Comédie En 5 Actes En Vers De Molière Distribution De L'entrée Au Répertoire M Ardi 17 Septembre 1680, Hôtel De Guénégau
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MOLIÈRE / ŒUVRE / LES FEMMES SAVANTES Comédie en 5 actes en vers de Molière Distribution de l'entrée au répertoire M ardi 17 septembre 1680, Hôtel de Guénégaud, (distribution présumée) : Chrysale : Rosimond Clitandre : La Grange Ariste : Dauvilliers Trissotin : Guérin Vadius : Du Croisy Notaire : Beauval Philaminte : Hubert Armande : Mlle De Brie Henriette : Mlle Guérin (Mlle Molière) Bélise : Mlle La Grange Martine : Mlle Beauval ou Mlle Poisson Recette : 396 livres Distribution de la création Vendredi 11 mars 1672, Théâtre du Palais-Royal : Chrysale : Molière Clitandre : La Grange Ariste : Baron Trissotin : La Thorillière le père Vadius : Du Croisy Notaire : Beauval Philaminte : Hubert Armande : Mlle De Brie Henriette : Mlle Molière Bélise : Mlle Villeaubrun (Geneviève Béjart) Martine : « une servante de Molière qui portait ce nom » (sous toutes réserves) Recette : 1 735 livres Quelques jours avant la Première, Molière avait fait une lecture de sa pièce, le 2 mars 1672, chez La Rochefoucauld, en présence d'un certain nombre d'amis lettrés. Costume de Molière (Inventaire après décès) : « [un habit] servant à la représentation des Femmes savantes, composé de juste-au-corps et haut-de-chausses de velours noir et ramage à fond aurore, la veste de gaze violette et or, garnie de boutons, un cordon d'or, jarretières, aiguillettes et gants ; prisé vingt livres. » 1 Décor (d'après le Mémoire du décorateur Mahelot) : « Trissotin ou les Femmes savantes : le théâtre est une chambre; il faut deux livres, quatre chaises et du papier. » DONNEAU de VISE, le Mercure galant , lettre du 12 mars 1672 : Jamais en une seule année l'on ne vit tant de belles pièces de théâtre, et le fameux Molière ne nous a point trompés dans l'espérance qu'il nous avait donnée il y a tantôt quatre ans, de faire représenter au Palais-Royal, une pièce comique de sa façon, qui fut tout à fait achevée. On y est bien diverti, tantôt par ces précieuses ou femmes savantes, tantôt par les agréables railleries d'une certaine Henriette, et puis par les ridicules imaginations d'une visionnaire, qui se veut persuader, que tout le monde est amoureux d'elle. Je ne parle point du caractère d'un père, qui veut faire croire à un chacun, qu'il est le maître de sa maison, qui se fait fort de tout quand il est seul, et qui cède tout dès que sa femme paraît. Je ne dis rien aussi du personnage de M. Trissotin, qui tout rempli de son savoir, et tout gonflé de la gloire, qu'il croit avoir méritée, paraît si plein de confiance de lui-même, qu'il voit tout le genre humain fort au-dessous de lui. Le ridicule entêtement qu'une mère, que la lecture a gâtée, fait voir pour ce M. Trissotin, n'est pas moins plaisant; et cet entêtement, aussi fort que celui du père dans Tartuffe, durerait toujours, si par un artifice ingénieux de la fausse nouvelle d'un procès perdu, et d'une banqueroute, (qui n'est pas d'une moins belle invention que l'exempt dans l'Imposteur) un frère, qui, quoique bien jeune, paraît l'homme du monde du meilleur sens, ne le venait faire cesser, en faisant le dénouement de la pièce. Il y a au troisième acte une querelle entre ce M. Trissotin, et un autre savant, qui divertit beaucoup ; et il y a au dernier, un retour d'une certaine Martine, servante de cuisine, qui avait été chassée au premier, qui fait extrêmement rire l'assemblée par un nombre infini de jolies choses qu'elle dit en son patois, pour prouver que les hommes doivent avoir la préférence sur les femmes. Voilà confusément ce qu'il y a de plus considérable dans cette comédie, qui attire tout Paris. Il y a partout mille traits d'esprit, beaucoup d'expressions hardies, et beaucoup de manières de parler nouvelles et hardies, dont l'invention ne peut être assez louée, et qui ne peuvent être imitées. Bien des gens font des applications de cette comédie, et une querelle de l'auteur, il y a environ huit ans, avec un homme de lettre, qu'on prétend être représenté par M. Trissotin, a donné lieu à ce qui s'en est publié ; mais M. Molière s'est suffisamment justifié de cela par une harangue qu'il fit au public, deux jours avant la première représentation de sa pièce : et puis ce prétendu original de cette agréable comédie ne doit pas s'en mettre en peine, s'il est aussi sage et aussi habile homme que l'on dit, et cela ne servira qu'à faire éclater davantage son mérite, en faisant naître l'envie de le connaître, de lire ses écrits, et d'aller à ses sermons. Aristophane ne détruisit point la réputation de Socrate en le jouant dans une de ses farces, et ce grand philosophe n'en fut pas moins estimé de toute la Grèce. Mais pour bien juger du mérite de la comédie dont je parle, je conseillerais à tout le monde de la voir, et de s'y divertir, sans examiner autre chose, et sans s'arrêter à la critique de la plupart des gens qui croient qu'il est d'un bel esprit de trouver à redire. Vie de l'auteur Molière perd, le 17 février 1672, tout juste un an avant sa propre mort, celle qui partagea ses premières aventures théâtrales, Madeleine Béjart. Elle a institué sa sœur Armande sa légataire universelle. Le succès des Femmes savantes, créées le 11 mars, est obscurci par l'obtention par Lully, le 13 mars, du privilège exclusif de l'Opéra. Molière fait opposition à l'enregistrement de ce privilège et se brouille définitivement avec Lully, qui obtiendra en outre, au début de 1673, une ordonnance royale limitant à six chanteurs et douze violons l'exécution de la musique à la Comédie. De santé chancelante, Molière se repose dans sa maison d'Auteuil et s'installe en septembre dans l'appartement de la rue de Richelieu qu'il occupera jusqu'à sa mort. Le troisième enfant de Molière et d'Armande, un garçon prénommé Pierre J.B. Armand, naît le 15 septembre, et meurt le 10 octobre. Ce nouveau chagrin ne fait qu'aggraver l'état de santé de Molière. Paysage politique et culturel Tandis que se terminent les travaux de Versailles et que les premières déclarations royales datées de Versailles datent du mois de février 1672, la guerre se prépare contre la Hollande. En avril, la guerre est déclarée ; en juin Turenne et Condé forcent le passage du Rhin (épisode qui sera célébré 2 par Boileau). Les frères de Witt sont assassinés et Guillaume d'Orange devient Stathouder de Hollande. À la fin de l'année, l'Empire, le Brandebourg et l'Espagne se coalisent contre Louis XIV, qui rencontre par ailleurs des difficultés diplomatiques avec la Turquie. À la Cour, la favorite du Roi, Louise de La Vallière, est officiellement supplantée par Mme de Montespan. À l'Hôtel de Bourgogne, Racine donne Bajazet, Thomas Corneille remporte un énorme succès avec Ariane, tandis que son frère aîné donne Pulchérie au Théâtre du Marais. Ménage publie ses Observations sur la langue française, Boileau entreprend l'édition du Lutrin. C'est Bourdaloue qui prêche le carême à la cour, après la publication, en janvier, de l'Exposition de la foi catholique de Bossuet. Lully, détenteur désormais du privilège exclusif de l'Opéra, fonde l'Académie royale de musique, et Quinault commence à écrire les livrets que Lully mettra en musique. Le peintre Le Brun décore Versailles et le château de Colbert à Sceaux. Quantièmes Au 31 décembre 1998 : 2 023 Nombre de représentations du vivant de l'auteur : Molière joue les Femmes savantes 24 fois au Théâtre du Palais-Royal, 11 fois du 11 mars au 5 avril 1672, 8 fois, après le relâche de Pâques, du 29 avril au 15 mai, 3 fois en octobre 1672, et 2 fois les 3 et 5 février 1673. Une représentation est donnée le jeudi 11 août à Saint-Cloud chez Monsieur, et une autre à Versailles devant le Roi, le 17 septembre. Nombre de représentations avant la constitution de la Comédie-Française : Chassés du Théâtre du Palais-Royal au profit de Lully et de l'Académie royale de Musique, les Comédiens de Molière, sous la direction de La Grange et de Mlle Molière, s'installent rue Mazarine à l'Hôtel Guénégaud, dans un ancien jeu de paume, et, sans perdre de temps, recommencent leurs représentations le 9 juillet 1673. Les grandes comédies de Molière sont tout de suite mises au répertoire : Tartuffe, Les Femmes savantes (Trissotin), L'Avare, Le Misanthrope... On relève, dans le Registre de La Grange, une trentaine de représentations de Trissotin entre le 9 juillet 1673 et le 24 août 1680. Date de l'entrée au répertoire : mardi 17 septembre 1680 Répartition des quantièmes : Au 31 décembre 1998 : 2 023 1680 - 1700 : 93 1701 - 1800 : 357 1801 - 1900 : 743 1901 - 1998 : 830 Représentations jusqu'en 1850 Comme toutes les pièces de Molière, aux XVIIe et XVIIIIe siècles, Les Femmes savantes sont jouées pratiquement tous les ans, sans souci de mise en scène, dans des costumes contemporains de la représentation. La première distribution complète inscrite dans les registres est celle du : Mardi 29 juillet 1766 : Chrysale : Bonneval Clitandre : Bellecour Ariste : Grandval Trissotin : Augé Vadius : Préville Philaminte : Mlle Brillant Armande : Mme Préville Henriette : Mlle Hus Bélise : Mlle Livry Martine : Mme Bellecour 3 L'alternance des rôles est extrêmement forte dans les pièces aussi fréquemment mises à l'affiche, et nulle mise en scène d'ensemble ne préside à la représentation. Il faut attendre le 21 mai 1829 pour voir enfin les Femmes savantes interprétées, selon l'indication du registre : « avec les costumes de l'époque ».