OCTOBRE-NOVEMBRE 2008 VOLUME 5 NUMÉRO 4

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C’est officiel ! La flamme olympique s’en vient à , et lors de son passage, notre Conseil de bande livrera un message bien spécial que lui a demandé de transmettre l’une des quatre Premières Nations hôtes des Jeux de Vancouver, la nation Squamish.

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C’est dans un petit restaurant de Baie Ste- Catherine que s’est déroulée une « rencontre au sommet » portant sur la Grande Alliance signée tout près de là par Champlain et le grand chef , Anadabijou.

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C’est un grand événement qui s’est déroulé au Musée de la civilisation, alors qu’on procédait au tout premier lancement au Québec, d’un livre d’art réalisé par un peintre autochtone. Intitulé Je me souviens L’entente entre Essipit et Boisaco fait des petits : des premiers contacts – De l’ombre à la lumière, ce livre est l’œuvre d’Ernest Dominique, mieux connu déjà des mesures d’accommodement sont sous son nom d’artiste d’Aness. On l’aperçoit ici en compagnie de notre Catherine Moreau bien à nous. en place prévoyant notamment, une Voir page 6 relocalisation du site traditionnel du lac Maigre vers le lac Mongrain. Tipatshimun ENTENTE AVEC BOISACO ESSIPIT DÉPOSE DES AVIS DE PRÉFAISABILITÉ Nos valeurs sont-elles Deux projets de mini-centrales respectées? en Haute-Côte-Nord

ans une lettre datée du 16 octobre communément appelé Les portes de l’enfer. D2008, le chef Denis Ross du Conseil Il aurait une puissance installée de 36 MW et des Essipit, avise le préfet Jean-Ma- une production annuelle de 119 400 MWh. rie Delaunay de la MRC de la Haute-Côte- Ces deux projets seraient réalisés dans le Nord, de l’intention de notre Première respect le plus strict des normes environne- Nation de faire parvenir au ministère des mentales. Ressources naturelles et de la Faune du Québec, deux avis de préfaisabilité pour Il est à noter que le stade avis de préfaisabi- des projets de mini-centrales hydroélec- lité ne constitue que la première de dix étapes triques, l’une qui serait située sur la rivière menant à la réalisation d’un projet de mini- Ste-Marguerite, et l’autre, sur la rivière centrale. Compte tenu des enjeux importants Portneuf. reliés à la réalisation desdits projets, il est clair que les décideurs de la région de la Haute- Rappelant au préfet Delaunay que le gouver- Côte-Nord seront invités à y participer. Comme nement du Québec avait récemment lancé un nous, ils ont avantage à profiter de l’implan- appel d’offres destiné aux collectivités locales tation de projets structurants et générateurs et aux Premières Nations autochtones, impli- de retombées économiques et d’emplois pour SSignatureignature ddee ll’entente’entente hhistoriqueistorique eentrentre EEssipitssipit eett BBoisacooisaco rregroupantegroupant lesles membresmembres dudu quant un bloc de 150 MW d’énergie provenant l’ensemble de nos populations respectives. CConseilonseil ddee bbandeande d’Essipit,d’Essipit, cceuxeux dede llaa ddirectionirection ddee Boisaco,Boisaco, aainsiinsi qqueue lesles équipeséquipes ayantayant de petites centrales hydroélectriques, le chef pprocédérocédé aauxux nnégociations.égociations. Ross a dit vouloir prendre les devants afin que ces projets se réalisent, et ce, dans le meilleur L’entente avec Boisaco force-t-elle dans l’autre ainsi qu’en leur avenir respectif; intérêt d’Essipit et de la région toute entière. les Innus à abandonner leur relation nous affi rmons notre intention d’assurer traditionnelle avec le territoire? ensemble la pérennité de cette ressource « Essipit a commencé à investir dans le déve- renouvelable sur laquelle est fondée l’éco- Que cela nous plaise ou non, une part loppement de ses propres projets et aussi dans nomie de toute notre région : LA FORÊT. Ce signifi cative des coupes forestières de la le développement de partenariats d’affaires société Boisaco va s’effectuer, au cours des geste posé conjointement pourrait d’ailleurs servir d’exemple à d’autres collectivités et avec des entreprises détenant l’expertise dans prochaines années, sur le nitassinan d’Es- la production d’énergie renouvelable, écrit sipit, plus particulièrement sur un territoire communautés de la Côte-Nord intéressées à faire les choses ENSEMBLE. le chef Ross. (…). Nous nous sommes donc où sont situées ses pourvoiries. Essipit ayant dotés, depuis 2005, de nos propres études sur maintes fois manifesté son intérêt envers L’entente avec Boisaco vise-t-elle à le potentiel énergétique de notre nitassinan, une formule écosystémique (proche de la imposer la notion d’AADI? tant au niveau éolienne qu’au niveau hydroé- nature) de gestion du territoire, considère qu’une entente avec Boisaco concernant le Il ne faut surtout pas confondre le concept lectrique. » développement des ressources forestières d’Aire d’aménagement et de développe- et fauniques du secteur, lui permettra de ment innue (AADI) et le projet de partena- Le premier site potentiel est situé sur la rivière préserver les attraits récréotouristiques riat qu’ont annoncé Boisaco et Essipit. Les Ste-Marguerite nord-est au niveau de la Chute dudit territoire, tout en assurant le maintien termes de l’entente stipulent clairement que du dix-huit et de la Chute du seize. L’aména- des activités traditionnelles des Innus. les deux parties ajusteront leur mode de gement proposé aurait une puissance installée travail advenant la réalisation, dans le cadre de 14 MW pour une production annuelle de Qu’avons-nous à gagner d’une telle d’un traité ou d’un projet-pilote, du concept 52 000 MWh. Le second site potentiel est situé UUnn ddossierossier menémené parpar MarcMarc Genest,Genest, direc-direc- tteureur dduu développementdéveloppement économique.économique. entente? d’AADI. J’ajouterai que ce concept est sur la rivière Portneuf en amont du secteur Notre Première Nation cherche à doter son encore à défi nir et à négocier, et qu’il n’est économie de fondements plus solides que donc nullement question de l’appliquer à le secteur récréotouristique, en s’appuyant court terme. Je rappellerai également que sur les ressources naturelles disponibles sur Boisaco n’est pas partie prenante des né- son nitassinan : ressources forestières et mi- gociations qui se déroulent entre le Conseil nières, éoliennes, hydro-électricité, et autres. tribal Mamuitun mak Nutakuan et les L’entente signée avec Boisaco prévoit que gouvernements fédéral et provincial : elle cette dernière va appuyer Essipit dans l’ob- n’a donc aucune infl uence sur l’éventuelle acceptation ou implantation d’une AADI. tention d’un volume annuel de bois établi à NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008, volume 5, numéro 4 100 000 m3. Les volumes de bois qui pourraient Une publication du Conseil de la Première Nation des Innus Essipit s'adressant à tous L’entente signifi e-t-elle que Boisaco être transférés de Berscifor à Boisaco les membres de la commnunauté. va pouvoir faire ce qu’elle veut sur le et Essipit, seront-ils prélevés sur le nitassinan d’Essipit? nitassinan de ? 418 233-2509 Selon le protocole, Boisaco et Essipit se sont Les 100 000 m3 d’Essipit et les 115 000 m3 [email protected] engagés à explorer les avenues susceptibles de Boisaco, provenant de ce qui est actuelle- de conduire à un partenariat en matière de ment le CAAF d’Arbec/Berscifor à Labrieville, développement et de gestion du territoire seront récoltés sur l’unité d’aménagement Éditeur Contrôle de la qualité comprenant, entre autres, les modalités forestier 9751 (UAF de la Haute-Côte-Nord), Marc Chaloult Manon Gagnon Johanne Bouchard suivantes : développement d’une approche qui se superpose presqu’entièrement au Production et Pascale Chamberland de collaboration à l’égard de la planifi ca- nitassinan d’Essipit. S’il est vrai que Labrie- design graphique Mélissa Ross tion des interventions forestières avec une ville elle-même est située sur le nitassinan Pascale Chamberland emphase particulière sur les territoires dits de Pessamit, il faut tenir compte du fait que Sarah Chaloult les coupes ne s’effectueront pas à proximité sensibles et respect des mesures d’har- Mélissa Ross monisation à l’égard des sites d’intérêt de cette localité, mais bien sur le nitassinan autochtone pour la pratique des activités d’Essipit. Il n’y a donc pas d’empiètement, traditionnelles innues. À titre d’intervenants le bois étant essentiellement récolté sur un Remerciements majeurs sur un même territoire, Boisaco et territoire que se partagent Québécois et À toute l'équipe du Conseil de la Première Nation des Innus Essipit Essipit affi rment donc avoir confi ance l’un Innus de notre région.

ENSEMBLE vers un traité 2 Tipatshimun POURVOIRIE DU CLUB CLAIRE Mesures d’accommodement reliées à l’entente Essipit-Boisaco

tout laissait entrevoir une partie de pouvant varier d’une année à llorsors qqueue ll’encre’encre ddeses bras de fer entre Essipit et Boisaco, l’autre en fonction des secteurs de Assignaturesignatures pparafantarafant ll’ac-’ac- jusqu’à ce que survienne le protocole récolte, des volumes et des essen- ccordord hhistoriqueistorique eentrentre EEssipitssipit cadre. ces récoltées, ainsi que des usines eett BBoisacooisaco nn’était’était ppasas eencorencore de destination. Il est également ssèche,èche, ddeses rreprésentantseprésentants ddeses Des vases communiquants entendu que les camions circule- ddeuxeux ppartiesarties ss’affairaient’affairaient « Nous n’avons pas réinventé la ront 24 heures sur 24, du dimanche ddéjàéjà à eenn aappliquerppliquer ccertai-ertai- roue ni développé des concepts soir au vendredi midi, et ce, afi n de nneses mmesuresesures rrelativeselatives à llaa inédits, affi rment Sylvain Ross et limiter les périodes de transport. Celles-ci cesseront en mai et en juin ggestionestion dduu tterritoire;erritoire; ccelles-elles- Marc St-Onge, qui ont mené les né- gociations avec Boisaco. Nous nous au cours de la période de pêche, ccii oontnt pprisris llaa fformeorme dd’un’un ppro-ro- sommes simplement entendus entre ainsi qu’en septembre et en octo- ttocoleocole dd’entente’entente cconcernantoncernant gens raisonnables, et comme dans le bre au cours de la période légale de ll’implantation’implantation dd’un’un ccheminhemin cas de n’importe quelle négociation, chasse, et lors des congés fériés du fforestierorestier ssurur llaa ppourvoirieourvoirie dduu nous avons appliqué le principe des 1er juillet et de la fête du Travail. CClublub CClaire.laire. vases communiquants qui consiste à Les négociations ont mené à des mesures d’accommodement permettant les activités forestières de Boisaco sur la pourvoirie du Club Claire, ainsi que la préserver l’essentiel de nos deman- Une gestion adaptée relocalisation du site d’activités traditionnelles du Lac Maigre (sur la photo). Rappelons que cette pourvoirie des en cédant sur certains points Quant au chemin lui-même, est gérée et administrée par les essentiels à l’autre partie ». Boisaco s’est engagée à y installer d’un protocole de relocalisation ment à ce que craignent certains Entreprises Essipit qui voyaient, une barrière fi xe sur le pont de la ri- du site du lac Maigre vers le lac utilisateurs, et tel que le mention- jusqu’à tout récemment, d’un mau- Des mesures de protection vière Sault-au-Mouton, près du lac Mongrain, où nos jeunes pour- nait le chef Denis Ross lors de la vais œil l’implantation par Boisaco, C’est ainsi qu’en ce qui a trait au Savard, afi n de limiter la circulation ront continuer de s’adonner aux conférence de presse annonçant d’un chemin forestier reliant le maintien de l’aspect visuel, on s’est en pourvoirie, et à fermer cette bar- activités culturelles prévues au l’entente historique entre Boisaco chemin C-910 de Longue-Rive au engagés à éviter de récolter des rière lorsque cesse le transport de programme d’apprentissage des et Essipit : « le présent protocole bois. Par ailleurs, d’autres mesures C-907. On craignait non seulement peuplements présentant moins de activités traditionnelles innues. cadre n’a pas été conçu ou élaboré une dégradation du paysage, mais 50 m3 de bois à l’hectare. À ce sujet, ont été inscrites à l’entente concer- afi n de nuire à qui que ce soit, mais les parties se sont entendues pour nant plus spécifi quement l’usage bien dans l’intérêt de la région également une augmentation du Dans l’intérêt de tout le monde localiser conjointement les secteurs à des différents tronçons routiers, la toute entière. C’est pourquoi les bruit attribuable au transport du On voit donc comment Boisaco bois avec pour résultat potentiel, protéger. Par ailleurs, il a été convenu qualité de l’encadrement visuel et deux partenaires ont convenu que et Essipit ont mis en pratique cer- une diminution de la clientèle. De de préserver l’intégrité du sentier qui la mise en place d’une signalisa- toute mesure d’aménagement du plus, on envisageait avec beaucoup borde le lac Maigre et qui relie ce tion routière adéquate, avisant les tains des principes élaborés dans le territoire favorisant l’un d’entre eux, d’appréhension la proximité du dernier au lac des Trois Roches, en y différents usagers de la présence protocole cadre signé récemment ne pourra s’appliquer au détriment nouveau chemin du site tradition- maintenant une lisière boisée de 30 de camions lors des périodes de entre les deux parties, et ce, dans d’un ou plusieurs autres usagers nel du lac Maigre, où se déroulent mètres. Concernant le transport du transport. Un des aspects les plus une optique visant l’harmonisation du territoire et, qu’au contraire, elle chaque année les sorties culturelles bois récolté, Boisaco s’est engagée importants pour la Première Nation des méthodes de gestion et d’amé- devra s’appliquer au bénéfi ce de des jeunes du secondaire. Bref, à fournir à Essipit un calendrier d’Essipit s’est traduit par l’adoption nagement du territoire. Contraire- tous les usagers ». PROGRAMME DE CONSULTATIONS GOUVERNEMENTALES Rien n’est laissé au hasard

Essipit a participé, au cours reconnaissance de leurs droits et sion, à ceux de nombreux autres de réviser leur travail et d’émettre tente de dédier à la protection du de la période comprise entre titres aborigènes, provient plus utilisateurs du territoire. mes commentaires, dit Marc St- caribou forestier». C'était donc là juillet 2007 et novembre particulièrement de deux arrêts Onge ». C’est ainsi que récem- une atteinte à l’obligation qu’a 2008, à 105 exercices de de la Cour suprême du : « Mon rôle, dit-il, consiste ment, Marc a soulevé un problè- Essipit de protéger cette espèce consultation représentant celui de la Nation Haïda et celui de surtout à intégrer les activités tra- me de nature environnementale en péril sur son nitassinan. Cette plus de 443 heures de travail. la Première Nation Tingit de Taku ditionnelles innues dans les plans dans le cas d’un projet de fosse fois encore, le mécanisme de La majorité de ces consulta- River. Ces arrêts précisent que les d’aménagement, et à m’assurer pour élevage de truites, dont les consultation a porté fruit. tions provenait du ministère gouvernements ont l’obligation que les promoteurs tiennent eaux usées allaient se déverser des Ressources naturelles de consulter les Premières Nations compte des préoccupations dans une rivière à saumons : et de la Faune du Québec, autochtones lorsqu’une action d’Essipit en matière de protection « J’ai souligné qu’il y avait risque et concernait des politiques envisagée peut porter atteinte aux des ressources et de développe- de contamination bactérienne, et programmes de mise en droits revendiqués. ment durable ». Marc consacre situation que personne valeur du territoire. donc beaucoup de temps à avant moi n’avait remar- Un facilitateur réviser les différentes étapes de quée ». Marc appelle Qui dit consultation portant sur On pourrait donc croire que le rédaction du Plan général et des cela son approche la mise en valeur du territoire, dit rôle de Marc St-Onge consiste à Plans annuels de développement « by the way » qui forcément reconnaissance d’un s’opposer systématiquement aux du territoire, afi n de s’assurer pourrait se traduire droit de regard que possèdent les projets d’aménagement et de que les modifi cations qui y sont par l’expression : Innus quant aux projets d’amé- développement qui lui sont soumis, apportées respectent bien les « au fait, nagement et de développement mais il n’en est rien. Qu’il s’agisse stratégies annoncées par l’État, pendant que sur leur nitassinan. Et qui dit droit de projets touchant l’aménage- et les aménagements demandés j’y pense ». de regard, dit également vérifi - ment de sentiers pédestres et de par les Innus, et quelques fois, par cation desdits projets. Chez nous, VTT, de chemins d’accès à des baux d’autres utilisateurs du territoire. c’est Marc St-Onge qui procède de villégiature, de mats de mesures Ça marche! à la révision des documents, des vents, de baux miniers ou de Un collaborateur Sur 105 exercices parfois très volumineux, qui lui modifi cations à la réglementation « J’ai parfois l’impression que de consultation, un seul sont soumis. sur la chasse et la pêche, qu’il soit plusieurs responsables de la projet a été abandonné suite à question du Plan régional de déve- planifi cation et de l’élaboration une intervention de Marc St-On- Un droit reconnu loppement des terres publiques ou de projets dans les différents ge : « il s’agissait d’une carrière Le droit fondamental qu’exer- du Programme de mise en valeur ministères et organismes gouver- de pierre de taille située en Marc St-Onge, responsable des cent les Premières Nations des ressources, Marc veille aux nementaux avec lesquels je fais plein cœur de la réserve faunique dossiers de consultation. engagées dans un processus de intérêts d’Essipit, et, par répercus- affaires, me sont reconnaissants Akumunan, territoire qu’Essipit

ENSEMBLE vers un traité 3 Tipatshimun

ÉDITORIAL MESSAGE DU CHEF Par Pierrot Ross-Tremblay [email protected] C’est vous les Confrontation ou négociation? véritables héros! parlers en vue de la signature de traités, Il fallait s’y attendre! Dans la foulée Silence sur toute notamment, avec les Innus. Comment des déclarations faites récemment par la ligne! se fait-il alors, que les gouvernements, l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Deux campagnes électorales, l’une et particulièrement celui d’Ottawa, se traînent les pieds et agissent à l’égard de les communautés de Matimekush-Lac fédérale et l’autre provinciale, ont encore John, Ekuanitshit, Pessamit et ces négociations comme s’il s’agissait de une fois fait la preuve que les représentants mak Mani-Utenam, ont signé une « al- de tous les partis se désintéressent non tours de passe-passes où le jeu consiste liance stratégique » qui remet seulement du sort des peuples autochto- à éviter de faire progresser les dossiers? en question le processus de négocia- nes, mais qu’ils seraient incapables d’en Tout se produit comme si le ras le bol tion lui-même. discuter tellement ils en ignorent jusqu’au exprimé par les chefs constituait cette moindre détail. alternative tant attendue, qui procure Pour nous dont la position relative aux enfi n aux gouvernements l’occasion de négociations a été largement contestée se retirer dans leur coin en affi rmant bien tout au long de l’année, tant par la classe Il y avait donc de quoi être surpris en politique que par certains médias, pour entendant Mario Dumont s’écrier, lors haut : « Vous voyez, on ne peut même pas discuter avec ces gens là! ». nous qui avons été forcés, pendant cette du débat des chefs : « Parlons du dossier même période, de défendre la légitimité autochtone! ». Pendant une seconde, on de notre démarche devant les tribunaux, en faveur du bon sens, et examiner, comme aurait cru que le chef de la loyale opposi- Nous méritons il n’est pas facile de considérer avec déta- le faisait récemment la forestière Boisaco, tion allait aborder publiquement la ques- mieux qu’un chement le rejet, par d’autres Premières toutes les avenues menant au partenariat tion des droits des peuples aborigènes, qu’il Nations innues, du principe même de la et à l’harmonisation des relations entre allait exiger un débat sur les enjeux des constat d’échec négociation. Innus et Québécois. négociations, qu’il allait mettre sur la table Un nouveau ministre responsable du Si, par-dessus le marché, les gouverne- Tout n’est pas fi ni, mais le temps presse! les principes d’autodétermination reconnus Secrétariat aux Affaires autochtones du ments fédéral et provincial continuent de , Nutakuan et Essipit consti- par les plus hauts tribunaux du pays. Québec sera bientôt nommé. Nous lui faire preuve d’aussi peu d’empressement tuent ensemble un bastion où persistent souhaitons, à l'avance, la bienvenue et dans la conduite des négociations avec le Et bien non! Mario Dumont s’est surtout bonne chance en lui rappelant Conseil tribal Mamuitun mak Nutakuan, les notions de bonne volonté, d’égalité et contenté de reprocher au premier ministre qu’il y a plus de 30 ans que durent les né- j’en arrive à croire qu’il serait plus facile de collaboration entre peuples distincts et autonomes. Mais ces notions ne survivront Charest son inaction dans le dossier du gociations. Celles-ci ont conduit, en 2004, de jeter la serviette et de se rallier aux pas à la marée qui monte si nous sommes trafi c des cigarettes, l’accusant de laisser à la signature d’une entente de principe signataires de l’alliance stratégique. Plutôt que de continuer à affi rmer publiquement seuls à les défendre : elles seront bien vite des autochtones empoisonner les jeunes devant constituer le canevas d’un futur submergées par le principe de l’adversaire dans les cours d’école, tout en acculant à traité entre les gouvernements fédéral et qu’il est possible de conclure des traités et de réaliser des partenariats, pourquoi ne qui lui, va paralyser, et pendant longtemps, la faillite les dépanneurs de coins de rues. provincial et le Conseil tribal Mamuitun le développement économique de nos mak Nutakuan. Alors qu’une entente pas faire comme les autres, et s’en remettre Concernant les conditions de vie outrageu- à la confrontation? C’est ce que semblent régions, mettre un terme aux volontés de de principe représente généralement le ses et les injustices qui ont mené certaines souhaiter Autochtones et non Autochtones. partenariats librement consentis, et risque bandes autochtones à se replier sur un tel dernier échelon avant la signature d’un même de déchirer le fragile tissu social. mode de fi nancement, pas un mot! contrat ou d’une convention collective, il Et bien non! Tout le monde ne souhaite en va autrement lorsqu’il s’agit d’autoch- pas la confrontation. Il existe autant chez En cette période des fêtes et à la veille tones : signez une entente de principe nous que parmi les représentants de la de la nouvelle année, je demande aux De l’impasse aux avec des Indiens, et tout peut encore être société majoritaire, des gens dédiés à membres de la Première Nation des Innus passe-passes remis en cause; n’importe qui peut être l’avancement de la collectivité, dans la re- Essipit, et à toute personne de bonne appelé à s’interposer; toute objection connaissance des droits fondamentaux des volonté, de ne pas se décourager. Je vous « L’heure est venue pour les Premières externe au débat peut être entendue. Si peuples. Ces gens ont une tâche énorme dis : c’est vous les véritables héros! Vous Nations d’enclencher un processus d’af- l’on agissait de la sorte avec d’autres orga- à accomplir, et ils disposent de moins persistez à croire qu’il y a dans chaque fi rmation unilatéral de leur souveraineté nismes constitués tels des entreprises, des en moins de temps pour y arriver. Alors être humain ce désir fondamental de vivre dans la paix et l’amitié et surtout, dans la sur le territoire ». C’est en ces termes que syndicats ou des gouvernements locaux, que d’une part sonnent les trompettes les chefs autochtones du Québec, réunis qui rallient les tenants d’un nationalisme reconnaissance de l’autre. Puisse l’esprit de l’ensemble des rouages de la société serait la Grande Alliance revivre au Québec. en assemblée, ont annoncé leur intention bien vite paralysé. militant, et que, d’autre part, résonnent de sortir de l’impasse actuelle. Face au les tambours de guerre, ces gens doivent cynisme de la classe politique quant aux dénoncer le cynisme des politiciens, inciter Denis Ross, Si le nouveau ministre ne reconnaît les instances régionales à prendre position chef revendications autochtones, et confrontés à pas à la table centrale de négociations la volonté du gouvernement québécois de son statut de lieu de convergence entre lancer son Plan Nord sans même consul- nations distinctes et autonomes, il don- FORUM JEUNESSE ter les Premières Nations, les chefs ont nera ainsi raison à ceux qui prétendent choisi la voie de l’affi rmation nationale : que seules les voies de la confrontation Chloé et Philippe en avant-première! leur intention est de mettre en branle un et de la judiciarisation sont acceptables processus d’accession à la souveraineté qui à la société majoritaire. Il mettra ainsi Le Conseil tribal Mamuitun mak Nutakuan laquelle d’autres étudiants vont être invités à reposera sur les ordres juridiques propres en péril les efforts d’harmonisation et (CTMN) pilote actuellement un projet assister et qui se déroulera à Essipit, lors de aux Premières Nations, ainsi que sur les de partenariat entrepris par plusieurs visant la création d’un Forum Jeunesse la relâche du mois de mars 2009. Un projet droits reconnus au Canada de même que Premières Nations, dont celle d’Essipit parmi les trois Premières Nations (Essipit, à suivre! le droit international. qui signait récemment une entente avec Nutakuan, Mashteuiatsh) qui participent Boisaco. Si le ministre choisit de perpétuer aux négociations en vue de la signature C’est donc un ras le bol général qu’ont l’indifférence à laquelle s’adonne depuis d’un traité. Dans cette optique, six jeunes exprimé les chefs en affi rmant vouloir des années la classe politique, il risque ont été sélectionnés par chacune de ces prendre des mesures concrètes de mise en d’obstruer l’avenue déjà peu praticable de Premières Nations afi n de participer à une œuvre du droit à l’autodétermination des la négociation entre Innus et Québécois. rencontre du comité des communications peuples autochtones. On s’engage ainsi Les gens de bonne volonté qui travaillent du CTMN. Les représentants d’Essipit sur la voie de la confrontation avec les de part et d’autre pour la signature de sont Chloé Moreau-Tremblay et Philippe autorités fédérales et provinciales, malgré traités entre peuples fondateurs, méritent Genest. Le projet qui va être confi é à ces que plusieurs tables de négociations soient mieux qu’un constat d’échec. six jeunes consiste, notamment, à organiser Philippe Genest et Chloé Moreau- déjà constituées, où se déroulent des pour- une première séance du Forum Jeunesse à Tremblay.

ENSEMBLE vers un traité 4 Tipatshimun

QUAI DE Essipit en faveur d’un partenariat

Une rencontre s’est déroulée en Forte de son expérience au sein de la novembre entre des représentants Régie intermunicipale des installations de Transports Canada, du Conseil des portuaires (RIIP) qui gouverne le dévelop- Innus Essipit, de la municipalité de pement et les activités de la traverse Es- Tadoussac, et de divers autres orga- coumins/Trois-Pistoles, Essipit souhaitait nismes régionaux à caractère écono- apporter à la table, le point de vue d’un mique et récréotouristique. À l’ordre intervenant pour qui le développement du jour, la cession, par le fédéral, du de la région, passe par la concertation et quai de Tadoussac, et sa reprise, soit le partenariat. Alors que la RIIP s’apprête dans le cadre d’un appel d’offres ou à investir la seconde tranche du montant d’un partenariat : à Essipit, on préfé- de 13,8 millions de dollars qui lui a été rerait un partenariat! consenti, dans la reconstruction du quai de Trois-Pistoles, le chef Denis Ross a fait Comme on le sait, le gouvernement valoir que c’est en travaillant conjoin- fédéral a entrepris de se départir de tement, que Québécois et Innus iront ses installations portuaires, et le quai chercher une part plus intéressante du Le quai de Tadoussac : une démarche d’Essipit en vue d’une gestion participative. de Tadoussac ne fait pas exception. gâteau. Cette infrastructure étant située sur le nitassinan d’Essipit, notre Première Il est à noter qu’on n’a pas entendu, au JEUX OLYMPIQUES D’HIVER DE 2010 Nation a été invitée à participer à une cours de la réunion, d’arguments voulant rencontre au cours de laquelle Trans- qu’il soit illégitime pour Essipit de se po- Essipit va « témoigner » pour les Salish ports Canada a annoncé son intention sitionner en tant qu’investisseur potentiel. de lancer les appels d’offres dès le Le fédéral semble estimer, au contraire, er La fl amme olympique s’en vient à 1 mars 2009, date avant laquelle que la participation d’une Première Nation Essipit! Cette nouvelle refl ète la d’éventuels partenaires devront s’être va favoriser l’acceptation du projet. Le volonté du Comité organisateur des manifestés. vent change, et c’est pour le mieux! Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver (le COVAN), ainsi que la LE PATRIMOINE REVISITÉ détermination du gouvernement fédéral et de celui de la Colombie- Britannique, d’accueillir conjointe- La Culture avec un grand « C » ment avec les Premières Nations du Canada, les athlètes du monde entier. Une importante réunion s’est déroulée début décembre, avec C’est la Société des quatre Premières pour objectif de faire le point sur la Nations hôtes des Jeux olympiques qui situation relative au patrimoine d’Es- a annoncé au Conseil des Innus Essipit sipit. Convoquée par Pierrot Ross- son intention de nous inclure à titre Tremblay, il s’agissait de dégager de Première Nation hôte pour le relais Invitation aux porteurs er certaines pistes et orientations quant de la fl amme olympique. Notons que Lorsque le 1 décembre 2009, la au contenu du chapitre portant sur le parmi ces quatre peuples Salish de la fl amme arrivera à l’entrée d’Essipit, patrimoine, dans le futur traité. Colombie-Britannique, fi gure la nation elle sera prise en main par quelqu’un Squamish, avec qui six représentants de chez nous. Elle fera ainsi le tour En partant de l’affi rmation qu’il s’agit d’Essipit ont tissé des liens d’amitié en complet de la réserve tandis que chez nous d’un parent pauvre, les partici- février 2007, à l’occasion d’une visite des relais s’effectueront à tous les pants, comprenant le chef et le directeur dans quatre de leurs communautés. 300 mètres, la faisant passer d’un(e) général ainsi que des représentants des porteuse/porteur à un(e) autre. Ceux secteurs Culture & Éducation, Négocia- La tradition du « témoin » Aness qui souhaitent s’inscrire comme tions, Communautaire et Développement, Lors de cette visite, nos représentants porteur ou porteuse sont priés de le se sont interrogés sur la place qu’occupe de la culture, les participants ont reconnu ont participé à une cérémonie tradi- faire à l’adresse Internet suivante : actuellement le patrimoine dans notre tionnelle au cours de laquelle on leur Première Nation. qu’il ne saurait y avoir de politique cultu- www.RBC.com/carrythetorch (cliquer relle à Essipit sans que celle-ci ne soit a demandé de porter un message de sur français) alors que des formulai- paix et de fraternité aux peuples du Tous ont reconnu que le patrimoine fondée sur un « réapprovisionnement » de res postaux seront disponibles aux la mémoire collective, processus devant Québec. Cette façon de mandater des bureaux du Conseil après les fêtes. À avait été relégué au second plan au cours « témoins » s’inscrit dans la plus de la période d’émergence d’Essipit, car nécessairement passer par une réappro- noter qu’il faut être âgé d’au moins pure tradition des peuples Salish à cette époque, nos énergies étaient priation de la langue. 16 ans (désolé les enfants, ce n’est d’Amérique; c’est d’ailleurs en des plus orientées vers le développement pas nous qui faisons les règles). Il termes refl étant cette tradition que le socioéconomique. Il apparaît cependant C’est dans cette optique que le comité nous fera plaisir d’aider ceux qui dési- chef Denis Ross a reçu son invitation que le modèle selon lequel s’est structu- a proposé de demander à la direction rent faire leur demande en ligne. rée l’économie d’Essipit, s’est largement du programme Culture & Éducation, de à participer au relais de la fl amme : « Être appelé à témoigner par les peuples inspiré de l’approche communautaire qui produire un rapport de recherche, et de Tout le monde est invité! cheminer vers l’élaboration d’un plan Salish de la Côte et ceux de l’intérieur, elle, est directement issue du patrimoine Une cérémonie de transmission du d’action en matière de patrimoine et de est un honneur. Il s’agit d’une tradition des Innus Essipit. « Si la langue innue message des quatre Premières Na- est graduellement disparue de notre contenu culturel. Le ou les responsables inscrite à notre patrimoine bien avant le tions Squamish, Lil’wat, Musqueam, mémoire collective, a affi rmé l’un des de cette recherche seraient encadrés par contact avec les cultures européennes. participants, le lien avec le nitassinan n’a un comité composé de membres de la Le mandat d’un témoin est de recueillir et Tsleil-Waututh, se déroulera cependant jamais été altéré. Et ça, c’est Première Nation, et aurait pour princi- dans son cœur et dans son esprit le ensuite au coin des rues de la Réserve le fondement de notre patrimoine! ». paux mandats de documenter les récits message relié à un événement, de le et Innu. Tous, Québécois et Innus, de vie de nos aînés et de rapatrier des transporter au loin pour le partager voisins et amis, parents et connais- Se disant d’avis que les connaissances données portant sur notre histoire orale. avec des amis, des voisins et des mem- sances sont invités à participer aux en matière patrimoniale sont le moteur Un projet à suivre! bres de sa communauté ». réjouissances.

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DE L'OMBRE À LA LUMIÈRE POUR JEUNES SEULEMENT Je me souviens Gagnants des premiers contacts du concours

C’est avec plaisir que nous an- correctement à la question : que nonçons le nom des gagnants des signifi ent en français les mots innus deux lecteurs MP-4 et du lecteur suivants, utilisés couramment à I-Pod, qui ont mérité leur prix en Essipit? Les lecteurs MP-4 sont participant au concours « Pour allés à Philippe Moreau-Gauthier jeunes seulement » lancé dans le et à Alison Perreault-Hervieux, alors dernier numéro du Tipatshimun. que le lecteur I-Pod a été remporté Rappelons qu’il s’agissait, pour nos par Margarita Gravel. Félicitations jeunes concurrents, de répondre à nos trois gagnants!

En compagnie de Josée Leblanc-Dominique et d’Ernest « Aness » Dominique, les jeunes invités d’Essipit : Jean « Maiken » Moreau, Catherine Moreau et Marie-Claude Hervieux.

réécrire l’histoire comme le Fruit de plusieurs années de vénement unique au fait Ernest Dominique dans travail, et soutenu par l’aide ÉMusée de la civilisa- ce livre! Je souhaite que nos fi nancière de l’APNQL, le livre tion, auquel participaient enfants n’apprennent pas et l’œuvre présentés, le spec- plus de 500 personnes : les mensonges qu’on nous a tacle multimédia auquel nous rien de moins que le pre- enseignés à l’école ». avons assisté, les prestations mier lancement au Qué- de Florent Vollant et d’Arthur bec d’un livre d’art réalisé Les toiles historiques compri- McKenzie, les interventions par un artiste autochtone, ses dans l’ouvrage d’Aness, des grands noms du monde Ernest Dominique, mieux faisaient également l’objet autochtone, et la présence de connu sous son pseudo- d’une exposition unique chercheurs tels Rémy Savard, nyme d’Aness. en son genre : imaginez sont aussi largement attribua- 30 tableaux décrivant les bles au travail de la conjointe premiers contacts, peints sur d’Aness, Josée Leblanc-Domi- En ce jeudi 4 décembre, deux des peaux de caribou avec de nique. de nos jeunes, qui poursuivent l’huile et des produits naturels leurs études à Québec, ont tels du sang, des végétaux, Interrogé par Catherine Mo- assisté à cet événement alliant de l’écorce et des fruits. Ces reau d’Essipit, Ernest un vernissage au lancement peaux, teintes et naturelles, « Aness » Dominique nous d’un livre d’art à caractère sont rattachées par de la parle de cette fl amme qui historique. Intitulé Je me sou- babiche à des cadres de bois, l’anime : « tout jeune, j’étais viens des premiers contacts eux-mêmes recouverts de timide et gêné, dit-il. Je vivais - De l'ombre à la lumière, ce- peau brodée à la main avec parmi des non Autochtones, lui-ci évoque, par le mot et par des aiguilles de porcs-épics. dans un milieu où l’his- l’image, la rencontre de deux On peut ainsi admirer le toire de mon peuple était mondes, celui des Amérindiens travail de plusieurs artisans et tout bonnement niée. Mais et celui des Européens. artisanes, qui ont contribué à heureusement, le créateur donner à cet événement une m’avait donné une bouée de Préfacé par le sénateur Auré- dimension qui puise jusqu’aux sauvetage : la peinture. C’est lien Gill, et constitué de textes racines du patrimoine autoch- grâce à l’art que j’ai décou- rédigés par des représentants tone. vert qui j’étais, et c’est aussi des 11 Premières Nations du grâce à lui que j’ai réalisé ce Québec, ce livre, brillamment C’est d’ailleurs ce mot « projet qui me tenait tant à illustré par Aness, met en relief racine » cœur. Parce que nous sommes les grands personnages de que l’on retient de prime conscients que les jeunes sont notre histoire : « cet ouvrage abord puisqu’en innu aimun, les bâtisseurs de demain, il s’élève contre l’impression il se prononce « utepi », et faut les munir d’outils qui leur qu’il n’y avait sur ce continent, que c’est la Fondation Utepi permettront de relever les avant l’arrivée des Européens, qui a parrainé ce lancement/ défi s. Donnons-leur l’espoir ni structures politiques, ni vernissage, elle, dont la mis- et la fi erté d’appartenir à leur structures familiales, dira au sion consiste à écrire, illustrer peuple, aidons-les à compren- cours de la soirée l’anthropo- et véhiculer l’histoire des dre d’où ils viennent et aussi à logue Serge Bouchard. Il faut Premières Nations du Québec. être compris par les autres ».

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PROGRAMME AIMUN TOURNAGE D'UN FILM SUR CHAMPLAIN Il y va de notre Dialogue avec avenir collectif Anadabijou

On y est presque! Le pro- Autour d’une table, dans « Depuis ses débuts, en gramme « Aimun », ainsi un petit restaurant appelé 1970, mon œuvre cinéma- appelé parce qu’il vous donne La Maison de Travers, tographique porte essen- la « parole », va débuter avec des convives venus des tiellement sur ce qui incite la nouvelle année. Ayant fait États-Unis, d’Essipit, de certaines personnes à tout l’objet de beaucoup de travail Chicoutimi et de Baie Ste- risquer pour un idéal, dit préparatoire, ce programme Catherine où se déroule Frank Christopher ». Le élaboré et structuré par l’équi- la réunion, évoquent un pe locale de négociation, sous réalisateur américain nous dialogue impliquant cinq la direction de Sylvain Ross, Aness avoue avoir été fasciné a pour objectif d’informer guerriers légendaires, is- par cet événement histori- les membres de la Première Abordons maintenant la question nouveau site Internet du Conseil, sus de la tradition innue, que, mettant en présence Nation des Innus Essipit, des du fonctionnement : à partir d’une de manière à ce que tous les à qui Dieu a demandé : deux hommes, l’un à la grands enjeux de la négocia- liste incluant TOUS les membres de autres membres puissent en « Où allez-vous ainsi? » recherche d’un passage bénéfi cier. tion. Les deux premiers sujets notre Première Nation, un tirage au « À la recherche de ce vers l’Orient et l’autre lui abordés seront le droit à la sort sera effectué afi n de proposer qui vit » répondirent les L’année 2009 va donc être faisant remarquer que ce pratique d’innu aitun et l’auto- à ceux résidant sur réserve, de se guerriers. Et Dieu leur dit : placée sous le signe du dialogue qu’il cherchait se trouvait réunir dans un endroit désigné, « Vous l’avez trouvé ici- nomie gouvernementale. alors que tout le monde aura ici-même en terre d’Amé- en groupes pouvant aller jusqu’à même ». 30 personnes. Les membres hors l’occasion de se prononcer sur les rique. Qui va participer, de quoi principaux enjeux de la négocia- allons-nous parler et comment réserve seront, pour leur part, invités tion. Lorsque nous aurons épuisé Parmi ces gens, le réalisa- « Ce message du grand cela va-t-il fonctionner? À la à se présenter dans une salle située teur américain Frank Chris- dans la ville où ils demeurent, ou à ensemble les questions d’innu chef innu, Champlain ne première question, nous répon- aitun et d’autonomie gouver- topher dont les documentai- proximité. Les membres hors réserve le comprendra pas im- dons : tous les membres, sur et nementale, nous aborderons res lui ont valu de nombreux pourront, s’ils le désirent, se joindre médiatement, poursuit hors réserve, appelés à voter sur d’autres sujets tels l’appartenance prix internationaux aussi l’adoption d’un éventuel traité. aux groupes constitués sur réserve. Frank Christopher. Ce n’est et l’autofi nancement. L’équipe prestigieux que des Emmy Quant à savoir de quoi il sera Les réunions elles-mêmes seront qu’après avoir parcouru le locale de négociation va tout et des CINE Golden Eagle, question, les deux sujets ci-dessus conduites à la manière des séances territoire d’Est en Ouest, mettre en œuvre afi n que vous ainsi qu’une nomination aux mentionnés, vont d’abord faire d’information du mois de mai 2008, après avoir affronté les Iro- ayez l’occasion d’être informés, de Oscars. Celui-ci s’apprête l’objet d’une présentation, puis au cours desquelles Sylvain Ross vous exprimer et d’être entendus. à tourner une émission à quois Onondaga (bataille d’une discussion ouverte à tous avait abordé la question du régime Attendez-vous à être sollicités caractère historique sur au cours de laquelle il fut les participants. On pourra y poser territorial. Les deux présentations bientôt, et rappelez-vous que blessé) et après avoir perdu des questions et émettre des com- seront suivies de séances plénières Champlain, qui sera diffu- c’est de notre avenir collectif dont Québec aux mains des mentaires, l’objectif d’un tel exer- permettant aux participants de sée l’automne prochain sur il s’agit! Si la participation n’est Britanniques, que Cham- cice étant autant de renseigner discuter des sujets à l’ordre du jour. pas obligatoire, elle implique le les ondes de la chaîne PBS la population, que de recueillir de Leurs questions et commentaires sens des responsabilités de tous Mountain-Lake de Platts- plain, de retour en Nou- l’information auprès d’elle. seront notés et incorporés dans le et chacun. burg, New-York. velle-France, où il mourra bientôt, rencontrera le fils AGNÈS NATIPI Une part importante de ce d’Anadabijou. Évoquant la film d’animation portera sur vision de son père, celui- la rencontre entre Cham- ci lui dira : puissent nos Une aïeule de Mashteuiatsh? plain et Anadabijou, le chef enfants former une grande innu avec qui les Français nation et vivre en paix sur Intéressante découverte faite à Mashteuiatsh où une équipe, 1900), une femme probablement ont signé la Grande Alliance. cette terre où il y a place récemment par l’ethnolo- encadrée par Hélène Boivin, pro- originaire de Mashteuiatsh ». Deux représentants des pour tous. Si Champlain a gue Florence Parcoret, qui a cède actuellement à une démarche Cela tombe sous le sens puisque descendants d’Anadabijou, alors compris ce message situé dans le temps certaines quelque peu semblable à la nôtre. les lignes de trappe de Pierre Pierrot Ross-Tremblay et qui donne tout son sens à rencontres survenues sur « Toujours à partir des données de (frère de Joseph), Joseph-Pierre, la Grande Alliance, il est nitassinan, entre des chasseurs la « Grande Recherche », Michel Ti-Louis et Lauréat Moreau, sont Ronald Bacon, ont rencontré d’Essipit et d’autres de Mash- Nepton et Paul Benjamin de situées au nord du nitassinan, M. Christopher à quelques moins évident que ses des- teuiatsh. Mashteuiatsh, ont pour objectif soit à proximité du territoire de pas du site de la Pointe-aux- cendants et ceux des autres d’identifi er les ressources animales Mashteuiatsh. Alouettes (Baie Ste-Cathe- Européens débarqués en Des expéditions de chasse et de et végétales dont disposaient alors rine), où s’est déroulé, en Amérique, en ait saisi toute piégeage impliquant des Innus les Pekuakamiulnuatsh, dit Florence Comment ne pas être fasciné 1603, cette « rencontre du la portée, conclu Frank d’Essipit et de Pessamit ont fait Parcoret. Ils ont également entrepris par de telles découvertes qui re- premier type ». Christopher ». l’objet de nombreux récits étant de cartographier les toponymes mettent en contexte ce lien avec donné les liens familiaux et la (appellations en langue innue, des le territoire qu’entretiennent les proximité entre les membres de sites et des lieux géographiques) ». Innus depuis la nuit des temps. ces deux Premières Nations. De Les références directes à ce passé semblables relations entre Innus Lors de son séjour à Mash- d’autant plus intéressant qu’il est d’Essipit et de Mashteuiatsh sont teuiatsh, Florence a réalisé que ses peu connu, existent bel et bien cependant fort peu documentées, interlocuteurs disposaient de rensei- sous forme de microfi lms où sont et tout indice de rencontres et gnements confi rmant des échanges enregistrés les innombrables d’échanges entre Essipiunnuats et survenus au cours des années 1920, documents de la Compagnie de Pekuakamiulnuatshs aux confi ns entre des Essipiunnuats non identi- la Baie d’Hudson, mais égale- des deux nitassinan, est d’une fi és, et les chasseurs Joseph Natipi, ment sous forme de relations valeur inestimable pour ceux qui Henri Bacon et Étienne Xavier. « composées par les Jésuites et s’intéressent à l’histoire du peuple Le surnom Natipi m’était familier, autres missionnaires tel le père Innu. poursuit Florence. Une fois de retour Laure. Aucune de ces richesses ne à Essipit, j’ai réalisé qu’Agnès, l’une seraient toutefois disponibles si Florence qui effectue une des femmes de Joseph Moreau, ce n’était du travail de passion- recherche portant sur la gestion portait ce nom. C’est donc dire qu’il nés tels que Florence Parcoret, Pierrot Ross-Tremblay en compagnie de ses interlocuteurs de la chaîne améri- du territoire par les familles y aurait dans la lignée d’Édouard et Hélène Boivin, Michel Nepton et caine de télévision, PBS et d'autres intervenants de l'UQAC au Saguenay. d’Essipit, s’est rendue récemment de Toinon Moreau (années 1880 à Paul Benjamin. ENSEMBLE vers un traité 7 Tipatshimun

Party annuel du Conseil de bande

Les six gagnants des prix de On a rendu hommage à l’artisane Lucie Ross, qui 500 $ tirés au cours de la soirée : ça France Levasseur, la cuisinière aux bons petits prenait sa retraite en 2008. change pas le monde, sauf que… plats, célébrait ses 10 ans de services.

L’infi rmière Claudie Gagnon célébrait son dixième anniver- Un dixième anniversaire de service pour Joyce Chamber- saire aux petits soins : qu’est ce qu’on ferait sans toi? land, la concierge au grand sourire.

La directrice de CHME-FM, Claudine Roussel, a été honorée pour Dix ans dans le feu de l’action ça passe vite! Félicitations à l’ani- Denis et Normand Chamberland qui après 20 ans de service se ses dix annéesPub Noel.ai de service 2008-11-24 : et 14:39:33 rock la vie! mateur de CHME-FM, Nicolas Gagnon. font encore tirer la pipe par Jean-Yves Moreau (au centre).

Conseil tribal Mamuitun mak Nutakuan Le Conseil tribal Mamuitun mak Nutakuan tshimishta-atamishkakau ume tshe minuatikushieku tient à vous offrir ses voeux les plus sincères tshe tshishe-minashtakanit. pour cette période de réjouissances qu’est le temps des Fêtes.

Tshe ishpish mamu taieku kanuenitamuku ashteienitamun, Profitez de ces moments privilégiés de paix, ShashShashShash minuatikushun ashit ka taht pessish etaieku, de joie, en compagnie de vos proches, parents, enfants et amis. tshikanishuauat, tshitauassimuauat mak tshuitsheuakanuauat. Joyeuses Fêtes Nipaimianan ! Tshima Minu-tshishe-minashtakanieku! NipaimiananNipaimianan !! Me Carl Nepton Ka aimit Carl Nepton Négociateur en chef nikan e tat e natapishtatinanut

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