Avions De Chez Nous. Armée De L'air
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Armée de l'Air Éditions E.T.A.I./M.D.M. 96, rue de Paris 92100 Boulogne, France Tél : (1) 46 99 24 24 Fax : (1) 46 05 14 23 © E.T.A.I./M.D.M., 1994 Dépôt légal deuxième trimestre 1994 Tous droits de reproduction réservés. Directeur de collection : Nicolas Draeger Maquette : Damien Chavanat Impression : Aubin, Ligugé ISSN : 1243-0811 ISBN : 2-909313-25-5 AVIONS \ dechez nous Pierre Gaillard ÉDITIONS MDM e 9 octobre 1890, Clément Ader, Le 1 novembre 1911, cinquante-deux officiers provenant avec sa machine volante baptisée Éole 1, réalise pour la de diverses armes ont été brevetés pilotes. première fois au monde ce qu'il est convenu d'appeler un Le 29 mars 1912 est officiellement créée l'Aviation "saut de puce", sur cinquante mètres, le premier vol militaire comprenant, quelques mois plus tard, véritable, le 17 décembre 1903, étant le fait des frères cinq escadrilles de six avions chacune. Orville et Wilbur Wright, sur leur Flyer. Au début de 1913, le général Hirschauer, nouvel inspecteur Après la traversée de la Manche par Louis Blériot, le de l'Aéronautique militaire, passe commande de quatre 25 juillet 1909, les militaires commencent à s'intéresser à cents avions. En mai de cette même année se déroulent l'aéroplane. Les choses de l'air sont déjà familières à de grandes manœuvres dans le midi de la France, l'armée, puisque la création de la première compagnie accompagnées des toutes premières reconnaissances d'aérostation remonte au 2 avril 1794. aériennes. Ce type de mission est, il convient de le noter, C'est en décembre 1909 qu'est constitué, au polygone de le seul demandé initialement aux avions, qui ne sont, Vincennes, aux portes de Paris, le premier établissement par conséquent, pas armés. d'aviation militaire, son premier appareil, livré le Avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, 10 février 1910, était un biplan Wright. le 3 août 1914, la situation va rapidement évoluer. En premier lieu apparaît l'idée d'emporter des bombes ; ce Là où une poignée de menuisiers suffisaient en sont, en fait, des obus empennés lâchés à la main. C'est un 1914-1918, il faut, vingt-cinq ans plus tard, de vastes appareil allemand Rumpler Taube qui, dès le 13 août 1914, usines, des outillages perfectionnés, des milliers jette deux bombes sur la banlieue parisienne. Le lendemain, d'ouvriers hautement qualifiés. un avion Voisin bombarde les hangars à dirigeables de Metz Notre Armée de l'Air, héritière de la précédente (ville alors allemande, depuis 1871), où sont garés plusieurs Aéronautique militaire, va être soumise à de terribles des neuf "rigides" livrés à l'armée par le général comte secousses en raison des événements de la Seconde Ferdinand von Zeppelin. Puis, dans le dessein d'abattre les Guerre mondiale. avions de reconnaissance ennemis, les observateurs Entraînée dans la débâcle générale, mais n'ayant jamais emportent un mousqueton, fusil léger utilisé dans la démérité (le millier d'avions allemands perdus en six cavalerie, puis une mitrailleuse. Le 5 octobre 1914, semaines, en France, manqueront cruellement à la c'est de cette façon que le pilote Joseph Frantz et Luftwaffe au moment de la Bataille d'Angleterre), elle va son observateur Quenault descendent un Aviatik, première survivre, dans un premier temps, grâce aux FAFL victime de la guerre dans les airs. (Forces aériennes françaises libres, du général de Gaulle), En mars 1915, l'aviation de chasse est officiellement créée. avant de réapparaître avec de tout nouveaux matériels On va alors assister à une course constante — évidemment dans la seconde moitié du conflit. favorisée par la guerre — vers la puissance, la vitesse, Après celui-ci, l'avènement du turboréacteur bouleverse l'autonomie et l'armement des avions. les données. À la suite de quelques années d'après-guerre, Les techniques de fabrication vont également évoluer : de la marquées par la confusion et une profusion de prototypes, structure en bois recouverte de toile, on va passer aux le plus souvent destinés à tester toutes les solutions alliages légers et même aux aciers. Les progrès sont, dans technologiques imaginables, les choses vont l'entre-deux-guerres, très variables selon les pays et les progressivement se clarifier. constructeurs, ces derniers offrant un large éventail de En 1960, on peut dire que notre Armée de l'Air atteint sa comportements, de l'audace débridée au conservatisme têtu. vitesse de croisière. Des choix ont été faits, des solutions L'avènement du III Reich sert de déclencheur à une logiques ont été apportées dans la limite de nos moyens nouvelle poussée de la recherche technique, tendant à financiers. Le nombre de modèles s'est stabilisé, chacun l'amélioration des performances. d'eux répondant à un programme précis. Cette force De ce fait, la masse des aéronefs monte en flèche, aérienne est servie par un personnel de grande valeur qui ainsi que leur complexité et leur coût. n'a pour devise que celle de ses aînés : servir. Un avion Voisin, héros du premier combat aérien fatal. (Photo musée de l'Air) Le fameux chasseur SPAD VII. On voit ici le n°114 racheté, avec d'autres, par M. Richard, et immatriculé F-AEDS. (Photo CEV) D'UNE GUERRE À L'AUTRE ors de la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France, le 3 août 1914, notre Aéronautique militaire se compose de vingt-quatre escadrilles totalisant cent trente-huit avions. Il nous faut accomplir un effort considérable, en créant de toutes pièces une industrie aéronautique de L masse. Résultats : 541 appareils sont construits d'août à fin décembre 1914, 4 489 en 1915, 7 549 en 1916,14 915 en 1917 et 24 562 en 1918. À l'armistice du 11 novembre 1918, l'Aéronautique militaire comprend un total de 19 396 avions, dont 3 600 appareils sur le front français, répartis en deux cent soixante escadrilles. À cette date, la production mensuelle atteint 2 863 cellules, soit deux cents par jour de travail. Avec la fin de la Grande Guerre, la France se trouve donc avec une énorme quantité d'avions en surplus, soit dans les unités, soit dans les parcs ou en usine. Les effectifs en aviateurs sont progressivement réduits de 80%, tandis que certains appareils vont être encore utilisés une dizaine d'an- nées. Il serait fastidieux de rapporter ici tous les changements d'organisation intervenus durant cette période, ainsi que les innombrables plans et programmes lancés par notre état-major ou le STAé, certains n'aboutissant d'ailleurs à rien. Nous nous limiterons donc à citer quelques dates essentielles et à passer en revue les appareils de guerre (chasse, bombardement, reconnaissance armée) successivement mis en service. En avril 1919, le général Duval, nommé directeur de l'Aéronautique, établit un programme concernant les nouveaux avions à produire, soit un total de onze modèles. En février 1920, un nouveau directeur, M. Dumesnil, ramène ce nombre à sept, dans un louable souci de standardisation, les problèmes d'entretien et de pièces de rechange revêtant une grande importance. onçu en 1918, le Nieuport- Delage Ni-D 29 a été choisi, face à d'autres concurrents, CC en raison de son excellente vitesse ascensionnelle et de sa maniabilité sans reproche à toutes altitudes. Propulsé par un moteur Hispano de 300 ch, le Ni-D 29, entré en service en 1922, a été produit pour ce moment-là, nous possédons cent vingt-sept escadrilles actives, dont nos besoins à 350 exemplaires et a vingt-cinq de chasse, trente de bombardement, soixante-douze connu un franc succès à d'observation (dont quatorze en Afrique du Nord). Par la loi du l'exportation ; il a été vendu à la A 8 décembre 1922, l'Aéronautique militaire devient une arme à part Belgique, à l'Italie, au Japon, à la entière (durant la guerre, elle dépendait de l'Armée de Terre), et l'instruction du Suède, à l'Espagne et à l'Argentine. 9 octobre 1923 la fait sortir de l'état de stagnation dans lequel elle se trouve depuis l'armistice. Le 1 août 1926, l'Aéronautique militaire compte 517 avions de chasse, 471 de bombardement de jour, 177 de bombardement de nuit, 1 452 d'observation, soit un total de 2 617 appareils. Dix nouveaux modèles sont apparus et, avec les différents moteurs utilisés, on aboutit à seize variantes. Un chasseur SPAD 20 apparu en 1918. Après la guerre, il sera utilisé comme avion de course. Un Ni-D 29, l'arrière posé sur tréteau, aux mains des mécaniciens, parfois en chapeau mou... (Photo CEV) Sur les deux photos, on notera la position des deux radiateurs Lamblin en forme de tonneau. Armé de deux mitrailleuses, cet appareil volait à 240 km/h. ppartenant au programme de chasseurs monoplaces de 1922, le SPAD 81 était un dérivé lointain du SPAD 20 de la guerre. Rappelons que ce sigle, signifiant à l'origine Société de production des aéroplanes A Déperdussin, est devenu Société anonyme pour l'aviation et ses dérivés, après le départ de Déperdussin. En 1915, la firme a été rachetée par Louis Blériot, le vainqueur de la traversée de la Manche. Équipé d'un moteur Hispano de 500 ch, le SPAD 81 a été commandé à quatre-vingts exemplaires. hef de fabrication aux Ateliers et forges Georges Latécoère, Émile Dewoitine a commencé, dès 1919, à réfléchir à la conception d'un monoplace de chasse moderne. Il choisit la formule dite "parasol" C (unique voilure surélevée) et l'utilisation de l'aluminium, à un moment où le biplan en bois règne en maître. Équipé d'un moteur Hispano de 300 ch, son D.l ne va être commandé qu'à vingt exemplaires par l'Aéronautique militaire.