AGRICOLE :

Situé dans une zone de transition entre les plaines rizicoles de la région d’Antananarivo et le Moyen-Ouest pastoral, au point de passage même des migrations des bœufs, l’Ifanja présentait à l’origine une double orientation économique : la production rizicole pour la consommation, et l’élevage à l’origine d’un commerce de bovins. l’importance des certaines productions est accrue suite à l’extension des surfaces cultivées notamment en riz, à l’arrivée de plusieurs centaines des migrants, à l’ouverture de nouvelles voies d’évacuation et de pénétration et enfin à l’organisation d’un marché hebdomadaire à Sanganoro.

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III.1 –L’AGRICULTURE : La pratique de l’agriculture est l’activité la plus importante et plus de 80 % de la population sont des agriculteurs. Le riz et le manioc constituent les principales productions vivrières.

III.1.1 – LA RIZICULTURE : Le riz est la culture principale et la nourriture de base de la population. La riziculture constitue donc la base de l’activité agricole. Le riz est cultivé à la fois sur des terres argileuses et alluvionnaires, dès lors que les conditions d’alimentation en eau sont suffisantes 10 . Toutefois Les rendements sont néanmoins faibles en raison de l’insuffisance de l’irrigation alors que les sols sont en effet relativement fertiles et les pratiques culturales sont similaires à celles des autres régions rizicoles. Le riz récolté suffit actuellement pour satisfaire les besoins de la consommation locale, et l’excédent est commercialisé. Les techniques de culture de riz sont :  Préparation des pépinières : les pépinières se trouvent sur le point bas des rizières existantes, se préparent vers le mois de novembre à l’angady, sans fumure. La densité de semis est de 40 kg / are, la superficie de pépinière est de 1 à 1,5 ha de rizière.  Préparation de rizières pour le repiquage : les rizières se trouvent surtout sur les sols hydromorphes évolués, baiboho. Le labour se fait à l’angady ou quelquefois à la charrue, suivi de hersage, puis de quelques piétinements. Le repiquage s’effectue vers la fin décembre à fin janvier.  La récolte s’effectue vers la fin du mois de mais jusqu’au mois de juillet à l’aide d’une faucille. On superpose les gerbes en longs andains. Les panicules étant recouvertes par les chaumes de la botte suivante.  Le battage s’effectue sur un fût de 200 l, posé sur une natte dans la rizière (pas de problème de transport). Les pailles sont brûlées ou pourrissent sur les rizières. Pour le riz de semis direct :  Préparation du terrain : les cultures de riz pluvial se trouvent surtout sur des sols hydromorphes non évolués, difficilement irrigables, les cultivateurs coupent les cypéracées à partir de juillet et commencent à les brûler à partir de septembre - octobre,

10 Roubaud F. (1997). « La question rizicole à Madagascar », Economie de Madagascar, volume II. P. 27

20 leurs souches seront enlevées et brûlées en tas en octobre et novembre. Ce brûlage favorise le tallage et diminue l’échaudage.  Semis : s’effectue vers le mois de novembre - décembre à raison de 80 à 100 kg de grains par Hectare. Les récoltes s’étalent du mois de mai jusqu’en juillet.

III.1.2 - LES CULTURES PLUVIALES : (Tableau n°3) Les cultures pluviales sont les suivantes : le manioc, l’arachide, le haricot, le maïs, le pomme de terre pois bambara (voanjobory) puis enfin le tarot (saonjo,) et. Ces cultures pluviales sont pratiquées souvent autour des cases (manioc principalement et voanjobory) où elles profitent d’une fumure organique abondante. Voici les rendements :

Tableau n° 3 : Rendements des produits agricoles Produits Surfaces cultivés Rendements Manioc 60 Hectares 6 tonnes/hectare Haricot 28 Hectares 3 tonnes/hectare Maïs 20 Hectares 2 tonnes/hectare Pomme de terre 10 hectares 1,5 tonnes/hectare tarot 5 hectares 5 hectares Source : Commune Sarobaratra 2006

Les grands problèmes de la production agricole sont :  Pratiques empiriques ne permettant pas d’améliorer la productivité :  Elevage du type extensif peu utilisé aux travaux agricoles  Pâturage naturel de faible valeur nutritive pour les animaux  Faible mécanisation

III.1.3 – LES CARACTERISTIQUES DE SYSTEME AGRICOLE : (croquis n°4) Elles peuvent se résumer ainsi :  Un cloisonnement des activités agricoles et de l’élevage  Une culture de riz dominante et soignée, pratiquée dès que les conditions d’alimentation en eau d’irrigation le permettent ce qui détermine : une utilisation des terres peu conforme à leur vocation et aux intérêts économiques et financiers des exploitants, un goulot d’étranglement au point de vue main d’œuvre préjudiciable aux autres productions commercialisables notamment l’absence de culture attelée

21  Une insuffisance de maîtrise de l’eau.  Une insuffisance de matériel agricole.  Une gamme de cultures secondaires, variées localisées sur les colluvions susceptibles d’améliorer considérablement le revenu monétaire par leur extension sur les terrains alluvionnaires qui couvrent de grandes surfaces. Ces surfaces sont soignées mais ne profitent d’aucune fumure. Elles sont pratiquées sur jachères naturelles. La fertilisation des terres est d’exception, ce qui explique en partie la faiblesse des rendements. La double culture est d’exception malgré quelques possibilités d’irrigation pendant la saison avant l’arrivée du froid.  Conservation de l’élevage à des formes d’exploitation archaïque. La grande partie des terres (95 % : tanety, rizières) est cultivée en exploitation directe. L’acquisition de ces terres s’était fait après défrichement et occupation successive des tanety et des rizières. L’existence de l’exploitation indirecte (les 5 % qui restent) des terres peut provenir du fait que certains grands propriétaires fonciers louent une partie de leurs terres à des métayers dans le but de rentabiliser les surfaces agricoles déjà défrichées. Chaque cultivateur possède en moyenne 2 Ha (1 à 3). Quelques paysans en possédant plus et peuvent avoir jusqu’à 10 Ha, ce sont les grands exploitants qui peuvent se permettre de louer leurs terres aux métayers. Ce système agricole est essentiellement orienté vers la satisfaction des besoins d’une économie de subsistance. Néanmoins, l’étude pédologique de la plaine d’Ifanja permet d’envisager des cultures suivant les vocations culturelles du sol :  Les sols tourbeux et minéraux soumis à l’hydromorphie à des degrés divers (souvent la décomposition des débris de végétaux) sont réservés à la riziculture en saison de pluie et à la culture de haricot ou de pomme de terre en saison sèche.  Les colluvions et alluvions récentes sont consacrées aux cultures sèches (manioc, haricot, arachide, voandzea subtlennea, …) et aux arbres fruitiers. Les rotations culturales et l’assolement pratiqués sont marqués par les combinaisons suivantes :  Sur les sols difficilement irrigables : - Manioc + arachide - Haricot + maïs - Arachide + maïs - Riz pluvial + maïs

22  Sur les sols irrigués : - Riz irrigué + haricot vert - Riz irrigué + pomme de terre (rare) Dans certains cas les paysans pratiquent l’écobuage des sols trop tourbeux pour augmenter le pH et pour libérer la silice facteur de la résistance de la paille à la verse, à la pyriculariose et à l’ helminthosporiose.

Photo n°2 : Cultures d’oignons à Fialofa

Source : Auteur

Les cultures d’oignons sont très développées dans ce milieu. Ces oignons sont destinés à la consommation locale, au ravitaillement en province.

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Croquis n° 4 : Terroir au village de Mananimora

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III.2 –L’ÉLEVAGE : Souvent les paysans associent les cultures et l’élevage. A Ifanja, l’élevage ne représente qu’une activité secondaire mais il est étroitement associé à l’agriculture. Ainsi, il constitue la principale source de revenu pour une bonne partie de la population. Cependant, ce secteur reste encore très traditionnel .

 La basse-cour abrite des poules, des oies, et des canards. C’est un élevage purement familial orienté vers l’autoconsommation, il est très intéressant au niveau du ménage. Il représente l’apport en protéines le plus important dans le régime alimentaire. On vend au marché de Sanganoro des œufs comme produits d’élevage. En plus, le combat de coqs est un événement fort apprécié de certains membres de la gente masculine. Certains coqueleurs cherchent aussi l’amélioration des races des coqs locaux 11 . Il y a ainsi des revenus sur les combats des coqs pour certains.  L’élevage bovin intéresse seulement le niveau familial et reste encore au stade traditionnel, caractérisé par le : manque de soins, l’insuffisance de pâturage et l’absence de système sélectif. Le service d’élevage estime à 30 000 têtes le cheptel actuel pour 8062 12 éleveurs. Les races « zafindraony » sont fréquentes. Le système d’élevage est la stabulation libre. Ces bœufs sont utilisés en traction animale pour le labour et le piétinage des rizières. A l’heure actuelle, l’élevage à vocation laitière ne constitue qu’une activité complémentaire. Le principal problème est l’insuffisance d’apports alimentaires pour les vaches. Les animaux souffrent en général de malnutrition et de mauvaise condition de parcage. Ifanja se trouve pourtant dans la limite du triangle laitier  Le porc culture a toujours été l’activité la plus pratiquée en élevage amélioré malgré le ravage de la Peste Porcine Africaine (PPA) apparue à partir de 1998. A cause de cette nouvelle épidémie, certains groupements ont préféré écouler le cheptel et s’initier à d’autres activités génératrices de revenu. Le porc, consommateur d’excédents de manioc est à développer, sa réserve d’une action prophylactique doit être soutenue, cependant le manque de tanety à l’Est du marais rendra difficile l’accroissement de la production du manioc nécessaire à l’extension de cet élevage. les animaux sont généralement parqués de façon permanente.

11 Obs. Pers. 12 Source CIREL Miarinarivo, Commune Sarobaratra, mai 2006

25 L’aviculture et le porc culture sont des activités de recouvrement à plus court terme, à fonds de départ moindre, praticables en associative (bénéfice pour chaque membre) et peuvent aller de paire avec les petites innovations agricoles ou environnementales (compostage, cultures maraîchères ou autres cultures améliorées). La vaccination des volailles, l’introduction de poulailler sont à préconiser Le riz et l’élevage constituent les principales sources monétaires. La vente du paddy reste la source de revenu monétaire la plus régulière de la plupart des familles. Les cours des ventes aux collecteurs oscillent suivant la période de l’année, mais les produits de l’élevage de bovin représentent la part importante de ce revenu.

III.3 – LES ACTIVITÉS ANNEXES PEU DEVELOPPÉES :

III.3.1 – L’ EXPLOITATION FORESTIERE : Elle est inexistante, les tanety dénudées ne fournissent pas de bois d’œuvre, à peine un peu de bois de chauffage, dont l’approvisionnement pose un grave problème à l’économie familiale. Les bois d’œuvre viennent d’Antananarivo. Ainsi le reboisement s’avère indispensable dans ce périmètre, il faut avant tout sauvegarder et étendre le couvert végétal actuel.

III.3.2 – L’ ACTIVITE DE LA PECHE :

C’est une des activités auxiliaires, elle se pratique sur le lac Mandetika et sur les canaux. Elle a contribué à améliorer la consommation familiale. On pourrait dire que c’est une activité de loisir. La pêche et la pisciculture semblent être encore réservées aux hommes, pourtant elles constituent des opportunités à explorer. L’exploitation des lacs n’est pas encore organisée rationnellement. La pêche est un secteur difficile et risqué. Pourtant, les ressources tirées de la pêche peuvent être dans un délai plus rapide, pallier aux carences en protéines animales dans le régime alimentaire et augmenter le revenu. Ainsi la pêche et l’élevage ont un point commun, celui de constituer les bases essentielles de la chaîne agroalimentaire : viande, produits laitiers et poissons sont avec le riz les éléments décisifs de notre alimentation. La pèche est une activité économique à préconiser.

III.3.4 – L’ ARTISANAT : La production reste faible, elle sert seulement aux besoins de la famille : nattes, chapeaux, bêches, … L’artisanat utilise les matériaux locaux ou transformés. La durée du travail est

26 longue. Les artisans spécialisés sont rares : menuisier, forgeron, poseurs de toits,… Les femmes font de la vannerie, soit pour l’usage familial, soit pour la vente. L’absence de l’encadrement et de l’exigüité des marchés risquent d’altérer la réputation et de décourager bon nombre d’artisans.

III.3.5 – LE TRAVAIL SALARIE : Contrairement aux autres activités, le travail salarié est largement développé et lié à l’agriculture, avec une main d’œuvre employée du Génie Rural ou de l’Agriculture ou à des organismes privés qui trouvent également du travail auprès des particuliers. Les salariés saisonniers d’origine Betsileo cherchent un emploi au moment du repiquage et à l’époque de la moisson. Enfin, de nombreux paysans pauvres (métayers, petits propriétaires, …) travaillent comme salariés auprès des propriétaires voisins. La participation de la main d’œuvre salariée au travail des rizières et au gardiennage des troupeaux est importante, elle est une source sensible d’échanges monétaires. Il semble néanmoins que l’entraide et l’élévation de la productivité pourraient très largement lui être substituées.

III.4 – LE MARCHÉ ET LES VOIES DE COMMUNICATION : Les marchés tiennent une grande place dans l’économie. Le marché est un lieu d’échanges et de transactions entre producteurs et collecteurs, détaillants et consommateurs. Le marché hebdomadaire de Sanganoro se tient tous les samedis : son rôle est important en ce qui concerne les échanges internes de la zone, c’est aussi le point de collecte des produits : riz, arachide, haricots. La foire annuelle de Sanganoro est également importante. Des boutiques sont ouvertes au lendemain de l’ouverture de la route Sanganoro, Fialofa, et d’Antaninandro. Elles s’approvisionnent à Antananarivo. Quant aux routes, seuls quelques villages sont normalement reliés par  une piste accessible aux voitures légères entre Sanganoro à Fialofa, Antaninandro, desservant Sarobaratra, Anosibe et Anosinondry et se prolongeant sur kotolay et Ambohitandinona.  Une seconde piste carrossable reliant Sanganoro à Antebe. Les autres villages ne disposent d’aucune infrastructure, certains villages tel Ambohibary sont pratiquement isolés : Antongombato, Antsapanimahazo sont à 2 heures et demi de marche, avec portage de Sanganoro. Le transport des produits à dos d’homme est un freinage à l’échange et à la vente.

27 Il paraît nécessaire que tous les villages soient reliés par des pistes, au moins praticable par traîneau. D’une façon générale, les producteurs se plaignent du prix d’achat très bas des produits. Le paddy est vendu suivant la période de l’année, la difficulté d’accès de la zone, la mauvaise qualité du produit, la vente étalée sur toute l’année ne justifient qu’en partie des fluctuations. L’achat des récoltes sur pied, l’hypothèque d’une partie des récoltes sont également des pratiques préjudiciables aux exploitants. Les arachides, et les haricots trouvent aussi des places importantes. Les autres produits vendus en trop petite quantité n’intéressent guère les collecteurs. Le groupage des produits chez les cultivateurs pourrait être envisagé comme première étape vers l’amélioration des prix de vente. Les taxis brousses reliant Fialofa, Sanganoro à Analavory évitent les 3 heures de marche à pieds et de portage. Les camions des collecteurs assurent les transports des produits.

III.5 - LES ORGANISMES D’INTERVENTION : Les organismes jouent un rôle important dans le développement surtout des zones favorables comme Ifanja soit qu’ils sont publics ou privés, à savoir  La Direction Régionale du Développement Rural Itasy, avec le Centre de Service Agricole.  L’Association Tany Meva,  Le CARITAS : Département pour le Développement Catholique, en matière d’actions sociales et caritatives dans le diocèse (développement, animation rurale sur les domaines agriculture, élevage, environnement)  Le FIKRIFAMA,  Le PAAP (Projet Autonome d’Action paysanne), ayant pour cible les paysans du diocèse de Miarinarivo, surtout les jeunes, en leur donnant des formations sur les trilogies : agriculture, élevage, santé.  Le CECAM : Organisme de crédit, le crédit rural est l’un des outils indispensables aux producteurs pour qu’ils puissent faire face aux multiples objectifs de la vie socio- économie rurale 13 .  Le PSDR (Projet de Soutient au Développement Rural)  Le SAHA IMERINA  Le Vatsi Miarinarivo,

13 Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et de la Pêche, Unité de politique de développement rural (UPDR), Monographie de la région d’Antananarivo (Imerina central et Itasy). Antananarivo 2003, p. 122

28  Le FID (Fonds d’Intervention pour le Développement)  Le BADEA.  Le SAF/FJKM, Ces divers organismes contribuent au développement de ce périmètre.

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En conclusion de la première partie, nous dirons que le marais d’Ifanja a une forte potentialité naturelle. La fertilité forte appréciable des sols est liée aux potentialités agricoles. Les potentialités existantes restent encore insuffisamment exploitées. L’enclavement pose aussi un problème. Depuis la réhabilitation de la route entre Analavory et Ifanja, on note une évolution considérable. Cependant, les voies de communication inter-villages restent médiocres. Les impacts de la pauvreté s’aggravent et empêchent la population de profiter pleinement des potentialités de la zone. Si les aléas naturels sont maîtrisés, la plaine pourra éventuellement devenir un des greniers de Madagascar en produits agricoles. Ifanja n’est pas très éloigné de la capitale. Cependant les paysans ne savent pas comment faire intensifier leur production afin d’échapper à la pauvreté. Aussi, leur unique espoir serait-il d’attendre aides, conseils, assistance qui, d’ailleurs, est réalisé et concrétisé à ce jour par le SAF/FJKM.

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DEUXIÈME PARTIE: INTÉGRATION DES INTERVENTIONS DU SAF/FJKM DANS LE PÉRIMÈTRE D’IFANJA

31 DEUXIÈME PARTIE : INTÉGRATION DES INTERVENTIONS DU SAF/FJKM DANS LE PÉRIMÈTRE D’IFANJA

Actuellement, nous sommes au début du troisième millénaire. Durant les 45 années de l’indépendance, tous les dirigeants ont toujours promis le développement du pays. Le régime actuel a comme slogan le « développement rapide et durable ». Cependant, Madagascar est classé parmi les pays les plus pauvres du monde. L’instabilité politique a des effets graves dans la vie sociale et économique du pays. La moitié de la population malgache vit encore dans la pauvreté. Le pouvoir d’achat est en baisse. Face à cela, l’Église FJKM a pris ses responsabilités, il a créé le SAF en 1974 pour contribuer à l’amélioration des conditions d’existence des couches défavorisées par le développement communautaire.

IV - LE SAF/FJKM, ORGANISME OEUVRANT POUR LE

DÉVELOPPEMENT : La FJKM a créé plusieurs sections et services pour concrétiser son mission. Le SAF/FJKM (Sampan’Asa Fampandrosoana / Fiangonan’i Jesoa kristy eto Madagasikara) est un Département pour le Développement au sein de l’Église FJKM (voir schéma n°1). Son statut est une Organisation Non Gouvernementale. En effet, le SAF/FJKM est :  Un Organisme de Développement, évoluant au sein de la FJKM et qui a pour mission d’effectuer des activités de développement au nom de l’Église.  Initié par la FJKM lors du Synode National 14 III à Mahajanga en 1972  Rendu fonctionnel en 1974

14 Ou encore Synode Générale

32 Schéma n°1 : Organigramme de la FJKM SYNODE GENERALE

CONSEIL NATIONAL

FIFAFI FIFAMPI

BUREAU CENTRAL

PRESIDENT

COMITE POUR LES SOURCES

DE FINANCEMENT SECRETARIAT GENERAL CONSEILLIER

CABINET D ’AUDIT Communication Administration Contentieux JURIDIQUE

PROJET

Département pour Archive Développement (SAF ) Bibliothèque

Département d’Église Département d’École Département des Ressources Humaines et finances

Synode Régional

Paroisses Source : http://www.foibefjkm.mg

IV.1 – L’HISTORIQUE ET L’ÉVOLUTION DU SAF/FJKM : Jusqu’à présent, le SAF a connu 4 importantes phases : La phase des fermes – écoles et des villages artisanaux (1974 – 1985 ). Cette phase a pour objectif le transfert de technologie. Elle a comme stratégie la formation de paysan pilote dont l’approche est individuelle et persuasive.

33 La phase pionnière (1985 – 1994). Durant cette phase, l’objectif du SAF était le développement communautaire avec la création des programmes sectoriels. La structure zone et centres de développement a été instaurée. Le SAF/FJKM a mis l’importance de la collaboration avec les communautés de base. La phase transitoire (1985 – 1996). Après l’évaluation de la phase pionnière, malgré les potentialités, la restructuration du SAF/FJKM a été recommandée. Un Task Force a été mis en place en vue d’une prochaine restructuration organisationnelle. La phase de restructuration (1996 – 2008) La finalité de cette phase est d’aider le SAF/FJKM à devenir une ONG de développement plus pertinente dans ses interventions, plus efficace dans son organisation et plus transparentes dans sa gestion. La restructuration est un processus de transformation, qui a nécessité l’intervention de tous les acteurs : Partenaires financiers, Consultants externes, FJKM, agents SAF/FJKM et les Communautés de Base. Le SAF/FJKM organise son travail, et il y a une décentralisation (voir schéma n°2). Schéma n°2 : Organigramme du SAF/FJKM

COMITE NATIONAL

CONSEIL D’ADMINISTRATION

DIRECTION NATIONALE

DIRECTION TECHNIQUE DIRECTION ADMINISTRATIVE ET FINANCIERE

Infrastructure Santé Développement Rura l Suivi évaluation Personnel Finance

Provinces / Régions / Unités d’Interventions

Source : SAF/FJKM 2007

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IV.2 – LE BUT ET LES OBJECTIFS : La FJKM a créé le SAF pour occuper et arranger les activités sollicités par les masses, afin d’évoluer et de développer la société. Ainsi, le SAF/FJKM a été établi pour harmoniser les collaborations avec les partenaires qui veulent aider la FJKM à son service de développement. En tant que service de l’Eglise, le but du SAF/FJKM semble le slogan biblique : « Chercher l’avantage du plus grand nombre 15 ». Il s’agit d’améliorer les conditions de vie de la population, afin qu’elle puisse être libérée de toute sorte de contrainte de la pauvreté et de s’épanouir, de contribuer à l’amélioration des conditions d’existence des couches défavorisées par le développement communautaire. Cette insertion peut se traduire par :  Des principes de recherche-action et de formation en vue de renforcer les capacités de prise en charge des communautés de base de leur propre développement  Des activités durables pour l’amélioration des conditions de vie  Une population cible composée par la couche défavorisée, sans discrimination aucune. Les paysans sont prioritaires parce que toutes les actions de services parapublics sont limitées au niveau des chefs lieux de districts. Les objectifs sont :  Valorisation des ressources disponibles  Appui au développement socio-économique des communautés

IV.3 – LES STRATEGIES TRANSVERSALES : Ce sont des principes exigés pour accompagner la réalisation de toute activité ou en collaboration avec le SAF/FJKM. Il en existe six 16 .

IV.3.1 – L’ APPROCHE COMMUNAUTAIRE : Cela veut dire l’évolution de multitude de peuples. L’enrichissement d’une personne ou des quelques uns contre l’appauvrissement de la majorité n’est pas un vrai développement. C’est un déséquilibre, et les pauvres sont tentés de voler les biens des autres. Alors la tâche du SAF/FJKM est de chercher l’existence des avantages qui touchent chaque famille afin que tous les peuples évoluent ensemble, au moins la plupart des gens de village où l’on travaille.

15 La Bible, version Segond, 1997, I Corinthiens 10.33 16 SAF/FJKM,1998, Ny FJKM sy ny Asa Fampandrosoana , TP FJKM Imarivolanitra, p.4

35 Le changement peut être lent et durable, et qu’on ne trouve pas précipitamment le résultat, mais on espère que le développement rapide et durable et harmonisé provient du développement entier ou concentré. Le SAF/FJKM ne travaille pas avec un individu. La combinaison des forces par le regroupement des gens est le moyen d’avancer vers le développement authentique dans une société. L’intérêt personnel ou familial tend vers l’intérêt communautaire, cela s’accorde avec le but : chercher le bien être du plus grand nombre. Le SAF/FJKM pousse la création d’un groupement. Le SAF/FJKM vise l’autonomie d’un groupement. Ce dernier doit faire son plan d’action et il le fait la gestion.

IV.3.2 – L’ INTEGRATION DES ACTIVITES : C’est une méthodologie de travail consistant à réaliser des activités complémentaires pour faire face à la complexité des problèmes au développement. Les problèmes supportés par la population s’intègrent et s’enchaînent : la médiocrité des produits, le manque des outils, les maladies, la pauvreté, l'imperfection… Donc, on ne peut pas séparer ainsi les solutions données. C’est ainsi que le SAF/FJKM a une vision générale dans ses programmes déterminés, donc une activité commencée par un groupement est considérée comme une introduction à l’autre activité qui porte de solution durable.

IV.3.3 – L’INFORMATION – ÉDUCATION - COMMUNICATION (IEC) : Ce sont les gages d’un œuvre de développement et ces trois choses pagayent les activités de SAF/FJKM, de la base au siège centrale et entre les exécutifs pour chaque catégorie. L’information et la visite peuvent conduire à l’évolution et au développement d’une région. Toute activité communautaire est toujours précédée d’une formation de base adéquate. Soulignons qu’à Madagascar, 40 % de la population est analphabète et la plupart sont des femmes. De plus, l’éducation fait partie des 3 composantes de l’Indice de Développement Humain (IDH) auxquelles on devrait se référer en fin de phase pour l’évaluation des impacts par rapport à la situation cadre officielle. Le SAF/FJKM cherche d’augmenter le degré de la prise de conscience par la masse paysanne de leur capacité d’apporter un changement.

IV.3.4 – L’ INTEGRATION DES FEMMES ET DES JEUNES : Le développement ne satisfait pas si certains quelques-uns qui participent uniquement aux projets de développement. Par exemple, tous les membres sont des genres masculins ou des adultes qui prennent la décision. Alors, tous les genres, toutes les catégories qui vivent dans la société sont des acteurs de développement. On doit mettre les femmes et les jeunes sur

36 une place particulière. Le développement aborde toutes les classes sociales. Néanmoins, le rapport Homme/Femme est de 3/1 en matière d’éducation. Cela montre encore une nette tendance des hommes à dominer les nouvelles connaissances. C’est pourquoi le SAF/FJKM apporte la réforme par la responsabilisation des femmes.

IV.3.5 – LA DURABILITE ECOLOGIQUE : L environnement détruit rapidement : la forêt est exterminée en masse, l’eau est desséchée, la précipitation n’est pas régulière, les sols sont gâtés, les collines sont brûlées, et la pollution augmente… En effet, le SAF/FJKM fait a priori l’éducation sur la protection et la gestion harmonisée de l’environnement. Beaucoup d’efforts (sensibilisation, formation et vulgarisation) ont été opérés à la stratégie transversale de durabilité écologique. L’objectif est d’installer un environnement écologique plus propice aux productions agricoles et alimentaires paysannes.

IV.3.6 – LA DURABILITE ECONOMIQUE : Le SAF/FJKM cherche la création d’un environnement économique plus adéquat et plus profitable aux paysans. S’il n’y a pas des bénéfices certains, on ne peut pas faire une activité. Au début, on fait l’activité facile à maîtriser afin de créer une nouvelle activité pour passer ultérieurement à d’autre lieu. L’activité dépend du contexte local même. Cela ne signifie pas le non utilisation d’autres nouvelles choses. Il faut examiner toutes choses, retenir ce qui est bien. On doit faire des enquêtes aux masses. Le succès d’un groupement attire immédiatement les voisins pour faire cela. Le SAF/FJKM cherche à posséder abondamment l’édification continuellement des propres connaissances de manière ciblée. Il travaille principalement dans les contrées où il peut associer ses connaissances professionnelles, ses expériences socioculturelles et les zones synodales de la FJKM. Géographiquement parlant, les 21 régions d’actions, où ses cadres résident en permanence, sont réparties un peu partout à Madagascar.

37 IV.4 – LES SERVICES : Il y en a quatre :

IV.4.1 – LE DEVELOPPEMENT RURAL : La population malagasy demeure essentiellement rurale, 80 % de la population active s’occupent du secteur primaire : agriculture, activité forestière, pêche, élevage,... . Le SAF/FJKM collabore avec les paysans à travers des activités telles que :  L’agriculture, qui est le secteur le plus important de l’économie malgache et elle représente 41 % du produit intérieur brut et les ¾ des emplois. Les types d’activités sont l’agriculture améliorée, la culture maraîchère, les approvisionnements en matériels agricoles, le grenier villageois. Ce dernier constitue les moyens efficaces pour combattre l’insécurité alimentaire en milieu rural. Le SAF/FJKM ravitaille des engrais, et de matériels de travail.  L’élevage qui s’associe toujours avec l’agriculture, le SAF/FJKM réalise les types d’activités suivantes : apiculture, pisciculture, pêche, couloir de vaccination, abreuvoir, vente d’intrants agricoles et vétérinaires, élevage amélioré. Les races améliorées sont très performantes en valeur ajoutée si on arrive régulièrement à les entretenir contre les épidémies, la pullulation des parasites et avec une alimentation équilibrée et un habitat conforme. Ceci rend toujours nécessaires de déterminer à l’avance la facilité d’accès aux intrants vétérinaires de base.  La protection de l’environnement , qui est un facteur de développement. Si l’environnement se dégrade, il n’y aura plus de développement durable. Toutefois, notre environnement se détériore, ce sera une grave la nous avertit de dégât en quelques années. C’est pour cela que le SAF/FJKM à créer un programme environnemental. Les types d’activité sont : pépinière/reboisement, agroforesterie, arboriculture, éducation environnementale. Il produit chaque année 400 000 pieds d’arbres. Divers zones où l’on trouve des pépinières. En matière de pépinière et reboisement, la région du Bongolava reste toujours en tête des productions de plants. En tant que sous activité, quelques groupements des Haute Terres font la collecte de graines pour les besoins des pépinières et pour la vente. Plusieurs unités ont participé activement aux formations et vulgarisations des techniques de production des arbres fruitiers et des essences ligneuses autochtones. De nouveaux matériels et méthodes sont en train d’être produits afin de gagner une large gamme de bénéficiaires.  Les Activités Génératrices de Revenu (AGR) . Il s’agit d’une activité communautaire procurant des revenus au groupement concerné, une activité économique autre que les activités agricoles, d’élevages et environnementales. On parle aussi des

38 Activités d’Appui . Cette activité est effectuée systématiquement par toutes les unités de terrain du SAF/FJKM afin de subvenir aux charges de fonctionnement de l’unité. Les types d’activités sont : vente de Produits des Premières Nécessités, décortiquerie, pousse-pousse, confection, vannerie, menuiserie, atelier de réparation, charrette manuelle, …. Ainsi, la rentabilité financière est le principal critère d’existence de l’activité. Les considérations suivantes sont devenues secondaires : - Fournir des services utiles aux communautés environnantes - Contribuer à la création d’emplois pour les jeunes locaux - Promouvoir des PME 17 intégrées au niveau local  La Formation – Production : La principale activité est l’apprentissage de métiers ruraux aux paysans qu’ils soient membres ou non de groupements coopérant avec le SAF/FJKM, afin de pouvoir produire des articles ou des produits finis vendables (matériels agricoles, produits artisanaux, articles en bois ou en marbre, produits de broderie, moulins à décortiquer, charrettes, …) et de promouvoir de nouveaux moyens d’existence. La formation est le « fertilisant » qui va permettre à la ressource humaine locale d’agir sur le développement. Les activités de formation/production peuvent être considérées comme des promotions de PME en milieu rural et intéressent surtout les jeunes défavorisés d’éducation formelle. Les activités formées sont : élevage, agriculture (riz, haricot, maïs, …), reboisement, coupe, couture broderie, atelier PMA, formation/animation, exportation artisanale.

IV.4.2 – LA SANTE : Le nom du service Santé du SAF/FJKM est ISALAMA (Izay Salama no Afaka MAndroso) cela veut dire « Celui qui est en bonne santé progresse ». La santé est une condition nécessaire pour permettre à tout individu et à toute communauté de se développer. Cependant, la masse paysanne est défavorisée en matière de santé parce que les grands hôpitaux et les pharmacies sont concentrés en ville. En effet les paysans doivent se déplacer en ville pour satisfaire leurs besoins en médicaments et en soins médicaux. De ce fait, l’insuffisance en médicaments et équipements affectent considérablement le niveau de services de ces établissements et plusieurs personnes se rabattent, de ce fait, sur les guérisseurs traditionnels. Les localités plus éloignées deviennent des foyers de maladies endémiques et épidémiques (paludisme, dysenterie, …). Cela pousse le SAF/FJKM de mettre

17 PME = Petite et Moyenne Entreprise

39 en priorité l’amélioration de l’état de santé. Son principal objectif reste la promotion de la santé collective de la population rurale. Ce service comprend 4 volets :  Santé communautaire : réalisation communautaire d’activités de prévention ou d’atténuation des maladies dans les villages mêmes (latrines, douches, débroussaillage, assainissement, hygiène, éducation, …)  Dispensaire  Santé de reproduction : activités promotionnelles sanitaires ayant comme finalité la régularisation des naissances et la santé maternelle et infantile  Lutte contre le VIH/SIDA, car il est un freine au développement. Pour mieux travailler, le SAF/FJKM réalise des diverges activités comme : pharmacie villageoise, planification familiale, santé communautaire, activités Information Education Communication, vaccination, consultation prénatale, accouchement Par son envergure spatiale, son intégration facile en milieu rural, son importance sociale, ses expériences sont le fruit de ses relations. Dans leur globalité, les activités de ce service sont :  les consultations médicales accompagnées par la promotion de la médecine préventive et promotionnelle dans les dispensaires répartis dans toute l’Ile.  L’appui aux activités de santé communautaire dans les villages environnant les dispensaires. Ce service a déjà dépassé presque l’ensemble des objectifs fixés dans le programme. - contribuer au développement du bien être familial : équiper les centres en matériels de vaccination et kit SM/PF 18 , installation des nouveaux sites PF. - améliorer la prévention des maladies transmissibles, former les animateurs villageois, doter de matériels éducatifs, mener des activités de santé communautaire. - améliorer la qualité de service dans les dispensaires, équiper les dispensaires, disposer de nouvelles constructions, former/recycler le personnel, superviser le personnel, mener l’évaluation, renforcer les stocks en médicaments. Il est à faire remarquer que les femmes sont beaucoup plus intéressées par les activités de santé (55,9 %). La réussite du service peut aussi être attribuée à des formations en cascades des médecins. La baisse actuelle du taux de fréquentation des dispensaires est attribuée à leur implication dans les activités de santé communautaire dans les villages mais aussi au

18 SM : Santé maternelle, PF : Planning familial

40 recrutement des médecins dans les centres de santé publique. De plus, la généralisation du principe de recouvrement des coûts a impliqué la disposition de pharmacie gérée par des comités locaux dans chaque centre publique ; pour éviter les duplications, plusieurs pharmacies communautaires villageoises appuyées par le SAF/FJKM ont été transformées en d’autres projets de santé communautaire.

IV.4.3 – LES INFRASTRUCTURES : L’objectif est de s’occuper des lieux où l’Etat n’a effectivement pas initié des projets de développement. Les types d’activités sont :  La Protection sociale : il s’agit de l’amélioration et de la réhabilitation des pistes rurales car il est très important pour l ‘écoulement des produits. Certains villages sont isolés même si les produits sont abondants. La réalisation de ces travaux entre dans le cadre de la politique de protection sociale du Gouvernement par laquelle on crée des emplois aux populations locales vulnérables. Par le même procédé le SAF/FJKM s’occupe aussi de la réhabilitation de périmètres agricoles  L’Adduction d’eau potable : Si l’homme n’est pas sain, il ne peut pas produire. La bonne santé dépend du breuvage d’eau propre. L’amélioration de l’approvisionnement en eau permet d’accroître la productivité des ruraux. Chaque année, le SAF s’efforce d’alimenter 15 villages en eau. Il installe des adductions d’eau potable par système gravitaire pour des communautés de base depuis 1987. Actuellement, il s’apprête aussi à aider les paysans dans la fabrication des barrages, des canaux et des puits

 Les microréalisations communautaires urbaines (lavoirs, foyer professionnel, bain douches, latrines, ruelles, …) sont des projets initiés pour l’assainissement des principales villes de Madagascar (Antananarivo, Toamasina, Fianarantsoa) et dont le financement provient de la Coopération française. Ces activités sont encore en phase de recherche-action pour le SAF/FJKM qui a toujours été habitué à travailler en milieu rural. Les autres activités de microréalisation sont des activités ponctuelles contractées par les unités de terrain avec des partenaires financiers bilatéraux locaux (FID, Tany Meva, ANAE,…) et les communautés de base. En somme, malgré les succès enregistrés en matière de durabilité des ouvrages, mobilisation communautaire et de renforcement organisationnel des bénéficiaires, le volet est encore confronté actuellement à une insuffisance de ressources financières et matérielles.

41

IV.4.4 – LE PROJET SECOURS D ’URGENCE : Le projet Secours d’Urgence ou « Vonjy Voina » a été initié par l’Eglise FJKM afin de s’occuper de ses infrastructures (temples et écoles FJKM) réparties dans toute l’Ile en cas de sinistres. Cependant la nécessité de s’occuper du « plus grand nombre » a contraint le comité central de l’Église FJKM à intégrer le projet au sein du SAF/FJKM. Actuellement, le projet secours d’urgence est habilité à s’occuper du patrimoine du SAF/FJKM, des groupements partenaire et de la population sans discrimination. Les types d’activité sont : formation, réhabilitation, aide aux sinistrés. Les formations visent une meilleure préparation contre l’effet néfaste des passages de cyclones, avec l’amélioration des connaissances des représentants de la FJKM (pasteurs, enseignants, et agents du SAF). Les séances de formation préventive ont été réalisées avec les unités FJKM (Unités SAF/FJKM, Temples et Écoles), les thèmes ont porté sur les généralités sur les tropicaux, les systèmes d’alertes cycloniques (phase d’alerte, circuits d’information, mesures à prendre, …), les supports médiatiques (affiches, sketches radiophoniques, spots vidéo, …), l’ évaluation des ressources disponibles, - les réponses post-cycloniques l‘ évacuation, sauvetage, …), la préparation pour la prochaine saison cyclonique. Les résultats et applications sont très encourageants mais l’insuffisance des fonds a limité le nombre des formations. Notons que les aides sont seulement à titre de participation car les fonds et le nombre d’unités ne permettent pas de couvrir la totalité des dépenses. Comme pour les autres activités de développement, les participations locales sont toujours exigées. Les activités de secours d’urgence proprement dites concernent exclusivement les sinistrés du cyclone. Elles ont consisté en des distributions de vivres (riz, lentilles, maïs et huile de table) et de vêtements. Les ravages occasionnés par les criquets et l’épidémie de choléra ont également commencé à devenir des fléaux nationaux mais la recherche des ressources immédiates pour de tels sinistres est encore nouvelle pour le SAF/FJKM. A l’encontre du choléra, le SAF/FJKM a contribué à partir des activités de santé communautaire. Le projet secours d’urgence a cependant effectué l’évaluation des sinistres pour en faire des dossiers de projet à proposer à qui de droit. Afin de rationaliser les interventions, un canevas de recueil d’informations est en train d’être établi pour les unités de terrain potentielles (pasteur, enseignant et agents du

42 SAF/FJKM). Des efforts en communication devront également être opérés afin de faire connaître un peu plus le secours d’urgence SAF/FJKM. Notons que le projet secours d’urgence du SAF/FJKM est affilié au sein de deux associations nationales :  le CRIC : Association des ONG de secours d’urgence dirigée par CARE International  le CNS : Conseil National de Secours dirigé par le ministère de l’Intérieur Son principal avantage par rapport aux autres membres est sa présence permanente sur le terrain et ses capacités de mouvements en période de détresse. Le décalage de temps entre les sinistres et l’arrivée des subventions pose toujours un problème au volet ; aussi, il est plus que nécessaire de convaincre les partenaires financiers que les cataclysmes naturels (les cyclones tropicaux) ne sont pas vraiment imprévisibles à Madagascar et que, de ce fait :  le fonctionnement permanent du projet est justifiable car, entre temps, la formation des populations à risque peut être effectuée en parallèle avec des actions de développement avant et après les catastrophes.  Les provisions en vivres et matériels devraient être à la disponibles avant les cataclysmes et les unités SAF/FJKM sont toujours prêtes en permanence pour le stockage et les répartitions.

IV.5 – LES PARTENAIRES : Le SAF/FJKM ne peut pas travailler seulement, il faut coopérer avec les autres organismes, les institutions, les églises, et surtout les bailleurs de fonds. Ces derniers occupent une place importante dans les interventions car le financement vient essentiellement de l’extérieur, faute d’une épargne locale suffisante (difficile à mobiliser) et d’une capacité réelle d’investissement de la part du gouvernement et du secteur privé. En tant que Département de l’Eglise, le SAF/FJKM collabore d’abord avec toutes les sections 19 et service 20 au sein de la FJKM. Le SAF coopère ainsi avec les différentes institutions comme suit :  Les Partenaires Nationaux Les gouvernementaux sont : o Ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts o Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage et de la Pêche o Ministère de la Santé et de la Planning Familial

19 Section = Sampana 20 Service = Sampan’Asa

43 o Ministère de l’Économie, du Finance et des Budgets o Ministère de l’Énergie et des Mines o Ministère de la Population et de la Protection Sociale o Ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire o FID (Fonds d’Intervention pour le Développement) o PSDR (Projet de Soutient au Développement Rural) o CCPREAS (Cellule de Coordination des Projets de Relance Économique et d’Actions Sociales) o SE/CNLS (Secrétariat Exécutif / Comité National du Lutte contre le Sida) o ONN (Office National de Nutrition) Les non gouvernementaux sont : o Saha Imerina o CECAM – URCECAM : Caisse d’Épargne et de Crédit Agricole Mutualiste o Fondation Tany Meva o USAID / SANTENET o PSI : Population Services International o BIMTT : Bureau de Liaison des Institutions de Formation Rural  Les Partenaires Internationaux Les Résidents sont : o WATERAID o Inter Coopération Suisse o PAM : Programme Alimentaire Mondial o UNICEF : Fonds des Nation Unies pour l’Enfance o UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la Population o PNUD : Programme des Nations Unies pour le développement o Ambassades des États – Unies Non résidents : o FONDEM o GLOBAL FUND o APPEL – France o MFM : Fonds Madagascar en Angleterre o FRB

44 Œcuménique o CWM o ICCO : Comité Hollandais inter – églises de Coordination de Projet de Développement o ARM o CEVAA o PCUSA o Église Vaudoise d’Italie o ACT : Action by Churches Together

V - L’ARRIVÉE DU SAF/FJKM A IFANJA ET SON VECU D’IMPLANTATION :

Pour réaliser ses travaux, le SAF/FJKM divise l’Ile en 21 régions à savoir : Région DIANA, Région SAVA, Région SOFIA, Région BOENY, Région BETSIBOKA, Région MELAKY, Région ANALANJIROFO, Région ATSINANANA, Région ALAOTRA MANGORO, Région ANALAMANGA, Région BONGOLAVA, Région ITASY, Région VAKINANKARATRA, Région AMORON’I MANIA, Région HAUTE MATSIATRA, Région VATOVAVY FITOVINANY, Région ATSIMO ANDREFANA, Région ANOSY. Une région se divise ensuite en plusieurs zones ou Unités d’Interventions. Ce dernier est donc l’élément structurel du SAF/FJKM subdivisant une région et regroupant une à une plusieurs unités de terrain. Il existe 5 Unités d’Interventions du SAF/FJKM regroupées dans la région Itasy : , , , et Ifanja. Le SAF/FJKM arriva à Ifanja en 1988.

V.1 – LES RAISONS DE SON INTERVENTION : Comme nous avons vu en première partie, la plaine d’Ifanja est naturellement un milieu riche et fertile, et offre des grandes possibilités pour l’aménagement et favorable à l’exploitation. C’est pour cela que les migrants y arrivent. Le nombre de population augmente sans cesse, mais les produits restent faible, alors les revenus n’augmentent pas, le niveau de vie n’a pas vu de l’amélioration. La constatation de ce phénomène a incité l’Eglise FJKM par le Synode Régionale de demander l’intervention de SAF dans cette zone. Après avoir entendu ces renseignements, le SAF/FJKM a envoyé des techniciens pour observer et étudier et faire

45 la sensibilisation. Ainsi, il a pris la décision d’installer son unité d’intervention à Ifanja dans la région d’Itasy. A ce moment là, le Service de Génie Rural était présent pour l’aménagement hydraulique, mais son travail n’a pas été réalisé jusqu’au bout. En principe, l’intervention du SAF/FJKM à Ifanja recouvre les communes voisines, mais notre étude concerne uniquement Ifanja. A son arrivée, le SAF/FJKM a constaté la beauté des conditions naturelles, mais non aménagées et exploitées, car les paysans n’ont pas la capacité nécessaire. C’est pourquoi les rendements sont bas. On arrive à ce qu’on dit parfois : « pauvre dans la richesse ». L’accroissement de la production ne se rapporte pas à l’augmentation de la population. Le développement espéré n’a vu pas le jour. Car le développement d’Ifanja se caractérise par :  Une faible productivité de la terre (les rendements en riz sont faibles par rapport aux possibilités) et des hommes (les surfaces cultivés par habitant est à peine à 0,4 Ha et plus de 50 % des exploitants cultivent une superficie inférieure à 1 Ha). L’accroissement des superficies cultivées est à peine supérieure 20 % par rapport à celui de la population.  Une occupation incomplète notamment sur le secteur Nord. Les causes de cette faible productivité sont l’insuffisance des moyens de production, l’absence de toute modernisation des pratiques culturales, le cloisonnement étanche entre activités agricoles et pastorales, l’accaparement des terres par les exploitants déjà bien pourvus, le développement du métayage qui constitue un obstacle à l’intensification des cultures. Les systèmes de production y évoluent moins vite que leur environnement physique et la croissance démographique. Le SAF/FJKM arriva à Ifanja en 1988. Il rapprochait les peuples pour expliquer le travail à réaliser. Par la suite les paysans manifestaient une certaine une conviction de travailler avec lui. Et l’autorisation d’installation fut délivrée par les autorités publiques. Le SAF/FJKM contribue à l’amélioration durable des conditions de vie sociales, écologiques et économiques en proposant des mesures de promotions concrètes, en servant d’intermédiaire pour l’échange de contacts et de connaissances et en diffusant les expériences positives du savoir local et moderne. Pour faire une stimulation, le SAF/FJKM travaillait d’abord dans 4 villages 21 entourant la plaine d’Ifanja : Ambatolampy, Tianarivo, Sanganoro, Ampokonato. La connaissance de ces endroits est très importante pour l’intervention au développement. La

21 Gazety TSIRY publiés par le SAF/FJKM, n° 10, 1998

46 conception de l’intervention autour d’objectifs négociés définit le cadre de travail, le dispositif et les modalités de fonctionnement concertées, à partir d’une demande émanant d’une société rurale, sur ses propres objectifs et contraintes.

V.2 – LES ACTIVITÉS INAUGURALES : L’objectif global SAF/FJKM à Ifanja est de relancer les différentes activités économiques des populations, il pensait que 4 choses sont urgentes et il les a réalisées :  L’approvisionnement en médicaments : il a vendu des médicaments de base comme les nivaquines, thiazomide, aspirine, paracétamol… Car les paysans en ont besoin pour se protéger et lutter contre les maladies les plus courantes à la campagne telle que le paludisme, la diarrhée, la grippe, …  Le ravitaillement en Produits de Première Nécessité comme le café, le sucre, le pétrole, la bougie, … Car les paysans ont connu des difficultés à trouver ces produits. A l’époque, l’épicerie n’était pas nombreuse, alors, les prix des PPN étaient très chers. Le but est d’aider les paysans à trouver ce dont ils ont besoin.  L’i mpulsion sur la création de Grenier communautaire : pour prévoir la période de soudure, à travers de la création des groupements de producteurs l’activité consiste à stocker les produits en période de récolte où le prix est généralement bas et à les vendre le moment où le prix est plus élevé.  La f ormation des jeunes : formation des jeunes garçons en menuiserie, en forgeron pour l‘amélioration de leur vie. Le but était d’avoir des occupations lorsqu’ils ne sont pas aux champs. Cela empêche la tendance de devenir malfaiteurs. En principe, comme l’IEC (Information – Éducation - Communication) fait partie des six stratégies transversales dictant les actions du SAF, toute activité communautaire est toujours précédée d’une formation de base adéquate. L’inexistence de bâtiment a posé un problème majeur au SAF/FJKM. Les responsables ont loué des maisons. Ils ont connu des difficultés, surtout le stockage. Donc le SAF/FJKM a cherché des solutions et il a trouvé. Il y avait une coopération de tous pour la fondation de ce bâtiment, le VIP 22 a aussi aidé pour la construction. L’Opération de développement d’Ifanja appuie sur le remblayage des terrains de fondation. Les groupements assurent le transport des cailloux, prêtent des charrettes … Le SAF/FJKM central a cherché l’argent pour construire ce bâtiment (voir photo n°3). Les travaux ont été achevés et la

22 VIP : Vondrom-Bahoaka Itsinjaram-pahefana

47 réception de cette maison s’effectue le 26 janvier 1991. Dans la cérémonie d’inauguration les représentants des groupements de chaque village (Sanganoro, Tianarivo, Ampokonato, Antaninandro,) le président du Firaisana Anosibe, les présidents des fokontany, le Directeur National et quelques membres du comité directeur ont été présents.

Photo n°3 : Bâtiment du SAF/FJKM à Sanganoro Ifanja

Source : Auteur Ce bâtiment est le bureau de la zone du SAF/FJKM à Sanganoro Ifanja. Le chef de zone y demeure aussi. La dépense totale est d’environ 5 millions d’ariary, y compris le prix du terrain. Cela est le fruit de la coopération avec l’Église EZE en Allemagne

VI – LES RÉALISATIONS DU SAF/FJKM A IFANJA : Selon les enquêtes et les analyses, le périmètre d’Ifanja possède quelques choses considérées comme base de développement. La recherche d’une meilleure utilisation des facteurs de production et des possibilités suppose :  L’ajustement préalable du système agricole  L’ajustement préalable su système d’élevage  Une mise à jour et une réorganisation foncière  L’extension et l’amélioration de l’infrastructure routière et hydraulique  L’organisation des circuits commerciaux  Le renforcement de l’encadrement  La mise en place d’une structure de gestion de l’ensemble de la zone  L’amélioration de l’état sanitaire.

48 A partir de ces facteurs, le SAF/FJKM effectue les activités. Presque tous ses services sont maintenus dans l’Unité d’Intervention Ifanja.

VI.1 – LE PROGRAMMES DE MICRO-REALISATION :

VI.1.1 - L’ ADDUCTION D ’EAU POTABLE : (Photo n°4) Le SAF/FJKM commence cette activité à Ifanja en 1990 deux ans après son avènement. L’accès en eau potable est indispensable à la vie, à la santé, au développement socio-économique. Tous les systèmes installés sont toujours opérationnels grâce aux formations et à la responsabilisation des communautés de base et des unités de terrain du SAF/FJKM. En effet, l’adduction d’eau potable est une activité « porte d’entrée » par laquelle on peut mobiliser efficacement toute la population. Les sources sont nombreuses et peuvent être captées et distribuées par système gravitaire. Beaucoup de communautés villageoises peuvent en bénéficier. Ce système est intéressant pour les raisons suivantes :  Sur le plan technique : les sources sont nombreuses. Le captage de ces sources ne nécessite pas un système de traitement compliqué. Un système de déferisations suffit dans le cas d’une eau ferrugineuse.  Sur le plan économique : le système gravitaire supprime les pompes et diminue ainsi les coûts d’investissement. L’annulation des achats de carburants ainsi que de produits chimiques diminue fortement les coûts de fonctionnement. Le système ne nécessite pas le recours à des techniques spécialisées pour assurer la maintenance. L’adduction d’eau gravitaire est facilitée du fait de l’existence des sources et de la géomorphologie en colline et vallées. Après avoir reçu la demande de la population intéressée, l’équipe technique se rend au village pour étudier les aspects techniques et socio-économiques. Les villageois (fokonolona) travaillent ensemble car ils visent des avantages communs ; ils sont les bénéficiaires. Ils combinent donc leurs forces. Ils fournissent les matériaux de constructions locaux comme les cailloux, les sables, les bois, les gravillons… Ils effectuent la canalisation entière et construisent le château d’eau. Ils fournissent aussi la main d’œuvre journalière pour aider les techniciens à l’installation des ouvrages. Ils assurent l’hébergement des techniciens pendant l’exécution des travaux. Mais avant toutes choses, ils font l’élection du comité de l’eau. Ce dernier a plusieurs tâches : - il fait la surveillance et l’organisation des travaux des bénéficiaires,

49 - il vérifie les qualités requises des matériaux locaux, - s’organise suivant le nombre de participants pour fournir à temps en quantité nécessaire de matériaux locaux ; - il contrôle l’assiduité journalière de la main d’œuvre et ordonne les jours de travail de chaque équipe ; - et il se charge de la maintenance de chaque unité d’installation de captage aux bornes fontaines. - Par contre, le SAF/FJKM se charge de l’achat et l’acheminement des matériaux lourds sur ce chantier comme les ciments, tuyaux, de la sensibilisation et l’animation de la population , de la formation adéquate des membres des comités de l’eau notamment concernent l’entretien et la gestion de l’adduction d’eau ,de la détermination quantitative des matériaux locaux. Il fournit des techniciens compétents qui dirigent l’installation de l’adduction d’eau potable avec la population. Après la finition des travaux, les habitants doivent participer à l’entretien des infrastructures et ils établissent une épargne. Il y a donc une sorte de cotisation mensuelle de 100 ariary par famille, qui s’appelle « tahirin’ny rano » (fonds de l’eau). Pour assurer la sécurité des biens communs, il faut fermer le château d’eau et les bornes fontaines pour certains temps, car l’eau est insuffisante et les enfants sont tentés de jouer aux pompes. Le château d’eau se trouve à 6 kilomètres de Sanganoro. Les villages privilégiés sont : Sanganoro, , Soamananety, Ambaiboho, Vinany, Tianarivo, Betongolo, .

50 Photo n°4 : Une Bor ne fontaine du SAF/FJKM à Sanganoro

Source : Auteur C’est une borne fontaine du SAF/FJKM à Sanganoro Ifanja. Cette borne est ouvert le 6heure du matin à 8heure, 12 heure à 2à14 heure, 16 heure à17 heure 30. Nous voyons un seau qui attend l’ouverture de la pompe.

VI.1.2 – REHABILITATION DE PISTE EN TERRE : (Photo n°5) Comme dans les pays sous-développés, la majorité des routes à Madagascar sont en terres c’est-à-dire non bitumées, sauf les routes nationales privilégiées. Ce phénomène se trouve largement à la campagne. Malgré cela, certaines sont bien entretenues grâce à la coopération avec des entreprises. L’infrastructure routière est une clé de l’économie. Une partie du réseau est praticable durant seulement une partie de l’année à cause du mauvais état de la route ou des coupures de route à chaque saison de pluie. Pourtant, l’existence de chemins permanents conditionne le développement tant économique que social d’une région ou d’un pays. En faisant abstraction de la qualité des routes, la faiblesse de l’infrastructure routière entraînera encore au cours du processus de développement, des charges financières considérables. Alors si la production est importante et que les voies de communication n’existent pas, ces produits restent chez les paysans et sont perdus. Avec l’éloignement, les rendements agricoles diminuent, entre autres conséquemment à une baisse du niveau d’intrants fertilisants

51 utilisés. Le niveau de la main d’œuvre utilisée varie en fonction de degrés d’éloignement. L’impact de coûts de transaction sur la diversification et le choix de culture illustre une des conséquences de l’éloignement. La diversification des cultures est plus courante à mesure qu’on avance vers les zones éloignées. C’est pour cela que l’État priorise l’amélioration des infrastructures routières (routes nationales ainsi que les routes d’intérêts provinciales). Pour concrétiser ces choses, les communes concernées doivent payer les 10 % des dépenses, et les bailleurs de fonds doivent payer les restes. Les projets ou les organismes doivent aussi participer à la construction ou la réhabilitation des routes qui relient deux ou quelques villages, mais il faut toujours coopérer avec des bailleurs de fond. C’est ainsi que le SAF/FJKM réalisait la construction et l’amélioration des routes entre Mananimora et Fialofa où l’on trouve des produits en abondance tels les haricot verts, les oignons, … Le FID a financé ces travaux, et le piste actuel est accessible toute l’année sauf au moment où la pluie tombe torrentiellement. Le développement de l’activité du marais d’Ifanja dépend pour une grande part de l’ouverture d’un réseau complet de pistes. S’il n’y a pas d’accès à des infrastructures de commercialisation entre les villages et les communes, les ventes sont surtout destinées à la consommation locale. L’amélioration des routes ou des pistes est indispensable pour sortir le périmètre de son isolement. Il est un élément important de l’accroissement des productions et des échanges. Son rôle économique est primordial : l’entretien et l’amélioration de cette route nous apparaissent indispensables. Tous les villages du périmètre doivent bénéficier d’une liaison facile. Réduire les effets néfastes de l’éloignement à travers une réduction de la durée de transport pourrait donc constituer un levier pour le développement des villages ou des zones les plus reculées. Étant donné que les distances ne peuvent être changées, l’option à prendre est donc une amélioration des infrastructures du secteur transport, outres les autres mesures améliorant l’accessibilité des ruraux aux marchés. Quand même la remise en état des infrastructures routière coûte cher, il faut établir une hiérarchie de priorité des actions pour le désenclavement des zones à fortes potentialités agricoles.

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Photo n°5 : Piste réhabilitée reliant Mananimora et Fialofa

Source : Auteur Ce piste résout le problème d’approvisionnement, de collecte des produits. Nombreux offrent des avantages.

VI.1.3 – L’ ENTRETIEN DE RESEAUX HYDRO AGRICOLES : (Photo n°6) Dans la Hautes Terres Centrales, l’irrigation et le repiquage avec soins sont des véritables techniques transmises de génération en génération. En général, il y a alternance de saison sèche et de saison humide. Au cours de la première, l’irrigation est toujours nécessaire tandis que l’abondance de l’eau entraîne l’inondation durant la seconde surtout dans les périodes cycloniques. L’irrigation est l’apport d'eau artificiel réalisé sur un terrain cultivé pour entretenir la croissance des végétaux. L'irrigation est pratiquée lorsque les précipitations ne fournissent pas suffisamment d'humidité au sol. Ce système a fortement augmenté la surface de terres arables et la production alimentaire. Les bas-fonds ont bénéficié de très peu d’aménagement. Le

53 système de captage des eaux de ruissellement et la prise au fil de l’eau sont les pratiques courantes pour l’irrigation des rizières. Comme on a vu dans la première partie, la majorité des problèmes ont un rapport avec des questions de gestion de l’eau. La production rizicole est localisée principalement sur les parcelles de bas-fond, souvent plus fertiles. Cependant, compte tenu des problèmes de gestion de l’eau, ces parcelles sont souvent plus exposées aux risques liés à la production. Il est donc nécessaire de compléter l’infrastructure hydraulique, il serait nécessaire d’établir des barrages sur les drains principaux. La construction de ces barrages pourra permettre à un relèvement du plan d’eau nécessaire à l’obtention des fourrages verts abondant toute l’année. L’irrigation est un moyen d’augmenter les productions agricoles en améliorant les techniques culturales. Mais faute de compétence et l’insuffisance de canaux d’irrigation, il y a une anomalie, les produits ne sont pas suffisants. Le SAF/FJKM est convaincu de faire des canaux d’irrigation pour améliorer les produits. Autrefois, l’essentiel des travaux d’hydrauliques agricoles réside dans le drainage de zone Nord du marais. Un grand drain transversal remplace le drainage naturel de l’Earany. Le curage des deux canaux d’irrigations à Mananimora débute à l’année 2003. Le FID a investi ces travaux. Le système HIMO 23 est utilisé grâce à la politique de l’État pour aider et donner les emplois aux gens défavorisés. Le pouvoir actuel vise l’appui de tous les gens, il créa le système pour deux choses : mains d’œuvres salariés, travaux bien réalisés. Alors les HIMO sont axés sur la création d’emplois temporaires dans la réalisation et l’exécution des travaux d’infrastructures publics, la programmation et la réalisation de microprojets, la réalisation d’infrastructures communautaires. Les principaux cibles sont les populations dont les enfants qui sont mal nourris, les femmes enceintes dont les maris sont propriétaires, les veuves, les sans emplois, les nouveaux pauvres et les chômeurs. Les travaux sont finis en trois mois pour le canal n° 1, et en deux mois pour le canal n° 2.

23 HIMO : Haute Intensité des Mains d’Œuvres

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Photo n°6 : Curage d’un canal d’irrigation à Mananimora

Source : Auteur Ce canal facilite l’approvisionnement en eau dans le rizière. VI.2 – LE PROGRAMME D’AUTO - PROMOTION RURALE : La croissance démographique rapide augmente les besoins alimentaires que l’agriculture devrait satisfaire. Le taux d’accroissement de la population à Ifanja est 3,26 % par an. C’est pour cela que le SAF/FJKM met en priorité l’appui des paysans. Il s’agit du regroupement des paysans, en vue d’une commercialisation plus rémunératrice et initiatrice d’excédents agricoles, de poste de vulgarisation et coopérative villageoise.

VI.2.1 – L’ APPUI AUX ACTIVITES DE PRODUCTION :

VI.2.1.1 – L’amélioration de l’agriculture : Il s’agit de promouvoir une agriculture moderne et durable, attractive, ce qui suppose bien entendu de sécuriser l’environnement économique, de mettre au point les références

55 techniques et économiques et de revoir le système d’appui à ces exploitants. Le marais d’Ifanja a une vocation agricole. Le SAF/FJKM voudra d’abord l’amélioration de la production agricole. Pour cela, il dispense avant toute chose des formations. Le renforcement du coté formation dépendra beaucoup des besoins et contributions provenant des nécessiteux. Malgré cela, il reste évident que le SAF/FJKM ou ses groupements - partenaires restent les principaux bénéficiaires de ces activités de formation - production. Pour réussir il faut que les paysans acquièrent de la compétence et de l’expérience. L’action de vulgarisation s’oriente vers l’augmentation de la productivité. Pour cela, le SAF/FJKM réalise la vulgarisation de type classique : discussion de groupe, démonstration, visite de champs. On donne la formation aux membres en se basant sur la production, et on a pour objet la prise en compte des avantages sur les revenus. Le renforcement des dynamiques paysannes est en règle générale subordonné à l’existence d’une fonction de formation assumée en grande partie par les villageois eux-mêmes. Ainsi, les formations spécifiques d’associations paysannes consistent à des apprentissages demandés par plusieurs groupements en même temps. Pour cette phase, elles ont surtout porté sur les thèmes suivants :  comptabilité simplifiée  éducation familiale  soins corporels  bienséance envers autrui  économie domestique  formation technique (SRI – Élevage) Les thèmes des échanges inter groupements effectués sont les suivants :  élevage amélioré (porc culture, aviculture et apiculture)  culture améliorée (SRI et compostage)  environnement (pépinière et reboisement)  gestion d’organisation  appui technique : formation de gestion, SRI, organisation paysanne  appui financier pour pallier l’insuffisance des moyens d’équipement des exploitations : il importe de prévoir l’octroi des prêts. Le problème est souvent le manque de fonds de démarrage pour les paysans. L’intérêt du SAF/FJKM est de 10 %. La formation des paysans et des cadres s’est avéré un axe central des interventions menées sur le terrain : le succès de certains groupements paysans est lié à l’alphabétisation fonctionnelle dont ont bénéficié leurs membres. En effet, plus les paysans ont un accès direct à l’information, plus ils accroissent leur capacité d’analyse et de prospective, plus ils acquièrent des compétences techniques et de

56 gestion et plus ils sont capables d’effectuer des choix conformes à leurs intérêts et de les faire reconnaître… Quand les paysans sont mieux formés, et ayant déjà appliqué les thèmes généraux apportés par la vulgarisation (semences amélioré, utilisation d’engrais, pesticides, culture attelée, …) ils peuvent être sûrs d’avoir un rendement amélioré. Cependant, dans la majorité des cas, il est souvent assez difficile d’inculquer les nouvelles techniques de production aux cultivateurs à cause de différents facteurs de références au changement (culture, inexistence de garantis ou d’alternatives en cas d’échec, investissements supplémentaires en temps et/ou en moyens, …). Tels sont les cas de la vulgarisation de l’agriculture biologique ou de l’agriculture durable à Ifanja. De plus, comme dans toute l’Ile, les activités agricoles sont confrontées annuellement à des aléas incontournables tels que :  l’insécurité  l’enclavement (insuffisance d’infrastructure et de service d’appui, inexistence de débouché et la mauvaise intention de certains collecteurs)  les catastrophes naturelles (invasion des ravageurs et prédateurs, inondation ou sécheresse) Pour cela, le SAF/FJKM a essayé de :  gagner assez facilement la confiance des paysans par une structure d’encadrement rapproché et permanent sur le terrain  répondre à plus d’un secteur d’activité grâce à sa stratégie d’intégration régionale  comprendre la situation locale et la logique paysanne afin de promouvoir et d’appuyer des activités plus appropriées. L’envergure et les prestations du volet Agriculture du SAF/FJKM ne reflète pas encore l’importance qu’en donnent les paysans dans leur quotidien, le temps est peut-être venu pour le département et ses agents d’effectuer des efforts (formation et analyse approfondie) afin que les appuis et les productions soient plus adéquates aux besoins des bénéficiaires et de leur environnement.

VI.2.1. 2 – La décortiquerie: (Photo n°7) Deux méthodes sont pratiquées, les méthodes traditionnelles les plus utilisées en utilisant les mortiers et les pilons et les méthodes modernes en utilisant les machines comme les décortiqueries fonctionnant au gas-oil. Toutefois les paysans trouvent le service des décortiqueries plus cher. Pourtant pour les grands éleveurs ils en obtiennent les sons de qualité pour l’alimentation animale.

57 Avant, à Ifanja, il n’y avait qu’une seule usine, les paysans sont nombreux et elle n’a pas pu suivre le rythme. Il est donc nécessaire l’installation d’autre usine. Le SAF/FJKM a installé une machine à décortiquer à Sanganoro Ifanja en 1990. Le prix de décorticage varie selon les saisons. Pour certains moments, surtout au période de soudure ou « maitsoahitra », le décorticage est gratuit pour aider les paysans, mais les sons sont vendus exclusivement. En générale, cette usine fournit la plus grande partie des revenus du SAF/FJKM à Ifanja. Photo n° 7 : Décortiquerie du SAF/FJKM à Sanganoro Ifanja

Source : Auteur Cette décortiquerie aide les paysans pour trouver la qualité des riz blancs, des sons pour les animaux. Le temps de décorticage se réduit.

VI.2.1.3 – Le grenier communautaire : (Photo n°8) La mise en place des greniers communautaires est destinée à la sécurisation alimentaire des paysans 24 . Le SAF/FJKM donne au grenier communautaire le nom de « Sompitra fitsinjo ». Il s’agit de garder des stocks suffisants de produits pour la période de soudure afin de soumettre des prix favorables aux paysans. En réalité, dans la campagne,

24 SAF/FJKM, Célébration de son XXème anniversaire, TP FJKM Imarivolanitra 1994, p.5

58 l’une des causes de la pauvreté des paysans est leur faiblesse devant le système d’échange qui se met avec les collecteurs et surtout les intermédiaires. Les produits n’adviennent pas toute l’année car les paysans sont obligés de vendre tout de suite après la récolte pour satisfaire les besoins quotidiens. Une grande différence est constatée entre les prix de vente du riz au détail et ceux aux producteurs. Celle-ci s'explique par l’absence de fluidité de la circulation des biens (des lieux de production vers les marchés) due à la déficience des infrastructures routières et par la non maîtrise par les agriculteurs, des moyens et techniques de stockage. Les collecteurs leurrent les paysans. Ils achètent à bas prix les produits, et ils les revendent aux paysans avec le prix très chers pendant la période de soudure. La création d’association paysanne est un moyen pour résoudre ce problème. Les paysans groupés cherchent les solutions pour échapper aux contraintes et pour redresser leur vie. Toutes les suppositions de travail viennent du groupement. Le SAF/FJKM aide la création de groupement, et donne des conseils à savoir la création des activités, le financement ; or le groupement organise son travail. Pourtant, Il faut contrôler les activités de groupement. Le but est l’élévation de niveau de vie des paysans. On vise la suffisance des aliments, l’accroissement des revenus familiaux et la possession d’épargne, l’investissement et la voie de commerce légale et que les paysans disposent des avantages, d’aptitude de gestion de façon très simple. Pour le ramassage des riz, les membres ou non membres peuvent vendre des riz au grenier. On cherche toujours à maintenir le prix du riz vers le normal, c’est-à-dire inférieur à celui des profiteurs. Pour le commerce du riz dans le grenier, il y a certaines conditions :  On donne en priorité les avantages aux membres  S’il y a des membres qui ne vendent pas du riz au grenier, ils peuvent acheter des riz au grenier.  Les non membres ne peuvent pas acheter du riz lors d’une période difficile, tant que les membres n’ont pas la quantité dont ils ont besoin.  Les poids du riz versés ne sont pas limités, mais pour commerce les poids du riz à vendre sont limités, selon la satisfaction de chacun pour éviter que quelqu’un en tire profit.  Lors de la création du grenier, il vaut mieux limiter en avant le temps d’achat et de vente. Le prix de riz intéresse l’avenir des paysans.

59

Photo n° 8 : Grenier communautaire à Mananimora

Source : Auteur Ce grenier appartient au Groupement AINA. La construction de ce bâtiment est financée par le SAHA IMERINA. Tous les membres doivent verser la part de ses produits dans ce grenier. Il reçoit aussi des riz d’autres paysans. VI.2.1.4 – L’amélioration de l’élevage : Étant donné que l’élevage est une activité secondaire, les produits ne sont pas satisfaisants. Les animaux ne sont pas bien soignés à cause de manque de compétence et d’expérience, l’existence des maladies, le coût élevé des animaux et des matériels. De ce fait, l’élevage n’évolue pas. La couverture sanitaire est faible. L’insuffisance des services offerts en matière de santé animale se fait sentir et s’ajoute au non disponibilité des vaccins. Les moyens de locomotion, les matériels, les équipements frigorifiques, les produits vétérinaires de base, … restent insuffisants en effectifs et en équipements. Les paysans d’Ifanja doivent marcher pendant quelques heures pour trouver des produits vétérinaires, ils sont allés à Analavory. Les postes vétérinaires ne peuvent assurer correctement la vaccination des animaux contre les maladies. L’insuffisance de points de vente de produits vétérinaires ainsi que le coût des traitements réduisent les possibilités des éleveurs de soigner leur bétail.

60 Face à ces situations, le SAF/FJKM a contribué à l’amélioration sanitaire des animaux, puisque la maladie est le premier ennemi de l’élevage et les maladies sont transmissibles. Les trois principales maladies affectant le cheptel bovin sont la distomatose, le charbon symptomatique et le charbon bactérien et pour l’élevage porcin, la peste porcine africaine (PPA). Quand le virus contamine une poule, ou un porc par exemple, il se répande très vite si le traitement n’intervient pas à temps. Le SAF/FJKM est toujours en mesure d’investir des médicaments, et aussi de traiter les animaux malades dans tous les villages de la Commune Sarobaratra. Les produits de déparasitage sont les plus courants en approvisionnement. Le SAF/FJKM fait aussi des vaccins pour éviter les maladies, et les vaccins sont très demandés mais leur conservation nécessite la possession de réfrigérateur. Heureusement, le Dispensaire a des courants par le panneau solaire. Pour l’investissement des médicaments et des vaccins pour les animaux, le SAF/FJKM donne la responsabilité aux quelques personnes pour visiter les villages. Il met la formation à une place importante car elle joue un rôle indispensable à l’amélioration de la condition de vie paysanne. Il y a des formations sur les soins des animaux, la propreté des animaux et leurs entourages comme les maisons, sur les techniques de production rapide. Le SAF/FJKM tous les moyens pour l’encadrement des éleveurs, la surveillance des soins des animaux par des techniciens (améliorer la nourriture, vacciner l’animal).

VI.2.2 – L’APPUI A LA CONSERVATION ET A LA RESTAURATION DE L’ENVIRONNEMENT : (Photo n°9) On ne peut parler de développement, du moins un développement durable, sans parler de la protection de l’environnement. 90% de déforestation provient de la pratique culture sur brûlis. Le système écologique et l’environnement subissent des pressions à travers des activités de production et surtout suite à l’augmentation démographique. La forme de pressions la plus observée est le feu de brousse. Plusieurs causes des pressions sont identifiées : insécurité rurale, manque d’infrastructure, manque d’appropriation d’un réflexe environnemental. Ces pressions ont abouti à l’érosion de sol, à la dégradation des bassins versants, et de la biodiversité, au déboisement 25 . Les populations pauvres sont étroitement tributaires du contexte environnemental et souffrent de manière plus marquée lorsque les conditions environnementales se dégradent. Le dénuement matériel et la nécessité de subvenir aux besoins vitaux (alimentation, énergie, …)

25 Banque Mondiale (2003). Revue de secteur agricole et de l’environnement, p.11

61 engendrent des comportements plus nuisibles à la gestion durable des ressources naturelles. La dégradation continue de ce capital naturel hypothèque en retour l’opportunité économique et sociale de la préservation de l’environnement et aggrave la situation de la pauvreté. D’où le cercle est toujours vicieux : environnement dégradé – population plus pauvre – dégradation plus rapide de l’environnement. La plaine d’Ifanja se trouve encaissée entre les collines très abruptes, en forme de U (avec une dénivelée de 500 m) totalement déboisée, présentant un ruissellement important souvent à l’origine de l’inondation de la basse plaine. Pour protéger cette dernière, il nous a paru nécessaire d’aménager ces collines abruptes. L’action de l’homme sur le déboisement s’explique par l’usage des bois comme matière première (source d’énergie, construction des maisons, …) d’une part et le passage répété des feux de brousse d’autre part. L’exploitation des types de sols à Ifanja nécessite une lutte incessante pour la conservation et la restauration, ce qui suppose l’interdiction, voire l’éradication des feux de brousse, le reboisement, la mise au point de procédés destinés à freiner le rythme d’érosion, le développement des pratiques culturales non érosives. Les amendements et la fertilisation doivent également intervenir massivement. La dégradation de l’environnement (déforestation, feux de brousse successifs augmentant les coefficients de ruissellement des Bassins Versants et réduisant le taux d’infiltration) a des conséquences négatives sur l’agriculture : d’une part, en augmentant le risque d’inondation pour une même quantité de pluies; d’autre part, en réduisant les périodes d’écoulement des rivières qui normalement jouent le rôle d’appoint pour le démarrage d’une campagne en cas de retard des premières pluies utiles. La déforestation constitue aussi une grave menace pour la biodiversité existante. Elle est à mettre en relation avec la croissance démographique rapide, la paupérisation généralisée des populations, le besoin d’accéder à la terre, la nécessité d'accroître les ressources vivrières et l'augmentation des besoins en bois d'énergie, en bois d’œuvre et de construction. Il est estimé que le couvert forestier disparaîtrait au bout de quelques années si les tendances actuelles continuent. L'accélération de la réduction du couvert forestier est surtout attribuable à la pratique de la culture itinérante sur brûlis ("tavy") pour assurer les besoins alimentaires d’une frange importante de la population rurale ainsi qu’aux activités de prélèvement de bois pour couvrir les besoins énergétiques. Il est donc nécessaire de faire le reboisement des collines entourant la basse plaine. Un bon exemple en a été donné par le français PAYET quand il aménagea le marais au Nord et en amont d’Analavory, en plantant des eucalyptus rostrata et eucalyptus robusta. De même, il est

62 préférable de choisir ces mêmes variétés pour l’opération de reboisement de bassin versant d’Ifanja. La couverture végétale améliore la fertilité des sols. Selon les suggestions dans le Plan d’Action Environnementale, les activités en matière de protection de l’environnement consistent essentiellement :  à la sensibilisation de la population sur les effets néfastes des feux de brousses  à la protection des bassins versants et des tanety  aux défenses et à la restauration des sols. Alors le SAF/FJKM a essayé de contribuer à un processus de prise de conscience, au développement de transfert de connaissance technique et organisationnelle qui permettent aux populations rurales de maintenir et d’améliorer leur capacité productive tout en protégeant leur environnement et en sauvegardant leur facteur de production le plus menacé : le sol. Cela consiste à :  Un rétablissement de l’environnement : reboisement, foresterie agro, culture des arbres fruitiers,  Une protection de l’environnement : protection des forêts naturelles, développement des villages autour des réserves, recherche scientifique, aménagement des plaines. En sus, animation pour l’aménagement des sols et des forêts. Le but est de conscientiser les paysans pour devenir protecteurs et défenseurs des arbres. On trouve des pépinières à Sanganoro Ifanja. On partage des plantules aux paysans à bas prix, il y a aussi la formation et l’encouragement afin de créer leurs propres pépinières. On s’intéresse les arbres forestiers à cause de l’insuffisance des bois pour la fabrication des meubles, maisons. Le SAF/FJKM achète les graines au SILO national et prépare la pépinière. Il vend ces pieds d’arbres aux paysans, aux groupements, aux associations. Ces derniers reboisent sur les lieux où ils veulent. Notons que le SAF/FJKM produit chaque année 1500 pieds d’arbres à Ifanja. Les activités agroforesterie devraient être revues afin de pouvoir identifier et les techniques et régions les mieux appropriés, actuellement, seuls le compostage et l’aménagement des tanety (collines) ont été considérés sous cette rubrique. Notons que ces derniers sont opérés principalement sur les Haute Terres où le morcellement et la défertilisation des terres se font déjà sentir.

En somme, toutes les activités de développement rural nécessitent toujours des formations. Les appuis - formations consistent à donner un appui organisationnel aux groupements des paysans afin qu’ils deviennent des opérateurs valables et efficaces, les thèmes tournent souvent autour de la gestion des greniers, la gestion financière, les analyses

63 participatives et les notions d’élaboration de projet. Le suivi évaluation consiste en des ateliers de réflexion organisés par le projet chaque fin d’année avec les groupements partenaires.

Photo n° 9 : Pépinière à Sanganoro

Source : Auteur C’est une pépinière du SAF/FJKM. Chacun peut acheter des pieds d’arbres ici pour cultiver. On reconnaît la difficulté sur la culture des grains de bois.

VI.3 – LE PROGRAMME DE SANTÉ : Ifanja se trouve dans le milieu rural, plusieurs épidémies s’y éparpille, et les paysans connaissent des problèmes, car les centres de soins de santé primaire sont déficients ; les médicaments et les matériels de soins sont insuffisants. Pourtant, le développement rapide et durable consiste l’amélioration de santé. C’est ainsi que le SAF/FJKM créa son dispensaire à Sanganoro Ifanja. Il s’intéresse à trois programmes : la protection, la médication et l’animation. Le but est d’améliorer l’état de santé de la population en donnant privilège à la santé familiale et la lutte contre les grandes épidémies.

VI.3.1 – LA PROTECTION :

64 Lorsqu’on parle de protection ou de prévention, le vaccin vient à l’esprit. Mais il y a le vieux proverbe : « mieux vaut prévenir que guérir ». De nos jours, Il existe plusieurs maladies, certains sont difficiles à guérir, même mortelles portes si on ne tient pas compte d’une prévention. En général, il existe des vaccins pour les maladies qui sont trouvées à Madagascar. L’Etat incite les parents de faire tous les vaccins aux bébés avant un an. Les enfants qui ont fini tous les vaccins obtiennent le diplôme. La population d’Ifanja aborde cette condition. Le SAF/FJKM adhère au programme de l’Etat. La vaccination est un service gratuit géré directement par le dispensaire SAF/FJKM. Les différents vaccins sont : BCG, Polio, Diphtérie, Anti-Tétanos (surtout pour les femmes enceintes), Antihépathie, Antirougeole. Dans ce dispensaire, on fait les vaccins chaque samedi. Autrefois, on a pris les vaccins au CSB II à Fialofa. Maintenant, grâce à l’existence d’une plaque solaire, donnée par le bailleur de fonds (Union européenne et USAID), et qu’on appelle aussi système photo voltaïque, on peut utiliser de frigidaire électrique. Pour les grandes campagnes de vaccination initiées par l’État comme le HIAKA et le « vakisiny faobe » le SAF/FJKM visite les écoles pour faire ces vaccins. Autres que les vaccins, le SAF/FJKM dispose actuellement de prestations de service pour appuyer les actions de planification familiale au niveau du dispensaire et des villages environnants : prévention (pille, piqûre), naturel, ligature, stérilisation. Distribution des médicaments de verre trois fois par an.

VI.3.2 – LA MEDICATION : Le dispensaire du SAF/FJKM s’ouvrit chaque jour, surtout le matin pour que le médecin accueille et soigne les malades. La consultation reste à 1000 ariary. La plupart des médicaments plus utiles se trouvent dans ce dispensaire, et les prix sont très bas grâce à la coopération avec les norvégiens. ISALAMA approvisionne donc la masse rurale en médicaments. Il fait aussi le traitement de grossesse à Ifanja, pour cela la femme enceinte doit payer selon la volonté. Mais le prix de l’accouchement s’élève à 10 000 ariary. Ce dispensaire met en premier rang la santé des enfants, ainsi il partage des vitamines, des médicaments de verres,… Il effectue aussi le pansement, la petite chirurgie pour les blessées la circoncision pour les garçons. Toutes les médications se font uniquement dans le dispensaire, c’est-à-dire il n’y a pas de traitement à la maison sauf en cas exceptionnel. Pourtant, le médecin fait des tournés aux villages avoisinants comme Andolofotsy, pour faire des traitements. L’existence des communautés partenaires a facilité les interventions du SAF/FJKM dans la lutte contre le choléra. Les principales activités communautaires sont la construction des latrines, le débroussaillage et l’assainissement des points d’eau. Le médecin

65 du SAF/FJKM fait des rapports ordinaires auprès du médecin inspecteur de Miarinarivo. Il existe des médications temporelles comme la dentisterie grâce à la venue des médecins américains, le traitement des yeux avec Marie Stop International.

VI.3.3 – L’ANIMATION : Il s’agit de l’éducation sanitaire. Elle est simple et efficace. Chaque samedi, avant la vaccination, il y des animations sanitaires. Les thèmes sont choisis en fonction de la conjoncture dans la localité. Il y a 4 des villages sanitaires : Ampefy, Tianarivo, Antanetibe, Mananimora. Pour chaque village, il y a des animateurs appelés “Agent de service à Base Communautaire”. Il y a des remises des médicaments pendant cette animation, surtout les médicaments les plus utiles comme aspirine, cotrime, …. Voici quelques thèmes dialogués pendant l’animation : • Le planning familial. Santé de reproduction des adolescents, maternité sans risque. • Le Lutte contre la propagation de VIH/SIDA. En tant que service au sein de l’Église, le SAF/FJKM met l’accent sur l’abstinence et la fidélité, il n’incite pas les gens à employer la capote. • Le Lutte contre la peste : coopération avec l’État. • Lutte contre la Tuberculose : le traitement se fait au SALFA (Luthérien) Anosibe-Ifanja. • Le partage de Super moustiquaire. • La santé communautaire : coopération avec PCUSA) ce qui bénéficie de l’argent pour faire le MARP 26 .

26 MARP : Méthode Accélérée de Recherche Participative

66 Photo n° 10 : Dispensaire du SAF/FJKM à Sanganoro Ifanja

Source : Auteur L’existence de ce dispensaire est indispensable aux peuples d’Ifanja. Il ne trie pas les gens à soigner. La consultation n’est pas chère. Le médecin est compétent. Les matériels utilisés suivent les normes. L’accueil est satisfaisant.

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En conclusion de la deuxième partie, nous dirons que le SAF/FJKM joue un rôle important dans le développement du périmètre d’Ifanja. Il a pour mission d’effectuer des activités de développement au nom de l’Eglise FJKM. Ce service de développement essaie d’éradiquer la pauvreté dans sas zones d’interventions. Pour ce faire, le SAF/FJKM a réussi à mettre en place des différents services concernant la santé, l’adduction d’eau potable, l’appui technique en agriculture et élevage, la protection de l’environnement, la réhabilitation de pistes, la formation des jeunes, l’entretien des réseaux hydro agricoles qui facilitent la technique de production. Un grand nombre de paysans ont reçu des avantages concrets. Pourtant, Le SAF/FJKM n’agit qu’en tant conseiller et animateur, c’est aux paysans doivent appliquer sur le terrain les instructions reçues pour assurer un développement durable de la zone concernée.

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TROISIÈME PARTIE : LES IMPACTS DES INTERVENTIONS DU SAF/FJKM SUR LE DÉVELOPPEMENT D’IFANJA

69 TROISIÈME PARTIE : LES IMPACTS DES INTERVENTIONS DU SAF/FJKM SUR LE DÉVELOPPEMENT DU PÉRIMÈTRE D’IFANJA

Les principales questions se posent sur ; - L’effectivité de l’apport du SAF/FJKM dans le périmètre d’Ifanja - La viabilité des interventions - La concordance avec le contexte local - Le modèle propose et ses variantes possibles - La performance par rapport aux autres organismes En résumé la bonne question est formulée sur la contribution des interventions du SAF/FJKM au développement d’Ifanja. Avant de donner des réponses à ces interrogations définissons d’abord le mot développement. « Le développement est un processus par lequel les hommes sont rendus capables de créer une société, dans la quelle ils puissent vivre sans craindre la misère, la faim et les oppressions de toutes natures, d’exprimer les dons spécifiques qu’ils ont reçus et d’assumer leur propre responsabilité dans leur participation à la vie économique, politique et culturelle de l’humanité 27 ». Lorsqu’on suit de prés les travaux du SAF/FJKM à Ifanja, l’on peut constater que beaucoup d’efforts ont été entrepris pour le développement de ce périmètre.

VII – LES RESULTATS OBTENUS : Dans ce chapitre on va analyser les travaux entrepris par le SAF/FJKM et le dynamisme des groupements des paysans.

VII.1 – LES TRAVAUX RÉALISÉS : (Tableau n°4) Considérons le tableau suivant :

27 Evangélisation et Développement, pp 10

70 Tableau n°4 : Récapitulatif des travaux réalisés pa r le SAF/FJKM à Ifanja Items Description Point fort Point faible Observation Adduction d’eau 71 Bornes Amélioration de Répartition D’autres organismes potable fontaines dans l ‘accès à l’eau inégale de la approvisionnent l’eau 8 fokontany potable distribution des dans la partie Sud bornes au profit de la partie Nord du périmètre Village sanitaire 04 Décentralisation Éloignement des Les villageois villages des services reconnaissent Manque des moyens de l’amélioration de la santé transports de base Dispensaire 01 Les traitements Un seul médecin Les villageois viennent de sont qui travaille soigner au dispensaire satisfaisants quand. ils sont malades, ils abandonnent petit a petit les médications traditionnelles

Pépinière 01 Quelques Les résultats Le SAF/FJKM produit tanety sont sont lents. 1500 pieds d’arbres par reboisés à an. cause des feux Les villageois

de brousses. commencent à reboiser La couverture le pourtour de leurs végétale champs améliore la

fertilité des sols

71 Groupement et 10 Solidarité au Égoïsme des Deux groupements AINA Grenier niveau des certains et VATSY ont déjà leurs communautaire groupements membres propres magasins ; Aina des paysans. a stocké 15 tonnes de Les autres paddy, Vatsy, 25 tonnes organismes de riz. Tandis que les viennent aider. autres groupements empruntent encore des salles de stockage.

Machine à 01 Alléger les Au moment où le Les villageois s d’Ifanja Décortiquer fatigues. travail est gratuit, n’ont plus de décorticage Avoir des sons les clients sont poudrés pour nombreux. Cela les porcs. Variation des entraîne la frais de médiocrité des décorticage. travaux Piste 1 Facilite de la Profit de Les producteurs sont collecte certains héreux de travailler, de transporteurs cultiver dans ce village dans leurs champs. Entretien des 2 Appuyer les Seul le village de Le problème de l’eau réseaux hydro paysans de Mananimora devra résolu, et les agricoles Mananimora à offre les produits s’accroissent [Canaux la maîtrise de privilèges d’irrigations] l’eau Agriculture et 100 paysans Accroissement Manque de suivi Elévation de niveau de Élevage formés ; 157 de rendement vie des paysans animaux agricole vaccinés

Source : Unité d’Intervention SAF/FJKM Ifanja 2007

72 Après l’inventaire des actions entrepris par le SAF/FJKM à Ifanja (voir tableau 4), nous pouvons dire qu’il existe des interrelations entre les actions réalisés. La mise en place des canaux d’irrigations à Mananimora favorise les cultures et l’élevage, en particulier le riz de deux saisons (précoce et hivernale), tout en augmentant le rendement des cultures et en améliorant l’hygiène des animaux. Les paysans pourront disposer de surplus de paddy, qu’ils stockeront dans les greniers communautaires. La présence de décortiqueries dans les villages cibles résout les problèmes de pilonnage à main, donne des sons poudrés. Le niveau de vie des paysans s’améliore nettement, du fait de l’élévation progressive des revenus familiaux. L’adduction d’eau potable par les bornes fontaines dans chaque village améliore la santé de la population (voir tableau n°5), par ailleurs l’implantation d’un dispensaire à Sanganoro Ifanja secondé par des villages sanitaires dans 4 localités dispersées dans la commune rurale Sarobaratra – Ifanja (voir croquis n° 7) est également un facteur de renforcement du secteur santé. Avec les feux de brousses répétés d’importantes superficies de formations végétales partent en fumée tous les ans. Des campagnes de reboisement sont entreprises pour freiner la déforestation de la zone. Enfin pour faciliter la circulation dans les zones enclavées et l’évacuation des produits, un réseau de pistes carrossables est ouvert et a permis de relier les villages et hameaux sans trop de difficulté. Le tableau suivant montre la visibilité des travaux réalisés à travers le détail des bornes fontaines du SAF/FJKM.

Tableau n° 5 : Les bornes fontaines Villages Nombre des bornes fontaines Tuyaux Sanganoro 16 1225 m Sarobaratra 13 1452 m Vinany 13 1624 m Ampefy 13 1154 m Soamananety 6 1421 m Ambaiboho 10 1194 m Ampahimanga 14 1342 m Betongolo 12 1349 m

Source : Unité d’Intervention SAF/FJKM Ifanja, 2007

73 Ce tableau montre que l’adduction en eau potable du SAF/FJKM se concentre en grande partie dans la commune rurale de Sarobaratra, c’est-à-dire la partie Nord du périmètre. Le château d’eau et la source se trouvent dans cette commune. Parmi les villages cités, deux seulement se trouvent dans la commune rurale d’Anosibe à savoir Betongolo et Ampahimanga. Cela dévoile l’effort du SAF/FJKM. Ainsi, l y a d’autres bornes fontaines dans certains villages installés par le FIKRIFAMA, PAAP, …

74 Croquis n°5 : Dispersion des travaux réalisés par le SAF/FJKM à Ifanja

75

VII.2 – LE DYNAMISME DE GROUPEMENT : (Tableau n°6) L’homme est un être essentiellement social. Le groupement exerce une très grande influence sur l’individu si bien que les valeurs sont surtout perçues dans leur aspect sociologique. Le SAF/FJKM assure l’amélioration de vie des défavorisés par la création des groupements. Chaque groupement son propre nom.

Tableau n° 6 : Les groupements créés Villages Noms de groupements Mananimora Aina Antaninandro Tsilavina Anosinondry Oliva Tsaramiakatra Avotra Sanganoro Manambina Ampefy Sompitra fitsinjo Tianarivo Vatsy Vinany Filamatra Sanganoro Ezaka Promofem Sarobaratra Avotra

Source : Unité d’Intervention SAF/FJKM Ifanja 2007

Le tableau n°6 montre que des paysans participent de façon active au bon fonctionnement des organisations paysannes. On rappelle que les groupements AINA et VATSY ont déjà leurs propres magasins. Aina dispose 15 tonnes de paddy, Vatsy de 25 tonnes de riz. Ces deux groupements sont totalement autonomes et indépendants. Alors que les autres restent encore au stade de prêt de maison stockage pour engranger les paddy. Un groupement est dynamique s’il fournit des efforts et qui agit dans l’intégrité. A titre d’exemple, le Groupement Aina. Ce groupement dont les membres sont 14, est crée en 1990, et a obtenu son statut officiel en 1997. Le groupement a un règlement intérieur qui régit l’organisation interne de l’association, il a un bureau permanent. Il est autonome pour sa gestion suivant les instructions du SAF/FJKM. Il a mis en place un grenier, collectant du paddy. Chaque membre verse la part des récoltes dans le grenier communautaire pour envisager la période de soudure. Ce grenier devient un point de collecte et de retrait de paddy. Pendant la

76 période de soudure, il y a des remboursements, mais avec des échéances de 10% pour les membres, et de 30% pour les autres. Le groupement est le propriétaire, alors les activités sont issues au gré de ce groupement. Les membres prennent 500 kg de riz au maximum. Ce groupement n’utilise guère d’argent en espèces, mais le riz reste un moyen pour faire quelque chose. Ils utilisent le riz pour faire les cultures contre saison. Avec les prix de paddy 5 tonnes, ils achètent de nouveau semences des cultures contre saison comme ail, oignons. Ce groupement loue des terres. Bref, le grenier est la banque de dépôt. Le dynamisme endogène du groupement Aina a des impacts concrets sur d’autres projets ou organismes similaires tel que la maison de stockage, le SAHA IMERINA a donné volontairement des tôles et des ciments pour la construction de son grenier à Mananimora. en 2003. Autrefois, les riz sont stockés à la maison d’un membre. Le projet PAAP appuie ce groupement en matière des cultures contre saison.

Photo n° 11 : Madame Rasoa présidente du groupement AINA et les riz stockés

Source : Auteur

77 VIII – LES IMPACTS SOCIO-CULTURELS ET ÉCONOMIQUES : Le développement est un long processus exigeant constamment l’adoption de nouveaux concepts, il concerne à la fois expansion économique et évolution sur le plan social, culturel, politique . L’objectif est la promotion de tout homme et de tout l’homme selon le concept de développement rapide et durable pour réduire le taux de la pauvreté. Le développement est donc la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, un produit réel global 28 . Il n’y a de développement social que si les gains liés à la croissance de la production sont utilisés pour couvrir les besoins de l’homme.

VIII.1 – LES IMPACTS SOCIO- CULTURELS : L’acceptation des groupements de s’ouvrir à l’extérieur des groupements est déjà un aspect positif de contact avec le SAF/FJKM. Comme on a vu, le SAF/FJKM ne travaille ni pour l’individu, ni pour une famille. Ses interventions concernent l’association paysanne ou groupement : - S’associer c’est unir les forces et les intéressés apprennent d’abord à s’organiser. L’amélioration de la capacité de la population et donc de leur savoir-faire, et de leur capacité contributive à travers l’augmentation des revenus ainsi que de leur capacité « physique » à travers un état sanitaire décent est une solution incontournable de l’augmentation du savoir-faire des producteurs. - Aider les paysans à ne plus être des éternels assistés : les paysans sont appelés à jouer désormais un rôle moteur dans le développement local. Le changement devrait créer de nouveaux besoins et une nouvelle structure génératrice de richesses. Le peuple est à la base de tout changement. Pour atteindre l’objectif, changer une partie de valeur, habitudes et priorités qui constituent des obstacles au progrès. Certains aspects des traditions et croyances doivent être modifiés. L’échange entre groupements peut être considéré comme un moyen très efficace de transfert de compétences et de savoir-faire pour les paysans, les impacts sont souvent immédiats. On peut dire que les paysans parviennent à aimer la collectivité, l’association. Cela n’est pas une nouvelle chose, c’est un héritage. Nos ancêtres aimaient bien la fraternité,

28 Citation de quelqu’un dans l’émission radiophonique

78 l’union. Plusieurs proverbes utilisés par nos ancêtres le justifient : « Izay mitambatra vato, izay misaraka fasika ; ny firaisan-kina no hery ». Le « fihavanana » est une valeur de la société malgache. Alors la conviction des gens à unir n’est pas difficile. Par contre, l’égoïsme tient encore une place importante, et même dans les campagnes. Ce caractère constitue un obstacle aux paysans pour la création d’un groupement. Néanmoins, l’instruction sérieuse du SAF/FJKM pousse quelques uns à ressembler. Ils sont persuadés que la solitude n’est pas le moyen d’arriver au véritable développement. Ils travaillent collectivement, car ils veulent évoluer. Ils savent que le niveau de vie de tout le monde mérite d’être élevé. Le regroupement fait ouvrir les hommes. C’est ainsi que le groupement « AINA » a pu obtenir plusieurs avantages à savoir l’obtention des matériaux de construction de grenier du SAHA Imerina, l’appui à la culture contre saison du projet PAAP. Il a gagné la confiance des organismes. Les organisations paysannes ont été les partenaires privilégiés de tous les organismes d’interventions. Quand les paysans regroupent, on verra le développement, le niveau de vie s’améliore. Ils ne sont plus trompés. L’apprentissage du SAF/FJKM éclaircit l’intelligence des paysans. Le SAF/FJKM ne conduit pas les gens de vivre par l’aide, il faut travailler pour manger et produire avant de consommer. C’est à la sueur de son front qu’on gagnera son pain. Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Tous ceux qui apprennent bien les recommandations marchent vers le développement, ont une vision éloignée, savent économiser. L’état de santé est un élément essentiel du bien-être de la population et un facteur servant à augmenter la productivité des travailleurs à court terme. La santé est une richesse. Si les hommes ont une bonne santé, ils achèvent leurs tâches. Les animations sanitaires à chaque samedi fait convaincre les hommes de préserver leur santé. On apprend que la propreté est le gage de la santé, alors chaque individu doit nettoyer bien le corps, les vêtements, les maisons et alentours. Les ordures sont rassemblées dans un lieu commun, on les brûle pour obtenir des engrais. Le nombre des domiciles qui ont des latrines augmente pour éviter les maladies comme la bilharziose, le choléra, … Ainsi, le SAF/FJKM construit quelques infrastructures 10 latrines publiques ,10 bacs à ordure et 71 bornes fontaines pour inciter les paysans de garder la propreté. Les gens, surtout les jeunes, protègent leurs corps et luttent contre le VIH/SIDA, ils font l’effort d’avoir le bon comportement. L’existence du dispensaire de SAF/FJKM facilite le traitement des maladies, car les médicaments sont nombreux et les soins des malades sont satisfaits. Avant 1990, il n’y avait qu’un Centre de Santé de base, celui d’Ambatomanjaka qui se trouve à 15 km d’Ifanja. Alors les malades et les assistants doivent marcher à pieds pour trouver et acheter de médicaments, même pour des blessures pas aussi

79 graves. Quelquefois certains sont morts pendant le déplacement. Et les gens vont consulter les « mpimasy » et les « mpisikidy », ces guérisseurs traditionnels qui ne disposent pas de capacité réelle. Alors il y avait une perte de temps et d’argent et une aggravation des maladies courantes qui peuvent être évités par une simple éducation sanitaire. Après la construction du dispensaire, les malades y viennent même avec une participation symbolique. Les divers types de soins sont assurés : consultation, traitement et consultation pré et post natale. Les masses abandonnent peu à peu les guérisseurs traditionnels. Sur le plan culturel, l’ouverture de l’intelligence entraîne le détachement au mode de vie traditionnel. Les malgaches respectent les us et coutumes. La plupart des paysans sont traditionalistes, les normes d’action, les modèles de comportement, ils les cherchent toujours dans les coutumes ancestrales. A noter que toutes les coutumes malgaches ne sont pas mauvaises en elles-mêmes. Certaines occasionnent des dépenses énormes l’exemple en est l’exhumation. Les tabous sont aussi une partie intégrante de la personnalité malgache : jour de travail tabou, tabou alimentaire, des animaux et plantes interdits à l’élevage et à la culture. On croit que les grêles tombent, la pluie sera suspendue si on transgresse ces tabous. Le tabou empêcherait les paysans à adopter le progrès technique 29 . Celui-ci est qualifié comme un frein socio - culturel. Autrefois, à Ifanja, on n’a pas pu travailler au mardi et au jeudi. Mais pour les paysans, un jour chômé entraîne la perte. A cause du désarroi, ils ont respecté toujours ces tabous. Grâce à l’animation et aux diverses formations, nombreux sont convaincus d’abandonner ces us et tabous, en plus il y a des collaborations avec les « fifohazana » qui prêche l’Evangile. De nos jours, un grand nombre des paysans réfléchissent avant de faire quelque chose, et ils osent laisser le mode de vie et les coutumes qui ne portent pas d’intérêts ou ne visent pas le développement. La vulgarisation donne une aide psychologique dont le groupement a besoin lorsque celui-ci doit prendre des décisions tendant à réviser sa conception générale du monde.

VIII.2 – LES IMPACTS ÉCONOMIQUES : En parlant de conséquences économiques, on doit voir l’évolution de la production, de la distribution, et de la consommation. La croissance économique est l’accroissement de richesses produite dans une région au cours d’une période. Il est le plus souvent exprimé en

29 RAZAFIMPAHANANA Bertin (1982), Le paysan malagasy , Antananarivo. P.38

80 taux de croissance de la production d’une période par rapport à la production de la période précédente 30 . Le SAF/FJKM fait partie dans les premiers organismes de développement œuvrant à Ifanja. Il est seulement initiateur, éducateur, facilitateur pour les activités de développement. Il veut mesurer l’impact direct sur la population concernée. A cette fin, il collabore avec les communautés de base et des institutions privées ou publiques, locales ou extérieures, ayant les mêmes visions de développement par la responsabilisation et la méthode participative. Leur propre rôle est complémentaire et subsidiaire. L’objectif principal est de promouvoir mutuellement les compétences. Heureusement, les autres organismes interviennent aussi et continuent les mêmes activités en particulier sur l’Adduction en Eau Potable avec CARITAS, PAAP, FIKRIFAMA. D’autres assurent la formation technique.

VIII.2.1 – ACCROISSEMENT DE LA PRODUCTION : La production est l’activité qui conduit à la création de richesses. C’est l’ensemble des biens créés au cours d’une période par individu, par une association de paysans. La façon de produire a des répercussions considérables sur l’ensemble de la vie sociale. La production comprend des biens destinés à satisfaire directement des besoins humains (nourriture, matériaux,…). Pour consommer, il faut produire. On ne peut pas parler d’un développement, s’il n’y a pas d’accroissement de la production. L’application des instructions apportées par des techniciens assure l’accroissement de la production. Cela entraîne la réduction de la pauvreté. L’aide aux paysans ne vise pas seulement à se contenter de la culture de subsistance. La présence d’une unité de vulgarisation est extrêmement importante pour encourager les agriculteurs et les soutenir dans l’adoption de technologie moderne, le Système de Riziculture Intensive est un exemple. Plus la vulgarisation est présente dans une communauté, plus les agriculteurs adoptent les nouvelles techniques, plus les paysans cultivent la terre en suivant les techniques du SRI, et moins il y a de risque qu’ils abandonnent 31 (Moser, 2002) Le SAF/FJKM doit assister le groupement créé. Mais quelques groupements sont déjà dissouts. En tant qu’initiateur, il soutient la création de groupement qui accomplit ses activités. Il donne franchement des conseils pour vaincre la pauvreté. Au début, il a donné ou

30 Dorosh P et al. (2003 ). Moteurs économiques pour la réduction de la pauvreté à Madagascar . INSTAT Antananarivo. P.41

31 Moser

81 emprunté des fonds de démarrage au groupement. Malheureusement, d’autres ne respectent pas les conditions, l’égoïsme tient encore sa place, la corruption existe, certains ne veulent pas quitter leurs mauvaises habitudes et ne changent pas de mentalité. Pourtant, cette situation ne fait pas reculer le SAF/FJKM. Par contre, les groupements sérieux voient le succès. Tel est le groupement Aina qui a déjà 25 tonnes de riz. Il a toujours confiance aux services du SAF/FJKM. Alors les membres de ce groupement ne connaissent plus aucune période difficile dans l’année. En effet, il y a une évolution sur le travail en groupe et sur la gestion du grenier et même sur la gestion familiale. Ils connaissent ce dont ils ont besoin, ils sont capables gérer et maîtriser leurs patrimoines Alors, leur niveau de vie s’élèvent, ils deviennent moins délinquants, la pauvreté réduit. On reconnaît aussi les faiblesses du SAF/FJKM à travers l’insuffisance d’assistance et du suivi évaluation. Il se contente seulement de la création de groupement, mais la relation ne continue pas. Il ne contacte guère le groupement créé. Et la vie en groupe n’est pas bien maîtrisé. Il faut assister le groupement des paysans. L’évaluation est un outil souvent négligé, mais elle est utilisée à des fins de justification ou de contrôle. Elle est une phase essentielle, à la fois quantitative et qualitative. Ayant soin de mesurer les réalisations, leur impact et leur efficience, elle doit aussi apprécier si la démarche de développement envisagée est bien à l’origine des actions de développement. Alors il a comme devoir de surveiller les groupements créés, faire le suivi et évaluation des actions réalisés. Il a commis une erreur. Donc, la part de non-réussite vient aussi du SAF/FJKM. C’est pour cela que certains groupements connaissent de difficulté et sont dissouts. Pour assurer la réussite des interventions en vue de réduire la pauvreté, il est important de continuer à écouter directement les pauvres, de telle sorte qu’ils soient impliqués dans un processus réellement participatif. Malgré cela, des réussites sont remarqués, ces travaux effectués ont des impacts palpables sur le développement du périmètre d’Ifanja.  Grâce à l’appui technique pour l’amélioration de l’agriculture , les paysans collaborant avec le SAF/FJKM trouvent l’accroissement les rendements de produits agricoles. Autrefois, les paysans ont produit au plus 3 tonnes par hectare et actuellement certains obtiennent 6 tonnes avec les techniques de production améliorées : l’utilisation de la semence améliorée, la pratique de la fertilisation, l’emploi des équipements agricoles et des produits phytosanitaires. Les thèmes appris lors de la vulgarisation n’exigent de la part des paysans que la rentabilisation de la main d’œuvre familiale ou celle de l’entraide ou le recours à la main d’œuvre salariée

82 leur adoption est susceptible d’apporter un surplus de production non négligeable. Les résultats de la vulgarisation, quoique loin d’être satisfaisante peuvent être considérés comme positifs. Bien que l’encadrement des agriculteurs tienne une place importante dans le processus du développement. Les principes d’intensification de la riziculture sont maintenant bien connus et appliqués, ils permettent d’améliorer considérablement les rendements et sans doute de les doubler. Les paysans pratiquent actuellement des cultures contre saison qui donnent des meilleurs rendements comme les pommes de terres, … La culture de contre saison apporte non seulement des revenus supplémentaires aux paysans mais aussi permet d’augmenter le rendement de la riziculture par la production d’arrière effet. Pourtant, les paysans connaissent des difficultés sur la pratique des nouvelles techniques. Le SRI par exemple nécessite plus de temps de travaux et exige en outre une gestion plus rigoureuse. Ce qui induit chez certains paysans un relatif jugement à un mode de culture difficilement praticable.  La maîtrise de l’eau pose un sérieux problème dans ce marais. Cela exige l’irrigation . Les travaux de maintenance effectués sur les infrastructures agricoles sont nécessaires en vue d’une pérennisation des activités liées à l’agriculture. Ces infrastructures d’irrigation font partie intégrante des moyens de production que les paysans devraient valoriser davantage. Les canaux d’irrigation qui draine une superficie 50 hectares environ de Mananimora aident beaucoup les paysans de ce village pour améliorer les rendements. Il diminue les travaux manuels des gens, diminue aussi les dépenses, l’eau est suffisante voire abondante lors d’un cyclone, elle peut déborder. Malheureusement, seul le village de Mananimora gagne l’avantage de ces canaux, et l’eau ne va pas plus loin. Alors les gens ont réclament l’extension de ces canaux jusqu’à Sarobaratra. La capacité de drainage est également cruciale en riziculture irriguée. Les paysans de Mananimora peuvent récolter deux fois par an. La maîtrise de la production s’est accrue par une meilleure maîtrise de l’eau. L’accès aux infrastructures d’irrigation améliorée pourrait être un moyen de réduction des risques de production dans l’agriculture irriguée. Partout, la maîtrise de l’eau est indispensable. Les contraintes techniques et économiques peuvent être dominés par les paysans, et éventuellement être réaménagées, en contrepartie d’une sécurisation des récoltes.  Concernant l’élevage, les maladies des animaux diminuent, car les paysans commencent à vacciner les volailles, les bœufs, les porcs. Parfois au mois de Septembre et Octobre sévissent les maladies avicoles (peste aviaire) ou « barika »,

83 avec les vaccins les maladies ne touchent pas les animaux. Et le SAF/FJKM met en priorité la vaccination pour diminuer la mortalité des animaux. Ainsi, les paysans font soigner les animaux, et ils ne se contentent plus des traitements traditionnels mais ils vont chez les vétérinaires.  La création des Activités Génératrices des Revenus a résolu les problèmes d’approvisionnement. Le SAF/FJKM a cherché la mise en place de la vérité des prix. Cela corrige la mentalité des profiteurs et attire les autres de faire ce genre d’emploi. Par conséquent, le nombre d’épicerie augmente peu à peu. Les épiciers s’intéressent surtout aux PPN. Actuellement, le SAF/FJKM fait de petite quincaillerie à Sanganoro pour aider les paysans aux travaux de construction, parce qu’il n’existe pas de quincaillerie professionnelle à Ifanja (voir photo n°12). Alors, Les paysans ne doivent pas se déplacer à Analavory pour acheter un sac de ciment, des chaux grasses, des pointes, …

Photo n° 12 : Quincaillerie su SAF/FJKM à Sanganoro

Source : Auteur Cette quincaillerie aides les paysans pour la construction des habitats. Il n’y a pas des quincailleries professionnelles à Ifanja. En tant qu’il est petit, il existe seulement des petites matériels comme les pointes, les ciments, les chaux grasses, …  L’existence des décortiqueries assiste beaucoup les paysans. Actuellement, il y a 8 usines de décorticage à Ifanja. L’un d’entre eux appartient au SAF/FJKM, il est la deuxième usine installée. Le temps de décorticage diminue, car le décorticage

84 traditionnel fait perdre beaucoup de temps et d’énergie, car après avoir travaillé dans les champs, on reste au mortier. Les paysans doivent avoir le temps pour se reposer ou pour se trouver d’autres occupations. Le décorticage en machine est intéressant. Les riz sont bien décortiqués, les sons sont bien poudrés pour les animaux. La variation des prix attire les clients.  Les progrès techniques qui accroissent la productivité de la terre sont essentiels à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté. Ils sont aussi nécessaires à la conservation des ressources naturelles. La gestion de l’environnement ne peut être traitée séparément du développement. L’ensemble des actions de développement est désormais formulé et suivi en prenant en compte la dimension environnementale. L’augmentation du reboisement est le résultat des éducations environnementales et de l’investissement en pépinières. Les paysans commencent à reboiser, sur les versants. Le reboisement protège la terre contre l’érosion et l’ensablement des rizières. L’expansion du reboisement chez les communautés bénéficiaires peut diminuer les feux de brousse. Les cultures sur tanety sont parfois brûlées et les paysans sont démotivés. C’est pourquoi ils s’intéressent au reboisement communautaire ou particulier autour de leurs champs pour protéger rizières contre l’ensablement. Si les collines ne sont pas protégées, l’érosion se produit rapidement en direction des rizières et cela aura effet négatif sur l’accroissement de rendement. Mais à partir de 2002, il y a des applications strictes des lois, il y a aussi des compétitions entre les communes. Ces compétitions récompensent les communes dans lesquelles on constate moins des feux de brousse. Les paysans vont déployer l’effort, et il y a une diminution des feux de brousses. Ils participent activement à la recherche des solutions sur les problèmes de l’environnement, ils ont la responsabilité, de l’identification, de la réalisation de l’action et y contribuent d’une façon effective avec leurs ressources propres. Le but est d’augmenter les rendements agricoles. Le maintien ou l’amélioration de la fertilité des rizières dépendra étroitement de la salubrité des bassins versants qui les dominent, il en est de même pour la pérennisation des sources qui conditionnent la réussite de la riziculture. Un effet immédiat sur l’expansion du reboisement chez les communautés bénéficiaires est la diminution des feux de brousse. L’exploitation des sols nécessite une lutte incessante pour la conservation et la restauration, ce qui suppose l’interdiction, voire l’éradication des feux de brousse, le reboisement, la mise au point de procédés destinés à freiner le rythme d’érosion, le développement de pratiques

85 culturales non érosives (cultures en courbes de niveau). Les amendements et la fertilisation doivent également intervenir massivement.  L’existence de Grenier communautaire assiste les paysans, et permet de subvenir aux besoins pendant les périodes de soudure. Des paysans ont pu se constituer un stock de riz pour 2 à 3 ans.

VIII.2.2 – LA FACILITE DE LA DISTRIBUTION ET DE LA CONSOMMATION : Les produits sont distribués. Il faut avoir des astuces semblables aux distributions des produits. Le transport des produits nécessite le bon état des infrastructures routières.  Si la piste est praticable, les récoltes sont évacuées facilement et arrivent parfaitement aux lieux d’approvisionnements. Les véhicules ou les camions n’auront plus du mal à collecter les produits, on a vu l’équilibre entre la production et la consommation. Les techniciens de l’agriculture et de l’élevage viennent couramment pour donner des formations et des appuis aux paysans. Et même les bailleurs de fonds viennent observer les travaux qu’ils vont soutenir. Après la réhabilitation de piste entre Manimora et Fialofa, les paysans des deux villages obtiennent des avantages pour sortir les haricots verts. Actuellement l’entreprise LECOFRUIT coopère avec ces paysans, il donne des semences d’haricots à cultiver par les paysans. Cette entreprise achète et collecte les produits, c’est-à-dire il ramasse directement au champ et transporte ces produits. LECOFRUIT n’autorise pas strictement les paysans de cultiver ces types d’haricots aux autres champs 32 . Il faut cueillir les haricots verts, il ne faut pas attendre jusqu’aux haricots secs. L’amélioration de cette piste attire les techniciens, les opérateurs, les investisseurs de collaborer avec les paysans. Cette zone pourrait produire une gamme de produits alimentaires susceptibles de constituer une nourriture équilibrée pour ses populations, à condition de favoriser leur circulation par l’amélioration des infrastructures routières. Prendre connaissance des réalités dans le domaine du transport et comprendre les effets de l’éloignement sur l’agriculture et la pauvreté du milieu rural sont essentiel dans l’établissement d’une politique de développement rural 33 . Le coût élevé du transport fait pression sur les activités économiques et sur l’accès aux services sociaux. Économiquement parlant, le mauvais état des routes impose les taxations élevées en détriment des ménages des zones

32 Com. pers 33 Stifel D., D. Minten et P. Dorosh (2003). Transportation coasts agricultural productivity: implantation of isolation for rural poverty in Madagascar. MSSD, Discussion Paper

86 reculées 34 . Les investissements routiers auraient pour effet de diminuer le coût des intrants agricoles, et d’augmenter leur utilisation ainsi que les prix aux producteurs. La réhabilitation des pistes crée aussi des emplois pour les gens de la campagne puisque les travaux de constructions se font par le système HIMO. L’accessibilité aux marchés devient facile. Malheureusement, les nombreuses charrettes détruisent les pistes. Mais l’État encourage actuellement l’utilisation des pneumatiques pour les charrettes. Quelques paysans d’Ifanja possèdent déjà ces types de charrettes.  L’adduction d’eau potable est indispensable à la campagne. De nos jours l’adduction l’alimentation en eau potable est une politique générale de l’État .Le Gouvernement a déjà pris des mesures dans ce sens, par la mise en place d’un cadre légal devant aboutir à une reforme organisationnelle permettant la participation accrue et effective du secteur privé, des ONG et surtout des bénéficiaires, l'instauration de l'Autorité Nationale de l'Eau et de l'Assainissement et l’élaboration des textes d'applications du Code de l'Eau. Pour le secteur eau potable, les objectifs fixés par le Gouvernement sont d’atteindre d’ici 2015 80% d’accès en milieu rural et 100% en milieu urbain. L’État met en place le Ministère de l’Eau. L’accès à l’eau potable est l’élément essentiel de la santé. Grâce au temps économisé par la proximité de l’eau et la revalorisation de l’esprit de groupe, d’autres activités économiques (cultures maraîchères, petit élevage,…) ou sociales (hygiène et assainissement) en résultent. Les gens ne sont pas obligés d’aller plus loin pour chercher de l’eau. L’eau qui vient de source naturelle donne la bonne santé. L’objectif global est d’accroître rapidement les proportions de population ayant accès à des services efficaces et durables pour l’eau potable et l’assainissement.

IX – LE BILAN ET LES PERSPECTIVES D’AVENIR DU PROJET : Pour résoudre la problématique présentée par la présente étude il vaut mieux faire un bilan

34 Krugman P. (1999). Development, geography, and economic theory. MIT Press : Cambridge, p.31

87 IX.1 – LE BILAN : Dans l’étude nous avons constaté que le périmètre d’Ifanja a de potentialité naturelle, d’une qualité d’environnements physiques propices aux activités agricoles. Il est même un grenier de la région Itasy. Mais la majorité des gens locaux sont encore pauvres. Les conditions naturelles favorables à l’exploitation agricole attirent les personnes migrées. Ils sont arrivés non seulement pour l’espace « terre », mais aussi pour la qualité des sols.. D’après nos observations, si Ifanja est bien aménagé, il peut être le troisième grenier de Madagascar après Alaotra et Marovoay. Pourtant les potentialités naturelles ne suffisent pas il faut aussi des aménagements Compte tenu de la nature de sol étudié antérieurement, il nous paraît souhaitable de choisir les cultures suivantes : - En saison de pluies, on pratiquera la culture de riz sur toute la zone à aménager - En saison sèche, on y pratiquera des cultures pluviales surtout le haricot et la pomme de terre. Notons que les autres cultures pluviales (maïs, manioc, arachide, …) ne seront que des activités secondaires. Le degré d’instruction est généralement bas, alors les paysans pratiquent les techniques traditionnelles qui ne donnent pas de bons rendements. Les paysans ont besoin d’un transfert de connaissance, de compétence sur l’aménagement de territoire, l’accroissement de production, gestion de leurs biens et patrimoines, l’organisation de la vie quotidienne. Cela fait partie des interventions des organismes de développement. En somme Ifanja présente des atouts et des faiblesses. Nous allons les énumérer comme suit : Les atouts sont : - Potentialité hydrographique importante - Pédologie et climatologie favorable aux cultures contre saison - Disponibilité d’une source thermale - Existence du site touristique du Lac Mandetika Et les faiblesses sont : - Attribution des terres où l’immatriculation et le cadastre demeurent inconnus. Le système foncier reste un frein au développement. Actuellement l’installation du guichet foncier essaiera de résoudre ce problème. - Inondation et ensablement des rizières

88 - Fréquences des feux de brousses. Face à cela, le SAF/FJKM arrive à Ifanja pour résoudre ces problèmes et aide les paysans pour faire les actions de développement dans cette zone. Selon son but de développer et chercher l’avantage de tous. Il s’est mis à l’œuvre à Ifanja depuis 1988, il a essayé de réduire les tares pesant sur le monde rural. Sa zone d’intervention est comprise dans la région Itasy, Synode Régionale Miarinarivo. Négliger le périmètre d’Ifanja serait une erreur d’appréciation pour l’Eglise. En plus des efforts déployés par les autorités locales et du pouvoir central, d’autres activités privées sont entreprises en faveur des habitants. Le développement rural est la base de développement tel qu’il a été énoncé dans l’Engagement 4 du Madagasikara Am-Perin’asa. Le SAF/FJKM est spécialisé dans le domaine de développement rural . Il soutient des initiatives et les efforts qui visent la promotion des groupes de populations nécessiteuses sans discrimination aucune, ainsi que leur intégration dans la vie économique, culturelle et politique du pays. A Ifanja, il travaille avec 7 groupements situés dans 2 communes : Anosibe et Sarobaratra. Les paysans qui travaillent avec le SAF/FJKM obtiennent des privilèges, même s’il n’arrive pas à la satisfaction totale. L’effort est orienté vers la vulgarisation de thèmes simples, non seulement à la portée des paysans mais également susceptibles d’apporter des résultats tangibles. L’intervention d’autres organismes ou des projets est également constatée tels que SAHA, PAAP, et aussi l’Église Luthérienne. Comme tous les organismes, le SAF/FJKM ne travaille ni avec un individu ni avec une famille, mais ils travaillent toujours avec des groupements ou des associations paysannes, car les interventions visent toujours le développement de tous. Il est donc indispensable aux paysans de collectiviser, de créer des associations. Or, l’abandon de la coopération suisse à Madagascar pose des problèmes au SAF/FJKM. Elle a été un de leurs principaux partenaires financiers. Alors le SAF/FJKM est obligé de chercher d’autres collaborations si on veut satisfaire les communautés de base dans les milieux défavorisés de l’Ile. Actuellement, le SAF/FJKM est un partenaire (stratégique ou prestataire) du PSDR 35 . . Le SAF/FJKM essaie de remédier aux problèmes des paysans par les fonctions suivantes : - Assurer la réalisation des sous-projets des composantes : activités agricoles, activités extra agricoles, appui aux organisations paysannes

35 Com. Pers.

89 - informer et communiquer au PSDR - proposer un planning d’exécution des sous projets (de l’identification à la réception) - assurer l’établissement des accords de financement de sous projets et l’ouverture des comptes bancaires au nom des bénéficiaires - assurer l’encadrement technique et socio - organisationnel des groupements paysans, assister les communautés bénéficiaires dans l’exécution des sous projets et à tenir une comptabilité respectant les procédures du PSDR - participer au suivi évaluation des sous projets et élaborer un rapport mensuel pour le PSDR - accepter de la part du PSDR la réalisation d’un audit financier et technique. On peut dire que les interventions du SAF/FJKM ont des impacts évidents au développement d’Ifanja et dans certaines zones d’interventions.

IX.2 – LES PERSPECTIVES D’AVENIR DU PROJET : Aujourd’hui, la pauvreté constitue un défi à relever. La pauvreté est en quelque sorte un état d'asservissement et de frustration dans lequel se trouve une personne partiellement ou totalement dépourvue de moyens d'existence durables et qui se voit exclue de la jouissance des fruits de la croissance. Le phénomène de pauvreté sévit avec acuité sur la grande majorité de la population. La pauvreté est un phénomène dont l’acuité est plus ressentie en milieu rural avec 85% des pauvres. Ils sont en général issus des ménages dont les chefs sont des petits exploitants agricoles. Une baisse générale de productivité agricole ajoutée à l’éclosion démographique a fait qu’un fort pourcentage de la population ne peut pas garantir un minimum essentiel pour sa survie. Le programme des Nations Unies pour le Développement a projeté de réduire à moitié la pauvreté d’ici l’an 2015. L’absence de stratégies d’ensemble en matière de développement et de protection sociale ou l’inefficacité de celles qui ont pu être menées jusqu’ici ont eu des retombées négatives. Cette situation oblige le SAF/FJKM à réagir et à adopter des stratégies radicales qui soient capables de résoudre au plus vite, au mieux et de façon durable, la problématique de la pauvreté et celle du développement dans son ensemble. Trois programmes, objet de la partie précédente, ont été retenus pour accueillir les différentes actions. Les potentialités sont énormes à Ifanja, mais la campagne vit dans une situation de pauvreté. Il attend les acteurs de développement car les villageois ne savent pas ce qu’ils font.

90 L’espoir repose sur les interventions des organismes ou des projets. Actuellement, L’État malgache encourage le Partenariat Public Privé (3P). Il sera nécessaire de mettre sur pied des mécanismes spécifiques permettant l’articulation des actions de l’Etat et celles du secteur privé. Le secteur privé étant le moteur de la croissance économique, deux facteurs influencent principalement leur investissement, à savoir un cadre plus incitatif et sécurisant et des infrastructures adéquates. Le développement du secteur privé se fera dans le cadre d’une bonne synergie du Partenariat Public-Privé (PPP) et la mise en place de pôle de développement économique. Les objectifs de croissance économique et la réduction de la pauvreté sont cependant tributaires des performances du secteur de développement rural. L’Eglise est comprise dans le secteur privé. Le partenariat Église – État n’est pas une nouvelle chose, mais c’était une réalité habituelle. Il est devenu une source de débats depuis l’avènement de l’actuel régime. L’Église et l’État sont deux institutions différentes qui ont leurs propres missions qui sont quand même complémentaires. L’Église peut participer au développement, elle ne se contente pas seulement de l’édification spirituelle. Elle peut conseiller l’État, elle peut créer le service de développement économique et social. La combinaison des forces pourra favoriser une réduction appréciable de la pauvreté. On a vu ce phénomène à Madagascar depuis l’entrée des missionnaires au XIX ème siècle au temps de Radama I, l’Église actuelle ne fait que suivre la voie. C’est pour cela que le pouvoir actuel encourage le partenariat Église – État. Alors, la FJKM a créé le département de développement, afin d’améliorer le niveau de vie des masses paysannes. Dans les campagnes, l’Église est la plus proche des paysans. Il est indispensable de donner aux paysans des conseils et informations techniques sur l’investissement matériel, financier. C’est pourquoi les paysans s’ouvrent et évoluent dans tous les domaines. Pour ce faire, il faut avoir des bonnes stratégies de persuasion car les ruraux ont leurs habitudes, leurs coutumes, et leurs us. Le but est le développement de tous. Le SAF/FJKM participe en grande partie à l’appui des paysans. Son intervention a des effets positifs sur la vie des populations surtout celle des paysans groupés qui collaborent avec lui. Suite à l’évolution de l’encadrement, on envisagera un rythme d’évolution des rendements. Étant donné que la vulgarisation des techniques améliorées est difficilement assimilée par les paysans, il est normal de prévoir une lente progression des rendements de culture. La sensibilisation au niveau de ces paysans insiste sur 2 points : - suggérer aux groupements de ne pas ériger un système interne avec le schéma patron/salarié, - et la nécessité de savoir gérer les activités de production et la commercialisation.

91 Pour améliorer la productivité agricole et réduire la pauvreté, les interventions nécessaires à Ifanja comportent principalement :  Un développement du secteur agricole. Le principe émerge de l’analyse des opportunités, des atouts et contraintes de cette zone consistant à admettre que l’avenir agricole constitue une donnée durable autour de laquelle devront se greffer les stratégies et actions de développement. Il s’agit pour ce faire d’intensifier l’activité agricole en augmentant les rendements, de mener un effort de diversification des cultures. Le développement de technologie agricole plus productive peut résister aux chocs naturels et lui rend plus accessible aux pauvres 36 . Cela vise l’intensification de la riziculture, le développement de la culture de contre saison sur rizière, la diversification des cultures à haute valeur ajoutée et autant que possible, à cycle court et à débouché sûr, tout en protégeant l’environnement. Il faudrait augmenter la production agricole. La faiblesse de la production agricole est due à l’utilisation des techniques rudimentaires. Ce sont des techniques traditionnelles fixées depuis deux siècles environs. L’augmentation de la production et partant la diversification des sources et l'augmentation des revenus des producteurs et ceux des exportateurs, sera opérée par le développement, l’intensification et la diversification des productions dans les filières porteuses (élevage, forêt, pêche, fruits et légumes,…). Afin de parvenir à un développement efficace du secteur, l'appui à l'organisation et à la professionnalisation des producteurs est important par l'incitation à la constitution des groupements pour en faire des partenaires de la dynamique de développement rural.  Une amélioration et valorisation de l’élevage à savoir amélioration des espèces, formation des éleveurs et sensibilisation pour l’économie de marché, vulgarisation de l’élevage, la sécurité rurale sont des éléments majeurs du secteur. Les maladies animales et les problèmes d’ordre phytosanitaire figurent parmi les causes majeures de l’insécurité alimentaire. La lutte contre l'insécurité alimentaire constitue un objectif majeur.  Un encouragement du développement des activités secondaires génératrices de revenus (artisanat, filières des produits forestiers non ligneux, tourisme, pêche, autres) est un appui aux populations démunies.  Une mise en place d’un système permanent d’Information – Éducation – Communication constitue la voie de réflexion permanente imposée aux différents acteurs du monde rural. Ces trois volets sont indispensables et indissociables.

36 Jean Claude RANDRIANARISOA, Lalaina RANDRIANARISON, Agriculture , Pauvreté rurale et politiques économiques à Madagascar . Edité par Bart Minten, page 67

92  Une sécurisation foncière car la terre est au centre sinon la principale problématique de la pauvreté en milieu rural. L’accès à la terre devient de plus en plus difficile. Sa répartition est inégale, et moins les ménages disposent de terre, plus accentuée est la pauvreté. La sécurisation foncière est un préalable nécessaire à de nombreuses actions tendant en particulier vers une gestion pérenne des aménagements hydro agricoles et environnementaux.  Avec les divers organismes intervenant en milieu rural, les départements ministériels (forêts, élevage, agriculture, environnement, recherche) cherchent à développer des solutions alternatives acceptables pour les agriculteurs habitués au brûlis forestier (tavy) et pour les éleveurs accoutumés aux feux de pâturage. L’objectif est de les détourner de ces pratiques au profit d’autres activités et de les orienter vers des techniques culturales alternatives, y compris les pratiques traditionnelles améliorées : jachère améliorée, techniques agro-écologiques (semis direct, zéro labour, cultures sous couverture végétale,…), riziculture améliorée ou intensive,… En milieu rural, la population est fortement dépendante de l’agriculture pour assurer leur survie. L’impact de la dégradation des sols combiné avec les effets des fluctuations des prix induit une diminution de la productivité agricole, entraînant une baisse constante des revenus et accentuant encore plus la paupérisation de la population agricole. Cet état de pauvreté encourage le défrichement des nouvelles zones forestières, occasionnant une destruction des ressources naturelles. De telles situations rendent l’économie rurale vulnérable aux ralentissements de l’économie globale. En matière de reboisement, le décret d’application, relative au reboisement prévoit des mesures incitatives (foncières, techniques, financières) qui consistent à octroyer des avantages en nature aux opérateurs de reboisement et pépiniéristes.  L’amélioration de l’infrastructure routière réduit les coûts de transaction sur les marchés. Le phénomène d’enclavement accroît très fortement la pauvreté aussi bien en termes de taux que d’intensité. L'impraticabilité des axes de desserte, notamment des pistes rurales, handicape les zones de production et pénalise ainsi la rémunération des productions rurales. En outre, l'approvisionnement en intrants, en matériels et en produits de première nécessité en est entravé. Plus les zones sont enclavées, plus la pauvreté s’aggrave. Alors que la disponibilité d’une route en milieu rural favorise l’augmentation de la productivité et donc l’amélioration du niveau de vie des ménages ruraux. L’accès aux voies de communication libère les paysans de leur isolement et leur permet de progresser sur le plan technologique. Ainsi la stabilité des approvisionnements doit-elle être assurée aussi bien dans l'espace que dans le temps .

93 Tous sont des acteurs de développement, le partenariat est indispensable pour le développement. L’intervention au développement du périmètre d’Ifanja est encouragée aux différents projets et des Organisations. Si les paysans sont assistés, on assurera l’aboutissement au développement durable.

94 En conclusion de la troisième partie, nous dirons que les paysans vivent dans la pauvreté. Vivre à la campagne ne signifie pas vivre dans la pauvreté. La pauvreté n’est pas une obligation. Il faut vaincre la pauvreté, et cela n’est pas devoir d’un seul. La solidarité est exigée, il faut combiner les forces dans la société. La religion constitue l’un des fondements d’une société civile qui pourrait lutter contre l’austérité. Le pouvoir actuel implique l’Eglise de faire des actions de développement. Mais il faut remarquer que l’Eglise et l’Etat sont des institutions propres et ne sauraient être confondues, mais les collaborations sont possibles dans le domaine social et économique. L’engagement social est omniprésent dans l’Eglise. L’Eglise FJKM a créé le SAF pour participer au développement. Il cherche les lieux pour mettre son Unité d’Intervention. En effet, il travaille à Ifanja, et les populations bénéficient des avantages générés par le SAF/FJKM. Pour aboutir à un développement rapide et durable, tout un chacun est sollicité à bien appliquer les instructions par les techniciens spécialisés.

95

CONCLUSION

96 CONCLUSION

Nous avons essayé de développer le thème : « Espace géographique et interventions du SAF/FJKM : l’exemple du marais d’Ifanja, Région Itasy ». Tout au long de notre étude, nous avons constaté que la plaine d’Ifanja possède des ressources naturelles favorables à savoir la potentialité hydrographique importante, la pédologie et la climatologie favorable aux cultures contre saison, la disponibilité d’une source thermale et l’existence du site touristique du Lac Mandetika. Les sols offrent les conditions agro-climatiques propices à une gamme variée de culture. Mais la dénudation totale du versant entraîne non seulement l’existence des points de crues, souvent à l’origine des débordements de Bizy et Kotombolo, mais aussi l’ensablement des ouvrages d’art existants et des rizières en aval. L’attribution des terres pose aussi des problèmes la propriété foncière est encore timide ni cadastre ni titre. Le système foncier reste un frein au développement. Les feux de brousses sont fréquents. Ifanja présentait à l’origine une double orientation économique : la production rizicole pour la consommation, et l’élevage à l’origine d’un commerce de bovins. L’importance des certaines productions est accrue suite à l’extension des surfaces cultivées notamment en riz, à l’arrivée de plusieurs centaines des migrants. La pratique de l’Agriculture est l’activité la plus importante et plus de 80 % de la population sont des agriculteurs. L’agriculture joue un rôle important dans la vie économique d’Ifanja mais la production à outrance reste utopique. La riziculture constitue la base de l’activité agricole. Le riz est cultivé à la fois sur des terres argileuses et alluvionnaires, dès lors que les conditions d’alimentation en eau sont suffisantes. Les techniques de culture du riz restent encore dans une large mesure très traditionnelle et l’emploi d’intrants peu développé . Les cultures pluviales sont pratiquées soit autour des cases (manioc principalement et bambara) où elles profitent d’une fumure organique abondante. L’élevage ne représente qu’une activité secondaire mais il est étroitement associé à l’agriculture. Les oiseaux de basse cours sont élevés pour la consommation familiale, les bovins pour les travaux de terre. L’élevage porcin est répandu, les animaux sont généralement parqués de façon permanente et les produits de l’agriculture servent à leur alimentation. L’élevage est en général semi-extensif où les animaux sont élevés pour la fabrication du fumier et la traction de matériels agricoles. Les différentes épizooties qui parasitent la quasi- totalité du cheptel constituent actuellement une menace pour le développement de cette activité. L’insuffisance de points de vente de produits vétérinaires ainsi que le coût des traitements réduisent les possibilités des éleveurs de soigner leur bétail. Il faut déployer

97 beaucoup d’efforts pour augmenter la production. Les atouts restent cependant importants, si l’agriculture ne décroît pas encore son potentiel. Les activités annexes sont peu développées. La pêche aide à améliorer l’alimentation de la population et lui procure en même temps un appoint monétaire. La production artisanale reste faible, elle sert seulement aux besoins de la famille : nattes, chapeaux, bêches, … L’absence de structures d’encadrement pour l’artisanat et les orientations économiques non adaptées ont considérablement affecté cette prédisposition. Le marché hebdomadaire de Sanganoro se tient tous les samedis : son rôle est important en ce qui concerne les échanges internes de la zone, c’est aussi le point de collecte des produits. La réhabilitation des route entre Fialofa, Sanganoro à Analavory attire les taxis brousses et les camions des collecteurs pour assurer les transports des produits. Divers services et organismes interviennent à Ifanja. Ainsi, l’observation lointaine de ce périmètre est insuffisante. Les paysans ne savent guère les façons d’accroître les produits, la gestion des récoltes et des biens, l’amélioration du niveau de vie, le développement de la société. Ils nécessitent de l’aide et de l’appui des techniciens, des organismes, et tous les acteurs de développement afin de changer le comportement, la gestion de l’exploitation, la nécessité de constituer une épargne pour financer les investissements futurs. Le développement d’une localité comme Ifanja a besoin d’acteurs motivés et suffisamment outillés pour pouvoir offrir un service d’appui efficace à qui des clients paysans en ont confiance à travers les différentes actions à mener sur le terrain. Le SAF/FJKM a joué ce rôle qu’il a plus ou moins rempli devant des producteurs à la fois attentistes et responsables. Certains points méritent d’être repris dans les interventions du SAF/FJKM à Ifanja: - Une bonne campagne de sensibilisation des paysans serait nécessaire pour l’organisation de l’espace. Une vulgarisation adéquate des techniques culturales semble souhaitable (emploi de fumure, utilisation des produits phytosanitaires, mécanisation du matériel de production). Il faut donc attacher une grande importance à la formation des vulgarisateurs, pour qu’ils puissent à leur tour transmettre leurs connaissances (notamment l’objectif à atteindre pour le rendement). La descente sur terrain est l’occasion d’expliquer les avantages aux paysans. - L’opération de reboisement des versants nous paraît indispensable, et il appartient aux responsables des projets et des organismes de trouver les moyens de mise en œuvre. Le SAF/FJKM participe activement à cette opération. Il aide les paysans par la distribution des pépinières. On observe actuellement des versants et des alentours des hameaux reboisés.

98 L’objectif global de toute action environnementale demeure dans le cadre du développement, la préservation des facteurs naturels par l’exploitation rationnelle de ressources car un développement ne peut pas se passer d’une protection de l’environnement. - La réhabilitation de piste entre Mananimora et Fialofa assure une meilleure évacuation des produits provenant des villages environnants, réduit les coûts de transaction sur les marchés. Les problèmes d'enclavement et d’inaccessibilité physique restent un des facteurs centraux et déterminants de l’évolution de l’économie. L’insuffisance de l’infrastructure routière contribue fortement à l’aggravation de la pauvreté. L’existence des voies de communications encourage les paysans à accroître la production. Elles permettent d’augmenter les prix d’achat aux producteurs et d’écouler facilement les produits. Pour aboutir au développement, il faut résoudre le problème d’enclavement. L’effort de réhabilitation et de production des infrastructures de transport et de communication permettant aux flux internes et externes à cette zone de se dérouler dans les meilleures conditions. De ce fait, les échanges et les transactions connaîtront un essor particulier. - Une meilleure valorisation des ressources humaines est importante. L’amélioration de santé, l’acquisition de la bonne gestion des équipements et médicaments sont concrétisées. L’existence du Dispensaire ISALAMA est très évidente à Ifanja à cause de son confort, la compétence du médecin, l’acquisition des divers médicaments. L’amélioration de la capacité de la population et donc de leur savoir-faire, et de leur capacité contributive à travers l’augmentation des revenus ainsi que de leur capacité « physique » à travers un état sanitaire décent est une solution incontournable, l’augmentation du savoir-faire des producteurs. La généralisation de l’accès à l’eau potable par la construction de bornes fontaines est accomplie. Les eaux potables de bornes fontaines du SAF/FJKM sont en bonnes qualités. La mise en place des disciplines entraîne la dureté des infrastructures. On observe que les maladies contagieuses diminuent à partir des installations des bornes fontaines. - Une population homogène au sein d’une association ou coopérative serait souhaitable, car il faut que les paysans eux-mêmes soient les responsables directs de leur évolution et de leur organisation. En effet, cette organisation leur permet d’assurer la pérennité des ouvrages d’une part (entretien des réseaux, engazonnement des digues…) et de pratiquer un mode de production collectif d’autre part (collecte et écoulement des produits). C’est pour cela que le SAF/FJKM encourage la création de groupement pour avoir des avantages communs. Le but est le développement de tout le monde. Les paysans groupés n’ont vu pas la perte.

99 L’intervention des Organismes a permis d’améliorer le sort des populations 37 . Elles ont surtout des difficultés pour reproduire à une échelle significative des résultats partiels. Elles ne constituent donc pas la nouvelle panacée pour le développement rural, elles peuvent certes tenir une place intéressante dans une approche de développement local d’autant que nombre de leurs principes – au moins théoriques – convergent avec ceux de l’État aujourd’hui (appuis aux organisations paysannes) et répondent aux aspirations de la population. Le développement n’est pas seulement le devoir d’un seul. En effet, tout privé et publique devraient apporter sa contribution pour atteindre les objectifs du millénaire. Alors le partenariat Église - État est encouragé. Le SAF/FJKM travaille au nom de l’Eglise. Il intervient à Ifanja pour le développement, et il met des objets concrets dans cette zone. Le SAF/FJKM désire avoir un impact direct sur la population concernée. Il faut continuer ses interventions. Plusieurs paysans attendent encore des conseils, des aides. On espère le développement durable du périmètre d’Ifanja si le SAF/FJKM améliore son travail. Pourtant, il ne peut pas ambitionner d’agir seul le développement. Il ne donne que des conseils et des suggestions pour améliorer le niveau de vie des paysans. Son propre rôle est complémentaire et subsidiaire. Alors, il collabore avec les communautés de base et des institutions privées ou publiques, locales ou extérieures, ayant les mêmes visions de développement par la responsabilisation et la méthode participative. L’objectif principal est de promouvoir mutuellement les compétences. Le développement ne va très loin que si tous travaillent ensemble et descendent sur le terrain. Prendre les mesures adéquates représente le seul moyen d’arriver au développement rapide et durable de ce périmètre. Travailler ensemble, c’est la réussite. En définitive, nous espérons que notre travail puisse servir de base de départ et de continuation sur les recherches à venir concernant le marais d’Ifanja, la région Itasy et son influence sur les zones limitrophes.

37 Groupe de Travail Coopération Française, Les interventions en milieu rural , Principes et approche méthodologique, Ministère de la coopération et de développement, 1989. P.89

100 BIBLIOGRAPHIE

I - OUVRAGES GÉNÉRAUX : 1. Banque Mondiale (2003). Revue de secteur agricole et de l’environnement. 2. Commune Rurale Sarobaratra (2006), Programme Communale de Développement , Sarobaratra. 3. Dorosh P., S. Haggblade, C. Lungren, T. RAZAFIMANANTENA et Z. RANDRIAMIARANA (2003), Moteurs économiques pour la réduction de la pauvreté à Madagascar. INSTAT Antananarivo 4. Groupe de Travail Coopération Française (1989), Les interventions en milieu rural , Principes et approche méthodologique, Ministère de la coopération et de développement,. 5. KOECHLIN J., GILLAUMET J.L. et MORAT P. (1974) – Flore et végétation de Madagascar. 687p 6. Jean Claude RANDRIANARISOA, Lalaina RANDRIANARISON (2004) Agriculture, Pauvreté rurale et politiques économiques à Madagascar . Edité par Bart Minten, 107 pages 7. Jean Robert (1983), Géographie , Editions Nathan Tours. 8. Krugman P (1999), Development, geography, and economic theory . MIT Press : Cambridge 9. Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et de la Pêche, Unité de politique de développement rural (UPDR), (2003) Monographie de la région d’Antananarivo (Imerina central et Itasy) . Antananarivo. 10. Ministère, de l’Economie et du Finance et du Budget, (2004), Monographie de la Commune rurale Sarobaratra-Ifanja , Antananarivo 11. Ministère, de l’Economie et du Finance et du Budget, (2004), Monographie de la Commune rurale Anosibe-Ifanja , Antananarivo 12. Primature (1999), Situation de l’avancement de processus de préparation du Plan d’Action de Développement Rural (PADR). Antananarivo 13. RAZAFIMPAHANANA Bertin (1982), Le paysan malagasy , 104 pages Antananarivo. 14. Roubaud F (1997), « La question rizicole à Madagascar », Economie de Madagascar, volume II. 15. Stifel D., D. Minten et P. Dorosh (2003), Transportation coasts agricultural productivity: implantation of isolation for rural poverty in Madagascar . MSSD, Discussion Paper.

101 16. Vaduz, J. Cramer. + Institut de Recherche Agronomique à Madagascar (1988), Étude pédologique des marais d’Ifanja.

II - OUVRAGES SPÉCIALISÉS : 17. Action des Eglises protestantes de la Suisse, Action de Carême des Catholiques Suisses (1998), Evangélisation et Développement , Edition : Pain pour le prochain , 111 pages 18. Janine, Brémond, J.F. Couet, M. M Salort (2003), Dictionnaire de l’essentiel en économie . Edition LIRIS 19. FJKM, Département pour le Développement (1989), Adduction d’eau Potable , TP FJKM, Imarivolanitra 20. FJKM, Département pour le Développement (1989), ISALAMA , TP FJKM, Imarivolanitra 21. SAF/FJKM (1994), Célébration de son XXème anniversaire , TP FJKM Imarivolanitra 22. SAF/FJKM (1998), Ny FJKM sy ny Asa Fampandrosoana , TP FJKM

III - REVUES ET JOURNAUX : 23. Dans le Média demain 24. Gazety Mpanolotsaina publiés par FJKM 25. Gazety TSIRY publiés par le SAF/FJKM 26. Journal le QUOTIDIEN 27. Journal MARTURIA VAVOLOMBELONA 28. Revue de l’Océan Indien

IV - SITES WEB : 29. http://www.foibefjkm.mg 30. http://www.itasy.gov.mg 31. http://www.madagascar.gov.mg/MAP 32. http://www.topchrétien.com

102 GLOSSAIRE

Agriculture améliorée : activité supposant une amélioration des systèmes agricoles tout en considérant la préservation de la qualité du sol à partir des systèmes traditionnels. Approche genre : approche considérant l’équitable des deux sexes dans tout le processus de développement (identification – conception – planification – réalisation – décisions – évaluation – partage des bénéfices) Bénéficiaires : Individu ou groupe d’individus participant et recevant des avantages des appuis aux activités de développement Couche défavorisée : Population n’ayant pas accès facile aux opportunités de développement Département : Ramification du bureau central de la FJKM. Par opposition aux sections qui sont des associations instaurées et travaillant au sein et pour chaque paroisse, les départements et projets de la FJKM sont des missions destinées à travailler en dehors des quatre mûrs de l’Église Groupement : Association bénéficiaire des appuis du SAF/FJKM, possédant un bureau (président, secrétaire, trésorier, …) et des documents officiels d’existence (Procès-verbal de constitution, statut, règlement intérieur et contrat de collaboration) et de projets (MARP, PCD et PCA). Méthode Accélérée de recherche participative (MARP) : Méthodologie de travail pour servir d’outil aux communautés de base dans l’analyse de leurs conditions socio- économiques. C’est à partir du MARP que les groupements proposent les activités à réaliser avec le SAF/FJKM Plan Communautaire d’Action (PCA) : Plan de réalisation d’une activité déterminant les matériaux : matériels, les coûts (contributions locales et subventions extérieurs), les responsables et les temps de réalisation pour chaque tâche. Plan Communautaire de Développement (PCD) : Liste priorisée des opportunités avancées d’une façon participative par une communauté après le classement des problèmes communs. Pharmacie Communautaire Villageoise (PCV) : Pharmacie à médicaments essentiels gérée par un groupement. Il doit toujours être sous autorisation et supervision d’un dispensaire. Pharmacie Villageoise : Pharmacie à médicaments essentiels gérée par le SAF/FJKM Synode National : Assemblée générale ou réunion qui a lieu tous les quatre ans. Prendre les décisions sur différents sujets-points importants et des questions des solutions à des problèmes pour les quatre prochaines années de la FJKM.

103 TABLE DES ILLUSTRATIONS Pages LISTE DES CARTES Carte n°1 : Milieu physique du marais d’Ifanja 16 LISTE DES CROQUIS Croquis n°1 : Localisation de la zone d’étude 7 Croquis n°2 : Ifanja dans la région Itasy 8 Croquis n°4 : Formation géologique 14 Croquis n°5 : Terroir agricole au village de Mananimora 24 Croquis n°5 : Dispersion de travaux réalisés par le SAF/FJKM à Ifanja 75 LISTE DES FIGURES Figure n° 1 : Courbe ombrothermique 12 LISTE DES SCHEMAS Figure n° 1 : Organigramme de la FJKM 33 Figure n° 2 : Organigramme du SAF/FJKM 34 LISTE DES TABLEAUX Tableau n° 1 : Précipitation et température 11 Tableau n° 2 : Nombre de population de deux communes 17 Tableau n° 3 : Rendements des produits agricoles 21 Tableau n° 4 : Récapitulatif des travaux réalisés par le SAF/FJKM à Ifanja 71 Tableau n° 5 : Nombre des bornes fontaines 73 Tableau n° 6 : Les groupements 76 LISTE DES PHOTOGRAPHIES Photo n° 1 : Les « bararata » dans le marais d’Ifanja 15 Photo n° 2 : Cultures d’oignons et d’haricots verts à Mananimora 23 Photo n° 3 : Bâtiment du SAF/FJKM à Sanganoro Ifanja 48 Photo n° 4 : Une Borne fontaine du SAF/FJKM à Sanganoro 51 Photo n° 5 : Piste réhabilitée reliant Mananimora et Fialofa 53 Photo n° 6 : Curage d’un canal d’irrigation à Mananimora 55 Photo n°7 : Décortiquerie du SAF/FJKM à Sanganoro 58 Photo n° 8 : « Sompitra Fitsinjo » à Mananimora 60 Photo n° 9 : Pépinière à Sanganoro 64 Photo n°10 : Dispensaire du SAF/FJKM à IFANJA 67

104 Photo n° 11 : Madame Rasoa présidente du groupement AINA et les riz stockés 77 Photo n° 12 : Quincaillerie su SAF/FJKM à Sanganoro 84

105 LISTE DES ACRONYMES ARM : Alliance Reformée Mondiale CCPREAS : Cellule de Coordination des Projets de Relance Économique et d’Actions Sociales CWM: Council for World Mission Com. Pers: Communication Personnel FID : Fonds d’Intervention pour le Développement ICCO : Comité Hollandais inter – églises de Coordination de Projet de Développement INSTAT : Institut National de la Statistique MAP : Madagasikara AmPerinasa ou Madagascar Action Plan MFM : Fonds Madagascar en Angleterre Obs. Pers : Observation Personnel ONG : Organisation Non Gouvernemental PAM: Programme Alimentaire Mondial PCUSA: Presbyterian Church in United State of America PNUD : Programme des Nations Unies pour le développement PSDR : Projet de Soutient au Développement Rural SAF/FJKM : Sampan’asa Fampandrosoana/ Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara SE/CNLS : Secrétariat Exécutif / Comité National du Lutte contre le Sida SRI : Système de Riziculture Intensive UNICEF : Fonds des Nation Unies pour l’Enfance UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la Population

106

ANNEXES

107 ANNEXE 1

QUI EST LE SAF/FJKM ?

 Il est le département pour le Développement de l’Église de Jésus-Christ à Madagascar.

Son but, selon le slogan biblique « Chercher l’avantage du plus grand nombre » (I

Corinthiens 10.33), est de contribuer à l’amélioration des conditions d’existence des

couches défavorisées par le développement communautaire.

 Il est spécialisé dans le domaine du développement rural. Il soutient des initiatives et les

efforts qui visent la promotion des groupes nécessiteux de la population sans

discrimination aucune, ainsi que leur intégration dans la vie économique, culturelle et

politique du pays.

 Il contribue à l’amélioration durable des conditions de vie sociales, écologiques et

économiques en proposant des mesures de promotions concrètes, en servant

d’intermédiaire pour l’échange de contacts et de connaissance et en diffusant les

expériences positives du savoir local et moderne.

 Il désire avoir un impact sur la population concernée. A cette fin, il collabore avec les

communautés de base et des institutions privées ou publiques, locales ou extérieures,

ayant les mêmes visions de développement par la responsabilisation et la méthode

participative. Son propre rôle est complémentaire et subsidiaire. L’objectif principal est

de promouvoir mutuellement les compétences.

 Il s’efforce et de développer continuellement ses propres connaissances de manière

ciblée. Ses domaines de compétences actuelles sont les microprojets communautaires en

Agriculture, Élevage, Environnement, Activités Génératrices de Revenu, Santé,

Microréalisation, Éducation, Formation/Production et Aide Humanitaire ainsi que la

promotion des capacités personnelles et institutionnelles.

 Il travaille principalement dans les contrées où il peut associer ses connaissances

professionnelles, ses expériences socioculturelles et les zones synodales de la FJKM.

Géographiquement, les 21 régions d’actions, où ses cadres résident en permanence, sont

réparties un peu partout à Madagascar.

FJKM – DEVELOPPEMENT, Rapport d’avancement 1999.

108 ANNEXE II

 Pour toute action de développement du SAF, la source c’est l’Église, la FJKM en l’occurrence ; d’où l’emblème en « ALOALO » de FJKM  L’Église a créé le SAF : son service de développement qui avait et a toujours branche principale d’activité : la production agricole, symbolisée par le riz : une panicule  Le SAF se met à la disposition des populations pour appuyer des actions diversifiées de développement répondant à chaque contexte du milieu, à la seule condition que l’action soit et initiée par une population organisée : le groupement  Dans tous les cas, la protection et l’amélioration de l’Environnement constitue une préoccupation particulière : l’arbre  L’intérêt personnel ou familial passe par l’intérêt communautaire ; ceci est en concordance avec la Parole Sainte « chercher le bien être du plus grand nombre » (I Cor. 10.33)

109 TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS ...... 1 RESUME ...... 2 SOMMAIRE ...... …3 INTRODUCTION ...... 5 PREMIÈRE PARTIE : LES PARTICULARITES ET LES POTENTIALITES GEOGRAPHIQUES DU PERIMETRE D’IFANJA ...... 10 Chapitre I – L’ENVIRONNEMENT PHYSIQUE, FAVORABLE A L ’ AMENAGEMENT ET A L’EXPLOITATION ...... 10 I.1 – Le relief et l’hydrographie ...... 10 I.2 – Le climat tropical d’altitude ...... 11 I.3 – Des sols ferralitiques plus ou moins fertiles ...... 12 I.4 – Les formations géologiques ...... 13 I.5 – Les formations végétales ...... 15 Chapitre II – L’ENVIRONNEMENT HUMAIN AVEC UNE POPULATION COMPOSEE DES MIGRANTS 17 II.1 – Le bref historique ...... 17 II.2 – La démographie ...... 17 II.3 – L’aperçu ethnographique et activité socio-économique ...... 17 II.4 – Le niveau d’instruction ...... 18 II.4 – Le niveau d’instruction ...... 19 II.5 – Les problèmes humains ...... 19 Chapitre III – L’ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE CONSTITUANT UNE ZONE A VOCATION AGRICOLE ...... 19 III.1 – L’agriculture ...... 20 III.1.1 - La riziculture ...... 20 III.1.2 - Les cultures pluviales ...... 21 III.1.3- Les caractéristiques de système agricole particulier ...... 21 III.2 –L’Élevage ...... 25 III.3 – Les activités annexes ...... 26 III.3.1 – L’exploitation forestière ...... 26 III.3.2 – Les activités de la pêche ...... 26 III.3.3 – L’artisanat ...... 26 III.3.4 – Le travail salarié ...... 27 III.4 – Le marché et les voies de communication ...... 27

110

III.5 - Les Organismes d’Interventions ...... 28 DEUXIÈME PARTIE : L’INTÉGRATION DES INTERVENTIONS DU SAF/FJKM DANS LE PÉRIMÈTRE D’IFANJA ...... 31 Chapitre IV - LE SAF/FJKM, ORGANISME ŒUVRANT POUR LE DEVELOPPEMENT ...... 32 IV.1 – L’historique et l’évolution ...... 33 IV.2 – Le But et les objectifs ...... 35 IV.3 – Les Stratégies transversales ...... 35 IV.3.1 – L’Approche communautaire ...... 35 IV.3.2 – L’Intégration des activités ...... 36 IV.3.3 –L’Information – Education- Communication ...... 36 IV.3.4 – L’Intégration des femmes et des jeunes ...... 36 IV.3.5 – Le Durabilité écologique ...... 37 IV.3.6 – Le Durabilité économique ...... 37

IV.4 – LES SERVICES ...... 38 IV.4.1 – Le Développement rural ...... 38 IV.4.2 – La Santé ...... 39 IV.4.3 – Les Infrastructures ...... 41 IV.4.4 – Le Projet Secours d’urgence ...... 42 IV.5 – Les Partenaires ...... 43 Chapitre V- L’ARRIVEE DU SAF/FJKM A IFANJA ...... 45 V.1 – Les Raisons d’intervention ...... 45 V.2 – Les Activités inaugurales ...... 47 Chapitre VI - LES REALISATIONS DU SAF/FJKM À IFANJA ...... 48 VI.1 – Le Programme de microréalisation ...... 49 VI.1.1 - L’adduction d’Eau Potable ...... 49 VI.1.2 – La réhabilitation de piste en terre ...... 51 VI.1.3 – L’entretien de réseaux hydro agricoles ...... 53 VI.2 – Le Programme d’auto - promotion rurale ...... 55 VI.2.1 – L’Appui aux activités de production ...... 55 VI.2.1.1 – L’amélioration de l’agriculture ...... 55 VI.2.1.2 – La décortiquerie ...... 57 VI.2.1.3 - Le grenier Communautaire ...... 59 VI.2.1.4 – L’Amélioration de l’élevage ...... 60 VI.2.2 – L’Appui à la conservation et à la restauration de l’environnement ...... 61

111 VI.3 – Le Programme de santé ...... 64 VI.3.1 – La Protection ...... 65 VI.3.2 – La Médication ...... 65 VI.3.3 – L’Animation ...... 66 TROISIÈME PARTIE : LES IMPACTS DES INTERVENTIONS DU SAF/FJKM SUR LE DEVELOPPEMENT DE PERIMETRE D’IFANJA ...... 69 Chapitre VII – LES RESULTATS OBTENUS ...... 70 VII.1 – Les travaux réalisés ...... 70 VII.2 – Le dynamisme des groupements ...... 76

CHAPITRE VIII – LES IMPACTS SOCIO-CULTURELS ET ECONOMIQUES ...... 78 VIII.1 – Les impacts socioculturels ...... 78 VIII.2 – Les impacts économiques ...... 80

VIII.2.1 – L’Accroissement de la production ...... 81 VIII.2.2 – La Facilité de la distribution et de la consommation ...... 86 Chapitre IX – LE BILAN ET LES PERSPECTIVES D’AVENIR DU PROJET ...... 87 IX.1 – Le Bilan ...... 88 IX.2 – Les Perspectives d’avenir du projet ...... 90 CONCLUSION ...... 97 BIBLIOGRAPHIE ...... 101 GLOSSAIRE ...... 103 TABLE DES ILLUSTRATIONS ...... 104 LISTE DES ACRONYMES ...... 106 ANNEXES ...... 108

TABLE DE MATIERES ...... 110

112