Ouest- 16/12/1990 Alain Girard

Future autoroute des estuaires

Rennes accepte le tracé dans la forêt

A leur tour, les élus rennais ont donné un avis favorable pour que la 12, entre et Fougères, soit changée en autoroute. Quelques réserves sont toutefois exprimées, concernant l’impact sur le milieu forestier et la nécessité de revoir tous les schémas de déplacement à l'est et au nord-est de l'agglomération

Ouverture européenne oblige, le projet de route des estuaires se précise autour de Rennes. Lundi 17, l'axe vers Nantes comprendra 10 kilomètres de voie express de plus, avec la mise en service de la déviation de Chartres. L’année 1991 s’annonce décisive pour le choix du tracé de la future autoroute entre Rennes et Avranches.

Actuellement, après avoir étudié diverses variantes, les techniciens en soumettent une aux élus des communes concernées.

L'autoroute contournerait Thorigné-Fouillard par le nord avant de reprendre l’actuel tracé de la nationale 12 jusqu’à jusqu'à Saint-Marc-sur-Couesnon. Elle bifurquerait alors vers le nord, direction Saint-Etienne-en-Coglès et Saint-James. Les échangeurs seraient plus rares à Thorigné (uniquement sortie vers Fougères à Liffré, Saint-Aubin-du-Cormier, Saint-Marc, Saint-Etienne et Saint-James).

Plus près de Fougères.

Réunis lundi soir, les élus rennais ont donné un avis favorable à cette proposition près. Afin de « soutenir les préoccupations de Fougères », il se sont exprimés pour une solution passant plus près de cette ville, avec un échangeur à la porte de Romagné.

Surtout, les conseillers rennais ont émis des réserves en ce qui concerne la traversée de la forêt entre Thorigné et Liffré : « la variante proposée est la moins traumatisante pour la forêt. Toutefois, dans le cadre de l’étude détaillée, des simulations d’aménagement devront être présentées de façon à mieux cerner l’impact de l’autoroute sur la forêt. » Autre préoccupation : « Que soit engagée au plus vite une réflexion approfondie sur le réseau appelé à structurer l’agglomération rennaise à l’approche immédiat de notre ville. »

L'autoroute ne servira plus que les grands trafics, le plus proche échangeur après la rocade nord-est se trouvant à Liffré. Toute la circulation entre la ville et ses communes, périphériques ainsi qu’en la ville et !a forêt est à repenser.

Les verts contre Ces réserves exprimées, presque tous les élus se sont retrouvés pour approuver le dossier. Yves Pottier (R.P.R.) a salué «la chance que représente cette réalisation pour le développement de cette région ».

1 De son côté, Francis Battais (M.R.G. et apparentés) a insisté sur « un choix très important fait ce soir. Il ne concerne pas directement notre ville mais constitue un geste de solidarité envers Fougères. »

Seuls les Verts ont voté contre le projet, après que leur positionnent ait été donnée par Anaïg Hache. « Développer l’axe des estuaires est nécessaire, a-t-elle estimé. Cependant faut-il le faire par la création d’une autoroute ? Nous ne souhaitons pas voir une augmentation du trafic poids lourd, choix qui est implicitement fait par la création de l’autoroute ».

Les Verts s'appuient sur une statistique : « En Ile-de-France quand l’activité croît de 3%, le trafic poids lourd augmente de 17 %. »

Il est vrai qu'entre l'Europe du nord, la Grande-Bretagne et l’Espagne, la route des estuaires aura une rivale : la liaison (autoroutière elle aussi mais à péage) -Le Mans-Tours. Cette dernière sera plus directe quand l’autre sera gratuite. Difficile de savoir quels seront les choix des transporteurs quand tout ceci sera réalité : aux environs de 1998.

Le tracé de l'autoroute des estuaires, tel qu'il est préconisé par les élus de Rennes et de la région fougeraise. Pour l’instant, le «fuseau" fait encore un kilomètre de large. Il sera ramené à 300 mètres avant l’enquête publique prévue début 1992..

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