• ~ SAISON 2010-2011 TOMORROW, IN A YEAR *. Hotel Pro Forma/^ ^

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TOMORROW, IN A YEAR Hotel Pro Forma/ The Knife

ÉLECTRO-OPÉRA DARWINIEN CRÉÉ LE 2 SEPTEMBRE 2009 AU THÉÂTRE ROYAL DU DANEMARK À COPENHAGUE

OUVRAGE CHANTÉ MEZZO-SOPRANO DIRECTION ARTISTIQUE, DIRECTEUR EN ANGLAIS, SURTITRÉ Kristina Wahlin MISE EN SCÈNE DE PRODUCTION Ralf Rîchardt Jesper Sonderstrup DURÉE DE L'OUVRAGE : CHANTEUSE/ACTRICE Strobech, 1 H 20 SANS ENTRACTE Laerke Winther INGÉNIEUR DU SON Kirsten Dehlholm Troels Bech Jessen CHANTEUR MUSIQUE Jonathan Johansson INGÉNIEUR LUMIÈRE The Knife Frederik Heitmann DANSEURS COLLABORATION 20, 21 JANVIER 2011 À 20H Lisbeth Sonne RÉGIE PLATEAU MUSICALE Eva Hoffmann 22 JANVIER 2011 À 15 H ET20H Andersen, Mt. Sims, Agnete Beierholm, 23 JANVIER 2011 À 15 H RESPONSABLE DE Alexandre Bourdat, LA CONSTRUCTION Bo Madvig, LIVRET Oskars Plataiskalns Jacob Stage, The Knife, Mt. Sims, TECHNICIEN PLATEAU an Strobech Janis Linins CONCEPT, SCÉNOGRAPHIE ANIMATION Ralf Richardt Louise Springborg, Strobech Birk Marcus Hansen CRÉATION LUMIÈRES Jesper Kongshaug ACCESSOIRES Maja Dahl Nielsen CRÉATION SON Anders Jorgensen CONSEILLER À LA CHORÉGRAPHIE COSTUMES Hiroaki Umeda Maja Ravn ARCHITECTE Runa Johannessen

ATELIERS Soren Romer, Oskars Plataiskalns 3 TOMORROW. IN A YEAR

COPRODUCTION LA BATIE #%. STATENS. -FESTIVAL DE GENÈVE, %„J; KUNSTRÂD HELLERAU - CENTRE i\V DANISH ARTS COUNCIL EUROPÉEN DES ARTS DE DRESDE, THE CONCERT HALL DE AARHUS, LA DANSENS HUS DE ET MUSIKHUSET AARHUS HOTEL PRO FORMA.

«TOMORROW, IN A YEAR» DAN/EN/ BÉNÉFICIE DU SOUTIEN —HU/=- DES FONDATIONS BIKUBEN, OTICON, TOYOTA, BECKETT, KNUD COUTURE COACH VOCAL H0JGAARDS, SONNING, Siri Vilbol Ole Rasmus Moller TUBORG, DU NORDIC CULTURE POINT ET DU COSTUMES TRICOTÉS IMAGES FOND DE COOPÉRATION Rikke Jo Tholstrup Claudi Thyrrestrup, ENTRE LA SUÈDE ET MAQUILLAGE Runa Johannessen LE DANEMARK. Lullu Rihana/ RELATIONS PUBLIQUES HOTEL PRO FORMA MAC Cosmetics Have PR & BÉNÉFICIE DU Kommunikation SOUTIEN DU CONSEIL COIFFURE DE LA COMMISSION Pernille Ituri PRODUCTION DANOISE POUR Hojland Hotel Pro Forma LE SPECTACLE VIVANT.

ASSISTANTS PRODUCTEUR ASSOCIÉ LE SPECTACLE Det KongeligeTeater A LA MISE EN SCÈNE Sarah Ford/ A POUR PARTENAIRES: Kim Wrang Quaternaire MEYER SOUND ET Henriksen, M AC COSMETICS QUQ+ernQire RESPONSABLE Christine DE LA TOURNÉE Hybschmann Aicha Boutella/ I BIKUBENFONDEN ASSISTANT SON Quaternaire -pi Esben Beldring MANAGER Hansen Bradley Allen ASSISTANT LUMIÈRE nordcn PRODUCTION Birk Marcus Nordic Culture Point Hotel Pro Forma Hansen en coopération avec le Royal Danish Theater OPERA NATIONAL DE IORRAINF

UN «ÉLECTRO-OPÉRA» DARWINIEN

« L'opéra peut redevenir pour nous total qui s'élargit à l'échelle du «village le précieux récipient qui accueille toutes monde». La scène devient alors lieu de conver­ les formes, tous les genres de musique.» gence pour des danseurs, chanteurs, ins­ Kurt Weill, Credo en l'Opéra, [1925] trumentistes venus d'horizons différents, pour des musiques du monde qui vont u lorsque la performance artistique transformer notre regard esthétique et Ose pense comme regard éclairé sur philosophique sur l'œuvre d'art et sur cet le monde qui nous entoure... «autre» qui désormais en compose jusqu'à À partir de la vision du monde et de son l'essence. L'émerveillement du spectateur évolution proposée par Darwin au milieu naît de toutes ces différences prises dans du xix' siècle, le spectacle met en scène un temps qui à la fois les exprime et les une série de tableaux, des scènes retraçant transforme, ces différences qui désormais la vie du scientifique et des moments plus se parlent et révèlent leurs similitudes. actuels faisant référence à nos propres vies d'individus d'aujourd'hui aux prises avec ce mouvement inéluctable de l'évolution des espèces. Les composantes de l'image scénique et du spectacle vivant sont mises ici à contribution pour devenir elles aussi des éléments pris dans cet étrange phénomène d'évolution. La mise en relation de disciplines telles que le chant, la musique, le mouvement, l'image, la narration, aboutit ici à la fois à une synthèse et à une modification de la fonction de chaque élément constitutif. C'est la forme opéra qui entre dans in a year © Claudl un processus de mutation, l'œuvre d'art Thyrrestrup TOMORROW, IN A 6 OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE

DARWIN : REPÈRES

Caricature PARCOURS montrant dans des études de théologie à Cambridge Darwin avcc Né en 1809, Charles Darwin commence où il se lie d'amitié avec le révérend John un corps ^ £tu(jes (je médecine à l'université de singe, Stevens Henslow, un célèbre naturaliste magazine d'Edimbourg où il découvre la taxider- qui le recommandera au capitaine du Bea­ « Hornet», • • i ' J l8?1 mie puis se passionne pour les écrits de gle. En décembre 1831, quelques semaines Pline l'Ancien considéré comme le premier après avoir fini ses études, il s'embarque naturaliste. Voyant son peu d'intérêt pour sur ce bateau pour un voyage autour du la médecine, son père l'oblige à s'engager monde dont il ne reviendra qu'en octo­ bre 1836. C'est durant cette période, et grâce à la pertinence et à l'originalité de ses nombreuses recherches, qu'il se forge une brillante renommée de naturaliste. En 1839, il épouse sa cousine Emma Wadgwood. Ensemble, ils auront dix en­ fants parmis lesquels Annie, morte à l'âge de dix ans, dont il évoquera le souvenir dans son journal intime. Cette mort l'éloigné dé­ finitivement de la religion. L'année de son mariage, il publie une série de recherches en géologie et histoire naturelle effectuées pendant son voyage qui deviendra, en 1845, le Journal d'un Naturaliste autour du monde. Ses publications concerneront ensuite une série d'études sur les fossiles, les coraux, les îles volcaniques visitées durant le voyage, la géologie de l'Amérique du sud, des classe­ ments d'espèces, l'analyse de phénomènes de fécondation de plantes par des insectes, le rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale etc.... Son oeuvre majeure reste L'Origine des espèces au moyen de la sélection naturelle ou 7 TOMORROW, IN A YEAR

Geospiza l'expression d'un de nos plus grands phi­ magnirostris strenua, losophes. À mon retour en Angleterre, illustration de en 1837, je pensais qu'en accumulant pa­ John Gould, zoologiste tiemment tous les faits relatifs à ce sujet, anglais, sur qu'en les examinant sous toutes ses faces, les travaux de Charles je pourrais peut-être arriver à élucider cette Darwin question. Après cinq années d'un travail opiniâtre, je rédigeais quelques notes; puis, en 1844, je résumai ces notes sous forme d'un mémoire, où j'indiquais les résultats qui me semblaient offrir quelque degré de probabilité; depuis cette époque, j'ai La Préservation des races favorisées dans la constamment poursuivi le même but. On lutte pour la vie, publiée en 185 9 et qui sert m'excusera, je l'espère, d'entrer dans ces d'introduction à une série d'autres travaux détails personnels; si je le fais, c'est pour sur l'hérédité ou l'étude comparative de prouver que je n'ai pris aucune décision l'expression des émotions entre l'homme à la légère...»' et l'animal. Souvent mal comprise et utilisée à des fins politiques et philosophiques EN BREF peu avouables, sa théorie reste encore « Comme il naît beaucoup plus d'individus aujourd'hui pour les scientifiques d'une de chaque espèce qu'il n'en peut survi­ grande actualité. vre, et que, par conséquent, il se produit 11 meurt à Down House en 1882. souvent une lutte pour la vie, il s'ensuit que tout être, s'il varie, même légèrement, d'une manière qui lui est profitable, dans QUESTIONS DE MÉTHODE les conditions complexes et quelquefois va­ « Lors de mon voyage, à bord du navire le riables de la vie, aura une meilleure chance Beagle en qualité de naturaliste, j'ai été pour survivre et ainsi se retrouvera choisi profondément frappé par certains faits d'une façon naturelle. En raison du prin­ relatifs à la distribution des êtres organisés cipe dominant de l'hérédité, toute variété qui peuplent l'Amérique méridionale et par ainsi choisie aura tendance à se multiplier les rapports géologiques qui existent entre sous sa forme nouvelle et modifiée...»' les habitants actuels et les habitants éteints de ce continent. Ces faits semblent jeter 1 : C. Darwin, L'Origine des espèces, quelque lumière sur l'origine des espèces «Introduction», [1859], (traduction Edmond Barbier), Paris, Gamier Flammarion, 2008. -ce mystère de mystères- pour employer 8 OPÉRA NATIONAL OE lORRAiNE

ARGUMENT

DEUXIÈME PARTIE L'histoire d'Annie. Darwin est père de dix enfants dont deux meurent à la naissance. Sa fille Annie quant à elle, meurt alors qu'elle n'a que dix ans. La chanson Annie's Box lui est dédiée. Deux autres séquences s'intéressent au fait que toute chose est constituée de particules. Le corps humain contient des millions de micro-organismes, de cellules, qui se sont adaptées à vivre sans nous. Nous sommes Peinture PREMIÈRE PARTIE des organismes complexes. de Conrad Martens Le voyage de Darwin. réalisée Le voyage tel qu'il a pu le vivre mais aussi le pendant le voyage bouleversement que peut produire en nous TROISIÈME PARTIE de Darwin à bord du la beauté de la nature et la puissance des La publication de «L'Origine des espèces». Beagle, forces qui transforment toute chose. Ces Darwin travaille lentement et méthodique­ le long des côtes sud- changements peuvent être imperceptibles, ment. Il élabore sa théorie de l'évolution américaines ou prendre parfois la forme de chambou- pendant plus de vingt ans avant de la pu­ (ici la Terre de Feu) lements soudains. blier. Il savait à quel point ses idées allaient Darwin regarde le monde tantôt avec les bouleverser notre vision du monde et avait yeux du géologue concentré sur la longue besoin de ce fait, d'arguments scientifiques durée, celle de la terre, tantôt avec les yeux indiscutables. En 1858, il reçoit une lettre du biologiste s'intéressant à un temps plus d'Alfred Wallace, un jeune chercheur, qui court, celui de l'humanité. développe les mêmes idées que lui sur l'origine des espèces. C'est un véritable choc pour Darwin qui, après avoir consulté nombre de ses proches amis et collègues, s'empresse de publier son travail sous le titre L'Origine des espèces. 9 TOMORROW. IN A YEAR

QUATRIÈME PARTIE De nos jours. Un organisme complexe où il est question d'interconnexions entre toutes les choses ainsi que de la relation entre l'homme et le monde qui l'entoure. Le présent ap­ paraît comme un pouls aux battements rapides alors que l'évolution a sa propre lenteur, son implacable force qui mène à un changement ressenti comme condition première. La recherche et l'approfondissement de nos connaissances sur le développement des espèces s'inscrivent dans la continuité des idées de Darwin et conduisent toujours à de nouvelles révélations sensationnel­ les. Pas une journée sans une référence à Darwin dans chacun des domaines de notre société. Il s'est assuré une place dans l'histoire, mais il fut avant tout un exem­ plaire de l'espèce Homo Sapiens.

Le premier Âgé, Darwin se retire de la vie publique Le spectacle porte certes sur Darwin, mais schéma d'un et se consacre entièrement à la rédaction il concerne aussi nous tous qui faisons arbre de de ses ouvrages. La polémique à propos partie de l'espèce humaine. l'évolution de Charles de L'Origine des espèces ne cesse de s'am­ Darwin, en plifier. 1837, tiré de son Premier Le spectacle montre l'individu et le groupe Cahier de tels des organismes, des constellations sou­ Notes sur l'Origine des mises à de perpétuelles transformations. espèces Ceci depuis l'époque de Darwin, lorsque © Museum les gens savaient quelles étaient leur place naturelle de Manhattan et leur fonction dans la sphère sociale, jusqu'à nos jours, où tout est basé sur le développement individuel et les relations interpersonnelles. Tomorrow, in a year © ciaudi Thyrrestrup

J2, OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE

PLANS SUR LE LIVRET

« Pour moi le théâtre se confond avec ÉPOQUES (PARTIE 1) ses possibilités de réalisation quand Une intersection de la plaine Par la rive d'un grand cours d'eau. on en tire les conséquences poétiques Les carcasses et squelettes extrêmes, et les possibilités de réalisation D'animaux du théâtre appartiennent tout entières au Y étaient ensevelis. domaine de la mise en scène, considérée Une succession de terrasses En forme de marches. comme un langage dans l'espace et en Des années ancrées, mouvement» Accumulant Antonin Artaud, La mise en scène et la métaphysique, [1931], in Si paisiblement Le Théâtre et son double, Paris, Gallimard, 1985, p. 66. De petits quadrupèdes. Si parfaitement, Des époques sont rassemblées ici. u descriptif au pur matériau sonore, de Dl'élégiaque au jeu de miroitement du sens, du bégaiement des mots à la narration EXPLORATEUR DE MARÉE sans narrateur, le texte semble contredire DESCENDANTE (PARTIE 1) à chaque fois les lois de la représentation, Examiner, examiner, examiner du jeu théâtral pris dans leurs acceptions Le cadre de l'esprit, le cadre de l'esprit classiques et nous invite à de nouvelles En suivant, en suivant aventures. Ne pouvant trouver un unique Les changements, les changements point d'ancrage, ni une quelconque forme Pendant imitative pour en rendre compte à l'inté­ Le recul de la mer, le recul de la mer rieur de l'image scénique, le spectateur est invité à effectuer un parcours personnel, Examiner, examiner, examiner subjectif, à composer lui-même une poésie Le cadre de l'esprit, le cadre de l'esprit de l'instant libérée de toute contrainte nar­ En suivant, en suivant rative ou imitative. L'espace non contraint Le recul de la mer, le recul de la mer par les lois de la représentation perspective, permet alors une incursion dans l'imagi­ Je regarde les algues danser naire le plus inattendu. Sur la montagne d'écume TOMORROW, IN A YEAR i3

Qui remue en accumulant les DEMAIN DANS UN AN (PARTIE 3) empreintes dans le sable Une intersection de la plaine Je m'en vais, je m'en vais d'ici Par la rive d'un grand cours d'eau.

Je regarde les algues danser Les carcasses et squelettes Sur la montagne d'écume D'animaux y étaient ensevelis. Qui remue en accumulant les empreintes dans le sable Demain dans un an Je m'en vais, je m'en vais d'ici Demain dans un million d'années

Des siècles qui résident LA BOITE D'ANNIE (PARTIE 2) Dans les anneaux des arbres. Nous avons perdu la joie de la Maison Des fossiles incrustés dans l'ardoise Et le réconfort de nos vieux ans, Qui marquent la lisière de l'ancienne Elle a dû savoir combien nous l'aimions. forêt. Oh ! Qu'elle saurait maintenant avec quelle profondeur J'ai foulé une montagne Avec quelle tendresse nous l'aimons Qui divise trois régions. encore Puis ce n'était qu'un galet Et aimerons toujours son cher visage Que je tenais dans ma main. joyeux pur et transparent. Ses yeux étincelaient intensément, Entre chaque battement Elle souriait souvent, D'ailes d'un papillon, Souvent, elle rejetait la tête un peu Des changements innombrables en arrière. Qui se sont produits Et sont passés inaperçus.

Un criquet se frotte les ailes antérieures L'une contre l'autre Et je suis forcé de penser au temps que cela a pris À construire.

Des montagnes de fossiles

De la lave Annie Darwin De larves OPERA NATIONAL DE LORRAINE

Des algues se déplacent dans l'eau. Les siècles traversent les époques. Il y a de la grandeur dans cette vue, Une succession constante

Retenant la terre

Au creux de mes mains

Cela fait équipe avec la vie

Ces formes infinies

Mon cœur bat soixante-dix Fois par minute

S'étendant à travers les années

Un désert

Couche sur couche la vie scellée dans la pierre

S'étendant devant moi

Un désert

Des moments dans un chant de mouvement, Le battement du cœur et le souffle.

Extraits du livret de Tomorrow, in a year (traduction française)

Tomorrow, in a year © Claudi Thyrrestrup AU FIL DES MOTS: DU SENS À LA DYNAMIQUE DES SONS

La vision que le poète d'aujourd'hui ration. Le mot, primitivement, est un en­ a de la parole semble parfois participer foui : quelque chose le brise du dedans; le langage est minéral et s'ouvre, soufflé. Les de ce même travail d'observation mots vont dans l'espace comme des objets minutieuse dont s'était servi qui s'ouvrent. Les mots sont des logaèdres. le naturaliste. Dans ce nouveau Les mots sont une matière vivante, un regard ouvert à tous les possibles champ de forces, et il y a une séparation, une sexualité dans la parole. Nous som­ on perçoit, en plus d'une similitude mes traversés par eux, nous allons dans dans les références lexicales, le même l'espace qu'ils traversent ; nous les faisons émerveillement, le même trouble. passer par ici et nous sommes traversés par les logaèdres. Le sens - c'est-à-dire la soif d'espace - passe par eux, émane d'eux par l y a une dynamique verbale, une ondulations et par rayonnements contradic­ Iphysique anti-physique, un drame toires. Les mots émettent l'espace. Il y a une géologique de la parole. Le langage est une physique surnaturelle de la parole... terre, un sol : ici sont des ondulations, là des Le mot scintille, irradie et miroite : il traces, des failles ; ici des soulèvements, des n'enclôt pas la chose d'un périmètre vou­ entrailles, des plis, là des effondrements, lant l'appréhender et ne va pas pour la des gouffres; ici des poussées. La langue saisir; il sait qu'il ne contient ni le sens est une matière innommable, invisible et ni la chose mais qu'il l'appelle, l'évoque, très concrète, sédimentée. Elle bat, elle fait résonner tout l'espace de son manque. ondule, va-et-vient. On est dedans comme Caillou jeté, il provoque. Projectile, il est dans le théâtre de la matière universelle. lancé pour qu'on entende, comme on sonde Le langage ne s'offre pas comme de un gouffre par l'écho. La parole répond l'outillage en panoplie disponible devant dans l'air. La parole serait la matière divine nous mais apparaît soudain en face et à s'il y en avait une. » l'intérieur de nous comme notre matière Valère Novarina, Devant la parole, éditions P.O.L., même. Les mots sont comme des noyaux Paris, 1999, p. 21-22,166. qu'il faut casser pour les libérer par respi­ POINTS DE VUE

a référence à Darwin amène ici le LUIGI NONO: LES PERSPECTIVES Lcréateur, mais aussi le spectateur, à D'UN RÉQUISITOIRE formuler et à percevoir une approche « na­ «L'opéra dans sa conception, telle que la turaliste» du spectacle lyrique. L'opéra tradition l'a forgé, révèle entre autre, les apparaît donc comme un organisme vivant caractéristiques formelles suivantes: formé d'éléments disparates. On voit aussi a) séparation fixée et différenciée par deux que l'interaction entre ces éléments est au plans, entre public et scène, comme dans service d'une rhétorique de l'expression une église entre fidèles qui assistent et du sentiment en musique qui confère à la officiants qui célèbrent; parole un rôle prépondérant. La parole est b) les deux dimensions de l'opéra, visuelles le sens unique qui organise et soumet l'en­ et sonores, réalisées dans un rapport sim­ semble des autres arts, des autres codes. pliste selon lequel «je vois ce que j'écoute On se met alors à rêver d'autres orga­ et j'entends ce que je vois » ; nismes possibles, formés de ces mêmes c) l'élément scénico-visuel, forme-lumiè- ingrédients mais qui auraient acquis une re-couleur, qui a purement une fonction autonomie, qui pourraient interagir de d'illustration du texte chanté; manière nouvelle et auxquels on ajouterait d) le rapport entre chant et orchestre se dé­ des propositions venant de la technologie veloppant de façon univoque comme dans contemporaine. un film entre le parler et la bande-son, qui Et l'on finit par voir l'opéra comme un représente peut-être aujourd'hui la version organisme qui a besoin de mutations pro­ industrialisée de l'opéra traditionnel ; fondes pour assurer sa survie. e) perspective axée autour d'un centre focal On constate aussi que l'on rejoint ainsi unique tant sur le plan visuel que sur le les questionnements et les constats de plan sonore ; nombre de compositeurs et de théoriciens f) par conséquent: on bloque toute possibi­ du théâtre qui en ont fait la base même de lité d'utiliser le rapport espace-temps...»' leur esthétique. «À la place d'une conception essen­ tiellement statico-théologique de l'opéra traditionnel européen (foyer visuel uni­ que, source sonore unique, rapport litur­ gique entre public et scène déterminés TOMORROW. IN A YEAR i7

^ -V donc d'abord d'une transposition dans le domaine musical des formes et présenta­ tion et des rapports des interprètes entre eux. Ici l'on ne simule ni ne décrit, à peine raconte-t-on quelque chose. Pour donner à la représentation scénique une force de persuasion, l'action continue n'est pas né­ cessaire et voilà qui constitue un avantage inestimable tant de l'ancien théâtre que du nouveau. En effet, l'intégralité musicale peut être transmise même avec l'action la plus restreinte. Unir musique et théâtre en une troisième dimension demande toutefois la plus grande clarté. Cette clarté permet Colonie rigidement, héritiers pour ainsi dire de aussi d'aiguillonner l'auditeur spectateur de cellules en lui faisant voir ce qui arrive et comment souches la «mécanique céleste» de Newton) se embryon­ substitue une conception dynamique de cela est fait. Plus le processus de réalisation naires humaines, relations variables - possibilité d'avoir des reste caché, moins on peut réveiller la par­ appelées sources visuelles et sonores disséminées ticipation active de l'auditeur. »2 Hi. dans toute la salle ; par suite, libéralisation D'où pour le compositeur cet étrange du rapport spatio-temporel (Einstein) ; plus constat : grande richesse des éléments et des di­ « La composition est l'interprétation mensions dans la composition théâtrale; (ou la notation) d'une représentation par suite, plus grande participation active acoustique (ou d'un processus du public...»1 acoustique). i: Luigî Nono, Notes sur le théâtre musical contem­ L'interprétation est la composition porain, in Musique et dramaturgie: Esthétique d'un processus acoustique. de la représentation au xx* siècle, Publications Le processus acoustique est de ta Sorbonne, Paris, 2003, p. 275, 278. l'interprétation d'une représentation compositionnelle. MAURICIO KACEL: TRAITÉ L'interprétation est l'interprétation DE DÉCOMPOSITION d'une interprétation. « Le nouveau théâtre musical n'est pas une La composition est l'interprétation forme de théâtre parmi d'autres, stylisti- d'une composition. quement bien fixée, mais bien l'application Le processus acoustique est de la pensée musicale à l'art théâtral. Pa­ la représentation d'un processus. roles, lumière et mouvement sont articu­ La composition est la représentation lés comme sons, timbres, tempi. Il s'agit d'un processus d'interprétation. i8 OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE

L'interprétation est la décomposition d'une représentation acoustique. La décomposition est la représentation d'une composition. L'interprétation est la représentation d'une notation. La composition est la décomposition d'une représentation. La notation est la représentation d'une représentation. L'interprétation est la décomposition d'une décomposition. La représentation acoustique est le signe d'un processus. La décomposition est la composition d'une décomposition. Par exemple: Nébuleuse C'EST AUJOURD'HUI DEMAIN : « Le chien ne mord pas.» de la BERND ALOIS ZIMMERMANN Tarentule La décomposition est l'interprétation © NASA/ « L'artiste doit avoir quelque chose à dire, JPL-Caltech/ d'un processus acoustique. Donc: car sa tâche ne consiste pas à maîtriser University and la représentation comme représentation University of la forme, mais à adapter cette forme au Leiden d'une représentation. contenu.» La décomposition est la désagrégation Kandinsky, L'Œuvre d'art et l'artiste, in Du Spirituel d'une composition. dans l'art et dans la peinture en particulier. [1912] Développer, dans une composition, c'est composer après coup. « L'opéra comme théâtre total! La méthode de composition est L'étrange situation qui prévaut dans une décomposition. notre théâtre actuel, implique que ce que Composer en collaboration, nous devons exiger pour le présent s'ex­ c'est interpréter une représentation. prime dans les termes de ce que l'avenir La notation est la notation pourra nous apporter. S'il est alors question d'un processus décomposé. d'opéra, il faut penser à une Maison d'opé­ Ajouter à une composition, c'est altérer ra, ou mieux à un Théâtre que j'imagine un passé acoustique. Decompositio est. »' comme la concentration de tous les moyens 2 : Le Rôle et les tâches de l'artiste, 1979, p. 237. servant à la communication, réunis en un 3: Composer, 1965, p. 49-50 lieu conçu spécifiquement pour cela. En In Mauricio Kagel, Tam tam, Monologues et : architecture, sculpture, dialogues sur la musique, éditions Christian d'autres termes Bourgois, Paris, 1983. peinture, théâtre musical, théâtre parlé, ballet, film, microphones, télévision, tech­ TOMORROW. IN A YEAR

nique sonore et de bandes magnétiques, entre jeu de scène et orchestre par éléva­ musique électronique, musique concrète, tion de la fosse: l'orchestre devenant une cirque, comédie musicale, ainsi que tou­ scène pour le théâtre instrumental, selon tes les formes théâtrales fondées sur le les exigences de l'opéra pluraliste; instal­ mouvement, tous ces éléments doivent se lation de sièges basculants, pivotants et combiner pour donner lieu au phénomène à dossier inclinable, comme points «sur de l'opéra pluraliste... cadran» maintenus immobiles-mobiles Bref, le théâtre nouveau sera nécessaire­ pour le spectateur, de manière à ce que ment et avant tout un théâtre technique: un celui-ci puisse suivre de façon flexible les théâtre qui ne devrait pas être moins bien multiples événements autour de lui : qu'il équipé qu'un vaisseau spatial - mais un soit capable de communication dans toutes vaisseau spatial de l'esprit; somme toute, les directions.» une formation d'ensemble susceptible de Bernd Alois Zimmermann, L'Avenir de l'opéra, marquer de son empreinte tout un paysage (traduction Marc Ariel Friedermann), [1965-1966], Contrechamps, Genève, 2010, urbain; en tant que témoignage d'une li­ in Écrits, éditions p. 208-210. berté spirituelle et culturelle qui conçoit le théâtre comme un lieu élémentaire de rencontre dans toute son ampleur. En pra­ tique, le théâtre nouveau devrait mettre à disposition - pour n'en présenter que quelques aspects - des surfaces de jeu à échelons multiples, entourant au besoin le public de manière circulaire ou sphé- rique, et sur lesquels on pourrait - selon les besoins - agir de façon simultanée ou successive; ces surfaces de jeu devraient, tout comme le public ou des parties de ce- lui-ci, être rendues mobiles : changements d'emplacement par élévation ou abaisse­ ment des pôles de communication que sont la scène et le public, rapprochements d'un événement ou détournements d'un autre du jeu de scène, selon un procédé fourni par l'œuvre elle-même; permutations ou interpénétrations de l'événement scénique ou filmique (le premier se développant à Tomorrow, in a year partir du dernier ou vice-versa, ou encore © Claudi Thyrrestrup les deux simultanément, etc.) ; échanges 20 OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE

L'OPÉRA OU LA REVANCHE DE fortement enrichies par celles qui régissent L'HYBRIDE: GEORGES APERCHIS les cérémonies extra-européennes. « Une des marques de notre temps est l'abs­ Peu à peu, les composantes du spectacle traction qui, d'une part travaille à disjoindre musical (peinture, lumière, costumes...) se les composants d'un ensemble existant sont dissociées et tendent à retrouver leur pour les mener chacun à l'absurde ou les autonomie dans le cadre d'un canevas plus porter à leur plus haut degré de puissance; vaste, autrement structuré. qui, d'autre part, produit tout son effet dans D'autre part, le corps des interprètes la généralisation et l'assemblage pour éla­ (musiciens, acteurs, chanteurs...) tend borer, dans une vaste ébauche, un nouvel à s'émanciper, à signifier, à raconter, en ensemble. » plus de sa pratique spécifique. L'expression Oskar Schlemmer, L'Homme et la figure d'art, vocale s'est diversifiée à l'extrême et n'est [1925], in O. Schlemmer: Théâtre et Abstraction, plus l'attribut des seuls chanteurs. coll. Théâtre années vingt, éditions L'âge À travers toutes ces pulvérisations dy­ d'homme, Lausanne, 1978. p. 29. namisantes, nous nous trouvons devant En 1993, Georges Aperghis compose une polyphonie possible, constituée par Sextuor - L'Origine des espèces, une œu­ plusieurs microlangages, capables de créer vre de théâtre musical composée en 1993 une énergie physique ou émotive en pro­ pour cinq voix de femmes et un violoncelle voquant des confrontations violentes entre reprenant en partie des textes de Darwin. le sens d'une image ou d'un son et une Une occasion de réitérer les grands princi­ signification purement formelle. pes de l'art de combiner tous les arts. Comment structurer tout ceci ? «À l'opéra, la dramaturgie est assurée À mon avis, on ne doit pas vouloir savoir par la lecture musicale d'un livret, donc tout tout de suite. Il faut accepter les len­ d'un texte porteur de situations dramati­ teurs, les aléas, les incertitudes des compor­ ques. Tout (scénographie, mise en scène, tements des sons par rapport aux images, chorégraphie...) converge pour éclairer le aux textes, aux gestes. Comme s'il s'agissait mieux possible ces situations « musico-théâ- d'organismes vivants, nous devons les ob­ trales » à base de texte porteur de sens. server, les aider, les protéger aussi. Car si Par contre, ces dernières décennies leur respiration interne est gênée par un nous avons assisté à l'éclatement du récit, voisinage malheureux ou un malentendu à la multiplication des signaux envoyés à formel, leur vie est en danger. l'auditeur spectateur, à la naissance d'un Il me paraît donc de première nécessité véritable contrepoint d'histoires diverses de dégager des lois qui permettent une - qui se tissent entre elles. certaine convivialité entre des objets et des Cette nécessité de «raconter autrement» concepts aussi contradictoires... a provoqué des glissements dans nos diffé­ Inutile de dire que ces organismes rentes formes de représentations musicales juxtaposés ou superposés ne vivent pas à Tomorrow, l'intérieur d'un récit linéaire. Ils sont les Ainsi, on l'aura deviné, le théâtre mu­ in a year © Claudi particules d'une histoire polyphonique. sical équivaudrait pour moi à l'envahis­ Thyrrestrup Donc, pas de livret, mais une partition. sement du temple théâtral par le pouvoir La partition organise tout. Elle régit les abstrait de l'organisation musicale, et non événements principaux et secondaires (leur l'inverse.» intensité, leur devenir), les textes abstraits Georges Aperghis, Quelques réflexions sur le ou porteurs de sens, les éclairages, les ges­ théâtre musical, 1989 in Musique et dramaturgie: 1 tes. La partition n'ordonne pas seulement Esthétique de la représentation au xx siècle, Publications de la Sorbonne. Paris, 2003, p. 455-6 le « sonore », mais toutes les composantes de la représentation jusqu'aux comporte­ ments, histoires, objets... Elle assure ainsi une certaine drama­ turgie de l'indicible. 22 OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE

BIOGRAPHIES

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Ralf Richardt Strobech, Kirsten Delhlholm, concept, mise en scène et co-direction mise en scène et co-direction Ralf Richardt Strabech fait ses études Kirsten Delhlholm suit un parcours à l'Académie royale du Danemark et dans les arts visuels et travaille de­ étudie également la musique et le puis une trentaine d'années pour cinéma à l'Université de Copenha­ le spectacle vivant. Ellecommence gue. Il travaille avec Hotel ProForma avec Billedstofteater (Théâtred'Ima­ depuis 2004, notamment pour les ges) de 1977 à 1984 et fonde Hotel productions Tomorrow in a year Pro Forma en 1985. Elle a produit The Knife, musique (2009), Relief (2008) et The Sand plus d'une centaine de spectacles Fondé en1999 par les frère et sœur Child (2007). Il enseigne à l'École dans différents sites (musées, hôtels Olofet Andersson, ce nationale de théâtre du Danemark de ville,monuments) à l'occasion de groupe est connu pour son refus des et travaille en tant qu'architecte pour la Biennale de Venise, du Festival de compromis artistiques et sa volonté des entreprises internationales. Son Berlin ou de la Brooklyn Academy de bousculer les conventions dans travail le conduit à faire des recher­ of Music. Parmi ses productions les la musique électronique populaire. ches sur les mécanismes culturels plus connues figurent l'opéra visuel Leurs quatre CDs The Knife (2001), qui l'environnent, mécanismes Operation: Orfeo (1993, 2007), sa Hannah with H soundtrack (2003), qu'il exprime dans les domaines collaboration avec Dumb Type pour Deep Cuts (2004) et Silent Shouts de l'architecture, de la musique Monkey Business Class (1996) et la (2006) ont connu un franc succès et de l'image. De 2006 à 2010, il pièce musicale I only appear to be et le groupe a remporté six prix est le directeur artistique de Hotel dead (2005) s'intéressant à Hans en Suède en 2006, dont celui du Pro Forma et vient récemment de Christian Andersen. groupe de l'année (prix qu'ils avaient monter sa proprecompagnie, sous déjà remporté en 2003). Leur pre­ le nom de Loop Group. mière et unique tournée de 2006 23 TOMORROW, IN A YtAR

intitulée « Silent tour» proposait un concept uniquede musiqueexpéri­ mentale. Le groupe The Knife écrit une musique dont le matériau est lui-même le résultat d'une création originale.

Hotel Pro Forma, production Hotel Pro Forma est un laboratoire international de création de specta­ cles et d'installations. La perception, la perspective et les sujets planétai­ res sont synthétisés dans une forme artistique conceptuelle, visuelle et musicale. Chaque projet est abordé de façon quasi-scientifique et les thèmes choisis sont très souvent issus de cettevision scientifiquedu monde. Le processus artistique est expérimental et transdisciplinaire. La structure des différents projets est profondément ancrée dans la Operation: Orfeo, une production Anders Jorgensen, son Hotel Pro Forma © Roberto Fortuna musique, les arts visuels, l'archi­ Au cours de ses études à la Danish tecture et ne répond pas aux formes National School ofTheatre, Anders théâtrales traditionnelles (texte, in­ Jesper Kongshaug, lumières Jorgensen se spécialise dans le son. trigue, dramaturgie). L'idée est de Jesper Kongshaug est reconnu Travaillant sur la perception du son présenter des universvisuels et mu­ comme l'un des concepteurs de lu­ dans l'espace,il exerce dans de nom­ sicaux qui questionnent les sujets mières lesplus radicaux et innovants. breux domaines: théâtre, concerts, universels que sont l'évolution, les Très ouvert, il travaille à la fois avec opéra, expositions et est par ailleurs cultures du monde, la perspective des théâtres renommés et avec des conseiller en acoustique. et la gravité. Ces thèmes sont pré­ compagnies plus expérimentales Il travaille en étroite collaboration sentés au public dans de nouveaux telles que Hotel Pro Forma. Paral­ avec Hotel Pro Forma et le groupe contextes, avec une technologie ex­ lèlement à ses projets au théâtre, The Knife notamment dans l'élabo­ périmentale touchant à l'audiovisuel, il conçoit également les lumières ration des paysages sonores. la lumière et le son dans le but de pour des projets architecturaux. Il voir, d'entendre et d'appréhender est lauréat du Nordic Light Award Maja Ravn, costumes ces sujets de façon nouvelle.Depuis 2008 pour son travail à la Royal Da­ Maja Ravn étudie la scénographie 1985, Hotel Pro Forma a créé plus de nish Playhouse. Sa collaboration et le costume à la Danish National cinquante productions (expositions, avec Hotel Pro Forma comprend les School ofTheatreet collaboredepuis spectacles...) dans une trentaine de productions Relief( 2008), Operation: 1993 à plus d'une soixantaine de pays différents. Orfeo (1993, 2007) et I only appear productions. Son univers est à la to be dead (2004). fois animé, expérimental et enjoué. OPERA NATIONAL DE LORRAINE

Ses costumes brouillent les sens new romantic. Début 2009, son et questionnent la perception des album intitulé A Hand in the Heavens spectateurs, notamment dans Ope- remporte un grand succès. ration: Orfeo d'Hôtel Pro Forma. Lisbeth Sonne Andersen, Kristina Wahlin, danseuse mezzo-soprano Lisbeth Sonne Andersen étudie la Après une formation de chant clas­ danse au Danemark à la Nordic sique dans les Académies royales de Theatre School ainsi que la chorégra­ musique de Stockholm et de Lon­ phie au Bodyweather d'Amsterdam dres, la mezzo-soprano suédoise et avec la Trisha Brown Company à remporte de nombreux prix. En tant New York. Elle danse dans de nom­ que soliste, elle a été accompagnée breux spectacles à travers le monde par de nombreux orchestres sym- et est danseuse solo à l'occasion phoniques. Au cours des saisons d'une reprise de la production Ope- 2006-2008, elle est membre de la ration: Orfeo d'Hôtel Pro Forma. troupe de l'Opéra de Cologne. Lisbeth Sonne Andersen est par Parmi ses futurs engagements, ci­ ailleurs directrice artistique de la tons une invitation au Teatro Nacio- compagnie de danse et théâtre nal de Sao Carlos à Lisbonne. Out of Joint Production, à Aarhus au Danemark. Laerke Winther, chanteuse, actrice Agnete Beierholm, danseuse Née au Danemark en 1975, Lserke Née en1986, Agnete Beierholm étu­ Winther a étudiél'art dramatiqueà la die la danse au Danemark, à l'École Arts Educational School de Londres. du ballet royal puis participe à de Durant sa formation,elle a joué des nombreuses chorégraphies du Ballet premiers rôles féminins dans de Peter Schaufuss. Elle s'est produite nombreux films danois ainsi qu'au dans le West End de Londres ainsi théâtre. Lserke Winther est co-scé- qu'en tournée au Royaume-Uni. nariste et interprète de ses propres spectacles decomédie produits par Alexandre Bourdat, danseur Bo Madvig, danseur la télévision nationale danoise. Alexandre Bourdat est né en 1975 Né au Danemark en 1962, il s'est pro­ dans le sud de la France. Après des duit sur de nombreuses scènes, du Jonathan Johansson, chanteur études de danse, il se produit à tra­ Cirque d'Hiver à Paris au Volksbuhne Jonathan Johansson est chanteur et vers toute l'Europe au cours des à Berlin. Il a fait partie de la com­ compositeur. Son sens remarquable quinze dernières années. Il réside pagnie de Sasha Waltz (The Sasha de la mélodielui permet dedépasser désormais à Copenhague où il exer­ Waltz & Guests) et a également tra­ toutes les barrières de la langue. ce en freelance en tant que danseur, vaillé aux côtés de Mark Tompkins, Après quelques années passées à professeur et chorégraphe. Davis Zambrano et Domenique Bo­ travailler sur le son, il trouve enfin vin. Bo Madvig enseigne par ailleurs le style qui lui convient: synth pop, la danse contemporaine. Jacob Stage, danseur Jan Strobech, danseur Tomorrow, Né en 1969, ce danseur danois est Né en 1981, Jan Strobech s'est formé le fondateur de la Mute Company à l'École de danse moderne au Da- Thyrrestrup Physical Theatre (compagnie pri­ nemark. Il commence sa carrière mée au Danemark), et travaille sur à Tivoli et a collaboré depuis avec des moyens d'expression très di­ de très nombreux chorégraphes versifiés. Il apparaît dans plusieurs tels queTim Rushton (New Danish films consacrés à la danse parmi Dance Theatre) et Kim Brandstrup lesquels Dancer in the Dark de Lars à Londres. Von Trier. L'EQUIPE DE L'OPERA ET DE L'ORCHESTRE

DIRECTEUR CONSEILLER ARTISTIQUE ADMINISTRATEUR Laurent Spielmann Valérie Chevalier Claudie Antoine

COMMUNICATION ET ASSISTANTES ARTISTES DES CHŒURS PERSONNEL RELATIONS PUBLIQUES Michelle Buys SOPRANI TECHNIQUE Albertine Brument Dania Di Nova RESPONSABLE DIRECTEUR TECHNIQUE Patricia Garnier Marie Sauvannet CHEF COMPTABLE Serge Gachet Vincent Gentile Joanna Hinde COMMUNICATION, Inna Jeskova RÉGISSEUR TECHNIQUE DÉVELOPPEMENT DU PUBLIC RÉGISSEURS COMPTABLES Bernard Picard Chloé Kobuta Dominique Claude Line Ragot Barbara Wysokinska SECRÉTAIRE TECHNIQUE RELATIONS AVEC LE PUBLIC Philippe Hilt Soon Cheon Yu Michèle Gentile Bernard Cugnot RESPONSABLE RESPONSABLE DELACCUEILETDES BARS Eléna Le Fur LOCATIONNAIRE CONSTRUCTION DÉCORS ALTI Sylvie Vouillemin Fabienne Wiemert Daniel Fourtou RESPONSABLE Valérie Barbier ASSISTANT DÉCORS DU PERSONNEL DE SALLE Marie-Louise Egurrola SERVICE Sébastien Carlier Albertine Brument Elisabeth Lanore PÉDAGOGIQUE Julie Stancer RESPONSABLE DE L'ATELIER DÉCORS ACCUEIL DE LA VILLE DE NANCY RESPONSABLE, DRAMATURGE Lionel Bahuaud Anja Stegmeier Carmelo Agnello Patrick Lataille Pascal Kasidis Lucy Strevens CHARGÉE DE MISSION Christiane Roux n.n. GESTIONNAIRE STOCK DÉCORS ÉDUCATION NATIONALE TÉNORS Jean-Marie Ballèvre Marie-Renée Legée CHEF MACHINISTE PERSONNEL Bertrand Cardiet VISITES Bernard Auguste ARTISTIQUE Xiao Lun Chen Françoise Samson Jean Marc Duval SOUS-CHEFS MACHINISTES DIRECTEUR DE SCÈNE Nicholas Johnson Daniel Bouillon Odile Befve CENTRE DE FORMATION III Yu Lee Jean-Luc Didier CHEF DES CHŒURS DES APPRENTIS Ronald Lyndaker Daniel Poirson Merion Powell DIRECTEUR Tadeusz Szczeblewski MACHINISTES RÉGISSEUR DES CHŒURS Jérôme Kacza BASSES Jean Adolphe Fabienne Wiemert APPRENTIES Alain Blenner Olivier Béguin Fiona Perbellini PIANISTES CHEFS DECHANT Benjamin Colin Tony Charrière Valérie Martischang Solange Fober Pascal Desaux Philippe Kéravec Thierry Garin Marco Gemini Bruno Lataille Vincent Royer PERSONNEL Michaël Kraft Pascal Leclair David Richards ADMINISTRATIF Frédéric Léonard Christophe Sagnier Sébastien Pierre CHARGÉE DE LA GESTION ADMINISTRATIVE ET FINANCIÈRE Xavier Szymczak Éric Venck Monique Thomas CHŒURS SUPPLÉMENTAIRES CHARGÉE DE LAGESTION Clémentine Bourgoin DU PERSONNEL Agathe Delumeau Evelyne Hazotte TOMORROW. IN A YEAR

CHEF ÉLECTRICIEN CENTRE TECHNIQUE MUNICIPAL Bernard Herrbach Daniel Jegou Pierre Guérin DE LA VILLE DE NANCY Dominique Humbert Béatrice Lee SOUS-CHEFS ÉLECTRICIENS DIRECTION CTM Nicolas Lepault Catherine Mirgain Michel Eckert Lionel Arnau David Leveque VIOLONCELLES Jean-Claude Jacques Éric Caro Sylvain Lombard Pierre Fourcade Daniel Didierjean ÉLECTRICIENS Sylvain Masson Jean de Spengler Laurent Galiay Cédric Millardet Didier Pfund Christine Bianco Daniel Hamang ATELIER DE DÉCORS Georges Ricatte Pierre Cordier Alexis Koch Bérangère Brochard Nicolas Vuillaume Laurent Boulard Sébastien Koch Géraldine Chery Williams Weber Sylviane Crepey ' CHEF ACCESSOIRISTE Florent Janin François Oechslin David Joly Nicolas Joly ORCHESTRE CONTREBASSES ACCESSOIRISTES Bénédicte Kraemer SYMPHONIQUE ET Hélène Van Acker Jean-Claude Cherrier Carole Paris LYRIQUE DE NANCY Sophie Laurens Tifanie Putz Odyl Gabbay RÉGISSEUR GÉNÉRAL Pauline Depassio Émilie Skrijelt RÉGISSEUR SON Christian Ferez Hervé Barrois ATELIER MENUISERIE Vassili Touliankine Bruno Malléa DIRECTEURTECHNIQUE André Didrat, CHEF HABILLEUSE Pierre-Jean Bahuaud FLÛTES responsable Asseya Merabet GARÇONS D'ORCHESTRE Caspar Hoyos Jean-Pierre Burton Sylvain Léonard Jocelyne Croissant HABILLEUSES Jérôme de Wasch Hervé Laurent Olivier Sauvage Corinne Aubry Jean-Pierre Gauvain Claudine Ballèvre BIBLIOTHÉCAIRE HAUTBOIS Philippe Grandadam Pierre Colombain COIFFEUR Daniel Guedon Marko Meles Aurélien Pouzet-Robert Marc Losson VIOLONS Olivier Lahaxe Florine Hardouin MAQUILLEUSE Laurent Causse, Amaury Lamy CLARINETTES Nathalie Leblanc Michel Nicolin supersoliste Philippe Moinet CHEF DE L'ATELIER COUTURE Elena Frikha Alain Poirot Noémie Lapierre Danièle Didierlaurent Maria Skriabina Franck Popadiak Yannick Herpin ADJOINTE CHEF D'ATELIER Julien Rubert Anne-Marie Staub BASSONS Nelli Vermel Mickael Tock Catherine Delon-Pierre Sylvie Villedary Bénédicte Pierre ATELIER MÉTALLERIE Philippe Houillon Jacques Deshayes Nicolas Tacchi COUTURIÈRES Bernard Bâillon, Benoît Froissart Serge de Goloubinow Sandrine Arbona responsable Sonia Gasmi CORS Claudine Blanchet Patrick Barbe Marc Loviconi Sandrine Fousse Julien Berg Philippe Girodon Pierre Riffault Clémentine Gaulier Dominique Bontemps Misa Hasegawa Franck Leroy Marie Masson Patrick Cuny Marie Lambert Anne-Laure Martin Eric Tardieu Sabrina Poirrier Pascal Fritsch Claude Molinet Jeanne Maurin TROMPETTES CONTRÔLEUR DE TRAVAUX Bertrand Menut François Lachaux ET SÉCURITÉ INCENDIE Anthony Nickel Geneviève Monségur Fabrice Wigishoff Bernard Heuraux Stéphane Savorini Marie-Christine Jean Bollinger AGENTS DE SÉCURITÉ INCENDIE Sébastien ScheifFer Muhlmeyer Vincent Joux Stéphane Thiebaux TROMBONES Franck Natan Thierry Schneider Sébastien Veck Jean-Louis Bruto Emmanuel Samson Philippe Valério Jean-Philippe Wloka Lionel Lutz Lionel Trémureau Philippe Marcuz Franck Rivet (apprenti) ATELIER PEINTURE/TAPISSERIE François-Xavier Parison HARPE PERSONNEL D'ENTRETIEN Georges Naudin, ALTI Irène Trémureau Olivier Abdallah responsable Paul Fenton Marie Louise Colin François Jimenez, adjoint TIMBALES Patricia Midoux Stéphanie Parobecki Philippe Démangé Marcel Artzer Jeana Bramant Pascal Dupuis PERCUSSIONS Dominique Guimas Virginie Glad Richard-Paul Morellini NOS PROCHAINS RENDEZ-VOUS

À l'Opéra national À la salle Poirel LES SAMEDIS DE de Lorraine DES'LICES D'OPÉRA... Orchestre symphonique Au Foyer du public de CARMEN et lyrique de Nancy l'Opéra national de Lorraine Georges Bizet « La fabrique des voix. ARVO PART Premier volet.» DIRECTION MUSICALE Fratres, pour orchestre à cordes Petit atelier sur le travail vocal, Claude Schnitzler, avec Mélanie Moussay josé Miguel Esandi (24 février) PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI SAMEDI 19 FÉVRIER 2011 MISE EN SCÈNE Variations sur un thème DE 10H À 12H30 Carlos Wagner Rococo pour violoncelle et orchestre, opus 33 18 FÉVRIER 2011 À 20H ... ET LES RENCONTRES 20, 27 FÉVRIER 2011 À 15 H SERGUEÏ RACHMANINOV 22, 24 FÉVRIER ET 1" MARS 2011 A 20 H Au musée des Beaux-Arts Symphonie n°l en ré mineur, de Nancy Conférence André Tubeuf opus 13 17 FÉVRIER 2011 A18H30 «Folie d'amour!» avec VIOLONCELLE (ENTRÉE LIBRE, GRANDE SALLE) Philippe Choulet. Parcours Antoine Pierlot Récital «Une heure avec philosophique, poétique et DIRECTION Julien Dran musical. En partenariat avec Frédéric Chaslin 25 FÉVRIER 2011 A18H30 le Conservatoire régional (FOYER DU PUBLIC) 10, 11 FÉVRIER 2011 À20H30 du Grand Nancy.

LUNDI 14 FÉVRIER 2011 À 18 H 30

Renseignements [email protected] www.deslicesdopera.fr

RENSEIGNEMENTS

03 83 85 30 60 www.opera-national- lorraine.fr ! Lorraine

PRIX DE VENTE: 2 EUROS