<<

LeMonde Job: WMQ1506--0001-0 WAS LMQ1506-1 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 11:16 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0283 Lcp: 196 CMYK

TÉLÉVISION, RADIO b TELEVISION a RADIO ̄ MULTIMEDIA CINÉMA ALLEMAGNE Un CD-ROM « Un héros très Le berceau très bon joueur MULTIMÉDIA discret », des radios de Jacques Audiard. jeunes. de Scrabble et patient Une comédie Page 26 pédagogue. Page 36 dramatique sur le mensonge avec Mathieu Kassovitz. Page 22

a Enquêtes Etats-Unis : et filatures sur le Net Aux Etats-Unis, Internet brise le tabou de la vie privée. Des sites regroupent les informations confidentielles sur les personnes, recueillies auprès d’organismes officiels et de sources Internet détective diverses. On peut aussi, moyennant finances, s’attacher les services de cyberdétectives qui iront chercher dans les recoins du Net tous les détails sur a l’intimité des individus. Pages 32 et 33 La télé remplit Nucléaire : des rems Foot : et des hommes la télévision remplit les stades Opérations à haut risque, mesures On pouvait craindre que le nouveau de protection contre l’irradiation, service de paiement à la séance ait conditions de travail dans les zones une influence néfaste sur contaminées ; « La Marche la fréquentation des stades. Après du siècle », en partenariat une année de « pay per view » avec Le Monde, ouvre le dossier sur CanalSatellite, il n’en est rien,

les stades de foot des « nomades de l’atome ». Page 4 TF 1 au contraire... Pages 2 et 3

SEMAINE DU 16 AU 22 JUIN 1997

CINQUANTE-TROISIÈME ANNÉE – No 16293 – 7,50 F DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

Le Salon MM. Chirac et Jospin cherchent ensemble Le gouvernement du Bourget une réponse à l’intransigeance allemande souhaite a Le président Après l’échec du sommet de Poitiers, le chef de l’Etat réunit les ministres en charge de l’Europe un délai de la République LE PRÉSIDENT de la Répu- l’une sur la politique de l’emploi, pour réexaminer blique devait réunir, samedi l’autre sur le « pôle politique » a inauguré l’exposition 14 juin à l’Elysée, Lionel Jospin et censées faire pendant à la Banque les ministres concernés par le dos- centrale européenne. Pour que le le dossier du GAN aéronautique sier, pour préciser la position de la conseil européen ne se termine avant le conseil européen pas par un échec, les chefs d’Etat L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE du a d’Amsterdam, lundi et mardi. et de gouvernement devront trou- GAN, prévue le 30 juin, et qui de- et l’industrie C’est la première fois qu’une telle ver un langage commun entre la vait adopter les comptes 1996 de- réunion des personnalités en proposition de la présidence néer- vrait être repoussée. Didier Pfeif- américaine dominent charge de la politique étrangère landaise, qui ne va pas assez loin fer, le président de l’assureur française est annoncée en période selon le gouvernement de Lionel public, en accord avec le ministre le secteur de cohabitation. Jospin, et le projet de texte fran- de l’économie, demandera au Vendredi, le sommet franco-al- çais, qui « égratigne » le pacte de conseil d’administration, mardi a lemand de Poitiers n’avait pas per- stabilité, ce que les Allemands re- 17 juin, de l’autoriser à faire les dé- Airbus élargit mis de dégager un accord sur les fusent d’accepter. marches nécessaires. Dans un textes réclamés par le nouveau Le conseil européen d’Amster- communiqué publié vendredi, sa gamme gouvernement de gauche et visant dam devrait, par ailleurs, mettre Bercy justifie ce report par la né- à équilibrer le pacte de stabilité et un terme à la conférence intergou- cessité de « mener à bien les dis- a de croissance adopté au sommet vernementale en approuvant les cussions avec la Commission euro- Les Européens de Dublin, en décembre 1996, projets de révision du traité de péenne en vue de l’approbation du pour accompagner la monnaie Maastricht. Le texte présenté par plan de restructuration ». Le sauve- ressuscitent ATR unique. les Pays-Bas fait encore l’objet de tage du GAN, qui a perdu 5,7 mil- Dans ses entretiens séparés avec quelques discussions, mais son liards de francs en 1996, nécessite a puis avec le pre- adoption ne devrait pas poser de une aide de 20 milliards de francs La justice belge lève mier ministre, le chancelier Kohl a problèmes insurmontables, tout le – chiffre repris par Bercy dans son nettement marqué les limites au- monde s’étant fait à l’idée que la communiqué – qui doit être ap- le mandat d’arrêt delà desquelles il n’est pas prêt à réforme des institutions euro- prouvée par Bruxelles et par le aller : pas de nouveaux critères de péennes mérite d’être remise en Parlement. Ce report ne préjuge contre Serge Dassault convergence, pas de compétences chantier avant que l’Union ac- pas de la décision du gouverne- supplémentaires pour les institu- mentaires pour des programmes social dans le traité de Maastricht, cepte de nouveaux membres. ment sur la privatisation du GAN. Lire pages 14 à 16, 28 tions européennes en matière de soutien conjoncturel. les Quinze pourraient adopter, à et notre éditorial page 13 d’emploi, pas de dépenses supplé- Outre l’intégration d’un chapitre Amsterdam, deux résolutions, Lire page 2 Lire page 17

a Négociations Le patron d’Elf est invité à « planter sa moustiquaire » au Gabon Des aliments au Congo « CETTE HISTOIRE D’ELF, de crabes et de des attaques concernant le président d’Elf sèche. Et si Philippe aime ça, il peut chasser le Le président Lissouba et son prédéces- homards commence à m’échauffer les oreilles. (Philippe Jaffré) et celui d’Elf Gabon (André buffle à Wonga Wongué ou bien le potamo- « beauté-santé » seur Sassou Nguesso ont accepté de se Bon, c’est vrai, j’ai piqué une colère contre les Tarallo). Mais ces piques ont failli aussi chère à la réserve du petit Luango... » Le lec- journalistes parisiens, ceux qui copinent avec « mouiller notre “présida” en le mêlant à leur teur n’est pas convaincu ? L’éditorialiste en LES EXPERTS en marke- rencontrer pour mettre fin aux affron- les Yvon, les Loïk et les Gaël, ceux qui lancent panier de crabes », écrit Makaya en connais- rajoute : « En tout cas, il est le bienvenu chez a ting leur ont trouvé un tements qui opposent à Brazzaville les informations juteuses pour mobiliser cette sance de cause... nous... Je veux dire : chez lui. » La conclusion nom : les « alicaments ». Œufs, leurs partisans respectifs. p. 4 juge (que je ne connaissais ni d’Eva ni L’alerte a été chaude, mais, à en croire est sans appel : « Et que les mauvaises langues yaourts, bonbons, sodas surenri- d’Adam). Elle n’a toujours pas pigé qu’on la l’éditorialiste, tout cela est terminé et mérite arrêtent d’incinérer (d’insinuer, toi aussi !) que chis de vitamines, de sels miné- manipule de A à Z à coups de “révélations” au passage une bonne leçon de dignité. le “présida” l’a interdit de séjour au Gabon à raux, d’acides gras, d’extraits de choisies. » Ainsi parle Makaya dans sa célèbre « Nous, les Gabonais, on a notre fierté, on cri- travers “mes saintes écritures”. » plantes... Ces nouveaux produits a Le pétrole rubrique « Pour moi quoi... » publiée dans tique notre chef entre nous, au corps de garde, Simultanément, Elf – c’est une première – ne font pas que nourrir, mais pré- L’Union, le principal quotidien gabonais. face à face. Mais si un type arrive d’un autre annonçait que M. Jaffré avait « été longue- tendent soigner, redonner forme contre les Indiens La charge est violente, même outrancière, village et se met à vipérer (vitupérer, toi aus- ment reçu le 12 juin à Libreville par Omar Bon- et beauté. Depuis quelques mois, Les U’Was, indigènes de Colombie, et serait traitée par l’indifférence si derrière si !), c’est toute la tribu qui se dresse pour laver go [et que] l’entretien s’était déroulé dans un leurs ventes augmentent, et les in- luttent pour que le sous-sol de leur ce pseudonyme ne se cachait le président du l’affront. » Elf et le Gabon signent leur ré- climat de très grande cordialité ». Omar Bon- dustriels de l’agroalimentaire Gabon, Omar Bongo lui-même. Le chef de conciliation. Omar Bongo est décidé mainte- go se résout à abandonner son ami André Ta- misent sur eux pour développer de terre, qui regorge de pétrole, ne soit l’Etat use régulièrement de ce procédé pour nant à accepter le patron d’Elf, pour lequel il rallo, l’ancien « monsieur Afrique d’Elf » rat- nouveaux marchés. Si leurs vertus pas exploité. p. 10 donner son avis, et le faire savoir aux intéres- n’a jamais débordé d’affection, et il le fait sa- trapé par la justice. Et, surtout, le chef d’Etat supposées n’ont pas été prouvées sés, principalement les Français. Dans son voir. « Philippe Jaffré et les autres pétroliers gabonais et le pétrolier français ressoudent scientifiquement, ces produits édition du 12 juin, Makaya fustige les affaires parisiens peuvent, sans protocole, planter leur leurs liens au moment où la zone est en semblent répondre pour partie à a et célèbre la réconciliation avec Elf, le princi- moustiquaire à Libreville quand ils veulent. On pleine turbulence. Plutôt qu’un mariage de nouvelles préoccupations des FN : l’offensive pal investisseur du pays. « Bon, d’accord, ils a le sens de l’hospitalité, du dialogue, non ? d’amour, c’est une alliance de raison. consommateurs. visaient à l’origine les André, les Philippe, et les Alors on fera la fête à Massanga Bar dans une des « anti-Mégret » autres là », affirme le chroniqueur en parlant chaleur endiablée terrible malgré la saison Dominique Gallois Lire page 8 La défaite du délégué général du Front national aux législatives permet à ses adversaires au sein du parti, opposés à L’arbitre la stratégie d’alliance qu’il préconise, Défendre les emplois de redresser la tête. p. 6 du vin a Adieux à l’opéra de demain, pas d’hier Après quarante ans de carrière triom- LES SALARIÉS qui pleurent, la francs) ou naguère de Gillette, qui phale, la mezzo-soprano américaine Bourse qui rit. Dès qu’une entre- avait fermé son usine d’Annecy, Grace Bumbry monte une dernière fois prise annonce un plan social, son pourtant rentable, à la fin des an- cours de Bourse s’envole, donnant nées 80. Les actionnaires d’Elec- sur scène, à Lyon. p. 25 le sentiment que les financiers trolux, contrairement à ceux de font fortune sur le malheur des sa- Renault et Moulinex, ne sont pas à lariés et de leurs familles. Electro- plaindre : ils ont multiplié leur a lux n’a pas échappé à la règle. mise par 2,5 en cinq ans. Mais La fin Lorsque le groupe d’électroména- faut-il attendre qu’ils soient ruinés ger suédois a annoncé la supres- pour entreprendre des mesures de de l’Algérie française sion de 12 000 emplois et la ferme- redressement ? « On ne va pas at- ROBERT PARKER Le récit des tragiques semaines du ture de 25 usines, l’action s’est tendre de faire des pertes pour se printemps 1962, marquées par le immédiatement envolée de 14 %. restructurer », se défend-on chez LE MONDE VITICOLE craint baroud désespéré de l’OAS. p. 11 Le raisonnement des investisseurs Gillette. ses critiques et, en terre borde- est simple : qui dit moins de sala- Les pouvoirs publics européens, laise, on ne prononce pas son nom riés, dit moins de charges et donc notamment français, tentent de sans trembler. Robert Parker, an- plus de profits. sauver par tous les moyens ces cien avocat américain, est devenu, a Au « Grand Jury » Dans une Europe où le chômage emplois menacés : primes auto- grâce à ses publications, l’arbitre touche plus de 10 % de la popula- mobiles « balladurettes » et « jup- international des débats œnolo- François Bayrou est l’invité du « Grand tion active, les plans sociaux pro- pettes », loi Robien sur la réduc- giques. Il sera encore une fois au Jury RTL - Le Monde », dimanche voquent désormais des levées de tion du temps de travail. centre des conversations lors du 15 juin à 18 h 30. bouclier systématiques. Si l’entre- Economiquement, retarder les Salon Vinexpo, rencontre des opé- prise est au bord du gouffre et doit gains de productivité des entre- rateurs mondiaux du vin, qui se Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, fermer des usines en catastrophe, prises apparaît inefficace et ab- tiendra à partir du lundi 16 et jus- 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 14 KRD ; comme Moulinex et Renault, la di- surde. C’est inefficace parce que qu’au 20 juin à Bordeaux. Espagne, 220 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, rection est accusée de ne pas avoir Renault, Moulinex et Electrolux 400 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, traité les problèmes suffisamment auront toujours devant eux un Lire pages 22 et 23 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; tôt. Lorsque les restructurations Volkswagen, un Seb ou un Whirl- Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 15 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. sont décidées plus en amont et pool pour réaliser ces gains de International ...... 2 Carnet...... 21 que l’entreprise enregistre encore productivité et leur tailler ensuite France ...... 5 Aujourd’hui...... 22 de copieux bénéfices, celle-ci est des croupières. Société ...... 8 Jeux ...... 24 traitée de cynique, à l’image Horizons ...... 10 Météorologie...... 24 d’Electrolux, qui a enregistré en Arnaud Leparmentier Entreprises ...... 14 Culture...... 25 1996 un bénéfice net de 1,85 mil- Placements/marchés 18 Radio-Télévision...... 27 liard de couronnes (1,4 milliard de Lire la suite page 13 LeMonde Job: WMQ1506--0002-0 WAS LMQ1506-2 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 11:13 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0284 Lcp: 196 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997

UNION MONÉTAIRE Les gou- faire accepter par l’Union européenne serait au sommet européen d’Amster- nouvelles compétences à la Commis- M. Jospin et plusieurs membres du vernements français et allemand ne pour faire contrepoids au pacte de dam les 16 et 17 juin. Le chancelier sion de Bruxelles. b D’INTENSES gouvernement ; et la concertation se sont pas parvenus, vendredi 13 juin à stabilité budgétaire. b LES DEUX DÉ- Kohl a précisé publiquement qu’il CONSULTATIONS devaient se pour- poursuit entre les capitales euro- Poitiers, à s’accorder sur le volet so- LÉGATIONS ont néanmoins exprimé s’opposait à de nouvelles dépenses suivre pendant le week-end. Jacques péennes, la Commission et la prési- cial que M. Lionel Jospin souhaite leur espoir qu’un compromis s’impo- communautaires et à l’attribution de Chirac devait recevoir, samedi soir, dence néerlandaise de l’Union. Helmut Kohl définit les limites des concessions possibles à la France Au sommet franco-allemand de Poitiers, le chancelier a exclu toute dépense supplémentaire, tout élargissement des compétences de la Commission et tout infléchissement du pacte de stabilité, face à M. Jospin qui réclame une politique européenne de l’emploi

POITIERS nière presque incantatoire, les di- aussi allemande, il a ajouté : de chômeurs de l’Union euro- de notre envoyé spécial rigeants français et allemands ont « L’idée de dépenser deux fois péenne. Le premier ministre a rap- L’explication a été franche. Les réaffirmé en chœur leur volonté l’argent disponible, c’est fini. » pelé qu’en 1993, les Européens dirigeants allemands ont pu mesu- de régler d’ici à Amsterdam le pro- On se refusait, du côté français, avaient pris « des décisions très im- rer, vendredi 13 juin au Futuro- blème soulevé sur le volet social à dévoiler les détails des proposi- portantes ». Ils avaient alors enté- scope de Poitiers, où se déroulait de l’Union monétaire. Personne tions transmises aux Allemands et riné le Livre blanc de Jacques De- le sommet franco-allemand, la dé- ne veut assumer la responsabilité à la présidence. Lionel Jospin a lors sur l’emploi et accepté le termination du nouveau gouver- de la crise qui suivrait inévitable- réaffirmé qu’il n’était pas question principe du financement de nement français à obtenir des en- ment un échec du sommet d’Ams- de revenir sur les règles de disci- grands réseaux européens, que la gagements substantiels sur la terdam sur ce point. Tandis que pline budgétaire consignées dans Commission n’a pas réussi, en- nature de la coopération écono- les délégations allemande et fran- le pacte de stabilité. Mais il a sou- suite, à faire appliquer. mique entre les pays qui adhére- çaise s’enfournaient dans leur bus ligné qu’on ne peut pas ne pas ront à l’Union monétaire en 1999. pour rentrer chez elles sans perdre prendre en compte les 18 millions Henri de Bresson A Lionel Jospin, qui insiste pour une minute, Dominique Strauss- que la discipline budgétaire au Kahn, le ministre français de sein de la zone euro soit contreba- l’économie, s’est attardé quelques Des divergences tous azimuts lancée par des mesures concrètes instants pour affirmer en français, en faveur de l’emploi, le chance- en allemand, en anglais, sur toutes Sur les autres questions, les réunions entre les ministres ont mon- lier Kohl a fait savoir qu’il y avait les chaînes de télévision du tré plus de divergences que de points d’accord. Le ministre allemand une ligne rouge qu’il ne pouvait monde, que le gouvernement fe- des affaires étrangères, Klaus Kinkel, a jugé inutile une déclaration pas franchir : il ne peut être ques- rait tout pour parvenir à une solu- commune sur le Proche-Orient proposée par la France. En revanche, tion, pour Bonn, ni de dépenses tion. les Français ont renvoyé aux experts un projet de lettre que Bonn nouvelles ni de fixer dans le traité souhaitait adresser à Slobodan Milosevic pour l’inviter à faire pres- des objectifs nouveaux, comme le « PAS DE NOUVEAUX FONDS » sion sur les Serbes de Bosnie, afin qu’ils se montrent plus coopéra- plein emploi. Lors de la conférence de presse, tifs avec la présidence collégiale bosniaque. Après avoir laissé en- Les responsables du gouverne- le chancelier Kohl a eu le mérite tendre qu’elle pourrait soutenir la France dans ses efforts pour ment français devaient se réunir, compromis. D’ici à dimanche, ner des chefs de délégation di- de la clarté : « Hier soir, nous avons l’entrée de la Roumanie dans l’OTAN, l’Allemagne est maintenant samedi à l’Elysée, avec le pré- d’intenses consultations devaient manche soir, parvienne à sceller reçu tard dans la nuit des proposi- influencée par la décision américaine de n’accepter que trois nou- sident de la République pour faire se poursuivre entre les capitales comme prévu les textes précisant tions du gouvernement français. Je veaux membres, tout en voulant laisser la porte ouverte. le point de la rencontre et des dis- européennes. Jacques Delors, qui les règles du jeu de l’Union moné- les ai lues dans l’avion. Nos deux Dans le conflit entre l’Europe et les Etats-Unis sur l’aéronautique, cussions en cours avec les autres entretient un lien privilégié avec le taire, dont le pacte de stabilité. Les pays travaillent pour arriver à un les approches de et de Bonn sont également différentes. Alors capitales. Jacques Chirac, qui a af- chancelier Kohl, devait être en- socialistes français ne peuvent pas degré d’accord le plus grand pos- que la partie française voulait une action convergente pour soutenir firmé à Poitiers que la France était voyé en mission de conciliation au céder sur tout sans perdre leur sible. Mais nous ne voulons pas de la Commission de Bruxelles, M. Kinkel a préféré se lancer dans un engagée par ses décisions prises cours du week-end à Bonn. crédiblité. Lionel Jospin a rappelé nouveaux fonds, pas de nouvelles plaidoyer en faveur de la privatisation d’Airbus. dans le passé, notamment pour le Rien ne dit encore que le conseil à Poitiers qu’il avait un mandat de compétences transférées à Enfin, le ministre a demandé en vain à son collègue français de re- pacte de stabilité, devrait y réaffir- européen d’Amsterdam, les 16 et l’électorat à respecter. Bruxelles. » Tout en affirmant que venir sur la décision de fermer la représentation commerciale de la mer sa volonté de trouver un 17 juin, qui sera précédé d’un dî- Malgré ces difficultés, et de ma- la préoccupation de l’emploi était France à Stuttgart... dans sa circonscription électorale. Le premier ministre marque Les chômeurs-marcheurs sont arrivés à Amsterdam La méthode AMSTERDAM mais quelle aventure ! » Dominick, ces cinq dernières les frontières de la cohabitation de notre correspondant années, n’a connu que des petits boulots à mi-temps. Delors Près de vingt mille personnes étaient attendues, sa- Parti de Tarifa, au sud de l’Espagne, Pierre Oyez, mili- POITIERS importants, des conceptions qui medi 14 juin à Amsterdam, pour une « manifestation tant à l’association Droit au logement, n’avait « ja- de notre envoyé spécial peuvent diverger sur l’action à me- européenne contre le chômage, la pauvreté et l’exclusion mais pris la mesure de l’ampleur des luttes en Europe ». pour sortir Helmut Kohl s’est promis de ne ner », indique l’ancien premier mi- sociale ». Selon les organisateurs, le rassemblement Son meilleur souvenir ? « A Burgos, nous avons partici- jamais écrire ses Mémoires mais il nistre, avant d’ajouter deux pages devait être le point d’orgue venant clore la Marche eu- pé à une manif contre le licenciement d’une trentaine se pourrait bien qu’un jour, quand sur le « consentement mutuel » ou ropéenne des chômeurs, partie le 14 avril de plusieurs d’ouvriers d’une usine de conditionnement de poulets. » d’un « dialogue il aura quitté la chancellerie, il le risque de « conflit majeur ». villes de l’Union, de même que de Sarajevo ou de Tan- Les marcheurs ont investi un supermarché local et ré- commette un article sur la cohabi- Tout l’art de ce sommet a été jus- ger. clamé le boycottage des marchandises de l’usine : «Le tation. L’homme, il est vrai, est un tement, pour les deux têtes de Pour Christophe Aguiton, organisateur français de directeur du supermarché nous a reçus. Le lendemain, de sourds » spécialiste. Non seulement il la l’exécutif français, de montrer qu’il la marche, la manifestation, à deux jours du sommet douze employés ont été réintégrés. » pratique dans sa propre coalition n’y avait pas de divergences sur d’Amsterdam, ne devait pas être la fin, mais le début L’ANCIEN PRÉSIDENT de la avec les libéraux et les sociaux- l’Europe, et sur la conception de la d’un mouvement social européen transversal, réunis- « PRISE DE CONSCIENCE » Commission européenne, Jacques chrétiens bavarois mais il connaît politique en général, tout en fai- sant dans un même réseau syndicalistes et chômeurs. Vendredi, les marcheurs estimaient que « quelque Delors, regrette que le sommet de sur le bout des doigts la cohabita- sant comprendre qu’il y en avait Il explique : « 1997 est un tournant, l’année de l’émer- chose est en train de bouger dans cette Europe qui Poitiers n’ait pas permis de sortir tion à la française. N’est-ce pas la quand même. gence des mouvements sociaux européens, avec le choc compte près de 20 millions de sans-emploi » : les chan- d’un « dialogue de sourds » sur le troisième à laquelle il est involon- Tout au long de la journée, Ca- produit par la fermeture de l’usine Renault de Vilvorde, gements de gouvernements récents en Grande-Bre- pacte de stabilité et la définition tairement associé à travers les rela- therine Colonna, pour l’Elysée, et qui a provoqué une forte mobilisation en France, en Bel- tagne, en France et en Irlande, d’une part, et « la prise d’une approche commune sur l’em- tions franco-allemandes ? Manuel Valls, pour Matignon, ont gique et en Espagne, puis avec les manifestations syndi- de conscience que l’on peut construire une Europe so- ploi. A la veille du sommet d’Ams- Entre 1986 et 1988, il a côtoyé eu la délicate mission de rapporter cales européennes de la fin mai et du début juin, et enfin ciale à condition de faire entendre notre voix, analyse terdam, M. Delors suggère, dans un Jacques Chirac, premier ministre, les positions de leur patron respec- la Marche européenne. » Christophe Aguiton. C’est un fait, les syndicats, qui re- entretien au Monde, quelques mais il a noué, au fil du temps, des tif. « L’entourage » – selon la for- Vendredi après-midi, plusieurs centaines de mar- présentent les salariés dotés d’un boulot, n’ont pas les points de « méthode » afin de sortir liens étroits et chaleureux avec mule consacrée – de M. Chirac a cheurs se sont retrouvés sur la place du Dam. Embras- mêmes intérêts que les associations de chômeurs, qui, de l’impasse. « Il faut, dit-il, François Mitterrand, au côté du- fait savoir que l’entretien du pré- sades, slogans, fatigue, mais le sentiment d’une « mis- justement, en cherchent un. Mais on peut profiter de commencer par inscrire un protocole quel il retrouva Edouard Balladur, sident et de ses collaborateurs avec sion accomplie ». Barbe rousse bien taillée, cheveux l’appel d’air créé par la Marche européenne des chô- de mise en œuvre des articles 102 et premier ministre de 1993 à 1995. le chancelier et les siens avait duré courts et lunettes de soleil, Dominick est parti de Lon- meurs pour créer une structure souple, un réseau défen- 103 du traité de Maastricht [sur la Voici que le schéma de l’exécutif une heure dont cinq minutes de donderry, en Ulster : « Cela fait du bien d’être arrivé », dant des idées communes ». coordination des politiques écono- est inversé : « Jack », comme il a tête-à-tête. « L’entourage » de dit-il, faisant le bilan des menus problèmes rencontrés miques], afin de montrer que cet as- lancé à M. Chirac qui l’attendait M. Jospin a précisé qu’il y avait eu en route : « Une blessure à la cheville, un bus en panne, Alain Franco pect a autant d’importance que le pour l’accueillir au Futuroscope de cinquante minutes de tête-à-tête pacte de stabilité. Deuxièmement, il Poitiers pour le 69e sommet, est de- dans une heure d’entretien. faut doter le traité d’un chapitre sur venu président de la République et Les « proches » de M. Chirac ont l’emploi prévoyant des objectifs ba- le locataire de Matignon est cette insisté sur le fait que le chef de Trois cents économistes ont signé une déclaration lancés, avec processus de surveillance fois un socialiste. La température l’Etat relaie les demandes du pre- multilatérale, évaluation périodique des relations pourrait en être aussi mier ministre auprès des parte- des politiques nationales, et un inversée car « Helmut » n’a pas, naires européens mais que c’est au pour « une politique alternative en Europe » “comité de l’emploi” comparable au avec Lionel Jospin, des rapports de gouvernement de négocier, alors “comité monétaire” qui existe déjà. » même qualité qu’avec « François ». que « les proches » de M. Jospin DANS une déclaration vironnement sont également des services publics ». Souhaitant que « Même Tony Blair peut souscrire à Que pourra donc écrire M. Kohl soulignaient que la donne de poli- commune qu’ils viennent de composantes primordiales de la soit accepté « temporairement des ces deux points », dit Jacques Delors, de notre cohabitation nationale ? Il tique intérieure avait changé de- rendre publique simultanément stabilité économique ». déficits budgétaires importants », qui souligne qu’on ne peut pas tout s’inspirera peut-être de la défini- puis le 1er juin et qu’il fallait dans les quinze pays de l’Union, Les signataires appellent à une ils se déclarent en outre partisans mettre dans un « contrat de ma- tion donnée par son théoricien, prendre en compte les attentes ex- quelque trois cents économistes « renégociation des règles de l’ac- à terme d’un budget communau- riage ». Il faudrait donc adopter par M. Balladur, dans son Dictionnaire primées par l’électorat. Ce duel à du vieux continent, universitaires tuelle construction européenne », taire européen plus conséquent, ailleurs, si besoin à l’occasion d’un de la réforme (Fayard) publié en fleurets mouchetés s’est poursuivi pour la plupart, appellent, à la avec « un assouplissement de la représentant 5 % à 7 % du produit sommet européen spécial, un autre 1992. « Période d’équilibre in- lors de la conférence de presse veille du sommet d’Amsterdam, à politique monétaire, la création intérieur brut de l’Union (contre texte plus conjoncturel, qui débou- commode propre à la VeRépublique : commune tenue par le chancelier, un changement de politique au d’une taxe sur les mouvements de moins de 2 % actuellement). cherait sur « un communiqué qui le président de la République d’une le président et le premier ministre. niveau européen. Constatant que capitaux internationaux, la révi- Les signataires de la déclaration montre qu’on se retrousse les part, la majorité de l’Assemblée na- Animateur de la séance, Jacques « les politiques économiques euro- sion du statut de la banque cen- jugent en définitive que « les manches sur l’emploi et qu’on fait tionale et le premier ministre d’autre Chirac a évoqué des engagements péennes ont asphyxié la croissance trale européenne, la création d’une règles de la construction euro- tout pour stimuler la croissance ». part, mus par des orientations poli- pris pendant la campagne électo- et l’emploi », ces experts pré- institution politique transparente péenne doivent être remises à plat, Dans son discours au congrès du tiques différentes, ont, sur des points rale qui ont fait naître une attente. conisent, dans un texte titré pour « contrôler » la banque, coor- quitte à repousser le calendrier Parti des socialistes européens à Un peu raide, le premier ministre a « plein emploi, cohésion sociale et donner les politiques nationales et prévu pour le passage à la phase 3 Malmö, Jacques Delors avait sou- tenu à marquer les frontières en di- équité » une profonde réorienta- décider de la constitution, du fi- de l’UEM », la création de l’euro haité que l’Union européenne sant que cohabitation ne voulait tion de la construction euro- nancement et de l’affectation d’un donc. Avec « la mise sur pied puisse recourir à l’emprunt pour pas dire fusion. péenne. budget fédéral ». d’une véritable Europe sociale », prendre une initiative communau- Au terme de cet exercice média- Animé en France par l’équipe l’autre piste qu’ils proposent est taire en faveur d’un Etat-membre tique où M. Kohl et M. Jospin ont de l’« Appel des économistes « RÉVISER LE CALENDRIER » celle de la réduction du temps de dans une situation difficile. Il a éga- été plus souvent interrogés que lui, pour sortir de la pensée unique », La mesure la plus urgente est travail. Elle permettrait, esti- lement proposé des mécanismes le président a tenu à délivrer un et notamment par Hoang-Ngoc cependant, à leurs yeux, « d’ac- ment-ils, la création, « selon les institutionnels pour la prise en message dûment préparé. Appe- Liêm, de l’université de Paris I, croître considérablement les dé- hypothèses, de cinq à dix millions compte des intérêts européens dans lant à un « nouvel élan » pour l’Eu- ces experts estiment que «le penses publiques à tous les ni- d’emplois en Europe ». Plus de les objectifs budgétaires nationaux. rope, dont « les structures sont ter- principal échec de la stratégie veaux. A l’échelle européenne, avec trois cents personnalités, « aux Le gouvernement sait bien que le riblement conservatrices », il a dit économique européenne est lié à une initiative de croissance finan- sensibilités théoriques et politiques recours à l’emprunt communau- comprendre son premier ministre une vision étroite de la stabilité cée par les euro-bons de la Banque diverses », ont signé cet appel, taire, pourtant défendu par d’autres car, finalement, il reprend des idées économique exclusivement définie européenne d’investissement per- parmi lesquels se retrouvent de pays, comme le Portugal, est irrece- qu’il a lui-même poussées. par la stabilité des prix » et notent mettant de lancer un programme nombreux experts français, bri- vable. que « la croissance, l’emploi, les de grands travaux... Au niveau na- tanniques, espagnols et alle- Olivier Biffaud salaires, la protection sociale, l’en- tional pour le développement des mands. Lucas Delattre LeMonde Job: WMQ1506--0003-0 WAS LMQ1506-3 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 11:21 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0285 Lcp: 196 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 / 3 Franjo Tudjman devrait être réélu L’auteur de l’attentat d’Oklahoma City à la présidence de la Croatie a été condamné à la peine de mort Les partis d’opposition ont été désignés comme des ennemis Les jurés n’ont retenu aucune circonstance atténuante Après une campagne électorale sans passion, le pré- candidats de l’opposition, minée par ses divisions et en faveur de Timothy McVeigh, jugé responsable de l’attentat sident Franjo Tudjman semble assuré d’être réélu, ses incohérences, ont été marginalisés par les médias dimanche 15 juin, comme président de la Croatie. Les largement contrôlés par le pouvoir. à la bombe qui avait fait cent soixante-huit victimes en avril 1995

ZAGREB Tomac est le seul candidat qui ait fois sans conséquence fâcheuse, NEW YORK mothy McVeigh, avait-il poursuivi, en février dernier, de l’American de notre envoyé spécial bâti un programme gouvernemen- pense que ce fut un geste isolé. de notre correspondante « n’est pas un démon, même si son Bar Association (ABA, le barreau Les immenses posters couvrent tal sérieux. Il propose de s’atteler à « Tudjman en porte néanmoins la Comme le souhaitaient la majo- acte fut, incontestablement, un acte américain), en faveur d’un mora- les murs de Croatie : « Le président résoudre les problèmes sociaux, responsabilité, puisqu’il nous désigne rité des Américains, Timothy diabolique ». toire des exécutions en raison du pour la présidence ». Apparaît le vi- devenus la préoccupation princi- comme les ennemis du pays, sou- McVeigh a été condamné à mort, Le parquet, qui avait énergique- caractère inégalitaire de l’applica- sage déterminé de Franjo Tudjman, pale des Croates depuis la fin de la ligne-t-il. Les médias officiels ont vendredi 13 juin, par un jury de ment rejeté cette argumentation, a tion de la peine de mort ; la dispro- sur fond de drapeaux croates flot- guerre. « Je dénonce les nouveaux créé une véritable atmosphère de sept hommes et cinq femmes, deux su convaincre le jury. Réclamant la portion des Noirs et des Hispa- tant au vent. Le slogan pourrait ré- riches, les deux cents familles qui dé- lynchage. » Dans les coulisses du semaines après avoir été jugé cou- peine capitale pour l’accusé dans le niques est en effet flagrante dans sumer à lui seul la campagne élec- tiennent le pouvoir et s’enrichissent pouvoir, on souligne le chemin pable d’avoir provoqué la mort de réquisitoire final, le procureur Beth les couloirs de la mort, et la diffi- torale, terne et sans passion, que en Croatie. Je propose d’aider les parcouru depuis l’indépendance du cent soixante-huit de ses compa- Wilkinson a demandé aux jurés de culté pour un grand nombre de vient de vivre la Croatie. La vie po- gens ordinaires », explique-t-il. pays, et on insiste sur la nécessité triotes dans l’action terroriste la « regarder ce lâche dans les yeux : condamnés à mort indigents de litique est réduite aux faits et Zdravko Tomac mène une cam- de consolider, avec un homme cha- plus meurtrière de l’histoire des dites-lui qu’il n’est pas un patriote. trouver un avocat pour les procé- gestes du président Tudjman, qui pagne à son image, modeste. Il sil- rismatique comme Franjo Tudj- Etats-Unis, l’attentat à la bombe C’est un traître et il mérite la mort ». dures d’appel amenuise leurs semble assuré d’emporter, di- lonne le pays en camionnette, man, les bases de l’Etat croate. d’Oklahoma City, le 19 avril 1995. La menace d’en faire un martyr n’a chances de révéler d’éventuelles manche 15 juin, son second man- parle sur les marchés, improvise « Nous devons affronter une cam- Pas plus qu’au cours de son pro- pas non plus impressionné les ju- erreurs judiciaires. Or, depuis que dat présidentiel (nommé en 1990, à des réunions sur les places pu- pagne organisée, une guerre psycho- cès, ouvert il y a un mois et demi à rés, d’autant moins qu’aucune des les exécutions ont repris aux Etats- l’époque yougoslave, il avait été bliques. Sa stratégie s’avère logique, destinée à saboter notre in- Denver (Colorado), Timothy fameuses milices de la mouvance Unis, en 1976, soixante-cinq élu président en 1992 avec 56 % des payante, et le SDP a progressé lors dépendance, une campagne menée McVeigh, vingt-neuf ans, n’a mani- d’extrême droite n’a osé jusqu’ici condamnés à mort ont vu leur pro- suffrages). Franjo Tudjman a mis des derniers scrutins. M. Tomac par des gens de Croatie et de l’étran- festé d’émotion à la lecture – très manifester de sympathie pour les cès révisé ou annulé. tous les rouages de l’Etat au service promet qu’il sera « un président or- ger qui n’acceptent pas la souverai- longue – des attendus de la auteurs de l’attentat d’Oklahoma En outre, un récent sondage de sa campagne, soucieux d’obte- dinaire », qu’il n’utilisera pas les neté du pays », répète M. Tudjman. condamnation. Ce long jeune City. Time/CNN expose quelques lé- nir un plébiscite au moment où le biens de l’Etat pour son confort de homme au visage en lame de cou- En ravivant l’émotion de l’atten- zardes dans la foi, certes encore pays sombre dans la morosité. La vie ou sa promotion personnelle. LA MALADIE DU PRÉSIDENT teau, soldat modèle et décoré pen- tat d’Oklahoma City, le procès de formidablement solide, du public population se plaint des atteintes à Dans un pays encore traumatisé La population ne croit plus en dant la guerre du Golfe, restera Timothy McVeigh a suscité un dé- américain dans la peine capitale la liberté de la presse, et surtout de par la guerre, où les villes sont en- ces menaces inlassablement bran- pour les Américains, et surtout but de débat dans les médias amé- (75 % sont pour) ; 52 % des per- l’enrichissement exclusif du clan de combrées de réfugiés des cam- dies. Pourtant, elle votera majori- pour les familles des victimes l’Union démocratique croate pagnes, où le taux de chômage dé- tairement pour le président. d’Oklahoma City, une énigme, un (HDZ), le parti présidentiel. passe 20 % de la population active, « Tudjman nous a apporté la liberté, garçon glacial qui n’a à aucun mo- La première étape d’une longue procédure M. Tudjman sait qu’il brigue, à les électeurs sont sensibles à ses ar- et nous sommes devenus de vrais ment exprimé le moindre remords, soixante-quinze ans, son dernier guments. Récemment, pour la Fête Croates, raconte Bozica, satisfaite le moindre sentiment, même Timothy McVeigh emportera-t-il son secret avec lui ? Il est encore mandat, et que l’unité du HDZ sera nationale, Franjo Tudjman s’est of- de l’éclatement yougoslave. Je sou- lorsque les témoignages des survi- beaucoup trop tôt pour le dire car les suites judiciaires de ce terrible menacée après son départ. Il a fert une gigantesque parade mili- haite qu’il reste président jusqu’à sa vants, des sauveteurs, d’un orphe- épisode peuvent encore durer plusieurs années. Le procès du donc axé sa campagne sur son taire aux allures d’opération élec- mort. » MM. Tomac et Gotovac de- lin ou d’un veuf étaient si difficiles complice présumé de Timothy McVeigh, Terry Nichols, doit s’ouvrir image de « Père de la nation ». torale. « Avec les dizaines de meurent extrêmement discrets sur à supporter que la voix du juge à Denver dans les mois qui viennent ; l’Etat d’Oklahoma peut main- Les partis d’opposition, comme millions qu’a coûté le défilé, on au- les enjeux stratégiques et le rôle de s’étranglait tandis que les journa- tenant poursuivre, à son tour, Timothy McVeigh, qui vient d’être ju- les organisations internationales, rait pu reconstruire le quart de Vu- la Croatie dans la région. Jamais un listes s’essuyaient les yeux. gé par une juridiction fédérale, compétente parce que huit agents mot sur la « réintégration paci- Son comportement a vraisem- fédéraux figuraient parmi les victimes. Enfin, différentes procédures fique » de la Slavonie orientale, pas blablement aidé à alléger la d’appel sont possibles, notamment devant la Cour suprême. Le voyage contesté de Vukovar une phrase sur le traitement de la conscience de ceux des jurés qui Si McVeigh va grossir les rangs des quelque 3 200 condamnés à minorité serbe, pas un discours sur ont peut-être hésité sur son sort mort actuellement derrière les barreaux des prisons américaines, il Le voyage de Franjo Tudjman à Vukovar, la semaine dernière, n’a la question bosniaque. La Croatie pendant les onze heures de délibé- fait partie d’un tout petit groupe, celui des condamnés à mort fédé- pas été apprécié par tous. Le président croate tenait à célébrer le doit avoir « une continuité territo- ration, puisque l’unanimité était raux, dont aucun n’a encore été exécuté depuis le rétablisssement « retour de la Croatie à Vukovar », cinq ans et demi après l’écrase- riale et spirituelle avec tous les requise. De fait, certaines cir- de la peine de mort. Avec lui, ils sont désormais quatorze, la plupart ment de cette ville-symbole par l’armée serbe. Or l’ONU devrait ad- Croates de la région », a pourtant constances atténuantes, comme les condamnés pour des affaires de drogue. Assez peu utilisée jusqu’ici, ministrer la région de Vukovar, toujours habitée par les Serbes, jus- rappelé le président. Ce qui se tra- erreurs commises par les autorités la peine de mort fédérale par injection est l’un des nouveaux outils qu’en janvier 1998, avant de la restituer aux Croates. «La duit en Bosnie par la création d’un fédérales lors du siège de Waco au de la justice américaine, dont le Congrès a renforcé le champ d’ap- souveraineté croate s’affirme. Nous avons récupéré des portions de ter- « Etat » croate ethniquement pur. Texas, où l’assaut donné à la secte plication en 1994. – (Corresp. ) ritoire, et nous avons introduit notre monnaie, la kuna, dans cette ré- Pas un mot non plus sur le sort des des Davidiens avait entraîné la gion, dit Hrvoje Sarinic, le directeur de cabinet de M. Tudjman. Le criminels de guerre croates récla- mort de quatre-vingts personnes et président a tenu sa promesse faite au peuple de ramener la Croatie à més par le Tribunal pénal interna- inspiré un fort sentiment de ré- ricains sur la peine de mort, mais sonnes interrogées reconnaissent Vukovar. » « Je serais heureux lorsque nos réfugiés pourront de nou- tional de La Haye. volte chez des gens comme Timo- en l’absence de tout relais dans la qu’elle n’exerce pas d’effet dissua- veau vivre à Vukovar, rétorque Zdravko Tomac. Ce moment-là mérite- Les candidats d’opposition, en se thy McVeigh, ont été retenues, classe politique, le débat n’a jamais sif sur les criminels potentiels et ra d’être célébré, alors que ce voyage ne fut qu’un outil électoral pour le cantonnant aux questions d’ordre mais sans être jugées suffisantes vraiment pris. La conférence natio- 60 % pensent que la vengeance président. » économique et social, ne pour éviter la peine capitale à l’ac- nale des évêques catholiques a réi- n’est pas une raison légitime pour contestent pas la stature de Franjo cusé. téré son opposition à la peine capi- exécuter un criminel. Preuve que Tudjman. Et l’atmosphère de fin de tale, mais deux politiciens l’état de sensibilisation de l’opinion les médias indépendants ou les as- kovar », s’indigne une femme. «Il règne qui dominait l’hiver dernier, « UN ACTE DIABOLIQUE » catholiques d’Oklahoma, le gou- à ce problème reste encore mo- sociations de défense des droits de faut reconnaître que Tudjman a te- après le séjour de M. Tudjman Le jury n’a donc pas retenu la verneur Keating et le sénateur Don deste, le président Clinton, lui aussi l’homme, sont désignés comme nu ses promesses, commente une dans un hôpital américain, est mo- thèse de l’acte politique qu’a sou- Nickles, ont refusé de la suivre, es- favorable à la peine de mort, n’a des ennemis de la Croatie. Les Zagréboise. Mais quel prix avons- mentanément suspendue grâce tenue la défense en désespoir de timant que l’ampleur du crime pas, selon la presse américaine, chaînes de télévision et les jour- nous payé ? Les gens sont profondé- aux bulletins de santé triompha- cause à la fin du procès : « C’est un commis par Timothy McVeigh jus- prévu d’évoquer ses aspects discri- naux, étroitement contrôlés par le ment malheureux. » « La Croatie n’a listes publiés par la présidence. At- crime politique, c’est un crime idéo- tifiait amplement la mort. minatoires dans le discours qu’il pouvoir, ont uniquement couvert rien d’un pays démocratique, dé- teint d’un cancer à l’estomac (la logique », avait plaidé cette se- Les rares signes de mouvement devait prononcer samedi à San la campagne du président sortant. nonce Haris Boko, le porte-parole presse croate n’évoque que des maine l’avocat de la défense, Ste- dans ce domaine sont donc encore Diego pour présenter sa nouvelle D’où la difficulté pour les deux de la campagne électorale de Vlado « troubles intestinaux »), Franjo phen Jones, dans un aveu implicite trop faibles pour provoquer un vrai initiative sur les relations raciales. autres candidats, Zdravko Tomac Gotovac. Et Tudjman est le principal Tudjman a repris du poids. «Le de la culpabilité de son client qui a changement dans l’opinion : le plus du Parti social-démocrate (SDP) et obstacle à une démocratisation ! Les président se porte désormais très étonné les experts judiciaires. Ti- notable a été la prise de position, Sylvie Kauffmann Vlado Gotovac du Parti social-libé- privatisations frauduleuses, les mau- bien, prétend Hrvoje Sarinic. Il a ral (HSLS), de se poser en alterna- vais traitements infligés aux minori- surmonté sa maladie, et a coutume tive aux yeux de l’opinion. tés, les atteintes à la liberté de la de répéter : “C’est encore un miracle L’opposition croate reste de plus presse... Nous sommes un Etat mon- croate !” » L’opposition, qui perd L’Allemagne adopte une nouvelle réforme largement minée par ses divisions tré du doigt en Europe. » encore là un argument de cam- internes et ses incohérences. Vlado L’opposition dénonce également pagne, insiste simplement sur la Gotovac bénéficie par exemple du les violences qui ont animé la cam- nécessité de rompre avec l’Etat- de la santé pour stabiliser les dépenses soutien de neuf formations poli- pagne électorale, dont l’agression HDZ, les coutumes du passé, et de tiques, formant ainsi une étrange de M. Gotovac par un soldat. Si la changer d’hommes en changeant BONN abandonné à partir du 1er juillet : imposés). Afin de réfuter les cri- coalition, qui va de la mouvance victime, blessée à la tête, y voit un d’époque. de notre correspondant la « budgétisation » des dépenses tiques de ceux qui voient dans paysanne aux autonomistes d’Is- complot destiné à l’abattre, Zdrav- Une nouvelle réforme de la san- de médicaments, autrement dit la cette loi un projet « anti-social », trie. Le social-démocrate Zdravko ko Tomac, lui-même agressé deux Rémy Ourdan té vient d’être adoptée en Alle- fixation annuelle d’une « enve- le ministère de la santé a en partie magne. Votée à la majorité des loppe » fixant la somme maximale exonéré de ces hausses les ma- députés du Bundestag, jeudi des prescriptions, avec sanctions à lades chroniques et tous ceux 12 juin, elle vise à stabiliser les dé- la clé contre les médecins dispen- pour lesquels ces hausses repré- Les Italiens sont appelés à se prononcer penses du système de santé grâce dieux. Ce système, trop compli- senteraient l’équivalent de plus de à une plus grande participation fi- qué à gérer, a été abandonné. A la 2 % du revenu annuel. nancière des patients. Les nou- place, le patient devra payer Les projets initiaux du ministère sur un référendum à questions multiples velles dispositions de la loi, qui 5 marks de plus (environ de la santé allaient beaucoup plus doivent prendre effet à partir du 18 francs) pour chaque médica- loin que le texte finalement adop- ROME sept bulletins de vote de couleurs élevé d’un tel scrutin et la répéti- 1er juillet, prévoient une augmen- ment acheté en pharmacie. A l’hô- té le 12 juin. Au début de 1997, de notre correspondant différentes sur lesquels ils devront tion de ce type de consultation ont tation du ticket modérateur sur pital, le forfait journalier augmen- Horst Seehofer avait l’intention Près de cinquante millions d’Ita- répondre par oui ou non aux ques- provoqué de multiples réactions les médicaments, les séjours à tera de 12 à 17 marks en d’abandonner un système de fi- liens sont appelés à voter, di- tions suivantes : sont-ils en faveur négatives. l’hôpital, les soins dentaires. Allemagne de l’Ouest (de 42 à nancement hérité de Bismarck, et manche 15 juin, lors d’un référen- de l’abolition de l’ordre des journa- Le journal L’Unita, proche de la Le ministre de la santé alle- 60 francs) et de 9 à 14 marks dans qui prévoit que le financement dum qui ne suscite guère listes, de l’élargissement de l’objec- principale formation gouverne- mand, Horst Seehofer (CSU), a les Länder de l’Est (de 31 à des cotisations aux caisses d’assu- d’enthousiasme dans l’opinion pu- tion de conscience, de la suppres- mentale, le Parti démocratique de défendu sa loi au nom d’« une plus 50 francs). rance-maladie revient à parité aux blique. A tel point que les forces sion du ministère des ressources la gauche (PDS), a, pour la pre- grande responsabilité individuelle, employeurs et aux salariés. Bonn politiques qui n’ont pas montré agricoles, alimentaires et fores- mière fois, ouvertement fait cam- indispensable si on veut maintenir voulait faire porter désormais ex- beaucoup d’ardeur pour cette tières dans le but de décentraliser pagne pour le boycottage. Ce qui le niveau des prestations actuelle- La loi prévoit clusivement sur les salariés les fu- consultation populaire se de- ses activités, de l’interdiction pour n’a pas manqué de provoquer des ment existant ». « La réforme per- tures augmentations de cotisa- mandent si le quorum des 50 % de les chasseurs de pénétrer sur les remous au sein même de la majori- mettra de financer les progrès mé- une augmentation tions, afin de réduire le coût du participation sera atteint afin que propriétés privées ? Veulent-ils té. La Ligue du Nord, le mouve- dicaux et la charge croissante due travail en Allemagne (un des ob- le scrutin soit validé. Depuis de permettre à l’Etat de conserver un ment sécessionniste d’Umberto au changement de structure de la du ticket modérateur jectifs stratégiques de la coalition nombreuses années, Marco Pan- noyau dur lors de la privatisation Bossi, s’est lui aussi élevé contre ce pyramide des âges, sans faire bais- actuellement au pouvoir). nella, chef de file des réformateurs des entreprises publiques ? référendum. Les principales forma- ser la qualité des soins », a assuré sur les médicaments, Ce projet avait provoqué un tel et grand artisan de ce scrutin, pro- Veulent-ils supprimer la loi qui per- tions politiques ont donné quel- le ministre. L’opposition social- tollé que le ministre avait dû fina- fite de la possibilité que lui offre la met l’avancement pratiquement ques consignes de vote éparses, démocrate, qui a voté contre cette les séjours à l’hôpital lement faire marche arrière. La loi Constitution de soumettre à la vo- automatique des magistrats en mais ne se sont pas, le plus loi, dénonce pour sa part un texte actuelle a été conçue pour éviter lonté populaire toutes les ques- fonction de leur ancienneté ? Sou- souvent, prononcées sur telle ou qui « sanctionne les patients et sa- et les soins dentaires le rationnement des soins, mais tions qui, selon lui, ont un intérêt à haitent-ils interdire aux juges toute telle réforme, laissant aux électeurs tisfait les professionnels de la santé, elle se traduit par un abandon, de condition de pouvoir réunir fonction extrajudiciaire ? la rude tâche de choisir ce qu’ils de- à commencer par l’industrie phar- facto, du principe de solidarité 500 000 signatures. A l’origine, il y vaient faire. Et certains journaux, maceutique ». Cette nouvelle ré- L’augmentation de la participa- inscrit dans le système bismarc- avait plus de cinquante questions. POUR LE BOYCOTTAGE comme La Stampa, ont publié un forme fait suite à la réforme de tion financière du patient kien. Avec les réformes de 1992 Le Conseil constitutionnel en a éli- Ce sont, pour l’essentiel, les vade-mecum afin que le citoyen 1992, qui instituait un contrôle concerne également les trajets en puis celle de 1997, les patients miné la majeure partie. Les Italiens questions les plus diverses sur les- égaré puisse y voir plus clair dans budgétaire sévère sur les méde- ambulance, les soins dentaires et supportent désormais 70 % des devront donc se prononcer di- quelles tous les citoyens italiens de- les choix à faire. cins et les hôpitaux. les cures (sur ce dernier point, le coûts de la santé. manche sur les sept restantes. vront donner leur avis. La technici- Le SPD a défendu sans succès le puissant lobby des entreprises de Les électeurs auront devant eux té de certaines questions, le coût Michel Bôle-Richard maintien d’un principe qui sera cure a réussi à limiter les sacrifices Lucas Delattre LeMonde Job: WMQ1506--0004-0 WAS LMQ1506-4 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 10:35 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0286 Lcp: 196 CMYK

4 / LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 INTERNATIONAL Rappel « définitif » Les belligérants congolais acceptent de l’ambassadeur turc en Libye ANKARA. La Turquie a rappelé « définitivement » son ambassa- de négocier un cessez-le-feu à Brazzaville deur en Libye, Ates Balkan, qui « sera affecté à un autre poste, en raison des déclarations agressives du dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, à l’encontre de la Turquie et de ses forces armées », a an- Les 1 250 soldats français vont entamer leur retrait du pays noncé, vendredi 13 juin, le ministère turc des affaires étrangères. « La Turquie souhaite l’arrivée [à Tripoli] d’une administration qui Les protagonistes du conflit congolais, le pré- d’une rencontre qui devait avoir lieu dimanche manche l’évacuation des étrangers de la capitale soit en harmonie avec la communauté internationale, travaille dans sident Pascal Lissouba et l’ancien président De- 15 juin au Gabon. La France a pour sa part an- congolaise, allaient entamer leur retrait du pays. l’intérêt de son pays et apprécie la valeur des amis du peuple li- nis Sassou Nguesso, ont accepté le principe noncé que ses troupes, qui doivent achever di- A Brazzaville, les armes se sont tues. byen », a indiqué le ministère. Selon la presse turque de vendredi, le colonel Kadhafi a déclaré à la chaîne de télévision nationale que LE PRÉSIDENT Pascal Lissouba sident Lissouba et des miliciens de manche, « en vue d’un retrait to- vement consacrée à la protection de « l’armée turque, qui est dirigée par Israël, est engagée contre la na- et son prédécesseur Denis Sassou Denis Sassou Nguesso. Il garantit tal », selon le Quai d’Orsay. Les la communauté française et étran- tion arabe », faisant allusion aux accords militaires israélo-turcs. Nguesso, les deux protagonistes également le libre accès de la Français, qui procèdent par in- gère à Brazzaville », a réaffirmé un Tripoli a aussitôt menacé de prendre des mesures de représailles du conflit qui sévit depuis huit Croix-Rouge et des organisations cursions successives dans la ville porte-parole du ministère des af- contre Ankara, sans toutefois en préciser la nature. – (AFP.) jours dans la capitale congolaise, non gouvernementales aux zones depuis leur base de l’aéroport in- faires étrangères. « Cette force n’a devaient se rencontrer au Gabon, de combat, la levée progressive ternational, ont évacué du Congo aucune vocation à intervenir dans dimanche 15 juin. La commission des barrages et des barricades éri- 3 420 expatriés, dont 1 410 ressor- les combats ou à participer à une Les troupes de M. Kabila de médiation présidée par le maire gés dans la ville et le rétablisse- tissants français. Il resterait encore quelconque force d’interposition », de Brazzaville, Bernard Kolelas, ment des lignes téléphoniques. une centaine de civils français à a-t-il ajouté. avait émis l’idée de cette rencontre Dans Brazzaville, une certaine ac- Brazzaville. Les affrontements avaient débu- accusées de massacres à Kinshasa pour mettre un terme aux vio- calmie prévalait, vendredi 13 juin, Denis Sassou Nguesso a affirmé té le 5 juin lorsque les forces régu- lences. « Les deux protagonistes au sortir d’une huitième journée que, « pour qu’un cessez-le-feu soit lières avaient pris position autour KINSHASA. Le président de la République démocratique du doivent se rencontrer à Libreville, en de combats entre les soldats du maintenu, il faut qu’une force inter- de la résidence de Denis Sassou Congo (RDC, ex-Zaïre), Laurent-Désiré Kabila, doit faire face à de présence du président du Gabon, président Lissouba et les miliciens nationale soit déployée », ajoutant Nguesso dans le cadre d’une opé- nouvelles accusations de massacres qui auraient été perpétrés par Omar Bongo, » a déclaré un porte- « cobras » de M. Sassou Nguesso. que la France pourrait participer à ration contre les milices paramili- ses hommes dans la région de Kinshasa. L’Association zaïroise de parole du maire de Brazzaville. cette force – une idée avancée par taires, en préparation de l’élection défense des droits de l’homme (Azadho) affirme que les soldats de M. Sassou Nguesso a ajouté DÉSENGAGEMENT Bernard Kolelas, dont les miliciens présidentielle prévue le 27 juillet. l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo qu’« une première rencontre explo- La France a annoncé, pour sa « ninjas » se tiennent à l’écart des Le président Lissouba a réaffirmé (AFDL) ont tué fin mai plus de 640 personnes dans la capitale et ratoire » pourrait se tenir dès sa- part, qu’elle pensait mener à bien combats depuis le début de la que les élections étaient « la seule ses environs. Les victimes sont « pour la plupart des ex-FAZ [an- medi à Libreville entre des délé- en deux jours l’évacuation de ses crise. Mais la France a solution » au conflit congolais. «Je ciennes forces armées zaïroises], des pillards et des innocents », gués des parties en conflit, à derniers ressortissants et des constamment répété que la mis- relève le défi » d’organiser le scru- souligne le rapport de l’Azadho, qui donne une liste de fosses l’invitation du président Bongo et autres expatriés encore présents à sion de ses troupes au Congo se li- tin, a dit M. Lissouba. « Si je perds, communes. Ces exécutions auraient été commises entre le 19 et le de la France. Brazzaville, et qu’elle entamerait mitait à la protection et à l’« ex- je quitte mes fonctions, a-t-il 28 mai. Un porte-parole du gouvernement, Raphaël Ghenda, a dé- Le projet d’accord de la commis- alors le désengagement de ses traction » des ressortissants conclu, estimant que, si M. Sassou noncé les « allégations malveillantes » de l’association humani- sion de médiation prévoit notam- 1 250 soldats déployés dans la ca- étrangers et qu’il n’était pas ques- Nguesso continue de se battre, c’est taire. « Ce n’est pas dans notre habitude de tuer des gens gratuite- ment l’organisation de patrouilles pitale congolaise (Le Monde du tion d’intervenir dans les combats. peut-être parce qu’il a peur du ver- ment », a-t-il ajouté, indiquant que l’Azadho tentait de « salir mixtes regroupant des combat- 13 juin). Le départ des soldats fran- « La mission du détachement mili- dict d’un scrutin présidentiel. » – l’image de l’Alliance », qui a « libéré le pays d’une dictature sangui- tants des forces régulières du pré- çais pourrait commencer dès di- taire français au Congo est exclusi- (AFP, Reuter.) naire ». – (AFP.)

DÉPÊCHES La chute du régime de M. Mobutu fragilise les rebelles de l’Unita en Angola a ASIE-AFRIQUE : le deuxième fo- rum Asie-Afrique pour le dévelop- LUANDA ner », affirme M. Do Nascimento. portant appui logistique, l’Unita diateur. Contraint et forcé, l’ex- mouvement de M. Savimbi. « L’ef- pement, réuni à Bangkok, a terminé de notre envoyé spécial Ce durcissement se traduit par un dispose toujours d’une capacité de mouvement rebelle semble avoir fondrement du régime Mobutu était ses travaux, vendredi 13 juin, en lan- « Avant, le Zaïre était une source ton particulièrement menaçant à nuisance militaire et du soutien renoncé à l’option militaire et les prévisible et l’Unita a définitivement çant un appel aux sept pays les plus de déstabilisation pour l’Angola. Au- propos des retards et des incidents d’une partie de la population. «Le contrecoups des changements au choisi l’option de la paix. Mais nous industrialisés, qui doivent se réunir jourd’hui, M. Kabila est notre ami et qui émaillent la restauration de président Dos Santos doit calmer les Zaïre ne remettent pas en question voulons être assurés d’exploiter léga- prochainement à Denver, aux Etats- cela change beaucoup de choses. » l’autorité de l’Etat sur les zones en- euphoriques et les aventureux dans cette logique. lement une partie des diamants afin Unis, leur demandant de soutenir C’est avec un art consommé de la core contrôlées par l’Unita. son camp. Il ne faut pas trop nous S’il traîne les pieds pour restituer de pouvoir survivre comme parti po- activement le relèvement écono- litote que Lopo Do Nascimento ré- « L’Unita sera responsable de toutes brusquer sinon nous n’aurons pas les territoires qu’il contrôle encore, litique », explique M. Chivukuvu- mique et social de l’Afrique. – (AFP.) sume, au nom du pouvoir en place les conséquences de ce manque de d’autre choix que de résister », pré- c’est afin de préserver sa crédibilité ku. a INDE : une soixantaine de per- à Luanda, le nouveau rapport de coopération », indique un commu- vient Abel Chivukuvuku, conseiller auprès de sa base et d’obtenir des sonnes ont péri et une centaine forces créé en Angola par les chan- niqué gouvernemental. spécial de M. Savimbi et chef du garanties pour son avenir poli- SANS ILLUSION d’autres ont été blessées dans un in- gements chez le voisin zaïrois. groupe parlementaire de l’Unita. tique. « C’est une question d’orgueil. Signe encourageant pour le pro- cendie, dû à un court-circuit, qui a Le secrétaire général du Mouve- SUR LA DÉFENSIVE « Les tensions actuelles sont inévi- Les accords de Lusaka sont très durs cessus de paix, l’accord conclu ravagé, vendredi 13 juin, un cinéma ment populaire pour la libération C’est cette même logique de fer- tables, mais il faut que le gouverne- pour l’Unita qui a tout à donner. dans ce sens avec le régime de bondé de New Delhi. – (AFP.) de l’Angola (MPLA), le parti diri- meté qui est à l’origine des M. Dos Santos avant la chute de a LIBAN : l’Assemblée générale geant d’Eduardo Dos Santos, af- combats de ces dernières se- M. Mobutu ne semble pas avoir des Nations unies a ordonné à Is- fiche la tranquillité triomphante maines, à la frontière avec l’ex- L’esquisse d’un nouvel ordre régional été remis en question et l’Unita a raël de payer 1,7 million de dollars, des vainqueurs. Car, désormais pri- Zaïre, au nord-est du pays. Offi- commencé à s’intégrer à la vie po- vendredi 13 juin ( près de 10 millions vée de la base arrière que consti- ciellement, les troupes envoyées Si l’arrivée au pouvoir dans l’ex-Zaïre de Laurent-Désiré Kabila litique angolaise. Le gouvernement de francs) de dédommagements tuait le Zaïre de Mobutu, l’Union par Luanda dans la région ont pour renforce la position d’Eduardo Dos Santos en Angola, elle esquisse d’unité nationale, formé en avril pour les dégâts provoqués le 18 avril nationale pour l’indépendance to- mission d’empêcher l’entrée de ré- aussi un nouvel ordre régional en créant un axe fort entre Kinshasa avec des ministres de l’Unita, fonc- 1996 par son bombardement d’un tale de l’Angola (Unita), l’ex-mou- fugiés armés et de soldats de l’an- et Luanda. Forgé, dans les années 60, au nom de la solidarité des tionne, bon gré mal gré. Les dépu- camp de l’ONU à Cana, dans le sud vement rebelle de Jonas Savimbi, cien régime zaïrois sur le territoire mouvements africains d’inspiration marxiste, le lien très étroit entre tés de l’ex-rébellion ont fait leur du Liban (105 tués civils). Les résolu- se trouve plus affaiblie que jamais. angolais. En réalité, l’opération les deux hommes n’a jamais été rompu. Il s’est traduit par le soutien retour au Parlement. Le président tions de l’Assemblée ne sont pas Le régime de M. Dos Santos en- constitue l’occasion de mettre un diplomatique et militaire de Luanda à la victoire de M. Kabila. C’est Dos Santos a d’ailleurs tout intérêt contraignantes. – (AFP.) tend bien en profiter pour pousser pied dans la zone riche en dia- la première fois que les deux géants disposent de régimes amis. De- à une normalisation de la situation a L’ambassadeur du Japon à Bey- son avantage dans un processus de mants que contrôle l’Unita. Elle a puis la guerre froide, le Zaïre avait toujours servi à déstabiliser le pour pouvoir améliorer le sort de routh, Yasuji Ishikagi, a réclamé, paix entravé par la mauvaise vo- déclenché ce que certaines sources pouvoir communiste de Luanda. Le rapprochement des deux pays ses concitoyens auxquels il devra, à vendredi 13 juin, l’extradition des lonté de l’Unita depuis la signature à Luanda décrivent comme les af- pourrait constituer un bloc d’un poids économique considérable. terme, rendre des comptes en se cinq membres de l’Armée rouge ja- des accords de Lusaka, en no- frontements armés les plus impor- L’Angola, presque aussi vaste que le Zaïre, dispose de richesses en- soumettant au verdict des urnes. ponaise, arrêtés le 15 février pour vembre 1994, qui mirent fin à deux tants depuis la signature des ac- core plus grandes. Par ailleurs, le Congo s’est engagé à interdire les C’est bien pourquoi il s’applique à des délits de droit commun, et dont décennies de guerre civile. Le mou- cords de paix. Plusieurs milliers de actions armées menées à partir de son territoire par les indépen- freiner les ardeurs belliqueuses de le procès s’est ouvert le 9 juin au Li- vement de M. Savimbi a toujours civils ont fui la zone des combats dantistes de l’enclave angolaise de Cabinda. son aile dure. ban. – (AFP.) rechigné à appliquer jusqu’au bout qui ont fait au moins une dizaine En attendant, la grande majorité a MAROC : les partis de la droite des accords acceptés sous la de morts et près d’une centaine de des Angolais continuent à vivre et du centre arrivent en tête des ré- contrainte de la défaite militaire. blessés dans les rangs gouverne- ment soit capable de dominer son M. Savimbi doit encore mettre tout dans la misère et demeurent sans sultats partiels des élections munici- Placé aujourd’hui en position de mentaux, selon la mission de avantage », affirme, de son côté, son poids pour faire avaler la pi- illusion sur leur avenir et leur pales en remportant les deux tiers force et poussé par son aile dure, l’ONU en Angola. Alioune Blondin Beye, le représen- lule », affirme M. Chivukuvuku. classe politique. Le surnom donné des postes à pourvoir, a annoncé, tentée d’en finir une fois pour L’Unita, sur la défensive, n’a pas tant spécial de l’ONU en Angola. L’Unita exige, par ailleurs, de par certains, à Luanda, au gouver- dans la nuit de vendredi 13 à samedi toute avec l’Unita, le pouvoir est intérêt à entrer dans le jeu de dur- « Néanmoins, à terme, la nouvelle pouvoir continuer à bénéficier nement d’unité nationale donne la 14 juin, le ministre de l’intérieur. bien décidé à se montrer moins cissement du gouvernement. Mais situation au Zaïre est une chance d’une partie des revenus qu’elle mesure de leur scepticisme : L’autre tiers revient aux quatre prin- conciliant. « Maintenant, nous l’ex-rébellion n’est pas prête pour pour le processus de paix angolais tire des mines de diamants. L’ex- « Gouvernement et Unita réunis cipaux partis d’opposition, en parti- n’avons plus de raisons d’accepter autant à subir sans réagir une car l’Unita est désormais obligée de ploitation diamantifère, estime-t- pour voler la nation »... culier ceux de l’Istiqlal (nationaliste) les retards. Nous ne permettrons épreuve de force. Si la chute du s’engager sans réserve sur la voie po- on à Luanda, rapporte environ et de l’Union socialiste des forces plus au processus de paix de traî- maréchal Mobutu la prive d’un im- litique », affirme l’infatigable mé- 3 milliards de francs par an au Frédéric Chambon populaires (USFP). – (AFP.) Pol Pot est traqué dans le nord du Cambodge Taïwan se prépare à des manœuvres militaires par ses anciens partisans avant la rétrocession de Hongkong L’INFORMATION sur les règle- très cruel » de l’exécution collec- pose plus guère d’issues. Selon les HONGKONG désapprobation feutrée de Was- de la Chine d’inviter les dignitaires ments de comptes sanglants au tive. Des camions ont « roulé sur les autorités de Phnom Penh, des de notre envoyé spécial hington en soulignant qu’il serait étrangers présents – dont le pre- sein du noyau historique des cadavres », avait-il précisé. combats ont brièvement éclaté, La rétrocession de Hongkong à la préférable que l’île, comme le mier ministre Tony Blair et le secré- Khmers rouges, qui ont coûté la vie Cette explosion de violence au vendredi 13 juin, dans la région Chine va se produire sur fond de continent, s’abstienne « d’activités taire d’Etat américain Madeleine à Son Sen, un lieutenant de Pol Pot, sein du dernier carré d’irréduc- d’Anlong Veng, entre deux mille manœuvres militaires et intimida- contre-productives » dans un Albright – à assister, dans la foulée a été confirmée, samedi 14 juin, par tibles Khmers rouges, enclavé à Khmers rouges dissidents, ralliés tions diverses. contexte qui voyait plutôt les ten- du départ britannique, à la presta- le chef d’état-major adjoint de l’ar- Anlong Veng (nord), à proximité de au régime, et la garde rapprochée Outre les nom- sions s’atténuer entre les deux gou- tion de serment de l’Assemblée lé- mée cambodgienne, le général la frontière avec la Thaïlande, s’ex- de deux cents rebelles restés fidèles breuses que- vernements. Le représentant de gislative hongkongaise à sa solde. Nhiek Bun Chhay. L’officier a pliquerait par l’exacerbation de dé- au « Frère numéro un », respon- relles tech- Taïwan à Washington, Jason Hu, a Ni M. Blair ni Mme Albright n’ont montré à la presse de Phnom Penh saccords entre jusqu’au-boutistes sable d’un génocide qui a fait entre niques qui répondu sèchement, jeudi 12 juin, l’intention de s’associer à ce geste des photos des cadavres. Le corps et partisans du ralliement au ré- un et deux millions de morts. n’ont pas été qu’il avait « expliqué » le but de ces délibérément offensant pour l’ad- de Son Sen, vêtu de blanc et allon- gime. Son Sen aurait été jugé cou- Pol Pot est en outre très malade. réglées entre manœuvres à ses interlocuteurs ministration britannique sortante et gé sur un plancher, présente deux pable de « trahison » par Pol Pot Selon le prince Ranariddh, il aurait Londres et Pé- américains et que ceux-ci avaient auquel présideront en particulier impacts de balles à la tête, tandis pour s’être, semble-t-il, montré fa- été evacué d’Anlong Veng allongé kin, deux élé- « compris ». les deux plus hauts dirigeants que son épouse Yun Yat semble vorable à des négociations avec des sur un hamac, des tubes de perfu- ments nouveaux viennent dramati- Parallèlement, la Chine a fait jouer chinois, Jiang Zemin, chef de l’Etat, avoir été atteinte d’une balle dans émissaires de Hun Sen, le « se- sions intraveineuses lui pendant ser quelque peu le scénario : la ses muscles militaro-diplomatiques et Li Peng, premier ministre. la tête et d’une autre dans le dos. cond » premier ministre du gou- des bras. décision de Taïwan de tenir des ma- en annonçant tout de go son inten- Ces derniers arriveront à temps L’exécution a eu lieu mardi 10 juin, vernement royal. Véritable homme Les opérations de poursuites nœuvres militaires à une semaine tion de faire entrer ses troupes à pour les cérémonies de passation de toute évidence sur ordre de fort du régime de Phnom Penh, ce sont toutefois rendues compli- du jour-J (1er juillet) et la volonté ex- Hongkong en armes avant même de pouvoirs et repartiront le lende- Pol Pot lui-même, à l’issue d’une dernier a toujours été considéré quées par le fait que les partisans primée par la Chine de revenir sur de reprendre formellement posses- main. Ce sera la première fois dans « réunion d’urgence » de la direc- par les Khmers rouges comme un de Pol Pot se sont emparés ses engagements envers Londres sion des lieux le 30 juin à minuit. l’histoire que de hauts dirigeants de tion historique de la rébellion. « fantoche » du Vietnam. d’otages, parmi lesquels des figures concernant la présence de militaires Les 200 militaires chinois qui se Pékin accepteront de poser le pied Neuf autres personnes – membres historiques de la direction khmère continentaux dans le territoire. sont postés à Hongkong, en accord dans un territoire chinois encore de la famille de Son Sen ou gardes ÉVACUÉ SUR UN HAMAC rouge : Khieu Samphan, Taïwan n’a pas paru vouloir céder avec Londres, au cours des der- sous occupation étrangère – geste du corps – ont également péri dans Pol Pot est désormais un homme Nuon Chea et Ta Mok. Jusque-là fi- aux exhortations américaines à la nières semaines, ne sont pas, eux, de grande portée symbolique pour la tuerie. Le prince Ranariddh, en fuite. Adossé à une frontière dèles entre les fidèles, ces derniers modération qui ont accueilli son armés. Londres a dénoncé dans ce eux, même s’ils sont les détenteurs « premier » premier ministre du thaïlandaise verrouillée par Bang- auraient été tentés, ces dernières projet d’organiser des exercices nouveau projet une violation des réels du pouvoir à Hongkong dé- gouvernement royal, avait divul- kok, traqué par les soldats de l’ar- semaines, de succomber aux guerriers à partir du 23 juin. Le arrangements négociés avec Pékin. sormais. gué la veille l’information en sou- mée royale mais aussi par nombre avances du régime de porte-parole du département Cette affaire s’ajoute à l’embarras lignant le caractère « très brutal et de ses anciens partisans, il ne dis- Phnom Penh. – (AFP, Reuter.) d’Etat, Richard Burns, a exprimé la diplomatique créé par la décision Francis Deron LeMonde Job: WMQ1506--0005-0 WAS LMQ1506-5 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 11:13 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0287 Lcp: 196 CMYK

5 FRANCE LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997

GAUCHE Le conseil national du sur l’attitude des fabiusiens à l’As- montre modeste, certes, mais aussi pond pas toujours exactement aux l’euro. b L’ASSEMBLÉE NATIONALE a PS, réuni samedi 14 juin en présence semblée nationale. Laurent Fabius a qu’il agisse. b LES ALLIÉS DU PS, vœux de la base. Deux fédérations adopté vendredi la liste des membres de Lionel Jospin, devait adopter la approuvé la méthode de M. Jospin, Verts et communistes principale- départementales du PCF, hostiles à de son bureau – vice-président, ques- composition de la nouvelle direction en soulignant que les électeurs at- ment, doivent faire accepter les Robert Hue, réclament la relance de teurs, secrétaires – après l’élection de du parti. Des débats étaient attendus tendent du gouvernement qu’il se conditions d’une alliance qui ne ré- la pétition pour un référendum sur M. Fabius à sa présidence. Laurent Fabius rappelle au gouvernement qu’il est tenu d’« agir » Tout en se félicitant du « style de Lionel » et en approuvant le souci de « modestie » du premier ministre, le président de l’Assemblée nationale souligne que les socialistes doivent passer à l’action « puisqu’on a été élus pour ça »

POUR LA PREMIÈRE FOIS sont enclins à accorder un sans- réjoui du « style de Lionel », précise », des engagements pris. jospiniste Jean-Christophe Cam- Trois secrétaires nationaux depuis le 2 mai, où il avait adopté faute à leur premier secrétaire : un imprimé au gouvernement et Promu premier secrétaire délégué, badélis, qui ajoute l’animation des changent d’affectation : Jean- sans vote la plate-forme électo- gouvernement resserré et marqué bientôt « étendu à toute la vie poli- M. Hollande, proche de M. Jospin, fédérations aux relations exté- Pierre Bel abandonne les fédéra- rale, et donc depuis la victoire par le renouvellement, une majo- tique », style qu’il a ainsi caracté- mais qui a surtout une image de rieures, et le fabiusien Alain tions pour les élections ; Alain électorale du 1er juin, le conseil rité « plurielle » ; une méthode et risé : « Transparence, beaucoup de rassembleur et d’ex-deloriste, a Claeys, qui coordonnera l’organi- Bergounioux ajoute la communi- national du Parti socialiste devait une éthique de gouvernement modestie, beaucoup d’humilité et, remanié le secrétariat national sation et la trésorerie, joueront cation à la formation ; Manuel se réunir, samedi 14 juin, au Palais affirmées clairement et ferme- en même temps, agir, puisqu’on a pour remplacer ses trois membres chacun un rôle-clé et entendent Valls, responsable de la communi- de la mutualité à Paris. Cette ment, y compris sur le non-cumul été élus pour ça. » entrés au gouvernement – Daniel bien, en tout cas, l’assumer. cation à Matignon, aura en charge assemblée, précédée vendredi des fonctions ; des arbitrages Malgré l’absence de Michel Vaillant, le numéro deux, Elisa- l’hebdomadaire du PS. Bruno Le d’une réunion des premiers fédé- appréciés sur les sans-papiers ou Rocard, les rocardiens d’Action beth Guigou et Pierre Moscovici – REMANIEMENT Roux, maire d’Epinay-sur-Seine, raux et placée sous la présidence sur la fermeture de l’usine Renault pour le renouveau socialiste, qui et élargir cette instance d’exé- Le remaniement va au-delà du député de Seine-Saint-Denis, de Lionel Jospin, premier ministre de Vilvorde. simple remplacement des sor- devrait devenir délégué auprès de et toujours premier secrétaire, Bref, tout irait pour le mieux tants. Vincent Peillon, député de M. Hollande. était l’occasion de prendre la tem- chez les socialistes si certaines Les avertissements de la Gauche socialiste Somme, animateur d’Agir en Ce dernier veut donner l’image pérature d’un parti encore sous le péripéties parlementaires ne sus- socialiste, prendra les études. Une du rajeunissement et du rassem- choc de la surprise de son retour citaient des incompréhensions. La Absente du gouvernement de Lionel Jospin, la Gauche socialiste, jospiniste, Marisol Touraine, blement. De fait, si M. Percheron inattendu au pouvoir. Plus formel- création d’un groupe Radical, qui prônait, avant la dissolution, une « cohabitation conflictuelle » en député d’Indre-et-Loire, sera en rejoint le secrétariat, celui-ci pas- lement, le conseil national devait citoyen, vert à l’Assemblée natio- cas de victoire du PS aux élections législatives, réitère ses critiques charge des affaires sociales. Le sera de dix-neuf à vingt-cinq ratifier l’élection de François Hol- nale et la candidature de Guy Has- sur la construction européenne. Dans son bulletin A gauche (daté rocardien Jean-Pierre Sueur, maire membres (deux de moins qu’au lande au poste de premier secré- coët contre Laurent Fabius au 12 juin), Jean-Luc Mélenchon assure que, « si le pacte de stabilité est d’Orléans, qui a échoué aux légis- gouvernement), avec une femme taire délégué – M. Jospin demeu- « perchoir » ont été d’autant plus inclus dans les conclusions de cette conférence [d’Amsterdam], c’en est latives, inaugurera un nouveau de plus, dont le nombre est porté rant premier secrétaire en titre mal perçues que ce groupe s’est aussi fini de notre projet concernant l’Europe que nous voulons ». secteur : aménagement du terri- à sept. jusqu’au congrès de Brest, du 21 formé avec le concours du Parti « Et il ne suffit pas, pour inverser la signification de ce pacte, ajoute toire et décentralisation. Dans un parti où l’on veut croire au 23 novembre – et la nouvelle radical-socialiste, allié privilégié le sénateur de l’Essonne, qu’y soient ajoutées d’émouvantes considéra- Six autres entrées sont prévues : à la fin des courants, tous sont composition du secrétariat natio- du PS, auquel il est lié par des tions additives sur la nécessité de penser à l’emploi. » Rappelant l’op- le mauroyiste Michel Delebarre, représentés, dans un équilibre nal. accords électoral, politique et position de M. Jospin au pacte de stabilité et fustigeant Tony Blair, qui préside le conseil national, légèrement modifié au profit de la Si, avec la victoire du 1er juin, les financier. « notre soi-disant allié », M. Mélenchon redoute « la dictature ano- aura l’éducation ; l’ex-deloriste direction : sept jospinistes au lieu critiques chuchotées – sur la per- nyme des comptables » et évoque l’hypothèse « d’un refus de ratifica- Henri Nallet, l’Europe ; le fabiu- de six ; quatre fabiusiens (ou sonnalisation ou, encore, la prési- ÉTATS D’ÂME tion par le Parlement du traité d’Amsterdam ». sien Jean-Claude Perez, député de apparentés) au lieu de deux ; trois dentialisation de la campagne – se Les non-fabiusiens, qui voient l’Aude, les services publics ; le jos- rocardiens au lieu de deux ; deux sont envolées, les cadres intermé- dans l’élection du 1er juin l’émer- piniste Georges Garot, l’agri- Agir en socialiste au lieu d’un ; diaires du PS ne sont guère dans le gence d’une « génération Jospin », comptent cinq ministres et de cution des décisions du bureau culture. deux mauroyistes au lieu d’un. Les même état d’esprit qu’en 1981 ni, s’insurgent contre la « mainmise » nombreux amis dans les cabinets national. Le député de Corrèze Une autre proche de M. Jospin, autres courants ne bougent pas : même, en 1988. Comme les dépu- des amis de M. Fabius, très ministériels, adressent des s’est livré à cet exercice en liaison Michèle Sabban, responsable du deux ex-deloristes, un poperé- tés, ils insistent sur la nécessité absents du gouvernement, sur louanges au gouvernement, « por- avec M. Jospin, qui s’est voulu bureau des adhésions, sera secré- niste, deux emmanuellistes, un absolue de respecter les engage- l’Assemblée nationale. teur de nombreux espoirs » et qui garant des équilibres internes, taire nationale adjointe de mermazien et un membre de la ments de la campagne et de ne pas Ces états d’âme ne gâchent pas incarne le « renouveau ». Ils tout en s’assurant des marges de M. Cambadélis pour les fédéra- Gauche socialiste. Celle-ci, d’un décevoir les attentes de l’électorat. encore la joie de la victoire. Si la ajoutent cependant, eux aussi, que manœuvre. tions. Perçu davantage comme commun accord avec la direction, Sous réserve de connaître l’issue Gauche socialiste, écartée du pou- le scrutin du 1er juin exprime « une Le nouveau secrétariat sera pré- « baron » du Pas-de-Calais, dont il a préféré ne pas se renforcer au du bras de fer engagé par M. Jos- voir et qui n’a que trois députés, attente exigeante » et que le gou- senté dans l’ordre alphabétique, dirige la fédération – la première secrétariat. Elle prépare déjà, acti- pin sur le pacte de stabilité, avant grogne (lire ci-contre), les fabiu- vernement et sa majorité seront ce qui exclut tout numéro deux ou du PS –, que comme ami de vement, le congrès. la réunion du Conseil européen à siens protestent de leur loyauté. jugés sur l’emploi et, donc, sur la trois, mais il est clair qu’aux côtés M. Fabius, Daniel Percheron pour- Amsterdam les 16 et 17 juin, ils Sur RTL, vendredi, M. Fabius s’est traduction, « concrète, crédible, du numéro un bis, M. Hollande, le rait aussi entrer au secrétariat. Michel Noblecourt Les alliés du PS face à la méfiance de leur « base » AVENUE PARMENTIER, au (RCV), à l’Assemblée, le choix par vée : une « force communiste » siège des Verts, dans le 11e arron- Dominique Voynet, au ministère reste, selon lui, à construire. dissement de Paris, le calme et le de l’aménagement du territoire et C’est dans cet esprit qu’il a silence sont inhabituels. A vrai de l’environnement, d’un direc- convié le grand résistant et ancien dire, tous les « QG » de l’« autre teur de cabinet socialiste – communiste Maurice Kriegel-Val- gauche » ressemblent un peu à Jacques Maire, fils de l’ancien se- rimont, le 22 juin, à Longlaville ces salles hagardes, jonchées de crétaire général de la CFDT – se- (Meurthe-et-Moselle), pour une confettis et de verres vides, des ront inévitablement critiqués par « rencontre fraternelle ». M. Krie- soirs de fête. des militants réputés indociles. gel-Valrimont avait refusé d’ho- Après la victoire de la gauche, le norer l’invitation du secrétaire na- 1er juin, le choix des ministres, l’in- « DÉPASSER LA BOUDERIE » tional au vingt-neuvième congrès, tronisation des députés au Palais- « On se donne six mois de loyau- en décembre 1996, pour ne pas Bourbon, les petits partis qui en- té », explique l’économiste Alain servir de caution à un passé qu’il tourent le PS doivent combler les Lipietz, un des porte-parole du ne jugeait pas encore « apuré ». Il saignées des départs dans les cabi- mouvement, le 14 juin, dans un a indiqué qu’il attend de M. Hue la nets ministériels, reprendre le tra- entretien au Figaro, regrettant à condamnation claire et ferme des vail. Enfin, s’occuper de soi- nouveau « le refus » socialiste de « calomnies » proférées dans le même, des nouveaux adhérents – « donner une place dans les af- passé « contre un certain nombre voire, pour les plus petits, comme faires sociales » aux Verts, qui de dirigeants communistes » la Convention pour une alterna- avaient réclamé un secrétariat comme Charles Tillon et André tive progressiste (CAP) ou l’Alter- d’Etat. Marty. native rouge et Verte (AREV), la- Le même jour, dans un éditorial Dès le 9 juin, le secrétaire natio- minés par ces élections législatives de l’hebdomadaire interne Vert nal du PCF avait aussi tenu à an- anticipées, des nécessaires re- contact, la présidente du conseil noncer, à des militants que le ca- compositions – et préparer, déjà, régional du Nord-Pas-de-Calais, lendrier de la dissolution avait contraints d’entériner précipitam- ment l’entrée de ministres Accord sur le bureau de l’Assemblée communistes issus de leurs rangs dans le gouvernement de Lionel L’Assemblée nationale a rapidement entériné, vendredi 13 juin, la Jospin, l’organisation de « mille constitution de son nouveau bureau, les présidents de groupes étant initiatives citoyennes », aux parvenus à un accord sur la répartition des postes. Ont été proclamés contours plutôt flous. vice-présidents : Jean Glavany (PS), Yves Cochet (RCV, Verts), Pierre Le 13 juin, deux fédérations du Mazeaud (RPR), Gilles de Robien (UDF-PR), Michel Péricard (RPR) et Parti – celles de la Somme et du André Santini (UDF-FD). Les postes de questeurs ont été attribués à Pas-de-Calais – ont indiqué, dans Bernard Derosier (PS), Jacques Brunhes (PCF) et Henri Cuq (RPR). Le un communiqué commun, groupe communiste ayant adopté un « tourniquet », M. Brunhes res- qu’elles « amplifieront » ces « ren- tera à ce poste jusqu’en octobre 1998, avant de céder la place à Patrick contres citoyennes », mais sou- Braouezec, pour deux ans, puis à Daniel Paul. haitent aussi « relancer la pétition Parmi les douze secrétaires, on compte six PS : Augustin Bonrepaux, nationale » contre la monnaie Nicole Feidt, Serge Janquin, Germinal Peiro, Marie-Françoise Perol- unique : une démarche de séces- Dumont, et Yvette Roudy ; un RCV : Bernard Charles (PRS) ; trois sion assez inédite, qui témoigne UDF : Germain Gengenwin (UDF-FD), Pierre Lequiller (UDF-PPDF) et que la tâche de M. Hue pour sou- Guy Teissier (UDF-PR) ; deux RPR : Jean Ueberschlag et René André. der son parti n’est pas simple. La Ligue communiste révolu- tionnaire (LCR), qui a fait une les prochaines élections, régio- Marie-Christine Blandin, enjoint nouvelle fois, lors de ces élections nales et cantonales, de 1998. ses amis de « dépasser la bouderie législatives anticipées, l’expé- L’heure des bilans est venue, et ou la suspicion pour mettre toute rience de sa faiblesse électorale, a avec elle, celle des inévitables tu- [leur] autonomie dans le rapport de elle aussi saisi la perche. Le multes, enfouis dans la paix sacrée forces, toute [leur] compétence 12 juin, dans son hebdomadaire, de la campagne. Tenus sous le feu dans la confection du projet, toute Rouge, son porte-parole, Alain des projecteurs, depuis leur entrée la parole des militants dans l’expli- Krivine, interroge : « Le PC est-il au gouvernement et à l’Assemblée cation sur le terrain ». prêt à aider à la construction de nationale, les Verts ont convoqué, Les dirigeants communistes ont cette force populaire qui avait trop samedi 14 juin, à Paris, leur conseil eux aussi compris l’impérieuse né- fait défaut (...) en 1936 comme en national interrégional (CNIR). cessité de faire vivre le parti à côté 1981 ? » Convaincue de la nécessi- L’entrée de députés au gouverne- du groupe communiste, qui risque ter de « structurer » une « gauche ment, récusée lors d’une précé- de devenir l’objet de toutes les at- radicale anticapitaliste », la LCR a dente réunion, exceptionnelle, du tentions. Le secrétaire national, choisi de « répondre positivement CNIR, le 2 juin, l’alliance avec le Robert Hue, qui « garde la mai- aux propositions du PCF ». Mouvement des citoyens au sein son », considère que la « muta- du groupe Radical, citoyen, vert tion » de son parti n’est pas ache- Ariane Chemin LeMonde Job: WMQ1506--0006-0 WAS LMQ1506-6 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0288 Lcp: 196 CMYK

6 / LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 FRANCE La stratégie d’alliance avec la droite de M. Mégret rencontre de fortes résistances au Front national Jean-Marie Le Pen refuse que son parti devienne une « béquille » pour l’ancienne majorité Le Front national devait réunir, samedi 14 juin, à « le noyeau de l’opposition », et non « la béquille pour sa « stratégie d’instauration d’une discipline Paris son conseil national, occasion pour Jean-Ma- d’une ancienne majorité défaillante ». Bruno Mé- nationale » avec la droite. Ce débat devrait être rie Le Pen de rappeler qu’il veut faire de son parti gret, délégué général, devait plaider au contraire relancé à la mi-juillet, lors de journées d’études.

LE FRONT NATIONAL Jean-Claude Martinez ; le direc- second tour de la prochaine élec- qu’aujourd’hui comme hier, l’in- n’échappe pas aux bilans et règle- teur du Front national de la jeu- tion présidentielle ». Il demande, térêt du parti est dans l’opposi- ments de compte des lendemains nesse et secrétaire général adjoint pour cela, que l’on donne au parti tion entre « les défenseurs de la d’élections. A l’offensive du délé- du Front national, Samuel Maré- les moyens de passer de l’état de nation, de la préférence natio- gué général Bruno Mégret et de chal ; l’ancien député d’Eure-et- « groupe d’hommes d’opposition » nale » et les pro-Maastricht. «Le ses partisans pour élargir leur em- Loir, Marie-France Stirbois ; mais à celui de « groupe d’hommes de Front national doit être le pôle de prise sur l’appareil répond, au- aussi le catholique traditionna- gouvernement ». recomposition de la vie politique, et jourd’hui, une contre-offensive de liste Bernard Antony et, dans une non de la droite, dit-il. On a à la leurs adversaires. certaine mesure, l’ancien secré- fois des électeurs de gauche et de Galvanisés par leur succès au taire général, Carl Lang. Longtemps réduits droite. Si la percée peut se faire au- congrès de Strasbourg, en mars, Leurs critiques portent sur la jourd’hui avec des déçus de la les mégrétistes n’ont pas perdu personnalité du délégué général au silence par droite, demain, on aura des déçus une seconde après le second tour et sur sa stratégie. Certains dé- de la gauche. » Pour le dirigeant des élections législatives. D’un cô- tracteurs de M. Mégret avaient la popularité des jeunes de l’extrême droite, té, ils ont fait valoir leur stratégie soutenu la candidature de Bruno « le Front national n’est pas une de rapprochement avec le RPR et Gollnisch au secrétariat général, du délégué général, force d’appoint, mais une force de l’UDF, visant à instaurer « une dis- mais pas tous. Ils estiment que recours ». « Nous ne devons pas cipline nationale de respect mutuel M. Le Pen a voulu leur donner les adversaires de entrer dans une politique d’états- et de désistement » (Le Monde du l’occasion de s’exprimer en accep- majors. Je ne suis pas prêt à un 11 juin). De l’autre, ils écornent tant d’organiser des « journées M. Mégret se sentent compromis à court terme pour cinq l’auréole du président du parti, d’études » sur la stratégie et le députés de plus », martèle-t-il. Jean-Marie Le Pen, en critiquant programme du Front national. libérés par son échec Ces divergences stratégiques se en privé ses déclarations sur sa Celles-ci pourraient être fixées retrouvent, avec moins d’acuité, « préférence pour une Assemblée aux alentours du 17 juillet à Stras- aux élections dans les fédérations. Là encore, de gauche », la présentation sur bourg. elles ne recoupent pas forcément un plateau de la tête du maire so- « Une triade composée d’Yvan législatives les affinités que les militants cialiste de Strasbourg, Catherine Blot, Bruno Mégret, Jean-Yves Le peuvent avoir avec le prétendant Trautmann, lors du meeting Gallou, soutenus par de jeunes à la succession de M. Le Pen. «Je d’entre les deux tours à Paris, et le adolescents, s’est approprié le mou- « Le traitement d’un corps élec- ne suis pas au Front national pour coup de poing de Mantes-la-Jolie. vement », accuse M. Martinez, qui toral exige un rateau qui ratisse jouer aux quilles ni pour faire la po- Longtemps réduits au silence réclame ce « séminaire » depuis large, explique M. Martinez. Le litique du pire », explique Denis de par la popularité du délégué géné- longtemps. Cet universitaire es- Front national comprend diffé- Bouteiller, responsable de la ré- ral, puis par la campagne électo- time qu’avec 15 % de voix et dans rentes sensibilités qui doivent trou- gion Rhône-Alpes, ajoutant : «Il rale, les adversaires de M. Mégret un contexte « d’effondrement de ver leur expression : les techno- faut que la droite comprenne que si se sentent libérés par son échec ses adversaires », il n’est plus crates comme les catholiques elle veut faire barrage à la gauche, aux élections législatives. Parmi « saugrenu » d’imaginer « que traditionnalistes, les socio-popu- elle doit passer des alliances. » « Je eux figurent le député européen Jean-Marie Le Pen puisse figurer au laires – dont je suis – ou les solida- ne suis pas un forcené du sauvetage ristes... » Il ajoute qu’il n’accepte, des élus de droite, mais, dans lui, qu’une seule allégeance, l’Oise, les voix de la droite clas- « celle à Jean-Marie Le Pen, liée à sique, ajoutées à celles du Front na- l’histoire du mouvement ». « Pen- tional, font une majorité », sou- dant ces trois jours, on verra appa- ligne Michel Guinot, secrétaire du raître deux courants annonce-t-il, Front national dans ce départe- l’un technocrate, froid, juppéiste, et ment. l’autre plus chaud. Les divergences D’un autre côté, des jeunes, de fond, idéologiques, n’empêchent bien que proches de M. Mégret, que l’on puisse déjeuner en- critiquent son empressement et semble. » expriment leur confiance dans Les critiques émises par M. Ma- l’expérience de M. Le Pen pour réchal sont tout aussi virulentes. empêcher que le Front national Elles se concentrent sur la straté- ne soit « bradé » dans une al- gie du Front face à la droite. Pro- liance avec la droite. moteur du « Ni droite, ni gauche : Français », il persiste et estime Christiane Chombeau Le gouvernement va devoir clarifier sa position sur le plan Juppé Charles Pasqua plaide pour Le déficit de l’assurance-maladie dépassera 70 milliards de francs pour 1996 et 1997 un « grand parti de droite » COMMENT, dans un contexte fi- sens de la justice sociale ». matière de Sécurité sociale : le défi- sion de ce texte la condition sine À TROIS SEMAINES des assises nationales qui devraient voir Phi- nancier difficile, poursuivre la ré- La décision de revenir sur ce plan cit du régime général (salariés du qua non de la reprise de véritables lippe Séguin prendre la présidence du RPR, le sénateur des Hauts-de- forme de la Sécurité sociale, lancée serait d’autant plus difficile à privé), qui dépassera 70 milliards négociations avec les pouvoirs pu- Seine Charles Pasqua évoque, dans un entretien au Figaro-Magazine par Alain Juppé, sans donner l’im- prendre, pour M. Jospin, que la ré- de francs sur la période 1996-1997. blics. Ce sujet devrait être au (daté 14 juin), la stratégie que devrait, à ses yeux, adopter le mouve- pression de mettre ses pas dans forme est bien engagée. Dans ces M. Jospin avait exclu, durant sa centre des entretiens que le secré- ment néo-gaulliste. Il préconise sa transformation en un « grand parti ceux de son prédécesseur ? Au conditions, on peut se demander campagne, de recourir aux expé- taire d’Etat à la santé, Bernard de droite ». Ce mouvement « plus populaire, plus démocratique, plus cours de la campagne électorale, quel est l’avenir des « états géné- dients traditionnels (hausse des co- Kouchner, aura, à partir de lundi, ouvert » aurait pour vocation « de rassembler très largement la droite Lionel Jospin n’avait pas vraiment raux de la santé » que le PS a an- tisations, baisse des rembourse- avec les organisations de médecins. nationale, patriote et républicaine », précise-t-il, en incluant dans cet trouvé de réponse convaincante à noncés, dans son programme, afin ments), sans préciser, pour autant, Un conseiller gouvernemental ob- ensemble le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers ou le cette question, oscillant, au fil de d’« examiner de façon claire et comment il entendait ramener les serve que la gauche peut difficile- Centre national des indépendants et paysans. ses déclarations, entre des critiques concertée les objectifs et les moyens comptes sociaux à l’équilibre, si ce ment revenir sur une formule vi- M. Pasqua juge cependant « exclu » un « rassemblement entre un de fond et des attaques contre la d’une vraie réforme » du système n’est, sur le moyen terme, en do- sant à freiner l’offre de soins, alors grand mouvement inspiré du gaullisme et le Front national ». Rejetant méthode Juppé. Le nouveau pre- de santé. La promesse est impru- pant la croissance économique. qu’elle avait été la première à l’idée selon laquelle le Front national pourrait « prendre le pouvoir de- mier ministre va devoir sortir de dente, estime le président de la Dans sa déclaration de politique mettre en œuvre un tel freinage en main matin », il recommande donc d’avoir à son égard « une attitude l’ambiguïté, le 19 juin, dans sa dé- Mutualité française, Jean-Pierre générale, il devrait confirmer sa dé- 1990-1991. dénuée d’agressivité », mais de « récupérer une bonne partie de son claration de politique générale de- Davant, qui redoute qu’à la faveur cision de continuer le transfert M. Jospin et Mme Aubry vont éga- électorat ». vant l’Assemblée nationale, sur de ces consultations tous les adver- d’une partie de la cotisation mala- lement avoir à prendre position sur l’un des dossiers les plus lourds de la mise en place des filières de DÉPÊCHES la rentrée sociale. soins (système d’abonnement vo- a UDF : le président de l’UDF, François Léotard, dans une lettre Dès novembre 1995, quelques Bernard Kouchner va recevoir les syndicats médicaux lontaire d’un assuré chez le généra- adressée aux membres du Parti républicain, tire le bilan de la cam- jours après l’annonce du plan Jup- liste de son choix), prévues à titre pagne électorale et de l’échec de la droite. Prenant nettement ses dis- pé, M. Jospin avait dû rappeler à Secrétaire d’Etat à la santé, Bernard Kouchner recevra, à partir de expérimental dans le plan Juppé, tances avec le RPR, dont il critique les « erreurs de stratégie et de l’ordre les responsables socialistes lundi 16 juin, les syndicats de médecins libéraux. Les entretiens débute- mais aussi inscrites dans le pro- tactique », M. Léotard explique que, malgré sa loyauté, le « comporte- qui, comme Michel Rocard et ront avec l’Union collégiale des chirurgiens et spécialistes français gramme du PS. La CSMF rejette ment du gouvernement et de nos partenaires n’a que rarement été fondé Claude Evin, s’y étaient montrés (UCCSF), signataire de la convention des spécialistes. Le 17 juin, toute expérimentation généralisée, sur le principe du dialogue et de l’équilibre interne de la majorité ». En favorables. En dépit de cette mise M. Kouchner recevra le Syndicat des médecins libéraux (SML), puis la comme l’envisage la Caisse natio- outre, la gestion de la campagne a été « volontairement déséquilibrée à au point, les socialistes restent gê- Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). Opposés au nale d’assurance-maladie (CNAM), notre détriment ». « Nous sommes désormais dans une situation nés par un plan qui, de l’avis de plan Juppé, le SML et la CSMF réclament la suspension du décret sur alors que MG-France (généra- complètement nouvelle. Nous aborderons les prochaines échéances sous nombreux experts, est fortement les reversements d’honoraires (Le Monde du 12 juin). Les généralistes listes), partisan du plan Juppé, nos propres couleurs », conclut M. Léotard. inspiré par des propositions de de MG-France, partisans de la réforme, seront reçus le 18 juin. Ils sou- s’impatiente. Son président, Ri- a BELFORT : Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’intérieur,a gauche. Ce n’est d’ailleurs pas un haitent « un coup d’accélérateur aux filières de soins » (contrat d’abonne- chard Bouton, juge néanmoins que annoncé, vendredi 13 juin, sa démission de ses fonctions de maire de hasard si des organisations dont la ment entre le patient et le généraliste de son choix). le retour de la gauche au pouvoir Belfort qu’il occupait depuis 1983. Il a précisé que l’élection du nou- sensibilité est proche de certains Le décret précisant les attributions de M. Kouchner prévoit qu’il « as- va se traduire par un « coup de veau maire, vraisemblablement l’actuel deuxième adjoint, Jacky courants du PS (la CFDT ou la Mu- sistera » le ministre de l’emploi et de la solidarité, Martine Aubry, en pouce » dans ce domaine. Ces fi- Drouet (MDC), aura lieu le 28 juin. M. Chévènement se conforme ain- tualité française) ont été les plus charge de la Sécurité sociale, dans le domaine de l’assurance-maladie. lières doivent en principe faire si à la « bonne » règle fixée par le premier ministre, selon laquelle il chauds partisans de cette réforme. l’objet, en juillet, d’un avenant à la n’est pas possible, pour un membre du gouvernement, de cumuler ses Jacques Rigaudiat, qui vient convention médicale signée en fonctions de ministre avec un mandat exécutif. d’être nommé conseiller social de saires d’une véritable maîtrise des die des salariés vers une CSG mars 1997 par les caisses et deux a BORDEAUX : ancien premier ministre, Alain Juppé (RPR), a M. Jospin, était de ces experts de dépenses de santé et d’une amélio- « élargie », mais cette mesure a da- syndicats de médecins. déclaré, vendredi 13 juin lors de sa première apparition publique à gauche ouverts à la réforme. En ration de la qualité des soins ne vantage pour but de donner un Reste le dossier très sensible des Bordeaux depuis son départ du gouvernement, que « les résultats sont novembre 1995, il avait signé, avec s’engouffrent dans la brèche pour surplus de pouvoir d’achat aux sa- hôpitaux, secteur où M. Jospin a là pour montrer qu’on a fait beaucoup » en matière de lutte contre le une centaine d’économistes et défendre des intérêts corporatistes. lariés que de combler les déficits suscité quelques espoirs durant la chômage. Ajoutant qu’il ne faut pas « tomber dans une sorte de d’intellectuels, l’Appel pour une ré- La continuité devrait pourtant sociaux. campagne en dénonçant les res- morosité ou de désespérance », M. Juppé s’est déclaré « très heureux » forme de fond de la Sécurité so- l’emporter sur la volonté de rup- Un autre dossier épineux attend trictions imposées par M. Juppé. Là d’assumer à plein temps ses fonctions de député et maire de Bor- ciale lancé par la revue Esprit. Dans ture affichée par certains socia- le gouvernement : le maintien ou encore, les déficits interdisent tout deaux. ce texte, les signataires se félici- listes. Sur ce point, Nicole Notat, l’abrogation du décret imposant espoir de voir le carcan budgétaire a DÉFENSE : le député (RPR) de Paris, Pierre Lellouche s’est taient, notamment, que l’élargisse- secrétaire générale de la CFDT, est aux médecins de reverser une par- se desserrer. Comme le projet de « étonné », vendredi 13 juin, des critiques de l’ancien ministre socia- ment du financement de l’assu- sortie rassurée de l’entretien tie de leurs honoraires en cas de loi de finances pour 1998, la loi de liste de la défense Paul Quilès contre le projet de loi, encore en na- rance-maladie à tous les revenus, qu’elle a eu, le 12 juin, avec le pre- dépassement du taux annuel de financement de la Sécurité sociale, vette entre les deux Assemblées, instaurant le rendez-vous citoyen. le renforcement de la maîtrise des mier ministre. Au moins une rai- dépenses d’assurance-maladie, vo- soumise au Parlement en octobre, M. Lellouche souligne que « le nouveau ministre de la défense Alain Ri- dépenses médicales et la clarifica- son, en effet, interdit à M. Jospin et té par le Parlement. Première orga- risque de traduire le maintien de la chard ne s’est pas prononcé sur ce sujet » et que M. Quilès « n’est pas tion des pouvoirs entre le Parle- à son ministre de l’emploi et de la nisation de la profession, la Confé- rigueur. encore élu président de la commission de la défense » de l’Assemblée ment, le gouvernement et les par- solidarité, Martine Aubry, de me- dération des syndicats médicaux nationale. tenaires sociaux aillent « dans le ner une politique très différente en français (CSMF) a fait de la suspen- Jean-Michel Bezat LeMonde Job: WMQ1506--0007-0 WAS LMQ1506-7 Op.: XX Rev.: 13-06-97 T.: 17:35 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0289 Lcp: 196 CMYK

LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 / 7 (Publicité) LeMonde Job: WMQ1506--0008-0 WAS LMQ1506-8 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0290 Lcp: 196 CMYK

8 SOCIÉTÉ LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997

CONSOMMATION Œufs, soigner, redonner forme et beauté. leurs vertus supposées n’ont pas été leur mise sur le marché. b PARALLÈ- créneau. b AU JAPON, ces aliments, yaourts, bonbons, sodas surenrichis Baptisés « alicaments » par les ex- scientifiquement prouvées. La direc- LEMENT, le marché des produits bio- dits aussi fonctionnels, rencontrent de vitamines, de sels minéraux, perts en marketing, ils ouvrent un tion générale de la concurrence, de logiques se développe très rapide- depuis quelques années un énorme d’acides gras, d’extraits de plantes... nouveau marché aux industriels. la consommation et de la répression ment, la plupart des grands succès et attirent une clientèle jeune Ces nouveaux produits prétendent b À DE RARES EXCEPTIONS PRÈS, des fraudes surveille attentivement distributeurs s’étant lancés sur ce et féminine. Les « alicaments », ces aliments qui sont supposés faire du bien Fruits de la stratégie des industriels, de nouveaux produits arrivent en force dans les magasins. Non contents de nourrir, ils seraient susceptibles d’améliorer la santé et l’esthétique. Ils sont destinés à répondre pour partie aux nouvelles préoccupations des consommateurs

SE SOUVIENDRA-T-ON un jour, ceutiques », lorsqu’ils sont censés produits laitiers ultra-frais, la « san- foudroyant de la fin des années 80, a pas tant d’opportunités de dévelop- Credoc (Centre de recherche pour étonnés, que, jusqu’à la fin du agir sur la forme, et « cosmeto- té active » représente déjà plus de renaissent de leurs cendres. «Le pement que ça, rappelle M. Laurent. l’étude et l’observation des condi- XXe siècle, les aliments se conten- food » lorsqu’ils affirment amélio- 100 000 tonnes annuelles sur un “light” des années 80, qui méprisait Deux grands axes représentent 80 % tions de vie), 87 % des consomma- taient de nourrir ? Depuis quelques rer l’apparence de ceux qui les en- marché global de 1,5 million de le plaisir, a cédé la place à une se- des sources d’innovation possibles : teurs citent l’équilibre alimentaire mois, une nouvelle génération de gloutissent. Affublés de noms aux tonnes. Au-delà des seuls « alica- conde génération de produits à la santé et le plaisir, la practicité et comme priorité pour améliorer denrées « à valeur ajoutée santé » a allures scientifiques, présentés dans ments », ce nouvel engouement moindre teneur en calories mais aux l’écologie étant beaucoup moins por- l’état de leur santé. fait une apparition remarquée sur des dossiers aussi abscons qu’une pour une alimentation prétendant qualités organoleptiques intactes », teurs. Mais on ne peut pas trop ex- le marché français : des œufs (Mâ- thèse de médecine, ces produits à des effets bénéfiques pour la san- note Philippe Laurent, président de ploiter la notion de plaisir qui froisse PROCESSUS TROP INDUSTRIEL tines) aux omégas 3, ces acides gras avaient été précédés, depuis une té profite également aux produits Boomer, cabinet de conseils en notre culture judéo-chrétienne et Pourtant, à l’instar du géant Nes- extraits du poisson, supposés bonne dizaine d’années, par les biologiques (lire ci-dessous), allégés marketing. contrecarre les diktats médicaux, tlé, qui privilégie « la réflexion nutri- contribuer au bon fonctionnement laits et céréales enrichis en vita- ou diététiques. Faut-il voir dans cette explosion puisque les exhausteurs de goût (sel, tionnelle au moment de la création cardio-vasculaire des adultes et fa- mines ainsi que les yaourts au bifi- Ces derniers (Gayelord-Hauser, de l’alimentation-santé une simple sucre, gras) sont proscrits... » Alica- des produits plutôt qu’un enri- voriser le développement cérébral dus actif. « Mais, aujourd’hui, la Bjorg, Gerblé...), présents en stratégie commerciale émanant ments, produits « bio », légers ou chissement a posteriori », nombreux des enfants ; des yaourts (Mamie tendance santé explose dans le grandes surfaces, enregistrent une d’industriels qui ont à tout prix be- diététiques répondent-ils au sont les spécialistes qui ne parient Nova) aux extraits naturels de monde entier, remarque Xavier Ter- croissance annuelle de 9 % (hors soin de lancer de nouveaux pro- contraire à une vraie attente, celle pas sur l’avenir radieux des « alica- plantes pour « vous préparer à pas- let, créateur du cabinet de veille aliments de l’enfant). Revisités, les duits, de « segmenter » le marché ? « de consommateurs qui veulent ments » en France. Patrick Ba- ser une bonne nuit » ou allégés et marketing internationale XTC. L’an allégés, en déclin après le succès « Dans l’industrie alimentaire, il n’y tout, des produits sains, bons et si bayou, du Credoc, se dit ainsi per- enrichis en fer et zinc (Oligo Nature dernier, sur cent nouveaux aliments possible actifs au plan thérapeu- suadé qu’avec la montée des 0 %, de Yoplait) ; une boisson au lancés, dix-huit l’étaient sur ce cré- tique », comme le suggère le socio- connaissances nutritionnelles les lait fermenté avec différents lacto- neau forme-santé (quarante-deux Les textes réglementaires logue Gérard Mermet ? Français appréhendent leur alimen- bacilles (Actimel, de Danone) qui sur le créneau plaisir, vingt-trois sur « Depuis l’affaire de la “vache tation de façon plus globale, en « favorise l’équilibre de la flore intes- celui de la practicité). Cette année, le Outre le code de la consommation, qui réglemente l’usage des folle”, poursuit-il, et la montée des termes d’équilibre alimentaire et tinale et aide ainsi le corps à être positionnenent forme-santé concerne produits alimentaires, un décret du 27 septembre 1993 détaille les biotechnologies, les demandes de sé- non de recherche de produits de plus fort » ; des sodas énergisants, 31 % des nouveautés. » obligations d’étiquetage. Les produits destinés à une alimentation curité et de santé s’expriment très santé spécifiques. Par ailleurs, un bientôt des bonbons gélifiés particulière – laits et petits pots pour bébés, substituts de repas, pro- fortement. » Brutalement, les processus de fabrication trop in- (Pep’up, d’Haribo) à teneur garan- DÉPART EN FLÈCHE duits pour sportifs ou destinés à des fins médicales – sont stricte- consommateurs ont pris dustriel risque, selon lui, de rebuter tie en vitamines et minéraux ; et Avec un certain retard sur les ment encadrés. Un décret du 29 août 1991 précise leurs conditions de conscience que ce qu’ils mangent au moment où ne cesse de croître même une « spécialité laitière » (Ju- Etats-Unis, la Grande-Bretagne et fabrication et de commercialisation. pouvait avoir un effet cinq ou dix le désir de « naturalité » : « Avec les vamine) pour la beauté du teint et surtout le Japon (lire ci-dessous), les Un arrêté du 4 août 1986 indique en outre les barèmes d’utilisation années plus tard. Selon le président omégas 3 par exemple, on dépasse le des cheveux... aliments fonctionnels démarrent des substances d’addition dans la fabrication de ces aliments : vita- de Boomer, leurs « inquiétudes face niveau de compétence des consom- Les hommes de marketing les fortement en France. La boisson mines, minéraux et autres nutriments ou additifs à but technolo- à cette fin de millénaire où le sida a mateurs, qui feront nécessairement ont baptisés « aliments fonction- Actimel, par exemple, est en rup- gique. Enfin, les compléments alimentaires sont définis par un dé- remplacé la peste, le chômage rem- preuve de prudence. » nels » (functional food), plus préci- ture de stocks. On souligne chez cret du 10 avril 1996 comme « des produits destinés à être ingérés en placé la faim, les poussent à renfor- sément « alicaments » ou « nutra- Danone que, dans le domaine des complément de l’alimentation courante ». cer leur organisme ». Or, au dire du Pascale Krémer Des vertus scientifiquement infondées Grandes manœuvres sur le marché des produits « bio » SANTÉ, BEAUTÉ, BIEN-ÊTRE, chez Eridania Béghin-Say. Nous produits laitiers de consommation IL Y A ceux qui raffolent des aliments enrichis en vi- « C’est la seule façon de sortir le « bio » de son ghetto les étiquettes des « alicaments » orientons donc notre stratégie vers le courante. L’étiquetage ne respec- tamines et minéraux et ceux qui, au contraire, pré- pour le rendre accessible au plus grand nombre », es- promettent beaucoup. Pourtant, développement d’ingrédients ali- tait donc pas les obligations lé- fèrent privilégier une alimentation exempte d’ajouts time Victor Scherrer, son PDG. Déjà présents dans une les vertus supposées de ces nou- mentaires ayant un impact sur l’or- gales, et les teneurs en vitamines ou de produits chimiques. Si le « bio » n’est encore quinzaine d’enseignes, les produits La Vie n’ont pas pu veautés alimentaires sont loin ganisme. Il faut investir dans des se sont révélées supérieures à qu’un micro-marché (0,4 % de la consommation ali- investir les linéaires Carrefour. Question de concur- d’être toutes reconnues. L’exemple études qui démontreront le bien- celles autorisées. Depuis, Even a mentaire française), les études prospectives annoncent rence, sans doute. La bataille s’annonce rude en effet : des laits fermentés au bifidus est fondé des allégations. » ramené sa gamme à trois produits, une multiplication par cinq d’ici l’an 2000. Une expan- Monoprix a lancé sa propre ligne « bio » dès 1990 ; Au- révélateur. Les propriétés de ces Un effort que peu d’industriels modifié l’étiquetage et réduit de sion favorisée ces derniers mois par la crise de la vache chan propose à ses clients, depuis peu, de l’agneau issu bifidobactériums, sur lesquelles sont prêts à consentir, d’autant 25 % à 19 % le pourcentage des ap- folle et l’arrivée des produits transgéniques. de l’agriculture biologique. Chez Promodès l’industrie agroalimentaire a fondé que, dans la majorité des cas, la ports journaliers recommandés en Autrefois cantonnés dans des magasins spécialisés (Continent, Codec, Champion et 8 à Huit), on re- sa stratégie de communication, charge de la preuve ne leur revient vitamines. Jean-Claude Simon, di- ou sur quelques linéaires de grandes surfaces (Le connaît avoir mené des études en vue du lancement n’ont en effet toujours pas été dé- pas : seuls les produits réservés à recteur du développement chez Monde du 13 mai 1995), les produits « bio » d’une gamme, mais on préfère attendre avant de se je- montrées scientifiquement. une alimentation particulière (ali- Even, a encore du mal à admettre commencent à envahir les rayons traditionnels. En ter à l’aveuglette dans un marché « qui reste encore très « On ne peut affirmer que ces ments pour bébés, pour sportifs ou ce rappel à l’ordre : « L’aberration avril, le groupe Carrefour a lancé une gamme de pro- modeste, même s’il progresse de plus de 20 % par an ». bactéries sont utiles à la flore intesti- de régime) doivent être soumis à la nutritionnelle est plutôt du côté des duits à sa marque, qui semblent répondre, selon les Les magasins spécialisés dans l’alimentation « bio », nale ou ont une quelconque action commission interministérielle pizzas et des hamburgers. » chiffres fournis par le distributeur, à une vraie attente qui occupent encore aujourd’hui plus de 50 % du mar- sur le cholestérol, affirme Robert du d’étude des produits destinés à « Il faut être vigilant en matière du consommateur : les prévisions les plus optimistes ché, ne s’inquiètent pas outre mesure de l’offensive Cluzeau, directeur de recherches à une alimentation particulière d’enrichissement des aliments », es- ont été dépassées de 30 % sur les deux premiers mois. des mastodontes de la distribution. « Cela va permettre l’Institut national de recherche (Cedap). time Ismène Giachetti, directeur Sur une année, Carrefour devrait écouler 2 millions de au grand public de mieux connaître notre univers », af- agronomique (INRA). Ces laits fer- de recherches au CNRS (Centre litres de lait « bio », contre 200 000 initialement firme Fanette Valnet, responsable marketing à La Vie mentés ont de vraies vertus : ils sont PUBLICITÉ DÉTERMINANTE national d’études et de recomman- prévus. claire (groupe Distriborg). Les petits distributeurs sont bons au goût et contiennent moins Pour le reste, un message publi- dation sur la nutrition et l’alimen- d’autant plus sereins qu’ils espèrent faire la différence d’acides lactiques que les yaourts citaire bien tourné suffit souvent à tation, Cnerna). Une consomma- LA BATAILLE S’ANNONCE RUDE par la qualité. « Le label « bio » n’assure pas un produit traditionnels. Mais on ne peut guère vendre avec succès toute une tion non contrôlée peut se révéler Le niveau des prix n’est sans doute pas étranger à ce de bonne qualité, dit Dominique Trocmé, directrice de en dire plus. » gamme de produits aux vertus hy- dangereuse, comme le notait, en succès : 30 % de moins que ceux généralement prati- Naturalia. C’est simplement la certification d’une pro- Jusqu’à présent, seul un produit pothétiques. La réglementation février 1996, un rapport de la qués sur ce type de produits. Derrière l’argumentaire duction exempte de produits chimiques de synthèse. A est parvenu à obtenir l’aval du française est pourtant contrai- DGCCRF sur les risques liés à une d’une démocratisation de produits jugés encore chers nous de faire la différence par la qualité de nos pro- Conseil supérieur de l’hygiène pu- gnante, comme l’a découvert à ses surconsommation de complé- par le consommateur, Carrefour ne cache pas son in- duits. » Les grands distributeurs sont attendus au tour- blique (CSHP) : Actilight, un fruc- dépens le groupe agroalimentaire ments alimentaires – ces gélules de tention d’atteindre 10 % du marché en l’an 2000. Pour nant. Car, prévient Luc Ronfard, président de Bio- to-oligo-saccharide commercialisé Even. Associée à Juvamine, cette vitamines et de minéraux censées ce faire, le distributeur a placé ces nouveaux produits convergence, syndicat regroupant cinq cents entre- par Eridania Béghin-Say et que PME bretonne a lancé, fin 1996, couvrir les déficits d’une alimenta- dans les rayons classiques et non pas dans celui réservé prises de transformation et de distribution de produits Lactel utilise dans son lait Jour une gamme de sept compléments tion déséquilibrée – (Le Monde da- traditionnellement à la diététique. « bio », « ce marché doit garder son originalité, le souci après jour, dont les qualités de sti- alimentaires lactés. Une classifica- té 4-5 février 1996). L’idée n’est pas tout à fait nouvelle puisque La Vie, d’une certaine éthique. » mulant de la flore intestinale se tion rejetée par la Direction géné- société spécialisée dans la fabrication d’aliments biolo- voient autorisées à la publicité. rale de la concurrence, de la Acacio Pereira giques a, dès avril 1996, opté pour la même stratégie. A. Pe. « L’argument principal des aliments consommation et de la répression santé est celui de la prévention, es- des fraudes (DGCCRF), pour qui time Francis Cornet, responsable les produits incriminés relevaient du département nutrition et santé de la réglementation relative aux Au Japon, les obsessions d’une clientèle jeune et féminine TOKYO cancer au vin rouge contenant une bayashi, directeur d’un institut de prend parfois des formes compul- de notre correspondant décoction d’oignon qui serait bon communication, on insistait autre- sives, est renforcé par le développe- Même les chiens, qui risquent de pour la santé, en passant par les fois sur les vertus diététiques de ment, même à la maison, des repas souffrir de déshydratation pendant vertus de l’huile d’olive : chaque certains aliments, au détriment tout prêts achetés dans les super- la saison chaude, ont désormais jour apparaissent des aliments « in- d’autres qualités. Désormais, pour marchés. Les déséquilibres nutri- leur boisson vitaminée à goût lai- novants » sinon nouveaux et sup- qu’un produit ait du succès, il faut tionnels qui en résultent sont un teux. Il est recommandé de leur en posés avoir des effets diététiques ou qu’il combine le goût, les propriétés thème récurrent dans les hebdoma- administrer après l’effort. Ce que esthétiques. nutritionnelles et un caractère natu- daires. La consommation fréné- les Japonais nomment en traduisant Les boissons ultravitaminées, en rel. tique des produits vitaminés est vé- de l’américain « aliments à supplé- vente un peu partout, y compris cue comme un antidote à ces effets ment diététique » (diet supplement dans les distributeurs automa- DIÈTES À RÉPÉTITION négatifs et se conjugue au souci es- food) connaissent depuis deux ans tiques, ont toujours été prisées. Un second facteur du succès est thétique des jeunes Japonaises. un engouement spectaculaire. Un Mais c’est Morinaga qui a initié l’apparition d’une clientèle jeune et tiers de ces produits, dont le chiffre l’appétence pour les oligo-aliments, féminine, obsédée par l’hygiène du Philippe Pons d’affaires s’élève à 80 milliards de en mettant en vente dans les corps, pratiquant des diètes à répé- yens (environ 4 milliards de francs), grandes surfaces des produits, des- tition et consommant à forte dose est constitué par des boissons ou tinés à l’origine aux coureurs de des pseudo-aliments. Ces jeunes des gelées que l’on trouve en vente fond, que l’on trouvait uniquement femmes « dévorent » une pléthore dans les grandes surfaces et les dans les magasins de sport. Sous de publications sur les équilibres chaînes de magasins ouverts vingt- forme de gelées, ces produits – dont nutritionnels et sur les vertus de quatre heures sur vingt-quatre. la publicité affirme : « Prenez de l’alimentation dite organique. Elles Même le fabricant de produits de l’énergie en dix secondes » – sont un sont captives de tout ce qui est nou- Révisez beauté Shiseido s’est lancé sur ce énorme succès : le chiffre d’affaires veau. Le collagène est ainsi la subs- marché en mettant en vente une pour 1997 devrait croître de 50 % et tance du jour : on en trouve dans la boisson à base d’une protéine (col- atteindre 15 milliards de yens « gelée » de Shiseido, dans des yo- lagène) qui aurait des propriétés (780 millions de francs). Les laits gourts, dans des chewing-gums... le BAC ! embellissantes pour la peau. avec des suppléments de minéraux Les produits « zéro calorie » ou Des entreprises pharmaceutiques sont également un autre succès sans sucre, qui étaient en retard au

entrent dans la danse avec des bois- commercial. Japon, font désormais fureur car ils 2,23 F/min sons vitaminées et les distilleries de Plusieurs facteurs expliquent l’en- répondent, entre autres, à un souci saké avec des produits aidant la di- gouement pour l’alimentation san- d’hygiène dentaire. 3615 LEMONDE gestion. Du thé vert qui prévient le té-beauté. Selon Chiharu Hira- Ce souci de l’alimentation, qui LeMonde Job: WMQ1506--0009-0 WAS LMQ1506-9 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0291 Lcp: 196 CMYK

SOCIÉTÉ LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 / 9

DÉPÊCHES

a JUSTICE : le directeur des renseignements généraux, Yves Ber- L’ancien président du conseil général trand, a été entendu comme témoin, jeudi 12 juin à Montluçon (Allier), par le juge d’instruction Etienne Fradin, en charge du dossier relatif à la vente en 1990 du casino de Néris-les-Bains, pour lequel l’ancien député (RPR) Georges Tranchant a été mis en examen pour « corruption ac- des est mis en examen tive » et écroué. Le juge cherche à vérifier les accusations portées par Alain Verbyst, mis en examen, selon lequel des policiers des renseigne- ments généraux auraient aidé M. Tranchant à reprendre des casinos. Paul-Louis Tenaillon est soupçonné de « favoritisme et abus de confiance » a CORSE : un armurier d’Ajaccio soupçonné d’avoir fourni des armes à des membres du FLNC-canal historique a été mis en examen Le juge versaillais Richard Pallain a, vendredi (UDF-FD) du conseil général des Yvelines de tème de corruption dans la passation des mar- et écroué, vendredi 13 juin, par le juge d’instruction Laurence Le Vert. 13 juin, mis en examen pour favoritisme et abus 1977 à 1994. Le magistrat est sur le point de clore chés publics. Soixante-quatorze personnes au Un atelier clandestin, permettant de remettre en fonction des armes de de confiance Paul-Louis Tenaillon, président une instruction de deux ans sur un vaste sys- total ont été mises en examen. guerre neutralisées, a été découvert lors des investigations conduites après son interpellation. LA MISE EN EXAMEN, vendredi 9 octobre 1995. Trois jours plus tard, Début décembre 1995, Christian ans, conseiller général de Saint-Ger- a BANDITISME : un butin de plusieurs millions de francs a été em- 13 juin, de l’ancien président du trois chefs du service bâtiment sont Dufour, préfet de Haute-Loire placé main-en-Laye, premier adjoint au porté par les auteurs de l’attaque d’un fourgon de transport de fonds, conseil général des Yvelines, Paul- mis en examen pour « recel d’abus hors cadre une semaine auparavant maire, soupçonné d’avoir voulu ré- vendredi 13 juin à Paris. Trois convoyeurs de la société Franceval, qui Louis Tenaillon (UDF-FD), soixante- de biens sociaux, corruption passive, par le conseil des ministres, est à son gulariser des factures de l’imprimerie transportaient une somme de 11 millions de francs en liquide et en seize ans, pour « favoritisme et abus trafic d’influence » et écroués à la tour interpellé. Directeur des ser- La Gutenberg, dont le marché était chèques, ont été désarmés puis menottés par leurs agresseurs. L’en- de confiance », devrait être le dernier maison d’arrêt de Bois d’Arcy. Ils y vices du département des Yvelines venu à expiration, en payant des quête a été confiée à la brigade de répression du banditisme (BRB). chapitre du dossier de corruption sont vite rejoints par deux chefs de 1983 à 1994, il lui est reproché fausses factures à des sociétés inter- a PÉDOPHILIE : un directeur d’école de l’arrondissement de Mon- qu’instruit depuis près de deux ans d’entreprise, les premiers d’une d’avoir perçu lui aussi des avantages médiaires. targis (Loiret) a été mis en examen pour « agression sexuelle sur mi- le juge versaillais Richard Pallain. Au longue liste. lors de la passation des marchés. Le Ce sont des factures d’imprimerie neur de moins de quinze ans par personne ayant autorité », vendredi total, soixante-quatorze personnes, Dès le déclenchement de l’en- préfet restera plusieurs mois en dé- aux montants jugés « exorbitants », 13 juin, à la suite d’une plainte déposée il y a trois mois. A , un dont une douzaine de fonction- quête judiciaire, les regards se tention. par rapport aux prestations fournies homme de quarante-huit ans a été mis en examen pour « agressions naires départementaux, des chefs tournent vers l’ancien président du par La Gutenberg, qui assurait la to- sexuelles et viol sur mineur de quinze ans » et écroué, jeudi 12 juin, après d’entreprise ou de bureaux d’études conseil général, Paul-Louis Tenaillon. ÉPAIS DOSSIER talité des travaux d’impression du la découverte à son domicile de photographies à caractère pornogra- et sept élus, sont soupçonnées S’agit-il d’un système mis en place D’autres élus sont par la suite mis conseil général, qui ont valu à M. Te- phique et pédophile. d’avoir participé à un vaste système par des fonctionnaires à l’insu des en examen : Jacqueline Boulier naillon d’avoir été mis en cause dans a RÉVISIONNISME : un professeur d’histoire-géographie a été de corruption lié à la passation des dirigeants politiques, ou la corrup- (UDF-FD), cinquante-sept ans, cette affaire. Au terme de trente- suspendu par le rectorat de Nantes (Loire-Atlantique), vendredi marchés du département. tion a-t-elle gangrené tous les conseillère régionale d’Ile-de-France, cinq heures de garde à vue, le juge 13 juin, pour avoir émis « des opinions de nature révisionniste ou néga- Cette affaire a débuté le 4 août rouages de l’institution ? M. Tenail- qui aurait fait réalisé 100 000 francs Pallain l’a mis en examen vendredi, tionniste en présence d’élèves ». Le 16 mai, Michel Adam, professeur au 1995, par l’envoi d’une lettre ano- lon indique qu’il « a toujours été sou- de travaux d’aménagement dans sa lui reprochant, outre la surfactura- collège René-Guy-Cadou de Montoir-de-Bretagne, avait contesté la nyme à Franck Borotra (RPR) qui, cieux du respect de la légalité ». « Per- résidence secondaire par des entre- tion des travaux d’imprimerie, des déportation alors qu’une femme, ancienne déportée, témoignait de- seize mois plus tôt, s’était installé sonne ne m’a jamais alerté, les prises travaillant pour le conseil gé- dépenses personnelles et des avan- vant des élèves de troisième. dans le fauteuil de président du conditions d’adjudication ont toujours néral ; Jacques Leport (UDF), tages pris en charge par le conseil a ÉDUCATION : les étudiants de deuxième année de DEUG d’his- conseil général qu’occupait, depuis été celles prévues par les textes en vi- soixante-seize ans, conseiller général général. Ainsi s’achève l’instruction toire à Aix-en-Provence devront repasser leur épreuve d’histoire an- 1977, Paul-Louis Tenaillon. Dans gueur », explique-t-il, reconnaissant de Versailles de 1978 à 1994, qui au- de cet épais dossier (trente-huit vo- cienne, vendredi 20 juin, après la découverte par les correcteurs de si- cette lettre, l’auteur mettait en cause seulement que le conseil général «a rait aussi bénéficié de travaux à son lumes, plus de cinq mètres de haut). militudes troublantes entre leurs copies : une centaine d’étudiants nommément deux élus du départe- eu la tentation de céder aux entre- domicile ; Pierre Amouroux (DVD), Le procès, qui pourrait se tenir dès connaissaient jusqu’aux prénoms des femmes de l’empereur Claude et ment et deux responsables de ser- prises locales ». soixante ans, vice-président du l’automne, est d’ores et déjà prévu la profondeur des eaux du port d’Ostie. Le président de l’université a vices qui, selon lui, « depuis environ De son côté, le président en exer- conseil général, qui aurait favorisé pour durer un mois et demi. annulé l’examen, passé le 29 mai, et demandé l’ouverture d’une en- douze années, ont amassé une fortune cice, Franck Borotra, annonce, en une entreprise de son canton ; Jean quête administrative. personnelle en attribuant les marchés octobre 1995, qu’il décide de se Giamello (RPR), soixante et onze Jean-Claude Pierrette d’entretien ou les marchés d’appels constituer partie civile. Le 13 octo- d’offres truqués » ainsi que quatre bre, l’affaire prend un tour plus poli- entreprises qui « ont donné et offert tique avec le placement en garde à ou construit aux personnes précitées vue de Claude Dumond (UDF-FD), ou à leurs proches des voyages, de soixante-trois ans, vice-président du l’argent et des travaux tous corps conseil général, membre de la d’Etat ». commission d’appels d’offres, soup- Le corbeau avait pris soin d’expé- çonné d’avoir bénéficié de travaux dier un exemplaire de sa missive au dans sa maison de l’Ile de Ré et de préfet des Yvelines et au procureur divers cadeaux. Mis en examen et de la République. Une première per- écroué le 15 novembre 1995, il reste- quisition dans les locaux de l’assem- ra derrière les barreaux jusqu’en blée départementale se déroule le avril de l’année suivante. Monique Bertaud est condamnée à douze ans de prison BESANÇON tant du parquet général a montré, de notre envoyé spécial une fois de plus, que des magistrats La cour d’assises du Doubs a sont encore mal préparés à traiter condamné, vendredi 13 juin, Mo- des dossiers comportant une di- nique Bertaud, médecin neuro- mension irrationnelle. logue de soixante-cinq ans, à douze Sur les quatre heures d’un inter- ans de réclusion criminelle pour le minable réquisitoire, l’avocat géné- meurtre de sa petite fille Sarah, ral n’a consacré qu’une petite par- neuf ans, commis le 9 octobre 1992 tie à l’évocation de la à Merey-sous-Montrond. L’enjeu responsabilité pénale. Encore ne de ce procès, où les faits n’étaient l’a-t-il fait qu’en s’attachant à dé- pas contestés, reposait essentielle- truire l’expertise du docteur Michel ment sur la difficulté à juger des Dubec, qui concluait à l’irresponsa- malades mentaux en cour d’assises. bilité de l’accusée. Ironisant sur la A l’évidence, le jury a tenu « fascination » soulignée par le compte du fait que le discernement docteur Dubec face à la personnali- de l’accusée avait été « altéré », en té exceptionnelle de Monique Ber- prononçant une sanction modérée taud, le magistrat s’est demandé si au regard d’un crime que l’avocat le psychiatre « avait pu garder son général Hubert Bonin avait qualifié libre arbitre ». d’« insupportable ». Tout en admet- M. Bonin préférait l’expertise du tant que le discernement de Mo- docteur Daniel Zagury, qui nique Bertaud avait été atteint par concluait à une simple atténuation les composantes paranoïaques de de la responsabilité pénale. Ce sa personnalité, le magistrat avait n’était pas l’avis de Me Nicole Ri- demandé une peine « qui ne soit goulot, conseil de Laurence Ber- pas inférieure à seize ans de réclu- taud, fille de l’accusée, et de Julie, sion criminelle », en soutenant que dix-neuf ans, sœur de la victime, l’accusée avait prémédité son qui a plaidé la totale responsabilité geste. de Mme Bertaud. L’audience permettait d’hésiter DIMENSION IRRATIONNELLE entre la folie et la simple altération Monique Bertaud était en effet du discernement. En définitive, renvoyée devant la cour d’assises Me Henri Leclerc, défenseur de pour assassinat. Ses premières dé- Mme Bertaud, a choisi la seconde clarations, et le fait de se munir de solution en invoquant, lui aussi, médicaments et d’un revolver l’expertise du docteur Zagury. «Au avant d’emmener Sarah dans un moment où elle commet cet acte, il chemin de campagne pour la tuer, ne lui reste que bien peu de discerne- paraissaient être de nature à établir ment, et le contrôle de ses actes je ne la préméditation. Or le jury a ré- sais pas très bien où il est », a-t-il pondu « non » à cette question. Et soupiré, en expliquant au jury que cette réponse devient logique si le nouveau code pénal prévoit que l’on admet que Mme Bertaud avait la juridiction « doit tenir compte » acquis la conviction que, au travers de l’altération du discernement et de sa petite-fille, elle était la vic- du contrôle des actes de l’accusée time d’un complot organisé par la quand elle détermine la peine. «La mère d’une enfant maltraitée. modération que vous allez avoir a, Cette hypothèse avait été large- pour contrepartie, la maladie de ment développée par les experts au Monique Bertaud. Vous devez la cours des débats, les uns considé- condamner, mais vous devez la rant que Mme Bertaud était victime condamner justement. » d’un délit paranoïaque ayant aboli Tout semblait dit. Mais après son discernement, les autres évo- avoir prononcé la peine, la prési- quant seulement une dimension dente a tenu à préciser à la mère et paranoïaque ayant conduit à une à la sœur de Sarah : « Aucune des « exaspération passionnelle ». douze personnes du jury ne vous ou- La manière dont la présidente bliera. Vos noms sont gravés au fond Marie-Agnès Cradoz a mené les de mon cœur. » Avec le verdict et ce débats a sans doute permis au jury message de réconfort aux victimes, d’examiner sereinement les éclai- la justice, souvent si froide, prenait rages apportés par les experts psy- le visage doux d’une femme en chiatres sur une maladie mentale robe d’hermine. peu accessible pour le profane. En revanche, l’attitude du représen- Maurice Peyrot LeMonde Job: WMQ1206--0040-0 WAS LMQ1206-40 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 08:19 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : PPDTEXT 35Fap:99 No:0284 Lcp: 196 CMYK

10 / LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 HORIZONS ENQUÊTE

serve privée. Puis elle a ensuite donné raison aux U’Was en affir- mant que la consultation préalable des Indiens n’avait pas eu lieu. Au même moment, le Conseil d’Etat donnait raison à l’Oxy. Officiellement, l’Oxy affirme avec diplomatie qu’elle ne fera rien sans l’accord des Indiens. Mais elle brandit aussi son contrat et rappelle que la compagnie a dé- jà investi 12 millions de dollars dans le bloc Samoré. Petit à petit, et souvent en offrant des emplois, elle tente de convaincre les membres de la communauté. Cer- tains se sont laissé séduire. D’autres, qui sont sortis de la communauté, dénoncent : «Les anthropologues voudraient nous garder tels quels, immuables comme des bêtes de zoo ! » Mais les auto- rités u’was – qui ont renié les membres dissidents de la commu- nauté – ne veulent rien entendre. Elles ont invité les trois ministres à se rendre dans leur territoire pro- chainement .

OUS sommes en train de perfectionner les «N relations avec la communauté indigène », estime le ministre des mines. Il ajoute d’un ton très sérieux : « De toute façon, personne n’a jamais réussi à gagner contre le développement technolo- gique... » Pourtant, quand les In- diens affirment que l’exploitation de leur territoire signe leur arrêt de mort, on les croit volontiers. Pas seulement à cause du boule- versement de la nature... Mais sur- La guerre se joue à coups de procès, d’arguments juridiques et de réunions

tout du fait des changements so- ciaux profonds qui intervien- draient dans la région. La Le maudit sang noir des U’Was militarisation de la zone serait, par exemple, inéluctable. Depuis long- temps, ce versant de la cordillère UR les pentes re- équatoriale – le rythme des quatre est aussi territoire de l’ELN (Ar- culées de la Sierra saisons définies par les solstices. Cinq mille Indiens de Colombie avaient pu mée de libération nationale), un Nevada del Cocuy, Semi-nomades, ils montent et des principaux groupes de guérilla un sommet andin si- descendent les versants andins, de préserver leur culture et leurs traditions colombiens. Les insurgés ran- tué au nord-est de la 1 600 à 4 000 mètres, en fonction de çonnent les compagnies pétro- Colombie, les der- ce calendrier. A chaque altitude, ils de la civilisation des Blancs, jugée trop lières. De janvier à avril, l’Oxy a su- niers cinq mille re- sèment les plantes nécessaires à bi 21 attentats, et 463 depuis 1985. présentants du leur alimentation. « Les U’Was pou- polluante. Mais le sous-sol de leur réserve Face à ce danger, les multinatio- peuple u’wa – Amé- vaient utiliser la terre de différents nales se protègent. A tel point que rindiens d’origine linguistique climats, depuis le froid des sommets regorge de pétrole. Histoire exemplaire de nombreuses organisations non Schibcha – luttent encore contre les jusqu’aux plaines pour une alimenta- gouvernementales (ONG) re- envahisseurs... La guerre, sans tion variée et riche. Aujourd’hui c’est d’une communauté en lutte pour sa survie prochent aujourd’hui aux compa- doute leur ultime, dure depuis cinq plus difficile car le riowa [le Blanc] gnies pétrolières internationales ans. Le pétrole, cet or noir qui fait s’est approprié les meilleures terres », face aux intérêts économiques de faire appel à l’armée ou à des rêver à de modernes eldorados, en affirme un document présenté par groupes de sécurité privés, contri- est la cause. L’Oxy (Occidental l’Association des autorités tradi- du gouvernement et des firmes pétrolières buant ainsi au climat de violence Inc.), une compagnie pétrolière tionnelles u’was. Pendant la généralisée que connaît le pays. américaine, est l’ennemie. L’entre- conquête espagnole, tous les L’armée colombienne, selon ses prise, associée à Shell, a signé un membres d’une communauté u’wa territoire a déjà, disent-ils, « abîmé lombienne, est très riche en pé- U’Was réfutent. La problématique, propres dires, destine 30 % de ses contrat, en avril 1992, avec Ecope- s’étaient jetés du haut d’un rocher. le temps ». Il est vrai – mais est-ce trole. La British Petroleum (en complexe, dépasse le simple forces à protéger des exploitations trol, la compagnie nationale colom- Un précédent historique souvent l’exploitation du pétrole, le déboi- association avec Total) exploite conflit u’wa. Les questions soule- énergétiques. bienne, l’autorisant à explorer le rappelé par les anciens, même si, sement qui en découle ou le ré- déjà un peu plus au sud le gise- vées sont essentielles, voire philo- Le gouvernement et l’Oxy affir- bloc Samoré, un morceau de mon- comme l’affirme en guise d’avertis- chauffement général de la pla- ment de Cusiana, le plus grand dé- sophiques. Elles dessinent les fu- ment que l’exploitation sera réali- tagne qui s’étend sur 208 934 hec- sement un jeune U’Wa, « il y a plu- nète ? – que le climat de cette couvert à ce jour en Colombie. Et tures politiques colombiennes tant sée dans « le respect de la culture et tares, dont 30 % sont occupés par sieurs façons de se suicider, pas for- région est devenu plus sec, les même si l’Oxy ou le gouvernement vis-à-vis des minorités que par des traditions indigènes... » Ils les parcs naturels du Nevado del cément si spectaculaires »... pluies plus fortes et que les fleuves s’interdisent en public de faire des rapport à l’exploration des ri- vantent les routes, les progrès, les Cocuy et du Tama et 50 % par les De fait, ce qu’ils appellent la débordent plus facilement... «La prévisions, nul ne doute que les re- chesses minières et énergétiques. écoles, les subventions, voire les deux réserves u’was. « contamination » est une de leurs position u’wa, explique donc Berito, cettes espérées seront à la hau- A qui appartient le sous-sol ? Que royalties dont bénéficierait la Les Indiens ne veulent pas de grandes préoccupations : ils laisse- est irrévocable : non à l’exploration, teur... « Le bloc Samoré est intéres- pèse la culture d’un peuple face au communauté u’wa. Mais nul ne l’exploitation de leur territoire. Ils ront se « purifier » de longues se- non à l’exploitation. Nous voulons sant parce que les structures développement technologique ? doute que ces « nouveautés » menacent de se suicider collective- maines le siège en bois sur lequel se simplement qu’on nous laisse vivre géologiques se chevauchent, et on Quel est l’avenir du peuple indien – base militaire, héliport, puits de ment si la compagnie pétrolière sera assis le rare invité riowa. S’ils tranquilles ! » peut espérer avec un seul puits at- en Colombie, qui, riche de quatre- pétrole, etc. – entraîneraient la fin entre dans leurs réserves. Leurs ar- sont en contact avec « la civilisa- De l’autre côté, l’Oxy et le gou- teindre plusieurs réserves », ex- vingts ethnies et soixante-deux des chants sacrés u’was et de leur guments, fondés sur leur propre tion », à leur retour, ils s’astrein- vernement ne semblent pas près de plique le porte-parole de l’Oxy à langues différentes, représente au- communion avec la nature... mythologie, suivent une logique dront à jeûner plusieurs jours avant céder. Le pétrole est devenu une Bogota, Roberto Stewart. jourd’hui à peine 3 % de la popula- Le combat reste inégal. Mais – et imparable : « La Terre est notre de rejoindre leur village. « Tout sim- des principales ressources colom- Pour le gouvernement, l’enjeu tion ? « Quel est le propriétaire du c’est une première pour des In- mère et le pétrole est son sang. Com- plement pour ne pas apporter les biennes. Il représente aujourd’hui est d’autant plus grand que si le monde ?, demande à sa manière un diens colombiens – les cinq milles ment négocier le sang de notre mère maladies des Blancs : varicelle, rou- 25 % des exportations et pourrait contrat avec la OXY était rompu, il des chefs u’was. Celui qui a fabriqué irréductibles tiennent tête depuis avec le gouvernement ? » Tradition- geole, etc. », explique l’un d’entre atteindre, selon les prévisions de serait obligé de verser des dom- le monde, le gouvernement, la déjà cinq ans à l’Oxy, qui n’a nels, écologistes et mystiques, les eux. Le jeûne, la consommation de Rodrigo Villamizar, ministre des mages importants. Depuis plu- compagnie ? » même pas terminé de poser les U’Was, qui étaient plus de vingt sieurs mois, Ecopetrol a ainsi lancé lignes sismiques dont elle a besoin mille il y a cinq cents ans, ont été une vaste campagne de publicité, NE réunion extraordinaire, pour déterminer la localisation des victimes, des conquistadors aux « La Terre est notre mère et le pétrole sur le thème « sans pétrole, il n’y a organisée à Bogota au puits. Les U’Was, dont les repré- missionnaires, de plusieurs vagues pas de vie », qui vante les bienfaits U mois d’avril, a rassemblé sentants principaux, transgressant de colonisation. Berito, dont le est son sang. Comment négocier le sang de l’hydrocarbure, sans lequel les ministres de l’intérieur, de l’en- leur principes, sont venus à Bogo- nom espagnol est Roberto Cobaria, nous serions, affirme l’entreprise, vironnement et des mines et des ta tout le mois d’avril pour présen- aujourd’hui cabilde mayor – sorte de notre mère avec le gouvernement ? » de véritables hommes des ca- autorités indiennes, dont des re- ter leur point de vue aux autorités, de président du conseil général – se vernes : il n’y aurait ni plastique, ni présentants u’was. Le chef de aux universités, aux ONG et à la souvient qu’il avait été enlevé en- moyens de communication, ni civi- l’ONIC (Organisation nationale in- presse ont aussitôt rallié à leur fant « mains liées derrière le dos » coca ou de yopo (un breuvage sa- mines et de l’énergie, plus de 50 % lisation. Le gouvernement, l’Oxy et digène de Colombie) a salué la cause non seulement les Colom- par des missionnaires catholiques, cré) sont pratiques courantes. Pour en l’an 2005. En Colombie, l’Oxy Ecopetrol mettent en balance «−les rencontre en affirmant : « Je suis biens, mais aussi lesdites ONG. puis récupéré « par miracle » par sa purifier un objet ou une personne, exploite depuis 1985 le champ de intérêts économiques de 35 millions très content d’être ici. C’est très pé- Roberto Cobaria a même été invi- mère. les Werjayas soufflent à travers un Cano Limon, qu’elle devra rétrocé- de Colombiens contre les intérêts dagogique, puisqu’on va vous expli- té au début du mois de mai à Los Si les U’Was ont su préserver leur long instrument. der en 2007 à Ecopetrol. Sept cents culturels de 5 000 U’Was ». quer ce que vous n’avez jamais vou- Angeles pour expliquer la cause in- culture et leurs traditions, c’est au La civilisation des Blancs est, des 1 100 millions de barils que Comme le temps des arquebuses lu écouter... » dienne... A Bogota, en plus des prix d’un repli sur eux-mêmes et pour eux, synonyme de pollution à contient le puits ont déjà été extra- est un peu loin, la guerre se joue D’un point de vue juridique, le manifestations qui ont eu lieu au d’un refus du monde non indien. Ils tous les points de vue... « Nous its. La compagnie a aussi construit aujourd’hui à coups de procès, thème passionne aussi les Colom- mois d’avril, chaque jour des graf- vivent toujours selon des règles très avions préservé le monde matériel et l’oléoduc qui va de Cano Limon à d’arguments juridiques et de réu- biens. Les différentes cours colom- fitis fleurissent sur les murs. Un précises. Les Werjayas, les chefs spi- spirituel, réalisant une parfaite har- Covenas sur la côte caraïbe colom- nions... La Constitution colom- biennes ont rendu plusieurs juge- slogan répété plusieurs fois dans la rituels, décident des migrations, monie entre le peuple et l’environne- bienne et qui passe justement par bienne interdit l’exploitation des ments contradictoires. Le cas u’wa ville résume impudemment : font respecter le calendrier des cé- ment ; cela s’est brisé avec l’arrivée le bloc Samoré... C’est dire si l’en- parcs naturels, mais soumet celle est même devenu un véritable cas « Sans ancêtres, sans histoire, sans rémonies, donnent les noms aux de la colonisation, des missions et du treprise est intéressée à trouver de des réserves indiennes à une d’école dans les universités... La enfants, sans amour, mais... avec du nouveau-nés et préparent le pas- gouvernement en général »,affir- nouveaux gisements le long de condition assez floue : la consulta- Cour constitutionnelle a d’abord pétrole ! » sage à la vie adulte des filles et des ment les autorités u’was. L’exploi- cette route stratégique. tion préalable de la minorité. rendu un jugement qui affirme garçons. Les U’Was suivent – ce qui tation du pétrole à plusieurs cen- Le Piedemonte des Llanos orien- L’Oxy affirme qu’elle a consulté les que l’Etat est maître des sous-sols, Anne Proenza est rare aujourd’hui à cette latitude taines de kilomètres en aval de leur taux, versant de la cordillère co- Indiens plusieurs fois, ce que les même s’ils appartiennent à une ré- Dessin : Jessie Hartland LeMonde Job: WMQ1506--0011-0 WAS LMQ1506-11 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 08:31 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0292 Lcp: 196 CMYK

HORIZONS-HISTOIRE LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 / 11 Les ultimes jours de l’Algérie française Il y a trente-cinq ans, le fleuron de l’empire colonial accédait à l’indépendance. Faute d’avoir compris que l’émancipation des musulmans était inéluctable, la France rata sa sortie. Les dernières semaines du printemps 1962 furent tragiques. Du sang, des saccages et des larmes

ANS quelques de l’OAS est condamné à mort et jours, l’Algérie exécuté. Le 20 avril, Salan lui- ne sera plus même, qui se cache sous l’identité française et de Louis Carrière, administrateur Oran est en de sociétés, est enfin « logé » à Al- flammes. ger. De nombreuses opérations L’après-midi du ont été montées contre lui, sans 25 juin 1962, les succès. C’est dire l’étendue des desperados de complicités dont bénéficie l’OAS. Il l’OAS (Organisation armée se- échappera de peu à une condam- Dcrète) se sont emparés d’un im- nation à mort, à la grande fureur meuble du front de mer. Des ter- de De Gaulle, qui ne pardonne rasses, ils tirent à la mitrailleuse pas. lourde et au bazooka sur les réser- Groggy et divisé, le Comité su- voirs de la British Petroleum. Dix périeur de l’Armée secrète, ou ce millions de litres de mazout qu’il en reste, décide de négocier. flambent, enveloppant la ville d’un Non avec les représentants honnis épais nuage, tel un crêpe noir de du régime gaulliste, mais avec ceux deuil. Dans tous les quartiers des du FLN qui siègent au sein de explosions retentisent. Rageuse- l’Exécutif provisoire installé en Al- ment, les Européens saccagent gérie en application des accords cette terre qui était la leur et qu’ils d’Evian. Jean-Jacques Susini, chérissent par dessus tout. vingt-neuf ans, le mentor de Salan, Depuis le 18 mars, ils n’ont plus est la cheville ouvrière de cette ul- d’illusions. Ce jour-là ont été si- time partie de poker. Le dos au gnés les accords d’Evian, qui sou- mur, il tente d’arracher aux vain- mettent l’indépendance de l’Algé- queurs des garanties en faveur des rie à deux référendums, l’un en Européens qui resteraient en Algé- métropole, l’autre sur place, dont rie après l’indépendance. Un ac- l’issue ne fait pas de doute. Cent cord mort-né FLN-OAS est signé jours séparent ces « négociations- le 17 juin, qualifié de « trahison » trahison » de l’heure où la France par Jean-Claude Perez, l’autre diri- s’en ira. Cent jours de larmes et de geant « civil » de l’OAS et patron violences, de déraison et de déses- suprême des deltas. poir. Pour avoir tardé à admettre Partisan convaincu de la poli- que l’émancipation des Algériens tique de la terre brûlée, Perez nie était inéluctable, la France va rater aujourd’hui avoir ordonné à ses sa sortie. L’empire français, dont commandos la destruction de la

les trois départements d’Algérie « MATCH PARIS »/BIOT bibliothèqe d’Alger, 60 000 vo- étaient les derniers fleurons, ago- Oran, le 25 juin 1962. L’OAS tire sur les réservoirs de la British Petroleum. Dix millions de litres de mazout partent en fumée. lumes engloutis dans les flammes nise dans le sang et la folie des- le 7 juin. Perpétrés ou non par tructrice. persuadé que l’Algérie est un bou- les négociations avaient fait naître. drame. Pris de panique, des tirail- échouera piteusement, par l’OAS, les attentats contre les mu- Porté au pouvoir en 1958 par les let. A ses yeux, la grandeur d’un D’une « planque » au cœur d’Al- leurs musulmans de l’armée fran- manque de moyens et de coordi- sulmans, les hold-up et les des- partisans de l’Algérie française, de pays ne se mesure pas à ses pos- ger où les commandos de l’Armée çaise ripostent par des salves nour- nation. Surtout, l’armée régulière, tructions s’intensifient. La panique Gaulle est devenu leur bête noire. sessions outre-mer mais à son secrète, les redoutables deltas, ries au feu de tireurs embusqués. où l’OAS compte pourtant nombre pousse les Européens à l’exil en Les a-t-il trompés sciemment ? Le rayonnement sur la scène interna- font régner la loi de l’OAS, il a lan- On relèvera soixante-six morts et de sympathisants, a refusé, comme longues files tragiques sur les quais mystère demeure sur le chemine- tionale, que dominent les deux cé un ordre d’insurrection. Ses ins- deux cents blessés parmi les ma- pendant le putsch, de rallier les et dans les aéroports. De Gaulle ment de ses pensées et arrière- « grands ». Pour donner corps à tructions vont être suivies à la nifestants. maquisards. salue cet exode d’une remarque pensées. En 1955, reclus volontaire cette ambition, le fondateur de la lettre... et sonner le glas des illu- Inexorablement, l’espoir que ca- Le 10 avril, l’échec du colonel cruelle, rapportée par Alain Peyre- à Colombey-les-Deux-Eglises, il a Ve République disposera bientôt sions que les Européens nour- ressaient les « ultras » de renverser Gardes est patent. L’Armée secrète fitte, alors jeune député UNR : confié à Edmond Michelet, son fu- d’un puissant levier, l’arme nu- rissent encore. la situation s’évanouit. Ultime ins- traverse alors la période la plus « Tout cela ne leur serait pas arrivé tur garde des sceaux : « L’Algérie cléaire. Le 13 février 1960 a été été Le 22 mars 1962, Bab-el-Oued, le si l’OAS ne s’était pas sentie parmi est perdue. L’Algérie sera indépen- expérimentée à , au quartier populaire d’Alger où bat eux comme un poisson dans l’eau ! dante. » Cela ne l’a pas empêché centre du Sahara, la première le cœur de l’Algérie française, s’or- Peut-être trois cent mille morts Ils ont été les complices de vingt as- de s’exclamer, au printemps 1959, bombe française. Dans l’esprit du ganise dans la fièvre en camp re- sassinats par jour ! [...] Ils ont saboté dans l’euphorie d’une visite outre- général, un nouvel avenir s’offre tranché. Arrimée à ce bastion, où Les morts de la guerre d’Algérie sont difficiles à dénombrer. L’his- les accords d’Evian, qui étaient faits Méditerranée : « Vive l’Algérie fran- aux brillants officiers que hante le les forces de l’ordre sont interdites torien Charles-Robert Ageron avance le chiffre de 4 000 à 5 000 vic- pour les protéger ! Ils ont déchaîné çaise ! » Mais on ne l’y a pas repris. « bradage » de l’Algérie. Il est dans de séjour, l’OAS espère que l’opé- times françaises pour la période allant de 1954, date de l’insurrec- la violence, et, après ça, ils se sont En septembre 1959, le divorce le changement de doctrine mili- ration fera tache d’huile. Le 23, tion, à 1964. L’incertitude porte notamment sur le nombre des étonnés qu’elle leur revienne en est consommé. De Gaulle s’est taire qui s’annonce. Pas dans la après un face-à-face tendu avec disparus, impossible à évaluer, surtout après l’indépendance de plein visage ! » prononcé pour « l’autodétermina- chasse à d’insaisissables ennemis des jeunes gens du quartier, neuf 1962. Ainsi, il faudrait ajouter aux vingt-cinq victimes des tueries Le sort de musulmans restés fi- tion » des Algériens, le premier sur les pentes arides du djebel. appelés du contingent tombemt d’Européens, début juillet 1962 à Oran, un nombre des disparus dèles à la France est moins en- pas, le plus difficile, sur la voie de Pour le million d’Européens sous les balles de l’Armée secrète. presque dix fois supérieur. Toujours selon Charles-Robert Ageron, viable encore. « Réguliers », harkis l’indépendance. A Alger, la rue dont les ancêtres ont débarqué en Aussitôt, la riposte s’organise. Elle les victimes algériennes de la guerre d’indépendance se chiffre- ou miliciens, ils sont, sans remords s’est rebellée, mais cette insurrec- Afrique du Nord en 1830, ce « la- sera à la hauteur de cette irrépa- raient entre 234 000 et 290 000. D’autres sources évaluent entre 1 500 ou presque, abandonnés à leur tion, baptisée « semaine des barri- châge » est insupportable. Aux rable bévue politique. Le quartier et 2 000 les morts provoquées par l’OAS, dont 85 % de musulmans. sort. Les accords d’Evian, censés cades », a tourné court. Rien ne fe- trois quarts, ces Français d’Algérie est bouclé par la troupe. Les jours leur garantir l’impunité, seront ra plus reculer le chef de l’Etat, vivent dans les villes où l’Armée de la « Commune » de Bab-el- violés par le FLN dès le jour de désormais sûr de son fait. Pas secrète a porté leur exaspération à Oued sont comptés. Appuyées par truction de « Soleil », le pseudo- noire de sa courte existence. Le l’indépendance. Des dizaines de même le putsch dit des généraux blanc. Dans leur immense majori- des blindés, les forces régulières nyme de Salan au sein de l’OAS, 24 mars, « Compagnon » (le géné- milliers d’entre eux, peut-être d’avril 1961, qui se terminera en té, au contraire, les neuf millions reprennent brutalement la situa- un maquis commandé par le colo- ral Edmond Jouhaud) est arrêté à 65 000, seront victimes d’exé- fiasco. En ce printemps 1962, les de « Français de souche nord-afri- tion en mains, obligeant les nel Jean Gardes tente de s’organi- Oran. Il sera condamnné à mort cutions sommaires, parfois précé- partisans les plus lucides de l’Algé- caine » souhaitent l’indépendance. commandos de l’OAS à décrocher. ser dans l’Ouarsenis, au sud d’Al- puis grâcié par de Gaulle, après dées de tortures. Français ou mu- rie française savent qu’ils livrent A la veille des accords d’Evian Dépitée, l’Armée secrète décide ger. Comme pour Bab-el-Oued, beaucoup d’hésitations. Le 7 avril, sulmans, les témoins de l’agonie un baroud d’honneur et que l’his- qui ont donné satisfaction aux mu- de lancer la foule algéroise, vi- l’OAS projette de créer dans le c’est au tour de « Delta » (le lieu- de l’Algérie française en cauche- toire est écrite. Mais ils sont déci- sulmans d’Algérie, le général brante de colère, dans la rue. Rue bled une zone insurrectionnelle en tenant Roger Degueldre) de tom- mardent encore. dés à vendre chèrement leur peau. Raoul Salan, le chef suprême de d’Isly, le 26, un nouveau face-à- espérant que le succès de l’opéra- ber dans les rêts de la police. Le Au fil des mois, de Gaulle s’est l’OAS, anéantit le frêle espoir que face avec la troupe va tourner au tion sera contagieux. L’entreprise chef des principaux commandos B. L. G. Daniel Lefeuvre, historien, maître de conférences à l’université Paris-VIII « Un fardeau insupportable pour les finances publiques » « Vous venez de publier un bien la métropole peut se les pro- des céréales, en 1960, seulement sucriers français ont ainsi long- dépenses d’équipement de la colo- parce que l’Etat lui a accordé une livre, Chère Algérie, ouvrage dans curer moins chers ailleurs 0,31 hectare. Malgré la croissance temps bloqué la construction nie sont payées par le Trésor mé- priorité d’embauche. En 1955, une lequel vous démontrez que les (agrumes, dattes, liège) et s’ouvrir des rendements, les disponibilités d’une raffinerie à Alger. tropolitain. Dès 1951, le commis- enquête patronale révèle qu’« il est trois départements d’outre-Mé- de nouveaux marchés en échange, chutent de 3,88 quintaux de blé à » Mais d’autres facteurs, plus saire adjoint au Plan, Etienne impossible [...] de recruter des diterranée ont été un fardeau ou bien elle n’en a pas besoin, 2 quintaux en 1960. Au début du importants, ont joué : absence de Hirsch, s’inquiète de ce que les ef- étrangers [dont] les services de la économique pour la métropole. comme ces 13 millions d’hecto- siècle, on compte en Algérie sources d’énergie jusqu’à l’exploi- forts consentis en faveur de l’Algé- main-d’œuvre ont volontairement li- D’autres prétendent au litres de vin (la moitié des exporta- 1,84 mouton par habitant. Cette tation des hydrocarbures du Saha- rie conduisent à sacrifier des sec- mités [le nombre] ». Pourquoi ? contraire que la France colonisa- tions totales de la colonie). Quant moyenne est de 0,60 à la veille de ra, rareté de l’eau, faiblesse et dis- teurs essentiels de l’activité L’explication est fournie, en 1953, trice a exploité l’Algérie et les au pétrole du Sahara, après 1956, il l’indépendance. Seules la viti- persion des débouchés locaux, métropolitaine. Lorsque le finan- par le directeur de la main- Algériens... revient à 1,10 dollar le baril, quand culture et l’agrumiculture coût élevé de la main-d’œuvre lo- cement de la guerre s’est ajouté au d’œuvre au ministère du travail qui – Pour une minorité d’entrepre- celui du Proche-Orient coûte connaissent un sort contraire, mais cale, notamment en raison de la coût du développement, le fardeau attribue, « dans une grande me- neurs, l’Algérie a été une bonne af- 10 cents ! elles rencontrent un problème médiocrité de sa productivité. En est devenu insupportable pour les sure », le calme qui règne en Algé- faire. A la veille de l’indépendance, – L’Algérie aurait pu fonder sa d’écoulement. 1949, par exemple, les dépenses sa- finances publiques . rie au fait « qu’un grand nombre de les départements d’outre-Méditer- prospérité sur l’agriculture puis, » Dès les années 30, l’agriculture lariales sont, dans l’usine oranaise – Vous insistez sur les réti- ses ressortissants ont pu venir en ranée absorbent près de 20 % de la plus tard, sur l’industrie. Pour- est incapable de nourrir et d’oc- de Saint-Gobain, 37 % plus élevées cences du patronat français à France continentale ». La même valeur totale des exportations de la quoi ces tentatives ont-elles cuper tous les Algériens. D’où la que dans une usine métropolitaine employer de la main-d’œuvre al- année, le CNPF informe les pa- métropole, soit cinq jours de pro- échoué ? nécessité de l’industrialisation. du groupe. En 1956, un camion gérienne. Pourtant, l’immigra- trons français qu’ils détiennent «la duction par an. Dans ces secteurs – En 1871, l’Algérie consacre Celle-ci a-t-elle souffert de la Berliet monté à Rouïba revient tion a fourni à la métropole les meilleure carte politique de la (huiles et corps gras, tissus de co- 1 hectare par habitant à la culture donne coloniale ? Oui, parfois. Les 6 000 francs plus cher que celui im- bras qui lui manquaient, après- France en Algérie » en offrant aux ton, chaussures...), la situation est porté de Vénissieux. guerre et au-delà. Algériens les moyens de gagner d’autant plus enviable que la mar- – En avril 1961, de Gaulle dé- – A-t-on appelé les Algériens leur vie. Encore une fois, l’enjeu chandise est écoulée en Algérie à Livres récents b La Guerre d’Algérie, clarait : « L’Algérie nous coûte pour participer au relèvement de est politique : garder l’Algérie fran- des prix supérieurs au cours mon- d’Alain-Gérard Slama. Gallimard, – c’est le moins qu’on puisse dire – la France après la seconde guerre çaise. » diaux. b De Gaulle et l’Algérie française, collection « Découvertes », 1996. plus cher qu’elle ne nous rap- mondiale ? A quelques rares ex- » Mais la métropole y perd da- de Michèle Cointet. Perrin, 1996. b Le Temps de l’OAS, porte. » Ce constat a-t-il influen- ceptions près, non. C’est la misère Propos recueillis par vantage, en commerçant avec l’Al- b C’était de Gaulle, d’Anne-Marie Duranton-Cabrol. cé sa décision de « lâcher » l’Al- qui les chasse d’Algérie et non les Bertrand Le Gendre gérie, qu’elle n’y gagne. La France d’Alain Peyrefitte. Editions Editions Complexe, 1995. gérie ? besoins métropolitains en main- constitue le débouché quasi de Fallois et Fayard, 1994. b Le Sang de l’Algérie, – La balance commerciale de d’œuvre. Ces besoins existent. Ils ૽ Chère Algérie (1930-1962), de unique des produits algériens, éli- b L’Algérie à Evian, de Jean-Claude Perez. l’Algérie est continûment défici- ont été estimés, en 1947, à 1,5 mil- Daniel Lefeuvre. Edition de la So- minés du marché mondial en rai- de Redha Malek. Le Seuil, 1995. Editions du Camelot et Editions taire dès la fin des années 40. Son lion de travailleurs sur cinq ans. ciété française d’histoire d’outre- son de leurs prix trop élevés : en b L’Honneur d’un général, de la Joyeuse Garde, 1992. taux de couverture, en 1959, est de Mais c’est en Europe qu’experts du mer, 400 p., 170 F. Disponible en li- 1959, elle absorbe 93 % des expédi- Oran 1962, de Joseph Katz. Du même, Debout dans ma 32 %. Si l’Algérie peut s’offrir un tel Plan et patrons veulent recruter. brairie ou auprès de l’ADHE, tions algériennes. L’Harmattan, 1993. mémoire. Editions Harriet, 1996. déficit, c’est parce que la France » Si la main-d’œuvre algérienne 18, rue Monsieur-le-Prince, 75006 » Plus grave, ces produits, ou bouche les trous : en 1956, 80 % des s’est finalement imposée, c’est Paris (170 F port compris). LeMonde Job: WMQ1506--0012-0 WAS LMQ1506-12 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 08:31 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0293 Lcp: 196 CMYK

12 / LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 HORIZONS-DÉBATS Supprimer l’ENA, ou réformer l’Etat ? par Ezra Suleiman

orsqu’un consensus double chantier de la réforme de la d’un Ernest Renan dans La Réforme né que l’ENA est devenue une « ma- avait avant 1981 préparé des modifi- sir d’entamer une carrière élective proche de l’unanimisme haute fonction publique et de la intellectuelle et morale, après la dé- chine à classer » au lieu d’être une cations drastiques. Las, après 1981, ou qu’il choisit de partir exercer une réunit les hommes poli- modernisation de l’Etat. Il est tout faite de 1870, ou de rappeler les pro- « machine à instruire ». Fondamen- la seule création d’une maigre troi- profession en dehors de l’adminis- L tiques, c’est signe qu’il de même frappant de constater pos de Marc Bloch dans L’Etrange talement, le rang de sortie constitue sième voie d’accès fut décidée. Ne tration. Troisièmement, le passage faut commencer à se poser des qu’en ces temps de campagne élec- Défaite. Après 1870, cela conduisit – un enjeu fondamental puisqu’il dé- parlons pas ici de sa suppression par par l’ENA ne sera plus considéré questions. Généralement, la déma- torale aucun des grands leaders po- à l’initiative toutefois de personnes cide rien de moins que de quarante la droite, en 1986, sous l’influence du comme un sésame automatique gogie n’est plus très loin de l’empor- litiques français ne parle sérieuse- privées – à la création de l’Ecole années de vie professionnelle. Parce lobby des anciens élèves, ni de la pour les plus hautes fonctions au ter sur la réflexion. C’est ce qui ment de l’Etat et de son devenir. libre des sciences politiques. Après qu’ils auront passé avec succès un nouvelle réformette initiée par la sein de l’appareil d’Etat. Autrement semble se dessiner actuellement à Certes, depuis Michel Rocard, une 1944, la création de l’ENA et la na- concours certes difficile, des jeunes gauche en 1988. dit, des fonctionnaires de valeur propos de l’ENA. On en a encore eu réforme administrative non négli- tionalisation partielle de l’école libre gens âgés de moins de vingt-cinq L’existence d’une élite attachée au passés par d’autres lieux de forma- un aperçu récemment avec les pro- geable a été initiée, mais il y a un ressortissaient à cette même ambi- tion pourront occuper des fonctions pos pour le moins contestables pas entre moderniser l’administra- tion. L’ambition du général de jusque-là dévolues aux énarques, à d’Alain Madelin comparant l’ENA à tion d’Etat et moderniser l’Etat. La Gaulle et de Michel Debré était de Peu ou prou, la France se refuse à admettre commencer par celles de directeur l’IRA, à l’ETA et à la Mafia italienne. France, à la différence de la Grande- doter l’Etat d’une élite compétente d’administration centrale. Le pre- Tout se passe comme si, soudaine- Bretagne ou même de l’Italie, ne l’a et éloignée des jeux de castes, apte à que l’ère d’une élite toute-puissante mier objectif de ces dispositions ment, la droite et la gauche se re- visiblement pas encore franchi. faire face à l’accroissement des mis- modestes est de ne pas lier systéma- trouvaient pour demander ou an- Je n’ai pour ma part jamais pris la sions de l’Etat. Après quelques an- est révolue tiquement réussite scolaire initiale noncer la fin prochaine de cette défense de l’ENA. Dans mon pre- nées d’une sorte d’âge d’or, suivirent et parcours professionnel. Place doit école en maniant l’anathème. mier livre, il y a vingt ans, j’avais les premières « perversions » de être faite aux trajectoires « aty- L’ENA telle qu’elle se donne à commencé à poser des questions l’idéal originel. Deux raisons ex- ans seront en quelque sorte introni- service de l’Etat n’est en soi pas piques ». Enfin, et plus fondamen- voir depuis quelques années n’est qui n’ont cessé depuis de prendre de pliquent principalement cette rup- sés à vie dans des positions de pou- condamnable ! Le double problème talement, la France ne peut pas en- certes pas très défendable. Mais il y l’ampleur. Je parlais, déjà, de la per- ture entre l’esprit des fondateurs et voir à nulle autre pareilles. Le dé- en France est que d’une part l’élite visager de réforme de l’ENA sans a loin entre la critique légitime que version des missions fondamentales la pratique. En premier lieu, la tradi- tournement de la mission de l’ENA issue de l’ENA exerce un monopole poser la question de la modernisa- l’on peut dresser de son évolution et assignées à cette école. Les abus évi- tion – voire la manie – française de est avant tout le résultat du laxisme de fait dans des secteurs aussi dif- tion des structures et des missions la solution a priori définitive qui dents plaident pour une réforme en toujours susciter une aristocratie di- des hommes politiques qui juste- férents que le monde politique, le de l’Etat. Disant cela, on veut signi- consiste à prôner sa suppression. profondeur de l’ENA. Mais la sup- rigeante, qu’elle soit d’extraction ment, aujourd’hui, font comme si sa monde économique et, bien sûr, la fier que la modernisation de la Les problèmes auxquels l’appareil primer serait un remède pire que le monarchique ou républicaine. On se suppression réglerait tous les pro- haute administration. Les énarques haute fonction publique induite par d’Etat en général et la haute fonc- mal. L’enjeu pour les politiques souvient des écoles spéciales créées blèmes. Tous les gouvernements de sont considérés, en partie à leur une réorientation de l’ENA n’est pas tion publique en particulier sont consiste plutôt à restaurer ce qui a par Napoléon pour former des la Ve République, face à la question corps défendant, comme des spécia- envisageable sans une réforme de confrontés sont indéniables. Mais fait sa vertu, c’est-à-dire le service élites. La seconde raison tient para- de la réforme de l’ENA, ont réagi de listes de tout et de rien. Ils peuvent à l’Etat. doit-on les renvoyer à la seule res- de l’Etat. doxalement au général de Gaulle. façon démagogique et hors de pro- loisir se promener d’un secteur à Peu ou prou, la France se refuse à ponsabilité de l’ENA, aussi impor- La France a, en matière d’élites, Tout à son mépris des hommes poli- pos. Au lieu de corriger des évolu- l’autre, d’une fonction à l’autre, pas- admettre que l’ère d’une élite mo- tante soit-elle ? établi une sorte de tradition : après tiques et des partis, celui-ci ne tarda tions négatives – à commencer par ser de l’administration à la politique nocolore et toute-puissante est ré- De vraies réformes de la fonction chaque crise politique majeure on a pas après 1958 à faire appel à des celle qui consiste à faire de l’ENA un ou au monde de l’entreprise et vice volue. Elle reste d’ailleurs le seul publique s’imposent en France. Lan- créé une Ecole dont la vocation était hauts fonctionnaires pour occuper tremplin vers la politique ou vers le versa. La sanction d’un échec dans pays où cette notion préoccupe en- cer comme dit en passant que l’exis- justement de former une élite nou- des fonctions ministérielles, substi- monde des affaires –, ils se sont l’une ou l’autre sphère n’existe pas core les analystes politiques. Il faut tence de l’ENA ne s’impose plus ré- velle, apte à se substituer à l’an- tuant par là une légitimité technique contentés de promettre la démocra- puisqu’il existe toujours le « mate- accepter désormais que dans un sonne comme un alibi commode cienne, jugée responsable de la dé- à la légitimité tirée du suffrage. tisation de son recrutement. La las » du statut de haut fonctionnaire monde caractérisé par l’ouverture et pour des acteurs politiques qui se bâcle. Il suffit pour s’en convaincre Sur un autre registre, on peut gauche elle-même, poussée par des qui préserve de tous les risques pro- par la compétition peu de place est refusent à aborder de front le de lire les critiques acerbes des élites considérer après François Bloch-Lai- « contestataires » issus de l’ENA, fessionnels ou politiques. Hors de laissée à une élite sûre d’elle-même France, cette situation est propre- et dominatrice. Désormais tous les ment inimaginable. D’abord, les pays qui jouent dans la cour des changements radicaux de carrière grands ont mis en pratique le ne sont pas monnaie courante. For- concept de leadership. Seule la més pour l’entreprise ou pour l’ad- France persiste à s’appuyer sur les ministration, les individus se vestiges d’une aristocratie d’Etat. La tiennent à leur spécialité. Ensuite, compétition qui caractérise le l’entrée dans la compétition poli- monde économique devrait s’appli- tique s’accompagne en général, quer également au monde des hauts avant même d’être élu, d’une démis- dirigeants, dont l’impunité tranche sion irrévocable de sa position de nettement avec la dureté du monde fonctionnaire. actuel. Si l’Etat faisait en sorte que En conservant toute sa place à l’ENA ne soit qu’un lieu de forma- l’ENA dans le système de formation tion pour les hauts fonctionnaires, de la haute fonction publique, il fau- et pas le point de passage obligé drait conduire une réforme en pro- d’une élite omnipotente, alors l’ENA fondeur de sa mission. L’ENA de- remplirait à nouveau sa mission et vrait tout d’abord accorder plus de les débats sur sa suppression per- place à la formation qu’à la sélection draient leur raison d’être. à outrance qui transforme les deux années d’étude en course aux places. En deuxième lieu, les possi- Ezra Suleiman est profes- bilités pour un fonctionnaire d’ob- seur de science politique et direc- tenir un détachement devraient être teur du Centre d’étude européenne plus strictement codifiées. Ainsi, la à l’université de Princeton. Il est as- démission devrait être exigée lors- socié au Wissenschaftskolleg zu qu’un fonctionnaire manifeste le dé- Berlin pour l’année 1996-1997. Surveiller la dette plus que le déficit par Loïc Philip

ans le débat sur l’ad- année par un coût budgétaire (en mission à la monnaie charge d’intérêts) de près de 250 mil- unique, on évoque liards, ce qui n’est pas très éloigné constamment la du montant du déficit budgétaire. D Et, surtout, ces 250 milliards reversés question du critère d’un déficit pu- blic n’excédant pas 3 % du PIB. Cette aux épargnants contribuent à accen- polarisation paraît critiquable, tuer les inégalités. d’abord parce que ce critère n’est L’inconvénient du déficit budgé- pas le seul et, surtout, parce qu’il taire tient surtout au fait qu’il accroît n’est pas le plus significatif de la si- régulièrement une dette déjà élevée, tuation financière du pays. laquelle absorbe toute marge de ma- En effet, l’ampleur du déficit pu- nœuvre budgétaire. blic n’a pas, en lui-même, de véri- 3) Tout le monde admet que la table signification. Il faut le rappro- réalisation d’une monnaie unique cher d’un autre critère : celui de la implique de la part des Etats une dette publique (laquelle ne doit pas prohibition des déficits excessifs, dépasser, aux termes du traité de mais il est tout à fait irrationnel de Maastricht, 60 % du PIB). vouloir s’en tenir sur ce point à une 1) Prenons l’exemple français. ou deux décimales près. Notre pays connaît actuellement un En revanche, le critère de la dette déficit public un peu au-dessus de publique est, lui, beaucoup plus si- 3 % (soit un déficit prévu de 285 mil- gnificatif car celle-ci hypothèque liards de francs pour 1997) et une l’avenir. dette publique un peu au-dessous A cet égard, la situation française de 60 % (soit près de 4 000 milliards est plus préoccupante en ce qui de francs). concerne la dette qu’en ce qui Supposons que, miraculeusement, concerne le déficit, même si l’on res- en raison d’une gestion exception- pecte toujours le critère de 60 % et nellement saine des finances de pas encore celui de 3 %. En effet, la l’Etat au cours des dernières années, dette publique a pratiquement dou- la dette publique soit nulle. Suppo- blé depuis cinq ans (...) alors que le sons aussi que, en 1997, le déficit soit déficit, lui, est plutôt en régression. nettement plus important, de l’ordre C’est donc le critère de la dette de 5 % du PIB. Il est bien évident publique qui devrait attirer l’atten- que, dans ce cas, la situation finan- tion de l’opinion, beaucoup plus que cière de la France serait bien meil- celui du déficit public. Et c’est la rai- leure qu’elle ne l’est actuellement. son pour laquelle la situation de cer- Cela signifie que le critère de 3 % ne tains pays, tels que l’Italie dont la peut, à lui seul, caractériser la situa- dette atteint 120 % du PIB, pose véri- tion financière d’un pays. tablement problème. 2) Le critère de la dette publique est, en revanche, beaucoup plus si- gnificatif. En reprenant l’exemple de Loïc Philip est professeur à la France, la dette actuelle, de l’ordre l’université de droit, d’économie et de 4 000 milliards, se traduit chaque des sciences d’Aix-Marseille. LeMonde Job: WMQ1506--0013-0 WAS LMQ1506-13 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0294 Lcp: 196 CMYK

HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 / 13

LE COURRIER DES LECTEURS En se penchant sur le doivent à la fois rendre compte de ces remises en question et passé pour tenter d’en éclairer certaines obscurités, les histo- veiller à ne pas se rendre complices de calomnies. Il leur appar- 0 123 riens sont parfois conduits à ébranler des réputations acquises. tient de faire entendre les voix des diverses parties en pré- Apparaissent alors les faiblesses des grands hommes, sence. L’actualité récente montre que ce principe n’est pas tou- 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 qu’avaient souvent masquées de pieuses légendes. Les médias jours aussi strictement appliqué qu’il le faudrait. Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Internet : http : //www.lemonde.fr Face aux incertitudes de l’Histoire ÉDITORIAL par Thomas Ferenczi Le Bourget et l’emploi PRÈS Poitiers, plus fortement que la France DEUX CONTROVERSES historiques, susci- Les défenseurs d’Orwell viennent de publier, de leurs témoignages et sur le prétendu « tes- Le Bourget. Après leurs dépenses militaires –, il y a tées par l’exploitation de documents d’archi- aux Editions Ivrea, une brochure (anonyme) tament » de Klaus Barbie, a fait l’objet, dans l’Europe, la défense. là sans doute quelques marges. ves, incitent certains de nos lecteurs à s’inter- qui présente de cet épisode une version diffé- « Le Monde des livres » du 4 avril, d’un compte A Lionel Jospin Lionel Jospin devra faire face à roger sur la façon dont la presse se fait l’écho rente. La lettre de l’écrivain, disent-ils, était rendu équilibré. Ce compte rendu exposait, en comptait s’atteler, dès sa prise de l’opposition des travailleurs du des découvertes ou des hypothèses, quelque- adressée personnellement à son amie Celia Kir- la critiquant, la thèse de l’auteur et lui opposait fonctions, au problème numéro secteur soucieux de préserver fois spectaculaires, des wan, qui était à la recherche de « plumes » celle des Aubrac. Le Monde a choisi de revenir un des Français, la lutte contre le leurs emplois. Il devra surtout ne chercheurs. La première pour participer à des opérations de propa- sur le sujet en publiant, le 26 avril, une analyse chômage : le calendrier l’oblige à pas heurter un président de la Ré- « affaire » concerne l’écri- gande anticommuniste. Orwell lui indiquait les nettement défavorable au livre et surtout, le aborder, à chaud, des dossiers publique très attaché à ses ré- vain britannique George noms de personnes susceptibles de l’aider ainsi 23 mai, un long article de Gilles Perrault, « Bar- stratégiques qui, s’ils ne formes dans un domaine qui Orwell, mort en 1950, la se- que ceux de gens « auxquels on ne peut faire bie, son Tartuffe et les Aubrac », qui s’en prend concernent pas directement l’em- reste partagé. Des économies y conde Lucie et Raymond confiance, précisait-il, pour une telle propa- vivement au travail de Chauvy. ploi, renvoient pourtant, chacun à seront nécessaires. Ce pourrait Aubrac. gande ». On pourrait objecter qu’à partir du Mais la parole n’a pas été donnée à la dé- leur manière, à cet enjeu décisif. être, par exemple, le renonce- En juillet 1996, le quoti- moment où l’écrivain communique à une fonc- fense, ni même à des historiens moins engagés Celui-ci sera encore, lundi 16 et ment à quelques contrats accor- dien The Guardian révélait tionnaire du Foreign Office, fût-elle une amie mais qui ne jugent pas ce débat illégitime. Ainsi mardi 17 juin, à Amsterdam, au dés, in extremis, avant le second que George Orwell avait proposé, en 1949, à un personnelle et fût-ce à titre confidentiel, des Daniel Cordier, biographe de Jean Moulin, a-t- centre de la partie de bras de fer tour des élections, par Alain Jup- service de propagande antisoviétique dépen- informations de cette nature, il n’est pas faux il souhaité que les Aubrac « s’expliquent », esti- engagée par Paris avec l’Alle- pé, alors premier ministre, à quel- dant du Foreign Office une liste noire d’écri- de dire qu’il collabore à un service officiel. Mais mant que « la succession des versions données magne autour du pacte de stabili- ques grands groupes français vains. Dans une lettre adressée à Celia Kirwan, il est vrai que notre titre était excessif et notre par eux (...) excède les légitimes défaillances de la té. (Dassault, Matra, Thomson...). fonctionnaire de ce département, l’auteur de citation incomplète, forçant l’interprétation du mémoire que l’on constate chez tous les résis- L’emploi sera aussi, toute la se- Le second défi, c’est celui, juste- 1984 se disait prêt à fournir une liste de journa- document. tants » (Libération du 8 avril). Selon Jean-Pierre maine, présent au Salon de l’aé- ment, de l’industrie française de listes et d’écrivains qui étaient, selon lui, « des Dans « l’affaire Aubrac », il nous semble éga- Azéma, « il subsiste un certain nombre de zones ronautique qu’inaugurait same- l’armement et de son insertion cryptocommunistes, des compagnons de route ou lement que Le Monde n’a pas donné une part d’ombre que, pour des raisons qui lui sont di 14 juin le président de la dans un ensemble nécessaire- des sympathisants ». Le Monde développait égale aux différentes thèses. Le livre de Gérard propres, Raymond Aubrac entend ne pas dissi- République. En matière de dé- ment européen. Face aux progrès cette information dans son édition du 13 juillet Chauvy, Aubrac, Lyon 1943 (Albin Michel), qui per » (L’Histoire, juin 1997). Il serait intéressant fense, le nouveau gouvernement technologiques, à la baisse des sous le titre : « Quand Orwell dénonçait au Fo- jette la suspicion sur Lucie et Raymond Aubrac que ces points de vue s’expriment aussi dans va en effet devoir rapidement dé- dépenses militaires dans le reign Office les cryptocommunistes ». en s’appuyant sur les multiples contradictions les colonnes du Monde. finir sa politique sur deux plans monde et à la concurrence améri- au moins : la dépense et l’indus- caine, l’indispensable restructu- trie. La cohabitation entre ration de ce secteur avait pris un LA LOGORRHÉE schématismes que ne renieraient pas FACEÀL’HORREUR tion de la pensée de droite dans ce Jacques Chirac et Lionel Jospin inquiétant retard. Conscient du DE DENIS TILLINAC des extrémistes bien peu gaullistes, J’ai quatorze ans et je termine ma pays que si les novateurs de la droite pourrait y être mise à rude danger, Jacques Chirac avait, dès On lit avec effroi l’analyse (?) de eux aussi, et qui proclament que troisième. Cette année, j’ai pu étu- et du centre trouvent des possibilités épreuve. son arrivée à l’Elysée, pris le dos- Denis Tillinac sur l’échec électoral de tous les hommes politiques, de dier le génocide de la seconde guerre d’accéder à la télévision ou aux jour- Premier défi : les crédits mili- sier à bras-le-corps. Mais il en a Jacques Chirac (Le Monde des 4 et droite ou de gauche, sont à mettre mondiale commis par les nazis. On naux (...). Pour cela il faudrait que taires. Pour mener à bien sa poli- provoqué l’enlisement. 5 juin). En feignant de nous intro- dans le même sac. Bravo au Monde ne cesse de nous dire qu’il faut té- ces médias soient dirigés par des tique de relance sans accroître les Aucune des grandes opérations duire, par ce ton de fausse intimité, pour cette rubrique inattendue de moigner de ce qui s’est passé pour gens qui ont véritablement envie de déficits publics, le gouvernement annoncées (le mariage Aerospa- dans les coulisses du pouvoir, il re- psychanalyse. Je crains cependant que jamais plus cela ne se repro- voir naître une pensée « de droite » Jospin est à la recherche d’écono- tiale-Dassault, la privatisation de prend quelques thèses réaction- que bien des lecteurs s’y soient duise. Les gens sont tous d’accord originale. Est-ce véritablement le mies budgétaires. Convaincue Thomson) n’a été menée à son naires affligeantes, dont on pouvait trompés et aient cru lire un discours sur ce point et moi aussi. Pourtant je cas ? que les réductions de dépenses terme. Les partenaires de la penser, si la droite française n’est pas politico-littéraire alors qu’ils avaient ne puis m’empêcher d’être révoltée Paul Coudert, déjà décidées à l’initiative de France attendent avec impa- la plus bête du monde, qu’elles sous les yeux le long cri [d’]un fils en quand on nous montre les images par courrier électronique. Jacques Chirac ne sont pas suffi- tience de connaître les intentions avaient tout à fait disparu : ainsi tout détresse (...). des massacres perpétrés au Zaïre. santes, Bercy sera naturellement du nouveau pouvoir. Comment serait encore, trente ans après, la Jean-Pierre Peyrard, Des reportages, des photos, des té- QUE VEULENT tenté de lui proposer des coupes l’Europe peut-elle faire face à la faute à mai 68 ! Sous le faux brillant Caluire (Rhône) moins nous racontent l’horreur de la LES FRANÇAIS ? supplémentaires dans le budget concurrence américaine dans le iconoclaste du propos, on voudrait situation. Malgré cela, l’opinion ne Nos compatriotes sont devenus des armées. militaire ? Comment espère-t-elle nous convaincre que 68 a définitive- AU-DESSUS DES PARTIS réagit pas. Les organisations huma- sceptiques devant l’avenir de notre N’ayant pas encore perçu la to- pouvoir tirer profit de la crois- ment corrompu les esprits et les va- Pour la « pensée unique » poli- nitaires sont très peu soutenues par société. Parfois ils ont tort : notre po- talité des dividendes de la paix sance actuelle de l’aéronautique leurs de la République. Le chroni- tique et médiatique, le président de les gouvernements. Les responsables tentiel économique et nos réussites – d’autres pays occidentaux ont civil ? Derrière ces questions, il y a queur besogneux réutilise ici la la République a prétendu dissoudre sont au courant et personne n’agit sont importants ; parfois ils ont rai- su réduire jusqu’à présent bien aussi celle de l’emploi en Europe. pauvre mythologie qui s’est empa- l’Assemblée nationale pour l’intérêt (...). J’aimerais que la population son : quand l’esprit d’entreprise est rée, à droite, dès l’origine, des événe- de la France, mais, en réalité, ce française s’intéresse plus à ce qui se supplanté par la demande d’assis- 0123 est édité par la SA LE MONDE ments de 68. Mais il y a pire, venant n’était qu’une basse manœuvre (...). passe là-bas et que des renforts et tance, quand la démocratie perd sa Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani d’un « écrivain » : nos élites dé- Une autre analyse consiste à consi- des secours viennent aider les réfu- substance, quand la notion du bien Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; voyées auraient trop lu Roland dérer que Jacques Chirac est un vrai giés et la population civile. public ne semble plus compter, Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint Barthes... On croit rêver devant une président de la République, se si- Mathilde Rouyer, quand se perd la fierté d’être fran- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel telle confusion mentale, de tels tuant au-dessus des partis, motivé Paris çais (...). Que veulent-ils ? Ils veulent Directeurs adjoints de la rédaction : Jean-Yves Lhomeau, Robert Solé Rédacteurs en chef : Jean-Paul Besset, Bruno de Camas, Pierre Georges, amalgames archaïques et médiocres par le seul intérêt de la France. Que, d’abord que leur pays reste une dé- Laurent Greilsamer, Erik Izraelewicz, Michel Kajman, Bertrand Le Gendre (...). Quatre grandes pages du Monde comme il l’a dit, face aux graves LE SILENCE DE LA DROITE mocratie. Ils supportent mal la situa- Directeur artistique : Dominique Roynette pour aboutir à rien... Faut-il voir orientations à prendre, il fallait une L’article de Pascal Bruckner « Le tion actuelle, qui leur paraît dange- Rédacteur en chef technique : Eric Azan Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment dans cette logorrhée indécente et oi- Assemblée nationale stable, pouvant grand sommeil de la droite » (Le reuse. Ils ne se sentent plus seuse une métaphore du chira- travailler dans la durée, et que cette Monde du 7 juin) pose une vraie représentés par ceux qu’ils élisent Médiateur : Thomas Ferenczi quisme au pouvoir ? année d’incertitude préélectorale question : pourquoi la droite fran- (...). Ils veulent aussi rester français. Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Patrick Combes, constituait un handicap sérieux. (...) çaise est-elle muette ? Malheureuse- Ils veulent pour l’essentiel préserver Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet Paris Dans cette optique, le président a ment il donne une mauvaise ré- leur façon de vivre (...). Il ne leur pris délibérément le risque de la co- ponse qui, elle, met en relief un échappe pas que la diffusion mon- Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Gérard Courtois, vice-président LE CHAGRIN D’UN FILS habitation, mesurant parfaitement autre problème. Selon lui, la droite diale des technologies nouvelles est Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), Je ne verserai pas de larmes sur les ses difficultés, et il n’est pas alors un française ne parle pas parce qu’elle inévitable et souhaitable mais ils André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) larmes d’un homme de droite qui politicien minable mais un homme n’a pas d’idées (...). Il y a une droite pensent que la mondialisation, elle, Le Monde est édité par la SA Le Monde pleure sur les décombres de la d’Etat à l’échelle de l’histoire. Même en France qui fourmille d’idées n’est pas une fatalité (...). Il leur Durée de la société : cent ans à compter du 10 décembre 1994. droite. A chacun ses choix politiques, si cette part de motivation n’a été souvent novatrices, mais cette semble que cette volonté de conser- Capital social : 961 000 F. Actionnaires : Société civile « Les rédacteurs du Monde ». Association Hubert Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, ses illusions et ses déconvenues, ses que minoritaire, pourquoi n’est-elle droite-là ne se trouve pas dans les ver notre identité est parfaitement Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, victoires et ses défaites, en alter- pas évoquée comme simplement partis politiques (ou alors elle n’y a compatible avec un projet d’Europe Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. nance. Deux remarques. L’une à possible ? (...) Je déplore que Le qu’un rôle mineur) et surtout elle n’a unie. Enfin, pour nos compatriotes, M. Tillinac, l’autre au Monde. M. Til- Monde (...) ait dans cette occasion aucun accès aux médias (...). Oui, les ce qui doit changer, c’est la politique linac, en présentant Jacques Chirac accrédité la thèse selon laquelle les hommes politiques de droite sont et ce sont les hommes politiques. Les ILYA50 ANS, DANS 0123 comme la pure victime de son en- hommes politiques ne sont en réali- obligés d’emprunter à la gauche ses Français rêvent d’une politique tourage, ne voyez-vous pas combien té intéressés que par des considéra- idées s’ils veulent avoir accès aux idéale dont l’objet serait, comme il vous le dévalorisez ? (...) Le dépit tions mesquines. médias de grande audience, ce qui l’a parfois été : le « bien public ». Bruits et rumeurs de guerre vous fait tenir des jugements bien Georges Duvivier, les rend d’un conformisme navrant. Emile Martin, archaïques et vous conduit à des Crépy-en-Valois (Oise) Il n’y aura véritablement de rénova- Parigné (Ille-et-Vilaine) LES AUTORITÉS alliées et al- d’uniformes américains « et por- lemandes ont entrepris une taient des insignes spéciaux ». vaste campagne afin de dissiper Le récent survol de plusieurs restent faibles comparés à ceux de salariés. Avec 100 milliards de francs, du 31 mars, chaque emploi chez Mi- les fantastiques rumeurs de villes allemandes par de puis- Défendre leurs concurrents américains ? la France a traité la reconversion so- crosoft entraîne la création de guerre qui circulent avec persis- santes escadrilles de superforte- Seule la croissance permet de ciale de la sidérurgie et a consolidé 6,7 emplois nouveaux dans l’Etat du tance dans toute l’Allemange. resse B-29 a servi d’aliment à créer des emplois. En raison de la un groupe, Usinor Sacilor, qui vaut Washington, où est implanté le Pour la troisième fois en quin- cette psychose de guerre, et les les emplois stagnation de la consommation en 22 milliards de francs en Bourse et groupe de Bill Gates, contre 3,7 seu- ze jours, un porte-parole sovié- amateurs de nouvelles sensa- Europe, les industriels doivent cher- emploie 43 000 salariés. Avec deux lement pour les salariés de Boeing. tique a parlé vendredi à la radio tionnelles s’empressèrent aussi- cher des relais de croissance hors des fois moins d’argent, les Américains L’auteur de l’étude explique cette de Berlin pour convaincre la po- tôt d’annoncer que les bombar- de demain, frontières européennes ou dans des ont créé Microsoft, Intel, Cisco, différence notamment par les pulation de l’absurdité de ces ru- diers partaient semer des métiers nouveaux. Oracle et Sun Microsystems. Ces 800 millions de dollars que les sala- meurs. De son côté, le gouverne- bombes atomiques au-dessus de L’équipementier automobile Va- cinq entreprises exceptionnelles riés de Microsoft ont touchés en ment militaire américain a la Russie. Afin de corser les pas d’hier leo est ainsi parvenu en dix ans, sous valent en Bourse 360 milliards de 1995 – année de l’étude – grâce à publié un communiqué démen- choses, ils ajoutaient que de leur la férule de son président Noël Gou- dollars, soit 2 100 milliards de francs, leurs stock options. Dépensée dans tant formellement les bruits se- côté les Russes avaient mis au Suite de la première page tard, à tripler son chiffre d’affaires. Il et emploient directement 110 000 l’achat d’automobiles ou la lon lesquels les autorités améri- point des bombes chargées de s’est mondialisé : deux tiers de son salariés. construction de maisons, cette ri- caines procéderaient bactéries avec lesquelles ils C’est absurde, parce que, même chiffre d’affaires sont réalisés hors La richesse ainsi créée par l’entre- chesse a contribué au développe- actuellement au recrutement de étaient en état de faire périr la en l’absence de toute pression de France. Et l’entreprise peut se prise est largement redistribuée, via ment de l’emploi local. soldats allemands pour faire la population d’une ville entière en concurrentielle, il est difficilement vanter d’avoir créé en 1996 670 em- les stock options, les primes d’inté- Ce partage des richesses et ce guerre contre la Russie. Les Alle- moins d’une heure. justifiable de faire travailler trois plois en France. Certainement pas ressement ou les plans d’épargne re- cercle vertueux ne sont pas de mise mands qui répandent ces fausses Dans les milieux officiels, on personnes là où deux suffisent. De dans les usines vétustes fermées traite qui permettent aux salariés de en France. « Dans l’industrie, les sa- informations vont jusqu’à affir- se perd en conjectures sur les telles mesures ne font que retarder sans états d’âme par M. Goutard, bénéficier de la hausse de la Bourse. laires ne suivent pas les gains de pro- mer qu’ils ont vu eux-mêmes buts poursuivis par ces propaga- les regroupements industriels qui mais dans de nouveaux métiers, Les 40 000 salariés d’Intel se sont ductivité. Il faut faire du “fordisme” quelques-unes de ces recrues, et teurs de fausses nouvelles. devraient se produire sur le marché comme l’électronique et la sécurité partagé en 1996 620 millions de dol- en augmentant les salaires là où la précisent qu’elles étaient vêtues (15-16 juin 1947.) européen, comme ils ont déjà eu lieu de l’habitacle. lars d’intéressement aux bénéfices, productivité le permet pour donner du outre-Atlantique. Chaque pays eu- De même, en Allemagne, le tandis que ceux de Chrysler ont tou- pouvoir d’achat et relancer la de- ropéen ne pourra pas garder un groupe Volkswagen s’en sort parce ché une prime individuelle de mande », suggère Patrick Artus, di- 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS champion national – et a fortiori qu’en dix ans, sa production est pas- 7 500 dollars (43 000 francs) pour fê- recteur des études de la Caisse des Télématique : 3615 code LEMONDE deux – dans l’automobile, le pétrole, sée de 2,5 à 4 millions de véhicules, ter les bons résultats de 1996. Cette dépôts et consignations. L’entre- la chimie, l’armement, l’aéronau- alors que celle de Renault n’est pas- redistribution permet d’éviter – en prise d’électroménager SEB, bien Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC tique... sée que de 1,6 à 1,8 million de véhi- partie – le débat qui a lieu en Europe gérée, contrairement à Moulinex, ou 08-36-29-04-56 Dans ces conditions, deux pro- cules. sur le partage de la valeur ajoutée applique cette recette depuis des an- Le Monde sur CD-ROM : renseignements par téléphone, 01-44-08-78-30 blèmes subsistent : comment la Si l’Europe ne crée pas d’emplois, entre salariés et actionnaires. nées et distribue sous forme de par- main-d’œuvre dégagée par les gains c’est parce qu’elle a manqué la révo- Cette richesse se diffuse ensuite ticipation et d’intéressement la moi- Index et microfilms du Monde : renseignements par téléphone, 01-42-17-29-33 de productivité, issus des restructu- lution technologique que dans le tissu économique américain tié de ses profits à ses employés, soit Le Monde sur Compuserve : GO LEMONDE rations et des regroupements, peut- connaissent les Etats-Unis depuis et crée des emplois nouveaux. Selon 34 000 francs par salarié. Mais elle Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr elle trouver d’autres affectations ? dix ans, avec une myriade de PME une étude de l’économiste améri- reste bien isolée. Comment redistribuer les profits des high-tech, créatrices de richesses et cain de Seattle Richard Conways, ci- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 multinationales européennes, qui qui emploient plus de 9 millions de tée par le magazine Business Week Arnaud Leparmentier LeMonde Job: WMQ1506--0014-0 WAS LMQ1506-14 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 11:17 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0295 Lcp: 196 CMYK

14 ENTREPRISES LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997

SALON DU BOURGET Jacques dustrie américaine et ses rivaux b LES PROGRAMMES Rafale et Tigre gional semble brisé par le prochain dé- Chirac a inauguré, samedi 14 juin, le européens est à l’ordre du jour. Le projet n’ont toujours par reçu le feu vert d’un part du partenaire britannique. b DANS 42e Salon international de l’aéronau- de fusion de Boeing avec McDonnell gouvernement français qui veut re- LE SPATIAL, le développement tique et de l’espace, qui ouvre di- Douglas inquiète Airbus, qui prépare la mettre les budgets à plat b LE FRONT d’ se poursuit. (Lire aussi notre manche. b LE CHOC FRONTAL entre l’in- montée en puissance de sa gamme. EUROPÉEN sur le marché de l’avion ré- éditorial page 13.) L’Europe est éprouvée par l’offensive des Etats-Unis dans l’industrie de défense Sur un marché mondial des matériels militaires en baisse de 60 %, les américains ont accru leurs parts de marché. Depuis l’élection de Bill Clinton, le pouvoir politique appuie sans réserve cette volonté de conquête qui sert la puissance du pays

A L’AUTOMNE 1993, Al Gore, le la chute du mur de Berlin et des ré- grammes d’armement dans l’inten- de leurs entreprises. En France, qui pays à l’autre. Mais une constante bile et l’aéronautique – ont, in fine, vice-président des Etats-Unis, qua- ductions budgétaires dans la plu- tion de faire des Etats-Unis «la aura été le dernier pays européen à apparaît depuis peu. Qu’il s’agisse peu de points en commun, au lifiait de « dernier joyau de la cou- part des régions, à l’exception de seule superpuissance mondiale jus- mettre son industrie de défense en de l’Etat, principal créancier, risque de ne plus faire désormais ronne » l’industrie aéronautique et l’Asie-Pacifique. Il n’en reste pas qu’en 2015 ». ordre de bataille, les différents comme en France, voire en bon ménage ensemble. La spatiale américaine. Un joyau qui moins que la part des Américains, Pour autant, si l’on en juge par groupes se sont jetés à corps perdu Grande-Bretagne, ou d’investis- construction politique de l’Europe, doit attirer le chaland. Peu de sur ce marché en baisse, a grimpé une étude du General Accounting dans un affrontement particulière- seurs privés, comme en Allemagne celle qui déciderait des grandes op- temps après, le général Flogeman, de 25 % à 50 %. Elle a donc doublé, Office (GAO), l’équivalent, auprès ment sévère d’intérêts et de spé- et en Italie où, souvent, des tions en matière de défense et d’in- chef d’état-major de l’armée de l’air tandis que, pour s’en tenir à un seul du Congrès, de la Cour des culations, comme en témoigne – groupes du secteur automobile dé- dustrie, a du mal à s’édifier et à se américaine, comparait les Etats- cas, la part de la France a notable- comptes française, les coûts de pro- indépendamment des péripéties tiennent ou ont détenu tout ou consolider dans la durée. Unis à « une nation aérospatiale ». ment régressé, passant de 15 % à duction dans le secteur américain électorales – l’imbroglio de la fu- partie des entreprises aérospatiales, L’enjeu global, c’est-à-dire la L’ambition était de faire de la pro- 10 % dans le même temps. de la défense ont peu diminué par sion-privatisation entre Aerospa- le mouvement qui s’amorce est conquête des contrats, est de taille, duction aéronautique et spatiale « Les Etats-Unis se sont imposés, rapport à ce qu’on pouvait es- tiale et Dassault Aviation ou celui plutôt celui d’un désengagement. quoi qu’on puisse en dire. A s’en te- américaine une force de frappe constate Jean-Yves Helmer, le délé- compter d’une restructuration in- de la privatisation de Thomson- On l’a bien vu quand, du jour au nir à un seul exemple, les Etats- technologique, industrielle et gué général français pour l’arme- dustrielle menée au pas de charge. CSF. Sur des dossiers aussi explo- lendemain, le groupe allemand DA- Unis n’évaluent-ils pas le marché commerciale à vocation géopoli- ment, à notre propre détriment, Au contraire, on observe un ac- sifs, nul doute que le nouveau gou- SA a arrêté de soutenir sa filiale aé- mondial des missiles, d’ici à 2005, à tique tous azimuts. comme au détriment d’autres, la croissement des coûts finaux d’ac- vernement voudra se donner le ronautique néerlandaise Fokker. A 600 milliards de francs et le coût de Depuis, et singulièrement après Russie par exemple. » Avec des ar- quisition (calculés sur la durée de temps de la réflexion. cela, une série de raisons, qui appa- leur projet de nouvel avion de le dernier Salon du Bourget, en guments qui, à l’exportation, sont vie opérationnelle d’un matériel), En Europe, la difficulté majeure raissent parfois comme autant combat, le F-22 Raptor (Oiseau de 1995, les choses se sont accélérées. essentiellement politiques : malgré les efforts faits pour réduire tient au fait que le secteur des d’alibis pour justifier des choix poli- proie), à 400 milliards de francs ? Non seulement cette activité est 6 500 agents de l’administration fé- les effectifs et peser sur les frais gé- avions, des hélicoptères, des mis- tiques. C’est ce qui pourrait expliquer que, devenue le vecteur le plus symbo- dérale sont mobilisés aux Etats- néraux et sur les avantages sociaux. siles, de l’électronique et de l’es- Les programmes nouveaux d’ar- faute d’avoir pu s’entendre entre lique, et quasi mythologique, de la Unis pour vendre des armes et, se- Une telle situation doit inciter les pace militaires est en surcapacité mement se raréfient et ils re- eux, des industriels européens se puissance stratégique des Etats- lon des estimations du New York Européens à la prudence. Car, à d’études et de production par rap- quièrent des investissements déme- sentent attirés par les sirènes amé- Unis à l’échelle mondiale. Mais les Times, 85 % des contrats sont leur tour, les Européens se sont lan- port à des besoins qui, tous pays surés. Le marché est jugé précaire ricaines. concurrents, à commencer par les conclus avec des régimes qualifiés cés dans une remise en ordre radi- confondus, tendent à s’étioler. Les et de moins en moins rémunéra- industriels français, estiment au- de non démocratiques. Certes, les cale de leurs budgets militaires et logiques industrielles diffèrent d’un teur. Les deux métiers – l’automo- Jacques Isnard jourd’hui que les Américains – en considérations de prix, de perfor- lui déclarant une guerre écono- mances, de compétitivité, de sa- mique tous azimuts – veulent « bri- voir-faire entrent en jeu. Mais il ser » l’aéronautique européenne et existe aussi, et surtout, des pres- s’approprier les marchés de haute sions politiques. « Pour celui qui technologie dans l’armement. vend et pour celui qui achète, note encore M. Helmer, le commerce des armes est un acte politique, et la Aux Etats-Unis, puissance américaine est très forte », du fait de l’écroulement de l’URSS la doctrine est même si, depuis peu, il apparaît que la Russie entend reprendre le établie : on limite flambeau. Ce qui vient de se passer en Rou- les effectifs manie, par exemple, est significatif. La France plaide pour l’entrée de ce sous les drapeaux pays dans l’OTAN, à la différence de Washington qui s’y oppose. pour, en même Néanmoins, c’est Bell, le fabricant américain d’hélicoptères, qui a em- temps, maintenir porté un marché potentiel de quatre-vingt-dix appareils face au les grands groupe franco-allemand Eurocop- ter, bien que l’industrie roumaine programmes assemble, de longue date, sous li- cence, l’hélicoptère Puma de d’armement conception française. En repré- sailles, Eurocopter a décidé de reti- rer sa licence. L’arrivée de Bill Clinton à la Mai- L’industrie américaine du secteur son Blanche a, de ce point de vue, s’est regroupée, concentrée, et elle été révélatrice. C’est lui qui, davan- a « dégraissé » ses effectifs, sans tage encore que ses prédecesseurs, préjugés idéologiques – suivant des a donné l’impulsion en jouant les modes d’intégration verticale, hori- VRP partout où un produit améri- zontale ou « oblique », constate le cain « sensible » était en jeu. On en PDG du groupe français Aerospa- a eu une preuve, tout récemment tiale, Yves Michot – et avec pour encore, avec l’arbitrage du pré- ambition quasi obsessionnelle de sident américain qui s’est rendu rétribuer ses actionnaires. Elle re- aux arguments de William Cohen, çoit, sous toutes les formes, des le secrétaire à la défense, en faveur aides financières non négligeables du redémarrage – contre l’avis du du Pentagone, de l’agence spatiale secrétaire d’Etat, Madeleine Al- NASA et de la Darpa (Defense Ad- bright – de la livraison d’avions de vanced Research Projects Agency), combat à des pays latino-améri- qui ne lésinent pas sur les moyens. cains soumis à embargo depuis Même si, au terme de ce qu’on ap- quelque vingt ans. pelle l’examen quadriennal de dé- De fait, les résultats sont au ren- fense rendu public à la mi-mai, le dez-vous. Il est vrai que la de- Pentagone a choisi d’économiser mande internationale en matériels sur ses budgets à venir, la doctrine militaires a baissé de 60 % dans les est établie : on limite les effectifs sept dernières années en raison des sous les drapeaux pour, en même changements géostratégiques liés à temps, maintenir les grands pro-

1 760 exposants, 220 appareils

b Jours et horaires d’ouverture sont pour la première fois : le Le 42e Salon aéronautique du biréacteur EMB-145 (Brésil), le Bourget est ouvert au public les Global Express de Bombardier dimanche 15 juin, les samedi 21 et (Canada), le biréacteur dimanche 22 juin. Prix d’entrée : Boeing 737-700 (Etats-Unis), les 55 francs. Les visiteurs biréacteurs d’affaires Bravo et professionnels y ont Excel de Cessna (Etats-Unis), spécialement accès du lundi 16 au l’avion d’affaires à long rayon vendredi 21 juin. Ouvert entre d’action Gulfstream V 9 h 30 et 18 heures. Le billet (Etats-Unis), l’hélicoptère léger d’entrée permet de visiter le SW4 de Swidnick (Pologne), Musée de l’air. Des l’avion de combat JAS 39 Gripen démonstrations en vol sont de Saab (Suède), l’A 300-B4 cargo prévues tous les jours entre d’Airbus, le chasseur Su-37 de 12 heures et 17 heures. Accès par Sukhoi (Russie), l’avion cargo le RER (lignes B3, puis l’autobus Il 76MF d’Iliouchine (Russie), les 152), par le métro (ligne 13, puis hélicoptères Dauphin N4 et une navette spéciale) et par EC 120 d’Eurocopter l’autobus (lignes 152 ou 350). (France-Allemagne) et l’avion de b Les matériels exposés transport An 74K d’Antonov On compte 1 760 exposants de (). 42 pays différents et, pour la Les Américains ont annoncé, première fois, le Brésil et la mais non encore confirmé, la Moldavie disposent d’un pavillon présence du bombardier « furtif » national. Au sol, l’exposition B2 (présenté par le Pentagone et comprend quelque 220 aéronefs l’armée de l’air) et le futur avion (hélicoptères et avions). Parmi les de combat « furtif » F-22 (de matériels présentés, certains le Lockheed-Martin). LeMonde Job: WMQ1506--0015-0 WAS LMQ1506-15 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 10:50 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0296 Lcp: 196 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 / 15

Aéronautique /espace/défense : les principaux acteurs mondiaux Airbus allongera son modèle A 340 BOEING LOCKHEED MARTIN pour contrer le nouveau 747 de Boeing RAYTHEON HUGHES LE 42e SALON du Bourget de- juge communautaire de la légalité 10 % d’économie au siège-kilo- tique. En 1996, Boeing avait enre- AEROSPATIALE vrait être marqué, une nouvelle de cette nouvelle méga-fusion à mètre », a indiqué M. Dennis, vice- gistré 559 commandes nettes et DASSAULT fois, par la confrontation du l’américaine. La Commission ren- président de Boeing. Le 747-400X Airbus, 301. Le consortium euro- consortium européen Airbus et du dra son verdict avant la fin juillet. aurait un rayon d’action allongé, péen dispose d’un carnet de BAE constructeur américain Boeing Elle a les moyens juridiques d’in- pouvant aller jusqu’à 14 800 kilo- commandes de 762 appareils et se dans l’aéronautique civile. L’af- terdire la fusion, mais elle sait mètres, selon M. Dennis. Il pour- prépare à un accroissement de sa DASA frontement, qui prendra comme à qu’une telle décision pourrait dé- rait entrer en service en décembre production, qui devrait passer de l’accoutumée la forme d’une boucher sur une crise diploma- 2001. 17 appareils par mois, tous sites NORTHROP guerre des communiqués sur les tique grave. Airbus n’annoncera pas au européens confondus, à 24 appa- GRUMMAN commandes d’avions et les nou- Bourget le lancement d’un avion reils fin 1998. L’ambition de l’euro- veaux programmes, a pris une di- capable de concurrencer le 747. péen est toujours de parvenir à THOMSON-CSF mension plus dramatique avec la L’ambition Les partenaires du consortium eu- 50 % de parts de marché. Un ob- disparition du troisième acteur de ropéen se sont donné jusqu’à la jectif qui devient de plus en plus GEC l’aéronautique : McDonnell Dou- de l’européen est fin de 1998 pour lancer le dévelop- difficile au fur et à mesure que MARCONI glas a annoncé sa fusion avec pement de l’A 3XX, capable de Boeing annonce la signature de MATRA ÉTATS-UNIS EUROPE Boeing, le 15 décembre 1996. toujours de parvenir transporter de 500 à 600 per- contrats d’exclusivité avec les Quelques heures avant l’ouver- sonnes. Pour dépenser de 8 à principales compagnies améri- Chiffre d'affaires ture du Salon, les deux rivaux ont à 50 % de parts 12 milliards de dollars (entre 45 et caines. Continental Airlines est ve- en milliards 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 de francs Source : Aerospatiale développé leurs arguments devant 70 milliards de francs) de coûts de nu s’ajouter, mardi 10 juin, au ta- la Commission européenne, qui de marché développement, les industriels bleau de chasse de l’avionneur, COMMANDES D'AVIONS CIVILS DE PLUS DE CENT PLACES enquête sur la fusion projetée des veulent être sûrs que le marché est après American et Delta Airlines. deux avionneurs américains (Le suffisamment grand pour tenter Pour lutter encore plus efficace- 913 (* Chiffres nets Monde du 12 juin). Airbus réclame En attendant le dénouement de de mettre un terme au monopole ment contre Boeing, le groupe- 800 des annulations son interdiction en accusant son ce feuilleton judiciaire, les prota- de Boeing sur les avions gros por- ment d’intérêt économique Airbus à partir de 1996) TOTAL DES COMMANDES rival d’abus de position domi- gonistes vont s’affronter sur le teurs. tente de se transformer en société 600 BOEING À FIN MAI 1997 nante. Jean Pierson, l’administra- terrain psychologique. Jeudi En revanche, Airbus devrait an- indépendante. Les ministres des 559* teur-gérant d’Airbus, a expliqué, 12 juin, l’américain a devancé son noncer, dès dimanche 15 juin, transports des quatre pays parte- 405 400 dans Le Monde du 14 juin, que «le rival. Boeing, qui a renoncé il y a après la réunion de son conseil de naires, qui doivent se rencontrer 400 356 346 AIRBUS BOEING 68 projet de fusion représente le point quelques mois à ses projets de surveillance samedi 14 juin, l’élar- lundi après-midi, devraient se 301* AIRBUS 76 culminant d’une stratégie délibérée « super-jumbo » basés sur des gissement de sa gamme vers le contenter de prendre note de la 170 200 317 qui bénéficie du soutien explicite du B 747 agrandis, a annoncé qu’il haut. Le lancement de l’A 340/600, volonté de leurs industriels de 48 26* gouvernement américain, visant à avait, en fait, réorienté ses re- une version allongée de son qua- parvenir à terme à un regroupe- 32 McDONNELL DOUGLAS monopoliser le secteur de la cherches vers un dérivé de son drimoteur A 340, capable de trans- ment de l’ensemble de l’aéronau- 1980 82 84 86 88 90 92 94 96 Source : constructeurs construction aéronautique civile gros porteur Boeing 747-400, per- porter 382 passagers en tri-classe tique européenne. Mais, pour avec l’élimination progressive du mettant de transporter plus de ou 435 en bi-classe sur 13 500 kilo- l’instant, les industriels sont tom- seul concurrent global, Airbus In- passagers en conservant une taille mètres. Reste à trouver un moteur bés d’accord pour discuter d’un Si la fusion Aerospatiale-Dassault devenait effective, la France dustrie, et à terme de toute concur- comparable. pour cet avion, qui peine à décol- schéma a minima proposé par Ae- compterait trois groupes parmi les dix premiers dans le monde occidental classés par chiffre d’affaires (1995). rence dans ce secteur d’activité ». « Le B 747-400X offrirait 16 % de ler. Le britannique Rolls Royce et rospatiale (une société Airbus sans Boeing tente de convaincre le capacité supplémentaire et jusqu’à l’américain Pratt & Whitney sont usines ni bureaux d’étude), sans sur les rangs. Mais l’américain Ge- qu’aucun accord définitif ait été neral Electric, éconduit une pre- trouvé. mière fois, s’est récemment réinvi- La France aborde ces négocia- té à la table des négociations. tions dans une position affaiblie. La guerre psychologique va se La privatisation de Thomson-CSF livrer aussi sur le front des et la fusion d’Aerospatiale et de commandes. Airbus dispose d’un Dassault, suivie de la privatisation léger avantage à l’ouverture du de l’ensemble, sont suspendues en Salon, avec 76 avions en soute à attendant les prises de position du fin mai, contre 68 pour Boeing. premier ministre, Lionel Jospin. Les carnets de commandes de- Peut-être lors de son discours de vraient se gonfler considérable- clôture, samedi 21 juin. ment pendant le Salon, grâce à la forte reprise du marché aéronau- Christophe Jakubyszyn Français et Italiens ressuscitent l’avionneur régional ATR ATR VA RENAÎTRE de ses Aerospatiale et Alenia ont donc, cendres. Le constructeur franco- pour l’instant, décidé de rentabili- italien d’avions régionaux à turbo- ser au maximum leur activité propulseurs ATR s’était fondu, dé- d’avions turbopropulseurs en ra- but 1996, dans la nouvelle société tionalisant les moyens de produc- anglo-franco-italienne AI(R). Selon tion de part et d’autre des Alpes, et nos informations, Aerospatiale et en créant une société commune. Alenia devaient annoncer, lundi Il n’est pas sûr qu’AI(R) survive à 16 juin, la transformation de l’an- ce divorce. Officiellement, l’avion- cien consortium ATR en véritable neur européen va rester respon- société de programme avec mise sable du marketing et de la en commun des bureaux d’études commercialisation des avions tur- et des unités de production. bopropulseurs d’ATR et des jets Avec le renforcement de l’axe d’Avro. Mais le management d’AI franco-italien, la société euro- (R) comptait sur le jet de 70 places péenne AI(R), qui avait repris la pour redynamiser ses ventes et ses commercialisation des avions ATR équipes. Les avions à réacteurs en- et des Avro et Jet Stream apportés registrent en effet un regain de fa- par British Aerospace, a donc du veur sur le marché des moins de plomb dans l’aile, un an et demi à 100 places, au détriment des avions peine après sa création. British Ae- à hélices turbopropulseurs de type rospace (BAe) était réticente à ATR, perçus comme moins sûrs et s’engager financièrement sur le moins confortables par la clientèle. programme du jet de 70 places qui AI(R) ne veut pas laisser son grand devait cimenter l’alliance et donner rival, le canadien Bombardier, seul une orientation stratégique à AI sur ce segment en développement (R). Du coup, cet avion ne sera pas avec son nouveau CRJ-70. lancé, comme prévu, au Salon du Bourget. D’AUTRES REGROUPEMENTS BAe n’a pas oublié le coût de res- La conception et la fabrication tructuration de 1,6 milliard de livres du nouvel avion d’AI(R) devait être (15 milliards de francs) qu’elle avait l’occasion, pour la société, de deve- dû passer en 1992 sur son secteur nir le véritable architecte industriel d’aviation régionale. Elle vient et le fabricant de ses avions, alors d’ailleurs de décider de cesser la qu’elle n’est, pour l’instant, qu’une production de sa gamme de turbo- structure commerciale, comme propulseurs Jet Stream. Tirant les Airbus (Le Monde du 8 février conséquences de cette frilosité, Ae- 1997). La direction d’AI(R) refuse rospatiale et Alenia ont préféré re- d’abandonner complètement ce prendre en partie leur liberté. projet et affirme poursuivre les né- Yves Michot, le PDG d’Aerospa- gociations avec ses partenaires-ac- tiale, s’interrogeait récemment sur tionnaires et avec les fournisseurs, la pertinence économique du qu’elle envisage d’associer au futur maintien de son groupe dans les avion. Les Coréens ont déjà mani- avions régionaux. « Si l’activité AI festé leur intérêt, après avoir été (R) n’est pas en mesure de retrouver éconduits par les Chinois dans le rapidement et durablement le ni- projet sino-européen d’Airbus veau de marge nette sur chiffre d’af- pour un avion de 100 places. faires de 5 % requis pour l’ensemble L’équipe d’AI(R) envisage d’ail- de nos activités, il faudra alors se de- leurs d’autres regroupements dans mander si nous devons conserver l’aviation régionale. A l’instar du cette activité », expliquait-il le mouvement de concentration dans 6 juin, lors d’un séminaire d’infor- le secteur des gros avions, le sué- mation sur la société. Il était cepen- dois Saab ou le brésilien Embraer dant difficile d’envisager l’arrêt pourraient s’en rapprocher. Faute d’une gamme à laquelle les parte- de nouveau programme, les der- naires ont consacré 500 millions de niers bastions de l’aviation régio- francs ces dernières années et qui nale européenne risquent de tom- est leader mondial du secteur. ber. Le néerlandais Fokker, mis en Le marché redémarre : 31 ATR faillite le 15 mars 1996, a été liquidé ont été vendus sur les cinq pre- le 3 juin 1997. miers mois de l’année, contre 25 pour les douze mois précédents. C. J. LeMonde Job: WMQ1506--0016-0 WAS LMQ1506-16 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 11:24 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0297 Lcp: 196 CMYK

16 / LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 ENTREPRISES Les concurrents d’Ariane affûtent leurs armes Un an après l’échec du tir inaugural du nouveau lanceur lourd européen, Américains, Russes et Chinois SALON DU BOURGET présentent au Bourget les projets qu’ils préparent pour disputer au Vieux Continent un marché en pleine expansion L’Europe s’est taillé la part du lion sur le européenne doit encore faire ses preuves. nière main à une version simplifiée de son végienne Kvaerner. Cette association se pour mi-avril, puis pour juillet, le deuxième marché des lancements de , et D’autant que la concurrence ne cesse de se Atlas 2 AR. Mais la menace la plus préoc- propose de lancer des fusées fabri- vol d’Ariane 5 est aujourd’hui prévu pour Ariane 5 devrait lui permettre de garder son renforcer, notamment du côté américain. cupante provient du consortium Sealaunch, quées en Ukraine et assemblées en Califor- mi-septembre, peut-être même octobre. La avantage. Mais, après l’échec retentissant McDonnell Douglas prépare une toute nou- qui regroupe Boeing et les firmes russe NPO nie, depuis une ancienne plateforme pétro- fusée européenne n’aura, cette fois, plus de son vol inaugural, le 4 juin 1996, la fusée velle Delta 4 et Lockeed Martin met la der- , ukrainienne NPO Youjnoye et nor- lière ancrée à l’équateur. D’abord annoncé droit à l’erreur.

SOLIDEMENT PLANTÉE sur ses crée sur l’Equateur, la meilleure commerciaux tournent déjà au- deux boosters (énormes fusées Le lanceur Ariane 5 et ses rivaux zone de tir pour assurer les mises en jourd’hui au-dessus de nos têtes et d’appoint à poudre), la maquette orbite géostationnaire (Le Monde 250 autres sont en construction ou grandeur nature Ariane 5 domine le du 21 septembre 1996). Qualifié au en commande. Les experts estiment EUROPE ÉTATS-UNIS UKRAINE RUSSIE CHINE Salon de ses 50 mètres. Tout un JAPON départ de « rêve d’ingénieur », ce que, entre 1997 et 2006, 110 de ces symbole. Depuis plusieurs années, BASES DE LANÇEMENT projet semble prendre corps. engins seront lancés chaque année. l’Europe se taille la part du lion dans KOUROU CAP CANAVERAL TANEGASHIMA PLEIN PACIFIQUEBAÏKONOUR XICHANG Boeing a déjà enregistré dix-huit Le marché des lancements devrait, le marché des lancements de satel- commandes, alors que le premier tir pour la prochaine décennie, dépas- lites commerciaux, et son nouveau n’est pas prévu avant juin 1998, au ser 33 milliards de dollars (plus de lanceur lourd devrait lui permettre mieux. 191 milliards de francs), un quasi- de garder son avantage. Mais, après doublement par rapport aux dix an- l’échec retentissant de son vol inau- 110 LANCEMENTS PAR AN nées précédentes. gural, le 4 juin 1996, Ariane 5 doit Pour compléter le tableau, il faut Soixante-trois pour cent de ce encore prouver qu’elle est capable tenir compte de l’émergence des montant concerneront les satellites de remplir sa mission face à une nouveaux venus. Les Chinois sont géostationnaires. Plus de la moitié concurrence de plus en plus agres- probablement les derniers à pou- de ces engins sont, actuellement, sive. voir se permettre de pratiquer des mis en orbite par Ariane 4. Mais leur Depuis un an, les ingénieurs ont prix de dumping, mais leur fusée taille augmente, et le lanceur ve- travaillé d’arrache-pied. Ils ne se Longue-Marche a subi récemment dette des Européens ne pourra sont pas contentés de modifier le lo- une série d’échecs catastrophiques. bientôt plus en emmener deux à giciel de vol, responsable de l’explo- Aerospatiale Le lanceur H 2 japonais est remar- chaque tir, seule manière, pour lui, sion du premier exemplaire quable, mais encore beaucoup trop de rester compétitif. C’est la raison d’Ariane 5, quarante secondes après Source : cher pour être un concurrent sé- pour laquelle on a construit Ariane ZENIT 3 son décollage. Ils ont passé tout le ARIANE 5 ARIANE 44 L DELTA III ATLAS 2AS H2 PROTON LM 3B rieux. L’Inde et le Brésil pourraient 5. Les experts craignent cependant lanceur en revue, refait leurs calculs, CHARGE UTILE (ORBITE GÉOSTATIONNAIRE) venir s’ajouter à la liste, dans les qu’elle ne soit vite dépassée elle augmenté les marges de sécurité. 5 950 kg 4 730 kg 3 800 kg 3 800 kg 4 000 kg 5 400 kg 4 500 kg 5 000 kg prochaines années. aussi. La prudence voudrait que sa D’abord annoncé pour mi-avril, Cette frénésie soudaine des fabri- capacité soit rapidement portée de puis pour juillet, le deuxième vol est cants de lanceurs traduit l’évolution 6 à 7 tonnes. Coût estimé de la aujourd’hui prévu pour mi-sep- gé de la stratégie au Centre national à 13 000 dollars. Cela n’émeut pas Delta 4. Lockheed Martin met la du marché. L’avènement du multi- transformation : 3,3 milliards de tembre, mais certains responsables d’études spatiales (CNES). Restera outre mesure les constructeurs de la dernière main à une version simpli- média a entraîné une explosion de francs, qui devront s’ajouter aux du programme reconnaissent en alors à rendre Ariane 5 commerciale- fusée européenne. « Demain on rase fiée de son Atlas 2 AR, qui sera équi- la demande. Plus de 160 satelllites 2 milliards supplémentaires déjà privé qu’il pourrait n’avoir lieu ment compétitive, ce qui ne sera sans gratis, lance l’un d’eux. Ces lanceurs pée d’un moteur russe à oxygène et déboursés pour couvrir l’échec du qu’en octobre. « Nous n’avons plus doute pas le plus facile ». n’existent pas encore. En lancement kérosène. La même firme améri- premier tir. droit à l’erreur, explique l’un d’eux. Il double, Ariane 5 est mieux placée que caine a complété sa gamme en Une grande absente : Ariane 5 n’est, par ailleurs, pas y a neuf ans, pour le premier tir « RÊVE D’INGÉNIEUR » ses concurrents opérationnels. Les commercialisant le lanceur Proton adaptée au lancement des petits sa- d’Ariane 4, qui, depuis, a largement D’après les prévisions des respon- Russes ne peuvent plus pratiquer les du Russe Khrounitchev, dans le la NASA tellites en orbite basse, qui pour- fait la preuve de sa fiabilité, nous sables du programme, la mise en or- prix de dumping qui étaient les leurs cadre de la société américano-russe raient représenter un tiers du mar- avions pris quelques risques en nous bite géostationnaire (à 36 000 km du temps de l’URSS. » ILS (International Launch Services). Pour la seconde fois consé- ché si tous les projets de accordant une dizaine d’impasses sur d’altitude) par Ariane 5 coûtera Tous les responsables européens Mais le coup le plus rude pourrait cutive, la NASA sera absente du « constellations » voient le jour. des essais difficiles à réaliser au sol. 25 000 à 30 000 dollars (138 000 à du spatial ne partagent pas cet opti- venir du consortium Sealaunch, qui Salon du Bourget. C’est la consé- Seule une très coûteuse transfor- Cette fois, il n’y en aura aucune. Si 165 000 francs environ) le kilo de sa- misme. Certes, le choix du « tout- regroupe Boeing et les firmes russe, quence des restrictions budgé- mation de sa partie haute pourrait nous avons pris tout ce retard, c’est tellite pour les quatorze premiers navette » fait par la NASA dans les NPO Energia, ukrainienne, NPO taires qui frappent l’agence spa- permettre de lancer ces petits en- pour nous en assurer. » lanceurs. Mais elle devrait baisser à années 70 avait, jusqu’à présent, Youjnoye, et norvégienne, Kvaer- tiale américaine depuis plusieurs gins en « grappes ». En attendant, Si le deuxième vol est un succès, 18 000 dollars pour les séries sui- laissé pratiquement le champ libre à ner. Cette association se propose de années. Mais, aussi, un signe des pour ne pas être absents de ce mar- « l’échec de juin 1996 ne sera plus vantes. Le problème, c’est que les Ariane. Mais les Américains lancer des fusées Zenit fabriquées temps : l’époque des pionniers, ché en gestation, Aerospatiale et qu’un mauvais souvenir dans deux ou concurrents annoncent pour les concoctent une contre-attaque qui en Ukraine par Youjnoye et assem- celle de la conquête de la « nou- se sont alliés aux trois ans, prophétise Jean-Yves Le lanceurs qu’ils développent actuel- s’annonce redoutable. McDonnell blées en Californie, depuis une an- velle frontière » chère à John Ken- Russes pour commercialiser le lan- Gall, directeur général adjoint char- lement des tarifs de l’ordre de 10 000 Douglas prépare une toute nouvelle cienne plate-forme pétrolière an- nedy, initiateur du programme ceur Soyouz. Les allemands DASA lunaire Apollo, est bien morte. et MAN, alliés à Matra-Marconi L’espace est devenu avant tout Space et à Arianespace, sont en un champ d’action industrielle et compétition avec l’américain Rock- Les programmes Tigre et Rafale dans l’attente d’un dernier feu vert commerciale. Si les promoteurs well pour une opération similaire américains de l’exploration pla- autour du Cyclone-3 ukrainien. LE SORT de deux programmes budget annuel de la défense en tation qui en sera faite dans les ar- se partageront dans l’immédiat nétaire et de la science en orbite « Pour gagner, il faudra coller au majeurs d’armement en France, « gelant » 6 % des ressources en mées, serait globalement évalué à une commande de 160 exem- se voient contraints de bouder le marché, être capable de répondre l’avion de combat Rafale et l’héli- crédits de paiement. Sur le Rafale, 200 milliards de francs, jusqu’en plaires. Là encore, la France de- grand show aérospatial parisien, très vite aux exigences des clients, coptère d’attaque Tigre, devrait on attend encore l’arbitrage final 2020, pour 284 appareils. vrait passer un contrat pluriannuel tous les fabricants de fusées (et prophétise un constructeur être déterminé durant le Salon. du gouvernement, compte tenu Les partenaires industriels char- qui portera sur 80 Tigre durant la de satellites) d’outre-Atlantique, d’Ariane. C’est ce que nous avons Les constructeurs, en s’engageant des sommes en jeu. gés de la cellule, des réacteurs et programmation militaire, étant eux, sont là et bien là. Ainsi que toujours fait jusqu’à présent, ce qui à réduire leurs coûts, ont rendu Déjà, à plusieurs reprises, dans du radar du Rafale, ont accepté admis que les besoins de l’armée leurs concurrents russes ou nous place en position de favori. » Si possible une décision. Pour le Ra- le passé, la délégation générale une baisse de 10 % de leurs prix. de terre, comme ceux de la Bun- chinois. Bien décidés à briser le deuxième tir d’Ariane 5 est un fale, il s’agit de la confirmation du pour l’armement (DGA) a réalisé C’est ce qui leur a fallu consentir deswehr, sont supérieurs à ce l’hégémonie commerciale exer- succès... contrat portant sur la production des audits du programme Rafale. pour bénéficier d’un engagement nombre. A la DGA, on estime que cée jusqu’à présent par Ariane en série de 48 exemplaires dont la A l’en croire, les dépassements de pluriannuel de l’Etat, « une visibili- la procédure des commandes plu- l’Européenne. Jean-Paul Dufour commande a été retenue, en prin- coûts hors inflation – s’agissant té », comme on dit à la DGA, qui riannuelles du Tigre permettra à cipe, dans le cadre de la program- d’un projet dont l’acceptation offi- leur garantit, ainsi qu’à leurs four- l’Etat français d’économiser mation militaire 1997-2002, adop- cielle par l’Etat remonte au milieu nisseurs, de pouvoir s’organiser de 1,4 milliard de francs. tée en 1996 par le Parlement. des années 80, du temps où les so- façon optimale. Cette procédure Comment parvenir à obtenir Si la décision n’est pas remise en cialistes étaient au pouvoir – ne permet à l’Etat d’économiser d’un industriel qu’il baisse ses cause du fait de la volonté, expri- seraient pas excessifs à propre- 7,5 milliards de francs. coûts ? L’expérience montre qu’on mée par des socialistes dans l’op- ment parler. Une exigence identique a été peut agir sur deux paramètres position, d’ordonner un audit fi- présentée, pour l’hélicoptère principaux. Le premier consiste à nancier préalable sur le « VISIBILITÉ » À LONG TERME Tigre, au groupe franco-allemand revoir à la baisse les spécifications programme, l’opération ferait ap- Le Rafale devrait remplacer à lui Eurocopter. Au Salon du Bourget, des matériels, c’est-à-dire leurs ca- pel à la méthode dite des seul cinq types d’avions différents c’est le contrat d’industrialisation ractéristiques et leurs perfor- « commandes pluriannuelles glo- dans l’armée de l’air et dans l’aé- du Tigre dont la signature est at- mances, en évitant de « dégra- bales ». Ce qui suppose un accord ronautique navale. Le programme, tendue pour le 20 juin, si le calen- der » leurs qualités du budget sur une commande depuis le lancement des études drier fixé par le précédent ministre opérationnelles. Le second vise à groupée, ferme et définitive (sauf par ses grands concepteurs (Das- de la défense est respecté. Au utiliser davantage de normes, de à verser un dédit en cas de non- sault, Snecma et Thomson-CSF) « sommet » de Nuremberg, en dé- composants ou de matériaux ci- exécution), et étalée sur plusieurs jusqu’au maintien de l’avion en cembre, Français et Allemands se vils, de façon à éliminer les dé- années. Les financiers n’appré- unités opérationnelles, en passant sont entendus pour lancer, en penses inutiles ou les impasses cient pas. Les commandes plurian- par le développement, l’industria- 1998, la production en série du technologiques. nuelles, telles qu’elles sont envisa- lisation, la production en série, les Tigre, une fois approuvée l’indus- Au début de ses réflexions, la gées, aboutissent à « rigidifier » le pièces de rechange et par l’exploi- trialisation. Au total, les deux pays DGA avait imaginé de réclamer aux seuls industriels de baisser leurs coûts de 30 %. Non pas du jour au lendemain. Mais, d’une fa- çon uniforme et en s’exonérant d’un travail comparable sur les propres coûts d’intervention de la DGA responsable, par exemple, des essais ou des contrôles. Ce fut un tollé dans le monde industriel. Finalement, il a été jugé plus réa- liste de varier les gains attendus en fonction de l’état d’avancement des programmes. Aujourd’hui, c’est une économie de 10 % à 15 % pour un programme qui entre en production ; de 20 % pour un pro- gramme qui est en développe- ment, et entre 25 % et 30 % pour un projet qui en est au stade de sa définition. Compte tenu d’une programma- tion d’équipement militaire qui s’élève à 105 milliards de francs par an, des évaluations de la DGA font état de la possibilité d’écono- miser jusqu’à 10 milliards de francs par an, sur huit années, si les coûts à venir des matériels étaient abaissés de 30 %.

Jacques Isnard LeMonde Job: WMQ1506--0017-0 WAS LMQ1506-17 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0298 Lcp: 196 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 / 17

Le personnel de Thomson-CSF veut Le gouvernement souhaite le report de l’AG rouvrir le dossier de la restructuration L’ASSOCIATION du personnel actionnaire de Thomson-CSF (APAT), du GAN pour défendre le dossier à Bruxelles qui représente trois mille salariés, devait adresser en fin de semaine au gouvernement des documents relatifs au groupe et à son environne- ment visant à l’inciter à « rouvrir d’urgence le dossier de la restructura- Le conseil d’administation de l’assureur public est convoqué mardi 17 juin tion de la défense » et mettre Thomson-CSF « de nouveau en position de prédateur » et non de « proie », comme dans l’opération de vente L’assemblée générale du GAN, prévue le 30 juin, être faites auprès du tribunal de commerce de sa volonté de « doter le GAN des moyens qui lui de gré à gré lancée par le précédent exécutif. Tablant sur un arrêt de qui doit approuver les comptes 1996, devrait Paris. Le ministère des finances se dit déterminé sont nécessaires, dans l’intérêt de l’entreprise et cette procédure – il n’a toujours pas été annoncé –, l’APAT, qui sou- être repoussée. Les démarches nécessaires vont à aboutir rapidement sur ce dossier et confirme de ses salariés ». haite un désengagement progressif de l’Etat, qui détient 58 % de Thomson-CSF, invite le gouvernement à ne pas poser d’emblée la LE GOUVERNEMENT a annon- s’est engagé à arrêter les privatisa- garantie, la compagnie aurait dû af- d’affaires américaine Lehman Bro- question de la privatisation. « Il faut donner à Thomson-CSF les moyens cé, vendredi 13 juin, dans la soirée tions, sans toutefois citer le cas du ficher 15 milliards de francs de défi- thers, se disent prêts pour discuter de jouer un rôle moteur dans les restructurations et, en fonction des son souhait de voir reportée l’as- GAN. Le candidat Jospin, sollicité cit, et se serait trouvée en faillite vir- avec le gouvernement français. conditions qui se poseront, tirer les conclusions en matière de capital », semblée générale du GAN prévue par les syndicats de la compagnie tuelle puisque ses fonds propres Le gouvernement français, lui, ne juge-t-elle. initialement le 30 juin. Celle-ci de- d’assurances comme par ceux de sa s’élèvent à 12,9 milliards de francs. l’est pas. Non pas techniquement. vait approuver les comptes de l’as- filiale, le groupe bancaire CIC, avait Deux étapes devaient être fran- De nombreux membres des cabi- DÉPÊCHES sureur public, qui a enregistré, en réaffirmé cette position. chies avant d’arrêter les comptes : nets du premier ministre et du mi- a AKAÏ : la Compagnie des signaux a déclaré, vendredi 13 juin, 1996, une perte de 5,7 milliards de Le report de l’assemblée générale un accord avec la Commission de nistre de l’économie (Jean-Pierre avoir « récemment formalisé par écrit auprès des administrateurs » son francs. Le 30 juin étant la date limite signifie-t-il pour autant que le gou- Bruxelles et un vote du Parlement. Jouyet à Matignon, François Ville- intérêt pour la reprise de l’usine Akaï Electric France (AEF) de Hon- légale pour la tenue des assemblées vernement range la privatisation du La Commission de Bruxelles avait roy de Galhau et Nicolas Théry à fleur (Calvados), placée en redressement judiciaire en janvier. Le pro- générales, l’autorisation du Tribunal GAN et du CIC dans les tiroirs ? officiellement ouvert la procédure Bercy) n’ignorent ni le dossier ni le jet de la Compagnie des signaux pourrait permettre de reprendre de de commerce de Paris est néces- Rien ne permet de le dire au- d’examen du GAN, le 17 mai en pu- vade-mecum bruxellois. 150 à 200 salariés sur 265. saire. jourd’hui. D’ailleurs le texte du bliant au Journal officiel des Commu- Mais politiquement, Lionel Jospin a FRANCE TÉLÉCOM : l’Association France Télécom actionnariat Un conseil d’administration est refuse la précipitation et n’entend salarié, créée il y a un an (plus d’un millier d’adhérents), vient d’adres- convoqué le mardi 17 juin en début pas être sous la pression d’un calen- ser une lettre au premier ministre, Lionel Jospin, en faveur de la pour- d’après-midi. Cette réunion for- En attendant les 20 milliards de francs drier, fût-il bruxellois. Le premier suite du processus d’introduction en Bourse. melle ne devrait pas dépasser la de- ministre doit prononcer son dis- a BULL : le constructeur informatique français a annoncé, vendre- mi-heure. Juridiquement, le pré- Le plan de sauvetage du GAN, tel qu’il a été adressé à la Commis- cours de politique générale le di 13 juin, qu’il sera coté au règlement mensuel de la Bourse de Paris à sident du GAN, Didier Pfeiffer, n’a sion de Bruxelles dans les derniers jours de mars, prévoit un soutien 19 juin. Ce sera l’occasion pour lui compter du 24 juin. Le groupe, qui était coté au comptant à Paris sous pas les pouvoirs de faire une telle de 20 milliard de francs. Il se décompose de la façon suivante : une de donner la direction que le gou- la dénomination Machines Bull, va moderniser son titre, qui devien- démarche auprès du président du dotation en capital de 7,1 milliards pour recapitaliser la filiale immo- vernement entend prendre à l’égard dra Bull. Tribunal de commerce. Les adminis- bilière UIC (qui a perdu en 1996 7,9 milliards de francs) et une garan- des privatisations et sa position vis- a SEMI-CONDUCTEURS : les responsables de fabricants améri- trateurs devraient l’y autoriser. Au tie de 9 milliards sur la structure de défaisance immobilière, Bati- à-vis des engagements pris par le cains et européens, réunis vendredi 13 juin à Bruxelles, ont demandé tribunal de fixer le délai maximum crédit, mise en place en 1994. Une recapitalisation de 3,9 milliards de précédent gouvernement à l’égard que « les Etats-Unis et l’Union européenne gardent des législations fortes pour la tenue de la prochaine as- francs pour les sociétés d’assurance dont les réserves techniques de Bruxelles. et efficaces » pour lutter contre le dumping. semblée. sont insuffisantes au regard de la réglementation. Avant le 8 juin, le futur ministre a SNCF : Guillaume Pepy, directeur général adjoint de la Sofres, Dans un communiqué d’une di- L’assemblée générale, prévue le 30 juin (elle a été repoussée du 25 délégué chargé des affaires euro- sera nommé, le 1er juillet, directeur « grandes lignes » SNCF, en rem- zaine de lignes seulement, le minis- au 30) devait également approuver la modification de la structure du péennes, Pierre Moscovivi, co-au- placement de Thierry Mignauw, nommé directeur général délégué tère de l’économie et des finances groupe en dissociant trois pôles : l’immobilier (UIC et sociétés de dé- teur du programme économique « clientèles ». M. Pepy a été, de 1993 à 1995, directeur « économie, précise que « ce report est nécessaire faisance), l’assurance et le groupe CIC. Ce projet permet d’immuni- PS-PC avait déclaré : « Dire qu’on ne stratégie et investissements » de la SNCF et directeur de cabinet de pour mener à bien dans les meilleures ser le GAN contre tout risque supplémentaire d’origine immobilière privatise plus ne signifie pas que l’Etat Martine Aubry de 1991 à 1993. conditions les discussions avec la et de favoriser sa cession. s’interdit de gérer le secteur public. a CGM - CMA : le Conseil d’Etat a rejeté, vendredi 13 juin, plusieurs Commission européenne en vue de Cela n’exclut pas effectivement de requêtes, notamment celle de la CFDT tendant à faire annuler l’arrêté l’approbation du plan de restructura- faire respirer son capital. » Le gou- du 21 octobre 1996 fixant les modalités de privatisation de la Compa- tion qui comprend notamment une communiqué se garde bien de pro- nautés européennes un réquisitoire vernement suivra-t-il cette ligne gnie générale maritime (CGM). Le Conseil n’a pas suivi les conclusions aide d’Etat de 20 milliards de noncer le mot. sévère sur la gestion de l’assureur pour le GAN et le CIC ? Dans son du commissaire du gouvernement, qui s’était prononcé en faveur francs ». Pratiquement dès le lendemain public par l’Etat (Le Monde du communiqué, il se dit « déterminé à d’une annulation pour défaut de consultation du comité d’entreprise. Chaque mot a été pesé à Bercy et de la victoire de la gauche, il était 22 mai). A compter de cette date, aboutir rapidement sur ce dossier a GUINNESS - GRAND MET : le numéro un mondial du luxe, revu à Matignon. C’est le premier évident que le calendrier prévu ne elle disposait de trente jours pour afin de doter le GAN des moyens qui LVMH, a décidé, vendredi 13 juin, de saisir la Chambre de commerce message du gouvernement sur un pourrait être respecté. Le plan de mener à bien son instruction. Pen- lui sont nécessaires, dans l’intérêt de internationale dans le conflit qui l’oppose à Guinness, depuis que ce- dossier sensible, aussi bien à sauvetage par le précédent gouver- dant la même période, les Etats l’entreprise et de ses salariés et dans lui-ci a décidé de fusionner avec Grand Metropolitan. LVMH consi- Bruxelles qu’auprès de l’opinion pu- nement à la Commission de membres de la Communauté et les le souci d’un dialogue constructif dère que cette opération, si elle a lieu, entraîne un changement de blique et les cabinets ont eu soin de Bruxelles prévoit une recapitalisa- entreprises concurrentes avaient la avec la Commission européenne ». contrôle de Guinness et demande, en vertu d’accords signés en 1994, ne pas provoquer de réaction de dé- tion de 20 milliards de francs dont faculté de faire leurs observations. Trois objectifs difficiles à concilier de racheter les 34 % de Moët Hennessy détenus par Guinness ainsi fiance vis-à-vis du nouveau pouvoir. 9 milliards de garanties sur l’immo- Ce délai expire le 17 juin. Les ser- sans mécontenter l’un des acteurs que les sociétés communes de distribution LVMH-Guinness. Guinness Dans la plate-forme commune qu’il bilier. C’est grâce à cette promesse vices du commissaire à la concur- du jeu. conteste le fait que l’opération projetée donne lieu à un changement a signée avant les législatives avec le que le GAN a pu limiter ses pertes à rence, Karel Van Miert, qui se sont de contrôle, ce qui rendrait impossible l’application des accords de Parti communiste, le Parti socialiste 5,7 milliards de francs. Sans cette adjoint les services de la banque Babette Stern 1994. LeMonde Job: WMQ1506--0018-0 WAS LMQ1506-18 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 08:58 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 31Fap:99 No:0299 Lcp: 196 CMYK

18 PLACEMENTS LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997

GESTION COLLECTIVE A nanciers annoncent chaque semaine sont particulièrement en vogue. Le européennes, les espoirs d’accéléra- PÉENNES ne misent pas seulement moins de six cents jours de la créa- la création de sicav européennes. remboursement de l’emprunt Balla- tion de la croissance et la stabilité sur la monnaie unique. Elles per- tion de l’euro, les placements collec- b LES PLANS D’ÉPARGNE en actions, dur, à la mi-juillet, devrait encore ac- des taux d’intérêt et de change dans mettent surtout d’investir indirecte- tifs investis en titres européens se qui jouent la carte de la diversifica- croître cet attrait b LES BONNES PER- cette zone constituent des atouts ment dans les entreprises les plus multiplient. Les établissements fi- tion européenne à hauteur de 40 %, FORMANCES des places boursières supplémentaires. b LES SICAV EURO- performantes du Vieux Continent. Les sicav d’actions européennes allient performance et diversité La baisse des taux d’intérêt et la hausse des places boursières du Vieux Continent ont renouvelé l’intérêt des souscripteurs pour les actions. Les fonds qui ont choisi d’investir chez nos voisins sont particulièrement recherchés

A MOINS de six cents jours du tour le 9 juin avec une nouvelle si- pour elles que les monétaires. ont alors intérêt à avoir le cœur lancement de la monnaie unique, cav qui a la particularité de jouer Avec les européennes, elles bien accroché. les sicav et fonds communs de pla- les Bourses françaises et euro- peuvent s’appuyer de surcroît sur Mais les promoteurs de sicav cement investis en actions euro- péennes à travers un cocktail de de brillantes performances. En un européennes ne sont pas à court péennes sont à la mode. Il s’en sicav et de fonds communs du an, elles ont gagné plus de 30 % d’arguments pour justifier l’intérêt crée de nouveaux tous les mois ou groupe. (33,25 % précisément selon l’indice de souscrire malgré cette hypo- presque, et une vingtaine sont ap- L’idée des PEA européens est Micropal du 23 mai 1997). Seules thèse. « Même si le train n’arrive parus en un an et demi. EuroPer- originale et elle se vend bien. Le les sicav investies sur les marchés pas en temps et en heure, il vaut formance, l’une des sociétés spé- Crédit mutuel de Bretagne a col- émergents font mieux, avec une mieux jouer les marchés européens cialisées dans le classement de lecté 270 millions de francs sur Fe- performance moyenne de 39 %. car le marché français souffrira sicav, soulignait en début d’année deral France Europe en six mois, Les valeurs françaises se dé- aussi en cas de turbulences », es- que ces créations sont le fait de et le CCF annonce un encours de fendent bien avec une hausse de time ainsi Timothy Rayan. Un « tous types d’établissements : des 112 millions de francs sur Euro 24 % mais jouer sur les Bourses point de vue partagé par Domi- réseaux comme La Poste, la BNP, la PEA, deux mois après le démar- européennes permet de gagner nique Eloy, qui va même jusqu’à Société générale, des banques rage de sa commercialisation. encore plus. prédire que « les perturbations se- « haut de gamme » comme NSM ou Le remboursement de l’emprunt ront encore plus fortes sur le mar- Indosuez, ou encore des sociétés de Balladur, à la mi-juillet, devrait en- SOUSCRIRE AUJOURD’HUI ché français si l’euro est abandon- gestion comme State Street ou In- core faire grimper les encours, car Au-delà du phénomène de né ». « Il est important de ne pas mode et des performances passées confondre Europe et euro », sou- qui ne présagent pas celles de ligne aussi Justin Wheatley, pré- Le marché obligataire aussi l’avenir, trois principaux argu- sident de la société de classement ments peuvent inciter à faire le Micropal. « Au Royaume-Uni, il y a La mode européenne s’étend aux sicav obligataires avec, dans choix d’une sicav européenne. près de 150 sicav européennes, ex- cette catégorie, plusieurs créations au cours des derniers mois. «Les « L’objectif est de profiter du dyna- plique-t-il. Elles n’ont pas été ven- taux d’intérêt sont presque identiques en France, en Allemagne, aux misme des économies euro- dues sur le concept de l’euro mais Pays-Bas et en Belgique », explique Christian Desbois, directeur géné- péennes », indique tout d’abord sur l’idée de jouer en Bourse en ral de Fimagest qui a lancé la sicav Fima Euro en novembre 1996. Dominique Eloy, directeur de la tion : « Vous pouvez procéder à des mouvements sur la livre sterling », choisissant de bonnes compagnies « L’intérêt est d’être investi dans des pays comme l’Italie, l’Espagne, la gestion actions à Sogéposte. Cer- arbitrages entre les différents mar- signale ainsi Hubert Challes, res- dans une bonne zone géographique. Suède ou l’Angleterre où les taux sont encore élevés, en pariant sur la tains ne manquent d’ailleurs pas chés », souligne Jean Danzé, res- ponsable de la gestion des grandes La Suisse restera un marché intéres- perspective d’un rapprochement. » de faire remarquer que les fonds ponsable du développement à Fe- valeurs à CCF Capital Manage- sant même si elle n’adopte pas l’eu- « Une sicav obligataire européenne doit permettre de battre le marché de pension américains investissent deral Finance, filiale du Crédit ment. « Une partie de la perfor- ro. Même chose pour l’Angleterre. » français en jouant sur les risques de signature », ajoute Bernard Ay- actuellement en Europe a priori mutuel de Bretagne. mance reste liée à l’évolution des La plupart des sicav euro- bran d’EuroPerformance. « Pour l’instant, les gérants travaillent sur- parce qu’ils parient aussi sur une « La volatilité des sicav euro- devises », confirme-t-il. Il n’est péennes vendues en France ont tout sur les obligations émises par l’Etat français, donc sans risque », accélération de la croissance sur le péennes est plus faible que celle des donc pas question de troquer été conçues avec la même idée, ce précise-t-il. « Dans un an et demi, ils auront à faire des choix entre les Vieux Continent. « C’est une zone actions françaises », insiste, toutes ses sicav françaises pour qui explique d’ailleurs la présence différents émetteurs de la zone euro, Etats, villes, régions, entreprises. » dans laquelle les taux d’intérêt et de chiffres à l’appui, Timothy Rayan, des européennes. « La règle est dans leur portefeuille de valeurs Les possibilités de prises de risques s’en trouveront accrues et les es- change sont relativement stables », responsable des actions euro- d’avoir des actions sur son marché suisses, britanniques et même poirs de gains augmentés. ajoute Philippe Couvrecelle, res- péennes à Sinopia, filiale du CCF. domestique, rappelle Daniel Roy. norvégiennes. L’ultime argument ponsable du développement des Elles connaissent des variations à Nous demandons toujours à nos réside dans le fait que les sicav eu- produits financiers du groupe la hausse ou à la baisse plus limi- clients quelle est leur monnaie de ropéennes sont investies en majo- vesco ». La frénésie européenne a ces nouvelles sicav sont tout indi- Banques populaires. L’épargnant tées que leurs homologues fran- référence, s’ils sont plutôt dépen- rité dans de grandes valeurs, dans stimulé l’imagination des ban- quées pour prendre la relève. On prend donc a priori moins de çaises et elles sont donc moins siers en francs, en dollars, en des sociétés qui sont non seule- quiers. Le nouveau créneau, c’est ne cache d’ailleurs pas, chez Pari- risques avec une sicav européenne « dangereuses ». yens... » ment déjà européennes mais aussi l’« euro PEA ». Il s’agit d’une sicav bas, que Paribas France Europe a qu’avec une américaine ou une Moins risquées, plus perfor- internationales et dont l’activité qui respecte le seuil de 60 % d’ac- aussi été lancée pour être « en face asiatique. mantes, les sicav actions euro- DE NOMBREUX ARGUMENTS dépend tout autant du cours du tions françaises pour être éligible du Balladur ». Le troisième argument est celui péennes ont tout pour plaire. On L’autre risque auquel les gérants dollar que de la mise en place de au Plan d’épargne en actions mais « Après la sortie des monétaires, de la diversification. « Avec une si- pourrait même s’interroger sur ne croient guère mais que l’on ne l’euro. Mais celle-ci devrait avoir qui joue la carte d’une diversifica- les épargnants se dirigent vers les cav européenne, vous avez un plus l’intérêt de conserver encore des peut pourtant tout à fait exclure un effet dopant, et c’est la raison tion européenne pour les 40 % res- actions françaises et même un peu grand choix de valeurs », com- sicav actions françaises. Il – le conflit sur le pacte de stabilité pour laquelle on peut s’intéresser tants. plus loin », analyse plus largement mente Dominique Eloy. « Vous convient, en fait, de rester prudent vient de le démontrer –, c’est celui aujourd’hui plus qu’hier aux sicav Le Crédit mutuel de Bretagne a Daniel Roy, responsable de la pouvez rechercher ce qu’il y a de car ce que l’on appelle le « risque d’un décalage dans le calendrier européennes, sous réserve, bien été le premier à explorer cette voie stratégie d’investissement à Pari- meilleur en Europe et jouer les de change », c’est-à-dire le risque européen, voire d’un abandon pur sûr, de prendre un pari et d’accep- à la fin de l’année 1996, suivi par le bas. Cette évolution est encoura- firmes pharmaceutiques suisses, la de perdre ou de gagner en raison et simple de l’euro. Cela ne man- ter le risque actions et le risque de CCF, Paribas, et, tout récemment, gée par les banques, qui y chimie et les biens d’équipement al- de l’évolution du cours des de- querait pas d’entraîner de vio- change. la Société générale. Les Banques trouvent leur intérêt : les sicav ac- lemands, l’édition néerlandaise... ». vises, persiste. lentes perturbations sur les mar- populaires s’y sont lancées à leur tions sont bien plus rentables Autre avantage de la diversifica- « Sélection Europe a profité des chés boursiers, et les souscripteurs Fanny Guibert

Achat en copropriété : les nouvelles règles du jeu Gérer le remboursement de l’emprunt Balladur logé dans les PEA

C’est fait : le décret d’application de la loi Carrez, de lots d’une superficie inférieure à 8 mètres carrés » C’est le 16 juillet prochain que l’emprunt d’Etat – placer les nouveaux capitaux disponibles en qui vise à améliorer la protection des acquéreurs de ne sont pas pris en compte dans le calcul de la 6 % lancé en juillet 1993, dit « emprunt Balladur », actions françaises, cotées ou non, en actions de lots en copropriété, a été publié au Journal officiel du superficie, ce qui en exclut donc caves, garages, parviendra à échéance. Sur un encours de quelque sicav détenant au moins 60 % d’actions françaises 29 mai. Il apporte les précisions qui permettront au emplacements de parking, etc. En cas de doute, 90 milliards de francs, 37 milliards sont détenus à ou en parts de fonds communs de placement nouveau texte de s’appliquer dès le 19 juin prochain. l’acheteur disposera de douze mois pour vérifier la travers des plans d’épargne en actions. investis à hauteur de 75 % minimum en actions C’est en effet à partir de cette superficie indiquée lors de la signature de l’acte Bien que le plan d’épargne en françaises. Inconvénient : vous encourrez un date que les vendeurs seront authentique et engager une éventuelle action en actions (PEA) ait été créé à risque en capital, ce qui n’était pas le cas avec des dans l’obligation de mentionner, diminution de prix. Cette diminution correspondra l’origine pour favoriser titres de l’emprunt Balladur conservés jusqu’à leur dès signature d’un compromis au nombre de mètres carré fictifs payés au départ. l’investissement en actions terme. Pour séduire les épargnants recherchant ou d’une promesse de vente, la Exemple : un appartement de 100 m2 a été vendu françaises, il avait été décidé, une certaine sécurité, la plupart des banques superficie réelle du lot qu’il cède 2 millions de francs, soit un prix du mètre carré de par dérogation, que l’emprunt commercialisent donc des produits éligibles au à titre onéreux. Faute de 20 000 francs. Si, après vérification, il s’avère que sa Balladur y serait éligible pour PEA garantissant de retrouver à l’échéance prévue disposer de cette indication, surface réelle n’est que de 94 m2, l’acheteur sera en les souscriptions effectuées à son capital augmenté d’un intérêt minimal et l’acquéreur disposera d’un délai droit de réclamer un remboursement de l’émission à l’aide de d’une indexation sur les performances de l’indice d’un mois pour invoquer la nullité de l’acte. Afin 120 000 francs (six fois 20 000 francs). versements nouveaux. Nombre d’épargnants ont CAC 40 de la Bourse de Paris. Toutefois, le coût de d’éviter les ergotages, le décret stipule que cette La loi Carrez, que l’ordre des géomètres-experts donc ouvert un plan d’épargne en actions en 1993 cette garantie diminuera la performance finale si superficie réelle correspond à celle « des planchers voit notamment apparaître d’un œil bienveillant, ne dans le seul but d’y placer ces titres. S’ils la Bourse s’est bien comportée sur la période... des locaux clos et couverts après déduction des surfaces concernera que les pièces juridiques signées à partir souhaitent conserver les avantages fiscaux – retirer votre épargne du PEA. Cela revient à le occupées par les murs, cloisons, marches et cages du 19 juin. Tous les acheteurs qui s’apprêtent à procurés par leur plan après le remboursement de clore et donc à renoncer à l’exonération d’impôt d’escaliers, gaines, embrasures de portes et de concrétiser une affaire immobilière ont donc intérêt l’emprunt Balladur, ils devront encore attendre un sur le revenu prévue au terme de cinq ans sur les fenêtres ». De même, le texte précise qu’il ne doit pas à gagner quelques jours s’ils veulent bénéficier an avant de récupérer leur épargne. produits acquis. En effet, lorsque la clôture du être tenu compte « des planchers des parties des d’une protection renforcée. Problème : si vous êtes dans ce cas et que vous plan intervient entre la troisième et la cinquième locaux d’une hauteur inférieure à 1,80 mètre ». Le privilégiez la sécurité, vous ne pourrez investir en année, les gains nets réalisés depuis l’ouverture du décret confirme également que les « lots ou fractions Didier Laurens sicav monétaires ou obligataires les sommes qui plan sont taxés au taux de 20,9 % si le montant des vous seront remboursées car ces titres ne sont pas cessions de valeurs mobilières de l’année éligibles au PEA... augmenté de la valeur du PEA dépasse le seuil de Sauf à envisager de détenir des liquidités non cession fixé à 100 000 francs pour l’année 1997. rémunérées pendant un an, deux solutions s’offrent à vous : Laurent Edelmann

DÉPÊCHES RÉSULTATS GRANDES ÉCOLES a PEA : selon une enquête de la Banque de France, l’encours moyen ENS CACHAN d’un plan d’épargne en actions s’éle- vait à 79 000 francs au 31 décembre 1996, contre 66 000 francs un an aupa- Admission : 16 juin ravant. Le nombre de PEA se situait à Arts, Création Industrielle – Chimie 2,6 millions pour un encours global de Informatique – Physique Appliquée 209 milliards de francs, dont 36,2 mil- liards en emprunts Balladur, 84,1 mil- Admissibilité : 16 juin liards sous forme d’actions en direct et PSI 88,4 milliards en Opcvm d’actions. a GESTION SPÉCULATIVE : pour le deuxième mois consécutif, selon ESTP l’agence Tass Management, les ges- Admissibilité : 16 juin 2,23 F la minute tionnaires de fonds de futures (contrats à terme) spécialisés sur les devises ont obtenu les meilleures performances de cette catégorie de placements à 3615 LEMONDE risque. LeMonde Job: WMQ1506--0019-0 WAS LMQ1506-19 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 10:43 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 32Fap:99 No:0300 Lcp: 196 CMYK

PLACEMENTS ET MARCHÉS LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 / 19

Simco 480 – 1,63 UIF 422 – 0,70 REVUE Unibail 553 – 4,49 Les financières et la distribution en vedette Fonciere (Cie) 581 + 0,17 Fonciere Euris 270 + 4,65 DES ACTIONS UNE VAGUE DE HAUSSES a déferlé cette se- Etats-Unis. Toutes les valeurs de la distribution 147,90 francs. Une étude indépendante a été de- Fonc. Lyonnaise # 725 – 1,22 mandée sur une alternative possible à la ferme- Foncina # 485,20 .... maine sur l’ensemble des places internationales. n’ont pas évolué avec le même bonheur : Casino Imm.Plaine Monc. 230 + 1,76 E´NERGIE A Paris, il y a huit jours, le marché avait déjà pris termine la semaine sur un repli de 1,60 %, à ture de l’usine de Vilvorde. Im.Marseillaise 8100 + 3,84 Frankoparis # 78 – 7,74 13-06-97 Diff. les opérateurs à contre-pied en effectuant une 283,10 francs, et Castorama perd 2,98 %, à Les valeurs bancaires, dans le sillage des taux, Immob.Batibail Ny# 241 + 0,41 Coflexip 342 – 0,17 remontée mémorable (+5,24 %). Sans être d’une 815 francs. Promodès est resté stable, ne ga- ont été à la fête alors que le secteur dans son Immob.Hotel. # 49 + 4,25 Elf Aquitaine 651 .... telle ampleur, la progres- gnant que 1 franc à 2 175 francs. ensemble avait cédé du terrain huit jours aupa- Esso 540 – 1,45 sion des valeurs françaises Les valeurs sensibles à la hausse du dollar ont ravant, dans la crainte d’un gel des restructura- SERVICES FINANCIERS Total 566 + 0,35 cette semaine mérite d’être gagné du terrain dans le sillage du billet vert, à tions et privatisations. Le certificat du Crédit 13-06-97 Diff. Elyo 320 – 0,46 saluée d’autant plus que, l’exception des valeurs pétrolières qui sont res- lyonnais a repris 6,17 % à 241 francs, la BNP a AGF-Ass.Gen.France 181,40 + 5,46 PRODUITS DE BASE gagné 4,78 % à 238,90 francs. A 640 francs, la Axa 368,30 + 6,59 lundi 9 juin, la demande tées stables, notamment en raison de la baisse Bancaire (Cie) 710 + 3,34 13-06-97 Diff. française d’un délai de ré- du brut. Elf Aquitaine n’a pas varié d’un centime Société générale n’a progressé que de 2,56 % et B.N.P. 238,90 + 4,78 Air Liquide 960 + 2,01 flexion sur le pacte de stabi- à 651 francs, nullement affectée par les événe- Paribas s’est appréciée de 6,89 % à 390,90 francs. C.C.F. 244 + 0,82 Eramet 282,30 – 2,65 lité européen avait sérieu- ments du Congo, l’extraction s’effectuant en Les valeurs de l’armement n’ont pas véritable- Cetelem 677 – 0,44 Gascogne (B) 478,30 – 4,10 CPR 430,60 – 0,30 Metaleurop 77,50 + 9,15 sement entamé l’optimisme mer. Total s’est apprécié de 2 francs à ment fait d’étincelles : Lagardère a gagné 10 Cred.Fon.France 65,20 – 1,65 + Pechiney 214 + 5,78 des investisseurs. En cinq séances, l’indice 566 francs. centimes à 172,60 francs, Dassault Electronique Credit Lyonnais CI 241 6,16 Credit National 316 + 0,63 Rhone Poulenc A 204 + 1,44 CAC 40 a finalement gagné 3,28 % à 2 808,52 Accor, qui travaille depuis janvier à une modi- a perdu 3,23 % à 510 francs et Thomson-CSF, Dexia France 575 + 1,76 Rochette (La) 24,50 – 3,16 fication de l’ensemble de ses structures, a an- 3 % à 157,90 francs. GAN 116,10 – 2,43 Usinor Sacilor 99,10 + 3,12 points – nouveau record de clôture – portant ses Interbail 220 – 3,93 Vallourec 369 + 6,09 gains à 21,2 % depuis le début de l’année. noncé vendredi, après la clôture, sa nouvelle or- Eurotunnel s’est inscrit vendredi en clôture en Locindus 850 – 0,35 + CFF.(Ferrailles) 380 0,79 Les valeurs de la distribution ont été très en- ganisation dans l’hôtellerie, un de ses quatre hausse de 5,74 % à 6,45 francs. Patrick Ponsolle, Paribas 390,90 + 6,89 Oxyg.Ext-Orient 5120 – 1,15 tourées, les investisseurs misant toujours sur grands métiers avec les agences de voyages, la président d’Eurotunnel, a demandé au Stock Ex- SCOR 236 + 1,72 une relance de la consommation. Pinault Prin- location de voitures et les titres de services. change de Londres et à la Commission des opé- Selectibanque 66,50 – 5 CONSTRUCTION Societe Generale 640 + 2,56 13-06-97 Diff. temps Redoute affiche l’une des meilleures per- L’action, qui avait vivement progressé au cours rations de Bourse (COB) de suivre l’évolution du Sophia 221 – 0,89 Suez 296,40 + 3,63 + formances de la semaine avec un gain de 8,17 % de la semaine précédente, n’a gagné en cinq titre, qui risque d’être soumis à de fortes tur- Bouygues 523 0,77 UFB Locabail 518 – 0,57 Ciments Fr.Priv.B 206,90 – 0,28 à 2 845 francs, son plus haut niveau de l’année. séances que 0,91 % à 887 francs, à quelques bulences avant l’assemblée générale extraordi- UIS 205 + 0,98 Colas 800 – 1,23 Carrefour termine la semaine à son plus haut ni- francs de son record annuel. naire des actionnaires, prévue pour le 10 juillet. Union Assur.Fdal 657 + 3,30 Eiffage 302 – 2,58 veau historique – 4 285 francs, +7,66 % par rap- Aux automobiles, Renault, qui avait mal Les actionnaires devront se prononcer sur la Via Banque 165,10 – 5,38 GTM-Entrepose 296,30 – 4,11 Worms & Cie 335 – 2,89 Imetal 798 – 0,86 port au vendredi 6 –, ce qui selon les interve- commencé la semaine dans l’attente de l’assem- restructuration financière proposée par la direc- France S.A 1181 + 0,42 Lafarge 390,90 + 0,23 nants traduirait l’intérêt porté au titre par les blée générale qui a débuté après la clôture du tion et les banques créancières. Immobanque 655 + 1,23 Lapeyre 369 + 2,50 investisseurs américains après l’organisation marché mardi, s’est repris au fil des séances SAFR # ...... Saint-Gobain 850 + 2,65 Cardif SA 685 + 12,29 SGE 120 – 4,76 d’une tournée de présentation du groupe aux pour s’inscrire vendredi en hausse de 8,04 % à François Bostnavaron C.A. Paris IDF 769 – 1,02 Vicat 528 + 3,93 Factorem 662 – 1,19 AUTOMOBILE Devanlay ...... Damart 4550 – 0,21 Havas 421,80 + 3,12 Fructivie 580 – 5,69 BIENS D’E´QUIPEMENT Gautier France # 256 – 1,15 Galeries Lafayette 2400 + 6,66 Havas Advertising 650 – 1,51 I.C.C. 136 – 0,58 13-06-97 Diff. 13-06-97 Diff. Guerbet 227 – 3,03 Groupe Andre S.A. 515 + 0,38 Infogrames Enter. 759 – 3,92 Union Fin.France 659 – 1,34 Bertrand Faure 300 + 3,12 Hermes internat.1# 568 – 0,35 Guilbert 909 – 3,29 Lyonnaise Eaux 571 + 4,19 Alcatel Alsthom 665 + 3,58 Labinal 1275 – 4,13 Info Realite # 230,20 + 0,34 Guyenne Gascogne 1900 + 1,06 NRJ # 847 – 0,35 SOCIE´TE´S D’INVESTISSEMENT + Carbone Lorraine 1310 2,34 Michelin 338 + 1,19 Pochet 747 – 0,40 Pinault-Print.Red. 2845 + 8,17 Pathe 1384 + 2,21 13-06-97 Diff. CS Signaux(CSEE) 232,70 + 5,15 Peugeot 603 + 5,97 Reynolds 367 + 1,94 Primagaz 551 – 3,33 Publicis # 585 + 3,17 Dassault-Aviation 1069 – 0,18 Plastic-Omn.(Ly) 490 – 3,73 Robertet # 1235 – 3,13 Promodes 2175 + 0,04 S.I.T.A 1138 + 0,61 Bollore Techno. 723 – 0,55 Dassault Electro 510 – 3,22 Renault 147,90 + 8,03 Smoby (Ly)# 624 + 0,64 Rexel 1710 + 0,17 Sodexho Alliance 2897 – 0,10 Cerus Europ.Reun 30,50 – 1,13 De Dietrich 269 + 7,60 Sommer-Allibert 204,90 + 1,18 Virbac 577 + 3,03 Monoprix 267 + 7,22 Spir Communication 460 + 1,09 CGIP 1654 – 1,54 Fives-Lille 429,30 – 2,43 Valeo 371 + 3,34 But S.A. 336 + 8,94 Technip 614 + 3,71 Christian Dior 950 + 2,15 Intertechnique 1215 – 3,64 Ecia 950 + 2,15 INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE Grandoptic.Photo # 861 + 0,81 G.T.I (Transport) 220 .... Dynaction 143 – 2,05 – + Legrand 1080 + 3,34 Sylea 527 – 0,56 13-06-97 Diff. IMS(Int.MetalSer)# 853 2,51 Louvre # 221,50 0,27 Eurafrance 2395 + 0,63 Manutan 438 + 0,52 Sligos 800 – 5,88 + Legris indust. 280 – 0,28 Fimalac SA 510 1,19 Bongrain 2190 – 0,45 Rallye(Cathiard)Ly 243 + 2,53 Altran Techno. # 1959 + 6,35 + Sagem SA 2852 – 1,65 AUTRES BIENS DE CONSOMMATION Gaz et Eaux 2542 1,88 Danone 986 + 5,34 Rubis et Cie # 158 + 1,93 Assystem # 319,80 – 7,89 Lagardere 172,60 + 0,05 Sat 1550 .... 13-06-97 Diff. Eridania Beghin 881 + 1,14 Fraikin 2# 366 – 2,40 Lebon 218,40 + 3,01 Schneider SA 321 + 4,73 BIC 945 + 4,41 Fromageries Bel 4305 – 1,93 AUTRES SERVICES Groupe Partouche # 405 + 1,50 Marine Wendel 604 – 0,82 SFIM 850 – 6,79 + + + Chargeurs 330 1,53 LVMH Moet Hen. 1548 4,66 13-06-97 Diff. M6-Metropole TV 571 2,88 Nord-Est 127,80 – 0,31 Sidel 435 – 0,68 + + Clarins 761 3,25 Pernod-Ricard 312,10 3,24 Norbert Dentres.# 810 + 1,25 Salvepar (Ny) 414 – 0,48 – – + Accor 887 + 0,91 + Thomson-CSF 157,90 3 Deveaux(Ly)# 779 7,15 Remy Cointreau 145,90 1,31 Sogeparc (Fin) 820 3,92 Acmer ...... DMC (Dollfus Mi) 115 – 3,36 Saint-Louis 1332 – 0,81 Axime 630 – 6,80 TF1-1 545 – 0,90 Zodiac ex.dt divid 1521 .... Albatros Invest 155,10 + 0,06 Essilor Intl 1545 – 3,13 SEITA 194 – 2,51 BIS 490,10 + 0,02 Machines Bull# 48,45 + 1,14 Burelle (Ly) 252,30 – 2,99 Filipacchi Medias ...... Brioche Pasq.(Ns) 665 + 1,52 Canal + 1030 – 1,15 CNIM CA# 223 – 3,71 IMMOBILIER Carbonique 10360 + 0,48 Faiveley # 251 – 3,46 L’Oreal 2325 + 3,65 L.D.C. 1040 – 2,34 Cap Gemini 333 – 2,34 + 13-06-97 Diff. Centenaire Blanzy 461,10 + 0,23 Gebo Industries # 965 – 0,51 Moulinex # 140 .... Cipe France Ly # 750 1,35 Salomon (Ly) 455 + 2,27 Club Mediterranee 435 – 0,91 Bail Investis. 775 – 2,02 F.F.P. (Ny) 235,10 + 2,21 GFI Industries # 857 – 0,34 DISTRIBUTION – Dassault Systemes 387 + 1,84 Finextel 110 – 1,25 Finaxa 313 + 6,46 Sanofi 553 0,89 13-06-97 Diff. HIT Ly # 398 – 3,39 S.E.B. 1041 – 3,34 Degremont 425 – 3,40 G.F.C. 532 – 2,56 Francarep ...... Manitou # 751 – 6,93 Skis Rossignol 127 – 1,93 Bazar Hot. Ville 578 – 3,18 Eaux (Gle des) 756 + 3,27 Immeubl.France 366 – 0,54 Invest.(Ste Cle.) ...... Mecatherm 1553 + 1,17 Strafor Facom 400 + 1,52 Carrefour 4285 + 7,66 Euro Disney 9,15 + 1,10 Klepierre 823 – 0,84 Sabeton (Ly) 828 – 4,93 NSC Schlum. Ny 759 – 0,13 Synthelabo 708 – 0,70 Casino Guichard 283,10 – 1,59 Europe 1 1132 – 5,50 Rue Imperiale(Ly) 5600 + 3,70 Finatis(ex.LocaIn) 165,90 – 0,59 Radiall # 660 – 2,22 Arkopharma# 328 – 0,30 Castorama Dub.(Li) 815 – 2,97 Eurotunnel 6,45 + 5,73 Sefimeg CA 391,40 – 2,39 Montaignes P.Gest. 2700 – 0,36

Sediver 131,10 – 2,16 Boiron (Ly) # 687 + 3,77 Comptoirs Mod. 2791 – 3,75 Gaumont # 440 + 0,25 Silic CA 874 + 0,45 Siparex (Ly) # 119,10 – 3,17

 A @€u˜li™ite FINORD SECURITE (D) CDT NORD 298 0,57 286 2,57 20426,19 TOPCASH (D) CPRGESTI 299 0,57 283 2,58 1683,89 TOPCASH (C) CPRGESTI 299 0,57 283 2,58 1683,89 LES PERFORMANCES SECURITA DEMACHY 301 0,57 299 2,49 47778,78 http://www.fininfo.fr ORSAY COURT TERME ORSAY 302 0,57 300 2,48 1561,48 DES SICAV MONE´TAIRES CAPIMONETAIRE (D) SG 303 0,56 310 2,39 369,25 ` ` ´ BICS MONETAIRE (D) ECOFI FI 304 0,56 295 2,52 1567,19 (Les premieres et les dernieres de chaque categorie) le 6 juin BICS MONETAIRE (C) ECOFI FI 305 0,56 296 2,52 1833,87 CAPIMONETAIRE (C) SG 306 0,56 311 2,39 409,23 ´ Organisme Perf. % Perf. % Valeur LIBELLE promoteurRang 3 moisRang 1 an liquid. PROVENCE COURT TERME HOTTINGU 307 0,56 303 2,47 52223,37 ECUREUIL TRESORERIE (C) ECUREUIL 308 0,56 301 2,48 319,72 JPM COURT TERME B JOIRE 309 0,56 304 2,47 14124,99 SICAV MONE´TAIRES FRANCS FRUCTI-ASSOCIATIONS (C) CCBP 310 0,55 315 2,36 45,95 ECUREUIL TRESORERIE (D) ECUREUIL 311 0,55 302 2,48 307,30 Performance moyenne sur 3 mois : 0,69 %, sur 1 an : 3,02 % BIP SECURITE (D) BIP 312 0,54 305 2,45 1944,52 NATWEST COURT TERME NATWEST 1 0,89 11 3,53 1899,22 BIP SECURITE (C) BIP 313 0,54 306 2,45 2116,41 IENA PERFORMANCE 3 BFT 2 0,84 3 3,75 12396,69 SECURI-TAUX LEGAL FR 314 0,54 314 2,37 1830,19 ECUREUIL EXPANSION ECUREUIL 3 0,84 5 3,59 82563,84 SB SECURITE (C) CIC SB 315 0,53 312 2,38 1619,09 UNION PLUS CIC BUE 4 0,84 12 3,52 181495,37 SB SECURITE (D) CIC SB 316 0,53 313 2,38 1573,35 PRIMACIC CIC PARI 5 0,83 16 3,50 1261282 FRUCTI-ASSOCIATIONS (D) CCBP 317 0,53 316 2,36 41,89 ABSOLU VEGA VEGA FIN 6 0,83 15 3,51 11924,43 NATIO MONETAIRE (D) BNP 318 0,53 317 2,35 5250,08 ORSAY SECURITE ORSAY 7 0,83 9 3,54 10471,19 NATIO MONETAIRE (C) BNP 319 0,53 318 2,35 5463,97 BTP TRESORERIE B BTP 8 0,83 6 3,56 46536,99 HAUSSMANN PIBOR (D) WORMS 320 0,53 171 3,05 931,73 GP CASH SMC 9 0,82 10 3,53 148065,92 HAUSSMANN PIBOR (C) WORMS 321 0,52 170 3,05 1272,04 FIMATRESORERIE FIMAGEST 10 0,82 20 3,48 18431,34 LEUMI COURT TERME (D) CDT MUTU 322 0,52 321 2,26 15146,06 PLACEMENTS MONETAIRE NSM 11 0,82 8 3,54 1116478,04 LEUMI COURT TERME (C) CDT MUTU 323 0,52 322 2,25 16342,41 NATWEST JOUR NATWEST 12 0,82 14 3,51 1765,85 DRYADE (D) BGP 324 0,51 324 2,25 6672,23 + DEMACHY DEMACHY 13 0,82 7 3,56 2002,49 DRYADE (C) BGP 325 0,51 323 2,25 6887,25 BFT SECURITE PREMIERE BFT 14 0,82 17 3,50 1777,36 CREDIT MARITIME SECURITE (D) CDT MARI 326 0,51 319 2,28 1719,03 SANPAOLO INSTITUTIONS SANPAOLO 15 0,81 40 3,43 10827,03 CREDIT MARITIME SECURITE (C) CDT MARI 326 0,51 319 2,28 1719,03 DB CASH DEUTSCHB 16 0,81 21 3,48 16722,98 MONE OUEST (C) BP OUEST 328 0,47 325 2,14 168,54 BIP COURT TERME BIP 17 0,81 23 3,46 117793,13 MONE OUEST (D) BP OUEST 329 0,47 326 2,14 159,55 CENTRALE MONETAIRE CCR 18 0,81 28 3,46 24738,87 SEQUIN BGP 78 0,76 67 3,33 45883,18 CITI-MONETAIRE PLUS CITIBANK 19 0,81 29 3,46 109642,81 SBS FRANCE TRESORERIE SBS VF 79 0,75 55 3,37 348,37 DIADEME JOUR L.B. 20 0,81 30 3,46 3251359,20 PARTNER REGULARITE LA MONDI 80 0,75 88 3,27 912,70 BFT SECURITE 2 BFT 21 0,81 4 3,64 1887,35 MIDLAND PROTECTION MIDLAND 81 0,75 48 3,40 18555,07 ABF-MJ ABF 22 0,81 25 3,46 1834,43 ARBITRAGES SECURITE BQ TRANS 82 0,75 84 3,28 17774,93 CDC MONETAIRE CDC GEST 23 0,80 37 3,43 18962,66 STRATEGE CCF 83 0,75 111 3,20 29508,48 Les encours des sicav monétaires ECOFI-CASH ECOFI FI 24 0,80 26 3,46 276638,17 STATE STREET TRESORERIE (C) STATE ST 84 0,75 108 3,20 1387,99 VEGA SECURITE VEGA FIN 25 0,80 36 3,44 18096,95 VIA COURT TERME (D) VIA BANQ 85 0,75 105 3,21 4719,59 INDOSUEZ EUROPIBOR INDOSUEZ 26 0,80 24 3,46 97611,40 VIA COURT TERME (C) VIA BANQ 85 0,75 105 3,21 4719,59 CPR CASH CPRGESTI 27 0,80 35 3,45 97894,13 CHATEAUDUN COURT TERME CPRGESTI 87 0,75 91 3,25 94799,56 globalement stables VALCOMEX SECURITE JOUR BFCE 28 0,80 33 3,45 187581,13 STATE STREET TRESORERIE (D) STATE ST 88 0,75 109 3,20 1311,24 MULTIVAL (D) CFCM NOR 29 0,80 19 3,49 19649,41 MONEDEN BRED 89 0,75 121 3,17 92162,32 MULTIVAL (C) CFCM NOR 30 0,80 18 3,49 20223,46 ESCAVAL ESCOMPTE 90 0,75 93 3,24 123679,36 ATTENDUE après la baisse du de plus de 5 %. « Beaucoup de par- ATLAS COURT TERME ATLAS 31 0,80 27 3,46 15643,69 ENTREPRISE COURT TERME B PARIBA 91 0,75 101 3,23 321551,53 rendement des sicav monétaires, la ticuliers ne se donnent plus la peine STATERE BGP 32 0,80 42 3,42 21414,55 BRED INSTITUTIONS (C) BRED 92 0,74 113 3,19 89714,22 décrue de l’encours de ce qui fut le de placer leurs excédents de trésore- ARCADE BIMP 33 0,80 46 3,40 1545598 BRED INSTITUTIONS (D) BRED 93 0,74 112 3,19 79958,23 placement favori des Français reste rie sur des produits qui leur rap- MONEPLUS SG 34 0,79 34 3,45 104041,48 OUESTAR TRESORERIE CFCM LOI 94 0,74 85 3,28 133524,27 REAL MONETAIRE SOFIDEP 35 0,79 58 3,37 1051,05 OPTI OUEST BP OUEST 95 0,74 96 3,23 656810,40 modeste. Selon Fininfo, il s’établis- portent moins de 3 %, et ils laissent VALUNION CIC BUE 36 0,79 54 3,37 49691,80 BIP CAP 3 MOIS BIP 96 0,74 82 3,29 2062,63 sait à 836,9 milliards de francs à la plus facilement des sommes impor- TCN PREMIERE MASSONAU 37 0,79 31 3,45 1819,86 FONSICAV CDC TRES 97 0,74 99 3,23 19606,25 fin de mai. Sur un an, l’épargne col- tantes sur leur compte courant », es- MONE-TIOP B PARIBA 38 0,79 56 3,37 547558,09 OFIMA TRESOR OFIVALMO 98 0,74 103 3,22 19226,36 PLACEMENTS TRESORERIE NSM 39 0,79 59 3,37 1362175,51 FRUCTI-J CCBP 99 0,74 119 3,18 623964,09 lectée sur les sicav monétaires a re- time t-on chez Etoile Gestion, une FIMASECURITE (C) FIMAGEST 40 0,79 38 3,43 1262,05 UNISECURITE SANPAOLO 100 0,74 122 3,17 197356,10 culé de plus de 15 %. Mais cette filiale du Crédit du Nord. FIMASECURITE (D) FIMAGEST 41 0,79 39 3,43 1091,84 chute semble stoppée : si depuis le Orsay Sécurité, sicav de la ORSAY JOUR ORSAY 42 0,79 74 3,32 1896,56 HERVET PLUS (D) HERVET 262 0,61 272 2,66 8579,42 banque d’Orsay, a ainsi collecté en- NATWEST INSTITUTIONNELS NATWEST 43 0,78 41 3,42 561063,23 RHONE + X COURT TERME (C) BP LYON 263 0,61 265 2,67 1925,07 début de l’année l’actif des sicav FEDERAL TRESORERIE FEDFIN 44 0,78 ...... 10167,31 NATWEST MONETAIRE (C) NATWEST 264 0,61 252 2,69 1257,67 monétaires s’inscrit en très légère viron 600 millions de francs depuis OPTION SECURITE BRED 45 0,78 64 3,35 192693,87 RHONE + X COURT TERME (D) BP LYON 265 0,61 264 2,67 1761,98 diminution (– 0,06 %), il est en pro- janvier. « Nous avons profité de la PENSION TMP -3/32 GERER CO 46 0,78 68 3,33 875825,81 NATWEST MONETAIRE (D) NATWEST 266 0,61 253 2,69 1215,55 gression de 1,07 % sur un mois. bonne place de notre fonds dans les AGF SECURITE AGF 47 0,78 65 3,35 11079,99 CITI-VALOR (C) CITIBANK 267 0,61 269 2,66 18754,31 MIDLAND TRESORERIE MIDLAND 48 0,78 44 3,41 91772,54 CITI-VALOR (D) CITIBANK 267 0,61 269 2,66 18754,31 « Globalement, l’encours de nos classements », se satisfait Jean Ro- JJ CENTRE CFCM CEN 49 0,78 49 3,39 348553,58 OUESTAR COURT TERME (D) CFCM LOI 269 0,60 258 2,69 16226,13 sicav de trésorerie est stable depuis le zire, son gestionnaire. Quelques CDC ARBITRAGES CDC GEST 50 0,78 22 3,47 106219,24 OUESTAR COURT TERME (C) CFCM LOI 270 0,60 257 2,69 17482,52 début de l’année, mais les investis- trésoriers d’entreprise, d’autre part, TRESORYS SOGEPOST 51 0,78 89 3,25 266093,05 SNVB MONETAIRE (C) SNVB 271 0,60 266 2,67 9156,59 LOCALYS PREMIERE CLF BANQ 52 0,78 45 3,41 53052,18 SNVB MONETAIRE (D) SNVB 272 0,60 267 2,67 8067,70 seurs arbitrent entre nos différents profitant des brèves tensions sur ABF MA6 ABF 53 0,78 81 3,30 2030,78 LATITUDE (C) SOGEPOST 273 0,60 261 2,68 148,26 produits », observe Véronique Bats, les taux courts français, ont direc- FINORD PLUS CDT NORD 54 0,78 43 3,42 934979,92 CARDIF MONETAIRE (C) CARDIF 274 0,59 273 2,62 201,35 responsable de la gestion de taux à tement acheté des certificats de dé- EFI-PERFORMANCE CCCC 55 0,77 52 3,39 2046,24 BRO-SECURITE (D) BRO 275 0,59 279 2,59 16515,77 la Société générale. « Certains épar- pôt. Ces mouvements sur les taux ALFI TIOP ALFI GES 56 0,77 32 3,45 91844,98 BRO-SECURITE (C) BRO 276 0,59 280 2,59 17405,98 VALEURS MONETAIRES DEMACHY 57 0,77 78 3,31 228582,05 SECURICIC (D) CIC PARI 277 0,59 290 2,56 2151,89 gnants continuent d’utiliser les sicav ont d’ailleurs été mis à profit par BARCLAYS INSTITUTIONS BARCLAYS 58 0,77 57 3,37 759323,79 SECURICIC (C) CIC PARI 278 0,59 289 2,56 2276,80 monétaires non pas pour leur certains gestionnaires de sicav mo- CARDIF TRESORERIE CARDIF 59 0,77 63 3,35 83969,78 NATIO SECURITE BNP 279 0,59 224 2,83 11422,41 épargne de précaution, mais comme nétaires. « Nous avons été actifs CPR MOBITERME CPRGESTI 60 0,77 47 3,40 19530,43 PYRAMIDES COURT (C) VERNES 280 0,59 291 2,56 48842,96 AGF MONETAIRE AGF 61 0,77 66 3,34 1016,97 PYRAMIDES COURT (D) VERNES 281 0,59 292 2,56 43203,76 un placement à long terme. Il faut les pendant la campagne électorale et GESTION INVESTICOURT INDOSUEZ 62 0,77 73 3,32 18834,38 INVESTSECURITE COURT TERME C CFCM MED 282 0,59 275 2,61 3417,30 convaincre de sortir de ces pro- nous avons rallongé la durée de vie AXA COURT TERME (C) AXA 63 0,77 50 3,39 10869,30 LION 20000 (C) CL 283 0,59 287 2,57 17137,34 duits », analyse Jacques Ducrocq, de nos investissements », raconte AXA COURT TERME (D) AXA 64 0,77 51 3,39 10477,18 LION 20000 (D) CL 284 0,59 288 2,57 16439,29 directeur du marketing à la Caixa Denis Flachaire, gestionnaire PHENIX SECURITE (C) PHENIX 65 0,76 76 3,32 8071,69 INVESTSECURITE COURT TERME D CFCM MED 285 0,59 278 2,60 3113,77 PHENIX SECURITE (D) PHENIX 66 0,76 77 3,32 7305,18 UNI-ASSOCIATIONS CNCA 286 0,58 268 2,66 120,56 Bank. d’Ecureuil Expansion. Mais les CPR MONETAIRE CPRGESTI 67 0,76 98 3,23 16746,35 CARDIF MONETAIRE (D) CARDIF 287 0,58 274 2,61 196,68 En revanche, à La Poste, on as- brèves tensions sur les taux ne de- INVESCO TRESORERIE INVESCO 68 0,76 ...... 1013,06 EFICOOP SICAV (C) CCCC 288 0,58 276 2,61 1891,68 siste à une décollecte forte sur les vraient avoir qu’un impact limité MONEPRIME (D) B PARIBA 69 0,76 79 3,30 157664,36 EFICOOP SICAV (D) CCCC 288 0,58 276 2,61 1891,68 MONEPRIME (C) B PARIBA 69 0,76 79 3,30 157664,36 SEPTENTRION COURT TERME BP NORD 290 0,58 309 2,39 189,91 sicav monétaires destinées à un sur le rendement des sicav moné- FIMAGARANTIE FIMAGEST 71 0,76 72 3,32 19013,47 ACTI REGULIERE GERER CO 291 0,58 294 2,52 1974,40 large public. « Cette désaffection se taires. Ces produits ne rapportent CPR MOBIDIV CPRGESTI 72 0,76 1 4,76 94001,46 ECUREUIL DISTRIMONETAIRE ECUREUIL 292 0,57 293 2,55 10215,34 fait au profit du Livret d’épargne po- plus qu’un peu plus de 3 % en TRESORICIC CIC PARI 73 0,76 83 3,29 177262,47 PRIV’ASSOCIATIONS (C) BIMP 293 0,57 307 2,42 38756,19 pulaire, du plan épargne-logement moyenne sur un an, contre 3,40 % SOPRANE J BACOT 74 0,76 71 3,32 47328 PRIV’ASSOCIATIONS (D) BIMP 294 0,57 308 2,42 37148,06 MORGAN COURT TERME JP MORGA 75 0,76 107 3,21 25523,75 ECUREUIL MONETAIRE (C) ECUREUIL 295 0,57 281 2,58 13013,58 et de l’assurance-vie », mesure-t-on au début de l’année. BTP MONECOURT B BTP 76 0,76 62 3,36 19458,31 ECUREUIL MONETAIRE (D) ECUREUIL 296 0,57 282 2,58 12393,78 chez l’établissement public. Le Cré- GESTION PIBOR INDOSUEZ 77 0,76 92 3,25 19915,63 FINORD SECURITE (C) CDT NORD 297 0,57 285 2,57 21364,77 dit du Nord constate, lui, un recul Joël Morio LeMonde Job: WMQ1506--0020-0 WAS LMQ1506-20 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 10:46 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 32Fap:99 No:0301 Lcp: 196 CMYK

20 / LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 PLACEMENTS ET MARCHÉS

MATIÈRES Les places financières parient sur un accord à Amsterdam PREMIÈRES Le franc, déstabilisé lundi et mardi après que le gouvernement français eut demandé un délai de réflexion pour évaluer Vive reprise du palladium CONTRAT À TERME À LONDRES le pacte de stabilité budgétaire, s’est nettement redressé en fin de semaine face à la monnaie allemande en dollars par once La demande formulée par le gouvernement nace pour la construction monétaire. Le franc lundi 16 et mardi 17 juin, a réussi à ramener le nistre Lionel Jospin, jeudi 19 juin à l’Assemblée 219,25 français, lundi 9 juin, d’un délai de réflexion est tombé jusqu’à 3,3845 francs pour calme. Le franc s’est redressé pour terminer nationale, et les conclusions de l’audit des fi- 200 le 6 juin 97 avant de ratifier le pacte de stabilité budgé- 1 deutschemark, son cours le plus bas depuis vendredi à 3,3720 francs pour 1 mark. Mais nances publiques commandé par le gouverne- taire a provoqué des remous sur les marchés huit mois. L’espoir que les Quinze parviennent certains experts, prudents, estiment que la dé- ment pourraient entraîner de nouvelles turbu- 180 financiers européens, qui ont vu là une me- à un compromis dès le sommet d’Amsterdam, claration de politique générale du premier mi- lences monétaires. 160 FAUSSE ALERTE ? Les marchés cord sur le pacte de stabilité et de pendant la campagne électorale. Rien non plus ne permettait de de- financiers européens ont connu Hausse du Matif croissance lors du sommet euro- Vendredi, le franc a terminé sur une viner le contenu du chapitre sur d’importants remous, lundi 9 et péen d’Amsterdam a ramené le note très ferme, à 3,3720 francs l’emploi réclamé par Paris. Or, si ce- 140 mardi 10 juin, à la suite de la de- CONTRAT NOTIONNEL calme. Les opérateurs ont pris note pour 1 mark. Le contrat notionnel lui-ci se révèle vide de mesures mande du gouvernement français SUR LES EMPRUNTS D'ÉTAT FRANÇAIS de la bonne volonté des partenaires du Matif, qui mesure la perfor- concrètes, la réaction des alliés 120 d’un délai de réflexion sur le pacte européens de la France – notam- mance des emprunts d’Etat fran- communistes et chevènementistes de stabilité, mais ils se sont nette- 130,60 130,60 ment de Bonn – pour satisfaire les çais, a pour sa part gagné 120 cen- de M. Jospin pourrait être vive et la 100 ment redressés en fin de semaine. le 13 juin 97 exigences de Paris en matière d’em- tièmes en une semaine. Les taux majorité parlementaire s’en trouver DJ F M A MJ Malgré des interventions de la 130,40 ploi. 1996 1997 Banque de France, le franc a glissé Ils ont surtout été soulagés par ce Source : Bloomberg mardi jusqu’à 3,3845 francs pour 130,20 qu’ils ont interprété comme un as- Vigueur du dollar 1 deutschemark, son cours le plus souplissement de la position du bas depuis huit mois. Les autres de- 130,00 gouvernement français. Mardi ma- Alors que leurs homologues européens étaient nerveux, les mar- RECORDS BATTUS pour le pla- vises n’ont pas été épargnées. La tin, le ministre délégué aux affaires chés financiers américains se sont montrés cette semaine sereins et tine et le palladium : ces deux mé- 129,80 lire italienne s’est elle aussi repliée, européennes, Pierre Moscovici, vigoureux. L’annonce d’une baisse de 0,1 % des ventes au détail et taux ont été propulsés à des ni- cotant 992 lires pour 1 mark. L’ex- 129,60 avait affirmé que la France aurait d’un recul de 0,3 % des prix à la production en mai a éloigné la pers- veaux oubliés depuis la dernière trême confusion de la situation et le besoin de plus d’une semaine pour pective d’un relèvement des taux directeurs de la Réserve fédérale décennie. A Londres, où ils n’en fi- retour des incertitudes sur le projet 129,40 évaluer le pacte de stabilité. « Nous au début du mois de juillet. Les marchés obligataires se sont forte- nissent pas de grimper, ils sont monétaire européen ont été immé- ne voulons pas nous contenter ment appréciés, le rendement de l’emprunt à 30 ans se repliant – les montés, le 6 juin, jusqu’à 497 dol- diatement sanctionnés par les opé- 129,20 d’avoir deux paragraphes dans une taux baissent quand le cours des titres monte – de 6,83 % à 6,71 %, lars l’once pour le platine, enregis- 910111213 rateurs. Ils ont acheté des deutsche- résolution, nous demandons un vrai son plus bas niveau depuis le mois de février. trant une hausse de 22 % sur les JUIN 1997 marks : dans le cas où l’euro ne délai. » Mais dans la soirée, il décla- La fermeté des actifs financiers américains mais aussi la convic- cours précédents. Le palladium, serait pas lancé à la date prévue, la Source : Bloomberg rait que le délai de réflexion pour- tion des investisseurs internationaux selon laquelle la future mon- quant à lui, s’est envolé à 235 dol- devise allemande conserverait son rait prendre fin dès dimanche, à la naie unique européenne sera une devise faible ont profité au dollar. lars l’once, en forte progression, si Affaibli en début de semaine par statut de monnaie de référence sur veille du sommet d’Amsterdam. Le billet vert a terminé la semaine sur une vive hausse, à l’on se rappelle qu’en août dernier les craintes d'un échec au sommet le Vieux Continent. 1,7392 deutschemark et 5,8686 francs. il avait du mal à aller au-delà de européen d'Amsterdam sur le pacte Le mouvement est toutefois resté DANS L’ATTENTE DE L’AUDIT 125 dollars l’once. de stabilité, le marché obligataire limité à quelques grands hedge Selon les analystes, la pression Serait-ce que l’industrie auto- français s'est ensuite repris. funds, ces fonds spéculatifs améri- conjuguée des marchés financiers d’intérêt à trois mois anticipés pour déstabilisée. Enfin, à plus long mobile, grande consommatrice cains réputés pour le dynamisme de et de ses quatorze partenaires a la fin du premier semestre, enfin, se terme, d’autres obstacles pour- des deux métaux pour ses pots ca- leur gestion mais aussi pour leur ca- pitaux qu’ils ont massivement in- amené le premier ministre Lionel sont détendus de 3,52 % à 3,40 %. raient se dresser sur la route me- talytiques, ou la bijouterie, qui uti- pacité à deviner avant les autres les vestis depuis plus d’un an sur les Jospin à infléchir son attitude. Cette L’optimisme des marchés, selon nant à la monnaie unique. Le pre- lise du platine, se portent mieux ? grandes tendances sur les marchés. marchés financiers d’Europe du concession a démontré, selon les de nombreux experts, est peut-être mier pourrait surgir dès la remise L’explication vient d’ailleurs : de En revanche, les fonds d’investisse- Sud. Bien leur en a pris. investisseurs, l’attachement euro- excessif. Rien d’abord ne permet- des conclusions de l’audit des fi- Russie. Depuis le début de l’an- ment classiques sont demeurés im- Car, dès mercredi, l’optimisme péen et le pragmatisme du nouveau tait d’affirmer vendredi soir, à l’is- nances publiques commandé par le née, Moscou a entrepris de réor- mobiles, continuant à parier sur la est revenu. L’espoir que les chefs gouvernement et surtout prouvé sue de la rencontre franco-alle- nouveau gouvernement. Dans le ganiser son système d’exportation création de l’euro et maintenant en d’Etat et de gouvernement de que les socialistes sont prêts à re- mande de Poitiers, qu’un accord cas où celui-ci ferait apparaître un et, pour en venir à bout, gèle les place, dans cette perspective, les ca- l’Union allaient parvenir à un ac- noncer à certains engagements pris allait être trouvé à Amsterdam. dérapage du déficit – on évoque un sorties des deux métaux depuis les chiffre compris entre 3,5 % et mines de Sibérie. En août 1996, un 3,8 % – et où le gouvernement choi- décret présidentiel a supprimé sirait de ne pas annoncer de me- l’organisme jusqu’alors chargé des Marché international des capitaux : l’Italie et les obligations à haut rendement sures de restriction budgétaires ventes des pierres et des métaux pour le ramener à 3 %, comme précieux. Les services assurés par LE COMPARTIMENT FRANÇAIS du mar- en florins néerlandais), mais aussi ceux des prises dont la qualité laisse actuellement à dé- l’exige le traité de Maastricht, com- le Roskomdragmet ont ainsi été ché international des capitaux est à la fête. Il pays qui ne feront pas partie de l’Union mo- sirer sur le plan financier, mais qui ont de ment réagiraient les Allemands ? transférés au ministère des fi- vient enfin d’accueillir l’Italie. De tous les pays nétaire et qui pourraient être plus sollicités réelles chances de se redresser ces prochaines Durant la campagne, M. Jospin nances et à celui de l’industrie. qui lèvent des fonds en devises, c’est certaine- qu’actuellement (c’est pourquoi, après plus de années. s’était non seulement engagé à ne D’un centre de décision, on est ment le plus admiré dans les milieux finan- dix ans d’absence, l’Italie était de retour sur le Ces entreprises doivent payer le prix fort pas imposer aux Français une cure donc passé à deux... Avec toute la ciers. Où qu’il se présente, quelle que soit la marché suisse au début de juin). pour emprunter sur le marché obligataire, d’austérité pour réduire les déficits, gabegie administrative que cela conjoncture, il accumule les réussites. Na- A multiplier ses transactions, l’Italie en di- mais elles sont prêtes à le faire, car c’est un mais il s’était aussi déclaré favo- entraîne. Tout à leur réorganisa- guère, il concentrait son activité sur les plus minue nécessairement la taille. Le pays avait moyen de réduire leur dépendance à l’égard rable à un euro faible et à un gou- tion, les Russes ont asséché le grandes monnaies : dollar, deutschemark et habitué le marché à ne jamais lever en devises des banques qui leur consentent des crédits. vernement économique renforcé : marché mondial, poussant du yen, celles qui permettent de se procurer en moins de 1 milliard de dollars à la fois. Ses La première opération en francs français de autant de nouveaux sujets de même coup les prix à la hausse. une opération des montants très élevés. Ce trois derniers emprunts sont tous inférieurs ce genre devrait voir le jour sous peu pour le conflits potentiels avec Bonn, parti- Si la Russie assure les trois faisant, il limitait le nombre de ses appari- au minimum qu’il s’était lui-même imposé. Sa compte de Moulinex. D’un montant de san d’un euro fort, d’un respect quarts de la production mondiale tions : une fois par trimestre en moyenne. Or, transaction française, d’une durée de dix ans, 300 millions, elle devrait être à revenu va- strict des critères et inquiet à l’idée du palladium et le quart de celle cette année, l’Italie en est déjà à son sixième porte sur 5 milliards de francs. Elle est dirigée riable, changeant tous les trois mois en fonc- qu’une structure de décision du platine, l’Afrique du Sud pro- emprunt international. par la Caisse des dépôts et une banque améri- tion de l’évolution de la principale référence économique trop formelle ne re- duit pratiquement le reste. Et c’est Ce changement de cadence n’est pas dicté caine, JP Morgan. Les investisseurs qui ont du marché des effets à court terme, le Pibor. A mette en cause l’indépendance de au même moment que des mou- par la nécessité d’emprunter davantage, mais acquis les obligations à leur lancement ce taux qui, vendredi, se situait à un peu plus la future banque centrale euro- vements de grève survenus dans marque la détermination des responsables de peuvent tabler sur un rendement proche de de 3,4 % s’ajoutera une marge de 2,4 points. péenne. Les prochaines semaines les mines sud-africaines ont rendu la trésorerie publique italienne de se préparer 5,89 %. Ce taux dépassait au départ de 18 cen- Il ne surprendra personne que la direction ne vont-elles pas révéler les diver- la situation préoccupante. à la concurrence que se feront tous les débi- tièmes de point de pourcentage la rémunéra- de l’opération Moulinex ait été confiée à une gences de fond, culturelles et histo- Mais certains acteurs informés teurs lorsque l’Europe sera moins morcelée tion moyenne des obligations du Trésor fran- banque américaine : Bankers Trust. Les inter- riques, qui existent entre Paris et par Tokyo veulent rester opti- qu’aujourd’hui – si toutefois la monnaie çais. Le succès de l’emprunt italien a été tel médiaires financiers américains ont décidé de Bonn à propos de la conception mistes : ils affirment que les commune voit le jour. Alors, les investisseurs que cette marge a déjà diminué. transposer en Europe leur savoir-faire dans le qu’ils se font de l’Union moné- Russes reviendront sur le marché des pays qui auront accédé à l’euro ne seront Plusieurs autres emprunteurs étrangers de domaine des titres à risque élevé et à haut taire ? Les marchés ne le croient international vers la fin de ce plus tenus de privilégier dans leurs porte- premier plan sont prêts à émettre des obliga- rendement. Ils ont commencé au mois d’avril pas. Alors que jamais, sans doute, mois. Il le faudra bien, car les in- feuilles leurs propres fonds d’Etat ; leur choix tions en francs. Il est en particulier beaucoup par le compartiment du deutschemark, puis les incertitudes sur la construction dustriels menacent déjà de se sera plus étendu entre les obligations des dif- question de provinces canadiennes et d’éta- se sont tournés en mai vers celui de la livre européenne n’ont été aussi tourner vers des métaux de substi- férents Trésors à l’intérieur de l’Union moné- blissements publics allemands. Tous sont at- sterling. Les souscriptions ont afflué. Les in- grandes, jamais ils n’ont été aussi tution. C’est ce que fait, depuis taire. Pour un emprunteur, la meilleure façon tendus avec impatience. On a cependant vestisseurs à la recherche de rendements éle- confiants dans le lancement de l’eu- quelques mois, la firme améri- de se préparer à cette éventualité est de quelques difficultés à imaginer que ces af- vés sont de plus en plus nombreux. Il est ro à la date prévue. Mais, s’ils caine General Motors, qui utilise s’adresser dès maintenant aux principaux in- faires aient un retentissement comparable à grand temps de faire participer le comparti- changent d’avis, la confusion mo- un nouveau procédé, moins coû- vestisseurs, ceux des pays de la zone euro celui de l’émission italienne. Aussi, l’attention ment français à un développement qui prend nétaire viendra s’ajouter à la confu- teux que le palladium, pour la fa- (c’est la raison pour laquelle l’Italie vient de a-t-elle tendance à se porter vers une autre un tour vraiment international. sion politique. brication de ses pots catalytiques. contracter son premier emprunt français catégorie de débiteurs qui sont sur le point quelques semaines après avoir fait ses débuts d’accéder au marché français. Il s’agit d’entre- Christophe Vetter Pierre-Antoine Delhommais Carole Petit

TOKYO NEW YORK PARIS LONDRES FRANCFORT Un état de grâce généralisé propulse les Bourses INDICE NIKKEI DOW JONES CAC 40 FT 100 DAX 30 p+ 0,21% p+ 4,66% p+ 3,28% p+ 2,97% p+ 1,33% à des niveaux records 20 528,35 points 7 782,04 points 2 808,52 points 4 783,10 points 3 744,44 points

LES RECORDS tombent les uns Même l’indice composite Nasdaq franchi un nouveau record en clô- économique » prévaudra, compte cette année, car elles mettent ché en début de semaine sur les après les autres. Vendredi en clô- a rejoint la fête, établissant un ture vendredi dans un marché ac- tenu des faibles marges de ma- l’accent sur la valeur actionna- nouvelles incertitudes entourant ture, Paris, Londres, Francfort et nouveau record à 1 423,03 points. tif qui minimise les facteurs d’in- nœuvre monétaire et budgétaire, riale », note-elle. la monnaie européenne, avant Wall Street, mais aussi Amster- La statistique des prix à la pro- certitude intérieurs pour se laisser et l’environnement macroécono- A Londres, après trois semaines d’aller battre des records jeudi dam, Copenhague, Bruxelles, Du- duction rendue publique vendre- porter par un environnement in- mique restera donc très favorable de léger repli, l’indice Footsie des puis vendredi en clôture à blin, Stockholm et Zurich, ont at- di, faisant état d’une baisse de ternational très favorable. L’in- aux actions. « Nous sommes reve- cent principales valeurs du Stock 3 744,44 points. La hausse du DAX teint des sommets. Seule Tokyo 0,3 % en mai contre une hausse de dice CAC 40 a terminé la période à nus à un cercle vertueux de reprise Exchange a repris son ascension. s’est limitée à 1,33 % sur cinq continue de marquer le pas. 0,1 % attendue, est la dernière 2 808,52 points, soit un gain de de la croissance des bénéfices [la Il a terminé la semaine à 4 783,1 séances, « les interrogations sur un Toutes les places, bien sûr, ont des d’une série de nouvelles confir- 3,28 % en cinq séances. En cours Caisse des dépôts et consigna- points, contre 4 645 points le ven- report de l’euro et sur la révision du raisons domestiques pour expli- mant la faiblesse de l’inflation et de journée, le principal indicateur tions prévoit une hausse moyenne dredi précédent, soit une hausse traité de Maastricht à Amsterdam quer leur ascension, mais il y aussi par conséquent écartant la pers- de la place parisienne a même ins- des bénéfices de 19 % en 1997] de 2,97 %, et a établi un nouveau ayant provoqué des remous sur les deux dénominateurs communs, la pective d’un relèvement des taux crit un plus haut niveau historique dans un contexte des taux d’intérêt record absolu (en cours de marchés des devises et aussi préoc- baisse généralisée des taux d’inté- par la Réserve fédérale en juillet. à 2 811,56 points. bas », ajoute Roland Gagnon. séance) à 4 796 points. La Bourse cupé les investisseurs francfortois », rêt et la vigueur du dollar. Cette statistique brosse un por- En dépit de ce niveau record, de Londres a essentiellement bé- selon la Commerzbank. La plus belle progression de la trait pratiquement idyllique de certains pensent que le marché PARI D’UNE POLITIQUE MODÉRÉE néficié de l’euphorie de Wall Mais « Lorsque la balance a pen- semaine est celle de Wall Street : l’économie américaine : crois- parisien a encore devant lui un Des facteurs techniques vont Street. La série de statistiques ché à nouveau du côté des pro-eu- cinq séances, cinq records. Et si, sance forte, chômage et inflation « potentiel de hausse ». Mais plu- soutenir le marché en début d’été, économiques américaines pu- ro, les actions ont repris leur course pour la beauté du geste, on tient faibles. Ces chiffres « rendent une sieurs économistes interrogés par souligne Martine Leonard, direc- bliées dans la semaine a montré aux records soutenues par un raf- compte de la séance du vendredi hausse des taux par la Fed vraiment Reuter n’excluent pas des trous trice de la recherche chez CIC Pa- que l’inflation était sous contrôle. fermissement du dollar », a-t-elle 6 juin, les valeurs américaines ont difficile », a noté Bruce Bittles de d’air à court terme, au fil des an- ris qui fait, elle aussi, le pari d’une Ces bonnes perspectives améri- ajouté. La Bourse de Tokyo de- battu successivement six records, la maison de courtage J. C. Brad- nonces gouvernementales. Ro- politique économique modérée. caines ont presque fait oublier au vrait évoluer dans des marges enfonçant les plafonds des 7 500, ford. Toutefois, les analystes land Gagnon, responsable de la « Le CAC pourrait atteindre 2 900 marché de Londres la hausse des étroites la semaine prochaine 7 600 et 7 700 points avant de bu- notent que l’indice Dow Jones, stratégie actions chez CDC points en juillet. Il y aura des fac- taux d’intérêt, décidée le 6 juin après une légère hausse cette se- ter vendredi en cours de séance à qui a gagné 6,5 % sur les six der- Bourse, prévoit un marché à 3 000 teurs de soutien technique : le rem- par le Comité de politique moné- maine (+ 0,21 %) mais la volatilité 7 799,68 points. Finalement, l’in- nières séances, pourrait finir par points à la fin de l’année mais des boursement de l’emprunt Balladur taire de la Banque d’Angleterre. de la parité dollar-yen pourrait in- dice Dow Jones a terminé la se- perdre un peu de son élan dans les turbulences à plus court terme, [qui arrive à échéance le 16 juillet] Cette hausse d’un quart de point à fluencer négativement la ten- maine à 7 782,04 points, en hausse jours à venir, butant sur des prises notamment à l’occasion du dis- et le remploi des dividendes. Beau- 6,50 % était, il est vrai, anticipée dance. de 4,66 % (346,26 points) sur son de bénéfices. cours de politique générale, coup moins de sociétés proposent le par le marché. niveau de la semaine précédente. En Europe, la Bourse de Paris a jeudi 19. A ses yeux, le « réalisme paiement du dividende en actions La Bourse de Francfort a trébu- F. Bn LeMonde Job: WMQ1506--0021-0 WAS LMQ1506-21 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 10:27 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 32Fap:99 No:0302 Lcp: 196 CMYK

CARNET LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 / 21

DISPARITIONS AU CARNET DU « MONDE » Décès – Mme Odette Pluchet, – Pour Conférences son épouse, me JACQUES DE PANAFIEU a ANDRÉ BALLATORE, compa- Naissances M. et M Hammadi Chakroun, Monique EMORINE Colette MAGNY leurs enfants et petits-enfants, Rebirth et clarification du mental gnon de la Libération, est mort, – Nous ne bouderons pas notre joie M. et Mme Michel Pluchet absente depuis le 16 juin 1984. Deux approches complémentaires, dans lundi 9 juin, à La Valette-du-Var), pour fêter l’arrivée de est morte, le 12 juin 1997, à Villefranche- et leurs enfants, le champ de la psychothérapie et dans sa quatre-vingt-cinquième de-Rouergue, en luttant comme elle avait « Tout ce que tu as connu, formations à ces deux approches. année. Né le 7 avril 1913 à Paris, Amandine toujours lutté. ont la douleur de faire part du décès de Je te l’écrirai pour te le rappeler, Le 25 juin 1997, à 20 heures. André Ballatore est adjudant Avec des lettres, Au forum : 102 bis, rue de Vaugirard, De la part de Et alors, toi aussi, e dans l’armée de l’air française dans nos familles CAPALDI, BOBIN et M. Roger PLUCHET, Paris-6 , tarif : 50 francs. PASQUIER. Sa famille, tu me diras tout le passé. » quand éclate la seconde guerre Et de tous ses amis. son époux, leur père, beau-père, grand- D’après Hölderlin. mondiale. Il sert à Beyrouth en père et arrière-grand-père, (« Diotime », De l’au-delà.) 1940. En mission en Egypte pour Patrick et Tereza Cet avis tient lieu de faire-part. Communications diverses le compte des formations aé- CINGOLANI survenu à Paris, le 7 juin 1997, à l’âge de ont la joie d’annoncer la naissance de Famille Magny, quatre-vingt-sept ans. – Le 16 juin 1989, à Bastia – Association Zen Internationale riennes du Levant, il rallie, dès le (AZI). 11, quai de la Gironde, 23 juin 1940, l’escadrille numé- Il a souhaité donner son corps à la Michel FABRIKANT Marion, Blanche, Angeles, 75019 Paris. Eté 1997, du 6 juillet au 7 septembre. ro 2 des forces aériennes de la médecine. Pour respecter sa volonté, il Six sessions de pratique du zen. Temple France libre (FAFL). Il est affecté, n’y aura pas d’obsèques. quittait les siens et ses nombreux amis. le 16 mars 1997, à Santa fe de Bogotá. (Le Monde du 14 juin.) de la Gendronnière, Val-de-Loire. en mai 1941, au 73e squadron de Rens. : AZI, 175, rue de Tolbiac, 240, rue de Belleville, Une pensée est demandée à ceux qui Paris-13e. Tél. : 01-53-80-19-19. la Royal Air Force. Il sera fait 75020 Paris. l’ont connu et aimé. compagnon de la Libération le Yoon-Jung et Edouard ULLMO Pratique quotidienne : plus de deux ont la joie d’annoncer la naissance de – Catherine et Gérard Chouchan, 23 juin 1941. Il participe à de ses enfants, cents dojos, en France et à l’étranger. me Brochure disponible à l’AZI. nombreuses opérations en Libye. Mélanie, Ja-Young, – M Marthe Sarrut, – Le 16 juin 1996, En janvier 1944, il sert au groupe Nathalie Chouchan et Frank Burbage, son épouse, me « Picardie », en Afrique du Nord, Paris, le 7 juin 1997. Pierre Chouchan, M. et M Jean Bousquet, Hervé KEROUAS M. et Mme Marc Habib, et à partir de novembre 1944 il est Agathe Chouchan, – 14 et 15 juin, de 9 heures à 18 heures, 6, rue de Castellane, ses petits-enfants, ses enfants, nous quittait. affecté, comme sous-lieutenant, Guillaume et Jessica Bousquet, 75008 Paris. Portes ouvertes au groupe de chasse « Alsace », Marianne et Julie Burbage, Agathe Grandval et Blaise Basara, Que ceux qui l’ont connu et aimé se qui mène de nombreuses sorties ses petits-enfants, souviennent. ses arrière-petites-filles, Et toute la famille, à la garde républicaine, quartier des en France et en Allemagne. Après Célestins, 18, boulevard Henri-IV, Anniversaires de naissance ont la douleur de faire part du décès de la fin de la guerre, il poursuit sa ont la tristesse de faire part du décès de Paris-4e. – Heureux anniversaire, carrière dans l’aviation qu’il M. André SARRUT, Jamal, achève avec le grade de capi- Mme Yvonne MONNEROT, Renseignements : 01-42-76-14-55. grand-mère Andrée. taine. Croix de guerre 1939-1945, née LE FLOHIC, survenu en son domicile, le 13 juin 1997. tu nous quittais, le 16 juillet 1996. André Ballatore était comman- Claire, Sophie, Marion, Antonia, survenu le 8 juin 1997, dans sa quatre- deur de la Légion d’honneur. Mathilde, Laure, Victor et Adrien. La cérémonie religieuse sera célébrée Un monument, « La tête de cheval vingt-onzième année. le mardi 17 juin, à 15 heures, au temple du d’Antinoüs », réplique d’une sculpture se Soutenances de thèse a ROBERT PÔNE, météorolo- e Luxembourg, 58, rue Madame, Paris-6 , trouvant à la Villa Médicis, a été élevé au – Eric Delacour a soutenu, le 10 juin giste, pionnier de la prévision nu- Les obsèques ont eu lieu dans l’intimité suivie de l’inhumation dans le caveau de cimetière des Batignolles, à l’endroit où familiale. 1997, à l’université Paris-II- mérique en France et « père » des famille, au cimetière parisien de Bagneux. tu reposes. Panthéon-Assas, sa thèse de doctorat en critères qui classifient les masses droit : POUR VOS HEUREUX 6, rue Auguste-Maquet, 19, rue de l’Yvette, Même si je n’ai pas pu arriver à temps d’air, est mort, lundi 9 juin, à ÉVÉNEMENTS 75016 Paris. 75016 Paris. pour te dire « Au revoir », sache que je l’âge de quatre-vingt-cinq ans. n’ai jamais cessé de t’aimer. « La notion de convention de Devenu ingénieur de la météoro- délégation de service public. Essai de définition d’une nouvelle catégorie de logie en 1939, après des études cet été – Mme Nicole Peyret, Anniversaires de décès contrat administratif ». universitaires en mathématiques, son épouse, Souvenirs 70 F la ligne hors taxes – Le 15 juin 1994, un homme de qualité physique et statistiques, Robert Nicolas Peyret, Le jury, sous la présidence de M. le Pône fit toute sa carrière au ser- Béatrice et Frédéric Peyret-Vignals, professeur P. Delvolvé, directeur de thèse, Ajax Jean Jean-Louis FRASCA et composé de M. M. Long, vice- vice prévisions de la météorolo- ses enfants, de COURTEMANCHE, gie nationale, puis de Météo- Martin, Amélie, Héloïse et Baptiste, est mort le 14 septembre 1996. président honoraire du Conseil d’Etat, et marquis de LACLEMANDIERE, de MM. les professeurs Y. Gaudemet, France. Il mit au point des mé- CARNET DU MONDE ses petits-enfants, secrétaire général de l’UFOD F. Moderne et P. Terneyre, lui a décerné la thodes d’exploitation comme les Ses parents, Sans raison je demeure. mention Très Honorable avec félicitations tracés de cartes d’altitude et sur- Ses amis, nous quittait. du jury. ont la tristesse de faire part du décès de tout la caractérisation des masses Renseignements : Micheline Cousture, Avis de recherche d’air, en laissant son nom à leur 01-42-17-29-94 M. Michel PEYRET, sa femme, classification. « Les critères de Télécopieur : 01-42-17-21-36 Sa famille, – L’Association des anciens du lycée – Jean-Marc Proust soutiendra sa Pône », comme son ouvrage survenu le 11 juin 1997, dans sa soixante- Ses amis, Marcelin-Berthelot de Saint-Maur (Val- thèse de doctorat de lettres : « Racisme et Les Masses d’air (paru en 1958), Tarif de la ligne H.T. sixième année. Ses anciens élèves, de-Marne) recherche toute personne nationalisme dans le roman populaire Tous ceux qui l’ont connu et aimé pouvant donner des informations sur le français sous la IIIe République (1870- font toujours référence dans la Toutes rubriques ...... 105 F décès d’anciens élèves ou membres du 1940) », lundi 16 juin, 14 heures, La cérémonie religieuse sera célébrée vous demandent d’avoir une pensée pour communauté scientifique mon- Abonnés et actionnaires ...... 95 F personnel université Paris-X-Nanterre, salle C 24. le mercredi 18 juin, à 15 h 45, en l’église lui. diale. Tout en continuant à diri- Communicat. diverses ...... 110 F Saint-Rémy-l’Honoré (Yvelines). ger le service de prévisions, il Thèse étudiants ...... 65 F « D’abord continuer, « Morts pour la France ». Jury : Claude de Grève (Paris-X- ensuite, commencer. » contribua, jusqu’à sa retraite, en 11, rue de la Lombarderie, Nanterre, directeur de thèse), Lise Les lignes en capitales grasses sont J. Williams. Adresser tout renseignement à Queffélec (université de Grenoble), 1978, aux développements infor- facturées sur la base de deux lignes. 78690 Saint-Rémy-l’Honoré. M. Lieuze, Les lignes en blanc sont obligatoires Alain-Michel Boyer (université de matiques appliqués à la météo- et facturées. Minimum 10 lignes. 13, place des Lices, 82, rue Charles-Laffitte, 7, avenue de Marinville, Nantes) et Giovanni Dotoli (université de rologie. 56000 Vannes. 92200 Neuilly. 94100 Saint-Maur. Bari). LeMonde Job: WMQ1506--0022-0 WAS LMQ1506-22 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 08:31 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 32Fap:99 No:0303 Lcp: 196 CMYK

22 AUJOURD’HUI LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997

SALON Créé en 1981, Vinexpo, qui a b APRÈS QUELQUES années noires, cette tribution. b LA QUESTION est de savoir lieu du 16 au 20 juin au Parc des exposi- manifestation s’inscrit dans un contexte si les crus français doivent s’adapter aux tions de Bordeaux, est devenu le premier économique favorable pour les produc- critères gustatifs d’un Américain, Robert Salon mondial consacré aux vins. Il réu- teurs français. Une croissance qui n’est Parker, dont les avis sont attendus et re- nit 2 100 exposants venus de 39 pays. pas forcément du goût de la grande dis- doutés. Vinexpo consacre la production de qualité Le nombre de consommateurs diminue dans l’Hexagone, mais de plus en plus de personnes choisissent des vins d’appellation

COMMENT un sociologue rom- duits destinés aux clientèles concerne les hommes de plus de En mangeant, 7,3 % des consom- pu à l’analyse du comportement aujourd’hui réfractaires, tout en défi- 45 ans (200 litres par an et par per- mateurs boivent exclusivement du des Français pouvait-il appréhen- nissant pour chacun d’eux les prix, les sonne en moyenne) et constitue vin. Pour les autres, il est complété der l’évolution de la consommation modes de distribution et de commu- l’essentiel du marché intérieur des ou remplacé par l’eau minérale ou d’un des produits symboliques de la nications les plus adéquats ». Et Gé- vins de table. « du robinet ». Plus le repas est fes- culture nationale, le vin ? Appelé à rard Mermet de conclure : « Loin de Pour 40 % de nos compatriotes, tif, plus la place du vin est impor- se pencher sur la question par les perdre son âme dans cette évolution la consommation est occasionnelle, tante. Inversement, la part de ceux organisateurs du Salon Vinexpo, des pratiques, la profession viticole de une à quatre fois par semaine, qui boivent leur vin dilué régresse. l’auteur de Francoscopie, Gérard trouvera des satisfactions nouvelles pour un volume annuel moyen de Cependant, depuis cinq ans, la part Mermet, aboutit à deux conclu- dans la réconciliation de la tradition, 33 litres. Ces « buveurs du di- des consommateurs de vin, du sions apparemment contradic- qui fait sa force, et de la modernité, manche » sont principalement des moins occasionnels, cesse de dimi- toires. La première est que « le vin qui lui permettra de la maintenir. » personnes de moins de 50 ans et nuer, sauf chez les jeunes. dispose de véritables atouts pour Les chercheurs de l’Institut natio- majoritairement des femmes, choi- Cette rupture pourrait provenir l’avenir, car il est potentiellement en nal de la recherche agronomique sissant des vins d’appellation. En- du « french paradox », qui accrédite phase avec quelques-unes des (INRA) et de l’Onivins, qui ont suivi fin, les « non-consommateurs » re- l’idée d’un effet bénéfique du vin grandes attentes qui vont se dévelop- en 1980, 1985, 1990 et 1995 un présentent un tiers de la sur la prévention des risques car- per en matière de consommation ». échantillon de 4 000 personnes, ont population. Cependant, un Français dio-vasculaires. Une tendance ren- La seconde assure que « la simple constaté que le marché français est sur dix seulement serait un véri- forcée par une étude de l’Inserm projection de la situation actuelle ne toujours le premier du monde en table abstinent. qui dote le vin d’un rôle protecteur permet pas de prévoir un accroisse- volume et en valeur, mais que la Quant aux modes de consomma- contre la maladie d’Alzheimer. Le ment de la consommation de vin (en consommation de vin régresse de- tion, si une personne sur quatre ne prévisionniste doit cependant res- volume) du fait de son image, de son puis les années 60. Et surtout, que boit du vin qu’à table, près de la ter prudent, remarque l’INRA, tant usage et de la concurrence avec les les modes de consommation se moitié des Français déclarent en il est délicat de prédire si cette per- autres boissons ». sont modifiés. Alors qu’il y a quinze déguster en dehors des repas. Ainsi, ception de « médicament » se pro- Aux producteurs ainsi pris en te- ans, 41 % des Français buvaient du le petit verre de vin à l’apéritif est longera. naille, le sociologue propose « d’in- vin tous les jours, ils n’étaient plus apprécié par les catégories de statut nover en créant de nouveaux pro- que 22,8 % en 1995. Cette habitude social élevé. A. G. Le Languedoc sur les chemins étroits de la qualité AVEC PLUS de 300 000 hec- cépagement. François Rabelais du monde viticole languedocien, d’une appellation d’origine tares, le vignoble languedocien cite le « bon vin du Languegoth qui parsemée de sérieuses convul- contrôlée régionale, permettant, est trois fois plus étendu que celui croît à Mirevaulx, Canteperdrix et sions sociales. Vu, dans les an- aux côtés des appellations locales du Bordelais. C’est l’un des plus Frontignan ». nées 60 autour de Béziers, des existantes, une offre beaucoup importants au monde. Et sans La grande diversité géogra- pancartes annonçant : « Ici plus large dans un registre quali- doute aussi l’un des plus anciens, phique des sites producteurs – de- commence le beaujolais ! » tatif sévèrement contrôlé, a été dans cette Gaule narbonnaise puis Fontfroide, bientôt ouverte A la même époque, à Paris, un franchie début février 1997, avec fondée en 118 av. J.-C., où la colo- au public, aux abords du domaine restaurant à la mode proposait un l’accord des viticulteurs et la bé- nisation romaine plantait la vigne de Jonquières, des abbayes des vin de marque de l’Aude, appelé nédiction de l’Institut national des et l’olivier. Au point de provoquer confins des Cévennes jusqu’aux Vin d’ombre, amusante dénomi- appellations d’origine (Le Monde à Rome, devant le Sénat, un débat vins de sable du littoral –, les riva- nation donnée par Gaston Bon- du 14 février). rapporté par Cicéron sur l’oppor- lités au sein d’une multitude de heur à une bouteille surtout gor- A l’horizon 2000, les AOC des tunité de limiter les plantations zones de production où chacun gée de soleil. Corbières, du Minervois, des Co- « extérieures », afin de « donner est jaloux de son savoir-faire, le Autour de Val-d’Orbieu, à teaux du Languedoc, de Saint- plus de prix aux vignobles ro- goût de l’argent facile au bon l’ouest de Narbonne, quelques vi- Chinian, de Faugères et quelques mains ». temps du « gros rouge » et une vi- ticulteurs, déjà, prenaient autres inscriront leur production Une décision de Domitien, en ticulture subventionnée long- conscience de l’importance d’une dans un ensemble désormais 92 de notre ère, enjoindra aux vi- temps placée sous perfusion ont démarche qualitative, au plus fort comparable au Bordelais ou aux gnerons transalpins de procéder à retardé l’apparition d’un courant de la politique d’arrachage Côtes du Rhône. A l’individua- « l’arrachage de la moitié des d’opinion en faveur de la qualité. commanditée par Bruxelles. Jean lisme porteur d’échec, comme au vignes des provinces ». Simple bri- Clavel, dans un ouvrage-mani- rugby, la profession vitivinicole made, ou bien, déjà, première CRISE IDENTITAIRE feste publié en 1985, faisait écho languedocienne substitue son en- tentative de lutte contre la proli- En raison aussi de l’absence aux réflexions de ce groupe avant- gagement à vouloir jouer en divi- fération de cépages grossiers et la d’un axe de circulation compa- gardiste et plaidait avec une sion nationale. surproduction ? rable à celui d’un grand fleuve, le conviction érudite en faveur Sans oublier que « derrière Cet immense territoire planté vignoble languedocien a toujours d’une « appellation régionale Lan- chaque bouteille il y a un de vigoureux cépages, depuis les oscillé entre la surproduction de guedoc ». Le mouvement coopé- homme... », comme le rappelle la costières de Nîmes jusqu’aux Cor- masse et les difficultés inhérentes ratif, aidé par le Crédit agricole, contre-étiquette du Château de bières, a connu en effet une situa- à une économie régionale désé- était partie prenante du débat. Villenouvette (corbières), tion endémique de surproduction, quilibrée. Le canal du Midi et, au Aujourd’hui, lorsqu’on de- membre du groupement des Vi- héritée de l’histoire, de la géogra- siècle dernier, le chemin de fer ont mande à Yves Barsalou, président gnerons de la Méditerranée, l’un phie et du climat. Si l’on ne sait certes aidé au développement du du Groupe Val-d’Orbieu - Listel et des 160 domaines et châteaux, que peu de choses du vignoble vignoble ; mais, en sens inverse, du Crédit agricole, quelle est la 180 caves particulières et 17 coo- antique, les historiens ont trouvé les pinardiers qui accostaient à différence entre les vins du Lan- pératives adhérentes du Groupe trace, en revanche, des expéri- Sète, les flancs chargés de vin guedoc et du Bordelais, il répond Val-d’Orbieu (15 000 hectares), le mentations systématiques de vi- d’Algérie, n’ont guère amélioré avec malice : « Ici, nous n’avons numéro un des AOC du Langue- gnobles qui préludaient à l’im- l’image des vins locaux. Des pas l’habitude de placer un rosier doc, qui soutient activement le plantation des abbayes émeutes de Béziers en avril 1907, en tête des rangs de vigne. » Est-ce projet de nouvelle appellation ré- bénédictines et cisterciennes. Dès réprimées par Clemenceau, aux à dire que le combat pour la quali- gionale. Une première étape – dé- cette époque, les moines vigne- graves incidents de Montredon, té est engagé à grande échelle en cisive – sur le chemin de la qualité. rons savaient apprécier les quali- en 1976, l’histoire récente révèle Languedoc ? La première étape tés d’un terroir et juger de son en- une crise identitaire rémanente destinée à créer les conditions Jean-Claude Ribaut LeMonde Job: WMQ1506--0023-0 WAS LMQ1506-23 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 08:31 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 32Fap:99 No:0304 Lcp: 196 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 / 23 Les millésimes échappent à la grande distribution VENDANGES D’AILLEURS Après les années difficiles où ils ont garni les rayons des supermarchés, les meilleurs crus bordelais Afrique du Sud Klein Constantia 1992 ont repris le chemin de l’exportation. Laissant distributeurs et consommateurs sur leur soif a La province du Cap, avec ses paysages luxuriants et vallonnés où courent de nombreux ruisseaux, ses hauteurs où s’accrochent des LES RESPONSABLES de la « fi- surfaces une clientèle masculine l’intermédiaire qui n’aurait pas plus légers, ce qui se produira inévi- brumes tenaces, est propice à la culture de la vigne. Au XVIIIe siècle, lière-vin » des enseignes de la jusqu’alors inconnue en ces lieux, respecté l’interdit. Celui-ci sera, tablement. » l’on produisait ici le légendaire constantia – le vin de Constance – que grande distribution ne décolèrent sont toujours aussi courues, mais l’année suivante, rayé de la liste Les producteurs, qui jugent pré- se disputaient toutes les cours d’Europe, à l’égal des tokay, madère et pas. Ce qui les fâche le plus n’est leur étoile pâlit un peu. des partenaires commerciaux. judiciable de proposer leur nectar yquem. Ce vignoble avait à peu près disparu à la fin du siècle dernier, sans doute pas le préjudice Chez Carrefour, où l’on estime Très demandés alors que les « à des prix hors marché », mettent victime de politiques successives et incohérentes. Depuis 1986, Lowell commercial, mais la blessure être devenu persona non grata au- quantités sont limitées, les grands aussi en doute le professionna- Jooste produit à nouveau un muscat – muscadelle et muscat d’Alexan- d’amour-propre que leur infligent près d’une centaine de très grands bordeaux de ces dernières années lisme de certains grands distribu- drie – dont la vendange tardive, en état de surmaturité, donne au vin un les propriétaires de premiers crus crus du bordelais contre moins de sont de préférence réservés à l’ex- teurs, suspectés de ne pas stocker moelleux, une harmonie – où l’on décèle des arômes d’orange et de fu- classés de bordeaux. Ces produc- vingt en 1993, on cite en exemple portation (le marché asiatique, no- leur vin dans des conditions dignes mé – en tout point comparable à son modèle ancien. L’un des secrets teurs prestigieux qui, lors des an- le Château Lynch Bages 1996, dont tamment vers des pays tels que de son rang. Une critique qui ne de son élaboration tient sans doute à la présence de points d’eau dans nées difficiles (millésimes 1992, le prix de sortie primeur atteint Singapour, Taïwan, la Corée ou la les a jamais empêchés de faire de les vignes et à l’absence de tout arrosage, tandis que les oiseaux sont les 1993 et 1994), alimentaient sans 165 francs (le prix de revente Malaisie, est en pleine expansion) bonnes affaires avec la grande dis- meilleurs prédateurs des insectes ennemis du raisin. Quelques bonnes complexe les rayons des grandes conseillé est de 191 francs) contre et dans une moindre mesure aux tribution (Leclerc achète chaque caves disposent de cette bouteille élégante de 50 cl, quelques tables surfaces ne les trouvent plus à leur 105 francs pour le millésime 1995, circuits de distribution classiques année pour au moins 300 millions aussi : l’Auberge bretonne à La Roche-Bernard et Alain Dutournier à goût. Désormais, ils se consacrent 80 francs pour le 1994 et 70 francs du marché intérieur. Les produc- de francs de grands crus de Bor- Paris. à l’exportation. pour le 1993. Autre exemple, le teurs ne s’émeuvent guère d’être deaux)... ૽ La bouteille millésime 1992, prix 280 F. « Cette année, 80 % des proprié- Léoville Poyferré, un saint-julien accusés d’avoir porté un coup « La réalité est que nous nous taires de grands crus nous snobent. cédé à 130 francs pour le 1996 d’arrêt à la popularisation du Cos trouvons dans une situation où la Ils se prennent pour des seigneurs et contre 80 francs pour le millésime d’Estournel ou du Pichon Lalande France et l’Europe sont incapables Liban interdisent carrément que nous précédent (et respectivement 65, Comtesse. « D’un millésime à de payer pour des grands crus millé- soyons livrés, s’indigne Jean-Luc 56 et 47 francs pour les années l’autre, la situation ne peut être simés de bordeaux », s’indigne Château Musar 1986 Roché, responsable des achats de 1994, 1993 et 1992). comparée », plaide Bruno Prats, Christophe Blanck, responsable de a C’est peut-être au Liban que les hommes burent du vin pour la pre- vin pour le groupe Leclerc. C’est ce président du Syndicat viticole de la filière vin chez Carrefour, qui re- mière fois, tant paraît ancienne la tradition rapportée par l’Ancien Tes- que l’on appelle avoir la mémoire REFUS DE VENTE DÉGUISÉ Saint-Estèphe et ancien président doute une situation encore plus tament. Gaston Hochar, puis son fils Serge, ont continué malgré la courte ; il n’y a pas si longtemps, Ces précieuses bouteilles sont de du groupe des propriétaires de difficile en 1998. « Les propriétaires guerre à produire un vin issu de cépages cabernet-sauvignon, cinsault c’est grâce à nous qu’ils gagnaient facto interdites à la vente aux en- crus classés. « La grande distribu- ne nous connaissent pas. Ils s’ima- et syrah, cultivés dans la plaine de la Bekaa à 900 mètres d’altitude, leur vie. » seignes grand public, qui se disent tion, qui a d’abord vu dans le vin de ginent que nous allons les prendre à dont la concentration aromatique rappelle singulièrement celle des Non seulement vexés d’être victimes d’un refus de vente dégui- très haut de gamme un produit la gorge à la première occasion », plus intenses vins de Bordeaux. Elevés longuement avant leur mise en considérés comme de vulgaires sé, exercé à leur corps défendant d’appel, a eu le mérite d’élargir soupire-t-on chez Leclerc, où l’on bouteille, ce sont dans la plupart des millésimes des vins de garde d’une épiciers soupçonnés de vendre in- par les négociants soumis à la notre clientèle, souligne-t-il. Or, les souhaite pouvoir établir des rap- qualité exceptionnelle. Le millésime 1988, au nez fraîchement épicé, dis- différemment du Château Mar- pression des producteurs. On ra- millésimes 1992 ou 1993 étaient des ports plus équilibrés avec le Bor- pose d’une réserve de longueur en bouche tout à fait exceptionnelle. gaux et du Kiravi, les grandes sur- conte que les bons de commande millésimes légers alors que les 1995 delais. C’est un vin opulent qui convient aux harmonies gustatives les plus faces craignent aussi pour leurs signés par les courtiers précisent et 1996 sont de très grande qualité, En attendant, la grande distribu- subtiles, au lièvre à la royale à la façon d’Aquitaine par exemple, macé- foires au vin, manifestations que le vin ne doit pas être cédé à très recherchés à l’exportation. Il est tion n’entend pas demeurer l’arme ré aux épices douces avant une cuisson lente. commerciales devenues au fil des une grande surface. On assure naturel que les clients diffèrent selon au pied. Les diverses enseignes ré- ૽ Prix millésime 1986 : 150 F la bouteille. années de véritables institutions. également que certains proprié- les millésimes. Tout le monde sera fléchissent au meilleur moyen L’énorme succès de ces opérations taires impriment sur l’étiquette un très content de pouvoir de nouveau d’assurer la promotion de grands – réputées pour la qualité, le choix discret marquage à l’encre qui leur livrer la grande distribution lorsque crus de bordeaux relativement Chili et le prix des vins proposés à la permet, le cas échéant, d’identifier les millésimes seront de nouveau méconnus mais dont les proprié- vente et organisées généralement taires sont restés « raisonnables » Santa Digna 1994 deux fois par an depuis le milieu et, parallèlement, de mettre en a Le Chili, premier producteur de vins sud-américains, conserve encore des années 80 – reflète la compé- Sept tendances avant certains excellents vins de des vignes pré-phylloxériques, au sud de Santiago. La modernisation de tence œnologique grandissante Loire ou de Bourgogne, voire du la culture du vin date des années 1975, date à laquelle la famille cata- des Français. Au début des an- Les organisateurs du Salon b la multiplication des Languedoc-Roussillon. Il n’y a pas lane Torrès se fixa près de Curico. Le cabernet sauvignon, second cé- nées 90, lorsque la conjoncture Vinexpo, qui se tient à Bordeaux contre-étiquettes informatives ; si longtemps, rappelle un distribu- page en rouge du Chili, est vinifié en cuves Inox et élevé pendant douze était difficile et que les millésimes du 16 au 20 juin, ont repéré sept b l’adaptation des contenants teur, les producteurs de cham- mois avant la mise en bouteille. C’est un rouge éclatant, aux arômes de n’atteignaient pas des sommets, grandes tendances sur le marché (50 cl, paquets...) aux spécificités pagne, qui voulaient imposer aux fruits légèrement épicés. L’équilibre entre le fruit et les tannins est ca- aucun producteur n’a dédaigné ces du vin : de la consommation ; grandes surfaces un prix ne pou- ractéristique des vins de cette région entre Andes et Pacifique. C’est un nouveaux débouchés démocra- b la production de nouveaux b la baisse de la teneur en alcool vant être inférieur à 150 francs la vin du niveau d’un bon cru bourgeois, élégant et léger, sans le moindre tiques. Depuis 1995, la flambée des vins de cépages ; de certains vins ; bouteille, n’ont-il pas échoué dans caractère massif de certains vins chiliens. Il convient aux viandes gril- prix a incité un nombre croissant b l’émergence de vins de b l’élaboration de vins réalisés leur tentative ? Pour l’heure, les lées et peut aisément se conserver plusieurs années. de propriétaires bordelais parmi bicépages ; spécialement pour certains producteurs du Bordelais restent ૽ Prix : 70 F la bouteille. Importé par Miguel Torrès. Comercio 22, Vila- les plus huppés à faire machine ar- b l’apparition d’étiquettes consommateurs (jeunes, intraitables. franca del Penedés, Barcelona. rière. Les foires aux vins, qui ont colorées pour des produits ciblés femmes) ou certains mets permis d’attirer dans les grandes plus jeunes et plus festifs ; (chocolat). Jean-Michel Normand Italie, Toscane Castello di Ama : Vigna l’Apparita 1988 Robert Parker, l’Américain dont le palais vaut un million de dollars a La nature entre Florence et Sienne est artiste. C’est le chef-d’œuvre des colli de la région de Chianti. Montalcino, carmignano, vernaccia sont des vins rouges de qualité. Le vino santo, c’est le dessert des cou- Cet ancien avocat est devenu le critique œnologique indépendant le plus attendu et le plus craint vents, dont la douceur proscrit la macération et la tristesse. Au sud du chianti classico, le domaine de Castello di Ama (propriétaire : Lorenzo IL EST, à lui seul, le guide Miche- nier au Sunday Telegraph qu’il n’a ker, comme tant d’autres passion- pas – encore – de contre-pouvoir. Sebasti) occupe 85 hectares et sa production se situe parmi les meil- lin des vins du monde. Cet homme jamais bu de vin avant l’âge de dix- nés, commença à organiser des Là où de multiples entreprises de leurs chianti de la région. Chaque parcelle est vinifiée séparément, et est si puissant que, de son vivant, huit ans. Et le croire encore quand séances de dégustation, à dévorer relations publiques peinent à faire quelques vins de cépage – diffusés en vini di tavola – donnent lieu à de son nom ne lui appartient déjà il rapporte les circonstances de leur les revues spécialisées et à prendre la promotion d’une appellation, rares et très recherchées cuvées particulières. Ainsi, le merlot, introduit plus. Son patronyme lui a échappé première rencontre. Il était invité conscience que ceux qui se décla- Robert Parker et son carnet de dans le nord de l’Italie au siècle dernier, donne-t-il ici une bouteille de et se décline, depuis quelques an- chez sa petite amie qui fêtait son raient « experts » ne l’étaient pas notes font, gratuitement, des mi- grande allure, sans la moindre astringence, dont le vieillissement amé- nées, dans toutes les langues de la anniversaire. Les parents de la véritablement. Avec l’aide de racles. Alors que les guides, revues liore la puissance tannique, une réussite exceptionnelle dans une région planète du vin. C’est ainsi que l’on jeune fille s’étaient, pour l’occa- 2 000 dollars offerts par Mme Parker et autres catalogues spécialisés où la codification, comparable à celle de l’AOC, est des plus strictes. parle autant aujourd’hui de vins sion, procuré quelques bouteilles mère, The Wine Advocate, publica- n’ont jamais été si nombreux, il ૽ La bouteille 1988 : 500 F . « parkerisés », des vices et des ver- d’un improbable Andre Cold Duck tion « indépendante », n’allait pas poursuit, solitaire, cette étonnante tus de la « parkerisation » que de dont l’absorption eut, chez le futur tarder à voir le jour. entreprise qui consiste en une Robert Parker, citoyen américain critique, de désatreux effets orga- transformation en chiffres de ses Espagne, vallée du Duero né à Baltimore, ancien avocat de- niques. « J’ai dû boire trop de ce PAS DE CONTRE-POUVOIR impressions sensorielles. venu dictateur gustatif, dont le pa- breuvage écœurant et repoussant au Six ans plus tard, et grâce à l’en- Quelques-uns ont, ici ou là, dit Pesquera de Duero 1988 lais est assuré pour 1 million de point que je devint violemment ma- gouement mondial des amateurs les dangers d’un tel monopole (on a La plaine de la Vieille Castille, traversée par le Duero (qui devient dollars et qui doit tout à un ingé- lade et que mes parents durent me pour le millésime 1982 des vins de dit que certaines vinifications bor- Douro au Portugal), abrite les vignobles de Vega Sicilia, l’un des vins les nieux système docimologique servi reconduire à la maison, raconte Bordeaux, pour lesquels cette lettre delaises sont faites « pour plaire à plus prestigieux de la péninsule Ibérique. A Pesquera de Duero, F. Fer- par un étonnant concours de cir- M. Parker. J’ai vomi durant tout le a joué un rôle important, on Parker ») et les limites d’un tel nandez a donné ses lettres de noblesse à d’autres cépages issus de gre- constances. trajet et ma mère n’était pas très comptait déjà dix mille abonnés, genre, à l’opposé d’une approche nache et de tempranillo, appelé tinto fino. La concentration de ce vin, En terre bordelaise, on ne pro- heureuse. » On aurait pu en rester soit la garantie financière de l’indé- plus « française », plus « cultu- 100 % tinto fino, trouve sa plus puissante expression dans une bouteille nonce pas son nom sans trembler là d’autant que cette malheureuse pendance doublée d’un pouvoir en relle » de la dégustation et du par- où, avec les années, s’estompent la teneur alcoolique et l’agressivité de et les critiques, parfois acerbes, qui tage. C’est cette approche qui fait la jeunesse en une sereine évolution vers l’opulence et la suavité. En Es- le visent, ne sont prononcées que que les quelques très grands dégus- pagne, des amateurs placent ce vin à l’égal du plus grand de la région. dans l’ombre épaisse des chais, Les risques de la « parkérisation » tateurs européens, français et bri- Sans entrer dans ce débat, l’on peut constater, avec le millésime 1988, sous couvert de la plus extrême tanniques notamment, se sont tou- l’étrange et puissante personnalité de ce vin hors du commun. confidentialité. C’est qu’on ne parle « Sous prétexte que l’expert américain Robert Parker fait l’éloge des jours refusés à imiter leur collègue ૽ La bouteille 1988 : 100 F . pas imprudemment de celui qui, vins concentrés et parce que son jugement est lourd sur le plan commer- américain. J.-C. Rt. d’un chiffre, peut vous faire gagner cial, certains n’ont retenu qu’une partie de la leçon et peuvent être ten- Ils estiment en substance que la beaucoup d’argent ou vous en faire tés de mettre, comme on dit, des "copeaux dans la barrique" », s’in- dégustation n’est pas un phéno- ૽ On trouve notamment ces bouteilles aux caves du Carré des Feuil- perdre encore plus. Parce qu’il est digne Georges Lécailler, patron d’un cru bourgeois de saint-estèphe, mène de foire mais l’occasion d’en- lants, 14, rue de Castiglione (75001). Tél. : 01-40-20-00-23 ; télécopie : 01- devenu depuis quinze ans, avec la Château La Haye, après la révélation de cette pratique peu ortho- trer dans un autre monde, celui né 42-86-07-71. complicité des seigneurs des châ- doxe dans l’élaboration de certains grands crus. de la rencontre du végétal, du mi- teaux de Bordeaux, l’arbitre inter- « Le vin est avant toute chose l’expression des cépages utilisés et des néral et du sensoriel. Loin de ré- national des élégances œnolo- terroirs sur lesquels poussent nos vignes ; élever le vin en barrique de duire leurs impressions à un a ENCHÈRES : huit mille des quelque 100 000 bouteilles de la cave de giques, M. Parker dicte ses notes et chêne a pour objectif de favoriser l’oxydation et le transfert des subs- nombre, il n’ont de cesse d’analy- Maxim’s ont été dispersées récemment dans le restaurant de la rue sa loi. Selon son bon plaisir, sur la tances aromatiques du bois dans le vin », rappelle Georges Lécailler, ser ces impressions, d’expliquer Royale. Au catalogue : Château Margaux, Palmer, Petrus, D’Issan, Brane- seule foi de dégustations répétées pour lequel au contraire « boiser un vin qui n’est pas apte à profiter leurs préférence et de justifier leurs Cantenac... Estimées à 13 000 F par l’expert Alex de Clouet, deux bou- et sans jamais avoir à se justifier, il des bois, c’est de façon cosmétique apporter un parfum standard à un réserves, de guider ceux qui les teilles Grande Champagne Vignon de 1800 ont été adjugées à 32 000 F. consacre un vin ou le verse aux en- produit qui, par définition, est unique. » écoutent sur les chemins difficiles Une Romanée Conti 1929, pur objet de collection, est partie à 19 000 F. fers. A lui seul, et précisément de l’harmonie. Dix bouteilles de Musigny Maxim’s 1934 se sont arrachées à 19 000 F. Es- parce qu’il est unique, il poursuit Mais ne s’agit-il pas là d’un pro- timées entre 100 000 et 170 000 F, une caisse de 12 bouteilles de Mouton- dans le monde viticole la tradition expérience n’interdit pas à la jeune boucle sans cesse grandissant. pos de trop vieilles nations ? Celles Rothschild 1945 marquées du « V » de la victoire a été emportée à de ces critiques d’art qui au siècle fille en question de devenir D’amateur en quête de connais- d’un continent où, à la différence 520 000 F par un acheteur allemand. dernier jouissaient d’un pouvoir Mme Parker. sance et de plaisir, M. Parker était des Etats-Unis, les professionnels dont ne disposent plus aujourd’hui C’était compter sans la France où promu juge et arbitre, avant de de- du goût ne sont guère sensibles à la leurs successeurs. le futur avocat vint en stage. Il dé- venir seigneur et maître. rigueur des chiffres, à la sanction C’est dans le but de bâtir le pre- couvrit que le vin pouvait, dans cet Via l’édition et Internet, ce sys- définitive de la notation-couperet. mier système véritablement indé- étrange pays, être meilleur marché tème est aujourd’hui à son apogée Un jour prochain, peut-être, Ro- pendant de critique du vin que Ro- que le Coca-Cola. Andre Cold Duck planétaire. Qu’il se passionne pour bert Parker osera nous dire l’essen- bert Parker a lancé, il y aura bientôt était oublié et ce fut, simplement, un vin chilien inconnu et ce vin tiel, c’est-à-dire nous parler de l’al- vingt ans, une lettre bimensuelle le coup de foudre. Il faut entendre entre dans la légende, que la note chimie qui, plaisirs et souvenirs intitulée The Wine Advocate. Qui M. Parker comparer l’effet grisant d’un grand du médoc ou de pome- mêlés, le conduit à rendre des ver- alors aurait parié sur cet homme et socialement harmonieux sur son rol perde un ou deux points dicts avec lesquels, quoi qu’on qui exerçait, malgré lui, la profes- organisme d’une consommation de (M. Parker chiffre les vins de 50 à fasse, il nous faut compter. sion d’avocat et qui n’avait eu avec vin et les désastres causés par l’ab- 100, le « remarquable » se situant le vin que des relations difficiles, sorption de bière ou de spiritueux entre 90 à 95 et l’« extraordinaire » Jean-Yves Nau étranges ? pour comprendre que ce citoyen à partir de 96) et c’est, rumeur ai- De lui, sa mère dit qu’elle ne l’a américain ne pouvait s’épanouir dant, le début de la débâcle. ૽ L’adresse internet de Robert jamais vu mentir. Il faut donc le qu’après un séjour en France. Car le plus étonnant peut-être Parker est : . LeMonde Job: WMQ1506--0024-0 WAS LMQ1506-24 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 32Fap:99 No:0305 Lcp: 196 CMYK

24 / LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 AUJOURD’HUI Retour du soleil au sud 15 JUIN 1997 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé GRÂCE À UNE HAUSSE du ba- ciel. Les passages nuageux donne- vers 12h00 DU VOYAGEUR romètre, la journée de dimanche ront parfois une averse localisée. verra une amélioration générale. Le thermomètre variera entre 10 et Peu Toutefois celle-ci sera plus franche 13 le matin, et 20 à 23 l’après-midi. Belfast nuageux a ITALIE. Rénové et embelli, l’hô- au sud que sur la moitié nord, où Poitou-Charentes, Aquitaine, Liverpool tel Villa Borghese de Rome, lieu Dublin de petites averses se produiront Midi-Pyrénées. – Le soleil devra Varsovie Kiev historique des écrivains et artistes encore l’après-midi. composer avec des bancs de Amsterdam Berlin Brèves de ce siècle, rouvre ses portes. Situé Bretagne, pays de la Loire, nuages, heureusement inoffensifs. face au Musée de la Villa Borghese, Londres éclaircies Basse-Normandie. – Le temps se- Dans les Pyrénées, les nuages de- 50 o Bruxelles il a été conçu au début du siècle, ses ra plutôt agréable, avec des appari- viendront en revanche menaçants Prague chambres sont décorées de motifs tions du soleil. Toutefois, une pe- dans l’après-midi, et une averse Couvert floraux et mythologiques en vogue tite averse sera possible en pourra se produire. Le mercure at- Paris Strasbourg Vienne à l’époque. – (AFP.) journée. Sur la pointe de la Bre- teindra l’après-midi 21 à 26 du nord Budapest a FRANCE. Lufthansa et Air Litto- Nantes Brume tagne et les côtes de la Manche, le vers le sud de ces régions. Berne brouillard ral ont annoncé un partenariat qui temps se dégradera dans l’après- Limousin, Auvergne, Rhône- Bucarest devrait permettre d’offrir des avan- midi. Les températures ne seront Alpes. – Le soleil dominera, malgré Lyon tages aux passagers des compa- Milan Belgrade pas très élevées, avec 10 à 12 au pe- des passages nuageux sans impor- Sofia Averses gnies. A partir du 1er juillet, les tit matin, 17 à 20 l’après-midi. tance. Les températures minimales Toulouse Istanbul membres du programme de fidéli- Nord-Picardie, Ile-de-France, seront voisines de 13, et les maxi- sation de Lufthansa « Miles & Pluie Centre, Haute-Normandie, Ar- males de 24. Rome More » pourront collecter et utili- dennes. – Nuages et soleil joue- Languedoc-Roussillon, Pro- Barcelone Naples ser leurs miles sur les 39 liaisons ex- o Madrid ront à cache-cache tout au long de vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. 40 ploitées par Air Littoral sur l’arc la journée. Les nuages donneront – Cessera le retour du soleil, mais Lisbonne Athènes Orages méditerranéen. Ce partenariat pré- de temps à autre une courte avec par moments quelques voit aussi que Lufthansa soit averse. Il fera 10 à 13 à l’aube, 18 à nuages. Les températures reste- Séville l’agent de la compagnie française 20 au meilleur de la journée. ront élevées, avec déjà 16 à 18 en Tunis Neige en Allemagne, en Espagne et en Ita- Champagne, Lorraine, Alsace, début de matinée, et 26 à 29 Alger lie, tandis qu’Air Littoral apportera Bourgogne, Franche-Comté. l’après-midi. Léger vent d’ouest sur son soutien à Lufthansa dans ses – Nuages et soleil se partageront le les côtes varoises. Rabat 0o 10o 20o Vent fort 29 points de ventes en France.

PRÉVISIONS POUR LE 15 JUIN 1997 PAPEETE 24/29 P KIEV 20/28 P VENISE 19/27 S LE CAIRE 23/40 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 25/31 S LISBONNE 14/22 S VIENNE 16/25 N MARRAKECH 17/26 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 20/25 S LIVERPOOL 10/16 N AMÉRIQUES NAIROBI 15/21 C EUROPE LONDRES 12/16 N BRASILIA 15/26 S PRETORIA 1/17 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 9/16 N LUXEMBOURG 13/19 N BUENOS AIR. 8/15 C RABAT 17/26 S FRANCE métropole NANCY 12/20 C ATHENES 17/27 S MADRID 15/30 S CARACAS 25/30 S TUNIS 22/31 S AJACCIO 17/25 S NANTES 10/20 C BARCELONE 20/24 S MILAN 20/29 S CHICAGO 9/23 S ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 15/23 N NICE 18/24 S BELFAST 8/14 N MOSCOU 17/26 P LIMA 22/26 S BANGKOK 29/39 S BORDEAUX 13/24 N PARIS 11/20 C BELGRADE 18/26 S MUNICH 13/21 C LOS ANGELES 15/21 S BOMBAY 28/32 P BOURGES 11/20 C PAU 14/23 N BERLIN 15/21 N NAPLES 19/29 S MEXICO 14/28 S DJAKARTA 26/32 S BREST 10/17 P PERPIGNAN 17/25 N BERNE 13/21 S OSLO 12/22 S MONTREAL 10/22 S DUBAI 29/39 S CAEN 13/17 C RENNES 10/20 C BRUXELLES 11/17 C PALMA DE M. 21/28 S NEW YORK 18/23 C HANOI 27/30 P CHERBOURG 10/17 C ST-ETIENNE 10/23 N BUCAREST 18/29 S PRAGUE 13/21 N SAN FRANCIS. 14/20 S HONGKONG 23/27 C CLERMONT-F. 10/22 N STRASBOURG 13/22 C BUDAPEST 16/25 P ROME 16/27 S SANTIAGO/CHI 11/18 C JERUSALEM 19/32 S DIJON 12/22 C TOULOUSE 14/25 N COPENHAGUE 12/18 N SEVILLE 17/33 S TORONTO 11/25 S NEW DEHLI 27/40 S GRENOBLE 15/26 N TOURS 10/19 C DUBLIN 8/13 N SOFIA 17/26 S WASHINGTON 18/22 P PEKIN 23/35 S LILLE 11/19 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 15/20 C ST-PETERSB. 16/26 S AFRIQUE SEOUL ########## LIMOGES 11/19 N CAYENNE 23/28 P GENEVE 14/21 S STOCKHOLM 14/24 S ALGER 20/29 S SINGAPOUR 28/32 S LYON 14/24 N FORT-DE-FR. 25/29 S HELSINKI 12/28 S TENERIFE 16/21 S DAKAR 23/27 S SYDNEY 7/15 S MARSEILLE 17/27 S NOUMEA 20/24 S ISTANBUL 19/30 S VARSOVIE 15/21 P KINSHASA 21/28 S TOKYO 18/27 C Situation le 14 juin à 0 heure TU Prévisions pour le 16 juin à 0 heure TU

FAMILLE Une halte-garderie pour tous les enfants DAGOBERT, chante-t-on, met- cile Herrou, entourée de six éduca- leurs la seule condition nécessaire tion, en acceptant des enfants que derrière pour refuser de parler du parent », confie Sylvie, qui a trois tait sa culotte à l’envers, on n’en trices et auxiliaires de puériculture, à leur admission à la Maison Dago- l’on refuse dans les structures habi- handicap avec et devant les en- enfants tout ce qu’il y a de plus faisait pas une affaire pour autant. a ouvert la halte-garderie en fé- bert. Sinon, pour eux comme pour tuelles. « Souvent par peur, assure fants. » standard. Après avoir tâté de la Dans la halte-garderie Danièle-Per- vrier 1992. A la différence des les autres, la seule raison de s’en- Cécile Herrou, les conditions maté- Activités et jeux sont donc crèche parentale avec son aîné, nin, au cœur de l’îlot Saint-Eloi, centres d’action médico-sociale tendre dire « non » est l’absence de rielles nécessaires à leur accueil communs à la Maison Dagobert, puis d’une halte-garderie classique dans le 12e arrondissement de Paris, précoce (Camps) fondés par Janine place. « Je n’attends pas de voir l’en- étant en général suffisantes. Rien ne tous enfants et tous âges confon- pour la seconde, Sylvie a pu, en les enfants peuvent faire les choses Lévy qui est, avec Cécile Herrou, à fant ou de connaître sa pathologie justifie de priver un enfant d’une so- dus. Accompagné par les profes- septembre 1996, avoir une place de travers, ils n’en sont pas moins l’origine du projet, la halte-garde- pour l’inscrire, explique Cécile Her- cialisation avec ses contemporains, sionnelles, chacun agit en fonction rue Erard pour Auguste, deux ans. considérés comme des rois. La di- rie n’est pas un espace médicalisé. rou. Et quand ils viennent, les pa- alors que ses parents et les spécia- de ses possibilités et de ses envies. « Je trouvais que c’est une belle idée rectrice du centre l’a rebaptisée Les besoins de soins et de rééduca- rents semblent souvent très surpris listes qui le suivent souhaitent pour Pour Matthieu, quatre ans, « il est d’apprendre très jeune la tolérance Maison Dagobert, associant, dans tion des enfants doivent être pris que leur enfant soit accepté simple- lui cette vie en collectivité. » motivant d’être sollicité par d’autres aux enfants, et j’étais persuadée qu’il son hommage, le souverain franc en compte à l’extérieur. ment parce qu’il y a une place. » Ici, l’enfant handicapé n’est donc enfants qui vont vers lui, estime sa y avait forcément, derrière, un vrai et la psychanalyste Françoise Dol- Ce suivi régulier des handicapés L’ambition de l’établissement est pas « toléré» malgré son handi- maman. Alors qu’il était encore vé- projet », explique-t-elle. to, créatrice d’une conviviale Mai- par une équipe spécialisée est d’ail- de pousser les limites de l’intégra- cap : le lieu a été d’emblée conçu gétatif quand je l’ai inscrit il y a dix- Apparemment, la maman d’Au- son verte pour parents et enfants. aussi pour lui. Le fait de ne pas se huit mois, aujourd’hui il joue, il se guste n’a pas été déçue. S’il n’a pas Comme les autres structures retrouver tout seul « pas comme les déplace dans un quatre pattes bien fallu plus d’une semaine à son fils d’accueil de la petite enfance, la Où s’adresser d’action médico-sociale autres » au sein d’un groupe exclu- à lui et il manifeste son contente- pour s’adapter, elle tient l’explica- Maison Dagobert est une ruche précoce), 10, rue Erard, 75012 sivement constitué d’enfants nor- ment quand on va à la halte-garde- tion : « J’étais rassurée, complète- gaie, où les bambins explorent la Il existe d’autres Paris, tél. : 01-43-42-09-10. maux, s’avère rassurant. « Plusieurs rie ». ment. C’est qu’en fait, moi aussi, j’ai vie. Une garderie singulière car elle haltes-garderies « intégratives » b L’APF (Association des enfants ont pu l’exprimer en allant été véritablement accueillie. » Aussi, accueille, parmi et avec les autres, qui accueillent, avec d’autres, paralysés de France), 17, plus spécifiquement vers celui qui ne QUALITÉ D’ACCUEIL bien des familles lorgnent-elles des enfants porteurs d’un handi- des enfants porteurs de boulevard Auguste- Blanqui, marche pas ou qui a des comporte- Au plaisir de l’enfant, corres- vers le nouveau projet de Cécile cap, quelle qu’en soit la nature ou handicap. Chacune a son 75013 Paris, tél. : 01-40-78-69-00. ments particuliers... comme eux », pond le soulagement des mères Herrou : un jardin d’enfants ouvert la gravité. Victoria, Samuel, Ana- fonctionnement propre, et b L’Unapei (Union nationale observe Cécile Herrou. Quant aux car, avant six ans, un enfant poly- toute la journée aux deux-six ans, hide, Joséphine, Kamel et Mathéo : toutes ne sont pas des associations de parents et jeunes pensionnaires ordinaires, handicapé comme Matthieu n’est dont un tiers d’enfants porteurs de qu’ils habitent ou non l’arrondisse- indifféremment ouvertes à amis de personnes handicapées s’ils découvrent avec curiosité les en général pris dans aucun établis- handicap. Financée par la Ville de ment – la halte-garderie n’est pas l’ensemble des handicaps. Outre mentales), 15, rue Coysevox, différences de leurs copains, ils ne sement spécialisé. Mais, de l’avis Paris et la Caisse d’allocations fa- sectorisée –, vingt enfants de un à la mairie et la caisse 75018 Paris, tél. : 01-44-85-50-50. se montrent pas angoissés. Pour des intéressées, mamans ou pas miliales dans le cadre d’un contrat- six ans, dont sept atteints d’infirmi- d’allocations familiales proches b L’Apetreimc (Association eux comme pour les parents, l’ai- d’un enfant différent, c’est aussi la enfance, comme la Maison Dago- té motrice et/ou de déficience men- de son domicile, un certain pour l’éducation thérapeutique sance de l’équipe est contagieuse. qualité d’accueil et d’écoute des bert, cette structure expérimentale tale, sont ainsi reçus chaque demi- nombre d’associations peuvent et la rééducation des enfants « Les questions indiscrètes, ça animatrices de la Maison qui la devrait voir le jour, début 1998, journée. renseigner les parents : infirmes moteurs cérébraux), n’existe pas, affirme la directrice. rendent précieuse. dans le quartier de Bercy. Convaincue de l’apport de l’ap- b L’Anecamps (Association 217, rue Saint-Charles, 75015 On ne viole pas le secret profession- « Ici, pour la première fois, j’ai prentissage à vivre ensemble, Cé- nationale des équipes et centres Paris, tél. : 01-45-54-29-99. nel mais on ne s’abrite pas non plus trouvé ma place en tant que Caroline Helfter

Ł SOS Jeux de mots : o o MOTS CROISÉS PROBLÈME N 97124 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). ÉCHECS N 1745

1234567891011 sonnes. – 4. Boîte à chaînes. Individu CHAMPIONNAT D’EUROPE f) Un échec intermédiaire impor- 2. d3+ (2. f7 est lui aussi insuffisant : retourné. Paresseux. – 5. Mis son PAR ÉQUIPES (Pula, 1997) tant. 2..., f1=D+ ; 3. d3+, Ré5 ; 4. Td7, D×ç1 ; I pour son. Cri désordonné. – 6. Que Blancs : Bareiev. g) Forcé. 5. f8=D, Dç6+), Ré5 ; 3. Ff4+!, R×f6 ; l’on a réussi à contourner. Un plus Noirs : Aleksandrov. h) La situation du R noir explique 4.Tf8!! une belle idée difficile à II dans la sécurité routière. – 7. Syl- Gambit-D. ces sacrifices de pion qui ouvrent les trouver, f1=D (ou 4..., Ré7 ; 5. Fg5+, vestre ou maritime. Plus coureur que lignes à l’attaquant. Rf7 ; 6. Fh6!) ; 5. Tf8+, Ré7 (g7) ; 6. 1. ç4 é6 14. Dg3 Cé7-g6 III voleur. – 8. Le Châtelet fut son i) Si 18..., D×f5 ; 19. Dç7+. Si 18..., Fd6 (h6) + ! et les Blancs gagnent. 2. Cç3 d5 15. Fb5+! (f) Ré7 (g) temple. Négation. – 9. Lettres d’un Ch4 ; 19. Dç7+!, Rf6 (ou 19..., Rf8 ; 20. 3. d4 Fb4 (a) 16. F×é5 D×é5 IV fiancé. Pour recevoir le boulin. 0-0-0) ; 20. 0-0-0, C×f5 ; 21. Td6+!, Rg5 ÉTUDE No 1745 4. é3 (b) ç5 (c) 17. f4! (h) D×é4 Alcools. – 10. Tout va bien, quand ils (ou 21..., C×d6 ; 22. D×d6+, Dé6+ ; 23. M. LIBURKIN (1933) V 5. a3 F×ç3+ 18. f5! Cé5 (i) Tf1+, Rg5 ; 24. h4+) ; 22. h4+, C×h4 ; 23. font des scènes. – 11. Aimerait bien 6. b×ç3 Cé7 19. 0-0! f6 (j) faire bande à part. D×f7, etc. 8 VI 7. Fd3 d×ç4 20. Cf4! Rf7 j) La défense des Noirs est difficile, 8. F×ç4 Dç7 21. Ta-é1 D×f5 (k) 7 Philippe Dupuis face à la menace Cf4-Ta-é1. Par VII 9. Dd3 b6 22. Cd5 (l) Cf3+ (m) exemple, 19..., a6 est trop lent : 20. 6 10. Cé2 (d) Fb7 23. T×f3 D×d5 Cf4!, a×b5 ; 21. Ta-é1, Dç6 ; 22. D×g7!, SOLUTION DU No 97123 5 11. é4 Cd7 24. Dç7+ Rf8 (n) ou 20..., Rf8 ; 21. Ta-é1, Dç2 ; 22. Tf2, VIII HORIZONTALEMENT 12. Ff4! (e) é5 25. Dé7+ Rg8 D×f5 ; 23. Ff1! (23. T×é5, D×é5 ; 24. I. Moins-disant. – II. Obsolète. Oe. 4 13. d×é5 C×é5 26. Fd7! (o) abandon. Cg6+, h×g6 ; 25. d×é5, a×b5 coûterait IX – III. Nia. Iceberg. – IV. Têt. Carotte. – trop cher aux Blancs) avec les me- 3 V. Erine. Auron. – VI. Suent. INA. – NOTES naces 24. T×é5 24. Cd3 et 24. Cé6+. Les 2 X VII. Nl. Essial (laisse). – VIII. Lice. a) Ou 3..., Cf6 ; 3..., ç6 ; 3..., ç5. Noirs espèrent la variante 20. D×g7+, Dollar. – IX. Aviso. Nièce. – X. Ire. Nu. 1 XI b) 4. Db3 a ses partisans ; après 4..., Cf7 ; 21. Cf4, Ta-g8 avec gain. Ben. – XI. Relativises. ç5 ; 5. ç×d5, é×d5 (ou 5..., D×d5 ; 6. k) Ou 21..., Dç2 ; 22. T×é5!, f×é5 ; 23. HORIZONTALEMENT Helvète toujours prêt à passer à table. VERTICALEMENT D×d5, é×d5 ; 7. Fd2!) ; 6. a3, F×ç3+ ; 7. Fç4+, Ré8 ; 24. D×g7, et les Blancs abcdefgh I. Assure le retour à l’équilibre. – II. VERTICALEMENT 1. Monte-en-l’air. – 2. Obier. Livre. D×ç3, les Blancs sont un peu mieux. 4. gagnent facilement. Blancs (10) : Ra1, Fg1, Cf6, Pa2, a3, Fait l’œuf mais ne pond pas. – III. 1. Mouvement cinématogra- – 3. Isatis. Ciel. – 4. No. Nuées. – 5. Sli- a3 est aussi à envisager avec la suite l) Après 22. T×é5 suivi de Fç4+, les b6, ç4, é7, é6, f2. Impeccable. Bonne, c’est un filon. phique. – 2. Pour décorer. Composée cées. Ont. – 6. Déca. Nsd. Ui. – 7. Ité- 4..., F×ç3+ ; 5. b×ç3, Cé7 ; 6. é4, d×é4 ; Noirs sont également perdus. Noirs (3) : Rç3, Fb8, Pç2. Morceau de drap. – IV. Supprimât. pour les demoiselles de Saint-Cyr. – 3. ration. – 8. Sébou. Alibi. – 9. Etrillées. 7. Dg4, 0-0 ; 8. D×é4, ç5 ; 9. Cf3, Cb- m) Si 22..., Dé6, 23. T×é5 et si 22..., Les Blancs jouent et gagnent. Rome dans Rome. – V. Petit filet. Au su d’un grand nombre de per- – 10. Norton. Acné. – 11. Tégénaire. ç6 ; 10. Fd3, Cg6 ; 11. 0-0, Té8 avec éga- Dg4 ; 23. T×é5. Claude Lemoine Points sur la rose. Maintient dans un lité (A. Beliavsky – J. Polgar, Madrid, n) Ou 24..., Rg8 ; 25. Tg3, g6 ; 26. sens, use dans l’autre. – VI. Auxiliaire. 1995). Fd7. Fit tout tourner. – VII. Protégeât d’un 0123 est édité par la SA Le Monde. La reproduction de tout article est interdite sans l’accord c) 6..., Cf6 est simple et fort. o) Le coup de grâce. revêtement. Bas de gamme. – VIII. de l’administration. Commission paritaire des journaux et publications n° 57 437. d) A noter le développement ram- ISSN 0395-2037 o Avec lui, il faut s’accrocher pour dor- Président-directeur général : pant des C-R. SOLUTION DE L’ÉTUDE N 1744 Jeux mir. On lui doit des positions fonda- Imprimerie du Monde Dominique Alduy e) Plus énergique que 12. 0-0, cette V. et M. PLATOV (1927) 12, rue M. Gunsbourg Directeur général : Gérard Morax mentales de la danse. – IX. Coule 94852 Ivry cedex attaque de la D force les Noirs à en- (Blancs : Ra6, Td6, Fç1, Pa2, d2, é5, de mots dans les pubs. 1/100 de gray. Chasse 21bis, rue Claude-Bernard - BP 218 trer dans une suite bien préparée par f6. Noirs : Ré4, Pa3, b4, f7, f2, g6.) le ripou. – X. S’attaqua au moral. 75226 PARIS CEDEX 05 l’ennemi (ou à reculer piteusement 1. é6!, f×é6 (1..., f1=D+ est insuffi- 36 15 LEMONDE Intouchable quand il est gros. – XI. PRINTED IN FRANCE Tél : 01-42-17-39-00 - Fax : 01-42-17-39-26 en ç8). sant à cause de 2. d3+, Ré5 ; 3. é×f7) ; 2,23 F la minute LeMonde Job: WMQ1506--0025-0 WAS LMQ1506-25 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 08:31 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 32Fap:99 No:0306 Lcp: 196 CMYK

25 CULTURE LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997

MUSIQUE La mezzo-soprano gieuses scènes lyriques mondiales. du répertoire. b PERFECTIONNISTE, d’opéra. Cette attitude lui a permis l’opéra, Grace Bumbry s’est très tôt Grace Bumbry a décidé de quitter la b ELLE fait ses adieux à l’opéra en soucieuse de vérité dramatique, la d’incarner avec une stupéfiante pré- tournée vers la mélodie et le lied scène après quarante ans d’une car- interprétant Clytemnestre, dans diva a toujours travaillé ses person- sence vocale et physique les plus qu’elle avait appris auprès de la so- rière triomphale qui l’aura conduite Elektra, de Richard Strauss, sans nages en étudiant les sources litté- beaux rôles de « méchantes » du ré- prano Lotte Lehmann et du baryton à se présenter sur les plus presti- doute l’ouvrage le plus « sanglant » raires qui ont inspiré les librettistes pertoire. b LOIN de se cantonner à Pierre Bernac. Les adieux de Grace Bumbry, l’une des plus belles garces d’opéra Après quarante ans de triomphes ininterrompus, la mezzo-soprano américaine quitte la scène en chantant à Lyon pour la première et dernière fois le rôle de Clytemnestre. Elle a aussi incarné Lady Macbeth, Salomé ou Dalila

LYON tombe où agonisent Aïda et Rada- abuse pas. Pour moi, c’est de l’or bonne école. Lotte Lehmann et correspondance mès, à Orange, une Carmen pleine que je polis sans cesse. Je vocalise Pierre Bernac furent ses profes- Lorsque Grace Bumbry apparaît de charme et de désinvolture, un tous les jours, sauf les veilles et les seurs. La première, née allemande, sur le vaste plateau du Théâtre ro- rien canaille, enflammant les lendemains des représentations. » naturalisée américaine, reste au- main de Fourvière, longue sil- Arènes de Vérone, une Vénus en- De mezzo-soprano, Grace Bum- jourd’hui encore le modèle auquel houette vêtue de rouge, drapée sorcelant l’Opéra de Lyon. « Je ne bry a évolué vers des rôles de so- tout grand soprano se mesure. Le dans une traîne dorée, une reine me sens pas comme elles, dit-elle, prano dramatique, tout en sachant second portera loin, accompagné fait son entrée. Mais cette diva qui, mais j’ai... beaucoup d’imagina- refuser les propositions qui ne lui par Francis Poulenc au piano, l’art depuis près de quarante ans, s’est tion. » Comme Maria Callas, Bum- convenaient pas : « Karajan voulait de la mélodie française. fait applaudir dans tous les grands bry est perfectionniste et poly- que je chante Donna Anna. J’ai dit Grace Bumbry n’oublie pas ses théâtres lyriques internationaux, glotte : « Je retourne à Shakespeare non. Il ne m’a plus jamais engagé. origines. Elle a créé, il y a deux ans, est une femme, une profession- pour Macbeth, à Schiller pour Don De toute façon, je n’aime pas Don The Black Musical Heritage En- nelle qui trouve le mot, le sourire, Carlos, à Mérimée pour Carmen. Giovanni, l’histoire ne me plaît pas, semble, un chœur de gospel. Et va l’attitude qui détendent l’atmo- Quand j’ai abordé Tosca, je suis al- et puis je suis une colorature ver- poursuivre, sous l’égide de l’Unes- sphère toujours électrique des der- lée dans une librairie new-yorkaise dienne, pas mozartienne». co, ses recherches sur les racines nières répétitions. et j’ai demandé toute la littérature « Etre la meilleure chanteuse que africaines de la musique améri- « Personne n’aime chanter en la concernant. » l’on peut être » est la devise de caine. Peut-être en souvenir de la plein air, confie-t-elle, mais moi ce- cette artiste qui, la soixantaine ve- petite fille qui découvrit sa voca- la ne me gêne pas trop, sauf s’il fait L’OR DE LA VOIX nue, a la lucidité de mettre fin à sa tion dans une église méthodiste froid. » Dans la touffeur de cette Grace Bumbry est née, en 1937, carrière lyrique avant que ses sur les rives du Mississippi. Et de la fin de printemps lyonnais, c’est à Saint-Louis, aux-Etats-Unis : forces ne la trahissent. « J’ai toute jeune musicienne qui fut la plutôt l’orage qui menace, juste « Notre maison était ouverte au voi- commencé très jeune. Avec Anja Sil- première Noire à chanter à Bay- pendant au plus violent affronte- sinage. Mon frère jouait des per- ja, nous étions les deux babies. Je ne reuth, c’était en 1961 : « Wieland ment de femmes qu’ait jamais cussions, moi du piano, un copain suis pas triste de m’arrêter. Mon Wagner m’a tout de suite dit : “Mon imaginé un compositeur. Dans venait avec un tuba. mon père im- chagrin a été plutôt de continuer à grand-père a écrit sa musique pour Elektra, de Richard Strauss, Grace provisait au clavier. » A l’instar de chanter quand tant de fortes per- la couleur de la voix, pas pour celle Bumbry est Clytemnestre, la mère Marian Anderson, de Leontyne sonnalités qui étaient mes parte- de la peau.” » meurtrière et bientôt assassinée. Price, de Jessye Norman, trois des naires ont quitté la scène. » Et de ci- Elle l’interprète pour la première plus illustres chanteuses du ter, entre autres, Piero Cappuccilli, Propos recueillis fois, avant de tirer – définitive- XXe siècle, son premier conserva- Leontyne Price, Franco Corelli, par Pierre Moulinier ment, annonce-t-elle – sa révé- toire fut l’église : « On chantait Robert Merill. Et de laisser en- rence au monde de l’opéra. tout, des spirituals, du Mozart, le tendre, « sans vouloir être arro- ૽ Elektra, opéra de Richard « Witch or bitch. » Sorcière ou Messie de Haendel, on ne se posait gante », qu’elle n’a pas souvent Strauss. Yannis Kokkos (mise en putain. Ainsi résume-t-on aux pas de questions. C’est plus tard trouvé dans les générations ulté- scène, décors et costumes). Kent Etats-Unis le répertoire des mez- qu’on commence à se demander rieures des interprètes de cette Nagano (direction musicale). Avec zo-sopranos. Grace Bumbry a in- comment faire telle note ou telle trempe. On lâche le mot « survi- Eva Marton (Elektra), Grace Bum- carné les plus belles garces de autre. Alors on se bloque : trop de vante ». Elle éclate de rire et re- bry (Clytemnestre), Jeannine Alt- l’histoire de l’opéra : Eboli, Adal- respect pour la technique tue la prend : « Je suis une survivante, meyer (Chrysothémis), Jean-Phi- gise, Lady Macbeth, Turandot, Sa- spontanéité. » Elle a débuté à c’est ça ! » lippe Lafont (Oreste), Jean lomé, Dalila. Elle leur a offert son l’Opéra de Paris en 1960 et garde Grace Bumbry va pourtant Dupouy (Egisthe). Orchestres de tempérament, sa présence, sa sen- une tendresse particulière pour ce- continuer de donner des soirées de l’Opéra et du Conservatoire natio- sualité, sa voix chaude au médium lui de Bâle : « Je suis restée deux ans lieder et de mélodies et consacrer nal de musique de Lyon. Lyon, et au grave larges et bien timbrés. dans ce petit théâtre : ce fut mon de plus en plus de temps à l’en- Théâtre romain de Fourvière, les On se rappelle, par exemple, une terrain d’apprentissage. » seignement. Le récital est un genre 17 et 20 juin, 20 h 30 (en cas de Amnéris rageuse et désespérée, Le secret de sa longévité ? «Je difficile, peut-être le plus exigeant pluie, report au lendemain). Tél.:

faisant les cent pas au-dessus de la prends soin de ma voix, je n’en PHOTO GÉRARD AMSELLEM de tous. Mais la soprano a été à 04-72-00-45-45. 260 F et 370 F. De l’église au Met, en passant par Bayreuth Les Nuits de Fourvière Douglas Gordon, Daniele Buetti et Valérie Jouve b 4 janvier 1937. Grace Bumbry Lyon. Remis au jour dans les années naît à Saint-Louis (Etats-Unis). b 1965. Eboli du Don Carlos, de 30, les deux théâtres romains de Avant d’entreprendre ses études Verdi, sur la scène du Met. Fourvière ont été ouverts aux dominent le printemps photographique de Cahors musicales, elle chante à l’église. b 1966. Carmen, au Festival de spectacles dès 1946. Depuis, les b 1955. Élève de Lotte Lehmann Salzbourg sous la direction Lyonnais ont pris l’habitude de son, le numérique, le cinéma, incompréhension, effroi, rejet, (1888-1976), la plus célèbre musicale et scénique d’Herbert grimper sur la colline, couver- PRINTEMPS DE CAHORS. Ren- l’installation, l’image fragmentée, fascination. Gordon vise juste. soprano de son temps. von Karajan. La production est tures et coussins sous le bras, à seignements : place Champol- suspendue, ralentie, est un désir Tout comme Daniele Buetti. Cet b 1958. Passe avec succès filmée et est aujourd’hui pied, en voiture ou par la « Fi- lion, Tél. : 05-65-35-30-05. Vingt- partagé. On prend du plaisir à dé- artiste suisse grave sur la peau – l’audition du Metropolitan Opera disponible en cassette vidéo celle », devenue un moderne fu- six expositions jusqu’au 22 juin. couvrir des chroniques de vie quo- on a mal, rien que d’y penser – de de New York et fait ses débuts (PolyGram). Anecdote : Karajan, niculaire. Si l’Odéon est malheu- Nocturnes, les 14 et 21 juin. Cata- tidienne, des extraits de scénarios, tops models habitués aux défilés européens à Bâle. moustachu, tient le rôle d’un reusement sous-utilisé, le logue, 82 p., 120 F. entre fiction et documentaire, réa- glamour, des marques de produits, b 1960. Débuts triomphaux au contrebandier. Théâtre principal, avec ses 4 000 lité et simulacre, dont le corps – de Nike à Versace, de Sony à Cal- Palais-Garnier, à Paris, dans le rôle b 1970. Salomé à Covent Garden... places, accueille les Nuits de CAHORS banal, maltraité, glamour, cloné, vin Klein. Pas de parfum, pas de d’Amnéris d’Aïda, de Verdi. Grace Bumbry chante dorénavant Fourvière, pendant un mois et de notre envoyé spécial transfiguré, maquillé, enjoué –, est vêtement, juste l’épiderme et le b 1961. Invitée à chanter le rôle de les rôles de mezzo et ceux de demi. Au programme cette an- Le Printemps de Cahors ouvre l’acteur central et bien vivant corps comme support. L’effet Venus, dans Tannhauser, par le soprano. née : après Elektra, il y aura An- joliment la saison des festivals de d’une quête d’identité qui aurait pourrait s’avérer emphatique, metteur en scène Wieland Wagner, b 1973. Tosca, au Covent Garden, dromaque, de Racine, par le photographie avec une édition pu avoir pour tête d’affiche, ici ab- mais Buetti échappe à la dénon- le père du Nouveau Bayreuth. Elle de Londres. Théâtre des Célestins, un équilibrée et énergique. D’un côté, sente, l’Américaine Cindy Sher- ciation, pour cerner seule la rela- est la première chanteuse noire b 1974. Triomphe en Jenufa, dans concert Falla, Ravel, Gershwin, un invité de marque, Dennis Hop- man. tion de « dépendance ». invitée à se produire sur la Colline l’opéra de Janacek, à la Scala de Mahler par l’Orchestre national per, qui pimente le thème dégagé On sort du parcours un peu Reste Valérie Jouve. On a déjà sacrée. Milan. de Lyon, des nuits maghrébines, par Jérome Sans – les relations frustré – des artistes sont mal re- dit que cette Stéphanoise de b 1962. Grace Bumbry chante à la b 1975. Rolf Libermann l’invite à caraïbes et russes, David Bowie, photo-cinéma (Le Monde du 11 présentés et à l’étroit tant la proxi- trente-trois ans est prometteuse. Maison Blanche, à l’invitation de recréer le rôle d’Ariane, dans Jimmy Cliff, Maxime Le Fores- juin). De l’autre, vingt-cinq ar- mité est étouffante – mais l’on Elle expose à la Grey Art Gallery Jackie Kennedy. Les Américains Ariane et Barbe-Bleue de Paul tier, Joan Baez, Pascal Obispo, tistes, pour la plupart à l’Espace sent bien que tous demandent au de New York, sera bientôt à Albi ont été impressionnés par les Dukas, à l’Opéra de Paris. Sylvie Vartan. Clément-Marot, qui confirment spectateur de « revoir » sa percep- et s’impose à Cahors. Il s’agit de débuts de la chanteuse à Bayreuth. b 1985. Bess dans Porgie and Bess, ૽ Du 14 juin au 29 juillet. Tél.: 04- que le flirt de la photographie tion du monde. Nombre d’œuvres grands formats aux couleurs feu- b 1963. Venue à Chicago et à de Gershwin, au Met. 78-95-95-95. avec le mouvement, la vidéo, le regorgent d’idées mais offrent peu trées, dans lesquels des person- à voir, souvent réduites à l’anec- nages, mis en scène de façon milli- dote. Ainsi du travail clinquant du métrée, viennent se plaquer sur Japonais Morimura, qui trans- des paysages urbains, « pauvres », forme son corps en star populaire qui suggèrent plus la banlieue que (Garbo, Monroe, Bardot, Madon- les beaux quartiers. na). Agréable comme une barbe à Valérie Jouve collabore intensé- papa, aussi rapide à consommer ment avec ses « acteurs », qu’elle qu’à oublier. trouve parmi ses amis ou dans la rue. Sur un décor naturel, qui FILMS CENSURÉS s’apparente à la tradition du docu- Il y a pourtant dans ce shopping mentaire social, les personnages visuel quelques morceaux de bra- affirment « leur individualité ». voure. Douglas Gordon d’abord. Certains éclatent de rire, d’autres Cet Ecossais âgé de trente-deux se relèvent, tournent la tête, vont ans montre à Cahors des films prendre la parole, trahissent un censurés. Œuvre strictement sentiment ambigu qui appelle, là conceptuelle donc – autour de encore, la fiction. Valérie Jouve se l’interdit et de l’insoutenable – demande « comment l’individu de- puisque l’artiste se réapproprie le vient lucide, se positionne dans un travail d’un autre. Mais il dé- environnement auquel il donne, par bouche loin. Les spectateurs, sa présence, sa légitimité ». Si le émerveillés par les animations propos flirte avec l’anthropologie, nocturnes qui participent au suc- Valérie Jouve ne s’enferme pas cès du Printemps de Cahors – pro- dans son discours, ne décline pas jections d’images sur les façades un savoir-faire stéréotypé – re- médiévales, concerts –, quittent, proche que l’on peut faire à un moment, la ville en fête, pour nombre d’artistes – mais offre des entrer dans le Grenier du Cha- œuvres fragiles, attractives, « po- pitre. Là, ils sont invités à se délas- litiques » au sens noble, qui in- ser dans des « poufs » ludiques. citent le spectateur à « dialoguer » Sans avertissement aucun. Au avec les personnages, leur intimi- contraire, ils reçoivent en pleine té, la ville retrouvée. figure un « reportage » sur les camps de concentration. Surprise, Michel Guerrin LeMonde Job: WMQ1506--0026-0 WAS LMQ1506-26 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 08:31 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 32Fap:99 No:0307 Lcp: 196 CMYK

26 / LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 GUIDE CULTUREL

(+) ; Gaumont Convention, 15e (01-48- 14e (+) ; v.f. : Saint-Lazare-Pasquier, 8e WEST SIDE STORY (A., v.o.) : Grand Pa- rière la porte, sam. 20 h 30 ; Les En- 28-42-27) (+) ; Pathé Wepler, 18e (+). (01-43-87-35-43) (+). vois, 15e (01-45-54-46-85) (+) samedi chaînés, dim. 14 h, 16 h, 18 h ; Guêpier ANTONIA ET SES FILLES (Hol., v.o.) : SCHIZOPOLIS (A., v.o.) : Lucernaire, 6e. 19 h 15. pour trois abeilles, dim. 20 h 30 ; L’Au- Schlömer UGC Forum Orient Express, 1er ; Epée SECRETS ET MENSONGES (Brit., v.o.) : rore, lun. 14 h, 16 h, 18 h ; Le Héros sa- de Bois, 5e (01-43-37-57-47) ; Elysées Cinoches, 6e (01-46-33-10-82). FESTIVALS crilège, lun. 20 h 30 ; Viridiana, mar. Lincoln, 8e (01-43-59-36-14) ; Sept Par- TONKA (Fr.) : UGC Ciné-cité les Halles, 10e ANNIVERSAIRE DE L’ESPACE ACCA- 14 h, 16 h, 18 h ; La Servante aimante, et Stravinsky nassiens, 14e (01-43-20-32-20). 1er ; UGC Montparnasse, 6e ; UGC TONE, Accatone, 5e (01-46-33-86-86). mar. 17 h 30. ASSASSIN(S) (**) (Fr.) : UGC Ciné-cité Odéon, 6e ; UGC Normandie, 8e. La nuit, tous les chats sont gris, mar. JEUNE CINÉMA FINLANDAIS (v.o.), Ins- les Halles, 1er ; 14-Juillet Hautefeuille, TOUT LE MONDE DIT « I LOVE YOU » 19 h 30. titut finlandais, 5e (01-40-51-89-09). Le 6e (+) ; UGC George-V, 8e ; UGC Gobe- (A., v.o.) : Reflet Médicis II, 5e (01-43- 50 ANS DE CANNES, UN FESTIVAL DE Pays du bonheur, sam. 16 h. au Ballet de Lyon e e e lins, 13 ; Gaumont Parnasse, 14 (+). 54-42-34) ; UGC Triomphe, 8 . RÉVÉLATIONS (v.o.), Studio des Ursu- KATHARINE HEPBURN (v.o.), Le Cham- L’AUTRE CÔTÉ DE LA MER (Fr.) : UGC TROIS VIES ET UNE SEULE MORT (Fr.- lines, 5e (01-43-26-19-09). Cria Cuervos, po-Espace Jacques-Tati, 5e (01-43-54- Le chorégraphe allemand Forum Orient Express, 1er ; Les Trois Esp.) : Latina, 4e (01-42-78-47-86). lun. 15 h 30 ; la Religieuse, mar. 20 h. 51-60 +). Holiday, dim. 14 h 10, 16 h, Luxembourg, 6e (01-46-33-97-77) (+) ; UN INSTANT D’INNOCENCE (Fr.-Ira., ACID, LES INDÉPENDANTS 20 h ; Madame porte la culotte, sam. allie puissance Le Balzac, 8e (01-45-61-10-60) ; Gau- v.o.) : 14-Juillet Parnasse, 6e (+). AU RÉPUBLIQUE, Le République, 11e 16 h, 20 h ; La Maison du lac, lun. 14 h, et imagination mont Opéra Français, 9e (01-47-70-33- UN PRISONNIER DE LA TERRE (A.-Sov., (01-48-05-51-33). Sale comme un ange, 16 h, 20 h ; L’Impossible Mr. Bébé, mar. 88) (+) ; La Bastille, 11e (01-43-07-48- v.o.) : Espace Saint-Michel, 5e (01-44- lun. 20 h 30. 14 h 10, 16 h, 20 h 10. e FRÉDÉRIC Flamand de Charle- seur étoile excellait dans un rôle à 60) ; Gaumont Alésia, 14 (01-43-27-84- 07-20-49). L’ANIMATHÈQUE PRÉSENTE, Espace ci- NUIT ABEL FERRARA (v.o.), Racine 50) (+) ; L’Entrepôt, 14e (01-45-43-41- LA VÉRITÉ SI JE MENS ! (Fr.) : UGC Ci- néma Kodak, 12e (01-30-50-19-57). les Odéon, 6e (01-43-26-19-68 +). The King roi-Danses, qui n’a pas les yeux contre-emploi. Après avoir fait ap- e er e 63) ; Bienvenüe Montparnasse, 15 (01- né-cité les Halles, 1 ; Rex, 2 (01-39-17- Films du Grenier, mar. 19 h 30. of New York, sam. 0 h. dans sa poche, nous avait permis pel à Maguy Marin, Angelin Prel- 39-17-10-00) (+) ; 14-Juillet-sur-Seine, 10-00) ; UGC Danton, 6e ; UGC Mont- AVANT-PREMIÈRE, Le Cinéma des ci- NUIT DE LA TRILOGIE (v.o.), Max Linder en 1992 de découvrir Joachim jocaj, Bill T. Jones, entre autres 19e (+). parnasse, 6e ; UGC Normandie, 8e ; néastes, 17e (01-53-42-40-20 +). Dober- Panorama, 9e (01-48-24-88-88 +). Le Re- Schlömer, à l’époque installé à chorégraphes, le Ballet de Lyon BASQUIAT (A., v.o.) : 14-Juillet Beau- Gaumont Opéra Français, 9e (01-47-70- mann, lun. 20 h 30 ; Autre chose à tour du Jedi, sam. 0 h 30. Ulm, aujourd’hui à la tête du Bal- demande à Joachim Schlömer un bourg, 3e (+) ; Lucernaire, 6e. 33-88) (+) ; UGC Opéra, 9e ; Les Nation, foutre qu’aimer, mar. 20 h 30. PABST, SES PLUS BEAUX FILMS (v.o.), e e let de l’Opéra de Bâle. Sa pièce, La programme Stravinsky. Il a choisi BREAKING THE WAVES (*) (Dan., v.o.) : 12 (01-43-43-04-67) (+) ; UGC Lyon Bas- AVANT-PREMIÈRE (v.o.), Studio 28, 18e Le Quartier Latin, 5 (01-43-26-84-65). L’Entrepôt, 14e (01-45-43-41-63). tille, 12e ; Gaumont Gobelins Rodin, 13e La Rue sans joie, sam. 18 h, mar. Mer sur deux étages, sorte de psy- de s’attaquer au Petrouchka des (01-46-06-36-07 +). La Môme singe, LES 101 DALMATIENS (A., v.f.) : UGC (01-47-07-55-88) (+) ; Gaumont Par- mar. 21 h. 13 h 50, 18 h ; Le Journal d’une fille chanalyse sauvage et éclairée Ballets russes. George-V, 8e ; UGC Gobelins, 13e. nasse, 14e (+) ; Mistral, 14e (01-39-17-10- CANNES DANS VOTRE SALLE (v.o.), perdue, dim. 13 h 50, 18 h ; L’Opéra de d’une famille pas toute simple, Niklas Ek, danseur hors du LE CINQUIÈME ELÉMENT (Fr., v.o.) : 00) (+) ; 14-Juillet Beaugrenelle, Studio des Ursulines, 5e (01-43-26-19- quat’sous, lun. 13 h 50, 18 h. laissait affleurer avec délicatesse commun, dansera le rôle de la ma- UGC Ciné-cité les Halles, 1er ; Gaumont 15e (+) ; UGC Convention, 15e ; Majestic 09). la Dolce Vita, dim. 20 h 35 ; Mash, PALESTINE: ÉCRANS DE MÉMOIRE l’écume des sentiments cachés. rionnette. Jolie perspective pour Opéra I, 2e (01-43-12-91-40) (+) ; Bre- Passy, 16e (01-42-24-46-24) (+) ; UGC lun. 22 h. (v.o.), Institut du monde arabe, 5e (01- e e e On s’était étonné qu’aucun pro- Schlömer, garçon de trente-quatre tagne, 6 (01-39-17-10-00) (+) ; UGC Maillot, 17 ; Pathé Wepler, 18 (+) ; 14- CARL DREYER, LE MAITRE DANOIS 40-51-39-91). Noces en Galilée, sam. Danton, 6e ; Gaumont Ambassade, 8e Juillet-sur-Seine, 19e (+) ; Le Gambetta, e 17 h ; La Nuit, dim. 15 h ; Kafr Kassem, grammateur de ballets classiques ans, très à l’aise avec les senti- (v.o.), Le Quartier Latin, 5 (01-43-26- (01-43-59-19-08) (+) ; Publicis Champs- 20e (01-46-36-10-96) (+). 84-65). Gertrud, sam. 17 h 50, mar. dim. 17 h. ne fasse appel à lui. Mikhaïl Ba- ments et les transpositions du Elysées, 8e (01-47-20-76-23) (+) ; Majes- LA VIE DE JÉSUS (Fr.) : UGC Ciné-cité 14 h, 17 h 50 ; Jour de colère, dim. 14 h, RÉTROSPECTIVE ryshnikov, tête chercheuse de ta- répertoire. tic Bastille, 11e (01-47-00-02-48) (+) ; les Halles, 1er ; Saint-André-des-Arts II, 17 h 50 ; le Maître du logis, lun. 14 h, (v.o.), Grand Action, 5e (01-43-29-44- lents pour nourrir son White Oak Gaumont Grand Ecran Italie, 13e (01- 6e (01-43-26-80-25) ; UGC Rotonde, 6e ; 17 h 50. 40). L’Homme des hautes plaines, mar. Project, le repère et lui commande ૽ Opéra de Lyon, Concerto et Pe- 45-80-77-00) (+) ; 14-Juillet Beaugre- UGC George-V, 8e ; UGC Opéra, 9e ; 14- LES CENT JOURS DU CINÉMA 14 h, 16 h, 18 h, 20 h, 22 h ; Honkytonk e e une pièce. trouchka, le 16, 19h30; le 19, à nelle, 15 (+) ; Gaumont Kinopanora- Juillet Bastille, 11 (+) ; Le Cinéma des JAPONAIS (v.o.), Racine Odéon, 6e (01- Man, sam. 16 h 30, 19 h, 21 h 30 ; Impi- ma, 15e (+) ; Majestic Passy, 16e (01-42- cinéastes, 17e (01-53-42-40-20) (+). toyable, dim. 14 h, 16 h 30, 19 h, On se rappelle encore ce Blue 20h 30 ; le 22, à 15 heures. Tél. : 43-26-19-68 +). Le Héros sacrilège, sam. 24-46-24) (+) ; UGC Maillot, 17e ; 14- LE VILLAGE DE MES RÊVES (Jap., v.o.) : 16 h, 18 h, 20 h, 22 h ; La Légende de 21 h 30 ; Sur la route de Madison, lun. Heron dans lequel, en 1996, le dan- 04-72-00-45-45. De 65 F à 190 F. Juillet-sur-Seine, 19e (+) ; v.f. : UGC Epée de Bois, 5e (01-43-37-57-47) ; 14- Miyamoto Musashi, dim. 14 h, 16 h, 14 h, 16 h 30, 19 h, 21 h 30. Montparnasse, 6e ; Gaumont Opéra Juillet Parnasse, 6e (+). 18 h, 20 h, 22 h ; La Ballade de Kyoshi- SOIRÉE PHILIPPE DECOUFLÉ, Théâtre Français, 9e (01-47-70-33-88) (+) ; Les VOYAGE AU DÉBUT DU MONDE (Fr.- ro Nemuri, lun. 14 h, 16 h, 18 h, 20 h, contemporain de la danse, 4e (01-42- UNE SOIRÉE À PARIS Nation, 12e (01-43-43-04-67) (+) ; UGC Por., v.o.) : Gaumont les Halles, 1er (01- 22 h ; Le Pavillon d’or, mar. 14 h, 16 h, 74-44-22). Codex, lun. 19 h ; Decouflé Lyon Bastille, 12e ; Gaumont Gobelins 40-39-99-40) (+) ; Gaumont Opéra I, 2e 18 h, 20 h, 22 h. et ses métamorphoses, lun. 19 h 30. Fauvette, 13e (01-47-07-55-88) (+) ; (01-43-12-91-40) (+) ; Latina, 4e (01-42- CINÉ-CLUB CLAUDE-JEAN PHILIPPE STANLEY KUBRICK (v.o.), Action Chris- Gaumont Parnasse, 14e (+) ; Gaumont 78-47-86) ; Europa Panthéon (ex-Reflet (v.o.), L’Arlequin, 6e (01-45-44-28-80 +). tine, 6e (01-43-29-11-30). Ultime Razzia, Chamber Orchestra of Europe l’éloge dans le mensuel Jazzman Alésia, 14e (01-43-27-84-50) (+) ; Gau- Panthéon), 5e (01-43-54-15-04) ; Le Bal- Bienvenue Mister Chance, dim. 11 h. sam. 22 h, lun. 22 h ; Le Baiser du Mozart : Symphonie KV 385 de juin – enregistre une nouvelle mont Convention, 15e (01-48-28-42-27) zac, 8e (01-45-61-10-60) ; Escurial, 13e CINÉ-CLUB JUNIORS (v.o.), Le Cinéma tueur, dim. 22 h, mar. 22 h. « Haffner ». Wagner : Wesendonck étape dans son travail, à nouveau (+) ; Pathé Wepler, 18e (+) ; Le Gambet- (01-47-07-28-04) (+). des cinéastes, 17e (01-53-42-40-20 +). THÉATROTHÈQUE, Studio-Théâtre, 1er Lieder. Brahms : Sérénade op. 11. en solitaire. Une présence forte ta, 20e (01-46-36-10-96) (+). WHEN WE WERE KINGS (A., v.o.) : UGC Tex Avery cartoons, sam. 16 h, dim. (01-44-58-98-58). Le Soulier de satin, Michèle De Young (chant), Bernard pour une musique intense. ÉTOILE DU SOIR (A., v.o.) : Cinoches, 6e Forum Orient Express, 1er ; Epée de 11 h 40, 16 h. dim. 14 h 30, lun. 20 h. (01-46-33-10-82). Bois, 5e (01-43-37-57-47) ; Sept Parnas- e WOODY ALLEN, LE FESTIVAL (v.o.), Le Haïtink (direction). Montreuil (93). Instants chavirés, CINÉ KIDS, UGC Triomphe, 8 . le GÉNÉALOGIES D’UN CRIME (Fr.) : 14- siens, 14e (01-43-20-32-20). Triomphe de Babar, dim. 10 h. Champo-Espace Jacques-Tati, 5e (01-43- Splendide programme par un chef 7, rue Richard-Lenoir. Juillet Beaubourg, 3e (+). Y AURA-T-IL DE LA NEIGE A NOEL? CINÉMA A TOUS LES COINS 54-51-60 +). Stardust Memories, sam. o aussi modeste que passionnant. M Robespierre. 20 h 30, le 14. GOODBYE SOUTH, GOODBYE (Taï., (Fr.) : 14-Juillet Parnasse, 6e (+). DE L’HEXAGONE, Studio des Ursulines, 18 h 10, 20 h 10 ; Hannah et ses sœurs, Avec Haïtink, tout pour la musique, Tél. : 01-42-87-25-91. De 40 F à 80 F. v.o.) : 14-Juillet Beaubourg, 3e (+). 5e (01-43-26-19-09). Hexagone, lun. dim. 12 h 10, 14 h 05, 18 h 10, 20 h 10 ; rien pour la galerie. Tim Berne Bloodcount GRIDLOCK’D (*) (A., v.o.) : UGC Ciné- LES REPRISES 17 h 15. Tombe les filles et tais-toi, lun. 12 h 10, Cité de la Musique, 221, avenue Le saxophoniste new-yorkais Tim cité les Halles, 1er ; UGC George-V, 8e ; LE CHARME DISCRET CINÉMA EN RELIEF (v.f.), Cité des 14 h 10, 18 h 10, 20 h 10 ; Comédie éro- Majestic Bastille, 11e (01-47-00-02-48) e tique d’une nuit d’été, mar. 12 h 10, Jean-Jaurès, Paris-19e. Berne vient s’arrêter dans la salle DE LA BOURGEOISIE (Fr.) : Reflet Médi- sciences. Cinéma Louis-Lumière, 19 . Le (+) ; Pathé Wepler, 18e (+) ; v.f. : Rex, 2e e 14 h, 18 h 10, 20 h ; Pink Floyd The o cis, salle Louis-Jouvet, 5 (01-43-54-42- Monde fascinant des matériaux, sam. M Porte-de-Pantin. 20 heures, de concerts de Montreuil, lieu e (01-39-17-10-00) ; Paramount Opéra, 9 34) ; Grand Pavois, 15e (01-45-54-46-85) 18 h, dim. 10 h, 18 h, lun. 10 h, 18 h, Wall, sam. 18 h ; Hair, dim. 12 h, le 14 ; 16 h 30, le 15. Tél. : toujours attentif à sa musique. (01-47-42-56-31) (+). (+). mar. 10 h, 18 h. 17 h 50 ; Monterey Pop, lun. 12 h, 18 h ; 01-44-84-44-84. De 140 F à 200 F. Bloodcount permet d’entendre une HAMLET (Brit., v.o.) : L’Arlequin, 6e (01- LES ENSORCELÉS (A., v.o.) : Le Champo CYCLE DAVID LYNCH (v.o.), Le Cham- Rude Boy, mar. 12 h, 17 h 50. Wallflowers, Brendan Benson formation qui joue volontiers avec 45-44-28-80) (+) ; La Pagode, 7e (+) ; - Espace Jacques-Tati, 5e (01-43-54-51- po-Espace Jacques-Tati, 5e (01-43-54- e LA CINÉMATHÈQUE Sans déborder d’originalité, Jacob l’abstraction et les formes en UGC Champs-Elysées, 8 ; 14-Juillet Bas- 60) (+). 51-60 +). Blue Velvet, mar. 22 h ; Sailor e e Dylan, le fils de Bob, réussit avec proposant une « musique de groupe tille, 11 (+) ; Majestic Passy, 16 (01-42- EVE (A., v.o.) : Action Christine, 6e (01- et Lula, lun. 22 h ; Dune, sam. 22 h ; PALAIS DE CHAILLOT 24-46-24) (+) ; v.f. : Gaumont Parnasse, les Wallflowers à dynamiser de qui assume la possibilité de se 43-29-11-30). Twin Peaks, dim. 22 h. (01-47-04-24-24) 14e (+). LE GOUFFRE AUX CHIMÈRES (A., v.o.) : DEMY TOUT ENTIER, Denfert, 14e (01- DIMANCHE perdre » comme nous l’avions déjà e belles chansons enracinées dans la HAMLET (Brit., v.o.) : UGC Ciné-cité les Reflet Médicis, salle Louis-Jouvet, 5 43-21-41-01 +). Peau d’Ane, sam. 17 h ; Robert Dorfmann : Le Roi et l’Oiseau tradition folk-rock américaine. En souligné (Le Monde du Halles, 1er ; Max Linder Panorama, 9e (01-43-54-42-34). Les Parapluies de Cherbourg, lun. (1979), de , 16 h 30 ; Les première partie, la power-pop plein 24 septembre 1994). Elle permet (01-48-24-88-88) (+). KISS OF DEATH (*) (A., v.f.) : Paris Ciné 20 h ; La Luxure, lun. 12 h 10. Culottes rouges (1962), d’Alex Joffé, d’allant de Brendan Benson. aussi d’entendre deux teignes, Chris HELLRAISER 4 (*) (A., v.f.) : Rex, 2e (01- I, 10e (01-47-70-21-71). DOCUMENTAIRE SUR GRAND ÉCRAN, 19 h ; Papillon (1974, v.o. s.t.f.), de Salle Valencia (La Cigale), 116, Speed (saxophones et clarinettes) 39-17-10-00). MACBETH (A., v.o.) : Action Ecoles, 5e Le Cinéma des cinéastes, 17e (01-53-42- Franklin J. Schaffner, 21 h 15. JOURS DE COLÈRE (Fr.) : L’Entrepôt, 14e (01-43-25-72-07). 40-20 +). Dieu sait quoi, dim. 11 h 30 ; boulevard Rochechouart, Paris-18e. et Jim Black (batterie). Michael SALLE RÉPUBLIQUE(01-47-04-24-24) (01-45-43-41-63). PEAU D’ANE (Fr.) : Action Ecoles, 5e (01- Shoah, dim. 13 h. DIMANCHE 20 heures, le 14. Formanek, à la contrebasse, donne e LEVEL FIVE (Fr.) : Accatone, 5 (01-46- 43-25-72-07). FERNAND LÉGER, L’APPEL Deux idiots chez les Fritz (v.f.), de Mar- Tél. : 01-49-25-89-99. 110 F. à l’ensemble une assise inventive. 33-86-86). SUEURS FROIDES (A., v.o.) : Le Quartier DU CINÉMA, Centre Pompidou. Petite cello Ciorciolini, 17 h ; Deux corniauds Marc Ducret Montreuil (93). Instants chavirés, LOOKING FOR RICHARD (A., v.o.) : Ac- Latin, 5e (01-43-26-84-65). salle. Jean Renoir. Studio, 4e (01-44-78- au régiment ( v.f.), de Nando Cicero, e A peine son récent album en solo 7, rue Richard-Lenoir. tion Ecoles, 5 (01-43-25-72-07). 12-33). Der Alsolute Film, lun. 16 h ; La 19 h 30 ; Ultimo Tango à Zagarol (1973, est-il mis en vente (Détail, Winter & Mo Robespierre. 20 h 30, le 15. Tél. : LOST HIGHWAY (*) (A., v.o.) : Cinoches, LES SÉANCES SPÉCIALES Chasse au ballet mécanique, lun. 19 h. v.o.), de Nando Cidero, 21 h 30. 6e (01-46-33-10-82). Winter), que déjà le guitariste Marc 01-42-87-25-91. De 40 F à 80 F. L’APICULTEUR (Gr.-Fr., v.o.) : 14-Juillet FILMS ET L’ART, Centre Pompidou. Pe- MA VIE EN ROSE (Fr.) : UGC Ciné-cité Beaubourg, 3e (+) dimanche 11 h 20. tite salle. Jean Renoir. Studio, 4e (01- CENTRE GEORGES-POMPIDOU Ducret – dont Franck Bergerot fait les Halles, 1er ; UGC Montparnasse, 6e ; LE BALLON ROUGE (Fr.) : Saint-Lam- 44-78-12-33). Qu’est-ce que tu fais là SALLE GARANCE UGC Odéon, 6e ; UGC George-V, 8e ; bert, 15e (01-45-32-91-68) samedi sur un tableau de Blais, sam. 16 h ; (01-42-78-37-29) UGC Opéra, 9e ; UGC Gobelins, 13e ; Naples revisité par Ernest Pignon-Er- 15 h 30. DIMANCHE e Mistral, 14e (01-39-17-10-00) (+) ; Gau- (+) ; Gaumont Convention, 15 (01-48- BLEAK MOMENTS (Brit., v.o.) : 14-Juil- nest, sam. 19 h ; Vladimir Velickovic, Le Cinéma japonais : la Vie d’Oharu, e mont Convention, 15e (01-48-28-42- CINÉMA 28-42-27) (+) ; Pathé Wepler, 18 (+) ; let Beaubourg, 3e (+) dimanche 11 h 30. dim. 16 h ; Eugène Leroy, dim. 19 h. femme galante (1952, v.o. s.t.f.), de e 27) (+) ; Pathé Wepler, 18e (+) ; 14-Juil- 14-Juillet-sur-Seine, 19 (+). BUFFET FROID (Fr.) : Grand Pavois, 15e HOMMAGE A JOHN BERRY (v.o.), Mac- Kenji Mizoguchi, 14 h 30 ; Kochiyama let-sur-Seine, 19e (+). e NOUVEAUX FILMS Mother (01-45-54-46-85) (+) dimanche 17 h 30. Mahon, 17 (01-43-29-79-89). Oh! que Soshun (1936, v.o. s.t.f.), de Sadao Ya- MADAME JACQUES Film américain d’Albert Brooks CABARET (A., v.o.) : Studio des Ursu- mambo, dim. 16 h ; Tamango, sam. manaka, 17 h 30 ; Un amour pur de Abel er SUR LA CROISETTE (Fr.) : Action Chris- VO : Gaumont les Halles, 1 (01-40-39- lines, 5e (01-43-26-19-09) samedi 18 h, 20 h, 22 h 15 ; Don Juan, dim. Carmen (1952, v.o. s.t.f.), de Keisuke Film hollandais d’Alex Van Warmer- e tine, 6e (01-43-29-11-30). 99-40) (+) ; Elysées Lincoln, 8 (01-43- 19 h 30. 14 h, 18 h, lun. 16 h ; Miss Susie Slagle’s, Kinoshita, 20 h 30. dam 59-36-14) ; Sept Parnassiens, 14e (01-43- MARION (Fr.) : Reflet Médicis I, 5e (01- dim. 20 h, lun. 18 h ; A tout casser, dim. VO : 14-Juillet Beaubourg, 3e (+) ; Es- DEUX OU TROIS CHOSES LUNDI e 43-54-42-34). e 22 h ; Tension, lun. 14 h ; From this Day e 20-32-20)VF. : Paramount Opéra, 9 QUE JE SAIS D’ELLE (Fr.) : Accatone, 5 Le Cinéma japonais : Tampopo (1987, pace Saint-Michel, 5 (01-44-07-20-49) ; (01-47-42-56-31) (+). MARS ATTACKS! (A., v.o.) : Gaumont forward, lun. 20 h. Sept Parnassiens, 14e (01-43-20-32-20). (01-46-33-86-86) samedi 21 h 50. v.o. s.t.f.), de Juzo Itami, 14 h 30 ; La Munk, Lemmy et compagnie Ambassade, 8e (01-43-59-19-08) (+). LA FLUTE A SIX SCHTROUMPFS (Bel.) : HOMMAGE A ROBERT BRESSON, Le Vengeance d’un acteur (1963, v.o. Les Affinités électives e Film letton de Nils Skapans MATILDA (A., v.f.) : Les Montparnos, Grand Pavois, 15e (01-45-54-46-85) (+) Quartier Latin, 5 (01-43-26-84-65). Les s.t.f.), de Kon Ichikawa, 17 h 30 ; Vivre Film italien de Paolo et Vittorio Taviani VF. : Studio des Ursulines, 5e (01-43-26- 14e (01-39-17-10-00) (+). Dames du bois de Boulogne, sam. VF. : Gaumont Opéra I, 2e (01-43-12-91- samedi 15 h 30. (1952, v.o. s.t.f.), d’Akira Kurosawa, 19-09). LES MÉDIATEURS DU PACIFIQUE (Fr.) : e 22 h 10 ; Le Journal d’un curé de cam- 40) (+) ; Les Trois Luxembourg, 6e (01- LA GRANDE LESSIVE (Fr.) : Brady, 10 20 h 30. Soleil 14-Juillet Odéon, 6e (+). pagne, dim. 22 h 10 ; Une femme 46-33-97-77) (+) : Gaumont les Halles, (01-47-70-08-86) samedi 18 h 20, Film franco-italien-allemand de Roger MICHAEL (A., v.o.) : UGC Ciné-cité les douce, lun. 22 h 10 ; Le Diable proba- VIDÉOTHÈQUE DE PARIS 1er (01-40-39-99-40) (+) ; Elysées Lin- 21 h 35. Hanin Halles, 1er ; UGC Odéon, 6e ; Gaumont blement, mar. 22 h 10. 2, grande galerie, porte coln, 8e (01-43-59-36-14) ; Gaumont Go- HELLZAPOPPIN (A., v.o.) : Reflet Médi- VO : 14-Juillet-sur-Seine, 19e (+) : UGC Marignan, 8e (+) ; UGC George-V, 8e ; e HOMMAGE A ROLAND TOPOR, Acca- Saint-Eustache, Forum des Halles (01- belins Fauvette, 13e (01-47-07-55-88) cis, salle Louis-Jouvet, 5 (01-43-54-42- Ciné-cité les Halles, 1er ; 14-Juillet Gaumont Opéra Français, 9e (01-47-70- tone, 5e (01-46-33-86-86). Les Rêves de 44-76-62-00) (+) ; Sept Parnassiens, 14e (01-43-20-32- 34) dimanche 12 h 15. Odéon, 6e (+) ; Gaumont Ambassade, 33-88) (+) ; Bienvenüe Montparnasse, Topor, mar. 13 h. 20). HENRY V (Brit., v.o.) : 14-Juillet Beau- DIMANCHE 8e (01-43-59-19-08) (+) ; Saint-Lazare- 15e (01-39-17-10-00) (+) ; v.f. : Rex, 2e e HOMMAGE A YOUSSEF CHAHINE Certains l’aiment court 3 bourg, 3 (+) dimanche 11 h 30. Maîtres et valets : Tartuffe (1925, v.o. Pasquier, 8e (01-43-87-35-43) (+) ; Gau- (01-39-17-10-00) ; UGC Montparnasse, (v.o.), Studio des Ursulines, 5e (01-43- Film français d’Emmanuel Oberg HIROSHIMA MON AMOUR (Fr.) : Acca- traduction simultanée), de Friedrich mont Opéra Français, 9e (01-47-70-33- 6e ; Paramount Opéra, 9e (01-47-42-56- e 26-19-09). Gare centrale, sam. 17 h 45 ; Le Cinéma des cinéastes, 17e (01-53-42- tone, 5 (01-46-33-86-86) dimanche Wilhelm Murnau, 14 h 30 ; The Servant 88) (+) ; Les Nation, 12e (01-43-43-04- 31) (+) ; UGC Lyon Bastille, 12e ; UGC L’Emigré, dim. 16 h ; Alexandrie encore 40-20) (+) ; Le Cinéma des cinéastes, 18 h 20. (1963, v.o. s.t.f.), de Joseph Losey, 67) (+) ; UGC Lyon Bastille, 12e ; Gau- Gobelins, 13e ; Mistral, 14e (01-39-17-10- et toujours, sam. 22 h, lun. 20 h, mar. 17e (01-53-42-40-20) (+) ; Le Gambetta, L’HONNEUR DES PRIZZI (A., v.o.) : Stu- 16 h 30 ; L’Extravagant Mr. Ruggles mont Gobelins Fauvette, 13e (01-47-07- 00) (+) ; UGC Convention, 15e ; Pathé e 12 h 45 ; J’ai quitté ton amour, mar. 20e (01-46-36-10-96) (+). dio Galande, 5 (01-43-26-94-08) (+) di- (1935, v.o. s.t.f.), de Leo McCarey, 19 h ; 55-88) (+) ; Gaumont Parnasse, 14e (+) ; Wepler, 18e (+) ; Le Gambetta, 20e (01- 22 h 30 ; C’est toi mon amour, dim. Comme des rois manche 20 h. Le Journal d’une femme de chambre Gaumont Alésia, 14e (01-43-27-84-50) 46-36-10-96) (+). e 18 h 20, mar. 14 h 45. Film français de François Velle IF (*) (Brit., v.o.) : Accatone, 5 (01-46- (1946, v.o. s.t.f.), de Jean Renoir, 21 h. (+) ; 14-Juillet Beaugrenelle, 15e (+) ; MICROCOSMOS, LE PEUPLE HUMPHREY BOGART (v.o.), Action VF. : Paramount Opéra, 9e (01-47-42- 33-86-86) samedi 16 h 10. MARDI Gaumont Convention, 15e (01-48-28- DE L’HERBE (Fr.) : Cinoches, 6e (01-46- e Ecoles, 5e (01-43-25-72-07). High Sierra, Maîtres et valets : le Long Voyage 56-31) (+) ; UGC Convention, 15e : UGC IL GÈLE EN ENFER (Fr.) : Brady, 10 (01- 42-27) (+) ; UGC Maillot, 17e ; Pathé 33-10-82). sam. 14 h, 16 h, 18 h, 20 h, 22 h, dim. d’Esperanza (1970), de Claude Souef ; Ciné-cité les Halles, 1er ; UGC George-V, 47-70-08-86) samedi 16 h 45, 20 h. Wepler, 18e (+). LA MOINDRE DES CHOSES (Fr.) : Epée 14 h, 16 h, 18 h, 20 h, 22 h, lun. 14 h, Vies d’esclaves (1996), d’Alec Feuz, 8e ; UGC Lyon Bastille, 12e ; UGC Gobe- LE JOUR SE LÈVE (Fr.) : Grand Pavois, The Blackout de Bois, 5e (01-43-37-57-47). e 16 h, 18 h, 20 h, 22 h, mar. 14 h, 16 h, 14 h 30 ; Bande-annonce : Le Fabuleux lins, 13e ; Mistral, 14e (01-39-17-10-00) 15 (01-45-54-46-85) (+) dimanche Film américain d’Abel Ferrara 18 h, 20 h, 22 h ; Les Passagers de la Destin de Mme Petlet (1995), ; Un (+) ; Sept Parnassiens, 14e (01-43-20-32- NOUS SOMMES TOUS ENCORE ICI (Fr.- 19 h 30. VO : UGC Ciné-cité les Halles, 1er ; UGC e e nuit, sam. 16 h, 18 h, 20 h, 22 h ; La amour de banquier (v.f.), de Ian Toyn- 20) ; Pathé Wepler, 18e (+) ; Le Gambet- Suis.) : Le Quartier Latin, 5 (01-43-26- LOTHRINGEN! (Fr.) : Denfert, 14 (01- Ciné-cité les Halles, 1er ; Les Trois Femme à abattre, dim. 14 h, 16 h, 18 h, ton, 16 h 30 ; L’Enfant du carnaval ta, 20e (01-46-36-10-96) (+). 84-65). 43-21-41-01) (+) dimanche 12 h 40. Luxembourg, 6e (01-46-33-97-77) (+) ; 20 h, 22 h ; Le Faucon maltais, lun. (1921), d’Ivan Mosjoukine, 19 h ; Les af- Le Don du roi LES PLEINS POUVOIRS (A., v.o.) : UGC MASCULIN-FÉMININ (Fr.-Su.) : Acca- UGC Danton, 6e ; Publicis Champs-Ely- er e 14 h, 16 h, 18 h, 20 h, 22 h ; Key Largo, faires sont les affaires (1942), de Jean Film américain de Michael Hoffman Ciné-cité les Halles, 1 ; UGC Odéon, tone, 5 (01-46-33-86-86) samedi sées, 8e (01-47-20-76-23) (+) ; UGC e e mar. 14 h, 16 h, 18 h, 20 h, 22 h. Dréville, 21 h ; Journée hommage à VO : UGC Ciné-cité les Halles, 1er ; 14- 6 ; Gaumont Marignan, 8 (+) ; UGC 18 h 10. Triomphe, 8e ; La Bastille, 11e (01-43-07- e e L’INTÉGRALE BERGMAN (v.o.), Saint- Krzysztof Kieslowski : Kieslowski par Juillet Odéon, 6e (+) ; UGC Normandie, Normandie, 8 ; La Bastille, 11 (01-43- METROPOLIS (All., v.o.) : Studio Ga- 48-60) ; Gaumont Gobelins Rodin, 13e e André-des-Arts I, 6e (01-43-26-48-18). Kieslowski (1994), de Dominique Ra- 8e ; UGC Opéra, 9e ; UGC Gobelins, 13e ; 07-48-60) ; Gaumont Gobelins Fau- lande, 5 (01-43-26-94-08) (+) dimanche (01-47-07-55-88) (+) ; Miramar, 14e (01- e Le Septième Sceau, sam. 16 h, 18 h, bourdin, 14 h ; Dialogue autour du Dé- Gaumont Alésia, 14e (01-43-27-84-50) vette, 13 (01-47-07-55-88) (+) ; Gau- 16 h 15. 39-17-10-00) (+) ; Pathé Wepler, 18e (+) e 20 h, 22 h ; Persona, dim. 14 h, 16 h, calogue (1994), de Dominique Rabour- (+) ; Sept Parnassiens, 14e (01-43-20-32- mont Parnasse, 14 (+) ; 14-Juillet Beau- LES MILLE ET UNE NUITS (It., v.o.) : Ac- VF. : Gaumont Opéra I, 2e (01-43-12-91- e e e 18 h, 20 h, 22 h ; Rêves de femmes, lun. din, 16 h 30 ; La Leçon de cinéma 20) ; 14-Juillet Beaugrenelle, 15e (+) ; grenelle, 15 (+) ; UGC Maillot, 17 ; catone, 5 (01-46-33-86-86) dimanche 40) (+) ; Rex, 2e (01-39-17-10-00) ; UGC e 14 h, 16 h, 18 h, 20 h, 22 h ; A travers le (1994), de Dominique Rabourdin, 18 h ; Pathé Wepler, 18e (+)VF. : UGC Lyon v.f. : Rex, 2 (01-39-17-10-00) ; UGC 15 h 50. Montparnasse, 6e ; UGC Gobelins, 13e ; e miroir, mar. 14 h, 16 h, 18 h, 20 h, 22 h. I’m So So (1995, v.o.), de Krzysztof Bastille, 12e. Montparnasse, 6 ; Paramount Opéra, LE MIROIR (Sov., v.o.) : 14-Juillet Beau- Gaumont Parnasse, 14e (+) ; Le Gam- e e JEAN DOUCHET AU GRAND ACTION, Wierzbicki, 19 h 30 ; la Cicatrice (1976, J’ai horreur de l’amour 9 (01-47-42-56-31) (+) ; UGC Lyon Bas- bourg, 3 (+) dimanche 11 h 25. betta, 20e (01-46-36-10-96) (+). e e e Grand Action, 5e (01-43-29-44-40). Une v.o. s.t.f.), de Krzysztof Kieslowski, Film français de Laurence Ferreira Bar- tille, 12 ; UGC Gobelins, 13 ; Miramar, MON ONCLE (Fr.) : Grand Pavois, 15 14e (01-39-17-10-00) (+) ; Mistral, 14e (01-45-54-46-85) (+) samedi 17 h. étoile est née, sam. 17 h ; Le Secret der- 21 h. bosa LES EXCLUSIVITÉS VF. : Gaumont les Halles, 1er (01-40-39- (01-39-17-10-00) (+) ; UGC Convention, ORANGE MÉCANIQUE (**) (Brit., v.o.) : e e e 99-40) (+) : Gaumont Opéra Impérial, LES ANGES DÉCHUS (H., v.o.) : Lucer- 15 ; Pathé Wepler, 18 (+). Saint-Lambert, 15 (01-45-32-91-68) di- 2e (01-47-70-33-88) (+) ; 14-Juillet Beau- naire, 6e. PORT DJEMA (Fr.-Gr.-It.) : Lucernaire, manche 21 h 10. e e bourg, 3e (+) ; 14-Juillet Hautefeuille, ANNA KARÉNINE (Brit., v.o.) : Gau- 6 . LA PARTY (A., v.o.) : Reflet Médicis I, 5 e CD - CD ROM - VIDÉOS - LIVRES 6e (+) ; Le Saint-Germain-des-Prés, Salle mont les Halles, 1er (01-40-39-99-40) LA PROMESSE (Bel.) : Epée de Bois, 5 (01-43-54-42-34) dimanche 12 h 05. G. de Beauregard, 6e (01-42-22-87-23) (+) ; Gaumont Opéra Impérial, 2e (01- (01-43-37-57-47). LA PASSION DE JEANNE D’ARC (Fr., e (+) ; La Pagode, 7e (+) ; Le Balzac, 8e 47-70-33-88) (+) ; 14-Juillet Odéon, LES RANDONNEURS (Fr.) : 14-Juillet v.o.) : Reflet Médicis I, 5 (01-43-54-42- e (01-45-61-10-60) ; 14-Juillet Bastille, 6e (+) ; Gaumont Champs-Elysées, 8e Beaubourg, 3 (+) ; Gaumont Ambas- 34) dimanche 12 h 10. 50 000 CD et CD Rom e e 11e (+) ; Escurial, 13e (01-47-07-28-04) (01-43-59-04-67) (+) ; 14-Juillet Bastille, sade, 8 (01-43-59-19-08) (+) ; Les Mont- RENDEZ-VOUS (Fr.) : Grand Pavois, 15 e (+) ; Gaumont Alésia, 14e (01-43-27-84- 11e (+) ; Gaumont Grand Ecran Italie, parnos, 14 (01-39-17-10-00) (+) ; Gau- (01-45-54-46-85) (+) dimanche 11 h 30. 23 000 vidéos e 50) (+) ; Miramar, 14e (01-39-17-10-00) 13e (01-45-80-77-00) (+) ; Gaumont Par- mont Convention, 15 (01-48-28-42-27) ROME VILLE OUVERTE (It., v.o.) : Grand nasse, 14e (+) ; 14-Juillet Beaugrenelle, (+). Pavois, 15e (01-45-54-46-85) (+) di- 15e (+) ; v.f. : Gaumont Opéra I, 2e (01- LA RENCONTRE (Fr.) : Saint-André-des- manche 19 h 15. 300 000 livres TOUS LES FILMS PARIS/PROVINCE 43-12-91-40) (+) ; Bretagne, 6e (01-39- Arts I, 6e (01-43-26-48-18). SALO OU LES 120 JOURNÉES 17-10-00) (+) ; Saint-Lazare-Pasquier, 8e REPRISE (Fr.) : Saint-André-des-Arts I, DE SODOME (**) (It., v.o.) : Accatone, (Commande par Minitel et envoi à domicile) e 3615 LEMONDE (01-43-87-35-43) (+) ; Les Nation, 12e 6 (01-43-26-48-18). 5e (01-46-33-86-86) dimanche 13 h 50. 2,23 F/mn (01-43-43-04-67) (+) ; Gaumont Gobe- ROMÉO ET JULIETTE (A., v.o.) : UGC Fo- THELONIOUS MONK (A., v.o.) : Images e rum Orient Express, 1er ; Lucernaire, 6e ; e ou tél. : 08-36-68-03-78 (2,23 F/mn) lins Fauvette, 13 (01-47-07-55-88) (+) ; d’ailleurs, 5 (01-45-87-18-09) samedi Gaumont Alésia, 14e (01-43-27-84-50) UGC George-V, 8e ; Gaumont Parnasse, 21 h 50. 3615 LEMONDE LeMonde Job: WMQ1506--0027-0 WAS LMQ1506-27 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 08:31 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 32Fap:99 No:0308 Lcp: 196 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 / 27

SAMEDI 14 JUIN TF 1 France 2 France 3 Arte M6 Canal + Radio 20.45 20.50 20.50 20.45 20.45 20.30 France-Culture 20.45 Fiction. (rediff.). Les crocodiles ne VOUS QUI EST QUI ? ̈ L’HISTOIRE ̈ L’AVENTURE HUMAINE : AU-DELÀ FOOTBALL pleurent plus, de Guillaume Le Divertissement présenté Real Madrid - Atletico Madrid Touze ; 22.15, Le bégaiement NE RÊVEZ PAS ! par Marie-Ange Nardi, DU SAMEDI LA LÉGENDE DES SCIENCES DU RÉEL Divertissement UN CHANTAGE EN OR. L’AVENTURE CONTINUE (110 min). 479288 quand j’écris ça va... de avec la collaboration Documentaire de Robert Pansard-Besson et M. Serres. présenté par Nagui Téléfilm de H. de Laugardière, Seule une défaite pourrait Monique Jouvancy. de Jean-Luc Reichmann. [1/12] Prévoir (le destin des savants) Série (165 min). 14108530 avec Françoise Fabian empêcher le Real Madrid de 22.35 Opus. (140 min). 456917 Avec Sophie Favier, Maïté, Marthe (50 min). 7868559 Avenir virtuel, (95 min) 809511 fêter dès samedi soir un titre de La Scène et Marnaise, quand Après avoir fêté les mamans, Villalonga, Jocelyne, Catherine Série documentaire en douze volets sur l’histoire avec David Warner. le jazz est là ! Nagui et son génie Jnoun vont Destivelle, Véronika Loubry, Patrice Persuadée que sa fille risque champion d’Espagne. des sciences, de la naissance des idées à leur Un étudiant qui a découvert le 0.05 Fiction : Tard dans la nuit. Laffont, Frédéric François, Carlos... s’occuper à leurs manières des d’épouser un escroc, une mère application. Présenté comme une grande moyen de voyager dans le 22.20 La Double Vie Simple alerte, de Marcel Thiry. 0.55 (135 min). 54025646 papas... tente d’empêcher le mariage. aventure. temps se voit assassiné dans un des hippopotames. Chroniques du bout des heures. 1.00 futur proche. 22.50 Flash d’information. Les Nuits de France-Culture (rediff.). Le voyage de retour 4, 23.05 23.05 22.25 21.35 avec Jay O. Sanders. 23.00 France-Musique De retour de Mars, un 20.00 Opéra. HOLLYWOOD NIGHT ̈ SUR LA ROUTE JOSPIN 97, L’AVOCAT astronaute se retrouve face à PIÈGE La saison des opéras UER. Avec les compliments d’Alexa. Série, avec Manfred Krug, Michael Kausch. une puissance d’un autre Attilio regolo (opéra seria en Téléfilm 4 de Lorenzo Lamas, avec AVEC GUY BEDOS COULISSES À GRANDE VITESSE trois actes sur un livret de Documentaire de Mireille Dumas Le vol de la pendule (45 min). 627578 monde. Film de Geoff Murphy, avec Steven Lorenzo Lamas (95 min). 7724284 Pietro Metastasio), de Hasse. (75 min). 2860248 D’UNE VICTOIRE 22.20 Métropolis. Magazine. La voix de la raison 4, Seagal (1994, 94 min). 4133240 Documentaire de Joël Calmettes 22.45 Entracte. Un agent de la CIA recherche Mireille Dumas a suivi Artistes en Bulgarie (65 min). 7858004 avec Daniel J. Travanti. 0.35 Golf. une ancienne terroriste pour (55 min) 3825627 Un civil tente de convaincre les 23.07 Le Bel Aujourd’hui. l’humoriste Guy Bedos, qui, le 23.20 et 0.10 Masters de piano 23.25 ̈ Music Planet : Leonard Cohen. US Open (3e journée). Portrait de Gérard Bucquet. qu’elle l’aide à contrecarrer un temps d’une tournée va, de ville Documentaire. Printemps 96 (50 min). 5673462 autorités militaires de 2.55 L’Amateur aa trafic de têtes nucléaires... de Monte-Carlo. l’imminence d’une invasion 1.00 Les Nuits de France-Musique. en ville, à la rencontre de la En direct de Monte-Carlo 0.15 La Légende de Paul et Paula. Film de Krzysztof Kieslowski 0.40 Formule F1. Téléfilm de Heiner Carow, avec Angelica extraterrestre. France profonde. à l’Opéra-Garnier. (1979, v.o., 115 min). Radio-Classique 1.15 et 1.55, 2.30, 3.35 TF 1 nuit. 1.30 0.20 Journal, 23.45 Journal, Météo. Domröse (105 min). 1495301 23.30 L’Etat meurtrier. 42608979 Les Rendez-vous de l’entreprise. Ma- 4 Bourse, Météo. 1.10 La Grande Aventure Une mère de deux enfants, qui vit seule Téléfilm 5.00 Le Grand Bleu a 20.40 Shuppanzigh, gazine. 2.05 Les Grandes Espérances. de Sergio Toledo, Série. [12/12] (rediff.). 2.40 et 3.45, 0.35 Clip Siva Pacifica. de James Onedin. depuis qu’elle s’est débarrassée d’un amant Film de Luc Besson ami de Beethoven avec Anthony Hopkins 4.40, 5.15 Histoires naturelles. Docu- 0.40 Les 24 Heures du Mans. Le départ de Port Baines. trop volage, rencontre un père de famille, (1988, d, 128 min). 37972689 et de Schubert. mentaire (rediff.). 5.05 Musique. malheureux en ménage. (100 min). 6479068 22.45 Da Capo. Œuvres de Liszt, Ber- Concert (10 min). En direct (325 min). 2.00 La Grande Aventure de James 45962009 Onedin. Feuilleton. 2.50Musique graf- 2.00 Hale and Pace. Série (rediff.). 1.10 La Nuit des clips lioz. 0.00 Les Nuits de Radio-Clas- fiti. (20 min). 2.25 Cartoon Factory (rediff., 25 min). (395 min). sique.

TV 5 Animaux Ciné Cinéfil Série Club Disney Channel Eurosport Chaînes 20.00 Champs clos. 21.00 Le Monde sauvage. 20.45 Le Club. 20.45 ̈ Banacek. 20.10 Planète Disney. 16.00 et 18.30, 21.00 Téléfilm de Claude Faraldo, Les autruches. 22.05 Mésaventures sur Les traces fantôme. 21.00 Des couacs en vrac. Automobilisme. d’information avec 21.30 Le Magazine la route de Hollywood. 22.10 Code Quantum. Enchères 21.25 Animalement vôtre. En direct. (90 min). 32562462 frauduleuses. Les 24 heures du Mans. CNN de Jack Hannah. 23.00 Le Corbeau a 21.50 Documentaire. Information en continu, avec, en LES CODES 21.30 Bonjour cinéma. 23.00 Mission impossible. Le départ (60 min). 325066 22.00 Le Monde de la nature. Film de Louis Friedlander 22.45 Sinbad. soirée : 20.00 World Business This DU CSA 22.00 Journal (France 2). (1935, N., v.o., 60 min). Le fils prodigue. 17.00 Tennis. En différé. Week. 20.30 Computer Connection. 23.10 Petite fleur. Tournoi messieurs de Halle. 21.00 Moneyweek. 21.00 Science and 4 Accord 22.35 Etonnant et drôle 1359917 Rendez-vous surprise. (France 2 du 11/1/97). Paris Première Demi-finales. Technology. 22.30 Best of Insight. parental Canal Jimmy 23.30 SOS Polluards (25 min). 20.00 et 0.00 Voitures 23.00 Early Prime. 23.30 World Sport. 0.30 Soir 3 (France 3). 20.30 Golf. souhaitable. Ciné Cinémas 21.00 Friends (3e saison). de tourisme. 0.00World View. 22.05 Nova. Magazine. 5 Accord 20.30 The One Where Monica and 20.30 Automobilisme. 23.05 Ici Londres. Magazine. Les Années infernales. Richard. The One With Téva Euronews Planète Téléfilm d’Anthony Page Epreuves de 4x4. parental Phoebe’s Partner. Journaux toutes les demi-heures, 19.50 Le Roi des baleines. 0.00 La Semaine du J.T.S. [3/4] (100 min). 5102085 20.30 Téva débat. Magazine. 22.00 Boxe. avec, en soirée : 19.45, 22.45 Click 7. indispensable 21.50 Spin City. 20.55 Jo. 20.15 90 Est. 20.45, 23.45, 0.15, 1.15 ou interdit 20.35 ̈ Tchernobyl, 22.10 Quand on aime la vie, La roue tourne. 23.00 Kick-boxing (90 min). Téléfilm [2/3 et 3/3] No Comment. 21.15 360 Nord. 21.45 aux moins dix ans après : France on va au cinéma ! 22.10 Chronique de Philippe Monnier Eurozoom. 22.15, 23.15 Sport. 0.45 De Jean-Pierre Saire. de 12 ans. Nuages sur l’Europe. Supervision californienne. avec Corinne Touzet Muzzik Visa. 1.45 Art Collection. 21.55 Collection royale. 22.15 T’as pas une idée ? (185 min). 547606820 LCI 6 Public [1/6]. Les collectionneurs. 20.55 Locatelli - Scarlatti - Invité : Marc Lavoine. 21.00 Les Voix adulte Festival Journaux toutes les demi-heures, 22.25 Bord’Africa. Barsanti - Vivaldi. 23.15 Des agents de la montagne. ou interdit 20.30 Les Aventuriers Voyage De Frank Jaen. avec, en soirée : 19.12 et 23.12 Votre 23.20 Les Nouveaux Concert argent. 19.30 et 22.30 Le Grand Jour- aux moins très spéciaux. Concert (35 min). 15198191 du Rio Verde. Au chat et à la souris. 20.30 et 23.30 L’Heure 21.55 Corsica. nal. 19.45 et 0.15 Box Office. 20.15 Explorateurs. Téléfilm de Patrick Jamain enregistré au lac de Melo de 16 ans. Expédition sur un affluent 21.30 Cap’tain Café. de partir. Magazine. Nautisme. 20.42 et 0.43 Emploi. (95 min). 54130545 (55 min). 508043917 de l’Amazonie (55 min). 22.35 The Maniacs. 21.00 Suivez le guide. 20.56 et 23.56 Découvertes. 21.10 22.05 Vidéo crime. 22.50 Tarare. Journal de la semaine. 21.26 et 23.51 Concert enregistré à l’Arthur’s 22.45 Deux jours en France. Club de Genève Téléfilm d’Alastair Reid Opéra d’Antonio Salieri. Auto. 21.38 Ça s’est passé cette 23.00 Blue Ocean. Enregistré au Festival semaine. 21.56 et 0.56 Place au livre. (50 min). 28131085 (55 min). 35808202 de Schwetzingen 22.12 L’Evénement de la semaine. (190 min). 590499608 22.44D’une semaine à l’autre. DIMANCHE 15 JUIN TF 1 France 2 France 3 La Cinquième M6 Canal + Radio 17.00 Disney Parade. 16.50 Le Monde du 15.05 Sports dimanche. 18.25 Va savoir. 18.55 Le Journal du temps. 17.10 Le Saint. ̈ En clair jusqu’à 18.00 France-Culture 18.13 Météo. National Geographic. 16.25 Tiercé ; 16.50 Téléfilm de Marijan Vajda. 17.05 Cascadeurs 18.15 F1 à la Une. En direct Okefenokee, le marais des Cyclisme : Critérium Arte Faux numéros en chute libre. 21.00 Atelier de création du circuit Gilles Villeneuve alligators (60 min). 4700134 du Dauphiné Libéré. (105 min). 9418950 Documentaire radiophonique. De Dieu sait quoi à Dieu sait à Montréal. 17.50 et 4.50 Stade 2. 17.55 Corky, un ado pas 19.00 Cartoon Factory. Dessins animés. 18.55 Los Angeles Heat. Série. (35 min). 743478 qui - Jean-Daniel Pollet. 18.55 Spécial sport. En direct. Invité : Aimé Jacquet. comme les autres. Série. 19.30 Maestro : Les 60 ans de l’Orchestre Vendetta. 18.00 Mon père ce héros a 22.25 Poésie sur parole. Grand Prix du Canada 18.50 Déjà dimanche. 18.45 Y’a pire ailleurs. philharmonique d’Israël. Concert. Ouverture 19.54 Six minutes Film de Gérard Lauzier Roberto Juarroz. de Formule 1. 19.30 Déjà le retour. 18.55 Le 19-20 d’Oberon, de Carl Maria von Weber, dir. Zubin d’information. (1991, 100 min). 132318 22.35 Le Concert. 20.45 Podium F1. Avec Monica Bellucci, de l’information. Mehta. Symphonie no 2 op. 73 en ré majeur, de 20.00 et 4.20Spécial E=M6 ̈ En clair jusqu’à 20.35 Théâtre musical. Les Brahms, dir. Daniel Barenboïm. (60 min). 8370 Réprouvés, par Jean-Yves 20.55 Journal, Images . 20.00 Météo. robotique. [2/2]. 19.40 Flash d’information. Vasseur. Enregistré au Théâtre du sport, Tiercé. 20.00 Journal, Météo. 20.10 La Vipère noire. Série. 20.30 8 1/2 Journal. 20.35 et 1.05 Sport 6. 19.45 Ça cartoon. Graslin, opéra de Nantes, le 23 février. 0.05 Clair de nuit. 1.00 Les Nuits de 21.10 20.50 20.50 20.40 20.45 20.35 France-Culture (rediff.). TOTAL RECALL aa CALENDRIER INSPECTEUR SOIRÉE THÉMATIQUE : LES DOCUMENTS LES CAPRICES France-Musique Film 5 de Paul Verhoeven, a aa avec Arnold Schwarzenegger MEURTRIER DERRICK TINTIN REPORTER DE ZONE INTERDITE D’UN FLEUVE Film de Pat O’Connor, avec Kevin Le visage derrière la vitre. Magazine présenté Film de Bernard Giraudeau, avec 20.05 Voix souvenirs. (1990, 120 min). 1714221 Proposée par Pierre Sterckx et Benoît Peeters. René Verdière, ténor. Kline (1988, 110 min). 743554 La clé. par Patrick de Carolis. Bernard Giraudeau Une histoire très complexe, très Série, avec Horst Tappert Après Cintegabelle, centre du monde politique Des amours de fans (1996, 110 min). 420370 21.00 Table d’écoute. Onze femmes ont été tuées à pour un soir, c’est au tour de Moulinsart d’assurer angoissante, une mise en scène (130 min). 54086757 (130 min). 290486 La fascination de l’Afrique, la 22.30 Transversales. New York. Le maire fait appel à son rôle de capitale du monde de de visionnaire qui un flic marginal rayé des cadres 23.00 Dimanche soir. Echantillon d’anonymes découverte d’un autre monde. 1.00 Les Nuits de France-Musique. impressionne. la BD avec cette soirée consacrée à Tintin. pour des motifs obscurs. Une Invitée : Nicole Notat. adorateurs d’idoles trop souvent 22.25 Flash d’information. 23.10 Ciné dimanche. comédie noire. 23.45 Journal, Météo. 20.45 L’Affaire Tournesol. préfabriquées. Radio-Classique Film d’animation de Ray Goossens (1964, 60 min). 8568931 20.00 Soirée lyrique. La Fiancée vendue, 23.20 22.40 0.05 21.45 Le Phénomène Tintin. 22.55 22.30 de Smetana, par les Chœurs Documentaire (30 min). 679115 et l’Orchestre du Théâtre LA FEMME FLIC a COBAYES HUMAINS CAS 22.15 Moulinsart-Hollywood : CULTURE PUB L’EQUIPE national de Prague, Quand Tintin fait son cinéma... dir. Chalabala, Tikalova Film 4 d’Yves Boisset, avec Documentaire de Roland Allard et aa Magazine présenté (Marenka), Zidek (Jenik), DE CONSCIENCE Documentaire (55 min). 8876134 par Christian Blachas et DU DIMANCHE Kovar (Vasek), Haken (Kezal). Miou-Miou (1979, 105 min). 6182844 Claire Ernzen (55 min). 3894757 Film de Richard Brooks, Magazine présenté l’équipe de Culture pub. Déceptions et épreuves d’une Portrait de cinq personnes qui avec Cary Grant 23.10 Le "Petit Vingtième" : par Thierry Gilardi. 22.15 L’opéra tchèque. Œuvres de Le marketing gay jeune femme inspecteur de ont choisi de devenir des (1950, N., v.o., 95 min). 2160448 Le siècle de Tintin. (100 min). 2550414 Dvorák, Fibich et Janacek. 0.00 Les (30 min). 2367028 Nuits de Radio-Classique. police qui enquête de trop près cobayes pour des motivations Documentaire (55 min). 4093931 En vacances dans un pays 23.25 Plaisir partagé. 0.10 Golf. sur une affaire de mœurs. Pour différentes. 0.05 Monsieur Hergé. e d’Amérique latine, un 6 US Open (4 journée). démontrer la corruption des Documentaire de Benoît Peeters Téléfilm 23.35 Journal, chirurgien américain est mis de Lean Storm, 1.40 Des nouvelles notables et les désagréments de dans l’obligation d’opérer le et Pierre Sterckx (50 min). 4988239 a Bourse, Météo. avec Pascale Nielsen du Bon Dieu la « justice de classe », Boisset 23.50 Musiques au cœur. dictateur atteint d’une tumeur 0.55 Le Secret de la ligne claire. Film de D. Le Pêcheur Documentaire de Pierre Sterckx et Michel Jakar (100 min). 6576115 ne fait pas dans la nuance. Quoi de neuf cet été ? au cerveau. Son épouse est prise (1996, 99 min). 2647852 en otage par des (20 min). 1588887 1.15 Best of 100 % nouveautés(rediff.). 1.05 et 2.30, 3.10, 3.50 (75 min). 2687776 2.15 Fan de. Best of.Magazine (re- révolutionnaires qui veulent que 1.15 Métropolis (rediff., 60 min). 1324210 TF 1 nuit. 1.10 Urti. Documentaire. Taq pas la diff.). 2.40 Turbo.Magazine. 3.10 porte. 2.05 Savoir plus santé. (rediff.). le dictateur meure. 2.15 L’Histoire vue à travers la peinture. Faites comme chez vous.Magazine 1.20 Musique en France. Concert. Bar- 1.40 Musique graffiti. Magazine. De- 3.05 (rediff.). 3.50 Documentaire de Rainer Hagen. (rediff.). 3.50 Spécial E=M6 robo- tok - Brahms. 2.45 Cas de divorce. Sé- Polémiques. Urti. nyce Graves, soprano, avec l’Or- Documentaire. L’art dans les capi- tique. Magazine. [1/2] Les coulisses de rie. 3.20 et 4.05, 5.15 Histoires na- chestre de Rio dans "La Favorite" de [1/3] Des Turcs, de la peste et de la vie tales : Budapest la jeune. 4.25 la coupe. 4.20 Spécial E=M6 robo- turelles. Documentaire. 4.55 Musique. Chip et Gaetano Donizetti et "Iris, hymne au La pierre philosophale monastique (rediff., 45 min). 4761719 tique. Magazine. [2/2] Les phases fi- Concert (20 min). Charly. Soleil" de Pietro Mascagni (20 min). (25 min). nales. 4.45 Fréquenstar.Magazine (45 min). TV 5 Paris Première Ciné Cinémas Canal Jimmy Eurosport Chaînes Les films sur les chaînes 20.00 Polémique. Magazine. 20.35 Stars en stock. 20.30 Loulou Graffiti 20.00 Seinfeld. 12.15 et 14.45 Motocyclisme. La chemise bouffante (v.o.). 21.00 Temps présent. Magazine. Gina Lollobrigida. Film de Christian Lejalé En direct. d’information européennes (1991, 90 min). 5407641 La deuxième Euro Open (3e manche) : 22.00 Journal (France 2). 21.00 La Famille aa 20.25 Dream On. Film d’Ettore Scola aa plus grande histoire jamais 125 cc et 250 cc, à Braga CNN RTL 9 22.35 Clair de femme a 22.00 Soleil vert (1986, v.o., 125 min). Film de Richard Fleischer contée (v.o.). (45 min). 8703318 Information en continu, avec, en 20.30 Stock Car City. Film de Randall Kleiser (1984, Film soirée : 20.00 World Report. 22.30 105 min). Comédie dramatique. de Constantin Costa-Gavras 37704573 (1973, v.o., 95 min). 5188405 21.25 Le Meilleur du pire. 13.00 et 15.15 Automobilisme. 23.05 Eco, Ecu et quoi ? Magazine. En direct. Les 24 heures Best of Insight. 23.00 Early Prime. 22.15 Waxwork. Film d’Anthony Hickox (1988, N., (1979, 105 min). 22284885 23.35 Medicine Man du Mans. 23.30 World Sport. 0.00 World View. 100 min). Horreur. Magazine. Film de John McTiernan 21.55 La Semaine sur Jimmy. 0.20 La Méprise. Tournoi messieurs 0.30 Style With Elsa Klench. 1.00 23.55 Goupi-Mains-Rouges. Film de Jacques Becker (1942, (1991, v.o., 110 min). Court métrage 23.40 John Coltrane. 22.00 Absolutely Fabulous. du Queen’s. Finale Diplomatic Licence. 1.30 Earth Mat- N., 100 min). Drame. de Philippe Elhem. De Robert Palmer et Toby 94140775 Leur dernier délire (v.o.). ters. 2.00 Prime News. 2.30 Global 1.35 Boniface somnambule. Film de Maurice Labro (1950, Byron (50 min). 17.30 Tennis. En différé. 0.30 Soir 3 (France 3). 22.55 Portrait. Magazine. Tournoi messieurs de Halle. View. 3.00 IMPACT. N., 90 min). Comédie. 1.00 Journal (TSR, 30 min). Festival 23.00 New York Police Blues. Finale. Euronews TMC France La maladresse (v.o.). 19.00 Stock cars. En direct. 19.40 Hôtel de police. Les Miller 400 à Brooklyn Journaux toutes les demi-heures, 20.35 La Pie voleuse. Film de Hugh Wilson (1987, Planète Supervision Téléfilm de Marion Sarraut, (180 min). 75932115 avec, en soirée : 19.45 Hi Tech. 20.15 105 min). Comédie policière. avec Maria Blanco Disney Channel Euro 7. 20.45 23.45, 0.15, 1.15 No 22.00 Voitures de tourisme. En 19.40 Quéléa à bec rouge 20.30 Le Turc en Italie. [3/8] (50 min). 36377912 Comment. 21.15 Art Collection. 21.45 20.35 Richard Diamond. différé. Super Tourisme. et autres tisserins Opéra en deux actes 20.30 Euro Forum. 22.15 Eurozoom. 22.45 de Gioacchino Rossini. Guerre et paix. 21.05 Les Monstres. (30 min). Media. 23.15 0.45, 1.45 Sport. Téléfilm de John Davies, 0.00 Automobilisme d’Afrique. Enregistré à la Scala Avec Anthony Hopkins 21.35 Honey West. 20.35 Les Dragons du crime. de Milan en mars 1997. LCI Solistes : Michèle Pertussi, [2/5] (175 min). 31175641 22.05 Un vrai petit génie. 21.20 Flirt avec l’extrême. Muzzik Journaux toutes les demi-heures, Mariella Devia 23.25 Les Secrets 23.00 Sport Académie. 21.45 Au bord de la mort. [1/4]. avec, en soirée : 19.15 et 19.45, 0.15 (180 min). 69052738 23.35 Art Attack. 20.35 Stabat Mater, 23.35 Everest : Le Pèlerinage de la Mer Rouge. La Vie des idées. 19.30 et 22.30 Le 23.30 Europa Jazz Festival. Feuilleton Magazine (15 min). de Vivaldi. Grand Journal. 20.12 L’Hebdo du des vainqueurs. Concert enregistré au Mans [3/13] (35 min). 63929405 Concert. Par l’Orchestre monde. 21.11 En l’an 2000. 21.39 Box et la chorale Paul Kuentz (60 min). 29043028 Office. 21.56 et 0.56 Mode. 22.12 et Les programmes complets de radio, Téva (25 min). 500772775 22.48 Photo hebdo. 22.45 Multimé- Animaux Série Club 21.00 Flamenco à Montreux. dia. 22.53 Auto. 22.56 Découvertes. de télévision et une sélection 20.55 Ma Pavlova. 23.12 Police Justice. 23.45 Décideurs. 20.00 Regards sur la nature. Ciné Cinéfil Ballet de Roland Petit Concert enregistré du câble et du sont publiés 19.55 Highlander. au Festival de jazz 1.15 Fin des programmes. La magie de la nature, aaa Pour l’amour de Kali. (70 min). 509171689 chaque semaine dans notre supplément la créativité de Dan Gibson. 20.30 Laura de Montreux, en 1991 Film d’Otto Preminger 20.45 La Famille Addams. 22.05 Au fil de la vie aa daté dimanche-lundi. 21.00 Le Monde sauvage. (65 min). 502192467 (1944, N., 85 min). 75366405 Halloween. Film de Gary Marshall 22.05 Solo Tango. Signification des symboles : L’homme et les animaux. a (1988, 120 min). 501503660 21.55 Les Conspiratrices 21.15 Zéro un Londres. 22.35 Le Journal de Muzzik. 21.30 Le Magazine Film de Ralph Thomas Le bon vieux temps. ̈ Signalé dans « Le Monde de Jack Hannah. (1960, N., 110 min). 71007573 21.40 Sherlock Holmes. Voyage 23.05 Zarzuela : La Verbena Télévision-Radio-Multimédia ». 22.00 Les Animaux 23.45 Le Massacre Incendie à Londres. de la Paloma. a On peut voir. 22.05 Chasse au crime. 20.30 et 23.30 L’Heure Opérette de Ricardo d’Australie. de Fort Apache aa de la Vega. Enregistré au aa Ne pas manquer. L’impact humain. Film de John Ford La malle sanglante. de partir. Magazine. Teatro Calderon de Madrid aaa Chef-d’œuvre ou classique. 23.00 Wildlife International. (1948, N., v.o., 125 min). 22.20 Code Quantum. 21.00 Suivez le guide. (75 min). 506060806 Créatures d’hiver. 65309486 Un mari pour deux. 22.55 Chronique Polac. d Sous-titrage spécial pour les sourds 23.30 Faune ibérique. 23.10 Mission impossible. et les malentendants. La vautour noir. Butterfly. 23.00 Blue Ocean. Christmas, Norfolk et Bass. LeMonde Job: WMQ1506--0028-0 WAS LMQ1506-28 Op.: XX Rev.: 14-06-97 T.: 10:22 S.: 111,06-Cmp.:14,11, Base : LMQPAG 32Fap:99 No:0309 Lcp: 196 CMYK

28

DIMANCHE 15 - LUNDI 16 JUIN 1997 Les taupes vertes La justice belge lève le mandat d’arrêt par Pierre Georges international contre Serge Dassault IL FAUT BIEN, dans ce monde de Manchester. Les policiers espé- raide et drôle comme un essorage raient en finir avec le dernier des de personnel Electrolux, que les deux cents « éco-guerriers », un L’industriel est toujours suspecté d’avoir financé illégalement les socialistes francophones et flamands doux dingues s’expriment et brave à trois plumes, encore en- égaient le paysage et la galerie. foui dans son tunnel. BRUXELLES çais avec la justice belge développements : un ancien res- de la mauvaise volonté de la Par exemple, les « éco-guer- Mais la bataille, rapporte de notre correspondant remontent au début de 1996, ponsable du PS, Merry Hermanus, France à prêter assistance à la jus- riers » anglais. Bien allumés, l’Agence, fut cette fois-ci absolu- Serge Dassault, le PDG de Das- lorsque le parquet de Liège, avouait avoir déposé, sur un tice d’un pays ami, et le premier ceux-là ! Ils portent beau, dans ment magnifique. Les forces de la sault-Aviation, ne risque plus enquêtant sur l’assassinat, en 1991, compte personnel à Luxembourg, ministre, Jean-Luc Dehaene, en a leur uniforme militaro-rasta, le « coalition contre la piste numé- d’être amené manu militari en Bel- de l’ancien ministre socialiste des sommes qui lui avaient été parlé lors de son entretien, le chef en crête d’Iroquois. Ils sont ro 2 » avaient bien préparé leur gique s’il quitte le territoire fran- André Cools, tente d’établir le lien remises par un émissaire de 7 juin, à Paris, avec Lionel Jospin. végétaliens et tiennent en pure affaire. Avant que la justice ne çais. On a appris, en effet, vendredi entre ce meurtre et le financement l’entreprise Dassault. Ces révéla- La décision du parquet de Liège horreur « les boîtes à choses donne l’ordre d’expulsion à la mi- 13 juin, que le parquet de Liège illégal des partis politiques. Des tions allaient aboutir à l’inculpa- est, en tout cas, de nature à mortes ». Autrement dit, le thon à mai, les soldats de la révolution avait levé le mandat d’arrêt inter- comptes luxembourgeois sont tion de Guy Spitaels, président du détendre les rapports entre la l’huile, le jambon sous cellophane végétalienne, troupe mâle encore national lancé en mai 1996 contre découverts, révélant des verse- PS à l’époque des faits, qui dut France et la Belgique, à quelques ou le pâté de foie. Ils sont têtus, que mixte, avaient construit, dès M. Dassault, qui refusait de ments occultes effectués en 1989 démissionner de la présidence du semaines d’une visite officielle de obstinés, résistants. Ils ont de février, plusieurs maisons dans les répondre aux convocations de la par le constructeur italien d’héli- Parlement wallon. Jacques Chirac, prévue pour les 16 curieuses manies. Dès qu’ils arbres. Notamment une fameuse, justice belge dans l’affaire de pots- coptères Agusta, et par le groupe et 17 juillet. voient un grand chantier, une au- la Battle Star Galactica, quatre de-vin versés par son entreprise en Dassault. Ces versements, s’éle- MAUVAISE VOLONTÉ M. Dassault est le second grand toroute en construction, un aéro- étages, des meurtrières pour lan- 1989 aux socialistes flamands et vant à plusieurs millions de francs, La levée du mandat d’arrêt, qui patron français placé dans le colli- port en expansion, une forêt me- cer des sacs d’excréments et francophones. correspondaient à l’obtention par permet désormais à M. Dassault mateur de la justice belge, après le nacée, ils déterrent la hache de autres délicatesses sur les assail- Cette information, transmise à ces firmes d’importants contrats de pouvoir franchir les frontières, PDG du groupe Schneider, Didier guerre. lants. Et ils avaient creusé des l’AFP de Bruxelles par des sources de modernisation de la force s’explique, selon des interpréta- Pineau-Valencienne. Ce dernier fut C’est-à-dire qu’ils grimpent aux trous partout. Des tunnels jusqu’à françaises non identifiées, a été aérienne belge, un secteur dont tions dans les milieux judiciaires brièvement incarcéré, en mai 1994, arbres ou s’enterrent, eux. Les 15 mètres de profondeur, avec confirmée par le juge d’instruction des dirigeants du SP flamand et du bruxellois, par le fait que son avo- à Bruxelles, lors d’une enquête sur « éco-guerriers », pacifistes et ré- portes blindées, trappes, poches chargé de l’enquête, Jean-Louis PS francophone avaient alors la cat belge, le bâtonnier Matray, la gestion de Cofimines et Cofibel, sistants alternatifs, se re- d’eau, chambres... Prignon. Elle a été connue à la responsabilité au gouvernement. aurait spontanément remis au juge deux filiales belges de Schneider. connaissent à cela : leur volonté Il aura fallu un mois aux forces veille de l’ouverture du Salon du Les développements de l’enquête Prignon des documents, saisis au Sous le coup d’un mandat d’arrêt de saper l’ennemi à la base et sur de l’ordre pour extirper de terre, Bourget, alors que le chef de l’Etat aboutiront notamment à la démis- siège de la société Dassault, que le international, entre septembre ses bases. D’où leur méthode de un à un, les éco-sapeurs. A français et le ministre de la défense sion, en janvier 1996, du secrétaire précédent ministre de la justice, 1994 et juin 1995, M. Pineau-Valen- guérilla, aérienne ou souterraine. l’image de cette jeune femme ins- sont reçus, samedi 14 juin, par général de l’OTAN, l’ancien Jacques Toubon, se refusait cienne avait vu cette procédure Ils construisent des maisons dans tallée dans son trou sous une M. Dassault, président du Groupe- ministre de la défense Willy Claes. jusque-là de transmettre à levée après qu’il eut promis de les arbres et en interdisent l’accès trappe, un nœud coulant autour ment des industries aéronautiques L’enquête sur ces commissions Bruxelles en arguant des intérêts répondre aux interrogations de la par des barbelés. Mais, surtout, ils du cou interdisant l’ouverture de et spatiales françaises (Gifas), occultes versées par Dassault au vitaux de la défense française. justice belge. creusent, creusent encore, la trappe. Ou de cette autre, en- organisateur de l’exposition. PS francophone allait connaître, Le ministre de la justice Stefaan creusent sans fin. Des galeries. ceinte, et qui ne se rendit qu’après Les ennuis de l’industriel fran- au début de 1997, de nouveaux De Clerck s’était plaint amèrement Luc Rosenzweig Des tunnels. Des dédales inextri- dix jours, par peur de la déshydra- cables, boueux et ténébreux. Ils tation. creusent, et, quand ils ont fini, ils Ensuite, s’il fallut tout ce temps, s’installent comme taupes vertes. c’est parce que la lutte en sous-sol Attendant l’adversité et tentant obéit à de strictes règles de che- de la ruiner par la même occa- valerie insulaire : la guerre, soit ! sion. Mais sans violence ni brutalité. On pourrait tenir cette stratégie Une guerre d’usure, sans moyens pour farfelue, inefficace ou folklo- déloyaux ni méthodes coercitives, rique. Sauf que la méthode a fait la police poussant même l’obli- ses preuves depuis 1992. Et conti- geance jusqu’à ravitailler en repas nue à les faire. Dans une déli- « sans boîtes à choses mortes » les cieuse dépêche, vendredi, assiégés. Une jolie guerre verte l’Agence France-Presse donnait entre gens civilisés. Elle pourrait pour imminente la chute du camp même, et ce n’est pas une blague, Sir-Cliff-Richard, fortin sur le reprendre prochainement en fo- chantier d’extension de l’aéroport rêt de Sherwood.

Les pêcheurs de Lorient refusent de travailler « à l’espagnole » RENNES qu’en France, les secrets du savoir- de notre correspondante régionale faire professionnel restent pro- Commencée à la mi-mai, la priété du capitaine du navire. grève des pêcheurs de l’entreprise Nommée médiateur, Martine Ray- Jégo-Quéré à Lorient (Morbihan) mond-Gouilloud, professeur de n’en finit pas. Cet armement, le droit maritime, a proposé de faire plus important de Lorient, a été travailler des experts pour combler repris en 1994 par le leader mon- ce vide juridique. dial, le groupe espagnol Pesca- A Lorient, la crainte est de voir nova. Jeudi 12 juin, les salariés les Espagnols se passer un jour des estimaient avoir fait reculer marins français spécialisés dans la l’entreprise, mais le lendemain, pêche par grande profondeur, l’assemblée générale décidait la explique en substance Jean-Marc poursuite de la grève, réclamant Barrey, secrétaire national de une augmentation des salaires. l’Union maritime CFDT. Selon lui, Jégo-Quéré garde donc à quai « depuis trois ans, Pescanova ses huit grands chalutiers, qui s’applique à vider Jégo-Quéré de sa débarquent 9 500 tonnes de pois- substance ». son par an. Si bien que la criée de Le conflit a aussitôt attiré Lorient est réduite en ce moment à l’attention du nouveau ministre de importer du poisson par camions. l’agriculture et de la pêche, le Initialement, les 120 marins pro- Finistérien Louis Le Pensec. Mardi testaient contre des diminutions 10 juin, il recevait les pêcheurs. Il de postes à bord, la suppression de vient de demander à Christian la « godaille » – la traditionnelle Brossier, ancien directeur des part de pêche fraîche distribuée à pêches maritimes, d’évaluer chacun gratuitement –, et les l’application du protocole passé conditions de paiement du chô- avec Pescanova. Outre des prêts mage partiel dû aux intempéries. bonifiés, le groupe a bénéficié de Le licenciement d’un capitaine, plusieurs dizaines de millions de sanctionné pour avoir refusé de francs de subventions de l’Etat et livrer ses plans et zones de capture de l’Union Européenne. à l’actionnaire espagnol, a déclen- ché ce mouvement. L’usage veut Martine Valo Deux lignes de tramway à Lyon en 2000 LE SYNDICAT DES TRANSPORTS en commun de l’agglomération lyonnaise (Sytral) a adopté, vendredi 13 juin, un plan de déplace- ments urbains qui prévoit principalement la construction de deux lignes de tramway. La technologie du fer a été préférée à du matériel sur pneus afin de pouvoir établir des connexions avec le réseau SNCF. Au départ de la gare de Perrache, ces deux lignes, dont l’ouverture est annoncée pour 2000, irrigueront la rive gauche du Rhône : l’une en di- rection du site universitaire de Villeurbanne, l’autre vers le campus de Bron. Fortement endetté en raison des investissements imposés par le métro, le Sytral a choisi un mode de transport moins onéreux : 100 millions de francs le kilomètre. – (corresp. rég.) a BASKET-BALL : l’équipe des Chicago Bulls a remporté, vendredi 13 juin, le championnat professionnel américain de la National Basket Association (NBA) en battant Utah Jazz (90-86) dans le sixième match d’une finale disputée au meilleur de sept rencontres. C’est le cin- quième titre que l’équipe de Michael Jordan remporte en sept ans.

Tirage du Monde daté samedi 14 juin 1997 : 500 585 exemplaires 1 3