Choix Des Poésies Originales Des Troubadours , Par M. Raynouard

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Choix Des Poésies Originales Des Troubadours , Par M. Raynouard Choix des poésies originales des troubadours. Les preuves historiques de l'ancienneté de la langue romane. Recherches [...] Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Raynouard, François-Just-Marie (1761-1836). Auteur du texte. Choix des poésies originales des troubadours. Les preuves historiques de l'ancienneté de la langue romane. Recherches sur l'origine et la formation de cette langue et éléments de sa grammaire avant l'an 1000 / , par M. Raynouard,.... 1816-1821. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. 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A PARIS, DE L'IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT, IMP1UMEUR DU KOI, ET DE i/lNSTITUT, RUE JACOB, N°24. l8l6. INTRODUCTION COÏÏTEHAJfT : . LES PREUVES HISTORIQUES DE. L'ANCIENNETÉ DE LA LANGUE ROMANE. JLJES poésies originales des Troubadours, écrites en langue romane, seraient publiées presque sans uti- lité si grammaire détaillée n'expliquait même , une en temps les principes et le mécanisme de cet idiome. Rassembler les traditions historiques et les preuves matérielles qui attestent l'existence de la langue romane à des époques très-reculées, remonter à son origine et à sa formation, offrir les éléments de sa grammaire l'an donner enfin les avant iooo , et règles complettes de cette langue perfectionnée et fixée dans les ouvrages des Troubadours, tels sont les travaux préliminaires qui rempliront ce premier volume de la collection intitulée : CHOIX DES POÉSIES ORIGINALES DES TROUBADOURS. Sans doute ce titre ne paraîtra point déplacé à la tête même du premier volume, puisque les différents passages cités dans les exemples de la grammaire offriront déjà plus de deux mille vers de ces anciens poètes. A INTRODUCTION. VJ „, L'existence de la langue romane paraît dater du commencement d& la monarchie, française 1. Dès ce temps reculé, les ^auteurs distinguent la langue ROMANE, et l'a langue ^FRANCIQUE OU THÉO- TISQUE. ' ..'...'", Jacques Meyer, dans ses annales de Flandres, parle en ces termes du choix qu'on fit de saint Mommôlin pour évêque de Tournay. « L'an 665, mourut saint Eloi, évêque de Tournai... « Mommôlin fut choisi pour lui succéder, parce que « c'était un homme d'une très-sainte vie, qui savait « là langue romane aussi-bien que la théotisque 2. » Les monuments qui appartiennent à l'histoire de France, nous montrent à l'époque du règne de Char- lemagne quelques vestiges de l'idiome roman.- .. En deux endroits des litanies Carolines, qu'on (i) On a souvent répété la citation suivante, faite par Ducange dans la préface de son Glossaire, n° XIII. « Romani etiam qui in Galliis habitabant, ita ut nec reliquioe ibi inveniun- tur, exterminati sunt. Videtur mini indè Francos, qui in Galliis morantur, a Romanislinguam eorum, quà TJSQOE HODIE UTUNTDK,accommodasse.Nam alii, qui circà Rbenum ac in Germaniâ remanserunt, Teutonicâ linguâ utnntur. Quoe antem lingua eis antè naturalis iueritignoratur .» LDITPRAKD.lib. 4) cap. 21. Mais ce passage ne se trouve point dans les oeuvres de Luit- prand. Suffectus episcopus (2) « 6&5. Obiit D. Eligius Tornacensisepiscopus.... est in locum ejus Momolenus, propterea quod vir esset sanctissimae vitse, qui HOM.i8.ui non minus quam Teutonicani calleret linguam. » MEÏEB. Annal. Flanclr. p. 6. INTRODUCTION. VI] chantait alors dans les églises, le répons du peuple était en cet idiome. Quand le clergé chantait SANCTA MARIA : , etc., le peuple répondait à chaque fois : ORA PRO NOS. Quand le clergé priait pour le pape, pour Charle- magne, ou pour quelque prince de sa famille, etc., le peuple répondait à chaque fois : Tu LO TUVA 1. De ces six mots, que présentent les deux répons, LO appartient incontestablementà la langue romane, comme troisième personne du pronom personnel mas- culin au singulier ; et NOS comme première personne indéclinable du même pronom au pluriel. Les deux verbes ainsi le ORA et JUVA , que pronom personnel restés dans langue TU , sont cette sans modification. (i) Sancta,Maria, ORA PRO HOS. Sancte Chérubin , ORA r-RO HOS. Sancte Séraphin, ORA PRO HOS. Sancte Petre, ORA PRO HOS. , Adriano summo pontifice, etc. vita : Redemptor mundi, TU 1.0 JUVA. Sancte Petre, TU LO JUVA. Karolo excellentissimo et a Deo coronato, etc. vita et Victoria : Salvator mundi, TU LO JUVA. Sancte Joannis, TU LO JUVA. Pipino et Karolo nobilissimis iiliis ejus, vita, etc. TU LO JUVA. Pipino rege Langobardorum vita etc. TU LO JUVA. , , _ Chlodovio rege Aquitanorum,vita, etc. TU ro JUVA. Omnibus judicibus et cuncto exercitui Francorum, vita et Victoria : Sancte Remegii, ' TU, LO JUVA. MABILLO^ Analccta , vetera, p. 170. VÏij ...*... INTRODUCTION. Le mot TU est très-remarquable : jamais la langue latine ne l'a employé dans des litanies ; c'est donc particulière. une tournure > le de 8/p ancien si Dans serment , cet monument souvent cité et réimprimé, on voit PRO employé dans le même sens primitif de pour, comme une prépo- sition alors en usage dans la langue romane. Même avant le siècle de Chàrlemagne, on ren- contre, dans les historiens étrangers,quelques indices qui peuvent s'appliquer à cet idiome. Vers la fin du VIe siècle, Commentiolus, général de l'empereur Maurice, faisait la guerre contre Cha- gah, roi des Huns. L'armée de Commentiolus étant en marche pendant la nuit, tout-à-coup un mulet renversa sa charge. Le soldat à qui appartenait ce bagage était déjà très-éloigné; ses compagnons le rappellèrent à cris réitérés : TORNA, TORNA, FRATRE , RETORNA. Entendant cet avis de retourner, les troupes de Commentiolus crurent être surprises par l'ennemi, et s'enfuirent en répétant tumultuairement les mêmes cris. Le bruit en parvint jusqu'à l'armée de Chagan, et elle en prit une telle épouvante, qu'aussitôt elle s'abandonna à la fuite la plus précipitée. Ainsi ces deux armées fuyaient en même temps, sans que l'une ni l'autre fût poursuivie. Les historiens qui ont transmis le souvenir de cet INTRODUCTION. IX ^ événement, et qui ont conservé en lettres grecques les paroles que prononçaient les soldats de Commen- tiolus, assurent que ces mots, TORNA, TORNA, FRATRE, RETORNA, étaient'de la langue de leur pays 1. Les mots de ces fragments sont conformes aux règles de la syntaxe romane, et ils s'accordent avec (l) Ty Tvarpwa ifiùiri- To'pva, To'pva <ppârps. THEOPHAH. Chronograpbia fol. 218. , Èmyaçia YXÛTTV:... âXXo; TE aXka , psropva. THEOPHYLACT. ffist. lib. i5. HISTOR. lib. 2 , c. — MISCEL. 17. Si ces légers vestiges de l'idiome roman, trouvés dans des lieux et dans des temps si éloignés, nous offrent quelque intérêt, com- bien ce.t intérêt augmentera-t-il, quand nous pourrons croire que ces guerriers étaient Francs, ou Goths habitant les provinces méridionales de la France? Je présenteraià ce sujet deux conjec- tures. La première, c'est que Théophylacte, Hist. lib. 6, cap. 3, parle d'un traité conclu entre les Francs et l'empereur Maurice, pour faire la Chagan envoyés guerre contre : « Bessus et Bertus, dit-il, a des Celtibériens, aujourd'hui appelés Francs, sont dans la ville. « Théodoric, prince de cette nation, traitait avec l'empereur d'un « tribut pour s'unir aux Romains, à l'effet de faire la guerre contre « Chagan.... » Quoique ce traité soit postérieur d'environ quinze ans, il est sans doute permis d'admettre qu'il existait, entre l'em- pereur et les Francs, des relations qui avaient précédemment amené des guerriers Francs dans l'armée de l'empereurd'Orient contre Chagan.
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