Congrès AFSP Paris 13 ST 25 Hérédité et compétition politique : Le paradoxe de la transmission familiale du pouvoir politique dans les systèmes politiques concurrentiels Tassiopoulos Georges, Université Paris Est
[email protected] Au nom du père, du fils et du pouvoir : la démocratie familiale grecque Introduction Le cas grec est très particulier1. Son système d'élites2 ne fonctionne pas comme celui des grandes nations occidentales au sein desquels l'héritage en politique est l'exception et pas la règle. Ceci est beaucoup plus fréquent que dans des pays comme les États Unis d’autant plus et ses dynasties politiques comme les Kennedy3, les Bush4 et les Clinton5. Dans le cas grec ceci est banal qu'on peut parler d'une véritable « démocratie familiale » (Οικογενειακή Δημοκρατία), ou famillio-kratie6 (Οικογενειοκρατία) dans laquelle les postes de Premier Ministre7, de Ministre, ou de député sont d'une autre façon ou d'autre attribuées assez fréquemment aux membres des grandes familles politiques. De filiation directe, de père en fils (comme dans les cas des Papandreou) ou au petit fils, mais aussi au neveu (comme chez les Karamanlis), ou la nièce. Ainsi le terme "tzàkia" (τζάκια) est largement utilisé pour décrire ce phénomène. Tzaki, traduit comme "la cheminée" vient du fait que le futur élu doit appartenir à une grande maison de préférence ancienne. Largement décriés, les tzakia reviennent à la surface à chaque élection législative, et pendant la formation de chaque gouvernement, dans la mesure où une partie des postes ministérielles8, des députés européens9 et des hauts responsables10 sont de facto attribuées aux représentants des différents clans.