Introduction Aux Doctrines Et Aux Idées Politiques
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INTRODUCTION AUX DOCTRINES ET AUX IDÉES POLITIQUES 279024ARW_Doctrines_CS6_PC.indb 1 26/04/2017 09:32:16 279024ARW_Doctrines_CS6_PC.indb 2 26/04/2017 09:32:16 INTRODUCTION AUX DOCTRINES ET AUX IDÉES POLITIQUES Une approche structurale Frédéric CLAISSE Maxime COUNET Pierre VERJANS Préface d’Yves DÉLOYE 279024ARW_Doctrines_CS6_PC.indb 3 26/04/2017 09:32:16 Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web : www.deboecksuperieur.com © De Boeck Supérieur s.a., 2017 1re édition Rue du Bosquet, 7 – B-1348 Louvain-la-Neuve Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. Imprimé en Belgique Dépôt légal : Bibliothèque nationale, Paris : mai 2017 Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2017/13647/062 ISBN 978-2-8073-0658-5 279024ARW_Doctrines_CS6_PC.indb 4 26/04/2017 09:32:16 Sommaire Préface 7 Chapitre 1 Introduction 9 Chapitre 2 Aperçu général 17 Chapitre 3 Analyse « structuro-fonctionnaliste » des institutions politiques 21 Chapitre 4 Qui sommes-nous ? 55 Chapitre 5 Pourquoi vivons-nous ensemble ? 89 Chapitre 6 Comment produisons-nous ? 129 Chapitre 7 Comment distribuons-nous nos richesses ? 147 Conclusions 175 Bibliographie 179 Index des personnes 185 Table des matières 187 5 279024ARW_Doctrines_CS6_PC.indb 5 26/04/2017 09:32:16 279024ARW_Doctrines_CS6_PC.indb 6 26/04/2017 09:32:16 Préface L’ouvrage que le lecteur va découvrir offre un point de vue original sur une sous- discipline importante de la science politique. L’intérêt porté par la discipline aux grandes œuvres politiques – à la pensée politique, de manière plus générale – est ancien, voire même fondateur du regard porté par les politistes sur la vie politique moderne. On se souviendra ici que lors de la refonte de son programme d’ensei- gnements après la Seconde Guerre mondiale, l’École libre des sciences politiques, alors devenue l’Institut d’Études Politiques de Paris, avait justement considéré comme urgent d’introduire un enseignement nouveau consacré à « la littérature politique » dont André Siegfried évoquait en ces termes le périmètre et la raison d’être : « Il s’agissait, dans notre pensée, d’enseigner la littérature politique, dans le même esprit où nos Lycées et nos Facultés enseignent la littérature générale. Le besoin, nous semblait-il, s’en faisait sentir. Autant, en France, notre connaissance des grands auteurs peut passer pour suffisante, autant celle des écrivains politiques est souvent ignorée. On sait le nom de leurs œuvres, le sens général de leurs doc- trines et c’est à peu près tout. C’est beaucoup plus tard qu’au cours de la vie on éprouve le besoin de se reporter aux textes, non pour les relire, mais en réalité pour les découvrir1 ». Et l’auteur de cette préface de dessiner un projet de cours allant de Machiavel à Hitler en passant par La Fontaine, Frédéric II ou encore Léon XIII2… Ce goût de l’éclectisme allant de pair avec le souci d’inscrire ces différents corps de doctrine dans le cours de l’histoire générale de l’Europe. Depuis cette date fondatrice (nous sommes alors en 1949), l’enseignement de l’his- toire des idées politiques s’est à la fois fortement développé dans les programmes de science politique tant en Europe qu’en Amérique du Nord, tout en conservant longtemps cet attachement à la présentation des « grands » auteurs, des doctrines et pensées politiques « majeures », des textes politiques3 « essentiels » au risque de laisser de côté des acteurs plus marginaux et, plus encore, d’occulter la dynamique d’ensemble de ces corpus de textes. Plus encore d’oublier que la pensée politique ne saurait se résumer à ce que la trace imprimée a permis de conserver dans les biblio- thèques privées ou publiques. Là est d’ailleurs l’une des provocations des auteurs de ce livre : commencer leur généalogie avec Jeanne d’Arc, soit une femme politique qui n’a rien écrit et dont les traces littéraires attestent d’une absence. 1 André Siegfried, « Lettre-préface » à Jean-Jacques Chevallier, Les grandes œuvres politiques de Machiavel à nos jours, Paris : Armand Colin, coll. « Sciences politiques », 1966 (1re édition 1949), p. x. 2 Témoignage éloquent d’une époque heureusement dépassée, la liste proposée par A. Siegfried ne comprend aucune femme… condamnant ces dernières au silence doctrinal…, au mieux au domaine de la littérature générale… 3 Voir, par exemple, l’ouvrage classique de Dominique Colas, La pensée politique, Paris : Larousse, coll. « Textes essentiels », 1992. 7 279024ARW_Doctrines_CS6_PC.indb 7 26/04/2017 09:32:16 INTRODUCTION AUX DOCTRINES ET AUX IDÉES POLITIQUES Mais l’apport principal du livre est ailleurs. Il est de bousculer sensiblement la façon de présenter et d’enseigner les doctrines et les idées politiques. On savait depuis Albert O. Hirschman que les discours, notamment ceux des penseurs et hommes politiques ayant contesté avec vigueur les idées libérales nées avec la Révolution française et les autres révolutions politiques du xviiie siècle, obéissaient à des formes rhétoriques stables, à des types d’arguments et de discours qui se répètent d’un auteur à l’autre, car ils sont « déterminé[s] non pas tant par des traits fonda- mentaux de caractère, mais tout simplement par les impératifs du raisonnement – et cela presque indépendamment des aspirations, de la personnalité ou des convic- tions du protagoniste4 ». Poussant encore plus loin le souci de dépoussiérer l’his- toire des idées politiques, l’ouvrage proposé par Frédéric Claisse, Maxime Counet et Pierre Verjans entend défendre une approche « structurale », au sens où Ferdinand de Saussure utilisait le terme. Ce faisant, l’ouvrage propose de présenter les doc- trines, discours et auteur.e.s retenus en structurant le livre autour des principales questions (Qui sommes-nous ? ; Pourquoi vivons-nous (ensemble) ? ; Comment produisons-nous ? ; À qui distribuons-nous nos productions ?) qui clivent durable- ment les débats politiques depuis le xve siècle. La proposition analytique peut paraître ambitieuse… mais le lecteur tient entre ses mains un ouvrage novateur et qui réussit, à mes yeux, un double pari intellectuel : objectiver la structure pérenne des débats idéologiques et doctrinaux qui traversent nos sociétés depuis de longs siècles tout en insistant sur les inflexions historiques, voire conjoncturelles, qui donnent son sens aux idées ainsi devenues cumulatives. Une façon originale et forte de concilier le souci de la contextualisation historique cher à de nombreux spécialistes des idées politiques avec la capacité d’identifier les permanences rhétoriques, les structures argumentatives qui dépassent les auteur.e.s et les interprétations littérales et parfois concurrentes des textes. Yves Déloye Professeur de science politique à Sciences Po Bordeaux, ancien Secrétaire général de l’AFSP 4 Albert O. Hirschman, Deux siècles de rhétorique réactionnaire, Paris : Fayard, coll. « L’espace du poli- tique », 1991, souligné par l’auteur. 8 279024ARW_Doctrines_CS6_PC.indb 8 26/04/2017 09:32:16 Chapitre 1 INTRODUCTION Sommaire 1.1. Des discours et des pratiques en concurrence . 11 1.2. Doctrines et idées politiques : une approche structurale . 12 1.3. Une approche (partiellement) (dé)chronologique : quatre grandes questions politiques . 13 1.4. Une autre approche des œuvres et des auteurs . 16 À l’ère des réseaux sociaux, de nombreux sites proposent des batteries de tests permet- tant de « se situer » sur « l’échiquier politique ». À l’approche des élections, de grands quotidiens se prêtent au jeu avec leurs propres questionnaires, parfois élaborés avec des équipes universitaires ou des instituts de sondage. « Une société multiculturelle est-elle préférable à une société homogène1 ? » « Combien les entreprises devraient- elles payer d’impôt2 ? » « Les valeurs et principes religieux devraient être davantage respectés en politique3. » « L’Union européenne doit forcer les États membres à mettre en place un revenu d’intégration sociale4. » En quelques minutes, après avoir marqué son accord ou son désaccord (et l’intensité de celui-ci) sur une série d’items, le lecteur découvre de quel candidat ou parti il est censé être le plus proche. Certains tests de portée plus générale, davantage détachés des enjeux dictés par l’agenda du moment, proposent de positionner le lecteur sur des échelles politiques plus complexes, le plus souvent sous forme d’axes. « Gauche » et « droite » y prennent alors des significations différentes selon qu’on aborde des questions économiques (sur un continuum allant du plus « interventionniste » au plus « libéral ») et sociales (du plus 1 Première question du test de la société Crowdpac (basé selon ses concepteurs sur un algorithme développé par un politologue de l’Université de Stanford), proposé au lecteur du quotidien Sud Ouest en vue des élec- tions présidentielles françaises. Cf. https://www.crowdpac.fr/alter-ego-politique (consulté le 1er février 2017). 2 L’une des trente questions de la « boussole électorale » de Radio-Canada (en collaboration avec la société Vox Pop Lab), qui, depuis les élections fédérales de 2015, situe le lecteur par rapport à l’offre de partis politiques du Canada. Au 1er février 2017, près de deux millions de personnes avaient répondu au test. Cf. https://boussole.radio-canada.ca/ 3 L’un des vingt items d’un