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N°19 Septembre/Octobre 2018

Le journal de l’actualité cinématographique Zdu cinéma Grandoo Écran “Cyrano” de Bergerac - classém Art et Essai

Les frères Voir page 2

sistersUn film de Jacques Audiard Avec Joaquin Phoenix, John C. Reilly, Jake Gyllenhaal…

Page 4 Page 5 FRÈRES ENNEMIS LE GRAND BAIN Un film de Un film de David Oelhoffen Gilles Lellouche Avec Matthias Schoenaerts, Avec Mathieu Amalric, Reda Kateb, Guillaume Canet, Sabrina Ouazani… Benoît Poelvoorde…

JOURNAL GRATUIT TIRÉ à 3000 exemplaires U.S. - Durée : 1h57 min

Un film de Jacques Audiard Les frères Avec Joaquin Phoenix, John C. Reilly, Jake Gyllenhaal… sisters

SYNOPSIS : Charlie et Elie Sisters évoluent dans un monde Normalement ça devrait se passer dans un salon, là ça se passe à cheval. sauvage et hostile, ils ont du sang sur les mains : celui de Les Frères Sisters sont d’impénitents bavards mais aussi des tueurs impi- toyables, et c’est le mélange inattendu des deux qui faisait le charme du criminels, celui d’innocents... Ils n’éprouvent aucun état roman. Très vite, on a aimé l’idée d’emmener le récit vers une sorte de d’âme à tuer. C’est leur métier. Charlie, le cadet, est né conte macabre. Deux enfants perdus dans la forêt ; ils avancent dans une pour ça. Elie, lui, ne rêve que d’une vie normale. Ils sont imagerie de chromos, avec des étapes, ils avancent vers quelque chose. engagés par le Commodore pour rechercher et tuer un Il y a là une dimension théorique : le western est fait de homme. De l’Oregon à la Californie, une traque impla- films avec un point de vue moral porté par l’un des person- nages ; dans les Frères Sisters, il y a un horizon moral vers cable commence, un parcours initiatique qui va éprouver lequel un personnage choisit de se diriger. ce lien fou qui les unit. Un chemin vers leur humanité ? Oui, la démarche d’un des deux frères va changer en cours de route. La formulation de l’objectif du film à travers Warm, l’idéaliste dont les ENTRETIEN AVEC JACCQUES AUDIARD : convictions vont séduire les personnages les uns après les autres – sur- tout Eli – a été en fait le grand chantier de l’adaptation. Ça, et couper du Vous êtes rarement là où on vous attend. dialogue ! Là, en l’occurrence, l’idée du projet ne vient pas de moi, mais de John C. Il y avait là, dans cette utopie, une histoire que l’on pouvait raconter, d’au- Reilly et d’Alison Dickey, son épouse productrice. Nous nous sommes ren- tant qu’elle se fondait sur les récits très documentés des Saint-Simoniens contrés en 2012 au festival de Toronto où était projeté De Rouille et d’os. Ils qui ont traversé les États-Unis au XIXème siècle, tout ce présocialisme m’ont demandé de lire le roman de Patrick De Witt dont ils détenaient les européen qui s’est retrouvé là-bas en quête d’une société nouvelle. droits. Je l’ai lu et il m’a enthousiasmé. Je ne m’en suis pas rendu compte Le film ne se contente jamais d’être une simple réflexion sur le moment mais c’était la première fois que l’on me proposait un sujet sur le genre. qui me plaisait. Jusque-là, j’étais toujours parti sur une idée que j’avais, un roman que j’avais lu… bref, l’initiative venait toujours de moi. Pas là. J’ajoute- Non, mais on ne peut pas en faire l’économie non plus. Quand on s’engage rai que si j’étais tombé par hasard sur le roman de Dewitt, s’il ne m’avait pas sur un film quel qu’il soit, on réfléchit à son projet en fonction de ce que été proposé, jamais je ne serais parti de mon propre chef sur un western. l’on vit, des images que l’on voit, des livres que l’on lit, des conversations Entre-temps, comme le scénario était déjà en route, j’ai fait . que l’on a, des réflexions que l’on se fait au quotidien. Tout cela entre en ligne de compte pour déterminer ce qui va faire la pertinence de ce A l’arrivée, tout cela est effectivement assez dépaysant. projet-là plutôt qu’un autre. A quel endroit dans le grand système de fabri- Y avait-il chez vous un désir de western inassouvi ? cation des images le film dans lequel on se lance va-t-il se situer ? Ce n’est pas une question de sujet. On ne se dit jamais « ah ça c’est un bon sujet ! » Franchement non. Je n’ai pas un rapport érudit avec ce genre. Pour preuve, Non, on se demande plutôt pourquoi c’est un bon sujet… ceux qui m’ont le plus intéressé sont les westerns sinon « du déclin », du moins les post-modernes : par exemple les films d’Arthur Penn, aussi bien Alors aujourd’hui, un western, c’est quoi ? Pour simplifier, on peut distin- Little Big Man que Missouri Breaks. Parmi les plus classiques, même chose, guer deux tendances. D’un côté un versant néo-classique – Appaloosa, je suis plutôt attiré par les œuvres du crépuscule, qui contiennent la cri- Open Range – des films qui ont pour principe de réactiver une mythologie, tique de quelque chose – du genre lui-même peut être : Rio Bravo, Liberty avec une certaine révérence envers les archétypes, les paysages etc. Et de Valance, les Cheyennes. Dramatiquement, le western est très linéaire, sans l’autre, l’approche d’un Tarantino : ironie, ultra-violence, application des suspense, épique. Dans mon travail, je pense avoir été attiré jusqu’à mainte- codes de violence du cinéma contemporain sur le western. Nous sommes nant par des histoires plus tendues, des scénarios plus « efficaces ». allés vers une troisième voie, il me semble : le western apaisé. Cette distance semble paradoxalement vous permettre de glisser vers des thèmes très personnels. A moins que ce ne soit justement parce qu’il y avait ces thèmes familiers de filiation et de fraternité que j’ai été d’emblée séduit par le livre. Qui sait ? Ces thèmes sont présents de toute façon, ils font partie des motifs as- sez communs du western : l’héritage de la violence des ancêtres, comment la contrôler… On n’est jamais très loin de l’Homme qui tua Liberty Valance, qui raconte ni plus ni moins que l’arrivée de la démocratie. Toute cette vio- lence originelle, comment va-t-on parvenir à la calmer ? Ce qui distingue les Frères Sisters, c’est que cette mythologie se résume aux conversations entre deux frères. On sent chez vous une forme de désintérêt pour le paysage en tant que « territoire » du genre. Sans doute, oui. C’est un western d’avant Freud, pré-analytique. Deux frères parlent, parlent et finissent par dire des choses qu’ils n’avaient jamais dites. page 2 ZOOM n°19 septembre/octobre 2018 Infos Cyrano Prix des places ÉDITO Bergeracois, 3,00 € Cinéma des enfants pour tous (sauf été) réjouissez-vous ! Le Centre-ville bouge avec dès cette rentrée, rue de la Résistance, une en- 5,00 € Moins de 14 ans seigne culturelle de renom qui ouvre et des travaux qui (enfin) laissent ima- giner une exploitation commerciale prochaine du remarquable bâtiment des 5,50 € Dimanche matin 10 h 30 ex Nouvelles Galeries, donnant aux Bergeracois et aux touristes une image pour tous (sauf été) plus positive de notre cité. Et dans votre cinéma ? La salle 1, la plus vaste du cinéma Grand Écran 7,50 € Tarif réduit Cyrano de Bergerac est entrée en travaux jusqu’au vendredi 21 septembre. - pour les étudiants* La disposition des sièges va être revue afin d’élargir l’espace entre les ran- à toutes les séances gées et améliorer le confort des spectateurs. Tous les fauteuils et la moquette vont être changés. Grâce à ces améliora- - + 65 ans* tions, dont l’investissement s’élève à 150 000 euros hors taxes, la salle sera - familles nombreuses* conforme au label de qualité interne Cinémax, pour vous garantir une qualité - 18 ans* de projection dernier cri, avec un confort amélioré pour nos spectateurs. * sur présentation des justificatifs Et à l’affiche quoi de neuf ? Bohemian Rhapsody En salle dès le 3 octobre 9,90 € Tarif normal Retrace le destin extraordinaire du groupe Queen et de leur chanteur emblé- Majoration du tarif de 2€ par place matique Freddie Mercury, qui a défié les stéréotypes, brisé les conventions pour les séances 3D et révolutionné la musique.

Document non contractuel, sous réserve d’erreur typographique. sous réserve Document non contractuel, sur tous les tarifs I fell good : réalisé par Gustave Kervern, Benoît Delépine, avec Jean Dujardin, Yolande Moreau, Jean-Benoît Ugeux, Jana Bittnerova, Oleg 6,00 €(2) Tarif Ciné-Club Kupchik Comédie : Monique dirige une communauté Emmaüs, elle voit dé- (2) (2) barquer son frère Jacques après plusieurs années d’absence. Jacques, un Adhérents Tapages & ALEP bon à rien n’a qu’une obsession : trouver l’idée qui le rendra riche. Plus que à toutes les séances(2) des retrouvailles familiales, ce sont deux visions du monde qui s’affrontent. Pour les plus petits (quoi que ?) : Sherlock Gnomes : réalisé par John Abonnements Stevenson, avec Johnny Depp, Michael Gregorio, Emily Blunt, Chiwetel Ejiofor, Flora Coquerel. Savez-vous ce que font les nains de jardin quand CINÉ PASS (rechargeable) nous avons le dos tourné ? Ils s’amusent et préparent l’arrivée du Printemps. Ne pas manquer : Les chatouilles drame réalisé par Andréa Bescond, Eric 5 places : 7,00€ (3) (valable 3 mois Métayer avec Andréa Bescond, Karin Viard, Clovis Cornillac, Pierre Dela- 3 places max /séance (soit 35€ la recharge) donchamps, Grégory Montel Odette a huit ans, elle aime danser et des- siner. Pourquoi se méfierait-elle d’un ami de ses parents qui lui propose de 10 places : 6,50€ (3) (valable 6 mois « jouer aux chatouilles » ? Girl : Réalisé par Lukas Dhont avec Victor Polster, Arieh Worthalter, Katelijne 4 places max /séance (soit 65€ la recharge) Damen, Valentijn Dhaenens, Angelo Tijssens (Caméra d’Or à Cannes et prix 15 places : 6,00€ (3) (valable 9 mois d’interprétation à Lugano) La programmation TAPAGES est comme d’habitude très riche, avec entre 5 places max /séance (soit 90€ la recharge) autres : (3) y compris les frais de gestion DOGMAN : le 24/09 qui a valu à Marcello Fonte le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes. La révolution silencieuse : le 08/10 de Kars Kraume (sélection offi- cielle Berlin 2018). Transit : le 22/10 merveilleux drame de Christian Petzold encensé par les critiques.

ALEP avec son cycle Chabrol (La cérémonie, le Boucher, Que la bête meure)

Nouveau : Tous les Vendredis SINGULIERES et PLURIELLES, rencontres et pro- jections Art et Essai pour cinévores avec 1 film à 19h15 (singulière) ou 2 à 19h15 et 21h 40 (plurielles) sur un thème et des intervenants qualifiés pour

5 numéros débattre et des séances à prix réduit. ZOOM n°19 - Septembre/Octobre 2018 Et notez bien : du 19 au 25 septembre 50 % pour tous à toutes les séances. par an ! N°19 Dans le cadre de la Semaine de la Fraternité à Bergerac qui mobilise des septembre individus, des associations, les collectivités locales, l’État et de multiples par- /octobre tenaires...Tapages et le Collectif Accès Signes ont programmé le 01/10 le film SIGNER de Nurith Aviv dans lequel il s’aventure dans un champ peu Journal gratuit tiré à 3000 exemplaires. connu, celui des langues des signes. Parution toutes les 7 à 8 semaines entre septembre et juin. Entièrement réalisé pour le cinéma Grand Écran “Cyrano” Bonne rentrée cinématographique, culturelle, et fraternelle. de Bergerac par Bruno PENIN et Frédéric Boin Pour nous contacter : par courrier à l’adresse : Frédéric BOIN Cinema Grand Ecran Cyrano Place des Carmes - 24100 Bergerac par e-mail : grandecran.bergerac @wanadoo.fr Retrouvez-nous : www.facebook.com/GEBergerac/ Conception graphique et insertion publicitaire : ID Studio Limoges - www.idstudio.fr - [email protected] Cette revue est imprimée en France par EDIISPRINT page 2 ZOOM n°19 septembre/octobre 2018 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 3 France, Belgique 2018 - Durée : 1h51 min

Un film de David Oelhoffen Avec Matthias Schoenaerts, Reda Kateb, Sabrina Ouazani…

SYNOPSIS : Manuel et Driss ont grandi comme deux frères inséparables dans la même cité. Mais aujourd’hui tout les oppose. Manuel est à la tête d’un trafic de drogue, alors que Driss est devenu flic. Quand celui-ci est promu aux Stups, son retour bouleverse les équilibres et met Manuel en danger.

ENTRETIEN AVEC DAVID OELHOFFEN

Comment est née l’idée de Frères Ennemis ? J’ai une amie avocate qui avait parmi ses clients des trafiquants de drogue assez Vous construisez un cinéma autour de la importants. J’ai pensé qu’il serait intéressant de les rencontrer. D’essayer de com- quête d’identité… prendre comment concrètement s’organisait leur vie. La plupart ont accepté de me Mon premier film, NOS RETROUVAILLES, traitait déjà parler. Il est apparu que le décalage avec l’idée qu’on se de cette question autour des interrogations d’un jeune fait habituellement de la vie criminelle était énorme. Beau- homme qui doit se construire contre son père. Dans coup d’attente, beaucoup de peur et peu de romantisme. LOIN DES HOMMES, les deux personnages doivent ré- Ça m’a donné envie de voir cette même réalité « en face sister à l’enfermement communautaire. Dans FRÈRES », chez les policiers. ENNEMIS, les personnages ont à lutter contre le groupe Le projet était né. La co-écriture de L’AFFAIRE SK1, un qui est censé les définir, leur donner une identité. Le po- film sur Guy Georges le premier serial killer répertorié en licier est en confrontation avec la sienne. Il a rejeté ses France, réalisé par Frédéric Tellier m’a été proposée à ce origines maghrébines et banlieusardes. Le voyou est un moment-là. Elle m’a permis d’approfondir ma connais- personnage quasiment jumeau puisque c’est quelqu’un sance de l’institution. De comprendre la réalité du métier. qui a trouvé son identité dans une famille qui n’est pas Et de nouer des contacts inattendus. J’avais donc une documentation assez unique la sienne. J’aime traiter de cette tension entre la liberté des deux côtés de la barrière du trafic de drogue et j’ai commencé à bâtir une histoire individuelle et les cercles auxquels on appartient : fami- sur ce thème. liaux, amoureux, sociaux, politiques. Un territoire géo- graphique dysfonctionnel comme la cité peut être une Situer l’action en banlieue, territoire énormément filmé au cinéma protection et un enfermement. C’est en même temps ne vous semblait-il pas un écueil ? un refuge et une prison. Ma volonté de départ était de filmer la banlieue telle que je la ressens et pas de filmer des fantasmes de banlieue. Tout comme je voulais le faire pour la vie policière ou la vie criminelle. Je n’avais pas envie de reproduire des choses que j’avais vues dans d’autres films, de recycler des images. C’est un cadre qu’on s’est fixé dès le départ avec Marc du Pontavice, le producteur du film. Pas plus que moi, il n’a de goût particulier pour le polar. La seule façon de faire exister notre film dans ce genre désormais difficile à financer au cinéma, était de veiller constamment à sa singularité. Aviez-vous un modèle en tête ? Un modèle non. Des références et des influences oui ! FRÈRES ENNEMIS cherche résolument à capter ce qui se passe en France en 2018, avec ses particularités et avec le moins de préjugés possible. En termes de démarche, j’ai été inspiré par GOMORRA de Matteo Garrone. C’est un film qui traite de la réalité italienne, sans singer une vio- lence qui viendrait du cinéma américain. Il apporte un regard singulier et acéré sur une réalité locale bien spécifique. Et grâce à cela, il en devient universel.

page 4 ZOOM n°19 septembre/octobre 2018 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 5 France 2018 - Durée : 2h02 min LeLe GrGraandnd babainin Un film de Gilles Lellouche Avec Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde…

Synopsis : C’est dans les cou- d’alcooliques anonymes pour préparer UN voulais pas gâcher ce moment magique loirs de leur piscine municipale que SINGE SUR LE DOS, le film de Jacques Mail- avec trop de répétitions. Bertrand, Marcus, Simon, Laurent, lot dans lequel je jouais un alcoolique. J’avais Ce sont des acteurs habitués à te- Thierry et les autres s’entraînent été ébahi par la chaleur humaine, le dialogue, l’écoute qui y régnaient, sans aucun jugement. nir seuls des films entiers sur leurs sous l’autorité toute relative de épaules, à faire cavaliers seuls. Le Delphine, ancienne gloire des bas- On vit dans une société où les émissions de télé, slip de bain annihile-t-il les guerres sins. Ensemble, ils se sentent libres les débats sont remplis de jugements et d’avis d’egos ? et utiles. Ils vont mettre toute leur tranchés sur tout, alors j’ai adoré cette bulle de Absolument ! C’est comme quand vous énergie dans une discipline jusque- partage. J’avais commencé à écrire autour de ça, mais il manquait une dimension poétique et allez dans une soirée déguisée, la glace là propriété de la gent féminine : la se brise beaucoup plus vite ! J’avais ef- natation synchronisée. Alors, oui cinématographique. Hugo Selignac m’a conseil- lé de regarder un documentaire sur ARTE qui fectivement très peur des conflits d’ego, c’est une idée plutôt bizarre, mais suivait une bande de Suédois pratiquant la nata- mais il n’y en a pas eu. Ils avaient tous ce défi leur permettra de trouver un tion synchronisée masculine, j’ai su que j’avais une haute estime les uns des autres, sens à leur vie… trouvé mon sujet : une troupe d’hommes plus avoir un petit souci d’ego aurait tout de ou moins désenchantés qui courent après des suite été ridicule. rêves déchus. ENTRETIEN GILLES LELLOUCHE : Ils s’exhibent la moitié du temps en Vous avez fait un « stage de cohésion de maillot de bain avec un bonnet sur la Depuis combien de temps portez- groupe » avant le tournage pour souder tête, un pince-nez, pas forcément très vous le projet du GRAND BAIN ? l’équipe ? sexy. Vous avez eu certaines pudeurs à vaincre ? Cinq ans. En fait, il y a HUIT ans, j’ai Non. Je suis parti de mon expérience d’acteur et commencé à écrire un film qui contenait je me suis souvenu que sur des films comme LES Pas du tout. Je dois dire que je n’ai eu à déjà un peu les prémices du GRAND PETITS MOUCHOIRS, je ne connaissais pas très subir aucune coquetterie de la part des BAIN. Je voulais parler de cette lassi- bien ni François Cluzet ni Pascale Arbillot ni Valé- acteurs. La mise à nu devait se faire à tude - pour ne pas dire dépression un rie Bonneton, pareil pour le film de Rappeneau. tout point de vue. Je voulais aussi tenir peu latente - que je sentais chez les Une bande d’acteurs hétéroclite dégage une un discours sur le corps, le ventre, des gens de ma génération ou même plus énergie, une électricité, très stimulantes. Alors j’ai physiques pas forcément très gracieux globalement, dans ce pays. Dans cette évité de faire des dîners exprès, j’ai même évité dans une époque où règne la dictature course un peu individualiste où l’on se de faire des lectures de groupe. Tous les acteurs de l’esthétique parfaite, du corps mus- retrouve tous malgré nous coincés, on étaient très excités à l’idée de jouer les uns avec clé, tonique. Je souhaitais montrer des oublie le collectif, l’entrain, le goût de les autres, je ne voulais pas casser cette ren- hommes entre 40 et 50 ans qui ne sont l’effort. Il y avait déjà ce côté cercle de contre en allant plus vite que la musique. Dans pas des athlètes, qui vivent avec leur parole qui m’avait beaucoup marqué les scènes de vestiaire, je voyais bien qu’il y avait corps, leur bedaine qui sort, leurs poils, quand j’avais assisté à des réunions une écoute dans la découverte de l’autre, je ne en se grattant le genou.

page 4 ZOOM n°19 septembre/octobre 2018 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 5 Le 7ème art au rendez-vous, INTENSÉMENT ! 1 film = 7.50€ (1) 2 films = 12€ (2) : le début du 2nd film peut être retardé

Vendredi 14 septembre Vendredi 5 octobre

19H15 À genoux les gars - V.F. 19H15 Foxtrot - VOST

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement Durée : 1h 53min - Genre : Drame, Guerre Durée : 1h 38min - Genre : Comédie - Origine : France Origine : français, israélien, allemand, suisse Réalisateur : Antoine Desrosières Réalisateur : Samuel Maoz Interprètes : Souad Arsane, Inas Chanti, Sidi Mejai Interprètes : Lior Ashkenazi, Sarah Adler, Yonaton Shiray RESUMÉ FILM : En l’absence de sa sœur Rim, que faisait Yasmina dans un parking avec Salim et Majid, leurs petits copains ? Si Rim ne sait rien, RESUMÉ FILM : Michael et Dafna, mariés depuis 30 ans, mènent une vie c’est parce que Yasmina fait tout pour qu’elle ne l’apprenne pas. Quoi heureuse à Tel Aviv. Leur fils aîné Yonatan effectue son service militaire donc ? L’inavouable… le pire… la honte XXL, le tout immortalisé par Salim sur un poste frontière, en plein désert. Un matin, des soldats sonnent à la dans une vidéo potentiellement très volatile. porte du foyer familial. Le choc de l’annonce va réveiller chez Michael une blessure profonde, enfouie depuis toujours. Le couple est bouleversé. Les Vendredi 21 septembre masques tombent. Vendredi 12 octobre 19H15 Leave no trace - VOST

Durée : 1h 48min - Genre : Drame - Origine : USA 19H15 Under the silver lake - VOST Réalisateur : Debra Granik - Interprètes : Ben Foster, Thomasin McKenzie, Jeff Kober Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs Durée : 2h 19min - Genre : Thriller, Comédie 21H50 L’héroïque lande, Origine : USA - Réalisateur : David Robert Mitchell la frontière brûle - V.F. Interprètes : Andrew Garfield, Riley Keough, Topher Grace

Durée : 3h 45min - Genre : Documentaire RESUMÉ FILM : À Los Angeles, Sam, 33 ans, sans emploi, rêve de Origine : France - Réalisateur : Elisabeth Perceval, célébrité. Lorsque Sarah, une jeune et énigmatique voisine, se volatilise Nicolas Klotz brusquement, Sam se lance à sa recherche et entreprend alors une CYCLE CLANDESTINITE ET JUNGLES URBAINES : Il est des destinées enquête obsessionnelle surréaliste à travers la ville. Elle le fera plonger qui invitent à l’éloignement et d’autres qui y contraignent. Ici deux films jusque dans les profondeurs les plus ténébreuses de la Cité des Anges, où dont les génèses bien distinctes se rejoignent pourtant : C’est d’abord il devra élucider disparitions et meurtres mystérieux sur fond de scandales Ben Foster qui incarnera un jeune père de famille américain, ermite auto- et de conspirations. proclamé, marginal élevant seul sa fille dans une clandestinité obligée, appliquée, le plus loin possible de la société consumériste qui se gausse Vendredi 19 octobre des «fous» ou les écrase... Puis ce sera le débat avec nos invités. Spécialistes de l’accueil des mi- Silent voice - VOST grants, citoyens étrangers en exil, nous pourrons écouter leurs récits, les 19H15 interroger. Un verre de l’amitié sera offert en conclusion des échanges. Enfin nous partirons pour Calais et sa tristement célèbre «jungle» : Ici , Durée : 2h 12min - Genre : Animation, Drame, pas de choix possible ! Plus dure, plus âpre encore, cette jungle ne permet Romance - Origine : Japon rien. Sauf l’héroïsme que d’y tenir debout ! Réalisateur : Naoko Yamada Vendredi 28 septembre 21H50 Mes frères - V.F. 19H15 Rester vivant-méthode - VOST Durée : 1h 44min - Genre : Drame - Origine : France Réalisateur : Bertrand Guerry Durée : 1h 10min - Genre : Documentaire Interprètes : David Arribe, Thomas Guerry, Origine : Pays-bas - Réalisateur : Erik Lieshout, Sacha Guerry Reinier Van Brummelen Interprètes : Iggy Pop, Michel Houellebecq CYCLE HANDICAP ET HUMANITE : Nishimiya est une élève douce et RESUMÉ FILM : Iggy Pop nous présente une méthode pour rester en vie attentionnée. Chaque jour, pourtant, elle est harcelée par le jeune Ishida... dans un monde impersonnel. L’essai Rester vivant : méthode de Michel Houel- car Nishimiya est sourde. Dénoncé pour son comportement, le garçon est lebecq et les expériences personnelles d’Iggy Pop sont les points de départ à son tour mis à l’écart et rejeté par ses camarades. Des années plus tard, de cette quête qui s’intéresse au rôle du poète, aux artistes en difficulté et aux il apprend la langue des signes... et part à la recherche de la jeune fille. problèmes de santé mentale. «Un poète mort n’écrit plus, d’où l’importance de Touchante histoire qui ouvrira le débat avec nos invités. Accompagnants rester vivant», et c’est bien là le combat de ce feel good movie sur la souffrance. de personnes en situations de handicaps, nous pourrons écouter leurs

page 6 ZOOM n°19 septembre/octobre 2018 Mais les PLURIELLES, c’est quoi ? Votre cinéma Grand Ecran est heureux (2) : le début du 2nd film peut être retardé de vous accueillir pour les séances PLURIELLES, des rencontres et projections Art et Essai pour cinévores. Mais les PLURIELLES, c’est quoi ? Un du 19 au 25 vendredi soir par mois, pour la modique somme de 12 euros(1), vous êtes invités septembre aux projections de 2 films ART et ESSAI sélectionnés pour leur corrélation thématique : cycle, pays, société... Un intervenant spécialisé sera présent pour donner son analyse, répondre aux questions et partager avec vous cet agréable moment cinéphile ! Enfin, un verre de l’amitié sera offert en ponctuation des échanges, avant le lancement du second film(2) !

récits, apprendre beaucoup. Un verre de l’amitié sera offert en conclusion des échanges. Enfin nous suivrons Lola , à la recherche de ses deux frères... Une famille enfin retrouvée ! Et ce neveu handicapé auprès duquel il va falloir s’ou- POUR TOUS À vrir... et chérir ! TOUTES LES Vendredi 26 octobre SÉANCES* 19H15 Under the tree - VOST

Avertissement : des scènes, des propos ou des images Programmes et horaires : peuvent heurter la sensibilité des spectateurs Durée : 1h 28min - Genre : Comédie dramatique www.GRANDECRAN.FR Remise de 50% sur la base du tarif plein en vigueur le 18 septembre, hors supplément 3D et séances spéciales - Offre non cumulable. Non valable au Grand Écran de St Eulalie. Origine : Islande - Réalisateur : Hafsteinn Gunnar Sigurðsson - Interprètes : Steinþór Hróar Steinþórsson, TÉLÉCHARGEZ L’APPLICATION Edda Björgvinsdóttir, Sigurður Sigurjónsson SUR VOTRE SMARTPHONE RESUMÉ FILM : Atli, accusé d’adultère par sa femme, est forcé d’emmé- nager chez ses parents. Il se retrouve malgré lui plongé au sein d’une querelle de voisinage, dont le déclencheur est l’ombre imposante d’un arbre entre les deux maisons. Leur banal conflit se transforme en guerre sans pitié.

ACHETEZ VOS PLACES DIRECTEMENT. FINI L'ATTENTE EN CAISSE !

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 7 LA COURSE AVANT-PREMIÈRE D’ETHAN 28 SEPTEMBRE - 20h Réalisateur : Adeline Poëtt Loridan Avec : Kylian Suils, Isabelle Cazabonne, Frédéric Pineau, Roland Todoverto… Tous publics - Durée : 2h20 - Genre : Drame

Ethan est un jeune garçon de 16 ans passionné de sport. La course J’ai pris cela comme un challenge. J’ai fait confiance à Synopsis : mon intuition et notamment à ma rencontre avec Ade étant le but de sa vie, tout bascule quand il apprend qu’il ne pourra plus la pratiquer qui m’a soutenue et m’a guidé dans mon jeu d’actrice car il devra faire face à la maladie. pour incarner Louise. J’ai énormément appris grâce à elle et j’ai fait de belles rencontres.

Ethan Morel : Personnage principal de ce film, Ethan nous fera comprendre qu’on peut être prêt à tout pour une passion. Interprété par Kylian Suils un acteur aux multiples talents.

KYLIAN SUILS : Kylian Suils, 20 ans vit dans la capitale du Périgord au centre de Périgueux depuis bientôt 1 an. La Périgord est une véritable mine d’or pour le cinéma et c’est pourquoi je suis venue m’installer ici mais également car je devais réaliser un tournage pour le film LA COURSE D’ETHAN durant 1 an.

Il s’agit de ma première expérience en tant qu’acteur/comédien, et pouvoir incarner le personnage principal pour moi c’est un honneur et je me donne à fond pour l’interpréter comme il se doit.

Ethan Morel est un jeune adolescent de 16 ans, très affectif avec sa mère mais avec un très mauvais caractère. Il peut être très froid avec les personnes qui lui font du mal ou qu’il ne connait pas. Ethan est Julien, le prof de sport : Personnage attachant, passionné de sport (la course) il aimerait devenir comme son père et c’est Julien son professeur de au fur et à mesure du film on y découvre un homme sport mais aussi son ami qui l’aidera à garder espoir en la course. au grand coeur. Interprété par Frédéric Pineau un ac- teur qui n’en est pas à son premier coup d’essai. Je tiens à remercier énormément dans un premier temps et cela me tient à cœur Élisa Martinoia qui m’a fait partager le casting, sans elle je ne serais pas où je suis à l’heure actuelle. Je remercie égale- Frédéric PINEAU : Je me présente, je m’appelle Fré- ment Adeline Poett Loridan d’avoir attendu 3 ans pour réaliser ce projet car je devais d’abord finir mes déric PINEAU, j’ai 40 ans et vis en Dordogne près de études avant de pouvoir réaliser ce film. Merci également à mes parents de m’avoir laissé cette chance Périgueux. Cela fait maintenant plus de 2 ans que je de me lancer dans mes rêves et projets artistiques. participe à des tournages amateurs et professionnels en tant que comédien. 1 an de projet ce n’est pas rien, c’est beaucoup de travail, beaucoup de plaisir, beaucoup de rencontres, Dans le long-métrage « La course d’Ethan », j’inter- beaucoup de partages, de rigolades mais énormément d’amour sur le plateau. prète Julien le prof de sport d’Ethan. Julien est un prof au grand cœur qui adore sa profession. Mon person- Rendez-vous à l’avant première ! nage est quelqu’un de simple et gentil, il est parfai- tement à sa place là ou il est. Ethan est son meilleur Louise Morel : Un personnage avec une force de caractère in- élève et une très forte amitié et complicité va naitre croyable interprété par Isabelle Cazabonne une découverte de jeu entre eux. stupéfiante. Je tiens à remercier tout particulièrement la réalisa- trice Adeline POETT de m’avoir permis de jouer dans ISABELLE CAZABONNE et j’incarne le personnage de Louise Morel, son film. Un grand bravo à elle car c’est un projet très la mère d’Ethan, dans le film « La course d’Ethan ». C’est une comédie lourd à porter. Cela demande beaucoup de patience dramatique écrite et réalisée par Adeline POËTT LORIDAN, dite Ade. et un sens de l’organisation infaillible surtout avec un Louise vient de divorcer de Mickaël, le père d’Ethan et elle aménage faible budget et une équipe réduite. avec son fils dans une autre ville. C’est une mère très proche de son J’ai vraiment pris un grand plaisir à travailler pour elle, enfant qui entretient avec lui une relation très fusionnelle et parfois intrusive. Ethan nourrit également ainsi qu’avec l’équipe technique et comédiens pen- un amour inconditionnel à sa mère. Et puis, la vie va les confronter à la maladie, celle qui se déclare dant un an. chez Ethan et qui va l’obliger à renoncer à sa passion qui est la course à pied. Louise va se battre À très bientôt dans les salles. avec force et détermination sans jamais renoncer. Pour cela elle se soutient de l’amour qu’elle porte à son fils. C’est un personnage attachant qui suscite l’empathie du spectateur et qui déploie tout un L’équipe du film : Adeline Poëtt Loridan : Réali- ensemble de sentiments et d’affects tout au long du film. Ce rôle a été éprouvant psychiquement satrice, metteuse en scène, scénariste, monteuse, ca- autant que physiquement. Pour jouer certaines scènes il m’a fallu aller chercher au plus profond de dreuse. Philippe GIralt : Cadreur, Photographe. moi des souvenirs, des événements douloureux pour retrouver l’état émotionnel correspondant. C’est Stephane Dagnee, Valérie Rivière : Comédiens, pre- un film dramatique et c’est en ça qu’il m’a amené à me dépasser. C’est ma première expérience de neurs de son. Lucie Martin : Assistante réalisatrice, ma- tournage. Je n’ai jamais pris de cours de théâtre. Et, lorsque la réalisatrice, Ade, est venue me chercher quilleuse, scripte, clap. Fabienne Giralt : Aide technique pour que je passe le casting, j’ai d’abord hésité en disant que je n’étais pas une actrice. Je ne savais Kylian Suils : Comédien pas si je serais capable d’incarner un personnage et d’être face à une caméra. Et puis, j’ai passé le Isabelle Cazabonne : Comédienne casting et tout est allé très vite pour moi. Le tournage commençait et j’allais passer tous mes week- Roland Todoverto : Comédien end à incarner le personnage de Louise. Épuisant ! Mais génial ! Tout cela me plaisait et c’était sans Frédéric Pineau : Comédien compter l’équipe technique et les autres acteurs qui se sont montrés adorables et patients avec moi. Felicia Amblard : Comédienne

réservation conseillée places limitées - www.grandecran.fr - Appli Grand Ecran page 8 ZOOM n°19 septembre/octobre 2018 Durée : 1h 42min V.O. Genre : policier, drame. Origine : Italie. Interdit -12 ans

Réalisateur : Matteo Garrone Interprètes : Marcello Fonte, Edoardo Pesce, Dogman Alida Baldari Calabria, Nunzia Schiano, Adamo Dionisi… Sélection du lundi Lundi 24 SEPTEMBRE 20h00 SYNOPSIS : Dans une banlieue déshéritée, Marcello, toiletteur pour chiens Durée : 1h 55min V.O. Genre : policier, thriller. discret et apprécié de tous, voit revenir de prison son ami Simoncino, un ancien Origine : France, Italie, Tunisie. boxeur accro à la cocaïne qui, très vite, rackette et brutalise le quartier. D’abord confiant, Marcello se laisse entraîner malgré lui dans une spirale criminelle. Il fait alors l’apprentissage de la trahison et de l’abandon, avant L’Ordre des choses d’imaginer une vengeance féroce... Inspiré d’un fait divers : Dogman est inspiré d’un fait divers qui Réalisateur : JAndrea Segre s’est déroulé dans une banlieue déshéritée de Rome à la fin des années Interprètes : Paolo Pierobon, Giuseppe Battiston, Olivier Rabourdin, 1980 et qui a fait date dans l’histoire criminelle italienne de par son extrême Fabrizio Ferracane, Valentina Carnelutti violence. Un toiletteur pour chien nommé Pietro de Negri a tué de manière particulièrement cruelle un certain Giancarlo Ricci, ex-boxeur sorti de prison qui passait son temps à le martyriser. Le film possède néanmoins quelques Lundi 10 SEPTEMBRE 20h00 différences avec le fait divers comme par exemple le cadre temporel (Dogman se déroule de nos jours) et le fait que Negri ait longuement torturé SYNOPSIS : Rinaldi, policier italien de grande expérience, est envoyé par son son bourreau dans la réalité (ce qui n’est pas le cas dans le long métrage). gouvernement en Libye afin de négocier le maintien des migrants sur le sol africain. Sur place, il se heurte à la complexité des rapports tribaux libyens et à la puissance des trafiquants exploitant la détresse des réfugiés.

Note d’intention du réalisateur : «Comme cela s’est souvent produit pour mes films, il y a pour Dogman, à l’origine, une suggestion visuelle, une image, un renversement de perspectives : celle de quelques chiens, enfermés dans une cage, qui assistent comme témoins à l’explosion de la bestialité humaine… Une image qui remonte à plus de dix ans, quand, pour la première fois, j’ai pensé tourner ce film.»

Un habitué de Cannes : Avec Dogman, Matteo Garrone revient sur la Croisette en 2018 pour la quatrième fois. A sa dernière venue en 2015, il Ecriture du scénario : Andrea Segre a commencé à écrire le était reparti les mains vides avec son très ambitieux projet international Tale scénario de L’Ordre des choses en 2014, qui a été une année terrible of Tales. Il avait fait sensation lors de son premier passage en 2008 avec pour la Libye : l’aéroport de Tripoli était au cœur de violents combats le film de mafia Gomorra qui avait remporté le Grand Prix du jury. Reality, entre différentes milices et toutes les opérations étaient bloquées : les une satire de la télé-réalité, avait quant à lui reçu le Grand prix du jury en chancelleries, y compris l’Italie, avaient fermé leurs représentations sur le 2012. Avec Dogman, c’est le comédien Marcello Fonte qui a remporté le territoire libyen. C’est à la même période que les opérations de sauvetage Prix d’interprétation masculine au célèbre festival. des migrants ont été lancées dans le cadre de Mare Nostrum, l’opération militaro-humanitaire lancée par Enrico Letta, président du Conseil italien en 2013, pour secourir les migrants en mer après le naufrage meurtrier de Durée : 1h - Genre : documentaire. Origine : France Lampedusa. Le réalisateur se rappelle : «Ces opérations ont permis de positionner des navires militaires italiens dans les eaux territoriales internationales, en face de la Libye. Cette flottille Signer a été renforcée par d’autres pays européens. La présence de tous ces Réalisateur : NURITH AVIV navires a permis de continuer à former les garde-côtes libyens en dépit du chaos qui régnait dans leur pays. La lenteur inhérente à la production Lundi 1ER OCTOBRE 20h00 d’un film nous a été utile à Marco Pettenello – mon coscénariste – et moi- même pour bien comprendre la mécanique qui s’est mise en place. C’est SYNOPSIS : Dans son film SIGNER, Nurith Aviv s’aventure dans un champ peu connu, ce qui nous a donné la possibilité d’écrire un scénario et des dialogues si vraisemblables. Nous avons compris les choses de l’intérieur : nous celui des langues des signes. Ces langues sont diverses, chacune a sa grammaire, avons pu pénétrer au cœur du système. Nous étions là au moment de sa syntaxe, complexe et riche. Trois générations de protagonistes, sourds et la condamnation par la Cour européenne des droits de l’Homme. Nous entendants, mais aussi les chercheuses du Laboratoire de Recherche de Langue avons assisté à cette campagne en Italie destinée à faire pression sur des Signes de l’université de Haïfa, s’expriment sur des langues qui ont émergé les politiques pour condamner notre gestion de la crise migratoire. Nous en Israël au siècle dernier, rejoignant les questions chères à Nurith Aviv de la avons été témoins des opérations de sauvetage menées par Mare Nostrum et du fait que les Balkans, région submergée par l’afflux des migrants, soit langue maternelle, la traduction, la transmission. Une invitation à élargir notre devenue une priorité absolue pour les officiels européens.» perception des langues humaines.

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Genèse : La réalisatrice Nurith Aviv s’est rendue en Israël dans le cadre d’une vidéo qu’elle réalisait pour l’exposition de Barbara Cassin au MuCem, Après Babel, Traduire. Elle y a rencontré deux professeurs de langues des signes qui l’ont introduite aux linguistes du Laboratoire de Recherche de Langues des Signes de l’université d’Haïfa : «Là, les chercheuses Wendy Sandler et Irit Meir m’ont parlé de leurs travaux portant sur trois langues des signes récentes. Deux sont des langues des signes locales qui ont émergé et se sont développées au début du siècle dernier, l’une dans la tribu bédouine d’Al-Sayyid et l’autre dans le village palestinien de Kafr Qasem. Ces deux endroits étaient à ce moment-là isolés et comportaient un nombre important de sourds. C’est du désir de communiquer entre sourds et entendants que ces langues sont nées et ont évolué.»

Multitude de langues : Contrairement à ce que l’on peut penser, la langue des signes n’est pas universelle. Il existe plusieurs langues qui ont chacune leur propre grammaire et leur propre histoire. De plus, il n’y a pas de relation directe entre une langue des signes et une langue parlée d’un même pays. Par exemple, la langue des signes américaine et la langue des signes britannique n’ont pas de point commun tandis que la première Durée : 1h 27min. Genre : comédie. Origine : France. ressemble à la langue des signes française. En effet, au XVIIIe siècle, un enseignant sourd de l’Institut des sourds-muets de Paris s’est rendu aux États-Unis où il a introduit la méthode d’enseignement français auprès des enfants sourds. Diane a les épaules Réalisateur : Fabien Gorgeart - Interprètes : Clotilde Hesme, Fabrizio Rongione, Thomas Suire, Grégory Montel, Alice Butaud Lundi 15 OCTOBRE 20h00

SYNOPSIS : Sans hésiter, Diane a accepté de porter l’enfant de Thomas et Jacques, ses meilleurs amis. C’est dans ces circonstances, pas vraiment idéales, qu’elle tombe amoureuse de Fabrizio.

Continuité chez Fabien Gorgeart : Diane a les épaules est le premier long métrage de Fabien Gorgeart et s’inscrit dans la lignée des courts métrages du réalisateur qui s’intéressent à la parentalité. Le Sens de l’orientation (2012) racontait ainsi l’histoire d’un homme, interprété par Fabrizio Rongione, qui n’avoue pas à sa petite amie sa stérilité et dans Durée : 1h 51min V.O. Genre : drame. Origine : Allemagne. Un chien de ma chienne (id.), Clotilde Hesme incarnait une femme dont la soeur vit une interminable et épuisante grossesse. «Diane a les épaules me permet d’approfondir cette thématique à travers La Révolution silencieuse une procréation décalée, un peu à part : une grossesse pour autrui… Nous vivons une époque où les territoires se redessinent au sein du couple, de Réalisateur : Lars Kraume la filiation, de l’appartenance au masculin ou au féminin. L’identité sexuelle Interprètes : Leonard Scheicher, Tom Gramenz, Lena Klenke, n’est plus réduite aux catégories biologiques et les rapports de filiation Jonas Dassler, Isaiah Michalski s’affranchissent du modèle parental dit traditionnel. La société s’en trouve bousculée.»

LUNDI 8 OCTOBRE 20h00 Le choix Clotilde Hesme : Pour interpréter Diane, Fabien Gorgeart a choisi Clotilde Hesme. La raison de ce choix est à mettre en parallèle SYNOPSIS : Allemagne de l’est, 1956. Kurt, Theo et Lena ont 18 ans et s’apprêtent à avec le jeu à la fois grave et délicat, désinvolte et consciencieux de la passer le bac. Avec leurs camarades, ils décident de faire une minute de silence en classe, en hommage aux révolutionnaires hongrois durement réprimés par l’armée soviétique. Cette minute de silence devient une affaire d’Etat. Elle fera basculer leurs vies. Face à un gouvernement est-allemand déterminé à identifier et punir les responsables, les 19 élèves de Stalinstadt devront affronter toutes les menaces et rester solidaires.

La classe silencieuse : Au milieu des années 1950, les élèves de terminale du lycée Kurt Steffelbauer à Storkow (Brandebourg) sont autorisés à valider leur certificat de fin de scolarité dans l’espoir d’obtenir une des rares places disponibles dans les universités d’Allemagne de l’Est. Ils découvrent par le biais de la radio que leur idole, le joueur de l’équipe nationale hongroise de football Ferenc Puskás, aurait été tué lors des manifestations de Budapest. Ils décident spontanément d’observer une minute de silence lors de leur cours d’histoire le 29 octobre afin de lui rendre hommage. Cet incident mineur parvient aux oreilles du ministre est-allemand de l’éducation populaire Fritz Lange qui menace de les exclure s’ils ne comédienne. Le metteur en scène précise : «Clotilde est une actrice à la dénoncent pas les meneurs. Mais refusant de plier, les jeunes sont exclus fois très technique, précise et capable d’un grand lâcher-prise. Dans une de leur école et décide de fuir en République ouest-allemande. même séquence, elle peut être à la limite de l’expressionnisme, puis revenir Le premier à y être parvenu, Dietrich Garstka, se voit octroyer à Berlin- à plus de naturel… Cela crée des ruptures, du décalage. Il m’était essentiel ouest le statut de réfugié politique ayant fui l’Allemagne de l’Est à cause de m’amuser de toutes ces dynamiques opposées, à l’image de son corps, de persécutions politiques. Il retrace son parcours dans le livre Das libre, indépendant, d’abord en mouvement mais très vite entravé par la Schweigende Klassenzimmer. grossesse.»

page 10 ZOOM n°19 septembre/octobre 2018 Durée : 1h 41min. V.O. Genre : drame. Origine : Allemagne, France. Durée : 1h 58min. V.O. Genre : drame. Origine : Russie. interdit -12 ans Transit Tesnota – Une vie à l’étroit Réalisateur : Christian Petzold - Interprètes : Franz Rogowski, Paula Beer, Réalisateur : Kantemir Balagov - Interprètes : Darya Zhovner, Godehard Giese, Lilien Batman, Maryam Zarée Veniamin Kats, Olga Dragunova, Atrem Tsypin, Nazir Zhukov Lundi 22 OCTOBRE 20h00 Lundi 29 OCTOBRE 20h00

SYNOPSIS : De nos jours, à Marseille, des réfugiés fuyant les forces d’occupation SYNOPSIS : 1998, Nalchik, Nord Caucase, Russie. Ilana, 24 ans, travaille dans le fascistes rêvent d’embarquer pour l’Amérique. Parmi eux, l’Allemand Georg prend garage de son père pour l’aider à joindre les deux bouts. Un soir, la famille et l’identité de l’écrivain Weidel, qui s’est suicidé pour échapper à ses persécuteurs. les amis se réunissent pour célébrer les fiançailles de son jeune frère David. Il profite de son visa pour tenter de rejoindre le Mexique. Tout change lorsque Georg Dans la nuit, David et sa fiancée sont kidnappés et une rançon réclamée. Au sein tombe amoureux de la mystérieuse Marie, en quête désespérée de l’homme qu’elle de cette communauté juive repliée sur elle-même, appeler la police est exclu. aime, et sans lequel elle ne partira pas… Comment faire pour réunir la somme nécessaire et sauver David ? Ilana et ses parents, chacun à leur façon, iront au bout de leur choix, au risque de bouleverser Adaptation : Transit est l’adaptation du roman éponyme de l’écrivaine Anna Seghers publié pour la première fois en 1944. Femme de lettres l’équilibre familial. allemande juive et communiste, Anna Seghers est arrêtée puis relâchée par la Gestapo. Sous le régime nazi, ses livres sont interdits et brûlés. Elle fuit à Naissance du scénario : Des histoires d’enlèvements comme celui Paris puis Marseille et trouve refuge au Mexique avant de retourner à Berlin qui se trouve au centre de Tesnota – Une vie à l’étroit étaient relativement à la fin de la guerre. courantes dans les années 1990 (ces problèmes-là n’existent plus depuis le début des années 2000). En faisant ses études de cinéma, Kantemir Transit a déjà fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 1990 par Balagov s’est dit qu’elles seraient intéressantes à exploiter d’un point de vue René Allio. cinématographique et a ainsi commencé à interroger la diaspora juive dans la ville de Naltchik à ce sujet. Il se rappelle : «Ce qui m’intéressait le plus, c’était les sentiments que pouvaient ressentir les membres d’une famille apprenant le kidnapping d’un fils et, par-dessus tout, ce que ces membres ne sont pas prêts à faire pour sauver un proche. C’est cette collision morale que je voulais raconter. Evidemment, tout le monde est prêt à tout pour sauver un proche, mais ce à quoi les gens ne sont pas prêts, c’est cela qu’il est intéressant de creuser. (...)

La rencontre avec le roman : Le réalisateur Christian Petzold a découvert le roman Transit par le biais du cinéaste Harun Farocki, scénariste de son précédent long métrage Phoenix et consultant sur Barbara : «Harun est né en 1944 dans les Sudètes, alors que ses parents s’enfuyaient, et je crois qu’il a toujours tenté de retrouver une référence aux années 20, à des auteurs comme Franz Jung, Georg Glaser ou Anna Seghers. Tout ce qui a existé avant le fascisme, au fond, c’est comme une patrie perdue. Et Transit est un livre écrit au moment du passage entre les deux.»

De 1940 à aujourd’hui : Transit devait initialement se dérouler en 1940, à l’instar du roman dont il est tiré. Mais le réalisateur s’est rendu compte au cours de l’écriture qu’il n’était pas intéressé par l’idée de faire un film historique : «Je ne voulais pas reconstituer une époque. Nous avons des réfugiés partout dans le monde, nous vivons dans une Europe où les nationalismes ressurgissent (...).» Il poursuit : «j’avais simplement essayé de me représenter ce que cela donnerait si je montrais les mouvements des réfugiés dans la Marseille d’aujourd’hui, mais sans les problématiser. Et cela ne me gênait pas du tout. (...) Et ça me dérangeait que cela ne me dérange pas. Cela voulait dire pour moi que les tentatives de fuite, les angoisses, les traumatismes, les histoires des gens qui étaient coincés à Marseille il y a 70 ans sont immédiatement compréhensibles. Elles n’ont absolument pas besoin d’explications. Cela m’a surpris.» Ce qui m’intéressait, c’était la remise en question de l’axiome suivant lequel on doit se sacrifier pour sauver un proche. C’est encore plus vrai dans le Caucase : c’est même le premier des axiomes. Or, pour moi, c’est une question profonde : est-il réellement humain d’obliger quelqu’un à se sacrifier pour sauver un proche ?»

Références : Au moment de l’écriture et la réalisation de Tesnota – Une vie à l’étroit, Kantemir Balagov avait en tête des films comme Mouchette de Robert Bresson ou Rosetta des frères Dardenne. «C’est une histoire qui est réellement arrivée, mais à l’écran, on a un ensemble de faits issus de différentes histoires analogues, on a aussi inventé des choses, mais les scènes-clés sont bien réelles», précise-t-il.

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Durée : 1h 50min Genre : fantastique. Origine : France. int. -12 ans Durée : 1h 25min. Genre : guerre, drame. Origine : Italie Les Garçons sauvages UNA QUESTIONE PRIVATA Réalisateur : Bertrand Mandico Réalisateur(s) : Paolo Taviani, Vittorio Taviani Interprètes : Pauline Lorillard, Vimala Pons, Diane Rouxel, Anael Snoek, Interprètes : Luca Marinelli, Lorenzo Richelmy, Valentina Bellè, Mathilde Warnier… Francesca Agostini, Giulio Beranek… LUNDI 5 novembre 20h00 LUNDI 12 novembre 20h00

SYNOPSIS : Début du vingtième siècle, cinq adolescents de bonne famille épris de SYNOPSIS : Été 43, Piémont. Milton aime Fulvia qui joue avec son amour : elle aime liberté commettent un crime sauvage. Ils sont repris en main par le Capitaine, surtout la profondeur de sa pensée et les lettres qu’il lui écrit. Un an plus tard, le temps d’une croisière répressive sur un voilier. Les garçons se mutinent. Milton est entré dans la Résistance et se bat aux côtés d’autres partisans. Au Ils échouent sur une île sauvage où se mêlent plaisir et végétation luxuriante. détour d’une conversation, il apprend que Fulvia aimait en secret son ami Giorgio, La métamorphose peut commencer… partisan lui aussi. Milton se lance alors à la recherche de Giorgio, dans les collines des Langhes enveloppées de brouillard… Mais Giorgio vient d’être arrêté par les Fascistes

Origine du projet : Les réalisateurs Vittorio et Paolo Taviani reviennent sur la genèse du film : «Nous avons encore du mal à y croire nous-mêmes, mais cela s’est vraiment passé ainsi : un après-midi, il y a quatre ans, l’un à Rome et l’autre à Salina, à l’insu l’un de l’autre, nous écoutions en même temps à la radio la voix profonde d’, acteur que nous aimons beaucoup et qui jouait dans Padre padrone, en train de lire Una questione privata de Beppe Fenoglio. D’un coup, et toujours chacun de notre côté, nous lui avons téléphoné. Omero s’est mis à rire : « Mais ça fait plus de dix ans que je l’ai enregistré ! » et il a ajouté : « Ton frère m’a téléphoné pour me remercier il y a cinq minutes ! Que se passe-t-il ? » En l’espace de quelques jours, nous avons su ce que serait notre prochain film. La confrontation Emprunt littéraire : Bertrand Mandico a emprunté le titre de son entre l’âme publique et l’âme privée, thème éternel et toujours plus pressant premier long métrage au roman de William S. Burroughs, Les Garçons aujourd’hui, trouvait une nouvelle vie grâce à la littérature, grâce à Beppe sauvages, publié en 1973, qui met en scène des «adolescents guérilleros, Fenoglio et sa grande histoire d’amour.» rompus à toutes les armes du sexe et de la drogue, [qui] vont dévaster la Le retour du fascisme : Avec Una Questione privata, les frères terre». Cependant, il ne s’agit pas d’une adaptation littéraire mais d’une Taviani souhaitaient mettre en garde contre un certain retour du «rêverie sur un titre. J’ai voulu faire une bouture entre Jules Verne et fascisme : «Pour nous, c’est essentiel. Aujourd’hui, le fascisme revient ou Burroughs, une bouture impossible, comme si Burroughs contaminait une tente de revenir. Il y a peu, le parti d’extrême droite Forza Nuova a publié robinsonnade à la Jules Verne.» une affiche copiée de celle de la République de Salò où un noir met les Androgynie : Contrairement à ce que son titre laisse penser, la bande mains sur une belle femme blanche représentée comme sans défense. Et des Garçons sauvages est composée d’un casting entièrement féminin. ce parti séduit de plus en plus d’Italiens.» Pour Bertrand Mandico, il s’agissait d’offrir aux comédiennes «des rôles iconoclastes et chercher en elles les garçons sauvages... C’est intéressant de donner des possibilités de jeu à des actrices qui se sentent peut-être à l’étroit dans ce qu’on peut leur proposer.»

Un univers foisonnant : Les Garçons sauvages est nourri par une multitude de références, Bertrand Mandico se décrivant comme «très perméable» aux films qu’il voit. Aussi cite-t-il parmi ses influences Jean Cocteau, Fog de John Carpenter, Mario Bava, Querelle de Fassbinder, Un chant d’amour de Jean Genet et Josef Von Sternberg «pour ses mises en scène foisonnantes, sa manière d’occuper l’espace visuel, de saturer d’éléments habités, ses plans tournés en studio.» En ce qui concerne le personnage d’Elina Löwensohn, l’inspiration est à chercher du côté du Docteur Moreau, dans les deux adaptations au cinéma du roman de H.G. Wells, et du côté de Klaus Kinski dans Fitzcarraldo de Werner Herzog pour «le costume et la pulsion utopique. On a aussi emprunté à Kinski, sa façon de se mouvoir, de pivoter sur un pied, dans Aguirre, la colère de Dieu.»

05 55 34 32 14 5 numéros par an [email protected] de septembre communication - publicité - événementiel - photo à juin Pour passer une annonce dans le magazine ZOOM, merci de contacter l’agence de communication et publicité Photo retouchée : Bruno Béziat ID Studio (Limoges). Modèle : Sandra www.idstudio.fr - www.facebook.com/ID-Studio - www.facebook.com/Shooting-Belle-et-Beau Bergerac fête la Fraternité Rejoignez-nous encore cette année ! La fraternité est présente dans notre devise républicaine Liberté, égalité, fraternité. La liberté et l’égalité sont prises en compte par les lois qui nous gouvernent.

Pour la fraternité, il faut faire appel à la manière d’être des individus. Mais cette fraternité entre les individus est aussi une condition d’existence de la démocratie et de la paix.

Cette semaine de la Fraternité en Bergeracois est proposée grâce à la mise en œuvre d’un programme mobilisant des individus, des associations, les collectivités locales, l’Etat et de multiples partenaires.

Elle est la démonstration que la fraternité peut s’exercer à travers bien des aspects de notre vie quotidienne : l’entraide, les relations intergénérationnelles, la place faite aux Handicapés, et à travers l’art sous toutes ses formes, le débat, la culture et, aussi, dans les activités professionnelles... Nous espérons avoir le plaisir de vous voir nombreux.

« La fraternité est le moment où les frontières s’effacent entre les classes, les générations.

Pierre Nora, historien. »

CINÉ-DISCUSSION CINÉ-DÉBAT Lundi 1er octobre À 20H SUR LES ENJEUX DE L’AGRICULTURE Avec le film “SIGNER” de Nurith Aviv Mercredi 3 octobre 20h Film proposé par le Collectif Accès Signes Bergerac et l’association Tapages Avec le documentaire Synopsis : Dans son documentaire SIGNER, de 2018, Nurith Aviv s’aventure dans un champ peu connu, celui “Zéro phyto 100% Bio” des langues des signes. Trois générations de protago- de Guillaume Bodin, sorti en salle en 2018 nistes, sourds et entendants, mais aussi les chercheuses du Laboratoire de Recherche de Langue des Signes de l’université de Haïfa, s’expriment sur des langues qui ont émergé en Israël au siècle dernier. Une invitation à élar- gir notre perception des langues humaines. Présence d’un interprète LSF/Francais.

Synopsis : Les cantines biologiques se développent presque aussi rapidement que l’arrêt des pesticides dans les communes françaises. Des femmes et des hommes, conscients de leurs responsabilités en termes de santé pu- blique et d’environnement, agissent pour des paysages en transition au travers d’initiatives vertueuses.

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 13 Le Cinéma des enfants Parce que le cinéma ce n’est pas que pour les grands. Parce que le cinéma c’est aussi pour les enfants. Mais, aussi et surtout parce que le cinéma est un spectacle à partager en famille, nous avons, depuis de nombreuses années mis en place cette programmation qui sait attirer un public régulier. Comme toujours, mélange de grosses productions et de films moins connus mais qui méritent qu’on y accorde de l’attention, nous souhaitons que cette nouvelle saison du Cinéma des Enfants vous apporte plein de petits bonheurs partagés en famille. Et tout ca à 3 € la place !

WILLY ET LES GARDIENS DU LAC Film d’animation de Zsolt Pálfi. Hongrie 2018. Durée 1h11. A partir de 3 ans. « Découverte »

Film d ’animation de John Stevenson. USA 2018. Durée : 1h27. À partir de 6 ans. Savez-vous ce que font les nains de jardin quand nous avons le dos Les Verdies sont de petits hommes verts. Leur mission, quand ils en ont tourné ? Ils s’amusent et préparent l’arrivée du Printemps. Lorsqu’ils se mettent à l’âge : garder le lac ! L’un d’eux, Willy, rêve d’aventure et de devenir un disparaître mystérieusement un par un, il n’y en a qu’un qui peut voler à Gardien. Un jour, le lac se trouve menacé par une alliance de la tribu des leur secours : SHERLOCK GNOMES. Le célèbre détective, fervent défen- Bougons avec les cygnes. Willy, avec l’aide de son grand-père, de la seur des nains de jardin, débarque avec son acolyte Watson pour mener couleuvre et des rainettes, élabore alors un plan pour aider les Gardiens à l’enquête. sauver la paix dans les marais… Parfait divertissement pour toute la famille. Le film fait passer un message écologique à destination des plus petits.

Samedi 22 septembre à 14h Samedi 29 septembre à 14h Dimanche 23 septembre à 10h30 Dimanche 30 septembre à 10h30 LE VOYAGE DE RICKY Film d’animation de Toby Genkel et Reza Memari. Belg/All/Lux/Nor. Durée: 1h24. À partir de 3 ans. Ricky est orphelin. Recueilli par une famille de cigognes, il est persuadé d’en être une lui aussi. Seul problème : Ricky est un moineau… Alors, quand sa famille adoptive se prépare pour la grande migration d’automne vers l’Afrique, il doit affronter la réalité : aucun moineau n’est de taille à faire un si long voyage. Mais si Ricky est un poids plume, il est surtout très têtu ! Il s’envole donc tout seul pour l’Afrique, bien résolu à prouver qu’il est une vraie cigogne malgré tout. Samedi 6 octobre à 14h Une ode à la solidarité et au respect d’autrui. Dimanche 7 octobre à 10h30

MIKA ET SEBASTIAN l'aventure de la poire géante « Découverte » Film d’animation de Jorgen Lerdam et Philip Einstein Lipski. Danemark 2018. Durée : 1h20. À partir de 3 ans.

À Solby, petit port paisible, la vie est douce pour Mika et Se- bastian. Jusqu’au jour où ils trouvent une bouteille à la mer... A l’intérieur: une petite graine et un message mystérieux ! Aurait-il été envoyé par JB, leur ami disparu depuis un an ? À peine ont-ils planté la graine que les voilà embarqués dans une aven- ture extraordinaire faite de monstres marins, de pirates abominables Samedi 13 octobre à 14h et… de poires géantes ! Graphisme très coloré pour ce film destiné aux plus petits. Dimanche 14 octobre à 10h30

page 14 ZOOM n°19 septembre/octobre 2018 LÉO ET LES EXTRA-TERRESTRES Film d’animation Christoph et Wolfgang Lauenstein. All/Lux/ Dan 2018. Durée : 1h25. À partir de 5 ans.

« Découverte » Léo a 12 ans. Lorsque trois extra- terrestres débarquent près de chez lui, cet enfant solitaire se retrouve embarqué dans de folles aventures… Encore une production européenne découvrir.

Samedi 20 octobre à 14h Dimanche 21 octobre à 10h30

CAPiTAINE MORTEN et la reine des araignées Film d’animation de Kaspar Jancis et Riho Unt. Est/Irl/Bel/GB. Durée : 1h16. À partir de 5 ans. Morten rêve de prendre le large à bord de La Salamandre, avec son père le Capitaine Vicks, mais il doit rester à terre chez l’autoritaire Annabelle. Avec son complice Stinger, Annabelle veut s’emparer du bateau de son père, per- suadée qu’il cache un trésor de pirates. Pour déjouer leurs plans, Morten va être entraîné dans une aventure fantastique. Une œuvre peu connue mais de qualité à découvrir absolument.

Film d’animation de Genndy Tartakovsky. USA 2018. Durée : 1h37. À partir de 5 ans.

Notre famille de monstres préférée embarque pour une croisière de rêve afin que Drac puisse enfin souffler un peu et savourer des vacances au lieu de s’occuper de tout le monde à l’hôtel. Tout s’annonce à merveille pour la petite famille, entre matchs de volley monstres, excursions exotiques et séances de bronzette au clair de lune… Mais les vacances idéales prennent un tour inattendu lorsque Mavis se rend compte que Drac est tombé sous le charme de la mystérieuse Ericka, la capitaine humaine du navire, dont le secret les menace tous… Ces montres follement drôles feront le bonheur des petits et des grands.

Samedi 27 octobre à 14h Dimanche 28 octobre à 10h30 Samedi 3 novembre à 14h Dimanche 4 novembre à 10h30 CRO Man Film d’animation de Nick Park - Britannique, Américain, Français Durée : 1h29. À partir de 6 ans. Préhistoire, quand les dinosaures et les mammouths parcouraient encore la terre. L’histoire d’un homme des cavernes courageux, Doug, et de son meilleur ami Crochon, qui s’unissent pour sauver leur tribu d’un puissant ennemi. Cro Man est un film d’animation créé par les studios Aardman, à qui l’on doit notamment les aventures de Wallace et Gromit, Chicken Run ou le délirant Shaun le mouton. Il est réalisé par Nick Park, déjà auteur de Chicken Run et Wallace et Gromit : le mystère du lapin garou et scénariste de Shaun le mouton. Park a remporté l’Oscar du meilleur film d’animation en 2006 pour son Mystère du lapin garou. Samedi 10 novembre à 14h Dimanche 11 novembre à 10h30 Le dernier film de Carole Lombard : Ce film est le dernier long métrage une programmation enrichie ! interprété par Carole Lombard, qui a trouvé la mort dans un accident Une nouvelle saison s’ouvre pour CineMania. Nous débutons le 13 sep- d’avion peu après le tournage. tembre avec deux films au cours de la même soirée. Entre les deux Une réponse à l’atrocité nazie : Si To be or not to be traite d’un sujet séances, un verre de l’amitié permettra d’échanger entre amoureux du éminemment grave, il le fait sur le ton tendrement comique propre à cinéma. Lubitsch. Un choix compréhensible : comment Hollywood aurait pu mieux s’attaquer à l’atrocité nazie que par la dérision ? To be or not to be Deux films au programme de cette première soirée : To be or not to be reprend ainsi l’approche du Dictateur de Charles Chaplin, sorti deux ans (Jeux dangereux) de Lubitsch, une comédie dramatique dont l’action se auparavant (1940). situe entre Londres et Varsovie au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Le second film sera Le Dictateur de Charlie Chaplin. Remake par Alan Johnson : Un remake du film de Lubitsch, identiquement intitulé To be or not to be, fut réalisé en 1983 par Alan Johnson et produit Cette année, CineMania vous proposera deux séances par mois environ. Une par Mel Brooks. Celui-ci y incarne également un des personnages de ces séances sera consacrée à la présentation d’un cycle. Nous démar- principaux. rons la saison avec un cycle Claude Chabrol. En cinquante-quatre années, Le père de l’acteur Jack Benny aurait quitté la Claude Chabrol a réalisé plus d’une centaine de films, dont Le Boucher, Le Un quiproquo inattendu : salle lors de la projection à laquelle l’avait emmené son fils. Rabbin, il beau Serge, Violette Nozière… n’acceptait pas de voir son fils jouer un nazi, ce que son personnage L’autre séance mensuelle sera consacrée à des films du répertoire qui Joseph Tura feint d’être dans le film. Jack Benny dut lui expliquer la réalité et lui montrer, au contraire, l’aspect satirique du film pour que le correspondent à des demandes ponctuelles et que l’on aura plaisir à malentendu soit dissipé. retrouver sur grand écran.

N’oubliez pas que nous sommes toujours prêts à suivre vos suggestions Une phrase code : Le titre est bien évidemment tiré du Hamlet de Shakespeare, mais il sert surtout, dans le film, de code entre Maria Tura pour moduler notre programmation. (Carole Lombard) et le lieutenant Stanislav Sobinski (Robert Stack). Nous vous proposons de prendre ou reprendre votre carte CineMania, ven- En outre, une des répliques les plus célèbres du film repose également due au prix de 12 €. Elle vous permet de bénéficier d’une séance ciné-club sur cette référence culturelle. Le colonel colonel nazi Ehrhardt s’exclame ainsi, en parlant de Joseph Tura, médiocre acteur: «Ah, oui, je l’ai vu au prix de 6 € et du tarif réduit du cinéma Le Cyrano à prix réduit. jouer dans Hamlet à Londres. Ce qu’il a fait subir à Shakespeare, nous le faisons à la Pologne.» JEUDI 13 SEPTEMBRE 20h Jeux dangereux / To be or not to be - VO Date de sortie : 1942 Le Dictateur Durée : 1h 30min (90min). Date de sortie : 01 avril 1945 Genre : comédie. Origine : U.S.A. Durée : 2h 6min (126min). Réalisateur : Ernst Lubitsch Genre : comédie. Origine : U.S.A.. Interprètes : Carole Lombard, Jack Benny, Robert Stack, Réalisateur(s) : Charles Chaplin Stanley Ridges, Felix Bressart… Interprètes : Charles Chaplin, Jack Oakie, Paulette Goddard, Henry Daniell, Billy Gilbert Synopsis : Durant la Deuxième Guerre mondiale, entre Varsovie et Londres, une troupe de comédiens parvient à déjouer un plan de la Gestapo...

Un début de carrière : Robert Stack, dont le personnage du lieutenant Sobinsky fut l’un des premiers grands rôles, et qui joua notamment par la suite dans Paris brûle-t-il ? (Réné Clément, 1965) est davantage connu du grand public pour son personnage d’Elliot Ness dans la série télévisée Les Incorruptibles (à partir de 1959).

Synopsis : Dans le ghetto juif vit un petit barbier qui ressemble énormément à Adenoid Hynkel, le dictateur de Tomania qui a décidé l’extermination du peuple juif. Le barbier est bientôt arrêté en compagnie de Schultz, un farouche adversaire d’Hynkel.

page 16 ZOOM n°19 septembre/octobre 2018 Premiers dialogues pour Chaplin : Charles Chaplin réalise deux films sonores avant Le Dictateur: Les Lumières de la ville (1931) et Les Temps modernes (1936). Mais Le Dictateur est son premier vrai long métrage parlant avec des dialogues.

Début de tournage : Le tournage du Dictateur commence le 9 septembre 1939, soit huit jours après l’invasion de la Pologne par les Nazis et six jours après la déclaration de guerre de la Grande-Bretagne et de la France à l’Allemagne.

Hommage à Charlie Chaplin : Le numéro de prisonnier de Roberto Benigni dans La vie est belle est le même que celui sur l’uniforme de Charlie Chaplin dans Le Dictateur, une satire du facisme et du racisme de Hitler.

L’accueil du film en 1940 : Le Dictateur sort aux Etats-Unis le 15 octobre 1940. Si le succès commercial est au rendez-vous, les critiques sont mitigées. Des reproches sont faits à Chaplin, soupçonné de faire de la propagande anti-isolationniste dégradant les relations entre les Etats- Unis, l’Allemagne et l’Italie et poussant les Américains à intervenir dans le conflit. Autre critique: celle qui l’accuse de faire une comédie sur une sujet tragique. Enfin, certains Américains n’apprécient pas le discours final jugé trop engagé. Sélectionné aux Oscars dans cinq catégories, le film ne reçoit aucune récompense.

Le Dictateur restauré : Marin Karmitz, à la tête de MK2, a racheté tout le catalogue Chaplin en 2001. Il a décidé de restaurer Le Dictateur et de le sortir en France le 16 octobre 2002, date anniversaire de la sortie du film en 1940. L’image a été restaurée grâce au logiciel Digital Vision et le son a été retravaillé pour les copies en version originale et étrangères. Puis le son a été remasterisé en 5.1.

Le Dictateur en Allemagne : Le Dictateur est projeté pour la première fois en Allemagne en 1945 sous la pression des Américains. Mais l’accueil des apparait aussi dans un téléfilm consacré à Saint-Saens. Au moment Allemands reste froid. Ce n’est qu’en 1958 que le film sort en Allemagne de sa disparition, le réalisateur travaillait au scénario d’un nouveau fédérale. film avec l’actrice, d’après L’Escalier de fer de Georges Simenon. Ajoutons qu’il a dirigé une seconde fois Sandrine Bonnaire dans Au coeur du mensonge. JEUDI 27 SEPTEMBRE 20h Du divan à l’écran : Pour l’écriture du scénario, qui s’intéresse notamment à la psychologie d’un personnage analphabète, Claude Chabrol s’est adjoint les services d’une psychanalyste, Caroline Eliacheff. Le LA CÉRÉMONIE réalisateur fera de nouveau appel à elle pour un film dont l’héroïne Réalisé par CLAUDE CHABROL est une femme perverse (Merci pour le chocolat) et pour un autre, Avec ISABELLE HUPPERT, SANDRINE BONNAIRE, qui pose la question de la transmission de la culpabilité à travers JEAN-PIERRE CASSEL… les générations (La Fleur du mal). Fille de la journaliste Françoise Durée : 1h51. - Genre : Comédie dramatique Giroud, Caroline Eliacheff est aussi la compagne de Marin Karmitz, Film tous publics producteur de ces films de Chabrol.

Synopsis : Madame Lelièvre accueille à Saint-Malo Sophie, la perle chargée d’entretenir la maison familiale. La jeune femme se lie avec Jeanne la postière, qui trouve en elle le moyen de pénétrer chez les Lelièvre. Leurs secrets vont les rapprocher, elles font alliance. Pourquoi ? La famille Lelièvre mène l’enquête sans le savoir, ni le vouloir... César 1996 : Meilleure actrice (Isabelle Huppert)

De «Bonnes» sources : La Cérémonie est l’adaptation de L’Analphabête (A Judgment in Stone), polar de la Britannique Ruth Rendell paru en 1997. L’écrivain s’était inspirée d’un fameux fait divers, l’Affaire Papin, du nom de deux soeurs, employées de maison, qui assassinèrent leurs patronnes (mère et fille) en février 1933. Ce crime fascina nombre de créateurs, du dramaturge Jean Genet, auteur de la pièce Les Bonnes, au cinéaste Jean-Pierre Denis, réalisateur des Blessures assassines.

Au nom d’Huppert : Isabelle Huppert s’est imposée comme l’actrice-fétiche de Claude Chabrol dans la seconde moitié de la carrière du réalisateur (qui a souvent dirigé également sa compagne Stéphane Audran et Bernadette Lafont). La Cérémonie est leur quatrième film en commun, après Violette Nozière, Une Affaire de femmes et Madame Bovary, et avant Rien ne va plus, Merci pour le chocolat et L’Ivresse du pouvoir - elle

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 17 qu’elle a évolué après le règne de Louis XIV : dans une mascarade, Suite… le régent invite à sa cour les figures allégoriques « de la misère, du désespoir et de la mort ». JEUDI 11 OCTOBRE 20h Lors de sa sortie, en mars 1975, beaucoup reconnurent dans le personnage incarné par Philippe Noiret le nouveau président Valéry Giscard d’Estaing, un dirigeant moderne à l’époque comparé à ses QUE LA FÊTE COMMENCE prédécesseurs. L’action réformatrice de son gouvernement (loi sur Date de sortie 23 mars 1975 (2h 00min) l’avortement, majorité à dix-huit ans, position pro-européenne) étant elle De Bertrand Tavernier aussi contrariée par les intérêts de ses alliés gaullistes représentés à Avec Philippe Noiret, Jean Rochefort, l’époque par son premier ministre et ennemi intime, Jacques Chirac. Le Jean-Pierre Marielle nom de celui-ci est d’ailleurs utilisé dans le film pour un des personnages Genre Historique - Nationalité Français secondaires, le chirurgien du Régent, personnage ayant réellement existé mais qui n’est pas l’ancêtre du futur Président de la République, Synopsis : MA la mort de Louis XIV, le neveu de ce dernier, le duc malgré l’homonymie. Philippe d’Orléans, assure la régence jusqu’à la majorité de Louis XV. Toutefois, le duc est un homme des plus débauchés qui se laisse Le film met en vedette Philippe Noiret, Jean Rochefort et Jean-Pierre influencer par les mauvais conseils de l’abbé Dubois. Menée par Marielle mais aucune scène ne les réunit tous les trois (si le duc d’Orléans le maquis de Pontcallec, une rébellion bretonne se prépare pour et l’abbé Dubois se côtoient tout au long du film, Pontcallec ne fait que renverser le régent. rencontrer brièvement Dubois et ne rencontre jamais le régent) : les trois comédiens, amis à la ville, n’ont été à nouveau réunis au cinéma que Le film : Dans une atmosphère d’arrogance et de libertinage, au milieu vingt ans plus tard, dans Les Grands Ducs de Patrice Leconte, où ils sont de la crise des finances publiques, un ministre sans scrupules (l’abbé cette fois tous ensemble à l’écran. puis archevêque Dubois) obtient du pouvoir patelin la tête du marquis de Pontcallec. C’est sans illusion que Philippe d’Orléans, débauché mais fin politique, laisse faire son ministre et complice.

L’intrigue débute en juillet 1719 avec la mort de Marie Louise Élisabeth d’Orléans, fille aînée du Régent, dont Tavernier montre l’autopsie dans une scène d’un macabre carnavalesque. Victime de ses excès alimentaires et amoureux, « Joufflotte » est trouvée à nouveau enceinte, comme Madame de Saint-Simon l’apprend au Régent. Le délabrement physique de la jeune princesse est à l’image du pourrissement de l’Ancien régime, soixante-dix ans avant la prise de la Bastille... Son fantôme « hante » le Régent tout au long du film, suggérant des relations équivoques entre le père et sa fille.

Contée par l’homme de cour et mémorialiste Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, ami d’enfance de Philippe d’Orléans, c’est une chronique tragi-comique particulièrement hostile à l’institution telle

Ciné-club Durée : 0h52 - Genre : DOCUMENTAIRE DEVISES CITOYENNES JEUDI 20 SEPTEMBRE 20h00 Réalisateur : Jérôme Florenville

SYNOPSIS : Créer de la monnaie n’est pas un privilège réservé aux seules banques d’État.

Depuis 2010, aux quatre coins de la France sont émises des monnaies locales complémentaires, outils pour dynamiser l’économie locale, promouvoir la culture régionale, favoriser le développement durable et retisser du lien social. Une trentaine Ce documentaire nous fait découvrir ce phénomène en pleine expansion, en nous sont actuellement en circulation sur le territoire, à l’échelle d’une région, d’un plongeant au cœur de deux expériences qui font aujourd’hui référence : le Galléco en Ille- département ou d’une ville. et-Vilaine et l’Eusko au Pays Basque Français.

page 18 ZOOM n°19 septembre/octobre 2018 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 19 Durée : 58min - Genre : documentaire. Origine : France. Des Figues en avril MARDI 09 OCTOBRE 20h00 Réalisateur : Nadir Dendoune

Le film « Des Figues en Avril » dessine le portrait drôle et bouleversant de Messaouda Dendoune, filmé par son a inauguré une salle Martine Martine, pour y accueillir une importante donation. Depuis fils Nadir. Au delà de la personnalité 2002, elle expose régulièrement à la galerie Nicolas Deman (Paris). attachante, malicieuse, déterminée Peintures, lavis, sculptures, dessins, gravures : l’art de Martine Martine est multiple, à l’instar de ses thèmes favoris d’inspiration : concerts, natures mortes, portraits, chevaux, et passionnée de la vieille dame de sumos... Le thème récurrent des mains occupe dans son corpus peint et sculpté une 82 ans, on la découvre au quotidien dans place centrale. Martine affirme volontiers que son travail relève d’un « expressionnisme son deux pièces de l’Ile Saint Denis, ponctué nouveau ». Moussia Toulman, critique d’art, en souligne d’ailleurs la singularité. D’après elle, l’artiste « sculpte l’élan, le cri du bonheur, l’explosion de la joie, l’immatériel... Les par la présence invisible de l’absent. figures qu’elle offre à notre vue n’obéissent pas aux traditions qui respectaient l’anatomie, Elle apprend désormais à vivre seule la mesure, les proportions du corps ». depuis que son mari Mohand, atteint de Depuis 2008, Martine décline à l’huile comme en bronze ou à la pointe sèche l’imposante la maladie d’Alzheimer, a été placé en effigie d’Honoré de Balzac. La Fondation Fernet-Branca à Saint-Louis (Alsace) présente depuis la mi-mars 2017 une sélection des multiples représentations de Balzac réalisées maison médicalisée. Messaouda, bercée par l’artiste. par ses chanteurs kabyles emblématiques, comme Slimane Azem, raconte avec fierté, Durée : 59min. Genre : documentaire. Origine : France sa France des quartiers populaires et le devenir de ses enfants. Pas comme des loups Nadir Dendoune, né le 7 octobre 1972 à Saint-Denis, est journaliste et écrivain de triple nationalité, française, algérienne et australienne. Il est l’auteur de Journal de guerre MARDI 13 NOVEMBRE 20h00 d’un pacifiste, de Lettre ouverte à un fils d’immigré, Un tocard sur le toit du monde et Nos rêves de Pauvres (2017). Le 25 mai 2008, il atteint le sommet de l’Everest, devenant Réalisateur : Vincent Pouplard ainsi le premier franco-algérien à atteindre le toit du monde. Son exploit a inspiré le film L’Ascension de Ludovic Bernard en 2017 avec Ahmed Sylla. SYNOPSIS : Roman et Sifredi ont à peine 20 ans. Ils sont en mouvement, comme leur identité, entre exclusion et marginalité. Dans des lieux secrets, souterrains, squats, lisières de bois, sous des ciels nuageux ou des néons à faible tension, ils inventent leur vie, leur langage et leurs codes.

Histoire d’une rencontre : Vincent Pouplard a rencontré Roman et Sifredi dans le cadre d’un atelier qu’il animait. Le réalisateur souhaitait prolonger cette rencontre et donner à voir de jeunes déliquants au cinéma, en dehours de toute caricature. Point trop n’en faut : Vincent Pouplard ne souhaitait pas torp en dire concernant les délits passés de Roman et Sifredi. Non pas par angélisme, mais pas souci de stimulation de l’imaginaire. Pas comme des loups n’est pas qu’un simple documentaire : «Il y a du secret, du caché, du hors-champ… des éléments incontournables de cinéma et d’une relation aux spectateurs qui, petit à petit, ont la place pour se mettre en mouvement avec les personnages du film», confie le réalisateur. Ce dernier veut également éviter tout a priori sur les deux jeunes hommes. Rejouer la scène : Vincent Pouplard fait une distinction entre paroles et gestes. Si son éthique l’empêche de demander à ses protagonistes de redire ce qu’ils ont déjà dit, il n’y a pas de problèmes à leur demander de refaire un geste pour les besoins d’une séquence : «Tant qu’il s’agit du corps et de gestes, tant que cela permet à l’oeil du spectateur de se plonger dans un déploiement du corps dans l’espace, cela ne me MARTINE MARTINE pose pas de problème. Notre dispositif de tournage impliquait parfois que mon chef opérateur ne réussisse pas à attraper un geste parce que Roman ou Sifredi l’avait fait trop rapidement. Il suffisait alors de leur demander de le refaire plus lentement», explique PEINTRE SCULPTEUR le réalisateur. Thème de la gémellité : Vincent Pouplard n’a que très peu exploité la gémellité JEUDI 18 OCTOBRE 20h00 de ses deux protagonistes, hormis lors d’une scène d’affrontement entre Roman et Sifredi. «En apprenant à connaître Roman et Sifredi, je me suis rendu compte qu’être Film documentaire de Patrice Barletta produit par Olivia Cligman jumeau signifiait ne jamais être seul, et lorsque tu n’es jamais seul, tu es toujours en lutte contre quelque chose», analyse le réalisateur. «Lorsque je leur ai proposé de revenir au SYNOPSIS : Martine Martine est née à Troyes le 22 avril 1932. Après des études garage où se situe le début pour filmer ce doux affrontement qui pouvait ressembler à à Paris à l’Académie Julian et à la Grande Chaumière, elle participe en 1956 leur relation, ils ont compris que cette séquence représentait, avec sa force, leur relation à une exposition de groupe à la galerie Romanet : Cent tableaux de fleurs, de fraternelle». Van Gogh à Bernard Buffet. Son oeuvre est achetée par l’État. Elle refusera tout projet d’exposition pendant plus de quinze ans pour ne se consacrer qu’à son travail. Enfermée dans son atelier, à l’abri des regards et des influences extérieures, elle donne naissance à une oeuvre prolifique et foisonnante.

Au terme de cette longue période, et sur les conseils du célèbre critique d’art Claude Roger-Marx, elle présente ses toiles à la galerie parisienne de Katia Granoff, en 1971. Les expositions vont dès lors se succéder à Paris (Galerie Henri Bénézit, Galerie Elyette Peyre), puis New York, Jérusalem, Genève, Bruxelles... Son œuvre figure dans de nombreux musées français et étrangers. En 1995 le musée des beaux-arts de Béziers

page 18 ZOOM n°19 septembre/octobre 2018 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 19 N°19 Septembre/Octobre 2018

Le journal de l’actualité cinématographique du cinéma Grand Écran “Cyrano” de Bergerac - classé Art et Essai

Voir page 5 Le Grand bain Un film de Gilles Lellouche Avec Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde… Ne pas jeter sur la voie publique. Document non contractuel, sous réserve d’erreur typographique. Imprimé en France - RCS Limoges 494 602 824 - -

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