ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES FOFIFA-CIRAD AGRONOMIQUES PROGRAMME URP-SCRiD DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR AGRONOME

UUTTIILLIISSAATTIIOONN EETT CCOONNNNAAIISSSSAANNCCEE DDEESS VVAARRIIEETTEESS DDEE RRIIZZ PPLLUUVVIIAALL... AAPPPPRROOVVIISSIIOONNNNEEMMEENNTT EENN SSEEMMEENNCCEESS DDEESS RRIIZZIICCUULLTTEEUURRSS PPLLUUVVIIAAUUXX CCaass ddeess ccoommmmuunneess rruurraalleess :: AAnnkkaazzoommiirriioottrraa ((VVaakkiinnaannkkaarraattrraa)) eett BBeemmaahhaattaazzaannaa ((BBoonnggoolllaavvaa))

RASOLOMANJAKA Andriatiana Joachin Promotion FITSINJO (2001-2006)

11 Janvier 2007 i REMERCIEMENTS

Nos vifs remerciements vont aux institutions et aux personnes suivantes :

§ Professeur Sylvain Ramananarivo , Chef du Département Agro-Management pour la présidence de la séance de soutenance du présent mémoire ;

§ Professeur Romaine Ramananarivo , qui a bien voulu être parmi les membres du jury ;

§ Docteur Marie-Hélène Dabat , chercheur du CIRAD, maître de stage et encadreur professionnel, pour tous ses dévouements, ses appuis-conseils constructifs tant scientifiques, méthodologiques que techniques ;

§ Docteur Noro Rahelizatovo, enseignante à la formation initiale et doctorale - Agro- Management et encadreur académique, pour les soutiens, conseils scientifiques et pédagogiques et le suivi permanent du travail ;

§ Le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) et le FOibem-pirenena Fikarohana ampiharina amin’ny Fampandrosoana ny Ambanivohitra (FOFIFA), pour leur aimable accueil et appui financier, technique et logistique ;

§ Toute l'équipe du FOFIFA à et à Kianjasoa pour leur sincère collaboration.

Que toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce mémoire, trouvent ici nos vives reconnaissances. Tous les riziculteurs et acteurs de la filière semences sont remerciés vivement pour leur accueil et leur aimable coopération, sans oublier les autorités et les élus locaux qui ont facilité la réalisation des travaux sur terrain.

ii LISTE DES ABREVIATIONS

AFDI Agriculteurs Français et Développement International APDIP Association des Paysans pour le Développement Inter-Professionnel BAD Banque Africaine de Développement CARITAS Caritative Association CECAM Caisses d’Epargnes et de Crédit Agricole Mutuel CFAMA Centre de Formation et d’Application du Machinisme Agricole CIRAD Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement CirDR Circonscription de Développement Rural CMS Centre Multiplicateur de Semences DRDR Direction Régionale de Développement Rural ENSOA Ecole Nationale de Sous-Officier d’Active EPIC Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial FA.FA.FI SPAM Fanentanana Fambolena Fiompiana Sinaodam-Paritany Avaratr’I Mania FAFIALA Fambolena sy Fikarohana momba ny Ala sy ny Ala vadim-boly ou "Centre d’expérimentation et de diffusion pour une Gestion Paysanne des Tanety" FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FERT Association Formation pour l’Epanouissement et le Renouveau de la Terre FIFAMANOR Fiompiana Fambolena Malagasy Norveziana ou " Centre de développement rural et de recherché appliquée" FITAFA Association pour le Progrès des Paysans FOFIFA FOibem-pirenena Fikarohana ampiharina amin’ny Fampandrosoana ny Ambanivohitra ou "Centre National de Recherche sur le Développement Rural " GCV Grenier Commun Villageois GPS Groupements des Paysans Semenciers MAEP Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche ONG Organisation Non Gouvernementale PRD Plan Régional de Développement PROJER PROjet d’appui aux Jeunes Entrepreneurs Ruraux PSCA Projet de Soutien des Coopératives Agricoles iii PSDR Projet de Soutien au Développement Rural RRI Rapid Results Initiatives ou Initiatives à Résultats Rapides SOC Service Officiel de Contrôle TAFA ONG TAny sy FAmpandrosoana URP- SCRiD Unité de Recherche en Partenariat "Systèmes de Culture et Rizicultures Durables" VFTV Vovonan’ny Fikambanan’ny Tantsahan’i VOMBO VOvonan’ny Mpamokatra eto

iv SOMMAIRE REMERCIEMENTS ...... i LISTE DES ABREVIATIONS ...... ii SOMMAIRE ...... iv LISTE DES FIGURES ...... vii LISTE DES TABLEAUX ...... vii LISTE DES CARTES ...... vii RESUME/SUMMARY ...... viii

INTRODUCTION ...... 1

PREMIERE PARTIE : METHODOLOGIE ...... 3

1. RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE ...... 4

2. CHOIX DES COMMUNES ET DU FOKONTANY ...... 4 2.1. Exploration des statistiques régionales ...... 5 2.2. Sélection des deux communes ...... 5 2.2.1. Vakinankaratra ...... 6 2.2.2. Bongolava ...... 6 2.3. Sélection des Fokontany ...... 8 2.4. Présentation des deux communes ...... 8 2.4.1. CR d’ ...... 8 2.4.2. CR de ...... 9

3. CHOIX DES EXPLOITATIONS ...... 12 3.1. Enquête exploitations ...... 12 3.2. Typologie des exploitants ...... 12

4. ENQUETE FILIERE SEMENCE ...... 13 4.1. Identification des acteurs ...... 13 4.2. Recueil d’informations sur la filière semence ...... 14

5. CONTRAINTES ET LIMITES METHODOLOGIQUES ...... 14 5.1. Statistiques insuffisantes au niveau régional sur le RP ...... 14 5.2. Contraintes de temps ...... 15

DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ...... 16

1. LES SEMENCES ET LES VARIETES ...... 17 1.1. Caractéristiques des exploitations...... 17 v 1.1.1. Taille et appartenance à une association ...... 17 1.1.2. Principales spéculations ...... 18 1.2. Utilisation des variétés ...... 19 1.3. Appréciation des variétés...... 20 1.3.1. Caractéristiques des principales variétés utilisées ...... 20 1.3.2. Avantages et inconvénients des différentes variétés ...... 22 1.4. Connaissance des semences et des variétés ...... 23 1.4.1. Qualités liées à la semence ...... 23 1.4.2. Qualités liées à la variété ...... 24 1.5. Diversification des sources et approvisionnements en semences ...... 24 1.5.1. Auto-production des semences ...... 24 1.5.2. Circuit d’approvisionnement en semences ...... 26 1.5.3. Achat et prix des semences ...... 28 1.6. Renouvellement des semences ...... 29 1.6.1. Cas de passage des aléas climatiques : cyclone ou sécheresse ...... 29 1.6.2. Cas de chute de rendement ...... 30 1.6.3. Cas d'apparition de nouvelles variétés plus performantes ...... 30 1.6.4. Cas de non-rétention des semences ...... 30

2. LA PRATIQUE DU RIZ PLUVIAL AU SEIN DU SYSTEME D’EXPLOITATION ...... 31 2.1. Dynamique de la riziculture irriguée et pluviale...... 31 2.2. Choix de la spéculation riz pluvial ...... 34 2.2.1. Faible accès aux intrants agricoles ...... 34 2.2.2. Systèmes de culture pratiqués dans les deux régions ...... 35 2.2.3. Itinéraire technique ...... 36 2.3. Commercialisation et achat de riz pluvial par les collecteurs ...... 37 2.4. Appréciation et connaissance des variétés améliorées par les collecteurs ...... 38 2.5. Stratégies des agents ...... 39 2.5.1. Stratégies des exploitations ...... 39 2.5.2. Stratégies des collecteurs : fidéliser les producteurs ...... 42

3. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE SEMENCE ...... 43 3.1. Description de la filière et des agents ...... 43 3.2. Principaux flux des semences de riz pluvial ...... 46 3.3. Différents circuits de commercialisation des semences ...... 48 3.3.1. Circuits Recherche/CMS et GPS ...... 48 3.3.2. Circuits Union ou Fédération des coopératives ...... 49 3.3.3. Autres circuits : Associations ...... 49 3.4. Structure des prix ...... 49 3.5. Variétés des semences multipliées pour les deux dernières campagnes ...... 50 3.6. Principales perceptions des agents...... 51 vi 3.7. Riz pluvial dans les stratégies de développement régional ...... 53 3.7.1. Contexte régional ...... 53 3.7.2. Evaluation succincte de l’approche "Initiatives à Résultats Rapides" ...... 54

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION ET PROPOSITIONS ...... 55

1. DISCUSSION ...... 56 1.1. Contraintes majeures de l’utilisation des semences ...... 56 1.1.1. Problème lié au non-achat des semences certifiées ...... 56 1.1.2. Prédominance des semences tout venant au sein de l’exploitation ...... 57 1.1.3. Goulot d’étranglement de la filière : prix élevé des semences ...... 58 1.2. Atouts et acquis du système semencier ...... 59 1.2.1. Contrôle qualité des semences assuré par le SOC ...... 59 1.2.2. Mobilisation interne des associations vers la multiplication des semences ...... 59 1.2.3. Groupement en association ...... 60 1.3. Perspectives d’évolution et tendance de la riziculture pluviale ...... 61

2. PROPOSITIONS ...... 62 2.1. Facilitation de l’accès aux semences ...... 62 2.2. Incitation des paysans à se regrouper en associations ...... 62 2.3. Diffusion large du système SCV/RP ...... 63 2.4. Appui socio-organisationnel des associations et GPS ...... 63 2.5. Coordination des actions de développement de riz pluvial ...... 64

CONCLUSION ...... 65

BIBLIOGRAPHIE ...... 67

ANNEXES

ANNEXE I : Contexte URP-SCRiD ANNEXE II : Méthode de sélection des deux communes ANNEXE III : Sélection du Fokontany d’étude dans la commune rurale d’ Ankazomiriotra ANNEXE IV : Milieu institutionnel des deux communes ANNEXE V : Questionnaire Riziculteur ANNEXE VI : Guides d’entretiens (Centre de recherche, CMS, GPS, Projets) ANNEXE VII : Différentes appellations des variétés de riz pluvial répertoriées ANNEXE VIII : Descriptions des agents de la filière semence ANNEXE IX : Service de contrôle-qualité des semences

vii LISTE DES FIGURES Figure n° 1 : Système d’approvisionnement en semences de RP (cas du Fkt Marogoaika) ------26 Figure n° 2 : Système d’approvisionnement en semences de RP (cas du Fkt Bemahatazana I) ----- 27 Figure n° 3 : Circuit d’approvisionnement en semences par les associations et les paysans ------45 Figure n° 4 : Graphe de flux de la filière semence ------47

LISTE DES TABLEAUX Tableau n° 01 : Répartition enquêtes et exploitations ------13 Tableau n° 02 : Répartition des acteurs de la filière semence ------14 Tableau n° 03 : Calendrier de récolte et déroulement des enquêtes ------15 Tableau n° 04 : Taille des exploitations et appartenance de l'exploitant à une association ------17 Tableau n° 05 : Spéculations pratiquées par les exploitations ------18 Tableau n° 06 : Variétés de riz pluvial utilisées dans les deux Fokontany ------19 Tableau n° 07 : Caractéristiques des principales variétés améliorées à Marogoaika ------21 Tableau n° 08 : Caractéristiques des principales variétés améliorées à Bemahatazana I ------22 Tableau n° 09 : Sources d’approvisionnement par types des semences et des variétés ------25 Tableau n° 10 : Développement de la riziculture à Marogoaika ------33 Tableau n° 11 : Développement de la riziculture à Bemahatazana I ------33 Tableau n° 12 : Utilisation des fertilisations sur la riziculture pluviale par les exploitants ------34 Tableau n° 13 : Part approximative de riz pluvial commercialisée pour la saison 2005/2006 ------40 Tableau n° 14 : Analyse fonctionnelle de la filière semence ------44 Tableau n° 15 : Evolution de prix des semences par centres semenciers (prix en Ariary/kg) ------49 Tableau n° 16 : Différentes variétés de riz pluvial par centres semenciers ------50 Tableau n° 17 : Différentes perceptions des acteurs sur la filière RP ------52 Tableau n° 18 : Résultats de l'approche "initiatives à résultats rapides" ------54

LISTE DES CARTES Carte n° 1 : Localisation des communes rurales de Bemahatazana et d'Ankazomiriotra ------7 Carte n° 2 : Localisation du Fokontany Marogoaika dans la commune d’Ankazomiriotra ------10 Carte n° 3 : Localisation du Fokontany Bemahatazana I dans la commune de Bemahatazana ------11

viii RESUME A , le développement du secteur agricole dépend de la performance de la riziculture. Or, la culture du riz sur rizière a du mal à assurer la sécurité alimentaire de la population. Des études antérieures ont montré que parmi les contraintes au développement de la riziculture pluviale figurent l'accès aux semences et le peu de connaissance y concernant. Ce mémoire retrace l’utilisation/perception des variétés de riz pluvial par les paysans, et l’approvisionnement et l’organisation des acteurs de la filière semences. L’investigation s'est focalisée sur deux communes : Ankazomiriotra et Bemahatazana. Elle est portée sur soixante riziculteurs pluviaux dont une trentaine d'enquêtés dans chacune des deux zones. L’étude de la filière semence est menée auprès des acteurs des deux régions correspondantes. Les résultats révèlent que dans le Vakinankaratra, les exploitants considérés comme très pauvres n'ont pas accès aux rizières irriguées. A Bongolava, les gros exploitants optent pour le riz pluvial et se désintéressent au riz irrigué du fait qu'il exige plus d'entretien et a plutôt un cycle long. Les principaux facteurs d'abandon de certaines variétés du riz pluvial se décident à partir de la durée du cycle, la sensibilité au striga et à l'égrenage ainsi que la rigueur du tallage. Pratiquement, le riz pluvial se cultive généralement sur deux campagnes successives et souvent en rotation avec le voandzou, l'arachide, manioc ou maïs. La jachère régule l'agressivité de l'attaque du striga vers la troisième année de culture. Chez les collecteurs, une saisonnalité de choix est constatée pour la collecte du riz pluvial en fonction de la longueur du grain et l'abondance du riz sur le marché. Pour les exploitations, les stratégies d'approvisionnement de semences se manifestent soit en achetant ou échangeant directement auprès des voisins, soit en auto-approvisionnant ou même l'achat au marché en cas de non- rétention. Du côté des acteurs de la filière semence, le principal goulot d’étranglement diagnostiqué réside au niveau du prix des semences, généralement cher. De ce fait, une dynamique d'organisation orientée vers la multiplication des semences du riz pluvial apparaît et un rapprochement a été constaté entre la recherche et certaines associations des paysans dans le cadre de la multiplication/diffusion comme le cas des associations encadrées par la Fédération VOMBO et la VFTV. Mots clés : Vakinankaratra, Bongolava, semences, riz pluvial, riz irrigué, variétés améliorées Nombre de page : 67.

SUMMARY In Madagascar, the development of the agricultural sector depends on the performance of the rice production. However, the production on ricefield is not enough to ensure the population food security. Previous studies pointed out the constraints to the development of rainfed rice production such as the problem linked to seed access and the lack of knowledge about it. This study investigates the use and the perception of the varieties of rainfed rice by the producers and the supply and the organization of the seed path actors. The investigations focuses on two townships: Ankazomiriotra and Bemahatazana. It is carried on sixty farmers of which about thirty of investigated in each of the two areas. The survey was conducted on the actors in the two corresponding regions. The results suggest that in the Vakinankaratra, the operators considered like very poor don't have access at the irrigated rice fields. In Bongolava, the big operators opt for the rainfed rice and lose interest to the irrigated rice because it requires maintenance and has rather a long cycle. The main factors of abandonment of some varieties of the rainfed rice decide from the length of the cycle, the sensitivity to the striga and to the shelling as well as the rigor of the tallage. Practically, the rainfed rice generally cultivates itself on two successive countries and often in rotation with the voandzou, the peanut, cassava or corn. The fallow controls the aggressiveness of the attack of the striga toward the third year of culture. Among the collectors, a seasonality of choice is noted for the collection of the rainfed rice according to the length of the grain and the abundance of rice on the market. For the exploitations, the strategies of the supply seeds appear either while buying or exchanging directly by the neighbors, either in auto supplying or even the purchase to the market in case of farmers who don't keep seeds. As for the actors of the seed network, the main diagnosed bottle neck resides on the level of seed price, generally high. Thus, an oriented organization dynamics toward the multiplication of the seeds of the rainfed rice appears and a closeness has been noted between research and some associations of the peasants in the setting of the multiplication/diffusion as the case of the associations framed by the Federation VOMBO and the VFTV. Key words : Vakinankaratra, Bongolava, seeds, rainfed rice, irrigated rice, varieties improved Number of page : 67.

Mémoire de fin d’études 1

INTRODUCTION

Le riz demeure le principal produit vivrier, occupant 60% de la superficie physique des exploitations agricoles à Madagascar 1. Or, la production rizicole augmente faiblement face au rythme moyen de croissance démographique de 2,8% 2 par an ; elle représente 1,688 millions de tonnes de riz blanc en 1997, 1,637. 10 6 t en 2000, 1,991. 10 6 t en 2004 et 2,234. 10 6 t en 2005 3. Le niveau de consommation moyenne annuelle par habitant, de 145 kg, est supérieur à la production annuelle du riz par habitant se chiffrant à 114 kg en 1999 (Bockel L., 2005). Ce déficit, traduisant un impératif d’importation du riz chaque année, révèle la nécessité de développer la riziculture pluviale de manière à renforcer les stratégies d’autosuffisance. Les connaissances sur les contraintes au développement de la riziculture pluviale à Madagascar restent encore insuffisantes. Les chercheurs ont une mauvaise lisibilité de la localisation du blocage du système, surtout en amont de la filière : problème de qualité des semences, quantité, prix, organisation des acteurs, inadaptation à l’agro-écologie des variétés des semences dans certaines zones,… A cet effet, les pratiques d’utilisation des semences et les appréciations que les paysans-utilisateurs portent sur les variétés diffusées nécessitent d’être approfondies. La présente étude a pour principal objectif de contribuer au développement de la riziculture pluviale. Les objectifs spécifiques concernent (i) l’utilisation/perception des variétés, (ii) l’approvisionnement en semences du point de vue des paysans et enfin (iii) l’analyse de la filière semence du point de vue acteurs de cette filière. Les résultats attendus dans le cadre de cette étude articulent : - l’analyse des usages/pratiques des paysans en matière des semences : comprendre le fonctionnement de l’exploitation, leurs pratiques/contraintes, face aux semences, - l’analyse des connaissances et perceptions des variétés améliorées par les paysans, et - l’organisation de la filière semence en fonction des rôles, perceptions et problèmes rencontrés par chaque acteur. Les hypothèses à tester dans le cadre de cette étude sont les suivantes :

1 Pour la campagne 2004/2005, sur 2 083 590 ha de superficie physique des exploitations agricoles, la surface rizicole occupe 1 250 000 ha, contre 252 838 ha pour le maïs et 388 779 ha pour le manioc (MAEP, 2006). 2 Institut National de la STATistique (INSTAT). 3 Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche/Service des statistiques agricoles, 2005.

Mémoire de fin d’études 2

- la faible utilisation des Variétés Améliorées du Riz Pluvial (VARP) est liée au coût élevé des intrants agricoles dont principalement, les semences et les engrais, et au coût de la main d’œuvre notamment le sarclage,

- le récent développement de la pratique du RP incite les intervenants dans la filière semence à mieux s’organiser. L’étude s’inscrit dans le programme d’activités de l’Unité de Recherche en Partenariat : Systèmes de Cultures et Rizicultures Durables (URP-SCRiD). L’unité associe le Centre National de Recherche sur le Développement Rural (FOFIFA), le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) ainsi que l’Université d’Antananarivo, et succède à un Projet de développement de la Riziculture pluviale d’Altitude (P.R.A) mis au point par la recherche (ANNEXE I). Les innovations sont au cœur de l’unité qui articulent la création- diffusion des variétés de RP d’altitude et de système de culture sous couverture végétale (SCV/RP) en partenariat avec l’Organisation Non Gouvernementale TAny sy FAmpandrosoana (ONG TAFA). Les résultats de cette étude peuvent aider à la coordination des efforts d’intégration de RP au système de culture des paysans. L’étude a été menée dans les régions du Vakinankaratra et du Bongolava. En effet, ce sont les zones qui présentent le plus de production et de potentialité en RP. En outre, une bonne partie des acteurs de la filière semence y est concentrée. L’étude a été conduite à l’aide de deux enquêtes : la première concerne les riziculteurs pluviaux et a été réalisée pour connaître les différentes perceptions et stratégies des paysans face aux semences. Elle s’est généralement déroulée au moment de la récolte pour le suivi en temps réel du produit. Une autre enquête a été faite auprès des différents acteurs de la filière semence pour comprendre le fonctionnement de celle-ci. L’enquête riziculteur précède l’enquête des acteurs de la filière. Ce mémoire est structuré en trois parties présentant : - la méthodologie utilisée pour le choix des zones d'étude et la collecte des données, - les principaux résultats obtenus lors des enquêtes auprès des exploitations et des acteurs de la filière semence, - les analyses et discussions des principaux résultats, lesquelles sont complétées par des propositions de solutions aux blocages et contraintes rencontrés par les agents.

Mémoire de fin d’études 3

Première partie

METHODOLOGIE

Mémoire de fin d’études 4

La méthodologie adoptée est essentiellement qualitative, dans le sens où elle ne cherche pas la représentativité statistique des résultats mais qu'elle cherche plus à expliquer les phénomènes qu’à les quantifier. A cet égard, elle vise à faire ressortir d’une part, l’utilisation et les perceptions des variétés par les paysans et d’autre part, l’approvisionnement en semences tant du point de vue des utilisateurs que des acteurs de la filière semence. La démarche empruntée s’appuie sur le suivi physique et le suivi des informations associées aux semences depuis l’exploitation jusqu’à la collecte du produit de RP. L’analyse diagnostic permet d’appréhender, en amont, l’organisation de la filière semence et d’articuler, en aval, les perceptions des producteurs des semences, au niveau local.

1. RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE

La revue de la littérature se déroule avant et après le recueil des données sur terrain. Il s’agit d’une exploitation des ouvrages et des résultats des études antérieures, en relation avec le thème. Elle est complétée par la suite par les enquêtes préliminaires auprès des personnes ressources : maires, personnel de la mairie, spécialistes de la filière, sélectionneurs… Des recherches sur Internet permettent aussi de mieux appréhender les résultats.

2. CHOIX DES COMMUNES ET DU FOKONTANY

Le but de la méthodologie est d'affiner le choix de la commune dans les deux régions, préalablement définies par l'étude. Dans ce cas, des critères quantitatifs et qualitatifs ont été choisis pour cibler principalement une commune excédentaire en riz, à ratio RP/production total en riz élevé, à production importante en RP, accessible et présentant une synergie avec les travaux du SCRiD menés en 2006. En effet, le choix d'une commune excédentaire s'explique par le suivi physique et le suivi des informations associées au produit, depuis les semences jusqu'à la consommation. La synergie de travail avec SCRiD vise à articuler le présent travail d'une part, avec ceux menés par d'autres stagiaires du SCRiD au niveau des terroirs, sites ou communes (, , Ivory, , ) et d'autre part, avec les travaux de recherche/diffusion des variétés associant certaines organisations

Mémoire de fin d’études 5 paysannes 4 dans le Vakinankaratra. En ce sens, la méthode d’approche utilisée pour la sélection des zones est la "sélection en entonnoir" . Il s’agit de partir du général au particulier et consiste à affiner le choix en réduisant progressivement l'ensemble des communes de chaque région.

2.1. Exploration des statistiques régionales

Les principales données statistiques utilisées sont celles relevées par la Direction Régionale de Développement Rural (DRDR) de chaque région sur la riziculture, et en particulier sur le RP. Ces données se basent sur le recensement agricole de chaque Circonscription de Développement Rural (CirDR) de district. C'est le Conseiller de Développement Rural (CDR) au niveau de chaque commune qui réunit ces statistiques pour être rassemblées au niveau du district et de la DRDR. En effet, la collecte des données pour une campagne agricole est basée sur une approximation de la superficie réalisée et sur une prévision de la production à partir du rendement moyen de chaque spéculation, au niveau de la commune. Il convient de noter que ces éléments statistiques manquent de fiabilité dans la mesure où l'évaluation des surfaces présente un caractère approximatif et que la production prévisionnelle se base sur le rendement moyen. Cette fiabilité s'explique par les moyens techniques et financiers insuffisants dont dispose la plupart du temps chaque CDR. Des entretiens avec les autorités locales ont permis de valider le choix de la commune.

2.2. Sélection des deux communes

Des critères de choix ont été posés pour affiner la sélection des communes. Ils se composent à la fois des critères quantitatifs, entre autres, le bilan de consommation 5, le rapport RP/Production totale du riz et la production en RP (ANNEXE II) ; et des indicateurs qualitatifs : accessibilité de chaque commune (degré d’enclavement 6, état des pistes,…), synergie avec les travaux de SCRiD à Antsirabe, l’assurance de la bienveillance des autorités de la commune et du Fokontany . Cette dernière, même si elle est officielle, exige la coopération des riziculteurs et collecteurs locaux en

4 Tests en milieu paysan et adoption des variétés à Antanimasaka (au Nord Est de la commune rurale de ) ; tests variétaux en bas fonds avec l'ONG CARITAS à Sahamania, près d'Ambolavola, entre Soanindrariny et ; tests variétaux en bas fonds avec la VFTV à Andranovory dans la commune rurale d'Ivory, au sud ouest d'ankazomiriotra. 5 La production rizicole de la commune ramenée à la population de la commune illustre le déficit ou excédent de consommation. 6 Le degré d’enclavement associe simultanément l’état des pistes desservant chaque commune, leur distance par rapport à la route nationale (RN) et le chef lieu de district,…

Mémoire de fin d’études 6 vue d'assurer le suivi des produits du RP en aval de la filière. Les principaux indicateurs sont hiérarchisés de manière à mieux affiner la sélection des communes.

2.2.1. Vakinankaratra

La sélection repose avant tout sur les critères du bilan de consommation, du ratio RP/production rizicole par communes, de l’accessibilité et enfin de la production de RP au cours de campagne 2004/2005. En effet, le bilan de consommation permet d’éliminer 41 communes déficitaires en riz par rapport au 86 de la région ; le rapport RP/production rizicole a écarté 38 d’entre elles ayant un taux <7% parmi les 45 restantes ; l’accessibilité permet d’isoler 3 localités accessibles parmi les 7 restantes de la première. Enfin, parmi les 3 communes qui restent, le choix porte sur celle à production élevée en RP ; c'est la commune rurale (CR) d’Ankazomiriotra (Carte n° 1). Il convient de noter que le choix d'Ankazomiriotra est moins tranché comparé à une commune des Hautes Terres du Vakinankaratra puisque c'est déjà le Moyen Ouest (MO), mais qu'il était nécessaire selon le critère de la commercialisation du RP.

2.2.2. Bongolava

Pour le choix de la commune, les indicateurs pris en considération se succèdent de la manière suivante : accessibilité, bilan de consommation, proportion RP/ production rizicole et production en RP. Ces critères de choix ont permis successivement de passer de 26 communes de l'ensemble de la région à 14 et de 14 à 7, en éliminant les zones moins accessibles, les communes déficitaires en riz et celles dont le rapport RP/ Production totale du riz est <7%. Parmi les 7 communes restantes, celle avec une production élevée en RP est choisie : cas de la CR de Bemahatazana. Il convient de noter que l’entretien avec les responsables de la Direction de Développement Rural de la région a permis de valider ce choix du fait de l’intervention du PROjet d’appui aux Jeunes Entrepreneurs Ruraux (PROJER), de la prospérité de la riziculture pluviale et l’existence des gros exploitants dans la zone. Le choix de ces deux communes sera aussi celui d'un autre stage portant sur la partie aval de la filière riz, le tout permettant d'analyser le continuum paddy-riz et d'effectuer un suivi physique ininterrompu du produit et des informations associées au produit depuis la collecte jusqu’à la consommation.

Mémoire de fin d’études 7

Carte n° 1 : Localisation des communes rurales de Bemahatazana et d'Ankazomiriotra

N

Fenoarivobe

Tsiroanomandidy

Commune rurale de Bemahatazana

Commune rurale Antanifotsy d'Ankazomiriotra Antsirabe II Antsirabe I Légende Chef lieu de région et de district Chef lieu de district 0 20 40

Commune d’étude km Délimitation de chaque district 0 20 40 km Fond de carte : PRD du Vakinankaratra Réalisation : MAPINFO

Mémoire de fin d’études 8

2.3. Sélection des Fokontany

L’idée est de travailler dans les Fokontany à l’intérieur de la commune. La pratique du RP doit être importante pour le Fokontany en question tant au niveau de la diversité des variétés pratiquées qu’au niveau des différentes stratégies des utilisateurs. Il s'agit des producteurs de rente polyvalents et des producteurs semi-spécialisés dans la culture du RP. Dans le cas de la CR d’Ankazomiriotra, des critères de différenciation ont permis d’affiner le choix entre les 14 Fokontany (ANNEXE III). Parmi ces indicateurs, on peut citer : - l’accessibilité : il a permis de réduire le nombre de Fokontany à 12 en éliminant ceux se trouvant à plus de 18 km du chef lieu de commune, - la potentialité en RP avec principalement une possibilité d'extension de surface et une adaptation à l'agro-écologie des variétés du RP : ceci permet de réduire le nombre restant du Fokontany jusqu’à 6 en choisissant seulement ceux dont la pratique du RP est un réel potentiel, - la superficie approximative en RP pour la campagne 2005/2006 : en effet, parmi les six restants, 4 d’entre eux ont une superficie en RP d'environ 40 ha, généralement satisfaisante à l'échelle du Fokontany . - enfin, la part de la production destinée à la vente occasionne le choix du Fokontany de Marogoaika parmi les 3 autres (Carte n° 2). Concernant Bemahatazana , le Fokontany de Bemahatazana I, qui est en même temps le chef-lieu de commune, a été choisi parmi les 12 Fokontany existants pour l’étude de cas, étant donné qu’il a été le plus conseillé par les autorités locales associant le Maire, l'adjoint au Maire et le CDR de la commune, pour son potentiel de développement en RP (Carte n° 3).

2.4. Présentation des deux communes

2.4.1. CR d’Ankazomiriotra

Elle se trouve dans la partie MO du Vakinankaratra, dans le district de Betafo. Elle se situe à 46 km du chef lieu de district, soit 68 km du chef lieu de région. Elle est composée de 14 Fokontany et s’étend sur 378 km 2. Elle comprend 27 051 habitants en 2004, soit 71 hab/km2

Mémoire de fin d’études 9 comme densité démographique. La superficie exploitée en RP pour la saison 2004/2005 est de 302 ha, et occasionne une production de 602 t (Statistique fournie par la DRDR du Vakinankaratra). Des institutions oeuvrant dans le développement rural interviennent au niveau de la commune, en l’occurrence, l' Organisation Non Gouvernementale Caritative Association (ONG CARITAS), le centre Fambolena sy Fikarohana momba ny Ala sy ny Ala vadim-boly (FAFIALA), et la Fanentanana Fambolena Fiompiana Sinaodam-Paritany Avaratr’I Mania (FAFAFI/SPAM). Cette dernière est une association à but non lucratif (régie par la loi n° 60 133) et assure la commercialisation des intrants agricoles de la commune (ANNEXE IV).

2.4.2. CR de Bemahatazana

La CR est localisée dans le district de , à 69 km du chef lieu de région. Elle comprend 18 673 habitants répartis sur 12 Fokontany qui sont pour la plupart des immigrants. En 2004/2005, les statistiques fournies par la DRDR de Bongolava montrent que 5 260 ha ont été utilisés pour la riziculture pluviale, soit 10 520 t de production. Sur le plan institutionnel, l’Association pour le Progrès des Paysans (FITAFA), la mutuelle d'épargne (CECAM) et le Centre de formation technique de l’agriculture, de l’élevage et de technique de gestion en milieu rural de Bevalala entreprennent des activités de développement rural à l’intérieur de la commune. Ainsi l’approvisionnement en intrants de cette localité est assuré par l’Union des associations FITAFA. En outre, le projet d’installation des immigrants PROJER y opère et développe une activité d'appui à l’agriculture (ANNEXE IV). Mémoire de fin d’études 10

Carte n° 2 : Localisation du Fokontany Marogoaika dans la commune d’Ankazomiriotra

COMMUNE ANKAZOMIRIOTRA N % Antsi ranana REGION VAKINANKARATRA W E

S

Mahajanga % Chef lieu de Commune Fokontany # #Y Vohitrarivo Andranomiantra D’ANKAZOMIRIOTRA %Toamasina Ambatomainty MAROGOAIKA # Antananarivo % Malazaimanga #

Ampasandoaka Fianarantsoa # % Ankarahara # Amboanapotsy # %Toliara Ambararata Ankilahila # Avarabato #Y # Mazotokely Marokary Mandakibo # # #Y Andohady Anivosaha Ambatolahy # # #Y Andohariana Andrefana Andranovory Ambatolampy # Antsahabe Avaradalana# Manalasala Beampombo #Y # Andratsaimandroso # # ANKAZOMIRIOTRA% # # Fierenana # # AnivotsahaFiarenana Beronono # # # # #Y Andratsainimahamasina Ambatolahikely #YSahanarivo # Ankazomanefa Ambohipoloalina# # # Mazotokely # Moraranokely Tsarasaotra # #Y # # # AnivoranoTatamolava Soamananjara Sahanarivo Antanety # # # # Andohariana Atsinanana Mandrosoa Ankazombary # # # Ambatomainty # # Ambalavato Maniotsioka Ampano Ampanarivomasina Andravoahangy #Y # Langola # Antohinimaromanga Ambatolahilava Marofangady # # # Ambatopaikafo # Localités Marogoaika Anjazamahafaly Ambohidramanalina#Y # # Autre # Fenovahoaka % Chef lieu de commune # #Y Chef lieu de fokontany Ambohipeno Route d'interêt provincial #Y Route nationale Com_anakazomiriotra.shp 5 0 5 Kilometers

Ambondrokely Lopakena # #

Réalisation : UCDD/DIE/ONE, sept 2006 Mémoire de fin d’études 11

Carte n° 3 : Localisation du Fokontany Bemahatazana I dans la commune de Bemahatazana

COMMUNE BEMAHATAZANA REGION BONGOLAVA N

W E

S

%Antsiranana Fokontany BEMAHATAZANA I

Mahajanga Antanetimboahangy % # Chef lieu de Commune Amborompotsy # BEMAHATAZANA

Amparihiterahera %Toa masina Soanafindra Soafiadanana na Ambodifiakarana # # # MoraranoAnaviavy %Antana narivo # # Andriambe Mangidirano #Y # Mahatsinjokely# Morarivo Avaratra # Croisement Mahatsinjokely# # Morarivo Atsimo

% Tanambao Fianar antsoa # Ambatomiraka # Antsirasira AnkavandrakelyAmparihifanjava # # Bemahatazana Amparihifanjava# Bemahatazana Anosy Toliara # #% % Ankavandrakely % # # Morafeno Andranomangatsiaka Ampanataovana # # # Antanetibe Ambatofotsikely # (Concession Rochefortaise) Masoaretsaka Antanetibe # # Ambodifarihy Atsinanana (Mamonoroa_Mandalo) Miarinarivokely # # # # # Ambanilalana # Betsifasika Est Mahazina # Ambodifarihy # Fiakarantsoa # #Y # # Anivorano # #YMorarano Fenoarivo # Ambatofotsy FEO Amboasary Ambohikambana Tsinjorano # # Marovotry Atsinanana Maharivo #Y Tsinjorano Avaratra Marovotry Andrefana # Tsinjorano Atsimo Tindoha # # Desoka Andabomirafy # Ambatofotsy Atsinanana # # Antanimbaribe # # Ambarikely Ampiadianombalahy # Ambohiborikely # # Ambalavatokely# Maroparasy ## AmbalavatoSilahody Avaratra Avaratra # Fiakarantsoakely# # Soarano # Silahody Atsimo Amparibohitra # # Mazamiempo #Y Ambatolampy # Andranomiely # Betanatanana #

Ampandrana Scott #

Andasilaikatsaka #

Fenomanana # Bemahatazana Atsimo #

Localités

10 0 10 Kilometers # Autre % CHef lieu de commune #Y Chef lieu de fokontany

autre Route d'interêt provincial Limite commune Réalisation : UCDD/DIE/ONE, sept 2006

Mémoire de fin d’études 12

3. CHOIX DES EXPLOITATIONS

3.1. Enquête exploitations

L’enquête permet d’inventorier les variétés pratiquées par les paysans, de relever toutes les informations s’y rapportant et enfin de connaître l’approvisionnement en semences du point de vue des paysans. Elle a été menée auprès d’un nombre limité de riziculteurs pluviaux dans chacune des deux régions. Un questionnaire, établi à l’issu de l’enquête, sert de support pour le recueil d’informations chez les exploitants (ANNEXE V). Comportant à la fois des questions ouvertes et fermées, le questionnaire a été soumis à 60 riziculteurs pluviaux dont 30 à Marogoaika et 30 autres à Bemahatazana I (Tableau n° 01). Il a été testé préalablement afin de mieux canaliser les différentes réponses des enquêtés.

3.2. Typologie des exploitants

Les exploitants enquêtés ont été choisis de manière à répondre à une diversité d’exploitations, produisant pour la vente du RP, afin de déceler leurs stratégies économiques différentes. A priori, différents critères ont été posés pour le choix des exploitants, en l’occurrence, la semi-spécialisation riz 7, la polyvalence des cultures, la part du RP et du riz irrigué (RI), l’utilisation ou non des semences améliorées.... Une concertation avec les autorités locales du Fokontany et avec quelques anciens riziculteurs pluviaux de chaque hameau a permis de décider le choix des enquêtés. Le tableau suivant présente la répartition des enquêtés dans les deux zones.

7 La comparaison des parts de production auto-consommée et vendue se positionne plus vers la vente et accorde plus d'importance à l'obtention de revenus plutôt que la consommation en riz.

Mémoire de fin d’études 13

Tableau n° 01 : Répartition enquêtes et exploitations Nb Nb Total Région Commune Fokontany Village Hameau ménages* enquêtés enquête Marogoika 81 8 56 13

Ambatopaikafo Marogoaika Marogoaika 30

aratra 16 5 iriotra Ambidramanalina Vakinank Ankazom Fenovahoaka 36 4 Soavimandroso 107 5 Anivonimasina 77 6 Anosivola Ambodinonoka 25 3 Ambodimadiro 35 1 Bemaha Ambodimanga 49 4 30 tazana I Avaratsekoly 40 4 Bongolava

Bemahatazana Ampitandilo Tsarahonenana 64 3 Mangarivotra 25 2 Mahatsinjo 45 2 *Recensement Fokontany Source : Enquête réalisée par l'auteur en Mars 2006

4. ENQUETE FILIERE SEMENCE

Elles sont entreprises afin de comprendre l’organisation des agents de la filière semence. Elle est limitée géographiquement aux régions du Vakinankaratra et de Bongolava et permet de connaître le fonctionnement de la filière semence et l'organisation des acteurs. Etant donné que la semence se trouve en amont, l’analyse permet de comprendre les perceptions des paysans et de répertorier les principaux goulots d’étranglement du système semencier.

4.1. Identification des acteurs

Les acteurs sont identifiés à partir des entretiens auprès des sélectionneurs du FOFIFA, des responsables de la DRDR et de la Région. L’enquête recouvre les acteurs directs et indirects dans les deux régions en question (Tableau n° 02). Les organismes d’appui et les services déconcentrés de l’Etat sont les acteurs indirects concernés.

Mémoire de fin d’études 14

Tableau n° 02 : Répartition des acteurs de la filière semence Régions Acteurs Vakinankaratra Bongolava Institutions publiques FIFAMANOR, CFAMA CMS de Sakay, Centre de Bevalala FOFIFA, DRDR, Région ONG, Organismes d’appuis FAFAFI-SPAM, PSCA AFDI, Association FERT Projets de développement Projet FAO PROJER de RP RRI Coopératives, associations FITAFA , Fédération VOMBO, VFTV APDIP, GPS Service qualité SOC Source : Enquête réalisée par l'auteur en Mars 2006

4.2. Recueil d’informations sur la filière semence

L’enquête auprès des acteurs s’appuie sur une approche qualitative avec des guides d’entretien semi-directifs (ANNEXE VI). Des entretiens sont entrepris avec certaines personnes- ressources au sein de chaque établissement. Ils sont axés sur l’analyse diagnostic des différents rôles, des points de vue ainsi que des contraintes rencontrées par chaque agent de la filière semence. A titre d’introduction, les objectifs du travail sont exposés à l’enquêté de manière globale, de façon à mieux canaliser les informations à collecter. Chaque information recueillie fait l’objet de recoupement d’un acteur à un autre.

5. CONTRAINTES ET LIMITES METHODOLOGIQUES

5.1. Statistiques insuffisantes au niveau régional sur le RP

C’est la première difficulté rencontrée durant l’étude notamment dans la région du Vakinankaratra. Concernant les statistiques sur le RP, elles ne sont disponibles qu’au niveau de chaque chef lieu de district. Néanmoins, dans le cas de la région de Bongolava, celles-ci sont plus disponibles auprès de la DRDR.

Mémoire de fin d’études 15

5.2. Contraintes de temps

L’enquête exploitation menée dans la commune d’Ankazomiriotra s’est déroulée vers la deuxième moitié du mois de Mars. Par conséquent, elle se superpose avec différents travaux agricoles notamment les récoltes du RP, de voandzou, d’arachide, de maïs, du riz de saison dans les rizières (Tableau n° 03). Outre ces différentes occupations, d’autres activités limitent le temps de l’exploitant, consacré à l’enquête : - le transport des produits agricoles, - la préparation des rizières pour le riz de contre-saison, - le travail saisonnier en dehors de l’exploitation ou salariat agricole. Cette situation influe négativement sur les différentes réponses de l’enquêté, lesquelles sont quelquefois biaisées dû au contrainte temps. Tableau n° 03 : Calendrier de récolte et déroulement des enquêtes

Février Mars Avril Mai

Fokontany 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 Récolte du RP Ankazomiriotra Enquêtes exploitations

Récolte du RP Bemahatazana Enquêtes exploitations

Source : Enquête réalisée par l'auteur en Mars 2006

Mémoire de fin d’études 16

Deuxième partie

RESULTATS

Mémoire de fin d’études 17

Les résultats sont groupés en 3 principaux niveaux suivant l’échelle d’étude : les semences et les variétés, la pratique du RP au sein du système d’exploitation, et enfin l'organisation et fonctionnement de la filière semences.

1. LES SEMENCES ET LES VARIETES

1.1. Caractéristiques des exploitations

Dans le Fokontany de Marogoaika, la surface moyenne de l'ensemble des exploitations est de 292 ha, alors qu'elle est de 552 ha dans le cas Bemahatazana I. C’est ce qui explique la disponibilité de superficie en tanety pour les cultures pluviales dans les deux Fokontany . L'association des cultures est moins fréquente dans les deux zones.

1.1.1. Taille et appartenance à une association

Les exploitants se caractérisent par leurs différentes stratégies face à la pratique de la riziculture pluviale, entre autres, la polyvalence des cultures et la semi-spécialisation riz. La stratégie de vente constitue un trait commun des exploitants enquêtés. Le tableau suivant illustre la taille des exploitations et l'appartenance de l'exploitant à une organisation paysanne (OP). Tableau n° 04 : Taille des exploitations et appartenance de l'exploitant à une association Nombre OP Institutions Fokontany Surface en RP (are) de cas Adhérent Non adhérent d'encadrement 25 à 50 10 5 5 Marogoaika 50 à 100 11 0 11 CARITAS, PSDR 100 à 400 9 1 8 25 à 50 3 2 1 CECAM, Centre de 50 à 100 11 11 0 Bemahatazana I Bevalala , FITAFA, 100 à 400 10 6 4 PSDR > 400 6 4 2 Source : Enquête réalisée par l'auteur en Mars, Avril et Mai 2006

Généralement, la superficie en RP est plus petite à Marogoaika. Les exploitants du Fokontany de Bemahatazana I sont plus dynamiques quant à l’adhésion à une association paysanne. C’est un moyen non négligeable pour accéder aux facteurs de production et à l’information. L’encadrement technique des paysans peut être assuré par des institutions oeuvrant

Mémoire de fin d’études 18 dans le développement rural : ONG CARITAS, Projet de Soutien au Développement Rural (PSDR), Centre de formation technique de l’agriculture, de l’élevage et de technique de gestion en milieu rural de Bevalala à Tsiroanomandidy, FITAFA ou des mutuelles d’épargne de la CECAM (ANNEXE IV).

1.1.2. Principales spéculations

La taille moyenne des parcelles est généralement plus grande à Bemahatazana I comparée à celles à Marogoaika. De même pour la surface moyenne du RP, elle est nettement plus étendue car cette riziculture est conçue comme une culture de rente (Tableau n° 05). En revanche, dans le cas de Marogoaika, le RP participe activement à la consommation du ménage. Tableau n° 05 : Spéculations pratiquées par les exploitations Spéculations Nb de cas % Nombre de parcelle Surface totale (are) Taille moyenne (are) Exploitations à Marogoaika Riz pluvial 30 100 57 2 132 37 Riz irrigué 30 100 90 3 329 37 Maïs 14 47 24 1 040 43 Manioc 25 83 37 1 636 44 Arachide 6 20 3 29 10 Voandzou 14 47 20 569 28 Total 231 8 735 38 Exploitations à Bemahatazana I Riz pluvial 30 100 33 6 295 191 Riz irrigué 28 93 62 4 697 76 Maïs 21 70 23 3 750 163 Manioc 10 33 12 562 47 Arachide 15 50 15 535 36 Voandzou 8 27 8 555 69 Total 153 16 394 107 Source : Enquête réalisée par l'auteur en Mars, Avril et Mai 2006

Pratiquement, la quasi-totalité des riziculteurs pluviaux pratique la riziculture irriguée. Néanmoins, dans le cas de Bemahatazana I, certains gros exploitants ne pratiquent pas le RI du fait qu’il exige plus d’entretien et a un cycle plus long que le RP. Outre le riz, d’autres spéculations sont aussi importantes au niveau de l’exploitation comme le manioc à Marogoaika et le maïs à Bemahatazana I. Généralement pour toutes les spéculations, les parcelles sont plus morcelées dans la CR d'Ankazomiriotra que dans la commune de Bemahatazana I.

Mémoire de fin d’études 19

1.2. Utilisation des variétés

La variété Jean Louis (JL) est activement utilisée par les producteurs des deux communes. L’appellation locale de la même variété est différente dans ces deux localités : JL à Bemahatazana et Rôvé à Marogoaika. Chacune des variétés répertoriées dans les deux Fokontany portent plusieurs appellations locales (ANNEXE VII). Tableau n° 06 : Variétés de riz pluvial utilisées dans les deux Fokontany Nombre de Ancienneté moyenne Fokontany Variétés cas % d'utilisation (an) Rôvé 26 87 3 Irat 134 13 43 6

B 22 4 13 2 Marogoaika FOFIFA 154 2 7 2

3728 1 3 2

FOFIFA 159 1 3 1 Variétés indéterminées 4 13 12 JL 15 50 4 3737 15 50 3 Bemahatazana I 2366 1 3 5 Variétés indéterminées 5 17 6 Source : Enquête réalisée par l'auteur en Mars, Avril et Mai 2006

Chez les exploitants de Marogoaika, la variété du RP la plus courante est l’Irat 134 après le Rôvé. La variété Irat 134 est plus ancienne comparée au Rôvé mais elle n’est utilisée que par 43% des exploitants enquêtés. Les variétés 3737 et JL sont utilisées au même niveau dans le cas de Bemahatazana I car elles représentent 50% des cas. Le nombre de cas illustre que la plupart des exploitants de Marogoaika utilisent, en plus de ce qu'ils disposent ( Rôvé ou Irat 134), d'autres variétés de RP. Elles concernent notamment les variétés récemment introduites depuis 1 à 2 ans : cas de la variété B 22, FOFIFA 154, FOFIFA 159 et 3728. Leur but consiste à comparer les performances de ces variétés récentes à celles plus ou moins anciennes. Etant donné qu’elles ont été introduites depuis peu de temps, le nombre d'exploitants les utilisant est encore limité allant de 3 à 7%. Les conditions climatiques de la saison 2005/2006, notoirement favorables à la riziculture pluviale, devraient favoriser leur diffusion 8 au

8 L’action du Centre FAFIALA dans la CR d’Ankazomiriotra coïncide également avec la diffusion des variétés FOFIFA154 et B22 dans les prochaines campagnes. Le centre prône l’utilisation des techniques adaptées sur tanety notamment le système SCV.

Mémoire de fin d’études 20 cours des prochaines campagnes. La sécheresse au cours de la campagne 2004/2005 a handicapé la diffusion de ces variétés. Les variétés indéterminées ont une ancienneté moyenne d’utilisation relativement longue de 6 à 12 ans dans les deux Fokontany . Manifestement, la nomenclature des anciennes variétés est difficiles à cerner. Par contre, les appellations locales associées à ces variétés non connues sont bien maîtrisées par les exploitations parmi lesquelles on peut citer : - à Marogoaika : variété Mampiherika, Fotsikely et Mavokely . - à Bemahatazana I : variété Madrigal fotsy , vary telo volana mena et vary telo volana fotsy Elles sont moins importantes au niveau des exploitations puisqu’on n’en dénombre que 4 à 5 types dans chacun des deux Fokontany . Certaines variétés sont de moins en moins pratiquées. Par exemple, dans le cas de Bemahatazana I, seul un exploitant utilise encore la variété du RP 2366, qui a été très répandue dans la commune vers les années 90 et très prisée par les utilisateurs à cause de la qualité de ses grains longs et translucides, avant d’être abandonnée. Différentes faiblesses expliquent son abandon notamment sa sensibilité au striga et à l’égrenage ainsi que son faible tallage. Des variétés délaissées par les paysans sont aussi répertoriées du fait de la longueur de leur cycle et leur sensibilité au striga. Néanmoins, elles présentent des appréciations positives : très productives et très prisées par les consommateurs. On peut citer parmi ces anciennes variétés le 1313, Botramanga ; Madrigal ; F 152 ; 1345, IRAT 134 ; 3728.

1.3. Appréciation des variétés

1.3.1. Caractéristiques des principales variétés utilisées

La variété JL est perçue par les utilisateurs comme la plus résistante aux attaques du striga. Par ailleurs, elle est productive et précoce. En terme de goût, les perceptions divergent. En effet, à Marogoaika, elle est généralement perçue comme ayant bon goût comparée au RI (Tableau n° 07). Par contre, à Bemahatazana I, son goût est moins apprécié par les exploitants du fait qu’elle est difficile à digérer, donc moins adaptée à la consommation telle quelle mais doit être transformée en farine par exemple (Tableau n° 08). Son rendement au décorticage est moins satisfaisant selon les décortiqueurs locaux, de l’ordre de 70%.

Mémoire de fin d’études 21

En tout cas, les variétés indéterminées sont généralement, très appréciées à cause de leur bon goût et leur bon comportement à la cuisson. Elles ont de grain long et translucide malgré leur cycle long et leur sensibilité au striga.

1.3.1.1. Cas du Fokontany Marogoaika

Lors de l'enquête, quatre principales variétés améliorées du RP sont répertoriées à Marogoaika. Le tableau suivant résume les différentes caractéristiques associées à ces variétés, perçues par les utilisateurs. Tableau n° 07 : Caractéristiques des principales variétés améliorées à Marogoaika

Caractéristiques physiques Comportement à la Variété Forme grain Taille Rendement Cycle Tallage Egrenage Battage cuisson Goût Bon (de même Gonflement, goût que le Rôvé Grain court Très non collant, RI) en générale et fin Basse Elevé Précoce Elevé sensible Facile Bon comportement Court, Collant, Moins bon, barbu, Mohaka , Difficile à Translucide Elevé Inconvenant digérer Irat 134 (résistant (avec au vary sosoa , (inconvenant aux attaques Basse beaucoup Moins retenant l'eau au vieux et des oiseaux) d'épis) Précoce Elevé sensible Difficile (difficile à cuire) aux enfants) Grain long Bon goût B 22 et Assez Bon comportement (même goût translucide basse Elevé Précoce Faible Sensible Facile au cuisson que le RI) Haute Non collant, F. 154 Grain long, Haute Semi- Assez Moins Bon comportement Bon (pareil barbu Elevé Précoce Elevé sensible Facile au cuisson que le RI) Mohaka : aspect mi-cuit et mi-cru de grain du riz après cuisson. *Taux au décorticage Source : Enquête réalisée par l'auteur en Mars- Avril 2006

De toutes les variétés répertoriées, seul l’Irat 134 présente des difficultés au battage et est moins apprécié en terme de goût que de cuisson. Son point fort réside dans le fait qu’elle est précoce, productive et résistante aux attaques des oiseaux parce qu'elle est barbue. Les variétés récentes telles que le B 22, le FOFIFA 154 et le FOFIFA 159 semblent être très appréciées par les producteurs à cause de leur goût, mais sont peu résistantes au striga.

1.3.1.2. Cas du Fokontany Bemahatazana I

Deux principales variétés améliorées du RP sont observées lors de l'enquête. Les caractéristiques de ces variétés sont présentées dans le tableau ci-après.

Mémoire de fin d’études 22

Tableau n° 08 : Caractéristiques des principales variétés améliorées à Bemahatazana I

Caractéristiques physiques Comportement à la Variété Forme grain Taille Rendement Cycle Tallage Egrenage cuisson Goût Goût moyen, Difficile à digérer, JL Gonflement, destiné au Court et Cuisson rapide, fabrication de petit Basse Elevé Précoce Elevé Très sensible Bon comportement farine Gonflement, bon comportement et de présentation, , très adapté au vary maina ; 3737 Moins sec : difficile à grain cuire et retient l'eau. Bon goût (même long et Moins Après séchage : bon goût que le RI), translucide Haute Elevé précoce Faible Moins sensible comportement au cuisson Sucré et laiteux, Source : Enquête réalisée par l'auteur en Mai 2006

La variété 3737 est très appréciée bien qu’elle soit peu tolérante à l’attaque du striga et présente moins de tallage comparée à la variété JL.

1.3.2. Avantages et inconvénients des différentes variétés

Etant donné que les exploitations choisies participent à la vente du RP, le comportement des collecteurs par rapport aux variétés joue un rôle important. Les rubriques suivantes concernent uniquement les principales variétés les plus courantes à la vente.

1.3.2.1. Cas de la CR d’Ankazomiriotra

Variété Inconvénients Avantages Moins prisée par les collecteurs en Prix de vente intéressant et au même Rôvé période gros de la récolte du riz (Mai- niveau que les variétés à grain long, en Juin). dehors de la période de gros de récolte. Peu concurrentielle à la vente en période

de gros de la récolte du fait de son taux Irat 134 au décorticage, moins satisfaisant. Plus lourd donc plus intéressant à la vente.

Mémoire de fin d’études 23

1.3.2.2. Cas de la CR de Bemahatazana

Variété Contraintes Avantages Densité d’ensemencement élevé par A tout moment, t rès prisée par les rapport à son assez faible tallage , et ceci collecteurs car de bonne qualité et de 3737 combiné avec prix élevé du kilo des présentation (grains longs et translucides). semences. Plus lourd, donc intéressant à la vente au moment où le prix est satisfaisant et au JL même niveau que les autres variétés ; Moins prisée par les collecteurs par son Densité d’ensemencement faible et tallage grain trop fin. satisfaisant.

Très logiquement, la densité d’ensemencent joue un rôle-clé chez les exploitants de Bemahatazana I, où la plupart des producteurs s’approvisionnent en semences commerciales.

1.4. Connaissance des semences et des variétés

Les semences du RP sont rares et très coûteuses au début de la période de culture. Les différentes perceptions sont axées sur la question des semences et celle des variétés. En fait, la "distinction se situe au niveau des qualités techniques de la semence telles le taux et la vigueur de germination et la pureté génétique, et le programme génétique qui est apporté par la variété notamment la durée du cycle, la qualité du produit, l'adaptation et la résistances aux parasites et aux stress, etc." 9. Les agriculteurs semblent être plus sensibles aux variétés qu’aux semences. L’argument porte sur le fait que les exploitants s’intéressent avant tout sur la durée du cycle d’une variété, sa résistance au striga et aux maladies et au qualité du produit obtenu plutôt qu'au qualité technique de la semence. Ce qui fait qu'ils sont plus sensibles aux variétés plus performantes qu'au renouvellement de semences qui affecte sa rigueur en fonction du taux de mélange ou d'impureté variétale.

1.4.1. Qualités liées à la semence

La qualité technique de la semence coïncide avec le taux et la vigueur à la germination ainsi que la régularité de la levée et du peuplement. Ces qualités dégénèrent en fonction du mélange ou

9 Feyt H. ; Mendez Del Villar P. ; Ravohitrarivo P. ; Rabenjanahary E., 1999, "Etude de la viabilité de la filiale semences de FIFAMANOR dans le cadre du désengagement de l’Etat ", CIRAD, P.18.

Mémoire de fin d’études 24 impureté c'est-à-dire que la variété des semences n'est plus homogène à cause de la présence d'autres variétés du RP. Chez les producteurs, cette question de mélange semble être nettement observée. En effet, plus il y a mélange avec d’autres variétés, plus les utilisateurs se désintéressent de la semence en question à cause de la baisse du rendement de culture.

1.4.2. Qualités liées à la variété

Le potentiel génétique concerne spécifiquement le cycle de la culture, le comportement en végétation tel la résistance à la maladie et au stress, à l'attaque d'insecte,...), ainsi que la qualité du produit récolté. Les nouvelles variétés sont plus précoces par rapport à celles anciennement utilisées. La résistance aux adventices notamment le striga constitue le principal critère différenciant chaque variété. Les différentes qualités du produit semblent plus maîtrisées à Ankazomiriotra qu’à Bemahatazana. Ce sont dans la plupart du temps le comportement à la cuisson, les différents goûts et le rendement au décorticage. L’argument réside au niveau des stratégies économiques différentes des deux zones étudiées.

1.5. Diversification des sources et approvisionnements en semences

Trois principaux types des semences du RP sont recensées au niveau des deux communes : semences auto-produites (SAP), semences tout venant (STV)10 et semences améliorées 11 (SA).

1.5.1. Auto-production des semences

L’auto-approvisionnement de semences est très fréquent chez les exploitants de Marogoaika (Tableau n° 09). Il se traduit par l’utilisation des semences de production produites dans l’exploitation elle-même. En effet, la semence peut être gardée pendant une durée relativement longue allant jusqu'à plus de 5 ans par la pratique de la "sélection massale"12 . Cette pratique est fonction du type des semences à la première utilisation : plus elles sont performantes c'est-à-dire les semences commerciales, plus la durée de la "sélection massale" est relativement longue. Dans

10 Les semences tout venant peut être des semences achetées au marché ou des semences de productions achetées ou échangées auprès des voisins. 11 Ce sont des semences ayant subi de contrôle. Le Service Officiel de Contrôle (SOC) assure la certification des différentes espèces des semences dont le RP. 12 Cette sélection consiste à isoler comme semences la partie de la production encore productive.

Mémoire de fin d’études 25 le cas des semences échangées, la durée est limitée suivant la dégénérescence des semences en question. Tableau n° 09 : Sources d’approvisionnement par types des semences et des variétés Source Nombre Fokontany Type d'approvisionnement de cas % Variété Rôvé ; F 154 ; Irat 134 ; B 22 ; STV Echange entre voisins 9 19 Variétés indéterminées Achat aux voisins 3 6 Rôvé ; Irat 134 Marogoaika Achat au marché 16 34 Rôvé ; Irat 134

Epargne de la Irat 134 ; Rôvé ; Variétés SAP précédente récolte 15 32 indéterminées SA Don 4 9 F 154 ; 3728 ; B 22 ; F 159 TOTAL 47 100 6 + Variétés indéterminées STV Echange entre voisins 10 28 3737 ; JL ; Variétés indéterminées Achat aux voisins 8 22 JL ; 3737 ; Variétés indéterminées Achat au marché 2 6 2366 ; Variétés indéterminées Bemaha Epargne de la tazana I SAP précédente récolte 3 8 JL ; Variétés indéterminées Achat aux organismes SA de développement 12 33 3737 ; JL Don 1 3 3737 TOTAL 36 100 3 + Variétés indéterminées Source : Enquête réalisée par l'auteur en Mars, Avril et Mai 2006.

Les variétés identifiées à Marogoaika ont plus de gamme car elles sont au nombre de 6 par rapport à celles de Bemahatazana I avec 3 variétés seulement. Pratiquement, plus il y a de gamme, plus les exploitants se caractérisent par la pratique simultanée de plus de deux variétés. Voilà pourquoi le nombre de cas est plus important à Marogoaika avec au total 47, contre 36 seulement pour Bemahatazana I. Les STV utilisées par les exploitations à Marogoaika proviennent essentiellement du marché avec 34% des cas. Par contre, dans le cas de Bemahatazana I, elles sont procurées plutôt par échange et achat entre voisins pour 22 à 28% des cas. L’achat des STV au marché et l’auto-approvisionnement sont privilégiés par plus de 30% des cas à Marogoaika. Ces pratiques sont de moins en moins fréquentes à Bemahatazana I et ne représentent que moins de 8% des cas . En effet, à Marogoaika, le prix des SA auprès des distributeurs d’intrants est perçu élevé (Ar 1 200 au FAFAFI/SPAM en 2005). Certains membres d’une association peuvent y avoir accès, par l’intermédiaire de la diffusion rapide incitée par l'ONG CARITAS ou le PSDR. L’opération est caractérisée par un système de mini-dose qui consiste à donner 1kg de semences à quelques paysans membres des groupements qui, à la récolte, restituent le double qui sera distribué à d’autres paysans la campagne prochaine, et ainsi de suite

Mémoire de fin d’études 26 les années à venir, le double de la quantité offerte. Cette dernière servira à l'organisme pour opérer dans d’autres localités, au profit des paysans. En même temps, cette technique favorise l’auto- diffusion des variétés améliorées. Pour la campagne 2005/2006, les variétés fournies sont FOFIFA 154, B 22, 3728 et FOFIFA 159. En revanche, l’approvisionnement des semences auprès des organismes de développement est la pratique la plus courante à Bemahatazana I avec 33% des cas. Ce type d’approvisionnement coïncide aux SA, achetées directement auprès du CMS ou indirectement par l’intermédiaire de la prestation de FITAFA ou du Centre de Bevalala .

1.5.2. Circuit d’approvisionnement en semences

Les sources d'approvisionnement en semences du RP sont plus diversifiées à Marogoaika qu'à Bemahatazana I.

1.5.2.1. Cas du Fokontany Marogoaika

A Marogoaika, les utilisateurs des semences sont les associations paysannes, les groupements et les paysans. Le circuit d'approvisionnement en semences du RP à Marogoaika peut se résumer par la figure ci-après. Figure n° 1 : Système d’approvisionnement en semences de RP (cas du Fkt Marogoaika)

Agent de CARITAS / PSDR FIFAMANOR Marché/collecteurs locaux

Associations, Paysans groupements

FAFAFI -SPAM Membres de la famille Agriculteurs

Source : Enquête réalisée par l'auteur en Mars- Avril 2006

Mémoire de fin d’études 27

Plusieurs intervenants opèrent dans l’approvisionnement en semences du RP pour les paysans d’Ankazomiriotra. Parmi ces intervenants, on peut citer : - les associations, projets de développement rural : cas du CARITAS, du PSDR et de la FAFAFI/SPAM. Ce sont généralement des semences améliorées importées directement du FOFIFA, et octroyées sous forme de crédit à des associations paysannes ou à des paysans pilotes 13 pour être multipliées et diffusées. Dans le cas de la FAFAFI/SPAM, des magasins d’approvisionnement au niveau communal assurent la distribution des semences de RP, après multiplication des paysans pilotes. - au niveau local, les voisins constitués d’agriculteurs, procèdent également à la vente des semences. Parfois, les membres de la même famille constituent les acheteurs privilégiés. - les agents du FIFAMANOR dans la zone ainsi que les collecteurs locaux commercialisent également des STV, au marché. Ce sont des SA mais non renouvelées.

1.5.2.2. Cas du Fokontany Bemahatazana I

A Bemahatazana I, les intervenants dans l'approvisionnement des semences du RP sont limités au CMS de Sakay , au Centre de Bevalala et au FITAFA (Figure n° 2). Figure n° 2 : Système d’approvisionnement en semences de RP (cas du Fkt Bemahatazana I)

CMS de Sakay

FITAFA Centre de Bevalala

Associations, Paysans PROJER groupements utilisateurs

Source : Enquête réalisée par l'auteur en Mai 2006

13 Paysans ayant reçus une formation en matière de multiplication des semences, notamment sur les différentes itinéraires techniques.

Mémoire de fin d’études 28

A cause du prix élevé des SA, l’approvisionnement passe par des utilisateurs privilégiés : membres des associations, des groupements ou des jeunes entrepreneurs ruraux comme le cas du PROJER. Parfois, leur accès est favorisé par une facilité de paiement et de crédit. Selon l’enquête, les membres ayant été sensibilisés et ayant reçu des formations ou des conseils, achètent directement des SA auprès de la FITAFA. En effet, compte tenu de la distance entre la CR de Bemahatazana et le CMS de Sakay, l’approvisionnement au niveau local est facilité par le FITAFA. Par ailleurs, les paysans peuvent s’approvisionner en semences auprès du centre de Bevalala de Tsiroanomandidy, selon leur possibilité. N’empêche que certains enquêtés s’approvisionnent directement en SA auprès du CMS de Sakay dans le cas des exploitations d’assez grande taille (>2ha). Ils visent à mieux s’assurer de la qualité des semences et à terme, à améliorer le rendement. Le PROJER à Bemahatazana s’approvisionne directement en semences auprès du CMS de Sakay. Ainsi, certains paysans, entretenant une relation de proximité avec ces acteurs, s’approvisionnent auprès d’eux.

1.5.3. Achat et prix des semences

Le prix des semences affiche une importante variabilité selon la source d’approvisionnement. La vente de semences fait intervenir plusieurs opérateurs, pour certains opportunistes : (i) les collecteurs locaux, (ii) les producteurs individuels (cas de l’ancien agent de la FIFAMANOR dans la CR d’Ankazomiriotra), (iii) les immigrants (entrepreneurs ruraux), (iv) les associations (cas de la FAFAFI/SPAM et la FITAFA) et (v) les paysans eux-mêmes. Les STV peuvent être achetées au kapoaka , au kilo ou à la cantine 14 au marché de la commune. Pour le cas de la CR d’Ankazomiriotra, les variétés Rôvé et l’Irat 134 sont plutôt achetées sur le marché au cours de la campagne 2005/2006 et massivement utilisées, d’après l’enquête (Tableau n° 10). Les prix des deux variétés différent peu. L’achat se fait généralement par cantine de l’ordre de Ar 2 500 en 2004, soit Ar 625/kg ; et Ar 3 500 en 2005, soit Ar 875/kg. Par contre, dans le cas du Fokontany de Bemahatazana I, les semences sont couramment achetées au kilo. Néanmoins, l’achat des semences au marché peut se faire par kg, ou par cantine.

14 Une cantine de paddy équivaut à 4kg, soit 18 kapoaka (riz paddy)

Mémoire de fin d’études 29

1.5.3.1. Semences commerciales

Au Centre de Bevalala , les semences de RP coûte Ar 1 000/kg en 2005 pour les variétés B 22 et 3737. Chez la FITAFA, le kilo se vend à Ar 600 pour la variété JL en 2004 et entre Ar 1400 et Ar 1 600 pour le 3737, en 2005. En effet, le prix de la variété JL en 2004 coïncide avec la vente à perte de la FITAFA. En outre, cette variété est légèrement moins cher comparé au 3737.

1.5.3.2. Semences tout venant

Entre voisins et au niveau local, le prix de la semence en 2005, au niveau local, fluctue entre Ar 600 à Ar 800 suivant la période d'achat. Généralement, en période de récolte, leur prix est légèrement plus élevé que le prix de collecte du riz paddy.

1.6. Renouvellement des semences

Selon la recommandation de la recherche du FOFIFA, le renouvellement des semences commerciales de RP doit théoriquement se faire en moyenne après 2 ou 3 récoltes. Au niveau des associations des paysans semenciers, la recherche préconise la sélection variétale afin de tenir la qualité des semences pendant une durée relativement longue de 4 à 5 ans, avant d’être renouvelé 15 : cas de la Fédération VOMBO et la station FOFIFA de Kianjasoa. Au niveau des riziculteurs, le renouvellement des semences est spontané et irrégulier, rendant difficile l’évaluation de leurs besoins annuels en semences. En fait, il dépend du rendement obtenu, du porte-feuille de l’exploitant pour l’achat des semences commerciales ainsi que de leur proximité. Néanmoins, l’enquête a décelé certaines pratiques de renouvellement communes :

1.6.1. Cas de passage des aléas climatiques : cyclone ou sécheresse

L’auto-production des semences est improbable du fait que les contraintes climatiques ont une influence négative notamment au niveau de leur qualité technique. En terme de rendement, celui-ci semble être très mauvais de telle sorte que les paysans sont obligés de renouveler leurs semences ; c'est le cas de la sécheresse en 2005 par exemple.

15 Agbodoli J. ; Amalaman K. ; Rahaingomanana N. ; Rasolojoelina F. ; Tchabana B. , 1999, -"Impact des variétés améliorées de riz dans la région de Tsiroanomandidy, Moyen Ouest de Madagascar ".- ICRA, p 24.

Mémoire de fin d’études 30

1.6.2. Cas de chute de rendement

Pendant certain temps, la même variété pratiquée présente trop de mélange ou d'impureté affectant le rendement. Selon les riziculteurs pluviaux, la pratique d’une telle variété n’est plus intéressante si le rendement obtenu est inférieur à 1t /ha. Le renouvellement se produit aussi en cas de maladies asphyxiant la riziculture pluviale comme la pyriculariose par exemple.

1.6.3. Cas d'apparition de nouvelles variétés plus performantes

L’adoption d'une nouvelle variété plus performante est justifiée par la constatation de visu de son rendement, par sa résistance au striga et aux maladies ainsi que son adaptation à l’agro- écologie de la zone. Par exemple, les variétés FOFIFA 154, 3728, B 22, FOFIFA 159 sont appréciées par les producteurs d'Ankazomiriotra. Les variétés très prisées par les collecteurs sont aussi fortement adoptées comme le cas de la variété 3737 à Bemahatazana.

1.6.4. Cas de non-rétention des semences

La non-rétention des semences du RP est fréquente chez les petites exploitations de Marogoaika. Ainsi, sous contraintes financières et des différentes obligations, l’exploitant est obligé de vendre les semences gardées et sera obligé de s’approvisionner chaque année. Dans ce cas, il peut s’approvisionner à travers l’échange, l’achat au marché ou auprès des voisins, au niveau local (crise du riz en 2004). En outre, le tri des semences sur pieds au moment de la récolte amortit la dégénérescence de la qualité des semences et explique l’auto-production jusqu’à plus de 5 ans d’utilisation d’une même variété. Pratiquement, cette sélection massale des semences doit s’effectuer régulièrement tous les 3 ans afin d’appréhender des résultats satisfaisants en terme de rendement de culture.

Mémoire de fin d’études 31

2. LA PRATIQUE DU RIZ PLUVIAL AU SEIN DU SYSTEME D’EXPLOITATION

A Madagascar, la crise du riz en 2004 dont la flambée du prix du paddy en 2005 16 , passant de 2 400 Fmg/kg en Avril à environ 7 000 Fmg/kg en décembre, s'est répercuté au niveau des stratégies de l’exploitation. En effet, les répercussions au niveau des ménages se sont traduites par une incitation vers l’extensification et une intensification notamment pour le RI. L'extensification se traduit par une extension de surface rizicole sur tanety . Par contre, l'intensification de la riziculture s'applique à la culture du riz sur rizière à l'aide des techniques culturales améliorées et d'intrants plus intensifs. Par conséquent, les paysans améliorent leur techniques culturales, privilégient les cultures du riz en contre saison et pluvial ainsi que l’utilisation des engrais dans la culture.

2.1. Dynamique de la riziculture irriguée et pluviale

Ces deux types de riziculture sont interdépendants dans le système d’exploitation, bien qu'ils représentent une différence de poids relatif. Selon l'enquête, cette différence est surtout observée en période de récolte du riz de saison sur rizière. La vente du RP est non négligeable pendant cette période dans la mesure où les travaux de récolte de RI exigent des ressources financières. Par conséquent, le revenu obtenu de la culture du RP assure le paiement de la main d’œuvre et l’alimentation des salariés de fin mai à juin. Afin de cerner cette distinction au niveau du système d’exploitation, des questions portant sur les thèmes suivants ont été posées aux riziculteurs : main d’œuvre, intensité des intrants utilisés, perceptions sur l’évolution des surfaces et des productions, et enfin les rendements du RP à l’hectare.

16 . Bockel L., "la filière riz, moteur de croissance ou facteur de crise ? ", Politiques publiques et pauvreté à Madagascar , L’Harmattan, Paris, 2005, p14.

Mémoire de fin d’études 32

Comme résultats d’enquête, on observe les situations ci-après :

2.1.1. Cas du Fokontany de Marogoaika

Le RI nécessite beaucoup plus de main d’œuvre à un moment donné notamment à la récolte, au battage et pour le transport. Dans ce cas, les exploitants ont parfois recours à l’entraide car les charges de travail sont considérables.

2.1.2. Cas du Fokontany de Bemahatazana I

Pour les paysans de Bemahatazana I, l’appel à la main d’œuvre étrangère est systématique pour assurer la récolte du riz de saison au mois de mai-juin.

2.1.3. Cas des deux communes

L’utilisation de la fumure, au moins organique, est systématique pour la culture de RP. La fertilisation apparaît au niveau de la culture de RI, bien qu’à faible dose.

2.1.4. Développement de la riziculture

Généralement, les surfaces rizicoles sont sensiblement en augmentation pour la majorité des exploitants dans les deux zones (Tableaux n° 11 et 12). Cette stratégie est occasionnée par la location et/ou achat des tanety et rarement des rizières. L'extension en tanety est encore possible du fait de la disponibilité des terres cultivables. Cependant, l’exploitation est limitée par les moyens mobilisés selon la situation financière des exploitants. L'intensification se traduit par l’utilisation des techniques améliorées : repiquage en ligne, Système de Riziculture Intensive (SRI), Système de Riziculture Améliorée (SRA)… L’évolution de la superficie en rizière est en stagnation dans les deux Fokontany : 53% des cas (Tableaux n° 10 et 11). Elle s’explique par diverses raisons à savoir, la rareté des ventes et la location des rizières, souvent très chère et se trouvant éloignées et la non-maîtrise de l'eau d'irrigation notamment pour la riziculture en contre saison. Les rizières sont surexploitées en double culture faisant parfois baisser le rendement malgré les rotations culturales et l’apport d’engrais.

Mémoire de fin d’études 33

2.1.4.1. Cas du Fokontany de Marogoaika

Le développement de la riziculture est constatée à partir de l'évolution des surfaces et de la production pour les deux types de riziculture (Tableau n°10). Tableau n° 10 : Développement de la riziculture à Marogoaika Désigna Nombre de cas % Culture tion Augmentation Stagnation Réduction Augmentation Stagnation Réduction Surface 13 16 1 43 53 3 RI Production 17 8 5 57 27 17 Surface 17 9 4 57 30 13 RP Production 24 1 5 80 3 17 Source : Enquête réalisée par l'auteur en Mars-Avril 2006

Les exploitants de Marogoaika adoptent une stratégie d’extensification pour le RP puisque plus de 50% des cas ont sensiblement augmenté leur surface. Parallèlement, les résultats sur la production augmentent positivement pour les deux types de riziculture, car les conditions climatiques de la campagne de 2005/2006 ont été généralement satisfaisantes. Cependant, 13% des cas ont réduit leur surface en RP à cause de leur démotivation entre autres la sécheresse en 2005, au détriment du rendement de récolte.

2.1.4.2. Cas du Fokontany de Bemahatazana I

L'évolution de la riziculture à Bemahatazana I est décrite dans le tableau suivant. Tableau n° 11 : Développement de la riziculture à Bemahatazana I Nombre de cas % Culture Désignation Augmentation Stagnation Réduction Augmentation Stagnation Réduction Surface 12 16 2 40 53 7 RI Production 21 6 3 70 20 10 Surface 13 12 5 43 40 17 RP Production 13 12 5 43 40 17 Source : Enquête réalisée par l'auteur en Mai 2006

A Bemahatazana, la stratégie d'extensification pour le RP demeure encore dominante chez 43% des cas étudiés à cause surtout des contraintes de bas fond et du besoin inévitable en revenu. Il n'en est pas moins de l'intensification de cette riziculture pluviale car 40% immobilise leur surface. En fait, la tendance actuelle au niveau de ces exploitants consiste à limiter la surface en RP suivant les moyens financiers pour mieux maîtriser la question de main d’œuvre, l’accès aux intrants,

Mémoire de fin d’études 34 l’effet du striga et du risque climatique encouru. La surface tend cependant à diminuer chez les 17% des cas à cause de leur démotivation engendrée par la chute de production au cours des deux précédentes campagnes suite à une alternance de cyclone et de sécheresse.

2.2. Choix de la spéculation riz pluvial

La pratique du RP est assez ancienne dans le MO du Vakinankaratra. Près de 60% des enquêtés la pratiquent depuis plus de 10 ans. Sa pratique est plus régulière dans la région Vakinankaratra que celle de Bongolava. Ainsi, la production du RP assure en premier lieu l’autoconsommation avant d’être vendu ; c'est le cas des exploitants d’Ankazomiriotra. Cette pratique est adoptée pour des raisons précises : - assurer la sécurité alimentaire, - assurer la scolarité des enfants, et - assurer la sécurité financière. Par contre, à Bemahatazana, la pratique du RP est une culture de rente, anticipant le revenu des paysans.

2.2.1. Faible accès aux intrants agricoles

L’accès aux intrants est fonction des moyens mobilisés par l’exploitant et leur appartenance ou pas à des associations paysannes. L'utilisation d'engrais révèle une différence pour les deux Fokontany . Tableau n° 12 : Utilisation des fertilisations sur la riziculture pluviale par les exploitants Fokontany Types d'engrais Nombre de cas % Engrais organique 27 90 Marogoaika Engrais minéral 1 3 Engrais organique 17 57 Bemahatazana I Engrais minéral 25 83 Source : Enquête réalisée par l'auteur en Mars, Avril et Mai 2006.

A Marogoaika, l'utilisation d’engrais organique est quasi-permanente chez les 90 % des exploitants étudiés. La faible utilisation d'engrais minéraux par les producteurs est liée à leur faible adhésion à des OP. Concernant le Fokontany Bemahatazana I, le taux d’utilisation d’engrais minéral de NPK 11 22 16 et de l'urée dans l’exploitation du RP est nettement élevé, soit 83% des cas. La dose de NPK variant de 15 à 100 kg/ha et d'urée de l'ordre de 50 kg/ha en moyenne est

Mémoire de fin d’études 35 encore inférieure aux doses recommandées par la Recherche qui est de l'ordre de 100 à 200 kg/ha, à cause du faible pouvoir d’achat de certains paysans. Pour le cas des exploitants utilisant en même temps de l’engrais organique, du NPK et de l’urée, le rendement en RP avoisine les 2 à 3t/ha. Certains de ces exploitants ont bénéficié de l’appui en intrants du PSDR, en l’occurrence, l’engrais chimique. Comme amélioration, outre l’utilisation intensive de la fumure minérale, d’autres points sont à perfectionner : - sarclage fréquent : le RP est souvent sarclé à 2 reprises afin d’améliorer leur rendement pour les exploitant des deux zones. N’empêche que certains producteurs jugent que 3 sarclages permettent d’avoir un meilleur rendement, - respect du calendrier cultural notamment le semis : c’est un facteur-clé pour optimiser le rendement de RP, et - l’amélioration des techniques de culture notamment la maîtrise de la rotation de culture.

2.2.2. Systèmes de culture pratiqués dans les deux régions

Du point de vue des riziculteurs, la réussite de la culture du RP dépend principalement du climat, de l’accès aux semences et aux engrais. Outre les intrants, les paysans doivent aussi prévoir les charges afférentes au coût de la main d’œuvre. C’est surtout au niveau du semis et du sarclage que le coût en main d’œuvre extérieure est très élevé. Dans la majorité des cas, la riziculture pluviale est pratiquée sur les hauts de tanety . Dans les deux Fokontany , la rotation culturale est en règle générale, la suivante :

Voandzou ou Arachide ou RP et/ou Maïs RP ou Maïs Arachide ou voandzou ou Jachère Manioc

Le choix d'une spéculation dépend des moyens financiers et de l’accès aux intrants. En revanche, certaines pratiques sont communément observées au niveau de la rotation culturale : - Le RP se pratique habituellement sur 2 campagnes de suite et rarement 3 fois, pour le sol assez fertile. Le cas échéant, les paysans cultivent alternativement maïs/RP pendant les deux saisons de culture puis arachide ou voandzou, - Le RP est cultivé en association avec le Maïs principalement. L’association RP+Voandzou ou Arachide est aussi observée. Elle est plus fréquente dans la CR

Mémoire de fin d’études 36

d’Ankazomiriotra qu’à Bemahatazana. Il est important de rappeler qu’après le RP+Maïs, le terrain est suffisamment épuisé et généralement laissé en jachère. D’après les enquêtes, l’attaque du striga est plus agressive au cours de la troisième année de culture. Par conséquent, la mise en jachère se renouvelle après 3 ans de campagne de culture sur une même parcelle de tanety . La culture qui précède le RP est le plus souvent le voandzou ou l’arachide ou le manioc. La culture d’arachide ou du voandzou est appréciée par les agriculteurs car elle enrichit le sol en azote et en engrais verts.

2.2.3. Itinéraire technique

La riziculture pluviale sur tanety se caractérise par une culture attelée dans les deux zones. La houe rotative en tanety et la batteuse constituent les principaux matériels spécifiques à l’exploitation de la riziculture pluviale. La batteuse est spécialement utilisée pour l’égrenage de la variété Irat 134 lors de son abattage.

2.2.3.1. Labour

Il se fait à la charrue attelée dans les deux zones d’enquête. Le labour en tracteur n’est constaté que pour les grandes et moyennes exploitations à Bemahatazana I. Ainsi, le prix de revient est plus cher à cause de la flambée du prix des carburants. Actuellement, on constate dans le Fokontany que la profondeur de labour en charrue est de plus en plus superficielle du fait d’un horizon très compact en dessous. D’où la nécessité de sous-solage du sol de tanety afin de mieux appréhender le rendement de RP.

2.2.3.2. Semis

Trois pratiques sont constatées au niveau du semis de RP : - semis en ligne continue suivant une trace de sillon de la charrue : c’est le plus pratiqué par les agriculteurs, - semis en poquet, - l’utilisation de semoir : elle se fait chez les exploitations de plus grandes tailles comme le cas des exploitants de Bemahatazana I. Le semis se fait habituellement le même jour que le labour et l’exploitant estime réduire le coût en main d’œuvre et gagner du temps. En effet, en période de semis, la main d’œuvre est très

Mémoire de fin d’études 37 recherchée et devient de plus en plus rare du fait du chevauchement des différents travaux agricoles tels que la préparation des pépinières sur rizières, le semis de RP, le transport d’engrais, le labour pour maïs…. Après la récolte du RP, le labour en fin du cycle est pratiqué dans la majorité des cas dans les deux zones. Ce dernier permet de labourer le terrain aux mois d'octobre-novembre sans être obligé d’attendre la première pluie. Au niveau des variétés les plus pratiquées, la densité courante de semis est de 65kg/ha pour la variété JL et 85kg/ha pour le 3737, conformément à la dose d’ensemencement moyenne recommandée par la Recherche de 80kg/ha. La variété JL est appréciée par les exploitants à cause de sa faible densité de semis et de son rendement élevé.

2.2.3.3. Traitement de semences

Au niveau de la riziculture pluviale, le traitement des semences contre les ravageurs en vue d'assurer la vigueur de germination des graines, est non négligeable. Cette pratique commence à se faire connaître chez les agriculteurs d’Ankazomiriotra (8 cas sur 30 enquêtés). Par ailleurs, le traitement des semences est parmi les points à améliorer dans cette culture de RP. Elle est conséquente au niveau de l’appréciation des rendements du fait que les STV ne sont pas traitées au préalable. Le produit Lindafor est utilisé en mélange avec la semence avant semis. A Bemahatazana, les centres de la FITAFA et le centre de formation Bevalala distribuent des semences certifiées, préalablement traitées et conditionnées depuis l’usine du CMS de Sakay.

2.3. Commercialisation et achat de riz pluvial par les collecteurs

La vente du RP s’étale depuis sa récolte jusqu’à son épuisement. Dans le Fokontany de Marogoaika, elle s’étend entre la récolte du RP fin février et celle du RI saison, de mai à début juin. Un pic de vente est constaté en période de récolte et pré-récolte du riz de bas-fond. L’argument réside au niveau du besoin en main d’œuvre élevé au moment de la récolte de RP et celle du riz deuxième saison. Quant au Fokontany de Bemahatazana I, la production se vend en entier ou en grande partie peu de temps après la récolte c'est-à-dire après 1 à 3 jours. Ceci est dû au prix incitatif du paddy car très prisé par les collecteurs (Ar 450 à début mars ; Ar 380 fin mars ; Ar 400 début avril ; Ar 340 mi-avril). En effet, le prix de collecte du paddy fin mars a légèrement diminué car cette période coïncide au gros de la récolte de RP et que la plupart des exploitants procèdent à la vente, donc plus de riz vendu.

Mémoire de fin d’études 38

Le RP est perçu par l’exploitant, comme plus facile à écouler sur le marché et n’exige pas beaucoup de conditionnement. L’enquête apprend que certains paysans vendent leur production, au lendemain même de la récolte afin de gagner plus de poids. Le RP est très prisé par les collecteurs au cours de cette période, sans distinction de qualité du paddy.

Au niveau du Fokontany , une relation financière lie les riziculteurs aux sous-collecteurs. Ainsi, le produit est vendu régulièrement pendant le jour de marché hebdomadaire du chef lieu de la commune. Le volume de vente équivaut à la somme empruntée par l'exploitants auprès des collecteurs. Par contre au niveau communal, les exploitants peuvent écouler quotidiennement leur produit aux collecteurs locaux les plus offrants sans affinité d’acteurs. Ils sont par ailleurs en relation directe avec les collecteurs étrangers 17 . La collecte de RP regroupe un certain nombre d’acteurs : démarcheurs, sous-collecteurs et les collecteurs étrangers. La collecte est assurée généralement par des collecteurs locaux au niveau de la commune. N’empêche qu’au niveau des Fokontany , il y a aussi des sous collecteurs mais ils n’interviennent qu’en période d’abondance du RI : du mois de mai à septembre pour le riz saison et en décembre-janvier pour le riz de contre saison. Des collecteurs étrangers travaillent étroitement avec les collecteurs locaux dans le but de satisfaire le volume de riz collecté. Ils collectent directement aussi les productions de riz depuis la commune. En effet, certains paysans leur vendent leur production directement sans l’intermédiaire des collecteurs locaux.

2.4. Appréciation et connaissance des variétés améliorées par les collecteurs

Il n’y a pas de règle précise au niveau du choix des variétés du RP. Seulement, les collecteurs stockent séparément le riz en fonction de la longueur du grain. Par contre, la variété est mal connue au niveau de cet agent. Trois périodes bien distinctes caractérisent la saisonnalité de leur choix pour la qualité du riz :

2.4.1. Période post-récolte du RP de mars à mai

Toutes les variétés du RP sont achetées par les collecteurs au même prix. Leur mode d’achat s’explique par le fait que le produit a une position de monopole sur le marché du riz. Ainsi, le prix d’achat du RP est nettement plus élevé comparé au prix de collecte du riz en période de

17 Ce sont des collecteurs-transporteurs particuliers parfois en contact direct avec les sous collecteurs (collecteurs locaux). Ils sont sous contrats avec des transformateurs-grossistes.

Mémoire de fin d’études 39 grosse récolte et il est très prisé à la collecte quelle que soit sa qualité : variétés et séchage du paddy. D’ailleurs, la majorité des paysans vendent leur production au cours de cette période notamment au mois de Mars.

2.4.2. Période d’abondance du riz de mai à août

Cette période coïncide avec la récolte du RI de saison. La commercialisation du RP est peu fréquente pendant cette période. Il est important de noter que les variétés à grains courts sont moins prisées par les collecteurs que celles à grains longs à cette période, creusant un différentiel d’Ar 20 à Ar 30. La principale raison de cette distinction est le rendement à l’usinage et le taux de brisure. Pratiquement, après séchage, les variétés à grains longs donnent un bon rendement à l'usinage et présentent moins de brisure, bon goût et s’achètent plus chères. - A Ankazomiriotra, les prix pour les variétés Fotsikely, Mavokely et B 22 sont supérieurs à ceux des variétés Rôvé et l'Irat 134 ; - A Bemahatazana, les prix du 3737 et de 2366 sont supérieurs au variété JL.

2.4.3. Période de culture du RP de septembre à octobre

Le stockage de la production du RP jusqu’à cette période est moins fréquent dans les deux zones. Par contre, le prix aux collecteurs est très incitatif pour le produit de consommation. Ainsi le produit peut être vendu presque au prix des semences. Les collecteurs semblent être indifférents selon que le paddy soit pluvial ou irrigué.

2.5. Stratégies des agents

2.5.1. Stratégies des exploitations

Au niveau des exploitations, les stratégies s'appliquent à deux niveaux : achat des semences et vente du RP.

2.5.1.1. Liées à l’achat des semences : privilégier les semences tout venant

Le prix élevé des semences constitue un obstacle majeur à leur achat au niveau de l’exploitation. L’achat des STV est plus profitable en période de récolte du RP car son prix

Mémoire de fin d’études 40 avoisine le prix de collecte. Certaines stratégies sont communes au niveau de l’achat des semences du RP : - acheter et/ou échanger des semences auprès des voisins en période de récolte : c’est un moyen pour se procurer d’autres variétés et éventuellement pour renouveler les semences. Ce sont des semences améliorées et non forcément renouvelées,

- garder le plus possible les semences issues de la production de la précédente campagne : ceci assure la continuité de l’exploitation du RP. L’idéal est de pouvoir garder en plus des semences, une part réservée à la rémunération de la main d’œuvre,

- la non-rétention des semences est fréquente quand l’exploitant pratique l’élevage porcin. L’élevage assure en période de culture notamment en mois d’Octobre et Novembre, l’achat des semences et d’autres intrants ainsi que la rémunération de la charge en main d’œuvre. En effet, il s’agit d’acheter des porcelets au mois d’avril-mai, les engraisser afin de pouvoir les vendre en octobre et novembre. Le revenu obtenu sert à la rémunération de la main d’œuvre, l’achat des intrants notamment des semences, des engrais et éventuellement des produits phytosanitaires.

2.5.1.2. Liées à la vente de RP : étendre l'exploitation

Deux types d’exploitants sont ciblés par l’enquête, ils se différencient selon la quantité de production du riz vendue (Tableau n° 13). Ceci reflète des stratégies économiques différentes de chaque catégorie d’agriculteurs. Tableau n° 13 : Part approximative de riz pluvial commercialisée pour la saison 2005/2006 Surface Nombre de Part moyen Fokontany (are) cas commercialisée (%) 18 Stratégies 25 à 50 11 14 Stratégies d'autosuffisance Marogoaika 50 à 100 11 43 en riz >100 8 46 25 à 50 3 74 Bemahatazana I 50 à 100 11 73 Stratégies de vente >100 16 90 Source: Enquête réalisée par l'auteur en Mars, Avril et Mai 2006

18 Pourcentage déduit après calcul de la quantité cumulée vendue ramenée à la production totale (durant l’enquête dans les deux Fokontany ).

Mémoire de fin d’études 41

a) Stratégies d’autosuffisance en riz regroupant des producteurs de rente polyvalents

La production du RP complémente celle du RI afin de maintenir le seuil de suffisance en riz pendant toute l’année. Le RP est une alternative à la soudure, période qui s'étale depuis la récolte du RP jusqu'à la récolte du RI de saison, c’est-à-dire du mois de mars, avril à mai, et une source non négligeable de revenu. Environ 43% de la production couvrent les besoins quotidiens durant la soudure et la rémunération de la main d’œuvre à la récolte du riz. La taille de la superficie exploitée en RP pour la campagne 2005/2006 varie entre 50 à 100 ares dans la majorité des cas occasionnant une production allant de 400 à 1 500 kg. Le rendement à l'hectare de RI varie entre 1 500 à 3 000 kg contre 1 300 kg environ pour le RP. Les exploitants dans cette catégorie consacrent beaucoup d’effort dans la double culture du riz de bas fonds. Ils sont moins équipés en moyens de production. Pour les exploitations assez grandes supérieures à 100 ares, les revenus provenant de RP servent à l'achat des moyens de production notamment des bovins pour étendre les exploitations sur tanety . Elles sont caractérisées par un faible taux d’adhésion à une association parfois lié à un niveau d’instruction relativement bas. Cette catégorie d’exploitants est la plus répandue dans la CR d’Ankazomiriotra. La possibilité d’extension est limitée par les moyens techniques et financiers.

b) Stratégies de vente de RP regroupant des producteurs semi-spécialisés de riz

Cette stratégie est fréquente pour les cas enquêtés à Bemahatazana I. A l’exception d’une part destinée à la semence, au transfert social et éventuellement à la consommation, la production destinée à la vente est d'environ 73 à 90%. L'objectif des producteurs est d'investir les revenus issus du RP dans l’exploitation par l’achat des rizières et des tanety et dans d’autres activités. Les exploitants se caractérisent d’une part par leur niveau d’équipement plus élevé et d’autre part par l’utilisation massive d’engrais minéral favorisant un rendement, autour de 1,5 à 2t/ha. Cette catégorie d’exploitants est autosuffisante en RI et vend directement le RP ; ils se distinguent par leur niveau d’instruction élevé, se traduisant par leur forte appartenance à des associations. La pratique d’autres activités est aussi non négligeable. Les superficies exploitées en RP demeurent limitées par les risques climatiques. Le RP est aussi apprécié pour son goût et amortit la période de soudure en riz comme évoquée dans le paragraphe précédent.

Mémoire de fin d’études 42

2.5.2. Stratégies des collecteurs : fidéliser les producteurs

Au niveau local, le produit RP collecté passe d’abord par les collecteurs locaux avant ceux étrangers moyennant une marge par kilo de paddy. L’étude de cas révèle que plus l’exploitant s’éloigne du chef-lieu de commune, plus souvent il a une relation financière avec les sous- collecteurs. En effet, vu la distance entre le chef-lieu de commune et le Fokontany de Marogoaika 19 et le besoin pressant d’argent, certains producteurs recourent à une avance auprès des collecteurs locaux. Elle est nécessaire pour des raisons particulières : - achats des intrants, - rémunération de la main d’œuvre des différentes activités agricoles, - éventuels besoins ponctuels d’argent : santé ou scolarité des enfants. En contre-partie de l’aide financière accordée par les collecteurs aux producteurs, ces derniers réservent leur produit au même collecteur, tout en remboursant la somme empruntée. La plupart du temps, le collecteur traditionnel est apprécié pour la fiabilité de sa balance et le prix concurrentiel du paddy, et cela afin de rassembler le plus de produit possible. Au niveau du chef lieu de commune, les collecteurs les plus offrants amassent plus de produit. Quelquefois, les paysans sont en contact direct avec les collecteurs étrangers car ils achètent souvent le riz à un prix plus cher que localement, lors des marchés hebdomadaires : cas du Fokontany Bemahatazana I.

19 Rappel : le Fokontany de Marogoaika dans la CR d’Ankazomiriotra se trouve à 18 km du chef lieu de commune. Par contre, celui du Fokontany Bemahatazana I est à la fois chef-lieu de commune.

Mémoire de fin d’études 43

3. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE SEMENCE

L’activité semencière implique différents agents à savoir le FOFIFA, les CMS, les Groupement des Paysans Semenciers (GPS), les Fédérations de coopératives, l’Union des associations, les entrepreneurs et les paysans (Tableau n° 14).

3.1. Description de la filière et des agents

La filière semence du RP intéresse différents agents d’amont en aval, concourant à la production des semences commerciales. Suivant le schéma classique, les centres de recherche travaillent à la création des variétés performantes adaptées aux contraintes agroécologiques de chaque zone. Les établissements multiplicateurs assurent la multiplication, le conditionnement et la commercialisation. Enfin, les Fédérations de coopératives et les centres de distribution assurent à leur tour, le commerce de détail auprès des utilisateurs.

Il y a trois principaux types des semences du RP selon leur origine et leur qualité :

3.1.1. Semence prébase

Elle est issue directement de l’activité de croisement et de sélection variétale faite par le FOFIFA/CIRAD. Les semences des générations précédant la semence de base sont désignées par l'expression "semence de prébase" qui peut s'appliquer à l'une quelconque des générations entre le matériel de départ (G0) et la semence de base.

3.1.2. Semence de base

Elle est obtenue à partir de la multiplication des semences prébase. La 4 ème génération de multiplication de semences prébase constitue normalement la semence de base, toutefois la 3 ème génération peut également être certifiée comme telle.

3.1.3. Semences certifiées

Elles sont issues de la multiplication des semences de base. On distingue deux sortes de semences certifiées :

Mémoire de fin d’études 44

2.1.3.1. Semences certifiées de 1 ère reproduction

Elles sont issues du semis de la semence de base. Elle est généralement produite sur une ferme semencière. Elle se distingue de la semence de base par des normes moins sévères, en particulier pour la pureté variétale.

2.1.3.2. Semences certifiées de 2 ème reproduction

Elles sont issues du semis de la semence de 1 ère reproduction. Sa production est assurée en général par des paysans-multiplicateurs. Cette semence est théoriquement fournie aux cultivateurs pour la production de paddy commercial ou de consommation. Tableau n° 14 : Analyse fonctionnelle de la filière semence Opérateurs Type Fonctions Acteurs Vakinankaratra Bongolava produits 20 Création variétale Sélection Production semences FOFIFA Station FOFIFA SPB souches SPB et SB Centre de recherche Antsirabe Kianjasoa SB Multiplication FIFAMANOR, SB SPB et SB Centres Semenciers CFAMA CMS de Sakay SC Groupement des paysans semenciers GPS Mirana , Multiplication (GPS), Producteurs Fédération de semences individuels VOMBO SC Union de coopérative, VFTV, FITAFA, Centre Commerce de détail Centre de formation FAFAFI/SPAM de Bevalala SC Associations, PROJER coopératives, paysans, ENSOA RRI Projet de Paysans Utilisation développement de RP SC SPB : Semences prébase ; SB : Semences de base ; SC : Semences de culture Source : Enquête réalisée par l'auteur en Juin 2006

En amont de la filière semence, l’action est limitée à la recherche notamment le FOFIFA pour l’activité d’amélioration variétale et de sélection. Concernant les tâches liées à la multiplication et à la commercialisation des semences, les intervenants sont beaucoup plus éclatés (Figure n° 4).

20 La semence de culture (SC) est issue de la multiplication des semences de base et commercialisable après contrôle et certification du SOC. Elle est aussi appelée semences certifiées ou semences commerciales.

Mémoire de fin d’études 45

La multiplication regroupe les CMS, les GPS, les associations encadrées par la DRDR, par la Recherche, par les fédérations VOMBO et la VFTV ou par l’Union de groupements (APDIP). Certains d’entre eux sont spécialisés dans la multiplication comme pour le cas du CMS de Sakay, du CFAMA, et de la FIFAMANOR et disposent de leurs propres exploitations. Le CMS de Sakay, par contre dispose de son propre GPS. Ce dernier développe une activité de multiplication des semences de diverses spéculations selon les termes du contrat de l’établissement semencier. En revanche, les associations multiplicateur de semences sont actuellement en phase de prospection vers l’activité semencière, à savoir les associations encadrées par la VFTV, la Fédération VOMBO ou les paysans pilotes de la FAFAFI/SPAM. Ils approvisionnent directement les semences de prébase ou base au FOFIFA (Figure n° 3). Leur objectif consiste à assurer l’indépendance et l’accès aux semences de qualité à leurs membres d’abord, et ensuite aux paysans de leur localité. L’entretien avec les acteurs montre que la difficulté d’accès aux semences par les paysans est limitée principalement par son prix élevé. Par ailleurs, certaines variétés de RP en provenance du CMS de Sakay ne sont pas très adaptées à l’agro-écologie des certaines zones : cas des associations paysannes de l'Union de Coopérative à Amoron'i Mania (FIKOTAM) par exemple. Figure n° 3 : Circuit d’approvisionnement en semences par les associations et les paysans

Recherche FOFIFA

Achat Don Achat

Fédération VFTV FAFAFI-SPAM Paysans pilotes VOMBO/

Associations, Magasins Groupements d’approvisionnement

Paysans

Le commerce de détail est assuré par l’Union de coopérative FITAFA et le centre de formation de Bevalala dans la région de Bongolava. Le FITAFA dispose d’un magasin d’approvisionnement dans chacune des 15 communes dans le district de Tsiroanomandidy. Le

Mémoire de fin d’études 46 centre de Bevalala vend des semences de RP à travers les associations dans leur zone d’influence (ANNEXE VIII). En aval de la filière semence se trouvent les paysans, souvent adhérents à une OP et les entrepreneurs dont l’installation est incitée par les projets de développement dans le cas du PROJER ou de la politique gouvernementale, dans le cadre de la RRI. L’enquête acteur révèle également que d’autres intervenants comme l’ENSOA à Antsirabe évoluent depuis 2005 dans la filière du RP. Ce dernier a utilisé 2 t de semences du RP, en provenance du CFAMA, pour la campagne 2005/2006 (Figure n° 4). Le SOC assure le contrôle qualité et la certification des semences depuis la prébase aux semences de cultures. Différents critères définissent les normes de qualité pour chaque type des semences (ANNEXE IX). Il est important de noter que le SOC peut aussi délivrer un résultat d’analyse d’échantillon des semences en cas de demande.

3.2. Principaux flux des semences de riz pluvial

Ils caractérisent les différentes relations qui existent d'un acteur à un autre selon leur fonction. Les pourcentages des semences certifiées en quantité échangée qui sont recueillis au cours de l'enquête, se réfèrent à la précédente campagne 2004/2005. Ils sont définis à partir des quantités connues et des pourcentages approximatifs suivant la disponibilité des informations recueillies (Figure n° 4).

Mémoire de fin d’études 47

Figure n° 4 : Graphe de flux de la filière semence

FOFIFA

Prod SPB Prod SPB Recherche

8 kg (2004) 5 kg (2005) 45 kg (2005)

CF AMA FIFAMANOR CMS 38% Autres SB : SB : SB : revendeurs SPB en SB SPB en

Multiplication 2004= 300 kg 2005= 494 kg 2005= 2 000 kg 2006= 706 kg

SC : SC : SC : 2005= 5 t 2005= 2,1 t 2005= 40 t 2006= 21,6 t 2006= 6,2 t 2006= 50 t GPS 2006=30 t 50% 50%

62%

enSC SB Multiplication 100% 100%

5% 14%

Centre FITAFA 80% 20% 70% 30% Bevalala 44%

détail de Vente

ENSOA Paysans Groupements, PROJER, Paysans

Projet FAO Associations Appui Faritany

Utilisation

SPB ou semences prébase SB ou Semences de base SC ou Semences de cultures

En terme de production, CFAMA a réalisée 5 t de semences de culture en 2005, malgré leur récente intervention dans la filière. Cette production de semences est occasionnée par 300 kg de semences de base obtenue auprès du FOFIFA d'Antsirabe, en 2004. En outre, il a approvisionné

Mémoire de fin d’études 48

8 kg de prébase pour permettre une production d'environ 494 kg de semences de base pour l'année 2005. Cette dernière a occasionnée 21,6 t de semences certifiées en 2006. En ce qui concerne FIFAMANOR, une réalisation de 706 kg de semences de base a été observée en 2006 à partir de 45 kg de prébases, en provenance de FOFIFA d'Antsirabe. Il convient de noter que la multiplication des variétés FOFIFA 133 et FOFIFA 154 ont été asphyxiés par la pyriculariose pour la campagne 2005/2006, soit environ 20 kg de prébase.

3.3. Différents circuits de commercialisation des semences

Les semences prébases, bases et cultures, passent par trois types de circuits :

3.3.1. Circuits Recherche/CMS et GPS

Ce circuit fait intervenir la Recherche, les CMS, éventuellement les GPS, les distributeurs et enfin les utilisateurs. Dans le cas de Bongolava, la quantité des semences produite au niveau du CMS de Sakay peut être formulée à partir des besoins respectifs de ses revendeurs. La vente peut se faire soit de manière directe vers les paysans ou le PROJER par exemple, soit par l’intermédiaire du centre de formation de Bevalala , ou les revendeurs oeuvrant dans leur zone d’influence comme pour le cas de la FITAFA. En revanche, dans le cas de la FIFAMANOR dans le Vakinankaratra, la définition de l’objectif quantitatif inscrit au programme de travail annuel ou PTA de l’établissement se fait à travers un atelier annuel organisé par la région et la DRDR, se rapportant aux stratégies de développement régional. Ainsi, s’explique par exemple la prévision de 15 t en 2005, inhérente à la politique gouvernementale, laquelle promeut une augmentation de 13% de rendement de paddy dans la région. Un écart important est observé au niveau de la réalisation de 2,1 t en 2005 comparée aux 15 t de prévision. En effet, la campagne 2004/2005 est soumise à certaines contraintes : semences non disponibles au FOFIFA, problème de rétention des semences dans les GPS et sécheresse. D’envergure nationale, une augmentation de la production rizicole de l’ordre de 15% a été définie pour la campagne 2005/2006 simulant une prévision de 10 t pour l’établissement. Du fait de la récente intervention du CFAMA, depuis 2004, dans l’activité de multiplication semencière, des efforts d’information et de sensibilisation sont encore à entreprendre à travers les différentes foires. Sa motivation s’explique par le fait que la semence du RP constitue

Mémoire de fin d’études 49 encore un créneau important. En effet, la production demeure insuffisante par rapport au besoin de la région. Concernant les GPS, la vente peut se faire soit aux établissements semenciers à l'aide du rachat des semences, soit directement aux paysans. La vente directe demeure la plus courante du fait du prix plus incitatif au niveau de la vente directe.

3.3.2. Circuits Union ou Fédération des coopératives

L’objectif des paysans de l’organisation consiste à diffuser les semences entre les membres avant de les vendre auprès des autres agriculteurs. Ce circuit permet aux paysans d'accéder à l’utilisation des semences de qualité du fait du prix abordable et de la proximité du produit. L’enquête révèle dans le cas de la Fédération VOMBO qu’à la suite de deux campagnes successives de multiplication, une perspective de commercialisation en dehors des membres est envisagée pour l’année 2006.

3.3.3. Autres circuits : Associations

Ce circuit relie directement le centre de recherche et l'association paysanne : cas de la Station FOFIFA de Kianjasoa et l’association Manampisoa, dans le Bongolava. Bien que non encore formelle, cette association développe une activité de multiplication des semences de quelques variétés pour satisfaire la demande régionale depuis 2004. La vente peut être directe du GPS au paysans ou par l’intermédiaire du FOFIFA. Ici, les groupements bénéficient de l’encadrement permanent du centre de recherche.

3.4. Structure des prix

Elle décrit l'évolution du prix des semences du RP au niveau des principaux centres producteurs selon le tableau ci-dessous. Tableau n° 15 : Evolution de prix des semences par centres semenciers (prix en Ariary/kg) Etablissement 2003 2004 2005 2006 FIFAMANOR 600 600 900 900 CFAMA 2 000 2 000 2 000 CMS de Sakay 900 900 1 300 1 300 Source : Enquête réalisée par l'auteur en Juin 2006

Mémoire de fin d’études 50

Le CFAMA a débuté l’activité de la multiplication de semences depuis la campagne de 2003/2004. Le prix des semences du RP fluctue d’un acteur à un autre passant d’Ar 900 à Ar 2 000 pour la campagne 2005/2006. Cette variabilité coïncide avec la proximité de l’exploitation de chaque centre semencier. Dans le cas du CFAMA, leur exploitation se trouve dans une commune éloignée de l’usine, la CR d’Ambohidranandriana, district d’Antsirabe II, à plus de 15 km du centre. En conséquence, le prix du kilo des semences est élevé, se chiffrant à Ar 2 000. Ce prix est lié principalement aux différentes charges de transports et à d’éventuels déplacements. Par contre, pour le FIFAMANOR et le CMS, leurs propres exploitations se trouvent à proximité du centre d’Andranomanelatra et d’. Cependant, le prix des semences a sensiblement augmenté dans ces deux établissements du fait de la hausse généralisée du prix de carburant, en 2005. Régulièrement, le prix tend à augmenter chez FIFAMANOR et au CMS de Sakay tous les 2 ans. Il s’accroît en fonction du prix des intrants et de la main d’œuvre. Une nouvelle augmentation de prix est envisagée pour l’année 2007 pour ces trois établissements semenciers. D’une manière générale, la marge commerciale prélevée par kilo de semences vendues est définie en fonction du compte d’exploitation de chaque établissement. Dans le cas de FITAFA, ce prix peut atteindre Ar 1 600 au niveau des magasins d’approvisionnement des communes.

3.5. Variétés des semences multipliées pour les deux dernières campagnes

Il s'agit d'apprécier les variétés du RP multipliées par les principaux établissements semenciers des deux régions d'après le tableau suivant. Tableau n° 16 : Différentes variétés de riz pluvial par centres semenciers 2005 2006 Etablissement VARP* Réalisation VARP Réalisation (t)** (t) FIFAMANOR F 133, F 154, F 159, F 161 2 F 133, F 154, F 159, F 161 6 CFAMA F 154, F 159, F 161 5 F 154, F 159, F 161 21 F.152, B 22, 3728, 3747, F 133, B 22, 3728, 3737, CMS de Sakay 3391, F 133 40 F 154 50 *VARP : Variétés améliorées du Riz Pluvial **Réalisation de la récolte nette Source : Enquête réalisée par l'auteur en Juin 2006

Les variétés 159 et 161 semblent être les plus appréciées par les paysans de la région du Vakinankaratra. En conséquence, elles dominent au sein de l’exploitation de chaque établissement semencier œuvrant dans la région. Par exemple, FIFAMANOR a produit 1,9 t de

Mémoire de fin d’études 51

FOFIFA 159 et 3,5 t de FOFIFA 161 pour la campagne 2005/2006. Par contre dans le Bongolava, la variété 3737 est la plus appréciée par les acheteurs et occupe 40% de la production de semences en 2006, soit 20 t.

3.6. Principales perceptions des agents

Elles concernent tous les acteurs directs et indirects de la filière semence du RP suivant leur fonction respective. Le tableau suivant résume leurs différentes perceptions vis-à-vis de la semence, de son approvisionnement et de l'exploitation du RP.

Mémoire de fin d’études 52

Tableau n° 17 : Différentes perceptions des acteurs sur la filière RP Le rapport valeur/coût inhérent à la production des semences souches prébases et bases est négatif. Les problèmes que la recherche n’a pas maîtrisés sont : - le suivi contrôle de qualité des semences diffusées,

Centre de - l’auto-approvisionnement en semences par les paysans, entraînant la déformation de la pureté Recherche variétale des semences, - contraintes financières : leur intervention en matière de diffusion des VARP est limitée par l’auto-financement. Le FIFAMANOR et le CMS sont parfaitement connus et reconnus aussi bien dans leurs régions d’influence

qu’au delà. Concernant CFAMA, l'information est relayée à travers des foires régionales ou nationales. La

demande en semences est irrégulière et rend la prévision délicate. Peu de paysans achètent des semences

améliorées, pour cause d’auto-approvisionnement en semences. Le taux de renouvellement en semences chez CMS/GPS les paysans est encore faible. Néanmoins, la capacité de production de l’établissement producteur est limitée

du fait de sa faible capacité d’auto-financement et des risques climatiques. Les associations, les projets de

développement ainsi que l’ENSOA sont des acheteurs potentiels en semences, en 2005. Son coût de production

est très élevé du fait du coût élevé en intrants (Ar 200 000/ha en moyenne). Concernant le Centre Bevalala, l’octroi des semences est une mesure d’accompagnement des formations dispensées. Les VARP sont reconnues par les paysans à travers la vulgarisation technique. La faible capacité financière des producteurs empêche l’achat des semences de qualité du RP surtout en période de culture (Octobre-Novembre). La facilitation de crédit 21 leur permet d’appréhender et d’accéder aux semences de qualité. Distributeurs d’intrants D’après le FITAFA, les paysans sont réticents pour l’achat des semences. La non maîtrise de la technique décrébilise leur motivation de renouvellement. En effet, la non maîtrise (i) du striga, (ii) de la fumure et (iii) de la rotation culturale constituent un réel obstacle à la valorisation de la qualité des semences certifiées. La pratique de la riziculture pluviale est un créneau indispensable pour la sécurité alimentaire des ménages. La récolte du RP régule le besoin en riz entre la récolte du riz de contre saison de Décembre-Janvier et celle du riz saison de Mai-Juin. La "diffusion latérale" relaye la recherche et les associations et repose sur la multiplication des semences prébases ou bases. Ce principe facilite l’accès des paysans aux semences performantes du RP après constatation de visu. L’objectif est de satisfaire la demande des paysans environnants après les membres et dans le moyen terme, le marché local. Le marché est encore porteur du fait de la faible capacité de production

régionale. Associations, La consolidation des associations en GPS professionnels est une alternative : Union de groupement et de - au besoin insatisfaisant en semences des associations, coopérative - aux problèmes de qualité notamment du potentiel des STV, Entrepreneurs, - au prix élevé des SA, et paysans à l’adaptation des variétés à l’agro-écologie de chaque zone. - Pour les entrepreneurs, le compte d’exploitation est négatif face aux différentes charges pour la spéculation du RP. Comme stratégie, la création de GPS minimise l’investissement en semences. Une disponibilité des matériels agricoles notamment pour le labour permet également de respecter la date de semis du RP à la période optimale pour un bon rendement . L’activité semencière est limitée à peu d’opérateurs. La capacité de production des CMS est insuffisante par rapport au besoin des utilisateurs, ne serait ce que les groupements et coopératives. La multiplication reste artisanale et manque de techniciens pour la maîtrise de la technologie semencière. Cependant, des mesures d’accompagnement en matière de formation et de suivi doivent être rigoureusement contrôlées. Organismes Aussi : d’appui : FERT, - l’utilisation des semences améliorées est indispensable et touche encore les minorités des DRDR, Projet de paysans, faute de prix, de la quantité produite et de disponibilité. Soutien aux le prix des semences est très intéressant car la semence de qualité est très recherchée par les Coopératives - agriculteurs, Agricoles (PSCA) - l’activité de la production semencière est très risquée notamment pour la spéculation RP et reste limitée malgré les besoins croissants. Le coût de production inhérent au sarclage est très élevé, - l’extériorisation des potentialités génétiques des semences améliorées est moins concrète chez les paysans du fait du prix élevé des intrants. Source : Enquête réalisée par l'auteur en Juin 2006

21 15% de la somme est versé au moment de l'achat, 85% payé en période de récolte de riz pluvial

Mémoire de fin d’études 53

3.7. Riz pluvial dans les stratégies de développement régional

3.7.1. Contexte régional

Les services techniques déconcentrés œuvrent en faveur des programmes gouvernementaux à l’échelon régional. Etant le démembrement du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), la DRDR est chargée d’exécuter la politique du ministère dans les régions en matière d’appui, de coordination et de développement du secteur agricole. Concernant le RP, des actions particulières ont été entamées pour la campagne de 2005/2006 : - mise en œuvre de l’approche Initiatives à Résultats Rapides (RRI), - appui de 15 GPS de RP, bénéficiant du projet FAO dans le cadre du projet alimentaire "Telefood". En effet, la DRDR du Vakinankaratra intervient en matière d’appui technique (formation), de suivi-évaluation du programme de ces groupements, - appui de la province d’Antananarivo occasionnant un don de semences du RP. On dénombre 56 associations bénéficiaires de 2 625 kg dans le cas du Vakinankaratra et 800kg de semences du RP, réparties sur 9 associations dans le Bongolava. Les variétés de semences données dans le cadre du programme concernent le 3728 et le FOFIFA 133, en provenance du CMS de Sakay. En terme de réalisation, seulement 42 ha ont été cultivé en RP par les 56 associations ciblées. En outre, un défi d’exploitation de RP fixé à 50 ha par commune, soit 4 400 ha, a été lancé par la région du Vakinankaratra pour la campagne 2005/2006. Les communes propices à l'extensification c'est-à-dire disposant des vastes tanety cultivables sont concernées. Cet objectif s'accorde avec les défis nationaux lesquels fixent un taux de 15% d'augmentation de la production régionale du riz. Les moyens mobilisés reposent sur la sensibilisation des différents acteurs du développement régional : augmentation en volume des semences de RP par centres semenciers ; diffusion des conseils techniques par les Associations et ONG's. La définition des activités prioritaires de la Région débouche d'un atelier, organisé chaque année, par la DRDR et la région en y invitant les acteurs-clés. Comme réalisation, il y a 6 200 ha de superficie cultivée en RP dans l'ensemble des communes visées.

Mémoire de fin d’études 54

3.7.2. Evaluation succincte de l’approche "Initiatives à Résultats Rapides"

Il s'agit de la mise en application d'une politique nationale qui porte sur la formulation d'un objectif par région en recourrant à la méthode des résultats rapides. L'approche a été entreprise en Février 2005, et concerne 10 régions à Madagascar. Quatre d'entre elles ont choisi la filière riz : Menabe, Boina, Vakinankaratra et Bongolava. L'objectif d'intensification a été formulé dans le Menabe et la région de Boina et d'extensification, pour celles du Vakinankaratra et de Bongolava. Le choix d'extensification de la riziculture pluviale au niveau de ces deux régions a résulté d'un atelier régional et a sollicité la participation des différents intervenants-clés : groupements, opérateurs et organismes d'appui. Ainsi, dans le Vakinankaratra, une mise en valeur de 10 000 ha de RP a été prévu dans le MO d'Antsirabe, pour une production additionnelle de 15 000 t de RP. Dans le Bongolava, 12 500 ha d’exploitation de RP 22 , répartie sur 9 communes de la région, ont été prévus avec 30 000 t de production additionnelle de riz. L'obligation de résultat de la RRI est fixée à 150 jours. L’opération s’est achevée fin Décembre 2005. Les résultats quantitatifs obtenus sont partiels par rapport à l’objectif escompté. Certains effets d’entraînement sont appréhendés. Tableau n° 18 : Résultats de l'approche "initiatives à résultats rapides" Bongolava : - environ 3 500 ha de superficie exploitée en RP (labour et semis), soit 30% de réalisation de l'objectif de 12 500 ha d’exploitation, Evaluation (fin - nombre d’opérateurs réduit à 4 implantés dans la CR de Tsinjoarivo Imanga et d’Ambatolampy. En Décembre 2005) terme de production de RP, chaque opérateur est parvenu, à exploiter entre 20 à 50 ha chacun. Il convient de noter que cette réalisation s’appuie sur les propres moyens dont dispose chaque opérateur. Vakinankaratra : 5 opérateurs sont retenus dans la CR de , dans le Moyen Ouest d’Antsirabe et ont exploité une superficie de l’ordr e de 125 ha, suivant l’évaluation de la DRDR . Au niveau de l’Etat : - levés topographiques non faits, - pistes arrêtées dans le cadre du désenclavement des sites du fait que le programme sectoriel de travail en charge a pris fin, Problèmes rencontrés - le programme de production de semences en contre saison à la disposition des opérateurs financé par le PSDR, est confrontée au retard de déblocage des fonds. Au niveau des opérateurs : - conflit foncier entre les natifs et les opérateurs, - insuffisance d’infrastructures et de moyens financiers mobilisés par les opérateurs. Les dossiers de candidatures sont gonflés. - synergie par les travaux en équipe entre les privés, entre public-privé ou entre publics, - association des privés en groupement, - effet tâche d’huile et modernisation de l’agriculture au niveau local, à travers les paquets Effets d’entraînements technologiques et savoir-faire des opérateurs, l’emploi de la main d’œuvre, la sécurisation de la zone, - recettes fiscales des collectivités Territoriales décentralisées évaluées à environ Ar 60 000 000 (ristourne occasionnée par la mise en place d’un point d’enregistrement des produits à Ankadinondry Sakay). Source : Enquête réalisée par l'auteur en Juin 2006

22 Objectifs recadrés avec l’appel d’offre du projet PSDR dans le cadre de l’appui des OP pour la production des semences de RP.

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Troisième partie

DISCUSSION ET PROPOSITIONS

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1. DISCUSSION

Suite à des efforts de multiplication et de diffusion, l'utilisation des variétés améliorées de RP apparaît progressivement, au niveau local. Les variétés sont appréciées comme étant "nouvelles variétés" aux yeux des paysans. Les semences améliorées mais non renouvelées sont aussi commercialisées au marché de la commune par les collecteurs locaux et les agents du FIFAMANOR, dans le Vakinankaratra. Au niveau du renouvellement des semences, le FOFIFA préconise à certaines associations la sélection variétale afin de maintenir la qualité des semences prébases ou bases sur une durée relativement longue de l'ordre de 4 à 5 ans. Il s'agit du cas de la Fédération VOMBO et le FOFIFA dans le Bongolava. Dans les deux communes, la stratégie d'extensification par la riziculture pluviale occupe l'activité rizicole. Outre les aléas climatiques, une des contraintes majeures à cette riziculture pluviale est l'attaque du striga, qui est plus agressive au cours de la troisième année de culture. Pour y remédier, les producteurs laissent en jachère le terrain après 3 ans d'exploitation. Les exploitations adhérentes à une OP sont privilégiées pour une première utilisation des VARP, au niveau local. La diffusion de ces variétés se fait à travers des échanges et des achats entre voisins. Ainsi, on peut constater la pratique régulière de cette riziculture, malgré les risques climatiques encourus. L’argument réside au niveau de l’augmentation en nombre des membres de la famille et les contraintes d'extension des rizières.

1.1. Contraintes majeures de l’utilisation des semences

Elles concernent surtout l'accès des exploitations aux semences du RP et le goulot d'étranglement diagnostiqué de cette filière.

1.1.1. Problème lié au non-achat des semences certifiées

Le prix des semences affiche une importante variabilité notamment au niveau de l’établissement semenciers FIFAMANOR, du CFAMA et du CMS de Sakay. En fait, chaque établissement formule, en fonction des charges relatives de son exploitation, les marges prélevées au kilo des semences. Au niveau des paysans, le prix élevé des semences constitue un obstacle majeur et explique les pratiques suivantes :

Mémoire de fin d’études 57

- faible taux de renouvellement, - prédominance de l'approvisionnement des semences par l'échange et l’achat aux voisins et au marché local, privilégiant les STV, - faible taux d’utilisation des fertilisants : cette difficulté d’accès aux intrants est liée à l’incapacité financière de l’exploitant, qui, en plus de l’investissement en semences, doit prévoir celui des engrais et de la main d’œuvre, - réduction des surfaces exploitées en RP : dans le but d’équilibrer les moyens et les ressources.

1.1.2. Prédominance des semences tout venant au sein de l’exploitation

Les collecteurs favorisent la vente des STV pour le RP. Ce cas intéresse la commune d’Ankazomiriotra car les semences paraissent très recherchées en période de culture, faute de non- rétention. Ainsi, non seulement ils sont les seuls à avoir la mainmise sur la production des semences ainsi que sur leur commercialisation aux agriculteurs. En 2005, le prix à la récolte de RP est d’Ar 480 au mois d'avril alors qu’en octobre, le même produit se vend en semences au prix d’Ar 1000. L’intervention des fédérations de coopératives comme le cas de FITAFA dans le Bongolava facilite la mise à disposition des semences, au niveau local. Cependant, les semences certifiées n’extériorisent pas suffisamment leur potentiel, dégradant parfois leur qualité. En effet, la faible dose d’engrais et le non-entretien de culture entravent le rendement de RP malgré le climat favorable. En effet, les faibles doses d'engrais tant organique que minéral s'expliquent par le coût élevé des intrants. Par exemple, le prix d’une charrette d’engrais organique coûte Ar 4 000 à Ar 6 000. L'insuffisance d'entretien des cultures est causée aussi par le coût élevé de la main d'œuvre au niveau du semis et du sarclage, au niveau local. La non-utilisation des semences certifiées s'accentue avec le taux élevé de prélèvement des semences sur la récolte, parfois favorisé par la pratique de la sélection massale. Cette technique permet, aux paysans, de réduire le mélange au niveau de la variété pendant un certain temps avant renouvellement. En outre, les techniciens sont encore insuffisants pour la sensibilisation et la vulgarisation des variétés/techniques de culture et la question du renouvellement. En effet, afin de pouvoir bénéficier de l’appui en conseils et en formations, les paysans sont obligés de se rendre au niveau du chef lieu du district de la région (cas du centre de Bevalala à Tsiroanomandidy). Il convient de noter que les paysans adhérents à une association sous l’encadrement du PSDR ou du CARITAS, reçoivent régulièrement des conseils émanant des techniciens. Cependant, les résultats

Mémoire de fin d’études 58 de l’enquête révèlent que les associations qui en bénéficient restent au niveau du chef-lieu de commune.

1.1.3. Goulot d’étranglement de la filière : prix élevé des semences

Que ce soit dans la région du Vakinankaratra ou de celle du Bongolava, la demande en semences demeure insatisfaite. L’analyse du flux physique de la filière semence montre que les principaux acheteurs sont les projets, les GPS en veilleuses ou même l’armée ENSOA (Figure n° 4). Ainsi, le goulot d’étranglement du système semencier réside plutôt au niveau du prix trop élevé que celui de l'offre en quantité. Autrement dit, la principale cible du système, en particulier les paysans, n’achètent pas de manière directe les semences, à cause du prix. En plus du principal nœud du système s’ajoutent des problèmes secondaires, portant atteinte à l’essor du système :

1.1.3.1. Manque d’opérateurs

Le nombre d'opérateurs demeure insuffisant notamment au niveau de l’activité de la multiplication des semences améliorées et la vente de détail.

1.1.3.2. Contraintes financières

Les moyens mobilisés à la disposition des centres semenciers sont limités. a) CMS : par manque de moyens financiers à mobiliser du fait du risque climatique et du problème de stockage, ils sont obligés de limiter leur production. De plus, face au faible prix du kilo du riz à la récolte pour cette saison 2005/2006, le comportement des agriculteurs tend à se montrer plus réticents face à l’achat des SA (cas du CMS de Sakay). b) Recherche : fonctionnant en autofinancement se situant en amont du système semencier, les moyens financiers de la Recherche reste limités. Ainsi, le suivi du matériel végétal, après le test en milieu réel des variétés n’est pas entrepris du fait de l’insuffisance des moyens alloués.

1.1.3.3. Demande aléatoire et spontanée des semences de RP

Les besoins en semences inter-annuelle sont difficiles à cerner. Face à l’incertitude de la demande, les CMS tendent à limiter la quantité produite. Néanmoins, au niveau des ces

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établissements, les semences demeurent très prisées et aucun problème n'est perçu pour l'écoulement du produit.

1.1.3.4. Longue démarche le long de la chaîne de production des semences

La filière semence est un maillon intégrant différents opérateurs d’amont en aval. Au niveau de la Recherche, la production de semences prébases et bases exige au moins 2 ou 3 ans avant de satisfaire la demande des CMS, correspondant à une VARP. Par conséquent, les besoins des semences doivent être prédéfinis 2 ou 3 ans avant de pouvoir disposer une certaine quantité de prébase ou base voulue. Si le système semencier et son environnement présentent des contraintes certaines et des dysfonctionnements au niveau de l’exploitation, ils possèdent également ses propres atouts.

1.2. Atouts et acquis du système semencier

1.2.1. Contrôle qualité des semences assuré par le SOC

Le SOC assure la certification et le contrôle-qualité pour différentes espèces de semences prébase, de base ou de culture. Différents processus sont à suivre afin d’obtenir une certification légale des semences commerciales conformes aux normes exigées (ANNEXE IX). Rattachée au MAEP, cette institution manque encore de personnel échantillonneur et inspecteur à proximité du chef-lieu de district. L’inspecteur assure le contrôle au champ, au magasin de stockage et en infrastructure. L’échantillonneur, par contre assure l’activité liée à l’échantillonnage et les différentes analyses des semences.

1.2.2. Mobilisation interne des associations vers la multiplication des semences

Les GPS sont créés à partir des associations et groupements. En effet, le CMS leur octroie de la formation et de l’encadrement technique afin qu’ils puissent maîtriser la technique inhérente à la multiplication. De nouveaux GPS se forment actuellement, on peut citer le (i) GPS créé dans le cadre du projet FAO, les (ii) associations encadrées par le VFTV à Vakinankaratra, ainsi que les (iii) coopératives encadrées par la Fédération VOMBO dans le cas du Bongolava. Cette émergence des GPS présente de multiples avantages tant pour le groupement que pour les exploitations environnantes.

Mémoire de fin d’études 60

1.2.2.1. Au niveau du groupement

Les avantages peuvent se présenter sous la forme de : - satisfaction de la demande en semences tant en quantité qu’en qualité-prix pour les membres, - spécialisation au niveau de la multiplication de semences, maîtrise de la technologie semencière et meilleure pénétration au marché local, - facilité d’accès aux semences de meilleure qualité en faveur des exploitants à faible pouvoir d’achat. La semence de prébase ou de base est importée directement du FOFIFA dans le cas des associations encadrées par la Fédération VOMBO.

1.2.2.2. Au niveau des paysans non adhérents

Ce sont des paysans non membres des GPS mais qui profitent de certains avantages : - objet de test en milieu paysan, meilleure proximité pour l’approvisionnement. Cette technique suscite la responsabilité et la participation des paysans et s’avère plus convaincante et efficace comme dans le cas des différents tests multi-locaux menés par FOFIFA dans différentes parties de chaque région, - proximité des techniciens-encadreurs pour les appuis-conseils des utilisateurs, - accès aux semences améliorées favorisées par leur prix et leur proximité, au niveau local. Ces GPS dépendent de l’appui-formation et organisation des différents organismes d’appui. La viabilité de leur initiative dépend de leur autonomie financière dans les années à venir, afin de faire face aux différentes charges telles que le contrôle-qualité, l’approvisionnement en prébase, le stockage et le conditionnement du produit des semences.

1.2.3. Groupement en association

La structuration des paysans en association semble être bien plus développée à Bemahatazana qu’à Ankazomiriotra. Ceci favorise l’accès à l’acquisition des moyens de production et au crédit rural par l’intermédiaire de la caution solidaire du groupe. La rentabilité de la culture au niveau de chaque exploitation peut être aussi envisagée par la création des Greniers Communs Villageois (GCV).

Mémoire de fin d’études 61

1.2.3.1. Bemahatazana

L’appui du FERT, FIFATA, Fédération VOMBO, l’AFDI par l’APDIP constitue une opportunité importante en matière d’appui-formation, de conseil et d'organisation. L’intervention des mutuelles de crédit de la CECAM appuie aussi les paysans sur le plan financier et facilite leur accès aux facteurs de production et aux intrants.

1.2.3.2. Ankazomiriotra

L’appui du CARITAS à Ankazomiriotra et celui du PSDR participent aussi de façon considérable au développement de différentes activités agricoles et d’élevage. Il est important de noter que l’appui du PSDR en matière d’intrants et de matériels agricoles permet, à la plupart des paysans, uniquement adhérents au sein d’une OP, de reprendre l’exploitation du RP. Ainsi, l’intérêt de s’unir en groupement présente des atouts considérables : - accès au crédit, facilité par la caution solidaire du groupe, au titre de garantie, - plus grande sensibilité à d’éventuelles collaborations avec les projets et organismes de développement. Ainsi par exemple, le centre FAFIALA à Ankazomiriotra envisagerait de travailler avec les associations pour la diffusion du système SCV auprès des paysans de la commune. Pour le cas de la spéculation du RP, la variété B 22 et FOFIFA 154 sont privilégiées. La création des associations permettrait entre autre de pérenniser les activités entreprises par le centre FAFIALA. Les semences seront octroyées par le système de crédit jusqu’à la récolte. - proximité d’encadrement et d’appui technique.

1.3. Perspectives d’évolution et tendance de la riziculture pluviale

Chez les exploitants, le prix de collecte au moment de la récolte du RP en 2006 n'est pas incitatif par rapport à la précédente campagne. En effet, le prix à la récolte du RP en 2005 est le même que celui de 2006, soit environ de Ar 400. En plus, pour la campagne 2005/2006, le prix tend à la baisse contrairement à la précédente campagne passant d’Ar 400, Ar 500 à Ar 600. Indépendamment du rendement de culture, le prix de RP devrait être proportionnel au prix des intrants et de la main d'œuvre, généralement élevé, pour être incitatif.

Mémoire de fin d’études 62

Pour les centres semenciers, cette situation complique l’évaluation du système semencier et la régularité des besoins. L’enquête auprès du CMS a permis de constater que ce prix va induire une réticence des producteurs vis-à-vis de l’investissement en semences dans leur aire d'influence. Ainsi, la commercialisation de la production en semences pour 2006 est incertaine. Face à des problèmes de disponibilités financières mais aussi du prix des semences, certaines associations, avec l’appui technique des organismes de développement se lancent dans la production des semences comme le cas des associations encadrées par la Fédération VOMBO et de l’APDIP, sous l’encadrement de l’AFDI, à Bongolava. Quant à Vakinankaratra, les GPS créés par le projet FAO, sous l'encadrement technique de la DRDR de la région et les associations encadrées par la VFTV ont récemment développé une activité de production de semences de RP.

2. PROPOSITIONS

2.1. Facilitation de l’accès aux semences

Afin de mieux assurer l’activité des GPS oeuvrant au niveau local, il faut pérenniser leurs interventions par : - la maîtrise de la technologie semencière afin d’assurer la production des semences de qualité, - la proximité du SOC : des inspecteurs et sélectionneurs de ce service doivent être décentralisés au moins au niveau du chef lieu de district. Ceci permettrait d’une part la proximité du service en réduisant le coût lié à la certification inhérente au déplacement vers Tanà, et d'autre part de mieux contrôler la qualité des semences au niveau des groupements multiplicateurs de semences. - meilleure collaboration au niveau de la multiplication : ceci révèle la nécessité d’un CMS chapeautant ces GPS pour la bonne répartition des tâches et une meilleure organisation, - appui à la certification des semences.

2.2. Incitation des paysans à se regrouper en associations

Les encadrements techniques sont offerts à travers les associations paysannes. Ainsi, la création des OP occasionne d’une part une extension de l’exploitation du RP dans la mesure où

Mémoire de fin d’études 63 l’accès au crédit est facilité comme l’appui du PSDR et les conseil-formations sont acquises pour l’utilisation des nouvelles variétés plus performantes. En effet, la maîtrise de la technique de culture, comme par exemple la rotation culturale, fait partie des conditions décisives pour la détermination du rendement de cette riziculture.

2.3. Diffusion large du système SCV/RP

Le semis sous couverture végétale permanente (SCV), un programme créé depuis plus d'une décennie, occasionne le perfectionnement et la durabilité du système de riziculture sur colline. En partenariat avec l’ONG TAFA, le système concilie la fragilité du sol sur tanety , l’incertitude au niveau de la régularité climatique et l’agrobiologie. Ainsi, ce système de culture permet de : - réduire les attaques du striga : les expérimentations menées par l’ONG TAFA dans ses sites vitrines confirment son efficacité technique, - réduire le coût au niveau des intrants par la constitution de biomasse à partir des matières organiques. C’est une alternative adéquate à la réduction de la fertilité du sol en tanety , les fréquentes jachères ainsi que le problème d’érosion et d’ensablement des bas fonds, - réduire le coût lié à la rémunération de la main d’œuvre notamment au niveau du labour et du sarclage, - réduire le nombre des parcelles laissées en jachères sur tanety . Ainsi, l’efficacité de cette technique peut être cohérente avec la stratégie d’exploitation du RP actuel : "Limitation des surfaces, intensification d'engrais et entretien cultural", - gagner du temps au niveau du labour et du sarclage : ceci permet aux paysans de mieux gérer leurs activités agricoles et alléger les chevauchements des activités agricoles, - amortir les contraintes liées à l’irrégularité du climat : la technique SCV occasionne une bonne infiltration et une bonne rétention d’eau de pluie jusqu’à une durée relativement longue.

2.4. Appui socio-organisationnel des associations et GPS

Certains GPS ne sont pas encore formels dans le domaine de l’activité de la multiplication des semences. Un appui socio-organisationnel au niveau des procédures s’avère judicieux afin de lever les contraintes liées à leur intervention. Ainsi, leur champ d’activité sera élargi dans la

Mémoire de fin d’études 64 mesure où leur activité est légale. Ceci concerne plutôt le ministère tutelle (MAEP) que les organismes d’appui, d'autant plus que le niveau d’instruction de la majorité des membres des GPS non encore professionnel est, en règle générale, relativement bas. Au niveau des GPS , un système de suivi et de contrôle doit être instauré après la maîtrise de la conduite de culture. En fait, la question de multiplication des semences vise un certain niveau d’opérateurs et un système de suivi strict tout au long d’une campagne toute entière. La formation et le conseil doivent susciter un minimum la participation des paysans de façon à assurer la qualité des semences multipliées. Un système de distribution doit aussi être présent dans des points d’approvisionnement jugés stratégiques, du moins au niveau de chaque commune. Ainsi, des techniciens locaux doivent épauler de façon quasi-permanente de leurs appuis et conseils les paysans. Cet appui ne concerne pas uniquement la spéculation du RP.

2.5. Coordination des actions de développement de riz pluvial

Pour assurer la pérennisation et l'efficacité des actions de développement, dans le sens d'extensification du RP, une meilleure synergie et coordination des parties prenantes sont fondamentales. Un programme de production des semences doit être préalablement établi et coordonné pour assurer une bonne efficacité d’une quelconque action. Une concertation étroite entre les acteurs de la filière semence est sollicitée.

Mémoire de fin d’études 65

CONCLUSION

Le développement et la réussite économique d’un pays sont déterminés par la combinaison de plusieurs facteurs. Dans le cas de Madagascar, le secteur rizicole, occupant plus de deux tiers de la population, revêt un intérêt particulier afin de parvenir à la sécurité alimentaire. A ce titre, la potentialité d’extension en RP intéresse le développement rural, autant que l’économie en générale, face aux contraintes actuelles dans les bas-fonds. L'accès aux intrants, en particulier aux semences certifiées par les riziculteurs pluviaux constitue une contrainte majeure à lever. Le coût élevé en semences est accentué par le coût de la main d'œuvre pénalisant parfois le développement de cette riziculture. A cet effet, le renouvellement des semences est spontané et irrégulier chez les producteurs. Dans le système actuel, le renouvellement des semences est nécessaire pour optimiser le rendement de RP face à des cas spécifiques. En cas de mauvaises conditions climatiques et de faible rendement du RP, le renouvellement est obligatoire du fait que l'auto-production de semences n'est plus possible, sinon, à très faible rendement. Par ailleurs, s'il existe des nouvelles variétés plus performantes ou l'absence de rétention de semences, le renouvellement des semences là aussi est nécessaire. Au niveau de la riziculture, la stratégie d'extensification en RP demeure dominante pour les exploitations des deux communes. Du point de vue des collecteurs locaux, la pratique courante consiste à stocker séparément le riz en fonction de la longueur du grain (long ou court) quelle que soit les variétés. En ce sens, une saisonnalité est perçue au niveau de leur choix pour la qualité du riz. De mars à mai, le RP s'achète au même prix quelle que soit sa qualité liée au séchage, au nettoyage et à la longueur du grain. Il se trouve que le RP se situe dans une position de monopole sur le marché. En période de gros de la récolte de mai à août, le choix du paddy est sélectif de telle sorte que les variétés du RP à grain court sont moins prisées et achetées à un prix moins incitatif par rapport à celles à grain long. Durant la période qui s'étale de septembre à octobre, le prix de RP se situe au même niveau pour toutes les variétés et très incitatifs. Il peut avoisiner le prix des semence en cette période. Cette contrainte d'accès aux semences du RP est cohérente avec les goulots d’étranglement du système semencier dont le principal constitue le prix, généralement élevé. D’ailleurs, le prix des semences est jugé incitatif pour les multiplicateurs eux-mêmes. De ce fait, une dynamique d'organisation est apparue au niveau des acteurs de la filière semence. A travers cette dynamique se dessine une organisation orientée vers la multiplication des semences du RP. Un rapprochement a

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été constaté entre la Recherche et certaines associations des paysans dans le cadre de la multiplication/diffusion comme le cas des associations encadrées par la Fédération VOMBO et la VFTV. Conférer à cette riziculture un rôle en matière de développement et de durabilité constitue un impératif face aux problèmes liés au système d’exploitation actuel des tanety . Ainsi, les conditions suivantes doivent être combinées : - l’accès aux semences performantes et adaptées et aux intrants, - une bonne organisation et répartition géographique des acteurs tant au niveau de la multiplication, que de la distribution des semences, - perfectionnement de la riziculture pluviale avec le système SCV/RP. Face aux contraintes semencières et pour une meilleure organisation des acteurs de la filière semence du RP, des solutions sont jugées utiles bien qu’insatisfaisantes et parcellaires. En effet, au niveau des exploitations, des activités particulières s’avèrent indispensables : en premier lieu, la facilité d’accès aux semences améliorées par l’implantation des GPS au niveau local. Leur implantation joue d’une part, un rôle de régulateur de prix des semences de qualité et d’autre part, un rôle d’information. En second lieu, il est jugé utile de renforcer la structuration des exploitations en association afin de permettre la fluidité des informations et conseils des techniciens. Durant l’enquête auprès des exploitants, les appuis-conseils des techniciens passent la plupart du temps par des associations à travers la diffusion des techniques. Au niveau des acteurs de la filière semence, une attention particulière est à porter à l’appui aux associations et GPS émergents, de façon à satisfaire la demande locale. Une synergie entre les acteurs et les associations paysannes permet aussi de mieux définir et de coordonner la demande en semences.

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BIBLIOGRAPHIE

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3. Chauvigné V. , 2005,-"Enjeux et perspectives de développement de la riziculture pluviale à Madagascar" , mémoire de DESS Pratiques Sociales du Développement "Actions de développement locales et sectorielles", Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IEDES, octobre, 96p + annexes.

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Mémoire de fin d’études 68

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14. Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche , Avril 2001,-"Monographie de la région d’Antananarivo", UPDR, 398p+Annexes.

Site Web

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Autres supports

Mémento de l’agronome, CD-ROM, éd. CIRAD, 2002.

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ANNEXE I CONTEXTE URP-SCRiD

1. Le partenariat CIRAD-FOFIFA

Le CIRAD et le FOFIFA sont des centres de recherches travaillant dans le développement du monde rural. Ils ont initié un partenariat laquelle promeut l’accompagnement d’un projet de développement de la riziculture pluviale. Le travail consiste à la création variétale privilégiant les techniques de SCV pour une riziculture pluviale durable dans trois régions : Moyen Ouest, Lac Alaotra et Hautes Terres.

2. L’Unité de Recherche en Partenariat : "Systèmes de Culture et Rizicultures Durables" L’URP/SCRID est née fin 2001, de la volonté du FOFIFA et du CIRAD de mettre en place une nouvelle forme de partenariat associant l’Université d’Antananarivo. L’entité vise la création d’une dynamique de recherche d’excellence et de formation à l’échelle mondiale sur la question de l’amélioration et de la durabilité des systèmes de cultures pluviales. Le système agroécologique privilégiant la technique de SCV Le semis sous couverture végétale permanente (SCV) est un programme, créé depuis une décennie occasionne le perfectionnement et la durabilité du système de riziculture sur colline. En partenariat avec l’ONG TAFA, il concilie la fragilité du sol sur tanety , l’incertitude au niveau de la régularité climatique et l’agrobiologie. Le système constitue une réponse favorable aux attaques du striga et le souci au niveau de la fertilisation du sol, notamment l’apport permanent en engrais. L’objectif consiste à extrapoler les systèmes d’exploitations actuelles des agriculteurs à un système amélioré et durable. Le système promeut également l’utilisation des variétés SEBOTA dans les rizières à mauvaise maîtrise d’eau. C’est un problème majeur au niveau des bas fonds du fait de l’ensablement et les contraintes afférentes à l’accès à l’irrigation.

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ANNEXE II METHODE DE SELECTION DES DEUX COMMUNES Les régions ciblées concernent la région du Vakinankaratra et de Bongolava. Pour ces deux régions, le choix de la zone d'étude se fait par une méthode de "sélection en entonnoir" de l'ensemble des communes. Les deux régions sont traitées un à un suivant les tableaux ci-après.  Cas de la région du Vakinankaratra Bilan de 23 RP/Prod District Commune Consommation* rizicole (%) Accessibilité RP(t)** Excédentaire 0 0 Alakamisy marososona Excédentaire 0 0 Ambatonikolahy Excédentaire 0 0 Déficitaire 0 15 Anbohimasina Excédentaire 2 84 Excédentaire 0 0 Andriambesoa Excédentaire 0 0 Anjoma ramar Déficitaire 5 158 CHOIX Ankazomiriotra Excédentaire 7 0 604 Antanambao Anbary Excédentaire 3 102 Excédentaire 0 7 Antsoso Excédentaire 0 9 Bemaha Excédentaire 0 12,5 Betafo Betafo Déficitaire 0 0 Betsohana Excédentaire 13 264 Excédentaire 17 2 1 048 Inanatonana Excédentaire 3 80

Mahaiza Excédentaire 0 0

Manapa Excédentaire 1 12,5 Excédentaire 6 495 Déficitaire 0 4,5 Déficitaire 0 0 Excédentaire 1 25 Déficitaire 1 7,5 Vasiana Excédentaire 8 2 308 Déficitaire 4 100 Ambatolanpy Déficitaire 4 161 Déficitaire 3 54 Ambodifarihy-Fenomanana Déficitaire 2 38 Ambohipihaonana Excédentaire 10 2 495 Excédentaire 1 45 Andravola-Vohipeno Déficitaire 1 9 Excédentaire 4 84 Am/py Excédentaire 1 23

Antanamalaza Déficitair e 1 15 Antanimasaka Excédentaire 6 124 Antsampandrano Déficitaire 1 37 Déficitaire 1 18 Belambo Déficitaire 3 78 Excédentaire 1 17 Morarano Excédentaire 13 1 475

23 On a choisi de retenir le rapport supérieur ou égal à 7

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Sabotsy-namatoana Excédentaire 0 19 Tsiafaj avona -ankaratra Excédentaire 2 73 Tsinjoarivo Excédentaire 2 99 Antsirabe I Antsirabe Déficitaire 2 144 Alakamisy Déficitaire 0 12 Déficitaire 1 35 Ambatomena Déficitaire 0 0 Ambohibary Déficitaire 1 54 Ambohidranandriana Déficitaire 1 15 Ambohimiarivo Déficitaire 1 15 Déficitaire 1 33 Andranomanelatra Déficitaire 25 1 230 Antanambao Déficitaire 0 0 Déficitaire 2 28,8 Antsirabe II Déficitaire 2 48 Excédentaire 14 1 349 Excédentaire 0 4,8 Excédentaire 0 0 Déficitaire 0 9 Mangarano Excédentaire 0 20 Sahanivotry Sud Excédentaire 0 2 Soanindrariny Déficitaire 0 0 Tsarahonenana Sahanivotry Déficitaire 0 0 Excédentaire 0 6 Ambatolahy Déficitaire 4 57 Déficitaire 1 23 Déficitaire 6 150 Ambodiriana Déficitaire 2 50 Ambohimandroso Excédentaire 1 85 Excédenta ire 0 2 Antanifotsy Ampitatafika Excédentaire 6 340 Déficitaire 1 7 Antanifotsy Déficitaire 3 410 Déficitaire 1 15 Antsampandrano Déficitaire 0 5 Belanitra Déficitaire 0 0 Excédentaire 0 0 Excédentaire 0 0 Antsapanimahazo Excédentaire 0 0 Faratsiho Excédentaire 0 0 Faratsiho Miandrarivo Déficitaire 0 0 Excédentaire 0 2 Excédentaire 0 2 Vinaninony Nord Excédentaire 0 0 Vinaninony sud Déficitaire 0 0 * Consommation théorique : 138 kg/hab/an (rendement au décorticage de 70%) ; ** Dernière saison 2004/2005 Accessibilité : 0 Sur RN ; 1 moyenne ; 2 difficile. Source : Statistique de la DRDR et Enquête auprès des personnes ressources

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 Cas de la région de Bongolava Région : Bongolava ; Nombre communes : 26 (18 Ts/didy ; 8 )

Bilan de RP/Prod Production District Commune Accessibilité consommation * rizicole (%) (T) de RP ** Choix 2Excédentaire 7 1 325 Ambararatabe 1Excédentaire 11 530 Ambatolampy 1Excédentaire 3 290 Androtra/Anosy 1Excédentaire 7 500 Ankadinondry Sakay ) 0Excédentaire 13 2 328 Ankerana Nord 2Excédentaire 2 75 2Excédentaire 0 816 2Excédent aire 4 200 Ts/didy Bemahatazana (12 Fkt) 1Excédentaire 48 10 520 CHOIX Fierenana 2Excédentaire 2 115 1Excédentaire 8 2 097 Maritampona 1Excédentaire 10 170 Maroharona 1Excédentaire 9 262

Miandrarivo 1Excédentaire 6 342

Soanierana 2Excédentaire 0 20 Tsinjoarivo Imanga 0Excédentaire 2 7 000 Ts/didy Fihaonana 0Déficitaire 6 125 Ts/didy Ville 0Déficitaire 10 45 Ambatomainty Sud 2Excédentaire 0 15 Ambohitromby 2Excédentaire 1 288 Fenoarivobe 0Ex cédentaire 2 284 1Excédentaire 0 18 Fenoarivobe 2Excédentaire 6 450 Mahajeby 2Excédentaire 4 48 Morarano Maritampona 1Déficitaire 0 0 Tsinjoarivo 1Excédentaire 6 213 * Consommation théorique : 138 kg/hab/an ; ** Consommation théorique : 138 kg/hab/an Accessibilité : 0 Sur RN ; 1 moyenne ; 2 difficile. Source : Statistique de la DRDR et Enquête auprès des personnes ressources

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ANNEXE III SELECTION DU FOKONTANY D’ETUDE DANS LA COMMUNE RURALE D’ANKAZOMIRIOTRA Commune rurale : Ankazomiriotra Chef lieu de commune : Fokontany Ankazomiriotra Nombre Fokontany : 14 Critères de sélection Pourcentage RP Accessibilité Potentialité Superficie en commercialisé Choix Fokontany (km) en RP RP (ha) post récolte Fokontany 1. Ankazomiri otra ≤18 Moyenne 2. Andratsay ≤18 Moyenne 3. Antanetikely ≤18 Elevé 20 à 4 0 30 à 50 % 4. Belanitra ≤18 Moyenne 5. Morarano kely >18 6. Morarano ankerana ≤18 Moyenne 7. Ampanarivomasina ≤18 Elevé Moins de 20 8. Andranovory ≤18 Elevé Moins de 20 9. Tatamolava ≤18 Elevé 20 à 4 0 50 à 70 % 10. Mandakibo ≤18 Elevé 20 à 4 0 30 à 50 % 11. Marogoaika ≤18 Elevé >40 75 à 95 % CHOIX 12. Ambohipeno >18 13. Ankilahila ≤18 Moyenne 14. Vohitraivo ≤18 Moyenne Source : Enquêtes Accessibilité : elle concerne la distance de chaque Fokontany par rapport au chef lieu de commune. Potentialité en RP : d’après l’entretien avec l’adjoint maire et l’adjoint chef quartier du Fokontany Ankazomiriotra. Superficie en RP (ha) : d’après l’entretien avec les chefs quartiers de chaque Fokontany.

Fonctionnement de la collecte

Fokontany (Riziculteurs pluviaux)

Acheminement du riz pluvial paddy en charrette par les riziculteurs pluviaux eux-mêmes

Chef lieu de commune (Collecteurs locaux) Sous collecteurs

Antsirabe Ambohimandroso Ambatolampy Betafo Antananarivo

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ANNEXE IV MILIEU INSTITUTIONNEL DES DEUX COMMUNES Les ONG's et distributeurs d'intrants oeuvrant dans les deux communes sont synthétisés dans le tableau ci-contre. Commune rurale d’ Ankazomiriotra Le CARITAS, en matière d’actions sociales et caritatives dans le diocèse (adduction d’eau potable, appui technique, formation, animation rurale sur les domaines de l’agriculture, de l’élevage et de l’environnement) ; L’encadrement des techniciens du CARITAS CARITAS passe à travers les Sokajy Fototra Kristiana (SKF). En effet, ce sont des cellules de base constituées chacune de 5 à 10 familles. Des techniciens et des médecins permanents sont disponibles au niveau du diocèse d’Antsirabe pour former les équipes et apporter leur appui au niveau des SKF. - approvisionnement intrants et matériel agricole - pépinière villageoise FAFAFI/SPAM - vulgarisation agricole - formation-conseil - recherche appliquée et diffusion - environnement Centre FAFIALA - mise au point et diffusion des technologies et méthodes d’action aidant les paysans à agir et à se mobiliser pour la production et la protection des tanety en mettant l’action sur les ligneux Commune rurale de Bemahatazana - commercialisation groupée des producteurs agricoles FITAFA - approvisionnements en intrants et matériels agricoles - formation - formation pratique et démonstration - recyclage Centre - animation rurale Bevalala - vulgarisation agricole - approvisionnement en intrant et matériels agricoles

Le PSDR est un projet d’appui de la Banque Mondiale à la mise en oeuvre du Programme d’Appui au Développement Rural. Il finance des sous-projets répondants aux critères d’éligibilité établis au sein du projet. Le réseau CECAM intervient en matière de financement d’équipement en matériels sous forme de Location-Vente Mutualiste ou LVM et offre des prêts de stockage Greniers Communs Villageois (GCV). Il octroie également des prêts aux organisations agricoles pour leurs activités d’approvisionnement (semences, engrais, outillages,…) ou de commercialisation groupée des produits agricoles.

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ANNEXE V QUESTIONNAIRE RIZICULTEUR

Fiche d’enquête / Riziculteur Nom : Date d’enquête :

SECTION 1 : GENERALITES SUR L’EXPLOITATION 1.1. Commune : 1.2. Hameau : 1.3. Fokontany :

1.4. Sexe du chef d’exploitation (=enquêté): Homme Femme 1.5. Age du chef d’exploitation:

1.6. Taille du ménage : 1.7. Nombre de personnes qui travaillent sur l’exploitation et statut (épouse, fils…):……………… ……………………………………………………………………………………………………………….. 1.8. Etes vous membre d’une association ? Si oui, quel type et dans quel but ?...... ……………………………………………………………………………………………………………….. SECTION 2 : SYSTEME DE PRODUCTION

2.1. TERRE N° Type de parcelle * Superficie Superficie Mode de faire-valoir ** parcelle (unité paysanne) (traduite en ares) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 * Type de parcelle : rizière irriguée, baiboho , bas de pente, tanety / ** Mode de faire-valoir : propriétaire, locataire, métayage

Jachère : Quelle est la durée des jachères sur les tanety (si plusieurs durées, distinguer N° des parcelles) ? Cette durée a-t-elle variée au cours des dernières années (soyez précis) ? Quels sont les critères de choix de mise en jachère ?

2.2. TRAVAIL a) Quelle est la nature de la main d’œuvre utilisée dans votre exploitation pour la riziculture (distinguer RI et RP) ? Main d’œuvre familiale Quelles tâches ? …………………………………………... Main d’œuvre étrangère Quelles tâches ? ……………………………………………... Entraide Quelles tâches ? ……………………………… b) Concernant le riz pluvial, êtes vous obligé de faire appel à de la main d’œuvre étrangère ou à l’entraide ? A quels moments ?

2.3. MATERIEL charrette charrue sarcleuse bêche herse pompe brouette fourche Bœuf de autres trait Possession Location Matériel spécifique RP

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2.4. INTRANTS Quels intrants utilisez-vous et quelles quantités à l’ha ?

Riz irrigué :

Riz pluvial :

SECTION 3 : DIVERSITE DES ACTIVITES DE L’EXPLOITATION

Activités agricoles N° Localisation Système de culture Rendement Rendement parcelle (produits, rotation de cultures, irrigué/pluvial, SCV) (unités locales) (t/ha) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Elevage Type d’animaux Nombre de têtes Raisons de la pratique

Activités para-agricoles ou non agricoles

C1. Quelles sont les autres activités pratiquées et pour quelles raisons ?

C2. Quels sont les membres de la famille qui exercent ces activités (par activité) ?

C3. Quel % approximatif du temps de travail des membres concernés représentent-elles chacune ?

C4. Quel % approximatif du revenu global de la famille représentent-elles chacune ?

SECTION 4 : RIZ PLUVIAL 4.1. Depuis combien de temps pratiquez vous la riziculture pluviale ?

4.2. La pratiquez-vous régulièrement tous les ans ?

4.3. Quelle est l’évolution de vos surfaces en riz pluvial ? Augmentation Réduction Stagnation Pourquoi ?

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4.4. Quelle est l’évolution de vos productions en riz pluvial ? Augmentation Réduction Stagnation Pourquoi ?

4.5. Quelle est l’évolution de vos surfaces en riz irrigué ? Augmentation Réduction Stagnation Pourquoi ?

4.6. Quelle est l’évolution de vos productions en riz irrigué ? Augmentation Réduction Stagnation Pourquoi ?

4.7. En riziculture pluviale quels sont les points que vous avez améliorés ? Quels sont les points à améliorer ?

4.8. Comptez vous augmenter les surfaces de riz pluvial dans l’avenir ? OUI NON Pourquoi ?

4.9. Quelle est votre stratégie face au RP ? Autoconsommer si production RI insuffisant ? Autoconsommer à cause de son goût ? Préciser……………………………………. Vendre si la production RI suffisante ? Autres ? Précisez……………………………………………………………………………………

4.10. Avez-vous connu au cours de cette saison des contraintes liées au climat ? OUI NON Si oui, quelles sont-elles (inondations / manque d’eau et à quels moments) ?

SECTION 5 : VARIETES / SEMENCES DE RIZ PLUVIAL 5.1. Quelles variétés de riz pluvial utilisez-vous sur vos parcelles ?

Parcelle de Différentes variétés utilisées ** technique RP * utilisée

* Reprendre les numéros de parcelles des tableaux au-dessus / ** Noms donnés par les enquêtés

5.2. Pourquoi utilisez-vous plusieurs variétés sur la même parcelle ?

5.3. Comment vous approvisionnez-vous en semences ?

Variétés utilisées* Mode d’obtention Achat EAF** ERP** Don Autres Marché OD**

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* Classez par ordre décroissant d’importance (superficies ensemencées) ** OD : Organisme de Développement / EAF : Echanges avec d’Autres Fermiers / ERP : Epargne Récolte Précédente

5.4. Connaissez-vous le nom scientifique des variétés que vous utilisez ?

Appellation locale Appellation scientifique Fréquence de Raisons du (=nom donné par les enquêtés)* (nom donné par les renouvellement des renouvellement des sélectionneurs si variété variétés (an) variétés améliorée)

* Peut être l’appellation scientifique dans certains cas (distribution directe)

5.5. Certaines variétés portent-elles plusieurs appellations locales ?

5.6. Quelles sont les caractéristiques des semences que vous utilisez ?

Appellation locale Caractéristiques* Prix si acheté sur le marché (Ar/Kg)**

*Morphologie du grain, caractéristiques à la production, caractéristiques à la vente (poids à la balance par rapport aux autres variétés), caractéristiques à la cuisson,………….. ** Précisez la date d’achat

5.7. Depuis combien de temps utilisez-vous ces variétés ?

Appellation locale Ancienneté d’utilisation Raisons de la pratique (contrainte BF, prix intéressant…)

5.8. Quelles sont les variétés que vos parents utilisaient déjà ?

5.9. Quelles variétés avez-vous utilisées l’année dernière ?

5.10. Comment connaissez-vous les variétés améliorées de riz pluvial (VARP) (qui, quel organisme, où, quand…) ?

5.11. Avez vous bénéficié de conseils d’utilisation d’agronomes, sélectionneurs, agents vulgarisateurs ou autres ?

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5.12. Quels sont les contraintes et avantages de chaque VARP que vous utilisez et connaissez ? VARP utilisées Contraintes Avantages Rendement

VARP non utilisées Contraintes Avantages

5.13. Destination des productions du riz pluvial des dernières campagnes ? Destination Campagne 2004-2005 Campagne 2005-2006 (prévision) Qtté* % Variété(s) concernée(s) % Variété(s) concernée(s) Consommation Commercialisation Semences Transferts sociaux Autres *Quantité en unité paysanne 5.14. Avec quelles variétés avez-vous obtenu les meilleurs rendements en riz pluvial (variétés traditionnelles ou améliorées) ? [NB : Les VT correspond à des variétés tout venant]

5.15. Etes vous satisfaits des rendements de l’utilisation des VARP ? OUI NON

5.16. Avez-vous des difficultés au niveau de l’approvisionnement en semence ? OUI NON Si oui, lesquelles ?

Quelles solutions proposez vous ?

5.17. Avez-vous des difficultés au niveau de l’utilisation des semences ? OUI NON Si oui, lesquelles ?

Quelles solutions proposez vous ?

5.18. Est-ce que la part de RP commercialisé a varié ? Augmentation Réduction Stagnation

Le cas échéant, pour quelle raison la quantité du RP commercialisé varie d’une année à l’autre?

SECTION 6 : COMMERCIALISATION

6.1. Quel est le type de conditionnement après la récolte du RP, quels moyens utilisez-vous ?

6.2. Réalisez-vous des stocks, si oui quelle quantité à quelle période ? Pourquoi ?

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6.3. Commercialisez-vous directement la production du riz pluvial ? Sous quelle forme ?

6.4. A quelle période procédez-vous à la vente du RP ? Pourquoi le vendez-vous ? Besoin d’argent ? Pour son prix intéressant ? Goût non apprécié par votre famille ?

6.5. A qui faites vous appel pour la collecte ? Quel type de collecteur ? Combien de collecteurs ? Quels collecteurs (noms, origine géographique, taille…) ?

6.6. Etes-vous fidèle au(x) même(s) collecteur(s) ? Pourquoi (satisfaction : contrat, origine, régularité, prix, mode de paiement ; ou pas le choix) ?

6.7. Les collecteurs apprécient-ils le riz pluvial ? OUI NON Si oui, quelles variétés et pourquoi ?

6.8. Avez-vous des difficultés au niveau de l’écoulement de la production du RP ? OUI NON Si oui, lesquelles ?

SECTION 7 : REVENUS ET NIVEAU D’INSTRUCTION

7.1. D’où proviennent vos revenus d’agriculture et d’élevage ? Produits Prix (Ar), dernière saison Revenus (% approximatif par rapport au revenu global) (agriculture, élevage)

7.2. Commercialisez vous d’autres produits ?

7.3. A quel type de dépenses affectez-vous le revenu de la commercialisation du RP ?

Niveau d’instruction de l’enquêté : illettré lecture lire et écrire secondaire universitaire

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ANNEXE VI GUIDES D’ENTRETIENS (CENTRE DE RECHERCHE, CMS, GPS, PROJETS)

A. Centres de recherche Centre de recherche :…………………………………..

1. Quelles sont les variétés de semences produites et diffusées cette année ? Différence par rapport à l’année précédente ? Evolution au cours des 5 dernières années ?

2. Quels sont les critères de sélection des variétés de semences pré-base du riz pluvial fournies par la recherche ?

3. Comment se fait le transfert et la vulgarisation des semences améliorées entre la recherche, les organismes de diffusion et les paysans ? Moyens et modes de diffusion des nouvelles variétés / techniques / systèmes de culture issus de la recherche vers les organismes de diffusion ? Le contrôle qualité est-t-il satisfaisant ?

B. Centres multiplicateurs de semences

1. Quelle est la production de semences cette année et sa répartition géographique ? Est-elle suffisante par rapport à la demande en VARP pour l’année 2006 ? Quel est l’écart ? Comment se fait la programmation sémencière (commande ou besoins estimatif) ?

2. Comment se fait l’approvisionnement en semences de variétés améliorées de RP dans la région ? Où s’approvisionne en semence la majorité des paysans de la Région ?

3. Quel est l’objectif quantitatif annuel ? Mode de fixation de cet objectif ?

4. Quels sont les mesures pris concernant la production des semences de qualité ?

5. Que sont les « cibles » (Paysans ? Variétés ? Objectifs de l’Etat ou des projets?)

6. Les cibles bénéficient-elles des informations ou des sensibilisations sur les nouvelles variétés et leur performance, les différents points de ventes et les programmes de multiplication ? Quelles parties de la région en bénéficient ?

7. Comment prenez-vous en compte les inquiétudes et questionnements des producteurs : qualité, prix,..?

8. Comment se fait la commercialisation des semences ? Comment se fait le rachat des semences auprès des contractuels semenciers (GPS) ?

9. Comment l’opérateur semencier fixent-ils le prix de semence (frais de collecte, frais financier, coût stockage, marge bénéficiaire,…) ? Quel est le mode de paiement de l’acheteur (facilité de crédit, au comptant,…) ?

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10. Y-a-t-il des problèmes liés à l’activité de multiplication de semence du riz pluvial pendant les deux dernières années? Par rapport à ces problèmes, quelles sont les mesures prises?

11. Quelles sont les difficultés rencontrées dans la diffusion des semences améliorées cette année (logiques différentes des chercheurs et des diffuseurs) ?

12. Quels sont vos points de vue concernant le développement de la filière semence du riz pluvial dans les années à venir ?

C. Groupements de paysans semenciers Zone d’intervention (localisation des paysans) :…………………………….

1. Pourquoi êtes vous constitués en groupement ?

2. Quels est le domaine d’activité du groupement ?

3. De quelle façon et par qui avez vous été aidé ?

4. Quelles sont les principales caractéristiques des producteurs de semences améliorées (types, localisation et nombre) ?

5. Où est-ce que vous approvisionnez en semence de pré-base ?

6. Quelles sont les réalisations de production de semence cette année ? Par rapport à la demande en semence améliorées du riz pluvial, vos productions sont-elles suffisantes ? Quels mesures particuliers ont été pris pour satisfaire la demande ?

7. Quel est votre point de vue des sur la façon dont les semences améliorées sont diffusées ? Sont-elles disponibles selon vous ? Est-ce les efforts de diffusion et de vulgarisation répondaient-ils à vos attentes ? Que proposez vous pour l’amélioration du système ?

8. Question d’encadrement technique ?

9. En terme de qualité, vos productions répondaient-elles aux normes exigées ? Les membres acceptent-ils les itinéraires techniques proposés par les organismes de diffusion ? Quelles ont été, et sont, les modifications apportées par les agriculteurs?

10. Quelles ont été, et sont, les principales contraintes liées à la production des semences améliorées ?

11. Quelles suggestions proposez-vous pour améliorer les stratégies de production et de diffusion de semences dans la région ?

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D. Projets de développement du riz pluvial

Date de création :……………………….

1. Quels sont les objectifs de l’intervention et quelles sont les zones ciblées ?

2. Concernant la riziculture pluviale, quelles sont les activités déjà entreprises ?

3. Comment se fait la relation et collaboration avec les centres de recherches, les organismes de diffusion et les groupements des paysans semenciers ?

4. Sur quelles variétés travaille le projet ? Quel est la stratégie adoptée par le Projet pour la promotion de l’adoption des variétés améliorées du riz pluvial (VARP) ?

5. Où s’approvisionnent en semences les paysans de votre zone d’intervention (le recours au marché ou les réserves personnelles prélevées sur la production de l’année précédente ou les organismes de diffusion ou les paysans semenciers…)? En quelles proportions respectives ? Evolution de cette répartition ?

6. La production des semences de qualité répond-t-il au besoin ?

7. Observe-t-on un écart entre l’offre et la demande de semences cette année ? Pourquoi cet écart ? Quelles solutions proposez vous pour équilibrer les deux ?

8. Point de vue sur la politique de l’Etat actuel concernant la promotion de la filière RP notamment l’implantation des opérateurs privés ? Leur insertion dans la filière semencière ?

9. Avez vous connu de difficulté ou des contraintes au niveau de l’approvisionnement en semences améliorées du riz pluvial cette année ?

10. Quels sont les efforts ménagés pour l’année 2006 en matière de diffusion des semences améliorées du riz pluvial ?

11. Quel est votre point de vue sur le développement actuel de l’adoption du riz pluvial ? Par rapport à l’année précédente, quelle est la tendance possible pour les années à venir ?

12. Quelle est la place de la filière semence du riz pluvial dans les années à venir ?

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ANNEXE VII DIFFERENTES APPELLATIONS DES VARIETES DE RIZ PLUVIAL REPERTORIEES

Variété Appellations locales CR Ankazomiriotra : cas du Fokontany Marogoaika Rôvé antanety Rôvé Vary menamenakely Tsy matahotra arema Japonais kely Japonais antanety Vary botrakely fohy taho Matahotra arema Irat 134 Vary maro anaka Tsy mihoatahala antanety Mafy kapohana Botrakely Fotsikely vahiny Fotsikely 3728 Varin’ny Faritany Fotsikely antanety Lavarambo FOFIFA 154 Varin’i CARITAS Tsipala antanety Fotsikely Fotsikely Matahotra arema Mavokely Mavokely Fotsikely 3 volana B 22 Fotsikely vahiny CR Bemahatazana: cas du Fokontany Bemahatazana I Jean Louis Vary JL Jean Louis Vary botra Vary botra antanety 3737 Fotsikely telo volana Vary telo volana fotsy Vary fotsy 3737 Vary fotsylava Madrigal fotsy Vary lava Varin’I Bevalala 2366 2366 Vary telo volana mena Vary fotsy menakely Madrigal fotsy Madrigal fotsy Vary telo volana mena Vary telo volana mena Vary antanety fotsy Vary antanety fotsy

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ANNEXE VIII DESCRIPTIONS DES AGENTS DE LA FILIERE SEMENCE En amont de la filière semence riz pluvial, l’acteur est limité à la recherche du FOFIFA. Elle assure principalement l’activité d’amélioration variétale et de sélection. L’une des prérogatives de la recherche est la multiplication conservatrice qui constitue une mesure de conservation de la pureté variétale. Au niveau de la multiplication et de la distribution des semences, les intervenants sont plus éclatés.

1. Acteurs de la filière semences dans la région de Bongolava Dans la région de Bongolava, la multiplication est réduite au CMS de Sakay et son propre réseau GPS. D’autre part, la tâche de distribution et de commercialisation dans leur zone d’influence est gérée en partie par la FITAFA et le Centre de formation Bevalala. Il dispose aussi des revendeurs se trouvant à l’extérieur de la région.

1.1. CMS et le GPS

Le CMS de Sakay est né au sein du Projet Maïs Moyen Ouest (PMMO) dans l’objectif d’assurer la multiplication de prébase et base issues de la recherche notamment le FOFIFA. Se trouvant à une altitude de 1000m, le centre joue un rôle d’interface entre la recherche et les paysans. Il peut multiplier différentes variétés pouvant être utilisées dans différentes région de Madagascar. Outre leur propre terrain d’exploitation pour la multiplication des semences, le CMS dispose son propre réseau de GPS et éventuellement des producteurs individuels de la région. On dénombre 2 GPS pour l’espèce du RP dans la région de Bongolava : le GPS Manampisoa sous l’encadrement de la Station FOFIFA Kianjasoa et le GPS Mirana encadré par le CMS.

1.1.1. GPS Mirana Ce groupement est constitué de 10 membres et a été créé pour remplir le rôle de la multiplication du CMS. Les membres sont constitués en majorité par des paysans à niveau supérieur (bachelier minimum). Son rôle est similaire à celui de la CMS, c’est-à-dire une interface entre la recherche et les utilisateurs. Le domaine d’activité couvre différentes espèces telles que l’arachide, le RI, le RP et le maïs. Le groupement bénéficie de la part de la CMS un encadrement technique, un appui financier et matériel.

1.2. FITAFA Le FITAFA est une Union des coopératives sous l’appui technique et financier du FERT dans le cadre de projet de soutien au coopérative agricole (PSCA). Il oeuvre dans le district de

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Tsiroanomandidy et regroupe 720 paysans membres, érigés en 14 coopératives et réparties sur 15 communes. L’objectif du projet consiste à la recherche de meilleurs services pour leurs membres. L’institution développe, grâce aux coopératives, une activité de commerce de détail des semences et de fournitures en intrants. Il dispose dans ce cas, un magasin d’approvisionnement dans chacun des ces 15 communes.

1.3. Fédération VOMBO La fédération, créée en Juin 2000 regroupe 18 groupements de paysans et œuvre dans le district de Tsiroanomandidy. Elle bénéficie principalement de l’appui organisationnel du FERT. Elle joue un rôle d’interface et de porte-parole entre les paysans et la ministère responsable (MAEP), d’appui technique et socio-rganisationnel et œuvre sur le foncier.

1.4. Centre de Bevalala Le centre a pour activité principale la formation technique de l’agriculture, de l’élevage et la technique de gestion en milieu rural. Il encadre 70 associations dans la région de Bongolava composées d’environ 800 paysans membres. Géographiquement, ces adhérents se répartissent sur 7 communes dans le district de Tsiroanomandidy, à savoir, Ambararatabe, Bemahatazana, Ankadinondry Sakay, Ts/didy Fihaonana, Ts /didy Ville, Bevato et la CR d’Ambatolampy. La commercialisation des semences du RP a été entretenue comme mesure d’accompagnement pour les associations ayant reçues de formations techniques. Le mode de paiement se fait à crédit repartis comme suit : 15% à la réception semence et le 85% restant à la récolte du produit. Cette mesure a été prise du fait de l’incapacité financière des paysans à accéder à l’utilisation des semences améliorées.

1.5. Utilisateurs Les principaux utilisateurs des semences du RP sont les paysans, souvent adhérés au sein des associations. L’accès aux semences de cultures ou commerciales se limite au niveau des paysans membres des associations ou groupements. Leur diffusion large se traduit par la suite à travers les échanges et achats entre voisins. En effet, le prix constitue le facteur de blocage à l’accès massif des agriculteurs aux semences certifiées. Outres les paysans, certains projets émergent participent directement dans la production du RP. →→ Cas du PROJER Crée en 2000, le projet sous financement de Banque Aafricaine au Développement (BAD), vise à assurer la formation et l’implantation des jeunes entrepreneurs ruraux. L’encadrement s’effectue dans le Centre d’Appui Formation (CFA) à Antanifotsy, dans la commune rurale de

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Bemahatazana, District de Tsiroanomandidy. Leur aire géographique d’intervention couvre 4 communes rurales à savoir Bemahatazana, Belobaka, Ambatolampy et Ambararatabe, zones anciennement occupées par des fermes d’Etat pour l’élevage bovin. Leur besoin en semences de RP inter annuel est défini à partir de chaque compte d’exploitation des agriculteurs. Pendant 3 années d’implantation, le compte d’exploitation notamment pour le RP affiche un tableau négatif, faute d’insuffisance des tracteurs mise en œuvre avant le semis. Cette situation fait basculer par conséquent la date de semis et conduit inévitablement des faibles rendements au moment de la récolte et ceux malgré les paquets techniques sur l’exploitation.

2. Acteurs de la filière semences dans la région du Vakinankaratra A Vakinankaratra, les intervenants de la filière sont plus importants en terme de nombre par rapport à celui de Bongolava . Au niveau de la multiplication, on peut citer le FIFAMANOR, le CFAMA ainsi que les GPS encadrés par la DRDR.

2.1. FIFAMANOR "Centre de développement rural et de recherche appliqué" Le FIFAMANOR, créé en 1972, œuvre pour le développement de l’agriculture dans leur zone d’influence. Son centre se trouvant à Andranomanelatra se situe à 15 km au Nord d’Antsirabe. Au niveau des activités semencières pour le RP, le centre assure la multiplication des semences prébase issues de la recherche FOFIFA/CIRAD. Deux départements interviennent directement à l’activité de multiplication des semences : - Département recherche : il est en charge de la multiplication des semences prébase fournies par la recherche en semences de base. - Département filiales semences : il multiplie les semences de base issues du département recherche en semences commerciales ou de cultures. Cette dernières sont par la suite, destinées directement aux agriculteurs.

2.2. CFAMA "Centre de formation et d’Application du Machinisme agricole" Créé en 1983, le CFAMA sous le statut d’Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial (EPIC) depuis 1990 fonctionne en auto-financement. Il est sous la tutelle du MAEP. Le centre se trouve dans la ville d’Antsirabe et recouvre l’activité de formation en machinisme agricole et la multiplication des semences. Le service exploitation travaille spécifiquement dans l’activité de multiplication des semences de prébase et base fournies par FOFIFA. Cette activité de multiplication des semences est encore récemment entretenue depuis 2004 dans l’objectif de rentabilité et de profit.

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2.3. Association pour le progrès des paysans VFTV Créé depuis 7 ans, l’association VFTV est une Union de groupement siégeant à Antsirabe. Il a pour rôle d’encadrement et d’appui formation au niveau des membres. Il est composé de 7 animateurs dont deux à Betafo. Leur objectif consiste d’une part, à assurer la professionnalisation des paysans membres et d’autre part l’utilisation massive des semences améliorées du RP des adhérents. L’Union est en relation directe avec le FOFIFA dans le cadre de la diffusion latérale des VARP.

2.4. Groupements des paysans Semenciers (GPS)

Notons que les GPS encadrés par le FIFAMANOR pour la multiplication des semences de RP ont pris fin en 2004. L’argument réside au niveau de la rétention des semences par les paysans semenciers. Pour les cas des GPS encadrés par la DRDR, ils sont au nombre de 15 et composés de 120 membres pour la campagne 2004/2005. L’encadrement de la DRDR porte sur différents angles : - Appui technique : formation des GPS sur la technologie semencière (technique culturale, épuration au champ, stockage,…) ; - Contrôle au champ entreprise par le service de protection des végétaux au sein de la DRDR ; - Appui à l’obtention de la certification des semences de RP auprès du SOC. L’appui financier, pour sa part, est assuré par la FAO dans le cadre du "projet Telefood" 24 Appui aux groupements producteurs de semences RP ». Ces associations se répartissent dans 3 communes : Betsohana avec 6 associations, Mandoto ayant 5 associations et la commune de Manapa, laquelle compte 4 associations érigé en GPS.

24 Le choix de la spéculation multiplication de semences du riz pluvial provient de l’initiative des associations paysannes. En fait, c’est le prix de semences qui constitue le facteur incitatif du sous projet. L’objectif est la promotion de la riziculture pluviale et la suffisance alimentaire des ménages ruraux.

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ANNEXE IX SERVICE DE CONTROLE-QUALITE DES SEMENCES

L’institution assure le contrôle et la certification des semences depuis la prébase jusqu’au commerciales. Ainsi, plusieurs étapes doivent être respectées pour procéder à l’octroi d’une assurance qualité du SOC : - Contrôle au champ, - Contrôle au magasin (infrastructure) - Echantillonnage, et - Analyse de l’échantillon. Cette procédure est coûteuse et entreprise en fonction de la volonté et de la capacité financière de l’opérateur semencier. Normes requises par types de semences de riz pluvial Pureté Faculté Pureté spécifique Humidité Teneur maxima en variétale (pour germinative minima (% en maxima (% de semence d’autres Espèce Catégorie 1000 grains) (% de grains) poids) teneur en eau) espèces de plante SPB 999 Riz SB 997 80 98 13,5 4 SC 980 80 80 13,5 10 SPB : Semences prébase ; SB : Semences de base ; SC : Semences de culture ou certifiées ou commerciales Source: SOC Antananarivo