MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DE FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

POTENTIALITES ECOTOURISTIQUES DES QUATRE COMMUNES RURALES : - OUEST, ANKILIABO, ET

MEMOIRE DE MAITRISE

Présenté par : RATOKINIAINA Paulin Eliace

Sous la direction de : Monsieur REJELA Michel Norbert Maître de Conférences à l’Université de Toliara 15 Octobre 2011 Année Universitaire : 2010 / 2011

DEDICACE :

Nous dédions ce fruit de travail à : Notre mère feue ANJOMARY Pauline, Et ma fille RAHARINIAINA Hortencia Benedict.

• REMERCIEMENTS

Si cet ouvrage a pu voir le jour, nous ne pouvons pas prétendre l'avoir achevé tout seul sans la contribution de plusieurs personnes : les enquêtés, les amis et les professeurs. C'est pourquoi, nous sommes reconnaissants à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin au présent mémoire : nous remercions donc tous nos collègues, nos parents et nos professeurs qui n'ont cessé de nous suggérer, encourager et diriger pour la réalisation et l’achèvement de cet ouvrage. Tout d’abord, nos louanges vont au Dieu puissant qui nous a donné bonne une santé mais aussi une force nous permettant de poursuivre nos études supérieures.

Nous sommes également reconnaissants à tous les membres du jury respectifs de ce présent mémoire, de l’avoir accepté pour être soutenu publiquement.

• Particulièrement à Monsieur MANJAKAHERY Barthelemy, Professeur à l’Université de Toliara au Département de l’Histoire, malgré ses multiples tâches d’avoir concédé à présider la soutenance de ce mémoire. • Madame RAVAOARLINE Lucie, Enseignant-Chercheur, enseignant le module « Ecotourisme » en troisième année au Département de Géographie de l’Université de Toliara, pour avoir été l'initiatrice de cette étude, et aussi pour la confiance et la sollicitude qu’elle a sans cesse manifestée à notre égard. • Notre encadreur pédagogique, Monsieur REJELA Michel Norbert, Maître de Conférences à l’Université de Toliara qui n’a pas ménagé ses conseils aux fins d’amélioration de la qualité de ce travail de recherches académiques. Ses encouragements et ses critiques bienveillantes nous ont été précieux tout au long de ce travail. Il a veillé scrupuleusement à l’avancement de nos travaux. Il nous a encouragé à aller de l’avant.

• Monsieur JAOVOLA Tombo, Enseignant-Chercheur au Département de Géographie de l’Université de Toliara, spécialiste en Environnement ;

Ensuite nos sincères remerciements s'adressent à : • Tous les enseignants des départements de Géographie et d'Histoire de l'université de Tuléar. Ils n'ont pas ménagé leurs efforts et ont fait preuve de bonne volonté et de compétence durant notre cursus universitaire. Nous adressons plus particulièrement notre reconnaissance à :

• Monsieur MARIKANDIA Louis Mansaré, Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines et Sociales de l'Université de Tuléar. 1

• Tous les enseignants des départements de Géographie et d'Histoire de l'université de Tuléar. Ils n'ont pas ménagé leurs efforts et ont fait preuve de bonne volonté et de compétence pour nous mener jusqu'à cette étape. - Nos remerciements vont également à :

- Madame FIDA Cyrille Norohanitra, Directeur Régional du tourisme et de l’artisanat à Tuléar.

- Monsieur HAJANIAINA Verner, Socio-organisateur WWF Ala Maiky à Itampolo qui nous a toujours accompagnés lors des descentes sur terrain. Il a sacrifié son temps pour nous aider et nous conseiller en vue de l'amélioration de ce travail ; - Messieurs et Mesdames les responsables du District d’Ampanihy-Ouest et ceux des quatre communes étudiées (Ampanihy-Ouest, Ankiliabo, Itampolo, Androka) ; - Messieurs les Notables, autorités locales, habitants des villages pour l’accueil chaleureux qu’ils nous ont réservé.

Nos vifs remerciements vont également à l’endroit de :

- Mes Oncles Dr HOTAHIENE Raphael et Mr HOTAHIENE Raphael qui m’ont toujours soutenu moralement, affectivement et financièrement ; - Tous les membres de notre famille qui n’ont pas cessé de nous soutenir moralement, - Tous les collègues qui nous ont épaulés à résoudre de nombreux problèmes tout au long de ce travail.

De tout cœur, merci. Que Dieu vous bénisse.

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AVANT- PROPOS

Cette recherche essaie de faire l’analyse de la situation socioculturelle, économique et environnementale dans les quatre communes rurales du district d’Ampanihy-Ouest : la commune rurale d’Ampanihy-Ouest, Ankiliabo, Itampolo et Androka. Ceci a été fait dans le cadre de la mise en relief des richesses en matière touristique, écotouristique, la promotion de la gestion durable et la valorisation d’une zone RAMSAR. Tsimanampesotse a été classé en « Aire Protégée exceptionnelle de » depuis le 27 Février 1927 à cause de son caractère unique justifié par la présence du « lac perdu » dans une zone presque désertique, le baobab Reakaly d’Ankiliabo (spécimen unique au monde), la commune d’Ampanihy-Ouest, capitale du groupe ethnique mahafale et le Tapis Mohair malgache, les belles plages littorales mahafale ainsi que les formations forestières xérophytiques typiques du Sud-Ouest et du Sud/Sud-Ouest malgache (Ala Maiky ou Dry forest). . Les zones étudiées sont des zones qui renferment des ressources naturelles parfois mal gérées. Ce mode de gestion et d’exploitation de la biodiversité est une préoccupation sérieuse pour la régularité des fonctionnements des écosystèmes. D’où, la nécessité d’une stratégie pour leur utilisation rationnelle et durable. La valorisation de ces ressources par la maîtrise des formes d’exploitation qui pourraient les compromettre est l’un des procédés essentiels dans leur conservation. Dans cette optique, nous avons essayé de véhiculer notre perception dans la valorisation des produits écotouristiques de la zone d’étude et de la zone de Tsimanampesotse. Ceux-ci ont été établis dans le but de maintenir la viabilité de l’entreprise écotouristique dans la partie Sud-Ouest et le Sud Sud-Ouest de Madagascar. Celle-ci présente une certaine faiblesse du point de vue économique.

L’écotourisme est certainement un moyen favorable d’apporter des retombées économiques pour l’amélioration des conditions de vie sur le plan social et économique des communautés paysannes. En effet, le contrôle et le maintien à court et à long termes des spécificités de cette zone d’étude seraient des contraintes majeures dans cette valorisation à l’instar du mauvais état des infrastructures routières, de l’insuffisance des infrastructures d’accueil, de l’insécurité, de la déficience en réseau téléphonique, de l’insuffisance de l’implication des acteurs locaux et de la population.

La plupart des habitants semblent ignorer la richesse de la biodiversité. Ils n’accordent donc aucune importance à cette biodiversité qui, pourtant, est convoitée par les touristes de tous bords, surtout ceux venant de l’Extérieur.

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Bref, l’étude des quatre communes nous a permis d’exprimer notre part de contribution dans la conservation et la gestion durable de cette zone sensible à travers les perspectives de développement qui devront améliorer l’économie touristique locale, régionale, voire nationale.

Cette contribution a été calquée dans les propositions d’alternatives réalisables pour la prévision ou la compensation d’éventuels impacts négatifs, notamment au niveau des communautés humaines aux environs des sites ainsi que sur l’environnement physique. Enfin, cette démarche n’est qu’une ébauche de réalisation des études de faisabilité de l’aménagement écotouristique ainsi que de ses impacts économiques locaux. La réalisation de cette promotion de l’écotourisme dans la région pourrait donc rendre la juste valeur des produits écotouristiques de ces quatre communes étudiées pour aboutir à un éventuel développement durable.

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ACRONYMES

ACORDS : Appui aux Communes et Organisations Rurales pour le Développement du Sud,

ACU : Aumônerie Catholique Universitaire,

AGERAS : Appui à la Gestion Régionalisée de l’environnement et Approche Spatiale

AICPM: Association Inter communale du Plateau Mahafaly

AMP : Aires Marines Protégées

ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées

AP : Aire Protégée

CEDRATOM : Centre de Documentation et de Recherche sur l’Art et les Tradition orales à

Madagascar

CNUCED: Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

COBA: Comité locale de Base.

COPEFRITO : Compagnie de Pèche Frigorifique de Toliara

DEA : Diplôme d’Etudes Approfondies

DRDR : Direction Régionale pour le Développent Rural

FED : Fonds Européen de Développement.

FIMIMANO: Fikambanana Miaro sy Mampandroso an’i Nosy Ve.

GELOSE : Gestion Locale Sécurisée

IUCN: International Union for Conservation of Nature and Natural Resource

LIHEMIHA: Litoraly Henane Mitambatse Handroso

M.E.C.I.E : Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement.

MNP: Madagascar National Parks .

ONE : Office National pour l’Environnement

ORTU : Office Régional du Tourisme de Tuléar

OPCI : Organisme Public de Coopération Intercommunale

ORSTOM: Office de la Recherche Scientifique et Technique d’Outre-Mer.

PAE : Plan National d’Action Environnementale

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PCD : Plan Communal de Développement.

PGC : Plan de Gestion et de la Conservation

PN : Parc National

PNAE : Plan National pour l’Action Environnementale

PPN : Produits de Première Nécessité

PRD : Plan Régional de Développement

PSDR : Programme de Soutien pour le Développement Rural

RAMSAR : Zone où une partie humide en permanence a des valeurs environnementales

SAGE : Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement

SIRSA : Service interrégional pour la sécurité alimentaire

SNHU : Société Nationale des Huileries de Toliara

TAPMAD: Tapis de Madagascar

UAMA: Union des Artisans Mohair d’Ampanihy

UNEP: United Nation Environment Program

USA: United State for America

VOI: Vondron’Olona Ifotony ou COBA

WCS: World Conservation Society

WWF: World Wild Fund for Nature

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GLOSSAIRE

Fatrambey Appellation locale de la pédiplaine chez le Mahafaly

C’est la zone de transhumance pour les éleveurs du littoral grâce à sa

situation géophysique

Mahafaly L’un des dix-huit groupes ethniques malgaches se trouvant dans la partie

Sud-Ouest et Sud/Sud-Ouest de Madagascar

Mahafale Adjectif dérivé du nom Mahafaly

Tanalana Sous-groupe mahafale vivant le littoral de l’extrême Sud-Ouest de Madagascar

Hazomanga Le Hazomanga est le poteau cérémonial d’un clan. Il désigne à la fois, le poteau sacré devant lequel le détenteur de Hazomanga effectue plusieurs et différents sacrifices et aussi le lieu où

il est implanté ainsi que l’anjomba.

Engalolo C’est un rite mahafale qui le distingue des autres groupes ethniques. On pratique ce rite en cas de défunt.

Aloalo L’aloalo est une sculpture funéraire chez le Mahafale, faite dans un rondin de bois dur

sur toute sa longueur sont sculptées des figurines géométriques représentatives des événements marquant la vie du défunt : zébus, avion, personnage en tenue spéciale,

case d’habitation, etc. Les figurines terminales peuvent être plus simples tant elles

sont des bicornes. C’est un art le plus prestigieux de l’Art Malgache et emblématique

de la région Sud-Ouest de Madagascar.

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INTRODUCTION

Pour commencer, nous allons brosser une brève historique de l’écotourisme mondial. L’écotourisme s’est développé dans la foulée de la protection environnementale qui a pris forme au début des années 70, c’est-à-dire après l’ère du tourisme de masse qui est née après la grande crise de 1929 ou à la veille de la Deuxième Guerre Mondiale.

Le terme « écotourisme » serait apparu, pour la première fois, en 1980. Pourtant, selon certains auteurs, le terme « écotourisme » serait apparu, pour la première fois, dans la littérature anglaise à travers un article de ROMERIL (1985). Cependant, l’écologiste mexicain CEBALLOS-LASCURAIN a utilisé le mot espagnol « ecoturismo » encore trop tôt, alors que le Service National des Forêts du Canada faisait, dès 1973, la promotion d’écotour le long de la Transcanadienne (FENNELL , 1999) . Récemment, HERTZER (1965) l’utilisait dans un article pour expliquer les relations complexes entre les touristes et l’environnement et les cultures avec lesquelles ils interagissent ( FENNELL , 1999).

Cependant, BUDOWSKI (1976) est souvent cité comme le pionnier du concept même de l’écotourisme ( HONEY , 1999 ; BLAMEY , 2001 ; ORAMS , 2001 ). Dans son article « Tourism and environmental conservation : conflicts, coexistence or symbiosis », BUDOWSKI reconnaît que la relation entre le tourisme et l’environnement naturel tend à être conflictuelle mais un potentiel existe pour une relation basée sur les bénéfices mutuels. Sa description de l’osmose entre les deux protagonistes ressemble à l’idée contemporaine qu’on se fait de l’écotourisme, sans toutefois utiliser le terme (BLAMEY, 2001). Ainsi sont apparues plusieurs définitions de l’écotourisme. A la veille de l’année internationale de l’écotourisme en 2002 (AIE, 2002 au Québec), l’Union Mondiale pour la Conservation de la Nature (UICN) avec ses partenaires engagés dans le développement de l’écotourisme définit le terme comme suit :

Cette modalité touristique responsable face à l’environnement et qui consiste à voyager dans des aires naturelles dans le but d’apprécier et profiter de la nature (comme toute autre manifestation culturelle du présent ou du passé), tout en promouvant la préservation ayant un impact de visite minimal et en privilégiant une intégration active qui apporte des bénéfices socioéconomiques aux populations locales. Toutefois, sa première définition fut donnée en 1990 par la Société Internationale d’Ecotourisme : « Il s’agit de voyage responsable dans des aires naturelles qui préserve l’environnement et augmente le bien-être des populations locales ».

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Tableau 01 : - Aperçu des définitions les plus usitées de l’écotourisme

AUTEURS DEFINITIONS

Forme de tourisme qui consiste à visiter des zones naturelles

CEBALLOS-LASCURAIN, relativement intactes ou peu perturbées dans le but d’étudier et 1987 cité dans BOO, 1990 d’admirer le paysage et les plantes et animaux sauvages qu’il abrite, de même que toute manifestation culturelle (passée et

présente) observable dans ces zones.

Forme de tourisme qui s’inspire avant tout de l’histoire naturelle d’une région, notamment de ses cultures autochtones, qui nécessite aussi une gestion active de la part du pays ou de la

région d’accueil, qui prend l’engagement d’établir et de maintenir ZIFFER (1989) les sites de concert avec les résidents, d’assurer une commercialisation appropriée, d’assurer l’application de la réglementation et d’affecter les recettes de l’entreprise au financement de la gestion des terres et au développement

communautaire.

The International Ecotourism Forme de voyage responsable, dans les espaces naturels, qui Society –TIES / Société contribue à la protection de l’environnement et au bien-être Internationale d’Écotourisme des populations locales. (1991)

Voyage responsable sur le plan environnemental et visite de milieux naturels relativement peu perturbés dans le but d’apprécier la nature - ainsi que toute manifestation UICN (1996) Union mondiale culturelle passée ou présente observable de ces milieux -, pour la nature encourageant la conservation, ayant un impact négatif très

limité et s’appuyant sur une participation active des

populations locales dans le but de générer des avantages.

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(Suite)

Voyages à destination de zones naturelles fragiles et intactes – habituellement des aires protégées – visant un effet négatif très

limité, s’adressant la plupart du temps à des petits groupes, favorisant l’éducation des visiteurs, générant des fonds pour la

HONEY, 1999 conservation, supportant directement le développement économique des milieux d’accueil et la prise en charge du

développement par les communautés locales et favorisant le respect des différentes cultures et des droits humains.

L’écotourisme est une forme de voyage vers les espaces naturels avec des objectifs multiples, une connaissance accrue de l’histoire THE ECOTOURISM SOCIETY naturelle et culturelle de l’environnement en prenant soin de ne NORTH, 2000 pas altérer ce dernier tout en apportant des bénéfices aux populations locales.

Source : - WALL (G), 1999, Tourisme durable et gestion des produits écotouristiques, pp 152-153

Etant donné qu’il y a autant de définitions que d’auteurs, le tableau des pages précédentes donne un aperçu des définitions les plus usitées de la littérature traitant de l’écotourisme (Source : Modifié de COUTURE, 2002). Nous avons choisi la définition et le concept suivants de l’écotourisme tirés du « The Ecotourisme Society North Bennington, USA 1 » :

* L’écotourisme est un voyage dans les régions naturelles avec des objectifs multiples, une compréhension accrue de l’histoire naturelle et culturelle de l’environnement en ayant soin de ne pas altérer ce dernier, tout en apportant des avantages économiques visant à rendre la conservation des ressources naturelles profitable aux populations locales. Dans cette optique, l’écotourisme est donc basé sur les critères suivants :

- la découverte et l’éducation sur la nature et l’histoire culturelle d’une région ou d’un site particulier ;

- la conservation pour contribuer à la durabilité des produits écotouristiques ;

1 Définition et principe copiés sur Internet : http /www, ecotours.com 10

- l’amélioration du bien-être des populations locales par l’apport de bénéfices économiques, sociaux et culturels ;

- la responsabilisation des touristes ;

- l’utilisation des ressources renouvelables ;

- la participation des opérateurs locaux et de la communauté locale ;

- le respect par préservation de l’environnement naturel et socioculturel.

* Les produits écotouristiques représentent l’ensemble des attractions naturelles et culturelles que la nature et les populations peuvent offrir aux visiteurs. Ces produits se définissent également comme l’ensemble des éléments, tangibles ou non : richesse floristique comme le baobab Reakaly, le dry forest d’Itampolo, les belles plages d’Itampolo et d’Androka, puis l’aloalo qui représente l’mage du défunt et l’art funéraire mahafale, le tapis Mohair d’Ampanihy-Ouest et les objets d’art souvenirs, recherchés par des clients potentiels qui peuvent procurer certains bénéfices aux pays et aux populations. Les interdits, les événements écotouristiques tels que le Hazomanga, le Engalolo, recherchés par des clients potentiels qui peuvent procurer certains bénéfices aux pays et aux populations locales.

D’une manière générale, ces produits doivent comporter les éléments essentiels qui constituent le noyau de ce que l’on veut offrir aux clients : tout ce qui peut attirer les touristes, les infrastructures de base nécessaires, les activités d’animation indispensables qui vont permettre à rapprocher les hommes par rapport au "voyage et visite environnementale responsables dans des espaces naturels relativement calmes dans le but d’apprécier la nature (et n'importe quelles fonctions culturelles accompagnantes - tant au passé qu’au présent), qui promeuvent la conservation, créent de faibles impacts et participent activement à l’amélioration socioéconomique de la population locale.

A Madagascar, une grande partie de la population est confrontée à la paupérisation et tire l’essentiel de ses moyens d’existence des ressources renouvelables à travers des activités dont les modes de gestion sont apparemment peu compatibles avec le principe de durabilité (agriculture sur abattis-brûlis, charbonnage, pêche traditionnelle, etc) alors que Madagascar est « l’un des 17 pays les plus riches en terme de biodiversité »2.

La place de l’écotourisme dans la politique environnementale malgache a été renforcée. Dans ce contexte, Madagascar, appuyé par les bailleurs de fonds, a élaboré un Plan National d’Action Environnementale (PNAE). La mise en œuvre de ce plan, amorcée en 1990 avec l’adoption de la Charte de l’Environnement, se décompose en trois phases quinquennales durant lesquelles l’écotourisme occupe une place primordiale. Cette Charte de

2 Citation du Ministre de l’Environnement lors de la célébration de la Journée mondiale de l’Environnement le 5 juin 2010 11

l’Environnement de la République de Madagascar (1998) précise à la page 38 : « L’avantage de Madagascar par rapport à d’autres pays est de pouvoir combiner la gestion et la protection de son patrimoine écologique exceptionnel avec un tourisme nouveau : le tourisme écologique ».

Durant la phase-1 du PNAE (1991-1996), la promotion de l'écotourisme s’est traduite par la création de l’Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées (ANGAP) [devenue depuis 2008 Madagascar National Parks (MNP)]. L’ANGAP est l’une des six agences d’exécution du PNAE. L’un de ses principes stratégiques précise : « La gestion des aires protégées doit permettre le développement de l'écotourisme qui se caractérise par son souci de la conservation de la nature et ses retombées sont bénéfiques pour les populations locales, sans déculturation » (MAHAZOTAHY, 2006.)

Avec la multiplicité des Tours Operators et les efforts conjugués de l’Etat, par le biais du Ministère du Tourisme et de l’Environnement, des organismes environnementaux internationaux, œuvrant à Madagascar, et des organismes environnementaux nationaux, Madagascar est favorable au développement de l’écotourisme qui est un phénomène contemporain et de plus en plus en expansion.

Dans le contexte actuel, deux secteurs de l’écotourisme possèdent un fort potentiel de développement à Madagascar, notamment à travers le patrimoine culturel et les us et coutumes locaux, d’une part, le tourisme vert à travers des visites de parcs nationaux et d’autres aires protégées, d’autre part. L'interdépendance entre le tourisme, la culture et l'environnement a ainsi pris une dimension de plus en plus croissante dans la formulation des politiques touristiques de l’Etat. Le programme du touriste est de plus en plus personnalisé, de plus en plus « à la carte », où l’agence de voyages devient de moins en moins un vendeur de services et de plus en plus un conseiller.

Les revenus additionnels apportés par l’écotourisme aux communautés locales induisent des dynamiques socioéconomiques dans l’ensemble de ces communautés qui adoptent des changements de comportements et une nouvelle attitude par rapport à l’environnement. L’usage durable des ressources devient plus favorable par opposition à une exploitation abusive et intensive à court terme. De nouvelles normes et règles sont adoptées. La valorisation des ressources environnementales par l’écotourisme conduit ainsi les populations locales à se comporter comme des « conservateurs et protecteurs » de leur environnement contre les diverses pressions locales ou extérieures. Celles-ci constituent une menace constante pour l’environnement. Ces conservateurs et protecteurs locaux de l’environnement sont habituellement appelés « VOI ou Vondron’Olona Ifotony ».

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Dans l’ensemble de la région Sud-Ouest de Madagascar, on découvre les « ingrédients » de la promotion du tourisme par les Tours Operators, les Fameux 3S (Sun, Sand, and Sea.), c’est-à-dire le Soleil, le Sable, et la Mer et les 3F (Flore, Faune, et Folklore). On y trouve également quelques sites d’intérêt culturel.

Les sites plus connus ou plus ou moins connus dans la région du Sud-Ouest malgache sont :

- Musée des arts et traditions du Sud malgache au CEDRATOM (centre-ville). Ce musée présente la vie quotidienne, l'artisanat et l'art funéraire de la population mahafale, sakalava et bara. Musée régional de l'université de Toliara : Ce musée, voisin du précédent abrite une petite collection ethnologique et un énorme œuf d’Aepyornis.

- Musée de la mer : Le petit musée de l'Institut océanographique recense les ressources halieutiques du lagon. On y trouve notamment des coraux, des algues, des éponges, des coquillages, des échinodermes, des poissons, des tortues de mer... Dans la salle centrale, un grand aquarium abrite un cœlacanthe, pêché en 1995 à proximité du village côtier d’Anakao. - Arboretum d'Antsokay : d'une superficie de 52 ha, il regroupe plus de 920 espèces végétales, des lémuriens, des tortues radiées, des serpents et des caméléons. - Le FIHAMY (Le banian (Ficus megapoda) de . - Le long du littoral Sud-Ouest : du Sud au Nord sont des sites balnéaires et des complexes hôteliers (Ifaty, Mangily, Madiorano, Andavadoaka, ). - Le Parc National du Mikea et le PK 32 du Ranobe (Morombe). - Le Parc National de Vohibasia et Zombitse dans le district de . - Les Sept lacs d’Ambohimahavelo dans le district de Tuléar II - Le long du littoral Sud-Ouest de Madagascar aux abords sud de Tuléar : Saint- Augustin, Sud, Anakao, Nosy-Ve, , Itampolo, Ambola, Androka et Ambohibola. - le Parc National du Tsimanampesotse. - Le dry forest d’Itampolo, - La réserve Spéciale de Mahafaly - Le Baobab Reakaly d’Ampanihy-Ouest, - la forêt royale d’Ankirikirike - Ampanihy-Ouest, ville du Tapis Mohair. -

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PROBLEMATIQUE

Madagascar est la plus grande île de l’Océan Indien. Elle a été anciennement appelée « l’ILE VERTE » en raison de l’importance de sa couverture forestière. Elle est devenue « l’ILE ROUGE » à cause de la couleur rouge brique de la latérite qui reste après le défrichement des collines verdoyantes. Les 5 000 km de côtes où l’on peut encore trouver de belles plages peu fréquentées font de Madagascar un pays de destination pour les touristes à la poursuite du soleil et de la mer. Le climat tropical chaud et sec ou chaud et humide lui permet d’avoir du soleil pendant presque toute l’année. L’été austral, de décembre à avril, chaud et humide, constitue la saison de l’année où le soleil se fait exceptionnellement voilé. Par contre, le reste de l’année permet d’apprécier le soleil dans un climat plus frais et plus sec.

Par rapport à l’ensemble du pays, la côte orientale est beaucoup plus arrosée alors que le Sud souffre au plus haut point du manque de pluies tout au long de l’année.

Madagascar est un pays de contrastes. La composition de la population reflète cette unité dans la diversité. En effet, le pays regroupe un peuple fortement métissé, riche par ses cultures. La diversité ethnique de la population a une richesse culturelle remarquable. Le brassage ethnique des peuples venus d’horizons différents fait également son charme. Le peuplement de la Grande Ile s’est fait dans un véritable « melting pot ». Elle a diverses origines à cause des migrants tous azimuts : Extrême-Orient, Afrique Noire et Afrique du Nord, Inde, Arabie et Europe. A l’heure actuelle, cette population panachée est officiellement constituée de dix huit groupes ethniques et compte près de 20 millions d’habitants.

Madagascar, connu comme monde aussi bien scientifique que touristique, par tout le monde est comme le pays de la méga biodiversité. Il présente une diversité biologique largement au-dessus de la normale. Le pays renferme des espèces endémiques qui ne se trouvent nulle part ailleurs.

L’afflux des touristes, favorisé par la promotion de la destination Madagascar, affectera sérieusement ce réservoir de diversité biologique. Le tourisme est l’un des secteurs qui connaissent le plus fort taux de développement dans le monde ; l’écotourisme représente un moyen très puissant pour valoriser et préserver la biodiversité. L’écotourisme ne doit pas être seulement assimilé à un tourisme « nature » ou au tourisme « vert » ; il doit aussi respecter une éthique : le respect de l’écologie en prônant la protection de la nature mais aussi l’attention au bien-être et au respect des populations locales.

En plus, l’écotourisme inclut le respect du capital culturel. Cette variante du tourisme est intimement liée à l’éthnotourisme qui est basé sur l’attraction culturelle et le respect des autochtones. La démarche écotouristique doit permettre d’avoir une autre approche : une

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approche basée sur la rencontre des populations, le contact avec la nature et le respect de la nature. Il permet une immersion dans un pays qui doit demeurer authentique malgré les différentes sortes de dégradation ou de gaspillage dont il souffre.

Les relations de l’homme avec la nature relève d’une histoire d’amour très ancienne et mérite d’être perdurée aussi longtemps que possible. Pour cela, il est vivement souhaité de favoriser et de voir le développement des populations locales découlant de l’écotourisme. Le tourisme écologique doit respecter les équilibres naturels et humains ; c’est un soutien au développement local des populations. Or, celles-ci passent généralement à côté de la richesse générée par le flux des touristes qui arrivent à Madagascar et débarquent dans les différents parcs nationaux. Il permet la sauvegarde du patrimoine culturel, la mise en valeur du savoir- faire local à travers le folklore et l’artisanat notamment, l’implication de toutes les composantes locales de la population.

En fait, les écotouristes veillent à apporter des retombées directes aux populations locales en fournissant des emplois aux populations locales et en n’utilisant que des matériaux locaux pour la construction et les fournitures des centres écotouristiques tels que les écolodges. L’encouragement du développement durable passe aussi par le partage des bénéfices socioéconomiques avec les communautés locales et de les impliquer dans toutes les décisions concernant les aires protégées et la gestion de l’activité touristique.

En tirant profit des parcs qu’elles ont juste à portée de main, les populations vont se rendre compte de l’importance et de la nécessité de leur conservation. Le développement de l’écotourisme doit aboutir au fait que les acteurs du tourisme (opérateurs et touristes) sont responsables de l’intégrité de la biodiversité, de la conservation de la complexité et de la fragilité des équilibres naturels. Pour beaucoup de pays, l’écotourisme est un secteur clé de l’économie nationale, un moyen de générer des revenus et de faire rentrer des devises étrangères importantes. Madagascar veut faire partie intégrante de ce cercle plus ou moins réduit constitué par le Kenya, l’Equateur, le Népal et le Costa Rica en valorisant ses nombreux parcs naturels et en communiant les efforts et les bénéfices avec la population locale qui vivent en bordure de ces réserves.

A Madagascar, l’écotourisme a un bel avenir devant lui et il constitue une potentialité pour le développement de la Grande Ile en touchant directement les populations locales. Cependant, la réduction de la pauvreté et l’utilisation rationnelle et durable des ressources naturelles ne font pas toujours bon ménage dans les pays en voie de développement. La valorisation de la biodiversité devrait, toutefois, aboutir à la valorisation de l’écotourisme qui est une voie vers le développement économique et social. L’écotourisme est l’un des secteurs adoptant des stratégies aux fins de valorisation de l’environnement. Il

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permet de comprendre l’utilisation rationnelle et durable des ressources naturelles. Or, à l’heure actuelle, à Madagascar et encore moins dans le district d’Ampanihy-Ouest, la valorisation de la biodiversité n’est qu’un domaine à peine développé. C’est encore un travail de longue haleine.

Madagascar est mondialement connu pour sa richesse en biodiversité et pour son taux très élevé d’endémisme. Cette richesse de la biodiversité n’est pourtant pas suffisamment valorisée et insuffisamment connue par les populations locales pour être considérée comme renfermant des ressources et une source de revenus. La lutte pour la réduction de la pauvreté exige la diversification des sources de revenus.

Le présent mémoire très modeste, se propose de décrire et d’apprécier les potentialités écotouristiques des quatre communes rurales (Ampanihy-Ouest, Ankiliabo, Itampolo, Androka) incluses dans le district d’Ampanihy-Ouest.

Ces quatre communes sus-citées ont été choisies à cause, d’une part, de leurs énormes potentialités lesquelles sont peu connues et, d’autre part, de l’écotourisme dont le développement est handicapé par diverses contraintes :

* pressions anthropiques sur l’environnement, dues à la méconnaissance des valeurs économiques de la biodiversité et à la méconnaissance de la biodiversité elle-même,

* contraintes dues au mauvais état des infrastructures d’accès et à l’insuffisance des infrastructures d’accueil,

* contraintes financières pour les investissements dans l’écotourisme,

* insuffisance des opérateurs dans le domaine de l’écotourisme.

Ainsi, quels intérêts auraient les quatre communes étudiées à développer un tourisme responsable ? Comment l'écotourisme peut-il améliorer la contribution de la pratique touristique au développement durable des ces régions d'accueil ?

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OBJECTIFS DE L’ETUDE

Ce mémoire se veut être un document descriptif et analytique de la zone d’étude par rapport à ses potentialités écotouristiques et un document d’analyse de la situation de l’écotourisme dans la zone d’étude avant d’aboutir aux perspectives de développement de ce domaine. Il se veut également être un outil de référence pour le développement de l’écotourisme dans les quatre communes étudiées (Ampanihy-Ouest, Ankiliabo, Androka et Itampolo). L’écotourisme est sans nul doute une voie salutaire pour un développement durable, un avenir plus sûr de cette partie du Sud-Ouest malgache.

CHOIX DU SUJET ET DES SITES

Nous avons choisi ce sujet car l’écotourisme est un domaine très porteur pour les recettes malgaches en général et pour les populations des endroits où l’écotourisme se développe en particulier .La biodiversité de ce pays joue un rôle fondamental dans le développement économique et le bien-être humain. A titre d’exemple, l’écotourisme a fourni 400 millions de dollars de recettes en 2008 et 400 000 emplois. Une enquête de la Banque Mondiale (2003) fait état que l'écotourisme est la principale raison de visite évoquée par les arrivants (55%). Nous voudrions, par la même occasion, apporter notre contribution au développement économique et social de Madagascar. Les quatre communes rurales ciblées par le présent mémoire et faisant partie intégrante du district d’Ampanihy-Ouest sont des communes rurales à réelle vocation écotouristique. Mais compte tenu de leur enclavement, leurs potentialités écotouristiques sont encore peu exploitées.

METHODOLOGIE

Nous avons démarré l’étude par la consultation, dans les bibliothèques de l’Université de Toliara, de l’Aumônerie Catholique Universitaire (ACU), du CEDRATOM et sur internet, divers documents traitant de près ou de loin la zone et le secteur d’activités.

La méthodologie comporte différentes phases. La première a été la recherche bibliographique pour la collecte des informations en rapport avec notre thème d’étude. Elle consiste à consulter les documents, les archives qui, de près ou de loin, traitent le sujet choisi. (Nous avons consulté les bibliothèques de l’Aumônerie Catholique Universitaire (ACU), la bibliothèque TSIEBO Calvin de l’Université de Toliara, celle du CEDRATOM.) Lors de notre passage à Antananarivo, nous avons eu l’occasion de consulter des ouvrages à la Bibliothèque Nationale d’Ampefiloha. A travers ces documents consultés, nous avons pu remarquer que peu d’ouvrages traitent les activités économiques de la zone d’étude. 17

Nous avons ensuite mené des enquêtes personnelles et collecté des documents photographiques sur le terrain pour compléter les données bibliographiques. A ce propos, nous avons adopté les étapes suivantes :

* la préparation des guides d’entretien et l’élaboration des questionnaires,

* une visite de la zone avec un pré-test des questionnaires suivi des enquêtes proprement dites,

* le traitement, la saisie et l’analyse des données.

Ces enquêtes ont été menées auprès de certains organismes environnementaux connus sous le sigle MNP (Madagascar National Parks), anciennement ANGAP et le WWF, les services étatiques régionaux tels que les services de l’Environnement, des Eaux et Forêts ainsi que les notables, les autorités traditionnelles et les communautés villageoises locales dans les environs immédiats des sites écotouristiques des quatre communes rurales ciblées dans le district d’Ampanihy-Ouest.

Le présent mémoire de maîtrise comporte trois grandes parties :

• Première partie : Présentation de la zone d’étude (localisation, description du milieu naturel et du milieu humain

• Deuxième partie : Les potentialités écotouristiques de la zone d’étude décrivant tout ce qui peut contribuer à l’écotourisme dans le périmètre d’étude

• Troisième partie : Les contraintes et les forces de l’écotourisme dans la zone d’étude.

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Première partie

PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

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Carte n° 01 : - Carte de localisation de la zone d’étude

50 0 50 100 Zone d’étude Kilomètres

Source : - Conception personnelle sur fond de carte FTM

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Chapitre-I : - LE MILIEU PHYSIQUE

1.1.- Situation géographique de la zone d’étude

Le district d’Ampanihy-Ouest est situé à l’extrême Sud de la région Sud-Ouest de Madagascar. Il est limité par la région de l’Androy à l’Est et le canal de Mozambique à l’Ouest. Géographiquement, il se trouve entre 24°23’ et 25°14’ de latitude Sud et 43°56’ et 44°56’ de longitude Est. Le fleuve Menarandra sert de limite naturelle des districts de Beloha et d’Ampanihy-Ouest. Le district de Bekily au Nord-Est et celui de Betioky-Sud au Nord tandis qu’il s’arrête à la mer dans la partie Sud-Ouest.

Le district d’Ampanihy-Ouest est divisé en 16 communes : Ampanihy-Ouest, Amborompotsy, Androka, Ankiliabo, , Ankilizato, , , - Haut, Beroy-Sud, , , , Itampolo, et . Il s’étend sur une superficie de 13 253 km².

Les communes rurales étudiées (Ampanihy-Ouest, Ankiliabo, Itampolo, Androka) sont des composantes administratives du district d’Ampanihy-Ouest lequel appartient à la vaste région Atsimo Andrefana. La ville d’Ampanihy-Ouest qui est le chef-lieu du district se trouve à environ 300 kilomètres de Toliara par la route. Ces deux chefs-lieux sont reliés entre eux par des portions de route bitumée (70 km par la RN7 jusqu’à et 230 km de route en terre entre Andranovory et Ampanihy-Ouest).

Outre les cars de marque TATA et les camions aménagés en véhicules de transports collectifs ou « taxis-brousse » reliant Toliara et Fort-Dauphin et qui passent par les grandes localités de la partie australe de l’île comme Betioky, Ejeda, Ampanihy, Beloha, Tsihombe, Ambovombe, Amboasary, des coopératives régulières de transport régional assurent quotidiennement la liaison Toliara-Ampanihy. Il faut, cependant, souligner que les voitures légères ne sont pas adaptées à la route non carrossable de la « RN10 ». L’état désastreux de cette route par endroits défoncée et très sablonneuse ne rend pas aisé le voyage. Il est préférable de disposer de véhicules à quatre roues motrices pour faire le trajet Toliara- Ampanihy ou des camions aménagés en « taxis-brousse ».

La Commune urbaine de deuxième degré d’Ampanihy-Ouest se situe entre 24°16’ et 24°45’ de latitude Sud et 44°30’ et 44°45’ de longitude Est. Ampanihy est la capitale du groupe ethnique mahafale.

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AMPANIHY : Tsiampondy, le dernier roi du Menarandra, installa un camp militaire sur le flanc Nord-Est de la rivière de Sakatovo. A l’époque, il existait encore des Baobabs où s’abritait des chauves-souris (en malagasy « Fanihy ») sur ce lieu. Avant, Anjamasy était le nom de ce lieu qui est devenu « AMPANIHY » vers 1905 à cause de ces chauves-souris.

Carte n 02 : - Carte de localisation de la commune rurale d’Ampanihy-Ouest

Tranoroa

Androka

Marolinta

Source : - SIRSA, 2007

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Ankiliabo qui est le chef-lieu de la commune rurale portant le même nom se trouve sur l’axe de la RN10 à environ 2 kilomètres avant d’arriver dans la ville d’Ampanihy-Ouest. Elle est située entre 24°15’et 24°32’ de latitude Sud et 44°01’ et 44°55’ de longitude Est.

Carte 03 : - Carte de localisation de la commune rurale d’Ankiliabo

Ankiliabo (Anosa)

Source : - SIRSA, 2007

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Carte 04 : - Carte de localisation de la commune rurale d’Itampolo

Source : - SIRSA, 2007

Les communes d’Androka et d’Itampolo sont plutôt implantées sur le littoral de l’extrême Sud-Ouest de Madagascar. Le gros village d’Androka (chef-lieu de la commune rurale d’Androka) se trouve sur le littoral du canal de Mozambique à une centaine de kilomètres par la piste à partir d’Ampanihy-Ouest. Une piste d’intérêt communal en terre, très rocailleuse sur une trentaine de kilomètres (à travers le plateau calcaire mahafale ou le Hara), relie Ampanihy-Ouest à Androka.

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La commune rurale d’Androka est située à l’extrémité méridionale de la Grande Ile, un peu au-delà du Tropique du Capricorne, c’est-à-dire entre 25° 20’ et 24° 40’ de latitude Sud et 43° 55’ et 44° 30’ de longitude Est. Très isolée, elle se trouve sur le littoral à environ 170 km de Tuléar par pirogue.

Carte 05 : - Carte de localisation de la commune rurale d’Androka

Source : - SIRSA, 2007

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Photo 01 : - Aspects du mauvais état de la RN10 (a & b)

(a)

(b)

Source : - R.Paulin Eliace 2008

Mises à part les voitures « tout-terrain » qui passent occasionnellement comme celles des curés d’Androka, les camions transportant les marchands ambulants en provenance d’Ampanihy-Ouest pour le marché hebdomadaire du mercredi d’Androka sont les rares moyens de transports empruntant cette piste. 26

Une piste sablonneuse longe le littoral du Sud - Sud-Ouest et relie l’embouchure du fleuve Onilahy et celle de la Linta à Androka. Elle passe par Beheloke et Itampolo et se prolonge au-delà d’Androka. Les chefs-lieux des communes rurales littorales d’Anakao, Itampolo et Androka sont desservis par cette route. Des lignes hebdomadaires de camions aménagés en véhicules de transports collectifs appelés les « taxis-brousse » empruntant régulièrement cette piste littorale. Ils effectuent un large détour par Betioky-Sud à cause de l’embouchure de l’Onilahy qui constitue un véritable obstacle infranchissable pour le moment faute de pont ou de bac.

Ces camions quittent généralement Toliara tous les mercredis, arrivent à Itampolo et en face du village d’Androka le jeudi avant de revenir à Toliara le lendemain. Ces camions n’arrivent pas jusqu’au village d’Androka situé à 3 kilomètres de l’autre côté de l’embouchure du fleuve Linta. Le lit sableux est pratiquement infranchissable pour les camions à simple traction.

Les moyens de locomotion utilisés par les habitants d’Androka sont les charrettes à bœufs. A défaut de charrette, ils voyagent à pied avant d’arriver aux terminus des camions de transport collectif qui arrivent une fois par semaine dans les villages où se tiennent les marchés « tsena ». Après quoi, ils se rendent à Toliara. Ils voyagent souvent en charrette pour aller au chef-lieu de district d’Ampanihy-Ouest.

1.2.- Les grands ensembles du relief

Le district est composé de trois grands ensembles de relief : la plaine côtière mahafale, le plateau calcaire mahafale et La pédiplaine ou le Fatrambe .

1.2.1.- La plaine côtière mahafale

La plaine côtière mahafale s’allonge sur 270 km entre Cap Sainte Marie au Sud et l’Onilahy au Nord. Sa largeur ne dépasse nullement 15 km. Il est dominé vers l’intérieur par un talus qui sert de limite naturelle à cet ensemble relativement homogène. Cette plaine relativement plate est plaquée, par endroits, de dunes dont les plus anciennes sont grésifiées. Les accumulations deltaïques et sableuses de la Menarandra et de la Linta entretiennent, en partie, les dunes vives dont la plus importante est celle de Saodona qui s’étire sur 50 km environ (de Bevoalavo à Saodona). 1.2.2.- Le plateau calcaire mahafale

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Le plateau calcaire mahafale couvre à l’Ouest la plus grande partie de la zone sédimentaire. Il est découpé transversalement en trois parties par la vallée étroite et encaissée de la Linta et par le couloir d’Itomboina qui est un axe hydrographique fossile néogène.

La partie méridionale du district d’Ampanihy-Ouest comprise entre la Linta et la Menarandra se rétrécit ; sa largeur varie de 20 à 45 km. La partie centrale délimitée au Sud par la Linta et au Nord par le couloir d’Itomboina, est beaucoup plus vaste. C’est un grand quadrilatère d’environ 100 km du Nord au Sud et de 50 km d’Est en Ouest. La partie septentrionale entre le couloir d’Itomboina et l’Onilahy inclut une assez vaste plaine intérieure : la dépression d’Ankazomanga. Elle présente de ce fait un aspect moins massif. L’ensemble de ce plateau est dominé par les phénomènes karstiques qui sont particulièrement développées dans la partie centrale. Il est, endroits, truffés d’avens et de dolines. Les avens sont très importants dans cette zone au climat semi-aride (à aride) parce qu’ils constituent des sources d’eau pour la population et les animaux domestiques.

Le plateau calcaire est limité à l’Est par une falaise de 50 à 120 m d’amplitude. Il est constitué par une succession de cuestas d’Ouest en Est. Les rentrants correspondent aux entonnoirs de percée conséquente de la Menarandra et de la Linta ou d’Itomboina. Le versant occidental se caractérise par un grand talus rectiligne qui domine la plaine côtière mahafale. Ce plateau calcaire qui est le témoin d’un récif mort se prolonge au delà de l’Onilahy par le plateau d’Andatabo et la colline d’Analavelona. A cette latitude, il domine la plaine de Tuléar.

1.2.3.- La pédiplaine « Fatrambe »

C’est la zone de transhumance pour les éleveurs du littoral grâce à sa situations géophysique et ceux des communes de Beahitse, d’Ejeda, de Belafike-haut, de Beroy-sud et de Gogogogo.

Auparavant, cette zone est favorable pour la transhumance, et maintenant elle est devenue de zone d’habitation humaine permanente.

1.3.- Un climat semi-aride

Le Sud-Ouest a un climat tropical semi-aride avec deux saisons bien distinctes :

*- une saison chaude allant d'Août à Mars ; elle est pluvieuse de Décembre à Février ;

*- une saison fraîche d'Avril à Juillet au cours de laquelle souffle un alizé frais ou « tiokatimo », venant du Sud/Sud-Est.

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1.3.1.- L’humidité atmosphérique

L’humidité atmosphérique est maximale dans notre zone d’étude en été. Elle décroît au mois d’Octobre (fin de la saison sèche). Les chiffres que nous avons sont insuffisants et ne nous permettent pas de tirer des conclusions. Les chiffres de base des moyennes journalières sont acquis à partir des observations faites à 7 heures, 12 heures et 17 heures.

A partir des observations faites à 7 heures, nous avons pu constater que l’humidité relative atmosphérique atteint le seuil maximal aux mois de Mai – Juin – Juillet. Ces mois sont les plus humides de l’année. Ces observations permettent d’expliquer que les nuits bénéficient d’une certaine humidité à cause des précipitations occultes, notamment les rosées matinales. Il convient, cependant, de souligner que ces précipitations invisibles sont difficiles à mesurer. L’humidité journalière reste toujours faible à cause de la forte insolation et des vents desséchants qui soufflent en permanence dans la zone.

1.3.2.- Des vents desséchants

Dans le district d’Ampanihy-Ouest, le vent a une origine lointaine. L’Alizé venant de l’Est (Océan Indien et Fort-Dauphin) arrive sur le pays mahafale complètement desséché. C’est un vent subsident, donc dénué d’humidité. A partir d’Androka, ce vent dominant souffle du Sud vers le Nord ; il balaie toute notre zone d’étude. Faute d’obstacle de relief, le Tiokatimo ne subit pas une ascendance d’autant qu’il a une direction quasiment parallèle avec la longueur du plateau calcaire mahafale.

1.3.2.1.- Les directions des vents

A la station d’Androka, les observations détaillées concernant les vents dans la région du Sud-Ouest montrent que sur 17 576 observations faites entre 1948 et 1957 concernant la direction des vents, 10 405 intéressent le secteur Sud tandis que seulement 7 171 pour les quinze autres secteurs in Mémoire de Maîtrise Dezy Fanoela intitulé « Les impacts du réchauffement climatique dans le district d’Ampanihy-Ouest, 2007 ». Cela veut dire que le secteur d’Androka enregistre beaucoup de vents.

1.3.2.2.- La force des vents

En ce qui concerne la force des vents, c’est dans le secteur Sud qu’on peut observer les vents les plus violents. On a relevé dans le secteur Sud (111) observations sur les vents dont la vitesse est supérieure à 20 m/s. Parmi ces vents, 9 ont une vitesse supérieure à 26 m/s

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tandis que 14 vents ont une vitesse supérieure à 20 m/s pour les quinze autres secteurs (7 dans le secteur Nord-Est, 3 dans le secteur Sud-Est et 4 dans le secteur Ouest).

Il arrive souvent que le vent souffle sans arrêt dans le pays mahafale et cela durant plusieurs jours. Généralement, il se lève en fin de matinée pendant la saison sèche. Il atteint sa force maximale vers 16 heures. Au petit matin, il est fréquent d’observer un vent de secteur Nord à Nord-Ouest.

1.3.3.- Des températures généralement élevées

Les températures moyennes annuelles se situent entre 20 et 24°C. Les écarts de températures entre les mois les plus chauds (décembre, janvier, février) et les mois les moins chauds (mai, juin) ; elles peuvent atteindre 16°C. Les températures maximales dépassent fréquemment les 33°C et les minima descendent facilement 17°C.

Il y a parfois des vagues anormales de chaleur excessive ; l’excès de chaleur devient alors un facteur limitant de la végétation naturelle et des plantes cultivées. Ce qui influe sur la production agricole et induit des situations de disette, pouvant parfois friser les famines « KERE » qui sévissent de plus en plus fréquemment la zone. Le climat se dégrade progressivement avec la déforestation qui va en s’amplifiant.

(Désiré, 2007) « Pour Androka en particulier, la moyenne annuelle des températures est de 23,54°C. Elle est de 24,55°C pour Ejeda et de 24,34°C pour Ampanihy-Ouest ».

Les écarts saisonniers des températures sont plus fréquents à l’intérieur des terres que sur le littoral. Pendant la saison fraîche, la température minimum de l’intérieur descend plus bas que celle des côtes. En saison chaude et pluvieuse, la température maximum de l’intérieur est plus élevée que celle des côtes. La cause de ce fait est l’effet de continentalité qui affecte l’intérieur, accentue les écarts thermiques. Par contre, la mer joue le rôle de régulateur thermique, pondère cet écart dans les milieux côtiers.

Cette dernière se produit d’une manière cyclique dans la zone car le climat se dégrade progressivement avec la déforestation quasi généralisée.

Comme partout dans la région du Sud-Ouest, le district d’Ampanihy-Ouest est caractérisé par une forte amplitude thermique annuelle et diurne. L’amplitude thermique annuelle, dans ce travail, est calculée à partir de la différence entre la moyenne des mois les plus chaud (Janvier, Février) et celle des mois les plus frais (Mai, Août). D’abord, pour la station d’Androka, elle est de l’ordre de 7,6°C et (de) pour celle d’Ampanihy-Ouest de 8,25°C. Cette amplitude thermique annuelle est due à une latitude plus élevée car plus on s’éloigne de l’Equateur, plus l’écart thermique de la saison chaude et froide augmente. 30

L’amplitude thermique diurne est encore plus élevée que celle de l’année. Dans l’ensemble, le district d’Ampanihy-Ouest a une amplitude thermique diurne moyenne de 15,3°C. Cela s’explique par le concours de la faible nébulosité, du fort déficit en eau du sol et d’une couverture végétale peu dense.

1.4. - La répartition des précipitations

Le district d’Ampanihy-Ouest comme l’ensemble de la région Sud-Ouest de Madagascar est caractérisé par l’insuffisance, la mauvaise répartition et surtout l’irrégularité des précipitations. Elle n’a que 400 à 600 mm de précipitations moyennes annuelles qui s’améliorent du littoral vers les zones intérieures. Les données des moyennes pluviométriques ont été obtenues par des observations étalées sur 10 ans : à Androka, on a une moyenne annuelle pluviométrique de 431,4 mm, à Ampanihy-Ouest (c’est-à-dire à 100 km au Nord- Est d’Androka), cette moyenne est de 533,1 mm.

Ces différences sont causées particulièrement par la disposition du relief : tout près de la mer, le relief est relativement plat tandis que vers l’intérieur de la terre, il y a plus de relief montagneux. En quelque sorte, les masses d’air effectuent une ascendance en rencontrant ces zones montagneuses. Les vapeurs d’eau se condensent en nuages avant de tomber sous forme de pluies orageuses.

1.4.1.- Les précipitations moyennes

Les pluies générées par la mousson tombent de façon capricieuse dans cette partie australe de Madagascar, car les vents du Nord-Ouest qui devraient les apporter ont quelquefois le temps de se décharger de leur humidité avant d'y arriver.

Les cyclones tropicaux qui touchent cette partie de Madagascar, porteurs d’humidité, tendent à se raréfier. Cette situation de sécheresse s’accentue à tel point que même les feuilles de Cactacées flétrissent. Ces feuilles presque desséchées sont un indicateur d’une situation critique et un signe précurseur de « KERE ». Ces situations tendent à devenir de plus en plus fréquentes. Toutefois, des nuages anticycloniques drainés par le « Tiokatimo » apportent un peu d'humidité dans la zone de l’extrême Sud-Ouest. Les précipitations sont sous forme de rosées matinales ou de fines pluies, indigentes certes, mais qui influent quand-même sur les rendements des cultures vivrières sèches (patate douce, ambérique, pois vohême, maïs, sorgho, cucurbitacées, courges).

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Tableau 02 : - La moyenne des précipitations pour la zone d’Ampanihy -Ouest

Mois Données mesurées O N D J F M A M J J A S

Hauteur 38 42 141 169 89 75 34 23 8 7 - - d’eau (mm)

Nombre de 3 2 7 8 6 4 3 2 1 2 - - jours

Source : - Service de la Météorologie de Toliara, 2007.

Le littoral maritime de la zone d’étude est légèrement plus chaud que le plateau calcaire mahafale. Il est le secteur le moins arrosé avec une pluviométrie moyenne annuelle inférieure à 300 mm. L’isohyète 300 mm suit, en effet, la ligne du rebord occidental du plateau mahafale. Le littoral maritime subit souvent des années sans pluie. La population passe alors de longues périodes de soudure durant lesquelles elle vit de baies de Cactus raketa, de tubercules sauvages apparentés à des tubercules alimentaires, de miel sauvage, de Tenrec et de gibiers.

Figure 01 : - Courbe des précipitations annuelles

Figure 02 : - Répartition des précipitations annuelles

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La zone ne bénéficie que d’une pluviométrie très faible, surtout sur le littoral maritime. Elle devient de plus en plus importante au fur et à mesure qu’on se déplace vers l’intérieur du plateau calcaire mahafale.

(VERIZA, 2008) a écrit : « Du point de vue climatique, la région d’Androka est l’une des plus arides de Madagascar, avec une pluviosité moyenne annuelle de 350,7mm (observations depuis 1933). Caractérisée par la sécheresse, cette région appartient au domaine climatique tropical sec de l’Extrême Sud de Madagascar ».

1.4.2.- Des sols pauvres

1.4.2.1.- Les sols rouges sub-squelettiques

L’échine dorsale du plateau mahafale est l’affleurement du bloc calcaire datant du Jurassique, se dégradant en un complexe de sols calcimorphes et des sols rouges. Ce plateau était, jadis, couvert de forêts. C’est au niveau de ces affleurements calcaires que les pistes d’accès sont très rocailleuses. Actuellement, ces forêts tendent à disparaître. Seuls des lambeaux forestiers témoignent de l’existence de cette forêt sèche originelle. Sur les sols rouges est pratiquée la culture d’arachide et sur les sols calcimorphes la culture du maïs.

Le littoral est une zone à prédominance de sols peu évolués et sableux, d’âge tertiaire à quaternaire, postérieur à la formation de la faille du Crétacé dont le regard est le rebord du plateau mahafale et qui est à l’origine de l’affaissement de ce littoral. Les sols y sont pauvres et souvent dénudés.

La partie centrale du plateau est constituée d’une formation calcaire datant du Crétacé, moins dure que les calcaires du Jurassique. Elle est très altérée en surface et donne un complexe de sols ferrugineux tropicaux et de sols sableux couverts de fourrés xérophytiques lesquels subissent également diverses pressions anthropiques, notamment l’abattis-brûlis « hatsake ». La disparition de la forêt primaire a laissé la place à la culture du manioc. Faute de cultures, la savane arborée favorable à l’élevage bovin domine.

La partie australe est constituée d’une formation datant du Pliocène, mais altérée sous forme d’un complexe de sols ferrugineux tropicaux et de sols sableux couverts d’une forêt claire secondaire ou de lambeaux de fourrés xérophytiques.

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1.4.2.2.- Les sols calcimorphes

Les lie ux de transhumance, par excellence, sont l’ Ankara et le Fatrambe . Les pâturages du Mahafaly intérieur sont beaucoup plus beaux en saison de pluies que ceux de la plaine côtière. Les tapis herbacés des pénéplaines et des dépressions du plateau calcaire sont beaucoup mieux fournis à cause de la nature des sols. La zone des avens du plateau karstiques mahafale correspond à l’affleurement des calcaires de l’Eocène moyen à Alvéoline. Les avens des calcaires éocènes servent de point d’eau permanent pour les villages se trouvent sur la zone calcaire, doivent être considérés surtout sur les itinéraires de transhumance des bœufs à travers le plateau karstique mahafale (HOERNER, 1994.)

Sur le plateau calcaire mahafale, les avens et les dolines offrent les seuls points d’eau qui peuvent être utilisés par les hommes et par les troupeaux. Parmi ces avens, l’aven de Vintany, se trouvant à environ 5 km au Sud-Est du village d’Itampolo, est un bel exemple.

1.4.2.3.- Les sols halomorphes

Ce type de sol se retrouve en bordure de mer ; ces sols sont envahis périodiquement par les marées hautes. Ils constituent des étendues nues relativement plates dénommées les tannes ou sirasira en arrière-mangroves. Ils se rencontrent aussi dans les dépressions qui se trouvent à l’intérieur des terres où affluent des nappes d’eaux salées ou saumâtres telle la dépression de Tsimanampesotse.

1.4.2.4.- Les sols sableux

Les sables dunaires décalcifiés sont des formations envahissant progressivement la plaine côtière mahafale et le plateau calcaire dans la commune rurale d’Itampolo ; ce sont des placages minces de sables roux décalcifiés. (KOECHLIN, 1974). Ces formations sableuses sont facilement soulevées par le vent du Sud (Tiokatimo) à cause de leur texture plus fine par rapport à celle des sables roux » (ELAHA, 2003). Les Sols présentent aussi une faible capacité de rétention d’eau. Dans le pays mahafale, il existe quatre principaux types de sols :

- Les sols alluvionnaires qui couvrent une superficie peu étendue de 18 km 2 dans la basse vallée de la Linta. Ils sont à dominance de sables roux dans le district de Betioky-Sud. Ils présentent une assez bonne fertilité malgré leur fragilité.

- Au Nord du village d’Androka, les sols salés occupent une faible étendue. Cependant, ils gagnent du terrain et ils progressent vers les sols alluvionnaires du delta de la Linta qui est, de surcroit, menacé par l’érosion éolienne.

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- Les dunes littorales sont constituées de sols squelettiques. Ceux-ci, pourtant, sont exploités par les paysans de la plaine côtière mahafale.

Exception faite de la zone du delta, les sols en pays mahafale sont généralement pauvres. Ils sont perpétuellement façonnés par l’érosion éolienne à cause d’une part de la persistance de la sécheresse, d’autre part de l’absence presque totale du tapis végétal. « La plaine littorale ne trouve nulle part dans ses parties Mahafaly et Karimbola, entre l’embouchure de l’Onilahy et le Cap Sainte Marie, la même largeur qu’au Nord de la rivière Manombo. Entre Soalara et le Cap Sainte Marie est une frange large seulement de quelques kilomètres, dominée sur la côte interne par la continuation méridionale du grand talus » in Géographie humaine de la plaine côtière Mahafaly (BATTISTINI René) ». Le littoral est dominé par des sols peu évolués et sableux, d’âge tertiaire à quaternaire, postérieur à la formation de la faille du Crétacé dont le regard est le rebord du plateau mahafale et qui est à l’origine de l’affaissement de ce littoral. Les sols y sont pauvres et souvent dénudés. La plaine littorale est constituée essentiellement de dunes avec différents matériaux et dont la formation était affectée pendant des périodes différentes. (RAKOTOSON Jean, C2 de maîtrise, Année Universitaire 1995.)

1.5.- Hydrographie

Du point de vue géomorphologique, le pays mahafale présente les éléments suivants :

Un bassin sédimentaire qui est surtout formé(e) par le plateau calcaire de l’Eocène dominant à l’Ouest les formations dunaires littorales. La plaine littorale est surtout constituée par des dunes karimboliennes grésifiées ou des dunes vives flandriennes. Ces dunes essentiellement gréso-sableux se sont accumulées durant la période Aepyronienne. Elles sont actuellement consacrées à l’agriculture.

Le socle cristallin affleure au niveau des communes rurales d’Ampanihy-Ouest et d’Ankiliabo. Il faut remarquer que la structure cassante est, dans tout cet ensemble, peu évidente. Les formations magmatiques laissent apparaître de roches anciennes telles que les dykes et les quartzites.

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La sécheresse du climat et la nature des sols font que le régime d’Oued est particulièrement remarquable dans le pays mahafale. En effet, sur une distance de 165 km séparant le fleuve Onilahy au Nord et celui de la Linta au Sud, aucun cours d’eau ne débouche sur la plaine côtière. Tel est l’exemple de la Linta elle-même, de la rivière Manakaralahy, Manakaravavy. Ces cours d’eau ne comportent de l’eau que pendant la saison pluvieuse qui dure 3 à 4 mois de l’année. Ainsi, les populations cherchent l’eau de l’inféroflux en creusant dans le sable du lit mineur. L’exemple le plus typique est les puits en amont du radier à Ejeda ou encore dans le delta de la Linta entre Saodona et Androka.

1.5.1.- La domination de l’aréisme

Un climat aride ne favorise pas une hydrographie serrée. Un seul fleuve traverse le district d’Ampanihy-Ouest : le fleuve Linta appelé localement Linta. Son lit inférieur est asséché sur plus d’une centaine de kilomètres jusqu’à son embouchure près de la localité d’Androka pendant toute la durée de la saison sèche. La Linta a deux principaux affluents aux crues torrentielles : le Manakaralahy (le plus dévastateur) et le Manakaravavy.

Des ruisseaux temporaires dont le Sakatovo qui passe à proximité de la ville d’Ampanihy-Ouest donnent à la population locale l’accès périodique à l’eau. La population est souvent contrainte de chercher l’eau loin des villages.

(Désiré ,2007) « Les impacts du réchauffement climatique dans le district d’Ampanihy-Ouest » nous avons pu noter : « S’il y a des pluies d’orages ou des dépressions tropicales, il se produit dans ces deux fleuves, des crues brutales de courte durée. Lorsque les précipitations concernent en même temps les bassins-versants de plusieurs affluents principaux et que les nuages se déplacent d’amont en aval, alimentant ainsi l’onde de crue au fur et à mesure de sa progression, il arrive que le débit de la crue soit marqué dans le fleuve principal par une véritable vague roulant de la terre et des débris d’arbres, qui se progresse en arrachant tout sur son passage. Les crues sont généralement très courtes, elles durent seulement quelques heures et rarement plus de 3 ou 4 jours. Elles font plus de violence à cause de la largeur très serrée du lit mineur sableux des grands fleuves : Pour le Menarandra, il est de 550 m à Mahatsandry ; pour la Linta, il est de 600 m à Saodona, soit encore moins de 50 m à l’Ouest de Vohitany. Sur les petits affluents, les crues sont parfois aussi spectaculaires et encore plus éphémères. Les relevées de 1959-1960 montrent que la grande majorité des crues ont lieu entre mi-novembre et début Mai. Elles expriment aussi l’extrême irrégularité de l’écoulement superficiel, principal caractère du régime de ces cours d’eau, le Menarandra et la Linta.

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1.5.2.- Des cours d’eau intermittents

Malgré l’existence des réseaux hydrographiques comme l’Onilahy, le Menarandra, le Linta et ses affluents Manakaralahy et Manakaravavy, le problème d’eau dans le pays mahafale est loin d’être résolu ; il reste un problème majeur aussi bien pour les hommes que l’agriculture et l’élevage. Certes, il existe un véritable chevelu hydrographique qui comporte de l’eau pendant la saison des pluies mais les cours d’eau pérennes y sont rares ou bien ils n’existent pas. La seule exception est le fleuve Onilahy qui prend sa source sur les Hautes Terres.

1.5.3.- La prédominance des phénomènes karstiques

Il existe beaucoup de petits avens sur le plateau calcaire et la plaine côtière mahafale. Ils sont creusés dans le grès calcaire tendre d’âge aepyornien. Ceux de Vatonatsifitsy au Nord d’Antanandranto et de Vintany à 5 km au Sud-Est du village d’Itampolo offrent des exemples assez particuliers. Les avens communiquent avec la nappe aquifère. La profondeur de ces avens est parfois très grande (14-24 m). Ces avens témoignent de l’existence d’un réseau souterrain karstique qui s’est développé jusqu’en dessous du zéro actuel, probablement lors d’une ou de plusieurs régressions marines contemporaines de la période aepyornienne , in Géographie humaine de la plaine côtière Mahafaly .(BATTISTINI ,1969 .)

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Chapitre-II : - LE MILIEU HUMAIN 2. Brève historique du Mahafaly

L’appellation « Mahafale » vient du terme « fale » qui veut dire heureux. Cette appellation serait apparue avec l’arrivée du MAROSERAGNA qui se sont érigés en Mpanjaka « rois ».

Le terme fut utilisés par ces derniers pour désigner les groupes autochtone qui vivaient à l’intérieur de l’air géographique comprise entre les fleuves Menarandra et de l’Onilahy et qu’ils mirent progressivement sous leur contrôle politique.

Avant l’arrivée des MAROSERAGNA, on ne peut encore parler que de protomahafale ou de pré-mahafale

2.1.- Brève historique du royaume Maroseragna Mahafaly

Selon certains chercheurs et historiens, et selon les archives du Musée royal du royaume Mahafaly à Ampanihy-Ouest et quelques informations tirées des traditions orales « Ampanihy était déjà peuplé vers le milieu du IX ème siècle » in Le royaume Maroseragna Mahafaly, Manassé Esoavelomandroso, 1987. Quelques carcasses d’animaux et de coraux témoignent cette existence de population à cette époque. Vers le XV ème siècle, il y avait des petites tribus comme le Falonambe avant l’arrivée des Maroseragna au Pays des Mahafaly.

L’arrivée des Maroseragna vers le milieu du XV ème siècle marqua le début de l’histoire d’Ampanihy-Ouest » in Le royaume Maroseragna Mahafaly, Manassé Esoavelomandroso, 1987. L’un des fils d’Andriamanalimbe (grand ancêtre des Maroseragna), venu du Sud-Est de l’Ile, nommé Rahorembatsimalefa, voulait s’installer dans la partie Sud du Fiherenana. Mais à peine arrivé, il eut une maladie contagieuse appelée « KOLA ». On l’a donc isolé dans un autre lieu devenu « fady ou faly » (lieu tabou) pour sa famille et ses disciples. Ce mot « faly » fut l’origine du nom du peuple « MAHAFALY ».

Une autre version dit qu’un certain roi Andriamandraha était l’ancêtre des Maroseragna. Il s’est installé à Nonobe au Nord d’Ampanihy ; Andriamaroseragna appartient à la 5 ème génération de sa Dynastie.

2.1.1- Les Royaumes « MAHAFALY »

A la fin du XVII ème siècle, les Maroseranana se sont divisés en deux groupes : le premier groupe s’est installé dans la vallée de l’Ilinta tandis que l’autre dans celle de Menarandra. Cette division entraîna l’apparition des cinq autres petits royaumes :

• Au Nord, le Royaume de l’Onilahy, dont Beroy était la capitale ; 38

• Au Sud-Ouest, le Royaume de l’Ilinta avec comme capitale Ankazotaha ; • Le Royaume de Sakatovo, sous la direction des Manindriarivo. Il occupe le Nord de l’Ilinta et le Manakaravavy, Behandry et Sakatovo. La capitale fut Ankiliabo ; • Entre le Royaume de l’Ilinta et de Sakatovo, existe le territoire autonome de Falonambe ; • Enfin, entre la rivière de l’Ilinta et celle de Menarandra, il y a le Royaume de Menarandra avec comme capitale Firangà. 2.1.2- Les différents rois qui se sont succédé après Andriamandraha :

1.- Olombetsitoto (1550-1590), Andriamandafondanitse (1590-1615), Andriantombovato (1617-1650) et Andriambalavato (1615-1630). Andriamaroseragna (1630- 1670) est le fils d’Andriambalavato. Il avait deux fils : Andriamanday (ancêtre des rois de l’Ilinta) et Andriamandembarivo (ancêtre des rois de Menarandra et de l’Onilahy). Andriantombovato était l’ancêtre des rois de Sakatovo. Le dernier roi du Royaume de Menarandra était Tsiampondy.

2.- Les rois d’Ilinta : Andriamanday (1671-1690), Andriamaditsakarivo (1691-1715), Andriambolamena (1716-1740), Andriamanisoarivo (1741-1755), Andriatomponarivo (1756- 1770), Andriamanahaka (1771-1785), Andriambeony (1786-1819), Solontany (1820-1850), Ebiby (1851-1870), Lahisalama (1871-1896), Tsiverenga (1896-1909).

3.- Les rois de l’Onilahy : Andrianony (1750-1770), Itrimo (1771-1825), Herontany (1826-1889), Lahintafika (1889-1892), Raifotaka (1892-1921).

4.- Les rois de Sakantovo : Andriamanindriarivo (1650-1705), Andriampangorohoroarivo (1746-1771), Andriamanalinarivo (1771-1795), Fahanandro (1796-1840), Fihono (1840-1890), Voriandro (1890-1919).

2.2.- La répartition de la population dans chaque commune

La population est un élément important qu’il faille connaître car elle est un acteur du développement économique, social et touristique d’une localité. La population et le plan de développement sont inséparables. Cette partie est consacrée à l’analyse démographique dans la zone d’étude : l’évolution du nombre de la population, la répartition de la population et des groupes ethniques dans notre zone d’intervention. La croissance de la population dans le district dépend de plusieurs facteurs à savoir les naissances, l’apport migratoire, etc. Le tableau ci-dessous montre l’évolution de la population dans le district d’Ampanihy-Ouest.

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Tableau 03 : - Evolution de la population de 2000 à 2005

Années Nombre de population Densité (km 2) Taux de croissance par année (%) 2000 204 242 15,08 3,26 2001 209 348 15,46 2,5 2002 216 989 16,20 3,65 2003 245 430 16,65 3,89 2004 233 140 17,22 3,42 2005 241 113 17,51 3,65

Source : - SIRSA, 2007,

En général, le nombre de la population varie d’une année à une autre. Cette variation est due à plusieurs facteurs. La moyenne du taux de croissance est supérieure (environ 3,2%) à celle de l’ensemble de Madagascar (2,7%) selon les données statistiques de l’INSTAT.

Les us et coutumes favorisent le taux de croissance de la population. Ainsi, l’attachement à la polygamie favorise la multiplication des familles nombreuses. En effet, un homme a le droit de se marier avec plusieurs femmes. Le nombre de femmes qui partagent le même époux dépend de la richesse, exprimée en têtes de zébus, de ce dernier. Les femmes commencent leur carrière matrimoniale à très bas âge. Celles-ci sont facilement répudiées par le mari lorsqu’elles sont jugées stériles. En quelque sorte, les enfants sont les bienvenus dans la famille et cela, conformément aux vœux formulés à l’occasion des unions conjugales : « Ny anambian-kiterahana », littéralement « l’objectif du mariage est d’avoir des enfants ».

Afin de mettre en place un développement de l’économie d’une commune, il est nécessaire d’être au courant du nombre de la population par commune. Le tableau ci-après montre la répartition de la population des 04 communes ciblées en 2005. Tableau 04 : - Répartition de la population par commune

Nombre de Nombre de % par rapport à Communes population Fokontany l’ensemble Itampolo 33 819 46 14,03 Androka 20 893 24 8,67 Ampanihy- Ouest 19 691 25 8,17 Ankiliabo 9 190 11 3,81

Source : - Enquêtes personnelles, 2005 40

Selon le tableau ci-dessus, la commune rurale d’Itampolo est la plus peuplée, suivie par Androka et Ampanihy-Ouest.

Plusieurs groupes ethniques forment la population dans le district d’Ampanihy- Ouest. Les Mahafaly représentent 75% à 95% de la population dans chaque commune. Les groupes ethniques Vezo occupent la 2 ème place après les Mahafaly à Androka et Itampolo. Ils sont spécialistes de la pêche traditionnelle maritime.

2.2.1- : La population de la commune d’Ampanihy

Estimée à 24 310 habitants (Données de SIRSA, 2006) répartis sur 25 Fokontany totalisant 1 397 km 2, la population de la commune rurale d’Ampanihy-Ouest est composée en majorité par le groupe ethnique mahafale. Le clan Maroseragna dirigeait, jadis, la population mahafale depuis le Menarandra au Sud à l’Onilahy au Nord. Le clan Maroseragna d’Ampanihy-Ouest a des tombeaux royaux sur lesquels sont plantés des bucranes et de belles sculptures d’aloalo dans le secteur forestier d’Ankirikirike. Cette forêt sacralisée dispose encore des essences forestières bien conservées malgré les diverses pressions qui s’exercent sur l’environnement forestier.

La population mahafale est composée essentiellement d’agro-éleveurs. L’élevage traditionnel bovin domine les autres activités socioéconomiques. Les éléments de l’élevage caprin, ovin et aviaire servent de monnaie d’échanges. Ils sont surtout utilisés pour éviter le prélèvement de bovins en cas de nécessité. Les produits issus de la culture de manioc, de patate douce, de maïs, de pois vohême ou encore de lentilles entrent dans l’alimentation du Mahafaly qui vit une économie d’autosubsistance.

Sur le plan économique, outre le tissage du tapis Mohair qui fait la renommée d’Ampanihy-Ouest et qui génère un revenu substantiel pour les tisserandes, la belle forêt d’Ankirikirike et les tombeaux royaux peuvent être valorisés sur le plan de l’écotourisme sous certaines conditions, en particulier les conditions d’accès qui restent à définir car les propriétaires en sont jaloux.

A propos de l’écotourisme, le clan Maroseragna dispose d’un Musée susceptible d’être visité dans la ville d’Ampanihy-Ouest qui est le chef-lieu de la commune. Ce Musée attire un grand nombre de touristes, surtout étrangers.

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2.2.2.- La population de la commune rurale d’Ankiliabo

Elle est estimée à 11 346 habitants en 2006 (SIRSA, 2006). Cette population est répartie sur 11 Fokontany qui s’étendent sur 1 134 km 2. La population de la commune rurale d’Ankiliabo (anciennement appelée commune rurale d’Anosa parce que l’ancien chef-lieu de la commune se trouvait au village d’Anosa) est également du groupe ethnique mahafale. Le transfert du chef-lieu de la commune au village d’Ankiliabo s’explique par le fait que la commune était l’ancien fief du clan royal Manindriarivo dont Ankiliabo est le lieu de résidence.

Sur le plan socioéconomique, l’élevage bovin prime également sur les autres activités comme l’élevage caprin, ovin et aviaire, la culture du manioc, de patate douce, de maïs, de pois vohême ou encore de lentilles.

Sur le plan de l’écotourisme, la commune rurale d’Ankiliabo est intéressante pour ses tombeaux royaux et, surtout, pour le site du Baobab géant de Reakaly. Le village de Reakaly est une localité située à une vingtaine de kilomètres au Nord d’Ankiliabo, un peu à l’écart à l’Ouest de la RN10. Ce site est de plus en plus fréquenté par les touristes.

2.2.3.- La population de la commune rurale d’Itampolo

Elle compte 41 753 habitants (SIRSA, 2006) répartis sur 46 Fokontany qui s’étendent sur 2 417 km 2. La population de la commune rurale d’Itampolo appartient au groupe clanique Tanalana. Deux sous-clans Tanalana dominent :

- les Temitongoa occupant la zone de la commune située entre Nisoa (localité située à 20 km au Sud du village d’Itampolo) et la limite septentrionale de la commune ;

- les Temilahehe habitant la zone australe de la commune rurale d’Itampolo (de Nisoa au fleuve Linta situé à une trentaine de kilomètres au Sud de Nisoa), c’est-à-dire la limite de la commune rurale d’Itampolo avec celle d’Androka.

La majeure partie du Parc National Tsimanampesotse se trouve dans la commune rurale d’Itampolo.

Sur le plan socio-économique, la population a deux activités dominantes : la population du littoral est constituée de pêcheurs traditionnels tandis que celle de l’interland d’agro-éleveurs. Ceux-ci élèvent surtout des zébus. Ils adoptent une stratégie qui consiste aux déplacements saisonniers des hommes et des troupeaux bovins ; c’est la transhumance entre le littoral et le plateau calcaire mahafale. Dans la foulée, ils pratiquent l’élevage traditionnel de

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caprins, d’ovins et de volailles. Les cultures sèches d’autosubsistance sont possibles sur les sols peu évolués et à dominance sableuse (manioc, patate douce, maïs, sorgho, pois vohème).

2.2.4.- La population de la commune rurale d’Androka

Les 25 795 habitants (SIRSA, 2006) de la commune rurale d’Androka sont répartis sur 24 Fokontany qui s’étendent sur 1 608 km 2. Cette population à majorité mahafale est composée de trois groupes claniques principaux :

- les Tandroka habitant les environs immédiats de la localité d’Androka. Ils vivent surtout de la pêche traditionnelle maritime et des cultures vivrières de patate douce, maïs et de pois sur les limons de la plaine alluviale du fleuve Linta, de manioc sur les terres exondées ;

- les Temilahehe sur la rive gauche du fleuve Linta. Ils sont des agro-éleveurs. Ils sont des éleveurs qu’agriculteurs. Ils pratiquent l’élevage traditionnel de zébus. Ils pratiquent la transhumance du littoral vers le plateau calcaire mahafale. Ils élèvent également des petits ruminants (les caprins et les ovins) ainsi que des volailles (dindes et poules rustiques). Les produits des cultures vivrières (manioc, patate douce, maïs, sorgho, un peu de pois vohême) assurent tant bien que mal leur autosubsistance ;

- les Mahafaly Tandriake, subdivisés en plusieurs groupes claniques, occupent la zone australe de la commune rurale d’Androka. Ils sont, eux aussi, des agro-éleveurs. Comme les Temilahehe, ils sont plus des éleveurs de zébus et de petits ruminants et de volailles que des agriculteurs. Ils pratiquent comme les précédents les cultures vivrières pour leur autosubsistance.

La commune rurale d’Androka est surtout attrayante sur le plan écotouristique par ses belles plages à l’instar de la plage d’Ambohibola que nous allons présenter plus loin. L’enclavement extrême de cette commune rurale handicape l’exploitation de l’écotourisme. (VERIZA, 2008) « Le village compte 645 habitants composés de trois groupes Sarà (les Temaromainte, fondateurs du village, les Temangaro et les Temarofoty) auxquels s’ajoutent deux autres sous-groupes Sarà (les Temaroabo assimilés aux Temaromainte et les Tehazohandatse assimilés aux Temangaro). Ces groupes partagent une identité culturelle et sociale commune, le même site d’enterrement (lolo raike), la même origine (Anakao) et les mêmes interdits. Leurs zébus portent les mêmes marques d’oreilles : Tsifotihariva ».

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Deux groupes tandroy originaires de Marovato (Cap Sainte-Marie) coexistent avec ces premiers ; ce sont les Tambombo et les Tanjanjo. Minoritaires en termes d’effectif et socialement dépréciés, ils restent, cependant, bien vus comme « vahiny » dans le village. Ils sont des migrants définitifs étant donné qu’ils enterrent déjà leurs morts dans le village d’accueil au même titre que les originaires « tompontany ».

Malgré l’existence de groupes ethniques ou claniques divers et/ou d’origines différentes, tout le monde est uni dans la diversité car il se partage le lieu de sépulture « Andronisa ».

2.3.- Les us et coutumes mahafale

Pour le visiteur et l’Etranger qui passent dans le Sud-Ouest, il est bon de respecter les us et coutumes des populations vivant dans les sites écotouristiques. Dans ces contrées, la civilisation est surtout celle du zébu. Cet animal quasiment sacré est plus que visible :

Le parc des zébus se trouve toujours du côté Nord-Est, un emplacement réservé aux « Raza » ancêtres ou l’esprit du défunt. Il est formellement interdit de « souiller » ce secteur du village. De la même manière, l’utilisation de la bouse de vaches comme fumier est également taboue. D’ailleurs, l’amoncellement des déjections animales dans le parc à zébus signifie une bénédiction des ancêtres et de Dieu. Il représente aussi un signe de notoriété sociale de telle sorte que son usage comme fumure organique n’est pas accepté.

Il est également tabou d’assaisonner avec du sel le lait de vache ou la viande de zébu. Les Mahafaly pensent et ils sont convaincus que cette pratique mettrait en péril le cheptel, le sel étant un produit qui se dissout facilement dans l’eau. Par ailleurs, il est interdit de boire debout du lait ou de boire du lait la tête coiffée ou les pieds chaussés car tout cela témoigne d’un manque de respect envers l’animal-roi, c’est-à-dire le zébu.

Pour le Mahafaly, le but ultime de toutes les activités économiques et sociales est l’acquisition du zébu et des troupeaux bovins. Ces derniers représentent le capital ultime du Mahafaly qui se respecte. Toutes les autres activités génératrices de revenus ne sont que des moyens pour y accéder. Le capital zébu est à la fois un signe de bénédiction et de prestige social, une satisfaction morale et un bien-être social, un signe également de richesse. Certains clans ont pu accéder à une hiérarchie sociale plus élevée grâce aux zébus. D’ailleurs, le riche éleveur « Mpagnarivo » ou littéralement propriétaire de mille têtes de zébus est très écouté. C’est également un homme très influent dans la société, surtout pour les prises de décisions.

Chez les Mahafaly, la société est composée par les communautés claniques et lignagères regroupées autour d’un patriarche commun dénommé le « hazomanga lava » ou le 44

poteau cérémoniel central. Il est le symbole de l’unité du groupe. Il est sacré pour chaque groupe clanique et/ou lignager. Il est aussi le « lieu de culte traditionnel » pour l’ensemble du groupe. Les offrandes au Dieu créateur Zagnahare et aux ancêtres « Raza » que les gens vénèrent dans ce lieu sacré. L'office religieux est présidé par le patriarche ou « mpitoka ou mpitan-kazomanga », c’est-à-dire le détenteur du poteau cérémoniel. C’est une responsabilité exclusivement masculine qui se transmet de génération en génération au premier fils de la branche aînée. Le patriarche n'est donc pas obligatoirement le plus âgé du groupe. Toutefois, les plus âgés du lignage, les notables « Ndatibey » assistent le patriarche dans les prises des décisions car ils sont censés être les « sages » du groupe clanique ou lignager.

Avec l'essor démographique, beaucoup de Mahafaly sont partis vers des régions plus ou moins éloignées du pays originel. Les familles, les lignages, les clans mineurs se voient donc séparés par l’éloignement. Aussi, ont-ils la possibilité de créer un poteau cérémoniel secondaire et d’élire des patriarches dans les lieux d’accueil des migrants. Chaque « lignée » s'est créée un hazomanga « fohy » ou « bory », poteau cérémoniel secondaire ; ce qui n’exclut nullement le patriarche commun et le poteau cérémoniel commun.

FAUROUX Emmanuel et KOTO Bernard (1993) ont défini le hazomanga , poteau cérémoniel, comme le « lieu de célébration des cérémonies les plus importantes de l’individu et du groupe. Son mpitoka ou le détenteur du poteau cérémoniel est l’intercesseur incontournable des relations entre les morts (ancêtres) et les vivants ».

MARIKANDIA Mansaré Louis, (1996) quant à lui a donné une autre version du hazomanga. « Le hazomanga, avant d’être une conception purement religieuse à travers le symbolisme, est un point de relation entre la grande famille des vivants et celle des morts. Il matérialise à la fois une spiritualité qui reconnaît une force ou un être suprême mais surtout un point d’ancrage qui permet à l’individu de s’identifier et d’être identifié »

Sur le plan religieux, la grande majorité des communautés mahafale pratiquent la religion traditionnelle basée sur le culte du Dieu créateur Zagnahare et des ancêtres Raza. Ce culte attribue des pouvoirs divins aux ancêtres. En effet, comme partout ailleurs à Madagascar, les Mahafaly respectent les morts qui vont devenir des ancêtres. Ils croient que l’esprit « avelo » des morts ne meurt jamais ; il veille sur les vivants. Converser des évènements familiaux avec les esprits des défunts est donc possible pour conjurer le sort. Des sacrifices animaux sont, à cet effet, faits en l’honneur des ancêtres à l’emplacement du « hazomanga » ou du poteau cérémoniel (hazomanga lava comme hazomanga fohy) à l'occasion d'évènements familiaux, ou pour une demande de bénédiction, de faveur ou de prospérité ou tout simplement de santé. Le zébu est l'animal de prédilection pour les offrandes. Il peut être remplacé par le mouton ou le coq pour des évènements mineurs.

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Les touristes ou autres doivent savoir, en outre, que la consommation de la viande de tortue terrestre sokake ou kotróke ou tsakafe ( Geochelone radiata ) est partout taboue. L'étranger doit respecter ce tabou car les autochtones ne lui tolèreraient jamais la transgression de cette interdiction. Désormais, les Mahafaly pensent que leurs terrains de cultures sont devenus incultes à cause du sang de tortue qui s’est répandu sur leurs sols par les braconniers. Cette tradition contribue, indépendamment de la volonté mahafale, à la conservation de la faune, notamment des tortues de terre qui trouvent un terrain de prédilection dans l’extrême Sud-Ouest de Madagascar.

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Chapitre III : - LES ACTIVITES ECONOMIQUES

3.1.- Les activités agricoles

Dans cette zone où les précipitations sont non seulement insuffisantes mais également mal réparties dans le temps et dans l’espace, la population adopte des stratégies culturales dont la plus caractéristiques est le « champ vala » ou système de cultures en enclos. La clôture faite de haie vive, notamment de cactus, limite les effets de l’évapotranspiration (évaporation physique et évaporation physiologique). L’effet desséchant des vents est amoindri par la haie vive. Il en est de même de celui de l’insolation. Dans ces terroirs est pratiquée une polyculture essentiellement de cultures vivrières : maïs, manioc, patate douce, pois vohême, ambérique, etc. Les produits agricoles sont destinés à l’autoconsommation. Certes, une partie de ces produits est vendue sur les marchés forains locaux pour les besoins en argent liquide des agriculteurs.

L’agriculture est dominée par les cultures vivrières. Les cultures de rente et industrielles n’existent pas. La canne à sucre est souvent destinée à la fabrication de « toaka gasy » dans les distilleries rudimentaires clandestines. La canne à sucre, par exemple, est toujours plantée sur la bordure de la parcelle cultivée de plantes vivrières. Les femmes s’occupent des cultures maraîchères (légumes verts). Le revenu tiré de la vente de ces produits maraîchers est utilisé pour satisfaire les petits besoins journaliers.

Le district est à vocation agricole et pastorale malgré les problèmes de la sécheresse qui constitue un obstacle majeur à leur développement. Si les statistiques officielles soulignent que 80% de la population malgache sont des paysans, ce taux doit être révisé à la hausse dans le district d’Ampanihy-Ouest tant les agents de l’Etat participent aux activités agricoles pour arrondir les angles de fin de mois. En effet, les activités agricoles dans le district d’Ampanihy-Ouest ne sont pas uniquement destinées pour résoudre les problèmes financiers familiaux mais surtout pour la survie des foyers.

3.1.1.- Les cultures vivrières

Les agriculteurs cultivent leurs terres à des fins d’autosubsistance. Le maïs (Zea mais) est la céréale la mieux adaptée sur les terrains de défriche-brulis ou hatsake. Les principales cultures vivrières sont la patate douce ou « bageda » ( Ipomea pescaprae ) et le manioc ou « balahazo » ( Manihot utilissima ). Ils servent, suivant la saison, d’aliments de base pour la population mahafale. La dolique ou l’ambérique « antake » (D olichos lablab ), la pastèque « vazavo », la citrouille « taboara » Citrullis, la cucurbitacée et le niébé ou le pois

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vohème « vagnemba » (V igna sinensis ) servent d’aliment d’accompagnement ou d’appoint de part et d’autre du fleuve Linta. Les habitants cultivent la lentille « tsiasisa » et « antsoroko » (L ens sp. ) qui est souvent commercialisée sur les marchés locaux ou expédiée vers Toliara.

Tableau 05 : - Les plantes vivrières cultivées dans le district d’Ampanihy-Ouest

Noms vernaculaires Noms en Français Noms scientifiques Antake Dolique ou Ambérique Dolichos lablab Antsoroko ou Tsiasisa Lentille Lens sp. Bageda Patate douce Ipomea pescaprae Balahazo Manioc Manihot utilissima Taboara Citrouille Citrullis Tsako Maïs Zea maïs Vagnemba Pois vohême ou niébé Vigna sinensis Vary Riz Oriza sativa Vazavo Pastèque Citrullis. sp

Source : - Observations de l’auteur

Le manioc et le maïs occupent la majeure partie des surfaces cultivées, soit environ 60 % des surfaces totales des champs. Ils sont considérés dans le pays mahafale comme étant les principales cultures ancestrales. La culture du riz est faiblement parce que cette plante exige de l’eau en quantité suffisante et permanente durant son cycle végétatif. Cette plante a été introduite dans la zone par les migrants Antanosy. Le riz est cultivé dans la partie Nord- Est du district : Fotadrevo, Gogogogo et Maniry.

3.1.3.- Les cultures de rente

Les cultures de rente, présentes dans le district, sont le riz, la canne à sucre et le pois du cap. Elles sont cultivées dans la zone depuis plusieurs dizaines d’années, voire la centaine d’années. Faute de débouchés, elles ont été laissées pour compte. En 1998, le pois du cap était cultivé sur une superficie de 30 hectares ; en 1999 sur 35 hectares. La canne à sucre pour 410 hectares en 1998 et 415 hectares en 1999 (Source : DRDR ou Direction Régionale pour le Développent Rural du Sud-Ouest, 2002)

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Tableau 06 : - Types de cultures de rente (canne à sucre et pois du cap)

Années Types de cultures Superficies occupées (ha) 1998 Pois du cap 30

1999 Pois du cap 35

1998 Canne à sucre 410

1999 Canne à sucre 415

Source : - DRDR, Toliara, 2002

La dominance de la culture de la canne à sucre sur celle du pois du cap s’explique par le fait que la canne à sucre sert de matière première, depuis quelques années, pour la fabrication traditionnelle de l’alcool de canne « toaka gasy ». Il faut remarquer que la production de « toaka gasy » est interdite. Cependant, les producteurs s’entêtent à le produire parce qu’il leur procure un revenu monétaire.

3.1.4.- Les cultures industrielles

L’unique culture industrielle du district d’Ampanihy-Ouest reste l’arachide. Cette culture régresse à cause du climat aride et des techniques archaïques de cultures ne permettant pas d’avoir de bons rendements. Ajouter à cela le manque de débouché suite à la fermeture de la SNHU, la Société Nationale d’Huilerie de Tuléar. Ainsi, la production faiblit au fil des années ; elle décourage les agriculteurs. L’arachide est cultivée par les paysans mahafale en association avec les cultures vivrières.

Pour les fruits, il n’y a pratiquement pas de vergers dans le district d’Ampanihy- Ouest. Aucune interdiction sociale n’empêche les paysans de pratiquer ce type de culture : c’est tout simplement lié au manque d’habitudes culturales. Les arbres fruitiers poussent à l’état sauvage. La population pratique la cueillette des fruits, surtout les mangues, une fois tous les ans.

Dans cette zone soumise au climat aride, les essaims de criquets migrateurs (Le criquet pèlerin) ravagent périodiquement les plantes de telle sorte que la production devient insuffisante pour satisfaire les besoins de la population locale. En outre, les paysans mahafale n’améliorent pas leurs méthodes et techniques de cultures ; il en résulte une faiblesse du rendement. Les paysans espèrent faire augmenter la production par l’extension des surfaces

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cultivées ; ils n’agissent pas sur les autres paramètres, notamment la fertilisation des sols par des apports en engrais ou la mécanisation de la culture. Ils se contentent des outillages rudimentaires comme l’essart. Ainsi, les rendements sont très faibles. La production est très souvent aléatoire et peu sécurisante sur le plan alimentaire. La disette ou famine « kere » s’installe constamment parmi les habitants. Les fruits de cactus ou figues de barbarie, la pastèque, les Discoriacées sont les derniers recours pour compenser le manque à gagner en matière de nourriture quand arrive la période de soudure (d’Octobre à Février).

3.2.- L’élevage

L’élevage occupe une place privilégiée dans la vie socio-économique des Mahafaly. C’est l’une des raisons pour lesquelles le district d’Ampanihy-Ouest est l’un des principaux foyers d’élevage de la région Sud-Ouest de Madagascar. Les grands pâturages naturels ont permis la pratique de l’élevage extensif des zébus. Le district d’Ampanihy-Ouest occupe la première place par l’effectif de son cheptel bovin dans la région du Sud-Ouest de Madagascar selon les sources officielles. Cependant, l’élevage connaît beaucoup de problèmes à cause surtout des aléas climatiques, de l’insuffisance des pâturages, de l’indigence en eau dans cette zone déshéritée. Ce n’est que de Décembre à Mars que les troupeaux bénéficient de bons pâturages parce que les herbes ont repoussé après les passages des pluies de saison chaude et pluvieuse. Pour le reste de l’année, les troupeaux bovins souffrent suite au dépérissement des graminées ( Heteropogon contortus) « ahidambo ».

Le district d’Ampanihy-Ouest est également premier en matière d’élevage dans l’ensemble de la région pour tous cheptels confondus (Chiffres DRDR 3 en 2003) : 196 000 caprins, 87 400 ovins, 4 200 porcins, 100 500 volailles et 226 180 de bovins. Le district d’Ampanihy-Ouest alimente à la fois les marchés à l’intérieur de la région et ceux d’autres régions (Androy, Anosy, Ihorombe, Haute Matsiatra).

Tableau 07 : - Effectif des animaux d’élevage dans le district d’Ampanihy-Ouest

Types d’animaux d’élevage Effectif

Bovins ………………………………………… 226 180 Caprins ……………………………………….. 196 000 Ovins …………………………………………. 87 400 Porcins ………………………………………... 4 200 Volailles ……………………………………… 100 500

Source : DRDR Toliara, 2003

3 Direction Régionale du Développement Rural 50

3.2.1.- Les principaux types d’élevage

L’élevage occupe une place importante pour le peuple mahafale d’Ampanihy-Ouest. Mais l’élevage bovin tient un rang spécifique dans la vie courante des éleveurs. Cet élevage bovin est un garant économique et fournit aux éleveurs un complément aux aliments de base. Il est en quelque sorte une balise et un capital zébu pour les éleveurs. Dans cette zone où les éleveurs ignorent les banques, les ovins, les caprins et les volailles servent de monnaie d’échanges pour protéger le cheptel bovin.

3.2.1.1.- L’élevage bovin

L’élevage bovin a pris de l’importance dans l’ensemble la vie de la population tant les zébus sont toujours présents dans les différents événements familiaux (naissance, baptême, mariage, fêtes, décès, etc.). Toutes les activités lucratives du Mahafaly ont pour objectif l’acquisition d’un zébu et d’un troupeau bovin. Il fait son bonheur. Il devient respectable quand il possède un important troupeau de zébus. Les trois types d’élevage (bovin, ovin et caprin) répondent à leur structure socio-économique et culturelle.

Le bœuf ( Boss indicus ) détermine le rang social de l’homme mahafale. Les marques des oreilles « vilo » ou « sofin-draza » indiquent l’appartenance clanique de son maitre. Le zébu est également au centre du droit coutumier ; il est utilisé dans le règlement de la plupart des litiges sociaux. Dans la vie, l’objectif principal du Mahafaly est d’avoir un grand nombre de zébus car ceux-ci constituent sa fortune ; ils donnent droit au respect de l‘être. Ne pas avoir de zébu signifie être pauvre.

3.2.1.2.- Les petits ruminants et les volailles

Les produits de l’élevage ovin et caprin et ceux de l’élevage avicoles servent à protéger l’élevage bovin. En effet, l’éleveur est obligé de prélever un ou animaux de son troupeau bovin en cas de nécessité. Pour éviter de telle ponction, il doit élever des petits ruminants qu’il mettra en vente lorsque le besoin se fait sentir. Ainsi, il ne touchera pas à ses zébus qu’il doit garder jalousement.

Les moutons et les chèvres ainsi que les dindes et les poulets sont élevés pour être vendus. L’argent gagné de la commercialisation de ces derniers servira aux menus achats (riz, médicaments, effets vestimentaires, fournitures scolaires des enfants). Dans le pays mahafale, les produits de ces types d’élevage sont appelés le « haren’ajaja aman’ampela » littéralement « L’élevage sous la responsabilité des femmes et des enfants ». Lors des cérémonies

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funéraires « engalolo », les chèvres (Ovis capra) et les moutons sont utilisés comme « famaha » ou ration des invités.

Mise à part la race rustique, dans le district d’Ampanihy-Ouest était pratiqué l’élevage de la chèvre à longs poils ou chèvre Angora est spécifique. Les poils des chèvres angoras servaient de matières premières pour la confection du tapis Mohair qui faisait la renommée d’Ampanihy-Ouest. Le PSDR 4 apporte son appui pour le développement de cette filière. Pendant la période faste de cette activité, 85% des femmes vivant à Ampanihy-Ouest travaillaient directement en tant que tisserandes pour le tissage artisanal des tapis. Cette activité assurait l’autonomie financière des femmes mahafale. Malheureusement, les descendants de ces chèvres ont vite dégénéré ; ils n’ont plus fourni de longs poils. Ce qui a entraîné, en partie, le déclin de cette filière.

3.2.1.3.- L’importance de l’élevage bovin et sa place dans la société mahafale

Le bœuf joue un rôle social indéniable ( BATTISTINI R ené et HOERNER J ean Michel ,1986 in Géographie de Madagascar). Le Mahafaly reconnait les différentes utilisations du zébu dans sa vie quotidienne. La possession de plusieurs « vositra » à belle bosse, à croupe arrondie et aux cornes bien dressées, est une satisfaction, une force et un sujet de prestige social. C’est lui qui participe à chacun des événements familiaux, des funérailles, le sandratse ou le bilo (exorcisme, rituel de guérison), le savatse (circoncision). Mis à part le rôle socio-anthropologique joué par l’élevage bovin, celui-ci présente d’autres aspects. Il est une richesse matérielle remplaçant le compte bancaire. En effet le troupeau bovin est la banque du paysan mahafale. Cette institution financière participe à plus d’un titre à résoudre les problèmes et les exigences de la famille.

Le bétail remplace les machines et plusieurs équipements mécaniques pour les diverses activités du Mahafaly. Le zébu tire la charrue à bœufs ou la charrette dans le domaine du transport des personnes et des marchandises. Comme l’a écrit UIGI Elli en 1993, « Rien ou presque rien ne se jette du corps du bœuf, la viande se mange avec la peau, à moins qu’elle ne sert qu’à confectionner une pelisse ». Sa peau sert à fabriquer des sandales, de bâche de charrette, de fronde « piletse » qui est une arme redoutable que le Mahafaly manie très bien.

L’apport de fumier aux cultures est une pratique inconnue du Mahafaly. La raison en est simple : la hauteur du fumier dans le parc à zébus est un signe distinctif, un motif de fierté.

4 Programme de Soutien au Développement Rural 52

En tout cas, cette fierté non productive peut changer lorsque de nouveaux besoins se font sentir. D’où les autres utilisations du zébu sur le plan socio-économique et religieux.

3 .2.1.4.- L’importance du lait et sa place chez les Mahafaly

Le lait revêt un caractère sacré pour le Mahafaly. Il est également un aliment nécessaire pour le Mahafaly qui en consomme quotidiennement. Il évite ainsi inconsciemment la carence en vitamines entraînant la maladie appelée « l’avitaminose ». Le lait accompagne, la plupart du temps, le maïs ou le manioc pendant la cuisson. Le plat de patate douce s’accompagne de « habobo » ou lait caillé. Le lait joue également un rôle très important pour l’équilibre des aliments quotidiens. Il est classé parmi les aliments nobles à cause de sa valeur nutritive.

Le lait de vache étant sacré, la croyance et les coutumes le concernant doivent être respectées. Le lait à vendre sur le marché doit être transporté sur l’épaule pour les hommes et sur la tête pour les femmes. Selon la politesse mahafale, quand quelqu’un passe devant les « Ndatibey », il doit se courber et dire pardon en signe de respect aux aînés. Etant donné que les « Ndatibey » ou Notables doivent respecter tout ce qui est sacré, la personne transportant le lait ne se courbera pas en passant devant eux. Le contraire sera un manque de respect envers le sacré, c’est-à-dire qu’il existe une hiérarchisation du sacré.

Le lait est utilisé pour réaliser le serment du Fatidrà (pacte de sang entre deux personnes n’ayant pas de lien de parenté). Par contre, le sel a un sens diabolique. Il est utilisé pour connaitre le bien et le mal chez les Mahafaly. C’est la raison pour laquelle il ne faut jamais assaisonner le lait avec du sel surtout quand ces produits proviennent de son cheptel. Ceci est à l’origine de l’anecdote mahafale « Tsy siràe ty ronono fa maharitse aombe », littéralement « Il ne faut pas mettre du sel dans le lait car il risque d’anéantir le troupeau bovin ». Il est également interdit de boire du lait en station debout ou de boire du lait les pieds chaussés parce que les souliers sont porteurs de matières souillées comme les matières fécales. Comme le lait est sacré, il faut le consommer avec beaucoup de sérénité.

3.3.- La pêche et ses caractéristiques

Les produits halieutiques font partie des principales sources de revenu des communes rurales d’Androka et d’Itampolo. La population exploite les diverses ressources et les espaces côtiers. Ceux-ci constituent l’un des atouts majeurs des habitants d’Androka et d’Itampolo sur le plan économique.

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La pêche est l’une des activités principales des villages d’Androka, d’Itampolo et de Bevoalavo d’autant que la possibilité de l’agriculture est très limitée sur la plaine côtière mahafale. Les potentialités en ressources marines, par contre, sont importantes. Aussi, les habitants du littoral s’orientent-ils vers la pêche traditionnelle alors que ceux de l’intérieur s’adonnent à l’élevage extensif de bovins, de caprins et d’ovins. Cependant, cette activité reste attachée à sa forme traditionnelle. Le système d’exploitation est de type familial. Les techniques de pêche sont : la pêche à pied sur les zones peu profondes dont le chenal, la pêche à la ligne à main nue, la pêche à la traîne pour les poissons pélagiques comme le lamatra « Cibium commersoni », la pêche aux filets dormants et la senne de plage. La pêche industrielle y est encore loin d’être appliquée pour un certain nombre de raisons : le niveau technique et technologique très bas des pêcheurs, les moyens de production, les moyens financiers limités des pêcheurs. L’embarcation utilisée reste la pirogue monoxyle à balancier propulsée soit à l’aide de rame, soit à la voile carrée de type cingalais 5.

Les principaux types de produits exploités sont le poisson, les polypodes (calmar et poulpe), l’Holothurie ou concombre de mer, les ailerons de requin, les crevettes, les langoustes, les tortues marines « Chelonia midae », « fano », etc. Ces produits halieutiques sont collectés par des sociétés de pêche : La société MARTIN PECHEUR et la société MADAPECHE de Fort-Dauphin qui achètent la langouste auprès des pêcheurs du littoral Sud-Ouest et cela, jusqu'à Itampolo. La Coopérative de Pêche Frigorifique de Toliara ou COPEFRITO et la société MUREX, basées à Toliara assurent la collecte des produits halieutiques tout le long du littoral Sud-Ouest également. La collecte se fait au niveau des villages de pêcheurs traditionnels du littoral Sud-Ouest long de 420 km entre le village de Fanambosa dans la Commune Rurale d’Androka (au Sud) et celui d’Andranopasy dans la Commune Rurale d’Andranopasy Manja (au Nord). Les lieux de collecte (74 villages de pêcheurs dont 17 dans le district d’Ampanihy-Ouest) sont partagés entre sept (07) zones réparties de part et d’autre de la ville de Toliara :

- trois (03) Zones au Sud de la ville de Toliara,

- quatre (04) Zones au Nord de la ville de Toliara.

5 REJELA Michel Norbert, 1993, La pêche traditionnelle Vezo du Sud-Ouest de Madagascar : un système d’exploitation dépassé ? 54

Deuxième partie

LES POTENTIALITES ECOTOURISTIQUES

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Carte 06 : - Localisation des sites écotouristiques

Source : - Conception personnelle sur fond de carte FTM

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Chapitre-IV : -LES RESSOURCES TERRESTRES

4.1.- La végétation

Les principales formations végétales comprennent les forêts naturelles, les savanes et les prairies. Les savanes sont présentes un peu partout dans le district. La plupart de ces formations s’allongent du Nord au Sud. On y trouve deux types de savanes :

4.1.1.- La forêt galerie

Ces types de formations forestières se retrouvent surtout sur les axes du réseau hydrographique, plus précisément en bordure du lit mineur, sur la partie interne de la moyenne terrasse limoneuse. Elles bénéficient de beaucoup d’humidité comparativement aux autres formations forestières de l’ensemble du district grâce à l’existence, même au milieu de la période sèche, de sous écoulement.

Avec ce type de formation forestière, il est possible d’avoir une strate buissonnante et des grands arbres, à savoir le Dalbergia et le Tamarinier ( Tamarindus indica ). Cette strate buissonnante est dominée par les Euphorbes arborescentes, les Mimosées, etc. Ces forêts galeries sont présentes dans la basse Menarandra, sur la moyenne vallée de la Linta aux environs d’Ankazotà.

4.1.2.- La végétation du fond des avens

Le district d’Ampanihy-Ouest est la zone où est enregistré un fort taux de cette formation végétale. Elle est constituée de grands arbres qui peuvent atteindre 30 mètres de hauteur. Les arbres portent des feuilles vertes foncées contrastant avec la grisaille de la flore xérophile. Les plus typiques comme le Hazomalagne (Hazomalania voyroni) puisent l’eau de la nappe sub-affleurant .

4.1.3.- Les formations des prairies ou des savanes

Selon la classification générale, ces formations, dans le pays mahafale sont classées en quatre catégories : les prairies des fonds des dolines, la savane arborée à sakoa, la savane arborée à Baobab et enfin la savane non arborée.

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4.1.4.- La flore du plateau calcaire mahafale

Les forêts du secteur rocailleux du plateau calcaire s'étendent sur une bande Nord- Sud d’une dizaine à quelques dizaines de kilomètres de large. Elles sont riches en essences endémiques, dont les plus connus sont :

Tableau 08 : - Quelques essences endémiques du plateau calcaire mahafale

Noms Noms scientifiques Familles Utilisations vernaculaires Mendorave Mendoravia tuleariensis Fabacées Cercueil

Vaovy Tetrapterocarpon geayi Fabacées Cercueil

Nato Clerodendron sp1 Verbenacées Cercueil

Nato beronono Capurodendron sp1 Sapindacées Cercueil Farehetse Uncarina stellulifera Pedaliacées Plante médicinale Handy Neobeguea mahafaliensis Meliacées Plante médicinale Vaheamalo Vanilla vanilla madagascariensis Orchidacées Plante médicinale Hazonta Rhigozum madagascariensis Bignoniacées Plante médicinale Fangitse Dolichos fangitsa Fabacées Comestible Dioscoréacées Sosa Discorea sosa Comestible

Source : - Enquête personnelle, 2008

*- des bois durs et précieux tels que le fameux bois de cercueil « Mendorave ». D’autres grands arbres tels que le « lovaenafe », le « Vaovy », le « Nato » et le « Nato beronono » complètent le lot ;

*- des essences à vertu médicinale : le « Handy » est très efficace contre la fatigue musculaire, le « Vahenamalo » et le Hazonta sont des produits aphrodisiaques pour lutter contre l’impuissance sexuelle masculine, le « Farehetse » contre la pellagre stimule la repousse des cheveux ; il est utilisé pour traiter les pellicules du cuir chevelu.

*- divers tubercules sauvages forestiers apparentés à des plantes comestibles servent d’aliments d’appoint lors des périodes de soudure : le « Sosa » et le « Fangitse », etc.

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Tableau 09 : - Liste des espèces floristiques du plateau et de la pédiplaine et types de valorisation NOMS SCIENTIFIQUES NOMS VERNACULAIRES TYPES DE VALORISATION Givotia madagascariensis Farafatse Fabrication de pirogue Cedrelopsis grevei Katrafae Huile essentielle, pharmacopée Jatropha mahafaliensis Atratra Huile essentielle Baudouinia rouxevillei Manjakabetany Sculpture, rituelle Alluaudia comosa Mendoravy Ecotourisme, rituelle Zanha suaveolens Hazomafio Détergent Uncarina stellulifera Farehitsy Beauté Aloe divaricata Vahosay Plante médicinale Aloe vahombe Vahombe Plante médicinale, rituelle Pachypodium Vontaky Ecotourisme Didierea madagascariensis Sono Ecotourisme Neobeguea mahafaliensis Handy Plante médicinale Moringa drouhardii Maroseragna Rituelle, plante médicinale Typha angustifolia Vondro Construction de maison Adansonia rubrostipa Fony Ecotourisme, comestible Sapuim sp Hazondranaty Plante médicinale Rituelle, écotourisme, plante Ficus sp Fihamy médicinale Asteracae Masonjoany Produit cosmétique & beauté Sellaginela sp1 Somontsala Plainte de teinture en tapis mohair bio Fernandoa madagascariensis Somontsoy Plante médicinale,

Source : - Département de la Biologie de la Faculté des Sciences, Toliara (III ème Cycle), 2007

Vers l’Est, ces forêts laissent la place à des formations secondaires, de fourrés xérophytiques ou en une savane arborée avec par endroits des « lamonty » ou des « kily » ou des « sakoa » isolés. La strate graminéenne est à très forte dominance d’ahidambo (Heteropogon contortus ) et d’akata (Aristida babicaulis). C’est la zone de transhumance par excellence des troupeaux bovins et des éleveurs du littoral plus aride.

Il faudrait remarquer l’existence, entre autres sites d’attrait écotouristique, de la commune rurale d’Ankiliabo avec son baobab géant dénommé le baobab de Reakaly et la forêt sacrée d’Ankirikiry dans la commune rurale d’Ampanihy-Ouest.

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4.1.5.- La végétation du littoral

La plaine littorale au Nord d'Itampolo est caractérisée par des fourrés xérophytes espacés de pseudo steppes composées essentiellement de tapis graminéens asséchés durant la saison sèche. Ces fourrés et ces pseudos steppes sont piquetés, par endroits, de tamariniers kily (Tamarindus indica), de lamonty (Flacourtia ramountchi) et de sakoa (Poupartia cafra) isolés.

Dans les abords immédiats du village d’Itampolo et celui de Nisoa, la plaine littorale mahafale sont des fourrés xérophiles dominés par des Burcéracées tels que le daro (Commiphora rigosa), le boy (Commiphora monstruosa) et des touffes de filofilo (Gynmnosporia linearis), des Liliacées dont le vahombe (Aloe vahombe) ou les sarivaho (Aloe deltoideodonta), des îlots d’atratra (Jatropha mahafaliensis) et des Euphorbes famata (Euphorbia stenoclada) qui servent de fourrage aux zébus en période sèche. Au Nord du village d’Itampolo il existe une belle forêt de Didieracées.

La bordure orientale de la plaine littorale ainsi que la frange occidentale rocailleuse du plateau calcaire jurassique sont recouvertes d'une forêt sèche primaire à Euphorbiacées et à Didiéracées dont la Didiéracée endémique Fantiolotse (Alluaudia madagascarensis) . Le fantiolitse est utilisé pour la production de bois de construction, notamment des planches.

De Nisoa à l’embouchure du fleuve Linta, les fourrés xérophytiques cèdent la place à un espace découvert piqueté, par endroits, d’Euphorbiacées tels que le famata (Euphorbia stenoclada) et véritables champs de cactus raketa (Opuntia) dont le plus remarquable est raketa mena (Opuntia monocantha) . Près de la localité de Betratratra située à environ 5 km au Nord du village d’Androka se trouvent de beaux spécimens du très rare Aloe (Aloe suzannae) .

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4.1.6.- La forêt royale d’Ankirikirike

Photo 02 : - A l’entrée du site royal d’Ankirikirike

Source : - R. Paulin Eliace 2008

La forêt primaire d’Ankirikirike est bien conservée grâce au tabou ; en effet, il est formellement interdit de souiller le lieu et de toucher à la flore et à la faune dans le périmètre de la sépulture royale Maroseragna. Aussi, la flore et la faune ont-elles gardé leur caractère originel exceptionnel. Le site, d’une exceptionnelle richesse en architecture et en sculptures, attire l’attention des touristes épris d’exotisme. Son statut de domaine forestier royal de la dynastie des « Maroseragna » du Menarandra et de site funéraire a favorisé la conservation de l’environnement. Ce statut particulier ne facilite pas l’accès au site qui est jalousement gardé. D’ailleurs, un conflit de succession entre deux branches descendantes de la dynastie ne fait que compliquer encore plus l’accès dans le site.

Aussi, faut-il absolument avoir une autorisation d’y pénétrer ; le service de guide est fourni par les propriétaires du site lorsque les intéressés se proposent de visiter le site royal de la forêt sacrée d’Ankirikirike.

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4.1.7- La forêt sèche d’Itampolo

Photo 03 : - The dry forest ou forêt sèche d’Itampolo

Source : - R. Paulin Eliace ,2007

Le « dry forest » d’Itampolo mérite d’être visité. Il possède des essences sylvicoles endémiques. Le Didierea trollii, par sa densité, domine cette forêt sèche. Il ne faudrait pas, non plus, oublier les nombreux beaux lacs d’avens de la plaine côtière mahafale.

Cette zone sèche possède aussi de nombreux avens qui deviennent d’essentiels points d’eau pour le ravitaillement des habitants et pour l’abreuvement des troupeaux bovins, ovins et caprins.

L’aven « Vintane » à proximité du village d’Itampolo a un caractère à cause de la rareté des points d’eau dans cette zone au climat aride. Le nom « vintane » qui signifie « pêcher » vient du fait qu’il faut avoir un récipient attaché au bout d’une corde pour puiser l’eau limpide qui se trouve à quelques mètres au fond de l’aven. Celui-ci, justement, apparaît dans la dune karimbolienne grésifiée. Cet aven, difficile d’accès, n’est pas frequenté bien que l’eau très peu salée qu’il conserve se prête bien à la consommation humaine. Il est sacralisé par la population et est donc soumis à beaucoup d’interdits. La nappe profonde communique avec d’autres avens localisés sur la dune karimbolienne gresifiée.

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Photo 04 - L’aven de Vintane, près du village d’Itampolo

Source : - R. Paulin Eliace, 2008

4.1.8 - Des ressources forestières à fort taux d’endémicité

L’endémisme est le maître-mot des essences forestières dans notre zone d’étude soumise à des contraintes naturelles étroitement liées au climat et aux sols. De la forêt aux points d’eau (avens, lac Tsimanampesotse, couloir d’Itomboina), des formations dunaires aux formations karstiques, des formations mangroviennes aux belles plages, l’endémisme est de mise.

4.1.8.1- Le baobab de Reakaly

Le grand Baobab se trouvant dans la commune rurale d’Ankiliabo est dénommé BAOBAB DE REAKALY parce qu’il pousse à proximité du village de Reakaly. Ce village est situé dans la commune rurale d’Ankiliabo, à environ 27 km à l’Ouest de la ville d’Ampanihy-Ouest. Il est accessible grâce à une piste carrossable. Ce baobab est un beau spécimen par sa grande taille. Le site est de plus en plus fréquenté par les touristes mais il n’y que peu d'aménagement.

Il semble que ce Baobab exceptionnel est l'un des plus gros spécimens au monde. Dans son tronc est un antre monstrueux qui impressionne fortement les visiteurs.

Le tronc de ce baobab atteint environ 27 m de circonférence. Ce baobab serait le le plus grand spécimen de Madagascar selon le discours du Ministère de l’Environnement lors de l’ouverture de la foire de l’Environnement à Ampanihy-Ouest en Novembre 1996. 63

Cette baobab peut engloutir jusqu’à douze personnes adultes, comme le cas des étudiants venant d’Ampanihy – Ouest, membre de l’association universitaire appelée AEVA, lors de l’excursion en période de vacance, d’après les photos ci-après.

Photos 05 : - Les facettes du baobab de REAKALY

Le baobab de Reakaly

Source : -, R. Paulin Eliace, Soandalana Ambroisia, 2007

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4.8.1.2.- Une faune à très forte endémicité

Tableau 10 : - Quelques oiseaux du pays mahafale

Noms en français Noms scientifiques Noms vernaculaires la Monias de Bensch Monies benschi Vorom-bato Coua coureur Coue cursor Venda Coua de Verreaux Coue verreauxi Tivoke Merle de roche Monticola sharpei Beielatse Coturnix Coturnix coturnix kibo Merle de roche du subdésertique Pseudocossyphus imerinus Kilojy Rollier terrestre à longue queue Uratelornis chimaera Vanga Thamnornis Thamnornis chloropetoides Vanga mainte Newtonie d’Archbold Newtonia archboldi Vanga mena le Vanga de Lafresnaye Xenopirostris xenopirostris Vanga foty Pintade Xanthomixis apperti Akanga Calicalicus mahafaliensis Calicalicus rufocar Sakamoty Numide Numida meleagris voroja Foudi de Madagascar Foudia madagascariensis fodi Foly ou fody

Source : - Enquêtes auprès des villageois et documentation, WWF et CEDRATOM

Le pays mahafale est caractérisé par une très forte endémicité de la faune. Il constitue aussi une limite de l’aire de répartition de nombreuses espèces. Ces caractéristiques lui confèrent une importance biogéographique particulière. Le domaine de l’Ouest et celui du Sud comprennent 145 espèces nicheuses dont 64 sont endémiques. Parmi les espèces endémiques, 08 n’existent nulle part que dans les forêts du pays mahafale.

Le pays mahafale est aussi caractérisé par un endémisme local remarquable quant aux reptiles. La tortue radiée Geochelone radiata a une aire de répartition localisée seulement dans l’extrême Sud. La tortue araignée ( Pixis arachnoïdes ), fréquente dans les fourrées xérophiles sur sols sableux, présente une distribution assez vaste dans cette zone. Les mammifères sont représentés par deux espèces de carnivores endémiques : la Mangouste grandidieri ( Galidictis grandidienri ) et une espèce de Mangoutictis ( Mungotictis decemlineata ).

Les tortues terrestres abondent dans ce district est tabou par rapport à la consommation de la viande de ce reptile. Un tabou, d’ailleurs, dont l’origine est mal connue. Elles reçoivent différentes appellations selon les groupes ethniques : kotróke ou tsakafe ou encore sokake (Geochelone radiata) . 65

Madagascar a 3 espèces de Mégachiroptères ou ( Fanihy) , toutes endémiques : Pteropus rufus, Eidolon dupreanum, Roussettus madagascariensis, et 31 espèces de Microchiroptères ou ( Kinakina, Kananavy, Ramanavy ), Egel et Mitchell, 2003 ; Goodman et Gardiff, 2004 in DEA TSIBARA Mbohoahy.

Le Cryptoprocta Ferox fossa, (fosa), le lambo ou sanglier ou potamochère, la chauve souris qui donne de l’attrait écotouristique au baobab de Reakaly.

Le Boa appelé localement Bajy ou Do ( Acrabtophis madagascariensis ) n’est pas aussi venimeux que les serpents d’Afrique ou d’Asie fait la particularité de la zone.

Le pays mahafale abrite neuf (09) espèces et sous espèces de lémuriens : - le Propithèque de verreaux Sifake ( Propithecus v. verreauxi ) moins fréquent, se rencontre dans les forêts à proximité des points d’eau et des cours d’eau, - le Maki ( Lemur catta ) est très fréquent dans le district d’Ampanihy - Ouest.

Photos 06 : - Quelques gestes de lémuriens d’Ankirikirike

Les Makis ( Lemur catta ) en défilés sur la piste de foret royale d’Ankirikirike, WWF, 2009 Le sifake et son petit en sautant (Propithecus verreauxi), WWF, 2009

- Le sifake (Propithecus verreauxi), moins fréquent peut être trouvé dans les forêts près des points et cours d’eau, et les deux espèces de Microcèbe ( Microcebus sp. ). - Les deux nouvelles espèces ( Xanthomixis apperti ) et (Calicalicus rufocar palis) ont fait récemment l’objet d’observations et de description minutieuse.

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Le Mégachiroptère qui existe dans ce site est le Pteropus rufus.

Tableau 11 : - Quelques variétés de lémuriens vivant dans les forêts mahafale

Noms en Français Noms scientifiques Noms vernaculaires Le Microcèbe Mirza coquereli Tilivahe Le petit Cheirogale Cheirogaleus medius - Le Lepilemur à queue rousse Lepilemur ruficaudatus Vontira Le Lepilemur à patte blanche Lepilemur leucopus Keleohy Le Phaner occidental Phaner furcifer pallescens Gidro Le Propithèque de verreaux Propithecus verreauxi Hira Sifake Propithecus v. verreauxi Sifake Le Makis Lemur catta Maky

Source : - Enquêtes et documentation,

Tableau 12 : - Quelques espèces de lémuriens présentes dans le district d’Ampanihy-Ouest Noms en Français Noms vernaculaires Noms scientifiques Propithèque de verreaux Sifake Propithecus v. verreauxi Maki Maky Lemur catta Tilivahe Microcebus sp. - Xanthomixis apperti Microcèbe - Calicalicus rufocar palis Cheirogaleus medius

Source : - Enquêtes et documentation, WWF, CEDRATOM ,2010

- Les Tenrecidae ou Trandrake (Tenrec ecaudatus ) - Les hérissons Sora ( Echinops telfairi ) sont endémiques de l’extrême Sud et du Sud- Ouest malagasy. - Les abeilles Tantele (Apis) vivent à l’état sauvage dans les forêts sèches du pays mahafale.

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4.1.9.- Le Parc National Tsimanampesotse 6

Le Parc National Tsimanampesotse, d’un intérêt écotouristique indiscutable, a été érigé en aire protégée en 1927. Il est classé 10 ème Réserve Naturelle Intégrale malgache. Il appartient à l’ex-province autonome de Toliara. Il est la première Aire Protégée de la province. Il a une superficie de 17 520 hectares. Il était géré par l’administration coloniale. Après l’avènement de la première République, il a été sous la tutelle du Ministère des Eaux et Forêts.

Suite à une première extension en juin 1966, il a changé de statut : officiellement « Réserve naturelle intégrale » en 1927, il est devenu « Aire Protégée de la Catégorie II ou Parc naturel » en 1966 par le décret 66-242. Plusieurs missions de recherches vers les années 90 ont démontré que le Parc National de Tsimanampesotse ne représente pas entièrement toute la biodiversité du plateau calcaire mahafale et de la plaine littorale.

Suivant le décret 98-003 du 19/02/98, le Lac Tsimanampesotse est devenu le premier site RAMSAR pour Madagascar.

Ainsi, dans la 3 ème phase du (PE) ou Programme Environnemental, l’extension du parc est devenue une priorité dont la « Vision Durban » en est le soutien politique. L’étude de l’extension du Parc a été amorcée depuis 1999 7.

Lors de son passage vers le statut d’« Aire Protégée » le 03 octobre 2000, la gestion du périmètre a été confiée à l’ANGAP [devenue l’actuel MNP - Madagascar National Parks].

Depuis 2000, le WWF a préparé la mise en place de cette extension à travers des recherches et des études biologiques et socio-économiques, diverses activités de conservation et de développement rural. L’Aire Protégée devint le Parc National n°16 en 2002 suivant le décret n°2002-797. Sa superficie est désormais de 43 200 hectares.

6 Extrait du Rapport de l’Association RENALA pour Madagascar National Parks dans le cadre de l’Etude d’impact environnemental et social de l’extension du parc Tsimanampesotse

7 Première étude réalisée par Cabinet d’études « Mamokatra - Antananarivo » 68

Carte n 07 : - Les nouvelles limites du Parc National Tsimanampesotse

Source : - Madagascar National Parks, 2005

Depuis 2005, le Madagascar National Parks a entamé le processus participatif pour l’extension du Parc :

Après maintes concertations avec les différents partenaires et le Fokonolona (communautés locales de base), l’extension prévoyait une augmentation de la superficie du Parc de 43 200 à 150 000 ha. Le noyau lui-même sera entouré par des forêts de telle sorte que la zone sous conservation atteindrait environ 300 000 ha. La limite Sud sera le fleuve Linta. Le parc engloberait tous les écosystèmes du plateau mahafale qui lui permettront d’atteindre

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un niveau très élevé de représentativité de la biodiversité du Sud-Ouest. Après la mise en œuvre du projet d’extension du Parc National Tsimanampesotse, le périmètre sous conservation est passé de 43 200 à 225 000 hectares, c’est-à-dire bien au-delà des chiffres prévisionnels.

Situé à 85 km à vol d'oiseau au Sud de la ville de Toliara, le Parc National Tsimanampesotse était sous la juridiction administrative de la commune rurale de Beheloke (district de Toliara II). Après extension, le parc concerne (05) cinq communes rurales supplémentaires (Itampolo, Beahitse, Ejeda, Androka et Ampanihy-Ouest) lesquelles sont incluses dans (03) trois districts dont Toliara II, Betioky-Sud et Ampanihy-Ouest.

Actuellement, le parc national Tsimanampesotse situe entre (24° 03' - 24° 12' de latitude Sud et 43° 46' - 43° 50' de longitude Est) est à cheval sur le plateau calcaire mahafale. L’altitude du parc est relativement basse car elle est comprise entre 10 et 140 mètres. Il se trouve dans l'Ecorégion du Sud (Plan GRAP, 2001) qui est la région la moins arrosée de l'île. C’est le domaine du climat subaride. La saison sèche y très prolongée (7 à 9 mois de l’année). Les précipitations déjà insuffisantes y sont très irrégulières. La moyenne annuelle des précipitations est inférieure à 500 mm par an. Les températures y sont excessivement élevées avec une température moyenne annuelle supérieure à 23°C. Le vent sec y souffle en permanence toute l'année avec une grande force (généralement entre 15 et 25 km/h, pouvant atteindre quelquefois 100 km/h).

Le Parc National Tsimanampesotse est la demeure par excellence des oiseaux qui font le plaisir des Ornithologues.

Il abrite différentes espèces d'oiseaux aquatiques dont une population nicheuse unique de flamants roses (Phoenicopterus ruber et Phoenicopterus minor) appelé localement « Samake ». Ces derniers migrent vers le Lac Ihotry (district de Morombe) et/ou vers l’Afrique du Sud.

Habitat du Calicalicus rufocarpalis , le Parc Tsimanampesotse est la seule Aire Protégée malagasy dans laquelle vivent ensemble cinq espèces de Coua.

Le Gravelot de Madagascar (Charadrius thoracicus) y est également présent .

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Tableau 13 : - Richesse floristique de la zone d’étude

Noms scientifiques des espèces floristiques Noms vernaculaires des espèces floristiques

Alluaudia montagnaci Fantiolotse Alantsilodendron mahafaliensis, Avoha Albizzia tsimanampetsae, Balabake Albizzia tulearensis, Mendorave Alluaudiopsis fiherenensis, Somondratake Aloe suzannae, Vahonogne Androya decarii, Mananteza Anisotes divaricatus, Bibilahy Calodecarya passiflora, Faraotse Cedrelopsis grevei, Katrafae boy Didierea trollii, Sonombarike Kalanchoe lineariflora, Mongy Uncarina stellulifera Farehitse

Source : - Enquêtes auprès des villageois, 2008

Le parc est la seule Aire Protégée dans laquelle sont connus certains reptiles tels que les Geckos paroedura maingoka , Ebenavia maintimainty et Matoatoa brevipes .

Le Parc abrite la tortue radiée (Geochelone radiata) et la tortue araignée (Pyxis arachnoïdes).

Le Lac Tsimanampesotse est caractérisé par son eau saturée de sulfate de chaux, d'un blanc laiteux qui devient bleu turquoise vers la fin de la matinée.

Sur la bordure orientale du lac, une série de grottes où l’on peut observer le rare et endémique poisson cryptique aveugle ( Typhleotris madagascariensis ).

La biodiversité au sein du parc national Tsimanampesotse est jugée exceptionnelle. L’île de Nosy-Ve, la plage d’Anakao et les forêts sèches de « Sept Lacs » représentent un potentiel écotouristique important d’un attrait supplémentaire des visiteurs dans la zone du Parc. Le plateau calcaire du parc renferme un réseau de rivières souterraines aboutissant dans de nombreux avens (gouffres dus à l’effondrement des voûtes des galeries souterraines et des grottes) ou sous forme de résurgences en bordure de mer.

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Tableau 14 : - Liste des espèces floristiques du Parc National Tsimanampesotse

NOMS SCIENTIFIQUES NOMS VERNACULAIRES OBSERVATIONS

Adansonia rubrostipa Fony Presque menacé Adansonia Za Zà Presque menacé Delonix decaryi Fengoky Presque menacé Delonix pumila Fihantonamoky menacé Dicraeopetalum mahafaliensis Lovainafy Vulnérable Euphorbia alluaudii subsp. Oncoclada Famatabetondro Concerné Euphorbia antso Antso Concerné Euphorbia fiherenensis Famatafoty Concerné Euphorbia tirucalli Laro Concerné Ormocarpopsis mandrarensis Hazondranty Vulnérable Ormocarpopsis parvifolia Hazonamaly Vulnérable Alluaudia montagnaci Fantiolotse menacé Alantsilodendron mahafaliensis Avoha Vulnérable Albizzia tsimanampetsae Balabake menacé Albizzia tulearensis Mendorave menacé Alluaudiopsis fiherenensis Somondratake menacé Aloe suzannae Vahonogne menacé Androya decarii Mananteza Vulnérable Cedrelopsis grevei Katrafay boy Presque menacé Didierea trollii Sonombarike Presque menacé Kalanchoe lineariflora (crassulaceae) Herekere Presque menacé Stapethrantus arenarius Bemavo Vulnérable Uncarina stellulifera Farehetse Concerné

Source : - Département de Biologie Faculté des Sciences Toliara (3 ème cycle), 2008

La flore et la végétation sont caractérisées par leurs particularités dont les principales sont les différentes adaptations à la sécheresse et à la nature des substrats. Ainsi, le parc a une particularité de l’abondance des espèces endémiques comme présentées au tableau ci-dessus.

La flore et la faune, soumises au climat aride développent une capacité d’adaptation aux conditions naturelles difficiles (déficit hydrique, sols pauvres, forte insolation et évapotranspiration excessive). La richesse floristique du Parc National Tsimanampesotse est caractérisée par la pluralité des espèces endémiques tels que l’Alluaudia montagnaci, Alantsilodendron mahafaliensis, Albizzia tsimanampetsae, Albizzia tulearensis, Alluaudiopsis fiherenensis, Aloe suzannae, Androya decarii, Anisotes divaricatus, Calodecarya passiflora, Cedrelopsis grevei, Didierea trollii, Kalanchoe lineariflora, Lemuropisum edule, Stapethrantus arenarius, Uncarina stellulifera, etc... 72

La richesse faunistique n’est pas des moindres. Beaucoup d’animaux endémiques vivent dans le dry forest tels que des grands mammifères :

- les mammifères comme la Mangouste de Grandidier (Galidictis grandidieri ), la plus grande de Madagascar, qui ne vit que dans les forêts du Sud-Ouest. Cette plus grande Mangouste, de Madagascar vit dans des zones où l’eau est présente.

Tableau 15 : - Richesse faunistique de la zone d’étude

Noms en Français espèces Noms vernaculaires des Noms scientifiques des faunistiques espèces faunistiques espèces faunistiques

Mangouste de Grandidier Galidictis grandidieri

Source : - Documentation, WWF

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CHAPITRE-V : - LES RESSOURCES MARINES

5.1.- De belles plages et des baies splendides

5.1.1.- La plage de sables fins d’Itampolo

Le secteur d’Itampolo possède de belles plages de sables blancs et fins. Cette commune rurale déploie beaucoup d’effort pour fixer les dunes de sables parce que celles-ci ensevelissent les champs de cultures et les maisons.

Photo 07 : - La plage d’Itampolo

Source : - R. Paulin Eliace, 2008

Il faut noter, au passage, que l’escale touristique d’Itampolo est de plus en plus fréquentée. Il arrive même des moments où des festivités sont organisées à Itampolo par les opérateurs de Tours touristiques avec des concours de courses de quads et de motos. Par ailleurs, le village d’Itampolo est suffisamment animé pour être attrayant.

Plus au Sud d’Itampolo, à une trentaine de kilomètres et à une demi douzaine de kilomètres en contrebas à l’Ouest de la piste qui mène d’Itampolo vers Androka, bien accessible par piste sableuse, le site Andrahava, malgré que splendide, est encore inconnu.

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5.1.2.- La plage d’Ambohibola et les abords Sud du village d’Androka

Photos 08 : - La plage d’Ambohibola

Source : - R. Paulin Eliace 2008

Le littoral Sud-Ouest (au Sud de Toliara) dispose beaucoup de belles plages et des baies splendides. Les exemples en sont nombreux. Parmi celles-là, il faut citer celles d’Anakao, Beheloke, Itampolo, Androka, Ambohibola, etc.

La plage d’Ambohibola, située à proximité du village d’Androka-vao, est très belle. Elle est bien connue par les habitants d’Androka. Selon certains témoignages, le site d’Ambohibola est de plus en plus convoité par des opérateurs touristiques. Ceux-ci commencent à négocier des parcelles de cette belle plage auprès des autorités locales.

En outre, la piste qui longe le littoral au Sud de la localité d’Androka offre de très belles vues sur les splendides baies d’Ampalaza et de Fanambosa.

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5.1.3.- La formation dunaire de Saodona et d’Ambohibola

Photos 09 : - Les belles dunes d’Ambohibola et de Saodona

Source : - Cliché du Dr HOTAHIENE Raphael, 2008

La dune de Saodona peut être appelée la dune d’Ambohibola, parce qu’elle est comprise entre ces deux villages : la dune débute à Ambohibola et son terminus est à dune Saodona.

Saodona a son importance grâce à l’existence de la station pluviométrique du service antiacridien, donc le point focal des données pluviométriques pour la zone d’Androka.

Les dunes se forment à partir des charges sableuses des cours d’eau de la Linta au Nord et de la Menarandra au Sud. Différentes formes de dunes (ripple marks, dunes barkhanes, dunes paraboliques) apparaissent tout le long de la longue dune de Saodona ou d’Ambohibola. Leur hauteur peut atteindre 30 à 35 mètres. Depuis quelques années, la mangrove de Lanirano a été menacée par l’avancée inexorable de cette dune vive. Aussi, est-il nécessaire de la fixer par des plantes tels que le lalanda (Ipomea pescaprae) , le sisal ( RIGIDA sisalana) . Par contre, cette dune est un lieu idéal pour les randonneurs en quads.

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5.2.- Les récifs coralliens du littoral mahafale

Carte n 08 : - Localisation des récifs coralliens du littoral mahafale

Soalara Nosy Ve ( PLATEAU PLATEAU PLATEAU ● Anakao PLATEAU PLATEAU Nosy Satrana

● Befasy

● Beheloke Besamata

Efoetsy ● Lac Tsimanampesotse

Hoalave

Lanivato ● Vohombe

Itampolo

Lembitabe ● Linta

And oharan ooo ●

Cap Andriamanao Androka Echelle 0 5 10 15 20 25 30 Km Nosy Vorona ●

LEGENDE : Grand talus

Plature corallienne Nosy Manitse Plaine côtière Mahafaly Limite du plateau continental de l’extrême Sud RRRéRééécifscifs de l’Etoile Source : Battistini René, 1964

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Tableau-16 : - Distribution des récifs coralliens dans la partie Sud-Ouest de Madagascar

Localisation Longueur en km Largeur max en km Références Grand récif corallien

d’Ambola Ambohibola au Cap 20 BATTISTINI René Andiamanao Récif frangeant 10 Non estimé BATTISTINI René d’Itampolo

Récif de Lanivato à 55 BATTISTINI René Besamata

Récif de Besamata à 03 au Nord de 45 la baie de St Beheloke BATTISTINI René Augustin Baie de St Augustin 300 BATTISTINI René au delta du Mangoky

Source : Monographie Nationale, 2004

« Les récifs coralliens malgaches, de largeur variable, s'étendent sur une longueur totale de côtes d'environ 3000 km. Ils sont souvent associés aux mangroves. Ils sont les mieux développés sur la côte Ouest de Madagascar. Le grand récif de Tuléar constitue l’une des plus grandes structures coralliennes du monde. Madagascar aurait la faune corallienne la plus riche de l'Ouest de l'Océan Indien et renfermerait au moins 60 genres de coraux ». (BATTISTINI René, 1964)

C’est l’une des caractéristiques du milieu naturel de notre cadre d’étude. C’est également un élément important de l’écosystème marin. C’est aussi un lieu de fondement et de concentration d’une grande partie des activités économiques des sociétés traditionnelles.

De plus, les récifs coralliens d’Itampolo et d’Androka abritent d’importants lagons très calmes et des milieux bioécologiques marins d’accès facile.

La côte Sud-Ouest et Ouest (du pays mahafale au delta du Mangoky) est aussi bordée de récifs frangeants. Ceux-ci disparaissent à partir du delta du Mangoky à cause de la turbidité des eaux côtières qui favorisent, au contraire, le développement des mangroves.

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5.3.- Les Mangroves de Lanirano

Tableau 17 : - Répertoire et évaluation de la superficie des principaux marais maritimes du Sud-Ouest de Madagascar en ha

Superficie en ha Superficie en ha selon Dénomination du cadre des Marais Maritimes selon KIENER, LEBIGRE, 1990 du Sud -Ouest 1972 Littoral occidental (S>N) - ? 1. Lagune de Bevoalavo - ? 2. Linta (delta) 150 150 3. Mangoro (lagune) - 90 4. Embouchure de l'Onilahy - 1 - Lavadanora - 90 - Saint Augustin - 250 5. Lagon de Tuléar - 200 Sarodrano - 450 Ankiembe 300 400 6. Delta du Fiherenana 300 20

Source : - Situation actuelle des écosystèmes marins et côtiers à Madagascar, Ministre de l’environnement, 1998.

Tableau 18 : - Les espèces de palétuviers présentes dans la mangrove de Lanirano

Noms vernaculaires Noms en Français Noms scientifiques Afiafy Avicennia marina Avicennia marina Honkolahy Rhizophora Rhizophoraceae mucronata Honkovavy Ceriops Ceriops tagal Tangapoly Bruguiera Bruguiera gymnorrhitza Tagnapoly mena - Combretaceae Roneho - Lumnitzera racemosa

Source : (FALIZANINA, 2009) Les mangroves, connues sous le nom de " honko " en malgache, sont des formations forestières tropicales qui se développent sur les rivages marins chauds, en eaux saumâtres, non battues par les vagues, dans la zone de balancement des marées. Les mangroves sont donc par définition un type de formation végétale composée d'essences particulières, halophiles (ou Palétuviers) poussant sur les marais maritimes : au niveau des estuaires, des deltas, des lagunes, des baies, etc. Les mangroves de Lanirano se situent entre le petit village d’Antsakoa et celui de Lanirano à l’Est ; elles s’étendent sur environ 2,5 km de longueur et 1,5 km de largeur » (FALIZANINA, 2009) et (LEBIGRE, 2001.)

"Les mangroves de Madagascar couvrent une superficie de 320 000 ha. Celles de Lanirano ne représentent actuellement que 0,00125% de cette superficie : c’est une très petite mangrove. Six (06) espèces de palétuviers sur huit (08) existants à Madagascar sont présentes dans la mangrove de Lanirano" (FALIZANINA, 2009.) 79

CHAPITRE-VI : - LES RESSOURCES CULTURELLES

6.1.- La sculpture et l’art funéraire : deux thèmes majeurs de l’art mahafale

6.1.1.- La sculpture de statuettes de bois

Les statuettes sont sculptées avec du bois tendre. Ce sont des statuettes aux traits grossiers, représentant des hommes et des femmes en tenue traditionnelle mahafale

6.1.2.- Les aloalo

L’aloalo est, depuis son origine, une sculpture funéraire faite dans un rondin de bois dur, comme le Mendorave ( Albizzia sp) . Sur toute sa longueur sont sculptées des figurines géométriques représentatives des événements marquant la vie du défunt : zébus, avion, personnage en tenue spéciale, case d’habitation, etc. Les figurines terminales peuvent être plus simples tant elles sont des bicornes. Les aloalo sont fichées sur les tombeaux mahafale.

Une représentation imagée de la vie du défunt (un avion, un bateau, un zébu, une voiture automobile, case d’habitation, personnage en tenue spéciale, etc) est démontrée sur le sommet de ce bois est. Ces figurines rappellent, à plus d’un titre, les événements vécus par la personne enterrée dans le tombeau sous forme d’amoncellement de pierres où sont fichées des bucranes. Les figurines terminales peuvent être réduites à de simples bicornes à grosse bosse et à longues cornes recourbées très significatives (tsifa mamalike). Ce qui signifie que le défunt disposait dès son vivant un important troupeau bovin. En quelque sorte, il était riche selon le point de vue du Mahafaly. Il est bon de rappeler que la possession d’un immense troupeau de zébus est l’objectif principal en pays mahafale parce qu’il est un signe social distinctif.

Ces tombeaux ou « valavato », justement, sont d’immenses constructions pouvant atteindre 10 à 15 mètres de côté sur une hauteur de 1 mètre environ. Chaque tombeau est spécialement réservé pour une personne. Ils sont surmontés de tiges de bois sculptés, appelés aloalo, toujours en nombre pair, tournés vers l'Est, plantés suivant un ordre strict sur la plate- forme de pierres, au milieu des bucranes.

Le Grand Sud malgache est une région déshéritée et pauvre mais les gens s’évertuent à ne pas le montrer. Ainsi, d’immenses tombeaux décorés affichent la richesse des défunts au bord des routes. Plus le défunt a été riche pendant son vivant, plus son tombeau est volumineux et décoré d’aloalo et de bucranes de nombreux zébus immolés lors des funérailles. D’ailleurs, chez le Mahafaly respectable, l’aloalo est un décor incontournable du tombeau et, surtout, l’immolation d’un zébu au moins est impérative lors des funérailles sinon et les membres de la famille du défunt deviennent la rusée de tout le monde. 80

Les différentes images représentatives sont sculptées dans des bois relativement tendres. Ce sont des statuettes aux traits grossiers ; ce qui donne d’ailleurs du charme à l’art traditionnel mahafale. Les artistes rivalisent de talents à travers la production d’objets d’art qu’ils proposent aux visiteurs dont les touristes nationaux et étrangers, restaurateurs, hôteliers, gérants de Tours Operators. Les produits sont exposés dans les Halls d’informations des villes (Ampanihy-Ouest, Betioky-Sud, Toliara). Ils sont commercialisés en bordure de la RN10 (Sainta, Beahitse). Ils sont également vendus par des marchands ambulants qui sillonnent les rues de la ville de Toliara. Il est possible de les trouver sur le marché de coquillages de la ville de Toliara ou dans les musées d’art et culture. Les aloalo banalisés sont accessibles par tout le monde.

Traditionnellement, le ciment était interdit dans la construction des tombeaux. La modernisation de l’architecture tombale a levé cet interdit, la forme géométrique générale du tombeau n’ayant pas été modifiée. Actuellement, diverses améliorations ont été apportées dont l’usage de carreaux de porcelaine pour tapisser tous les côtés latéraux de l’édifice.

L’aloalo devient même un image symbolique du Sud-Ouest malgache que l’on retrouve sur beaucoup de logos. L'ensemble du poteau, avec les formes géométriques successives, surmontées d'une véritable « image d'Epinal », parfois très chargée, fait la renommée de l’aloalo jusque dans les Galeries d'Art Occidentales.

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Photos 10 : - Commerce de l’aloalo respectivement à Toliara et à Ampanihy-Ouest

Aloalo en vente à Toliara Statuettes mahafale en vente chez Mr NDRINA à Ampanihy-Ouest

Source : - R. Paulin Eliace, 2007

Photos 11 : - Trois aloalo décoratifs à l’Hôtel Restaurant « Chez Alain » à Toliara

Source : - R. Paulin Eliace, 2009 Photo 12: - Des aloalo sur le tombeau d’un riche Mahafale à 14 km au Sud-Est d’Itampolo

Source : - R. Paulin Eliace 2010

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La vie sur terre est une préparation de la vie dans l’au-delà pour la société mahafale. Les troupeaux accumulés par une personne lors de son « séjour sur la terre » doivent le suivre lorsqu’elle trépasse. Ils sont utilisés dans la construction de son tombeau ancestral appelé en pays mahafale les « valavato ».

Ce musée, face au Restaurant ANGORA de la ville d’Ampanihy-Ouest, appartient au clan royal Maroseragna. Malgré les efforts du propriétaire à exposer les caractéristiques locales, le musée a besoin d’une assistance technique et de rénovation. Toutefois, les touristes transitant dans la ville d’Ampanihy-Ouest ont l’opportunité de visiter ce musée typiquement mahafale pour un droit d’entrée de 25 000 Ariary pour les étrangers 8. Le prince Maroseragna HECTOR y est en permanence et vous souhaite la bienvenue.

Photo 13 : - Une vue de la façade du Musée du clan royal Maroseragna à Ampanihy-Ouest

Source : - R. Paulin Eliace ,2008

6.3.- Des événements aux valeurs écotouristiques certaines

Les principaux évènements familiaux doivent se faire au site du hazomanga suivant des rituels bien définis, orchestrés par le Mpitoka ou Mpitan-kazomanga, détenteur du poteau cérémoniel. Ces évènements ont lieu à des périodes bien déterminées de l’année. Les principaux évènements sont la circoncision « savatse », le sacrifice de zébu « soro », le mariage « fandeo », l’exorcisme « sandratse », etc.

8 2 000 Ariary pour le touriste national ; 3 000 pour l’étudiant solitaire et 25 000 Ariary pour des groupes d’étudiants 83

Périodiquement, les membres de chaque clan majeur se réunit au site du « Hazomanga lava » pour un grand sacrifice / offrande de zébu « sorombe » suivant des rituels riches en couleurs. C'est l'occasion pour les membres de la grande famille clanique de se faire connaître et c’est une occasion de grandes festivités marquées par des danses et des festins.

D'ailleurs, la civilisation malgache en général, celle des Mahafaly en particulier ne fait pas l’exception : c’est une civilisation centrée sur le zébu. L’élevage de celui-ci constitue l'une des activités principales des communautés mahafale. Comme partout ailleurs à Madagascar, le zébu est utilisé pour donner du plaisir aux ancêtres.

6.4.- Le tapis Mohair et le tissage artisanal

Angora fut l’appellation de l’ancienne capitale de la Turquie. Les colons français ont introduit la chèvre Angora aux longs poils à Madagascar en 1960. Les premiers essais d’élevage de ce type de chèvre ont eu lieu dans le quartier de Belemboka (Toliara). Après des essais concluants, l’élevage de ce type de caprin fut vite vulgarisé avec beaucoup de succès dans l’extrême Sud, plus particulièrement dans les districts respectifs d’Ampanihy-Ouest et de Beloha-Androy.

« Souvent, quand on parle d’Ampanihy-Ouest, ce qui vient tout de suite à la mémoire est la fabrication du fameux tapis mohair ». La ville d’Ampanihy-Ouest est le berceau du tapis Mohair qui est confectionné d’une manière artisanale à partir des longs poils de chèvre Angora. Aussi idyllique qu’il soit, l’artisanat ayant la charge de confectionner les tapis Mohair (d’Ampanihy-Ouest) est fragile car le cheptel caprin et ovin qui fournit les matières premières s’est rapidement dégénéré. Actuellement, sur le plan de la production, une société privée dirigée par Eric Mallet confectionne le tapis Mohair grâce à des matières premières importées. La main-d’œuvre, relativement experte, est fournie sur place.

Les familles désireuses de produire le tapis Mohair pour leur propre compte utilisent les poils de chèvre Angora locale. Les mêmes tisserandes travaillent sous contrat par lequel elles fournissent des produits finis à l’atelier d’Eric Mallet (de nationalité belge). Celui- ci importe la matière première d’Afrique du Sud. La filière est longue et onéreuse puisque la laine produite de ce pays est envoyée en Europe pour y être traitée avant d’être vendue dans le pays d’origine. Jusqu’à preuve du contraire, l’importation de matières premières s’avère l’unique solution pour palier le déficit en laine typiquement malgache

Les poils servent de matières premières dans la confection du tapis Mohair.

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Photo 1 4 : - Exposition-vente de tapis mohair à Toliara

Source : - R. Paulin Eliace, 2008

Photo 15 : - Tapis mohair confectionnés par la Coopérative TAPMAD

Source : - R. Paulin Eliace, 2010

L’objectif de l’atelier est d’obtenir le plus beau tapis Mohair artisanal du monde. La qualité d’un tapis, notamment sa douceur, sa compacité et sa résistance, dépend du nombre de ses nœuds. Le tapis Mohair d’Ampanihy comporte, en moyenne, 70 000 nœuds au mètre carré. Ce qui donne un tapis épais, confortable et agréable à voir. Le plus grand soin est apporté au serrage des nœuds, à la vélocité, à la finition du tapis car il faut le dire, il y a un rapport entre la qualité et le prix. La teinture est tirée s trictement de plantes (lichens « somotsala » ( Sellaginela sp1) , écorces de Rhizophora « tanga ») collectées dans la zone d’étude. Cela donne bien une palette de tons dans les tendances actuelles en matière de coloris 85

et avec l’avantage d’être entièrement biologique. Les motifs s’inspirent des bijoux traditionnels, des symboles Mahafaly et Antandroy, sans toutefois se priver d’apports extérieurs.

A Ampanihy-Ouest, le rendement pour la production du tapis Mohair n’est pas en fonction du temps. Le délai de production de tapis Mohair est d’environ d’un mois par mètre carré. Le responsable de l’atelier de production de ce genre de tapis s’accommode des contraintes culturelles et sociales. D’ailleurs, les tisserandes sont payées à la pièce. Elles se permettent donc de vaquer à leurs activités sans prévenir le responsable de l’atelier de production et pour une durée indéterminée. Le plus souvent, elles sont retenues par des événements familiaux et sociaux (naissance, mariage, décès, funérailles, etc) auxquelles elles ne peuvent pas se soustraire. Ces absences, cependant, sont largement compensées par le talent des tisserandes.

La fabrication de tapis Mohair est une spécificité du district d’Ampanihy-Ouest. Actuellement, les chèvres Angoras sont dégénérées par hybridation de la race importée. Celles qui existent actuellement ne fournissent plus de meilleures laines pour la fabrication du tapis Mohair. En outre, les lourdes erreurs de gestion constatées dans la Maison Mohair d’Ampanihy-Ouest ont précipité la faillite de la Coopérative. Celle-ci a fermé ses portes vers le début de l’année 1980. Pour résoudre les problèmes de la Maison Mohair, la Coopérative a été remplacé par une Association dénommée l’UAMA qui a bénéficié d’un financement de l’Etat malagasy par l’intermédiaire du PSDR. Cette Association a l’avantage de disposer localement d’une main- d’œuvre experte. Le savoir-faire des tisserandes se passe d’une génération à l’autre. Les ouvrières travaillant pour la confection du tapis Mohair et pour le compte de l’UAMA sont entièrement malagasy. Parallèlement, une « Zone Franche » portant le nom de TAPMAD a vu le jour dans la ville d’Ampanihy-Ouest pour la production et la transaction du tapis Mohair. . L’UAMA et le TAPMAD sont des secteurs générateurs d’emplois.

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Tableau 19 : - Dépenses pour la confection d’un tapis selon les dimensions voulues

Coût Coût de la main-d’œuvre (Ar) Prix unitaire Dimensions Dimensions Ciseaux Main Ciseaux Main Ciseaux Main Ciseaux Main (m)

1,5 x 2 11 7 35 000 18 000 150 000 71 000 210 000 100 000

3 x 2 22 14 70 000 50 000 50 000 148 000 500 000 100 000

Source : - Entretien avec un artisan, Février 2011

Le tapis Mohair tissé avec de la laine de chèvre Angora fait la renommée du district d’Ampanihy-Ouest. L’activité des tisserandes était prospère. Elles étaient regroupées dans une coopérative de production de tapis Mohair. La race de chèvre Angora s’était bien adaptée aux conditions climatiques de l’extrême Sud-Sud- Ouest malagasy. Cependant, les chèvres étrangères se sont croisées avec les chèvres rustiques. Elles ont donc perdu leur capacité de fournir de longs poils de bonne qualité utilisée comme matières premières dans la confection du tapis Mohair. Aussi, les activités relatives à la production du tapis a régressé à cause de l’insuffisance quantitative des poils de chèvre. Les activités de la Coopérative de production de tapis Mohair s’estompe. Aujourd’hui, les résultats positifs du projet de relance de l’élevage des chèvres Angora permettent la reprise des activités des tisserandes qui se regroupent dans l’UAMA.

Pour compenser le manque à gagner dû à l’insuffisance de poils de chèvres Angora, un produit de substitution, en l’occurrence les fibres de coton, ont été utilisées dans la confection, soi-disant, de tapis Mohair. Le produit obtenu est moins prisé par les consommateurs sur le marché alors que le prix reste élevé.

En décembre 2010, l’UAMA comptait environ 60 membres dont la plupart sont des tisserands. Ceux-ci ont bénéficié de formations par vagues échelonnées, notamment une formation technique et technologique, en vue de la production de TAPIS MOHAIR de bonne qualité et une formation en matière de gestion financière. Il faut signaler, en passant, que certains d’entre eux ont adhéré au projet de relance de l’élevage de la chèvre Angora. Dans la pratique, ils élèvent des chèvres de race Angora afin d’assurer le ravitaillement, en matières premières, de l’Association UAMA. La production de longs poils, de meilleure qualité, reste insuffisante par rapport aux besoins de l’UAMA. L’association est obligée d’ acheter au marché des poils de chèvre proposés sur les marchés « tsena » des communes rurales du

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district d’Ampanihy-Ouest ou de celui de Marolinta dans le district de Beloha-Androy. A titre indicatif, le kilogramme de poils de chèvre coûte environ 7 000 Ariary.

La confection du tapis Mohair n’est pas individuelle. Les tisserandes se mettent par groupes de deux à trois pour la production d’un tapis Mohair. Celui-ci peut avoir des dimensions variables selon les commandes ou la disponibilité en laine. Le délai de production d’un tapis Mohair varie également en fonction de sa taille. Ainsi, pour la production d’un tapis de dimensions 1,5 x 2 m, il faut 20-25 jours de travail pour un groupe de tisserandes. Le tapis de 3 x 2 m peut être confectionné en 35-40 jours. Les motifs dessinés sur le tapis sont inspirés de la culture des Mahafaly et/ou des Antandroy.

Les femmes s’investissent dans la majeure partie des cas à la production de tapis Mohair. Le revenu obtenu permet aux tisserandes de devenir indépendantes financièrement vis-à-vis de leurs époux. La commercialisation du tapis leur procure des bénéfices assez conséquents : environ 60 000 Ariary pour un tapis de 1,5 x 2m lorsque les tisserandes utilisent des paires de ciseaux, par contre 29 000 Ariary pour un tapis de 1,5m x 2 m 2 fait à la main. De la même manière, le tapis de 3 x 2m procure aux tisserandes 276 000 Ariary pour un tapis fait avec des ciseaux, par contre 52 000Ariary pour le tapis tissé à la main.

Les produits sont expédiés vers Toliara et Antananarivo, voire Mahajanga et Toamasina pour être commercialisés. Les vendeuses de tapis Mohair effectuent le déplacement pendant les périodes fastes : deux voyages par an d’une manière générale, c’est- à-dire, avant la fête de la Nativité (Noël) et avant la fête des Pâques. Les types de clientèle ciblée sont les Malagasy nantis et surtout les touristes étrangers.

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Troisième partie

FORCES ET CONTRAINTES DE L’ECOTOURISME DANS LA ZONE D’ETUDE

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CHAPITRE-VII : - VISIONS SUR L’ECOTOURISME

7.1.- Définition et principes généraux 9

Le tourisme est, désormais, présenté par les institutions internationales comme « la première industrie mondiale » bien que ce terme soit discutable, étant donné que le tourisme relève du secteur tertiaire mais non du secteur industriel. Il est défini par l'Office Mondial du Tourisme (2001) comme « les activités des personnes, au cours de leurs voyages et de leurs séjours, dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel, pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l'exercice d'une activité rémunérée dans le lieu visité.

Le tourisme de masse est une « arme à double tranchant » ; car, s’il est facteur de développement, il peut être aussi dangereux pour l'environnement, aussi bien naturel que culturel. Le tourisme est, certes, source de devises, mais il a aussi ses revers néfastes tels que le tourisme sexuel, l’incompatibilité avec les cultures locales, …

L’écotourisme est, par contre, une forme de tourisme, capable d'assurer un développement durable et, donc soutenable dans un pays, défini désormais par le célèbre « Rapport Bruntland ». L’avenir repose sur « un développement répondant aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».

Contrairement au tourisme de masse traditionnel, l’écotourisme doit répondre à la fois aux besoins des touristes et à ceux des communautés d'accueil tout en protégeant l'environnement qui devient de plus en plus actuellement une des préoccupations collectives majeures.

CEBALLOS-LASCURAIN, lors de ses travaux précurseurs, s’est adonné à l’élaboration de guides pratiques de développement de l’écotourisme. Il a donné une première définition de l’écotourisme comme étant un « voyage calme et non contaminateur des espaces et dont l’objectif est d’étudier, de contempler les paysages, les animaux et les plantes sauvages ainsi que les manifestations culturelles (actuelles et passées) que l’on peut trouver dans ces espaces […]. L’écotourisme est considéré comme une activité dont l’objectif principal est d’inciter les visiteurs à développer des pratiques pro-environnementales, à faire émerger une responsabilité écologique (ORAMS, 1995).

Cette définition donne un aperçu de l’objectif de l’écotourisme : une activité tournée vers la nature (vivant et non vivant) et la culture dans des endroits bien définis, en mettant

9 Inspiré de documents lus sur Internet 90

l’accent sur la contrainte de non perturbation de l’endroit en question. L’accent est davantage mis sur la conservation de la biodiversité que sur sa valorisation.

La définition de l’écotourisme de CEBALLOS-LASCURAIN qui est, d’ailleurs, celle de l’IUCN et de la Commission des Parcs Naturels et des Aires Protégées, reflète cette position : « voyage et visite environnementale responsables dans des espaces naturels relativement calmes dans le but d’apprécier la nature (et n'importe quelles fonctions culturelles accompagnantes - tant passées que présentes), qui promeuvent la conservation, créent de faibles impacts et participent activement à l’amélioration socioéconomique des populations locales ».

Cette définition met l’accent sur les populations locales sans toutefois s’attacher à définir les modalités de cette liaison. ROSS et WALL (1999) mettent l’accent sur le fait que les auteurs promouvant cette vision « suggèrent que les aires naturelles et les populations locales sont unies dans un rapport symbiotique grâce à l'introduction du tourisme ». L’écotourisme permet donc de conserver la biodiversité tout en générant des opportunités économiques aux populations locales, c'est-à-dire de valoriser économiquement la biodiversité.

Le tourisme de masse nécessite de gros investissements en termes d’aménagement et de structures d’accueil ; il est généralement l’affaire de gens riches. Par contre, l’écotourisme nécessite moins d’investissements pour les aménagements et les infrastructures d’accueil car il se passe généralement dans la nature et dans les communautés locales. En effet, si à l’origine l’offre d’hébergement était limitée à des hôtels de plus en plus luxueux, l’offre en matière d’hébergement touristique est maintenant extrêmement diversifiée. A côté de l'hôtellerie classique, la résidence touristique, la location chez le particulier, l’hébergement chez l’habitant, le camping et le bivouac sont apparus.

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CHAPITRE-VIII : - L’ECOTOURISME DANS LA ZONE D’ETUDE

8.1.- La situation actuelle de l’écotourisme dans le Sud-Ouest

D’une manière générale la région Atsimo Andrefana dispose de nombreux atouts pour le développement de l’écotourisme et cela, grâce notamment à :

- ses aires protégées : Parc National Tsimanampesotse, Parc National de Zombitse- Vohibasia, Aire Protégée de la Forêt des Mikea ;

- son littoral avec récifs coralliens, des mangroves, des plages et des dunes ;

- la diversité culturelle de ses populations.

Photo 16: - Vue panoramique du Lac Tsimanampesotse

Source : - R Paulin Eliace ,2007

Dans notre zone d’étude, l’écotourisme est en train de se développer aux dépens du tourisme de masse qui a actuellement trois principaux sites touristiques : Anakao, Ifaty- Mangily et Andavadoake.

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Tableau 20 : - Evolution des arrivées de touristes dans la région du Sud-Ouest

ORIGINES DES TOURISTES Années Europe Amérique Afrique Pays arabes Asie 2008 11 861 421 219 8 274 2009 4 529 170 92 5 143 2010 4 236 224 88 26 112 TOTAL 20 626 815 399 39 529

Source : Service régional du Tourisme de Tuléar, 2010

La crise politique de 2009 qui perdure encore jusqu’au moment où nous rédigeons le présent mémoire a de graves conséquences sur l’économie nationale, en particulier sur le secteur touristique. Le Ministère du Tourisme estime que l’activité touristique nationale a subi une chute d’environ 40% entre 2008 et 2009. De nombreux établissements hôteliers ont définitivement fermé leurs portes ; certains ont procédé à un chômage technique partiel en licenciant une partie de leur personnel ou définitif. Certains investisseurs étrangers dans le secteur du tourisme ont quitté le pays. Cela a entrainé une augmentation du chômage parmi les simples employés touristiques.

Le tableau ci-dessus montre que les touristes européens dominent. Ils sont suivis par les Américains, les Africains, les Asiatiques ; les visiteurs arabes sont minoritaires. Avant la crise, la région du Sud-Ouest enregistrait 11 861 touristes toutes origines confondues. Par contre, pour la période 2009-2010, la situation s’est dégradée : on ne compte que 8 765 visiteurs contre 11 861 de l’année précédente. Cela veut dire que la diminution a atteint 60% pour la région du Sud-Ouest.

8.1.1.- La destination Anakao, porte d’entrée du littoral Sud – Sud-Ouest

Nous allons décrire succinctement le site d’Anakao situé à proximité de notre zone d’études dont la prospérité écotouristique pourrait entraîner un développement induit des zones voisines :

Anakao, propose une activité écotouristique structurée autour d’un aquarium marin récifal et d’une île sacrée (Nosy-Ve). Ce petit îlot de 25 ha, situé au large du village d’Anakao constitue le principal attrait écotouristique de ce littoral de la Région Sud-Ouest. L’aquarium marin récifal est surtout attrayant pour sa richesse en poissons récifaux qui se présentent sous 93

toutes les couleurs. Ils ne sont généralement pas pêchés. Ce récif est le prolongement vers le Sud du Grand Récif de Toliara. Il est considéré par certains spécialistes comme l’un des grands intérêts écologiques et l’un des sites de plongée les plus spectaculaires de la région.

L’intérêt écologique de l’île de Nosy-Ve est connu depuis longtemps. Très tôt, l’île a été déclarée une « réserve » pour la protection de ses tortues marines. En effet, l’île de Nosy- Ve est l’un des rares lieux de ponte des tortues marines à Madagascar.

C’est également l’unique site de nidification d’une espèce très rare d’oiseau de mer : le phaéton à queue rouge. Cet oiseau rare est considéré par les Vezo comme sacré. Toucher cet oiseau est parmi les interdits traditionnels de l’île de Nosy-Ve.

Les lieux de pêche autour de Nosy-Ve sont, cependant, parmi les plus fréquentés par les pêcheurs Vezo d’Anakao et ceux des villages environnants. Ce qui pourrait constituer une menace anthropique sur l’île. Actuellement, les villageois ont monté une association en vue de la protection de Nosy-Ve.

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Carte n 09 : - L’île de Nosy-Ve au large d’Anakao

-10m Nor ddd ∃

-10m Ambatobe Echelle

500m

Napake

Androkaroke Napake

-20m

Nosy

-10m

Vavarano

Antinty -20m de

Marolala

Tainoresaka

-10m -20m

Source : BATTISTINI René, 1964

LEGENDE :

Partie centrale insubmersible de la caye de Herbier à Phanérogames Nosy Ve avec petites dunes couvertes par une végétation de grandes Euphorbes Parties sableuses submersibles des cayes

Fonds coralliens en avant des brisants Bordure rainurée (jardin inférieur de corail) Bordure lobée Partie de la crête détritique portant de Fonds sableux avec massifs de corail très grosses têtes de nègres Partie de la crête détritique sans têtes Crêtes de plage des flèches Nord et Sud de nègres de très grandes tailles Beach rock Cônes de déjection sableux en face des exutoires de Napake et d’Antinty Limite approximative de la mare centrale Partie de la plature à rainure sableuse

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En effet, outre la mise en défens d’une zone à vocation touristique, l’association FIMIMANO, créée en 1998 avec l’appui de plusieurs organismes pour la gestion et la valorisation du site de Nosy-Ve, encourage les pêcheurs de la région à abandonner les techniques de pêche mettant en danger des espèces protégées (tortues marines, dauphins) ou bien considérées comme trop agressives pour l’écosystème marin en général (pêche au poison laro ou produits ichtyophages). Ces interdictions figurent dans le dina (convention locale) adopté par les représentants des six villages représentés dans l’association. Bien que l’effet biologique de la mise en défens d’une zone aussi réduite que celle de Nosy-Ve soit discutable et discutée, des négociations sont en cours entre l’association, les pêcheurs, les institutions soucieuses de la protection de l’environnement et les scientifiques pour étendre la mise en défens à d’autres zones marines proches de Nosy-Ve.

L’association semble avoir joué un rôle efficace de sensibilisation et d’éducation environnementale auprès des pêcheurs de la zone écotouristique d’Anakao. En contrepartie elle perçoit les droits d’entrées touristiques sur l’île de Nosy-Ve qui sont partiellement utilisés pour financer des investissements collectifs villageois. Nosy-Ve est un lieu sacré pour les pêcheurs Vezo qui croient qu’elle est habitée par des esprits « Vorombe » dont le culte de possession est placé sous la responsabilité du clan Vezo/Sarà résidant aujourd’hui à Anakao. Des interdits traditionnels (fady) sont attachés à cette croyance.

La capacité hôtelière à Anakao est estimée à près de 250 nuitées (8 hôtels). Les activités des touristes reposent à la fois sur un tourisme balnéaire et sur et l’observation des écosystèmes marins et terrestres locaux. Actuellement, les habitants sont initiés au « tourisme chez l’habitant » et aux emplois de guides touristiques et/ou d’employés d’hôtels.

La destination « Anakao » est de plus en plus prisée. Actuellement, outre les activités touristiques habituelles, le Wind Surf y est de plus en plus pratiqué. Le développement de ce dernier est favorisé par un (vent du Sud « tiokatimo ») « tiokatimo ». Récemment, un gros bateau pour passagers y débarquait un millier de touristes sud-africains. Seulement, le village et la population ne sont pas, pour le moment, prêts à une telle invasion. De plus, la culture locale, à travers des danses et des chants folkloriques, n’est pas encore exploitée.

8 .1.2.- La destination « littoral Sud – Sud-Ouest »

La « destination Anakao » pourrait servir de point de départ au circuit écotouristique vers le Sud. Ce circuit passe, évidemment, par le Parc National Tsimanampesotse situé à une cinquantaine de kilomètres plus au Sud. La destination littorale Sud – Sud-Ouest est encore très peu exploitée. La piste très sableuse, peu dégagée sur une bonne portion, donc peu sécurisante en termes d’accidents de circulation sur plusieurs kilomètres y est pour quelque

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chose. Toutefois, la destination « Parc National Tsimanampesotse », à bien des égards, commence à attirer un nombre toujours croissant de touristes. Il faudra plus de publicité, un centre d’interprétation dans le parc, des circuits bien tracés à l’intérieur du parc, une plus grande valorisation de la culture et du patrimoine locaux, des guides touristiques bien formés et spécialistes du parc.

La plage d’Itampolo est de plus en plus connue et prisée par les motocyclistes avides de sensations fortes. Itampolo pourrait servir d’escale pour une ou deux nuitées.

Androka est un lieu de passage car il n’a ni infrastructure hôtelière pour l’hébergement, ni la logistique adéquate pour une bonne restauration.

8.1.3.- La destination « Ampanihy - plateau mahafale »

Cette destination est à peine connue, voire pas du tout connue car elle n’est pas médiatisée. Elle est peu empruntée à cause, surtout, du très mauvais état de la RN10.

Les touristes préfèrent d’autres destinations plus confortables. Aussi, pour ne pas perdre trop de temps en cours de voyage, généralement, les touristes en provenance de Toliara et à destination de Fort-Dauphin préfèrent-ils la voie aérienne. Ils font venir leurs voitures tout terrain de location par route qui empruntent la RN10 passant par Ampanihy-Ouest.

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Photo 17 : - La plaque du parc sur la RN10 à la sortie de la ville d’Ampanihy vers Toliara

Source : R. Paulin Eliace,2009

Photos 18 : - Infrastructures hôtelières dans la ville d’Ampanihy-Ouest

Le Restaurant ANGORA d’Ampanihy-Ouest Les bungalows de l’Hôtel Angora d’Ampanihy-Ouest

Source : - R. Paulin Eliace, 2009 Source : - R. Paulin Eliace, 2009

Les difficultés inhérentes au mauvais état des infrastructures routières n’empêchent pas certains touristes d’entreprendre le voyage par la route. Ils s’arrêtent une nuit à Ampanihy-Ouest à l’aller comme au retour. Les passagers des voitures de transports collectifs prennent eux aussi leur déjeuner dans cette ville. Malgré tout, certains touristes y restent pendant, au moins, 2 ou 3 jours pour admirer les couleurs exotiques locales. Ce court séjour est très regrettable parce que des choses intéressantes dans ce pays mahafale méritent d’être vues telles que nous les avions développées plus haut : le tapis Mohair, les forêts et sites funéraires royaux d’Ankirikirike et de Sakatovo avec les beaux spécimens d’architecture

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tombale et de sculptures « aloalo », le musée Maroseragna, le baobab de Reakaly, les évènements familiaux traditionnels riches en péripéties et en couleurs, etc.

Tableau 21 : - Evolution de l’effectif des touristes dans le district

d’Ampanihy-Ouest et dans le Parc National Tsimanampesotse

Ampanihy Parc National ANEES ville Itampolo Androka Tsimanampesotse 2006 956 223 45 807

2007 868 128 68 1107

2008 1297 242 59 1380

2009 742 97 29 709

2010 879 108 41 986

Sources : - Direction régionale du tourisme de Tuléar, - Restaurant Angora d’Ampanihy, - Madagascar National Parks

Malgré la mauvaise qualité des infrastructures routières et de l’accueil dans notre zone d’étude, le nombre de visiteurs a beaucoup augmenté, particulièrement pour les années 2007 et 2008. Par contre, en 2009, le creusement de l’effectif des touristes est dû à la crise politique de 2009 qui a secoué fortement le pays. En quelque sorte, la crise politique a eu des impacts négatifs sur la destination Madagascar. Les chiffres de ce tableau sont très significatifs : le nombre de touristes visitant les 03 communes rurales de notre zone d’étude n’a pas atteint le total de nombre des visiteurs du Parc National Tsimanampesotse.

Le gérant du restaurant Angora d’Ampanihy-Ouest affirme et les registres confirment que la majeure partie des touristes viennent dans la zone entre Juin et Octobre. Cette période correspondant à la haute saison touristique à Madagascar. Les touristes locaux et/ou nationaux existent également mais ils sont peu nombreux et représentent approximativement 8,5% sur la zone littorale. En revanche, pour le plateau calcaire Mahafaly, ils représentent à peu près 45% des visiteurs.

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Tableau 22 : - Les parties communes réservées au service

Nom d’Hôtel Douches Douches Bungalows Lits Tarif par nuitée Sur le littoral W.C W.C disponibles de la zone 01 place 02 places 01 place 02 places internes externes d’étude VAHOMBEY 10 06 04 20 000 Ar 30 000Ar x (Ambola) Philippe I et II 15 10 05 25000 Ar 30 000 Ar x x (Ambola) Chez Nanni 06 04 02 20 000 Ar 30 000Ar x (Itampolo) Chez Roger 04 04 00 5000 Ar 00 Ar x (Androka-vao) Chez Alexandre 04 04 00 5000 Ar 00Ar x (Ambohibola) (Suite)

Lits Tarif par nuitée Douches, Douches Noms des hôtels à Bungalows 01 02 01 W.C W.C Ampanihy ville disponibles 02 places Place places Place intérieurs extérieurs ANGORA 20 13 07 15000Ar 25000 Ar x FILAOS 05 02 03 10000 Ar 20 000Ar x SHARON 05 05 00 5000Ar 15 000Ar x x

Source : Enquête personnelle, 2010

Photos 19 : - Le confort dans chaque chambre de l’Hôtel Angora d’Ampanihy

Source : - R. Paulin Eliace ,2009

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Le tableau numéro 22 nous montre les prix varient suivant les localités. Sur les zones connues ou plus ou moins connues en matière touristique et écotouristique (les hôtels implantés à proximité du Parc National Tsimanampesotse, les hôtels d’Itampolo, les services coûtent chers par rapport à ceux des hôtels de la ville d’Ampanihy-Ouest).

Pour le cas de VAHOMBEY, PHILIPPPE I et II, Chez NANNI, Chez Alain, le tarif des chambres par nuitée est le suivant : le bungalow à deux places est invariable (30 000 Ar), le bungalow doté d’un lit à une place varie entre 20 000 Ar et 25 000 Ar. Par contre, pour le cas particulier d’ANGORA, FILAOS et SHARON, le tarif des chambres par nuitée est le suivant : le bungalow disposant un lit à deux places est à 25 000 Ar tandis que celui qui dispose un lit d’une place est à 5000 ou 15 000 Ariary.

Pour les hôtels se trouvant dans les zones moins connues mais riches en produits écotouristiques (Chez ROGER d’Androka et ALEXANDRE d’Ambohibola), le tarif des chambres par nuitée n’est pas le même que celui explicité précédemment.

Chaque chambre doit être meublée : un lit d’une dimension au moins égale à 90 x 200 cm pour les client individuels et à 140 x 200 cm pour les lits à deux places, une table permettant d’écrire et une chaise, une literie régulièrement entretenue.

Le nettoyage quotidien des chambres est fait régulièrement. La lingerie est fournie (draps, taies d’oreillers, couvertures, savon de toilette, serviette de toilette mesurant 70x50 cm). Cette lingerie est être changée à chaque départ d’un client et quotidiennement lorsque celui-ci occupe la chambre pendant plusieurs jours. La présence d’une corbeille à papier dans chaque chambre est obligatoire (propreté oblige).

Pour le cas du Restaurant Angora, la chambre est équipée de lavabo, lampe, tablette, effets de toilettes personnelles, prise de courant électrique, ventilateur. Toutes les chambres doivent avoir une liaison téléphone avec la réception, à défaut une sonnerie d’appel.

Les sanitaires et d’autres équipements doivent être disposés à proximité des chambres non équipées de WC et des douches privées sont installées, papier hygiénique et une douche en parfait état d’entretien et de propriété permanente par tranches de 4 ou 5 chambres.

La douche doit être installée dans une cabine pouvant être totalement fermée de l’intérieur et comportant une partie séparée pour se dévêtir. La salle d’attente doit comporter un petit salon équipé de fauteuils.

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Une installation sanitaire en parfait état d’entretien et de propreté à toute heure du jour doit être installée près de la salle d’attente. La salle d’attente doit être équipée de chaises. Il doit y avoir des équipements pour prévoir les incendies. La sécurité de l’établissement est assurée en permanence par le gardiennage. Le service doit être assuré par un personnel compétent et de bonne présentation.

Tableau 23 : - La Restauration

PRIX DES PLATS

NOMS DES HOTELS CATEGORIES Plat complet LOCALISATION Plat simple (Ar) (Ar)

Chez Nanni Ravinala 20 000 Ar 10 000 Ar Itampolo

Chez Roger Ravinala 8000 Ar 10 000 Ar Androka

Chez Alexandre Ravinala 8000 Ar 5000 Ar Ambohibola Hôtel-restaurant Ravinala 15000 Ar 8 000 Ar Ampanihy-ville Angora Hôtel-restaurant Filaos Ravinala 10 000 Ar 5000 Ar Ampanihy

Source : - Enquête personnelle, 2010

Sur le littoral, les hôtels-restaurants sont construits en bordure de la mer. Ils sont dotés de grandes baies vitrées et d’une petite terrasse donnant une belle vue sur la mer. Un cadre romantique. Ils proposent à chaque repas un menu différent à multiples choix : salade exotique, poisson mariné, brochette de zébu, émincé de magret de canard au poivre vert, biscuit roulé à la confiture, au vin rouge ou les fruits venant des hautes terres de Madagascar, différents fruits de mer, etc. Les produits proposés sont frais. La cuisine est raffinée. Elle est surtout française mais propose des plats locaux de temps en temps. Un service de snack fonctionne en dehors des heures de repas. Les vins sont malgaches et sud-africains.

8.2.- Les impacts du tourisme sur la zone d’Etude

Le développement du tourisme a un effet d’entraînement sur les autres secteurs de l’économie soit de façon directe, soit de façon indirecte.

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Tableau 24 : - Quelques objets de souvenirs avec leur prix au centre ville d’Ampanihy-Ouest

Prix unitaire Nombre d’objets Revenu mensuel par OBJETS (Ar) vendus par mois commerçant (Ar)

Coquillages 2 000 05 10 000 Sculpture 5 000 05 25 000

2 000 10 20 000 Chapeau de paille Tapis mohair 40 000 06 240 000

Bracelets en argent 60 000 05 300 000 pour les adultes

TOTAL ………………………………………………………….. 595 000 Ar Source : - Enquête personnelle, 2010

Les produits touristiques ou les objets d’art de souvenirs d’Ampanihy sont représentés par les articles suivants : coquillages, objets sculptés (Statuettes de bois), chapeaux de paille, tapis mohair et bracelets en argent pour les adultes. Les commerçants de ces produits bénéficient d’un revenu mensuel suffisant avec lequel ils entretiennent correctement leurs foyers respectifs. En effet, chaque commerçant peut gagner jusqu’à 595 000 Ariary, soit 2 975 000 Fmg. Le revenu monétaire acquis par les vendeurs de produits d’art varie suivant un certain nombre de facteurs : la qualité des produits, l’importance du marché intérieur, le nombre de clients surtout les visiteurs étrangers. Cette fluctuation des prix peut être très importante, c’est-à-dire que l’écart peut aller de 400 000 Ar) à 425 000 Ar.

Ces gains permettent aux commerçants de résoudre leurs problèmes quotidiens : la nourriture, la scolarisation des enfants, l’épargne familiale, etc. Ils peuvent dégager des bénéfices allant jusqu’à 50 000 Ariary par mois, c’est-à-dire que l’ensemble des 17 commerçants exerçant cette activité peuvent avoir 10 115 000 Ariary par mois. Cela nous montre le tourisme dans notre zone d’étude crée des activités génératrices de revenu. Ces activités en rapport direct ou indirect avec le tourisme sont économiquement rentables. La vente d’œuvres et d’objets d’art souvenirs permet aux commerçants d’accéder à une vie aisée.

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Le tourisme développe aussi le système de production : la pêche, le transport par charrette et par pirogue. La pêche est l’une des sources de revenu des villageois pendant la saison touristique tant il faut approvisionner en fruits de mer les hôtels-restaurants.

Tableau 25 : - Types de services proposés aux touristes dans la commune rurale d’Itampolo

Prix de Nombre de touristes Revenu mensuel (Ar) Types location (Ar) intéressés par mois

Plongée en apnée 2000 30 60 000

Ballade en pirogue 4 000 35 140 000

Ballade en charrette 5 000 12 60 000

Source : - Enquête personnelle, 2010

Les revenus de la population connaissent une nette augmentation pendant la saison touristique grâce à certaines activités (excursion en pirogue ou en charrette, plongée en apnée). Les habitants peuvent subvenir à leurs besoins fondamentaux. A titre d’exemple, un couple de touristes dépense facilement 20 000 Fmg pour une plongée en apnée, 25 000 Fmg pour l’excursion en charrette et 20 000 Fmg pour une ballade en pirogue durant une heure.

8.3- La mise en service du bac maritime de Saint-Augustin

La récente mise en exploitation du bac maritime FIAVOTA de Saint-Augustin est une opportunité majeure sur le plan socioéconomique. Mais cette opportunité ne serait réellement saisie que lorsque la piste du littoral Mahafaly serait réaménagée.

Avec le nouveau bac de Saint-Augustin, les touristes seront plus orientés vers le sud via la destination « littoral Mahafaly Tandriake ». Des aménagements sont toutefois à envisager car les pistes du littoral, trop sableuses, sinueuses, trop serrées par endroits, seraient un obstacle à ce développement ; seules les voitures 4x4 et les camions peuvent y passer…

En effet, les communes de Saint-Augustin, Soalara-sud, Anakao, Beheloke, Itampolo et Androka, regroupées en octobre 2004 en un Organisme Public de Coopération Intercommunale (OPCI) dénommée « Litoraly Henane Mitambatse

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Handroso »(LIHEMIHA), avait demandé en 2006 au Programme ACORDS 10 , le financement d’un projet de bac maritime à Saint-Augustin.

Cette année 2011, le bac qui a été construit à Port-Louis, Ile Maurice, est arrivé le 11 avril au port de Toliara. C’est un bac automoteur de 30 mètres de long sur 8 mètres de large, d’une charge de 60 tonnes avec 1,10 mètre de tirant d’eau à charge maximale, baptisé « FIAVOTA Toliara », qui peut transporter en une seule traversée deux camions et trois voitures 4x4 avec en plus 80 au 120 passagers et leurs bagages. Il traverse l’embouchure du fleuve Onilahy en moins d’une demi-heure. Deux rotations sont prévues par jour

Ce bac va apporter certainement le développement du littoral Mahafaly Tandriake tant sur le plan social, économique, culturel, que surtout sur le plan écotouristique.

Photo 20 : - Le bac « FIAVOTA TOLIARA » de Saint-Augustin

Source : - R. Paulin Eliace, 2010

10 ACORDS : Appui aux Communes et Organisations Rurales pour le Développement du Sud, programme financé par le Fonds Européen de Développement (FED),

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CHAPITRE-IX : - LES CONTRAINTES DE L’ECOTOURISME DANS LA ZONE D’ETUDE

9.1.- IMPACTS NEGATIFS POUR LES VEGETAUX

Les formations des savanes sont les conséquences des feux répétés et cela, dans le but de renouveler les pâturages. Lorsque les feux brûlent tous les ans les pâturages, ceux-ci deviennent des savanes plus ou moins arborées ou encore des prairies herbeuses. Ces formations se rencontrent principalement sur les sables roux et sur les pédiplaines.

9.1.1- La défriche-brûlis « hatsake »

La défriche-brûlis « hatsake » pour la culture de maïs est traditionnellement pratiquée par les agriculteurs. Elle consiste à abattre les arbres de la forêt, à les brûler et à cultiver sur le terrain ainsi défriché. C’est en quelque sorte du tavy en zone sèche. Les « hatsake » sont utilisés pour la culture itinérante de maïs. Les fronts de « hatsake » s’avancent à vue d’œil sur le rebord du plateau calcaire mahafale jusqu’au moment où l’Etat durcissait la législation interdisant cette pratique. Alors que vers les années 70, la Société Nationale des Huileries de Toliara (SNHU) encourageait encore, les paysans à pratiquer, partout la culture d’arachide. Cela fait partie de l’histoire qui date d’un passé récent. La Société d’Exploitation de l’arachide était un débouché certain à tel point que les habitants de la partie australe de Madagascar se ruaient vers les terres rouges ferrugineuses tropicales qui se prêtent le mieux à la culture de l’arachide. Cet entrain pour la culture de l’arachide a connu sa fin vers les années 80 avec la faillite de la SNHU. Par contre, à la même époque, s’implantèrent à Toliara l’URCOOPA et le PROCOOPS qui achetaient les grains de maïs. L’URCOOPA ou union réunionnaise de coopératives agricoles embarquait une grande quantité de maïs à destination des Mascareignes sur le port de Toliara. Le fournisseur officiel de l’URCOOPA était le PROCOOPS, une coopérative socialiste d’Etat dirigée par des proches des dirigeants de l’époque.

Dans le Sud-Ouest, le maïs pousse indifféremment sur tous les sols. Il est facile de le faire sur les sols calcimorphes de défriche-brûlis « hatsake ». Les forêts étaient donc sacrifiées au détriment de cette méthode de cultures. Ainsi, en l’espace de quelques saisons de cultures, le désastre sur l’environnement forestier était tangible, voire dramatique. Cependant, personne ne tirait sur la sonnette d’alarme. Le PROCOOPS et le fournisseur de l’URCOOPA, encourageaient la production de maïs qu’ils achetaient à un prix relativement bon marché.

Il a fallu attendre la fin du contrat du PROCOOPS avec l’URCOOPA et les efforts de certaines personnes conscientes du désastre pour lutter contre ce phénomène. La pratique devient une habitude de la population paysanne et des néo-ruraux de telle sorte que la lutte 106

s’avère difficile. Les dégâts résultant de cette pratique culturale sont énormes. Plusieurs zones deviennent dénudées ; elles deviennent de plus en plus vastes et incultes. La faune et la flore endémiques ont disparu.

9.1.2.- L’exploitation du bois d’énergie et du charbon de bois

Actuellement, certains ramasseurs de bois d’énergie s’attaquent aux arbres qu’ils ont laissés sécher avant de les commercialiser en tant que combustibles. Parmi ces arbres, le « katrafay » (Cedrelopsis grevei) est l’espèce la plus prisée. Par ailleurs, l’exploitation du charbon de bois gagne de plus en plus du terrain. Les espèces les plus prisées pour la fabrication de charbon de bois sont les bois durs, entre autres, le « kily » (Tamarindus indica). L’espèce qui pousse sur le terrain d’une manière très espacée se raréfie progressivement. Tous les bois durs de la forêt sèche sont utilisés comme une matière première pour la fabrication du charbon de bois y comprises les espèces endémiques. Les exploitants forestiers accordent peu d’importance aux vertus thérapeutiques de ces espèces ou à leurs valeurs en biodiversité. Dans la foulée, la faune n’est pas épargnée. L’essentiel pour les exploitants forestiers et aux braconniers est de gagner de l’argent dans l’immédiat. Aussi, faudra-il trouver une solution alternative pour mettre fin à ces pratiques destructrices. A ce propos, il faudra penser sensibiliser suffisamment la population dans une perspective de la protection de la biodiversité.

9.1.3- Le cactus envahissant

Véritables champs de cactus raketa (Opuntia) dont les plus remarquable sont raketa mena (Opuntia monocantha) et raketa tsiombe valavo . La variété de cactus aux baies rouges est très envahissante et la dernière variété est sans baie et très épineuses ; elle est souvent encombrante et elle contribue à la dégradation des terrains de cultures.

9.2.- Les impacts négatifs pour les animaux

9.2.1.- Le braconnage de tortues terrestres

Les tortues terrestres « Geochelone radiata » ont l'avantage d'être protégées aujourd’hui. La population mahafale, à travers ses traditions, plus particulièrement le tabou sur la consommation de viande de tortue de terre, contribue à la protection de cette faune. Cependant, beaucoup de groupes ethniques autres que mahafale apprécient bien cette viande. Certaines gens viennent ramasser les tortues qu’elles expédient par pirogues ou par charrettes vers les centres de grande consommation, entre autres, vers Tuléar.

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Tableau 26 : - Informations générales sur le braconnage

Années Lieux Nombre Nombre Viande Lieu de tortues tortues de Braconniers provenance Période vivantes mortes tortues des saisies saisies fumée braconniers saisie (kg) 2008 Tsiandriona Nord (Itampolo) 18 8 80 5 Merina Antaninarivo Mars

Ambalatsimiviky 2009 et Ampitanaka 1200 800 300 90 Fotadrevo Octobre (Itampolo) Antanosy Ankilibory 59 28 35 Vezo Tuléar Mai (Androka) Ambalatsimiviky 150 100 500 06 Antanosy Fotadrevo Avril Beombe 300 Braconniers Février 2010 Marofototse évadés (Beahitse)

Source : - AICPM, 2007

Certains de ces braconniers tuent les bêtes sur place et n'en extraient que le foie, laissant sur place les carcasses et la chair.

Photo 21 : - Saisie de viandes fumées de tortues dans la commune rurale d’Itampolo

Source : - Programme d’actions de WWF sur les tortues terrestres, 2010

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D’après le témoignage de Monsieur Alexis Martel, ancien Président de l’AICPM 11 , « le braconnage circonstanciel pour la nourriture est la menace la plus citée. Le ramassage circonstanciel de tortues est perpétré par les camionneurs pour leur chair. Des tortues vivantes sont commercialisées jusque dans les communes rurales éloignées comme Fotadrevo dans le District d’Ampanihy-Ouest, de dans le District de Betioky-Sud, voire dans le chef-lieu du District d’Ampanihy-Ouest ».

Le tableau n°06 montre que le braconnage touche surtout la partie littorale et le plateau calcaire mahafale de la zone d’étude. En l’espace de deux ans (2008-2010), le nombre de tortues vivantes saisies par le VOI (Vondr’Olona Ifotony) ou groupe de gens protecteurs de l’environnement locaux a atteint 1 727 unités. Le nombre de tortues mortes saisies pour la même période est de 908. Le poids de viande de tortues fumée saisie pèse 828 kg pour trois zones sur les quatre enquêtées. Ainsi, l’avenir de cette faune est problématique malgré les efforts déployés par certaines organisations nationales et internationales œuvrant pour la protection de l’environnement. En outre, le braconnage de tortues devient une activité génératrice d’autant que de la famine cyclique et les difficultés à trouver un emploi décent contraignent la population à enfreindre la convention relative aux interdits sociaux. Le braconnier trouve que « l’exploitation illicite des tortues contribue à la rentrée rapide de revenu monétaire ».

Le braconnage de tortues persiste, voire s’amplifie parce que la chair de cet animal est de qualité ; C’est une viande qui est très prisée et elle est très consommé en grande forte au moment les grandes fêtes chez certaines communautés. Pour les Antanosy et les Vezo, voire les Betsileo et les Merina, « la viande de la tortue serait très appréciée pour sa qualité organoleptique. Ainsi, la viande de tortue devient la plus cherchée lors des fêtes ». Les moyens de transport utilisés par les braconniers sont variés : le camion, les voitures 4x4 (cas de 2009 à Ampitanaka et à Tsiandriona Nord), les charrettes, le transport à dos d’homme (cas de 2009 à Ambalatsimiviky), la pirogue pour le cas du littoral. Elles sont surtout acheminées clandestinement vers les grands centres de consommation urbains.

11 Association Inter communale du Plateau Mahafaly 109

Photo 22 : - Des braconniers préparant leur départ pour Tuléar

Source : - Projet de protection et de conservation des tortues terrestres par le ;WWF, 2010

Les braconniers ramassent par charrettes les tortues de terre sur le plateau calcaire mahafale charrette surtout après la période des récoltes (Septembre-Janvier) pendant laquelle la demande est très importante. En effet, à l’occasion des fêtes de la nativité (Noël), de la Saint Sylvestre (Nouvel An), de Pâques et de l’Anniversaire de l’indépendance (26 Juin), les consommateurs ont une préférence pour la viande de tortue. Les délinquants pris en flagrant délit sont traduits devant le Tribunal de 1 ère Instance d’Ampanihy-Ouest pour y être jugés conformément à la législation en vigueur. Les bêtes saisies serviront de pièces à conviction. La plupart des personnes enquêtées sur notre zone d’étude ne connaissent pas la suite à donner à ces affaires.

Selon certains témoignages, « A Ankilibory (Androka), plusieurs cas de braconnage de tortues ont été dénoncés ». Les locaux se désintéressent de ces braconnages parce que les tortues leur sont taboues. Les Mahafaly préfèrent que leurs terres soient débarrassées de ces animaux. Ils ne sont pas contents de voir les braconniers commettre de tels délits mais ils ne veulent pas se mettre en travers de ce moyen de subsistance pour les autres. Si des mesures ne sont pas prises dans l’immédiat (2 ou 3 ans), les tortues disparaîtront du pays mahafale. La plupart des braconniers seraient des Vezo provenant des quartiers de la ville de Toliara Mais la plupart des habitants semblent ignorer la richesse de la biodiversité. Ils n’accordent donc pas de l’importance à cette biodiversité qui, pourtant, est convoitée par les touristes de tous bords, surtout ceux venant de l’Extérieur de notre pays.

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9.2.2.- La chasse, la captivité des animaux et d’ insecte

- Les pintades sont vraiment des gibiers ; elles sont piégées et chassées par la population locale avant d’être consommées ou vendues sur les différents marchés. - le Maki ( Lemur catta ) est très fréquent dans notre zone d’étude. - Le sifaka (Propithecus verreauxi), moins fréquent peut être trouvé dans les forêts près des points d’eau. Les deux espèces sont parfois chassées pour être élevées en captivité comme des animaux de compagnie - Les Tenrecidae ou Trandrake (Tenrec ecaudatus ) sont des proies très appréciées par la population qui consomme la chair ; - Le miel prélevé dans les « tohoke » est collecté pour servir d’appoint alimentaire. L’élevage d’abeille reste à l’état embryonnaire.

9.3.- Le mauvais état des infrastructures routières

La RN10 est sans nul doute l’axe routier principal le plus fatigant et le plus salissant (au kilomètre). Les voitures légères ont du mal à passer sur cette route. Quant à la voiture de transport collectif de type camion aménagé ou car de 50-60 places (voir photo en annexes), fait au moins 12 heures de temps de voyage et ou 8 heures pour un véhicule à quatre roues motrices pour relier Toliara et Ampanihy, soit sur une distance mesurée de 290 km dont une portion de 70 km sur la RN7 bitumée. La piste du littoral est de meilleur état par rapport à la RN10. Les chauffeurs des voitures de location transportant des touristes préfèrent d’ailleurs l’emprunter avant de joindre à hauteur de Beloha à 450 km de Toliara par la RN10.

9.4.- L’insuffisance des infrastructures d’accueil

Le district d’Ampanihy-Ouest, plus précisément, le chef-lieu du district d’Ampanihy- Ouest dispose des infrastructures hôtelières relativement insuffisantes et peu acceptables. Il existe deux hôtels-restaurants : d’une part, l’hôtel-restaurant Angora dispose de 22 bungalows. Le restaurant peut servir jusqu’à 50 couverts. L’hôtel se situe en plein centre ville, à 10 mètres du marché. D’autre part, l’hôtel Filaos dispose de 8 bungalows. Il est implanté dans un endroit très calme de la ville.

9.5.- L’insécurité et le manque de réseau téléphonique

Si elle n’est pas encore une vraie menace dans le secteur d’étude, elle constitue malgré tout un obstacle à ne pas négliger car les touristes ne peuvent pas sectoriser l’insécurité rurale dans certaine région de Madagascar. Des mesures fortes, voire 111

draconiennes, devraient être prises à propos de cette insécurité rurale tant au niveau des Fokontany et des districts qu’au niveau régional et, surtout, national.

Au moment où nous rédigeons ce Mémoire, il n’y a même pas de poste avancé de sécurité (détachement militaire ou poste avancé de gendarmerie) entre Toliara et Itampolo, soit sur une étendue de deux cents kilomètres ; le poste de Gendarmerie de Beheloke 12 a été fermé. De plus, il n’y a pas de réseau téléphonique depuis Anakao jusqu’à la commune d’Androka. Ce qui nuit aux touristes qui veulent communiquer en permanence avec les leurs.

Trois operateurs téléphoniques sont à la disposition de la population de la commune rurale d’Ampanihy-Ouest : Airtel, Orange et Telma. Il y a également un cyber café chez TINA Service au centre ville d‘Ampanihy. Par contre, la plupart des communes environnantes sont encore isolées en termes de communication téléphoniques, surtout les communes littorales dont la Commune d’Androka et l’Itampolo.

Grâce aux efforts déployés par des autorités locales, Ampanihy est doté de deux stations de radiodiffusion : l’une privée (Radio Fanilo FM 102 Mhz) et l’autre appartient à l’Etat (Radio Sakatovo FM 90.4 Mhz). Les villes d’Ampanihy et d’Ejeda peuvent capter la télévision nationale (TVM) ; ailleurs, ceci est encore impossible.

9.6.- L’insuffisance de l’implication des acteurs locaux et de la population

Les investisseurs nationaux ne connaissent pas ou ne s’intéressent peu au secteur Sud – Sud-Ouest. D’ailleurs, il y a peu de documents iconographiques suffisants sur les potentialités écotouristiques de cette zone. Les rares investisseurs locaux d’Ampanihy-Ouest et d’Itampolo ne s’impliquent pas du tout dans la valorisation des potentialités écotouristiques de leur secteur respectif :

- les baobabs de Reakaly et d’Itampolo, la forêt royale d’Ankirikirike, le « dry forest à Didiera trolii d’Itampolo »,

- les belles plages d’Itampolo et d’Andrahavy respectivement dans les communes rurales d’Itampolo et d’Ambohibola dans la commune rurale d’Androka.

Le développement du tourisme en général, celui de l’écotourisme en particulier, exige l’implication des communautés locales. Notre secteur d’études manque d’implication des communautés locales en termes d’écotourisme et de « tourisme chez l’habitant ».

12 Il semble que ce poste de gendarmerie sera rouvert bientôt (Maire de Beheloke, mai 2011)

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L’écotourisme se développe petit à petit à Ampanihy-Ouest : Musée royal Maroseragna, Tapis Mohair, le « tourisme chez l’habitant » à Anakao. L’écotourisme, le « tourisme chez l’habitant » sont inconnus ailleurs dans notre zone d’étude alors qu’ils ont des retombées économiques directes sur les communautés locales. Evidemment, dans cette zone où le tourisme n’est pas en essor, il n’existe pas de guides touristiques.

En effet, l’écotourisme, dans les pays du Sud confrontés aux défis du développement durable, est considéré comme un moyen privilégié pour concilier les nécessités du développement local, de la réduction de la pauvreté, de la conservation des écosystèmes et de la biodiversité.

L’écotourisme apparaît à l’origine comme un moyen d’apporter des décisions de création d’aires protéeées dans une optique de conservation de la biodiversité, ce sont ses vertus incitatives qui sont désormais mises en avant.

Dans notre zone d’étude, les potentialités écotouristiques sont énormes et les contraintes du développement de l’écotourisme le sont autant. Pour que les écotouristes puissent profiter de la nature, des cultures locales, des paysages et des espèces particulières, il faut que les responsables nationaux et locaux construisent les infrastructures de base adéquates et veillent à la sécurité des touristes.

Nous devons structurer, éduquer et professionnaliser nos communautés en matière d’écotourisme car il faut consommer sans faire de destruction abusive et illicite. Car, ce seront les communautés qui devront accueillir les écotouristes et les faire comprendre la valeur et la vulnérabilité de la nature qu’ils apprécient tant aussi extraordinaire qu’elle soit.

Les sculpteurs n’ont pas été formés dans des écoles techniques et professionnelles.

En effet, l’écotourisme ne doit pas être seulement assimilé à un tourisme « nature » ou tourisme « vert », il doit aussi respecter une éthique : le respect de l’écologie en prônant la protection de la nature, mais aussi l’attention au bien-être et au respect des populations locales.

En plus, l’écotourisme inclut le respect du capital culturel. Cette variante du tourisme est intimement liée à l’ethno-tourisme, qui est basé sur l’attraction culturelle et le respect des autochtones. Car, la démarche écotouristique doit permettre d’avoir une autre approche : une approche basée sur la rencontre avec la population, le contact et le respect à la nature. Il permet une immersion dans un pays qui doit demeurer authentique malgré les différentes sortes de dégradation ou de gaspillage dont il souffre.

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Nous avons décrit la situation actuelle de l’écotourisme dans la zone d’étude : un écotourisme à peine naissant qui a ses fortes potentialités mais qui a besoin d’être activé.

Dans les lignes qui vont suivre, nous allons essayer d’analyser les perspectives d’avenir de l’écotourisme dans la zone d’études :

L’Office Régional du Tourisme de Toliara (ORTU) devrait ne plus se cantonner aux zones touristiques habituelles dont quelques unes n’attirent plus les visiteurs. Il faudrait qu’il s’ouvre beaucoup plus vers la destination littoral Mahafaly Tandriake. Il faudrait également que l’ORTU recense les sites les plus attrayants de ce secteur, édite des brochures et des guides du secteur, trouve des partenaires financiers pour leur aménagement et doit se procurer un marketing de l’écotourisme de cette zone en général, et, plus particulièrement, celui du parc national Tsimanampesotse que nous jugeons encore insuffisamment exploité malgré les efforts du Madagascar National Parks (MNP) qui le gère.

Le Plan Régional de Développement (PRD) semble négliger l’écotourisme, secteur très porteur de l’économie nationale. La piste du littoral Tanalana et Tandriake, prolongement du bac FIAVOTA de Saint-Augustin, devrait être assainie, voire réhabilitée, pour que le rendement soit optimal pour la prospérité de l’écotourisme vers le littoral du sud de Toliara. Il faudrait également réaménager des pistes écotouristiques, notamment au sein du parc Tsimanampesotse et autour d’Itampolo : piste de la forêt à Didiera trolii , pistes des avens, …

Les investisseurs des tours opérateurs devraient être sensibilisés pour créer un tour vers le littoral Sud de Toliara, passage intéressant pour aller vers le Grand Sud. Des campagnes de formation et d’éducation doivent être mis en œuvre :

- Education des habitants vers le « tourisme rural » : art culinaire, notion d’hôtellerie, aménagement divers tels que les « seaux douche », des latrines sociales aux normes, langue d’accueil, …

- Education des jeunes vers le guidage touristique local ;

- Création de groupes artistiques locaux ;

- Création d’aires de vente de produits artisanaux locaux ….

Nous adressons un appel très fort d’abord à notre Office Régional du Tourisme qui est le moteur de la valorisation de l’écotourisme du littoral dans les abords sud de Toliara, notamment le littoral mahafale Tandriake et la zone intérieure d’Ampanihy-Ouest où des potentialités n’y sont pas toujours exploitées.

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Parallèlement à son rôle principal, le service régional des eaux et forêts, de l’environnement et du tourisme doivent : Programmer une bonne éducation environnementale au niveau de la population locale, surtout pour les jeunes ; Pour avoir une gestion rationnelle et une utilisation durable de ces ressources, on doit mettre en place un organisme de gestion locale, c’est-à-dire qu’on doit faire un transfert de gestion de ces ressources au niveau de la population locale ou au niveau d’une association ; Faire connaître aux communautés locales de base l’importance de l’environnement et l’existence de sites touristiques pour qu’ils puissent avoir la possibilité de participer aux activités touristiques et bénéficier de la croissance du tourisme ;

Il doit aussi recourir à l’élaboration, à la mise en œuvre de plan marketing et de promotion pour attirer les investisseurs étrangers. Nous adressons de même des appels à nos investisseurs locaux : vous avez ici une zone quasiment vierge et nous croyons que vous pourriez la rendre prospère. Les infrastructures d’accueil sont nettement insuffisantes, or que les touristes commencent à venir…

Les facteurs responsables du déboisement et des pertes de la biodiversité sont nombreux et interconnectés. Madagascar est un exemple classique du lien entre la pauvreté, la dégradation de l'environnement et l'indissociabilité de l’homme et de son environnement. La migration et l’absence de sécurité foncière pourraient être un facteur de base, responsable de la dégradation des habitats dans la zone d'étude. Le lien a été démontré par ELMQVIST et al (2007) dans une recherche sur le contexte institutionnel social de la perte de la forêt sèche et de la régénération dans la région du Sud ouest toute entière.

Nous attirons en outre l’attention des districts concernés et de la Région Atsimo Andrefana, institutions administratives, celle du Gouvernement et de l’Etat malgache, dont les efforts en sont indispensables,

- en termes de sécurisation rurale - en termes d’aménagement d’infrastructures, surtout routières ; - en termes de couverture téléphonique ; - en termes de négociation d’investisseurs. Nous espérons que nos appels soient écoutés par les responsables …

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CONCLUSION

A travers ce Mémoire de Maîtrise, nous avons voulu contribuer au développement de l’écotourisme dans notre zone d’étude. Nous espérons que ce modeste travail de recherches apportera des précisions sur la nécessité de développer plus l’écotourisme. Etant donné l’importance des sites touristiques, au niveau local, régional et même national, il est nécessaire d’appuyer le service des Eaux et Forêts, de l’environnement et du tourisme, l’office régional du tourisme dans la recherche des moyens pour rendre ce secteur prospère.

Cours en troisième année de géographie, 2007. « Au cours des années 60/70, le tourisme de masse s’est beaucoup développé dans les sites culturels, historiques et surtout balnéaires. (RAVAOARLINE ,2007)

Plus tard, vers les années 80, il y eut une prise de conscience sur la saturation de ces sites touristiques en proie à des dégradations incontrôlables. Ainsi, de nouvelles attractions vers des destinations vierges se sont affirmées avec la volonté de conservation et de développement humain. De là est né le concept de l’écotourisme au début des années 90 ».

L’écotourisme, dans les pays du Sud sont considérés comme le levier du développement durable. Il est considéré comme un moyen privilégié pour concilier la nécessité de développement local, la réduction de la pauvreté, la conservation des écosystèmes et de la biodiversité. Si l’écotourisme apparaît souvent à l’origine comme un moyen de conforter économiquement et d’exposer les décisions de création d’aires protégées (AP), dans une optique de conservation de la biodiversité, il est actuellement toujours mal appliqué chez les autochtones et les visiteurs traditionnels.

Par contre, la délimitation du Parc Tsimanampesotse ne cesse d’augmenter grâce à des efforts de certains organismes spécialisés et de l’Etat malgache. A cet effet, le principe de l’écotourisme encourage les acteurs locaux à modifier leurs activités dans le sens de la durabilité, à adopter ou à produire de nouvelles institutions, à privilégier les objectifs à long terme sur les urgences immédiates. Ce processus que nous avons qualifié de "modèle vertueux" de l’écotourisme a été évalué à la lumière de deux exemples locaux qui le relativisent et permettent d’identifier les conditions de sa réussite.

« Le développement de l'écotourisme, notamment dans les pays les moins avancés, fait l’objet d’une littérature croissante depuis plusieurs années. La raison principale est liée au fait que le secteur touristique est à la fois un des premiers produits d’exportation des pays les moins avancés (CNUCED, 2001), et, dans son créneau écotourisme, susceptible de répondre aux principes du développement durable. En effet, la rhétorique de l'écotourisme se construit

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autour d’une conception vertueuse entre le développement économique (rentrée de devises, infrastructures, emplois… », (WAL, 1999.) La protection de l’environnement est convenu d’appeler la valorisation de la biodiversité et la redistribution des revenus pour les populations locales, notamment lorsque l'écotourisme est associé à un dispositif de gestion communautaire.

Toutefois, de par la multiplicité des décideurs ou des groupes d’intérêt impliqués dans le développement écotouristique, ainsi que de par la nature diverse et parfois contradictoire des buts et des objectifs poursuivis, le développement écotouristique et les processus sous- jacents à l’œuvre invitent à une lecture attentive des caractéristiques de cette activité.

En raison de ces différentes caractéristiques, le modèle de l’écotourisme s’avère être plus complexe qu’une simple représentation offre et demande de biens et services touristiques, telle qu’elle émergerait d’une seule analyse de filière. En effet, on peut considérer les différents acteurs à la fois comme offreurs et demandeurs de biens et services spécifiques. Les acteurs locaux seraient offreurs de biens et services touristiques et demandeurs de services de base (éducation, santé), de projets de développement et de ressources monétaires, physiques et culturelles à travers l’activité touristique. Les organismes publics et non gouvernementaux qui encadrent la gestion environnementale et orientent le développement touristique offrent une compétence en planification, en gestion de projet, servent de médiateurs et de caution dans l’accès aux ressources des bailleurs de fonds. Ils exercent une demande en direction des "communautés locales" en termes de participation et d’adhésion aux projets de gestion décentralisée, de promotion locale des principes du développement durable, de contrôle local de l’usage des ressources communes environnementales. D’autres acteurs apparaissent, alors qu’ils ne sont pas parties prenantes apparentes dans le modèle simple "offre-demande". Ainsi les bailleurs de fonds internationaux, qui "orientent" à travers leurs offres et leurs choix de financement, la gestion de l’environnement dans de nombreux pays en développement, considèrent l’écotourisme comme un moyen d’intégrer une dimension économique aux politiques et aux projets de conservation, qui s’appuyaient jusqu’ici sur un argumentaire essentiellement écologique.

Madagascar fait partie des principaux pays en développement pouvant développer une activité d’écotourisme, exemple le Sud- Ouest Malgache, plus précisément dans le district de Tuléar II. Cette région dispose, en effet, de nombreux atouts favorables au développement de l’écotourisme grâce notamment à son littoral (récifs coralliens, mangroves, plages et dunes) (Lebigre, 2000). Cette derniere fait d’ailleurs l’objet d’un projet de création d’aire protégée marine et côtière, ayant reçu en 2003 le label "Réserve de Biosphère Marine" de l’UNESCO.

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La zone côtière du district de Tuléar II se caractérise par l’existence de deux principaux sites touristiques. Le premier, Anakao, propose une activité écotouristique structurée autour d’un aquarium marin qui ne possède pas le statut d’aire protégée marine, mais dont les logiques sont similaires, et d’une île sacrée. L’autre site comparatif, composé de deux villages Ifaty et Mangily, connaît davantage une activité touristique traditionnelle hors aire protégée. (CHABOUD, MERAL, ANDRIANAMBININA, 2004.)

L’action collective locale, telle qu’elle se manifeste dans les associations, semble l’un des moyens indispensables pour influer sur les représentations, les attitudes et les comportements. L’action collective comme base d’un modèle vertueux, ne semble pas, cependant, envisageable, à la lumière de nos exemples, qu’à partir d’une situation initiale où existe une réelle marge de choix pour les acteurs locaux. Dans les pays à fort potentiel écotouristique comme Madagascar où l’Etat et les bailleurs de fonds espèrent une croissance rapide de l’écotourisme, il faudra veiller à l’appropriation locale des enjeux, des contraintes et des bénéfices de cette activité.

Ce type de tourisme, différent du tourisme de masse comme le tourisme balnéaire ou autre, est écologique. Son objectif principal est de permettre aux touristes de profiter de la nature, des paysages ou des espèces particulières, tout en respectant les écosystèmes. Autrement dit, il faudrait consommer convenablement sans détruire. C’est le principe même du tourisme durable. Il doit, par conséquent, être axé d’une part sur l’éducation et l’interprétation de la nature pour éveiller la conscience de chacun et d’autre part, il doit faire comprendre aux touristes la valeur, la vulnérabilité de la nature ainsi que l’appréciation des us et coutumes de la population locale.

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BIBLIOGRAPHIE

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08.- CHABOUD (C), MERAL (P) et ANDRIANAMBININA (D), 2003, L’écotourisme comme nouveau mode de valorisation de l’environnement : diversité et stratégies d’acteurs à Madagascar. Communication présentée à la XIX ème journée du développement. Association Tiers-Monde et Gemdev, 2-4 juin, Paris.

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10.- CNUCED, 2001, Tourisme et développement dans les pays les moins avancés. 3ème Conférence des Nations-Unies sur les pays les moins avancés, 26-29 mars. Las Palmas, Espagne, UNCTAD/LDC/MISC.

11.- ESOAVELOMANDROSO, Manassé ,1991. Aombe. 3. Antananarivo: MRSTD: Ministère de la Recherche Scientifique et Technologique pour le Développement; Paris: ORSTOM: Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer.

12.- FALIZANINA J, 2009 Les mangroves de Lanirano 119

13.- FAUROUX E, 1992, Brève esquisse d’une description de la société Vezo (littoral occidental de Madagascar à la fin du XX ème siècle). Toliara ERA CNRE ORSTOM/UFSH.

14.- FAUROUX E, 2003, Structures micro-locales du pouvoir et gouvernance dans les villages de l’Ouest malgache. Cahier du CEDM n°3, mai 2003.

15.- FROGER (G), HERIMANDIMBY (V) et MERAL (P), 2003, L’essor de la gouvernance dans les politiques environnementales des pays en développement : l’exemple de Madagascar. Communication à la 7ème Conférence biennale de la Société Internationale pour l’Economie Ecologique, 6-9 mars 2002, Sousse, Tunisie.

16.- GARROD (B), 2002, Monetary valuation as a tool for planning and managing ecotourism. International Journal of Sustainable Development, vol 5, n°3.

17.- GÖSSLING ‘S), 1999, Ecotourism : a means to safeguard biodiversity and ecosystem functions? Ecological Economics, 29.

18.- KOECHLIN B, 1975, Les Vezo du Sud-Ouest de Madagascar. Contribution à l’étude de l’écosystème de semi-nomades marins. Paris, La Haye, Mouton.

19.- LEBIGRE J M et al, Milieux et sociétés dans le Sud-Ouest de Madagascar. Talence, Bordeaux-3. CRET, Collection « Iles et Archipels », n°23, pp 97-120.

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21.- LEBIGRE J M., 2000, Ecotourisme et développement local dans le Sud-Ouest de Madagascar : des potentialités à explorer in TALILY, Revue d’Histoire n°7-8-9, Université de Toliara, pp 10-23.

22.- LEBIGRE J M, 2000, Ecotourisme et développement dans le Sud-Ouest : des potentialités à explorer. Talily n° 7-8-9.

22.- LINDBERG (K) et HAWKINS (D), 1993, Ecotourism : A guide for planners and managers. North Bennington. The Ecotourism Society.

23.- MAHAZOTAHY S, 2006, Etude des variations de la formation végétale de la région du Parc National Tsimanampesotse et intérêt de son extension : Plaine côtière et Plateau mahafale. 56 pages.

24.- MARIKANDIA L M, 1988, Contribution à la connaissance des Vezo du Sud-Ouest de Madagascar : histoire et société de l’espace littoral du Fiherena aux 18 e et 19 e siècles. Thèse d’histoire. Université Paris-1, 481 pages.

120

25.- MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, DES EAUX & FORETS, 1997, Charte de l’environnement et ses modificatifs. Loi 90.033 du 21 décembre 1990 et Loi 97.012 du 06 juin 1997.

26.- MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, DES EAUX & FORETS, 2003, Letter of Environmental Policy in Word Bank.

27.- ORAMS (M.B.), 1995, Towards a more desirable form of ecotourism. Tourism Management, vol 16, n°1.

28.- PEARCE (D), MORAN (D), 1994, The Economic Value of Biodiversity. IUCN, Earthscan, London.

29.- REJELA M N, 1993, La pêche traditionnelle Vezo du Sud-Ouest de Madagascar: un système d’exploitation dépassé ? Thèse de Doctorat Nouveau Régime. Edition Université Michel de Montaigne, Bordeaux-3 (France), 450 pages.

30.- ROSS (S) et WALL (G), 1999, Ecotourism : towards congruence between theory and practice. Tourism Management, 20.

31.- R.DESIRE F, 2007, Les impacts du réchauffement climatique dans le district d’Ampanihy-Ouest. Mémoire de Maîtrise,

32.- SARRASIN (B), 2002, Elaboration et mise en œuvre du plan d’action environnemental à Madagascar (1987-2001) : construction et problèmes d’une politique publique. Thèse pour le doctorat en Science politique. Université de Paris-1, Panthéon - Sorbonne.

33.- TISDELL (C), 1999, Biodiversity, Conservation and Sustainable Development : Principles and Practices with Asian Examples, Edward Elgar.

34.- TISDELL (C), 2001, Tourism Economics, the Environment and Development : Analysis and Policy, Edward Elgar.

35.- VERIZA R, 2008, in Ambohibola est un village de pêcheurs Vezo-Sarà initialement

36.- VASSEUR Pierre, 1997, Ecosystèmes côtiers en danger dans la région de Toliara

37.- WALL (G), 1999, Tourisme durable et gestion des produits écotouristiques.

38.- WEAVER (D.B.), 2002, The evolving concept of ecotourism and its potential impacts. International Journal of Sustainable Development, vol 5, n°3.

39.- WELLS (M.P.), BRANDON (K), 1992, People and Parks : Linking Protected Area Management with Local Communities. The World Bank, WWF, USAID, Washington DC.

121

40.- WORLD BANK, 2003, Madagascar : Third Environment Program Support Project. Project Appraisal Document. Africa Regional Office. World Bank. Antananarivo, Madagascar.

41.- WUNDER (S), 2000, Ecotourism and economic incentives : an empirical approach. Ecological Economics, 32.

122

LES PERSONNES INTERVIEWEES

* Substitut du Procureur prés le Tribunal de Première Instance d’Ampanihy-Ouest

* Le Commandant de Compagnie de la Gendarmerie Nationale d’Ampanihy-Ouest

* Prince Hector

* Alexis Martel, Fondateur de l’AICPM, Ampanihy-Ouest et Délégué de la communication dans le District d’Ampanihy – Ouest.

* Ratsimandresy Claude, Vice-Président de l’AICPM sur la RN10, Ejeda

* Noromasy, Ankilibory, Androka

* Ralainirina Marijaona, Adjoint au Maire de Beahitse

* Edmond François, Chef Cantonnement Forestier d’Ampanihy

* Les Membres du VOI MAHASOA, Fokontany d’Ambalatsimiviky, Itampolo

* Les Membres du VOI MIZAKAMASY, Fokontany de Tsiandriona Nord, Itampolo

* Les Membres du VOI MILAMINTSOA, Fokontany de Befolotse, Itampolo

SITES INTERNET ET AUTRES SUPPORTS

1.- http: //ramsar.org 2. - http: //ramsar.org/wurc_index.htm 3. - http: //www.ecotourism.org 4. - http /www, ecotours.com 5. - http: //twinshare.ecotourism.com. 6. - http: // w ww.madagascar-tourisme.com 7. - http: //www.kelchambredhotes.fr 8. - http//www.parcsmadagascar.com 9. - Encyclopédie Encarta 2010 10.-Encyclopédie Encarta 2005 11.- RAKOTOSON Jean,1995, C2 de maîtrise « La migration Mahafale Tentative de developpent ou question de survie ». 12.- RAVAOARLINE L, Cours en troisième année de géographie, 2007.

123

ANNEXE

La loi 95-017 portant Code du Tourisme adoptée par la décision n°19-HCC/D.3 du 18 Août 1995, stipule dans ses dispositions générales :

Chapitre premier (Objet – Définitions) :

Article premier : La présente loi, instituant le Code du Tourisme, fixe les règles qui sont de nature à favoriser le développement intégré, ordonné et harmonieux du tourisme, aussi bien dans le cadre de l’aménagement du territoire national que dans celui de la sauvegarde de l’environnement. Ce développement doit respecter les éléments de notre identité nationale et de nos coutumes.

Chapitre III (Droits et obligations des opérateurs touristiques) :

Article 5 : - Les opérateurs touristiques sont tenus au respect des lois et règlements en vigueur et notamment, - la protection de l’environnement, de la faune, de la flore ; - la sauvegarde, la protection et la conservation du patrimoine national.

Chapitre IV (Droits et obligations des touristes) :

Article 11 : - Tout voyageur, qu’il soit excursionniste ou touriste, est tenu au respect des lois et règlements en vigueur et en particulier ceux relatifs au respect des us et coutumes locaux.

Promulguée à Antananarivo, le 25 août 1995 Pr. ZAFY Albert

124

LISTE DES CARTE

Carte n°1 : Carte de localisation de la zone d’étude..... …….……………..…………………. 20 Carte n°2 : Carte de localisation de la commune rurale d’Ampanihy-Ouest……………………….. 22 Carte n°3 : Carte de localisation de la commune rurale d’Ankiliabo ……………..……………… 23 24 Carte n°4 : Carte de localisation de la commune rurale d’Itampolo ………….………...... 25 Carte n°5 : Carte de localisation de la commune rurale d’Androka ………….…...……..…………

Carte n°6 : Localisation des sites écotouristiques ………………………….….…….…………. 56

Carte n°7 : - Les nouvelles limites du Parc National Tsimanampesotse………………………. 69 Carte n°8 :- Localisation des récifs coralliens du littoral mahafale………………………………….. 77 Carte n°9 : - L’île de Nosy-Ve au large d’Anakao…………………………………………………… 95

LISTE DES PHOTOS

Photo n°1 : - Aspects du mauvais état de la RN10 (a & b) …………………………………….. 26

Photo n°2 : - La piste vers le site royal d’Ankirikirike …………………………………………. 61

Photo n°3 : - The dry forest ou forêt sèche d’Itampolo………………………………………... 62

Photo n°4 : - L’aven de Vintane, près du village d’Itampolo …………………………………….. 63

Photo n°5 : - Les facettes du baobab de REAKALY ……………………………………….. 64

Photo n°6 : - Quelques gestes de lémurien d’Ankirikirike………………………………………… 66

Photo n°7 : - La plage d’Itampolo …………………………………………………………….. 74

Photo n°8 : - La plage d’Ambohibola …………………………………………………………. 75

Photo n°9 : - Les belles dunes d’Ambohibola et de Saodona ……………………………….. 76

Photo n°10 : - Commerce de l’aloalo respectivement à Toliara et à Ampanihy-Ouest …………… 82 Photo n°11 : - Trois aloalo décoratifs à l’Hôtel Restaurant « Chez Alain » à Toliara…………… 82

Photo n°12 : - Des aloalo sur le tombeau d’un riche Mahafaly à 4 km au Sud d’Itampolo………. 82 Photo n°13 : - Une vue de la façade du Musée du clan royal Maroseragna à Ampanihy-Ouest…. 83 Photo n°14 : - Exposition-vente de tapis mohair à Toliara…………………………………………. 85 Photo n°15 : - Tapis mohair confectionnés par la Coopérative TAPMAD……………………….. 85 Photo n°16 : - Vue panoramique du Lac Tsimanampesotse………………………………………. 92

125

Photo n°17 : - La plaque du parc sur la RN10 à la sortie de la ville d’Ampanihy vers Toliara…. 98 Photo n°18 : - Infrastructures hôtelières dans la ville d’Ampanihy-Ouest……………………. 98 Photo n°19 : - La facette interne et l’équipement des chaque Chambres d’Angora ………… 100 Photo n°20 : - Le bac maritime « FIAVOTA TOLIARA » de Saint-Augustin……………….. 105 Photo n°21 : - Saisie de viandes fumées de tortues dans la région d’Itampolo………………… 108

Photo n°22 : - Les braconniers préparent leur départ vers Tuléar………………………….. 110

LISTE DES FIGURES

Figure n°1: - Courbe des précipitations annuelles ……….……………..……………………….. 32 Figure n°2 : - Répartition des précipitations annuelles ………………………………………………. 32

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : - Aperçu des définitions les plus usitées de l’écotourisme ……..……………... 09-10 Tableau n°2 : - La moyenne des précipitations pour la zone d’Ampanihy-Ouest.…...... 32 Tableau n°3 : - Evolution de la population de 2000 à 2005…………………………………… 40

Tableau n°4 : - Répartition de la population par commune …………….….…….…………… 41 Tableau n°5 : - Les plantes vivrières cultivées dans le district d’Ampanihy-Ouest ………….. 48 Tableau n°6 : - Types de cultures de rente (canne à sucre et pois du cap) ……………………… 49 Tableau n°7 : - Effectif des animaux d’élevage dans le district d’Ampanihy …………………. 50 Tableau n°8 : - Quelques essences endémiques du plateau calcaire mahafale...... 58 Tableau n°9 : - Liste des espèces floristiques du plateau et du Fatrambe mahafale et type de valorisation …………………………………………………. ………….. 59

Tableau n°10 : - Quelques oiseaux du pays mahafale…………………………………………. 65

Tableau n°11 : - Quelques variétés de lémuriens vivant dans les forêts mahafale…………… 67

Tableau n°12 : - Quelques espèces de lémuriens présentes dans le district d’Ampanihy-Ouest 67

Tableau n°13 : - Richesse floristique de la zone d’étude…………………………………...... 71

Tableau n°14 : - Liste des espèces floristiques du Parc National Tsimanampesotse…………. 72

Tableau n°15 : - Richesse faunistique de la zone d’étude…………………………………….. 73 Tableau n°16 : - Distribution des récifs coralliens dans la partie Sud-Ouest de Madagascar… 78

Tableau n°17 : - Répertoire et évaluation de la superficie des principaux marais maritimes du Sud-Ouest de Madagascar en ha...... 79

Tableau n°18 : - Les espèces de palétuviers présentes dans la mangrove de Lanirano……….. 79

126

Tableau n°19 : - Dépenses pour la confection d’un tapis selon les dimensions voulues……… 87

Tableau n°20 : - Evolution de vague d’arrivée du touriste dans la région de Sud- Ouest...... 93 Tableau n°21 : - Evolution de Vague d’arrivée du touriste dans le district d’Ampanihy – Ouest et dans le Parc Tsimanampesotse...... 99 Tableau n°22: - Les parties communes réservées au service...... 100 Tableau n°23 : - La Restauration...... 103 Tableau n°24 : - Quelques objets de souvenirs avec leur prix au centre ville d’Ampanihy...... 104 Tableau n°25: - Les Types des activités touristiques à Itampolo...... 100

Tableau n°26 : - : Informations générales sur le braconnage recueillies auprès de l’AICPM… 108

127

Table des matières

REMERCIEMENTS ...... 1

AVANT- PROPOS ...... 3

ACRONYMES ...... 5

GLOSSAIRE...... 7

INTRODUCTION ...... 8

PROBLEMATIQUE ...... 1

OBJECTIFS DE L’ETUDE ...... 17

CHOIX DU SUJET ET DES SITES ...... 17

Première partie ...... 19

PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ...... 19

Chapitre-I : - LE MILIEU PHYSIQUE ...... 21

1.1.- Situation géographique de la zone d’étude ...... 21

1.2.- Les grands ensembles du relief ...... 27

1.2.1.- La plaine côtière mahafale ...... 27

1.2.2.- Le plateau calcaire mahafale ...... 27

1.2.3.- La pédiplaine « Fatrambe » ...... 28

1.3.- Un climat semi-aride ...... 28

1.3.1.- L’humidité atmosphérique ...... 29

1.3.2.- Des vents desséchants ...... 29

1.3.2.1.- Les directions des vents ...... 29

1.3.3.- Des températures généralement élevées ...... 30

1.4. - La répartition des précipitations ...... 31

1.4.1.- Les précipitations moyennes ...... 31

1.4.2.- Des sols pauvres ...... 33

1.4.2.1.- Les sols rouges sub-squelettiques ...... 33

1.4.2.2.- Les sols calcimorphes ...... 34

1.4.2.3.- Les sols halomorphes ...... 34

128

1.5.1.- La domination de l’aréisme ...... 36

1.5.2.- Des cours d’eau intermittents ...... 37

1.5.3.- La prédominance des phénomènes karstiques ...... 37

Chapitre-II : - LE MILIEU HUMAIN ...... 38

2. Brève historique du Mahafaly ...... 38

2.1.- Brève historique du royaume Maroseragna Mahafaly ...... 38

2.2.- La répartition de la population dans chaque commune ...... 39

2.2.2.- La population de la commune rurale d’Ankiliabo ...... 42

2.2.3.- La population de la commune rurale d’Itampolo ...... 42

2.2.4.- La population de la commune rurale d’Androka ...... 43

2.3.- Les us et coutumes mahafale ...... 44

Chapitre III : - LES ACTIVITES ECONOMIQUES ...... 47

3.1.- Les activités agricoles ...... 47

3.1.1.- Les cultures vivrières ...... 47

3.1.3.- Les cultures de rente ...... 48

3.1.4.- Les cultures industrielles ...... 49

3.2.- L’élevage ...... 50

3.2.1.- Les principaux types d’élevage ...... 51

3.2.1.1.- L’élevage bovin ...... 51

3.2.1.2.- Les petits ruminants et les volailles ...... 51

3.2.1.3.- L’importance de l’élevage bovin et sa place dans la société mahafale ...... 52

3 .2.1.4.- L’importance du lait et sa place chez les Mahafaly ...... 53

3.3.- La pêche et ses caractéristiques ...... 53

Deuxième partie ...... 55

LES POTENTIALITES ECOTOURISTIQUES...... 55

Chapitre-IV : -LES RESSOURCES TERRESTRES ...... 57

4.1.- La végétation ...... 57

4.1.1.- La forêt galerie ...... 57

129

4.1.2.- La végétation du fond des avens ...... 57

4.1.3.- Les formations des prairies ou des savanes ...... 57

4.1.4.- La flore du plateau calcaire mahafale ...... 58

4.1.5.- La végétation du littorale ...... 60

4.1.6.- La forêt royale d’Ankirikirike ...... 61

4.1.7- La forêt sèche d’Itampolo ...... 62

4.1.8 - Des ressources forestières à fort taux d’endémicité ...... 63

4.1.8.1- Le baobab de Reakaly ...... 63

4.8.1.2.- Une faune à très forte endémicité ...... 65

4.1.9.- Le Parc National Tsimanampesotse ...... 68

Tableau 13 : - Richesse floristique de la zone d’étude ...... 71

Tableau 15 : - Richesse faunistique de la zone d’étude ...... 73

Chapitre-V : - LES RESSOURCES MARINES ...... 74

5.1.- De belles plages et des baies splendides ...... 74

5.1.1.- La plage de sables fins d’Itampolo ...... 74

5.1.2.- La plage d’Ambohibola et les abords Sud du village d’Androka ...... 75

5.1.3.- La formation dunaire de Saodona et d’Ambohibola ...... 76

5.2.- Les récifs coralliens du littoral mahafale ...... 77

5.3.- Les Mangroves de Lanirano ...... 79

Tableau 18 : - Les espèces de palétuviers présentes dans la mangrove de Lanirano ...... 79

Chapitre-Vi : - LES RESSOURCES CULTURELLES ...... 80

6.1.- La sculpture et l’art funéraire : deux thèmes majeurs de l’art mahafale ...... 80

6.1.1.- La sculpture de statuettes de bois ...... 80

6.1.2.- Les aloalo ...... 80

6.3.- Des événements aux valeurs écotouristiques certaines ...... 83

6.4.- Le tapis Mohair et le tissage artisanal ...... 84

Troisième partie ...... 89

FORCES ET CONTRAINTES DE ...... 89

130

L’ECOTOURISME DANS LA ZONE D’ETUDE ...... 89

Chapitre-VII : - Visions sur l’écotourisme ...... 90

7.1.- Définition et principes généraux ...... 90

Chapitre-VIII : - L’ECOTOURISME DANS LA ZONE D’ETUDE ...... 92

8.1.- La situation actuelle de l’écotourisme dans le Sud-Ouest ...... 92

8.1.1.- La destination Anakao, porte d’entrée du littoral Sud – Sud-Ouest ...... 93

8 .1.2.- La destination « littoral Sud – Sud-Ouest » ...... 96

8.1.3.- La destination « Ampanihy - plateau mahafale » ...... 97

8.2.- Les impacts du tourisme sur la zone d’Etude ...... 102

8.3- La mise en service du bac maritime de Saint-Augustin ...... 104

Chapitre-IX : - LES CONTRAINTES DE L’ECOTOURISME DANS ...... 106

LA ZONE D’ETUDE ...... 106

9.1.- Impacts négatifs pour les végétaux ...... 106

9.1.1- La défriche-brûlis « hatsake » ...... 106

9.1.2.- L’exploitation du bois d’énergie et du charbon de bois ...... 107

9.1.3- Le cactus envahissant ...... 107

9.2.2.- La chasse et la captivité des animaux ...... 111

9.4.- L’insuffisance des infrastructures d’accueil ...... 111

9.5.- L’insécurité et le manque de réseau téléphonique ...... 111

9.6.- L’insuffisance de l’implication des acteurs locaux et de la population ...... 112

CONCLUSION ...... 116

BIBLIOGRAPHIE ...... 119

LES PERSONNES INTERVIEWEES ...... 123

ANNEXE ...... 124

LISTE DES CARTE ...... 125

LISTE DES PHOTOS ...... 125

LISTE DES FIGURES...... 126

LISTE DES TABLEAUX ...... 126

131

132