Mémoires De Samson, De La Comédie Française
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Mémoires de Samson, de la Comédie française Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Samson, Joseph-Isidore (1793-1871). Auteur du texte. Mémoires de Samson, de la Comédie française. 1882. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source des contenus telle que précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ». - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. 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Quand la mort t'est venue prendre à notre affection, le 29 mars 1871, la France traver- sait une horrible crise qui, certes, avait hâté le terme de tes jours, et Paris, après avoir subi les horreurs d'un siège, terrorisé par la Com- mune, s'était enfui presque tout entier. Les maisons étaient vides, les rues désertes. Aussi ton convoi, qui, en d'autres temps, eut été suivi par toutes les sommités littéraires et artistiques, eut-il à peine quelques camarades pour raccompagner. Ton fils et tes deux gen- dres menaientledeuil, suivis de tes trois petits- fils et de moi. Une seule voiture avait été trouvée à grand'peine, car il n'y avait plus de chevaux dans la ville. M. Thierry vint, au nom de la Comédie- Française, dont il était le directeur à cette époque, prononcer sur ta tombe un éloquent discours dans lequel il esquissa a grands traits le caractère de l'homme et surtout le talent de l'artiste. Puis, M. Eugène Moreau adressa à son tour quelques touchantes paroles d'adieu. au nom de la Société des artistes dramatiques, à celui qui en avait été le vice-président. Ce fut tout. Ce n'était pas assez. Alors moi. devant cette tombe qui allait se refermer à jamais sur toi, mon père,. je te promis de venir dire un jour ce que tu avais été comme écri- vain, comme comédien et surtout comme homme. Depuis, on s'est ému de ce silence fait autour de ton nom; une généreuse initiative a évoqué ton souvenir, et aujourd'hui tes camarades, tes admirateurs et tes élèves viennent de t'ériger un monument. Une touchante céré- monie a eu lieu le 18 mai 1880 pour l'inau- guration sur ta tombe du magnifique buste de Crauck qui va perpétuer ton image et léguer ton souvenir à la postérité. M. Perrin, au nom de la Comédie Française, a pro- noncé un éloge de toi si complet comme ar- tiste, comme écrivain et comme homme, qu'il reste peu de choses à dire après lui pour ceux qui n'ont pas vécu dans ton intimité. Cepen- dant, je veux achever le portrait qu'on a tracé de toi, éclairer quelques coins de ta vie, et donner des détails sur ta mort; ceci, il n'y avait que moi qui pusse le faire. Je viens donc remplir la promesse que je t'ai faite et essayer d'esquisser de toi un portrait moral et phy- sique complétant par là les Souvenirs que tu n'as pu malheureusement achever. Quoique ta fille; ou parce que ta fille, je ne dirai sur toi que la vérité. Ai). Toussaint-Samson. AVANT -PROPOS Tout le monde a connu le comédien il ne m'ap- partient donc pas de le juger. Mais ce que l'on ignore peut-être, c'est la conscience qu'il apportait dans l'étude de ses rôles, la modestie avec laquelle il se jugeait, la simplicité qu'il mettait à accepter les tâches les plus lourdes ou les plus ingrates pour rendre service à un auteur, et, surtout, l'amour ar- dent qu'il avait pour son art. Comme professeur, nul ne surpassera Samson. Les élèves qu'il a laissés, en tète desquels Rachel, Mmo Arnould-Plessy, M"0 Favart,'et les deux Brohan sont inscrites, témoignent de la valeur de son en- seignement. Le vrai, c'était là ce que mon père admirait le plus et tâchait de reproduire; il ne sacrifiait jamais aux applaudissements, jamais au mauvais goût il voulait avant tout être vrai;c'était, selon lui, le dernier mot de l'art. Il a laissé sur l'art dramatique un poème résumant son enseigne- ment et le résumant en magnifiquesvers qui vivront et prendront place dans l'avenir auprès de ceux de Boileau, avec une plus large manière dans bien des morceaux l'épisode de Garrick, par exemple, et celui de la femme de Molière. On n'a pas rendu assez de justice à l'écrivain; le temps lui donnera toute sa valeur. Jamais de cheville dans ses vers; sa rime est toujours riche et son vers châtié. Il avait écrit pour Rachel une tragédie, Aspasie; elle ne fut reçue qu'à correction par le comité du Théâtre-Français. Sentant que ce n'était là qu'un refus voilé, mon père n'essaya même pas de la re- voir et cependant il y avait dans cette pièce des morceaux frappés de main de maître, le plaidoyer d'Aspasie entre autres. Il est regrettable qu'elle n'ait pas été représentée, surtout avec une inter- prète' telle que Rachel; mais, on le sait, nul n'est prophète en son pays. Dans l'œuvre de Samson, la pièce qui survivra, à coup sûr, sera la Belle-Mère et le Gendre, quoi- qu'elle ait déjà bien vieilli de forme; il y a là deux types excellents et tout à fait vrais celui surtout dé son placide égoïste est appelé à vivre et je ne serais pas étonnée qu'on dit plus tard c'est un Duchemm, comme on dit c'est un Harpagon. La Famille Poisson sera aussi comptée parmi les meilleurs on- vrages de mon père; elle est écrite toute de verve. Il l'a faite sans scénario, je crois, et elle est née sous sa plume. Il avait le vers très facile, et dans un petit à-propos, la Fète de Molière, on trouve deux scènes charmantes. 11 a laissé dans ses cartons une tragédie sur Foscari, d'une grande valeur comme forme poétique. Ce qui manquait à ses pièces, c'était peut-ètre le mouvement scénique; essentiellement classique de forme, mon père se plaisait dans l'unité de la scène et aurait reculé devant certains effets par trop dramatiques. Aussi a-t-on reproché à son talent littéraire d'être un peu pale. Cela se peut; mais on ne lui a pas assez tenu compte de la forme, qui est toujours, chez lui, con- cise, claire, simple et franche d'allure. Le côté essentiel de l'esprit de mon père était l'ironie, et quand il lui est donné de pouvoir em- ployer cette arme, il demeure maître du terrain témoin ce plaidoyer en vers contre Dorvo, qu'il pro- nonça lui-même dans un procès que la Comédie- Française eut à soutenir contre cet auteur. Dès le second vers, les juges riaient; cependant ils ne purent, malgré tout, donner gain de cause au spi- rituel avocat de la Comédie-Françaiseet la condam- nèrent en riant toujours. La lettre qu'il écrivit à 'Janin est aussi un modèle de raillerie fine du meil- leur ton, où tous les arguments ne sont que des faits.